Buffy Contre les Vampires (1997-2003) Saison 6 4. La tête sous l'eau (Flooded) 5. Tous contre Buffy (Life Serial) 6. Baiser mortel (All The Way) 7. Que le spectacle commence ! (Once More, With Feeling) 12. Fast Food (DoubleMeat Palace) 13. Esclave des sens (Dead Things) 14. Sans issue (Older and Far Away) 15. La roue tourne (As You Were) 16. La corde au cou (Hell's Bells) 17. À la dérive (Normal Again) 19. Rouge passion (Seeing Red) Scénario : Marti Noxon (1re partie) et David Fury (2e partie) Réalisation : David Grossman Cinq mois se sont écoulés depuis la mort de Buffy. Le Scooby-Gang continue de lutter contre les démons de Sunnydale en se servant du BuffyBot pour taire la mort de la Slayer. L'annonce de sa mort déchaînerait en effet les monstres. Mais une bande de démons bikers perce à jour la supercherie. Willow a réuni tous les ingrédients pour un maléfice qui pourrait ressusciter Buffy, mais les démons bikers arrivent à Sunnydale et interrompent le rituel… La critique de Clément Diaz That'll put marzipan in your pie plate, bingo ! La saison 6, la plus noire de la série, s’ouvre avec ce double épisode (seule la saison 1 s’ouvre aussi par un double épisode) à l’ambiance déjà délétère. Elle commence avec une des plus enthousiasmantes introductions avec cette belle bataille de quatre minutes et demie dans le cimetière où on retrouve avec plaisir nos persos chéris : Willow en boss télépathique, Tara la sorcière, Xander et Anya le couple de caractère mais toujours décalé, le valeureux Giles, Spike le battant vanneur, (Poor Watcher, your life pass before your eyes : cup of tea, cup of tea, almost got shagged, cup of tea), et Dawn... enfin, Dawn quoi. Dawn donc qui hérite d'un rôle douloureux : celle qui veut que le BuffyBot remplace tout à fait sa sœur (on est pas loin du Solitaire de la Twilight Zone) ; on est en droit de se demander si nous agirions comme elle dans sa situation. Horreur, Anthony Head n'est plus au générique, l’acteur va en effet prendre du champ et être absent une bonne partie de la saison. On le regrettera. Excellente idée de réintégrer le BuffyBot, ce qui permet à l’actrice principale d'être présente dès le premier épisode de la saison. Elle est une source comique infinie, avec des répliques totalement barges assurés de muscler les zygomatiques - la rencontre parents-professeurs est assez énorme. Marti Noxon soigne ses dialogues percutants et l'humour - l'urne d'Osiris sur eBay, c'est génial. Cela permet de meubler son peu consistant scénario, reposant uniquement sur le sortilège de Résurrection. Donc, il ne se passe pas grand-chose, mais on accepte de retrouver tout le monde. Spikounet qui veille sur Dawn en souvenir de Buffy, c'est émouvant, comme Anya la capitaliste toujours plus sensible qu'elle veut le laisser paraître. Willow est un bon choix de chef suppléant, elle a l'autorité et la vivacité qu'il faut. Belle scène d'adieux de Giles. On remet la tension à la fin quand le gang de bikers arrive à Sunnydale pile au moment où Willow se fait malmener par Osiris ; chouette. La deuxième partie use d'une formule efficace, quoiqu'ici pas toujours bien utilisée : les alliés séparés qui doivent se retrouver pour vaincre les gros méchants. L'histoire convainc toutefois dans le retour difficile à la vie d'une Buffy traumatisée et hagarde. Sarah Michelle Gellar, en femme à peine humaine, est étincelante. Les longs plans de Buffy errant dans les ruines sont incroyables d'effroi, mais il manque un peu d'intensité, que l'action et les “retrouvailles” pas super festives ne compensent pas. La mise à l'écart de Spike-Dawn est regrettable. Tara accomplit son unique assassinat de bad guy dans la série (Nobody messes with my girl ! Ca rappelle une réplique de Buffy à propos d'Angel). Le finale au sommet de la tour branlante est un peu longuet ; Fury demande beaucoup à Michelle Trachtenberg, mais elle s'en sort avec les honneurs. On finit sur un happy end instable, car Buffy doit encore se retrouver. Chapeau à David Grossman, dont la caméra emprisonne chaque scène dans un cadre anxiogène pregnant. Une satisfaisante ouverture de saison. Pensée émue pour le BuffyBot qui tombe au champ d'honneur. La critique d'Estuaire44 Avec ce premier épisode, cette fois d'entrée connecté au corpus principal, Whedon introduit un changement notable, à l'image de cette saison assez hors normes, ayant désorienté pas mal de fans. Outre des péripéties très prenantes, Il annonce subtilement la couleur, avec une première partie très humoristique (le Gang, l'impayable Buffybot...) et un second temps particulièrement sombre et dramatique, à l'image de la saison elle même : Willow jouant avec la magie noire, Tara confrontée à la violence, le départ de Giles, la sentence prémonitoire prononcée à cette occasion par Xander et bien entendu une Slayer en plein trouble existentiel, voire dépressive. Une ouverture réussie, même si les démons peuvent sembler assez lourds et trop à découvert. Mais après tout ce déferlement est assez logique, toutes les autorités de la ville ayant été anéanties (la Slayer, l'Initiative, mais aussi le Maire, qui, à sa manière, tenait en main sa ville). Grand numéro des comédiens, à commencer par une Sarh Michelle Gellar très concluante sur un double registre au grand écart. Les trucages de la série ont souvent vieilli mais celui de la résurrection de Buffy reste performant.
Scénario : Jane Espenson Réalisation : David Solomon La maléfice de Willow a eu un effet secondaire : en contrepartie de la résurrection de Buffy, elle a amené sur Terre un esprit démoniaque qui possède tour à tour plusieurs membres du Scooby-Gang. Comment supprimer l’esprit sans tuer Buffy ? Buffy confie à Spike un secret à propos de son séjour dans l’au-delà. La critique de Clément Diaz I was torn out of there. My friends pulled me out. And everything here is bright and hard and violent... Everything I feel, everything I touch... this is Hell. After life ou le retour à la vie. Jane Espenson réussit le plus difficile : Buffy émergeant peu à peu de son état "zombie" pour redevenir celle que nous connaissons. Les doutes et les peurs du Scooby-Gang à avoir fait joujou avec des forces qui les dépassent sont superbement interprétés. Tara est la plus lucide, tandis que Willow est plus trouble - et Spike s'en rend compte - elle a beau dire qu'elle ne savait pas qu'il y'aurait un "prix à payer", on pense surtout qu'elle n'a voulu faire aucune recherche sérieuse, aveuglée par sa volonté de ramener la Slayer. L’addiction de la jeune sorcière à la magie commence à se prononcer de plus en plus, ce sera un axe majeur et très réussi de la saison. Spike n'est plus aussi déjanté que naguère, il devient plus un second "Angel", plus dans le tourment, les regrets, et le romantisme. Mais avec James Marsters, la copie surclasse aisément l'original, du moins dans Buffy (David Boreanaz n’étant vraiment dans cet élément que depuis la série Angel). Toutes ses scènes avec Buffy, ou son algarade avec Xander résonnent avec une force particulière. Xander et Anya n'ont par contre pas changé, mais qui voudrait voir Emma Caulfield autre chose qu’en grande gueule ou Xander en geek courageux ? Dawn impressionne de plus en plus ; en petite soeur attentionnée et impuissante, elle est une solide caution "émotion". Cette lente marche vers la ressurrection est menée par Sarah Michelle Gellar, toujours royale. L'histoire du démon clandestin est par contre pas super. Bon, Anya qui rit comme une démente ou Dawn qui se prend pour une cracheuse de feu, c'est pas mal, mais le monstre n'a pas assez de présence pour inquiéter. Le duel final est bâclé. Par contre, le twist final est un des plus cataclysmiques de la série, qui fait penser au génial A nice place to visit de La Quatrième Dimension, mais inversé. On sent que la Slayer ne sera hélas plus jamais la même, une blessure qui ne s'en ira jamais. Spike est le seul à connaître la vérité, il s’agit d’un autre axe fondamental de la saison : le rapprochement de ces deux êtres. Efficace. La critique d'Estuaire44 L'épisode se présente comme la suite immédiate et moins aboutie du pilote de saison, le tout semble bien sentencieux, avec la révélation finale sur le Paradis qui en fait trop dans le mélo, d’une manière assez théâtrale. Et puis l’intimité avec Spike commence à être trop poussée, quel intérêt d’avoir un doublon d’Angel ? On perd le Spike déjanté et hilarant qu'on aimait, pour obtenir une copie qui fait un peu série voulant retrouver sa martingale du bon vieux temps alors même que le duo Boreanaz/Sarah Michelle Gellar avait sa magie bien à lui, non transposable. Le monstre ne convainc guère, malgré quelques effets spéciaux réussis. Tout cela fait assez songer à Charmed, série très regardable mais tellement moins forte que Buffy. L'absence de Giles se fait également cruellement ressentir. Dawn crachant du feu résulte davantage grotesque qu'effrayante, on peut se demander si les auteures s'acharnent sur le personnage à dessein. Demeurent la toujours irrésistible Anya et un moment émouvant quand Buffy fixe l'image de sa mère, on se demande si elles n'étaient pas ensemble là haut. Après une ouverture réussie, la saison 6 semble peiner à trouver son sujet. On sent que Jane Espenson n'est pas à son affaire sur une tonalité se voulant aussi sombre (pas étonnat qu'elle n'ait guère collaboré à Angel). Tout ceci aurait du être intégré au double épisode pilote, cela aurait autorisé une grandiose aventure du Trio en plus.
4. LA TÊTE SOUS L’EAU Scénario : Douglas Petrie et Jane Espenson Réalisation : Douglas Petrie La maison des Summers croule sous les dettes depuis la mort de Buffy. Elle doit trouver un moyen de remonter la pente tout en matant un démon. Giles, de retour d’Angleterre, s’inquiète que Willow puisse tomber dans la dépendance à la magie. Pendant ce temps, trois méchants flamboyants et terrifiants font leur entrée : ils sont géniaux dans leurs domaines respectifs (démonologie, magie, gadgets) mais aussi geeks, abrutis, crétins, lâches, délirants : voici le Trio … La critique de Clément Diaz - You hired me to create chaos and carnage for you. Told me you were powerful men, commanding machines, magicks, the demon realms below. Un épisode narrativement frustrant, vu que Douglas Petrie et Jane Espenson n'écrivent pas le quart de la moitié du commencement d'une vraie histoire. A part un monster-of-the-week anodin, l'épisode a l'idée compréhensible mais non payante de se pencher sur le quotidien de Buffy : factures, fuites, factures, démarches administratives, factures, etc. Très loin de l'exaltation que l'on ressent quand elle botte le cul des méchants. Le tempo assez lent se fait sentir, malgré la mise en scène plutôt bien faite de Petrie, pour la première fois derrière la caméra. Finalement, l'ensemble marche plutôt bien. D'abord, parce que les malheurs de Buffy (on est pas loin de Girls de Lena Dunham), ne sont pas sans humour, malgré la gravité de la situation. Cela doit beaucoup à la tornade Anya, toujours aussi délirante (Emma, Emma, épouse-moi...). Entre elle et Xander, c'est tension, tension, et encore tension ; leur duo marche à fond. On retrouve les vannes qui tuent de la Slayer et les petits délires de Dawn. Spike se rapproche de plus en plus de Buffy, les Spuffers trépignent d'impatience. Le retour de Giles amène de superbes scènes, dont de chaleureuses retrouvailles avec la Slayer, et le plaisir de ses tics d'Anglais. La scène la plus forte reste la confrontation Willow-Giles. La magie corrompant l’esprit de Willow lui donne une face inquiétante. Pourtant, extérieurement, Willow apparaît toujours un peu timide. Alyson Hannigan, dont je répète pour la 1533e fois qu'elle est la reine du casting, joue à merveille ces deux faces. Et puis, il y'a le Trio... Alors, huhum, oui, alors là, bravo, hein bravo. On se demande qu'est-ce qu'il y'avait dans les bouteilles de Whedon pour qu'il ait imaginé un trio d'abrutis pareils ! Aussi geeks que quinze Ringo Langly, aussi cons (et veinards) que vingt Max la Menace, d'un courage indissolublement absent... ils font un numéro mais totalement hors classe : le marchandage, le tableau blanc, leur QG de pro, leurs dialogues gambadant au cœur du Geekland... danger de se pisser dessus à force. Warren le gadgetman (Adam Busch), Jonathan le magicien (Danny Strong), et Andrew le spécialiste des démons (Tom Lenk) sont des maîtres en inventivité et en loufoquerie. Un épisode qui remporte l’adhésion grâce à son humour carbonique. La critique d'Estuaire44 Vaste éclat de rire que cet épisode certes un tantinet patchwork, tombant à point nommé après le marasme précédent. Toutes les scènes de tuyauteries et d'évocation de la problématique financière sont à mourir de rire, de même bien entendu que la révélation du Trio de Nerds dont on se pince pour croire qu’il va être le Big Bad de la saison. Quelle idée géniale ! Les flamboyants seigneurs duc rime de Sunnydale sont déjà au top niveau, et ce n'est pas fini. On est en terrain connu avec Warren et Jonathan, Andrew devra faire ses classes mais nous convaincra vite de son vaste potentiel. Le personnage est juste hallucinant. On voit bien l’influence des Bandits Solitaires des X-Files, qui s’exercera sur d’autres groupes américains du même genre dans diverses séries fantastiques (dont Supernatural, avec les Ghostfacers). Du tout bon, avec cette négociation avec le démon bien débile comme on aime. Champagne, Giles est de retour (et il n’est pas content). Angel aussi mais là on touche à la première conséquence de la séparation des chaines puisque le cross over demeurera invisible, chez Angel comme chez Buffy (et seulement imaginé par les Scoobies dans le comics correspondant : Réunion). Les deux séries vont désormais se croiser beaucoup moins souvent, même si Angel sera là pour le grand final.
5. TOUS CONTRE BUFFY Scénario : David Fury et Jane Espenson Réalisation : Nick Marck Pour conquérir Sunnydale, le Trio tente d’en savoir plus sur les capacités de Buffy, toujours à la recherche d’un boulot. Chacun lui tend un piège : Warren fait accélérer le temps autour de la Slayer, Andrew invoque des démons, et Jonathan lance une boucle temporelle. Pendant ce temps, Spike emmène Buffy à une soirée mémorable… La critique de Clément Diaz The only person I can even stand to be around is a neutered vampire who cheats at kitten poker. Life serial, nous arrache (un peu) à notre incrédulité à penser que les Nerds vont être les grands méchants de la saison (jusqu’à l’arrivée de…). Débiles, oui, mais de vrais génies créatifs dans leur genre. Avec un tel sujet, l’épisode tire sans vergogne la carte de l'épisode décalé. Le Trio est ingénieux et imaginatif, mais leur crétinerie hors normes est telle que les prendre au sérieux est encore compliqué – c'est tout à fait volontaire de la part des auteurs. Les références Geek qui pleuvent sont relativement accessibles pour que la majorité s’esclaffe (X-Files, Star Wars, 007)... On a beau aimer Buffy, on s'éclate devant l'avalanche d'emmerdes qui lui tombe dessus. Si le piège académique d'Andrew déçoit (euh, des monstres, c'est tout ?), le piège de Warren est déjà plus élaboré - le temps accéléré - mais on accorde la prime à la boucle temporelle de Jonathan, un des moments les plus n'importe quoi de la série. Fury et Espenson se déchaînent, et Sarah Michelle Gellar nous fait une grande performance comique. On atteint l'apothéose avec Jonathan en démon de l'enfer pleurnichard ; non arrêtez, je vais avoir une crampe à force de me serrer les côtes. La soirée de beuverie est aussi hilarante avec cette homérique partie de poker entre démons. Là, c'est sûr que Buffy a touché le fond. Sans doute manque-t-il à cet épisode plus de chair, la suite de sketches est un peu artificielle. La scène du chantier souffre par ailleurs de sa longueur. Malgré la comédie, on voit que Buffy n'a aucun moyen d'échapper à son destin - tragi-comique scène du cours de sociologie. Elle ne sait être qu'une Slayer, boulot non lucratifs. Ses essais d'avoir une vie normale échouent – le début de la saison 3 le laissait déjà présager, et la tentative du Doublemeat palace le confirmera. Le réconfort de Giles est un leurre : il va bientôt repartir ; une belle pointe amère. La saison a trouvé son rythme, mais il manque encore un petit quelque chose. La critique d'Estuaire44
Sans doute le meilleur épisode du Trio, dans son acception humoristique. L’histoire regorge d’imagination et d’humour, les comédiens sont survoltés et le spectateur écoulé de rire devant ces gadgets SF/Fantastiques à la fois débiles et géniaux (comme toujours avec le Triumvirat du Crime). Ces discussions de Geeks massifs (notamment sur 007) surpassent ce tout ce que l’on pourra entendre plus tard dans Chuck ou Big Bang Theory. Mine de rien, Whedon développe un méta récit, le public de sa série étant lui-même pas mal composé de Geeks (et Whedon lui-même reste plus que jamais l'une des figures majeures du Geekland en 2014). L'effet d'assimilation joue à plein puisque une bonne part du public, hormis les Shippers, se reconnaît dans ce miroir joyeusement caricatural que lui tend l'auteur, à l'instar de Chris Carter avec les Ufologues en délire du Seigneur du Magma. L’épisode a l’audace de se structurer en films à sketchs, ce qui permet de tirer le meilleur parti des trois rigolos, mais aussi d’esquisser avec fluidité un panorama général de la situation des différents Scoobies en ce début de saison. La scène du chantier permet aussi de découvrir un Xander mature et affirmé, ayant parcouru tout un chemin depuis la saison 1. Anya est irrésistible dans son paradis capitaliste, il n'y avait qu'elle pour oser infliger une retenue sur salaire à la Tueuse en personne ! On avouera un faible particulier pour le Verrou temporel de Jonathan, une brillante synthèse de ce que cette idée peut offrir, un passage obligé pour les séries SF ou fantastiques (même Xena y a eu droit). . On trouve d’ailleurs un clin d’œil au Monday des X-Files (la banque qui explose) au beau milieu du fatras de références véhiculé par les trois terreurs. Bon l'idylle se met en place avec Spike. Un épisode massivement barré mais aussi plus subtilement écrit qu'il n'y paraît.
6. BAISER MORTEL
Scénario : Steven S. DeKnight Réalisation : David Solomon Xander annonce que lui et Anya sont fiancés. Tara reproche à Willow d’utiliser systématiquement la magie. C’est Halloween, et Dawn se fait une petite virée nocturne avec Janice sa meilleure amie, et deux beaux garçons. Mais à Sunnydale, il n’est pas franchement conseillé de se promener la nuit d’Halloween… La critique de Clément Diaz - What happened to Xander ? Previously on Twilight, euh pardon on Buffy the vampire slayer, nous avons donc All the way qui nous présente une sortie entre potes de... Dawnie. Et là, ça fait mal. Le personnage joue pleinement son registre habituel : la peste irritante. Dawn se la joue cool pour être "in", fait les 400 coups avec sa rousse amie. Les amateurs de Dr.House ne seront pas dépaysés en voyant Amber Tamblyn qui joue l'amie un peu greluche vu que chez le plus grand médecin des séries télé, elle jouera un docteur un peu... greluche. Événement à faire trembler le Buffyverse, Dawn découvre ce que c'est que d'embrasser un garçon. Hélas, ledit garçon est un vampire et elle devra sacrifier sa première expérience sentimentale - au sens propre d'ailleurs. Coulée de sucre et de guimauve richement caloriques, à déconseiller aux diabétiques. Heureusement, l'interprétation toujours en sans faute de Michelle Trachtenberg limite un tantinet la casse. S'il y'a bien un bon twist, cette histoire tire trop la corde ado. Attendez-vous quand même à une plage d’hilarité quand Spikey et Buff arrivent sur le terrain : au lieu de fighter les evil guys, Buffy prend le temps de se disputer débilement avec Dawn. Quelques pépites éparses parviennent à briller au milieu de cette chantilly : les fiançailles d'Alex et Anya sont simultanément désopilantes et dramatiques : Anya fait sa showgirl, tandis qu'Alex semble atteint du classique syndrome de "peur de l'engagement" (l'épisode La corde au cou sera centré sur cette peur). La puissance magique de Willow commence à fichtrement inquiéter. Son tour final est à grincer des dents. Après Buffy et Giles, Willow commence à découvrir sa darkside. Le jeu tranché, excessif d’Alyson Hannigan, à l'unisson de cette évolution réellement inattendue de Willow, convainc largement. Épisode assez bouche-trou quand même. La critique d'Estuaire44 Un épisode pour rien, même avec l’annonce, enfin, du mariage entre Anya et Alex. On croirait une chute de pellicule de la première saison, tant les diverses situations ont été vues et revues, avec des vampires parfaitement quelconques. Non seulement Dawn est pire que jamais (ras le bol massif) mais en plus Buffy s’appuie trop sur Giles, le duo parait en souffrance. Rien d‘enthousiasmant donc. Quel dommage d’avoir eu des épisodes d’Halloween aussi forts par le passé pour ensuite tomber aussi bas. Willow perd de plus en plus ses repères et s’autorise à ensorceler Tara pour mettre fin à une dispute, un évènement lourd en conséquences, qui en dit long sur l’étendue de sa dérive, le seul élément réellement fort de l'épisode. On ne nous enlèvera pas de l'idée que la production de cet épisode a été expédié pour donner du temps au tournage du suivant (où Dawn sera de nouveau enlevée par le méchant, on ne change pas une équipe qui perd).
7. QUE LE SPECTACLE COMMENCE Scénario : Joss Whedon Réalisation : Joss Whedon Tout Sunnydale est transformé en comédie musicale géante !! Chaque habitant ne peut s’empêcher de chanter, de danser, et parfois de finir brûler vif à force de danser ! Le Scooby-Gang, également touché par l’événement, enquête entre deux chansons pour trouver le responsable de ce karaoké à grande échelle… La critique de Clément Diaz
What a lot of fun, you guys have been real swell. Le quatrième épisode « mythique » de la série est un tonitruant séisme musical et kaléidoscopique. Écrit, dirigé, composé par le boss himself (et orchestré par deux excellents musiciens : Christopher Beck et Jesse Tobias), Once more with feeling mérite tout à fait sa réputation d'épisode culte, le plus connu de la série, renommé y compris en dehors du cercle de fans. Via un excellent McGuffin - le démon de la musique invoqué par erreur - Sunnydale se transforme en comédie musicale bariolée et joyeuse, mais dont l'euphorie est subtilement contredite par les effets pervers du maléfice : les secrets cachés qui soudaient le Scooby-Gang sont révélés au grand jour, fêlant totalement leur harmonie. Ce mélange joie/drame est un plus pour cet épisode qui exalte le triomphe de la musique en tant que moteur fondamental de nos vies. Whedon peut aussi se reposer sur le talent vocal général de ses acteurs. Notons qu'Emma Caulfield aura l’occasion de chanter de nouveau dans Crise d’identité (saison 7), avec une nouvelle chanson composée pour elle. En démon de la musique, unique adversaire à triompher du Scooby, Hinton Battle, grande figure de Broadway, est époustouflant. Le scénario est aussi simple qu'efficace, avec un brillant twist final simultanément burlesque et noir. Le faux happy end est une nouvelle et géniale transgression. Les décors sont à tomber, et la réalisation de Whedon est une fontaine infinie d'inspiration. Certes, l'épisode musical n'est pas une nouveauté. En 1980, Les Drôles de Dames ont fait un premier essai (En avant le music-hall), et en 1990, il y'eut la comète Cop/Rock, série de Steven Bochco qui racontait des enquêtes policières sous forme de comédie musicale. La tentative de Joss Whedon est une pleine réussite. Et c'est avec un plaisir intact que l'on visionne, écoute, et chante à chaque fois que l'on voit l'épisode. Ce coup d’audace enchanteur, à l’ambition démesurée, est encore à ce jour le modèle absolu de l’épisode musical. L’épisode souffre toutefois d’un talon d'Achille : Joss Whedon a beau être un génie à plusieurs casquettes, il n'est pas compositeur, et se montre inégal. Les deux premiers tiers de l'épisode sont de purs chef-d’œuvres, mais le 3e est bien moins convaincant. La voix de Sarah Michelle Gellar, bien que juste, est assez ingrate, plombant chacun de ses solos (excepté la première chanson qui joue malicieusement de ce défaut). La réorchestration du générique par Christopher Beck nous fait entrer de plain-pied dans cette histoire de conte de fées : l’agressive guitare électrique est remplacée par des cordes pincées malicieuses, un célesta, de doux violons, une harpe… aux reflets moirés et enchanteurs. On jurerait voir un rideau de scène se lever quand les timbales résonnent. L'ouverture (également composée par Beck) expose les deux thèmes de l'épisode comme le ferait une ouverture d’opéra : le thème de la musique avec le choeur Life is a show, et le thème d'amour Under your spell (la chanson de Tara). Le premier est joué par un piano puis aux violons sous un ostinato joyeux de cordes, pour créer un tissu musical qui nous plonge en pleine félicité. Le deuxième est joué par un hautbois amoureux, sous les miroitements des violons et du célesta. Un début magique. Sous un battement de piano puis des cordes, s'élève la chanson d'entrée de Buffy, Going through the motions. Pure ivresse sonore, c’est une parodie amoureuse des chansons sucrées de Disney. La voix de Sarah Michelle Gellar, à l’aigu adolescent, non travaillé, convient parfaitement à une chanson qu’aurait pu chanter Judy Garland dans un Magicien d’Oz décalé. La chorégraphie et les hilarantes interventions des monstres équilibrent la portée dramatique du texte, où Buffy chante sa souffrance de ne pas se sentir « vivante ». Comment ne pas être transporté par cette mélodie très lyrique, animée et contenue à la fois ? La richesse symphonique de la musique, variant à chaque couplet (tambours, cordes en battements, bois affectueux, tutti final) est une solide valeur ajoutée. I've got a theory met en valeur le contraste entre les voix de chacun des artistes. Les pizzicati moelleux du pupitre des cordes, ou un piano pop font un accompagnement discret pour laisser la place aux voix. Satisfecit pour la parenthèse hard rock d'Anya, grosse louche de décibels parodique qui dézingue à l’acide les textes violents de ces groupes de musique, tout en permettant à Emma Caulfield de se déchaîner comme jamais. La deuxième partie du morceau Why can’t we face ? est un nouveau sortilège mélodique, où batterie et guitares forment une nappe presque lyrique pour soutenir la profession de foi du groupe, indestructible tant qu’ils sont unis. On note cependant que passée l'atmosphère particulière de sa chanson d'introduction, que la voix de Sarah Michelle Gellar ne se prête pas au chant : perçante, crispante, la voix est juste, mais fait bien trop midinette. Le gros gag musical de la moutarde (chanté par le scénariste David Fury) achève cette scène. Le sublime sublime Under your spell est un sommet d’envoûtement musical. Ballade romantique d’une beauté ineffable, les charmes de la guitare, de la batterie, d’une douce percussion, et des interventions du violoncelle, entourent la mélodie principale à donner la chair de poule. La voix d’Amber Benson est tout simplement parfaite, d’une justesse et d’une grâce à rendre fou ! Si la comédie a gagné une actrice, la chanson a indéfectiblement perdu une grande voix. Photographie colorée et ardente, danse romantique, complicité entre les deux actrices, texte fabuleusement intense (le dernier couplet est carrément érotique)... un moment d'éternité. I'll never tell, duo d'amour de Xander-Anya pas dénué d'ironie massive, est d’une grande diversité musicale : récitatif, brefs “verses”, plus longues échappées, trompette de music-hall, numéros de danse volontairement drôles... Ce patchwork ne trouve pas de cohérence, et l’hommage aux duos genre Fred Astaire-Ginger Rogers n’apparaît pas abouti. Les paroles de Whedon sont toutefois de l’or en barres, enlevés, hilarants et acides. Le tout vaut moins que la somme des parties. Les interprètes se débrouillent bien, petite prime pour Emma Caulfield - et sa tenue la moins habillée de la série - Il s’agit narrativement des premiers effets pervers du maléfice : les petits secrets que gardent chacun, incapables d’être retenus, sont dévoilés et jettent une ombre sur leurs relations. Le numéro s’enchaîne à un remarquable plan-séquence où la scénariste Marti Noxon est impayable en contrevenante tentant d’apitoyer l’agent de police. Mention au numéro élégant des balayeurs, sous un brass band 100% jazzy qui nous replonge dans les années 50. Rest in peace est la chanson rock de l'épisode, naturellement dévouée à Spike. James Marsters assure avec émotion, puissance, et gravité, la subtile psychologie du texte, décrivant simultanément les deux sentiments ressentis par quiconque souffre d'un amour non partagé : l'envie furieuse de ne plus voir l'objet de son désir, et la volonté qu'il reste à vos côtés, quand bien même il vous fait du mal. La musique est à l'unisson : les deux couplets calmes (l'un à la guitare, l'autre à l'orgue) symbolisent l'amertume et l'impuissance, le refrain énergique et éclatant, la colère et la honte. Michelle Trachtenberg, ayant une voix chantée de petite fille difficilement supportable, eut le bon sens de ne pas demander trop de chant. Son Dawn's lament est très court, et s'enchaîne à son vrai numéro : une séquence dansée avec les créatures du démon musical. Musicalement, l'accompagnement doit beaucoup aux maîtres russes : le chatoiement des timbres (très Stravinsky, un des thèmes du cor anglais fait d'ailleurs penser à un thème du Sacre du printemps), l'évolution dramatique des harmonies (Prokofiev), et l'hédonisme mélodique (Tchaïkovski), concourent à un nouveau numéro d'anthologie. La danse de Dawn est divertissante, très honorable, mais n'a pas la virtuosité de son équivalent par exemple de Clair de Lune (épisode Mariage secret). Les masques des serviteurs, appartenant à l'univers des jouets, donne un parfum d'enfance qui convient tout à fait. Un nouveau show de malade se produit avec la chanson du démon. Son numéro de claquettes est aussi dense que prenant. Il s'agit du morceau qui est le plus dans le ton de la comédie musicale. Hinton Battle est flamboyant de charme et de charisme, se déhanchant avec exultation et séduction. Sa voix suave, chaude, et grave fait de What you feel un morceau capiteux. Les petites interventions de Dawn, très mélodieuses, sont une excellente surprise, elles forment un complément doux et innocent au texte parfois joyeusement sauvage du Démon. La musique, qui use de belles attaques de cuivres et d'une batterie ad hoc, est pleine de jubilation communicative. La mise en scène, avec notamment le gag de la porte, est d'une magnifique luxuriance. Standing, la chanson de Giles, est une balade mélancolique dominée par une guitare contemplative et une batterie régulière. C'est peut-être le moment le plus émouvant de l'épisode, où Giles, figure paternelle, se rend compte qu'il empêche l'évolution vers la vie adulte de Buffy qui se repose trop sur lui. Il chante sa douleur de devoir la quitter pour son bien alors qu'il ne désire que rester près d'elle. Par une amère ironie, Buffy ne l'entend pas, comme si le fossé déjà était creusé. La voix d'Anthony Stewart Head est un nouvel enchantement, entre pudeur, douleur, dignité, et affection. La musique monte et descend par vagues pour traduire ce flux d'émotions contradictoires. La fusion avec la reprise d'Under your spell de Tara est un nouveau coup de génie, où la métaphore de l'enchantement devient ironiquement du premier degré, signant là la rupture prochaine entre les deux amantes. Ce duo reprend des thèmes des deux chansons, le résultat est prodigieux. L'hommage au Tonight quintet du West Wide Story de Léonard Bernstein est flagrant dans Walk though the fire, la chanson de rassemblent du Scooby. Mais Bernstein est un des plus grands compositeurs du XXe siècle, et Whedon, malgré son talent, ne peut rivaliser. Le manque d'allant est flagrant, ce que Whedon a d'ailleurs reconnu. Les limites vocales de Sarah Michelle Gellar la frappent de plein fouet, chutant la qualité de la chanson. En dépit d'une mélodie accrocheuse et de paroles puissantes pour exalter le courage de chacun, la chanson est trop sage pour enflammer. Notons cependant un tour de force avec un acrobatique contrepoint où les thèmes musicaux de chaque personnage sont chantés simultanément. Les paroles sont toujours de la meilleure inspiration, mais il est visible que Whedon commence à épuiser ses forces créatrices. La perfection des images en surimpression et surtout des travellings sont toutefois à se damner. Les deux dernières chansons sont celles de trop. Something to sing about est carrément médiocre, en cause des ruptures de ton continuelles qui cassent toute émotion alors qu'il s'agit de la grande révélation de Buffy. Sarah Michelle Gellar fait un grand numéro d'actrice, mais sa voix continue d'être trop grèle. Les sections dansées nagent dans un rock du plus mauvais goût. La musique principale se traîne dans des harmonies répétitives, et le pseudo-lamento de Buffy et de Spike est terriblement pathos. Si l'intermède chanté du Démon est délicieux, il est dissipé par le morceau le moins enthousiasmant de l'épisode, et qui se trouve être cruellement... le chorus final ! Where do we go from here ? Terne, en discontinu, c'est une bien frustrante coda pour cet épisode. Les paroles de ces dernières chansons ne sont d'ailleurs pas du plus haut vol. Heureusement, nous nous quittons sur le premier baiser Spike-Buffy avec évidemment le mélange de leurs deux thèmes musicaux. Dans ce dernier acte, les décors, l'interprétation, et la mise en scène sont au top, mais pas la musique. Heureusement, on finit sur une bonne note avec un générique de fin jazzy et enlevé et le fameux “Grrr... Aaargh” chanté par Whedon lui-même, savoureux clin d'oeil. Un grand épisode musical, psychologique, et narratif, mais il manque un Bernstein, un McCartney... pour sublimer tout cela. Qu'importe, cet épisode est véritablement un des plus grands épisodes de série télé, osé, audacieux, très riche, et à ce jour le modèle inégalé de l'épisode musical. Ce qui ne veut pas dire que les tentatives des autres séries ne valent rien. Ainsi, le My musical de Scrubs sera moins ambitieux, plus modeste, (deux fois) plus court, mais aussi moins irrégulier. N.B. La VF est certes déconseillée pour l'ensemble de la série, mais ici elle est carrément à bannir. Les exécrables voix françaises se sont sentis obligées de chanter à la place des acteurs, sur des traductions mièvres (et à l'inverse de Scrubs, c'est un carnage). Que l'auditeur ne s'y trompe pas ! La critique d'Estuaire44 Sans disposer d'une culture musicale très étendue, on avouera avoir tout aimé dans cet épisode hors normes, sans doute le plus remémoré de la série. La virtuosité vocale atteint un sommet lors du duo entre Amber Benson et Anthony Head, mais les performances des autres comédiens ne déçoivent jamais. Belle et novatrice ambition d'ensemble, avec un spectacle total, puisque la mise en scène est aussi hyper sophistiquée, avec cette impression de facilité que produit toujours le vrai talent. Les comédiens prouvent qu'ils sont des artistes complets. Les Spuffy seront à la fête puisque l'on a le premier vrai baiser entre le Spike et son élue à lui (une pensée émue et solidaire pour le joyeux drille vêtu de noir en train d'entonner Yesterday dans la nuit de L.A.). On apprécie vivement que Sweet s'en sorte, car, même démoniaques, on ne tue pas la Musique, le Chant et la Danse. Sweet connaît davantage un match nul qu'une victoire mais c'est déjà une belle performance face à la Slayer et aux siens. Un seul vrai regret : l'absence de chanson pour le Trio, on aurait bien aimé savoir ce que Whedon aurait imaginé pour eux. Il y avait pas mal de d'idées marrantes à perpétrer (pot pourri de génériques de séries, les voir détruire celui de Star Trek cela aurait été ultime...).
Scénario : Rebecca Rand Kirshner Réalisation : David Grossman Tara en veut à Willow d’avoir manipulé son esprit. Willow ne retient pas la leçon et jette un nouveau sortilège d’oubli… tellement efficace qu’il rend tout le Scooby-Gang amnésique !! Buffy et ses amis doivent réapprendre à se connaître. Tâche difficile, d’autant qu’ils sont harcelés par un démon à qui Spike doit une dette de jeu… La critique de Clément Diaz - Oh, listen to Mary Poppins. He's got his crust all stiff and upper with that nancy-boy accent. You Englishmen are always so... Bloody hell ! Sodding, blimey, shagging, knickers, bollocks… oh God, I'm English too ! Le script de Tabula rasa est assez bancal. Entre un premier quart d'heure sans action et une coda "à l'américaine" assez cliché, le cœur du récit lui-même hésite à tirer totalement la carte de la comédie. On se laisse quand même prendre avec cette idée démente de scénariste consistant à effacer la mémoire des protagonistes - Willow qui foire ses sortilèges commence à devenir un vrai running gag. Cascades d'humour à rythme modéré mais plaisant : "Randy" Spike fils de Giles, Anya épouse de Giles, Joan the vampire slayer, Willow petite amie de Xander... un galimatias énorme qui atteint bien son objectif. Les acteurs ne cachent pas leur plaisir d’envoyer à la corbeille leurs registres coutumiers pour jouer un enchaînement de quiproquos enlevé. Il y’a aussi ce côté méta-récit - approfondi plus tard par l’épisode OVNI A la dérive - où la série se moque d’elle-même : le regard des héros devenus étrangers au monde qui les entoure rend l’aspect Fantastique à laquelle nous sommes habitués comme une intrusion. Il est difficile pour les personnages de croire à nouveau en leur monde Fantastique, et c’est cette réappropriation de leur place dans cet univers qui est aussi intéressante. Gros coup de cœur pour l'alliance plus ou moins forcée de "Joan et Randy", ou pour les catastrophes en chaîne d'Anya la magicienne (lapins, lapins, squelette, lapins...). Rupture entre Willow et Tara, la première étant définitivement "magic addict", et ne voyant pas les conséquences de ces actes, au départ altruistes, mais in fine égoïstes. La douleur de leur séparation est conduite par les jeux très expressifs d'Alyson Hannigan et Amber Benson. Le méchant du jour n'est pas inoubliable, mais difficile d'oublier son apparence cauchemardesque. Départ définitif de Giles, qui prend conscience qu'il empêche Buffy de devenir indépendante. Ajoutons la culpabilité du Scooby d'avoir arraché Buffy du Paradis, et l’épisode drôle se termine dans la tristesse. Dans l'ensemble, c'est du bon. Par contre, Spike en costume élégant... euh, non, non, désolé, on y croit pas ! La critique d'Estuaire44 La série exploite ici brillamment un thème fantastique devenu classique, lancé par un épisode culte de la Quatrième Dimension (Cinq personnages en quête d’une sortie), se retrouvant jusque dans la trilogie des Cubes Labyrinthe. Un groupe de personnages amnésiques se retrouvent enfermés dans un lieu étrange, devant pour en sortir résoudre une énigme liée au mystère de leur identité. Une légère impression de déjà vu donc, d’autant que Tous contre buffy charriait déjà des thèmes connus. Mais une nouvelle fois cela fonctionne totalement ,la série jouant pleinement la carte de l’audace et de l’humour. On éprouve un faible particulier envers les deux Anglais se prenant pour père et fils, quand on songe à la saison 2 on a parcouru du chemin. La virtuosité avec laquelle Whedon joue des relations existant entre ses personnages apparaît parfois vertigineuse. Angel la série connaîtra une réussite similaire avec l'épisode La Bouteille Vide. Survient une rupture finalement logique entre Tara et Willow et surtout le départ cette fois définitif de Giles, apportant une importance accrue à cet exercice de style réussi.
9. ÉCARTS DE CONDUITE Scénario : Drew Z. Greenberg Réalisation : Turi Meyer Sonnée que Tara l’ait quittée, Willow plonge toujours plus dans la magie. Réussissant à rendre à Amy Madison sa forme humaine (cf. épisode Intolérance de la saison 3), elle trouve en elle une compagne qui l’entraîne à abuser toujours plus de son pouvoir. Pendant ce temps, Spike découvre qu’il peut frapper Buffy malgré sa puce. Une révélation aux conséquences… explosives ! La critique de Clément Diaz - Hi. How've you been ? I'm curious Maddie... euh pardon, Smashed ne s'intéresse aucunement à une quelconque histoire, mais se centre tout entier sur ses personnages. Une grande audace pour un nouveau-venu du staff d’écriture. Mais Drew Z. Greenberg connaît bien les persos et réussit un excellent développement dramatique, en dépit de quelques longueurs. Une relation plus maternelle se noue entre une Tara à la dérive, et une Dawn toujours aussi... Dawn. Retour inattendu d'Amy, la damoiselle n'a perdu ni son charme, ni ses aptitudes à semer le b ordel. Alors, quand elle croise Willow en pleine spirale de son addiction, les deux belles deviennent de vraies terreurs. Dérangeant de voir la sympathique rousse se transformer en enfant capricieuse qui use et abuse de sa magie rien que pour un plaisir égoïste. Elizabeth Anne Allen et Alyson Hannigan se déchaînent, un plaisir mêlé de malaise. Le Trio, moitié Einstein moitié Max la Menace, persiste vers toujours plus de crétinerie geek : rayon laser glaçant, chantage débile de la figurine de Star Trek…, on est à la fête ! On apprécie aussi la dévastation intérieure de Buffy, complètement sonnée par le départ de son père spirituel. Et c'est à ce moment-là que la série renoue avec un ingrédient plus utilisé depuis la saison 2 : la tension sexuelle dynamite. Malgré les râteaux qu'envoie la Slayer au Spike (enfin, là, c'est carrément tout le stock de jardinage), on sent que la Buff a du mal à contenir le désir qu'elle sent en elle. Spike ne demande pas mieux que de libérer cette force. Le crescendo de suspense monte, monte, et explose dans un pur remake de LA scène de Clair de Lune, avec une bagarre violente et fulgurante comme prélude à un déchaînement d’érotisme exacerbé. Whedon ne tombe pas dans le piège de la copie du Bangel, qui était quand même plus…"soft". Le Spuffy va être un ship certes moins alchimique mais beaucoup plus profond et frénétique que son prédécesseur. Naissance d’un nouveau couple dans Buffy, et pas des moindres, oh non ! La critique d'Estuaire44 Le Trio apparaît de nouveau très en verve, avec un pastiche passablement délirant autour du rayon glacé bien connu des amateurs de Comics de super héros. Mais le meilleur reste Jonathan et Andrew faisant craquer Spike lui-même en 15 secondes, grâce à Doctor Who ! L’un de mes passages les plus drôles de la série autour de l'identité anglaise de William le Sanguinaire. Greenberg convent idéalement au Trio, même si l'on peut s'étonner de découvrir un Spike aussi amateur de Star Trek ! Dommage que le Trio n’ait pas viré de bord, on aurait bien aimé une série dérivée avec ces trois débiles en justiciers minables mais géniaux, mais minables. Chuck est tellement sans saveur à côté. Amy effectue son retour sans doute au pire moment pour Willow. Elizabeth Anne Allen se montre toujours parfaite. Le parallèle addiction à la magie/drogue est souvent critiqué pour sa lourdeur, mais l’étude des différents ressorts la provoquant est bien décrite (pour mémoire Amy et Warren sont destinés à former un couple très spécial dans la saison 8 Comics). L'épisode se voit en partie gâché par le ridicule de Spike et Buffy démolissant toute une maison par la violence de leurs émois. Outre son caractère outré, le passage restreint la relation avec Spike à une attraction avant tout et explicitement sexuelle, loin de la fusion romantique avec Angel.
