Bilan + Bonus
Saison 1 3,00
Saison 2 2,68
Saison 3 2,70
Saison 4 2,68
Saison 5 2,59
6 meilleurs épisodes/saison
Saison 1
Web of Death - Dans les griffes de la mort
Girl in the River - Une fille à l'eau
Dead on His Feet - Mort debout
Therapy in Dynamite - Dynamo-thérapie
Siege of Terror - Soir de terreur
Before the Devil Knows - Au diable Kojak
Saison 2
A Killing in the Second House - Chantage à la mort.
Elegy in an Asphalt Graveyard - Vengeance de femme
Slay Ride – Défenestration
Acts of Desperate Men - Acte de désespoir
Cross Your Heart and Hope to Die - Amour fou
The Best War in Town - La guerre des gangs
Saison 3
Over the Water - Territoire interdit.
Money Back Guarantee – Maquillage.
Secret Snow, Deadly Snow - Neige secrète, neige mortelle.
On the Edge - La victime.
How Cruel the Frost, How Bright the Stars - Joyeux Noël.
Deadly Innocence - Coupable d'innocence.
Saison 4
A Shield for Murder– Un nounours tout poilu.
Out of the Shadows - Le double.
A Summer Madness - Une chaleur meurtrière.
When You Hear the Beep, Drop Dead - Un message de trop.
Kiss It All Goodbye - Une balle perdue.
An Unfair Trade - Une sale affaire.
Saison 5
Letters of Death - Les deux sœurs.
A Strange Kind of Love - Onde de choc.
The Queen of Hearts Is Wild - La chute d’un caïd.
Cry for the Kids - Les nouveaux tueurs.
Chain of Custody - Corruption à haut niveau.
In Full Command - Kojak se rebelle.
1. KOJAK EN DVD - LA SAGA OU COMMENT S’Y RETROUVER ! 1 Historique La première saison sort en 2005, dans une version multi-langues avec une qualité quasi-parfaite. L’image est restaurée, rendant la série presque contemporaine ; il ne reste que quelques défauts pratiquement imperceptibles. L’image est de qualité, le son aussi et l’édition bénéficie de plusieurs langues audio et de nombreux sous-titres, même anglais en VO (ce qui est pratique vu le langage imagé et parfois ‘borderline’ du lieutenant !), sans oublier un chapitrage bien conçu. Malheureusement, les ventes escomptées ne sont pas au rendez-vous et Universal ne rentre pas dans ses frais. Les fans attendent en vain la suite du lieutenant à la sucette dans les rayons des marchands et les forums se remplissent de l’inévitable question : ‘Quand verra-t-on la seconde saison ?’. Kojak allait-il s’arrêter en cours de route après un départ prodigieux ? Cela ne serait pas la première fois pour les fans de séries ‘oldies’, car Equalizer (après une saison) et Les rues de San Francisco (après deux saisons) ont subi exactement le même sort… A partir de la seconde saison, Kojak a sûrement le nombre le plus impressionnant d’éditions différentes de DVD de l’histoire des séries. Les éditions scandinave, britannique, française et américaine sont sur le marché. Après un hiatus de cinq années, les fans peuvent enfin découvrir le reste de cette série culte. En 2010, la série revient dans les bacs en…Scandinavie ! Les copies ne sont pas bonnes et en VO avec des sous-titres scandinaves. Mais pour les impatients, les saisons deux et trois sont enfin disponibles. Mediumrare Entertainment en Angleterre et Universum Film GmbH en Allemagne emboîtent le pas. Les éditions scandinave et britannique sont les mêmes jusque dans la jaquette (seule, la phrase d’accroche change). Les Allemands vont plus loin que les autres et sortent les cinq saisons. Alléchant mais aucune piste audio, ni même de sous-titre, n’est disponible en français et, surtout, plus dérangeant, même pour les anglophones, tous les épisodes sont systématiquement amputés de trois minutes ! En effet, à la télévision allemande, le créneau horaire d’une heure dispose de quinze minutes de publicité et les versions télévisées amputées de trois minutes sont celles mises sur le marché ! Toutes ces versions sortent en saisons intégrales, mais elles ne peuvent contenter que les anglophones, et encore, ceux qui se satisfont d’images délavées et d’épisodes coupés ! L’information circule que les éditions Elephant vont, à leur tour, sortir en France la seconde saison, mais en deux volumes ! La consolation est qu’une version française allait être enfin disponible. Le 15 juin 2011, la première partie de cette saison, douze épisodes, sort dans l’hexagone et la seconde partie, treize épisodes, parait cinq mois plus tard. Qu’en est-il de la version française ? Pas beaucoup de bons points malheureusement ! Du côté positif, l’édition bénéficie de la VO, contrairement à d’autres séries sorties récemment (L’homme de fer, Mission casse-cou, Derrick, Mannix). C’est utile de le préciser, car de nombreux amateurs de séries, anglophones ou non, préfèrent souvent la VO, avec ou sans-titre, qu’à une VF forcément adaptée, et c’est tout à l’honneur d’Elephant d’y avoir mis la piste VO. En effet, au temps des DVD et du Blu-Ray, certains éditeurs n’ont pas honte de proposer des séries étrangères sans VO. Le bémol de ce côté-là est qu’Elephant a incrusté ces sous-titres français (les seuls disponibles sur l’édition) et qu’il n’est donc pas possible de les retirer. Superflu et dérangeant pour les anglophones. Malheureusement, les points négatifs l’emportent largement sur les positifs dans l’édition Elephant. Il est précisé qu’une restauration de l’image a été effectuée. Se moque-t-on du monde ? Rien à voir avec l’image quasi-parfaite de la première saison. On en est même très loin ! Néanmoins, je suis possesseur des DVD britanniques Mediumrare –saisons deux et trois - et j’ai pu la comparer avec Elephant. L’édition française est légèrement meilleure ; cela ne se voit pas immédiatement, car les génériques sont tout aussi abîmés sur les deux éditions. De plus, même en mettant la VO, le générique est français (‘Telly Savalas dans Kojak’ et non pas ‘Telly Savalas as Kojak’) et le titre de l’épisode est le français (l’image est même statique à ce moment contrairement aux éditions anglo-saxonnes). Passé ce moment, on note que la copie proposée par Elephant a été épurée de certains défauts récurrents sur les éditions précédentes. Ainsi, les définitions et contours sont meilleurs, les visages ont quelques ‘couleurs’ et ne sont plus délavés. Par contre, on est surpris que ces améliorations soient très hétéroclites : un passage apparemment restauré peut être suivi d’un autre aussi médiocre avec un arrière-plan ‘grouillant’ que sur la version anglaise. Les taches nombreuses, et parfois gênantes car mal placées, sur Mediumrare ont fortement disparu, même s’il en reste, plus discrètes, ça et là. Une bizarrerie à noter : l’épisode The Chinatown Murders (Crime de lèse-majesté) est en deux parties mais il n’est pas coupé au même endroit ! Elles sont équivalentes sur l’édition anglaise (48 minutes chaque) mais un peu déséquilibrées sur la française (53 minutes puis 43). Les fans français, non anglophones, ne trouveront pas mieux. La voix chaleureuse d’Henri Djanik, qui colle parfaitement au personnage, est de nouveau audible après six ans d’attente ! Par contre, les anglophones l’éviteront pour plusieurs raisons. Tout d’abord le prix : ceux de l’édition Elephant sont exorbitants (30€ par volume, ce qui met la saison à 60€ !). Rien ne justifie ce tarif, et les fans anglophones impatients – comme moi -, qui se sont jetés sur l’édition Mediumrare n’ont pas à regretter : les quelques améliorations d’images décrites ci-dessus ne justifient pas cet écart de prix, qui est du simple au double. Nulle part ailleurs, la série est sortie de la sorte, les saisons scindées en deux, ce qui démontre surtout une recherche de profit des éditeurs Elephant au détriment de la qualité. Les prix pratiqués sont motivés pour Elephant par la présence de la VO et surtout de la fabrication des sous-titres français, qui sont pourtant souvent fantaisistes avec les dialogues originaux ! Le feuilleton ne s’arrête pas là, car le meilleur est pour la fin. L’épopée de Kojak en DVD est, en effet, pleine de surprises. Le 27 septembre 2011, Shout ! Factory édite enfin la seconde saison aux USA. Incroyable mais vrai, les Etats-Unis étaient encore dépourvus de leur propre édition ! Le moins qu’on puisse dire est que le proverbe ‘Tout vient à point à qui sait attendre’ est de circonstance. Cette édition américaine bénéficie d’une telle restauration qu’elle envoie toutes les sorties étrangères, française comprise, à la poubelle. Toutes les critiques sont unanimes : la qualité audio et vidéo de cette édition équivaut à celle de la première saison tant appréciée. Pour les anglophones, il ne reste plus qu’à revendre l’édition britannique, pas une mince affaire, pour se procurer ce nec-plus-ultra au prix très raisonnable de 30$ la saison. Shout a sorti toute la série, films compris, en l’espace d’un an (entre le 27 septembre 2011 et le 11 septembre 2012), alors que le saucissonnage lucratif d’Elephant, commencé en juin 2011, ne se terminera que le 1er octobre 2014... Conclusion : Beaucoup d’éditions sont sorties, mais la dernière en date, l’américaine Shout, est de loin la meilleure. Restauration complète, images superbes, prix abordable, c’est celle qu’il faut pour les anglophones, mais il n’y a rien en français. Ceux qui ne maitrisent pas l’anglais ont le choix entre apprendre la langue ou l’édition Elephant, qui coûte deux fois plus cher avec une image médiocre. Comparaisons d’images ; à gauche l’édition américaine Shout restaurée, à droite l’édition française Elephant. 2 Les éditions DVD - Le pilote Zone 2 - L’affaire Marcus Nelson (The Marcus-Nelson Murders) n’est pas disponible en français. Edité par Universal Pictures UK le 9 avril 2001, le pilote est accompagné d’un épisode de la première saison, Mojo. Un DVD avec trois épisodes de la première saison suivra le 1er octobre de la même année. Langue : anglais sans aucun sous-titre. Zone 1 - Shout ! a sorti les films le 24 janvier 2012 dans un coffret intitulé : Kojak : The Complete Movie Collection. The Marcus-Nelson Murders en fait partie, avec les sept films tournés après la série, de 1985 à 1991. La qualité du pilote de l’édition US est similaire à la britannique de 2001.
- Première saison Zone 2 - Sortie le 21 juin 2005 en France (Universal Pictures), elle comporte 6 DVD et l’édition est la même pour tous les pays européens continentaux. Multi-langues audio (français, anglais, allemand, espagnol), le coffret permet d’avoir les sous-titres dans de nombreuses langues, même l’anglais. La version anglaise, sortie le 18 juillet 2005 (Universal Pictures UK), n’a que l’anglais en audio et sous-titres. Très bonne restauration. Après avoir tout sorti, Elephant édite le 3 septembre 2014 la première saison. Contrairement aux autres saisons, il n’y a pas de saucissonnage en deux parties mais le prix est de 40€. Prohibitif quand on sait que l’excellente édition Universal sortie en 2005 est à 14€ ! Zone 1 - La première saison est sortie le 22 mars 2005 (Universal Studios) aux Etats-Unis et au Canada, avec seulement l’anglais en audio et des sous-titres anglais et français. A noter que la jaquette est trompeuse avec celle de la troisième saison sortie en Grande-Bretagne ! Les autres saisons L’ordre privilégie le rapport qualité/prix. Shout ! Factory (Etats-Unis, zone 1) La seconde saison est sortie le 27 septembre 2011 et elle ne propose que l’anglais en audio (sans sous-titres). Elle bénéficie d’une véritable restauration audio et vidéo et elle est la meilleure version sur le marché. Les autres saisons sont de même facture. La troisième saison est sortie le 20 mars 2012, la quatrième saison, le 1er mai 2012, et la cinquième, et dernière, est arrivée dans les bacs le 11 septembre 2012. Au prix d’environ 30$ le coffret (contre 30€ en France pour une demi-saison), c’est l’édition de référence pour la série. Mediumrare Entertainment (Grande-Bretagne, zone 2) Les saisons deux et trois sont sorties en même temps, le 26 avril 2010, et les saisons quatre et cinq le 29 août 2011. Comme l’édition US, il n’y a que la VO et pas de sous-titres. L’image, très délavée, n’est pas de bonne qualité et elle est truffée de saletés. L’ensemble est légèrement inférieur à l’édition française, mais les coffrets sont moitié moins chers, ce qui compense. La version britannique n’a pas de chapitrage et la saison entière est répartie sur six DVD (quatre épisodes sur chaque DVD et même cinq sur le dernier) et, par conséquent, il y a plus de compression que sur l’édition Elephant, ce qui explique la différence de qualité de l’image. A peu près le même prix que l’édition US Shout, mais de qualité nettement inférieure. La sucette est de rigueur sur tous les coffrets britanniques !
Elephant (France, zone 2) Elephant est le seul éditeur à saucissonner la série, proposant des demi-saisons au prix d’une saison entière pour les concurrents. Ce découpage s’apparente à du soutirage d'oseille. L'Allemagne, la Grande-Bretagne, puis les États-Unis (c'est le bon ordre) ont sorti les saisons d'un bloc au prix inférieur à une demi-saison en France (sur le prix fort généralement constaté). Sans compter que la restauration effectuée sur les DVD US est absente de la sortie Elephant, malgré un bandeau mensonger présent sur la seconde saison. Une édition française uniquement pour ceux qui ne comprennent pas l'anglais et qui se satisfont d'une image médiocre...ou ceux qui ont envie de se faire plumer! De plus, il faut être patient : alors que Shout a sorti toute la série en un an, il en faut plus de deux pour Elephant. La VO est disponible, avec sous-titres français inamovibles, et un chapitrage est présent, contrairement à l’édition britannique. La seconde saison arrive les 15 juin et 9 novembre 2011. A noter, un visuel intéressant sur la première partie, mais pitoyable pour la seconde, faisant ressembler Kojak à Derrick ! Le premier volume de la saison 3 sort le 22 février 2012, et le second est disponible le 20 juin 2012 aux mêmes conditions. Le premier volume de la saison 4 est sorti le 21 novembre 2012, avec toujours les mêmes désagréments : un prix de demi-saison exorbitant et une absence de restauration de l’image, tandis que la seconde moitié parait le 20 mars 2013, avec une jaquette très peu vendeuse ! Pas de cadeau pour les fans, l’ultime saison est également scindée en deux. La première partie est sortie le 19 juin 2013. Le visuel montre de nouveau Kojak la tête baissée avec une impression de somnolence, un manque d’imagination flagrant des concepteurs. La seconde partie de la cinquième saison sort le 9 octobre 2013, plus de deux ans après la sortie du premier coffret Elephant…. Contrairement à l’éditeur américain Shout qui a sorti un coffret regroupant les huit téléfilms (pilote compris), Elephant sort la saison 6 le 2 février 2014. Il s’agit des cinq téléfilms tournés entre 1989 et 1991. Le coffret est estampillé ‘saison 6 – volume 1’ mais on se demande ce qu’il est possible de mettre sur un prétendu volume 2. Elephant n’a pas édité le pilote et les deux téléfilms L’affaire Belarus (1985) et Chaque meurtre a son prix (1987). A noter que les cinq films sont, comme une demi-saison, au prix de 30€… Le 1er octobre 2014, Elephant sort l’intégrale de la série en 45 DVD. Une intégrale qui n’en est pas une. Il est en effet précisé 123 épisodes sur le coffret mais il en manque trois ! Le pilote The Marcus-Nelson Murders et les deux téléfilms évoqués ci-dessus. Le prix est de 150€, ce qui met la saison à 25€, bien plus économique que la demi-saison à 30€ séparément ! Universum Film GmbH (Allemagne, zone 2) L’Allemagne est le premier pays où toute la série est sortie, mais les épisodes sont coupés de trois minutes en moyenne, ce qui est rédhibitoire. Par contre, l’image semble correcte, bien meilleure que les éditions britannique et française. Le pilote est sorti le 4 janvier 2006 puis il a fallu attendre le 9 septembre 2010 pour la seconde saison. Le rythme s’accélère ensuite avec les sorties successives de la troisième saison (3 décembre 2010), la quatrième (18 mars 2011) et la cinquième et dernière (17 juin 2011). Les langues disponibles sont l’anglais et l’allemand. A noter la jaquette complètement ratée de la dernière saison. - Les autres sorties DVD En Suède La saison deux est sortie dans ce pays en premier. Langue audio : anglais, sous-titres : suédois, danois, finlandais, norvégien. L'image est médiocre. A noter que la jaquette est trompeuse avec seconde saison sortie en Grande-Bretagne ! En Hongrie La première saison a une édition spécifique à ce pays. Langue audio : anglais avec sous-titres hongrois. 2. BURTON ARMUS SE RAPPELLE KOJAK
Au générique de fin, Burton Armus apparait comme conseiller technique. Telly Savalas et Burton Armus dans une de ses apparitions dans la série (ici, l’épisode The Chinatown Murders de la seconde saison). Burton Armus aujourd’hui. Burton Armus est scénariste, ‘story editor’ et producteur et il travailla, entre autres, sur les séries Bronk, Delvecchio, Vega$, Paris, Cassie & Co., Airwolf, Street Hawk, Knight Rider, Star Trek: The Next Generation, Dragnet de la fin des années 80, Adam-12 et NYPD Blue. La plupart de ses participations sont pour des séries policières et il y a une bonne raison à cela : Armus a passé vingt années dans la police new yorkaise. Sa seconde carrière très inattendue dans le monde des séries a débuté lorsqu’il fut recruté comme conseiller technique pour des séries télévisées tournées en extérieurs. Armus s’essaya à l’écriture et, quand il prit sa retraite de la police en 1976, il déménagea à Los Angeles pour continuer à plein temps. Le plus long emploi de Burton Armus comme conseiller technique fut pour la série Kojak. Il établit sa réputation d’écrivain de talent avec ses scripts compliqués et d’une authenticité remarquable pour la série. Burton Armus a pris quelques instants pour se remémorer son travail sur Kojak. Comment avez-vous travaillé exactement pour la série Kojak ? Pour Kojak, je travaillais encore comme policier. Les scripts m’étaient envoyés à New York. J’allais sur place une fois par an, pour deux ou trois semaines. Mes vacances. Ils me payaient le billet d’avion. La dernière année que j’ai travaillé sur la série, j’avais pris ma retraite et j’étais sur le lieu de tournage mais c’est l’année où ils ont déménagé la série à New York ! En tant que conseiller technique, donniez vous principalement des conseils sur la véracité des scripts ? Surtout les scripts, et, aussi lorsqu’ils tournaient, sur le déroulement de certaines choses. Ils essayaient d’en tenir compte mais, naturellement, ils ont pris beaucoup de libertés. Mais ils s’intéressaient, au moins, aux détails techniques. Au début, ils ont essayé de coller à la réalité. Mais au fur et à mesure qu’ils sont devenus avides et la chaine de plus en plus impliquée, les scénarios étaient de moins en moins véridiques. La cinquième année fut une putain de blague. Ils ont tout simplement fait comme n’importe quelles séries policières stupides qu’on voit maintenant à la télévision. Diriez-vous que la prestation de Telly Savalas était crédible ? Eh bien, Telly était Telly. Telly, il accaparait l’écran. Sa personnalité était Kojak. La crédibilité était dans ce qui l’entourait. Le personnage de Kojak était un conglomérat de plusieurs personnes, et surtout de Telly. Vous avez donc travaillé avec les acteurs sur leur prestation ? Ils me demandaient ce qui se passait dans la vraie vie de policier et je disais : »Eh bien, c’est ce que nous avons fait. C’est ce que certains gars que je connaissais ont fait. » Ils se servaient de cette expérience. Si les acteurs invités étaient de véritables professionnels, comme Armand Assante ou Jimmy Woods, des gens comme ça, ils s’en souciaient. Mais la plupart d’entre eux étaient simplement contents d’avoir une journée de travail et ils faisaient ce que le metteur en scène disait de faire. Et s’il voulait procéder d’une certaine façon, c’est comme ça que c’était fait. Telly faisait les choses à sa manière comme la sucette et la connerie de « Who loves ya, baby ». C’était Telly. Il y avait des moments où il faisait simplement ce qu’il voulait. Mais ce n’était pas souvent le cas. Et la chaine allait dans le sens qu’il désirait. Il était la série. S’il n’y avait pas eu Telly, cela n’aurait été qu’une simple série policière assez bonne. Je croyais que vos propres scripts étaient particulièrement riches en détails authentiques. Bien, je les écrivais et, par conséquent, ils étaient aussi crédibles que possible. Telly ne pouvait pas prendre trop de libertés avec ces scripts car ils étaient bien cadrés et il n’avait pas le loisir de faire le pitre. La véracité de mes scripts était donc au dessus de la moyenne. Nous essayions de toute façon de faire tous les épisodes avec une certaine crédibilité. Est-ce que certains de vos épisodes s’inspirent directement de votre vécu dans la police ? Ouais, au début, c’était le cas. Ensuite, j’ai arrêté car la chaine et Telly furent plus impliqués dans la série et des changements étaient effectués et je ne voulais pas être frustré de la sorte. J’ai donc arrêté d’écrire des histoires basées sur mon expérience. Mais je l’ai fait les deux premières années. Avez-vous des exemples spécifiques ? Il y a un épisode où un flic descend un type et ils cherchent à inculper le flic. Je ne me souviens plus de l’affaire. Si vous jetez un coup d’œil à la seconde saison, j’ai dû écrire trois ou quatre histoires. Celles-là sont fidèles à la réalité. Est-ce que ce n’est pas The Best War in Town où Mark Shera est un flic qui est pris dans une fusillade avec des gangsters pour son premier jour dans le métier ? Cette histoire est basée sur un fait réel mais pas avec moi. C’était les frères Gallo qui régnaient sur Brooklyn. Ce qui est arrivé est que le flic est intervenu alors qu’il y allait avoir une exécution dans un bar, au moment où ils allaient pendre le type. Et on lui a tiré dessus. Vous rappelez-vous des producteurs de Kojak ? Jim McAdams était véritablement le levier derrière tout ça. Il était le producteur de tous les jours et il maintenait le tout dans la bonne direction. Le producteur exécutif était un type du nom de Matt Rapf. Il connaissait son affaire et il était très bon. Mais Jim était le bourreau de travail qui faisait vraiment tout. Il a été sur la série du début à la fin et il a travaillé à Universal pendant vingt-cinq ans (ndlr : il fut producteur également sur Equalizer). Il est mort il y a un ou deux ans. Il vivait dans le Connecticut ; il n’avait pas travaillé depuis plusieurs années et il était très malade. J’avais essayé de lui dégoter du travail mais quand vous êtes cuit, vous êtes cuit. Et Jack Laird ? Jack Laird était surtout un scénariste. Il était dans le circuit depuis des années et c’était un personnage. Il s’enfermait à clef dans son bureau. C’était un scénariste ; il était producteur pour le titre seulement ce que sont beaucoup aujourd’hui. La force de Jack Laird était sa machine à écrire. Il était très talentueux mais aussi très fou. Quelle est la proportion de la série tournée à New York et dans les studios Universal à Los Angeles? Chaque année, ils allaient tourner à New York. Ils y allaient pour une semaine ou deux pour filmer des scènes d’ambiance et d’arrière plan, une ou deux séquences et c’était tout. Lorsqu’ils filmaient à New York, ils s’assuraient qu’ils mettaient en valeur la ville. Comment la police de New York réagissait à votre lune de miel avec la télévision ? Ils m’ont laissé tranquille pour la plupart. Le boulot et l’écriture ne se mélangeaient pas. J’écrivais sur mon temps libre. J’ai toujours donné une bonne image de la police. Je n’ai donc pas eu de problème sauf avec quelques gars qui étaient jaloux. Il y avait beaucoup de notoriété en jeu et également de l’argent. Il y avait la jalousie de la vieille école. Étiez-vous détective pendant cette période ? Oui. J’étais à la criminelle dans le Bronx à l’époque. J’avais été à Midtown puis à la criminelle du Bronx. Kojak officiait à Manhattan Sud. Est-ce une affectation réelle ? J’ai travaillé à Manhattan Sud pendant six ans. Nous avons basé la série à Manhattan Sud car cela nous donnait la possibilité d’aller dans le centre-ville. Les gens, en général, entendaient Manhattan et pensaient centre-ville. Cela a permis de tirer avantage de tout le secteur du centre-ville. Une chose qui est frappante et drôle dans la série est que Kojak donne toujours des ordres à son chef. Ouais, Dan Frazer. Très gentleman et un très bon acteur. Bah, c’était Telly. Il s’appropriait la scène. Mais je pense qu’un véritable lieutenant de la police de New York ne pouvait pas se permettre cette sorte d’insubordination. Oh, non. Déjà, on ne voyait jamais le capitaine. Il était dans un autre bâtiment. Mais ça marchait dans la série. Est-ce que le décor principal de la série, les bureaux défraichis et miséreux, était crédible ? Le plateau du commissariat était crédible. Il a été conçu d’après celui de la brigade Four-Two. Il y avait des photos de la brigade et ils l’ont construit. Et un lieutenant comme Kojak aurait eu son propre bureau ? Oui. Que pensiez vous du personnage interprété par le frère de Telly, George ; le détective Stavros ? Nous devions lui trouver un boulot. Pas vrai? Et il était sans malice, vraiment sans malice. Il est mort, je peux donc dire la vérité. Allez, c’était une plaisanterie. Mais le public l’aimait bien et ils lui ont donné plus de répliques. Mais il était juste ce qu’il était. Pendant la première saison, un autre conseiller technique est crédité avec vous, Sonny Grosso, qui était célèbre à l’époque pour être un des détectives de la célèbre affaire qui fut transposée dans le film French Connection. Sonny était impliqué avec le scénariste originel, Abby Mann. Il connaissait Abby Mann ; donc lorsqu’Abby Mann a écrit The Marcus-Nelson Murders qui fut le pilote de la série, il s’est appuyé sur Sonny. Mais la personnalité de Sonny était insupportable pour le commun des mortels. Ils ont dû lui donner un crédit pendant un certain temps mais il n’avait rien à voir avec la série. Comment avez-vous été contacté pour Kojak ? J’avais travaillé sur N.Y.P.D., Madigan, deux films, et ils cherchaient un conseiller technique. J’ai reçu un coup de téléphone et j’ai conclu l’affaire et c’est comme cela que j’ai eu le job. Je savais garder la tête sur les épaules. Comment avez-vous eu le premier poste de conseiller technique sur N.Y.P.D. en 1967 ? Je travaillais à Midtown à l’époque et j’étais un peu connu. Au milieu des années 60. Le producteur exécutif, Danny Melnick avait besoin de publicité pour sa série et ils ont fait le rapprochement. Je crois que j’ai eu cent dollars par semaine ou quelque chose comme ça ce qui était beaucoup d’argent à l’époque. En comparaison combien gagniez-vous comme officier de police ? Environ cent cinquante dollars par semaine. Ces deux mille dollars par an étaient beaucoup d’argent. Je pense que je gagnais six ou sept mille dollars par an comme détective et ramasser deux mille dollars comme ça était un cadeau du ciel. Ils m’ont donné deux mille pour ce script. J’ai acheté à ma femme une nouvelle machine à laver et une voiture. Traduction de l’interview de Burton Armus par Stephen Bowie, novembre 2011. Traduction, copyright, Denis Chauvet. http://classictvhistory.wordpress.com/tag/burton-armus/
3. FOCUS SUR LE CRÉATEUR DE LA SÉRIE ABBY MANN Né en 1927 au sein d’une famille juive d'origine russe, Abby Mann a grandi à Pittsburg dans un quartier catholique. Il commence sa carrière professionnelle dans les années cinquante en écrivant des pièces de théâtre filmées pour la chaîne NBC. Il s'est intéressé ensuite au procès de Nuremberg des criminels de guerre nazis, et il a écrit un script pour une émission de télévision à ce sujet. Il signe son premier scénario cinématographique sur ce procès et Jugement à Nuremberg, réalisé par Stanley Kramer, le révèle en 1961. Le film est un succès international et Abby Mann se voit récompensé d'un oscar du meilleur scénario. En 1973, il quitte le cinéma et il se consacre à la télévision pour laquelle il écrit des scénarios de téléfilms et de séries télévisées. Il crée notamment le personnage de Kojak pour le téléfilm The Marcus-Nelson Murders qui lui permet de remporter un Emmy Award. Mann s’est intéressé à plusieurs reprises à des thèmes de conscience morale en produisant des films pour la télévision sur des sujets tels que Martin Luther King Jr, l’avocat des droits de l’homme Simon Wiesenthal et le syndicat des camionneurs. La plupart de ses écrits concernent des sujets politiques, principalement les machinations du système judiciaire américain avec les groupes minoritaires victimes de préjugés et d’injustices. Il décéda en 2008 à Beverly Hills, un jour après Richard Widmark, une des vedettes de Jugement à Nuremberg. Dans une interview fleuve de trois heures enregistrée à Los Angeles le 18 août 2004, le producteur et scénariste Abby Mann parle de ses créations. Dans la quatrième partie, il évoque pendant une vingtaine de minutes The Marcus Nelson Murders, Telly Savalas et la série Kojak. J’ai écrit le pilote de Kojak, mais je n’ai pas continué avec la série qui n’était pas ma tasse de thé, mais qui fut néanmoins un gros succès. Comment vous est-il venu à l’idée d’écrire The Marcus-Nelson Murders ? Universal avait un livre sur cette affaire Wylie-Hoffert. Elle est devenue célèbre car l’une des filles assassinées était la nièce d’un auteur connu, Philip Wylie. Ils me l’ont donné en disant : « C’est une histoire intéressante. Les détectives et tous les officiers de police sont arrivés à mettre la main sur celui qui avait tué ces deux filles. » Je suis allé interroger le gars qui était accusé puis j'ai finalement eu l'occasion de parler à l'homme que je désigne comme Kojak et il m’a dit que l’affaire était vraiment bizarre. Ce qui est arrivé et ce qui arrive si souvent, est qu’ils ont ramassé la mauvaise personne et qu’ils ont ensuite arrêté l’enquête. Ils ont essayé que ça colle à l’affaire et quand j'ai commencé à comprendre, quand j'ai parlé à Martin Luther King de ce qu’était le juge assistant, il a déclaré: « Vous ne pouvez pas réformer, sauf si vous réformez toute la société". Non seulement la police était impliquée, il y avait le bureau du District Attorney de Manhattan, le bureau du District Attorney de Brooklyn ; comme à Chicago, il y avait un nid de corruption, non seulement les flics, mais des juges, beaucoup de personnes étaient compromises. Je voulais trouver la vérité. Cela a commencé à paraître très suspect dès que je m’y suis intéressé. Je n’avais pas réalisé au début que la corruption était aussi répandue qu’elle l’était. Le jeune homme noir était également accusé d'avoir abordé une femme portoricaine et d’avoir tenté de la violer. Ce qui s'est passé est que Kojak connaissait le véritable assassin. Ils étaient amis et il lui avoua qu'il était le tueur et finalement, le jeune noir a été libéré. Et j'ai payé Kojak et un autre gars pour aller à Porto Rico et parler à la femme. Elle a dit qu'elle avait regardé les suspects à l’identification, elle n'était pas sûre, mais ils l'ont persuadée. Et j'ai commencé à comprendre que si vous devez réformer la prison, vous avez à changer la société dans son ensemble. Je n'ai pas rencontré la femme portoricaine et elle n'était pas si importante dans l’affaire. J'ai eu un affrontement terrible avec le procureur du district de Brooklyn et finalement Universal eut peur de faire le film. Un point très important à la télévision de l’époque : la seule chose que nous puissions faire était non seulement de traiter les flics comme des héros, mais également comme des saints; c'était le temps de Dragnet (NDLR : série policière américaine de 106 épisodes tournée entre 1967 et 1970). Les studios avaient la trouille. Je n'avais qu'un seul avocat; Marlon Brando voulait le faire pour la simple raison qu'ils avaient peur de lui. Il eut ensuite des problèmes personnels et un nouveau chef à la télévision à la tête d’Universal, Sidney Sheinberg, et il a donné le projet à un homme très courageux à la direction de CBS, Fred Silverman. Ils ont fait le film et j’ai insisté pour que Brando fasse la série mais ils l’ont refusé même pour la série. Le jeune homme qui avait été accusé fut le témoin à mon mariage. George Whitmore ne m'a pas convaincu du tout quand je l'ai vu. C’était un jeune homme noir très charmant. Il était en liberté sous caution à l'époque et très nerveux et il est allé en prison plus tard. Ce sont le détective à qui j’ai parlé et son avocat qui m’ont convaincu. Je ne me souviens vraiment pas du nom du flic. Pourquoi avez-vous appelé le personnage Theo Kojak? C’est assez drôle. Jo Ferrer était sur le tournage du film et il a juste dit: «Je connais un gars nommé Kojak; pourquoi ne pas l'appeler comme ça? ». Je n'avais pas de nom jusqu’à là. Telly fumait beaucoup trop et pour plaisanter, je suis allé sur le plateau, j'ai pris sa cigarette et je lui ai mis une sucette dans la bouche. Les producteurs ont sauté sur l’occasion. Ce n’est pas Telly. J'ai écrit aussi la réplique culte : « Who loves ya, baby? ». Le fait que Savalas soit grec a-t-il influencé le personnage? Telly ajoutait quelque chose à la série au fur et à mesure qu’elle progressait. Je n’adhérais pas à la série parce que je la voyais d'une manière différente. Je pensais que ce serait merveilleux d’utiliser ce personnage pour des choses importantes. Les producteurs de la série pensaient que ce serait plus efficace à leur façon et ils avaient probablement raison. Je pense que j'ai écrit ‘a show bible’ (des règles à suivre) pour le personnage. Comme beaucoup de détectives décents que je connaissais, il était très dur d’apparence, mais à l'intérieur il était tendre comme de la guimauve. Ce fut une joie de travailler avec Telly; c’était vraiment un gars bien. La vie personnelle du personnage? Kojak a une petite amie dans le téléfilm The Marcus-Nelson Murders: ce n'était pas habituel. Parmi les autres personnes pour le rôle, un acteur détestait cette scène parce que c'était une scène que beaucoup de gens adoraient. Je connaissais un flic qui avait une relation épisodique avec une femme. J'ai fini par me poser des questions à propos de son intérêt pour son travail à l'époque. Le casting de Savalas n'était pas mon idée. Je pense que c’était celle de Sheinberg. Lorsque Savalas est arrivé au studio à New York, je parlais avec une actrice sur Brando. Telly est venu au milieu de l'hiver, il portait juste une chemise et un paquet de médailles autour du cou. Cette actrice m’a dit: «Mon Dieu, vous ne le prenez pas pour le rôle, j’espère ». J'avais aussi des doutes jusqu'à ce que je l'ai vu. Joe Sargent, le réalisateur, l’aimait bien. Savalas était tout simplement génial; il avait de la compassion et de l’humour. Il ne se prenait pas trop au sérieux. Il était un joueur sensationnel, il a perdu beaucoup d'argent. Il avait aussi un million d'amis et il le méritait. Pas de souci sur le fait que Savalas soit chauve ? Pas du tout. C'est l'une des raisons pour lesquelles Silverman et Sid Sheinberg le voulaient. Ce look était intéressant. Il avait plus de fans parmi les femmes qu’Abby! Je me suis sinon exprimé publiquement sur la série, je ne pensais pas que c'était la voie à suivre. Au départ, nous avions ces critiques élogieuses et j’ai pensé que la série devait être plus orientée socialement. Tom Tannenbaum, un des producteurs, a vraiment pris ombrage de cela et il ne voulait plus que je sois producteur. En ce qui concerne les autres protagonistes, James McAdams était un producteur très doué et combatif. Matthew Rapf était un gars très intelligent; il était vraiment un producteur exécutif qui s’occupait très bien de la série et du budget. Pour les lieux de tournage, Sargent a pensé que cela devait se faire à New York parce que les personnages l’exigeaient. C'était tellement implanté à New York et nous avons pensé que la couleur aiderait. J’ai remporté un Emmy Award pour The Marcus-Nelson Murders, mais je n'ai pas participé à la renaissance de Kojak dans les années 90. Pas plus qu’ils se sont souvenus de moi pour la nouvelle série.
4. DOCUMENTAIRE WHO LOVES YA, BABY? Who Loves Ya, Baby? Featurette, new interviews with cast and crew. Documentaire de 31’46. The Marcus-Nelson Murders fut diffusé à l’automne 73 et il constitua le pilote de la série KOJAK qui présenta à l’Amérique un des plus grands personnages de l’histoire de la télévision. Cela allait devenir une des séries les plus regardées de la décennie avec 5 saisons et 118 épisodes puis 7 films pour se terminer définitivement au printemps 90. C’est l’histoire de Kojak racontée par ceux qui ont connu et travaillé avec l’unique Telly Savalas. Le documentaire dure plus d’une demi-heure et le retranscrit ci-dessous est constitué des interventions les plus intéressantes dans l’ordre de passage. Les participants interviennent souvent plusieurs fois sur différents points de la série. Selwyn Raab, journaliste d’investigation. Les racines de Theo Kojak remontent à une célèbre affaire criminelle de l’été 63. Deux jeunes femmes ont été massacrées et une véritable chasse à l’homme s’en est suivi dans laquelle plus de cent détectives furent engagés pour retrouver le ou les tueurs. Un jeune noir de 18 ans, George Whitmore Jr, fut arrêté et accusé du double meurtre. La police a déclaré qu’elle avait des preuves accablantes, 68 pages de confessions et de détails que seul le tueur pouvait savoir. Quelques reporters, dont Raab, ont commencé à creuser le passé de Whitmore et cela ne prit pas un travail de détective pour se rendre compte que Whitmore n’était pas à New York, ni dans les environs, le jour du double meurtre. Raab a écrit un livre sur cette affaire célèbre et incroyable appelé Justice in the Back Room. L’ouvrage a été choisi par Universal Pictures qui voulait en faire un des premiers grands films pour la télévision. Les producteurs désiraient un flic sexy, une sorte de personnage romantique capable de faire son boulot brillamment. Puisque le script devait utiliser les vrais noms et que le titre original était The Wylie-Hoffert Murders, ils ont pris le nom d’un détective qui avait travaillé sur l’affaire. Les avocats d’Universal ont décrété ensuite qu’on ne pouvait pas utiliser les véritables noms et que le policier allait être le héros mais sous une autre identité. Et Abby Mann, qui était le producteur exécutif du téléfilm rebaptisé entre-temps The Marcus-Nelson Murders, a pris le nom étrange d’un détective grec, Theo Kojak. Un des attraits de Kojak est l’utilisation de véritables vues de New York, au lieu d’avoir recours à des images bidouillées d’Hollywood. Des rues authentiques, des personnages authentiques, c’était révolutionnaire et le début d’un concept car, jusqu’alors, les histoires de détectives étaient conçues en studio. Kojak a créé une nouvelle sorte de héros comparé au style d’enquêteurs qu’on voyait jusqu’alors à la TV, avec un travail de procédure, la façon que les détectives travaillent, qu’ils découvrent des indices, qu’ils s’occupent d’une affaire… Alan Metzger, metteur en scène de The Price of Justice et None So Blind. Le véritable personnage de Kojak fut un reporter qui a dit que c’était impossible, que cela n’avait pas pu se passer comme ça, comment se faisait-il que tous ces policiers de Manhattan n’avaient pas remarqué que Whitmore venait de Brooklyn ; ils ne savaient pas ce qu’ils faisaient. Ce reporter a commencé ses investigations et a découvert que les policiers ont brutalisé Whitmore pour le faire avouer. Erb, le directeur de la photographie, était un type sur lequel on pouvait compter pour faire de belles images et je pouvais ainsi me concentrer sur les acteurs. Telly m’a toujours mis le sourire aux lèvres. C’était un type merveilleux et intelligent et un superbe acteur. Telly était comme un limier, impossible d’arrêter, et il avait un style captivant. C’était un gars au physique bizarre. Il était grand avec une tête très large et complètement chauve. Mais il y avait toujours cette intelligence qui transperçait derrière ses yeux. Il y avait toujours du monde sur le tournage, Telly attirait la foule où qu’il allait. Je marchais dans la foule – c’était très drôle - et j’expliquais ce qu’on faisait et j’essayais de faire participer les gens à l’expérience. Robert Dorfman, l’assistant du D.A. Fiorelli dans It’s Always Something.
