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Saison 5Saison 1

Deux flics à Miami

Présentation 


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USA (1984-1989). Série policière dramatique créée par Anthony Yerkovich et produite par Michael Mann : 5 saisons (111 épisodes). Un film « Miami Vice », sorti en 2006 et réalisé par Michael Mann, avec Colin Farrell et Jamie Foxx.

Avec Don Johnson (Detective Sonny Crockett), Philip Michael Thomas (Det. Ricardo Tubbs), Edward James Olmos (Lieutenant Martin Castillo), Michael Talbott (Det. Stan Switek), Olivia Brown (Det. Trudy Joplin), Saundra Santiago (Det. Gina Calabrese), John Diehl (Det. Larry Zito), …

Diffusé en France en 1986 (Antenne 2) et en Belgique en 1985 (RTBF1). Rediffusions en 1987 et en 1990 sur La 5 en France et sur RTL-TVI (RTL Luxembourg en Belgique).

Intégrale de la série disponible en DVD depuis 2008 ainsi que le film « Miami Vice » (2006).

Ancien champion de foot universitaire et vétéran du Vietnam, Sonny Crockett, travaille à la Brigade des Mœurs de la police de Miami. Infiltré dans le milieu criminel sous l’identité de Sonny Burnett, il est constamment confronté à de redoutables trafiquants de drogue, dealers et ripoux, … Après avoir perdu son coéquipier dans des circonstances dramatiques, Sonny croise la route de Ricardo Tubbs, flic de New York venu en Floride pour venger son frère, tué par  le puissant baron de la drogue Calderone. Après quelques altercations, Crockett et Tubbs affrontent les situations les plus dangereuses dans le milieu interlope de Miami…

1.Un concept percutant

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A l’époque de sa diffusion, certains ont détesté « Deux flics à Miami » (« Miami Vice » en vo), d’autres ont adoré. Dans tous les cas, personne ou presque n’est resté indifférent. Car voir cette série, c’était une expérience sensorielle et visuelle, une plongée au cœur de l’obscurité de la ville de Miami (Floride) et de son milieu interlope. Indéniablement, cette série a marqué un tournant dans l’évolution du genre policier à la télévision américaine, doublé d’une révolution esthétique, cinématographique et stylistique. La rencontre parfaite entre un grand cinéaste, une nouvelle façon de faire de la télévision et la vision d’un dirigeant de chaîne.

Soucieux de relancer l’audience de sa chaîne NBC, en perte de vitesse face aux concurrentes ABC et CBS ; le grand patron Brandon Tartikoff voulait quelque chose de nouveau, une série mêlant vidéoclip et intrigues policières. D’où l’idée de flics évoluant dans des décors renvoyant aux vidéoclips de la chaîne musicale MTV, très en vogue au début des années 80. Mais ramener « Deux flics à Miami » à un simple vidéoclip serait un peu simpliste. Plusieurs éléments ont conduit à son succès phénoménal.

Tout d’abord, la chaîne NBC voulait attirer la tranche d’âge 18/49 ans, très recherchée par les annonceurs publicitaires. Ensuite, l’idée originale de la série, née dans l’esprit d’Anthony Yerkovich le créateur de la série, provenait d’un article paru dans la presse relatant une importante saisie de drogue à Miami. Scénariste de télévision, reconnu pour son travail sur la série policière « Hill Street Blues » (Capitaine Furillo), Yerkovich avait été fasciné par Miami et en particulier, sa vie nocturne.

Après avoir obtenu un accord de NBC, Yerkovich écrit le scénario du pilote de « Deux flics à Miami », initialement intitulé « Gold Coast » (pour l’anecdote, c’est l’inscription qui orne le fronton des bureaux de la « Miami Vice Squad » lorsque Crockett et Tubbs rentrent au commissariat).

A la même époque, Michael Mann reçoit d’Universal le script de Yerkovich. Le scénario original attire particulièrement son attention sur la manière réaliste dont Yerkovich abordait la guerre aux cartels de la drogue en Colombie. Yerkovich et Mann retravaillent le scénario et conserveront l’aspect « guerre à la drogue » pour créer le personnage du Lieutenant Martin Castillo, chef taciturne et charismatique de Crockett et Tubbs. Cet aspect renvoyait également à des faits réels puisque le Président des Etats-Unis, Ronald Reagan, avait lancé une lutte sans merci aux cartels de la drogue.

