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 saison 2 saison 4

Le Club des Cinq

Saison 2


1-2. LES CINQ FONT DU CAMPING
(adaptation de: LE CLUB DES CINQ EN PÉRIL****)





Au cours d'une randonnée à bicyclette, les Cinq font la connaissance du fils d'un richissime homme d'affaires, victime d’une tentative d’enlèvement perpétrée par Julot, un ancien garde du corps de son père. Renvoyé pour malhonnêteté, le malfrat cherche à se venger. Mais ses complices se trompent et kidnappent Mick à la place du dénommé Richard. Annie a entendu les malfaiteurs parler de la Taverne de la Chouette : c'est en ce lieu que François et les autres devront aller chercher Mick. Mais le faire évader au nez et à la barbe des gangsters ne sera pas forcément une entreprise facile...

Sans nul doute le meilleur épisode de cette seconde saison. Le roman est captivant, avec des aspects assez terrifiants du fait des personnages rencontrés : Julot, la brute épaisse, et un groupe de gangsters redoutables dirigés par M. Bertaud, un bandit aux bonnes manières, presque mondain, mais tout aussi dangereux que Julot, si ce n'est plus.

L'adaptation s'avère fort réussie, avec son scénario fidèle à l'original, jusqu'à l'histoire du détenu évadé et du panneau secret, et un excellent Stephen Chase dans le rôle de l'implacable M. Bertaud, dont le côté « trop poli pour être honnête » est tout à fait conforme au personnage décrit par Enid Blyton. La demande de rançon remplacée par un projet de cambriolage chez le père de Richard, et l'aspect de Julot, beaucoup moins patibulaire que dans le roman, ne sauraient remettre en question la qualité d'ensemble de l'adaptation.

C'est probablement l'aventure où les Cinq ont affaire à des méchants aussi effrayants, de vrais caïds de la pègre, et les jeunes aventuriers s'en tirent remarquablement bien. Mention particulière à François qui, lors de son inspection nocturne de la Taverne de la Chouette, pendant que les bandits le croient enfermé avec ses compagnons, découvre le panneau secret où sont cachés le prisonnier évadé et les diamants. C'est lui qui, dans le final, ouvrira le portail électronique extérieur pour permettre à la police d'entrer dans le parc. Et c'est lui qui montrera aux représentants de la loi comment démasquer le panneau amovible et mettre la main sur le repris de justice et les joyaux, alors que Bertaud, sûr de lui et goguenard, commençait à jouer les braves propriétaires outragés.

La séquence de l'évasion de Richard est également fort bien agencée et interprétée, bien qu'on puisse regretter qu'elle ait lieu en plein jour et non la nuit comme Blyton l'avait imaginé. Le seul point en demi-teinte a trait à la servante Margot, dont l'aide précieuse apportée aux Cinq dans le roman a été largement estompée, ce rôle n'étant de toute évidence pas assez développé.

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3. LES CINQ ET LES VIEILLES TOURS
(adaptation de: LE CLUB DES CINQ AUX SPORTS D'HIVER****)


 

Claude et ses cousins passent quelques jours de vacances dans les Alpes. Ils sont intrigués par les lueurs, tremblements et bruits suspects constatés aux alentours d'une demeure mystérieuse appelée Le Vieux Château,  dont la propriétaire serait une vieille dame ayant perdu la raison.

De toute évidence, un roman aussi riche et passionnant que Le Club des Cinq aux Sports d'Hiver aurait dû être adapté sur deux épisodes au lieu d'un seul. Il y avait tant et tant d'éléments dignes d'intérêt : la grippe des enfants, la convalescence à la montagne, l'arrivée à la ferme des Gouras après l'erreur de parcours aboutissant au Vieux Château (d'ailleurs rebaptisé Les Vieilles Tours), la sympathique Madame Gouras, la bagarre de Dagobert avec les chiens de Joanès, la bouderie de Claude qui en a résulté et l'installation au chalet. Et puis les phénomènes mystérieux dans les environs du Vieux Château, les soupçons qui se portent sur Joanès, le taciturne fils de Mme Gouras, le berger et sa boussole « folle ». La petite Miette, la fille du berger, reine de l'école buissonnière et des fugues dans la montagne, vêtue de trois fois rien malgré le froid, éternellement accompagnée de son chien et de son chevreau.