Scénario : Marti Noxon Réalisation : David Solomon Malgré son dégoût et sa honte, Buffy s’enferme dans une relation toxique avec Spike. Toujours plus accro à la magie, Willow va même voir un sorcier pour recevoir régulièrement de fortes doses de magie. Complètement droguée, elle est à deux doigts de commettre l’irréparable… La critique de Clément Diaz - The magic wasn't all great. I won't miss the nosebleeds and the headaches and stuff. On a reproché à Marti Noxon de ne pas y être allée de main morte avec une lourde métaphore magie = drogue ; tout y est, y compris l’état de manque final. Cependant, ce parallèle renforce le drame de Willow. C’est davantage un premier acte sans action qui dérange. C’est plus pour la métamorphose terrifiante de la jolie rousse que pour le sous-texte transparent que l’épisode intéresse. Fascination de la magie noire, trip délirant devant une Dawn effrayée (nous de même), réveil brutal de l’accident, aveu d’impuissance qui s’achève en une déchirante aria où elle crie à l’aide devant une Slayer dure mais aimante : la progression est prévisible, mais la monumentale performance d’Alyson Hannigan rachète entièrement cette voie. Sinon, Dawn qui lâche le sous-entendu sexuel le plus énorme de la série… Houla, quelle surprise ! Spuffy en pleine confusion. Comment résister aux regards ras-la-honte de Sarah Michelle Gellar, dans un rôle très Cathy Gale, ou à la cour effrénée pas génialement poétique de son soupirant ? Leurs disputes sont presque aussi dévastatrices que David et Maddie de Moonlighting (manque plus que les tirades simultanées), et franchement, quel contraste avec l’amuuuur impossible du joyeux privé de L.A. Là, on retrouve les bons vieux couples qui se battent entre deux étreintes. La question se pose pour ce couple : est-ce une immonde parodie du Bangel, la relation « pure », ou un amour qui ne connaît que le sexe et la colère comme expressions, mais amour quand même ? La fin de la saison 7 fera évoluer cette relation à un plus haut degré. De nos jours, les fans n’ont toujours pas résolu le mystère du One True Love de Buffy, malgré un clair avantage Bangel. La critique d'Estuaire44 Will touche le fond... Un épisode fort et réaliste à travers le miroir du Fantastique, un peu gâché par quelques éléments (Dawn et sa 53ème galère, ressort trop usé, le démon grotesque, le dealer caricatural) mais contenant un moment absolument terrible : Willow suppliant Buffy de lui pardonner et celle-ci continuant de s’éloigner pendant une seconde. Très éprouvant aussi pour le spectateur ! L’amitié entre les deux filles (soit l’un des axes fondateurs de la série) semble s‘effilocher, voire commencer à vaciller. Pendant ce temps Buffy continue à rechercher chez Spike la vitalité qui lui manque depuis sa résurrection, que cela soit par les prises de bec ou... autrement. Cela présente un côté profondément triste, voire pathétique. La Tueuse s'abîme dans cette parodie de ce qu'elle a connu jadis, avec ce vampire chez qui une puce électronique tient lieu d'âme. Cela va mal, plus profondément que lors de la mini crise de la saison 4. Dès que le Trio n’est plus là, la saison 6 est vraiment Dark de chez Dark père et fils !
Scénario : David Fury Réalisation : David Fury Buffy n’arrive pas à convaincre Doris, une assistante sociale, qu’elle est apte à s’occuper de Dawn, qui va devoir désormais vivre avec son père. Dans le même temps, le Trio a inventé une arme projetant des rayons qui rendent invisible. Buffy est accidentellement touchée par l’arme… et devient invisible ! Mais il se trouve que l’arme n’est pas tout à fait au point et qu’elle a un effet secondaire mortel… La critique de Clément Diaz
- You guys are so immature, we're villains ! […] En plus de marquer la première incursion (réussie) du scénariste David Fury derrière la caméra, ce loner est une perle comique à consommer à un intégral premier degré. Le thème de l’invisibilité ne devient pas une parabole comme Out of sight, out of mind, mais est utilisé pour passer un petit moment agréable sans prétention. C’est cette modestie qui fait le succès de cet épisode mineur, qui court à un bon rythme. Le Trio est plus génial et crétin que jamais, entre multi-références geeks, gaffes à la pelle, et esprit d’équipe entièrement absent - le final dans les jeux d’arcade est assez énorme. On retient en particulier les deux scènes Buffy-Doris, l’assistante sociale : la première où Doris croit avoir affaire à une cinglée homosexuelle shootée aux fréquentations douteuses, et la seconde où Buffy invisible se venge en la rendant zinzin. Les farces de Buffy sont irrésistibles, et on sent que la Tueuse profite à fond de sa parenthèse de liberté pour s’amuser, elle qui a été plutôt sous pression ces derniers temps. Xander dérangeant Spike en pleine partie de jambes en l’air est pas mal non plus. La révélation centrale des effets secondaires apporte une dramatisation bienvenue, tout comme la trahison de Warren, bien plus sombre que ses acolytes. Le Trio commence à avoir quelques touches qui le rendent moins lisse qu’il n’y paraît. Pendant ce temps, Willow triomphe avec succès de sa première journée sans magie, on veut croire qu’elle commence à retrouver la forme. Premier épisode sans Tara depuis longtemps, Bouhouhou, on attend impatiemment qu’elle revienne bientôt dans les bras de notre rousse chérie. La critique d'Estuaire44 L'épisode propose une nouvelle relecture d'un classique du Fantastique, l'invisibilité, via les expérimentations du Trio, mais le thème a déjà été traité en saison 1. Buffy qui s'émancipe de ses soucis est une bonne idée mais on préfère le portrait psychologique de la fille ignorée dans Portée disparue. Il se confirma que Spike n'est essentiellement pour Buffy qu'un simple dérivatif sexuel à son mal être et à l'accumulation des soucis de toutes sortes, ce qui constitue à la fois l'intérêt et la limite de cette relation. On assiste enfin à la première confrontation directe entre Buffy et les trois affreux gamins, très amusante. Warren commence toutefois à bifurquer vers des territoires plus obscurs. Sarah Michelle Gellar décide de changer la coupe de cheveux de Buffy, le résultat en est une insoutenable abomination. Un épisode utile au développement de la saison.
12. FAST-FOOD Scénario : Jane Espenson Réalisation : Nick Marck Buffy décroche un job de caissière au Doublemeat palace, une chaîne de fast-food. Elle soupçonne que quelque chose de pas clair se déroule au sein des locaux. Pendant ce temps, Anya reçoit la visite d’une ancienne collègue démone : Halifrek, qui lui dit de se méfier de Xander… La critique de Clément Diaz It's not beef, it's people ! The Doublemeat Medley is people ! The, the meat layer is definitely people, It's people ! It's people ! Probably not the chickeny part. But who knows ? Who... knows ? Cet épisode prend un pari audacieux : celui de nous faire ressentir l’ennui que cause un « petit boulot », celui qu’on prend sans plaisir, chronophage, fatiguant, pour des raisons uniquement pécuniaires - un sujet ô combien actuel ! Mais le scénario de Jane Espenson ne fonctionne pas car on se demande où est l’intérêt de suivre le travail d’une serveuse dans une série Fantastique. La satire attendue de la « restauration rapide » n’a de plus pas lieu. On se demande pourquoi les restaurateurs de fast-food se sont sentis visés car leur industrie est à peine égratignée. Le ton documentaire adopté ne sied pas du tout. La scénariste tente de meubler avec une Buffy méconnaissable dans son costume de travail, une galerie d’apathiques assez croquante, ou bien le clip initial de l’entreprise, aussi hilarant que vomitif ; le whodunit est une jolie surprise, la référence à Soleil Vert fonctionne. Mais ces bribes sont noyées dans une enquête vaine, au ralenti. Le duel final franchit plusieurs bornes dans le ridicule, raccord maladroit pour donner quand même à l’épisode un peu de Fantastique. Lent, poussif, atone… les qualificatifs de ce genre ne manquent pas pour décrire la torpeur assurée devant un tel épisode. Les auteurs ne savent pas quoi faire d’Amy. Elle devient donc une figure de tentatrice outrancière. Willow, tout à son chemin de rédemption, parvient à éviter la rechute, mais bon sang, aucun suspense, aucun drame, et une rupture prévisible. La visite d’Halifrek ne débouche sur rien. Le navet de la saison. La critique d'Estuaire44 L'épisode hésite entre plusieurs voies différentes (Gore à la Tales from the Crypt, pure comédie, légère satire sociale anti fast food, whodunnit) et se mélange les pinceaux sans jamais parvenir à choisir. Du coup, aucun de ces aspects n'est pleinement convaincant ni développé. On pourrait imaginer aisément nettement plus gore et sanguinolent (c'est gentillet, là), plus acide dans la satire, une intrigue plus subtile? etc. Le démon reste lui assez réussi à mon sens. Une responsabilité de plus à gérer pour Buffy, qui doit bien regretter le lycée. A cette histoire assez bancale on peut largement préférer l'épisode équivalent des X-Files, Hungry, qui lui dépote sévère avec Kim Manners et Vince Gilligan aux manettes et chosit astucieusement de raconter l'histoire vue par les yeux du monstre.
13. ESCLAVE DES SENS Scénario : Steven S. DeKnight Réalisation : James A. Contner La dernière invention du Trio permet de soumettre les filles à leurs moindres désirs, y compris les moins avouables. Warren séduit ainsi Katerina, son ex, mais tout ne se passe pas comme prévu… Buffy, errant dans les bas-fonds de son esprit, est tout à fait désarmée quand elle croit avoir tué un être humain innocent… La critique de Clément Diaz
- This place is okay for a hole in the ground. You fixed it up. Foudroyante bascule qu’est Dead things, le tournant de la saison qui abandonne sa part d’humour vers plus de noirceur. Symboliquement, le Trio met mal à l’aise dès le départ : même s’ils paraissent toujours aussi cons et pathétiques, leur plan pour asservir les femmes rend mal à l’aise. C’est le comble quand Warren franchit le rideau sanglant du meurtre, et entraîne les deux idiots avec lui. Cette progression du comique initial (le repérage débile dans le bar) au sang versé, choque profondément. Terrible hasard, le Trio charge Buffy du crime au moment où elle est en pleine crise psychologique. La relation entre Spike et Buffy ne cesse de se sophistiquer, de marcher pleinement sur la frontière de l’ambiguïté (le Bangel, bien que plus émouvant, est tout de même simpliste à côté), car la Tueuse ne sait plus à quel sentiment se vouer. Attirée malgré elle par les ténèbres, terrifiée à l’idée d’être réellement amoureuse de Spike, qu’elle ne soit pas que son dérivatif sexuel qui lui donne l’illusion de vivre, Buffy n’est plus que l’ombre d’elle-même. La réalisation de James A. Contner est une merveille de jeu d’ombres/lumières. La scène où Buffy se laisse enlacer par Spike pendant qu’elle regarde ses amis de loin, ou bien la bagarre étourdissante dans l’allée, sont de grands moments de noir absolu. La réplique qui tue est pour William the Bloody : You always hurt the ones you love, pet. Plus Shakespearien que jamais, Spike, joué par un James Marsters absolument fantastique, est bien le personnage le plus fascinant de la série, qui brouille la frontière bien/mal jusqu’à la faire disparaître. Le processus de culpabilité de la Slayer, fortement écrit, ne contribue pas à rendre tout ça bien rieur. On finit sur une Buffy clairement au bout du rouleau, pleurant dans les bras de la compatissante mais impuissante Tara. Seul bémol, Dawn (ah bon ?) qui se met en colère contre sa sœur parce qu’elle est trop absente ; un brin mélo, mais on passe. Un épisode sombre, sombre, sombre, à l’intensité omniprésente. Il est aisé de comprendre qu’il soit l’épisode préféré de Steven S. DeKnight, le scénariste, qui signe ici un nouvel opus ténébreux. La lumière semble s’être définitivement envolée, et on ne va pas s’arrêter en si bon chemin. Bienvenue en enfer. La critique d'Estuaire44 L'épisode a le mérite de faire évoluer le décor général de la saison mais c'est en faisant basculer le Trio dans l'ombre et le sordide. On ne s'amusera plus jamais avec lui comme avant et c'est bien dommage. Même le dérivatif que Buffy tire de Spike en jouet sexuel se nuance maintenant de honte et de dégoût. La saison devient vraiment sombre, c'est très dur, presque trop vis à vis de la tonalité générale de la série. Le pire est que Buffy se confie sur Spike à Tara et non à Willow, ce qui en dit long sur leur éloignement. Objectivement l'épisode est très réussi, mais attention à la surdose de sinistrose.
14. SANS ISSUE Scénario : Drew Z. Greenberg Réalisation : Michael Gershman Un soir, tout le Scooby-Gang est emprisonné dans la maison de Buffy : impossible pour quiconque de s’en aller ! Leur cohabitation prolongée ouvre petit à petit des failles entre les personnages… Pendant ce temps, un démon passe-muraille les agresse sporadiquement… La critique de Clément Diaz - Ah, you have some weird friends. Once more with feeling, par son faste, a fait exploser le budget de la saison. Il est donc logique que Whedon, pour amortir un peu les coûts, ait dû commander un bottle épisode : peu de décors, peu de personnages, action unique. Cela vaut toujours mieux qu’un clip-show sans âme. L’épisode marche à l’économie. Il s'appuie sur un thème très intéressant : le huis-clos : enfermés pour une raison X ou Y, les protagonistes sont forcés de rester ensemble, et il n'en sort pas que du bien. L'épisode s'inspire ouvertement de l'Ange exterminateur (1962) mais Drew Greenberg n'atteint pas la pure férocité de Luis Buñuel et Luis Alcoriza, et n'ose pas aller trop dans la noirceur. Un autre point faible est que l'épisode est centré pas mal sur Dawn la râleuse, ce qui en limite l'intérêt. Vous avez remarqué, mais depuis le début de la saison, c'est toujours Dawnie qui fait des bêtises. Et le démon qui passe et repasse est un prétexte qui écorne l'effet du huis clos. Bon, ceci dit, l'épisode est quand même bien dialogué. Les piques de Tara à propos du "muscle" du Spike sont comiques, voir Xander jouer au poker avec Spike et Clem, on est en plein dans les Outer limits. Mais ce sont surtout les dissensions du Scooby qui font le prix de l'épisode. Emma Caulfield livre une grande performance en Anya claustrophobe paranoïaque qui s'en prend sévèrement à Willow. Tara protégeant Willow, mais refusant encore de lui pardonner, c'est émouvant. La terreur de Willow de replonger dans sa spirale est poignante. La jalousie de Spike qui voit une Buffy se supportant de moins en moins lui échapper, préfigure leur rupture prochaine. La peine d'Anya d'être "trahie" par Dawn humanise le personnage, tandis qu'Halifrek est véritablement cruelle. Dommage que la pirouette finale la fasse passer pour une bouffonne. Un bon huis-clos, qui aurait gagné à être plus sombre. La critique d'Estuaire44 Après l'épisode d'Halloween moins bon que de coutume cette saison,, il en va de même pour l'anniversaire de Buffy. Cela tourne à la catastrophe comme de coutume, mais l'histoire manque d'humour et de fantaisie pour bien fonctionner. Une fois enfermés, on ne sait plus trop quoi faire des personnages et l'introduction du démon chargé de remplir ne fait pas illusion là-dessus. Les gamineries de Dawn on n'en peut plus, quel boulet. Sa kleptomanie maladive constitue le détail de trop, la saison pousse trop les choses au pire tout le temps, cela finit par tourner au procédé systématique, donc passablement artificiel. On apprécie toutefois que Tara ait cette fois davantage à accomplir et pas seulement en relation avec Willow. Cette fois la Tueuse jette l'éponge : il n'y aura pas d'anniversaire en dernière saison !
15. LA ROUE TOURNE Scénario : Douglas Petrie Réalisation : Douglas Petrie Riley Finn revient à Sunnydale. Surprise, il est accompagné de Samantha, sa femme ! Il est venu demander l’aide de son ex : un démon qu’ils traquent depuis des jours s’est réfugié à Sunnydale. Ils doivent le retrouver, ainsi que l’endroit où un trafiquant nommé « le Docteur » cache les œufs du démon… En parlant avec Riley, Buffy prend conscience de la nocivité de sa relation avec Spike… La critique de Clément Diaz I hate my uncle. I hate my whole family. That's why I'm marrying you : to start a new family, have children, make them hate us, then, when they get married, sleep on their couch. It's the circle of life. As you were marque le retour du sympathique Riley (que l’auteur de ces lignes continuera toujours à défendre envers et contre tous, etc.). Petrie commence fort par une hilarante introduction où un vampire refuse d'attaquer la Slayer parce qu'elle bouffe des cochonneries !! Un vampire qui fait gaffe à son cholestérol ? Euh, au secours... Malheureusement, Petrie d'habitude très doué, se casse les dents sur une des plus stupides intrigues de la série avec une chasse au démon dénuée de rythme, d'adrénaline, de suspense, etc. Sa réalisation est d'ailleurs assez passable. La ravissante Ivana Milicevic n’a rien à faire dans un rôle sans intérêt. Elle joue la femme de Riley, et... ? A part dire admirer la Tueuse ou parler boutique avec Xander, elle est surtout là pour prendre la pose. Manque fort de chaleur dans les scènes Riley-Buffy, un peu trop froids. Dialogues également assez faibles, mis à part Anya et Xander en plein stress alors que la cérémonie arrive à grands pas. Bref, rien ne marche pendant une demi-heure, puis dès que Riley fait irruption chez Spike, là, ça devient un peu plus festif. Explications de texte des deux côtés, Slayer toute honteuse, belle scène d'adieux entre Buffy et son ex. Riley devient la catharsis qui permet à Buffy de prendre enfin le courage de rompre avec Spike. On remarquera que Buffy prend tous les torts sur elle, une belle leçon de psychologie : même les héroïnes ne sont pas irréprochables. Mais elle commet l’erreur de sous-estimer les sentiments du vampire punk, qui n’a jamais fait dans la demi-mesure dans le sentiment (qu’on se rappelle Drusilla). Ainsi finit le Spuffy première mode, dans un calme surprenant - bon, ça va pas durer, rassurez-vous. On note l'affectueux "William" de la part de l'héroïne, preuve de sa volonté à traiter Spike en être humain. Un peu de chaleur dans cette scène difficile. Episode médiocre, bonne fin. La critique d'Estuaire44 Quelque part dans le vaste multivers doivent encore exister des fans de Riley, donc qu'on les rassure sur le devenir du héros américain, pourquoi pas ?. Pour les autres (97% de l'audience) tout ceci ne présente qu'un intérêt anecdotique mais il faut reconnaître que l'épisode se construit efficacement, sans temps mort et avec un monstre qui percute. De plus les dialogues entre Riley et Buffy sonnent assez justes, soyons honnêtes. On aime bien l'idée que Spike soit encore une canaille, ça fait du bien à l'âme. La pseudo Lara Croft est tellement pathétique et les deux font tellement GI Joe/Barbie que l'on ne peut que croire à du second degré bien ironique. Un épisode pas déplaisant dans l'ensemble, avec une remarquable scène de rupture entre Buffy et « William », la plus notable en date de leur relation, finalement. Le retour de Willow apparaît également réussi.
16. LA CORDE AU COU Scénario : Rebecca Rand Kirshner Réalisation : David Solomon Le jour du mariage d’Anya et Xander est arrivé. Le Scooby-Gang, les amis démons d’Anya, et la famille de Xander sont présents. Un vieil homme s’approche de Xander : c’est le Xander du futur ! Il a voyagé dans le temps pour prévenir le Xander jeune qu’il ne doit pas épouser Anya : il lui montre une boule de cristal dans lequel ce dernier peut voir son désastreux avenir… La critique de Clément Diaz - I, Anya, promise to cherish you... Ew, no, not cherish. Uh, I promise to have sex with you whenever... *I* want, and, uh, uh, pledge to be your friend, your wife, and your confidant, and your sex poodle... La descente de la saison vers plus en plus de noirceur se confirme avec Hell’s bells. Après Buffy ténébreuse, Willow addict et sa rupture avec Tara, Dawn frustrée de sa solitude, le départ de Giles, la fin du Spuffy, la série s’attaque au dernier bastion de bonheur des personnages : la relation si attachante entre Anya et Alex. On ne s’attendait pas à une telle cruauté de la part de Whedon, mais elle est justifiée vu le parcours de plus en plus chaotique des personnages. Cet épisode a beaucoup contribué à baisser la “côte d'amour” de Xander auprès du public. C'est oublier que dans sa situation, sa décision terrible est tristement logique : il est très très jeune (20 ans), a vu toutes les relations amoureuses de ses amis foirer, va épouser, lui, un humain, une ex-démone, et il a cette grande haine de lui-même, de ne pas être à la hauteur (The Zeppo, Restless). Avec tout cela, difficile de ne pas flancher. Malheureusement, le McGuffin de la rupture n'apparaît pas convaincant, bien trop exogène, et survenant lors d'un twist final discutable. Malgré tout, les acteurs sont au top, en particulier dans la douloureuse scène de séparation où Nicholas Brendon et Emma Caulfield arracheraient des larmes à une pierre. Les séries ont fréquenté ce genre d’histoire d'abandon devant l’autel - How I met your mother le fit récemment en saison 4 avec la rupture Ted-Stella - mais pas avec autant de réussite que pour cet épisode. Par ailleurs, on remarquera que les robes des demoiselles d’honneur ressemblent beaucoup à celle portée par Ally McBeal dans l’épisode Car Wash (début de la saison 3), où l’avocate allumée fera capoter à elle toute seule le mariage de sa cliente. Conseil aux futurs mariés : n’habillez jamais vos témoins de cette façon… Durant tout l’épisode, numéros sur numéros : allégresse impatiente et répliques hilarantes d’Anya, gène et doute chez Xander, autodérision de Willow et Buffy, Spike tentant de rendre jalouse Buffy. Sans oublier le joyeux choc des cultures entre les démons et la famille Harris (mention au père, un trouble-fête de catégorie ultime). Un épisode échouant sur le fond, mais réussissant sur la forme. Le cliffhanger est à faire couler des sueurs froides ; l’Anya, elle rigole plus… La critique d'Estuaire44 L’épisode réussit parfaitement le mélange entre émotion et humour, avec pas mal de scènes étonnamment drôles autour du drame central (mention spéciale à Spike qui se la joue une de perdue dix de retrouvée avec sa nouvelle copine). Dans un premier temps on croit vrait se trouver face à un Alex revenu du Futur, son récit ayant quelque chose de crédible. Mais à ce niveau de la saison on est blasé, la rupture avec Anya c’est un malheur de plus sur une très longue liste, on sature quelque peu. L’effet d’accumulation n’est pas assez bien dosé tout au long de la saison. Elle en paie ici le prix alors que l’épisode en soit reste très réussi. Sinon elles ne sont pas si effroyables que cela, les robes des demoiselles d’honneur, très à la Cthulhu. La famille d'Alex, enfin révélée, s'avère à la hauteur de sa légende.
17. À LA DERIVE Scénario : Diego Gutierrez Réalisation : Rick Rosenthal Buffy Anne Summers n’est pas une Tueuse de vampires. Il s’agit d’une pauvre jeune fille frappée de folie depuis l’adolescence : ses aventures à Sunnydale ne sont en fait qu’une émanation de son cerveau malade !!! Son médecin à l’asile où elle est internée déclare à Hank et Joyce que le seul moyen pour Buffy de guérir est de tuer tous ses amis imaginaires, seuls liens qui l’attachent à son monde fantaisiste. Quelle est la vraie réalité ? Celle de Sunnydale ou bien celle de l’asile ?… La critique de Clément Diaz
In her mind, she's the central figure in a fantastic world beyond imagination. She's surrounded herself with friends, most with their own superpowers. Together they face grand, overblown conflicts against an assortment of monsters, both imaginary and rooted in actual myth. Le cinquième épisode « mythique » de la série a été écrit par l’assistant personnel de Joss Whedon. Méta-récit postmoderne, Normal again est l’épisode le plus choquant de la série, encore aujourd’hui source de débats enflammés. Il brise un tabou suprême de la fiction : la fausseté de la création artistique. Une création, née d’un auteur, est par nature une fiction. Le public passe un contrat avec le créateur en plongeant dans un univers plus ou moins connecté au réel, et en le prenant pour la réalité durant l’immersion dans la création. Ici, toute la Mythologie de la série est remise en question, et le spectateur ne peut plus s’immerger dans cet univers familier qui ne lui paraît plus crédible. Cet épisode méga traumatisant poursuit donc le crescendo de noirceur de la saison puisque cette fois la victime, c'est... le public ! Le postulat de Diego Guttierez est sidérant : tout ce qu'on a vu depuis le pilote (et même l'inénarrable film de 1992), c'est du vent. Au départ, on y croit pas, vu que les visions de l'asile sont déclenchées par la piqûre du démon. Mais plus l'épisode avance, plus nos repères se détruisent. L'on voit tout d'un autre œil : l'arrivée de Dawn, la seconde mort de Buffy, s'expliquent médicalement. Le délire monumental du monde dans lequel vit Buffy, forcément, ça ne peut être le fruit que d'un malade mental. La course effrénée de la saison vers la noirceur, où tout le Scooby perd pied, forcément, c'est Buffy qui commence à retrouver sa tête. Les explications du médecin sont convaincantes et effrayantes. Peu à peu, on ne sait plus à quelle réalité se vouer, d'autant que le Trio reste volontairement flou sur l'effet du poison du démon. Buffy en cinglée est une vision d'horreur pure, et pour une fois, on est pas du tout ravi de voir Joyce (et Hank !) qui veulent arracher Buffy à l'univers que nous, fans, aimons regarder. Le Scooby a beau faire front autour de Buffy, ou Spike demeurer tristement pertinent sur le sadomasochisme de la Slayer, "accro au malheur", le spectateur lui aussi est acculé à une terrible vérité. Et lorsque Buffy tente de tuer ses amis, ça devient cataclysmique. Le happy end est totalement anéanti par un dernier plan dans l'asile qui semble nous dire : il n'y a qu'une seule réalité, et ce n'est pas celle que vous voulez... Cette hypothèse insoutenable n’est heureusement pas la seule en piste, même si c’est clairement le point de vue affiché par l’épisode, dont la raison d’être est de nous choquer. La possibilité la plus crédible reste la présence de deux univers parallèles - un thème existant dans la série - et que le poison du démon ne soit qu'un "révélateur" des deux réalités (Lost, déjà...). N'empêche que la fin pue le soufre. L'épisode s'interroge aussi sur notre rapport à l'imaginaire, et notre capacité à s'y perdre lorsqu'on veut vivre un réel trop douloureux. Ainsi, le cas où le Buffyverse ne soit qu'une illusion, alors qu'on a envie que cette illusion soit la vraie, rappelle cette vieille maxime des artistes pour qui la Vérité ne siège dans l'Imaginaire. On est alors pas loin d'un fameux épisode de La Quatrième Dimension – auquel le présent épisode aurait pu constituer un parfait opus – nommé La rivière du hibou, au thème similaire. Un des épisodes les plus transgressifs de l'histoire des séries télé, un choc énorme. La critique d'Estuaire44 When Worlds collide. Buffy contre les Vampires croise ici la Twilight Zone, et ses changements de perspective parfois vertigineux sur la notion de réalité consensuelle. On songe pas mal à la bascule de A Stop at Willoughby. Ce qui demeurera sans doute l’arme la plus vicieuse du Trio conduit à un dilemme parfaitement orchestré par Joss Whedon. On avouera préférer le résoudre en posant qu’il existe deux réalités concomitantes et non une excluant l'autre. Quelque part dans le multivers une jeune femme schizophrène s’imagine un monde fantasmagorique mais ce monde est tout à fait réel ailleurs. Le démon du Trio ouvre une connexion entre les deux mondes, mais sans que la réalité de l’un s’impose à l’autre, on a une juxtaposition temporaire. Sinon, si la jeune femme « Buffy », est emmurée hors du réel, comment fait-elle pour imaginer toutes les références culturelles dont se gavent les membres du Trio ? Accessoirement, comment s'imaginer volontairement une sœur comme Dawn ? Personne ne s'infligerait une telle souffrance morale. Un épisode virtuose et audacieux, comptant parmi les plus effrayants de la série, avec l’émotion supplémentaire de retrouver Joyce.
Scénario : Drew Z. Greenberg Réalisation : James A. Contner Anya, redevenue démone, veut se venger de Xander après qu’il l’ait abandonnée devant l’autel. Ne pouvant faire justice elle-même, elle tend un piège au Scooby-Gang pour qu’au moins l’un d’entre eux fasse le souhait qu’il arrive quelque chose à Xander. Elle pourrait alors exaucer ce souhait littéralement… La critique de Clément Diaz
There's just so much to work through. Trust has to be built again on both sides. You have to learn if - if we're even the same people we were. If you can fit in each others lives. It's a long and important process, and can we just skip it ? C-Can you just be kissing me now ? La course à l’abîme vers les ténèbres continue. Nouvelle surprise : passée l'introduction déphasée, on assiste à une évacuation complète du Fantastique - mis à part le fugitif changement de visage d'Anya. Au menu, les persos, les persos, et les persos. La réussite de Drew Greenberg est la preuve indiscutable que le Fantastique, pour aussi présent qu'il soit, est secondaire en regard de la virtuosité incomparable dont font preuve les auteurs pour écrire la psychologie de nos héros. Voir Xander picoler lamentablement est une image dure, et on passe au niveau supérieur quand il retrouve Anya pour une douloureuse confrontation. Centré sur Anya, l'épisode distille un suspense terrible, où le sort de Xander ne tient qu'à une petite phrase que chacun des membres du Scooby peut dire à tout moment - remarquable idée de scénariste qu'un démon ne peut se faire justice tout seul. On a surtout peur quand Anya questionne Dawn Lagaffe... Touchant de voir le Scooby rester pur dans ses sentiments, et ne souhaiter aucun mal à Xander. Tour à tour amoureuse désespérée, sanguinaire vengeresse... et gagwoman, Emma Caulfield se surpasse une nouvelle fois. Sa scène de beuverie instaure un double suspense très vif, couronné par un dénouement très cynique : Anya obtient vengeance par un moyen dépourvu de tout Fantastique, et blesse cruellement Xander. Comme si ça ne suffisait pas, Xander apprend l'existence de la relation Spike-Buffy. Là, c'est bon, on a touché le fond : tout le monde est au fond du gouffre... sauf Tara et Willow qui se réconcilient, belle image de fin réconfortante. Ouf, parce que qu'est-ce que c'est noir ! La critique d'Estuaire44 L'épisode se contente de poursuivre un rien mécaniquement les histoires en cours, sans apporter grand chose de neuf. La bombe de la caméra du Trio exacerbe les sentiments des uns et des autres, genre vaudeville, mais n'apporte rien de fondamentalement nouveau en soi. Quelques bons gags comme la gnôle de Giles en guise d'élixir magique, mais l'épisode manque un peu de consistance en ne jouant quasiment que la seule carte du relationnel, déjà beaucoup pratiquée cette saison. On retient par contre la réconciliation très touchante entre Tara et Will, un vrai rayon de soleil dans la noirceur ambiante.
19. ROUGE PASSION Scénario : Steven S. DeKnight Réalisation : Michael Gershman Le Trio trouve dans une caverne les orbes de Nezzia’Khan, qui rendent invincibles leur détenteur. Warren a l’intention de les utiliser pour combattre et tuer Buffy à coup sûr. Spike, tourmenté par son amour envers Buffy, franchit la ligne jaune. Alors qu’elle se réconciliait avec Willow, une catastrophe irréversible foudroie Tara…… La critique de Clément Diaz
- It's not written in any ancient language we could identify. Il ne semble pas y avoir de limite à l’escalier infernal des personnages, et Seeing red martyrise tout le Scooby jusqu’à l’insoutenable. Le scénario démoniaque de Steven S. DeKnight, qui accomplit ici son opus le plus mémorable, dose à la perfection ses effets, de l’idyllique scène d’amour initiale au bain de sang final. Un contraste cru sépare les heureuses scènes de Willow et Tara, douillettement bien au chaud, du chaos extérieur. Le Trio s’impose comme un Big Bad curieux : pathétiques, minables, méprisables, ils sèment la désolation sans vraiment s’en rendre compte. Jonathan reste le plus humain des trois (il sauve Buffy en lui disant le secret de Warren), et Andrew est davantage un couard ; son « décollage raté » m’a personnellement donné un fou rire énorme pendant une minute, Beep-beep et Coyote n’auraient pas fait mieux. A l’opposé, il n’existe aucune rédemption pour Warren, mené par un Adam Busch toujours plus flamboyant dans la noirceur. Son égoïsme et son ivresse démente de puissance, que ce soit dans la scène du bar ou dans le duel épique – mâtinée de délicieuses répliques volontairement nanardes - contre la Slayer sont effrayants. Xander est complètement lessivé, tous les événements l’ont achevé. Spike atteint le paroxysme de la souffrance quand dans un coup de folie, il tente de violer Buffy. La scène est très forte, dérangeante dans la mesure où Spike dans son rôle de bourreau est aussi victime que Buffy, luttant désespérément contre ses pulsions destructrices. C’est une des scènes les plus intenses de toute la série. Voir Buffy l’icône féministe, agressée sexuellement, et Spike complètement détruit par ses sentiments est horrifiant. L’on comprend que James Marsters eut beaucoup de mal à tourner cette scène dérangeante. Anya continue de nourrir ses regrets et ses rancoeurs, quelle ambiance ! L’enquête avance efficacement, pas de temps mort. Et puis vient ce final d’une brutalité phénoménale. Alors que Xander et Buffy, et Tara et Willow se réconfortent l’un l’autre, Warren explose le happy end. Les foudres du ciel s’abattent sur Tara, qui nous quitte sans qu’on l’ait vu venir une seconde. L’effet Psychose fonctionne à la perfection : qui pouvait imaginer qu’au moment où Amber Benson était enfin créditée au générique que son personnage mourrait ? Tara faisait partie du Scooby, si vraiment on avait imaginé sa mort, on aurait pensé à un départ en fanfare... bin non, une stupide balle perdue. C'est vraiment boire le calice jusqu'à la lie... ainsi qu'un génial détournement des codes de la série où le quotidien trivial peut faire plus mal que la magie elle-même. Willow hurle vengeance, ça fait peur. Viol et violence, cet épisode est un des plus dévastateurs de la série, ouvrant un arc final de trois épisodes, marche symphonique vers un cataclysme dantesque. La critique d'Estuaire44 L'Heure Zéro pour Tara mais aussi pour l'ensemble d'une saison qui touche ici au port de sa descente dans les ténèbres et la déchéance. La mort de Tara frappe bien entendu par son imprévisibilité révoltante, mais aussi son absurde total, alors qu'elle n'était même pas visée. Whedon a l'habilité de tourner la scène sans effets particuliers, dans sa brutale immédiateté, ce qui la rend encore plus forte et crédible. Il en va aussi de même pour la tentative de viol, elle aussi filmée avec un réalisme crû bien plus dérangeant que les pires monstres de la série. Très grande interprétation, encore une fois. Mais la chute atteint aussi Warren, qui s'était rêvé en génie du mal de Comics avec ses copains et qui se retrouve en vulgaire assassin, brutal et maladroit. D'une manière un peu transverse, on se sent aussi triste pour lui. Quel gâchis. On se réjouit par contre pour sursaut de Jonathan, qui est définitivement plus quelqu'un qui se cherche une vie qu'un vrai méchant. Andrew est lui complètement déconnecté du réel, comme un autiste léger. Spike quitte Sunnydale sur sa moto de biker démoniaque. Il ne sera pas là pour le grand final, ne revenant que quand il s'estimera digne de Buffy. Celui-ci se révèlera tout à fait spectaculaire mais finalement moins fort et touchant que les moments simplement humains ponctuant ce très grand épisode.
20. LES FOUDRES DE LA VENGEANCE Scénario : Marti Noxon Réalisation : David Solomon L'assassinat de Tara fait basculer Willow dans une rage folle. Elle s’abreuve de magie noire et traque sans relâche Warren dans toute la ville pour lui faire payer son crime. Le Scooby-Gang tente vainement de la raisonner… La critique de Clément Diaz
- Wanna know what a bullet feels like, Warren ? A real one ? It's not like in the comics. […] The pain will be unbearable, but you won't be able to move... A bullet usually travels faster than this, of course. But the dying ? It seems like it takes forever. Something, isn't it ? One tiny piece of metal destroys everything. It ripped her insides out... It took her light away. From me. From the world... And now the one person who should be here is gone - and a waste like you gets to live. A tiny piece of metal. Can you feel it now ? Fureur, sang, vengeance, meurtre, destruction… Villains ne lésine pas sur la violence qui colore cette fin de saison au fer rouge. La métamorphose de Willow est aussi soudaine que ravageuse, avec une interprétation d’une férocité absolue d’Alyson Hannigan, totalement méconnaissable. Elle devient le personnage central et engloutit tout sur son passage : scène où elle laisse la magie noire la consumer, prise de contrôle de la voiture, serment de vengeance mortelle, poursuite implacable dans les bois, jusqu’à l’horrible climax que représente la torture et l’exécution de Warren. Les dialogues de Marti Noxon sont aussi tranchants que la balle fatale, et on sent le triomphe des ténèbres à chaque image. Cette croisade sanglante prend aux tripes. La réalisation de David Solomon ne nous épargne rien, tout est là pour secouer le spectateur, qui ne sait plus comment réagir en voyant cette métamorphose d’une héroïne douce et fidèle en une machine de destruction massive. L’amour, sentiment le plus puissant qui existe en chaque être humain, est capable de toutes les folies. Dark Willow en est la preuve vivante. Son nihilisme, sa plongée pleine et entière dans la colère est à glacer le sang, métaphore évidente des tragédies humaines ayant pour motif ce noble sentiment. Par opposition, Buffy - qui semble plus mature, plus adulte physiquement - rayonne de sa pureté lumineuse qui la pousse à ne pas se mêler des affaires des hommes, et à s’en remettre à leur justice, aussi défaillante soit-elle. Elle a bien compris que vouloir tout contrôler soi-même, fut-ce au départ dans un but bénéfique (punir un criminel), ne peut mener qu’à un fanatisme monstrueux, celui-là même dans lequel tombe notre sorcière bien-aimée. On apprécie le tout petit filet de lumière que représente Anya, qui choisit de ne pas servir le dieu de la vengeance, mais ses amis. Spike part dans un but mystérieux. On termine encore sur un cliffhanger, Jonathan et Andrew ont du souci à se faire. On se demande si le cauchemar va se terminer, c’est extraordinairement oppressant. La critique d'Estuaire44 Clairement Warren aurait du profiter de sa fusée pour s'enfuir là où il aurait été moins en danger. Le cheminement psychologique aussi subtil que désenchanté entrepris au cours de la saison débouche sur ce final certes impressionnant mais qui renoue avec les conclusions pyrotechniques standards de la série. On peut se demander si le déferlement d’effets spéciaux et l’exécution atroce de Warren, certes spectaculaires, n’étouffent pas une expression plus fine du chagrin de Willow. Il existe une discordance regrettable entre la chronique intimiste et noire observée jusqu’ici et ce déferlement de sorcellerie ultra visuelle parfois excessif que la qualité de l’interprétation et l’affrontement Buffy/Willow ne suffisent pas tout à fait à faire admettre. On est davantage dans une version apocalyptique de Charmed que chez Bufffy. Ce sera encore plus marqué ensuite avec cette apocalypse improvisée autour d’un temple maudit surgit dont on ne sait où.
21-22. TOUTE LA PEINE DU MONDE Scénario : Douglas Petrie (1re partie) et David Fury (2e partie) Réalisation : Bill L. Norton (1re partie) et James A. Contner (2e partie) Spike passe plusieurs épreuves dans le but d’obtenir quelque chose d’un démon. L’exécution de Warren n’a point étanché la soif de destruction de Willow. Elle veut maintenant s’en prendre à Jonathan et Andrew. Le Scooby-Gang tente de l’arrêter ce qui ne fait qu’accroître sa fureur. Willow s’en prend alors directement à eux. Au terme de ce jour de cauchemar, elle fait apparaître un temple satanique dans l’intention de détruire la Terre… La critique de Clément Diaz
- You've come pretty far : ending the world, not a terrific notion ! But the thing is ? Yeah. I love you. I loved crayon-breaky Willow and I love ... scary veiny Willow. So if I'm going out, it's here. If you wanna kill the world ? Well, then start with me. I've earned that. Two to go ne laisse pas un instant de répit. Dark Willow perd tout contrôle, se perd dans son chemin de vengeance, et les êtres qu'elle chérissait le plus au monde en font les frais. La bataille est tellement inégale qu'on se dit que c'est perdu d'avance. Face à une puissance d'une telle ampleur, qui ne semble souffrir d'aucun talon d'Achille, le Scooby alterne combats désespérés et fuites forcées. Douglas Petrie mène son scénario tambour battant, on est sous pression. La tapageuse évasion de la prison entre explosions, téléportations, démonstrations de force... et course-poursuite à la Bullitt maintient la pression. Il est clair que contrairement à tout le reste de la saison, la psychologie est assez réduite, mais le finale est justement le résultat de toute l’évolution de la saison. L’émotion est apportée ici par la Super Big Bad. Le duo Clem-Dawn apporte une rare touche de lumière, vite évacuée lorsque Willow menace carrément de s'en prendre à elle. Le face-à-face avec Buffy (et la décisive Anya) suivi de leur combat fratricide est un premier clou du spectacle. On ne lésine pas sur la puissance, la violence. Au moment où tout semble perdu, arrive le plus réconfortant des cliffhangers. Il tombe a tempo, pour un effet massif. Yeaaaaah ! Sans doute manque-t-il cette "patte" Whedon pour conclure cette saison en beauté. Effectivement, Grave souffre d'un certain surplace. Ceci dit, David Fury s'en sort très bien. Le début est poussif : malgré la joie des retrouvailles Giles-Buffy, les voir s'esclaffer paraît très déplacé. Anya qui se laisse posséder par Willow est une excuse pas crédible pour relancer la machine. Bon, voir Giles se prendre une raclée royale par une Dark Willow plus cruelle que jamais, ça permet de retrouver l'adrénaline. Ensuite, les techniciens se lâchent : boule de feu intelligente, armée souterraine, pyrotechnie blockbuster, apparition du temple de Satan - ok avec le recul, c'est un peu too much, mais sur le moment, on ne réagit pas... plein la vue. Moment vibrant où Willow télépathe avec Buffy en lui accordant le droit de "mourir en héroïne", ou Anya veillant sur Giles, dont on se rend compte que son sacrifice était en fait soigneusement calculé. C'est du grand grand art, on l'aime comme ça notre Giles, toujours prêt à prendre des risques énormes pour avoir une toute petite chance de réussir (il mise carrément la planète dans son coup de poker). La coda est prodigieuse, avec la confrontation ultime entre Dark Willow et Xander le Brave, qui est prêt à souffrir, à mourir même pour arrêter la folie de Willow. C'est dialogué au cordeau, c'est joué et réalisé à la perfection. Oh, quelle merveilleuse idée que ce soit le "normal guy" qui sauve le monde, c'est un hommage sublime au personnage. On finit sur le twist avec Spike… ben voilà, Whedon nous a encore eu. Une très belle fin de saison, spectaculaire et émotionnelle. La critique d'Estuaire44 Un épisode très fort, parfois visuellement impressionnant, avec pour les fans l'image déchirante de la guerre ouverte entre Willow et Buffy même si on ne croit jamais vraiment à une issue fatale. Même à la grande époque, personne n’a sérieusement cru que la Slayer allait avoir à tuer sa meilleure amie, ce qui n’enlève rien à l’intensité de l’histoire et à son tempo d’enfer. La réussite n'est cependant pas parfaite, du fait d'une recherche trop marquée du spectaculaire à tout prix, histoire de marquer le coup. Willow sur son camion ça fait Terminator, idem pour ce temple maléfique surgissant du diable vauvert (si cela avait été au moins annoncé un minimum en cours de saison, mais non). On sent qu'il faut placer une apocalypse à tout prix en fin de saison, même si elle n'est absolument pas nécessaire : c’est dans le contrat. On est vraiment ravi de revoir Rupert mais son retour donne d’abord lieu à une bataille pyrotechnique à la Dragon Ball, assez infantile. Heureusement l'épisode ménage une vraie scène de retrouvailles touchantes avec Buffy (ouf !). Enfin une pure émotion surgit quand Willow abandonne toute cette colère pour se retrouver grâce à Alex, soit la coda de l'épisode et de l'ensemble de la saison. Buffy est l'Alpha rayonnante du groupe, mais le Zeppo en reste l'âme. Sinon il nous faut subir Dawn jusqu'au bout, cette histoire de potentielle on y croit pas du tout. Spike récupère son âme c'est-à-dire que pour retrouver Buffy il accepte de devenir un Angel bis (ou quasi, d'accord). Pour se perpétuer le Spuffy devient un autre Bangel, ce qui indique assez à qui revient la prédominance. Sinon le Duo reste divertissant jusqu'au bout, avec un Andrew continuant à nous inonder de ses références Geeks, de Star Wars jusqu'aux X-Men, tandis que Jonathan semble (un peu) plus mature. On vous aime tout de même les gars, direction le Mexique et à la saison prochaine !
