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 saison 1 saison 3

SANCTUARY

SAISON 1


1/2. SANCTUAIRE POUR TOUS
(SANCTUARY FOR ALL)

Lors de sa première diffusion, NRJ 12 associa dans une même soirée les épisodes de Sanctuary et de Torchwood. Un choix judicieux, tant les similitudes paraissent évidentes. Tout comme Gwen, Will – travaillant également pour la police – découvre un groupe plus ou moins secret s'interposant entre des monstres et l'humanité. Pour Torchwood il s'agit d'Aliens issus d'une faille spatio temporelle, pour Sanctuary d'espèces étranges, vivant dans des zones isolées dont les contes et légendes perpétuent la mémoire. Les deux groupes étudient ces créatures et les isolent dans les niveaux inférieurs de leur quartier général. Leurs leaders apparaissent pareillement immortels, tandis que les membres bénéficient de gadgets high tech.

Mais si les sujets connaissent d’importantes convergences, leur traitement diffère profondément. Très vite Sanctuary ressort bien davantage immature et finalement timoré que Torchwood. Alors que Torchwood s'insère avec habileté, parfois de manière dérangeante, dans le quotidien de la magnifique Cardiff, Sanctuary développe un univers tout à fait irréaliste, très proche des comics de super héros. Le QG de Torchwood constitue un patchwork imaginatif, entremêlant diverses traditions culturelles, tandis que celui de Sanctuary se limite à un gothique brut de décoffrage, avec un manoir archétypal fleurant bon celui de la très médiocre Poltergeist, les aventuriers du surnaturel. Certes, on discerne une originalité avec la texture particulière de décors entièrement virtuels, mais l’effet s’émousse rapidement une fois passée la surprise initiale. Et ce d’autant plus que la nouveauté se cantonne à l’aspect purement technique, en contraste avec le parfait classicisme du décor et des costumes (mais au moins le procédé occasionne-t-il des économies…).

Ce manque d’ambition et de prise de risque de Sanctuary se retrouve chez les personnages, tous caricaturaux et dépourvus de profondeur psychologique, en particulier le méchant récurrent, totalement risible. Pour tenter de lui donner malgré tout une personnalité, au-delà des rictus et des poses grandiloquentes, on lui imagine un passé dans la droite ligne des reconstitutions de Highlander (plusieurs acteurs de cette autre série canadienne interviendront d’ailleurs par la suite). Un summum s’y voit atteint, car l’on y explique en trente secondes qu’il s’agit de l’Éventreur, le poncif absolu des Victoriens, totalement bâclé qui plus est. Le reste est à l’avenant, avec la combattante sexy destinée à la cible jeune ; ou le héros masculin à l’inévitable fêlure secrète que tout le monde connaît (trauma freudien en béton armé) qui encaisse néanmoins cette révélation d’un univers en folie avec une maîtrise digne d’un vrai héros américain.

On comparera ce segment avec le trouble ressenti par la douce Gwen, magnifiquement traduit par la talentueuse Eve Myles. L’interprétation constitue en effet un autre clivage, le défilé de belles gueules de Sanctuary ne tenant pas la distance avec les comédiens si incandescents de Torchwood. Une seule exception, certes de taille : Amanda Tapping, que l’on adore depuis SG1 et qui apporte mystère et humanité à son personnage de Magnus, le seul réellement dense de la série (et le noir lui sied à ravir…).

Enfin dès ce pilote on subodore sans risque que tout ceci ne va guère se développer au-delà d’un Fantastique à la Charmed, effets spéciaux à l’appui, le tout engoncé dans un politiquement correct déjà bien pesant. Les gentils vont casser du méchant à tour de bras, mais tout en montrant des qualités très positives, le regard bleu acier rivé sur l’horizon (scène d’une lourdeur pachydermique sur le toit du manoir). Les histoires souffrent d'un trop grand simplisme, guère relevé par un nombre effarant d'emprunts. On se situe très loin des personnages complexes et tourmentés de Torchwood, se débattant au sein d’un univers parfaitement adulte, où l’ombre ne cesse de se mêler à la lumière. Les dérives parfois sinistres des héros n’y entravent pas le développement de thématiques très originales et contemporaines, à la conclusion parfois agréablement déroutantes. Rien à voir avec la conclusion lénifiante du pilote de Sanctuary.

