Saison 1 1-2. Les Cinq dans l'île de Kernach (Five on Kirrin Island) 3. Les Cinq repartent à l'aventure (Five Go Adventuring Again) 4-5. Les Cinq et la tour du contrebandier (Five Go to Smuggler's Top) 9. Les Cinq et la jolie Jane (Five Go on a Hike Together) 10. Les Cinq et la lande mystérieuse (Five Go to Mystery Moor) 11. Les Cinq et le chemin secret (Five on a Secret Trail) 12. Les Cinq contre les espions (Five Go to Billycock Hill) 13. Les Cinq et le trésor du château enfoui (Five Go to Finniston Farm) 1. LES CINQ DANS L'ILE DE KERNACH François, Mick et Annie Gauthier vont passer les vacances d'été à Kernach, en Bretagne, où ils font la connaissance de leur oncle Henri Dorsel, de leur tante Cécile et de leur cousine Claudine, qui se fait appeler Claude. L'oncle Henri est un scientifique qui mène une série d'expériences sur une petite île située dans la baie de Kernach, propriété de sa famille et d'ores et déjà attribuée à Claude, très fière de ce don. Un espion indépendant qui vend ses renseignements au plus offrant et un fonctionnaire félon du ministère de la recherche cherchent à s'emparer de l'invention de l'oncle Henri... Avec les moyens financiers limités alloués à la série, il était difficile d'adapter Le Club des Cinq et le Trésor de l'île, première aventure de nos cinq amis, mais comportant le retour à la surface, au cours d'une tempête, d'un bateau de l'ancien temps devenu épave, ainsi que de multiples séquences se déroulant dans des catacombes : tout ceci était forcément onéreux à mettre en scène... Et le dénouement de l'intrigue, avec ses voleurs qui réussissent à s'échapper, posait un problème évident. L'adaptation du roman en français avait d'ailleurs été repoussée pour cette raison, et la traduction finalement réalisée avec un épilogue totalement modifié. Mais ce roman est aussi celui relatant la rencontre de Claude et de ses cousins, donc la véritable genèse de la série. Cet aspect ne pouvait décemment être éliminé : les scénaristes ont choisi de reprendre les principaux éléments fondateurs du Club des Cinq et le Trésor de l'île (rencontre des jeunes Gauthier avec leur cousine, le secret de Dagobert, Claude difficile à apprivoiser...) et de les intégrer à une autre aventure, en l'espèce l'excellent Club des Cinq Joue et Gagne. Ceci a entraîné un changement forcé de scénario : M. Dorsel ne peut demander à Claude de lui « prêter » Dagobert sur l'île pour se protéger puisqu'il ignore que sa fille a conservé son chien malgré ses ordres... On regrettera quelques autres modifications malvenues. Le jeune Martin, dont l'espion est le tuteur, et qui constitue le personnage central du Club des Cinq Joue et Gagne hormis les Cinq eux-mêmes, a été zappé, remplacé par Johnson, le fonctionnaire malhonnête décidé à voler de ses propres ailes, et dont la voix française est celle de Jean Berger (la voix de John Steed...). L'île de Kernach aurait été donnée à Claude par son père alors que, selon Blyton, elle était la propriété de Cécile, et non de son mari. On ne peut escalader la tour, d'ailleurs très sommaire, bâtie dans l'île. M. Corton est aussi affable en apparence que dans le roman, mais il se fait passer pour un observateur d'oiseaux et non pour un journaliste. L'épisode n'insiste guère sur le difficile apprivoisement de Claude, dont le caractère rugueux n'apparaît qu'en filigrane. On rencontre également une erreur avec François affirmant que Dagobert revenant de l'île est mouillé (alors qu'il a accompli tout le trajet en passant par un souterrain...), et une grosse maladresse de mise en scène : il est visible que les signaux lumineux donnés par l'oncle Henri sont constitués par un montage de photographies... La trahison pure et simple est atteinte lorsque Mick est présenté comme le bavard distrait qui donne sans s'en rendre compte de précieux renseignements à Corton, alors qu'au contraire il était dans le roman celui qui s'emportait et faisait taire Claude, la véritable bavarde en cette occasion. Cependant, on note avec satisfaction que l'île de Kernach, bien qu'un peu petite et trop proche du rivage, correspond assez bien à l'île telle qu'on l'imagine. Les travaux de l'oncle Henri, des expériences de conversion de l'énergie, sont plus vraisemblables que la mise au point d'un nouveau carburant inventée par Blyton, et le détail des expériences menées en un lieu entouré d'eau, y compris au-dessus, est heureusement conservé. De plus, la qualité de l'intrigue, le suspense et le choix de l'excellent Oscar Quitak pour interpréter l'espion permettent à cet épisode en deux parties de rester captivant jusqu'à son dénouement. *Oscar Quitak est un comédien spécialisé dans les rôles de crapules cyniques, probablement en raison de son physique et de sa façon de jouer : voir son interprétation de Malow dans Le Dernier des Cybernautes, épisode de la série Chapeau Melon et Bottes de Cuir, ou sa composition de fournisseur de gaz Zyklon B pour les SS dans Holocauste. 3. LES CINQ REPARTENT POUR L'AVENTURE
Pour les admirateurs du fameux roman d'Enid Blyton, et surtout de sa magnifique traduction française originale signée Hélène Commin, cet épisode ne peut que constituer une déception. En premier lieu parce que l'atmosphère particulière du roman ne se retrouve pas à l'écran. Enid Blyton avait situé l'action en hiver, ce qui ne s'est produit que deux fois dans la série, et une seule fois pendant la période de Noël. Noël avec la neige, le sapin, les guirlandes, les cadeaux... Et ici, une aventure se déroulant comme les autres en été : facilité et faible budget obligent... En Angleterre, ce roman a toujours été considéré comme faible, donc il n’est pas surprenant de voir son adaptation réduite à un seul épisode de 24 minutes. Pourtant, il y avait tant et tant à montrer ! La lente montée des soupçons envers M. Rolland, l'équipée de François sous la neige, sur les traces du répétiteur, l'injustice insoutenable endurée par Claude et par Dagobert, aux prises avec un Henri Dorsel totalement sous l'emprise de Rolland, et si peu indulgent avec sa propre fille... Tous ces éléments essentiels, qui avaient créé l’atmosphère magique du récit de Blyton, ont été éliminés. A la place, un M. Rolland sans barbe et avec de grosses lunettes d'écailles, donc physiquement éloigné du personnage du roman, et qui plus est très rapidement désigné comme le malfaiteur de service, ce qui enlève la majeure partie du suspense. Il faut dire que les premières scènes n'auguraient rien de bon, avec les uniformes scolaires de François, Mick et Annie. Blazers et cravates n'ont rien à faire dans l'univers du Club des Cinq « francisé », mais n'ont, hélas !, pu être expurgés de la version télévisée anglaise... La transformation de Dulac et Rateau, les artistes peintres, en photographes, est moins critiquable car elle permet d'étoffer l'intrigue policière : il ne s'agit plus d'un vol de documents mais de secrets photographiés à l'insu du savant. Claude est beaucoup moins valorisée que dans le récit original puisque c'est François lui-même qui décide de surveiller Rolland et exécute l'opération en compagnie de Mick et Annie. Cette dernière envoie un signal lumineux à l'aide d'un miroir pour prévenir ses frères de la sortie imminente du répétiteur. Le matériel de M. Dorsel a été brisé par maladresse lorsque M. Rolland a manqué d'être surpris par Claude : voilà qui fournit une explication à ce point de scénario présent dans le roman, sans qu'Enid Blyton ne donne la moindre piste à ses lecteurs au sujet du mobile qu'aurait eu le professeur félon de détruire les travaux de son hôte. Au contraire, il avait intérêt à ce que les travaux avancent le plus vite possible pour s’emparer d’un maximum de secrets lors de son séjour aux Mouettes, forcément limité aux vacances scolaires. Ces éléments policiers additionnels renforcent le seul élément positif issu du roman, à savoir le chemin secret partant de la ferme de Kernach. La découverte de l'autre entrée dans le bureau de l'oncle Henri et la récupération des précieux clichés en passant par le souterrain produisent une fin d'épisode convenable, et l'on échappe ainsi à l'échec total. Hormis ces maigres satisfactions, que de regrets ! 4-5. LES CINQ DANS LA TOUR DU CONTREBANDIER