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Buffy Contre les Vampires (1997-2003) Saison 5 1. Buffy contre Dracula (Buffy vs Dracula) 3. Le double (The Replacement) 4. Quand Spike s'en mêle (Out of My Mind) 5. Sœurs ennemies (No Place Like Home) 9. Météorite (Listening to Fear) 1. BUFFY CONTRE DRACULA Scénario : Marti Noxon Réalisation : David Solomon Au cours d’une visite de routine au cimetière de Sunnydale, Buffy rencontre le comte Dracula, de passage en ville. De cette rencontre inattendue, la Slayer comprend la raison de son angoisse intérieure depuis qu’elle a été élue : elle couve en elle un côté obscur qui la ronge. Dracula, ayant senti cela, lui fait une étonnante proposition… C’est alors qu’une jeune fille de 12 ans fait son entrée dans le monde de Buffy… La critique de Clément Diaz - You are magnificent. Vraiment étonnante ouverture de saison que celle de la saison 5 qui comme son nom l'indique, imagine la rencontre de la Slayer californienne et le Vlad transylvanien. On s'incline devant Marti Noxon qui devait réussir cette rencontre aux frontières du n’importe nawak tant les deux univers sont si différents. La scénariste biaise plus ou moins habilement en restant sur un ton léger, presque parodique. Dracula n'est d’ailleurs que le prétexte à déclencher le fil rouge de la saison 5 : la Slayer à la recherche d'elle-même, du côté obscur de sa Force (qu'elle touchera plus profondément en saison 6). Son affrontement contre Dracula, campé par un Rudolf Martin classieux et distingué à souhait, est par contre richement mené, avec des scènes de séduction, de mystères, de tentations assez intéressantes. La scène de la chambre mélange érotisme et frissons avec brio. L'histoire est réussie, ce n’était pas gagné avec une figure aussi mythique, mais le fond déçoit un peu. Si Noxon réussit l'histoire, c'est parce qu'elle s'amuse aussi à imaginer des scènes totalement loufoques qu'on n'attendait pas du tout d'une telle rencontre. Le sérieux frissonnant se voit remplacé par de la comédie parfois bien bouffonne : rien que la première confrontation vaut le coup avec les répliques décalées de Buffy et Xander (Brendon est en très très grande forme), mais aussi Willow assez troublée par le charme du nouveau venu, Anya qui jacasse à qui mieux mieux, Spike qui prétend que Dracula lui doit 11 livres, Xander en mangeur d'insectes qui en a ras-la casquette, Joyce qui voit se réveiller des instincts de cougar, et gag des gags, Buffy qui tourne en dérision le traditionnel "retour de Dracula". Émouvant d'entendre Willow et Buffy énoncer des quasi déclarations d'amour à Giles, figure paternelle pour toujours, avec un Tony Head toujours merveilleusement adorable. Le cliffhanger est un WTF coup de tonnerre dans un ciel bleu, Welcome Dawn ! La critique d'Estuaire44 On retrouve la tradition des épisodes à part en début de saison. Celui-ci se montre amusant et malicieux, mais demeure une simple curiosité. On apprécie que le Dracula choisi soit celui de la littérature plus que des films, avec également des références à la grande Anne Rice et à son romantisme ardent. En même temps cela reste une anecdote manquant quelque peu d’intensité. On se cantonne massivement à l’humour et Dracula est trop ridiculisé à fin. Attention à ne pas se montrer orgueilleux ou suffisant. Dracula et Buffy, ainsi que leurs univers, divergent beaucoup trop pour que leur réunion puisse vraiment être féconde, au-delà du pastiche divertissant. Cela aurait était plus porteur de choisir Lestat de Lioncourt ou Louis de Pointe du Lac (qui présente quelques ressemblances avec Angel). Dawn arrive, quel bonheur. Le Connor d’Angel est souvent pénible, mais à côté c’est Byzance. Il est astucieux de laisser planer un mystère sur son origine, les explications vont venir vers l’épisode 5 ou 6 en même temps que la Big Bad de saison.
Scénario : David Fury Réalisation : David Grossman A travers son journal intime, nous explorons le quotidien de Dawn : son lien conflictuel avec sa sœur Buffy et sa mère Joyce, son attirance pour Xander, son peu d’affection pour Anya et Giles, ses amitiés avec Spike, Tara, et Willow, ses envies, ses sautes d’humeur… Dans le même temps, Harmony est revenue à Sunnydale : avec son gang de vampires, elle a échafaudé un plan pour se débarrasser de la Slayer… La critique de Clément Diaz - How bored were you last year ? Vachement gonflé de centrer un épisode sur Miss Dawn alors qu'on sait fichtrement pas comment elle est arrivée là. Mais ça fait partie du culot bien connu de Whedon, qui lui a valu tant de succès. Toutefois, on finit par en prendre son parti, et suivre cet épisode décalé avec un plaisir certain. Fury joue à fond les manettes sur l'humour en croquant le Scooby avec le regard de Dawn, avec un regard encore plus décapant que le Zeppo : Buffy grande soeur moralisatrice qui comprend pas ses tourments existentiels adolescents bien plus graves que ses tentatives de sauver le monde (pas étonnant que Joyce parte en soirée, c'est à s'arracher les cheveux), Willow la bonne copine, Xander le béguin, et donc Anya le boulet (c'est l'hôpital qui se fout de la charité), tandis que Giles est un antédiluvien vivant sur son petit nuage. En passant, Anya qui joue au Jeu de la vie devrait vous déchaîner le rire au moins une minute (Can I trade in the children for more cash ?). Le rapprochement entre Dawn et Tara sur leur rôle d'outsider est un peu exagéré, mais compréhensible, car si Tara a toute sa place dans le groupe, elle ne le voit pas, contrairement à la petite sœur, pas encore au sein du Scooby. Toutefois, c'est surtout pour Harmony que l'épisode vaut le coup d'oeil. Mercedes NcNab, en blondasse écervelée, joue comme d'habitude en mode "tornade comique", et on rit, on rit comme on n'a jamais ri. Son supergang de bras cassés au QI à un chiffre est à pleurer de rire. Son amour des licornes, son "plan machiavélique" qui tombe à l'eau, son concours de vannes avec Xander, la gaffe burlesque de Dawn, ou encore la mutinerie de ses "minions"... la moulinette ravageuse de Fury est sans pitié mais il a le bon sens de ne pas la cantonner à un prétexte humoristique : dans le Scooby, même les comiques de service sont à la recherche d'eux-mêmes. A part son mystère, l’on pressent toutefois que Dawn ne servira pas à grand-chose. Elle incarne le retour de l'adolescence, alors que les 4 premières saisons de la série ont déjà traité ce sujet. Elle fait virer la série dans la sitcom ado, ce qui ne lui va pas. Le talent de Michelle Trachtenberg parviendra généralement à limiter la casse, mais ce personnage pleurnichard et irritant demeure à raison l’un des moins populaires parmi les fans. Finissons sur une bonne note : Giles écoute dans la voiture le galopant Prélude de la Suite Holberg pour cordes op.40 d'Edvard Grieg, preuve qu'il a d'excellents goûts musicaux. La critique d'Estuaire44 Une superbe musique apporte beaucoup à l'opus. La nouvelle voiture de Giles vaut aussi le coup d'œil. Real Me restera le meilleur épisode Dawn, nous la présenter via la tenue d'un journal intime était astucieux. C'est souvent une bonne idée de revisiter un univers bien connu par le regard incisif d'un nouveau venu (comme une Cordelia amnésique le fera chez Angel). Plusieurs observations de Dawn s'avèrent amusantes et justes, parfois touchantes, et puis elle n'a pas encore eu le temps d'épuiser notre patience par ses horripilantes attitudes d'enfant gâtée et nombriliste. Sa jeune interprète, Michelle Trachtenberg, est très douée, mais cela n'y change rien. Sinon on pleure de rire avec Harmony en chef de gang, la série y va à fond les manettes avec elle, C'est assez irrésistible. Avec Tara, cette vision de trois femmes cherchant leur place apporte un vrai fond au scénario. Tara l'a objectivement trouvée, mais demeure un mal vivre du à une faille encore à découvrir. On apprécie particulièrement les dialogues d'Harm avec Spike et Alex, de vraies perles d'humour. Tout le délire autour du Maître Plan caractérisant tout méchant qui se respecte est un délice. Il ne faudrait pas que le mystère Dawn se prolonge trop mais sur une poignée d'épisodes c'est plus intrigant qu'autre chose. Découverte de la boutique de magie, qui va devenir le nouveau repaire des Scoobies. La saison 5 se met en place, avec également le fou, première manifestation de la Big Bad à venir.
3. LE DOUBLE Scénario : Jane Espenson Réalisation : James A. Contner Alors que Joyce souffre de maux de tête de plus en plus fréquents, Toth, un démon, vient en ville pour tuer Buffy. Au cours d’une bagarre avec le Scooby, il frappe Xander avec une arme à rayons. Sans que personne ne s’en rende compte, un second Xander identique au premier a fait son apparition !! Le double semble cependant plus fort, plus sûr de lui, plus rayonnant que le premier. Que s’est-il passé ? La critique de Clément Diaz So you bought the Magic Shop and you were attacked before it opened. Who's up for a swinging chorus of the "We Told You So" symphony ? Ah, le double ! Inépuisable thème dans les séries télé. Cette fois le traitement fait penser à Nervous man in a four dollar room, un épisode très fort de La Quatrième Dimension : soit le "faible" Xander contre le "fort" Xander. Cependant, Jane Espenson mélange mal la comédie (son point fort) avec le suspense (son point faible). L'intrigue est assez risible : le démon du jour, à part ses trois petites apparitions, campe un des méchants les plus transparents de la série. La fausse piste du début ne tient pas longtemps. L'auteure veut nous maintenir dans le suspense, mais son intrigue est trop faible et dilue en plus ses effets comiques. Plantage dans les deux côtés. Heureusement, il y'a quand même quelques passages réussis comme quand les deux Xander font les mêmes choses à l'unisson. Nicholas Brendon fait un excellent double rôle - scène très drôle avec la propriétaire émoustillée - mais c'est surtout Anya qui fait un numéro infernal, portée par une Emma Caulfield à la froideur subtilement fausse. Les vérités franco qu'elle assène tout au long sont un délice de chaque instant. On notera que la scène où le fort Xander est sur le point de l'embrasser et que le faible arrive à ce moment-là fait penser à un certain agent du FBI qui a eu la même expérience avec une petite rousse... le sommet est atteint quand Anya envisage une partie à trois avec ses deux amoureux. Sacrée Anya, elle réussit à faire oublier Cordélia et même le retrait de Spike. Tiens, le Spike, il se défoule sur un mannequin représentant la Slayer, mais il caresse curieusement son visage, il semble évident que le Spike se débat de plus en plus contre des sentiments à laquelle on s’attendait pas... Riley lâche une bombshell à la fin, il se dirige déjà vers la sortie. La critique d'Estuaire44 The replacement développe une utilisation assez maligne et divertissante du thème classique du Doppelgänger (que serait devenue ma vie si je m’étais comporté différemment ?), et puis c'est un épisode Alex, donc forcément intéressant. Ceci-dit l'impact s'en voit quelque peu diminué par la fait que cette mésaventure arrive à un Scooby, c'est à dire à quelqu'un d'expérimenté, se mouvant déjà dans un univers fantastique. Quand cela arrive à Monsieur ou Madame Tout le Monde, comme dans la Quatrième Dimension (Image dans un Miroir), cela devient davantage troublant et inquiétant. Et puis Vampire Willow était tellement plus piquante et spectaculaire, que l’opus souffre terriblement de la comparaison avec Doppelgängland. A noter le caractère très naturel des scènes de doubles, réalisées avec le frère jumeau de Nicholas Brendon, (Kelly, cascadeur de profession). On appréciera un twist final astucieux, le double n’ est pas mauvais, et d’ailleurs n’est pas vraiment un double non plus.
4. QUAND SPIKE S’EN MÊLE Scénario : Rebecca Rand Kirshner Réalisation : David Grossman Dawn découvre accidentellement que Riley a un rythme cardiaque trop élevé : il a besoin d’une opération d’urgence. Riley, sachant que cela lui enlèverait sa force supérieure, refuse, et s’enfuit. De plus, Spike et Harmony (de nouveau ensemble) ont kidnappé le chirurgien quémandé par Buffy pour le forcer à enlever la puce de Spike. Buffy et ses amis doivent les en empêcher avant que Spike puisse nuire de nouveau… La critique de Clément Diaz - Taking up smoking, are you ? Cet épisode montre que la série n'a pas toujours besoin d'excellents scénarios pour divertir : mettez Spike au centre de la scène, faites-lui faire son numéro de evil gag man, adjoignez lui l'intellectuelle Harmony et faites bouillir. Alors, que du bon : Spike et Riley qui aident Buffy dans l'intro sans lui demander la permission, Spike qui regarde Dawson à la télé (ses goûts commencent à inquiéter, il est sensé être un baddie tout de même), Harmony dont on ne se lasse jamais de son numéro d'adorable idiote. Mercedes McNab cabotine à fond la caisse, irrésistible - ah le double gag de l'arbalète, ah son délire de persécution, ah ses tirades débiles pendant l'intervention chirurgicale... Le one-Spike-show est sans fin, on en est jamais rassasiés. Le twist final est un coup de maître, prolongeant son numéro de refoulé furieux et hilarant. Assez fin de la part de la scénariste de s'attaquer au concept de la virilité, avec un Riley ne supportant pas d'être plus faible que sa nana, et ainsi montrant un grand manque de confiance en elle. Sa scène d'explication avec une Buffy au bord des larmes est brillamment écrite. L'intrigue n'est pas terroche, mais les personnages sont si bien dessinés qu'on ne s'ennuie pas : leurs relations sont toutes bien maîtrisées. Willow et Tara sont mignonnes à souhait, avec la première commençant à devenir une grande magicienne. C’est évidemment la scène finale qui est le clou de l'épisode, avec l'obsession de meurtre de Spike qui s'apparente de plus en plus à une obsession amoureuse. Sinon, Joyce n’est pas trop dans son assiette. Ca passe comme ça, l’air de rien, mais en fait, ça va prendre des proportions beaucoup plus importantes qu’on l’imagine alors. Toujours ce principe d’anticiper sur les événements à venir, montrant que la série sait où elle va. L'auteure conclut en beauté avec le rêve final qui devrait tétaniser tout le monde pendant le générique de fin. Houlala, Spike in love, ça va donner une pagaille monstrueuse dans le BuffyVerse... GENIAL ! La critique d'Estuaire44 L’intrigue principale sent un peu trop le réchauffé et la prolongation inutile de la saison quatre, d’autant que l’on perçoit bien que la cinq n’a pas encore vraiment débuté : toujours pas de Big Bad en vue et le mystère Dawn commence à trop se prolonger. On ronge un peu notre frein, avec une vraie impression de surplace. L’épisode st néanmoins sauvé par le couple hilarant et détonnant formé par Spike et Harm (Nitro et Glycérine). On s’amuse beaucoup avec eux et l’on comprend sans peine leur retour en saison finale d’Angel. Mercedes McNab réalise un sacré numéro ! L’intérêt de Quand Spike s’en mêle (encore un titre VF complètement nul) est aussi de lancer plusieurs pistes narratives cruciales : la maladie de Joyce, et les premiers émois de Spike envers la tueuse, une romance qui vaudra d’excellents moments à la série et d’autres trop sucrés quand, bien plus tard, Spike se sera trop limé les crocs pour demeurer tout à fait comme on l’aime. Il se confirme que, dépourvu de l’Intiative, Riley a perdu une bonne part de son utilité et qu’il n’apporte plus grand-chose à la série, malgré le talent de son interprète. Petite larme : cette fois nous disons définitivement adieu au Sunnydale High historique. R.I.P. Richard Wilkins III.
5. SŒURS ENNEMIES Scénario : Douglas Petrie Réalisation : David Solomon Anya émet l’hypothèse que le mal de Joyce pourrait venir d’un maléfice. Buffy jette un sortilège pour en être sûr mais découvre une autre vérité qui la secoue profondément. Pendant ce temps, Glory, une jeune femme blonde totalement folle, torture et assassine un groupe de moines, réclamant à grands cris sa « Clé »… La critique de Clément Diaz - What are you doing here ? Five words or less. No place like home démarre véritablement cette saison 5 par l'explication du mystère de Dawn et l'entrée en scène de la blonde Glory. L'excellent Doug Petrie, décidément spécialisé dans l'écriture de personnages féminins siphonnés, y va à grands coups de marteau-pilon pour créer sous nos yeux ce démon qui ne ressemble à rien à ce que le Fantastique avait produit d'ici là : une Big Bad Bimbo Blonde aussi terrifiante que sans cervelle. On doit se pincer pour croire à cette superméchante aussi préoccupée par son look d'humaine que par sa "clé", qui aspire l'énergie d'un garde entre deux répliques volontairement consternantes. Clare Kramer a du talent pour interpréter le délire frénétique de son personnage dès son premier épisode ; une entrée en matière encore plus massive que Faith et Drusilla, c'est dire. L'explication du mystère Dawn témoigne de l'imagination qui semble sans limites de Whedon, c'est une trouvaille assez énorme. Sensible conclusion où les soeurs ennemies se raccommodent, même si l’on sent le déchirement de Buffy. Dawn est assez amusante dans cet épisode, avec sa manière de jeter un froid bien gros entre Riley et Buffy. L'épisode culmine dans la scène du sortilège de Buffy. La réalisation de David Solomon et la photographie grumeleuse de Michael Gershman méritent un ban d’honneur pour ces images soigneusement filmées. Les effets spéciaux sont aussi simples que troublants (décors clignotants, Dawn apparaissant/disparaissant), c'est une grande page de la série que l'on regarde ici. En plus de la Bimbo, solide dose d'humour chez Giles & Cie, notamment grâce à Anya en vendeuse, une catastrophe sidérale mais d'une efficacité indéniable. Le seul regret est que l'épisode sacrifie beaucoup aux deux révélations, plus un épisode de présentation qu'une vraie histoire. Ah, il y’a aussi la scène culte du Five words or less. Incontournable pour tout fan ! La critique d'Estuaire44
Soeurs ennemies constitue un épisode évidemment crucial. Juste au moment où on commençait vraiment se demander où allait cette saison, voici qu’apparaît Glory. Un vrai plaisir, puisque l’on comprend tout de suite à quel point elle sera plus vive et divertissante que ce bonnet de nuit d’Adam. Rien à voir. Glory ne fait pas tout à fait partie de mes adversaires préférés car je lui reproche de demeurer trop longtemps inactive. Le Maire et même Adam s’avéraient plus industrieux, tandis que le Maître avait une excuse. Ici elle agit pleinement adversaire, alors qu’ultérieurement elle se contentera lontemps.de demeurer en arrière-fond. De plus les scènes de transformation avec Ben donneront à quelques scènes relevant du gros rire. Mais, outre qu’elle soit clairement la plus regardable des Grands Méchants de la série (Woman in Red…), la superbe Claire Kramer lui apporte pétillement et abattage. Glory va crever l’écran, même si elle se cantonne trop à la comédie. Son entrée en scène et la révélation concomitante de l’identité de la niaise sont ici parfaitement exécutés, entre humour et spectaculaire. Et puis, après Vlad cela fait du bien à Buffy de redescendre sur terre (y compris en se fracassant sur du béton armé).
Scénario : Joss Whedon Réalisation : Joss Whedon La famille de Tara est à Sunnydale. Ils exigent son retour dans la famille. Tara, trop attachée à Willow et au Scooby-Gang, refuse, mais sa famille a un bon moyen de pression : menacer de leur révéler sa véritable nature, qui à l’occasion de son 20e anniversaire, va se dévoiler au grand jour. Glory décide d’attaquer la boutique de magie pour kidnapper Buffy car elle pense que la Tueuse sait où se trouve la Clé… La critique de Clément Diaz
- This is insane. You people have no right to interfere with Tara's affairs. We are her blood kin ! Who the hell are you ? Voilà le feel good épisode de la série, celui spécialement fait pour qu'on soit totalement euphorique à la fin. C'est un genre toujours dangereux à explorer car proche du sirupeux. Mais avec un personnage aussi intéressant que Tara, et avec le talent de Whedon, c'est une autre histoire. Glory est toujours aussi dingo, entre séduction exacerbée et muscles bien entraînés (et utilisés). Dans une caricature hilarante d’un bon vieux cliché de film bourrin, elle sort des décombres et s’exclame : Now, I'm upset ! avec des mâchoires encore plus serrées que l'Inspecteur Harry. Mais l'important, c'est Tara, notre chère Tara qui a enfin un épisode à elle. Bon, Whedon sacrifie au marronnier de la famille indigne, mais c’est pour mieux mettre en valeur le dilemme de l'héroïne entre féodalité traditionnelle à la famille et nouveau cercle d'amis. Le choix de Tara d'ailleurs n'est pas si simple car elle ne se sent toujours pas incluse dans le Gang, et seul l'amour qu'elle voue à Willow la raccroche à eux. Amber Benson est d'une touchante fragilité, et ses scènes avec Alyson sont si charmantes (le câlin dans le lit, leurs face-à-face, Willow au bord des larmes à la pensée de la perdre) qu'on sent vraiment que ce couple fait partie des plus grands ships de la télévision. Son dégoût d'elle-même quant à sa nature de démone fait office de suspense dramatique. Dans la famille, une satanée bande d'enfoirés, on remarque une jeune Amy Adams dans le rôle de la cousine. Sinon, Spike qui rêve de la Slayer en faisant l'amour avec Harmony, on sent que ses pulsions commencent à déborder... Dans le dernier acte, tous les fils de l'épisode se joignent dans une parfaite fusion. Attendez-vous à battre des mains comme un gosse quand Spike sauve Buffy en écoutant son coeur plutôt que sa vengeance. Et puis, il y'a la grande confrontation finale, où chaque membre du Scooby se met entre Tara et sa famille pour signifier que désormais, elle est des leurs. Xander qui les vanne, Anya qui les menace, Spike qui trouve le magistral twist final ; comment ne pas fondre de plaisir devant un tel spectacle ? Willow aime tout chez Tara, et l'ironie fait très mal au couple Riley/Buffy où chacun a du mal à accepter la différence de statut qui existe entre eux. Un épisode joyeux et optimiste, pas si fréquent dans la série. Supérieur en tous points à l'épisode “familial” d'Angel : Fredless. La critique d'Estuaire44 On apprécie le soin extrême avec lequel Whedon dessine tous ses personnages. Dédicacer tout un épisode à l’histoire de Tara en constitue un exemple marquant, d'autant que les trois membres de sa famille se voient également écrits et différenciés avec précision (la cousine joliment campée par Amy Adams est la plus venimeuse, le père est finalement plus ambivalent). Le scénario se montre parfaitement minuté, l’intervention du Spike tombant ainsi à pic pour que l’excellente scène finale ne sombre pas dans le théâtral. Tara (et son interprète particulièrement sensible et émouvante), était parvenue à largement compenser son handicap d’être arrivée sur tard, l’épisode vient parachever cela. Spike est de plus en plus clairement attiré par la Tueuse, tandis que Riley commence vraiment à flotter face à une Buffy plus inaccessible, même s’il repousse ici la vampire. L’une des qualités de l’épisode réside d’ailleurs dans sa nature chorale, chque personnage ayant quelque chose à exprimer. Anya à la caisse est une bonne idée de scénariste pour lui trouver une occupation dans série. Un combat en morceau de bravoure contre des ennemis «invisibles» et un final très romantique entre Willow et Tara.
Scénario : Douglas Petrie Réalisation : Nick Marck *L’épisode 2.07 Darla de la série Angel complète l’histoire racontée dans cet épisode, avec cette fois le point de vue d’Angel et de Darla. Ayant frôlé la mort en se battant avec un vampire, Buffy va voir Spike, et lui demande comment un vampire peut réussir à tuer une Slayer - Spike en a tué deux dans son passé - afin de mieux se préparer. Spike raconte alors l’histoire de sa vie, de son engendrement par Drusilla alors qu’il était un poète minable, jusqu’à son arrivée à Sunnydale. Buffy va en apprendre également beaucoup sur elle… La critique de Clément Diaz
Every Slayer has a death wish. Even you. The only reason you've lasted as long as you have is you've got ties to the world : your mum, your brat kid sister, the Scoobies. They all tie you here, but you're just putting off the inevitable. Sooner or later, you're gonna want it. And the second that happens... You know I'll be there. Fool for love a un grand intérêt documentaire sur la vie aventureuse de William the Bloody. Douglas Petrie compose une excellente rétrospective du chemin du Spike. C'est ainsi que l'exécrable poète étouffant sous le corset des conventions sociales devint par frustration un vampire grâce à l'adorable Drusilla. Réunir les Fab Four dans un même épisode ne peut qu'exciter l'intérêt. Les liens existant entre le quatuor démoniaque sont écrits avec précision. Darla est logiquement à l'arrière-plan vu que l'épisode correspondant d'Angel sera centré sur elle. A un Angelus préférant la victoire sûre et la discrétion, Spike, libéré de ses inhibitions, ne cherche qu'une chose, qu'il martèle depuis sa première apparition : le FUN !! Le fun est chez lui synonyme de danger, et Spike cherche les batailles difficiles, dans le but de se dépasser lui-même. Sa confrontation avec Angel vaut le détour (déjà pas vraiment le grand amour). James Marsters rayonne à chaque scène, et ses deux combats contre les Slayers sont des pépites d'action trépidante. Quel plaisir de revoir Juliet Landau qui incarne une Drusilla déjà complètement tarée. La scène où elle et Spike s'embrassent sur le cadavre chaud de la Slayer chinoise, avec les flammes derrière, est d’un érotisme torride et flamboyant. Finalement, Riley qui fait sauter à la grenade le repaire de vampires paraît ringard à côté... Et puis, Dru qui devine avant tout le monde l'obsession maladive de Spike envers Buffy. ça aussi on adore. Par contre, ses choix de petits amis peuvent être largement débattus (Beuaaah !). La réalisation de Nick Marck est une merveille de chaque instant, colorée et vive. Et puis, quelle maestria dans les scènes entre Spike et Buffy ! Dialogues tranchants, emphase, caractère licencieux de leur relation de haine, tout y est. Sarah et James sont au diapason. La révélation du Death wish est un grand frisson, car révélant que les Slayers auraient une faiblesse contre laquelle elles ne peuvent lutter. En couronnement, la cruelle épanadiplose voit Buffy mépriser Spike en le traitant comme Cécilia l'avait fait. La coda paraît plus faible, mais on voit pour la première fois les deux ennemis faire une trêve, avec Spike consolant (maladroitement) la Tueuse. Un épisode à part, mais brillamment scénarisé, et à la réalisation luxueuse. La critique d'Estuaire44 Après l'épisode Tara, voici celui consacré à Spike, avec une réussite encore plus éclatante. Celle-ci s'observe sur le fond (nouvelle passionnante incursion dans le passé des Fanged Four, thèse troublante de l'instinct de mort chez les Tueuses, tout comme chez Freud) autant que sur la forme, avec une excellente interprétation ainsi qu'une mise en scène réellement virtuose. Les flashs back s'insèrent pleinement dans l'action en cours, jusqu'à obtenir une convergence très réussie. C’est d’un même niveau que les équivalents du grand final de la saison 2, autour d’Angelus. Le Roi du Geekland qu’est Whedon s’offre le plaisir d’une scène de film de Kung Fu hongkongais et de Blackspoitation 70’s. Un régal, on s’y croirait tellement c’est bien fait. Le brillant dialogue entre la Slayer et Spike emploie le même biais que Entretien avec un Vampire, chef d’œuvre littéraire rétrospectif, entremêlant pareillement l’amour et la mort (malgré que Spike soit définitivement plus Lestat que Louis) La scène où Buffy renvoie un cinglant "tu ne me mérites pas" à William est d'une force terrible, ce n'est pas le moindre exploit de cet épisode que nous faire éprouver de la commisération pour Spike, au moment où celui-ci nous dévoile ses sanglants trophées. Ces fenêtres sur le passé, nettement plus réussies que les équivalentes d'Highlander, s'entrecroiseront avec l'histoire d'Angel et Darla, à Los Angeles. Sinon les Scoobies et le Riley remplissent les blancs, bon. On sent bien désormais vers où on se dirige entre Spike et Buffy, même si je me souviens de mon incrédulité vaguement horrifiée à l'époque.
Scénario : David Fury Réalisation : Daniel Attias Les médecins découvrent que Joyce a une tumeur cervicale. Buffy est touchée par le réconfort que lui prodigue Ben, un interne. Glory cherche toujours sa « Clé » et lance un sortilège invoquant un géant cobra magique qui la mènera à elle. Buffy doit impérativement arrêter tout ça avant que la vie de Dawn ne soit en danger… La critique de Clément Diaz - When a person makes a "destroy all vampires" date, it's simple courtesy to wait for your co-destroyers. Am I right, Giles ? David Fury a le mérite de faire avancer la maladie de Joyce, décrivant son courage face à l'incertitude, à l’angoisse, rendue par une Kristine Sutherland une nouvelle fois impeccable. Ce sont les meilleures scènes de l'épisode. Pour le reste, il ne se passe pas grand-chose d'autre dans ce scénario paresseux, avec une grotesque histoire de serpent géant indic. Le Scooby est plongé dans ses bouquins, Glory fait tranquillement les courses, Buffy subit une dérouillée royale lors de son combat contre elle, Dreg crispe rapidement avec son obséquiosité (pourquoi on ne donne que des rôles de cabotins à Kevin Weisman ?), la résolution du conflit est précipitamment bouclée avec un final en eau de boudin. On est plus proche de Reptile boy que de Graduation Day. Glory est toujours aussi allumée, mais ne peut à elle seule réveiller l'épisode. Le plus énervant est de voir cependant Riley, personnage plus intéressant qu'il n'en a l'air, être rétrogradé au rang de gentil toutou à sa maîtresse. On charge beaucoup trop la barque. Ok, on sait que la rupture est inévitable, mais est-ce une raison pour maltraiter ainsi le personnage ? On le voit se plier aux moindres ordres de Buffy qui brutalement, ne sait plus quoi faire de lui. Le final où elle le repousse pour voir sa mère est caricatural. Il y'a quelques épisodes, il était un atout précieux, l'aidant et lui sauvant plusieurs fois la vie ; là d'un coup, il devient un boulet. Une injustice pour le personnage. Cela permet heureusement le barré concours de virilité entre Riley et Spike qui nous la joue poète romantique du Moyen-âge, reniflant gracieusement les sous-vêtements de celle-qui-l'obsède. L'explication du texte de Spike est claire et nette, Riley est assez intelligent pour comprendre qu’il ne peut rien y répondre (She likes us dangerous, rough, occasionally bumpy in the forehead region. Not that she doesn't like you, but sorry Charlie, you're just not dark enough). Un épisode anodin. La critique d'Estuaire44 Les images de synthèse sont un domaine évoluant particulièrement rapidement et il est vrai qu'il s'agit sans doute du seul secteur où la série accuse son âge. Le serpent était correct selon les canons de l'époque, aujourd'hui le remplacer par un autre plus convaincant serait une bonne idée (genre Star Wars). Dawn innove encore en matière d'idiotie ( aussi insupportable en VO qu'en VF, c'est le personnage en soi qui veut ça). Un épisode au scénario devant plus au relationnel qu’à son intrigue, alourdi par un Riley commençant à battre sérieusement la campagne tandis. Le récit s'acharne trop pesamment sur lui, on a l'impression de regarder une illustration du dicton "Quand on veut noyer son chien, on l'accuse de la rage". Il est grand temps que cela se termine. On apprécie par contre les scènes de Joyce, sonnant très juste, même si la tumeur au cerveau reste un poncif des scénarios hospitaliers, visant le lacrymal massif, touts en conservant des personnages présentant bien à l’écran.
9. MÉTÉORITE Scénario : Rebecca Rand Kirshner Réalisation : David Solomon Une météorite s’écrase près de Sunnydale, et une créature réptinoïde en sort. Elle s’en prend uniquement aux personnes frappées de folie et les tue. Or, Joyce a des hallucinations régulières, ce qui en fait une cible tout désignée pour le monstre. Comment la créature est-elle arrivée jusqu'ici ? La critique de Clément Diaz - That might be toxic. Don't touch it. Listening to fear constitue presque une sorte de suite avec l'épisode précédent : il en reprend les mêmes défauts, mais les accentue, tout en gommant les rares points forts (exit Glory). On commence fort dans le pas crédible quand le médecin autorise la gardienne de la clé et la clé elle-même raccompagner môman chez elle dans l'état où elle se trouve. Joyce tout le long, parle platement, puis délire, puis s'excuse, puis délire, puis s'excuse, etc. Une alternance plus mécanique que dramatique, le talent de l’actrice n’y peut rien. Tout ça pour amener Joyce à ne plus reconnaître Dawn. On se dit alors qu’on va assister à un beau drame émotionnel quant à la dégénérescence de Joyce. A la place, la scénariste sort de son chapeau un tueur venu d'ailleurs qui ventile façon puzzle des malades mentaux ; on sent vraiment les gros raccords scénaristiques. Les auteurs rendent Riley de plus en plus boulet, c'est vachement crispant ; étonnez-vous qu'après il ait pas trop de fans. L'Initiative est de retour ; génial, comme si on en avait pas eu assez. Et qu'est-ce qu'ils en occupent comme temps d'écran ! Heureusement, il y'a le Scooby... ah ben non, le Scooby potasse à la bibliothèque, fait une petite promenade dans la forêt, puis pour changer les idées... potassent à la bibliothèque municipale. Tant de péripéties aussi variées, c’est trop fort. Pendant ce temps, Mr. Queller se balade tranquillement, passant négligemment à l’acide tout siphonné qui passerait par là, sans le moindre frisson. Il y'a quand même un réveil vers la fin, avec Dawn (!) qui passe enfin à l'action, et surtout l'arrivée inattendue de Spike pris en flagrant délit de kleptoBuffyphotomanie. C'est marrant mais Spike remonte toujours à lui tout seul la côte d'une scène. Un rôle en or, vraiment. Joyce découvre la vérité, une scène tout en finesse. Joli twist final, mais ça pète un peu tard, et ça reste très capillotracté. Un épisode pour rien. La critique d'Estuaire44 Intéressante innovation que de reprendre ce thème éminemment lovecraftien (La Couleur tombée du Ciel), on s'y croirait. La Tueuse n'est pas un quidam subissant l'indicible horreur venue de l'obscurité s'étendant entre les étoiles (Là où règne Azathoth), mais la fusion des univers apparaît assez convaincante, jusqu'au décor d'asile psychiatrique, bien connu des amateurs de L'Appel de Cthulhu. La littérature de Lovecraft se situe idéalement entre la Science-fiction et le bestiaire fantastique traditionnel e(on se dispute encore pour savoir si les Grands Anciens sont des démons ou des Aliens). L’impression de thème exogène au Buffyverse reste ainsi beaucoup moins prononcée qu’avec l’Initiative ou les robots de Warren. Le monstre aurait par contre gagné à demeurer invisible le plus longtemps possible, via l’habile caméra subjective. Le combat avec Buffy reste très moyen. Riley aurait aussi pu repartir avec ses amis, cela aurait évité de prolonger l'agonie. Willow fait référence à la chute de météore survenue à Tunguska, situant l'évènement en 1917. Or le choc a eu lieu le 30 juin 1908, avec un impact équivalent à 50 fois la bombe d'Hiroshima. Cette épisode très à la X-Files constitue l'une des rares excursions de la série dans la Science-fiction, alors qu'à l'accoutumée elle se situe résolument dans le Fantastique (on peut également citer les robots et autres gadgets high tech de Warren).
10. PAR AMOUR Scénario : Marti Noxon Réalisation : Marti Noxon La relation entre Buffy et Riley se détériore de plus en plus. Quand Spike, jaloux de Riley, conduit Buffy sur les lieux où Riley passe certaines nuits, le couple n’a pas d’autre choix que de parler de leur relation. Riley apprend à Buffy qu’il a été approché pour intégrer un commando d’armée. Il donne 24 heures à Buffy, disant qu’il partira si elle ne fait rien pour l’en empêcher… La critique de Clément Diaz - The only reason I'm sleeping over here is so Buffy and Riley can boink. Into the woods a la difficile tâche de conclure la relation Buffy-Riley. Riley a été si injustement réduit à néant par les scénaristes qu'il fallait tout le talent de Marti Noxon (faisant également ses débuts de réalisatrice) pour lui trouver une porte de sortie convenable. Il était temps que cette mascarade se termine. Le Fantastique quasi absent permet de centrer l'épisode sur le dilemme de Riley. Si inclure encore une fois l'armée relève d'un réflexe énervant - ça enlève de la force au dilemme - l'épisode est vraiment très bon ; sans action, reposant uniquement sur la psychologie et les dialogues. La maîtrise de Noxon dans ce domaine n’est plus à faire. Spike cède à sa jalousie en étant le catalyseur de la rupture des deux amoureux. La vision du lupanar vampiresque est terrible. Sa scène avec Riley est à la fois désespérée (nous l'aimons tous deux, elle ne nous aime pas) et drôle (bibine pour chacun). Excellent le coup du faux pieu. Mais on a encore mieux quand Buffy et Riley s'expliquent enfin. Curieusement, aucun des deux ne parvient à comprendre l'autre. Riley se montre bien plus passionné que Buffy, il veut que chacun aide l'autre, que chacun ne puisse vivre sans l'autre. Buffy, icône féministe, ne supporte pas d'être dépendante, à cause de son statut de Slayer. Un nouvel amour impossible à cause encore une fois du statut de Slayer de Buffy. Avant qu'elle le comprenne, Buffy tombe dans une spirale de rancœur et de ressentiment, où elle apparaît plus sombre que jamais (la huitaine de vampires massacrés est moins un défouloir d'action qu'une rage sanguinaire qui défigure la pureté de la Tueuse). C'est alors qu'il y'a ce sublime dialogue avec Xander, le seul personnage à connaître l'héroïne mieux qu'elle-même - parce que le Zeppo restera toujours le cœur du groupe. Si la relation Buffy-Riley était condamnée dès le départ, Buffy a quand même bien maltraité Riley en étant odieuse - Whedon ne craint pas de rendre antipathique son héroïne quand l’histoire s’y prête. Il fallait toute l'intelligence et toute la générosité de Xander pour qu'on y croie. Quel bel acte d'amour de sa part que de dire à son amie tout ce qu'elle ne veut pas mais qu'elle doit entendre. Le final est un beau mélodrame amer, adouci toutefois par Xander franchissant une nouvelle étape avec Anya. Good bye Riley, merci d'avoir proposé une alternative crédible à Angel (oui, j’assume !!). Spike, à ton tour ! La critique d'Estuaire44 L'épisode est bien celui dont la saison avait besoin pour avancer, mais il suscite deux deux réserves : la relation Riley et la Vampire apparaît vraiment grotesque, il aurait fallu trouver un moyen plus subtil de décrire l'incommunicabilité s'étant instaurée entre Buffy et Riley. Et puis Buffy qui rate l'hélico de 5 secondes, avec Riley qui ne la voit pas, se retrouve dans un sensationnalisme de Telenovela. Alex nous régale également d'une belle déclaration d’amour finale, tandis que Buffy se montre épique face aux Vampires. La série n'en a pas tout à fini avec Riley, qui fera ultérieurement une dernière apparition à Sunnydale.
Scénario : Jane Espenson Réalisation : Christopher Hibler Pendant que Buffy tente de surmonter sa rupture avec Riley, Anya et Willow se disputent fréquemment au sujet de Xander, chacune accusant l’autre d’avoir une mauvaise influence sur lui. Willow rate un sortilège et libère un troll nommé Olaf, ravi à l’idée de semer un peu de désordre… La critique de Clément Diaz - I'm gonna run get Buffy. Or you can fight him ! Cet épisode ne décolle qu'après vingt minutes d'un long et fastidieux prélude, axé entre autres sur les états d'âme de Buffy (Sarah Michelle Gellar surjoue quelque peu la douleur). Dawn en consolatrice ne contribue pas à remonter le niveau. Ce début interminable se voit heureusement parsemé de petites scènes délicieuses : Anya et Alex au plumard, Buffy songeant à rentrer dans les ordres, Spike qui pète un câble devant le mannequin de Buffy, sans oublier la finesse légendaire d'Anya (I can completely lie to the health inspector. I can, you know, distract him with coy smiles and bribe him with money and goods). Jane Espenson a la très riche idée de mettre au centre le duo Anya-Willow, source sans fin de disputes hilarantes. Que ce soit au magasin, ou dans une tradition très Moonlighting dans une voiture, leur crêpage de chignons est un vrai plaisir. Et puis, elles sont quand même mignonnes dans leur façon d'aimer chacune Xander, source principale de leur dispute. Alyson Hannigan laisse voir ses grands talents d'actrice comique - qui exploseront quand elle jouera la tonitruante Lily Aldrin dans How I met your mother - pour peu qu'on lui donne des répliques qui tuent (Uh, piss him off/I don't know how/Anya, I have faith in you. There is no one you cannot piss off), mais Emma Caulfield, ben c’est un ouragan, un tsunami... personne peut y résister ! Aussi experte en volant que notre Slayer, surarmée de mauvaise foi sans être méchante, Anya est à la fête. Spike est pas mal non plus ; ses tentatives pour se rapprocher de Buffy foirent toutes avec une régularité burlesque. Parlons d’Olaf le troll : répliques ultra clichés, abruti massif, premier degré super martelé, un méchant bien bourrin très série B aux bras aussi musclés que son humour. Non mais parfois ça fait du bien de se reposer les neurones avec un gars aussi peu subtil que celui-là. Moment émotion quand Xander le Bravissime se jette tout seul contre Olaf... et se fait péter la gueule. Mais refuse de choisir entre Will et Anya, prouvant sa loyauté. Ah qu’on l'aime notre Xander ! Et puis, Buffy qui passe en mode tueuse sanguinaire quand Olaf met en doute le couple Anya-Xander. Non, cette deuxième partie, c'est du bon spectacle. Un peu plus de gore et de sexe, ce serait presque du Rodriguez. Un loner très sympathique. La critique d'Estuaire44 L'épisode se montre très amusant grâce aux prises de bec entre Willow et Anya, avec le pauvre Alex au milieu. Spike ajoute son grain de sel mais l'ensemble manque de consistance, au-delà du talent des acteurs. On remarque déjà qu'éloigner Giles n'est pas une bonne idée, la série ne peut pas vraiment être elle-même sans lui.. Le guesting réalise un joli coup, avec Abraham Benrubi, que l'on aime bien depuis Parker Lewis ne perd jamais (comme les années passent...). Bon, le Troll donne comme un air de Charmed à la série, mais ce n'est pas une critique, cette série comptant pas mal d'épisodes très valables (si, si). Toutefois l’intrigue se contente de dépeindre le Trill ; sans réellement leur donner quelque chose à effectuer. La scène où il force Alex à choisr entre les deux jeunes femmes est ainsi trop rapidement évacuée. Un épisode un brin léger mais très distrayant.
