L'Homme qui valait trois milliards Saison 2
La deuxième saison de L’Homme qui valait trois milliards a été diffusée sur la chaine ABC le vendredi soir à 20H30 à partir du 13 septembre jusqu’au 20 décembre 1974. Mais après la pause des Fêtes, la série changea de case horaire pour être diffusée le dimanche soir à 20H00 à partir du 10 janvier jusqu’au 27 avril 1975. La première saison, qui est en fait plus une moitié de saison puisqu’elle a démarré en janvier 1974, a connu un très gros taux d’audience avec 22.7 sur l’échelle d’audimat de Nielsen pour une moyenne de 15 027 400 téléspectateurs par épisode, ce qui l’a classé au 11ème rang des programmes télévisés les plus regardés aux États-Unis. Les choses s’annonçaient donc au beau fixe pour la seconde saison. Mais la réalité fût moins souriante à prime abord. En effet, Elroy Schwartz, le scénariste qui avait réussi en quatre épisodes à définir les personnages et à donner un cachet de qualité à la série comme la production le souhaitait, a refusé de continuer plus avant, malgré une offre d’Harve Bennett pour l’écriture d’autres épisodes. Selon Schwartz lui-même, son refus de poursuivre l’aventure n’était pas dû à un manque de volonté, ni à l’absence d’idées. L’auteur a plutôt fait porter la responsabilité sur Harve Bennett et Lionel E. Siegel (script-éditeur de la première saison), qui réécrivaient ses scénarios et y faisaient des changements sans l’avoir avisé avant leur présentation à l’écran. Schwartz ne s’opposait pas à la réécriture par d’autres; ce qui le dérangeait était le fait de ne pas être informé des changements apportés. Ne disposant plus du talent de Schwartz pour continuer de faire progresser la série, Harve Bennett dû trouver d’autres auteurs pour écrire les 22 épisodes de cette deuxième saison, ce qui ne fût pas une mince tâche, au point où la qualité globale des récits stagna quelque peu. Par bonheur, Bennett a réussi à trouver à tout le moins un auteur qui, s’il n’est pas aussi brillant qu’Elroy Schwartz, a su s’ajuster aux règles de la production et s’approprier les personnages pour les faire évoluer dans la bonne direction: Wilton Denmark. La contribution de ce dernier ne saurait toutefois se résumer en nombres d’épisodes, puisqu’il n’en écrira que quatre au cours de cette seconde saison, et deux autres lors de la troisième. De plus, il ne fût pas le seul qui a apporté sa pierre à l’édifice de la série, puisque le bras droit d’Harve Bennett, Kenneth Johnson, qui travaillait dans l’ombre jusque-là, a lui aussi joué un rôle plus affirmé et déterminant dans l’évolution de la série au cours de cette saison Deux. Malgré la contribution positive de ces deux auteurs, la production et l’écriture de cette seconde saison furent loin d’être à la hauteur des attentes émises par les succès de la première. Tellement au point où un sentiment d’incertitude plana au sein de la compagnie Universal et la chaîne ABC. Nous y reviendrons dans les critiques des épisodes. Parmi les changements effectués qui furent notables, le générique d’ouverture conçu par Jack Cole a été bonifié de 20 secondes supplémentaires. Des images précédant le crash de la navette de Steve Austin et des plans dans la salle d’opération, agrémentés de schémas illustrés par informatique de la greffe bionique, furent ainsi rajoutés. Ce faisant, le texte prononcé par Richard Anderson, ou plutôt Oscar Goldman, fût également ajusté en conséquence en étant prolongé, après la courte entrée en matière d’Harve Bennett, qui elle, n’a pas changé. Voici le nouveau texte d’introduction: « Gentlemen, we can rebuild him. We have the technology. We have the capability to make the world's first bionic man. Steve Austin will be that man. Better than he was before. Better… Stronger… Faster… » Conséquemment, cette nouvelle version du générique et du texte d’introduction restera jusqu’à la fin de la série et ne connaîtra que des ajustements mineurs sans plus. Cependant, il est intéressant de noter que la version française « made in France » a doublé presque mot pour mot cette nouvelle version du texte d’introduction, incluant la courte portion d’Harve Bennett, tandis que la version française québécoise a conservé la même traduction que la première saison, malgré le prolongement du générique de 20 secondes. Le nouveau doublage français, par l’intermédiaire de l’acteur Jacques Deschamps, qui a doublé Oscar Goldman pour la France, se déclame comme suit: « Steve Austin, astronaute. Un homme tout juste vivant. Messieurs, nous pouvons le reconstruire. Nous en avons la possibilité technique. Nous sommes capables de donner naissance au premier homme bio-ionique. Steve Austin deviendra cet homme: il sera supérieur à ce qu’il était avant l’accident. Plus fort, plus rapide...En un mot, le meilleur! » Bien évidemment, le compositeur Oliver Nelson en profita pour améliorer le thème de la série, que l’on peut enfin entendre vers la fin du générique d’ouverture avant l’apparition du titre de la série sur l’écran. Certes, le thème pouvait déjà être entendu lors des épisodes de la saison Un. Sauf que pour le générique d’ouverture bonifié, Oliver Nelson a su mettre à profit tout l’orchestre, et particulièrement les instruments à vent, pour donner au thème de la série cette musicalité et cette personnalité dans la signature, de même que ce rythme inoubliable qui l’a rendu vraiment marquante à plus d’un titre. Pour assurer la production de cette seconde saison, Harve Bennett a d’abord donné une promotion à son script-éditeur de la première saison au poste de producteur: Lionel E. Siegel, qui trouvera même le temps d’écrire un épisode. Après des débuts difficiles, il est devenu tellement efficace qu’Harve Bennett le nommera producteur exécutif de la série Super Jaimie pour la dernière saison en 1977. Quant à l’autre producteur, Joe L. Cramer, il avait fait ses armes en tant que directeur de production pour des films comme Bullitt et Catch-22 avant qu’Harve Bennett de lui confia les rênes de la production d’une série pour la première fois de sa carrière. Hélas, il est décédé en 1977 sans vraiment avoir eu la chance de confirmer ses aptitudes, sauf en tant que superviseur de production pour la série Switch. Bon gré mal gré, la deuxième saison pouvait commencer, avec tous les espoirs placés en elle et, hélas, les déceptions face aux réalités du marché de la télévision américaine. 1. ALERTE NUCLÉAIRE Résumé : Une arme nucléaire est mise aux enchères sur le marché noir. Alerté, L’OSI, en collaboration avec l’armée américaine et d’importants scientifiques nucléaires, constate que puisqu’aucune arme de la sorte n’est portée disparue ou manquante, les vendeurs en ont tout simplement fabriqué une en dérobant un peu partout toutes les pièces nécessaires, sauf une: un fusible à réflecteur. Comme cette pièce doit être transportée par camion, Steve Austin se porte volontaire pour en être le conducteur, ceci afin de pouvoir suivre et retracer d’éventuels agresseurs désireux de s’emparer du fusible, jusqu’aux têtes dirigeantes de l’organisation qui a mis l’arme nucléaire aux enchères. Ce qui devait s’avérer une mission de routine se complique toutefois puisque le chef de l’organisation se trouve à être un des scientifiques nucléaires américains impliqués. Critique : Si Population Zéro était l’épisode idéal pour démarrer la première saison, cela ne s’avère pas le cas avec Alerte Nucléaire qui se révèle plutôt moyen. Il faut dire que l’enjeu de l’intrigue, soit la récupération d’une arme nucléaire vendue au marché noir, s’avère plus banal que la menace infra-sonique du docteur Bacon, et ce, d’autant plus qu’il a déjà été le sujet de films et d’autres épisodes de séries à divers degrés, tellement le sujet était à la mode sur le plan dramatique durant cette période. Après une séquence pré-générique à bord d’un avion privé où se déroule la vente aux enchères de l’arme nucléaire, qui rappelle (encore!) certains segments des films de James Bond, l’histoire se traine un peu après les passages d’explication d’usage, alors que la portion où Steve conduit le camion transportant le fusible à réflecteur est arbitrairement étirée. On sent en effet des approximations dans la progression afin de remplir le temps imparti jusqu’au climax, même si les situations qui se déroulent donnent le change et empêchent le spectateur de sombrer dans l’ennui. Heureusement, les choses se replacent dans le dernier tiers, au moment où Steve est prisonnier à bord de l’avion des trafiquants avec le docteur Clea Broder, qui avait démasqué le judas scientifique derrière cette mise aux enchères. Alors que des avions militaires américains sont sur le point d’abattre le jet privé contenant la bombe, les vilains menacent de la faire exploser si on ne les laisse pas tranquilles. Steve, se sachant en mauvaise posture, est conscient qu’il lui faut faire usage à bon escient de ses pouvoirs bioniques pour venir à bout des trafiquants sans faire exploser la bombe nucléaire par accident. Le suspense se maintient et est donc bien entretenu alors qu’on attend de voir à quel moment et comment il va agir pour éviter une catastrophe. Malheureusement, si Steve réussit encore une fois à venir à bout des vilains de l’histoire et à désarmer l’arme nucléaire, il n’a pu y parvenir sans tuer le chef des trafiquants. Harve Bennett et Lee Majors avaient pourtant bien spécifié qu’autant que possible, Steve Austin ne tuerait personne et une nette progression en ce sens s’était affirmée lors de la première saison. Manifestement, cette règle a été mise de côté ici, et c’est d’autant plus surprenant puisque Steve Austin aura affaire dans les épisodes subséquents à des personnages bien plus détestables, sans que cela ne l’empêche de les garder en vie. Visiblement, Alerte Nucléaire apparaît comme un épisode où on sent que l’équipe de production est un peu rouillée en ce début de saison Deux. Cela dit, il y a assez de bons éléments pour le classer dans la catégorie de l’honnête moyenne. Anecdotes :
-Clea Broder: Steve, the things you did on the plane, and even before that, the way you knocked down that door... how did you do it? -Steve: Oh, slight of hand, slight of foot. -Clea Broder: Oh, really? Oscar: Dr. Broder, he fascinates a lot of women with those tricks. I, well, I have to rely on my native charm. 2. LES PIONNIERS Résumé : David Tate et Nicole Simmons sont un couple de savants qui ont conçu un nouveau sérum de régénération cellulaire afin de contrevenir aux effets secondaires se produisant lors de la réanimation d’êtres humains placés dans un état de suspension cryogénique pour supporter de longs voyages dans l’espace. Seulement voilà, la capsule spatiale transportant les deux savants s’écrase dans une région des États-Unis, ce qui provoque accidentellement une injection trop prononcée du sérum chez David Tate au moment de sa réanimation. Conséquemment, ce dernier se retrouve doté d’une force surpuissante, mais il est également pris de crises violentes incontrôlables, qui font qu’il sème la terreur dans la région. Se sentant responsable après avoir donné personnellement son appui au couple de savants, Oscar Goldman demande à Steve Austin de se rendre sur les lieux du crash avec Rudy Wells afin de stopper David, et si possible, permettre à Nicole de pouvoir le guérir. Critique : Le point de départ du récit laisse présumer une possible invasion venue de l’espace, amplifiée par les cadrages et l’emploi de la lumière lors de la séquence pré-générique, alors que David Tate quitte la capsule comme un fou, s’enfonce dans la nature sauvage et agresse les personnes qu’ils croisent. Étant donné l’aspect science-fiction de la série, même au sein d’un cadre réaliste, et le métier d’astronaute du principal protagoniste, on pouvait s’attendre à ce que les auteurs imaginent éventuellement des aventures où Steve Austin rencontre un jour des extra-terrestres. Il faudra cependant attendre un peu toutefois, car on se rend compte assez rapidement que cela n’est pas le cas dans Les Pionniers, dont l’enjeu dramatique n’est pas sans rappeler quelque peu celui de l’épisode Le Mal de l’Espace de la première saison: une personne, lors d’un voyage dans l’espace, en revient transformée, mais en contrepartie avec un comportement incontrôlable qui le rend dangereux. Et comme pour Josh Lang, le destin de David Tate semble inexorable. Les Pionniers se veut donc d’une variante d’une formule narrative gagnante qui met de l’avant les valeurs humanistes autant des concepteurs de la série que des personnages. Ce ne sera pas la dernière fois que cette formule narrative sera employée. Néanmoins, si sa répétition trahit un certain manque d’originalité, il n’en demeure pas moins que l’intrigue sait habilement doser ses ingrédients, notamment en rendant plausible les explications scientifiques, pour donner au final un très bon épisode. Car l’essentiel, c’est que le scénario et la réalisation nous amènent à croire aux personnages de ce couple de savants, victimes de circonstances qui ont fait mal tourner leur expérience scientifique, et à s’attacher à eux. Si les auteurs nous rappellent les risques associés à la recherche scientifique, cela est fait sans pour autant nier son apport positif sur la société plutôt que par un ton moralisateur qui aurait été de mauvais goût. Comme quoi les accidents tragiques, les sacrifices et les erreurs font partie de la trajectoire qui permet à ces avancées de servir au progrès de l’humanité. Anecdotes :
-Nicole Simmons: Your arm's bionic! -Steve: Two years ago, I was part of an experiment Oscar and Rudy...tried. So far, it's worked. -Nicole: One of Oscar's experiments called in to help another one of Oscar's experiments. Kinda makes us family, doesn't it? -Steve: Sorta. Country cousins. (…) You know, I've never met anyone who's been an experiment like me. -Nicole: How does it make you feel? -Steve: It makes me feel...a little less alone. -Oscar: Too much. Too much to pay for something called science, or progress. All right, I'm in government service, but what am I? What am I, really? I'm just a glorified public servant. So why should I have the power to send a man to this death? Here I am alive, right now, right this minute. David Tate is dead. What is it? Am I better than he was, is that it? -Steve: He knew the risk. -Oscar: Come on, pal, he didn't think for a minute he was going to get killed. -Steve: Look, you didn't force him, Oscar. -Oscar: Oh, come on. -Steve: It wasn't for nothing. You know that serum can open up a whole knew world to research. A way to increase a man's physical and mental potential. -Oscar: Potential? You're talking about man's potential. A man has died here. David Tate is dead, don't you understand that? He's dead! -Steve: Yes, he's dead. But you're still alive to finish what you two started together. -Oscar: Oh, come on, now. -Steve: It takes two, Oscar. You wanted him to do it. But he wanted to do it. In a way he was...he was kind of a pioneer. You couldn't have stopped him if you tried. I know you, Oscar, you're not just a glorified public servant. You're a man who has to keep trying to find ways to improve things. In a way, you're a pioneer, too. Where would I be if you weren't? 3. ERREUR DE PILOTAGE Résumé : Un des hommes qui a financé l’opération ayant fait de Steve Austin un homme bionique, le sénateur Ed Hill, est sous le coup d’une enquête pour une erreur de pilotage qui a provoqué un accident de vol. Les enquêteurs doivent établir hors de tout doute si cette erreur de pilotage est déterminante pour faire perdre au sénateur sa licence de pilote et son statut d’officier de réserve au sein de l’US Air Force. En tant que colonel de l’armée de l’air qui a déjà été aux commandes du même type d’avion, Steve est amené à témoigner en reproduisant les mêmes faits et gestes lors de l’accident, et la démonstration se révèle incriminante pour le sénateur. La vérité éclate toutefois lors d’un vol de retour vers Washington, alors que le sénateur Hill est victime périodiquement de défaillances de concentration aux commandes de l’avion. Rendu aveugle à la suite d’une fuite d’huile, Steve Austin devra néanmoins piloter l’avion à la place du sénateur, avec l’aide de son fils Greg et de la tour de contrôle pour ramener tout le monde à bon port. Critique : Cet autre très bon épisode sans antagonisme pose au départ le dilemme moral suivant: comment peut-on défendre quelqu’un dont la générosité a changé votre vie, sans pour autant trahir ses propres principes et rester honnête avec soi-même? C’est à cette question que Steve Austin est confronté, alors qu’il est amené à témoigner en faveur du sénateur Ed Hill, l’un de ceux qui a financé son opération bionique. Seulement voilà, l’honnêteté et la franchise sont des principes chers à Steve, surtout après prêté serment en tant que pilote. Si bien qu’il ne peut pas tricher lors de la reconstitution des événements dans le simulateur, afin d’éliminer les soupçons pesant sur le sénateur concernant sa responsabilité dans l’accident évoqué. Et ce, malgré le fait que ce soit Oscar Goldman qui ait recommandé Steve pour témoigner en sa faveur, et qui cherche à convaincre Steve en vain de modifier son témoignage parce qu’il lui est redevable. Ce postulat établi, le spectateur en vient à découvrir la vérité à propos du sénateur, dont le comportement orgueilleux et fier, alors qu’il avait peur de perdre sa licence de pilote, mais surtout des points aux élections à cause de cet accident, ne lui ont pas fait prendre conscience du mal qui l’affecte. Dommage toutefois qu’afin de le rendre clairement honnête aux yeux des spectateurs, les auteurs ont conçu un rebondissement au cours du périlleux voyage de retour où son attaché politique lui suggère d’éliminer Steve, ce qu’il refuse tout net. Bien que l’intrigue ne traine pas et maintient l’intérêt, tout en rendant les personnages globalement attachants avec assez de crédibilité, un certain manque d’imagination se fait sentir dans le dernier droit, alors que Steve, rendu temporairement aveugle, est aidé par une contrôleuse du trafic aérien et par le fils du sénateur pour ramener l’avion intact avec tout le monde en vie; situation qui est assez familière à celle du film catastrophe Aéroport 75, sorti quelques mois plus tôt, et où une hôtesse de l’air doit piloter un avion de ligne en étant guidé par la tour de contrôle, après une collision où le pilote a été rendu aveugle. En dépit de ces quelques défauts et de quelques lacunes techniques, Erreur de pilotage se veut un épisode fort sympathique révélateur autant des principes et des valeurs de Steve Austin, que de ceux de ses concepteurs. Anecdotes :
-Oscar: Steve, just tell them about the simulator. The accident could have happened that way, they'll believe that. -Steve: I can't, Oscar. I don't believe it. -Oscar: I'm afraid that's not good enough. -Steve: Well, it'll have to be because I'm not going to lie about it. -Oscar: You don't have to lie. Listen, I'm tired of asking you - I'm telling you! -Steve: Is that like an order, Oscar? -Oscar: You can take it any way you like. Afin de réparer l’avion, Steve est obligé de montrer ses pouvoirs bioniques au sénateur Hill, qui a financé son opération sans savoir de quoi il retournait. Plus tard, le sénateur tient à remercier Steve de lui avoir sauvé la vie ainsi qu’à son fils, qui a aidé Steve à ramener l’avion à bon port: -Sénateur Hill: Best thing I ever did was get Oscar that six million. -Steve: General, the best thing you ever did was raise a son. 4. MADAME LE PREMIER MINISTRE Résumé : La première ministre d’une petite nation du Moyen-Orient du nom d’Eretz, Salka Pal-Mir, est aux États-Unis afin d’entamer des pourparlers de paix avec les factions guerrières en conflit au sein de son pays. Comme elle souffre d’un syndrome cardiaque qui risque à tout moment de provoquer un infarctus fatal, madame Pal-Mir, faute de pouvoir trouver un donneur compatible, a accepté que Rudy Wells lui greffe un tout nouveau cœur bionique. Pour les fins de l’opération, la première ministre doit se rendre secrètement au centre de recherches de Rudy Wells dans le Tennessee. Pour assurer sa sécurité lors du voyage, Oscar Goldman réussit à la convaincre d’être accompagnée par Steve Austin pour veiller sur sa sécurité. Il se trouve cependant que Shahvid, le garde du corps personnel de madame Pal-Mir, est de mèche avec ses ennemis et ces derniers comptent bien profiter de l’occasion pour l’éliminer pendant le trajet. Critique : On avait pu voir dans Athéna Un que le caractère quelque peu chauvin, patriarcal et macho de Steve Austin avait parfois du mal à s’ajuster à la présence de femmes fortes à des postes non-traditionnels, en l’occurrence le major Kelly Wood, première femme astronaute américaine. Cette fois-ci, c’est à une cheffe d’état que notre homme bionique doit venir en aide, alors qu’il ose affirmer sérieusement d’entrée de jeu que la possibilité de voir un jour une femme devenir présidente des États-Unis est tout à fait improbable. Mais tout comme avec le major Wood, Steve Austin démontre progressivement une admiration, un grand respect et une certaine ouverture par rapport à sa position de départ à force de connaître madame Pal-Mir pendant le trajet vers le centre de recherches de Rudy Wells. Son tempérament humain et empathique a repris le dessus pour l’amener à plus de compréhension envers cette dame, et à mieux accepter le fait qu’une femme puisse très bien diriger les destinées d’un pays aussi bien que les hommes. Sachant sans doute que l’attaque des ennemis de la première ministre en cours de route serait prévisible, les auteurs ont eu la bonne idée de miser davantage sur le développement de la relation entre Steve et madame Pal-Mir. Ce faisant, nous découvrons en elle, certes, une femme engagée, intelligente, capable d’avoir une poigne de fer et d’être dure comme le roc, mais également un chef d’état sensible, serviable, croyant au bien commun et à la paix. Et à travers ses traits de caractères et sa relation avec Steve, ce dernier finit lui-même par tomber littéralement sous son charme et réciproquement. C’est là où réside à l’arrivée tout l’intérêt de Madame le Premier ministre. Il est également à noter que les trois épisodes précédents de la seconde saison, en dépit de leurs qualités, étaient un peu faibles sur le plan de l’humour. Ici toutefois, les échanges entre madame Pal-Mir et Steve Austin ne manquent parfois pas de piquant. Mais comme ce personnage de cheffe d’état n’a pas la langue dans sa poche pour émettre ses idées et ses opinions, cela n’a rien de surprenant. Ainsi, bien que le propos politique reste en surface et s’en tiennent à des éléments universels, et que le suspense n’est pas son point fort, cet épisode nous offre un rare et beau portrait d’une grande politicienne d’âge mûr. Voilà qui est rafraichissant, plus encore dans le contexte d’une série d’aventures flirtant avec la science-fiction et à une époque où l’on ne voyait pas énormément de protagonistes féminins forts. Et dire que la femme bionique n’est pas encore arrivée… Anecdotes :
C’est la première fois que Steve Austin fait usage de son œil bionique pendant qu’il conduit. -Madame Pal-Mir: I have never trusted very good-looking men. -Steve: Well, I've never trusted good-looking prime ministers. -Madame Pal-Mir (en riant): What a thing to say. I have been called many things in my time: ruthless, fanatical, dictatorial. But good-looking? This is a first! (elle rit encore) -Docteur Av Ni: Salka, please! -Madame Pal-Mir: Ah, my good Dr. Av Ni is afraid I will die laughing. Tell me, Av Ni, you know a better way to go? -Steve: Well, that's just the thing; you can't argue with a woman. -Madame Pal-Mir: What's hard about it? It's very easy to argue with me. Av Ni, tell him how easy it is to argue with me. -Docteur Av Ni: Arguing is easy; winning is hard. Lors de la scène finale alors que Steve rend visite à Madame Pal-Mir après son opération: -Madame Pal-Mir: If only Salka Pal-Mir were 40 years younger... -Steve (lui embrassant la main): If only Steve Austin were 30 years older. 5. CINQ CENTS MILLIONS DE PLUS Résumé : Steve Austin est étonné de découvrir qu’Oscar Goldman et Rudy Wells lui ont menti en lui cachant l’existence d’un autre homme bionique: Barney Miller, un ancien champion du monde de course automobile victime d’un grave accident où il a perdu ses deux bras et ses deux jambes. En permettant d’opérer sur Barney la fameuse greffe bionique, Oscar et Rudy espèrent que ce dernier puisse prendre la relève de Steve en cas de pépin. Sauf qu’à la différence de Steve, Barney semble émotionnellement avoir du mal à vivre avec son nouvel état physique, au point où il fait un usage abusif de la force bionique et se montre instable au cours d’une mission. Lorsque la décision de réduire ses pouvoirs bioniques au niveau d’un humain normal est prise, Barney tente de détruire tous les dossiers relatifs au projet Cyborg. Seul Steve peut l’arrêter et le ramener à la raison. Critique : On pouvait craindre que cet épisode, où Steve Austin rencontre pour la première fois une personne ayant subi la même opération que lui à quelques détails près, ne verse dans la surenchère et diminue le caractère unique des pouvoirs bioniques de notre héros astronaute. C’est oublier qu’à travers ces pouvoirs, les auteurs ont toujours cherché à faire d’abord ressortir le caractère humain de Steve depuis les débuts de la série. Et l’arrivée de Barney Miller, l’Homme de Sept Millions du titre, vient encore davantage renforcer cet aspect, avec déjà en préambule, le fait qu’Oscar Goldman et Rudy Wells ait menti à Steve sur l’existence de Barney. Quand on connaît l’honnêteté de Steve et la nature de son amitié avec Oscar et Rudy, nul doute que ce mensonge risque affecter leurs relations futures, car une limite a été franchie. Plus encore que le fait de distinguer les personnalités divergentes de nos deux hommes bioniques, le scénario renvoie à certaines idées exprimées dans le premier téléfilm-pilote, notamment en ce qui a trait aux conséquences psychologiques de cette greffe bionique. Comme d’ailleurs se plait à répéter Steve à Barney, il comprend ce que le pilote automobile peut ressentir car il est passé aux travers des mêmes tourments intérieurs que ce dernier vit après cette opération. L’intrigue nous dévoile ensuite que si Steve et Barney ont ressenti les mêmes craintes après leur greffe respective, c’est le chemin qu’ils ont choisi de prendre qui les distinguent, et c’est là où l’aspect humain des personnages ressort davantage que leurs simples pouvoirs, et donne une certaine intensité lors de leur affrontement dans le dernier tiers. Bien sûr, ce contraste entre Steve et un autre protagoniste doté de pouvoirs spéciaux avait été magnifiquement illustré dans Le Mal de l’Espace. Mais le fait qu’il s’exprime par l’intermédiaire d’un autre homme bionique dont les comportements sont à l’opposé de ceux de Steve, permet à l’histoire d’être convaincante car elle joue davantage sur un effet de miroir, comme si Barney était le côté obscur de Steve où le portrait de ce qu’il aurait pu devenir s’il avait pris un autre chemin pour passer au travers les peurs et les questionnements qu’il se pose dans le premier téléfilm-pilote. La qualité d’interprétation de Monte Markham dans le rôle Barney est pour beaucoup dans la réussite de cet épisode. Son élégance rugueuse et son aptitude à jouer dans divers registres d’expression sans trop surcharger font également un superbe contrepoint avec le jeu simple et laconique de Lee Majors. Cette complémentarité a visiblement fonctionné aux goûts des producteurs puisque Monte Markham interprétera de nouveau Barney Miller dans une suite, Super Duel, au cours de la troisième saison. Anecdotes :
-Oscar: Steve, your friendship is most important to me. -Steve: Oscar, I don't lie to my friends. -Oscar: There are times when I have to lie. -Barney (à Steve): Did you really think that when the great Oscar Goldman pushed one of his little buttons and ordered up you, his brand new bionic gadget, did you really think he ordered only one of a kind? (pause) Wrong. -Rudy: (voix forte) This is lunacy! -Barney: You put me together, Rudy: the nuts, the bolts, the wires. Tell me, can the machine be more lunatic than those who created it? -Oscar: You want me to take seven million dollars’ worth of bionic perfection and toss it down the drain, huh? -Steve: Well, I got one advantage over you there, Oscar. I don't care about the seven million dollars. 6. LES VISITEURS DE L'ESPACE Résumé : Steve Austin est témoin comme plusieurs autres de l’arrivée d’un OVNI sur le territoire américain. En réalité, le vaisseau spatial, à la suite de problèmes de fonctionnement, n’a eu d’autre choix que de faire un atterrissage forcé sur Terre. À son bord se trouve une famille d’explorateurs extra-terrestres dont la biologie radioactive affecte mortellement tous les humains qu’ils croisent, et réciproquement. Alors qu’ils sont recherchés par les autorités qui croient que ces extra-terrestres ont des intentions hostiles, Steve les retrouve et constate que ses membres bioniques le protègent de leurs émanations radioactives tout en n’affectant pas leur condition biologique. Après avoir discuté avec Minonee, l’une des naufragés de l’espace, il décide alors de leur venir en aide afin qu’ils puissent repartir en paix. Critique : Déjà dans Les Pionniers, on y évoquait une possible invasion venue de l’espace, ou la présence de visiteurs extra-terrestres au début de l’épisode, alors qu’il s’agissait simplement du retour de voyage de deux scientifiques dont l’expérience a mal tourné. Mais cette fois avec Les Visiteurs de l’Espace, la série aborde officiellement pour la première fois cet élément qui a alimenté tant de films et de séries de science-fiction depuis des années. Si dans la majorité des cas, les extra-terrestres peuvent s’avérer hostiles envers les humains, c’est exactement le contraire ici. Et étant donné l’importance de l’humanisme à travers la série et la personnalité de Steve Austin (je me répète!), ce caractère pacifique est très bien abordé sur le plan dramatique. En effet, la divergence biologique qui sépare les visiteurs de l’espace des êtres humains se veut un bel angle narratif pour souligner les malentendus pouvant animer les préjugés portant sur la crainte des différences, et encore plus si cette rencontre du troisième type s’avère accidentelle et pas fortuite. Cet angle narratif prend une grave tournure puisqu’elle laisse des dommages collatéraux des deux côtés: les humains meurent au simple contact physique avec les extra-terrestres, tandis que ces derniers en meurent aussi, mais ils ne peuvent également survivre sur notre planète et sont condamnés à une mort lente à cause de son atmosphère particulière. Il est intéressant de constater que les membres bioniques de Steve lui permettent de venir en aide pleinement aux visiteurs autrement que par ses pouvoirs habituels, puisque c’est grâce à eux qu’il n’est pas affecté à leur contact, notamment à cause de leur radioactivité. De surcroit, l’empathie de Steve se retrouve par la suite confrontée aux nécessités scientifiques de son ami Oscar Goldman et des réalités impérialistes des États-Unis. J’avais déjà évoqué dans l’épisode précédent le fait que la relation entre Oscar et Steve allait connaître une nouvelle évolution suite au mensonge d’Oscar au sujet de Barney Miller qui a heurté la valeur de l’honnêteté chère à Steve. Ainsi dans Les Visiteurs de l’Espace, Steve est outré qu’Oscar ne le croit pas au départ sur le fait qu’il ait vu un OVNI dans le ciel, mais il se permet en prime de lui désobéir deux fois, entre autres lorsqu’Oscar ordonne en vain Steve de ne pas laisser repartir Minonee, la seule extra-terrestre encore en vie, afin qu’elle soit étudiée étant donné l’intérêt scientifique qu’elle représente. Comme à chaque fois que Steve désobéit à Oscar, ce dernier ne lui en tient pas rigueur et se laisse finalement convaincre du bien-fondé des actes de son ami. Au final, si on ferme les yeux sur quelques incongruités propres au genre, comme le fait que les extra-terrestres qui parlent parfaitement anglais et l’improbabilité de leur « naufrage » malgré leurs connaissances avancées en vols spatiaux, et des erreurs de raccord occasionnels avec l’inclusion des prises de vue de la NASA, cet épisode constitue un pas en avant autant sur l’évolution de la relation entre Steve et Oscar, que sur le thème de la présence de visiteurs extra-terrestres sur Terre dans la série. Car ces visiteurs, on s’en doute bien, ne seront pas les derniers. Anecdotes :
-Oscar: I know what's been going on here. -Steve: Do you, Oscar? -Oscar: I know that four of them landed in a craft that came down at sea. I know that one of them died and disappeared. I know that if anyone touches them, they'll suffer extreme radiation burns and shock. And I know that we can't let any of them escape. -Oscar: Could you give us any information, any knowledge that your people may have accumulated? -Minonee: I've told him (Steve) everything I know. 7. UNE AMITIÉ Résumé : Après avoir été aperçu à Las Vegas, Oscar Goldman disparaît mystérieusement sans donner aucun signe de vie. Inquiet, Steve se rend au Nevada afin d’espérer le retrouver. Certaines indications laissent croire qu’Oscar est impliqué dans un complot criminel pour voler l’or d’une mine de la région. Steve trouve la mine en question pour découvrir qu’Oscar a été trompé par un ami proche, Bert Carrington, qui a su abuser de sa confiance afin de trafiquer l’or de la mine hors du pays. Forcé de travailler dans la mine après avoir été fait prisonnier, Steve n’a toutefois pas dit son dernier mot. Critique : Après une série d’épisodes de niveau à peu près similaire en matière de qualité, mais aucun qu’on puisse qualifier d’exceptionnel, Une amitié marque une petite baisse de régime car il s’avère moyen sans plus. La séquence pré-générique était pourtant prometteuse, alors qu’on voit Oscar Goldman à la mine qui semble nettement plus attiré par l’appât du gain de tout cet or extrait, au point d’échanger un sourire de complicité et de satisfaction avec le contremaître des lieux, MacGregor. Le spectateur se demande alors comment Oscar a pu ainsi tourner sa veste, mais la suite montre rapidement qu’il ne fallait pas se fier aux apparences. Néanmoins, plus l’histoire progresse, alors qu’on suit Steve cherchant à découvrir où est Oscar et ce qu’il est devenu alors que les faits sont contre lui, plus on comprend que son patron et ami a été victime d’une machination, afin de porter le chapeau pour le véritable vilain, qui se révèle être un ami d’enfance au tempérament jaloux: Bert Carrington. Son identité devient tellement évidente qu’on peut le deviner aisément bien avant que la caméra nous montre son visage après la tentative d’évasion avorté de Steve et Oscar. Tel quel, cet épisode n’est pas ennuyeux malgré son intrigue banale, mais la réalisation technique met trop en évidence de nombreuses erreurs minant trop souvent sa crédibilité. À commencer par le fait que Steve se sert de ses pouvoirs bioniques pour détruire la grille devant la fenêtre du bâtiment où Oscar est enfermé, alors qu’il aurait été bien plus simple de passer discrètement par la porte afin de ne pas donner l’alerte. En prime, l’emploi de la « nuit américaine », procédé standard récurrent dans les séries télés, apparaît comme bien trop évident sur des scènes censées se dérouler la nuit, alors qu’elles sont très visiblement tournées de jour, tellement le ciel y est bleu clair. Finalement, alors que deux mineurs ne s’entendent pas sur le sort final réservé à Steve dans le désert, ce dernier en profite pour se libérer de ses menottes, mais d’une façon telle que pour y arriver, il aurait fallu qu’il soit comme Barney Miller, soit avoir deux bras bioniques, alors qu’on sait qu’il en a qu’un seul. Encore heureux que certains traits d’humour permettent à cet épisode de rester comestible, mais même de ce côté, on en aurait souhaité davantage étant donné le potentiel que représentait la présence l’acteur hitchcockien Farley Granger dans le rôle du vilain et ami d’enfance d’Oscar. La présence de trois scénaristes au générique semble prouver que le récit a posé plusieurs problèmes dans son élaboration et le résultat final démontre qu’ils n’ont pas été majoritairement corrigés ou mieux adaptés pour améliorer l’ensemble. Anecdotes :
-Steve: It’s all those Air Force exercices, Lieutenant. Every morning. -Steve: Now, Carrington told me that he'd always beaten you, ever since school, at everything. -Oscar: That's true. -Steve: Well, this time he lost. -Oscar: So did I, pal... 8. RECONSTITUTION Résumé : En visite à la base Edwards de l’US Air Force, Steve se laisse convaincre par un ami, Jay Rodgers, de pouvoir piloter à nouveau le prototype expérimental HL-10 pour la première fois depuis le terrible accident qu’il a subi il y a deux ans. Oscar Goldman lui déconseille cependant de le faire, car de nouveaux éléments laissent croire que l’écrasement du prototype ne fût pas le fait d’un accident, mais d’un sabotage. Désireux de surmonter ses vieux démons et de faire la lumière sur ce qui a vraiment provoqué son écrasement, Steve décide d’aller de l’avant. Mais pour pouvoir piloter le HL-10, il doit d’abord faire ses preuves dans le simulateur. La tâche s’avère loin d’être une formalité car des tensions éclatent entre les membres de l’équipe technique de la NASA et que Steve échoue une première fois au test au cours d’une réplique simulée de la mission qui avait aboutie au fameux crash. Critique : Comme cela arrive souvent dans le domaine des séries télévisées, certains épisodes se présentent comme des suites des pilotes qui ont permis leur naissance, afin d’y exploiter certains éléments laissés en suspens. C’est ainsi que le crash qui a mené Steve à devenir un homme bionique, constitue dans Reconstitution le point de départ pour permettre à l’astronaute d’atteindre une forme de rédemption libératrice, suite à une seconde chance s’offrant à lui d’affronter sa peur et de la surmonter pour se prouver à lui-même. Il y a cependant un risque à vouloir changer pour la deuxième fois par une pirouette scénaristique (le crash n’est plus causé par un accident, mais par un sabotage) un des éléments qui a permis au héros d’être ce qu’il est. Ce risque, c’est la perte de vraisemblance, au point de trahir la nature du protagoniste. Harve Bennett l’avait déjà modifié pour la conception du générique de la série, puisque dans le pilote, c’était une fausse manœuvre d’approche au moment du retour de la navette qui était la cause du crash. Curieusement, c’est ce changement initial du producteur qui permet au spectateur d’accepter le fait que les personnages secondaires, faisant parti de l’équipe de la NASA sur le projet HL-10 soient « logiquement » dans cet épisode, alors qu’on ne les voit pas du tout dans le téléfilm-pilote original. L’acceptation de cette rupture dans la continuité est parfois étiré à l’extrême-limite, surtout lorsqu’Andrea, officier médical sur le projet, se comporte avec Steve de manière à sous-entendre qu’elle a déjà eu une relation bien plus qu’amicale avec lui, alors que dans le pilote, ce dernier a développé une relation avec l’infirmière Jean Manners, et que dans l’épisode Cinq cents millions de plus, la petite amie de Barney Miller, Carla Peterson, avait aussi eu des liens romantiques avec Steve à la même époque. Les auteurs ont cependant réussi à contourner ces écueils habilement, et ils en ont profité pour faire progresser la personnalité de Steve en respectant bien les paramètres de la série. Le mystère entourant l’identité du saboteur est bien maintenu jusqu’à la fin, tout comme le suspense final alors que Steve cherche à ramener la navette intacte alors qu’elle est à nouveau sabotée. De plus, l’humour ne manque pas dans cet épisode sans que cela vienne gâcher les tensions dramatiques et le sérieux de l’enjeu. À ce titre, mention plus qu’honorable à Clifton James, qui incarne le coloré personnage Shadetree, et qui, dans la version originale anglaise, sort quelques répliques amusantes avec une verve sudiste pas piqué des hannetons. Parlant de répliques, soulignons en terminant la qualité de celles dévolues à Steve Austin, qui nous permet de très bien comprendre sa motivation à voler de nouveau aux commandes du HL-10 dans le langage qu’on lui connaît (voir section Anecdotes). Ceci l’amène d’ailleurs encore une fois à désobéir à Oscar Goldman, qui veut lui interdire de le faire, en lui avouant que le crash était dû à un sabotage. Après l’existence de Barney Miller, voilà une autre information cachée par Oscar à la connaissance de Steve, même si les explications fournis pour justifier cette discrétion semblent avoir été accepté par l’homme bionique. Bref, en dépit du fait que le récit marche sur un mince fil risquant à tout moment de faire chuter l’échafaudage de l’intrigue comme un château de cartes, Reconstitution se veut un pari tout de même réussi en tant que suite du pilote d’origine, même en dépit de l’emploi, avec erreurs de raccord, des mêmes stock-shots du vol et du crash du vaisseau M2-F2 piloté par Bruce Peterson en 1967. Anecdotes :
-Ted: You've, eh, got a pretty good grip. -Steve: Well, it comes from squeezing a lot of orange juice.
-Shadetree: You got to be kiddin'. You hit that ball into next week! -Steve: Yeah, I guess I did kinda catch it on the screws, didn't I? That was a hundred, wasn't it, pardner? -Oscar: You are more to us, Steve, than just a man on the payroll. You're... -Steve: A six-million-dollar investment? -Oscar: I was gonna say 'friend.' -Steve: Tomorrow, when I climb into that bird, my stomach's going to feel like a bag of bricks. But, I'd still feel the same way without your suspicions. But, I've still got to fly it. -Oscar: Even though you know someone's trying to kill you? -Steve: I feel that's what I'd be doing to myself if I didn't fly it. -Shadetree (à Steve après son atterrissage): Buddy, you are luckier than a skinny turkey at Thanksgiving. 9. ACTE DE PIRATERIE Résumé : Steve Austin donne un coup de main aux sismologues Louis Craig et Sharon Ellis qui travaillent à poser des capteurs sismiques dans les fonds océaniques. Un message radio les enjoint toutefois de quitter la zone où ils se trouvent car un pays à proximité, le Santa Ventura, vient de rompre les relations diplomatiques avec les États-Unis. Hélas, un bateau de patrouille arraisonne leur bâtiment avant qu’ils n’aient pu quitter les lieux, et les patrouilleurs capturent Louis et Sharon en plus de sectionner le tuyau d’air de la cloche de plongée où se trouve Steve. Ce dernier échappe toutefois à la mort et se rend à la nage au Santa Ventura afin de libérer les sismologues. Critique : Avec son suspense inexistant, ses nombreuses invraisemblances, son emploi abusif de stock-shots et de voix-off à des fins de remplissage, et son allure de série B à petit budget, Acte de piraterie n’a aucun mal à figurer parmi les plus faibles épisodes de cette saison Deux. Dès la séquence pré-générique, aussitôt que Steve Austin reçoit l’alerte concernant les ruptures diplomatiques des États-Unis avec le Santa Ventura, un pays fictif pour ne pas que les producteurs se brouillent politiquement mais visiblement localisé en Amérique centrale qui a connu pas mal de soubresauts politiques à cette époque, le spectateur peut aisément deviner à l’avance ce qui va suivre. Les personnages secondaires sont également très mal définis. On ne sait pas grand-chose des sismologues Louis Craig et Sharon Ellis en dehors de leur travail. Quant aux vilains, menés par le général Fernando Ferraga, on ne sait rien de leur motivation derrière la capture des scientifiques américains, ni de leurs intentions réelles. Cherchent-ils un coup médiatique? Une rançon? À faire chanter le gouvernement américain sur le plan diplomatique? On n’en sait rien. En fait, ils ont plutôt l’air de caricatures ambulantes qui règnent au sein d’une dictature de pacotille sur une nation dont les frontières semblent une vraie passoire. Car même doté de pouvoirs bioniques, Steve Austin a beaucoup de trop de facilité à entrer au pays de Santa Ventura, à y circuler et à trouver l’endroit où les sismologues sont enfermés, et jamais il ne sera inquiété tout le long de l’épisode. Sans doute grâce à sa « bonne étoile », Steve rencontre un des sympathisants de la Résistance au pays face à la dictature alors qu’il examine le bateau arraisonné de Louis et Sharon, et ce dernier le mène tout droit au QG du général Ferraga en quelques petites minutes. Difficile à avaler, même avec un seuil de tolérance élevé pour l’incrédulité! La présence d’un traitre dans l’entourage de l’équipage, détail que Steve ignore, n’améliore pas les choses, alors que l’intrigue traite cet aspect par-dessus la jambe dans le dernier tiers au moment où Steve et les sismologues cherchent à fuir le pays. Au bout de compte, même si la réalisation évite de rendre l’ensemble ennuyeux malgré une paresse évidente au plan technique, on n’arrive pas à s’intéresser vraiment à cette histoire plutôt insignifiante qui ne décolle jamais vraiment, et que trop de faiblesses viennent entacher davantage. Anecdotes :
-Steve: How are you, Miss Ellis? -Sharon: Oh, I beg your pardon, Colonel? -Steve: Colonel? After twelve days and twelve nights, nine dazzling sunsets and one full moon, it's still 'Colonel.' -Sharon: But I love it; such a nice, pompous title. 10. ÉTRANGER À BROKEN FORK Résumé : Steve souffre d’amnésie suite à l’écrasement de son avion dans les montagnes du Colorado. Errant seul sur la route, il est recueilli par une psychologue, Angie Walker, qui dirige un centre expérimental à Broken Fort qui traite les personnes souffrant de problèmes de santé mentale. Le directeur de l’épicerie de la région, Horace Milsner, ne supporte cependant pas leur présence et exerce des pressions pour leur faire quitter les lieux. Après avoir échoué à les chasser légalement, Milsner réussit à convaincre certains habitants d’employer la force pour les expulser de Broken Fort. Malgré son amnésie, Steve n’hésite pas à prendre fait et cause pour Angie et ses patients afin de les protéger contre les manœuvres d’intimidation de Milsner. Il ignore toutefois que son amnésie a été causée par une défaillance bionique dans son bras droit et qu’il doit être traité rapidement afin d’éviter que cette défaillance ne lui soit fatale. Critique : Dès le départ, les choses ne s’annonçaient pas de bon augure pour cet épisode. Le pré-générique se constitue essentiellement de plans tirés de l’épisode Reconstitution montrant Steve Austin aux commandes d’un F-104 et d’autres où il tient le manche du HL-10 afin d’économiser sur le budget. Le crash de son avion n’est jamais montré à l’écran, et une fois le générique de l’émission passé, on voit Steve errant dans la campagne sans son habit de pilote et vêtu d’une chemise et d’un pantalon brun, ce qui s’avère virtuellement impossible. De plus, le thème de l’amnésie a été maintes fois exploité dans d’autres séries qu’on craignait un peu d’avance de savoir à quelle sauce elle serait servie dans Étranger à Broken Fort. Par bonheur, le récit se replace sur la bonne voie dès le moment où Steve rencontre Angie Walker sur la route alors qu’elle cherche à changer un pneu crevé. Ce personnage de psychologue, qui vient en aide à des gens souffrant de dépression et de divers problèmes de santé mentale en les accueillant dans une maison de convalescence à l’abri des tourments de la vie quotidienne, est certainement l’un des plus sympathiques de la série grâce à sa générosité, sa sincérité et son dévouement exemplaire. L’interprétation juste et pleine d’empathie de Sharon Farrell y est d’ailleurs pour beaucoup, elle qui a déjà souffert d’amnésie à la suite d’un accident cérébral qui aurait pu compromettre sa carrière d’actrice. Par l’intermédiaire de l’odieux épicier Milsner, qui cherche à chasser Angie et ses patients par la force, l’épisode illustre avec tact le problème de la tolérance envers les personnes mentalement affligées. Mais il s’avère aussi une critique des préjugés allant jusqu’au refus d’admettre l’existence de maladies mentales qui peuvent être causées par le style de vie américain axé sur la performance; un style de vie qui ne peut convenir à tous ses habitants. Certes, la scène finale où Steve appelle les habitants de Broken Fort à apprendre à connaître les gens vivant dans la maison d’Angie afin qu’ils puissent constater qu’ils ne sont pas un danger pour la société, peut sonner un brin moralisateur. Mais le tout est désamorcé par une belle tendresse, représenté notamment par cette petite fille, Jodie, qui se contentait auparavant d’observer un des patients, Thurmond, en dépit des ordres de sa mère, et qui est celle qui répond la première à la demande de Steve en s’avançant vers Thurmond, sans aucune peur ni préjugés. Étranger à Broken Fort perd sans doute des points à cause de sa prémisse de départ peu convaincante sur ce qui a provoqué l’amnésie de Steve et d’un emploi encore abusif de stock-shots et de voix-off par souci d’économie. Mais il en gagne davantage en revenant avec bonheur et sagesse aux valeurs et aux notions humanistes qui font partie intégrante de l’identité de la série et en constituent les ingrédients majeurs qui en ont fait son succès. Anecdotes :
-Jody (la petite fille): Mister, are you crazy too? -Steve: Well, that's a mighty big word for such a little girl. -Jody: Mama says everybody here is. -Steve: Well, I bet if your mom tried real hard, she could find another word to use. 11. LA VOYEUSE Résumé : Une journaliste, Victoria Webster, a réussi à capter sur film Steve Austin faisant usage de ses pouvoirs bioniques. Audacieuse, elle menace Oscar Goldman de rendre le film public si elle n’obtient pas une entrevue exclusive avec Steve. Espérant gagner du temps, Oscar et Steve acceptent que Victoria les accompagne en vacances dans le désert de Baja en Californie. La journaliste espère en profiter pour obtenir de nouvelles images sensationnelles de notre héros bionique. Mais lorsque le supérieur de Victoria, Charles Colby, visionne le film de son employée, il décide de profiter de l’occasion pour mettre au point un plan afin de kidnapper Steve et le vendre à une puissance étrangère. Critique : Cette seconde apparition en « guest star » de l’épouse de Lee Majors, Farrah Fawcett n’égale pas en qualité celle de sa première dans Athéna Un. Certes, l’idée de départ où une journaliste est témoin inopinée d’un exploit de Steve Austin où il fait usage de sa force bionique, est très intéressante. Mais le fait d’inclure une sous-intrigue où son supérieur y voit une occasion de s’enrichir face à l’impasse professionnelle où il est confronté, si elle n’est pas mauvaise en soi, vient quelque peu freiner le développement de la relation tripartite entre Victoria, Steve et Oscar, sur la question de dévoiler publiquement ou non l’existence de notre Homme de six millions. À travers ce dilemme cornélien, s’il en est, on découvre également que Victoria voit à travers ce scoop sur la nature spéciale de Steve, la possibilité de se hisser à un plus haut niveau sur le plan professionnelle et le fait d’être enfin reconnue pour son travail de journaliste, et non pour sa beauté physique en tant que femme. On découvre également, ce qui n’est pas une surprise, que Steve et Oscar ne sont pas d’accord sur la manière de régler la question avec Victoria; Oscar étant nettement plus réticent à l’idée de voir Steve faire la une en tant qu’homme bionique pour des raisons évidentes de sécurité nationale. Plus hésitant, Steve se laisse peu à peu convaincre par Victoria que de rester au secret concernant ses pouvoirs n’est pas envisageable, alors que la science bionique peut apporter tellement de bienfaits à l’humanité. Il est vrai que Steve n’est pas insensible au charme féminin pour pencher du côté de la journaliste. Seulement voilà, la menace d’enlèvement de Steve par deux mercenaires embauchés par Colby accouche d’un faux suspense dans le dernier tiers qui semble avoir été implanté mécaniquement dans le script pour éveiller la conscience de Victoria et ainsi accoucher d’une conclusion où tout le monde est satisfait. Cela n’est pas illogique à prime abord, mais apparaît un peu forcé en plus de solutionner trop commodément les situations qui suscitaient jusque-là l’intérêt du spectateur. Il n’en manque donc pas beaucoup pour que cet épisode obtienne 3 bottes, car La Voyeuse n’est pas indigne du tout en comparaison de d’autres épisodes moyens. Mais il lui manque une conclusion plus relevée qui aurait su mieux tirer parti de ses enjeux afin de rehausser sa note. Anecdotes :
-Steve: Well this is the, eh, negative of the film Miss Webster shot of me rescuing here on the cliff. It's all the bionic stuff. -Oscar: Why you... here give me that. -Steve Austin: Oh no, Oscar, I'm on her side. -Oscar: You remember what I said to you about a target on your back? -Steve Austin: Yeah. -Oscar: Well that lady is loading the rifle, pal. -Victoria: He's a rat, your mister Goldman, calling me a blackmailer. -Steve: Oh, he's not so bad once you get to know him. -Victoria: The world is entitled to know such advanced technology as you exist. Think what that would mean, that would give hope to countless people. I'm gonna get this story, and you'd better believe it. 12. COURSE À OBSTACLES Résumé : Liza Leitman est une surdouée de l’informatique qui a développé un code crypté pouvant relier les communications secrètes entre les ordinateurs à travers le monde. Également passionnée par les sports équestres, elle cherche à compétitionner dans ce domaine pour faire partie de l’équipe olympique. Mais le chef d’un groupe chargé de la sécurité de Liza, Ross Borden, planifie de l’enlever pour la forcer à reprogrammer son code informatique afin de pouvoir contrôler tout un réseau d’agents secrets internationaux. Oscar Goldman charge évidemment Steve Austin de veiller à la sécurité de Liza, mais la tâche s’avère difficile, car elle a très mauvais caractère, refuse toute protection de quiconque, et se montre inconsciemment vulnérable à chaque fois qu’elle monte à cheval pour s’entraîner. Critique : Autant La Voyeuse avait bien débuté pour moins bien se terminer, autant Course à obstacles fait exactement le contraire. Débutant sur une prémisse simple où Steve Austin doit assurer la protection de Liza Leitman, une femme à la fois brillante et sportive, l’intrigue multiplie avec assez d’habileté quelques rebondissements où les plus prévisibles d’entre eux ont servi à bien camoufler les plus surprenants. La première moitié de l’épisode ne surprend donc guère, alors que Ross Borden teste d’abord la vigilance de Steve en embauchant un quidam chargé d’espionner à la fenêtre de la chambre de Liza. Une fois que l’on apprend que Borden dirige un groupe de sécurité embauché par Oscar Goldman, on semble deviner vers où l’épisode va aboutir. Une tentative de meurtre contre Steve, dont l’entraîneur de Liza est devenu la victime collatérale, vient renforcer ce sentiment. L’entêtement, le mauvais caractère et la naïveté de Liza, qui refuse d’être protégée alors qu’elle s’entraîne pour se qualifier aux compétitions olympiques, laissent également présumer que sa propre personnalité est son pire ennemie, en plus de nuire quelque peu au travail de Steve. Mais encore là, c’est ce que les auteurs nous laissent croire. Si bien qu’au moment où le kidnapping se déroule pendant la compétition, on se rend vite compte de l’habileté du plan imaginé par Borden et que rien ne laissait soupçonner. Car plutôt que de recourir à la force afin que Liza dévoile son code, Borden a simplement demandé à un de ses hommes de main d’abattre le kidnappeur qu’il a lui-même embauché afin de faire croire à un sauvetage aux yeux de Liza. Et comme Borden a préalablement fait saboter le système informatique de l’OSI, Liza est convaincue par Borden qu’elle doit réimplanter les codes dans l’ordinateur, sans se douter de la mystification. Ce n’est qu’au moment où Steve Austin trouve le repaire de Borden et parvient à couper l’alimentation électrique que Liza, à l’intelligence vive, se doute de quelque chose alors que Borden avoue ne pas avoir de puissance électrique auxiliaire. C’est donc ce genre de petits détails qui rend cet épisode assez agréable à regarder, en plus de donner du rythme aux scènes d’action. Seuls bémols: on est quelque peu étonné du recours à une certaine violence dans le récit, même si cela reste parcimonieux, alors que la série nous avait enfin habitués à un style plus familial. De plus, les pouvoirs bioniques de Steve se révèlent parfois inexplicablement inefficaces, alors qu’il n’arrive même pas à rejoindre un homme normal, malgré sa vitesse (voir plus de détails dans la section Anecdotes). Reste que le plan du divertissement, cette Course à obstacles réussit plutôt bien sa mission. Anecdotes :
-Liza: I'm an expert rider. In rough country, on a well marked course. The hills will be alive with the sound of, eh... -Oscar: Music? -Liza: Very funny. -Oscar: Your plane leaves in two hours. There'll be a car to meet you at the airport. You'll be staying in the same hotel as she is. -Steve: Now wait a minute, what if she spots me and screams to the local fuzz? -Oscar: Huh? You're a bionic man. Run. -Liza: (riante) You really do appeal to all my... baser instincts. -Steve: Well, we gotta start some place. 13. UN AMOUR PERDU Résumé : La route de Steve Austin croise celle d’une ancienne flamme, Barbara Thatcher, qui vient de perdre son mari scientifique, Orin, suite à l’écrasement de son avion en route vers Lisbonne. Leurs retrouvailles réveillent en eux les sentiments mutuels qu’ils avaient autrefois l’un pour l’autre, mais les événements vont alors se précipiter. Tout d’abord, Steve sauve la vie de Barbara alors qu’elle était sur le point d’être kidnappé par de mystérieux assaillants. Ensuite, Barbara est étonnée de recevoir un appel téléphonique de son mari, qu’elle croyait mort. Elle se rend alors à Lisbonne avec Steve pour éclaircir ce mystère, et tous les deux découvrent qu’Orin est bel et bien toujours vivant, et caché à l’ambassade de Bagara, une puissance étrangère d’Europe de l’Est. Mais y est-il de son plein gré ou non? Critique : Tel quel, cet histoire d’amour entre Steve et une ancienne flamme, mâtinée d’une sous-intrigue d’espionnage scientifique, en vaut une autre et n’est pas indigne de mention. Le problème est que quelques semaines plus tard sortait le double-épisode La Femme bionique portant un peu sur le même thème d’un amour du passé retrouvé et qui a été traité à un niveau largement supérieur, au point de placer Un amour perdu aux oubliettes. Il est d’ailleurs frappant de constater que l’approche narrative utilisée dans ces deux épisodes est similaire, jusque dans les effets de mise en scène comme l’emploi du montage elliptique afin d’illustrer les moments romantiques que partagent Steve avec la femme qu’il aime au cours de différentes activités. Connaissant également la volonté des producteurs de ne pas caser Steve Austin avec une seule femme au sein de la série, on se doute bien que les auteurs n’allaient pas déroger ici au caractère éphémère de cette nouvelle histoire de cœur de notre héros. C’est ainsi qu’au moment où Steve et Barbara sont au comble du bonheur que le mari de cette dernière que l’on croyait mort, refait surface et change le cours du récit. À partir de là, on se doute bien que cette histoire d’amour ne se terminera pas de manière positive, malgré nos souhaits, et cela rend le reste de l’intrigue prévisible. Reste que le mari de Barbara, Orin, parvient à cacher son jeu avec suffisamment de justesse pour qu’on hésite un moment avant de savoir s’il est ou non un traitre. Mais une fois ce doute levé, l’évasion de l’ambassade de Bagara, mené par Steve, apparaît peu crédible étant donné son caractère improvisé et la facilité avec laquelle elle est réussie. La mise en scène et le jeu des acteurs donnent un charme rétro à l’ensemble, mais la recette aurait gagné à amener davantage d’émotion, d’humour et de renouvellement pour qu’elle laisse sa marque dans l’esprit du public. Heureusement, c’est ce qui se produira avec l’arrivée de Jaime Sommers (nous y reviendrons plus loin) dans un futur proche, comme si « elle avait attendu Steve au coin de la rue » après qu’il ait perdu Barbara. Anecdotes :
