Saison 1 1. Nous vous présentons le señor Zorro (Presenting Señor Zorro) 2. Passage secret (Zorro's Secret Passage) 3. Drame au monastère San Gabriel (Zorro Rides to the Mission) 4. Le Fantôme du moine masqué (The Ghost of the Mission) 5. L'Idylle de Zorro (Zorro's Romance) 6. Zorro sauve un ami (Zorro Saves a Friend) 7. Monastario tend un piège (Monastario Sets a Trap) 8. Evénement tragique (Zorro's Ride into Terror) 9. Un procès qui finit bien (A Fair Trial) 10. Garcia en mission secrète (Garcia's Secret Mission) 11. La Situation se complique (Double Trouble for Zorro) 12. Un escrimeur chanceux (Zorro, Luckiest Swordsman Alive) 13. La Chute de Monastario (The Fall of Monastario) 14. L'Ombre d'un doute (Shadow of Doubt) 15. Garcia est accusé (Garcia Stands Accused) 16. Esclaves de l'aigle noir (Slaves of the Eagle) 17. Le Sourire du danger (Sweet Face of Danger) 20. Agent de l'aigle noir (Agent of the Eagle) 21. Zorro tend un piège (Zorro Springs a Trap) 22. Zorro est démasqué (The Unmasking of Zorro) 23. Le Secret de la Sierra (The Secret of the Sierra) 24. Le Nouveau Commandant (The New Commandante) 25. Le Renard contre le loup (The Fox and the Coyote) 26. Adieu, monsieur le magistrat (Adios, Senor Magistrado) 27. Les Complices de l'aigle noir (The Eagle's Brood) 28. Zorro par intérim (Zorro by Proxy) 29. Quintana fait un choix (Quintana Makes a Choice) 30. Zorro met le feu aux poudres (Zorro Lights a Fuse) 31. L'Homme au fouet (The Man with the Whip) 32. La Croix des Andes (The Cross of the Andes) 33. Les Bolas mortelles (The Deadly Bolas) 34. Le Puits de la mort (The Well of Death) 35. Le Nœud coulant se resserre (The Tightening Noose) 36. Les Regrets du sergent (The Sergeant Regrets) 37. L'Aigle s'envole (The Eagle Leaves the Nest) 1. NOUS VOUS PRÉSENTONS LE SEÑOR ZORRO Rappelé d'Espagne par son père, le jeune Don Diego de la Vega entreprend de lutter contre la dictature militaire qui sévit à Los Angeles. Pour ne pas compromettre sa famille, il se fait passer pour un jeune oisif inoffensif, mais la nuit il devient Zorro, le justicier masqué, défenseur des opprimés. Sa première intervention consiste à libérer un voisin, arrêté pour avoir osé résister au terrible commandant Monastorio. Comme tout pilote qui se respecte, ce premier épisode présente les principaux personnages et fixe le cadre et les principaux codes de la série. Don Diego de la Vega, parti poursuivre ses études en Espagne, a reçu une lettre de son père, l'informant de son souhait de le voir rentrer au plus vite en Californie afin de l'aider à résoudre certains problèmes. Pendant la traversée de l'Atlantique, il apprend que Los Angeles est opprimée par la tyrannie d'un certain commandant Monastorio. A l'arrivée, le bateau doit être fouillé par les hommes du commandant. Aussi, il ordonne à Bernardo, son domestique muet, de jeter à l'eau ses trophées de champion d'escrime. En effet, il a décidé de lutter contre la dictature, mais pas ouvertement, afin de ne pas nuire à son père. Don Diego va se faire passer pour un lâche, un jeune niais plongé dans ses lectures, incapable de manier l'épée. La nuit, il deviendra Zorro, le renard rusé, un combattant capable de contrer les méfaits de Monastorio par son audace et ses talents d'escrimeur. Quant à Bernardo, il fera semblant d'être sourd afin de récolter de précieux renseignements. Dès son arrivée, Don Diego assiste à l'arrestation de son voisin le señor Torres, coupable de « trahison », c'est-à-dire de résistance au commandant Monastorio. Il retrouve le sergent Garcia, une vieille connaissance, désormais aux ordres du commandant. Alors que Don Alejandro, son père, lui explique la situation et lui demande d'agir, Diego refuse de le faire ouvertement. Il propose simplement d'écrire une lettre de protestation au gouverneur, ce qui ne peut que rester sans effet. Don Alejandro éprouve une cruelle déception, et son fils en ressent de l'amertume et des regrets : voilà qui sera une constante de la série, revers de la médaille dans la vie des justiciers qui entendent rester anonymes... Don Diego est heureux de retrouver Tornado, son cheval noir, qu'il présente à Bernardo. Tornado sera le cheval de Zorro, et personne ne pourra le reconnaître, pas même Don Alejandro, qui l'a connu alors qu'il n'était qu'un jeune poulain. Le soir venu, Zorro passe à l'action. Il libère Don Ignacio Torres alors que Monastorio s'apprêtait à le liquider au cours d'une évasion montée de toutes pièces avec la complicité de son homme de loi. Zorro affronte le commandant à l'épée et s'enfuit. Les hommes de Monastorio ne peuvent se lancer à sa poursuite car le rusé Zorro a pris soin d'attacher leurs chevaux. Zorro conseille à Torres de demander l'asile au monastère San Gabriel, et voilà comment 25 minutes passent très vite, tant cet épisode est réussi en tous points. 2. PASSAGE SECRET Le commandant Monastorio offre une récompense pour la capture de Torres et de Zorro. Il arrête un vaquero employé des de la Vega, qu'il prend pour Zorro. Seule une intervention du vrai justicier pourrait disculper le vaquero. Un épisode on ne peut mieux intitulé puisque sa caractéristique principale est la présentation du passage secret qui conduit de la maison des de la Vega à la grotte où Zorro cache Tornado. Bernardo est stupéfait de découvrir ce chemin derrière une bibliothèque, lorsque son maître lui fait les honneurs des lieux. Le passage secret longe la maison, passe sous les écuries et aboutit à une grotte dont l'entrée est dissimulée derrière un rideau de verdure. Zorro et Tornado peuvent franchir ce rideau pour mener leurs expéditions puis revenir se mettre à l'abri d'éventuels poursuivants. Même Don Alejandro, décidément peu informé des mystères de sa demeure, ignore l'existence de cette grotte et de ce chemin. Le passage ne va pas tarder à prouver son utilité. En effet, le commandant Monastorio rend visite à Don Diego, avec un masque et une cape semblables à ceux de Zorro. A la recherche du « hors-la-loi », il soupçonne un vaquero au service de la famille de la Vega. Diego insiste pour être totalement lavé de tout soupçon, mais Monastorio le prend d'autant moins au sérieux qu'il se montre ridicule en voulant le défier à l'épée. Zorro a atteint son objectif, mais du même coup, Monastorio persiste à soupçonner le vaquero qui, il est vrai, ressemble à Don Diego... donc à Zorro. Don Diego rend visite à Torres au monastère San Gabriel, puis à la fille de Torres, dont il est plus ou moins amoureux. Alors que Monastorio a arrêté le vaquero et entreprend de tester ses aptitudes au combat, Zorro intervient le soir même pour prouver au commandant qu'il fait erreur. Il défie Monastorio à l'épée, gagne le duel et prévient son adversaire qu'il se montrera moins magnanime s'il est contraint de l'affronter à nouveau. Monastorio se lance à ses trousses avec ses hommes. La meute parvient en toute logique aux alentours de la villa de la Vega. Zorro rentre chez lui par le passage secret, redevient Don Diego et n'a plus qu'à recevoir Monastorio en robe de chambre, avec un air ensommeillé et ahuri... 3. DRAME AU MONASTÈRE SAN GABRIEL Un Indien désireux de toucher la récompense informe Monastorio de la cachette de Torres au monastère San Gabriel. Furieux du refus catégorique du père Felipe de livrer le réfugié, le commandant réquisitionne les Indiens employés à la cueillette des oranges au monastère et les fait travailler durement. Il espère ainsi amener Torres à se rendre. La cruauté sans limites de Monastorio est mise en exergue tout au long de cet épisode. Le commandant ne ménage personne, pas même le dévoué sergent Garcia, sommé de se traiter lui-même de « gros babouin indigne de servir le Roi d'Espagne et... le commandant Monastorio ». C'est évidemment pire avec les Indiens, lardés de coups de fouets et forcés d'accomplir des travaux inutiles : déplacer d'énormes blocs de pierres pour les remettre ensuite à leur point de départ. Une occasion de constater la stupidité sans bornes du sergent Garcia, incapable de comprendre le but réel de ces manœuvres. Les Indiens sont chargés de la cueillette des oranges, bien que ces dernières ne valent pas celles de Valence, selon l'aveu du père Felipe. A leur sujet, on remarque que tous ne sont pas des saints puisque c'est l'un de ceux travaillant au monastère qui trahit Torres et le père Felipe, afin de toucher la récompense promise par le commandant. L'atmosphère générale est assez sombre mais recèle un moment d'humour, lorsque Don Diego se paye la tête de Monastorio en jouant de l'orgue. Bien entendu, Zorro va sauver la situation alors que Torres, horrifié par le traitement infligé aux Indiens par sa faute et finissant par céder à la pression, était sur le point de se livrer au commandant Monastorio. Outre l'ambiance dramatique un peu trop poussée, on peut regretter que l'intervention de Zorro ait lieu en plein jour : la magie de la nuit apporte toujours un petit quelque chose en plus, et c'est ce petit plus qui manque à cet épisode. 4. LE FANTÔME DU MOINE MASQUÉ Déterminé à s'emparer de Don Ignacio Torres, le commandant Monastorio prétexte une attaque d'Indiens imminente pour investir le monastère San Gabriel avec ses soldats, afin de « protéger les occupants », en réalité pour surveiller et affamer Torres. Toujours soucieux de protéger son père, Diego apprend à Bernardo à jouer de la guitare afin qu'il se fasse passer pour lui pendant ses expéditions nocturnes. Le muet devra jouer de la musique dans la chambre de son maître pour que Don Alejandro ne se doute pas que son fils et Zorro ne font qu'une seule et même personne. Bernardo n'est pas doué, et Don Diego lui fait remarquer que tout Espagnol qui se respecte doit savoir jouer de la guitare… Le meilleur de l'épisode se trouve dans la première partie, avec le temps fort à suspense lors de la première sortie nocturne de Zorro. Le justicier apporte de la nourriture à Torres, mais le commandant le surprend et le poursuit, aidé par ses hommes. Zorro s'échappe en glissant le long d'une corde attachée au clocher de l'église. Monastorio coupe la corde, heureusement trop tard pour que Zorro se blesse en tombant, mais l'homme masqué est passé tout près de la catastrophe. Après cet échec, Zorro décide de changer de tactique, d'employer la ruse, ce qui est bien normal pour un renard... Il invente une histoire de « fantôme d'un moine fou » destinée à impressionner le crédule sergent Garcia et sa garnison. Bien secondé par Bernardo, il ne lui reste plus qu'à se promener avec un déguisement de « fantôme sans visage » et à simuler une attaque d'Indiens pour porter le coup de grâce : terrorisés, les soldats prennent la fuite, Garcia en tête. Cette seconde partie est plaisante, mais pas au niveau de la première. 5. L'IDYLLE DE ZORRO Monastorio et sa garnison fouillent le ranch de Torres, ce qui contraint Don Ignacio à se cacher dans la cave. Sensible au charme d'Helena, la fille de Torres, le commandant envisage de l'épouser. En préambule, Monastorio révèle ses projets au sergent Garcia : s'emparer du ranch de Don Ignacio Torres et de tout ce qui se trouve à l'intérieur, y compris la jeune et belle señorita Helena Torres, dont il souhaite faire sa femme. Le commandant investit le ranch Torres et le fait fouiller par ses troupes, alors que Don Ignacio s'est réfugié dans la cave. C'est alors que l'épisode s'oriente vers une histoire guignolesque, éloignée de l'ambiance trouble, électrique, mystérieuse des meilleurs épisodes. Don Diego, en visite chez les Torres afin de conseiller à Ignacio de se rendre au plus vite à Monterey, accompagne le sergent Garcia à la cave et profite de son penchant pour le bon vin : après avoir bu quelques pichets, Garcia échoue dans l'arrestation de Torres. C'est la première fois que l'on montre de façon explicite l'ivrognerie notoire du sergent, mais il y en aura d'autres... La fouille des étages donne lieu à un festival de pitreries de la part du sergent Garcia. Voilà qui n'empêche pas les recherches de traîner en longueur, et l'épisode devient alors languissant. Diego a le don d'exaspérer Monastorio : il surgit et chante la sérénade juste au moment où le commandant allait profiter de sa position pour embrasser Helena. Cette scène est finalement plus drôle que les maladresses de Garcia. Le jeune de la Vega fait preuve de son astuce habituelle pour aider Torres à s'enfuir : il fait assommer le commandant à l'aide d'un pot de fleur que Bernardo laisse tomber sur le crâne du tyran, puis fait revêtir l'uniforme de Monastorio par Torres, qui peut ainsi filer au nez et à la barbe des gardes. Il bénéficie même d'une escorte de cavaliers, emmenés par le sergent Garcia ! Lorsqu'il se réveille, Monastorio soupçonne Don Diego d'être un complice de Zorro, mais retrouve Bernardo et Diego ligotés dans la cave : une fois de plus, Zorro a bien manœuvré. On peut tout de même regretter la brièveté de l'intervention de Zorro en uniforme sur son cheval. Le scénario fait la part trop belle à Don Diego par rapport à Zorro. 6. ZORRO SAUVE UN AMI Le commandant Monastorio a fait arrêter et jeter en prison l'épouse et la fille de Torres. Il espère prendre Zorro au piège lorsque le justicier ne manquera pas de tenter de les libérer. Mais Benito, le chef des vachers des de la Vega, amoureux de la señorita Helena, se déguise en Zorro pour venir libérer sa bien-aimée. Maladroit, il se fait prendre et démasquer. Monastorio décide de le pendre dans les plus brefs délais. Une entame qui en dit long sur les méthodes de Monastorio. Son homme de loi est furieux de l'arrestation de la señora Torres et de sa fille, qui risque de « dresser le peuple contre nous alors que nous prétendons le défendre contre les propriétaires. » Ainsi, Monastorio tente d'user de démagogie pour asseoir son pouvoir. Il ressort de tout ceci un petit côté démocrate-chrétien insufflé par les scénaristes, aspect que l'on devinait dans les épisodes précédents : les notables et les religieux sont les vrais défenseurs du peuple, contre ceux qui prétendent le représenter. Du côté du sergent Garcia, pas de nouveauté mais la confirmation de son amour du vin lorsque, sur suggestion (intéressée) de Don Diego, il s'empresse d'aller vérifier si le vin du « Nord » est véritablement moins savoureux que le vin local. Bien entendu, il est toujours aussi lourdaud et maladroit. L'arrestation de Zorro constitue une surprise de taille, avant que l'on découvre qu'il ne s'agit que d'un ersatz. En revanche, il est facile de deviner que c'est le vrai justicier qui se cache sous l'habit du père Felipe, lors de la séquence finale : le prétendu prêtre cache bien trop ostensiblement son visage... 7. MONASTARIO TEND UN PIÈGE Don Alejandro organise la rébellion contre Monastorio. Il réunit les plus importants propriétaires terriens de la région, qui décident de prendre d'assaut la prison afin de libérer Helena et la señora Torres, et ce malgré les conseils de prudence de Don Diego. Toujours déçu par l'attitude de son fils, Don Alejandro se montre cruel avec lui. Lors de l'assemblée des notables, il lui jette un cinglant : « Il est préférable dans certains cas de mourir comme un homme plutôt que de vivre comme un lâche. » Avant de partir pour la caserne, Alejandro, déçu par le refus de Diego de l'accompagner, lui déclare qu'il avait un moment espéré être fier de lui. Le père de Diego ignore que Monastorio a fait espionner sa réunion et prépare une embuscade meurtrière. Zorro décide d'attaquer la garnison afin de lancer les soldats à sa poursuite, ce qui laissera le champ libre à son père et à ses amis. Il affronte Monastorio en duel, scène récurrente mais toujours spectaculaire, tellement les duettistes sont bons escrimeurs. Réjouissant aussi, le défi que lance Zorro au sergent Garcia : il le traite de « gros porc ». Hélas ! Ceci ne suffit pas à retenir Garcia, qui rentre à la caserne avec ses hommes. Un affrontement sanglant lors de l'assaut est désormais inévitable. Monastorio tire sur Don Alejandro et le blesse, sous les yeux d'un Zorro consterné. Le justicier parvient à sauver son père en l'emmenant sur son cheval. Alejandro est tenté de retirer le masque de Zorro, espérant concrétiser ses rêves en découvrant le visage de son fils, mais il n'ose pas, par respect pour l'homme qui vient de lui sauver la vie. Une scène finale fort émouvante, superbe conclusion pour un des meilleurs épisodes de la saison. 8. ÉVÉNEMENT TRAGIQUE Zorro laisse son père blessé dans le passage secret et rentre chez lui pour aller chercher le nécessaire pour le soigner. Mais Monastorio surgit et consigne Don Diego à son domicile, sous la garde du sergent Garcia et de ses hommes. Ce très bon épisode constitue la suite directe du précédent puisqu'on retrouve Zorro avec son père, blessé à la suite de l'attaque des notables contre Monastorio. Zorro trouve refuge dans sa grotte. Don Alejandro, sérieusement touché, le remercie chaleureusement. Redevenu Don Diego, le justicier est fort ennuyé de trouver Monastorio à son domicile, alors que son père attend des secours dans le passage secret. Il a une légère frayeur lorsque le commandant l'accuse de duplicité. Mais non, il ne le soupçonne pas d'être Zorro, simplement d'avoir trop de sympathie pour les idées jugées séditieuses de son père. Garcia offre de bonnes scènes comiques. Invité par Don Diego à piquer un petit roupillon sur son propre lit, ce qui devait arriver arrive : Monastorio le surprend en pleine sieste. Pour se débarrasser de ses geôliers, Diego fait monter par Bernardo cinq bouteilles de vin. Résultat : le sergent entonne des chansons et ne se rend même pas compte que son hôte s'est éclipsé ! Zorro ne retrouve pas son père dans la grotte. Alejandro est sorti pour tenter d'en finir avec Monastorio. Ce dernier le retrouve et s'apprête à l'achever quand Zorro intervient. Pour changer de l'épée, on assiste à un duel à la lance, évidemment remporté par le justicier. Zorro confie son père à Don Ignacio Torres, alors placé sous la protection du gouverneur. 