Buffy Contre les Vampires (1997-2003) Saison 2 1. La métamorphose de Buffy (When She Was Bad) 2. Le puzzle (Some Assembly Required) 3. Attaque à Sunnydale (School Hard) 4. La momie inca (Inca Mummy Girl) 13-14. Innocence (Surprise/innocence) 16. Un charme déroutant (Bewitched, Bothered and Bewildered) 17. La boule de Thésulah (Passion) 18. Réminiscence (Killed By Death) 19. La soirée de Sadie Hawkins (I Only Have Eyes for You) Scénario : Joss Whedon Réalisation : Joss Whedon Deux mois ont passé depuis la fin du Maître. Depuis sa mort et sa résurrection, Buffy semble changée, elle est plus sombre, plus détachée, ce qui inquiète ses amis. Pendant ce temps, Le Juste des Justes tente de ressusciter le Maître via un rituel… La critique de Clément Diaz Cordelia, your mouth is open and sound is coming from it. This is never good. L’ouverture de cette deuxième saison ne pouvait pas mieux commencer si elle voulait inquiéter le spectateur. Joss Whedon part d'une idée très mauvaise, et n'en tire que des scènes verbeuses où il ne se passe rien. Les rares expédients (flirt Xander-Willow, cauchemar de Buffy) ne cachent pas une quasi absence d'action. On ne comprend pas non plus le changement de comportement de Buffy, portée par une Sarah Michelle Gellar pour la première fois à côté de la plaque. Peut-être parce qu'elle a senti qu'on lui demandait n'importe quoi, elle s'est mise en mode monolithique. Conséquence : toutes ses scènes frappent à côté : discussion avec Angel sans la moindre tension sexuelle, vampage de Xander pas crédible (Faith ricane doucement en coulisses), tortionnaire de vampires pâlote, fracasseuse de squelettes hystérique ridicule... Il ne fait décidément pas bon pour les persos de jouer une autre partition que la leur habituelle : c'est le cas de Giles, pas vraiment convaincant quand il étrangle Buffy, ou Angel, ici en amoureux transi lourdingue (il sera d’ailleurs souvent comme ça dans la série avant que son départ à Los Angeles le rende plus intéressant). Même Cordy semble fatiguée (My God, Charisma, tes cheveux, aaargh !!), en panne de vannes, et qui se fait ratiboiser par la Slayer ; scène qui eut été drôle si les interprètes eussent été en meilleure forme. Psychologiquement, Cordelia ne semble toujours pas étonnée de la Hellmouth, on a du mal à y croire. La diabolique machination ourdie par ce parangon de terreur pure qu'est le Juste des Justes, avec un Andrew J. Ferchland survolté et hyperexpressif... euh pardon, ça, ça se passe dans un univers alternatif. Bref, l'intrigue du jour enterre définitivement l'épisode avec cette tentative débile de résurrection du Maître, portée par des vampires non moins impressionnants de fadeur ou de cabotinage lourd. On a parfois l'impression de se retrouver dans un remake du film de 1992, tellement tout foire à merveille. La métamorphose de Buffy n'est même pas expliquée. A part la pétillante introduction, avec la plaisante complicité entre Nicholas Brendon et Alyson Hannigan, il n'y a pas grand-chose à sauver. La critique d'Estuaire44 Guère relevé, cet épisode ne laisse pas grand souvenir. Il présente au moins le mérite d'instituer la tradition des grandes vacances scandant les intervalles inter saisons. La saison 2 n'a pas encore réellement commencé, on se situe encore dans l'interlude de l'Annoying One, jusqu'à School Hard et l'arrivée des deux doux romantiques, Spike et Drusilla. Une fois la destinée du Maître réglée, il était de toute façon maladroit d'y revenir, en début de saison c’est lancement d'un nouveau cycle que l’on désire découvrir. Whedon sera coutumier de des pilotes de saison décalés, avec davantage de succès. Le dernier de la saison 4 sera aussi en marge, après la victoire sur le Big Bad du moment. A chaque fois, cela signifie évidemment une prise de risques. Ici, comme souvent dans les séries d'aventures, beaucoup dépend de l'opposition et on a vraiment peu à se mettre sous la dent dans ce domaine Ceci-dit, même lors d'un épisode mineur, on trouve des scènes appréciables, Le duo Willow/Xander semble en bonne forme, notamment au cimetière. Buffy en reine du dance floor est à voir. Comme tout au long du récit, elle y annonce déjà Faith, son alter ego à la dérive et désaxée, en saison 3. Il est vrai que cet aspect correspond mieux à la personnalité d'Elisa Dushku qu'à celle de Sarah Michelle Gellar, ici pas tout à fait à son aise. De fait on ne croit pas réellment à cette crise d’angoisse de Buffy, en contradiction avec la conclusion de la saison 1 Avec le métier, elle se montrera nettement plus convaincante en saison 4, quand Buffy et Faith nous referont le coup du Who's Who de Chapeau Melon. Les maquillages et le squelette du Maître s’avèrent de qualité médiocre. Belle discussion entre Snyder et Giles et mention spéciale au pantalon jaune de Willow, la fashion victim du jour.
2. LE PUZZLE Scénario : David Tyron King (crédité comme "Ty King") Réalisation : Bruce Seth Green Chris et Éric, deux jeunes adolescents, profanent des tombes dans le but de créer artificiellement une compagne pour Daryl, le frère mort-vivant de Chris. Mais ils ont besoin d’une tête vivante. Le choix de Daryl se porte sur… Cordélia ! La critique de Clément Diaz - Well, what I saw didn't add up to three whole girls. I think they kept some parts. Cet épisode se voit pénalisé d’entrée par son adaptation grotesque de la Fiancée de Frankenstein. Le duo de génies constitue une bien faible opposition au Gang ; leurs interprètes ne valent pas mieux. Daryl, le monstre, est aussi pire qu’eux car il passe son temps à se plaindre de sa solitude, râlant continuellement. Ce n’est pas vraiment ce qu’on attend d’un Diabolical Mastermind ! Il se montre plus convaincant lors de sa bataille énergique contre la Tueuse, mais gâche tout par son revirement mélo. Le tempo assez lent de l’ensemble est aussi dommageable. L’épisode convainc davantage sur sa teneur en comédie. C’est certainement un des épisodes les mieux dialogués de la série, car les personnages débitent des répliques qui tuent à une vitesse folle, quand ils ne s’auto parodient pas. Rien que la scène d’intro vaut le détour par son pastiche au vitriol des disputes de soap opera. On admire aussi les efforts lamentables de Giles pour inviter Miss Calendar… qui finalement prend les devants et s’amuse des maladresses de son prétendant (Tony Head est toujours impeccable dans ce genre de scènes). Mais c’est surtout Cordélia et son nombril qui achèvent le spectateur. On a beau parler de sorcellerie, de meurtre… faut toujours qu’elle ramène tout aux pom-pom girls ou à ses devoirs. Au menu, une pluie de vannes bien mordantes. Charisma Carpenter est plus hilarante que jamais. Ce pastiche de soap en est également un des films d'horreur : le plongeon olympique de Cordy dans la benne à ordures lors de la scène “effrayante” du parking en est le meilleur exemple. Voir Xander casser l’ego d’une Cordelia toute tremblante de reconnaissance est un défouloir pour le spectateur. Comme quoi, un épisode peut être totalement sauvé rien que par ses scènes secondaires. La critique d'Estuaire44 On sent bien que la saison 2 n’a pas encore trouvé son sujet, mais si le ton féministe est bien présent (on peut littéralement parler de femme objet). Whedon s’obstine avec l’Annoyed One, avant de comprendre que le jeune acteur va grandir en cours de saison, en contradiction avec le statut de mort vivant de son personnage. Donc on patine encore un peu, avec une opposition assez pathétique, mais l’épisode à un vraie saveur de pastiche de pop corn movies (notamment Reanimator). La variation sur la fiancée de Frankenstein est jolie. Il se confirme que Whedon est un Geek fini et qu’il maîtrise admirablement le sujet. Pour le reste on sait que les épisodes de Buffy en dessous sont régulièrement sauvés par le relationnel entre les personnages. C’est le cas ici, avec effectivement des dialogues pétillants et beaucoup d’humour. Angel, homme de peu de mots, sera toujours comme éberlué par le débit et les énormités de Cordy, c’est franchement amusant. La Tueuse affronte démons et vampires, mais pas question de creuser un trou, c’est également désopilant. On débusque ainsi plusieurs. L’épisode relève encore de la saison 1 pour son scénario pas toujours emballant, mais déjà de la suivante pour le soin accentué apporté aux personnages. On apprécie de voir Buffy à la peine face à Daryl, assez logiquement à ce moment de son évolution. L a Slyer de la saison 7 en aurait fait du petit bois. Après le pantalon jaune de Willow, l'attention les yeux du jour revient pour une fois à Angel, avec un hideux costume que l'on ne reverra plus. Vivement le retour au noir et au cuir. Tellement gothique.
3. ATTAQUE À SUNNYDALE Scénario : David Greenwalt, d’après une histoire de Joss Whedon et David Greenwalt Réalisation : John T. Kretchmer Spike et Drusilla, un couple de vampires, arrive à Sunnydale dans un double but : s’installer (comprendre : semer le bordel juste pour le plaisir) et rendre ses forces à Drusilla, affaiblie physiquement, grâce à la proximité de la Bouche de l’Enfer. Spike prend le commandement d’un groupe de vampires pour attaquer l’école de Sunnydale. Pour Angel, cela signifie aussi un fantôme du passé qui revient… La critique de Clément Diaz From now on, we're going to have a little less ritual, and a little more fun around here ! Jusqu’à maintenant, Buffy the vampire slayer n’était pas autre chose qu’une simple bonne série, intéressante, originale, mais encore bien mineure. Autant dire que School hard fait l’effet d’une TNT, et hausse brutalement la série au rang de série majeure (il faudra toutefois attendre encore un peu pour que la série achève définitivement sa mue). Joss Whedon et David Greenwalt cassent brutalement l’ordinaire de la série en introduisant ce qu’on attendait depuis le début de la saison : un Big Bad pur et dur. Cadeau du chef, on en a deux pour le prix d’un ! L’arrivée très discrète de Spike donne la couleur. En totale roue libre, James Marsters l’enveloppe dans une aura de folie très rock’n’roll (la référence à Woodstock n’est certainement pas anodine). Spike, c’est le méchant qu’on adore non pas détester mais même aimer !! Car comment ne pas adorer ce gars décontracté, tchatcheur, rieur, vanneur, cogneur. Ce gars-là se fout à peu près de tout ; lui, tout ce qui l’intéresse, c’est le FUN ! Eh ben, génial, c’est exactement ce que le spectateur attend ! Et puis, Spike c’est aussi un vampire féroce et sans pitié, un adversaire de premier choix pour la Tueuse. Mettre un méchant de première catégorie mais aussi irrésistible, c’est du grand art. Et puis, il expédie L’Annoyed One pour un p’tit séjour au soleil. Rien que pour ça, on le vénère ! L’évanescente Drusilla reste à l’arrière-plan, mais elle est tout simplement terrifiante. Évanescente, folle à 400%, morbide d’un bout à l’autre. La scène de la maison de poupées, c’est de la terreur pure, et Juliet Landau n’hésite pas à cabotiner à mort pour un résultat d’anthologie. Son impression est si marquante, qu’on ose à peine imaginer comment elle est quand elle est en pleine forme. On aime comment la grande Slayer en est réduite à préparer la réunion parents-professeurs. Ce décalage entre sa mission et les trivialités du quotidien amuse toujours autant. Ici, le casting est à l’arrière-plan, pour laisser de l’espace au Spike et à la Slayer. Un handicap largement compensé par un scénario captivant où Spike et Buffy s’affrontent à distance entre deux scènes comiques où Snyder ne cesse de chercher des noises à notre héroïne. Armin Shimerman est toujours super en prédateur vautour (Think of me as your judge, jury, and executioner !). La première partie est pleine de comédie et de suspense, mais bien sûr, c’est l’invasion de l’école qui est la pièce montée de l’épisode : bagarres, courses-poursuites, retrouvailles Angel-Spike, cache-cache mortel, grand duel final… et Joyce qui a l’honneur de mettre un coup de batte au Spike ! Rien ne manque, c’est un spectacle total. Voilà un petit chef-d’œuvre. On se languit déjà de retrouver le duo de déglingués. La critique d'Estuaire44 Enorme impact pour School Hard, que de nombreux fans considèrent comme le véritable lancement de la série, l’antérieur servant de transition avec le film. On aura rarement vu des personnages arriver avec un tel fracas dans une série déjà entamée, et s’imposer d’emblée. On ressent un coup de cœur immédiat pour le couple diabolique. James Marsters et Juliet landau sont incroyablement immergés dans leurs rôles. De manière très intéressante, Dru apparaît effectivement en retrait par rapport à son compagnon fanfaron et extraverti, et la saison va nous raconter l’inversion progressive du rapport de force, une astucieuse idée. Le dynamique duo résulte absolument jouissif. La voiture de Spike est un régal, tout comme son accent londonien joyeusement caricatural du Spike. Punk rock british jusqu’au blanc des yeux, il est conçu à l’image de Billy Idol. On va vite se rendre compte qu’il reste relativement sympatique face à la perversité démente de Dru, sans parler d’Angelus et de Darla, de rudes compagnons chacun dans leur genre. Spike va effectivement considérablement évoluer au cours de la série, mais demeurera toujours immensément populaire auprès des fans, conduisant Whedon à renoncer à un trépas prévu initialement vers la mi saison et à redistribuer les cartes (Spike est encore là en lors de l’ultime épisode d’Angel). On est enfin débarrassé de ce boulet de Annoying One, personnage dont la série aurait facilement pu faire l’économie, d’autant que le gosse est jusqu’au bout inexpressif au possible. On a l’impression qu’il s’ennuie autant que nous devant lui. Grâce aux deux « survivants » des Fanged Four, l’épisode tout entier représente un formidable second souffle pour la série, alors qu’une deuxième saison est toujours un cap difficile à passer. From now on, we're gonna have a little less ritual, and a little more fun around here! Spike dessine parfaitement le devenir de la série ! Par ailleurs on commence à percevoir un pouvoir occulte dissimulé derrière Snyder, on en reparlera en saison 3.
