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La Vengeance du serpent à plumes (1984)Inspecteur la Bavure (1980)

Saga Coluche au Cinéma

Vos 10 séquences cultes


Voici le classement des 10 séquences cultes préférées des lecteurs du Monde des Avengers:

10) La Femme de mon pote (1983) : Sous prétexte d'épater une gonzesse avec tes pectoraux de savoyard

9) Le Maître d'école (1981) : Les syndicats selon Coluche

8) La Vengeance du serpent à plumes (1984) : Je me dis chouette en voilà un qui s'en va

7) Banzaï (1983) : Pourquoi tu dis qu'ils sont bêtes les arabes ?

6) Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ (1982) : La démocratie selon Coluche

5) Le Maître d'école (1981) : Être syndiqué ça dispense pas d'être intelligent

4) Inspecteur la Bavure (1980) : Vous allez faire la petite fille.

3) Inspecteur la Bavure (1980) : Bienvenue à la PJ !

2) Banzaï (1983) : Et toi, t'es toujours arabe ?

1) Inspecteur la Bavure (1980) : Je m'envole !

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Séquences cultes réalisées par Steed3003

Tchao PantinLa vengeance du serpent à plumes

Saga Coluche au Cinéma

Le Bon Roi Dagobert (1984)


LE BON ROI DAGOBERT

classe 4

Résumé :

Après avoir survécu de justesse à une attaque ennemie, le roi Dagobert, sous la surveillance de son moine Otarius qui fustige son comportement sexuel et son manque de respect à l’égard de la spiritualité chrétienne, décide de s’amender auprès du Pape à Rome.

unechance 7

Critique :

J’ai pour Dino Risi, de même que pour la comédie italienne en général, beaucoup d’affection, surtout une admiration sans borne. Pourtant, avec tout le respect que l’on doit à ce pan immense du cinéma mondial, on se voit contraint de déclarer que ce “bon roi Dagobert” n’a pas mis uniquement sa culotte à l’envers. Cela ne fonctionne pas. Jamais.

Il y a quelque chose qui cloche dans ce scénario, dans ces dialogues trop peu percutants. Malgré les présences d’Age et de Gérard Brach au générique, le récit ne décolle pas, les personnages restent peu pertinents et le rythme est piètrement trop mollasson. Il est vrai que sur ce dernier point le montage peut être le premier responsable, ou du moins davantage que le scénario.

Mais, fondamentalement, je cherche encore en quoi cette histoire a pu paraître intéressante à tous ces créateurs, souvent géniaux par ailleurs. 

L’aspect historique semble avoir été à peu près respecté sur le plan formel. Le réalisme, la crudité de l’époque pourrait être un argument en faveur d’une satire féroce de la société médiévale, quand l'Église et le pouvoir commençaient à lier des relations hautement cyniques. Cependant, le résultat manque de nerf, de verve. Il n’y a guère de risque pris là-dedans. Point d'égratignure contre les institutions ou les puissants. En fait, on s’ennuie.

Encore heureux que l’historien qui sommeille en moi s'intéresse naturellement à la peinture que nous propose Risi de la période. Encore heureux que la distribution soit alléchante. Sinon que nous resterait-il de ce film? Pour être honnête : rien! 

Tout le film repose sur son trio d’acteurs phénoménaux (Coluche, Serrault, Tognazzi). Or, aucun n’est en mesure de sauver le film. Coluche paraît un peu paresseux. Je me demande si ce n’est pas la post-synchro qui donne cette impression, mais dans sa voix un manque de conviction se fait sentir avec force. De même, Ugo Tognazzi ne parvient pas à faire friser son œil habituellement plus moqueur. Alors que Michel Serrault a un rôle en or, de moine dont la foi est mise à rude épreuve, il ne donne pas toute l’ampleur, la folie qu’on espère de lui. Forcément, on est déçu.

Voilà un Risi mineur, un Coluche en demi-teinte : le film n’est pas indispensable, vous l’aurez compris.

ladoublure 3

Anecdotes :

  • La chanson concernant le "bon roi Dagobert" (roi des Francs de 632 à 639), qui est reprise comme de bien entendu dans le film, date en fait de la Révolution Française. En effet, elle a été écrite pour fustiger et ridiculiser la royauté. Évidemment, elle aurait bien été cependant inspirée de la vie plutôt débauchée du vrai roi Dagobert et qui se serait rendu à un conseil avec son pantalon mal ajusté.