9. UN PROCÈS QUI FINIT BIEN Don Ignacio et Don Alejandro se sont rendus à Monastorio. Ils sont confiants car le gouverneur va envoyer un juge intègre pour leur procès, prévu pour le lendemain. Ils ignorent que le commandant a chargé le sergent Garcia de retarder l'arrivée du juge, sous prétexte de « l'escorter », afin de faire condamner les accusés par un magistrat local à sa solde et de les exécuter dans la foulée. Après les sommets des deux épisodes précédents, on revient à un niveau plus normal, avec cette histoire curieusement axée sur le comique, malgré la gravité de la situation. Chargé de retarder l'arrivée du juge, Garcia ne peut y parvenir par la nourriture : le magistrat est un gros mangeur puisqu'il réussit même à dégoûter le sergent ! L'aubergiste, interprété par l'excellent William Schallert, suggère alors d'employer un somnifère, qui fait aussitôt son effet. Heureusement, Zorro veille et va se charger d'amener le juge à Los Angeles. La tactique employée est étonnante (il déguise Bernardo en sergent Garcia !), mais le résultat l'est encore plus : le muet est méconnaissable avec la moustache, l'uniforme et la bedaine du sergent. Le juge est en retard. Monastorio fait débuter le procès, un procès expéditif sous l'égide de son homme de loi. Au moment du verdict, Zorro, dissimulé derrière un rideau, pointe son épée dans le dos du magistrat et l'oblige à déclarer les accusés non coupables, à la stupéfaction de Monastorio. Lorsque le juge régulier arrive, le commandant est contraint de lui annoncer l'acquittement des prévenus. 10. GARCIA EN MISSION SECRÈTE Monastorio organise un simulacre de renvoi de l'armée du sergent Garcia. Il espère que Garcia, redevenu un simple citoyen, et présumé revanchard envers l'armée, recueillera des confidences de la population au sujet de la cachette de Zorro. Le commandant a promis au sergent la promotion au grade de lieutenant s'il réussit sa mission. Un épisode atypique centré sur le sergent Garcia, chargé d'une mission secrète par le commandant Monastorio. A croire que Monastorio a gardé une certaine confiance envers le sergent, dont il a pourtant constaté à de multiples reprises l'incompétence notoire... Zorro a joué un bon tour en accrochant un drapeau à son initiale dans la caserne. Le commandant fait jeter en prison deux vagabonds qui ont eu l'outrecuidance de rire de l'anecdote devant lui, puis les libère et leur confie en échange la tâche de réparer un toit dans un délai impossible à tenir. Il prend prétexte de l'épisode du drapeau pour faire semblant de renvoyer le sergent Garcia. Zorro va agir pour que les deux vagabonds ne se retrouvent pas victimes collatérales de sa blague. Il est amusant de découvrir Monastorio ensommeillé sortir de son lit en sous-vêtements, lorsque Garcia court lui annoncer la réussite du plan. Mais ceci est insuffisant pour apporter une satisfaction réelle au spectateur. En effet, l'épisode tout entier ressemble à une blague de mauvais goût, à l'image de celle de Zorro. Nonobstant l'atmosphère nocturne, qui fait cruellement défaut, le scénario donne une impression de flottement, probablement due à la fin des ennuis de Don Alejandro et Don Ignacio Torres. Car c'est toute la trame de la série depuis ses débuts qui est brusquement interrompue, et cela crée un vide difficile à combler. 11. LA SITUATION SE COMPLIQUE Le commandant Monastorio cherche à discréditer Zorro. Il promet la libération à un prisonnier arrêté pour meurtre lors d'un duel. En échange, l'homme devra se déguiser en Zorro pour maltraiter et dévaliser les participants les plus modestes à un banquet offert par le commandant aux notables et aux paysans. L'histoire commence très bien, avec un gros plan sur les gambettes affriolantes d'une splendide danseuse de flamenco. Dans la foulée, le festival de mimiques de Bernardo en guise de compte-rendu de sa mission d'espionnage chez le commandant est fort drôle. Néanmoins, c'est la séquence finale qui va donner sa pleine mesure à cet épisode agréable, grâce à une multitude de quiproquos : le sergent Garcia, puis le commandant Monastorio, prennent le vrai Zorro pour le faux, et ce dernier est victime à deux reprises d'un déplacement d'échelle opéré par Bernardo. 12. UN ESCRIMEUR CHANCEUX Le commandant Monastorio décide de ne pas changer une tactique qui perd : il veut continuer à discréditer Zorro à l'aide d'un faux. Il fait croire que Martinez, le faux Zorro, a été tué au cours d'une tentative d'évasion, et le charge de piller le monastère San Gabriel, toujours habillé en Zorro. Rien de nouveau au sujet des relations entre les de la Vega père et fils : Don Alejandro est exaspéré par la conduite de son fils, qui semble se désintéresser des exploits de Zorro et préfère jouer de la guitare. Concernant l'action proprement dite, le faux Zorro semble cette fois-ci réussir dans son entreprise puisque le justicier se retrouve dans le pétrin : Martinez a tué un Indien qui voulait l'empêcher de voler des bijoux dans le monastère San Gabriel, et le père Felipe s'est converti en plus farouche détracteur de Zorro. Il faut dire que Monastorio n'a rien laissé au hasard puisqu'il a procuré à Martinez un cheval noir, copie très ressemblante de Tornado. Zorro doit jouer serré pour rétablir sa réputation. Il piège le commandant en mettant en circulation des bijoux prétendument issus du vol attribué à Zorro. Les événements se précipitent lorsque Martinez se sent trahi par son complice. Un combat épique à l'épée commence entre Monastorio et Martinez. Jusqu’à cet instant, pas de problème pour le justicier masqué. Hélas ! Zorro se retrouve contraint d'intervenir car, si Monastorio tue Martinez, il n'aura plus aucun moyen de se réhabiliter auprès de la population. Sous l'identité de Don Diego, et sous le regard intéressé de Monastorio, il affronte Martinez en faisant semblant d'être maladroit, puisque sensé ne pas savoir manier l'épée. Sa victoire finale sera donc attribuée à la chance, d'où le titre de l'épisode. La façon dont Zorro doit être blanchi, par le commandant lui-même lorsqu'il va rapporter la couronne de bijoux au père Felipe, n'apporte pas une conclusion satisfaisante, et l'on ne peut que rester sur sa faim face à une telle maladresse de scénario. 13. LA CHUTE DE MONASTARIO Alors que Los Angeles se prépare à accueillir le vice-roi, Monastorio arrête Don Diego, qu'il soupçonne d'être Zorro, et compte bien se couvrir de gloire en offrant ce « trophée » à son prestigieux visiteur. Depuis l'acquittement de Don Ignacio Torres et de Don Alejandro, l'intensité de la série était en nette baisse. Dans ces conditions, il était sage de conclure la période Monastorio, inexorablement vouée à tourner en rond. Cet épisode de conclusion est lui aussi assez décevant, et ce pour de multiples raisons. Si Monastorio fait preuve d'une certaine perspicacité en devinant l'identité de Zorro, il faut avouer que la tâche lui a été facilitée par le justicier lui-même. En effet, le combat d'escrime du final de l'épisode précédent et la « chance du débutant » ne pouvaient tromper grand-monde. Le commandant a également fini par remarquer que Diego était toujours dans les parages lors des « forfaits » de Zorro, mais absent dès lors que le « hors-la-loi » apparaissait. En dehors de cette arrestation, on doit bien reconnaître que Monastorio, assez consistant au début de la série, était devenu au fil des épisodes une caricature, un pantin ridicule, à peine plus intelligent que le sergent Garcia. Le couronnement de cette évolution est atteint lors de cet épisode, si bien que l'on ne regrettera pas de voir disparaître le personnage. On relève une énorme incohérence de scénario. Le vice-roi ne croit pas que Don Diego puisse être Zorro car il connaît bien le jeune de la Vega qui, lors de son séjour en Espagne, était un camarade d'université et un ami de son fils. Mais justement, comment pourrait-il alors ignorer que Diego est un champion d'escrime, et que son numéro d'escrimeur maladroit ne peut être que de la comédie ? Déception aussi avec des séquences réellement téléphonées : le piège inventé par Diego, à savoir mettre un homme lui ressemblant derrière le masque de Zorro, se devine facilement, tout comme la prétendue intervention du « vrai » Zorro, venu innocenter Don Diego en fin d'épisode. Tout spectateur avisé comprend immédiatement qu'il s'agit en fait de Bernardo déguisé en Zorro. Déception encore avec le duel à l'épée entre le commandant et Zorro, pâle redite de l'aventure précédente avec Zorro à nouveau contraint de jouer les duettistes maladroits. Vraiment, on pouvait espérer beaucoup mieux de l'épisode charnière relatant la chute de Monastorio. Une des rares satisfactions a trait à la distribution. Le vice-roi est interprété par John Dehner et sa fille Constance par Lisa Gaye. Voilà deux bons comédiens, qui rappelleront certains souvenirs aux amateurs de la série Les Mystères de l'Ouest, à laquelle ils participeront, le plus souvent dans des rôles d'adversaires. Ici, ils incarnent des personnages sympathiques. Le vice-roi arrive avec un préjugé défavorable envers le commandant Monastorio. Sa fille confirme ce qu'il pense, elle juge même Monastorio comme un « pompeux imbécile ». Il faut dire que le commandant, peu familiarisé avec la nuance, en fait trop dans le registre de la servilité... Autre séquence agréable, l'intronisation comme commandant provisoire du sergent Garcia, après l'arrestation de Monastorio. Le gros homme est évidemment ravi de ce dénouement. 14. L'OMBRE D'UN DOUTE Un nouveau commandant est annoncé à Los Angeles. Il est assassiné dès son arrivée. On arrête un simple d'esprit, mais une serveuse de bar, qui a vu le véritable coupable, est enlevée. Zorro va devoir reprendre du service. Un bon épisode qui monte en puissance après un début assez lent. Débarrassée de l'odieux Monastorio, dotée d'un juge et d'un nouveau commandant jouissant d'une bonne réputation, Los Angeles s'apprête à couler des jours paisibles et heureux. Don Diego pense que la carrière de Zorro est terminée. Hélas ! Le nouveau commandant est assassiné dès son arrivée. Un simple d'esprit est accusé du meurtre, mais le vrai coupable est un certain Esteban Rojas, à la solde du juge, qui est en réalité un traître. Après la mollesse des épisodes précédents, c'est avec un plaisir certain que l'on retrouve une très bonne scène d'action, lorsque Zorro sauve Maria Crespo, la charmante serveuse, enlevée par des bandits et prisonnière d'un chariot fou fonçant à toute allure vers l'abime. La ravissante et très regrettée Myrna Fahey, victime du cancer à l'âge de quarante ans, insuffle au personnage de Maria une candeur juvénile très sympathique. Maria voue une admiration sans limite pour Zorro, ce dont profite le cynique Rojas. Curieusement, Myrna Fahey jouera plus tard dans Les Trompettes de Jéricho, un épisode de la série Au Coeur du Temps, tout comme Lisa Gaye, vue dans l'épisode précédent. Myrna interprétera Rahab et Lisa sa perfide servante Ahza. Le témoignage de Maria Crespo va permettre d'innocenter le simple d'esprit. Quant à Rojas, on le retrouve assassiné, avec une plume d'aigle dans la main. Une conclusion qui oriente la série vers une nouvelle période, celle de la lutte contre l'Aigle Noir. 15. GARCIA EST ACCUSÉ Une machination a été montée contre le sergent Garcia. Appâté par la promesse d'un faux Zorro de se laisser capturer, il est attiré dans un guet-apens et accusé d'avoir agressé et volé le messager du Roi, porteur de la solde de la garnison. Garcia est condamné à mort. Un épisode intéressant doté d'un scénario solide basé sur une machination et une course contre la montre pour sauver Garcia de la fusillade. Avant que le sergent ne soit victime du complot, il nous offre une de ces scènes amusantes dont il a le secret. Au son d'une chanson de Don Diego, il se voit déjà bardé de médailles et coqueluche des señoritas, après avoir capturé Zorro ! On remarque aussi qu'il se montre moins bête qu'on pouvait le croire puisqu'il comprend qu'il a été berné par un faux Zorro. La sublime Myrna Fahey apparaît à nouveau, toujours dans le rôle de Maria Crespo, témoin au procès du sergent Garcia. Autre fait remarquable : lors d'une spectaculaire poursuite à cheval, Zorro tombe sur une pierre et s'assomme. Il est sauvé par Tornado, qui empêche le messager du Roi de l'achever. Au moment où Garcia allait être exécuté, Zorro surgit et force le messager à avouer que des inconnus lui ont promis de pouvoir conserver la totalité de la solde de la garnison s'il prétendait avoir été dépouillé par le « gros sergent ». Zorro a trouvé une autre plume d'aigle sur le messager, et se demande ce que toutes ces plumes signifient. Il n'est pas le seul, car le spectateur est tenu dans l'ignorance des dessins de l'ennemi invisible. Pourquoi a-t-on voulu éliminer le sergent Garcia, tout comme on avait exécuté le nouveau commandant ? Surtout qu'un homme aussi falot que le sergent ne peut pas déranger grand-monde... Serait-ce l'armée dans son ensemble qui est visée ? Mystère... 16. ESCLAVES DE L'AIGLE NOIR Le juge et ses complices de la bande de l'Aigle ont instauré un impôt exorbitant en usurpant l'identité du percepteur du Roi. Leur but est de vendre comme esclaves les malheureux emprisonnés pour n'avoir pas pu payer les nouvelles taxes. Parmi eux, le frère de Maria Crespo. Un épisode particulièrement réussi qui mêle habilement aspects graves, voire pathétiques, à l'image de la détresse de Maria Crespo face à l'emprisonnement puis à la déportation de son frère, et les scènes comiques générées par l'épatant sergent Garcia. Le scénario multiplie les rebondissements et les bonnes surprises. La première d'entre elles est de découvrir le neveu du percepteur parmi les complices des bandits. Ce sont de telles subtilités qui procurent les meilleurs épisodes, et la suite confirmera ce début tonitruant. N'oublions pas non plus le plaisir de retrouver Myrna Fahey pour la troisième de ses quatre apparitions sur la série, ainsi que la voix d'Henry Djanik, dans la bouche d'un des malfaiteurs. Don Diego apprend l'escrime à Bernardo, puis l'équitation, afin qu'il puisse se faire passer pour lui si nécessaire. Initiative judicieuse s'il en est puisque justement l'occasion d'utiliser les nouveaux talents du muet ne va pas tarder à se présenter... On commence à découvrir que le sergent Garcia est un bon bougre puisqu'il se rebelle contre l'injustice faite aux paysans, et souhaite même l'intervention de Zorro. Voyant que le justicier tarde à arriver, il décide de se déguiser en Zorro et de libérer les prisonniers lui-même, après s'être prudemment assuré que le caporal Reyes ne tirerait pas sur « Zorro » ! Henry Calvin est hilarant sous son déguisement de Zorro. Et il s'étonne d'être reconnu par le juge ! Cet intermède réjouissant a son pendant négatif, l'échec de l'intervention du vrai Zorro. La mascarade du sergent a ameuté suffisamment de soldats pour compromettre toute action en faveur des prisonniers. Qu'à cela ne tienne ! Ce n'est pas pour rien que Zorro s'appelle « le Renard »... Il lance les gardes armés à la poursuite de Bernardo déguisé en Zorro, afin de pouvoir libérer les détenus en toute tranquillité. La scène finale, réjouissante, confirme la haute qualité de l'épisode. L'esclavagiste, qui a payé pour rien puisque Zorro a libéré les prisonniers, se dédommage avec de nouveaux esclaves tous trouvés : ce sont les trois hommes de l'Aigle, dont le faux percepteur et son vrai neveu, qui descendront dans la mine ! 17. LE SOURIRE DU DANGER Un espion du vice-roi, qui venait d'arriver à Los Angeles, a été assassiné par des hommes de l'Aigle. Une complice des bandits, que Don Alejandro souhaitait naïvement marier à son fils, se retrouve menacée de mort à la suite d'une manipulation de Don Diego. Trop de passages languissants dans la première partie de cet épisode, avec les mondanités imposées à Don Diego par son père, désireux de le voir épouser la señorita Magdalena Montes, fraîchement débarquée de Mexico. Puis le suspense monte avec les soupçons que Don Diego porte sur Magdalena. Et en effet, la belle se révèle être une complice de l'Aigle. Diego s'empare de la plume apportée par la señorita et la découpe de manière à signifier la mort, pensant que la sentence va s'appliquer au tueur à gage du juge Galindo. Mais c'est Magdalena qui se retrouve menacée. Il en résulte une classique séance nocturne de sauvetage de la jeune fille par Zorro. Malgré quelques bonnes séquences, cet épisode suscite un certain malaise et quelques interrogations quant aux motivations de Magdalena : qu'est-ce que cette jolie fille de la bonne bourgeoisie peut bien avoir à faire dans l'organisation criminelle de l'Aigle ? L'explication donnée par Zorro, le fait qu'elle trouverait la vie de Mexico « trop terne », ne convainc pas. Bien qu'il lui sauve la vie, Zorro se montre sévère avec l’aventurière improvisée, allant jusqu'à se demander ouvertement pourquoi il est intervenu en sa faveur. 18. ZORRO COMBAT SON PÈRE Une manipulation du juge Galindo a converti Don Alejandro à l'ordre et à la répression. Zorro va devoir combattre son propre père pour rétablir la justice. L'intérêt principal de cet épisode moyen est de montrer l'opposition évidente entre la bonté du sergent Garcia, qui prend ostensiblement partie pour le peuple contre le juge, et la férocité de Galindo, doublée d'un cynisme qui en fait un ennemi encore plus terrifiant que le primaire commandant Monastorio. Farouche partisan de l'ordre, le magistrat cherche à exciter les notables contre les troubles prétendument semés par le peuple. Pour ce faire, il n'hésite pas à payer un agitateur pour mener la révolte du peuple et attaquer les notables. Don Alejandro, réticent au départ, finit par être aspiré dans la spirale de la violence. Il est consternant de voir Alejandro oublier qu'il a été sauvé de la tyrannie de Monastorio par Zorro, et approuver le piège tendu au justicier par le juge, alors même que le sergent Garcia continue à soutenir Paco, le paysan arrêté injustement, y compris et surtout lorsque le juge décide de l'exécuter. La bêtise inattendue, et même incroyable, d'Alejandro (à croire que le scénariste n'a pas vu le début de la série...) est tellement peu crédible qu'elle gâche un épisode qui avait bien débuté avec la satire sociale apportée par Galindo, condensé à lui seul de tous les mouvements d'extrémistes et de fanatiques de l'ordre et de la mise au pas des masses populaires. Heureusement, tout finit par rentrer dans l'ordre au cours d'un final honorable : Don Alejandro comprend qu'il a été berné par le juge lorsqu'il découvre que Galindo allait faire exécuter en douce le malheureux Paco après avoir juré le contraire, et le sergent Garcia, victime d'un nouvel échec, se voit asséner par le magistrat que le seule chose plus épaisse que son ventre dans tout l'empire espagnol est sa bêtise ! 