Scénario : Douglas Petrie et Jane Espenson Réalisation : Nick Marck Le Conseil des Observateurs a des informations sur Glory, mais ne les transmettra que si Buffy passe un « test d’inspection ». Le conseil espère en secret que Buffy échouera pour se débarrasser de Giles et ainsi reprendre contrôle sur la Tueuse qui a échappé à leur autorité depuis le cruciamentum. Pour ne rien arranger, Buffy trouve Glory dans sa maison, et un ordre de chevaliers byzantins s’invite dans la partie… La critique de Clément Diaz - Why doesn't Mr. Giles put them all out of here ? Le scénario optimise la deuxième rencontre entre le Conseil et Buffy : les bornés contre les révoltés. Les auteurs mélangent avec adresse l'humour et la tension. Lorsque le Scooby répond plus ou moins catastrophiquement à leurs questions, on a mal pour la Slayer, mais on se marre quand même avec les délires d'Anya ou le coming out clamé haut et fort de Willow et Tara. Avec Spike et l'Observatrice impressionnée, on est pas loin de la parodie àdonf. Spike n'a vraiment pas de chance : après avoir "sauvé" Buffy, il se retrouve engagé dans une battle verbale avec elle. Allez, Buff, un bon mouvement s'il te plaît... L'humour pince-sans-rire de Giles, pris en otage par le Conseil est aussi à relever. Le gag du test physique entre mots japonais et "accident de hache" fait empirer les choses pour la Slayer mais le rire est immédiat. On est vraiment méchants de rire de ses malheurs... Le Conseil est un sacré pain in the ass, il menace Giles avec un chantage aussi odieux qu'adroit. Alors Buffy qui répète sa fidélité envers lui, ça fait battre nos p’tits cœurs. Glory est en pleine forme, toujours dans son petit nuage. Son apparition soudaine chez les Summers fout une tension de tous les diables, surtout lorsqu'elle parle à Dawn. Clare Kramer se prend pour un modèle de Playboy (habillée, mais quand même ultra sexy). Son ton décontracté quand elle menace de tuer toute la famille de la Slayer la rend plus effrayante, elle qui se cantonne surtout à l’humour. Spike qui accepte de cacher Joyce et Dawn et qui commence à parler de soap operas avec la première, encore un gros gag. Nouveau fil dans la narration avec cet ordre de chevaliers sorti du diable vauvert (ou d'un monde sans crevettes). Et génial final où Buffy met tout le monde d'accord. Malgré la révélation finale, on sort de cet épisode le poing levé et tout content. La critique d'Estuaire44 Les virées du Conseil se montrent toujours aussi savoureuses, avec leur atmosphère so British et le numéro toujours impeccable d'Harris Yulin. Et puis revisiter une série par des yeux étrangers produit souvent de savoureuses étincelles, comme lors des interrogatoires en marge de l'action principale, souvent hilarants (avec notamment Willow faisant progressivement son coming-out). Par contre l'annonce que Glory est une déesse tombe un peu à plat, la demoiselle étant particulièrement amusante mais passant le plus clair de son temps à jacasser, changer de tenues et à se la couler douce au lieu de traquer la Clé.² Enoncer qu’un adversaire est redoutable ne suffit pas à l’établir véritablement, la carte n’est pas le territoire. Glory frappe très fort, mais ne manifestera jamais la moindre faculté authentiquement divine. Le paradoxe reste que cette nature divine révélée ici avec emphase ne servira que de Talon d’Achille et de justificatif à l’emploi du Marteau du Troll !
Scénario : Steven S. DeKnight Réalisation : Michael Gershman Buffy révèle au Scooby-Gang qui est réellement Dawn. Malgré leurs efforts, Dawn s’aperçoit d’un changement dans leurs attitudes. Accompagnée de Spike, elle s’introduit dans la boutique de magie, trouve le journal de Giles et découvre la vérité. Choquée, elle fugue, et tombe sur Ben qui lui remonte le moral. C’est alors qu’un événement imprévu se produit… La critique de Clément Diaz
- I think you're just freaking out, because you have to fight someone prettier than you. That's the big crisis, isn't it ? Bien, il semble que Glory a dû se dire que bon, ce serait pas mal si on commençait à se friter vraiment avec le Scooby. Le scénario de Steven S. DeKnight, auteur souvent inspiré, est centré sur Dawn, autant dire qu'on craignait le pire. Effectivement, Dawn est assez exaspérante, toujours à ruminer, tempêter, bouder… Bon, ok, elle vient d'apprendre qu'elle est une simple Clé mystique, mais on en demandait pas tant. Sa fugue est un prétexte assez vague pour la mettre en danger, mais la métaphore de l’épisode sur l'adoption passe assez bien. Michelle Trachtenberg surprend : bien qu'elle soit l’interprète d’une pleurnicharde, elle est convaincante dans les scènes d'émotion : le choc de la vérité, sa peur face à la Déesse, ou le final des liens du sang. Une fois qu'on a accepté que Dawn fasse n'importe quoi et que le Scooby doit tout réparer, ben, on s'amuse plutôt. Spike est un fin roublard, il réussit petit à petit à forcer quelques défenses : protection de Dawn et surtout explication de texte à une Slayer encore trop envahie par l'émotion pour avoir la vue claire. Sa roublardise est toutefois au service de ses sentiments sincères envers Buffy, et non pour un profit personnel. Dans son évolution, le personnage se montre plus droit et intègre. Le duo Dawn-Spike, aussi improbable qu'il soit, est assez fun. Xander flatté qu'une boule d'énergie ait un faible pour lui confirme que décidément il faut toujours que ce soient les femmes les plus zarbi qui sont intéressées par lui (Anya ne nous contredira pas). Le twist sur la vraie nature de Ben est soudain, Whedon sort encore un lapin de son chapeau, et on applaudit comme des gosses. Bien sûr, la scène principale de l'épisode est l'affrontement intense entre Dawn et Glory, toujours à la limite du cataclysme. La bagarre finale est trépidante, et la conclusion émouvante où Buffy exalte la puissance du sang des Summers. Un épisode qui partait mal, mais au final très bon. La critique d'Estuaire44 De nouveau la Tueuse connait un anniversaire haut en couleur, encore une fois en mi-saison. L'épisode signifie une accélération bienvenue dans l'arc principal de la période, même si le fait que Glory ignore ce que pense Ben traduit plutôt une complexification inutile s'assimilant à du remplissage. C »tte histoire incongrue d’interne se transformant subitement en Déesse du Mal (un délire du J.D. de Scrubs ?) connait un bien moindre résonance que celle des Big Bads des trois premières saisons, même si au moins Glory divertit nettement plus qu’Adam. La vérité est que l'histoire de Glory et de la Clé aurait été parfaite sur un double épisode mais manque de consistance pour s'étendre sur toute une saison. Le désarroi de Dawn aurait pu nous toucher, mais elle nous a déjà trop éprouvés en faisant continuellement un drame d'un rien. On sature. Sinon bravo à Willow et Tara qui nous enthousiasment toujours davantage, en tous domaines, bien joué. Le sang partagé entre les deux sœurs jouera un rôle crucial en fin de saison, cette fois totalement bouleversante.
Scénario : David Fury Réalisation : Daniel Attias *Cet épisode s’enchaîne aux épisodes 2.09, 2.10, 2.11 L’épreuve, Retrouvailles, Déclaration de guerre de la série Angel. Un vampire a massacré tous les voyageurs d’un train à destination de Sunnydale, et s‘y cache depuis. Durant son enquête, Buffy apprend que Spike est amoureux d’elle, ce qui l’horrifie. Pour ne rien arranger, Spike découvre que l’assassin du train est quelqu’un qu’il connaît très bien… La critique de Clément Diaz
- I can do without the laugh track, Dru. Le scénario de David Fury a comme base une sacrée audace : faire de Buffy la méchante, et Spike la victime. Tout en comprenant parfaitement les réactions dégoûtées de l’héroïne, William the Bloody a la sympathie du spectateur, qui compatit aux râteaux mégamassifs qu'il se prend. Un vrai miracle de psychologie et d’écriture, typique de Whedon et de ses auteurs. Le jeu sexuel avec Harmony risque par contraste de flinguer quelques zygomatiques ; quels farceurs, ces auteurs ! Quand Buffy apprend les sentiments de Spike par une Dawn moins bêta qu'on pourrait le croire, elle nous fait une tête d'ahurie pendant dix minutes hilarante. Les petites attentions de Spike (bourbon, musique, portier) amusent par l'incongruité de la situation, et les mimiques horrifiées de la Slayer sont un régal. L'amour ne dénature pas Spike, au contraire, il le rend plus ardent, plus fougueux. La réapparition spectaculaire de Drusilla tombe à point nommé pour entraîner Spike du côté obscur (Juliet, Juliet, comment fais-tu pour nous mettre la pétoche à chaque fois ?). Effet nostalgie à 100% de les revoir complices, notamment au Bronze où par dépit plus que par méchanceté, il retrouve ses réflexes de tueur. Et puis, il y'a ce coup fourré dans la crypte où il trompe trois personnes à la fois : Harmony le boulet, Drusilla la tentatrice, Buffy la briseuse de cœurs. Stupéfaction lorsque l’on voit jusqu’où il est prêt à aller pour conquérir Buffy. Un sentiment de malaise est légitime quand on pense au siècle d’amour fou qui a uni Spike et Drusilla, mais la personnalité tête brûlée de Spike admet quand même une telle logique. Sauf que B. l'envoie quand même sur les roses. Sympathie pour tout le monde y compris pour Drusilla. On a presque envie de la consoler (de loin, de très loin, hein !) quand elle perd Spike. Harmony est une greluche intégrale, mais Spike a été si salaud avec elle qu'on comprend qu'elle le quitte à la manière douce (un carreau d’arbalète dans l’abdomen). Good bye Harmony, rendez-vous dans Angel la série, où tu n’as pas fini de nous étonner (et surtout de nous faire marrer). Pour résumer, on soutient Spike, mais on ne le devrait pas. Fury nous a merveilleusement embobiné. Le dernier trait de cruauté laisse Spike dans un désespoir insondable, c’est touchant. Sinon, le parallèle de Dawn est intéressant : Spike est-il dans la même situation que Angel ? Est-ce que le fait d'être amoureux peut être comparable avec le fait d'avoir une âme ? La question se pose… La critique d'Estuaire44 On ne note ici aucun progrès de l'action principale, Glory est de nouveau aux abonnées absentes. Toujours aucune trace d'un plan quelconque chez la Big Bad, mais le relationnel répond à l'appel, tenant son rang comme autre grand moteur de la saison. Le retour de Dru depuis Los Angeles représente un grand événement en soi, avec une Juliet Landau toujours aussi fascinante. Quelques excellentes scènes et l'évolution « morale » de Spike se voit bien soulignées par contraste avec une saison deux reconstituée le temps d'un épisode. Spike a changé, mais Dru reste Dru, tout un poème. Par contre on trouve la dernière partie trop manifestement théâtrale mais le talent des comédiens (en premier lieu de Marsters) fait fonctionner l’ensemble. La réaction des différents membres du Gang découvrant la vérité est bien vue, il est toutefois dommage que Giles ne soit pas du nombre (Une confrontaion avce Angel aurait aussi été explosive). Grillée (au sens propre) chez Angel comme chez Buffy, Dru quitte la série (hormis pour les flashbacks lié à l'histoire des Fanged Four), c'est une perte irrémédiable. Harmony ne fait heureusement que quitter Sunnydale pour LA.. Spike fait un peu pitié avec ses airs de chiens battu en prenant plein la figure, mais bon, un siècle de massacres, deux Tueuses trucidées, une collaboration encore récente avec Adam.. Long is the road, la réaction de Buffy est simplement naturelle. On remarque toutefois qu’elle s’acharne à ne pas le tuer…
15. CHAGRIN D’AMOUR Scénario : Jane Espenson Réalisation : James A. Contner April, une jolie fille, parcourt Sunnydale 24h sur 24 à la recherche de son petit ami « Warren ». La belle ayant expédié par la fenêtre Spike et Buffy, cette dernière va tenter de retrouver le fameux Warren. Elle va aller de surprises en surprises… La critique de Clément Diaz
I don't know about you guys, but I've had it with super-strong little women who aren't me. La saison 5 est en grande forme, Jane Espenson reprend la plume pour un épisode tragi-comique. Un robot femelle amoureux fera tout de suite penser à The Lonely et à From Agnès with love de la Twilight Zone, mais la scénariste compose sa propre musique, avec une nouvelle réussite au rendez-vous. Drôle et poignant de voir Spike recevoir un accueil du Scooby proche du zéro absolu (même de la part de Dawn), mais bon, il est logique que Spikounet doive déguster un max avant de remonter la pente - pas trop quand même, je l'aime mon Spike. Joyce arbore sa plus belle tenue de la série, la scène où ses filles la font tourner en bourrique est désopilante. Le gag du soutien-gorge nous vaut une réaction de Buffy à compter dans le top 5 des plus hilarantes. Giles qui joue la baby-sitter pour Dawn a droit à toute ma sympathie. La sculpturale Shonda Farr joue un robot amoureux un peu trop... amoureux. La dame a de beaux atouts physiques, gros muscles compris. Pour la première fois depuis longtemps, on a enfin une vraie enquête prenante, et non plus une simple (brillante) variation sur les personnages. La scène au Bronze avec ses petites catastrophes amuse - Spike dans le décor - Entrée de Warren Mears, qui va apporter beaucoup d’humour (et d’hémoglobine) dans la saison 6. Il est plus pathétique que méchant (pour le moment), et ne cherche au fond qu'un peu d'amour. Joli guesting d'Adam Busch. Superbe coup de dents au mythe de l'éternel féminin où la femme parfaite est tout simplement monstrueuse, ça équilibre une vision de l'engagement au masculin peu flatteuse. Pourtant, le final avec elle et Buffy sur la balançoire est beau comme tout. Ce robot sentimental est assez émouvant en fin de compte. On finit par Spike commandant un robot à l'image de Buffy - c'est pas vrai, il va quand même pas faire ça ??!! et une image qui glace le sang... il fait très froid soudain... La critique d'Estuaire44 D'habitude l'insertion de thèmes purement de Science-fiction au sein d'un univers fantastique s'avère délicate, mais cette histoire de robot représente une habile parabole de ce que vit Buffy. April, superbement interprétée, constitue un alliage d'humour et d'émotion parfaitement abouti. Accessoirement on adore quand Spike se fait fracasser, un plaisir que nous offre régulièrement la série... Le final sur la balançoire est très touchant, avant de déboucher sur la choquante conclusion. Et puis on aime ce Warren restant vraiment drôle, correspondant à la première étape du parcours du Trio, ultra Nerd et ridicule. Warren va effectivement être très présent en saison 6 où il sera la tête pensante et scientifique du Triumvirat du Crime, à côté de Jonathan le Magicien et d'Andrew l'Invocateur (ni Jonathan ni Andrew ne postulent pour la place de tête pensante).
Scénario : Joss Whedon Réalisation : Joss Whedon Buffy trouve sa mère inanimée sur le canapé. Elle vient de mourir d’une rupture d’anévrisme. Buffy et ses amis sont sous le choc… La critique de Clément Diaz
- My mother died when I was seventeen. Le troisième épisode « mythique » de la série est considéré comme un des plus grands épisodes de toute l’histoire de la télévision. A égalité avec les épisodes 1.01 (Pilote) et 5.09 (All Alone) de Six Feet Under, il est celui qui dépeint de la manière la plus juste et la plus réaliste l’épreuve du deuil. A tel point que beaucoup de personnes qui virent l’épisode alors qu’ils cherchaient à surmonter ou comprendre une perte y trouvèrent une catharsis, une représentation du vide qu’ils ressentaient ; et s’en trouvèrent soulagés. Whedon a avoué s’être inspiré de la perte de sa mère (morte d’une rupture d’anévrisme, comme Joyce) et a cherché à retranscrire ses sentiments dans cet épisode. On ne s’en étonne pas, un tel chef-d’œuvre ne pouvait être que le fruit d’une douleur vive réellement vécue. Ce traitement inédit dans le 7e art d’un tel sujet fait de The Body un choc télévisuel dont on ne sort pas indemne. Tout l'épisode est oppressant car Whedon a supprimé tout côté "fictif" pour nous faire ressentir la douleur, le vide que l'on ressent lorsqu'on perd un être aimé : pas de musique, réalisation en plans-séquences, actes en temps réel, interprétation sans artifices, dialogues uniquement fonctionnels, et surtout longueur des scènes qui durent, durent, durent, pour qu'on ressente comme une sorte d'ennui pesant, cette pesanteur que l'on ressent devant la mort, devant cette réalité tristement absurde et... réelle. Joyce meurt naturellement, ce qui est une terrible ironie dans une série où les morts naturelles sont plutôt rares. C’est un épisode physique, où l’on ressent réellement les sentiments des personnages : écriture royale, et casting qui se surpasse. Tout le premier acte, avec la découverte du corps, donne à ressentir un oppressant vide glacial. La réalisation caméra à l'épaule décrit avec une précision implacable le choc de la mort (déni premier de Buffy, caméra ne faisant voir que la bouche du secouriste, plans répétés sur le cadavre). Ces dix premières minutes, avec une Sarah Michelle Gellar complètement immergée, sont parmi les plus fortes jamais réalisées. Dawn s'effondrant sans qu'on l'entende, c'est aussi très fort, bien que la scène où elle parle de ses problèmes avec Kevin et Kristie est un peu longue. Les réactions de chacun du Scooby sont de l’émotion pure. Les protagonistes représentent chacune des cinq phases du deuil : déni, colère, marchandage, chagrin, acceptation. Dawn et Buffy sont dans le déni, Anya (le marchandage) est piégée dans son incompréhension des réalités humaines, comme la mort. Ses fameuses répliques rentre-dedans deviennent ici une manifestation de son désarroi, avant une chute inattendue dans les larmes : ce moment fut justement salué par les fans, surpris de la sensibilité inattendue d'Anya - et du jeu pharamineux d'Emma Caulfield. Xander est animé par la colère d'une telle injustice, Tara (l’acceptation) est la consolatrice, mais là où on verse quelques larmes, c'est la panique de Willow (le chagrin) quand elle se demande quelle tenue elle doit choisir pour l'enterrement. Un tour de force : la situation et les répliques sont de nature humoristique, elles le seraient dans une tout autre situation, mais on ne peut s'empêcher de pleurer, à cause de la situation particulière de l’épisode et la bouleversante performance d'Alyson Hannigan, totalement ravagée. On sent Tara blessée d’être impuissante, mais elle est d’une grande dignité. Leur baiser, le premier d'elles que nous voyons, est malin : on ne pense à aucune idée sexuelle, juste deux amoureuses se soutenant dans l’épreuve. L'absence de Spike, membre non officiel du gang, est logique, mais le vampire aura l'occasion de rendre un bel hommage à cette femme avec qui il a toujours eu de bons rapports dans l'épisode suivant. Le dernier acte de l'hôpital continue cette sensation d’ennui, de lenteur. Lorsqu’un être aimé meurt, le temps s’écoule autrement : il est absurdement lent, lourd. La trivialité malaisée des dialogues et des mini-événements se coule parfaitement. Le spectateur a l’impression de vivre un vrai deuil. On regrettera que Whedon casse ce côté réaliste avec ce vampire de dernière minute qui attaque Dawn et Buffy. On comprend ce qu'il a voulu dire : les vampires ne feront pas grève le jour de la mort de Joyce (tout comme les policiers et leurs contraventions). Mais cela brise l'ambiance lourde et tragique de l'épisode. Bon, ce n'est pas grave, The Body est véritablement un épisode hors normes par son ton ultraréaliste. So long Joyce ! La critique d'Estuaire44 L'épisode s’avère une fascinante approche de la mort, de son mystère et du regard qu’y portent les témoins. Cela ne prend pas la forme d’un développement classique, mais plutôt d’un ressenti d’un force unique. Sarah Michelle Gellar se montre au-delà de toute louange dans toute cette insoutenable première partie. Les réactions de Buffy sont magistralement observées et crédibles. On ressent pleinement ce déphasage complet, notamment lors du coup de fil en apesanteur à Giles. Le plan séquence tourné en temps réel appartient aux scènes les plus fortes de l'ensemble de l'univers des séries télé. L'épisode fait partie de ces chefs d'œuvre que l'on revoit difficilement, tant ils sont émotionnellement dérangeants, toutes séries confondues. Contrairement aux autres épisodes de la série il ne s’agit pas de combat entre le Bien et le Mal, mais de la destinée humaine, sans aucune échappatoire. Seul détail hors sujet, le vampire qui tombe comme un cheveu sur la soupe et Dawn qui continue encore et toujours à se mettre dans des situations impossibles. Mais tout ceci reste secondaire au sein de cette mélopée funèbre, consacrant définitivement le Scooby Gang comme une famille à part entière.
Scénario : Marti Noxon Réalisation : Marti Noxon Toujours dans le déni de la mort de sa mère, Dawn trouve avec l'aide de Willow un livre de magie noire décrivant un rituel ayant le pouvoir de ressusciter les morts. Mais le sortilège est très aléatoire, et le résultat incertain. Pendant ce temps, Ben commet une bourde qui met Glory sur la piste de la Clé… La critique de Clément Diaz - Joyce was the only one of the lot of you that I could stand. Forever fait office de deuxième volet d'un diptyque. Pas si simple de succéder à une telle bourrasque, et heureusement Marti Noxon a eu une excellente idée en nous tendant un des plus grands désirs humains : la résurrection d'un mort que l'on chérissait. Mais jouer avec la vie est rarement une bonne idée. Dawn, trop jeune, est évidemment désarmée devant une telle tragédie, et était le personnage qu'il fallait pour la pleine identification du spectateur. Le premier quart d'heure est la suite du précédent : même atonie douloureuse de l'action, ambiance funèbre et triste sans retour, c'est presque aussi dur que ce qu'on a vu la semaine dernière. L'apparition de Spike, condamné à l'incompréhension auprès du Scooby, témoigne de l'affection qui existait entre lui et Joyce. Ensuite, nous revenons enfin à de l'action, avec Ben qui l'ouvre un peu trop, et une Glory particulièrement exaltée (j'aimerais bien avoir le fournisseur de Clare Kramer...). Malin aussi de pointer une différence entre Willow et Tara : la seconde ne tolère aucune exception aux lois morales de la magie blanche, mais Will semble plus "tolérante". Dans le Buffyverse, rien n’est laissé au hasard, c’est un indice sur une des directions de la saison 6. Belles retrouvailles de Buffy et Angel. Même les "Spuffers" doivent reconnaître l’alchimie manifeste entre Sarah et David, toujours intacte malgré qu'ils aient pris des chemins différents. Michelle Trachtenberg incarne avec justesse cette adolescente qui n'a pas encore passé le stade du déni. Même si elle a "tort" de vouloir jouer avec la Vie et la Mort, on serait à sa place qu'on enverrait bien promener toutes les lois morales de sorcellerie. Toujours les tours de force de la série : on soutient ici un héros qui accomplit de "mauvaises" actions. L'alliance Spike-Dawn, aussi bizarroïde qu'elle soit, procure d'excellents résultats avec cette visite chez ce démon mystérieux ou l'adrénaline de la bagarre contre le monstre. L'investissement gratuit de Spike contribue à nous le rendre encore plus sympathique, car il fait une "bonne action" pour la première fois en étant désintéressé. Le final avec Dawn déchirant la photo dans un éclair de lucidité permet deux choses : la réalisation pleine et entière par Dawn de la mort de sa mère, et une fin dans les larmes terriblement belle. La critique d'Estuaire44 On savoure ici l'excellente adaptation d'un thème classique de la littérature d'épouvante, vu notamment chez Stephen King. Le récit s'arrête juste à temps, les auteurs ayant le bon goût de ne pas nous rejouer le final de Simetierre avec Joyce. La fin est très bien mise en scène, on apprécie que Dawn sorte enfin de son registre habituel. On aime aussi beaucoup l'arrivée d'Angel, comme une évidence, narrée avec beaucoup de pudeur et d'élégance. Les fans n'auraient pas compris son absence. Boreanaz est parfait, lui aussi. Spike aaussi son moment, donc aucune partie du public ne se désespère. Par contre on regrette toujours du remplissage autour de Ben, cette histoire continue à ne pas convaincre. L’épisode s’articule intelligemment avec The Body, après une approche intime du mystère de la mort, on s’attache à ses conséquences pratiques chez les vivants, aux vies bouleversées. On en vient à une intrigue sans plus conventionnelle, aux passages obligés (la scène d’enterrement vue dans d’innombrables séries télé) mais l’émotion demeure palpable.
Scénario : Jane Espenson Réalisation : Michael Gershman Glory envoie ses minions espionner l’entourage de Buffy et kidnapper la personne qu’ils penseront être la Clé. Les récents événements ont durement affecté Buffy. Giles l’emmène dans le désert pour qu’elle accomplisse une quête spirituelle qui la rendra plus forte. Warren a achevé le BuffyBot : un robot à l’image de Buffy dont Spike peut faire « usage » comme il le souhaite (hum !). Lorsque le BuffyBot croise le chemin du Scooby-Gang, la situation dérape dans le n'importe quoi… La critique de Clément Diaz
- You aren't really going to slap Buffy, are you ? Cet énorme délire signé Jane Espenson (décidément très mise à contribution ces derniers temps) exploite le thème du double avec un humour fou fou fou, et une rafale de répliques qui tuent à tempo prestissimo. La création du BuffyBot permet à Sarah Michelle Gellar de parodier son personnage à la mitrailleuse : sourires niais, répliques à la Anya (Willow, you're recently gay ; Spike is evil, but you should see him naked), yeux doux, obsession de Spike… tout y est. Voir le Scooby être leurré aussi longtemps permet de prolonger la comédie avec délices. Leur réaction quand ils apprennent le batifolage de leur chef avec le vampire est une scène de panique drôlissime. Un faible pour la scène Buffybot-Willow, grand moment de n’importe quoi. Le choc de la rencontre des deux Buffy est plein de sève. Tout au long de l’épisode, l’actrice fait étalage de ses dons comiques, qu’elle réexploitera avec succès dans la sitcom The Crazy Ones. Sous cette comédie joyeusement bourrine (Whedon n’a-t-il pas déclaré un jour Subtlety is for little men ?), on distingue toutefois le désespoir amoureux de Spike, qui pour compenser sa frustration, fait l’amour à une copie de l’objet de ses désirs. Cette frustration est mâtinée de colère et de vengeance : il a tout contrôle sur le BuffyBot, personnification de sa volonté à vouloir dominer l’héroïne, à l’asservir, moins par machisme que par revanche. D’ailleurs, n’est-il pas prêt à mourir pour protéger Dawn, soit une grande preuve d’amour envers la Slayer ? Spike est le héros ici, on goûte la manière dont il arrive à faire perdre le contrôle à Glory en l’assommant d’injures tout à fait justifiées. Et quel superbe final où Buffy accepte enfin que Spike soit passé du bon côté de la barrière (The kiss !). Bon, la quête mystique dans le désert paraît bien anodine à côté, mais la scène de révélation fait son effet (Death is your gift… Whedon s’y connaît en répliques qui tuent, il nous servira un autre slogan dans le genre en saison 7). Un des épisodes les plus drôles de la série. La critique d'Estuaire44 Les postures et les phrases décalées du Buffybot sont vraiment tordantes, à l'époque les fans ont d'ailleurs eu un coup de cœur immédiat. Les fabuleux dialoguistes de la série se font plaisir et Sarah Michelle Gellar réalise un nouveau show de haute volée. On aura rarement vu l’interprète principal d’une série incarner autant de versions différentes de son personnage, jouer sur une telle variété d’émotions. La série doit immensément à l’expressivité et à la personnalité de son interprète principale et on souhaite bon courage à une éventuelle remplaçante de celle-ci. La série ose tout, avec des prises de risque considérables, le sujet pouvant paraître passablement scabreux. Heureusement le tsunami d'humour pare à ce danger. Le rôle premier du Buffybot reste assez crument évoqué pour une série grand public, une jolie audace tranchant avec la chasteté quasi absolue de ce que l’on nous montre entre Will et Tara (on se situe très loin de The L Word !). Après l'émouvant I Was Made to Love You, il est caractéristique de voir comme des scénaristes talentueux peuvent susciter des épisodes à l'atmosphère totalement déférente à partir d'un même sujet. La version aventure est également superbe, avec le retour de la Première Tueuse (toujours terrifiante) et la révélation du leitmotiv du reste de la saison "la mort est ton cadeau". L'ouverture de l'arc final est annoncée, la Déesse va enfin sortir ses griffes. Pour l'heure Glory continue à trop déléguer mais se montre toujours aussi amusante, de même que ses gnomes. Jolie performance de Spike, tandis qu’un nouveau pallier est franchi avec la vraie Buffy… En attendant la saison 6. D'ailleurs à bientôt Warren et ses gadgets !
Scénario : Rebecca Rand Kirshner Réalisation : David Grossman Tara et Willow se disputent à propos de leur relation et de la puissance grandissante des pouvoirs de la seconde. Tara, chagrinée, se morfond sur un banc. Par malheur, elle tombe sur Glory. La rencontre tourne très mal pour Tara, ce qui plonge Willow dans une fureur incontrôlable… La critique de Clément Diaz
Did anybody order an apocalypse ? Beaucoup de mérites dans le travail de Rebecca Rand Kirschner. On est heureux que les auteurs se décident enfin à rentabiliser l'atout charme Clare Kramer, en la faisant prendre sensuellement son bain mousseux. Bon, un peu de sérieux, Glory commence à développer son côté effrayant, ce qui est la moindre des choses pour un Big Bad. La dispute entre Tara et Willow, magistralement dialoguée, à la tension montante, et interprétée avec un brio sidérant (Alyson Hannigan et Amber Benson sont immenses) est à couper le souffle. La peur de Tara que Willow redevienne hétéro et l’abandonne, est tout à fait crédible. La scène Glory-Tara est d'une monstrueuse intensité, on ne s'attend pas du tout à ce que Willow arrive trop tard. Whedon sait nous surprendre, du genre "personne n'est à l'abri, surtout les sorcières gentilles et sympathiques". Amber Benson joue brillamment la folie, sans excès, et c'est vraiment inquiétant. Malgré quelques pointes d'humour - Anya décidant d'être 100% américaine en étant... capitaliste - c'est bien le drame qui domine, notamment avec Buffy devant jouer le rôle de mère pour Dawn. Michelle Trachtenberg a beau être très jeune, elle assure sans problème les scènes d'émotion, son point fort, bien plus que quand elle joue au "piss-off character". Mais le grand thème de l'épisode est le basculement d'Anakin, euh de Willow du côté obscur de la Force lorsqu'elle laisse la vengeance la submerger. La métamorphose est féroce, et on ne pense pas à cet instant que c’est de la petite bière à côté de ce que nous réservent les auteurs la saison suivante… Rebecca Hand Kirshner sait admirablement doser ses effets : les yeux noirs de Willow, son énergie furieuse tranchent avec l'image de douceur que l'on était habitués d'elle. Dommage que son duel désespéré contre la Déesse tourne court, assez anticlimatique. Cela joint à quelques facilités - lenteurs dans la première partie, structure du scénario très transparente - font que l’épisode n’est pas tout à fait une réussite. Que Buffy ne comprenne pas que l'amour échappe à toute raison est un peu énervant : elle-même n'a-t-elle pas risqué sa vie pour sauver Angel dans Graduation day ? Mais quand même, brillante idée que ce cliffhanger final. A en être vert de rage. Rraaaaah ! La critique d'Estuaire44 Le spectaculaire combat entre Willow et Glory domine l'ensemble de l'opus. On aime bien que le récit ne fasse pas pas semblant et que Willow se prenne une vraie raclée. toute autre option aurait discrédité Glory, de même que le Grand final apocalyptique à venir. Ceci-dit on nous ressert un peu les mêmes plats, car tout ceci ressemble beaucoup à Giles allant attaquer Angelus après la mort de Jenny. Un épisode très Glorificus, avec la scène titillante du bain mais aussi l'horreur du vol de l'esprit de Tara. Amber est derechef excellente mais Clare Kramer exprime aussi avec éclat la folie prégnante de la Déesse des Enfers. Cela s’accélère enfin sur l’axe narratif principal et la découverte de la Clef par la Divinité nous fait pénétrer dans le dernier tronçon de la saison. Par contre il reste assez symptomatique que Glory n’y arrive que grâce à un concours de circonstances un tantinet tiré par les cheveux. Ah ça, si le Maire avait eu besoin de la Clef de Tous les Mondes pour son Ascension, on aurait entendu une autre chanson.
Scénario : Steven S. DeKnight Réalisation : James A. Contner Glory sait que Dawn est la Clé. Impuissants à l’arrêter, le Scooby fuit Sunnydale, mais ils sont attaqués en route par l’ordre des chevaliers de Byzantium. Réfugiés dans une cabane, Buffy commet involontairement une terrible erreur… La critique de Clément Diaz
- We should drop a piano on Glory. Well, it always works for that creepy cartoon rabbit when he's running from that nice man with the speech impediment. Véritable cavalcade infernale vers la catastrophe, Spiral est une explosion d'adrénaline qui transforme temporairement Buffy The Vampire Slayer en série d'action sauvagement cravachée. Après un prélude faussement calme et abusant d'une porte de sortie très à la Beep-Beep et Coyote (cités d'ailleurs dans l'épisode par une Anya décidément toujours pied ferme avec la réalité), il est douloureux de voir la Slayer obligée d'adopter une tactique de fuite, elle qui n'a jamais fui devant le danger. ‘ Une tentative désespérée révélatrice de l’abattement général de nos héros. Mais bon, que Buffy proclame l'appartenance de Spike au groupe est un petit rai de lumière. Le road-movie du Scooby se transforme en cauchemar avec ce qui restera comme la plus spectaculaire bagarre de la série (à égalité avec l’épique finale), que n'aurait pas reniée les plus grandes séries d’action. L'intervention deus ex machina des chevaliers est assez tirée par les cheveux mais complique à merveille ce galimatias. La blessure de Giles est une nouvelle décharge dramatique. Impossible de respirer dans le scénario furieux de Steven S. DeKnight qui enchaîne les péripéties sans temps mort, alternant subtilement fusées d’action et tension de suspense frénétique à toucher du doigt. A ce titre, le siège de la cabane est un concentré de tension. La révélation de la nature de Ben et de Dawn jette les dernières cartes dont on avait besoin pour le grand final. On mesure toute l'ironie du scénariste qui fait entrer le loup dans la bergerie grâce à... Buffy. L’héroïne ayant eu en effet l’excellente idée d’appeler la dernière personne qu'il aurait fallu. Jamais le Scooby-Gang n’a été fourré dans un merdier aussi noir. Ce sont ces situations désespérées, où les sauveurs du monde semblent KO, impuissants à arrêter les machines infernales des Diabolical Masterminds, qui forcent le spectateur à s’impliquer totalement dans les tourments de ses héros. L’effet marche à plein. La conclusion, brutale et cruelle, conclut avec panache cet épisode à l'ambiance assez exogène à la série, mais dont le rythme, la vitalité, et le drame final, lancent idéalement la fin de saison sur les meilleurs rails. La critique d'Estuaire44 La fuite en panique de Buffy et du groupe apporte une nouveauté aussi troublante que bienvenue à la série. Cela change du courage épique de Graduation Day et cela fait plaisir de voir Glory enfin dans l'action. Les combats à la film de capes et d’épées contre les chevaliers sont vraiment enthousiasmants. Il faut rendre hommage à Sarah Michelle Gellar, mais aussi à ses doublures, des cascadeuses fabuleuses (et totalement dingues), comme tout au long l’aventure de Buffy contre les Vampires : Sophia Crawford (aussi pour Harmony) et Melissa Barker. En elle-même cette idée d’un ordre de chevalerie déboulant un beau jour en pleine Californie est d'abord désarçonnante. Un ordre secret aurait bien entendu évolué avec le temps, notamment pour les armes (comme dans Indiana Jones et la Dernière Croisade). Whedon sacrifie donc au spectaculaire, mais avec talent, renouant avec toute une tradition hollywoodienne du film d'aventures en costumes. Pinaillons : ce sont des chevaliers occidentaux, entre la Table Ronde et Ivanhoé, ils n’ont rien des cataphractaires byzantins. Guesting amusant de Wade Williams, bien avant Prison Break.
21. SANS ESPOIR Scénario : Douglas Petrie Réalisation : David Solomon L’enlèvement de Dawn a été la catastrophe de trop : Buffy sombre dans un état catatonique, et rien ni personne ne parvient à la « réveiller ». Glory prépare le rituel qui provoquera l’apocalypse, mais Ben fait de la résistance et l’entrave dans ses desseins. Willow jette un sortilège pour voyager dans l’esprit de Buffy et briser son verrou mental... La critique de Clément Diaz
Is everyone here very stoned ? Toujours un excellent choix que d’écrire un épisode purement psychologique avant de faire péter le budget en explosions : une bienvenue plage de calme, avant la tempête. Et le contraste obtenu est sans prix. Quand on parle psychologie, on pense évidemment au génial Doug Petrie qui mélange ici deux intrigues avec habileté : la lutte intérieure entre Ben et Glory, et Willow pénétrant dans l’esprit de la Slayer dans l’espoir de la réveiller de son état catatonique. En passant, rendre la Slayer HS est une excellente idée, l’événement tombant au pire moment possible. L’incroyable rebondissement qu’est l’affrontement mental Ben-Glory, permet de sophistiquer l’opposition, qui va donc bien au-delà d’un roulage de mécaniques d’une bombasse puncheuse. Glory commence à éprouver des sentiments humains qui l’entravent. C’est un bon moyen de meubler le temps d’arriver au dernier épisode. Cependant, Petrie va un poil trop loin avec l’alternance systématique de Ben et Glory lors de la scène de l’allée, ça finit par être ridicule à force. La petite excursion Xander-Spike (hein ?!!) chez le Doc ne va pas au-delà de la simple curiosité. Le twist est plaisamment inattendu, mais on se demande pourquoi le Doc gardait des documents aussi compromettants sur lui… en plus, ils servent à rien tellement il paraît évident que tuer Dawn est le seul moyen d’arrêter le rituel s’il a commencé. Du coup, le final ne fait pas d’effet. Par contre, petit rire quand Spike doit répéter et répéter au Scooby que Ben et Glory ne font qu’un, James Marsters est excellent en gars exaspéré. L’intérêt de l’épisode, c’est le voyage de Willow dans le cerveau bloqué de Buffy. Quel plaisir de voir Willow prendre le contrôle des opérations ! Elle est tout à fait convaincante, grâce encore une fois au génie d’Alyson Hannigan. Ces scènes oniriques, métaphores de la culpabilité de Buffy sont très bien réalisées et dialoguées. On sent tout le ras-le-bol de l’héroïne qui en a marre d’être la sauveuse du monde, de se sacrifier pour le Bien de tous (atonie effrayante de Sarah Michelle Gellar). Un fardeau trop lourd dont elle aimerait se débarrasser et qui ne lui amène qu’une culpabilité qui l’inhibe, jointe à son fameux « death wish ». La scène avec Will et les deux Buffy est un des plus grands moments de la série. On repart au combat, mais les nuages sont lourds. Une fin de saison très sombre, et le finale va le confirmer. La critique d'Estuaire44 On sait que Buffy est sujette à des failles (fin de la saison 2, début de la 4), ce qui humanise et complexifie le personnage. La soudaine catatonie semble néanmoins un peu trop accentuée, mais cet épisode onirique n’en reste pas moins de fort bonne facture. Le passage onirique se montre troublant à souhait mais souffre néanmoins de la comparaison avec le final de la saison précédente, se montrant nettement moins échevelé, énigmatique et ambitieux. Cela reste un peu froid, même si le thème du verrou psychologique est parfaitement exploité, avec un forte réminiscence du désir de mort très freudien présent chez les Tueuses et évoqué par Spike. Doc effectue un retour réussi, un méchant original, avec l'excellent Joel Grey. On hallucine presque davantage en voyant Spike et Alex faire équipe, que lors du rêve de Buffy. Hilarant. Sinon le pseudo débat moral entre Ben et Glory est ennuyeux au possible, on n'aime décidément pas cette idée. Tout est en place pour le grand final !
Scénario : Joss Whedon Réalisation : Joss Whedon Tout le Scooby-Gang se réunit pour préparer un plan d’attaque visant à empêcher le rituel de Glory qui aura lieu sur une haute tour de la ville. Le Scooby donne l’assaut. Ils ignorent que l’un d’entre eux ne verra pas le soleil se lever… La critique de Clément Diaz Dawn, listen to me. Listen. I love you. I will *always* love you. But this is the work that I have to do. Tell Giles... tell Giles I figured it out. And, and I'm okay. And give my love to my friends. You have to take care of them now. You have to take care of each other. You have to be strong. Dawn, the hardest thing in this world... is to live in it. Be brave. Live. For me… Le créateur de la série écrivit le scénario de The Gift en pensant qu’il devrait conclure la série. Il apprit en cours d’écriture que la série serait renouvelée, mais décida de ne pas changer d’orientation, et d’écrire un final conclusif. Joss Whedon a énormément d’idées, en fait il en a trop et il nous les lance à la figure sans qu’on ait le temps de souffler. Du coup, les alternances humour/action/drame sont trop tranchées, crues, et dérangent l’atmosphère noire désirée pour ce finale. Il y'a un décalage entre les idées sur le papier, et leur représentation à l'écran. Voulant soigner sa maîtrise chorale, le créateur de la série donne à chacun des membres du Scooby l'occasion de montrer leur meilleur côté : la fougue enthousiaste d'Anya, le courage de Xander, la force spirituelle de Willow, le côté bagarreur de Spike, la sagesse et la responsabilité de Giles, et évidemment Buffy en meneuse. Le trop grand resserrement de l’action a pour conséquence d’aligner les vignettes humoristiques avec rythme, ce qui est en contradiction avec l’apocalypse qui se profile à l’horizon. L’humour dans un final dramatique, pourquoi pas, mais si ça prend la part du lion sur le drame, on peut tiquer. Pourtant, Whedon a eu une très bonne intention en donnant à chacun l'occasion de briller. Mention à Spike qui remercie Buffy, et qui envisage sa "mort" avec sérénité (Hey, always knew I'd go down fightin'). On salue aussi les idées décisives d’Anya, qui rappelle qu’elle n’est pas qu’une machine à gags, mais également une intelligente tacticienne. Heureusement, Whedon est un grand réalisateur, et il le montre dans la grande bataille finale, le point culminant de l’épisode. Le twist du BuffyBot, ou Xander pilotant la grue, c'est du tout bon, mais la grande trouvaille du scénariste, c'est le retour du Doc qui va détruire toute la belle mécanique du Scooby. Le duel final dans la tour entre Buffy et Glory est impeccable - félicitations aux cascadeuses, des vraies barjos. La pyrotechnie de l'apocalypse est présente sans être envahissante. L'exécution froide de Ben par Giles est une brillante scène qui rappelle qu'on a besoin d'hommes pour faire "le sale boulot", ce que la Slayer ne peut se contraindre à faire. Et puis, il y'a ce déchirant sacrifice final, où nous comprenons enfin ce qu'était le "gift" de la Slayer. Les adieux de Buffy sont transcendantaux. Le spectateur partage l’abattement du Scooby qui pleure le corps brisé et mort de l'héroïne (surtout Spike, tout à fait anéanti). Le dernier plan, mortuaire, couronne ce finale dense très réussi. Peu d’auteurs auraient le courage de tuer leurs héros ainsi, et c’est une grâce à rendre à Joss Whedon. Le final aurait pu constituer une belle fin pour la série. Mais il reste encore deux saisons. Alors stay tuned ! La critique d'Estuaire44 La seule faiblesse (relative) de The Gift réside dans le trop plein, Whedon contracte la matière d’un double épisode en un seul, d’où parfois une impression d’accélération marquée et peut être d'un choc entre drôlerie et Apocalypse. On aurait éventuellement pu imaginer un premier épisode consacreé au bilan de saison sous l’angle de l’évolution des personnages, leurs qualités, leur relationnel et un second concentré sur l’action dantesque et la tragédie ultime. Maintenant cet épisode si riche reste un modèle de ce que doit apporter un épisode de fin de saison, avec des images spectaculaires, de l’émotion et de grands virages narratifs. En définitive un authentique chef d’œuvre, avec quelques moments assez terribles, comme Buffy annonçant à ses amis qu’elle tuera quiconque d’entre eux qui s’en prendra à Dawn, les supplications de Glory ou Giles achevant Ben, une scène absolument glaciale. La mise en scène tire également le meilleur parti de l’impressionnant décor du derrick, même si, comme souvent, les images de synthèse datent un peu. L’épisode reste bien entendu dominé par la mort de Buffy, avec d’autant plus d’impact que l’on pensait alors que la série allait s’achever, avant le changement de diffuseur. Les acteurs donnent le meilleur, de même que les dialoguistes, le moment se montre d’une terrible intensité. Une triste mais en apothéose conclusion pour cette saison 5 de qualité, qui aura démontré que la série avait encore bien des choses à raconter.