Il y avait certaines icones télévisuelles dans le domaine policier dramatique des années 50 et 60 comme Perry Mason, Columbo, mais je ne crois pas que j’en ai apprécié une plus que Kojak. Il était si différent et la série est venue à une période où la vision des séries policières était toujours en création. Kojak a servi de modèle pour beaucoup de séries policières. Telly était un type dur et concentré comme je n’ai jamais vu d’acteurs à la télévision. Cela montre le niveau de confort qu’il possédait pour interpréter Kojak. Il était un vrai héros. Il avait le profile d’une star de cinéma ; les cameramen l’adoraient, et même à un âge mûr, il avait toujours une intensité incroyable. Je vivais à New York et le tournage s’effectuait dans les rues de la ville avec le who’s who des acteurs new yorkais. Une des grandes satisfactions d’avoir tourné dans Kojak est qu’il y avait les meilleurs acteurs dans les rues de New York comme Harvey Keitel, Eli Wallach…Telly avait cette énorme belle tête chauve qui sortait de l’obscurité et qui faisait penser à Marlon Brando ; il a vraiment changé les choses pour les chauves. Un excellent acteur et Kojak est l’un des plus grands personnages de télévision. J’ai aussi travaillé avec Kevin Dobson, qui est un vrai gentleman et il savait toujours ce qu’il devait faire sur le plateau. Geoffrey Erb, directeur de la photographie sur Ariana, Flowers for Matty et None So Blind. Pour Kojak, nous avons adopté une sorte de style emprunté au film noir, bien que cela soit en couleurs. Nous voulions présenter le style avec un sens de la réalité. Nous avons fait cette sorte de film noir où tout était sombre et morose et cela a abouti à cette série particulière. Telly Savalas n’était pas Robert Redford et son style était intéressant : il ne le changeait pas sous prétexte que des femmes jouaient dans la série. Kario Salem, détective Paco Montana dans Ariana, Flowers for Matty et Fatal Flaw. C’était une série déjà moderne avec un grand impact de New York. Telly était un de ces immigrants qui était devenu complètement américain tout en étant toujours lié à ses racines ; il était un de ces Américains authentiques que seule l’Amérique peut produire. La télévision est en fait l’immédiateté de votre propre personnalité. Et celle de Telly était excessivement forte avec la réputation qu’il s’était fait. Vous marchez avec une certaine fierté quand vous tournez à New York. J’ai vraiment aimé ça et si je pourrais revenir en arrière, je le ferais. L’utilisation par Telly d’une sucette était géniale car cela lui donnait quelque chose avec lequel il pouvait se mouvoir et jouer. Brian Murray, le District Attorney Neary dans The Price of Justice. Il avait une personnalité qui resplendissait. Kojak était Telly Savalas. Telly Savalas avait une personnalité extraordinaire. Il était pur, simple et très authentique. Telly Savalas était Kojak et Kojak était Telly Savalas ; il n’y avait pas une feuille de papier entre les deux. Le succès de Kojak est entièrement dû à Telly Savalas. Et personne ne peut contredire ça. Il était terriblement drôle et chaleureux et c’était un grand plaisir de travailler avec lui. Vous n’aviez jamais le sentiment qu’il était si bon que ça : il fumait, plaisantait, discutait avec le metteur en scène. Mais lorsque je l’ai vu, j’ai réalisé que sa technique était terriblement simple. Je me suis dit : ‘Cet homme a de la présence, une énorme présence.’ Il remplissait l’écran. Kojak était une sorte de pionnier dans les séries comme Capitaine Furillo, c’était centré sur le flic et ses assistants. Mary Testa, Carmen Guzman dans Fatal Flaw. Il n’y avait personne comme Telly Savalas. Il était complètement différent de ce qu’on pouvait voir à la télévision. Il avait son propre charme, sa propre nationalité dont il était très fier et qu’il voulait montrer au monde entier. Il était très charismatique et je me souviens du premier jour de tournage. Ce fut fabuleux et c’était un homme très gentil. Il était très professionnel, faisait son travail, quittait le plateau mais il était adorable. J’ai une photo quelque part où je suis assise sur ses genoux. La série a fait venir de grands acteurs, pas forcément pour les rôles principaux, mais vous voyez les grands acteurs new yorkais dans la série. Christina Savalas, fille de Telly et producteur associé. Il y avait quelque chose de particulier quand Telly entrait dans une pièce. Tout le monde se retournait et le regardait. Quand on a un personnage aussi puissant que Kojak, il faut un capitaine traditionnel capable de le réfréner sans trop d’efforts et Dan Frazer a très bien joué ce rôle. Avant d’être acteur, Dobson était contrôleur des chemins de fer et il était donc prédisposé pour être le lieutenant irlandais de Kojak. Telly pensait que son personnage était un dur qui n’hésitait pas à brutaliser les criminels et utiliser la sucette l’aidait à se dominer dans ces situations. Oncle George ne devait pas être dans la série à l’origine. Dans les premiers épisodes, il a le titre de producteur mais il trainait sur le plateau et finalement, parce qu’il était aussi acteur et que mon frère et lui aimaient tourner ensemble, il commença à faire des choses drôles dans des scènes qui furent conservées au montage. Il développa ensuite des attitudes bizarres comme s’occuper des plantes et les arroser. Ariana Savalas, fille de Telly. Il était juste spécial et magique et il représentait une autre génération d’acteurs. Il avait commencé tard. Il ne s’est jamais véritablement entrainé à part qu’il avait fait du théâtre quand il était plus jeune. Il a toujours aimé jouer mais ce qui le rendait si spécial était son expérience de la vie. Il a participé à la Seconde Guerre mondiale et il avait fait tant de boulots et vécu tant de vies avant de devenir un acteur que lorsqu’il jouait, il n’avait pas à se forcer. Il y avait quelque chose dans cette tête chauve qui rendait tout le monde fou. C’était un homme très attirant mais pas ce que je considère sexy. Il pouvait être inoffensif mais avoir une attitude d’emmerdeur. Il était comme dans la vie réelle dans Kojak. Les hommes voulaient être comme lui et les femmes voulaient être avec lui. Il suçait des sucettes pour arrêter de fumer. C’est ce que j’ai toujours entendu mais je ne pense pas que ça marchait car sur toutes les photos que j’ai de mon père, il a un cigare dans la bouche ! Candace Savalas, fille de Telly, est l’Officier Witt dans The Price of Justice et Pamela dans les cinq films de la sixième saison. Il savait jouer sans que personne ne lui dise comment faire. Il n’avait pas besoin de méthode. Ce fut un immense privilège de travailler avec mon père. J’ai eu l’expérience d’acteur et de l’école de Telly Savalas et celle de mon père dépassait de loin tout ce que j’avais appris. Tourner à New York avec mon père était sûrement le cauchemar des metteurs en scène. Les passants faisaient comme s’ils le connaissaient et en plein milieu d’un tournage, ils criaient : ‘Hey Telly’. Et le metteur en scène interrompait le tournage : ‘Coupez’. Mais la ville de New York était un personnage de la série à part entière et c’était la ville natale de mon père et il la connaissait très bien. C’était faire justice à New York pour lui car la ville est ethniquement mélangée. Vous pouvez demander à mille personnes et vous aurez une histoire différente concernant la sucette parce que mon père aura raconté à ces gens des histoires différentes. J’ai entendu que c’était pour arrêter de fumer, mais je pense simplement que la sucette a été trouvée par hasard, pour humaniser son personnage. Mon père n’est plus là et le décrire comme s’il était encore vivant, c’est comme essayer de décrire un gros dinosaure. Vous pouvez en parler, le voir dans des livres mais vous ne pouvez pas avoir la même impression que de l’avoir vu dans la vraie vie ; il était stupéfiant. Gus Savalas, frère de Telly, ‘the Pitman’ dans la saison 6. Il était un acteur naturel, sans entrainement particulier. Il était juste lui-même. C’est la façon avec laquelle il a interprété Kojak : être lui-même. J’ai vu de mes propres yeux d’admirables jeunes femmes lui courir après comme si c’était un dieu grec ! Je lui ai dit une fois qu’il était un vrai sex-symbol. Il a grandi dans les rues de New York. Rien n’était nouveau pour Telly. Il connaissait les gens de New York comme les flics qu’il représentait avec Kojak. Angie Dickinson, Carolyn Payton dans Fatal Flaw. Ce que vous voyiez était ce qu’il était. Je pense que Telly jouait lui-même tout le temps. Il était comme ça, il était extrêmement attirant. Telly avait un sens de l’humour et un sex-appeal incroyables, toujours présents. Telly plaisait à tout le monde. Les hommes voulaient être comme Telly et les femmes voulaient être avec lui. Nous étions ensemble un soir, c’était comme être avec Sinatra. Il s’occupait de tout sans montrer qu’il était le patron, il s’occupait de vous sans le montrer, ce qui attirait les femmes ; un côté évident de son sex-symbol. C’était délicieux d’être avec lui. Kojak avait une assurance calme, un sex-appeal même si ce n’était pas le genre Brad Pitt. Un mélange inhabituel de sex-appeal et de force tranquille. Telly avait une grande influence et il ne sera jamais oublié. Roger Robinson, le détective Gil Weaver dans onze épisodes. C’était un type super, j’ai eu beaucoup de bons moments avec Telly. C’était un type rudimentaire, un homme parmi les hommes. Telly Savalas était un être unique. J’ai appris beaucoup à le regarder et en travaillant avec lui. Je n’oublierai jamais une scène qu’on tournait près de la mairie lorsqu’une femme d’une quarantaine d’années nous a vus assis dans une voiture. Telly était au volant et la femme a grimpé sur la voiture, s’est allongée sur le pare-brise et s’est exclamée : ‘Telly, Telly !’. L’acteur a déclaré que c’était la chose la plus bizarre qu’il ait vu. C’est également merveilleux de travailler avec Dan Frazer. Il était tellement terre-à-terre et il était dans le métier depuis bien plus longtemps que moi. La grande satisfaction de participer à une série comme Kojak est que tout le monde venait sur le plateau à New York et travailler avec ces gens était grandiose. Telly disait qu’il n’y avait que des séries policières avec des Blancs ; New York a des Noirs et des Latinos, je veux qu’un Noir soit mon collègue. C’est comme ça que j’ai travaillé sur Kojak. Nous tournions dans un commissariat qui était supposé représenter celui où Kojak travaille. Les flics n’étaient pas très sympathiques avec moi. Ils devaient penser que j’étais un criminel et lorsque Telly est arrivé, l’attitude a changé et ils étaient tous prêts à me faire du café. Je me suis dit que c’est vraiment bien d’être de ce coté de la loi. Kevin Dobson, Bobby Crocker dans 117 épisodes et It’s Always Something. Telly avait un passé au cinéma : Le prisonnier d’Alcatraz, De l’or pour les braves, les douze salopards. On l’adorait, et on se disait qu’on allait travailler avec ce type. On n’y croyait pas. Je demandais à Telly : ‘Quelle est la solution ?’. Il répondait : ‘Je vais te dire, gamin, c’est évident sans être évident’. J’étais à côté d’une célébrité chauve du cinéma avec des sucettes qui me disait ça ! Mais c’est une leçon admirable. Dan Frazer est le formidable capitaine McNeil. Je lui ai demandé un jour comment ça s’était passé. Il m’a répondu comme ça : ‘Je viens une fois par semaine et je dis à Kojak : ‘Tu ne peux pas faire ça’ et ‘ok, sois prudent’. Il était le capitaine, le patron, il faisait son boulot très bien. Quand j’ai obtenu le rôle, Dan Frazer et venu me demander ce qu’on faisait au sujet de la distribution. Je n’en avais rien à faire. J’étais content d’être là. Point. Et dans la distribution, on lit ‘Telly Savalas, Dan Frazer, Kevin Dobson’. J’aurais très bien pu être en seconde position. Il y a vraiment un sentiment new yorkais dans la série. Je suis de New York, comme Telly et le reste de la distribution. Travailler à New York, c’est le rêve d’un acteur. Rien ne pouvait aller de travers. Nous tournions un soir sur les toits et je discutais avec un acteur sur ce que nous faisions dans le métier. Et l’acteur, Sylvester Stallone, me dit qu’il avait ce rôle de boxeur dans Rocky prochainement. C’est remarquable de regarder en arrière et de voir ce que ces acteurs sont devenus. Crocker était le protégé de Kojak, son mentor, et il le regardait parfois comme le fils qu’il n’avait jamais eu. Il était protecteur. Crocker était le flic moyen et avec Kojak, il se surpassait. Crocker est devenu un assistant du District Attorney et lorsque Kojak le regarde (début de It’s Always Something), il se rend compte que Crocker a fait du bon boulot, que le gosse a fait du bon travail. J’adore cette scène. Il y a un merveilleux jeu de caméra. Pour la sucette, c’est arrivé dans le cinquième épisode. Telly était assis à son bureau et il y avait aussi George Savalas qui jouait Stavros. Telly a dirigé sa main vers ma pomme et il m’a regardé et j’ai dit : ‘Non’. Il y avait un type qui avait une sucette dans sa poche. Je suis allé lui demander et je l’ai donnée à Telly. Il m’a regardé, a regardé George puis il a commencé le tournage de la scène en la déballant et c’était parti. George était une sorte de soulagement ; le regarder vous mettait le sourire. C’est le gars le plus drôle que j’ai rencontré. Christopher Savalas, fils de Telly. Il y avait tant de sa personnalité dans les personnages qu’il jouait, que cela soit un flic ou un psychopathe, il y avait toujours de l’humanité et du réalisme dans tout ce qu’il faisait. J’adore regarder ses films le soir. Stavros était une version adouci d’oncle George. Stavros faisait des bêtises et arrosait des plantes. Le regarder avec mon père, c’était comme regarder deux enfants de cinq ans ! Glynnis O’Connor, Molly Fitzsimmons dans Flowers for Matty. On appréciait du personnage qu’il était vulnérable et humain et qu’on tombait amoureux de lui. C’est ce qui est arrivé. Il était une sorte de contradiction : un type grand et imposant qu’on obéissait au doigt et à l’œil mais aussi énormément d’humour et d’humanité. Et il était sexy. Il avait un petit rire sublime qui rendait son visage drôle, et je me suis dit : ‘C’est Telly Savalas ? Super !’. Les gens ont suivi la série pendant si longtemps surtout pour Telly, qui interprétait un personnage humain et vulnérable avec lequel on pouvait tomber amoureux. Nina Jones, la réceptionniste de la police dans la sixième saison. Il avait une telle présence. Kojak et Telly Savalas avaient le pouls de la police de New York, ce qui a rendu la série si populaire et beaucoup pensent que c’est la meilleure série policière jamais produite. Dan Frazer, le capitaine Frank McNeil dans 118 épisodes. Il y avait une sorte de naturel chez Telly. Il était tellement unique avec ce regard qu’il posait sur vous. C’était la première série avec un héros chauve. Travailler sur Kojak est la meilleure chose qui m’est arrivé dans la vie professionnellement. Vous descendez une rue et, où que vous soyez, vous entendez tout d’un coup un gars qui gueule : ‘Hey, Kojak’. Je ne suis pas Kojak mais c’est la référence de la série. Et ça continue encore aujourd’hui. J’allais chercher le journal en bas récemment et une dame a dit à une amie : ‘Tu as vu le type là-bas, c’est le capitaine de la série Kojak.’ George Savalas n’a jamais joué sur le fait que son frère était la star, il n’a jamais exigé de traitement de faveur. |
Saison 2
1. Crime de lèse-majesté (1) (The Chinatown Murders (1) 2. Crime de lèse-majesté (2) (The Chinatown Murders (2) 3. Tais-toi, sinon tu meurs (Hush Now, Don't You Die) 4. Jeu dangereux (A Very Deadly Game) 5. Mauvaises actions (Wall Street Gunslinger) 7. Témoin à charge (Nursemaid) 8. Chassé-croisé (You Can't Tell a Hurt Man How to Holler) 9. Prévarication (The Best Judge Money Can Buy) 10. Souvenir (A Souvenir from Atlantic City) 11. Chantage à la mort (A Killing in the Second House) 15. Qui gagne perd (Loser Takes All) 16. Fausse piste (Close Cover Before Killing) 17. Acte de désespoir (Acts of Desperate Men) 18. La reine des gitans (Queen of the Gypsies) 19. Philatélie (Night of the Piraeus) 20. Vengeance de femme (Elegy in an Asphalt Graveyard) 21. Le poseur de bombes (The Goodluck Bomber) 22. Partenaires indésirables (Unwanted Partners) 23. Quiproquo (Two-Four-Six for Two Hundred) 1. CRIME DE LÈSE-MAJESTÉ - 1 Dans le quartier de Chinatown, un trio de gangsters asiatiques s'attaque à des mafieux italiens qui se soupçonnent mutuellement. Kojak doit empêcher une guerre des gangs. Comme dans pratiquement tous les épisodes en deux parties, un volet est plus 'fort' que l'autre et l'ouverture de la seconde saison de Kojak ne fait pas exception. La première partie, plus bavarde et moins mouvementée que la seconde, est une sorte de présentation des évènements et des protagonistes. Un trio de truands asiatiques profite du succès d'un casse pour se montrer entreprenant et organise des rapts de mafieux italiens contre rançons. Néanmoins, l'enlèvement du neveu de Don Scalesi, Giancana, n'est pas lucratif car la femme volage du truand n'est pas chagrinée, bien au contraire, à l'idée d'être veuve ! Les seconds rôles sont très hétéroclites ; Don Scalesi, joué par Michael Constantine, est dialysé et constamment alité et il n'est qu'une caricature du fameux Don Corleone jusqu'à dans la voix, Milton Selzer est le porte parole du rival, Crespi, et n'apparait que dans une seule scène avec Scalesi et, en définitive, on retient surtout la prestation de Sheree North, présente à la fin de la première partie, en femme de truand ravie d'apprendre qu'elle sera veuve si elle ne réunit pas une grosse somme d'argent. Si les répliques sarcastiques du lieutenant sont toujours distillées avec à propos, il est à noter le caractère violent de certaines scènes impliquant le trio asiatique, aussi dangereux que le frelon du même nom ! Ainsi, La Rocca, petit truand qui joue sur deux tableaux, est découvert accroché à un croc de boucher dans sa saucisserie ('He was a long time dying') et le sort de Giancana semble scellé au générique final ! Quant à Kojak, l'enquête le mène à Chinatown vers la petite amie de La Rocca, Nancy Wong, qui est la sœur d'un membre du trio. Les scènes notables sont l'ouverture - le fric-frac et les cambrioleurs mafieux doublés par le trio de Chinatown-, la réunion déjeuner des policiers 'rustres' au precinct, l'enlèvement de Giancana à la salle de jeux, mais le meilleur passage de l'épisode est la rencontre pleine d'humour dans la cabine téléphonique entre Kojak et Barney, le bookmaker (sosie de Zanini), qui apprend au policier la dette contractée par La Rocca, ce qui explique son double jeu dans le casse du début. Conclusion to follow in part 2. o Le premier épisode de la seconde saison fut diffusé le 15 septembre 1974 sur CBS mais seulement le 19 novembre 1978 en France, sur Antenne 2. Une diffusion anarchique car certains épisodes de cette seconde saison furent diffusés dès 1976 ! o Contrairement aux éditions britannique (Medium rare) et française (Eléphant), qui ont coupé les deux parties à des endroits différents, l’américaine Shout présente ce double épisode sous forme d’un film de 101 minutes. o Jeannot Szwarc (1939) a réalisé treize épisodes de la série dont trois lors de la première saison. o Jack Laird (1923-1991) a écrit quatorze histoires pour la série dont six de la première saison. Il est aussi 'Supervising Producer' pour 72 épisodes. o Michael Constantine (1927), Don Frank Scalesi, est d'origine grecque. Il a commencé sa carrière en 1957 et il fut récompensé en 2002 pour My Big Fat Greek Wedding. Il a joué dans Les Incorruptibles (5 épisodes) et dans de nombreuses séries renommées comme Le fugitif, Les envahisseurs, Les rues de San Francisco… o Sheree North (1932-2005), Mrs Giancana, fut engagée à ses débuts pour palier aux frasques de Marilyn Monroe. Elle joua dans de nombreuses séries dont Les Incorruptibles et Les rues de San Francisco. Elle décéda d'un cancer. o Roger Robinson (1940), est Gil Weaver, un policier souvent infiltré, dans onze épisodes de la série. Il n'agit pas en couverture mais comme bras droit de Kojak dans cette enquête. Il est aussi le proxénète Bobby Martin dans le pilote. o Leonardo Cimino (1917-2012), Ruby Kabelsky, a souvent joué des rôles de mafioso. Il a participé à trois épisodes d'Equalizer. o Milton Selzer (1918-2006), Nathan Davidoff, est une figure familière de tous les amateurs de séries américaines des années 70-80. D'après le livre Television Guest Stars : An Illustrated Chronicle for Performers of the Sixties and Seventies, il est l'acteur à avoir joué dans le plus grand nombre de séries télévisées. Citons Les Incorruptibles (4 épisodes), Le fugitif, Les envahisseurs, Chaparral, L'homme de fer, Mission impossible, Mannix, Cannon, Hawaii police d'état, Les rues de San Francisco (2 épisodes)… o Robert Ito (1931), Sammy Loo, est connu pour le rôle de Sam Fujiyama dans la série Quincy (148 épisodes). Vu aussi dans L'homme de fer, Mannix, Kung-fu, X-Files… o Shirlee Kong, Nancy Wong, fait une carrière de vocaliste de jazz en Polynésie française et dans la région de Los Angeles. o Ralph James (1924-1992), 'Fats' Giancana, apparaît dans le premier épisode de la première saison, Siege of Terror. o Demosthenes apparaît au générique de début, après Dan Frazer et Kevin Dobson (also starring), alors qu'il n'était qu'au générique final lors de la première saison. o Telly Savalas est habillé par Botany 500 pour cette saison. Etonnant qu'il ne renverse pas de café sur ses costumes à sa façon de tenir le volant d'une main et son café et petit pain de l'autre lors de son arrivée sur les lieux du casse toutes sirènes hurlantes :"If I have to get up at six o'clock in the morning, so can the rest of Manhattan." [Si je peux me lever à six heures du matin, tout Manhattan le peut aussi !] o Kojak en parlant du propriétaire de la saucisserie : 'He looks like he's just lost his breakfast !'. Crocker: 'Three times' puis au bookmaker qui l'appelle Kojak: 'Lieutenant! Every time I hear it, it's like a chill upon down my spine!' o Le portail de la demeure de Don Scalesi est celui de la résidence cambriolée par Soames dans Deliver Us Some Evil de la première saison. o A noter le jeu de mots de Kojak à Nancy sur 'the book' (bookmaker et bottin téléphonique). 2. CRIME DE LÈSE-MAJESTÉ - 2 Après un enlèvement non lucratif, l'impitoyable trio de truands asiatiques kidnappe Don Scalesi, l'éminent parrain gravement malade. Kojak déploie tous ses hommes dans Chinatown pour coincer les criminels lors de la remise de la rançon. On rentre cette fois-ci dans le vif du sujet avec la découverte de Giancana étranglé dans le coffre d'une voiture volée et toujours ce degré de violence du trio de Chinatown (l'index du mafieux a été sectionné). Persuadé que cet enlèvement sans rançon obtenue ne sera pas sans lendemain, Kojak n'est pas étonné d'apprendre la disparition de Don Scalesi et fait mettre sur écoutes la demeure du parrain pour s'informer des évènements à venir. L'enlèvement de Don Scalesi doit rapporter gros au trio mais les tueurs n'ont pas prévu un manque de médicaments qui peut s'avérer fatal au parrain. La séquence à la pharmacie est déterminante à plus d'un titre ; l'arrivée inopinée d'un rookie sur les lieux procure un excellent suspense et le truand blesse le policier mais aussi Nancy, sa sœur, dans la fusillade. D'autre part, la photo subtilisée par Weaver, représentant Nancy et son frère, permet au pharmacien de reconnaître ses agresseurs. Les écoutes sont essentielles pour les policiers mais le rendez-vous de la remise de la rançon à Chinatown leur complique les surveillances. Il est en effet impossible de ne pas se faire repérer et imaginez Stavros déguisé en touriste et en galante compagnie ! Toute la seconde partie de l'épisode est très intéressante, que cela soit la filature rapprochée du bus à touristes, la supercherie du truand et la poursuite en voitures (malgré les 'erreurs'). Le final en lui-même est dominé par la retranscription de l'imperméabilité du quartier de Chinatown et des mœurs différentes de ses habitants, parfaitement résumées dans l'échange, par interprète, entre Kojak et la grand-mère de Nancy, qui finit par révéler le repaire des truands …qui se trouve juste à coté de sa boutique ! Cette seconde partie est bien plus plaisante que la première faisant la part belle au suspense et à l'action sans oublier les échanges caustiques. Ainsi, Kojak, dans la seconde scène de l'épisode, met à jour magistralement ('Don't bite') les états d'âme de Mrs Giancana, excellente Sheree North, et conseille à la dame de trouver une fable plausible car le capot ne sera pas ravi d'apprendre que son neveu a été massacré pendant que sa femme batifolait ! o Il n'y a pas de résumé de la première partie et le début de l'épisode est identique avec le souci principal de dérouler la distribution. o Deux erreurs de continuité lors de la poursuite entre la Buick de Kojak et le cab jaune du truand. Il y a d'abord un raccord maladroit quand la Buick fait demi-tour (une marche arrière aurait été nécessaire dans la continuité) puis, lorsque le cab défonce la barrière, un phare est endommagé et un bout de bois est coincé dans le pare-choc. Pourtant, lors des plans suivants de la poursuite en ligne droite, les deux phares sont intacts mais lorsque la Buick bloque le taxi, ce sont les deux phares qui sont cette fois-ci cassés et un morceau de la barrière est toujours derrière le pare-choc! o Kojak à Don Scalesi en lui mettant le sac de la rançon sous le nez : 'I believe this is yours'. Le parrain répond par la négative préférant passer pour ce qu'il n'est pas. o Kojak et ses hommes investissent le repaire des truands avec des fusils de chasse, arme rarement utilisée par le lieutenant (précédemment dans Girl in the River). o A la dernière image, Kojak va rendre la photo des petits-enfants, qui sont décédés, à la vieille dame prostrée derrière sa vitrine. 3. TAIS-TOI, SINON TU MEURS Kojak recherche une jeune femme qu'il suspecte d'avoir été violée mais qui est trop effrayée de rapporter le crime après avoir vu un des agresseurs tuer l'autre. Le thème du viol, tristement d'actualité, a suscité de nombreux épisodes de séries policières plus ou moins bien traités. La référence en la matière est sûrement Nightscape de la série Equalizer mais cette histoire au titre farfelu, aussi bien en VO qu'en VF, présente des facettes inédites. Kojak estime une scène de crime et un homme tué par balles et il en déduit les circonstances grâce à divers indices trouvés sur place (griffures sur le visage, semence sur le pantalon, barrette à cheveux). Il ne fait pas de doute pour le lieutenant que deux autres personnes étaient également présentes : une femme, vraisemblablement violée, et un second violeur, aussi meurtrier (excellente déduction sur les portières de voiture ouvertes). John Campbell, l'ami du mort, est le premier suspect mais il n'est pas arrêté après deux interrogatoires qui n'ont rien donné de concret. Pourtant, si la victime, Janet Conforti, vieux jeu et soucieuse d'oublier cette terrible expérience, avait rapporté les faits, Campbell, affublé de lunettes loupes reconnaissables, aurait été vite confondu. Le père de la jeune femme - très bonne interprétation de Mike Kellin-est désireux de ne rien révéler à la police et il piste le violeur en menant sa propre enquête auprès des proches du mort. Pendant ce temps, Kojak essaie de retrouver l'identité de la jeune fille par la barrette, heureusement artisanale. Il n'y a pas beaucoup d'action ni d'humour dans cette histoire dramatique mais un suspense et un plaidoyer intéressants où Kojak déplore qu'il n'y ait pas de protection suffisante pour les victimes et une certaine impunité pour les violeurs. C'est un épisode violent - même si le viol n'est que suggéré - mais on y discerne une prise de conscience indispensable de l'opinion, une femme violée n'est que victime et en rien coupable, et la vision est éloquente à travers les parents des violeurs qui pensent que leurs rejetons sont incapables de commettre de tels actes, comme la mère castratrice de Campbell ('nice boys'). La scène, pourtant clé, dans laquelle Janet avoue le viol à son petit ami est plutôt longue et trop mélo, mais il y en a d'autres à retenir comme la tentative du père, qui a Campbell au bout de son arme (mais un camion passe au même moment), la visite cruciale de Kojak chez les parents de Janet qui, après réticences, disent la vérité ce qui fait dire au policier : 'We had our hands on him twice !', et le final à l'université où Campbell veut éliminer Janet, témoin gênant, de peur d'être démasqué tôt ou tard. o Charles S. Dubin (1919-2011) a réalisé quatorze épisodes de la série dont quatre lors de la première saison. o Vince Conti est le détective Rizzo dans 76 épisodes à partir de la seconde saison. Il avait deux autres rôles très brefs lors de la première. Il est photographe professionnel et il est le photographe de la police dans sa première courte apparition (Before the Devil Knows). Il n'a fait aucune autre incursion au petit (ou grand) écran à part la série et un téléfilm de Kojak, The Belarus File en 1985. o Kathleen Quinlan (1954), Janet Conforti, a percé grâce au film de George Lucas, American Graffiti. Elle fut nominée pour un Oscar pour le film Apollo 13. Vue dans Sergent Anderson, Alfred Hitchcock présente, Associées pour la loi (68 épisodes dans le rôle de Lynn Holt) et Prison Break (8 épisodes). o Mike Kellin (1922-1983), Frank Conforti, a joué dans trois épisodes des Incorruptibles et il fut souvent vu dans des rôles de flic bourru, gangster ou soldat. o Brendan Burns, Tony, le petit ami, a fait beaucoup de télévision et on a pu le voir dans Cannon, Les rues de San Francisco (3 épisodes), Hawaii police d'état et…Les feux de l'amour ! o Carmen Zapata (1927-2014), Ellen Conforti, la mère de Janet, a participé à deux épisodes 'hispaniques' des Rues de San Francisco. Elle fut enseignante, productrice, traductrice, narratrice…C'était une grande figure hispano-américaine dans le monde des arts. o Borah Silver est le docteur Prince dans dix épisodes dont cinq de la première saison. o Kojak au macchabée: 'What did you do to get a chalk mark around you?' 4. JEU DANGEREUX Kojak collabore avec des agents du FBI dans la recherche d'un trafiquant responsable de la mort d'un policier mais l'entente entre le lieutenant et les deux membres des services secrets n'est pas très cordiale. Le mélange des genres n'est pas toujours, loin s'en faut, une réussite et, après un excellent début, cette intrigue mi-policière mi-espionnage s'enlise et devient quelconque. Kojak travaille avec Cass, agent du FBI, sur un trafic de drogue mais la souricière dans un hôtel ne se passe pas comme prévu. Blue, un dealer surveillé, abat un policier et il est tué, à son tour, à un étage inférieur par son complice qui file avec l'argent de l'appât. Cette première longue séquence de l'épisode est en fait la meilleure ! Tandis que Kojak enquête ensuite sur l'identité de ce mystérieux assassin, Cass est convoqué par Watkins, son collègue, qui le renseigne sur l'individu, un certain Fria, mais lui ordonne de ne rien dire à Kojak. Néanmoins, le lieutenant devient méfiant, conscient que ses infos sont exfiltrées, dont le portrait-robot, et il apprend l'existence de Fria par la fiancée de Blue. Dans une excellente scène, Kojak file Cass puis confronte Watkins qui a un compte personnel à régler avec Fria ce qui explique la rivalité police/service secret. Le trafiquant amasse assez d'argent pour acheter de la drogue à un gros fournisseur de Los Angeles et toute l'action se déplace alors sur la côte Ouest pour le dernier quart d'heure et, pour la première fois de la série, le coupable est arrêté sur une plage dans un final atypique ! La drogue aux fédéraux et le criminel pour Kojak. Une intrigue bien moyenne qui présente quelques passages intéressants – la séquence d'ouverture, la discussion à l'hôpital entre Kojak et la femme du policier, où sont évoquées les conditions des Noirs dans la police ('My husband has been used because he is Black) et la confrontation Kojak/Watkins - mais l'épisode n'enthousiasme guère. On espère que ce n'est qu'une exception et que la série restera à l'avenir exclusivement policière avec une action centrée dans la Grosse Pomme. o Seymour Robbie (1919-2004) commence sa carrière de téléaste au début des années 50. Il réalisa de nombreux épisodes de séries dont Des agents très spéciaux (3 épisodes), Hawaii police d'état (4 ép.), Le virginien (3 ép.), Mannix (3 ép.), Cannon (6 ép.), Les rues de San Francisco (7 ép.), Les enquêtes de Remington Steele (17 ép.). Il ne réalisa que deux épisodes de Kojak. o C'est la première des trois histoires écrites par Sean Baine pour la série. Il écrivit des scénarii pour Les rues de San Francisco (3), Police Story (6), Sergent Anderson (6). o Burr DeBenning (1936-2003), Cass, a tourné pour le cinéma et la télévision dans une centaine de rôles. Il est présent dans les grandes séries US de l'époque : L'homme de fer, Columbo, Cannon, Matt Helm, Police Story, Switch, Starsky & Hutch, Hawaii police d'état, Magnum… Il est un tueur, Waco, dans l'excellent Permis de tuer des Rues de San Francisco. o Ji-Tu Cumbuka (1940-2017), Blue, est le partenaire de Robert Conrad dans douze épisodes de Sloane, agent très spécial. o A noter lors du rendez-vous à l'hôtel (première séquence), la discussion 100% black avec l'accent particulier entre Blue, le trafiquant, et Ben Keller, le policier infiltré. o Kojak soupçonnant que Cass ne lui dit pas tout: 'There's a smell floating around here and I want to know where it's coming from!' o Référence de Kojak à l'agent 007 : 'If you like James Bond…' 5. MAUVAISES ACTIONS Deux truands dérobent vingt millions de dollars en actions et tuent un piéton dans leur fuite mais ils sont rapidement éliminés à leur tour. Pour coincer les commanditaires, Kojak se fait passer pour un millionnaire grec. C'est une intrigue plutôt rébarbative pour les non-initiés à la Bourse mais on retiendra néanmoins deux passages très prenants et au suspense infaillible. Le premier est l'ouverture : le vol en plein Wall Street, la course poursuite à pied, l'assassinat du vieux chiffonnier juif - un brave homme au mauvais endroit au mauvais moment - et les comptes-rendus des témoins, qui sont, pour une fois, assez nombreux, même si les témoignages laissent parfois rêveur (la fille n'a remarqué que les deux pigeons qui 'faisaient l'amour'). Le second passage, la fin de l'épisode, met en valeur un Kojak cabotin à l'extrême qui joue les milliardaires avec un manteau très envié par ses collègues ! Kojak démasqué, le final est curieux car Stavros sort de sa réserve légendaire et fait preuve d'initiative en étant aux avant-postes lors de la fusillade. Au milieu de ces deux séquences, le reste de l'épisode n'est pas inintéressant mais pas non plus captivant : Kojak fait suivre deux traders, Grenfell et Sheik Ali ( !), car un des truands s'était enfui dans leur limousine mais, finalement, le lieutenant concède son erreur et se sert de Grenfell pour entrer en contact avec le responsable, un certain Paulus. Il n'y a aucun acteur au jeu ou à l'attitude mémorable dans cet épisode ; d'ailleurs, fait rarissime, aucun n'est cité dans le générique de début. En cherchant bien, on remarque le personnage de petite peste de Felicity, qui fait exploser la couverture de Kojak, mais l'actrice, Ann Coleman, n'est connue que pour sa participation à L'attaque de la moussaka géante ! Un épisode moyen dont on retient l'existence grâce surtout à la prestation de Telly Savalas en dandy fortuné qui engendre quelques scènes cocasses comme celle du chapeau avec Demosthenes alias Stavros ('Where is my chapeau ?'). o A la vue des ordinateurs qui servent à retrouver la traçabilité des actions, l'épisode a pris un sérieux coup de vieux… o Richard Donner (1930) a réalisé deux autres épisodes de la série. Il a débuté à la télévision mais il est renommé au cinéma pour Superman, L'arme fatale, et ses suites, et Maverick, entre autres. On reconnaît déjà la maitrise du réalisateur dans cet épisode sur certaines images comme l'arrivée de la Buick de Kojak filmée en arrière-plan du chiffonnier assassiné derrière le cordon de police. o Vilis Lapenieks et Sol Negrin furent nominés pour un Emmy en 1975 pour cet épisode dans la catégorie ‘Outstanding Achievement in Cinematography for Entertainment Programming for a Series’. o Le moment humoristique de l'épisode : Kojak prend le téléphone de Grenfell et imite la voix de sa secrétaire :'Can you call him back in ten minutes, he's busy !' o Lors de la filature finale, on a une belle vue du pont de Brooklyn (Brooklyn Bridge). C'est l'un des plus anciens ponts suspendus des États-Unis. Il traverse l'East River pour relier l'île de Manhattan au borough de Brooklyn. Long de deux kilomètres, il a été ouvert à la circulation le 24 mai 1883, après 14 ans de travaux. (Source : Wikipedia). Trois suicides lors d'une convention laissent Kojak perplexe mais le lieutenant ne croit pas aux coïncidences lorsqu'il découvre qu'une jeune femme s'est donnée la mort pendant le même évènement deux ans auparavant. Cet épisode conte une excellente histoire de vengeance, sans beaucoup d'action mais au suspense prenant, qui débute par la mort de Steven Marly, membre d'une convention qui se déroule dans l'hôtel. Saoul, il est balancé du haut du gratte-ciel par un homme qui le tient pour responsable du décès d'une certaine Ruth de façon analogue. Suite à cette mort apparemment accidentelle, Kojak procède à une enquête de routine qui le mène à interroger la (ravissante) veuve puis une 'amie' de Marly, amateur de jus de carottes. Qu'a poussé cet homme à devenir un ivrogne et à se faire expulser du domicile conjugal ? Alors que Kojak poursuit ses investigations, un couple atypique peaufine la suite de son action ; la femme, Shelby Phillips, est dans un état léthargique tandis que l'homme, Paul Nelson, est concentré sur l'aboutissement de sa mission qui consiste à venger la mort de sa femme, Ruth. Les circonstances ne sont pas dévoilées et l'affaire prend une tournure différente avec la défenestration d'un autre participant à la convention, un ami de Marly. Stavros met alors à jour le suicide d'une jeune fille prénommée Ruth pendant la même rencontre deux ans plus tôt et, ne croyant pas aux coïncidences, Kojak fait rechercher Paul Nelson, stationné en Allemagne à l'époque, et Shelby Phillips, la sœur de Ruth. Par recoupements, il devient évident que quatre hommes, présents à cette même convention, sont ciblés par le tueur et qui d'autre que le mari de Ruth pourrait vouloir se venger ? Kojak ne peut empêcher un troisième homme de subir le même sort que ses collègues et il doit découvrir de toute urgence ce qui s'est passé deux ans auparavant pour stopper l'expédition punitive. Il aura satisfaction en extirpant la vérité à Shelby dans la séquence forte de l'épisode. Ce soir-là, Shelby avait été abusée et droguée par quatre hommes et Ruth était entrée à l'improviste dans la chambre d'hôtel. Dans sa fuite, la jeune sœur avait été poussée du toit. Achetée cinq mille dollars pour garder le silence, Shelby a sombré dans la drogue et le remords mais elle a tout raconté à Paul Nelson et la volonté de vengeance de son beau-frère lui a redonné une raison de vivre. L'intrigue s'avère être une bonne histoire, interprétée de surcroit par de jolies femmes ce qui n'est pas négligeable : Melendy Britt (la veuve), Francine York (la maitresse) et, surtout, Julie Gregg, superbe dans le rôle de cette femme abusée qui s'autodétruit pour se punir de la mort de sa sœur. Le naufrage de Shelby Phillips est palpable et son mal de vivre, qui l'oblige à se prostituer pour trouver de la drogue, est souligné par la musique mélodieuse et mélancolique que la jeune femme passe en boucle sur son tourne-disque. Les deux meilleures scènes sont les confrontations Kojak/Shelby. Dans la première, la jeune femme toise et aguiche le lieutenant ('Do you want something cold ? Cold drink ?') tandis que dans la seconde, où Julie Gregg effectue un sacré numéro d'actrice, Kojak fait cracher la vérité à Shelby, en sanglots et prise de convulsions par manque de drogues. o Russ Mayberry (1925 à Glasgow-2012) a réalisé neuf épisodes de la série. Il a travaillé sur de nombreuses autres séries dont Le virginien (3 ép.), L'homme de fer (11), Un shérif à New York (7), Magnum (12), Equalizer (12), In the Heat of the Night (18)… o Julie Gregg (1937-2016), Shelby Phillips, a débuté sa carrière en 1964 et elle joua dans Bonanza, Ma sorcière bien aimée, Hawaii, police d'état, Mission impossible, Cannon, L'homme de fer. Au cinéma, elle est Sandra Corleone dans Le parrain. Elle a reçu le Theatre World Award pour sa performance dans The Happy Time. o Stephen McHattie (1947), Paul Nelson, a commencé sa carrière en 1970. Il a joué dans Starsky & Hutch, Kojak (trois épisodes), Equalizer (très bon en schizophrène assassin dans le mauvais épisode Out of the Past de la première saison), Deux flics à Miami, Star Trek (dans un épisode mémorable, paraît-il), X Files, Les enquêtes de Murdoch. Il a un rôle récurrent dans Cold Squad. o Melendy Britt, Joan Marly, a été la première actrice à prononcer la fameuse phrase de L'Oréal : "Because I'm worth it". Elle a joué dans Mannix, L'homme de fer, Sergent Anderson… o Francine York (1936-2017), Linda, a commencé sa carrière en 1959. Elle a participé à de nombreuses séries dont Les Incorruptibles (Le garçon boucher de la dernière saison), L'homme à la Rolls, Opération vol, Les mystères de l'Ouest, L'homme de fer, Mannix, Mission impossible, Columbo, Les rues de San Francisco (3 épisodes)… o Kojak fait référence à Icarus (Icare) à la découverte du corps de Marly. o Stavros emploie le terme ‘defenestration’ qui existe également dans la langue anglaise. o Kojak et Crocker suivent Shelby Phillips, qui se prostitue pour acheter de la drogue, ce qui fait dire au lieutenant : ‘She scored enough for a fix’. o Un peu d'humour dans cette histoire noire : Kojak est persuadé que Saperstein a fait le café car il est buvable alors que c'est Stavros qui s'est appliqué ! Un armurier, redevable d'une dette, est contraint de fournir des armes à des truands mais ceux-ci l'assassinent lorsque l'enquête de Kojak risque de les compromettre. Le lieutenant ne peut compter que sur le témoignage de la comptable. Une histoire bavarde en deux parties bien distinctes dont l'ensemble ne présente que peu d'intérêt. Koster est obligé de céder cent pistolets automatiques à des gangsters, ce qui alimente des règlements de comptes entre bandes rivales. Suite à une fusillade mortelle, Kojak enquête (apparition du lieutenant qu'à la septième minute) et remonte jusqu'à l'armurier. Ces investigations constituent la meilleure phase de l'épisode mais elles sont très brèves ! Clifford, le chef des truands, est conscient que Koster est un danger et il charge son homme de main, Bayliss, de le supprimer ('The rule is always : safety first'). Le pauvre armurier est retrouvé dans le coffre d'une voiture mais sa comptable, Bernice Sandler, a été témoin de l'enlèvement et elle identifie Bayliss. Kojak doit la protéger des tueurs pour la faire témoigner au grand jury. Cette protection meuble toute la seconde partie de l'épisode qui est particulièrement ennuyeuse. L'interprétation de Kay Medford, en comptable âgée aux faux airs de Miss Marple, ne pallie pas aux piètres jeux des acteurs/truands, bien au contraire. L'intrigue est banale et bavarde, les acteurs sont fastidieux voire parfois pénibles, le suspense est inexistant, les situations sont bancales (le faux serveur, le truand qui téléphone à Stavros), la musique au thème vieillot est seulement appropriée à la comptable et fait penser aux brigades de Clemenceau et ce n'est pas la fusillade et poursuite finales, à la conclusion prévisible, qui va nous réconcilier avec cet épisode ! En fait, la meilleure scène se situe dans le local du gang lorsque Kojak houspille un membre pour obtenir le nom du chef ('Take me to your leader') et cela ne dure qu'une petite minute ! Espérons que cela ne soit qu'une parenthèse dans la saison. o C'est le premier des quatre épisodes de la série réalisés par Jerry London. Il a mis en scène la minisérie Shogun en 1980. o C'est la seule histoire écrite par Joel Oliansky (1935-2002), qui a réalisé quatre épisodes de la série. o Frank Christi (1929-1982), Marty Clifford, a été abattu par des tueurs commandités par un mari jaloux ! Il avait fait quelques autres apparitions dans des films et séries policiers dont quatre épisodes de Mannix et deux de Mission impossible. o Lynette Mettey (1943), Doris, a joué dans un autre épisode, Knockover, et elle a fait des apparitions dans des séries connues : Columbo, L'homme de fer, Hawaii, police d'état, Cannon, MASH, Les rues de San Francisco… o Len Lesser (1922-2011), Hinton, est une gueule connue du cinéma mais surtout de la télévision sur 60 ans, de 1949 à 2009 ! Citons pour la télévision Alfred Hitchcock présente, Gunsmoke, Les Incorruptibles, Les mystères de l'Ouest, L'homme de fer, Police Story, Cold Case, Castle (son dernier rôle) et au cinéma, De l'or pour les braves, Papillon, Josey Wales hors-la-loi. Il est Mr Morgan dans l'excellent épisode de la première saison Dynamo-thérapie. o Ray Sharkey (1952-1993), Gallagher le tireur, fut renvoyé d'un tournage pour possession de drogue. Accroc à l'héroïne et la cocaïne, il contracta le sida par une aiguille infectée. Il a joué dans Les rues de San Francisco, Deux flics à Miami, Equalizer (il est le tueur dans l'excellent épisode Par désœuvrement), La loi est la loi. o La seconde saison fut diffusée anarchiquement sur Antenne 2. Cet épisode passa le 10 novembre 1976 et le suivant…deux ans plus tard, presque jour pour jour, le 12 novembre 1978 ! 