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TéléfilmsSaison 2

Zorro

Téléfilms


PRÉSENTATION

En 1959, à l'issue de la deuxième saison de ses trépidantes aventures, El Zorro se situe à l'apogée de sa popularité, permettant au diffuseur ABC de régulièrement dominer la concurrence. Don Diego (ou du moins Guy Williams) crée la sensation parmi les publics de tous âges, en se  produisant dans un parc d'attraction récemment inauguré, Disneyland (1955). Et pourtant la troisième saison ne survint jamais, du fait d'un grave conflit éclatant entre ABC et Disney à propos de l’exploitation commerciale de la série (manne des produits dérivés, coûts de diffusion perçus par la chaîne, possibilité pour ABC de faire tournée la série en syndication, etc.). Les complications légales feront que Disney préfèrera cesser cette production et lancer d'autres séries sur nouveau diffuseur, NBC (qui autorise également le passage à la couleur), à partir de septembre 1961.

Quatre ultimes épisodes supplémentaires (six prévus initialement) seront néanmoins diffusés entre 1960 et 1961 sur ABC, dans le cadre du programme Walt Disney Presents, anthologie de séries également destinée à promouvoir Disneyland. Leur durée passe au format 52 minutes, avec un prologue assuré à chaque fois par Disney en personne. Chaque série de l'émission se voit rattachée à l'une des contrées du Royaume Enchanté de Disneyland, Zorro dépendant de celle du Western, Frontierland. Le générique emblématique de la série disparaît donc, au profit d'une simple exposition du logo Frontierland. Ces épisodes n'ont été diffusés qu'une seule fois en France, dans le cadre d'une soirée spéciale du Disney Channel présentée par Alain Carrazé(14 octobre 1998), à l’occasion de la sortie du film Le Masque de Zorro. Ils n'ont jamais été traduits, mais un titre français leur a été attribué à cette occasion.

Les scénarios sont largement repris sur ceux initialement prévus pour la saison 3. Tout comme les décors du village, les figures emblématiques de la série seront de la partie, hormis le regretté Caporal Reyes (sans nul doute appelé à une brillante carrière militaire). Quelques acteurs apparus durant les deux premières saisons réapparaitront également, dans de nouveaux rôles. Ce sera notamment le cas pour les mémorables Annette Funicello et Suzanne Lloyd. La saga s'achève sur un dernier frisson, Zorro manquant de peu de voir sa double identité révélée par un astucieux adversaire, incarné avec brio par Ricardo Montalban. Mais c'est toujours auréolé de son mystère que le vengeur masqué de Los Angeles prendra congé, sur un ultime triomphe souriant, pour entrer de plain-pied dans la légende télévisuelle.

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1. LE BANDIT 
(EL BANDIDO)



Date de diffusion : 30 octobre 1960

Pourchassé par la cavalerie espagnole, le bandit mexicain El Cuchillo, aussi habile au couteau qu'à l'épée, se réfugie en Californie, avec sa bande. Ils arrivent à Los Angeles et éveillent rapidement l'attention de Don Diego. Zorro parvient à stopper les diverses tentatives de vol de l'astucieux forban, tout en envoyant plusieurs complices en prison.  Furieux, El Cuchillo jure de ne pas quitter Los Angeles avant d'avoir vaincu Zorro, après avoir perdu deux duels contre lui. Mais il est aussi un brigand chaleureux, non dépourvu d'honneur et refusant de faire couler le sang. El Cuchillo va tomber amoureux de Chulita, la belle et accorte servante de l'auberge.

El Bandido nous assène d'emblée une cruelle déconvenue, avec la disparition de l’emblématique générique de la série, si évocateur de l'Aventure, au profit de ce qui constitue tout bonnement une réclame publicitaire. La belle prestation de Walt Disney en hôte du programme relativise malgré tout la déception ressentie. D'autre part, on aurait pu espérer que la passage au format long s'accompagnât d'un scénario davantage élaboré que précédemment. Il n'est est rien, car, après l'exposition de la situation ne fait que répéter en boucle la même séquence d'évènements : tentative de vols spectaculaires par El Chuchillo et ses hommes, intervention de Zorro et défaite du bandit après un duel à l'épée, jusqu'à la prochaine rencontre. En fait les auteurs se contentent de concentrer quelques idées sans doute élaborées pour la saison 3 non advenue.