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Buffy Contre les Vampires (1997-2003) Saison 4 1. Disparitions sur le campus (The Freshman) 2. Cohabitation difficile (Living Conditions) 3. Désillusions (The Harsh Light of Day) 4. Le démon d'Halloween (Fear, Itself) 5. Breuvage du diable (Beer Bad) 6. Cœur de loup-garou (Wild at Heart) 7. Intrigues en sous-sol (The Initiative) 15-16. Une revenante (This Year's Girl/Who Are You?) 18. La maison hantée (Where the Wild Things Are) 19. Un amour de pleine lune (New Moon Rising) 1. DISPARITIONS SUR LE CAMPUS Scénario : Joss Whedon Réalisation : Joss Whedon Buffy, Willow, et Oz commencent leur rentrée à l’université, Xander revient de vacances, et cherche du travail. Giles goûte les joies du farniente avec sa petite amie Olivia. Toutefois, les premiers jours de la Tueuse sont loin d’être tranquilles : une bande de jeunes vampires dirigée par la séduisante Sunday commet des razzias dans tout le campus… La critique de Clément Diaz - I'm Sunday. I'll be killing you here in a minute or so. Buffy contre les vampires ouvre avec acuité sa deuxième ère. The Freshman traite en effet du difficile passage du secondaire au supérieur pour un adolescent, qui devient par ailleurs un jeune adulte. Buffy a maintenant plus d’autonomie : finie la chaleur du nid familial. Comme symboles, les cartons de maman occupent sa chambre, scène faussement comique. Tragi-comique chez Giles : le voir en peignoir avec une belle black est une vision certes au-delà du réel, mais la scène signifie que Buffy doit assumer une indépendance qui lui fait mal : Giles la laisse à elle-même. Finie aussi l’insouciance (terme très relatif pour la Tueuse !) des années lycée. Conséquence : notre héroïne est sans repères, là où l’intellectuelle Willow et l’imperturbable Oz sont comme des poissons dans l’eau. La première moitié de l’épisode est volontairement ennuyeuse : beaux mâles intelligents qui font rougir la Buff, coloc timbrée (le poster de Céline Dion est un gag énorme), professeurs plus ou moins sadiques, errance dans les couloirs… tout ça pour nous faire partager l’ennui abyssal de Buffy. Bon, heureusement, elle peut compter sur les vampires pour se distraire. La torride Sunday, interprétée avec panache par Katharine Towne, est un brillant Némésis. Leur première rencontre, entre baston trépidante et vannes au kilomètre, est mémorable, et électrise ce début lambin. Quand Xander le Brave arrive, Tadadaa, on rit et on est touché à la fois : pendant que Star Wars et Scarface passent à la moulinette, on voit combien notre cher Xander est le lien et la force centrale du groupe. C’est lui qui remonte le moral de Buffy. A partir de là, chevauchée de répliques hilarantes qui claquent toutes les dix secondes, et très réussi final énergique et comique qui voit le triomphe de la Slayer, mais avant tout du Scooby. Nicholas Brendon fait une excellente performance. Arrivée tardive et drôlement émouvante de Giles pour conclure le tout. Début plaisant. La critique d'Estuaire44 L’épisode prend judicieusement le temps de marquer un hiatus à l'orée de la deuxième grande époque de la série. Les somptueuses images de l'UCLA (jardins et bâtiments) font presque oublier la regrettée Bibliothèque de Giles, dont on reste néanmoins nostalgique. Le scénario prend rassemble progressivement le Gang, avec là aussi une mesure palpable du chemin parcouru par chaque Scoobie. Le sommet reste le moment de grâce que représente la rencontre quasi miraculeuse entre Buffy et Xander, moins que jamais un Zeppo. Les dialogues demeurent emblématiques de la série (When it's dark, and I'm all alone, and I'm scared, or freaked out or whatever, I always think, 'What would Buffy do?' You're my hero), la question What would Buffy do ? étant entrée de plein pied dans le langage Geek. A côté de cette mise en place très réussie du nouveau décor de la série, l'opus réussit à installer une vraie histoire, même si quelque peu artificielle. Autant on comprend que Buffy ait été terriblement secouée en fin de saison 2 par la « mort » d'Angel, autant là on n'adhère pas à l'idée d'un trouble aussi massif lié à… La simple entrée à la Fac (dans la même ville). On est tous passé par là et nous ne sommes pas des créatures mythologiques surpuissantes. on tique aussi en la voyant avoir autant de mal avec la vampire*, alors qu'elle vient de vaincre Faith et le Maire (tout de même)., après un port, une gare, un aéroport, une mairie gigantesque, la petite ville de Sunnydale se voit dotée d'une Université, mais bon, c'est le jeu du Buffyverse. A Maire vaillant, rien d'impossible.
2. COHABITATION DIFFICILE Scénario : Marti Noxon Réalisation : David Grossman Buffy et sa colocataire, Kathy, éprouvent certaines difficultés de cohabitation. Leurs « divergences » virent bientôt à une guerre sans merci, avec florilège de coups bas et de vacheries. Leurs comportements devenant de plus en plus inquiétants, le Scooby-Gang se demande s’il n’y a pas de la sorcellerie là-dessous… La critique de Clément Diaz I'm 3000 years old. When are you going to stop treating me like I'm 900 ? Si la saison 4 est considérée à raison comme une des plus faibles de la série, c’est à cause de deux orientations narratives malheureuses prises par Whedon. En attendant le deuxième, voyons ici le premier poison : une trop grande importance accordée aux scènes estudiantines. Encore acceptables dans une saison 1 en rodage, on a du mal à digérer une telle rétrogradation. Living conditions en constitue l’exemple le plus extrême. Le sujet du jour, la coexistence pas toujours pacifique de la colocation, aurait pu être malgré tout intéressant, mais Marti Noxon a une mauvaise idée en le traitant au premier degré. Certes, on devine que Buffy perd peu à peu son âme par un rituel maléfique. Mais la conséquence est que pendant tout l’épisode, on a l’impression de regarder une banale série adolescente, avec deux chipies qui se chamaillent. Sweats tâchés, lait répandu, chewing-gum collant, vol de petits amis potentiels… ce défilé de méchancetés débiles irrite, il n’a rien à avoir avec la série. Dagney Kerr et Sarah Michelle Gellar sont parfaite, mais on est hors-sujet. La purge contamine les personnages, Oz et Alex sont relégués en garde-chiourmes idiots, tandis que Giles s’agite beaucoup sans résultats. Pour une des rares fois, on se permettra de trouver le twist final calamiteux, car faisant de la Slayer un personnage secondaire, McGuffin du duel entre Kathy et son pôpa. La métaphore de la cohabitation difficile est ainsi proprement sabotée. Bon, il y’a bien une ou deux perles dans l’épisode, comme Parker initiant Buffy au noble art de filouter de la nourriture avec force détails techniques, ou la baston finale. Mais, dans l’ensemble, on reste désappointé devant cet épisode ridiculement décalé par rapport à la série. La critique d'Estuaire44 L’épisode demeure léger, n'apportant guère en soi à la série mais on sait que Whedon aime bien placer des intervalles avant que ses saisons ne débutent vraiment; Surtout on en apprécie à l'humour. La colocataire démonique se montre hilarante, notamment avec l'éruption de Céline Dion dans le Buffyverse, comme quoi tout peut y arriver. On se réjouit également de découvrir une Buffy sombrant dans une parano digne des Lone Gunmen, cela fait songer à Mulder secrètement gazé au LSD et totalement en roue libre. La montée en puissance de cet aspect est bien dosée. Un opus certes mineur, mais efficace sachant développer de jolis effets spéciaux et distraire autour de l’inépuisable thème des colocations estudiantines.
3. DÉSILLUSIONS Scénario : Jane Espenson Réalisation : James A. Contner *L’épisode 1.03 La pierre d’Amarra de la série Angel est la suite directe de cet épisode. Spike est de retour !! Avec l’aide de sa petite amie, Harmony Kendall (le pauvre !), il entreprend de chercher dans les souterrains de Sunnydale la pierre d’Amarra qui rend son détenteur invincible. Buffy tombe dans les bras de Parker, un vil séducteur, et Anya fait tourner la tête de Xander… La critique de Clément Diaz - I like you. You're funny, and you're nicely shaped. And frankly, it's ludicrous to have these interlocking bodies and not... interlock. Please remove your clothing now. Cet épisode s’inscrit en droite ligne du précédent, avec centralisation sur la vie universitaire de Buffy. Il en reprend donc exactement les mêmes défauts : aventure fantastique réduite à la portion congrue, et soap estudiantin interminable. L’intrigue sentimentale est aussi simplette (vil séducteur abandonnant sa proie dès le lendemain d’une nuit de plaisir) que mièvre. Peu de palpitations dans l’histoire principale, la recherche de la pierre d’Amarra est expédiée pour qu’on puisse arriver au duel final. On se console avec le retour de Spike. Idée géniale de Jane Espenson : comment rendre Spike pas trop antipathique alors que c’est lui le méchant ? En l’acoquinant avec Harmony !!! Tu parles d’un winner… La torridissime Mercedes McNab est tellement énorme qu’elle vole la vedette à Marsters, ce qui n’est pas un mince exploit. Harmony est une inépuisable source comique. Spike est drôle tant qu'il est écrasé par ce boulet en diamant massif, mais quand il ridiculise la Slayer pendant le combat, il est limite vulgaire, ça fait tâche. Anya se jetant sur un Xander pas spécialement pressé, avec Emma Caulfield en roue libre, est un régal : 9 ans avant le Mitch de How I met your mother, Anya avait déjà compris l'efficacité de la stratégie du naked man (et plus encore, celle de la naked woman). Lorsqu’Harmony quittera Sunnydale, Anya prendra sans peine la relève de Cordélia, et imprimer son génie burlesque à une échelle encore plus stratosphérique. C’est d’ailleurs son humour ainsi que celui de Spike qui sera un des meilleurs atouts de cette saison 4. Le final avec les trois jeunes femmes déçues par leurs hommes n’est pas sans maladresse. Pour Buffy et Harmony, on comprend, mais Anya est allée trop vite, et a tout fait pour échouer à avoir une relation solide. Petit accès de misandrie ? Ce nouvel épisode hors sujet est sauvé par ses interprètes féminines et par Spikounet. La critique d'Estuaire44 Hey, I don't have a pulse. Cool ! Can we eat a doctor so I can get a stethoscope and hear my heart not beating ? L’épisode se montre entrainant et peut se regarder tel quel avec grand plaisir, alors qu’il n'est que la première partie d'un double opus se prolongeant chez Angel (Spike fait le voyage à LA pour retrouver l'anneau chez son si cher ami « chaleureuses » retrouvailles au programme). L'histoire apporte de bonnes nouvelles, avec notamment une Buffy qui décide de continuer à vivre après le départ d'Angel contrairement à la Bella de Twilight pétrifiée sans son Edward. Qu'elle connaisse une aventure malheureuse est assez logique, elle reste pure malgré ses combats et le vil séducteur n'en pas fini avec la Slayer. On enregistre le retour du Spike et surtout d'Harmony, finalement rescapée (si l’on peut dire) de la Bataille de Sunnydale. Une grande idée, car elle se montre hilarante et l'association avec Spike résulte énorme. Le vampire punk n'aime visiblement pas s'ennuyer en ménage. Les dialogues regorgent de pépites humoristiques, chez le couple maudit comme chez les observateurs abasourdis (Will savourant le fait qu'Harm ne pourra plus se mirer dans un miroir). Anya continue à s'installer dans la série et que Xander cesse de papillonner, c’est aussi bien vu. Les temps changent, le récit décrit judicieusement l'évolution sentimentale et personnelle des Scoobies. Bon, Spike est (encore) un Big Bad, la Slayer a logiquement du mal lors de son combat avec lui, surtout aidé de l'anneau. La dimension diurne de l’affrontement permet également d’en renouveler les effets.
4. LE DÉMON D’HALLOWEEN Scénario : David Fury Réalisation : Tucker Gates L’université fête Halloween dans une grande maison. Oz actionne par erreur un sortilège qui invoque le démon de la peur. Bientôt, des événements surnaturels ont lieu et paralysent de peur les étudiants. Piégés et séparés les uns des autres dans la maison hantée, le Scooby tente de se rassembler, mais chacun est confronté à sa pire peur. Anya et Giles tentent de leur porter secours… La critique de Clément Diaz - I am the Dark Lord of nightmares, the Bringer of terror ! Tremble before me, fear me ! Malgré quelques relents estudiantins, Fear itself marque un notable progrès. David Fury assure ses arrières en composant une intrigue Fantastique crédible avec le bon vieux thème de la maison hantée - réexploité plus tard en cette saison ainsi que dans le Room with a view d’Angel, réussites à chaque fois - L’intrigue est de plus bien mêlée avec la psychologie : les peurs les plus profondes des personnages. Par rapport à Nightmares en saison 1, le Scooby a mûri, avouant des peurs plus adultes. Buffy condamnée à se battre sans repos et solitairement, Xander invisible car étant toujours « à part » dans le groupe, Willow effrayée de ses dons de sorcière qui peuvent blesser- elle ne sait pas à quel point c’est prémonitoire ! - et Oz de sa lycanthropie - lui aussi en paiera un prix douloureux. On remarquera que la peur de chacun de nos héros est liée à leur relation à l’Autre. Pour détourner Sartre : l’enfer c’est les autres, quand ils sont liés à nos peurs. Excellente réalisation de Tucker Gates, un des meilleurs metteurs en scène de séries américaines. Le décor de la maison hantée, et ses quelques effets spéciaux, foutent sacrément les chocottes. Au milieu de l’effroi, quelques rires pointent le bout de leur nez avec l’apparition insoutenable de Giles avec un sombrero, ou le costume épique d’Anya (toujours aussi rentre-dedans, l’Anya, elle est trop chou, on l’aime déjà). Quoique la plus grande scène de l’épisode est certainement Giles tronçonneuse à la main ! (Bon, y’a aussi Buffy qui casse trop vite la marque). Dommage alors de tout gâcher par un final clownesque, certes compréhensible et juste métaphoriquement, mais qui n’a plus rien à voir avec l’atmosphère de terreur jusque-là. L’intrigue en elle-même ne démarre qu’à la seconde moitié, toute la première tirant à la ligne avec les souffrances intérieures de la Slayer. Dans l’ensemble, c’est un épisode avec un très bon traitement de la fête d’Halloween. La critique d'Estuaire44 Un très bon épisode d'Halloween, avec l'idée astucieuse du recours à la frayeur intime de chacun On y trouve une ribambelle d'excellents gags comme Xander se déguisant en 007 au cas ou le maléfice de la saison 2 serait de retour ou Anya en roue libre, etc. on s'amuse vraiment tout en respectant le code à la fois rigolo et horrifique de la Fête (c’est assez l’épisode Tales from the Crypt de la série) Les décorateurs de la série fournissent vraiment un grand travail avec ce manoir à la Famille Addams. Tout comme en première saison avec Nightmares, la conclusion souligne à juste titre que, considérées de face, nos peurs se résument à peu de choses, un bel appel à se surpasser. Anya déguisée en lapin demeure l’une des images souvent remémorées de la série.
5. BREUVAGE DU DIABLE Scénario : Tracey Forbes Réalisation : David Solomon Déprimée par son aventure lamentable avec Parker, Buffy se console en rejoignant un groupe d’étudiants amateurs de bière. Le problème est qu’un mauvais plaisantin a introduit quelque chose dans le breuvage de Bacchus, transformant tous les buveurs en hommes et femmes des cavernes, dont Buffy elle-même !… La critique de Clément Diaz - Want beer. Like beer. Beer good. Lorsque les producteurs se mêlent de la création artistique, le résultat est souvent loin d’être transcendant. La chaîne et le studio ordonnèrent à Joss Whedon de délivrer sous forme d’épisode un message de prévention pour les jeunes contre les dangers de l’alcool - et accessoirement du sexe à tout va. On comprend que le Boss, peu ravi de cette exigence, ait délégué à la débutante Tracey Forbes le soin d’écrire ce long clip pesant et démonstratif de 42 minutes. Preuve que la scénariste ne pensait pas ce qu’elle écrivait, elle imaginera plus tard cette saison un épisode, lui très réussi, défendant les thèses inverses (non au puritanisme, oui aux plaisirs de la vie). Cet interminable spot anti-bière et anti-sexe consterne sans discontinuer. Le « Fantastique » ne décolle qu’à la 28e minute. Avant cela, on assiste à la déchéance de Buffy dans la vulgarité, mais d'une manière grossière et manichéenne. Buffy qui se lamente tout le long que méchant Parker l’ait largué, et réduite au rôle de blonde cruche, limite putassière, est une trahison du personnage. Le quatuor d’abrutis (on remarque la présence de Kal Penn, le futur Kutner de Dr.House) n’a aucune aura, il n’y a même pas de vrai méchant non plus. Lorsque la métamorphose s’accomplit, on reste effaré par si peu de subtilité : méfiez-vous de la bière, ça vous transforme en bêtes sauvages. Une application aussi littérale est non seulement contre-productive, mais n’aboutit qu’à des scènes nanardesques où les victimes cassent, foutent le feu, font peur aux filles, etc. Très série Z. Buffy abandonne aussi son féminisme pour de la misandrie pure et simple : Willow en a marre des hommes, et comme par hasard, notre gentil Oz est tenté par une belle créature. Tous les hommes sont mauvais, toutes les femmes sont des victimes, raccourci qui évoque les caricatures dont The L Word en fera plus tard son miel. Bon, allez, Buffy en femme préhistorique, et Willow qui joue à la fausse idiote devant un Parker beau parleur, c’est pas mal quand même. Misandre, puritain, pachydermique, un épisode qui fait tâche. La critique d'Estuaire44
L’épisode a toujours résulté particulièrement controversé, souvent cité parmi les plus mauvais épisodes de la série, même s'il compte quelques défenseurs. J'ai tendance à être plutôt indulgent. C'est une pochade Captain Cavern mais Sarah Michelle Gellar s'en tire étonnement par le haut, vraiment à l'aise sur le registre humoristique. Mine de rien le scénario est conduit efficacement, avec le plaisir de voir s'abattre un juste châtiment sur le vil séducteur. Elle donne déjà un premier aperçu, certes partiel, de la Première Tueuse, quasi préhistorique. Avec Jean Jacques Annaud on avait la Guerre du feu, là on a la Guerre de l'Eau de Feu. Et puis on y retrouve quelques (lointains) souvenirs étudiants, les mètres de bière de Rouen, au Gros Horloge, la Rue de la Soif derrière la mairie de Rennes, les caves bordelaises... Nostalgie. Mais c'est vrai qu'un épisode bière sans Spike, c'est dommage !
6. CŒUR DE LOUP-GAROU
Scénario : Marti Noxon Réalisation : David Grossman Oz éprouve une violente attirance pour Veruca, une étudiante de la faculté. Il ne comprend pas pourquoi jusqu’à ce qu’il découvre son secret. Les conséquences sur sa relation avec Willow seront cataclysmiques… La critique de Clément Diaz Veruca was right about something. The wolf is inside me all the time. And I don't know where the line is anymore, between me and it. Until I figure out what that means, I shouldn't be around you. Or anybody. Cet épisode fait très mal, car il marque le départ d’Oz, Seth Green ayant soudainement décidé de quitter la série peu avant le début de la saison. Un choix qui obligea le Boss à revoir une bonne partie de l’arc de sa saison. Mais n’oublions pas que Joss Whedon est un génie, et de cette réécriture forcée, émergera une des plus révolutionnaires et superbes relations amoureuses de la télévision. Mais n’anticipons pas… Ce virage soudain, Marti Noxon arrive plutôt bien à le négocier, malgré une certaine frustration devant la précipitation des événements. Indépendamment de l’événement, Wild at heart renoue enfin avec la veine de la série : moins de scènes de campus, plus de Fantastique, évolution des personnages. L’épisode se veut émouvant et un tournant de cette saison. Il l’est. Malgré une introduction comique (Spike se faisant « taser » par les militaires), le drame prend sa place dès que Veruca apparaît. Le rebondissement sur sa véritable nature est bien trouvé, tandis que la métaphore du désir sexuel dévorant via la lycanthropie est explorée avec le même succès que dans Phases. Veruca est à Oz ce que Faith est à Buffy (en comportement, non en psychologie) : la face tapageuse, sulfureuse, égoïste, bestiale du héros, à laquelle Oz est tenté. Paige Moss est excellente en séductrice fatale. Rien de pire qu’un ennemi qui vous ressemble tant, cela renforce son aura tout en affaiblissant le héros. Seth Green, pour la première fois de la série, fêle son image de stoïque ; le résultat n’en est que plus étincelant. C’est avec justesse que l’intrigue se resserre autour du trio Willow-Oz-Veruca. Alyson Hannigan est en or, habitée par la révolte, la colère (premier égarement dans la magie noire, ce ne sera pas le dernier, oh que non), et le chagrin de son personnage. Les batailles sont bien féroces, et on sent vraiment la confusion qui s’abat sur notre pauvre Oz. Cela dit, le crescendo de dramatisme est allé au pas de charge, et on a un peu de mal à comprendre pourquoi Oz ne dit pas d’entrée de jeu la vérité à Willow. L’excuse trouvée pour son départ n’est guère convaincante, on sent que la scénariste a dû écrire à la hâte. Et puis Oz qui s’en va, ça fend le cœur (personnellement, plus qu’Angel, dussé-je faire hurler les fans). La critique d'Estuaire44 L'un des très bons épisodes de la saison, comme toujours quand l'histoire se centre sur Willow/Oz. On y trouve beaucoup d'action et de suspense, comme un mini revival de la première période de la série, l’Université revêtant des allures du vieux Sunnydale High.. Cette fois on ne pourra pas dire que le récit est misandre, avec une antagoniste féminine parfaitement taillée pour renvoyer une image à la fois sombre et si proche d'Oz. C'est bien joué, d'autant que la jeune actrice est impeccable. Le costume de Garou est en progrès mais il peut encore mieux faire. Alyson et Seth crèvent encore l'écran, mais on reste tout de même frustré par la soudaineté du départ d'Oz, surtout après celui d'Angel, si bien profilé tout au long de la saison 3( en plus il n'est pas loin, les deux séries demeurent encore très connectées). Fort heureusement OZ sera de retour dans un épisode supplémentaire, pour de plus mémorables adieux (New Moon Rising). Jusqu'au revoir, donc ! Et puis Buffy contre les Vampires enregistre le retour cette fois définitif du Spike, qui ne s’absentera plus que par intermittences et qui va devenir le grand moteur comique de la présente saison. L’épisode synthétise habilement les thèmes majeurs de la Lycanthropie, adaptés au Buffyverse.
7. INTRIGUES EN SOUS-SOL Scénario : Douglas Petrie Réalisation : James A. Contner Attiré par Buffy, Riley Finn demande des conseils à Willow pour pouvoir l’aborder. Riley est toutefois bien plus qu’un simple étudiant… Pendant ce temps, Spike est capturé par une mystérieuse organisation militaire en vue d’être un cobaye pour leurs expériences. Spike s’échappe, mais découvre avec horreur que les militaires lui ont implanté une puce aux effets inattendus… La critique de Clément Diaz Now, if you'll excuse me, I need to go find something slutty to wear tonight. The Initiative pose enfin le fil rouge de cette saison 4 qu’on attendait impatiemment… ainsi que le deuxième poison de la saison : cette fameuse Initiative qui se mélange assez mal à l’univers de la série. Après un début estudiantin insipide, Petrie balance enfin à la corbeille le soap pour la comédie romantique. La discussion Riley-Willow entre coolitude du premier et pas-du-tout-coolitude de la seconde est assez drôle. Will qui joue les coachs en séduction donne une autre idée du personnage. Elle est toujours plus adorable : elle a beau avoir ras-le-bol des hommes, elle est solidaire de Riley. On remarque comment les acteurs parviennent à ne pas tomber dans le piège de la tension sexuelle ; le body language fermé d’Alyson Hannigan et de Marc Blucas sont judicieux. Pendant ce temps, passage hilarant avec la battle royale Harmony/Xander, l’un des plus grands moments de n’importe quoi de la série. Au passage, Mercedes McNab continue à être aussi bombasse que désopilante. Le double twist central augure de jolis conflits d’intérêt à l’avenir. Ah, le Spike est de retour ! Horreur, il ne peut plus faire de mal. Un énorme retournement de situation. Whedon n’a peur de rien et assume son choix (le retrait de la puce n’aura lieu qu’à… la fin de la série !). Dans le Buffyverse, chaque personnage peut passer d’un côté de la barrière à l’autre, mais qui aurait parié un kopek sur Spike ?!! Heureusement, ça n’enlève rien au charisme de Marsters lors de la scène cultissime avec Willow, parodie d’impuissance sexuelle qui fait mouche à chaque réplique. L’auteur s’est lâché. C’est si décalé, si improbable, les acteurs sont tellement drôles. Alors qu’importe si le final n’est pas tout à fait la hauteur. Un épisode de bonne facture. La critique d'Estuaire44 Un épisode clé dans le développement de la saison, de plus riche en scènes d'anthologie. Le choc des titans entre Xander et Harm est absolument hilarant, il fait partie de ces scènes dont on se demande comment es acteurs arrivent à ne pas s'écrouler de rire. Merci au ralenti de nous permettre de bien profiter de moment au delà de l'épique. Le relationnel entre Will et Riley est bien vu, cela évite aussi à notre amie rousse de ne pas se voir minorée car désormais esseulée (pas pour longtemps). C'est vrai que la saison met du temps à se mettre en place mais Whedon est trop clairvoyant pour ne pas se rendre compte que son futur Big Bad n'est pas assez substantiel, alors il équilibre. Ici il opte pour un comédie sentimentale classique bien amené, autour des secrets du couple en devenir. Le coup de la puce de Spike est une géniale idée de scénariste. Whedon devait satisfaire la clameur des fans qui réclamaient haut et fort le retour définitif de l’Anglais, il trouve ainsi le moyen de lui éviter un duel avec Buffy tout en le configurant progressivement comme le bad boy du gang. Mais cette saison Spike est encore 100 % Evil et il faudra se méfier de sa ruse... D'ici là il va consumer sa frustration en de multiples répliques assassines, tout en subissant moult quolibets, un grand rôle comique, idéal pour Marsters. L’épisode pourrait décevoir pour le relatif manque de scènes d’action que l’on envisageait accompagnant la révélation de l’Initiative, mais les auteurs assument totalement leur option de comédie, c’est une qualité.
Scénario : Jane Espenson Réalisation : Michael Lange *Cet épisode s’enchaîne à l’épisode 1.07 Enterrement de vie de démon de la série Angel et connaît une suite dans l’épisode 1.08 Je ne t’oublierai jamais de la même série Angel. Spike, désormais inoffensif, et mis à la porte par une Harmony lassée de son machisme, propose au Scooby de leur vendre des informations sur l’Initiative, s’ils l’hébergent quelque temps. Lors de travaux de chantier, Xander libère accidentellement un esprit indien. Cet esprit en libère d’autres, et tous ensemble, attaquent la maison de Giles où le Scooby préparait Thanksgiving. Averti par une vision de Doyle, Angel part à Sunnydale aider Buffy tout en restant incognito. La critique de Clément Diaz - We're just assuming someone else cut off the ear. What if it was self-inflicted, like van Gogh ? Fête américaine aux résonances presque nulles chez nous, le thème de Thanksgiving apparaît très limité au public étranger. On comprend que les américains ont dû apprécier que le Scooby fasse sa mission tout en préparant le repas, mais cela diminue l’intérêt intrinsèque de l’épisode. Jane Espenson attire quelque peu l’intérêt en dissertant sur la signification de cette fête pour chacun des personnages (Buffy et Xander = fiesta, Willow = boycott, Giles et Spike = vae victis, Anya… bon, Anya quoi). Le deuxième thème concernant le problème indien (Native american corrige Buffy) est exposé avec plein de générosité via l’humaniste Willow, mais ces interventions virent au déballage de bons sentiments aveugles. Il est agaçant que Willow ne comprenne pas la mesure de la situation (même Anya est plus dans la réalité, c’est dire). Les deux derniers actes se passant chez Giles virent au débat idéologique. Ce serait intéressant dans The West Wing (qui y a consacré un bel épisode), mais c’est déplacé chez Buffy. Ce n’est pas qu’on soit insensible à cette sombre page de l’histoire américaine, mais on a plus affaire à des plaidoyers/réquisitoires qui phagocytent une intrigue Fantastique brodée rapidement (vengeance de l'esprit vengeur qui veut venger les siens). On se demande par ailleurs pourquoi Doyle a eu la vision de Buffy, obligeant Angel à venir. Il devrait venir à chaque épisode vu les dangers mortels que court la Tueuse chaque jour ! Heureusement, Spike est là. Son alliance forcée avec le Scooby (méga ravis de le voir) donne les meilleures scènes (bon, y’a aussi Harmony qui le fout à la porte). Ce qu’on adore chez Spike, c’est que même au fond du gouffre, il ne perd jamais son côté fun. Le voir remettre à sa place Willow ou se trémousser vainement sur sa chaise est un spectacle hilarant. Xander syphilitique avec une Anya compréhensive, c’est du tout bon aussi. La gaffe finale est d'une drôlerie absolue, mais sera dans Angel le point de départ d’un des plus sublimes épisodes toutes séries confondues. La critique d'Estuaire44 La fête du jour parlera moins au public hexagonal que Noël, voire qu'Halloween. Mais il reste touchant de voir Buffy s'acharner à la mener à bien pour les siens, tout comme lors de la fête de fin de lycée. L'épisode sur les Amérindiens et leur folklore fait partie des figures imposées pour les séries américaines fantastiques (le loup garou des X Files, les insectes de Supernatural, etc .), Whedon s'en tire bien avec ce joli pastiche des figures imposées du Western (les Scoobies arrivant à la rescousse comme la cavalerie de naguère), c'est très amusant. Xander et Spike rivalisent de vannes, sur des registres différents, le Vampire aux crocs rognés s’impose comme l’un des moteurs de l’équipe. Voir ce dernier convié à la table (même attaché) est encore renversant, quelque part il fait déjà partie de la famille. Angel est surtout là pour assurer le prologue de la seconde partie du cross over, voyant Buffy débouler toute furax à L.A., pour l'un des épisodes les plus mémorables de leur relation (I Will Remember You). Le missile décoché par Alex à l'ultime seconde est également énorme.
9. LE MARIAGE DE BUFFY Scénario : Tracey Forbes Réalisation : Nick Marck Ne se remettant pas du départ d’Oz, Willow plonge à corps perdu dans la magie. Elle active sans s’en rendre compte un sortilège qui exauce tous ses vœux. Résultat, elle rend Giles aveugle, fait de Xander un aimant à démons (femelles), et pire que tout… Buffy et Spike désirent maintenant se marier ! La critique de Clément Diaz - Don't I get a cookie? Something blue et son vent de folie décalée est le premier petit chef-d’œuvre de la saison qu’on attendait. L’auteure s’attaque à un thème qui a souvent porté bonheur à la série : Méfiez-vous de vos souhaits, ils pourraient être exaucés, mais à l’humour de l’appliquer… littéralement ! Les vingt premières minutes sont surtout centrés sur le spleen de Willow, bien rendu grâce à notre merveilleuse Alyson Hannigan. Loin de la lumière pétillante de son personnage, il est émouvant de voir Will prisonnière de ses sentiments (grinçante scène de la bouteille de bière). Pour pas trop déprimer, on intercale les batailles de vannes entre Spikounet (fan de soap opera !) et la Buff qui en font un max. Leur animosité, caricaturée à l’absurde, nous vaut des moments exquis, pour préparer avec un maximum d’impact le retournement central. La farce burlesque est alors déclenchée : l’apparition-disparition d’Amy, la cécité progressive de Giles, Xander aimant à démons femelles… littéral, et surtout surtout… Buffy et Spike fiancés ! Dialogues énormes et gags loufoques se succèdent à vitesse grand V, même si on retient surtout le déphasage de Buffy-Spike dans leur petit nuage et leurs ridicules disputes de couple. James Marsters et Sarah Michelle Gellar forment un couple méga improbable mais on marche à fond dans la combine. Il y’a aussi la scène Buffy-Riley qui carbure au délire total ce qui nous vaudra d’ailleurs une plaisante contorsion finale. L’entrée en fanfare de D’Hoffryn couronne le bal des givrés. Voir Will convoquée par le mentor d’Anya est un hilarant malentendu. Le réveil de gueule de bois pour Spike et Buffy est tordant. Bien que pas tout à fait aussi barré que d’autres opus décalés (Jonathan le superhéros dès cette saison), ce coup de fouet tonique met du baume au cœur ! La critique d'Estuaire44 L'épisode a l'idée très maligne de se débarrasser de tout le cérémonial du Génie de la Lampe, pour en conserver la substantifique moelle. Cela permet de dynamiser le récit et de multiplier les vœux aux conséquences insensées à souhait. On rit beaucoup, de plus sur une variété très large, du loufoque (Buffy/Spike, avec Marsters et Sarah Michelle ayant visiblement fumé la moquette du studio), à l'humour grinçant (Giles, Amy). Il se vérifie que Spike est aussi redoutable en matière de tchatche que de bagarre. L'épisode développe par ailleurs l'évolution des personnages, pas seulement de Willow. Se confirme ainsi le début d’une certaine addiction pour l’alcool chez Giles, Cet aspect tenant apparemment à cœur aux auteurs après Beer Bad jouera par la suite de mauvais tours à notre Observateur préféré. D'Hoffryn confirme superbement tout son potentiel. Un superbe opus, brillamment dialogué.
Scénario : Joss Whedon Réalisation : Joss Whedon Willow fait la connaissance de Tara Maclay, une sorcière timide et effacée. Trois hideuses créatures, les « Gentlemen », viennent à Sunnydale pour arracher les cœurs des habitants. Ils réduisent auparavant la ville à l’impuissance en volant les voix des habitants ! Privé de parole, le Scooby-Gang ne peut s'aider efficacement. Pendant cette nuit de cauchemar, plusieurs vérités apparaissent, et vont bouleverser la vie de chacun des héros… La critique de Clément Diaz - This isn't a relationship. You don't need me. All you care about is lots of orgasms. Premier des cinq épisodes « mythiques » de la série, Hush mérite bien sa réputation d’épisode télévisuel révolutionnaire. L’exercice de style auquel se prête Whedon, consistant à se priver des dialogues pendant 27 minutes sur 44, est aussi osé qu’exigeant, à plus forte raison pour une série renommée pour ses dialogues brillants. Il ne s’agit pas tout à fait d’une innovation, car un épisode de la série Space 2063, nommé Qui pilote les oiseaux ? s’était fait remarquer en étant très peu dialogué - Whedon le cite d’ailleurs comme influence. Cependant, la tentative du créateur va plus loin encore, en utilisant le silence non seulement comme moyen, mais aussi comme sujet philosophique. L’auteur déploie toute sa science narrative pour faire de cette restriction un atout : du silence prolongé naît une tenace angoisse tant nous sommes habitués à être entouré de paroles. Christopher Beck déploie toute sa science orchestrale pour créer une atmosphère de terreur. Les Gentlemen sont de purs méchants, déplacements frissonnants, hideux sourires, arrachages de cœur… ces mix de Nosferatu et de Freddy Krueger font de l'épisode un conte de fées pervers. Personnellement, mon monster-of-the-week favori (avec celui de Same time, same place en saison 7). Nos personnages, impuissants à parler, ne peuvent appeler à l’aide (la petite fille de l’introduction est aussi terrifiante que les jumelles de Shining). Mais paradoxalement, la parole est aussi dépeinte comme un outil trompeur et limité. Le premier acte, aussi drôle soit-il, voit la parole malmenée : mensonges chez Buffy-Riley, peur de l’engagement chez Alex, injures dans le groupe Wicca… Et lorsque le silence tombe : miracle, d’autres langages, comme celui de l’instinct, se révèlent plus précieux et révélateurs. Buffy et Riley s’embrassent (et comme par hasard, ne sauront plus quoi dire une fois la parole retrouvée), Alex découvre son amour pour Anya, et Willow n’est plus seule : grâce au silence, elle a trouvé une autre sœur en sorcellerie en la personne de Tara, auquel Amber Benson donne une fragilité et une humilité touchantes. Leur scène où elles déplacent par télékinésie le distributeur distille un trouble romantique chaleureux. Son arrivée va beaucoup apporter à la série. Pas seulement au plan de l’évolution des mœurs à la télévision, mais aussi dramatiquement et psychologiquement. Whedon a exploité à fond son atout en philosophant sur le langage avec autant de maestria. L’humour n’est pas absent, car la scène avec le projecteur lance quinze gags à la minute avec uniquement le visuel comme ressource (la danse macabre de Saint-Saens est un choix à pleurer de rire). Ou encore le clash Buffy-Riley à la John Woo. Whedon s’appuie également à fond sur les talents de ses acteurs contraints au mutisme, Sarah Michelle Gellar et la surdouée Alyson Hannigan en tête, qui font des interprétations ébouriffantes. Un épisode légendaire. La critique d'Estuaire44 On trouve ici l'un des joyaux de la série, souvent considéré comme l'un de ses tous meilleurs et originaux loners. La hardiesse de la narration rejoint la talentueuse sophistication de la mise en scène et de la bande son, l’interprétation contribue également à cette impression unique de cauchemar éveillé. Par sa prouesse narrative et son inventivité, Hush se discerne comme avant-coureur d'épisodes non pas simplement décalés mais hors normes, ponctuant la série de moments particulièrement forts : Restless, The Body, Once More, with Feeling, Normal Again ou encore Conversations with Dead People. L’épisode n’a absolument rien à envier à bon nombre des classiques de l’épouvante au cinéma et réussit une superbe évocation de l’univers des Contes, avant qu’ils ne soient édulcorés par Disney. Cela reste un tour de force qu'un des opus les plus remarquables d'une série aussi supérieurement dialoguée se caractérise par son silence et son approche du thème du méta langage disjoint de la parole. . Whedon n'oublie ni l'humour ni ses personnages, Hush n'est pas un simple exercice de style gratuit. Tara réussit d'emblée son entrée dans une série connaissant déjà un long parcours, ce qui n'est jamais facile.
Scénario : Marti Noxon, David Fury, et Jane Espenson Réalisation : James A. Contner Buffy et Riley s’interrogent sur leur relation. Ne supportant plus son sort actuel, Spike tente de se suicider. Un cadavre d’étudiant met le Scooby-Gang sur la piste d’un groupe de démons qui errent près des ruines de l’ancien collège de Sunnydale. Leur but ? Rien moins que l’apocalypse !… La critique de Clément Diaz Come on, vampires. Ungh ! Nasty. Let's annihilate them, for justice and for the safety of puppies... and Christmas right ! Doomed a un petit côté nostalgique avec ce retour en arrière : ah cette bouche de l’enfer que l’on veut rouvrir, ah une nouvelle apocalypse en vue (Encore ?! s’exclame le Scooby à l’unisson), ah le retour dans les ruines du lycée avec de la viande de Maire encore bien croustillante (Baaah !). Mais le scénario retombe dans le soap estudiantin. Les discussions entre Riley et Buffy forment un malheureux contrepoint à Hush : bavard et sans émotions. Buffy veut rompre, Riley veut pas ; c’est lourd, appuyé, répétitif. L’histoire du trio de démons ne décolle pas. On subit aussi quelques âneries : quel est l’intérêt du cadavre de l’étudiant si ce n’est pour mettre le Scooby sur la piste des démons ? Une grosse ficelle pour amener l’intrigue. Willow rétrograde en fille complexée et dépendante du regard des autres, elle qui avait pris tant de confiance en elle. Egalement un des twists les moins crédibles de la série, on passe. Mais le trio d’auteurs échappe au zéro pointé grâce à qui ? A Spiiiiiiiiike ! Même relégué au rang de souffre-douleur, il est toujours aussi drôle, surtout avec la plus hideuse chemise de l’histoire des séries télé (quoique concurrencé par Angel au même moment dans l’épisode Raisons et sentiments de sa série). Même sa tentative de suicide est plus comique que dramatique, avec sa chute très slapstick. Le voir subir la tyrannie de… Xander est assez décalé en soi. Et puis, il y’a la bataille finale, et un Spike enfin tout heureux de balancer des beignes. Le final enchante, on a retrouvé le Spike qu’on adore. Les scénaristes se montrent subtils : tout ce que Spike aime, c’est le fun et les bagarres, peu importe qu’il serve les ténèbres ou la lumière (même si à contrecœur). Un changement a priori impossible, mais légitimé grâce à sa fine écriture. Bravo. La critique d'Estuaire44 Il était de toutes manières particulièrement difficle de succéder à Hush, donc c’est finalement assez judicieusement que Whedon insère l’un de ses scénarios les plus faibles, se contenant de caricature la première grande partie de la série. Qu’importe cette bien pâle apocalypse, l’amateur des trois première saisons ressentira une véritable émotion lors de la découverte des ruines de Sunnydale High. Les artistes de la série ont d’ailleurs fourni un mémorable effort pour rendre le plateau aussi sinistre que possible. La chemise hawaïenne de Spike reste également l’un des grands souvenirs de la présente période. Son "suicide" reste un grand moment d’humour absurde dans une série en ayant pourtant déjà vu pas mal en la matière. Notre ami confirme être l'un des grands atouts de la saison, son stand up est continu. Un épisode au fond clairement insuffisant, mais se rattrapant partiellement en capitalisant sur les personnages et le soin apporté à la production (les maquillages sont également remarquables).