-Barbara: Oh Steve, you have a wonderful way of making things easier... and harder at the same time. 14. KAMIKAZE Résumé : Un avion transportant un nouveau prototype d’ogive nucléaire s’est écrasé sur une île du Pacifique Sud, et Steve est chargé de la récupérer avant que la guérilla locale ne s’en empare pour faire chanter ses ennemis. L’ogive est cependant retrouvée par Kuroda, un ancien pilote japonais de la Seconde Guerre Mondiale, qui vit en reclus sur l’île depuis plusieurs années, croyant que le conflit mondial se poursuit toujours. Ayant tombé dans un des nombreux pièges mis en place par Kuroda autour de son repaire, Steve est capturé par ce dernier qui le prend pour un espion ennemi. Notre homme bionique aura fort à faire pour convaincre le pilote japonais que la guerre est terminée depuis longtemps, ainsi que de l’importance géostratégique de l’ogive nucléaire qu’il détient, et ce, alors que des membres de la guérilla les traquent, menés par le guide de Steve. Critique : Il aura fallu attendre 13 épisodes, malgré leurs qualités relatives générales, avant que la saison Deux n’en présente un de calibre supérieur. L’attente en valait toutefois la chandelle, tellement ce récit d’aventure est fouillé et superbement élaboré. Certes, le thème des soldats oubliés ou naufragés sur des îles perdues pendant la Seconde Guerre Mondiale, croyant que le conflit se poursuivait toujours, a été très souvent exploité à la télévision et au cinéma. Kamikaze possède toutefois un énorme mérite: celui de ne jamais présenter le protagoniste japonais, Kuroda, sous des aspects psychologiques farcis de clichés comme parfois les scénaristes américains peuvent en avoir sur les Japonais, démontrant ainsi parfois une forme de mépris non dénué de racisme. On sent tout le long du visionnement que l’auteure a fait ses devoirs, tant au plan de la recherche documentaire pour appuyer son scénario, que sur le bon dosage des retournements de situation pour faire évoluer son intrigue avec l’équilibre voulu. Plus encore, la narration souligne l’importance de la raison de vivre et de réapprendre la valeur de notre existence en se pardonnant à soi-même, chose très difficile à faire après avoir vécu une guerre éprouvante qui a laissé de profondes séquelles. Le contraste entre Steve et Kuroda est révélateur à cet égard, en opposant la compassion et l’empathie de Steve alors qu’il est perçu comme un robot par Kuroda lorsque l’une de ses jambes bioniques est visible, avec la conception guerrière issue du passé, mais non dénuée d’humanité de ce dernier. La richesse de la relation entre Kuroda et Steve n’est pas parfois sans rappeler celle opposant l’officier britannique et japonais dans le film Le Pont de Rivière Kwai. Mais là où le classique de David Lean illustrait la folie d’une rivalité idéologique et nationaliste sur les notions de civilisation au sein d’une nature sauvage en temps de guerre, Kamikaze opte pour la réconciliation de ces divergences malgré les barrières temporelles et symboliques qui séparent les personnages. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si l’enjeu s’avère la récupération d’une bombe atomique, quand on sait que seul le Japon en a été victime, et que la haine des victimes collatérales de cette guerre, poussée par un sentiment de vengeance, s’avère inutile quand on constate l’aigreur du guide de Steve face à Kuroda et aux Japonais en général. C’est donc encore l’humanisme qui triomphe au final, comme le démontre cette simple mais émouvante scène finale où Steve parvient à réunir Kuroda avec sa mère et son frère, qui le croyaient mort, alors que le soldat croyait lui, à tort, qu’il était déshonoré à leurs yeux. Et pourtant, cette belle finale ne fût pas vraiment la fin de cette belle histoire, puisque Kuroda reviendra au cours de la troisième saison dans une suite intitulée L’Enfant Loup. Anecdotes :
-Kuroda: Thousand stitch belt. When I joined kamikaze, my mother went into the streets and asked people who passed by to put one knot. -Steve: I've heard of it. One knot, one prayer. -Kuroda: A thousand prayers to carry with you until you die. (… ) My family Samurai. Fighting men. My grandfather's father was Samurai and all their fathers before them. The fought for their masters without questioning for hundreds of years. The bushido: the man's honor and duty. Not questions. Plus tard lors de la scène finale, Kuroda veut donner à Steve son senninbari: -Kuroda: I have a gift I hope you will accept. (il lui présente sa ceinture) -Steve: Oh, Kuroda, I can't accept your thousand-stitch belt, that represents your life. -Kuroda: It's the only thing left I value. Please accept. -Kuroda: You, fly through space to the moon, hm? -Steve: Yes. -Kuroda: And you walk on moon? -Steve: Look, I know it's a little hard for you to believe. -Kuroda: You biggest liar on earth, that's what I believe. -Kuroda: You'll make a mistake... and die. -Steve: And you'll win? -Kuroda: I cannot lose. I have nothing. (…) I had hoped that my enemies would have killed me. There is dishonor in living beyond one's moment. -Kuroda: I cannot go back. -Steve: Why not? -Kuroda: You must understand. When I left Japan, they clipped my hair and nails for my funeral. I was dead to the war. I cannot out-live it. There is great shame for me. -Steve: What is the shame? -Kuroda: You are not Japanese, you do not understand. -Steve: After the war there were many men thought dead came back to their families. There was no shame, only tears... tears of joy. -Kuroda: A man who has died in his heart does not run away from real death. That is the way of the bushido. -Steve: The bushido tells a man that he must show mercy, doesn't it? That includes compassion for one self. -Kuroda: Too late. Kamikaze meant 'divine wind'. I am like the last wind of the day. The midnight wind. -Steve: (empêchant Kuroda de se faire harakiri) You have shown that you know how to die. Now for the sake of your enemies, show me that you know how to live. 15. LE ROBOT Résumé : Dolenz, le créateur de robots, n’a pas renoncé à sa revanche sur Steve Austin et Oscar Goldman, malgré deux échecs. Il parvient d’abord à kidnapper Oscar dans son bureau, pour le remplacer par un robot à son effigie. Ne se doutant de rien, Steve accepte les ordres « d’Oscar » de tester les systèmes de sécurité à Fort McAllister, où se trouvent les plans du projet Brahmin, qui vise à développer une nouvelle forme d’énergie. Croyant que les mécanismes de défense de Fort McAllister seraient non-mortels pour les besoins de l’exercice, Steve est pris par surprise alors qu’il est mitraillé de toutes parts et que les mines piégées explosent autour de lui, sans même se douter qu’il a servi de diversion pour permettre au faux Oscar de voler les plans Brahmin. Grâce à ses pouvoir bioniques, Steve réussit à s’en sortir et par la suite, parvient à suivre « Oscar » jusqu’au repaire de Dolenz pour découvrir la vérité. Mais il lui faudra identifier qui est le vrai et le faux Oscar afin de triompher définitivement du savant revanchard. Critique : C’est avec un réel bonheur, bien qu’il s’agisse de la troisième et dernière fois, que nous retrouvons le vilain savant Dolenz, l’inventeur de robots, et son interprète aux allures de gentleman malicieux: Henry Jones. Ce dernier affiche encore bien du plaisir à incarner ce personnage, qui est cette fois en mode revanche contre Steve Austin et Oscar Goldman. L’autre intérêt de cet épisode est de voir un robot à l’effigie d’Oscar Goldman, ce qui permet de faire ressortir également le plaisir et le talent de Richard Anderson à incarner un méchant, sinon à changer de registre. Étant donné que Dolenz a su améliorer plusieurs aspects afin de rendre son robot plus perfectionné, on peut constater encore mieux la finesse du jeu de Richard Anderson, car la différence entre le robot et le vrai Oscar Goldman apparaît mince qu’on se laisse prendre tout comme Steve Austin. Ce dernier ne démasque la supercherie qu’à la toute fin, alors que son œil bionique lui permet d’identifier le petit détail qui lui permet de distinguer qui est le vrai et le faux Oscar. Et pourtant, on retrouve ailleurs ce souci du détail qui permet de faire la distinction entre le robot et le vrai Oscar. Il faut dire que l’androïde conçu par Dolenz est nettement amélioré par rapport à la version du major Sloan dans Le Robot de la première saison, au point de pouvoir manger et boire. Mais tout est dans la manière car l’androïde boit de l’alcool et du café brûlant cul-sec, ce qui n’est pas naturel. Il est à noter que Steve accepte trop facilement les explications un peu douteuses « d’Oscar » qui prétend avoir un « estomac de fer », mais le spectateur bien évidemment, sait de quoi il retourne. On est un peu étonné par contre de la présence d’un protagoniste secondaire ami de Steve, Barney Barnes, qui est une sorte de version amateur de Q dans les films de James Bond, alors que ce dernier propose des gadgets et autres objets à Steve afin d’espérer obtenir un contrat à l’OSI pour les marchander. Visiblement, sa présence semble au départ voulu pour apporter encore un peu plus d’humour étant donné l’enthousiasme du personnage, mais les auteurs ont su finalement mieux justifier sa présence dans le script. En effet, non seulement cela permet encore une fois de différencier le vrai Oscar, qui ne voulait rien savoir de Barney, de sa version mécanique, qui lui, accepte sans ambages les inventions de Barney devant Steve. Ironiquement, ce sont en bonne partie les gadgets de Barney (notamment le gilet pare-balles de type nouveau) qui vont aider Steve à se sortir vivant et intact du piège tendu par le faux Oscar lors de la supposée mission visant à tester la sécurité de la base secrète où se trouvent les plans Brahmin. En somme, sans égaler Le Robot version originale de la saison Un, cette troisième partie est plus que satisfaisante et confirme l’attrait global, que représente les robots comme adversaires réguliers de l’homme bionique. Aussi, malgré la disparition de Dolenz leur créateur, les auteurs ont su trouver d’autres moyens afin de les ramener à nouveau dans le collimateur de Steve Austin et également de Jaime Sommers au cours de futurs épisodes. Anecdotes :
-Dolenz: I don't want you to think of me as your enemy, Mr. Goldman. May I call you Oscar? -Oscar: It won't work, Dolenz. Steve Austin and I know each other too well. You can't keep this up for long. -Dolenz: I've made mistakes in the past. I know, Steve Austin said my first robot squeaked. But this time I've foreseen every possibility. This new robot is a supreme mechanism. Every human detail has been painstakingly reproduced. This robot eats and drinks. I've installed an incinerator to burn up all of the fuels and foods ingested into the body. It thinks! It can even simulate breathing. -Steve: Oscar, how did you do that? -Oscar (Robot): Hm? -Steve: Well, that coffee, it's scolding hot. -Oscar (Robot): Well, I have the perfect, eh, stomach for working in Washington, Steve, I can eat anything, I can drink anything, I just burn it up. It's cast iron. -Oscar: How did you know which one of us…was me? -Steve: Robots don’t sweat when they’re nervous. -Dolenz: Steve Austin, I find this difficult to say, but you've certainly earned my respect today. My hat's off to you. -Steve: Well, as far as your work is concerned, Dolenz, I'll have to say the same. -Dolenz: I must say that makes me feel a good deal better. (aux policiers) I'm ready. -Steve: (alors que la police emmène Dolenz) And Dolenz? This one didn't even squeak. Résumé : Dans le comté de Kanab en Utah se trouve Taneha, le dernier des pumas dorés. Comme l’animal s’en est pris récemment au bétail des ranchers de la région et a tué un homme, certains citoyens et propriétaires de ranchs veulent le chasser et le tuer. Un vieil ami de Steve Austin, Bob Elliott, qui habite le comté et qui a déjà été attaqué par Taneha, lui demande pourtant son aide pour sauver la vie du puma afin d’éviter l’extinction de l’espèce. Une fois arrivé sur place, Steve obtient l’aide d’une femme, E.J. Haskell, pour le guider vers le repère du cougar afin d’arriver avant ceux qui désirent l’abattre et qui ont embauché un chasseur spécialisé en la matière. Mais depuis la mort de son père, E.J. veut elle aussi la mort de Taneha et montre de la réticence à guider Steve pour l’aider à le capturer vivant. Critique : Les préoccupations environnementales et écologiques comme thème au cinéma ou dans des épisodes de séries ont pris de plus en plus d’importance à partir des années 70. Il n’est donc pas étonnant que L’Homme qui valait trois milliards en fasse le sujet principal dans un de ses épisodes, en abordant la question des espèces en voie d’extinction. Cela permet également à Steve de retourner à nouveau à la campagne ou dans la nature sauvage, où il y est de toute évidence bien plus acclimaté que dans la grande ville, étant donné ses origines. Harve Bennett et son équipe de production ont toujours su équilibrer les aventures de Steve entre les missions où il est confronté à divers antagonismes ou ennemis de la nation américaine, et les histoires où notre homme bionique vient en aide à autrui et appuie des causes plus nobles. C’est d’ailleurs l’une des qualités globales à retenir de cette deuxième saison. Toutefois, si Taneha s’avère un épisode honnête dans son propos sur la nécessité de préserver la vie d’un animal prédateur et dernier mâle de sa race, la simplicité un peu trop grande du récit et la faiblesse du suspense l’empêchent de se hisser au-dessus de la moyenne. Par exemple, le groupe de ranchers accompagné du chasseur spécialisé pour tuer Taneha ne représente pas vraiment un danger pour Steve et pour le puma dans cet épisode, car ils n’y font pas grand-chose. Ils se laissent même intimider par E.J. Haskell à l’entrée de la grotte où habite Taneha, alors qu’ils ont la force du nombre pour eux. Certes, il fait bon de voir une femme tenir tête à plusieurs hommes par sa détermination autant que par une arme à feu, mais le renoncement trop facile des ranchers et du chasseur enlève un élément de tension potentiel supplémentaire alors que Steve essaie de capturer Taneha dans la grotte, ce qu’il parvient à faire un peu trop facilement. À défaut de fond dans l’intrigue, l’épisode se rachète quelque peu sur la forme, alors que tout a été filmé ou presque en décors naturels dont la beauté des plans larges n’auraient pas dépareillé dans un western classique à la John Ford. Et si le récit manque de chair, il s’avère à tout le moins sincère, comme en témoigne le personnage d’E.J., une femme rancher qui semble plus un garçon manqué par son attitude. Farouchement déterminée à tuer Taneha pour venger la mort de son père, elle ne renonce pas à son projet même après avoir été épargnée par le puma doré alors qu’elle s’était pris le pied dans un de ses propres pièges. Étant donné que le sujet a été mieux exploité dans d’autres séries et que le temps l’a rendu quelque peu démodé, je donne une note de deux bottes à Taneha. Mais son honnêteté et sa sincérité lui aurait fait mériter quand même une note de deux bottes et demie. Anecdotes :
-E.J.: I owe it to my father. I'm sorry, I owe it. -Steve: You don't owe anyone but yourself. Look, wiping out a species is not gonna destroy your demon. It'll destroy you. -E.J.: You can't go in there, you have no protection! -Steve: Neither has Taneha. -E.J.: I hate to spoil your fun, but the Indians say that any man that can outrun a horse and overpower a beast is a demon. -Steve: I know what the Indians say, trouble is I don't know why they keep on saying it. Yeah, really, it makes me mad. (E.J. commence à rire) You know, what I'd really like to know is which of them Indians is saying it. (E.J. rit davantage) Résumé : L’OSI à la responsabilité de développer un projet d’une nouvelle technologie au laser top-secret: le projet Omega. Un ancien boxeur, Johnny Dine, a subi une chirurgie plastique pour ressembler comme deux gouttes d’eau à Steve, afin d’entrer au quartier général de l’OSI pour photographier les dossiers du projet dans les bureaux d’Oscar et découvrir l’emplacement secret de son élaboration. Il est cependant repéré, et meurt en tentant de fuir. Intrigué qu’un imposteur ait tenté de se faire passer pour lui, Steve Austin entre dans la danse en se faisant passer à son tour pour Johnny Dine, afin de remonter la filière de l’organisation qui l’a embauché. Il découvre qu’un autre ancien boxeur, Breezy, est celui qui a chargé Johnny Dine de cette mission d’espionnage, mais pour le compte d’un mystérieux commanditaire. Critique : La bonne vieille recette du sosie aurait pu fonctionner dans cet épisode étant donné la prémisse de départ et la manière de l’illustrer. Par un montage parallèle équilibré, on voit le vrai Steve Austin en congé pour faire de la pêche, tandis que son sosie est en action dans le bureau d’Oscar Goldman. Après que le vrai Steve ait été attaqué par deux hommes de main sans succès, il rentre à Washington pour voir Oscar, qui se trouve en compagnie du sosie à qui il a fait visiter l’emplacement top secret où se développe le nouveau laser. Démasqué, il meurt en cherchant à fuir, ce qui donne l’idée à Steve de prendre la place de Johnny Dine pour remonter la filière des espions qui l’ont engagé. À partir de là, les choses se gâtent dangereusement, car dès le moment où l’on découvre que le réseau d’espions est composé d’ex-boxeurs déchus, on a de plus en plus de mal à croire à cette histoire au point où on finit par décrocher. On dirait en fait que la narration n’était qu’un prétexte pour faire monter Steve Austin sur un ring, d’abord pour affronter Breezy, ensuite pour en venir aux mains avec une poignée d’hommes alors qu’il tente de s’échapper après avoir récupérer chez le chef du réseau les photos prises par Johnny Dine dans le bureau d’Oscar. Si ces affrontements musclés offrent un certain plaisir à ceux et celles qui aiment voir la force bionique de Steve en action, on ne saurait pardonner les caprices du scénario pour justifier leur inclusion. Le plus décevant est qu’on s’aperçoit au final que Le Sosie n’était qu’un prétexte pour permettre la présence en « special guest star » du boxeur américain George Foreman, champion poids lourds de 1973 à 1974 avant de perdre son titre au Zaïre lors d’un combat célèbre face à Mohamed Ali. Interprétant brièvement un agent de l’OSI, Marcus Grayson, qu’Oscar Goldman a mis sur l’affaire, Foreman se borne surtout à se montrer au petit écran dans le dernier tiers, notamment en venant donner un coup de main à Steve sur le ring alors que ce dernier affronte plusieurs adversaires. Visiblement échaudé d’avoir été étiqueté comme méchant lors de son combat contre Ali, Foreman a tenu sans doute à faire remonter son capital de sympathie auprès du public en jouant pendant un moment un rôle de gentil venu aider le héros d’une série populaire. Il est vrai cependant qu’Ali était à l’époque un personnage plus controversé et qu’il n’aurait peut-être pas fait l’unanimité s’il avait obtenu le rôle à la place de Foreman. Tout cela est bel et bon. Mais le procédé de concevoir une intrigue permettant la présence d’une vedette sportive afin d’attirer les spectateurs devant leur écran de télévision est à la fois typiquement américain et diablement artificiel. Et ce l’est davantage encore si les autres personnages s’avèrent mal dessinés ou accessoires. Comme en plus ladite vedette ne fait son apparition que dans le dernier tiers, on se dit que finalement, le jeu n’en valait pas la chandelle. À croire que cet épisode voulait marquer une pause. Anecdotes :
-Ed Jasper: Johnny... still not used to that face! -Steve: (se faisant passer pour Johnny Dine) Well, neither am I. -Oscar: Steve, I've been coming to the fights here for years, this is some of the best action I've ever seen. Oh, you two don't know each other. Steve Austin, Marcus Grayson. -Steve: How ya doin, Marcus? -Marcus: I can't complain, Steve. (…) That right hand of yours--what is it made of, iron? -Steve: Not exactly, but you're close. -Marcus: Man, I believe it! -Oscar: After what's happened this week, how am I ever gonna be sure that it's you? -Steve: Well, I got an idea, every time I come into the office, you can kick me in the shins. And if I yell, it's not me. (ils rigolent tous les deux) 18. L'ESPION ET LA TÉLÉPATHIE Résumé : Harry Green est un expert en laser au sein de l’OSI qu’Oscar Goldman suspecte de trahison lorsqu’une nouvelle arme secrète, dont Harry supervise actuellement la construction, est également assemblé dans un pays étranger de façon similaire et simultanée. Ayant été témoin du comportement quelque peu paranoïaque d’Harry Green, Steve est convaincu de son innocence et croit qu’il a été la victime d’un télépathe ou de quelqu’un possédant des pouvoirs de perception extra-sensorielle. Avec l’aide d’une jeune étudiante dotée des mêmes pouvoirs, Audrey Moss, Steve espère retrouver le télépathe et son employeur, mais ce faisant, ils s’exposent tous les deux à être les cibles de leurs hommes de main. Critique : Au cours de la première saison, Opération Luciole avait tenté bien maladroitement d’inclure comme élément de progression narrative les perceptions extra-sensorielles. Malgré ce premier échec, ce nouvel épisode revient de nouveau à la charge avec le sujet, cette fois de façon mieux adaptée à la situation de base de l’intrigue, mais surtout avec plus de pertinence. Et ce, en dépit d’une erreur de continuité au départ, alors que Steve cherche à convaincre Oscar de la possibilité de l’existence de dons extra-sensoriels pour expliquer les fuites dont Harry serait la victime, alors que dans Opération Luciole, c’est Oscar qui cherche à convaincre Steve de l’existence du P.E.S. Comme c’est souvent le cas pour bien des épisodes de cette série, quand ce n’est pas l’humanisme, ce sont les personnages secondaires et leur personnalité qui en constituent l’essentiel de l’intérêt qu’ils procurent. En l’occurrence, c’est le cas avec l’adolescente Audrey Moss, qui n’est pas qu’un simple faire-valoir destiné à aider Steve grâce à ses dons. Bien que son interprète Robbie Lee ne soit mentionnée qu’au générique final, sa surprenante performance donne de la substance et confère une fraicheur certaine à cette jeune fille à la fois dotée d’un sens de l’humour (le moment où elle lit dans la tête d’Oscar et la réaction de ce dernier s’avèrent très drôles) quelque peu malicieux et d’une belle candeur spontanée. Il n’empêche que derrière ce charmant écrin, Audrey a du mal à vivre avec ce don qu’elle possède, alors qu’elle déclare à Steve qu’elle a très peu d’ami(e)s à l’école étant donné qu’elle est vue comme une personne trop bizarre ou étrange. Bien placé pour la comprendre puisque son statut bionique (qu’Audrey n’a aucun mal à découvrir grâce à son pouvoir) ont fait également de lui un être différent, Steve évite le piège du discours moralisateur et paternaliste d’encouragement. Il se contente de lui faire partager ce qu’il s’est dit en lui-même afin de se retrouver, alors qu’il s’était perdu suite à son opération, pour aider Audrey à apprendre à s’aimer elle-même telle qu’elle est. Pas étonnant que le public de jeunes faisant partie de l’auditoire fidèle à la série ait aimé cet épisode, car la plupart ont pu se reconnaître en Audrey. On en vient donc à accepter plus aisément les « P.E.S. » dans le récit qu’à travers le personnage mal conçu de Susan Abbott dans Opération Luciole. Cependant, les vilains de cet épisode s’avèrent plutôt génériques. On sait peu de choses sur eux, et encore moins sur Jarecki, leur sujet possédant le pouvoir de P.E.S. dont ils se servent pour voler les secrets dans la tête d’Harry Green. Ils sont pourtant pris au sérieux par les auteurs puisqu’Oscar Goldman n’hésite pas à se servir d’Harry Green afin de leur livrer de fausses informations, tandis que Steve doit également compter sur la ruse lorsqu’il est capturé, afin que son esprit échappe aux pouvoirs de Jarecki et que sa nature bionique ne soit dévoilée. Il est aisé de deviner qu’Audrey Moss reviendra dans un autre épisode de la série intitulé À quoi pensez-vous? au cours de la saison Trois. Anecdotes :
-Audrey: When are you gonna tell me how you threw that guy so far? -Steve: When you're old enough. -Audrey: You're a rat. (pause) I'm old enough to know what bionic means-- -Steve: (un peu en colère) Audrey, stop messing around in my mind! -Audrey (à Steve): You're not very good at French or English litterature. But you're a bionic man, and that makes you a whole lot different then everybody else. Like I am. -Steve: Now come on, try it. -Audrey: There's no one like me in the whole world. I like myself. I'm a worthwhile person. -Steve: Louder. -Audrey: I'm a worthwhile person and I like myself. -Steve: With feeling! (en riant) Come on. -Audrey: There's no one like me in the whole world. I like myself and I'm a worthwhile person. That's what I am, a worthwhile person, okay? -Steve: (en riant) I think you got it! 19. LA FEMME BIONIQUE - 1RE PARTIE Résumé : Après une mission où il a récupéré une plaque des mains de Joseph Wrona, un dangereux faux-monnayeur, Steve Austin retourne dans sa ville natale d’Ojai en Californie pour acheter une propriété et la rénover. Sur place, il a la joie de retrouver après tant d’années Jaime Sommers, sa petite amie de l’école secondaire, qui est devenu depuis une vedette mondiale de tennis. Très vite, Steve et Jaime découvrent qu’ils ont toujours des sentiments très forts l’un envers l’autre et retombent amoureux. Mais à la suite d’un grave accident lors d’un saut en parachute, Jaime est dans un état critique alors qu’elle a perdu ses deux jambes, son bras droit et l’usage de son oreille droite. Comprenant que sa destinée est liée à celle de Jaime, Steve cherche à convaincre Oscar Goldman et Rudy Wells de lui faire la même greffe qu’il a reçu afin de la sauver. Oscar accepte à contrecœur, mais à la condition que Jaime puisse travailler au sein de l’OSI. Devenue la femme bionique, Jaime réapprend à vivre avec sa nouvelle condition alors que Steve lui demande sa main. Critique : Alors que le taux d’audience de la série avait considérablement chuté au cours cette deuxième saison par rapport aux promesses de la première, survint ce double-épisode, le premier imaginé et écrit par Kenneth Johnson, qui a su la relancer à point nommé et la propulser définitivement vers une direction insoupçonnée. Ce faisant, La Femme bionique contribua à placer la série dans une forme de stabilité recherché par les producteurs auprès des spectateurs, que ce soit les fans de la première heure ou les néophytes nouvellement gagnés. Ce n’est pourtant pas par l’originalité que le script de Kenneth Johnson se démarque des autres, mais plutôt par son traitement et par l’aboutissement ou l’osmose d’idées judicieusement assemblées. Certains de ces éléments étaient explorés dans les épisodes précédents, mais ils étaient exploités de façon incomplète, ou bien la mayonnaise les réunissant ne prenait pas aussi bien qu’espéré. D’entrée de jeu, on constate dans cette première partie l’emploi du « pocket bionics » par Steve alors qu’il rénove sa nouvelle propriété, jumelé à ses retrouvailles avec sa mère et son beau-père, ce qui nous donne droit à un moment d’humour où Steve explique à sa mère comment il a pu déplacer le réfrigérateur de ses parents sans faire mention de sa force bionique (voir la section Anecdotes pour plus de détails). La construction du récit est également plutôt étonnante. La séquence pré-générique montre Steve en mission afin de récupérer la plaque détenue par Joseph Wrona. Ce dernier ayant pu identifier Steve, le dialogue suggère un possible récit de vengeance d’un vilain plus déterminé que la majorité de ses prédécesseurs. Mais lorsque le générique de l’épisode commence avec le titre The Bionic Woman sur l’écran et qu’on voit un panneau routier indiquant la ville natale de Stevem Ojai, alors qu’il s’y rend en voiture sur les airs d’une chanson country chantée par Lee Majors lui-même, le spectateur est quelque peu décontenancé, mais sa curiosité est veillée car il se demande où l’épisode va le mener. Le gros point fort de ce double-épisode, déjà superbement bien amorcé, est évident le moment où Steve rencontre Jaime pour la première fois. Tout de suite, la chimie entre les deux acteurs saute aux yeux et on n’a aucun mal à croire que ces retrouvailles ne resteront pas à l’état amical digne des retrouvailles d’anciens camarades de la fac. C’est d’autant plus étonnant considérant que Lee Majors connaissait bien son personnage jusque dans les moindres contours et l’a fait sien, alors que Lindsay Wagner n’était qu’une actrice invitée qui ne considérait son personnage que pour son aspect alimentaire afin de remplir les clauses de son contrat avec Universal, en attendant mieux. C’est dire à quel point le professionnalisme de l’actrice dans son jeu a su conquérir les cœurs de plus de spectateurs qu’elle ne s’y attendait, comme si Jaime était déjà sans qu’elle ne s’en doute, une extension de sa propre personnalité. Rappelons qu’à l’époque, pour faire la promo d’un épisode d’une série, il y avait certes les journaux, mais surtout les pages de publicité à la télévision, où on pouvait voir une sorte de bande-annonce de 30 secondes du prochain épisode à venir. Étant donné que les deux épisodes composant La Femme bionique ont été ceux qui ont attiré le plus de téléspectateurs de toute la série, on peut en déduire que la promo a certainement exercé un pouvoir d’attraction plus grand. Néanmoins, cet énorme succès auprès du public américain a marqué un point tournant pour l’avenir de la série. Nous y reviendrons dans la troisième saison. Cette excellente première partie nous a si bien mis en appétit, qu’on pouvait craindre une déception dans la seconde. Heureusement, ce ne sera pas le cas, tellement cet appétit sera comblé. Anecdotes :
La Femme bionique fut le seul double-épisode à avoir été distribué intégralement en vidéo en Amérique du Nord avant l’existence du DVD. En 1978, il eût droit à une sortie sur Laserdisc et deux ans plus tard sur vidéocassette. -Jaime: What did you let them do to me? -Steve: Look, I know how you feel. -Jaime: No you don't. Why did you let them do that? -Steve: Jaime, trust me, please trust me. -Jaime: I don't want to be a freak! -Jaime: You know, it might not be so bad being the bride of Frankenstein. -Steve: You thinking about getting married? -Jaime: No, actually, I was thinking eh, it might be kind of nice being bionic. -Une Jeune fille (à Steve alors qu’ils observent Jaime jouant au tennis): Boy, Jaime's the most important person that ever came out of our town. Except for that astronaut guy. 20. LA FEMME BIONIQUE - 2E PARTIE Résumé : Alors que les préparatifs du mariage de Steve et de Jaime vont bon train à Ojai, Oscar Goldman leur apprend que Joseph Wrona, le faux-monnayeur à qui Steve avait récupéré une plaque volé, en possède une autre. Oscar demande alors aux deux fiancés de récupérer cette plaque. Cette mission servira aussi de test pour Jaime, puisqu’elle devra se servir de son oreille bionique pour ouvrir le coffre-fort où la plaque se trouve. Victime d’un spasme, Jaime déclenche toutefois malencontreusement l’alarme et doit fuir prématurément avec Steve. Revenue à la maison, Jaime va de plus en plus mal alors qu’elle est envahie par plusieurs maux de tête. Hélas pour elle, Rudy Wells diagnostique la présence d’un caillot de sang au cerveau, signifiant que son corps rejette la greffe bionique, et qu’elle doit être opérée rapidement. Mais ne pouvant supporter la douleur de plus en plus intense dans sa tête, Jaime s’échappe de l’hôpital. Sous un violent orage, Steve parvient enfin à la retrouver alors qu’elle a perdu tout contrôle. Trop tard cependant, car Jaime meurt sur la table d’opération malgré les efforts de Ruy Wells pour la sauver. Critique : À l’instar du classique film produit par Universal, La Fiancée de Frankenstein, dont ce double-épisode s’inspire de l’aveu de son auteur Kenneth Johnson, certains petits détails, en apparence mineurs dans la première partie, voient leur importance prendre de l’ampleur dans cette seconde partie. En témoigne comme exemple la main bionique de Jaime parcourue de quelques tremblements intermittents, considérée comme sans grande importance à prime abord, mais annonciateur d’une plus grande tragédie à venir, tragédie qui aura un impact inattendu autant chez les nombreux spectateurs sur le plan émotionnel, que sur l’équipe de production qui n’avaient pas anticipé autant de réponses du public en réaction au décès de Jaime Sommers. Dire que le scénariste Kenneth Johnson n’avait nullement l’intention de tuer Jaime dans la première mouture de son script. Mais devant le commandement de laisser Steve Austin libre de toute attache romantique afin de lui permettre de vivre plusieurs relations épisodiques par commodité artistique, l’impératif des producteurs de faire mourir Jaime à la fin de ce double-épisode pouvait s’expliquer. Ce n’était pourtant pas la première fois que des personnages mourraient à la fin d’un épisode. Citons Josh Lang dans Le Mal de l’espace, dont la destinée funeste ne manquait pas d’intensité dramatique. Pourtant, les spectateurs ne s’en sont pas offusqués outre mesure. On a également eu droit à quelques récits romantiques impliquant Steve Austin avec un personnage féminin, notamment dans Un amour perdu, dont il est question plus haut. Seulement voilà dans La Femme bionique, les spectateurs se sont tellement attachés au personnage de Jaime et à son histoire d’amour avec Steve Austin, que sa mort a suscité un envoi massif de lettres de leur part aux producteurs et aux exécutifs des studios Universal, où leur indignation et leur colère s’y expriment sans retenue. Pour en revenir à l’intrigue proprement dite, elle ne se contente toutefois pas de nouer le drame de cette histoire d’amour vers sa conclusion tragique. Elle parvient également à agencer tous les éléments développés depuis la première partie avec une mécanique de précision digne d’une horloge. Dans la scène impliquant l’ouverture du coffre de Joseph Wrona par Jaime, Steve monte la garde près de la porte du bureau, et se fait prendre au dépourvu par les hommes de main du faux-monnayeur, car ce dernier, connaissant bien le visage de Steve (voir première partie), l’attendait de pied ferme afin de prendre sa revanche. Pendant ce temps, Jaime parvient à ouvrir le coffre et à récupérer la plaque recherchée, mais après avoir tout refermé, sa main est prise d’un spasme qui lui fait heurter le mécanisme d’ouverture du tableau cachant le coffre, ce qui déclenche l’alarme. En une fraction de seconde, Steve Austin profite de cette « distraction » provoquée par celle-ci pour désarmer et repousser Wrona et ses hommes, entrer dans le bureau pour rejoindre Jaime et s’enfuir avec elle par la fenêtre. Voilà un autre exemple où, grâce au souci du détail dans l’écriture et la mise en scène, certains éléments illustrés dans la première partie se conjuguent fort habilement dans la seconde. Notons également un autre segment en apparence anodin, mais qui aura des conséquences sur la série par la suite. Alors que Steve et Jaime se livrent à une course bionique dans la campagne sur le chemin du retour à la maison, Helen, la mère de Steve les aperçoit au loin et constate pour la première fois qu’ils sont dotés tous les deux de pouvoirs bioniques. Son visage exprime alors une certaine surprise teintée d’inquiétude, et lorsque Steve et Jaime arrivent et se rendent compte qu’Helen les a vu, Steve s’empresse de lui dire la vérité (illustrée sans dialogues avec quelques images et sons du générique entrecoupés). Une fois la surprise passée, Martha sourit et dit à Steve et Jaime qu’ils sont vraiment faits l’un pour l’autre. Grâce à cette simple ligne de dialogue, dont le double-sens saute aux yeux, Helen manifeste autant son soutien à leur union que sa compréhension des épreuves que son fils et Jaime ont vécu respectivement suite à leur accident, même sans avoir été mise au courant de ce qui leur est arrivé. Maintenant que la mère de Steve est mise au parfum, son rôle va évoluer grandement dans d’autres épisodes à venir de l’Homme qui valait trois milliards, mais également dans la série La Femme bionique, fruit du grand succès de ce double-épisode. Mais n’anticipons pas! Nous aurons l’occasion de revenir plus loin sur l’impact qu’a eu La Femme bionique dans les aventures à venir de Steve Austin. Il est cependant clair que son énorme succès auprès du public, alors que les audiences n’étaient pas à la hauteur des attentes au cours de cette deuxième saison, a permis à la série de rester en vie et de marquer les esprits sur la durée en atteignant enfin, après une progression difficile, sa pleine maturité. Anecdotes :
La Femme bionique reste à ce jour l’épisode qui a obtenu le plus fort taux d’audience de toute la série. Elle a également terminée au quatrième rang des émissions les plus regardées aux États-Unis pour l’année 1975. -Jaime: Steve... something that Oscar said back there kinda set me thinking... -Steve: What's that? -Jaime: Well, about how... uh... my Blue Cross didn't cover bionic reconstruction. Now, who's footing that bill? -Steve: Uncle Sam. -Jaime: Well, that's what I thought, but... uh... what exactly is it that Uncle Sam expects in return? -Steve: Well, I guess he wants you to be part of the team. -Jaime: How many people are on the team? -Steve: Well, Oscar's the head coach, and, so far, I'm the only player. -Jaime: I guess the stakes are pretty high then, huh? -Steve: Yeah... very high. -Jaime: Tell me something? -Steve: Anything. -Jaime: We're gonna live happily ever after, aren't we? -Steve: You bet. Here's to us. -Joseph Wrona: You did considerable damage to me, Colonel Austin. And now I'm going to do considerable damage to you. -Steve(en larmes, à Jaime, morte): I love you Jaime, I've always loved you... 21. LA BONNE CAUSE Résumé : L’ambassadeur américain Frederick Collins travaille aux négociations pour un traité de paix entre le gouvernement et le mouvement indépendantiste du territoire de Balinderry (IBA), situé en Europe du Nord. Mais les membres d’une cellule révolutionnaire ont kidnappé l’épouse de l’ambassadeur et exigent la libération de leurs frères emprisonnés d’ici 14 heures, où sinon elle mourra. Les États-Unis ne pouvant officiellement intervenir, Oscar accepte d’envoyer Steve Austin à Balinderry à titre personnel pour libérer madame Collins. Steve obtient cependant l’aide d’une hôtesse de l’air, Julia Flood, qui a parti lié avec l’IBA, pour retrouver les responsables de l’enlèvement. Alors qu’ils ont pris contact avec une des cellules de l’IBA et identifié un témoin, Steve et Julia sont arrêtés par les forces armées gouvernementales. Malgré qu’il ait découvert que Julia joue un rôle très important au sein de l’IBA, Steve prend le risque de s’évader en sa compagnie afin d’arriver à temps pour sauver la femme de l’ambassadeur des griffes d’une cellule de révolutionnaires radicaux. Critique : Si certains épisodes précédents avaient abordé quelque peu en surface des sujets à connotations politiques ou s’étaient plus ou moins inspirés de l’actualité de l’époque, La Bonne cause a le courage d’y aller à fond. Même si le nom du pays où se situe l’action est fictif, on n’a aucun mal à deviner que l’histoire s’inspire directement du conflit en Irlande du Nord, qui a défrayé les manchettes à l’époque, et que l’IBA représente en réalité l’IRA. L’emploi d’images montrant l’armée britannique dans les rues de Belfast en Irlande du Nord afin de présenter la situation houleuse à Balinderry, ainsi que le casting d’acteurs irlandais ou ayant l’accent irlandais, renforcent encore davantage ce rapprochement. Ce courage des auteurs d’impliquer Steve Austin au cœur d’une guerre civile révolutionnaire en lien avec des faits réels, mérite d’être souligné. Plus encore, à travers l’humanisme de Steve, le scénario lance un message d’espoir loin d’être naïf favorisant un rapprochement pacifique, tout en montrant l’autre côté de la médaille par les actions répréhensibles des deux camps, par l’intermédiaire de la cellule radicale de l’IBA et l’intransigeance sans nuances du général Carmichael de l’armée du Dominion. Une scène renvoie d’ailleurs dos à dos ces factions polarisantes, alors qu’un traitre de la cellule modérée de l’IBA qui travaille en fait pour la faction radicale du mouvement, négocie avec Carmichael sa libération en échange de l’identité du chef de la cellule modérée. Comme quoi ce qui peut miner un processus de paix porteur d’avenir pour rebâtir les fondations du pays, ne vient pas que d’un seul côté de la médaille. Il peut évidemment paraître incongru que Steve Austin soit réellement considéré dans un pays étranger en mission officieuse pour aider son ami l’ambassadeur Collins. Sa notoriété publique en tant qu’astronaute et son grade de colonel font qu’il ait peu de chances que les autorités à Balinderry, voire les membres de l’IBA, ne le voient autrement qu’en espion américain en mission pour son pays. Afin de compenser ce problème de crédibilité, les auteurs ont eu l’idée de montrer Steve plus souvent à la merci des événements, où son ignorance de la situation dans le pays le rend à la fois plus naïf et plus vulnérable, surtout avec le peu de temps à sa disposition pour sauver Mme. Collins. Déjà le fait qu’il fasse confiance à Julia, une hôtesse de l’air qui lui affirme avoir des contacts avec l’IBA et qui accepte de l’aider, confirme ses limites en dépit de ses bonnes volontés. Ce faisant, les événements ont tendance à se précipiter un peu trop vite, pour que Steve puisse enfin prendre l’initiative afin de résoudre la situation de départ. Mais si l’intrigue perd en plausibilité, elle gagne en densité. Car en décidant d’agir, Steve décide en fait de faire confiance à Julia sur sa volonté d’aider à la libération de Mme. Collins pour réenclencher le processus de paix, et ce, malgré le fait qu’il ait appris qu’elle était une des leaders de l’IBA qui se bat pour la cause des siens, et non une simple exécutante. Cette prise de risque fera que Steve sera pris entre deux feux au cours de l’excellente scène finale sur le barrage, entre les radicaux de l’IBA qui menacent de tuer Mme. Collins et Carmichael et ses soldats qui se moquent bien de la vie de la femme de l’ambassadeur pour liquider l’IBA sans distinction. Et n’eut été de la force et la vitesse bionique de Steve dans son intervention ultime pour sauver Mme. Collins, la situation aurait tourné au massacre. C’est là qu’on retrouve avec bonheur l’universalité de l’humanisme de Steve. Fait à noter: cet épisode a été mis en production et tourné avant le double-épisode de La Femme bionique, qui a été diffusé avant. Cela explique le malaise entourant la courte romance entre Julia et Steve, cette dernière admirant la personnalité et l’empathie sincère du héros, alors que les spectateurs se sont à peine remis de la mort de Jaime après une histoire d’amour intense auquel ils se sont attachés. Logiquement, cette courte relation entre Julia et Steve prend fin lors de la dernière scène, alors que dans une lettre, Julia affirme à Steve qu’elle a disparu car son devoir est d’abord envers la cause qu’elle défend, soit la liberté de son pays et des siens afin que la paix revienne. Bref, un excellent épisode qui aurait pu être rallongé en deux parties, car un peu trop condensé, mais qui demeure riche et qui n’était pas loin d’obtenir la note maximale de quatre bottes. Anecdotes :
-Steve: Why didn't you tell me, Julia? -Julia: That disease we're all suffering from on this little island, it's called mistrust. -Steve: That must be tough for you being the boss of all the men in Unit Ten? -Julia: You're right, it was a big responsibility. Are you the boss of a lot of men in America? -Steve: No, just one: me. -Général Carmichael: We don't make deals with terrorists, Colonel Austin. We imprison them, or execute them. -Steve: I won't let you execute his hostage! 22. VENGEANCE Résumé : Attiré par un mystérieux appel téléphonique, Steve Austin est endormi par un homme masqué dans l’appartement d’un employé de l’OSI assassiné, Charlie Taylor. Accusé du meurtre, d’autant plus que ses empreintes se retrouvent sur l’arme du crime, Steve est arrêté par la police. Sachant qu’il ne pourra convaincre les forces de l’ordre de son innocence, Steve s’évade grâce à ses pouvoirs bioniques et malgré son statut de fugitif, il se lance à la recherche du véritable meurtrier. Aidée par la nouvelle secrétaire d’Oscar Goldman, Peggy Callahan, chez qui il s’est réfugié, Steve parvient à découvrir que le frère jumeau du tueur à gages John Hopper, est l’assassin qui l’a piégé. En effet, ce dernier cherchait à se venger de l’arrestation de John par Steve au cours d’une mission antérieure. Critique : Commencée avec un épisode moyen, la saison Deux se termine par un épisode satisfaisant, même s’il s’avère une suite à l’épisode de la saison Un: Témoin oculaire. Certes, le scénario se montre prévisible dès le pré-générique en montrant déjà au petit écran le frère jumeau de John Hopper tuer Charlie Taylor pour tendre le piège destiné à Steve. Mais il a toutefois le mérite d’introduire un personnage secondaire dont la spontanéité et l’implication l’ont rendu récurrent dans la série: celui de la secrétaire d’Oscar Goldman, Peggy Callahan. Certains récits précédents avaient bien tenté de donner une consistance à ce rôle de secrétaire. On n’a qu’à penser à l’épisode Une amitié, où on pouvait voir dans la première moitié une certaine Julie Farrell venir en aide à Steve, et qui est revenu brièvement, mais uniquement au plan vocal puisqu’on ne la voit plus, dans l’épisode Acte de piraterie. Sans parler de Miss Drake qui apparaît dans trois épisodes de la saison Un. Mais aucune n’a joué un rôle aussi majeur que Peggy Callahan. Il faut dire que la superbe performance de l’actrice Jennifer Darling dans la peau du personnage explique en bonne partie le charme exercé sur le public, car on voit rapidement qu’elle n’est pas une secrétaire comme les précédentes. Curieusement, le mélange de naïveté innocente et de souplesse émotionnelle qui permettent à Callahan de s’adapter jusqu’aux situations les plus étranges (comme lorsqu’elle découvre la nature bionique de Steve dans son appartement) apportent une texture humoristique particulière à une intrigue qui semblait miser d’abord au départ sur le suspense. Cet humour se perçoit toutefois mieux dans la version originale, étant donné la voix rauque très unique de Jennifer Darling, notamment dans ses échanges avec Lee Majors. Cet humour n’empêche pas le suspense d’être relancé à point nommé dans le dernier tiers. Au moment où Callahan ose se faire passer pour une journaliste dans l’immeuble où logeait la victime Charlie Taylor, afin d’obtenir un quelconque témoignage pouvant aider Steve à s’innocenter, elle se place elle-même en danger lorsqu’elle tombe sur l’appartement de Hopper. Ce dernier détecte évidemment la supercherie, mais joue le jeu afin de retracer Steve plus tard. Néanmoins pendant un moment, Callahan s’était mise dans la gueule du loup. Tout cela mènera à une forme de conclusion quelque peu ironique puisqu’inversement, c’est ce qui permettra à Steve d’arrêter définitivement Hopper au final. Déjà lors de la première saison, le dernier épisode Vacances forcées mêlait assez bien un ton léger et humoristique avec le retour d’un vilain récurrent. En répétant cette recette pour la deuxième saison, les auteurs et les producteurs ont quand même réussi derechef à la conclure sur une bonne note. Bien entendu, le talent de Jennifer Darling sera reconnu à sa juste valeur puisque le personnage de Peggy Callahan reviendra dans la série ainsi que dans Super Jaimie, et pas seulement comme secrétaire. Anecdotes :
-Callahan: Oh dear, you're the Colonel Austin? -Steve: I'm the only one I know. -Callahan: Oh golly. -Callahan: Oscar wants me to help you in any way I can. -Steve: Good. first off, you can start by giving me your home address and telephone number. -Callahan: Oh, is that the routine here? -Steve: Don't get the wrong idea, I just might have to get in touch with you after you leave here tonight. -Callahan (en montrant du doigt la triple-serrure sur sa porte d’entrée): How did you get in? My door is very, very locked. -Steve: Window. -Préposé au magasin électronique (joué par Lee Majors et voyant tous les items que Callahan veut acheter): Well, by golly, it appears to me you're building nothing short of a robot. -Callahan: That's right, how did you know? |
Saison 3 2. Comme chien et chat (Suspicious Minds) 3. Le juste choix (Man on Fire) 4. La grande évasion (Escape Plan) 5.Les vrais héros ne se reposent jamais (Course Correction) 8. Douce Mélodie (Music To My Ears) 9. À toute vitesse (Overdrive) 10. Mauvaise alliance (Follow the Money) 13. Le Retour du pirate (Return of the King) 14. Pandora's Box, Part 2 - Inédit en France 15. Terminus (End of the Line) 16. Envers et contre tout (The Last Stand) 17. Rapide, silencieux, mortel (Swift, Silent, Deadly) 18. Un passé encombrant (Slay The Dragon) 20. Un mentor très spécial (NOLA Confidential) 22. Aie foi en la parole (Knockout) Scénario : Andrew W. Marlowe Réalisation : Rob Bowman Résumé : Appelée sur une scène de crime, Kate Beckett y découvre Richard Castle, absent depuis des mois ! Critique : Un démarrage sur les chapeaux de route ! Déjà, l’épisode s’ouvre par une séquence ultradynamique avec un splendide jeu de miroirs (un travail impeccable de Rob Bowman) qui se termine par Castle et Beckett se mettant respectivement en joue ! La victime, une dénommée Chloé, avait une adresse dans la main. En s’y rendant, le trio Beckett/Esposito/Ryan y découvrent Richard Castle, une arme à la main ! Beckett passe les menottes à son ex-partenaire ; le réalisateur zoome d’abord sur les mains de l’écrivain puis sur le visage de Nathan Fillion. C’est un plaisir de voir le visage si mobile, si ouvert de l’acteur. L’interrogatoire que mène Beckett est très serré. Stana Katic montre avec talent à la fois le professionnalisme de son personnage (questions sur l’affaire) et l’irritation de cette dernière (parce que Castle ne lui a donné de nouvelles depuis qu’il est revenu des Hamptons). On appréciera les vacheries réciproques des duettistes. Innocenté, Castle est sèchement renvoyé chez lui. Nathan Fillion rend parfaitement compte du désarroi de l’écrivain qui ne comprend pas la froideur de ses amis. Avec sa maestria habituelle, Andrew W. Marlowe fait progresser son intrigue et parvient à replacer Castle sur la route des policiers en une parfaite symétrie de la première scène de crime ! C’est drôle et brillant. Le plus beau c’est la parfaite explication logique qui a amené le tandem au même endroit, la troisième scène de crime, en partant de deux points de départ différents. Comprenant qu’elle ne se débarrasserait jamais de Castle, Beckett l’admet « pour cette enquête » à ses côtés et il parie qu’il trouvera la solution. L’enjeu : sa présence au poste. Il est évident que Castle restera mais ce jeu fait partie de l’ADN du personnage et c’est une série qui joue avec les codes et avec son public. Comment rendre cette évidence plausible ? C’est le réel enjeu. Le spectateur s’amuse de retrouver les passages obligés de sa série : le café apporté le matin (ne manquez pas le visage de Stana Katic ; l’actrice rend parfaitement visible le plaisir qu’éprouve son personnage de retrouver son binôme), les théories farfelues et surtout l’idée qui relance l’enquête. Ici, il prouve le lien entre les victimes. Le scénariste parvient à nous surprendre en plaçant ledit lien dans un cabaret burlesque ! On note une marotte des réalisateurs dans les interrogatoires. Alors que la caméra est statique dans l’interrogatoire dans un cas, elle est très mobile dans un autre ; ce qui signifie qu’un élément important va nous être communiqué. Une réflexion de Beckett fait bingo dans son esprit puis ça fait tilt entre eux. Quelle série aime tant ses fans pour leur présenter tous les passages obligés tout en jouant avec ? L’arrestation nous ramène à la scène de départ et l’explicite avec une redoutable efficacité. Beckett considère que Castle a gagné. Le duo est reformé. La saison peut commencer ! Anecdotes :
2. COMME CHIEN ET CHAT Scénario : Moira Kirland Réalisation : John Terleski Résumé : L’enquête sur la mort d’une voyante amène Castle et Beckett sur la piste d’un autre meurtre. Critique : Castle et la voyante ! Une évidence pour cet amateur de fantastique ! Dommage que l’intrigue avec ses multiples personnages soit un peu confuse. On peut heureusement compter sur notre duo, très Mulder et Scully sur ce coup-là, pour nous distraire. Castle est bien entendu Mulder et Beckett Scully ; d’ailleurs elle reçoit très officiellement ce surnom. Difficile d’isoler l’intrigue principale de ses sous-intrigues. La victime, Vivienne Marchand, avait déjà collaboré avec la police mais Ryan démonte la réputation de la voyante, mise en cause par un producteur de télé-réalité à qui elle propose de confier la vérité sur un « vrai » meurtre pour qu’il efface des images qui lui nuisent. La victime prétendue aurait fait une crise cardiaque mais pourrait avoir été empoisonné. Cet homme, Emilio, avait une liaison avec la femme d’un de ses employés, une gourde blonde. C’est compliqué de bien suivre et la résolution de l’énigme est un peu tirée par les cheveux. Le plus intéressant, c’est la différence entre un Castle ouvert au mystère et une Beckett matérialiste. La scène où les policiers démontrent comment la voyante aurait pu tout découvrir sur le meurtre d’Emilio est sans doute une des meilleures. Mais c’est Castle qui a la plus belle réplique décochée à son amie : « Si vous ne croyez pas à la possibilité que la magie existe, vous ne la trouverez jamais ». Là-dessus, la fille de la voyante, Penny, elle aussi médium – Rachel Boston est le meilleur second rôle de l’épisode émouvante dans son deuil, un peu exaltée par ses visions ; d’abord hésitante à dire la première à Beckett puis gagnant en assurance – nous gratifie d’un pronostic sur l’avenir de Beckett. Comme souvent, la famille de l’écrivain fournit l’intrigue secondaire ; aujourd’hui c’est Martha qui s’y colle. Cette partie de l’épisode est la plus solide et la plus forte, notamment dans l’émotion. Martha – merveilleuse Susan Sullivan éblouissante, la « Castle girl » de l’épisode – s’est vu demandé en mariage par son amant Chet. Elle veut réfléchir mais, en fait, elle pense que leur histoire est finie. Plus de flamme et c’est un moment touchant. Mais voilà que Chet meurt avant qu’elle n’ait rompu ! La scène entre Susan Sullivan, effondrée, et Nathan Fillion, magnifique en fils soutenant sa mère, est très émouvante. Cette sous-intrigue sauve le 3ème melon. Anecdotes :
3. LE JUSTE CHOIX Scénario : Alexi Hawley Réalisation : Bryan Spicer Résumé : Le meurtre d’un garant de caution envoie Castle et Beckett à la fois dans le passé de cette dernière et sur la piste d’un trésor Critique : A travers une enquête très classique, Castle s’offre un beau moment dans l’approfondissement du personnage de Kate Beckett tout en rendant hommage quelque part au Faucon maltais. Le mort est trouvé dans son bureau et c’est de là que va découler toute l’enquête. Sur son corps, Lanie trouve un papier rempli de traits. Castle pense d’emblée à un (Da Vinci) code quand Beckett le compare à un vulgaire bout de papier. Faute du scénariste puisque rien n’est inutile dans une série policière et que, d’autre part, Beckett ne pourrait jamais considérer un élément quel qu’il soit comme anodin. Dans le bureau, les enquêteurs trouveront un micro qui relie l’épouse de la victime à la scène de crime. Sur le corps, Lanie, à nouveau, découvre une croix faite de baume et d’huile qui amène un prêtre en salle d’interrogatoire ! Enfin, une empreint fait tomber dans l’escarcelle un ancien criminel visiblement complètement décati !! Mais le plus beau, c’est qu’en coursant un suspect, Beckett tombe sur Mike Royce, son ancien instructeur. Jason Beghe est impeccable dans ce rôle de mentor, à la fois distancié par l’âge et l’humour tout en montrant une affection certaine pour son ancienne élève. Stana Katic est tout aussi remarquable car l’actrice rend elle aussi palpable cette affection. Les deux acteurs réussissent à créer et à rendre tangible et partant crédible cette connexion entre leurs personnages. Evidemment que le papier découvert était important et même qu’il est une carte menant au butin d’un vol de bijoux d’un montant pour lequel on pourrait aisément tuer ! Rien n’étant ce qu’il paraissait être, la seconde partie de l’épisode déconstruit les figures qu’il nous avait précédemment présentées ! C’est très bien écrit et la chasse au trésor amène à une scène d’un cliché absolu qui devient un morceau de bravoure : tout le monde s’y retrouve et se menace réciproquement avec des armes de tous les calibres !!! Castle sauve la mise et résout l’énigme. L’épisode comporte une intrigue mineure, celle d’Alexis qui veut un scooter. C’est mignonnet surtout avec le charme de Molly C. Quinn mais on n’y croit qu’à moitié et, surtout, c’est clairement ajouté pour donner du temps de jeu à la « famille Castle ». Pas grave, Nathan Fillion et consorts auront réussi à nous amuser quand même ! Anecdotes :
4. LA GRANDE ÉVASION Scénario : David Grae Réalisation : Rob Bowman Résumé : Un homme est retrouvé mort tué par une balle en plomb vieille de 200 ans ! Critique : Très joli titre français qui, sans vendre la mèche, en allume toutefois une partie. Une des forces de cet épisode c’est son travail visuel. D’entrée de jeu, Rob Bowman nous captive par cette scène dans une lumière bleu-noir mêlant silence autour du cadavre et bruits de chevaux au galop. Un déphasage qui illustre que le temps sera une des données du problème. La victime, un certain Daniel Goldstein créait des produits financiers complexes. Un de ces produits a justement fait perdre beaucoup d’argent à plein de monde. Suivez l’agent est un poncif du récif policier sauf que nous sommes chez Castle et que ce n’est qu’un aspect de la réponse. Car Lanie apporte plus de questions qu’elle ne donne de réponse : la victime a été tuée par une balle remontant au XVIIIème siècle tirée par une arme de la même époque ! Il n’en faut pas plus à Castle pour imaginer un tueur spatio-temporel venu par un portail dimensionnel ! L’énergie que met Nathan Fillion dans son personnage le préserve du ridicule pour le faire passer dans l’autre dimension des huluberlus sympathiques, un excentrique ! Devinez le modèle de la voiture de Daniel et vous imaginerez les sommets de jubilation de l’écrivain ! Castle et Beckett vont remonter jusqu’à un club de farfelus, éminemment délirants mais bons enfants. Le décor est chargé mais il crée une véritable identité visuelle au club, un décalage entre l’extérieur du XXIème siècle et l’intérieur qui se revendique du Londres victorien (costumes notamment) mais comme si le futur imaginé à l’époque (référence à Jules Verne) s’était justement arrêté là. Rob Bowman, bien aidé par les décorateurs, opère une présentation en deux/trois images, de vrais tableaux d’originaux saisis sur le vif. Mais si le club est original, c’est aussi lui qui donnera la clé de l’énigme. Grâce aussi à une séance de tir devant mesurer la précision des armes du siècle des Lumières ; d’abord sérieuse, cette séance vire au déjanté et on remercie Nathan Fillion à genoux tellement c’est fou !! L’intrigue mineure du jour, ce sont les premiers émois d’Alexis. C’est très touchant grâce à l’implication de Molly C. Quinn, absolument géniale quand elle entreprend de se demander à voix haute comment on sait qu’on est amoureux. C’est à la fois drôle et touchant et Nathan Fillion n’est pas en reste. Sur cette scène, il est lui aussi attendrissant et nous fait bien sourire. Il a carrément su nous faire rire par la jalousie de Castle, vexé que ce soit à Martha et non à lui, le « papa cool » qu’Alexis se soit confiée la première ! Quant à la première rencontre du père et du petit ami, il n’y a que dans cette série qu’elle pouvait avoir lieu de cette façon !! Anecdotes :