Attention, Sanctuary, qui bénéficie du professionnalisme sans failles de l’équipe de SG1, ne constitue pas une série ennuyeuse : on y trouve son quota de pyrotechnie et d’action, ainsi que certains personnages secondaires à la Famille Addams qui pourront divertir. Simplement, tout ceci reste bien léger et se limite à un spectacle immédiat, dont les prouesses techniques ne dissimulent que bien partiellement le classicisme attristant de l’intrigue. La soirée de NRJ 12 reste plaisante, mais totalement déséquilibrée au profit de sa seconde partie, si britannique. Cette confrontation directe représente de plus un exercice de style intéressant, où l’on observe comment une thématique similaire se traite différemment selon l’optique d’une série adulte ou adolescente.

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3. LES TROIS SŒURS
(FATA MORGANA)


Ce nouvel épisode se montre encore décevant, avec une intrigue de bric et de broc au dénouement totalement expédié. À l'évidence elle sert uniquement à introduire un nouvel ennemi récurrent, La Cabale, la société secrète centenaire de rigueur, dotée comme il se doit d'un grand pouvoir occulte et d'antiques secrets. L'épisode échoue sur l'essentiel : nous titiller l'imagination à propos de la grandeur et des arcanes de cette loge.

On se situe ici bien loin d'Angel,  de MillenniuM (ou d'X-Files pour le conspirationnisme contemporain), voire de The Lost Room. On se contente en effet de quelques gros bras hirsutes et vulgaires, d'effets spéciaux sans finesse ni imagination et de quelques combats lourdement chorégraphiés, autour desquels s'articule, hélas, tout l'épisode. Rien de nouveau sous le soleil, d'autant que la surprise des décors virtuels fait déjà long feu.

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4. L'AFFAIRE D'AUSTIN
(FOLDING MAN)

Une amélioration s'observe dans cet épisode où l'on se décide enfin à nous raconter une véritable histoire. Cette intrigue à suspense se suit sans déplaisir, même si, largement décalquée de Usual Suspects, elle souffre d'un dénouement par trop prévisible. Elle cerne également avec acuité le drame de l'addiction aux stupéfiants. La mise en scène demeure très standard mais la scène de la rencontre, au sommet du squelette d'un immeuble, permet d'optimiser les décors virtuels, bien au-delà des plans finalement quelconques observés habituellement.

Cerise sur le gâteau, les adversaires présentent un pouvoir d'élasticité très similaire à celui d'Eugène Tooms (effets spéciaux de moins bonne qualité) et le guest du jour n'est autre que le doué Peter Outerbridge, l'interprète de l'Agent Baldwin dans MillenniuM et vu récemment dans l'intéressant ReGenesis. On découvre également un autre comédien que l'on aime bien, Alex Zahara, figure régulière des séries SF et fantastiques (plusieurs rôles différents dans SG1).

Le talent et le métier de ces vieux briscards des séries de genre font malheureusement ressortir davantage encore la platitude insigne du jeu des jeunes comédiens récurrents, au service il est vrai de personnages à la profondeur psychologique d'un timbre poste et limités à des stéréotypes éculés (un vague clone de Daniel pour l'un et une Buffy au très petit pied pour l'autre). Seule Amanda Tapping (très élégante) continue à défendre avec éclat et vivacité son personnage à l'agréable mystère mais néanmoins tout à fait présente dans l'action. Sanctuary demeure bien avant tout destinée aux amateurs désireux de poursuivre la belle aventure de Stargate, en sa charmante compagnie.

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5. HALLUCINATIONS
(KUSH)


La série semble bien près de toucher le fond à l’occasion de cet épisode. On retrouve ici une figure bien connue : le huis clos anxiogène à souhait, d’autant que l’invisible adversaire peut revêtir l’apparence d’un membre de l’équipe. On reconnaît bien entendu le schéma initié par The Thing, devenu un classique repris notamment par les X-Files dans le terrifiant Projet Arctique (et quelques autres), ici mâtiné du psychotrope Spores. Hélas, la comparaison s’avère ici cinglante tant Sanctuary échoue sur le principal : créer un réel sentiment d’angoisse bien paranoïaque. La faute en revient à la résultante de plusieurs facteurs ne cessant de s’additionner tout au long de l’épisode.