On l'aura compris, l'atmosphère était une nouvelle fois le point fort du roman. Comme pour Le Club des Cinq, le changement de saison l'affadit tout autant que les multiples passages supprimés. Nous ne sommes plus en hiver, donc les parties de ski sont passées à la trappe, de même que l'installation au chalet. Ah ! Le chalet, avec ses poêles à pétrole, la joie des enfants de se retrouver entre eux, les soirées au coin du feu, les lueurs dans le ciel... A la place du chalet, un hangar misérable où les Cinq passent en coup de vent plus qu'ils ne s'installent. Les chiens de Joanès sont réduits à deux au lieu de sept. Nicolas, le bandit, qui était le neveu de Mme Thomas, devient son fils. Ce personnage est caricatural, un véritable bandit d'opérette qui renforce le manque de sérieux, l'absence de crédibilité de l'épisode.

Encore heureux que le personnage de Miette ait été conservé. Cette petite paysanne attachante va être précieuse aux Cinq, car elle connaît un souterrain (dans le roman, un gros, gros trou, selon son expression...) qui mène droit dans les caves du Vieux Château. Hélas ! Ce personnage si sympathique est dénaturé par le scénario bâclé et la mise en scène à la va-vite : Miette n'a plus ni chien, ni chevreau ! En revanche, elle arbore un début de poitrine d'adolescente, ce qui ne cadre pas du tout avec la Miette petite fille imaginée par Blyton...

La colère puis la bouderie de Claude après la bagarre entre Dagobert et les chiens de Joanès est trop, mais alors vraiment trop, édulcorée. La mine devient minuscule, une vraie mine au rabais, encore une triste conséquence du faible budget, bien que l'histoire de l'uranium soit finalement secondaire, presque anecdotique au sein d'un roman avant tout centré sur l'atmosphère.

A quoi riment les innovations hasardeuses, à l'image de Joanès devenu membre d'un « comité de l'environnement » et de ce fait « ennemi » de Nicolas le « mineur pollueur » ? On ne peut qu’être déçu de trouver dans une série des années 70 ce genre de fadaises semblant sorties du conformisme béat de l’époque récente…

Dommage aussi que la terreur inspirée à Miette par Joanès ait été zappée, surtout qu'aucune restriction budgétaire ne peut être responsable de cette regrettable suppression. Tous ces manquements et trahisons empêchent de retrouver, ne serait-ce que par bribes, l'ambiance du roman, tant et si bien que tout fan d'Enid Blyton ne peut que ressentir un goût amer à la vision de cette caricature.

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4-5.  LES CINQ ET LE CIRQUE
(adaptation de: LE CLUB DES CINQ EN EMBUSCADE**)


 

Le Club des Cinq séjourne chez le professeur Lagarde, un savant ami de M. Dorsel, et père du turbulent Pierre-Louis, dit Pilou. Un cirque s'installe dans la prairie voisine de la propriété des Lagarde. Lorsque des papiers importants sont dérobés au professeur, les Cinq soupçonnent M. Karkos, un artiste du cirque, d'être l'auteur du vol. En effet, Karkos, l'homme qui calcule plus vite qu'un ordinateur, semble s'intéresser de près aux travaux du savant...

Cruel contraste (sauf en matière de qualité, hélas !) entre l'épisode précédent et celui-ci ! Après avoir bâclé le magnifique Club des Cinq aux Sports d'Hiver en 24 petites minutes, voilà que le peu convainquant Club des Cinq en embuscade bénéficie  d'une adaptation en deux parties ! Pourtant, si certains romans pouvaient être oubliés pour la série, il est évident que les trois derniers écrits par Blyton, alors atteinte de la maladie d'Alzheimer, étaient les meilleurs candidats. Le personnage de Pilou, toujours accompagné de son petit singe Berlingot, n'est guère intéressant, au contraire de celui de Jo, la gitane, dont la participation a été limitée à un épisode au lieu de trois. Or, les deux apparitions de Pilou ont lieu dans ces Club des Cinq de fin de série...