Les Cinq passent leurs vacances au Pic du Corsaire, une étrange demeure perchée au sommet d'une colline, propriété de M. Lenoir, un savant ami de M. Dorsel. Les Lenoir ont deux enfants, Pierre, un camarade de pension de François et de Mick, surnommé Noiraud en raison de son teint bronzé, et la blonde et douce Mariette. Dagobert est contraint de rester dans un passage secret qui longe les différentes pièces de la maison car M. Lenoir déteste les chiens. Alors que l'oncle Henri est venu rendre visite à M. Lenoir, il est enlevé en pleine nuit, de même que Noiraud. Le coupable n'est autre que M. Vadec, un contrebandier qui veut forcer M. Dorsel à renoncer à son plan d'assèchement des marais alentours, dont la réalisation ruinerait ses trafics si lucratifs. Les Cinq soupçonnent Vadec d'avoir bénéficié d'une complicité au sein du Pic du Corsaire. Mais de la part de qui ? Simon, le domestique sournois qui se prétend sourd pour mieux espionner tout ce petit monde, ou M. Lenoir lui-même, dont l'attitude ambiguë paraît suspecte à nos enquêteurs ? Le Club des Cinq en vacances est sans nul doute le meilleur roman de la série. Non seulement son atmosphère mystérieuse et envoutante est caractéristique des « grands » Club des Cinq, mais il bénéficie d'une intrigue policière consistante et captivante, ce qui fait souvent défaut dans l'œuvre de Blyton. Le titre français original du roman, tout banal qu'il soit, offrait l'avantage de laisser le mystère entier, là où le titre de l'épisode dévoile beaucoup trop des tenants et aboutissants de l'intrigue. Le gros défaut de l'épisode est justement l'excès de révélations prématurées: plan d'assèchement du marais, complicité de Simon et Vadec sont dévoilés dès les premières scènes. Quel contraste avec le roman, où le mystère est savamment entretenu pendant la majeure partie de l'aventure ! Quelques modifications de scénario s'avèrent peu judicieuses, à l'image de M. Lenoir devenu le beau-père de Mariette et de Noiraud, au lieu de leur propre père, ou du caractère mystérieux et coléreux de ce même Lenoir, très largement affadi par le scénario. A cet égard, la scène où il découvre Claude en train de chercher l'entrée du passage secret dans son bureau est significative : il appelle l'intruse « Claudine », alors que dans le roman il la prenait pour un garçon, et sa colère n'est guère effroyable... Du côté des anomalies de mise en scène, on peut reprocher le fait de montrer M. Lenoir tout habillé lors de la scène de découverte par Noiraud, Mick et François des signaux donnés depuis le haut de la tour. En toute logique, un homme tiré de son sommeil par des bruits suspects n'aurait pas eu le temps de s'habiller : il aurait dû se trouver en pyjama ou en robe de chambre. Néanmoins, le fil de l'histoire a été globalement respecté, et suffit à assurer une certaine réussite à cet épisode fort heureusement tourné en deux parties. La fin de la première partie ménage le suspense, avec l'enlèvement de Noiraud et de M. Dorsel, et la seconde partie est remarquablement fidèle à l'aventure originale. On doit saluer des choix d'acteurs judicieux : Jonathan Wilmot et Charlotte Avery ressemblent étonnamment aux Noiraud et Mariette dépeints par Blyton. Ronald Fraser compose un remarquable M. Vadec, avec son allure excentrique et ses vêtements désuets. Même remarque concernant Ron Pember, antipathique à souhait dans le rôle de Simon, le domestique félon. 6. LES CINQ EN ROULOTTE
Nos cinq aventuriers passent leurs vacances dans des roulottes installées en pleine campagne. Un cirque fait escale à proximité, et deux des saltimbanques semblent intéressés par l'emplacement où campent Claude et ses amis. Intrigués, les jeunes gens décident de tendre un piège aux deux hommes : ils vont faire semblant de partir, mais l'un d'entre eux se cachera dans une roulotte... Un épisode moyen avec un duo de malfaiteurs peu convaincants. Carlos, l'oncle de Pancho, appelé ici « Dent de Tigre », est doublé par Henri Djanik. Le fait est hautement appréciable, mais le personnage est tellement caricatural qu'il ne parvient pas à susciter un réel intérêt. Pancho est trop rouquin pour ressembler réellement à un gitan. Les roulottes des Cinq sont passablement ridicules avec leurs couleurs criardes et leur petite taille, qui leur donnent l'aspect de jouets. Dans le roman, les Cinq campaient à l'écart, sur les flancs d'une montagne. L'entrée des souterrains à partir d'une grotte était donc cohérente, beaucoup plus que l'ersatz de labyrinthe à accès dissimulé derrière un fourré qu'on nous inflige ici. L'équipée dans les grottes est assez sommaire, mais les éléments essentiels du roman sont bel et bien présents : la tentative d'empoisonnement de Dagobert, dont se retrouve victime un des chiens de Pancho, le pittoresque du chimpanzé et des chiens savants, la surveillance en solitaire de François, la rivière souterraine et la sortie des grottes opérée en douce par Mick pour aller chercher du secours. Parvenir à caser tout ceci dans un épisode de 24 minutes relève presque de l'exploit... On saluera également la suppression des interminables temps morts présents dans le roman, très loin d'être un des meilleurs de la série. 7-8. LES CINQ ET LE TRAIN FANTOME En vacances sur un plateau désertique, le Club des Cinq est intrigué par une histoire de trains qui surgiraient de nulle part pendant la nuit pour rouler sur une ligne abandonnée depuis des années. Mick et François, renforcés par Jacquot, le fils de la fermière du coin, décident d'aller espionner ces mystérieux trains fantômes. Claude, exclue de l'expédition, n'entend pas laisser les garçons lui voler sa part de l'aventure... Cet épisode est incontestablement le meilleur de la saison et de la série. Ce n'est évidemment pas une coïncidence si c'est aussi celui dont le scénario respecte le plus scrupuleusement le superbe roman d'Enid Blyton. L'ambiance particulière a été très bien adaptée, et elle est tellement envoûtante avec sa gare désaffectée, le vieux Thomas-à-la-jambe de bois, la voie unique aux rails rouillés, les terrifiants trains fantômes, l'équipée nocturne, le panneau amovible derrière lequel la vieille locomotive est dissimulée... Les personnages de Jacquot, de Mme André et surtout de M. Clément, avec sa voiture rouge et sa remorque, sont remarquablement fidèles au Club des Cinq va camper. M. Clément est un enseignant distrait mais qui, l'air de rien, comprend très bien la volonté d'indépendance des jeunes gens, et sait se faire discret lorsqu'il constate que sa présence n'est pas souhaitée. La séquence du « volcan » d'Annie a heureusement été conservée. Il s'agit du bruit et de la fumée produits par les trains à vapeur qui circulent sous le plateau, et qu'Annie prend pour un volcan en éruption ! M. Clément, bienveillant, lui donne l'explication, et Annie pourra jouer les savantes avec le reste du groupe lorsque le phénomène se reproduira et provoquera un brin d'inquiétude général... sauf chez la petite Annie ! Dans l'esprit des garçons, Claude ne peut participer à l'aventure car elle doit rester au campement avec Annie. Toujours téméraire, et décidée à s'imposer coûte que coûte même à l'insu de ses cousins, Claude a préparé un système de fils reliés à ses orteils, destiné à servir d'avertisseur lorsque François et Mick partiront pour l'aventure en compagnie de Jacquot. Mais François repère les fils, le trio les évite et quitte les tentes sans emmener Claude... Dans les derniers développements de l'aventure, Claude partira enquêter avec Dagobert dans les parages du tunnel, dans lequel elle s'introduira en passant par une cheminée d'aération équipée d'échelons métalliques, ainsi que Blyton l'avait imaginé. Les garçons seront très heureux de la voir venir à leur secours lorsqu'ils auront été faits prisonniers par les bandits. Comme dans l'épisode précédent, on retrouve Henri Djanik au doublage. Cette fois-ci, il prête sa voix à Pierre, le principal homme de main de M. André. Et ce M. André, le chef des voleurs, est décrit beaucoup moins bête et falot que dans le roman. Pour une fois, le développement de l'aventure sur deux parties permet l'insertion de scènes de complément, non essentielles au scénario mais si sympathiques et créatrices d'atmosphère : la présence des chiots, à la ferme, est un bel exemple. Avec ses trains fantômes qui paraissent surnaturels, mais s'expliqueront finalement par une supercherie inventée à des fins criminelles, la trame de cet épisode fait curieusement penser à une aventure de Scoubidou, le dessin animé américain qui semble lui-même inspiré par les personnages du Club des Cinq. Mais ce n'est probablement qu'une coïncidence, puisque le roman de Blyton a été écrit bien avant la création de Scoubidou. 9. LES CINQ ET LA JOLIE JANE
Alors qu'il dort dans une grange, Mick est interpelé par un évadé de prison qui le prend pour un complice prénommé lui aussi Mick. Le malfaiteur délivre un mystérieux message codé et un plan écrit à la main, le tout de la part d'un autre prisonnier. Le lendemain matin, les Cinq comprennent ce qui s'est passé : le message doit comporter des indications pour découvrir le butin d'un cambriolage. Il s'agit pour nos jeunes héros de le déchiffrer et de s'emparer des biens volés avant Mick-qui-Pique et une certaine Margot, les complices du détenu. Ce roman magnifique aurait amplement mérité une adaptation sur deux épisodes au lieu d'un seul. Faute de quoi, on ne retrouve pas l'esprit du récit de Blyton, ni son atmosphère extraordinaire. Passe encore que les scènes de pensionnat initiales aient été éliminées (de cela, on a l'habitude...), mais il est anormal et même inadmissible que l'on ait totalement supprimé la longue soirée de marche sous la pluie vécue par Mick et Annie alors que Claude et François sont allés à la recherche d'un vétérinaire pour soigner la patte blessée de Dagobert, avec en summum de l'inquiétant les cloches de la prison, qu'Annie prend pour des cloches fantômes. La suppression de ces éléments essentiels dans la constitution de l'univers si magique du roman se double d'un contresens avec le tournage en été, alors que les couleurs de l'automne seyaient si bien à l'ambiance poétique de l'aventure. Et le troisième fait qui achève la démolition totale de l'atmosphère originale est aussi une triste habitude sur la série, en l'occurrence les changements de noms : Maggie à la place de Margot, c'est pénible, tout comme la Belle-Berthe, ce si joli nom de bateau transformé en hideux Jolie-Jane. Deux-Chênes, Eaux-Dormantes, Belle-Berthe : ces noms mystérieux et poétiques figurant dans la version française du roman étaient pour beaucoup dans l'atmosphère envoutante de l'aventure, et leur transformation en noms ridicules est évidemment préjudiciable. Exit également M. Gaston, la vieille femme sourde apeurée, le policier désagréable et les aventures dans la maison en ruines. A la place, on sait