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 saison 1 saison 3

Equalizer (1985-1989)

BONUS

 

1. Hommage à Edward Woodward 3. Entretien avec Keith Szarabajka‏
2. Entretien avec Coleman Luck 4. Entretien avec Carleton Eastlake
  5. Documentaire : The Story of the Equalizer

 

 


1. HOMMAGE À EDWARD WOODWARD

Voici la traduction de l’hommage que Coleman Luck, producteur et scénariste d’EQUALIZER, écrivit sur son blog le 16 novembre 2009 au décès d’Edward Woodward alias Robert McCall. Lors de l’échange de mails que j’ai eu avec Coleman Luck, celui-ci m’a autorisé à traduire ses écrits pour notre site.

Ce matin, la nouvelle est tombée que mon vieil ami et collègue Edward Woodward était décédé. Il avait 79 ans. Nos contacts se limitaient ces dernières années à des échanges de cartes pour Noël. Celle de l’année dernière précisait qu’il travaillait toujours à 79 ans et n’était-ce pas un miracle ?  

Je n’ai pas inventé la série culte américaine dans laquelle Edward était la vedette. Elle fut créée par Michael Sloan et Richard Lindheim. Michael était un scénariste et producteur très occupé et Dick était un ponte d’Universal Television. Après que le pilote ait été écrit et produit, aucun des deux, à cause de leur engagement respectif, n’a pu se joindre à l’équipe arrivante sur la série. Cela fut transmis à d’autres.

J’ai intégré l’équipe, en étant le plus jeune scénariste/producteur, durant l’automne 1985. On en était au onzième épisode. Je n’avais travaillé jusqu’alors que sur une autre série qui n’avait duré que huit épisodes. A son terme, on me proposa un contrat à Universal TV.  J’étais impressionné d’être là mais il n’y eut pas grand-chose à faire pour moi pendant des mois. Puis vint un coup de téléphone. Serais-je intéressé d’intégrer l’équipe d’une nouvelle série en production, The Equalizer ? Le concept semblait intéressant et je répondis par l’affirmative.

Presque immédiatement, je fus confronté à une mauvaise perception qui fit du tort à la série, de ses débuts à son terme. Lorsque j’annonçai à une amie scénariste que j’allais travailler sur The Equalizer, elle fut dégoutée. Pourquoi écrire pour une série sur un justicier ? Jusqu’à ce jour, c’est comme cela que beaucoup de gens perçoivent The Equalizer. Pour ceux qui ont travaillé sur la série, ce n’était pas du tout la même chose.

Lorsque j’ai rejoint l’équipe, j’ai découvert que c’était le chaos. La plupart des nouvelles séries passent par une première année pénible mais c’était ici particulièrement inquiétant. L’équipe de scénaristes et le ‘showrunner’ étaient à Los Angeles alors que toute l’équipe de production se trouvait à Manhattan. Et il y avait la guerre entre les deux côtes. L’équipe de New York détestait les scripts qu’elle recevait alors que celle de LA avait l’impression d’écrire des scénarii pointus qui amenaient la série à un nouveau palier. Je décidai d’aider comme je pouvais et ne pas me faire d’ennemis sur aucune des deux côtes. C’était un vrai défi.

L’équipe de scénaristes essayait de travailler à partir de scripts qui avaient été conçus par des ‘freelancers’. Ils avaient tous besoin de modifications importantes avant qu’ils ne soient prêts pour être envoyés à la production et aucune date n’était fixée. Avec ma tendance suicidaire habituelle, j’allai dans le bureau du showrunner et lui demanda le script le plus difficile en sa possession. Il me le donna. C’était une histoire qui traitait d’un gang de rue et il avait besoin de ce qu’on appelle une révision ‘page un’, c'est-à-dire un nouveau script. Il n’y avait pas beaucoup de temps pour le faire.

Dans l’histoire, l’Equalizer doit stopper un gang qui terrorise tout un voisinage. J’eus l’idée de faire un script qui rende hommage au film classique The Warriors (quand je vois l’épisode maintenant, j’ai envie de me faire tout petit). Quelque chose d’étrange survint pendant l’écriture. Voici ce qui arriva.

Comme toujours, avant de passer à l’action, Robert McCall analyse la situation qu’il doit résoudre. Dans l’épisode, ses investigations l’amènent dans le quartier de Spanish Harlem. Par hasard, il passe devant la devanture d’un barbier. En jetant un coup d’œil par la fenêtre, il reste figé. Son regard croise celui du barbier. Surpris, il rentre. Le barbier et McCall s’observent. Ils étaient ennemis au temps où McCall était un agent de la CIA. L’homme lui fait signe de passer dans la pièce de derrière pour qu’ils puissent parler.

