Saison 4 1. Des oignons pour pleurer (Birthday Party) 2. Une chaleur meurtrière (A Summer Madness) 4. Le double (Out of the Shadows) 5. Déraison d’état (A Need to Know) 6. Une sale affaire (An Unfair Trade) 7. La neige sale (A Hair-Trigger Away) 8. Sur les quais (By Silence Betrayed) 9-10. Un nounours tout poilu (A Shield for Murder) 13. La fureur de perdre (Where Do You Go When You Have No Place to Go?) 14. Les morts ne tuent pas (Dead Again) 16. Psychose de meurtre (The Condemned) 17. Un message de trop (When You Hear the Beep, Drop Dead) 18. Aller sans retour (I Was Happy Where I Was) 19. En attendant Kojak : 1ère partie (Kojak's Days : Part 1) 20. En attendant Kojak : 2ème partie (Kojak's Days : Part 2) 21. La grande vie (Monkey on a String) 22. Une balle perdue (Kiss It All Goodbye) 23. Une nouvelle mal venue (Lady in the Squad Room) 1. DES OIGNONS POUR PLEURER Tony Papas est arrêté après avoir abattu un inspecteur de police durant le braquage d’un magasin de spiritueux. Il prévient son jeune frère Geno et sa compagne Lena, qui ont réussi à s’échapper, par l’appel téléphonique autorisé lors de la garde à vue. Les deux complices suivent le plan de leur chef et enlèvent Ellena, la nièce de Kojak, au cours d’un pique-nique d’anniversaire. Ils exigent la libération de Tony en échange de la fillette et ils menacent d'attenter à la vie de l'enfant s’il n'est pas relâché sur le champ. Kojak ne cède pas au chantage et, alors que l’étau se resserre sur le duo de kidnappeurs, Lena décide de jouer sa propre carte. Cet épisode n’est pas le meilleur choix pour débuter une saison ; ce n’est d’ailleurs pas celui-là qui était prévu initialement. L’histoire est en effet familière et quelconque et elle ne peut servir de moteur pour attirer de nouveaux adeptes à une série alors en déclin dans les audiences américaines. A posteriori, l’attrait reste la présence de Richard Gere. Les détails des investigations s’avèrent souvent tirés par les cheveux (du crâne de Kojak !) et d’autres aspects du scénario sont bancales : comment est-il possible par exemple qu’on ne remarque pas l’absence de l’enfant pendant si longtemps ? Kojak, en chapeau blanc lors de cette enquête, joue contre la montre n’ayant que trois heures pour retrouver sa nièce et il utilise les dessins de la fillette pour tracer les kidnappeurs. Là encore, les indices sont abracadabrants et les oignons rouges symbolisant un départ aux Bermudes ne passent pas, pas plus que l’ordonnance d’huile solaire pour peaux claires qui met Kojak sur la piste d’une blonde danseuse du ventre ! Les points positifs sont l’atmosphère pesante, la musique grecque, le tournage à New York, la descente de Kojak au night-club et la filature de Geno qui mène à la fusillade, mais le final est décevant. Parmi les seconds rôles, on remarque surtout Donna Mitchell, froide et machiavélique, tandis que Richard Gere, à ses débuts, parait pâlot et emprunté. Une histoire entre bons et méchants grecs et ce n’est pas la première fois que la famille du lieutenant est impliquée et menacée ; l’épisode Cop in a Cage de la première saison était à ce point bien meilleur. ‘I’m a cop, not a disease’. o Cet épisode a été diffusé le 26 septembre 1976 sur CBS. o Les origines de Telly Savalas sont soulignées dans l’entame de cette quatrième saison : une musique grecque, la fête d’anniversaire et même la langue maternelle des truands. Dans Cop in a Cage (saison 1), Kojak doit faire face à une vengeance lors des préparatifs du mariage d’une autre de ses nièces. o Le New York Post Herald est un journal fictif. o Le titre original fait référence à la fête et l’enlèvement, tandis que le titre français s’appuie sur le dessin final de l’enfant, qui conduit Kojak à l’aéroport. o Donna Mitchell, Lena Martin, fut une modèle dans les années 60 et elle a fait la couverture du magazine Vogue. Plus récemment, elle a tourné dans deux épisodes de New York, section criminelle. o Richard Gere (1949), Geno Papas, faisait pratiquement ses débuts, quelques années avant de devenir une star avec American Gigolo. o Sigmund Neufeld, Jr. a réalisé dix épisodes de la série (celui-ci est le septième), mais il fut editor sur vingt autres dès les premiers épisodes de la première saison. o Cette version américaine Shout est un régal pour les yeux, comparé aux films abimés des deux saisons précédentes visionnés sur d’autres éditions. o Kojak n’ébruite pas la mort du policier pour ne pas effrayer les kidnappeurs, car la peine de mort était en vigueur à New York en 1976. Bien que cela soit possible depuis 1972, l'État de New York n'a rétabli la peine de mort qu'en 1995 pour une gamme de crimes assez large semblable aux autres États ; une promesse qui avait favorisé l'élection du gouverneur George Pataki alors que les gouverneurs précédents y avaient mis leur veto systématiquement. o Kojak à Stavros: ‘What’s up Curly? Okay, Fatso’ 2. UNE CHALEUR MEURTRIÈRE Un inspecteur tente de cacher sa liaison avec une toxicomane qui est une des victimes d’une tuerie dans un restaurant, mais le policier ne soupçonne pas que sa femme, mentalement dérangée, est responsable du massacre.
‘I guess the heat wave is over!’
o C’est le huitième des treize épisodes réalisés par le Français Jeannot Szwarc. Il avait mis en scène les sept précédents lors des deux premières saisons de la série. o Joseph Mascolo (1929-2016), Jeff Braddock, est connu pour ses participations à des ‘soaps’ : Amour, gloire et beauté (513 épisodes) et Des jours et des vies (436 épisodes)….Vu dans un excellent épisode d’Equalizer, Always a Lady, dans le rôle d’un truand. o Fionnula Flanagan (1941), Molly Braddock, est née à Dublin et elle ne s'est installée aux USA qu'aux débuts des années 60. Elle a joué dans Bonanza, Mannix, Shaft, Police Story, Le riche et le pauvre, Serpico, Columbo, Star Trek, Arabesque… Elle est Ellen Simms, la maitresse d’un homme d’église dans l’excellent épisode, récompensé d’un Award Edgar Allan Poe, Requiem for Murder des Rues de San Francisco. Dernièrement, elle joua dans Nip/Tuck et Lost (sept épisodes). o Judith Chapman (1951) est Gretchen Hodges, la maitresse de Braddock. Elle était alors au début de sa carrière. On a pu la voir ensuite dans de nombreuses séries comme L’incroyable Hulk, Magnum, L’homme qui tombe à pic, Les enquêtes de Remington Steele, MacGyver, Arabesque, Les dessous de Palm Beach…. o On aperçoit brièvement un micro en haut à gauche de l’écran, lorsque Kojak présente à ses hommes le portrait-robot du soulard évacué du restaurant juste avant l’attentat. o Alors que Jeff Braddock vole des photos compromettantes dans l’appartement de Gretchen, Kojak cible ses recherches : ‘address book, telephone numbers, dirty pictures, whatever’. Kojak tente de faire condamner un tueur, mais il a besoin de temps car les témoins disparaissent les uns après les autres. L’intrigue initiale est correcte, mais le déroulement est long et trop bavard. Seize témoins ont assisté à une tuerie, qui a fait trois victimes, dans un restaurant quatre ans auparavant. Crocker, alors nouvelle recrue en uniforme, a gagné ses galons grâce à cette affaire, en poursuivant le tueur. Au tribunal, sa mémoire est questionnée et mise en doute par l’avocat de l’assassin. Les témoins se font rares et Lionel Lessonbee, le propriétaire des lieux, l’unique crédible, est poignardé par Henry Slote, le frère du prévenu. Kojak trouve un dix-septième témoin : la femme de Lessonbee, qui est à son tour en danger. Réticente, elle décide finalement de témoigner lorsqu'elle comprend que les frères Slote ont décidé de la faire taire. Il y a une alternance de scènes au tribunal et d’enquête avec des personnages farfelus voire inutiles, telle la vieille tricoteuse de chaussettes. Le grotesque de l’après séance de boxe avec Crocker et l’avocat caricaturalement tuméfiés complète le fiasco. L’intention de dénoncer les imperfections de la justice est louable, mais le scénario est mal conçu, sans véritable suspense, ni tension adéquate ; l’épisode oscille entre sérieux et comédie mais ne trouve pas le ton juste. Les personnages ne sont pas inoubliables et Carol, la jeune femme noire, sert un cliché surprenant : the Black American Dream censée avoir préparé la moussaka ! Une histoire sans envergure dont le meilleur passage est l’arrestation de Slote au funérarium. Kojak l’enferme dans un cercueil, s’assoit dessus et déballe une sucette : ‘I want my rights’. ‘Yeah, sure. You rest in peace baby until the truth comes’. o Premier des quatre épisodes réalisés par Edward M. Abroms. o Roxie Roker (1929-1995), Carol Lessonbee, est connue pour le rôle d’Helen Willis dans The Jeffersons (1975-1985, 194 épisodes). o Bruce Glover (1932), Henry Slote, le tueur, a souvent joué des rôles de vilains depuis les années 60. Il est l’un des deux tueurs gay des Diamants sont éternels (Mr Wint). Il a participé à deux épisodes des Rues de San Francisco : Alien Country et A Good Cop…But, où il est le tueur George Carter, Powder Man. o Sharon Gless (1943), Nancy Parks, est Maggie Philbin dans la série Switch (1975-1978, 71 épisodes) et Cagney dans Cagney et Lacey (1982-1988, 119 épisodes). o Troisième des quatre apparitions de Raymond Singer (1948) dans le rôle du médecin légiste Moscowitz. 4. LE DOUBLE La terreur s’empare de Manhattan après une série de six meurtres sans mobile apparent. Un individu psychotique est arrêté mais sa confession laisse Kojak dubitatif. Un tueur en série choisit des victimes ordinaires, sans lien apparent. Au lendemain de chaque crime, un message à la peinture rouge est découvert à proximité du drame. Un suspect est interpellé après une étroite surveillance des lieux d’achat. Kojak se rend compte que l’homme appréhendé présente toutes les caractéristiques de frustration requises, mais qu’il n’est pas l’assassin, seulement son faire-valoir. Frustré de la société, l’individu est capable de donner moult détails des meurtres, sauf un. Kojak sait alors que le véritable tueur est toujours en liberté. ‘The Grim Reaper’, la Faucheuse, surnom donné par la presse, assassine les représentants de corps de métiers qu’il juge incompétents (‘It’s the job, not the person. The guy is complaining’). Ainsi, Kojak devine qui est sa prochaine proie : le quincailler qui lui a vendu le couteau ; il s’est brisé dans la cage thoracique d’une prostituée, sa dernière victime, à qui il avait demandé le remboursement. La canicule, déjà présente dans A Summer Madness, dramatise l‘atmosphère tourmentée sur une musique étonnamment rétro, qui contraste avec celle reposante qu’écoute McNeil dans son bureau. La température ne cesse de grimper et dépasse les cent degrés Fahrenheit, en accord avec la tension de la chasse à l’homme. Un ventilateur est à-propos dans le bureau de McNeil ; Kojak y glisse son gobelet en plastique, soulignant ainsi son impuissance face à la situation. Le lieutenant est frustré par son incapacité à résoudre l’énigme. Lors de la scène dans la chambre de la prostituée, le bourdonnement de la ventilation à l’arrière-plan accompagne aussi la prise de conscience de Roger Villers pendant qu’il se confesse à Kojak. Un excellent épisode dans la lignée d’autres histoires de tueurs en série tels Girl in the River, Therapy in Dynamite (deux enquêtes de la première saison). Cette fois-ci, le déroulement rappelle aussi le thème soulevé par le film Chute libre avec Michael Douglas, tourné près de vingt ans plus tard. Villers symbolise la frustration poussée à l’extrême. Après l’infidélité de sa femme, il rejette la société, comme l’atteste l’altercation avec la serveuse au rendez-vous avec son épouse (excellent passage) et sa voisine est la seule personne auprès de laquelle il trouve un peu de réconfort. La société est dépeinte comme individualiste et indifférente, ce que démontre l’assassinat du prêteur sur gages dans la scène d’introduction. La séquence suivante d’interrogatoire des deux racoleurs au precinct plonge l’audience dans le vif du sujet car la police est déjà à la recherche de témoins sur un meurtre ultérieur ; celui de l’usurier étant le sixième en deux semaines. La chaleur, soulignée par le policier distribuant des gobelets d’eau, est un facteur concomitant et incontournable. D’ailleurs, la plupart des protagonistes ont de larges auréoles sous les aisselles pour nous le rappeler, à croire que le déo n’existait pas dans les années 70 ! L’indice du couteau à cran d’arrêt démontre au lieutenant que l’homme n’est pas le tueur. Il y a un magnifique plan du réalisateur avec la superposition des visages des deux personnages. L’interprétation de Ken Sylk, peu connu, est phénoménale et rend le véritable tueur bien pâlot dans la dernière partie. Ce dernier n’a pas de nom car il pourrait être n’importe qui, comme constate Kojak dans l’ultime réplique. Deux scènes cruciales sont à noter: l’arrestation avec le sourire ravi de Roger Villers alors que les policiers se congratulent dans son dos et la longue séquence de l’interrogatoire, une des meilleures de la série. Une superbe histoire réaliste et dépressive du routinier Kearney excellemment réalisée par le Français Szwarc. Un must de la série. ‘I suppose it could be a lot of us’. o Cet épisode devait servir d’ouverture à la saison. Finalement, c’est Birthday Party qui fut programmé le 26 septembre 1976, car considéré comme plus attractif en terme d’audience. The Grim Reaper aurait peut-être projeté une image trop sombre et violente de la série. o De nombreuses scènes furent tournées à Los Angeles et non à New York. Par exemple, lorsque Villers peint l’entrée de l’immeuble, qu’il achète le couteau à la quincaillerie ou le rendez-vous au restaurant avec son épouse. Ainsi, Villers est surpris en train de peindre un mur d’entrée dans l’hôtel Leonide. L’hôtel, ouvert en 1905, est un centre pour nécessiteux depuis 1984. o Gene Kearney (1930-1979), le scénariste de cette histoire, a participé à 72 épisodes de la série en tant que producteur, scénariste, réalisateur ou ‘story editor’ ! o Lara Parker (1938), Jenny Villers, a commencé sa carrière dans Dark Shadows (269 épisodes de 1967 à 1971), puis elle apparut dans diverses séries à succès. Elle joue Maria, la petite amie d’un tueur, dans Dark Sunday de la première saison. o Salome Jens (1935), Olga Nurell, a participé à deux excellents épisodes des Incorruptibles : Arsenal et L'homme à la chambre froide. o Borah Silver (1927) est le docteur Prince dans dix épisodes ; cinq de la première saison, un de la seconde, deux de la troisième. Après avoir joué dans Law Dance, sa participation à Out of the Shadows semble être la dernière, mais il apparaît parfois brièvement sans être crédité, comme dans The Forgotten Room. o Dernière apparition dans la série de Bruce Kirby (1928) dans le rôle du sergent Al Vine. Il est présent dans six épisodes dont trois de la première saison. Kirby est aussi un sergent dans le pilote, The Marcus-Nelson Murders. Il est aussi le…sergent George Kramer dans six épisodes de Columbo. o A noter que la femme qui découvre Roger Villers dans l’entrée de l’hôtel a déjà de la peinture rouge sur ses vêtements, ce qui laisse supposer que la scène a nécessité plusieurs prises. o La prostituée au client (le tueur) qui lui demande le remboursement : ‘Next time for your ten bucks, why don’t you call Sophia Loren ?’ 5. DÉRAISON D’ÉTAT Kojak cherche à coincer un pédophile qui jouit de l'immunité diplomatique en tant que chauffeur d’une ambassade européenne. Il s’avère qu’il est également couvert par des agents fédéraux. Carl Dettrow, un agresseur d’enfants récidiviste, est arrêté dans un parc par Kojak et ses hommes. Malheureusement, ils reçoivent des Fédéraux l'ordre de le relâcher. Dettrow travaille pour une ambassade étrangère –vraisemblablement celle de RDA - et bénéficie donc de l'immunité diplomatique. Obligé d'obéir, Kojak s'exécute, écœuré, tandis que Crocker refuse de se soumettre et file l’individu. Le rapport de son inspecteur attise la curiosité de Kojak, qui a besoin de savoir (d’où le titre VO). Le lieutenant cherche à découvrir pourquoi ce dangereux malade est protégé par des agents fédéraux. Le F.B.I. couvre Dettrow, car il doit permettre de confondre des criminels en remettant à l’agent Donald Moshiah un film compromettant contre de l’argent et une nouvelle identité, mais Kojak ne lâche pas sa proie, persuadé que le pervers va récidiver. Dettrow joue un double jeu et l’issue sera tragique pour Moshiah. Le pédophile, qui a fait une autre victime, un garçonnet de six ans, n’a tué personne et pense s’en sortir comme d’habitude, mais il est finalement livré aux autorités de son pays.
6. UNE SALE AFFAIRE Un policier abat un voyou portoricain en légitime défense, mais il se retrouve au banc des accusés, victime de la vindicte de la communauté hispanique. Dans un quartier portoricain, deux policiers, un blanc et un noir, déguisés en alcooliques, surprennent deux voleurs de batterie de voiture. Lors de l’arrestation, un des voyous se saisit de l’arme du policier noir, et son collègue l’abat en légitime défense. La parole du sergent James O’Connor (excellent David Selby) est mise en doute par le faux témoignage de la sœur de la victime, témoin du drame. Incrédule et sûr de son fait, O’Connor voit sa vie bouleversée injustement. Kojak a des obstacles devant lui pour l’aider à se déculpabiliser : le compte-rendu mensonger de la sœur, mais aussi le représentant démagogue et influent de la communauté portoricaine et sa liste de faux témoins, et, surtout, le capitaine de police prêt à sacrifier un homme pour sauvegarder la paix sociale et éviter des pressions politiques. La succession d’interrogatoires – la sœur menteuse en pleurs, le complice (une parfaite racaille vindicative) et le policier dépité – montre les difficultés quotidiennes que les forces de l’ordre rencontrent dans les quartiers appelés benoitement ‘difficiles’ ; près de quarante ans plus tard, on a l’identique en France. Il faut la présence dans le scénario d’un juriste portoricain pour faire comprendre à son compatriote qu’il n’y a qu’une seule vérité, quelle que soit l’origine des accusés et des victimes. Plus un documentaire qu’une fiction. Cet épisode date de 1976 mais il est en effet terriblement d’actualité en France ; on dit bien que les évènements américains arrivent tôt ou tard dans l’hexagone. Il suffit de remplacer les Portoricains par ce qu’on a dans nos banlieues et cette histoire n’est plus de la fiction. Le policier injustement vilipendé est blanc et doit faire face au communautarisme et à un racisme qu’on n’évoque toujours que du bout des lèvres. Ce film déroule tous les clichés qu’une telle situation engendre dans les pays régis par les soi-disant droits de l’homme. Lorsque l’autre racaille du vol agresse la sœur de la victime qui hésite à revenir sur son témoignage, Kojak saisit l’occasion pour faire comprendre à la jeune femme que le harcèlement va se répéter. Blanchi au grand jury, O’Connor a néanmoins vu sa vie basculer – son épouse a fait une fausse couche - comme le montre son dernier geste ; il souligne justement à Kojak plus tôt qu’il serait devenu un héros s'il avait abattu le voyou après que celui-ci ait tiré sur son collègue. L’enquête est succincte et Kojak découvre rapidement que les témoins sont manipulés, comme le confirme la visite à la vieille dame où le lieutenant prend une bière avec la mamie dans une scène cocasse. Peu d’action, mais une histoire politiquement incorrecte aux relents très contemporains. A rediffuser en prime-time! ‘A list? The shooting took place in the Yankee Stadium?’ o Sixième des neuf histoires de la série écrites par Burton Armus. Le scénariste a passé vingt années dans la police new yorkaise et sa seconde carrière très inattendue a débuté lorsqu’il fut recruté comme conseiller technique. Son plus long emploi dans cette fonction fut pour la série Kojak. Il établit sa réputation d’écrivain de talent avec ses scripts compliqués et d’une authenticité remarquable. L’interview de Burton Armus sur le site. o Jaime Sanchez (1938), Thomas Serio, a joué dans A Souvenir from Atlantic City, seconde saison. Il a participé également aux séries Le fugitif, Equalizer. o Tito Goya (1951-1985), Chino, joue le rôle d’une racaille dans cette histoire et il n’a pas eu beaucoup à se forcer. Depuis 1966, il était connu de la police pour divers vols et trafics. Il est arrêté en 1985 pour un meurtre commis en 1978 (deux ans après le tournage de cet épisode). Il mourut moins d’un an après son arrestation d’une maladie du foie. Son frère, co-inculpé, fut condamné à vingt ans de prison. o Une réplique politiquement incorrect d’O’Connor qui espère que les voleurs de batterie ont plus de seize ans, car c’est une perte de temps dans le cas contraire au vu de la justice rendue. 7. LA NEIGE SALE
En proie déjà à de sérieux problèmes personnels, un policier tue malencontreusement son coéquipier lors d’une fusillade avec un trafiquant. Malgré une opposition unanime, Kojak lui fait confiance pour mener l’enquête à terme.
o Le titre français perd beaucoup de la subtilité de l’original. 8. SUR LES QUAIS Deux dockers sont assassinés et le lieutenant Kojak se heurte à l’omerta de leurs collègues. Personne n’ose défier le gangster qui dérobe de la marchandise sur un quai d’arrivage. Seul Hank, l’indic du lieutenant, fait face, mais il tombe dans un piège, fomenté par Gino, son fidèle ami simple d’esprit. Le caïd l’a mis dans sa poche en le flattant grâce à des parties de cartes truquées ; pourtant, Kojak resserre son étau et Gino est pris entre le désir de vengeance des dockers et l’intérêt malsain qu’il porte aux truands. Les dockers sont l'objet de pressions continuelles de la part de Dagger, mais c'est un monde lié par la loi du silence et leurs volontés de laver leur linge sale en famille prédominent. Une histoire sans grande originalité, qui a néanmoins deux atouts mémorables : la remarquable interprétation de Gino (excellent Cliff Osmond), un simple d’esprit avide de reconnaissance et pris de remords pour son ami Hank, et le final tragique et inattendu, dans lequel Kojak exprime sa colère et promet de trouver le coupable, car la police a aussi ses codes. L’épisode est sinon moyen avec un méchant très mal choisi ; Chuck Bergansky, qui a pourtant participé à deux autres épisodes, n’est pas crédible et il est même éclipsé par Paul Mantee, parfait en docker rebelle malgré un quart d’heure de présence. A noter une succession de descentes policières parsemée de quelques scènes intéressantes : la visite de Kojak aux joueurs de cartes (‘Is that a threat ?’), l’incursion au bar pour approcher l’indic et le réveil de Clara, la jolie amie de Hank, portée habillée par le lieutenant sous la douche. ‘These guys kill people; the Hudson River is filled with bodies’ o Cliff Osmond (1937-2012), Gino, commença sa carrière en 1962 (un épisode de L’homme à la carabine). Il joua ensuite dans deux épisodes des Incorruptibles (Le débarcadère de la mort, Le globe de la mort). Il a été producteur, scénariste et réalisateur et il fut nominé pour un Writer's Guild Award pour un épisode des Rues de San Francisco : The House on Hyde Street. Il enseigna l’art dramatique et fut maitre de conférences. o Paul Mantee (1931-2013), Hank Yankowski, a joué dans de nombreuses séries des années 60 et 70, surtout des westerns : L'homme à la carabine, Cimarron, Le virginien, Bonanza, Les bannis mais aussi Le fugitif, L'homme de fer, Les envahisseurs… Il a participé à deux excellents épisodes des Rues de San Francisco : Going Home et Endgame. o Sally Kirkland (1941), Clara, a joué dans deux autres épisodes de la série : Cop in a Cage (saison 1) et May the Horse Be with You (saison 5). Elle tourne depuis 1960 ; parmi ses nombreux films, notons L’arnaque, Le solitaire de Fort Humboldt, JFK. o A noter le gros plan inséré lors de la visite de Kojak aux joueurs de cartes ; on s’en rend compte car la boule de billard mise dans le verre de Dagger a propulsé de la mousse sur le chapeau de Kojak, avant et après le gros plan. o Kojak raconte un épisode de son engagement pendant la guerre lorsqu’il a cassé la mâchoire d’un officier nazi. o Lorsque Kojak arrive chez Clara, le plan est repiqué d’un autre épisode (23’08). o Le titre français est similaire à celui d’un célèbre film (en VO : On the Waterfront). Pour une fois, le choix est judicieux, car le film raconte l’histoire d’un gang mafieux qui gangrène le syndicat des dockers sur le port de New York (film d’Elia Kazan de 1954 avec Marlon Brando, Karl Malden, Eva Marie Saint et Rod Steiger). 9-10. UN NOUNOURS TOUT POILU Suite à une tentative de meurtre sur l’assistant du procureur, Kojak rouvre un dossier et il est confronté à une richissime ‘grande dame’ démoniaque et terriblement influente. Ce double épisode est une véritable enquête de détective privé que livre le lieutenant Kojak. Ses inspecteurs sont beaucoup moins présents qu’à l’accoutumée, concentrés sur les docks et un arrivage de drogues. Pourquoi Daniel Shaw a-t-il tenté d’assassiner le juge qui condamna sa petite amie, Karen Foster, pour matricide deux ans auparavant ? Apparemment, rien d’anormal dans l’enquête, car la jeune femme avait signé une confession. Petit à petit, le lieutenant Kojak doit dérouler une pelote de laine, tirer le bon fil pour reconstituer le puzzle dans le monde de la haute société où la vie d’une serveuse de pizzeria, fervente de patinage, a peu d’importance. Kojak rend visite à Karen dans une unité spéciale de la prison et il est convaincu que quelque chose cloche lorsqu’il subit des pressions du juge Greg Burton. Celui-ci n’est pourtant pas la pièce maitresse de l’édifice où tous les pions se tiennent par un chantage tacite, de l’assistant du procureur à la gardienne de prison. La richissime Edna Morrison a décidé de faire de son juge un candidat au poste de District Attorney et compte sur un lieutenant corrompu pour la basse besogne. Lorsque Kojak s’approche de la vérité, il est piégé ‘comme une dinde de Noël’ et il doit répondre à une enquête interne. Cette histoire est superbe et elle aurait dû servir d’ouverture, à l’instar des deux saisons précédentes, qui débutent par un épisode double. L’action est centrée sur l’enquête minutieuse du lieutenant qui entame ses investigations par la visite de la chambre spartiate de Daniel Shaw, abattu par un officier de police sur les marches du palais de justice. Que savait ce jeune homme sans histoire, qui ‘allait à la messe’ ? Kojak continue par l’interrogatoire d’une serveuse, ancienne collègue de Karen, qui apprend au policier qu’un vieil homme à l’accent étranger avait effectué une commande groupée de pizzas pour l’université la nuit du meurtre. La première visite de Kojak à Karen dans l’hôpital-prison est un des moments forts (mais le film en regorge), car le détective se rend compte que la jeune femme, certes fragile, est la seule piste qui peut le mener à la vérité. Dès la première scène, on sait qu’elle n’a pas tué sa mère par sa réponse à Shaw qui lui demande pourquoi elle a agi ainsi : ‘I didn’t’. La visite de Kojak à ses collègues de Manhattan Uptown, où travaille le corrompu lieutenant Decker, est un préambule à la rencontre du policier avec la veuve Edna Morrison, superbement interprétée par Geraldine Page. La verdure de la propriété cossue de la femme aisée contraste avec la grisaille des bâtiments new yorkais. La séquence introductive de Madame Morrison nous révèle qu’un complot est ourdi et la froideur calculée de cette femme manipulatrice est sublime. L’assistant Burton et le lieutenant Decker se font petits devant cette patronne raffinée au tempérament direct : ‘Is Lieutenant Kojak to be a problem or is he not ?’. On attend l’entrevue des deux personnages centraux avec délectation et la rencontre Page/Savalas– la seule confrontation excepté l’ultime scène – s’avère en effet grandiose. Les autres joutes verbales, avec l’assistant Burton et le ripou Decker, deux protagonistes qui ont profité des largesses de Madame Morrison, sont également riches. Les dialogues de l’intrigue sont époustouflants de cynisme et de réalisme et ils servent à merveille cette histoire sordide. Barré dans son enquête par les services juridiques de Burton, Kojak a recours à son propre circuit (superbe scène du partage de la choucroute avec Angus). En appuyant sur tous les joints, Kojak obtient finalement des résultats : l’ermite de l’université craque et confie une partie de la vérité par téléphone au lieutenant (le viol de Karen) avant de le payer de sa vie; le policier Decker ne supporte plus la pression, car son rôle dans l’affaire est gravissime : il a bloqué le témoignage du chauffeur de taxi, qui a reçu de l’argent pour ouvrir un magasin de fleurs peu après l’assassinat, puis il a liquidé le témoin. Il avoue post mortem toute la vérité en laissant une lettre à Kojak. La séquence finale sur les lieux du meurtre lève les derniers doutes et, même si sa construction est discutable, elle permet d’avoir un déroulement précis des faits. Comme tout film (ici 99 minutes), il y a quelques longueurs qu’on ne retrouve pas dans un épisode normal - rien que la première scène de patinage avec le générique en incrustation est inhabituelle - mais l’histoire est superbement bien construite et tous les personnages sont excellents, et le qualificatif n’est pas usurpé. Les différentes rencontres de Kojak, qui le font progresser vers la vérité, sont superbes. Ne lisez pas les trois lignes qui suivent si vous voulez garder le suspense : on découvre progressivement les détails d’une subtile machination d’une grand-mère aux pouvoirs démesurés qui a fait condamner pour matricide une jeune serveuse perturbée afin de protéger ses deux petits-fils adorés, coupables du viol de Karen et du meurtre de sa mère violente, car elle voulait les faire chanter. Une histoire de viol, de meurtre et d’implication politique qui renvoie à l’attitude cynique de l’Amérique de l’après Watergate. Un des meilleurs épisodes de la série, tout simplement, avec une qualité similaire à celle d’un film. ‘You answered a lot of questions from me except the big one: what the hell are you so scared about?’ o L’épisode fut diffusé d’un seul bloc le 21 novembre 1976. Il est présenté sous cette forme dans la collection DVD Shout ! o Sol Negrin (1929-2017), directeur de photographie, fut nominé pour un Emmy en 1977 pour la seconde partie de l’épisode dans la catégorie ‘Outstanding Cinematography in Entertainment Programming for a Series’.