Néanmoins l'épisode parvient à distraire haut la main. L'intégration d'une certaine imagerie relevant directement du Western autour des bandits (Frontierland !) s'effectue finement, renouvelant la série sans en altérer la spécificité. Le savoir-faire du réalisateur vétéran William Witney nous régale par ailleurs de chevauchées et de autres péripéties hautement spectaculaires, tout au long du récit. On renoue  également avec les atouts habituels de la série, autour d'un Los Angeles retrouvé à l’identique et des comédiens toujours complices et amusants (même si l'on note que Don Alejandro est réduit à commenter l'action et que le caporal Reyes manque à l'appel) et un Guy Williams toujours aussi rayonnant et malicieux. Le scénario induit au moins un joli duel entre Zorro et El Cuchillo, deux adversaires apprenant progressivement à s'estimer, à leur grande surprise.

Les membres de la bande mexicaine constituent autant de trognes pittoresques déjà vues dans des Westerns, le tout avec un humour bon enfant mais efficace. La série conserve le grand soin apporté à un travail de production à l’atmosphère plaisamment hispanique,  portée  par le chant des guitares. L'adjonction d'acteurs latinos (à côté des figures centrales toujours aussi crédibles) ajoute encore du sel à cet aspect, à commencer par le charismatique Gilbert Roland, ici idéalement dans son emploi. Il devient rapidement le véritable moteur de l'épisode, au moins autant que Zorro lui même. La brune Rita Moreno, sourire enjôleur et regard espiègle, assure également le spectacle, notamment  lors d'un zapateado devant plus à son énergie qu'à sa technicité. On apprécie particulièrement le naturel avec lequel les deux amants passent  à l'espagnol pour parler d'amour, nouvelle preuve de cet attachement continu de la série à la culture de la Californie de Jadis.

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    Chaque épisode sera présenté par un prologue narré par Walt Disney en personne, dans le séjour d’un ranch, dont les éléments du décor illustreront son récit.

     

     

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    La présentation de l’épisode est la suivante : Pour la plupart d’entre nous, les jours anciens de la Californie représentent l’époque où ce drapeau flotta sur la République Californienne, avant son intégration aux Etats-Unis en 1850. Nous songeons également à Sutter’s Mill, près de Sacramento, où de l’or fut découvert en 1849. Mais un demi-siècle avant les excitants jours de la Ruée vers l’Or, la Californie était la terre ensoleillée des seigneurs espagnols. Ce fut une époque romantique d’oisiveté raffinée et élégante, mais aussi une période sans lois. Une époque où l’isolement de la Californie, loin des forces de la loi et de l’ordre ailleurs dans le monde, était une invitation ouverte à la violence et au banditisme.

     

     

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    Des histoires nous racontent qu’un héros légendaire vivait durant cette époque sans lois, un séduisant jeune homme apparaissant de jour comme un sympathique bon vivant, mais qui, arborant ceci de nuit (Disney montrele masque de Zorro), chevauchait alors dans la contrée en tant que champion de la justice et protecteur des opprimés. Détesté et craint par ses ennemis, il était honoré et respecté par ceux qu’il défendait. Il était connu sous le nom de Zorro et vous êtes sur le point de découvrir l’une de ses excitantes aventures. Elle s’intitule : El Bandido.

     

     

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    Du fait d’un budget et d’un temps imparti au tournage également limités, les scènes de cavalcade sont en fait obtenues par l’utilisation de chutes des saisons 1 et 2.

     

     

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    Les décors du village apparaissent come flambants neufs, malgré le temps passé. En fait ils avaient été  ravalés pour servir à une autre série de Disney, The Swamp Fox (1959-1961). Elle raconte les aventures romancées du général Francis Marion, héros de l’indépendance américaine célèbre pour sa ruse et surnommé le Renard des Marais, incarné par Leslie Nielsen.

     

     

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    Le générique emblématique de la série est remplacé par le logo de Frontierland occupant progressivement tout l’écran, après avoir figuré à côté de ceux des autres contrées de Disneyland : Adventureland, Fantasyland et Tomorrowland.