4. LA MOMIE INCA Scénario : Matt Kiene et Joe Reinkemeyer Réalisation : Ellen S. Pressman Dans une salle d’exposition consacrée aux incas, un garçon du collège de Sunnydale tente de dérober un sceau précieux. Mais ce faisant, il ressuscite accidentellement Ampata, une vierge Inca, ainsi que son « gardien ». La belle Ampata tombe amoureuse de Xander, mais il y’a un obstacle de taille : pour continuer à survivre, elle doit tuer des innocents en aspirant leur énergie vitale… La critique de Clément Diaz - I do think she cared about you. Inca mummy girl joue une carte délicate : celle du monstre-pas-si-monstrueux-que-ça. Il y’a toujours un sentiment trouble chez le spectateur lorsque celui-ci a pitié d’un monstre qui doit pourtant disparaître. Ampata a la possibilité de ressusciter, mais par une diabolique ironie, cette innocente doit pour vivre tuer des innocents - On est pas loin du Leonard Betts des X-Files. Ce destin maudit fait qu’on a plus envie de la plaindre qu’autre chose. Ara Celi est émouvante, à l’aise dans toutes les émotions : amour, chagrin, douceur. Et son physique latino étourdissant ne gâche rien. Le parallèle avec la Slayer (toutes deux doivent sacrifier leur vie pour le bien commun, même si leur sacrifice est différent) est bien trouvé. Le duo Nicholas Brendon-Ara Celi produit suffisamment d’étincelles pour qu’on y croie. Mais au-delà des scènes de comédie (Cordelia-la-peste forever), une amertume tenace irrigue cet épisode. En plus de la momie, la série tire des prévisions pessimistes sur les relations de nos héros : après une mante religieuse, Xander tombe amoureux d’une momie. Xander gagnera d’ailleurs ultérieurement l’envié surnom « d’aimant à démons femelles ». La sexualité dans le Buffyverse est toujours un peu tordue (n’est-ce pas Anya ?). Cet épisode contient par ailleurs le premier acte véritablement héroïque de Xander dont le « pouvoir » réside dans son courage et un amour sans faille envers ses amis. La Tueuse dirige le Scooby-Gang, mais Xander en est le cœur, celui qui le fait tenir. Sans son amour pour Willow, elle serait morte. Ce sublime et génial distinguo donne une importance fondamentale au personnage, qui sera toujours le plus proche du spectateur. Côté cœur, la question se pose aussi pour Willow, toujours pas guérie de son attirance pour Xander. La scène où elle le surprend en train de dire qu’il l’aime comme sa meilleure amie, et rien d’autre, est assez cruelle. Le fait qu’elle s’emmitoufle dans un anorak ridicule sur le dance-floor fait penser à une possible métaphore de son vide sentimental, d’un cœur qui a désespérément froid. Après cette révélation, elle passera à autre chose, et s’intéressera au mignon guitariste qui semble l’avoir remarquée (Oz est arrivé, Yeah !). Courage, Willow ! Sinon, Jonathan the winner fait sa première apparition. Ce geek fini va faire quelques apparitions avant d’avoir sa juste place en saison 6. La critique d'Estuaire44 L'épisode de la momie inca est sympathique, c'est toujours une bonne idée que de revisiter les classiques et il existe tout un pan de la pop culture dédié au monde précolombien et à son étonnant art mortuaire. Cela demeurera l’unique fois où la Slayer affronte cet immense standard qu’est la Momie. On avouera préférer la damoiselle aux rats des X-Files (Teso Dos Bichos). Par contre on trouve tout de même de gênantes facilités dans le scénario. Le garçon choisit totalement au hasard par Ampata (quel prénom Disney) est pile le correspondant de Buffy, ce qui est un peu gros. Que cela soit une série fantastique ne change rien aux exigences en matière de crédibilité scénaristique. On s'étonne aussi que Giles ne pense pas d'emblée à reconstituer le sceau, ou qu’Ampata tombe en poussière pile au moment d'embrasser Alex (toujours un vainqueur dans ses conquêtes, cela se confirmera dans Bewitched, Bothered And Bewildered, cette saison). Tout cela sent un peu le fabriqué, tandis que le parallèle entre les destinées sacrificielles de Buffy et d’Ampata est un peu trop explicitement souligné, on avait compris. De plus la très belle actrice latina jouant la momie, Ara Celi, est certes douée, mais moins que les artistes féminines récurrentes (Alyson Hannigan est énorme ici). L’opus bénéficie d’un affrontement final efficacement filmé, de quelques scènes amusantes (Sven, le Thor local) et de l'arrivée d’Oz et Jonathan, l »archétype du rôle secondaire apportant immensément à une série. On s’étonne qu’avec le nombreux de lycéens tombant raides morts à Sunnydale High, on trouve encore des établissements étrangers prêts à des échanges. Le Buffyverse et ses fascinants mystères. L’épisode se laisse regarder agréablement mais reste un brin périphérique, peut être par son absence totale de vampires dans une saison qu’ils dominent encore. Il demeure également le opus de la période sans Angel. Il était de toute façon difficile de succéder à School Hard.
Scénario : David Greenwalt Réalisation : David Greenwalt Déprimée que sa relation avec Angel n’avance pas, Buffy accepte l’offre d’un garçon qui l’invite, elle et Cordélia, à une fête donnée par une fraternité étudiante. Les deux jeunes femmes ignorent toutefois que la fraternité est en fait une secte qui vénère Machida, une créature démoniaque… La critique de Clément Diaz The reflection thing that you don't have, Angel, how do you shave ? Reptile boy est disqualifié d’entrée par son scénario : des adolescents appartenant à un culte infernal offrent de jolies adolescentes en sacrifice à leur « dieu ». Outre l’arrière-texte pas vraiment subtil des gars qui droguent les filles pour « have fun with hers », cela donne des scènes « démoniaques » plus ridicules qu’autre chose tellement les « frères » sont aussi lisses que minables. On ne tirera pas sur les interprètes par charité. Quant au serpent géant, il fait presque regretter le vulgaire cyborg d’I Robot, you Jane, c’est dire ! Quelle bonne idée que Buffy se libère de ses chaînes et sabre le démon elle-même, ça rend l’intervention de la cavalerie proprement inutile. Autre réclamation, les auteurs devraient arrêter le numéro d’Alex en soupirant malheureux de Buffy, ça devient lourd à force, malgré tout le talent de Nicholas Brendon (encore 4 épisodes à tenir). Une fois de plus, l’épisode est sauvé par quelques scènes-choc. La spectaculaire apparition d’Alex en soutien-gorge rembourré est une vision épique inoubliable. Amusante rencontre dans le cimetière avec les avances à peine discrètes de Buffy à un Angel pas méga pressé (Gellar est démente en tentatrice, par contre David Boreanaz touche les limites de son jeu). Alyson Hannigan irradie de sa fraîcheur naturelle, avec à la clé la fameuse scène où elle dit ses quatre vérités à Giles et Angel (You're gonna live forever but you don't have time for a cup of coffee ?). Une fois encore, Cordy chérie vole le show : sa prétention d'être le centre du monde va toujours plus loin, il faut le voir pour le croire. Charisma est proprement déchaînée ! Malgré une robe de soirée à se damner, Buffy comme son interprète est très palote dans un rôle d’ado terne cherchant à se « décoincer ». Avec Faith, ce sera autre chose (Sex, violence, drinks, violence, sex…) Rien à faire, mais la Slayer on l’aime quand elle est en forme, quand elle brille, pas quand elle se morfond à une soirée. La critique d'Estuaire44 On aime l’apparition du démon ophidien, spectaculaire, à souhait, mais Buffy s’en débarrasse ensuite beaucoup trop facilement. A part la fameuse métaphore phallique, pas la plus intéressante de la série, l’épisode reste hyperclassique et prévisible, avec le suspense convenu de Buffy ne parvenant pas à arracher les chaines. Que Buffy et Cordy se voient engagées dans la même galère n’est pas assez exploité, contrairement à l’excellent Homecoming de la saison suivante, avec le mémorable Slayerfest 98. Les étudiants adorateurs résultent plus ridicules qu’autre chose. Le seul élément appréciable de cet épisode assez quelconque restr que cela la relation entre Buffy et Angel se cristallise enfin. Pour le reste le récit demeure vraiment oubliable, on conserve vraiment l’impression que l’épisode a été réalisé pour en atteindre le nombre requis.