Le métier de scénariste, Mann le connaît pour avoir démarré sur les séries policières « Police Story » et  « Starsky & Hutch ». En 1978, il créa la série de détectives « Vega$ » avec Robert Urich. Après avoir gagné un Emmy Award (oscar de la télé) pour son téléfilm « Comme un homme libre » (1978) décrivant un univers carcéral sans pitié, Mann réalise ensuite « Le solitaire » (Thief, 1980), film de gangsters au style visuel étonnant avec James Caan en antihéros tourmenté. Ce film contenait en lui les germes qui donnèrent naissance au style visuel et cinéma de « Deux flics à Miami ».

Une fois le scénario terminé, Mann convainc la chaîne NBC de commander un téléfilm pilote qui servira de test et débouchera sur une série hebdomadaire, en cas de succès. Le network met le paquet et finance le pilote à concurrence de 5 millions de dollars (la norme à l’époque était la moitié au grand maximum). C’est ainsi que le 16 septembre 1984, le pilote débarque sur le petit écran américain. Grand succès d’audience et excellentes critiques dans la presse qui soulignent le côté inédit des codes visuels, ainsi que la parfaite osmose entre images et musique rock. Hélas, la série ne décolle pas. En cause, un créneau de diffusion non favorable à « Deux flics à Miami » (le vendredi soir, jour où les Américains sont de sortie et regardent peu la télévision). En face, la rude concurrence avec les sagas familiales « Dallas » et « Falcon Crest », diffusées sur ABC et CBS. Un changement de case horaire et le charisme de son interprète principal finirent de porter la série au pinacle. Avec la « Don Johnson » mania qui déferla sur le monde, la 2ème saison de la série connaîtra les meilleurs scores d’audience, succès moins important par la suite mais confirmé.

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Sonny et Ricardo et leur hors-bord offshore Scarab

2. Un style visuel jamais vu à la télévision

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Outre l’aspect vidéoclip, « Deux flics à Miami » innove dans le genre policier par son style visuel : Michael Mann recrée un Miami de toutes pièces, en privilégiant l’esthétique art déco des nombreux bâtiments situés dans le bas de la ville. Egalement fasciné par les bâtiments postmodernistes, il construit son univers visuel par la mise en avant des lignes architecturales des buildings qui pullulent dans la ville. Plus important encore, Mann définit une palette de couleurs qui impose une certaine image de la ville : les tons pastel sont privilégiés, les couleurs terre, ocre et rouge sont évitées autant que possibles bannies. Paradoxalement, alors que la série met souvent en avant le monde glauque et nocturne de la ville, elle profitera grandement à l’amélioration de son image dans le monde entier, à commencer par les USA : le tourisme explose et le maire de Miami remet les clés de la ville à Don Johnson et Philip Michael Thomas, allant jusqu’à leur remettre un permis de se parquer où ils le veulent !

Ensuite, Michael Mann impose la rigueur visuelle du langage cinématographique à la télévision : désormais, place aux panoramiques, travellings, caméras à l’épaule alors que pour des raisons financières et de temps, le langage télé se limitait à l’époque à des gros plans, des plans fixes, larges, moyens, des champ/contrechamp. La série utilise de nombreux cadrages recherchés, des ralentis, des effets optiques, un montage nerveux, des éclairages travaillés privilégiant les néons, … Tout pour attirer l’œil du spectateur.

Sur le plan vestimentaire, Mann invente aussi un style, un code vestimentaire qui ira jusqu’à marquer la mode dans le monde.  Habiller des flics en vêtements griffés par de grands couturiers (Hugo Boss, Armani, Versace, …), c’était révolutionnaire pour l’époque. Tout comme les mettre au volant de bolides italiens, de hors bord coûteux et de yachts de luxe. L’objectif était évidemment de faire rêver le spectateur en le plongeant dans cet univers de luxe et de fric, dans le « vice » du crime.