     

     

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    L’épisode est réalisé par William Witney, metteur en scène se faisant connaître comme un spécialiste du Western et un concepteur de spectaculaires scènes d’action habilement séquencées, dès les serials des années 30. C’est notamment lui qui réalisa la scène de la chasse au  renard dans Pas de printemps pour Marnie (1964). Quentin Tarantino le cite parmi ses principaux inspirateurs.

     

     

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    Gilbert Roland (El Cuchillo), est  acteur d’origine mexicaine, de son vrai nom Luis Antonio Damaso de Alonso. Il connut le succès à Hollywood comme Latin Lover durant les années 30, puis comme figure du Western à partir des années 50, au cinéma puis à la télévision. Il se spécialisa dans les rôles de bandits mexicains.

     

     

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    Rita Moreno (Chulita) est une actrice et chanteuse portoricaines connaissant un très beau parcours entamé durant les années 50, en assurant de très nombreux doublages espagnols de films américains. En 1961, un an après le tournage de l'épisode elle est couronnée d'un Oscar pour sa prestation dans West Side Story, où elle incarne Anita. Toujours active de nos jours, elle a multiplié les rôles aussi bien au cinéma qu'à la télévision, tout en poursuivant sa carrière de chanteuse. Rita Moreno est également connue pour sa relation au long cours avec Marlon Brando.

     

     

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2. ADIOS EL CUCHILLO
(ADIOS EL CUCHILLO)

Date de diffusion : 6 novembre 1960

Zorro continue à contrer les tentatives de vol d'El Cuchillo et l’empêche de faire évader ses complices incarcérés. Le bandit décide de frapper un grand coup, une fortune devant arriver à Los Angeles depuis Boston, destinée à acheter les cuirs californiens. Ayant deviné que Don Diego est Zorro, il s'empare de lui et de son père, mais ceux-ci s'échappent grâce à Bernardo. La bataille finale a lieu durant l'attaque du convoi transférant l'argent. Le renfort des hacendados ralliés au grand galop par Don Alejandro permet aux lanciers d'un héroïque Sergent Garcia de capturer toute la bande. Zorro triomphe d'El Cuchillo après un ultime duel. Désireux d'éviter son exécution, il lui permet cependant de s'évader et d'épouser Chulita, car... un homme marié n'a pas le temps d'être un bandit !

Le récit poursuit exactement la même structure de films à sketchs que lors du précédent opus, mettant en scène les même protagonistes autour d’affrontements successifs. Une certaine usure pourrait par conséquent s'installer devant ce qui s'assimile à la vision en accéléré d'une saison, sans réel scénario articulé. Mais le très habile et expérimenté William Witney sait admirablement filmer les scènes d’action s'accumulant, avec un authentique sens du spectaculaire et sachant varier ses effets : cavalcades et duels admirablement chorégraphiés, infiltrations de bâtiments... Le feu d'artifice connaît un retentissant bouquet final avec la grande bataille autour du convoi, filmé sur un ton réellement épique, y compris concernant le Sergent Garcia, dont on prend plaisir à découvrir le courage au feu, an nom du Roi. Un bel hommage. Les scènes d'action et de combat relèvent des figures classiques du Western d'antan, mantes fois vues ailleurs, mais leur brio emporte l'adhésion.

La composition picaresque et haute en couleurs de Gilbert Roland continue à apporter toute une saveur supplémentaire à la narration, d'autant que lui et Guy Williams s'entendent visiblement à merveille sur la tonalité bien plus récréative que dramatique de l'ensemble. On apprécie également que les autres personnages réguliers ne soient pas sacrifiés à affrontement central (ce qui fut parfois le cas lors du précédent opus) : Alejandro, Bernardo et Garcia résultent importants dans l'action, à un moment ou à un autre. Les scénaristes continuent également de doter El Cuchillo d'une vraie stature, en le voyant refuser de dénoncer Don Diego, dont il a percé à jour le secret. La conclusion, certes naïve, se montre d'une bonne humeur communicative, permettant astucieusement de conclure par le sourire le duel entre les deux protagonistes, sans gâcher la fête. Elle permet également de réaffirmer la personnalité joyeuse, élégante et dénuée de toute cruauté de Don Diego, que l'on aime tant.