19. LA MORT RÔDE Un complice de l'Aigle a racheté le ranch d'un notable, puis l'a ruiné au jeu. La tannerie qu'il installe dans le ranch pollue l'eau utilisée par Don Alejandro et les propriétaires terriens. Le juge refuse d'intervenir contre l'intrus, avec qui il est de mèche. Une histoire confuse, sans queue ni tête. Des scènes ennuyeuses et interminables à l'auberge, à l'image de la chanson du sergent Garcia : sans doute fallait-il combler le vide sidéral du scénario... Une partie de cartes aussi grotesque que surréaliste est imposée par Zorro, et confirme le grand n'importe quoi de cet épisode totalement raté. Même Zorro commence à s'auto-caricaturer, et ce n'est pas l'attitude cynique et ironique de l'adversaire du jour, plutôt attrayante, qui peut suffire à sauver l'histoire du naufrage. 20. AGENT DE L'AIGLE NOIR Un malfrat à la solde de l'Aigle Noir a tué le nouveau commandant avant son arrivée et pris sa place. Avec la bénédiction du juge Galindo, il s'apprête à brimer la population de Los Angeles. Un bon épisode qui se conclut par de majestueux combats à l'épée. Le commandant, interprété par l'excellent Anthony Caruso, et doublé par Henry Djanik, en garde un souvenir humiliant ; un joli « Z » tracé à l'épée sur son bel uniforme, devinez par qui... Don Diego et sa belle amie font la leçon au juge au sujet des mérites des gens partis de rien, alors que le juge, fidèle à ses convictions réactionnaires, ne jure que par la naissance aristocratique. La première victime de son hystérie va être Franco Barbarossa, considéré par le juge comme un « parvenu ». Il est prestement arrêté et emprisonné, avec l'assentiment du faux commandant Juan Ortega. Franco Barbarossa, encore un personnage qui a la voix de Jean Berger ! Bêtement prévenus par le sergent Garcia de la venue probable de Zorro, les deux hommes d'Ortega vont l'attendre de pied ferme, mais le justicier masqué a plus d'un tour dans son sac. 21. ZORRO TEND UN PIÈGE Zorro fait échouer un plan d'Ortega, consistant à annoncer la capture du justicier afin de piéger le peuple et l'amener à trahir involontairement son idole. Mais lors de son intervention, Ortega capture Tornado et décide de le vendre aux enchères. Cet épisode consistant comporte plusieurs séquences fort réussies. Lorsque Zorro tombe de cheval, Ortega l’enserre avec un lasso, mais il parvient à se libérer. Cependant, le justicier ne peut empêcher la capture de Tornado, son fidèle étalon noir. La scène finale est spectaculaire et haletante, avec l'affrontement dans un enclos en flammes entre un lancier complice d'Ortega, armé d'un fouet, et Bernardo, puis le brave Tornado. Des dissensions apparaissent entre le juge Galindo et le faux commandant Ortega. Le magistrat n'aime pas le plan d'Ortega, et lui signifie que l'Aigle n'apprécie pas ses méthodes. Le sergent Garcia poursuit la révélation de son caractère bienveillant. Il a beau être vantard après la capture du faux Zorro, il ne peut s'empêcher de regretter la fin du justicier, qui « était bon avec les pauvres ». Il va jusqu'à affirmer au capitaine Ortega qu'il se rendrait très populaire s'il libérait Zorro ! Et lorsque le vrai Zorro s'échappe, il a du mal à cacher sa joie... Mais Garcia est également un as pour procurer des scènes comiques, à l'image de la vente aux enchères avec le caporal Reyes, qui n'a absolument rien compris et se montre encore plus stupide que lui. 22. ZORRO EST DÉMASQUÉ Le faux commandant Ortega aperçoit Don Diego en compagnie de son amie Rosarita Cortez. Il reconnaît en elle une passagère du bateau où il a pris la place du vrai commandant. Sa peur de voir son imposture révélée le conduit à préparer l'assassinat de la jeune fille. Même si le titre l'annonçait, le moment où un ennemi enlève le masque de Zorro et l'identifie derechef reste une des séquences les plus marquantes de la série, et un bien joli couronnement pour cet épisode à suspense. Le sergent Garcia montre son bon cœur en libérant un prisonnier afin qu'il puisse manger. Evidemment, quand on le prend par les sentiments... (la nourriture !) Mais laissons l'inoffensif sergent pour nous pencher sur le cas du capitaine Ortega, ou plutôt de celui qui a pris sa place. La señorita Cortez a voyagé en bateau avec le faux et le vrai Ortega. L'imposteur la reconnaît et se cache d'elle, avant de programmer sa mort, en accord avec le juge Galindo. Ortega ne peut prendre le risque d'être identifié par la belle Rosarita. Heureusement, Bernardo, toujours à l'affût, a surpris la conversation et fait son rapport à Don Diego. Ce dernier perd volontairement aux dames face à son père, afin de se libérer au plus vite. Il était temps car le commandant était déjà chez Rosarita. Zorro fait échouer la tentative de meurtre. Dès lors, Ortega ne pense plus qu'à fuir avec l'or volé au juge. Mais Zorro le poursuit. A l'issue d'un combat épique sur le toit de la caserne, Zorro refuse la moitié de l'or offerte par son adversaire. Ortega le démasque, puis se tue en tombant. Sa mort ne constitue pas une surprise : dès lors qu'il a identifié Don Diego sous le masque de Zorro, elle est inéluctable, à moins que les producteurs ne souhaitent mettre fin à la série. Evidemment, il était préférable que le faux commandant se tue lui-même plutôt que de transformer Zorro en meurtrier. Zorro est fair-play, c'est un seigneur, il défait ses adversaires mais ne leur porte jamais le coup de grâce. Le scénario est parfait jusqu'à la mort d'Ortega, mais ensuite Zorro adopte une attitude bizarre, comme si la fin de son ennemi l'avait décontenancé. Il ricane et jette l'or au sergent et à ses hommes, afin de les occuper et de pouvoir s'enfuir en toute tranquillité. Et voilà le seul bémol que l'on peut apporter à cet épisode, avec cette attitude inhabituellement ironique, voire choquante, du justicier masqué. 23. LE SECRET DE LA SIERRA Une gitane offre à Don Diego trois pépites d'or qu'elle a trouvées dans la montagne. Un complice du juge, qui a assisté à la scène, oblige la gitane à le conduire à la mine. Après un épisode marquant ou charnière, les scénaristes ont l'habitude de faire retomber la tension. Ils ne vont pas déroger à cette règle en faisant suivre le temps fort de Zorro démasqué par cet épisode sans consistance. On se demande ce que vient faire dans la série cette médiocre histoire de pépites d'or. Dès les premières minutes, et malgré le numéro de Bernardo, qui épate les paysans et le sergent Garcia avec des tours de prestidigitation, on comprend que l'on va s'ennuyer ferme, et la suite confirme sans la moindre surprise ce pressentiment. Si l'on veut être magnanime, on pourra euphémiser notre jugement en classant cette pseudo-aventure parmi les épisodes « de transition »... L’intrusion des Indiens est inopportune, et la façon qu'à Zorro de s'en sortir, avec la complicité de Bernardo, est particulièrement ridicule. Comme si cela ne suffisait pas, on nous sert du réchauffé avec Zorro à nouveau démasqué et son adversaire enseveli par l'éboulement provoqué par les Indiens. Zorro démasqué avait plu au public, mais nous ressortir le même coup dès l'épisode suivant n'apparaît pas judicieux. Et comme par hasard, il arrive à nouveau malheur à son identificateur. La vie est belle pour Zorro, la providence se charge d'éliminer tous ceux qui pourraient révéler son identité... 24. LE NOUVEAU COMMANDANT Un nouveau commandant est nommé à Los Angeles. Le juge Galindo espère en faire un allié, mais le militaire s'avère être incorruptible. Galindo décide de s'en débarrasser. Le commandant semblant être très jaloux de son épouse, le magistrat va manœuvrer pour l’inciter à se battre en duel contre un rival très fort à l'épée, le combat devant se solder par la mort du commandant. Le capitaine Toledano est le nouveau commandant de la garnison de Los Angeles. Interprété par Peter Adam, et doté en version française de la voix de Jean Berger, Toledano arrive très fatigué, en raison d'un voyage mouvementé. Il va passer sa mauvaise humeur par des débuts autoritaires, mais va très vite s'avérer être un homme honnête et loyal. Ce personnage va même devenir un des plus sympathiques de l'ensemble de la série. Toledano est marié avec Raquel, une ravissante brune plutôt sensible au charme des beaux jeunes hommes, à commencer par celui de Don Diego. La beauté exceptionnelle de Suzanne Lloyd, mais aussi son excellente interprétation, confèrent à la señora Toledano un intérêt certain. Dans sa façon de déjouer la machination du juge Galindo, Zorro se montre très malicieux : il envoie au sergent Garcia un billet prétendument signé par le commandant, lui enjoignant d'aller chanter la sérénade devant la fenêtre de sa femme, en l'honneur de son anniversaire. Le justicier renvoie le rival du commandant, qui était présent sur ordre du juge, et c'est donc Garcia que le mari jaloux va trouver sous les fenêtres de son épouse, ce qui le fait évidemment tout aussi rire que le spectateur, conquis par cette scène à haute teneur comique. A l'actif citons aussi le combat final à l'épée, suivi d'une bagarre dans l'auberge au cours de laquelle Zorro joue les James West, accroché à un lustre. Et aussi l'épilogue où l'on constate que Zorro a gagné la sympathie, voire l'admiration, du commandant Toledano : « Maintenant, je sais pourquoi tout le monde l'aime ! », lance le capitaine. L'impression générale est donc favorable pour cet épisode très représentatif du concept de la série. 25. LE RENARD CONTRE LE LOUP Le juge Galindo organise une course équestre dotée d'un prix de quatre mille pesos. L'argent a été apporté par une souscription auprès des militaires et des notables. Le juge espère remporter le prix au bénéfice de la « cause », grâce à un cavalier champion envoyé par l'Aigle, mais le but principal de l'opération est de voler un stock de poudre dans la caserne pendant que les soldats assisteront ou participeront à la course. Un épisode au titre mystérieux : en quoi le juge Galindo serait-il un « loup » ? On commence à entrevoir le but de l'Aigle, lors de la rencontre entre le juge et un capitaine de navire, où l'on parle beaucoup livraison d'armes, probablement en vue d'une prise de territoire... Le faux aveugle à la solde de Galindo est une bonne idée, voilà exactement le genre d'éléments qui rendent un épisode attrayant. Mais c'est encore le sergent Garcia le principal animateur de l'aventure, par ses pitreries. Il montre à Bernardo comment boire à la régalade « comme un vrai Espagnol » et... renverse la moitié du vin. En fait, Bernardo n'a pas besoin de leçons en la matière. Le sergent, lui, est la risée des gamins, qui le surnomment « l'Eléphant ». Rien de surprenant ! Plus ennuyeuse est la perte par ce même Garcia de la lettre destinée à avertir le capitaine Toledano du complot. Résultat : Zorro va devoir agir seul pour empêcher le vol de la poudre. Il s'invite à la course d'obstacles, d'ailleurs fort spectaculaire, alors que Don Diego prétend être allé l'observer depuis le haut d'une colline, pour « voir le spectacle dans son intégralité »... Zorro pousse les soldats à le suivre et les amène tout droit vers la caserne, au moment où les voleurs sont en action. Par un joli « Z » tracé à la pointe de l'épée sur la bâche du chariot des malfaiteurs, il désigne l'objet du vol aux soldats : du grand art ! 26. ADIEU, MONSIEUR LE MAGISTRAT Deux individus ont été arrêtés alors qu'ils tentaient de voler un stock de poudre dans la caserne. Une plume d'aigle a été trouvée sur chacun d'entre eux. Le commandant Toledano est bien décidé à les faire parler pour élucider ce mystère. Fin de la deuxième série de treize épisodes, centrée sur le juge Galindo, qui va connaître la triste fin de carrière qu'il méritait. Le sergent Garcia est bien ennuyé car un créancier le poursuit, mais il compte sur la prime offerte pour la capture de Zorro pour payer ses dettes. Don Diego suggère au sergent de rentrer discrètement à la caserne pour échapper au créancier. Le gros homme escalade une échelle et se retrouve nez-à-nez avec les prisonniers en train de s'échapper. Face à l'échec de l’évasion, le juge Galindo empoisonne ses complices pendant la nuit, pour les empêcher de révéler la vérité au commandant Toledano. La visite nocturne de Zorro chez le commandant est le premier temps fort de l'épisode. Grand suspense avec l'arrivée impromptue de Juan Figueroa, le traître à la solde de l'Aigle infiltré dans la garnison. Zorro sauve la vie du commandant puisque Figueroa apportait du vin empoisonné destiné à son chef, aimable cadeau du juge Galindo. La seconde très bonne séquence est la fin du juge, lors de la réunion à la taverne. Galindo tente d'incriminer le capitaine Toledano, mais Zorro a amené Figueroa, qui révèle la félonie du magistrat. Il s'ensuit un combat général. Don Alejandro n'est pas le moins actif, tout comme le commandant Toledano, à qui Zorro prête son épée lorsqu'il se retrouve désarmé en plein combat. En voulant secourir le juge, le faux aveugle le tue avec... l'épée du sergent Garcia ! Vainqueur d'un duel l'opposant à un homme de l'Aigle, le commandant rend son épée à Zorro, occasion de mettre en exergue la fraternité d'armes doublée d'une incontestable sympathie entre les deux hommes. Une conclusion émouvante qui scelle l'excellence de l'épisode. La fin du juge Galindo aura donc été autrement plus palpitante que celle du commandant Monastorio. 27. LES COMPLICES DE L'AIGLE NOIR Le commandant Toledano a été envoyé pour quelque temps en mission à San Diego. En son absence, Zorro a fort à faire pour s'emparer d'un stock de poudre volé par l'organisation de l'Aigle, et qui transite par Los Angeles. Après la mort du juge Galindo, on fait enfin la connaissance de l'Aigle, adversaire principal depuis treize épisodes, mais jusqu'alors véritable arlésienne. Ses objectifs sont clairement dévoilés : s'emparer de la totalité de la Californie afin de la vendre à l'état le plus offrant. Le capitaine Toledano devant assurer un intérim à la tête de la prison de San Diego (en clair, Peter Adam ne pouvait continuer à tourner sur la série...), le commandement de la garnison de Los Angeles va échoir de nouveau au sergent Garcia. Avant de partir, Toledano charge Don Diego de surveiller les ardeurs de sa femme, dont il connaît le penchant pour les beaux jeunes hommes. Lorsque Toledano dit à Garcia « On a volé la poudre ! », le sergent, toujours aussi impayable (et d'ailleurs pas payé depuis plusieurs mois...), croit que c'est Toledano et lui qui l'ont volée ! Hormis ce passage comique, c'est d'ailleurs toute la première partie de l'épisode, avec le départ du commandant et les manigances suspectes de son épouse, qui est la plus intéressante. La señora Toledano falsifie une lettre officielle afin de faire croire au sergent Garcia que la poudre volée a été retrouvée. A ce stade, on peut supposer qu'elle est devenue une complice de l'Aigle, conséquence probable du désenchantement engendré par la situation de son mari, qu'elle juge insatisfaisante. Les complices clairement identifiés de l'Aigle, envoyés à Los Angeles pour remplacer le juge Galindo, sont Quintana et Fuentes, et ils prennent pour couverture la gérance de la taverne. Ces gredins attendent la livraison des tonneaux de poudre volée. Zorro tente d'intercepter la poudre, et Bernardo lui sauve la vie en abattant un adversaire embusqué qui allait lui tirer dessus. Zorro remplace la poudre par du Cognac, au cours d'une seconde partie amusante, mais de moindre envergure que la première. 