A l’époque, des critiques ont fusé sur la crédibilité de ces flics télé qui n’avaient rien à voir avec la réalité. Pourtant, dans la vie réelle, une loi fédérale permettait aux policiers de réquisitionner les biens saisis lors d’arrestations. Pour pouvoir évoluer dans le milieu des trafiquants et assurer au maximum sa couverture en infiltration, les flics doivent adopter le même style de vie coûteux que ceux qu’ils cherchent à mettre derrière les barreaux, expliqua Michael Mann.

Enfin, Michael Mann crée un « troisième personnage » qui accompagne Crockett et Tubbs dans leurs aventures : la musique. Servant à illustrer leurs états d’âme et à souligner le danger et les moments dramatiques, elle constitue véritablement le troisième personnage central de « Deux flics à Miami ». Le producteur fait appel à Jan Hammer, un musicien d’origine tchèque qui utilise beaucoup la musique électronique et les synthétiseurs. Ce dernier livra des partitions musicales obsédantes qui imposeront définitivement l’identité sonore de la série. Quand le générique de la série « Miami Vice Theme » sortit en LP en 1984, il resta n°1 aux charts américains durant 11 semaines consécutives. Aucun générique n’a fait mieux depuis lors, fait d’autant plus remarquable qu’il n’y a aucune parole.

3. Des personnages borderline dans un univers dangereux

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Dans un monde rongé par le crime et la crise économique, le doute et l’ambiguïté dominent chez une police démunie et souvent dépassée. Les trafiquants disposent de ressources financières illimitées et se moquent de l’impuissance des forces de l’ordre. Le dollar achète tout, la justice est à la traîne ; le crime a toujours une longueur d’avance. Les personnages illustrent ce sombre constat. « Deux flics à Miami » prend le parti de présenter des « héros » (ou plutôt des antihéros) ambigus, tourmentés et évoluant dans un univers sombre. Hormis le détective privé « Magnum », les autres héros des séries policières de l’époque apparaissaient plutôt monolithiques, évoluant peu, sans peur et sans reproches (Agence tous risques, Rick Hunter, MacGyver, …). Autre élément étonnant : une mise en avant d’un duo de flics blanc/noir très uni et solidaire, rare pour l’époque.

De fait, le pilote nous transporte immédiatement dans un monde poisseux et glauque. Sonny Crockett apparaît comme un type louche, voire antipathique. Avec son cheveu gras et son look mal rasé, on pense plus à un criminel endurci qu’à un flic héroïque. Tentant de sauver un mariage à la dérive, dépassé par les événements et affichant une personnalité parfois « borderline » ; Crockett ne sait plus trop où il en est. Cynique et désabusé, il ne se fait guère d’illusions sur l’impact de son travail sur la société. Souvent tenté par le fait de passer « de l’autre côté », dans le crime où tout semble plus facile, Sonny résiste et s’accroche à son éthique (dans le pilote, il explique à Gina, avec un certain désespoir, ce trouble identitaire Crockett/Burnett : son alias de trafiquant). Cette dualité hantera le personnage tout au long de la série.  

Quant à Tubbs, son désir de vengeance conditionne toute son existence. Seule compte la mise à mort de Calderone, gros trafiquant responsable de la mort de son frère. Le passé du Lieutenant Castillo - sans doute un des plus beaux personnages de la télévision, incarné par l’extraordinaire Edward James Olmos - cache de nombreux pans obscurs. Les figures féminines, plutôt indépendantes et fortes, cachent pourtant une grande fragilité et des doutes : Gina et Trudy seront marquées à tout jamais par leur expérience de flic infiltrée dans le milieu criminel. Comme leurs collègues, Switek et Zito sont condamnés à une vie où leur boulot domine, l’aspect privé étant relégué au second plan, voire inexistant. Personne n’est épargné.

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Trudy Joplin et Gina Calabrese

4. Des intrigues sombres et réalistes

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Le Lieutenant Martin Castillo (Edward James Olmos), chef de la Brigade des Mœurs de Miami

Autre tournant important : des scénarios qui s’inspirent d’authentiques faits réels. La série reprend des intrigues basées sur plusieurs affaires qui firent la une de l’actualité dans les années 80 (blanchiment d’argent de la drogue par les banques, magouilles d’agents secrets, dictateurs protégés par le gouvernement américain, radios pirates, braquages meurtriers, …).  D’une certaine manière, « Deux flics à Miami » s’inscrit dans la filiation du film « Scarface » (1983) où Al Pacino campait Tony Montana, un trafiquant de drogue ultra-violent. Télévision oblige, la violence fut quelque peu atténuée dans la série mais pas lissée, repoussant un peu plus les limites de ce qui était autorisé en termes de représentation de la violence.  