La conséquence, c'est que, au contraire de l'épisode précédent (et de quelques autres...) où des éléments fondamentaux ont été « oubliés », ici les scénaristes ont été contraints d'en rajouter afin de combler les vides. Et ils n'ont pas fait preuve d'un talent particulier. L'intrigue de base était simple : Karkos utilisait le singe du cirque pour grimper le long de la tour du professeur et dérober les papiers. Quel besoin pouvait-il y avoir à inventer une histoire compliquée de soupçons portés sciemment sur le singe par les manigances de Karkos, afin de détourner l'attention, l'animal s'avérant innocent?

Il suffit de donner quelques exemples pour comprendre la débilité de l'adaptation : le prologue montre le Club fraîchement débarqué du collège : uniformes sont de rigueur, pour les garçons comme pour les filles, et les tenues de ces dernières sont totalement ridicules : elles portent même des bobs ! Puis on apprend qu'un inconnu (peut-être un voisin des Dorsel ? Mystère...) est atteint de la scarlatine. Les scénaristes ont dû penser que cela choquerait les jeunes téléspectateurs si la maladie s'abattait sur Mme Dorsel, comme prévu par le roman...

Fanny, le prénom de tante Cécile dans les versions anglaises, n'est même pas traduit, en opposition totale avec la quasi-totalité de la série : travail bâclé ! Et Dagobert qui attendait le retour de Claude aux Mouettes ! Certes, ceci est conforme au récit de l'auteur, mais pour une fois il aurait été préférable de s'en affranchir. Il est évident que jamais Claude n'aurait pu rester séparée de son chien pendant un trimestre. Seul l'avancement de sa maladie a pu pousser Blyton à écrire une hérésie pareille, en contradiction avec le reste de la saga. Au contraire, les scénaristes en ont rajouté dans l’absurdité en confinant Dagobert en quarantaine (un chien en quarantaine…  Un chien en quarantaine !) aux Mouettes pendant la quasi-totalité de l’aventure : ce n’est plus le Club des Cinq, mais le Club des Quatre…

Passons chez le professeur Lagarde : le savant est acceptable, mais son fils Pilou est devenu brun ( !) et sa gouvernante Jeanne est peu conforme à la « vraie » Jeanne des romans. La tour est de style moderne, trahison supplémentaire. Claude retourne chercher Dago aux Mouettes en pleine nuit et à cette occasion surprend le chimpanzé Charlie : n'importe quoi !

Les producteurs ont dû s'imaginer que cette histoire basée sur la présence d'un cirque plairait aux enfants, mais le résultat est désastreux : les deux parties s'avèrent calamiteuses, les pires épisodes vus sur la série. Même les scènes de cirque, qui auraient pu être attrayantes, se révèlent languissantes. On regrettera d'autant plus ce ratage que M. Karkos est interprété par l'exceptionnel Peter Jeffrey. Quel dommage d'avoir gâché ce grand acteur pour une aventure aussi lamentable !

La visite de Karkos chez le professeur Lagarde est une innovation inepte supplémentaire, tout comme le départ de Claude pour son île en pleine nuit, qui se fait avec l’accord de ses cousins. Mais le charme du roman était justement de retrouver le caractère rebelle de la turbulente fille des Dorsel : Claude filait à l’anglaise (normal, pourra-t-on dire…) sur son domaine, alors que ses cousins croyaient l’avoir dissuadée de tenter cette dangereuse expédition.

Le final sur l’île est tout aussi ubuesque : à la place d’une Claude héroïque, on se retrouve avec une Claude bêtement emprisonnée par Karkos dans les souterrains, où elle se retrouve en compagnie du maître de Charlie, prisonnier lui aussi ! Encore et toujours du grand n’importe quoi ! 

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6.  LES CINQ S’AMUSENT BIEN
(adaptation de: LE CLUB DES CINQ EN ROULOTTE****)


 

L’oncle Henri ne décolère pas : le professeur Dumoutier, un savant de ses amis, est accusé d’avoir fui à l’étranger en compagnie d’un autre scientifique, afin de vendre ses secrets à une puissance ennemie. Justement, le Club des Cinq, qui campe à proximité d’une troupe d’artistes de cirque, croit avoir repéré Dumoutier, enfermé dans un château en réparations. M. Dorsel aurait-il raison, et son ami ne serait-il pas une victime et non un traître ?