Scénario : Jane Espenson Réalisation : Michael Gershman Des rumeurs sur un dangereux démon qui se cache à Sunnydale parviennent aux oreilles de Giles. Durant son enquête, il tombe sur Ethan Rayne. Dans un bar, Ethan apprend à Giles que les démons de Sunnydale vivent dans la crainte d’un mystérieux événement : le « projet 314 ». Giles s’endort à moitié ivre, mais le réveil risque d’être… brutal ! La critique de Clément Diaz What am I ? I'm an unemployed librarian with a tendency to get knocked on the head. A l’évidence, le but ici était d’imaginer l'association mal assortie de Giles et Spike. Tant pis si le scénario foire a dû se dire Jane Espenson. La métaphore d’une certaine « mise en retrait » de Giles, via sa transformation en démon n’est pas mauvaise, tout comme l’ironie qui veut que seul ce bon vieux Spike le reconnaisse. Mais cette idée est balayée par une succession vertigineuse de raccourcis et facilités scénaristiques au service d’une histoire de deux lignes. Les vacheries que s’envoient les deux nostalgiques de Mother England sont parcimonieusement distribuées. Les vingt premières minutes délayent sur du vide, puisque rien ne se passe. Bon, ok, Ethan est toujours aussi roublard, amateur de mauvaises blagues (le faux poison), et Robin Sachs est toujours excellent. Mais sa discussion de potes avec Giles manque sévèrement de dialogues sonnants et trébuchants. A part annoncer la menace 314, on voit pas trop l’intérêt. La partie road-movie avec Spike est plus enthousiasmante (Giles effrayant Walsh, débile mais trop drôle) mais trop brève. Vient un dénouement laborieux à twists grotesques (le couteau en argent pas en argent, les yeux de Giles). Riley/Marc Blucas n’est pas mauvais, le personnage est très bien, mais il reste déplacé dans la série. On pourrait le dégager qu’on ne remarquerait pas le manque. C’est bien dommage car dans quelques épisodes, le personnage exprimera un potentiel. Quelle déception de voir l’insaisissable Ethan se faire prendre par l’Initiative, le personnage ne méritait pas une sortie aussi pathétique. La poésie métaphorique irriguant d’ordinaire les scènes Willow-Tara se heurte à des facilités naïves. Oh la rose qui lévite, c’est beau comme l’antique, quel symbolisme lourdaud ! Whedon était bien plus subtil en faisant seulement se rencontrer les mains des deux sorcières dans Hush. Joli twist final, mais au final, il est conseillé de reprendre son souffle après cet épisode : quel trou d’air ! La critique d'Estuaire44 Evidemment on retrouve ici une énième critique très démonstrative des méfaits de l’alcoolisme, une vraie marotte de la saison. Mais on aime le portrait finalement très sensible d'un Giles se sentant un peu mis au rancard alors que Buffy atteint sa 19ème année et qu'il est le dernier à être informé de l'existence de l'Initiative, alors que jadis les Soobies se précipitaient vers lui en quête de réponses. Ce côté Lost in translation est bien rendu quand il se tourne en réaction vers son passé et l'Angleterre. C'est émouvant, d'autant qu'Ethan est clairement au moins en partie sincère lors de la scène clé du pub. Evidemment il reste Ethan et sa farce est à nouveau une merveille de rosserie. Peut-être que le passage en monstre dure trop longtemps, mais Anthony Head manifeste une énergie communicative. Et puis la conclusion voyant la Slayer reconnaître son mentor malgré tout et affirmer ainsi la permanence du lien, résulte également touchante. Mine de rien, les failles commencent à se développer dans le Gang, On aurait aimé Qu’Ethan revienne ultérieurement, Le personange avit encore du potentiel. Heureusement, on le retrouvera en saison BD. Tout le côté Spike/Giles est hilarant, la solidarité de l’Old England est un combat.
Scénario : David Fury Réalisation : James A. Contner Pour se rapprocher de Riley, Buffy intègre l’Initiative. Mais Maggie Walsh, jalouse de l’intérêt que Riley porte à la Tueuse, a du mal à l’accepter ; de plus, son attitude assez rebelle fait d’elle une menace à ses yeux. Elle lui tend donc un piège mortel… La critique de Clément Diaz - I implore you, Neisa, blessed goddess of chance and fortune, heed my call. Send to me the heart I desire. L’Initiative est une des moins emballantes idées de cette saison 4 faiblarde. Jouer sur le terrain des X-Files avec cette conspiration gouvernementale n’était pas la meilleure carte à jouer. Buffy la rebelle chez les militaires cause évidemment des chocs de cultures assez drôles, mais démons itinérants et méchante peu active ne font pas un scénario. L’Initiative est aussi incapable qu’inintéressante. La scène d’amour Buffy-Riley est montée comme un clip vulgaire, à vomir. Les personnages s’en sortent mieux, notamment avec la relation œdipienne entre Riley et Walsh, qui se sent menacée par la Slayer "chipant" son "fils". Le piège qu’elle lui prépare est cousu de fil blanc. Sur le papier, Willow désemparée par l'abandon de Buffy, ce qui la pousse vers Tara, est une bonne idée. Le Scooby, ainsi divisé, perd de sa force, mais le résultat manque alors d'énergie et d'unité. On comprend Whedon : l'âge avançant, il faut vivre sa propre vie, et cela signifie qu'on s'éloigne de nos groupes d'amis (thèse générale des sitcoms, de Friends à How I met your mother). Mais l'idée n’est pas judicieuse pour la série, dont l’atout numéro 1 réside dans ce groupe d’amis amoureusement crée et développé - la saison 7 tombera dans le même travers. Anya fait tapisserie, pourquoi les persos les plus drôles sont-ils toujours laissés de côté ? Qui c’est qui va sauver l’épisode ? Ben oui, encore Spike. Osons dire que sans lui, on s’emmerderait grave. Ses scènes avec Giles et leurs chapelets de vannes qui fusent ne lassent jamais. Spike est à la fois traqué par l’Initiative et haï par le Scooby (mais il fait tout pour), soit un destin assez bordélique. Le tempérament comique de Marsters nous fait rire aux éclats. La critique d'Estuaire44 Le problème de l'Initiative est qu'elle provient d'un univers exogène au Buffyverse, relevant de la Science-fiction et du conspirationnisme, et que la greffe ne prend décidément pas; Whedon a voulu totalement renouveler sa série, cela fonctionne dans l'évolution personnelle des héros, mais ici il n'a pas assez dosé son effet. Il tente d'en revenir à un Big Bad plus classique avec Adam, mais là aussi on va s'ennuyer. Ceci-dit, l'épisode continue tout de même à insérer Anya et Spike comme des éléments singuliers du Gang mais toujours davantage intégrés. La saison prend son temps sur ces questions, de même qu'avec Tara et Willow, mais c'est plutôt réaliste et intéressant à suivre. Sarah Michelle Gellar pétille lors du briefing saboté avec malice par Buffy ou quand elle lance sa promesse de mort à Walsh à travers l'écran. Les deux visages de la Slayer.
Scénario : Marti Noxon Réalisation : David Solomon Adam, la création de feue Maggie Walsh, est désormais dans la nature, et fait déjà parler de lui. Buffy doit de plus composer avec le comportement de plus en plus violent et emporté de Riley. Elle soupçonne que la raison de ce changement se trouve dans l’Initiative… La critique de Clément Diaz - You guys research the Polgara demon. I want to know where it is. When I find it, I'm going to make it pay for taking that kid's life ! I'll make him die in ways he can't even imagine !!!… That probably would've sounded more commanding if I wasn't wearing my yummy sushi pyjamas. Ah, les choses commencent à bouger ! L’épisode fait entrer le Big Bad de la saison dans la danse : Adam, création du Dr. Armstrong, euh pardon de Maggie Walsh. Au départ, son look bigarré prête à rire, mais on rit moins quand il réduit en bouillie un petit garçon. Huhum. Aujourd’hui, dans Le Prisonnier, euh je veux dire Buffy, Riley apprend qu’il a été fiché, indexé, classé, déclassé, numéroté… soit un long parcours de déni vers l’acceptation de la vérité. Un chemin de croix douloureux fait de conflits (avec la Slayer) et de sueurs froides (pétage de câble dans le bar), que le jeu juste de Marc Blucas décrit bien. Un brave type ce Riley, tentative ratée pour l’héroïne d’avoir un mec normal. On peut pas donner tort à Spike sur les goûts prodigieusement géniaux de la Buff. Tiens le Spike nous manque un peu là, mais le voir grommeler en voyant les militaires casser sa TV ou se faire talocher par les démons, c’est tellement drôle. Anya a quelques lignes simultanément hilarantes et romantiques (No Xander !), Love you Anya. Par contre pas nette la Tara qui fout en l’air le sortilège de Willow. Whedon sème une graine de doute, et attend que ça germe (à la saison suivante), c’est toujours efficace. Willie qui se fait boxer par la Tueuse… à sa demande, c’est du tout bon aussi. Alors, certes, Adam qui revient au bercail, qui dit son plan à tout le monde, puis qui repart, c’est gros comme un éléphant, mais sur la forme, la confrontation est excellente. Le lien fusionnel entre Riley et Walsh est explicité pour notre plus grand plaisir/dégoût. Qui est la vraie mère ? La biologique, ou celle qui vous fait grandir, vous éduque, fait de vous un homme ? Question qui fait mal, et brillamment posée par les auteurs. La saison va enfin décoller, bien qu’à retardement. La critique d'Estuaire44 L’épisode résulte extrêmement médiocre, servant surtout à mesurer à quel point Adam est un Big Bad pontifiant, ennuyeux et figé, vivement Glory. Difficile de ne pas songer à un Borg de Star Trek, mais dépourvu de toute aura et nanti d’un costume de bas niveau. Même son côté informatique a vieilli, cela arrive plus naturellement aux personnages relevant de la Science-fiction que du Fantastique. Via son face à face avec Buffy se profile d’ailleurs un affrontement entre champions de ces deux grandes familles des univers imaginaires, un concept passionnant en soi mais hélais tout à fait pipé ici : nous sommes dans une série relevant massivement du Fantastique et devant une héroïne affrontant un méchant, au leu d’adversaires non soumis à cette hiérarchie. Ainsi vidée de sa substance, la problématique est appelée à connaître une résolution ultra prévisible, au-delà du poncif de la première bataille perdu par Buffy, avant le triomphe (tout comme devant le Maître, Glory ou encore Caleb). Ceci dit on se rend aussi compte que Blucas est un bon acteur, il restitue bien les tourments de Riley.
15-16. UNE REVENANTE Scénario : Douglas Petrie (1re partie) et Joss Whedon (2e partie) Réalisation : Michael Gershman (1re partie) et Joss Whedon (2e partie) *Ce double épisode connaît une suite directe dans le double épisode 1.18/1.19 Cinq sur cinq/Sanctuaire de la série Angel. Faith Lehane est sortie de son coma ! Et elle n’est pas contente… Tout le Scooby se mobilise pour arrêter la « rogue Slayer » qui veut se venger de Buffy. Pour assouvir sa vengeance, elle va notamment utiliser un artefact magique que le Maire lui a légué, et semer un bazar monstrueux… La critique de Clément Diaz
I could be rich, I could be famous. I could have anything. Anyone. Even you, Spike. I could ride you at a gallop until your legs buckled and your eyes rolled up. I've got muscles you've never even dreamed of. I could squeeze you until you pop like warm champagne and you'd beg me to hurt you just a little bit more. C’était le chaos à Sunnydale : un Big Bad mal fagoté, un petit ami gentil mais un peu boulet, une Initiative faiblarde. Soudain, le miracle se produisit : plus d’Adam, plus de militaires, plus (ou si peu) de Riley, place au retour de Queen Faith !!! Doug Petrie, qui comprend si bien les deux girls, était le meilleur choix possible pour This year’s girl. Que son scénario aille un peu dans tous les sens, on s’en moque, Eliza est de retour, et ça va saigner ! Les premières scènes oniriques sont très originales car du point de vue de Faith. Sa représentation de Buffy est donc celle d’une méchante qui a failli la tuer et a tué la seule personne qu’elle aimait au monde, soit une vision peu courante... mais de son point de vue, pas vraiment fausse… On comprend alors que quand la cinglée se réveille, elle en veut à mort à Buffy, et là on se régale. Confrontation d’anthologie avec Buffy et une sacrée bonne bagarre. Retour post-mortem très apprécié du Maire, qui même dans les moments les plus intenses est toujours aussi décalé. Spike est à la hauteur de son humanisme renommé quand il se paye la tête de Xander et Giles (Can't any one of your damned little Scooby club at least try to remember that I hate you all ?). Faith emporte tout sur son passage, toujours aussi torride et folle à lier. Elle bastonne, sème la désolation, fout une pression monstrueuse. On retient aussi la stressante scène avec Joyce, l'époustouflant final et un bloody fucking cliffhanger ! Eliza Dushku n’a rien de perdu de son venin. Le coup de fouet que la saison attendait ! Au cœur de la seconde partie, le changement de corps. Un thème souvent payant (qu’on se rappelle du Qui suis-je ??? des Avengers), dont Whedon, encore une fois auteur-réalisateur, en tire tout le jus possible, l’agrémentant d’une évolution psychologique impeccable. Sarah Michelle Gellar et Eliza Dushku copient avec une précision confondante le jeu de l'autre. Eliza joue bien la Buffy blasée, décontractée, calme, tandis que Sarah en fait mille tonnes en séductrice exhibitionniste. En plus de la bidonnante première scène à la Taxi driver, les scènes où Faith séduit Spike (houhou, on dirait qu’il a un p’tit crush pour la Slayer, le Spike !) puis Riley sont mirobolantes. On adore aussi voir Faith massacrer Tara avec une jubilation à peine cachée. Voir « Buffy » se lâcher et « Faith » terrorisée est un spectacle qu’on goûte goulûment. La fameuse scène de magie entre Willow et Tara, transposition flagrante d’une extase sexuelle, est admirablement filmée et interprétée. Et puis petit à petit, Faith commence sa rédemption. Elle est jalouse de tout ce que Buffy a (petit ami, adoration, amis, famille). Elle le savait mais ne peut plus se le cacher une fois immergée dans l’univers de sa rivale. C’est le je t’aime de Riley qui sert de catalyseur, premier tour de clef dans le verrou de sa prison mentale. Elle commence à se détester. Faith n’est pas un cas désespéré, son retour dans l’église pour battre les trois affreux le montre bien. Jusqu’au climax de la grande scène où elle frappe Buffy qui a son visage à coups répétés, comme si elle ne se supportait plus. Faith part au loin, perdue, sans ressources, mais on sent désormais qu’elle n’est plus la même. Il faudra toutefois qu’elle plonge encore une fois dans les ténèbres avant d’enfin arpenter le chemin de sa rédemption. Rendez-vous dans Angel ! Émouvant, fun, hilarant, un grand épisode. La critique d'Estuaire44 Le double épisode apporte une éclatante réussite à la période, même s’il s'agit davantage d'une bulle de la grande saison 3 émergeant dans les eaux stagnantes actuelles. Le pari n'était pas gagné, car le Big Bad qui sort du coma pour exercer sa terrible vengeance, c'est tout de même un gros poncif (encore resservi dans Star Trek Into Darkness, d'ailleurs, mais aussi dans Man of Steel, en fait). De plus les diverses péripéties et confrontations demeurent assez classiques en elles-mêmes (même s’il est astucieux due considérer les évènements du point de vue de l’antagoniste), mais Petrie, qui a tout compris des multiples ressorts de la relation entre les deux sœurs ennemies, en tire le meilleur parti, aidé par une mise en scène adéquate. Il comprend qu'il faut envoyer balader tous les autres sujets en cours, ils ne pourraient être que parasitaires (hormis évidemment Will et Tara). Des passages hors normes agrémentent également l'ensemble, comme la séquence onirique, ou l'aussi amusant qu'émouvant message post mortem du Maire. La relation originale entre lui et Faith reste l'un des grands accomplissements de la série. Et puis, bien entendu, le cyclone Elisa Dushku emporte tout sur son passage, quelle présence à l'écran ! L'élargissement apporté par le twist absolu de l'inversion des personnalités à la Basile/Lola des Avengers consacre le succès. Whedon est en état de grâce, à l'écriture comme à la mise en scène. On savoure la magnifique composition de deux grandes comédiennes, pour une découverte d'autrui en effet miroir aussi vertigineuse que maîtrisée. Aucune des deux Slayers ne reste indemne après avoir découvert aussi intimement l'univers de l'autre, rangé mais rayonnant chez Buffy, exalté mais enténébré chez Faith, dont la rencontre avec le Maire aura été, pour l'heure, le seul rayon de soleil. Un magnifique scénario, où ne manquent ni l'humour ni l'action, ni même les différentes bases déjà jetées pour la saison 5. On ressent un faible particulier pour la scène devant le miroir, avec une Sarh Michelle Gellar totalement immergée dans son rôle à l’occasion de cette pénétrante fenêtre ouverte sur la folie. Le seul regret reste que Faith nous quitte, afin de mener sa difficile et douloureuse rédemption avec l’aide d’Angel, pour ne revenir qu'en saison 7.
Scénario : Jane Espenson Réalisation : Michael Grossman C’est la gloire de Sunnydale : qui est le meilleur rempart contre les forces du mal ? Le sauveur du monde ? C’est… Jonathan !! Et en plus, c’est un musicien hors pair, médecin à succès, l’acteur le plus recherché de la planète, scientifique génial, joueur d’échecs invincible, celui que toutes les filles veulent, etc. De temps en temps, un petit groupe, le Scooby-Gang, lui sert de faire-valoir pendant qu’il tue des méchants. Euh, y’aurait pas quelque chose qui cloche ?… La critique de Clément Diaz - We knocked 'em dead... which they already were. Joyeuse virée dans les univers parallèles en mode délire, Superstar est un brillant exercice de style mené avec intelligence et humour percutant. Jonathan le sauveur du monde, on y croit pas, mais Jane Espenson nous maintient dans l’ignorance pendant une bonne partie du récit, rendant l’immersion complète. Le mimétisme est poussé jusqu’à changer carrément le générique au profit de « John », une idée géniale. La scénariste va jusqu’au bout de son postulat : Jonathan est le héros parfait : maître d’échecs, chanteur de charme, trompettiste aphrodisiaque, séducteur à succès, médecin, tacticien militaire, acteur… une accumulation de plus en plus hilarante. La série se moque d’elle-même en transformant ses héros en pantins incapables, surtout Buffy, sidekick en panne de vannes. L’effet secondaire du maléfice est une bonne trouvaille, qui respecte les lois de l’équilibre. Répliques mémorables en cascade (Xander, don’t speak latin in front of the books). Par contre, WTF le Spike qui caresse les cheveux et la poitrine de la Slayer !! Il semble que le malentendu de l’épisode précédent a réveillé quelque chose, quelque chose qui va éclater à la saison suivante - rétrospectivement, on admire que Whedon anticipe d’aussi loin les événements futurs. La meilleure idée de l’auteure est que Jonathan reste un être droit et chaleureux. Même lorsqu’il sera dans l’inénarrable Trio, il conservera une droiture qui le distinguera de Warren et du servile Andrew. Il tient à l’amitié de Buffy qui lui a sauvé la vie. Il goûte les avantages de la célébrité, mais cela ne l’a pas corrompu. S’il fait du mal au Scooby-Gang, c’est plus par maladresse que par méchanceté. La morale rejoint celle des meilleurs films de super héros quant à assumer la responsabilité des superpouvoirs que la Destinée vous a offert - morale à prendre aussi métaphoriquement pour les talents de tout humain. Jointe à la composition raffinée de Danny Strong, la formule marche. Il aura le courage de détruire lui-même le sortilège d’ailleurs. C’est un peu dommage que Buffy lui fasse un sermon à la toute fin, Jonathan était assez intelligent pour comprendre ce qu’il a fait. Peut-être l’épisode le plus décalé de la série. La critique d'Estuaire44 Superstar s’avère un très audacieux et virtuose épisode sur le thème inépuisable des univers miroirs. Il est à la fois plus imaginatif, audacieux et finement connecté au Bufyverse que le déjà réussi opus sur le Sunnydale dominé par les Vampires (Anyanka est restée, tant mieux). On adore tous les épisodes centrés sur Jonathan et celui-ci compte parmi les meilleurs. On y découvre beaucoup d'humour et de délire Geek de la part de cet éternel passionné qu'est Whedon, mais aussi d'émotion quand les masques tombent. Mine de rien, Danny Strong est aussi un acteur épatant et l’on est ravi qu’il depuis tracé son chemin. Seul regret : le maquillage du montre, vraiment pas inoubliable. On ne peut que ressentir que la Slayer commet une faute en se contentant d'un sermon final, au lieu de lui tendre réellement la main. Elle se montre plus shérif qu'assistante sociale, alors que Jonathan avait le bon profil pour intégrer le Gang et s'y rendre utile; Mais cela humanise nos héros quand ils commettent des erreurs; Whedon se montrera implacable là-dessus, avec Jonathan intégrant le Trio en saison 6 et sa destinée future. Buffy ne formulera jamais de regrets explicites là-dessus (ce n’est pas son genre de se lamenter), mais on peut penset que c’est aussi pour cela qu'elle ouvrira la porte au futur complice peu redoutable de Jonathan, Andrew. Toujours appendre de ses erreurs. Sinon il est de plus en plus évidents que la solitude commence à peser sur Spike...
18. LA MAISON HANTÉE Scénario : Tracey Forbes Réalisation : David Solomon Pendant une fête de la Fraternité de Riley, ce dernier et Buffy s’enferment dans une chambre pour faire l’amour. Leur énergie sexuelle libère les fantômes de la maison ! Ces derniers les contraignent à faire l’amour jusqu’à ce qu’ils en meurent !! Terrorisés par les fantômes, les étudiants s’enfuient. Le Scooby doit absolument retrouver la chambre des amants s’ils veulent les sauver. Mais les fantômes montent la garde… La critique de Clément Diaz
(Giles is singing) Une grande majorité de fans n’aime point cet épisode (plus basse note sur le site Imdb). La raison en est simple : au lieu de sauver le monde, Buffy passe l’épisode à s’envoyer en l’air avec Riley, soit sa relation la moins appréciée par les fans. C’est oublier que Tracey Forbes signe ici un trépidant épisode à la comédie virevoltante, où tout repose sur le Scooby - qui montre sa valeur même sans son leader. La scénariste a enfin l’occasion de se venger de l’infâme breuvage du diable. Elle écrit sous la comédie massive une attaque en règle contre l’austérité et la répression des désirs (sexuels notamment) par le fondamentalisme religieux - incarné par une vieille dame vraiment horrible - et un hymne aux plaisirs de la vie. On accroche plus à ce message qu’au puritanisme anachronique. On revient à la maison hantée, déjà exploité cette saison dans Fear, Itself, soit une répétition. L’histoire met d’ailleurs trop de temps à décoller, et se résout en seulement cinq minutes. Mais il n’y a aucune difficulté à être emballé car l’épisode n’est en fait qu’une suite de scènes TOUTES réussies ! Les dialogues comme les personnages s’amusent à fond dans cette comédie perpétuelle. Anya a une manière inimitable de balancer ses vérités devant tout le monde (hilarante scène du bar à glaces, encore plus hilarante dispute avec Spike et Xander). Buffy et Riley ne font que se sauter dessus sous les prétextes les plus idiots, tordant comique de répétition. Le duo Spike-Anya, qui aura ses moments à l’avenir, est inattendu, mais on s’amuse de leurs répliques sur leur nostalgie du temps où ils massacraient tout le monde. La sortie très distinguée de Spike vaut le coup d’œil aussi. Il y’a une immense apothéose de Giles chantant à la guitare (et à la perfection !!), c’est énorme. Willow et Tara semblent d’ailleurs se réintéresser subitement au sexe opposé, haha. Les scènes de hantise sont minoritaires devant un tel déluge comique, mais vérifiez quand même votre cardiomètre quand les poltergeists se mettent à apparaître (le noyé de la baignoire, un classique indémodable). Le final avec Anya superhéroïne, haletant, nous la fait voir sous un autre jour. Une enfilade de sketches comiques et horrifiques irrésistible. La critique d'Estuaire44 La trame du scénario est assez audacieuse, même si guère complexe. Diffusée sur un programme grand public et devant un public américain, cette ardente dénonciation du puritanisme et exaltation de la liberté des meurs a valu un accueil très disputée à l'épisode. Il fait encore débat chez les fans, mais brille d'évidentes qualités. C'est sans doute la première fois que Buffy ne fait absolument rien pour sauver la situation et que tout échoit au Gang, un pari là aussi gagné. Les compétences de chacun sont efficacement sollicitées et le rythme se voit mené à un train d'enfer. Les trucages apparaissent efficaces, notamment l'immersion de la chambre des amants, vraiment étrange. Satisfecit particulier à Anya, quel chemin parcouru vers l'humanité, contrairement au Spike qui nous rappelle judicieusement qu'il demeure un Baddie, alors que le final de saison approche à grands pas. Encore des dialogues de folie et un grand numéro de chanteur de la part d'Anthony Head. Alors que Buffy et Riley se sont propulsés au septième ciel, ayant une pensée émue pour Angel qui affronte seul sa rédemption à L.A., Pas toujours chouette la vie de Héros.
19. UN AMOUR DE PLEINE LUNE Scénario : Marti Noxon Réalisation : James A. Contner Oz revient à Sunnydale. Après un séjour chez des moines tibétains, il peut maintenant contrôler sa lycanthropie. Willow est dévastée par son retour car elle commence à éprouver des sentiments pour Tara. En l’apprenant, Oz perd tout contrôle, se transforme en loup-garou et est capturé sous cette forme par l’Initiative. Le Scooby se mobilise pour le sauver. Quel sera le choix de Willow : Oz ou Tara ?… La critique de Clément Diaz
- I feel like some part of me will always be waiting for you. Like if I'm old and blue-haired, and I turn the corner in Istanbul, and there you are, I won't be surprised... because you're with me, you know ? Déchirant mélodrame, New moon rising est un autre joyau de cette saison 4 qui finit mieux qu’elle a commencée. Marti Noxon, spécialiste de l’émotion, était le choix tout désigné pour ce chef-d’œuvre. La force émotionnelle immense qui se dégage du dilemme de Willow est telle qu’on pardonne volontiers les maladresses du script : Oz guérissant grâce à des moines tibétains, intervention de l’Initiative pile au moment critique, intrigue conventionnelle (Saving private Oz). On est ravis que Riley choisisse enfin son camp, et cesse d’être un mouton de Panurge (I’m an anarchist !). Le triangle Alyson-Seth-Amber nous offre des performances transcendantales. Retour réussi de Seth Green qui casse totalement son stoïcisme : il nous livre une composition d’amoureux sensible, passionné, ça plus rien à voir avec l’Oz que l’on a connu. Et surtout, ça met Willow dans une mélasse sentimentale qu’on ne souhaiterait même pas à son pire ennemi. Whatever your choice, you’ll hurt someone lui dit Buffy. Excellent résumé de la situation. Les dialogues tirent la corde de l’émotion avec succès, mais Noxon sait mieux que quiconque que les sentiments les plus forts ne s’expriment pas avec les mots (Whedon en a fait la démonstration dans Un silence de mort), alors elle écrit des scènes à l’ampleur lyrique, presque comme un opéra, sachant qu’elle pourra compter sur ses acteurs. Pari gagné, le casting touche du doigt la perfection : Tara se sentant menacée par le retour d'Oz : body language tremblant d’Amber Benson. Willow déchirée : jeu pâle tout en violence contenue d’Alyson Hannigan, Oz comprenant qu’il a perdu Willow : brutalité fulgurante de Seth Green. Cette dernière scène est d’une férocité inouïe. Le coming out de Willow est sublime de litote. Et puis, il y’a cette coda sans retour, où Oz et Willow sont séparés à jamais par le cœur de la jeune femme qui appartient maintenant à une autre. J’en avais personnellement les larmes aux yeux. Willow qui lui dit qu’une part d’elle l’aimera toujours, j’ai cru que j’allais fondre. Le final sonne le début de la première relation homosexuelle adolescente de la télévision, remarquablement filmée (superbe jeu de lumières de James Contner). Un écrasant épisode émotionnel, heartbreaking. Good bye Oz ! Tu vas bien nous manquer… La critique d'Estuaire44 Un titre très à la Maddie/David pour l'épisode que l'on attendait, palliant à la soudaineté et la sécheresse du précédent départ d'Oz. Le personnage méritait bien une deuxième sortie, cette fois en bonne et due forme. Grace à une écriture et interprétation magistrales, tout sonne juste dans ce douloureux triangle amoureux, pour un épisode réellement passionnel et bouleversant. La scène d'adieux entre Oz et Will compte parmi les modèles du genre : l'émotion sans le pathos. Pour l'anecdote Sam Winchester tombera aussi amoureux d'une dame s'avérant une louve garou. De l'émotion, mais la situation se réglera malgré tout la manière Winchester (entre les deux yeux), les Bros et le Gang ce n'est pas tout à fait la même crèmerie. Départ définitif de Oz, mais on le reverra dans la saison 8 comics, heureux en ménage avec une louve garou au Tibet, ainsi que dans le roman Le Congrès de Ténèbres. Seul regret, malgré une amélioration, le costume de Garou reste médiocre, mais le problème se règle de lui même. L'épisode trouve le temps de positionner définitivement Riley, ouvrant la route au grand final.
20. FACTEUR YOKO Scénario : Douglas Petrie Réalisation : David Grossman *Cet épisode s’enchaîne au double épisode 1.18/1.19 Cinq sur cinq/Sanctuaire de la série Angel. Adam passe un marché avec Spike : si le vampire l’aide à se débarrasser de la Tueuse, il lui enlèvera sa puce. Spike sait que la principale force de Buffy est ses amis, et va se servir des faiblesses du groupe pour les dresser les uns contre les autres. Angel revient à Sunnydale apaiser ses relations avec Buffy après leur dispute à Los Angeles. Sa rencontre avec Riley risque d’être… tendue. La critique de Clément Diaz Well, there you go. Even when he's good, he's all Mr. Billowy-Coat-King-of-Pain. Encore une brillante idée de Douglas Petrie - j’ai déjà dit à quel point ce gars est génial ? - pour cet épisode : Divide ut regnes. Adonc, Spike, semblant inoffensif, décide de faire imploser le Scooby grâce à ses fielleuses calomnies : Lesbianisme peu assuré de Willow, « normalité » mal assumée de Xander, sentiment d’abandon pour Giles, auto-isolation de Buffy… mélangez le tout, et laissez bouillir. Spike a rarement été aussi féroce. Même « castré », il est encore un vilain diabolique. Son côté ténébreux avait fini par être noyé par tous les numéros de showman qu’il nous a généreusement offerts - quelqu’un s’est plaint ? - Aussi le voir servir le chaos a une saveur nostalgique, celle de la saison 2 où il était un Big Bad classieux et irrésistible. Le tout culmine dans une superbe scène de dispute d’environ sept minutes où tout le Scooby se désintègre. Dialogues brutaux et interprétation rageuse pour un final sous tension, avant un inattendu cliffhanger. Par là, nous voyons une superbe métaphore : lorsque l’on grandit, les groupes d’amis souvent se dissolvent, car chacun doit vivre sa vie, souvent parallèle à ceux que l’on connaît. Non mais, rassurez-vous, personne ne peut détruire le Scooby, pas même un vampire aux cheveux péroxydés. Remarquez, sur le moment, on y croit… En revanche, le retour d’Angel paraît tarabiscoté. Bien sûr, il fallait apaiser un peu le conflit de nos héros quand Buffy est allé à Los Angeles (The crazy rogue Slayer affair). Son duel contre Riley est amusant, quoiqu’artificiel, se collant mal à l’intrigue - Petrie ne pouvait sans doute pas tenir 42 minutes avec le seul « facteur Yoko ». En avant pour le final, avec un suspense : pour la première fois, Buffy est seule contre les forces du mal. Ouuuh. La critique d'Estuaire44 L’épisode se montre très habile, convergeant et poussant au paroxysme les failles instaurées en cours de saison au sein du gang. Les auteurs rendent tout de même à Spike sa stature de Big Bad en fin de parcours, après qu'il ait servi de gag man durant toute la saison. Evidemment il prend ses risques... Le retour d’Angel se montre presqu’anecdotique mais divertit néanmoins, c'est amusant de voir Riley penser qu'il a la moindre chance en combat singulier. Il vient pour recoller les morceaux après le double épisode Faith à LA, où cela s'est très mal passé entre lui et Buffy. Le final de saison est idéalement dans les starting blocks. Le facteur Yoko conclue quasiment la période universitaire de Buffy, sur un ton pessimiste en accord avec la saison. Quoique nominalement toujours inscrite, Buffy ne fréquentera plus guère les lieux en saison 5. A sa manière, le récit consacre l’échec amer de cette tentative de mener une vie normale.
Scénario : David Fury Réalisation : James A. Contner Adam libère les démons enfermés par l’Initiative, contrainte de livrer bataille. Le Scooby se ressoude et participe à la bataille finale. Mais comment vaincre l’invincible Adam lui-même ? Giles a sa petite idée sur la question… La critique de Clément Diaz I will honor our agreement and remove your chip. Forrest, Take his head off ! Primeval est une surprise de taille : toutes les lignes narratives de la saison sont bouclées (fin de l’Initiative, Bye bye Adam), laissant des questions à ce à quoi traitera le dernier épisode. Malheureusement, ce final a le grave défaut d’être anticlimatique. Avec les faibles enjeux narratifs de la saison, David Fury ne pouvait honnêtement pas faire grand-chose. Il essaye de s’en tirer en sortant l’artillerie lourde. L’adrénaline est là, mais tourne à vide. Une autre erreur est la réconciliation trop rapide du Scooby, rétropédalage qui annule l’épisode précédent. Par ailleurs, Xander qui se morfond aux côtés d’Anya, on a déjà eu ça pendant une bonne partie de la saison. On se demande également pourquoi Adam a attendu trois plombes avant de déclencher la puce de Riley. Spike qui se trahit en sachant que le Scooby s’est disputé est une ficelle assez grosse (les commentaires audio nous apprennent que les scénaristes ont commis une erreur de continuité narrative et ils s’en sont sortis… en la faisant passer pour une erreur stupide du Spike !). L’Initiative atteint un sommet dans l’exaspération, copier X-Files, pourquoi pas, mais dans ce cas, pourquoi imaginer des “Super Soldats”, qui ironiquement seront la branche mythologique la moins enthousiasmante des aventures de Mulder et Scully ? La réapparition de Maggie ne sert à rien, celle de Forrest à peine plus relevée. Le scénariste en dit trop pendant la scène où Xander et Giles trouvent leur idée. Du coup, le suspense est gâché pendant toute la suite. Le final musclé et trépidant emporte l’adhésion, avec en point d’orgue, le triomphe du Scooby qui ne marche que si ses membres sont fusionnels. Eh bien, là, c’est carrément littéralement qu’ils fusionnent ! Rappelant une fois de plus que Buffy sans le Scooby n’est pas grand-chose. Ensemble, ils peuvent tout vaincre. Touchant et exaltant à la fois. L’hommage à Matrix (le missile transformé en colombe) fonctionne. Une belle bataille finale, mais au milieu d’un scénario assez paresseux. La critique d'Estuaire44 Clairement, Primeval ne constitue pas le (presque...) final de saison, la saison suivante fera beaucoup mieux. De bonnes idées tout de même, comme la joyeuse réconciliation du Gang autour de Xander. Cela illustre bien que les liens demeuraient très forts, il fallait simplement une mini crise pour remettre les pendules à l'heure, comme si souvent dans la vraie vie. Spike, ramant pour revenir tête basse auprès de Buffy, se montre une nouvelle fois très amusant. La mise en scène se montre efficace, même si les scènes de combat dans les couloirs de l'Initiative servent de cache misère à un scénario indigent. Adam demeure un boulet jusqu'au bout, avec ses cyborgs zombies ridicules, son plan fumeux et sa pétoire tout à fait hors sujet. Comme largement anticipé, le Fantastique écrase la Science-fiction lors du combat final. Dans le cadre de la série c’est simplement enfoncer une porte ouverte, sans aucun élément de suspense, les effets spéciaux n’y changent rien. Le pastiche de la Conspiration des X-Fils manque également de saveur. Que l'on en ait fini avec tout cela reste la bonne nouvelle de l'épisode.
Scénario : Joss Whedon Réalisation : Joss Whedon Le Scooby-Gang se réunit dans la maison de Buffy pour fêter leur victoire, puis chacun tombe endormi. Le puissant sortilège qu’ils ont utilisé pour vaincre Adam a nécessité les pouvoirs de la Première Tueuse. Ce faisant, ils ont provoqué sa fureur, car Buffy a mélangé les pouvoirs de ses amis avec la Première Tueuse, ce que l’esprit de cette dernière ne supporte pas. La Première Tueuse tente de tuer chacun des membres du Scooby-Gang dans leurs rêves… La critique de Clément Diaz I wear the cheese, it does not wear me. Deuxième des cinq épisodes « mythiques » de la série, Restless est un mystère qui ne sera sans doute jamais totalement résolu. Le créateur de la série, qui adore se faire peur et se remettre en question, décida de terminer la saison non sur un feu d’artifice, mais sur un épisode conceptuel, déconcertant, dévié, hors normes, à la richesse démesurée. Ce thriller onirique, leçon de pure mise en scène, n’est que métaphore systématique, où chaque détail est chargé d’une valeur psychologique. On est pas loin du Fall Out du Prisonnier (la référence en la matière). Il m'a fallu personnellement trois visionnages (dont un avec le commentaire du Joss, éclairant mais qui ne livre qu’une partie du mystère) pour comprendre un minimum cet épisode. Faire un voyage au pays des rêves n'est certes pas rare (n’oublions pas le labyrinthe onirique infernal du finale de la saison 2 de Dr.House), mais ce qui fait ici toute la différence, c’est la réalisation vertigineuse et le symbolisme permanent de Whedon. Pour faire court - analyser tout l’épisode prendrait une éternité - les quatre rêves sont une archéologie de l'intérieur du Scooby via la perte de leurs attributs : l'esprit pour Willow, le cœur pour Xander, l'intelligence pour Giles, la main - du guerrier - pour Buffy. Que la première Slayer ait décidé de se venger n'est pas le but du récit, plutôt un grand développement symphonique des personnages et de leurs pensées les plus intimes. Le créateur connaissant par cœur ses créations, il peut s’autoriser à complexifier un max son intrigue. Ainsi, Willow est confrontée à la perte de son esprit quand elle n'arrive plus à contrôler ses émotions : panique dans le théâtre, calme instable quand Tara, son refuge, apparaît et disparaît, culpabilité quand elle croise Oz (salut Oz, c'est gentil de revenir faire une petite visite). En passant, la scène où elle peint sur le dos nu de Tara est assez troublante. Xander le Brave perd courage, et cela est traduit par son retour incessant dans son infâme base, lieu de sa lâcheté et de sa paresse. Cela est traduit aussi par le fait qu'il se perd dans des fantasmes (numéros énormes de Kristine Sutherland en MILF vamp, et d'Alyson Hannigan et Amber Benson en saphiques torrides) : Xander voudrait plus « agir » dans la vie, tout comme il rêve d’être « actif » dans ses fantasmes sexuels. Mais il reste inactif devant ses fantasmes, démonstration de ses élans de peur et de son inaction. L’explication de texte de Snyder (Snyder, yeah !!) dans le pastiche d’Apocalypse now est du même bois. Giles ne sait plus quoi faire de son intelligence, et se montre incapable d'emboîter les pièces du puzzle, car lui-même doute des choix qu'il a faits dans sa vie : a-t-il bien utilisé les dons qu'il a reçus ? Ne ferait-il pas mieux de tout quitter pour faire une carrière de chanteur ? Tous trois voient leurs attributs brisés, et il faudra toute la lucidité de Buffy pour les sauver. Cette dernière choisit de refuser le destin des Slayers solitaires qui leur a valu toutes d'être tuées prématurément (La Première, Kendra…) ou de se perdre (Faith) : Buffy nous donne une grande leçon de vie : elle ne vainc pas son cauchemar par son outil, la main, mais par le refus du combat. Elle utilise non appel ses forces physiques (qui l'auraient tuée), mais ses forces mentales, brisant ainsi le maléfice. Subtil et crédible. La réalisation est une pure merveille : montage en douceur, décors évocateurs, lumières mystérieuses, caméra mouvante et fluide (c'est quasiment le Triangle des X-Files). Un finale singulier, un bouleversement esthétique, narratif, visuel. La critique d'Estuaire44 - I'm guessing I missed some fun ? La saison s’achève par un épisode particulièrement riche et ambitieux, dont les déclinaisons psychanalytiques ont généré des commentaires particulièrement abondants parmi les fans. Quoique le Big Bad soit déjà tombé, l’opus reste bien véritable conclusion de la saison.. De même qu'il nous fait revisiter les différents décors de la saison, en un saisissant panorama, il effectue le bilan du chemin parcouru par chacun des membres historiques du Gang. Une Willow plus affirmée se confronte a ses peurs craignant de redevenir la jeune fille effacée et asociale de la première saison. On retrouve bien évidemment Oz et Tara. Willow est en plein doute sur sa vraie nature actuelle, s'est-t-elle vraiment affirmée ou n'est ce qu'un déguisement ? Même s'il s'est désormais quelque peu émancipé de sa famille Xander reste écrasé par la figure paternelle et s'interroge toujours sur son aptitude à aider utilement Buffy ainsi qu'à être à la hauteur. Même son atout militaire est relativisé. Il cherche également des dérivatifs à l'angoisse ressentie face à l'âge adulte représenté par une liaison pérenne avec Anya. Giles s'en veut de ne plus être le protecteur et mentor efficace de Buffy et de s'être laissé aller si longtemps. Buffy contemple la vraie nature de la Slayer et affirme son identité autonome, elle demeure celle qui doute le moins (évidemment). Une belle ouverture également, éclairant le devenir des personnages, en cette fin de saison ayant vu Buffy et les siens entamer la difficle marche vers l’âge adulte. En saison 5 ils vont tâcher d'aller de l'avant, malgré doutes et failles). Somptueuse mise en scène également, avec tout un travail de photographie et d'axes décalés afin de suggérer l'onirisme. Un chef d’œuvre énigmatique et profond et l’un des sommets de la série.