28. ZORRO PAR INTÉRIM La bande de l'Aigle organise un coup monté pour s'assurer que Don Diego n'est pas Zorro. Dès le début, on a la confirmation de la participation de la señora Toledano au complot de l'Aigle. Avec ses complices, elle soupçonne Don Diego d'être Zorro. Après avoir orienté les soupçons de Don Diego vers le caporal Reyes, elle met en place une machination afin de confirmer ou d'infirmer ses doutes. L'épisode s'avère brouillon, part un peu dans tous les sens : suite de l'histoire des tonneaux de poudre en ouverture, vol de Tornado par le sergent, qui espère arriver jusqu'à Zorro et toucher la récompense pour sa capture. Ensuite, le scénario se fixe sur le complot contre Diego. On constate l'absence totale de cette magie particulière qui crée l'atmosphère prenante des meilleurs épisodes. Le scénario est construit de façon assez bizarre, pas assez constant, ni percutant. L'épilogue présente le sergent Garcia, le caporal Reyes et Don Diego en grande conversation au sujet de Zorro : Garcia (à Don Diego) : « Zorro est grand, il a une tête de plus que vous ! » Le caporal renchérit : « Et ses épaules sont deux ou trois fois plus larges ! » Comme quoi, tout se passe dans la tête... 29. QUINTANA FAIT UN CHOIX La femme de Toledano décide de remplacer la poudre dont s'est emparé Zorro par celle de la caserne, qu'elle fait sortir en prétendant qu'il s'agit des « affaires du commandant ». Ses complices décident d'éliminer le sergent Garcia, qui devient trop curieux. Une séquence singulière avec un ours monopolise les cinq premières minutes de l'épisode, sans que l'on sache où le scénariste veut en venir. Ceci est fort longuet, jusqu'à ce qu'on finisse par comprendre que le but était de faire découvrir que la poudre de la caserne avait été remplacée par du charbon de bois (tant mieux pour l'ours !) Après une première partie médiocre, la seconde offre un contraste inattendu et éclatant. D'abord, grâce à Suzanne Lloyd, qui illumine l'épisode de sa beauté et de sa grâce. Voir son ironie lorsqu'elle découvre Zorro dans la cave, et surtout le face-à-face au cours duquel elle explique les motivations de sa complicité avec l'Aigle : agir pour le « bien » de la Californie en soutenant en « homme fort », alors que le peuple est « indolent et paresseux ». Elle invite même Zorro à se joindre à son combat. Ensuite, avec le bon suspense du sauvetage du sergent Garcia par le justicier, même si l'on peut regretter qu'il se déroule en plein jour. 30. ZORRO MET LE FEU AUX POUDRES Après une nouvelle tentative de meurtre contre le sergent Garcia, Quintana et sa bande se retournent contre la señora Toledano, qui s'apprêtait à les quitter pour rejoindre son mari. Heureusement, Zorro veille... Un épisode passionnant et charnière puisqu'il se conclut par l'arrestation de Quintana et de ses complices. Encore une fois, Suzanne Lloyd magnifie l'aventure de sa beauté exceptionnelle. Alors que la prise de la Californie devient imminente, la señora Toledano reçoit une lettre de son mari lui annonçant que le couple va rentrer en Espagne. Persuadée que l'Aigle a réservé le poste de gouverneur de la Californie à son mari, Raquel ne peut accepter cette décision. Le sergent Garcia devenant de plus en plus curieux, elle charge Quintana et ses hommes de le liquider pour de bon. Heureusement, Don Diego prévient le sergent du danger encouru. Sachant que Garcia ne le croira pas s'il lui dit la vérité de but en blanc, il utilise un moyen détourné. Il tire les cartes au naïf sergent et lui annonce qu' « une femme brune » proche de lui complote contre sa vie, assistée par « un homme qui tient une auberge et vend des boissons » (Quintana). On pourrait faire remarquer avec un brin d'ironie que le terme « femme brune » ressemble à un pléonasme en ces lieux où les blondes sont aussi rares que l'eau plate dans l'estomac du sergent Garcia... Diego, fin psychologue, a emprunté le jeu de cartes du sergent. Comme le lui rappelle Garcia, avec la solde non payée depuis des mois, les cartes constituent le seul moyen de gagner un peu d'argent. Don Diego, lui, les utilise pour un autre usage. Grâce à lui, l'embuscade montée contre le sergent échoue. Quintana soupçonne Raquel de trahison et la démasque au moment où celle-ci, effrayée par la tournure que prennent les événements, s'apprête à abandonner ses complices. La señora comprend alors qu'elle et son mari n'ont été que des jouets entre les mains de l'Aigle, qui avait en réalité l'intention de les liquider après avoir pris le pouvoir. Zorro intervient au secours de Raquel. C'est alors qu'on s'aperçoit que le titre de l'épisode est à prendre au sens propre... Une scène émouvante se déroule lorsque la jolie Raquel se trouve enfermée avec Zorro, à la merci des tueurs de l'Aigle. Repentante, sévère sur sa conduite passée (« Je ne mérite pas de vivre »...), elle n'a plus qu'une seule ambition : rejoindre son mari et repartir avec lui en Espagne. Après l'avoir sauvée, Zorro permet à la belle de réaliser son vœu, et l'exonère de toute responsabilité auprès de Garcia et de ses hommes. Et c'est avec un gros pincement au cœur que l'on réalise ce que cela signifie : on ne reverra plus la sublime Suzanne Lloyd sur la série... La gravité du scénario n'empêche pas l'incorporation de quelques scènes comiques entre le sergent Garcia et le caporal Reyes. Ainsi, lors de l'arrestation des bandits : Garcia (à l'attention de Quintana et de ses hommes) : « Vous voilà pris la main dans le sac ! » Reyes : « Le sac de quoi ? » Garcia : « Je ne sais pas, mais ça fait toujours bon effet de dire ça... » Et pour cette arrestation émérite, le sergent se fait décorer de la Croix d'argent par le caporal ! 31. L'HOMME AU FOUET Suite à l'arrestation de ses hommes, l'Aigle envoie un nouveau complice à Los Angeles. Dès son arrivée, le malfaiteur provoque un jeune homme en duel pour une histoire de femme. Brusque baisse de tension après l'excellent Zorro met le feu aux poudres. Le principal intérêt est la présence, pour la dernière fois sur la série, de la belle Myrna Fahey dans le rôle de la serveuse de bar Maria Crespo. Qu'un jeune coq un peu prétentieux de dix-huit ans veuille se battre en duel pour les beaux yeux de Maria n'est évidemment pas surprenant. Ainsi, il va céder bêtement aux provocations de Murietta, l'homme de l'Aigle. Le scénario apparaît tout de même assez léger. Comme souvent en pareil cas, la chanson est un bon moyen de combler les vides (c'est Don Diego qui s'y colle, accompagné de sa guitare). Dans le même registre, les scènes ou Don Diego et Bernardo enseignent les rudiments de l'escrime au jeune Rudolfo sont passablement languissantes. Diego comprend que Don Rudolfo n'a aucune chance de vaincre Murietta, et que ce dernier n'hésitera pas à le tuer. On doit tout de même mettre au crédit de cette histoire de transition des scènes finales originales et attrayantes. Zorro essaie de convaincre Murietta de renoncer au duel. Au cours du combat à l'épée qui s'ensuit, le justicier découvre une plume d'aigle dans le chapeau de son adversaire. Vaincu, Murietta adopte une attitude digne, d'ailleurs surprenante venant de sa part. En le blessant volontairement à la main, Zorro a atteint son but : le bandit doit renoncer au duel, à la grande joie de Maria Crespo. 32. LA CROIX DES ANDES Zorro et Bernardo procèdent à des fouilles chez deux complices de l'Aigle, et font une découverte inattendue. Cet épisode confirme l'identité des remplaçants de Raquel Toledano et de la bande de Quintana dans le rôle des représentants de l'Aigle à Los Angeles, à savoir le cruel Carlos Murietta, « l'homme au fouet », et un artisan tanneur nommé Mordante. Les malfaiteurs attendent la livraison d'une caisse de bottes qui dissimule des bijoux volés par Murietta en Amérique du Sud. La livraison est effectuée par Dolores Bastinado, une vieille fille très collet monté qui ignore tout du trafic et se présente comme une riche propriétaire. Ebloui, le sergent Garcia s'autoproclame « commandant Garcia », espérant séduire la mégère en vue de l'épouser. Toujours aussi fauché, le sergent inflige une amende de cinq pesos au caporal Reyes pour « irrespect », ceci pour pouvoir rembourser les cinq pesos qu'il doit... au même Reyes ! Et le naïf caporal se laisse avoir ! Heureusement que le sergent est là pour combler par ses pitreries la minceur du scénario. Le gros homme danse et apprend à danser au caporal... Du côté de Zorro, hormis le signal lancé à Bernardo par un « Z » tracé avec une flamme de bougie, pas grand-chose à signaler, si ce n’est la découverte par le duo Zorro-Bernardo des bijoux volés par Murietta, dont la fameuse Croix des Andes. Ceci est bel et bon, mais ne suffit pas à susciter un grand intérêt. La seule surprise du combat final vient du sort réservé à Mordante. Ce qui était évident, c'est que le bandit allait tomber dans le puits où il voulait pousser Zorro, mais finalement, il s'empale sur un crochet de fer en affrontant le justicier. Encore un adversaire qui se tue tout seul, pour que Zorro n'ait pas de sang sur les mains... 33. LES BOLAS MORTELLES Carlos Murietta reçoit le renfort de son frère Pietro pour retrouver les bijoux cachés par feu Moriante, joyaux que recherche aussi Bernardo, déguisé en Zorro et envoyé chez Moriante par Don Diego. Suspense dès le début de l'épisode, avec une erreur compromettante de Bernardo. Le muet a eu l'imprudence d'ouvrir au sergent Garcia, qui avait frappé à la porte des de la Vega. Le sergent a beau être bête, il se demande comment un sourd a pu entendre le toc-toc. Don Diego surgit et sauve la situation en expliquant à Garcia, démonstration à l'appui, que Bernardo est très sensible aux « vibrations » ( !) Le développement du scénario se situe dans la lignée directe de l'épisode précédent. Don Diego, qui n'avait pu récupérer les bijoux découverts par Bernardo, obtient par un prêtre la confirmation du vol de la Croix des Andes et se met à la recherche de l'ensemble des pierres précieuses. Bernardo se déguise à nouveau en Zorro pour aller fouiller chez Mordante, car Don Diego est retenu à une fête donnée par le sergent Garcia (mais financée par Diego...) en l'honneur de cette mégère de Dolores Bastinado. La série tourne en rond avec cette histoire peu captivante de bijoux volés. Les nouveaux complices de l'Aigle sont loin d'avoir l'envergure de Raquel Toledano et de la bande de Quintana. On avait Carlos Murietta, « l'homme au fouet », et voilà que surgit son frère Pietro, adepte des bolas... C'est Paul Picerni, acteur bien connu pour son rôle de Lee Hobson sur la série Les Incorruptibles, qui interprète Pietro Murietta. Après le passage réjouissant sur les « vibrations », il faudra attendre le combat final pour retrouver une scène véritablement captivante : deux Zorro (le vrai et Bernardo déguisé) affrontent les deux Murietta ! Agréable épilogue également, avec un sergent Garcia cruellement éconduit par Dolores au profit... du caporal Reyes ! 34. LE PUITS DE LA MORT Le petit frère de Dolores Bastinado livre aux Murietta la seconde caisse de bottes contenant d'autres bijoux volés, et découvre le secret des bandits suite à une maladresse de leur part. En préambule, on remarque que le caporal Reyes ne tient pas à la compagnie de sergent Garcia lorsqu'il est attablé à la taverne, et encore moins à partager avec lui sa bouteille de vin. On a l'impression que les scénaristes, à court d'imagination, se contentent pour terminer la saison de meubler le scénario avec les pitreries du sergent. Garcia, qui a soif mais n'a aucun argent, tente de se faire offrir à boire par Reyes, puis par Pogo, le petit frère de Dolores Bastinado. Il veut absolument du vin, comme le prouve le dialogue suivant : Un enfant : « Je peux aller vous chercher un verre d'eau ? » Garcia : « De l'eau ? C'est seulement pour nager ! » Alors que Carlos Murietta demande au gros homme comment un homme aussi bête que lui a pu devenir sergent, la réponse fuse : après être resté longtemps simple soldat, il a surpris un commandant en situation compromettante... et donc vraisemblablement pris du galon grâce au chantage. La recherche des bijoux chez Moriante commence à faire « réchauffé », d'autant plus que le spectateur sait depuis l'épisode précédent où ils sont cachés, et commence à se demander quand Diego et Bernardo vont enfin les trouver. On s'achemine donc vers un épisode moyen, dans le droit fil des précédents, mais miracle : le scénario s'anime enfin et produit une seconde partie d'excellente qualité avec le jeune Pogo en mauvaise posture, le sergent Garcia en passe de finir dans le puits de la mort, le combat de Zorro contre les Murietta, en doublette avec un Garcia étonnamment héroïque, la mort de Pietro et la capture de Carlos, et bien entendu la découverte de la totalité des bijoux et leur remise à leur propriétaire, l'Eglise, chose à laquelle on n'osait plus croire. 35. LE NŒUD COULANT SE RESSERRE Le señor Varga, nouvel administrateur du Sud de la Californie, s'installe d'autorité dans l'hacienda des de la Vega, alors qu'Alejandro est parti à Monterey pour remettre au gouverneur de Californie une pétition des notables. Varga n'est autre que... l'Aigle ! Un épisode qui vaut surtout pour ses séquences finales à suspense. Les bonnes vieilles recettes, comme les combats d'escrime, le « Z » tracé à l'épée et le recours à Bernardo pour jouer un faux Zorro et disculper ainsi Don Diego d'éventuels soupçons, sont toujours aussi efficaces. Le fait que l'Aigle soit enfin lui-même à la manœuvre est évidemment très appréciable, surtout après avoir vu agir les pâles comparses des quatre épisodes précédents. Fait remarquable, Don Diego est inhabituellement nerveux et vindicatif face aux prétentions et à l'arrogance de l'administrateur. Bernardo doit même le calmer et le convaincre de rester sur place pour espionner l'intrus depuis le passage secret. Diego soupçonne l'administrateur de travailler pour le compte de l'Aigle, sans se douter qu'il a affaire au grand patron en personne. Bernardo, décidément très précieux dans cette aventure, s'empare de la lettre qui permet à son patron de découvrir la double identité de Varga, fonctionnaire zélé en public et conspirateur sans scrupules en sous-main. En réalité, Varga est venu pour chercher la liste des cinquante personnes ayant signé la pétition de Don Alejandro. Lorsque Don Diego comprend les intentions de l'administrateur, il n'a pas d'autre solution que de faire intervenir Zorro en urgence, et c'est le succès traditionnel. Mais Diego est conscient que la partie finale sera difficile face à un tel adversaire... 36. LES REGRETS DU SERGENT Mis sous pression par la visite inattendue du señor Brighton, le gouverneur de Californie, l'Aigle est plus que jamais déterminé à découvrir l'identité des amis frondeurs de Don Alejandro. Il met au point un piège destiné à les démasquer. On découvre un Aigle de plus en plus nerveux, affolé par l'arrivée impromptue du gouverneur, venu réclamer des comptes au sujet d'éventuels rebelles. Mais le bandit n'est pas le seul à s'agiter : Don Diego pique lui aussi une sacrée colère ! Mais que s'est-il passé pour mettre Diego dans un état pareil ? La vindicte du jeune de la Vega est dirigée contre le sergent Garcia, coupable d'avoir omis de s'acquitter de la mission qu’il lui avait confiée, à savoir porter une lettre prévenant les amis de son père, afin qu'ils ne tombent pas dans le piège tendu par l'Aigle. La cruauté de l'Aigle (et celle de son adjoint) est évidente puisque ces gredins s'apprêtent à torturer Don Alfredo, un compagnon de Don Alejandro, et ce aux fins de lui soutirer les noms des autres « conjurés ». Heureusement, le gouverneur surgit et comprend la félonie du prétendu administrateur. Zorro arrive à la rescousse, et libère le prisonnier. Quant au sergent Garcia, il rachète sa faute en sauvant la vie de Don Alfredo, que l'adjoint de l'administrateur avait rattrapé et allait liquider sans pitié. Ce fait d'armes lui vaut les félicitations de Zorro : « Vous êtes un brave, sergent ! » 37. L'AIGLE S'ENVOLE Don Diego et Bernardo découvrent le talon d'Achille de l'Aigle : il est terrorisé lorsqu'il se retrouve seul. Il s'agit d'utiliser ce point faible pour provoquer le départ définitif de l'envahisseur. Une incursion mi-figue, mi-raisin dans le domaine psychologique, alors que la série repose habituellement sur les scènes d'action. Cette peur de la solitude, manifestée par un homme en apparence aussi dur que l'Aigle, ne semble pas très crédible, et débouche sur un épisode tragi-comique guère passionnant. Bien sûr, la peur de Varga est probablement plus motivée par la crainte d'un attentat que par le sentiment de solitude proprement dit. Elle n'en apparaît pas moins comme passablement ridicule. Après avoir trouvé la faiblesse de l'Aigle, Don Diego fait preuve d'une habileté remarquable pour l'amener à quitter l'hacienda des de la Vega. Il va augmenter le sentiment d'insécurité de Varga par tous les moyens et inciter le sergent Garcia à poursuivre Zorro afin de toucher la prime et d'acquérir la taverne de Los Angeles. Diego et Bernardo font semblant de partir. Zorro apparaît en pleine nuit et Garcia se lance à sa poursuite, abandonnant Varga. L'objectif était de rendre l'Aigle fou de terreur, et il est rapidement atteint. Comme prévu, le malfaiteur choisit de retourner à Los Angeles. 38. BERNARDO FACE À LA MORT L'Aigle prépare l'assaut final contre la Californie en compagnie du comte Kolinko, un diplomate slave désireux de lui acheter le territoire au profit de son pays. Les défauts de l'Aigle continuent de s'étaler au grand jour. On avait déjà remarqué sa vanité et sa peur de la solitude. A présent, on découvre à quel point il méprise non seulement ses collaborateurs, mais aussi ses associés. Ainsi, le comte Kalinko, qui propose une grosse somme pour acquérir la Californie, a compris le danger que représente Don Diego pour cette entreprise criminelle. Il fait part de ses soupçons à Varga, qui se met à rire tellement Diego lui paraît veule et inoffensif. Après plusieurs épisodes avec l'Aigle en vedette, le talent de Charles Korvin pour incarner ce bandit sans foi ni loi est pleinement confirmé. Reste que le scénario s'avère inconsistant, et a tendance à sombrer dans le n'importe quoi. La scène finale du canon, avec les bandits qui croient à la mort de Zorro dans l'explosion alors que le justicier est coincé sous des décombres ( !), montre un bien piètre Zorro, à la limite du ridicule. L'ambiance particulière des débuts de la série a complètement disparu, il est grand temps que la saison se termine. 39. LA FUITE DE L'AIGLE