Tout d’abord l’insigne platitude de la mise en scène, qui se contente de balader mollement la caméra le long de l’espace restreint de la carlingue, en osant de temps à autres un gros plan téléphoné au possible. Le manque de moyens s’avère ici criant. La musique, grande pourvoyeuse d’ambiance (Cf. Mark Snow), se cantonne ici à quelques bruitages passe-partout sans aucune valeur ajoutée. L’interprétation se limite aussi à des numéros très quelconques (le méchant récurrent est toujours aussi pitoyable), on se trouve sans doute face ici à l’une des pires faiblesses de la série, d’autant que le doublage a visiblement été aussi réalisé au rabais (techniquement correct, artistiquement sans éclat aucun).

Le pire demeure sans doute l’écriture : dans ce type d’histoire la montée crescendo d’une terreur oppressante constitue la condition sine qua non du succès, or ici l’intensité dramatique en reste strictement au même point. Les péripéties se succèdent platement sans que l’on ressente de tension croissante. Les morts s’alignent comme dans un slasher basique, jusqu’à un dénouement accueilli comme une vraie libération par un spectateur vacillant sous l’ennui.

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6. LES NUBBINS
(NUBBINS)


Le spectateur méritant se voit récompensé par un épisode relevant fort agréablement le niveau. On craint un nouveau poncif, un de plus, quand l’on démarre dans une ambiance de vaisseau fantôme, mais le récit bascule très vite dans un décalé humoristique fort plaisant. En effet un excellent clin d’œil s'opère sur l’un des épisodes de Star Trek Classic les plus cultissimes, The trouble with Tribbles. On retrouve la drôlerie et l’insolite de ces petites boules de fourrures si mignonnes, désarmant pareillement l’équipe du Sanctuaire que le rude équipage de l’Enterprise.

Les effets spéciaux numériques jouent ici à plein et l’on retrouve nombre de bons moments similaires à ceux de l’épisode original, d’autant, disons-le, que l’on apprécie ce coup de chapeau à l'une des plus prestigieuses séries SF oldies (séquence émotion).

Certes, là où Gene Roddenberry nous offrait une fable délicieuse et spirituelle, l’univers plus frustre et contemporain de Sanctuary nous délivre des scènes plus sexuellement explicites (mais les jeunes comédiens semblent enfin sortir de leur gangue) et un déroulement plus violent à la Gremlins, mais la référence est ici également très flatteuse. Seul point noir : on aurait aimé que les personnages aillent plus loin dans l’autodérision (Magnus n’est pas du tout effondrée comme Kirk) et il nous faut subir une seconde histoire, bavarde et larmoyante, justifiée uniquement par la conclusion.

Mais qu’importe, on s’est diverti durant une bonne demi-heure, avec une jolie nostalgie en prime. On n’en demande pas plus à une série qui prend enfin des couleurs et qui aurait tout à gagner à jouer la carte du référentiel pour dynamiser un background peu captivant. Bon, à quand la visite d’un Francis ou d’un Logan dans le Sanctuaire ?

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7. LES CINQ
(THE FIVE)


L'épisode se suit sans déplaisir du fait des Cinq, se révélant bien plus intéressants que la Cabale. Ils apportent à la série un cachet à la Ligue des Gentlemen Extraordinaires assez sympathique.

On apprécie particulièrement cette apparition d’un Nikola Tesla montré comme un machiavélique vampire, une originalité réussie, fleurant bon le Steampunk. Malgré quelques erreurs factuelles sans grande importance concernant le personnage et le manque d’attrait persistant de la Cabale, ce nouvel épisode mythologique paraît bien plus savoureux que Les trois sœurs, avec un Druitt gagnant enfin en subtilité.

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8. EDWARD
(EDWARD)


Après Les Nubbins, la série semble avoir pris le mauvais pli de constituer un épisode en juxtaposant deux trames tout à fait distinctes, réunies assez artificiellement en fin de parcours. Il sera toujours plus judicieux d’écrire une intrigue riche et approfondie plutôt que d’en additionner des rachitiques ne provoquant aucune synergie. Le premier versant représente de nouveau un poncif, celui du gentil Lycanthrope tâchant de lutter contre l’aspect sauvage de sa nature. On a déjà vu ça ailleurs, en mieux (comme Oz dans Buffy ou Nina dans Angel). Surtout Sanctuary revêt à cette occasion les détestables oripeaux de la série hospitalière : termes techniques abscons, compassion éplorée du médecin (Magnus), faut-il ou non opérer malgré les risques, etc. Aucun intérêt là-dedans.

