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L’attaque du San Cristobal (1962)La Déesse du feu (1965)

Saga Hammer

Les pirates du Diable (1964)


LES PIRATES DU DIABLE
(THE DEVIL-SHIP PIRATES)

Résumé :

Commandé par le féroce capitaine Robeles, un galion espagnol, survivant de l’Invincible Armada, accoste en Angleterre. Son équipage de forbans fait croire aux habitants d’un village que l’Espagne a vaincu et qu’ils sont l’armée d’occupation. Mais la résistance s’organise.

Critique :

Un film avec « pirates » dans le titre mais surtout avec des marins d’eau douce car, si l’on voit des bateaux dans la séquence d’ouverture (contrairement à L’attaque du San Cristobal), par la suite, nous n’aurons que l’épave du El Diablo (ce qui explique le titre sensationnaliste mais ça sonne quand même comme une facilité alors qu’on aurait pu s’attendre à un film fantastique). Un navire échoué, c’est aussi des économies pour la production. Pourtant, le succès de L’attaque poussa le studio à se montrer moins pingre. C’est un accessoire à 17 000£ qui fait office de bateau. La Hammer fait aussi des économies sur le casting car la majorité des acteurs est peu connue et l’un des plus charismatique, Andrew Keir, disparaît à la moitié du film. Aucune Hammer’s Girl non plus. 

La réalisation est également assez statique et le scénario linéaire. On sent que Jimmy Sangster, peu inspiré pour cette fois, a recyclé une partie des idées de L’attaque du San Cristobal comme le duel entre pirates dans la taverne mais ne propose pas grand-chose de plus. Plus grave, Don Sharp ne sublime pas son matériau. Ça manque de nerfs tout ça. S’il y a de bonnes scènes, c’est trop peu et pour trop peu de temps à chaque fois. La mort de sir Basil n’est pas crédible non plus. On ne sent pas vraiment l’oppression des Espagnols sur les Anglais. Ça manque de conviction. C’est frustrant au final.

D’autant plus frustrant qu’il y avait quand même matière. Cette histoire d’armée d’occupation et de résistance, comment ne pas y voir une métaphore de la Seconde guerre mondiale toute fraîche encore à cette époque ? Voir les autorités accommodantes et ne voulant pas s’attirer les foudres de l’occupant, cela sonne juste et peut renvoyer aux sbires du Troisième Reich ou à l’extrême prudence de Pie XII. Le double jeu, par idéalisme, d’un Espagnol, était une excellente idée, même jouée par un jeune premier un peu fade. Son opposition au cynique et désabusé capitaine Robeles (majestueux Christopher Lee) ne va hélas guère au-delà de l’échange d’idées. Bien dit mais quelque peu creux. Un film décevant.

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Anecdotes :

  • Scénario : Jimmy Sangster

  • Réalisation :  Don Sharp. Réalisateur britannique né en Australie (1921-2011), on lui doit Le baiser du vampire (1963), La malédiction de la mouche (1965), Raspoutine, le moine fou (1966), Le manoir des fantasmes (1974), deux films de la saga « Fu Manchu » : Le masque de Fu Manchu (1965), Les 13 fiancées de Fu Manchu (1966). Il fut aussi réalisateur pour la télévision : Ghost Squad (1961-1962), Chapeau melon et bottes de cuir (3 épisodes, 1968), La maison de tous les cauchemars (1980).

  • Première fois que Christopher Lee est en tête du générique chez la Hammer.

  • La Hammer avait espéré louer le « vaisseau » à d’autres compagnies mais minimisa ses pertes en incendiant le coûteux accessoire.

  • Barry Warren/Don Manuel : acteur anglais (1933-1994), vu à la télévision dans Macbeth (1960), Chapeau melon et bottes de cuir (1965, 1968), Poigne de fer et séduction (1972), Les règles de l’art (1991) ; au cinéma dans Le baiser du vampire (1962), Frankenstein créa la femme (1967).

  • John Cairney/Harry : acteur écossais, vu au cinéma dans Atlantique, latitude 41° (1958), L’impasse aux violences (1960), Jason et les Argonautes (1963), Sherlock Holmes contre Jack L’Eventreur (1965) ; à la télévision dans Au clair de la lune (1954), Destination Danger (1965), L’homme à la valise (1967), Chapeau melon et bottes de cuir (1969), Amicalement vôtre (1971), Jackanory (1971-1975), Taggart (1986), Mysterious Island (1995).

  • Ernest Clark/Sir Basil : acteur anglais (1912-1994), vu au cinéma dans Le Beau Brummel (1954), Les briseurs de barrage (1955), 1984 (1956), Coulez le Bismarck ! (1960), Le secret de mon succès (1965), L’Exécuteur (1970) ; à la télévision dans The Invisible Man (1958-1959), Maigret (1962), Docteurs en folie (1968-1969), Doctor at large (1971), Doctor in charge (1972-1973), Doctor at sea (1974), Doctor on the go (1975-1977), Agatha Christie-Dix brèves rencontres (1982), Doctor at the top (1991).

  • Biographie d’Andrew Keir et Susan Farmer dans Dracula, prince des ténèbres, de Duncan Lamont dans Les monstres de l’espace, de Michael Rippert dans La femme reptile.

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