dès la première scène qu'un prisonnier s'est évadé, et l'action située aux Eaux-Dormantes, qui se déroulait sur plusieurs jours, est réduite à un seul après-midi, récupération du trésor incluse. Les Cinq se contentent de plonger à l'endroit où Margot et Mick-qui-Pique ont laissé un bouchon, le temps d'aller chercher dans leur voiture un équipement de plongée, ce qui est bien court ; Blyton les faisait longuement tâtonner avant de trouver le seul point du lac d'où les quatre repères peuvent être vus simultanément. N'oublions pas les maladresses de mise en scène : Margot et Mick-qui-Pique sont d'aspect beaucoup moins glauque que dans le roman, avec notamment Prentis Hancock dans le rôle de Mick-qui-Pique. L'acteur écossais, connu pour son rôle de Paul Morrow dans la série Cosmos 1999, n'a guère de points communs avec la fripouille misérable imaginée par Enid Blyton... Oncle Henri est encore présent dans l'épilogue, où il n'avait strictement rien à faire. Le dessin présent sur le massage est mal fait, les différents points de repère n'étant pas reliés entre eux. Enfin, comble du ridicule, on voit une menotte coupée qui pend au poignet du prisonnier évadé : mais comment un détenu échappé de sa cellule pourrait-il être menotté ? A-t-on déjà vu des prisonniers menottés en prison (et non au bagne...) ? Et pourquoi pas aussi avec des chaînes aux pieds ? C'est en toute logique que l'on aboutit à une nouvelle déception, même si la qualité d'ensemble de l'intrigue, ou plutôt du peu qu'il en reste, le thème de la recherche du trésor, la présence de bijoux, toujours efficace, et l'innovation agréable de la bonde du bateau ennemi subtilisée par Mick, évitent une catastrophe complète. Les apports positifs du dernier point doivent néanmoins être nuancés, car du coup le final s'oriente vers un comique de mauvais aloi, bien éloigné de l'ambiance oppressante produite par la fuite des Cinq, version Blyton. 10. LES CINQ DANS LA LANDE MYSTÉRIEUSE
Les Cinq explorent une lande mystérieuse noyée dans les brumes. Ils découvrent une ancienne voie de chemin de fer, ainsi qu'un sombre trafic de fausse monnaie mené avec la complicité d'un groupe de bohémiens. Sur le plan sonore, on est au moins en terrain connu avec Jean Berger qui prête sa voix à M. Girard, appelé ici « Capitaine Johnson », version anglaise oblige. Paule/Paulette devient Henry/Henrietta (mais rien à voir avec Comment réussir un assassinat, l'épisode bien connu de la série Chapeau melon et Bottes de Cuir...). L'ambiance de la Lande du Mystère est assez bien transposée à l'écran, et il s'agit sans nul doute du meilleur atout de cet épisode. Le récit sur l'entrepreneur disparu à jamais dans la lande, heureusement conservé, concourt efficacement à l'instauration de ce climat inquiétant. Satisfaction relative avec la description de la rivalité entre les deux garçons manqués Claude et Paule, même si elle n'est pas suffisamment mise en exergue et si, physiquement, je ne voyais pas du tout Paule sous les traits de l'actrice retenue, trop féminine. Le passage le plus réussi est celui du maréchal-ferrant qui narre les démêlés des frères Barthe, les exploitants de la carrière de sable, avec les gitans. A ce moment, on a vraiment l'impression d'être dans le roman, c'est du Blyton pur jus ! La déception vient de l'absence de la vieille locomotive, dont l'immense cheminée est pourtant bien pratique pour cacher les billets. Le scénario se contente de faire allusion à cette cachette, mais sans doute était-ce trop compliqué ou onéreux de nous la montrer. Dommage que Mario n'ait pas de chien, et surtout que Dagobert aime Paule : une belle hérésie ! On recense une incohérence de scénario : les gitans, après avoir fait envoyer un message aux garçons par Dagobert, aux fins de les faire venir au camp et de récupérer les billets, vont tranquillement se coucher au lieu de guetter leur arrivée... Et cette incohérence n'est rien si on la compare avec une grossière erreur: Claude demande à Dago de porter le billet « A la maison ! », alors que François et Mick sont perdus dans la lande, en pleine nuit et dans un brouillard à couper à la hache. Le seul fait d'indiquer le prénom de Paule (ici « Riri »...) était suffisant pour que Dagobert se rende effectivement au haras, mais prononcer ostensiblement « A la maison ! » n'aurait pu que susciter la méfiance des gitans. De plus, l'intrusion d'une certaine police de la pensée dénature le récit. Il est explicité en fin d'épisode que les bohémiens sont en fait de braves gens qui étaient exploités par les trafiquants, mais n'ont rien à voir avec eux. Pensez donc, ils ramassaient et convoyaient régulièrement des quantités énormes de faux billets, mais ne savaient pas ce qui se passait : bonjour la crédibilité ! En fait, Enid Blyton les décrivait comme des complices actifs, en particulier le père de Mario, qui maltraitait ce dernier et n'avait pas hésité à tenter de reprendre un cheval blessé chez M. Girard, où il était au repos, pour faciliter son odieux trafic. Les gens du voyage ne peuvent-ils plus compter parmi eux des gens malhonnêtes ? Visiblement non aux yeux des scénaristes, et ce même au prix d'une trahison pure et simple du roman... 11. LES CINQ ET LE CHEMIN SECRET
Claude et ses cousins, qui campent sur la lande de Kernach, ont trouvé refuge dans une vieille maison abandonnée. Quelqu'un cherche à les effrayer afin de les faire fuir. Mais les Cinq ne sont pas dupes, et vont tenter de découvrir ce qui attire un trio d'aigrefins dans cette ruine. Agréable surprise que cet épisode. Le roman est sympathique, et cette adaptation s'avère une réussite. Je m'attendais à l'élimination du point de départ, la collerette de Dagobert, mais ce point a été conservé, même si limité à l'entame de l'épisode. Le scénario ne précise pas que Claude a décidé d'aller camper sur la lande pour éviter les moqueries des gamins à l'égard de son chien, mais les amateurs du roman peuvent reconstituer la genèse. Le coup des jumeaux est lui aussi bien adapté, malgré le regret de les retrouver avec les cheveux bruns. Les membres du club sont intrigués par le mystérieux Guy, qui a l'art de se trouver dans deux endroits à la fois et de changer sans arrêt de personnalité. Bien entendu, on peut penser que nos détectives en herbe auraient pu comprendre plus tôt qu'ils avaient affaire à des jumeaux normaux, et pas à un seul « fou », mais c'est la même chose dans le roman... Pour une fois, le scénario a été suivi quasiment à la lettre, tout comme l'esprit du roman. Même le chien Radar, propriété de Guy et Hubert, est bel et bien présent. J'apprécie particulièrement la maison abandonnée, la façon dont les bandits tentent de faire peur aux enfants (bruits et lumières constituent une jolie réussite), l'entrée du souterrain située près d'une source, l'aventure dans les méandres du passage secret, pour une fois pas du tout bâclée malgré l'adaptation sur un seul épisode. Bon point aussi pour les gangsters : le chef à l'accent étranger, Mado. Très bon également le détail de la sacoche qui semble vide lorsque les gendarmes réussissent à l'ouvrir, avant la découverte des documents dans la doublure, véritable soulagement pour nos héros. A l'arrivée, il s'agit sans doute du meilleur épisode en une seule partie de toute la série. Une fois n'est pas coutume, la structure du roman adapté, avec peu d'action sauf dans la partie finale, se prêtait bien à une adaptation courte. 12. LES CINQ CONTRE LES ESPIONS
Le Club des Cinq campe à proximité d'une base militaire aérienne. Nos amis s'approvisionnent dans une ferme où ils rencontrent un jeune garçon qui leur présente son cousin, pilote à la base. Peu après, le sympathique officier est accusé d'être un traître. Il se serait enfui à bord d'un prototype et aurait trouvé la mort en conduisant l'appareil à l'ennemi. Les Cinq ne croient pas à la version officielle et enquêtent dans les parages d'un éleveur de papillons, dont la ferme semble investie par des espions. Enid Blyton avait beaucoup plus insisté sur la description de la ferme des papillons que sur l'histoire d'espionnage, laissée en second plan jusqu'au final de l'aventure. Le choix de centrer l'aventure sur ses seuls aspects d'espionnage est probablement une conséquence de la fierté ressentie par tout Anglais qui se respecte à la seule évocation de la Royal Air Force, mais s'avère hautement contestable car il dénature l'esprit du roman pour faire ressembler l'épisode à une série d'espionnage quelconque. Que vient faire cette espèce de château abandonné où l'aviateur est retenu prisonnier, fait que l'on devine d'ailleurs dès le début de l'épisode ? Si le message écrit sur le dos du petit cochon Dudule est conforme au roman, c'est dans les méandres d'un labyrinthe de grottes qui font vaguement penser à celles de Lascaux que devait conduire le cochonnet, et non dans une bâtisse délabrée. Voilà comment le final dénature un scénario pourtant convenable... du moins au départ. En effet, avant cette trahison, on avait recensé quelques motifs de satisfaction, à commencer par la ferme des papillons, dirigée par un très bon M. Grégoire, cet éleveur passionné par son métier. Celui qui se présente comme son associé M. Rousseau est inquiétant avec ses lunettes noires et son allure mystérieuse. Les quelques papillons qu'on daigne nous montrer sont réellement jolis. Jeannot et Dudule sont tout aussi conformes au récit de Blyton. D'autres personnages n'auguraient rien de bon : le cousin Rolland est sympathique, mais il est le seul aviateur soupçonné de trahison, alors qu'Enid