5. LES VRAIS HÉROS NE SE REPOSENT JAMAIS Scénario : Terence Paul Winter Réalisation : John Terlesky Résumé : Lors d’un enterrement un cercueil se renverse libérant deux corps ! Critique : Au tour des séries hospitalières de passer à la moulinette de Castle ! Humour et ironie à tous les étages mais aussi beaucoup de sentiments voire du sentimentalisme si l’on est peu charitable. La victime, Valérie Monroe, était médecin dans un hôpital et elle a été tuée avec une « précision chirurgicale » selon la formule agréée. Le mode opératoire, et plus largement l’injection de formules médicales, permettent à Tamala Jones de sortir de son registre habituel pour développer une réelle expertise. La mise en scène de John Terlesky permet de donner un aspect fluide à une scène d’explication qui aurait été bavarde et pesante s’il l’avait tourné platement. L’écriture de la série est bien rodée mais absolument pas mécanique. Ainsi, le premier suspect, Greg McClinctock, est-il bien entendu innocent du crime puisqu’il est le premier justement. Sauf que c’est bien plus subtil ! L’explication finale est stupéfiante par la maîtrise d’écriture et le jeu avec le spectateur qui a toutes les cartes en main mais tombe dans le panneau qu’on lui présente ! Comment faire autrement quand le scénario mêle un baron de la drogue qui employait la victime comme médecin personnel ? Comment passer sous silence le fait qu’elle était une informatrice du ministère de la justice ? Et que vient faire dans tout cela une recherche du docteur Monroe concernant la ville de Katona, État de New York, prototype selon le capitaine Montgomery « de la ville où il ne se passe jamais rien » ? La réponse à la question est fournie par le capitaine Montgomery lui-même ! Ruben Santiago-Hudson a peu de temps de présence mais il l’emploie bien, chaleureux, proche de ses troupes. Et puis il y a de l’amour dans cet épisode. L’amour d’Alexis pour Ashley (absent bien qu’on parle beaucoup de lui) et le couple qui a « sa » chanson (de Taylor Swift). Celui de Castle pour Gina ; une crise entre eux dû à la jalousie de ce dernier déjà constatée quand on parle de sa fille mais qu’ils parviennent à surmonter grâce à un travail sur soi de cet égotiste de première qu’est Richard Castle. Nathan Fillion est impeccable et l’on sent les efforts que son personnage a fait par amour pour les autres. C’est aussi avec délice que l’on assiste à la lecture entre Castle et Beckett d’une correspondance amoureuse où ils espèrent trouver une piste. Non seulement c’est amusant mais c’est loin d’être purement anecdotique. Quant au mobile du meurtre, il est quelque part lié à l’amour, décidément un grand meurtrier ! Anecdotes :
Scénario : David Amann Réalisation : Bill Roe Résumé : Le meurtre d’une femme blonde indique à la police de New York qu’un tueur en série, le Triple Tueur, est de retour en ville. Critique : Un épisode remarquable à l’intrigue complexe mais maîtrisé, aux dialogues froids et à la mise en scène lente et grave ; profondément noir, cet épisode, éclairci par l’intrigue secondaire qui aura son importance sur l’intrigue principale, ce qui est rare, réussit une figure imposée des séries policières : introduire la Némésis du (des) héros. L’entrée dans l’épisode est déjà un signe de maîtrise narrative, visuelle et sonore. Quand tout va bien, la jeune femme blonde est éclairée par les lumières de la ville et on entend clairement Phil Collins. Puis, progressivement, le silence se fait. Très vite, Lanie relie ce crime à ceux du Triple Tueur. Ruben Santiago-Hudson enfile les habits du commandant Montgomery et, avec autorité, nous donne un topo sur ce meurtrier. Survient une seconde victime et seulement le générique ! Avec efficacité, mais en ayant tout de même pris le temps d’une scène d’émotion, le scénario introduit le héros noir de l’épisode, Marcus Gates incarné avec un talent fou par Lee Tergesen. L’acteur donne un détachement ironique à son personnage (il faut voir le sang-froid qu’il conserve alors qu’une armada de flics surarmés le mettent en joue). Les interrogatoires de Gates par Beckett seule sont des bijoux. Le ton est toujours calme mais la tension est palpable surtout que la froideur de Gates le rend de plus en plus affreux mais, comme il a réponse à tout, c’est une anguille qui se tient devant nous. Le second interrogatoire semble rejouer la même scène mais on notera alors que le réalisateur zoome sur les visages. Quelque chose de nouveau va sortir de tout cela. Pour coincer Gates, les enquêteurs ont fouillé le passé du roi de Sing Sing et découvert son co-détenu, Jerry Tyson. Autant Gates est glacial, autant Tyson paraît émotif, mal à l’aise. Il faut que la police lui arrache les bribes d’information qui vont lui être utile. Mais, nous sommes dans Castle et c’est chez notre écrivain préféré qu’un détail fait tilt permettant de sauver une femme ! On s’achemine vers le happy end traditionnel mais on aurait dû mieux écouter Castle, insatisfait du dénouement. Parce ce que, cette fois, l’imagination débordante de ce dernier lui fait entrevoir trop tard la vérité. Le final sera éminemment fort et noir, et pourtant, il conservera jusqu’au bout une brindille d’humour. Ce petit éclat d’humour, pareil à la noisette dans le chocolat noir, provient de la résolution de l’intrigue secondaire du jour : l’admirateur secret d’Alexis. Ce qui est amusant et bien écrit, c’est le caractère évolutif de cette histoire et la manière dont les protagonistes, Alexis mais surtout Castle, la vivent. Cette intrigue et la principale interagissent et se renforcent ou plutôt s’équilibrent ; la noirceur de l’intrigue principale est en partie compensée par la relative légèreté de l’intrigue secondaire. Ensuite, quand Alexis, très insouciante sur ce coup-là, décide de se rendre au rendez-vous fixé, Martha défend à son fils de la surveiller…se réservant ce rôle ! Bonne composition de Susan Sullivan qui rend très convainquant et savoureux le changement de pied de son personnage et donne à voir, mine de rien, l’amour profond que cette famille se porte. C’est le coup de fil qu’elle passera à son fils pour le rassurer qui va jouer un rôle déterminant dans le final de l’épisode. Anecdotes :
Scénario : Elisabeth Davis Réalisation : Felix Alcala Résumé : La mort d’un comédien minable conduit Castle et Beckett dans une histoire de faux-semblants. Critique : Un épisode pas déplaisant certes mais extrêmement banal et pour tout dire peu inspiré. L’intrigue est confuse, passant d’une chose à une autre sans s’en fixer sur une seule tout en étant très linéaire. La révélation de l’identité du coupable tombe comme un cheveu sur la soupe. On avait pourtant commencé par une entrée contrastée comme la série sait si bien les faire. D’un côté, un policier en uniforme disparaît brusquement happé depuis l’intérieur d’un appartement d’où venait des cris. D’un autre côté, Alexis et Martha font des vocalises à 5 heures du matin ! C’est ce policier qui est mort sauf que c’était un comédien ! Un strip-teaser pour être précis. Et l’appartement abrite une colonie de jeunes femmes totalement effondrées quand Castle et Beckett y arrivent : enterrement de vie de jeune fille ! Mais passé cette ouverture hilarante, on va rire beaucoup moins et, dans Castle, c’est quand même plutôt gênant. Tout le reste de l’épisode va dérouler la pelote que le patron de la boîte qui employait la victime a donné à Ryan et Esposito. Le club de strip-tease (passage assez drôle grâce à nos duettistes) amène à une « cougar » qui était la maîtresse de la victime mais avait rompu parce qu’il lui avait demandé 25 000 $. Argent qui amène à…etc. Tout cela pour nous amener à une histoire d’escroquerie très classique mais que la scénariste (pourtant talentueuse) n’a plus tellement le temps de développer et doit même bâcler la scène où le coupable est confondu. Et le spectateur avec lui. L’intrigue secondaire est amusante (Alexis veut auditionner pour un rôle dans Grease à son lycée et Martha la coache) mais parfaitement anecdotique et complètement périphérique à notre intrigue. Seule la frimousse mutine de Molly C. Quinn et l’allant que met Susan Sullivan nous font passer un bon moment et, en fait, nous évite l’ennui. Anecdotes :
8. DOUCE MÉLODIE Scénario : Matt Pyken Réalisation : Bryan Spicer Résumé : La mort d’un employé municipal emmène Castle et Beckett vers une toute autre affaire. Critique : Solide épisode : une première affaire qui ouvre sur une seconde et relance complètement l’intrigue tout en faisant monter la pression. L’humour est bien dosé ; très présent au départ, il se fait plus rare ensuite à la mesure de l’élévation des enjeux. Un parfait tempo empêche tout ennui. Tout juste peut-on regretter que tous les acteurs ne soient pas au top niveau. C’est à Central Park que nos duettistes préférés se retrouvent autour du cadavre d’un certain « Lenny les bonnes ampoules », un électricien chargé de changer les ampoules dans le métro de New York. D’emblée, le scénariste nous dit que ce n’est pas une affaire simple : la victime a été tuée de trois balles au terme d’une chasse à l’homme. Pourquoi le tuer ? Ryan et Esposito pensent avoir trouvé du matériel d’espionnage chez lui à moins que ce ne soit son peu scrupuleux supérieur ? Matt Pyken nous présente ces pistes avec une parfaite crédibilité mais elles sont fausses ! L’explication de la présence du matériel est absolument hilarante ! Et c’est là que le scénariste nous inflige un rebondissement dramatique : la victime a été tuée pour avoir assisté à un enlèvement d’enfant ! La tension est installée d’emblée puisque les enquêteurs ignorent l’identité de l’enfant et doivent la découvrir. En outre, Nathan Fillion nous permet d’apprécier la partie dramatique de Castle ; un père qui comprend quelle épreuve traverse le père du gamin. Père joué par John Pyper-Ferguson qui est très juste. L’acteur est très impliqué et on croit à sa peine beaucoup plus qu’à celle de la mère, tellement plus fade et dans un rôle extrêmement convenu. Un père qui passe aussi un temps pour le coupable et clame son innocence alors que le temps presse. A ce stade de l’épisode, il pourrait très bien être un kidnappeur. Ça oui mais tueur, cela était plus difficile et les enquêteurs en sont conscients. Leurs interprètes aussi et on est à fond avec eux. Le final, dynamisé par Nathan Fillion dont le personnage a deux éclairs de génie qui décide du succès et Stana Katic, très convaincante dans l’action. Ruben Santiago-Hudson est très bien aussi dans un registre plus dur que d’habitude. L’intrigue secondaire est amusante quoique résolument mineure : Alexis garde le rat domestique de son petit ami Ashley (Ken Baumann, peu expressif), une bestiole nommée Théodore, et qui disparaît. Elle le cherche en vain et craint la réaction du jeune garçon. Pas vraiment de quoi fouetter un chat. L’intrigue ne passionne pas Molly C. Quinn outre mesure même si l’actrice a déjà suffisamment de talent pour nous garder avec elle. Anecdotes :
9. À TOUTE VITESSE Scénario : Shalisha Harris Réalisation : Bethany Rooney Résumé : La mort très étrange d’une astrophysicienne amène Castle et Beckett aux frontières du réel. Critique : Savoureux hommage à une glorieuse ainée tout autant que passage au tamis de la question extraterrestre, cet épisode est un régal ultra-référencé (Castle est une série « geek » à l’image de son héros) qui insère avec bonheur une enquête policière dans un cadre baignant dans l’étrange. L’on est toutefois plus proche de Jean Ray avec un « fantastique expliqué ». La victime était une astrophysicienne retrouvée victime d’une « décompression explosive » ; ce qui se produit lorsqu’un corps est situé hors de l’atmosphère ! Tamala Jones rend bien la perplexité de Lanie et la suite de l’autopsie ne va pas lui rendre le sourire ; il y a bien plus de questions que de réponses. Mais si la légiste est perdue, Castle, lui, est tout sourire ! La victime a été enlevée par des aliens ! Lorsque le générique est lancé après 10 minutes d’épisode, cette hypothèse n’a pas pu être démentie par Beckett ! Il est intéressant de revoir nos duellistes dans leurs rôles de sceptique et de convaincu d’autant qu’à la différence de la magie, l’hypothèse d’une vie (et d’une intelligence) extra-terrestre est toujours valable scientifiquement même sans aller jusqu’aux élucubrations de la littérature et du cinéma fantastique. Jusqu’au bout, Beckett refusera d’admettre que les aliens existent même si, un instant, la logique policière semble vaciller. Le scénario donne évidemment un peu de temps à la thèse ufologique et s’offre Lance Henrikssen en invité de luxe ! Certains pourront regretter le temps relativement bref de sa présence mais c’est en fait cohérent avec la série : Castle est une série policière et non une série fantastique. Disons que c’est un témoignage de sympathie et une révérence faite à un acteur reconnu dans ce domaine tout autant qu’un hommage à la célèbre série où la vérité est ailleurs. En tout cas, en peu de minutes, l’acteur est très juste. Très posé, Benny Stryker n’a rien d’un gourou illuminé et il a même des informations pour les enquêteurs. Impossible de ne pas sourire quand il affirme avec un sérieux académique que le Gouvernement est derrière tout cela ! Et ce n’est pas la suite qui va le démentir !! Des « agents fédéraux » enlèvent les affaires de la malheureuse et interrogent dans des conditions ultraclichées nos héros !!! Cet « enlèvement » est le climax de l’hommage. Par la suite, la vérité va se faire jour sous un angle réaliste de plus en plus affirmé. Castle a une idée pour le moins cocasse pour joindre ces mystérieux agents et le fait que ça marche souligne le côté fictionnel de la série. C’est encore l’écrivain qui va comprendre que quelque chose ne va pas du côté de la victime. Bien vu de la part de la scénariste que de ne pas faire de l’écrivain un obstiné. S’il croit en la magie et aux « petits hommes gris » (merci Mulder !), il n’en fait pas l’alpha et l’oméga. Si la prosaïque réalité doit l’emporter, alors tant pis ! Mais on sait qu’il ne renoncera pas à ses convictions. C’est finalement la coopération entre la police et un agent fédéral secret mais bien réel qui permettra à la vérité de se faire jour. Anecdotes :
10. MAUVAISE ALLIANCE Scénario : Scott Williams Réalisation : Bryan Spicer Résumé : La mort d’un ancien docker fauché, un ancien bar et la Prohibition sont les ingrédients du nouveau cocktail pour Castle et Beckett. Critique : Bel hommage au passé sulfureux de l’Amérique mais aussi à une certaine ambiance quand « atmosphère » voulait dire quelque chose de l’esprit d’un lieu. Tout commence quand le corps d’un certain Donnie est sorti de l’East River. Les enquêteurs trouvent très vite que c’est un ancien docker et Castle fantasme déjà sur l’implication de la Mafia ! Il y a bien un ancien type louche mais il a juste vendu un bar, le Old Haunt à Donnie qui y avait des souvenirs. Castle fait un éloge vibrant du lieu et c’est un régal d’entendre vibrer ces mots d’autant que Nathan Fillion est vraiment excellent dans l’incarnation de son personnage. Sur cet épisode, il vole la vedette à Stana Katic qui se rattrape pour partie dans l’interrogatoire du barman. C’est ultra-sexy et plein d’humour. On a encore l’occasion de rire avec le troisième suspect de l’épisode, complètement « chargé » mais blanc comme neige. C’est sans doute le point faible de cet épisode ; le coupable n’est pas si dur à trouver quand on a éliminé presque tout le monde très vite. A défaut d’un whodunit à la Duchesse de la mort, il reste le whydunit. Le Old Haunt est au cœur de l’intrigue et le décor a été particulièrement soigné. Il y a un bel effort de reconstitution avec ce souci de lier le beau à l’utile, à savoir donner l’illusion qu’il s’agit d’un lieu lié à la Prohibition. Le tunnel qu’empruntent nos duettistes est un classique de la littérature policière de l’époque (lire Sax Rohmer ou Dashiell Hammett) mais il s’insère avec aisance dans l’histoire et joue un rôle déterminant dans l’explication et la résolution de l’intrigue. Le scénariste s’offre en plus le luxe de se payer la jeunesse branchée par cette confrontation entre un Castle amoureux et respectueux du passé et une tête à claque patron de start-up ; le genre à se gargariser d’avoir inventé la roue et de l’avoir fait breveter. La charge caustique est à déguster sans modération. Dans une histoire où le passé se rappelle et se confronte au présent, l’intrigue secondaire avec la copine d’Alexis venue du Kansas est certes très mineure mais elle résonne plutôt bien avec l’ensemble. Anecdotes :
11. PARI GAGNANT Scénario : David Grae Réalisation : Jeff Blekner Résumé : Alors que l’équipe enquête sur la mort d’une marieuse, elle accueille l’actrice qui doit incarner Nikki Heat au cinéma et veut s’inspirer de Beckett ! Critique : Attention ! Idée brillante ! Un scénario signé David Grae est en général gage de qualité mais ici, il fait preuve d’une belle inventivité et d’un grand humour car c’est la série qui se moque d’elle-même ! La mise en abîme est hilarante et nos duettistes interprètent une symphonie en trois temps impeccable. Comme l’intrigue policière n’est nullement sacrifiée à cet exercice de style, le spectateur est à la noce ! A la noce parce que la victime, Stacy Collins, veillait à ce que des couples se rencontrent. « Un petit meurtre te fera du bien » avait dit Alexis à son père affligé par le choix de l’actrice Natalie Rhodes pour interpréter Nikki Heat. C’est vrai que les premières images dont on nous gratifie n’ont rien de gratifiant pour elle et l’énoncé de sa filmographie – qu’Alexis n’a « pas vu » mais qu’elle connaît bien – a de quoi faire fuir en effet !! Or, voilà que ladite Natalie Rhodes débarque sur la scène de crime !!! Beckett avait donné son accord pour qu’elle la suive et prenne des notes (elle a l’habitude !). C’est le premier mouvement de la symphonie : Beckett confiante, collaborant de bonne grâce avec une Natalie à l’écoute, concentrée et un Castle proprement snobé et dont toutes les tentatives pour se rendre intéressant virent au pathétique. Il a des répliques d’une platitude confondante prononcées avec le sérieux qui ne va pas. Même Chuck Norris s’en sortirait mieux ! Nathan Fillion est juste génial ; une mimique suffit pour nous faire comprendre la solitude d’un auteur à qui sa muse et sa création échappent. Que Natalie n’ait pas lu Vague de chaleur, roman justement porté à l’écran, est juste le dernier clou du cercueil de Richard Castle ! Le second mouvement correspond à l’approfondissement de l’enquête. La victime versait beaucoup d’argent à un détective miteux qui se renseignant sur les clients de celle-ci. A ce moment, Natalie avoue à Castle qu’elle trouve le personnage de Nikki « complexe » et qu’elle espère parvenir à lui ressembler un peu. Cela n’a l’air de rien mais ces quelques mots rassénèrent le romancier qui amorce sa « réévaluation » de l’actrice. Laquelle, pour s’immerger dans le personnage, va jusqu’à copier la gestuelle de Beckett et à lui ressembler physiquement ! C’est bluffant ! Du coup, Beckett commence à paniquer. Il faut dire que Laura Prépon en brune ressemble effectivement beaucoup à Stana Katic ! On est aussi obligé de rire devant la mine rêveuse de Nathan Fillion !!! Le réalisateur s’amuse avec des gros plans sur les visages montrant la palette des sentiments des acteurs. Ce mouvement se termine lorsque, pour « rentrer dans le personnage », Natalie « chauffe » Castle puisque celui-ci s’est inspiré de lui-même pour créer le personnage de Jameson Rook, journaliste qui suit Nikki Heat de près (de très près même). Enfin, le troisième mouvement voit Natalie demander à Beckett si Castle est gay : ce dernier a refusé de coucher avec elle ! Du côté de l’enquête, les policiers se sont concentrés sur la jolie secrétaire du miteux et celle-ci avoue piéger des hommes à la demande de Stacy. Le final baigne dans le mélodramatique mais c’est justement l’effet recherché et c’est vraiment drôle. Natalie Rhodes en est quasiment arrivé à faire plus Beckett que Beckett et celle-ci est soulagée que cela soit fini. Tout au long de l’épisode, Stana Katic et Nathan Fillion auront été à leur meilleur niveau mais Laura Prépon se sera révélée excellente. Qu’elle commence avec un look de bimbo ne fait que renforcer la mue de l’actrice qui joue une actrice devenant meilleure à mesure qu’elle comprend le personnage. C’est une jolie réflexion sur l’image et le monde du spectacle, plus originale d’autant que Castle s’est justement inspiré de Beckett pour créer Nikki et voilà Natalie copiant Beckett pour comprendre Nikki. Pour une fois, Frankenstein a réussi son œuvre ! En petite musique de fond, l’intrigue mineure du jour prend Kevin Ryan en personnage principal. Il va demander sa petite amie Jenny en mariage. Castle lui donne quelques conseils farfelus qui lancent l’épisode ! Et il se trouve que Natalie est un fantasme du policier ! Seamus Dever est épatant dans cet homme simple, qui s’efforce d’être un bon policier et un amoureux sincère malgré la présence d’une bombe sexuelle à ses côtés. L’épisode se termine sous les applaudissements. Rien de plus normal. Anecdotes :
12. HUIS CLOS EXPLOSIF Scénario :Terri Edda Miller Réalisation : Millicent Shelton Résumé : Castle et Beckett enquêtent sur la mort d’un magicien mais il y a un lapin dans le chapeau ! Critique : Consacrer un épisode de Castle à la magie relève tellement de l’évidence qu’on se demande comment les scénaristes n’y ont pas pensé plus tôt. Il est aussi agréable que la magie constitue un élément de constitution du « Caskett » par les souvenirs qu’elle évoque à nos duellistes. Faux semblant. C’est ce qui qualifie le mieux la magie. Tout est différent de ce qu’il paraît être et le scénario parvient à rendre tangible sans gratuité cette évidence. La mort paraît être un suicide mais la lettre laissée par la victime révèle autre chose. Ladite victime paraît soudain vivante mais c’est un frère jumeau (d’où la théorie farfelue du jour de Castle). Un vieil artisan construit un automate mais les enquêteurs ont découvert des traces d’explosif. Pour finir, deux morts sortent de leurs tombes ! Pour résoudre le meurtre et confondre le coupable, la police va devoir avoir recours…à la magie ! C’est brillant, bien joué et ce coup final couronne aussi un épisode où l’humour n’aura pas manqué. Faux semblant donc. Deux intrigues secondaires utilisent ce procédé. D’abord, Lanie et Esposito qui sont en couple mais le cache aux autres. L’épisode est généreux avec Tamala Jones qui dispose de bien plus de temps de présence et l’utilise à bon escient réussissant en une scène à être à la fois glamour et factuelle. Ensuite, Castle et Gina dont l’histoire prend fin. Ainsi que l’avoue le romancier à sa mère (brève mais utilise présence de Susan Sullivan parfaite en mère attentive et présente), il vivait quelque chose de banal et rêvait de magie. C’est aussi la morale de cette histoire : la magie détourne le réel, elle ne s’y substitue pas. Anecdotes :
13. LE RETOUR DU PIRATE
Scénario : Will Beall Réalisation : Tom Wright Résumé : Un ancien policier contacte Kate Beckett pour lui parler du meurtre de sa mère mais il est abattu devant elle. Critique : Il y a deux catégories d’épisodes excellents dans Castle : ceux qui poussent l’humour au plus loin en pastichant les films et séries de genre et ceux qui sont des œuvres au noir. Cet épisode est de la seconde catégorie et de la meilleure eau. Exceptionnellement, il ne débute pas par la découverte d’un corps ; ce qui est déjà une indication que ce n’est pas un épisode ordinaire. John Raglan est mourant et veut tout raconter à Beckett (venue en compagnie de Castle) mais il est tué. Il a tout de même eu le temps d’apporter un élément nouveau qui, dans un premier temps, complexifie l’histoire. A rebours de l’épisode type, aucune des personnes interrogées n’est innocente à un degré ou à un autre mais toute sont des pièces d’un sinistre puzzle qui prend sens dans une époque pas si lointaine où New York vivait sous la coupe de la Mafia. Presque tous les interrogatoires sont des confrontations ; celle avec Vulcan Simmons est la plus violente psychologiquement. Jonathan Adam est prodigieux dans l’incarnation d’un véritable serpent, malveillant, à la fausse élégance, mais fin renard et sachant pousser à bout Kate Beckett. Sans faute de Stana Katic qui fait ressentir toutes les émotions par lesquelles passent son personnage. Il faut la voir complètement livide par exemple. On est avec elle du début à la fin sans la lâcher et on apprécie que Richard Castle vienne la soutenir. Le romancier, à qui sa mère a demandé d’être honnête sur la raison qui le fait aller au poste de police tous les jours, ne se dérobe pas. Il apportera une aide importante et il sera déterminant dans le final éprouvant. Le grand mérite de cet épisode est de replacer un fait – le meurtre de Johanna Beckett – dans un contexte plus large ; lui donnant une profondeur et une consistance et partant un intérêt. Intérêt renouvelé puisque l’épisode ne résout pas le crime originel tout en faisant avancer l’histoire générale. Les nouveaux personnages impliqués sont importants chacun à leur manière, ce qui construit une narration riche et passionnante à suivre et qui rend crédible la présence du « dragon » ; le puissant commanditaire in fine. Avec une réalisation alerte qui joue à fond la carte du mouvement, tout en réussissant à placer de courts mais précieux moments plus intimes, c’est un des sommets de la saison. Anecdotes :
14. PANDORA'S BOX, PART 2 Scénario : Alexi Hawley Réalisation : Émile Levisetti Résumé : Castle et Beckett enquêtent sur la mort d’un ancien gagnant de la loterie. Critique : Un épisode sympathique mais un peu banal. Le thème de « l’argent ne fait pas le bonheur » est par trop cliché pour être un moteur d’intrigue satisfaisant. De fait, si l’histoire se suit sans déplaisir et avec un certain nombre de rebondissements intéressants voire amusants, elle n’a pas d’éléments de fantaisie qui font le sel de cette série. Elle reprend un certain nombre de clichés (enfant toxico, passé qui ne passe pas) ou de figures rituelles (dealer jouisseur, gagnant qui culpabilise, majordome guindé). Il y a cependant un bon rebondissement pour relancer l’intrigue dans la dernière partie de l’épisode, ce qui donne un coupable convainquant et qu’on avait trop facilement laissé passer. On appréciera aussi l’astuce de Castle pour résoudre l’énigme. Le fil rouge de ce que ferait les personnages principaux avec le gros lot est plaisant mais sans plus. Sauf le final qui est réellement touchant parce qu’il concerne nos héros. L’intrigue secondaire du jour concerne Martha désemparée par l’héritage fabuleux que lui a laissé Chet. Il est agréable que ce soit Beckett qui lui souffle le moyen d’en user sans mal agir et sans remords. Anecdotes :
15. TERMINUS Scénario : Moira Kirland Réalisation : John Terlesky Résumé : La mort de l’épouse d’un vieil ami de Richard Castle provoque une crise avec Kate Beckett. Critique : Moira Kirland a brillamment mis en forme cette idée géniale que de mettre à l’épreuve la solidité du « Caskett » sur un autre terrain que celui des sentiments ; en plaçant cette opposition sur le terrain qui les réunit : le crime. La victime était l’épouse de Damian Weslake, ami de Castle. Les explications que donne celui-ci à sa défense acharnée sont très convaincantes ; en plus, Nathan Fillion donne beaucoup de chaleur à celles-ci. L’acteur est impeccable, tant dans son obstruction initiale que dans son repentir et sa soif de justice. « Écoute ton cœur » lui dit Martha, toujours de bon conseil. Le scénario est véritablement habile puisqu’il charge Damian mais indirectement. L’élément le plus lourd étant la « coïncidence » entre ce crime et la mort du père de Damian, 20 ans auparavant. Or, que dit-on des coïncidences dans les séries policières ? La série joue sur ses habitudes, comme le « bon » suspect initial mais innocent. Le fait qu’il soit relativement vite expédié signifie que le scénario va appuyer ailleurs et, de fait, il multiplie les suspects. Ils sont relativement bien dessinés même si un peu schématiques. Par contre, Jason Wiles n’est pas tout à fait le bon choix pour Damian. Emprunté, peu à l’aise et sans beaucoup d’expression, il ne crée que partiellement une connexion avec Nathan Fillion. Mais il y a beaucoup de rebondissements, tous crédibles et la rivalité entre Castle et Beckett rajoute un allant et pas mal de suspense. L’enquête à double hélice accouche d’une double résolution absolument stupéfiante et d’un final doux-amer. Anecdotes :
16. ENVERS ET CONTRE TOUT Scénario : David Amann Réalisation : Rob Bowman Résumé : Croyant enquêter sur la mort d’un simple chauffeur de taxi, Castle et Beckett se retrouvent à chercher une arme de destruction massive ! Critique : L’excellent épisode par nature : partir d’un fait banal et amener doucement à quelque chose de beaucoup plus gros, mettre de l’humour au départ puis le réduire progressivement tout en faisant monter la pression, doubler l’enquête habituelle du soupçon de la manipulation, et vous obtenez 40 minutes (quasiment) sans faute qui vous scotchent à votre fauteuil. D’entrée de jeu, Rob Bowman – sûrement le meilleur réalisateur de la série et un très bon réalisateur tout court – installe une tension, un rythme rapide marqué par une musique forte, qui scande les secondes et que l’on retrouvera plus tard. Tout commence donc par la mort d’Amir, un chauffeur de taxi dans un entrepôt abandonné. Ainsi que le souligne Lanie, tout pourrait faire paraître à un vol qui aurait mal tourné mais pourquoi avoir brisé les doigts du défunt ? David Amann, une des meilleures plumes du staff, nous invite ainsi à ne pas prendre ce que nous allons voir comme allant de soi, plus que d’habitude. La présence d’un diplomate syrien semble convenue mais c’est efficace pour troubler l’onde et cela nous vaut l’habituelle mais toujours réjouissante théorie de Castle ! Lequel devant un garde-meuble nous régalera une dernière fois d’une référence cinématographique amusante. Une dernière fois parce que voilà que des traces de radioactivité sont détectées. Avant que l’enquête n’atteigne un climax de tension, le scénario s’est accordé une pause pour que Beckett évoque ses états d’âme, dise son amertume devant la tournure de sa vie amoureuse et trace le portrait du compagnon idéal. Intéressant que, sur ce passage, Nathan Fillion n’ait aucune ligne de texte. L’arrivée de Mark Fallon, de la Sécurité Intérieure, n’apaise pas vraiment les esprits ; d’autant qu’Adrian Pasdar est diablement convainquant en homme d’autorité. L’enquête suit un rythme trépidant car il y a urgence et ce moteur, pour être classique, n’en reste pas moins efficace. Tout comme le procédé un brin éculé d’éjecter les héros de l’enquête, histoire de dramatiser encore un peu les enjeux. Alors, certes, du coup, il n’y a plus de surprise désormais mais cela n’enlève rien à la qualité de l’ensemble car David Amann a su doser les révélations, amener chaque élément à temps et s’il ne surprend pas, c’est qu’il avait gardé une terrible carte dans son jeu qu’il abat à la dernière minute nous laissant tétanisé ! Anecdotes :
17. RAPIDE, SILENCIEUX, MORTEL Scénario : Andrew W. Marlowe Réalisation : Bill Roe Résumé : Les enquêteurs n’ont que quelques heures pour découvrir la bombe. Critique : La surprise ne joue plus ici puisque le spectateur sait quels sont les tenants et les aboutissants mais le scénario d’Andrew W. Marlowe sait parfaitement user du contre-la-montre, gérer la tension et garder un peu de temps pour ses personnages. La réalisation est sans faute. L’orchestration est cependant moins présente et moins signifiante que pour le premier volet. Tout le départ de l’épisode (jusqu’au générique) se joue sur trois fronts qui se renforcent mutuellement générant un effet d’angoisse croissant : Castle et Beckett se congelant à petit feu, Martha et Alexis rentrées inopinément et se demandant où est Richard, les enquêteurs à cran ayant autre chose à faire que les chercher. Évidemment que notre couple préféré s’en sortira mais, par un coup de vice dont on aurait pourtant pu s’attendre de la part de Marlowe, le « Caskett » subit un coup d’arrêt. Castle va véritablement être le moteur de tout l’épisode. Ce sont ses intuitions, ses suggestions qui vont réellement permettre à l’enquête de progresser. Du grand Nathan Fillion. Pourtant, Mark Fallon ne passe pas au second plan grâce à l’énergie que met Adrian Pasdar dans son personnage. Il ne le rend vraiment pas sympathique mais c’est parfaitement voulu et pleinement réalisé. Juste une anecdote glissée par Ryan éclairera sur les motivations de l’agent Fallon. Après la séquence Dana Delany en saison 2, c’est une autre séquence de haut vol que s’offre la série avec Adrian Pasdar. C’est moins chaleureux mais, du moins, c’est complètement différent et pas moins intéressant. Coup de génie du scénariste que la « méthode Castle » qui sauve New York ! C’est à peine croyable mais c’est tellement bon !! Anecdotes :
18. UN PASSÉ ENCOMBRANT Scénario : Elisabeth Davis Réalisation : David M. Barrett Résumé : Castle et Beckett enquêtent dans le monde impitoyable du soap-opera. Critique : Une fois encore, Castle se paye un genre et c’est le soap qui trinque. L’épisode est amusant, surjoué évidemment mais il aurait pu être meilleur cependant. Les différents éléments donnent plus l’impression d’être juxtaposés que réellement mêlés. On passe donc de l’un à l’autre sans vrai lien. L’écriture d’un soap a peut-être déteint sur Elisabeth Davis. En tout cas, on rit pas mal. La mort de la victime est déjà une satire en soi : c’est un auteur ! L’effet miroir joue et on savoure d’autant que Castle et Beckett la prolonge d’une certaine façon. Néanmoins, ensuite, c’est un déroulement beaucoup plus classique qui survient même si les interrogatoires des comédiens sont très cocasses. Très drôles certes mais on a quand même connu plus désopilant. Elisabeth Davis s’amuse à doter tous les suspects d’alibis et on sourit devant la perplexité croissante des enquêteurs. Le problème c’est que quand Castle trouve la solution, l’impression laissé c’est qu’elle sort de nulle part. On aura une dernière occasion de sourire avec la scène écrite par le romancier pour le soap. Heureusement, les divas vont sauver le médiocre pour le tirer vers le mieux. Susan Sullivan se déchaîne dans cet épisode qui a dû lui rappeler des souvenirs ! Martha est littéralement dans son élément puisqu’elle a joué dans ce soap…trente ans avant ! Elle veut se la jouer « agent infiltré » et c’est vraiment très drôle. Surtout dans deux moments ne paraissant pas du tout être ce qu’ils sont. Là, on est plié et la complicité entre Susan Sullivan et Nathan Fillion est exquise. Et puis il y a Jane Seymour, en invité de luxe. L’actrice surjoue une grande partie du temps (elle incarne la mère de la victime et il ne faut pas rater le moment où elle est amenée au poste) mais, quand son personnage est fermement interrogé par les enquêteurs, elle se pose et nous montre, à nous et à Castle et Beckett, ce que c’est que le talent. On n’ira pas jusqu’à brûler un cierge mais, dans le contexte de cet épisode, Jane Seymour était l’actrice qu’il fallait et elle ne se rate pas, nous faisant bien rire alors que son personnage n’a rien de reluisant ! Anecdotes :
Scénario : Terence Paul Winter Réalisation : Jeff Blockner Résumé : Un juré s’effondre en plein procès : il a été empoisonné ! Critique : Un honnête épisode même s’il n’a rien de particulièrement original. Son erreur est de ne pas se moquer du genre judiciaire et de l’aborder de façon trop sérieuse. Il est cependant assez bien écrit pour se suivre plaisamment. L’épisode se base sur l’aphorisme bien connu : « A qui profite le crime ? ». En l’occurrence à l’accusé. Le scénario est assez habile pour ne pas l’écarter de la liste des suspects mais un autre aphorisme veut que le doute lui profite aussi. L’accusé innocent, c’est un cliché des séries et films judiciaires et, sur ce plan, Castle n’innove absolument pas mais, surtout, ne propose pas une fantaisie qui donnerait un second degré à l’épisode. A la place, c’est une enquête sérieuse mais banale qui nous est proposée. Par contre, on appréciera que le personnage de Montgomery soit mis en avant. Voilà un policier consciencieux mis sous pression par le procureur en personne ; difficile de bien faire son métier quand l’affaire concerne un procès médiatisé. C’est grâce à sa ténacité, et au soutien sans faille qu’il apporte à Beckett, que l’affaire sera résolue. Ruben Santiago-Hudson campe solidement son rôle. Il y a une intrigue secondaire dans cet épisode autour d’un secret d’Alexis et d’une méthode peu scrupuleuse de son père pour savoir ce que fait sa fille. Amusant même si c’est une redite destinée à nous faire comprendre la foncière honnêteté de la jeune fille. Heureusement, la bonne composition de Molly C. Quinn permet à Alexis d’échapper au cliché de la bonne fille un peu bêta. On aura aussi apprécié comment elle remet son père en place mais, ça aussi c’est une redite. Dommage. Anecdotes :
20. UN MENTOR TRÈS SPÉCIAL Scénario : Scott Williams Réalisation : Steve Boyum Résumé : Le corps d’un journaliste est retrouvé dans le four d’une pizzéria. Critique : Voilà un épisode de Castle comme on les aime, plein d’humour mais un humour au service d’une solide enquête policière. Avant le générique (donc en moins de dix minutes), le spectateur a eu deux grands éclats de rire ! Rien que les noms des quatre pizzaiolos en guerre sont des bijoux de drôlerie sans oublier les coups pendables qu’ils se sont faits entre eux ! Même Lanie pour une fois sacrifie à l’humour noir !! La théorie fumeuse de Castle est aussi brève qu’hilarante. L’identité de la victime, Gordon Burns, journaliste déchu, lance véritablement l’histoire. Une histoire simple puisqu’elle part de la « guerre des pizzas » pour aboutir à un trafic de drogue. Simple mais en aucun cas linéaire. Chacun des suspects pourrait être lié au crime et au trafic mais leurs interrogatoires distillent également de petites pastilles d’humour. Faire rire en instruisant le spectateur ; c’est bien joué. L’enquête rebondit avec la découverte de Monica Wyatt, une ex de la victime. Liz Vassey apporte la gravité et la tendresse appropriée faisant un joli contraste avec les hommes jusqu’alors présenté qui avaient tous un côté ridicule ou pathétique. Poursuivre l’enquête va permettre de traquer la « Baleine Blanche » de Burns en lien avec un épisode traumatisant de son passé. Voilà l’élément tragique qui densifie le fond de l’épisode. Très appréciable aussi la révérence, très dans l’ADN de la série, au « film noir » et que ce soit « Boggie » qui apporte un élément déterminant est un bel hommage. Le fin mot de l’histoire, il revient à Castle, grand amateur du genre. L’intrigue secondaire du jour, liée à Alexis, est différente des habituelles par sa gravité. L’adolescente vit très mal un coup qu’on lui a fait et ne comprend pas bien pourquoi elle réagit comme elle le fait. Molly C. Quinn est ici particulièrement convaincante et la connexion avec Nathan Fillion toujours aussi limpide. Les deux acteurs réalisent un sans-faute dans cette partition et il est bien vu de ne pas dresser de « l’âge ingrat » un portrait caricatural mais bien nuancé. Anecdotes :
Scénario : Matt Pyken Réalisation : Paul Holahan Résumé : Un champion de natation est retrouvé mort noyé. Parallèlement, Castle s’agace de voir un autre auteur s’intéresser à Beckett. Critique : Episode un peu ambivalent. Son intrigue principale ne casse pas trois pattes à un canard mais elle est tout de même suffisamment bien écrite pour rester intéressante. Par contre, une fois n’est pas coutume, l’intrigue secondaire concerne Richard Castle lui-même ! Ces deux segments tendent à se renforcer mutuellement, ce qui est une réussite, et sauve l’épisode. Lequel commençait mal avec cette histoire d’un nageur venu d’un milieu modeste, désargenté et qui devient un potentiel champion. La question usuelle du « D’où vient l’argent ? » n’est néanmoins pas mal exploitée puisqu’elle permet de développer l’environnement de la victime, fournissant ainsi la crédibilité du mobile du meurtre lorsque les enquêteurs l’auront trouvé. Le dopage dans le sport est aussi devenu un cliché de la série policière. C’est dommage d’y avoir sacrifié. Tout cela va déboucher sur la résolution du crime grâce à…Michael Connelly ! Le célèbre auteur de polars participe à la traditionnelle soirée poker chez Castle (avec Dennis Lehanne) et c’est lui qui pose la question qui va renverser la table et relancer l’intrigue. Cette séance prend place dans l’intrigue secondaire autour d’Alex Conrad, auteur de polar débutant qui a pour mentor Richard Castle. Sauf que Castle Richard prend ombrage de l’intérêt de Conrad pour Beckett. La jalousie du romancier est aussi comique que sincère et Nathan Fillion joue toute la gamme : colère froide, méchanceté de gamin, homme sensé obligé de reconnaître sa mesquinerie. Le plus beau, c’est l’aveu qu’il fait à Beckett qui lui adresse la plus belle des réponses. Anecdotes :
22. AIE FOI EN LA PAROLE Scénario : Alexi Hawley Réalisation : John Terlesky Résumé : Mike Royce, le mentor de Beckett, est assassiné. Pour retrouver le meurtrier, elle n’hésite pas à aller jusqu’à Los Angeles. Critique : Un épisode plutôt dur sur le thème bien connu de la vengeance et de la justice. Classique mais bien fait et Nathan Fillion assure la part d’humour. Classique aussi que le policier « trop » impliqué refuse de lâcher. Beckett doit aller à Los Angeles car le tueur présumé – un certain Ganz - n’a fait qu’un saut à New York. La série s’offre cependant son originalité grâce à Richard Castle. L’arrivée « discrète » de nos duettistes dans la Cité des Anges puis la brève mais hilarante séquence à l’hôtel sont des moments de légèreté bienvenus. Classique aussi cette enquête en jouant au chat et à la souris avec la police locale mais, là encore, la « Castle touch », c’est le tournage de Vague de chaleur décalé, très drôle et très utile aussi ! Par contre, le coup de la balle qui fond, c’est beaucoup plus original ! On ne manquera pas non plus l’entrée en scène ultra-sexy de Beckett essayant de piéger Ganz. L’épisode vaut surtout son pesant de cacahuètes pour sa place dans le « Caskett ». Les deux héros ne sont pas dans les positions habituelles ; ils sont dans une autre ville (superbes extérieurs ; l’hôtel de Ganz a un petit côté Les Experts : Miami) et sans tout ce qui fait leur quotidien. Lorsqu’ils parlent ensembles, le soir, à l’hôtel, ils le font à cœur ouvert et on sent que les deux personnages sont sur la corde raide. Tant Nathan Fillion que Stana Katic laissent entrapercevoir la tension qui habitent Castle et Beckett. Le temps paraît suspendu, hésitant. Anecdotes :
23. CHANTIER À HAUT RISQUE Scénario : Terri Edda Miller Réalisation : John Bleckner Résumé : La mort d’une candidate amène Castle et Beckett dans le monde glamour des concours de beauté Critique : Joli épisode qui se moque des concours de beauté en reprenant tous les codes mais avec le regard moqueur de la série. C’est un peu meurtre chez Miss Détective dont on retrouve un certain nombre de marqueurs comme le photographe à la réputation sulfureuse, l’organisatrice du concours qui ne jure que par lui, le présentateur star, le conseiller efféminé. Les portraits de tous ceux qui gravitent autour du concours n’a rien de reluisant ! Classique et un peu facile. On pense aussi à cet épisode de Castle, « L’enfer de la mode » (2-3) où les projecteurs diffusaient une lumière crue sur le monde du mannequinat. Néanmoins, l’épisode est plus que cela. A partir du moment où une candidate – une blonde un peu bête et méchante – donne aux enquêteurs le violon qui servait à la victime pour son numéro, elle leur remet également – selon elle – « le mobile du meurtre » ; à savoir des photos de nus. Photos que l’on pourra voir, ce qui n’est pas si fréquent tout de même ! Qui dit photo de nu pour une future Miss dit chantage dit aussi photographe. C’est en examinant soigneusement la photo – mais « que » la photo – que Castle trouve le détail qui relance l’intrigue et l’éloigne du copier-coller et c’est grâce à Beckett que l’écrivain aura la révélation. L’épisode comprend deux intrigues secondaires. La moins importante tient dans le choix du cadeau à sa femme par Montgomery pour fêter 30 ans de mariage. C’est Castle qui lui suggère ledit cadeau. Mais, plus fort, il y a l’histoire entre Alexis et Ashley. Les deux adolescents s’apprêtent à quitter le lycée et Alexis craint que l’éloignement ne tue leur amour mais aussi elle refuse qu’il fasse un choix en fonction d’elle et non de ce qu’il veut lui pour son avenir. Entre les deux, papa Castle devra jouer les médiateurs ! C’est tendre et touchant grâce en partie à la connexion Nathan Fillion-Molly C. Quinn. Anecdotes :
Résumé : Hal Lockwood, l’assassin de la mère de Beckett, s’évade de prison. En se lançant à ses trousses, Kate Beckett provoque une série de drames. Critique : Épisode très noir, très dur et très amer ; jamais l’arc « Johanna Beckett » n’avait tant ressemblé à la terre brûlée. Le spectateur profite tout juste quelques minutes de légèreté avant d’entrer dans la violence. Elle prend tous les visages, physique (usage de grenade assourdissante, fusillades) et psychologique (peur de Jim Beckett de perdre sa fille ; la rencontre de Scott Paulin et de Nathan Fillion est très émouvante). Stana Katic est éblouissante, volant la vedette à son partenaire (ce qui causera des frictions) : elle donne à voir un flic qui s’obnubile, un supérieur qui confond autorité et autoritarisme mais surtout une femme qui n’écoute plus rien, ni personne. Ce n’est plus une enquête ; c’est une croisade. Sur l’autel de sa vengeance, Kate Beckett sacrifie Richard Castle. Leur tête-à-tête, d’abord très touchant, devient tendu et, à bout – magnifique composition des comédiens incandescents – ils se lancent à la figure quelques vérités blessantes. Cet épisode met aussi en valeur le capitaine Montgomery et Ruben Santiago-Hudson donne toute sa force à ce personnage secondaire mais si attachant. Tour à tour, il est dur, tendre, complice. Un numéro très fort. Il y aura un autre sacrifice. L’enquête s’est poursuivie et la ténacité de Ryan et Esposito a malheureusement payé. Une visite de Lockwood nous l’avait déjà appris. C’est un moment glaçant. Max Martini est très convainquant : cet homme fait froid dans le dos et quand il sourit, c’est pire encore ! Ce qui rend ce final si fort, c’est que le scénario ne sacrifie aucunement l’émotion à l’action. Il est impossible de garder les yeux secs jusqu’au bout et surtout pas après la dernière réplique de Nathan Fillion. L’aveu de Castle. Anecdotes :
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L'Homme qui valait trois milliards Saison 3
La troisième saison de L’Homme qui valait trois milliards a été diffusée sur la chaine ABC les dimanches soirs à 20H00 à partir du 14 septembre 1975 jusqu’au 7 mars 1976, sauf rares exceptions. Cette troisième saison a pourtant bien failli ne pas voir le jour. Alors que la première saison avait connu un très bon taux d’audience avec 22.7 sur l’échelle d’audimat de Nielsen pour une 11ème place des programmes télévisés les plus regardés aux États-Unis, la seconde saison a chuté considérablement avec un taux d’audience de 17.1 pour terminer au 51ème rang. Il faut dire que la concurrence était bien plus féroce lors de cette année télévisuelle 1974-75. Programmées pour le vendredi soir, les aventures de l’homme bionique furent moins populaires que l’humour de la nouvelle sitcom Chico and the Man (inédit en France et au Québec) diffusée sur NBC et qui a terminée l’année télévisuelle en 3ème position des émissions les plus regardées avec un taux d’audience de 28.5. Et après la sitcom, NBC diffusait une nouvelle série policière bien connue: 200 dollars plus les frais, qui a terminé au 12ème rang avec un taux de 23.7. NBC dominait donc largement le créneau télévisuel du vendredi soir. La série semblait se diriger vers une fin prématurée, mais les producteurs et les diffuseurs ne voulurent pas renoncer sans se battre. Vers la mi-saison et après le congé des Fêtes, elle fut donc déplacée au dimanche soir opposée à Cher, une émission de variété animée par la célèbre chanteuse du même nom sur CBS, et Le Monde Merveilleux de Disney, la célèbre série d’anthologie pour enfants du célèbre producteur sur NBC. Certes, ces deux émissions ont terminé au-dessus du top 30, mais ont représenté une concurrence moindre. Cela dit, si la série remontait un peu au niveau de l’auditoire après ce changement, il n’y avait pas de quoi pavoiser et la rumeur de sa fin prochaine a vite couru dans les couloirs du studio Universal; les exécutifs étant prêts à y mettre la hache définitivement. Et c’est là qu’on en arrive au 16 mars 1975, date de diffusion de La Femme bionique 1ère partie. Tout comme la suite la semaine suivante, cet épisode a attiré un auditoire record pour la série (elle a été la 4ème émission la plus regardée dans tout le pays au moment de sa diffusion) et contre toute attente, a suscité de très nombreuses réactions de la part des fans et du public. La mort de Jaime Sommers à la fin de ce double-épisode a créé un tel émoi national, au point que les producteurs et les studios ont été littéralement bombardés de lettres critiquant leur manque de sensibilité, ou faisant état de leur incompréhension devant la mort d’un personnage avec lequel le public s’est attaché. Devant un tel engouement et considérant la faiblesse des pilotes potentiels pour de nouvelles séries à venir, les exécutifs du studio Universal ont donné le feu vert pour une troisième saison, mais avec une condition sine qua none: que Jaime Sommers soit de retour pour l’ouverture afin de profiter d’un démarrage optimal. Bien sûr, Harve Bennett et toute l’équipe de production étaient d’accord, mais comment faire revenir un personnage décédé, surtout quand cette mort fut décidée et imposée par ces mêmes exécutifs du studio pour des raisons de rentabilité? Heureusement, l’auteur Kenneth Johnson avait un peu prévu le coup. Revenant aux fondements de la première version de son script où Jaime Sommers n’était pas morte, mais sombrait dans le coma, il a décidé d’y intégrer certains éléments tirés d’un ancien script portant sur le domaine de la cryogénie, un nouveau domaine scientifique pour lequel il avait déjà fait des recherches préalables. À partir de là, Kenneth Johnson tenait le point de départ pour un nouveau script réussissant à justifier le retour de Jaime Sommers. Restait toutefois un autre problème de taille à combler: convaincre l’actrice Lindsay Wagner de reprendre le rôle de Jaime. Or, cette dernière n’était plus sous contrat avec Universal, qui a commis l’erreur de ne pas exercer son option de lui soumettre de nouvelles offres, et elle voulait profiter de cette liberté pour se consacrer davantage vers une carrière au cinéma. À ses yeux, Jaime Sommers n’a représenté qu’un rôle parmi tant d’autres et elle ne voyait aucun intérêt à revenir dans la peau de ce personnage à travers lequel au départ elle ne se reconnaissait pas. La possibilité d’une actrice remplaçante fut donc envisagée par le réseau ABC, mais cette suggestion n’a jamais été prise en considération par les producteurs. À leurs yeux, c’était Lindsay Wagner ou personne, surtout devant la colère des téléspectateurs dans leurs lettres qui ont fait part de leur affection pour l’actrice dans le rôle de Jaime. Afin de la convaincre de revenir incarner la femme bionique, la vice-présidente d’Universal de l’époque, Monique James, s’est mis en devoir de contacter l’agent de Lindsay, Ron Samuels. Coïncidemment et ironiquement, ce dernier était le mari de l’actrice Lynda Carter qui allait bientôt devenir la célèbre Wonder Woman dès 1976, soit l’autre super-héroïne de l’époque au petit écran avec Jaime Sommers. Habile négociateur, Ron Samuels est parvenu à convaincre sa cliente de revenir incarner Jaime dans un autre double-épisode pour 25 000 $ (pour 21 jours de tournage), soit plus que ce qu’elle n’avait jamais gagné en salaire lors des deux dernières années alors qu’elle était sous contrat. Mieux encore, Samuels a vite flairé la probabilité de la création d’une série parallèle mettant en vedette exclusivement les aventures de Jaime Sommers à courte échéance. Lorsque sous la suggestion du producteur Fred Silverman, cette probabilité est devenue réalité, Samuels a alors exigé pour sa cliente un accord de cinq ans pour un salaire annuel de plusieurs milliers de dollars, plus une option pour un téléfilm par an et un pourcentage sur les revenus futurs de la série (incluant les produits dérivés), baptisée Super Jaimie, et qui a débuté dès janvier 1976. Certes, Lindsay Wagner était toujours aussi réticente à l’idée d’incarner sur une base régulière la femme bionique, jusqu’à ce qu’un proche ami ait réussi à la convaincre qu’elle pouvait faire sienne du personnage en la modelant selon certains attributs qui lui tiennent à cœur. C’est ainsi qu’à la longue, Lindsay en viendra elle aussi à s’attacher à Jaime. Par contre, la possibilité d’une série mettant en vedette le pendant féminin de Steve Austin n’était pas du goût de Lee Majors. Ce dernier craignait de perdre une partie de sa célébrité acquise et que Lindsay lui fasse de l’ombre. Harve Bennett et Kenneth Johnson ont cependant tôt fait de le rassurer car non seulement les deux séries devaient avoir des styles divergents, mais avec assez d’éléments pour les rapprocher lors des épisodes-croisés (crossovers), toujours avec la possibilité de poursuivre la relation Steve-Jaime après le double-épisode sur sa « résurrection ». Kenneth Johnson fut d’ailleurs en quelque sorte récompensé pour la qualité de son travail. Suite au départ du producteur Joe L. Cramer, désireux de relever d’autres défis, Harve Bennett n’a pas hésité à confier ce poste crucial au créateur de Jaime Sommers. Réticent au départ, étant donné sa volonté de se consacrer plutôt à la réalisation pour accompagner son travail de scénariste, Johnson s’est laissé finalement convaincre par Bennett de devenir producteur de la troisième saison devant l’argument que c’est cette position qui permet un plus grand contrôle du contenu global d’une série télé que celle de réalisateur. La nomination de Kenneth Johnson aux côtés de Lionel E. Siegel à la production a cependant apporté un changement par rapport aux deux saisons précédentes. Plutôt que de produire tous les épisodes en tandem, les deux hommes se sont séparé la tâche en produisant chacun de leurs côtés un lot d’épisodes. À l’arrivée, Lionel E. Siegel en a produit onze et Kenneth Johnson neuf sur les 21 programmés pour la saison Trois. Largement occupé également par la mise en chantier et la production de Super Jaimie, dont la diffusion était prévue pour janvier 1976, Johnson a confié la production d’un épisode, Tanya, au producteur associé Arnold F. Turner. Les auspices s’annonçaient donc plus que favorables à l’aube de cette troisième saison. Mais un malheur a frappé toute l’équipe avant la fin de la post-production, lorsque le compositeur de la série Oliver Nelson mourût prématurément d’une crise cardiaque à l’âge de 43 ans, alors qu’il n’avait pas terminé la composition musicale des derniers épisodes. Il a alors fallu en urgence trouver des remplaçants capables de respecter le style unique et la signature musicale qu’il a su implanter depuis ses débuts en 1974. Nous y reviendrons. Le 31 août et le 7 septembre 1975, les reprises du double-épisode La Femme bionique étaient diffusées sur les ondes d’ABC. Vers la fin de la seconde partie, la voix d’un annonceur prévint les téléspectateurs du retour de Jaime Sommers pour la semaine suivante. Les dés étaient donc jetés pour le lancement de cette troisième saison, tandis que des fans impatients et un nouveau public ayant découvert la série grâce à Jaime allaient enfin voir une partie de leurs vœux exaucés. 1. LE RETOUR DE LA FEMME BIONIQUE - 1RE PARTIE Résumé : Sérieusement blessé aux jambes au cours d’une mission, Steve Austin est rapatrié très rapidement vers la clinique spéciale de Rudy Wells afin d’y être soigné. Ses jambes réparées, Steve commence une période de réhabilitation, mais il est également persuadé d’avoir aperçu la femme qu’il aime, Jaime Sommers, toujours en vie dans une des chambres de la clinique. Ne pouvant finalement plus cacher la vérité, Oscar et Rudy avouent à Steve que Jaime est bel et bien vivante, sauvée grâce aux découvertes récentes dans le domaine cryogénique d’un des jeunes adjoints de Rudy Wells, le docteur Michael Marchetti. Steve a été maintenu dans l’ignorance afin de ne pas avoir de faux espoir; Jaime ayant été longtemps dans le coma et ne s’étant réveillée que tout récemment. Pire encore, lorsque Steve va rendre visite à Jaime, cette dernière ne le reconnaît plus, et n’a aucun souvenir de son amour pour lui. Le cœur momentanément brisé, Steve accepte néanmoins d’aider Jaime dans sa réhabilitation et à redécouvrir son existence. Critique : Attendue avec impatience, ce Retour de la femme bionique constitue finalement un très bon démarrage alors que la chimie entre Lee Majors et Lindsay Wagner opère à nouveau à l’écran, malgré l’amnésie qui affecte Jaime Sommers. L’auteur Kenneth Johnson a donc réussi à éviter la plupart des écueils qu’incombe l’écriture d’une suite d’un scénario à succès, surtout dans la manière de ramener au petit écran un protagoniste important censément décédé. La réussite de cette suite repose étrangement sur plusieurs sacrifices au plan du récit qui ont certes la qualité d’imposer davantage la personnalité à la fois forte et fragile de Jaime, en vue de l’éloigner progressivement de Steve. Blessée profondément en son âme et son corps, Jaime cherche à redécouvrir son existence, ce qui ne va pas sans souffrances. Mais elle n’hésite pas à aller de l’avant sans savoir où cela va l’amener, malgré la peur que cela lui procure. Ce faisant, l’histoire d’amour avec Steve s’avère progressivement mise de côté au profit d’une quête d’identité où Jaime cherche à se retrouver elle-même, tout comme Steve l’avait fait dans le pilote. À la différence que l’amnésie de Jaime complique les choses au point où sa quête risque d’être plus longue et parsemée d’embûches qui contribuent à la rendre encore plus attachante aux yeux du public. Ces choix scénaristiques de Kenneth Johnson ont aussi l’avantage d’éviter la répétition des recettes qui ont fonctionné dans La Femme bionique. Toutefois, si ces sacrifices pris par l’auteur lui permettent de marquer des points, notamment dans la dimension psychologique apportée au personnage de Jaime, ils en atténuent de beaucoup la puissance émotionnelle par rapport au premier double-épisode. De plus, la prémisse de base entourant la résurrection de Jaime et sa mise au secret par Oscar Goldman et Rudy Wells afin de ne pas affecter les sentiments de Steve, fourmille de contorsions à la logique et soulève des questions laissées sans réponse: qu’en est-il des funérailles de Jaime qui semblent n’avoir jamais eu lieu puisque personne n’en fait mention? À quoi servent les précautions de mettre Jaime au secret si Steve peut s’apercevoir aussi facilement de sa présence au centre de recherches de Rudy? Et malgré la tension narrative que cet élément apporte, n’est-ce pas un grave manque à la déontologie médicale que le docteur Marchetti encourage indirectement les sentiments de Jaime envers lui alors qu’elle est sa patiente? Ces défauts n’empêchent pas cette première partie d’être de bonne qualité, mais il n’y a rien de surprenant à ce que l’ensemble soit quelque peu inférieur à La Femme bionique. Ce constat restera le même pour la seconde partie, pour des raisons quelques peu différentes, mais ce n’est pas dénigrer l’ensemble qui est de bonne facture. Anecdotes :
-Steve (en chaise roulante): Tell me something... And I want it straight... will I ever be able to run sixty miles per hour again? -Rudy: (riant) Sure you will - eventually - but not for a while, and even then, not very far. Listen... I know you, so don't push it, do you hear?
