Scooby-Doo 2 : Les monstres se déchaînent (2004) Résumé : Mystère et Compagnie assiste à l’ouverture d’un musée dédié à leurs exploits. Mais un mystérieux adversaire parvient à animer les statues représentant les anciens ennemis de Scooby-Doo. Ces monstres répandent rapidement la terreur dans la ville et nos amis, d’abord humiliés, se lancent dans une périlleuse enquête afin de détruire la menace. Tandis que Velma vit une romance avec Patrick, l’intrigant conservateur du Musée, l’ambitieuse journaliste Heather s’acharne à ridiculiser nos héros. Critique : A l’affiche le 20 mars 2004, Scooby-Doo 2 doit faire face à plusieurs défis. Ainsi il ne bénéficie plus de l’effet de surprise dû à la transposition de personnages de dessins-animés en film classique, qui avait suscité une vraie curiosité autour du premier opus. Après le munificent tournage australien de Scoobi-Doo, on en revient ici à des normes plus étriquées à Vancouver. Il faudra faire aussi bonne chère avec (relativement) moins d’argent. Comme toute suite, le film doit aussi démontrer qu’il développe un authentique projet, autre que celui d’exploiter un filon. Face à cette problématique, le scénariste James Gunn réagit intelligemment en apportant une ambition nouvelle à l’intrigue, afin d’au moins diminuer l’impression de se tenir face à un doublon. De fait, celle-ci résulte nettement plus structurée que lors du premier opus, où, après la mise en place du décor, elle se résumait essentiellement à accumuler les courses poursuites spectaculaires. Ici, sans prétendre à une originalité folle ou à de la complexité, on assiste au déroulement d’une véritable enquête, liant aux scènes d’action la découverte d’indices, l’installation de suspects potentiels considérablement plus développés, ainsi que du relationnel. Evidement ce mouvement ne demeure que partiel, les deux films s’adressent avant tout au même jeune public et l’on retrouve donc à profusion des gags extrêmement visuels et des poursuites similaires, voire l’humour à base de prouts si cher aux enfants. Il n’en reste pas moins que l’on apprécie cette volonté de ne pas se reposer sur ses lauriers, en se contentant de dupliquer des situations. Par ailleurs James Gunn sait s’adresser à l’autre grand public potentiel du film : les adultes amateurs nostalgiques des aventures de Scooby-Doo, dont les premiers dessins-animés remontent au début des années 70. Convoquer les grands antagonistes de jadis leur parlera bien davantage qu’aux enfants découvrant cet univers, avec une vraie valeur ajoutée. De même, l’auteur a su conserver l’aspect parodique qu’il avait précédemment insufflé aux héros de Mystère et Compagnie, mais là aussi en les rendant relativement moins caricaturaux et en développant le relationnel. Le réalisateur sait recréer les monstres des dessins animés grâce à moultes images de synthèse, recréant une atmosphère d’Halloween souvent très amusante et qui, là encore, plaira beaucoup aux enfants. Passer à d’authentiques entités surnaturelles permet de coller à un air du temps avide de spectaculaire. Il ne parvient pas toutefois à dissimuler que nombre de décors résultent moins spectaculaires que lors du premier opus. L’animation de Scooby-Doo ne marque pas non plus de progrès particulier. Mais les courses poursuites demeurent suffisamment entrainantes pour ravir le jeune public, notamment lors du spectaculaire affrontement final. Tout comme le premier opus, ce film distraira à coup sûr sa cible. Le film a également la main plus heureuse que son prédécesseur. L’excellente idée consistant à faire revenir, non seulement les monstres, mais aussi les méchants qui se dissimulaient derrière les déguisements, permet d’introduire plusieurs visages bien connus. Les amateurs des X-Files s’amuseront à reconnaitre Peter Boyle (Clyde Bruckman) dans un amusant rôle de savant fou. Alicia Siverstone et Seth Green s’impliquent pleinement dans leur personnage, parfaitement calibré pour servir de suspect. De son côté la distribution principale s’avère aussi performante que lors du premier opus, sachant de plus s’adapter à une version moins extravertie des protagonistes (hormis pour Sammy et Scooby, toujours aussi déchaînés). Outre l’amusante présence de son ami et complice Seth Green (elle va bientôt devenir l’une des voix régulières des Robot Chicken), Sarah Michelle Gellar prolonge la sensation Buffy contre les Vampires en créant derechef une irrésistible Daphné intégrant bon nombre des caractéristiques de la Tueuse de Sunnydale. Son duel contre le Chevalier Noir se montre particulièrement réjouissant de ce point de vue, tout en constituant l’un des sommets du film. Il n’en demeure pas moins que son rôle ne représente qu’un prolongement réussi de celui du premier opus. Au moment où s’achève Buffy, la suite de sa carrière, qu’elle désire orientée vers le cinéma, apparaît comme un grand point d’interrogation. Anecdotes :
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