Blyton lui avait adjoint un compagnon. La vieille Jeanne n'a pas conservé son aspect piteux, presque misérable. Le chien Clairon n'est pas évoqué, et on ne voit même pas le « Gros Marcel » ! Le goût amer laissé par le final sans grottes est accentué par l'arrivée comme un cheveu sur la soupe de l'oncle Henri. Même si nos héros étaient partis sur la Lune, les scénaristes se seraient arrangés pour y faire débarquer M. Dorsel, qui pourtant n’aurait rien eu à y faire... ou en tous cas pas plus que sur le plateau où campe le Club. 13. LES CINQ ET LE TRÉSOR DU CHÂTEAU ENFOUI Vacances à la campagne pour les cinq amis. La ferme où ils se trouvent est située sur un site qui cacherait les ruines d'un château détruit plusieurs siècles auparavant, et dont les souterrains renfermeraient un trésor. La bande à François espère retrouver le précieux coffre, mais devra subir la concurrence d'un riche antiquaire américain et de son fils, deux personnages particulièrement désagréables. On retrouve un niveau convenable grâce à une adaptation conforme à l'original. Le côté désagréable des Américains est bien décrit, tout comme l'hostilité initiale des Daniels envers les Cinq, qu'ils présument être de la même trempe que les Yankees. A noter l'antipathie notoire d'Enid Blyton pour les ressortissants d'outre-Atlantique, décrits comme des parvenus infatués et impolis, obsédés par l'argent au point de faire fi de toutes les traditions. Si les caractères des protagonistes donnent satisfaction, ce que l'on va bien entendu regretter, c'est le manque de conformité physique des personnages avec leurs homologues du roman. M. Henning et Junior n'ont pas du tout l'air d'être américains, et d'ailleurs le fait qu'ils le soient n'est même pas mentionné ! Les Daniels ne se ressemblent pas, alors que Blyton précisait qu'ils sont « comme deux gouttes d'eau ». Danièle a les cheveux longs et on voit tout de suite qu'il s'agit d'une fille. Le fidèle Roger paraît plus vieux que le grand-père, et ce dernier lui-même s'avère tout aussi raté, car son aspect majestueux a été gommé. M. Durleston et l'antiquaire Francville ne sont pas plus crédibles. Côté animaux, le caniche Friquet a disparu et la pie Zoé s'est transformée en corneille Julie. Heureusement que le scénario tient la route : Claude s'amuse bien à donner la leçon au garnement Junior, qui est une véritable peste. Ce dernier se venge en espionnant nos amis, et en révélant à son père ce qu'ils ont découvert au sujet de l'emplacement des souterrains où doit se trouver le trésor. Il s'ensuit une compétition de bon aloi entre les Américains, qui mobilisent une armée de pelleteuses, et les Cinq qui, aidés par les Daniels, préfèrent emprunter un passage secret pour aboutir (grand classique de la série...). Le match est remporté comme de juste par les « gentils » au détriment des « méchants ». Tout ceci est fort sympathique, mais pas d'un niveau exceptionnel. On termine donc cette première saison convenable de façon mitigée. |
Saison 2 1-2. Les Cinq font du camping (Five Get into Trouble) 3. Les Cinq et les vieilles tours (Five Get into a Fix) 4-6. Les Cinq et les saltimbanques (Five Are Together Again) 6. Les Cinq s'amusent bien (Five Have a Wonderful Time)
7-8. Les Cinq et les tours rouges (Five Fall into Adventure) 9. Les Cinq prennent la fuite (Five Run Away Together) 10-11. Les Cinq et le cirque (Five Go to Demon's Rock) 12-13. Les Cinq et l'or des naufrageurs ( Five Go Down to the Sea) 1-2. LES CINQ FONT DU CAMPING Au cours d'une randonnée à bicyclette, les Cinq font la connaissance du fils d'un richissime homme d'affaires, victime d’une tentative d’enlèvement perpétrée par Julot, un ancien garde du corps de son père. Renvoyé pour malhonnêteté, le malfrat cherche à se venger. Mais ses complices se trompent et kidnappent Mick à la place du dénommé Richard. Annie a entendu les malfaiteurs parler de la Taverne de la Chouette : c'est en ce lieu que François et les autres devront aller chercher Mick. Mais le faire évader au nez et à la barbe des gangsters ne sera pas forcément une entreprise facile... Sans nul doute le meilleur épisode de cette seconde saison. Le roman est captivant, avec des aspects assez terrifiants du fait des personnages rencontrés : Julot, la brute épaisse, et un groupe de gangsters redoutables dirigés par M. Bertaud, un bandit aux bonnes manières, presque mondain, mais tout aussi dangereux que Julot, si ce n'est plus. L'adaptation s'avère fort réussie, avec son scénario fidèle à l'original, jusqu'à l'histoire du détenu évadé et du panneau secret, et un excellent Stephen Chase dans le rôle de l'implacable M. Bertaud, dont le côté « trop poli pour être honnête » est tout à fait conforme au personnage décrit par Enid Blyton. La demande de rançon remplacée par un projet de cambriolage chez le père de Richard, et l'aspect de Julot, beaucoup moins patibulaire que dans le roman, ne sauraient remettre en question la qualité d'ensemble de l'adaptation. C'est probablement l'aventure où les Cinq ont affaire à des méchants aussi effrayants, de vrais caïds de la pègre, et les jeunes aventuriers s'en tirent remarquablement bien. Mention particulière à François qui, lors de son inspection nocturne de la Taverne de la Chouette, pendant que les bandits le croient enfermé avec ses compagnons, découvre le panneau secret où sont cachés le prisonnier évadé et les diamants. C'est lui qui, dans le final, ouvrira le portail électronique extérieur pour permettre à la police d'entrer dans le parc. Et c'est lui qui montrera aux représentants de la loi comment démasquer le panneau amovible et mettre la main sur le repris de justice et les joyaux, alors que Bertaud, sûr de lui et goguenard, commençait à jouer les braves propriétaires outragés. La séquence de l'évasion de Richard est également fort bien agencée et interprétée, bien qu'on puisse regretter qu'elle ait lieu en plein jour et non la nuit comme Blyton l'avait imaginé. Le seul point en demi-teinte a trait à la servante Margot, dont l'aide précieuse apportée aux Cinq dans le roman a été largement estompée, ce rôle n'étant de toute évidence pas assez développé. 3. LES CINQ ET LES VIEILLES TOURS
Claude et ses cousins passent quelques jours de vacances dans les Alpes. Ils sont intrigués par les lueurs, tremblements et bruits suspects constatés aux alentours d'une demeure mystérieuse appelée Le Vieux Château, dont la propriétaire serait une vieille dame ayant perdu la raison. De toute évidence, un roman aussi riche et passionnant que Le Club des Cinq aux Sports d'Hiver aurait dû être adapté sur deux épisodes au lieu d'un seul. Il y avait tant et tant d'éléments dignes d'intérêt : la grippe des enfants, la convalescence à la montagne, l'arrivée à la ferme des Gouras après l'erreur de parcours aboutissant au Vieux Château (d'ailleurs rebaptisé Les Vieilles Tours), la sympathique Madame Gouras, la bagarre de Dagobert avec les chiens de Joanès, la bouderie de Claude qui en a résulté et l'installation au chalet. Et puis les phénomènes mystérieux dans les environs du Vieux Château, les soupçons qui se portent sur Joanès, le taciturne fils de Mme Gouras, le berger et sa boussole « folle ». La petite Miette, la fille du berger, reine de l'école buissonnière et des fugues dans la montagne, vêtue de trois fois rien malgré le froid, éternellement accompagnée de son chien et de son chevreau. On l'aura compris, l'atmosphère était une nouvelle fois le point fort du roman. Comme pour Le Club des Cinq, le changement de saison l'affadit tout autant que les multiples passages supprimés. Nous ne sommes plus en hiver, donc les parties de ski sont passées à la trappe, de même que l'installation au chalet. Ah ! Le chalet, avec ses poêles à pétrole, la joie des enfants de se retrouver entre eux, les soirées au coin du feu, les lueurs dans le ciel... A la place du chalet, un hangar misérable où les Cinq passent en coup de vent plus qu'ils ne s'installent. Les chiens de Joanès sont réduits à deux au lieu de sept. Nicolas, le bandit, qui était le neveu de Mme Thomas, devient son fils. Ce personnage est caricatural, un véritable bandit d'opérette qui renforce le manque de sérieux, l'absence de crédibilité de l'épisode. Encore heureux que le personnage de Miette ait été conservé. Cette petite paysanne attachante va être précieuse aux Cinq, car elle connaît un souterrain (dans le roman, un gros, gros trou, selon son expression...) qui mène droit dans les caves du Vieux Château. Hélas ! Ce personnage si sympathique est dénaturé par le scénario bâclé et la mise en scène à la va-vite : Miette n'a plus ni chien, ni chevreau ! En revanche, elle arbore un début de poitrine d'adolescente, ce qui ne cadre pas du tout avec la Miette petite fille imaginée par Blyton... La colère puis la bouderie de Claude après la bagarre entre Dagobert et les chiens de Joanès est trop, mais alors vraiment trop, édulcorée. La mine devient minuscule, une vraie mine au rabais, encore une triste conséquence du faible budget, bien que l'histoire de l'uranium soit finalement secondaire, presque anecdotique au sein d'un roman avant tout centré sur l'atmosphère. A quoi riment les innovations hasardeuses, à l'image de Joanès devenu membre d'un « comité de l'environnement » et de ce fait « ennemi » de Nicolas le « mineur pollueur » ? On ne peut qu’être déçu de trouver dans une série des années 70 ce genre de fadaises semblant sorties du conformisme béat de l’époque récente… Dommage aussi que la terreur inspirée à Miette par Joanès ait été zappée, surtout qu'aucune restriction budgétaire ne peut être responsable de cette regrettable suppression. Tous ces manquements et trahisons empêchent de retrouver, ne serait-ce que par bribes, l'ambiance du roman, tant et si bien que tout fan d'Enid Blyton ne peut que ressentir un goût amer à la vision de cette caricature. 4-5. LES CINQ ET LE CIRQUE