o Geraldine Page (1924-1987), Edna Morrison, a débuté sa carrière en 1952. Considérée comme une des meilleures actrices de sa génération, elle est connue pour avoir joué dans Hondo, L'homme du désert aux côtés de John Wayne, puis Doux oiseau de jeunesse avec Paul Newman. Vue aussi dans Les proies (avec Clint Eastwood) et Mémoires du Texas. o Mary Beth Hurt (1948), Karen Foster, était aux débuts de sa carrière. Elle a joué dans Le monde selon Garp. o Lester Rawlins (1924-1988), l’assistant D.A. Angus Moore, reviendra dans le même rôle dans deux autres histoires. Son dernier rôle est dans un épisode d’Equalizer : Reign of Terror (saison 1). o William P. McGivern (1918-1982), scénariste, a participé à deux autres épisodes: Loser Takes All, A Summer Madness. En tant que soldat puis reporter de la police, il apporta du réalisme aux récits de mystère. En 1980, il fut élu Président de Mystery Writers of America. o Robert Malcolm Young (1924), scénariste, participa à deux autres histoires : Dark Sunday et Deliver Us Some Evil et à dix épisodes des Rues de San Francisco. o Bedford Hills Correctional Facility for Women est la plus importante prison pour femmes de l’état de New-York. o Le kiosque à journaux de Charlie (début et fin) se trouve à l’angle de l’avenue Madison et de la 25ème rue. o Les policiers attendent un bateau chargé de drogues en provenance de Marseille, en pleine French Connection ! o Le titre français très étrange est en fait une réplique que Karen adresse à Kojak lors d’une sortie à la patinoire : ‘You are a great woolly teddy bear’. o Kojak: ‘I suck lollipops six days a week but never on Sunday being Greek!’ 11. LA PRINCESSE Une princesse émigrée tente de recouvrer des bijoux dérobés par la mafia durant la Seconde Guerre mondiale. Une ‘nonne’ est légèrement blessée par balle dans le cloitre d’une église, lieu de prières de la mère du parrain local, qui prétend n’avoir rien vu. Kojak soupçonne une vendetta et met à jour une vengeance sicilienne qui s’est transportée à New York. La princesse Dushan, d'origine yougoslave, est persuadée que les joyaux de sa famille ont été volés à la fin de la Seconde Guerre mondiale suite à une trahison dans son village natal. Selon la jeune femme, ces bijoux anciens auraient été reconnus lors d’un mariage dans l’église du parrain. C’est justement à ce lieu que se déroule la séquence finale, rarement aussi longue et bavarde avec la tirade explicative de Mama Coletti. Une histoire de bijoux de famille inintéressante, bavarde (à l’accent pénible) qui aurait dû se régler en Europe et pas à New York, comme le souligne le lieutenant lors de la dernière scène. Cela fait perdre du temps à Kojak et aux téléspectateurs ! L’interprétation et les situations ne relèvent pas la platitude d’un scénario léger d’un épisode à oublier. Kojak mène l'enquête sur cette mystérieuse affaire étrangère sans conviction, et le seul passage intéressant est celui avec l’indic Marlow. Quel contraste avec l’épisode précédent ! ‘I see a bunch of fools who don’t know that is New York City, USA, the Big Apple, baby, not some European village’. o Maria Schell (1926-2005), Princess Dushan, a reçu une éducation religieuse à Colmar, puis une formation d’actrice dramatique à Zurich. Elle débuta sa carrière en 1942 dans des productions germaniques. Vue dans Derrick et Tatort en Allemagne. o Herb Edelman (1933-1996), Toza Stefanovic, a joué dans un autre épisode de la série : The Captain's Brother's Wife de la cinquième saison. Il a commencé sa carrière en 1964 et on a pu le voir dans Annie, agent très spécial, Mission impossible, L’homme de fer, Les rues de San Francisco (Mask of Death et The Twenty-Four Karat Plague). Il tourna dans de nombreuses autres séries dont, peu avant son décès, dix épisodes d'Arabesque dans le rôle du lieutenant Gelber. o Cinquième et dernier scénario de James M. Miller pour la série. On s’en réjouit car quatre histoires sur cinq sont notées à une botte (et la cinquième à deux !). o Kojak évoque une série de 1967, The Flying Nun, lors de la fuite de la ‘nonne’ de l’hôpital. o Kojak en quittant Marlow : ‘Enchanté, whatever it means’. o Lieu de tournage : Washington Square Park ; on aperçoit The Elmer Holmes Bobst Library, ouverte en 1973, lorsque le van jaune démarre (début de l’épisode). 12. SOUS UNE MAUVAISE ÉTOILE Le chasseur de primes Salathiel Harms revient à New York, à la poursuite d’un tueur, qui est également recherché par Kojak. Le retour d’Harms est le prétexte à un épisode très léger, souvent humoristique mais, contrairement à la première apparition du détective dans une aventure de la troisième saison, l’ensemble ne sombre pas dans le ridicule. Dès les premières images, la musique folklorique laisse présager des tribulations distrayantes mais sans prétention. L’arrivée de l’hurluberlu au chapeau à plume rouge nous renvoie au catastrophique Bad Dude. Après quelle proie Harms a-t-il jeté son dévolu pour revenir à New York ? Le tueur Tony Muira, en cavale depuis San Francisco, entre dans un bar afin de contacter le patron de l'organisation mafieuse qui a déjà cherché à le faire éliminer. Harms ne se doute pas que cet endroit est surveillé par la police et le FBI car soupçonné d’être une plaque tournante d'un important trafic de drogues. Stavros y fait le barman et le lieutenant découvre ensuite la forte prime placée sur Muira, ce qui explique la présence de Harms. Le tueur en rachat a une nouvelle cible à exécuter pour son patron, ‘Mister C’ le trafiquant de drogues: le chef des narcotiques. Si l’aventure a un ton moins grave que d’habitude, cela n’empêche pas le meurtre de la jolie astrologue, qui conservait une photo de sa liaison avec le tueur. Comme lors de sa précédente apparition, cet épisode aurait pu servir de parfait lancement pour une série à ce ‘bounty hunter’ opiniâtre et imprévisible, qui monopolise l’écran et ridiculise les hommes de Kojak (ici Rizzo et Saperstein). Quelques passages cocasses émaillent cette histoire moyenne : Stavros alias Charlie le barman interrogé par Kojak, l’entrée d’Harms à son hôtel, l’indice laissé par Julie, l’astrologue, avant de mourir, l’échange Stavros/Harms (‘I thought you lean over to kiss me hello, Stavros’) et le lieutenant raillant Harms dans sa voiture piégée. Cinq scènes qui sauvent l’épisode de la catastrophe, car la longue poursuite finale voiture de police/cab et l’altercation opportune dans la chambre froide sont d’une banalité affligeante et servent surtout à meubler. ‘What’d you do? Forgot your key, coochi coo?’ o A noter de nombreuses vues du World Trade Center, dont l’indice laissé par Julie avant de mourir : les deux tours et le signe astrologique du lion, qui mène Harms à l’hôtel Lyon. o Cet épisode est un ‘sequel’ de Bad Dude de la saison précédente. o Rosey Grier (1932), Salathiel Harms, est un ancien joueur de football américain à la carrure impressionnante. Il fit des apparitions remarquées dans des séries telles que Des agents très spéciaux et Les mystères de l’Ouest. A noter qu’il aida à la capture de l’assassin de Robert Kennedy le 6 juin 1968. o Leonardo Cimino (1917-2012), Mr. C, a souvent joué des rôles de mafioso. Il a participé à l’ouverture de la seconde saison, le double épisode The Chinatown Murders, et à trois épisodes d'Equalizer. o Harms à Kojak, en piquant au lieutenant sa célèbre réplique : ’Who loves ya, baby?’ o Lieu de tournage : l’hôtel Lyon est au 127 Chambers Street. 13. LA FUREUR DE PERDRE Joseph Arrow est un Indien irascible et orgueilleux à la recherche d’un emploi, mais ses anciens contacts le laissent tomber. Travailleur sur échafaudages, Joe rend facilement visite à Albert T. Beck dans son appartement au sommet d’un gratte-ciel et le tue accidentellement, alors qu’il venait lui quémander du travail. Il s’empare fortuitement des diamants que l’entrepreneur détenait secrètement, mais les lettres de relance qu’il a écrites mettent rapidement Kojak sur sa piste. Dès leur première rencontre (la meilleure scène), le lieutenant décrit à Joe ce qui a dû se passer, ce qui correspond exactement à la réalité ; pourtant, Kojak n’a pas de preuve, seulement de fortes présomptions. Laissé en liberté sous caution après une altercation, Arrow a besoin d’argent et le lieutenant attend qu’il revende les diamants pour le coincer. Conscient de la situation, l’Indien erre…. Joe n’accepte pas la vie de sa sœur et de sa mère qui vont se retrouver dans une réserve. Il travaille en tant qu'ouvrier du bâtiment - un emploi souvent occupé par les Indiens -, mais il perd soudainement son job. Les diamants sont l’occasion pour lui de le sortir, ainsi que sa famille, de la misère. Il ne veut pas se contenter des miettes que la société lui donne comme le démontre l’altercation au bar avec ses semblables. On se demande ce que fait Stella accrochée à ses basques ; pourtant, elle brisera la situation intenable en revendant un diamant pour l’achat de billets d’avion. Joe manque de l’étrangler, car il sait qu’il est dorénavant piégé. Cet épisode nous plonge dans la réalité dramatique du devenir des Indiens d’Amérique. Joseph Arrow est un Indien comme tant d'autres que le pays a parqué dans une réserve. Mais la famille Arrow préfère être autonome et vivre en ville, malgré les difficultés à surmonter. Le scénario s’appuie plus sur la condition indienne que sur l’intrigue par elle-même. Kojak résout rapidement le crime, mais il n’a aucune preuve. S’ensuit un jeu de patience, du chat et de la souris, où le lieutenant attend le faux pas de l’Indien : qu’il essaye de négocier les diamants qu’il a dérobés. Il le harcèle psychologiquement et Arrow en fait des cauchemars épouvantables, ce qui émeut Stella et va précipiter sa perte inéluctable. Stephen Macht est convaincant et produit une performance crédible en interprétant cet Indien Mohawk tiraillé entre deux cultures. Néanmoins, l’épisode ne fait pas partie des meilleurs de la série, avec l’entame usée du crime accidentel. Un début d’enquête très intéressant mais la suite est émaillée de nombreux bavardages (Arrow avec sa mère et Stella). Les meilleurs passages sont l’arrivée de Kojak sur les lieux (avec la découverte du diamant, du caillou, similaire à ceux du toit, et de l’interrogatoire de la secrétaire), la première rencontre du lieutenant avec Arrow évoquée plus haut et le final pathétique. Pour Kojak, la victoire est amère, comme il le souligne à McNeil (‘smart but far from good’), car Arrow est plus une victime qu’un criminel. ‘You know something, we don’t have a clue who did it. But I have a very strong hunch you did.’ o Stephen Macht (1942), Joseph Arrow, a joué dans l’épisode Deadly Innocence de la troisième saison. o Blair Brown (1946), Stella, a débuté sa carrière en 1971. Elle est Nina Sharp dans Fringe. Elle vécut douze ans avec Richard Jordan (Harley Gage dans Equalizer). o Maureen Anderman (1946), Assistant D.A. Lockman, est Pete O’Phelan dans huit épisodes d’Equalizer. o Lors des premières images (puis lorsque Kojak repère les lieux), on aperçoit une affichette de campagne électorale. 1976 était en effet une année électorale aux USA : ‘Democratic National. Join the demonstrations at the Democratic National Convention, NYC. July 11-16’. o Une petite scène amusante comme la série en regorge. Kojak au sujet de la secrétaire : ‘Nice lady.’ Saperstein s’empresse ensuite lorsque le lieutenant lui demande de s’enquérir si elle accepterait une fouille corporelle, mais Kojak coupe l’élan de son inspecteur : ‘If she says yes, get a lady cop’. o Kojak au chef de la sécurité de l’immeuble : ‘He carried a piece ?’; la réponse laconique ‘Of what ?’ ne peut être traduite en français. ‘To carry a piece’ signifie porter une arme en argot et non pas un morceau de quelque chose comme le pense candidement l’agent de sécurité. o Arrow lit la presse de la ville, mais le journal New York Post Herald est fictif. D’ailleurs, il coûte dix cents…mais il n’a pas de date ! o Lieux de tournage: Gowanus Canal à Brooklyn, Central Park (Joe rencontre Ben). o A noter que ‘arrow’ signifie ‘flèche’, approprié pour un nom d’Indien ! 14. LES MORTS NE TUENT PAS Kojak se sent responsable du meurtre d’une jeune femme qu’il n’a pas crue. Le lieutenant et ses inspecteurs sont circonspects lorsque Julie Winston leur fait part qu’elle vient d’être suivie à une exposition au Village par un homme décédé depuis un an ; celui-ci était son voisin lorsqu’elle habitait l’Ohio. Kojak ne prête pas attention aux affirmations de la jeune femme qui semble pourtant terrorisée, et pense à un sosie, mais il la raccompagne et se lie d’amitié avec elle. On a droit à une réplique digne de la série quand Kojak propose à Julie de passer la nuit : ‘Is that a proposition ?’ et le lieutenant aguerri répond : ‘Once upon a time, it would have been’. Le désarroi du policier est total lorsque la jeune femme est retrouvée morte, quelques heures plus tard, après une chute du toit! Sur une superbe musique mélancolique au piano, Kojak parcourt l’appartement des yeux avec la voix de Julie en off (meilleure scène de l’épisode), et il boit pensif le verre de vin qu’il avait refusé auparavant. A ses inspecteurs perplexes, le lieutenant ordonne de donner ‘a full treatment’ à cette enquête. Telly Savalas est excellent dans ces moments de gravité, qui démontrent l’étendue du talent de l’acteur. Cet excellent début s’imbrique sur une histoire de chantage à la bombe plus commune. L’homme aperçu est en effet Frank Keltern, un spécialiste en explosif réputé, qui a simulé son décès lors d’un incendie, mais Kojak pousse son enquête jusque dans l’état d’Ohio, où la sœur de Keltern a ouvert un bar juste après la ‘disparition’. L’artificier a entre-temps commencé son plan d’extorsion en plaçant en guise d’avertissement une bombe dissimulée à l’intérieur d’un paquet de cigarettes dans un grand magasin. Pour éviter toute mauvaise publicité, Donnelly, le chef de la sécurité, reçoit l’ordre de ne pas divulguer le chantage aux autorités et de payer la rançon exigée. Bien que Donnelly berne le jeunot Crocker, Kojak se base sur la déclaration des pompiers et fait pression sur l’ancien policier. Le lieutenant est alors persuadé que l’assassin de Julie et le maitre chanteur ne sont qu’une seule et même personne. Rhodes, le complice de Keltern, est le collègue de Donnelly. Arrêté, il balance le poseur de bombes qui se fait arrêter relativement facilement. Savalas est toujours excellent en flic mélancolique, comme il l’était déjà à la mort de la call-girl (Elegy in an Asphalt Graveyard). Les attentions de Kojak (il organise les funérailles et récupère les effets personnels de Julie sur fond de cette superbe musique de circonstance) et l’interprétation impeccable de Simon Oakland (le chef de la sécurité) compensent la fin banale et sans originalité, qui nous laisse sur notre faim. La série dépeint admirablement encore une fois le dévouement du lieutenant pour les victimes et le sérieux avec lequel il pratique son métier. Les dialogues ciselés et l’apparition de Brooke Adams - malheureusement trop courte – complètent une histoire solide écrite par Burton Armus, un maitre du genre. Seuls, la fin et les personnages de Keltern et Rhodes, à l’interprétation bien transparente, détonnent quelque peu. ‘It’s a lousy way to say I’m sorry but it’s the only way I’ve got’. o C’est le dernier des dix épisodes réalisés par Sigmund Neufeld, Jr. (celui-ci est le quatrième de la saison), mais il fut editor sur une vingtaine d’autres dès les premiers épisodes de la première saison. o Simon Oakland (1915-1983), Tom Donnelly, a joué dans trois très bons épisodes des Incorruptibles : Le généreux bienfaiteur, La déchéance et Le contrebassiste. Il a débuté comme violoniste et il devint acteur dans les années 40. Il a participé à de nombreux séries et films des années 60 à 80. Il est décédé d'un cancer le lendemain de son 68ème anniversaire. o Brooke Adams (1949), Julie Winston, a refusé de faire partie des Drôles de dames originales. Elle est l’épouse de Tony Shalhoub, ce qui explique ses nombreuses apparitions dans Monk. o Alan Manson (1918-2002) a joué dans le pilote et quatre autres épisodes. Il a également ce même rôle, le lieutenant Steve Nicola, dans My Brother, My Enemy (saison 3) et When You Hear the Beep, Drop Dead (saison 4). o Roy Jenson (1927-2007), Frank Keltern, a joué au cinéma dans Chinatown, Soleil vert et Juge et hors-la-loi. o Helen Page Camp (1930-1991), Mrs Chester, a joué dans le pilote The Marcus-Nelson Murders et I Want to Report a Dream, dernier épisode de la seconde saison. o Une petite bizarrerie du scénario : il est rare qu’un vendeur d’un stand vienne livrer gratuitement à domicile un tableau acheté. Il le faut ici pour que le vendeur cupide fournisse l’adresse de Julie à Keltern… o Stavros, décidemment pas bon à grand-chose, est sermonné par Crocker, qui a remarqué que son nom est mal orthographié dans un rapport. o Comme déjà vu, Savalas/Kojak démarre sa Buick et roule avant de fermer sa portière. o Au restaurant chinois, Kojak explique à Crocker l’attitude de Donnelly: ‘When you get old, you get nervous about tomorrow’. o Kevin Dobson/Crocker est doublé dans la scène de bagarre finale avec Keltern à la gare routière. Kojak essaie de remettre son filleul, influencé par le caïd local, dans le droit chemin. Le lieutenant Kojak a deux cadavres sur les bras : un gardien et un truand découverts dans un entrepôt. Entre-temps, Theo Kojak Moore, le filleul de 17 ans du policier, s’est fait arrêter pour racket sur un vieux commerçant du quartier. Les deux affaires se confondent, lorsqu’Eddie Gordon, le truand local, influence Moore pour participer à son prochain coup, le vol de deux millions de dollars de diamants; le jeune garçon serait une sorte de garantie contre le lieutenant. Cette histoire dramatique comporte des clichés et elle se termine par un dénouement prévisible. Kojak semble seulement se rappeler de son filleul quand celui-ci se fait ramasser, ce qui ne ressemble pas au personnage. Les efforts futiles de Kojak pour réinsérer une pauvre famille noire, avec laquelle il avait sympathisée lorsqu’il était encore en uniforme, sont peu crédibles. Il aida à un accouchement et, en signe de reconnaissance, la maman avait demandé au policier de devenir le parrain du petit Theo Kojak Moore. Lorsque son filleul s’acoquine avec le truand local, Kojak tente de rattraper le temps perdu et de s’occuper de Moore pour qu’il ne tombe pas dans la délinquance, mais il est trop tard. Il a basculé du mauvais côté de la loi et le final tragique s’avère être un cuisant échec pour le lieutenant. La délinquance new-yorkaise des années 70 est soulignée par le commentaire de Kojak au jeune voyou décrivant le chapardage comme ‘a neighborhood disease’ et par la réplique de la mère lors de la dernière scène : ‘This time, the street won’. Cet épisode est bien ancré dans sa décennie et il serait estampillé politiquement incorrect de nos jours : les trois agresseurs du pauvre commerçant sont deux noirs et un hispanique et l’échange de Kojak avec son filleul (voir anecdotes) ne passerait pas la censure. Le trio de ‘bad boys’ s’exprime aussi dans un langage racaille bien marqué. Un déroulement classique et distrayant mais sans surprise, aux clichés usés, et la seule originalité réside dans le vol du butin par l’ascenseur pour camions. A noter que Stavros se permet des initiatives pour une fois, à mauvais escient, et le passage intéressant avec la jolie brune au café, conquête du lieutenant, avant l’arrivée de Moore. Le jeune homme joue les durs et tombe du mauvais côté, même s’il a essayé de prévenir Kojak. Ce n’est pas, et de loin, un des meilleurs épisodes de la saison – a fortiori – de la série, comme j’ai pu le lire sur une critique américaine de DVD Talk, mais il réserve de bons moments. ‘That wasn’t a killing. That was a party!’ o Lorsque Crocker apprend à Kojak que sans le gardien décédé, le vol aurait été plus important, le lieutenant, sarcastique, s’exclame : ‘We’ll send the widow a certificate of merit !’. o Kojak à Gordon: ‘One slip, one mistake and you’re mine.’ o Cet épisode marque les débuts de Brian Dennehy (1938), qui se fit connaître en 1982 avec Rambo. Parmi ses nombreux films, notons Gorky Park, Cocoon, le superbe Pacte avec un tueur, Présumé innocent. o F. Murray Abraham (1939), Eddie Gordon, a débuté sa carrière en 1971 avec quelques apparitions dans Serpico et Les hommes du président. Il a un rôle plus conséquent dans Scarface (avec Pacino) en 1983. Il a remporté l'Oscar du meilleur acteur pour Amadeus (1984) dans le rôle d'Antonio Salieri. Dans Le nom de la rose, il incarne l'inquisiteur Bernardo Gui. Il enseigne l'art dramatique à l'Off-Theater de Broadway depuis de nombreuses années. Il a joué dans l’ouverture de la troisième saison, A Question of Answers. o Rosalind Cash (1938-1995), Mrs Moore, a débuté sa carrière en 1971 dans Klute. On se rappelle d’elle pour son rôle dans Le survivant, aux cotés de Charlton Heston. Vue aussi dans un excellent rôle dans Les flics ne dorment pas la nuit. o Todd Davis (1951-2013), Theo Kojak Moore, a participé, pour son avant-dernier rôle, à Boardwalk Empire. o L’échange suivant entre le lieutenant et Bobby, le jeune frère du filleul, serait dérangeant de nos jours. Lorsque sa mère lui demande s’il se rappelle de Kojak, Bobby lui répond : ‘The honky cop?’ et le policier rétorque : ‘The honky friend, Sambo.’ ‘Honky’ est une insulte raciste vis-à-vis des blancs, surtout employée aux USA. ‘Sambo’ est un terme usité pour une personne avec une descendance africaine. En anglais moderne, le terme ‘Sambo’ est considéré comme offensant. Auparavant, il avait le sens technique d'une personne ayant un mélange d'ascendance noir et blanc, plus noir que blanc. 16. PSYCHOSE DE MEURTRE Un petit truand accusé de meurtre prend des otages dans une église avec un complice pendant que Kojak mène l’enquête sur l’homicide. Après avoir découvert le corps de Rita, sa femme, Willie Daniels s’enfuit à l’arrivée de la police et prend trois otages dans une église, avec l’aide de son ami toxicomane Jake Riley. Kojak tente de le raisonner en lui demandant les noms des clients de Rita, car c’était une prostituée même si Willie fermait les yeux. Le policier fait sortir de prison son fils Louis, mais cela envenime les choses. Riley est mortellement blessé pendant que Kojak retrouve le meurtrier de Rita, le basketteur D.J. Smith, un de ses habitués. Willie est tué à son tour dans un final navrant car le lieutenant avait tout le loisir de le maitriser dans l’église, surtout lorsqu’il lui tournait le dos. Un épisode mineur pour une histoire qui a bien du mal à tenir la distance, dans laquelle même Savalas/Kojak n’a pas sa verve habituelle, semblant s’ennuyer ferme. Heureusement, Paul Benjamin est épatant en loser, particulièrement lorsqu’il hurle à la découverte du cadavre de sa Rita. La poursuite en voitures se clôt par une prise d’otages – le prêtre et deux paroissiennes - qui va durer jusqu’au final. Pendant ce temps, Kojak résout le meurtre de la call-girl relativement facilement (le nom d’un client sur le calepin du maquereau) et Saperstein, sur ordre du lieutenant, pousse D. J. à la faute en passant un coup de téléphone. Les acteurs sont transparents, à l’exception de Benjamin qui soutient le face-à-face avec le lieutenant dans de nombreux passages : lorsqu’il constate que Kojak lui fait un sermon, Willie déclare au prêtre : ‘Father, he’s taking your job !’. Le truand ne veut aucun apitoiement et il demande de dire à son fils qu’il était ‘bad’. Il a raté sa vie et il a décidé de ne plus essuyer d’échecs (‘I’m taking no more falls, you get the meaning ?’ à deux reprises, en référence à son passé de boxeur). Le final est par conséquent suicidaire et cette séquestration n’a pas la même envergure que celle du premier épisode de la série, Siege of Terror. ‘We get a woman on the way to the morgue. We don’t know yet who arranged the trip’. o Lieu de tournage : l’église catholique Our Lady of Loreto au 303 Elizabeth Street à Manhattan. On aperçoit le World Trade Center dans les premières images de l’épisode, comme très souvent. o Paul Benjamin (1938), Willie Daniels, a débuté sa carrière en 1969 dans Macadam cowboy. Il est apparu dans de nombreuses séries vers le milieu des années 70 tels que Starsky & Hutch, Sergent Anderson, Police Story, Serpico, mais c’est son rôle du bibliothécaire English dans L’évadé d’Alcatraz (1979, de Don Siegel avec Clint Eastwood), qui m’a le plus marqué. Il a joué dans le téléfilm Retour dans les rues de San Francisco en 1992. o C’est le seul épisode dirigé par Noel Black. 