Doux, dur et dingue (1978) Résumé : Un camionneur, qui arrondit ses fins de mois en participant à des combats de boxe clandestins, se met en tête de retrouver une chanteuse, aventure d’un soir. Il est accompagné d’un orang-outan et d’un couple d’amis Critique : Nominé trois fois au « Stinkers Bad Movie Awards » (une sorte d’Oscar du plus gros navet de l’année), ce film fait partie des ratages du grand Clint, aussi bien pour la majorité des critiques que pour de nombreux inconditionnels de l’acteur. Un de ces films qu’on s’empresse d’oublier dès qu’on les a vus. Et pourtant, les aventures de Philo Beddoe et de son orang-outan Clyde firent un carton au box-office et on eut droit à une suite deux ans plus tard ! Ce film n'est franchement pas à prendre au sérieux. Il n'y a pas de trame, juste un semblant d'intrigue où le personnage principal est une sorte de cow-boy loser des temps modernes. Une grosse blague d’une heure cinquante aux personnages bien crétins. Eastwood interprète un camionneur nonchalant, Philo Beddoe, qui passe son temps à rafistoler des voitures et faire le coup de poing. Son pote Orville (Geoffrey Lewis) lui organise des combats à mains nues, ce qui permet aux deux amis, accompagnés de Clyde et bientôt d’Echo (Beverly D’Angelo), petite amie d’Orville, de se balader chichement dans la vallée de San Fernando à la recherche de bières, d’hôtels bon marché et de bars à musique country (dont je ne suis pas vraiment fan), qui donne une ambiance typiquement américaine… le tout entre deux bastons. Le rythme s’enraille quand Beddoe tombe raide amoureux d’une chanteuse (Sondra Locke). Le grand dur a le coup de foudre et se ramollit, puis se lance frénétiquement avec ses amis à la recherche de la demoiselle lorsque celle-ci disparaît du jour au lendemain. Le titre français résume très bien la situation. En bref, le script est pâlot, les personnages stéréotypés au possible – le gang de motards néo-nazis absolument grotesque - et les dialogues d’un film d’Eastwood n’ont jamais été aussi insipides. Une réplique parmi une multitude ; lorsque Beddoe s’adresse à Clyde : « No fartin', no belchin', no pickin' your ass! » On est proche de la perte de temps…. Qu’y a-t-il à sauver ? Les randonnées nocturnes d’Eastwood et de Clyde, qui boit sa bière et reluque les strip-teaseuses comme son maitre, les combats bien agencés, les blagues potaches à deux balles (le dentier…) et la musique de western spaghetti à l’approche du duel avec les motards. Mais le gros attrait, c’est le singe, qui est la star du film. Il est bien plus expressif que Steven Seagal par exemple ! D’ailleurs, beaucoup oublient le titre et font référence au film avec l’orang-outan. Beddoe/Eastwood pique des cacahouètes pour l’animal (première bagarre), qui fait des doigts d’honneur à la pelle à la bande de motards, qui cherchent querelle à tout le monde et se prennent des trempes à la chaine. Quant à Clint, il se prend pour Tarzan dans une (courte) scène… Aucun studio d’Hollywood ne voulait produire le film, et les proches d’Eastwood déconseillaient à l’acteur de le faire. Ils ne trouvaient pas le script drôle et capable d’intéresser ses fans. Cette première comédie eastwoodienne fut pourtant un succès colossal auprès du public. Doux, dur et dingue est un film qu’il faut prendre au second, voire troisième degré. Je ne l’avais pas revu depuis sa sortie et, franchement, il ne figurera pas dans ma collection. C’est supposé être drôle, mais seulement quelques scènes m’ont arraché un sourire. Pourquoi autant de gens ont aimé et aiment ce film ? Mis à part l’aspect Amérique rurale et profonde qui explique le phénomène outre Atlantique, je pencherais pour le nom de l’acteur sur l’affiche… Every Which Way but Loose n’est peut-être pas le plus mauvais film de Clint Eastwood (si je me rappelle bien, la suite est pire !), mais il fait partie du wagon de queue. Il ne nécessitait pas de suite, à part l’appel du tiroir-caisse, car Beddoe perd son dernier combat contre le grand champion et la fille semble disparaître pour de bon (tant pis pour le spoiler). La période fin des années 70/début des années 80 n’est pas semée de chef-d’œuvre dans la carrière d’Eastwood. L’acteur est sous l’influence de Sondra Locke (elle le convainc d’ailleurs de tourner cette comédie) et elle participera à quatre des cinq films avec Eastwood de 1977 à 1980. Néanmoins, L’évadé d’Alcatraz, l’unique production de cette période sans Locke, coincée entre les quatre, est le seul film de qualité, digne de figurer dans une vidéothèque…. Anecdotes :
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