Plusieurs observateurs ont souligné que « Deux flics à Miami » empruntait beaucoup aux intrigues des films noirs. Faux, répond Michael Mann, le film noir s’inscrivait dans un contexte d’après-guerre et d’incertitude. Reprendre des éléments comme les femmes fatales et de braves types entraînés malgré eux dans une spirale infernale ne suffit pas pour qualifier « Miami Vice » de nouveau film noir. Idem pour les critiques adressées à la série quant à son style vidéoclip MTV : « Miami Vice » et MTV sont des cousins proches. Si la série n’était qu’un long vidéoclip MTV, Anthony Yerkovich et moi-même n’aurions pas fourni tout ce travail pour rendre cet univers crédible et captivant pour le spectateur.

D’autres encore ont reproché à la série son côté « tape à l’œil », servant d’écran de fumée pour masquer des intrigues creuses et superficielles. Critiquer la série pour son absence de scénarios, c’est oublier que des pointures comme Dick Wolf (New York Police Judiciaire et sa franchise : Unité spéciale, section criminelle, …) et plusieurs scénaristes de talent comme Maurice Hurley (qu’on retrouvera par la suite à l’écriture des meilleurs épisodes de « The Equalizer »), l’écrivain de polars Robert Crais (2ème saison, 41ème épisode : « Une belle prise ») et Chuck Adamson (qui travailla ensuite sur la série « Crime Story – Les Incorruptibles de Chicago » de Michael Mann) ont fait évoluer la série de façon intéressante.

Et surtout, « Deux flics à Miami » n’hésitait pas à malmener le spectateur, voire à le traumatiser. Les fins d’épisodes se terminaient souvent de manière brutale, se figeant sur un événement dramatique. Peu de conclusions « happy end ». Le duo policier finit ses enquêtes dans la noirceur et la désillusion. Comme dans la vie, les bons ne gagnent pas toujours. 

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Crockett et Evan Freed à la fin de l’épisode « EVAN » (1ère saison)

5. Musique rock et stars en devenir

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Un univers visuel très travaillé avec des rock stars invitées (Phil Collins)

Dernière innovation importante dans « Deux flics à Miami » : du rock, des vedettes rock dans des rôles étonnants et bien sûr de futures stars du petit et du grand écran. Si la série utilisait les derniers tubes rock du moment (U2, Phil Collins, Tina Turner, …) allant jusqu’à payer 10.000 $ en droits musicaux par épisode, elle mettait également en avant des vedettes latino du cru comme Gloria Estefan et DeBarge.

Plus original encore, d’authentiques stars du rock, de la politique, du monde industriel et du sport incarnèrent de sombres personnages dans la série : James Brown, Little Richard, Frank Zappa, Glenn Frey, Ted Nugent, Phil Collins, Leonard Cohen, Lee Iacocca (patron de Chrysler), G. Gordon Liddy (l’instigateur du cambriolage du Watergate qui déboucha sur le scandale qui coûta son mandat au Président Nixon), … Grand fan de la série qu’il contribua à lancer et maintenir à l’antenne, Brandon Tartikoff, le big boss de NBC, joua même un barman le temps d’un épisode.

On y vit aussi de nombreuses futures stars du grand comme du petit écran, à leurs débuts : Bruce Willis (peu avant « Clair de lune » et « Piège de cristal »), Liam Neeson, Wesley Snipes, Julia Roberts, Oliver Platt, Ben Stiller et Chris Rock. Mais encore des « gueules » du cinéma comme Michael Madsen (« Reservoir Dogs » et « Kill Bill » de Tarantino), Burt Young (Paulie, le beau-frère de Stallone dans « Rocky »), Stanley Tucci (« Captain America », « Hunger Games » et la série « Un flic dans la Mafia »), Richard Jenkins (le papa de la famille de croque-morts de « Six Feet Under » et d’excellents seconds rôles au cinéma ces dernières années), …

D’autres visages familiers des grandes séries des années 90 et 2000 firent leurs débuts dans « Deux flics à Miami » : Dennis Farina (dans deux séries de Michael Mann : « Crime Story – Les Incorruptibles de Chicago » en 1986 et « Luck » en 2012), Paul Guilfoyle (le Capitaine Jim Brass dans « Les experts : Las Vegas »), Giancarlo Esposito (Gus Fring dans « Breaking Bad ») et même Michael Chiklis, le futur Vic Mackey de « The Shield ».