8. CHASSÉ-CROISÉ Un petit délinquant noir, accusé d'un meurtre commis par une de ses connaissances, refuse de coopérer avec Kojak car il considère que la police est raciste. Hawthorn Yantzee assiste Wexler qui vient d'être abattu devant un restaurant italien mais il est pris en chasse par une patrouille et plus tard arrêté chez sa petite amie après le témoignage du serveur. L'histoire met en opposition deux Blacks, le 'gentil' Yantzee et le 'méchant' Stutz, et les clichés sont inévitablement présents et un tantinet 'lourdingues'. Stutz, le véritable meurtrier, paie la caution de son 'ami' Yantzee pour, en fait, mieux l'impliquer et le faire accuser du meurtre de Wexler, un bookmaker. Kojak semble être le seul à douter de la culpabilité de Yantzee ('That's it' de McNeil) et le lieutenant doit convaincre le petit délinquant, soupçonneux de l'impartialité de la police pour les gens de couleur, que son enquête n'a pour but que de prouver son innocence. Le policier le persuade, non sans mal, de piéger Stutz, son 'frère de couleur', alors que Yantzee, conscient d'avoir été dupé, voulait se venger. Cet épisode a de bons moments dès la première scène avec les rues désertes et la musique jazzy si caractéristique de l'époque (quel changement avec celle de l'épisode précédent !). Le récit réserve ensuite quelques autres passages intéressants comme celui de l'hôpital, où Stutz, déterminé, achève Wexler sur son lit (deux plans paradoxaux : Yantzee endormi, Wexler mort), et la dernière séquence avec la découverte du magnétophone sur Yantzee et la cavalcade finale. A côté de cela, certains passages ne sont que du remplissage ; les plans de l'opération à l'hôpital sont inutiles, l'évasion de Yantzee, qui assomme l'agent Weaver, toujours présent lorsque l'intrigue côtoie le milieu Black, n'est pas crédible et les longues palabres dans le parking souterrain sonnent faux. Deux bons échanges sont à souligner ; Kojak avec Lula, la copine de Yantzee, puis avec Stutz, sirotant un cocktail. Il est dommage que le message de l'épisode tombe à plat et suscite l'effet inverse de celui escompté. Yantzee personnifie la méfiance du peuple noir américain pour sa police (sentiment justifié et très présent dans les années 70) mais ce complexe, poussé à l'extrême et très caricatural, tourne au ridicule comme le souligne Kojak dans une réplique à Lula. Ce thème, qui revient continuellement, fait malheureusement passer l'intrigue au second plan et l'ensemble ne rivalise pas avec le pilote, The Marcus-Nelson Murders, qui est plus ou moins sur le même registre. L'excès nuit en tout. A noter à ce propos la dernière réplique de l'épisode qui a suscité des controverses sur des forums américains ; lorsque Crocker s'étonne de l'ingratitude de Yantzee, Kojak répond :'What do you expect ? Thank you officer ?'. [Qu'espères-tu ? Un merci, monsieur l'agent ?] o Seymour Robbie (1919-2004) a réalisé un autre épisode de Kojak, A Very Deadly Game. o Albert Ruben a écrit deux histoires pour Kojak et cinq pour Les rues de San Francisco. o Roger E. Mosley (1938), John Stutz, a débuté sa carrière dans un épisode de Cannon en 1971. Il est connu pour avoir été TC dans 155 épisodes de Magnum de 1980 à 1988. o Kojak décrit Stavros: 'He's very good looking. He has black curly hair and looks like a gorilla!' o Le lieutenant parle d'un restaurant chinois, en se rendant sur les lieux de la fusillade, alors qu'il est italien. o Un échange de répliques qui résument très bien l'épisode ; Yantzee déclare à Kojak qu'il tient déjà un coupable noir et il se demande pourquoi le policier tient absolument à ce que cela soit le bon. Le lieutenant lui répond: 'I can answer that but you'll never believe me... ' 9. PRÉVARICATION Un avocat véreux exerce un chantage sur un juge influent pour faire libérer un truand. Le magistrat doit trancher entre remettre en liberté un criminel et ternir la réputation de son fils décédé. Une bonne intrigue n'a pas besoin obligatoirement de beaucoup d'action pour produire un épisode intéressant et captivant et cette histoire en est la parfaite illustration. Kojak enquête sur la mort du juge Mackie Junior, asphyxié par les gaz d'échappement de sa voiture dans son garage. Meurtre ou suicide ? Le juge aisé (il roule en Mercedes cabriolet) avait une maitresse, Kimberly Hyatt, et sa femme, Ellen, venait de demander le divorce à la stupéfaction du père, le juge Philip Mackie Senior (des noms qui ne facilitent pas les comptes-rendus !). Un chiffon taché de graisse et une agrafe de bandage mettent rapidement le lieutenant sur les bons rails et il décide, par intuition, de faire filer Martin Bronson, un avocat marron contre lequel le juge a bizarrement perdu la plupart de ses procès. Bronson doit effectivement négocier la libération de Norman Kilty, décrit par Kojak comme étant 'New York's number one garbage man', et il ordonne l'élimination de la maitresse du juge, qui lui a innocemment confessé avoir trouvé chez elle une valise de son amant pleine d'argent. De son coté, Kojak découvre qu'un détective privé avait mis le magistrat sur écoutes mais le lieutenant se heurte au mutisme du juge Mackie Senior, qui vient d'accepter le chantage de Bronson de faire libérer Kilty contre la destruction de l'enregistrement salissant la mémoire de son fils. Les deux passages mouvementés sont brutaux et l'œuvre des tueurs de Kilty ; l'agression et l'assassinat atroce du juge en scène d'ouverture puis la tentative sur sa maitresse, qui doit la vie sauve à l'intervention rapide de Stavros (eh oui, c'est possible !). Le discours du juge Mackie dans la séquence finale, dans laquelle il associe la corruption, la politique et le pouvoir (sujet d'actualité), fait mouche mais, à mon avis, c'est le passage précédent qui est le climax de l'intrigue. Ellen révèle au juge qu'elle a conclu un marché avec Bronson ; elle devait lui fournir un enregistrement compromettant afin d'obtenir la libération de Kilty contre l'assassinat de son époux volage et elle termine cyniquement en disant qu'elle prenait un bain pour ne pas entendre le bruit du moteur alors que son mari mourrait. On apprécie le fait que Kojak n'ait pas une vision complète, contrairement à nous téléspectateurs, de tous les méandres de l'intrigue. Le juge Mackie sera par conséquent d'un grand secours pour boucler l'affaire car le policier ne connaissait pas la teneur des écoutes téléphoniques ni l'implication d'Ellen dans le décès de son mari. Cet épisode conte une excellente histoire complexe très bien interprétée et au thème musical à la harpe très agréable où seul l'esclandre de la femme bafouée au precinct constitue un bémol à un ensemble fort plaisant. o Leo Penn (1921-1998) a réalisé cinq autres épisodes de Kojak ; trois de la première saison et deux de la cinquième et ultime. o Bill Brame fut nominé pour un Eddie à l’American Cinema Editors en 1975 dans la catégorie ‘Best Edited Episode from a Television Series’. o John Randolph (1915-2004), le juge Philip Templeton Mackie, Sr, fut placé sur liste noire pendant quinze ans pour activités anti-américaines par McCarthy. Il tourna ensuite dans Serpico, L'honneur des Prizzi et dans de nombreuses séries télévisées dont Police Story, Columbo et Equalizer. o Walter McGinn (1936-1977), Martin Bronson, est décédé à l'âge de 40 ans. Il a joué dans A cause d'un assassinat, Adieu ma jolie et Les trois jours du Condor. Il a également participé à un autre épisode de la série ; A Hair-Trigger Away, saison 4. o John Aniston (1933), Webster, est le truand Albert Dancik dans Down a Long and Lonely River (saison 1 avec Paul Michael Glaser). Né en Crête, il était un des meilleurs amis de Telly Savalas. Il est le père de Jennifer Aniston dont Telly Savalas était le parrain. o Abe Vigoda (1921-2016), Kilty le meurtrier emprisonné, est réputé pour ses rôles de mafiosi ; le plus célèbre étant celui de Tessio dans Le parrain. o Le titre français, plutôt pompeux et pour initiés, ne vaut pas l'original qui est une réplique prononcée par Bronson au juge Mackie Sr au sujet de son fils. o A l'arrivée de Kojak, on remarque que les paupières du défunt bougent légèrement. o Les enregistrements des conversations téléphoniques sont de la marque Sony. o Agajanian, le médecin légiste interprété par Darrell Zwerling (1928-2014), n'apparaît pas au générique. o Le centre correctionnel d'Attica, rien à voir avec la librairie des langues, est une des prisons les plus connues des États-Unis. Elle est située à Attica, dans l'État de New York. o Les sous-titres de l'édition française Eléphant sont très approximatifs ; on se demande par exemple pourquoi la valise contient 93 000$ en sous-titres et 94 000$ dans le texte original et pourquoi Ellen prenait un bain en VO et une douche en S-T lorsque son mari agonisait ! o A deux reprises, dans des courtes scènes, la doublure de Telly Savalas remplace l'acteur. Lorsque Kojak monte les escaliers, derrière Stavros, pour se rendre à la salle de boxe et lorsqu'il sort de sa voiture pour aller interroger le détective Revelson ('Don't you want to hear the dirty tape ?'). La doublure est à chaque fois de dos prenant soin de ne pas montrer une partie du visage mais la démarche et l'allure ne sont pas celles de Telly Savalas. o La séquence d'ouverture ne fut pas filmée en continu : lorsque la voiture des truands tourne à gauche, on aperçoit un véhicule sur la droite avec le capot relevé. Il n'est pas là quelques secondes plus tôt. 10. SOUVENIR Kojak enquête sur un attentat dans un bowling qui a tué deux policiers en civil, mais il se retrouve au centre d'une rivalité de services car le suspect est un indic d'une brigade anti-terroriste. A l'instar de A Very Deadly Game (quatrième épisode de la saison), la série s'oriente parfois sur des sentiers inconnus comme si, de temps à autre, elle avait besoin d'une bouffée d'oxygène et de troquer les buildings et la grisaille de Manhattan contre des plages ensoleillées. Kojak charge Gomez de pister Paolo Olivarez qui a décampé après l'explosion d'une bombe dans une salle de bowling en laissant sur place une paire de bottines reconnue par un témoin ( !). Le lieutenant Danena, policier d'une section spéciale, recherche également le suspect car c'est un informateur précieux sur un réseau terroriste. Gomez, qui est l'équivalent aux affaires hispaniques de ce que Weaver est aux enquêtes black, retrouve l'individu qui est arrêté sur la plage d'Atlantic City. Remis en liberté, Olivarez se rend compte qu'il est grillé dans le réseau extrémiste et que Marinella, sa sœur, a été enlevée pour le démasquer. En fait, celle-ci a épousé la cause et désire ardemment attirer son frère dans un piège pour l'abattre! Kojak et Danena tentent de localiser le repaire des terroristes. Un épisode assez moyen qui alterne les bons moments et les passages quelconques. Ainsi, la longue séance de déminage à l'ancienne du domicile d'Olivarez freine le récit et que dire du lien ténu entre les chaussures blanches du terroriste et une profession hospitalière ! Parmi les points positifs, l'arrivée dans l'hôtel d'Atlantic City de Kojak et Gomez pour procéder à l'arrestation du suspect est intéressante. Il faut ensuite attendre le dénouement final pour assister à du grand spectacle ; l'interrogatoire cocasse de Kojak avec la petite fille sur le pas de porte qui coûte trois sucettes au policier car l''indic' a deux sœurs ('Women !') et la fusillade finale où le naïf Olivarez se fait abattre en essayant de sauver Marinella, qui crache sur le corps de son frère ! o C'est le premier des cinq épisodes réalisés par Daniel Haller (1926) pour la série. Il est connu surtout pour avoir mis en scène 28 épisodes de la série L'homme qui tombe à pic. o Daniel J. Travanti (1940), le lieutenant Charles 'Chuck' Danena, est le Capitaine Furillo dans 132 épisodes de 1981 à 1987 (7 saisons). o Victor Campos (1935) est le détective Gomez dans 6 épisodes ; trois de la première saison et deux de la troisième complètent cette apparition. o Il y a environ 130 miles entre Atlantic City (dans l'état du New Jersey) et New York City. o Il y a de nouveau cette fameuse scène maintes fois utilisée lors de la première saison lorsque la Buick de Kojak prend une bretelle pour s'insérer sur l'autoroute. On l'a vue pour la première fois dans Knockover. o Crocker à Saperstein : 'C'est la vie, baby. Here we go !'. o On remarque le mur de l'immeuble en carton-pâte lorsque Crocker interpelle Olivarez dans la cage d'escalier. o Dans l'appartement vacant depuis un mois (juste en face du domicile d'Olivarez), un échange entre Kojak et Crocker concernant la nourriture chinoise retrouvée dans les lieux passerait pour du politiquement incorrect de nos jours… o Le final se déroule à Jackson Avenue dans le Bronx. o Kojak répond au terroriste qui feint de vouloir tuer Marinella, 'prise en otage' : 'Be my guest'. Depuis quand, une otage offre des bonbons à une petite fille ? 11. CHANTAGE À LA MORT Un ancien policier, devenu enquêteur privé, fait passer le suicide d'un de ses clients pour un meurtre afin de récupérer la prime de l'assurance-vie. Le scénario de l'épisode est digne du grand Hitchcock à qui on ne peut s'empêcher de penser en observant le déroulement de cette sublime machination. Un détective privé, Ray Kaufman, ancien policier et vieille connaissance de Theo Kojak, prend des photos suggestives qui font penser à son client âgé, Jack Seymour, que sa jeune épouse le trompe avec Tony Howard, son collaborateur et ami. Le suicide immédiat du vieil homme ne risque pas d'être lucratif mais Kaufman convainc Howard de le laisser le maquiller en crime crapuleux en échange de dix mille dollars, une part négligeable des cinq cent mille dollars de l'assurance. Tout pourrait en rester là mais la cupidité de Sherry Kaufman, la femme du détective, qui demande à son mari d'exiger une rente mensuelle, va précipiter les choses. Devant le refus, le limier profite que la police a découvert les clichés compromettants pour glisser les indices qu'il a conservés –arme et paire de souliers - dans l'appartement d'Howard. En plein milieu d'épisode, la scène des confrontations est anthologique ; Kaufman accuse Howard d'avoir assassiné Seymour par rivalité amoureuse puis d'avoir déplacé le corps de la chambre au bureau pour faire croire à un cambriolage. L'ancien policier fournit même le pantalon taché de sang d'Howard qu'il a récupéré au pressing pendant que Crocker découvre l'arme, d'autres photos et les chaussures. Howard, coincé, raconte le véritable scénario à Kojak mais, en absence de preuve, il est incarcéré bien que le lieutenant soupçonne son ancien collègue. L'enquêteur privé a tout prévu car il est toujours en possession de la photo annotée par Seymour avant de commettre l'irréparable et Sherry Kaufman contacte l'avocat d'Howard pour la lui vendre. Néanmoins, les époux Kaufman sont conscients que leur plan et alibi ne tiendront pas si une certaine Elaine Miller parle. Sherry Kaufman arrondit ses fins de mois par des séances astrologiques et Elaine Miller, présente le soir des faits, harcèle la femme du détective qui n'a pas su prédire que son petit copain allait la plaquer ! Ray Kaufman doit la faire taire par n'importe quel moyen et une mauvaise chute tombe à pic pour une autre mise en scène criminelle. Cette fois, Kojak, par un indice aussi extravagant que les chaussures blanches de l'épisode précédent, se retrouve sur la route de l'ancien policier pour un final fatal. Kojak recouvre de sa veste le corps de son ex-collègue et le long plan sur l'insigne du lieutenant est significative et annonce la séquence finale. Il considère, en effet, que Ray Kaufman a été dupé par sa femme manipulatrice qui avait déjà pris seule le chemin pour l'aéroport et Paris et il comprend enfin pourquoi ce flic si dédié à son travail s'était soudainement transformé. La présence de Martin Balsam, acteur hitchcockien, est un atout prépondérant dans la réussite de l'épisode. L'acteur est impeccable et il crève l'écran en privé malsain et calculateur allant jusqu'à faire de l'ombre aux autres seconds rôles qui ne déméritent pourtant pas. Cette histoire est riche en rebondissements et toutes les scènes sont intéressantes même les plus anodines comme cet échange de regard entre Kojak et l'informaticienne. On peut simplement considérer que les trois confrontations Savalas/Balsam sont les plus déterminantes de l'intrigue. Certains aspects renvoient à des classiques du suspense comme le coup de feu qui claque au milieu de l'orage et lors de la première des trois rencontres entre Kojak et Kaufman où le détective privé réussit le plus banalement possible à exposer ses exigences pécuniaires à Howard. Indiscutablement, cet épisode est un classique de la série. o Christian Nyby (1913-1993) a commencé sa carrière en travaillant avec Howard Hawks au début des années 40 sur Le port de l'angoisse, Le grand sommeil et La rivière rouge où il fut nommé aux Awards pour le montage. o Martin Balsam (1919-1996), Ray Kaufman, a débuté à l'Actors' Studio. Il a tourné dans de nombreuses productions à la télévision et au cinéma et tout le monde se souvient de lui dans Psychose, le policier qui dévale les escaliers après avoir été poignardé par Bates. Il a joué dans deux épisodes des Incorruptibles dont le sublime Tunnel des horreurs où il a un rôle équivalent à celui de cette histoire (un ancien policier qui a mal tourné). L'acteur est décédé d'un arrêt cardiaque dans un hôtel de Rome. o Dimitra Arliss (1932-2012), Sherry Kaufman, parlait couramment le grec et elle a souvent joué dans des films sur la mafia. Un de ses rôles les plus connus est dans L'arnaque. o Kaufman à Howard, qui se rend compte que les photos ont été mal interprétées par Seymour :'I just take them. I don't write the captions.'[Je prends les photos. Je n'écris pas les légendes.] o Stavros téléphone à Kaufman et lui rappelle qu'ils ont travaillé ensemble sur une enquête trois ans auparavant. o Deux détails n'échappent pas à Kojak : les chaussures utilisées pour faire croire à un cambrioleur sont celles d'un boiteux comme l'était Seymour et les photos prises dans la chambre de Seymour montrent qu'un miroir est placé trop bas pour un grand homme comme la victime et qu'il cache en fait l'impact d'une balle. On peut apprécier la différence de taille lorsque Seymour remet le chèque à Kaufman au début de l'épisode. o D'après le calendrier exhibé par Sherry Kaufman, l'action se passe au mois d'octobre. o Kojak raconte l'histoire connue du médecin qui donne six mois à vivre à son patient puis six mois supplémentaires lorsque le malheureux ne peut pas régler les honoraires. o Dans la dernière scène, Kojak comprend l'infortune de son ancien détective si prometteur en recevant dans son bureau la machiavélique Sherry Kaufman : 'I think I'm looking at the reasons right now !' et il poursuit par une réplique empruntée à une autre célèbre série policière de l'époque : 'Stavros, book her !'. 12. LA GUERRE DES GANGS Un agent de police stagiaire interrompt fortuitement un règlement de comptes entre truands. La mort accidentelle d'une passante lors de la fuite des tueurs incite Kojak à se débarrasser des deux chefs de bandes en les montant l'un contre l'autre. Cette intrigue ressemble beaucoup à celle de l'ouverture de la seconde saison, le double épisode, The Chinatown Murders mais, si l'histoire sent le 'déjà vu', l'intérêt du fan se portera davantage sur le one-man show de Telly Savalas qui régale la galerie. Le scénario est assez banal et rappelle de nombreux films et épisodes du genre policier mais les fameux Kojakisms pullulent et constituent la grosse attraction de l'épisode. Le 'patrolman' Ralph Warren, bleubite chouchouté par sa mère, est témoin accidentellement de la tentative de pendaison sur la personne de Joseph Laggo, un truand notoire. Ce dernier opte pour la loi du silence et le lieutenant Kojak se retrouve à court d'hommes dans une guerre des gangs naissante. Mis de côté, le jeune Warren rend son insigne, ce qui satisfait sa mère qui fut veuve d'un policier très tôt, mais la visite et le sermon de Kojak dans une superbe scène (détails dans les infos supp) remettront le rookie en selle. L'intrigue se partage entre les balbutiements dans le métier de Warren et les manœuvres du lieutenant pour anéantir les bandes. Kojak traine comme un sparadrap le sergent Sumar, responsable des recrues, et décide de monter les deux chefs de gangs, Laggo et Fisher, l'un contre l'autre, mais un troisième larron espère en profiter pour tirer les marrons du feu. On assiste alors à une succession de bons mots et de situations qui mettent en vedette notre héros à la sucette et tout y passe pour notre plus grand plaisir ; des répliques habituelles ('Tell me about it', et 'Fish, who loves ya, baby ? You're beautiful') à des anecdotes et attitudes cocasses et croustillantes. Ainsi, Kojak sirote son café, mange son petit pain à la morgue tandis que Warren, impressionné, tente d'identifier les truands sous les draps et Sumar vient au secours de son protégé en précisant au lieutenant que c'est une première pour lui, ce qui fait dire à Kojak que c'est la même chose pour les deux macchabées à la morgue et qu'en plus, eux, ils restent ici ! La meilleure scène est peut-être l'arrivée de Kojak et de ses hommes au domicile de la mère de Laggo, qui sert au gangster de quartier général pour sa troupe. A l'occasion, la réplique du lieutenant au vieil homme débrayé qui ouvre sa porte remporte la palme :'If you let me use your telephone, I won't arrest you for indecent exposure' [Si vous me laissez téléphoner, je ne vous arrête pas pour exhibitionnisme] et l'individu obtient une sucette comme récompense ('My last one, thanks'). Dans cette explosion de scénettes, il est impératif de mentionner également la partie de carte Kojak/Fisher à l'hôtel, à voir absolument en VO même si vous ne comprenez rien, et le final où Kojak, en pose Harry Callahan sur le toit d'une voiture, stoppe le bandit Lairdson aux faux airs de Jean-Pierre Marielle. La prestation de Telly Savalas influence souvent l'intérêt d'un épisode et c'est ici incontestablement le cas car si on n'aime pas cet épisode, on n'aime pas la série. Parmi les seconds rôles, on notera la performance honnête de Mark Shera pour ses débuts (le rookie) et de l'inconnu Buffy Dee (le gros parrain Catonsky attablé dans deux courtes scènes) tandis que David Doyle, à la voix désagréable, est assez transparent mais il est vrai que l'univers glauque et cynique de Kojak n'est pas un royaume angélique… o Richard Donner (1930) a réalisé deux autres épisodes de la série, One for the Morgue (saison 1) et Wall Street Gunslinger (saison 2). o Burton Armus, le scénariste de cet épisode, est 'technical advisor' sur 93 épisodes de la série. Il a parfois un petit rôle ('himself' au générique). Au sujet de cet épisode, il déclare dans l’interview (en bonus sur le site): ‘That was based on an actual event, but not mine. It was the Gallo Brothers – they ran Brooklyn. What happened is, the cop walked in when there was going to be an execution in a bar, when they were going to hang the guy. And he got shot at'. [Cette histoire est basée sur un fait réel mais pas avec moi. C’était les frères Gallo qui régnaient sur Brooklyn. Ce qui est arrivé est que le flic est intervenu alors qu’il y allait avoir une exécution dans un bar, au moment où ils allaient pendre le type. Et on lui a tiré dessus]. o Mark Shera (1949), Ralph Warren, débutait sa carrière dans cet épisode. Il est J.R. Jones dans 93 épisodes de Barnaby Jones (1976-1980). o David Doyle (1929-1997), le sergent Harry Sumar, est surtout connu pour le rôle de Bosley dans 110 épisodes des Drôles de dames. o Norman Burton (1923-2003), le truand Fisher, est décédé dans un accident de voiture. Il a joué des petits rôles dans quelques films connus comme La planète des singes, Les diamants sont éternels (il est Leiter), La tour infernale et aussi dans des séries (deux épisodes des Incorruptibles). o Richard Karlan (1919-2004), le capitaine en uniforme, a joué de nombreux petits rôles ; entre autres dans quatre épisodes des Incorruptibles et trois de Kojak. o Kojak au capitaine, qui prend l'arme de la recrue Warren: 'You can take his socks if you like!'[Vous pouvez prendre ses chaussettes si vous voulez!] o Kojak à Laggo, qui demande au policier de s'occuper de ce qui le regarde :'You punk, you're my problem!'. o Lors de sa visite au domicile des Warren, le lieutenant Kojak disserte sur le métier de policier dans une scène très forte. Il secoue le bleu dans des termes durs: 'It's a very tough job and I'm good at it. You're paid to be a victim. The public does it for free. Them, I got a feeling for. You've got one year experiment in one boom-boom moment. Don't waste it, kid' [C'est un boulot très dur et je suis bon. Tu es payé pour être la victime, les gens le sont gratuitement. Pour eux, j'ai de la compassion. Tu as acquis une année d'expérience en un seul instant. Ne le gâche pas, mon 'p'tit.] 13. AMOUR FOU Une jeune femme dépressive assiste au meurtre de son petit ami mais sa mémoire défaillante ne lui permet pas de dénoncer à Kojak le coupable, son voisin obsessivement jaloux. Lisa Walden, une jolie jeune femme dépressive, est témoin du meurtre de son petit ami du moment, Greg Hallick, poignardé par Joyce Harrington, son voisin jaloux. Ce dernier vit avec sa mère, cardiaque, et élimine toute personne s'intéressant à sa ravissante voisine, fragile psychologiquement. L'enquête laborieuse de Kojak, si elle ne peut s'appuyer sur la mémoire défaillante de la jeune malade, tend à disculper Lisa et à s'orienter vers Harrington, qui semble aussi être responsable de la disparition soudaine, sept semaines plus tôt, de Ralph Damon, le psychiatre de Lisa, également un de ses prétendants. De plus, la lame est allée jusqu'à l'os ce qui ne correspond pas à la frêle corpulence de Lisa. Cet épisode au faux rythme lent est incontestablement un somptueux hommage au grand maitre Hitchcock tant par les situations et clins d'œil (l'oiseau dans la cage) que par l'ambiance oppressante renforcée par le violent orage dans le final. Harrington épie à la jumelle et surveille par écoutes les avancées de l'enquête de Kojak qui recrée les détails de la soirée du meurtre (liqueur, disque de Sinatra) afin que Lisa retrouve la mémoire. Le gant taché de sang sera finalement l'élément qui permettra à Lisa de se remémorer pleinement l'instant fatal après les quelques flashs épisodiques qui perturbaient la jeune femme (un tournevis devenait le couteau du crime par exemple). Les moments de démence d'Harrington constituent les temps forts de l'intrigue et les réactions vont crescendo. Il espionne d'abord sa voisine et Kojak ('Just leave her alone') mais le comportement devient plus problématique au fur et à mesure que l'étau se resserre. Harrington lacère ainsi de rage un coussin puis tout s'accélère au décès de sa mère ; la raison d'Harrington vacille dans une scène superbe mais dérangeante où il s'adresse au corps de sa mère avant de s'emparer des vêtements et de la perruque de la défunte, tel Norman Bates, pour prendre sa place sur le lit mortuaire et piéger Kojak. L'interprétation des deux personnages principaux est excellente ; Lisa, l'héroïne dépressive, et Joyce, l'assassin perturbé, sont tous deux malades ce qui donne une touche très originale à l'ensemble. La mère de Joyce est également diminuée par la maladie et importune son fils pour qu'il soit attentionné ('Get me a cup of soup') mais la découverte du gant ensanglanté sera pour elle le coup de grâce. Cet épisode au suspense prodigieux, au thème musical envoutant et au climat pesant laisse peu de place à l'humour cynique habituel du lieutenant et les derniers instants – Lisa, détruite, subit le contrecoup de la terrible expérience – accentuent encore le sinistre de l'histoire. o David Friedkin (1912-1976) fut réalisateur, producteur et scénariste. Cet épisode est le premier d'une série de cinq qu'il réalisa pour la série. Il écrivit, en autres, les scénarii de 16 épisodes des Espions (série pour laquelle il était producteur) et de deux épisodes des Rues de San Francisco. Il fut nominé pour un Emmy en 1975 dans la catégorie ‘Outstanding Directing in a Drama Series’ et il remporta un DGA Award aux Directors Guild of America en 1975 pour la réalisation de cet épisode. o Andrea Marcovicci (1948), Lisa Walden, fait surtout, avec succès, du théâtre. Elle jouera dans un autre épisode de la série, Once More from Birdland, saison 5, le rôle d'une chanteuse (ce qu'elle est aussi). o Lenny Baker (1945-1982), Joyce Harrington, est décédé à 37 ans d'un cancer. Il remporta un Tony Award pour sa prestation dans I Love My Wife. o Lenka Peterson (1925) refera une autre apparition dans le rôle du Dr Barbara Kirk. o Le titre est l'équivalent français de 'croix de bois, croix de fer, si je mens je vais en enfer.'C'est le sermon échangé par Lisa, perturbée, et Joyce, calculateur malade. o Ol' Blue Eyes est le surnom du crooner Frank Sinatra (1915-1998). Greg veut faire écouter un disque de l'artiste à la jeune femme dans son appartement (bien que celle-ci n'ait pas de 'disques populaires'). o Le pharmacien au carnet d'adresses rempli de personnes féminines a une lampe qui clignote 'All night service' ! 'Sure, it's a bit cheeky' s'apostrophe le lieutenant. o Joyce Harrington fait référence à l'auteur irlandais James Joyce (1882-1941) en toisant Kojak ('You probably never read'). o Kojak tend une sucette au docteur Kirk alors qu'elle prend une cigarette : 'Try one of these !'. Un informateur utilise un détective pour gravir plus rapidement l'échelle du crime. Une sombre histoire policière classique où un informateur et son policier référant essaient de tirer parti de la situation pour leur intérêt personnel. Bien que l'intrigue se situe au moment des fêtes de Noël, elle n'a rien de gai et le début n'est pas original. Le détective Sam Calucci espère une promotion suite à ses nombreuses arrestations obtenues grâce aux informations fructueuses de son indicateur Buddy Maus. Néanmoins, après un nouveau tuyau, Calucci est obligé d'abattre en légitime défense Courland, un cambrioleur de bijouteries. Le policier n'a pas conscience que ses prouesses servent également le petit informateur qui dévalise l'appartement du cambrioleur et clame à un bonnet de la drogue qu'il a un flic dans sa poche. Averti par Weaver (toujours en couverture là où il faut), Kojak met en garde Calucci dans un tête-à-tête qui constitue la meilleure scène de l'épisode. Le grain de sable est la prostituée Karen Legovitz qui a vu Maus dans l'appartement de Courtland. Maus assassine le témoin gênant (elle saute ?) avant que Calucci et lui ne s'entretuent. Le seul relâchement par rapport à l'accoutumée est de voir le lieutenant, en première partie d'épisode, dans des chemises olé-olé en compagnie d'une blonde bien roulée (après tout, Mister Savalas était derrière la caméra !). Les deux seconds rôles principaux sont convaincants, sans plus. Paul Anka est l'indic et Richard Romanus est le policier mais la scène où Maus vole au secours de Calucci est peu crédible. Le final palpitant et dramatique rattrape les imperfections notées plus tôt et l'histoire rappelle certaines véritables affaires où des policiers franchissent la ligne jaune avec leurs indics. Parmi les autres bons points de cet épisode, on peut retenir la (trop courte) présence de l'incorruptible Paul Picerni, l'interrogatoire de la concierge et la visite de Kojak à la collègue de Karen dans son loft (et la claque sur les fesses)…et puis, il y a la vieille femme qui tient la caisse du cinéma porno ! o Cet épisode marque les débuts de réalisateur de Telly Savalas. Il mit en scène quatre autres épisodes de la série. o Joseph Polizzi a écrit l'histoire de deux autres épisodes de la série. A son actif, citons aussi un épisode des Rues de San Francisco, Merchants of Death. o Paul Anka (1941), Buddy Maus, est connu dans le monde de la chanson depuis les années 50 en tant qu'interprète mais aussi compositeur (My Way pour Sinatra). Il joua dans quelques films dont un rôle remarqué dans Le jour le plus long (film pour lequel il composa la musique). o Paul Picerni (1922-2011), le détective Albert Cohen, est célèbre pour le rôle de l'agent Lee Hobson, l'adjoint d'Eliot Ness, dans 86 épisodes des Incorruptibles, à partir de la seconde saison. Il jouera dans un second épisode de la série, Sixty Miles to Hell. o Tony Burton (1937-2016), Eddie Ellis, était boxeur professionnel et il a participé aux six films Rocky. o Molly Kramer, la concierge, se confie à l'oreille du lieutenant sur son locataire assassiné. Kojak: 'He stole for his living, he paid for his loving.' o A noter, le sapin de Noël avec des avis de recherche en guise de décorations. Kojak : 'A mass murderer, very festive !' o L'arnaque (The Sting) est à l'affiche du cinéma à coté de la bijouterie cambriolée. Le film est sorti le 25 décembre 1973 aux USA. o L'échange final entre Kojak et Crocker. Ce dernier demande à son lieutenant : 'Sam, was he straight ?' [Sam, il était réglo ?] et Kojak répond :'Yeah, he was straight'. 15. QUI GAGNE PERD Une femme complote un vol de diamants avec son amant mais l'assassinat de son mari, petit malfrat, change la donne. La participation de Leslie Nielsen en gangster impitoyable est l'attraction de cet épisode mouvementé mais au scénario bancal sur la dernière partie. Michael Hagar, le personnage qu'interprète l'acteur, a une importante présence à l'écran et le lieutenant Kojak est même relégué au second plan n'ayant qu'une brève apparition dans le premier quart d'heure. Le tempérament violent d'Hagar est dépeint dès la première scène (il rosse le messager envoyé par Waverly) mais on a du mal à imaginer ce personnage infâme sous les traits de Leslie Nielsen, peut-être l'habitude de le voir jouer des rôles légers sur sa fin de carrière. Les rumeurs d'un casse obligent Kojak à se fier aux confidences d'un indic, Benny, interprété par Antonio Fargas, qui connaitra son heure de gloire quelques années plus tard dans un rôle similaire. Hagar retrouve Paula, sa maitresse, qui le renseigne sur la possibilité de faire main basse sur des millions en diamants. Waverly, le mari de Paula (mais 'nothing to do with sex'), n'est pas de taille à lutter avec Hagar mais il espionne son rival ce qui lui sera fatal. L'assassinat de Waverly dans un parking permet au lieutenant d'être présent dans le récit, d'orienter son enquête vers Paula et de faire le rapprochement avec Hagar. Les investigations sont facilitées avec la chaussure de bouffon de Benny retrouvée auprès du corps ($36.50 la paire !) et les dernières paroles accusatrices du mourant. La meilleure scène de l'épisode n'est pas le final ; elle se situe au milieu de l'intrigue à l'aéroport lorsque Hagar, déguisé en chauffeur, se fait remettre les diamants. Son regard croise celui de Kojak (superbe instant) et, au terme d'une poursuite dans l'aérogare, le lieutenant est touché par balle et transporté sur une civière pour la première fois de la série. Après quelques temps à l'hôpital Bellevue, le scénario devient alambiqué dans la dernière phase et gâche l'ensemble ; personne n'identifie Hagar dans le tapissage au precinct et il est donc relâché, faute de preuve ! Kojak rend ensuite visite à Paula et lui révèle qu'un certain Hagar est impliqué dans l'assassinat de son mari. Fausse note ou acte délibéré car Kojak insiste lourdement puis le lieutenant apprend par hasard les liens entre Hagar et Paula (ce qui a poussé Waverly a renseigné Kojak par le biais de Benny). Dans tous les cas, la fin est prévisible et les policiers ne peuvent empêcher Paula d'abattre Hagar. Un épisode prometteur qui n'est en définitive que moyen à cause d'un final rapiécé et peu crédible. o Allen Reisner (1924-2004) a réalisé un autre épisode de la série, Death Is Not a Passing Grade (avec James Woods), saison 1. o Robert C. Dennis (1915-1983) a écrit l'histoire d'un autre épisode, Eighteen Hours of Fear, saison 1. Le second scénariste de l'épisode, William P. McGivern (1918-1982), était un romancier qui fut élu President of the Mystery Writers of America en 1980. o Leslie Nielsen (1926-2010), Michael Hagar, a joué des rôles dramatiques avant de sombrer dans des comédies ridicules (qui firent néanmoins sa gloire). Notons un épisode des Incorruptibles (Three Thousand Suspects) et surtout trois épisodes des Rues de San Francisco où il est un clochard (Legion of the Lost), un flic condamné par la maladie (Before I Die) et un policier alcoolique qui abat son collègue en état d'ivresse (One Last Shot). o Ja'net DuBois (1945), Paula Thomas, a débuté au théâtre puis elle s'est orientée vers la chanson et le cinéma. Elle composa la musique des Jeffersons et elle tourna dans quelques séries dont Shaft et Cold Case, et, bien entendu, Good Times de 1974 à 1979. o Antonio Fargas (1946), Benny, est célèbre pour son rôle d'Huggy-les-bons-tuyaux dans 89 épisodes de Starsky & Hutch. o Benny fait allusion à Danny Thomas, lorsque Kojak lui demande s’il connait Waverly Thomas, ce qui fait dire au lieutenant, mécontent qu’on se paye sa tête : ‘Danny Thomas…you creep, sit down !’. Danny Thomas (1912-1991) était un acteur et producteur américain. o Il y a la scène maintes fois réutilisée lorsque la Buick rentre sur l'autoroute en empruntant une bretelle ; ici, lorsque Kojak se rend à l'aéroport dans le final. Néanmoins, ce passage est mal employé car la Buick de Kojak n'a pas la sirène (bien qu'on l'entende) alors que le lieutenant vient d'ordonner au téléphone à ses inspecteurs de se rendre à l'aéroport 'red light all the way'. o Lorsque Kojak/Telly Savalas retourne à Paula's Place, il ouvre violement la porte qui se referme brièvement sur le visage de l'acteur. o La dernière scène est énigmatique. Kojak descend l'escalier roulant suivi de Paula puis il se tourne vers elle. Est-elle arrêtée ? o A noter que Weaver est l'inspecteur le plus sollicité de l'épisode et que Crocker, habituellement aux côtés du lieutenant, est en retrait. 16. FAUSSE PISTE Un homme engage un pyromane pour mettre le feu à ses bureaux mais son associé, scrupuleux, est un obstacle à éliminer. Le scénario de cette intrigue a sûrement fait l'objet d'épisodes de toutes séries policières vu son classicisme ; Le feu dans la ville des Rues de San Francisco a, par exemple, le même thème. Un homme d'affaire a recours à un incendiaire pour mettre le feu au bureau de l'entreprise afin de toucher la prime d'assurance. Dans le cas présent, Morton Tallman tue avec un objet contondant son associé, qui rechigne à passer à l'acte, avant que l'incendie ne se propage dans les locaux. Néanmoins, Kojak découvre que la victime est morte, assassinée, avant le départ du feu. Les soupçons du lieutenant se portent ensuite rapidement sur Tallman et le suspense est, par conséquent, assez restreint. Deux personnages permettent de tenir la longueur requise : Luis, le suspect, vu dans la maison en compagnie d'une jolie femme (mariée ce qui explique les silences) et Vince Hackley, l'incendiaire, qui va se retrouver menacé dans le final car Tallman est pressé par son créancier ('Kill the matcher'). Des personnages nécessaires mais qui génèrent de nombreuses scènes inutiles et bavardes ; ainsi, le passage Vincent/Linda est long et ennuyeux. Kojak se lance sur la piste du criminel, dont l'identité est déjà connue, mais surtout de l'incendiaire qui peut confondre son commanditaire. L'intrigue, solide, servie par des acteurs au jeu satisfaisant, est trop classique et rappelle moult histoires semblables et même le final, quelconque, n'enthousiasme guère. o Sigmund Neufeld Jr a réalisé dix épisodes de la série (celui-ci est le premier) mais il fut editor sur vingt autres dès les premiers épisodes de la première saison. o Peter S. Fischer, le scénariste, a travaillé sur 16 Columbo et 264 Arabesque ! o Alex Rocco (1936-2015), Morton Tallman, a joué dans un épisode de la première saison, Autorité. o Erik Estrada (1949), Luis, est Poncherello dans 139 épisodes de Chips. o C'est la dernière des cinq apparitions 'officielles' de Darrell Zwerling dans le rôle de l'incomparable' médecin légiste Agajanian (mais il est souvent présent sans être au générique.) o A la manière de Sherlock Holmes, Kojak soupçonne que la victime est morte avant l'incendie car la bibliothèque qui lui est tombée dessus n'a pas de cendre consumée et un objet trouvé à coté du corps, et ayant pu servir au meurtre, avait sa place initiale sur le bureau et pas sur la bibliothèque. o A noter le coup d'œil entendu de Crocker à l'égard de la réceptionniste, Theresa Ryan (interprétée par la jolie Catlin Adams). o Kojak à Luis et Theresa: 'Marriage council isn't my line of work.' o Les initiales VJH sur le rapport correspondent à Vincent Joseph Hackley, le professeur de chimie engagé pour commettre des incendies. o A plusieurs reprises, l'incendiaire est surnommé The Matcher. o McNeil, choqué, dans le dos de Kojak qui vient de tremper son croissant dans le café du capitaine : 'What a bore !'. 17. ACTE DE DÉSESPOIR Un comptable paumé se prend de sympathie pour un ancien soldat qui exécute les responsables de l'assassinat de son père. Une excellente histoire à la réalisation nerveuse et sans temps mort. Keith Wicks a été soldat au Vietnam et ce qu'il a vu l'a perturbé mais l'homme est un tireur d'élite et les premières images font penser à l'entame de Dirty Harry (sauf qu'ici, la victime n'est pas une jolie fille dans une piscine mais un homme d'affaire infâme au cigare puant dans son bureau). Peu de temps après le premier meurtre, un policier à la retraite subit le même sort. McNeil et Kojak trouvent un lien entre les deux assassinats et soupçonnent Seymore Haywood, le comptable de l'homme d'affaire véreux, qui a été arrêté à une adresse relais. C'est finalement Jo Anne Yager, l'ancienne petite amie de Wicks père, qui met le lieutenant sur la piste du fils qui, blessé en tentant de récupérer un courrier compromettant, a trouvé refuge chez Haywood. L'assassinat de son père, qui ne voulait pas vendre son restaurant au promoteur, est resté impuni et l'a transformé en justicier ce qui fait l'admiration du comptable, à la vie ratée de son propre aveu, qui procure les renseignements nécessaires à la vendetta du jeune homme ('All I want is finish that job'). Un lien père/fils se tisse entre eux mais Wicks ne veut pas compromettre davantage son nouvel ami. Piégé dans son appartement, Keith Wicks est abattu dans un échange de tirs avec Kojak sous les yeux d'Haywood qui reprend la croisade à son propre compte en ajoutant à la liste le nom du lieutenant. Alors que Kojak pense être arrivé au bout de ses soucis (pour une fois, McNeil a plus de flair que lui), deux nouveaux meurtres surviennent ('It's very impressive for a ghost'). L'épisode, très bien construit et sans préambule inutile, comporte de nombreux passages intéressants ; la première scène déjà décrite, la séquence d'interrogatoire musclé superbement filmée par le réalisateur Szwarc, la rencontre émotive Wicks/Haywood et la fusillade à l'issue tragique. Le final, dans l'obscurité des appartements de la jolie Anne Yager (faussement soupçonnée d'être dans le complot) et d'Haywood, est captivant et maintient un suspense prodigieux jusqu'aux derniers instants. Cet épisode de haute facture est interprété par de très bons seconds rôles (on oubliera les deux tueurs pâlots) et il symbolise la constance dans la qualité de la série. o Gene R. Kearney (1930-1979), le scénariste de cette histoire, a participé à 72 épisodes de la série en tant que producteur, scénariste, réalisateur ou 'story editor' ! C'est la quatrième histoire de la seconde saison qu'il écrit et elles sont toutes à quatre étoiles. o Eugene Roche (1928-2004), Seymore Haywood, était connu pour ses nombreux rôles dans des comédies et il joue également un détective dans plusieurs épisodes de la série Magnum. o Bruno Kirby (1949-2006), Keith Wicks, a joué dans des films connus comme Le parrain 2, Quand Harry rencontre Sally, Good Morning Vietnam, Donnie Brasco. o Robert Modica (1931-2015), l'homme de main, a joué dans trois épisodes d'Equalizer. o Lorsque Haywood ajoute le nom de Kojak sur la liste, il s'apprête à le faire de la main gauche (Eugene Roche est sûrement gaucher) mais il est filmé dans le miroir et la main en gros plan qui écrit le nom du lieutenant est celle d'un droitier. o Les tueurs lisent le New York Chronicle, journal fictif. o Saperstein détaille l'état de l'enquête à l'arrivée de Kojak (découverte des douilles). Il a rarement autant parlé depuis le début de la série ! o Une pointe d'humour pour l'anniversaire de Stavros qui reçoit une multitude de plantes comme cadeaux. Stavros se permet même d'emprunter à Kojak la phrase 'magique': 'Lieutenant, who loves you ?' Et le lieutenant répond: 'Fatso, Cheers ! Happy birthday! Where's the fireplace?' o Le cynisme de Kojak, essentiel à tout bon épisode, est présent lorsqu'il s'adresse au corps sans vie du tueur du syndicat : 'You'll be pushing (daisies) instead of pulling' et dans la dernière réplique : 'Most people live lives of quiet desperation. Maybe, it's better that way.'' 18. LA REINE DES GITANS Témoin du braquage d'une banque, une gitane retrouve l'équipe de truands pour lui faire dévaliser une demi-douzaine d'établissements financiers en une journée. C'est le même duo scénariste/réalisateur (Kearney/Szwarc) que l'intrigue précédente mais le résultat est diamétralement opposé. Zohra Lampert étouffe par sa présence tout l'épisode ne laissant que quelques miettes aux autres seconds rôles (dont Robert Emhardt, présent dans seulement deux scènes dont une avec Telly Savalas) et l'enquête de Kojak et de ses inspecteurs est inexistante vu qu'ils se contentent de prendre en filature un petit faussaire pour remonter à Marina Sheldon et l'interroger. Malgré un bon début avec le casse du trio grimé en Groucho Marx et la poursuite de Crocker et Stavros, l'intrigue est plombée par les nombreuses invraisemblances qui s'enchainent régulièrement pour terminer par une cerise sur le gâteau que je ne révèlerai pas mais qui classe définitivement l'épisode dans la catégorie 'à ne voir qu'une fois' ! Comment Marina peut-elle subtiliser la photo d'un suspect dans le precinct ? Comment Marcus peut-il se rendre compte que celle-ci justement manque au milieu de tous les avis ? Comment le trio de braqueurs peut-il se laisser embobiner par la fable de Marina ? Bref, rien ne tient dans cet épisode surtout si on y ajoute les longues palabres ennuyeuses comme lors de l'interrogatoire final, une sorte de poker bluffeur entre Kojak et Marina. Parmi les rares bons moments, Kojak se sert de sa sucette comme d'une boule de cristal et certains faits et commentaires bien sentis qui seraient aujourd'hui taxés de 'stigmatisation de la communauté des gens du voyage'… o Zohra Lampert (1937), Marina Sheldon, a fait quelques apparitions TV remarquées mais elle n'a pas obtenu un succès mérité au cinéma. Elle a remporté un Emmy pour ce rôle en 1975. On peut citer des rôles dans les séries Des agents très spéciaux, Serpico, Hawaii police d'état, Equalizer, entre autres et au cinéma dans La fièvre dans le sang. Elle participera à un second épisode de Kojak ; The Halls of Terror, cinquième saison. o Robert Emhardt (1914-1994), Marcus, a joué dans de nombreuses séries cultes ; 250 apparitions dans des séries TV dont Alfred Hitchcock présente (6 épisodes), Les Incorruptibles (3 épisodes), Les mystères de l'Ouest (2 ép.), Les envahisseurs, Des agents très spéciaux, Mannix, L'homme de fer, Les rues de San Francisco… o Charlie Picerni (1935), Dennis, est le frère de Paul, l'incorruptible. Il est le coordinateur des cascades sur une soixantaine d'épisodes de la série. Il joue aussi quelques rôles comme celui du cambrioleur Lewis Kowalski, abattu par Crocker après une poursuite en voitures, dans Le corrupteur, saison 1. Il est également la doublure de Paul Michael Glaser dans la série Starsky & Hutch et il a coordonné les cascades sur de nombreuses séries cultes comme Les Incorruptibles, The Time Tunnel (doublure de James Darren), Mannix (doublure de Mike Connors sur 25 épisodes), Les rues de San Francisco, Drôles de dames…et il continuait toujours en 2017 sur Fast & Furious 8 ! Il est très actif sur sa page Facebook où il écrivait en octobre 2017 que Telly Savalas était 'The Best' avec qui il avait travaillé. o Scènes tournées à Los Angeles: l’attaque de la banque par le trio grimé, la poursuite de Crocker et Stavros, le camion de fonds bancaires en surchauffe, la fusillade finale. o Lors de la poursuite, l'ambulance des truands est bien devant la voiture de Crocker et Stavros mais les policiers sont en mesure, au plan suivant, de bloquer le véhicule des fuyards. o Ce n'est pas la même photographie que Marina prend sur la fiche puis qu'elle glisse dans son sac. o Kojak: 'Since then, God has given to the Gypsies the right to steal'. 