Du bon et du moins bon dans cet épisode. L’entame ne dit rien qui vaille puisque, non seulement Cécile est à nouveau appelée Fanny, mais surtout la clé de l’énigme est révélée dès les premières minutes : on nous montre complaisamment Teissier enfermer Dumoutier dans la tour du château. Et qu’est-ce que c’est que ce Teissier ? Avec son chapeau noir à bandeau blanc, il a plus l’air d’un gangster que d’un savant !

Le château est loin d’être la ruine décrite par Blyton, il est simplement fermé temporairement au public pour réparations. Néanmoins, la déception numéro une reste l’absence du passage secret, remplacé par un dédale d’escaliers et de couloirs. Et la déception numéro deux l’absence de Jo, dont le rôle décisif de « secouriste » dans la phase finale est attribué à Annie. Dommage pour Jo, et tant mieux pour le personnage d’Annie, que les scénaristes ont sans doute voulu montrer plus dégourdie que dans les romans.

Teissier est capturé grâce au fouet de Buffalo, une alternative sympathique au serpent. On peut admettre qu’il aurait été difficile de tourner la scène avec un reptile, d’où la disparition du sympathique python Balthazar, du moins en ce qui concerne l’affrontement avec Teissier…

Passons aux éléments positifs : en premier lieu, une agréable surprise avec le maintien de la scène de mauvaise humeur de Claude, en raison d’un accès de fièvre qui l’a empêchée de partir camper en même temps que ses cousins. Alors que tant d’épisodes ont éliminé les scènes d’introduction de ce genre, il est étonnant d’en trouver une dans une adaptation en une seule partie.

Contrairement aux dires de tante Cécile, les roulottes sont en fait des caravanes très modernes : voilà qui apporte une certaine crédibilité. Ces caravanes d’une blancheur immaculée sont plus en phase avec l’atmosphère « années 70-pantalons pattes d’éléphant-cols pelle à tarte » que les roulottes criardes de l’épisode Les Cinq en roulotte.

L’agressivité initiale des saltimbanques envers nos amis est carrément éliminée, ce qui revient à zapper les cent premières pages du roman. Cependant, l’hostilité est dirigée envers Roger, qui a eu le tort de débarquer dans le camp des gens du cirque sans se présenter comme une relation du Club des Cinq, déjà ami avec les bohémiens. Il faut reconnaître que le procédé est fort adroit.

On arrive ainsi au point fort incontestable de l’épisode, à savoir le pittoresque des artistes du cirque, très bien décrits et interprétés par des comédiens sympathiques. Leur rôle dans l’évasion finale est conforme au roman, avec l’échelle de corde et le couteau de Buffalo en guise d’éléments prépondérants. La capture de l’oncle Henri, que les saltimbanques ont pris pour Teissier, et qui se retrouve sous la garde du serpent Balthazar, conclut l’aventure avec une note d’humour désopilante digne du récit d’Enid Blyton.

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7-8. LES CINQ ET LES TOURS ROUGES
(adaptation de: LE CLUB DES CINQ ET LES GITANS***)




Alors que M. et Mme Dorsel sont partis en vacances en Espagne, des malfaiteurs enlèvent Claude et exigent que les Gauthier leur remettent les documents secrets de l’oncle Henri en échange de la libération de leur cousine.

Le bon suspense policier,  conforme au roman adapté, procure une des rares satisfactions de cette seconde saison. Curieusement, la première partie est la plus passionnante, avec son climat oppressant. Cela commence avec le « visage à la fenêtre », qui terrorise Annie. Les Dorsel croient que leur nièce a rêvé, et l’événement n’empêche pas leur départ pour Malaga (c’était Séville dans le roman, mais le choix de l’Espagne est respecté). Tante Cécile tient trop à ce voyage pour y renoncer : c’est en effet le seul moyen qu’elle a pu trouver pour forcer son mari à prendre (enfin) du repos.

Toujours aussi distrait, l’oncle Henri emmène les fameux documents relatifs à sa dernière découverte, ceux-là même que convoitent les malfaiteurs. Ceci ne change rien au problème : papiers présents ou pas, François et les autres n’ont aucunement l’intention de céder aux exigences des malfrats.