  • Le bon roi Dagobert est le premier film tourné par Coluche avec Dino Risi. Ils collaboreront l’année suivante une nouvelle et dernière fois pour Le fou de guerre. Les deux films ne connaîtront pas le succès, pas même critique.

  • Plutôt satisfait, Coluche a résumé son personnage en disant qu’il jouait dans ce film “un gros con”.

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Inspecteur la Bavure

Saga Coluche au Cinéma

Les vécés étaient fermés de l'intérieur (1976)


LES VÉCÉS ÉTAIENT FERMÉS DE L'INTÉRIEUR

classe 4

Résumé :

Un matin, un poinçonneur du métro parisien explose dans ses toilettes, celles-ci étant fermées de l’intérieur. Le commissaire Pichard et l’inspecteur Charbonnier vont mener l’enquête…

unechance 7

Critique :

Quel étrange objet ! On a très vite le sentiment d'être devant un film des “ZAZ” raté. Bizarre, iconoclaste, le récit est émaillé de gags et dialogues tout droit sortis de l’imagination touffue de Marcel Gotlib.

Mais, malheureusement, le rythme reste plat à mon plus grand désespoir. Une comédie sans tempo, y a-t-il pire expérience cinématographique, plus pitoyable ? En effet, on peut même s’ennuyer devant ce film, alors que sur le papier cette enquête pour le moins loufoque aurait pu donner un spectacle des plus drôles.

Est-ce que la défiance de Jean Rochefort vis à vis de son réalisateur a fini de plomber l’ambiance ou bien est-elle le déclencheur de cet échec ? Je ne sais pas, mais l’on sent effectivement que le comédien est “ailleurs”.

Patrice Leconte aussi. Sa réalisation est très poussive. Peu de gros plans, peu de recherche dans l’accompagnement de l’action, une mauvaise adéquation entre les dialogues et le jeu des comédiens. Même la prise de son est aléatoire. On a le sentiment d'être devant un film d’étudiant, mal foutu, pas très bien filmé, un truc qui balbutie. 

ladoublure 3

Et c’est très frustrant au regard de la belle distribution. Coluche est très jeune. Sa coiffure est celle qu’il arbore au café-théâtre quand il joue “C’est l’histoire d’un mec”.

Tout de même, le film met plutôt bien en valeur un acteur pas assez connu à mon goût, l’inimitable Roland Dubillard, acteur que j’adore, dont le débit et la trogne sont très particuliers. Il joue un personnage énigmatique avec cette scansion mal assurée qui ajoute au mystère.

Patrice Leconte est allé chercher un acteur aussi improbable que Billy Bourbon pour jouer un réparateur de manège : une gueule pas possible, un tarin mémorable. Ce film aurait bien pu être signé Jean-Pierre Mocky à ce compte-là!

Effectivement, les décors sont succincts, la musique pas très bien employée également, bref l’aspect “amateurisme de débutant” asphyxie peu à peu le film.

Le visionnage n’est pas non plus désagréable. On peut même se surprendre à sourire à un gag ou deux. Mais dans l’ensemble, je m’attendais à bien mieux de la part de tout ce petit monde. Que le génial Gotlib n’ait pas su intégrer son humour et sa folie au cinéma reste pour moi une des pires catastrophes, une désillusion attristante.

Anecdotes :

  • Il s’agit du premier film de Patrice Leconte. Le tournage fut pour lui très éprouvant notamment en raison d’une véritable guerre que lui mena Jean Rochefort. Ce dernier s’est rendu compte au cours du tournage que le scénario et la mise en scène étaient désastreux. Il a longtemps considéré ce film comme l’un des pires dans lesquels il eut à jouer. Rochefort considérait que Patrice Leconte, trop jeune et inexpérimenté, était trop mauvais pour mener à bien l’entreprise. Et il réussit à convaincre la production de surveiller le tournage (et son réalisateur) au plus près.