-Steve (menaçant Oscar et Rudy au sujet de Jaime): You've got five seconds to tell me what's going on, or I'm gonna start using this Bionic arm you two gave me and throw you both through these walls!
-Jaime (qui résume son sentiment sur son amnésie): Steve, sometimes I feel like I'm just on the edge of remembering, and then it hurts and it's so frustrating cause I... It's driving me crazy, isn't there anything they can do? 2. LE RETOUR DE LA FEMME BIONIQUE - 2E PARTIE Résumé : Bien que toujours vivante grâce au docteur Marchetti, Jaime Sommers a perdu la mémoire et les seuls flashs de son passé ne riment qu’avec douleur et souffrance. Steve se rend donc avec elle à Ojai, afin d’espérer stimuler positivement sa mémoire. Mais la souffrance ne fait que grandir davantage, même pour Steve qui doit lui cacher son amour pour elle, tout en constatant que Jaime s’amourache de son sauveur, le docteur Marchetti. Toutefois, Jaime demande à Steve et Oscar de lui confier une mission afin de l’aider à aller de l’avant et à consacrer son esprit à autre chose que de chercher à retrouver la mémoire. Malheureusement, la mission échoue alors que les souvenirs de Jaime lui font croire à tort que Steve est en danger. Devant se rendre à l’évidence que sa présence éveille les souvenirs de Jaime et sont les causes de sa douleur, Steve prend la décision drastique de s’éloigner d’elle indéfiniment. Elle sera finalement transférée à l’autre clinique de Rudy Wells dans le Colorado en compagnie du docteur Marchetti. Critique : La première partie avait pris le temps de bien établir à travers le diagnostic d’amnésie de Jaime et la quête de ses souvenirs, les contours nuancés de sa personnalité. Dans cette deuxième partie cependant, les événements se précipitent dès le moment où elle arrive dans sa ville natale d’Ojai en compagnie de Steve, au même titre que s’éloigne la probabilité de raviver leur relation amoureuse. Le fait que Steve cache aux yeux de Jaime leur amour gravé sur l’arbre près de la rivière est à cet égard annonciateur de la conclusion à venir. Ce qui est frappant dans cette seconde partie, c’est le sens de l’initiative de Jaime, qui n’hésite pas à prendre des risques en dépit des souffrances qu’ils peuvent potentiellement lui apporter, notamment au plan des souvenirs qui lui reviennent par bribes et de manière nébuleuse. Cela commence par le fait qu’elle décide par elle-même de s’éloigner du ranch de Steve pour aller à Ojai sans lui, malgré les conseils de prudence de Rudy Wells et Michael Marchetti. Ce sens de l’initiative se comprend mieux lorsque Jaime déclare à Steve à quel point les souvenirs du passé la font souffrir malgré sa volonté de retrouver la mémoire. Dans une scène poignante, elle lui demande de l’aider à aller de l’avant et de laisser derrière elle son passé. C’est aussi ce qui la motive à demander avec insistance à accomplir une mission pour Oscar, en dépit d’autres dangers auquel elle peut être confrontée. Tous ces éléments contribuent à rehausser la puissance émotionnelle du récit qui faisait quelque peu défaut dans la première partie. Par contre, le suspense n’est pas aussi bien maintenu en comparaison de La Femme bionique. En effet, l’intrigue apparait vite plus prévisible car on n’a aucun mal à se douter que la présence à Ojai de Jaime va occasionner des problèmes afin de relancer le drame à point nommé, tout comme la mission dans laquelle elle est engagée avec Steve va mal tourner. Il manque en quelque sorte ce souci du détail d’apparence anodine qui prenait plus tard une importance inattendue qu’on retrouvait dans La Femme bionique. Comme quoi le scénariste et producteur Kenneth Johnson n’a pas eu la main aussi heureuse sur ce plan. La conclusion, bien qu’elle tombe sous le sens si on est le moindrement attentif, rachète cependant pas mal de défauts. En dépit de son amour pour Jaime, Steve accepte justement parce qu’il l’aime, de s’éloigner d’elle, de la laisser vivre sa vie, afin que la souffrance de ses souvenirs ne vienne plus affecter la suite de son existence. En somme, Steve a su écouter aussi bien sa tête que son cœur pour en arriver à cette décision. Cette habile conclusion permet également d’établir les premières fondations de Super Jaimie, et l’on n’a pas manqué de noter que les traits de caractère qui ont épousé le personnage de Jaime dans cette suite, ont servi également à poser les bases du style que cette série a adopté et qui l’a démarqué de l’Homme qui valait trois milliards. Jaime Sommers, malgré son statut d’agente secrète pour l’OSI, tout comme Steve, se révélera en fait quelqu’un qui se servira de ses pouvoirs bioniques davantage au service du bien commun et des personnes en difficulté que pour combattre des vilains de tout poil au cours de diverses missions. Ce qui ne fut pas pour déplaire à l’actrice Lindsay Wagner qui désirait cette orientation et qui l’a progressivement amené à aimer ce personnage qu’elle détestait initialement. Encore et toujours le côté humain qui prévaut sur celui surhumain! Anecdotes :
-Steve (voulant aider Jaime alors qu’ils sont à Ojai): Look, I understand. How can I help you? Jaime: Help me go forward. It just hurts too much to go back - and least for now. I... I think I have to leave Ojai and everything that went with it - just leave it behind. -Jaime (gravant un cœur avec ses ongles sur un arbre) : What every woman wants: a bionic fingernail.
-Jaime (au moment de quitter Steve vers la fin de l’épisode): I don't know what it is, but sometimes I look at you and I get a feeling like there's something more. Was there?
-Steve: I'm your friend, Jaime, always was, always will be. 3. LE PRIX DE LA LIBERTÉ Résumé : Un scientifique expert en explosif, Robert Meyer, a réussi avec l’aide de complices à dérober l’un des grands symboles de la révolution américaine: la Liberty Bell, alors que les États-Unis vont bientôt célébrer son bicentenaire. Ayant perdu son emploi au sein du programme spatial à la suite de coupures budgétaires et de problèmes de santé, Meyer exige du gouvernement 5 millions de dollars et un passage libre vers un pays n’ayant aucun accord d’extradition avec les États-Unis, en échange de la restitution de la célèbre cloche, qu’il a pris soin de piéger avec un engin explosif sophistiqué que lui seul peut désamorcer et qui explosera dans quelques heures. Présent sur les lieux au moment du vol qu’il n’a pu empêcher, Steve convainc Oscar de payer les 5 millions à Meyer, mais ce dernier meurt subitement d’une crise cardiaque. Dans une course contre la montre, Steve cherche à obtenir l’aide d’un ancien élève de Meyer qui se trouve en prison, Nils Lindstrom, afin de désamorcer la bombe en échange de sa liberté. Réticent au départ, Lindstrom finit par accepter avec la promesse que Steve l’assistera dans cette tâche colossale. Critique : Il est bien connu que les producteurs américains sont friands d’histoires destinées à raviver le patriotisme de leur pays par l’intermédiaire des symboles qui le représentent. Cet épisode portant sur l’enlèvement de la « Liberty Bell », que l’on peut d’ailleurs visiter à Philadelphie, s’inscrit donc dans cette catégorie. Cela ne surprend guère considérant la volonté d’Harve Bennett de façonner Steve Austin comme un héros américain traditionnel à l’ancienne. On pouvait donc craindre que cet épisode au titre évocateur ne verse dans un symbolisme dégoulinant. Les choses démarrent d’ailleurs mal avec la scène du vol de la précieuse cloche qui s’avère bien trop facile pour les voleurs pour être crédible. Heureusement, l’intrigue grimpe en qualité en multipliant les rebondissements pour déjouer les attentes du spectateur et diminuer de beaucoup le caractère patriotique sous-jacent. Certes, on reste dans l’invraisemblance, mais l’intérêt demeure soutenu par les personnages secondaires qui composent le récit, ainsi que leurs réactions et leurs agissements. C’est ainsi que l’on passe du vol de la « Liberty Bell », accompagné d’une demande de rançon en échange de sa restitution, vers la mort du chef des voleurs à cause d’une crise cardiaque au moment d’encaisser l’argent (de la fausse monnaie!), sans avoir pu stopper la bombe destinée à faire sauter la cloche. Comme si la tension n’était pas déjà assez forte, Kenneth Johnson, toujours au scénario, a eu l’idée d’imaginer que le seul homme pouvant la désamorcer est un prisonnier du nom de Lindstrom peu disposé à aider les autorités. Cette réticence reste récurrente pendant toute la deuxième moitié de l’épisode où Lindstrom travaille à désamorcer la bombe en dépit de la promesse de Steve de le gracier. Ajoutez à cela le fait que l’engin explosif est habilement piégé, et vous avez un épisode assez solide sur le plan du suspense. Il ne faut pas passer sous silence la performance de Chuck Connors dans le rôle de Lindstrom. Habitué aux rôles de durs, étant donné ses traits et sa grande taille, dans plusieurs films, majoritairement des westerns, ce dernier donne à son personnage une intensité pertinente et naturelle qui fait que l’on croit à son comportement et à ses actions, autant que son expertise. Et à nouveau, cette intensité fait un joli contraste complémentaire avec la retenue dont Lee Majors nous a habitué dans le rôle de Steve Austin. En somme, si nous fermons les yeux sur les nombreuses incongruités du récit et son thème à saveur patriotique, il y a matière à trouver de la satisfaction dans cet épisode. Anecdotes :
-Meyer (à Steve lors des négociations): The American dream was like a beautiful balloon, Mr. Austin, but balloons have a way of bursting in your face and then there's nothing left but air. -Lindstrom: You know, maybe Meyer had the right idea putting America over a barrel. This country's given some people a raw deal. -Steve: Well, some people have given this country a raw deal. Nothing's perfect, Nils, this country's basically what we make it, nothing better, nothing worse. -Lindstrom (après avoir vu en action les pouvoirs bioniques de Steve): I don't understand you. With your strength and speed, you could have just beat it out of here, saved your own tail.
Steve: I wouldn't expect you to understand. 4. ESPIONNAGE EN MUSIQUE Résumé : Oscar Goldman est persuadé que le chanteur populaire John Perry profite de sa tournée pour vendre des informations classées top-secret à une cellule d’espionnage international. Malgré plusieurs éléments incriminants, Steve Austin se refuse à croire que John Perry, qui fut un ancien camarade de collège, soit un espion. C’est donc avec réticence qu’il accepte la mission d’accompagner le chanteur lors de sa tournée aux Philippines. Après d’heureuses retrouvailles, Steve réussit à convaincre John Perry de faire un détour par l’île de Guam sans lui avouer que c’est dans le but de tendre un piège aux membres de la cellule d’espionnage, et ainsi démasquer le mystérieux « courrier » qui leur vend ces secrets gouvernementaux. Critique : Comme dans la plupart des séries télévisées populaires, on retrouve des épisodes ayant des artistes invités issus de différents milieux afin de leur donner une autre visibilité, tout en faisant la promotion de leurs « œuvres ». Après George Foreman, ancien champion du monde poids lourds de boxe qui a fait une apparition dans l’épisode Le Sosie de la deuxième saison, c’est au tour d’un artiste issu de la musique populaire de venir honorer la série de sa présence, en l’occurrence le chanteur Sonny Bono dans le rôle de John Perry. Dès les premières minutes, on n’a aucun mal à découvrir que la mission de surveillance de Steve pendant la tournée du chanteur, n’est qu’un prétexte scénaristique convenable pour parsemer la narration de passages où Sonny Bono peut interpréter quelques-uns de ses plus grands succès. Tout comme il est aisé de deviner qu’il n’est pas l’espion qu’Oscar Goldman soupçonne d’être. Mais encore une fois, ce qui empêche de faire sombrer l’épisode dans la médiocrité, c’est son traitement léger et plein d’humour qui démontre bien que les auteurs n’ont pas du tout pris au sérieux cette faible histoire d’espionnage. La complicité amusante entre le chanteur et Lee Majors est présente dès leur premier échange, jusque dans le fait où, étant supposés être camarades de collège, les deux personnages s’amusent à se taquiner d’une façon bien particulière, au point ou parfois cet humour se perd dans la traduction française. Ce ton léger et aéré va même jusqu’à l’interprétation d’une chanson originale par Sonny Bono en concert, qui affirme qu’elle a été écrite par Steve Austin pendant son adolescence; rare moment de surprise dans cet épisode, mais qui est réussi quand on voit la surprise de Steve. En prime, la bagarre finale comporte un moment assez rigolo, alors que Steve soulève de sa main bionique John Perry afin de l’écarter de ses agresseurs. La scène ayant été présenté « à rebours » pour des raisons de commodités techniques, le visage plein de surprises de Sonny Bono au moment où il est soulevé n’en est que plus comique. Le plaisir palpable et contagieux entre les deux acteurs permet aux téléspectateurs de passer un agréable moment, d’autant plus que Sonny Bono semble avoir clairement passé du bon temps durant son passage dans la série. Espionnage en musique demeure donc divertissant sans être marquant par son ton de comédie, mais c’est visiblement assumé par les auteurs et toute l’équipe de production. Anecdotes :
-John Perry (présentant Steve lors du concert à l’île de Guam): We've got a little surprise for ya, we have a celebrity with us that I'd like to introduce now. He's not a performer, but his eh, TV show thrilled millions of people all over the world. I guess you won't recognize him here on Earth. But on the moon, he is the one and the only, the super astronaut Colonel Steve Austin, how 'bout a hand for him, folks? 5. L'ENFANT LOUP Résumé : Travaillant pour le compte d’un puissant homme d’affaires, Ishikawa, depuis son retour de la jungle, l’ancien soldat japonais Kuroda se voit chargé par son patron de se rendre sur l’île japonaise d’Hoyoko afin de rechercher un enfant qui vivrait parmi les loups, selon certains rapports ayant fait les manchettes. Kuroda accepte et demande à ce que seul Steve Austin l’accompagne dans cette expédition. Ce dernier a toutefois du mal à convaincre Oscar Goldman de partir au Japon, jusqu’à ce que Steve soumette l’hypothèse que cet enfant-loup pourrait bien être le fils disparu de l’ambassadeur Emmerson, tué avec son épouse dans la région il y a plusieurs années. Après le plaisir de leurs retrouvailles, Steve et Kuroda se rendent donc sur Hoyoko et n’ont aucun mal à retrouver l’enfant-loup, qui se trouve bien être le fils d’Emmerson. Mais le fait qu’il ait depuis très longtemps vécu dans les bois remet en question dans l’esprit de Steve et Kuroda son possible retour à la civilisation. De plus, Ishikawa ne semble pas avoir des intentions aussi généreuses à son égard puisqu’il a également chargé des hommes de main de tuer l’enfant-loup. Critique : Il est plutôt rare que la suite d’un épisode extraordinaire soit à la hauteur de son prédécesseur. Mais la scénariste Judy Burns est pourtant parvenue à faire aussi bien avec L’Enfant Loup en refusant de sombrer dans la facilité ou en s’abstenant de répéter la formule et les ingrédients qui avaient si bien fonctionnés dans Kamikaze. Dans les faits, L’Enfant Loup s’avère aussi bien une suite s’inscrivant dans la continuité de ce qui est advenu au personnage de l’ex-soldat japonais perdu dans la jungle Kuroda, qu’une histoire à part entière fondée également sur des événements réels, au sujet de l’existence d’un enfant disparu ayant grandi dans la nature sauvage loin du monde dit civilisé. La grande habileté de Judy Burns est d’avoir su conjuguer ces deux aspects dans son récit. En effet, Kuroda depuis son retour au Japon, a du mal à s’adapter aux réalités du monde dans lequel il vit et est mal à l’aise dans un emploi de gérant de magasin de chaussures; propriété d’un puissant homme d’affaires, Ishikawa. Lorsque ce dernier lui demande de partir dans l’île d’Hoyoko afin de rechercher l’enfant-loup afin de prouver son existence, Kuroda ne peut que s’enthousiasmer. Et cet enthousiasme se double par la présence à ses côtés de Steve Austin. À travers cette quête destinée à faire la lumière sur les raisons expliquant la présence de cet enfant-loup sur Hoyoko et qui permet de démasquer la fourberie d’Ishikawa, on se rend également compte à quel point Kuroda est dans son élément lorsqu’il est dans la nature. S’il a pu surmonter mentalement le fait que la guerre est terminée et que le Japon n’est plus cette puissance militaire qu’il a servie bien au-delà sans se sentir déshonorée, sa réinsertion au sein de la société japonaise moderne s’est avérée plus compliquée au point qu’il ne se sent plus chez lui. La rencontre avec l’enfant-loup sera pour Kuroda un révélateur qui confirmera ce qu’il a en fait toujours ressenti, ce qui donne beaucoup de substance à cette intrigue et la sort des sentiers battues des séries B d’aventures. Après avoir superbement incarné le fanatisme et la paranoïa du soldat japonais hors du temps depuis la fin de la dernière guerre, John Fujioka amène une belle sensibilité quelque peu fragile à son personnage de Kuroda dans cet épisode. Steve Austin, par son amitié développée depuis la fin de Kamikaze, témoigne également d’une belle empathie qui vient admirablement interagir avec la quête intérieure de Kuroda. Lui-même issu d’une petite ville de campagne, Steve est très bien placé pour comprendre son ami, et l’on n’est pas étonné de le voir chercher à convaincre Oscar Goldman de laisser Kuroda parrainer le jeune Emmerson dans la scène finale. D’une part, cela permet à l’ex-soldat de pouvoir vivre au sein d’un environnement familier dans lequel il se sent pleinement lui-même. D’autre part, en adoptant le jeune Emmerson, Kuroda permettra à l’enfant-loup d’apprendre à vivre progressivement dans un autre univers que celui dans lequel il a grandi sans se sentir perdu et privé de ses repères. Voilà un épisode qui démolit pas mal de belle façon les préjugés binaires sur la vision qu’on peut avoir entre la « nature sauvage » et le « monde civilisé ». L’Enfant loup est à nouveau un exemple que le recours subtil et crédible au thème récurrent qu’est l’humanisme donne à la série ses meilleurs épisodes. Anecdotes :
-Steve (lors de la scène finale): You know, Kuroda, you've been telling me how hard it is for you to adjust to city life. Imagine how hard it's gonna be for him. -Kuroda: You mean, Gary and I can go back, life in forest?
-Steve: For a few months. Then we'll see how it works out. 6. ESSAI MORTEL Résumé : Devant remplir son mandat annuel comme officier de réserve de l’armée de l’air, Steve Austin est chargé de remplacer le colonel Joe Gordon à la tête de l’école des pilotes d’essai de la base Edwards. Au cours d’un vol, le pilote israëlien David Levy perd le contrôle de son avion et doit s’éjecter d’urgence. Steve demande l’aide d’Oscar pour enquêter sur les circonstances du crash, car au moment de la perte de contrôle de David Levy, son œil bionique a eu des problèmes de fonctionnement. Selon Oscar, la cause du crash n’est pas accidentelle, mais provoquée par un puissant rayon tracteur paralysant les commandes électroniques de bord et que David Lévy n’était pas le pilote visé, mais plutôt le prince du Kutan, le major Aram Sakari. Ce dernier est effectivement la cible du premier ministre de son pays qui veut prendre le pouvoir, et il a engagé un certain docteur Winslow pour tuer le prince en maquillant sa mort en accident. Afin de pouvoir contrer définitivement les saboteurs, Steve décide de prendre secrètement la place du prince Sakari pour le prochain vol d’essai, au risque d’y laisser la vie. Critique : Bénéficiant à nouveau d’un accès privilégié à la base aérienne Edwards et à ses installations, toute l’équipe de production de la série a su en tirer parti pour concocter un épisode divertissant qui mélange aventure aérienne et suspense sur fond de géopolitique. Par son rythme et son contenu, on se croirait même par moment dans une adaptation au petit écran d’un récit des aventures de Buck Danny ou des Chevaliers du Ciel, Tanguy & Laverdure; créations du scénariste de BD Jean-Michel Charlier. Certains épisodes précédents nous avaient montré par moments Steve Austin aux commandes d’un avion. Mais avec Essai mortel, c’est la première fois que ses qualités d’aviateur sont mises à contribution, si on fait abstraction de l’épisode Reconstitution, où il était de retour aux commandes de la navette HL-10. Fait encore plus rare: c’est également la première fois que nous voyons Steve en position d’autorité en lien avec son grade militaire de colonel, et le fait qu’il ne soit pas au service de l’OSI et d’Oscar Goldman. Si l’intrigue contient évidemment sa part d’invraisemblances, elle est menée tambour battant en multipliant avec assez de cohérence plusieurs rebondissements. Réalisateur souvent attitré aux épisodes comportant des éléments d’aviation militaire, Christian I. Nyby II sait tirer profit des moyens à sa disposition pour insuffler la vigueur voulue à sa mise en scène qui devrait ravir les amateurs d’action. On a évidemment droit à quelques plans aériens tirés d’images d’archives, mais ils sont très bien intégrés et montés avec d’autres où l’on peut voir des avions en vol en même temps que les acteurs jouant leurs rôles. L’humour n’a pas non plus été ignoré dans l’écriture, comme en témoigne certains passages où Steve Austin et le commandant de l’école des pilotes d’essai, le colonel Joe Gordon, se livrent à quelques réparties colorées typiques du sud des États-Unis. Steve ne peut d’ailleurs résister à se servir de sa force bionique pour jouer un bon tour aux dépends du colonel Gordon, notamment lors d’une partie de bras-de-fer. Quant à l’aspect géopolitique, qui n’est pas sans rappeler la situation houleuse à l’époque au Moyen-Orient entre Israël et ses voisins après la guerre du Sinaï, il demeure certes survolé au détriment du mouvement d’ensemble. Ceci dit, l’humanisme qui a toujours prévalu dans la série a permis de faire place à un message pacifique nous rappelant qu’il ne faut pas se fier aux préjugés fondés sur l’historique des conflits. C’est ainsi que le jeune pilote israélien Sol Levy, victime malencontreuse du sabotage destiné au prince Sakari, en vient d’abord à suspecter ce dernier d’en être le responsable pour ensuite découvrir plus tard que c’est le prince qui est bel et bien visé, ce qui l’amène à se réconcilier avec lui. Essai mortel est un très bon exemple de 50 minutes qui se déroulent sans temps mort au compteur. Anecdotes :
-Prince Sakari (qui ne veut pas que Steve prenne sa place): I will not allow you to take my place in the air. I came here to fly! -Steve: That's right, but not to die.
-Commandant Gordon (à son retour de vacances vers la fin de l’épisode): Doggone it, Cowboy. Year in and year out, all I ever get is routine. Then you come down here for two weeks, I go on a vacation and what happens? Everything! You space cowboys have all the fun. Come on, jump in. No sense wearing out your feet. -Steve: Did you catch any fish?
-Commander Gordon: What do you think, marshmallow arm? 7. CIBLE DANS LE CIEL Résumé : Un agent de l’OSI est porté disparu peu de temps après avoir signalé la présence d’une installation clandestine comportant un lance-missiles dans un camp de bûcherons. Steve Austin s’y fait alors embaucher afin de le retrouver et confirmer ces informations. Si la patronne Kelly Wixted semble apprécier Steve, ce n’est pas le cas du contremaître Jeremy Burke qui a vite fait de le prendre en grippe et qui cherche à le faire renvoyer où à se débarrasser de lui. Steve découvre cependant une installation mobile, munie d’un système de lance-missiles, cachée dans une cabane isolée dans la forêt. Cette confirmation pousse Oscar Goldman et Steve à penser que quelqu’un de haut-placé a détourné cette installation dans le but d’abattre l’avion transportant les membres du cabinet présidentiel américain qui doit prochainement survoler la zone aérienne à proximité du camp des bûcherons. Critique : À chaque fois que Steve Austin est envoyé en mission par l’OSI et Oscar Goldman, les scénaristes tentent autant que possible de l’expédier dans un milieu différent, en particulier dans des endroits où l’acteur Lee Majors, au même titre que le héros qu’il incarne, puisse se fondre avec assez d’aisance. Il n’est donc pas étonnant de le retrouver ici en tant que bûcheron au sein d’une entreprise de coupe d’arbres en forêt, lui qui semble très porté sur les travaux manuels et qui aime la campagne davantage que la ville. Ce qui passe un peu moins, c’est qu’on a bien du mal à croire à cette histoire de camp de bûcherons servant de couverture afin d’abattre l’avion présidentiel grâce à une installation de lance-missiles détournée par un fonctionnaire. Déjà le fait qu’une telle personne puisse détourner ainsi de l’armement militaire répertorié avec autant d’aisance s’avère peu crédible. Lorsqu’il est question de complot au cinéma et à la télévision, on a vu des plans bien moins compliqués et tout aussi habiles pour éliminer des politiciens américains de grande importance. La couleur locale apporte tout de même quelques rayons de soleil à cette histoire tirée par les cheveux. De voir Steve Austin évoluer dans un milieu qu’on a peu vu au petit écran offre au public une touche de pittoresque. L’humour, encore une fois, vient également relever l’ensemble, en particulier lorsque Steve dispute un « match » d’équilibre sur des rondins flottant sur la rivière avec le contremaître Jeremy Burke. On notera également que l’entreprise de draveurs pour lequel Steve travaille est dirigée par une femme, Kelly Wixted. Ce qui souligne encore la volonté des auteurs de la série de présenter des personnages féminins dans des postes de pouvoir, malgré le côté quelque peu paternaliste du héros. Il n’en demeure pas moins que Cible dans le ciel s’avère de qualité moyenne, en reprenant des formules éprouvées dans de meilleurs épisodes tout en usant d’invraisemblances qui ne passent cette fois pas la rampe. Anecdotes :
Steve Austin, Lumberjack était le premier titre envisagé pour cet épisode. -Steve: Could you use another hand? -Kelly Wixted: Are you kidding? If I had you around full time, I wouldn't need anybody else. -Oscar: You can have him part of the time, that's all. -Kelly Wixted: Well that's a whole lot better than nothing. -Steve (à Oscar): Well Oscar, you sure you don't wanna lumber along with us?
-Oscar: You're barking up the wrong tree, pal. 8. PASSE CROISÉE Résumé : Steve Austin rend visite à un ancien coéquipier d’une équipe de football collégial américain, Larry Bronco, qui fait actuellement carrière dans ce sport en tant que joueur-étoile d’un club professionnel. Mais un coéquipier aigri et jaloux, Bobby La Port, parvient à le faire kidnapper avec l’aide de quelques fiers-à-bras costauds. Leur intention est de priver l’équipe de la présence de Larry, ce qui aura une influence sur le pointage final. En effet, Bobby et ses complices ont l’intention de parier sur la différence de points au score afin d’amasser un gros pactole. C’est sans compter sur Steve qui retrouve leur trace et qui a bien l’intention de délivrer son ami Larry « en dominant la ligne de mêlée » face à ces mastodontes musclés. Critique : Il a déjà été fait mention de la passion de Lee Majors pour le football américain, qu’il a pratiqué au niveau collégial et universitaire au point où il a rêvé et caressé pour un temps d’en faire une carrière professionnelle. C’est dans ce contexte que l’acteur a fait savoir qu’il était intéressé à réaliser un épisode dont le sujet tourne précisément autour de ce sport très populaire aux États-Unis. Passe croisée, sans être un travail de commande, se veut donc une réponse affirmative des producteurs au vœu de la star de la série, qui s’est clairement fait plaisir aussi bien derrière la caméra que devant, sans forcer la note et en s’appuyant sur des bases plutôt réalistes. En plus de bénéficier de l’apport de vrais joueurs professionnels, Lee Majors a su tirer parti d’une intrigue simple afin de souligner le caractère stratégique particulier et l’importance du collectif dans l’accomplissement de ce sport et à sa manière de le pratiquer. Ce qui débute donc par une banale histoire d’enlèvement d’un joueur vedette se termine en un homérique match entre Steve et Larry Bronco contre Bobby La Port et les fiers-à-bras qui les tiennent prisonniers. La réalisation de l’acteur ne cherche pas à se casser la tête en multipliant les angles de caméra pour rendre l’épisode plus excitant que nécessaire. Conscient de ses limites, Lee Majors se concentre à bien illustrer son histoire avec clarté et tire parti d’un budget limité en se refusant à montrer des stock-shots de matchs de football. En fait, en se servant des règles du jeu pour planifier l’évasion de Steve et Larry lors du match final, le récit et la mise en scène en disent bien plus sur ce sport que le fait de montrer des images tirées de l’actualité sportive nord-américaine. Le public néophyte peut donc autant apprécier cet épisode à sa juste valeur que les connaisseurs. Mentionnons au passage les performances honorables des anciens joueurs Larry Csonka et Dick Butkus comme acteurs invités malgré leur faible expérience. Il faut dire qu’ils ne sont pas les premiers à réussir cette transition du football américain vers le jeu dramatique. Jim Brown, ancien joueur pour les Cleveland Browns, et Fred Williamson, qui a joué pour les Los Angeles Raiders et les Kansas City Chiefs, ont tous les deux connus à cette époque une carrière au cinéma et à la télévision plus que respectable en tant que comédiens, et ils sont d’ailleurs toujours actifs. Passe croisée est une preuve qu’un épisode peut être assez réussi sans pour autant être obligé d’être mémorable. Anecdotes :
-Larry Bronco (étonné par la « forme physique » de Steve): What are you doing to keep fit? -Steve: You think I'm looking flabby? -Larry: I'm not talking about how you look, I'm asking what kind of shape you're in; what's under your skin? -Steve: You'd be surprised.
-Steve (montrant à Larry leur moyen d’évasion): That truck, Larry, is our ticket to freedom. -Larry Bronco: Might as well be the moon.
-Steve: Yeah, well, I've been to the moon. It's not as far as you think, pal. 9. SUPER DUEL Résumé : Au grand désarroi de Steve, son alter ego bionique, le pilote automobile Barney Hiller, est réactivé sur ordre d’Oscar par Rudy Wells, afin de vérifier s’il est possible de redonner sans risques à tout être bionique leurs pouvoirs en cas d‘urgence après avoir été ramené à une vie normale. Devant l’incertitude concernant l’état mental de Barney, Steve est chargé de le tenir à l’œil. Mais lors d’un entrainement en vue d’une course automobile, le propriétaire de l’écurie Tom Shatley exprime sa grande déception concernant les médiocres performances de Barney derrière le volant. Dans un accès de colère, Barney frappe Tom avec l’un de ses bras bioniques et croit à tort qu’il l’a tué sur le coup. Pris de panique, Barney s’enfuit et se laisse convaincre par un ancien de l’OSI, Lester Burstyn, d’utiliser ses pouvoirs pour accomplir un vol d’importance. Le pilote bionique espère ainsi que l’argent volé pourra aider la veuve de Tom, mais Steve espère bien le retrouver pour lui dire la vérité avant qu’il ne fasse plus de bêtises. Pendant ce temps, Lester Burtsyn fait kidnapper Carla, l’épouse de Barney, afin d’avoir un moyen de pression sur lui. Critique : Alors que le retour de Kuroda s’est avéré une réussite à tous les niveaux grâce à un script de qualité qui a su renouveler avec adresse des éléments soulignés en première instance, on peut aisément dire que ce n’est pas le cas avec cette suite de Cinq cents millions de plus qui marque le retour de Barney (renommé Hiller pour éviter la confusion avec la sitcom Barney Miller), l’Homme de sept millions et alter ego de Steve Austin. Dès le départ, l’explication d’Oscar Goldman pour justifier aux yeux de Steve la réactivation des pouvoirs bioniques de Barney, apparaît plutôt boiteuse. Même s’il affirme qu’il s’agit d’un test destiné à savoir s’il est possible de réactiver leurs pouvoirs pour tout homme bionique en cas d’urgence, le coût déjà élevé accordé uniquement à la greffe de membres bioniques pour ceux et celles qui pourraient en avoir besoin rend cette explication bancale, du moins à court et à moyen terme. Et comme Barney est le seul candidat pour ce type de test, pourquoi quand même prendre le risque de réactiver ses pouvoirs suite à ses problèmes de comportement dans le récit précédent; problèmes dont on ignore s’ils sont résolus? Et le pire est encore à venir. Un peu plus tard, le vilain de l’histoire, Lester Burstyn, vient parler à Barney après un entraînement de course automobile. Ce dernier lui rétorque qu’il refuse de le suivre et qu’il a de la chance qu’il ne l’ait pas dénoncé à Oscar Goldman. Quid de la raison pouvant expliquer que Barney ne l’ait pas fait, ce qui lui aurait épargné bien des soucis? L’épisode n’offre aucune explication. De surcroit, cette réponse de Barney à Burstyn laisse sous-entendre qu’il est bien loin des débordements qui affectaient sa personnalité dans Cinq cents millions de plus où il était sur le point de perdre tout contrôle. Pourtant à peine quelques instants plus tard, il frappe presque mortellement son commanditaire dans un accès de colère. C’est à partir de ce moment-là qu’on décroche complètement, alors que le tiers de l’intrigue n’est pas terminé, car un tel décalage dans la personnalité du protagoniste n’est pas crédible. La suite de l’épisode est à l’avenant, au point ou même le second affrontement bionique entre Steve et Barney se révèle plus affligeant qu’excitant. Pour compléter le tout, les autres personnages secondaires manquent de chair et servent de faire-valoir, en particulier l’épouse de Barney, Carla Peterson, qui n’a pas grand-chose à faire ici à part se faire kidnapper, ce qui la rend moins essentielle que le rôle prépondérant qu’elle avait auparavant dans son rapport avec Barney. Passons également sur la conclusion, où Barney perd à nouveau ses pouvoirs bioniques sans qu’aucune justification claire ne soit donnée aux téléspectateurs. L’Enfant-loup avait réussi à être une suite de haut niveau grâce en particulier à la manière habile dont le récit permettait au personnage de Kuroda d’évoluer par rapport à Kamikaze. C’est tout le contraire avec Super Duel (au fait, on cherche encore où il y a un super duel dans cet épisode!) alors que le personnage de Barney est très mal conçu et dessiné par les auteurs en comparaison de Cinq cents millions de plus. Avec pour conséquence de rendre cette nouvelle aventure plutôt risible et franchement décevante à plus d’un titre. Anecdotes :
-Barney (à Steve après sa réactivation bionique): Hey, come on, now Steve, don't rush me. I've only got 48 hours to play Superman again, I wanna enjoy every minute.
-Lester Burstyn (qui constate que Barney n’est pas le seul homme bionique): You show amazing strength, Colonel Austin. Anyone who can hold his own with a bionic man.
-Steve: Well I keep in shape. 10. TRAFIC RADIOACTIF Résumé : Un agent de l’OSI est porté disparu peu de temps après avoir signalé un important trafic de microprocesseurs. Muni d’une nouvelle invention de Rudy Wells afin que sa main bionique soit capable de détecter les microprocesseurs en envoyant un flash bleu à son œil bionique, Steve se fait passer pour un débardeur sur les quais du port où l’agent disparu s’était infiltré. En plus de tenter discrètement de retrouver les puces informatiques et d’identifier les trafiquants, Steve doit aussi venir en aide à Ernest, le jeune fils de madame Cook qui l’héberge. Lorsqu’il appert que cette dernière a été témoin de l’enlèvement de l’agent de l’OSI avant sa disparition, les trafiquants n’hésitent pas à la kidnapper pour éviter qu’elle ne parle à la police. Ayant réussi à récupérer les microprocesseurs, Steve espère alors les marchander en échange de sa libération. Critique : Soyons beau joueur. Alors que nous en sommes déjà la troisième saison, il faut admettre que les auteurs déploient parfois des efforts inimaginables pour trouver quelques petits trésors d’imagination et des idées de mission pour Steve Austin, en respectant les limites de Lee Majors comme acteur. Rompu déjà, comme on a pu le voir, aux travaux physiques et manuels, voilà que cette fois on retrouve Steve dans la peau d’un débardeur afin de démasquer un réseau de trafiquants de microprocesseurs sur les quais d’un port. Certes, l’enjeu de cet épisode justifie la présence d’un agent de l’OSI comme Steve Austin, doté d’ailleurs d’un nouveau gadget bionique pour l’occasion (le détecteur de puces informatiques dans sa main et son bras droit bionique). Mais les auteurs étaient sans doute conscients des limites de leur récit pour tenir dans les 50 minutes imparties, car ils ont rajoutés une sous-intrigue impliquant la logeuse de Steve, madame Cook, une mère monoparentale qui semble avoir du mal à joindre les deux bouts, et son fils Ernest, triste devant le manque de moyens dont il dispose pour réparer son vélo brisé. La série étant devenu populaire auprès des jeunes, enfants inclus, l’inclusion de cette sous-intrigue n’est pas innocente et fait d’ailleurs appel aux bons sentiments lorsque Steve demande à Ernest d’avoir la foi et de croire aux miracles pour que son vélo soit réparé. On retrouve bien là le caractère conservateur à l’ancienne voulu par le producteur Harve Bennett, en même temps qu’un exemple où les jeunes peuvent voir leur héros accomplir un vœu en leur faveur afin d’entretenir une part de rêve et préserver leur innocence face aux misères de la vie courante. Heureusement, après que Steve se soit servi de son pouvoir bionique pour réparer le vélo d’Ernest à son insu, il informe ce dernier lors de la scène finale que le miracle qui a permis à son vélo de redevenir fonctionnel est dû à la « magie de la science », ce qui procure cette fois une tendresse un petit peu plus sincère qui permet justement au public jeune de se reconnaître en Ernest, aidé par Steve Austin, le « bon samaritain ». Pour le reste, on retrouve le même dosage tout juste équilibré entre humour et action que la plupart des épisodes de la série; assez pour qu’on le classe dans la catégorie moyennement plaisante. On notera d’ailleurs cette séquence où Steve se sert de son bras bionique pour lancer avec force de grandes boites lourdes au contremaître surpris et méfiant, alors que ce dernier cherchait à le mettre à l’épreuve. Et une autre où les vilains se montrent particulièrement naïfs lorsque Steve vient faire semblant de négocier la libération de madame Cook afin de les mettre en réalité hors d’état de nuire. De quoi nous faire encore sourire en coin. Anecdotes :
-Steve (avant de tenter d’aller sauver Madame Cook): Oscar hold off sending your men onto the docks. -Oscar: Listen, have you got the chips or haven't you? -Steve: Well, I do and I don't. You see I may have to use them to bargain with. -Oscar: What! Are you crazy?! -Steve: No, just worried. -Steve (au chef des trafiquants après avoir mis hors de combat tous ses hommes de main): I don't have time to give you another demonstration, I got a bicycle to fix. -Ernest (tout heureux de voir son vélo réparé): It was magic.
-Steve: Well, in a way you're right. It was the magic of science. You know, the kind of magic that sends man to the moon and things like that. 11. ALCOOL À BRÛLER Résumé : Deux agents de l’OSI sont morts victimes d’une morsure venimeuse d’un crotale dans la région de Morgantown en Georgie. Oscar est persuadé que leurs morts sont reliés à un trafic d’alcool de contrebande dans ce comté où le commerce y est interdit et qu’un fonctionnaire haut-placé de Washington assure la protection des trafiquants menés par un certain Bo Willis qui contrôle toute la région. Se faisant passer pour le représentant d’une faction rivale, Steve menace les hommes à la solde de Bo Willis de leur fermer boutique. Arrêté par le shérif complice des trafiquants, Steve s’évade à son insu, détruit une des distilleries clandestines, et fait capoter une vente d’alcool en laissant croire grâce à ses pouvoirs bioniques qu’un gang rival est venu tout saccager. Ces événements font venir sur place directement de Washington le mystérieux fonctionnaire haut-placé venu s’assurer que Bo Willis a toujours le contrôle de la situation. Pendant ce temps, les trafiquants cherchent à liquider Steve définitivement. Critique : Encore une autre mission où Steve Austin s’infiltre au sein d’un milieu rural afin cette fois de mettre fin à un trafic d’alcool frelaté et d‘en démasquer le commanditaire. À la différence des épisodes précédents, la couleur locale typique du sud des États-Unis, et l’équilibre entre l’humour et le sérieux qui épicent les nombreuses situations font de celui-ci l’un des plus truculents de la série. Pour arriver à cet équilibre, les auteurs ont choisi de faire passer Steve Austin pour un important homme de main d’une bande rivale désirant s’emparer du marché des trafiquants dirigés par Bo Willis. Comme on peut le voir sur la photo de l’épisode, le look de Steve pour se mettre dans la peau d’un gangster « sudiste » est assez réussi. Et même s’il frôle la caricature, le jeu naturel de Lee Majors lui donne un air décontracté fort convaincant qui fait que les trafiquants n’ont pas le choix de le prendre au sérieux sur ses supposées intentions. À l’inverse, on découvre que l’opposition face à Steve ne doit pas non plus être sous-estimée, surtout au moment où le shérif à la solde de Bo Willis met notre héros en prison sous un habile faux prétexte. Mais Steve sait se servir de cette situation à son avantage comme si cela faisait partie de son plan. À partir de là s’enchaîne une série d’événements où Steve se moque de ses adversaires, voire même les manipule à leur insu, ce qui soutire très souvent le sourire et le rire des spectateurs, le tout souligné d’ailleurs pas une musique aux accents country ironiques. Alcool à brûler réussit en quelque sorte à user d’une certaine distanciation pour rendre haut en couleurs un récit ayant un enjeu faible en apparence. En effet, le public connaît les pouvoirs bioniques de Steve, mais pas ses adversaires, et il faut voir leur ahurissement devant leur incompréhension sur ce qui leur arrive. Le moment le plus amusant survient lorsque Steve échappe à deux tentatives d’assassinat, dont une où il est censé être empoisonné par la morsure d’un crotale, et qui se sert ensuite de sa main bionique et de quelques morceaux de pierre pour reproduire le son d’un serpent à sonnettes afin de tenir en respect le shérif et son acolyte, alors que ces derniers croyaient s’être débarrassés de lui. Si on ferme les yeux sur quelques incongruités et surtout si on le regarde en version originale afin d’en savourer davantage le ton, cet épisode s’avère plutôt réjouissant. Ce qui compense largement le schéma répétitif de ce type de mission à laquelle Steve est impliqué. Anecdotes :
-Steve (qui a décelé le piège du shérif pour l’abattre): Better not try it. Willis might not like his number one boy getting blown up. -Shérif Weems: How did you know? -Steve: I saw it in a movie once. -Shérif Weems: But it's dark. -Steve: Yeah, it was dark in the movie, too.
-Steve (se faisant toujours passé pour un gangster): Well, I'm sure you heard what happened to the still and car and the tanker truck while I was in jail. -Charles Quinten: Yes. Sounds like you have an army behind you.
-Steve: Well, let's just say I got a strong right arm. 12. L'ÉVASION Résumé : Par amour pour une femme, le scientifique Leon Jackson a fait défection pour la Russie il y a plusieurs années. Depuis la mort de cette dernière, Leon Jackson veut maintenant revenir aux États-Unis avec son fils adolescent Alex. Ce dernier a cependant pris l’habitude de grandir sous le régime communiste et s’est lié d’amitié avec Boris, l’un de ses gardiens. Si bien que lorsque Steve Austin arrive pour faire évader son père, Alex montre beaucoup de réticence à obéir et à les suivre. Lorsque le chemin principal prévu pour franchir la frontière n’est plus envisageable car anticipé par les soldats ennemis, Steve doit trouver une autre voie de sortie. Comme si les choses n’étaient pas assez compliquées, Steve doit également s’assurer qu’Alex ne commette aucun acte pouvant indiquer aux Russes leur emplacement, après que l’adolescent ait déjà commis un impair ayant rendu son père momentanément aveugle. Critique : Alors que des épisodes précédents avaient clairement illustrés l’esprit de « détente » des relations entre Steve et la Russie communiste, voilà que L’Évasion vient saborder tout cela en ramenant certains clichés des films d’espionnage situés dans le contexte de la Guerre Froide, alors que l’homme bionique doit aider un savant et son fils à passer à l’Ouest. Avec un point de départ sentant autant le déjà-vu, les chances que la suite soit tout aussi décevante sont élevées, et on peut hélas constater que c’est tristement le cas. D’entrée de jeu, on se demande comment Steve a pu entrer aussi facilement en Russie et atteindre la maison des Jackson sans être inquiété. Ensuite, le conflit opposant le scientifique et son fils ne convainc pas et manque de tension dramatique, en plus de rendre la suite de l’intrigue totalement prévisible, alors que Steve cherche à les aider à quitter la Russie pendant que Boris et ses hommes les pourchassent. Ce conflit père-fils aurait pu apporter la touche d’humanisme chère à la série, mais là aussi, les clichés abondent à cause d’un sentimentalisme artificiel. Comme en témoigne ce moment où le fils Alex se blâme d’être responsable de la cécité temporaire de son père après une attaque des hommes de Boris, où lorsque Steve donne des leçons de morale à Alex; un ton auquel le public et les fans ne sont pas habitués. En fait, tout sonne faux dans cet épisode. Les décors naturels ne ressemblent en rien à la Russie, tout comme Boris et ses hommes de main qui n’ont rien de Russes jusque dans leur accent. L’absence de suspense et une finale bâclée auquel on ne croit pas. Il est difficile de comprendre comment un tel script aussi pauvre ait pu passer la rampe des critères de sélection et d’acceptation des producteurs, tellement il ne reflète en rien la série jusqu’au point de dénaturer ce qui avait été bâti depuis les tout débuts. Hautement dispensable. Anecdotes :
-Steve (qui donne une rare leçon de morale à Leon Jackson et son fils Alex): Look, I don't know what's going on between you two, but if we're going to get out of here alive, we're all going to have to work together. You know Leon, you treat your son here like he's some kind of scientific wonder you've created, that you just order around, but you don't really talk to him, explain what you're doing, what you're feeling. He is your son. Do you know what a wonderful thing that is to have a son? And you Alex, you treat your father like he's the enemy. I don't know where your mother is, but you both sure could use her. -Steve (qui examine les yeux de Leon Jackson devenu temporairement aveugle): It looks like they're dilating like they're supposed to. -Leon: Colonel, you're no physician.
-Steve: No, but I've seen enough concussion-induced blindness to know what I'm talking about. 13. UN HOMME DE CONFIANCE Résumé : Le concierge de l’immeuble de l’OSI, Clark Templeton O’Flaherty, profite de son emploi pour vendre clandestinement à un réseau d’espionnage des documents classés « top-secret » qu’il a réussi à récupérer avant leur destruction. Grâce à un procédé inventé par Rudy Wells que seul l’œil bionique de Steve peut identifier, ce dernier n’a aucun mal à découvrir les malversations du concierge. Mais lorsque Steve le confronte à l’intérieur d’un appartement trop luxueux pour son salaire, O’Flaherty lui explique qu’il est en fait un agent de l’OGA, une organisation de contre-espionnage ultra-secrète qui a pour mission de démasquer les chefs du réseau à qui il vend les documents de l’OSI. Steve ne croit tout d’abord pas à l’histoire d’O’Flaherty, mais lui donne la chance de prouver sa loyauté en l’accompagnant dans la suite de sa « mission », en attendant qu’Oscar Goldman vérifie ses dires. Sauf que dans cette affaire d’espionnage, le mensonge et les faux-semblants font que les choses ne sont jamais ce qu’elles semblent être. Critique : Voilà une histoire classique d’espionnage si on peut dire, où Steve Austin y passe la majeure partie du temps à chercher à découvrir si O’Flaherty est un espion à la solde d’une puissance étrangère ou bien un agent travaillant pour une organisation américaine si opaque au point où l’OSI en ignore l’existence. Le début de récit a de quoi faire froncer les sourcils, car on se demande dans quelles circonstances Steve a pu devenir ami avec le concierge O’Flaherty avant de le soupçonner d’être un espion, et surtout la trop grande facilité avec laquelle O’Flaherty parvient à dérober des informations top secret au sein de l’OSI. La suite de l’intrigue se révèle inutilement nébuleuse à force de chercher à trop compliquer les situations pour maintenir le mystère entourant le personnage d’O’Flaherty. On a l’impression que les auteurs ont voulu imiter quelque peu le style de la série Mission: Impossible où les romans de l’auteur John Le Carré. En vain. Le suspense manque de tonus malgré la chute finale, et le récit est trop controuvé pour qu’on puisse pleinement y adhérer. En revanche, l’un des points forts de cet épisode se trouve dans la qualité de l’interprétation, en particulier celle de Louis Gossett Jr. dans le rôle d’O’Flaherty. En dépit de l’opacité de son personnage, il a su trouver le ton juste en lui conférant une allure décontractée qui ne manque parfois pas d’humour. Sans même forcer la note, l’acteur invité parvient même à effacer Lee Majors, au point où on a l’impression qu’il n’y a que lui à l’écran, ce qui est un phénomène assez rare dans la série. Mention honorable également à Louise Latham, qui incarne la cheffe du réseau d’espionnage ennemi qui a su très bien cacher son jeu, sans faire de jeu de mots. Somme toute, Un homme de confiance demeure un épisode moyen malgré qu’on y sent un potentiel qui aurait pu le hisser parmi les très bons de la série. La fin ouvre d’ailleurs la porte à la possibilité de faire revenir le personnage dans un épisode ultérieur, mais le scénario de ce « pilote » n’était finalement pas assez abouti pour convaincre les producteurs de poursuivre l’aventure avec l’agent O’Flaherty, en dépit de l’excellent travail de son interprète. Anecdotes :
-O'Flaherty (pointant son arme sur Steve lorsque démasqué): Well, old buddy, looks like I'm gonna have to find me a new handball partner. -Steve (juste avant de rencontrer les espions): You know, one mistake and we play handball again, and you're the ball.
-O'Flaherty: If it wasn't so dark you could see me shaking. 14. LE SOURIRE DU VAINQUEUR Résumé : Alors qu’il croyait se livrer à une mission de routine en allant chercher un savant spécialiste de la fusion à l’hydrogène, le docteur Losey, Steve Austin découvre que des agents ennemis tentent de le kidnapper chez lui. Après avoir sauvé le docteur Losey, Steve fait son rapport à Oscar qui est convaincu que des mouchards ont été installés dans son bureau, mais aucun micro n’est détecté après inspection. Comme seule la secrétaire d’Oscar, Peggy Callahan, était au courant de la mission de Steve, elle devient dès lors la principale suspecte. Lorsqu’elle surprend Steve en train de fouiller son appartement, elle ne supporte pas que sa loyauté soit remise en question et exige de passer au détecteur de mensonge. Elle réussit le test, mais les agents ennemis parviennent quand même à kidnapper le docteur Losey malgré que son lieu de travail était gardé secret. Steve se demande alors si la taupe au sein de l’OSI n’aurait pas un lien avec le nouveau petit-ami de Callahan, un dentiste du nom de Gene Finney. Critique : C’est avec un plaisir non dissimulé qu’on retrouve dans cet épisode la secrétaire d’Oscar Goldman, Peggy Callahan, et son excellente interprète, Jennifer Darling. La spontanéité parfois naïve du personnage jumelée avec le talent d’improvisation de l’actrice constitue à nouveau l’essentiel de son charme contagieux qui rend cet épisode fort divertissant, voire très savoureux. Bien sûr, le script nous offre encore une histoire prenant à nouveau l’idée de la fuite inexplicable d’informations au sein de l’OSI comme point de départ. Mais cette fois, l’intrigue se montre un peu plus crédible et fertile en surprises bien ménagées par la mise en scène, magnifiées par la présence de Peggy Callahan dont le comportement et les réactions nous donnent droit à quelques situations comiques à la fois inattendues et réjouissantes. On se rappellera notamment que dans Vengeance, Callahan venait en aide à Steve, recherché pour meurtre. Cette fois-ci les rôles sont inversés quelque peu, alors que Callahan devient suspect no. 1. Ce n’est donc pas un hasard si cette inversion s’opère dans la scène où Callahan ne comprend pas que Steve fouille son logement et la suspecte, soit au même endroit où elle avait précédemment dans Vengeance accepté de venir en aide à Steve, blessé et pourchassé, cherchant un refuge. Même aigrie devant le fait que Steve et Oscar la suspecte, Callahan ne cesse de nous amuser. Au moment où elle passe un test de détecteur de mensonges à sa demande, elle n’hésite pas à livrer une réponse cinglante et directe à leur égard (voir Anecdotes), dont le ton jumelé à la voix particulière de l’actrice est propre à faire rire le spectateur. Qui plus est, les surprises dans l’intrigue sont propres à susciter auprès de Callahan des réactions assez drôles sans que le personnage ne verse dans le clownesque. Alors que la mise en scène détourne notre attention en nous laissant croire que le pendentif de Callahan donné en cadeau par son petit ami dissimule le micro permettant aux espions d’obtenir les informations voulues, voilà qu’on apprend par un détecteur de l’OSI qu’il s’agissait d’une fausse piste. Par intuition, Steve fait alors le rapprochement entre le fait que le petit ami en question est un dentiste et qu’il ait pu alors trafiquer un des plombages de Callahan. Malgré le refus de cette dernière de desserrer les lèvres pour être examinée, l’expression du visage de l’actrice Jennifer Darling, mélangeant à la fois la colère et la surprise de son personnage au moment où le détecteur décèle le micro caché au fond de sa bouche, vaut à elle seule tous les trophées. Cette naïveté de Callahan, trompée par son amoureux, ne la rabaisse pas au niveau d’une simple femme ingénue, bien au contraire. Sa capacité à réagir au moment présent et d’aller droit au but, même au risque d’apparaître casse-gueule, témoigne au contraire d’un certain courage et d’une intelligence vive qui en font plus qu’une simple secrétaire. Lorsqu’elle confronte son petit ami Finney, elle n’y va pas par quatre chemins pour lui dire sa façon de penser sans lever le ton. Elle se compromet donc volontairement et lorsque les hommes de Finney l’emmène dans leur repaire, elle s’arrange pour donner des indications routières dans la conversation avec ses ravisseurs afin que Steve et Oscar, captant dorénavant la longueur d’ondes du micro dans le plombage de Callahan, puisse la retracer à leur insu. Quelle belle façon de retourner leurs armes contre eux! Bien ficelé et farci d’un humour décapant de par la présence d’une Jennifer Darling en grande forme, Le Sourire du vainqueur est un épisode qui nous régale avec un certain bonheur. Anecdotes :
-Oscar: The country that develops hydrogen fusion, would be the world's greatest power. -Steve: I know, Oscar, I just didn't want to step on your lines, you get such a pleasure delivering them. (Callahan rigole) -Oscar: So, what's so funny about this? Wait a minute, this is a very serious matter. -Steve: I'm sorry, Oscar, it's you just take such a wordy way to get to the point.
-Oscar: You know Steve, I didn't think that I created a six million dollar man so that he could check apartment bugs. -Steve: It's that part of me that you didn't create that makes me want to handle it myself.
-Callahan (branchée sur le détecteur de mensonge et d’un ton direct): Why don’t you ask me straight off, colonel Austin: Am I a traitor? -Steve: Callahan, no one thinks you are a traitor! (Callahan grimace). -Steve (alors que Callahan passe toujours au détecteur): For who do you working for? -Callahan (d’un ton appuyé): A very suspicious man named Oscar Goldman. -Steve (après une légère pause): Do you like your work? -Callahan (sarcastique): Well, I did up until about half an hour ago. -Steve: Open your mouth, Callahan. -Callahan: I will not! -Steve: Look, if you wanna prove that your fiancé is innocent, open your mouth. -Callahan: My mother is the only person in the whole world who loves me completely. And she'll be broken-hearted when she learns about you. -Gene Finney: Learns what about me?