La première partie se déroule essentiellement à Kernach et dans ses environs. Elle est centrée sur les tentatives des voleurs pour s’emparer des documents, d’abord par le cambriolage de la Villa des Mouettes, puis par l’enlèvement de Claude lorsqu’ils constatent que les papiers dérobés ne sont pas les bons.

Le personnage de Jo joue un rôle essentiel. Rebaptisée Jeanne dans la version française (alors que le générique montre que la version originale avait maintenu le prénom choisi par Blyton, en l’espèce Jo), il s’agit d’une fille du même âge que Mick et Claude, assez effrontée, mais forcée de travailler pour son père, un petit voyou à la solde des caïds du crime.

Enid Blyton avait fait de Jo une gitane, mais encore une fois l’adaptation a totalement gommé cet aspect, jusqu’à choisir une actrice au teint clair et aux yeux verts, et à rebaptiser Antonio, le père, du prénom plus neutre de Simon ! On peut regretter aussi que Jo se montre hostile envers Mick, alors que dans le roman elle en était amoureuse…

Cette première partie respecte assez bien les méandres du récit d’origine : la rencontre entre nos amis et Jo sur la plage de Kernach, l’ambiance étouffante de la soirée de remise des documents, avec le téléphone coupé et l’échange de personnes entre le petit livreur de journaux et Mick. La forêt de Courcy est devenue le Ravin du Corbeau, qui en est fait un bois où Mick et François se perdent en recherchant la caravane des ravisseurs. L’expédition se déroule sans Annie restée aux Mouettes, et en plein jour, alors que l’auteur avait infligé aux Gauthier une nuit passée dans le bois.

Grâce à Jo, qui décide de trahir son père, François et Mick apprennent que leur cousine a été emmenée dans la demeure de Mesnil-le-Rouge, un individu un peu fou qui travaille pour la pègre.

Le second épisode va montrer les aventures de Jo, Mick et François, partis en expédition sur le bateau de Claude, en vue de délivrer leur cousine. Annie reste à Kernach en compagnie de Roger, qui reprend les mêmes fonctions que Maria dans l’ouvrage de Blyton.

Le décor naturel de la demeure de Mesnil-le-Rouge a été bien choisi, au sommet d’une falaise, bien qu’une partie des grottes permettant d’y accéder ait été remplacée par un chemin coupant au travers d’un plateau boisé.

La principale réussite de cette seconde partie est un excellent choix d’acteurs pour incarner les bandits. David Llyod Meredith campe un très bon Mesnil-le-Rouge et Geoffrey Moon interprète un Markhoff idéal, homme de main fourbe et sadique.

Si l’on doit saluer la hardiesse de Jo, qui enferme son père, Mesnil et Markhoff après avoir permis la libération de Claude, on appréciera également la capture définitive de Markhoff et l’arrivée des gendarmes, prévenus par Annie, pour une fin d’aventure somme toute plus réaliste que son pendant littéraire.

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9. LES CINQ PRENNENT LA FUITE
(adaptation de: LE CLUB DES CINQ CONTRE-ATTAQUE***)


 

Restés seuls à Kernach en compagnie d’une gouvernante peu amène, les Cinq décident de se réfugier sur l’île de Claude pour échapper à la mégère, à son mari et à son fils. Ils ignorent qu’ils ne vont pas tarder à retrouver leurs persécuteurs, venus accomplir une besogne louche sur l’île de Kernach.

Grosse déception que cette adaptation ratée qui dénature totalement la belle aventure de nos cinq amis. Symbole de l’attrait des producteurs pour le style Bisounours, la maladie de tante Cécile, assez sérieuse, a été éliminée et remplacée par un départ forcé de la jeune femme pour aller soigner sa belle-mère ! Il ne fallait surtout pas « traumatiser » les jeunes téléspectateurs avec une maladie, une hospitalisation et une opération subies par la tante des Gauthier…

Dès les premières secondes, on a compris la nature crapuleuse des Friot, alors que le roman les montrait simplement désagréables mais laissait longtemps planer le doute au sujet de leurs agissements frauduleux. L’aspect misérable des Friot a été éliminé : physiquement, Mme Friot n’a pas l’air de la mégère décrite par Blyton. Théo (surnommé « Fléau » par Claude), son roquet « pelé et galeux », a purement et simplement été supprimé par les scénaristes. Pire encore, M. Friot, dépeint dans le roman comme un individu peu reluisant, presque sale, nous est présenté en costume-cravate !