Le Club des Cinq séjourne chez le professeur Lagarde, un savant ami de M. Dorsel, et père du turbulent Pierre-Louis, dit Pilou. Un cirque s'installe dans la prairie voisine de la propriété des Lagarde. Lorsque des papiers importants sont dérobés au professeur, les Cinq soupçonnent M. Karkos, un artiste du cirque, d'être l'auteur du vol. En effet, Karkos, l'homme qui calcule plus vite qu'un ordinateur, semble s'intéresser de près aux travaux du savant... Cruel contraste (sauf en matière de qualité, hélas !) entre l'épisode précédent et celui-ci ! Après avoir bâclé le magnifique Club des Cinq aux Sports d'Hiver en 24 petites minutes, voilà que le peu convainquant Club des Cinq en embuscade bénéficie d'une adaptation en deux parties ! Pourtant, si certains romans pouvaient être oubliés pour la série, il est évident que les trois derniers écrits par Blyton, alors atteinte de la maladie d'Alzheimer, étaient les meilleurs candidats. Le personnage de Pilou, toujours accompagné de son petit singe Berlingot, n'est guère intéressant, au contraire de celui de Jo, la gitane, dont la participation a été limitée à un épisode au lieu de trois. Or, les deux apparitions de Pilou ont lieu dans ces Club des Cinq de fin de série... La conséquence, c'est que, au contraire de l'épisode précédent (et de quelques autres...) où des éléments fondamentaux ont été « oubliés », ici les scénaristes ont été contraints d'en rajouter afin de combler les vides. Et ils n'ont pas fait preuve d'un talent particulier. L'intrigue de base était simple : Karkos utilisait le singe du cirque pour grimper le long de la tour du professeur et dérober les papiers. Quel besoin pouvait-il y avoir à inventer une histoire compliquée de soupçons portés sciemment sur le singe par les manigances de Karkos, afin de détourner l'attention, l'animal s'avérant innocent? Il suffit de donner quelques exemples pour comprendre la débilité de l'adaptation : le prologue montre le Club fraîchement débarqué du collège : uniformes sont de rigueur, pour les garçons comme pour les filles, et les tenues de ces dernières sont totalement ridicules : elles portent même des bobs ! Puis on apprend qu'un inconnu (peut-être un voisin des Dorsel ? Mystère...) est atteint de la scarlatine. Les scénaristes ont dû penser que cela choquerait les jeunes téléspectateurs si la maladie s'abattait sur Mme Dorsel, comme prévu par le roman... Fanny, le prénom de tante Cécile dans les versions anglaises, n'est même pas traduit, en opposition totale avec la quasi-totalité de la série : travail bâclé ! Et Dagobert qui attendait le retour de Claude aux Mouettes ! Certes, ceci est conforme au récit de l'auteur, mais pour une fois il aurait été préférable de s'en affranchir. Il est évident que jamais Claude n'aurait pu rester séparée de son chien pendant un trimestre. Seul l'avancement de sa maladie a pu pousser Blyton à écrire une hérésie pareille, en contradiction avec le reste de la saga. Au contraire, les scénaristes en ont rajouté dans l’absurdité en confinant Dagobert en quarantaine (un chien en quarantaine… Un chien en quarantaine !) aux Mouettes pendant la quasi-totalité de l’aventure : ce n’est plus le Club des Cinq, mais le Club des Quatre… Passons chez le professeur Lagarde : le savant est acceptable, mais son fils Pilou est devenu brun ( !) et sa gouvernante Jeanne est peu conforme à la « vraie » Jeanne des romans. La tour est de style moderne, trahison supplémentaire. Claude retourne chercher Dago aux Mouettes en pleine nuit et à cette occasion surprend le chimpanzé Charlie : n'importe quoi ! Les producteurs ont dû s'imaginer que cette histoire basée sur la présence d'un cirque plairait aux enfants, mais le résultat est désastreux : les deux parties s'avèrent calamiteuses, les pires épisodes vus sur la série. Même les scènes de cirque, qui auraient pu être attrayantes, se révèlent languissantes. On regrettera d'autant plus ce ratage que M. Karkos est interprété par l'exceptionnel Peter Jeffrey. Quel dommage d'avoir gâché ce grand acteur pour une aventure aussi lamentable ! La visite de Karkos chez le professeur Lagarde est une innovation inepte supplémentaire, tout comme le départ de Claude pour son île en pleine nuit, qui se fait avec l’accord de ses cousins. Mais le charme du roman était justement de retrouver le caractère rebelle de la turbulente fille des Dorsel : Claude filait à l’anglaise (normal, pourra-t-on dire…) sur son domaine, alors que ses cousins croyaient l’avoir dissuadée de tenter cette dangereuse expédition. Le final sur l’île est tout aussi ubuesque : à la place d’une Claude héroïque, on se retrouve avec une Claude bêtement emprisonnée par Karkos dans les souterrains, où elle se retrouve en compagnie du maître de Charlie, prisonnier lui aussi ! Encore et toujours du grand n’importe quoi ! 6. LES CINQ S’AMUSENT BIEN
L’oncle Henri ne décolère pas : le professeur Dumoutier, un savant de ses amis, est accusé d’avoir fui à l’étranger en compagnie d’un autre scientifique, afin de vendre ses secrets à une puissance ennemie. Justement, le Club des Cinq, qui campe à proximité d’une troupe d’artistes de cirque, croit avoir repéré Dumoutier, enfermé dans un château en réparations. M. Dorsel aurait-il raison, et son ami ne serait-il pas une victime et non un traître ? Du bon et du moins bon dans cet épisode. L’entame ne dit rien qui vaille puisque, non seulement Cécile est à nouveau appelée Fanny, mais surtout la clé de l’énigme est révélée dès les premières minutes : on nous montre complaisamment Teissier enfermer Dumoutier dans la tour du château. Et qu’est-ce que c’est que ce Teissier ? Avec son chapeau noir à bandeau blanc, il a plus l’air d’un gangster que d’un savant ! Le château est loin d’être la ruine décrite par Blyton, il est simplement fermé temporairement au public pour réparations. Néanmoins, la déception numéro une reste l’absence du passage secret, remplacé par un dédale d’escaliers et de couloirs. Et la déception numéro deux l’absence de Jo, dont le rôle décisif de « secouriste » dans la phase finale est attribué à Annie. Dommage pour Jo, et tant mieux pour le personnage d’Annie, que les scénaristes ont sans doute voulu montrer plus dégourdie que dans les romans. Teissier est capturé grâce au fouet de Buffalo, une alternative sympathique au serpent. On peut admettre qu’il aurait été difficile de tourner la scène avec un reptile, d’où la disparition du sympathique python Balthazar, du moins en ce qui concerne l’affrontement avec Teissier… Passons aux éléments positifs : en premier lieu, une agréable surprise avec le maintien de la scène de mauvaise humeur de Claude, en raison d’un accès de fièvre qui l’a empêchée de partir camper en même temps que ses cousins. Alors que tant d’épisodes ont éliminé les scènes d’introduction de ce genre, il est étonnant d’en trouver une dans une adaptation en une seule partie. Contrairement aux dires de tante Cécile, les roulottes sont en fait des caravanes très modernes : voilà qui apporte une certaine crédibilité. Ces caravanes d’une blancheur immaculée sont plus en phase avec l’atmosphère « années 70-pantalons pattes d’éléphant-cols pelle à tarte » que les roulottes criardes de l’épisode Les Cinq en roulotte. L’agressivité initiale des saltimbanques envers nos amis est carrément éliminée, ce qui revient à zapper les cent premières pages du roman. Cependant, l’hostilité est dirigée envers Roger, qui a eu le tort de débarquer dans le camp des gens du cirque sans se présenter comme une relation du Club des Cinq, déjà ami avec les bohémiens. Il faut reconnaître que le procédé est fort adroit. On arrive ainsi au point fort incontestable de l’épisode, à savoir le pittoresque des artistes du cirque, très bien décrits et interprétés par des comédiens sympathiques. Leur rôle dans l’évasion finale est conforme au roman, avec l’échelle de corde et le couteau de Buffalo en guise d’éléments prépondérants. La capture de l’oncle Henri, que les saltimbanques ont pris pour Teissier, et qui se retrouve sous la garde du serpent Balthazar, conclut l’aventure avec une note d’humour désopilante digne du récit d’Enid Blyton. 