Le second segment part, lui, d’une bonne idée initiale – y compris si l’autiste surdoué, on a aussi déjà vu ça dans X-Files, Fringe, Eleven Hour etc. Le coup des dessins est bien trouvé, même si l’histoire se contente par la suite de les multiplier, avec quelques rebondissements assez poussifs. Esthétiquement très réussis, ils confèrent une étrangeté bienvenue à l’histoire, au-delà de la pyrotechnie oculaire. Pour tout dire leur aspect et le mélange de réalité et de graphisme qu’ils signifient m’on fait songer au clip de Take on me, mais qui se souvient de A-Ha de nos jours ?

La série me semble souffrir d’un défaut chronique. SG1 était parvenu à s’organiser en récit choral où, même si O’Neill demeurait le héros, Teal’C, Carter et Daniel contribuaient pleinement au récit, leur harmonieux concert apportant considérablement à la série. Rien de tout cela ici. Magnus, par le talent et le charme d’Amanda Tapping (toujours aussi élégamment vêtue par un styliste inspiré) mais aussi par une écriture lui réservant le plus souvent les meilleures scènes, vampirise régulièrement les épisodes. Elle achève ainsi de rendre insignifiants le pseudo Daniel (gros coup de nostalgie à chaque fois) et la sous Buffy (totalement risible), déjà cantonnés à un registre très limité et incarnés par des comédiens encore falots. La série en ressort déséquilibrée, de fait on passe son temps à s’ennuyer en attendant la prochaine apparition de Magnus sans laquelle le récit semble manquer terriblement de substance.

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9. LE CHOIX DE WILL
(REQUIEM)


Dans la quête effrénée de la nouveauté à tout crin qui la caractérise, la série a su dénicher un sujet extrêmement peu traité au cinéma comme à la télé : le Triangle des Bermudes. L’équipe s’y rend d’ailleurs dans un sous-marin au nom frissonnant d’originalité : le Nautilus (merci pour Nantes). Et pourtant… L’épisode est excellent, sans doute le meilleur de la saison. Il réussit en tous points là où Hallucinations (déjà un huis clos) avait échoué, en instaurant une véritable tension où l’angoisse croît sans cesse.

La linéarité des meurtres de l’avion demeurait désespérante de bout en bout ; ici l’épisode joue habilement de différentes cordes (descente inexorable du sous-marin, expansion de l’entité chez Magnus qui sombre toujours plus dans la folie, terreur croissante concomitante de Will reflétant parfaitement celle du spectateur). La réalisation se montre nettement plus nerveuse, soutenant parfaitement une intrigue nous réservant quelques twists astucieux.

Surtout, le fait de resserrer l’action sur ces deux personnages permet de se débarrasser de la Ashley, un véritable poids mort que la série doit encore et toujours traîner, telle la Kim de 24h ou le Peter de Fringe. Outre que Robin Dunne se montre en progrès dans son jeu, l’épisode offre ainsi un large espace à Amanda Tapping pour briller de tout son talent, d’autant qu’elle prend visiblement un vif plaisir à enfin jouer les méchantes. Elle s’y montre excellente, manifestant une sauvagerie assez inattendue !

Cerise sur le gâteau, ce huis clos sous pression fait furieusement penser à l’épisode En détresse de SG1 où Daniel rencontrait Vala dans des conditions à peu près similaires. Encore une brune ravissante à qui les tenues noires siéent à merveille…

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10. LES GLADIATEURS
(WARRIORS)


Ce nouvel épisode se montre par contre d’une bêtise crasse, ressemblant beaucoup aux séries Z putrides que la TNT nous offre régulièrement en fin de soirée (félicitations aux maquillages  dignes de X-Or).

Seul point d’intérêt : les retrouvailles avec Jim Byrnes, le Watcher de Highlander, déjà aperçu dans Les Cinq. Sympathique, d’autant que c’est à son tour d’avoir droit à des scènes dans le passé : joli clin d’œil à cet acteur que l’on aime beaucoup. Pour le reste la Cabale confirme qu’elle constitue un four à peu près complet.

Ah, et Amanda arbore durant quelques trop courtes minutes un haut à la soyeuse transparence qui… Enfin bref.