Tous les aspects les plus attrayants du roman ont disparu : le côté pathétique avec la maladie et l’hospitalisation de Mme Dorsel ; les séquences comiques avec les bagarres entre Théo et Dago, et les « vaches » qui effraient les Friot dans les souterrains de l’île ; et surtout les aspects excitants des préparatifs du départ des Cinq en pleine nuit, qui étaient le point fort incontestable du roman, du fait de l’atmosphère particulière produite, tellement caractéristique du style « blytonien ». De surcroît, on reste dans la suite logique du pilote, où l’on avait constaté que cela posait problème de montrer la vieille épave, également absente dans cet épisode…

Néanmoins, le plus décevant est le changement quasi-total de scénario, à un point jamais vu sur la série. Le cœur de l’intrigue, à savoir les soupçons de contrebande cachant en réalité l’enlèvement de Jennifer Mary Armstrong, la fille d’un millionnaire américain, a été transformé en une simple aide apportée par les Friot à un prisonnier évadé. Quel appauvrissement déplorable !

Dans ces conditions, on ne peut qu’être très déçus par ces Cinq qui veulent jouer les Robin des Bois et construire un radeau pour quitter l’île de Kernach après que les Friot aient dérobé leur bateau. Mais dans le roman, c’était nos cinq amis qui jouaient de bons tours aux Friot, et non l’inverse !

Et ce n’est pas la capture par erreur de l’oncle Henri, tout à fait prévisible tellement elle est cousue de fil blanc, et qui plus est pâle redite du final de l’épisode Les Cinq s’amusent bien, qui pouvait sauver ce navet du naufrage.

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10-11. LES CINQ ET L’OR DES NAUFRAGEURS
(adaptation de: LA BOUSSOLE DU CLUB DES CINQ**)


 

Trop à l’étroit chez les Dorsel depuis l’arrivée du professeur Lagarde, le Club des Cinq va passer quelques jours de vacances dans le phare de Pilou, que son père le professeur lui a offert après qu’il y ait terminé une série de travaux. Nos amis apprennent qu’un trésor aurait été caché dans des grottes par des naufrageurs du temps jadis. Une compétition se met en route entre le Cinq et les descendants des pirates pour retrouver ce trésor.

L’inversion des deux aventures avec Pilou aboutit à une incohérence de taille : comment se fait-il que le jeune Lagarde ait pu vivre plusieurs jours avec les Cinq lors de l’aventure décrite dans Les Cinq et le cirque sans qu’il ne leur ait parlé du phare dont il est propriétaire ? Surtout que Pilou est un garçon très fanfaron… Voilà qui ne serait pas arrivé si l’ordre de la série avait été respecté, cette aventure étant chronologiquement la première où le Club fait équipe avec Pilou.

On retrouve le même acteur brun dans le rôle de Pilou… Si physiquement, on pouvait trouver mieux, question caractère, l’adaptation est assez conforme : caractère gamin, infernal et assommant avec ses bruits de moteur.

Yann Le Briz, la marin patriarche, n’est pas crédible : trop jeune, pas assez majestueux ni charismatique. En revanche, l’aspect misérable des deux bandits Guillaume et Sylvestre est bien décrit. Mais leurs noms anglais finissent par taper sur les nerfs, et la place qu’ils occupent dans l’aventure est trop importante.

Encore une fois, un des romans les moins intéressants est adapté sur deux épisodes. Résultat logique : le scénario ne peut tenir la distance. Autant le premier épisode est convenable, autant le second s’enfonce dans le banal, puis le grotesque dans sa partie finale: les bandits sont dans le puits et les enfants se regroupent sur la trappe pour les empêcher de sortir. Innovation malvenue, certes, mais qui aurait pu être acceptable sans la naïveté incroyable de Claude et surtout Annie. Les filles tombent dans le panneau de la comédie grossière jouée de manière ridicule par les malfrats. Ah ! Ces malheureux qui risquent de se noyer, il faut les libérer au plus vite…

Heureusement que les policiers interviennent alors au secours de ce peu reluisant Club des Cinq !