17. UN MESSAGE DE TROP La ravissante épouse d’un écologiste richissime a planifié de se débarrasser de son mari en imaginant une maitresse vengeresse. Kojak doit empêcher le meurtre d’être commis. Pour se débarrasser de son mari, une femme machiavélique a fomenté un plan qui semble absolument parfait. Kenneth Krug, un écologiste fortuné, est comblé d’avoir épousé Carol, une superbe blonde aux yeux bleus. Ces sentiments ne sont pas partagés par la froide et démoniaque épouse, qui n’éprouve aucune attirance pour son conjoint, et elle a élaboré un stratagème complexe avec un comparse afin d’éliminer cet obstacle à une fortune colossale, qui lui permettrait de profiter de la vie comme elle l’entend. La blonde Carol Krug a créé le personnage de la brune Linda Harper, censée être la maitresse de Kenneth, désireuse de se venger de son amant qui refuserait qu’elle garde un enfant illégitime. Barry, le coiffeur complice, doit abattre Kenneth, et Carol, affublée d’une perruque brune, quitter les lieux, ce qui collaborerait avec les témoignages recueillis à son appartement et à la laverie. Le cambriolage fortuit de l’appartement de Linda/Carol met Kojak sur la piste et l'exécution du crime devient compromise. Le lieutenant enquête sur Linda Harper et utilise les précieux messages du répondeur téléphonique, supposés façonner ce personnage imaginaire, qui vont néanmoins conduire le policier à la solution. Il rate Carol de cinq minutes (excellente image de l’arrivée de Kojak et du départ de la femme) lorsqu’il rencontre Swampgas, qui a fourni l’arme, et ce sont les détails que ‘Linda’ a fournis à Julie, une serveuse de coffee-shop, afin de bâtir une histoire plausible, qui vont faire capoter le plan diabolique. Cette histoire est une grande réussite aussi bien par son interprétation que par son déroulement hitchcockien. Il est en effet impossible de ne pas penser au maitre du suspense dès la première scène de l’épisode, lorsque les deux cambrioleurs espionnent d’un balcon le couple en train de se disputer. Ce duo de voleurs est également surveillé par Kojak et ses hommes. Une superbe séquence à trois registres, dans laquelle l’altercation du couple n’est qu’un leurre pour attirer l’attention sur les motivations de ‘Linda’. Ainsi, Kojak recueille le témoignage de la logeuse, ce qui était prévu mais a-posteriori, et d’un voleur, ce qui l’intrigue et le pousse à lancer des investigations (‘The poor lady is buying a gun to kill her boyfriend’). Le spectateur devine déjà à ce point l’intrigue, mais cela n’entame en rien le suspense et la tension. La majeure partie de cette somptueuse enquête pousse le lieutenant à retrouver la brune Harper, originaire du Texas, à travers des enregistrements qui sont provoqués (le rendez-vous chez le médecin) mais aussi instructifs (le revendeur d’armes à l’accent créole, la ‘copine’ du coffee-shop). Carol est actrice, ce qui lui permet d’avoir un enregistrement compromettant de son mari, très naïf, il faut le dire ! Ces communications audio et les chaussettes aux initiales de Kenneth sont des touches du scénario qu’on pourrait retrouver dans un Hitchcock. Parmi les meilleures scènes, difficiles à extirper d’un contenu aussi riche, notons celle où Kojak décroche le combiné au message enregistré du mari, ce qui est totalement imprévu et tourmente Barry, que Carol, sûre d’elle, doit réconforter pour qu’il accomplisse sa ‘mission’. Les deux feraient n’importe quoi pour de l’argent et le tempérament et la détermination de Carol sont alors dévoilés ; elle qui a couché avec un tas d’hommes pour arriver à ses fins. Et cet acte est une sorte de vengeance sur son existence passée. L’autre grand moment est la confrontation de Kojak avec les époux Krug qu’on pense définitive mais la façon avec laquelle Carol reprend le dessus dès que le lieutenant a quitté les lieux est prodigieuse de cynisme. Pour la stopper, Kojak devra la blesser. La superbe Susan Sullivan interprète magistralement une des plus grandes garces de la série. La froideur du personnage transparait dans chaque scène et réplique (coup de fil à Barry en présence de son mari, passage chez le coiffeur pour l’enterrement de l’époux) et le reste de la distribution est en retrait, même si le mari écologiste et l’amant coiffeur sont convaincants. Un excellent épisode inoubliable qui constitue un sommet de la saison. ‘Hey, Crocker, how many women do you know who still use garter belts?’ o Kojak, lorsqu’un cambrioleur a abattu son complice malencontreusement: ‘He’s a good New-Yorker, it’s very convenient for the taxpayer’. o La voix sur le répondeur: ‘When you hear the beep, you know what to do’ et le lieutenant Steve Nicola ajoute: ‘Yeah, drop dead’. Le titre français est beaucoup moins recherché. o Lieu de tournage : The Langham Apartments à Los Angeles. o C’est le treizième et dernier des épisodes mis en scène par le réalisateur français Jeannot Szwarc (1939). Il débuta sur L'homme de fer et, après une brève apparition au cinéma, il est toujours très actif sur les séries : JAG, FBI, portés disparus, Heroes, Cold case, Smallville…Il n’a réalisé que de bons épisodes de la série Kojak : saison 1 : Conspiracy of Fear, Dead on His Feet, Mojo ; saison 2 : The Chinatown Murders (deux parties), Acts of Desperate Men, Queen of the Gypsies (seul ratage), rien sur la troisième saison et un grand retour pour la quatrième avec A Summer Madness, Out of the Shadows, A Shield for Murder (deux parties), Where Do You Go When You Have No Place To Go ? o Un des 26 épisodes écrits par Gene R. Kearney (1930-1979), mais il a participé à 72 épisodes de la série en tant que producteur, scénariste, réalisateur ou ‘story editor’ ! o Susan Sullivan (1942), Carol Krug, a commencé sa carrière en 1964 et elle tournait en 2009 dans Castle. Au début de sa carrière, elle fut une ‘Bunny’ du magazine Playboy et elle apparut dans de nombreuses séries comme L’homme de fer, Barnaby Jones, puis dans des soaps. Elle a tourné dans un autre épisode de Kojak: Both Sides of the Law (saison 3). Elle est Kelly McCall, amie de Kojak et responsable d’une exposition de peintures. o Eric Braeden (1941), Kenneth Krug, est un acteur allemand qui a participé à de nombreuses séries dans les années 60 à 80, avant de sombrer dans plus de 2 000 épisodes des Feux de l’amour… o Dale Robinette (1943), Barry, a une trentaine de rôles à son actif mais il travaille dans le domaine de la photographie dans le cinéma depuis la fin des années 80. Ancien mannequin, il eut une grande relation avec Kim Basinger dans les années 70. o Alan Manson (1918-2002) a joué dans le pilote et quatre autres épisodes. Il a également ce même rôle, le lieutenant Steve Nicola, dans My Brother, My Enemy (saison 3) et Dead Again (saison 4). o Joe Turkel (1927), Swampgas, a joué dans cinq épisodes des Incorruptibles. Il est connu pour ses rôles dans les films de Kubrik, particulièrement Shining. o Lorsque Kojak arrive à l’appartement (première séquence), c’est une doublure de Telly Savalas qui sort de la Buick et monte les escaliers. o Le capitaine Frank McNeil ne fait pas partie de cet épisode. Sûrement des vacances pour Dan Frazer. o Eric Braeden (Kenneth) plisse les yeux et penche légèrement la tête avant de recevoir le coup ! 18. ALLER SANS RETOUR Un policier portoricain est envoyé par Kojak dans son quartier d’enfance pour enquêter sous couverture sur des règlements de comptes. Enrique Alvarez, policier de Staten Island, retourne à contrecœur dans le quartier qu’il a fui une dizaine d’années plus tôt. Cinq meurtres en deux semaines ont été commis dans le milieu barrio du district de Manhattan Sud et cela laisse présager qu’une guerre des gangs fait rage. Alvarez, intégré à la population, découvre que les assassinats sont en fait l’œuvre d’un trio qui a décidé de purifier leur quartier des racketeurs, revendeurs de drogues, maquereaux et autres criminels. Il se prend de sympathie pour Paco Rodriguez, un commerçant racketté par les hommes du puissant Gregorio, et il conseille au vieil homme de se rendre à la police. Rodriguez est assassiné peu après son témoignage et Alvarez, pris de remords, change de stratégie et se lie au trio dirigé par Carlos pour supprimer Gregorio, l’instigateur du mal dans le quartier. Tel An Unfair Trade, cet épisode véhicule un message qui serait bien mal vu de nos jours. Alvarez revient dans un quartier qu’il a délaissé pour une vie meilleure; à son retour, il retrouve Teresa, jeune veuve avec un bébé, dont le mari fut une victime du trafic de drogues. Ce sont les seuls moments d’espoir et de douceur dans ce quartier ravagé par le fléau de la violence (‘This is no law here, only the street’). Progressivement, Alvarez se comporte non pas comme le policier envoyé pour enquêter, mais comme l’habitant qu’il était une décennie plus tôt. Ses confrontations verbales avec Kojak sont les temps forts de l’intrigue, car elles démontrent les limites de la loi et de la capacité de la police à protéger les citoyens. McNeil reproche à Alvarez de mener un travail de missionnaire (scène à Central Park) et Kojak se rend compte qu’il ne joue plus un rôle d’infiltré mais qu’il est redevenu un barrio (excellent échange sur le trottoir de la boutique après le meurtre de Paco). L’assassinat de ce boutiquier explique le basculement d’Alvarez (très bien interprété par Tony Diaz) : la mort du commerçant n’a pu être empêchée et le policier se joint aux vigilantes pour éradiquer le problème, que la police semble incapable de gérer. La fin dramatique est prévisible, car on ne voit pas comment un policier pourrait s’en sortir après un tel revirement, à l’époque et à plus forte raison de nos jours. On ne peut qu’avoir de la sympathie pour le personnage d’Alvarez. Cet épisode conte une triste vérité, pleine d’amertume. ‘You’d better hurry up; you may be mailing them (the cheesecakes) from the city morgue. Ciao, baby’. o Lieux de tournage : Central Park à Naumburg Bandshell et The Mall (rencontre d’Alvarez avec Kojak et McNeil), Coney Island à Brooklyn (fusillade finale). o Spanish Harlem (également connu sous le nom de El Barrio) est un quartier de l’île de Manhattan à New York, voisin de Harlem, de Central Park et de l’East River. Le quartier s’étend de la 96e à la 125e rue, à l’est de Harlem. Il a été prisé par les immigrants Italiens, puis à partir des années 1930, par les Portoricains. À cette époque, la figure emblématique en était Fiorello LaGuardia, un réformateur qui fut élu maire de New York après avoir combattu la corruption et lutté contre les quotas d’immigration. Aujourd'hui, on dénombre environ 120 000 Portoricains dans ce qui est le plus grand barrio ("district" en espagnol) de la côte est des États-Unis (Source : wikipedia).
o Miguel Pinero (1946-1988), Rudy, un membre du trio de vigilantes, a débuté sa courte carrière avec cet épisode. Vu dans Baretta, Deux flics à Miami et son dernier rôle dans Equalizer. Au cinéma, il a joué dans Short Eyes, A bout de souffle Made in USA (avec Richard Gere) et Le policeman (avec Paul Newman). Il écrivit la pièce Short Eyes (adapté au cinéma) lorsqu’il fut incarcéré à la prison de Sing Sing pour attaque à main armée. Il était pote avec Tito Goya, également une crapule, qui joua pratiquement son propre rôle dans An Unfair Trade. Comme Goya, Pinero mourut d’une maladie du foie. En tout cas, la série a de la crédibilité avec ses truands… o Clarence Felder (1938), Dr Bagley, a une autre courte apparition dans The Godson. 19. EN ATTENDANT KOJAK : PREMIÈRE PARTIE Kojak doit résoudre le mystère d’un cadavre dans le coffre d’une Rolls Royce blanche et retrouver une femme désespérée qui a assassiné son mari. Cette fois-ci, l’épisode est présenté en deux parties et non pas sous forme d’un film comme A Shield for Murder, respectant ainsi, dans les deux cas, la diffusion aux USA. Ce premier volet décrit le quotidien du lieutenant qui a plusieurs affaires sur les bras et délaisse sa petite amie du moment, Elenor Martinson, interprétée par la superbe Maud Adams. Il n’y a pas à dire : les chauves ont du goût…. Alors que le lieutenant circule avec la belle dans la Buick (peu ont connu ce privilège), une femme assomme mortellement son époux lors d’une dispute et confie son enfant à la police. Kojak contacte l’amant, un médecin réputé, pour convaincre la femme de ne pas commettre l’irréparable. Pendant ce temps, un corps est retrouvé dans le coffre d’une Rolls volée en pleine rue et le lieutenant doit identifier le cadavre et évaluer le degré d’implication de la propriétaire du véhicule, Janice Maclay (jouée par Louise Sorel). Les policiers découvrent que Janice et la victime, un vieux chef mafieux, sont passées le jour du meurtre à l’hôtel restaurant The Alphonse. A cela, s’ajoutent d’autres affaires comme le vendeur soi-disant dépossédé par une cliente entreprenante, un indic renseigné sur le truand local, qui veut liquider un délinquant juvénile qui l’a floué, et un jeune garçon armé dont la mère est une droguée. Pour finir, la conversation énigmatique de truands sur un contrat rempli sans macchabée laisse le spectateur dans l’expectative. Cet épisode a un ton léger dominant – malgré l’abandon de son enfant par la mère désemparée – et on n’a jamais l’impression, dans cette première partie, que les évènements vont évoluer dramatiquement. Les diverses décorations de Noël situent l’histoire en décembre, ce qui peut justifier ce jugement. Egalement, dans un registre similaire, les regards ébahis et admiratifs – et même puérils – de Stavros et Crocker à la vue de Janice et les quatre roues dérobées de la Buick de Kojak. On est embarqué pour une journée avec le lieutenant qui rencontre tous ses contacts et connaissances de la rue dès qu’il se rend quelque part, à la cafétéria ou chez le tailleur par exemple. Flic au grand cœur, il ramène la petite fille au precinct et la confie à une femme interrogée par Rizzo. A la fin du premier volet, Kojak fait le bilan de sa journée à Elenor et l’histoire pourrait s’arrêter là, sans seconde partie, car le quotidien du lieutenant prime sur les enquêtes en cours. Fort heureusement, ce n’est pas le cas. ‘Mr Magid, what the hell of a way to start a day for both of us’. o Lieu de tournage : E 51st St & 1st Ave à Manhattan (appel téléphonique de Janice à la police). o Kojak doit retourner chez Simon’s Suits, le tailleur, pour passer un coup de fil ; une séquence qui donne un coup de vieux au temps des téléphones portables. o Lorsque Kojak achète un bretzel à la petite fille devant le precinct, on aperçoit une plaque en mémoire de Rocco Laurie et Gregory Foster, deux policiers abattus le 27 janvier 1972 par trois membres des Black Panthers. Personne ne fut inquiété pour ces deux meurtres. Un article du New York Post de 2012 pour les 40 ans de la tragédie : http://nypost.com/2012/01/27/40-years-of-pain/ o Kitty Winn (1944), Carla Magid, est connue pour Panique à Needle Park (meilleure actrice à Cannes en 1971), puis L’exorciste et L’exorciste II : l’hérétique. Elle est aussi excellente dans un épisode des Rues de San Francisco : Most Feared in the Jungle. Elle ne tourne pratiquement plus depuis son mariage en 1978. o Louise Sorel (1940), Janice Maclay, a surtout participé à des soaps durant les deux dernières décennies mais elle a débuté au théâtre et à la télévision, dont un autre épisode de Kojak (l’excellent Before the Devil Knows de la première saison). Elle a étudié le français à Villefranche-sur-Mer. o Maud Adams (1945), Elenor Martinson, fut James Bond girl à deux reprises : L’homme au pistolet d’or et Octopussy. Puis elle fut figurante dans Dangereusement vôtre alors qu’elle visitait le plateau. Vue aussi dans Hawaii police d’état et au cinéma dans Rollerball. o Sully Boyar (1923-2001), Louie Rindone, est un juge dans deux épisodes d’Equalizer. Il décéda d’une crise cardiaque en attendant le bus à New York. o Ken Kercheval (1935), Teddy Maclay, a joué dans quatre épisodes de la série et il est Cliff Barnes dans 332 de Dallas ! o Cet épisode marque les débuts de William Hurt (1950) dans le rôle de Jake. Au cinéma, il a joué dans Gorky Park, Le baiser de la femme araignée, A History of Violence, L’incroyable Hulk… o Les répliques de Kojak sont toujours distillées comme des flèches ; à son amie Elenor, qui ne veut pas prendre trop de calories : ‘Don’t tell me about your figure, I know all about your figure, remember.’ 20. EN ATTENDANT KOJAK : SECONDE PARTIE Kojak continue son enquête pour retrouver la femme qui a tué son mari et menace de se suicider. Le lieutenant doit résoudre également d’autres affaires, dont celle concernant le mafieux trucidé dans le coffre d’une Rolls. Si les deux enquêtes évoquées dans le résumé constituent la trame essentielle de l’épisode, il ne faut pas oublier les autres problèmes quotidiens du lieutenant qui vont également trouver leur solution dans cette seconde partie, légèrement plus courte que la première. Une minute de moins, mais un contenu beaucoup plus riche et captivant, avec toujours la somptueuse Elenor Martinson, qui attend que le policier puisse lui accorder son attention (d’où le titre français). Une sorte de repos du guerrier que Kojak aura bien mérité ! Il n’y a pas de résumé, simplement la scène du bilan que fait Kojak par téléphone à Elenor à la fin de la première partie pour expliquer son désistement. Le second volet est plus noir que le premier, et offre des conclusions d’enquêtes bien plus originales que prévues. Les affaires s’enchainent et s’entrecroisent à un rythme infernal. Frankie, l’indic, organise un rendez-vous au lieutenant avec le parrain Falish et la rencontre est un échange de répliques explosives ; la dernière de Kojak fait mouche : ‘Do me a favor : hold your breath !’. Le policier veut que le mafieux laisse en paix le fils du restaurateur Rindone. Il sera néanmoins rossé, mais le lieutenant trouvera, sur les directives du truand, une liasse de billets dans la poche du jeune homme ambitieux et manipulateur. Le jeune garçon repéré avec une arme a la ferme intention de liquider Jake the dandy, le pourvoyeur de drogues, qui détruit la vie de sa mère. Il le blesse et Kojak exhorte Mrs Foster à suivre une cure. On a droit à une longue séance de rasage de crâne, lorsque Kojak s’entretient avec McNeil et Crocker au sujet de la découverte du corps de la Rolls, qui doit rester secrète afin de perturber les commanditaires. Cela fonctionne car Rizzo est pris dans une fusillade avec les deux tueurs à l’intérieur du dépôt de voitures. Le préposé au parking de l’hôtel The Alphonse propose de vendre ‘quelque chose’ aux truands qui recherchent la Rolls - l’identité de la propriétaire du véhicule - mais cela coûtera la vie à l’imprudent, assassiné dans la neige, qui fait son apparition dans la saison. La souricière est prête et le duo de tueurs est accueilli par Kojak et ses hommes lors d’une fusillade nourrie, mais c’est la révélation de Janice Maclay qui est intéressante. Elle a déclaré sa voiture volée dans la rue, et non pas dans le parking de The Alphonse, car elle voulait cacher son escapade amoureuse à son mari en chaise roulante : ‘Basic needs prevail’. Le lieutenant a confié la petite fille à sa grand-mère et cherche toujours à localiser Carla qui peut se suicider d’un moment à l’autre. Entre-temps, Kojak surprend le docteur dans l’appartement du couple et découvre le pot aux roses inattendu : une relation homosexuelle du médecin avec le mari de Carla débutée bien avant le mariage. Le policier décide de jouer sur les croyances catholiques de la femme et contacte un prêtre pour la raisonner. Grâce à un long appel téléphonique avec celui-ci, Kojak localise la désespérée et la stoppe à temps (‘I loved him. Why couldn’t he love me ?’). En remerciement pour l’action envers son fils, Rindone a préparé au precinct un dîner en grande pompe en l’honneur du lieutenant et d’Elenor, un tête-à-tête cocasse dans un lieu bien improbable (scène finale). Pour clore l’évocation de cet épisode particulier et intéressant, Kojak résout l’énigme de l’étrange vendeur et de la racoleuse, une affaire annexe, dans ce qui constitue la meilleure séquence. Dans la salle d’interrogatoire, le lieutenant retire sa veste nonchalamment, ferme la porte et se lance dans une grosse séance de drague lourdingue pour décontenancer la jeune femme, qui finit par avouer se prostituer pour améliorer les revenus du couple. ‘You wipe some of that grease off your face, a little soap in the water; you and I can make beautiful music together!’ o Lieu de tournage : Chelsea Hotel à Manhattan, lorsque Kojak localise Carla. Il existe toujours : http://www.hotelchelsea.com/ o Les deux parties furent diffusées les 1er et 8 février 1977. 21. LA GRANDE VIE Un inspecteur endetté est soudoyé par un truand et entrainé dans une spirale sans retour. Vince Palmerance, dans les forces de l’ordre depuis neuf années, accumule les dettes de jeux et, lors d’une descente, il laisse filer le bras droit du truand Briscoe et empoche l’argent de l’organisation. Le gangster lui propose bientôt une grosse somme pour modifier son témoignage, puis cinquante mille dollars s’il participe à l’élimination de Danziger, un témoin clé au procès du Grand jury qui va s’ouvrir. Kojak commence à avoir des soupçons à son égard et l’achat d’un manteau de vison pour sa femme ‘Tish’ – et un mensonge sur sa date d’anniversaire - mettra définitivement le lieutenant au courant des actions de Vince Palmerance. Ce dernier est chargé de simuler une panne du corbillard blindé (!) et de le quitter pendant que les tueurs liquident le témoin. Il est abattu alors qu'il décidait finalement de contrecarrer l'assassinat de Danziger. Une histoire classique de policier corrompu, qui ne présente pas de surprise, mais qui a le mérite de ne pas décevoir. L’interprétation est solide, aussi bien de la part du couple Palmerance que pour le truand Briscoe (joué par Albert Paulsen), et compense le conformisme du scénario. Dès la partie de poker de la séquence d’ouverture, le spectateur se doute que Vince Palmerance est au centre de l’intrigue. L’action se passe à son domicile avec Kojak décontracté et McNeil fumant le cigare. Palmerance est le seul participant crispé par l’enjeu et on apprend à mieux comprendre le personnage dans le monologue qu’il énonce à son épouse, la jolie ‘Tish’ (Judith Light). Il peste contre son manque de chance et il saisit l’occasion de se refaire pécuniairement en laissant s’échapper un truand. Il commet l’erreur d’acheter un manteau coûteux à sa femme, qui ferme les yeux sur cette chance qui semble avoir tourné. Tish se confie finalement à Kojak lorsque celui-ci a tout compris, mais il est trop tard. L’intrigue est néanmoins trop simple pour tenir la distance, et l’intervention de Crocker et Palmerance pour maitriser un forcené permet de ‘rallonger la sauce’ et de tisser des liens entre les deux policiers, nécessaire au final dans lequel Palmerance change le plan et se sacrifie pratiquement pour son collègue. La dernière séquence est excessivement tragique et prenante, et Kojak ferme les yeux de son inspecteur (‘Why ?’ ‘I wanted to buy her a coat’). Le scénario est aussi un peu ‘bancal’ – le changement de plan de Briscoe, le cadeau de Kojak à retardement – mais l’épisode reste un bon divertissement sans être classé parmi les grandes réussites de la saison. ‘ Are you kidding ? At these prices, you can eat the tablecloth!’ o C’est la dernière des quatorze histoires écrites par Jack Laird (1923-1991), dont six lors de la première saison. Il est aussi 'Supervising Producer' pour 72 épisodes. o Savalas/Kojak ne passe pas inaperçu dans le manteau de fourrure qu’il porte en sortant de chez les Palmerance. On croirait qu’il l’a emprunté à une ‘poule’ ! o En sortant du tribunal, Kojak démarre sa Buick et commence à rouler avant d’avoir fermé la portière. Ce n’est pas la première fois (voir Dead Again). o Joseph Hindy (1939), Vince Palmerance, a participé à deux autres épisodes de Kojak : Knockover (saison 1), A Wind from Corsica (saison 3), ainsi que deux d'Equalizer (le poignant Christmas Present et Heart of Justice)…avec ou sans barbe ! Vu aussi dans L’homme fer, Mannix, Les rues de San Francisco, New York police judiciaire… o Judith Light (1949), Laetitia ‘Tish’ Palmerance, a commencé sa carrière avec cet épisode. Elle est connue pour le rôle de Angela Bower dans 196 épisodes de Madame est servie de 1984 à 1992. Elle est aussi Claire Meade dans Ugly Betty et le juge Donnelly dans New York unité spéciale. o David Margulies (1937-2016), Midge Piper, a débuté sa carrière en 1972. Il a joué dans deux épisodes d’Equalizer et 8 des Soprano, et au cinéma dans Pulsions, S.O.S. fantômes, 9 semaines 1/2. Il a également participé à un téléfilm Kojak, Ariana en 1989. o Mark Margolis (1939), un des deux tueurs, est Jimmy dans seize épisodes, répartis sur les quatre saisons d’Equalizer. o Lieu de tournage: New York State Supreme Court Appellate Division. 