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11. INSTINCT
(INSTINCT)


L’avant-dernier épisode de la saison reprend une tradition inaugurée par les X-Files (X-Cops), puis reprise par Supernatural (Les ghostfacers) : l’épisode visionné par la caméra de journalistes suivant les héros. Ces deux premières séries en profitaient pour distiller un humour ravageur lors d’histoires totalement décalées, drôlerie provenant des héros, surtout Scully, pour les X-Files, et inversement des « journalistes », des geeks bien débiles, pour Supernatural.

Hélas, Sanctuary ne saisit pas l’action d’une telle valeur ajoutée. Les journalistes ne présentent aucune spécificité intéressante, la caméraman alourdissant même le récit de remarques continuelles vite lassantes. Sa collègue, une jeune arriviste, se résume à quelques poncifs et n’est pas sauvée par une interprétation demeurant très quelconque (plaie récurrente de la série).

Aucun sel particulier ne provient non plus de l’équipe, qui connaît son énième huis clos à la poursuite d’un monstre. Aussi, la surprise initiale (très vite) dissipée, on s’ennuie ferme devant de répétitives allées et venues dans un entrepôt, entrecoupées de digressions sans relief entre équipe et journaliste. La modélisation du monstre demeure cependant réussie, ce qui nous vaut enfin quelques frissons lors de l’affrontement final.

Malheureusement, cela débouche sur une conclusion très moraliste, permettant, l’air de rien, d’évacuer quelques failles béantes du scénario : comment sont-ils sortis du hangar cerné par la police ? Comment expliquer la passivité totale de la Cabale face à ce qu'il advient de son précieux chargement ?

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12/13. MENACE BIOLOGIQUE
(REVELATION)


La saison se conclue par le double épisode mythologique (Menace biologique) de rigueur depuis les X-Files (et SG1), avec le traditionnel cliffhanger de folie qui convient. Le récit revêt de l’intérêt par l’ampleur du sujet indiqué, et quels effets spéciaux informatiques réussis (décors, divers pouvoirs utilisés : le double épisode bénéficie visiblement de moyens accrus) !

Hélas, ce bel effort se voit toujours grevé par plusieurs facteurs, dont la Cabale, encore et toujours insignifiante, entre accumulation de poncifs et complots transparents. On se croirait vraiment dans Mutant X, pour ceux qui se souviennent de cette joyeuse daubasse. Quand on compare la cheftaine à l’Homme à la Cigarette, on ne se sait pas au juste s’il faut rire ou pleurer. Dans un rôle très proche du médecin dérangé qu’il incarnait dans X-Files, I want to believe, on apprécie par contre le toujours excellent Alex Diakun. On se régale de le voir dégager sadisme et autosatisfaction, un vrai festival.

D’autre part la mise en scène reste très plate et convenue. Pour lui apporter un semblant de vie, on divise artificiellement l’intrigue en autant de fils qu’il y a de personnages ou presque, en assurant une rotation rapide entre eux. Mais ces sauts trop fréquents déconcentrent le spectateur qui n’a jamais le temps de s’impliquer dans une action continue et qui sature vite, d’autant plus qu’un effet lumineux et sonore bien criard vient souligner chaque transition. Les Cinq, enfin au complet, confirment cependant tout le bien que l’on pensait d’eux, ces retrouvailles constituent l’atout maître de l’épisode.

On apprécie la présence d’un nouveau transfuge de Highlander, Peter Wingfield (Methos), comme de coutume très pertinent dans son jeu. Il y interprète le Dr Watson, chef du Sanctuaire de Londres, en fait le véritable Sherlock Holmes ! On retrouve le parallèle avec Torchwood, où l’institut se compose pareillement de plusieurs sites autonomes.

Au sortir de cette première saison, Sanctuary apparaît comme une série dotée d’un vrai potentiel : très belle interprétation d’Amanda Tapping, le duo Magnus-Will, un vrai bestiaire fantastique, un univers intéressant si on l’enrichissait quelque peu, une maîtrise technique indéniable etc. Mais elle gâche ce qui ne demeure que potentialité en ne développant que des scénarios le plus souvent consternants, une faiblesse aussi récurrente que mortelle. Sanctuary doit absolument se montrer plus ambitieuse et créative dans ses histoires, mais aussi se doter d’un ennemi récurrent tenant un minimum la route, s’axer bien davantage sur son duo central et aussi améliorer la qualité générale de son interprétation.

Au prix de cet important effort elle pourra devenir captivante alors que, pour l’heure, on la quitte avec un sentiment de gâchis.

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Crédits photo : Syfy Universal.