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Buffy Contre les Vampires (1997-2003) Saison 3 2. Le Masque de Cordolfo (Dead Man's Party) 3. La Nouvelle Petite Sœur (Faith, Hope & Trick) 4. Les Belles et les Bêtes (Beauty and the Beasts) 5. Le Bal de fin d'année (Homecoming) 6. Effet chocolat (Band Candy) 8. Amours contrariés (Lover's Walk) 9. Meilleurs Vœux de Cordelia (The Wish) 13. Le Zéro pointé (The Zeppo) 15. Au-dessus des lois (Consequences) 16. Les Deux Visages (Doppelgangland) 18. Voix intérieures (Earshot) 19. La Boîte de Gavrock (Choices) Scénario : Joss Whedon Réalisation : Joss Whedon Traumatisée par le prix très lourd qu'elle a dû payer pour empêcher l'apocalypse (cf. Épisode “Acathla”), Buffy abandonne sa quête de Slayer, s’exile à Los Angeles, prend un job de serveuse, et commence une vie « normale » et morne. Elle rencontre un jour Lily (Chanterelle dans l’épisode “Mensonge”) qui lui demande de retrouver son petit ami. Buffy ne peut résister à l’appel du devoir et enquête. Elle retrouve son cadavre… qui est celui d’un vieillard de 80 ans !!... La critique de Clément Diaz - What's the plan ? Après le cataclysme de Becoming, Whedon opte pour Anne un tempo lent et méditatif. Un choix courageux et logique qui permet d'épouser les tourments de Buffy, qui fuit un combat trop douloureux, pour mener une "normal life", aussi vide soit-elle. Les scènes de Sunnydale nagent quand même dans l’humour, indispensable pour parer à la tristesse de l'intrigue principale. Le Scooby foire avec un entrain épique leurs chasses au vampire - mention à Willow la vanneuse et Queen C l’appât pas du tout volontaire. Sans oublier les sempiternelles disputes Cordélia-Xander, on ne s’en lasse pas. Chacun tient vraiment à l'autre, comme dans la scène du lycée où chacun demande à Willow s'il est assez beau/belle pour l'autre - bien qu’ils préféreraient s’arracher la langue plutôt que de l’avouer à l’autre. L’abnégation de Giles à retrouver Buffy ressemble beaucoup à l'inquiétude d'un père envers sa fille. Le talent d’Anthony Head donne l’émotion nécessaire. Il y'a une séquence dure mais remarquable où Joyce toujours en pleine incompréhension, blâme Giles dont elle jalouse la relation plus complice qu'il a avec elle. Sarah Michelle Gellar nous sert un grand numéro d'héroïne en rupture de ban. Elle, d’habitude si rayonnante, comme elle semble apathique ! Solitude nocturne, songes d'amour perdus - chimérique scène de la plage - clients vulgaires... Mais comme dit un certain proverbe, on rencontre parfois son destin sur la route qu'on a pris pour l'éviter. Et c'est ce qui arrive avec le retour de Lily. Buffy ne peut résister à ses instincts de Slayer qui se réveillent : enquête, effraction, vannes... Cette histoire d'enfer souterrain - une métaphore de l’oubli - au temps distinct du nôtre a un grand mérite : celui d'ironiser sur la volonté de la Slayer d'être oubliée, de ne plus être "quelqu'un" : là voilà comblée au-delà de ses espérances ! Une pointe sardonique qui rappelle ces voeux de Génie qui se retournent contre ceux qui les invoquent (épisodes de La Quatrième Dimension ou le Je Souhaite des X-Files). Il faudra une bagarre mémorable et une affirmation claire et nette de son identité pour que Buffy sorte de son impasse. Sous-texte : on peut s'échapper de notre propre enfer par la seule force de notre volonté. Une morale optimiste, pour un début original mais maîtrisé. La critique d'Estuaire44 Premier épisode en forme de prologue, tout comme lors de la saison précédente, mais avec davantage de réussite et en évitant un retour en arrière improductif. La saison 3 (ma préférée) débute sous d'excellentes auspices avec une étude de caractère toute en subtilité et une grande Sarh-Michelle Gellar, décidément à l'aise sur différents registres. En perspective, elle montr Buffy dans une dérive pas totalement différente de celle connue plus tard par Faith et trouve en elle la force de s'en sortir, tandis que la Rogue Slayer... Décidément une belle ouverture. L'aspect spectaculaire n'est pas négligé, de même que les seconds rôles . Outre l'humour et la nécessité pratique de la lutte héroïque mené par le gang, mais forcément malhabile sans la patronne, on aime son aspect d'acte de foi. Tant que son combat perdurera, Buffy sera parmi eux, en attendant son retour. Tous les personnages et leurs interprètes sont au top : la saison est déjà en ordre de marche, c'est une bonne nouvelle. Anne annonce aussi Angel, pour l'environnement d'un L.A. crépusculaire et sinistre (on est loin du Venice d'Hank Moody ou du West Hollywood de Bette et Tina !), sa tonalité sombre et pour son contenu social parfois étonnamment critique pour une série grand public. Malgré les dénégations d'un Whedon sous pression, la question demeure de savoir si Buffy s'est bien battue armée d'une faucille et d'un marteau contre l'oppression capitaliste. On y retrouvera la douce Chanterelle/Lilly, qui finira par trouver sa voie sous le regard protecteur d'Angel. Un épisode original et ambitieux, laissant augurer le meilleur pour la suite.
2. LE MASQUE DE CORDOLFO Scénario : Marti Noxon Réalisation : James Whitmore Jr. Buffy revient à Sunnydale, mais l’accueil qui lui est fait est glacial : ses amis et sa mère n’ont pas supporté son abandon, et ne semblent pas disposés à lui pardonner. Une fête est tout de même organisée chez les Summers pour célébrer son retour. Joyce a fait l’acquisition d’un masque d’une divinité africaine et l’accroche dans sa maison. Mais elle ignore que ce masque a le pouvoir de réveiller les morts… La critique de Clément Diaz It looks dead. It smells dead. Yet it's movin' around. That's... interesting. La brillante Marti Noxon nous surprend. Attendions-nous des retrouvailles chaleureuses entre l'enfant prodigue et ses proches ? (Perso oui, shame on me) Paf, la scénariste appuie là où ça fait mal, avec Buffy contre un monstre plus horrible que tous les Dru et Angelus réunis : le désamour de ses proches. La bonne humeur de façade des premières minutes rouille rapidement quand tout le monde se met à faire à Buffy des salutations glaciales - l'humour foireux légendaire de Xander devient pour une fois source de malaise - Mais c’est finalement logique, on avait fini par oublier combien ses amis s'étaient sentis trahis par son abandon. Le Scooby-Gang n'est pas qu'un simple groupe d'alliés, mais un groupe d'hommes et de femmes faits de sentiments. L'ignorance superbe de Willow, le cynisme de Xander-Cordy, et la gêne de Joyce forment un étau glacé qui enserre la Tueuse jusqu'à la faire crier de douleur. La "méchanceté" des personnages est à la hauteur de leurs souffrances d'avoir vu leur leader et amie (ou fille) s'en aller. Ce sentiment s'accroît tout le long du récit, et se résout lors de la nouba tapageuse qui vire au grand déballage : dialogues tranchants et secs, émotions violentes, performances à contre-emploi maîtrisées. Ces scènes où le Scooby semble se désintégrer seront toujours remarquablement écrites (Facteur Yoko en saison 4, La Fronde en saison 7). On retrouve ici le thème grave des fugues adolescentes. Malheureusement, l'intrigue fantastique ne casse pas trois pattes à un canard. Bon, on apprécie l'originalité qui fait que c'est Joyce qui amène la catastrophe ; mais bon, des zombies qui cassent la gueule à tout le monde, c'est un peu court. Que Giles parvienne à persuader Snyder en une minute est un raccourci précipité. L'épisode souffre également de sa lenteur. Pour un peu, on aurait préféré pas d'intrigue fantastique du tout, le relationnel suffisait. Allez, on a une bonne bataille. Et puis quelques rires comme le "nighthawk", Snyder en exalté, ou le concours d'injures entre Buffy et Will. Un bon épisode, qui vaut surtout pour la crise interne des personnages. La critique d'Estuaire44 - Cordelia, it's me! It's me! Une reprise réussie à la Buffy de La nuits des morts vivants, parfaitement minutée (mais aussi du Simetierre de King, avec le chat). Joli coup des excellents maquilleurs de la série, avec le look passablement halluciné du masque sur la voisine déjà antipathique. De l’action, de l’humour, mais aussi une scène d’explications tranchante entre la Tueuse et les siens, appelant astucieusement le spectateur à choisir son camp. On opte plutôt pour Buffy, mais avec nuances, tout comme l’épisode, qui évite judicieusement de trop prendre parti. Oui, les circonstances expliquent son attitude, mais il est également vrai qu’elle a abandonné ses amis. Grand épisode de Giles, avec son moment d'émotion dans sa cuisine, son odyssée face aux zombies et l’instant « Ripper » face à Snyder. Antthony Head est toujours parfait. Ce sera plus compliqué face au Maire... La saison 3 se montre déjà particulièrement relevée, avant même l'entrée en scène de ses deux Big Bads. L’opus prend astucieusement le contrepoint du précédent, après une immersion dans le monde réel, on s’immerge pleinement dans le Fantastique : nous sommes bien revenus à Sunnydale.
3. LA NOUVELLE PETITE SŒUR Scénario : David Greenwalt Réalisation : James A. Contner Révolution à Sunnydale : la mort de Kendra a déclenché l’appel d’une nouvelle Slayer : Faith Lehane. Signes particuliers : hypersexuelle, adore la violence, totalement dingue, névrosée, d’un enthousiasme permanent et excessif. Sa venue dynamite le petit monde de Buffy. Un très ancien vampire, Kakistos, accompagné de son serviteur Mr.Trick, arrivent à leur tour : ils ont tué l’Observateur de Faith et veulent la tuer à son tour. Buffy revient au lycée de Sunnydale, et commence à sortir avec un camarade de classe, Scott Hope… La critique de Clément Diaz - So let me get this straight, I'm really back in school because the school board overruled you. Wow. That's like having your whole ability to do this job called into question, when you think about it. Faith, Hope, and Trick (un titre génial !) joue le rôle de School Hard en démarrant véritablement cette saison. Son intérêt est évidemment la rentrée subtile et tout en discrétion de l'explosive Faith (le meilleur personnage de la série avec Spike), campée par une Eliza Dushku shootée à l'ecsta, et à la sensualité désarmante. D'ailleurs, mis à part le cas particulier Willow, les filles se la jouent bombasse : Buffy en robe de soirée, tenues aguicheuses de Faith, sans parler de la robe rouge de Cordy... David Greenwalt choisit l'humour pour cet épisode, cela sied bien au choc des cultures avec Buffy, qui renouvelle sans copier l'affaire Kendra. En effet, Faith est bien plus extravertie et sociale que sa prédécesseure, rendant ses scènes avec Buffy toutes plus drôles les unes que les autres : premier contact gratiné, Faith qui boxe 77 fois de suite le même vampire entre deux pluies de vannes, Faith qui trouve Giles beau gosse, Faith vantant les vertus aphrodisiaques du "slayage" (tête de Buffy à pouffer de rire), Faith faisant la conquête de tout l'entourage de Buffy, y compris Hope, son nouveau petit ami (pas très contente la Buff). Quelques dialogues absurdes pimentent le tout (You never told me you died/It was just for a few minutes, mom). Faith dynamite tout Sunnydale, et on en redemande. Mais déjà apparaissent les premiers signes de sa folie psychotique, comme une petite ombre qui nous avertit qu’il faudra la garder à l’œil… Si Hope est bien fade, On lève le pouce pour Mr.Trick, qui entre deux répliques plus ou moins décalées, mord tout ce qui bouge, ou abandonne avec décontraction son vénéré maître. K.Todd Freeman est très bon. Satisfecit pour l'introduction avec une Alyson Hannigan incapable de s'arrêter sur le terrain des répliques hilarantes, sous le regard amusé du toujours sympathique Oz (Seth, on t'adore, vraiment). Bon, mais voilà, avec trois personnages à présenter, le scénariste n'a pas le temps de développer une intrigue. En fait, les scènes s'enchaînent sans direction claire, sans fil rouge. On arrive à la fin de l'histoire sans passer par la case début et milieu. Le combat final est vite expédié, avec Faith en mode paralysée, mode peu compatible avec sa personnalité. La diversion sur Acathla est au final un pétard mouillé. Voir Buffy enfin tirer un trait sur Angel est émouvant, mais vire à l'ironie noire quand arrive le rebondissement final. WTF ? L'héroïne n'en a pas fini avec ses sentiments… La critique d'Estuaire44 Faith (et Eliza Dushku) crèvent l’écran immédiatement, pour l’un des plus grands coups de cœur de la série. On découve également de Mister Trick, qui va devenir un comparse hilarant et classieux du Maire. Et puis, bien entendu, se déroule grand retour d’Angel, jamais vraiment expliqué avec certitude, mais qu’importe. C’est aussi un joli placement de produit supplémentaire pour le Claddagh ring, dont la version Buffy se vendit comme des petits pains. Un épisode très riche pour ce grand lever de rideau de la saison. Rien ne manque, même pas une riche bande son. Que la série dérivée sur le fabuleux personnage de Faith n’a jamais pu voir le jour demeure décevant, même si ce fut le choix de Dushku. Bon, Hope est oublié depuis longtemps. Il est exact que le récit demeure trop elliptique quant au passé de Faith et de son combat malheureux sur Kakistos, lui aussi trop brièvement décrit. L’excellent roman Moi, F, 17 ans, Tueuse de Vampires (éditions Milady), le journal intime de Faith jusqu’à son départ pour Sunnydale, remplit les cases blanches avec beaucoup de finesse et d’à-propos. Un ajout précieux pour l’épisode mais aussi pour l’ensemble de la saison, permettant de mieux appréhender le puzzle déstructuré qu’est l’esprit de la douce jeune fille.
4. LES BELLES ET LES BÊTES Scénario : Marti Noxon Réalisation : James Whitmore Jr. Un étudiant est retrouvé assassiné alors que la lune est presque pleine. Qui l’a tué ? Oz qui s’est peut-être échappé sous forme de loup garou de sa cellule pendant que Xander qui devait le surveiller dormait ? Angel, totalement fou et incontrôlable que Buffy ne peut qu’occasionnellement surveiller ? Ou bien Pete, un étudiant au comportement imprévisible et violent ?… La critique de Clément Diaz - I didn't ask for your help ! Un épisode qui joue une carte jusqu'ici peu usitée par la série, le whodunit : quiquicé qui a commis les meurtres ? Trois suspects en présence, sur lesquels Marti Noxon s'appuie totalement, négligeant quelque peu son scénario qui s'éparpille aux quatre vents : réapparition d'Angel, meurtres d'étudiants, Oz traversant ses trois jours critiques, Buffy en conflit avec elle-même... C'est un peu trop. Cela dit, la scénariste compense en exposant avec brio les personnages du jour. En premier lieu, Pete est victime de son peu de confiance en lui, d'où sa volonté de se transformer en "bad guy" pour séduire. Le twist le voyant révéler sa vraie nature est bien trouvé. On y trouve la frustration masculine à ne pas comprendre les femmes, la "potion-qui-rend-macho" est plus un acte désespéré que méchant. On y retrouve cette amertume que l'on ressent quand on pense qu'on "ne mérite pas" quelqu'un. Un thème plus évident que celui des femmes battues souvent accolé à l'épisode. La frustration de Pete peut d'ailleurs se rapprocher de celle de Xander qui se vengeait sur Buffy dans Les Hyènes en saison 1. Debbie, tiraillée entre la violence et l'amour paroxystique de son petit ami, est également un McGuffin intéressant. L’énergique bagarre Buffy-Angel prélude à leurs retrouvailles pour le moment assez "spéciales". David Boreanaz en dément mutique imprime la rétine, ça permet à Sarah Michelle Gellar de nous rappeler combien elle est géniale dans les scènes d'émotion. Faith a peu à défendre, mais l'entendre écouter du hard métal tout en lançant un coup de poing à Buff, ou énoncer son credo "all men are beasts" est toujours aussi comique. Oz, campé par le toujours flegmatique Seth Green, amateur d'humour ironique dans les situations les plus noires, est un gros gros coup de cœur. La volonté du jeune homme de ne pas blesser son aimée, qui elle-même met un point d'honneur à le veiller tendrement pendant ses nuits de lycanthrope, est touchante. Le courant passe vraiment bien avec Alyson Hannigan. Hope est une alternative à Angel par sa douceur, sa fragilité. Il est aussi un alter ego de Pete : il veut péter plus haut que son cul, mais à sa différence, demeure confiant et... sain d'esprit. Fab Filippo s’en sort bien. Un très bon épisode. La critique d'Estuaire44 Episode très fort sur le sujet toujours tristement d'actualité des femmes battues, mêlant habilement les scènes très dures et les nettement plus divertissantes. Plus globalement, le récit est très féministe, voire misandre. Alors que Faith prend se quartiers dans le Buffyverse, la scène la voyant critiquer auprès de Buffy le comportement prédateur des mâles fait partie des éléments donnant naissance à tout un courant de fanfics à l'ambiance quelque part entre The L Word et Xéna la Guerrière. Les scènes de combat sont également très réussies, particulièrement féroces. Très belles références à l’Appel de la Forêt, concernant Oz mais aussi Angel, personnage toujours torturé. Sublime roman, parfaitement bien choisi ici. Il se confirme que si la Slayer subit un un interdit concernant le meurtre d'humain (même pervers et psycho), cela ne pose pas trop de souci au repentant et pénitent Angel (la rédemption, tout ça). On trouve vite les limites de sa pitié, cela se confirmera dans sa série. Oz et Willsont toujours adorables. Bon, c'est un peu ballot d'avoir une fenêtre permettant de sortir de la cage, un mauvais point pour Giles.
5. LE BAL DE FIN D'ANNÉE Scénario : David Greenwalt Réalisation : David Greenwalt Buffy et Cordélia concourent toutes deux pour le titre de « Homecoming Queen » (un concours de filles qui a lieu chaque début d’année scolaire dans les établissements américains). Après une mémorable campagne, les deux rivales se rendent en voiture au Bronze pour la soirée du couronnement… mais elles tombent dans un piège : Mr.Trick a organisé le "SlayerFest98", un « jeu » où humains, démons, et monstres traquent les deux Slayers (Cordélia a été prise pour Faith) dans un labyrinthe dans le but de les tuer. A la fin de l’épisode, Mr.Trick fait la connaissance de Richard Wilkins III, le maléfique maire de Sunnydale… La critique de Clément Diaz - Okay, let's not say something we'll regret later, okay ? David Greenwalt nous refait le coup de School hard, avec autant de succès : entrée en scène d'un méchant et double intrigue croisée. En prime, un humour loufoque qui tire à la mitraillette. Buffy ayant été au départ une Cordélia (cf. le film de 1992), il est intéressant de confronter les deux demoiselles au cours d'un duel aussi hilarant qu'incisif. Sarah Michelle Gellar a l'occasion d'étendre sa palette, tandis que Charisma Carpenter, trop rare depuis le début de la saison, se déchaîne comme jamais. Leur bataille de vannesquituent emporte tout sur son passage, y compris le Scooby : la déclaration de guerre, le QG de campagne, l'échange d'injures, les coups bas... Dans un autre registre, la scène énorme des vêtements aphrodisiaques entre Willow et Xander (Yeeeeees !!!!), est aussi drôle que grinçante : drôle parce que les acteurs en font des tonnes, grinçant parce qu'ils font l'expérience de la tentation adultérine. La série a bien maîtrisé le concept dramedy. Pour le moment, Faith fait assez doublon avec Cordélia, on sent que les auteurs lui cherchent encore une voie à elle. En attendant, on salive en voyant les deux Slayers en tenue seyante. Eliza Dushku a toujours la pêche. La rupture avec le transparent Hope était prévisible, mais ironiquement, Buffy a le mauvais rôle alors que c'est lui qui rompt. Entrée du Maire, plutôt discrète, mais son obsession de la propreté, retranscrite avec un soupçon de folie douce par Harry Groener, est plein de promesses. Grandiose idée que ce "SlayerFest98". Une galerie de dégénérés pur jus mené par un Mr.Trick en pleine délectation traque sans merci nos deux poupées (Oh my God, the robes !!!). Vu la présence de Cordélia, Greenwalt maintient l'humour, pour notre plus grande joie. Cordy, Cordy, on t'adore, toujours à des kilomètres de la réalité, ne penser qu'au concours quand tu peux te faire tuer à chaque instant... les gags pleuvent comme le lance-roquettes, le saut raté par la fenêtre, les flingues qui partent tout seuls, et surtout le clou ultime : Cordélia matant à elle toute seule le redneck par une tirade de dure à cuire !! C'est tellement improbable que le fou rire est garanti. Même Buffy se lâche, participant à cette euphorie. Le twist final, méchamment drôle, renvoie le duo féminin à leurs chères études. Un épisode tonique et imaginatif. La critique d'Estuaire44
Le bal de fin d’année demeure un moment fort de la saison, pour la confrontation très réussie entre Cordy et Buffy. Cela nous vaut un rappel de la Buffy toute première version, avant la découverte de son destin, tandis que parallèlement Queen C évolue et en définitive fait face au vampire, commençant à devenir celle d’Angel Investigations (un des intérêts de la saison 3 sera de suivre en arrière plan comment Angel la série se met progressivement en place). Cordy se montre toujours aussi amusante, ici avec sa spatule ! On aime beaucoup le gros délire autour de la compétition des Miss (l’un des moments les plus drôles de la série, ce qui n’est pas peu dire) mais aussi du Slayerfest. La bande d’affreux réunie par l’hilarant Trick est vraiment gratinée, avec de nouveau le Cow Boy (Whedon assume ses choix même les plus controversés). On est enfin débarrassé de Scott tandis qu’effectivement que tandem Xander/Willow confirme qu’il a encore du potentiel. Et puis... Le Maire arrive et se révèle déjà génial, donc c’est plein de bonheur dont nous régale cet opus. Harry Groener a tout compris de son personnage. Un grand moment de comédie échevelé, on sent que la série sait parfaitement jouer de ses différents registres. Sans doute l’épiosde parfait pour la faire découvrir à de nouveaux spectateurs.
Scénario : Jane Espenson Réalisation : Michael Lange Le principal Snyder ordonne aux lycéens d’assurer une vente de chocolats dans toute la ville, au bénéfice de la fanfare du lycée. Mais Ethan Rayne et Mr.Trick ont trafiqué les chocolats : chaque adulte qui en mange redevient psychologiquement l’adolescent qu’il a été. Tous les adultes de Sunnydale ayant mangé des chocolats, la ville est bientôt en plein chaos. Buffy et ses amis doivent retrouver Ethan, tout en découvrant le véritable but caché du Maire derrière l’événement… La critique de Clément Diaz Giles at sixteen ? Less Together Guy, more Bad-Magic-Hates-The-World-Ticking-Time-Bomb Guy. L'épisode marque l’arrivée remarquée de Jane Espenson, la scénariste la plus appréciée des fans de la série (avec Whedon of course). Si elle écrira à l’occasion - et avec talent - des épisodes dramatiques, Espenson est surtout renommée pour sa force comique, et produira massivement des épisodes à l’humour ravageur et pétaradant, parfois totalement décalés (Superstar, Sous influence). Band Candy repose sur une intéressante idée : ironiser sur la volonté des adolescents d’avoir des parents plus proches d’eux, plus « cools ». Jane Espenson en tire un épisode hilarant, carburant à l’ironie ricanante. A ce titre, le trio d’adultes Giles-Joyce-Snyder s’éclate àdonf en volant le show à nos héros. Armin Shimerman va très loin dans le pathétique ridicule : veule, parasite, drague naze auprès de Joyce… il ne recule devant rien ! Mais c’est dans l’encanaillement de Joyce et Giles en mode Ripper qu’on trouve la source des fous rires en rafale qui agitent l’épisode. A la clé des scènes véritablement cultes comme le vol du manteau, ou celle des menottes (I don’t want to know !), voire celle du capot de voiture, ce qui prouve que la scénariste a beau débuter dans la série, elle n’a pas peur de "nitroglycériner" déjà les personnages. Kristine Sutherland est géniale, mais Anthony Head en révolté de la société nous offre un spectacle prodigieusement délirant. Les scènes dans le Bronze sont une véritable satire du « jeunisme » à tout prix qui entraîne bien des adultes dans le pathétique. On ne boude pas son plaisir de retrouver Ethan, et encore moins la montée de la tension sexuelle entre Xander et Willow. Toutefois, Espenson tombe dans un travers souvent de mise avec ce genre d’histoires : ne pas broder de trame consistante. C’est davantage une suite de sketches qu’une vraie histoire. Le démon Lucronis, Mr.Trick, le tribut… tout ça n’est que McGuffin. Pas non plus de crescendo dramatique et/ou burlesque (genre Bewitched, bothered, and bewildered). Le final, même au lance-flammes, tranche trop avec l’esprit de l’épisode. On le quitte toutefois avec un petit rire au coin des lèvres. La critique d'Estuaire44 La présence du Maire et d’Ethan devait fatalement produire un pur épisode d’anthologie. Axiome de base, même si le seul regret laissé par l’épisode demeure l’absence de scènes commune entre nos deux sorciers bien aimés. On se régale d’un humour délirant mais aussi audacieux, le scénario n’hésitant pas à aller au bout des conséquences de son postulat, y compris entre Giles et Joyce. Snyder est excellent lui aussi, il fait encore plus peur comme ça. L’arrivée du démon ophidien est bien plus réussie qu’avec les cultistes étudiants et le Maire se préoccupant de la voirie au moment où il va donner des bébés en sacrifice au monstre, c’est juste grandiose. Derrière son humour tonique et irrévérencieux, l’épisode évoque habilement le trouble adolescent consistant à désirer des parents ou des adultes plus proches d’eux mais déboussolés quand cela advient et qu’ils se retrouvent libres, sans cadres ou références. Grand épisode, vraiment, marquant aussi l’arrivée de la pétillante Jane Espenson, qui va peut-être devenir la meilleure auteure de la série, après Whedon. L’écouter évoquer son travail dans les suppléments des DVD s’avère vraiment enthousiasmant. On se situe encore au commencement mais il est déjà clair que le Maire et cette saison 3 vont vraiment nous régaler.
Scénario : Douglas Petrie Réalisation : James A. Contner Gwendolyn Post débarque à Sunnydale : cette anglaise exigeante et sévère a été nommée par le Conseil pour être la nouvelle Observatrice de Faith. Elle vient avec une mission pour les deux Slayers : empêcher un démon Lagos de s’emparer d’un artefact magique : le gant de Myneghon. Au cours des recherches, Xander tombe sur Angel, obligeant Buffy à s’expliquer sur son silence… La critique de Clément Diaz - What does he want from us, anyway? Whedon a décidément la main heureuse. Après Jane Espenson, voici les débuts de Douglas Petrie, personnellement mon scénariste favori de la série - avec le Boss. Petrie est le spécialiste des personnages, il les connaît sous toutes les coutures, et ses épisodes se distingueront souvent par des regards psychologiques toujours justes sur eux, sans oublier la farandole endiablée de ses dialogues. Il n’est pas anodin que "Doug" sera quasi systématiquement chargé d’écrire les épisodes les plus importants sur Spike et Faith, soit les personnages les plus complexes de la série. Par ailleurs, si les commentaires d’épisodes de la série dans les DVD peuvent être ternes, l’enthousiasme de l’auteur fait que ses commentaires à lui sont un plaisir sans égal. L’intrigue de Revelations n’est certes pas sans défauts mais est globalement solide. Le double jeu de la guest star du jour est évident dès sa première apparition. Mais on salue la mise en avant de Faith, d'autant que la trépidante Eliza Dushku creuse à cet occasion plus profondément son personnage. Faith cache sous sa sensualité exacerbée et sa bonne humeur un désert affectif. On sent tout le poids d'une solitude qu'elle n'assume pas. Là où Buffy s'enlisait dans une attitude éteinte (Anne), elle en fait des tonnes (on en reparlera dans le Cinq sur Cinq d'Angel), deux caractères différents. Malgré ses rebellions à l'autorité, elle éprouve le besoin d'avoir quelqu'un derrière elle (qu’elle trouvera plus tard, au grand malheur du Scooby). Jalouse de l'affection paternelle de Giles, elle l’est aussi de la vie sociale de Buffy, la sienne se résumant à des coups d’un soir. La dernière scène, s'attardant sur une Faith déprimée et seule, est saisissante. Gwen Post est jouée avec un entrain visible par Serena Scott Thomas (la jeune soeur de Kristin). Son portrait est bien fouillé, plus élaboré qu’un simple rôle de pain in the ass d'ailleurs non sans humour. L'aspect "amour impossible" de Buffy-Angel prend toute sa dimension : Où peut aller une relation si le charnel est tabou ? Les interprètes expriment bien la frustration des personnages (le long baiser passionné qui ne débouche sur rien). Mais c'est un nouveau gros déballage de linge sale qui est le pivot de l'épisode, lorsque Buffy doit expliquer avoir caché le retour de l'Angel. Chaque personnage réagit juste et intensément : jalousie égoïste de Xander, égocentrisme de Cordy, douceur de Willow, dignité blessée de Giles. Le final est un grand spectacle, avec un embrouillamini adroit du scénariste et une grosse bagarre entre les deux Slayers, cynégétique et captivante. Faith a la puissance, Buffy la technique : match nul. Tonnerre, éclairs, et folie mégalo de la méchante couronnent cet excellent épisode. Sinon, entre Will et Alex, ça commence à frétiller dangereusement. Leur baiser plein de fougue risque de les mener à une impasse, et cela dès l’épisode suivant. La critique d'Estuaire44 Un épisode particulièrement sombre et abouti que celui-ci. L'un des rares regrets que laisse cette saison est la trop faible présence de Faith durant la période Trick. Ici on se régale, avec la vitalité, voire la sauvagerie, qu'imprime la brune Eliza à son personnage, mais aussi sa fragilité émotionnelle. Au delà de ce déjà spectaculaire premier affrontement avec Buffy, le récit expose bien sa psyché à la dérive et son besoin désespéré d'avoir une boussole guidant sa vie. La rapidité avec laquelle elle se dévoue à la félonne est émouvante mais aussi potentiellement terrifiante, d'autant qu'avec le recul elle apparaît comme une annonciation du drame à venir. Par ailleurs, comme souvent chez Douglas Petrie, on trouve quelques scènes à double sens sur le ship Faith/Buffy, assez amusantes. L'épisode développe un nouveau drame passionnel au sein du Gang, les réactions de chacun sont parfaitement écrites et interprétées. Autant on appuyait à peu près Buffy dans la confrontation du Masque, autant là on donne totalement raison à Giles, d'une parfaite dignité. Décidément Xander et Angel ne seront jamais de grands copains, il est d'ailleurs le seul Sooby de l'époque à n'être jamais intervenu physiquement ou oralement dans Angel la série, on comprend pourquoi. La fin de saison se profile derechef, avec une prise de conscience de l'impasse dans laquelle sont enfermés Buffy et Angel. La série abuse une peu des artefacts miraculeux, parfois sujets de scénarios assez rabattus, mais la Main se montre spectaculaire, y compris dans l'impressionnant déferlement pyrotechnique final. Buffy se la joue Jack Bauer : aux grands maux les grands remèdes. Le grand atout de l'opus demeure néanmoins la si anglaise et machiavélique Gwendolyn Post (un nom déjà très 007,), un pur régal, dans ses dialogues fielleux comme dans sa dinguerie en roue libre. A travers elle le Conseil entre plus en avant dans la série (ce n'est pas fini), le Buffyverse n'a pas fini de se développer. Dans les séries US de tous genres, les Anglais résultent souvent fourbes, snobs et arrogants, ici on est assez servi en la matière. Serena Scott Thomas s’avère parfaite de bout en bout. Elle fait vraiment de la déjà piquante Gwen l'un de ces adversaires que l'on adore détester.
8. AMOURS CONTRARIÉES Scénario : Dan Vebber Réalisation : David Semel Spike revient à Sunnydale, bien déprimé : Drusilla l’a plaqué pour un démon. Il kidnappe Xander et Willow, et force cette dernière à exécuter un sortilège qui lui permettrait de regagner Drusilla. A la recherche d’ingrédients, Spike tombe sur Buffy et Angel, alors que Xander et Willow commettent une funeste erreur. Le Scooby-Gang ne sortira pas indemne du retour du vampire punk… La critique de Clément Diaz
You're not friends. You'll never be friends. You'll be in love till it kills you both. You'll fight, and you'll shag, and you'll hate each other till it makes you quiver, but you'll never be friends. Love isn't brains, children, it's blood... blood screaming inside you to work its will. I may be love's bitch, but at least I'm man enough to admit it. Nouveau tournant avec Lovers walk où comment un mélange d’hormones incontrôlables bousille un gang d’amis. En fait, j’ai à peine envie d’en parler, parce qu’il y’a… LE RETOUR DE SPIKE !!! Bon, d’accord, c’est seulement pour cet épisode, mais oh my god, que ça fait du bien de revoir James Marsters ! Justement, le Spike, il est pas joyeux, la méchante Dru l’a plaqué. Du coup, nous avons un Spike épuisé, dépouillé de sa virilité (sauf la violence, quand même), qui en veut au monde entier. Il déchoit au même niveau que Xander, en voulant que la sorcellerie remplace son incapacité à garder une femme. Ce qu’on admire dans le scénario de Dan Vebber, c’est qu’il respecte le caractère brillant et exalté de Spike. Le chagrin et le dégoût que ressent le personnage n’altèrent en rien sa flamboyance. Comme c’est la première fois qu’on le voit ainsi, ça donne des scènes vraiment décalées, qui regardent tout droit vers ses numéros burlesques des saisons suivantes : commander un sortilège de furoncles, manger des marshmallows, raconter ses malheurs à... Willow et Joyce (!!) Il y’a quelque chose de pathétiquement beau quand on voit qu’il n’a pas honte de ses sentiments. Il accepte d’être « faible » par amour, là où Buffy et Angel tentent de se leurrer en restant « good friends » ce qui leur vaut une explication de texte ébouriffante. Le final est douloureux mais magnifique, la sobriété des dialogues et des interprètes y compte pour beaucoup. Anti Saint-Valentin par excellence, cet épisode malmène fortement ses personnages. La tension sexuelle entre Willow et Xander grandit jusqu’à franchir la barrière de trop, à conséquences immédiates. Satisfecit de voir Cordélia cesser pour la première fois de s’illusionner. Elle aime Xander mais jusqu’ici en avait honte, se cachant derrière ses vannes et son ego. Mais là, elle cesse de jouer, et laisse couler les larmes. Inattendu et émouvant. Et Charisma Carpenter montre qu’elle sait jouer ce genre de scènes. Oz parvient à rester flegmatique (avec Tara, ça sera plus compliqué), mais son chagrin est indéniable. Trois ruptures, le bilan est lourd. Quel contraste avec Spike qui repart l’espoir au cœur, après une bonne bagarre (THAT was fun !). Un épisode poignant et « fun » à la fois, et un retour réussi du Spike et de James Marsters. La critique d'Estuaire44 On avait précédemment reproché à cette fabuleuse saison 3 le caractère intermittent des apparitions de Faith, jusqu’à ce qu’elle soit tombée dans le Côté Obscur de la Force. Mais, en toute logique, ici on trouve propice son absence, car permettant de donner tout l’espace nécessaire au retour fracassant de Spike. Faire réapparaître un personnage apprécié est souvent une bonne idée dans une série, ici la réussite est totale. L’épisode joue habilement de gags visuels (de nouveau la caisse de Spike qui défonce le panneau de bienvenue) mais aussi de dialogues hilarants ou passionnément romantiques (et parfois simultanément, un tour de force). Les dialogues constituent d ailleurs une véritable anthologie de citations de Spike. Le personnage débute (ou poursuit) son hallucinant parcours, de Big Bad à un irrésistible mix de méchant et de gag man. Et son parcours est encore loin d'être achevé. Avec ce retour gagnant, la romance avec Morticia, enfin Drusilla, se poursuit dans cet épisode particulièrement shipper : parallèle avec Buffy/Angel, crises chez Oz/Willow, game over pour Cordy/Alex… L'aspect de Spike est également finement travaillé, ses ongles noirs de sont assez logiques car correspondant parfaitement à sa personnalité de punk anglais : chevelure décolorée, fans des Sex Pistols (qu’il écoute en quittant la ville), buveur de bière… Rien ne manque ! A noter qu’Angel lit la Nausée de Sartre, c’est toujours l’enfer existentiel pour notre joyeux ami. L'épisode aura montré qui des deux vieux amis est le plus doué pour s’amuser. L’épisode demeure la seule apparition du dandy punk romantique cette saison, mais il effectuera son retour définitif dès la suivante. Tant mieux, il contribuera à ses meilleurs moments, pour une part non négligeable.
9. MEILLEURS VŒUX DE CORDELIA Scénario : Marti Noxon Réalisation : David Greenwalt Amère depuis sa rupture avec Xander, Cordélia a pris le Scooby-Gang en grippe. Elle ouvre son cœur à Anya Jenkins, une condisciple du lycée, et fait devant elle le souhait que Buffy - qu’elle accuse d’être l’origine de tous ses maux - ne soit jamais venue à Sunnydale. Gros problème, Anya est un démon dont la spécialité est d’exaucer les vœux de femmes trompées : Cordélia se retrouve donc projetée dans un Sunnydale alternatif, où tous les monstres de l’Enfer ont conquis la ville… La critique de Clément Diaz This is the part that's less fun. When there isn't any screaming. Période faste pour la série : après l’arrivée de Faith, le petit coucou de Spike, et l’entrée en scène de deux talentueux scénaristes, voici que le rideau s’ouvre sur la Reine du délire, l’impératrice de la comédie enlevée, la Maîtresse de Loufoqueland : j’ai nommé Anya Jenkins !! Toutefois, le personnage n’est encore qu’esquissé, et pour sa première apparition, Anya n’est qu’une figure démoniaque inquiétante, encore mineure. Il faudra attendre la fin de la saison 3, et surtout les 4 saisons suivantes, pour goûter aux numéros d’anthologie du personnage d’Emma Caulfield. Unanimement considéré comme un must de la série, The Wish n'est pourtant pas si convaincant. Le thème des univers parallèles est toujours excitant à explorer, donnant souvent d'excellentes mises en abyme, mais cette version de La vie est belle façon Buffy pêche par un cruel manque d'idées. Marti Noxon nous fait un coup à la Psychose en tuant Queen C dès le milieu de l'épisode, mais ça nous prive du regard de la seule personne à qui on pouvait s'identifier dans ce monde parallèle. Dès lors, le spectateur n'est plus sollicité. En fait, une fois l'effet de surprise passée, on se rend compte qu'il n'y a aucune histoire, remplacée par des raccourcis genre : Buffy arrive à Sunnydale en un rien de temps, on tue la Cordy sans qu'elle se soit tout à fait rendu compte de ce qui lui arrivait, la préparation du plan du Maître est squeezée, Giles trouve la solution en une seconde, on arrive tout de suite à la conclusion. La frayeur doit prendre du temps avant de s'installer. Ici tout va trop vite. Le final n'a aucun suspense vu que Giles n’a pas à s’inquiéter que tous nos héros meurent : tout rentrera dans l’ordre dès qu'il détruira le médaillon. La coda est en eau de boudin. C'est un épisode d'acteurs, le plaisir vient de les voir jouer une autre partition. Gros coup de coeur à Brendon et Hannigan en duo fatal aussi passionné que sadique - la scène où Will torture Angel est la meilleure de loin de l'épisode. Eliza Dushku, euh pardon Sarah Michelle Gellar est excellente en Faith... euh je veux dire en Buffy pas très "Buffyesque". Et quelle joie de retrouver Mark Metcalf, à qui l'on doit nos premiers frissons dans la série. Le Maître n'a rien perdu de sa mégalomanie réjouissante. Sur une idée analogue, le It's a wonderful job de Clair de Lune, était plus bouleversant et effrayant. Bonne nouvelle toutefois, l’excitante "Fowillow" (comme on dirait dans Fringe) fera son retour dans un des épisodes les plus défoncés de la saison (et de la série). La critique d'Estuaire44 Plusieurs bonnes idées viennent animer cet épisode. La découverte progressive de la situation par Cordy, donnant savamment une impression de fin du monde dans un Sunnydale past-apo. La mise en scène réalise un gros effort sur ce point.. A l'issue de cette phase, la mort de Queen C dramatise l'action car d'un seul coup on ne voit plus comment l'on va s'en sortir. Changement de ton majeur, ce ne sera pas Alice retraversant le Miroir, ce twist créet un vrai choc. Les acteurs s'en sortent bien dans des registres désormais différents, hormis Angel, toujours très Angel le sombre martyre. Amyssaon Alligan réussit un grande performance en vampire. On aime beaucoup que l'univers alternatif ne soit pas seulement une catastrophe pour la ville (où est le Maire ???) mais aussi pour Buffy, une excellente idée. En montrant par contraste comment sa mission transforme inexorablement une Slayer en machine à tuer déshumanisée, le récit rend en creux un superbe hommage aux Scoobies. Ils aident beaucoup Buffy en pratique, mais surtout ils lui permettent de rester elle même, de s'accrocher à le vie, en définitive de triompher. Ce sont bien eux qui déjouent la Prophétie, finalement davantage que la Tueuse elle même, cela nous est ici confirmé. Ce n'est pas si fréquent de voir une série partiellement désacraliser sa figure de proue. La machine produit son effet, un peu de Gore ne fait jamais de mal. L'épisode offre aussi une belle réhabilitation au Maître, après le semi-échec de sa sortie de scène et de la tentative de résurrection. L'action reste soutenue, on ne s'ennuie pas. Par contre l'épisode ne rend pas justice aupotentiel d'Anya, il faudra encore attendre pour cela. En tout une variation réussie et judicieusement adaptée au Buffyverse sur le thème bien connu "méfiez-vous de vos souhaits, ils pourraient être exaucés". L’épisode aura su comprendre que l’essentiel dans un What If ambitieux n’est pas tant la variation de l’univers, que ce qu’il révèle de la nature profonde des personnages.
10. LE SOLEIL DE NOËL Scénario : Joss Whedon Réalisation : Joss Whedon Oz pardonne à Willow son incartade avec Xander. Angel est tourmenté par une force démoniaque qui prend la forme de ses victimes pour le harceler et le pousser au suicide. Buffy tente de l’aider, mais cette force est indestructible. Il semble que seul un miracle empêchera la catastrophe… La critique de Clément Diaz - You think you can fight me ? I'm not a demon, little girl. I am something that you can't even conceive : The First Evil ! Beyond sin, beyond death. I am the thing the darkness fears. You'll never see me, but I am everywhere. Every being, every thought, every drop of hate... Effrayant mais in fine sublime épisode de Noël (le seul de la série), Amends est une belle œuvre de rédemption. Il doit beaucoup à la Force (“First Evil” en VO), le futur Big Bad de la saison 7, qui harcèle ses victimes grâce à une des plus grandes faiblesses des hommes : la part d'ombre en chacun de nous. On reste subjugués par la puissance émotionnelle qui se dégage de chaque scène d'harcèlement (contre-emploi étonnant de Robia LaMorte, à 100000 lieues de Jenny). Petit à petit, le poison s'infiltre chez Angel. Coup de maître : Whedon ajoute à la culpabilité le désir sexuel inassouvi. Ce n'est plus alors seulement contre Angelus qu'Angel doit lutter, mais aussi lui-même, contre sa passion physique interdite. La scène où il ne peut détacher ses yeux de Buffy, qu'il rêve de posséder une nouvelle fois, ne lâche pas une seconde. Le thème millénaire de la fascination du Mal sur les hommes est remarquablement développé. Angel a le désir caché de redevenir Angelus, son véritable soi. Boreanaz est parfait en tourmenté intégral. Et le tout culmine à ce final sur la colline, avec des dialogues surpuissants (It's not the demon in me that needs killing, Buffy. It's the man). Quand Buffy tente de persuader Angel de renoncer à son suicide, l'émotion tombe en cascades. Angel croit être courageux en se sacrifiant, mais Buffy le détrompe : il veut mourir parce qu'il est lâche (Mason dira la même chose à Jack Bauer dans la saison 2 de 24 heures chrono d'ailleurs). Le suspense est titanesque, il faut voir Buffy s'accrocher, abattre toutes ses cartes avec l'énergie du désespoir. Jusqu’au miracle final, un peu too much, mais c'est un épisode de Noël, alors tout est permis, y compris d'applaudir pendant le générique de fin. Oz, on l'adooooore. Il a une noblesse chevaleresque qui laisse rêveur. Son pardon à Willow est en soi magnifique (le contraste avec une Cordy retournée à la case départ se passe de commentaires). La scène où il repousse les avances aussi discrètes qu'un char d'assaut de sa belle, sentant bien qu'elle ne le lui propose pas pour de bonnes raisons,.. là, là, on s’incline, c'est du grand art. Seth Green est d'une justesse impressionnante : chaque mouvement de tête, chaque son de voix, est finement calculé. Will attire le regard quand elle sort le grand jeu (Barry White en arrière-fond, c'est la méthode John Cage, certifiée et éprouvée) ; comme toujours, Alyson est la plus douée de la distribution. Un merveilleux Christmas episode. La critique d'Estuaire44 Après un épisode d’Halloween parfait, on en trouve ici l’équivalent pour Noël, grande tradition des séries US. La Force manifeste un grand potentiel, avec cette idée géniale de pouvoir prendre l’apparence de personnages morts (bien avant LOST et l’Adversaire de Jacob). Ce potentiel sera exploité à merveille au cours de la dernière saison, dont elle suscitera nombre des meilleurs moments (avec un défilé de disparus jouant pleinement la carte du coup d'œil dans le rétroviseur, un axe fort de la période). Cela nous vaut déjà le plaisir de retrouver la merveilleuse Robia Lamorte une nouvelle fois extraordinaire lors de l’affrontement psychologique éprouvant entre the First et Angel. Son ultime apparition dans la série… Angel est très Angel, avec ce suicide au Clair de Soleil et ses tourments de l'âme parfaitement exprimés par Boreanaz. Heureusement que Buffy est là, pour un combat cette fois de d'esprit et non de poings, mais toujours aussi marquante. Ce très joli passage se conclue avec l’apparition de la neige, qui demeure l’une des images les plus fameuses du couple mais aussi de la série, elle est d’ailleurs reprise dans un spot publicitaire paru conjointement àl’épisode. Le fameux miracle (après tout, c’est un épisode de Noël) est souvent considéré chez les fans comme une manifestation des Puissances Supérieures, les futurs mentors du Vampire à Los Angeles, engagées dans un combat éternel contre la Force et ses suppôts.