22. UNE BALLE PERDUE Crocker blesse grièvement une passante pendant une fusillade alors qu’il intervenait sur un vol de fourrures. Il se prend d’affection pour la jeune femme paralysée, mais l’enquête démontre qu’elle est impliquée. Stavros reçoit un appel signalant le cambriolage en cours d’un entrepôt de fourrures et deux détectives se rendent sur les lieux. Saperstein abat un truand en légitime défense, tandis que Crocker poursuit un fugitif. Lors de la fusillade, Polly Ames, une passante, est blessée et reste paralysée des jambes, au désespoir de Crocker, qui culpabilise et la prend en charge en délaissant son travail. L’enquête du lieutenant Kojak et de son équipe de détectives (à l’exception de Crocker occupé au bien-être de Polly) va mettre à jour les exactions d’un trio de Cleveland spécialisé dans le vol de fourrures onéreuses. Saperstein, actif pour une fois car il pallie à l’absence de Crocker, découvre que la jeune femme habite un appartement luxueux sans travailler. Le sixième casse est fatal à la bande, car leurs rendez-vous à un bar les démasquent et il s'avère que Polly Ames est l’associée et la maitresse du voleur Ben Wiley. Ce dernier a sacrifié leur complice Jamie Webb en bloquant la porte, mais c’est au nom de la jeune femme, un mannequin, qu’un compte a été ouvert et les fruits de la revente y sont versés trois jours après chaque pillage, dès que le receleur Michaels paye. Tiraillée entre Crocker, sa nouvelle vie, et Ben Wiley, son petit ami casseur, Polly tergiverse en essayant de faire tomber Ben dans un piège, en vain. Crocker s’évertuait à trouver un chirurgien pour extraire la balle et sauver les jambes de la paraplégique mais, confronté à la réalité, il se rend à l’appartement de Polly et provoque l’arrestation du couple de voleurs. Un épisode très original, qu’il plaise ou non. Il bénéficie de la participation de deux acteurs toujours renommés près de quarante ans plus tard : Christopher Walken n’a pas l’occasion d’étaler pleinement ses talents de ‘méchant’ comme il le fera dans sa carrière, tandis que Carol Lynley est resplendissante (surtout en négligé noir) et monopolise l’écran, éblouissant Crocker mais aussi le téléspectateur. Quand on sait que Telly Savalas a réalisé l’épisode, cela complète l’originalité de l’aventure, dans laquelle Crocker a un rôle inhabituel. Il est, en effet, assez rare dans la série qu’un personnage secondaire ait un ‘moment de gloire’. Comme lors de l’épisode Unwanted Partners (un ami d’enfance de Crocker est impliqué dans un racket de boites de nuit et la mort d'un homme), le jeune détective montre son côté sensible et responsable en s’apitoyant sur le sort de Polly. Sans être un mélo, la voleuse et le policier éprouvent des sentiments l’un envers l’autre après la rancœur des premières rencontres (passage du briquet qui ne fonctionne pas : ‘Sure, it’s. You’ve touched it !’), et la dernière scène, très particulière (Crocker embrasse Polly à la salle d’interrogatoire), laisse la porte ouverte : ‘The next time you see him, tell him’. Les quelques ratés du script - la barmaid dénichée par Stavros - sont largement éclipsés par l’histoire et le jeu des acteurs. ‘And where is detective third grade Robert Crocker anyway lately?’ o Telly Savalas a réalisé quatre autres épisodes: The Betrayal, I Want to Report a Dream (saison 2), Over the Water (saison 3) et In Full Command (saison 5). A noter l’excellent gros plan de la trogne de Sammy the Wino: ‘The guy in the middle’ ‘You are a buddy, Sammy’. o Robert W. Lenski (1926-2002) a écrit deux autres histoires de la série : Die Before They Wake (saison 1) et Hush Now, Don’t You Die (saison 2). Il a signé également les scénarios de deux excellents épisodes des Rues de San Francisco : The First Day of Forever, Who Killed Helen French ? Il a participé aussi à Mannix (8 épisodes) et Cannon (6) entre autres. o Carol Lynley (1942), Polly Ames, a commencé sa carrière très tôt, à 14 ans. C’est le film L’aventure du Poséidon qui l’a fait connaître du grand public. Elle a tourné dans de nombreuses séries, où sa présence est toujours remarquée : Match contre la vie, Des agents très spéciaux, Les envahisseurs, Opération vol, L’immortel, Mannix, Le sixième sens, Thriller, Sergent Anderson, Hawaii, police d’état… o Christopher Walken (1943), Ben Wiley, joua dans cet épisode peu de temps avant d’obtenir un Oscar pour Voyage au bout de l’enfer. Plus précoce encore que sa partenaire de l’épisode, il débuta à 10 ans ! Vu à la TV dans Hawaï, police d’état, mais c’est au cinéma qu’il explosa dans Les chiens de guerre, Dangereusement vôtre, Man on Fire… o Lester Rawlins (1924-1988), l’assistant D.A. Angus Moore, a le même rôle dans deux autres histoires : A Shield for Murder, Sister Maria. Son dernier rôle est dans un épisode d’Equalizer : Reign of Terror (saison 1). o Lieu de tournage : Madison Square Park à Manhattan (Crocker pousse Polly en chaise roulante dans le parc enneigé). Retour à l'index 23. UNE NOUVELLE MAL VENUE Suite à une série d’agressions sur des infirmières, l’inspectrice Jo Long est transférée à Manhattan Sud, au grand dam du lieutenant Kojak. L’infirmière Lesley Smith –premier rôle d’Ellen Bry - est sauvagement battue en rentrant chez elle au petit matin et laissée pour morte. Kojak doit supporter l'inspectrice Joanne Long, imposée par McNeil dans son équipe, le temps d'élucider les viols, dont ont été victimes six jeunes et jolies infirmières à proximité de l’hôpital. Mais la dernière agression se transforme en homicide lorsque la jeune femme décède de ses blessures. Les deux policiers doivent surmonter leurs différends et leur conflit de personnalité, et Long n’est pas bien accueillie au ‘precinct’, mais elle veut rester sur l’enquête même si la dernière victime n’a pas été violée. Quand le pharmacien Flarrety est assassiné, la police découvre l’ampleur du trafic de drogue à l’intérieur de l'hôpital. Smith piochait dans la réserve de l’établissement et fournissait Ringer, son petit ami, que Kojak avait identifié sur une photo du couple trouvée dans l’appartement de l’infirmière. Malgré leur hostilité réciproque, Kojak et Joanne mèneront à bien leur mission et mettront hors d’état de nuire le trafiquant de drogue meurtrier. L'arrestation de DeBrieno, un acheteur, permet de tendre un piège au dealer au cours duquel la détective Long est blessée. Encore une histoire qui ferait grincer des dents près de quarante ans après le tournage : celles, au moins, des féministes de tout poil. On a droit à la palette complète du flic machiste étalée avec délectation pour notre grand plaisir par le lieutenant ‘Department number one macho cop Theo Kojak’. A cette époque, on pouvait rire et sourire de pratiquement tout et la vision d’un tel épisode fait l’effet d’un bon bol d’air frais – surtout que le tournage a eu lieu dans la neige - alors qu’on nous rabat les oreilles à longueur de temps avec la parité forcée et autre théorie du genre imbécile. Dès la première rencontre, Kojak s’exclame : ‘Do you mind if I smoke ?’ et allume son cigarillo sans attendre une réponse puis souffle à l’inspectrice la fumée dans le nez (‘Some of the leading degenerates are right here in the squad, including me’). Evidemment, il y a quelques exagérations (mais si peu) et surtout le lieutenant remet fermement à sa place la détective lorsque celle-ci croit qu’elle peut ‘prouver quelque chose’. Ne ratez pas la scène, quand Kojak se rase et se débarbouille, torse nu, dans son ‘boudoir’ et que Jo lui passe la serviette avant de se prendre un bon savon (‘I want you to use your lovely body and keep a low profile’) : un grand moment ! La série d’agressions est le prétexte à cette confrontation cocasse aux réparties souvent subtiles, rarement lourdingues. L’intrigue mélange habilement violence (l’attaque de l’infirmière Smith est une des scènes les plus violentes de la série) et humour omniprésent, comme lorsque Crocker et Stavros, tels deux gamins, raillent leur patron sur sa façon de conduire et la propreté de la voiture (‘the comedy routine’ qui choque la détective). Aussi, la jolie rousse, collègue de Smith, émoustille Crocker devant Long puis demande si les deux policiers croient aux rumeurs de relations sexuelles entre flics, mais elle donne le bon tuyau du restaurant. La tentative d’arrestation de Crocker est plan-plan et la fusillade finale prévisible, mais ce n’est pas là que l’épisode se juge. Malgré des aprioris machos, Jo Long gagnera le respect de ses collègues hommes, qui lui offriront un casque, mais c’est Kojak qui la portera dans ses bras lorsqu’elle sera blessée….C’était le bon temps où les catins hystériques n’excitaient pas ! ‘Cops and nurses are easy pairs; they go together like cops and robbers’. o Lieux de tournage : Riverside (Kojak rencontre le Dr Bernard), Bethesda Fountain à Central Park (le final dans un paysage enneigé). o Huitième des neuf épisodes écrits par Burton Armus. o Joan Van Ark (1943), Detective Jo Long, a débuté sa carrière en 1965 et elle est surtout connue pour Côte Ouest avec le rôle de Valene Ewing, également joué dans huit épisodes de Dallas. Elle a repris ce rôle dans la version 2013 ! o George Maharis (1928), Ringer, est connu pour avoir tourné dans Route 66 mais il enregistra aussi de nombreux albums pop au temps de sa gloire. Il fut arrêté dans les années 70 car il s’envoyait en l’air avec un coiffeur dans les toilettes d’une station service de Los Angeles ! o Louis Zorich (1924-2018), Mike DeBrieno, est le chauffeur de taxi qui essaie de gruger Clint Eastwood dans Un shérif à New York. Il a participé à de nombreuses séries : Karl dans l’épisode Les gladiateurs des New Avengers (la même année que cet épisode) mais aussi Equalizer, Columbo. .. o Lisa Pelikan (1954), Jennifer Campbell, est née à Paris et elle a tourné dans diverses productions. Au cinéma, elle a joué dans L’homme en colère (avec Lino Ventura), Retour au lagon bleu, Full Contact et Julia. Elle participa à diverses séries, dont un épisode d’Equalizer, Counterfire (avec Vincent D’Onofrio). o Comme souvent, l’épisode débute par un accord de trompette sur des vues de ‘la ville qui ne dort jamais’. o Kojak à Stavros: ‘Don’t say a word, you chauvinist pig, because you and I, we aren’t equals’ o Quelques répliques machos de Kojak; A McNeil: ‘She makes a lousy housewife; she apparently doesn’t want to be a hooker. I don’t think she knows what she wants.’ A Jo: ‘There’ll be no hanky-panky’ (jeu de mots car ‘hanky-panky’ signifie entourloupe mais aussi galipettes). o Jetez un coup d’œil sur les chaussures de Kojak lorsqu’il se penche sur Jo assommée : des après-skis ! Il les porte aussi dans le final. o L'infirmière assassinée s'appelle Lesley Smith, mais elle est prénommée Laura dans le générique final. 24. PLUS PRÈS DE TOI MA SŒUR Une nonne veut se venger d’un responsable d’une compagnie aérienne, impliqué dans un trafic de drogue, qui a ordonné l’exécution de sa sœur. Inquiété dans un procès pour trafic de drogue, Harry Harmon commandite l'exécution d’un témoin, l’hôtesse Val Day. Cette dernière est abattue ainsi que Bayliss, qui est pilote, et leur agent de protection. Deux témoins ont aperçu une Plymouth bleue et Harmon est immédiatement suspecté par l’équipe de Kojak. Maria, la sœur de Val Day, est une religieuse, et elle décide de rester à New York pour venger sa sœur, ce qui intrigue le lieutenant Kojak, qui la fait suivre. Les cartes postales envoyées par l’hôtesse avec dates, lieux et noms sont de véritables pièces à charge pour le truand, mais le lieutenant détient la vérité sur l’identité des deux sœurs, après avoir téléphoné au couvent de Dayton, dans l’Ohio d’où est originaire la nonne. Attention, spoiler : la religieuse est en fait la sœur assassinée, qui était habillée en civil au moment de la tuerie, et Val Day a tout simplement endossé l’habit de religieuse trouvé dans la penderie pour harceler Harmon. Les meilleurs passages sont Sister Maria qui abat le tueur Rubicoff venu la liquider et le dénouement. Après un début confus et longuet, l’intérêt va crescendo pour aboutir à un excellent final dans un cimetière enneigé. L’hiver 76-77 a dû être particulièrement rigoureux car c’est le cinquième épisode d’affilée qui se déroule dans un décor neigeux. Question prestations des acteurs, le duo de tueurs sort tout droit d’une maison de retraite, et heureusement que la fausse nonne, jouée par Season Hubley, est ravissante et qu’elle donne merveilleusement le change à Murray Hamilton, plus inspiré lors de ses participations aux Incorruptibles. Un épisode de fin de saison : intéressant mais pas transcendant. ‘It doesn’t give me any satisfaction picking up guys after they have killed pretty girls’. o Lieux de tournage : South Street Seaport (triple assassinat), Battery Park (rencontre de Harmon et du tueur Zeif). o Season Hubley (1951), Sister Maria, commença à tourner en 1972. Au cinéma, ses principaux rôles furent dans La force du destin, New York 1997, Hardcore. Elle ne tourne plus depuis 1998. Elle chante dans l’épisode Dreams, What is Real, What is a Dream. o Murray Hamilton (1923-1986), Harry Harmon, a débuté sa carrière en 1944. Il a joué dans de nombreuses séries, dont quatre épisodes des Incorruptibles. Il est Barney, l’ancien flic devenu détective et justicier, ami de Stone, dans l’excellent License to Kill (saison 3 des Rues de San Francisco). o John Kellogg (1916-2000), Marvin Rubicoff, a commencé sa carrière en 1940. Il a joué dans de nombreuses séries, dont trois épisodes des Incorruptibles. o Lester Rawlins (1924-1988), l’assistant D.A. Angus Moore, et Frederick Coffin (1943-2003), Lieutenant Lee, ont tous les deux le même rôle respectif dans l’épisode double: A Shield for Murder. Le personnage de l’assistant D.A. Moore est aussi présent dans Kiss It All Goodbye. o Gloria Grahame (1923-1981), qui fait une courte apparition dans le rôle d’Helen, était une actrice renommée qui avait débuté en 1944. Elle reçut l’Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle en 1953 pour Les ensorcelés. o Denyce Liston, la femme témoin que Kojak interroge juste après le triple assassinat, est la call-girl Azure Dee dans le superbe Elegy in an Asphalt Graveyard de la seconde saison. Elle jouera aussi dans un épisode de la cinquième saison. A part ces trois apparitions, elle n’a joué que dans deux autres séries : Starsky & Hutch, Rosetti and Ryan. o Crocker à la vue du lieutenant Lee : ‘Ah, Lieutenant Lee, son of a gun !’. o McNeil, alors qu’Elizabeth, femme distinguée d’âge mûr, a beaucoup de mal à donner le nom du tueur Zeif : ‘Like milking a dry cow !’. 25. LA TZIGANE ET LES FOURRURES Une femme déclare avoir été agressée par l’assassin qui choisit des victimes portant des manteaux de fourrure. Elle fournit en fait à la police le signalement d’un homme que la communauté tzigane recherche. De son côté, elle essaie de retrouver le meurtrier pour aider la police. La lecture du résumé suffit pour constater que la saison se termine malheureusement par un boulet. Rien qu’au titre original, je le pressentais, car il fait référence à une autre histoire de tzigane, Queen of the Gypsies, de la seconde saison. C’est à zapper, car l’épisode est bourré d’incohérences, de longueurs et il suscite l’ennui avec un ‘e’ majuscule. On se demande comment Gene R. Kearney, auteur de somptueux scénarios, a pu se fourvoyer dans un truc pareil. Sonia, une gitane, veut aider sa communauté à retrouver un homme qui fut soi-disant responsable d’un massacre de la famille tzigane alors qu’elle franchissait la frontière est-allemande. Encore un problème européen qui voyage à New York, à l’instar du calamiteux The Pride and the Princess. En tout cas, Sonia monte un stratagème incohérent pour faire participer la police à la recherche, et, dans des passages ridicules, elle se lance à la chasse de ‘l’assassin aux manteaux de fourrure’ afin de compenser dans une sorte de donnant-donnant. Ce meurtrier est un gardien de zoo, qui voue une admiration pour les bêtes, et il ne supporte pas la vision de peaux d’animaux portées par les femmes. A chaque mort d’animal, il ‘compense’….Cette saison aurait due s’arrêter à 24 ! Si vous avez l’occasion de tomber sur l’épisode, regardez une scène (à la 7ème minute), c’est la seule valable ; dans le precinct, Crocker et Stavros croient vanner un collègue travesti en poule pour choper ‘le tueur des manteaux de fourrure’ et Kojak leur prie de s’excuser car ils sont en train de s’adresser à sa dernière conquête (pourtant…). Les deux ballots s’exécutent et demandent le nom de la dame qui répond par une voix caverneuse car c’est effectivement un flic travesti ; tout cela sous l’observation de Kojak, amusé. J’ai mis plus de temps à décrire la scène que sa durée effective à l’écran – une cinquantaine de secondes -, mais elle vaut le coup d’œil ! ‘Do me another favor, would you see the way out?’ o Lieux de tournage : Central Park Zoo, Central Park West (l’extérieur de l’appartement d’E.G. Roberts). o Lorsque Kojak comprend qu’il a perdu son temps, il conseille Sonia pour qu’elle trompe son ennui : ‘Try Roseland’. Le Roseland Ballroom, initialement fondé en 1917 à Philadelphie, fut déplacé à Broadway deux ans plus tard. En 1922, l'intérieur du nouveau Roseland Ballroom est « décoré comme une tente avec du violet et du rouge cerise laissant l'impression d'être dans un harem ». On tente d'ailleurs de ne conserver que le bal dans les lieux, car « c'est le lieu idéal pour danser joue contre joue » (source : wikipedia). o Une dernière réplique particulière : alors que Sonia dit avoir monté un ‘legitimate business’, Kojak, pas dupe, lui demande : ‘On your dead mother’s body ?’ |
Saison 5 1. La chute d'un caïd (The Queen of Hearts Is Wild) 2. Onde de choc (A Strange Kind of Love) 3. Meurtre à Manhattan (Laid Off) 4. Les nouveaux tueurs (Cry for the Kids) 5. Quand un rêve se réalise (Once More from Birdland) 6. Les morts ont de l'oseille (Caper on a Quiet Street) 7. Les deux sœurs (Letters of Death) 8. Tous ceux qui l'ont aimée (Tears for All Who Love Her) 9. L'été 69 - 1ère partie (The Summer of '69 - Part 1) 10. L'été 69 - 2ème partie (The Summer of '69 - Part 2) 13. Le cheval de Troie (Justice for All) 14. La souris se révolte (Mouse) 15. Corruption à haut niveau (Chain of Custody) 16. La femme du frère du capitaine (The Captain's Brother's Wife) 17. Le tueur d'élite (No License to Kill) 18. Terreur sur l'hôpital (The Halls of Terror) 19. Que le cheval soit avec nous (May the Horse Be With You) 20. Joe Paxton, photographe (Photo Must Credit Joe Paxton) 1. LA CHUTE D'UN CAÏD La compagne d’un caïd, qui déteste Kojak, est le témoin capital du meurtre d’un officier de police. Janet Carlisle, la ravissante petite amie du voyou local, Arnie Brace, est témoin d’une fusillade dans un parking souterrain qui coûte la vie à un inspecteur parti acheter un pack de bières pour le precinct. Janet quitte les lieux précipitamment, mais le second témoin, une femme âgée, permet de dresser un portrait-robot et l’arrestation de l’individu dans une séquence mouvementée. C’est le quatrième meurtre en six mois dans des épiceries et Kojak a besoin du témoignage de Janet dont l’identité a été découverte. La jeune femme hésite à coopérer avec le lieutenant car Brace voue une haine profonde au policier, qui l'a envoyé en prison à deux reprises, mais l'assassin sera relâché dans les trois jours si elle refuse de témoigner. Pendant ce temps, Kojak est sommé par l’agent fédéral Robinson de lâcher l’affaire car les Fédéraux ont Arnie Brace dans leur viseur. Le lieutenant va devoir obtenir la coopération de Janet, en fait un agent infiltré, sans mettre en danger l’enquête fédérale ni éveiller les soupçons de Brace qui se montre violent envers sa maitresse. Il s’emploie à provoquer le truand pour le faire sortir de ses gonds et précipiter les évènements. L’ultime opus débute par un épisode très ‘compétitif’, et il ne faut pas gâcher notre plaisir pour une saison qui a mauvaise réputation. Le jeu des acteurs est particulièrement convaincant : Charles Cioffi en salopard patenté et Paula Kelly en pin-up sexy (sa robe de soirée lors de la première scène laisse peu de place à l’imagination), tandis que Kojak/Savalas distille toujours des répliques percutantes qui font mouche. La première séquence est formidable : la partie de cartes, la poursuite et la fusillade puis Kojak et ses détectives qui assistent impuissants aux derniers instants de leur collègue. Si la trame de l’intrigue peut paraître usée avec la police et le FBI en conflit, on s’attache aux agissements du lieutenant, qui harcèle la jolie Janet pour arriver à ses fins. Cela commence à la boutique de fringues chics, puis se poursuit à la salle de jeux et se termine dans les toilettes pour dames du restaurant. Même si ce passage est un peu longuet, le policier touche au but en plaçant une réplique assassine au criminel. ‘...if you come near her again, I'm going to splatter your brain all over Manhattan.’ o La diffusion de la cinquième saison a débuté le 2 octobre 1977 sur CBS. o Le nouveau générique n’enthousiasme guère. Il est constitué d’une succession d’images zoomées et fixes, tirées pour la plupart de la quatrième saison, et d’une musique disco faisant penser à la bande annonce des Drôles de dames. Ce n’est vraiment pas du meilleur goût ! Ensuite, on reste conforme à la tradition avec une vue du World Trade Center dans le premier plan post-générique. o Le titre fait référence à une variante du poker énoncée par Stavros dans la première scène. Le jeu s’appelle: ‘Alice in wonderland’ et ‘the queen of hearts is wild’. Stavros fait une référence directe à un personnage du livre, The Knave of Hearts, dans la réplique avec Rizzo ‘What’s a knave ?’ ‘That’s a jack, stupid’. Les deux termes signifient ‘le valet’ dans un jeu de cartes et ‘knave’ est plus utilisé au Royaume-Uni. o Les scènes à l’épicerie et l’arrestation de Billy Altman furent tournées à Los Angeles. o Leo Penn (1921-1998) a réalisé six épisodes de Kojak. Père du comédien Sean Penn, il a mis en scène de nombreux épisodes de séries. Citons, parmi les plus connues, Match contre la vie (8 ép.), Annie agent très spécial, Bonanza (11 ép.), Hawaii, police d'état (2 ép.), Matlock (30 ép.)…. o Charles Cioffi (1935), Arnie Brace, a joué dans un grand nombre de séries. Il a commencé sa carrière au cinéma en 1971 dans des films policiers (Klute, Shaft) mais il fut très présent à la télévision : Madigan, Cannon, Matt Helm, Les rues de San Francisco, Hawaii police d'état (quatre épisodes), Columbo. Il est le major Caldwell, supérieur de Webster/Robert Conrad, dans L'homme de Vienne et le lieutenant Kramer dans trois épisodes d'Equalizer. o Paula Kelly (1943), Janet Carlisle, a débuté sa carrière en 1968. Elle a joué dans trois épisodes des Rues de San Francisco dont The Thrill Killers qui marque le départ de Michael Douglas. Au cinéma, Soleil Vert. o Carole Cook (1924), Marie Stella, aura le même rôle dans deux autres épisodes de la saison : A Strange Kind of Love, The Summer of ’69. o Lynne Topping (1949-2011), Charlene, a le même rôle dans A Strange Kind of Love. o Connie Sawyer (1912-2018), Mary Benson, a joué dans Therapy in Dynamite (saison 1) et deux épisodes des Rues de San Francisco (Requiem for Murder, The Drop). Elle est surtout connue pour Quand Harry rencontre Sally…Ici, elle a déjà 65 ans et elle est le témoin qui fournit le portrait-robot tout en demandant du whiskey dans son thé. A 102 ans, elle tournait toujours ! o Kojak à Tony, qui rechigne à aller chercher de la bière : ‘You’re detective third and I’m a lieutenant’. o Brace au sujet de sa ‘poule’ : ‘She’d sell me for a dollar after taxes’. o New York Chronicle est toujours le journal fictif de la série. 2. ONDE DE CHOC Un chauffeur de taxi, dérangé mental, part en croisade en appliquant les propos d’une présentatrice d’une émission nocturne radiophonique.