-Callahan: That you're a cad. Perhaps the caddiest cad I have ever met. 15. À QUOI PENSEZ-VOUS ? Résumé : Mark Wharton dirige une puissante organisation criminelle qui a réussi à voler 100 000 $ et le livre de code de la Marine américaine au cours de l’attaque d’un fourgon blindé. Pour le récupérer avant sa mise aux enchères sur le marché international, Steve fait de nouveau équipe avec Audrey Moss, la jeune adolescente dotée de pouvoirs extra-sensoriels, pour former un duo de magiciens afin de gagner la confiance de Wharton qui est friand de magie. Après avoir réussi leur audition, Steve et Audrey sont invités par Wharton dans sa propriété. Grâce aux pouvoirs d’Audrey, Steve connait l’emplacement où le livre de code est caché, mais est pris sur le fait au moment de s’en emparer. Alors que Steve est emprisonné dans un lieu réfrigéré où ses pouvoirs bioniques sont paralysés, Audrey cherche à convaincre Will Collins, un des hommes de Wharton qui travaille en fait pour l’OSI, de l’aider à le libérer avant que Wharton ne les démasque à leur tour tous les deux. Critique : Après Callahan, c’est au tour de la jeune adolescente doté du pouvoir de P.E.S. Audrey Moss, toujours incarnée par la pétillante Robbie Lee, de faire son retour dans la série. Et là aussi ce retour s’avère réussi, grâce au fait que le personnage est passé d’une jeune fille se sentant isolée à cause de son pouvoir, dans L’Espion et la télépathie, à une jeune adulte précoce ayant gagné en maturité dans cet épisode. De plus, l’emploi du P.E.S. dans le cadre d’un numéro de magie afin d’approcher un dangereux criminel est loin d’être mauvaise idée, mais les auteurs heureusement ne se sont pas assis dessus. Car en donnant un caractère méfiant proche de la paranoïa au vilain Mark Wharton, ils ont réussi à créer un certain suspense, qui monte crescendo à mi-parcours lorsque Steve se fait prendre par ce dernier et ses hommes de main en train de récupérer le livre de code volé. C’est aussi à partir de là qu’Audrey doit agir et prendre des risques, alors qu’elle sait que Wharton peut à tout moment découvrir ses intentions. Sachant grâce à son pouvoir que Steve est enfermé dans un endroit frigorifié affectant ses pouvoirs bioniques, elle ose contacter directement Will Collins, son seul allié risquant lui aussi d’être démasqué par Wharton, pour qu’il donne l’ordre aux hommes de Wharton de changer l’endroit où Steve est enfermé. Ce faisant, l’homme bionique peut ainsi retrouver l’usage de sa force pour se libérer et passer à l’action avant qu’il ne soit trop tard. Cette prise d’initiative intelligente de la part d’Audrey dénote sa plus grande maturité depuis sa première apparition. Elle n’a cependant rien perdu de cette belle candeur malicieuse qui faisait son charme et son humour, qu’on retrouve avec une certaine joie, principalement lors des scènes d’introduction et de conclusion, alors que Steve cherche à lui apprendre comment mieux dissimuler son pouvoir aux yeux de ses camarades de classe, incluant son petit copain d’école. Dommage qu’À quoi pensez-vous? ait marqué la dernière apparition d’Audrey (et de Robbie Lee) dans la série, car elle et Steve forment véritablement un beau duo complémentaire; ce que le dialogue souligne d’ailleurs à merveille : -Audrey: We really make a super pair, don't we? -Steve: We do sure do. Anecdotes :
-Steve (conseillant Audrey de ne pas utiliser son pouvoir en permanence): Audrey, you don't have to use that gift of yours all the time. Like I don't have to use bionics. Now if I wanna get to the second floor of a department building, I don't leap up, I can take an elevator.
-Steve: (voyant Audrey qui rigole au sujet de son costume de magicien) What's so funny? -Audrey: You look like Clark Gable. -Steve: That's enough, Scarlett.
-Steve (faisant référence à Cendrillon en amenant Audrey à son école): Here you are, my lady, the pumpkin ride is over. -Audrey: Oh, gee and I didn't even get to keep my glass slippers. Oh well, thanks for the ride. -Steve: I just wanted to make sure you didn't run away for a wicked life on the stage. Make sure you got back on the groove.
-Audrey (un peu déçue): Yeah, back in the groove... 16. L'EMPREINTE DU DIABLE - 1RE PARTIE Résumé : Un couple de géologues disparait pendant l’installation de détecteurs sismiques le long de la faille de San Madrian au nord de la Californie. Quelque temps plus tard, le camp de base de l’OSI, qui travaille de concert avec les géologues disparus, est attaqué et une partie du matériel détruit par une mystérieuse créature. Dans les deux cas, des traces d’empreintes de pas gigantesques sont découvertes sur les lieux, ce qui laisse croire qu’un être de légende baptisé le Bigfoot, où le Scalpeur tel que le nomment les Autochtones, existerait bel et bien. En suivant les traces du Bigfoot, Steve Austin retrouve un des géologues disparus, mais il ne se souvient de rien depuis son enlèvement. Toujours sur la piste, Steve finit par tomber face-à-face avec le fameux Bigfoot et le combat s’engage. Steve ignore cependant que des êtres inconnus, cachés dans la montagne, observent à distance ce duel de titans. C’est alors que Steve découvre pendant la bataille que le Bigfoot possède des membres cybernétiques. Critique : En incorporant à la série une créature mythique issue des légendes américaines, le scénariste Kenneth Johnson a encore une fois fait flèche de tout bois avec ce double-épisode; le plus populaire après La Femme bionique en matière d’audience, surtout grâce à un incroyable score de près de 45% de parts de marché au moment de sa première diffusion, écrasant toute concurrence. Avec L’Empreinte du diable, la série avait enfin atteint son apogée et la stabilité. L’une des richesses de cette première partie, c’est que Kenneth Johnson a de nouveau su user habilement du souci du détail qu’il avait si bien maîtrisé dans La Femme Bionique. Certains éléments qui semblent de moindre importance prennent une dimension plus accrue dans la seconde partie; le tout sans accuser de chutes de rythme. Notre attention est constamment sollicitée par le climat de mystère entourant l’existence du fameux « Bigfoot ». Qui est-il vraiment? De quoi a-t-il l’air? Qui sont ces gens, dont on ne voit que fugitivement leurs silhouettes, qui semblent le contrôler? Les réponses à ces questions sont superbement entretenues dans l’intrigue. La mise en scène sait aussi jouer de ce canevas en alternant avec assez de flair le décor naturel de la forêt et des montagnes du nord de la Californie avec d’autres conçus en studio, tout en sachant multiplier les angles de caméra et les contrastes dans les éclairages pour que le téléspectateur n’obtienne les informations qu’il désire que par bribes. On commence d’abord par ne voir que les jambes du « Bigfoot », puis un peu plus tard son corps sans son visage, et finalement en entier au moment où il est sur le point d’affronter Steve Austin en combat singulier. Cette scène de combat, point d’orgue de cette première partie, est sans doute la plus aboutie et la plus réussie depuis celle opposant Steve avec le double-robot de Sloan dans l’épisode Le Robot de la première saison. Il faut dire que le « Bigfoot », incarné par le catcheur français André Roussimoff dit le Géant Ferré, se révèle un adversaire de taille pour Steve et sa force bionique. Pas étonnant que le duel entre les deux s’avère musclé et robuste à plus d’un titre pendant qu’on visionne cette scène accroché à notre fauteuil. Surprise pendant l’affrontement! Steve arrache le bras du « Bigfoot » pour découvrir avec stupeur qu’il n’est en réalité qu’un être cybernétique ou un androïde (tout comme avec le double-robot de Sloan, bien que les spectateurs connaissaient sa nature dans ce cas-ci). Le monstre récupère toutefois rapidement son bras arraché et s’enfuit. Steve se lance à sa poursuite et découvre alors dans la montagne un étrange repaire avec un tunnel entouré d’un grand arc rotatif, qui se met alors à tourner, étourdissant Steve jusqu’à le mettre KO. Cette superbe première partie s’achève en suscitant clairement l’envie du public, jusqu’à le faire saliver après une bonne dégustation, pour l’inciter à revenir devant son poste de télé afin de regarder la suite. Et celle-ci ne le décevra point. Anecdotes :
-Tom Raintree: There's only one thing in the mountains that leaves a track like this. The creature of legend that roams the Timberline. My people named him Sasquatch. You call him... Bigfoot.
-Jaime (au téléphone dans sa classe): Your office told me that you and Steve were in the California Mountains. Eh, what are you doing, fishing? Oscar: I wish we were fishing.
-Shalon: You're really very special, Colonel Austin. Are there many more of you? Steve (après une courte hésitation): ...Yes, there's a whole army of us.
Shalon (alors que son senseur émet un signal): Now Colonel, you and I both know that's not true, don't we? 17. L'EMPREINTE DU DIABLE - 2E PARTIE Résumé : En se lançant à la poursuite du Bigfoot, Steve découvre un repaire secret dans les montagnes où se cachent des extra-terrestres qui parviennent à le capturer et qui s’intéressent grandement à ses pouvoirs bioniques. En se liant avec Shalon, la responsable scientifique de ce groupe d’extra-terrestres, Steve découvre un peuple pacifique venu étudier la Terre et ses habitants et qui possède un savoir médical et technologique avancé, notamment en ce qui concerne le Temps. Ce sont eux qui contrôlent le Bigfoot afin de protéger leur repaire et garder secrète leur existence. Pendant ce temps, afin d’éviter un futur tremblement de terre cataclysmique sur la côte californienne, Oscar a décidé de faire exploser une bombe nucléaire à un endroit précis de la faille San Madrian pour provoquer une secousse préliminaire destinée à empêcher cette catastrophe. La bombe devant exploser près du repaire des extra-terrestres, ces derniers cherchent alors à en empêcher l’explosion. Mais Steve, qui a compris que des milliers de vies humaines sont en jeu, intervient à son tour pour permettre à cette bombe d’exploser. Critique : Alors que la première partie se concentrait sur le mystère entourant l’existence de la créature mythique nommée « Bigfoot », la seconde porte sur les personnes qui l’ont conçu, qui s’avèrent être des extra-terrestres pacifiques venus étudier notre planète tout en cherchant à garder leur existence secrète. Pour ce faire, ils se sont inspirés de la légende du « Bigfoot » pour en concevoir un androïde à leur image afin de protéger leur repaire, mais sans jamais faire du mal aux humains. La capture de Steve Austin par ces mêmes extra-terrestres permet donc aux spectateurs de connaître enfin le secret du « Bigfoot », comme l’indique le titre original. Mais aussi de découvrir ces visiteurs pacifiques de l’espace par l’intermédiaire de l’homme bionique et leurs avancées scientifiques, notamment sur leur façon de contrôler le temps ainsi que leur savoir médical qui leur permet d’être protégés de toutes les maladies. Cette découverte se veut réciproque puisque ces visiteurs sont à la fois intrigués et fascinés par les pouvoirs bioniques de Steve, qu’ils avaient pu observer lors du combat entre ce dernier et le « Bigfoot » dans la première partie, au point de vouloir en savoir plus sur lui. D’une certaine manière, cette civilisation pourrait très bien ressembler à une version utopique futuriste de l’humanité sur Terre, ce qui ne manque pas de créer un lien fort avec le public, à la fois sur le plan émotionnel et de la raison. L’intrigue ne manque d’ailleurs pas de rapprochements entre ces extra-terrestres et nous, et pas juste par leur apparence. Shalon, celle qui a créé le « Bigfoot » et qui est également la scientifique en chef, montre un béguin et une attirance croissante envers Steve. Nous avions d’ailleurs un bon indice de cette attirance dans la première partie par la réaction de jalousie de Shalon lorsqu’elle apprend l’existence de Jaime Sommers dans la vie de Steve. Comme pour boucler admirablement la boucle, le scénariste Kenneth Johnson nous rappelle les premières raisons de la présence de l’OSI au début de l’aventure, soit l’étude sismique de la faille de San Madrian à proximité de la base des extra-terrestres. Lorsqu’on apprend qu’un tremblement de terre est imminent et risque de détruire toute la côte californienne, Oscar Goldman abandonne les recherches pour retrouver Steve et donne l’ordre de faire exploser une bombe nucléaire destinée à provoquer une secousse préalable qui pourrait empêcher cette catastrophe. La bombe risquant d’anéantir leur repaire, les extra-terrestres préfèrent alors la saboter pour préserver leur existence sans se soucier des nombreuses victimes humaines potentielles que leur action va causer. Steve se charge alors de leur rappeler les limites de leurs intentions pacifiques et leur insouciance face à l’importance de la vie humaine en dépit de leurs avancées scientifiques et de toutes leurs études terrestres. Passant de la parole aux actes, Steve démontre son humanisme en empêchant Shalon de saboter la bombe, pour ensuite l’aider à sauver son peuple durement touché par le séisme qui s’en est suivi. Comme quoi en dépit de certains clichés propres aux films catastrophe à la mode à l’époque de la série, cette seconde partie nous illustre la valeur de l’existence où la vie de chaque être compte, sans distinction. Ce n’est donc pas un fait fortuit si, au moment où Steve est libre de retourner parmi les siens après que les extra-terrestres lui ait fait perdre la mémoire sur ce qui s’est passé, Shalon ne peut s’empêcher, aussi bien par amour que par prise de conscience, de lui remettre discrètement un flacon de leur remède pouvant guérir ou protéger quiconque de toutes les maladies. Car c’est lorsque qu’elle a du cœur que la science aide au progrès de l’humanité. Je ne vous apprendrais rien en vous disant que l’extraordinaire succès de ce double-épisode a entraîné deux suites, dont une destinée à démarrer la quatrième saison. Anecdotes :
-Steve: You know doctor, when I first met you, your bedside manner did surprise me a little bit. You treat all your patients that way? -Shalon (en riant): Of course not, but I've been stuck here with those stuffy scientists for two years. You were like a breath of fresh air. Not only attractive and witty, but also bionic. My specialty.
-Steve Austin (en montrant le Bigfoot): Have you made others like him? -Shalon: No, he's my baby.
-Shalon (d’un ton émouvant alors qu’elle va effacer la mémoire de Steve): You will not be forgotten.
-Steve: I wish I could say the same. 18. LE PHARAON Résumé : Oscar charge Steve d’escorter une collection inestimable d’objets d’art historique, qui a été présentée au cours d’une prestigieuse tournée dans plusieurs musées nord-américains, afin d’assurer son retour au pays du Levant. Il est effectivement essentiel qu’aucun item de cette collection ne soit porté manquant aux risques de provoquer une grave rupture diplomatique entre le Levant et les États-Unis étant donné les tensions au Moyen-Orient. Hélas, Steve découvre que la statue du Pharaon doré a été remplacée par un faux, et il doit retrouver l’original en 48 heures avant qu’un égyptologue ne vienne examiner la collection. Les indices pointant en direction de l’ambassade de la République de Kalny, Steve demande à une ancienne flamme, Trish Hollander, de collaborer avec lui à la récupération de la statue, étant donné ses relations privilégiées avec le vice-consul Gustav Tokar, en échange du remboursement de ses dettes de jeu. Mais tentée par l’appât du gain, Trish songe à dérober la précieuse statue à son seul profit. Critique : Pour la troisième fois, la grande vedette de la série Lee Majors retrouve son épouse de l’époque, Farrah Fawcett, comme artiste invitée; cette fois au sein d’un épisode qui allie romance, culture pop et « realpolitik ». Diffusé en février 1976, Le Pharaon a devancé de quelques mois la présence aux États-Unis (à partir de novembre 1976) de la grande tournée mondiale de l’exposition « Les Trésors de Toutankhamon » présentant plusieurs objets rares datant de l’Antiquité égyptienne. Lors de cette tournée mondiale, qui a duré presque toute une décennie (de 1972 à 1981), elle a initié une « Tutmania » d’une ampleur telle qu’elle a marqué la culture populaire de l’époque à travers le monde. Plus qu’une publicité entourant cette exposition, cet épisode est parvenu à tirer parti du contexte géopolitique dans lequel cet événement s’est inscrit (voir Anecdotes pour plus de détails). Bien que les noms des pays mentionnés y soient fictifs, on n’a aucun mal à tisser le parallèle entre le « Levant » et l’Égypte, ne serait-ce que par les allusions historiques et géographique tandis que la république de Kalny, qui est derrière le vol du Pharaon doré dans l’intrigue, peut être difficilement associé à un pays existant, afin d’éviter tout incident ou malentendu diplomatique. À l’intérieur de ce double arrière-plan, et étant donné la présence de Farrah Fawcett, le récit place Steve Austin dans une relation ouvertement romantique avec une femme après Jaime Sommers et Shalon au cours de cette troisième saison. Sans doute que les producteurs avaient retenu la leçon de la précédente, les auteurs avaient évité de faire replonger trop vite Steve Austin dans des rapports de séduction avec d’autres femmes, au point de se contenter de quelques évocations plutôt sages ou d’ellipses de convenance. L’idée que la protagoniste soit une voleuse et joueuse compulsive a également permis à ce que cette relation ne dépasse pas le cadre de cet épisode, toujours dans l’optique de préserver la « liberté » de l’homme bionique dans ses relations affectives. Pour le reste, Le Pharaon comporte la dose attendue de suspense, d’humour et de retournements de situations, en dépit d’une mise en scène un peu trop discrète pour ce genre d’histoire et de quelques erreurs un peu grossières au plan de la continuité et de la logique. Mais ne serait-ce que pour son contexte et la qualité globale du dialogue, il n’est pas injustifié de classer cet épisode au-dessus de la moyenne. Anecdotes :
-Steve (regardant le Pharaon dorée): Wow, this thing must be worth a fortune. -Oscar: More than a fortune. Solid gold, precious gems--you can't put a price tag on a historic art treasure like this. That's why I want you personally to escort him back to Levanta in case something should, well, happen along the way. If something should happen to a national treasure like this, we'd have more trouble than we could take care of. -Steve (regardant le Pharaon de plus près): Looks like we've got trouble already, Oscar. -Oscar (voyant Steve toucher le Pharaon): Hey, wait, wait a minute--don't touch that; you might damage it! -Steve: This gold is painted lead. (enlevant le diamant de la statue et l’écrasant) The gems are made of paste. (Oscar a les yeux écarquillés) Oscar, this statue is a FAKE!
-Trish (ouvrant la porte à Steve): Well as I live and breathe! -Steve: No-one does it prettier than you Trish. -Trish: Thank you Captain Austin, or is it General by now? -Steve: Just Mister.
-Trish: Steve, do you really think I'll have to go to jail? -Steve: I don't think so. Of course a lot depends on how the trial comes out. -Trish: Oh the trial. How do you think I should wear my hair? And maybe I should wear it up, proud and brave. Or how about hanging down, kind of pathetic and vulnerable. I mean when I'm on the witness stand. Maybe I should wear it in a little cloud of innocent rain that's all over my head, what do you think? -Steve: I think this is one trial I'm not gonna miss.! 19. TANYA Résumé : Steve est le gardien d’une jeune gymnaste russe surdouée, Tanya Brevski, lors de sa tournée aux États-Unis. La mission est loin d’être aisée car l’assistant et protecteur de Tanya, Alexis Branovich, ne veut pas que Steve l’emmène dans des lieux pouvant lui donner des idées subversives. De plus, un groupe composé de Russes non-favorables à la « détente », espère pouvoir faire disparaître Tanya afin que les relations entre l’URSS et les États-Unis se détériorent. Les choses se compliquent après que Steve ait sauvé la vie de Tanya, puisque la gymnaste en vient à se déclarer amoureuse de lui et se dit prête à passer à l’Ouest. Informés de ce nouveau fait, les agresseurs de Tanya la kidnappent en laissant croire qu’elle a fugué à cause de ce béguin d’adolescente. Bien que n’ayant plus le droit d’intervenir, Steve décide de suivre Alexis, convaincu que ce dernier connait l’identité des ravisseurs de Tanya et qu’il veut les confronter lui-même par amour pour elle. Critique : Il semblerait que le bloc de L’Est ait pardonné à Steve Austin son rôle dans le passage à l’Ouest du savant Leon Jackson et de son fils dans l’épisode L’Évasion puisque la Russie, du moins ses représentants dans cet épisode, lui fait confiance afin d’assurer la sécurité de leur plus prestigieuse gymnaste en tournée aux États-Unis: Tanya Brevski. Nous voici donc de retour dans l’esprit de la « détente » comme la série nous avait habitué. Au même titre que le célèbre boxeur George Foreman dans l’épisode de la deuxième saison Le Sosie, Tanya a été d’abord conçu pour tirer parti du talent de gymnaste de l’américaine Cathy Rigby, extrêmement populaire aux États-Unis à cette époque (voir Anecdotes). Si Le Sosie n’y est pas parvenu dans le cas de l’ex-champion du monde des poids lourds où le prétexte justifiant sa présence s’est avéré trop arbitraire, on ne peut en dire autant avec Tanya, puisque les aptitudes de Cathy Rigby s’y expriment sans que l’intrigue n’en pâlisse. Ce qui rend le récit intéressant, ce n’est pas tant la menace entourant la jeune gymnaste dont Steve doit la protéger, au point de faire d’elle le symbole de la possible réussite ou de l’échec des relations plus harmonieuses entre l’URSS et les États-Unis. C’est davantage dans la tendresse qui y baigne, devant la naïveté adolescente de Tanya, qui a un béguin pour Steve après qu’il lui y ait sauvé la vie, au point même de vouloir faire défection sur un coup de tête. Déjà qu’il a 20 ans de plus que Tanya, Steve doit donc apprendre à user de psychologie pour éviter un incident diplomatique où ses pouvoirs bioniques ne lui sont pas vraiment utiles. L’humanisme et L’intelligence du personnage ressortent à nouveau dans cet épisode davantage que son côté super-héroïque. Cette tendresse ne fait pas non plus sombrer l’histoire dans la mièvrerie. Lorsque Steve se rend compte qu’Alexis, le protecteur de Tanya, cache derrière son côté autoritaire et pointilleux, son amour pour la gymnaste au point de risquer sa vie pour la libérer des griffes de ses ravisseurs, il en informe cette dernière dans la scène finale avec délicatesse. De sorte que les sentiments qu’elle ressent alors pour Alexis se révèlent à la fois plus authentiques et matures qu’un simple béguin soudain, comme si la jeune fille s’était enfin ouvert les yeux afin de mieux comprendre ce qu’elle ressent. On notera que les auteurs ont pensé à rendre complémentaires les qualités athlétiques de Tanya avec celles bioniques de Steve lors de la séquence où ce dernier vient à sa rescousse pour la libérer après avoir suivi Alexis. Si on enlève l’apparition inutile de Jaime Sommers au tout début, Tanya se veut un épisode qui se suit agréablement sans être dépourvu d’un certain charme un peu retro. Anecdotes :
-Jaime: Why do you suppose Oscar wanted us to meet him here? -Steve: I dunno. It was nice spending the afternoon with you, though. -Jaime: I was just gonna say that. -Steve: You can still say it.
-Oscar: Steve, I want you to meet Tanya. -Steve: Sure. -Oscar: You're going to be her official escort while she's in the United States. -Steve: Escort? Why? -Jaime: Hm. Why me indeed? I mean, you just happen to be handsome, eh, famous, and terribly charming when you wanna be.
-Steve: Now wait a minute. 20. LA RETRAITE Résumé : À la suite d’une série de vols de pièces atomiques, un policier proche de la retraite, Greg Banner, devient un suspect étant donné qu’il n’a semblé faire aucun effort pour arrêter les voleurs alors qu’il était en service près des lieux des crimes. Steve se fait alors passer pour un officier de police et devient le nouveau partenaire de Greg Banner lors de ses patrouilles. L’étrange comportement de Greg au cours de certaines situations fait accroître d’abord les suspicions de Steve à son égard, jusqu’à ce qu’il s’effondre complètement au cours d’un cambriolage et que Steve soit faussement accusé de l’avoir agressé. Notre homme bionique est maintenant convaincu que Greg a des problèmes de santé, et que quelqu’un au sein de la police cherche à en tirer parti pour permettre le vol en toute tranquillité des composantes atomiques par des agents d’une puissance étrangère afin d’assembler une bombe nucléaire. Bien qu’il soit recherché et en fuite, Steve se met en devoir de les retrouver avant qu’il ne soit trop tard. Critique : Si on fait fi de la prémisse peu plausible voulant que Steve Austin se fasse passer pour un agent de police, alors qu’il est une personnalité publique relativement connue en tant qu’astronaute, La Retraite se révèle être un assez bon épisode dans l’ensemble. L’intrigue joue avec assez de justesse sur les apparences afin que le public reste alerte, tandis que Noah Berry livre une lumineuse et sincère performance dans le rôle du policier Greg Banner. Encore une fois davantage que l’action, le scénario de Wilton Denmark, qui connaît bien les règles de la série et ses ficelles, privilégie les relations humaines en cherchant à développer un lien entre Steve et Greg au cours de leurs patrouilles. Officier vétéran proche de la retraite, Greg ne peut s’empêcher de raconter plusieurs anecdotes de métier à Steve, ce qui le rend tout de suite sympathique à ses yeux, et aux nôtres de surcroît. Si bien que lorsque Greg se comporte étrangement lors de diverses interventions policières où il est impliqué avec Steve, ce dernier, tout comme nous, se pose des questions à son sujet, mais sans aucune preuve que Greg soit complice de criminels. Le récit, tout comme la mise en scène parvient à entretenir ce doute au maximum jusqu’à l’ultime moment où lors d’un cambriolage, Greg pointe son arme sur Steve, puis s’écroule contre toute attente. La vérité éclate alors: Greg souffre d’une maladie affectant sa vision et qui le terrasse momentanément, le rendant totalement inapte. Le vétéran officier a caché son mauvais état de santé afin d’éviter de perdre son emploi de patrouilleur et sa future retraite. Dans le même temps, la personne au sein de la police qui a su tirer parti des problèmes de santé de Banner est informée de la situation, et elle réussit à convaincre les autres patrouilleurs que Steve a agressé Banner, afin de donner toute latitude aux voleurs de pièces atomiques pour qu’ils assemblent la bombe. Ce qui relance le suspense à point nommé pour une course contre la montre finale où Steve, laissé à lui-même, doit trouver le repaire des voleurs afin de contrer leur plan. Le mal dont souffre Greg n’est pas sans rappeler quelque peu celui dont souffrait le sénateur Hill dans Erreur de pilotage. La différence étant que Greg en connaissait déjà l’existence et en partie les conséquences, mais a choisi de ne rien révéler pour des raisons personnelles. En somme, Greg est fragile mais a bon cœur, et même s’il aurait plutôt dû se faire traiter par un médecin au lieu de ne rien dire, il conserve toute notre sympathie. Cela étant, La Retraite est un épisode qui vient nous rappeler qu’il ne faut pas toujours croire tout ce que l’on voit de prime abord afin de ne pas sauter trop vite aux conclusions. Anecdotes :
-Steve: You sick or something? -Greg Banner: What makes you think that? -Steve: Well, we've been on the street for nearly an hour and I haven't heard one war story.
-Steve: What if Banner had a disorder he wanted kept secret? -Oscar: No good, Steve. I've checked his health records personally. There's nothing that indicates or hints of any disorder.
-Steve: Records don't always tell it like it is, Oscar. You should know that better than anybody. 21. LE GRAND FRÈRE Résumé : Pendant un congé, Steve Austin en profite pour venir aider l’organisme bénévole des Grands Frères durant leur campagne de promotion. Étant le témoin du comportement d’un adolescent rétif à être aidé par l’organisme, Carlos Delgado, Steve décide quand même de devenir son « grand frère » et de le prendre sous son aile. Le jeune homme, qui vit dans un quartier mal famé et qui a tendance à mépriser la loi, ne se montre pas très coopératif dans sa relation avec Steve. Patient et résilient, Steve persévère et finit par découvrir que Carlos possède un intérêt réel pour l’aviation. Après un vol à bord d’un avion de chasse, un lien de confiance entre Steve et Carlos semble enfin se tisser, mais le jeune homme subit les pressions d’un chef de gang qui menace sa famille s’il ne rembourse pas rapidement une importante dette de jeu. Alors que Carlos risque de replonger dans l’illégalité, Steve prend le risque d’intervenir directement pour le ramener dans le droit chemin. Critique : Les deux précédentes saisons s’étaient terminées avec des épisodes au ton léger parsemé d’humour où Steve était opposé à des adversaires récurrents. Le Grand Frère représente donc un changement de cap avec une histoire portant sur un enjeu social, soit le parrainage de jeunes dans le besoin afin de les aider à s’intégrer harmonieusement à la société. Ce type de parrainage est chapeauté par un organisme qui existe encore de nos jours en Amérique du Nord: « Les Grands Frères et les Grandes Sœurs. » Il faut dire que Steve Austin a eu sa large part de missions de toutes sortes au cours de cette troisième saison. Cela fait donc du bien de le voir ici dans le rôle de mentor d’un jeune adolescent, Carlos Delgado, dont les actes illégaux, étant donné sa compulsion pour le jeu et la pauvreté de sa mère monoparentale, risquent de gâcher son avenir. Toutefois, le rôle de « parrain » s’avère loin d’être facile pour l’homme bionique étant donné la réticence de Carlos. C’est seulement grâce à sa patience, son sens de l’observation et sa foi envers le jeune homme que Steve parvient à créer un lien de confiance avec lui et à l’aider à sortir du cercle vicieux de l’univers sombre et négatif dans lequel il était coincé, au point même de s’y enfoncer davantage par moments, telle une pulsion. Le scénario de Kenneth Johnson fait tout pour illustrer le caractère héroïque de Steve au service d’une noble cause sans trop appuyer sur le mélodrame. On est cependant un peu perplexe devant le caractère parfois peu éthique ou questionnable de certaines actions de Steve pour venir en aide à Carlos (voir Anecdotes), malgré qu’elles témoignent d’une admirable générosité. Comme c’est également le dernier épisode de la saison, certaines scènes témoignent trop du budget restreint qui lui a été alloué, notamment par l’emploi d’images tirés d’épisodes précédents. Sans parler du décor de studio censé représenter le quartier où habite Carlos, mais qu’on a souvent vu dans d’autres séries au point où les costumes et les voitures sont datés d’une autre époque. Ces défauts viennent quelque peu amoindrir la qualité globale de l’épisode et l’empêchent d’être classé de la plus hausse note. Mais l’on ne peut que s’incliner devant la franchise du propos dans la cause qu’il défend et de l’espoir qu’il apporte, considérant le public de jeunes à qui il s’adresse. Et puis pourquoi bouder son plaisir de voir Steve user de ses pouvoirs bioniques dans une situation inédite? Lors de la scène finale du match de basket-ball dans une ruelle où Steve met en jeu la dette que Carlos doit au chef du gang, il délaisse pour une rare fois son sens du fair-play afin de lui donner une leçon sportive devant sa volonté à ne pas vouloir jouer proprement. Voilà une belle manière de conclure avec une satisfaction doublée d’un certain pincement au cœur cette troisième saison. Anecdotes :
-Carlos: Forget it man, I gotta move. I got places to go. You know what I mean? -Steve: Yeah, like into my car or back into detention. Now you call it.
-Oscar: I asked Carlos how you two got acquainted. And his answer was just unrepeatable. -Steve: Yeah, I can imagine.
-Steve (qui a vu Carlos dérober le modèle réduit de la navette dans le bureau d’Oscar): Light fingers Delgado strikes again, huh? -Carlos: I'm a collector. -Steve: Yeah, so was Al Capone. -Oscar (qui ne comprend pas ce qui se passe): Steve, would you please tell me what's going on here? -Steve: Same old story, Oscar. Dog bites man, man bites dog, you know.
-Carlos: Hey, what's with you, man? You gonna ride through the slum on a white horse, hand out silver bullets to all the drunks, try to save everybody?
-Steve: Well, it seemed to work for the Lone Ranger. |
L'Homme qui valait trois milliards Saison 5
La cinquième saison de L’Homme qui valait trois milliards a été diffusée sur la chaine ABC les dimanches soir à 20H00 à partir du 11 septembre 1977 jusqu’au 29 janvier 1978, puis les lundis soir toujours à 20H00 à partir du 30 janvier jusqu’au 6 mars 1978. Avec un taux d’audience de 24.2 sur l’échelle d’audimat de Nielsen, la série n’a perdu que 0.1 point par rapport à la saison quatre, mais elle a terminé à la 7ème place des programmes télévisés les plus regardés aux États-Unis, ce qui restera son meilleur classement. En revanche, la seconde saison de Super Jaimie a terminé au 14ème rang du classement avec un taux d’audience de 22.4, soit une chute de neuf places au classement et une perte de 2.5 points par rapport à son taux d’audience pour sa première saison. Cette chute a eu des conséquences au moment de la préparation de la cinquième saison des aventures de Steve Austin. Tout d’abord, le réseau ABC a fait savoir aux producteurs qu’il ne diffuserait plus Super Jaimie étant donné sa chute de popularité au sein de l’audimat, si bien qu’une troisième saison semblait alors inenvisageable. Informé de la situation, le réseau rival NBC s’est montré intéressé à prendre la relève et un accord fut trouvé pour que finalement les exploits de Jaime Sommers se poursuivent au petit écran. Cet accord créa un précédent dans l’histoire de la télévision américaine puisque pour la première fois, deux acteurs (Richard Anderson et Martin E. Brooks) allaient incarner les mêmes protagonistes dans deux séries diffusées chacune par une chaîne de télévision différente. En contrepartie, la conception d’épisodes «croisés» où Steve et Jaime peuvent travailler ensemble, comme lors de la quatrième saison, n’était plus possible. En dépit de quelques réécritures de certains scripts afin de s’ajuster à cette nouvelle réalité, les deux séries allaient pâtir de la perte de cet atout narratif. C’est néanmoins au niveau de la production que le chambardement fût tel qu’il a laissé des secousses irréversibles sur la série. En premier lieu, le producteur exécutif Harve Bennett, le chef de file derrière l’identité vers laquelle s’est orientée L’Homme qui valait trois milliards et Super Jaimie, a annoncé qu’il quittait son poste pour se consacrer à d’autres projets. Le départ de ce père spirituel, qui était impliqué à tous les niveaux de la production des deux séries, ne pouvait qu’être de mauvais augure pour la suite des choses. Allan Balter, producteur lors de la quatrième saison, fut choisi pour remplacer Harve Bennett, qui se contenta de rester producteur exécutif pour le double-épisode destiné à démarrer cette cinquième saison. Mais comment peut-on remplacer quelqu’un devenu irremplaçable? Dans la foulée, Lionel E. Siegel, producteur de la série depuis sa deuxième saison et lui aussi l’un des gages de sa stabilité, a également choisi de quitter son poste pour remplacer Harve Bennett comme producteur exécutif de Super Jaimie. Avec le transfert d’Allan Balter évoqué plus haut, L’Homme qui valait trois milliards était maintenant sans producteurs alors que la préparation de la cinquième saison battait son plein. Après bien des tractations, ce furent finalement deux scénaristes ayant une certaine expérience dans la production télévisée qui ont été choisis pour être à la barre de cette cinquième saison. En premier lieu, Fred Freiberger, celui qui a hérité du sobriquet peu reluisant de «fossoyeur de séries» suite au fait qu’il avait été producteur des ultimes saisons de Star Trek et Cosmos 1999 avant leur annulation. Le fait que cette cinquième saison ait été finalement la dernière concernant les exploits de Steve Austin, n’aura contribué qu’à coller ce surnom davantage à la peau de cet auteur (Le Monde merveilleux de Disney, Au nom de la loi, Aventures dans les îles, Rawhide) et producteur décédé en 2003. Le second producteur choisi n’avait heureusement pas l’étiquette négative de son partenaire, tant s’en faut! Il faut cependant admettre que Richard H. Landau a davantage consacré sa carrière à l’écriture jusqu’à sa mort en 1993. Scénariste prolifique (L’Homme de fer, La Nouvelle Équipe, Voyage au fond des mers, Tarzan) il a aussi été producteur associé pour des séries comme Commando du désert et Les Mystères de l’Ouest. L’Homme qui valait trois milliards fut sa seule et unique expérience comme véritable producteur d’une série. Les choses étaient finalement réglées au plan de la production, mais il restait un autre problème de taille: renouveler le contrat de Lee Majors, l’interprète principal, qui demandait notamment une majoration importante sur le plan salarial, mais qui désirait par-dessus tout d’avoir son mot à dire dans la production de la série en créant sa propre société indépendante avec son épouse Farrah Fawcett (Fawcett-Majors Production) en partenariat avec les studios Universal, ce qui devait aussi lui permettre d’obtenir des rôles au cinéma afin d’exploiter sa célébrité dans un plus large registre. Très vite, les négociations trainèrent en longueur, à un point tel où, la date de début du tournage des épisodes de la saison cinq approchant rapidement, Universal a intenté une poursuite au comédien pour non-respect de certaines clauses incluses dans son contrat actuel. En prime, un remplaçant à Lee Majors fut envisagé et le nom de l’acteur Gil Gerard a circulé comme choix potentiel pour incarner Steve Austin. Acteur ayant fait ses débuts dans la trentaine après avoir renoncé à une carrière de chimiste, il a très vite gravi les échelons durant les années 70 par sa présence et une certaine élégance (La Petite Maison dans la Prairie, Hawaii Police D’État, Les Naufragés du 747). Steve Austin aurait pu devenir son tout premier rôle au petit écran, ce qui lui aurait ouvert enfin les portes du vedettariat avant Buck Rogers. Bien que Lee Majors ne se soit pas présenté au travail au moment où le tournage des épisodes devait débuter, les studios ont finalement abandonné la poursuite et un accord a été trouvé avec l’acteur. L’équipe technique a évidemment poussé un soupir de soulagement après toutes ces incertitudes entourant la préparation de cette cinquième saison, et tous ont pu se concentrer sur le tournage des épisodes. Mais ce que tout le monde n’avait pas prévu, c’était l’arrivée d’un nouveau phénomène au grand écran durant l’été 1977 qui allait changer dramatiquement les goûts du public. Le 25 mai 1977 sortait sur les écrans de cinéma aux États-Unis La Guerre des Étoiles de George Lucas. Ce qui s’annonçait comme une petite série B de science-fiction auquel le studio Fox ne croyait pas trop devint un succès planétaire inattendu et un phénomène culturel qui a mis fin à un cinéma au ton davantage cynique, paranoïaque et engagé qui était emblématique depuis la fin des années 60 au travers de ses nombreux mouvements de libération et de contestation. Par sa relecture des codes de la mythologie, de la chevalerie et des contes de fée, le tout appuyé par une grande inventivité en matière d’effets spéciaux, George Lucas a orienté le genre qu’est la science-fiction vers le space-opera. Forcément avec une telle réussite, les goûts du public ont été considérablement modifiés, et cela a eu un effet sur L’Homme qui valait trois milliards dont le succès a surtout reposé sur des ingrédients plus traditionnels ou à l’ancienne. En conséquence, lorsque la saison cinq fut lancée le 11 septembre 1977, les cotes d’écoute chutèrent considérablement. Le réseau ABC a alors tenté de relancer la série vers la mi-saison en déplaçant sa case horaire du dimanche vers le lundi soir, juste avant la diffusion du Monday Night Football. Cet événement sportif hebdomadaire était très prisé aux États-Unis depuis le début des années 70, étant donné la popularité du football américain et ABC espérait en faire bénéficier la série pour faire remonter l’audimat. Hélas, ce fût en vain; le public était clairement passé à autre chose, et il était évidemment que cette cinquième saison allait être la dernière. Qu’en est-il toutefois de la qualité des 21 épisodes de cette cinquième et dernière saison? Ça, c’est une autre histoire… Enfin presque. 1. LES REQUINS - 1RE PARTIE Résumé : Un nouveau système de détection sous-marine de l'OSI a cessé soudainement de fonctionner. Grâce à l'US Navy, Oscar Goldman bénéficie d'un sous-marin nucléaire pour se rendre sur les lieux afin de réparer discrètement ce système. Steve Austin fait partie du voyage tout comme Rudy Wells. Alors qu’il approche de sa destination, le sous-marin est victime d'un sabotage et échoue à 90 mètres de profondeur, forçant ainsi l'équipage à évacuer. À bord d’un navire en surface, l’amiral Prescott et Oscar Goldman envoient des plongeurs pour le réparer et le récupérer, mais ils sont encerclés soudainement par des requins qui les forcent à renoncer. Ne croyant pas aux coïncidences, Steve décide de retourner sous l'eau avec l'aide d'une cage anti-requins, persuadé qu'il y a anguille sous roche. Son intuition ne l'a pas trompé puisqu'il est capturé par les hommes de main d'un ancien officier de la US Navy, Morgan Grayland. Sa carrière ruinée depuis sa condamnation en cour martiale, Grayland ambitionne avec l'aide sa fille Cynthia, une experte en biologie marine qui sait commander les requins, de réarmer le sous-marin pour s’en servir à des fins criminelles. Critique : En 1975, les studios Universal ont connu un succès sans précédent avec le film de Steven Spielberg, Les Dents de la Mer. Ce long-métrage, qui a démarré le phénomène à Hollywood du cinéma à gros budget à saveur de pop-corn estival, a sans le savoir entrainé la naissance de plusieurs similis dans son sillage, incluant une suite sortie en 1977 afin d’attirer dans le ressac encore plus de billets verts. C’est dans ce contexte que s’inscrit ce double-épisode dont le titre ne laisse planer aucun doute sur les intentions des nouveaux producteurs de la série, croyant sans doute y trouver le pouvoir d’attraction nécessaire pour bien démarrer cette cinquième saison. Cette idée de confronter l’homme bionique à des requins, dans l’eau et en dehors, peut certes sembler attrayante, mais le fait qu’elle existe par le biais d’une vieille recette hollywoodienne, qui veut que «lorsque quelque chose marque, on le pique», ne saurait garantir que les téléspectateurs vont suivre d’emblée. Surtout si on tient compte du fait que Les Dents de la Mer n’a probablement pas attiré le même public que celui de L’Homme qui valait trois milliards. Ainsi, malgré le fait que l’intrigue ne porte pas du tout sur des attaques de requins se délectant de vacanciers amateurs de stations balnéaires et de baignades maritimes, on a la constante impression que le récit hybride fait fausse route à force de jouer sur deux tableaux à la fois. Car avec cette histoire de vol de sous-marin par un ancien officier dont la carrière est en déliquescence, de repaire secret protégé par des requins commandés à distance, et de mercenaires uniquement attirés par l’appât du gain, les auteurs ont commis l’erreur non seulement de trop en faire, mais surtout de ramener le personnage de Steve Austin à une sorte d’équivalent à James Bond, alors qu’Harve Bennett et son équipe avaient tout fait pour s’en écarter au moment de lancer la série. En dépit d’un bon rythme et d’un habile usage de scènes sous-marines comportant de vrais requins qui sont bien intégrées à l’action, cette mise en bouche pour la cinquième saison se révèle déjà une indication qu’elle sera la dernière autant par ses emprunts au film de Spielberg et ses succédanés que par l’absence d’idées neuves pour renouveler la recette, au point même de recycler des éléments des téléfilms produits par Glen A. Larson. La suite de cette aventure routinière ne fera que renforcer ce constat. Anecdotes :
2. LES REQUINS - 2E PARTIE Résumé : Steve est toujours prisonnier de Grayland malgré une tentative d'évasion pour sauver Rudy Wells, coincé au fond de l'eau dans une bathysphère. Informé de la situation grâce à un message en morse du savant, Oscar convainc l'amiral Prescott d'opter pour l'emploi de mines magnétiques sous-marines plutôt que de bombarder le sous-marin. Ces mines peuvent effectivement empêcher le Stingray de quitter la zone environnante, sans que la vie de Steve et de Rudy soit mise en danger. Ce plan efficace d'Oscar laisse Grayland et sa fille sans solutions, eux qui ne voulaient tuer personne pour réussir leur opération. Bien moins scrupuleux, le chef des hommes de main, Alex Parker, se rebiffe contre Grayland et oblige Steve à se servir de ses pouvoirs bioniques pour pousser le Stingray hors de portée des mines, sinon Rudy Wells mourra. S’il est forcé d’obéir, Steve en profite pour provoquer discrètement une fuite d'huile afin de rendre le sous-marin repérable à un bombardement des destroyers. Parker réplique cependant à la manœuvre en imposant un ultimatum: il enverra un missile nucléaire sur une ville américaine si le bombardement n'est pas interrompu. Critique : Que peut-on ajouter alors que tout a déjà été dit dans la première partie? Sinon que les requins à visage humain prennent davantage plus d’importance que ceux en mer. Sans doute afin d’espérer relancer leur intrigue, les auteurs ont cru que de rendre sympathique le premier vilain annoncé, Grayland, qui se voit trahi par ses mercenaires en avouant sa défaite devant son impuissance à recourir à la force, s’avérerait suffisamment surprenante ou originale. Malheureusement, l’effet de surprise était préalablement gâché par trop d’éléments dramatiques qui annonçaient la couleur en première instance, si bien qu’on peut facilement anticiper les événements. Cela n’a toutefois pas empêché la narration de multiplier les rebondissements, comme si elle était épatée par cette première relance dans le récit. Cela procure certes une certaine vigueur à cette seconde partie, mais à force d’imaginer autant de retournements de situation, l’histoire y perd en crédibilité. On se souvient que Kenneth Johnson avait déclaré notamment qu’il fallait faire très attention sur les limites des capacités des pouvoirs bioniques de Steve Austin. Mais il semblerait que les scénaristes de ce double-épisode aient oublié ces normes, en particulier lorsque Steve est contraint de se servir de sa force bionique pour pousser le sous-marin échoué hors de portée des mines sous-marines envoyées par Oscar. Encore heureux que l’ensemble ne soit pas ennuyeux à travers une réalisation fonctionnelle, bien qu’assurée. Mais avec ce démarrage plus que moyen, on peut aisément anticiper aussi bien l’orientation des nouveaux producteurs pour cette cinquième saison que les difficultés à renouveler la série sans en franchir ses règles de base élémentaires. Anecdotes :
-Amiral Prescott: I don't believe it. -Oscar Goldman: Of course not, because you don't really know Steve Austin. 3. COMPTE À REBOURS - 1RE PARTIE Résumé : Afin de remplacer le "cerveau" informatique d'un dispositif anti-missiles situé en orbite autour de la Terre, Steve Austin est chargé par Oscar d'aller dans l'espace en compagnie du docteur Leah Russell, qui a conçu le nouveau système électronique qu'elle devra relier au satellite. Un certain Gordon Shanks a l'intention de s'emparer de ce nouveau système afin de le revendre au plus offrant. Shanks compte y parvenir en détournant la fusée qui transportera Steve et Leah Russell avec l'aide d'un centre de contrôle pirate. Ayant eu vent d'activités d'espionnage entourant la mission, Oscar convainc la NASA de devancer la date de décollage de la fusée de quatre jours. Informé de cette décision, Shanks ordonne à Edgar Webster, infiltré au sein de la NASA, de provoquer un accident pour retarder la mission, le temps que son centre de contrôle soit opérationnel. Webster embauche alors Julian Richman, un ancien condamné ayant une dent contre Steve pour l'éliminer. Richman ayant échoué dans sa mission, Shanks fait enlever la fille de Dave McGrath, le chef de mission de la NASA, pour forcer ce dernier à saborder la fusée juste avant son décollage. Critique : D’une manière générale, les épisodes montrant Steve Austin en tant qu’astronaute comptent parmi les bons, voir les très bons épisodes de la série. Bénéficiant à nouveau de la collaboration de la NASA, qui a permis à la production de venir tourner à Cap Canaveral où elle effectue aussi bien les recherches spatiales que l’envoi de fusées, de satellites ou de navettes dans l’espace, ce double-épisode y gagne une certaine valeur d’authenticité. C’est heureux, car ce double-épisode est loin d’être sans défauts. Le premier problème est que la trame de base rappelle pour beaucoup celle de James Bond 007 contre le Docteur No, alors que des «espions» ou des personnes aux intentions moins nobles veulent détourner une fusée américaine à partir d’un centre de contrôle pirate. Mais là où le docteur No agissait pour le compte d’une organisation internationale d’extorsion afin de saboter l’envoi de satellites dans l’espace, les vilains de cet épisode veulent plutôt s’emparer d’un nouveau système électronique. Un autre problème est sans doute que par souci de crédibilité, étant donné tout l’aspect à valeur documentaire que représentent les décors à même le site de la NASA en Floride, l’intrigue tarde quelque peu à démarrer et traine en longueur. La volonté des espions de gagner du temps avant le décollage de la fusée de Steve et de sa partenaire, ainsi que les moyens pour y parvenir, sont par moments un peu trop étirés. En prime, l’histoire comporte des aspects controuvés, comme cette romance entre Steve et Leah Russell auquel on ne croit pas, tellement elle n’apporte rien au récit, et l’intervention d’un type prêt à éliminer Steve pour se venger. C’est un petit peu dommage que ces défauts viennent gommer une partie de l’attrait qu’apporte cette nouvelle collaboration entre la NASA et la série. Mais cela témoigne à nouveau de la difficulté à renouveler des concepts développés lors des saisons précédentes ou à trouver de nouvelles recettes pour rafraichir un peu le tout. Signalons tout de même que cette première partie s’achève sur un bon suspense laissant présager une certaine amélioration pour la suite; ce qui ne sera, hélas, pas confirmée. Anecdotes :
4. COMPTE À REBOURS - 2E PARTIE Résumé : Steve Austin s'est gravement blessé à la tête au moment de l'évacuation de la fusée avec Leah Russell, suite à l'ordre d'annulation de la mission par McGrath. Webster ayant signifié qu'il ne libérerait pas sa fille Melissa, McGrath, en plus d'être poussé par le remords, avoue à Steve sous sédatif à l'hôpital qu'il est le responsable du sabordage de la mission. Lorsque Steve est finalement guéri, il parvient à convaincre Oscar d'aller lui-même libérer la fille de McGrath. Le chef de mission ayant identifié le visage de Webster, Steve lui file le train en espérant qu'il le mène à l'endroit où Melissa est détenu. Après l'avoir finalement libéré, plus rien ne semble devoir contrecarrer la mission spatiale prévue. Sauf que le système de guidage secret de Gordon Shanks est cette fois opérationnel, ce qui lui permettra de prendre le contrôle de la fusée de Steve et de Leah Russell dès le décollage. Il faudra une défectuosité à l’œil bionique de Steve lors du compte à rebours pour qu'il se rende compte que le système de guidage est reprogrammé à l'insu de la NASA et finalement venir à bout de Shanks et de ses complices au tout dernier moment. Critique : Ce qui avait commencé en première partie comme une histoire relativement crédible, mais un peu trop étirée en longueur, se poursuit exactement en sens inverse dans cette seconde partie, à savoir que les rebondissements s’y multiplient et s’accélèrent au point de surtaxer la crédulité du public. Le fait que Steve Austin soit blessé à la tête, mais récupère si rapidement pour ensuite prendre sur lui le fait de libérer la fille du chef de mission de la NASA, kidnappée par les espions, et reprenne le cours de la mission spatiale prévue au tout début, défie les lois de la logique humaine. On a beau se dire qu’il était peut-être plus facile à l’époque de faire avaler certaines incongruités ou qu’elles passeraient mieux étant donné les pouvoirs bioniques du héros relevant de la science-fiction. Il reste qu’on a bien du mal à croire que la NASA laisserait un de ses astronautes partir en mission de sauvetage après une blessure à la tête et encore moins poursuivre une mission spatiale demandant des capacités physiques et mentales très exigeantes. Pour ne rien arranger, ce changement de tempo en seconde partie a rendu caduques certaines sous-intrigues illustrées dans la première. Par exemple, la romance entre Steve et sa partenaire Leah Russell est ici évacuée, au point même ou le personnage de cette dernière n’a plus grand-chose à faire dans le récit à part accompagner Steve et lui servir de faire-valoir. Si bien que non seulement, le talent de la jeune actrice anglaise qui incarne Leah Russell, Jenny Agutter, n’est pas du tout exploité à sa juste valeur, mais en plus, cela vient confirmer que les auteurs ont perdu le fil rouge de leur scénario. Notons quand même une bonne idée au final, lorsque Steve déduit par la défectuosité de son œil bionique que les espions sont en train de reprogrammer le système de guidage de la fusée afin de s’en emparer. Grâce à quelques informations bien évoquées auparavant, ce punch final parvient à sauver quelque peu cette deuxième partie, certes peu ennuyeuse, mais bien loin du niveau de qualité auquel la série nous avait habitué. Il est somme toute dommage qu’avec les moyens à sa disposition et l’appui de la NASA, ce double-épisode n’arrive pas à dépasser la note moyenne. Anecdotes :
Résumé : Alors qu'elle faisait des recherches dans la région de San Angelo, l'anthropologiste Hope Langston a réveillé par inadvertance le Bigfoot. Elle alerte l'OSI en croyant avoir fait une grande découverte, mais Oscar, Rudy et surtout Steve pensent autrement. Car l'être cybernétique conçue par les extraterrestres demeurant dans les montagnes serait finalement resté seul sur Terre. Steve et Rudy se rendent alors sur les lieux pour le confirmer. Afin toutefois de garder le secret sur la véritable origine de la créature, Steve cherche à convaincre Hope Langston de ne pas la capturer elle-même. Ses partenaires, Jason O'Neal et Charlie Wynn veulent cependant capturer le Bigfoot pour leur propre compte et espérer en tirer fortune. Il se trouve néanmoins que le Bigfoot, malgré qu’il ait reconnu Steve, subit d'atroces souffrances depuis son réveil inopiné qui le rendent imprévisible et incontrôlable. Steve et Rudy découvrent alors que le Sasquatch est en processus de mutation pour devenir une créature pleinement terrestre et adapté à l'écosystème de la région, mais que son réveil a stoppé ce processus, ce qui le place en danger de mort. Critique : Si les précédentes aventures de Steve Austin face au Bigfoot dénotaient une certaine ambition, on ne peut en dire autant de cet épisode. Cette nouvelle suite ressemble plus à un citron asséché dont les auteurs essaient malgré tout d’en presser encore le jus restant, ou bien à une forme de paresse créative se contentant de rester assise sur les lauriers de ses succès antérieurs en croyant à tort que le public sera toujours fidèle au rendez-vous, étant donné la popularité du personnage. À court d’idées, de moyens et surtout de fraîcheur, le récit tourne plutôt les coins ronds au point d’en devenir banal, alors que les histoires précédentes étaient divertissantes. Il y a bien quelques bons passages, notamment humoristiques, impliquant deux chasseurs un peu timorés qui espèrent faire un gros coup d’argent en capturant et en vendant le Bigfoot. Mais l’ensemble demeure dispensable, surtout qu’il ne comporte pas beaucoup d’action et encore moins d’affrontements entre Steve et le Scalpeur qui faisaient une partie du charme des épisodes antérieurs. Le spectateur attentif, tout comme le fan assidu, notera des erreurs de continuité dans la logique narrative entre ce Bigfoot V et la fin de Le Retour du Scalpeur (voir Anecdotes), ainsi qu’un décor de base extra-terrestre, où Bigfoot est maintenu en sommeil, réduit au minimum syndical, ce qui trahit une réduction budgétaire conséquente. Encore heureux que le charme fonctionne toujours entre Steve et le Scalpeur lorsque leurs routes se croisent de nouveau, mais il ne faut pas compter que là-dessus pour donner le change à un public supposément gagné d’avance. Anecdotes :
-Hope Langston (à l’un de ses acolytes): I mean I'm a genuine anthropologist, not some unsuspecting victim who saw your ad in a hunting magazine. 6. LE VENT DE LA MORT Résumé : Une tornade est sur le point de frapper le secteur de la petite ville de Bridgeton. Les vents violents qui la précèdent forcent Steve Austin à poser son avion sur une route désertique alors qu'il effectuait un vol de plaisance en compagnie de Rudy Wells. Le savant s'étant blessé à la cheville après l'atterrissage, Steve parvient à l'emmener à une halte-routière tenue par une certaine Rhonda Allen. Cette dernière s'inquiète pour son père Garth, un secouriste qui cherche à ramener en sûreté un groupe d'enfants, incluant le petit frère de Rhonda, parti en pique-nique sur la montagne malgré l'alerte météo. Ne trouvant pas de véhicules disponibles, Steve court alors vers le lieu où il a aperçu plus tôt une camionnette coincée sur le bord de la route, sans savoir qu'elle a servi à un hold-up commis par trois hors-la-loi. Les malfaiteurs ont en effet cru profiter des conditions météo pour accomplir leur méfait. Pendant ce temps, un éclair a bousillé la génératrice alimentant le téléphérique qui ramenait le groupe d'enfants et leur gardienne après leur pique-nique. Steve a donc pas mal de pain sur la planche alors qu'il doit non seulement arrêter les voleurs de banque, mais également sauver les enfants coincés dans le téléphérique avant que la tornade n'arrive. Critique : Sans affirmer qu’il sort de la routine dans laquelle les premiers épisodes de cette cinquième saison nous avaient quelque peu confinés, il faut reconnaître que Le Vent de la Mort compte parmi les bonnes intrigues d’action de la série. Bien que la vraisemblance soit laissée au vestiaire et frise parfois le rocambolesque, le rythme d’ensemble, animé par plusieurs personnages et autant de situations mélangeant histoire policière et film catastrophe, nous tient en haleine du début à la fin. Il s’agit certainement d’un des épisodes où Steve Austin a fort à faire au point où ses pouvoirs bioniques sont largement sollicités. Toujours sur la brèche, continuellement en mouvement, Steve joue les bons samaritains sans rechigner, même si rendu à cette cinquième saison, le public est moins surpris de ce qu’il est capable de faire, ce qui rend l’ensemble plus prévisible, d’autant que les surprises se font rares et les coïncidences un peu trop fortuites. Reste qu’on se laisse prendre au jeu à suivre ces péripéties teintées par moments de portions d’humour bienvenues. De plus, on ne saurait oublier le clou du spectacle lors de la séquence finale du sauvetage des enfants coincés dans le téléphérique. Vince Deadrick Sr., la doublure habituelle de Lee Majors pour les scènes de cascades, ayant été blessé à la tête, c’est la star elle-même qui a exécuté ce véritable morceau de bravoure en marchant sur le fil du téléphérique face à la caméra, au péril de sa vie. Rien que pour ça… Anecdotes :
7. COMME SUR DES ROULETTES Résumé : L'OSI a appris que le directeur-gérant d'une équipe de roller derby, Rand Hendricks, va recevoir 10 millions de dollars d'un syndicat international d'espionnage en échange d'informations classées "top-secret" livrables le jour de l'Halloween. Pour prendre Hendricks en flagrant délit, Oscar a conçu un plan pour que Steve Austin puisse devenir l'un des joueurs de son équipe. Le plan semble avoir réussi, et Steve en vient à découvrir qu'Hendricks détient les plans architecturaux du Pentagone. Oscar organise alors une souricière sur place, pendant qu'Hendricks entraîne son équipe en vue du vol qu'il compte effectuer. Sauf qu’Hendricks sait déjà que l'homme bionique est un agent infiltré et il se sert de lui depuis le début pour le guider vers une fausse piste. En effet, sa cible réelle est le quartier-général de l'OSI et le contenu du coffre-fort d'Oscar. Lorsque Steve l'apprend, il ne peut plus faire machine arrière, d'autant plus qu'Hendricks menace de tuer l'entraîneur de l'équipe, Maureen Wright, s'il n'exécute pas le vol avec les autres membres de l'équipe. Critique : Un exemple parfait d’épisode qui a mal vieilli en misant sur un phénomène à la mode, sans se soucier de la vraisemblance de sa présence ou de son utilité dans un récit portant sur un casse censé être savamment élaboré. Sincèrement, l’extravagance qui parsème l’ensemble suscite davantage le rire involontaire du téléspectateur qui ne peut tout simplement pas croire à cette histoire de cambriolage des bureaux de l’OSI visant à dérober des informations classés top-secret, avec des voleurs se servant de patins à roulettes. Depuis le début de la série, on a pu voir Steve Austin s’infiltrer dans différents milieux, en train d’exécuter divers métiers. Malgré son physique sportif, le fait de le voir comme joueur professionnel de «roller derby», sport nord-américain populaire à l’époque, n’apparaît pas vraiment convaincant. Mais le fait toutefois que le directeur-gérant d’une équipe pratiquant ce sport veut se servir des talents de ses joueurs pour réaliser son cambriolage au sein de l’OSI est encore plus tiré par les cheveux. Comme en prime, les voleurs sont revêtus de déguisements de bal-masqué en plus de leurs patins à roulettes pendant l’exécution du vol, on se demande vraiment si on ne s’est pas trompé de série, car ce genre de situation avec tous ces accoutrements fantaisistes auraient mieux parus dans un épisode de Chapeau Melon et Bottes de Cuir, tiens! Capable du meilleur comme du pire, le scénariste Steven E. De Souza n’a clairement pas eu peur du ridicule avec ce scénario de commande, lui qui avait pourtant écrit l’excellent La Sonde de la mort lors de la saison précédente. La nonchalance de l’interprétation, incluant Lee Majors, est également une bonne indication que les acteurs n’y croyaient tout simplement pas. Anecdotes :