Scénario : Carl Ellsworth Réalisation : Bruce Seth Green Sunnydale se prépare pour Halloween, spécialement chez Ethan's Costume Shop. Mais Ethan est en fait un adorateur du chaos. La nuit d’Halloween, chaque habitant devient le costume qu’il porte : fantôme, militaire, monstre d’enfer... Buffy, qui a choisi une robe de princesse, est désormais sans défense, incapable d’arrêter Ethan. Spike profite de l’aubaine pour tenter de la tuer. Malgré le chaos, le Scooby-Gang tente d’arrêter Ethan que Giles semble bien connaître… La critique de Clément Diaz You take the princess and secure the kitchen. Catwoman, you're with me. Pour le premier scénario de sa carrière, le talentueux Carl Ellsworth frappe un coup massif avec cette histoire alliant avec un dosage parfait un humour débridé et un suspense machiavélique. Dans un ancrage une nouvelle fois très Twilight Zone (on pense à The masks), la deuxième partie de l’épisode va jusqu’au bout de son concept consistant à transformer les personnages en leurs déguisements, ce qui permet des décalages massifs aussi dramatiques qu’humoristiques. Dès le début, les scènes de comédie s’enchaînent à tempo frénétique : Cordélia qui tente de chiper Angel à Buffy, c’est du fun pur. Comme toujours, Charisma Carpenter surjoue à fond en moulin à paroles égocentrique. La gravité du moment où Buffy admet que son statut d’Élue ne l’autorise pas à avoir une vie personnelle est vite cassée par Snyder qui a une idée bien à lui du « volontariat » des élèves : il est impossible de ne pas rire en le voyant tendre les stylos au trio. La scène où Buffy accumule les bobards foireux à Giles devant une Willow catastrophée (Miss Calendar says you’re a babe !), ou « viole le guy code » sont déjà gratinés, mais attendez-vous à une crise de fou rire lorsque Cordy apprend qu’Angel est un vampire… et qu’elle se laisse pas démonter (In dating, I am the Slayer !). Quant à Willow, elle m’a proprement tué par le déphasage entre ses mimiques effondrées et sa tenue… inhabituelle. Contraste total quand la charmante Drusilla nous fait des prophéties de Sibylle shootée aux barbituriques (Juliet Landau a vraiment l’air d’être sortie d’un asile de folles). Malgré l’horreur de la situation, le merdier infernal du sortilège d’Ethan maintient le triomphe de la comédie : Buffy en gourdasse sans défense et Xander en mitrailleur fou font deux rôles décalés hilarants. Willow et Cordélia explosent les barrières du cabotinage délicieux pour emmener l’épisode dans une folie douce. Ethan Rayne, joué par le regretté Robin Sachs, est un Diabolical Mastermind plaisant. Il permet à Giles de montrer une face plus sombre de sa personnalité, tout à fait inattendue. Le seul reproche consiste en la victoire précipitée de Giles. Ce n’est pas grand-chose dans cet épisode qui reste un grand classique de la série, inaugurant la tradition des Halloween gaîment foireux de Sunnydale. La critique d'Estuaire44 - Don't wish to blow my own trumpet, but it's genius. The very embodiment of 'be careful what you wish for' ! Halloween s’impose comme l'un des classiques de la série. On adore immédiatement cet artiste authentique que représente Ethan : un accent anglais incontournable en VO pour un excellent méchant à l’humour tordu comme on aime, porté par des dialogues en or massif, et excellemment interprété. Le Be seeing you est un astucieux moyen de souligner son côté British. Whedon est le Roi du Geekland et Buffy l'une des séries aux dialogues les plus référencés qui soient (avec Supernatural ou Big Bang Theory) On aime bien qu’Ethan n’ait rien de concret à gagner là dedans, hormis la jouissance du Chaos davantage que du Mal, tout comme chez Amy. Dommage qu’il soit lui aussi peu fréquent dans la série, d’autant qu’il ne participera pas à Angel, alors qu’il aurait pu constituer un excellent séide de Wolfram & Hart. L’idée de transformer les personnages en leur déguisement est purement géniale, et nous vaut de jolis moments de la part d’acteurs visiblement ravis de jouer différemment leur personnages. Il s’avère extrêmement judicieux de rendre Giles/Ripper plus terrifiant qu’Ethan. Leur relation se perçoit comme particulièrement forte et pas mal d'amateurs évoquent un amour de jeunesse ayant mal tourné, pour expliquer pourquoi Ethan lui tourne autour en ayant tout à perdre. Heureusement la victoire un peu trop rapide de Giles n'est que temporaire, Ethan va vite revenir. L’opus se découvre comme des plus belles réussites de la grande tradition américiane des épisodes consacrés à Halloween, avec une agréable saveur Twilight Zone. Les personnages s'identifient à leur costume durant une nuit très particulière font ainsi songer à Five Characters in Search of an Exit. On apprécie également que l’intrigue prenne le temps de confirmer le potentiel d’un Spike mouvant avec entrain dans l’amusant et endiablé Chaos généré par Ethan, si en résonnance avec sa propre essence.
Scénario : Joss Whedon Réalisation : Joss Whedon Une bande d’adolescents, mené par le sombre James, vivent comme leurs idoles : les vampires, et rêvent de devenir comme eux. Quand ils rencontrent Spike, ce dernier accepte « d’engendrer » leur bande à une condition : qu’ils lui livrent Buffy… La critique de Clément Diaz - Who's Drusilla ? And don't lie to me. I'm tired of it. […] Lie to me est un épisode très apprécié par les fans. Peut-être est-il surestimé. Le postulat de départ : une bande d’ados crétins adorateurs de vampires qui veulent devenir des vampires, est grosso modo celui de Reptile Boy (et plus tard de Help en saison 7), d’où une opposition plus risible que méchante. Interprétation pas non plus transcendante, en dépit de l’ambiguïté de la jolie Chanterelle (appelée à revenir). Le twist final sur James est inattendu, avec une belle composition de Jason Behr, plus convaincant que dans le reste de l’épisode. Pour le reste, on veut des méchants, des vrais, des purs, pas des écervelés ! David Boreanaz exagère le cœur d’artichaut d’Angel. Il apporte un dolorisme et une noirceur qui se mélange mal à une série aussi solaire que Buffy. Il sera bien plus dans son élément dans sa propre série, plus en accord avec son personnage. Le script n’est toutefois pas totalement mauvais. Parce qu’il y’a quelques pépites comme sait si bien en assurer la série. La palme revient à Buffy qui confessait écouter en boucle I touched myself. Ça tue le mythe ! La mignonne Willow qui invite Angel dans sa chambre, c’est pas dénué d’humour (Alyson Hannigan est vraiment l’interprète parfaite : naïve sans être cruche, douce sans être mielleuse). La mythique Drusilla est incroyable : elle apparaît, et là tout à coup, il fait très froid. L’intro avec Angel, ou la scène de l’oiseau mort sont de véritables trésors. Juliet Landau écrase tout le monde. James Marsters est toujours au top, toujours entre menace et fun décalé. Et puis, il y’a ce final mélancolique du cimetière, avec les crises de doute de la Slayer. Mention aussi au marivaudage sans cesse interrompu entre Giles et Jenny. Emmener Giles à une course de Monster Trucks, euh, ah ouais, elle a peur de rien, la madame ! Avec cet opus, Buffy confirme une fois de plus combien les personnages sont une valeur sûre chez elle. La critique d'Estuaire44 On aime l’opus pour son thème original et mélancolique. Troublant aussi, car l’on ne peut que se demander comment nous aurions réagi à la place de Billy. L’intrigue a un certain côté mélodramatique lacrymal, mais cela fait de bien de varier l’ambiance de temps à autres. On en apprécie d'autant plus les bons moments de rigolade à gorge arrachée, euh déployée. Ils ‘avère également porteur que Spike tienne parole, il montre qu’il est d’une étoffe supérieure à celle d’un simple tueur. Le panache est toujours bienvenu chez un Big Bad grand saigneur, euh, seigneur. Juliet Landau nous régale d’un nouveau festival intégral, comme durant toute la saison, cela reste l'un des numéros d'actrice les plus hallucinants que l'on ait vu dans une série télé. Par contre, il demeure regrettable regrette que Buffy dispose facilement de Dru, il est vrai encore dans sa phase évanescente (après ce sera une autre chanson). La satire des Gothiques et autres fans mièvres de vampires édulcorés à la guimauve genre Twilight et consorts se montre percutante. Pas de pitié. Ce n'est pas Bella Swan qui les aurait sortis de là. Beau guesting avec l’excellent Jason Behr, le futur héros de Roswell, parfaitement dans son emploi. Un bon acteur dans ce rôle casse gueule était vital pour l'épisode. La tirade désenchantée entre Giles et Buffy conclue idéalement l’épisode, tout en évitant le sentencieux. L’épisode introduit avec talent la relation entre Dru et Angel, on sent bien la force du lien les unissant, à travers les siècles et la damnation. C'est totalement Dark et très romantique, captivant. Pas d'inquiétude, le doux et taciturne Angel en a encore pas mal dans la besace question baction... Merci aux scénaristes pour être encore parvenus à éviter le mano à mano définitif entre la Slayer et Spike. on en veut encore, de cette saison 2 continuant à monter en puissance.
8. LA FACE CACHÉE Scénario : Dean Batali et Rob Des Hotel Réalisation : Bruce Seth Green Un homme portant un tatouage cherche Rupert Giles, mais il est assassiné par un démon femelle avant qu’il ait pu lui parler. Giles retrouve son corps le lendemain, et semble choqué. Il comprend que son passé le rattrape, car dans sa jeunesse, il a embrassé lui-même la magie noire. Un autre méchant fait d’ailleurs son retour… La critique de Clément Diaz - You sold me that dress for Halloween and nearly got us all killed. Excellente idée que de centrer un épisode sur Giles. Le propret Watcher, bon et généreux, doit renouer avec des fantômes sombres de son passé, déjà entrevus dans Halloween. C’est original de casser l’image lumineuse de ce personnage, et cela avec quelques raffinements de cruauté comme l’attestent les dommages collatéraux frappant sa relation avec Jenny Calendar. Anthony Head s’immerge pleinement dans le séjour dans les limbes de son personnage, entre beuveries (!!), culpabilité, et pertes d’assurance. Dans un attendu mais non moins beau jeu de miroir, c’est l’élève, Buffy, qui console le maître. On sent que le Ripper semble désarmé face à Ethan, son alter ego maléfique, qu’il est partagé entre une affection qu’il n’a jamais réussi à détruire, et son devoir d’arrêter son ancien ami. On sent aussi sa honte, quand il refuse l’aide du trio. Ethan accapare une bonne partie de l’épisode, par son culot et son amusement à faire du mal partout où il passe. Robin Sachs joue à fond la désinvolture ironique. L’affrontement contre l’huile noire, euh je veux dire contre un démon qui passe de corps en corps, donne quelques bonnes scènes, comme les liquéfactions des victimes-zombies (l’épisode similaire d’Angel, Lonely Hearts, sera plus contestable). On apprécie aussi les petits dialogues entre Giles et Jenny - Robia LaMorte a un charme irrésistible - où la deuxième n’hésite pas à faire au premier des avances sexuelles aussi discrètes qu’un vampire sortant d’une tombe. Mieux, possédée par le démon, elle en profite pour lui sortir ses quatre vérités. Egyhon, un ennemi qui vous veut du bien. C’est ça l’affaire. En revanche, l’épisode s’étire en longueur. Le peu de suspense (le scénario est quand même téléphoné, excepté l'intelligent twist final). Mais c’est surtout le final qui est maladroit. Voir Jenny s’éloigner de Giles à cause de son passé est une insulte à son personnage, l’excuse étant aussi convaincante que Catherine quittant Frank Black (MillenniuM) parce que ce dernier a perdu son humanité l’espace d’une seule minute. D’une manière générale, les scénaristes éprouveront des difficultés à empoisonner les relations entre nos personnages chéris (on en reparlera en saison 7). Allez, c’est un bon épisode quand même. La critique d'Estuaire44 L’épisode est bien entendu à voir dans le prolongement d’Halloween, on peut même parler de double épisode autour des vertes (et noires) années de l’ami Ruppert et de son cher Ethan. L’opus nous vaut un nouveau grand numéro de ce dernier, rusé et sournois comme on aime, décidément une épatante recrue pour la série. La scène d’introduction brille d’un humour noir et absurde, déjà très Ethan, donc. Le démon est aussi un peu plus complexe qu’à l’accoutumée, cela fait du bien. L’épisode laisse un grand regret, que Ripper, le spin off consacré à la jeunesse anglaise de Giles et Ethan n’ait jamais vu le jour (Robin Sachs nous a depuis hélas quitté). De même on déplore le froid entre Miss Calendar et Giles, qui va éloigner quelques temps de la série la brune enseignante. Il s’avère que, comme assez régulièrement au cours de la série, le trucage de la simili Huile Noire a pris un coup de vœux, contrairement à son équivalent des X-Files, mais c’est secondaire. Reste un épisode très riche, avec une connotation spirite/invocation très victorien, et en arrière fond le thème des conséquences de nos actes, nous hantant plus cruellement qu’un spectre.