7-8. LES CINQ ET LES TOURS ROUGES Alors que M. et Mme Dorsel sont partis en vacances en Espagne, des malfaiteurs enlèvent Claude et exigent que les Gauthier leur remettent les documents secrets de l’oncle Henri en échange de la libération de leur cousine. Le bon suspense policier, conforme au roman adapté, procure une des rares satisfactions de cette seconde saison. Curieusement, la première partie est la plus passionnante, avec son climat oppressant. Cela commence avec le « visage à la fenêtre », qui terrorise Annie. Les Dorsel croient que leur nièce a rêvé, et l’événement n’empêche pas leur départ pour Malaga (c’était Séville dans le roman, mais le choix de l’Espagne est respecté). Tante Cécile tient trop à ce voyage pour y renoncer : c’est en effet le seul moyen qu’elle a pu trouver pour forcer son mari à prendre (enfin) du repos. Toujours aussi distrait, l’oncle Henri emmène les fameux documents relatifs à sa dernière découverte, ceux-là même que convoitent les malfaiteurs. Ceci ne change rien au problème : papiers présents ou pas, François et les autres n’ont aucunement l’intention de céder aux exigences des malfrats. La première partie se déroule essentiellement à Kernach et dans ses environs. Elle est centrée sur les tentatives des voleurs pour s’emparer des documents, d’abord par le cambriolage de la Villa des Mouettes, puis par l’enlèvement de Claude lorsqu’ils constatent que les papiers dérobés ne sont pas les bons. Le personnage de Jo joue un rôle essentiel. Rebaptisée Jeanne dans la version française (alors que le générique montre que la version originale avait maintenu le prénom choisi par Blyton, en l’espèce Jo), il s’agit d’une fille du même âge que Mick et Claude, assez effrontée, mais forcée de travailler pour son père, un petit voyou à la solde des caïds du crime. Enid Blyton avait fait de Jo une gitane, mais encore une fois l’adaptation a totalement gommé cet aspect, jusqu’à choisir une actrice au teint clair et aux yeux verts, et à rebaptiser Antonio, le père, du prénom plus neutre de Simon ! On peut regretter aussi que Jo se montre hostile envers Mick, alors que dans le roman elle en était amoureuse… Cette première partie respecte assez bien les méandres du récit d’origine : la rencontre entre nos amis et Jo sur la plage de Kernach, l’ambiance étouffante de la soirée de remise des documents, avec le téléphone coupé et l’échange de personnes entre le petit livreur de journaux et Mick. La forêt de Courcy est devenue le Ravin du Corbeau, qui en est fait un bois où Mick et François se perdent en recherchant la caravane des ravisseurs. L’expédition se déroule sans Annie restée aux Mouettes, et en plein jour, alors que l’auteur avait infligé aux Gauthier une nuit passée dans le bois. Grâce à Jo, qui décide de trahir son père, François et Mick apprennent que leur cousine a été emmenée dans la demeure de Mesnil-le-Rouge, un individu un peu fou qui travaille pour la pègre. Le second épisode va montrer les aventures de Jo, Mick et François, partis en expédition sur le bateau de Claude, en vue de délivrer leur cousine. Annie reste à Kernach en compagnie de Roger, qui reprend les mêmes fonctions que Maria dans l’ouvrage de Blyton. Le décor naturel de la demeure de Mesnil-le-Rouge a été bien choisi, au sommet d’une falaise, bien qu’une partie des grottes permettant d’y accéder ait été remplacée par un chemin coupant au travers d’un plateau boisé. La principale réussite de cette seconde partie est un excellent choix d’acteurs pour incarner les bandits. David Llyod Meredith campe un très bon Mesnil-le-Rouge et Geoffrey Moon interprète un Markhoff idéal, homme de main fourbe et sadique. Si l’on doit saluer la hardiesse de Jo, qui enferme son père, Mesnil et Markhoff après avoir permis la libération de Claude, on appréciera également la capture définitive de Markhoff et l’arrivée des gendarmes, prévenus par Annie, pour une fin d’aventure somme toute plus réaliste que son pendant littéraire. 9. LES CINQ PRENNENT LA FUITE
Restés seuls à Kernach en compagnie d’une gouvernante peu amène, les Cinq décident de se réfugier sur l’île de Claude pour échapper à la mégère, à son mari et à son fils. Ils ignorent qu’ils ne vont pas tarder à retrouver leurs persécuteurs, venus accomplir une besogne louche sur l’île de Kernach. Grosse déception que cette adaptation ratée qui dénature totalement la belle aventure de nos cinq amis. Symbole de l’attrait des producteurs pour le style Bisounours, la maladie de tante Cécile, assez sérieuse, a été éliminée et remplacée par un départ forcé de la jeune femme pour aller soigner sa belle-mère ! Il ne fallait surtout pas « traumatiser » les jeunes téléspectateurs avec une maladie, une hospitalisation et une opération subies par la tante des Gauthier… Dès les premières secondes, on a compris la nature crapuleuse des Friot, alors que le roman les montrait simplement désagréables mais laissait longtemps planer le doute au sujet de leurs agissements frauduleux. L’aspect misérable des Friot a été éliminé : physiquement, Mme Friot n’a pas l’air de la mégère décrite par Blyton. Théo (surnommé « Fléau » par Claude), son roquet « pelé et galeux », a purement et simplement été supprimé par les scénaristes. Pire encore, M. Friot, dépeint dans le roman comme un individu peu reluisant, presque sale, nous est présenté en costume-cravate ! Tous les aspects les plus attrayants du roman ont disparu : le côté pathétique avec la maladie et l’hospitalisation de Mme Dorsel ; les séquences comiques avec les bagarres entre Théo et Dago, et les « vaches » qui effraient les Friot dans les souterrains de l’île ; et surtout les aspects excitants des préparatifs du départ des Cinq en pleine nuit, qui étaient le point fort incontestable du roman, du fait de l’atmosphère particulière produite, tellement caractéristique du style « blytonien ». De surcroît, on reste dans la suite logique du pilote, où l’on avait constaté que cela posait problème de montrer la vieille épave, également absente dans cet épisode… Néanmoins, le plus décevant est le changement quasi-total de scénario, à un point jamais vu sur la série. Le cœur de l’intrigue, à savoir les soupçons de contrebande cachant en réalité l’enlèvement de Jennifer Mary Armstrong, la fille d’un millionnaire américain, a été transformé en une simple aide apportée par les Friot à un prisonnier évadé. Quel appauvrissement déplorable ! Dans ces conditions, on ne peut qu’être très déçus par ces Cinq qui veulent jouer les Robin des Bois et construire un radeau pour quitter l’île de Kernach après que les Friot aient dérobé leur bateau. Mais dans le roman, c’était nos cinq amis qui jouaient de bons tours aux Friot, et non l’inverse ! Et ce n’est pas la capture par erreur de l’oncle Henri, tout à fait prévisible tellement elle est cousue de fil blanc, et qui plus est pâle redite du final de l’épisode Les Cinq s’amusent bien, qui pouvait sauver ce navet du naufrage. 10-11. LES CINQ ET L’OR DES NAUFRAGEURS
Trop à l’étroit chez les Dorsel depuis l’arrivée du professeur Lagarde, le Club des Cinq va passer quelques jours de vacances dans le phare de Pilou, que son père le professeur lui a offert après qu’il y ait terminé une série de travaux. Nos amis apprennent qu’un trésor aurait été caché dans des grottes par des naufrageurs du temps jadis. Une compétition se met en route entre le Cinq et les descendants des pirates pour retrouver ce trésor. L’inversion des deux aventures avec Pilou aboutit à une incohérence de taille : comment se fait-il que le jeune Lagarde ait pu vivre plusieurs jours avec les Cinq lors de l’aventure décrite dans Les Cinq et le cirque sans qu’il ne leur ait parlé du phare dont il est propriétaire ? Surtout que Pilou est un garçon très fanfaron… Voilà qui ne serait pas arrivé si l’ordre de la série avait été respecté, cette aventure étant chronologiquement la première où le Club fait équipe avec Pilou. On retrouve le même acteur brun dans le rôle de Pilou… Si physiquement, on pouvait trouver mieux, question caractère, l’adaptation est assez conforme : caractère gamin, infernal et assommant avec ses bruits de moteur. Yann Le Briz, la marin patriarche, n’est pas crédible : trop jeune, pas assez majestueux ni charismatique. En revanche, l’aspect misérable des deux bandits Guillaume et Sylvestre est bien décrit. Mais leurs noms anglais finissent par taper sur les nerfs, et la place qu’ils occupent dans l’aventure est trop importante. Encore une fois, un des romans les moins intéressants est adapté sur deux épisodes. Résultat logique : le scénario ne peut tenir la distance. Autant le premier épisode est convenable, autant le second s’enfonce dans le banal, puis le grotesque dans sa partie finale: les bandits sont dans le puits et les enfants se regroupent sur la trappe pour les empêcher de sortir. Innovation malvenue, certes, mais qui aurait pu être acceptable sans la naïveté incroyable de Claude et surtout Annie. Les filles tombent dans le panneau de la comédie grossière jouée de manière ridicule par les malfrats. Ah ! Ces malheureux qui risquent de se noyer, il faut les libérer au plus vite… Heureusement que les policiers interviennent alors au secours de ce peu reluisant Club des Cinq ! 12-13. LES CINQ ET LES SALTIMBANQUES