19. PHILATÉLIE Kojak enquête sur trois meurtres liés à l'intrusion illégale sur le territoire américain d'un timbre excessivement rare. Une intrigue aux effluves grecs qu'ont dû savourer les frères Savalas si on en juge par la chanson interprétée par Demosthenes au début et à la fin de l'épisode. L'histoire est solide et pleine de rebondissements même si l'arrestation du tueur à bord d'un camion avant le véritable final donne l'impression d'avoir été conçue à la va-vite. À l'arrivée d'un bateau en provenance du Pirée, Elaine, une jolie femme, trahit son ami grec qui est abattu et sa ceinture dérobée. Kojak attache de l'importance à ce vol et le policier se demande ce qu'elle pouvait dissimuler : diamants, secret militaire, recette d'un horrible vin grec (McNeil) ou autres. Peu après, la femme (quel gâchis !), qui avait perdu une chaussure telle Cendrillon, et un des tueurs sont, à leur tour, supprimés. Le commanditaire est Harry Fein, un homme d'affaires qui a dorénavant en sa possession un duo de timbres du troisième Reich d'une valeur inestimable. Le lieutenant va remonter la piste grâce à une mère maquerelle aguicheuse, ancienne 'amie' d'Elaine qui a servi d'entremetteuse, et, surtout, Henry Keiler, un philatéliste excentrique témoin du premier meurtre, pour qui la cote d'un timbre s'estime par son histoire mouvementée et, si possible, meurtrière. De nombreux personnages, bien interprétés, agrémentent l'épisode et une des scènes les plus marquantes est le face-à-face Fein/Keiler où l'opposition d'un businessman cupide et d'un philatéliste acharné. Le geste calculateur de Fein, détruire un timbre pour augmenter la valeur de l'autre, signe sa perte car Keiler voit dans cette action un véritable meurtre, bien plus important à ses yeux que les trois assassinats que ce timbre a engendrés. La séquence d'ouverture sur le port, la rencontre Kojak/Betsy ('bald head, large nose') et la visite de Kojak à Keiler ('I buy, lieutenant, I never sell') sont trois autres passages très intéressants d'un épisode divertissant teinté de musique grecque agréable et de 'Kojakisms' savoureux. o La chanson interprétée par George Savalas s'intitule After Now. o Norman Lloyd (1914), Harry Fein, commença sa carrière en 1939 et il joua dans deux films d'Hitchcock, Cinquième colonne et La maison du docteur Edwardes. Hitchcock le nomma producteur associé et réalisateur pour la série Alfred Hitchcock présente. Il devint ensuite coproducteur et producteur exécutif sur la série sur laquelle il travailla pendant huit années. A noter qu'il réalisa également un épisode de Columbo - Lady in Waiting. o Ivor Francis (1918-1986), Henry W. Keiler, a joué dans un épisode de la première saison, Deliver Us Some Evil. Il y est Mr Hale…un collectionneur qui s'est fait dérober une pièce rare ! o Gale Garnett (1942), Elaine Kastos, est née en Nouvelle-Zélande. Elle débuta sa carrière en 1960 et dans sa filmographie limitée, citons un (très bon) épisode d'Equalizer et le film Mariage à la grecque. Trois scènes dans cet épisode de Kojak dont celle, très remarquée, où elle pose sur le lit. Elle gagna un Grammy Award pour une chanson en 1964 battant d'illustres figures comme Bob Dylan. Elle écrit maintenant des romans à Toronto. o Kojak à Crocker, qui vient de citer 'Piranha' comme nom du bateau : 'That's Piraeus, Crocker ! It's a port, not a fish !'. [C'est Le Pirée, Crocker ! C'est un port, pas un poisson !']. o Kojak lit la fiche du suspect : 'Not known accomplice. Prefers the company of women' [Pas de complice connu. Préfère la compagnie des femmes] et il s'exclame à McNeil: 'That could be me!' [Cela pourrait être moi.] o Kojak devant le corps d'Elaine lorsqu'il apprend que Betsy, la mère maquerelle, retenait 50% à la victime :'Fifty percent, it's a bargain compared to this'. [Cinquante pour cent, c'est une affaire comparé à cela] o Dans une discussion Kojak/McNeil, il y a une référence à la nouvelle d'Edgar Allan Poe, The Gold Bug (Le scarabée d'or). Cette nouvelle, parue en juin 1843, est le texte le plus lu du vivant de l'auteur. La trame romanesque sur laquelle se base la nouvelle continue également de motiver les chasseurs sur les traces d'un trésor enfoui sur l'île Sullivan en Caroline du Sud, lieu de résidence de Poe. o Kojak préfère le chewing-gum à la sucette ou au cigarillo (avec Stavros au precinct). 20. VENGEANCE DE FEMME Kojak est affecté par la mort d'une connaissance, une call-girl retrouvée pendue dans son salon. Il ne fait aucun doute pour le lieutenant qu'il s'agit d'un meurtre. Cet épisode au rythme lent et pesant a la particularité de faire découvrir le lieutenant Theo Kojak sous des aspects rarement explorés dans la série jusqu'à présent. La singularité de l'épisode est soulignée par l'interprétation de Telly Savalas d'une chanson post-générique qui démontre des talents qui n'ont rien à envier aux meilleurs crooners. Le policier est attristé par le décès d'Azure Dee, ancienne toxicomane, qu'il connaissait depuis six ans et on assiste à une belle performance de l'acteur qui dépeint son personnage sous un angle différent de l'accoutumée : Kojak tance Weaver et Stavros sur leurs résultats mais son visage se ferme soudainement et devient grave à la vue du nom de la personne décédée : 'Are you sure about this name ?'. Dans l'appartement de la jeune femme, le policier porte la victime, la place sur le canapé et la rechausse puis, dans la séquence suivante, il reconnaît son erreur après avoir suspecté Billy Jo, un livreur, l'ancien petit ami de Dee. Kojak est interpellé par le changement de vie d'Azure Dee, une call-girl sélective qui côtoyait le luxe et avait deux amants : un d'âge mur et un autre beaucoup plus jeune. Les deux tueurs ont effacé toute trace du meurtre, qui devait passer pour un suicide, mais ils n'ont pas pris le courrier du jour dont la facture téléphonique qui s'avère instructive. L'enquête mène alors Kojak à un couple de notables, Tyler et Regina Meadows, et, plus tard, au frère de Tyler qui allait épouser Azure Dee. Sans savoir le mobile de l'assassinat, le spectateur connaît le méchant très tôt et, lors de la première scène du couple Meadows, une altercation s'achève par une gifle et un 'You bastard' de Madame ! De son coté, Billy Jo est revanchard mais il ne sert qu'à brouiller les pistes du scénario (et à proposer la seule séquence d'action de l'épisode) car le lieutenant découvre surtout la liaison antérieure de la jeune femme avec un juge qui met fin à ses jours en apprenant la nouvelle. Les pièces du puzzle se placent lentement lorsque Kojak apprend que Tyler Meadows avait fait chanter le juge pour qu'il intervienne favorablement sur une affaire de société. Comment Tyler pouvait-il ensuite empêcher son frère d'épouser la call-girl, qui fut également sa maitresse, au risque qu'elle révèle toute l'histoire ? Le policier sait mais n'a pas de preuve et le seul recours du lieutenant se trouve… dans le titre français. Deux points négatifs sont néanmoins à relever dans l'épisode ; le mauvais casting qui fait passer le frère de Tyler pour son fils et l'idée saugrenue qui amène Kojak à faire analyser les coussins du canapé (et prouvera que Dee a été étouffée avant d'être pendue). C'est un très bon épisode noir à l'aspect inhabituel et sans scène d'action spectaculaire mais le meurtre sauvage d'une connaissance implique personnellement Kojak, flic jusqu'alors apparemment insensible. Le début est parfait - la chanson de Telly Savalas sur fond d'images by night de quartiers chauds new-yorkais, les deux tueurs aux chapeaux en caméra subjective dans l'appartement d'Azure Dee sur une musique de Vivaldi et l'arrivée de Kojak sur les lieux du drame. La suite est intéressante et comporte même des passages mémorables, comme l'échange entre Kojak et O'Malley cité ci-dessous, et l'absence d'action ne pénalise pas une intrigue mystérieuse qui se conclut, une fois n'est pas coutume, par un final à la Poirot. o Telly Savalas interprète la superbe chanson Azure Dee au début et à la fin de l'épisode. Les paroles sont de James McAdams et la musique de John Cacavas. o Christian Nyby (1913-1993) a réalisé un autre excellent épisode de la série, A Killing in the Second House, également de la seconde saison. o Denyce Liston, qui interprète brièvement Azure Dee, jouera dans deux autres épisodes de la série. o Scènes tournées à Los Angeles : la fusillade qui entraine la mort de Billy Jo et la demeure des Meadows est sur Hudson Avenue. o La série est véritablement tournée en extérieurs ; pendant toute la conversation de Kojak avec Billy Jo, on peut entendre un marteau-piqueur, qui a tendance à couvrir parfois les répliques des acteurs. o Kojak à Weaver devant le corps pendu :'Cut her down'. o Kojak, alors que Billy Jo s'enfuit en le voyant : 'That's a hell of a welcome !'. o O'Malley, le gardien de la résidence, a beaucoup d'estime pour la décédée et il essaie de relativiser les agissements de la dame :'Miss Dee would entertain occasionally.' [Miss Dee divertissait occasionnellement]. Kojak: 'You mean she was turning tricks' [Vous voulez dire qu'elle faisait le tapin] ce que réfute O'Malley: 'Not as bad as you think. She was not a common call-girl'. [Ce n'est pas ce que vous pensez, elle n'était pas une call-girl ordinaire.] o La Buick est marron dans l'insert de l'autoroute lorsque Kojak se rend chez les Meadows mais elle est noire lorsque le policier se gare devant la demeure. o Il y a de la neige lorsque Kojak arrive à pied chez le juge Lavery ; une excellente scène entre les deux protagonistes dans laquelle le lieutenant montre qu'il veut la vérité à tout prix : 'I don't care for my badge. I don't care for my pension.' L'épisode fut tourné pendant l'hiver 74-75. 21. LE POSEUR DE BOMBES Un poseur de bombes met en échec la police new-yorkaise et Kojak requiert l'aide d'un ancien artificier criminel mais, lorsque ce dernier demande un million de dollars, le lieutenant sent qu'il y a anguille sous roche. Quelle que soit la série, en regardant certains épisodes, on se demande parfois pourquoi les producteurs ont accepté que des histoires insignifiantes gâchent l'ensemble d'une saison. Inévitablement pour faire le chiffre et c'est le cas avec cette intrigue soporifique de poseur de bombes dont les engins ne peuvent être désamorcés. Cela n'a rien à voir avec l'excellent Dynamo-thérapie de la première saison et c'est dû à plusieurs raisons. D'abord, l'absence de suspense et les longues séances ennuyeuses de déminage et, surtout, le méchant d'alors, Danny Zucco (superbement interprété par Steven Keats), avait de la consistance contrairement à Joe Milner qui est ici le pâlot Richard Bradford, qui est bien l'homme d'un rôle. Il est méconnaissable avec une moustache et une bonne dizaine de kilos en plus et son jeu est insipide. Entre les interminables séquences de déminage – la seconde dure près de sept minutes et elle constitue le passage le plus pénible de la série jusqu'à présent-, il y a peu de places pour des scènes intéressantes. Tout est prévisible car on se doute dès le début que Milner/Bradford est le coupable et l'utilisation de montres rares dans le mécanisme de chaque bombe permet à Kojak de faire le lien avec le criminel. Le seul bon point de l'épisode est la façon avec laquelle Kojak amène Milner à se découvrir, à minimiser son importance et à l'inciter à se rendre à Staten Island où il a placé son cinquième et dernier engin diabolique. Trop peu pour un épisode… o Ray Brenner fut nominé aux Writers Guild of America en 1976 dans la catégorie ‘Episodic Drama’ pour cet épisode. o Jack Ging (1931), le lieutenant Becker, est présent dans quelques Clint Eastwood dans de petits rôles : Pendez-les haut et court, Un frisson dans la nuit, L'homme des hautes plaines. Il est aussi le lieutenant Dan Ives dans 8 Mannix. o Richard Bradford (1934-2016), Joe Milner, est McGill dans les 30 épisodes de L'homme à la valise en 1967-68. o A l’arrivée de Kojak sur les lieux (début de l’épisode), on remarque, comme souvent, les nombreux figurants et badauds. Il y en a un qui s’y prend à deux fois pour photographier Telly Savalas, lorsqu’il sort de sa Buick. 22. PARTENAIRES INDÉSIRABLES Crocker doute qu'un ami d'enfance soit impliqué dans un racket de boites de nuit et la mort d'un homme. Cet épisode marque le début d'une certaine mise en relief des personnages constants de la série ; cette fois-ci, il s'agit de Crocker mais il ne sera pas le seul de la fin de saison. Un employé est assassiné lors d'une tentative de racket d'une boite de nuit et Kojak apprend par un de ses indics qu'un ami d'enfance de Crocker est dans le coup. Le détective Valano refait une apparition surprenante après un an d'absence. Infiltré pour démanteler la vague de rackets, il renseigne le lieutenant mais la rencontre avec Kojak du début de l'épisode interpelle : A quelle autre enquête ce personnage a-t-il participé ? Benny Mareno, le copain de collège de Crocker et ancien repris de justice, est surveillé par les inspecteurs et le groupe de truands auquel il appartient est finalement lâché par Arnie, leur patron, l'oncle de Benny, qui les considère 'grillés'. L'intrigue est axée sur les rapports Crocker/Mareno et leur copine commune, devenue la femme du gangster, et il n'y a pas d'enquête à proprement parler, seulement des filatures. Crocker admet difficilement que son ami est irrécupérable mais il obtient néanmoins de son chef d'essayer de le capturer vivant. L'histoire est intense et captivante et elle ne comporte pas de passage larmoyant généralement associé à ce genre de situation. Comme tous bons épisodes, les répliques acerbes de Kojak font mouche ; la séquence initiale, où il remet en place Grubert, le propriétaire du night-club, qui vient d'apostropher Crocker par 'kid', est croustillante. Quelques autres scènes se détachent dans une solide histoire policière jouée par des acteurs convaincants : le double jeu de Grubert, qui débranche les écoutes et permet à Arnie de s'en tirer en contrepartie de son témoignage, et le final tragique mais prévisible où Valano abat Mareno en légitime défense. o Une bonne histoire pour cet épisode mais ce n'est pas étonnant car le scénariste est Burton Armus. Il était détective dans le Bronx lorsque Telly Savalas l'engagea comme conseiller technique sur la série ce qu'il fit pour 93 épisodes. Il a parfois un petit rôle ('himself' au générique). Il fut également scénariste et producteur pour d'autres séries et il fut nominé plusieurs fois pour NYPD Blue. o Brad Dexter (1917-2002), Arnie, était l'un des 7 mercenaires dans le film de John Sturges en 1960. Il aimait dire à ce propos qu'il était le mercenaire que personne ne se souvenait. Il sauva Frank Sinatra de la noyade sur le tournage de L'île des braves. Dexter reçut la Red Cross pour bravoure mais Sinatra coupa les ponts avec Dexter lorsque celui-ci lui conseilla de ne pas épouser Mia Farrow, alors âgée de 20 ans. o James Sutorius (1944), Benny, est Lawson, le chauffeur de taxi dérangé, dans A Strange Kind of Love de la cinquième saison. o Michael Delano (1940) reprend le rôle du détective Valano qu'il tient dans l'épisode Dark Sunday de la première saison. Il a joué un rôle différent dans un autre épisode, One for the Morgue. o Richard Karlan (1919-2004) est déjà le capitaine qui s'oppose verbalement à Kojak dans The Best War in Town. Il a joué de nombreux petits rôles ; entre autres dans quatre épisodes des Incorruptibles et trois de Kojak. o La chanson du début d'épisode dans la discothèque s'intitule Born To Be Wild, paroles et musique de Mars Bonfire. Cette chanson, écrite par Mars Bonfire en 1968, rendit célèbre le groupe de rock canadien Steppenwolf. Elle est souvent utilisée dans la culture populaire comme chanson de référence aux bikers. Cette chanson est considérée comme ayant inspiré le nom du genre heavy metal. En effet le second couplet de la chanson mentionne le « heavy metal thunder » (« lourd tonnerre métallique ») en parlant du bruit des moteurs de motos, première référence écrite au « heavy metal ». (Source : Wikipedia). o Kojak à Stavros, qui rentre dans le bureau avec un café : 'I didn't ask for coffee'. A la réponse de Stavros : 'It's mine', Kojak s'exclame : 'You selfish beast !'. o Kojak à Grubert en prenant sa licence encadrée : 'The glass is a little dusty. Do you mind if I remove it?' [La glace est un peu poussiéreuse. Ca vous dérange si je la retire?] Et Kojak casse la vitre du cadre sur le comptoir. o McNeil fait allusion à sa femme, Lillian ; une sorte d'anticipation pour un prochain épisode…. 23. QUIPROQUO Le vol d'un camion de peinture dans un entrepôt amène Kojak à s'intéresser à deux gangsters qui ont projeté de piller la chambre forte d'un hôtel. L'histoire de ce casse est assez banale et son originalité réside dans trois facteurs : le vol d'un camion qui appartient à une entreprise qui ne travaille que la nuit, un code très énigmatique et la fête de la St Patrick's, qui trouve son importance dans le dénouement. La séquence initiale est la seule scène d'action de l'épisode ; le duo Stavros/Saperstein s'y comporte comme des pieds nickelés et ils sont à deux doigts d'être suspendus ; on n'est guère surpris vu les gaffes accumulées par Stavros depuis presque deux saisons ! L'arrestation du truand Pataki à l'entrepôt n'empêche pas que le camion convoité soit volé peu après malgré l'intervention de Crocker. Kojak n'a qu'une suite de chiffres entendue sur place comme piste mais l'enquête s'oriente vers deux gangsters chevronnés, Cassidy York et Harry Collins. Le premier est rusé et intelligent, le second rustre et violent. Ils ont planifié de grimer une équipe de truands en peintres pour obtenir l'accès au coffre d'un hôtel select. Quelques éléments de l'intrigue sont un peu 'gros' ; Cassidy York joue l'avocat de Pataki et lui explique, entre quatre yeux, dans le bureau de Kojak, ce qui va se passer et, dans un autre passage, York place sa charge d'explosifs très facilement sur le coffre de l'hôtel. Une histoire trop classique qui se démarque du 'maintes-fois-déjà-vu' par la découverte du code (numéros de chambres) et la dernière scène de la banderole mais l'épisode est mineur et il ne reste pas dans les mémoires. o La fête de la Saint-Patrick ou fête nationale irlandaise est une fête chrétienne (catholique) qui célèbre, le 17 mars, saint Patrick, le saint patron de l'Irlande. New York abrite la plus grande parade pour la Saint-Patrick, avec plus de deux millions de spectateurs sur la Cinquième Avenue, devant les tours du sanctuaire dédié à Saint-Patrick, construit au XIXe siècle dans le style flamboyant. Les premières manifestations de la Saint-Patrick à New York remontent à 1762, quand les soldats irlandais défilèrent dans la ville le 17 mars. (Source : Wikipedia). Sur la banderole, on peut lire : 'Erin Go Bragh', une allégeance à l'Irlande. o Beaucoup de plans de New-York, du World Trade Center et, surtout, de sirènes de voitures de police 'meublent' l'épisode ('Estimated time of arrival : two minutes'). o George Loros (1934), Harry Collins, est le tueur de Mauvaises actions, également de la seconde saison. o Après leur gaffe, McNeil ordonne à Stavros et Saperstein d'être en uniforme à sept heures du matin pour la St Patrick's car il y a un manque de policiers sur place. Saperstein rétorque qu'il est juif mais McNeil lui répond :'So was the mayor of Dublin !'. Pas certain que cela passerait de nos jours… Lors de la dernière réplique, McNeil propose la même chose au lieutenant qui esquive : "I'm a super cop. I'm only out for big busts, and besides, I'm not Irish. I don't even look Irish. Do I?'[Je suis un super flic. Je suis seulement sur les gros coups et, de plus, je ne suis pas irlandais et je n'ai même pas l'air irlandais !] o La peinture jaune, dans laquelle Crocker s’est agenouillé à l’entrepôt, permet à l’entrepreneur de savoir lequel de ses dix-sept chantiers est concerné ! o Les décors de l'entrepôt sont ceux utilisés pour l'épisode Dark Sunday de la première saison, également une histoire contant un vol (d'armes de la police). 24. C'EST MA FEMME, THÉO! La femme du capitaine McNeil est kidnappée pour forcer Kojak à l'échanger contre les preuves qui impliquent un gangster dans un trafic de cocaïne. Après Crocker, c'est au tour de McNeil d'être sur le devant de la scène dans un épisode distrayant qui sent néanmoins la fin de saison. Il n'y a pas de temps mort ni de passage 'bouche-trou' malgré la présence de la femme de McNeil. Après huit ans de surveillance, Manny Steiner est enfin arrêté pour trafic de cocaïne dans une longue et bonne séquence introductive dans laquelle Kojak prend plaisir à titiller le gangster : 'It looks like smack !'. L'enlèvement rapide limite à une seule scène la présence de Lillian McNeil et c'est tant mieux ! Le lieutenant n'est pas en service lorsqu'il reçoit l'appel du ravisseur et il tente de gérer la crise sans en avertir ses inspecteurs ni, bien entendu, le capitaine. Le deal est un échange de Lillian McNeil contre les preuves du trafic de Steiner. Kojak cherche seul et, préoccupé, il délègue les tâches subalternes à des inspecteurs désorientés et c'est au sergent Vine qu'il va se confier. Une séquence bizarre car on n'imagine pas Kojak s'en remettre au jugement d'un de ses hommes. En tout cas, Vine, absent de toute la saison, fait nettement de l'ombre à Crocker, relégué au niveau de Stavros et Saperstein dans cette aventure. McNeil aperçoit le mot de sa femme dans la main de Kojak (superbement bien joué) et la fin s'emballe par la découverte de l'indice astucieux sur l'enveloppe ('Follow the instructions to the letter') et la filature du truand travesti en blonde ! C'est en définitive une histoire correcte avec des personnages intéressants, en particulier les deux méchants, Manny, le gangster dandy, et Blaise, l'homme de main moustachu aux basses besognes. o Première apparition dans la seconde saison du sergent Al Vine interprété par Bruce Kirby. Il est présent dans six épisodes dont trois de la première saison. Kirby est aussi un sergent dans le pilote, The Marcus-Nelson Murders. Il est aussi le…sergent George Kramer dans six épisodes de Columbo. o Jean Le Bouvier (1920-1983) n'a fait qu'une seule apparition dans le rôle de Mrs Lillian McNeil. Comme dirait McNeil : 'She's going to drive me bananas' [Elle va me rendre fou.] Peut-être un jeu de mots car en 1971, Fraser a participé au film Bananas de Woody Allen, effectivement passablement allumé ! o On apprend que les McNeil sont mariés depuis vingt-deux ans. C'était la même chose pour Dan Frazer, décédé le 16 décembre 2011. Il avait épousé Lillian Lee, même prénom que dans l'épisode, en 1943 et ils étaient restés ensemble jusqu'à la mort de celle-ci en 1999. o Victor Kilian (1891-1979), Clarence le poivrot (pas crédité), fut battu à mort lors du cambriolage de sa maison ('The lady talks funny'). o Robert E. Swanson n'a écrit qu'un seul épisode de la série et il est surtout connu pour avoir produit Arabesque. o C'est très rare qu'un scénario nous fasse découvrir Kojak en dehors de son travail. Ici, il est dans une salle de billards. o Kojak à Crocker:'Make the decision, Crocker, that's what the city pays you for!' o Deux scènes déjà vues dans l'épisode de la première saison Deliver Us Some Evil: la grille d'entrée de la demeure de Steiner et le van bleu dans les rues de New York. o Le terme ‘horse’ en V.O. signifie ‘héroïne’ (et non pas ‘cheval’!). o Kojak dit à Manny qu’il aura le temps d’écrire ses mémoires en prison comme Jo Valachi. Joseph Valachi (1903-1971) est le premier mafieux à révéler publiquement l'existence de la Cosa Nostra aux Etats-Unis, devant la Commission d'enquête sénatoriale McClellan en 1963. Il est aussi la personne qui fit du terme « Cosa Nostra » (signifiant « notre chose »), un terme d'usage courant. En 1968, le journaliste Peter Maas publie une biographie de Joseph Valachi, intitulée The Valachi Papers. Elle est adaptée au cinéma par Terence Young en 1972 sous le titre Cosa Nostra, avec Charles Bronson dans le rôle principal et Lino Ventura dans celui de Vito Genovese (Source : wikipedia). o McNeil fait référence à la Guerre de sécession en montrant ses chaussettes dépareillées : grise et bleue. o Kojak et l’autosatisfaction: ‘Who loves you, Theo? Eight years. How sweet it is’ o Scènes tournées à Los Angeles : la planque des kidnappeurs (final), la rencontre de Kojak et Stavros avec le poivrot. o A noter le ridicule du titre français… 25. SPIRITISME Une dame âgée, qui pratique assidument le spiritisme, a des visions prémonitoires des assassinats par strangulation de femmes mariées. Le meurtrier, qui est un client du médium, a été perturbé par sa mère infidèle et il se venge des femmes volages. On termine cette seconde saison par un épisode sans scène d'action et avec un coupable connu très tôt ce qui fait un peu penser à un Columbo. Certains passages sont bigrement prenants mais ces histoires de médiums, quelle que soit la série, contiennent inévitablement des séances de spiritisme bien laborieuses. A côté de cela, on est enchanté par la réalisation de Telly Savalas, excellente comme le montre ces deux exemples. La scène de la vision meurtrière de la première victime et, surtout, l'excellent passage du taxi filmé du lumineux ; on devine que l'assassin monte dans le cab car le taxi s'affaisse légèrement puis le lumineux change et la caméra, au départ du véhicule, fait un lent travelling pour se figer sur le corps de la jeune femme blonde dans la neige. L'intrigue bénéficie du jeu d'Andy Robinson dans le rôle de Leon, un chauffeur de 'yellow cab', qui rentre en contact avec son père par l'intermédiaire de la voyante et il explique à son 'paternel' qu'il part en croisade contre les femmes infidèles comme sa mère l'a été avec lui. Robinson est bien plus à l'aise dans ces personnages de déjantés (Scorpio est la référence) que dans des rôles sympathiques qui ne lui vont pas du tout (dans les Rues de San Francisco par exemple). Si on ajoute à cela la musique d'atmosphère, on peut prétendre à un excellent épisode. Néanmoins, Miss Eudora Temple, jouée par Ruth Gordon, est assez pénible et ses interventions ennuyeuses, en particulier celle au commissariat avec la psychanalyste. Elle semble avoir reconnu le meurtrier sur le portrait-robot mais elle refuse de coopérer avec des 'incroyants' et le dénouement avec McNeil, dans la peau du mari de la première victime pour localiser le tueur, est peu crédible. Une fin de saison mitigée et même décevante car il est évident que le spectateur s'attend à mieux mais Robinson/Leon est trop en retrait et il est malheureusement sacrifié dans une intrigue qui fait la part belle à la voyante monotone et souvent fastidieuse ('Aren't they revolting ?'). o Après The Betrayal, cet épisode est le second réalisé par Telly Savalas lors de cette seconde saison. Trois autres le seront également dans les saisons suivantes. Telly Savalas fut nominé pour un Emmy en 1975 pour la réalisation de cet épisode ; catégorie ‘Outstanding Directing in a Drama Series’. o Andrew Robinson (1942), Leon, est surtout connu pour le rôle de tueur infâme dans Dirty Harry en 1971. Il a joué dans un autre épisode de la cinquième saison. Il a participé également à d'autres séries policières - L'homme de fer, Les rues de San Francisco (deux épisodes) mais surtout, dans un autre genre, Star Trek où il est Garak dans 37 épisodes. o Après le billard de l'épisode précédent, Kojak est chez le dentiste et on a droit à l'histoire du patient qui a tué son dentiste. 'He can't stand the pain' d'après le praticien. 'He can't stand the bill' s'exclame le lieutenant! o On sent Kojak très attiré par la bonne, Miss Cunningham, interprétée par Tracy Reed, 'Miss Teenage Los Angeles' ('Call me Theo !') puis par Helen Fielding, la femme délaissée par son mari, qui fréquente le Jubilee Bar. Il lui retire sa cigarette : 'You smoke too much' avant de la lui remettre entre les lèvres après avoir tiré une bouffée : 'Put it out'. Helen Fielding sera la dernière proie… o Lenka Peterson (1925) était déjà le docteur Barbara Kirk dans l'excellent Cross Your Heart and Hope to Die du milieu de saison. A cette occasion, fait exceptionnel, Kojak fait référence à l'affaire Harrington, le meurtrier de cet épisode. C'est la première fois qu'il y a un lien entre deux histoires. o Kojak s'adressant au meurtrier imaginaire : 'Freak, wherever you are, take a night-off, okay?'[Tordu, où que tu sois, prend une nuit de congé, Ok?] o Après le meurtre de la blonde dans la neige, le barman fait référence à Cary Grant avec une réplique que l’acteur a soi-disant dit ‘Judy, Judy, Judy’ (Garland). Crédits photo: Universal. Images capturées par Denis Chauvet. |
Saison 3
1. Le résultat qui compte (1) (A Question of Answers (1)) 2. Le résultat qui compte (2) (A Question of Answers (2)) 3. Une ombre au tableau (My Brother, My Enemy) 4. Affaire de famille (Sweeter Than Life) 5. Prières inutiles (Be Careful What You Pray For) 6. Neige secrète, neige mortelle (Secret Snow, Deadly Snow) 7. Une femme libérée (Life, Liberation and the Pursuit of Death) 8. Appartement 2C (Out of the Frying Pan…) 9. Territoire interdit (Over the Water) 10. Piège aux diamants (The Nicest Guys on the Block) 11. L'intouchable (No Immunity for Murder) 14. Maison de prières, caverne de voleurs (A House of Prayer, a Den of Thieves) 15. Joyeux Noël (How Cruel the Frost, How Bright the Stars) 16. Pain, amour et sirtaki (The Forgotten Room) 18. Parole (A Wind from Corsica) 19. Le chasseur de primes (Bad Dude) 20. Sur la sellette (The Frame) 21. Coupable d'innocence (Deadly Innocence) 22. Dix-sept ans après (Justice Deferred) 1. LE RÉSULTAT QUI COMPTE : PREMIÈRE PARTIE Kojak et les fédéraux obtiennent la coopération d’un petit trafiquant de manteaux de fourrure afin de piéger un usurier sans scrupule.
Comme l’ouverture de la seconde saison, également un double opus, la première partie de cet épisode est moins réussie que la seconde, aussi bien en action qu’en intensité dramatique. Le premier volet présente l’intrigue et les différents personnages, tous excellemment interprétés. Lee Curtin, joué par Eli Wallach, est un petit commerçant qui accepte de devenir l’appât de Kojak pour se racheter, et les deux hommes finiront par se vouer un respect mutuel. C’est le rôle le plus intéressant, mais les truands sont également bien représentés ; Adrian, l’usurier malfaisant, est Michael V. Gazzo, dans un registre similaire à celui qui a fait sa renommée, et Solly, l’homme de main, est souvent en évidence. Il faut citer deux autres personnages moins captivants à mon avis : l’agent Brubaker (comme le film avec Redford) et l’avocate Eloise Geach, aux abords antipathiques. Le jeu juste des acteurs donne une bonne répartie à Kojak/Savalas, excellent comme d’habitude, et permet d’oublier que l’épisode n’a que l’ouverture comme scène d’action ; une descente de police dans un atelier clandestin de manteaux de fourrure. La poursuite, filmée sur les toits, est longue et palpitante et elle se conclut par l’arrestation du voyou au marcel rouge coincé par Crocker sur une cuvette de toilettes et de Curtin à qui Kojak tire l’oreille. Ensuite, de longs bavardages posent l’intrigue et situent l’ambigüité de certains personnages, comme Brubaker dans la dernière réplique.
Il n’y a pas d’enquête car Kojak remonte immédiatement par Brubaker au redouté Adrian dont les agissements ont provoqué le suicide d’un homme d’affaires. Contre l’abandon des charges à son encontre, Curtin accepte de servir d’appât et il persuade Adrian de lui prêter une forte somme d‘argent. Placé sous surveillance, le commerçant n’est néanmoins pas à l’abri du courroux de l’usurier et de Solly (F. Murray Abraham). Cet épisode vaut surtout par la performance des acteurs, particulièrement Eli Wallach, les répliques de Telly Savalas et l’ambiance pluvieuse new-yorkaise, mais il y a trop de passages bavards et de scènes inutiles (à la fête foraine par exemple). Le décor est bien planté pour une seconde partie plus palpitante.
o C’est le troisième des quatre épisodes de la série réalisés par Jerry London (après Nursemaid et Night of the Piraeus de la seconde saison). Il a mis en scène la minisérie Shogun en 1980.
o Albert Ruben a écrit une autre histoire pour la série : You Can’t Tell a Hurt Man How to Holler, saison 2. o John Cacavas (1930-2014) a composé la musique de la série mais le thème du générique des quatre premières saisons est de Billy Goldenberg. Cacavas écrivit le thème modifié de la cinquième (le générique est aussi différent). Cacavas fut nominé pour un Emmy pour la musique de cet épisode. o Sol Negrin (1929-2017), directeur de photographie, fut nominé pour un Emmy en 1976 pour cet épisode dans la catégorie ‘Outstanding Achievement in Cinematography for Entertainment Programming for a Series’. o Eli Wallach (1915-2014), Lee Curtin, a travaillé pendant plus de 50 ans à coté des grandes stars du cinéma. Il fit ses débuts dans La poupée de chair en 1956, mais ses rôles les plus connus sont dans Les sept mercenaires, La conquête de l’Ouest, Lord Jim et, bien entendu, Le bon, la brute et le truand. Il tourna ensuite dans des films renommés jusqu’en 2010 (Le chasseur, Le parrain 3, Mystic River). En 2005, il écrivit ses mémoires, The Good, The Bad And Me: In My Anecdotage.
o Michael V. Gazzo (1923-1995), Joel Adrian, est surtout connu pour le rôle du parrain Pentangeli dans Le parrain 2, tourné juste avant cet épisode. o F. Murray Abraham (1939), Solly Nurse, a débuté sa carrière en 1971 avec quelques apparitions dans Serpico et Les hommes du président. Il a un rôle plus conséquent dans Scarface (avec Pacino) en 1983. Il a remporté l'Oscar du meilleur acteur pour Amadeus (1984) dans le rôle d'Antonio Salieri. Dans Le nom de la rose, il incarne l'inquisiteur Bernardo Gui. Il enseigne l'art dramatique à l'Off-Theater de Broadway depuis de nombreuses années. o Jennifer Warren (1941), Eloise Geach, est actrice mais aussi metteur en scène. Elle fut acceptée comme Directing Workshop for Women at the American Film Institute.
o Jerry Orbach (1935-2004), l’agent fédéral Brubaker, est le détective Lennie Briscoe dans 274 épisodes de New York, police judiciaire. Il décéda après le tournage de deux épisodes du spin-off, New York, cour de justice.
o L’épisode fut diffusé le 14 septembre 1975 sur CBS.
o Pour la première fois, George Savalas apparaît à l’écran. Jusqu’à présent, pour éviter toute confusion avec Telly, c’était sous le nom de Demosthenes que l’acteur figurait au générique.
o Le parking de Joel Adrian se trouve non loin des tours du World Trade Center, mises en évidence dès l’arrivée de la Buick de Kojak par un gros plan.
o Les fourrures ont été fournies par Flemington Furs. 2. LE RÉSULTAT QUI COMPTE : SECONDE PARTIE Alors que le plan semble fonctionner, une indiscrétion de Brubaker dramatise le processus et oblige Kojak à employer des moyens peu orthodoxes pour arriver à ses fins.
La première scène, l’entrevue Kojak/Curtin sur la jetée déserte, renseigne sur la dangerosité de Joel Adrian, qui semble avoir plusieurs personnalités dans sa poche (en fait, cela va du gardien de prison au politicien). Kojak ne peut donc pas soustraire Curtin, pour en savoir davantage, et prolonge sa couverture de deux semaines…Ce passage, agrémenté d’une belle musique, dépeint une vraie amitié entre Kojak et Curtin, un grec et ami d’enfance du lieutenant, qui veut se racheter aux yeux de son fils. Toute l’entreprise est sabordée par les indiscrétions de Brubaker, district attorney arriviste, qui se confie à un politicien noir en cheville avec Adrian (à l’époque, il n’y avait pas de crainte de faire jouer les méchants par des Noirs et les gentils par des Blancs). Ignorant les dangers encourus dorénavant par Curtin, Kojak continue la surveillance et les écoutes, mais le pire est à venir, car le commerçant magouilleur mais sympathique tombe dans un piège. La séquence du fourgon en flammes après l’explosion d’une bombe est d’une intensité d’autant plus incroyable qu’elle est inattendue.
Comme Kojak, on ne s’attend pas à ce que le commerçant disparaisse aussi vite et la rage du lieutenant pour tenter de sauver Curtin du brasier est la première séquence dramatique de la troisième saison. A vrai dire, le décès subit de Curtin prive la suite de la présence de Wallach, et on doit se farcir les plans vaseux de Brubaker, qui voulait déjà étouffer l’opération avant la tragédie pour protéger des huiles, et les jérémiades de l’avocate. Néanmoins, Kojak, secoué par ce meurtre (excellente voix-off), joue alors superbement son va-tout. Certifiant avoir vu Solly déposer la bombe, le lieutenant se parjure pour faire incarcérer l’homme de main et le pousser à dénoncer son patron (d’où le titre français).
Le policier n’aura plus ensuite qu’à attendre que le fauve traqué sorte de son trou. L’agent Brubaker s’est désavoué mais Kojak retrouve finalement son aura auprès d’Eloise Geach. La seconde partie monte en intensité et les temps forts de l’épisode sont l’explosion du fourgon avec Kojak bouleversé par cet acte imprévisible, et le final dans lequel le policier poursuit impitoyablement Adrian.
o Le résumé de la première partie est fait en images, après le générique. Il reprend les scènes avec la distribution en incrustations (la voix de l’indic en off est ajoutée) et quelques passages importants. Le tout dure trois minutes, générique compris.
o Lors de la poursuite finale en voitures, la doublure de Telly Savalas est très apparente dans les plans éloignés. Par exemple, lorsque la Buick longe le trottoir et tourne à droite en passant devant la caméra. En fait, Telly Savalas est seulement en voiture dans les gros plans.
o La première scène de la saison tournée dans le precinct n’a lieu qu’après un quart d’heure de cette seconde partie.
o Pendant la surveillance, Kojak pense que l’équipement ne fonctionne pas et qu’ils auraient dû prendre du japonais !
o Adrian en sortant du bureau au policier: ‘Do you want to pull my chain again, Kojak?’ Kojak: ‘Punk, get out of here.’ Retour à l'index 3. UNE OMBRE AU TABLEAU Un détective tue accidentellement un jeune garçon alors qu’il pourchassait un meurtrier. Son témoignage fait passer le drame pour de la légitime défense, mais Kojak, qui protège le policier, découvre petit à petit la triste réalité, malgré des pressions internes.
L’épisode est célèbre parmi les fans pour être celui avec Sylvester Stallone, encore débutant. C’est un atout bien que la star actuelle ait peu de répliques et un rôle détestable. Il incarne le détective Daley, un rapide de la gâchette, qui abat un jeune garçon de dix ans, le méprenant dans l’ombre pour Marty Vaughan, l’assassin qui vient de poignarder un homme dans l’immeuble un étage plus bas. Daley déclare qu’il y a eu échanges de coups de feu avec le tueur sur les toits pour masquer sa bévue. Dès le départ, l’audience sait que le policier a commis une bavure. Kojak couvre Daley, qui est reconnu innocent, mais l’enquête va démontrer que la légitime défense n’est pas recevable.
Cet excellent drame dépeint un jeune policier, avide de bien faire, pris dans un engrenage sans retour. L’arme, avec laquelle Daley prétend avoir essuyé des coups de feu, permet à Kojak de démêler la vérité (‘I want evidence’). Servie par de bons acteurs, l’histoire comporte des moments forts, comme la mère devant le corps de son petit garçon, et montre le lieutenant Kojak déterminé à découvrir la vérité quelle qu’elle soit (‘All I can promise you is the truth, whatever it is’). Le traçage de l’arme est un peu épique (la scène dans la boutique de Mrs Desmond) et Kojak subit la pression du capitaine Nolan, qui est persuadé dès le début de l’affaire de la culpabilité de Daley, ce qui installe l’atmosphère de l’intrigue.
Le climax se situe lors d’une sorte de reconstitution sur les toits : Daley laisse aller son émotion mais Kojak rejette toute excuse et conclut par : "You're no good! That's the end of the story." A noter qu’on se rend compte que Stallone est très petit, car Telly Savalas a l’air d’un géant à côté de lui, et, parmi les seconds rôles, Ahna Capri (Carol, amie du cambrioleur meurtrier) est charmante. Quant à Stavros, il s’occupe toujours à quelques tâches comme fouiller les tiroirs et les soutiens-gorge de l’appart, attendre la femme et faire la quête pour la famille de la victime !
o Russ Mayberry (1925-2012), metteur en scène écossais, a réalisé neuf épisodes de la série. Il a travaillé sur de nombreuses autres séries dont Le virginien (3 ép.), L’homme de fer (11), Un shérif à New York (7), Magnum (12), Equalizer (12), In the Heat of the Night (18)…
o Sylvester Stallone (1946), le détective Rick Daley, était aux balbutiements de sa carrière et pas encore la star planétaire de maintenant. Avant cet épisode, il avait fait quelques apparitions, entre autres dans Klute (patron de discothèque), Capone (Frank Nitti), Adieu ma jolie (avec Mitchum) et la série Police Story. Un an après ce passage à Kojak, Stallone tourna le premier chapitre de Rocky, et son statut de star alla crescendo avec la série des Rambo débutée en 1982.
o Alan Manson (1918-2002), l’inspecteur Nicola, a joué dans six épisodes (dont le pilote). Il sera le lieutenant Steve Nicola lors de ses deux dernières apparitions.
o Ahna Capri (1944-2010), Carol, est d’origine hongroise et elle a joué dans de nombreuses séries cultes comme Au nom de la loi, Les mystères de l’Ouest, Des agents très spéciaux, Les envahisseurs, Mannix…mais c’est son passage dans le Bruce Lee Opération Dragon qui la rendit célèbre. Sa voiture entra en collision avec un camion et elle décéda après plus d’une semaine de coma en août 2010. o Marty Vaughan achète le New York Chronicle dans sa chambre d’hôtel. Ce journal est fictif. 4. AFFAIRE DE FAMILLE Kojak fait désintoxiquer son neveu, junkie et témoin d’un meurtre, mais l’assassin, trafiquant notoire, est décidé à éliminer le jeune homme à tout prix.