  • Du point de vue du réalisateur, cette aventure avait plutôt bien commencé : l’écriture du scénario aux côtés de Marcel Gotlib, le dessinateur de bandes dessinées, s’était déroulé avec bonheur pour les deux hommes. Mais dès le premier jour du tournage, sa relation avec Jean Rochefort a été très mal vécue. Avec le temps, les deux hommes se sont retrouvés et ont oublié ce pénible tournage. Ils ont tourné plusieurs fois ensemble depuis. Cependant, Patrice Leconte dit être encore marqué par cette expérience qui n’a pas tout à fait cicatrisé.

  • Avec Coluche, le tournage était plus facile. Il était “goguenard” selon le mot de Leconte.

 

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La femme de mon poteLa vengeance du serpent à plumes

Saga Coluche au Cinéma

Tchao Pantin (1983)


TCHAO PANTIN

classe 4

Résumé :

Lambert, un pompiste travaillant de nuit, fait connaissance d’un jeune dealer d’origine arabe avec qui il se lie d’amitié. Mais la mort de ce dernier va pousser Lambert à retrouver ses meurtriers. Se faisant, le pompiste déprimé va en quelque sorte pourchasser ses propres démons.

unechance 7

Critique :

Tchao pantin est un film noir, ultra noir, composé de deux parties bien distinctes. La première présente les personnages et montre très délicatement, avec beaucoup de soin et de patience comment se construit la relation amicale, puis filiale entre Lambert (Coluche) et Youssef (Richard Anconina). La seconde détaille avec un peu plus de fracas la vendetta de Lambert sous les yeux et le cœur de Lola (Agnès Soral).

La première partie opte pour un ton très doux, bien qu’entouré par les brumes du noir. La photo est éclairée par une lumière sombre et rehaussée par des couleurs très crues de la ville, bleues et rouges la plupart du temps. Alors que la deuxième me semble encore plus ténébreuse, sauf un joli plan final rayonnant du ciel de Paris, zébré du vol des pigeons et des premiers rais de soleil matinaux, semblant comme une résurrection, un éclair de vie pour Lambert.

ladoublure 3

A 99,99% très noir, le film ne l’est pas uniquement sur l’image bien sûr. Ce parcours en forme de rédemption est tout simple, assez classique bien qu’il met en branle tout un monde interlope marqué par son temps, un Paris populaire, cosmopolite, pauvre, où tout le monde essaie de survivre, se télescopant parfois, oubliant sa solitude comme il peut, dans l’alcool, la dope ou dans des espoirs minces d’amour, d’amitié, de mains et de lèvres tendues.

Rien de révolutionnaire, sauf que le scénario et la mise en scène de Claude Berri manient tout cela de façon très habile : à la fois par son réalisme cru, au limite du pathétisme, le film, sans tomber non plus dans la caricature exprime une tendresse évidente de générosité pour ses personnages. Lambert a beau dire : il n’est pas aussi mort qu’il le croit, et c’est là son drame. Mais comme il s’agit d’un film noir, forcément sa vie ne tient plus qu’à un fil. Trop tard pour la renaissance.

La direction d’acteurs est impressionnante. Les comédiens restent toujours dans les clous, ultra précis et offrent des prestations merveilleuses. J’ai bien conscience que l’adjectif est fort, mais en aucun cas il n’est disproportionné ni usurpé. 

Le jeune Richard Anconina se révèle extrêmement juste, sobre. Coup de maître pour son premier grand rôle.

La performance d’Agnès Soral, elle aussi révélée par ce film, est remarquable pour un rôle tellement casse-gueule. Son personnage doit jouer de l’esbroufe punk, mais en plus elle doit opérer de compliqués virages à 90 degrés avec Anconina d’abord, puis avec Coluche. Elle pourtant fort bien la route, crédible du début à la fin.

La prestation de Coluche est désormais historique : dès qu’un comique dévoilera son talent de tragédien, on parlera dorénavant de son “Tchao pantin” en guise de mètre-étalon de la conversion réussie et révélatrice. En effet, Coluche nous met une belle claque : très fermé, très sobre lui aussi, il maintient un jeu efficace, sans éclat particulier, dont les nuances apparaissent progressivement avec une puissance inattendue, jusqu’à cette fameuse scène finale où il nous fait totalement oublier le clown pour nous cueillir par ses larmes, simples, pudiques qui soulignent toute la finesse de son jeu. Dans l’humour comme la tristesse, Coluche aura su jouer avec sincérité et largesse.