Les Cinq sont en vacances au bord de la mer, dans la ferme des Penlan. Une troupe de comédiens ambulants vient distraire les villageois, mais nos amis sont également occupés par la surveillance d’une maison désaffectée d’où une lumière partirait vers la mer lors de certaines nuits d’orage, comme à l’époque des naufrageurs pilleurs d’épaves. Nouveaux naufrages en vue, malgré le phare construit plus loin sur la côte ? Ou bien sombre affaire de contrebande ? Les Cinq mènent l’enquête… M. Dorsel est encore en première ligne puisque c’est lui qui amène les enfants à la gare et conduit Dagobert à la ferme en voiture. Voilà qui est plus réaliste que Dago courant derrière les bicyclettes des enfants, comme on a l’habitude de le rencontrer dans les romans. Saluons un bon choix de comédiens pour interpréter le couple Penlan. Mme Penlan est telle que je me l’imaginais, et le fait est assez rare sur la série pour être souligné. Ce n’est pas le cas de Jean, un adolescent bien de sa personne, alors qu’Enid Blyton décrivait un gamin timide et dépenaillé. Les Barnies, qui étaient censés venir chaque année dans la ferme des Penlan, deviennent des inconnus pour eux, qui quémandent une représentation et l’obtiennent grâce à Mme Penlan, alors que son sauvage de mari s’apprêtait à les chasser. Or, le scénario nécessitait une troupe des Barnies très au fait des petits secrets de la ferme (et notamment de ses passages secrets…), et le dénouement révèlera l’incohérence de Barnies découvrant la ferme. Le gouverneur (« The Guv » dans la version originale), se voit rebaptisé Gustave, preuve supplémentaire de l’incompétence des traducteurs. Son caractère est sensiblement modifié : taciturne dans le roman, il devient ici un bateleur sympathique, caractère d’ailleurs plus conforme à l’idée que l’on se fait du chef d’une troupe de saltimbanques. Binet, qu’il avait dupé selon Blyton, devient son complice dans l’adaptation, où on le montre de surcroît d’une méchanceté rare. Le personnage du vieux berger n’a pas été conservé, et voilà bien une déception. Heureusement, on retrouve un Clopinant conforme à l’esprit du roman. Clopinant est un faux cheval, constitué d’une tête hilarante sur laquelle le gouverneur demande qu’on veille jour et nuit, sous prétexte que Clopinant serait le clou du spectacle (on verra que la vraie raison est très différente de l’explication officielle…), et de morceaux de tissus dans lequel se glissent deux comédiens, Sid et Binet. Annie retrouve son caractère peu aventureux décrit habituellement par Enid Blyton. Elle déclare à plusieurs reprises : « J’ai la trouille ! ». La trouille, elle l’aura bel et bien dans une scène non issue du roman, mais qui s’avère excellente : une partie de la maison en ruines s’étant effondrée, les Cinq sont contraints de longer une corniche surplombant le vide, au sommet du bâtiment. Annie a le vertige mais parvient à suivre les autres, condition sine qua non pour ne pas rester prisonnière du tas de ruines. Les scénaristes ont fait preuve d’audace, et des initiatives de ce genre aurait été les bienvenues si elles s’étaient multipliées dans la série. Quelques interrogations demeurent sur les motivations qui ont pu engendrer certains changements de scénario : pourquoi remplacer le trafic de drogue par de la contrebande d’or et de diamants ? Et surtout, pourquoi avoir remplacé Mick par François dans le rôle du dégourdi qui comprend subitement la clé de l’énigme alors que les coupables allaient s’en sortir sans dommage, et s’empare du même coup de la tête de Clopinant ? La série se termine tout de même par un épisode fort convenable. En guise de conclusion, adressons un grand merci aux Cinq. Comme ils le disaient souvent, « C’était palpitant !... » |
Présentation
Le Club des Cinq est une série anglaise comportant deux saisons de treize épisodes de 24 minutes, basée sur les célèbres romans pour la jeunesse écrits par Enid Blyton. Cette première série des années 70 présente des adaptations se déroulant à l'époque du tournage, au contraire de la seconde série des années 90, où a été reconstituée l'atmosphère de l'époque des romans, soit les années 40 et 50. Tout ceci est fort logique : les changements n'avaient pas été si importants entre les années 50 et les années 70, tant et si bien que les histoires pouvaient être transposées sans problème aux années 70. Par la suite, cela devenait impossible. Avec l'informatisation, l'urbanisation galopante et l'arrivée des téléphones portables, la seule solution pour la seconde série a été de situer l'action à l'époque de l'écriture des romans. On peut remarquer qu'en France, il a été procédé de la même manière pour les romans de Maigret : adaptation aux années 70 pour la série avec Jean Richard, reconstitution d'époque pour la série des années 90 et 2000 avec Bruno Crémer. François, Michel (dit Mick) et Annie Gauthier sont trois frères et sœur âgés respectivement de 13, 12 et 11 ans. Ils partent en vacances à Kernach, en Bretagne, chez leur oncle et leur tante Henri et Cécile Dorsel. Les Dorsel ont une fille Claudine, du même âge que Mick. La cousine des Gauthier est un véritable garçon manqué, et d'ailleurs elle refuse de répondre si on la nomme Claudine, préférant se faire appeler Claude. Claude n'est pas d'un caractère facile. Enfant unique, elle n'a pas été habituée à partager et voit d'un mauvais œil l'arrivée de ses cousins. De plus, elle cache un secret : elle a un chien appelé Dagobert, donné en pension chez des voisins car le père de Claude ne veut pas de lui à la Villa des Mouettes. Henri Dorsel est un savant qui mène des expériences scientifiques à son domicile, et n'aime pas être dérangé. La venue d'un groupe d'enfants ne va pas lui être forcément plus agréable que la présence de Dagobert... Les Gauthier vont, non sans mal, finir par apprivoiser leur rebelle cousine, et adopter le bon Dagobert. A la fin leur première aventure, Claude et ses cousins obtiendront de M. Dorsel le retour du brave chien à la Villa des Mouettes. Claude possède une petite île dans la baie de Kernach. L'île appartient en fait à sa mère, qui compte la lui offrir à sa majorité, mais elle considère déjà cette île comme son domaine. La famille de Cécile Dorsel fut propriétaire de la plupart des terres du village, mais les revers de fortune ne lui ont laissé, outre la maison familiale, que cette île et une petite ferme. Enid Blyton a reconnu avoir donné à Claude un certain nombre de ses propres traits de caractère. L'île de Kernach et les travaux de l'oncle Henri vont engendrer une série d'aventures pour le petit groupe, qui s'est autoproclamé « Club des Cinq », Dagobert étant considéré comme une personne à part entière. Les inventions et découvertes de M. Dorsel attirent les espions et voleurs, et les premières enquêtes des Cinq vont souvent relever de ce domaine, avant de se diversifier. L'atout majeur de la série, c'est l'excellent choix des acteurs, du moins en ce qui concerne les enfants. Physiquement, ils ressemblent beaucoup aux descriptions d'Enid Blyton, mais aussi aux personnages dessinés par Jean Sidobre, l'illustrateur des adaptations françaises des années 70 à la Bibliothèque Rose, et dont les dessins, ancrés dans la mode de l'époque tout comme la série, ont marqué les esprits d'une génération de lecteurs français. Quant au caractère des différents personnages, il est également respecté, et bien dans l'esprit des romans d'Enid Blyton. A cet égard, la série est mieux réussie que les piteuses histoires écrites en France par Claude Voilier après la mort de Blyton. Marcus Harris est bien adapté au rôle de François. L'aîné des Gauthier est le chef et le responsable du groupe, dès lors que les enfants se retrouvent seuls, ce qui est le cas dans la plupart de leurs aventures. Calme et pondéré, il prend son rôle très au sérieux et est apprécié pour cela, mais ne rechigne pas à suivre Mick et Claude dans leurs velléités d'aventures. Fort heureusement, les scénaristes ne sont pas tombés dans une caricature de type Claude Voilier, qui a transformé François en maladroit et en poule mouillée par exagération de son côté prudent. François est le seul capable de calmer les ardeurs de sa turbulente cousine, sur qui il possède un certain ascendant, fait remarquable lorsqu'on connaît le caractère farouchement indépendant de Claude. Cependant, Marcus Harris reste l'acteur le moins convaincant du groupe d'enfants, son relatif manque de naturel étant aggravé par un doublage français exécrable. On remarquera qu'il n'a pas fait carrière par la suite, et que ce n'est probablement pas dû au hasard... Gary Russel est tout aussi conforme au personnage de Mick. Aussi brun (enfin, plutôt châtain...) que François est blond, Mick est courageux et intrépide. C'est souvent lui qui propose de se lancer dans l'aventure sans demander l'aide de la police, et qui parvient à convaincre son frère. Gary Russel, après une carrière d'acteur de télévision, de cinéma et de théâtre pendant son enfance, est devenu auteur à l'âge adulte, et a travaillé notamment sur la série télévisée Docteur Who. Michelle Gallagher est véritablement excellente dans le rôle de Claude. Avec son allure de garçon manqué et ses cheveux noirs bouclés, elle ressemble étonnamment au personnage décrit par Blyton et dessiné par Sidobre. Seuls ses yeux noirs ne cadrent pas avec la « vraie Claude », connue pour la clarté de ses yeux bleus. Claude est un personnage entier, d'un caractère peu facile, mais dotée d'un cœur d'or, d'une franchise et d'un courage à toute épreuve. On remarquera que son tempérament abrupt a été largement aseptisé par les scénaristes. Si François est le responsable-organisateur du Club, Mick le franc-tireur et Annie l'intendante, Claude en serait plutôt le moteur, le catalyseur. Atteinte d'une grave maladie génétique, Michelle Gallagher n'a guère fait parler d'elle après la série, jusqu'à l'annonce de son suicide en l'an 2000. Annie Gauthier est le double inversé de Claude, aussi féminine que sa cousine est masculine. Douce et craintive, elle n'apprécie pas forcément la succession d'aventures qui se présentent, mais la série a atténué son côté timoré, et la présente presque à égalité avec les autres membres. Dans les romans, elle demeurait trop confinée à un rôle de petite ménagère un peu « cruche », à l'opposé des valeurs féministes en vogue depuis les années 70. Le choix de Jennifer Thanisch ne pouvait être meilleur tellement la ressemblance physique avec le personnage d'Annie, telle que vue par Jean Sidobre, est frappante. Jennifer Thanisch a laissé tomber sa carrière d'actrice dans les années 80 pour devenir enseignante en école primaire. Concernant Dagobert et les autres personnages, les choix sont beaucoup moins judicieux. Si Dago ne ressemble guère au gros chien bâtard à la tête énorme et à la queue interminable décrit par Blyton ou dessiné par Sidobre, l'oncle Henri et la tante Cécile sont encore moins conformes. Maria, la cuisinière, a