o Troisième et dernière histoire de la série écrite par Joseph Polizzi. On lui doit également The Betrayal (saison 2, sur une réalisation de Telly Savalas) et The Godson (saison 4). o C’est le seul épisode de Kojak réalisé par Sutton Roley, habitué de Mannix (16 épisodes). Il avait commenté Quinn Martin, disant qu’il plaçait la qualité avant tout : ‘Quand une scène se déroulait la nuit, il voulait que la scène soit tournée la nuit et non pas le jour comme d’autres réalisateurs le font’. o Lee Bryant (1945), Rita McCall, avait déjà un petit rôle dans Deadly Innocence de la troisième saison. o James Sutorius (1944), Lawson, est Benny, l’ami d’enfance de Crocker, dans Unwanted Partners de la seconde saison. o Juno Dawson (1941), la prostituée, connaît le même sort dans Dead on His Feet de la première saison. o Lynne Topping (1949-2011), Charlene, a le même rôle dans l’épisode précédent. o Pour la seconde fois consécutive, le bar de Stella est une sorte de lieu de rendez-vous pour le lieutenant. Kojak réprimande d’ailleurs Crocker qui fait la cour à Charlene sous les yeux de Stella : ‘Do me a favor. Keep your eyes down. I want to enjoy my beer in peace.’ o McNeil à Rita: ‘Mrs McCall, you have a mouth. Close it.’ o En V.O., l’enregistrement entre Lawson et l’homme irascible révèle le mot ‘hack’. Kojak sait alors qu’il doit rechercher un chauffeur de taxi : ‘Hack, he’s saying a hack, it’s a cabbie’. 3. MEURTRE À MANHATTAN Un chauffeur de taxi, ancien policier, est empêtré dans des difficultés financières et familiales. Afin de s’en sortir, il accepte d’effectuer des livraisons pour son usurier. Kenny Murray a été victime des restrictions budgétaires et il a perdu son emploi de policier. Reconverti en chauffeur de taxi, il consent à ne pas témoigner contre Simpson, qui a essayé de le braquer, moyennant une somme d'argent qui remboursera quelques-uns de ses emprunts. Murray a contracté une dette importante auprès de Hobart, un usurier sans scrupule qui a manigancé la sortie de prison de Simpson afin de le punir définitivement de l’avoir volé. Murray fait face à une situation difficile, d’autant que sa femme a des tendances suicidaires et qu’elle risque d’être internée à Bellevue. Il accepte le marché d’Hobart et de ses sbires et livre des paquets suspects dans son taxi. Pendant ce temps, Kojak recherche le cab qu’un témoin a aperçu sur les lieux du meurtre. Murray n’a pas perdu l’espoir de réintégrer la police et il informe Kojak des activités criminelles auxquelles il est mêlé. Ce scénario a des relents de déjà-vu d’autres épisodes de la série ; ainsi, l’histoire de Vince Palmerance, le flic endetté de Monkey on a String, ressemble beaucoup à celle de Murray (mais la fin est plus dramatique) et Ann Murray, comme Molly Braddock dans A Summer Madness, a des problèmes psychologiques, qui sont ici cependant moins graves. Malgré ces similitudes – on approche de la centaine d’épisodes et cela est inévitable –, le récit est plaisant et, surtout, très bien interprété par le couple Michael Durrell et Jenny O’Hara. Telly Savalas est plus débraillé que d’habitude, histoire de faire monter l’audience féminine. Néanmoins, ses répliques sont toujours aiguisées telle la répartie de McNeil qu’il compare à celle d’une femme demandant si elle est belle : ‘What kind of a question is that, Frank ? it’s like a woman asking you if she’s beautiful’. Une intrigue pas très originale dans laquelle un flic licencié possède deux emplois –chauffeur de taxi et employé de pompes funèbres – pour faire vivre son couple et leur petit garçon. Il a dû contracter des dettes colossales et il doit bientôt travailler pour un truand usurier afin de boucler les fins de mois, mais Kojak souligne lors de sa conclusion qu’il aurait très bien pu agir pareillement dans cette situation. Crocker aussi trouve plus tôt des circonstances atténuantes aux agissements de son ex-collègue acculé. Murray commence l’épisode comme un héros mais, en définitive, il symbolise la crise new-yorkaise des années 70, lorsque la ville a frôlé la faillite. ‘It’s too nice a day to die even for him’. o Laid off (licencié) est bien plus proche de l’histoire de cet épisode que le titre français banal. o Scènes tournées à Los Angeles : Sam’s restaurant, l’imprimerie (où se déroule le final), la visite au garage des taxis Red Star, Kojak et ses hommes bloquent Duff sur un parking. o Neuvième et dernière histoire de la série écrite par Burton Armus. Le scénariste a passé vingt années dans la police new yorkaise et sa seconde carrière très inattendue a débuté lorsqu’il fut recruté comme conseiller technique. Son plus long emploi dans cette fonction fut pour la série Kojak. Il établit sa réputation d’écrivain de talent avec ses scripts compliqués et d’une authenticité remarquable. L’interview de Burton Armus sur le site. Les huit autres épisodes écrits par Armus: saison 2 - The Best War in Town, Unwanted Partners; saison 3 –Sweeter Than Life, Over the Water, The Frame; saison 4 – An Unfair Trade, Dead Again, Lady in the Squad Room. o Michael Durrell (1943), Kenny Murray, a débuté sa carrière en 1969. Il a joué dans Birthday Party, le premier épisode de la quatrième saison. o Jenny O’Hara (1942), Ann Murray, a joué dans de nombreux épisodes de séries dont Dead Air (des Rues de San Francisco) au début de sa carrière. Elle est connue pour avoir participé à Mystic River et Devil. o Anthony Charnota (1936), Victor, a participé également à One for the Morgue et Deadly Innocence. Antony Ponzini (1933-2002), ici le truand Duff, a aussi joué dans Deadly Innocence de la troisième saison. o Joe George (1927-1992), Lewis, a joué dans Requiem for a Cop et Law Dance. o Les autres péripéties de cabbies de la série: Leon (I Want to Report a Dream –saison 2), Lawson (A Strange Kind of Love –saison 5). o Stavros se plaint du nombre de taxis new yorkais à vérifier et il estime le chiffre à 10 000. En 2012, 13 237 taxis jaunes pour 42 000 chauffeurs étaient répertoriés à New York. 4. LES NOUVEAUX TUEURS Kojak soupçonne fortement un adolescent d’avoir tué un voyou local. Travaillant occasionnellement pour un caïd, le jeune homme est de nouveau sollicité pour abattre un autre concurrent. Le lieutenant est démuni face à la juridiction en vigueur. Le jeune Billy Sherback travaille occasionnellement pour le caïd Jason Kreiger par l’intermédiaire d’Hackford et il abat accidentellement Lenny Malone en essayant de le dévaliser. Il est ensuite contraint de supprimer Art Largo, un autre ennemi de Kreiger. Kojak est rapidement sur la piste du jeune garçon car un sac en papier est retrouvé à côté du corps de Malone ; il provient du petit restaurant tenu par les parents de Billy. Trop occupés par leur commerce, ils n’ont aucune emprise sur leur fils, qui est tombé dans la délinquance en ne fréquentant plus l’école. Le lieutenant a également peu de prise sur le voyou, mais ce dernier est blessé lorsque l’opposition le force à tendre un piège à Kreiger. Le centième épisode de la série est intéressant et le syndrome de la dernière saison n’a pas – jusqu’à présent – touché Kojak. Dans cette histoire, l’intrigue est l’occasion de souligner les imperfections du système judiciaire américain, qui ne donne pas la possibilité de condamner des mineurs, même pour des actes gravissimes. Ainsi, ces jeunes restent une opportunité pour les gangs qui peuvent les utiliser en tant que tueurs sans que la justice puisse agir. Les mineurs ne sont pas jugés comme des adultes pour des faits comparables. Pire, Kojak ne peut être mis au courant des antécédents de Billy Sherback (les dossiers sont tenus secret) et le lieutenant est obligé de questionner les parents, qui sont démunis, indifférents mais aussi bienveillants (surtout la mère). Le message du récit est souligné par la voix-off de Telly Savalas –juste avant le générique final – qui répète les répliques marquantes et déterminantes, qui doivent faire réfléchir le téléspectateur. La délinquance juvénile était un fléau américain répandu dans les années 70 mais il a franchi l’Atlantique depuis le tournage de cet épisode ; l’entretien crédible et contemporain de Kojak avec Sister Catherine, l’institutrice, n’est plus depuis longtemps de la fiction pour nous, ni le comportement malsain de la jeune racaille. A ce propos, l’excellente attitude du lieutenant –surtout préoccupé par les victimes - lors de l’interrogatoire de l’individu est stoppée par la sergente engluée dans les règlements et la loi inappropriés. Plus qu’une intrigue, cet épisode est un excellent plaidoyer, comme la série nous a déjà concoctés. Très bien filmé et interprété, il reste terriblement d’actualité. ‘We are creating a new set of criminals that nobody can touch’. o Scènes tournées à Los Angeles : la rencontre de Billy avec ses amis avant le meurtre de Malone, la rencontre Billy/ Karl Scheer, Kojak attrape et menace l’homme de main de Kreiger, le final où Billy est blessé (ce n’est pas Central Park !). o Barry Miller (1958), Billy Sherback, a commencé sa carrière en 1971 et il joue dans l’épisode Merchants of Death des SOSF. o Phillip Pine (1920-2006), Jason Kreiger, a joué dans cinq épisodes des Incorruptibles et quatre des Rues de San Francisco. Il est connu pour être le colonel Green dans Star Trek (1966). Vu dans de nombreuses autres séries dont Les mystères de l’Ouest, Match contre la vie, Bonanza, Le fugitif, Les envahisseurs, Le virginien, Mission impossible, Hawaii police d’état, Banacek, L’homme de fer, Mannix, Sergent Anderson, Cannon, Baretta, Police Story, Section contre-enquête, La petite maison dans la prairie, Santa Barbara… o Al Ruscio (1924-2013), Jonas Vukich, a joué dans un autre épisode, A Wind from Corsica, et trois des Incorruptibles. Également vu dans Baretta, Un shérif à New York, Sergent Anderson, L'homme invisible, Joe Forrester, Starsky et Hutch, Mrs Columbo, McGyver, Hunter, NYPD Blue, X Files… o Regina Baff (1949), Sister Catherine, a joué dans deux épisodes d’Equalizer : Unpunished Crimes, saison 1, et le dernier de la série, Suicide Squad. Elle n’a rien tourné depuis ! o Louis Guss (1918-2008), Karl Scheer le plongeur du restaurant, a joué dans l’épisode By Silence Betrayed, saison 4. Au cinéma, on a pu le voir dans The Laughing Policeman (Le flic ricanant) avec Walter Matthau et Bruce Dern. o Jack Ging (1931), Hackford, est le lieutenant Becker dans The Goodluck Bomber de la saison 2. Il est aussi présent dans quelques Clint Eastwood dans de petits rôles : Pendez-les haut et court, Un frisson dans la nuit, L'homme des hautes plaines. Il est aussi le lieutenant Dan Ives dans 8 Mannix. o Carmine Caridi (1934), Stan Sherback, est Grubert dans Unwanted Partners de la seconde saison. Il est le détective Gotelli dans New York Police Blues. o Sixième et dernier épisode réalisé par Leo Penn (1921-1998). On lui doit Die Before They Wake, Down a Long and Lonely River, Therapy in Dynamite (saison 1), The Best Judge Money Can Buy (saison 2), The Queen of Hearts Is Wild (saison 5). o Kojak devant le corps de Malone: ‘Lenny Malone: former bagman, former punk, former enforcer, formerly alive.’ o Stravos: ‘He didn’t see nobody’. Kojak répond: ‘You talk better English than that, don’t’ you?’ Intraduisible ! o Kojak vient raconter une ‘histoire’ au truand Vukich, le rival de Kreiger, et déclare à sa maitresse: ‘You can stay, it isn’t dirty!’. o Le fait que les dossiers des mineurs (juveniles) ne soient pas consultables (‘The records are sealed’) met en rage Kojak. Personne n’est au courant de leurs antécédents criminels à part les victimes elles-mêmes ! 5. QUAND UN RÊVE SE RÉALISE Après quatorze ans passés en prison, un homme veut prouver son innocence, tandis que sa fille, aidée par Kojak, tente d’éviter qu’il commette l’irréparable. Injustement incarcéré pour un meurtre qu’il n’a pas commis, K.C. Milano a un désir de vengeance exacerbé et il se lance à la recherche des responsables de son emprisonnement. Il pénètre dans l’appartement de sa fille Francesca pour retrouver la trace de Joe Addison, le véritable assassin, et de Robert Smith, le témoin à charge. La jeune chanteuse tente d’éloigner la police lorsqu’elle s’aperçoit que c’est son père qui s’est introduit chez elle, mais elle commet un acte stupide et inconsidéré en se rendant au repaire d’Addison pour essayer de l’amadouer. L’intervention du lieutenant la tire d’un mauvais pas et renforce les liens de Francesca avec le policier, qui vont unir leur effort afin d’éviter un drame. L’intrigue simple et le happy-end prévisible ne sont pas les points qui retiennent l’attention dans un scénario qui fait la part belle aux qualités de chanteuse d’Andrea Marcovicci, dont le charme ne laisse pas Kojak/Savalas indifférent (‘We’re strangers unless you choose otherwise’). L’épisode débute et se conclut par une chanson de la belle brune, ce qui enlève dix bonnes minutes, génériques compris, à la durée totale. Si on aime le style, ce n’est pas désagréable, mais cela peut aussi s’apparenter à du bouche-trou vu la simplicité de l’histoire. K.C. Milano – interprété sans consistance par William Windom - a été le dindon de la farce et a passé quatorze ans en taule pour un crime qu’il n’a pas commis. Il profite d’une remise de peine due à un problème cardiaque pour se lancer dans une vendetta. Sa condamnation fut basée sur le faux témoignage de Robert Smith, victime d’un odieux chantage. Le véritable méchant est joué par Julius Harris, bien connu des amateurs de James Bond, et, malheureusement, il n’y a qu’une seule confrontation de son personnage, l’infâme Addison, avec le lieutenant. Ce passage est de loin le meilleur de l’épisode, surtout qu’Addison se fait trucider (hors caméra) et ne réapparait donc pas. Un gâchis car l’acteur possède des talents incontestables pour jouer les crapules. Une intrigue moyenne et quelques longueurs pour un épisode qui reste dans les mémoires pour ses deux extrêmes : la jolie Andrea Marcovicci au jeu juste et à la voix splendide et le ‘vilain’ Julius Harris à la participation bien trop brève. ‘Animals don’t murder, they just kill’. o Andrea Marcovicci (1948), Francesca Milano, est Lisa Walden dans le superbe épisode de la seconde saison, Cross Your Heart and Hope to Die. Elle a fait aussi, avec succès, du théâtre. Dans cet épisode, elle est chanteuse ce qu’elle est aussi réellement car c’était en fait sa première vocation. Elle interprète deux chansons : You Don’t Know Me et For All We Know. Elle publia près d’une vingtaine d’albums et reçut des récompenses. J’ai contacté l’actrice et je l’ai félicitée pour ses prestations et je lui ai demandé si les deux chansons sont dans un de ses albums. Elle m’a répondu: ‘Unfortunately, those songs were recorded for the series in 1976! They are not on any of my current recordings. Thank you for your sweet compliments and please visit my website at www.marcovicci.com to check out the many albums I have made. Perhaps some of the other songs will please you! Yours, Andrea’ (Facebook, 10 mars 2014). o William Windom (1923-2012), K.C. Milano, au visage très connu des amateurs de séries US, a joué, entre autres, dans trois épisodes des Rues de San Francisco : il est le représentant qui prend la ravissante auto-stoppeuse, ce qui va l'entraîner dans un terrible engrenage, dans 45 Minutes from Home. Il est John Kovic, personnage ambigu acoquiné avec la mafia, dans Letters from the Grave, et Monsignor Frank Carruthers dans le superbe Requiem for Murder. o Julius Harris (1923-2004), Joe Addison, est Tee Hee dans le James Bond Vivre et laisser mourir. Il a participé à de nombreux films ‘blaxploitation’ comme Les nouveaux exploits de Shaft en 1972. o Joshua Shelley (1920-1990), Bob Harris, a joué dans le pilote, The Marcus-Nelson Murders, et Two-Four-Six for Two Hundred (saison 2). o Bob Minor (1944), Blood, est surtout réputé pour ses cascades. Il est la doublure, entre autres, de Sidney Poitier. o Quelques répliques particulières de l’épisode. Addison s’adresse à Kojak par ‘honky cop’. ‘Honky’ est une insulte raciste vis-à-vis des blancs, surtout employée aux USA. A la fin de la même scène, Kojak quitte la pièce en répondant à la menace de Blood par : ‘‘Ta-ta, toots’. Cela signifie en langage plus correct : ‘Goodbye, sweetie’. o Milano est sorti de prison pour un meurtre censé avoir été commis en 1963. o Kojak à Crocker qui rechigne à l’accompagner: ‘I need a real charmer. Don’t complain until you see the victim. Come, my son.’ 6. LES MORTS ONT DE L'OSEILLE Kojak compte sur une prostituée pour mettre la main sur l’argent d’un casse.
o Stavros : ‘Gesundheit’ (en allemand), lorsque Crocker éternue, étant allergique à la peinture. o Dans un des six appartements que la bande passe au détecteur (pour retrouver la valise contenant l’argent), on remarque une affiche des Jeux Olympiques de 1976 (qui se sont déroulés à Montréal). 7. LES DEUX SŒURS
Des messages anonymes informent un mannequin que des personnes de son entourage sont en danger de mort.
o Lieux de tournage: The Langham Apartments. o Cristina Raines (1952), Janelle Rawlings, a commencé sa carrière en 1973 et elle a joué au cinéma dans Duellistes. Ses rôles les plus connus sont dans le film d’horreur The Sentinel et le soap Flamingo Road. Peu d’apparitions, mais elle aurait pu faire du mannequinat vu la première séquence crédible de l’épisode. o Stanley Kamel (1943-2008), Bert Marino, est Clyde, un petit truand dans Last Rites for a Dead Priest de la première saison. Il a débuté dans un épisode de Mission Impossible. Le docteur Charles Kroger dans Monk (44 ép.) fut un de ses derniers rôles. Son agent l'a découvert décédé à son domicile d'Hollywood. o Ward Wood (1924-2001), Bob Lawrence, est le lieutenant Art Malcolm dans 68 épisodes de Mannix. o Jason Wingreen (1920-2015), Eddie Hogan, a joué dans huit épisodes des Incorruptibles et deux autres de Kojak (Girl in the River, Out of the Frying Pan…) entre autres. o Nick Dennis (1904-1980) a joué dans neuf épisodes de la série dont six fois le rôle de l'oncle Constantine et trois fois, comme ici, celui de Charlie. Il parlait couramment le grec. o Leigh Hamilton (1949-2012), April Daily, était passionnée d’arts et elle possédait une galerie. On lui doit la superbe réplique à Kojak : ‘Thanks for the cigar !’.
o Lors de la première séquence de l’épisode, Janelle Rawlings fait une séance photos pour le parfum Midnight Mist. A la dernière scène, Kojak aperçoit la publicité sur un véhicule qui passe. o Kojak à Marino, sur les lieux du premier meurtre : ‘I’m the sweetest guy in the world, but, even I, have enemies!’ o Dans une réplique, Stavros est Watson et Crocker devient Sherlock pour Kojak. o La scène de l’hôtel est énigmatique et pimente le récit. Eddie Hogan lit The New York Globe, qui conte l’histoire du premier meurtre. Il semble avoir deviné. C’est la chambre de ‘Margareth’ : ‘The lady in Room 412’.
o The New York Globe est un journal qui a existé entre 1904 et 1923. o Le portrait-robot établi sur les souvenirs d’une voisine après le premier meurtre est très (trop) ressemblant. o Bert Marino cite l’exemple de l’actrice Candice Bergen à Janelle Rawlings. Candice Bergen (1946) fut en effet mannequin et elle se fit remarquer en faisant la une du magazine Vogue. Elle fit ainsi ses débuts au cinéma en 1966. o Kojak apprend à Janelle Rawlings que Sloane, son amant, était ‘a swinger’. Ce terme a deux sens : ‘échangiste’ et ‘personne qui couche à gauche et à droite’. Dans le cas présent, c’est le second terme qui convient. 8. TOUS CEUX QUI L'ONT AIMÉE Kojak délègue l’enquête sur le meurtre d’un truand au détective Crocker, car l’épouse de la victime, la principale suspecte, est une ancienne conquête du lieutenant. Carol Austin, la femme d'un caïd notoire, tue son mari, avec la complicité du chauffeur et garde du corps, puis elle simule un cambriolage pour égarer les soupçons de Kojak. A la surprise générale, le lieutenant, se sentant trop impliqué, confie l'affaire à Crocker, mais Papa, le parrain local, n'est pas dupe et il veut également trouver l’assassin. Crocker tombe peu à peu sous le charme de la meurtrière manipulatrice et, au cours de l’enquête, le jeune inspecteur apprend que Carol a été la maîtresse de son supérieur. Kojak suit les investigations ‘en coulisses’, mais ce sont les agissements du chauffeur, qui a conservé l’arme avec les empreintes de Carol pour la faire chanter, qui vont débloquer la situation. Une intrigue simple et des à-côtés qui ont tendance, à plusieurs reprises, à donner un ton ridicule à l’ensemble (Carol tient la main de Crocker dans la voiture) caractérisent l’épisode. La jeune femme est prête à tout pour toucher l’héritage de trois millions de dollars, mais Fred Tumy, le garde du corps, qui semble bien timoré lors de l’assassinat de son patron, a gardé la tête froide afin d’essayer de tirer profit de la situation. La meurtrière fut la compagne du lieutenant, la maitresse de l’homme de main de son mari et elle jette ensuite son dévolu sur le naïf Crocker. Cela fait un peu trop pour le personnage de femme fatale incarné par Jennifer Warren au visage émacié, qui, sans lui faire injure, ne casse pas trois pattes à un canard ! On se retrouve dans une sorte de ménage à trois avec l’ex Kojak, le soupirant Crocker et la tueuse cynique au milieu. Pas crédible pour deux ronds, surtout que cet aspect est prédominant dans un épisode où le suspense est totalement absent, car toute l’enquête se concentre sur l’arme et le fait de savoir si la lumière était allumée ou pas. Si on ajoute à cela que Telly Savalas donne l’impression de somnoler tout du long, on peut conclure que cet opus est un échec. En définitive, on fait du surplace car Kojak a deviné la vérité (interrogatoire de Tumy au garage) bien avant Crocker, complètement dépassé et à l’attitude ridicule. Les meilleurs passages sont l’ouverture avec l’assassinat, les idioties de Stavros et Rizzo et le clic des menottes qui se referment sur les poignets de Carol Austin. ‘The gun. We have to find the gun. That’s the key’. o Joel Oliansky (1935-2002) a réalisé trois autres épisodes de la série : Last Rites for a Dead Priest, The Only Way Out (saison 1), Another Gypsy Queen (saison 4), et il a écrit le scénario de Nursemaid, saison 2. o Jennifer Warren (1941), Carol Austin, est actrice mais aussi metteur en scène. Elle fut acceptée comme Directing Workshop for Women at the American Film Institute. Elle est l’avocate Eloise Geach dans l’ouverture de la troisième saison, A Question of Answers. o Sam Jaffe (1891-1984), Papa, a commencé sa carrière sur les planches en 1918 et il tournait encore l'année de son décès ! Il participa à des films célèbres comme Gentleman's Agreement de Kazan. Mis à l'index pendant la Chasse aux sorcières, il disparut des studios pendant sept années. Personnellement, je retiens ses rôles dans Un honnête homme, saison 2 des Incorruptibles, et Mister Nobody, saison 3 des Rues de San Francisco. o Scènes tournées en Californie : Saperstein et Stavros courent après Penny, le final et l’arrestation de Carol Austin et Fred Tumy. o Lorsque la Buick du lieutenant fait du ‘tout-terrain’ pour bloquer Penny, on aperçoit nettement la doublure de Telly Savalas. o Le titre est au présent en VO. Pourquoi le traduire au passé ? o Kojak au parrain : ‘You see, Papa. I’m a cop and you’re a killer and an old man. In that graveyard, you have more victims that I can count. You want me to forget that?’ o Le machiavélisme de Carol Austin et la naïveté de Robert Crocker sont parfaitement suggérés dans la scène des deux verres. De toute façon, il est déjà clair, arrivé à la cinquième saison, que le personnage de Crocker/Dobson a beaucoup moins de consistance que son pendant Keller/Douglas des Rues de San Francisco. o L’expression utilisée par Stavros : ‘Like ships that pass in the night’ au sujet de la venue et du départ du lieutenant, est une expression idiomatique. Elle s’utilise lorsqu’on rencontre quelqu’un par coïncidence et que cela ne risque pas de se reproduire. 9. L'ÉTÉ 69 - 1ÈRE PARTIE Kojak doit rouvrir une enquête vieille de huit ans. A l’époque, il avait abattu le meurtrier de trois femmes. Pourtant, un nouveau meurtre est perpétré dans les mêmes circonstances.
o‘Do you have any children?’ demande l’infirmière à Kojak lors d’un contrôle de routine. Il en a avec les enfantillages de ses inspecteurs comme le souligne le lieutenant lors de la première scène au ‘precinct’.
o Gene R. Kearney (1930-1979), le producteur, scénariste et réalisateur de cette histoire, a participé à 72 épisodes de la série en tant que producteur, scénariste, réalisateur ou ‘story editor’ ! C’est un des deux épisodes qu’il a réalisés (l’autre étant 60 Miles to Hell). o Stephen McHattie (1947), Ray Blaine, est Paul Nelson dans l’excellent Slay Ride de la seconde saison. Il a commencé sa carrière en 1970. Il a joué aussi dans Starsky & Hutch, Equalizer (très bon en schizophrène assassin dans le mauvais épisode Out of the Past de la première saison), Deux flics à Miami, Star Trek (dans un épisode mémorable, paraît-il), X Files, Les enquêtes de Murdoch. Il a un rôle récurrent dans Cold Squad. o Diane Baker (1938), Irene Van Patten, est également une conquête de Mike Stone dans l’épisode The Cat’s Paw des Rues de San Francisco et elle se prénomme aussi Irene ! Coïncidence ? Elle a commencé sa carrière en 1959 et c’est un visage connu des séries américaines depuis les années 50 ! o Kenneth O'Brien (1935-1985), Silas, a un visage familier des amateurs de séries US. On a pu le voir dans Match contre la vie (ses débuts), Kung Fu, L'homme de fer, Mannix, Hawaii police d'état, Les rues de San Francisco (3 ép.), et dans un autre épisode de Kojak, Down a Long and Lonely River. o Harrison Page (1941), Quade, est Hawthorn Yantzee dans You Can’t Tell a Hurt Man How to Holler, saison 2. o Catlin Adams (1950), Shelia, la serveuse, est Theresa Ryan, la femme mariée qui fréquente le suspecté Luis, dans Close Cover Before Killing de la seconde saison. Elle est aussi Adelle, la secrétaire, dans Life, Liberation and the Pursuit of Death, saison 3. o Rosalind Chao (1957), Grace Chen, est connue par les fans de Star Trek. 10. L'ÉTÉ 69 - 2ÈME PARTIE Mis en marge du ‘precinct’, Kojak profite de ses ‘vacances’ pour poursuivre ses investigations et retrouver les personnes impliquées dans l’enquête initiale.
‘I think I killed the wrong man in 1969’. o Carole Cook (1924), Marie Stella, a le même rôle dans deux autres épisodes: The Queen of Hearts Is Wild, A Strange Kind of Love. Dans ces deux premiers épisodes de la saison, le bar est une sorte de lieu de rendez-vous pour le lieutenant. Pour cette enquête, il a élu domicile dans l’arrière-boutique où il travaille et …reçoit l’infirmière Amy (hors écran) ! : ‘I was finishing my physical’. o Lors de la première séquence, le rêve de Kojak est constitué de scènes de la première partie, sauf pour le camion qui fonce sur lui. o La seconde partie est légèrement plus courte que la première. o Stavros jure en grec après la gaffe de Rizzo. Retour à l'index11. LA BRUNE ET LA BLONDE Kojak devient détective pour enquêter sur le meurtre d’un privé. Larry Jordan a été abattu dans son bureau. Kojak prend la fonction du défunt afin d’élucider cet homicide. Il découvre que l'agence Jordan et Hewitt, du nom de l’associé, obtient des renseignements confidentiels d’une source policière. Par un astucieux stratagème, le lieutenant démasque l'inspecteur Jackson Kilpatrick, un policier corrompu. Kojak est persuadé que Kilpatrick a tué Jordan, qui le faisait chanter pour obtenir l’argent nécessaire à son divorce, et que Jocelyn Mayfair, la maîtresse du détective privé, a ensuite abattu le ripou par vengeance. Avec cet épisode, on arrive au milieu de saison et il y a un sérieux coup de mou. Le ton oscille entre la parodie et la caricature du monde des détectives privés et l’intrigue est inconsistante. L’interprétation ne rattrape pas l’impression générale même si Telly Savalas semble s’amuser comme un gamin. Les personnages sont quelconques voire insipides que cela soit le mari cocu, la tante et ses oiseaux ou Ma Wonderly, aux faux airs de Mimie Mathy, la patronne de ventes de voitures qui met Kojak sur la piste de Jocelyn Mayfair (la ravissante Angel Tompkins). Il reste quelques scénettes divertissantes telle l’arrivée de Kojak dans les bureaux et le numéro avec la secrétaire (excellente Erica Hagen). Bien peu, surtout que le lieutenant dans un imper affublé d’un chapeau feutre ne convainc guère. Cet épisode symbolise la baisse de qualité de la série souvent soulignée lors de l’ultime saison, et j’espère que les derniers opus ne saperont pas un ensemble prodigieux. Une aventure légère, très loin du sérieux et de la crédibilité des premières saisons, qui laissera les fans de la première heure perplexes. ‘I’m sorry, Jocelyn. I never called, not even once.’ o Erica Hagen (1946), Donna, la secrétaire, a joué au cinéma dans Soleil vert, Le canardeur (avec Eastwood), La dernière folie de Mel Brooks ….Elle a commencé sa carrière en 1972 dans un épisode de Banacek. ‘Want a shot ?’, Kojak : ‘Okay, sweetheart !’. o Sidney Clute (1916-1985), Kilpatrick, est Barney Sullivan, le patrouilleur abattu, dans Money Back Guarantee, saison 3. Il avait été le détective Cahan dans l’excellent Girl in the River, saison 1. Il est le détective Paul La Guardia dans 68 épisodes de Cagney & Lacey. Même après son décès, il fut au générique jusqu’à la fin de la série, en 1988. o Joe Gores (1931-2011) a écrit deux autres épisodes : No Immunity for Murder et Bad Dude, saison 3. o Nicolas Sgarro (1925) a réalisé six autres épisodes précédemment: Life, Liberation and the Pursuit of Death (saison 3), An Unfair Trade, I Was Happy Where I Was (saison 4), Laid Off, Once More from Birdland, Letters of Death (saison 5). o Le titre français fait référence à Jocelyn Mayfair, qui porte une perruque brune. o McNeil cite Sam Spade. C’est un personnage de fiction créé par Dashiell Hammett pour le roman Le faucon maltais paru en 1930 dans la revue populaire Black Mask. Le personnage a été plusieurs fois interprété à l'écran, notamment par Humphrey Bogart. 12. TOUCHÉ COULÉ Un jeune inspecteur est confronté à un avocat véreux engagé par sa femme pour la procédure de divorce. L'inspecteur Richie Centorini est confronté à l'avocat de sa femme Sally, Everett C. Coughlin, qui exige de lui une pension alimentaire astronomique à l'occasion du divorce du couple. Coughlin engage Kettle afin qu'il mette le feu au bateau du policier, pour que celui-ci honore sa dette en se servant de la prime d'assurance. Aidé par l'inspecteur retraité Larry Morton, Centorini est inquiété après la mort du pyromane dans l'explosion et la découverte d’un chèque compromettant. Kojak lui demande de prouver que Coughlin a engagé un incendiaire pour le nuire. Morton emploie alors des moyens peu orthodoxes pour faire tomber Coughlin. Une histoire qui n’aurait pas eu sa place lors des quatre premières saisons, mais elle n’est pas complètement ratée. Certes, la première scène du bateau fait plus penser à une séquence de La croisière s’amuse qu’à un passage de la série au flic à la sucette. Néanmoins, on revient dans le sujet peu après ; la planque et l’arrestation d’un dealer dans le couloir d’un hôtel. C’est bien foutu et digne des grands épisodes. La confrontation Richie/Coughlin est intéressante, surtout à cause de la perversité de l’homme de loi pourri, très bien interprété par David Ladd. Par contre, il y a certains points friables dans le scénario – un constat récurrent de cette ultime saison. Ainsi, la jolie épouse de Richie est un tantinet naïve et la scène de jalousie au precinct rentre dans la catégorie ‘ridicule’. Et que dire des retrouvailles du couple sur la jetée. L’enquête sera conclue par la découverte de la serveuse, témoin de l’entrevue entre l’avoué et l’incendiaire. Toute l’équipe de Manhattan South veut coincer Coughlin et Larry Morton, le collègue de Richie fraichement retraité, est de la partie (avec beaucoup trop de liberté de manœuvre pour être crédible). Kojak/Savalas est en retrait dans une affaire qui navigue constamment entre le domaine privé et l’enquête policière. Néanmoins, le lieutenant amène magistralement l’avoué à se procurer un alibi compromettant dans une des deux scènes communes. Quelques bons passages permettent de ne pas s’ennuyer, mais l’histoire ne fait pas partie des meilleures de la série, loin s’en faut. ‘You are finished Coughlin and I love it.’ o Lieu de tournage : Long Beach Harbor en Californie. o Kojak fait allusion à la série The Twilight Zone /La quatrième dimension, lorsqu’il demande à Rizzo pourquoi le bureau est déserté : ‘What’s this ? The Twilight Zone ? Where is everybody?’ o Lors de la surveillance de l’hôtel, remarquez les coups d’œil que lance Crocker/Kevin Dobson sur les jambes des passantes. Un trait du personnage ou une habitude de l’acteur ? En tout cas, cela rappelle une scène de l’épisode Unwanted Partners, de la seconde saison. o Kojak fait sa réunion chez Stella, un bar fréquemment utilisé par le lieutenant pour ses rendez-vous lors de cette cinquième saison. o David Ladd (1947), Everett Coughlin, est le fils du grand Alan Ladd. D’ailleurs, enfant, il fit quelques apparitions dans les films de son père. o Joey Aresco (1949), Richie Centorini , a joué dans Requiem for a Cop de la première saison. o Shera Danese (1949), Sally Centorini, fut la seconde épouse de Peter Falk, jusqu’au décès de l’acteur en 2011. Elle commença sa carrière en 1976 et joua dans quelques séries…dont six épisodes de Columbo. o Misty Rowe (1952), Nadine, fut Miss Mini Skirt 1971, Miss Wahini Bikini, Miss Radiant Radish. Que du bonheur! Dans sa longue et unique scène, Nadine est la gérante d’un salon de massages et elle apparaît en short blanc bien moulé pour répondre aux questions de Morton qui lui demande de fournir un faux témoignage. o Larry Morton déboule dans le bureau de Coughlin pour procéder à une ‘citizen’s arrest’ [arrestation citoyenne]. La «citizen arrest» est un concept hérité du droit anglo-saxon qui remonte au Moyen-âge. Aux Etats-Unis, la loi varie d'un Etat à l'autre. 13. LE CHEVAL DE TROIE Alors que le lieutenant envisage d’accepter un poste d’enquêteur dans un grand cabinet d’avocats, une série de meurtres à East Village, liés à de la drogue surdosée, monopolise son attention. Francis Sonny Canavier, un maquereau dealer, est responsable involontairement de la mort de sept personnes, toutes victimes d’un mélange d’héroïne mal dosé. Les cinq premiers décès sont ceux de prostituées, dont une connue de Kojak qui l’avait ramassée alors qu’elle était âgée d’une douzaine d’années. Pressées par des coupes budgétaires, les huiles de la police réagissent seulement lorsque deux jolies jeunes filles de bonne famille succombent à leur tour à ce poison. Le lieutenant n’apprécie pas du tout cette différenciation et envisage de quitter la police pour rejoindre le prestigieux cabinet de Thomas DeHaven, un avocat influent. L’arrestation de Canavier, reconnu par Stavros sur un portrait-robot, met en lumière les ramifications puissantes du réseau. Les fournisseurs Christopher Wyatt et Billy Spender dépêchent un avocat mais le deal proposé pousse Canavier à se pendre dans les toilettes du precinct. C’est au tour de Billy d’être arrêté et celui-ci accepte le même marché : endosser la responsabilité, passer quelques années en prison et toucher le pactole. Le lieutenant Kojak n’est pas dupe et il s’acharne à démêler les responsabilités. Wyatt, dont le père est très influent, est défendu par Thomas DeHaven. Kojak veut que la même justice soit appliquée pour tous et entend le démontrer au procès (la dernière séquence dans le bureau de l’avoué est superbe). Justice for All possède certains aspects des premiers épisodes de la série. Kojak est outré de la réaction amorale des autorités qui ne se soucient pas de la mort d’enfants junkies victimes de ‘hot smack’ et ce dégoût l’incite à étudier la possibilité de quitter les forces de l’ordre. Lorsqu’il se rend compte des agissements de l’homme de loi DeHaven, qui a décidé à tout prix de sauver le fils de son riche client, le lieutenant réalise que son poste au precinct lui donne entière satisfaction, bien que celui-ci soit moins prestigieux et rémunéré plus chichement. La justice à deux vitesses, selon que des riches ou des faibles sont concernés, est un thème toujours d’actualité, que cela soit aux Etats-Unis ou chez nous. L’intrigue montre les rouages d’un système implacable dans lequel l’avoué respecté et l’Assistant District Attorney agissent de concert pour étouffer l’affaire et la responsabilité de personnes respectables. Par cet aspect, l’épisode va plus loin qu’un simple surdosage de drogue comme le narre aussi Poisoned Snow des Rues de San Francisco. Parmi les passages intéressants, notons la poursuite et l’arrestation de Sonny sur les toits et, bien entendu, le face-à-face final Kojak/DeHaven. Les répliques restent toujours un atout tandis que le thème musical est par contre inapproprié et exaspérant. ‘Good for you because that isn’t my idea of law and that isn’t my idea of justice.’ o C’est le premier épisode diffusé en 1978 (le 7 janvier sur CBS).