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    La présentation de l'épisode par Walt Disney : Parmi les hommes sans loi dont les plans furent contrés par Zorro, l'un des plus valeureux dont l'histoire a retenu le nom fut El Cuchillo. Un bandit au cœur léger et un fier-à-bras au sourire séduisant les jeunes femmes, El Cuchillo était un adversaire destiné à éprouver le courage de Zorro. Il était un splendide cavalier et un bretteur expert. A chaque fois qu'il croisa le fer avec Zorro, il rendit coup pour coup.

     

     

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    Vito Scotti (Chaco) se fit connaître comme artiste de pantomime et comme prestidigitateur, avant de percer au cinéma au début des années 50. Il était réputé pour sa faculté d'interpréter de manière amusante diverses nationalités, ce qui lui valut de nombreuses participations à des séries télé. La qualité de sa table était très réputée à Hollywood et il accueillit de nombreuses stars à ses diners, qu'il cuisinait lui même à partir de recettes italiennes traditionnelles.

     

     

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    Garcia indique que le bateau apportant depuis Boston les dollars destinés à acheter les cuirs californiens va accoster à San Pedro. Ce village de pêcheurs, situé sur la péninsule de Palos Verdes, fut le débarcadère traditionnel des navires desservant La Californie, dès le XVIIIème siècle. Annexé à la Cité des Anges en 1909, il en est devenu la quartier des docks.

     

     

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3. À QUAND LE MARIAGE ?
(THE POSTPONED WEDDING)

Date de diffusion : 1er janvier 1961

Le jeune et ravissante Constancia de la Torre, amie d’enfance de Don Diego de la Vega, revient à Los Angeles, après un long séjour à Santa Clara. Diego s’aperçoit que la jeune femme est désormais accompagnée d'un soupirant, Miguel. Celui-ci maintient son passé dans le flou, ce qui éveille les suspicions de Diego. Il comprend vite que Miguel est un vil séducteur, doublé d'un coureur de dot, visant le riche patrimoine de la crédule Constancia. Elle est prête à s'enfuir avec Miguel, afin de l'épouser. Zorro va dès lors s'efforcer de retarder leur mariage, jusqu'à ce qu'il puisse enfin prouver l'odieuse félonie du méprisable Miguel.

L’opus continue à exploiter la veine humoristique et légère caractérisant ces épisodes diffusés dans l’émission particulièrement calibrée pour Disneyland qu’est Walt Disney Presents. Cette optique fonctionne de nouveau, avec une saveur de vaudeville finement ajustée. Les passages secrets de l’hacienda des De la Vega, rarement autant visitée de près, se prêtent idéalement aux manœuvres de Don Diego pour séparer les deux jeunes gens. On apprécie d’ailleurs de voir ce dernier plus directement dans l’action, employant les armes de la ruse davantage que l’épée, même si le duel final de rigueur sera au rendez-vous (quitte à faire providentiellement un expert épéiste d’un matelot). Les péripéties se succèdent sans faiblir, grâce à un scénario alerte de bout en bout.

Le brio et la malice de Williams font ici merveille d’autant qu’il fait joliment écho au dynamisme et à la fraicheur de la juvénile Annette Funicello. Constancia est un épatant personnage de comédie, déployant des trésors de ruse afin de contrecarrer ceux désirant l’aider. On apprécie qu’elle s’affranchisse in fine de son côté Damsell in Distress, allant jusqu’à participer au combat final, aussi fugacement soit-il. Les autres personnages réguliers participent pleinement à cette comédie ne menaçant jamais de virer au drame, en particulier un Dan Alejandro arcbouté sur les traditions et irascible, mais aux colères si promptes à disparaitre. Comme toujours la production demeure de qualité, notamment grâce au superbe décor du navire et aux chansons des Frères Sherman. On regrettera néanmoins l’extrême fadeur de Manuel, qui n’apparaît jamais comme un adversaire crédible pour Zorro.

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    La présentation de l'épisode par Walt Disney : En 1800, ce que l'on nomme aujourd'hui Californie était une possession espagnole. Elle était espagnole dans son langage et dans ses us et coutumes. Les plus rigides de ces coutumes concernaient sans doute la cour précédant le mariage. Pour un garçon et une fille de la Californie espagnole il ne pouvait y voir de rendez-vous à la cafétéria du coin. Pas de fêtes décontractées ou de réunions à la plage. Le jeune homme concerné devait revêtir son chapeau le plus élégant, acheter une boite de confiseries locales et effectuer de nombreuses visites chaperonnées de près au domicile de la jeune file. Après ces visites, si le couple décidait d'aller plus loin, le jeune homme devait officiellement demander la main de son élué au père de celle-ci. Si la réponse était oui, le jeune homme obtenait la jeune file... et sa dot. Voici un coffre à dot typiquement espagnol. Il contenait de l'or et des bijoux, et le titre de propriété d'une terre. Notre histoire de ce soir concerne une telle dot... et Zorro. C'est une romance, du moins à première vue. Nous l'avons intitulé : A quand le mariage ?.