Pas étonnant que ce film ait reçu autant de prix ; il les mérite amplement !

Anecdotes :

  • L’expression « Tchao Pantin »  de nos jours complètement désuéte était quelquefois  utilisée au début des années 1980. Elle équivaudrait à un  « Salut mon pote ».

  • La gifle que donne Coluche à Richard Anconina claque si vrai : elle l’est en effet! Longtemps hésitants, insatisfaits par les précédentes où Coluche se retenait, les acteurs et le réalisateur ne trouvait pas de solution en douceur, jusqu’à ce que Richard Anconina demande à Coluche d’y aller franchement. Vlan!

  • Tchao Pantin a reçu cinq Césars en 1984. Celui du meilleur acteur pour Coluche ; celui de meilleur second rôle masculin pour Richard Anconina ; celui du meilleur espoir masculin encore pour Richard Anconina ; celui de la meilleure photo pour Bruno Nuytten ; et enfin celui du meilleur son pour Jean Labussière et Gérard Lamps : en tout et pour tout 5 César!

  • Coluche vivait à cette époque une sévère dépression. A tel point qu’elle lui faisait mésestimer sa propre performance. Malgré l'avalanche de César qu’a remporté le film et notamment celui de meilleur acteur principal pour lui même, Coluche n'était toujours pas satisfait. Gérard Lanvin rapporte qu’il lui a dit ceci : "Ces cons-là m'ont filé un César pour mon interprétation dans ce film alors que je n'ai strictement rien fait. On m'a juste filmé dans ma déprime."

  • A ce propos, au moment du tournage, Coluche sort d’un difficile divorce. Surtout il traverse une période de grande souffrance due à un fort sentiment de culpabilité après le suicide de son ami Patrick Dewaere à qui il avait confié le revolver avec lequel il a mis fin à ses jours. Depuis sa consommation de stupéfiants de plus en plus importante mine son existence. On peut dire que le jeu de l’acteur a par conséquent beaucoup changé, prenant un tour dramatique et grave. Durant le tournage, il incarne un Lambert plein de vérité et d'alcool (en réalité la drogue pour le comédien). Le personnage le bouleverse à tel point qu'il garde alors sur lui, même en dehors du tournage, les vêtements de son personnage de pompiste.

  • Il faut noter que les décors de Belleville, quartier populaire de Paris ont été signés Alexandre Trauner célèbre décorateur (ex: Hôtel du Nord). La station-service était proche du métro La Chapelle mais a disparu de nos jours, détruite et remplacée par un immeuble. Le film donne l’image d’un Paris décrépi des années 1980 (Barbès, République ou Bastille), en pleine décomposition urbaine à l’époque. Aujourd'hui ces quartiers ont été rénové et réhabilité, mais ont perdu pas mal de leur caractère populaire et historique.

  • Agnès Soral (Lola la jeune punk) était était totalement étrangère à la culture “punk”. La comédienne a dû vivre plusieurs jours dans un squat pour mieux appréhender cet univers et son personnage.

  • Le groupe punk que l’on voit jouer est un véritable groupe français, La Horde, dont le chanteur est Gogol Premier.

  • Tchao Pantin est tiré d’un roman d'Alain Page. C’est le tout premier film que Claude Berri (producteur, scénariste, réalisateur) a réalisé sans avoir imaginer lui même le canevas.

  • Avec Tchao Pantin, Coluche retrouve Claude Berri comme réalisateur. Il l’avait fait démarrer sur le grand écran en 1970 avec Le Pistonné dans un petit rôle mais lui en avait offert un premier grand pour Le maître d'école en 1982.

Séquences cultes :

Ça va pas non ?

L'avantage avec les putes c'est que tu sais à quoi t'en tenir.

J'ai mal.

Et alors si t'en casses quatre, ça va faire une omelette.

T'es un poulet ?

J'attends que ça de crever.

Tricolore jusqu'au slip

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