Scénario : Howard Gordon et Marti Noxon (1re partie), et Marti Noxon (2e partie) Réalisation : David Solomon (1re partie) et David Semel (2e partie) Pendant que les lycéens de Sunnydale passent leur « test d’avenir », Kendra, une adolescente (au fort accent) débarque à Sunnydale, met hors de combat Angel, et rencontre Buffy. Au cours de leur bagarre, Kendra lâche une bombe : elle prétend être… LA Slayer, LA Tueuse de vampires !! Pendant ce temps, l’animosité entre Cordélia et Xander prend un tour tout à fait imprévu… La critique de Clément Diaz - She died ? Entrée remarquée de la scénariste Marti Noxon, qui va bientôt être le bras droit du boss durant tout le reste de la série. Noxon, bien qu’à l’aise dans tous les registres, se fera une spécialité à écrire les plus épisodes les plus riches en émotion, son domaine de prédilection. Entrée toutefois à retardement car la première partie du premier double épisode de la série a certainement dû être écrit pendant une grève de scénaristes. Parce que 32 minutes (sur 40) sans scénario, là bravo, même Seinfeld ne va pas aussi loin. Donc, Buffy, Xander, Willow, et Cordélia font leur ennuyeux test d’avenir, Buffy répète son numéro de Slayer frustrée de ne pas avoir de vie à elle (elle l’a déjà dit et en mieux dans les épisodes précédents), et Giles fait du surplace. Alyson et Oz sont recrutés par des informaticiens, puis hop, on abandonne cette idée. Xander, à part lâcher des blagues à deux balles, ne fait strictement rien sauf ses toujours hilarants concours de vannes avec Cordelia. Et puis vous mettez Drusilla devant la caméra, ça suffit pour qu’on sorte le pop-corn ; ça rate jamais. Quand même, que tout cela est lent, lent, lent. Alors on meuble avec un peu de romantisme et une belle scène de patinoire, avec Buffy et Angel, cache-misère de la panne d’inspiration. Ah et puis, voilà Kendra qui débarque. Là, on se réveille et on est vaguement incrédule quand Angel se fait déssouder par cette castagneuse. Splendide combat conclusif, et un cliffhanger magistral. Two is a crowd ! Le réveil est pétaradant, mais quand même un peu tard. Par contre, c’est un autre discours qu’on a avec What’s my line, part 2. En Slayer rigoriste, Bianca Lawson est tout à fait dans le ton : son accent out of space et son monolithisme perpétuel sont sources de comédie inépuisable. Le choc des cultures avec Buffy provoque des torrents de rire à n’en plus finir. Leur rivalité d’ado font crépiter les dialogues et les gags (l’assassinat de la lampe est un pic massif). Leur différence est criante : là où Buffy n’a jamais vraiment accepté d’être une Slayer, Kendra s’est immergée tout de suite, a rompu tout lien affectif. Résultat, elle est supérieure techniquement à Buffy, mais sa solitude l’a rendue dure, froide, et d’une soumission béate à son Observateur. C’est la Slayer solitaire parfaite, là où Buffy incarne une autre forme de Slayer, celle qui travaille en équipe (même dans le film de 1992, elle s’associait avec Marcel/Pike). Une maligne différence, qui loin de les opposer, finit par les unir. Le benêt du bar, semeur involontaire de désordre est pas mal dans son genre. Le charmant Oz commence petit à petit à émerger, et va bientôt devenir un des personnages les plus aimés de la série (et à raison). Juliet Landau nous refait un numéro de malade : elle commence à extérioriser son jeu : plus coupant, plus vengeur : ça la rend encore plus fêlée, encore plus terrifiante. Sa torture d’Angel est un grand moment de frayeur. N’empêche, Angel kamikaze qui met en doute les performances au lit de Spike, c’est méga aussi (s’il avait vu l’épisode Smashed de la saison 6, il l’aurait sans doute bouclée). Ah et puis Cordelia et Xander qui franchissent un Rubicon qu’aucun voyant n’aurait jamais imaginé, on se demande ce qu’a fumé Marti Noxon pour avoir une idée aussi démente. On est pas loin du Maddie Hayes got married de Clair de Lune où Dave and Mad’ se disputent non stop pendant cinq minutes, avant de se jeter dessus. Nicholas Brendon et Charisma Carpenter vont à fond dans leurs délires, c’est jouissif en diable. On cite aussi l’attaque de la policière dingo… l’épisode est bien rempli à ras-bord. Ah, et puis quel final mes aïeux, quel final ! C’est de l’or en barres. Un combat magistral, avec toute l’armée au complet contre les forces du mal, menés par un Spike toujours aussi éclatant. Les adieux de Kendra instaurent une vraie émotion mais on retient surtout le twist final, ironique et grinçant, où les rôles de Dru et Spike sont inversés. La suite promet d’être cataclysmique ! La critique d'Estuaire44 Le double épisode souffre d’un certain déséquilibre, avec une temps d’exposition bien trop long (quasiment toute la première partie). Cela aurait pu fonctionner si les assassins de Tanaka étaient vraiment menaçants, mais en définitive on ne perçoit pas de vraie valeur ajoutée par rapport aux vampires habituels (sans même parler de princes comme Angel ou Spike). Le coup des asticots divertit un moment, mais on ne voit pas vraiment la menace, en fait. Whedon s’est d’ailleurs bien gardé de nous montrer l’exécution de la première victime. Les deux autres restent desimple cogneurs, au moins la Xéna en uniforme est-elle assez amusante. Le spectacle ne débute vraiment qu’avec la révélation de Kendra, donc déjà à mi-temps. Kendra et sa confrontation aigre-douce avec Buffy nous plongent par contre dans un état continu d’hilarité. L’opposition des deux caractères (et des looks) résulte parfaitement dosé. Même si elle n’apparaît que dans une poignée d’épisodes, les fans n’oublieront pas Kendra, y compris après le cyclone Faith, preuve du vif intérêt du personnage. Mener de front deux histoires (le choc des Slayers et le plan machiavélique de Spike) n’était pas évident, mais l’intrigue parvient à mêler harmonieusement les deux, sans rien sacrifier. Moment troublant lors de la danse entre Dru et le Spike, les deux comédiens ont décidément une alchimie bien à eux. Les relations dans le trio vampirique se révèlent toujours très fortes, on sent bien un vécu en arrière plan. Le final est vraiment spectaculaire, et le retournement de situation chez Spike/Dru apporte un second souffle au milieu de la saison. L’effet musical hyper souligné lors des baisers de Xander et Queen C constitue un excellent gag. On discerne tout de même quelques faiblesses dans l’enthousiasmante seconde partie. Kendra fait un détour pour chercher Giles et le gang, mais arrive en fait à peine une minute après Buffy. Etrange, d’autant qu’elles s’étaient disputées au préalable sur le sujet. Logiquement le Conseil devrait rémunérer la tueuse pour se permettre de se consacrer uniquement à sa mission, au lieu d’avoir à se chercher une formation professionnelle. L’inversion de la figure traditionnelle de la Damsell in Distress avec Buffy/Angel est bien vu, mais tout de même Angel apparaîtra autrement plus redoutable dans sa série (jamais cette cage n'aurait retenu aussi longtemps le Prince de Los Angeles). C’est toujours bon d’être le Héros !
Scénario : David Greenwalt et Joss Whedon Réalisation : Bruce Seth Green Buffy surprend sa mère en train d’embrasser un homme ! Joyce apprend à sa fille qu’elle fréquente Ted (l’heureux élu) depuis quelque temps et que leur relation devient sérieuse. Tout le monde est sous le charme de Ted, sauf Buffy, qui déteste déjà son futur « beau-père ». Elle le déteste d’autant plus qu’il a eu des réactions violentes et inexplicables contre elle quand ils étaient seuls. Qu’est-ce que Ted a à cacher ?… La critique de Clément Diaz - I just wanna learn stuff. Voilà un épisode qui avait tous les atouts pour se crasher en plein vol. Quoi de plus suranné que môman qui trouve un nouveau petit ami que tout le monde adore sauf sa fifille ? Une intrigue académique transcendée par Greenwalt et Whedon, et par un trio de comédiens d'une justesse subjuguante. Le mystère entourant la vraie nature de Ted est suffisamment prolongé pour que la révélation cloue sur place. L'intrigue n'est pas importante, on sait d'avance que le fiancé parfait n'est pas si parfait, mais la manière dont elle est racontée fait la différence. Voir Xander et Willow battre des mains comme des enfants devant "Uncle Teddy" a quelque chose de positivement effrayant. Kristine Sutherland, aussi belle à regarder que magnifique actrice, aurait pu céder à la "grelucherie aveugle", mais ses sentiments envers sa fille ne sont en aucune manière corrompus par l'irruption de l'étranger. Elle reste elle-même. John Ritter est époustouflant : il est tendre, doux, aimable, complet, mais dépourvu de toute fadeur. Sarah Michelle Gellar fait une excellente prestation, son personnage exprime pour la première fois un sentiment qu'elle ne connaissait pas : la haine. La scène de l'escalier est le premier indice de cette face sombre de sa personnalité. Xander et Cordy se haïssent en public et se pelotent en privé. Le duo est toujours détonnant ; Cordy est toujours à côté de la plaque quand il s'agit de parler Fantastique, Charisma marry me... Et puis, enfin, Jenny revient vers Giles (il aura fallu un carreau d'arbalète pour y arriver), et elle remonte du coup dans notre estime. Ça fait plaisir de les revoir s'embrasser, tout comme voir Giles assumer son rôle de "remplaçant" de la Slayer. Tony Head et Robia LaMorte sont impec. Tout n'est pas parfait dans Ted. Trois points agacent : le mano a mano final se joue en deux petits coups de poêle, l'enquête de Cordélia/Xander/Willow est inutile vu que la Slayer s'en tire toute seule. Enfin, il est dommage que Ted soit un tueur, plutôt que quelqu'un vraiment à la recherche de l'âme soeur, qui veut vraiment vivre heureux avec Joyce (quitte à tuer sa fille emmerdante). Ca aurait enrichi le tout. Ce n'est pas grave, Ted n’en est pas moins un incontournable de cette saison. La critique d'Estuaire44 Une évocation astucieuse des conséquences de l'absence du père chez Buffy (Giles n' y est peut être pas assez présent), avec un beau dégradé d’'une quasi sitcom jusqu'à un récit d'épouvante assez abyssal. Le récit s’appuie sur une belle interprétation, dont un progressif contre emploi pour John Ritter. On éprouve un vrai coup de cœur pour le décor de l'appartement du psychopathe, vraiment sinistre à souhait, du bon boulot. On s’émeut de la avec le culpabilité de Buffy d'avoir enfreint pour la première fois le grand tabou des Slayers : ne jamais tuer d'être humain. Cela ajoute encore de la profondeur au personnage et constituera une pierre d'achoppement cruciale avec Faith la saison suivante (par contre cela ne sera pas jamais vraiment un souci pour Angel dans sa série...). L'improbable romance entre Xander et Cordy se montre toujours aussi pimentée et Joyce demeure un superbe personnage On regrette toutefois l'introduction d'un robot, donc d'une figure emblématique de la Science-fiction, au sein d'un Buffyverse relevant par essence du Fantastique ( ce sera pareil, quand, bien plus tard, la Slayer affrontera un Alien). Le problème ne consiste pas tant dans l’absurdité d'un androïde aussi perfectionné élaboré durant les Fifties (le Dr. Amstrong peut remballer ses Cybernautes !), que dans la non mixité de deux atmosphères. De plus, quand son aspect est révélé, il aurait pu être astucieux de lui donner un look 50's, et non relevant d’une électronique ultra moderne. La série court ici le risque d’avoisiner Charmed, production sympathique et distrayante mais à l'univers vraiment trop fourre-tout. Personnage récurrent, l'ami Warren bénéficiera le moment venu du recul nécessaire pour introduire correctement ses créations. D'ailleurs cet aimable garçon étant lui même totalement pervers avec les femmes, on peut considérer que cet épisode est un tour de chauffe.