Ce genre d’histoire n’a rien d’original dans le domaine des séries policières, mais l’épisode est un excellent plaidoyer contre la drogue, fléau de la jeunesse déjà à cette époque, comme le sera quelques années plus tard Joyride de la seconde saison d’Equalizer. Plus qu’une enquête, l’histoire, sociale et moralisatrice, remplit sa mission, mais sans beaucoup de suspense, ni de tension. Il y a néanmoins de bons moments dans cet épisode qui débute légèrement par le vol de l’appareil-photo de Kojak à sa fête d’anniversaire pour aboutir à un drame sur fond de came et de meurtres. Johnny, le neveu de Kojak, se drogue avec son ami Collins mais, témoins de l’assassinat du receleur à qui ils ont revendu l’appareil contre deux doses, les junkies sont traqués par Bill Wilson, meurtrier et trafiquant d’héroïne sans scrupule.
Théo Kojak retrouve Johnny et le confie à Sonny South (excellent Neville Brand, présent que dans la seconde partie), un marginal ancien toxico, adepte de la désintoxication musclée, tandis que Collins meurt d’une overdose préméditée après son chantage sur Wilson. La tentative de Kojak de faire tomber le criminel en alpaguant Davis, l’homme de main, échoue, et le policier sous-estime la capacité de nuisance de Wilson, ce qui sera fatal à South. Un script satisfaisant avec une démarche pédagogique qui montre sans complaisance que les jeunes sont les premières victimes de cette calamité ; ainsi, la séquence où Kojak emmène son neveu dans un squat de drogués est éloquente (‘I’m going to show you your future !’).
L’intrigue est, par conséquent, banale et passe au second plan, mais on retiendra le jeu convaincant des acteurs, en particulier de Neville Brand, et quelques scènes intéressantes telles que l’anniversaire, l’intimidation de Kojak envers Davis (les petits sachets et la farine) et la dernière réplique du lieutenant à Johnny devant le corps de South: ''I hope to God you were worth the trade''.
o Le scénariste est Burton Armus. Il était détective dans le Bronx lorsque Telly Savalas l’engagea comme conseiller technique sur la série, ce qu’il fit pour 93 épisodes. Il a parfois un petit rôle (‘himself’ au générique), et il écrivit les scénarii de neuf épisodes. Il fut également scénariste et producteur pour d’autres séries et il fut nominé plusieurs fois pour NYPD Blue.
o Neville Brand (1920-1992), Sonny South, est connu pour son interprétation de Capone dans Les Incorruptibles. Il a participé ensuite à de nombreuses séries dans les années 60 et 70 (dont Kojak). Il a rejoint l’armée en 1939 et c’est là qu’il débuta sa carrière d’acteur. Maintes fois décoré pour sa bravoure lors de la guerre dans le Pacifique, il incarna de nombreux durs à l’écran.
o Michael Mullins (1951), Johnny, a tourné la même année un épisode des Rues de San Francisco, Merchants of Death.
o Tony Giorgio (1923-2012), Wilson, a joué dans Le parrain et Magnum Force (il est le truand Palancio).
o Nick Dennis (1904-1980) a joué dans neuf épisodes de la série dont six fois, comme ici, le rôle de l’oncle Constantine. Il parlait couramment le grec.
o Charlie Picerni (1935), le frère de Paul, l’incorruptible, est le coordinateur des cascades sur une soixantaine d’épisodes de la série. Ici, il est le policier Maxwell qui arrête le neveu de Kojak. Il avait été aussi le cambrioleur Lewis Kowalski, abattu par Crocker après une poursuite en voitures, dans Le corrupteur de la première saison. Il est aussi la doublure de Paul Michael Glaser dans la série Starsky & Hutch.
o Comme souvent, le World Trade Center est à l’honneur dans les premières images de l’épisode.
o George Savalas joue du bouzouki et chante, comme au générique de Night of the Piraeus de la seconde saison. L’anniversaire de Kojak est prétexte à une fête grecque (première séquence) comme lors du mariage de la nièce du lieutenant dans Cop in a Cage de la première saison.
o Kojak à Davis: ‘You play cowboys and Indians with me; you have to pay the price.’ Et à Krakauer, l’avoué pourri: ’My intentions are not your business, garbage man!’ 5. PRIÈRES INUTILES Alors que Crocker donne une conférence sur le viol dans une école catholique, deux Portoricains dérobent un camion devant les portes de l’institut et blessent un prêtre en civil.
L’épisode est pratiquement sans intérêt et on s’ennuie ferme la plupart du temps. Seules, quelques scénettes nous font oublier que l’histoire est fade comme du blanc de poulet sans sauce. Commençons par l’intrigue : deux Portoricains rêvent de s'acheter une ferme et tentent de réunir l'argent nécessaire en détournant une cargaison de plomberie, qui était destinée à une école, avec la complicité interne de leur sœur. Mais ils ignorent que le chargement est lui-même déjà volé et ils se retrouvent impliqués dans une affaire criminelle, dont l’apogée est le vol de plusieurs camions par temps venteux (afin d’éviter le survol d’hélicoptères de la police).
Une brochette de magouilleurs et de petits truands dans une histoire bavarde et insipide, et je vous fais grâce des détails car il n’y a rien de folichon, surtout que le tout est joué par des acteurs sans relief ni grande notoriété, contrairement aux quatre épisodes du début de saison. Même Telly Savalas a l’air de s’ennuyer. Parmi les quelques bonnes choses évoquées plus haut ; notons Crocker en conférencier dans l’école catholique à une assistance de demoiselles : ‘How to protect yourself against rape’, la sympathique Mère Supérieure Sister Agnes et sa relation avec McNeil qu’elle appelle ‘Francis’, le type bloqué sous la bouche d’égouts (tous ces passages sont au début) et la visite de Kojak et de ses flics chez le plombier receleur.
o Troisième épisode consécutif réalisé par Russ Mayberry et la qualité a décliné fortement mais dans ce cas, il faut peut-être chercher le fautif d’ailleurs…
o Troisième des cinq contributions de James M. Miller à la série et on ne peut pas dire que cela soit des réussites. Après le très mauvais Le Corrupteur (saison 1) et le moyen Quiproquo (saison 2), on peut faire… des prières pour que les deux derniers opus soient meilleurs !
o George DiCenzo (1940-2010), Harry Ferguson, a joué dans de nombreuses séries policières : L’homme de fer, Le justicier, Cannon, Baretta, Les rues de San Francisco, Hunter, Police Story, Hawaii police d’état, Magnum, New York section criminelle… Dans Equalizer, il a participé à l’épisode en deux parties, Les mémoires de Manon et il est le mafieux Bruno Dominic dans A Dance on the Dark Side.
o Richard Bakalyan (1931-2015), Proctor, a joué dans six épisodes des Incorruptibles, toujours des petits rôles.
o Meg Wyllie (1917-2002), Sister Agnes, a participé à deux Incorruptibles : Le roi de l’artichaut et L’histoire d’Eddie O’Gara (avec Mike Connors). 6. NEIGE SECRÈTE, NEIGE MORTELLE Kojak enquête sur la mort suspecte d’un chirurgien plasticien renommé, cocaïnomane. Les investigations s’orientent vers le chef de clinique, mais la jalousie est un facteur déterminant.
Un gros bonnet de la drogue s’est fait rouler et charge son intermédiaire, Paul Malloy, trafiquant notoire, de récupérer argent et cocaïne auprès de Jefferson Oliver, chirurgien toxicomane de longue date. Cela se passe mal et, alors que Kojak pense pouvoir enfin mettre à l’ombre Malloy pour meurtre, le lieutenant apprend que la victime était en fait déjà morte lorsque le dealer lui a tiré dessus. Pourtant, une infirmière l’avait identifié et l’empreinte de son pouce avait été retrouvée sur la montre du chirurgien. Mais Oliver ne s’est-il pas fait également doubler ? Lorsqu’il s’avère que le praticien a été finalement assassiné d’un empoisonnement, qui peut faire passer un meurtre pour une mort naturelle, Kojak s’évertue à trouver le mobile auprès du directeur de la clinique, le Dr Michael Clossen.
C’est finalement deux femmes qui mèneront le policier à la solution : Isabella, l’ex-épouse d’Oliver, lors de la longue séquence au bar, et Robin Clossen, délaissée et maitresse d’Oliver. Si Clossen a tout planifié pour récupérer argent et schnouf, qu’il avait remplacée par du sucre, et éliminer les obstacles que représentent Jefferson Oliver et Paul Malloy, il n’avait pas soupçonné que sa femme, parfaitement ravalée par le chirurgien, le trompait régulièrement avec lui dans tous les hôtels du coin. Ce très bon épisode mélange affaire de drogue et jalousie et l’interprétation y est parfaite. Robert Mandan, qui n’a fait que quelques apparitions dans des séries et soaps, est particulièrement convaincant en médecin rusé et machiavélique, pour qui les collections de soldats de plomb procurent plus de plaisir que son épouse, pourtant resplendissante. Heureusement, Kojak, qui déteste l’arrogance du docteur, est intrigué par le mutisme de sa femme…
On devine tôt dans l’épisode que le couple Clossen ne s’entend pas et Kojak a des allusions qui ne trompent pas, dès la première rencontre avec les époux (‘Love letters’ et l’échange de regards soutenus Kojak/Robin) et entre deux réparties sur Napoléon lors de la seconde visite au médecin (superbe scène). Le policier fera le rapprochement tardivement avec Clossen, après que de la peinture rouge ait été trouvée sous les semelles de Malloy. Un drame palpitant au somptueux final singulier, avec le quiproquo entre les époux et le lieutenant qui oblige le sinistre chirurgien à ‘ressusciter’ son épouse.
o Quatrième et dernier épisode réalisé par Jerry London (1947).
o Cinquième des six histoires écrites par…Mort Fine (1916-1991), cela ne s’invente pas ! Les quatre précédentes sont également intéressantes : Knockover, Marker to a Dead Bookie et Mojo (saison 1), ces deux derniers épisodes tournent aussi autour de la drogue, et Slay Ride (saison 2).
o Elizabeth MacRae (1936), Robin Clossen, est Betsy, une mère maquerelle aguicheuse, dans Night of the Piraeus de la seconde saison. Elle est censée avoir 52 ans dans l’épisode et paraître plus jeune grâce à la chirurgie esthétique. Au moment du tournage, elle est âgée de 39 ans.
o Raymond Singer (1948) reviendra dans trois autres épisodes dans le même rôle du médecin légiste Moscowitz. Sa prestation plutôt drôle avec Savalas méritait en effet de réapparaitre !
o Kojak, alors que Crocker lui apprend que la victime était chirurgien esthétique dans une clinique privée: ‘Face, lips, breast, bubs’.
o Dans cet épisode, Stavros s’est mis au régime.
o Le film Baby Face Nelson (L’ennemi public), tourné en 1957 avec Mickey Rooney, est évoqué.
o La bataille de Borodino (aussi bataille de la Moskova) fait référence à la rivière qui coule non loin du champ de bataille. Elle s’est déroulée le 7 septembre 1812. Elle fut la plus importante et la plus sanglante confrontation de la campagne de Russie, impliquant plus de 250 000 hommes pour des pertes estimées à 100 000 hommes. La Grande Armée commandée par Napoléon Ier, repoussa l’armée impériale russe sous les ordres de Mikhaïl Koutouzov, près du village de Borodino, à l’ouest de la ville de Mojaïsk (Source : Wikipedia).
o L’hôtel Barbizon existe vraiment à New-York. Il se trouve à proximité de Central Park et du Museum Miles. Malloy y entre mais il était réservé exclusivement aux femmes jusqu’en 1981…
o Lorsque Malloy sème Rizzo et Saperstein, Kojak souligne que les deux policiers ont dix-huit années de détectives derrière eux… 7. UNE FEMME LIBÉRÉE Une femme surmenée est témoin d’un homicide, et les assassins vont tenter de la déstabiliser et de la pousser au suicide, en l’aidant au besoin… Bob Viliano, assisté de son ami Carey Nysrom, étudiant en psychologie comme lui, tue accidentellement un professeur (sujet tristement d’actualité) après avoir essayé de le faire chanter, mais Lorelei Mason, une publicitaire, se trouve sur la jetée au moment où Viliano se débarrasse du corps. Grâce à un portrait-robot convaincant, le voyou est reconnu et appréhendé à l’université, puis l’individu est libéré sous caution faute de preuve tangible, ce qui va bouleverser l’existence de la jeune femme témoin. Tandis que Kojak focalise l’enquête sur la traçabilité d’un morceau d’emballage en carton taïwanais ayant servi à transporter le cadavre, les deux voyous s’introduisent (facilement) dans l’appartement de Lorelei Mason afin d’y dérégler son mode de vie et la pousser au suicide en échangeant ses pilules. L’intérêt de l’histoire réside dans l’opposition intéressante entre le duo d’étudiants sadiques et calculateurs et la publicitaire stressée et au bord de la rupture. Il y a de bons moments mais le personnage de la femme angoissée à l’extrême, alternant les cigarettes et les cachetons, est caricatural et exaspérant. Les séquences de réalisation du film publicitaire stupide prennent trop de place et la prestation des acteurs n’est seulement qu’acceptable. Néanmoins, l’histoire est solide et bénéficie d’un final à suspense, et les répliques de Kojak font toujours mouche dans les passages ‘vides’. Evidemment, les dialogues peuvent s’apparenter à du sexisme car, ne l’oublions pas, la série date des années 70 et certains ronchons pourraient même essayer de faire du révisionnisme. Ainsi, lorsque Lorelei Mason s’impatiente pour repartir au travail, Kojak déclare à Crocker : ‘That is a lady paying the price for liberation’. o Gene Kearney (1930-1979), le scénariste de cette histoire, a participé à 72 épisodes de la série en tant que producteur, scénariste, réalisateur ou ‘story editor’ ! o C’est le premier des sept épisodes réalisés par Nicolas Sgarro (1925). o Joanna Miles (1940), Lorelei Mason, est née à Nice. Elle immigra aux USA et fut naturalisée en 1941. Elle gagna deux Emmy et elle participa à de nombreuses séries renommées (Mannix, Section contre-enquête, Dallas…). o Robert Carricart (1917-1993), Mr Viliano, joua des truands notoires, Lucky Luciano et ‘Lepke’, dans la série Les Incorruptibles. o Catlin Adams (1950), Adelle, la secrétaire, est Theresa Ryan, la femme mariée qui fréquente le suspecté Luis, dans Fausse piste de la seconde saison. Elle reviendra lors de la cinquième et ultime saison. Elle est créditée au générique final sous le nom de Nira Barab. o Comme souvent, les tours du World Trade Center sont sur les premières images de l’épisode. o Telly Savalas sait très bien manier la Buick comme on peut le constater lors de la marche-arrière sur la jetée ; l’acteur n’est pas doublé pour cette scène. Par contre, dans le final, lorsque Kojak se dirige vers l’escalier, de dos, pour jeter un coup d’œil sur le carton d’emballage découvert par Crocker, c’est une doublure évidente vu la démarche. o Lorsque Miss Mason juge que le portrait-robot n’est pas parfait, Kojak avoue qu’il a le même sentiment depuis la première fois qu’il s’est vraiment regardé dans un miroir : ‘I’ve abandoned the notion of absolute perfection.’ o L’entrée de l’université a déjà été filmée à l’identique dans Tais-toi, sinon tu meurs (saison 2). o Le lieutenant joue aux fléchettes dans le bureau pour se relaxer, mais McNeil est plus adroit que lui : ‘He’s Irish’. o Kojak au sujet de Viliano : ‘I’m conditioned too to hate creeps like Viliano.’ Et à Viliano directement, comparant le labyrinthe de ses expériences psychologiques sur les souris à celui de la prison où il va aller pour le restant de ses jours : ‘You’ll be a good boy, I’ll come visit you and maybe I bring a piece of cheese.’ 8. APPARTEMENT 2C Un inspecteur est responsable de la mort d’un ami, abattu par un trio de braqueurs. Destitué et simple agent de police, il va employer des moyens peu orthodoxes pour essayer de retrouver honneur et insigne.
C’est un thème éculé que celui du policier alcoolique déchu qui entreprend de se réhabiliter. Néanmoins, cet opus garde de l’originalité par l’interprétation exemplaire d’Eugene Roche, qui est le fonctionnaire de police Beach, et l’histoire qui maintient un certain suspense malgré sa trame convenue. Sortant d’un bar, l’inspecteur Beach, qui n’est pas en service, est éméché, mais il tente de s’interposer dans un cambriolage d’entrepôt ; il se fait subtiliser son arme avec laquelle son ami de beuverie est assassiné. Kojak ne décolère pas, car Beach est un bon flic, mais il est néanmoins rétrogradé en simple agent de patrouille dans un quartier malfamé. C’est un braquage entre truands et le meurtre d’un protagoniste qui permettent à Beach de retrouver la trace du trio responsable de ses malheurs.
Grâce à Ozzie, un indic, et surtout Bunky, un clochard témoin, Beach récupère l’arme des homicides et balance aux gangsters plumés les localisations du trio une par une pour qu’il soit liquidé ; sauf pour le second membre qui sera repéré avec le calepin du chauffeur de taxi. Cette prouesse de Beach, qui devance Kojak à chaque fois en le prenant de vitesse, constitue la particularité de l’intrigue, même si parfois la vraisemblance fait défaut ; lorsque Beach quitte l’hôpital par exemple, mais, à sa décharge, l’infirmière n’a pas un physique à se laisser cloitrer.
Les meilleures scènes sont celles de la poursuite du taxi, qui se termine tragiquement, et le dénouement dans lequel Beach a finalement tout perdu, sauf la vie. Un drame intéressant avec un personnage principal convaincant qui vole la vedette au lieutenant et dont le sort n’est pas celui qu’on craint car il survit même s’il est retombé dans l’alcoolisme et que sa vie professionnelle est définitivement compromise.
o Jack Laird (1923-1991) a écrit quatorze histoires pour la série dont six de la première saison. Il est aussi ‘Supervising Producer’ pour 72 épisodes.
o Charles S. Dubin (1919-2011) a réalisé quatorze épisodes de la série sur les cinq saisons.
o Eugene Roche (1928-2004), ‘Sandy’ Beach, était connu pour ses nombreux rôles dans des comédies et il joue également un détective dans plusieurs épisodes de la série Magnum. Il est Seymore Haywood, un comptable paumé qui se prend de sympathie pour un ancien soldat devenu justicier, dans l’excellent Acts of Desperate Men de la seconde saison.
o Joseph Stern (1940), Nathan Markowitz, le tueur, est plus connu pour être producteur exécutif que comédien ; sur 65 épisodes de New York, police judiciaire par exemple.
o Eddie Firestone (1920-2007), Bunky Ott, le clochard, a joué dans le pilote et trois épisodes des Incorruptibles. Parmi les nombreuses autres séries dans lesquelles il participa, notons trois épisodes des Rues de San Francisco : La légion des épaves, Pas d’insigne pour Benjy et Coup monté.
o Jason Wingreen (1920-2015), Max Persky, a joué dans huit épisodes des Incorruptibles.
o Le titre anglais est une expression qui trouve son équivalent en français dans ‘Tomber de Charybde en Scylla’. Cette expression remonte à l'Antiquité et signifie qu’on échappe à un danger que pour se frotter à un autre encore plus grave. Les traducteurs français n’ont pas cherché à savoir et ils ont tout bêtement pris comme titre l’appartement du gangster où se déroule le final.
o Pas de ‘bon mot’ de Kojak mais la simple constatation dans la dernière réplique que Beach aurait dû suivre son conseil et patienter deux années: ‘Sandy, why was the hurry ?’ 9. TERRITOIRE INTERDIT Kojak dîne dans une boite du New Jersey en galante compagnie, mais il s’interpose dans un différend et s’attire les foudres du gérant, le fils d’un gangster connu du lieutenant, qui tient la petite ville sous sa coupe. L’orgueilleux Junior met rapidement un contrat sur la tête de Kojak.
Sur une histoire de Burton Armus, Telly Savalas réalise un excellent épisode qui aère le lieutenant du rance de la ‘grosse pomme’. L’action se déplace en effet et quitte les gratte-ciels de Manhattan pour une petite ville du New Jersey. Contrairement aux tentatives de la seconde saison, l’excursion est une réussite, car l’intrigue est palpitante. En dehors des heures de service, Kojak ne peut s’empêcher de défendre un couple importuné par, tout simplement, le patron de la boite, Michael Viggers Junior, le fils de son homonyme senior (pas très facile pour les résumés).
Le père, parrain notoire, arrose toute la ville, y compris le chef de la police locale, le capitaine Keene, mais il connaît Kojak et préfère faire profil bas avec le lieutenant. C’est compter sans l’impétuosité et l’arrogance du rejeton qui place un contrat sur Kojak. Le FBI se méprend et met à l’ombre le père, ce qui laisse les coudées franches au fils, qui prend possession du territoire en liquidant le fidèle de son paternel. Cet acte inconsidéré ne sert pas les affaires du fougueux truand qui, petit à petit, se retrouve isolé après les arrestations effectuées par Kojak et Keene. Même son père de la prison ne supporte pas ce manquement à l’honneur et Michael Viggers Junior n’a plus rien sauf sa rage de se venger et d’abattre le lieutenant.
Cette excellente histoire renvoie à Cop Land, avec Stallone, pour plusieurs aspects, dont le personnage de Keene qui rappelle le shérif du film. Les meilleurs passages sont l’altercation du début (et la façon avec laquelle Kojak alpague Junior par le colbac), la tentative du capitaine pour se racheter et sauver Kojak (il y perdra la vie), la mise au point de Kojak au parrain (‘You’ve finished, Theo ?’ ‘It’s Lieutenant Kojak, you understand ?’), et le final inévitable et radical. Un grand moment de la saison.
o Troisième des cinq épisodes réalisés par Telly Savalas. Les deux précédents étaient L’indic et Spiritisme, de la seconde saison.
o Le titre original fait référence au George Washington Bridge, qui traverse l’Hudson River. Il relie Washington Heights, au nord de Manhattan, à Fort Lee dans le New Jersey. Le George Washington Bridge est à deux niveaux; le plus élevé possède quatre voies de circulation à double sens, et le moins élevé trois voies de circulation à double sens, ce qui porte à quatorze le nombre de voies.
o Ellisburg, et non pas Ellisberg comme écrit sur le fronton du commissariat, se trouve effectivement dans le New Jersey.
o Michael Cristofer (1945), Michael Viggers Jr., est réellement né dans le New Jersey. Il a gagné le Prix Pulitzer en 1977 pour une pièce, The Shadow Box.
o Titos Vandis (1917-2003), Michael Viggers Sr, est né et décédé en Grèce, et il était membre du parti communiste grec. Il fut pressenti et testé pour jouer Auric Goldfinger, rôle qui fut finalement attribué à Gert Fröbe. Il joua dans de nombreuses séries policières US à la fin des années 60 et durant les années 70.
o Viggers Junior interpelle Kojak dans sa boite: ‘Why don’t you go back to your hot chocolate? Mind your business, Baldie’.
o Un peu d’humour lorsque Rizzo interroge une fille au Precinct. Kojak lui demande cyniquement si c’est sa fiancée. ‘Neighborhood girl’ est la réponse du détective avant de la boucler.
o Le capitaine McNeil monopolise tous ses hommes pour protéger Kojak: ‘I can’t afford the loss of a lieutenant in the middle of a busy season!’ Nous non plus….
o Kojak à la dame qui s’enquiert de savoir qui est la victime, dans la dernière réplique de l’épisode : ‘Nobody, lady. Nobody at all’. 10. PIÈGE AUX DIAMANTS Gil Weaver constate, avec incrédulité, qu’un ami d’enfance est impliqué dans un recel de diamants volés. Kojak pousse son inspecteur à le piéger pour remonter au commanditaire.
C’est un des meilleurs épisodes de la saison pour le site DVD Talk, alors que je le trouve simplement intéressant, sans plus. Il marque le retour de Gil Weaver, le policier noir, souvent employé à-propos. Dans cette histoire, il retrouve Richie Linden, un ami d’enfance fourvoyé dans des vols de diamants avec deux complices, des hommes d’âge mûr, en apparence rangés et propriétaires d’un club familial (d’où le titre original). Grâce à un tuyau des fédéraux, Kojak et ses inspecteurs se sont saisis de diamants et d’argent dans une église, transformée en brocante (Church Bazaar). Linden propose une grosse somme à Weaver, responsable de la prise, s'il rend les diamants à leurs illégitimes propriétaires. Weaver fait semblant d'accepter tout en tendant un piège à Linden.
Pour son dernier scénario, je soupçonne fortement Mort Fine d’avoir recyclé l’idée initiale de La reconnaissance de dette de la première saison. Weaver y était en effet un flic infiltré, reconnu par un ancien camarade de classe qui soudoyait le policier pour récupérer la drogue confisquée. On remplace la drogue par des pierres précieuses. Néanmoins, la suite est différente, car Weaver consent à contrecœur à participer au plan de Kojak, qui va s’avérer mortel pour Linden. Kojak se fait berner mais, en prétendant que Richie a joué double jeu, le lieutenant oriente les truands partenaires aguerris sur l’ami de Weaver.
L’ensemble n’est pas très original et les gangsters-caïds ont plutôt l’air de vieux gros mous, mais l’épisode n’est pas ennuyeux à regarder malgré un final décevant. C’est une inscription sur des t-shirts qui mènera Kojak au club Acacia des deux malfrats amateurs. Les meilleures scènes sont celles de la filature et fusillade dans les sous-sols de l’église (sur une excellente musique), l’exécution du plan qui laisse subsister le doute et Kojak n’avait pas prévu que Richie se débarrasserait des faux diamants dans le cab, sans oublier la prestation de Roger Robinson. Un bon épisode mais la barre est haute et la concurrence excessivement serrée dans cette série policière, la meilleure à mon avis (allez, c’est écrit !).
o Dernière des six histoires écrites par Mort Fine. Les cinq autres sont : Knockover, Marker to a Dead Bookie et Mojo (saison 1), Slay Ride (saison 2) et Secret Snow, Deadly Snow (saison 3).
o Roger Robinson (1940) est Gil Weaver, un policier souvent infiltré, dans onze épisodes de la série. Il est aussi le proxénète Bobby Martin dans le pilote.
o Norman Alden (1924-2012), Foster, a tourné pendant plus de cinquante ans, jusqu’en 2006, dont dans trois épisodes des Incorruptibles et quatre des Rues de San Francisco.
o Kojak à Weaver, au sujet de son pote Richie : ‘Friends ! How can you call a guy like that your ‘friend’? He’s garbage!’
o Kojak et la sucette qu’il donne presque à Stavros : ‘You’re losing weight ?’ et il lui reprend : ‘You don’t need that’. 11. L'INTOUCHABLE Kojak doute d’un crime crapuleux commis dans un hôtel de passe. Rapidement, le lieutenant a la conviction que l’homicide est l’œuvre de professionnels, mais il se heurte au mutisme du FBI.
La police découvre le corps d'un homme dans une chambre d’hôtel fréquentée par des prostituées. Fletcher est immédiatement identifié comme étant le comptable chargé d'éplucher les dossiers d'un certain Adrian Marshall, mais personne ne reconnaît la blonde avec qui il est monté. Bien vite, Kojak exclut le crime crapuleux (le portefeuille, la montre et l’alliance de la victime n’ont pas été dérobés), mais il éprouve le plus grand mal à faire avancer l’enquête car ses investigations sont perturbées par des agents du FBI. Il semble que les autorités ne souhaitent pas que l'on retrouve l'assassin du comptable, probablement pour protéger le mystérieux Adrian Marshall. La résolution d’une succession de chiffres permet de débloquer l’enquête, car quatre membres d’une famille ne peuvent avoir des numéros de sécurité sociale qui se suivent !
L’intrigue, intéressante et bien construite, débute par une classique impression de film noir, pour se compliquer et se clore finalement sur une simple histoire de chantage ; Kojak a surtout beaucoup de difficultés à découvrir les raisons pour lesquelles Marshall et sa famille bénéficie d’un tel mystère et l’enquête ardue, menée par le lieutenant tenace, est l’attraction de l’épisode (‘I’ve got a woman without a husband and three kids without a father’). Les seconds rôles sont parfaitement joués, aussi bien le couple Marshall que la veuve et Rick Levene, tantôt loquace, tantôt muet comme une carpe sur les conseils de son avocat. L’histoire est tortueuse et bavarde par moments (les explications de Levene dans la première partie et de l’indic au bar), mais la progression des investigations de Kojak est savamment dosée, et la fin n’est pas du tout ce qu’on a imaginé dans les premières minutes.
Les meilleurs passages sont le début racoleur dans le bar à putes - le piège, très bien filmé au moment de l’agression-, la visite de Kojak et Stavros à la demeure des Marshall à Long Island (Stavros fait même progresser l’enquête), et le final dramatique dans lequel les Marshall sont rattrapés par leur passé cubain mafieux. A noter, comme dans la plupart des épisodes, les déplacements de Kojak dans Manhattan, au volant de sa Buick toujours immatriculée 383-JDZ, qui offrent de belles vues de New-York sur une musique plaisante, même si ce n’est pas Telly Savalas qui conduit à chaque fois.
o C’est le seul épisode réalisé par Andy Sidaris (1931-2007). o C’est la première des trois histoires écrites par Joseph N. Gores (1931-2011). Ses écrits étaient souvent basés sur son expérience de détective privé qu’il fut pendant douze ans. Son premier roman, A Time of Predators, remporta le prix Mystery Writers of America's Edgar Allan Poe Award en 1969. Il gagna aussi un Edgar en 1976 pour cet épisode dans la catégorie ‘Best Television Episode’. o Ron Rifkin (1939), Rick Levene, est Arvin Sloane dans 105 épisodes d’Alias.
o Gregory Walcott (1928-2015), Malcolm Cane, a souvent joué au côté de Clint Eastwood : Joe Kidd, Le canardeur, La sanction, Doux, dur et dingue.
o En VO, Kojak parle de ‘Murphy Game’. En argot, ce terme signifie un échange d’enveloppes entre une chose de valeur, de l’argent par exemple, et quelque chose d’insignifiant. Une prostituée est souvent utilisée comme appât.
o Kojak n’hésite pas à fumer dans la demeure des Marshall d’une manière sans-gêne. Il pique même des cigares à l’agent du FBI, Malcolm Cane.
o On découvre le ‘chauffe-pizza’ du lieutenant dans son bureau. On remarque également qu’il se rase au rasoir mécanique, alors qu’il était à l’électrique auparavant (Dead on His Feet), et qu’il trempe sa sucette dans le café !
o Le nom complet du capitaine est Franklin Joseph McNeil ; c’est écrit sur sa carte d’assuré. 12. KOJAK EN PRISON Kojak et Crocker se rendent à Cory, dans le Nevada, pour ramener un témoin.
Cet épisode burlesque n’a rien à voir avec les caractéristiques de la série ; la faute en est sûrement à l’auteur de l’histoire, plus habitué à des séries mièvres comme Drôles de dames et Wonder Woman. En fait, l’opus devrait s’intituler Kojak chez les ploucs, tellement il s’apparente à une comédie, parfois bêbête. Kojak a vent qu’un certain Saxler a été arrêté pour conduite en état d’ébriété. Témoin important pour faire tomber un ponte du crime, le lieutenant, accompagné de Crocker, part le chercher au Nevada, où il fait la connaissance des mœurs du monde rural. Dès 4’30, on a l’hors-d’œuvre d’une parodie de western – musique, chanson, désert - et à 10’, on est dedans jusqu’à la fin.
L’intrigue est plate et surtout prétexte à des situations qui, certes, amusent mais détonnent pour tout connaisseur de l’univers de Kojak. La musique country accompagne les scènes dignes d’un western (la bagarre dans le saloon à la John Wayne, le duel final de voitures, au lieu de chevaux, comme des cow-boys et des indiens) et les situations plus farfelues les unes que les autres s’enchainent : un colosse pique le stylo à Crocker (Kojak :’Forget it, I’ll buy you another’), Kojak téléphone en marcel devant la mamie (‘I’m with the lovely lady’). Il faut voir le lieutenant à l’épicerie tripotant un poireau, jouant à faire des bulles de savon ou avec un déboucheur de chiottes ! Je garde le meilleur pour la fin car Judith Lowry, un an avant son décès, est excellente en mamie flingueuse, et elle ose même demander un cigarillo au lieutenant, qui a la réplique de la semaine : ‘Take two baby. Lily, who loves ya ?’.
Alors que le titre VO explique la distance avec le centre de New-York, le français préfère souligner le bref passage incongru de Kojak en prison. Je suis peut-être sévère avec mon unique melon, car certains fans apprécieront ce dépaysement burlesque (j’ai hésité à en mettre deux pour l’originalité). Par contre, lorsque je lis des critiques qui placent cet épisode parmi les meilleurs, je dis que ceux-là n’ont rien compris à la série et qu’ils feraient mieux de regarder les autres ‘œuvres’ de Brian... Allez, considérons cette aventure comme un intermezzo loufoque, sans plus…
o Ernest Pintoff (1931-2002) réalise ici son premier des quatre épisodes de la série. Il gagna un Oscar pour The Critic en 1963. Il a travaillé sur d’autres séries, dont Hawaii, police d’état (cinq épisodes).
o L’histoire, adaptée par Gene R. Kearney, est de Brian McKay. C’est la seule collaboration de McKay à la série, et quand on sait que l’auteur a surtout participé à Drôles de dames et Wonder Woman, on comprend pourquoi l’épisode est mauvais et en complet décalage avec la série !
o Judith Lowry (1890-1976), Lily Weed, a débuté sa carrière en 1947.
o McNeil fait référence à Bad Day at Black Rock (Un homme est passé), film de 1955 avec Spencer Tracy, dans lequel un étranger arrive dans une petite ville au lourd passé.
o Lorsque la voiture se rend sur les lieux du meurtre d’O’Brien, Kevin Dobson conduit mais la doublure de Telly Savalas est visible même si Kojak regarde ailleurs et que la copie DVD britannique n’a pas une image nette.
o Une des rares scènes new-yorkaises de l’épisode est ratée. Saperstein et Stavros doivent appréhender un suspect, qui a laissé un gant noir sur les lieux du crime. Les deux policiers courent à sa poursuite, mais, évidemment, l’individu se fait renverser. C’était …couru d’avance ! On voit même Stavros courir et lorsque les deux policiers arrivent sur les lieux de l’accident, le lapse de temps écoulé est trop long vu l’écart poursuivi/poursuivants. De plus, Saperstein a le souffle coupé, alors que Stavros disserte posément. Pour finir, le nombre important de badauds lors du télescopage montre que la scène a dû faire l’objet de plusieurs prises.
o Lors de la bagarre du saloon, aucune précaution n’est prise pour masquer la doublure de Kevin Dobson/Crocker.
o Pour déjouer les écoutes, Kojak et Stavros s’entretiennent en grec au téléphone.
13. MAQUILLAGE Le meurtre d'un agent de patrouille oriente Kojak et ses détectives sur un réseau de voleurs de voitures. Le gang semble bénéficier du consentement des victimes et d’une complice dans une banque, qui finance l'achat à crédit de berlines de luxe.
Du classicisme pour cette histoire, mais c’est brillantissime. Une patrouille de police repère un suspect. C’est politiquement incorrect car c’est un Noir, trop poli pour être honnête, au volant d’une belle voiture, avec un dialogue approprié des policiers : ‘What did you see ?’ ‘It’s what I didn’t see !’. Le contrôle banal tourne à la tragédie et Barney Sullivan, le patrouilleur aguerri, est abattu. Lorsqu’on demande au rookie, qui l’accompagnait, s’il peut reconnaître les agresseurs : ‘The black one for sure’. Le ton est donné, car Kojak est affecté et le precinct n’a pas l’intention de laisser ce meurtre de flic impuni ; un touché, tous touchés. L’étrange déposition d’une victime de vol de limousine met les policiers sur la piste d’une gigantesque arnaque aux assurances, ce qui fait dire au lieutenant, qui flaire un gros coup : ‘The only suspect I’ve got so far is the victim !’.
Des propriétaires de voitures de luxe acceptent les conditions de Mr Roberts, homme distingué, de garer leur véhicule à des endroits précis et de toucher la prime d’assurance trois semaines plus tard. Le lien est vite fait entre les vols des automobiles et la banque qui prête l’argent, mais Kojak doit découvrir laquelle des trois employées, des jeunes femmes séduisantes, trempe dans la combine et fournit les renseignements au gang. Face à un chef malfrat méfiant, Kojak ruse et utilise deux appâts, Saperstein et Stavros, ce dernier censé être fauché et propriétaire d’un superbe véhicule. L’action dans l’épisode occupe une place de choix. La scène d’ouverture et le traquenard dans lequel tombe le policier, ami de McNeil, forment une entame mouvementée. La planque du gang, désertée entretemps, est cernée et deux corps découverts, dont celui de Sam Bernard, une victime de vol. La réplique et le ton cynique du lieutenant sont excellents (‘I told you to call, Sam’). Enfin, les deux séquences de filatures en voitures, du cerveau, puis du tueur, sont longues et prenantes, même si on peste devant l’amateurisme de Rizzo et Tracy au café dans la première et l’explosion prévisible de la voiture dans la seconde (Kojak : ‘We have a dead cop killer’).
La poursuite finale à pied de l’employée de banque, qui mène à l’arrestation de Mr Roberts, est accompagnée d’une musique rythmée et agréable. Les quelques passages inintéressants, mais nécessaires pour l’enquête, comme l’interrogatoire de Freddie, sont vite oubliés au milieu de tout ça, surtout que la dernière minute est d’anthologie (‘Miaou, baby’). L’humour de certaines situations - le final bien entendu, un des meilleurs de la série - et répliques constitue un atout supplémentaire ; ainsi, le banquier précisant qu’une des trois employées suspectées avait dû être rappelée à l’ordre pour sa tenue : ’She lacked adequate support’ ! Un épisode que je conseille.
o C'est le second des cinq épisodes réalisés par Daniel Haller (1926), tous de cette troisième saison, sauf le moyen A Souvenir from Atlantic City de la seconde, mais il est connu surtout pour avoir réalisé 28 épisodes de la série L'homme qui tombe à pic.
o C’est la seule histoire écrite par Dallas L. Barnes, qui servit au Vietnam au début des années 60. Ensuite, il devint policier et incorpora la Los Angeles Police Department (LAPD). Il fut détective aux homicides avant de devenir un scénariste à plein temps. Il travailla surtout pour Rick Hunter.
o David Ogden Stiers (1942), Mr Roberts, débuta sa carrière en 1971 et il apprit à conduire pour cet épisode de Kojak, un comble vu qu’il joue le chef du gang de voleurs de voitures ! Il est surtout connu pour le rôle du Major Charles Winchester dans 131 épisodes de MASH. A noter qu’il fit son coming out en 2009.
o Henry Brown, Mr Forbes, a joué dans deux autres épisodes de la série; le pilote, The Marcus-Nelson Murders, et Marker to a Dead Bookie de la première saison.
o C’est la seule apparition dans la troisième saison du sergent Al Vine, interprété par Bruce Kirby. Il est présent dans six épisodes dont trois de la première saison. Kirby est aussi un sergent dans le pilote, The Marcus-Nelson Murders. Il est aussi le…sergent George Kramer dans six épisodes de Columbo.
o Sidney Clute (1916-1985), Barney Sullivan, le patrouilleur abattu, participe pour la seconde fois à la série ; il avait été le détective Cahan dans l’excellent Girl in the River, saison 1. Il est le détective Paul La Guardia dans 68 épisodes de Cagney & Lacey. Même après son décès, il fut au générique jusqu’à la fin de la série en 1988.
o Kojak: ‘You get old early in this job.’
o Vu le nombre de spectateurs sur le pont lorsque la ‘voiture de Stavros’ est volée et prise en chasse, on se doute que les tournages en extérieur ne devaient pas être simples.
o Il y a une grosse erreur de continuité lors de la seconde filature-poursuite, celle du tueur Forbes. En effet, Kojak, accompagné de Crocker et Marquez, conduit avec des lunettes, mais sur de nombreuses inserts, où il est visiblement seul dans la voiture, il n’en porte pas.
o A noter que la version française perd beaucoup de la subtilité originale. Ainsi, le ‘Miaou, baby’ est traduit par : ‘Bonjour Robinson !’.
14. MAISON DE PRIÈRES, CAVERNE DE VOLEURS Vince LaGuardia, ancien policier de New York et vieil ami de Kojak, arrête à Las Vegas un faussaire notoire. Alors que Kojak est venu de New York pour le récupérer, l’individu est abattu par un sniper.
Sans intérêt. Cet épisode de Kojak, pratiquement sans Telly Savalas, devait vraisemblablement servir de pilote pour une série qui n’a pas vu le jour, et on comprend pourquoi : le détective LaGuardia, joué par Vincent Gardenia, au chapeau mou et cigare scotché aux lèvres, est vraiment horripilant et sans charisme.
L’action se déroule à Las Vegas au milieu de roulettes, Black Jack et LaGuardia enquête pour résoudre le meurtre d’un faux monnayeur ; des investigations qui vont trouver leur conclusion lors d’une congrégation ressemblant à une grande secte. Kojak/Savalas est présent dans quelques scènes dont la venue du lieutenant à Vegas, puis dans deux inserts dans son bureau de Manhattan ; une dizaine de minutes en tout et pour tout. A zapper sans scrupule.
o Robert Day (1922-2017), le réalisateur de six épisodes de Chapeau melon et bottes de cuir, contribua pour la seule fois à la série avec cet épisode à oublier.
o Lonny Chapman (1920-2007), le lieutenant Follmer, est apparu dans plus de 300 épisodes de séries sur cinq décennies. À son décès, Karl Malden, très âgé et ne pouvant se déplacer, a transmis une lettre de condoléances.
o Don Calfa (1939-2016), Burgess, est le bookmaker Fidelio Ortez dans Marker to a Dead Bookie, saison 1. Il a joué dans trois Rues de San Francisco, mais il est surtout connu pour le rôle de Kaltenbrunner dans Le retour des morts vivants .
o Le titre est une référence à St Matthieu: "It is written," he said to them, "'My house will be called a house of prayer,' but you are making it a 'den of robbers.'" 15. JOYEUX NOËL Noël au precinct n'est pas de tout repos. Tandis que Kojak tente de découvrir pourquoi une prostituée a été la cible d’un tireur, Stavros est amadoué et aide une jeune femme à retrouver son petit ami.
Chaque série a ses épisodes festifs, dont l’action se déroule au moment des fêtes de fin d’année. Souvent plus légers que d’ordinaire (une exception est Too Many Christmas Trees des Avengers), ils permettent de découvrir nos héros sous des aspects moins conventionnés.
Celui-ci conte le precinct, au soir de Noël, et plusieurs histoires se croisent. Kojak ramène deux prostituées, qui vont participer à une petite fête, trop courte aux goûts des demoiselles. La délurée Loretta Kane, une des deux dames, a été victime d’une tentative d’assassinat dans un bar, tandis que sa copine attendait un marin. Elles sont cantonnées au precinct (Kojak :’They are guests until we find out who shoot at the big mouth here’) ; le lieutenant ne sait pas qu’un mari éconduit s’est résolu au pire et qu’une ressemblance époustouflante l’a fait se tromper de personne (même robe rouge et la fleur blanche dans les cheveux). Pendant ce temps, Stavros s’occupe d’une jeune femme, qui est persuadée que son ami a disparu…pour commettre un larcin et lui offrir un cadeau luxueux ! Cela sort de l’ordinaire, mais Stavros a, pour une fois, une part conséquente dans le récit et exprime avec merveille son humanité.