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12-13. LES CINQ ET LES SALTIMBANQUES
(adaptation de: LE CLUB DES CINQ AU BORD DE LA MER***)


 

Les Cinq sont en vacances au bord de la mer, dans la ferme des Penlan. Une troupe de comédiens ambulants vient distraire les villageois, mais nos amis sont également occupés par la surveillance d’une maison désaffectée d’où une lumière partirait vers la mer lors de certaines nuits d’orage, comme à l’époque des naufrageurs pilleurs d’épaves. Nouveaux naufrages en vue, malgré le phare construit plus loin sur la côte ? Ou bien sombre affaire de contrebande ? Les Cinq mènent l’enquête…

M. Dorsel est encore en première ligne puisque c’est lui qui amène les enfants à la gare et conduit Dagobert à la ferme en voiture. Voilà qui est plus réaliste que Dago courant derrière les bicyclettes des enfants, comme on a l’habitude de le rencontrer dans les romans.

Saluons un bon choix de comédiens pour interpréter le couple Penlan. Mme Penlan est telle que je me l’imaginais, et le fait est assez rare sur la série pour être souligné. Ce n’est pas le cas de Jean, un adolescent bien de sa personne, alors qu’Enid Blyton décrivait un gamin timide et dépenaillé.

Les Barnies, qui étaient censés venir chaque année dans la ferme des Penlan, deviennent des inconnus pour eux, qui quémandent une représentation et l’obtiennent grâce à Mme Penlan, alors que son sauvage de mari s’apprêtait à les chasser. Or, le scénario nécessitait une troupe des Barnies très au fait des petits secrets de la ferme (et notamment de ses passages secrets…), et le dénouement révèlera l’incohérence de Barnies découvrant la ferme.

Le gouverneur (« The Guv » dans la version originale), se voit rebaptisé Gustave, preuve supplémentaire de l’incompétence des traducteurs. Son caractère est sensiblement modifié : taciturne dans le roman, il devient ici un bateleur sympathique, caractère d’ailleurs plus conforme à l’idée que l’on se fait du chef d’une troupe de saltimbanques. Binet, qu’il avait dupé selon Blyton, devient son complice dans l’adaptation, où on le montre de surcroît d’une méchanceté rare.

Le personnage du vieux berger n’a pas été conservé, et voilà bien une déception. Heureusement, on retrouve un Clopinant conforme à l’esprit du roman. Clopinant est un faux cheval, constitué d’une tête hilarante sur laquelle le gouverneur demande qu’on veille jour et nuit, sous prétexte que Clopinant serait le clou du spectacle (on verra que la vraie raison est très différente de l’explication officielle…), et de morceaux de tissus dans lequel se glissent deux comédiens, Sid et Binet.

Annie retrouve son caractère peu aventureux décrit habituellement par Enid Blyton. Elle déclare à plusieurs reprises : « J’ai la trouille ! ». La trouille, elle l’aura bel et bien dans une scène non issue du roman, mais qui s’avère excellente : une partie de la maison en ruines s’étant effondrée, les Cinq sont contraints de longer une corniche surplombant le vide, au sommet du bâtiment. Annie a le vertige mais parvient à suivre les autres, condition sine qua non pour ne pas rester prisonnière du tas de ruines. Les scénaristes ont fait preuve d’audace, et des initiatives de ce genre aurait été les bienvenues si elles s’étaient multipliées dans la série.

Quelques interrogations demeurent sur les motivations qui ont pu engendrer certains changements de scénario : pourquoi remplacer le trafic de drogue par de la contrebande d’or et de diamants ? Et surtout, pourquoi avoir remplacé Mick par François dans le rôle du dégourdi qui comprend subitement la clé de l’énigme alors que les coupables allaient s’en sortir sans dommage, et s’empare du même coup de la tête de Clopinant ?

La série se termine tout de même par un épisode fort convenable. En guise de conclusion, adressons un grand merci aux Cinq. Comme ils le disaient souvent, « C’était palpitant !... » 

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