Scénario : Marti Noxon Réalisation : David Greenwalt Un professeur donne à la classe de Buffy des œufs qu’ils doivent entretenir jusqu’à éclosion. Mais les œufs contiennent en fait des petits monstres qui prennent le contrôle de leur hôte une fois qu’ils se sont introduits en eux. Y’a-t-il un rapport avec ces deux cow-boys qui sont à Sunnydale depuis peu ? La critique de Clément Diaz - You really don't care what happens a year from now ? Five years from now ? L’amateur des Avengers pensera à coup sûr au très "spécial" Thingumajig en regardant Bad eggs, et ses petites choses tueuses. Mais là où Terry Nation s'en sortait grâce à un second degré assumé, Marti Noxon se casse les dents en se prenant trop au sérieux. Elle nous a offert un beau duel de Slayers, voilà qu’elle nous pond - sans jeu de mots - un sous-remake d'Alien foireux (ou un clin d'oeil aux Go'aulds, on sait pas trop). Diabolical Master plan : l’invasion de la Terre ? Non, récolte d’œufs de bézoard pendant tout l’épisode. On regrette le Dr.Denfer… Le final, aux effets spéciaux ratés, est aussi manqué que le reste. L'intrigue a pas mal de trous béants (comment le prof a-t-il eu les oeufs, pourquoi l'oeuf de Buffy ne prend-il pas possession d'elle pendant son sommeil ?) Les petites disputes entre Buffy et sa môman, malgré une Kristine Sutherland au poil, sont très artificielles. Et pire que tout, que viennent faire les deux pathétiques cow-boys ? Une storyline indépendante qui n'est jamais développée. Bon, Buffy qui sort du ventre de la bête, maculée de sang noir, et regardant fixement le vampire qui balise, c'est du bon, mais c'est mince. Le sous-texte sur la responsabilité parentale est lui, trop obscur. Bon, on s'amuse quand même. L’introduction, certes, mais on s'amuse surtout parce que c'est un épisode très ship où niveau hormones, ça chauffe fort. Alors, certes, les baisers Buffy-Angel sont craquants, surtout qu'ils préfèrent se bécoter plutôt que du casser du vampire. Pas très pro tout ça. Et bien entendu le ship le plus improbable des séries télé avec Xander et Queen C, transposition du couple de Clair de Lune version teenager : on se roule une pelle, on s'engueule, on roule un patin, on s'engueule encore plus, on fait un french kiss torride, on hurle, on se pelote… une alternance absurdement mathématique non-stop, à en pleurer de rire et d'attendrissement. Nicholas Brendon est toujours bon, mais voilà, Charisma, c'est... ben, c'est Charisma quoi. Une intrigue médiocre, sauvée par des ships décalés et un humour ravageur. La critique d'Estuaire44 Très subjectivement, on trouve les deux Vampires assez amusants, avec un humour country bien bourrin. Cela renvoie à un pittoresque redneck auquel on reste sans doute souvent assez insensible en Europe. Ceci dit, il reste toujours risqué pour un épisode de développer deux segments narratifs totalement disjoints, car ceux-ci manquent alors d’espace pour se développer pleinement. C’est un peu ce qui arrive aux deux frangins, qui ne dépassent pas de ce fait cet aspect de plaisanteries Country à la Shérif fais-moi peur. Le monstre est plus réussi mais pourrait résulter davantage terrifiant encore. Et puis on n’a pas de combat final contre le vampire tandis que l’exécution du monstre reste cachée, on reste alors un peu sur sa faim, tandis que les deux (sinon trois) histoires ne se connectent qu’à la toute fin, au lieu de s’entrecroiser et de s’enrichir mutuellement. Les références à des classiques du cinéma de Science-fiction relèvent fortement l’intérêt de l’opus, notamment avec L'Invasion des profanateurs de sépultures, de Don Siegel, clairement l’inspirateur de cette relecture très distrayante ou encore Alien pour tout ce qui touche au modus operandi des œufs. Après Ted, on trouve ici l’épisode maternel succédant au paternel, avec quelques bons moments. On s’amuse de découvrir Joyce faisant une fixette sur la tenue de Buffy, alors que jusqu’ici on en a vu des vertes et des pas mures sur le sujet. En fait initialement Spike aurait du périr à la fin de Kendra, mais le Punk Vampire était déjà devenu si populaire auprès des fans que Whedon décida de le garder dans la partie. Noxon dut alors réécrire dans l’urgence un bonne part du fil rouge de la seconde mi-saison. D’où un manque de fignolage patent de Bad Eggs, même si l’épisode conserve de bonnes idées, dont les piquantes étincelles entre Queen C et son soupirant.
13-14. INNOCENCE Scénario : Marti Noxon (1re partie) et Joss Whedon (2e partie) Réalisation : Michael Lange (1re partie) et Joss Whedon (2e partie) Les serviteurs de Spike et Drusilla voyagent aux quatre coins du globe pour rassembler les morceaux d’un démon surpuissant : Le Juge, capable d’anéantir toute créature ayant un lambeau de bonté en elle. Le Scooby-Gang doit les en empêcher. Oz rejoint le groupe lors de l’anniversaire des 17 ans de Buffy. Buffy passe sa première nuit d’amour avec Angel. C’est alors que la foudre se déchaîne, et Angel tombe à terre : une catastrophe spectaculaire vient de se produire… La critique de Clément Diaz - I got a message for Buffy. Surprise est le tournant de la série. On sent que plus rien ne sera comme avant. Marti Noxon brode une histoire où le relationnel a la part du lion. Personnellement, l'auteur de ces lignes n'est point du tout « Bangel » (relation Buffy-Angel), mais ne peut nier que la tension sexuelle énorme de l’épisode a sans doute bien peu d’équivalents. Comment ne pas être fasciné et émoustillé par les rapprochements de plus en plus brûlants, de plus en plus érotiques du duo : baisers très hot, dialogues atteignant une justesse d’émotion sidérante, chagrin des deux amoureux, tentative de sacrifice d’Angel, horrible cauchemar de Buffy… tout sonne juste. La musique de Christophe Beck, entre violons discrets et piano élégiaque est une grosse plus-value. Entre deux moments aussi fondants, on apprécie quelques scènes d’humour, dispensé par le couple je t’aime-moi non plus Xander-Cordy. Le ship Willow-Oz (il s’en souviendra longtemps de cet anniversaire !) est très mignon, grâce à Seth Green, très sympathique. Le voir apprendre l’existence de la Hellmouth sans qu’il remue un cil est une des premières hilarantes manifestations de son flegme inextinguible. Mais on n’oublie pas la terreur, avec pour la première fois Drusilla qui déborde d’énergie. Elle foutait déjà les jetons quand elle était léthargique, imaginez-là avoir la pêche. Dru confirme qu’elle est la Big Bad n°1 et Juliet Landau, l’actrice n°1 (la voir trépigner de plaisir quand le Juge démolit un vampire… traumatisant, vraiment). Mais même Spike/Marsters n’est pas en reste, toujours menaçant même en fauteuil roulant. La dernière scène est bouleversante lorsqu’enfin Buffy et Angel s’adonnent à leur passion… et là, le cliffhanger qui vient tout casser ! Un magistral contournement du syndrome « Clair de Lune ». Le tétanisant rebondissement de l’apparition d’Angelus entre dans le top 5 des plus grands twists de l’histoire des séries télé. A l’époque, les fans furent totalement assommés. A cet égard, sa cruauté terrible envers Buffy au lendemain frappe fort avec une Sarah Michelle Gellar magnifique dans le traumatisme émotionnel, et la suffisance insoutenable de Boreanaz. La métaphore évidente du gars qui couche puis s’en va est toutefois assez grosse. Quand Willow perd définitivement tout espoir de conquérir Xander, une rupture dans leur amitié apparaît. Alors, certes, leur lien sera toujours là, toujours à la vie à la mort (le finale de la saison 6 sera axé entièrement sur ce lien) mais on sent que quelque chose s’est brisé : leur complicité enfantine qui semblait indestructible. Les personnages deviennent plus mûrs. Oz affirme son énorme quotient sympathie en repoussant doucement les avances de Willow, ayant bien compris qu'elle veut moins l'embrasser que rendre Xander jaloux. Quel gentleman ! Sauf que voilà, Whedon, tout excité à imaginer des scènes fortes, envoie valser son scénario. L'intrigue du juge est promptement dynamitée (bazookisée même). Et Boreanaz doit encore affiner son interprétation d’Angelus, qui manque encore de venin. On se console avec la robe rouge de Drusilla… Le souffle de l’histoire a du mal à persister, étouffé entre autres par l'intrigue Jenny dont on ne voit aucunement l'utilité. Que Buffy n’ait pas le courage de tuer Angelus est fort compréhensible, mais se contenter d’un coup de pied dans les bijoux de famille fait moins avertissement que bataille de bac à sable. Malgré ce scénario tiré par les cheveux, l’épisode se finit par une belle scène : Giles, tout à fait père de substitution, consolant Buffy, la comprenant et respectant ses décisions et sa douleur. Magnifique. La critique d'Estuaire44 Grand moment que constitue le basculement d’Angel dans les Ténèbres. Angelus va se révéler un grandiose méchant, raffiné, subtil, pervers comme peu d‘autres, bien davantage que Spike et faisant bien la paire avec Dru. On aime bien l’idée que l’amour pour Buffy se retrouve chez lui après la transformation, mais profondément dévoyé et perverti, devenu une obsession morbide. Le reste de la saison va jouer à la perfection sur cette situation. A côté le Juge fait son effet, mais reste anecdotique. Belle audace que de détruire une idylle si populaire, l’un des fondements de la série jusque là. Pari gagné. Et Spike n’a pas fini d’assurer le spectacle, y compris en fauteuil roulant, plus l’homme d’Enfer que L’homme de fer. Vincent Schiavelli compose un uperbe guesting, tout comme chez les X-Files. Les anniversaires effroyables de Buffy vont devenir l’une des runnings jokes de cette série qui les aime tant. Il est logique que Boreanaz conserve certaines attitudes d’Angel en Angelus, car il s’agit de l’autre face d’une même personnalité, davantage qu’une substitution à la Jekyll & Hide ou à la Hulk (sans même parler du Docteur). Il introduit de vraies différences et que la suite confirmera qu’il s’éclate vraiment dans ce nouveau rôle. L’acteur n’a cessé de progresser depuis le lancement de la série. L’emploi du bazooka confirme que la Slayer est bien une tueuse multi adaptable et n’hésitant pas à faire feu de tout bois. C’est aussi une exploitation astucieuse de l’épisode d’Halloween pour Xander. On applaudit la suprême audace du double épisode, montrant l’amour non plus seulement comme un sentiment admirable, mais aussi terriblement égoïste et exclusif. Les amants se ressentent comme seuls au monde et c’est ce qu’exprime le choix final de Buffy d’épargner Angel, malgré les prévisibles conséquences sur des innocents. Dans I Will Remember You (Angel), c'est aussi lui qui devra la rappeler la réalité des conséquences de leur bonheur. On ne peut pas la condamner (Sarah Michelle Gellar est absolument bouleversante), mais cette dualité constitue une vraie originalité, finalement peu évoquée dans les séries télé. Innocence, vraiment ? Les révélations sur Jenny lui confèrent une dimension supplémentaire, elle n’est plus seulement la petite amie sympathique et douée de Giles. C’est toujours plus riche (et réaliste) quand un personnage incorpore une part d’ombre, pour elle comme pour Buffy.