Les atouts de l’épisode sont la séquence assez longue de la petite fête au precinct (et le cadeau que reçoit Kojak : une veste orange et verte à franges !), le personnage effronté de Loretta Kane (superbe Jesse Welles, très peu vue par ailleurs), et la tournée des bars du lieutenant et de la prostituée, qui est incontestablement le meilleur passage, avec la scène du gui. Cet épisode de Noël, qui alterne légèretés et gravité (suicide du mari), est à regarder en décembre pour son ambiance festive et ses jolies actrices, même si les deux histoires démontrent qu’une tragédie peut s’inviter à tout moment.
o Cet épisode fut diffusé sur CBS le 21 décembre 1975. o David Friedkin (1912-1976) fut réalisateur, producteur et scénariste. Cet épisode est le troisième des cinq qu'il réalisa pour la série : l’excellent Cross Your Heart and Hope to Die et le moyen The Trade-Off de la seconde saison ; à venir, le très bon On the Edge et Both Sides of the Law, également de la troisième saison. Il écrivit, en autres, les scénarii de 16 épisodes des Espions (série pour laquelle il était producteur) et de deux épisodes des Rues de San Francisco. Il fut nominé pour la réalisation de cet épisode aux Directors Guild of America en 1976. o Betsy Slade, Alison DeWitt, fut le premier choix de DePalma pour jouer dans Carrie. A noter quelques apparitions dans des séries comme Sergent Anderson et Les rues de San Francisco. Elle ne tourne plus depuis 1991.
o Veronica Hamel (1943), Elenora, que Kojak courtise lors de la fête grecque, faisait pratiquement ses débuts dans cet épisode ; elle n’avait joué que le rôle d’une modèle, non créditée au générique, quatre ans auparavant, dans Klute. Elle refusa d’être une drôle de dame (le rôle alla à Jaclyn Smith). En 1972, elle acquît, avec son époux, l’ancienne demeure de Marilyn Monroe et lors d’une rénovation, un système d’écoutes sophistiqué fut découvert…
o Lors de son tête-à-tête avec Elenora, Kojak encense New York et il est fait référence à Dean Martin et Jerry Lewis, lorsqu’ils se sont séparés (en 1956). Avant de partir, le lieutenant embrasse la jolie jeune femme en lui présentant du gui ; lorsque deux amoureux s'embrassent sous une feuille de gui dans le temps des fêtes, on dit que cela ne pourra que leur être bénéfique, et ils doivent en théorie se marier ou partager une vie de couple longue et heureuse !
o Des mélodies célèbres, et de circonstance, sont entendues dans l’épisode : Silent Night, The First Noël, We Wish You a Merry Christmas, Sleigh Ride, Jingle Bells.
o Au début de l’épisode, les images des rues ‘chaudes’ de New York, sans neige, proviennent d’Elegy in an Asphalt Graveyard (seconde saison). Il y a néanmoins aussi des scènes enneigées car l’épisode avait été tourné également en hiver (fin 74/début 75).
o Kojak: ‘May I ask a favour?’; Loretta : ‘Well, I’m doing favours, generally!’. o A noter, le sapin de Noël avec des avis de recherche en guise de décorations, comme dans l’épisode de la saison précédente, The Betrayal. o Sûrement une erreur de continuité : pourquoi la vue de Kojak en voiture alors qu’il est déjà censé être sur place pour interroger le médecin ? 16. PAIN, AMOUR ET SIRTAKI Malgré les circonstances, Kojak doute de la culpabilité d’un immigrant grec dans le meurtre d’une prostituée.
L’épisode est une tragédie grecque (c’est d’ailleurs le titre allemand), qui a dû être écrite en pensant aux origines des frères Savalas, car la communauté hellénique est à l’honneur. Dans le quartier grec, la police découvre le cadavre d'une prostituée, étranglée, et le témoignage d’un agent de sécurité accuse Trifores, un jeune Grec, qui travaille dans une boulangerie. Le lieutenant Kojak veut croire en l’innocence du suspect et oriente son enquête tout d’abord vers Cooper, un proxénète. Petit à petit, l’étau se resserre inévitablement autour de Trifores, malgré la résistance et la défense de Katrina, une séduisante veuve grecque, amie de Kojak et propriétaire du commerce, qui est tombée sous le charme de son employé. Kojak doit enquêter dans sa propre communauté et il s’attire l’antipathie de Katrina lorsqu’il la questionne sur les fréquentations de Trifores et sa ‘sex life’ (‘You are no longer welcomed in my shop’).
La veuve ira jusqu’à fournir un alibi sans ambigüité à la police. Malgré les affirmations du jeune homme qui dit se réserver pour sa patronne, Trifores est avant tout un homme (‘I need the company of women’) et la découverte d’une pièce secrète est la clé de l’énigme. Une très bonne histoire, même si la fausse piste ne masque pas l’évidente vérité, et on a le plaisir de voir Kojak/Savalas avec un petit drapeau grec au milieu de sa culture qui lui était si chère : musique, accent des acteurs dans la VO. Sans trop dévoiler l’intrigue, l’enquête se concentre autour d’un pâté de maisons et la découverte d’un collant, dans un sac en papier, puis d’une chaussure de la victime. Il n’y a pas de passage particulier, mais je préfère le début des investigations de Kojak dans la maison du crime aux murs si peu épais et l’interrogatoire du fleuriste aux mœurs suspectes par Crocker et Stavros. Un épisode classique mais solide avec une excellente interprétation des deux seconds rôles principaux (George Pan, Rhoda Gemignani).
o Sigmund Neufeld, Jr. a réalisé dix épisodes de la série (celui-ci est le quatrième et premier de la troisième saison), mais il fut editor sur vingt autres dès les premiers épisodes de la première saison.
o George Pan, Nico Trifores, est né en Grèce, à Tripoli, et il fut trapéziste. Il a très peu tourné.
o Oscar Beregi Jr. (1918-1976) a joué dans huit épisodes des Incorruptibles, dont sept fois le rôle du gangster Kulak. Fuchs dans cet épisode de Kojak est son dernier rôle, et les fans des Untouchables ne le reconnaitront peut-être pas du premier coup.
o C’est le premier épisode diffusé en 1976 aux USA (le 4 janvier).
o La scène de l’église fut tournée à la cathédrale orthodoxe grecque Sainte Sophie de Los Angeles. Telly Savalas était un membre de la congrégation et c’est dans cette église que se tint la cérémonie des funérailles de l’acteur le 25 janvier 1994.
o La chanson au début et à la fin de l’épisode est interprétée par Telly Savalas comme l’était celle de Elegy in an Asphalt Graveyard, seconde saison.
o Que peut valoir $2.49 en 1975 ? C’est le prix indiqué sur le sac en papier qui contenait le bas de la victime. Du retsina pardi. Et le proxénète n’achète pas de vin… Le retsina est un vin produit en Grèce , spécialité typique du pays. C'est un vin blanc ou rosé léger à base de cépage savatiano dans lequel est rajouté de la résine de pin au cours de la fermentation.
o Katrina à Kojak, qui dit n’avoir pas bien dormi: ‘Don’t eat so much before you go to bed!’ Un flic expérimenté mène une croisade obsessive contre le crime, sans se conformer aux règles et au détriment de sa vie personnelle.
L'inspecteur Paul Zachary est un fonctionnaire apprécié par ses collègues pour son professionnalisme, mais il montre une telle obsession pour son travail qu'il met en péril sa vie familiale, sa carrière et même une affaire importante impliquant le cerveau d'un vol de bijoux. Cet excellent drame dépeint la personnalité ambiguë de Zachary, bon flic au mental fragile, qui passe son temps à boire et fumer. Il pense avoir tout raté dans sa vie personnelle et affective et il se jette éperdument dans le travail, sacrifiant davantage sa relation avec son épouse.
Soupçonneux envers celle-ci (avec raison), il lui passe des coups de fils anonymes, ce qui fait capoter la filature de Delman dans la séquence d’ouverture et entraine le meurtre du diamantaire. Zachary a particulièrement à cœur de résoudre cette enquête pour redorer son blason et, par des méthodes peu orthodoxes, il se retrouve avec un coup d’avance sur Kojak. Négligeant les conseils du lieutenant qui l’envoie au repos, Zachary mène sa propre enquête et trouve un témoin, un jeune épicier, qui se fait renverser peu de temps après. Un indic, un chauffeur de cab, permet au policier de localiser la voiture qui a servi à cette tentative d’homicide. Il fait ainsi sortir Ballantine de sa tanière. Entre-temps, le lieutenant a découvert la gravité de la situation et il a été obligé de retirer l’arme de service à son inspecteur. Forrest Tucker interprète avec justesse ce flic en mal de reconnaissance et il monopolise l’écran avec à-propos, tandis que Malachi Throne, malgré son peu de temps de présence, est, comme toujours, un excellent salopard. Le jusqu’auboutisme de Zachary fait penser à Beach (Out of the Frying Pan...), fonctionnaire de police qui désire également se racheter, même si les motifs sont différents. Dans les deux situations, le policier échoue.
Dans cette histoire, Zachary a abouti à ses fins avec l’arrestation de Ballantine, mais son état psychologique va stopper sa carrière, ce qui est dommageable vu ses qualités. La dernière scène est ainsi une des meilleures de l’épisode : alors que McNeil s’enquiert auprès du lieutenant de savoir s’il a récupéré le badge de Zachary, ce dernier, complètement en décalage, se dit prêt à reprendre du service dès que possible (malgré sa blessure). Le long regard dans le vide de Kojak (‘Paul, sure you will’) est poignant et laisse penser que le lieutenant contemple un inévitable destin similaire. Les autres passages clés sont la descente chez Delman, où le truand se plaint à Kojak de la brutalité de Zachary, et l’entretien Kojak/McNeil dans lequel le capitaine demande au lieutenant de stopper les agissements de Zachary immédiatement : ‘Get that man out of action now’.
o Alvin Boretz (1919-2010) a écrit aussi l’histoire de My Brother, My Enemy avec Sylvester Stallone.
o Forrest Tucker (1919-1986), le détective Paul Zachary, fut une figure du cinéma américain dès 1940, et il tourna dans de nombreuses séries des années 60 à 80.
o Verna Bloom (1939), Carrie Zachary, est connue pour ses rôles dans L’homme des hautes plaines (de et avec Clint Eastwood) et La dernière tentation du Christ de Scorsese. Elle a également joué dans deux épisodes d’Equalizer.
o Malachi Throne (1928-2013), Mr Ballantine, a souvent joué des rôles de truands au petit écran depuis la fin des années 50. Il est Solly DeChico dans l’épisode Dead on His Feet de la première saison (avec Harry Guardino). Il fut aussi Noah Bain, le partenaire de Robert Wagner, durant les deux premières saisons d'Opération vol avant d'être viré. Au début de sa carrière, il tourna dans Les Incorruptibles (trois épisodes de la dernière saison) puis dans les années 60 dans Des agents très spéciaux, Le fugitif, La grande vallée, Star Trek, Les mystères de l'Ouest, Police Story, Mannix, Mission impossible. Dans les années 70, on l'a vu, entre autres, dans Chaparral, Cannon, Hawaii, police d'état, L'homme de fer, Les rues de San Francisco, L'homme qui valait trois milliards….Il continuait à tourner jusqu'aux débuts des années 2000.
o Joseph R. Sicari (1939), le tueur Delman, est ‘Ferret Face’ dans One for the Morgue, première saison.
o Telly Savalas/Kojak a sûrement revêtu son costume le plus horrible de toute la série dans les deux premières séquences de l’épisode (lieu du crime et visite à Ballantine).
o Dans une des meilleures scènes de l’épisode, Kojak remarque le diamant à l’oreille de Delman (peu courant pour les hommes dans les années 70) : ‘Oh, darling, does it hurt ?’
o Kojak au sujet de Zachary: ‘He’s doing his job like a machine we can’t stop!’.
o La dernière réplique est la plus intéressante de l’épisode. Zachary pense à reprendre du service le plus tôt possible malgré une blessure: ‘Nobody’s going to steal my shield. I’ll be back on-duty anytime you need me, captain, even if I have to crawl’. Kojak ne contrarie pas l’inspecteur: ‘Paul, sure you will’.
o Dans la VO, Kojak fait référence à Rudolph the Red-Nosed Reindeer ; Rudolphe le renne au nez rouge en français est une histoire populaire américaine écrite en 1939 par Robert L. May. Rudolphe est le neuvième renne du Père Noël qui, grâce à son nez rouge d'une luminosité incroyable, va le guider durant sa distribution de cadeaux la nuit de Noël. 18. PAROLE Un homme a promis à son frère, mourant, de le venger, tandis que la police et le service d'hygiène de New York tentent d'éviter la propagation d'une épidémie mortelle. Une vendetta corse sur fond de contagion.
Dans un chantier, Dominic Bruno retrouve son frère Victor sur le point de mourir. Evadé de prison et malade, Victor fait promettre à Dominic qu'il tuera Pietro Anthelmo, le responsable de son arrestation. L’homme se procure une arme pour faire justice, mais il va se rendre compte que la version de son frère n’est pas la bonne. Nina, la femme de Victor, devenue la maitresse de Dom, a en effet planifié l’arrestation de son mari pour s’en débarrasser et vivre avec son amant. Nina devient ainsi la cible dans une société où on ne badine pas avec l’honneur.
Une histoire classique, mais les Corses devraient plutôt être des Siciliens à New York, et la partie épidémie est prépondérante et donne un coté fantastique inapproprié. Kojak est un peu sur la touche, même s’il est rapidement en contact avec Dominic, car il est le dernier à découvrir le rôle exact de Nina (‘You didn’t know. Neither did Dom’). Sinon, l’intrigue est un peu ‘juste’ : Victor Bruno est volontaire en prison pour un projet médical dans l’optique de s’évader mais il savait que cela le condamnait. Il contamine en définitive son frère qu’il charge d’abattre un truand, soi-disant une balance.
Un épisode moyen, avec peu de suspense, des bavardages et quelques longueurs (le petit garçon, témoin et voleur, est présent pour la durée), dans lequel même la fin au terminal de bus est convenue. Une histoire de trahison et d’honneur décevante car la greffe avec le thème épidémique ne prend pas, et la meilleure scène reste l’altercation Dominic/Nina à l’église.
o Joseph Hindy (1939), Dominic Bruno, est cambrioleur et tueur dans Knockover de la première saison. Il reviendra une troisième fois. A noter que l’acteur a participé à deux épisodes d'Equalizer (le poignant Christmas Present et Heart of Justice)…avec ou sans barbe !
o Suzanne Charny (1944), Nina Bruno, la belle brune presque inconnue, est membre de la Professional Dancers Society. Elle a joué dans quelques séries, dont un épisode des Rues de San Francisco (Underground).
o Al Ruscio (1924-2013), Mr Travino, a joué dans deux épisodes de la série Kojak et trois des Incorruptibles. Également vu dans Baretta, Un shérif à New York, Sergent Anderson, L'homme invisible, Joe Forrester, Starsky et Hutch, Mrs Columbo, McGyver, Hunter, NYPD Blue, X Files…
o Borah Silver (1927) est le docteur Prince dans dix épisodes, dont cinq de la première saison. Sa dernière apparition au générique sera au début de la quatrième saison, mais il apparaît parfois brièvement sans être crédité, comme dans The Forgotten Room.
o Cette histoire est un remake d’un épisode de la très courte série (inconnue en France), The Bold Ones: The Protectors (1970).
o Lorsque Kojak visite Anthelmo, on voit le lieutenant avec un morceau de fromage (‘good cheese’, un sacré cliché de la Corse !), et Anthelmo déclare ne plus revoir son ‘ami’ car : ‘America isn’t Corsica. Too many streets here.’ 19. LE CHASSEUR DE PRIMES Une étrange tentative de meurtre mène Kojak et ses hommes à Harlem pour enquêter sur un trio de Noirs: un commanditaire, un chasseur de primes et un tueur.
Salathiel Harms, un détective privé, et chasseur de primes, fraichement débarqué de la côte Ouest, intrigue Kojak et sème le trouble dans le precinct. Un épisode très particulier, qui aurait pu servir de pilote au personnage de Harms, imposant dans tous les sens du terme. Censé se passer à Harlem - en fait tourné à Los Angeles -, le scénario s’appuie sur le genre blaxploitation, typique des années 70, pour conter une histoire loufoque, parfois même, disons-le, ridicule (la dernière scène est guignolesque). Baine, le tueur au fusil, passe rapidement de chasseur à chassé et le lieutenant compte les coups, comme la prostituée Dellia qui renseigne aussi bien Harms que Baine.
Cet épisode ne laisse pas indifférent, car certaines critiques US le jugent comme étant le meilleur de la saison, alors que je le place parmi les plus mauvais. Le ton est léger, les situations lourdingues (comme la plaisanterie de Stavros) et la place de Kojak n’est pas centrale. D’ailleurs, McNeil a raison de s’étonner de l’agitation au precinct vu qu’aucun crime n’a été commis initialement (Crocker :’Watermelon !’). Il y a de plus peu d’enquête, car Gil a simplement l’oreille qui traine au bon moment. Les meilleures scènes sont lorsque Gil veut ‘piquer’ la voiture de Kojak et, surtout, l’altercation du lieutenant avec le maquereau Sylk, individu grotesque, à la voix efféminée et comique, affublé d’un manteau de fourrure et de lunettes de soleil. Une véritable caricature pour qui Kojak dégaine une sucette : ‘Sylky, come here. You’d like to be my Valentine ?’ .
L’épisode est un intéressant témoignage des accoutrements bariolés et des façons de parler des Blacks dans les années 70 aux USA (on ne compte plus les ‘Brother’ !). La succession de plans sur l’horloge dans le bureau de Kojak résume le temps qui passe et l’ennui, que suscite cette intrigue fastidieuse, où les acteurs invités sont tous mauvais. Un premier quart d’heure moyen avant l’arrivée de Harms qui rend l’ensemble dispensable.
o Rosey Grier (1932), Salathiel Harms, est un ancien joueur de football américain à la carrure impressionnante…mais aux piètres talents d’acteur. Il fit des apparitions remarquées dans des séries telles que Des agents très spéciaux et Les mystères de l’Ouest. Il reviendra malheureusement dans le même rôle dans un autre épisode de Kojak. A noter qu’il aida à la capture de l’assassin de Robert Kennedy le 6 juin 1968.
o C’est le dernier des onze épisodes avec Roger Robinson (1940) dans le rôle de l’inspecteur Gil Weaver. Il est aussi le proxénète Bobby Martin dans le pilote.
o Une phrase complètement incorrecte de nos jours, lorsque Kojak s’adresse à Sylk: "When I put the lovin' arms on you, baby, you won't be out till you look like Uncle Remus." L’oncle Remus est un personnage fictif au rôle-titre, et narrateur de contes populaires afro-américains publiés en 1881. C’est un recueil d’histoires animalières et de chansons, qui, à l’époque, n’étaient pas considérées comme racistes, contrairement à l’opinion à partir du milieu du vingtième siècle.
o A noter que le tournage ne passait pas inaperçu à en juger les badauds dans la rue lorsque Harms parle avec Dellia May, la prostituée. 20. SUR LA SELLETTE Kojak fait l’objet d’une enquête interne après qu’un truand ait prétendu que le lieutenant avait accepté un pot-de-vin.
Une histoire à l’entame singulière car dès la première scène, Kojak cuisine Eddie, un indic cambrioleur, et fait un marché afin d’obtenir la localisation d’un truand nommé Dubin, avec lequel le policier a un contentieux. La descente infructueuse chez cet individu est un des meilleurs passages, et il conditionne le reste de cette intrigue intéressante, écrite évidemment par Burton Armus. Dubin prétend à Scroope, son avocat, que Kojak a accepté de lui trois mille dollars. Les rouages de l’administration se mettent alors en marche et gênent considérablement les agissements du lieutenant.
Néanmoins, Kojak peut toujours compter sur son informateur, qui l’avertit que Dubin est sur un gros coup. L’entrée en scène, sur dénonciation, du capitaine Rosseau d’Internal Affairs, l’équivalent de la police des polices, entrave l’enquête de Kojak et le place même dans un bureau annexe, bien plus propre que le sien ! Contrairement à Valentin (Les brigades du Tigre) et Mike Stone (Les rues de San Francisco), les ennuis internes du ‘flic chauve’ (Dubin) ne sont pas ‘méchants’, et Rosseau, coincé, accepte même la collaboration du precinct. Le capitaine Henry Rosseau n’est pas un administratif borné et la coopération fonctionne bon an mal an. L’indic est assassiné et le lieutenant s’attache les services de Scroope, l’avocat de Dubin, mais respectueux de la loi, qui met la pression sur son client. Le gros coup en question est un banal vol de la paie des ouvriers d'un chantier de construction, ce qui nous laisse sur notre faim, car le final n’est pas à la hauteur de nos espérances. Les séquences les plus intéressantes sont les premières scènes - l’interrogatoire de l’indic et la descente chez Dubin, alors que celui-ci est en train de prendre une douche - et l’intrusion de Kojak dans le bureau de Scroope (‘I ask you to save a cop’s career’).
Les personnages sont tous très bien joués et il n’y a pas de fausse note dans la distribution ; le District Attorney, blanc-bec inquisiteur (Bernheim), l’avocat réfléchi (Scroope), le truand borné, étranglé par les dettes (Dubin), l’homme de main à la mine patibulaire (Colby) et le bookmaker graveleux (Bancroft : ‘Anything bad about Kojak, I love to hear’). L’histoire, singulière et solide, est très bien interprétée, et place cet épisode parmi les meilleurs de la saison, malgré une fin quelconque qui n’est pas en phase avec le reste de l’intrigue.
o Michael McGuire (1934), Scroope, est Paul Merchison, un politicien, dans Les jardins de Babylone de la première saison. Dans les deux cas, il est aux côtés de Kojak, malgré les apparences.
o James Luisi (1928-2002), le capitaine Henry Rosseau, est Geno, le coéquipier du flic abattu, dans Requiem pour un flic de la première saison. Le capitaine Rosseau revient brièvement dans l’épisode suivant, Deadly Innocence. Luisi a joué au basket avant de devenir un acteur et il est surtout apparu dans des séries. Citons Bonanza, Cannon, L'homme de fer, Mannix, Les rues de San Francisco et surtout Deux cent dollars plus les frais dans le rôle du lieutenant Doug Chapman dans 25 épisodes.
o Kojak est toujours superbement politiquement incorrect, lorsqu’il parle de Harry Dubin : ‘He’s one of my favorite animals, he’s a pig !’. Aucun producteur de série policière contemporaine ne prendrait le risque de faire parler son enquêteur principal comme cela ! Ensuite, au tribunal, il s’entretient avec Bernheim, le District Attorney: ’Sure, I stretch the law. Get back to reality, get back into the street’.
o Scroope à Dubin, au sujet de Kojak: ‘Kojak does his job; he doesn’t go any further than the law allows.’
o Lorsque Bernheim, le DA, demande au lieutenant de faire une déposition, Kojak répond sarcastiquement: ‘I'll give you a statement: Jack and Jill went up the hill to fetch a pail of... hogwash.’ Intraduisible, car il y a une référence à une comptine anglaise, qui a pour origine la France : Louis XVI fut décapité (lost his crown) suivi par Marie Antoinette (who came tumbling after). Cette comptine fut publiée en 1795, soit deux ans après les exécutions. Dans la version originale: Jack and Jill went up the hill to fetch a pail of water. Ici, Kojak remplace ‘water’ par ‘hogwash’ (foutaise).
o Le bus vert passant devant la prison (avec l’inscription ‘Department of Correction’) est un insert déjà vu quelques fois, dont dans le pilote.
o Ce n’est pas Telly Savalas qui arrive au tribunal dans la Buick mais sa doublure.
o Sur certains plans en hauteur dans le final, la camionnette des policiers est bleue, alors qu’elle est grisâtre lors des scènes au sol. En fait, ce sont des inserts d’une camionnette bleue, déjà utilisés dans d’autres épisodes.
o Un peu d’humour; Kojak:’Where’s the stuff?’, Dubin : ‘I’ve got some beer in the refrigerator. This is for friends’. 21. COUPABLE D'INNOCENCE Un chimiste du Département de la police de New York est mortellement renversé. Kojak rouvre une affaire pour laquelle un ancien policier est sous les verrous. C’est encore une tragédie intense que nous propose la série. L’histoire est complexe, mais tient en haleine jusqu’au dénouement, et la terrible dernière réplique du lieutenant. Kojak éprouve même des difficultés à résoudre cette affaire tortueuse. Aaron Fisk, propriétaire d’un entrepôt de vêtements, a vengé son jeune fils, devenu tétraplégique en échappant à un policier des stups. Fisk a contraint Harry Sentman, un chimiste de la police, à fomenter des preuves, qui accablent le policier, contre l’approvisionnement gratuit en dope de son fils toxicomane, cloué à l’hôpital depuis son retour du Vietnam. Trois années plus tard, au décès imprévu de celui-ci, Sentman, pris de remords, refuse l’enveloppe des Fisk et se condamne à mort. Aaron Fisk charge son fils valide, Max, des sales besognes et on assiste à des dialogues incroyables lorsque Max, blessé, révèle à son père qu’il a réussi à liquider Augie Matthews, qui les faisait chanter (‘It’s done, papa’ ‘Nobody saw you ? Thanks, son’). Une drôle de famille où Max surprend son père en train d’embrasser goulument une femme qui pourrait être sa belle-fille ! Quant à Danny, le fils paralysé comptable de la société, il est ménagé et choyé, mais il découvre peu à peu la vérité. Tous ces personnages sont parfaitement dépeints, y compris les secondaires comme Sentman, Joey Fiorello (le policier incarcéré) et Augie Matthews (le tueur gourmand liquidé), mais c’est évidement Aaron Fisk et Max (Stephen Macht) qu’on remarque. Le père sacrifie son fils valide et dévoué pour venger le handicap du cadet préféré. Convaincu de l’innocence de Fiorello, les investigations balbutiantes de Kojak progressent grâce à l’employée des locations de voitures : elle a accepté une remise sur des fringues de la boutique des Fisk pour son silence sur l’état de la voiture qui a servi à renverser le chimiste ! Quant au portrait-robot de Max, qui a été aperçu dans le bar, il ressemble à une œuvre d’artiste et il n’est donc pas crédible. C’est un des maillons faibles de l’épisode, comme l’arrestation inopinée du brancardier fournisseur d’héroïne à l’hôpital et le fait que Fiorello ne trouve pas plus tôt les raisons du complot. L’assassinat de Matthews est la seule scène d’action, avec l’ouverture, mais malgré ces petits défauts, l’histoire est bien construite et le final, dramatique et inattendu, compense. o C’est la seconde des trois histoires écrites par Sean Baine pour la série, après Jeu dangereux, épisode moyen de la seconde saison. Il écrivit aussi des scénarii pour Les rues de San Francisco (3), Police Story (6), Sergent Anderson (6). o Tige Andrews (1920-2007), Aaron Fisk, avait fait une apparition dans l’ouverture de la seconde saison, The Chinatown Murders, et il reviendra dans l’ultime saison. o James Luisi (1928-2002), le capitaine Henry Rosseau, est Geno, le coéquipier du flic abattu, dans Requiem pour un flic de la première saison. Le capitaine Rosseau est présent plus longuement dans l’épisode précédent, The Frame, et on se demande la raison de cette apparition d’une seule scène dans cette enquête. o Victor Campos est le détective Gomez dans six épisodes ; trois de la première saison, un de la seconde et un autre de la troisième complètent cette apparition. Ici, il prend la place de Crocker, absent de l’épisode. o Argentina Brunetti (1907-2005) a fait un site à son nom racontant les histoires passées d'Hollywood peu avant son décès. Son fils le continue. Elle a joué dans deux épisodes de la première saison des Incorruptibles : Le roi de l’artichaut et Tueur sans gages. o Raquel Welsh, la sex-symbol des années 70, est évoquée par Aaron Fisk, lorsque Danny parle de ‘unrequited love’ (amour sans retour). o Kojak joue au bon samaritain : il fait retrouver le père du policier emprisonné et promet de lui rendre son insigne et sa solde. ‘Not even God can give you back the past three years’. Rien à voir avec les pourritures décrites dans The Shield, une série qui est pourtant comparée à Kojak ! o Lorsque le capitaine Rosseau parle de coïncidence, Kojak répond : ‘And my father was a Turk !’. Très symbolique lorsqu’on connaît les relations entre les Grecs et les Turcs ! o La publicité retrouvée sur la victime et le tueur (pour différentes raisons) est des plus coquines : ‘Pleasure is Our Business. Unsurpassable Ecstasy. Sensual Exotica.’ C’est d’ailleurs un vieil homme qui les distribue… o Alors que Aaron Frisk a répondu à Kojak que ‘cela’ en valait la peine, Danny chute mortellement dans l’escalier (d’où le titre). La dernière réplique de Kojak: ’No, Mr Fisk, it wasn’t worth it’. 22. DIX-SEPT ANS APRÈS La découverte d’un squelette sur un site en démolition ouvre une enquête sur un meurtre commis dix-huit ans auparavant. Ce soixante-dixième épisode a une des intrigues les plus tortueuses de la série. Lentement mais sûrement, Kojak et ses hommes s'efforcent de reconstituer le puzzle d'un meurtre perpétré en mai 1957, à partir d’un squelette pris dans du ciment depuis dix-huit ans. Ce sont les restes de Garry Breden qui sont découverts dans les fondations d'un immeuble (identification réalisée grâce à la dentition et une jambe cassée). Breden était jusqu’alors soupçonné d’avoir détourné des fonds et trouvé la mort dans un accident d'avion qui avait fait quatre-vingt autres victimes. Dès le début, nous savons que Keith McCallum, un entrepreneur fortuné, est responsable et il rassure Monica, la veuve de la victime, qui mène un grand train de vie. McCallum est persuadé qu’après tant d’années, il n’est pas possible de remonter jusqu’à eux, mais il perd peu à peu de sa superbe (‘There was a time when a building can last half a century before anybody tore it down’). En fait, Monica, en instance de divorce, a commis le meurtre, et Keith McCallum a fait couler le corps dans le béton et s’est servi d’un sosie, Karl Malchek, un réparateur de télé, pour personnifier Breden et faire exploser l'appareil, camouflant ainsi le détournement de trois millions de dollars. McCallum fait rechercher et tue Anton, le fils de Malchek, qui peut le compromettre (alors qu’il n’avait que six ans au moment des faits !), mais c’est un petit pendentif qui le perdra. Ce ‘punk’, terme du lieutenant, est sûrement le meurtrier le plus prolifique de la série avec quatre-vingt deux victimes (et pas une de plus). A noter quelques scènes particulières, comme Kojak qui distribue à ses hommes les paquets repas offerts par un prisonnier (McNeil: ‘Huh, so he killed his wife. Well, nobody's perfect, right?’), Kojak et le vendeur de bretzels (‘I want a pretzel, not a weapon !), la visite de la vieille secrétaire au precinct (elle est reçue par Stavros) et le petit vieux à la maison de retraite qui veut tirer quelques taffes sur le cigarillo de Kojak ! Sinon, il n’y a pas d’action ; les deux meilleures séquences étant les rencontres de Kojak avec McCallum puis avec Monica. La seconde association Laird/Dubin de la saison est complexe avec moult personnages, qui permettent de nombreux petits rebondissements et qui font de cet épisode un agréable précédent aux séries Cold Case et Bones, mais il est à voir deux fois pour en saisir toutes les subtilités. o Michael Ansara (1922-2013), Keith McCallum, fut connu pour son rôle de Cochise dans la série Broken Arrow (1956-58). Il a joué dans deux épisodes des Incorruptibles : Nicky et Le gingembre de la Jamaïque, seconde saison. o Gail Strickland (1947), Monica Breden, a joué dans Police Story, Hawaii, police d’état, entre autres. o Deuxième épisode consécutif dans lequel Gomez remplace Crocker ; Kevin Dobson est absent mais au générique. C’est la dernière apparition du détective joué par Victor Campos. o Ned Glass (1906-1984), Deitz, a joué dans quatre épisodes des Incorruptibles. o Un titre français ridicule, comme la majorité des résumés français sur la toile. Pourquoi 17 ans, alors qu’il est répété une dizaine de fois dans l’épisode en VO ‘eighteen years’ ! A croire que personne n’a compris l’épisode… o Stavros demande à Gomez quel est le grand mystère des Pyramides évoqué par Kojak, et le détective hispanique lui répond : ‘They don’t have johns !’. o Le titre du journal fictif New York Chronicle: ‘NY Police find skeleton remains of murder victim discovered in demolished office building in downtown Manhattan.’ o A noter la scène où Kojak se rase avec un marcel frappé à ses initiales, TK ! o Le café/restaurant du rendez-vous est assez chic, ce que démontre le butler qui parle français en VO ! o Kojak demande à Monica ce qu’elle faisait le 11 mai 1957, la veille du crash…. o Il y a un échange piquant lorsque Kojak se prend pour Sherlock Holmes et qu’il s’adresse à McNeil en l’appelant Watson (Kojak : ’Like the movies, you play Watson, I’ll be Sherlock Holmes.’) o L’épisode est à voir deux fois, à moins d’aller directement à l’explication des faits à trois : Kojak, McNeil et…Stavros. 23. POUR ET CONTRE LA LOI Cinq dessins inestimables de Rembrandt disparaissent d’une exposition et les voleurs sont immédiatement arrêtés. Néanmoins, Kojak, concurrencé par un criminologue de renommée mondiale, ne parvient pas à retrouver les dessins.
L’enquête pour retrouver les œuvres d’art est une concurrence entre le lieutenant Kojak et son mentor, Anton Valentine, un criminologue chevronné devenu détective (très bon jeu de David Opatoshu). Si l’histoire n’est pas désagréable, elle ne fait pas partie des incontournables de la saison. Kojak se fait présenter une exposition par Kelly McCall, une charmante jeune femme qui semble être une ‘très bonne amie’ du lieutenant. Il n’y a pas de temps mort au tout début car Kojak est présent, dans ce qui est un larcin et pas un meurtre pour une fois, et la poursuite de l’intrigue est du coup dans les premières minutes.
Le personnage ambigu de Valentine, le titre VO lui fait référence, aurait pu servir de pilote à une série, comme d’autres flics de cette troisième saison. Une fois que l’astuce digne d’un Columbo est dévoilée, le reste est assez banal. En effet, combien d’histoires de vols ont été perpétrées afin d’arnaquer les assurances ? Evidemment, il y a le mystère qui s’apparente à celui de la Chambre jaune : comment les tableaux ont-ils disparu ? C’est Valentine qui met un peu de piquant en préparant un plan pour faciliter l’évasion des prisonniers, qui doivent le mener aux dessins. Le détective international ne se doute pas que des faux ont été brulés et que les originaux sont en sécurité chez Ross, l’arnaqueur. Néanmoins, on se demande comment Kojak peut croire à la fable abracadabrante d’enregistrer un type qui parle en néerlandais pendant son sommeil ! La fin, meilleure scène de l’épisode, renvoie à celle de l’excellent Before the Devil Knows, où Kojak laisse filer le cambrioleur Le Jon (Henry Darrow).
Cette fois, il envoie ses inspecteurs sur les toits, alors que Valentine descend en rappel le bâtiment (passage très improbable). Le lieutenant se laisse amadouer par une vieille connaissance en qui il a du respect et de l’admiration. L’autre grand passage de l’épisode est la démonstration de Kojak au musée (‘The suspense, Frank, that’s all the fun’). Les acteurs font de bonnes prestations, avec le retour de Dobson/ Crocker, malgré quelques longueurs comme le cabotinage de Valentine dans la camionnette. N’oublions pas non plus la dernière image, qui laisse imaginer bien des choses…
o David Friedkin (1912-1976) fut réalisateur, producteur et scénariste. Cet épisode est le cinquième, et dernier, qu'il réalisa pour la série : il y eut l’excellent Cross Your Heart and Hope to Die et le moyen The Trade-Off de la seconde saison, le particulier et intéressant How Cruel the Frost, How Bright the Stars, et le très bon On the Edge, tous les deux de la troisième saison. Un bon bilan pour Kojak dans l’ensemble.
o Susan Sullivan (1942), Kelly McCall, a commencé sa carrière en 1964 et elle tournait en 2009 dans Castle. Au début de sa carrière, elle fut une ‘Bunny’ du magazine Playboy et elle apparut dans de nombreuses séries comme L’homme de fer, Barnaby Jones, puis dans des soaps. Elle tournera dans un second épisode de Kojak: When You Hear the Beep, Drop Dead. Kelly McCall a 29 ans, alors que l’actrice en a 33 au moment du tournage.
o Don Knight (1933-1997), Pourette, un des deux voleurs, est John Hagen dans Before the Devil Knows de la première saison. Il est connu pour des rôles de tueur froid. Il a joué dans de nombreuses séries. Citons des apparitions dans Match contre la vie, Opération vol, Hawaii, police d'état, L'immortel (7 épisodes dans le rôle de Fletcher), Mannix, Mission impossible, Cannon…
o Il serait intéressant de répertorier tous les épisodes où la camionnette bleue Ford apparaît ; avec à chaque fois, une inscription différente.
o Kojak donne une claque sur le museau des deux types saucissonnés dans la camionnette : ‘Relax, you’re in good hands’.
o McKee au sujet de Valentine: ‘He works for anybody. He plays both sides of the law these days. Kojak: ‘I can’t believe it’.