     

     

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    Annette Funicello (Constancia) n'a alors que 18 ans. Durant les années 50, elle c'est fait connaître comme la Mouseketeer la plus populaire, parmi ces jeunes gens assurant aux côtés de Walt Disney la présentation de l'émission The Mickey Mouse Club (1955-1959). Ses qualités de chanteuse et de danseuse en feront une figure régulière des successives productions de la firme. Disney, qui considérait "Annette" quasiment comme sa fille, fit suspendre la clause exclusivité la liant à ses studios, afin de lui permettre de mener une carrière d'actrice à part entière, une mesure fort rare à l'époque. Il ne posa qu'une seul condition, qu'on ne la voit jamais à l'écran dans une tenue plus audacieuse qu'un maillot de bain mono-pièce (ce dont elle s'affranchit assez vite). Par la suite Annette devint une vedette des films de surf, un genre à part entière durant les années 60.

     

     

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    Annette Funicello avait auparavant participé à trois épisodes de la saison 2 de Zorro, interprétant Anita Cabrillo.

     

     

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    Dans la grande tradition Disney, Constancia interprète deux chansons au cours de l’épisode, intitulées Como Esta Usted ? (en duo avec Garcia) et Amo Que Paso ?. Elles furent spécialement crées par les Frères Sherman, les emblématiques compositeurs et paroliers des films Disney et des attractions de Disneyland.

     

     

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    Le navire sur lequel Miguel a embarqué le coffre à dot de Constancia, avant d'être rattrapé par Zorro, est en fait un décor produit pour une autre série Disney, The Swam Fox. Celle-ci réutilisa par ailleurs le décor de Los Angeles. Il couta la somme considérable pour l'époque de 25 000 dollars, symbole du soin extrême apporté aux productions Disney.

     

     

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    Constancia a résidé dix ans à Santa Clara. Fondée par une mission des Clarisses en 1777, Santa Clara fut toujours une ville de culture. Elle contient ainsi la toute première université de Californie (dont le campus abrite aujourd’hui la mission). Située au centre géographique de la Silicon Valley, on y trouve également nombre de sièges des grandes sociétés du cru.

     

     

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4. UNE VIEILLE CONNAISSANCE
(AULD ACQUAINTANCE)

Date de diffusion : 02 avril 1961

Un ancien condisciple de Don Diego à l’université de Madrid, Ramon, survient à Los Angeles, accompagné de son associé Marcos. Fils dévoyé de la meilleure société, Ramon est désormais un escroc à succès. Il entreprend de dérober la paie des lanciers de Garcia, mais aussi de prendre sa revanche à l’épée contre Diego, qui l’a vaincu jadis en finale du tournoi royal, tout en lui dérobant l’attention de la belle Isabella Linares. Il est contré après un duel contre Zorro mais reconnaît le style de Diego. Dès lors, il va tenter d’exploiter  ce secret pour à la fois gruger Garcia et abattre son rival de toujours.

L’épisode a l’excellente idée de susciter un alter ego négatif de Don Diego, auquel le relie une rivalité personnelle. Soit une figure constituant toujours une excellente martingale de scénariste. On se souvient ainsi des oppositions particulièrement savoureuses de Steed et de Beresford ou du Docteur et du Maître, entre bien d’autres exemples. Le récit sait développer de concert les menées délictueuses de Ramon et son opposition personnelle à Don Diego, à l’épée comme en galanterie, en faisant précisément de cette soif de revanche son Talon d‘Achille. Toutefois la narration demeure dans cette tonalité de comédie légère propre à ces opus pour le Royaume Enchanté de Disneyland, sur un rythme tonique et sans jamais menacer de virer  au drame, grâce au toujours irrésistiblement suave et malicieux Guy Williams.