Scénario : Dean Batali et Rob Des Hotel Réalisation : Bruce Seth Green Alors que la pleine lune approche, des meurtres sauvages ont lieu à Sunnydale. Le Scooby-Gang, ainsi qu’un chasseur, doivent identifier et arrêter le loup-garou à l’origine de ces meurtres. Pendant que les timidités respectives d’Oz et Willow entravent leur relation naissante, une véritable surprise tombe sur nos amis… La critique de Clément Diaz - I'm sorry how all this ended up, with me shooting you and all. Phases souffre d’un scénario minimaliste, mais a un sacré atout dans sa manche : Oz, interprété par un Seth Green d'une empathie totale, et au jeu calculé au battement de cil près. Le love interest de Willow suscite d'emblée l'adhésion par sa réserve, ses hésitations, sa sympathie débordante. La subtilité du rapport entre lycanthropie et éveil d'une sexualité brutale chez le jeune mâle adolescent est particulièrement bien vue. Le ship Willow-Oz est merveilleusement doux-aigre : ils s'entendent à merveille, mais aucun ne veut faire le premier pas. Alors quand Willow laisse échapper des insinuations "aussi lourdes que des enclumes" (But I want smoochies !!), on est suspendus à ses lèvres. Xander-Cordy passent au second plan (Bouhouh), mais ils ont quand même une intro très drôle - meilleure façon de gâcher une séance de pelotage, le faire à dix mètres d'un loup-garou, on note, Joss ! Et puis, on voit à quel point Xander doit encore apprendre à parler aux femmes. Malgré toute sa morgue, on est forcément du côté de Queen C, attristée que son petit ami ne lui accorde pas assez d'attention. Un peu de vrai fiel dans leur relation, loin des piquantes mais sans conséquence disputes usuelles. Nos amis sont vraiment des gagnants : Buffy aime un vampire, Giles une gitane jouant double jeu, Willow un loup-garou… logiquement, on devrait apprendre dans le prochain épisode que Xander est un triton et Cordélia une succube... Comédie aussi avec le personnage plus bête que méchant de Larry. Outre le salto arrière qu'il fait quand il pelote le derrière de la Slayer, son coming-out face à un Xander effondré est totalement hilarant. L'affaire Theresa "from Angel with love" est intéressante dans la mesure où Buffy, submergée par son devoir, finit par en demander trop à elle-même, et se sent responsable de chaque vie qu'elle n'a pu sauver. Heureusement, Maître Yoda, euh Giles pardon est là pour la consoler : on ne lui demande pas la lune (sans jeu de mots). Toutefois, le scénario est dans l'ensemble assez mince. La chasse au loup-garou a un peu trop de parlotes, on y voit pas grand-chose, le chasseur misogyne est très caricatural. Le suspense final avec Oz en danger fait long feu, et les scènes d'action sont moins vivantes que de coutume. Une histoire assez faiblarde, mais les personnages et leurs relations sont au top ! La critique d'Estuaire44 En dehors du développement de la relation Oz/Willow le scénario demeure peu consistant, avec quelques circonstances aggravantes en sus. Tout d'abord on sent que l'introduction d'un garou tient du procédé. Il était établi dès la saison 1 que les Scoobies ne pouvaient avoir de relation avec un "humain normal", assez logique puisqu'une telle liaison leur semblerait fade vis à vis de leur vie aventureuse (on en reparlera avec Riley). Xander/Cordy s'en sortent par le caractère explosif et quasi sacrilège de leur relation, mais il ne saurait y avoir d'autre exception. Donc Oz doit être un cas particulier, lui aussi. De plus, outre une justification expéditive, le choix du Garou s’avère astucieux, voire trop astucieux. On choisit un monstre qui sera caché la plupart du temps, donc sans à avoir à être géré dans la plupart des scénarios. Quand on en aura besoin, il suffira de décréter que c'est la plaine lune. Bien joué, mais ce n'est jamais bon quand les rouages de l’élaboration d'un caractère affleurent trop à la surface. On apprécie le subtext féministe mais le chasseur n'avait pas besoin d'apparaître aussi vénal, on charge trop la barque. La guerre éternelle entre Garous et Vampires est un courant fort du Fantastique (Cf. Sélène ou le jeu de rôle Le Monde des Ténèbres), d'où une déception quand la confrontation entre Oz et Angelus ne débouche sur rien de concret. Surtout, le véritable boulet de l'épisode demeure l'apparence laide et fauchée du garou, c'est tellement évident qu'il s 'agit d'un acteur en costume bas de gamme. Heureusement la série fera mieux par la suite.
16. UN CHARME DÉROUTANT Scénario : Marti Noxon Réalisation : James A. Contner N’assumant pas de sortir avec un « loser », Cordélia rompt avec Xander le jour de la St-Valentin. Furieux, Xander fait chanter Amy (cf. épisode Sortilèges en saison 1), maintenant une sorcière, pour qu’elle jette un sortilège qui fera revenir Cordélia dans ses bras. Mais le sortilège a des ratés spectaculaires, et Xander se retrouve dans la plus délicieuse et la plus dangereuse des situations… La critique de Clément Diaz - Dear Buffy. Hm. I'm still trying to decide the best way to send my regards. Pleurs de rire en rafales devant cet épisode, le plus drôle de la série (avec La Quête en saison 5), qui n'est pas sans faire penser au déjà grâtiné The Chaser de La Quatrième Dimension. L'idée de Marti Noxon est une des plus burlesques imaginées pour une série télé, en même temps qu'une pointe furieuse envers l'obsession de tout mâle hétérosexuel à vouloir se faire aimer de chaque jupon qui passe. Pourtant, on commençait plutôt sur un ton mélancolique-effrayant avec Cordélia, mouton superficiel sacrifiant son petit ami sur l'autel de son orgueil, et Angel ayant sa manière bien à lui de fêter la Saint-Valentin à Drusilla. Cependant, ce prélude laisse vite place à une comédie carburant au gag-seconde. En pagaille, l'entrée spectaculaire de Buffy nue sous sa blouse et aux regards puant le sexe, Willow qui attend Xander dans le lit de ce dernier, Jenny Calendar et Amy se livrant à des concours de vannes méchantes, l'homérique transformation en rat de la Slayer (à se demander si ce n'est pas la scénariste qui a abusé du "Great Roofie") poursuivie par un Oz dont le flegme atteint des sommets hallucinants, Alex marchant au ralenti au milieu de ses fans... Mais bien que l'on rit tout le long, le crescendo ne devient pas seulement de plus en plus loufoque, mais aussi de plus en plus ironique, de plus en plus furieux (excellente musique de Christopher Beck) : Willow qui empoigne une hache, Joyce qui saisit le couteau, le lynchage de Queen C par les lycéennes en folie... Voilà ce qui arrive quand on utilise la magie à des fins personnelles semble claironner Noxon. Mais elle le dit avec le rire, et le message passe parfaitement. Sous la grosse farce, une vision ironique de "l'éternel masculin" (pour pasticher Goethe), et une marche vigoureuse vers une catastrophe plus terrible que tous les plans machiavéliques d'un Big Bad. L'amour comme arme ultime, Buffy a retenu la leçon du Love all des Avengers ! On trouve une sorte de consécration avec Drusilla faisant la danse de la séduction à Alex devant Angelus qui comprend plus rien à cette situation de malade. Toutes les adolescentes cabotinent à fond les manettes, mais on accordera la préférence pour les numéros des femmes plus âgées : Joyce et Jenny, car Robia LaMorte et Kristine Sutherland sont tout simplement épiques. Nicholas Brendon est excellent dans le rôle central, il donne une noblesse à son personnage qui refuse de profiter de la situation, surtout dans le cas Buffy. Et puis, quel réconfort de voir enfin Cordy envoyer balader les pestes qui lui servent d'amies pour rejoindre Xander (tout en rappelant à quel point il est indigne d'elle, madame reste elle-même). Une comédie délirante, plus réjouissante que son simplement correct remake en saison 7 (Folles de lui). La critique d'Estuaire44 On apprécie vivement l’originalité du thème de l’épisode au sein de la série. Cela nous change de l’enchainement attaque du Monstre de la semaine/lecture des bouquins/contre attaque de la tueuse et la mise en scène est ultra dynamique. Et puis c’est un épisode Alex, donc excellent par nature. Ils s’agit d’un personnage parfois sous-estimé, très attachant et avec un potentiel comique absolument formidable. Ses épisodes suivent un parcours souvent particulier (Le Zéro pointé). On retrouve aussi Amy, dont on aime le positionnement novateur, à la lisière entre Bien et Mal, profitant de son pouvoir sans pour autant aller jusqu’à éveiller la colère de la Slayer. A des degrés certes divers, elle et Ethan servent le Chaos davantage que le Mal, ce qui nous vaut des opus copieusement barrés. Ici on trouve une atmosphère à la Bewitched en folie, avec des pouvoirs pareillement démesurés. La transformation de Buffy produit un effet sensationnel (on n’est plus dans la série, là mais chez Samantha ou les Sœurs Halliwell), tout en évitant astucieusement que l’irréparable se produise entre elle et Xander. Et puis les amateurs des Avengers ne pourront qu’apprécier le parallèle avec Amour quand tu nous tiens, et notamment son tag conclusif voyant Steed autant pris en chasse que Xander. Quelques moments énormes, comme avec Joyce (Alex en rêvera plus tard, à la fin de la saison 4) et surtout la surprenante Dru, qui succombe elle aussi au sortilège sous l’œil effaré d’Angelus (et Satan sait qu’il en faut beaucoup pour choquer celui-ci). Oz confirme qu’il est une recrue de choix pour le Gang, y compris sans fourrure. Après Kendra, Xander et sa dulcinée se réfugient derechef dans la cave de Joyce (la maison de Buffy sera à reconstruire régulièrement au cours de la série, visiblement Joyce a du budget…) mais les damoiselles en furie se montrent autrement plus invasives que les asticots. Comme quoi l’homme sage veillera à la jouer suffisamment fine pour se prémunir de l’ire féminine, à Sunnydale comme ailleurs. Une fable aussi hilarante qu’intelligente. C’est tellement bon que Whedon ne nous ait pas pondu un pensum pleurnichard autour de la St-Valentin.