L'Aigle profite de l'absence du sergent Garcia et de ses hommes pour lancer l'assaut contre Los Angeles. En préalable, il a fait arrêter Don Alejandro, Don Diego et Bernardo. Garcia subit le même sort à son retour. Le comte Kolinko refuse de régler Varga tant que l'armée supplétive de Don Alejandro, fidèle au Roi d'Espagne, n'est pas anéantie. Les fadaises des deux épisodes précédents n'auguraient rien de bon pour la conclusion des aventures avec l'Aigle, mais en définitive cet épisode s'avère excellent, mouvementé à souhait comme aux plus belles heures de la série. Arrêté et emprisonné aux côtés de son père, de Bernardo et du sergent Garcia, Don Diego n'a pas d'autre solution que de faire semblant de trahir ses amis en promettant à l'Aigle de lui donner la liste des compagnons de Don Alejandro fidèles au Roi d'Espagne. Le sergent Garcia et Bernardo n'en reviennent pas, et Alejandro se retrouve profondément meurtri, mais pour Diego il s'agit du prix à payer pour avoir la possibilité de s'évader, afin de prévenir les amis de son père et de… se transformer en Zorro. C'est que l'intervention du justicier est nécessaire et urgente. Les hommes de Varga se sont emparés de Los Angeles. Ah ! Il a fière allure, l'Aigle, dans son bel uniforme blanc bardé d'une écharpe bleue, qui le fait ressembler à un président de la République d'Argentine. Il porte beau, mais cela n'impressionne pas son commanditaire. Le comte Kolinko se déclare déçu par le désordre régnant, et plus encore par le danger que représente la milice de Don Alejandro, dont les membres n'ont pu être démasqués, et a fortiori arrêtés. Résultat : Kolinko refuse de payer les trente millions de pesos promis, et déclare se retirer de cette affaire, ainsi que son pays. Varga n'hésite pas : il l'abat de sang-froid. Don Diego a un trait d'humour révélateur : lorsque le sergent Garcia se retrouve emprisonné avec lui et se demande comment faire pour prévenir Zorro, Diego répond : « Je pense, sergent, qu'il doit déjà être au courant... » Libérés par Zorro, le sergent, Bernardo et Don Alejandro combattent bravement, mais ne parviennent à triompher que grâce à l'action efficace de Zorro dans le dos des bandits, qui leur permet de tenir jusqu'à l'arrivée de l'armée de Don Alejandro, prévenue par Don Diego. Comme il se doit, Zorro affronte l'Aigle en duel. Vainqueur, il lui laisse la vie sauve, mais le bandit est abattu par son bras droit, qu'il avait abandonné à son triste sort, c'est-à-dire aux hommes de Don Alejandro. L'épilogue est magnifique, avec les retrouvailles entre Diego et son père, ravi d'apprendre que la prétendue trahison n'était qu'une ruse déployée pour avertir ses compagnons, puis la conclusion de Don Alejandro : « Ça fait plaisir de revoir flotter nos couleurs ! » |
Saison 2 1. Bienvenue à Monterey (Welcome to Monterey) 2. Zorro fait cavalier seul (Zorro Rides Alone) 3. Le Cheval d'une autre couleur (Horse of Another Color) 4. La Señorita fait son choix (The Senorita Makes a Choice) 5. Rendez-vous au coucher du soleil (Rendezvous at Sundown) 6. Le Nouveau Régime (The New Order) 7. Œil pour œil (An Eye for an Eye) 8. Zorro et le drapeau blanc (Zorro and the Flag of Truce) 10. Le Farceur (The Practical Joker) 11. La Flèche enflammée (The Flaming Arrow) 12. Zorro se bat en duel (Zorro Fights a Duel) 13. Amnistie pour Zorro (Amnesty for Zorro) 14. Les Fuyards (The Runaways) 15. Le Coffre d'acier (The Iron Box) 16. Le Gai Cavalier (The Gay Caballero) 17. Tornado n'est plus là (Tornado Is Missing) 20. Étincelle de revanche (Spark of Revenge) 21. Où est le père ? (The Missing Father) 22. Je vous prie de me croire (Please Believe Me) 23. Le Bijou révélateur (The Brooch) 24. L'Homme des montagnes (Zorro and the Mountain Man) 25. Le Chien des Sierras (The Hound of the Sierras) 26. La Chasse à l'Homme (Manhunt) 27. L'Homme venu d'Espagne (The Man from Spain) 28. Le Trésor du Roi (Treasure for the King) 29. Le Tyran démasqué (Exposing the Tyrant) 30. Zorro prend un risque (Zorro Takes a Dare) 31. Une affaire d'honneur (An Affair of Honor) 32. Le Sergent voit rouge (The Sergeant Sees Red) 33. Invitation à la mort (Invitation to Death) 34. Les Regrets du capitaine (The Captain Regrets) 35. Mascarade pour un meurtre (Masquerade for Murder) 36. Vive le gouverneur (Long Live the Governor) 37. La Tireuse de cartes (The Fortune Teller) 1. BIENVENUE À MONTEREY Don Diego et Bernardo se rendent à Monterey afin d'étudier la viabilité d'une opération importante d'achats de marchandises venues d'Espagne, pour laquelle un certain Verdugo demande au village de Los Angeles une contribution de 17 000 pesos. A peine arrivés, nos deux amis sont attaqués et dépouillés, puis Bernardo est enlevé. Quelques changements ont été apportés à la série : le récit se déroule à Monterey et non à Los Angeles, et le scénario ressemble plus à une intrigue policière qu'à une aventure classique du justicier Zorro. L'absence du sergent Garcia est évidemment préjudiciable. Néanmoins, des éléments traditionnels demeurent : la musique, la présence du Gene Sheldon toujours égal à lui-même dans le rôle de Bernardo, et la jolie femme de service en la personne de Jolene Brand, l'appétissante interprète d'Anna-Maria Verdugo. La señorita Verdugo paraît tout aussi compromise que son père dans cette étrange affaire... Le final montre Bernardo assommant un adversaire à l'aide de... la montre de Don Diego (bonjour la crédibilité !...), ce qui achève d'instaurer un préjugé assez défavorable envers cette nouvelle saison. 2. ZORRO FAIT CAVALIER SEUL Alors qu'ils convoyaient les 17000 pesos représentant la contribution de Los Angeles, le sergent Garcia et le caporal Reyes sont capturés par des bandits, vraisemblablement à la solde de Verdugo. Les malfrats décident de les liquider pour ne pas laisser de témoins. Quel plaisir de retrouver notre ami le sergent Garcia ! Accompagné du caporal Reyes, il est chargé de convoyer les 17000 pesos de Los Angeles à Monterey. L'amour du sergent pour le bon vin va avoir des conséquences néfastes : il décide de suivre le chemin qui passe devant une taverne, plutôt que celui suggéré par Don Diego, et du même coup tombe dans l'embuscade tendue par les bandits, que Diego avait envoyés sur ce qu'il pensait être une fausse piste. Petits moments d'humour lorsque le sergent déclare « Maintenant, on peut souffler ! » alors que Reyes et lui ont des fusils pointés dans le dos, et lorsqu'il se lamente de devoir creuser un trou très gros en guise de tombe... pour lui-même ! Garcia est observateur puisqu'il a remarqué que Zorro n'a plus son fameux cheval noir. Tornado est resté à Los Angeles, et Zorro ne peut faire autrement qu'utiliser le cheval ordinaire de Don Diego. Le jeune de la Vega n'avait pas prévu d'intervention pour Zorro dans les environs de Los Angeles, mais les circonstances l'ont conduit à faire à nouveau appel au justicier masqué. La fausse piste du bras blessé incriminant le señor Verdugo est un peu trop voyante et laisse donc présager l'innocence du principal suspect, révélée lors du coup de théâtre final. Dotées de plaisants combats à l'épée, ces scènes de dénouement consacrent l'accession de cet épisode à une catégorie supérieure à celle de son prédécesseur. 3. LE CHEVAL D'UNE AUTRE COULEUR Les bandits interceptent un lieutenant de l'armée du Roi et le remplacent par un complice, chargé de conduire Verdugo et sa fille dans une embuscade. Ils projettent de s'emparer des sommes convoyées, parmi lesquelles la contribution de Los Angeles. Un très bon épisode mêlant suspense haletant et ambiance des grands jours, ou plutôt des grandes nuits. Le sergent Garcia, qui cache autour de son ventre les 17000 pesos de Los Angeles, se fait offrir un verre de vin par le faux lieutenant chargé d'intercepter l'argent au profit de ses complices, mais ne révèle rien de la cachette. Le fameux cheval blanc, absolument magnifique, apparaît pour la première fois. Il s'agit de la monture du vrai lieutenant, que Zorro va adopter après la mort de son propriétaire. Il fallait bien trouver un cheval différent de celui de Don Diego, pour le cas où les interventions de Zorro dans les environs de Monterey doivent se prolonger. On a la confirmation de ce que l'on subodorait depuis le premier épisode, à savoir que le patron de la taverne de Monterey est compromis jusqu'au cou avec les bandits. Reste à savoir si le señor Romero Serrano, ami des Verdugo, l'est ou non... En fin d'épisode, l'ambiguïté demeure : Serrano semble aider les Verdugo, mais en abattant le faux lieutenant, sous prétexte qu'il « cherchait à fuir », n'a-t-il pas voulu avant tout protéger ses amis, voire empêcher un complice de le dénoncer ? Bel épilogue également : lorsque Verdugo lui propose une récompense, Zorro choisit d'embrasser la belle Anna-Maria. On le comprend ! 4. LA SEÑORITA FAIT SON CHOIX Le bandit Pablo et ses complices ont enlevé Verdugo et exigent de sa fille, en guise de rançon, les 45000 pesos destinés à l'achat des marchandises venues d'Espagne. De manière générale, les interventions de Zorro sont d'autant plus réussies qu'elles sont fulgurantes. Ici, la dernière est interminable, et on ne peut que regretter qu'elle ne se solde pas par la libération de Verdugo. Une bonne scène cependant, entre Zorro et Anna-Maria : le justicier parvient à convaincre la señorita de le laisser se lancer à la poursuite des malfrats, d'où le titre de l'épisode. 5. RENDEZ-VOUS AU COUCHER DU SOLEIL Les malfrats changent de tactique : ils attirent la señorita Verdugo dans un piège, l'enlèvent et obligent son père à leur amener l'argent caché chez lui en échange de sa libération. L'arrivée surprise de Don Alejandro permet de démasquer enfin Romero Serrano. Alejandro connaissait le père de Serrano. Avant de mourir, le vieil homme lui avait révélé les penchants criminels de son fils. Zorro intervient et affronte Serrano, mais le bandit l'avertit que, s'il lui arrive malheur, Anna-Maria sera exécutée par ses comparses. Il s'ensuit une scène passionnante au monastère en ruines. Serrano est abattu par ses complices, mais Pablo s'apprête à s'enfuir avec Anna-Maria en otage. Heureusement, le sergent Garcia intervient, le désarme et... l'étrangle sans s'en rendre compte ! En guise de remerciement, le sergent attend un baiser de la señorita, mais doit se contenter d'une poignée de main... Qu'il est bon de conclure avec quelques scènes de comédie, après tant d'aventures ! Anna-Maria donne à Don Diego une lettre à remettre à Zorro, au cas où il rencontrerait le justicier à Los Angeles. Cette missive est personnelle, et il a pour consigne de ne pas la lire. Diego respecte scrupuleusement le vœu de la belle, et s'habille cérémonieusement en Zorro pour décacheter la lettre ! 6. LE NOUVEAU RÉGIME Le gouverneur a quitté Monterey pour une visite des îles de Santa Barbara. En son absence, le señor Rico, son second, a ordonné l'expulsion des marchands ambulants qui n'ont que cette activité pour vivre. Zorro va-t-il devoir combattre une nouvelle tyrannie ? Après les intrigues politiques de la fin de la première saison et une entame de seconde saison basée sur des histoires de bandits de grand chemin, la série revient à ses fondamentaux, la lutte de Zorro contre une tyrannie qui opprime les pauvres. Ce retour aux sources ne convainc guère car il donne l'impression d'un mauvais remake, trop caricatural. Le señor Rico ne semble pas aussi redoutable que Monastorio, mais les soldats de la garnison de Monterey, une jolie bande de crapules (de vrais Monastorio en herbe !), adoptent un zèle exagéré pour faire exécuter sans ménagement les ordres répressifs. La señorita Theresa Modesto est une vendeuse ambulante au caractère bien trempé, une vraie tigresse. La femme du peuple truculente, voilà encore un beau cliché, contrebalancé par le plaisir de retrouver Barbara Luna, actrice évidemment taillée sur mesure pour ce rôle. L'autre fait notable de l'épisode est le joli « Z » tracé à l'épée par Zorro sur le bois d'un volet, ce qui produit toujours son petit effet. Arrivés au sixième épisode de cette seconde saison, on est amenés à se poser certaines questions. Si l'on peut admettre le prolongement du séjour de Don Diego à Monterey, ce que l'on a du mal à comprendre, c'est que le sergent Garcia et le caporal Reyes ne retournent pas dans leur garnison de Los Angeles, où leur présence doit sûrement manquer... 7. ŒIL POUR ŒIL Joachin Castenada, l'ami de Theresa, est devenu un hors-la-loi qui lutte contre le pouvoir oppresseur du señor Rico. En représailles de la mort d'un de ses hommes, abattu par les militaires, il annonce qu'il va tuer deux soldats lors de la nuit suivante. Afin de pouvoir l'arrêter pour un motif valable, Rico décide de sacrifier le sergent Garcia et le caporal Reyes. Le sergent Garcia montre à plusieurs reprises sa désapprobation quant aux agissements du gouverneur suppléant Rico et de la garnison à ses ordres. Son uniforme n'est guère populaire auprès de la population, mais il excuse la femme qui lui jette un seau d'eau depuis sa maison, et estime même qu'à sa place, il aurait jeté un pot de chambre ! Garcia se fait le complice de Don Diego lorsque le jeune de la Vega cache Theresa sous sa table, alors que les militaires étaient aux trousses de la jeune femme. Avec le numéro habituel de Barbara Luna, ces séquences avec le sergent sont les seules dignes d'intérêt, car l'intrigue est quelconque et ses ressorts se devinent à l'avance. 8. ZORRO ET LE DRAPEAU BLANC Ramené à Monterey par Don Alejandro, le gouverneur se laisse convaincre par Rico de permettre à Castenada de venir s'expliquer en toute sécurité avec un drapeau blanc. En sous-main, il charge la garnison de tuer le rebelle dès son arrivée. Joachin Castenada est une espèce d'anti-Zorro. Révolté lui aussi, mais inefficace et totalement caricatural, c'est un des personnages les moins en vue de la série. Quel était l'intérêt de créer un tel concurrent sans cervelle pour Zorro ? Le justicier n'avait pas besoin d'un faire-valoir pour continuer à être apprécié. Dans cet épisode, Castenada apparaît plus nuancé que dans le précédent, mais c'est Bernardo qui lui vole la vedette. En sus de ses mimiques explicites, le muet va donner un conseil précieux à son maître. Tout comme son père, Diego semblait croire à la sincérité du drapeau blanc proposé par Rico. C'est Bernardo qui le convainc de reprendre le rôle de Zorro et d'observer la venue de Castenada, et ceci va permettre de sauver Joachin de l'embuscade tendue par Rico. L'épilogue de cet épisode somme toute plaisant montre à quel point Rico parvient à manipuler le naïf gouverneur, dans un sens évidemment favorable à ses visées répressives. Castenada et Theresa sont capturés. Rico informe Joachin qu'il va le laisser s'échapper, à charge pour lui de tuer le gouverneur, dont il lorgne le poste. Si Castenada n'obéit pas, Theresa sera exécutée. Un épisode au démarrage assez lent, mais qui s'anime rapidement. Il est toujours agréable de voir Barbara Luna danser, accompagnée ici par la guitare de Joachin. Voilà qui met un peu d'animation dans la première scène, où Don Diego et Bernardo sont retenus prisonniers dans les collines par la bande de Castenada. Castenada, justement, prend de l'épaisseur au fur et à mesure des épisodes. Voir la leçon qu'il inflige à Diego et Bernardo lorsqu'ils cherchent à s'évader : le rusé Joachin leur laisse croire qu'ils vont réussir, avant d'intervenir. Don Diego s'illustre à sa manière lors de sa captivité. Lorsque Castenada lui dit qu'il ne sait pas, lui l'aristocrate, ce que c'est que de vivre traqué, il rétorque : « Oui... Il y a une récompense de deux mille pesos pour la capture de Castenada. Mais aussi pour la capture de Zorro... » C'est ensuite que le scénario, qui s'annonçait plat, devient consistant avec le plan machiavélique de Rico pour éliminer le gouverneur, ainsi que les interventions toujours judicieuses d'un Zorro particulièrement en verve, et qu'on retrouve plus enjoué et malicieux que jamais, le vrai Zorro que l'on aime. Malgré quelques passages à vide comblés par de la musique ou des chansons, cette histoire se laisse donc regarder et bénéficie d'une conclusion heureuse puisque, grâce à Zorro, le gouverneur comprend la traîtrise de Rico, dont le sort est prestement scellé... tout comme celui de l'odieux capitaine Briones. 10. LE FARCEUR Don Ricardo, un ami de Don Diego de passage à Monterey, tient à lui présenter la jeune femme dont il vient de tomber amoureux. Diego a la surprise de découvrir qu'il s'agit d'Anna-Maria Verdugo, de retour à Monterey sans son père, parti en Espagne. La tradition consistant à faire suivre un épisode charnière par un épisode sans véritable consistance est une nouvelle fois respectée. Après l'heureux dénouement de « L'embuscade », on nous sert une mauvaise blague, comme si le farceur n'était pas Don Ricardo, mais le scénariste, et si la victime de la blague n'était autre que le téléspectateur. On comprend tout de suite que c'est Ricardo qui a joué un mauvais tour à Diego lorsque celui-ci se retrouve arrêté et emprisonné par le sergent Garcia, donc le faux suspense ne prend pas et engendre une certaine déception. La séquence finale avec les bandits ne parvient pas à muscler le scénario, mais l'interprétation parvient à rendre l'histoire convenable. Un acteur comme Richard Anderson apporte évidemment un bonus, et c'est toujours un plaisir de retrouver la jolie Jolene Brand dans le rôle d'Anna-Maria Verdugo. 11. LA FLÈCHE ENFLAMMÉE Jaloux de Zorro, Ricardo mijote une nouvelle blague pour décrédibiliser le justicier auprès d'Anna-Maria Verdugo. A malin, malin et demi : Don Diego indique au sergent Garcia comment capturer Zorro, en fait Ricardo déguisé en Zorro. Démasqué, Ricardo est d'autant plus crédible en Zorro qu'il est un très bon escrimeur. L'affaire se complique lorsque le nouveau commandant décide d'exécuter le « hors-la-loi » sur le champ... Décidément, la production gâte le téléspectateur du point de vue de l'interprétation. Non seulement on retrouve comme prévu Richard Anderson et Jolene Brand, mais le nouveau commandant de Monterey est interprété par Whit Bissel, comédien vu sur de nombreuses séries en tant qu'acteur récurrent (Au cœur du temps), ou en vedette invitée (les Envahisseurs...). Ceci ne parvient pas à faire oublier la déception engendrée par la fadeur du scénario. Ainsi, on assiste à deux histoires consécutives qui ressemblent à de mauvaises plaisanteries, à des années-lumière du concept de base de la série. On ne peut adhérer une seule seconde au faux suspense de la pseudo-exécution de Ricardo, et l'intervention in extremis de Zorro est tout sauf une surprise. Certes, l'arrivée providentielle du justicier dans le final est une tradition, mais le génie des meilleurs épisodes est justement de captiver le spectateur de manière à ce qu'il soit malgré tout surpris par l'intervention de Zorro. Saluons cependant la forme de cette intervention : flèche enflammée qui brise la corde du pendu potentiel, duel entre Zorro et le commandant, gratifié d'un « Z » sur son uniforme, leçon donnée à ce farceur de Ricardo. Si l'on ajoute le charme intact de Jolene Brand dans le rôle de la señorita Verdugo et l'éclair d'intelligence du sergent Garcia, qui comprend que Ricardo ne peut être Zorro puisqu'il a combattu en compagnie du justicier et de Ricardo en même temps lors de l'aventure précédente, finalement cette histoire qui s'annonçait très médiocre s'avère acceptable. 