o Le naphta est un liquide transparent, issu de la distillation du pétrole. 24. UNE EXÉCUTION PRÉMATURÉE Lorsqu’un flic infiltré est assassiné, Kojak oriente à tort son enquête vers un parrain de la mafia. La troisième saison se conclut sur une bonne note avec cette histoire intéressante dans le milieu de la mafia. Kojak met la pression sur Franco Donatello, membre connu d'une organisation criminelle, lorsqu’un flic est découvert assassiné aux abords d’un des établissements du gangster. Donatello est-il responsable du décès du fils du policier, ‘a living legend’, qui fut impliqué dans la mort de ses deux propres fils neuf ans auparavant? En fait, cette particularité biscornue du scénario est une fausse piste qui masque un adultère, entre Mrs Donatello, bien plus jeune que le gangster, et l’avoué du parrain. Le rythme est soutenu et l’interprétation très efficace, même si la liaison est connue trop tôt. Le flic abattu avait en fait découvert la relation sulfureuse, comme le fera également à ses risques et périls Sutherland, un indic, qui a mis la main sur une pochette d’allumettes révélatrice et des photos compromettantes. Le chantage ne paie pas, car les deux amants tuent à tour de rôle les maitres-chanteurs. L’action se situe autour d’un restaurant mandarin, mais c’est un parfum français onéreux, retrouvé sur la couverture qui emballait le corps, et le numéro de la plaque d’immatriculation sur la pochette d’allumettes qui mettent Kojak sur la piste de Mrs Donatello. Harold J. Stone, qui a vieilli depuis ses apparitions dans Les Incorruptibles, s’impose en mafieux sur le déclin, tandis que Diana Hyland, dans un de ses derniers rôles, est convaincante en maitresse tueuse. Il n’y a pas beaucoup de cynisme de Kojak dans cette enquête ; notez néanmoins l’ironie lorsque Mrs Donatello lui demande si son amant est mort (‘Your boyfriend left his brain on the highway’). Malgré quelques imperfections (comme par hasard, la voiture de l’avoué est contrôlée au moment où Kojak et Stavros passent devant), l’épisode se suit sans ennui et se termine par une scène mémorable, avec la fille du mafieux qui remet l’arme du crime au lieutenant (‘She betrayed you with your own gun’). o C'est le cinquième, et dernier, épisode réalisé par Daniel Haller (1926), tous dans cette saison, sauf le moyen A Souvenir from Atlantic City de la seconde. On lui doit dans cette troisième saison également Money Back Guarantee, A Wind from Corsica et Deadly Innocence. Un bon bilan pour la série. o Diana Hyland (1936-1977), Cleo Donatello, a participé à de nombreuses séries des années 60 et 70, comme La quatrième dimension, Des agents très spéciaux (2 ép.), Le fugitif (4), Les envahisseurs (3), Mannix et un rôle récurrent dans Peyton Place. Elle mourut d’un cancer dans les bras de Travolta, son amour de dix-sept ans plus jeune qu’elle. o Harold J. Stone (1913-2005), Franco Donatello, a joué dans six épisodes des Incorruptibles, principalement dans des rôles de gangsters toujours particulièrement bien interprétés. Il fut Nitti dans L’affaire Al Capone en 1967, et on le vit dans de nombreuses séries US des années 50 à 80. o Daniel J. Travanti (1940), le capitaine Badaduchi, est le lieutenant Charles 'Chuck' Danena dans A Souvenir from Atlantic City, saison 2. Il est aussi le Capitaine Furillo dans 132 épisodes de 1981 à 1987 (7 saisons). o La courte scène, dans laquelle un cab passe de nuit devant l’immeuble du policier assassiné en train d’être fouillé par Sutherland, a été maintes fois vue dans la série. o L’indic Sutherland au capitaine Badaduchi: ‘You put me in the toilet. Don’t pull the chain.’ o L’adresse de Mrs Donatello correspond à un endroit en Californie, lieu de tournage, et non pas à un lieu autour de New York, comme le scénario le suggère (Willowbrook Road, Garden Grove). o Il y a un beau plan de New York lorsque la Buick de Kojak arrive dans le parc, sur les lieux du meurtre de Sutherland. On voit les gratte-ciels puis le World Trade Center en arrière-plan. Ensuite, la voiture longe l’Hudson avec au fond la Statue de la Liberté. Crédits photo: Universal. Images capturées par Denis Chauvet. |
Saison 1
Pilote: L'affaire Marcus Nelson (The Marcus-Nelson Murders) 1. Soir de terreur (Siege of Terror) 2. Dans les griffes de la mort (Web of Death) 3. Un client pour la morgue (One for the Morgue) 5. Une fille à l'eau (Girl in the River) 6. Requiem pour un flic (Requiem for a Cop) 7. Le corrupteur (The Corrupter) 8. Coup de théâtre (Dark Sunday) 12. Extrême-onction (Last Rites for a Dead Priest) 13. Mort à vendre (Death Is Not a Passing Grade) 14. Le pourvoyeur (Die Before They Wake) 15. Les receleurs (Deliver Us Some Evil) 16. Dix-huit heures de panique (Eighteen Hours of Fear) 17. Au diable Kojak (Before the Devil Knows) 18. Mort debout (Dead on His Feet) 19. La rivière solitaire (Down a Long and Lonely River) PILOTE: L'AFFAIRE MARCUS NELSON Le détective Kojak suspecte que le jeune Noir arrêté après avoir confessé le massacre de deux jeunes femmes blanches a été brutalisé par les enquêteurs lors de l'interrogatoire. Kojak va s'employer à prouver l'innocence de l'accusé. Ce long téléfilm est inspiré d'une véritable histoire qui a profondément bouleversé le système judiciaire américain en 1966. Deux jeunes femmes blanches sont massacrées dans leur appartement ('mutilées comme des poulets') et, quelques mois plus tard, Lewis Humes, un jeune Noir, est arrêté pour une prétendue tentative de viol. Le détective Corrigan découvre une photo sur le suspect qu'il relie à l'affaire Marcus Nelson. Après une nuit d'interrogatoire, Lewis signe une confession de 61 pages mais, rapidement, Theo Kojak relève des incohérences et démonte toutes les preuves du dossier : la photo ne représente pas une des victimes mais une personne bien vivante, le bouton n'est pas du manteau de Lewis…Malgré ces erreurs, Lewis est maintenu en détention ('Too many promotions and salutations involved') jusqu'au jour où un proxénète, qui vient de trucider un 'collègue', propose un marché au District Attorney : une clémence contre l'assassin des jeunes femmes. Ces dernières ont plus d'importance aux yeux de la justice et le deal est conclu. Kojak s'évertue alors à confondre l'individu, un junkie notoire, que le policier connaît mais qu'il ne pense pas, a priori, capable d'un tel acte. La longueur de ce film, près de deux heures vingt, est surprenante et fait penser que quelques coupes n'auraient en rien altéré l'ensemble. Néanmoins, l'histoire se suit sans ennui. Kojak n'est pas le personnage central du récit comme pour la série ; ici, il est surtout témoin d'un évènement majeur pour la justice américaine comme la voix-off, la sienne, le mentionne à sa première apparition sur les lieux du massacre. L'enquête de Kojak, qui commence réellement après quarante-cinq minutes de film, est très bien construite. Elle débute par une visite à la prison et l'utilisation de flashbacks dans le récit de Lewis dénonce les brutalités policières durant l'interrogatoire (Le jeune Noir ne se rend compte de l'accusation qu'au tribunal !). L'atmosphère de New York des années 60 est fidèlement recrée, les ghettos et bâtiments délabrés des quartiers noirs sont véridiques (remarquez le poing levé dans le hall de l'appartement de la famille de Lewis) mais, ce sont surtout les préjugés de certains enquêteurs qui témoignent des abus du système d'alors. Les nombreux passages au tribunal, nécessaires pour comprendre le processus, ralentissent le rythme, surtout qu'il n'y a aucune scène d'action dans ce pilote, mais cela ne l'empêche pas d'être captivant du début à la fin. Les scènes les plus intéressantes dans ce long film sont d'abord l'ouverture ; les deux assassinats successifs sont suggérés, caméra à la place du meurtrier, alors que la télévision retransmet le célèbre discours de Martin Luther King, I have a dream, puis la troisième co-locatrice rentre dans l'appartement et elle est prise d'une crise de nerfs en découvrant le massacre. Parmi les autres passages marquants ; la réflexion du proxénète Bobby Martin qui oriente l'enquête de Kojak en rapportant les paroles du junkie Teddy Hopper : 'The smell of blood almost made me throw up.' Le drogué jure sur la tête de sa mère mourante, qui lui procure un alibi, mais Kojak, calmé par ses collègues, aura sa confession calmement dans une scène irréelle et glaciale où Hopper avoue dans le bureau du policier après avoir obtenu les résultats sportifs de la veille ('a lousy burglary ending with killing two girls'). La fausse 'happy end' est également à noter ; Kojak se rend à l'invitation de Lewis qui fête avec sa famille sa libération dans un appartement délabré d'un ghetto black mais la télévision annonce que les charges pour tentative de viol tiennent toujours. La réputation de la police est en jeu et Lewis sera le bouc émissaire dans un nouveau procès. La machine judiciaire américaine, thème central, est passée au crible, les incohérences soulignées, et l'ensemble donne une impression de lenteur mais la superbe interprétation et l'aspect historique confèrent à ce téléfilm une qualité indéniable qui le place parmi les meilleures réalisations policières de la décennie. o L'histoire est basée sur les meurtres d'Emily Hoffert et Janice Wylie le 28 août 1963 dans leur appartement cossu de Manhattan. L’affaire fut surnommée ‘The Career Girl Murders’ par les journaux. Selwyn Raab publia un livre sur l'affaire en 1967, Justice in the Backroom, et six ans plus tard, Abby Mann l'adapta pour ce film. Les bourdes de l'enquête ont obligé la Cour suprême des USA à voter un arrêté, la décision Miranda : la cour retient que tout agent de police procédant à une arrestation doit lire ses droits au suspect appréhendé, sous peine de voir toute la procédure annulée et le suspect relaxé pour « vice de forme », et qu'un suspect doit être informé de ses droits de consulter un avocat et à ne pas s'auto-incriminer avant d'être interrogé par la police. o Le téléfilm fut diffusé sur CBS le 8 mars 1973. Devant son succès, une série fut planifiée qui dura cinq saisons, jusqu'en 1978. Lorsque NBC a rediffusé le film à Pâques 1994, l'inscription suivante apparaissait à la fin sur l'écran en surimpression : "Dedicated to the memory of Aristotle 'Telly' Savalas 1922 – 1994'. o Le pilote fut entièrement tourné 'on location' à New York. o Abby Mann remporta un Emmy Awards en 1973 (scénario). Il fut aussi nominé, avec Matthew Rapf, pour la production aux Emmy et aux Edgar Allan Poe Awards en 1974 pour l’écriture de ce film. o Le réalisateur Joseph Sargent a reçu un Emmy pour ce film. Il remporta aussi un DGA Award aux Directors Guild of America en 1974 pour la réalisation. o La chanson du générique de fin Don't Give Me A Road I Can't Walk fut écrite par Billy Goldenberg (musique) et Bobby Russell (paroles) et chantée par Andy Kim. Billy Goldenberg et Bobby Russell furent nominés pour un Emmy. o George Savalas, le frère de Telly, apparaît brièvement dans le rôle d'un journaliste ; à cette occasion, l'affaire est même comparée à celle de Sacco et Vanzetti. Il sera le détective Stavros, amateur de doughnut et sandwichs gras, dans la série. o Ce téléfilm ne figure pas dans l’intégrale des éditions françaises. Il existe la version éditée par Playback (accompagné de l’épisode Mojo), et il est présent dans le coffret des films de l’éditeur américain Shout ! (pas de VF ni de sous-titre dans les deux cas). Rarement diffusé en France, RMC avait proposé ce film il y a quelques années en trois parties. o Le lieutenant Theo Kojack est orthographié avec un « c » dans ce script. Il y a d'ailleurs quelques curiosités par rapport à la série proprement dite ; Kojak a une histoire sentimentale (on apprend même qu'il est divorcé), la sucette n'est pas au rendez-vous ni la Buick noire et l'équipe de détectives n'est pas encore présente : Crocker, Stavros sont absents, McNeil est là, brièvement, mais ce n'est pas Dan Frazer. Par contre, on aperçoit, en étant attentif, Saperstein (Mark Russell) dans les détectives lors du générique. Pour finir, Kojak œuvre dans Manhattan East et pas South comme dans la série. La plupart des images du générique de la série proviennent du pilote. o Dès le pilote, l’amertume de Kojak est à maintes fois soulignée ; par exemple, la réplique : « When there is no justice, there is violence » enfonce le clou et respecte la volonté d’Abby Mann, le producteur. o La performance de Telly Savalas dans ce téléfilm lui vaudra sa première nomination pour un Emmy Award, récompense qu'il enlèvera d'ailleurs l'année suivante pour la première saison de la série. o Les premières pensées de Kojak sur les lieux du crime : 'My name is Theo Kojak. I can remember the first day I was in the force. It was an automobile accident. There was blood all over the car.' o William Watson (1938-1997), le détective Black, est une 'gueule' connue des séries US des années 70. Il est le flic Dedini, collègue de Stone, dans deux épisodes des Rues de San Francisco : No badge for Benjy et surtout l'excellent Commitment (tous deux, saison 2). Il est présent dans un autre épisode de cette série, Bird of Prey. Vu aussi dans les séries western -Cimarron, Les bannis, Chaparral, Bonanza, Gunsmoke - et policières - Le justicier, Starsky & Hutch, Cannon, Hawaii, police d'état, Magnum. o Roger Robinson (1940), le proxénète Bobby Martin, est Gil Weaver, un policier, dans 12 épisodes de la série. Il est aussi le trafiquant Selby dans l'épisode Joyride de la série Equalizer (saison 2). o Bruce Kirby (1928), le sergent Dan McCartney, sera le sergent Al Vine dans six épisodes de la série. o Lorraine Gary (1937), Ruth la petite amie de Kojak, a le même rôle dans l’épisode Marker to a Dead Bookie, saison 1, bien qu’elle disparaisse aussi abruptement qu’elle est apparue de l’histoire du pilote. 1. SOIR DE TERREUR Une attaque de fourgon tourne mal et se transforme en prise d'otages dans une boutique de l'armée. Kojak a deux heures pour briser la détermination des trois truands. Toute bonne série policière a un épisode prise d'otages ! Celui-ci est excellent et constitue une parfaite entame de la saison. L'histoire, servie par une interprétation convaincante, est classique mais solide et crédible. L'épisode a un début tonitruant avec un braquage de fourgon avorté qui engendre fusillades et poursuite avant que le trio ne se refugie dans une armurerie. Le lieutenant Kojak a deux heures pour fournir une échappatoire-un avion- aux truands et sauver le policier gravement blessé, retenu avec les otages. Certains clichés sont respectés – le psychopathe preneur d'otages, le vieux commerçant prêt à se sacrifier et la jeune modèle prête à 'n'importe quoi' pour être libérée. Gagner du temps et creuser un tunnel sont les plans de la police qui réussit en même temps à arrêter dans une casse le frère de Talaba, un des preneurs d'otages. Kojak s'en sert dans la dernière confrontation bien que les nouvelles annoncées à la radio précipitent les évènements et le lieutenant doit faire preuve de bravoure. Un drame intense et réaliste très bien écrit où les dernières paroles du policier mourant, déclarant au vieux propriétaire que la police est la seule ligne de défense entre les citoyens et ces gens, sonnent comme la morale de l'histoire. o C'est le premier épisode diffusé aux USA, sur CBS le 24 octobre 1973. En France, la diffusion de la série a commencé en janvier 1975 (le mercredi soir à 20h30 sur Antenne 2) mais cet épisode ne fut diffusé que le 12 mars de cette année. o William Hale (1934), le réalisateur, a mis en scène deux autres (excellents) épisodes de la série : Web of Death et Girl in the River (tous deux du début de cette première saison). Parmi ses autres réalisations, citons 11 épisodes des Rues de San Francisco et 6 des Envahisseurs. o Tous les épisodes, à quelques exceptions près, furent tournés à Studio City sur le plateau 34 des Studios Universal. Les extérieurs de la première saison furent filmés à New York mais, à partir de la seconde saison, il y a alternance entre scènes en extérieur à New York et Los Angeles. o Dan Frazer (1921-2011) est le capitaine Frank McNeil dans 116 épisodes. Il a joué dans un épisode des Incorruptibles, One Last Killing (saison 4). o Kevin Dobson (1943) est le détective Bobby Crocker dans 116 épisodes. Sa première apparition est dans Klute en 1971. Il a tourné ensuite dans d'autres séries moins connues et des 'soaps'. o George Savalas (1924-1985) est le détective Stavros dans 113 épisodes. Il est nommé Demosthenes au générique de fin pour ne pas le confondre avec son frère. o Mark Russell (1933) est le détective Saperstein dans, au moins, 96 épisodes car il ne figure pas toujours au générique (comme ici). C'est un acteur écossais (né à Glasgow). Il a participé à quelques autres séries dont Les envahisseurs où il est, par trois fois, un 'envahisseur'. o Harvey Keitel (1939), Jerry Talaba, a commencé sa carrière dans les premiers films de Scorsese, Mean Streets et Taxi Driver mais aussi Les duellistes de Ridley Scott. Tombé dans l'oubli, il est revenu avec des rôles dans Reservoir Dogs, Bad Lieutenant et La leçon de piano. 2. DANS LES GRIFFES DE LA MORT Un policier assassine l'amant de sa femme et tente d'éliminer tous les indices pouvant l'incriminer. Cet épisode fait inévitablement penser par sa conception à Columbo car l'assassin est connu dès le début et la progression de l'enquête perturbe le coupable, qui a pourtant tout minutieusement prémédité. Nick Ferro (excellent Hector Elizondo), réputé pour son zèle et plébiscité pour être le flic du mois ('cop of the month'), arrête un junkie qui, endormi dans la voiture, doit lui servir d'alibi pour l'assassinat de l'amant de sa femme. Ce plan diabolique va vite connaître des ratés à commencer par la crise d'appendicite de son partenaire qui le contraint à travailler avec Kojak ! Sur les lieux du crime, Kojak et Ferro n'ont pas les mêmes préoccupations ; le lieutenant s'enquiert auprès du concierge d'une visiteuse blonde assidue tandis que Ferro repère un bijou appartenant à sa femme sous une table. La force de l'épisode réside dans ce face-à -face et les tentatives désespérées de l'astucieux Ferro pour avoir un coup d'avance et effacer toutes traces pouvant le faire inculper. Il élimine ainsi le clochard junkie qui fredonne la musique provenant de l'appartement de la victime (Ferro remplace la drogue par du savon pour qu'il soit libéré et pouvoir le tuer d'une overdose !) et il brûle la perruque blonde de sa femme qui est rousse mais Kojak, grâce à l'arme utilisée, remonte jusqu'à son collègue qui n'aura pas le temps de supprimer le propriétaire de l'arme ni de détruire les registres de la bijouterie. On ne peut s'empêcher d'éprouver un peu de compassion pour Ferro, qui retrouve son bijou de fiançailles qui lui a couté trois mois de salaire sur les lieux du crime et un lit défait, mais l'engrenage, comme le souligne Kojak dans la dernière scène, a poussé le criminel dans une spirale sans fin. Une excellente histoire, une mise en scène exemplaire, des comédiens impeccables et de l'humour ; par exemples, lorsque la maitresse, inquiète, téléphone à l'appartement de la victime : 'Sweetheart ?' et Kojak répond : 'Why not' avant qu'elle ne raccroche, la réplique de Kojak au concierge, qui dit ne pas avoir quitté son poste pendant douze heures : 'We must have cement kidneys !' ou lorsque le lieutenant donne sa cravate à un truand en échange d'un renseignement ! o C'est le premier épisode diffusé en France, le 8 janvier 1975 sur Antenne 2. o Jack Laird (1923-1991), le scénariste, a écrit 13 autres histoires pour la série et il est 'Supervising Producer' pour 72 épisodes. o Hector Elizondo (1936), le détective Nick Ferro, a joué dans un autre épisode de la série : A Need to Know et dans le téléfilm Ariana. Il a participé à Equalizer (Past Imperfect) saison 4. o Barbara Rhoades (1947), Joanna Ferro, a montré sa jolie plastique dans des petits rôles de plusieurs séries : Le virginien, Opération vol, Mission impossible, Mannix, L'homme de fer, Columbo… o Bruce Kirby (1928) est le sergent Al Vine dans 6 épisodes. Il est aussi un sergent dans le pilote, The Marcus-Nelson Murders. Il est le…sergent George Kramer dans 6 épisodes de Columbo. o Darrell Zwerling (1928-2014) est le médecin légiste Agajanian dans 5 épisodes. o Borah Silver (1927) est le docteur Prince dans 10 épisodes. o Lt. Theo Kojak à Ferro:' The badge, you use it. It's not a credit card.' o Kojak est allergique à la paperasse et le thème est récurrent ; dans le premier épisode, il propose de prendre un café au propriétaire du magasin dans la dernière scène redoutant 'all that damn paperwork' et dans cet épisode, il conseille à Ferro de laisser faire les arrestations par un bleu ('Rookie') s'il veut éviter la paperasse. o Des références à Beethoven et surtout à Sherlock Holmes : Kojak prend une loupe pour analyser la photo où se trouve le bijou puis il demande à Ferro : 'What's your theory, Sherlock ?' o En étant attentif, on remarque un tableau derrière la porte près du porte-manteau sur lequel Kojak suspend son chapeau. Le tableau a encore à la craie le plan qui a permis de percer les sous-sols du magasin dans Siege of Terror. 3. UN CLIENT POUR LA MORGUE Kojak enquête sur une tentative de meurtre sur un chef de gang mais les indices à charge qui s'accumulent facilement laissent le lieutenant dubitatif sur l'issue des investigations… Une histoire nettement en deçà des précédentes au point de vue qualitatif et cela se remarque dès la trop longue scène d'introduction, la fête de quartier. Une fusillade éclate et Tomaso, chef de gang, est blessé tandis qu'une victime innocente, une vieille dame, est tuée. L'enquête est facilitée par une succession d'appels téléphoniques anonymes qui met Kojak et ses hommes sur la piste de Cleveland, un Noir, rival de Tomaso. L'affaire semble conclue lorsque l'arme est retrouvée et que deux témoins surgissent de nulle part mais Kojak doute ('Something smells about this case'). Crocker file l'homme de main de Tomaso et découvre qu'il est en cheville avec des membres du gang rival dont Mitch, le tireur. Rapidement, Kojak flaire un coup monté de Tomaso et fait pression sur l'assassin pour faire sortir de l'ombre le commanditaire. Malgré un peu de suspense et de bonnes scènes– Kojak saisit 'Ferret Face' par la cravate : 'You accusing me' et surtout le final-, l'intrigue n'est pas passionnante et les acteurs ne sont pas mémorables. Le plus intéressant se situe dans la dernière partie : Weaver est l'appât et tend un piège à Mitch qui est relâché puis suivi par les gangsters et les policiers. La dernière scène est splendide : Kojak répond à McNeil décrétant que cinquante ans, ce n'est pas assez quand une vieille dame en a pour l'éternité puis il éteint les lumières et sort du bureau, désabusé. 'Not good enough. They put her away for an eternity'. o Due à la diffusion anarchique d'Antenne 2, cet épisode ne fut programmé qu'en décembre 1976. o Jerrold Freedman fut nominé pour un Edgar en 1974 dans la catégorie ‘Best Television Episode’ pour cet épisode. o Richard Donner (1930) a réalisé deux autres épisodes de la série. Il a débuté à la télévision sur des séries connues ; 6 épisodes d'Au nom de la loi et de La quatrième dimension, 4 épisodes des Agents très spéciaux et de Cannon, 3 des Mystères de l'Ouest et 2 du Fugitif et des Rues de San Francisco entre autres. Au cinéma, il faut noter Superman, L'arme fatale et ses suites et Maverick. o Roger Robinson (1940), est Gil Weaver, un policier souvent infiltré, dans 11 épisodes de la série. Il est le proxénète Bobby Martin dans le pilote. o Art Metrano (1936), Mike Tomaso, est le fameux policier Sekulovich dans deux épisodes des Rues de San Francisco. o Le titre fait référence aux propos de Kojak après la fusillade initiale :'Make it one for the hospital and one for the morgue.' o Le cynisme et l'humour de Kojak sont, comme toujours, très présents ; ici lorsqu'il pousse sans ménagement Ferret Face pour qu'il change de chaise : 'Would you mind sitting on the other chair ?' et lorsqu'il remercie Prince : 'Prince, you're a prince !'. o Kojak à Crocker, qui s'étonne que Mitch se rende directement à Harlem : 'If you were black, where would you go ?' o La scène où Kojak vise dans la séquence finale fait partie du générique de la série. o Columbus Day est cité. L'action se passe en effet en octobre et le 12 de ce mois, l'arrivée de Christophe Colomb en Amérique est fêtée dans de nombreux pays. Une jolie jeune femme est assassinée sur un banc à un arrêt de bus, à proximité de Central Park. Comme indice, Kojak a la bague qu'elle porte à son doigt qui provient d'un casse fructueux. La découverte de Leona Crown, tuée par balles, sur un banc public amène les enquêteurs à sonder la vie privée de la jeune femme. Kojak découvre ainsi dans l'appartement retourné une photographie représentant la victime avec un casseur notoire. Le lieutenant est alors persuadé de tenir une piste sur un casse et il fait surveiller d'éventuels acheteurs véreux mais il ne se doute pas que les truands recherchés sont en train de préparer un autre coup. Un très bon scénario qui se démêle comme une pelote de laine ; à partir du meurtre, on se demande comment Kojak va découvrir et stopper à temps le nouveau casse en préparation dans la banlieue cossue. C'est finalement un numéro de téléphone sur un billet de banque qui fera le lien in extrémis. On part d'une enquête fastidieuse de routine sur un meurtre (une récente opération des seins de la victime amène Kojak à faire le tour des bars topless !) à un audacieux casse méticuleusement préparé. Des scènes intéressantes - l'assassinat (introduction), l'entretien de Kojak avec les trois truands au bar et l'officier de police, la petite amie du moment du lieutenant, qui sert d'appât dans l'hôtel auprès du DSK local - et des dialogues savoureux émaillent l'histoire. Un très bon épisode qui décortique les étapes d'une enquête policière traditionnelle. o Charles S. Dubin (1919-2011), le réalisateur, est un nom familier pour les amateurs de séries. Il a œuvré pendant plus de 35 ans et on lui doit un grand nombre d'épisodes de séries variées dont MASH (44 épisodes). Parmi les séries connues chez nous, il a débuté sur Tarzan en 1966 puis des séries western, La grande vallée (3 ép.) et Le virginien (8). Dans les années 70, il travailla principalement sur des séries policières : Cannon (4), L'homme de fer (9) mais surtout Hawaii, police d'état (24) et Kojak (14). Il remporta un DGA Award aux Directors Guild of America en 1974 pour la réalisation de cet épisode. o Mort Fine (1916-1991) a écrit les scénarii de 6 épisodes de Kojak et 5 des Rues de San Francisco. o Joseph Hindy (1939), Bradbury, cambrioleur et tueur, a joué, entre autres, dans deux autres épisodes (A Wind from Corsica, Monkey on a String) ainsi que 2 épisodes d'Equalizer (le poignant Christmas Present et Heart of Justice)…avec ou sans barbe ! o Lynette Mettey (1943), Joannie, a joué dans un autre épisode, Nursemaid, et elle a fait des apparitions dans des séries connues : Columbo, L'homme de fer, Hawaii, police d'état, Cannon, MASH, Les rues de San Francisco… o Victor Campos est le détective Gomez dans 6 épisodes. Il a débuté dans Chaparral et a participé à de nombreuses séries dont Mission impossible, Sam Cade, Les rues de San Francisco, Columbo, Cannon et plus récemment, Six pieds sous terre, Urgence et Dexter. o Alan Manson (1918-2002), Gallagher, a joué dans 6 épisodes (dont le pilote) o Kojak à la propriétaire de l'appartement saccagé qui se plaint de sa locataire :'If you want to see her, she's receiving at the city morgue.' o Campos sert de traducteur aux citoyens hispaniques car Kojak ne parle pas l'espagnol, une langue qu'il décrit comme 'a sexy language'. 5. UNE FILLE À L'EAU Après deux ans d'inactivité, Excalibur refait parler de lui en assassinant une nouvelle femme, la septième, avec les mêmes rituels, à un détail près… Kojak voit ressurgir un tueur en série qu'il n'a pas pu coincer deux ans plus tôt. Les caractéristiques du nouveau crime sont similaires - fille immergée, esquisse représentant l'épée du Roi Arthur sur le front, cordelette violette et étranglement avec un bas en soie – mais, cette fois, dans le bas, Kojak trouve a quarter, une pièce de 25 cents, ce qui s'avère être une technique utilisée au Vietnam pour ralentir l'agonie. Le lieutenant répartit les tâches à ses subordonnées, Crocker, Stavros, Fowler, Chiccaloni (seule présence dans cet épisode), mais une huitième femme est découverte dans la baie après un message téléphonique du meurtrier. Le sweat-shirt porté par cette nouvelle victime resserre l'enquête autour d'un salon de massages et, surtout, d'un bar pour célibataires, le Body Boutique, où la jeune femme s'était disputée avec Fred Strong, son petit ami. Ce dernier, sculpteur, a une attitude et des spécificités compromettantes (groupe sanguin, soldat au Vietnam, plaque d'immatriculation du Jersey) mais Kojak n'est pas convaincu de sa culpabilité et oriente ses recherches vers Gus, le barman, à cause d'un stylo égaré. Un excellent épisode au suspense omniprésent où chaque détail a son importance. Les meilleures scènes sont l'arrivée de Kojak et la découverte du corps dans la baignoire (début), la séquence 'tapissage' pour la vendeuse de pizzas où Stavros et Chiccaloni doivent mettre une perruque, la fausse piste qui procure un excellent passage mouvementé, le final angoissant et l'épilogue dans lequel le lieutenant peut enfin dire à la mère d'une victime qui l'appelle depuis deux ans :'You can rest easy tonight'. o La troisième, et dernière, réalisation de William Hale sur cette série est une réussite comme les deux précédentes : Siege of Terror et Web of Death. o Le lieutenant Kojak tripote un livre très illustré dans son bureau ; il n'a aucun lien avec l'enquête : Insects of the World de Walter Linsenmaier, paru en juin 1972. Cet ouvrage est reconnu parmi les entomologistes. o Le faucon maltais (The Maltese Falcon) de John Huston avec Humphrey Bogart est mentionné dans un appel téléphonique au Precinct. o Chiccaloni à Kojak: 'Water, it's his mother. He purifies the girls by death. He's making an offer to his mother' o Strong à Kojak : 'I don't love cops' et la réplique du lieutenant devant la sculpture : 'I love arts. Bad or good. I love it.' o Alan Fudge (1944-2011), Gus, a débuté dans un groupe de musique folk, Ash Alley Singers, avant de se tourner vers le métier d'acteur. Il commença sa carrière dans Gunsmoke en 1972. Il a tourné ensuite dans un grand nombre de séries de renom comme Banacek, Kung Fu, Mannix, Le justicier, Starsky & Hutch, Les rues de San Francisco (2 épisodes : Poisoned Snow, Who Killed Helen French ?), Police Story, Hawaii, police d'état, MacGyver, Columbo, Arabesque et bien d'autres… 6. REQUIEM POUR UN FLIC Kojak a quarante-huit heures pour laver l'honneur d'un collègue, et ami, assassiné en possession de dix mille dollars. Tout le precinct a deux jours, jusqu'aux funérailles, pour prouver l'innocence de Tom Donnelly, un honorable policier en civil abattu à bout portant au petit matin ('Two days to polish his badge'). Kojak met tout en œuvre pour blanchir son vieil ami des soupçons de corruption et trouver l'origine de cet argent. Une enquête fastidieuse commence et Kojak ne découvre rien de compromettant sur Donnelly excepté les relations difficiles avec son fils qui a échoué à l'entrée de l'école de police. Le défunt travaillait avec Geno, son coéquipier, sur des vols de fourrures mais aucun résultat probant en dix-huit semaines. Après l'assassinat d'un indic de Geno, Kojak fait le rapprochement avec Jack, le fils homosexuel de Donnelly. Il s'était épris du cerveau de l'entreprise qu'il renseignait sur les rondes de police contre une forte somme d'argent. Croyant à un chantage, c'est cet argent que Tom Donnelly voulait rendre lorsqu'il s'est fait tuer. Une intrigue au début un peu lent mais au superbe jeu d'acteurs ; James Luisi, Geno, le coéquipier de Donnelly depuis douze ans, et Louise Latham, la veuve digne, sont excellents. Les meilleures scènes sont la visite de Kojak à la veuve, l'exposé de l'intrigue de Kojak à Jack Donnelly au bar gay et la fusillade finale. o Certains passages tournés en extérieurs, généralement brefs, reviennent à l'identique; ainsi, la scène lorsque Kojak quitte une bretelle d'autoroute est visible sur deux ou trois autres épisodes dont Knockover; également lorsque le lieutenant double une voiture sur la droite pour se rabattre sur la gauche et doubler un bus. o Quelques bonnes répliques, comme dans presque chaque épisode : Kojak au sujet du tueur qui a pris le temps de ramasser les douilles : 'a cool widow-maker' et le truand regardant le crâne de Kojak :'It's what I call a dandruff problem' [C'est ce que j'appelle un problème de pellicules] avant que le lieutenant ne lui pince la joue. o Kojak au fils qui se plaint que son père traitait son homosexualité comme une maladie : 'It hurt him and I can understand that' [Cela le blessait et je peux le comprendre]. Une réplique politiquement incorrect dans le monde actuel alors que le sujet était assez tabou à l'époque. Le film The Detective (1968), où Joe Leland, interprété par Frank Sinatra, enquête sur le meurtre d'un homosexuel, fait plonger dans la communauté gay glauque new-yorkaise de la fin des années 60. o Louise Latham (1922), Madge Donnelly, a débuté dans le rôle de la mère de Tippi Hedren dans Pas de printemps pour Marnie alors qu'elle n'avait que huit ans de plus qu'elle ! Vue dans Les envahisseurs, Le fugitif, L'homme de fer, Hawaii, police d'état, les rues de San Francisco, Columbo entre autres. o James Luisi (1928-2002), Geno, a joué au basket avant de devenir un acteur et il est surtout apparu dans des séries. Citons Bonanza, Cannon, L'homme de fer, Mannix, Les rues de San Francisco, Kojak (3 épisodes) et surtout Deux cent dollars plus les frais dans le rôle du lieutenant Doug Chapman dans 25 épisodes. o John Pickard (1913-1993), Tom Donnelly abattu dans la première scène, a tourné dans de nombreux films et séries western et il a failli être engagé dans le rôle du Marshall Dillon pour la série Gunsmoke avant d'échouer dans une 'love scene' test. Il a été tué par un taureau dans la ferme familiale. 7. LE CORRUPTEUR Kojak mène l'enquête sur l'assassinat d'un bijoutier et découvre que son commerce était en fait dirigé par un malfrat. L'honnête bijoutier avait une partenaire, piégée par le truand, que Kojak compte utiliser pour démanteler le réseau. Max Krouse, le bijoutier, asthmatique, qui respire comme une locomotive, se fait évidemment prendre en train de photographier l'installation illicite. Kojak découvre que tout le personnel a changé récemment et que la confidente de Krouse, une ancienne modèle et femme distinguée, est manipulée par Lawrence, un truand corrupteur. Le lieutenant va devoir remonter la filière et trouver comment des bijoux volés sont transportés pour être retaillés sans éveiller l'attention (les camions-poubelles). Une intrigue confuse, ennuyeuse et difficile à suivre où même le final est sans surprise. C'est, de loin, l'épisode le moins intéressant jusqu'à présent. Il y a seulement quelques passages et répliques qui permettent de rester éveillé : l'enquête de proximité de Kojak sur les lieux du crime avec la clé et le 'rookie' (début), le lieutenant et l'informateur black aux dés pipés, Saperstein et Crocker à la poursuite du cambrioleur, Kojak maltraitant le voyou, en train de fouiller l'appartement, qui vomit sur le tapis …et c'est tout ! o Paul Stanley (1922-2002) a réalisé une grande quantité d'épisodes de séries de 1956 à la fin des années 80. Parmi les plus célèbres, citons Les Incorruptibles (deux épisodes de la dernière saison), Le virginien (4), Chaparral, Mission impossible (7), Les mystères de l'Ouest, Opération vol, Gunsmoke (4), L'homme de Vienne, Cannon (3), Les rues de San Francisco (3), Serpico, Drôles de dames (5) et 19 d'Hawaii, police d'état. o C'est la première des cinq histoires écrites par James M. Miller pour la série ; celle-ci est plutôt embrouillée ! Il fut scénariste sur d'autres séries comme Match contre la vie, Les bannis, Les rues de San Francisco (Inferno)… o Lola Albright (1924-2017), Celia Lamb, arriva à Hollywood vers le milieu des années 40 et elle était considérée comme une des plus belles femmes du milieu du cinéma. Après des débuts au cinéma (aux cotés de Kirk Douglas en 1949 dans Le champion), on la vit surtout à la TV : Peter Gunn (85 épisodes), Alfred Hitchcock présente, L'homme à la Rolls, Peyton Place, Des agents très spéciaux… o Charlie Picerni (1935), le frère de Paul, l'incorruptible, est le coordinateur des cascades sur une soixantaine d'épisodes de la série. Ici, il est le cambrioleur Lewis Kowalski, abattu par Crocker après une poursuite en voitures. Il est aussi la doublure de Paul Michael Glaser dans la série Starsky & Hutch. o Crocker mentionne le gangster Dutch Schulz, un personnage récurrent des Incorruptibles. o Lors de la réception de David Lawrence, Kojak est présenté à un gangster du sud de la France qui prend le policier pour un trafiquant de narcotiques et dans la même séquence, le serviteur passe le plateau de petits fours sous le nez du lieutenant sans rien lui proposer ; Kojak : 'Come here' et après un rapide coup d'œil au contenu : 'Forget it'. Une bonne scène dans cet épisode à oublier. 8. COUP DE THÉÂTRE L'assassinat d'un voleur de voitures amène Kojak et son équipe de détectives à suspecter qu'un gros coup est en préparation. Une histoire solide et intéressante aux relents de Knockover : à partir d'un macchabée (dont la mort est gardée secrète), Kojak doit assembler les pièces d'un puzzle qui le mèneront à une association de truands qui a échafaudé un plan audacieux censé 'ridiculiser la police'. Contrairement à l'épisode susmentionné, Kojak rassemble très tôt des éléments étayant la théorie d'une prochaine opération criminelle d'envergure : le témoignage de Maria, la petite amie d'Artie, le bavard voleur de voitures - le calepin téléphonique et la fameuse carte marquée de deux croix que le lieutenant utilisera comme appât dans l'appartement d'Artie. L'intrigue bénéficie également d'un réel suspense ; d'abord Maria sort de l'appartement fortement soupçonnée d'avoir voulu récupérer la carte et, surtout, les intentions des truands, le vol d'un camion d'armes de la police, sont bien gardées jusqu'aux dix dernières minutes. Cet épisode classique est servi par de bonnes prestations d'acteurs que cela soit Richard Jordan, une quinzaine d'années avant qu'il ne devienne l'Equalizer bis, ou les deux jolies filles : Lara Parker, la 'gentille' blonde Maria, et Yvonne Craig, la 'méchante' brune Liz qui embrouille la radio de la police. Et puis, à la douzième minute, il ne faut pas rater la fameuse sucette de Kojak qui fait son apparition dans la série ! o Robert Malcolm Young (1924), scénariste écossais, a écrit trois histoires pour Kojak et dix pour Les rues de San Francisco. Sinon, son nom apparaît aussi au générique des séries Opération vol, Mission impossible, L'immortel, Cannon. o Richard Jordan (1937-1993), Steve Macey, est éclairagiste dans un théâtre dans cet épisode (d'où le titre français). Jordan est devenu une sorte d'Equalizer bis pendant une dizaine d'épisodes sous le nom d'Harley Gage pour permettre la convalescence d'Edward Woodward lors de la troisième saison (1987-88). Richard Jordan est décédé prématurément d'une tumeur au cerveau. Il a joué au cinéma dans À la poursuite d'octobre rouge, Dune, L'Âge de cristal et dans des séries comme Hawk et Banacek. o Ken Kercheval (1935), Ray Fromm, a joué dans quatre épisodes de la série et il est Cliff Barnes dans 332 de Dallas ! o Yvonne Craig (1937-2015), Liz, est connue pour la série Batman (1967-68) où elle est Barbara Gordon/Batgirl. o Michael Delano (1940) reprendra le rôle du détective Valano dans l'épisode Unwanted Partners de la seconde saison. o Theo Kojak reçoit la jolie Maria dans son bureau et il remplace la cigarette par une sucette qu'il prend d'un tiroir. Peu de temps après, Crocker l'interpelle à ce sujet ('What about the lollipops ?') et le lieutenant répond que c'est pour combler le fossé des générations : 'I'm looking to close the generation gap'. C'est une idée de l'acteur lui-même qui désirait arrêter de fumer et cela deviendra une des caractéristiques du show. o Quelques passages et répliques comiques : lorsque Stavros, empoté, laisse échapper Gerry de l'appartement, l'eau du bar (Kojak : 'Nice water, local juice ?') et la réplique de McNeil en buvant un verre d'eau :'Something died in this water', Kojak incitant deux policiers en uniforme à chercher des indices dans l'appartement de Macey : 'He might have forgotten to flush the toilet'. o L'épisode a été diffusé pour la première fois aux USA le 12 décembre 1973 et les premières images montrent le World Trade Center inauguré le 4 avril de cette même année. o Toujours sidérant de voir Kojak boire son café en conduisant…. 9. LES JARDINS DE BABYLONE L'enquête sur le meurtre d'un de ses indics amène Kojak à s'intéresser à un vaste projet immobilier qui s'avère être une affaire juteuse pour la mafia. Une histoire bien menée même si le thème est a priori rébarbatif et que l'épisode est plus porté sur les bavardages que sur l'action. En fait, à part la séquence d'ouverture (le meurtre déguisé en accident de l'avoué, l'indic de Kojak) et le final sur la jetée, l'intégralité de l'épisode est constituée de dialogues entre les protagonistes. La justesse des acteurs est ainsi mise en évidence et l'ensemble est intéressant sans être une des meilleures intrigues de la saison. Kojak est convaincu que l'accident de l'avoué et le suicide de son patron sont en fait des meurtres pour dissimuler une prise d'intérêt importante dans un gigantesque projet immobilier (les croquis à la réunion sentent bien les années 70 !). Le suspense est présent ; on se rend compte au cours de l'histoire que Merchison, le politicien, agit de concert avec Kojak alors que ses échanges avec le policier font penser qu'il est lié à Farrow, l'entrepreneur manipulé en sous-main par le mafieux Marchette. Tous les rôles sont convaincants, même ceux supposés moins prépondérants comme la maitresse de Farrow prise de compassion pour Baker, obligé de voter la confiance au projet après des menaces. Les meilleurs moments restent les railleries de Kojak et le final où Farrow, pris de remords, est abattu en sauvant le lieutenant des deux tueurs en embuscade. o C'est le second épisode diffusé en France, le 15 janvier 1975 sur Antenne 2. o C'est le premier des treize épisodes mis en scène par le réalisateur français Jeannot Szwarc (1939). Il débuta sur L'homme de fer et après une brève apparition au cinéma, il est toujours très actif sur les séries : JAG, FBI, portés disparus, Heroes, Cold case, Smallville, Bones, Grey's Anatomy… o Nicholas Colasanto (1924-1985), le mafieux Victor Marchette, est un pêcheur faible, rongé par le remords, qui veut se venger des passeurs de clandestins, assassins de son ami, dans un épisode des Rues de Dan Francisco, Impuissant devant la mort. Il fut également metteur en scène d'épisodes des séries Hawaii, police d'état, Shaft, Columbo, Police Story, Les rues de San Francisco… o Gretchen Corbett (1947), Jeri la secrétaire, a joué dans quatre saisons de la série, Deux cent dollars plus les frais. Vue aussi dans L'homme de fer, Banacek, Columbo, Hawaii, police d'état, Matt Helm… o Larry Watson (1939-2010) interprète le détective Fowler dans de nombreux épisodes mais il est rarement crédité au générique. Il a joué aussi, entre autres, dans Mannix, Mission impossible et Cannon. o La sucette remplace de plus en plus le tabac chez Kojak ; ici, il la trempe même dans un verre de coca (première scène après le meurtre/accident). o L'épisode se passe à la période de Noël ; les bureaux des policiers et les salons de la réunion ont un sapin décoré et des guirlandes. o Kojak aux menaces de Merchison : 'My slip is showing ?' o Une des répliques favorites du lieutenant : 'Tell me about it' qu'on peut traduire par : 'Cause toujours !' ou 'M'en parle pas !'. o Il y a une référence à Napoléon lorsque Merchison dit à Farrow au sujet de Kojak :'He won't be back'. Et l'entrepreneur répond : 'Somebody said that of Napoleon !'. Un ancien détenu a savamment préparé sa vengeance envers Kojak et une rude partie s'engage. Une histoire particulièrement intéressante où Kojak est confronté à un criminel rusé et machiavélique qui a dévoué ses sept années en prison pour préparer sa vengeance (il a même refusé deux libérations anticipées pour échapper aux contrôles). Ce somptueux épisode n'est pas une enquête car les données sont exposées d'entrée de jeu lorsqu'Ibbotson prend possession chez Henshaw de la bombe bloquée sur dix miles qu'il compte utiliser après un service religieux. Ibbotson commence par narguer le lieutenant dans une sorte de défi en se rendant au commissariat, devant l'église pour la répétition du mariage et au restaurant grec et en lui envoyant une coupure de presse (sur le massacre d'une famille de policier) et même un panier repas. John P. Ryan est excellent dans ce rôle (un des meilleurs méchants de la série) et son regard au restaurant grec lorsqu'il demande l'addition à la serveuse, Alexandra, la nièce de Kojak qui va se marier, est une démonstration de son cynisme et sa détermination. La pression monte et Kojak ne reste pas inactif malgré les méthodes tordues d'Ibbotson pour provoquer le policier devant témoins. Un petit détail perdra le sinistre individu : son amour immodéré pour les sucreries (un papier de bonbon a été retrouvé sur les lieux du meurtre d'Henshaw) bien que Kojak ne soit pas en reste de ce côté : le cigarillo est remplacé de plus en plus fréquemment par la sucette ('Don't laugh' à McNeil) et il en propose même une au bar à Gloria, une connaissance d'Ibbotson ('You've got too many vices'). Le suspense est maintenu jusqu'au dernier moment et on se demande comment la bombe sera découverte (séquence nécessaire à la laverie) sans oublier l'ode à la culture grecque chère à l'acteur et son frère dans les passages du mariage orthodoxe, au restaurant et la danse finale sur la musique au bouzouki si caractéristique. o John P. Ryan (1936-2007), Peter Ibbotson, débuta en 1967. Il joua souvent des rôles de vilains ou de militaires stricts. o Gene R. Kearney (1930-1979), un des deux scénaristes de cette histoire, a participé à 72 épisodes de la série en tant que producteur, scénariste, réalisateur ou 'story editor' ! o Nick Dennis (1904-1980) a joué dans neuf épisodes de la série dont six fois, comme ici, le rôle de l'oncle Constantine. Il parlait couramment le grec. o Kojak mentionne à Crocker le grand nombre de personnes qu'il a fait mettre derrière les barreaux mais, pour lui, Ibbotson est différent : 'This one is different. I'm a cop in a cage.' o De nombreuses scènes et répliques, appelées Kojakism par les fans, contribuent à enrichir les épisodes, mêmes les moyens, et elles pourraient servir de base à un ouvrage ! o La fameuse phrase de Kojak "Who loves ya, Baby?" fait ses balbutiements dans cet épisode avec la réplique faite à Gloria au bar : "Who loves ya?". 11. LA RECONNAISSANCE DE DETTE Kojak et ses hommes montent un plan ingénieux qui laisse penser à un gros bonnet de la drogue que le lieutenant est corruptible. Cette intrigue est un bras de fer entre le lieutenant Kojak et Janis, un parrain de la drogue, très bien interprété par Val Avery, habitué aux rôles de vilains. Le policier fabrique une succession d'indices qui le font apparaître vulnérable et obligent le mafieux à se découvrir. La scène d'introduction, la plus mouvementée de l'épisode, doit mener au démantèlement du trafic mais Weaver, flic infiltré, est reconnu par un ancien camarade de classe et malgré la prise de la drogue, l'affaire repart de zéro pour coincer Janis. Les truands font l'erreur de contacter Weaver pour le soudoyer et récupérer la drogue confisquée et le policier en profite pour laisser entendre que Kojak, son patron, est également corruptible. Le lieutenant prend l'appât et invente une fausse liste de promotion (il sera néanmoins capitaine dans les téléfilms après la série), de gros besoins d'argent et il contracte une dette lors d'une partie de cartes avec un bookmaker complice. Ce dernier est assassiné car Janis compte utiliser la reconnaissance de dette et d'autres preuves pour définitivement mettre Kojak dans sa poche mais, à malin, malin et demi, car le rendez-vous final permet au lieutenant d'appréhender cet ennemi dans une scène sans violence mais excessivement jubilatoire. Une bonne histoire policière, a priori simple, mais des impondérables, comme l'assassinat du bookmaker (scène anodine mais intéressante lorsque Kojak se rend à Central Park) ou la vengeance personnelle de sa femme, donnent du suspense à cet épisode attrayant. o Val Avery (1924-2009), George Janis, a une longue carrière au cinéma et à la télévision et il a joué dans les séries américaines les plus connues des années 50 à 90. Citons Les Incorruptibles (2 épisodes), Le fugitif (4 ép.), Les envahisseurs, les mystères de l'Ouest (2 ép.), Mission impossible (4 ép.), L'homme de fer (2 ép.), Madigan, Shaft, Mannix (4 ép.), Columbo (4 ép.)