Scénario : Jane Espenson, d’après une histoire de Thania St-John et Jane Espenson Réalisation : James Whitmore Jr. Violemment émus par le meurtre odieux de deux petits enfants, les adultes de Sunnydale décident d’« éradiquer le mal » qui sévit dans leur ville. Leur croisade finit par leur faire perdre la raison, sabotant non seulement les efforts du Scooby-Gang, mais aussi en s’en prenant à eux : Willow, Amy, et Buffy, courent bientôt un danger mortel ! Giles, Xander, Cordélia, et Oz doivent absolument trouver quel esprit diabolique est derrière tout ça. La réponse sera très surprenante… La critique de Clément Diaz I found you all unconscious again. How many times have you been knocked out, anyway ? I swear, one of these times, you're going to wake up in a coma ! Intéressant remake des Monstres de Maple Street (un classique de La Quatrième Dimension) que Gingerbread : le désastre du fanatisme, quelle qu’il soit. Beaucoup de mouvements fanatiques sont nés de bonnes volontés qui ont finalement été complètement dévoyées. Les adultes de Sunnydale veulent participer à la croisade contre le mal qui ravage leur ville, ce qui est un combat juste, mais leurs méthodes virent rapidement dans l’insoutenable. La progression dramatique est impeccablement dirigée. On est plutôt dans la comédie au début, avec Joyce qui s’invite au « slayage » de sa fifille, ou méga embarrassée quand elle croise Giles. Mais bientôt, le rire se coince quand les catastrophes s’abattent sur le Scooby : violation des droits fondamentaux par un Snyder très en verve, incommunication mutuelle entre Willow et sa mère, colère de Joyce de ne pas avoir une fille « normale » (Kristine Sutherland fait un numéro d’anthologie en déshumanisée), chasse aux sorcières qui frappe même les innocents, comme le punk tabassé. Une mécanique infernale qui trouve une apothéose dans le bûcher final, tout droit sorti du Fury de Fritz Lang : La foule est bête, elle ne pense pas disait l’innocent condamné : contaminez quelques personnes, laissez mijoter, ça va se répandre. Glaçant. On est agréablement surpris que Cordy soit la sauveuse, conjointement avec Giles. Cordy ne voit pas plus loin que son nombril, mais on l’aime toujours autant. Le démon du jour est roublard : pourquoi détruire les humains quand ils sont si doués pour se détruire eux-mêmes ? Les extraterrestres de la Twilight Zone l’avaient bien compris. Belle parenthèse philosophique que la discussion entre Buffy et Angel sur la bataille jamais gagnée contre le Mal, mais dont le fait même de se battre est le but de tout homme. On a beau finir sur une pirouette, le goût de cet épisode pessimiste sur l’humain demeure particulièrement amer. La critique d'Estuaire44 Le récit développe une dénonciation ardente et habile à la fois de tous les fanatismes. Le méchant est également astucieux (très Supernatural comme ambiance, avec l’introduction de personnages du folklore et du conte de fées) tandis que la série continue à jouer sur les altérations de personnalité, toujours avec bonheur. Cela fait plaisir de revoir Amy, d’autant que cela ne sera plus le cas avant un bon moment, sur deux jambes du moins. Le Maire continue à nous régaler, cette fois en politicard madré jouant habilement du populisme. C’est très ironique de voir le plus effroyable sorcier de Sunnydale manipuler les hystériques (en même temps, un bûcher peut paraître logique, car s’il y a un endroit où La nuit est sombre et pleine de terreurs, c’est bien à Sunnydale).Toujours se méfier de ceux qui prêchent la peur et les instincts les plus sombres, sous une apparence amène. Cordy est dans l’action, tandis que Buffy et Angel ont de bons moments. Il ne s’agit pas l’épisode le plus marquant de la saison, mais on trouve toujours une grande qualité.
Scénario : David Fury Réalisation : James A. Contner La veille de son 18e anniversaire, Buffy se sent très faible. En effet, Quentin Travers, chef du Conseil des Observateurs, a chargé Giles - malgré son opposition - de droguer Buffy pour qu’elle prépare son cruciamentum : un rituel datant du XIIe siècle où la Slayer de 18 ans, privée de ses pouvoirs, doit combattre un vampire jusqu’à sa mort… ou la sienne ! La critique de Clément Diaz
You know, nothing's really gonna change. The important thing is that I kept up my special birthday tradition of gut-wrenching misery and horror. L'idée de base de David Fury est tellement capillotractée qu'elle gâche une bonne partie du plaisir à voir cet épisode. Rendre la Slayer toute faiblarde, il y'avait certainement d'autres moyens plus convaincants (Halloween l'a bien montré). Tout comme Giles, on a du mal à croire que le Conseil, aussi réac soit-il, risque aussi gratuitement et inutilement la peau de ses Slayers avec ce Cruciamentum. Ceci dit, voir le chef félon de la NSA de 24 heures chrono en Gardien du Temple rigide est assez drôle. Le vampire fou est plutôt bien carbonisé du bulbe dans son genre, entre jets d'hémoglobine et délires poético-philosophiques. Une fois avalée tant bien que mal cette idée de départ, l'épisode a quelque intérêt. Voir la Slayer sans forces est une vision frissonnante, mais on traîne pas mal en longueur dès l'instant où l'on comprend de quoi il retourne. Giles qui se révolte, Travers flegmatique, Buffy qui se morfond… tristounette, l'ambiance. Les scènes d’Angel semblent anodines après le pic émotionnel d'Amends. Mais la fureur de Buffy quand elle apprend la "trahison" de Giles fait son effet (Gellar est incroyable, elle équilibre exactement colère et chagrin). La poursuite infernale a un suspense bien calculé, alternant angoisses suspendues, action pure et joli rebondissement final. Cela dit, on aurait bien aimé que Faith passe aussi le test, soirée pop-corn en perspective… On pourra préférer cependant l'évolution de la relation Giles-Buffy, plus père-fille que jamais - belle scène où elle veut lui faire tenir ce rôle lors de son anniversaire. C'est très touchant, tout comme Giles qui brave les ordres pour elle. Le final secoue vigoureusement, on ne peut pas dire que Whedon ne prend pas de risques. Enfin, qu'il fasse gaffe ou la prochaine fois on va avoir du n'importe quoi genre un trio de crétins qui devient le Big Bad d'une saison, ou une petite sœur qui tombe du ciel... hein, c'est ce qui est prévu ? Désolé, j'ai rien dit… La critique d'Estuaire44 Le test est intéressant pour ce qu’il indique en creux sur le Conseil, institution sclérosée et routinière, incapable désormais d’évoluer en dehors de traditions immuables ou d’évaluer correctement la Slayer concernée. Whedon oppose le conformisme adulte et rassis à l’énergie bouillonnante et irrespectueuse de la jeunesse, commettant certes parfois des erreurs mais synonyme de vie etd 'évolution. Ceci-dit, je trouve que le test à sa logique, car, contrairement à ce qu'annonce le générique, il n'y a pas qu'une seule Tueuse par génération. Quand l'une meure, une autre se manifeste immédiatement et visiblement le Conseil a les moyens de la repérer. On a donc un processus de sélection non naturelle, assurant de disposer en parmanence des meilleures. C'est horriblement cynique, mais les Observateurs se considèrent en guerre. Par contre Travers passe totalement à côté du côté unique de Buffy et de sa relation avec Giles et le Gang. Pas bon. Cela va permettre l'entrée en lice du remplaçant de Giles, qui va très vite se dépêcher de partir pour Angel la série, qui continue à se mettre en place dans l'arrière plan de la saison. Avec le recul c'est amusant à suivre. Le méchant est gratiné et Anthony Head est une nouvelle fois génial, come Sarah-Michelle Gellar, décidément une actrice complète. Excellents guestings de Harris Yulin (le cardinal dans l’épisode Hollywood des X-Files, effectivement que des rôles sympas) et de Jeff Kober, éternels seconds rôles savoureux des séries US. Et encore un anniversaire bien pourri de plus pour Buffy, l’une des runnings jokes de la série.
Scénario : Dan Vebber Réalisation : James Whitmore Jr. Xander n’assume pas d’être « inférieur » à ses amis, qui ont tous des superpouvoirs. Il fait la connaissance d’un mauvais garçon, Jack O’Toole, qui l’entraîne dans une nuit de folie. Xander va devoir mobiliser des ressources qu’il ne croyait pas avoir pour survivre à un enchaînement d’aventures délirantes et mortelles… La critique de Clément Diaz
If anyone sees my spine lying around, just try not to step on it. The Zeppo, chef d’œuvre massivement décalé de la série joue et gagne par son accumulation délirante de péripéties improbables qui frappe Xander, le "normal guy", celui qui n'a pas de pouvoirs, le "moins utile" (croit-on). Nicholas Brendon est à la hauteur de l'honneur qui lui est conféré. L’épisode a saveur d’autoparodie par les nombreux coups de griffe que la série porte à elle-même : histoire d'apocalypse de série Z - dialogues nanars inclus - Giles en intellectuel inefficace, relation Buffy-Angel caricaturée et pompeuse, Oz idole de coolitude… cette vision du Scooby vue du regard partial d’un Xander frustré et jaloux passe au vitriol, pour un résultat décapant. Sa souffrance d'être un "membre inférieur" du groupe éclate au grand jour. Il en devient pathétique, essayant lui aussi d'avoir un "quelque chose qui rend cool". Il croise en Jack O'Toole tout ce qu'il rêve d'être : le gars viril, fonceur, et téméraire. Mais il n'est jamais à la hauteur et subit humiliations sur humiliations. Drôle au début, sa descente aux Enfers, menée à un tempo frénétique, devient de plus en plus grinçante et acide, jusqu'au sommet que représente son dépucelage par une Faith totalement imbuvable. Finalement, seule Willow aura droit à une « bonne » première fois... C'est très dramatique derrière le rire. Mais son exploit final avec un bluff d’un courage étourdissant, est une magnifique réhabilitation du personnage, qui rien qu'avec ses mots a sauvé la vie de ses amis. L'épisode est une grande déclaration d'amour à Xander, touchante et sincère. Le voir sourire devant Queen C, désormais impuissante à le rabaisser, fait office de triomphe. Après cet épisode, Xander va véritablement transcender son "impuissance" et à plusieurs reprises, sauver la mise du groupe. Les épisodes centrés sur lui à l’avenir permettront de mesurer son évolution vers plus de responsabilité et de maturité. Que Dan Vebber ait si rapidement quitté la série après avoir écrit deux purs chefs-d’œuvre (le premier était Lovers walk) demeure un mystère. La critique d'Estuaire44 Ce que j'en pense c'est qu'il s'agit tout simplement de mon loner décalé préféré de la série, pour son regard distancié, voire ironique, sur les codes de celle-ci, la mise en avant méritée de Xander, personnage apportant immensément au show, conscience morale du Gang et miroir du spectateur, l’humour des situations, les dialogues massivement barrés, l’instant culte Xander/Faith (où Faith assume plus que Xander, un peu volage tout de même), son art du rebondissements, sa dinguerie aux confins de l’absurde,… Pas une once de gras, toutes les scènes sont du tonnerre et cela fait tellement plaisir de visionner un épisode imprévisible, où n’importe quoi, absolument n’importe quoi, peut survenir dans la minute suivante. Il était guère évident de créer une impression de nuit irréelle dans un univers relevant lui-même du pur Fantastique, mais l’opus y parvient. Superbe bande son et un de ces épisodes plaçant définitivement Buffy contre les Vampires au-dessus du commun des séries. Que cette saison 3 est donc incandescente ! Buffy et les Scoobies ne sont pas présentés aussi noirs que cela. La narration n'est pas objective, on voit tout du point de vue d'Alex, alors en plein spleen. Buffy et les autres ont perçus à travers ce prisme, d'où une relation avec Angel ridiculisée, une Buffy apitoyée ou distante, etc. C'est Alex qui se ressent comme le Zeppo et qui projette cela sur sa vision du Gang (avec une écriture scénaristique très fine). Il trouve alors l'énergie et les ressources de se prouver à lui-même qu'il est tellement plus que cela. Après Queen C c'est Queen C, on l'aime comme elle est.
Scénario : Douglas Petrie Réalisation : Michael Lange Wesley Wyndam-Price arrive à Sunnydale, il a été nommé par le Conseil pour remplacer Giles dans son rôle d’Observateur de Buffy. Mais Buffy (et Faith non plus d'ailleurs) ne respectent aucunement son autorité. Fascinée par Faith, Buffy sort de plus en plus avec elle, et subit sa néfaste influence. C’est alors qu’un fatal événement brise soudainement leur amitié… La critique de Clément Diaz - Are you not used to being given orders ? Ce qu'il y'a de bien avec Buffy, c'est que la routine n'a jamais le temps de s'installer, Whedon n'arrête pas de rebattre les cartes, parfois à chaque épisode. C'est encore le cas avec cet épisode centré sur la si particulière relation entre Faith et Buffy. Outre les plaisants sous-entendus lesbiens (le coeur dessiné sur la vitre), c'est surtout de voir peu à peu Buffy perdre toute morale, et de se jeter dans la grisante mais ô combien trompeuse liberté que lui propose Faith qui fascine. Voir Buffy casser du vampire avec une joie féroce, coller-serrer les garçons de la boite comme une fille facile (pour rester poli), confondre courage et témérité (le saut dans le gouffre), commettre des délits et éprouver un plaisir inhumain à tuer, est sur la forme drôle, mais au fond grinçant ; on n'est pas si loin de la Tueuse sans âme de The Wish. Avec adresse, Doug Petrie traite ce sujet dramatique sur le ton de la comédie légère. Le moment où elle méprise les talismans de Willow et par là son amitié est quand même assez cruel. Lorsqu'arrive le brutal rebondissement de la "méprise", la séparation se produit, et se confirme dans une coda qui frappe par sa sècheresse. Faith atteint un point de non-retour et bascule dans les ténèbres, conséquence d’une surcompensation de son soi ravagé et de sa folie latente. Eliza Dushku, déjantée et ambiguë, ne cesse de forcer notre admiration. Entrée en scène de Wesley Wyndam-Price. Intelligent, concon, froussard, le remplaçant non désiré de Giles inspire plus de pitié que d’hostilité, avalant toutes les couleuvres que lui envoie sa nouvelle protégée (Faith n'a toujours pas d'observateur au fait, les candidats doivent pas se bousculer au portillon...) subissant répliques qui tuent, peu de soutien de Giles (euphémisme), ou foutage de gueule direct. Un personnage comique, qui devra attendre la série Angel pour exprimer son potentiel héroïque. Alexis Denisof se coule bien dans le rôle. Au fond, on se fout pas mal de cette histoire d'amulette, du moment qu'on a de nombreuses scènes d'action, dont un final d'anthologie - Ah, Angel en mode baston, ça change... Et puis, il y'a le Maire, qui entre deux rendez-vous politiques, lit des comic-strips ou invoque un maléfice qui rend invincible. Moins megalo que ses prédécesseurs, son excentricité ravit toutefois en permanence. Ça tombe bien, la deuxième partie de la saison commence maintenant, et il va en être un artisan fondamental. La critique d'Estuaire44 Cette première partie d’un quasi double épisode est un tournant, ouvrant la seconde partie de la saison et provoquant une faille entre Faith et B. qui sera très longue à combler (si tant est qu’elle ne l’ait jamais été totalement). Très grand numéro d’Eliza Dushku, actrice sublime et supérieurement douée allant illuminer toute la suite de la période, d’autant que Faith va désormais tenir les premiers rôles. Le Démon n’est pas le plus réussi esthétiquement parlant mais on aime bien la fenêtre qu’il ouvre sur le passé du Maire et sa marche vers l’Ascension. Celui-ci devient invulnérable (excellent gag de la liste à cocher) ce qui va lui donner les coudées franches désormais.
15. AU-DESSUS DES LOIS Scénario : Marti Noxon Réalisation : Michael Gershman Buffy tente de raisonner Faith, mais elle refuse de l’écouter, et commence même à lui nuire. Conscients qu’elle représente un danger pour Sunnydale, Xander, Angel, et Wesley essaient à leur tour de la persuader de revenir dans le droit chemin… La critique de Clément Diaz
I know what it's like to take a life. To feel a future, a world of possibilities, snuffed out by your own hand. I know the power in it. The exhilaration. It was like a drug for me. On cause beaucoup dans Consequences, on ne fait même que ça. Heureusement, Aaron Sorkin, euh je veux dire Marti Noxon est une dialoguiste rompue, qui non seulement connaît bien ses personnages, mais a le sens de la progression dramatique. Grande performance d'Eliza Dushku, dont l'énergie joyeuse contraste avec la montée en puissance du côté obscur de Faith. Chaque scène distille une émotion forte et ardente. On commence par Buffy tentant de raisonner Faith, en relief le contraste saisissant entre l'humanisme de la première et le pragmatisme extrême de la seconde. Ensuite, il y'a la scène terrible de sa "trahison", où à la froideur, on ajoute la lâcheté. On adore aussi les illusions du naïf Xander, qui passe impitoyablement à la moulinette barbare de Faith, tout excitée de son nouveau pouvoir de faire le mal gratuitement. Angel se révèle plus psychologue (240 ans d'existence dont 100 de rédemption ça aide) dissertant sur l’excitation d'être un esprit corrompu au-dessus des lois. La Faith a beau vanner, on la sent secouée. Wesley est plus gaffeur que méchant mais on ne peut pas lui en vouloir avec la seconde tentative de meurtre de la Slayer gaga. Pourtant, tout espoir n'est pas perdu, car Faith finit par sauver Buffy. Distinguo de Noxon : Faith bascule peut-être dans les ténèbres, mais comme dirait Padmé Amidala "Il y'a du bon en elle". Mais le cliffhanger final claque fortement. Ouch ! Rubrique humour : rencontre surréaliste entre Wesley et Queen C. Les regards cabotins de Denisof et la légèreté embarrassée de Charisma suffisent à déclencher le rire. La relation Xander-Willow continue de fasciner : Willow a beau aimer Oz, elle est dévastée quand elle apprend que c'est Faith qui a pris le pucelage de Xander. Espérait-elle dans un coin de son cœur être la première ? Les sentiments qu'elle a pour lui (et vice-versa) demeureront toujours assez flous… La critique d'Estuaire44 Tout est en place pour que le duo avec Faith produise des étincelles, ce qui ne va pas manquer. On découvre Wesley, essentiellement comique dans Buffy contre les Vampires, mais qui va revêtir toute sa dimension dans la série Angel. So long Trick, qui nous aura bien diverti et qui aura eu droit à une belle sortie, mais il faut y aller maintenant, l’heure de Faith a sonné. Excellente partition pour Angel, qui se reconnaît dans bien des aspects de la personnalité de Faith, entre ombre et lumière (bon surtout ombre, là, maintenant). Ceci connaîtra un passionnant développement dans le double épisode de la première saison de sa série Five by Five/Sanctuary. Concernant l'entrée d'Angel dans le gourbi de Faith, avec un esprit un tantinet mal tourné, on pourrait inverser l'équation. Tiens donc, Angel qui entre chez la Rogue Slayer, mais alors elle l'a précédemment invité, et dans quel but je vous prie (surtout quand qu'on vient de voir dans The Zeppo comment Miss Lehane sait recevoir). Mais le Dark Avenger n'est pas du même bois que le cœur d'artichaut local ! En fait je crois plutôt que s'il peut entrer c'est que fondamentalement Faith ne se sent pas chez elle, pas plus qu'à sa place dans le Gang. C'est une déracinée sans foyer ni repère, et il s'agit d'une chambre où dormir, pas d'un domicile. Une manière de souligner à quel point Faith est à la dérive, sous ses airs de matamore. Ceci n'est que théorie !
16. LES DEUX VISAGES Scénario : Joss Whedon Réalisation : Joss Whedon Anya fait appel à Willow pour qu’elle lance un sortilège qui lui permettra de récupérer ses pouvoirs de démone. Non seulement le sortilège échoue, mais en plus il provoque un retour de flamme : le double vampirique de Willow (cf. épisode Meilleurs vœux de Cordélia) a été arraché de son monde et téléporté dans le vrai Sunnydale ! Et elle est bien décidée à semer la pagaille… La critique de Clément Diaz For a thousand years, I wielded the powers of The Wish. I brought ruin to the heads of unfaithful men. I brought forth destruction and chaos for the pleasure of the lower beings. I was feared and worshipped across the mortal globe. And now I'm stuck at Sunnydale High. Mortal. Child. And I'm flunking math. Doppelgangland est un foutoir cosmique comme on en a rarement vu à la télé. Les zygomatiques sont à la fête avec deux Willow pour le prix d'une ! Whedon à la plume et derrière la caméra se lâche totalement dans un scénario dada qui enchaîne les gags et les dialogues burlesques à tempo affolant. Il peut se reposer sur Alyson Hannigan (mon actrice préférée de la série) qui nous fait un double rôle du tonnerre. Son interprétation de Vampire Willow, mélange de Spike (pour le fun) et de Drusilla (pour la folie), qui lui vaut même une inattendue scène d'action, est une des plus enthousiasmantes de la série. Retour d'Anya dont la première apparition n'avait pas été mémorable. Elle est pas mal en peste égocentrique (I'm 1120 years old !!). Il est d'ailleurs amusant de constater les réactions différentes entre Anya et Illyria (en saison 5 d'Angel) devant la perte de leurs pouvoirs : là où Illyria cherchera une nouvelle raison de vivre ainsi qu'un "guide" philosophique, Anya va y parer par une folie douce et un investissement plein et entier dans une relation amoureuse. Bon, j'en viens au plus intéressant : les situations complètement délirantes de la faille spatio-temporelle avec la fausse Willow qui sème plus de comédie que d'horreur. On aime comment elle atomise tout le monde, ou quand elle se réveille vêtue des vêtements de la vraie Will (This is like a nightmare !). Hannigan est complètement débridée. Rires incontrôlables quand elle commence à menacer tout le monde et qu'Oz et Angel restent d'un flegme Steedesque. Les sous-entendus lesbiens de la fausse Willow devant la vraie sont suaves comme un bonbon au poivre. On atteint l'apothéose avec l'entrée de Queen C qui blablate sur Xander devant Vampire Willow totalement effondrée. Entre Wesley et Cordélia, ça commence à devenir chaud bouillant - ça va vite refroidir, rassurez-vous. On ignore à ce jour ce que Buffy a avalé avant de venir, mais proposer une idée aussi foireuse que la vraie Will se faisant passer pour la fausse, ça donne une grande scène de confrontation dont la tension est brisée par des dialogues de fous. La bagarre finale est impressionnante, aussi. Dans un esprit très Twilight Zone, la vampire Willow qui n’aspirait qu’à revenir chez elle se fait rattraper par son destin. La coda est hilarante. L’épisode fait beaucoup penser au bazar temporel de Retour vers le futur, en tout aussi allumé. L’épisode nous prépare aussi à l’évolution future de Willow, au niveau romantique et au niveau moral. Whedon voit déjà très loin. Un des highlights de la série. La critique d'Estuaire44 Whedon joue avec virtuosité des univers parallèles, tout en se montrant délicieusement malicieux envers des personnages qu'il maîtrise jusqu'au bout des ongles. Le ressort scénaristique reste certes celui du quiproquo, assez balisé, mais particulièrement efficace ici. Le grand double numéro d'Alyson consacre le succès de l'ensemble. Vampire Willow est un vrai délice, perverse mais aussi différente de Dru, pas de doublon. Whedon a déjà le devenir de ses protagonistes et de son univers en tête. Faith se trouve un vrai domicile, sa joie à découvrir son appartement montre qu'effectivement qu'elle n'était pas chez soi au motel. L’opus s’impose comme l’un des meilleures variations sur l’inépuisable thème du Dopplegänger, grâce à une fine étude de Willow et à un humour irrésistible.
Scénario : Douglas Petrie Réalisation : David Grossman Skyler, un démon, offre tour à tour à Buffy et à Faith de leur vendre des livres traitant de l’« Ascension ». En l’apprenant, le Maire demande à sa protégée de tuer le démon avant que Buffy n’obtienne les livres. Faith et le Maire décident également de porter un coup dur au Scooby-Gang : ils vont tenter de faire réapparaître Angelus… La critique de Clément Diaz Demons after money ? Whatever happened to the still-beating heart of a virgin ? No one has any standards anymore. Petite leçon de faux-semblants dans Enemies, épisode à partir duquel le Maire commence à avoir de plus en plus d'importance. Tout diabolique qu'il soit, il a toujours ses attitudes décalées : le golf miniature, le verre de menthe… il n’aurait pas dépareillé chez les Avengers ! Côté humour, le démon crétin vaut le détour, avec Faith le payant avec sa générosité habituelle. Le Scooby est quelque peu à la ramasse sauf bien sûr Cordélia, ah sa danse de séduction, ah ses excuses bidon pour séduire un Wesley pris de court... Charisma Carpenter retrouve des couleurs depuis la rupture de son personnage avec Xander. L'histoire Buffy-Angel atteint un palier supérieur avec un processus d’acceptation des deux protagonistes, et une transcendance plus spirituelle de leurs sentiments - quoique Contre-attaque en saison 7 réussira davantage ce point. Sydney Bristow, euh je veux dire Faith Lehane joue à l'agent double, mais a encore des progrès à faire si elle veut être embauchée à la CIA. Cette faille dans la perfection de son rôle rappelle combien en dépit de sa force, elle reste une fille fragile. Bizarre relation qui s'instaure avec Angel. Bien sûr, elle le manipule, mais cela ne lui empêche pas de dire la vérité à son propre sujet : Faith sait qu'ell est une fille sevrée d'amour qui ne demande qu'un peu d'affection, elle sait ce qui est en train de se passer, ce qui la rend d'autant plus effrayante. Après le mode allumeuse, le mode plus musclé, avec l'incroyable maléfice dévastateur. Quoiqu'il en soit, plaisir de voir David se redéchaîner en vampire sans foi ni loi, smackant Faith, faire une discussion d'anthologie avec le Maire, admirer les cheveux de Joyce, ou la scène la plus drôle, la petite tape sur l'épaule de Xander (This guy bugs me). Angelus et Faith, une sacrée combo gagnante ! (on en reparlera en saison 4 d’Angel) Le climax est bien sûr la grande scène du triangle Buffy-Angelus-Faith, où les dialogues de Petrie claquent à chaque seconde. La jalousie de Faith envers Buffy, jusque-là réprimée, explose en rage féroce grâce au génie d’Eliza Dushku qui la capte à merveille. Mais les quatre vérités que lui jette Buffy sont autant étincelants. Le twist final est un des plus brillants de la série. L'affrontement entre les deux Slayers peut enfin commencer. Ça va saigner !! La critique d'Estuaire44 Le twist final apparaît comme l’un des plus bluffants jamais vus dans une série télé. L'épisode doit beaucoup au talent de Boreanaz et à l'étonnant naturel par lequel il passe d'Angel à Angelus, cela n'aurait pu que difficilement fonctionner sans cela. Eliza Dushku brille aussi de tous ses feux, au moment où la relation entre Faith et le Maire s'installe dans une version Dark Side de Buffy/Giles assez jouissive. Toute la scène de la confrontation entre Angel/Faith/Buffy apparaît comme un authentique chef d'œuvre, impeccablement interprété, écrit et réalisé, même si finalement c'est le personnage implexe et tourmenté de Faith qui attire davantage l'attention. Seul regret, la trahison du démon en faveur de Rupert semble un peu triviale et tombant trop à pic. Le Maire et son golf miniature pour consoler Faith campe merveilleusement le personnage. Se dessine déjà un très grand mano à mano final entre les deux Tueuses.
Scénario : Jane Espenson Réalisation : Regis B. Kumble Après avoir touché le sang d’un démon, Buffy est désormais capable d’entendre les pensées de tous les gens. Amusant au départ, ce don ne la laisse plus en repos car elle entend en permanence tous les gens penser en même temps. Juste avant de sombrer dans la folie, Buffy a le temps d’apprendre que quelqu’un qu’elle n’a pas identifié projette de tuer tous les étudiants demain… La critique de Clément Diaz - I won't let anything happen to you if I can help it. No matter what, I'll always be with you. Hey, I'll love you, even if you're covered with slime. Ouille ! Après tant de chef-d'oeuvres, tomber sur Earshot fait l'effet d'un dur rappel à la réalité. Cette variante dramatique du A penny for your thoughts de La Quatrième Dimension bute sur le tempo traînant du script de Jane Espenson. L’auteure ne rate pas la scène comique des pensées du Scooby : Xander ne pense qu'à "ça", Cordélia pense... ce qu'elle dit, Oz en néo-Descartes, sans oublier cette chère Joyce (You slept with Giles... TWICE ??!!!). Mais à part cette scène, la prévisibilité intégrale de l'épisode joue contre elle, se résumant à un seul ressort narratif : Buffy lisant les pensées de tout le monde. Cela n'amène que des blagues faciles (pensées salaces...) ou moments "dramatiques" piochés dans le premier catalogue de clichés venu (souffrances adolescentes ou réflexions futiles). Le petit froid entre Buffy et Angel ne convainc pas : comment après l’épisode précédent peut-elle douter encore d'Angel ? Vivement la fin de saison car les auteurs tirent à la ligne avec ce ship. L'enquête du Scooby n'est pas plus exaltante, avec cette investigation au petit bonheur la chance. Ceci dit, l'épisode rappelle que les tueries dans les lycées américains ne sont hélas pas si rares. Par ironie, l'épisode devait être diffusé la semaine où eut lieu le massacre de Colombine. Les Lone Gunmen ne sont apparemment pas les seuls à être doués en prédictions... La fin de l'épisode est plus réussie, avec Buffy n'ayant que ses mots pour persuader Jonathan de renoncer à sa folie. La scène est supérieurement écrite, lorsqu'elle lui dit qu'il n'est pas le seul à souffrir, et qu'on a tous tendance à surestimer les autres et pas assez soi-même. Dommage que le twist gâche une partie de la scène, bonjour la crédibilité ! Par contre, le deuxième twist, ça, c'est du très bon ! Bonne idée de départ, mais un traitement superficiel. On saluera la réalisation de Régis Kumble, avec notamment une scène de folie très bien filmée, pas si éloignée de celle de Peter Hammond dans le Ne vous retournez pas des Avengers. La critique d'Estuaire44 Très bonne idée de scénario pour cet épisode tout à tour hilarant et poignant, avec une semblable intensité. Le thème de la télépathie se voit parfaitement exploité (pauvre Joyce !) tandis que le désespoir de Jonathan frappe au cœur. On pardonnera toujours beaucoup à ce personnage éminemment sympathique, même à l'époque du Trio. Une respiration également parfaitement minutée dans l'arc final de la saison. On aime bien Angel en chevalier à la rescousse de sa Damoiselle de cœur. L’intrigue demeure efficace de bout en bout, jouant habilement des diverses fausses pistes. L'épisode marqua l'occasion d'un grand débat dans l'équipe, car la tragédie de Columbine, survint peu de temps avant la date de diffusion. Whedon accepta finalement de décaler celle-ci. Concernant l'emplacement de la tentative de suicide, parfois jugée improbable, il est possible que Jonathan l’ait choisi pour souligner la responsabilité des autres élèves, pour le fusil il fait avec ce qu'il a. Ces moments-là ne sont pas forcément les plus rationnels.
19. LA BOÎTE DE GAVROCK Scénario : David Fury Réalisation : James A. Contner Les résultats scolaires sont tombés à Sunnydale. Tout le Scooby-Gang se met à penser à ses plans d’avenir. Mais Buffy apprend que Faith a intercepté une boîte magique, la boîte de Gavrock, pour le Maire. Décidés à faire échouer les plans mystérieux du Maire, le Scooby-Gang s’infiltre chez lui et parvient à voler la boîte. Malheureusement, au cours de l’opération, Faith a capturé Willow… La critique de Clément Diaz
And once again, the gold medal in the being-wrong event goes to Xander I'm-as-stupid-as-I-look Harris ! Choices est un épisode de "statu quo". L'Ascension n'est pas encore pour demain, forçant les auteurs à délayer avant le duel final. Le scénario en souffre, banal et guère exaltant échange d'otages (Willow versus la thingumajig box), au suspense dilué, malgré une excellente scène d'infiltration à la Alias. Heureusement, David Fury compense en faisant la part belle aux personnages : - Le Maire nous fait un superbe numéro de Diabolical Mastermind et de père de substitution plein d'amour sincère pour Faith. Harry Groener et Eliza Dushku sont plaisamment complices : la dague, le dialogue Faith/Willow, l’évocation mélancolique de l’ancienne vie conjugale du Maire, avec une humaine qui vieillissait et lui qui restait jeune (Rose Tyler en soupire)... Faith n'a jamais parue aussi déshumanisée, et en même temps, épanouie d'être avec quelqu'un qu'elle aime. - Justesse des réactions du Scooby à l'annonce de la capture de Willow, mention à Oz qui pipe pas mot : il n'a qu'à spectaculairement fracasser le chaudron pour mettre tout le monde d'accord. Oz/Seth Green est vraiment une grande réussite de cette saison. - La vaillante Willow tient tête entre moments comiques (Vous n'avez pas l'autorisation de manger les otages !), et explications de texte bien acides à Faith, qui elle préfère répliquer avec autre chose que des paroles. Pas mal aussi le crayon qui lévite. Mais on retient la scène finale, quand elle lie son destin à celui de Buffy : elle combattra les forces du mal avec elle jusqu'au bout, renonçant à un brillant avenir pour devenir une justicière pleine et entière. Une scène vibrante et heureuse. - Cordélia prend conscience de sa superficialité quand Xander compare son combat contre les forces du mal avec ses priorités. Elle se pose des questions. On sent qu'Angel la série est sur les rails. Le sommet de l'épisode est sa fin, avec la puncheuse explication de texte du Maire à l'adresse de Buffy/Angel, condamnés à une relation sans espoir. Il le fait avec un ton dépourvu de cruauté, comme le ferait un parent, un psychologue. Un décalage sidérant qui rend d'autant plus efficace sa tirade. Le duo tente bien encore de nier cette vérité, mais le dernier plan est sans équivoque : ce déni ne va plus durer longtemps. Allez, finissons sur une bonne note : Snyder semant involontairement le bordel (You... all of you. Why couldn't you be dealing drugs like normal people ?). Un bon épisode, qui fait la part belle aux personnages. La critique d'Estuaire44 Cet épisode, l'un plus prenants de la série, accumule les scènes hautement électriques et sait tirer le meilleur parti des différents personnages. L’intrigue demeure assez classique, mais sait capitaliser sur les personnages. Entre autres passages d'anthologie, on retiendra la confrontation entre Willow et Faith, Faith fascinée par son poignard (qui a triomphé par l'épée, etc.) mais surtout le Maire crucifiant le couple Angel/Buffy, avec délectation perverse, avec aussi, il faut bien l'avouer, pertinence. L'inéluctable se met en place, de même que la première saison d'Angel (avec une Cordy ruinée). L’épisode est Épisode par contre chaudement déconseillé aux arachnophobes !
20. LES CHIENS DE L'ENFER Scénario : Marti Noxon Réalisation : David Solomon Conscients que leur relation ne mènera nulle part, Angel et Buffy rompent. Le vampire déclare qu’il quittera Sunnydale dès qu’ils auront empêché l’Ascension du Maire. Anya ressent malgré elle des sentiments pour Xander et cherche à en faire son cavalier pour le bal de fin d’année. Mais le bal pourrait être compromis par quatre chiens de l’enfer… La critique de Clément Diaz - I have witnessed a millennium of treachery and oppression from the males of the species, and I have nothing but contempt for the whole libidinous lot of them. The Prom est la conclusion psychologique des trois premières saisons de la série, grâce à la clôture élégante et émouvante des différents arcs « relationnels » de la saison. Un bilan mené par une Marti Noxon tendrement amoureuse de ses personnages. Un défaut toutefois : elle y greffe une « obligée » monster-of-the-week intrigue, écrite à la va-vite, avec un méchant sans charisme, résolue par Buffy illico presto ; c'est assez vain. Pourtant, c'est de nouveau un chef-d'oeuvre... ... parce que niveau personnages, c’est fromage et dessert. Après la jolie scène entre Angel et une Joyce terriblement lucide, la rupture tant attendue (ou pas) de Buffy et Angel est l’occasion d’une mémorable séquence. Dialogues et comédiens sont d’une émotion magnifique. Plus qu’Innocence, nous avons là le vrai passage à la maturité sentimentale de la Tueuse, qui doit tirer un trait sur sa première et plus intense histoire d’amour. Un déchirement terriblement beau. On comprend que la comédienne ait craqué plusieurs fois pendant le tournage. Il est triste de voir l’héroïne s’enfermer dans un rôle de « sauveuse solitaire du monde qui se sacrifie », sauvant les étudiants par rage, non par conviction. Aussi, la reconnaissance publique in extremis de son action est-elle un beau moment d’allégresse. Et puis, le slow d’Angel pour finir le bal, mes amis que de beauté ! Cordélia tombe le masque, prise au piège de ses faux-semblants. L’âme chevaleresque de Xander est admirable. En deux actions, il rétablit avec elle un lien plus amical et serein. La fermeture de leur conflit ne laisse pas insensible. Oz et Willow sont sur leur petit nuage, tandis qu’Anya fait une méga reconversion comique en ex-démon piégée par ses sentiments. Son duo avec Xander est aussi improbable qu’hilarant. Coup de cœur pour le naturel d’Emma Caulfield à énumérer toutes les horreurs qu’Anya a commises depuis un millénaire, pas tout à fait le sujet rêvé pour un premier rendez-vous (Xander le gagnant). Un superbe premier bilan de la première ère de la série. La saison n’a plus qu’à tirer le rideau mais non sans un dernier feu d’artifice… La critique d'Estuaire44 Encore un épisode fastueux, avec une action et un suspens haletants, des molosses impressionnants, mais surtout des passages vraiment très émouvants, sans guimauve mais sonnant au contraire parfaitement justes. : une dernière danse poignante pour Buffy et Angel, ainsi qu'une terrible rupture (les acteurs sont incroyables). Les situations ne sont pas tout à fait comparables, mais Angel se rend à ce bal comme Alice à la fête de départ de Tasha en fin de saison 4 de The L Word. Son apparition produit la même émotion et le même soulagement. Quoique l'avenir leur réserve il leur restera toujours ce moment. Mais on est également touché par la remise du trophée par Jonathan à Buffy. Cela vient couronner idéalement tout cette grandiose première période de la série, sur le point de s'achever en apothéose. Le sourire de Buffy fait vraiment plaisir à voir De nombreuses autres pépites dans ce récit fastueux, entre Wesley et Cordy, Buffy et Giles, Alex et Cordy etc. Cette saison, la série apparaît en pur état de grâce et réussit absolument tout à la perfection. Le Destin suspend son souffle tandis que la grande ombre du Maire semble recouvrir le devenir de tous les personnages. Le rideau s'ouvre sur l'une des fins de saison les plus enthousiasmantes de l'ensemble des séries télé. Oui, le méchant de la semaine reste assez oubliable, mais une série connaissant un succès aussi énorme et persistant a forcément plusieurs publics. Il ne faut en négliger aucun, y compris les amateurs d’action, d’où le respect du cahier des charges, même a minima. A noter que l'éleveur des Chiens est le frère du futur troisième membre du Trio, Andrew. Un personnage effectivement autrement plus mémorable !
21-22. LA CÉRÉMONIE Scénario : Joss Whedon Réalisation : Joss Whedon Faith blesse Angel avec un poison violent. Seul le sang d’une Slayer peut le guérir. Buffy comprend que le temps d’affronter Faith est arrivé. La cérémonie de remise des diplômes aura lieu demain, ce qui coïncidera avec la transformation du Maire en démon. Pressentant qu’ils ne pourront le défaire à eux seuls, le Scooby-Gang décide d’utiliser les grands moyens… La critique de Clément Diaz Y'know, Buffy, looking back at everything that's happened, maybe I should have sent you to a different school. Graduation Day est bien le big big finale de saison que l’on attendait. Après un début plutôt lumineux (le jeu de pendu, Anya draguant Xander), la tension s’installe dès que Faith est dans ses œuvres. La première moitié est plus un prélude mais les actions s’enchaînent sans temps mort, avec des pics d’intensité mirobolants ou franchement traumatisants (Faith en rose, au secours !). Il y’a bien évidemment le Maire profanant le temple sacré qu’est la bibliothèque de Giles (Harry Groener est en pleine forme) dans une scène d’anthologie, mais aussi les adieux touchants de Joyce. Nouvelle secousse avec l’attaque brutale de Faith sur Angel (qui aura plus de réflexes quand Faith lui rendra visite à L.A), et montée vertigineuse de la tension. On est tellement pris qu’on voit à peine les ficelles (le remède d’Angel permet la confrontation tant attendue). Magicien du dosage, Whedon n’oublie pas quelques instants comiques, histoire de décompresser : Willow et Oz passant à l’acte, et Anya complexée par ses sentiments. Sur ce dernier point, Xander nous touche par sa féodalité irréversible envers ses amis. Entre Faith et Buffy, petite floraison de sous-entendus lesbiens : Faith proposant de l’embrasser avant le combat, les menottes de Buffy, une sorte de jalousie de Faith envers Angel, sans parler du phallique coup de poignard. Leur grand grand duel final est d’une puissance haletante, et se finit par un cliffhanger dévastateur ! Haaaaaaaa ! Whedon démarre sa deuxième partie avec la scène la plus énorme des trois premières saisons réunies (voire de la série) : le dément sacrifice de Buffy qui force Angel à boire son sang. Impossible de respirer de toute la scène : le mélange horreur-effroi-érotisme a un effet écrasant, quasi physique. La charge sexuelle de la scène est inouïe, créditant la sentence d’un fan : la scène la plus sexuelle existante entre deux personnes habillées. On assiste à une véritable floraison d’arie di bravura avec le songe Faith-Buffy (annonçant déjà la saison… 5 !). Grand numéro du maire en assoiffé de vengeance face à Angel. Suspense explosif lors de la préparation du finish, avec quelques moments comiques réussis pour nous faire patienter (Wesley et Cordy qui ratent leur baiser…). Le superbe discours du Maire, très révélateur et pas sans vérités mène à la bataille finale, épique, et ce méga méga twist : pour sauver Sunnydale, TOUT le monde s’y met ! Idée généreuse et flamboyante (Cordy tue même un vampire, surprise du chef !). Le monstre est crédible, et l’apothéose tout autant, avec des moyens bien plus substantiels comparés à la saison 1. Pudiques adieux sans paroles entre Buffy et Angel, mais coda pleine d’espérance avec le Scooby main dans la main. S’il n’atteint pas tout à fait les cimes de Becoming, Graduation day est un superbe final digne de conclure la meilleure saison de la série. La critique d'Estuaire44 Ce double épisode constitue effectivement une succession haletante de scènes d'anthologies, tant le point de l'action la plus spectaculaire (lduel avec Faith, la Bataille finale) que de celui de l'émotion suscitée par les personnages (entre Angel et Buffy, ou chez les Scoobies). Il se situe parmi les plus formidables de saison que l'on ait pu découvrir, au niveau de l'arc Anasazi des X-Files ou des saisons 1 et 5 de LOST. Concernant le Maire, je trouve astucieux d'avoir exploité son attachement sincère pour Faith comme représentant son seul point faible, après il fallait bien trouver quelque chose, je pense que les explosifs tiennent la route. Autre grand moment, Angel mordant Buffy, scène incroyablement érotique. Et puis Buffy n'en a pas fini avec Richard Wilkins III, y compris durant les aventures en BD de la Tueuse.
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