8. MISSION LUNE - 1RE PARTIE Résumé : Commandité par le gouvernement américain, l'astrogéologiste Charles Leith explore les astéroïdes afin de découvrir un nouveau minerai, le dilanthium. En tant qu'astronaute d'expérience, Steve l'accompagne, mais les deux hommes ne s'entendent guère. Pour le voyage suivant, le scientifique use de son privilège de chef de mission pour constituer sa propre équipe incluant son fils; Steve ne devant agir que comme soutien. Sauf que Leith est convaincu que la grande partie du dilanthium qu'il convoite se trouve sur la surface cachée de la Lune, et il compte s'y rendre sans l'autorisation de la NASA. Tout en faisant croire à l'analyste chimique faisant partie de la mission, Bess Fowler, que les recherches sur la Lune ont été autorisées, Leith a organisé les choses pour que la NASA pense que lui et son équipe soient sur l'astéroïde prévu. Mais peu de temps après que Leith ait commencé son exploration minière de la face cachée de la Lune, son orbite s'est considérablement modifiée, si bien qu'elle se rapproche de la Terre avec pour conséquence de sévères et inquiétantes détériorations climatiques. Steve demande alors à aller sur la Lune pour résoudre ce mystère. Critique : Avec un titre faisant référence à un album célèbre du groupe Pink Floyd, ce double-épisode marque une tentative ambitieuse de mêler certains éléments réalistes des voyages dans l’espace, toujours en collaboration avec la NASA, avec d’autres ressortant carrément du domaine de la science-fiction. Certes, la série avait déjà flirté avec le genre auparavant, mais en réussissant quand même à rester globalement crédible sans trop forcer la note, sauf en quelques occasions. C’est toutefois la première fois ici que Steve Austin voyage dans l’espace pour vivre une aventure qui dépasse de loin ce que les astronautes avaient accomplis jusque-là. On le constate d’entrée de jeu avec une ouverture sur un astéroïde à proximité de la planète Mars, qui n’est pas sans rappeler certains segments des aventures en bandes dessinées de l’aviateur et astronaute Dan Cooper, conçues par Albert Weinberg. Cette volonté d’aller un peu plus loin dans l’aventure spatiale s’explique bien évidemment par le succès au cinéma de Star Wars, afin de mieux se connecter aux goûts du public tout en voulant préserver ceux des aficionados de la série. Il y a toutefois le risque qu’à force de vouloir satisfaire plusieurs catégories de spectateurs, on n’en satisfait à l’arrivée aucune. Heureusement, l’intrigue de cette première partie nous tient quand même assez bien en haleine pour qu’on ait l’envie de connaître la suite. Néanmoins, à force de faire chevaucher les aspects réalistes de la série sur les fils du genre qu’est la science-fiction, on risque également de perdre en crédibilité et en vraisemblance dans le scénario. Malgré les efforts de l’auteur John Meredyth Lucas, rompu à ce genre d’exercice, ce dernier n’y parvient pas suffisamment pour rendre exceptionnelle cette aventure, qui se regarde quand même avec un certain plaisir, malgré une réalisation fonctionnelle mais correcte du vétéran Cliff Bole. Nous aurons l’occasion de revenir là-dessus de façon un peu plus élaboré dans la critique de la seconde partie de ce double-épisode. Anecdotes :
9. MISSION LUNE - 2E PARTIE Résumé : Fait prisonnier par Charles Leith une fois arrivé sur la Lune, Steve Austin essaie en vain de raisonner le scientifique, mais ce dernier est trop obsédé dans sa quête du dilanthium, croyant agir pour le bien commun en compensation des catastrophes climatiques qu'il provoque. Steve tente une évasion, mais le complice de Leith, Eric Muller, le rejoint alors qu'il était en train d'alerter Oscar par radio. Se voyant forcé d'accélérer l'extraction minière avant que les secours envoyés par Oscar n'arrivent, Leith songe à faire exploser un engin nucléaire, ce qui provoquerait une catastrophe sans précédent sur Terre. Pour s'assurer la collaboration de Steve dont les pouvoirs bioniques peuvent aider à configurer adéquatement le tunnel d'extraction, Leith accepte de lui permettre de prévenir Oscar afin d'évacuer les endroits sur la planète qui seront touchés par les contrecoups de l'explosion. Bien que Steve accepte le marché de Leith, il s'arrange pour obtenir l'aide de Bess Fowler, qui n'a jamais eu l'intention d'adhérer à l'entêtement aveugle du scientifique, afin de trouver un moyen d'éviter une explosion atomique cataclysmique. Critique : Cette seconde partie ne se contente plus de raconter une aventure spatiale sortant du cadre d’une certaine crédibilité scientifique auquel nous étions habitués en regardant la série. On y retrouve en effet encore une fois comme fil rouge un enjeu relié au film catastrophe, avec l’accumulation de désastres météorologiques sur Terre provoqués par l’extraction minière sur la Lune, ce qui modifie son orbite et par extension l’équilibre climatique de la planète bleue. Cet enjeu, évoqué sommairement par les nouvelles télévisées vues par Oscar pour des raisons budgétaires évidentes, amène à nouveau Steve Austin à faire face à un dilemme sur la façon de contrer l’entêtement du savant Leith sans mettre davantage la Terre en péril. Comme de juste, notre homme bionique cherche à gagner du temps tout en essayant de tirer profit des opportunités de stopper le scientifique. Cette formule a d’ailleurs été largement employée dans la série. Citons Les Requins par exemple. On avait déjà évoqué les problèmes de crédibilité dans la première partie et ils ne sont pas disparus dans la ce second opus. On peut comprendre que la ligne est effectivement mince entre le réalisme des voyages dans l’espace depuis les années 60 et les aspects futuristes relevant de la science-fiction. La base même du succès de la série est d’avoir su trouver la voie d’un équilibre narratif entre les deux, considérant le cadre quotidien dans lequel les pouvoirs bioniques de Steve Austin s’expriment. Malgré tout, cela n’excuse pas le fait que le scénario abuse un peu trop de la crédulité du public. Les motivations de Leith apparaissent plutôt embrouillées; tout comme on ignore d’où vient l’argent dont il se sert pour convaincre d’autres personnes d’adhérer à son projet par exemple. Sans oublier certains détails scientifiques de base qui ne sont pas respectés, comme la durée de temps trop brève dans laquelle cette intrigue est menée par rapport à la durée réelle des voyages dans l’espace et leur préparation, ou les délais de communications entre la Terre et la Lune bien trop courtes. Saluons tout de même la performance de Jack Colvin dans le rôle de Leith. Pour sa dernière présence dans la série, l’acteur a enfin eu la chance d’incarner un protagoniste principal représentant en quelque sorte le vilain de ce double-épisode dont il parvient à rendre avec talent l’orgueil démesuré sans jamais le rendre odieux. Il est par ailleurs fascinant de constater que la diffusion de Mission Lune est survenue au moment où Colvin s’est imposé dans le rôle récurrent d’un autre type peu sympathique au petit écran: celui du journaliste Jack McGee lors de la première saison de L’Incroyable Hulk. Bref, on peut saluer l’ambition et le rythme de ce double-épisode, qui brillaient par leur absence depuis le début de la cinquième saison, mais ses nombreux défauts l’empêchent de le hisser parmi les meilleurs de la série. Anecdotes :
10. CIBLE : STEVE AUSTIN Résumé : L'OSI cherche à contrer un mystérieux groupe d'espionnage qui est parvenu à s'infiltrer en son sein pour dérober de nombreuses informations classées "top-secret" pouvant compromettre la sécurité nationale. Le chef de la branche californienne de l'OSI, Frank Tracey, confie à Steve Austin la mission de transporter une nouvelle unité motrice capable d'alimenter en énergie une ville entière. Tracey espère ainsi appâter les espions afin d'anéantir la cellule, et pour y arriver, Steve doit transporter cette unité en compagnie de Joan, une agente hyper-entraînée. Se faisant passer pour un couple marié, Steve et Joan traverse le sud-ouest des États-Unis à bord d'un véhicule récréatif en attendant une offensive des espions. Ces derniers sont très bien renseignés et l'une des leurs, qui a subi une chirurgie esthétique, parvient à prendre la place de Joan auprès de Steve, qui a cependant tôt fait de la démasquer à la suite d'un détail flagrant. Les espions n'ont cependant pas renoncé à s'emparer de l'unité motrice qu'ils comptent revendre pour 40 millions de dollars. Mais elle a cependant été endommagée en cours de route, ce qui risque de la faire ultimement exploser. Critique : Vraisemblablement à court d’idées neuves, Cible: Steve Austin (pourquoi ce titre?) témoigne bien de l’essoufflement qui traverse cette cinquième saison. L’intrigue se contente de recycler ici et là des éléments déjà exploités dans de nombreux autres épisodes, comme Madame le Premier Ministre (le long voyage en campagne), Alerte Nucléaire (un transport pour appâter des espions) et Le Robot (le remplacement du partenaire de Steve par un sosie). Tout ce rebrassage tourne rapidement à vide lorsque l’on se rend compte à quel point la construction narrative apparaît vite artificielle et parfois mécanique. La mise en scène est au diapason de ce triste constat, alors que l’on n’a aucun mal à reconnaître des extérieurs familiers, déjà vus dans d’autres épisodes antérieurs et bien mieux filmés. Tant et si bien que l’ennui gagne rapidement le spectateur, tellement le résultat est lénifiant au possible. Le plus affligeant reste toutefois le gaspillage que représente la présence de Joan, chargée d’accompagner Steve dans cette mission. Présentée comme une agente autonome et suffisamment capable de se défendre par ses propres moyens grâce à sa maîtrise des arts martiaux notamment, on se rend vite compte qu’elle ne sert de prétexte que pour être remplacée par un sosie ou bien de servir de potiche de service ou de faire-valoir à Steve pendant le trajet. Au point où ses aptitudes ne lui servent finalement à rien une fois rendus au bout du récit. C’est d’autant plus dommage car l’actrice qui l’incarne, Lynette Mettey, vaut bien mieux que cela, mais jamais elle n’a eu la chance de se mettre en valeur ou d’exploiter les possibilités de son personnage. Un épisode totalement dispensable et à fuir. Anecdotes :
11. LE PROJET CHESHIRE Résumé : Steve Austin est assigné au projet Cheshire visant à l'expérimentation d'un tout nouveau générateur gamma permettant aux avions d'échapper à la détection des radars. Ce projet permet à Steve de renouer avec une ancienne flamme, Jenny Fraser, qui a été désignée pour piloter l'avion devant tester ce nouveau mécanisme. Alors que Jenny est en vol et que le brouillage antiradar est activé, elle et son avion disparaissent sans laisser de traces. Lorsque le second prototype explose en vol, Steve en vient à découvrir qu'un des ingénieurs assignés au projet, Hal Martin, est le responsable de ce qui est arrivé à l'avion de Jenny. De fait, Hal Martin est en cheville avec le dénommé Wilfred Damien, connu pour être un dangereux trafiquant de secrets militaires. Persuadé maintenant que l'avion est caché quelque part et que Jenny est toujours vivante, Steve effectue lui-même les recherches et retrouve finalement l'avion grâce à son œil bionique. Hélas, le pouvoir de son œil ne lui permet pas de détecter la trahison de Jenny, car elle est de mèche avec Damien dans le vol du générateur gamma. Critique : Pour la seconde fois consécutive, nous avons droit à une intrigue recyclant à satiété des éléments déjà mieux exploités dans d’autres épisodes précédents. En fait, le récit semble être un démarquage trop évident entre Cauchemar en trois dimensions (épisode avec Farrah Fawcett sur un prototype d’avion disparu) et le Condor des Andes (une pilote et espionne collaborant avec un trafiquant et marchand d’armes), pour ne citer que ces exemples. Mais ce qui surprend ici, c’est que ce recyclage est le fait de John Meredyth Lucas, un scénariste qui nous a habitué à plus de rigueur et d’originalité. Aurait-il été contraint à un travail de commande venant des producteurs? C’est possible. Dès le moment où Jenny Fraser effectue son vol-test et déclenche le brouillage antiradar, on devine aisément à l’avance la suite tellement tout est prévisible jusqu’à la «surprenante» trahison de la pilote, qu’on ne «divulgâche» rien à la mentionner ici. Tout comme Lynette Mettey dans l’épisode précédent, la présence de Suzanne Somers dans le rôle de Jenny est gaspillée devant le caractère trop générique de son personnage, qui trahit Steve, une ancienne flamme (au fait, ça commence en faire beaucoup!) et son pays uniquement pour l’appât du gain. Bref, que peut-on ajouter de plus d’un épisode qui possède pratiquement les mêmes défauts que son prédécesseur? Même la mise en scène de Richard Moder, qui avait pourtant réalisé des épisodes plus ambitieux avec flair, est gagnée par la flemme routinière qui a contaminé la production durant cette cinquième saison. On se dit même que l’absence d’Oscar Goldman, la seule dans la série, n’est finalement pas une grosse perte au point où sa présence n’aurait eu aucun impact positif sur le résultat final. Anecdotes :
12. LE CASCADEUR Résumé : Un ingénieur aéronautique russe, Viktor Cheraskin, a inventé une machine pouvant mettre une armée d'infanterie hors de combat sans morts ni blessés. Idéaliste, Viktor refuse de livrer son invention aux Soviétiques ainsi qu'aux Américains, de crainte de la voir être employée à des fins guerrières. Oscar charge pourtant Steve Austin de convaincre Viktor de changer d'avis car les Soviétiques vont certainement tenter de mettre la main sur l'invention. Pour parvenir à gagner la confiance de l'ingénieur, qui vit discrètement au Nouveau-Mexique comme pilote acrobatique, Steve se porte volontaire pour être son "marcheur d'ailes" en vue d'un futur spectacle aérien. Au moment où un lien de confiance semble se tisser entre Viktor et Steve après plusieurs entraînements, un espion soviétique, Edmund Dimitri, entre en contact avec l'ingénieur pour l’informer que sa femme, Vera, est sa prisonnière, et que Steve est un agent de l'OSI. Coincé et ne faisant plus confiance à Steve, Viktor est sur le point de livrer son invention aux Soviétiques. Mais après avoir échappé à un piège tendu par Dimitri, Steve compte bien empêcher Viktor de se jeter dans la gueule du loup. Critique : À l’exception de sa prémisse de départ où un pacifiste refuse de céder son invention inédite aux grandes puissances, Le Cascadeur ne sort pas vraiment du lot d’une certaine formule trop largement employée dans la série. On retrouve en effet Steve Austin, pratiquant un métier inusité ou en concordance avec ses aptitudes, infiltrer un lieu pour mener à bien une mission ayant encore une fois pour cadre la guerre froide, malgré les velléités humanistes exposées au cours de la première saison. En dépit de quelques belles séquences d’acrobaties aériennes impliquant divers cascadeurs de talent, cet épisode sort bien peu de la routine dans laquelle cette cinquième saison a sombré. Il y avait pourtant le potentiel de développer une relation intéressante entre Steve et Viktor qui aurait impliqué aussi bien leurs points de vue divergents que convergents. Mais les auteurs n’ont pas vraiment su en tirer parti, accouchant plutôt d’un suspense mou farci aux quelques clichés d’usage. Ironiquement, cet épisode semble avoir inspiré l’auteur et producteur Glen A. Larson dans la confection de la série L’Homme qui tombe à pic, mettant également en vedette Lee Majors dans le rôle d’un cascadeur. Hormis cette coïncidence, cet épisode moyen à caractère générique ne passera pas à l’histoire et on en est au point de se dire qu’il faut vivement que cette saison achève s’il faut en endurer davantage. Anecdotes :
13. VOYAGE DANS LE TEMPS Résumé : Afin de tester un nouveau carburant permettant les voyages dans l'espace sur de plus longues distances en moins de temps, Steve Austin effectue un vol orbital autour de la Terre. Alors qu’il fait sa rentrée dans l'atmosphère, Steve perd le contrôle de sa capsule ainsi que tout contact radio. Évanoui, il se réveille sur une île du Pacifique pour apprendre que six ans se sont écoulés depuis son départ, et qu'il est considéré comme un traitre pour avoir fait défection vers l'Union Soviétique. Fait prisonnier sur une base américaine, Steve croit que sa capsule spatiale a probablement franchi une brèche dans l'espace-temps à cause du nouveau carburant. Pour prouver son innocence, il obtient l'aide de Donna Huffman, qui était chef de mission pour la NASA au moment où Steve a fait ce dernier vol dans l'espace. À eux deux, ils parviennent à reconstituer la formule du carburant, mais Steve en vient à comprendre qu'il a été manipulé depuis le début par des espions désireux de s'en emparer. La vérité est que Steve ne se trouve pas dans le futur et n’a jamais trahi son pays, tandis que Donna a été habilement hypnotisée contre son gré pour tromper sa vigilance. Critique : Il est quelque peu surprenant que le thème des voyages dans le temps n’ait pas encore été utilisé dans la série, étant donné ses caractéristiques associées au genre qu’est la science-fiction. Si cet épisode nous offre un début intriguant à souhait dans la façon d’aborder ce thème, avec un Steve Austin étonné de se retrouver dans le futur et d’être étiqueté comme traître, la suite n’est pas vraiment à la hauteur et accouche d’une conclusion un peu facile. Ce qui cloche est que malgré le fait que la machination des espions pour tromper Steve, ceci afin de lui soutirer le secret du nouveau carburant à fusée, s’avère habile, elle apparaît également trop forcée pour tromper la crédulité du public. La complicité involontaire du chef de mission Donna Huffman par hypnose en est un bon exemple, sans parler de la «fausse épouse» de Rudy Wells. Il faut dire que la réalisation technique n’aide pas l’ensemble par son manque de lucidité pour vraiment entretenir le mystère et surprendre les téléspectateurs. De plus, cette machination s’inspire trop largement de celle du film de George Seaton, 36 heures avant le débarquement, sorti en 1964 où les Nazis cherchent à tromper un prisonnier américain, incarné par James Garner, en lui faisant croire que la Seconde Guerre Mondiale est terminée pour qu’il dévoile les détails concernant le célèbre débarquement en 1944. Rien de bien neuf donc, mais les acteurs livrent une honnête performance dans les circonstances, ce qui s’avère un point positif. Anecdotes :
-Revérend Essex: Obviously you missed your recovery zone. -Steve: Yeah, by a couple of oceans. -Steve: Who are you talking to? -Barris: Mrs. Wells. You can talk to her if you like. -Steve: Mrs. Wells? Rudy isn't married. -Barris: Now's your chance to tell it to his wife. -Steve: Oscar. How did he ... -Donna Huffman: So unnecessary. So young. -Steve: How did it happen? -Donna Huffman: Car accident, late at night. He was exhausted and he shouldn't have been driving. After you ... what happened, he worked all the time, compulsively and Dr. Wells thought he blamed himself. -Steve: Colonel Austin calling Oscar Goldman. -Oscar: Steve! -Steve: Well Oscar thank God you're alive.
-Oscar: Well I'm supposed to say that to you! 14. LA SONDE MEURTRIÈRE - 1RE PARTIE Résumé : Un groupe terroriste a réussi à s'emparer d'un nouvel alliage métallique hyper-résistant conçu à partir des recherches faites par Rudy Wells. Le contremaître Dan Kelly, de par sa position, est le suspect no. 1, mais il refuse de parler à Steve et Oscar lorsque les deux hommes le confrontent. Pire encore, ils apprennent qu'ils doivent le libérer en échange de l'ambassadeur de Kurami, un petit pays du Moyen-Orient, kidnappé par les terroristes. Une fois l'échange effectué, Oscar et Steve trouvent une cassette où les ravisseurs les invitent à se rendre en un lieu isolé. Sur place, Steve et Oscar découvrent à leur grande surprise que la sonde spatiale russe indestructible, qu'ils croyaient avoir détruite, existe à nouveau, dotée de ce nouvel alliage indestructible, et prête à tout anéantir sur son passage. Les Russes n'ont cependant rien à voir avec la création de cette nouvelle sonde, affirmant que leurs plans concernant la conception de l'originale ont été volés. Survient alors l'ambassadeur de Kurami, dont le kidnapping n'était qu'un leurre, qui impose ses exigences à Oscar: deux têtes nucléaires où la nouvelle sonde, contrôlée à distance, sèmera la destruction dans des zones habitées. Critique : Étant donné la tendance à la baisse en matière de qualité concernant les épisodes de cette cinquième saison, il était à craindre que cette suite de La Sonde de la Mort ne soit tout aussi décevante et ne reflète à nouveau une certaine paresse créative chez les auteurs et les producteurs. Or, nous avons droit à une heureuse surprise avec La Sonde meurtrière, ne serait-ce que dans la façon dont a été imaginée la «résurrection» de cet engin spatial et les enjeux qui en découlent, nonobstant son nouveau look (voir photo). Contrairement au double-épisode original, où la sonde faisait son apparition dès le tout début, cette suite prend le temps de mettre en place son intrigue jusqu’à l’arrivée surprise de la sonde à mi-chemin de cette première partie. En fait, n’eût été du titre qui annonce la couleur, l’effet de surprise fonctionne plutôt bien. Mais ce qui surprend en vérité est le contexte à saveur politique inattendu qui sert de théâtre au retour de la sonde, plaçant ainsi Oscar et Steve en mode réaction plutôt qu’en mode action; leurs adversaires «ayant les blancs» ou le bénéfice de l’offensive, alors qu’ils ont un coup d’avance. L’une des ombres au tableau demeure néanmoins les exigences du groupe terroriste, soit deux têtes nucléaire pour mettre fin au fonctionnement de la sonde. Cela semble un peu mince comme exigence considérant que ladite sonde s’avère un atout considérable pour mettre à genoux la puissance américaine étant donné son potentiel de destruction. Un élément de réponse est toutefois fourni dans la suite de cette première partie; nous y reviendrons. Il n’empêche que cette suite d’un des meilleurs doubles-épisodes de la série a largement de quoi satisfaire (enfin) les fans de la série comme les autres téléspectateurs, qui n’avaient pas eu grand-chose à se mettre sous la dent depuis l’amorce de cette saison Cinq. De plus, la seconde partie ne les décevra pas en dépit de quelques incongruités. Anecdotes :
-Dan Kelly: I don't really think I'll be going to prison. -Oscar: Well you're either a dreamer or a certified psychopath. -Arnold Blake: We don't give in to terrorists. -Oscar: Arnold, I assume that I have autonomy to free the ambassador once we receive instructions from the kidnappers. -Arnold Blake: Autonomy, prayers, best wishes. You name it, you've got it Oscar. -L’ambassadeur: I'm sorry. Jamming won't help. -Oscar: You haven't answered my question. Mr. Ambassador, how did you know about that? -L’ambassadeur: You see the probe was preprogrammed to act in the event of any failure of radio communications. -Steve: Your kidnapping was a set up to spring Dan Kelly. You're involved in this whole caper. -L’ambassadeur: I might be. I want to help you, and myself. -Oscar: And yourself. -L’ambassadeur: But I do. -Steve: Alright. What do you really want? -L’ambassadeur: Two nuclear warheads. -Oscar: You must be out of your mind! 15. LA SONDE MEURTRIÈRE - 2E PARTIE Résumé : La nouvelle sonde mortelle, conçue par les sbires de l'ambassadeur de Kurami, poursuit sa route vers la petite ville de Brannon City et une station de l'OSI situé dans les environs. Malgré l'emploi d'un alliage aussi résistant crée par Rudy Wells et installé sur un bulldozer piloté par Steve, la sonde n'a aucun mal à franchir ce nouvel obstacle. Lorsque Steve parvient à faire tomber la sonde au fond d'un grand trou, cette dernière n'a aucun mal à creuser un tunnel pour poursuivre sa route. Oscar apprend du département d'État les vrais motifs de l'ambassadeur de Kurami derrière cette manœuvre d'extorsion de deux ogives nucléaires: s'emparer du pouvoir dans son pays en détrônant son oncle, au risque de provoquer une guerre et d'y impliquer les États-Unis. Oscar refuse de céder au chantage, malgré le désastre potentiel que la sonde risque de provoquer. Steve remarque toutefois que la sonde réagit fortement aux champs magnétiques terrestres au point de modifier sa trajectoire. Rudy Wells ayant conçu un acide pouvant dissoudre l'alliage métallique de la sonde, Steve et Oscar préparent alors un piège afin d'attirer l'engin mortel vers son dernier "bain". Critique : S’il est vrai que quelques invraisemblances abondent dans cette seconde partie, ainsi que quelques omissions et incohérences en lien avec la première au plan narratif, l’on ne peut nier que le récit se poursuit à un bon rythme. Encore une fois, Steve se place en fâcheuse posture face à ce redoutable adversaire, dont les premières tentatives pour le détruire sont vaines, ce qui maintient une certaine tension pour le public qui se demande encore comment cette sonde pourra être détruite. Les motifs des concepteurs de cette nouvelle sonde, de nébuleux qu’ils étaient en première partie, se révèlent plus claires dans la seconde. L’on se demande néanmoins toujours pourquoi ces derniers ne se sont pas servis de cette même sonde pour prendre le pouvoir dans leur pays, plutôt que d’exercer un chantage sur les États-Unis. Quoique la volonté d’impliquer la puissance américaine dans un conflit probable à l’étranger, qui risque de leur nuire au plan diplomatique, semble justifier cette tentative d’extorsion de deux ogives nucléaires. À l’instar de Cliff Bole, assistant devenu réalisateur au sein de la série, Tom Connors III, également assistant, s’est vu confié la tâche de mettre en scène ce double-épisode après s’être vu confié un premier essai au poste de réalisateur. En bon élève, ce dernier ne prend aucun risque derrière la caméra, mais livre un travail appliqué et consciencieux, à défaut d’inventivité. Soulignons cependant que malgré quelques moments qui font sourire, l’humour semble de moins en moins présent dans cette cinquième saison, et il est dommage que cette tendance est à peine freinée dans La Sonde meurtrière, alors que le premier double-épisode original comportait quelques savoureux passages. Anecdotes :
-Oscar: What have you got, Rudy? -Rudy: I've scrounged enough of the same alloy to make a battering ram. It'll be just as tough as the skin on that probe. Unless I miss my guess we'll have greater power on our side. -Oscar: Now, we'll see what happens when an irresistible force meets an immovable object. -Steve: Well, I'm not really superstitious. (il croise les doigts)
-Oscar: Superstitious? You're superstitious? After all these years I find out that you're superstitious?! How could you claim to such a primitive notion? (il s’éloigne en secouant la tête pour ensuite croiser également les doigts) 16. L'ÎLE PERDUE Résumé : Steve Austin et Rudy Wells recherchent un satellite expérimental dont le signal de repérage ne fonctionne pas. Et pour cause, car il a atterri sur une île perdue habitée par des extra-terrestres, les Zanans, qui est protégée par un champ de force la rendant invisible. Seul un anthropologiste que tout le monde croit disparu, Walter Jensen, a réussi à se rendre sur cette île où il y demeure depuis 20 ans avec sa fille Da Nay. Le réacteur à neutrons du satellite a toutefois une fuite, ce qui provoque une mutation radioactive sur Torg et quelques Zanans. Physiquement et physiologiquement affectés; ils ont maintenant un air bestial, une force accrue et un comportement agressif qui les poussent à la rébellion contre l'autorité des leurs. Ayant entendu parler d'un nouveau sérum conçu dans une université à Hawaï pouvant développer artificiellement des anticorps, les leaders zanans acceptent que Da Nay s'y rende car elle est la seule à pouvoir être suffisamment immunisée contre les maladies et infections terrestres grâce à son père. Poursuivie en mer par Torg, elle est sauvée par Steve de la noyade. Méfiante, elle hésite à lui faire entièrement confiance jusqu’à ce qu’elle tombe gravement malade une fois à Hawaï. Steve accepte alors de lui venir en aide pour sauver les Zanans avant que la fuite du satellite ne les pousse à s'entretuer. Critique : Visiblement, toute l’équipe de production semble avoir retrouvé quelque peu le niveau d’ambition des saisons précédentes. Après un double-épisode en forme de suite plus que satisfaisant, on retrouve avec L’île perdue un téléfilm d’une heure trente qui ne ménage pas ses efforts pour satisfaire les fans et relever l’audimat, en baisse considérable depuis le début de cette cinquième saison. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si ce téléfilm spécial fût diffusé dès le lendemain de l’épisode précédent afin de tirer profit du changement de créneau horaire; la série ayant quitté les soirées du dimanche pour être diffusée les lundis soir (voir la Présentation de la saison cinq). S’il faut saluer cette volonté de revenir à un niveau d’ambition auquel le public était habitué pendant quatre ans, ce téléfilm n’échappe pas par moments à quelques invraisemblances flagrantes qui l’empêchent de se hisser au rang des grands épisodes de la série et qui s’avèrent typiquement redondantes dans cette saison Cinq. Ses emprunts à d’autres épisodes où Steve vient en aide à un peuple d’extra-terrestres, démontre à nouveau que la formule du recyclage est rendue usuelle. Cela va même jusqu’au sein d’autres séries, car cette histoire d’extra-terrestres mutants, suite au contact d’un satellite ayant une fuite radioactive, semble sortir tout droit d’un épisode de Voyage au fond des mers et la résolution finale, où Steve inverse la polarité du flux neutronique, aurait rendue fier le Docteur Who. Néanmoins et en dépit de quelques erreurs de continuité dans la narration et la mise en scène, ce téléfilm mérite une certaine indulgence. En effet, il fait bon d’y retrouver le ton humaniste qui a fait le charme de la série, et de sortir de ces récits d’espionnage manichéens; ce qui manquait franchement jusque-là dans cette ultime saison. Un peu d’humour franchement bienvenu, de vigueur dans le rythme et un tournage presqu’entièrement en extérieurs sur les îles Hawaï viennent aérer un ensemble qui étouffait précédemment à force de rester confiné dans les mêmes décors et formules surexploitées. Rien que pour ça… Anecdotes :
17. LA MADONE BYZANTINE Résumé : Grâce à la comtesse Lysandra Korischeva, curatrice et restauratrice d'art, un musée de Washington présente une exposition de grandes œuvres conjointement avec la Russie. L'une d'entre elles, la Madone Byzantine, cache toutefois un micro-point contenant des informations sur le système de missiles des pays de l’Ouest. Pour le récupérer, Steve Austin reçoit l’ordre de s'associer à la comtesse. En dépit d'un système de sécurité sophistiqué, Steve et Lysandra réussissent leur mission, sauf que la comtesse en a profité pour remplacer la peinture originale par un faux. Afin d'éviter un incident diplomatique, Steve doit retrouver la Madone Byzantine avant que l'expert en arts russe ne décèle la copie d'ici 36 heures. La comtesse a cependant vendu l’œuvre originale pour 5 millions de dollars à un collectionneur et gangster, Chilton Kane. Descendante d’une famille royale lettone, elle compte avec cet argent acheter la liberté de centaines de personnes de son pays injustement emprisonnés pour des motifs politiques et religieux. Steve doit trouver un moyen rapide de récupérer la précieuse peinture des mains de Kane, sans compromettre la comtesse. Critique : L’enjeu global derrière cette histoire centrée autour d’un vol audacieux, doublée d’une sous-intrigue à saveur d’espionnage et de risque diplomatique n’est pas neuf, en plus d’être un peu trop dense pour être traité en un seul épisode afin de demeurer suffisamment vraisemblable. Ce qui permet toutefois de situer cet épisode dans la bonne moyenne, c’est son ton d’humour et le personnage de la comtesse Lysandra, un peu mieux développé que la plupart des protagonistes des précédents récits de la saison Cinq. Les histoires de casse ou de vol permettent parfois une certaine légèreté de ton, et La Madone byzantine n’hésite pas à s’y engouffrer, sans pour autant négliger une certaine tension, et plusieurs scènes en témoignent. Ce qui vient hélas plomber quelque peu cet effort de funambule au plan narratif, c’est la trop grande vitesse dans laquelle ces scènes s’enchaînent, afin de condenser l’ensemble dans les 50 minutes impartis. On aurait aimé au contraire savourer certains segments plus longtemps. Somme toute, c’est loin d’être un épisode désagréable à regarder et on y prend même un certain plaisir en de nombreux endroits. De plus, la performance de Bibi Besch dans le rôle de la comtesse retient encore plus l’attention après les présences plus anonymes d’artistes invités depuis un peu trop longtemps. Il en ressort toutefois une certaine frustration de ne pas voir un récit mieux abouti ou poli qui possède un rythme un peu plus naturel. Anecdotes :
-Steve: You picked the magic words "at liberty." How about ten years in jail? -Comtesse Lysandra: For what? -Steve: You stole a painting. -Comtesse Lysandra: Correction, you stole a painting. -Steve: Correction, I borrowed a painting for a few moments. You stole it. -Comtesse Lysandra: All right, I confess. Let's go to the police, hmm… Or we could just forget the whole thing, except the last part. I don't want to forget I met you. Would you zip me please? Thank you. Like it?
-Steve: Oh its beautiful, great camouflage for your character. Résumé : Après avoir subi un accident de la route, Steve a cru voir pendant quelques instants un double spectral de lui-même avant de perdre connaissance. Examiné à l'hôpital par Rudy Wells devant Oscar, Steve affirme avoir la même vision que lors de son accident. Bien que cela puisse être la conséquence du traumatisme crânien subi par Steve au moment de son accident, Rudy Wells l'envoie visiter une parapsychologue, Margaret Winslow. Lorsqu'elle apprend que Steve était cliniquement mort pendant 52 secondes après le crash qui a fait de lui l'homme bionique, Margaret croit que l'esprit de Steve ait pu quitter son corps à ce moment-là et soit réapparu devant lui. D'autres incidents se produisent, laissant croire que l'esprit de Steve existe bel et bien et cherche à le tuer. Mais en retournant sur les lieux de l'accident, Steve découvre qu'il a été le jouet de deux habiles espions désireux de s'approprier les secrets de ses pouvoirs bioniques. Ces derniers ont su créer l'illusion de la présence d'un esprit aux yeux de Steve et après avoir kidnappé Margaret, ils comptent bien se servir d'elle comme appât pour un ultime piège afin de le liquider. Critique : Comme cela est déjà arrivé auparavant, les auteurs de la série ont eu la fâcheuse tendance de ne pas faire confiance à l’intelligence des téléspectateurs et à enfoncer le bouchon trop loin en explorant certains thèmes plus fantastiques, alors que l’une des clés du succès de la série, on l’a dit, redit et répété, c’est l’équilibre entre le réalisme et les éléments relevant de la science-fiction. En voulant axer cet épisode sur le monde du spiritisme et la parapsychologie, les scénaristes ont justement commis cet impair de ne pas maintenir cet équilibre, si bien que tout leur échafaudage narratif s’écroule par terre comme un château de cartes. Ce qui pose problème avec Le Spectre, c’est ce besoin maladif (que l’on retrouve dans bien des scripts à Hollywood) de transmettre une information à l’avance par peur de perdre le public. Or, lorsqu’Oscar Goldman dévoile dans le premier tiers que deux agents ennemis reconnus pour s’intéresser aux secrets de la bionique, auraient pu créer l’accident de voiture de Steve et mettre en scène sa vision d’un double astral, cette révélation fait que l’on devine à l’avance comment le récit va se conclure. Pire encore, tous les segments où Steve consulte la parapsychologue Margaret Winslow ne servent plus à rien. Pourtant, les auteurs vont tout tenter pour amener le public à croire à l’existence du double astral de Steve, au point où pendant une séance, Margaret Winslow est inexplicablement possédée et cherche à tuer l’homme bionique. Tout cela ne tient absolument pas debout et l’on décroche très vite, malgré les efforts de l’actrice Linda Dano dans son interprétation. Le comble du ridicule est cependant atteint lorsque Steve Austin parvient à contrer trop facilement les deux agents ennemis qui l’avaient préalablement capturé, eux qui connaissent pourtant très bien ses pouvoirs bioniques, mais qui semblent bien négligents dans les moyens employés pour le liquider (Voir anecdotes). Bref, une autre déception typique de cette dernière saison. Anecdotes :
19. RENDEZ-VOUS AVEC LE DANGER - 1RE PARTIE Résumé : Le chef du département des communications de l'OSI, Joe Canton, est accusé d'espionnage et de détournement à la suite de données accablantes issues de l'un de ses propres ordinateurs. Suspectant plutôt une intrusion venue de l'extérieur, Steve veut vérifier la mémoire informatique à la source de ces données, mais l'ordinateur explose au cours du processus. Steve suit néanmoins une piste qui le mène à une petite entreprise, Datamate, tenue par une jeune informaticienne douée, Emily Patterson. Mais son propre ordinateur explose à son tour alors qu'elle effectuait une vérification de sa mémoire. Une autre piste amène Steve et Emily vers un immeuble désaffecté dont ils réchappent de justesse à cause d’un ordre de démolition modifié à la dernière minute. Lorsqu'Emily lui parle de son voisin de palier autrefois propriétaire de son bureau, George Cloche, Steve croit tenir son principal suspect derrière ces manigances informatiques. Son bureau a été toutefois préalablement déménagé au moment où Steve et Emily viennent lui rendre visite. Pendant ce temps, un tueur à gages du nom d'Arnold Banner a reçu d'un mystérieux commanditaire 100 000 $ pour abattre Steve Austin. Critique : Comme le dit si bien le dicton: la patience paie! Il a fallu attendre que la saison Cinq tire à sa fin pour enfin voir un épisode, que dis-je un double-épisode, qui retrouve le niveau d’ambition constructive digne des meilleurs de la série pour la sortir quelque peu de la routine dans laquelle elle s’était considérablement enfoncée. Tout ça grâce un peu d’originalité au sein d’une histoire très bien écrite et une mise en scène au diapason d’un ensemble de grande qualité. Non seulement on retrouve dans Rendez-vous avec le danger tout ce qui a fait le charme des épisodes les plus mémorables: action, suspense, humour, le tout saupoudrée d’une aura de mystère et d’éléments de science-fiction suffisamment crédibles au point d’avoir inspiré d’autres séries et même des longs-métrages. Mieux encore, la manière dont est présentée la menace informatique dans l’intrigue s’avère quasi-prémonitoire. Car en cette ère où internet s’est largement répandu mondialement au point de rendre l’humanité de plus en plus dépendante des ordinateurs, revoir de nos jours ce double-épisode suscite chez le public le même climat de paranoïa qui existe au cœur même du récit. Les personnages, Steve en tête, font face à un ennemi à la fois matériel et invisible, capable de les atteindre par l’intermédiaire de données enregistrées, qui peut anticiper leurs mouvements et modifier leur identité civil ou public, ce qui les laisse désemparés et toujours avec un temps de retard. Les auteurs ont pris soin de tirer parti de la nature de cet adversaire pour imaginer des rebondissements simples mais imprévisibles, car on ne sait jamais dans quelle direction l’intrigue nous amène. Et pour une rare fois dans cette cinquième saison, la réalisation livre juste assez d’informations pour entretenir le mystère. Par exemple concernant le personnage de George Cloche, qui semble derrière la machination informatique, et qui ressemble physiquement à Harold Bell travaillant à l’OSI. Sont-ils une seule et même personne ou deux frères jumeaux complices? Considérant que l’OSI est à la fine pointe de la technologie informatique, le fait qu’elle soit confrontée à un super-ordinateur capable de la supplanter, voire de contrôler tout le pays jusqu’à ses satellites dans l’espace, en fait un adversaire à la mesure de Steve, Oscar et Rudy. Quant à la note d’humour, elle est apportée avec brio par la relation particulière qui se développe entre Steve et Emily Patterson, l’experte en informatique avec qui il mène son enquête, et qui est également une célibataire un peu désenchantée au point où elle a créé une boîte destinée aux rencontres amoureuses par ordinateur. Voilà qui donne une note ironique au titre original de ce double-épisode, dont la première partie menée avec adresse n’est qu’une mise en bouche en comparaison de ce qui va advenir dans la seconde. Anecdotes :
-Steve: My old man always said if something's fishy, see who's casting bait. -Oscar (à Steve): I heard you burned out our computer. You know it cost almost as much as you did. -Steve: Look, I tell you I was just here to ask about your service. -Emily: A guy who looks like you needing dates? Come on! -Steve: I could be shy. -Emily: And I could be the empress of Iran.
-Steve: I'll believe you if you'll believe me. 20. RENDEZ-VOUS AVEC LE DANGER - 2E PARTIE Résumé : Steve Austin se blesse gravement à la tête au moment d’échapper au tueur à gages Banner. Identifié comme étant un dangereux schizophrène, Steve est enfermé dans une aile psychiatrique, mais trouve le moyen de prévenir Emily qui l'aide à s’évader. En fait, l'homme bionique a compris qu'un ordinateur a falsifié son dossier, et comme cette machine se sert des lignes téléphoniques pour se connecter à d'autres ordinateurs et espionner les communications, Steve prévient Oscar des événements à l'aide d'un code. Ensuite grâce à Emily, Steve retrace le suspect George Cloche, qui s'avère en fait Harold Bell, un génie informatique de l'OSI. Avec la complicité d'un certain David Fowler, Bell voulait contrôler la mémoire de l'ordinateur d'un tout nouveau satellite sur le point d'être lancé, afin d'accéder à des données mondiales financières ou militaires. Sauf que Bell a perdu le contrôle de sa propre création, maintenant devenue autonome et qui est prête à éliminer tous ceux et celles qui peuvent la mettre en danger. Steve doit maintenant découvrir l'endroit où se trouve cette machine et la détruire à tout prix, car elle contrôle maintenant le lancement du satellite et qu'Emily est sa prisonnière. Critique : Cette seconde partie maintient le haut-niveau de la première en termes de qualité globale autant par ses habiles rebondissements que son climat maintenu de paranoïa qui force Steve, Oscar et Emily à recourir à des trésors d’imagination pour échapper au super-ordinateur, devenu indépendant du contrôle d’Harold Bell alias George Cloche. Car nous apprenons qu’il s’agit bien d’une seule et même personne, ainsi que ses intentions de départ, qui aurait pu faire de lui l’un des plus grands espions industriel et financier qui n’ait jamais existé. Bien avant internet et les avertissements d’Edward Snowden, on se rend compte dans ce second opus à quel point la menace que représente ce super-ordinateur est palpable. Pour se débarrasser de Steve à plusieurs reprises, il embauche un tueur à gages, tente de faire exploser une cabine téléphonique où notre homme bionique cherchait à communiquer avec Oscar, et change sa fiche d’identité et son dossier pour qu’il soit confiné dans une aile psychiatrique, non sans avoir auparavant modifié l’ordre de démolition d’un bâtiment pour qu’il soit effectif au moment où lui et Emily s’y trouvaient. Parlant d’Emily, il faut mentionner à quel point l’apport de ce personnage féminin dépasse la simple romance hebdomadaire du héros ou la star invitée de passage, et pas seulement grâce à son humour, mais à ses connaissances en tant qu’experte informatique. Cette véritable «geek» avant l’heure au même titre qu’Harold Bell, se révèle essentielle, malgré une certaine naïveté, pour déjouer le super-ordinateur et aider Steve à assurer sa destruction. On se pose néanmoins la question à savoir pourquoi les producteurs et les diffuseurs n’ont pas décidé de conclure la cinquième saison et la série avec ce double-épisode, étant donné sa qualité pas loin du sublime? Comme de surcroît, Steve fait allusion au monstre de Frankenstein dans le dialogue, tout comme dans le téléfilm-pilote après sa greffe bionique, cela aurait admirablement bouclé la boucle comme conclusion. Malheureusement, un ultime épisode bien moins marquant sur les esprits a suivi Rendez-vous avec le danger. En terminant, l’on ne peut passer sous silence, comme autres aspects positifs à souligner, le rythme trépidant de la mise en scène et surtout la qualité de la conception artistique qui a su disposer avec goût d’une belle variété de décors intérieurs et extérieurs. Mais le plus grand plaisir est certainement de revoir ce double-épisode et de constater qu’il est l’un des rares à ne pas avoir pris une ride, à l’exception des ordinateurs, dont la dimension et leur conception sont les seuls éléments à trahir son époque, suite aux découvertes et autres innovations, en particulier la miniaturisation, qui se sont produites jusqu’à nos jours. Anecdotes :
-Steve: I hate to ask you to stick your neck out. -Emily: I'm a born neck sticker-outer. I come from a long line of giraffes. What do I do? -Emily: Whatever happened to the fish and chips you promised me? -Steve: Sorry about that. -Emily: Or the wine. -Steve: I had an appointment with my psychiatrist. -Emily: Excuses, excuses. -Emily: Its an incredible machine. Whatever else you say about Cloche you have to admit he was a computer genius. -Steve (faisant encore référence à Frankenstein): Well, Frankenstein was a pretty bright guy but look at the trouble he caused. -Emily: I'd rather think about the fish and chips. -Steve: And that bottle of wine. -Emily: I thought you'd never mention it again.
-Steve: You'll have it if I have to squeeze the grapes myself. 21. OPÉRATION DOUBLE-JEU Résumé : Le chef d'un groupe terroriste militant, Santos, est parvenu à dérober un nouveau système lance-missiles mobile soviétique ainsi que plusieurs missiles guidés américains de type très avancés. Santos a l'intention de s'en servir pour extorquer de grosses sommes d'argent qui serviront à financer ses activités terroristes. Ayant appris qu'une agente soviétique du KGB, Andrea Mestrova, est chargée de retrouver le système lance-missiles russe, Oscar Goldman parvient à obtenir un arrangement avec son supérieur, le général Norbukov, pour qu'elle travaille en coopération avec Steve Austin, qui doit récupérer les missiles guidés américains. Alors que Steve et Andrea suivent la piste de Santos à Chamonix en France, Norbukov voit dans leur partenariat l'occasion unique de faire une pierre deux coups en s'emparant des missiles américains. En effet, Norbukov sait que l'homme bionique est le responsable de la mort du père d'Andrea, il y a de cela quelques années. Il compte donc se servir de cette information pour pousser son agente à aller jusqu'au bout en lui ordonnant de se débarrasser de Steve au moment opportun, elle qui répugne à tuer de sang-froid. Critique : C’est là le dernier épisode officiel de L’Homme qui valait trois milliards et franchement, il n’y a pas de quoi pavoiser. Non seulement le récit se borne à emprunter sans vergogne à la trame narrative du film L’Espion qui m’aimait de la saga James Bond, mais le tout se conclut également de façon décevante, sans aucun arc dramatique ni angle psychologique permettant au personnage de Steve Austin de quitter dignement le petit écran, sur une finale qui aurait fortement marqué les fans de la série. Pourtant, Jaime Sommers a eu droit à une telle finale pour son dernier épisode de Super Jaimie. Cet arrière-goût amer laissé par cette finale inaboutie aurait pu être compensé par une meilleure inspiration des auteurs dans la confection de leur histoire, mais au lieu de cela, ils s’en tiennent uniquement à la tendance de cette ultime saison; en restant en mode recyclage. Si bien que ceux et celles qui ont vu L’Espion qui m’aimait devraient pouvoir aisément deviner à l’avance tout ce qui arrive dans Opération double-jeu. Comme quoi à tout prendre, il aurait mieux valu conclure la série avec le double-épisode précédent d’un calibre supérieur.
L’ensemble n’est pas racheté par une mise en scène trop fonctionnelle qui ne parvient à donner vie aux décors d’allure européenne, sentant d’avantage le studio que les rues de Chamonix et la campagne française où l’action est censée se dérouler. Toutefois, les acteurs donnent le meilleur d’eux-mêmes, conscients certainement qu’il s’agissait de la fin d’une belle expérience télévisuelle. Lee Majors, Richard Anderson et Martin E. Brooks livrent des performances plus à la hauteur que celle du scénariste Stephen Kandel, qui a pourtant déjà fait mieux comme travail en matière d’écriture de fictions. En prime, John Colicos vient habilement compléter le tableau en tant qu’invité dans un rôle de traitre dont il a le secret. Ironiquement, il incarna un autre renégat de façon régulière dans la série qui succéda à L’Homme qui valait trois milliards sur le réseau ABC: Galactica. Cette fin de série a donc laissé une saveur d’inachevé aux fans, déjà en deuil de la disparition de leur héros favori des écrans de télévision. Mais comme le dit le vieux dicton, la patience paie. Et après quelques années d’attente, ils retrouvèrent Steve, Oscar, Rudy et bien évidemment Jaime dans une série de téléfilms-réunions destinés à enfin conclure leurs aventures sur une note plus satisfaisante. Anecdotes :
-Norbukov (ricanant): We always assume the Americans are behind everything, as they assume we are. In this case it seems very probable Americans are working through their agents, recruiting some shabby traitor to sell out for a few of their beloved dollars. -Andrea: This is insane. -Steve: I agree. Our thimble-brained superiors gave the order Major Mestrova. We're now a team, you and me. -Andrea: Its ridiculous. -Steve: That's what I told Oscar but you haven't heard it all yet. You know how I got this at the desk? [Holds up the hotel room key] I'm your husband. -Andrea: What!? -Steve: We're newlyweds on a honeymoon off into the romantic wild. -Andrea: Newlyweds? Ah because of Santos. -Steve: The perfect cover while we search for Santos. Who'd suspect two lovers? -Andrea: What is it? -Steve: Oh, I was just congratulating myself on my great taste in wives. -Oscar: I want these communications penetration proof. -Rudy: That'll take time. -Oscar: I don't care what it'll take, can you do it? -Rudy: Yeah, there goes my night's sleep. -Oscar: I'll allocate OSI funds for an extra pot of hot coffee. -Oscar: We're old hands pal, too old to trust. -Norbukov: Relax Oscar. We're not fighting the cold war this week. We're allies. -Andrea (voyant la trahison de Norbukov): What are you talking about, you're a hero. -Norbukov: Yes, of course, an aging hero is an old man in a faded uniform sitting on a park bench trying to stay alive with his pension. No, not for me. -Steve: Bolshevik saboteur, I bet you make love to your tractor.
-Andrea: That's one bet that you lose (elle embrasse Steve-fin de l’épisode). |
L'Homme qui valait trois milliards Saison 4
La quatrième saison de L’Homme qui valait trois milliards a été diffusée sur la chaine ABC les dimanches soirs à 20H00 à partir du 19 septembre 1976 jusqu’au 15 mai 1977. L’avant-dernier épisode ayant été diffusé le 6 mars 1977, un hiatus de deux mois s’est donc écoulé avant la présentation du dernier épisode de cette quatrième saison, pour des raisons qui demeurent encore inconnues de nos jours. Portée par le succès du double-épisode La Femme bionique vers la fin de la seconde saison, cette troisième saison a réussi à revenir au sommet du palmarès de la télévision américaine. Avec un taux d’audience de 24.3 sur l’échelle d’audimat de Nielsen, ce qui est resté son meilleur score en 5 ans, la série est remontée à la 9ème place des programmes télévisés les plus regardés aux États-Unis. Mieux encore, la première saison de Super Jaimie a terminé au 5ème rang du classement avec un taux d’audience de 24.9; ce qui confirma la domination des deux séries en 1976, battant toute la concurrence dans la catégorie des dramatiques d’une durée d’une heure, puisque toutes les autres émissions ayant terminées avec de meilleures audiences s’avéraient être des sitcoms, à l’exception d’une brève mini-série, Rich Man, Poor Man, produite par Harve Bennett. La série avait donc atteint son apogée et la production pouvait donc envisager la préparation de la quatrième saison avec plus de sérénité. De fait, le succès des deux séries « bioniques » devint un phénomène de la pop culture, alors que de nombreux produits dérivés firent leur apparition sur le marché pour profiter de cette manne. Dès 1975, la firme Parker Brothers a conçu un jeu de société directement inspiré des aventures de Steve Austin et portant le nom de la série. Ne demeurant pas en reste, la compagnie de jouets Kenner a mis en marché des figurines à l’effigie des personnages de la série, incluant Super Jaimie, jusqu’aux vilains, de même que des accessoires et des répliques de gadgets et des décors en petit format qui ont fait la joie des enfants. Avec une telle popularité, la seule pression ressentie par la production était bien évidemment de poursuivre sur cette lancée et d’en donner davantage au public dans les nouveaux épisodes de cette quatrième saison, afin de ne pas le décevoir. La production a alors décidé d’en tirer parti pour lancer deux pilotes dérivés: Le Garçon bionique et L’Imposteur. À cause du véto de Lee Majors, qui trouvait qu’une femme bionique était déjà bien suffisante, cette variation portant sur un jeune adolescent devenu bionique grâce aux nouveaux progrès technologiques conçus par Rudy Wells ne connût pas de lendemain. Quant au second pilote, qui avait la particularité de n’avoir aucun lien avec la bionique, il eut droit à une seconde chance en 1979 avec un script revampé, un nouveau casting et une durée plus longue, sans pour autant aboutir en série télé régulière. Toujours dans le but d’exploiter le filon bionique à fond, l’idée de tirer profit du succès conjoint de l’Homme qui valait trois milliards et de Super Jaimie à partir d’épisodes croisés fut également imposée, afin également de maximiser le budget consacré aux deux séries pour leur donner un souffle épique sous des allures de grosse production. En prime, cela permettait de réunir à nouveau Steve et Jaime au bonheur de ceux et celles qui souhaitaient les voir ensemble. Et pour être bien certain d’assurer aux deux séries un démarrage en trombe, le double-épisode croisé destiné à débuter leur nouvelle saison marqua le retour du mythique personnage du « Bigfoot ». Tout comme Jaime Sommers dans La Femme bionique, cette créature inspirée d’une vieille légende américaine devint immensément populaire auprès des fans grâce au scénariste et producteur Kenneth Johnson, qui en fit l’un des adversaires les plus redoutables de Steve Austin dans L’Empreinte du diable. Une suite était donc de mise et Kenneth Johnson s’était aussitôt attelé à la tâche pour le ramener au petit écran. Toutefois, le fait d’être occupé sur deux séries à la fois fut si exigeant que ce dernier prit la décision de quitter son poste de producteur de L’Homme qui valait trois milliards afin de se consacrer exclusivement à Super Jaimie, ainsi qu’à l’adaptation de L’Incroyable Hulk pour la télévision. Le double-épisode d’ouverture de cette saison Quatre, baptisé Le Retour du Scalpeur pour la circonstance, fut la dernière contribution de Kenneth Johnson aux aventures de Steve Austin, lui qui aura fortement contribué à en instaurer des piliers fondateurs (ex. les « pocket bionics ») et à établir son succès de façon durable. Pour remplacer Kenneth Johnson au titre de producteur, alors que Lionel E. Siegel est demeuré fidèle au poste pour une troisième année de suite, Harve Bennett s’est alors tourné vers Allan Balter. Cet excellent auteur a formé avec William Read Woodfield un tandem de scénaristes inspirés qui ont largement contribué à la popularité de séries comme Mission: Impossible et Voyage au fond des mers. C’est d’ailleurs sur Mission: Impossible que le duo a fait ses débuts à la production. Après l’échec d’un projet de science-fiction, Earth II, qui n’a jamais dépassé le stade du pilote, et de l’adaptation en série télé du film-culte Shaft, les deux auteurs se sont séparés. Allan Balter est entré officiellement en fonction comme producteur de la série à partir de la mi-saison. Le décès prématuré du compositeur attitré de la série Oliver Nelson, au moment de la post-production de la troisième saison, a forcé les producteurs à embaucher divers remplaçants afin d’assurer la partition musicale des derniers épisodes. Du lot, c’est un compositeur et tromboniste de jazz, J.J. Johnson, qui s’est vu confié la tâche d’être le compositeur principal jusqu’à la fin de la série en 1978, à quelques exceptions près. Le style musical de Johnson avait le mérite d’être très apparenté avec celui de Nelson, et comme ce musicien a su également bien se servir des partitions de son prédécesseur, tout en réutilisant certains segments déjà connus, le public n’a pas vraiment perçu une grande différence. Cela dit, cela n’a pas empêché non plus J.J. Johnson de mettre sa touche personnelle à la série grâce à certaines trames distinctives. Autre changement notable dans cette quatrième saison: la présence plus régulière du personnage de Rudy Wells comme protagoniste dans les épisodes et la confirmation de l’acteur Martin E. Brooks dans le rôle. Cette décision a impliqué une dernière modification au générique de la série, en y incluant le nom de l’acteur ainsi qu’un plan de lui après Richard Anderson, dont la présentation a également été modifiée. En effet, alors que Richard Anderson était face à la caméra sur le générique des trois saisons précédentes, il est cette fois montré dans son bureau, assis avec un téléphone rouge contre son oreille droite, suivi ensuite par Martin E. Brooks, prenant des notes et relevant la tête, le regard soucieux. Cette dernière version du générique est restée définitive jusqu’à la fin de la série en 1978. Et enfin durant l’entre-saison, l’acteur Lee Majors a décidé de se laisser pousser une moustache pour changer un peu son look. Bien que la popularité de la série n’en ait pas été affectée, les fans ne se montrèrent pas particulièrement enthousiastes de voir Steve Austin moustachu au petit écran. Lee Majors dut finalement se résoudre à la raser avant la fin du tournage de la quatrième saison. On peut cependant retrouver des traces du Steve moustachu dans certains produits dérivés, notamment un numéro de bandes dessinées et une boite de repas pour enfants. C’est donc avec une certaine assurance et beaucoup d’ambition que la saison Quatre fut prête à être lancée. 1. LE RETOUR DU SCALPEUR – 1ÈRE PARTIE Résumé : Une série de cambriolages dans des lieux à haute sécurité laisse supposer à l’emploi de la bionique dans leur accomplissement. Steve est abordé par Gillian, une extraterrestre dont les compagnons explorateurs ont côtoyé Steve au cours d’une précédente aventure et qui lui ont enlevé tout souvenir de cette rencontre. Envoyée par Shalon, Gillian lui restaure la mémoire afin d'obtenir son aide. Un groupe d'extraterrestres rebelles, dirigé par un certain Nedlick, a endommagé le générateur d'énergie de leur repaire et a pris le contrôle du Bigfoot. C’est lui qui a volé les composantes qui permettront aux rebelles de construire un bouclier pour leur nouvelle base, ce qui les rendra inexpugnables dans leur intention de dominer le monde. Steve accepte d'aider Shalon et les siens, mais il est soupçonné à la suite d’une première intervention qui a échoué contre le Bigfoot. Steve raconte alors tout à Oscar et Rudy, qui ne le croient pas et parlent de lui retirer ses pouvoirs bioniques. Steve s'enfuit, alors que les rebelles ont capturé Gillian et s’apprêtent à voler la dernière composante qui leur manque. Voulant empêcher cela à tout prix, Steve est gravement blessé en combattant le Bigfoot. Atteint d’une dose fatale de radiation, Rudy Wells révèle que Steve est condamné. Critique : Le succès du double-épisode L’Empreinte du diable ne pouvait qu’inciter les exécutifs chez Universal à encourager les producteurs, ainsi que le scénariste Kenneth Johnson, à en concevoir une suite pour démarrer cette quatrième saison. Dès la scène pré-générique du cambriolage, on peut voir une ombre gigantesque sur un mur qui ne laisse plus aucun doute: le Bigfoot est bel et bien de retour! Et les fans jubilent déjà! Alors que dans L’Empreinte du diable, Steve n’affronte la créature qu’une seule fois, les scènes de combat s’avèrent plus nombreuses dans cette première partie, alors que l’homme bionique tente désespérément d’empêcher le redoutable scalpeur de voler les composantes convoitées par le vilain extra-terrestre Nedlick. Ce dernier est parvenu à prendre le contrôle du monstre au détriment de sa créatrice Shalon, dont il se sert d’ailleurs pour le forcer à lui obéir. Essentiellement axée sur l’action, cette première partie est somme toute fort divertissante, mais n’échappe pas à la facilité avec ses personnages schématisés et ses situations qui s’enchainent sur un mince fil narratif. Le fait qu’une partie des extra-terrestres, présentés comme pacifiques, discrets et curieux dans L’Empreinte du diable, aient décidé de conquérir le monde confine également l’ensemble au niveau des séries B avec ses bons et ses méchants. On a déjà vu Kenneth Johnson plus inspiré. Il apparaît évident qu’en ayant trouvé son public au cours de la troisième saison, où les jeunes et les enfants comptent pour une forte proportion, la série allait prendre une tournure un peu plus dans le style des bandes dessinées d’aventure pour les satisfaire. Le Retour du scalpeur est assez emblématique de cette orientation, et la suite, diffusée trois jours plus tard comme première pour démarrer la seconde saison de Super Jaimie, a su naviguer dans les mêmes eaux malgré les différences distinguant les deux séries et leurs protagonistes. Et pourtant malgré ces faiblesses, on prend du plaisir à regarder cette suite, ne serait-ce que pour voir le Bigfoot se battre avec Steve et se préparer à voir Jaime Sommers entrer en scène une fois ce dernier hors de combat. Anecdotes :
-Oscar (constatant les dégâts lors du premier cambriolage de Big Foot): What do you think? -Steve: Well, If I didn't know better, I would think a bionic man came through here.