12. ZORRO SE BAT EN DUEL Vexé par une blague que Zorro lui a faite innocemment, Don Ricardo décide de provoquer en duel « ce lâche qui se cache derrière un masque ». Garcia et Reyes ont l'intention d'en profiter pour capturer Zorro. Mais des malfrats sont également intéressés par la prime. Un épisode auquel on adhère dès les premières minutes et dont l'intérêt ne faiblit pas. Anna-Maria trouve l'idée du duel ridicule. Lorsque Ricardo lui parle d'honneur, elle rétorque : « Les hommes se servent de l'honneur afin d'excuser leurs enfantillages... J'espère que Zorro vous coupera les oreilles ! » Persuadée que Zorro va donner une leçon à Ricardo, Anna-Maria demande à Don Diego de l'accompagner pour assister au duel. De plus, le sergent Garcia souhaite la présence et l'aide de Diego pour capturer Zorro. Don Diego va donc devoir non seulement se dédoubler, mais même se multiplier par trois. On ne voit pas comment Diego/Zorro va faire pour se sortir de ce guêpier, mais on sait qu'il n'est jamais en manque de ressources... A noter la présence d'un professeur d'escrime français, M. Gérard, qui a longtemps servi l'empereur Napoléon. M. Gérard n'en revient pas de perdre son duel d'entraînement face à Ricardo. Bernardo perd lui aussi son combat au fouet contre le même Ricardo. Le brave Bernardo est tellement impressionné par les capacités hors norme de son vainqueur qu'il en vient à souhaiter que Zorro renonce au duel. Mais Zorro veut savoir lequel des deux est le plus fort, il va donc affronter son ami. Richard Anderson est vraiment excellent dans ce rôle de Don Ricardo, l'ami de Don Diego, farceur mais aussi homme chevaleresque et combattant exceptionnel. Le duel final, épique, va couronner un des meilleurs épisodes de la saison. 13. AMNISTIE POUR ZORRO Don Ricardo convainc le gouverneur d'accorder une amnistie à Zorro. Le justicier va-t-il accepter de se démasquer, et du même coup mettre fin à sa carrière, en échange de la liberté ? Un épisode passionnant et décisif, sans nul doute le meilleur de toute la série. Passionnant de par la description de l'état d'esprit de Diego, très tenté de mettre fin à la carrière de Zorro car en se démasquant, il pourrait alors épouser la señorita Verdugo, follement éprise du justicier. Décisif car on va apprendre que Don Alejandro a deviné que son fils et Zorro ne font qu'un, et il va être contraint de l'avouer à Diego. Don Ricardo est décidément incorrigible : un messager venu de San Francisco lui ayant amené une injonction de rentrer chez lui, il demande à l'homme de se faire passer pour un messager de Los Angeles annonçant que l'hacienda des de la Vega a été incendiée par les Indiens. Le but est bien entendu d'obliger Diego à partir aussi, car Ricardo ne veut pas lui laisser le champ libre pour la conquête du cœur de la belle Anna-Maria Verdugo. La mauvaise blague fait long feu, mais Ricardo ne désarme pas : il a l'idée de suggérer la proposition d'amnistie, censée sonner la fin du justicier. Don Diego confie à son père que Zorro va sans doute profiter de cette amnistie, mais Alejandro n'est pas de cet avis. Il pense que Zorro ne peut renoncer à sa carrière, à sa vocation de défendre les opprimés. Cette conversation, tenue à la table d'une taverne, est un indice laissé au téléspectateur par le scénariste, car elle ressemble plus à un conseil à peine voilé donné à un fils par son père qu'à une innocente conversation sur le devenir d'un justicier. Donc, Diego reste hésitant. C'est une entrevue avec Anna-Maria qui va le décider de façon certaine à accepter l'amnistie. Il comprend alors qu'il aura l'opportunité d'épouse la belle señorita Verdugo s'il se démasque. Certes, le rôle de Zorro est important, mais tout justicier a aussi sa vie privée, et Diego a fini par céder à la tentation de mener une vie normale avec la femme qu'il aime. La décision de Diego est prise : il va se démasquer. Il rejoint Bernardo dans son repaire, mais le muet a été ligoté par un inconnu masqué, qui va faire Diego prisonnier à son tour. Il s'agit en fait d'une opération montée par Don Alejandro afin d'empêcher son fils de mettre fin à la carrière de Zorro. Démasqué, Alejandro n'a d'autre solution que d'avouer la vérité à Diego. Son but était de le retenir prisonnier jusqu'à ce que l'heure de l'amnistie soit passée. Don Alejandro sait trouver les mots justes pour convaincre Diego. Et puis ces péripéties ont mené les protagonistes jusqu'à l'heure limite fixée par le gouverneur. Ouf ! Zorro va pouvoir continuer sa belle carrière. Au fond, Diego n’a-t-il pas une vocation de célibataire endurci ? Mais il doit une explication à Anna-Maria, et elle lui sera donnée de manière théâtrale, dans la nature après un enlèvement sur son beau cheval blanc. Zorro est en terrain conquis, la jeune fille demeurant amoureuse de lui. Les multiples scènes psychologiques et à suspense n'empêchent pas la présence de séquences comiques. Ainsi, le sergent Garcia explique au caporal Reyes sa conception des grades : « Vous savez, caporal, de tous les grades de l'armée espagnole, le plus utile est sans nul doute celui de sergent. » Quant à ce blagueur impénitent de Ricardo, il va connaître une cruelle déconvenue. Pris au piège qu'il avait destiné à Diego, il se retrouve face à une matrone clamant haut et fort qu'elle est son épouse et qu'il doit vite rentrer chez lui où ses enfants le réclament. L'anecdote fait beaucoup rire Anna-Maria. 14. LES FUYARDS Zorro va aider une servante des de la Vega à épouser son fiancé, un péon au service d'un aristocrate qui refuse de donner son accord pour le mariage. Le fait majeur de l'épisode est le retour de l'action dans le cadre de Los Angeles, après une séquence de treize épisodes situés à Monterey. Par voie de conséquence, Zorro retrouve son fidèle Tornado. On ne saura jamais ce qu'est devenu le cheval blanc des épisodes précédents. En dehors de ce retour au bercail, pas la moindre surprise tellement la série demeure réglée comme du papier à musique. Après l'extraordinaire épisode précédent, on ne pouvait avoir qu'une histoire mièvre, sans consistance aucune. Le seul intérêt notoire est la description de la dureté des conditions de vie des humbles en Californie espagnole, sur fond d'inégalités sociales inacceptables. Pour le reste, il est triste de voir Zorro reconverti en agence matrimoniale, et facile de deviner comment cette pseudo-aventure va se terminer : le méchant Lozano, rendu fou par son amour pour Buena, se retourne contre son patron, et ce dernier finit pas accepter le mariage de son serviteur. Bref, tout ceci est du niveau de Joséphine, ange gardien... Enfin, je trouve que Zorro roule un peu trop des mécaniques après avoir maîtrisé Lozano. Qu'il fasse un peu d'humour, pourquoi pas, il en a l'habitude, mais il se conduit généralement de façon beaucoup plus sobre face à ses adversaires. Il n'y a pas de gloire particulière à vaincre un ennemi infiniment moins dangereux que nombre de ceux rencontrés auparavant. 15. LE COFFRE D'ACIER Des bandits veulent s'emparer de l'argent des impôts, convoyé dans un immense coffre à destination du gouverneur, à Monterey. Ils ont l'intention d'utiliser le fils du forgeron qui a fabriqué le coffre, un jeune naïf amoureux d'une de leurs complices. L'entame montre Don Diego venu payer 1500 pesos d'impôts au sergent Garcia. Ainsi donc, les riches payaient des impôts dans la Californie espagnole : un bon point pour un système généralement proche de la féodalité, et qui n'en comptait guère jusqu'à présent, hormis le fait d’avoir dans ses rangs quelques aristocrates épris de justice (tout en demeurant sur le fond acteurs et complices de fait de ce système), comme les de la Vega. Le forgeron est interprété par Harold J. Stone, un vieil habitué des séries américaines, bien connu notamment des amateurs des Incorruptibles. Quant au chef des bandits, il fait partie du club des acteurs doublés par Henry Djanik, qui compte de très nombreux membres. Voilà quelques éléments dignes d'intérêt au sein d'une histoire assez médiocre en raison de son thème au fond assez déviant. Zorro, défenseur des opprimés, se transforme en protecteur de l'argent de l'Etat, ce qui est singulier. Il est vrai que sa motivation principale est probablement de porter secours au forgeron et à son fils, en mauvaise posture face à des bandits de grand chemin particulièrement féroces. D'où une scène finale certes classique, mais plutôt plaisante. 16. LE GAI CAVALIER Le beau-frère de Don Alejandro, venu d'Espagne, s'installe dans l'hacienda des de la Vega. Cette arrivée ne réjouit pas Don Diego et Don Alejandro, le nommé Esteban de la Cruz étant un petit escroc venu pour vendre de faux bijoux aux notables. Une intrigue sans saveur, mais là n'est pas l'essentiel. Ce qui va susciter l'intérêt, c'est qu'il s'agit du premier épisode avec Don Alejandro depuis sa révélation du fait qu'il connaît l'identité de Zorro. De ce point de vue, le scénario ne déçoit pas : ce n'est qu'un détail mais, désormais, Alejandro sait que Bernardo n'est pas sourd. Plus intéressant encore, on constate la complicité entre le père et le fils de la Vega lorsqu'ils parlent de Zorro. Même si ceci était attendu, on ne peut qu'apprécier l'aspect nouveau des relations entre père et fils. Tendues au début de la série, lorsqu’Alejandro prenait son fils pour un poltron, elles sont maintenant à l'opposé : Diego n'a plus à se dissimuler aux yeux de son père, et Alejandro est devenu très fier de son fils. Bernardo, Diego et Alejandro constituent un cercle fermé, celui des trois seuls hommes connaissant l'identité de Zorro, et ce secret partagé les rend plus soudés que jamais, fait d’autant plus méritoire qu’il franchit les barrières de classes sociales entre Bernardo et ses maîtres. César Romero accomplit une bonne performance dans le rôle d'Esteban de la Cruz, un personnage plus malin qu'il n'en a l'air puisqu'il ne se laisse pas abuser par Bernardo, chargé par Don Diego de dérober son sac de bijoux. En début d'épisode, Esteban fait croire à Garcia et à Reyes qu'il va s'installer chez les de la Vega sans demander leur avis. La réédition du coup de l'Aigle est-elle à l'ordre du jour ? Non, car tout spectateur avisé comprend rapidement qu'Esteban doit être une connaissance de la famille de la Vega. Du coup, le gag tombe à plat. Plus drôle est la réflexion du patron de la taverne : le brave homme doit probablement avoir une mauvaise vue puisqu'il trouve que le sergent Garcia « n'a plus que la peau sur les os » ( !) à force de se fatiguer dans de longues courses à cheval. Ou alors le sergent doit avoir de très gros os... La conclusion s'avère décevante pour les de la Vega puisque Don Esteban manifeste l'intention de rester chez eux plusieurs mois. 17. TORNADO N'EST PLUS LÀ Tornado s'est échappé du passage secret. Don Esteban le découvre vagabondant dans la nature et s'en empare. Il a l'intention de participer à la grande course de Los Angeles en montant le cheval noir. Lorsque le sergent Garcia reconnaît le cheval de Zorro, Esteban lui propose de le relâcher après la course pour remonter jusqu’au justicier, le capturer et toucher la prime. En préambule, on assiste à une partie d'échecs entre le père et le fils de la Vega, remportée par Diego, au grand dam de Don Alejandro qui déplore de ne jamais gagner. Diego s'exprime par signes avec Bernardo, avant de se rappeler qu'il peut désormais lui parler en présence de son père. Ainsi, la complicité nouvelle entre Diego et Alejandro est une nouvelle fois mise en exergue, et cela continue avec l'entrée commune des deux hommes et de Bernardo dans le passage secret lorsque Tornado a disparu. Le sergent reparle de l'histoire des « vibrations » auxquelles serait sensible Bernardo, allusion directe à un épisode de la première saison. Puis il se retrouve victime d'une mauvaise blague d'Esteban, génératrice d'un malentendu finalement dissipé par Alejandro. Garcia est toujours aussi impayable puisqu'il affirme « avoir reconnu tout de suite le cheval de Zorro », alors qu'il a fallu que le caporal Reyes lui ouvre les yeux à ce sujet. Alors que Don Esteban fait remarquer à Diego : « Toi, tu ne rajeunis pas ! », son neveu répond : « Peut-être que je vieillis, en effet... ». Esteban a raison car Guy Williams semble avoir grossi depuis quelques épisodes, surtout au niveau du visage. La somme de tous ces éléments plaisants produit un épisode de meilleur niveau que les trois précédents, bien que sans génie. 18. ZORRO CONTRE CUPIDON L'oncle Esteban a l'intention d'épouser la señorita Cotazar, bénéficiaire d'une fort belle dot alimentée par la fortune considérable de son père. L'épisode a pour centre la señorita Margarita Cotazar, déjà aperçue lors des aventures précédentes. Patricia Medina n'est pas vilaine, mais son physique est loin d'égaler celui d'autres actrices vues auparavant sur la série, comme Suzanne Lloyd, Jolene Brand ou Myrna Fahey. Comme le laisse présager son titre, cet épisode ne restera pas dans les mémoires. Faute de tyran à l'horizon, Zorro, le défenseur des opprimés, se retrouve réduit à s'occuper de quelconques affaires matrimoniales. A défaut de malfaiteur, on se contente de coureurs de dot... Curieusement, un premier duel entre Zorro et « Cupidon », alias Don Esteban, a lieu en milieu d'épisode, en guise de premier avertissement pour l'oncle de Diego. Le « piège » tendu à Zorro par Esteban et Garcia, avec le caporal Reyes travesti en señorita Margarita (bien que conservant sa précieuse moustache...), n'est pas si mal trouvé. Garcia et Reyes sont neutralisés par une invasion de putois et Zorro peut remporter son second duel contre Esteban, gratifié d'un « Z » sur le pan gauche de sa veste. 19. LA LÉGENDE DE ZORRO Don Esteban est plus que jamais décidé à épouser Margarita Cotazar. Afin de lui donner une chance de vivre honnêtement, Don Alejandro propose de lui donner quelques hectares de ses terres et du bétail, à charge pour lui de subvenir à ses besoins par le travail. La série piétine avec ces fades histoires de mariage de l'oncle Esteban. L'absence d'adversaire récurrent et implacable se fait cruellement sentir. Où sont donc les Monastorio, Galindo, Vargas ou autres bandits d'envergure ? Diego s'étonne de trouver Esteban debout à midi, mais il est vrai qu'il a dû se lever pour recevoir Margarita... Excédé, Don Alejandro suggère à son fils que Zorro devrait empêcher le mariage entre Esteban et Margarita, ce qu'il va faire en déjouant le piège de Don Esteban. Le côté démocrate-chrétien de la série apparaît donc encore. Les riches gagnent de l'argent et ont des privilèges, mais ils montrent l'exemple en travaillant beaucoup : voilà le message véhiculé par cette histoire. La seconde partie sort quelque peu le spectateur de sa léthargie avec la série de « Z » infligés à Esteban, dont un projeté sur le front, le sergent Garcia et le caporal Reyes envoyés dans les cactus par Zorro, un superbe duel à l'épée entre Esteban et Zorro et surtout le bon moyen, suggéré à Margarita par notre justicier, pour tester les véritables intentions d'Esteban, et du même coup débarrasser définitivement de sa présence tant les Cotazar que les de la Vega. 20. ÉTINCELLE DE REVANCHE La Californie connaît une période de sécheresse exceptionnelle. Le manque d'eau conduit les habitants à des affrontements qui aboutissent à la mort d'un notable. Et voilà la série embarquée dans une histoire d'eau digne de Manon des Sources. Le sergent Garcia, lui, affirme n'avoir jamais souffert du manque d'eau... De longs passages à vide précédent le coup de théâtre constitué par la mort de Don Hilario. La découverte du coupable et la résolution de l'affaire par Zorro n'est pas déplaisante, mais le spectateur avait tout compris dès son déclenchement. L'épisode est à voir surtout pour sa partie finale et pour la présence de Robert Vaughn dans le rôle de Miguel Roberto. L'atmosphère générale est très sombre, à l'exception de l'épilogue : miracle, la pluie revient et tout est bien qui finit bien, Madame la marquise ! 21. OÙ EST LE PÈRE ? Une certaine señorita Cabrillo arrive d'Espagne et demande à voir son père, qui posséderait une vaste hacienda à Los Angeles. Mais personne n'a jamais entendu parler de ce Don Cabrillo... Un épisode troublant et mystérieux. L'histoire de la jeune fille est une énigme et l'ombre de l'homme dans l'hacienda achève d'instaurer un climat angoissant. Certes, on est loin du concept de base, mais l'atmosphère oppressante rappelle les grandes heures de la série. La seconde partie dans le désert, avec le seul bruit du vent, poursuit dans la même veine, confirmant le classement de cet épisode dans la catégorie des aventures à atmosphère, qui sont incontestablement les meilleures. Anita Cabrillo est interprétée par Annette Funicello, une actrice alors sous contrat avec Disney. La sympathique Annette insuffle à son personnage sa candeur, mais aussi un caractère, une volonté, une inflexibilité inattendus. Alors qu'il allait rattraper l'inconnu menaçant Anita, Zorro doit abandonner la poursuite pour porter secours à la jeune fille, dont le cheval, effrayé par un cobra, s'est emballé. Voilà qui va permettre de prolonger l'histoire, enfin digne d'intérêt, au cours des épisodes suivants. 22. JE VOUS PRIE DE ME CROIRE Anita Cabrillo ne veut pas rentrer en Espagne sans avoir retrouvé son père. Elle va entreprendre une tentative désespérée qui risque de lui être fatale. Séquence hilarante autant qu'inattendue avec le sergent Garcia se livrant à des exercices de culture physique afin de « perdre un peu de poids ». Mais la gymnastique se révèle inefficace car « ça ne sert qu'à secouer la graisse ». Don Diego, qui n'était pas loin, avait cru à un tremblement de terre ! Alors que Diego poursuit son enquête au sujet des malheurs de la señorita Cabrillo, le suspense continue dans cet épisode dont les ressorts sont issus du précédent, notamment l'ombre mystérieuse et les scènes dans le désert. Bien entendu, lorsqu’Anita s'apprête à fournir les preuves de ses dires, elle ne retrouve pas les lettres de son père dans sa malle. La scène finale comporte un suspense insoutenable, un des meilleurs vus sur la série : Zorro doit sauver Anita, que deux malfaiteurs s'apprêtaient à jeter dans un ravin après lui avoir dérobé son argent. La malheureuse se retrouve coincée entre deux anfractuosités de rocher, sur le point de tomber dans le vide ! Cette scène paraît inspirée par le final dans le Mont Rushmore du célèbre film d'Alfred Hitchcock La Mort aux Trousses. 23. LE BIJOU RÉVÉLATEUR Don Diego et Don Alejandro trouvent une preuve de la sincérité d'Anita. Ils sont plus déterminés que jamais à résoudre l'énigme et à retrouver le père de la sympathique señorita Cabrillo. Décidément, cette trilogie consacrée aux mésaventures de la señorita Cabrillo apporte un regain de qualité. Rien ne vaut une bonne histoire policière pour relancer une série en déclin, surtout quand les investigations des enquêteurs sont aussi captivantes que dans ces épisodes. Don Alejandro, sceptique sur les dires d'Anita, persiste à vouloir la renvoyer en Espagne, malgré la volonté contraire de Diego. Il change d'avis en découvrant qu'elle porte un bijou appartenant autrefois à son épouse, et qu'il avait offert pour une vente de charité. Voilà la preuve que quelqu'un a envoyé ce joyau à Anita depuis Los Angeles. Anita Cabrillo n'a pas froid aux yeux. Le pistolet qu'elle brandit face aux deux malfrats lui permet, ainsi qu'à son père, de retarder l'échéance, jusqu'à ce que Zorro arrive pour les tirer d'affaire. Flammes et rochers lancés sur lui ne découragent pas le justicier, qui remporte son succès habituel. Il ne lui reste plus qu'à découvrir l'identité du père d'Anita, tout sauf une surprise tellement elle était prévisible. 24. L'HOMME DES MONTAGNES