… o Roger Robinson (1940), est Gil Weaver, un policier souvent infiltré, dans 11 épisodes de la série. Il est le proxénète Bobby Martin dans le pilote. o Lorraine Gary (1937), Ruth la petite amie de Kojak, avait le même rôle dans le pilote de la série. o Don Calfa (1939-2016), le bookmaker Fidelio Ortez, a joué dans un autre épisode de la série et dans trois des Rues de San Francisco (Mister Nobody, Poisoned Snow et A Good Cop…But) mais il est surtout connu pour le rôle de Kaltenbrunner dans Le retour des morts vivants. Il a joué aussi dans La nuit des juges (avec Michael Douglas) et Le facteur sonne toujours deux fois (avec Jack Nicholson) entre autres. o Edith Diaz (1949-2009), Celia, a participé à l'épisode en deux parties The Thrill Killers des Rues de San Francisco qui marquait le départ de Michael Douglas. o Dans cet épisode, on apprend que Kojak est dans la police depuis dix-huit ans. 12. EXTRÊME-ONCTION Un redoutable truand, déguisé en prêtre, a préparé avec quelques comparses le casse de plusieurs millions de dollars de bijoux lors d'une convention dans un hôtel. Encore un casse après ceux des épisodes Knockover et Dark Sunday mais la principale particularité de celui-ci est le personnage Frank Mulvaney, magistralement joué par Jackie Cooper. Dès la première scène, l'image de ce prêtre dans sa chambre d'hôtel retirant sa veste et laissant apparaitre une croix mais aussi un révolver dans un holster jette le trouble ('Very few doors are closed to a Man of God'). Un casse bien préparé pendant une convention mais un pickpocket inopiné lors d'une reconnaissance sera le grain de sable. Reconnu et donc obligé de le trucider de peur qu'il fasse le rapprochement, Mulvaney sera victime de la perspicacité du lieutenant Kojak (avec l'aide assidue de Stavros aux prises avec 34 cartes de crédit volées) mais également de la négligence de son complice censé recruter des personnes sans casier (l'empreinte sur le rétroviseur de la camionnette sera fatale). On nous épargne, fort heureusement, les préparatifs du casse, source généralement de longueurs, pour se concentrer sur l'après : l'enquête, la fuite éperdue de Clyde, un complice, repéré dans son camion de laverie puis grièvement blessé après avoir abattu un policier. Du coup, Kojak et Mulvaney doivent le pister pour mettre la main sur les bijoux et, par des moyens différents, le truand et le policier se retrouvent face à face dans un immeuble désaffecté et sur le point de s'écrouler aux pieds de Clyde mourant. Malgré un thème classique et une enquête plutôt facile, cet épisode sans temps mort est passionnant grâce à des seconds rôles justes et des passages intéressants comme le casse rapide et efficace, Mulvaney en prêtre obligé de confesser à la va-vite Clyde délirant pour obtenir ce qu'il veut et la bagarre finale dans les décombres de l'immeuble croulant. o Joel Oliansky (1935-2002) a réalisé trois autres épisodes de la série. o Jackie Cooper (1922-2011), Frank Mulvaney, était un pilote chevronné de l'armée. Il officia à la fin de la Seconde Guerre mondiale et il fut capitaine lors des célébrations du bicentenaire en 1976. Il a tourné dans les séries US policières des années 60-70 (Hawaii, police d'état, L'homme de fer, Columbo, Police Story…). Il fut également le Perry White des Superman de Christopher Reeve. o Stanley Kamel (1943-2008), Clyde, a joué dans un autre épisode, Letters of Death. Il a débuté dans un épisode de Mission Impossible. Le docteur Charles Kroger dans Monk (44 ép.) fut un de ses derniers rôles. Son agent l'a découvert décédé à son domicile d'Hollywood. o Il y avait déjà un personnage qui s'appelait Henshaw deux épisodes auparavant (Cop in a Cage). o Le World Trade Center, inauguré quelques mois avant le tournage, est visible dans le premier plan de l'épisode. o On apprend que Crocker n'était pas dans les services un an auparavant ce qui est cohérent vu qu'il n'est pas dans le pilote. o Kojak au directeur de l'hôtel qui lui reproche d'être en retard : 'I take my time ; that's why I'm still a bachelor'. o Lors de la bagarre finale, le costume de Kojak est mis à mal dans la poussière de l'immeuble mais il est impeccable lorsque le policier fait descendre Mulvaney dans les escaliers. 13. MORT À VENDRE Kojak est confronté à un de ses détectives aspirants, cambrioleur et assassin sans scrupules, qui laisse de faux indices sur les lieux de ses larcins dont des objets personnels subtilisés au lieutenant. James Woods, dans un de ses premiers rôles, crève l'écran dans le personnage de Caz, un jeune détective aspirant égomaniaque, qui défie son professeur, Kojak, dans une série de cambriolages qu'il effectue avec Art, son beau-frère. Sûr de lui, il vole un stylo puis le chapeau de Kojak que le lieutenant retrouve ensuite sur les lieux des crimes avec plusieurs indices fabriqués car Caz, fils de flic raté, tient à avoir un coup d'avance sur le policier. Cette tactique à risques est rapidement suicidaire surtout qu'Art a récupéré une bague singulière chez le préteur sur gage assassiné ('Murder. That one is for you, Kojak !'). Conscient que l'étau se resserre, Caz tue Art mais la bague retrouvée prouve à la femme du défunt que son propre frère est l'assassin. Caz en fait alors une affaire personnelle avec Kojak et le policier ne se doute pas qu'il est attendu au domicile de Delta, sa maitresse du moment également détective stagiaire dans une relation peu crédible. L'intrigue est originale et intéressante bien qu'elle présente des interrogations (Caz a ramené la bague car il n'a pas pu la remettre au doigt d'Art mais il suffisait de la lui glisser dans sa poche et la façon avec laquelle Saperstein se fait assommer n'est pas digne d'un inspecteur) et des passages longuets (le cours de Kojak sur le sumac vénéneux). Le duel Caz/Kojak est l'attrait de l'épisode qui est également agrémenté d'un thème musical agréable et de très bonnes scènes dont le final où le lieutenant prend la main de Caz mourant et lui promet de veiller sur sa sœur. o Gene R. Kearney fut nominé aux Emmy Awards de 1974 pour l’écriture de cet épisode. o Allen Reisner (1924-2004) a réalisé un autre épisode de la série, Loser Takes All. La première série télévisée à laquelle il collabore est La quatrième dimension à partir de 1959 puis Rawhide avec Clint Eastwood et Les Incorruptibles en 1963 (quatre épisodes). Dans les années 60, il travaille aussi sur les séries Le proscrit, Mannix, L'homme de fer, Les bannis et dans les années 70, il est à noter Les rues de San Francisco (2 ép.) et surtout Hawaii, police d'état (13 ép.). o James Woods (1947), Caz, à ses débuts après que Richard Dreyfuss et Martin Sheen aient refusé ce rôle. Il tourna l'année suivante dans un épisode de la quatrième saison des Rues de San Francisco (Trail of Terror) et il a souvent joué des rôles de truands tout au long de sa carrière très prospère. o Pamela Hensley (1950), Delta, est C.J. Parsons, l'attorney de Houston dans 67 épisodes de Matt Houston, série produite par …son mari. Vue aussi dans Banacek, L'homme de fer, L'homme qui valait trois milliards. o Dans cet épisode, le chapeau de Kojak est dérobé. Les chapeaux de Telly Savalas étaient faits sur mesure et il n'en reste qu'un dans le monde de nos jours (source : Savalas TV website). D'ailleurs, le melon est à Steed ce que le Stetson Tyrol est au lieutenant Kojak ! 14. LE POURVOYEUR Les assassinats d'une junkie et d'un reporter de télévision mettent Kojak et ses hommes sur la piste d'un réseau de drogue et de prostitution. Cette intrigue se montre sans concessions sur les dangers encourus par les drogues dite dures comme l'héroïne. Un reporter, renseigné par une prostituée toxicomane, a tenté de briser le silence mais ils ont tous deux payé de leur vie cette audace. Kojak est déterminé à finir le travail et il est aidé malgré lui dans sa tâche par Cheryl Pope, la veuve du journaliste, ex-junkie décidée à venger son mari à qui elle doit tout. Le lieutenant finit par trouver la colocataire de la victime junkie, Audrey Norris, une camée superbement interprétée par la jolie Tina Louise, incontestablement le meilleur second rôle de cet épisode. Elle est la clé de l'énigme et Cheryl passe aussi par elle pour remonter la filière et faire la connaissance de Bert Podis, un salopard sans scrupule, qui pourvoit des filles à Spencer Galen, un dandy de bonne famille, pour les rendre accrocs à l'héroïne et les envoyer ensuite se prostituer chez divers clients ('Love me, love my friends'). Dans une scène discutable, Cheryl monte Galen contre Podis, qui a augmenté le prix de la poudre pour se faire un pécule personnel mais Kojak et Crocker bloqueront le pourvoyeur dans le parking. Cet épisode comporte quelques bavardages superflus (Kojak/Cheryl) mais c'est dans l'ensemble une très bonne histoire bien interprétée. o Leo Penn (1921-1998) a réalisé 6 épisodes de Kojak. Père du comédien, Sean Penn, il a mis en scène de nombreux épisodes de séries. Citons, parmi les plus connues, Match contre la vie (8 ép.), Annie agent très spécial, Bonanza (11 ép.), Hawaii, police d'état (2 ép.), Matlock (30 ép.)…. o C'est la première des trois histoires écrites par Robert W. Lenski (1926-2002) pour la série. Il fut scénariste pour les séries Mannix (8 ép.), Cannon (6 ép.), Les rues de San Francisco (2 ép.) et Barnaby Jones (16 ép.) entre autres. o Harris Yulin (1937), Bert Podis, n'a pas un nom connu mais son visage est familier aussi bien au cinéma qu'à la télévision, surtout dans des rôles de méchant. Celui dans cet épisode de Kojak fut un de ses premiers. Au cinéma, il joua dans Le flic se rebiffe (avec Burt Lancaster), Monsieur Saint-Ives (avec Charles Bronson), Scarface (avec Al Pacino), Danger immédiat, Training Day…. A la télévision dans L'homme de fer, Sergent Anderson, Section contre enquête, X Files, Buffy, 24 heures chrono… o Jess Walton (1949), Cheryl Pope, a joué dans quelques séries comme Le sixième sens, L'homme de fer, Cannon, Starsky & Hutch, Les rues de San Francisco avant de sombrer dans 817 épisodes des Feux de l'amour (comme l'acteur Colby Chester, le joli cœur de cet épisode, avec 97 participations à cette daube !). A noter que le rôle d'ex-junkie dans cet épisode est prémonitoire car elle a subi une cure pour l'alcool et la drogue en 1980. o Albert Popwell (1926-1999), Danny Boy le dealer, a joué dans quatre films Dirty Harry avec, à chaque fois, un rôle différent ! Il est le pilleur de banque blessé auquel Harry délivre son célèbre speech (Dirty Harry), un maquereau sadique mais trucidé lors d'un contrôle policier (Magnum Force), un militant Black Power (The Enforcer) et le coéquipier d'Harry (Sudden Impact). Il est aussi un dealer, Nappy, dans Poisoned Snow, un autre plaidoyer anti-drogue, cette fois des Rues de San Francisco. o A noter la banderole lorsque Dan Pope se fait abattre : 'Special exhibit of Greek artifacts'… o C'est le second épisode consécutif où Saperstein n'est pas à la hauteur dans ses planques. o Kojak remonte à Spencer Galen car il fut producteur d'un film X dans lequel Bert Podis et Audrey Norris étaient aussi partie prenante. Lors de la visite du policier au dandy, Kojak utilise un vocabulaire imagé et un film pornographique devient : 'The French postcards that move'… o Podis à Galen qui regrette les assassinats: 'It's good to have a funeral once in a while just to make people glad to be alive'. o Kojak arrive devant l'immeuble d'Audrey Norris (passage déjà utilisé) puis il monte les escaliers: 'I'm getting too old for that stuff!' o La sucette et le cigarillo partagent toujours les faveurs de Kojak. La dernière réplique du lieutenant en déballant une sucette s'excusant auprès de Cheryl : 'It's my last one.' 15. LES RECELEURS Un voleur de petite envergure devient meurtrier et est obligé d'accepter un gros coup pour pouvoir disparaître à l'étranger. Kenny Soames, livreur pharmaceutique d'apparence sympathique, commet des cambriolages sur commande pour des receleurs aisés mais, découvert, il tue une vieille dame lors du vol d'une pièce rare. Incité par son commanditaire endurci et sa superbe maitresse, il se retrouve obligé d'accepter de participer au cambriolage d'une villa qui ressemble à la caverne d'Ali Baba. Les richesses sont convoitées par des truands receleurs spécialisés dans les pièces de monnaie, tableaux et bijouterie. Kenny Soames livre des bouteilles d'oxygène à la dame âgée dans la résidence et sa camionnette doit servir à la déménager en douce ! Kojak n'a aucune piste et Crocker file Soames (tous les livreurs sont suspects) et découvre par hasard qu'il vient de faire faire, ainsi que son amie, des papiers pour l'Argentine. Ensuite, l'enquête est menée comme en tirant le fil d'une pelote de laine (Dede, la maitresse, est abonnée à un magazine numismatique par exemple !) et Kojak n'a plus qu'à trouver l'endroit du fricfrac par élimination et à suivre la camionnette pour emballer tout ce joli monde. A partir d'un thème déjà vu dans Mort à vendre (Caz tue aussi lors d'un cambriolage), le déroulement de l'intrigue et les acteurs sont moins convaincants dans cet épisode, même si la musique est similaire. L'enquête policière est tirée par les cheveux (un indic inopiné renseigne Kojak sur un 'gros coup'), des bavardages ralentissent le rythme (Mc Neil/Kojak), la découverte des receleurs spécialisés et du lieu du forfait sont fortuits et les acteurs ne sont que bons ; j'ai eu du mal à reconnaître Fred Sadoff avec une moustache et l'humour cocasse de Mrs Farenkrug (Ruth McDevitt), la milliardaire assistée, est le plus mémorable (on a slab !). L'ensemble est mitigé mais certaines scènes sont bien filmées comme lorsque Kojak gare sa voiture avec les tours du World Trade Center en toile de fond. o John Ritter (1948-2003), Kenny Soames, était acteur, humoriste et producteur américain. Il a débuté sa carrière dans un épisode d'Hawaii, police d'état. Il est décédé d'une dissection de l'aorte et, suite à sa disparition, les séries Touche pas à mes filles et Scrubs, dans lesquelles il jouait, lui ont rendu un dernier hommage en lui offrant un épisode consacré aux deux personnages qu'il incarnait. Vu aussi dans Mannix, Les rues de San Francisco, Starsky & Hutch… o Fred Sadoff (1926-1994), Van Heusen, est le psychiatre de la police, le docteur Lenny Murchison, dans une dizaine épisodes, étalés sur les cinq saisons, des Rues de San Francisco (parfois sans être mentionné au générique). Il devint célèbre avec un rôle marquant dans L'aventure du Poséidon. Il est décédé du sida. o Karen Lamm (1952-2001), la jolie mais cupide Dede amie de Soames, a été mariée deux fois à un membre des Beach Boys. Cet épisode était son second rôle. Vue dans Le canardeur (avec Clint Eastwood) et dans plusieurs séries (Columbo, Starsky & Hutch, Sergent Anderson..). Elle est décédée d'un problème cardiaque. o Irene Tedrow (1907-1995), Mrs Hale assassinée dans la première scène, a joué dans trois épisodes des Rues de San Francisco dont l'excellent Requiem pour un meurtre où elle est la vieille gouvernante bigote. o Kojak à Mr Hale, qui doit donner son emploi du temps au moment du meurtre de sa femme : 'I'm paid to think ugly'. o C'est la première apparition de la fameuse plante de Stavros qu'il a baptisée Shirley. Il lui parle et lui prodigue des soins sous la risée du 'precinct' ! Peut-être pour donner de l'envergure au personnage. o Erreur de continuité : le capitaine McNeil tient une liste pendant que Kojak téléphone à Mr Hale. Le dernier nom est Farenrügg (orthographe incorrecte) mais dans le passage suivant, la liste est montrée en gros plan et le nom est, cette fois-ci, bien orthographié, Farenkrug, et il n'est plus le dernier de la liste ! Kojak déclare ensuite : 'It's the last one' ce qui colle avec la première liste mais pas la seconde (peut-être un insert ajouté plus tard). 16. DIX-HUIT HEURES DE PANIQUE Une jeune femme, qui a passé des plaques à billet canadien dans un faux plâtre, est poursuivie par un tueur. Ce très bon épisode captivant allie les caractéristiques de la série, humour et noirceur, avec justesse. L'excellent jeu des seconds rôles est un atout supplémentaire, surtout à la rediffusion ; Peggy, la jeune femme en fuite, Cherneff, le tueur impitoyable énigmatique, Tatum, le représentant impliqué malgré lui, et Bettina, la jolie colocataire. Si l'humour est omniprésent, principalement dans les répliques du lieutenant, le coté noir de l'intrigue est privilégié avec les assassinats de Bettina et, surtout, Peggy, personnage central de l'histoire. Cela choque car ce n'est pas prévisible et le scénario laisse supposer que Peggy, qui a passé la frontière canadienne avec deux plaques dérobées (une est déjà en possession du tueur), est capable de trouver une solution à son problème. Le suspense n'est pas négligé, surtout pour les meurtres des deux femmes qui sont découvertes a postériori par Kojak (les actes ne sont pas montrés ; comme quoi, on pouvait faire de bonnes séries sans trop d'hémoglobine !). D'excellents passages sont à retenir comme les déductions de Kojak 'à la Sherlock' sur les lieux du premier crime (l'ami de Peggy trop gourmand), la rencontre Peggy/Tatum au bar, la voiture de Kojak traversant New York sirène hurlante et le passage à Central Park, Tatum et sa conscience face à Kojak et la fusillade finale où le policier prend la place du garçon d'étage. Certains petits détails empêchent néanmoins le fan d'être pleinement satisfait. Ainsi, Peggy a conduit depuis le Canada avec un pied dans le plâtre, le tueur trouve facilement l'adresse dans le pare-soleil de la Toyota, la réplique 'Maggie's drawers' (voir info sup.) de Stavros qui amène à Peggy, diminutif de Margaret, et le papier avec l'adresse du rendez-vous à Central Park coincé dans la main de Bettina morte. Malgré ces petites imperfections, cet épisode noir reste globalement un très bon polar avec une intrigue intéressante et des acteurs convaincants. o Robert C. Dennis (1915-1983) a écrit l'histoire d'un autre épisode, Loser Takes All. Sinon, à son actif, mentionnons Alfred Hitchcock présente (30 épisodes), Les incorruptibles (6 ép.), Perry Mason (22 ép.), Les mystères de l'Ouest (7 ép.), Hawaii, police d'état et Cannon (6 ép. chaque). o Lynne Marta (1948), Peggy Farrell, a joué dans deux épisodes (très moyens) des Rues de San Francisco: The Programming of Charlie Blake et Clown of Death. Elle eut une liaison avec David Soul pendant le tournage de Starsky & Hutch mais ils se séparèrent peu après la fin de la série ; elle joua dans trois épisodes et elle composa une chanson qu'elle chanta dans un épisode de cette série. o Charles McCann (1934), Lloyd Tatum, est connu aux USA pour ses nombreux shows, surtout comiques pour les enfants, Let's have fun. o Jack Colvin (1934-2005), Cherneff, est surtout connu pour son rôle de reporter dans la série L'incroyable Hulk. o Burton Armus est 'technical advisor' sur 93 épisodes de la série. Il a parfois un petit rôle ('himself' au générique), comme ici où il est le détective rabroué par Kojak ('Right lieutenant !'). o Stavros a une réplique en français : 'Comme ci, comme ça' lorsque Kojak lui demande si l'enquête avance. o Kojak au docteur Prince, qui s'est assis sur son chapeau: 'How tall are you? Do you mind standing up?' o Dans les années 70, les petites voitures étrangères faisaient leur apparition aux USA. Ici, une Toyota verte de 1974 qui facilite les recherches (surtout qu'elle a des skis sur la galerie !). o Le cynisme mais aussi la clairvoyance de Kojak, toujours sous-jacents, transparaissent lorsqu'il est persuadé que le corps de Peggy gît à proximité ou qu'il répond à Tatum, provincial et désappointé qu'une plaque puisse engendrer trois morts : 'Welcome to the Empire State, Mr Tatum. Nice family, go home' (dernière réplique de l'épisode). o Kojak mentionne Nelson Eddy, Jeanett MacDonald et la chanson "Rose Marie" (source : imdb). o 'Maggie's drawers' est une expression utilisée en tir lorsque le drapeau rouge indique que la cible est ratée. Ici, cela signifie que la piste n'a rien donné (traduit par 'Fanny' dans les ST). o C'est le début de la chasse au gaspi (nous sommes un an après la crise de 1973). Ainsi, on aperçoit sur le mur du precinct dans plusieurs épisodes une affiche avec une lampe barrée et l'inscription : 'When not in use, turn off'. Très visible ici lorsque McNeil raconte sa soirée babysitting, scène bouche-trou, qui le fait surnommer 'Grandpa' par Kojak.. 17. AU DIABLE KOJAK Un virtuose du cambriolage, qui a dérobé pour un million de dollars en bons du Trésor à un banquier véreux, devient la cible d'un tueur professionnel et il s'associe à Kojak pour sauver sa peau. Un duo de cambrioleurs chevronnés s'introduit dans un appartement et fait main basse sur des bijoux, de l'argent et des bons du Trésor. Tout ne se passe pas comme prévu car un vieil homme, le banquier Ramsey Brewer, se réveille et coupe la corde ce qui précipite un des voleurs seize étages plus bas. L'enquête soulève certaines interrogations surtout lorsque Vicky, la jeune épouse du banquier, se rend au precinct et confie à Kojak que son mari avait un million de dollars en bons dérobés dans son coffre. En mettant Brewer sur écoutes, Kojak apprend que le banquier est responsable du décès du cambrioleur et qu'il place un contrat sur le second pour récupérer les bons et le faire liquider. Le Jon, le cambrioleur visé, a pris contact avec Hagen, un receleur, pour monnayer les bons sans se douter que ce dernier a recruté Packman, un tueur de Baltimore de sinistre réputation, sur ordre de Brewer. Fort de ces renseignements, Kojak se rapproche de Le Jon et lui propose un marché : sa vie contre sa confession. Cette histoire est une excellente intrigue à rebondissements où tous les protagonistes ont leur importance : le rusé cambrioleur, le vieux banquier escroc, la jeune épouse cupide, le receleur arriviste et le tueur froid. Tous ces rôles sont bien interprétés mais mention spéciale à Henry Darrow, qui est prodigieux en génie du cambriolage désireux de se retirer. Les échanges entre Kojak et Le Jon font partie des meilleurs moments de l'épisode et le policier éprouve même de la sympathie pour ce cambrioleur insaisissable qu'il laissera filer ('Stay clean, baby') en lui donnant le cigarillo qu'il vient d'allumer. Le fait que Vicky Brewer est au centre de l'affaire car elle a tout manigancé n'est pas le plus important – elle a repéré Le Jon, lui a fourni la combinaison du coffre puis a balancé son mari à Kojak pour le faire emprisonner. Il y a deux sortes de criminels aux yeux de Kojak et le lieutenant rate le 'grand chelem' car la mise hors d'état de nuire d'un tueur aux multiples victimes et d'un banquier véreux a plus d'importance que les agissements, certes frauduleux mais plus innocents, d'un cambrioleur. Les meilleurs passages sont le cambriolage en ouverture, la visite de Mrs Brewer en manteau de fourrure, la partie de billard (première rencontre Kojak/Le Jon), le coup de bluff du cambrioleur à Vicky, et, bien entendu, la préparation du piège final à l'hôtel où un laser trace, à travers deux vitres, la provenance des projectiles tirés par le tueur. o Henry Darrow (1933), Kevin Le Jon, était le Latino en vogue dans les années 60 et la série-western Chaparral (avec Leif Erickson, Cameron Mitchell et Linda Cristal) le fit connaître mondialement dans 97 épisodes de 1967 à 1971. Il tourna dans de nombreuses séries dont un épisode quelconque des Rues de San Francisco où il est un assassin calculateur, passeur de clandestins et trafiquant de cartes vertes (Alien Country). o Louise Sorel (1940), Vicky Brewer, a surtout participé à des soaps durant les deux dernières décennies mais elle a débuté au théâtre et à la télévision dont 3 épisodes de Kojak (celui-ci est le premier). Elle a étudié le français à Villefranche-sur-Mer. o Don Knight (1933-1997), John Hagen, est connu pour des rôles de tueur froid. Ici, c'est le receleur. Il a joué dans de nombreuses séries. Citons des apparitions dans Match contre la vie, Opération vol, Hawaii, police d'état, L'immortel (7 épisodes dans le rôle de Fletcher), Mannix, Mission impossible, Cannon… o David White (1916-1990), Ramsey Brewer, est connu pour sa participation à Ma Sorcière Bien-aimée de 1964 à 1972. Il a joué dans de nombreuses séries sur plus de quatre décennies dont deux épisodes des Incorruptibles (The Dutch Schultz Story, The Rusty Heller Story) et un des Rues de San Francisco (Underground). o Cet épisode fut le troisième diffusé en France, le 22 janvier 1975 sur Antenne 2. o Un désagrément récurent à la série est le grand nombre de scènes réutilisées. Ainsi, la première séquence après l'ouverture : l'arrivée de Kojak devant l'hôtel The Franconia, sa descente de voiture puis son entrée dans l'immeuble en passant devant une ambulance stationnée. Idem pour le plan dans la rue après la fuite de Le Jon (vu dans Cop in a Cage). o Un autre problème récurrent est la traduction des titres en français. Before the Devil Knows est une réplique que Le Jon et David, son associé assassiné, avaient l'habitude de se dire. Mais que signifie le titre français ?! o Kojak fait deux références à Ginger Rogers et Fred Astaire (elles sont absentes dans la VF). o Kojak en parlant de Packman, l'infâme tueur: 'He's a machine. You put the money in the slot, here come the bodies'. o On se demande pourquoi Kevin Le Jon tient au nom de 'Kristiansand' pour son passeport. Un nom scandinave alors qu'il a le type hispanique! 18. MORT DEBOUT Un détective cache son cancer en phase terminale à son entourage pour coincer le meurtrier de son coéquipier et ami. Sur la trace de deux truands investis dans un trafic de tickets de loterie, un détective est abattu sans que son partenaire, pris de maux d'estomac, n'ait pu esquiver un geste crédible de défense. Benny Fiore, dix-neuf ans de service dans la police, consulte un médecin qui lui révèle les causes de son mal ; un cancer qui ne lui laisse que quelques mois à vivre. Un thème qui rappelle l'épisode Before I Die des Rues de San Francisco (avec Leslie Nielsen et aussi Joanne Linville, présente ici) mais l'intrigue est plus aboutie dans cette version. Le détective Fiore se sent responsable de la mort de Ryan, son partenaire, friand d'actes héroïques et des premières pages de journaux, et il réalise qu'il a sacrifié sa propre vie par dévotion pour son coéquipier et sa femme, Ellen, qu'il aime secrètement. Sans se douter du mal qui ronge Benny Fiore, Kojak est obligé de mettre son détective aux archives puis de lui retirer son insigne de peur qu'il fasse des actes inconsidérés. Tandis que Kojak recherche le témoin du meurtre qui s'est évaporé dans la nature, Fiore peaufine sa vengeance et attire Solly DeChico, le truand assassin de son ami, dans un piège. Fiore sera plus efficace que Kojak, qui ne peut éviter que le complice et témoin, ainsi que son informatrice, ne soient assassinés. La performance d'Harry Guardino, dans le rôle de ce détective atteint d'une maladie incurable, est une des meilleures de toute la série. Il y a une excellente scène au precinct lorsque Kojak se rase et que Fiore surgit, habillé comme un clown (Kojak le compare au sapin de Noël de Zsa Zsa Gabor !), triste pour l'occasion, pour défendre l'honneur de Ryan, qui représente un style de flic que Kojak n'apprécie guère. Fiore n'a plus rien à perdre et se sacrifiera presque pour faire inculper DeChico. Même trente ans après avoir vu cet épisode, il n'est pas possible de ne pas s'en souvenir tellement l'intensité est palpable du début à la fin. Ce drame, car il y a peu d'enquête policière, véhicule toute la qualité de la série par une solide 'storyline', une brillante distribution et un coté noir inégalable. Même si Harry Guardino vole la vedette, les autres acteurs ne déméritent pas, à commencer par Joanne Linville, parfaite en veuve fataliste qui va s'occuper dorénavant des derniers mois à vivre de Fiore. Parmi les autres passages intéressants, notons la rencontre Kojak/Inez Wilder dans la Buick et la célèbre phrase du lieutenant : 'Who loves ya, baby ?', le final au restaurant chinois et l'épilogue où Kojak rend l'insigne après que le médecin ait révélé à Ellen et aux policiers que Benny Fiore est en sursis. o Harry Guardino (1925-1995), le détective Benny Fiore, est le lieutenant Bressler, le supérieur de Dirty Harry, et le détective Bonaro, l'adjoint de Madigan (Richard Widmark). Il a joué dans de nombreux films et séries policiers : Les Incorruptibles (dans trois excellents épisodes), Un shérif à New York, Police Story, Les rues de San Francisco, Hawaii, Police d'État... o Malachi Throne (1928-2013), Solly DeChico, a souvent joué des rôles de truands au petit écran depuis la fin des années 50. Il fut aussi Noah Bain, le partenaire de Robert Wagner, durant les deux premières saisons d'Opération vol avant d'être viré. Au début de sa carrière, il tourna dans Les Incorruptibles (trois épisodes de la dernière saison) puis dans les années 60 dans Des agents très spéciaux, Le fugitif, La grande vallée, Star Trek, Les mystères de l'Ouest, Police Story, Mannix, Mission impossible. Dans les années 70, on l'a vu, entre autres, dans Chaparral, Cannon, Hawaii, police d'état, L'homme de fer, Les rues de San Francisco, L'homme qui valait trois milliards….Il continuait à tourner jusqu'aux débuts des années 2000. o Joanne Linville (1928), Ellen Ryan, a joué dans deux épisodes des Rues de San Francisco: Before I Die et One Chance to Live (même année que cet épisode) et dans d'autres séries cultes : Le fugitif, Les envahisseurs, Star Trek, Hawaii police d'état, Columbo. o Parmi le festival de répliques 'kojakiènes', citons celle que le policier dit à Solly DeChico, qui accuse Kojak de le menacer : 'Greeks, they don't threaten. They utter prophecies.' [Les Grecs ne menacent pas. Ils émettent des prophéties]. o Lors de la discussion avec Ellen, Benny Fiore compare sa situation avec celle de Spencer Tracy dans le film Pilote d'essai avec Clark Gable et Myrna Loy. o Ellen Ryan évoque David Bowie lorsqu'elle dit que son mari n'a même pas un costume et qu'elle ne peut l'enterrer en jean ! o Si vous êtes attentifs, vous apercevez une grosse erreur de continuité dans la première scène ; une véritable bourde due au recyclage de scènes déjà évoqué. Fleishman, personnage blanc, prend un taxi et il est filé par la voiture de Fiore et Ryan mais dans un virage, on s'aperçoit que le passager du taxi est…noir avant que Fleishman ne redevienne blanc à destination ! En fait, il y a un insert d'environ deux secondes de l'épisode One for the Morgue (troisième de la saison) et c'est Mitch qu'on voit dans le taxi ! 19. LA RIVIÈRE SOLITAIRE Un repris de justice s'aperçoit qu'il a été victime d'une machination ourdie par sa femme et son amant, un caïd du milieu. Comme la précédente, cette histoire rappelle un épisode des Rues de San Francisco dans lequel Paul Michael Glaser tient le rôle similaire d'un homme libéré de prison mais accusé à tort (Bitter Wine tourné deux ans auparavant). Ici, Giordino était effectivement responsable du vol d'un camion de sa propre société de transport pour financer la désintoxication d'Elena, sa femme dépendante à la drogue. Il ne se doutait pas que l'arme avec laquelle elle menaçait de se suicider (très bons flashbacks) était en fait bidouillée par un truand désireux de s'approprier la femme et une part de la société. A sa sortie de prison, il désire s'installer avec Lyndsey, une psychologue carcérale, mais veut avant tout retrouver son ex-femme et tirer l'affaire au clair. Kojak est en retrait dans ce récit vu qu'il est sollicité par Lyndsey, un tantinet naïve, alors qu'aucun crime n'a été commis à part la violation de liberté conditionnelle. Il découvre néanmoins que l'arrestation de Giordino, décrit pourtant comme un cas anodin, ne fut possible qu'avec le témoignage d'un truand. Par des chemins différents, c'est 'cherchez la femme' et Giordino, Lyndsey et Kojak retrouvent le bar où travaille Elena mais elle est assassinée avant qu'elle ne puisse faire la moindre révélation. Lou Giordino, en fuite, compte sur Alan, son ancien partenaire, pour remonter jusqu'au truand mais il ne devra son salut qu'à l'intervention in extremis de Kojak dans un final classique. Une histoire intéressante et originale qui laisse Kojak et le precinct en position d'attente mais il y a d'excellentes scènes et des jeux d'acteurs impeccables comme l'explication Giordino/Elena dans la loge et le final violent à suspense (seulement deux petites scènes finales avec Savalas et Glaser ensemble). Parmi les acteurs, Paul Michael Glaser est le plus en vue mais la prestation d'Alexandra Hay, dans un rôle plus discret, n'est pas à négliger sans oublier que trois protagonistes de cet épisode seront des détectives dans deux autres séries à succès des années 70. o Paul Michael Glaser (1943), Lou Giordino, est évidemment mondialement connu pour Starsky dans la série Starsky et Hutch (86 épisodes de 1975 à 1979). Il a participé aussi à ses débuts aux séries Le sixième sens, Cannon, Les rues de San Francisco. o Sian Barbara Allen (1946), Lyndsey Walker, a abandonné sa carrière d'actrice depuis deux décennies et ses principaux rôles datent des années 70 dans les séries policières de l'époque. o Alexandra Hay (1947-1993), Elena Rozelle, a quelques rôles de top modèle ou de jolie fille au petit écran dans des séries comme Mission impossible, Police Story. Elle est Lori, la stripteaseuse, indic de Keller et sacrifiée d'une…overdose dans For Good or Evil des Rues de San Francisco. Ici, elle est une chanteuse junkie complice du piège. Elle est aussi au centre d'un épisode maléfique de la série britannique Thriller : Un endroit pour mourir. o Kenneth O'Brien (1935-1985), Alan Ankrum, a un visage familier des amateurs de séries US. On a pu le voir dans Match contre la vie (ses débuts), Kung Fu, L'homme de fer, Mannix, Hawaii police d'état, Les rues de San Francisco (3 ép.), Kojak (2 ép.)… o John Aniston (1933), le truand Albert Dancik, est né en Crête et il était un des meilleurs amis de Telly Savalas. Il est le père de Jennifer Aniston dont Telly Savalas était le parrain. Il a participé à un autre épisode de la série : The Best Judge Money Can Buy. Il joue dans Des jours et des vies depuis 1987 et…2439 épisodes ! o Ed Bernard (1939), l'officier sur parole Cleveland Watson, a joué dans plusieurs séries dont Sergent Anderson avec Angie Dickinson et Earl Holliman ; 91 épisodes dans le rôle du détective Joe Styles de 1974 à 1978. o Charles Dierkop (1936), l'informateur Billy DeLuca, a également joué dans de nombreuses séries dès le début des années 60 et, comme Ed Bernard, il a participé aux 91 épisodes de Sergent Anderson dans le rôle du détective Pete Royster. o Cet épisode fut le quatrième diffusé en France, le 29 janvier 1975 sur Antenne 2. o Durant l'épisode, la célèbre prison d'Elmira est mentionnée. Elle a été construite pendant la guerre de sécession et Lyndsey Walker, la sociologue, y travaille. o A noter la réplique de Kojak qui retire son casque sur un chantier (avant d'être sermonné et d'en remettre un) : 'My head didn't need it anyway'. Une camionnette pharmaceutique est braquée et un important stock de morphine est dérobé. Kojak s'improvise chimiste pour appréhender les malfrats. Comme pour déjà deux épisodes de cette saison (Marker to a Dead Bookie, Die Before They Wake), le thème de l'intrigue est basé sur un produit illicite ; cette fois-ci, la morphine appelée Mojo par Kojak qui énumère une demi-douzaine de surnoms dont 'Aunt Emma' ! Trois truands, Floyd et deux frères, dévalisent le fourgon et contactent Dexter, directeur de l'institut pharmaceutique, pour revendre la camelote. Kojak, qui a envisagé cette hypothèse, se substitue au chimiste pour vérifier la qualité de la marchandise. Ce passage clé est le clou de l'épisode : Kojak, amené sur place les yeux bandés, teste la morphine ne se doutant pas que Dexter, le cerveau de l'opération qui connaît le policier, se trouve derrière lui avec les braqueurs. Un détail respiratoire le perdra ! Dexter, couvert de dettes, a trouvé ce moyen pour toucher le pactole des assurances. De son coté, Kojak pense tenir Marty, un des trois truands, qui n'a pu résister à tester la morphine mais Floyd, le cynique vilain de l'histoire, le poignarde mortellement dans le second temps fort de l'épisode ; Stavros et Crocker prennent Marty en filature à sa sortie d'hôpital mais Floyd le tue dans une ruelle pourtant surveillée à chaque extrémité. Malgré le caractère noir de l'intrigue, quelques pointes d'humour ne passent pas inaperçues (Kojak veut revendre deux dollars à McNeil un mouchoir acheté cinquante cents, Stavros et ses deux plantes). Pour coincer le tueur, plus nuisible qu'une arnaque aux assurances, Kojak analyse les bruits de son enlèvement (c'est moins réussi que la scène connue de Danny Wilde !) et un générateur sera le chainon manquant dans un final un peu décevant. On retient surtout de cet épisode l'intrigue solide, les deux séquences mémorables décrites plus haut et le vilain risque-tout particulièrement méprisable. o Ed Lauter (1938-2013), Floyd, a commencé sa carrière en 1971 dans un épisode de Mannix et il a tourné dans de nombreuses séries, Cannon, L'homme de fer, Les rues de San Francisco (2 épisodes), Police Story, Hawaii police d'état, Equalizer (2 épisodes) et films policiers, Les flics ne dorment pas la nuit, Le flic se rebiffe, French Connection II, ainsi que des films avec Charles Bronson. On a pu le voir, plus récemment, dans X Files, Millennium, Urgences, Cold Case… o Dennis Patrick (1918-2002), Clay Dexter, a eu plus de 1800 rôles à la télévision durant sa carrière qui court sur quatre décennies. Parmi ces rôles, notons les participations à des séries de renom comme Les Incorruptibles, Le fugitif, Mannix, Les rues de San Francisco (3 épisodes), Hawaii, police d'état… Il est aussi le banquier Leland dans Dallas. Il est décédé dans l'incendie de sa maison. o Robert Doyle (1938-2000), Harry, est une tête connue des séries des années 60. Il a débuté dans Gunsmoke puis il participa à diverses séries comme Les Incorruptibles (The Snowball avec Robert Redford), Des agents très spéciaux, Le fugitif, Les envahisseurs, Hawaii police d'état, Cannon, Section contre-enquête, Les rues de San Francisco… o Les trois lieux cités pour le trafic de drogues : Marseille, la Bolivie et le Maroc… o Encore une grosse erreur de continuité : Kojak se rend chez le collaborateur de Dexter accompagné du capitaine McNeil. Pourtant, Kojak est seul dans la Buick sur le trajet aller. Les deux hommes interrogent l'individu puis repartent et Kojak, à un feu rouge, fait le rapprochement avec un générateur et en discute avec McNeil. Mais Kojak est de nouveau seul dans sa voiture, sur le trajet vers le lieu de rendez-vous final. Il y a l'image connue lorsque la Buick prend une bretelle d'autoroute (déjà vue dans Knockover et Requiem for a Cop) puis le lieutenant se saisit du gyrophare sur la place passager, là où est censé se trouver McNeil ! Néanmoins, McNeil est de nouveau présent avec Kojak dans la Buick pour effectuer les arrestations dans la scène finale. o Un arc dans la série : la plante, prénommée Sherley, de Stavros a, cette fois, un 'compagnon' dénommé 'Sam'. o Cet épisode est un bonus qui accompagne le pilote sur le DVD britannique Playback. o Deux répliques de Kojak ; la première rappelle Dirty Harry lorsqu'il remarque que Dexter est asthmatique : 'Gentlemen, you've made my day !' et la seconde lors de la scène finale lorsque Dexter avoue au policier qu'il ne lui restait que cela à faire pour survivre : 'Survive is a lousy way to live !' 21. DYNAMO-THÉRAPIE Kojak piste un poseur de bombes qui terrorise New York depuis quatre mois sans qu'il y ait de lien apparent entre les victimes. C'est le dernier sommet de la première saison riche en épisodes de qualité et Danny Zucco est un des meilleurs méchants de ce premier opus (avec Gus, Peter Ibbotson et Caz). Steven Keats, disparu trop tôt, est splendide en poseur de bombes psychopathe qui pense résoudre ainsi les problèmes de sa 'famille' psychiatrique. La scène, où il jubile après s'être assuré que la victime est bien la secrétaire (en fait, ce n'est pas la bonne personne), est choquante et même dérangeante ! La force de l'intrigue est de faire connaître le personnage perturbé dès la première scène et d'expédier assez (peut-être trop) rapidement les rouages de l'enquête qui vont amener à le confondre. En définitive, les investigations de Kojak et de ses hommes sont classiques même si les liens entre les victimes sont, a priori, inexistants. Néanmoins, Alice Fischer avait son nom sur sa place de parking et l'assassinat n'est pas le fait du hasard. A partir de morceaux d'un sac en papier et d'une partie des numéros de plaques numérologiques, Zucco devient le principal suspect. Une différence de timing intrigue Stavros (eh oui, le personnage peut avoir des lueurs) et la quincaillerie, dans laquelle Zucco travaille, est le genre d'endroit où tous les composants d'une bombe sont disponibles. Après une perquisition, Crocker découvre que Zucco est patient à une thérapie de groupe sous l'égide d'une psychologue et Kojak se joint à la séance. Cette séquence est indéniablement la plus intéressante de l'épisode ; le lieutenant oblige Zucco à se découvrir dans un échange verbal magistral ('I don't want this guy here. We are a perfect family without him') et le psychopathe, démasqué, prend la fuite dans les couloirs avant d'être tué accidentellement par un policier en faction. La plupart des épisodes de séries policières se clôt sur ce genre d'action mais ce n'est pas le cas ici. Nous avons vu Zucco placer auparavant une bombe à retardement sous le lit de Carla Elliot, une secrétaire qui est la maitresse d'Alex Linden, un patron d'entreprise dont la femme est présente à la thérapie sous un faux nom. Dans sa volonté de soulager son amie patiente, Zucco a mis une bombe sous le lit de la rivale de Mrs Linden et cette dernière l'a deviné et elle a même autorisé son mari à passer la nuit chez sa maitresse ! Kojak, conscient qu'une bombe est sur le point d'exploser, demande aux trois autres participants de la thérapie de trouver la possible future victime parmi leurs griefs. L'horaire d'une rencontre de baseball attire les soupçons du policier sur Mrs Linden qui, entretemps, s'est rendue sous la fenêtre de sa rivale pour assister à la déflagration. Danny Zucco est le personnage central de cette histoire même s'il disparaît un petit quart d'heure avant la fin mais la machiavélique Louise Linden (jouée par Elizabeth Allen) et la ravissante maitresse (Jane Elliot) sont interprétées également avec justesse. En dehors de la séquence thérapeutique (la seule confrontation Kojak/Zucco), les meilleurs passages sont la scène d'ouverture au parking – on sait pourtant que la Volkswagen va exploser dès qu'Alice, victime par erreur, mettra le contact-, la visite de Zucco, qui place la bombe sous le lit tandis que le couple sable le champagne, et le final où la détermination funeste de cette femme, apparemment équilibrée, fait froid dans le dos. Cet excellent épisode à la construction singulière fait partie à juste titre des incontournables parmi les fans. o Steven Keats (1945-1994), Danny Zucco, a deux excellents rôles dans Les rues de San Francisco : un petit dealer (Expédition punitive) et le harceleur (Une chance de vivre). L'acteur s'est suicidé en 1994, à l'âge de 49 ans. o Peggy Feury (1924-1985), Dr Irene Benton, était directrice artistique et instructrice en association avec Lee Strasberg à l'Actors' Studio. Elle ouvrit ensuite sa propre école. Elle souffrait de narcolepsie ce qui provoqua un accident de voiture qui lui fut fatal. o Pour ceux qui s'intéressent au baseball (ce n'est pas mon cas), les Mets, souvent cités dans l'épisode, est une équipe new-yorkaise fondée en 1962. o Kojak au reste des participants de la thérapie: 'Zucco is going to reach out of his grave and kill somebody!' o Carla Elliot qui vient d'être secourue par Kojak: 'Thank you for my life.' o Danny Zucco a la même camionnette Ford bleue de livraison que Kenny Soames (dans Deliver Us Some Evil). En fait, si on fait bien attention à la première vue filmée en hauteur, l'inscription semble être 'Flowers' et non 'Hudson Hardware' ce qui signifierait que les toutes premières images sont repiquées de l'autre épisode. o Kojak exprime son cynisme au sujet des cinglés qui pullulent à New-York en évoquant l'infirmière qui a failli se faire étrangler car ses chaussures ne plaisaient pas à son agresseur ! o Lorsque Kojak interroge Alex Linden et Carla Elliot, l'horloge au mur indique sept heures moins dix. La scène est en continu et elle ne dure pas plus de deux minutes mais il est sept heures dix au moment où Kojak et Crocker sortent de la pièce. 22. L'HOMME DE PAILLE Un jeune garçon demande à Kojak de retrouver son père disparu. On a le sentiment en regardant cet épisode bien léger qu'il ne sert qu'à faire le chiffre et à boucler la saison. Une intrigue plate, des acteurs sans relief, pas de suspense ni d'action et on ne retrouve rien de ce qui nous a captivé au cours de cette saison à part quelques répliques et courtes situations. Un jeune garçon se rend au precinct à la suite de la disparition de son père et Kojak décide de s'occuper de l'affaire. Rapidement, le policier soupçonne que le père est retenu contre son gré. Hecht s'est en effet naïvement fait avoir et doit servir d'appât à des tueurs qui veulent liquider un voleur qui revient du Brésil pour faire une déposition. L'enquête, comme l'épisode, n'est pas intéressante et Kojak remonte au commanditaire, Gallant, un méchant quelconque, avoué de son état, en épluchant les appels téléphoniques reçus par Hecht lors de ses vacances écourtées avec sa maitresse en Floride. Il reste quelques passages corrects comme l'affection du père pour son fils, Hecht, naïf, qui passe un mot à Gallant, les échanges en grec entre Kojak et la gouvernante et la rencontre de Stavros avec la secrétaire qui demande s'il est marié alors qu'il lui présente...Shirley ! Bref, rien de folichon mais pas d'inquiétude, la seconde saison est réputée pour être la meilleure… o Lee Montgomery (1961), le jeune David Hecht, est le frère de l'actrice Belinda Montgomery. Après quelques rôles, il s'est tourné vers la composition de musiques de films. Il est excellent dans un épisode dramatique des Rues de San Francisco : Un revolver qui voyage. o John Hillerman (1932-2017), Mark Gallant, est connu pour être Higgins dans 156 épisodes de Magnum. o Bien que cet épisode soit le dernier de la première saison aux USA, il fut le premier diffusé en Grande-Bretagne après le pilote en 1974. La série fut si populaire que la BBC diffusa les deux premières saisons à la suite sans la coupure traditionnelle. Comme en France, la BBC ne diffusa pas la série dans le même ordre qu'aux USA. Cet épisode ne fut diffusé en France que le 3 novembre 1976. o Pour, au moins, la quatrième fois de la saison, il y a l'image connue de la Buick qui prend une bretelle d'autoroute (déjà vue dans Knockover, Requiem for a Cop et Mojo). L'image lorsque Kojak arrive dans sa voiture et qu'il tourne est reprise de Dead on His Feet. o Kojak et la secrétaire : 'Mrs Rosenberg?' 'Miss!' 'You're kidding!' o Troisième apparition de Shirley, la plante verte de Stavros, vue dans Deliver Us Some Evil et Mojo Crédits photo: Universal. Images capturées par Denis Chauvet. |