disparu, remplacée par Roger, un jardinier interprété par Friedrich Von Thun, d’ailleurs pas toujours aimable avec les enfants. En revanche, le générique est une réussite incontestable. Non pas pour le visuel, assez banal et maladroit avec ses arrêts sur images des Cinq très tremblotants, d'aspect amateur prononcé. C'est la musique qui donne tout son charme à ce générique. Il s'agit d'une chanson extrêmement entraînante, interprétée par des adolescents. Elle reste dans la tête et l'on se surprend à la fredonner avant ou après avoir visionné un épisode : n'est-ce pas la marque d'un générique réussi ? On saluera évidemment le choix d'adapter les histoires aux années 70, qui permet une identification facile aux personnages. La série ratée des années 90 confirmera cette opinion... Néanmoins, la série est loin d'être parfaite. On a vu que l'oncle Henri, sous les traits de Michael Hinz, est assez éloigné de l'homme austère des romans. Son caractère distrait, sévère, voire implacable a été trop lissé pour en faire un personnage réellement intéressant. On peut reprocher aussi le fait qu'il apparaisse systématiquement, même dans des aventures où Blyton avait choisi de ne pas le faire intervenir. Ainsi, c'est lui qui emmène les enfants à la gare ou les conduit sur leurs lieux de vacances en voiture, alors que ce n'était jamais le cas dans les romans. Mais du point de vue budgétaire, il était sans doute plus facile d'employer un acteur récurrent... Je ne voyais pas du tout Tante Cécile en brune typée méditerranéenne, à l'image de son interprète Sue Best. Les producteurs ont sans doute voulu corriger une anomalie présente dans les romans et certaines illustrations : comment une Cécile blonde pourrait-elle avoir une fille aussi brune que Claude ? Pourtant, on peut penser qu'il s'agit d'une femme coquette, et que la blondeur conférée par Jean Sidobre pourrait être l'œuvre d'une teinture. Donc, déception avec cette tante Cécile à l'aspect sudiste peu en rapport avec le cadre des aventures du Club. Mais les deux plus gros défauts de la série sont son absence d'ambition et une version française de piètre qualité. Comme souvent avec les séries télévisées pour la jeunesse (voir par exemple en France l'adaptation médiocre de Fantômette), on constate un manque cruel de moyens financiers. Le résultat, c'est l'adoption du format de 24 minutes par épisode. Comment peut-on adapter un Club des Cinq en 24 petites minutes ? On ne peut aboutir qu'à un résumé qui, certes, ne va pas manquer d'action, seuls les éléments les plus marquants de l'aventure étant conservés, mais ne va pas du tout restituer l'atmosphère particulière des romans de Blyton. Or, l'ambiance, l'atmosphère, constituent l'atout principal des romans, alors que les enquêtes sont souvent banales, sans renouvellement, avec toujours les mêmes histoires de passages secrets et de portes dérobées. Manque de moyens aussi pour les décors, ce qui a conduit à zapper certaines scènes pourtant essentielles, ou a renoncer à adapter certaines histoires comme le premier roman de la série, dont seuls quelques éléments ont été repris dans le premier épisode, greffés sur une autre aventure. Les épisodes en deux parties seront donc souvent les seuls à surnager, mais on regrettera de mauvais choix en la matière. Certains romans comme Le Club des Cinq, Le Club des Cinq en Randonnée ou Le Club des Cinq aux Sports d'hiver auraient bien mérité un épisode en deux parties. A contrario, pourquoi avoir adapté en double longueur des romans aussi médiocres que La Boussole du Club des Cinq et Le Club des Cinq en embuscade ? Ces histoires ont été écrites à la fin de la vie d'Enid Blyton, alors qu'elle était déjà atteinte de la maladie d'Alzheimer... De plus, le personnage de Pilou n'est guère intéressant, il aurait mieux valu insister sur celui de Jo, la gitane, qui n'apparaît plus que dans une aventure au lieu de trois. Une série véritablement ambitieuse aurait produit des épisodes d'au moins 48 minutes, et sans doute plus longs pour les aventures les plus réussies. Avec des moyens financiers supplémentaires, synonymes d'histoires plus détaillées et de meilleurs décors, la série aurait eu une toute autre allure. La version française relève de l'amateurisme pur et simple. Ce qui faisait le charme des romans traduits en langue française, c'est que tous les aspects anglais des romans avaient été totalement expurgés, au point qu'on pouvait croire qu'il s'agissait de romans français. Voilà qui facilitait grandement l'identification aux personnages. Bref, sous l'égide d'excellents traducteurs comme Hélène Commin, le Club des Cinq avait été « républicanisé ». Autant le côté « british » est appréciable dans une série comme Chapeau melon et bottes de cuir, autant il est inopportun dans les aventures de Claude et de ses cousins. Preuve que les romans bénéficiaient d'excellentes versions françaises, à un point tel que j'ai longtemps pensé qu'ils étaient l'œuvre d'un Français, malgré le nom bizarre de l'auteur... Que trouve-t-on dans la version française ? Certes, les prénoms des membres du Club sont ceux de la traduction française (encore heureux !). Idem pour l'oncle Henri et pour la tante Cécile (sauf dans certains épisodes de la seconde saison où elle devient tante Fanny...). Mais tous les noms des autres personnages, sans exception, ont été conservés dans leur version anglaise ! On aurait pu comprendre ce choix si l'ensemble des noms étaient restés en version originale, y compris pour les personnages récurrents. Voilà qui aurait été logique. Tout aussi déplorable, mais cohérent. Faire un mélange des deux, c'est totalement incompréhensible. Cela ne peut s'expliquer que par la paresse des traducteurs, qui connaissaient les noms français des personnages principaux, mais n'ont visiblement jamais lu les romans et ont eu la flemme d'aller chercher les noms français des personnages secondaires et autres « vedettes invitées » d'une seule aventure dans les adaptations en langue française des ouvrages d'Enid Blyton. Par ailleurs, on peut s'étonner que même les noms de méchants à consonance juive aient été conservés, alors qu'ils avaient été éliminés dans les traductions françaises écrites originales, histoire de ne pas créer de polémique avec le prétendu antisémitisme de l'auteur. Et il n'y a pas que les noms. Bien entendu, au contraire des romans, les téléfilms ne peuvent gommer les aspects visuels qui montrent qu'on est en Angleterre. Mais on aurait très bien pu remplacer le thé par le café dans les conversations, d'autant plus que l'on ne voit pas ce qu'il y a dans les tasses. Et ceci n'est qu'un exemple parmi d'autres. L'autre échec de la version française est le manque de naturel. Alors que les enfants-acteurs jouent très convenablement la comédie (sauf peut-être Marcus Harris...), leurs voix françaises semblent réciter un texte, sans la moindre conviction. Voilà qui gâche le plaisir de retrouver de temps à autre les voix de Jean Berger et d'Henri Djanik, attribuées à certaines vedettes invitées. On peut qualifier la qualité d'ensemble de la série de moyenne, de convenable, écartelée entre les faiblesses induites par le faible budget et la mauvaise version française d'une part, et d'autre part la réussite de l'interprétation des enfants et leur conformité aux personnages des romans. Comme dans la plupart des séries en deux saisons, la première est meilleure que la seconde. La série gagnerait considérablement si l'on procédait à un nouveau doublage sur la base d'une véritable traduction française de tous les noms des personnages, d'une volonté d'expurger le plus possible les aspects « british », et avec une équipe de doubleurs compétents et convaincus. J'aurais aimé voir ce qu'aurait donné une production française, à condition qu'elle soit réalisée dans l'esprit de la série et avec un budget conséquent. Quelques lignes enfin au sujet des titres attribués aux épisodes. Il est compréhensible que certains titres français « historiques » n'aient pu être réutilisés. Par exemple, Le Club des Cinq et les Gitans ne pouvait qu'être modifié puisque les gens du voyage ont purement et simplement disparu dans l'adaptation. Les pays anglophones ont toujours été en pointe en ce qui concerne l'idéologie du politiquement correct dont ils sont d'ailleurs les inventeurs, et dans l'Angleterre de James Callaghan il n'était déjà plus possible de montrer des malfaiteurs sous les traits de gitans... Pour autant, nombre d'autres titres auraient pu être conservés. Le bouleversement total crée une confusion, aggravée par le fait que les deux seuls titres «originaux » réutilisés l'ont été pour des épisodes adaptés de romans différents ! Le Club des Cinq au Bord de la mer est devenu Les Cinq et les Saltimbanques, alors que Le Club des Cinq et les Saltimbanques est devenu Les Cinq en Roulotte et Le Club des Cinq en Roulotte un très banal Les Cinq s'amusent bien... Par titres français « originaux », il est bien entendu qu'il s'agit des titres attribués lors des premières adaptations littéraires, et conservés en l'état pendant des décennies, jusqu'à ce que les éditions des années 2000 voient leurs traductions « simplifiées » par un vocabulaire appauvri et la disparition du passé simple au profit du présent, donc adaptées à l'époque moderne, et subissent un passage à la moulinette de certains titres jugés « douteux », au profit d'intitulés plus consensuels, plus « convenables ». Les critiques d'épisodes qui suivent comportent le titre français de l'épisode, ainsi que le titre français original du roman adapté. |