-Oscar: You haven't gone into business for yourself, have you, pal? SUPER JAIMIE : LE RETOUR DU SCALPEUR – 2ÈME PARTIE Résumé : Empoisonné par les radiations à la suite de son affrontement contre le Bigfoot, Steve Austin est condamné à mourir dans les 24 heures. À partir d’informations qu’elle a pu saisir grâce à son oreille bionique, Jaime prend la relève et se lance à la recherche des explorateurs extraterrestres afin de ramener un échantillon de «nyotraxine», ce médicament miracle qui peut guérir et protéger quiconque de toutes les maladies terrestres. Pendant ce temps, Gillian, qui était prisonnière des rebelles, parvient à s’évader et à aider Jaime à échapper au Bigfoot pour l’emmener auprès de Shalon. Informée de la situation et bien qu’affectée elle-même par les radiations, elle charge Gillian d’administrer à Steve la seule dose de «nyotraxine» restante dans la base pour le sauver, et demande à Jaime de stopper Nedlick et les rebelles. Jaime doit faire vite car ces derniers, afin d’exploiter l’énergie géothermique pour rendre leur repaire au Mexique invulnérable, ont foré à l’intérieur d’un volcan au risque de provoquer une catastrophe pouvant faire disparaître toute la côte du Pacifique. Jaime se laisse alors capturer par le Bigfoot afin d’entrer dans le repaire de Nedlick et contrecarrer ses plans, en espérant prendre le contrôle de la gigantesque créature. Critique : Avec Steve Austin hors de combat et en danger de mort, c’est au tour de Jaime Sommers de se frotter au scalpeur dans cette suite qui a servi « d’épisode croisé » afin de démarrer la seconde saison de Super Jaimie. Pourtant, à l’exception de la musique de Joe Harnell à la tonalité bien différente de celle de J.J. Johnson dans la première partie présentée dans L’Homme qui valait trois milliards, il n’y a pas de grandes différences notables. L’ensemble mise toujours sur l’action d’abord et avant tout, au détriment de la vraisemblance de l’intrigue et des personnages. Cela est certes tout aussi divertissant, mais cette orientation prouve à nouveau la zone de confort dans laquelle la production se trouve après le double-succès d’audience des deux séries en 1976. En effet, on semble davantage miser sur la surenchère et la facilité dans ce double-épisode avec les multiples affrontements, l’emploi prononcé des pouvoirs bioniques à la manière des super-héros et de gadgets futuristes, ainsi que d’éléments empruntés au film catastrophe à la mode pour conclure le tout, avec ce volcan en éruption qui risque de faire disparaître toute la côte du Pacifique, justifiant un abondant emploi d’images tirées d’archives pour le montrer en action. La critique d’ailleurs attendait les deux séries au tournant à cause de cette popularité. Et clairement le style BD façon série B de science-fiction est venu renchérir leur sentiment négatif à leur égard. Le Daily Variety s’est montré sans aucun doute la plus cinglante à la vue de ce double-épisode en ces termes (traduction libre): « La conclusion est d’un ridicule aussi consommé que son amorce, en misant davantage sur tout un bric-à-brac de gadgets plutôt que sur les personnages et leurs motivations. La finale montrant Steve Austin stopper un volcan en éruption grâce à un joujou temporel lancé dans le cratère est emblématique de cet état de fait et est tellement tiré par les cheveux que même les enfants qui adorent la série vont en rire tellement ils n’en croiront pas du tout leurs yeux. Pour rajouter à l’humour involontaire du résultat, il suffit de voir Lindsey Wagner, madame bionique, fendre en deux des rochers en papier mâché projetés par le Bigfoot; lesdits rochers bondissants également au sol comme des ballons de caoutchouc-mousse à rabais. Clairement, les producteurs des deux séries ont atteint le fond du baril et se contentent d’en gratter les miettes qui restent! » Malgré tous ces défauts qui ressortent à l’évidence, et qui annoncent partiellement la chute à venir pour les deux séries, il faut savoir se montrer indulgent, ne serait-ce que par le plaisir de voir les deux héros bioniques en action ensemble dans le dernier droit. De plus, retenons cet élément fascinant, quoiqu’un peu frustrant pour certain(e)s; la scène montrant la rencontre entre Jaime et Shalon; les deux femmes les plus importantes dans la vie de Steve. On s’attend à un moment fort au plan dramatique, si on tient compte du fait que Jaime n’ait pas encore retrouvé la mémoire au sujet de son amour pour Steve et que Shalon avait montré un signe de jalousie en découvrant l’existence de Jaime alors qu’elle explorait la mémoire de Steve dans L’Empreinte du diable. Rien de tout cela finalement puisque Shalon désamorce le tout en disant à Jaime perplexe: « Jaime Sommers. Yes, the bionic woman, I remember. I remember you from the brain scan I did on Steve. He has very fond thoughts of you. ». Plus tard cependant, Shalon va sacrifier sa vie en confiant sa propre dose de « nyotraxine », le remède miracle des extra-terrestres pour sauver la vie de Steve, par amour pour lui. Ses fonctions vitales étant ralenties à l’extrême grâce à son convertisseur temporel, Shalon devra être envoyée à bord du « vaisseau-mère », selon les dires d’Apploy, lors de son prochain passage dans une centaine d’années terrestres, afin qu’elle puisse être guérie. Pour Steve, c’est hélas un autre adieu envers une femme qu’il aime. Mais au-delà de tout ça, il faut admettre que par moments les acteurs ne croient pas eux-mêmes à ce qu’ils font et en profitent simplement pour y prendre du plaisir à leur manière en ne se prenant pas trop au sérieux. On peut le voir très bien dans la dernière scène quand Jaime se tourne vers le Bigfoot avant de quitter la base des extra-terrestres: « And you... you get a big bionic hug! »; l’essentiel étant que le tout se termine avec le sourire! Anecdotes :
-Oscar: What're you going to do, Jaime? -Jaime: Oscar, I'm gonna hoof it. -Oscar: Jaime... -Jaime: Now, I'll let you know if I find anything. (au pilote d’hélicoptère) What's your security clearance level? -Pilote d’hélicoptère: Five. -Jaime: Well, you're about to become a six. See you back at the base. (elle saute en bas). -Jaime (seule dans la forêt): Shalon?! Shalon?! (elle entend un bruit de pas lourd approcher) Well, if that's Shalon, she sure has big feet. (elle aperçoit le Bigfoot) Oh, no... (Le Bigfoot fait tomber un arbre) Oh, boy... Steve said you were big, but this is ridiculous. -Gillian (après avoir guéri Steve): We must leave quickly. I think you should be able to stand now. Can you get out of bed? -Steve: I think so. I... (il regarde sous les draps) I'm gonna need a pair of pants. -Steve: Uh oh. -Gillian: What is it?
-Steve (voyant le Bigfoot courir vers eux): Old wide eyes is back. 2. CAUCHEMAR EN TROIS DIMENSIONS Résumé : La première astronaute américaine Kelly Wood, qui a autrefois été entraînée par Steve Austin, travaille maintenant comme pilote d’essai. Alors qu’elle teste un nouveau prototype d’avion, le XJ-7, qui vaut 15 millions de dollars, elle aperçoit dans le ciel un chasseur Mitsubishi Zero japonais de la Seconde Guerre mondiale que la tour de contrôle ne détecte pas sur les radars. Son avion disparaît alors des écrans de détection et tout laisse croire qu’elle s’est écrasée sans avoir pu s’éjecter de l’avion. Kelly est cependant retrouvée bien vivante dans le désert avec son parachute non-ouvert tandis que le XJ-7 est disparu. Elle rapporte le phénomène à Oscar Goldman et Steve, mais personne ne la croit. Soupçonnée d’avoir livrée le prototype à une puissance étrangère ou une nation ennemie, elle risque une lourde condamnation et de perdre sa licence de pilote. Steve croit toutefois à son histoire et en sa compagnie, il entreprend de résoudre ce mystère et de retrouver le XJ-7 afin de l’innocenter. Critique : Dernière apparition de Farrah Fawcett dans la série, elle qui fut l’épouse de Lee Majors à l’époque, Cauchemar en trois dimensions marque également le retour du major Kelly Wood, première femme astronaute américaine que l’on a pu voir dans Athéna Un au cours de la première saison. Si la relation entre Wood et Austin dans cet épisode était magnifiquement développée par la scénariste D.C. Fontana, c’est loin d’être le cas dans celui-ci, écrit par le tandem Jim Carlson et Terrence McDonnell. Aussi bien inspirée par les films de James Bond, notamment Dr. No, pour sa trame de base que par la légende des avions mystérieusement disparus dans le Triangle des Bermudes, l’intrigue, malgré son aura de mystère proposée dans sa prémisse s’avère finalement prévisible et n’apporte rien que la série n’ait pas déjà exploré. On se gratte même la tête à essayer de comprendre pourquoi des espions ou des criminels possédant tout un arsenal scientifique avancé, permettant des projections holographiques pouvant tromper l’œil humain, avec en prime un puissant interrupteur pouvant couper les moteurs d’avion à distance, puisse s’en servir pour acquérir un prototype militaire de jet dont l’attirail technologique s’avère clairement de moindre valeur. Malgré cette histoire cousue de fil blanc, la série ne perd pas son sens du rythme, même si c’est fait là aussi au détriment de la crédibilité. On flirte même avec l’humour involontaire, comme lors de cette scène où la jeep de Steve et Kelly est attaquée dans le désert pour ensuite exploser, sans que les bidons d’eau à bord ne soient le moindrement abimée et tombent même à proximité de Steve et Kelly. Anecdotes :
Le premier titre de cet épisode fut The Edstrom Triangle. -Docteur Martin Davis: It's been a long time, colonel Austin.
-Steve: Is that really you Doctor Davis or another holograph? 3. MESSIEURS, LE PREMIER MINISTRE Résumé : Billy Parker est un humoriste de cabaret de second ordre qui a été opéré à son insu par des agents du bloc de l’Est. Ces derniers lui ont implanté une puce électronique pouvant guider son comportement à distance. Victime d’un accident, Parker est amené à l’hôpital ou des rayons-X détectent la puce en question et l’OSI est alerté. Afin de démasquer les agents ayant inséré cette puce et de connaître leurs intentions, Oscar charge Steve de servir de garde du corps à Billy, en sachant toutefois que ce dernier pourrait le tuer ou le trahir bien malgré lui. Il se trouve que l’humoriste ressemble comme deux gouttes d’eau au nouveau premier ministre du Vorzana, une nation africaine. Or, ce chef d’état est actuellement aux États-Unis pour livrer un discours aux Nations Unis annonçant que son pays quitte son partenariat avec le bloc de l’Est pour s’allier avec l’Occident. C’est pour cette raison que le docteur Barto, un scientifique soviétique, a implanté cette puce dans la tête de Billy Parker, de façon à ce qu’il prenne la place du vrai premier ministre et prononce un discours visant à renforcer l’alliance entre le Vorzana et le bloc de l’Est. Mais Steve veille au grain. Critique : Messieurs, le Premier Ministre s’avère un bon exemple d’épisode conçu à partir d’une fausse bonne idée, soit de tirer profit du succès d’un artiste invité reconnu à la scène et à la télévision pour en faire bénéficier la série, voire attirer un nouvel auditoire. Malheureusement, cette association ne profite ni à l’un, ni à l’autre, tellement la conjugaison de leurs talents se révèle une faute de goût rédhibitoire. Bien que Flip Wilson fût à l’époque un humoriste populaire aux États-Unis, son humour fonctionne très mal dans le cadre de la série. Malgré son aptitude à incarner plusieurs personnages, le scénario, reposant sur la recette du sosie entre un comique de scène et un chef politique africain, dessert aussi bien les possibilités humoristiques que dramatiques des situations. On ne saurait s’opposer à la présence d’humour dans la série, et plusieurs épisodes contiennent des moments forts amusants. Mais jamais cet humour ne venait nuire au récit jusqu’à maintenant, et c’est pire dans la version française alors que le tout passe très mal le filtre de la traduction. Pour ne rien arranger, les nombreuses invraisemblances, les erreurs techniques (La ville de New York a été manifestement reconstitué partiellement dans les studios Universal) et le recyclage de blagues de Flip Wilson déjà connus du public américain témoignent d’un laisser-aller pour le moins gênant. Le comble étant qu’en dépit des efforts des auteurs au cours de la première saison de surmonter le manichéisme simpliste de la Guerre Froide, cet épisode, comme d’autres plus récents, suit plutôt la tendance inverse en jouant à fond la carte de l’Amérique versus les vilains espions du bloc de l’Est. On se pose la question d’ailleurs à savoir comment des espions soviétiques ont pu se compliquer la tâche pour tenter de remplacer un chef d’état africain par un humoriste, afin de préserver leurs intérêts aux Nations Unies. Il existe des moyens bien plus simples et efficaces que l’implantation d’une puce dans la tête d’une personne pour modifier et contrôler ses comportements. Bref, rien de positif à retenir de ce Messieurs, le Premier Ministre et il n’est pas étonnant d’ailleurs que les aficionados de la série classe cet épisode comme étant le pire jamais produit. Anecdotes :
4. LA LOI DU PLUS FORT Résumé : Une scientifique, Cheryl Osborne, travaille dans la solitude totale depuis deux ans à Dove Island. Elle essaie de perfectionner un sérum qui pourrait transformer une personne moyenne en génie, en utilisant des chimpanzés comme sujets. Comme elle n’a plus répondu aux derniers appels radio, Steve Austin et Rudy Wells se rendent sur place pour voir ce qui a pu se passer. Arrivés sur l'île, ils découvrent que Cheryl a disparu et que son laboratoire a été détruit. Alors qu’ils fouillent les décombres, Rudy est attaqué et mordu par un chimpanzé qui s'enfuit dans la jungle. En quelques heures, Rudy devient un surhomme psychotique paranoïaque dangereux, qui croit que Steve complote contre lui. L’homme bionique parvient heureusement à retrouver Cheryl qui l’informe que le sérum possède de dangereux effets secondaires, et que les chimpanzés qui en ont été inoculés meurent peu de temps après. Sachant Rudy condamné, Steve empresse Cheryl de préparer un antidote pendant qu’il tente de tendre un piège pour capturer le docteur. Ce dernier cherche pendant ce temps à obtenir davantage de sérum pour conserver ses nouveaux pouvoirs. Critique : Sortant enfin des sentiers battus des missions d’espionnage, La Loi du plus fort concentre son attention sur Rudy Wells et donne la possibilité à son interprète, Martin E. Brooks, d’élargir la palette de son jeu. Il est d’ailleurs surprenant que la production n’ait pas pensé plus tôt à confier au personnage un rôle de protagoniste plus important dans d’autres épisodes. Il est vrai que la première tentative dans Le docteur Wells a disparu n’avait pas totalement convaincu au cours de la première saison. Judy Burns confirme à nouveau ici son statut d’excellente scénariste, sinon l’une des meilleures de la série. Elle maîtrise à nouveau le contexte d’une nature sauvage, comme dans Kamikaze, pour mieux souligner celle de l’homme par opposition à la recherche scientifique censée lui permettre d’évoluer, sans verser dans le cliché moralisateur ou remettre en question ses bienfaits. De plus, elle connaît également parfaitement les paramètres de la série et de ses personnages jusque dans l’écriture des dialogues. L’idée de base rappelle évidemment en partie la prémisse de L’Incroyable Hulk, développée par Kenneth Johnson et portant sur une expérience scientifique qui tourne mal et qui laisse paraître le caractère primal de sa victime malgré sa grande intelligence. Ce n’est sans doute pas original, mais la qualité de l’intrigue permet de ne rien laisser planer à l’avance au spectateur de ce qui va survenir à Rudy Wells. Par la suite, la tension est savamment bien entretenue devant la difficulté pour Steve de maîtriser à temps son « créateur » afin de le guérir avant qu’il ne soit trop tard. Le contraste opposant d’ailleurs la force bionique de Steve avec celle de Rudy, provoquée par le sérum, permet aussi de bien entretenir la confrontation entre les deux hommes, en plus de susciter la jalousie chez le savant devenu paranoïaque et incontrôlable. Martin E. Brooks livre une performance sans fautes en n’en faisant jamais trop et en dosant savamment les changements d’humeurs de son personnage, surtout après que le chimpanzé l’ait mordu. Le jeu de l’acteur contribue pour beaucoup à la crédibilité de l’ensemble et à la réussite de cet épisode, malgré le fait qu’il est peu plausible de développer un antidote efficace aussi rapidement étant donné les circonstances évoquées dans le récit. Anecdotes :
-Steve: This uh, this may sting a little, doc. -Rudy Wells: Hey, that's my line!
-Oscar (à un chimpanzé): You ever consider government service, Billy? 5. H+2+O = MORT Résumé : Une cellule d’espionnage indépendante du nom d’Oméga met l’OSI sur les dents après le vol de plusieurs secrets scientifiques concernant le projet Fusion, qui vise à séparer les atomes d’hydrogène et d’oxygène à l’intérieur des molécules d’eau. Steve se fait passer pour un scientifique endetté prêt à vendre un de ces secrets au plus offrant; un gadget permettant une plus grande autonomie d’oxygène lors des plongées sous-marines. Un certain homme d’affaires et propriétaire d’un parc d’attractions, Theodore J. Matheson, se montre intéressé par l’invention et demande à voir une démonstration avant de s’en porter acquéreur. Dans le même temps, la route de Steve croise celle d’une scientifique de l’OSI, Ilse Martin, qui se trouve à être un agent double travaillant à la fois pour le compte d’Oméga et le Secrétaire d’État américain. Tout ce beau monde ignore que ce gadget n’est qu’un faux conçu par Rudy Wells, qui ne fonctionne que grâce à la structure bionique de Steve, afin d’appâter Oméga et de mettre fin à ses activités sur le sol américain. Critique : Malgré une erreur dans le titre (le chiffre 2 n’étant pas un élément dans la formule de l’eau H2O), cette nouvelle intrigue d’espionnage rehausse un peu le niveau en comparaison d’autres épisodes. Cela est dû en partie à une certaine complexité dans son contenu sans toutefois laisser le spectateur sur la touche au niveau de la compréhension. De plus, elle propose également un emploi aussi inaccoutumé que singulier des pouvoirs bioniques de Steve, alors que Rudy Wells conçoit un gadget scientifique pour appâter et tromper les espions du réseau Oméga, qui ne fonctionne uniquement que grâce à la bionique. Bien sûr, il est toujours incongru de voir Steve se faire passer pour quelqu’un d’autre dans sa mission, lui qui devrait être largement reconnu, surtout par les espions d’Oméga et leur chef qui ne doivent pas ignorer l’existence de notre héros astronaute ayant marché sur la Lune. Mais en dehors de cette lacune, cet épisode se suit très bien et nous tient en haleine jusqu’à la fin grâce à la contribution des personnages secondaires, notamment l’agent double Ilse Martin. Un peu comme avec Clarke Templeton O’Flaherty dans Un homme de confiance, Steve et Oscar ont un doute sur elle et sur ses vraies intentions car on ignore de quel côté elle penche au cours de la mission; la différence étant que sa présence s’y avère plus crédible et justifié, comme on le découvrira à la toute fin. Le récit nous montre également un rare cas où le Secrétaire d’État, visiblement concerné par le vol de secrets scientifiques par Oméga, agit indépendamment de l’OSI, alors qu’on a pu voir qu’Oscar Goldman avait toujours le soutien et la collaboration du politicien dans plusieurs épisodes précédents. Il semble que devant un enjeu aussi important pour la sécurité nationale des États-Unis et le coulage d’informations qui a permis ces vols de secrets pourtant classés « top-secret », le Secrétaire d’État n’a pas eu autant confiance en Oscar et à ses employés. D’ailleurs, Oscar offre pour la première fois sa démission dans cet épisode, alors qu’il affirme s’inquiéter autant de la baisse de fonds consacrés à l’OSI que de son impuissance au départ à contrecarrer la cellule Oméga. Il y a quelque chose d’hitchcockien dans la narration de cet épisode. Non seulement, on se rend compte que les éléments scientifiques convoités par Oméga se révèlent un « MacGuffin », mais que la véritable identité d’Oméga, dévoilée très tôt aux spectateurs, n’a également aucune importance. Dans le cadre de la série, ce type de scénario n’atteint évidemment pas le niveau du maître du suspense, mais le tout demeure divertissant de bout en bout et n’est pas dépourvu d’un certain panache, voire d’un humour complice qui est cette fois dans le ton. Anecdotes :
-Steve: I was just out jogging. -Officier de Police: Don't you think it would be easier in the road than in a cornfield? -Steve: Well that's the way I learned it back on the farm.
-Steve (à Ilse Martin): All right, then you know how much I earn. You can tell the OSI I'm sick of working for a government that doesn't appreciate their scientists. I'm tired of being paid less than some teenager who sings out of tune. Most of all tell them I'm sorry that you're a spy. SUPER JAIMIE : POUR LA VIE D'OSCAR - 1ÈRE PARTIE Résumé : Un ancien scientifique de l’OSI, le docteur Franklin, cherche à se venger de son ancien employeur en planifiant le vol d’un nouveau dispositif de contrôle climatique dont il a lui-même conçu autrefois les plans. Financé par la Russie, qui tient également à mettre la main sur ce dispositif, le Dr. Franklin a conçu des « fembots », des robots féminins destinés à remplacer les secrétaires des personnes haut-placées au sein de l’OSI comme Oscar Goldman et Rudy Wells. Cette première partie de son plan réussie, Franklin fait alors kidnapper Oscar, malgré l’intervention de Jaime Sommers. Cette dernière en vient à soupçonner la secrétaire Callahan, dont le témoignage sur les événements précédents l’enlèvement lui semble incohérent, sans savoir qu’il s’agit d’un robot à son effigie. Elle ignore aussi que Franklin connaît maintenant l’existence de ses pouvoirs, lui qui surveille le tout à distance grâce à ses « fembots ». Critique : Commencé dans Super Jaimie, Pour la vie d’Oscar fut le dernier des « épisodes croisés » avec L’Homme qui valait trois milliards et surtout le plus ambitieux de tous avec ses trois parties qui en font la durée de long-métrage. C’est également la dernière fois que Steve et Jaime travailleront ensemble avant les trois téléfilms-réunion qui seront diffusés vers la fin des années 80. Cette trilogie marque également le retour d’un ennemi récurrent pour Steve Austin: les « robots », auquel il avait été confronté dans les deux épisodes du même titre Le Robot et dans Vacances forcées au cours des deux premières saisons. Pour éviter toutefois une certaine répétition, son créateur original, le savant Dolenz, a été écarté dans l’écriture du script pour un autre scientifique dont la mégalomanie fût à la hauteur du projet: le docteur Franklin. Ce faisant, les scénaristes ont mis de côté la malice humoristique qu’avait apportée Henry Jones dans le rôle de Dolenz pour une approche plus sérieuse, et le choix de John Houseman, acteur de théâtre réputé et ancien collaborateur d’Orson Welles, pour jouer le rôle de Franklin témoigne de cette volonté des auteurs. Cette première partie se paye donc le luxe de bien prendre le temps de mettre en place son intrigue et le danger à venir pour Jaime et Steve. Dès les premières minutes, le public est informé de l’existence des robots au moment où Franklin démasque une de ses assistantes devant son commanditaire. Le public découvre également qu’il ne s’agit plus de robots, mais bien de « fembots » qui seront les adversaires de nos héros. On apprendra plus tard que Franklin ne tient pas en haute estime la gente féminine et sa misogynie pourrait en partie expliquer le fait qu’il ait surtout crée davantage des androïdes « femelles » qu’il peut contrôler comme il le désire. Et toujours pour bien marquer le sérieux de l’affaire, les auteurs ont imaginé comme moteur de leur scénario un dispositif de contrôle climatique que l’OSI cherche à mettre au point. La conscience environnementale et les risques concernant les changements climatiques ayant fait leur apparition dans le débat public au cours des années 70, les auteurs ont eu la bonne idée d’avoir su profiter d’un enjeu déjà d’actualité à l’époque, même si leur approche demeure au niveau d’une série B avec un contenu destiné d’abord à plaire aux fans de la série. Ceci dit, le sérieux du récit n’écarte pas certains segments d’humour bienvenus, et le retour de la secrétaire Peggy Callahan, qui est évidemment remplacée par une version « fembot » dans cette première partie, permet quelques moments comiques, notamment dans une scène de dialogue entre elle et Jaime au tout début. Inversement, la scène finale de cette première partie n’est pas aussi drôle pour Jaime qui se retrouve confrontée avec la version « fembot » de Callahan et l’assistante du docteur Franklin, alors que la femme bionique découvre leur véritable nature et cherche à fuir après une lutte inégale. Elle connaît toutefois un sort presque similaire à Steve dans Le Retour du scalpeur alors que ses jambes bioniques sont sévèrement endommagées et qu’elle risque de mourir à son tour. Cette fois, c’est Steve qui prendra la relève pour la suite, diffusée cette fois dans L’Homme qui valait trois milliards. Anecdotes :
-Rudy: I've developed some sonic techniques that are really revolutionary. -Jaime: I'm not so sure I want a revolution going on in my ear. -Rudy: If these tests prove out my theory, we'll be able to communicate in ultrasonic ranges. Nobody'll hear it but you and Doberman pinschers. -Jaime: Uh... Rudy, now you know I love you, but... uh... if you think I'm gonna come running every time you blow a dog whistle, you're out of your mind. -Steve (jouant à la balle au mur avec Jaime): We definitely should have a bet on this game - and I have a pretty good idea on what the price should be... -Jaime (petit sourire en coin): You think you can give me a hint without us getting arrested? -Franklin (découvrant la nature biunique de Jaime): Yes, the girl is valuable. But, my Fembots can do anything she can. -Baron Constantine: Not quite. As a human being, she can think for herself. -Franklin (ton méprisant): Since when is thinking for herself an asset… in a woman?
-Jaime (frustrée que Steve et ensuite Oscar aient dû annuler un déjeuner avec elle): What is this? All my men, they tell me how much they like me, and then nobody'll stick around to feed me? 6. POUR LA VIE D'OSCAR - 2ÈME PARTIE Résumé : Jaime Sommers a réussi à échapper aux « fembots » du docteur Franklin en tentant d’arracher la vérité à la fausse Callahan sur les circonstances de l’enlèvement d’Oscar et de la vraie Callahan. Dangereusement blessée aux jambes lors de sa fuite, Jaime est en danger de mort alors que Rudy Wells craint un nouveau rejet de sa greffe bionique. Steve Austin entre alors en scène afin de retrouver Oscar et la vraie Callahan. Steve doit agir en secret car Oscar a laissé des instructions pour qu’on le tue afin de ne pas servir d’otage ou de moyen de pression sur le gouvernement en cas de kidnapping. À partir de la fréquence de la nouvelle oreille de Jaime, qui semble s’aligner sur celle des « fembots », Steve parvient à trouver le repaire de Franklin dans une ancienne base désaffectée de l’OSI. Sur place, il parvient à libérer Oscar et Lynda, la secrétaire de Rudy Wells. En réalité, Steve n’a ramené qu’un double-robot d’Oscar conçu par Franklin. Grâce à ce double, le scientifique aigri parvient à faire emménager le nouveau dispositif de contrôle climatique qu’il convoitait au sein même de sa nouvelle base. Critique : Au même titre que dans Le Retour du scalpeur, cette deuxième partie se concentre sur un des deux héros bioniques qui remplace l’autre hors de combat. Sauf que cette fois c’est Steve Austin qui prend la relève de Jaime Sommers. Le kidnapping d’Oscar ôtant la capacité de l’OSI d’agir officiellement, Steve est seul, bien qu’il ait l’aide de Rudy Wells, pour contrecarrer les plans du docteur Franklin et sauver Oscar et les secrétaires de l’OSI kidnappées et remplacées par des « fembots ». À l’instar de l’épisode Le Robot où Dolenz avait conçu une version androïde d’Oscar Goldman, Franklin fait de même dans cette deuxième partie afin de tromper Steve, mais surtout pour manœuvrer afin de s’emparer du dispositif de contrôle climatique crée par l’OSI. Steve a beau avoir démasqué la supercherie et vaincu la copie robot d’Oscar, Franklin est tout de même parvenu à ses fins et menace de faire chanter les autorités maintenant qu’il peut changer le climat à sa guise n’importe où dans le monde. Si l’emploi d’une doublure robotisée d’Oscar n’est pas original et permet une seconde confrontation entre ce dernier et Steve afin de pousser une recette qui a déjà fonctionnée, il faut reconnaître que les auteurs ont bien incorporé ces éléments de déjà-vu dans la suite de leur intrigue et parviennent à renouveler quelque peu les moyens que prend Steve pour démasquer le faux Oscar. Qui plus est, alors que le public croit que le tout va se conclure dans cette seconde partie, surtout au moment où Steve croit avoir délivré le vrai Oscar, le tout se déroule pourtant inexorablement vers une troisième partie sans qu’il puisse s’en rendre compte. Fait exceptionnel: cette seconde partie a été écrite et réalisée par des personnes différentes de la première. Si cela s’explique par la volonté des producteurs d’accélérer le tournage des épisodes de cette « trilogie », il y a toujours le risque d’erreurs de continuité dans la narration. Heureusement, cette dernière n’est pas trop affectée, bien qu’on se demande vers la fin de cette seconde partie comment Jaime Sommers ait pu se remettre sur pied aussi rapidement après avoir été en danger de mort, et comment le personnage du commanditaire du docteur Franklin ait pu disparaître sans explications. Néanmoins la table est mise pour une troisième et dernière partie alors que Steve et Jaime sont sur le point de livrer la bataille finale contre Franklin. Les fans et le public ignoraient par contre que cela allait être la dernière fois qu’ils verraient Steve et Jaime ensemble au petit écran. Du moins pendant quelques années. Anecdotes :
-Franklin: So, there are two bionic people! Well done, Rudy, that's marvelous. After I take over the OSI, I'll have to go through all of Rudy's files. See if he has any other wonderful surprises for us. -Franklin: How much did your bionic man cost you, Oscar? Five, six million dollars? We shall soon see if it was a good investment, won't we? -Lynda: Boy, it's spooky looking at myself. -Rudy: Not only that - d'you know she weighs 482 pounds? -Lynda: Well, that teaches me one thing. -Steve: What's that? -Lynda: I better go on a diet. -Franklin: I was right. Colonel Austin is on to something. He's never refused a direct order of yours before, has he?
-Oscar: Quite often, Franklin. As a matter of fact, when he does do what I tell him to, I'm quite surprised. SUPER JAIMIE : POUR LA VIE D'OSCAR - 3ÈME PARTIE Résumé : Maintenant détenteur du dispositif de contrôle climatique de l’OSI, le docteur Franklin peut imposer ses volontés aux gouvernements de la planète et déclencher des catastrophes écologiques à volonté, tout en signifiant l’inutilité de toute intervention militaire pour le contrecarrer. Maintenant guérie de ses blessures, Jaime Sommers, en compagnie de Steve Austin, se porte volontaire pour tenter de stopper Franklin et de libérer Oscar Goldman et Peggy Callahan, toujours prisonniers du savant. L’amiral Richter, commandant de la Marine américaine, accepte de les faire transporter par sous-marin jusqu’à l’île St-Emile dans les Caraïbes, où se trouve la base de Franklin. Après être arrivés difficilement sur les lieux, Jaime et Steve doivent lutter à la fois contre les éléments météo déchainés et les « fembots » envoyées par le docteur Franklin. Critique : Le moins que l’on puisse dire, c’est que plus on avance dans la trilogie et plus on baisse légèrement en qualité. Pas de manière drastique bien sûr, mais il y a un recul par rapport à l’ambition affiché au départ et la mise en place fort intéressante instaurée dans la première partie. C’est d’autant plus décevant que cette troisième partie réunit (pour la dernière fois) Steve et Jaime qui se lancent à l’assaut du repaire du docteur Franklin. Le public pouvait donc s’attendre à une finale épique mais les limites budgétaires apparaissent cette fois de façon trop évidente alors que le décor extérieur, présenté dans les images d’archives de météo en furie, est bien trop différent de celui dans les plans montrant Steve et Jaime subir les effets du dispositif employé par Franklin. Les auteurs semblent également s’être quelque peu égarés dans les méandres de leur imagination, car aussi inspirés qu’ils étaient au début, ils étaient visiblement à bout de souffle pour conclure ce triple-épisode. Cela ressort à l’évidence alors que nos deux héros bioniques s’en sortent un peu trop facilement face aux « fembots » et aux tempêtes lancées contre eux par Franklin. Ce qui donne un moment comique involontaire lorsqu’une des « fembots » est terrassée par un éclair; le dispositif climatique de Franklin se retournant ironiquement contre lui pour devenir hors de contrôle. Il est encore heureux que cette dernière partie reste divertissante et qu’on y retrouve quelques scènes d’humour impliquant Steve et Jaimie. Par exemple lorsqu’ils cherchent à convaincre l’amiral Richter, chef de la Navy, de leur permettre de se rendre sur l’île où se trouve la base de Franklin plutôt que d’envisager une attaque militaire. Pour y arriver, Steve et Jaime cherche à le flatter en rapport à sa personnalité et ses méthodes peu orthodoxes qui ont fait de lui « le mauvais garçon de la Navy ». Somme toute, cette troisième et dernière partie s’avère quelque peu en-deçà des attentes et de l’ambition mis de l’avant dans la première partie, bien que le tout ne soit pas déshonorant. On peut également souligner que les retrouvailles entre Lindsay Wagner et John Houseman nous donne un trop bref, mais réjouissant échange soulignant une belle chimie entre eux; les deux acteurs ayant travaillé ensemble dans le film de James Bridges, La Chasse aux diplômes, sorti en 1973, soit trois ans avant la diffusion de Pour la vie d’Oscar. Soulignons que s’il s’agissait de la dernière mission conjointe entre Steve et Jaime avant les téléfilms-réunions, en dépit d’une belle complicité évidente entre les deux. Le filon bionique n’allait toutefois pas s’arrêter là, comme on le découvrira dès l’épisode suivant de L’Homme qui valait trois milliards. Quant à Jaime, elle allait se frotter à nouveau aux « fembots » lors de la troisième et ultime saison de Super Jaimie dans une suite en forme de double-épisode intitulée Le Prisonnier de Las Vegas. Anecdotes :
-Jaime: Rudy, I don't have time to be sick anymore. I really don't. My bionics are fine. You want proof? Okay, I'll give you proof. (elle cherche et trouve un contenant en métal) Here's proof, right here. (elle se tourne vers Steve) This trick's a little easier with a tennis ball, but... (elle tord le contenant en métal) -Steve (ironique): You're in trouble now, Jaime. That's destroying hospital property. That's a felony if they want to press charges. -Jaime (ironique): Oh, dear. You will wait for me, won't you, till I get out? -Steve: Sure. -Jaime (à Rudy): Okay, so what? Am I cured or what? -Rudy: Okay, okay, your arm may be alright... -Steve: That's right, Rudy. Her arm is okay, but you're right, we have to check and see how her legs are; if they're strong enough. Uh... why don't you kick in the bathroom door, Jaime? -Jaime (tapant des mains de satisfaction): Good idea! I wonder why I didn't think of that... -Rudy (convaincu): Okay, okay, I'll take your prognosis! -Jaime: Hey, how dangerous can this be? Really? -Steve: On a scale of one to ten, about a twelve. -Callahan: Thunder terrifies me. -Oscar: The time for terror is when the thunder stops, Callahan. -Franklin: You'd better go rather quickly. -Jaime: You are coming with me. (Franklin fait non de la tête) Doctor, would you like me to carry you? -Franklin (indigné): Good lord, you wouldn't do that?! -Jaime: I certainly would, and you know that I can. (Franklin ne bouge pas) Okay. (Jaime s’apprête à prendre Franklin) -Franklin (dégoûté): Leave me my dignity, please! -Jaime: It's up to you, Doctor. -Franklin: Miss Sommers, you're a very determined young woman, with a mind of her own. I've always said that was a defect in a woman. -Admiral Richter (à Steve et Jaime): In the first place I don't 'buck' the establishment, I am the establishment.
-Franklin (voyant la destruction du dispositif météo à la fin de l’épisode): I don't know. Sometimes it seems the things that aren't really controlable are the best things of all... 7. LE GARÇON BIONIQUE Résumé : Le docteur Rudy Wells a mis au point un nouvel implant pouvant restaurer la motricité des jambes d’une personne atteinte de paralysie des suites d’un accident. L’ordinateur de l’OSI a sélectionné, selon des critères très précis, un jeune homme de la petite ville de Kanab dans l’Utah, Andy Sheffield, pour être le premier candidat apte à recevoir ces nouveaux implants. Steve Austin est chargé d’entrer en contact avec Andy afin de le convaincre de subir l’opération, mais également pour l’accompagner durant tout le processus de réhabilitation afin de le soutenir psychologiquement. En dépit des quelques réticences d’Andy et de sa famille, l’opération a lieu et Andy peut à nouveau marcher. Mais avec le temps, il découvre que ces nouveaux implants lui procurent une force et une rapidité hors du commun, même s’il possède déjà des qualités athlétiques exceptionnelles. Mis au courant de la situation par Steve, Rudy craint qu’il n’y ait une surcharge dans les implants et demande à ce qu’on opère Andy de toute urgence. Le jeune homme est obsédé cependant à l’idée de réhabiliter la mémoire de son père, mort au cours d’une excursion dans les montagnes. C’est d’ailleurs au cours de cette quête d’un cimetière indien perdu qu’Andy, qui accompagnait son père, a subi l’accident qui l’a paralysé. Critique : Après une copieuse trilogie, il peut apparaître risqué de se lancer ensuite vers une autre histoire tout aussi ambitieuse, et ce d’autant plus quand il s’agit d’exploiter à fond le filon bionique. Après Jaime Sommers, voici donc Andy Sheffield, le garçon bionique. Malgré à nouveau le risque d’une surenchère facile, voire d’une variation destinée simplement à tirer profit de la popularité de la série, Le Garçon bionique nous rassure en revenant à ce qui faisait l’essence du pilote et des premiers épisodes: son humanisme. Et plutôt que de se plagier eux-mêmes, la production a fait l’effort de renouveler un peu le concept de la science bionique. Andy n’est pas, comme Steve et Jaime, un amputé qui se voit greffé de nouveaux membres, mais plutôt un jeune homme handicapé sur lequel Rudy veut tester sa nouvelle création: des implants révolutionnaires pouvant réanimer la motricité de ses membres paralysés. Les pouvoirs qu’il acquiert grâce à ses implants se révèlent accidentels et non-fortuits. Mettant de côté les gadgets, les vilains usinés et les missions d’espionnage qui avaient tendance à prendre trop de place depuis le début de cette quatrième saison, l’intrigue mise davantage sur les liens entre Steve et Andy; Steve jouant ici le rôle de mentor, voire de second père auprès de l’adolescent. Lui qui avait vécu une crise existentielle suite à sa greffe dans le téléfilm-pilote est bien placé pour aider Andy à accepter mentalement son opération et sa rééducation pour réapprendre à marcher, alors qu’initialement, il s’était fait à l’idée de vivre le reste de sa vie en chaise roulante. Même si on anticipe que la quête existentielle d’Andy, désireux de réhabiliter la mémoire de son père, sera résolue dans le dernier tiers, l’intérêt ne faiblit pas. Dans une finale chargée d’émotions, Andy boucle la boucle en retournant sur les lieux de son accident l’ayant paralysé. Fort de ses pouvoirs acquis suite à ses implants, malgré le danger de surcharge évoqué par Rudy Wells, Andy grimpe la montagne où son père aurait fait une découverte, dont personne ne croit l’existence, afin d’en trouver les preuves pour le réhabiliter. Présenté comme un téléfilm destiné à créer une nouvelle série dérivée, et qui s’adresse de toute évidence un public plus jeune, Le Garçon bionique réussit d’abord son pari de revenir aux sources de ce qui a fait la réussite de L’Homme qui valait trois milliards, tout en y apportant un peu de sang neuf; comme si le personnage d’Andy s’avérait une bouffée d’air frais, voire un élixir de jouvence dont la production avait bien besoin. Malgré le succès de cet épisode et la superbe interprétation de Vincent Van Patten dans le rôle d’Andy, cette aventure ne connût pas de suite et la série dérivée attendue n’a finalement jamais vue le jour. Anecdotes :
-Andy: You just ran over a hundred yards in about 4 seconds. -Steve: Ah, it just seemed like 4 seconds.
-Le journaliste Vernon: Look Andy, it’s got nothing to do with you personally. -Andy: Are you crazy or something? Do you know how long it took for Dr. Wells, Steve and hundreds of other people to work to the point where I could walk again? -Vernon: Yeah, well that's fine but they're making you into a robot. -Andy: You don't know what you're talking about. These are my legs.
-Vernon: It's news, Andy. 8. LE CONDOR DES ANDES Résumé : Un dangereux trafiquant, Byron Falco, cherche à s’emparer du pouvoir au pays de San Lorenzo. Présent aux États-Unis sous le couvert de l’immunité diplomatique, Falco se sert d’une pilote de planeur, Leslie Morales, pour répandre des balises de repérage à proximité de cibles potentielles vitales pour les États-Unis et situées dans les environs d’un site de compétition de vol à voile. Afin de connaître les intentions de Falco, Steve est envoyé par Oscar sur les lieux comme pilote participant à la compétition. Blessé involontairement à son bras bionique, Steve est remplacé temporairement par l’agent Pete Marteen. Falco contacte Oscar et menace de faire sauter les centrales américaines d’énergie si le gouvernement ne lui livre pas des avions de chasse avec tout leur armement sophistiqué. Falco compte sur ces avions pour prendre éventuellement le pouvoir à San Lorenzo, mais Steve et Pete Marteen n’entendent pas le laisser faire. Critique : Cherchant à tirer parti des images d’un documentaire sur le vol à voiles, la production ne s’est point foulée avec un récit bien trop exagéré pour les exploiter dans le cadre de la série. Impossible en effet de croire à cette histoire de trafiquant révolutionnaire qui cherche à faire chanter les États-Unis en tentant un coup de poker afin d’obtenir des avions de chasse, le tout grâce à quelques détecteurs placés en des endroits stratégiques et un petit arsenal de missiles. En fait, le problème est que cet épisode semble avoir été conçu à nouveau comme prétexte pour utiliser des nombreuses images des planeurs en vol afin d’économiser sur le budget. Comme en prime, Lee Majors devait apparaître dans une émission de télévision à la demande du studio et du réseau, le scénariste a imaginé un autre prétexte pour justifier l’absence temporaire de l’acteur, toujours pour des raisons budgétaires. C’est ainsi que Steve se blesse à son bras bionique et qu’un agent, Pete Marteen, prend temporairement sa place pour ensuite l’assister au moment d’affronter Falco dans le dernier tiers. Comme c’est là sa seule utilité, sa présence s’avère trop mécanique et grossière dans la narration. L’intrigue tente par moment de miser sur la relation entre Steve et l’espionne Leslie Morales, incarnée par Barbara Luna, l’une des actrices de type exotiques les plus connues de l’époque, mais là aussi personne n’y croit vraiment malgré que le personnage soit caractérisé par des éléments spirituels justifiant le titre de l’épisode. Dommage que son talent, ainsi que celui d’Henry Darrow dans le rôle du vilain Falco, aient pu être gaspillé de la sorte car ils auraient mérité mieux. Clairement, l’ensemble est mené trop paresseusement et correspond à une sorte de pause ou de hiatus après un triple-épisode et un téléfilm-pilote qui furent très exigeants pour tout le monde attelé à la série. D’autant plus que l’épisode suivant, un autre en format téléfilm, allait à nouveau demander beaucoup d’énergie. Anecdotes :
9. THE THUNDERBIRD CONNECTION Résumé : Les services d’espionnage américains ont découvert que le chef de l’armée de l’air du Burdabi, le maréchal Mahmoud Majid, complote l’assassinat du jeune héritier du trône, le prince Hassad. Le père de ce dernier a été tué par les hommes de Majid il y a six mois; première étape dans sa quête pour devenir le roi de ce pays du Moyen-Orient. Pour sauver le prince et le faire sortir du pays, Oscar fait entrer Steve au sein des « Thunderbirds », une patrouille acrobatique de l’Air Force qui fait des spectacles à travers le monde. Comme cette escouade doit se rendre à Burdabi et présenter une exhibition aérienne le jour de l’indépendance du pays, c’est la couverture parfaite pour Steve afin de s’y rendre sans éveiller les soupçons de Majid et sauver le prince. Au cours d’un entrainement, Steve souffre toutefois d’étourdissements qui affectent sa vision lors de manœuvres acrobatiques, ce qui risque de compromettre sa mission. De plus, bien qu’aidé par des « rebelles » qui s’opposent à Majid et protègent Hassad, Steve est démasqué et envoyé en prison. Majid voit alors une opportunité de liquider le prince en faisant porter le chapeau aux États-Unis. Critique : Présenté à nouveau sous forme d’un téléfilm d’une heure trente, The Thunderbird Connection a bien quelques longueurs, mais se révèle quand même divertissant. Il est vrai que contrairement à l’épisode précédent, les images d’archives s’avèrent mieux employés et intégrés au récit. Et pour cause, puisqu’il s’agit ici pour Steve de faire partie d’un groupe de pilotes de l’Armée de l’air américaine reconnu dans la réalité à travers le monde pour leurs spectacles d’acrobaties aériennes. En dépit de ses qualités d’aviateur et ses pouvoirs bioniques, la mission est à nouveau loin d’être facile pour Steve, qui souffre d’un mal avec lequel il doit apprendre à composer lorsqu’il est aux commandes de son avion. Par la suite, il est également rapidement démasqué et il doit improviser pour réussir à tromper les plans du général Majid et faire sortir le prince Hassad du pays de Burdabi sain et sauf. Ce qui fait que la tension se maintient à un bon niveau jusqu’à la fin, même si la conclusion est connue d’avance pour les habitués de la série et que certains passages s’avèrent inutilement étirés. Certes, le scénario évite de se mouiller politiquement en ayant pour cadre une nation fictive située au Moyen-Orient, afin de ne pas choquer ceux et celles critiquant les États-Unis pour leur impérialisme et leur trop grande ingérence au plan international. Saluons quand même les efforts d’imagination de la mise en scène pour les choix de décors extérieurs et intérieurs. Le public parvient à être relativement convaincu de l’existence fictive du Burdabi, à l’exception de l’aéroport qui a l’air trop nord-américain. D’une certaine manière, cet épisode a pavé un peu la voie au film Top Gun qui a obtenu un succès populaire une dizaine d’années plus tard grâce à ses spectaculaires prises de vue aériennes. Car les images montrant les Thunderbirds en action, même s’il s’agit de « stock-shots » de leurs spectacles ou de leurs manœuvres d’entraînement filmés de façon un peu plus statiques, ne manquent pas d’attraits. Et au même titre que Top Gun fut considéré par certains en son temps comme une gigantesque pub pour l’Armée de l’air, The Thunderbird Connection possède aussi ce côté pub afin de vendre leur image de marque de pilotes spécialisés dans les spectacles d’acrobaties aériennes. Ce qu’on saurait leur pardonner puisque leurs exhibitions ne font de mal à personne, sauf dans les rares cas d’accidents. Anecdotes :
Le premier titre de cet épisode était Flight from Burdabi. En 1977, le Shah a invité Lee Majors et son épouse Farrah Fawcett à venir passer leur seconde lune de miel en Iran. -Oscar: I'm sorry to interrupt your vacation in Las Vegas.