o Scènes tournées en Californie: les voitures de police prennent en chasse Sonny et la poursuite Crocker/Sonny sur les toits. o Charles Aidman (1925-1993), Tom DeHaven, fut le partenaire de Robert Conrad dans quatre épisodes des Mystères de l'Ouest. Il a joué dans deux épisodes des Rues de San Francisco : The Unicorn, Most Likely to Succeed. o George Wyner (1945), Assistant DA Linnick, est également Assistant District Attorney dans la série Capitaine Furillo de 1982 à 1989.
14. LA SOURIS SE RÉVOLTE Un chirurgien pratique des opérations superflues afin de rembourser ses dettes de jeu. Le fils de l'une de ses patientes refuse de lui régler ses honoraires, estimant que le praticien a tué sa mère. Pour rembourser des dettes de jeu au redoutable bookmaker Billy Dunvalo, le chirurgien Taylor Shane pratique des interventions inutiles et coûteuses sur ses patients. Irvin Abernathy, un expert-comptable dont la mère est décédée au cours d'une de ces opérations, refuse de payer le médecin et brise les genoux de Tod Flynn, venu recouvrer la dette pour Dunvalo. Kojak débrouille l’affaire en s’intéressant à Flynn sur son lit d’hôpital puis il retrouve Abernathy grâce à des empreintes laissées sur une Rolls Royce de collection. Finalement, il fait le lien entre Shane et Dunvalo. Compatissant, le lieutenant commet des irrégularités de procédure pour que l’homme ne soit pas inquiété et relâché immédiatement ; entre autres, il enfreint sciemment les droits Miranda. Une histoire gentillette, bien interprétée et filmée intelligemment ; toutefois, le scénario est terne et en aucun cas représentatif de la série. Un tel épisode serait noté un cran au-dessus pour n’importe quelle série banale, mais Kojak nous a habitués à tellement mieux que le téléspectateur a tendance à faire la fine bouche devant un plat ordinaire et une intrigue quelconque. Irvin Abernathy est ‘Mouse’, une personne calme et inoffensive, que la vie a rendue craintif et même poltron. Il n’avait aucune attache à part sa mère et il devient vraiment furieux pour la première fois de sa vie quand le docteur Shane lui présente sa note. Il surprend les racketeurs et Flynn, honteux, ment sur l’aspect de son agresseur. Pourtant, la charmante femme témoin de l’incident a fourni une description détaillée de l’assaillant à la police. Le cliché du gentil blanc et du méchant noir serait immédiatement vilipendé de nos jours mais ça fonctionne dans l’épisode, même si la séquence de rébellion sur le trottoir parait complètement improbable. On a une scène qui m’a rappelé le sinistre Emily des New Avengers : quand les garagistes sont sur le point de laver la vieille guimbarde, Crocker surgit, arme au poing : ’Freeze’ et il est arrosé. A part ça, je rassure l’éventuel téléspectateur car l’épisode est un divertissement correct, malgré une intrigue simpliste et des passages longuets à l’hôpital. La meilleure scène se situe lorsque Kojak interroge Abernathy et que ce dernier sort de ses gongs. ‘We’d like you to look at some portraits of mice who have been discovered in the cheese’. o Kojak évoque le formulaire UF61 avec le policier en uniforme à l’hôpital. C’est authentique : le formulaire Uniformed Force 61 est un rapport de plainte. Flynn déclare que c’est un accident, il n’y a donc pas de possibilité de remplir un formulaire UF61 ! o Le bref passage de l’arrivée de Kojak en voiture à l’hôpital est recyclé. o Le numéro de téléphone du bureau que Kojak écrit sur le plâtre de Flynn est : 555-3861. o Comme souvent, c’est la doublure de Telly Savalas qui gare la Buick devant le precinct. o ‘Mouse’ est bien entendu une souris en anglais, mais c’est aussi une personne calme et timide qui ne veut pas se faire remarquer. Evidemment, le titre français est encore une fois à côté de la plaque. o Harvey S. Laidman (1942) fut accepté dans le programme Directors Guild of America Producer Trainee et il travailla à Universal sur les séries Bonanza et Chaparral. Il réalisa de nombreux épisodes de séries des années 80. C’est le seul épisode de Kojak auquel il participa. o Le seul épisode écrit par Art Eisenson, ce qui explique l’intrigue pâlotte pour la série. o Ben Piazza (1933-1991), Abernathy, était membre de l’Actor’s Studio et il commença sa carrière aux côtés de Gary Cooper dans La colline des potences. Bisexuel, il mourut du sida. o Lincoln Kilpatrick (1931-2004), Flynn, est un visage connu du cinéma américain des années 70 : un officier de police (Police sur la ville), Zachary (Le survivant), le prêtre (Soleil vert)… Il est aussi le lieutenant Michael Hoyt dans 44 épisodes de Matt Houston. o Michael Witney (1931-1983), Billy Dunvalo, fut marié à Twiggy, le célèbre mannequin anglais, jusqu’à son décès d’une crise cardiaque. o Bill Capizzi (1937-2007), est pour la quatrième et dernière fois de la saison le médecin légiste. o Dunvalo interpelle Rizzo en l’appelant Rossi à l’hôpital. Peut-être une référence aux Incorruptibles ; Rossi est en effet un des lieutenants de Ness. o Lors de l’échange téléphonique, Kojak utilise ‘trunk’ et le propriétaire de la voiture de collection ‘boot’. Les deux termes signifient ‘coffre’ (d’une voiture), le premier est américain et le second britannique. o La réplique de l’épisode est pour le lieutenant: ‘Shane is booking surgeries like a fading hooker in a certain place is booking tricks’. [Shane négocie ses opérations comme une pute sur le déclin dans certains lieux négocie avec ses clients]. o Dans une superbe séquence, l’assistante du District Attorney vient au precinct rappeler aux inspecteurs l’importance des lois Escobedo et Miranda (voir ci-dessous). Lorsqu’elles ne sont pas respectées, l’enquête est sabordée. Ces termes sont inconnus pour les téléspectateurs français (je ne sais d’ailleurs pas comment cela a été traduit). Une partie de l’épisode est basée sur ces lois car Kojak ne les applique pas sciemment pour qu’Abernathy ne soit pas inquiété. Comme dit McNeil, Kojak utilise la loi contre la justice. o Les droits Miranda (Miranda rights) et l'avertissement Miranda (Miranda warning) sont des notions de la procédure pénale aux États-Unis dégagées par la Cour suprême des États-Unis en 1966 dans l’affaire Miranda v. Arizona. Ces droits se manifestent par la prononciation d’un avertissement lors de l’arrestation d'un individu, lui signifiant notamment son droit à garder le silence et le droit de bénéficier d’un avocat. Le recours systématique à cet avertissement par la police et sa portée symbolique font que sa présence dans de nombreux films et téléfilms américains ont contribué à sa diffusion mondiale et à sa notoriété (source : wikipedia). o Escobedo v. Illinois (1964) est une loi de la Cour suprême des Etats-Unis statuant que les suspects ont droit à un avocat pendant les interrogatoires de police dans le cadre du Sixième amendement. Danny Escobedo a été arrêté et emmené au poste de police pour interrogatoire. Pendant plusieurs heures, la police a refusé ses demandes répétées de voir son avocat et il n'a pas été averti de son droit de garder le silence avant l'interrogatoire. o Dans la dernière scène, Kojak emprunte la citation du poète anglais Alexander Pope (1688-1744) : “To err is human, to forgive divine.” [L’erreur est humaine, le pardon est divin]. 15. CORRUPTION À HAUT NIVEAU Kojak est suspendu après s’être emporté contre un district attorney qui a commis une erreur lourde de conséquences dans la procédure d’inculpation d’un criminel. Le lieutenant s’aperçoit rapidement que la bévue n’était pas fortuite. Charlie Gerson, un ami de Kojak, refuse de se soumettre au racket d’un truand et il est abattu dans son atelier de confection. Personne ne témoigne mais l’enquête semble bouclée car le criminel est arrêté après avoir dérobé un cab et l’arme du crime est saisie. Malgré les conseils du lieutenant, Turner, le district attorney, s’empresse de porter l’affaire au tribunal, mais il commet des erreurs dans la procédure d'inculpation concernant l’arme. Cela permet la libération du meurtrier, Joe Hennessey, fils d’un gangster influent, ce qui met Kojak hors de lui. Il hurle tellement l’incompétence de Turner qu'il est démis de ses fonctions. De surcroit, il refuse de s’excuser auprès du D.A. comme il lui est exigé. Désobéissant aux ordres, il continue à mener ses investigations et il apprend que Turner a souvent failli lorsque des amis d’Hennessey étaient impliqués. Le policier part du principe que le juge Miller qui a chapeauté l’affaire est également partie prenante. Le duo est corrompu par le gangster et Kojak les place sur écoutes pour les confondre. Les vieilles ficelles qui ont assuré le succès de la série sont réutilisées dans cet épisode tardif. Certes, le thème n’est pas nouveau et il a même des parallèles avec Justice for All, diffusé trois semaines plus tôt aux USA, mais l’intrigue présente les caractéristiques d’un épisode réussi. Le suspense est bien préservé car Hogan/Turner est convaincant dans le rôle du district attorney impulsif et Allan Rich est un parfait juge Miller. L’histoire est scindée en deux parties bien distinctes. Lors de la seconde, Savalas/Kojak est poussé dans ses retranchements par ses supérieurs et c’est là qu’il est au mieux. Ici, il refuse de s’excuser, de se coucher à plat ventre après avoir formulé une vérité, comme à l’époque certains devaient le faire et aujourd’hui, c’est devenu monnaie courante. C’est un bon récit bien élaboré à l’interprétation convaincante qui part du meurtre d’un fabricant de vêtements et aboutit à une malversation dans les instances juridiques. Peu d’action et les meilleurs passages sont la poursuite du début et la partie de poker qui reste en mémoire. Kojak arrive dans la pièce où les trois amis du défunt jouent aux cartes pour ‘leur sauver la vie’ et les convaincre de témoigner contre le tueur. Devant leur mutisme, il s’adresse à la chaise vide qu’occupait Charlie: ‘Charlie, you see your friends are still playing poker for their lives and they’re all bluffing’. La dernière scène tend à démontrer que toute la justice est corrompue d’une façon ou d’une autre : alors que le juge Walter Cleary apparaît comme le grand bénéficiaire de l’enquête, le lieutenant lui rappelle qu’il l’a mis sur la piste de Turner et Miller, non pas pour son amour de la justice, mais pour ses ambitions personnelles. Deux points négatifs cependant, comment est-il possible qu’un truand puisse venir provoquer impunément Kojak dans le precinct ? Et puis une fin qui laisse sur sa faim. Ok, l’attorney et le juge sont coincés, mais on n’a pas le plaisir de voir le lieutenant rendre la monnaie de sa pièce à l’infâme Hennessey. ‘Charlie, I give protection for people I don’t like, let me do it for a buddy, okay’. o C’est le neuvième et dernier épisode réalisé par Russ Mayberry (1925 à Glasgow-2012). Il a réalisé Slay Ride, Two-Four-Six for Two Hundred (saison 2), My Brother, My Enemy, Sweeter Than Life, Be Careful What You Pray For (saison 3), A Need to Know, The Godson (saison 4) et I Could Kill My Wife’s Lawyer (saison 5). Il a travaillé sur de nombreuses autres séries dont Le virginien (3 ép.), L'homme de fer (11), Un shérif à New York (7), Magnum (12), Equalizer (12), In the Heat of the Night (18)… o Chester Krumholz, le scénariste, a travaillé sur la série pour les deux dernières saisons en tant que scénariste, consultant et producteur pour 37 épisodes. o Jack Hogan (1929), Tom Turner, était le directeur de casting de Magnum à Hawaii. o Madison Arnold (1936), Joe Hennessey, est Harry Dubin, encore un truand, dans The Frame (saison 3). Il est Zimmerman dans L’évadé d’Alcatraz (1979 de Don Siegel avec Clint Eastwood). o Allan Rich (1926), le juge Miller, a participé à l’ouverture de la troisième saison, A Question of Answers. Il a côtoyé les plus grands comme Edward G. Robinson et Henry Fonda avant d’être mis sur la liste de McCarthy. Après avoir été courtier, il s’intéressa à l’art et connut Dali. Il relança sa carrière d’acteur en 1973 avec Serpico. Il tournait toujours en 2014, à 88 ans. o Nick Dennis (1904-1980) a joué dans neuf épisodes de la série dont six fois le rôle de l'oncle Constantine et trois fois, comme ici, celui de Charlie. Il parlait couramment le grec. o Charlie Gerson, la victime et ami du lieutenant, a des clients parmi le precinct et il demande à Crocker si son costume lui convient. Le policier répond qu’il plait aux dames. o La poursuite entre le cab et la voiture de police a des passages recyclés de Black Thornde la quatrième saison. Lors de la poursuite et au moment où la voiture de police bloque le taxi jaune, il est très net qu’il n’y a qu’un seul policier dans le véhicule. Pour l’arrestation, il y en a de nouveau deux. Dans ces conditions, l’argument de l’avocat concernant l’arme restée sans surveillance a encore plus de saveur ! ‘The chain of custody was clearly broken’. De plus, en prêtant attention, on aperçoit Rosey Grier, acteur noir, conduire le cab, alors que le gangster en fuite est blanc ! o L’emballage du cigare permet au lieutenant de remonter au courtier de Turner et de comprendre qu’il est corrompu. o Kojak ne s’excuse pas auprès de Turner et compare son action à un adultère dans des termes toujours bien choisis : ‘it’s like a wife putting a horn on her husband. No matter how she apologizes, he never forgets or forgives’. Excellent! o Le restaurant Stellas sert de rendez-vous au lieutenant comme c’est souvent le cas dans les moments difficiles. Dans l’épisode, Kojak s’entretient avec l’assistante du DA, Lakos. 16. LA FEMME DU FRÈRE DU CAPITAINE La veuve du frère du capitaine McNeil est une joueuse invétérée et elle doit une grosse somme d’argent à des bookmakers. Dérangé dans son travail, le lieutenant essaie néanmoins de camoufler à son supérieur les écarts de sa belle-sœur.
‘Posing as a dog lover but before 72 hours, we’re going to nail him for eating dog biscuits’.
o McNeil parle à sa femme au téléphone. Lillian McNeil est apparue une seule fois à l’écran sous les traits de Jean Le Bouvier (1920-1983) dans l’épisode The Trade-Off de la seconde saison. o Shelley Winters (1920-2006), Evelyn McNeil, a commencé sa carrière en 1943 et sa fiche est longue comme le bras. Parmi ses rôles marquants (ceux dont je me souviens), notons les films La nuit du chasseur, Détective privé, Les aventures de Nick Carter (téléfilm avec Robert Conrad), L’aventure du Poséidon. o Herb Edelman (1933-1996), Jack, est Toza Stefanovic dans The Pride and the Princess de la quatrième saison. Il a commencé sa carrière en 1964 et on a pu le voir dans Annie, agent très spécial, Mission impossible, L’homme de fer, Les rues de San Francisco (Mask of Death et The Twenty-Four Karat Plague). Il tourna dans de nombreuses autres séries dont, peu avant son décès, dix épisodes d'Arabesque dans le rôle du lieutenant Gelber. o Frank Sivero (1952), Morgan, est né en Sicile et il est connu pour ses participations aux films Le parrain, seconde partie, et Les affranchis. 17. LE TUEUR D'ÉLITE Kojak rejoint le 53ième precinct dans le Bronx et fait équipe avec un lieutenant besogneux afin de coincer un tueur professionnel. ‘Le Major’, un tueur à gages qui sévit depuis vingt ans, vient de rater son dernier contrat dans le Bronx. Quelque chose d’inhabituel pour cet expert. L’assassin se déplace rapidement et il est suspecté d’être à Manhattan. Kojak propose à son collègue du 53ème district, le lieutenant George O'Mara, de l'aider à mettre la main sur ‘le Major’. O’Mara considère qu’il s’agit au contraire d’une affaire banale et que l’offre est intéressée afin de s’octroyer les fruits de cette coopération. Lorsque la requête devient officielle, O'Mara se retire de l'enquête. Kojak essaie de le convaincre de collaborer avec lui, mais le lieutenant du Bronx, poussé par la jalousie professionnelle, a beaucoup de mal à entendre raison. Sérieusement critiqué sur plusieurs sites, l’épisode, malgré quelques défauts, présente des aspects attractifs. L’intrigue a une double facette : les relations décrites plus haut entre deux lieutenants de police aux tempéraments et méthodes diamétralement opposés et les péripéties de Paul "Major" Markham, le tueur à gages, qui, avouons-le, ne rentre pas dans le top five des bad boys de la série. C’est sûrement le gros point négatif de cet opus. Engagé par Chok Low, un homme d’affaires véreux, il doit liquider Frank DeMarco, un mauvais payeur. Lorsque Markham échoue, DeMarco prend peur et commence à régler sa dette. Low annule la transaction, mais l’exécuteur se sent insulté et le tue. Le motif du tueur pour poursuivre son contrat est également un peu bancal : il serait énervé de voir DeMarco, personnage vraiment antipathique il est vrai, rudoyer son fils, ce qui lui rappellerait son enfance et lui donnerait une motivation supplémentaire pour terminer son travail. Les deux policiers unissent finalement leurs efforts pour retrouver le tueur aux 110 victimes (et à l’unique bévue) car Kojak est persuadé que The Major ne peut laisser un contrat inachevé et ternir sa réputation. Le lieutenant a déjà eu affaire à l’individu et il le connaît mieux que son collègue du Bronx. De nombreux passages sont réussis et permettent de passer une heure agréable : le début de l’épisode - la tentative d’assassinat au golf, la fusillade dans le parking et la poursuite en voitures – les rencontres Kojak/O’Mara, particulièrement celle du restaurant avec le truand Vacelli, le rendez-vous mortel du tueur avec Low. Le final dans le quartier de Little Italy est conventionnel mais l’ultime scène ne l’est pas du tout. Kojak charrie O’Mara sur sa conduite avant d’entamer une danse bras dessus bras dessous avec lui. Cocasse. ‘He likes carry-out food, male prostitutes and Russian movies’. o Lieu de tournage : le terrain de golf où se déroulent l’entame et la tentative de meurtre n’est pas le Bronxwood à New York. C’est celui de Griffith Park, juste à l’extérieur du centre-ville de Los Angeles. o Dans une scène surprenante, Kojak obtient les services d’un policier noir en uniforme qui parle le coréen par son père qui a participé à la guerre de Corée ! Il apprend au lieutenant que Low a effectivement engagé le tueur pour un contrat. o Le tueur échappe à la police dans une ruelle lors d’une manœuvre sur deux roues qui rappelle James Bond (Les diamants sont éternels). o Kenneth McMillan (1932-1989), le lieutenant George O’Mara, est le lieutenant Decker, compromis dans un complot, dans l’excellent épisode double, A Shield for Murder de la quatrième saison. o Alex Courtney (1940), Frank DeMarco, est le détective Evans dans The Goodluck Bomber de la seconde saison. o Michael Baseleon (1925-1986), The Major, est aussi un tueur dans Till Death Do Us Part des Rues de San Francisco. o Evan C. Kim (1953), Chok Low, est Al Quan dans L’inspecteur Harry est la dernière cible en 1988.