17. LA BOULE DE THÉSULAH Scénario : David Tyron King (crédité comme "Ty King") Réalisation : Michael Gershman Obsédé par Buffy, Angelus souhaite la rendre folle (comme il l’avait fait pour Drusilla), et lance des avertissements morbides à tout le Scooby-Gang. Jenny Calendar connaît le rituel gitan qui avait rendu son âme à Angelus, et commence à le pratiquer. Mais Angelus est bien décidé à empêcher le rituel de se produire… La critique de Clément Diaz Passion. It lies in all of us. Sleeping, waiting, and though unwanted, unbidden. It will stir, open its jaws, and howl. It speaks to us, guides us. Passion rules us all. And we obey. What other choice do we have ? Passion is the source of our finest moments : the joy of love, the clarity of hatred, and the ecstasy of grief. It hurts sometimes more than we can bear. If we could live without passion, maybe we'd know some kind of peace. But we would be hollow. Empty rooms, shuttered and dank. Without passion, we'd truly be dead. Mon épisode préféré de la série. La perfection du scénario de Ty King est à rendre dingue. Passer également des cascades hilarantes de l’épisode précédent à cette chute dans les ténèbres les plus noires montre le terrain énorme sur lequel joue la série. Traversé d’audaces narratives et visuelles - la réalisation de Michael Gershman et la photographie de Kenneth Zunder sont dignes du cinéma le plus fastueux et exigeant - Passion est véritablement l’épisode-clé de la série, celui qui hausse définitivement la création de Joss Whedon au rang de chef-d’œuvre télévisuel. Après cet épisode aux allures opératiques, toute la face de la série s’en voit changée, et ses potentialités vont croître exponentiellement. Introduire la voix off d’Angelus au cours d’une ouverture sordide rend ce début déjà très sombre, sonnant comme l’imminence d’un drame à venir. Tout au long de l’épisode, il accroît son aura maléfique, rejouant la terrible histoire de Drusilla avec Buffy, le comble du sadisme. Il y’a comme une sorte d’horrible poésie dans les dessins funèbres et la mort des poissons de Willow. Joyce elle-même est à deux doigts de se leurrer lorsqu’il essaye de se faire passer à ses yeux pour un agneau innocent. La séduction du diable, en fait. La mort de Jenny, secousse tellurique, tombe au moment le plus tragique, alors que les Scoobies et Giles lui-même lui pardonnaient enfin. Cet affrontement inégal et sans espoir se déroule dans une scène d’anthologie. La mise en scène d’une beauté morbide de son cadavre, sur fond d’opéra, est un highlight. Anthony Head est impressionnant : il n'a pas besoin d’ouvrir les vannes de larmes. Son regard incrédule et terrifié suffit. Jenny n’a pas toujours été intéressante, mais on la regrettera tout de même. On est au fond du gouffre quand Angelus regarde avec un immonde plaisir Willow et Buffy s’effondrer au téléphone. On va très loin dans la noirceur, voire la perversité car l’amour d’Angel n’a point disparu avec Angelus, mais ce sentiment s’est mué en une passion morbide, paroxystique, et tordue. C’est violent. Dans la catégorie scènes d’ado, Ty King évite tous les pièges. Le dialogue entre Joyce et Buffy sur son premier rapport sexuel bénéficie d’une écriture tout en pudeur (le mot « sex » n’est jamais prononcé), et avec deux comédiennes très habiles. Xander et Cordy, beaucoup plus connotés humour sont logiquement discrets, pour se concentrer plus sur Willow et bien sûr Giles. L’affrontement final dans l’usine en feu est un excellent climax, avec en point d’orgue, le coup de poing de Buffy à Giles, qui s’est laissé dominer par ses sentiments de rage vengeresse envers le meurtrier. D’ailleurs, on peut se demander si Buffy n’avait pas tort, et si la vengeance de Giles ne cachait pas des envies de suicide - une expérience que connaîtra Faith avec une similaire intensité dans le final furieux de Cinq sur cinq en saison 1 d’Angel. La conclusion voit nos amis au bout du rouleau, sous le texte puissant énoncé par Angelus sur les effets de la passion. Comédiens au top, scénario coupant comme une lame, réalisation funéraire ; la série montre son aisance aussi bien dans la comédie débridée que dans la tragédie totale. Un choc. La critique d'Estuaire44 Passion représente à l’évidence l’un des sommets de la saison, sinon de la série toute entière. On reste réellement abasourdi par la perfection des rouages du drame, comme par la minutie apportée au moindre effet. Remettre Jenny dans la partie était évidemment un piège redoutable tendu au spectateur, car n’augurant en rien de sa mort prochaine. On s’en serait douté si le mouvement s’était opéré dans la facilité, y compris avec un happy end, ici cela sonne juste, on y croit car c’est pesé à la plus fine des balances. Le brillantissime monologue d’Angelus nous trouble d’autant plus qu’il incorpore une grande part de vérité, comme souvent chez lui. Ce n’est pas le délire obsessionnel d’un maniaque, mais une analyse juste des tourments par lesquels l’âme humaine trouve sa grandeur. Il est dramatiquement bien plus fort d’écouter une vérité pervertie par son auteur qu’une pensée erronée. De même pour ses dessins, certes morbides et menaçants, mais aussi esthétiquement superbes.L’auteur sait décidément ne pas en faire trop, il est ainsi important que Willow et Queen C continuent à faire entendre un peu de leur tonalité humoristique. Cette impression de normalité du récit contribue à conférer plus d’impact encore à la mort de Jenny, aucun signal d’alarme ne s’allume réellement. La mise à mort sait aussi prolonger autant que possible l’espérance. On applaudira également la composition des acteurs, tous magnifiques à commencer par Robia Lamorte. On regrettera vraiment qu’elle ne revienne pas dans la série à l’occasion de la rétrospective des disparus organisée en saison 7, du fait de l’évolution personnelle de l’actrice. Le final de saison se met en place à la perfection, non seulement par la disquette fatidique (l’informatique est plaisamment datée !) mais aussi par la fureur qui se lève chez la Slayer. Des signes ont admirablement insérés pour montrer qu’elle ne craque pas sous la pression instaurée par Angelus, bien au contraire. Le,Vampire se trompe lourdement en croyant que Buffy va évoluer comme Drusilla, elles ne sont pas du même bois. il triomphe passagèrement mais sème lui même les graines de son échec, une ironie brillante lui renvoyant à la figure son propre monologue, car lui-même pris au piège de sa passion morbide. Il est caractéristique que Spike, toujours plus en colère, demeure le seul lucide face à ses deux sociopathes d’acolytes, autoalimentant leur propres penchants. Un épisode clé, commençant déjà à orienter l’évolution future de Willow et absolument parfait, visuellement comme musicalement.
18. RÉMINISCENCES Scénario : Rob Des Hotel et Dean Batali Réalisation : Deran Sarafian Frappée par une grippe, Buffy se repose à l’hôpital. Elle apprend que des enfants y meurent régulièrement. Un des enfants lui dit que chaque soir, un croquemitaine vient pour emporter ses victimes. Toutefois, ce monstre n’apparaît qu’aux malades… La critique de Clément Diaz - Cordelia, have you actually ever heard of « tact » ? Dangereux quand on est pas une série médicale (et même quand on en est une) de faire des épisodes dans un hôpital, pays du pathos facile et sirupeux. On peut à l'occasion voir de bons épisodes (comme le sublime Audrey Pauley des X-Files), mais Killed by Death joue hélas dans la catégorie opposée. Le tandem Rob Des Hotel-Dean Batali qui nous a offert des épisodes excellents nous quitte sur un opus peu digne de leur talent. Difficile de croire un seul instant à cette histoire de croquemitaine assassin d'enfants. Elle entraîne surtout d'interminables scènes statiques : plans de bataille à répétition, poursuites mollement filmées, errances à n'en plus finir dans l'hôpital, et pire que tout, on colle à l'héroïne un traumatisme d'enfant qui lui donne la raison principale de se battre, alors qu'elle n'en avait pas besoin (on se doute que la Slayer se serait lancée à l'attaque quand même). Une faucheuse ne s'attaquant qu'aux enfants, très bonne idée, on rajoute du pathos à un épisode déjà pénalisé par une lenteur générale. Le final est très anticlimatique. Ok, on applaudit le courage de la Slayer de boire le virus de la grippe, mais si c'est pour nous amener un combat filmé comme un amateur (Sarafian fera beaucoup mieux par la suite, notamment dans... Dr.House !), on permettra que notre enthousiasme reste modéré. Le tag final, proche de la niaiserie, tire à la ligne. Bon, il y'a quelques bons moments : c'est touchant de voir tout le Scooby-gang (sauf Oz, pas encore totalement inclus) entourer et soutenir la Tueuse. Les deux apparitions d'Angelus sont faites du bois dont on fait les meilleurs culots, surtout celle où Xander le Brave lui tient tête. On t’aime Xander… Et puis, il y'a Cordélia bien sûr, Cordélia et son hilarant numéro de charme au garde (Willie Garson, habitué des rôles comiques) devant un Xander ahuri. Ou encore Willow et ses grenouilles imaginaires. Mais c'est trop épars, et maigre pour sauver une intrigue aussi laborieuse. La critique d'Estuaire44 Un épisode certes non majeur, mais demeurant très regardable. C’est une bonne idée d’affaiblir la Tueuse, cela dramatise la situation tout en jouant sur la phobie très répandue des hôpitaux. Par ailleurs cela superpose la mort tristement ordinaire aux tueries fantastiques propres au Buffyverse, le changement de ton est assez glaçant (le titre original reste très parlant là-dessus). Le méchant est spectaculaire, on aime bien son côté grinçant à la fois proche de Tim Burton (forte ressemblance avec le Pingouin de DeVito) et des Griffes de la Nuit. Par contre on discerne une vraie faiblesse lors de son combat avec Buffy, très mal réglé. Le retournement de situation est bien trop soudain. Il est vrai que ce soit précisément lui le responsable de la mort de la cousine relève d’une facilité de scénario trop tirée par les cheveux, même si la Bouche de l’Enfer etc. Par son look, ses attitudes et son côté conte de fées ténébreux, le Croquemitaine évoque déjà les Gentlemen (des adversaires particulièrement marquants de Buffy), mais sur un ton mineur. A ce point de la saison on converge vers le final et tous les loners auront à souffrir de la forte attente de la résolution de la crise en cours, même si la confrontation entre Angelus et Xander reste un très bon moment.
19. LA SOIRÉE DE SADIE HAWKINS Scénario : Marti Noxon Réalisation : James Whitmore Jr. Un étudiant et une étudiante se disputent. Le garçon sort un révolver, et aurait tué la fille si Buffy n’était pas intervenue. Les étudiants semblent alors sortir d’un état second et ne se souviennent plus de rien. Plus curieux encore, l’arme a disparu ! La situation se répète plusieurs fois, chaque fois avec un homme et une femme. La solution de l’énigme est dans le passé : un crime passionnel a été commis en 1955. Il semble qu’un poltergeist tourmenté cherche à reproduire l’événement… La critique de Clément Diaz It's paradise. Big windows, lovely gardens. It'll be perfect when we want the sunlight to kill us. I only have eyes for you choisit de nous surprendre en nous ramenant, l’espace d’un instant, au temps où Buffy et Angel s’aimaient, via un intelligent tour de possession spirituelle. Malheureusement, tout ce qui précède n’est qu’un vaste et interminable prélude. La répétition des disputes amoureuses, faisant très parodie de soap opera, donne un amusant côté décalé. Cependant, il faut l’avouer, on tombe dans le travers n° 1 du genre de la série : la mécanique succession d’effets fantastiques, ici tout le long de la première demi-heure : une attaque de serpents par ci, une main venue de nulle part par là ; l’enquête piétine : une recherche à la bibliothèque par ci, une réunion chez Buffy par là. Un délayage soutenu certes par quelques pointes comiques (Cordélia toujours déconnectée de la réalité), ou les beaux flashbacks, mais quand même un délayage. Les auteurs ne sollicitent guère leur imagination. L’obsession de Giles à prouver que l’esprit tourmenté est Jenny, alors qu’on sait déjà que ce n’est pas le cas, tourne vite court, malgré un Anthony Head une nouvelle fois au top. L’auteure a tout misé sur le morceau de bravoure : Buffy et Angel prisonniers de l’esprit. Là, ça étincelle. Les shippers ne peuvent qu’apprécier de voir Buffy et Angel faire l’expérience de la nature de leur relation - amour impossible - via un autre couple (moyen très malin qu’utilisera d’ailleurs X-Files l’année suivante dans The Rain King). Giles qui explique la nécessité du pardon à une Buffy pas vraiment d’humeur (on la comprend), est émouvant. Noxon, très douée dans ce domaine, parvient à générer une énorme tension sexuelle dans le triangle Angelus-Drusilla-Spike. Le trio d’acteurs est dément, palme à Juliet Landau, dont on a toujours l’impression qu’elle joue le rôle de sa vie. Le côté sadomasochiste, de dominant/dominé de leurs liens, déjà bien creusé dans les épisodes précédents, prend une plus grande ampleur. Le cliffhanger final, voit le Spike prêt à se déchaîner. C’est à ce moment qu’on se dit que le finale va être épique ! La critique d'Estuaire44 L’intrigue développe une nouvelle relecture réussie d'un classique de l'épouvante, avec la maison hantée, que l’épisode parvient à entremêler avec talent à l’étude de la passion amoureuse, mystérieuse et terriblement puissante, sans doute l’un des grands thèmes de la saison. On trouve un excellent équilibre entre le relationnel et Fantastique, les deux s'entremêlant et s'enrichissant mutuellement. Même si l’accent est naturellement mis sur le couple vedette, aucun personnage ni relation n’est sacrifié, une belle performance. L’épisode s’avère des plus sombres, d’un romantisme tourmenté, mais il est positif que la série varie ses ambiances et complexifie ses intrigues. Après l’épisode d’Halloween, encore une fois la personnalité des héros est altérée et cela nous vaut une coda formidable. L’inversion du genre des protagonistes s’impose comme une belle audace et illustre judicieusement la réversibilité des sentiments. Le duo Boreanaz/Gellar est parfait. On aime bien également la reconstitution 50's, ici comme chez les X-Files. La série arrive à la réussir avec finalement peu de moyens (très belle musique), même si les effets spéciaux sont une nouvelle fois datés. Les maquillages convainquent davantage. L’affrontement final est parfaitement mis en orbite, tant du côté de Buffy et du désespéré Giles que du trio vampirique toujours plus empoisonné et ardent, avec en prime la révélation de la fourberie de Spike. L’épisode aurait d’ailleurs sans doute se situer juste avant le grand final. On découvre le Manoir, qui restera la résidence d’Angel jusqu’à son départ de Sunnydale, un superbe décor de plus. Le Maire frappe à la porte, avec une évocation très explicite. Grande interprétation de l’ensemble de la distribution, tous les comédiens sont totalement immergés dans leurs personnages.