-Steve: It doesn't matter Oscar. Six million dollars worth of bionics and I still can't roll a seven. 10. NOËL BIONIQUE Résumé : Alors qu’il s’apprêtait à partir à Ojai pour passer ses vacances de Noël en famille, Steve se voit chargé par Oscar d’aller inspecter la Budge Corporation, un des principaux fournisseurs de systèmes et de matériaux pour les projets spatiaux de l’OSI. Sur place, Steve découvre que le directeur de la compagnie, Horton Budge, est un vieil avare grincheux qui s’est contenté de commander les matériaux les moins coûteux, tout en respectant le seuil minimal de sécurité. Le caractère radin de Budge va jusque dans les salaires versés à ses employés, ce qui affecte évidemment le moral de ces derniers, forcés en plus de travailler pour Noël. De plus, le neveu de Budge, Bob Crandall, est coincé par une reconnaissance de dettes causée par son oncle lui-même, et il ne peut ainsi décemment apporter une stabilité financière à sa famille. Le soir du réveillon, alors que Budge tombe malade, Steve décide de se servir de ses pouvoirs bioniques, tout en s’inspirant de Dickens, pour éveiller la conscience du vieux grippe-sou afin de l’amener à devenir généreux. Critique : Comme pour beaucoup d’autres séries, il arrive que certains épisodes au cours d’une saison portent sur un sujet en lien avec une fête où une célébration annuelle figurant sur le calendrier chrétien. La seconde partie de la trilogie Pour la vie d’Oscar avait d’ailleurs été présenté le jour de l’Halloween, ce qui n’était pas un hasard dans la programmation. Cette fois, c’est au tour de la fête de Noël, avec une référence claire au célèbre conte de Charles Dickens, comme l’indique son titre. À défaut d’originalité, car on peut tout voir venir à l’avance dans cet épisode, son traitement en toute légèreté, typique de l’esprit de Noël, amène son lot d’humour et de sympathie. C’est encore heureux car l’adaptation du conte de Dickens dans le cadre de l’univers de la série apparaît fabriquée et peu crédible. Que ce soit le fait qu’Oscar envoie Steve pour une mission routinière auprès d’un fournisseur pingre fabriquant du matériel pour les engins spatiaux de la NASA, ou bien juste le fait qu’un patron aussi radin soit capable d’obtenir un contrat pour livrer des matériaux destinés à l’exploration de la planète Mars, en restant conforme malgré tout aux règles de la NASA. Néanmoins, cet épisode permet à Steve d’user de ses pouvoirs bioniques à nouveau dans un contexte inédit et dans une situation où il n’est pas en mission d’espionnage. Déguisé en père Noël, et profitant des effets secondaires du médicament administré à l’avare Horton Budge, Steve incarne à lui seul l’équivalent des spectres du conte de Dickens afin de donner une leçon de générosité et d’humilité à ce dernier. La méthode « bionique » de Steve permet de maintenir l’illusion auprès de Budge, qui ne sait pas s’il est en plein rêve ou non. La mise en scène s’amuse à multiplier les clins d’œil et les références, que ce soit dans le choix des décors (voir Anecdotes) et même des acteurs. Ce n’est effectivement pas le fruit du hasard si Ray Walston a été choisi comme artiste invité pour interpréter Horton Budge, un rôle qui rend indirectement hommage à celui de l’Oncle Martin dans la sitcom populaire des années 60, Mon Martien Favori, qui l’a rendu célèbre au petit écran. Cela étant, Noël bionique reste très moyen et ne laisse pas de marques indélébiles dans la série, même pour les enfants auquel il s’adresse. Anecdotes :
11. OPÉRATION HORNET Résumé : Steve Austin veut infiltrer un groupe de mercenaires louches pour découvrir ce qui s’y trame. La personne qui s’occupe du recrutement est le sergent David Harraway, un ex-militaire déchu suite à un crime commis lors de la guerre du Vietnam, et dont l’un des membres du jury qui l’a condamné était Steve lui-même. Notre homme bionique réussit quand même à être recruté sans être reconnu et il participe à un entraînement intensif visant au vol d’un nouveau missile au moment de son transport vers un site d’essai balistique supervisé par Oscar et l’OSI. Steve cherche à prévenir les autorités de l’opération prévue par les mercenaires, mais Harraway, méfiant et en véritable professionnel, ne le lâche pas d’une semelle. Heureusement, Steve peut compter sur Peggy Callahan, la secrétaire d’Oscar, qui s’improvise agente sur le terrain, afin de pouvoir communiquer avec lui sans éveiller les soupçons. Mais la partie qui se joue demeure serrée, car Harraway compte sur un complice faisant partie de l’escorte militaire qui transporte le nouveau missile convoité. Critique : Mené rondement et sans fioritures, Opération Hornet peut être classé dans les bons épisodes carburant sur l’action. La mise en place ne perd pas de temps, et la suite conserve la même vigueur. Il faut dire également que Steve est confronté à un commando de mercenaires dont le chef, un véritable professionnel, ne laisse rien au hasard. Comme en plus il se méfie de Steve, qu’il pense avoir déjà vu quelque part, et la suite confirmera cette appréhension, notre héros bionique doit manœuvrer habilement pour ne pas bousiller sa couverture. Nous avons droit également à une belle surprise par l’implication de Peggy Callahan dans cet épisode. Bien qu’il s’agisse de sa dernière apparition dans la série (on la retrouvera quand même dans Super Jaimie), elle a visiblement pris du galon, alors qu’on la retrouve d’abord sur le siège de son patron, Oscar Goldman, occupé à l’extérieur de Washington, et qu’elle sera ensuite le seul contact de Steve face à un pépin avec l’agent de l’OSI censé assister l’homme bionique sur le terrain. De voir cette chère Peggy Callahan impliquée autant dans une mission, sans qu’elle ne perde sa spontanéité et sa naïveté charmante, amène son lot de moments drôles, mais également un surcroît de suspense bienvenu. Dommage qu’on ne verra pas davantage le personnage le plus souvent impliqué dans ce genre de situations. Opération Hornet est également un des rares cas où ladite opération montée par les « méchants » est présentée dans les moindres détails, que ce soit par l’entraînement des mercenaires, que par son exécution à l’écran. Souvent pour des questions de budgets, ce type de situations était escamoté, présenté hors-champ et décrit par un personnage, comme Oscar réagissant au téléphone en apprenant la nouvelle par exemple. Cette fois-ci, tout le monde est dans le feu de l’action, incluant Oscar, dont l’absence de son bureau s’expliquait évidemment par son implication dans la sécurité pendant le transport du missile convoité par les mercenaires. Si les pouvoirs bioniques de Steve lui permettent de réussir les épreuves d’entrainement au camp des mercenaires, il doit recourir surtout à une concentration optimale et à son imagination pour non seulement éviter d’être reconnu par Harraway, le chef des mercenaires, mais aussi pour prévenir Callahan sans être repéré. Le fait qu’Harraway ait déjà été condamné par un tribunal militaire où Steve a siégé n’amène pas qu’une tension supplémentaire dans l’intrigue, mais aide également à comprendre les motivations du personnage, ce qui est un autre atout à mettre au crédit de ce très bon épisode. La seule ombre au tableau est que l’on se doute bien, lorsqu’on apprend qu’Oscar est occupé en dehors de Washington, que sa mission aura un rapport avec celle de Steve. Mais cela n’empêche nullement d’apprécier la valeur qualitative de l’ensemble. Anecdotes :
12. L'IMPOSTEUR Résumé : Le docteur Rudy Wells a mis au point un nouveau projet scientifique d’envergure qui permet le transfert de multiples informations dans le cerveau humain à partir d’un ordinateur. Un ami de longue date de Steve, le professeur Joe Patton, accepte de servir de cobaye à ce projet et les premiers résultats dépassent les espérances. Mais alors que Rudy Wells est en train d’imaginer le progrès extraordinaire que ce nouveau projet peut apporter au plan éducatif et de l’apprentissage, Joe apprend que sa petite amie Jenny, une agente de l’OSI, n’a plus donné signe de vie depuis quelques temps. Cette dernière avait été chargée par Oscar Goldman d’infiltrer l’entourage d’un certain Stenger afin de récupérer une plaque permettant la fabrication de fausse monnaie. Joe se porte alors volontaire pour aller à la rescousse de Jenny et récupérer la précieuse plaque. Pour cela, il compte sur les informations transmis dans son cerveau par l’ordinateur de Rudy afin de se faire passer pour un spécialiste en fausse monnaie attendu par Stenger. Critique : En plus de servir de pause pour Steve Austin et son interprète Lee Majors, L’Imposteur cherche à s’imposer comme étant un nouveau pilote pour une nouvelle série, cette fois sans l’implication de la bionique. La composition visuelle du générique de l’épisode indique déjà au public qu’il aura droit à un récit fort différent de ce qu’il a vu dans la série jusqu’alors, et c’est tant mieux, car la suite ne manque pas d’être fascinante. Tout part à nouveau d’une nouvelle innovation scientifique de Rudy Wells, qui cherche à pousser la technologie informatique au service du cerveau humain, afin d’accroître sa vitesse d’apprentissage et de lui permettre d’emmagasiner plus d’informations que la normale. Le héros de l’épisode, le professeur Joe Patton, représente en quelque sorte l’antithèse de Steve, car son pouvoir ne réside pas dans sa force physique, mais dans son esprit, sa « tête bien pleine ». Et la mise en scène est au diapason du rythme que ce type d’histoire, plus cérébrale que musclée, impose. Limité aux 50 minutes impartis, on sent que le récit aurait mérité davantage de développement, tellement le potentiel est là. Dans un tel contexte limité, les auteurs ont mis de côté l’inexpérience de Joe et les possibles effets secondaires qu’il peut subir en étant exposé à autant de données à assimiler; à l’exception du fait que ce savoir demeure à l’état temporaire et s’efface progressivement. Même chose également en ce qui a trait à la relation de Joe avec la femme qu’il aime, Jenny, alors que le récit laisse poindre une tension possible concernant le désaccord de celle-ci au sujet de l’acceptation de Joe d’être le cobaye de Rudy. En dépit de ces éléments moins élaborés qui affectent l’exécution de l’intrigue, on ne ressent pas du tout un sentiment de frustration. Malgré la volonté d’en voir plus, on y trouve assez de contenu intriguant pour qu’on s’y intéresse. Il s’agit d’un bon exemple de scénario de science-fiction très bien conçu sans effets spéciaux, si bien que ce « pilote » a eu droit à une seconde chance en forme de téléfilm présenté en 1979 avec pratiquement la même équipe technique; seule la distribution ayant été changée. Hélas, là aussi la série espérée n’a jamais dépassé le stade théorique et est restée dans les tiroirs. C’est dommage car il y avait là un beau filon à explorer. Les fans de la série ont quand même eu la chance de s’attacher à un autre type de héros le temps d’un épisode unique; Steve Austin n’y apparaissant qu’au début et à la fin. Anecdotes :
13. LA SONDE DE LA MORT – 1ÈRE PARTIE Résumé : Une sonde spatiale soviétique destinée à l’exploration de la planète Vénus revient subrepticement sur Terre à la suite de problèmes techniques au moment du décollage. Repéré par les radars américains, la sonde atterrit dans une région de l’état du Wyoming et y sème la consternation. Alertés, Steve et Oscar se rendent là-bas afin de découvrir la nature de la menace, mais ils sont devancés par des agents dormants russes commandés par un espion du KGB, le major Popov, chargés de brouiller les pistes pour retrouver la sonde avant les Américains. En effet, cette sonde a été conçue à partir d’un alliage métallique nouveau qui la rend invulnérable à toute attaque ou menace extérieure et Popov ne tient pas à ce que les Américains n’en percent le secret. Les Russes s’avèrent cependant impuissants à décourager Steve et Oscar, mais également à contrer l’avancée inexorable de la sonde. Informé par sa conceptrice, la scientifique Irina Leonova, dont la vie a été sauvée par Steve qui la connaît bien, Oscar espère trouver une solution pour arrêter la sonde avant qu’elle n’arrive dans un endroit très peuplé. Critique : Se fondant sur l’envoi réel de sondes soviétiques sur la planète Venus au cours des années 70 (il y en eut deux avant la diffusion de cet épisode), un jeune auteur, ayant fait ses débuts sur la brève série Gemini Man produite par Harve Bennett, a eu l’idée d’en tirer parti afin d’en faire un nouvel antagoniste redoutable pour Steve Austin, qui se démarque des habituels espions, savants et robots qu’il a eu l’habitude d’affronter jusqu’ici. Ce jeune scénariste, du nom de Steven E. De Souza, ne s’est cependant pas contenté de construire une intrigue misant sur les difficultés de Steve et de l’OSI à arrêter une sonde spatiale quasi-indestructible. De par sa constitution particulière, leurs constructeurs russes cherchent également à la récupérer ou la détruire discrètement pour éviter que les Américains ne connaissent son existence et ne percent le secret de l’invulnérabilité de son métal, conçu pour résister à la pression et à la chaleur sur Venus. Bien évidemment, leurs tentatives se révèlent peine perdue, mais elles permettent toutefois le retour d’un personnage qu’on n’avait plus vu depuis l’épisode de la première saison Compte à rebours: la scientifique Irina Leonova, toujours interprété par la très bonne actrice anglaise Jane Merrow. On se souvient que son défunt époux et ami de Steve, le colonel Vassili Zoukov, l’avait présenté comme étant une brillante scientifique spécialisée dans la recherche spatiale. Le fait qu’elle soit dans ce double-épisode celle qui ait conçu cette sonde spatiale n’en est donc que plus logique, et bravo à l’auteur d’en avoir tenu compte et pas seulement pour des raisons de continuité. Cette première partie se termine comme il se doit sur un moment de suspense, alors que Steve, qui cherche à retarder l’avancée de la sonde, voire de l’arrêter, se trouve en fait en terrible danger. Croyant à juste titre que ses pouvoirs bioniques lui donnent une chance face à celle-ci, Steve se lance tête baissée. Apprenant cela, Irina supplie Oscar de rappeler Steve, convaincue qu’il n’a aucune chance puisqu’en plus du métal nouveau qui protège la sonde, sa programmation l’amène à se défendre et à détruire tout ce qui l’attaque ou lui barre la route. Le public est donc mis devant le fait accompli: Steve a affaire à trop forte partie. Et puisqu’il ne peut arrêter la sonde, qui pourra le faire et comment? Réponse dans la seconde partie, alors que cette course contre la montre et contre la mort est déjà très bien engagée et promet une belle finale. Anecdotes :
-Irina (à Oscar): You don't understand. I designed that probe for Venus. Venus Oscar. A planet with temperatures of 900 degrees, 300 miles per hour winds, pressures up to 90 earth atmospheres. Even a bionic man couldn't survive under those conditions. 14. LA SONDE DE LA MORT – 2ÈME PARTIE Résumé : En tentant de ralentir la progression de la sonde soviétique, Steve est sévèrement blessé à son bras bionique et doit fuir. Le missile spécial russe fait du même alliage métallique que la carapace de la sonde, n’est même pas parvenu à la détruire ou à la ralentir. Rien ne semble maintenant pouvoir contrer cette sonde rendue indestructible par son alliage métallique, et qui échappe à tout contrôle puisqu’elle a été conçue pour se mettre en mode autodéfense en cas d’agressions ou de menaces étrangères, en plus d’être capable de supporter de fortes températures. Se croyant sur Vénus, ce monstre mécanique avance selon un schéma défini et se rapproche d’une grande ville en détruisant tout obstacle sur sa route. Steve croit cependant avoir enfin trouver un moyen de l’anéantir, mais pour cela, il doit prendre tous les risques malgré une réparation de fortune à son bras bionique qui risque de le lâcher à tout moment. Critique : On croyait Steve Austin en danger à la fin de la première partie, et pourtant ce n’est rien à côté de ce qu’il subit quelques minutes après le début de cette seconde partie. Alors que l’affrontement se révèle inégal, comme quoi Irina avait raison de s’inquiéter précédemment, le bras de la sonde saisit celui bionique de Steve et le rend hors d’usage, passant même près de l’arracher. Ayant compris sur le coup qu’il ne pouvait rien faire, Steve se sert de toute la vitesse de ses jambes pour fuir. Une chance pour lui que la sonde ne soit programmée que pour se défendre et suivre une trajectoire précise. Habituellement, la première partie se serait conclue justement avec cette mise hors-circuit du bras bionique, mais l’auteur a eu la bonne idée au contraire de la situer au début de la deuxième partie, plaçant ainsi le public dans le même état d’impuissance que Steve, auquel il s’identifie, et à rester sur le bout de son siège à attendre la suite. Un peu comme les Martiens dans La Guerre des Mondes, l’avancée de la sonde semble inexorable alors qu’elle s’approche d’une grande ville et qu’elle risque de faire plusieurs milliers de victimes. Même le missile russe conçu du même métal n’arrive même pas à l’égratigner. La situation est sérieuse, ce qui force les Russes à mettre de côté la méfiance envers les États-Unis dans le contexte de la Guerre froide, encouragée par Irina qui aurait de sa propre initiative prévenue les autorités américaines si elle n’avait pas eu à obéir aux ordres de l’espion Popov. Puisque la force ne peut arrêter la sonde, le raisonnement scientifique peut-il y suppléer? Steve le croit, alors qu’il réfléchit selon une logique basée sur les règles de la physique et de la pression atmosphérique. Si le raisonnement tient debout à prime abord, elle fait s’effondrer quelque peu l’échafaudage du récit puisque si cette logique s’applique, la sonde aurait dû se rendre d’abord sur Venus, ce qui n’est pas le cas dans la prémisse établie au départ. De plus, si elle s’y était rendue pour ensuite revenir sur Terre, elle aurait donc été détruite en route, soit dans l’espace, sinon lors de sa rentrée dans l’atmosphère terrestre. C’est bien là la seule gaffe du jeune scénariste dans ce double-épisode qui se conclut tout de même de manière trépidante, alors que Steve tente de fixer un câble au sommet de la sonde pour la hisser dans les airs par hélicoptère afin qu’elle explose de l’intérieur, sous les effets de la pression. Son bras bionique ayant été réparé temporairement par Rudy Wells, il cesse de fonctionner au moment précis où Steve risque sa vie à nouveau contre le monstre mécanique. À travers tout ça, le récit ménage quand même de la place pour l’humour et l’émotion. Par exemple dans cette scène où Irina laisse pendant un moment trahir ses sentiments pour Steve, tout en faisant référence à son défunt mari par cette phrase: « Why is it the men I care for all have their hearts in the sky? ». Il y a aussi ce bon vieux gag du type qui s’évanouit en découvrant la nature bionique de Steve, lorsqu’un médecin militaire demande à examiner son bras « blessé » après qu’il ait échappé de justesse au monstre mécanique. La Sonde de la mort représente le dernier double-épisode ambitieux de cette quatrième saison et sa popularité, surtout auprès des fans, a entrainé une suite au cours de la dernière saison. En prime, il a contribué à propulser la carrière de Steven E. De Souza comme auteur et producteur au cinéma et à la télévision, même si son histoire est loin d’être à toute épreuve. Reconnaissons quand même le mérite d’avoir imaginé un adversaire nouveau genre contre le héros de la série, à travers un récit mené tambour battant grâce une réalisation alerte. Anecdotes :
-Oscar (au sujet du major Popov): He's stalling. -Irina: Why would they stall? -Oscar: Because they want to keep this secret metal alloy locked up safe and tight. -Irina: I don't believe it. -Oscar: Believe it, Irina. This is dirty business. There isn't a government in the world that wouldn't do the same thing. -Major Popov (voyant Steve en action): I wasn't imagining things. How'd he do that? -Oscar: Colonel Austin is a remarkable athlete, Major. -Rudy: Without my lab I'm like a fish out of water. -Steve: Rudy, that's it. -Rudy: Huh? -Steve: What you just said. That's the key to destroying the probe. -Oscar: What do you mean, Steve? -Steve: The probe is like a fish out of water. I'll show you. -Irina: Why is it the men I care for all have their hearts in the sky? -Steve (regardant la Lune): What?
-Irina (soupirs): You're hopeless. (NDLA: Steve embrassera tout de même Irina un peu plus tard) 15. UN PIED EN ENFER Résumé : Un adolescent amateur de chimie, Danny Lasswell, a mis accidentellement au point une nouvelle forme d’énergie thermochimique lors d’une simple expérience. Une telle invention a le potentiel de pouvoir remplacer le pétrole comme carburant, mais peut également devenir une arme redoutable étant donné sa puissance de combustion. Mis au courant de l’incident, Oscar charge Steve de se rendre sur les lieux afin de s’assurer que cette nouvelle forme d’énergie ne tombe pas entre de mauvaises mains. Trop tard cependant car Danny, se sentant coupable, a déjà informé le chef des pompiers Bill Brunner de l’existence de son invention, et ce dernier lui vole tous les échantillons existants afin de les vendre à un promoteur immobilier, Lazarus. Toutefois, Danny n’a pas vraiment pris de notes des composantes de la formule chimique qu’il a inventée, et l’OSI envoie le docteur Monica pour la compléter. Lazarus se rend compte également de ce fait, et envoie des hommes de main pour kidnapper le jeune adolescent afin de s’emparer de la formule. Critique : L’idée de départ du jeune surdoué naïf qui fait une découverte accidentelle suscitant la convoitise aurait pu déboucher sur un épisode plus réussi si l’intrigue avait été mieux construite et l’exécution avait été plus fluide. Au contraire, le récit avance par à-coups et est farci de digressions inutiles qui témoignent d’incertitudes au moment de l’écriture, à savoir quelle orientation, sérieuse ou plus légère, lui donner. Rien que la scène où Danny discute avec le professeur Monica afin de retranscrire la formule de sa découverte en est un bon exemple. Car malgré un certain humour dans le ton, elle retarde la progression narrative de l’ensemble. Le personnage de Danny a beau s’avérer parfois attachant, et quelquefois drôle par son insouciance. Mais sa personnalité n’est pas définie clairement, ce qui nuit parfois à la relation qu’il développe avec Steve, chargé de le protéger et de lui faire entendre raison. Il faut dire que certaines incongruités n’aident pas, comme le fait que Steve, un inconnu pour Danny et sa famille, puisse tout de même dormir chez lui, et non pas à l’hôtel, comme la simple logique l’aurait voulu. Soulignons aussi qu’on se demande comment un promoteur immobilier peut s’intéresser à une formule scientifique révolutionnaire et sait par quels moyens en tirer profit. Cela apparaît faible comme « méchant ». Et puis curieusement, le tout trouve un semblant d’aboutissement dans la scène finale, alors que Steve et Danny tendent un piège au dit promoteur et à ses hommes de main convoitant la découverte du génie adolescent, alors qu’ils menacent de faire exploser une bombe avec le reste du carburant qu’ils possèdent. Dans ce segment, l’humour et la tension s’y mêlent plus harmonieusement, aussi bien par le fait de voir Steve en action que l’étonnement de Danny devant ses pouvoirs bioniques. Ce qui nous amène à ce moment en forme d’amusant clin d’œil où Steve donne tout un coup de pied à la bombe pour qu’elle explose sans qu’elle fasse de victimes; Steve ne pouvant y toucher de la main. Si on ne prend pas trop au sérieux Un pied en enfer et qu’on est beau joueur, on peut le classer honnêtement dans la bonne moyenne en dépit d’un titre qui laisse perplexe et d’une mise en scène inégale, avec un souci du détail dans certaines séquences et un manque de flair dans d’autres. Le caractère fantaisiste du contenu scientifique dans le scénario fait également que s’il prête parfois à rire, il a aussi bien mal vieilli. Anecdotes :
-Oscar: You better confiscate the rest of the fuel. -Steve: Unfortunately it’s already been done. Someone's walking around with enough explosive to turn this city into a pancake. -Steve: Rudy, don't you have some chemicals he can use as a bluff? -Rudy Wells: As a matter of fact, I do. -Oscar: Oh so you're in on this too! -Rudy Wells: Oscar it's not a conspiracy. I'm just trying to help. -Oscar: Well I guess I'm outnumbered.
-Docteur Monica (à Danny): What kind of scientific measurement is a tablespoon? What were you making, lasagna? 16. LES FEUX DE L'ENFER Résumé : Pour combattre la crise du pétrole, l’OSI a mis au point une nouvelle méthode d’extraction et Oscar a choisi la réserve de Stoney Creek pour l’expérimenter. Mais ce projet n’est pas du goût de tout le monde, et notamment des écologistes qui veulent préserver l’état naturel des lieux. À la suite de plusieurs incendies, en apparence accidentels, Oscar soupçonne tout de même que le puit d’extraction situé dans la réserve est la cible de saboteurs et il envoie Steve sur place afin d’enquêter. Se faisant passer pour un employé travaillant au forage, Steve découvre que les soupçons d’Oscar s’avèrent fondés, mais que le groupe écologique opposé au projet est manipulé dans l’ombre pour contribuer à en retarder les expérimentations, jusqu’à la date d’échéance. Un membre du Congrès, Bert Lomax, a effectivement découvert de l’uranium sur la réserve et a tout intérêt à ce que le projet d’Oscar échoue. Le contremaître Roy Palmer et le shérif Burgess étant corrompus, Steve a du fil à retordre pour empêcher d’autres incendies criminels de se produire. Critique : La crise du pétrole en 1973 a eu des répercussions mondiales au plan économique et social, et a fait de l’énergie un enjeu d’importance majeur au cours des années 70. La série s’y est souvent intéressé, mais de façon indirecte et dans un cadre global. Avec Les Feux de l’enfer, c’est la première fois que cette crise est abordée un peu plus de front, et sous presque tous les angles, et c’est ce qui en fait globalement sa réussite. Bien que l’OSI se targue souvent de faire des recherches pour développer des moyens d’exploiter l’énergie de façon plus propre, on est un peu étonné qu’elle s’intéresse dans les circonstances à l’extraction du pétrole. Il faut dire que les mentalités environnementales de l’époque n’étaient pas rendues au même niveau qu’aujourd’hui, alors que la conscientisation à cet égard était certes d’actualité, mais ne faisait que commencer. En revanche, tous les aspects de la question sont explorés dans cet épisode et sont agencés habilement pour former une intrigue bien construite. L’auteur mêle avec équilibre conscience écologique, patrimoine territorial, corruption, hypocrisie politique et enjeu énergétique sans que la logique n’en pâtisse et sans que les nombreux protagonistes n’éparpillent son récit dans trop de directions. Sans être formellement engagée, on sent quand même tout au long du récit une mise en garde devant les fausses promesses des politiciens sur ces divers sujets de société par l’intermédiaire du machiavélique Bert Lomax, qui manipule le groupe écologique contestant les expériences d’Oscar afin de leur faire porter le chapeau concernant les sabotages des puits d’extraction, le tout à son seul profit. La bonne vieille morale de la cupidité qui ne paye pas, en somme! Pour couronner le tout, la dose d’humour habituelle trouve sa place sans nuire au contenu grâce à quelques bonnes réparties dans le dialogue et la mise en scène ne laisse aucune place aux temps morts. On trouve bien évidemment quelques images tirés d’un film (voir Anecdotes) pour montrer les incendies de puits de pétrole, mais ils sont employés avec un juste dosage en comparaison d’autres épisodes qui en abusent. S’il ne faut pas s’attendre à du Costa-Gavras ou du Yves Boisset dans le traitement, il reste que dans l’optique de la série, il fait bon de voir un épisode impliquant un début de réflexion sur un sujet à caractère social-politique. Même si on reste quelque peu à la surface des choses, c’est déjà pas mal de le faire dans un cadre plus direct que d’habitude, et cela vaut le mérite d’être souligné. Anecdotes :
-Steve (en prison): Hi Oscar. -Oscar: What are you doing in here? -Steve: Cooling off, like the man said. -Oscar (alors que Steve veut éteindre le puits en flammes avec de la nitro): Now wait a minute, that nitro is unstable. One slip. -Steve (ton ironique pour désamorcer la tension): Well then pick up the pieces and have me rebuilt.
-Oscar (après que Steve ait éteint le puits avec la nitro): Now you listen to me pal. No more stunts like that nitro explosion. I swear I thought my heart had stopped.
-Steve (ton ironique): Well if it ever does, I'll make sure you get a bionic replacement. 17. LUTTE CLANDESTINE Résumé : Alors que les États-Unis ont des pourparlers avec la Chine, Oscar soupçonne un promoteur de boxe, Boris Retsky, de planifier une tentative d’assassinat afin de perturber définitivement ce rapprochement diplomatique. Ce qui s’avère louche est le fait que Retsky a sous contrat des boxeurs et athlètes d’Europe de l’Est qui sont considérés comme portés disparus ou qui ont fait défection aux États-Unis. Comme Retsky est en tournée sur le sol américain pour la promotion d’un tournoi de boxe, Steve se fait passer pour le champion américain afin de découvrir véritablement ce qui se trame derrière les coulisses du ring. Il est toutefois démasqué par l’assistante de Retsky, Lena Bannister, qui est en réalité celle qui dirige les opérations impliquant ces agents infiltrés. Après avoir échappé à la mort, Steve comprend que Lena Bannister a fait venir ces boxeurs et athlètes aux États-Unis afin de voler une puce ultrasecrète de la NASA dont le poids est excessivement lourd. Critique : Cet épisode trahit une tendance lourde au cours de cette quatrième saison, soit la difficulté des auteurs de trouver de nouvelles idées sans sombrer dans l’exagération et la surenchère. Hélas, Lutte clandestine retombe dans le même travers routinier de la mission d’espionnage et d’infiltration beaucoup trop tirée par les cheveux pour que le public y croie ou y adhère pleinement. Ce qui cloche dès le départ, c’est qu’il y a trop de coïncidences désarmantes et de détails incongrus pour qu’on puisse croire à ce qui passe au petit écran, malgré le mystère entourant ce que les agents infiltrés cherchent vraiment en se faisant passer pour des boxeurs. D’ailleurs, les scénaristes ont préféré aller droit au but, mais au détriment des personnages car autant Steve sait que ces boxeurs ayant supposément fait défection aux États-Unis ne sont pas ce qu’ils prétendent, autant Lena Bannister, celle qui mène les opérations (ce qu’on sait dès le départ), se doute très bien que Steve n’est pas un boxeur poids lourds de par sa morphologie. L’intrigue ne devient intéressante que dans le dernier tiers alors que Steve est sur le point d’être liquidé tandis que Lena, ses boxeurs, et une gymnaste experte, sont en train d’exécuter leur plan de voler une nouvelle puce conçue par la NASA malgré son poids et l’extrême sécurité des lieux où elle se trouve. C’est cependant insuffisant pour rehausser les faiblesses inhérentes du script, d’autant plus que l’exécution du vol et l’intervention de Steve pour contrer les agents ennemis contiennent là aussi des incohérences flagrantes. Et puis pourquoi tant d’efforts compliqués pour dérober un objet dont l’importance reste nébuleuse? Visiblement, on sent un essoufflement indiquant que la série est sur la pente descendante et qu’elle ne retrouvera plus les sommets qu’elle a atteint à force de brasser la même soupe. Certes, il y a encore place à certaines variations amusantes et à des histoires inédites, mais elles se feront de plus en plus rares d’ici la fin de sa diffusion. Anecdotes :
-Lena (à Cooper au sujet de Steve): If he's a heavyweight boxer you're Marlon Brando. -Oscar: Boris, what's next? -Boris Retsky: Arm wrestling, international championship. (Pause, puis se tournant vers Steve) Would you like to enter?
-Steve: Oh no, Boris, that's a little out of my league, but thanks for asking. (Steve rigole alors qu’Oscar le regarde d’un drôle d’air). 18. CARNAVAL D'ESPIONS Résumé : Un scientifique est-allemand spécialiste en système d’armement pour missiles sol-air, le professeur Ulrich Rau, est de passage aux États-Unis pour une série de conférences, et espère rencontrer en personne Steve Austin l’astronaute pendant son séjour. Ne croyant pas aux coïncidences, Oscar charge Steve de ne pas perdre de vue le savant, car sa visite en Amérique concorde comme par hasard avec les vols d’essai d’un nouvel avion-bombardier, le B-1. Comme de fait, le savant feint un malaise cardiaque afin de quitter anonymement son hôtel pour se rendre sur le site d’une foire itinérante, sans savoir que Steve l’a suivi. De fil en aiguille, Steve découvre que la présence de Rau en ces lieux inusités s’explique par le fait qu’il est venu terminer la mise au point d’une batterie de missiles sol-air, camouflée parmi les manèges de foire et destinée à abattre le B-1 au moment de son vol d’essai. Critique : Encore une mission d’espionnage, voire de contre-espionnage dans ce cas-ci avec une opération de sabotage à la clé. La différence cette fois, c’est que le traitement est volontairement fantaisiste par le choix de son décor, un parc d’attractions mobile, et le caractère pittoresque des protagonistes ainsi que du savant est-allemand dont Steve cherche à découvrir le but réel de sa présence aux États-Unis. Dès le moment où le savant Rau a un malaise cardiaque, le ton d’humour est donné et la suite abracadabrante restera au même diapason avec plusieurs situations destinées à faire sourire et rire le téléspectateur: 1-Steve qui utilise une planche et ses jambes bioniques (en accéléré !) pour traverser la rivière afin de ne pas perdre la trace du savant qu’il suit. 2-La rencontre de Steve avec la diseuse de bonne aventure. 3-Steve qui aide une petite fille à gagner un ours en peluche grâce à sa force bionique, en défonçant le gong d’un seul coup de mailloche malgré la fourberie du préposé. 4-Steve qui met « en cage » l’homme fort de la foire. 5-Les manèges qui cachent le dispositif de missiles sol-air. Rien ne manque et tout y passe. Devant autant de moments aussi amusants que farfelus, on a parfois l’impression de regarder un film mineur d’Alfred Hitchcock où le prototype B-1 mentionné par Oscar que les espions veulent détruire s’avère un beau « MacGuffin ». Mais cela n’étonne guère puisque le scénariste Robert C. Dennis a longtemps travaillé pour la série Alfred Hitchcock présente (il a écrit 27 épisodes). Avec un tel traitement qui ne se prend pas du tout au sérieux, on en peut que fermer les yeux sur ses invraisemblances et se laisser porter en dévorant cette guimauve colorée accompagnée de barbes à papa savoureuses. En résumé, et pour poursuivre dans la métaphore « de parc d’attractions », cet épisode se veut un divertissant tour de montagnes russes jusqu’au gag final lorsque Steve confronte le savant Rau revenu à son hôtel. Dans un tel esprit de toquade, les acteurs invités se prêtent au jeu avec un plaisir communicatif sans jamais fausser leur partition. Anecdotes :
Résumé : Un ancien sous-marinier britannique décoré, Henry Bulman, a réactivé un U-Boat nazi abandonné dont il se sert pour menacer les États-Unis. Si les autorités ne lui versent pas 20 millions de dollars, Bulman a l’intention de répandre sur la côte Est un gaz neurotoxique pouvant tuer des milliers de personnes sur un rayon de 100 km. Le gaz étant soluble dans l’eau, impossible de couler l’U-Boat sans risquer la propagation du gaz. Ignorant s’il s’agit d’un bluff ou non, la Navy accepte que l’OSI envoie Steve Austin à bord du sous-marin allemand pour vérifier si la menace de Bulman est réelle, et le cas échéant, dérober les capsules de gaz. Steve est toutefois capturé par les hommes de Bulman et découvre que ce dernier ne bluffait pas. Lorsque la Navy, sans nouvelles de Steve, décide d’attaquer l’U-Boat, il incombe à l’homme bionique d’agir vite afin d’empêcher une catastrophe, alors que Bulman est sur le point de mettre sa menace à exécution en guise de représailles. Critique : Avec son vieux sous-marin allemand et son commandant britannique issu de la Deuxième Guerre mondiale, cet épisode nous rappelle plusieurs films de guerre des années 50 et 60, particulièrement ceux produits en Grande-Bretagne. Malgré le risque de paraître ridicule et démodé alors que le genre s’essoufflait au cours des années 70, U-509 procure un charme rétro et cela nous change des schémas usuels dans lesquels la production a eu trop tendance à se rabattre depuis quelques temps. Ce qui aide certainement à rendre l’épisode crédible, considérant que la proposition de départ peut difficilement être prise au sérieux, c’est la performance de l’acteur néo-zélandais Guy Doleman dans le rôle du sous-marinier anglais Henry Bulman. Son flegmatisme et son habileté à composer avec classe et retenue cet officier de marine déchu qui fait chanter le gouvernement américain constituent en grande partie l’attrait d’U-509. Et par son caractère posé, stratégique et réfléchi, on peut dire qu’il s’agit d’un vilain plutôt atypique dans la série, qu’il ne faut surtout pas sous-estimer malgré certains atours plutôt sympathiques; ce que Steve découvrira très vite une fois à bord du sous-marin. Le jeu de Guy Doleman et le ton quelque peu « à l’anglaise » adopté pour cet épisode de circonstance crée l’illusion d’une certaine lenteur en comparaison d’épisodes plus rythmés. Seulement voilà, il s’agit bien d’une illusion car on y trouve bien peu de moments ennuyeux malgré quelques petites anomalies qui nous font tiquer. Comme quoi certains ingrédients à l’ancienne, alors que la tendance actuelle des séries télé est de tout accélérer pour retenir l’attention du public, fonctionnent encore, surtout quand elles s’avèrent d’un goût plus sobre et moins tape-à-l’œil, si l’on peut dire. Les membres de l’équipage qui accompagnent Bulman sont cependant loin de servir de faire-valoir. Motivés par l’appât du gain, mais pas tous enclin à aller jusqu’à tuer des milliers d’innocents, Steve espère tirer parti de la division au sein de ce groupe pour retourner la situation à son avantage alors que la Navy décide d’attaquer le U-Boat, ignorant que le gaz neurotoxique existe réellement, en lui jetant des grenades sous-marines. Un autre cas où Steve ne saurait compter uniquement sur ses pouvoirs bioniques pour empêcher une catastrophe. Derrière l’apparence d’une histoire banale contenant une menace à prime abord modeste, U-509 se révèle finalement un suspense très correct qui se savoure avec une élégante frugalité. Anecdotes :
-Amiral Prescott: There isn't a diver in the world that could get that outer hatch open at 300 feet. -Oscar: I was thinking of Colonel Austin. -Admiral Prescott: King Kong couldn't open a hatch at that depth! (Steve ouvre alors la porte d’un coffer-fort dans le bureau de l’Amiral avec sa force bionique). -Admiral Prescott: Good grief, is this a prerequisite of going to the moon? -Oscar: I'll explain it to you later. -Steve: Sorry to mishandle government property, admiral. -Admiral Prescott: That's ok, son. That's ok. 20. LAVAGE DE CERVEAU Résumé : L’excentrique savant George Berman a prévenu l’OSI que son assistant Bob Kemps cherche à l’impliquer dans un projet pour le compte de mystérieux « amis » qui sont prêts à lui payer un million de dollars. Devant le caractère louche de cette démarche, Oscar Goldman a monté un plan pour démasquer les têtes dirigeantes de cette nébuleuse organisation. Après avoir « écarté » Bob Kemps temporairement de l’entourage du savant, Steve Austin, grimé pour la circonstance, prend la place de Berman après avoir été formé brièvement au plan scientifique pour donner le change. Chloroformé et emmené au sein d’un laboratoire secret, Steve apprend par l’un des hommes de cette organisation, Terry, qu’il doit travailler avec une collègue russe kidnappée, Tatiana Batalova, sur un projet que le vrai Berman a abandonné, soit la confection d’un ordinateur biocybernétique capable de lire l’esprit humain. Se sachant dépourvu des connaissances scientifiques nécessaires pour réaliser ce projet, Steve doit jouer une partie serrée pour ne pas être prématurément démasqué, le temps d’identifier le commanditaire principal de l’organisation. Critique : À première vue, on s’aperçoit que quelque chose cloche avec cet épisode: c’est qu’il n’a de toute évidence pas été conçu pour cette série et pour Steve Austin, mais plutôt pour Joe Patton, le personnage du pilote L’Imposteur présenté plus tôt au cours de la saison Quatre. En effet, les paramètres de la mission impliquant l’apprentissage rapide de l’équivalent de dix mois de contenu dans le domaine de la biocybernétique, elle aurait mieux convenu à Joe et à l’invention de Rudy Wells pour implanter tout ce savoir dans le cerveau de Joe Patton. Au lieu de cela, nous voyons Steve se servir de son bras bionique pour tourner les pages de tous les documents qu’il doit lire et assimiler afin de jouer le rôle du savant George Berman, ce qui suscite d’emblée le rire involontaire des téléspectateurs. Steve a beau avoir des connaissances scientifiques au-dessus de la moyenne en tant qu’astronaute, mais de là à apprendre plus vite grâce à son bras bionique; il ne faut tout de même pas exagérer! Plus tard, lorsque Steve apprend qu’il doit concevoir un projet du vrai docteur Berman, en l’occurrence un super-ordinateur pouvant lire l’esprit humain, on dépasse encore davantage les bornes de la plausibilité. À un point tel où l’on se moque que Steve se trouve dans une situation précaire pour accomplir sa mission, puisque l’on a déjà décroché de l’intrigue, ce qui fait que la suite nous fait rire davantage que de retenir notre attention, même si la scientifique Tatiana Batalova a découvert la supercherie assez vite. La suite est à l’avenant, et on sent Lee Majors mal à l’aise dans cet épisode où il n’est visiblement pas à sa place, quoique ce malaise contribue à la difficulté de Steve de gagner assez de temps pour réussir à découvrir le commanditaire de l’organisation voulant s’approprier les recherches de Berman et Tatiana, sans être démasqué. Mais clairement, il aurait été plus approprié et intéressant de voir ce que le tout aurait donné si cela avait été Joe Patton qui aurait eu à accomplir cette mission compliquée. Anecdotes :
21. MISSION SOUTERRAINE Résumé : Deux scientifiques de l’OSI sont portés disparus alors qu’ils étaient à la recherche d’un minerai radioactif en plein territoire apache. Steve part à leur recherche, mais il doit composer avec les membres de la tribu apache réticents à lui venir en aide. Persuadé que les scientifiques se trouvent quelque part en terre sacrée pourtant interdite aux Blancs, Steve persuade le conseil de la tribu de passer une série d’épreuves afin d’obtenir le droit de la traverser dans le but de capturer le Grand Aigle. Grâce à ses pouvoirs bioniques, Steve réussit avec succès les trois épreuves du rituel apache et il peut donc fouler la terre sacrée pour accomplir sa mission, sans oublier de chercher à capturer le Grand Aigle au passage. Il ignore toutefois que Poing de Fer, l’homme-médecine de la tribu, n’a pas l’intention de le laisser retrouver les scientifiques disparus, car il tient à monnayer le minerai radioactif à son seul profit. Critique : Actuellement en Amérique du Nord, la question des peuples autochtones qui luttent pour davantage de reconnaissance, une plus grande implication dans les décisions démocratiques, contre le racisme, moins de pauvreté et surtout le respect de leurs droits territoriaux face à des entreprises minières ou pétrolières spoliant leur environnement, s’avère toujours brûlante sur le plan politique et social. Il est donc notoire de souligner que la série ait abordé cette question il y a quarante ans avec cet épisode, dont le titre français s’avère vague et peu approprié. Judy Burns, l’autrice d’excellents épisodes comme Kamikaze et L’Enfant loup, où il était question de protagonistes éloignés de la civilisation moderne, a su saisir avec sensibilité le mode de vie des peuples autochtones. D’une part, les personnages sont présentés avec respect et empathie. D’autre part, Steve ne fait pas montre d’une attitude méprisante à leur égard, au point même de leur demander à passer les épreuves du rituel apache afin d’être accepté parmi les membres de la tribu et traverser leur territoire sacré sans violer leurs traditions et leurs coutumes. C’est l’une des rares fois où l’OSI n’a pas le beau rôle dans l’intrigue alors que l’organisation convoite un minerai radioactif sur un territoire appartenant aux peuples autochtones. Toutefois, l’autrice nuance son propos en évoquant le fait que certaines personnes de la tribu, tenté par l’appât du gain, cherchent à chasser l’OSI pour leurs profits personnels et non pour défendre les droits des leurs. Dans la réalité, ce genre d’attitude a souvent été source de division parmi les gens issus des Premières Nations, car cette forme de corruption fût un frein dans leur lutte pour la reconnaissance de leurs droits et contre les discriminations à leur endroit. Pas étonnant que cette question continue de faire couler beaucoup d’encre de nos jours. Cet épisode marqué du sceau de la réhabilitation des peuples autochtones au grand et au petit écran, qu’on a pu voir depuis le début des années 70 au cinéma, n’échappe toutefois pas à certaines fautes de goût typiques. Par exemple, le fait que certains acteurs interprétant les Apaches s’avèrent en réalité des Blancs, et non de vrais Apaches, même si on en retrouve certains. Comme quoi leur cause progresse, mais lentement, car il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. À tout le moins, il faut saluer ici la sincérité du regard positif porté envers ces gens, dont le portait a souvent été injustement tracé de manière sombre et farci de clichés dans de trop nombreux westerns manichéens au cinéma et à la télévision. Ce n’est qu’un juste retour des choses après qu’ils aient presque toujours été décrits et vus comme des sauvages faits tout d’une pièce, brutaux et sanguinaires. Anecdotes :
22. LE TÉLÉTYPE FANTÔME Résumé : Alors que Steve consulte une formule ultrasecrète portant sur les recherches du docteur Brenner concernant le prolongement de la longévité de la vie humaine, celle-ci s’efface inexplicablement sous ses yeux. Accusé d’espionnage et de vol d’informations scientifiques confidentielles, Steve consulte un ami magicien, Murdoch, afin d’espérer obtenir un début de piste pour trouver les responsables de cette mystification et prouver son innocence. Son enquête l’amène à découvrir l’existence de deux jumeaux, Margaret et Davey Wagner, dotés de pouvoirs télépathiques et souffrants d’un mal qui les font vieillir plus rapidement que la normale. Ces derniers se sont emparés de la formule du docteur Brenner dans l’espoir d’arrêter leur excroissance et prolonger leur existence, quand bien même si cela implique des expériences sur des cobayes humains innocents afin d’accélérer le processus pour aboutir à des résultats concrets. Critique : L’introduction accrocheuse, avec cette formule qui s’efface sous nos yeux, ou plutôt celle de la caméra, laissait présager un épisode mystérieux à souhait pour conclure cette quatrième saison. Mais quelques segments qui en retardent la progression, bien qu’amusant comme ce moment où Steve visite un voyante extralucide, et ayant déjà été récemment mieux employée (ex. dans Carnaval d’espions) vient gâcher quelque peu la sauce. C’est la quatrième fois que Steve est confronté aux pouvoirs cérébraux. On se rappelle notamment le PES qui a été largement évoqué dans la série. Tellement qu’on se demande pourquoi la jeune Audrey Moss ne figure pas dans cette histoire, car il aurait été normal dans les circonstances que Steve qui la connaît bien, aille la consulter. Sans parler de sa présence qui aurait pu apporter la fraîcheur nécessaire à cet épisode sans pour autant gâcher son aura de mystère. En lieu et place, on retrouve un nouveau protagoniste, soit un magicien ami de Steve du nom de Murdoch qui le conseille et le guide. Sa présence confirme fort probablement l’hypothèse qu’Audrey était d’abord envisagée au moment de l’écriture du script, mais étant donné l’indisponibilité de l’actrice Robbie Lee, son personnage fut transformé pour devenir le magicien Murdoch. Heureusement, ce changement ne gâche pas trop l’ensemble, sauf au final alors que les deux jumeaux, plus dangereux que ne le laisse paraître l’innocence de leur âge, prennent le contrôle mental de Steve et le poussent à attaquer son ami Murdoch. Imaginez la même scène si cela avait été Audrey, et vous avez bien fort probablement plus de possibilités dramatiques et davantage de tension. Les quelques trous dans la logique du scénario posent également problème car il est difficile de comprendre pourquoi Steve pense que la magie peut expliquer la disparition de la formule. Bien que Murdoch lui explique l’importance de détourner l’attention pour créer l’illusion, ce n’est qu’à partir du moment où Steve rend visite au docteur Brenner, le créateur de la formule, que le corps du récit commence à prendre forme jusqu’à ce moment fort où Steve, alors qu’il est surpris en train d’entrer par la fenêtre dans une maison comme un vulgaire cambrioleur, voit avec stupeur sa carte d’identité s’effacer alors qu’il veut s’identifier. Signalons en terminant que Le Télétype fantôme contient certains éléments empruntés à des succès cinématographiques. Ainsi, les deux jumeaux aux pouvoirs mentaux sont directement inspirés des deux jeunes ayant les mêmes dons dans le film à succès La Montagne ensorcelée sorti en 1975; bien qu’ils en représentent la face maléfique par leur égoïsme et leur absence complète d’éthique moral au sujet des expériences scientifiques sur des cobayes humains pour arriver à leurs fins. On peut également citer comme emprunt Le Secret de la Planète des Singes et ses mutants affectés par les radiations nucléaires aux pouvoirs télépathiques similaires à ceux des Wagner, et bien évidemment au film-culte Le Village des Damnés avec ses jeunes également télépathes et ayant le même comportement hostile. Anecdotes :
-Carlos: Forget it man, I gotta move. I got places to go. You know what I mean? -Steve: Yeah, like into my car or back into detention. Now you call it.
-Oscar: I asked Carlos how you two got acquainted. And his answer was just unrepeatable. -Steve: Yeah, I can imagine.
-Steve (qui a vu Carlos dérober le modèle réduit de la navette dans le bureau d’Oscar): Light fingers Delgado strikes again, huh? -Carlos: I'm a collector. -Steve: Yeah, so was Al Capone. -Oscar (qui ne comprend pas ce qui se passe): Steve, would you please tell me what's going on here? -Steve: Same old story, Oscar. Dog bites man, man bites dog, you know.
-Carlos: Hey, what's with you, man? You gonna ride through the slum on a white horse, hand out silver bullets to all the drunks, try to save everybody?
-Steve: Well, it seemed to work for the Lone Ranger. |
L'Homme qui valait trois milliards Téléfilms
Résumé : Victime d’un crash au cours d’un vol d’essai, l’astronaute Steve Austin a perdu son bras droit, ses deux jambes et son œil gauche. Grâce au financement de l’OSO dirigé par Oliver Spencer, le docteur Rudy Wells effectue sur Steve Austin une greffe révolutionnaire. Muni de nouveaux membres l’ayant rendu plus fort, plus rapide et plus résistant qu’un humain normal, Steve doit apprendre à se retrouver lui-même, mais en contrepartie, il doit aussi exécuter une périlleuse mission pour le compte de l’OSO afin de justifier les coûts de son opération et les pouvoirs qu’elle lui procure. Critique : Présentée sur la chaîne ABC le 7 mars 1973, cette adaptation du roman Cyborg de Martin Caidin a été réalisée avec un soin indéniable par Richard Irving. D’une durée de 75 minutes (90 minutes si on inclût les publicités), l’intrigue n’accuse aucun temps mort, tellement que certains raccourcis empruntés par les scénaristes, afin de couvrir l’essentiel du roman dans le laps de temps imparti à sa diffusion télévisée, passent sans qu’on s’en aperçoive vraiment. L’une des forces de ce téléfilm, c’est qu’il arrive à présenter les personnages principaux en peu de temps grâce à un montage parallèle simple mais efficace. Ainsi, après le plan d’ouverture où la définition du mot « Cyborg » apparaît sur un écran informatique, on peut voir Steve Austin dès le générique du début se préparer à effectuer son vol d’essai, alors qu’on le voit marcher seul à l’écart avec le désert en arrière-plan, pour ensuite enchaîner avec un plan d’Oliver Spencer, le chef de l’OSO (Office of Scientific Operations – Bureau des Opérations Scientifiques), marchant à l’aide d’une canne pour aller à un meeting afin de faire part de son idée de créer un nouveau type d’agent spécial afin de pallier à la perte de nombreux autres, tout ça au coût de… six millions! Le téléfilm fait également un usage habile des images filmées du crash d’un prototype dans le désert de Mojave à proximité de l’Edwards Air Force Base en Californie le 10 mai 1967. Son pilote, Bruce Peterson, a miraculeusement survécu à l’écrasement, malgré que son vaisseau ait percuté le sol à plus de 400 km/h et ait effectué six tonneaux. Contrairement à Steve Austin, Peterson n’aura perdu que son œil droit suite à cet écrasement, et a dû renoncé à sa carrière de pilote. Comme des segments de ces images du crash de Peterson ont été réutilisés dans la conception du générique de la série par la suite, Peterson avouera qu’il avait l’impression de revoir le même cauchemar semaine après semaine en la regardant. Le point tournant le plus important de l’intrigue survient au moment où Steve Austin, qui a sauvé des enfants d’un autobus en flammes grâce à ses nouveaux pouvoirs bioniques, s’aperçoit que les fils électriques et l’armature de métal de son bras droit sont visibles et que les enfants qu’il a sauvés deviennent subitement effrayés à leur vue. Se sentant comme un monstre, Austin se retire dans sa chambre d’hôpital dans un mutisme complet, refusant de parler au docteur Wells, ni à l’infirmière Jean Manners qui s’est amouraché de lui. C’est alors qu’Oliver Spencer, après une conversation avec Wells, entre dans la chambre d’Austin, et plutôt que de le convaincre par la flatterie ou de chercher à le rassurer, il demeure fidèle à ce qu’on a pu voir du personnage depuis le début : franc, crû, sans langue de bois, même si cela risque de le rendre encore plus détestable aux yeux du public comme d’Austin. Évidemment, on se doute bien que l’ex-astronaute finira par accepter la mission que Spencer et l’OSO veuillent lui confier. Anecdotes :
- Steve: My arm didn't come packed in a wooden box!
-Steve: Vitamins. 2. VIN, VACANCES ET VAHINÉS Résumé : Suite à une mission ayant provoqué la mort d’une innocente, Steve est réticent à suivre de nouveau les ordres d’Oscar. Celui-ci se livre alors à une manipulation conduisant Steve à affronter Findletter, un dangereux trafiquant d’armes installé à Nassau et mettant en vente des armes nucléaires. Steve va s’allier à un couple d’agents soviétiques d’abord antagoniste, mais dont les objectifs rejoignent le sien. Critique : Suite au succès du premier téléfilm, Universal a tenu à renouveler l’expérience en acceptant d’en produire deux autres en 1973. Au moment toutefois de la mise en chantier du second téléfilm, les exécutifs d’Universal se sont mis d’accord pour transposer les aventures de Steve Austin en série hebdomadaire avec épisodes d’une heure pour le début de l’année 1974. Présentée sur la chaîne ABC le 20 octobre 1973, Vin, Vacances et Vahinés offre néanmoins une approche complètement différente du pilote originale. D’abord avec une équipe technique et une distribution complètement différente, où seul Lee Majors dans le rôle-titre est de retour, mais aussi un style calqué sur les films de James Bond. Certaines répliques dans la bouche d’Austin, son style vestimentaire (il porte un smoking au début du téléfilm), son jeu au golf, le fait qu’il fasse la cour à plusieurs femmes, le vilain qui lui fait face et les décors parfois luxueux malgré un usage plus abusif de décors miniatures et des transparences, soulignent déjà très bien le rapprochement d’Austin avec l’agent 007, au grand dam de Lee Majors d’ailleurs, qu’on sent irrité dans son interprétation, et qui a avoué avoir détesté cette approche. Le scénario, écrit par Glen A. Larson, l’homme derrière des séries comme McCloud, Un Shérif à New-York, K2000, Battlestar Galactica, se contente de recycler les recettes des productions Broccoli, sans vraiment chercher à les renouveler. Il est intéressant de constater que les détracteurs de Larson l’ont toujours accusé de piquer des recettes à succès dans les séries qu’il a écrit ou produit pour suivre les tendances à la mode du moment: Star Wars pour Battlestar Galactica et Buck Rogers par exemple. Ce recyclage se fait d’ailleurs souvent au détriment de la vraisemblance la plus élémentaire. C’est frappant au moment où Austin, qui a des problèmes avec le fonctionnement de son bras bionique au cours de l’intrigue lorsqu’il est en colère, règle le tout en deux ou trois coups de cuillères à pot suite à un appel téléphonique à Rudy Wells, sans explications, ni intervention médicale directe. Vous parlez d’un trou majeur dans le scénario!!! Un autre élément à souligner est le fait que Steve Austin tue cette fois des gens de sang-froid, étant donné le style James Bond attribué au personnage. C’était d’ailleurs un des éléments qui a fortement déplu à Lee Majors, mais aussi à Harve Bennett, qui humanisera le personnage dans la série et le rendra accessible à un auditoire de tous âges. Il est d’ailleurs frappant de constater qu’Austin n’hésite pas à saboter un missile nucléaire pour faire exploser la base du vilain Findletter en conclusion, au mépris des dommages collatéraux, alors qu’on a pu voir auparavant que le repaire de Findletter est situé non loin d’une petite ville. L’explosion nucléaire donne droit à une belle erreur de raccord également, alors que le plan de l’explosion (qui vient d’un test nucléaire dans le Nevada) montre qu’elle a lieu dans un désert, alors que le repaire se trouve sous un cimetière dans une zone boisée. Il ressort quand même quelques éléments positifs de ce téléfilm, avec d’abord l’entrée en scène d’Oscar Goldman, directeur de l’OSI (qui remplace l’OSO du premier téléfilm), et incarné par Richard Anderson, acteur polyvalent que l’on a pu voir dans plusieurs séries à succès, notamment Le Fugitif, Perry Mason, Columbo, et Zorro. Le personnage existait déjà dans le roman original de Martin Caidin, mais fût remplacé dans le script du pilote par celui d’Oliver Spencer qu’interprétait Darren McGavin. L’emploi du temps chargé de ce dernier a forcé Larson à faire cette modification. La qualité du travail de Richard Anderson sera telle qu’il reviendra dans le troisième téléfilm et il sera également retenu par Harve Bennett pour la série hebdomadaire. Bien qu’il y ait des relents de la personnalité quelque peu cynique d’Oliver Spencer dans l’écriture, on peut déjà sentir les bases de l’orientation plus sympathique qu’apporte Anderson dans la peau d’Oscar Goldman, malgré ses manipulations pour forcer Austin à exécuter sa mission. Ce second téléfilm marque aussi l’arrivée d’Alan Oppenheimer à la place de Martin Balsam dans le rôle de Rudy Wells. Plutôt reconnu comme voix pour des dessins animés (il est la voix du célèbre Mighty Mouse), l’embauche d’Oppenheimer se justifie d’abord et avant tout pour une question de budget puisqu’il coûtait à l’époque bien moins que Balsam. La touche d’Oppenheimer a également plu à Harve Bennett puisqu’il a été conservé pour les deux premières saisons de la série avant d’être remplacé par Martin E. Brooks. Malgré leur talent, l’arrivée de ces deux comédiens n’a pas empêché que plusieurs problèmes de continuité avec le pilote soient présents dans Vin, Vacances et Vahinés. Par exemple dans le générique du début, le dialogue laisse entendre que Steve Austin connaissait Oscar Goldman bien avant son accident et son opération, faisant fi de tout ce qui a été illustré dans le premier téléfilm. Le générique utilise également des images du pilote où on peut voir Martin Balsam de dos dans la salle d’opérations, malgré la présence d’Alan Oppenheimer peu après. De plus, Goldman exprime à Wells que le coût de l’opération bionique pour sauver Steve importe peu, alors qu’Oliver Spencer dans le pilote a spécifié que le budget alloué est de… six millions. Soulignons aussi que Rudy Wells dans le premier téléfilm est un savant indépendant de l’OSO, alors qu’ici, il est clairement un employé de l’OSI où il tient un poste très haut-placé dans le département scientifique, sans qu’aucune explication ne soit donnée sur ce changement où cette « promotion ». Comme si cela ne suffisait pas, Austin, qui était décrit comme un astronaute civil enrôlé uniquement comme pilote d’essai et membre de la NASA dans le tout premier téléfilm, devient ici le colonel Steve Austin membre de l’Air Force en plus de travailler pour la NASA. Harve Bennett conservera le statut militaire et le grade d’Austin dans la série en revanche. Anecdotes :
-Steve: Well, I've never had much success at milking reindeer.
-Meade: Eh, sir, would you mind telling me how we're gonna pick up this Austin fellow without running into patrol boats? 3. UN OTAGE QUI VAUT DE L'OR Résumé : Après avoir délivré un ambassadeur américain enlevé par des révolutionnaires mexicains, Steve Austin doit maintenant retrouver un important diplomate kidnappé à Paris. Steve ignore qu’en réalité, tous ces enlèvements sont le fait d’une seule organisation : La Compagnie. Cette dernière exige 1 milliard en lingots d’or pour la libération du diplomate. Pour l’aider à retrouver le diplomate avant le paiement de la rançon, Oscar Goldman et Rudy Wells adjoignent à Steve une scientifique, Erica Bergner, qui a développé une méthode pour transférer les cellules d’un cerveau à un autre. Se servant des cellules du cerveau d’un des kidnappeurs retrouvé mort pour accéder à sa mémoire, Bergner cherche à guider Steve vers le repaire de l’organisation, mais pendant ce temps, Rudy Wells découvre que ce procédé cause de graves effets secondaires. Critique : Tout comme dans Vin, Vacances et Vahinés, Steve Austin est à nouveau en mode James Bond dans l’accomplissement de la nouvelle mission de ce troisième et dernier téléfilm, présenté sur ABC le 17 décembre 1973. Il faut dire que l’organisation qu’il combat n’est pas sans rappeler celle du S.P.E.C.T.R.E. qui était opposé à 007, notamment dans Opération Tonnerre. La présence de l’actrice Luciana Paluzzi dans un rôle de complice de La Compagnie, soit la Comtessa de Rojas, rappelle à juste titre son rôle de membre du S.P.E.C.T.R.E. dans le film ci-mentionné, à la différence que si Bond ne l’a pas convaincu de reprendre le chemin de la vertu, même après une nuit d’amour, elle n’hésitera pas à le faire sous la simple insistance d’Austin, et une simple torsion du poignet! Un autre élément « bondesque » de ce téléfilm est de voir Steve Austin fréquenter un casino, affirmer qu’il a une certaine expérience comme joueur (It’s part of my checkered past , affirme-t-il), et qu’il est capable en plus de gagner à la roulette par une compréhension de la séquence des chiffres. On ne retrouvera pas cela dans la série, comme quoi cette référence au passé ne correspondait pas à la façon dont Harve Bennett envisageait le personnage, ce qui ne surprend guère. Si Un Otage qui vaut de l’or ne réinvente pas la roue et ne génère pas de surprises question intrigue, on peut y trouver quand même certains éléments intéressants qui servirent pour la série subséquente, à commencer par la façon dont est dépeint Oscar Goldman. Alors qu’il avait des relents de la personnalité d’Oliver Spencer dans le second téléfilm, le scénariste Larry Alexander a davantage humanisé le personnage, le rapprochant assez près de celui que le public sera habitué de voir dans la série hebdomadaire. On retrouve tout de même plusieurs incohérences dans ce téléfilm, mais un peu moins grosses que dans le précédent. Par exemple, on trouve tout au long du visionnement des cabines téléphoniques (rappelons que les cellulaires n’existaient pas encore à l’époque) utilisées par divers personnages à des endroits inusités: en plein milieu d’un stationnement (parking) public, sur un dock, et même à l’intérieur d’un entrepôt. L’erreur la plus grossière se trouve par contre dans la scène où Steve fouille la chambre de la Comtessa de Rojas en usant de sa vision bionique nocturne, alors que la pièce est incroyablement claire! Il y aussi souvent cette erreur de point de vue assez commune dans les séries, au moment où Erica Bergner, qui est censé accéder à la mémoire du kidnappeur grâce au transfert de cellules, et la caméra montre alors le point de vue d’un autre personnage lorsque les images mentales apparaissent au petit écran. C’est le genre d’erreur qui est fréquent pour des raisons économiques (par exemple lors des flashbacks), alors que des images filmées sont réemployées plus d’une fois sans aucun souci de vérifier de quel personnage la caméra adopte le point de vue. De retour à la mise en scène, Russ Mayberry filme le tout dans la même veine que le précédent, c’est-à-dire avec rythme, mais sans grande imagination non plus. Bref, pas ennuyeux du tout, mais pas indispensable. Anecdotes :
-La Comtessa: I've known several Americans. They too could only concentrate on one thing at a time. So little imagination.
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