18. TERREUR SUR L'HÔPITAL Le lieutenant Kojak et ses inspecteurs infiltrent un hôpital pour mettre la main sur l’assassin de deux employés. Kojak et son équipe sont sur le qui-vive depuis qu’un médecin et une infirmière ont été étranglés dans un hôpital. Deux meurtres en l’espace d’une semaine, peut-être même trois. Peu après, le docteur Samuel Fine échappe de peu lui aussi à l'assassin. La série semble sans mobile apparent, mais le docteur Ellen Page, une femme dévouée à ses patients psychotiques, a reçu deux appels où l’interlocuteur justifie ses actes (‘Pain for pain, it’s only fair’). L’étrangleur dérangé mentalement ne tue pas au hasard et Kojak avance vers la solution lorsqu’il découvre que les appels téléphoniques sont internes à l’hôpital et qu’il fait recouper les dossiers des praticiens Fine et Page. Ce whodunit sans beaucoup de punch souligne une fin de série qui s’essouffle. Une intrigue de cet acabit aurait vraisemblablement été prodigieuse dans les premières saisons, alors qu’elle est ici éventée bien avant le final de l’épisode. Il y a néanmoins de bonnes choses qui sont surtout secondaires à l’histoire. L’interrogatoire de l’infirmière Monica Brady dont la jupe extra-courte émoustille Rizzo et Kojak qui remet en place la poitrine factice d’un inspecteur en train de se raser (‘Look like an off-duty nurse ?’). Deux passages du precinct bien que l’essentiel de l’histoire se déroule à l’hôpital. C’est dire…Mais il y a aussi la superbe séquence où Kojak et ses hommes sont en alerte pour découvrir en fait que le bruit suspect en salle d’opération n’était que le début d’une partie de jambes en l’air. Toute l’équipe s’est transférée dans le bâtiment : Saperstein et Crocker en infirmiers et Stavros en technicien de surface. Quant à McNeil, il apparaît au precinct dans les dix dernières minutes. A l’évidence, Dan Frazer devait être en vacances pour ce tournage. Peu de téléspectateurs n’auront pas deviné avant le dénouement que le fils à sa maman a pété un plomb. On retrouve Zohra Lampert, qui incarnait une tzigane dans l’épisode très controversé, Queen of the Gypsies. Elle est le docteur Page et je n’apprécie pas du tout le jeu surjoué de cette actrice plébiscitée dans les critiques US. Je lui préfère Michael Lerner, qui incarne un médecin attachant à l’humour facile. Il y a de la psychologie à la noix lorsque Page, en charge du secteur psychiatrique, culpabilise car elle est consciente que le coupable est parmi ses patients, et même un peu de romance voire de drague par l’attirance (réciproque) qu’elle a envers le lieutenant. Le petit garçon qui s’est pris d’affection pour Kojak facilite la touche sentimentale car il subit des opérations les unes après les autres et le lieutenant lui prête son badge pour le soutenir (‘solid gold’). Quelle faute de script de le placer dans la même chambre que le psychopathe ! Le début est excellent : la musique jazzy perdue depuis quelques épisodes, la sirène de l’ambulance, le meurtrier à la cordelette entr’aperçu et l’assassinat de l’infirmière. Ensuite, on assiste à des longueurs, des bavardages et la tension décline mais, comme dans le meilleur des mondes, les nurses sont toutes jolies ! A noter la bonne réalisation en caméra subjective qui entretient un petit peu de suspense dans un ensemble très convenu. ‘You know what her crime is: she wants to save everyone’. o Zohra Lampert (1937), Dr Ellen Page, est la gitane Marina Sheldon dans Queen of the Gypsies, saison 2, un rôle pour lequel elle a remporté un Emmy en 1975. Elle a fait quelques apparitions TV remarquées, mais elle n'a pas obtenu de véritable succès au cinéma. On peut citer des rôles dans les séries Des agents très spéciaux, Serpico, Hawaii police d'état, Equalizer, entre autres et au cinéma dans La fièvre dans le sang. o Charlene Dallas (1947), Monica Brady, dévoile de superbes jambes à Rizzo, subjugué. La belle fut Miss Californie 1966 et première dauphine Miss Amérique 1967. Coté petit ou grand écran par contre… o Erica Yohn (1930), Mrs Donner, est la mère du rookie dans The Best War in Town, saison 2. o Ken Kercheval (1935), Lacey, a joué dans quatre épisodes de la série et il est Cliff Barnes dans 332 de Dallas ! o Michael Lerner (1941), Dr Samuel Fine, a commencé sa carrière en 1969 et il a participé à de nombreuses séries dont Les rues de San Francisco et Equalizer. o Quatrième et dernier épisode réalisé par Edward Abroms. o Christopher, le petit garçon de l’hôpital, s’est trouvé un ami en la personne de Kojak. Dans une scène pittoresque, il est grimpé sur les épaules du lieutenant avec son stetson sur la tête. ‘What are you doing up there?’ ‘Counting the freckles on your head’. Il est vrai que l’acteur a beaucoup plus de taches de vieillesse sur le crâne qu’au début du tournage de la série cinq ans plus tôt. o Kojak précise au docteur Fine que le mot ‘anesthésie’ provient du grec. La scène est tournée en extérieur alors qu’il commence à pleuvoir. o Le conseil de Kojak à Ellen Page pour prendre de la distance: ‘Take the bottle, get yourself smashed, call your boyfriend and… like that’ o Kojak à Crocker, après avoir découvert le couple dans la salle d’opération : ‘You never played doctor when you were a kid ?’. 19. QUE LE CHEVAL SOIT AVEC NOUS Kojak enquête pour retrouver une pouliche pleine convoitée par des truands qui veulent vendre son poulain au plus offrant. Une jument de la police a été volée et son palefrenier, Fogarty, sérieusement blessé. Kojak découvre que le policier retraité envisageait de faire concourir l’animal pour gagner de l'argent avec ses comparses Arnie, Millie et Stacy. Le truand Ferarro a fait enlever la jument par Bert Gaines, le petit-ami de Stacy, et celui-ci monte les enchères lorsqu’il apprend que la pouliche est pleine. Il est inutile de s’appesantir sur l’intrigue affligeante, qui ne fait pas honneur à la série. De toute façon, les histoires de bourrins disparus n’ont jamais engendré d’épisodes somptueux, à l’instar de Silver Blaze (Sherlock Holmes). Les premières notes de musique annoncent une farce, très bon enfant et sans grand intérêt et il faut concentrer son attention sur quelques scènes ; la meilleure est l’entrevue du lieutenant avec Shirley, une sorte d’indic, qui joue l’allumeuse nunuche prête à tout. Elle réussit même à voler un baiser au policier après des propos sans équivoque, qui laissent supposer une brève liaison passée (‘Well, hardly anywhere’). C’est à 20’ si vous ne voulez pas vous taper tout le reste. Comme je l’ai déjà évoqué plus tôt dans la saison, Kojak/Savalas les tombe toutes lors de cet ultime opus, et dans cette aventure simplette, quatre jolies femmes, rien de moins, sont à sa disposition. Ah, j’allais oublier le chapeau de Crocker et les deux poursuites du final façon Benny Hill sur une musique country, qui donnent une touche définitive de niaiserie à l’ensemble. A voir pour dire qu’on a vu toute la série. Notons enfin deux scénettes cocasses : Stavros arrose ses plantes sans modération et Crocker hurle ‘Kojak’ pour savoir ce que cela donne ; un clin d’œil aux nombreux ‘Crocker’ du lieutenant, une caractéristique du programme. ‘It sounds like music to my ears’. o Mary Louise Weller (1946), Stacy, fut mannequin et elle fit ses débuts au cinéma dans Serpico en 1973 avec Al Pacino. Elle connut la célébrité avec American College en 1978. Elle est apparue dans les séries Quincy, Starsky & Hutch, Baretta entre autres. Elle élève des chevaux, sa passion comme dans l’épisode, en Californie. o Sally Kirkland (1941), Shirley, a joué dans deux autres épisodes de la série : Cop in a Cage (saison 1) et By Silence Betrayed (saison 4). Elle tourne depuis 1960 ; parmi ses nombreux films, notons L’arnaque, Le solitaire de Fort Humboldt, JFK. o Richard Foronjy (1937), Ferarro, a joué dans Sweeter Than Life (saison 3). Au cinéma, ses rôles marquants sont dans les films Il était une fois en Amérique et L’impasse. o Benny Baker (1907-1994), Fogarty, jouait déjà dans des films burlesques dans les années 20 ! o Roz Kelly, Millie (1943), a joué dans Out of the Shadows de la quatrième saison. Elle fut arrêtée pour avoir tiré sur des voitures et ses voisins après qu’une alarme l’a réveillée dans la nuit. Peu après, elle fut de nouveau appréhendée après avoir battu son ami avec une canne ! o Tristan Carrasco, aujourd’hui une actrice de Broadway, apparaît enfant dans l’épisode. Dans les années 70, son visage était souvent utilisé dans les publicités. o Charles S. Dubin (1919-2011), le réalisateur, est un nom familier pour les amateurs de séries. Il a œuvré pendant 35 ans et on lui doit un grand nombre d'épisodes de séries variées dont MASH (44 épisodes). Parmi les séries connues chez nous, il a débuté sur Tarzan en 1966 puis des séries western, La grande vallée (3 ép.) et Le virginien (8). Dans les années 70, il travailla principalement sur des séries policières : Cannon (4), L'homme de fer (9) mais surtout Hawaii, police d'état (24) et Kojak (14 épisodes). o Rift Fournier (1936-2013) a également écrit l’histoire de The Captain’s Brother’s Wife réussissant l’exploit de concocter les scénarios des deux plus mauvais épisodes de la saison ! o New York Chronicle est un journal fictif. o L’épisode fut filmé à Hollywood Park Racetrack à Los Angeles. o Il y a des allusions à deux acteurs de renom de l’époque, John Wayne (1907-1979) et Steve McQueen (1930-1980). Elliott Myles à Kojak: ‘When you stop chasing around like John Wayne after some missing race horse…’ o Kojak a secouru Stacy à 10 ans, lorsque son père la battait, et à 15, lorsqu’il voulait la mettre sur le trottoir. Stacy: ‘Theo, I love you’. o Kojak à Harriett (Jill Jaress), l’amie de Shirley, qui le drague ouvertement: ‘I’m overweight, I’m middle-aged, I work too hard and I get very tired very often’. o Jeu de mots sur le titre avec "May the force be with you." de Star Wars. 20. JOE PAXTON, PHOTOGRAPHE Un paparazzi vieillissant et une actrice sur le déclin finissent par se lier d’amitié, mais le vol des (faux) bijoux de l’artiste va dramatiser la situation. Depuis douze ans, l'actrice Diane Marco est poursuivie comme son ombre par le paparazzi Joseph Paxton. Alors qu’ils se réconcilient, apprennent à s’estimer et se projettent dans l’avenir, la comédienne est blessée par Roger Layton, le compagnon de sa sœur June. Layton s’empare de bijoux qu’il compte monnayer avec un fourgue. D’abord soupçonné et emprisonné, Paxton, en fait un paparazzi devenu romantique, mène l’enquête et s'interpose alors que le voleur s’aperçoit que les bijoux sont faux. Une histoire de fin de série mais, contrairement à la précédente, elle tient la route et l’interprétation est convaincante. Le faux kidnapping de l’ancienne actrice à l’aéroport est ingénieux, et la présence d’Andrew Robinson, dans le rôle de l’ami de la sœur candide, laisse envisager un coup tordu. Kojak n’est pas directement impliqué et il faut l’intervention d’un ancien indic, Bijou Butler, pour le mettre dans le jeu. Le lieutenant est encore confronté à une affaire mineure – la prévention d’un vol – comparé aux nombreux meurtres résolus lors d’enquêtes somptueuses de la série. C’est la découverte sur les lieux d’un révolver ayant déjà servi qui inquiète le policier. La (trop) longue entrevue de l’ex-comédienne avec le journaliste – le passage complet dure sept minutes - explique l’engrenage du milieu, la nécessité réciproque d’une actrice perdue de vue, qui a besoin de publicité, et d’un reporter spécialisé avide de sensationnel pour s’en sortir. Une sorte d’équipe secrète est le plan envisagé par les deux protagonistes. Certains peuvent penser que trois points pour cet épisode, c’est (trop) bien payé et, certes, il aurait peut-être été un cran plus bas au milieu de perles comme lors de la première saison, mais l’originalité de l’intrigue, l’interprétation et le final dramatique imprévu justifient ce choix. De plus, la succession d’articles de presse accompagnés d’images fixes en noir & blanc au début et à la fin permet de connaître l’amont et l’aval de l’histoire avec ingéniosité, même si la distribution d’après générique est de ce fait exceptionnellement longue. Un très bon divertissement et sûrement la dernière étincelle de la série. Le petit plus jubilatoire est les premières images montrant la Tour Eiffel et l’aéroport d’Orly sur une superbe chanson. C’est bref, mais Paris est montré dans Kojak ! ‘It’s a little late for an apology but I’m sorry’ o Antoinette Bower (1932), Diane Marco, a commencé sa carrière en 1959 et elle a participé à plusieurs séries de renom : Alfred Hitchcock présente, La quatrième dimension, Des agents très spéciaux, Les mystères de l’Ouest, Le fugitif, Les envahisseurs, Mannix, Mission impossible, Columbo… o Tige Andrews (1920-2007), Paxton, a participé à d’autres épisodes de la série : The Chinatown Murders (saison 2), et surtout Deadly Innocence (saison 3). o Andrew Robinson (1942), Roger Layton, est Leon, un tueur psychopathe, dans I Want to Report a Dream (saison 2). C’est ce genre de rôle qui l’a fait connaître dans Dirty Harry en 1971. Il a participé également à d'autres séries policières - L'homme de fer, Les rues de San Francisco (deux épisodes) mais surtout, dans un autre genre, Star Trek où il est Garak dans 37 épisodes. o Denyce Liston, June la sœur de Diane, est la femme témoin que Kojak interroge juste après le triple assassinat dans Sister Maria (saison 4) mais surtout la call-girl Azure Dee dans le superbe Elegy in an Asphalt Graveyard de la seconde saison. A part ces trois apparitions, elle n’a joué que dans deux autres séries : Starsky & Hutch, Rosetti and Ryan. o Qui est Lou, le policier que Rizzo laisse avec Paxton? C’est la seule apparition du personnage dans la série. Le rôle est tenu par Wally Rose, le plus vieux cascadeur en activité, jusqu’à son décès à près de 90 ans en 2000. o Jim Benson n’a réalisé que deux épisodes de la série (également Justice for All), mais il fut editor sur 17. o Le Concorde à l’honneur : lors de son appel téléphonique, Paxton dit avoir embarqué juste après Diane Marco mais, en empruntant le Concorde, il est à l’aéroport Kennedy deux heures avant l’ex-actrice. o Stellas est le restaurant de rendez-vous pour Kojak ; ici avec McNeil puis Saperstein, qui apporte le révolver trouvé. o Un échange pittoresque entre les frères Savalas. Kojak: ‘What stinks?’ Stavros: ‘Sauerkraut’ Kojak: ‘I thought it was your after-shave lotion’. o A l’époque, il n’y avait pas de numérique pour contrôler les photos prises et Paxton a des difficultés à prouver qu’il n’a pas pris de cliché : ‘Still on number one. I didn’t shoot nothing.’ (Ndlr: remarquez la faute d’anglais). o Kojak se signe au cimetière lors de l’ultime image de l’épisode. 21. KIDNAPPING Kojak se rend à Las Vegas pour retrouver Crocker pris en otage alors qu'il assurait le transport d'un dangereux prisonnier vers New York. Kojak part à Las Vegas tenter de localiser Crocker qui a été enlevé avec un criminel, une imprésario et une jolie jeune femme. Une bande organisée utilise ce kidnapping pour détourner l'attention de la police de Las Vegas, car ils ont projeté de voler un avion et sa cargaison de marijuana. Que dire….les bras m’en tombent. Je n’avais jamais vu cet épisode. On tombe de haut, car c’est guignolesque. Dès les premières images accompagnées d’une musique style ‘piste aux étoiles’, on a envie que ça se termine. L’air country sur le défilé de jeeps dans le désert du Nevada est du même acabit : ça me fait penser à Sam Cade, une série que j’ai toujours détestée. Crocker et son trio d’infortune sont séquestrés et le détective en profite pour bidouiller à la MacGyver un briquet qui fera des ‘merveilles’ lors du final. Les trois otages sont le truand (que vient faire l’ex-incorruptible Picerni dans cette galère), une jolie blonde qui effectue un numéro de magie topless avec sa sœur jumelle (tout un programme !) et une attachée aux répliques acerbes. C’est à l’occasion de ce genre de scénario qu’on se rend compte du jeu d’acteur limité de Kevin Dobson, dès que son personnage est sorti du precinct. Rien à voir avec l’aisance et la maestria de Michael Douglas dans un rôle équivalent des Rues de San Francisco. Je pense qu’en fait, Telly Savalas, amateur de jeux et joueur de poker de classe mondiale, voulait avoir la possibilité de faire un petit tour à Vegas avant la fin du tournage. Tout est bancal dans le scénario, que cela soit l’indice des allumettes, les déductions à la noix pour cerner l’identité des kidnappeurs et le final. Il y a deux (petits) attraits dans cette intrigue ridicule : d’abord, la jolie actrice Priscilla Barnes qui personnifie les deux sœurs et joue par conséquent tantôt avec Crocker/Dobson, tantôt avec Kojak/Savalas. Un vrai canon. Ensuite, la scène où le lieutenant interroge Liberace, qui incarne son propre rôle. Et quelles tenues ! Un costume à paillettes roses scintillantes et une chemise orange brodée à faire pâlir les folles les plus excentriques de la Gay-Pride ! En conclusion, c’est bien lourd et je vous conseille de ne pas regarder à moins d’avoir déjà tout vu ! ‘Saperstein, I’ve got something priceless for your mother’. o Gene R. Kearney (1930-1979), le scénariste et réalisateur de cette histoire, a participé à 72 épisodes de la série en tant que producteur, scénariste, réalisateur ou ‘story editor’ ! C’est un des deux épisodes qu’il a réalisés (également les deux parties de The Summer of ‘69). o Mike Frankovich, Jr. (1942-2007) a participé à l’écriture de l’histoire. C’est une expérience unique, bien qu’il fut ‘unit manager’ sur 42 épisodes de la série (à partir de la seconde saison) et assistant réalisateur sur huit. o Priscilla Barnes (1955), Sally & Vicki, a débuté sa carrière dans un épisode de Columbo en 1975 (une nurse pas créditée au générique dans Etat d’esprit). Elle est connue aux USA pour le sitcom Three’s Company. Elle a joué dans le James Bond Licence to Kill. Elle entrecoupait ses petits rôles avec des photos nues dans Penthouse (photo ‘Pet of the Month’) et elle était hôtesse dans un night-club d’Hollywood. o Liberace (1919-1987) était un pianiste américain de music-hall. Il fut extrêmement médiatisé entre les années 1950 et 1970. À l'époque, il était l'artiste du show-business le mieux rémunéré au monde. Il cultivait une image très kitsch, autant sur scène que dans sa vie privée. Le phénomène Liberace est presque essentiellement nord-américain. En 2011, l'actrice Betty White, amie intime du pianiste, déclare que Liberace était bien homosexuel, ce qu'il a toujours nié de son vivant (ndlr : pourtant, dans l’épisode, c’est flagrant), et qu'elle avait souvent servi de « couverture » pour contrer les rumeurs circulant sur son homosexualité. Il meurt du sida en 1987. Il possédait 13 villas et une fortune estimée à 100 millions de dollars. (Source : wikipedia). En 2013, Michael Douglas incarne le personnage dans Ma vie avec Liberace. o Paul Picerni (1922-2011), Vic, est le détective Albert Cohen dans The Betrayal, saison 2. Il est célèbre pour le rôle de l'agent Lee Hobson, l'adjoint d'Eliot Ness, dans 86 épisodes des Incorruptibles, à partir de la seconde saison. o Jilly Rizzo (1917-1992), le croupier, était un ami de Sinatra et il apparaissait en cameo dans plusieurs films de l’acteur-chanteur. Il tenait restaurant et night-club. Il a un petit rôle, pas crédité au générique, dans The Best Judge Money Can Buy, saison 2. Il est décédé d’un accident de la route le jour de ses 75 ans. o Priscilla Barnes devait apparaître, de concert avec cet épisode, dans le film Beyond Reason, mis en scène par Telly Savalas. Elle est seulement visible dans quelques plans éloignés dans la version définitive. o Réapparition du van bleu Ford. Sûrement le même utilisé chaque saison dans différents épisodes. 22. KOJAK SE REBELLE Après avoir été évincé de diverses promotions, un capitaine revanchard se saisit d’une affaire pour relancer sa carrière et devenir commissaire. Surveillé étroitement par Howard Brocore, nouveau chef de la section criminalité, le lieutenant Kojak enquête sur une série de dix meurtres en huit semaines perpétrés apparemment par les hommes de main du truand Greensteen. Sans perspective d'avancement après des embrouilles avec un politicien, Brocore cherche à faire arrêter Mary Torino, l'informatrice du policier, qui est une prostituée, afin de se replacer aux yeux de la hiérarchie. Quand le lieutenant désobéit à ses ordres pour sauver la vie de l’indicatrice, Brocore se jure de briser la carrière de Kojak même si cela doit bousiller l’enquête et mettre des existences en danger. C’est une satisfaction de voir la série remise sur les rails lors de cette ultime enquête. Un retour aux fondamentaux bénéfique et indispensable, y compris dans les airs musicaux à la trompette, détail important. Telly Savalas passe pour la cinquième fois derrière la caméra et cela s’en ressent. L’angle de prise au-dessus des protagonistes à la réunion des truands (à 3’) démontre une sophistication, qui était absente depuis quelques épisodes. Il en est de même pour l’image de Crocker allongé au premier plan et éclairé par les phares d’une voiture ‘vintage’. La musique, la plante de Stavros prénommée Shirley, les répliques cultes (‘Tell me about it’) sont des incontournables de la série qu’on a plaisir de revoir une dernière fois avant la tombée du rideau. Cette histoire de flics est magistralement retranscrite et elle renvoie aux nombreux grands moments des cinq saisons de l’œuvre. Howard Brocore et son sbire, le chauffeur Simmons (une vraie tête à claques), surveillent Kojak et ses hommes pour notifier les moindres disfonctionnements protocolaires. La frustration du capitaine, même grade que McNeil, est palpable et le côté pointilleux du personnage accentue l’aigreur et le ressentiment. La première scène dépeint déjà le capitaine Brocore : à l’arrière de la voiture, stoïque devant un monitor, il écoute toutes les conversations du precinct. Il s’immisce ensuite dans les investigations et insiste pour accompagner Kojak et voir l’indic (excellent passage : ‘Anything important ?’) puis il investit le bureau de McNeil qui doit partager celui de son lieutenant ! Brocore tente alors de prendre l’enquête en main et de diriger les inspecteurs du commissariat. Le capitaine est en fait un fonctionnaire fini qu’on ne peut mettre à la retraite sans son bon-vouloir et le parachutage dans le precinct n’était qu’un moyen pour ses supérieurs de se débarrasser de lui. L’enquête pour coincer les gangsters en pleine réunion est secondaire, bien que cela soit la plus grosse prise depuis dix ans aux dires du lieutenant (on ne voit d’ailleurs pas l’autre gang). Le face-à-face Kojak/Brocore est le thème de l’épisode ; une confrontation de méthodes de deux personnages aux carrières opposées. Brocore, capitaine dès l’âge de 30 ans, était un flic prometteur dont l’ambition fut stoppée par un écart sentimental, tandis que Kojak est le lieutenant qui a toujours préféré le travail de rues aux cocktails mondains. Le capitaine n’attache aucune importance aux indics et préfère des arrestations massives et des interrogatoires musclés quel qu’en soit les conséquences. Il y a une excellente réplique lorsque Brocore se demande pourquoi Kojak est toujours lieutenant à la lecture de ses états de service impeccables. La situation de Brocore est dépeinte dans la séquence sordide avec la call-girl. Alors que la superbe jeune femme est prête à s’offrir, Brocore, en uniforme officiel, paye la fille pour qu’elle l’écoute raconter ses déboires professionnels. On assiste à la lente destruction du capitaine aigri jusqu’à la dernière scène d’anthologie des ‘complaint forms’. Danny Thomas, inconnu en France, est réputé aux USA pour ses comédies et ses chansons et non des rôles dramatiques comme dans cet épisode. C’est une des critiques majeures des sites américains. Pour nous, Français, on constate seulement une interprétation sensationnelle. Les échanges Kojak/Brocore sont excellents et Thomas fait de l’ombre au reste de la distribution qui est pourtant remarquable. Susan Tyrrell, au destin tragique, est parfaite en prostituée indic, qui a passé un deal avec le lieutenant pour épargner la prison à son fils. L’incorruptible Nicholas Georgiade a malheureusement un rôle trop secondaire en homme de main. C’est rarissime qu’une longue série se conclut sur un épisode pour lequel une note maximale est accordée. Sur les douze que j’ai chroniquées pour le site, j’ai constaté que le ‘départ’ d’une série se fait le plus souvent dans la douleur. Les autres exceptions sont Les Brigades du Tigre, Sherlock Holmes et Thriller, trois ‘courtes’ œuvres de moins de 50 épisodes. C’est par conséquent avec une grande satisfaction que je termine mes chroniques sériesques pour Le monde des Avengers sur un excellent épisode d’une série policière exceptionnelle. Dans le genre, on n’a pas fait mieux. ‘I know that. What I don’t know is why you waited so long’. o Le dernier épisode de la série fut diffusé le 18 mars 1978 sur CBS. o C’est le cinquième épisode réalisé par Telly Savalas. L’acteur était passé derrière la caméra pour The Betrayal, I Want to Report a Dream (saison 2), Over the Water (saison 3) et Kiss It All Goodbye (saison 4). o Chester Krumholz, le scénariste, a participé à dix épisodes de la série, tous des deux dernières saisons. Il a été nominé pour un Edgar Allan Poe Award pour un épisode de Mannix en 1971.
o Nicholas Georgiade (1933), Gino, est célèbre pour avoir été l’agent fédéral Enrico Rossi dans 113 épisodes des Incorruptibles de 1959 à 1963.
o Nick Dennis (1904-1980) a joué dans neuf épisodes de la série dont six fois le rôle de l'oncle Constantine et trois fois, comme ici, celui de Charlie. Il parlait couramment le grec. C’est son dernier rôle. o Le générique de cette cinquième saison est plus long d’une vingtaine de secondes que l’original. Il est également plus mauvais, difficilement supportable. o Le repaire des gangsters est dans un garage –classic cars – de voitures de collection. o Ce dernier épisode fut tourné en hiver au vue de certaines scènes – en particulier, la rencontre de Kojak avec Mary Torino dans un endroit enneigé. o Mary Torino semble avoir été, elle aussi, une conquête du lieutenant, si tant est qu’on puisse appeler une prostituée comme cela ; Mary : ‘It used to be so good between us.’, Kojak : ‘Hey, I remember that way.’
|
Saison 6 (1989-1990) 2. Cas de conscience (Fatal Flaw) 3. Des fleurs pour Matty (Flowers for Matty) Un baron de la drogue, vieil ennemi de Kojak, utilise une petite fille grecque comme appât pour piéger l’inspecteur. Au cours d'une promenade dans un parc d'attractions, l'inspecteur Kojak rencontre une petite fille nommée Ariana qui semble perdue. Comme elle ne parle que grec, Kojak est la seule personne capable de communiquer avec elle et d’apprendre son nom et sa ville d’origine. Il n'y a pas d'autres pistes et la famille est introuvable. L’inspecteur, avec l'aide d'un jeune policier, découvre la véritable affaire qui se cache derrière cette petite fille, et la clé se trouve dans le passé de l’ex-lieutenant. Onze ans après l’arrêt de la série, Kojak revient pour une (courte) sixième saison. Deux téléfilms dans l’intervalle avaient déjà permis aux fans de ne pas perdre le contact avec le célèbre flic chauve de la Grosse Pomme. En 1989, l’apparition, bien que malheureusement brève, sera plus régulière. Telly Savalas reprend son rôle fétiche dans cinq téléfilms diffusés sur ABC au sein de ABC Saturday Mystery Movie, une émission programmée chaque samedi soir. Quatre séries assuraient la rotation de ce créneau horaire, dont deux sont toujours célèbres dans l’hexagone : Kojak et, surtout, Columbo. L’émission fut annulée au printemps 90, ce qui ne permit le tournage que de cinq films Kojak. Seul, Columbo survécut avec 14 autres enquêtes produites après l’annulation. Comme lors de The Price of Justice, Kojak est inspecteur, mais il est dorénavant secondé par le détective Winston Blake, interprété par Andre Braugher. Evidemment, Telly Savalas, à maintenant 67 ans, joue plus dans le cérébral que le physique et l’ajout d’un jeune flic à ses côtés est judicieux. Dans Ariana, Savalas rend hommage à sa chère culture grecque et le côté paternel qu’il utilise avec la petite fille perdue et effrayée est crédible, et pour cause : la petite fille qui interprète Ariana dans le film a cinq ans mais l’acteur est au moment du tournage papa d’une petite Ariana de deux ans ! La découverte de la petite Ariana à une fête foraine sans ses parents est un mystère, dont la solution va s’avérer plutôt abracadabrante. L’apport de l’arrogant détective Blake permet certaines scènes intéressantes car Hector Elizondo, qui est le ‘méchant’ de l’histoire, est mal exploité ; il est en effet présent pratiquement que lors de la première longue séquence et au final. Pourtant, l’acteur a laissé d’excellents souvenirs avec deux mémorables rôles de la série ; celui d’un flic intelligent qui croit avoir commis le meurtre parfait en tuant l’amant de sa femme et l’autre, très glauque, d’un pédophile protégé par l’immunité diplomatique. Ici, Elizondo est Edson Saunders, un baron de la drogue qui a fui les USA pour se réfugier en Thaïlande. Son retour à New York est motivé par le désir de ramener sa fille de neuf ans avec lui et de piéger Kojak qui a tué son frère psychopathe lors d’une fusillade. L’enlèvement d’Ariana n’est qu’un leurre, une sorte de garantie, et le scénario est de ce fait assez surprenant voire pâlot. Blake a la phrase juste lors du final, considérant qu’un coup de téléphone aurait été plus simple ! Le kidnapping d’une petite fille grecque à Rome qu’on emmène à New York….qu’on perd puis qu’on rekidnappe pour la garder dans la communauté grecque… Heureusement, Blake est l’attraction de l’épisode car il amuse l’audience en soupçonnant Kojak. La filature de l’inspecteur et la façon avec laquelle le jeune policier se fait surprendre est cocasse. Les échanges Kojak/Blake sont intéressants et ils seront un atout de cette courte et ultime saison. Le tournage exclusivement à New York, ce qui n’était pas le cas pour la série, donne à l’ensemble une cohérence appréciable. Contrairement aux téléfilms précédents, ce film fut tourné en été et montre la métropole sous un jour plus attrayant. A noter quelques répliques cocasses comme celle du vieux monsieur à Kojak : ‘You don’t look like a cop’ ou de la jolie fliquette Whitley (Kelly Curtis, la fille de Tony) au sujet du policier : ‘He used to be a hell of a detective.’ Certains passages peuvent surprendre ou déplaire – Kojak en toque de cuistot dans la cuisine d’un restaurant grec, Blake sur un scooter affublé d’un casque granguignolesque – mais le film se laisse voir sans ennui… à part les bavardages insipides de Blake avec la journaliste. Telly Savalas se fait plaisir dans cet opus, où l’interprétation fait souvent oublier une intrigue quelconque. Après tout, on ne peut tenir rigueur à l’acteur de mettre en avant la culture hellénique, qui le mérite bien. Savalas a toujours été très marqué par ses racines grecques orthodoxes – la série a aussi des épisodes « grecs » - et il fut un contributeur important aux cathédrales Sainte-Sophie et Saint-Nicolas à Los Angeles. Il fut aussi un commanditaire pour amener l'électricité dans les années 1970 à Yeraka, la ville de ses ancêtres. Ce film est une bonne entame à cette ultime saison, même si je préfère les deux téléfilms tournés après l’arrêt de la série, qui étaient basés sur des histoires vraies. ‘I was in the wrong pile. I was looking for people who were caught and convicted. This guy wasn’t even booked!’’
2. CAS DE CONSCIENCE L’inspecteur Kojak doit résoudre le mystère qui entoure l’assassinat d’un écrivain qui allait faire publier un livre sur la mafia. L’épouse du défunt est une ancienne conquête de Kojak et le policier essaie de déterminer le rôle respectif de celle-ci et du syndicat dans le drame.