Le grand atout d’Auld Acquaintance demeure bien sa distribution. Ricardo Montalban, visiblement totalement pris au jeu, constitue le casting parfait pour cet aristocrate dévoyé, grâce à son élégance, son charme et sa prestance. L’acteur compose un énergique Ramon, aussi habile à l’épée que pour l’amour courtois, conférant tout un lustre supplémentaire à l’épisode. Il aurait été fort dommage que cette figure de proue de la communauté mexicaine d’Hollywood n’ait jamais participé à cette série entre toutes  et Montalban intervient à point nommé pour assurer un éclat particulier au final. Multipliant les  postures cocasses et les divertissants changements de voix, Ross Martin nous offre également un récital, comme s’il rodait les futures irrésistibles personnalités d’emprunt d’Artemus Gordon. Dans un rôle plaisant, mais davantage effacé que celui de Raquel Toledano, Suzanne Lloyd brille de toute sa beauté, permettant de renouer avec les riches heures de la série.

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    La présentation de l’épisode par Walt Disney : Le programme que vous êtes sur le point voir nous ramène aux beaux jours de la Californie espagnole. Vous allez retrouver Zorro, l’audacieux et fringant chevalier, combattant pour préserver un glorieux style de vie, celui d’un Age d’or de l’histoire de la Californie. Les voyageurs pouvaient résider dans les missions, situées à un jour de cheval. Il n’y avait rien à payer pour le gite et le couvert, et le panneau « complet » n’avait pas encore été inventé. Le bétail était élevé par milliers, pour la viande et les peaux et il n’y avait simplement pas assez de monde en Californie pour manger tous les steaks et tous les rôtis. Il vous était offerts à la demande, mais il y a toujours quelqu’un qui apparaît pour gâcher les bonnes choses, comme vous allez le découvrir dans notre programme intitulé : Une vieille connaissance.

     

     

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    Ricardo Montalban (Ramon), acteur mexicain, a connu une très belle carrière à Hollywood durant  les années 40 et 50, en tant que Latin Lover, puis s’est reconverti avec succès dans les séries télévisées. Il fut ainsi Khan, le plus célèbre antagoniste de Star Trak Classic, ou l’intrigant Mr Roarke de L’île fantastique (1977-1984). Il fut également un inlassable militant de l’ouverture d’Hollywood aux acteurs hispaniques.

     

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    Ross Martin (Marcos) reste bien entendu dans les mémoires pour le formidable Artemus Gordon des Mystères de l’Ouest (1965-1969). Mais il a aussi réalisé des apparitions marquantes dans d’autres séries, dont La Quatrième Dimension. D’une solide formation universitaire, il maîtrisait sept langues, dont son polonais natal. Il devait disparaître prématurément disparaître en 1981, du fait d’une maladie cardiaque.

     

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    Suzanne Lloyd (Isabella) a également participé à six épisodes précédents de Zorro, en tant que Raquel Toledano.  Suzanne Lloyd (Mary Ellen), Actrice canadienne, elle accomplit de nombreuses apparitions dans les séries américaines de la fin des années 50 et du début des années 60 (Have Gun-Will Travel, Maverick, Bonanza…). Puis elle s’installa en Grande-Bretagne où elle totalisa six participations au Saint, et fut, bien entendu, la vénéneuse Barbara du Cœur à cœur (Chapeau Melon). Elle mit fin à sa carrière à l’âge de quarante ans.

     

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    Les Frères Sherman participent une nouvelle fois à la série, créant la chanson Pay Day, entonnée joyeusement par le Sergent Gargia.

     

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    Il s’agit de la 82ème et ultime aventure de Zorro. Après les serials des années 30 et 40, le vengeur masqué de Los Angeles va néanmoins continuer à connaître un très beau parcours au cinéma. Une autre série lui sera néanmoins consacrée, avec El Zorro, la Espada y la Rosa (2007), une telenovela colombienne narrant la passion entre Don Diego et Esmeralda Sánchez de Moncada, féministe espagnole refugiée en Californie pour échapper à un mariage forcé. Tous deux vont combattre pour la justice et rechercher un trésor lié à la mystérieuse mère d’Esmeralda. Au rayon des curiosités, on peut aussi citer Tessa à la Pointe de l’Epée (Queen of Swords, 2000-2001), reprenant très clairement la série de Disney, mais avec cette fois une justicière.

     

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