20. LES HOMMES POISSONS Scénario : David Fury et Elin Hampton Réalisation : David Semel L’équipe de natation de Sunnydale enchaîne les victoires. Toutefois, un des membres meurt mystérieusement. Xander découvre dans la cafeteria une créature aquatique humanoïde, et simplement la peau d’un autre membre de l’équipe… La critique de Clément Diaz - God, this is so sad. We're never gonna win the state championship. I think I've lost all will to cheerlead. Au milieu de tant d'épisodes sombres, Go fish est un loner décalé dont l'horreur est sans cesse contrebalancée par des touches humoristiques. Cet épisode marque l’entrée en scène de David Fury - ici collaborant avec sa compagne, Elin Hampton - excellent scénariste polyvalent, capable de jouer avec aisance sur tous les terrains de la série. Whedon aura d’ailleurs suffisamment confiance en lui pour lui déléguer le final d’une saison. Surprise, le monster-of-the-week est un humain, la figure traditionnelle du savant fou se substituant à celle de l'entraîneur sportif. Ca fait partie de l'originalité de la série. Cet horrible coach, prêt à toutes les horreurs pour faire gagner ses gars, est un excellent méchant. Son affrontement contre Buffy et Xander est aussi plein de suspense que plein d'humour noir. L'attaque contre le dopage et les moyens de plus en plus tordus inventés par les sportifs pour "améliorer leurs performances" est bien affûtée. Il y'a une vraie histoire, avec des affrontements qui valent le détour (bataille du vestiaire), des rebondissements inattendus (la nature des hommes-poissons, le moyen de dopage, idée géniale). On admire la capacité de Buffy à plonger toute seule dans les mélasses les plus absurdes : un gars trop collant, elle lui casse le nez, paf, Snyder débarque à ce moment-là ! Armin Shimerman est top en principal-vautour ! Son obsession quant au prestige du lycée, quitte à corrompre Willow ou emmerder Buffy est si délectable. Sans atteindre la pure démence de Bewitched, bothered, and bewildered, on s'amuse quand même beaucoup entre deux scènes de cannibalisme (pauvre infirmière !) : les monologues lourdingues de Xander, “Detective Willow” - c'est tellement déphasé, on y croit pas une seconde - et puis Cordy, Cordy bien sûr, avec une Charisma encore une fois sur orbite, et sa déclaration d'affection à l'homme-poisson qu'elle prend pour Xander. Sans oublier bien sûr quelques vannes qui tuent comme le soutien moral sans failles de Queen C, ou Buffy sur le point de se faire violer par quatre hommes-poissons qui ne trouve rien de mieux à dire que : This is just what my reputation needs - that I "did it" with the entire Swim Team. Xander ouvre pas mal de vannes comiques sous sa "couverture" de nageur. Les auteurs ne se refusent rien, c'est très jouissif. Ok, épisode mineur, mais rempli à plein. Une pause bienvenue avant un finale dont on pressent qu'on va pas rire des masses... La critique d'Estuaire44 On apprécie une très bonne utilisation de ce classique du Fantastique horrifique qu'est le monstre semi-humain des profondeurs marines, entre l'Innsmouth de Lovecraft et la Créature du Lagon Noir. Le mythe est dépoussiéré et dynamisé, avec une intégration réussie dans le Buffyverse. Une relecture performante, avec une critique du dopage et de la course à la réussite également astucieuse. Et c'est aussi l'un des plus gores de la série, ce qui ne gâche rien ! Détail amusant, on retrouve ici Wentworth Miller, le futur héros de Prison Break, encore peu connu (quelques figures connues se découvrent ainsi dans Buffy/Angel, avant le rôle qui les a rendu célèbre). L'action demeure légèrement classique dans son déroulement. C'est un épisode tout à fait réussi, mais pas hors normes non plus.
Scénario : Joss Whedon Réalisation : Joss Whedon Angelus rassemble tous les éléments pour invoquer le démon Acathla, dont la venue anéantirait le monde. Kendra revient pour soutenir Buffy, mais se heurte à Drusilla. Willow trouve le disque informatique de Jenny qui détaille tout le rituel gitan qui rendrait son âme à Angelus. Mais Angelus la blesse gravement, et kidnappe Giles. Buffy comprend qu’elle devra tuer son grand amour si elle n’arrive pas à temps dans son repaire. Un allié très inattendu lui propose alors son aide… La critique de Clément Diaz - My boy Acathla here is about to wake up. You're going to Hell. Les fans considèrent majoritairement Becoming comme le meilleur finale de saison de la série. On ne peut que leur donner raison. Whedon a la belle idée de scander l’action par de beaux retours dans le passé d’Angel - Darla en Méphistophélès, Drusilla déjà dingo, la terrible malédiction, la renaissance avec la Slayer. On remarque qu’il devient serviteur du bien, non par conviction, mais par amour, ça le rend joliment moins héroïque - ce n’est pas encore sa caractéristique, ce le sera dans sa série - et plus fragile. La revisitation du film marche avec une hilarante Sarah Michelle Gellar en blondasse écervelée. L’action est remarquablement menée, lorsque l’armageddon d’Angelus sur le point de se produire (Spike s’agite sur sa chaise, on sent que ça va bientôt exploser…). Angel/Boreanaz est le roi de l’épisode : qu’il psalmodie un rituel maléfique ou se paye la tête de Spike - qui le lui rend bien. Brillant et douloureux conflit d’intérêts au menu : faut-il rendre son âme à Angel ou l’éliminer ? Que faut-il faire pour respecter Jenny : accomplir sa dernière volonté, ou tuer son assassin ? Un dilemme insoluble très bien orchestré. Un cas similaire se posera d’ailleurs pour Anya dans Crises d’identité en saison 7. Retour en force de Kendra, emmenée par la toujours fonceuse Bianca Lawson. Willow commence à se démarquer en découvrant ses pouvoirs de magicienne ; ce sera un fil scénaristique capital à l’avenir. Le plan machiavélique d’Angelus est fantastique, on a pas du tout vu venir le twist final. Brillante bagarre, mais tragique fin pour Kendra. On finit par un cliffhanger. Whedon a mis toutes les chances de son côté. La deuxième partie nous offre un enchaînement de scènes qu’on attendait tous. Chaque scène est magique, nous rive au fauteuil. Le retournement de veste magistral de Spike était attendu, mais sa scène avec Buffy, entre comédie et force dramatique, est excellemment écrite. Grosse scène de révélation pour Joyce, où nous passons à travers des émotions opposées, de l’hilarant silence entre Spike et Joyce (- On s’est pas déjà vus ? Oui, vous m’avez attaqué avec une hache !), au drame lorsque Joyce, incapable d’accepter un poids aussi écrasant, chasse sa fille. Guesting magnifique de Kristine Sutherland. Sarah Michelle Gellar est à fond dans son rôle, elle assure toutes les scènes d’émotion avec brio. La cruauté voyant Buffy perdre peu à peu tout ce qu’il l’attache à Sunnydale est déchirante : elle perd sa maison, elle perd le lycée - Shimerman est terrible en proviseur sadique. Elle perd métaphoriquement ses dernières illusions d’ado, pour un passage vers la vie adulte dans la douleur. On cite aussi les apparitions de Whistle – esquisse du futur Doyle d'Angel – au rire plus que grinçant, et les tortures de Giles, par un Angel déchaîné. Mais à ce petit jeu, l’experte est Drusilla, qui nous fait un tour de passe-passe au comble du diabolisme : la fausse scène d’amour de Jenny est à en perdre la respiration. Dru est folle, surtout quand elle embrasse Giles encore et encore. Même au sein du drame noir, Whedon sait injecter à doses millimétrées un humour qui loin de détendre, ne fait que le renforcer. Pur fun quand Spike abandonne la Slayer en haussant les épaules, le vrai bad guy comme on l’adore. Marrant que la chute d’Angel vient uniquement du fait qu’il a trop flirté avec Dru, faut pas lui baver sur les rouleaux au Spike (Baby, I don’t want to hurt you… but it doesn’t mean I won’t ! Buffy reprendra d'ailleurs mot pour mot cette réplique quand elle affrontera le Big Bad du finale de la saison 6). Xander est si émouvant quand il veille sur Willow, qu’il aimait à sa manière, leur petite scène fera battre tous les p’tits cœurs des fans. Tout se dénoue pour le big final, bagarre sauvagement rythmée, et pure tragédie antique. Buffy croyait expédier Angelus dans l’autre dimension, elle va devoir porter en plus un fardeau insupportable. Whedon va au bout de son idée qui consiste à faire souffrir son héroïne au maximum. Une heartbreaking scène d’adieux, avant le coup fatal. Deux interprètes incandescents et la musique mélancolique de Christopher Beck. La coda est une des plus tristes : Buffy a sauvé le monde, mais elle a tout perdu. La force dramatique de Becoming est telle qu’elle aurait largement pu terminer la série. Un des plus grands finales de saison jamais créés. La critique d'Estuaire44 Par ses flash backs somptueux comme par la parfaite composition de Boreanaz, l’épisode achève d’édifier le portrait d’Angelus, définitivement l’un des meilleurs méchants de la série. Outre se superbes scènes d’action, dont l’étincelant duel final, il relate de manière poignante le sacrifice consenti par Buffy pour sauver le monde et accomplir son devoir. Au total l’épisode constitue final de saison particulièrement magistral, l'un des meilleurs encore à ce jour. Comme souvent chez Whedon, l’humour n’est pas absent, notamment avec l’allaince hors normes entre Buffy et u, Spike en roue libre. Les différentes scènes (humour, émotion, action) connaissent un impact formidable, et se fondent dans un tout parfaitement coordonné. Whedon a su créer un scénario ambitieux, tirant parti des multiplies ressorts de la situation, mais aussi formidablement prenant et mené à un rythme d'enfer. Il s'offre même le luxe de poser les jalons de la saison à venir : le démon envoyé des Puissances Supérieures (futures commanditaires d'Angel toujours en rédemption à LA), mort de Kendra laissant la place à sa remplaçante Faith, évocation directe du Maire, situations de Joyce et Buffy en plein bouleversement, la magie de Willow, etc. Décidément un chef d'œuvre. On regrettera simplement que les effets spéciaux autour d’Acathla aient aussi mal vieilli.
Images capturées par Estuaire44. |