De nombreuses séquences sont intéressantes, comme l’assassinat du truand au début et l’arrestation du complice après une scène d’action, la seule du film, lorsque Kojak se fait surprendre : ‘Don’t shoot, get him’. Sinon, l’essentiel de l’histoire se concentre sur l’énigmatique relation de Kojak avec l’épouse de la victime et le jeu de l’inspecteur pour amener les truands à se découvrir. Justement, c’est sûrement là que le bât blesse, quand la conclusion tombe sur un dénouement qui semble complexe mais qui est, en définitive, bien banal. C’est une photo qui mènera le policier à l’assassin, dont beaucoup auront deviné l’identité mais peut-être pas les motivations. Malgré un script convenu et quelques mollesses au milieu de l’affaire – c’est un film et non pas un épisode normal –, Fatal Flaw est intéressant à plus d’un titre, à commencer par le fait qu’il constitue la dernière apparition de Telly Savalas en Kojak, qui réussit toujours à nous divertir avec sa performance affûtée. « The way I understand the legends are long dead and gone. »
3. DES FLEURS POUR MATTY Kojak ne croit pas un instant que son ami et collègue Ed Mattingly ait été tué pour avoir trempé dans une affaire douteuse. Afin de rétablir l’honneur du policier, Kojak va démêler les ramifications d’un complot impliquant des voleurs d’œuvres d’art, des trafiquants d’armes et l’IRA.
L’inspecteur Kojak veut mettre la main sur l’assassin de son ami Mattingly, mais il est dessaisi de l’enquête qui est confiée au lieutenant Conner de l’Internal Affairs Bureau (l’équivalent de la police des polices). Kojak continue néanmoins les investigations pour blanchir Mattingly afin que celui-ci ait les honneurs appropriés à ses funérailles. Il tente de savoir pourquoi le tueur a pris le soin d’emporter les douilles et qui était la cible du contrat du double meurtre au restaurant. Officiellement chargé de résoudre une série de vols d’œuvres d’art, l’inspecteur va progressivement s’apercevoir que les deux affaires sont liées. L’intérêt que portait le policier abattu peu avant son décès à l’art et aux expositions intrigue Kojak, qui se lance à la recherche des effets personnels de Mattingly étrangement subtilisés par Conner, principalement un mystérieux calepin. Le détective Blake apporte à Kojak la preuve que Conner est pourri jusqu’à la moelle au moment où celui-ci se fait abattre. L’affaire prend alors une autre tournure et tous les protagonistes deviennent suspects à commencer par l’énigmatique Molly dont le comportement est ambigu. Le film met en relief l’histoire intrigante de Garret Fitzsimons (Donald Moffat), un riche homme d'affaires philanthrope d'origine irlandaise, qui devient impliqué dans un complot machiavélique ourdi par des rebelles irlandais désireux d'acheter de puissantes armes expérimentales de l’armée avec l’argent des œuvres d’art dérobées. Sa fille, Molly (Glynnis O'Connor), noue une étrange amitié, quasi-romantique, avec Kojak, qui pourrait être, au moins, son père de substitution ! Mais, après tout, c’est la jeune femme qui met le grappin sur l’inspecteur allant jusqu’à le suivre sur la scène du double crime. Le film entretient le suspense grâce à un scénario bien cloisonné. La mort de Conner relance l’affaire et l’enquête dans la seconde partie se base sur le calepin récupéré dans le coffre de la voiture du ripou. Il révèle l’adresse d’un pub que Mattingly avait répertorié, ce qui va faire progresser considérablement les investigations. Les tableaux de Mattingly parachèveront le tout et permettront d’identifier la galerie d’art, lieu du recel, et d’y trouver un vase inestimable qui crachera une partie de la vérité aux enquêteurs. Vols, meurtres et corruption sont en toile de fond de la relation Molly/Kojak et l’inspecteur a besoin de la jolie jeune femme pour faire aboutir son enquête et remonter à la cache de munitions connue seulement de son père, qui est finalement naïf et dépassé par la tournure des évènements. La persuader prend du temps et procure quelques longueurs au film ; néanmoins, l’ensemble reste toujours plaisant à regarder. S’appuyant sur un casting solide qui comprend des acteurs confirmés comme Barbara Barrie, dans le rôle de la veuve, et Tom Atkins (Conner), sans oublier Kitty Carlisle, très connue aux USA, dans un caméo, le metteur en scène Paul Krasny ménage le suspense et empêche le téléspectateur de deviner la vérité trop tôt grâce à une réalisation ingénieuse et habile. Les séquences s’entrecoupent judicieusement telle l’entame avec la réception à laquelle assiste Kojak et l’arrivée de Matty et la fusillade au restaurant chinois. La meilleure scène du film est bâtie similairement : la conversation téléphonique - Kojak révèle à Morris que Conner est corrompu - entretient le doute sur la cible que le tueur s’apprête à abattre pendant de longs moments. Lorsque Kojak regarde par la fenêtre, Sands arme et le suspense est alors à son comble. C’est extrêmement bien pensé et réalisé. Quelques passages du long métrage, apparemment secondaires, constituent d’excellents repères, car l’interprétation y est toujours convaincante, telles les visites de Kojak et de l’aumônier à la veuve et de l’inspecteur et Blake chez Lan, témoin du double meurtre. C’est également le cas quand Kojak se rend au bureau des effets consignés et qu’il s’entretient avec l’armurier. Le final lorsque l’inspecteur menace Sands est, bien entendu, un moment fort du film. Parmi la distribution impeccable, l’audience est attirée par Glynnis O’Connor à la carrière injustement trop creuse et Richard Lynch, toujours excellent en tueur infâme. Un suspense entretenu, une intrigue solide, la prestance de Savalas/Kojak, l’impeccable jeu des seconds rôles - l’humour de Blake est bien plus ajusté que celui de Crocker en son temps - font de ce film un excellent divertissement, qui, sans faire oublier la série, permet aux fans d’assister à une sorte de canonisation de leur héro. ‘Save it for the bastard who killed him’.
4. LA MORT D'UN CLOCHARD Lors d’une enquête qui établit des liens entre un haut fonctionnaire et des tueurs colombiens, le détective Winston Blake est victime d’une machination et accusé de meurtre. Crocker, assistant du District Attorney, est chargé de l’instruction.
C’est totalement par hasard que l’inspecteur Kojak se retrouve plongé dans cette enquête palpitante. La mort d’un clochard - le titre français est plus subjectif que l’original - connu de Kojak pousse l’ami du défunt à contacter le policier. Il a été témoin du meurtre de son pote qui tentait de négocier des bons au porteur trouvés à l’intérieur d’une sacoche d’un coursier renversé. Deux tueurs hispaniques ont roulé sur Bunky et la serviette fut remise à un homme dans une voiture à plaques officielles. Ces renseignements orientent l’enquête vers Schoenbrun, un haut fonctionnaire, qui prend peur (Kojak: ‘Schoenbrun hit the panic button’) et les deux assassins sont liquidés. Le fonctionnaire subit le même sort sur un banc d’un parc et Kojak apprend que les tueurs font partie du cartel de drogue colombien. Afin de stopper la progression des investigations de l’inspecteur, un coup monté est organisé. Winston Blake est accusé du meurtre d’une call-girl retrouvée dans son lit, mais le détective, en liberté sous caution, découvre que Wainwright, le magnat de l’hôtellerie, est l’instigateur de la machination. Il transmet le renseignement à Crocker, l’assistant du D.A. qui se retrouve dans une position délicate car il est le futur gendre de Wainwright. Celui-ci a moins d’état d’âme que Crocker car des tueurs sont prêts à se débarrasser de l’homme de loi dans l’enceinte de la propriété du ponte de l’immobilier.
Comme Fatal Flaw, c’est de nouveau Richard Compton qui réalise cet excellent thriller qui marque le retour de Kevin Dobson dans le rôle de Bobby Crocker. C’est la grosse attraction du film. Son entrée s’effectue dès la seconde scène avec un long plaidoyer magistral contre un propriétaire négligent. L’ancien détective, toujours arrogant et sûr de lui, a gravi les échelons professionnellement en étant assistant du District Attorney et il est un sérieux candidat pour devenir le prochain procureur de New York. Il est également sur le point d’épouser Stacy, la ravissante fille de Wainwright, un riche entrepreneur, propriétaire de plusieurs grands hôtels. Il n’y a qu’une seule ombre au tableau : il semblerait que Wainwright ait des relations avec le cartel de la drogue colombien et les criminels, conscients du danger que représente Kojak, envoient un message au policier…par l’intermédiaire de Blake. C’est la seule incongruité du scénario : pourquoi les tueurs ne liquident-t-ils pas Kojak tout simplement ? Même si Kojak donne la réponse stipulant qu’on ne peut tuer un inspecteur sans soulever beaucoup d’effervescences. Crocker est perturbé et perd de son aplomb après les révélations de Blake et Kevin Dobson rend son personnage plus vulnérable. En fait, avec ce rôle, il montre une palette de jeu qu’il n’avait pas eu besoin d’employer en étant simple détective dans la série et il fait un peu penser à Keller/Douglas des Rues de San Francisco, alors qu’il en était très loin durant les cinq saisons de la série. Parmi les meilleurs passages, il y a le déjeuner à trois en début de film, où Crocker sermonne Blake sur ses relations passées qui ont fait capoter une affaire (‘You failed to do your homework’). L’inspecteur Kojak est en retrait et assiste en spectateur à la confrontation verbale entre ses deux bras droits, l’ancien et le nouveau. Il jette un sourire amusé aux convives curieux qui écoutent l’échange. Un somptueux moment et on constate que Savalas a dû être enchanté que Dobson participe à l’épisode. Vers le milieu du film, il y a une seconde (longue) confrontation Crocker/Blake sur un terrain de basket. Là aussi, Kojak est spectateur. Il y a une sorte de rivalité entre les deux hommes soulignée lorsque Kojak fait la morale à Blake à la sortie du tribunal. Le détective reconnaît que ce n’est pas facile d’accepter des faveurs de Crocker. Le clash de l’assistant D.A. avec Wainwright est également un moment fort du film. L’audience se rend compte que Wainwright n’a pas toutes les cartes en main et que Guzman, son créancier, a le dernier mot car il finance le projet par ses trafics (la scène du sauna, ‘Each man kills the things he loves’). L’enveloppe de bons au porteur était en fait destinée à remercier Schoenbrun pour son changement de vote sur un projet immobilier. De son côté, l’inspecteur est persuadé que l’assassinat de Bunky et le coup monté sur Blake sont liés. Guzman est donc le véritable cerveau de l’affaire et cela est révélé dès le milieu du film lors de sa visite aux tueurs pour l’élaboration du plan anti-Kojak (passage en espagnol sous-titré). L’inspecteur n’est pas dupe et considère le bon psychiatre comme le suspect principal à la fin de la visite à son cabinet. Il est en effet la dernière personne à avoir parlé au téléphone à Schoenbrun, un de ses patients. Sa nationalité colombienne, la même que celle des tueurs abattus, ne peut être qu’une simple coïncidence pour le policier. Plus tard, Crocker apprend que Wainwright est aussi un patient de Guzman : la boucle est bouclée.
Le film présente toutes les caractéristiques de cette ultime saison : une interprétation irréprochable, une intrigue solide, des extérieurs new yorkais somptueux et une excellente musique. Comme le film précédent, It’s Always Something peut être scindé en deux parties. Le meurtre du clochard s’embraye sur une investigation plus complexe dans le domaine financier assez rébarbatif. Le suspense ne se relâche pas, même si le dénouement – que je ne dévoile pas – est quelque peu prévisible.
‘The why? I’m the why; those Columbians! This is their way of telling me you’d better go into early retirement.’
Après l’assassinat d’un comptable dans un restaurant, l’inspecteur Kojak doit retrouver l’unique témoin et s’intéresser à un gangster notoire et à un businessman âgé en chaise roulante marié à une jolie jeune femme énigmatique.
Une pluie diluvienne force une jeune femme à se réfugier dans un restaurant italien et elle assiste, dissimulée dans le coin téléphone, à l’assassinat du dernier convive de la salle. Il n’y a aucun doute que la victime faisait l’objet d’un contrat. Les lieux appartiennent au beau-frère de l’insaisissable gangster Tony Salducci et Kojak ne croit pas que cela soit le fruit du hasard. Blake est chargé de retrouver Angelina, le témoin, tandis que l’inspecteur rend visite à la famille Hogarth (pour qui le comptable travaillait) et au truand Salducci. Gideon Hogarth, cloué sur un fauteuil, est un businessman aisé, propriétaire de grands magasins, et son épouse Michele, qui parait bien trop jeune pour lui, attise les interrogations. Les enfants du magnat, Paul et Debbie, ont-ils un rôle particulier dans l’histoire? L’affaire va se révéler tortueuse et Kojak ira de rebondissement en rebondissement pour mettre la main sur le tueur, pendant qu’un autre drame se joue. L’inspecteur aura en définitive deux assassins sur les bras.
Le style ‘film noir’ s’impose dans cette ultime enquête de Kojak, le célèbre flic chauve – sans sucette pour cette saison - qui nous aura enchantés pendant dix-sept ans. L’atmosphère lugubre est palpable dès le début avec les trombes d’eau dans une nuit inhospitalière. La préparation du meurtre et l’exécution à la fermeture des lieux sont superbement bien filmées et transmettent ce cachet ‘film noir’, qui est dû à l’impeccable travail de photographie de Geoffrey Erb.
Les meilleures séquences sont la longue filature de Blake et Constanza qui prennent en chasse Lorraine Ortega, la colocataire, qui les mène à l’impétueuse Angelina. Coincée sur le toit de l’hôtel miteux dans lequel elle s’est réfugiée, elle reste silencieuse sur ce qu’elle a vu, étant même revendicative envers l’inspecteur lors du passage du salon de coiffure. Elle perdra de sa splendeur après le clou du film : l’assassinat de Lorraine dans une superbe scène hitchcockienne de meurtre sous la douche, la couleur en plus, avec le sang qui s’évacue dans le siphon. Cela poussera Angelina à dresser un portrait-robot qui coïncidera avec le tueur Dutchman, qui rend visite à Salducci. Il ne restera plus qu’à lui tendre un piège.
Un des points négatifs est la réapparition de la journaliste Trish, pas vue depuis le premier film Ariana. Maitresse épisodique de Blake, elle vend la mèche à la une de son journal, ce qui enrage Kojak qui s’étonne que Blake ait pu faire confiance à une journaliste ; au passage, toute la profession en prend un petit coup (A word of a reporter ?), mais l’inspecteur, subtil et roublard, saura utiliser la presse pour servir son enquête.
Les personnages sont excellemment interprétés jusque dans la moindre apparition : le couple Hogarth et les deux grands enfants aux dents longues, le gangster épicurien ainsi que le tueur méticuleux qui essuie les taches de sang sur ses chaussures après avoir exécuté son contrat. Rip Torn personnalise un excellent magnat et Margaret Whitton sied parfaitement à ce rôle d’épouse dont les intentions paraissent troubles, surtout aux yeux de Kojak qui la croit coupable de quelque chose, sans savoir de quoi exactement ! Blake est un peu en retrait mais ses apparitions donnent quelques pointes d’humour comme dans le magasin de vêtements hors de prix que fréquente Salducci. Marcia Gay Harden est le témoin effronté qui avec l’aide de sa coloc Lorraine - il y a des airs de L World entre les deux copines - mène Blake en bourrique. Quant à la fille de Plummer, Amanda, on se demande si Phyllis (ah, le jeu de mots inévitable) est consciente du jeu dangereux dans lequel elle est embrigadée. Son meurtre est une affaire bien plus familiale que la vendetta de gangsters.
Jack Laird est le scénariste et on reconnaît le Kojak de la série ; le policier monopolise le temps de présence à l’écran et les gestes typiques du personnage réapparaissent une dernière fois, telles les petites claques sur les joues des truands interrogés. Savalas est génial, tout simplement ! Enrhumé – sûrement l’est-il réellement -, il passe la plupart du film le mouchoir à la main en s’y accommodant par quelques réparties ‘kojakiennes’. Les répliques rappellent celles entendues dans la série, comme lors de l’entretien avec Salducci à la concession automobile. Sans oublier la scène où l’inspecteur laisse le prisonnier blessé debout alors qu’il mange goulûment puis il finit par le bluffer et lui faire avouer ses liens avec Salducci. Un modèle de cynisme. Une des meilleures sorties de Kojak se situe à l’arrestation du gangster qu’il trouve en compagnie d’une très jeune et jolie femme blonde : ‘Who’s that? Your niece?’, puis au détective qui l’accompagne : ‘Blake, read the cockroaches Miranda!’
Les arrestations par le FBI de Goodrich, un truand ami de Salducci, mais aussi une connaissance d’Hogarth, puis de Michele font penser à un informateur interne. Finalement, dans cet imbroglio, deux amants avaient décidé de se débarrasser de Michele, la belle-mère – avec le silence complice de Debbie – afin de s’approprier les rênes de l’entreprise aux côtés du ponte. Un meurtre au passage n’effrayait en aucun cas Paul, fils tête à claques et manipulateur, alors que Phylis craquait. Pour sa part, Kojak avait saisi l’occasion pour mettre le grappin sur Salducci en utilisant l’infortunée Michele Hogarth. Même Gideon n’est pas blanc comme la neige qui tombe dans la scène finale car il avoue à Kojak avoir contacté Salducci pour effrayer le comptable inquisiteur et gênant.
Il y a peu de temps mort et les quelques bavardages – Kojak et Gideon Hogarth au solarium– ne sont pas rébarbatifs et ils s’insèrent dans l’ensemble. Les deux affaires se rejoignent tant bien que mal dans les dernières minutes du film et le suspense est préservé jusqu’à l’ultime instant.
C’est avec ce cinquième et dernier film de ce qui est appelé la sixième saison que Kojak tire sa révérence. La série policière eut un excellent prolongement avec les sept films – deux furent tournés dans les années 80 – qui sont tous intéressants. Comme Kojak, je tire ma révérence pour les chroniques de séries mais je continuerai à faire connaître ces séries uniques et inégalables qui ont marqué l’histoire de la télévision par leur originalité et leur qualité.
‘You should have left the photograph. If you had, I wouldn’t have given a second thought’.
|
Téléfilms 1. L'AFFAIRE BELARUS Les assassinats de trois hommes âgés de nationalité russe amènent Kojak à s’intéresser à des criminels de guerre nazis qui vivent aux Etats-Unis avec l’impunité du gouvernement américain. Après avoir constaté des entraves à son enquête provenant du Département d’Etat, Kojak décide de faire équipe avec l’agent fédéral Dana Sutton pour résoudre une mystérieuse série de meurtres de ressortissants russes à la vie apparemment sans histoire. Rapidement, le détective apprend que les trois victimes ont toutes séjourné au camp de concentration de Koldichevo durant la Seconde Guerre mondiale. Les deux enquêteurs finissent par découvrir une conspiration qui remonte à l’invasion nazie de l’Union soviétique au début des années 40, mais la réponse à la question primordiale se trouve au Département d’Etat dans un dossier top-secret intitulé Belarus. Après une certaine réticence, l’aide de Dana Sutton sera déterminante à exposer l’incroyable vérité et le rôle joué par l’ami de longue date du lieutenant mystérieusement disparu ; Peter Barak, un Juif également interné au camp de Koldichevo. A sa stupéfaction, Kojak découvre que les victimes étaient en fait des collaborateurs nazis qui accomplissaient les crimes les plus barbares. Ils vivaient tranquillement aux Etats-Unis sous de fausses identités avec l’aval du gouvernement qui les avait fait venir illégalement pour lutter contre le communisme soviétique. Le vieil ami de Kojak est mêlé à l’affaire qui n’est pas aussi limpide qu'elle n’en a d’abord l’air et qui a des ramifications jusqu'aux autorités U.S. Kojak y laissera ses dernières illusions face à un dénouement opaque et incertain pour la vérité et le destin de son ami. Après sept ans d’absence et à plus de 60 ans, Telly Savalas revient dans le rôle de sa vie, qui lui colle comme une seconde peau. À priori, rien de très encourageant après les signes d’essoufflement de la dernière saison. Épaissi, désillusionné, presque amer, mais toujours d’attaque, Kojak réapparait dans une sombre histoire. Le monologue d’ouverture du policier fait inévitablement penser à celui du pilote tourné douze ans plus tôt. La voix grave et posée ravit immédiatement les fans de la série et de l’acteur. Telly Savalas a vieilli et le jeu semble plus lent, mais les caractéristiques du personnage, sans la sucette – absente de tout le film –, sont au moins aussi attachantes que jadis. On distingue davantage de réserve et d’observation alors que Kojak est toujours lieutenant et que son environnement n’a pas changé. A l’exception de Crocker remplacé par un certain Lustig, tous les personnages de la série ont répondu présents et The Belarus File est le seul des sept longs métrages post-série qui peut être taxé de film ‘réunion’. McNeil n’est plus capitaine, mais il est là, brièvement pour conseiller le lieutenant, et c’est avec un petit pincement qu’on assiste au dernier rôle de George, le frère de Telly, peu avant son décès. L’intrigue est palpitante et fait parfois penser à celle de Marathon Man, avec un suspense grandiose et la perpétuelle interrogation dans la première partie du film de savoir si les victimes sont des miraculés ou des tortionnaires. Buchardt observe les trois Russes de derrière la fenêtre du café et dit à son homme de main en allemand qu’il se demande comment ils peuvent continuer à vivre. Ce passage engendre habilement le doute sur l’identité de chacun des personnages. La scène de la tombe vide entretient aussi subtilement le suspense. Par contre, le téléspectateur anticipe la découverte de l’identité de l’exécuteur. La performance d’acteurs concourt à la réussite du long métrage, car les personnages sont superbement interprétés. Mentions spéciales pour ma part à Max von Sydow, en Peter Barak, le vengeur traqué, et à Herbert Berghof en vieux nazi toujours redoutable. Suzanne Pleshette, actrice à la voix très grave, n’est pas inoubliable et une kyrielle d’autres comédiennes aurait parfaitement pu la remplacer. Peter Barak, l’ami de Kojak, a un passé douloureux, mais le présent qu’il découvre n’est guère plus reluisant et le transforme en cible pour les anciens nazis et les agents du gouvernement. La musique rythmée et nerveuse sied parfaitement à l’ambiance lugubre de l’histoire et le tournage en extérieurs à New York pendant l’hiver conforte ce climat de malaise. La métropole grise, déjà cosmopolite, et le métro sordide, couvert de tags et à l’aspect lépreux, donnent une touche supplémentaire de crédibilité à un ensemble glauque. D’autres locations comme le cimetière et le gigantesque entrepôt du final apportent également à l’histoire un appréciable cachet d’authenticité. Kojak est ajusté à l’histoire et l’intrigue pourrait parfaitement se passer de lui, mais les producteurs espéraient à l’époque que ce téléfilm serve de rampe de lancement à une nouvelle série hebdomadaire, ce qui ne fut pas le cas ni dans l’immédiat, ni sous cette forme. Ce film constitue un bonheur pour les fans de revoir Savalas dans son rôle fétiche, et il présente aussi un plaidoyer contre les agissements américains après la Seconde Guerre mondiale en levant le voile sur un pan de l’histoire honteuse et peu connue du grand public. Distrayant et éducatif. ‘But for some, the horrors, the pain of that war forty years ago, would never end’.
2. CHAQUE MEURTRE A SON PRIX L'inspecteur Theo Kojak enquête sur les meurtres odieux de deux petits garçons. La mère des enfants est le principal suspect de l'affaire, mais le policier doute de sa culpabilité et commence à se sentir attiré par cette femme énigmatique. L’inspecteur Kojak est confronté au pire des crimes qui soit : les assassinats de deux enfants en bas âge, l’un par asphyxie, l’autre par arme à feu. Kojak est intrigué par l’absence d’émotion de la mère, une jolie femme blonde mystérieuse, qui s’avère avoir des relations sulfureuses dans le monde de la presse et du syndicat du crime. Kitty Keeler est donc la principale suspecte par son attitude et ses nombreuses connaissances qui font penser qu’elle est une ‘working girl’. En effet, belle femme menant un train de vie de haut standing, Kitty vit séparée de son mari, bien plus âgé qu’elle, et elle ne travaille qu’à mi-temps comme serveuse dans un bar appartenant à la mafia. Après la confession du gangster Vincent Marsucci, Kitty Keeler devient la coupable d’un double infanticide pour l’opinion publique et les médias s’emparent de l’affaire. Cependant, Kojak a de sérieux doutes sur la véracité du témoignage. Il décide de mieux connaître la jeune femme et il poursuit ses investigations en étudiant chaque détail fourni par la suspecte qui pourrait l’innocenter. Mais les alibis sont aussi desservis par un contre-alibi capital… L’histoire renvoie, contrairement au téléfilm précédent, à une enquête policière au sens premier du terme, comme la série nous avait habitués. Kojak est maintenant promu inspecteur et dirige sa propre équipe d’enquêteurs ; il n’a plus de supérieur direct tel McNeil dans la série. L’assassinat de deux jeunes frères, âgés de trois et cinq ans, amène le policier à suspecter la mère et la grande partie de l’intrigue se résume à savoir si Kitty Keeler est l’auteur d’un double infanticide. Le couple disparate qu’elle forme avec George intrigue de suite et les soupçons sont inévitables, surtout après l’examen du carnet rose de Kitty. L’histoire est révoltante et la découverte des corps dans Harlem River déclenche une investigation hors-norme. Kitty semble coupable dès le début car son comportement n’est pas celui d’une mère en deuil et sa robe préférée – ajustée de couleur pastel – choque le téléspectateur lors des funérailles. Il est conseillé de bien regarder la première scène, de nuit sous l’orage et la pluie diluvienne, car elle aura toute son importance dans le dénouement. Comme déclare Kojak au District Attorney Neary: ‘If she did it, somebody helped her’. Les nombreux flashbacks – souvent de fausses pistes - permettent d’entretenir le suspense. A l’instar des films précédents, l’interprétation des personnages principaux de The Price of Justice est magistrale. Kate Nelligan est parfaite dans le rôle de la mère femme fatale et certaines scènes restent gravées dans les mémoires ; le rire nerveux de Kitty devant les vêtements qu’elle choisit pour habiller ses fils pour leur enterrement (‘What color of socks they should wear to be burying in ?) et Kojak, compatissant et dérouté, la conseille. Egalement la séquence suivante, au funérarium, où Kitty ne reconnaît pas ses enfants (‘Who are they ? My boys don’t look like that’). Pat Hingle est très bien en George Keeler, barman et père des deux enfants ; il agit en routinier lors de quelques apparitions assez courtes mais convaincantes jusqu’au suicide du personnage, qui s’accuse du double infanticide et commet l’acte irréparable pour couvrir la vérité qu’il connaît. Et, enfin, Jack Thompson, qui est Aubrey Dubose, le magnat de la presse – une véritable tête à claques – dont la première apparition laisse supposer qu’il sera impliqué dans quelque chose de louche. Quant à Telly Savalas, il est toujours égal à lui-même, et Kojak fait preuve de recul bien que son jeu avec Kitty paraisse ambigu, oscillant entre une attirance sentimentale et une volonté de découvrir la vérité. Le sens de l’ironie du policier montre néanmoins qu’il est toujours sur la réserve. Comme pour L’affaire Belarus, Kojak est ajouté à l’histoire, mais le personnage est ici plus présent avec une intrigue mieux adaptée au récit policier. Sa promotion lui laisse davantage de liberté d’action, même s’il doit se méfier du gratin influent et fortuné et s’accorder avec certains amis comme le District Attorney Neary, qui veut la peau de Dubose, son principal concurrent à la mairie de la ville. Aguerri, le policier est cependant confronté à une affaire particulière et son attraction pour la suspecte le pousse à approfondir ses investigations. L’inspecteur parviendra à ses fins au terme d’une série de morts violentes et d’un final au long monologue glaçant. Ce film conte une histoire épouvantable et sordide construite autour d’une mémorable manipulation, ‘with her extraordinary generosity’. ‘You know all murders are equal but some murders are more equal than others. And this is one of those’.
|