Un Yankee venu des montagnes a maille à partir avec un aristocrate de Los Angeles qui n'aime pas les « étrangers ». Zorro va devoir intervenir pour éviter qu'un drame ne se produise. Le sergent Garcia est encore et toujours à court d'argent. A force d'accumuler les dettes à la taverne, la serveuse refuse de lui servir du vin. Par mégarde, il va boire de l'eau ( !), seul liquide que l'on a consenti à lui fournir à titre gratuit. Il en est bien entendu horrifié. Heureusement, il se fait offrir son breuvage favori par un étranger fraîchement débarqué des montagnes. Il s'agit d'un Yankee, caricature du trappeur nord-américain mal dégrossi, et d'ailleurs considéré comme un « barbare » par Don Carlos, un notable de Los Angeles. Le nouveau venu est truculent à souhait, mais ne suffit pas à rendre ne serait-ce que passable cette histoire sans le moindre intérêt, joli témoignage de l'épuisement des scénaristes après plus de soixante épisodes, l'aventure de la señorita Cabrillo apparaissant comme une heureuse exception. 25. LE CHIEN DES SIERRAS Joe Crane, le Yankee, n'a pas voulu repartir sans ses fourrures, qui sont restées à la prison. Don Carlos a l'intention de lancer à ses trousses un chien féroce à moitié loup. Il est étonnant que la série qui, rappelons-le, est 100% nord-américaine, épouse le point de vue négatif des Espagnols sur les Yankees. Joe Crane est non seulement fruste, mais il avoue à Carlotta n'avoir pas pris de bain depuis des années ! De son côté, le sergent Garcia a fortement progressé dans sa recherche de Zorro. Il a deviné qu' « il s'agit d'un homme et qu'il habite tout près d'ici ». Don Diego lui répond que, dans ces conditions, il ne tardera pas à l'attraper... Toujours dans le registre comique, la scène où Crane se cache dans un tonneau rempli d'eau pour échapper aux soldats est assez drôle. Même remarque pour la façon dont Carlotta retient le sergent à la taverne, par des chansons et surtout du vin distribué gratuitement. Voilà qui met un brin d'intérêt dans une histoire toujours aussi peu captivante. 26. LA CHASSE À L'HOMME Face à l'entêtement de « l'Américano » à récupérer ses fourrures avant de partir, Don Diego décide de les acheter pour les lui restituer. Mais Don Carlos est passé avant lui. Il espère abattre l'étranger lorsqu'il viendra chercher ses biens dans son hacienda. Suite et fin des mésaventures de Joe Crane, qui continuent à fonctionner exactement sur le même registre que précédemment. Ce n'est pas franchement mauvais, mais moyen, voire distrayant pour des enfants aux goûts faciles. Le téléspectateur a toujours un coup d'avance tellement le scénario se déroule selon un schéma conventionnel. En fait, le seul véritable intérêt de cette trilogie aura été de montrer l'arrogance, l'intolérance, et même la férocité de certains aristocrates espagnols imbus de leur rang, représentés ici par Don Carlos. 27. L'HOMME VENU D'ESPAGNE Un homme arrive à Los Angeles en se présentant comme un envoyé du Roi d'Espagne. Il a l'intention de forcer les habitants à souscrire à un emprunt destiné à soutenir l'effort de guerre de l'Espagne. Les bons doivent être remboursés avec un intérêt de 100% au bout de cinq ans. Ce dernier cycle de treize épisodes démarre sous les meilleurs auspices avec (enfin !) un nouvel adversaire déterminé et implacable, en la personne du señor Andres Felipe Basilio, secondé par le capitaine Mendoza, une petite crapule. Après les innocentes galéjades de Joe Crane, qu'il est agréable de retrouver une atmosphère tendue et inquiétante ! Le sergent Garcia n'a pas de chance : l'envoyé du Roi arrive au moment où il fêtait son anniversaire en compagnie de ses amis, parmi lesquels Diego et Bernardo. En voulant récupérer son cadeau d'anniversaire, confisqué sur ordre de Basilio, Garcia se met dans ses torts et se retrouve cloué au pilori, la tête dans un carcan pour vingt-quatre heures. Heureusement, Zorro ne craint pas d'affronter les deux fripouilles à l'épée. Garcia laisse le carcan libre, mais pas pour longtemps puisque Zorro lui trouve un autre occupant. Le final est donc très amusant, grâce à l'humour du justicier et aux qualités de chanteur de Basilio... 28. LE TRÉSOR DU ROI Basilio décide de garder à son seul bénéfice la totalité des sommes collectées au profit du Roi. Il a l'intention de s'installer en Californie, dans une hacienda achetée avec l'argent volé. Une banale histoire d'escroquerie qui déçoit, après les espoirs suscités par l'épisode précédent. Le système inventé par Basilio pour provoquer une explosion sur le bateau (censée engendrer la destruction de l'argent collecté) est ingénieux, mais relève plus de la série Mission impossible que de Zorro. Une nouvelle fois, Bernardo se déguise en Zorro d'appât pour attirer les soldats pendant que son patron s'occupe de la véritable besogne. On attribuera un bon point au tour malicieux joué par Zorro à Basilio et à Mendoza dans le final, même si on l'avait franchement vu venir. 29. LE TYRAN DÉMASQUÉ Basilio suggère au sergent Garcia de prendre sa retraite et de devenir maître d'une hacienda attribuée par l'Etat. Le tyran compte sur la naïveté du sergent pour s'emparer de la propriété par la suite. L'hacienda de Don Cornelio est réquisitionnée après l'arrestation de son propriétaire sous un faux prétexte. L'obsession de Basilio pour la propriété foncière californienne continue. C'est le sergent Garcia qui risque, à son insu, de servir ses intérêts. L'épisode est une splendide réussite car il permet de mieux cerner la psychologie de Garcia. Basilio fait miroiter au gros homme une retraite dorée, à la tête d'une hacienda de rêve attribuée par l'Etat en récompense de ses loyaux services. De prime abord, le sergent est réticent car son métier lui plaît et il ne s'imagine pas à la retraite. Mais la proposition est tellement tentante qu'il finit par accepter. Garcia fait marche arrière lorsqu'il apprend que son futur domaine ne serait autre que l'hacienda de Don Cornelio, un homme qu'il estime, arrêté sous prétexte qu'il possède des objets français et anglais, donc venus de pays en guerre contre l'Espagne. Basilio oblige le sergent à témoigner contre Cornelio. Il lui fait croire qu'en cas contraire, il serait accusé de complicité et exécuté. La mort dans l'âme, le gros homme accepte. Dès lors, il constate qu'il devient infréquentable : la serveuse de la taverne, les hommes de la garnison et même le caporal Reyes lui manifestent une franche hostilité. On constate une fois de plus l'honnêteté foncière de ce brave homme de sergent. Au départ, il est séduit par l'idée de devenir « Don Demetrio Lopez Garcia ». La musique douce qui accompagne ses rêveries est très bien choisie, une splendide réussite. Mais, aidé par Zorro, il va rentrer dans le droit chemin lors du procès. Quant à Zorro, il se fait un plaisir de ridiculiser à nouveau Basilio en public. Et de quelle manière ! Le justicier masqué n'avait jamais autant humilié un ennemi. Sans doute a-t-il décidé de faire de l'humour une arme supplémentaire contre la tyrannie. 30. ZORRO PREND UN RISQUE Basilio fait suspendre dans les airs le sergent Garcia, qui se retrouve attaché à une corde enroulée autour de son ventre. Il défie Zorro de venir libérer le gros homme. La garnison tout entière est en embuscade pour abattre le justicier lorsqu'il viendra au secours du sergent. Un épisode intéressant et très mouvementé puisqu'il ne comporte pas moins de deux histoires. Lors de la première partie, Garcia est rapidement tiré d'affaire par Zorro. C'est alors que cet âne de Basilio se met à soupçonner Bernardo d'être Zorro ! Selon lui, le serviteur de Don Diego ferait semblant d'être muet pour tromper son monde. Voilà ce que rétorque le tyran à ceux qui lui objectent que Zorro, lui, est doté de la parole... On assiste dans cette seconde partie à un coup de théâtre sensationnel : au cours de ses investigations chez les de la Vega, Basilio découvre le passage secret, s'y introduit, assomme Zorro et le démasque ! Dès lors, il est évident que le señor Basilio ne va pas faire de vieux os. La façon dont il se fait trucider par son acolyte Mendoza est particulièrement ridicule. C'est presque une déception de découvrir la stupidité sans bornes de cet homme. Cette séquence gâche un peu un épisode qui avait tout pour devenir un classique de la série. 31. UNE AFFAIRE D'HONNEUR Avila, un champion d'escrime, a l'habitude de se battre en duel pour de l'argent. Informé de la réputation de dandy de Don Diego, il le provoque en duel en espérant que Don Alejandro paiera très cher pour qu'il accepte d'annuler le combat. Une multiplication de scènes très intenses dans cet excellent épisode, captivant de la première à la dernière minute. On démarre avec de beaux combats d'escrime entre Avila et plusieurs adversaires, à l'occasion de défis lancés par le champion afin de récolter de l'argent. Le premier adversaire n'est autre que M. Gérard, le professeur d'escrime français vu sur Zorro se bat en duel. Puis Diego prend la défense de son père, importuné par Avila. Le jeune de la Vega envoie l'indélicat au tapis d'un superbe coup de poing. C'est justement ce que cherchait Avila, qui saute sur l'occasion pour provoquer Don Diego en duel. Le sergent Garcia et le caporal Reyes décident de donner des leçons d'escrime à Don Diego, mais celui-ci fait semblant de ne pas savoir mettre son masque et préfère regarder les deux hommes, selon lui « envoyés par le ciel », ce à quoi le caporal, toujours aussi sot, répond « Ah ! Non, c'est notre idée ! » On continue dans le très bon avec la façon musclée dont Alejandro, Diego et Bernardo éconduisent manu militari le témoin d'Avila, venu leur proposer de laisser tomber le duel en échange d'une grosse somme d'argent. Une occasion supplémentaire d'étaler la complicité désormais bien établie entre ces trois hommes, et notamment entre Don Alejandro et son fils. Le sergent Garcia va compliquer la situation en assommant et emprisonnant Don Diego, aux fins de lui sauver la vie. Garcia est persuadé que Diego ne peut que se faire étriller par Avila. En son absence, c'est Alejandro qui affronte l'escrimeur. Touché par deux fois, le père de Don Diego est vengé par Zorro : à son tour, le justicier blesse Avila à deux reprises. Ces magnifiques combats démontrent s'il en était encore besoin la symbiose parfaite entre Alejandro et Diego. Si l'on ajoute la très bonne performance de Tony Russo dans le rôle d'Avila, un adversaire sérieux, pas du tout caricatural comme certains ont pu l'être, on aboutit à l'un des meilleurs épisodes de la série. 32. LE SERGENT VOIT ROUGE Rentré à Los Angeles après quinze jours d'absence, le sergent Garcia découvre le village ravagé par une épidémie de rougeole. Carlos, un ancien repris de justice désormais au service du padre Siméon, en profite pour dérober un calice en or amené par son maître pour une procession. Beaucoup de temps morts dans cet épisode quelconque. En raison de la quarantaine, le caporal Reyes et le sergent Garcia sont contraints de coucher à l'extérieur de la caserne. Le sergent a du mal à entrer sous la petite tente dressée par Reyes, et finit par en exclure son propriétaire. Aucun suspense dans le scénario : on comprend tout de suite que Carlos va voler le calice. En revanche, l'intervention de Zorro est décevante. D'accord, le padre est indulgent, mais cette crapule de Carlos a tout de même tenté de le tuer en l'enfermant dans un placard sans aucune possibilité de secours. Si Diego n'avait pas trouvé suspect le panneau « Attention, rougeole ! » posé par le voleur devant le domicile du prêtre, Siméon serait mort par asphyxie. Zorro n'est pas Tintin, et son rôle était de faire mettre le malfaiteur en prison ou, au pire, de le chasser définitivement de Los Angeles, mais en aucun cas de jouer les « directeurs de conscience ». Mais non, Carlos s'en tire sans dommage et reprend son service chez le père Siméon, comme si de rien n'était ! On ne peut que trembler pour l'avenir du padre, mais sans doute s'agit-il d'une accentuation des tendances démocrates-chrétiennes de la série... 33. INVITATION À LA MORT Le gouverneur de Californie, blessé dans un accident, est soigné et hébergé dans l'hacienda la plus proche, celle des de la Vega. Don Alejandro soupçonne les Rebatos, un groupe d'indépendantistes californiens opposés à l'Espagne, d'être à l'origine de l'accident, qui serait en réalité un attentat. Les Rebatos vont tenter de corrompre le gouverneur par intérim. Une intrigue politique qui n'est pas sans rappeler les derniers épisodes de la première saison, avec le complot de l'Aigle. Autre analogie, la présence d'une très jolie femme en la personne de Leonora, la fille du gouverneur, une superbe brune au teint de lait interprétée par Joan Evans. Cette actrice ressemble un peu à Suzanne Lloyd, vue lors de certains épisodes avec l'Aigle. Jusqu'au chef des Rebatos dont le physique a quelques points communs avec celui de l'Aigle ! Mais ici, le traître n'est pas la jeune femme, mais le capitaine Felipe, intronisé gouverneur par intérim pendant la convalescence du titulaire, et qui voudrait bien que le provisoire devienne définitif, quitte à favoriser l'assassinat du gouverneur par les Rebatos. Le scénario est un peu téléphoné, mais l'ensemble tient debout. L'ambiance est comme on l'aime, inquiétante, et le final réussi, en particulier grâce à Bernardo qui assomme un tueur sur le point de poignarder le gouverneur. 34. LES REGRETS DU CAPITAINE Le capitaine Felipe manifeste l'intention de redevenir fidèle au gouverneur. Il éconduit le chef des Rebatos mais, dévoré par l'ambition, se ravise et monte un nouvel attentat en accord avec les terroristes. Un épisode long à démarrer, et à la trame calquée sur celle du précédent. Le gouverneur a des fourmis dans les jambes. Excédé, il finit par traiter le sergent Garcia de « bœuf trop gras » ! Leonora est divine dans sa robe bleue lorsque Don Diego lui chante une chanson, ce qui provoque une crise de jalousie du capitaine Felipe. L'intérêt principal est l'étude psychologique de Felipe, tiraillé entre sa volonté de fidélité au gouverneur et son ambition de lui succéder le plus rapidement possible. Quand on veut devenir calife à la place du calife, on est souvent prêt à toutes les compromissions... L'attitude cassante du gouverneur à l'égard de Felipe, ainsi que la peur du capitaine de voir Don Diego séduire la belle Leonora, vont irrémédiablement faire basculer le gouverneur par intérim du mauvais côté. Bernardo est à nouveau étonnant, et bien utile à Zorro. Alors que son maître se trouvait désarmé et à la merci de l'épée de Felipe, il va réussir à le sauver d'une mort probable. Cette scène, marquante car c'est la première fois que l'on peut lire la peur sur le visage de Zorro, et ce malgré son masque, s'avère particulièrement prenante et permet finalement à cette aventure de remporter l'adhésion de l'amateur éclairé de la série. 