6. Évolution et déclin

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Quand on revoit la série aujourd’hui, elle paraîtra datée pour certains, très (trop ?) ancrée dans les années 80, surtout les épisodes de la 1ère saison. Si les coiffures, les ambiances « clip au néon » et les fameuses vestes à épaulettes peuvent prêter à sourire, le style visuel de la série résiste assez bien au temps et garde tout de même une aura fascinante, méritant une (re)découverte.

Les 1ère et 2ème saisons restent les plus intéressantes, la 2ème étant certainement la plus travaillée sur le plan visuel. Elles bénéficient de scénarios solides qui abordent des thèmes sombres et dérangeants (corruption policière, viol, magie noire, blanchiment de l’argent du trafic de la drogue par le système bancaire, …). Les meilleurs épisodes de la 1ère saison : Pilote, Haut les cœurs, Le Retour de Calderone 1ère et 2ème partie, Le Triangle d’Or 1ère et 2ème partie, Evan, Lombard. Le best of des épisodes de la 2ème saison : Le retour du fils prodigue (90’), Le retraité, Pourquoi pas, Bon retour, Une belle prise, On connaît la musique.

Si la 3ème saison comporte quelques épisodes marquants aux scénarios bien écrits, on est moins convaincus par les nouvelles tenues de Crockett et Tubbs et leur Ferrari blanche. Les meilleurs épisodes : Chacun ses problèmes (suite de Bon retour de la saison 2), Une ombre dans la nuit, Le vieux, Pardonnez-nous nos offenses, Theresa, Et alors, on est sourd ?, Les lendemains de révolution.

Une nette baisse de régime se fait sentir dès la 4ème saison où beaucoup d’épisodes lorgnent trop vers un humour loufoque (rastas congelés, soucoupes volantes, etc.) et des intrigues sans grande surprise. On sent aussi que Don Johnson, tenté par une carrière au cinéma, délaisse son personnage. On retiendra surtout les 3 derniers épisodes (Une balle pour Crockett, Délivrez-nous du mal : suite de Pardonnez-nous nos offenses, et surtout Le disparu où Crockett, à la suite d’un accident, perd la mémoire et devient son alter-ego Burnett, trafiquant de drogue ambitieux et tueur sans pitié).

Quant à la 5ème et dernière saison (hormis les excellents épisodes d’ouverture « Les souvenirs » 1ère et 2ème partie et « La dernière aventure » avec une fin ouverte mais sombre puisque Crockett et Tubbs quittent la police, dégoûtés), elle marque la fin inéluctable de la série, devenue une caricature d’elle-même. De nombreux épisodes souffrent de répétitions, d’un manque d’originalité et de l’absence de Don Johnson.     

Si son héritage semble superficiel et oubliable pour certains, « Deux flics à Miami  » n’en reste pas moins une série de grande qualité sur le plan visuel. Certes, ses intrigues et ses personnages sont moins bien écrits que ceux d’autres séries de l’époque (Hill Street Blues, The Equalizer, Un flic dans la Mafia) mais elle aura marqué toute une génération de spectateurs, marquant les années 80 de son empreinte indélébile et ouvrant la voie à la qualité cinématographique dans les séries télévisées américaines. Sans elle, des séries comme « X-Files » de Chris Carter, « Urgences » de Michael Crichton et « Les experts » de Jerry Bruckheimer n’auraient sans doute pas eu le même impact auprès du public. Comme « Deux flics à Miami », toutes ont marqué leur époque et rencontré un immense succès. Merci Sonny et Rico.

Bref, « Deux flics à Miami » a marqué l’histoire de la télévision américaine de son empreinte indélébile, révolutionnant le genre policier, imposant un style et une mode, repoussant les limites de ce qui était accepté alors à la télévision. Un monument.

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