35. MASCARADE POUR UN MEURTRE Les de la Vega organisent une fête afin de distraire le gouverneur, toujours immobilisé dans leur hacienda. Le capitaine Felipe propose de transformer la réception en bal masqué, avec le but évident de permettre à un tueur anonyme de liquider le gouverneur. Un épisode au ton léger, mais de qualité soutenue. Symbole de la mégalomanie grandissante du capitaine Felipe, son attitude désagréable avec le tueur envoyé par les Rebatos. De façon parallèle, même le gouverneur devient insupportable, pour le sergent Garcia et le caporal Reyes, mais aussi pour Don Alejandro, contraint de perdre volontairement aux cartes pour satisfaire l'égoïsme enfantin de son hôte, et de subir ses caprices d'homme rendu hargneux par une trop longue immobilité. Quant à Bernardo, il est bien ennuyé de s'être endormi dans le passage secret, où il était chargé d'écouter la conversation entre Felipe et son homme de main. Le brave domestique envisage même de se pendre ! Diego s'empresse de l’en dissuader. Le bal masqué nous permet d'admirer des danseurs de flamenco, spectacle toujours agréable, et bien entendu quelques déguisements hautement pittoresques. Le sergent Garcia a opté pour un accoutrement à la romaine, malheureusement pour lui identique à celui du gouverneur, vêtu en Néron. Voilà qui va évidemment déclencher l'ire du coléreux bonhomme... Alejandro est déguisé en bourreau, costume beaucoup plus seyant que les simples loups (blancs !) arborés par Don Diego et le capitaine Felipe. Le plan de Felipe pour tuer le gouverneur en faisant porter le chapeau à Don Alejandro est bien conçu, mais Zorro va passer par là... 36. VIVE LE GOUVERNEUR La tentative finale contre le gouverneur va être lancée par les Rebatos au grand complet, guidés par l'infâme capitaine Felipe. Don Diego n'a pas de chance : à chaque fois que Leonora manifeste le désir de lui tenir compagnie, Bernardo le sollicite pour une conversation urgente. La belle en conçoit un certain ressentiment, persuadée que Diego cherche à l'éviter. Passées ces escarmouches assez drôles, on retrouve une intrigue angoissante, du fait de la capture de Leonora par les Rebatos et des dangers encourus tant par la señorita que par le gouverneur, le tout au sein d'un scénario agrémenté de passages humoristiques : les épées des conspirateurs suspendues au plafond, la clé de la boîte à musique échappée par Bernardo dans un interstice du plancher. Le combat final à l'épée entre Zorro et Felipe aboutit à un événement inattendu : pour la première fois, Zorro tue sciemment un adversaire ! Il est vrai qu'il s'agissait d'un complot contre la Californie et surtout contre l'Espagne, la mère-patrie... 37. LA TIREUSE DE CARTES Le sergent Garcia est chargé de veiller toute une nuit sur une somme de 1500 pesos provenant d'une transaction commerciale menée par Don Alejandro et un de ses amis. L'argent est convoité par un trio de voleurs. La première scène présente Lupita, une danseuse de flamenco également tireuse de cartes. On jurerait alors que la demoiselle joue un rôle sympathique, mais ceci va être rapidement démenti : la bohémienne est en fait une redoutable voleuse, secondée par ses deux guitaristes. Lupita va manipuler le naïf sergent Garcia en lui tirant les cartes. Prévenu qu'un proche veut le liquider, le sergent se met à soupçonner tout le monde : les soldats, le caporal Reyes et même Don Diego ! Pour le plus grand profit des voleurs, évidemment... Malgré quelques passages dignes d'intérêt, l'intrigue devient vite assommante, et génère un certain ennui jusqu'à la judicieuse intervention de Zorro, qui réveille le spectateur en fin d'épisode. 38. SEÑOR CHINOIS Don Diego et le sergent Garcia sont bien ennuyés par l'arrivés impromptue d'un Chinois à Los Angeles. L'inconnu ne parle aucune langue connue de ses hôtes. Après le Yankee mal dégrossi, c'est au tour du Chinois ne parlant que sa langue maternelle de faire intrusion à Los Angeles. Décidément, les scénaristes ne savent plus quoi inventer en cette fin de saison (et de série)... Lorsqu'il cherche à interroger l'inconnu, on se rend compte que Don Diego est trilingue français, allemand, espagnol. De son côté, le sergent Garcia cherche à imiter l'intrus : il essaie de manger avec des baguettes ! Ces petites anecdotes ne parviennent pas à masquer l'indigence du scénario, et surtout son éloignement abyssal du concept de la série. Le fait est qu'il est bien difficile de s'intéresser à cette médiocre histoire chinoise. A noter que Zorro tue à nouveau un adversaire, mais cette fois-ci c'est involontairement puisqu'il pousse le malfaiteur dans un ravin. 39. CELUI QUI LE TROUVE LE GARDE
Pour avoir porté secours à une señorita victime d'une attaque de bandits, Bernardo se retrouve pris dans un concours de circonstances malheureux. Accusé de vol et de meurtre, le brave serviteur risque la pendaison. L'honnête homme accusé à tort, voilà un thème toujours efficace, générateur d'histoires policières prenantes, et cet épisode ne fait pas exception. Ainsi, la série va se terminer sur une bonne impression. La scène d'identification du bandit présumé par le « témoin » (en fait, un des deux voleurs), montre un Bernardo aligné en compagnie de cinq individus lui ressemblant, et semble donc tout droit sortie d'un épisode de Kojak ou de Starsky et Hutch. Face à la traîtrise des deux véritables bandits, trop heureux de faire endosser leur crime par un innocent, seul Zorro semble capable de sauver Bernardo de la pendaison. Ceci explique pourquoi le sergent Garcia ne va pas se priver d'aider le justicier lors de son combat contre les deux fripouilles. |
Présentation
Au début des années 1820, le sémillant Don Diego de la Vega s'en revient dans sa Californie natale, après avoir terminé ses études madrilènes, un passage obligé pour les fils de la noblesse espagnole établie dans le Nouveau Monde. Outre sa parfaite éducation et sa joie de vivre, il y a notamment brillé par sa grande maîtrise de l’épée, remportant un prestigieux trophée à la Cour du Roi. Don Diego, fils de Don Alejandro, important latifondista (propriétaire terrien) établi près du bourg de Los Angeles, ne reconnaît pas sa contrée. Cette partie prospère de la lointaine Californie est en effet tombée sous la coupe d’un commandant militaire brutal et avide, Monastorio.
Scandalisé par le règne de l’arbitraire et de l’iniquité, Don Diego va passer à l’action, avec l’aide de son fidèle domestique et ami, Bernardo, muet et prétendument sourd. Alors qu’il se fait passer pour un dandy inoffensif et oisif, il devient la nuit venue El Zorro (le Renard), vengeur masqué et vêtu de noir, dont la hardiesse, la ruse et le talent d’escrimeur vont parvenir à contrer Monastorio (et aussi à ridiculiser malicieusement le sympathique sergent Garcia). Mais, après la chute du tyran, d’autres bandits viendront menacer la Californie et El Zorro continuera à chevaucher son pur sang Tornado, en champion de la justice et protecteur des opprimés.
Cette série immensément populaire, produite par Walt Disney, fut diffusée de 1957 à 1961 sur ABC, en noir et blanc. Elle compte 82 épisodes, tous de format court (25 minutes), hormis les quatre derniers, passant à un format long de 50 minutes. Mais tout comme plus tard le Saint, El Zorro fut auparavant un personnage littéraire, sous la plume du romancier américain Johnston McCulley, passionné par l’histoire de la Californie. Le premier roman parut en 1919 et dès l’année suivante El Zorro connut sa première aventure à l’écran, dans l’Hollywood du cinéma muet (The Mark of Zorro, avec Douglas Fairbanks). Le personnage gagna rapidement en popularité, poursuivant sa double carrière littéraire et cinématographique, même après le passage au parlant.
Après avoir acheté les droits, Walt Disney caressa l’idée d’une adaptation en série télévisée dès le début des années 50, alors qu’il cherchait à financer par des productions à succès son mirifique projet de Disneyland, finalement inauguré en 1955. Mais le scepticisme des diffuseurs et sponsors l’incita à différer le projet. Si, suite à un accord de partenariat global signé avec ABC, la série fut diffusée à partir de 1957, sa production s’avéra elle même une authentique aventure. Trouver l’interprète principal constitua un travail de longue haleine, l’heureux élu devant tout à la fois rendre crédible la nature hispanique de Don Diego mais aussi la double facette du personnage, gentilhomme aimant la vie et redoutable vengeur masqué, maître de l’épée.
L’inconnu Guy Williams, d’ascendance italienne (de son vrai nom Armando Catalano), fut retenu, alors qu’il ne comptait guère qu’une carrière de mannequin et quelques petits rôles à son actif. Ce pari, décidé par Walt Disney en personne, allait s’avérer l’un des castings les plus performants et déterminants de l’histoire des séries télé. Pas son charme, son élégance naturelle, sa vitalité et sa présence physique, Guy Williams va s’affirmer comme le grand atout et moteur de la série. La série aura pareillement la main heureuse pour le reste d’une distribution correspondant parfaitement aux personnages et à leur identité espagnole (sans que les comédiens le soient souvent le moins du monde). Concernant les seconds rôles, Disney saura également davantage s’ouvrir aux acteurs hispaniques que ce qui se pratiquait à l’époque.
La production bénéficiera du soutien de l’auteur Johnston McCulley, celui-ci étant sensible à son respect de la culture hispanique de la Californie d’alors. La série saura en effet décrire avec talent son art de vivre, tout en ne celant pas les inégalités sociales d’un système demeuré très féodal. Les auteurs pourront ainsi s’affranchir du modèle littéraire, inventant ainsi la fausse identité de dandy non violent forgée par Don Diego, absente des romans. Afin de respecter ce cachet historique participant pleinement au charme inaltérable de la série, mais aussi d’élever les scènes d’action aux standards du cinéma, Walt Disney va consacrer un budget fort conséquent à la série.
Un vaste décor permanent, premier du genre, est créé dans les studios des productions Walt Disney, à Burbanks. Ils recréent avec soin le village de Los Angeles et sa caserne, comprenant des plateaux aux très nombreux accessoires typiques choisis avec goût, mais aussi une colline artificielle nantie d’une rivière et d’une cascade fonctionnant en circuit fermé. Pas moins de quatre chevaux noirs et racés sont mis au service de la production, trois d’entre eux servant aux cavalcades et la quatrième, superbe pur sang ayant remporté des prix nationaux, étant dédié aux plans rapprochés avec Williams. Walt Disney dépense sans compter pour ce projet lui tenant particulièrement à cœur, jusqu’à inquiéter son frère Roy Oliver, en charge des finances des studios Celui-ci veillera toujours à éviter le moindre gaspillage durent le tournage de la série.
Zorro devient la série relevant du Western la plus chère jamais tournée. Au total, chaque épisode va bénéficier en moyenne de la somme absolument considérable pour l’époque de 82 000 dollars d’alors. Ce poids financier présentera d’ailleurs des conséquences négatives. Pour économiser là où cela ne se voit pas à l’écran, la production va pousser à l’extrême le découpage des tournages, tournant à la chaîne des scènes se déroulant dans le même décor, mais appartenant à des épisodes différents. Les comédiens auront ainsi parfois à jouer leurs personnages sans réellement saisir leurs motivations du moment. La course au spectaculaire et au réalisme des affrontements émaillera le tournage de nombreux incidents, les duels s’effectuant avec des épées non mouchetées. Après des débuts quelque peu hésitants, la série conquiert son public notamment en instituant des arcs couvrant plusieurs épisodes et apportant une dramatisation supplémentaire. Dès lors une Zorromania se met en place à travers les Etats-Unis. La série bat des records d’audience tandis que le fameux geste du Z tracé à la pointe de l’épée devient une mode très suivie dans une jeunesse participant à de nombreux clubs de fans. La formation féminine alors en vogue des Chordettes connaît un grand succès en reprenant la fameuse chanson du générique. Tout en se produisant à Disney land, Guy Williams devient l’invité d’honneur de nombreux rodéos. Disney développe un intense merchandising, à une échelle encore inédite, et les sponsors se montrent prêt à verser une obole plus que conséquente. La série devient progressivement populaire à l’étranger et se vendra au total dans plus de 120 pays (dont la France, avec une première diffusion en 1965). Alors qu’elle est au zénith de son succès, la série ne se voit cependant pas reconduite pour une troisième saison. En effet, une crise dégénérant sur le terrain judiciaire éclate entre Disney et ABC, à propos du partage des considérables revenus générés. Disney préfère cesser toute collaboration avec ABC et lancer d’autres séries sur un nouveau diffuseur. Mais la légende de Zorro demeure. Le vengeur masqué connaîtra par la suite de multiples incarnations au petit comme au grand écran, tandis que la série conserve toujours une grande popularité, à l’image de son héros souriant et si peu cruel, si différent des vengeurs tourmentés d’aujourd’hui. |
Livre : Zorro, l'emblème de la révolte
Auteur : Olivier Bosombes, Didier Liardet et Michelle Roussel Ce livre a été publié par les éditions Yris, dans la collection Télévision en séries, en octobre 2009. Une première édition avait eu lieu en janvier 2006. Le livre se trouve aisément sur Internet, notamment sur le site des éditions Yris. Format 17X24,5 cm, 320 pages, 800 photos n&b ou couleurs Didier Liardet dirige la collection. Il est l'auteur de nombreux livres consacrés aux séries Les mystères de l'Ouest, Amicalement vôtre, Les Envahisseurs, Le Saint… Michelle Roussel a notamment participé aux livres d’Yris dédiés aux Brigades du Tigre et à Au cœur du temps. Contenu : La couverture représente Zorro prenant la pose devant l’affiche mettant sa tête à prix et apparaissant également au générique. L’introduction souligne la place marquante occupée par Zorro dans l’histoire des séries télé. Elle fut la première à être produite par l’association d’une chaîne et d’un studio (ABC et Disney), à adapter à l’écran un personnage littéraire à succès, mais aussi à développer un merchandising de masse. Par ses qualités intrinsèques et ses excellents interprètes, elle prend place parmi les programmes les plus marquants de l’âge d’or de la télévision. Le recours aux techniques et à des moyens cinématographiques lui permet d’effectuer un passage de témoin entre l’époque des sérials et celle des séries télévisées. Le premier chapitre, Les origines du projet, traite du Zorro littéraire et de ses apparitions au cinéma préalables à la série. Les étapes du travail de pré production sont également relatées : rôle clé de Walt Disney, construction des mémorables décors, choix de l’équipe technique et des chevaux, de la distribution... Une place particulière est accordée au témoignage de Britt Lomond (Monastorio), recueilli par les auteurs. Le deuxième chapitre, Un lancement réussi, s’attache au tournage proprement dit, notamment à la mise au point des spectaculaires duels à l’épée. Le livre décrit les nombreuses difficultés survenues, les moyens mis en œuvre, dignes du cinéma, obligeant à gérer une vaste machinerie. Le succès rencontré par la saison est également relaté, de même que son adaptation française (avec Jean Berger, la voix française de John Steed assurant celle du Capitaine Toledano). Le segment s’achève avec l’évocation de la carrière des inséparables Henry Calvin (Sergent Garcia) et Don Diamond (Caporal Reyes). S’insère alors un guide exhaustif des différents épisodes de la saison 1. Pour chacun d’entre eux, on trouve la date de diffusion, le réalisateur, le scénariste, la liste des acteurs invités (et leur biographie) un résumé précis, un avis et des informations supplémentaires. Le troisième chapitre, Le chemin du succès, s’attache au tournage de la saison 2 et aux divers changements apportés, notamment des extérieurs plus nombreux et une importance supérieure accordée aux sentiments amoureux du héros, afin d’élargir le public de la série aux adultes. Les auteurs recueillent également le témoignage de Richard Anderson (Oscar Goldman dans les séries bioniques). Ici interprète de Ricardo Del Amo, il rend compte d’un tournage très éprouvant. Un guide des épisodes de la saison 2 vient compléter l’ensemble, de la même manière que précédemment. Le quatrième chapitre, La fin d‘une époque, expose les causes et les conséquences tragiques du conflit opposant ABC et Disney, pour une série à qui l’avenir semblait acquis. La programmation des quatre épisodes spéciaux perdurant après la fin du partenariat se voit également détaillée, ainsi que le rôle classique de la syndication dans la décision de cessation définitive. Un panorama des versions ultérieures de Zorro et de l’influence de la série est également dressé, tandis qu’un encart récapitule l’ensemble des apparitions du héros à l’écran. Les quatre épisodes spéciaux font l’objet d’un guide similaire aux précédents. Le cinquième chapitre, Les fondements conceptuels, analyse les thèmes développés par la série. Le héros se montre à la fois subversif et en empathie avec le public, une dualité très riche. La réalisation et les décors s’avèrent dignes des canons du cinéma d’alors. Le récit se révèle à la fois épique et humoristique, mettant en scène des personnages emblématiques. Un grand soin est également apporté à la reconstitution historique. Le sixième chapitre, Portrait de famille, propose une biographie et une filmographie détaillées du comédien principal de la série, Guy Williams. Il en va de même pour les interprètes des proches de Zorro, George Joseph Lewis (Don Alejandro) et Gene Sheldon (Bernardo). L’ouvrage se conclue par plusieurs annexes. Celles-ci comprennent une description des différents produits dérivés et publications existant autour de la série, ainsi que les différents supports vidéo disponibles. Quelques sites internet de références sont également indiqués, ainsi qu’un index des épisodes. Conclusion : L’ouvrage immerge pleinement l’amateur au sein d’une série qu’il fait totalement redécouvrir. Par sa richesse iconographique et la précision de ses informations, il se positionne comme l’un des fleurons de la collection Télévision en séries des éditions Yris, aux standards de qualité pourtant déjà élevés. Tout en évitant une écriture aride, le livre accumule les informations et les mises en perspective passionnantes. On peut le dévorer in extenso, mais aussi se reporter directement à un épisode visionné, grâce à un index très pratique. L’ouvrage évite également d’accorder trop d’espace aux biographies d’acteurs s’étendant fatalement à d’autres productions. Un ouvrage indispensable pour les fans francophones de Zorro ! |