McCall ne pouvait pas croire que son vieil ennemi était là, à New York dans un salon de coiffure. La dernière fois qu’ils s’étaient rencontrés, il était un des généraux les plus influents dans le Cuba de Castro. Comment diable était-il passé de ça à là? Le ‘barbier’ lui raconta.

Dans un nouvel excès de paranoïa, Castro avait ordonné une nouvelle purge pour nettoyer la population de ses ennemis. Il y avait un petit fermier parmi les milliers impliqués, juste un homme ordinaire. Très rapidement, il devint évident que les meilleurs interrogateurs étaient impuissants. Il leur brisait le moral. De dépit, le général s’occupa de lui personnellement. Il tortura l’homme sans pitié, le tuant finalement. Mais ce petit fermier détruisit sa vie. Comment avait-il fait ? « Parce que tout au long des séances de torture, quoique je lui faisais, l’homme me pardonnait. Ce que j’ai ressenti est la pire chose qui puisse arriver à un bon communiste. J’ai commencé à croire en l’Amour de Dieu’. Ceci et d’autres éléments de l’histoire conduisirent Robert McCall à faire quelque chose qu’il n’avait jamais fait jusqu’alors. Pour vaincre le gang, il dut poser son arme et faire face aux voyous seul et sans défense. 

Après avoir écrit tout cela, je ne savais pas comment cela serait accepté. Ce n’était indiscutablement pas votre histoire de justicier modèle standard. J’étais certain d’une seule chose. On n’avait jamais écrit dans l’histoire de la télévision américaine une telle scène pour une série d’action à heure de grande écoute. J’étais à Los Angeles avec aucune notion de ce qui se passait à New York. Je ne le savais pas mais, plus tard, j’appris qu’Edward voulait quitter la série car il était mécontent de la façon que son personnage était présenté. Quand il lut le script que j’avais écrit, il dit :’Voilà, c’est ça !’

Ce fut le début d’une grande aventure pour moi. L’histoire par laquelle nous sommes tous passés pour produire The Equalizer pourrait remplir un livre. Au début de la seconde année, l’équipe de scénaristes se mit au diapason. Un grand nombre de merveilleux scénaristes est passé par la série y ajoutant chacun leur touche. Nous sommes restés, pour beaucoup, amis. Pendant deux des quatre saisons, le ‘showrunner’ était un ami proche qui me donna une incroyable liberté pour écrire tout ce que je ressentais. Il s’appelait Ed Waters et il est décédé il y a plusieurs années. Puis il y eut Jim McAdams, le producteur exécutif, qui devint un ami cher pendant des décennies (ndlr : producteur également de Kojak). Jim est mort il y a un peu plus de deux ans. Les dirigeants d’Universal TV, avec à leur tête Dick Lindheim, nous encourageaient. Sans leur support, rien de ce que j’ai écrit n’aurait été produit. Je leur suis tous très reconnaissant.

Plus le temps passait, plus il me semblait que j’avais une sorte de compréhension symbiotique pour le personnage si particulier créé par Michael et Dick et interprété si brillamment par Edward. En conséquence, la plupart des épisodes qui traitaient du passé obscur et des relations de McCall m’était réservé. Vu que je suis resté plus longtemps sur la série que les autres scénaristes, j’écrivis plus d’histoires que quiconque.  Et ce fut une merveilleuse opportunité. Plus jamais, même sur des séries que j’ai créées, on ne m’accordera autant de liberté.

Qu’est-ce qui fait qu’une série a du succès ? Bien entendu, vous devez avoir de bonnes histoires et une bonne production. Mais surtout les téléspectateurs doivent aimer les principaux personnages. Ils doivent vouloir les voir revenir dans leur foyer toutes les semaines. C’est pourquoi répartir les rôles est tout un art. Donner le rôle de l’Equalizer à Edward Woodward fut brillantissime et imprévisible. Imaginez un acteur britannique, pratiquement inconnu aux USA, jouer un agent de la CIA dans une série d’une chaine importante. Le monde peut remercier Michael et Dick pour un tel choix.

J’ai souvent pensé à ce qu’Edward a apporté au rôle. A mon avis, c’était une grande force, de la résolution et de l’énergie, alliées avec une tristesse sous-jacente. Il y avait une énorme honnêteté dans son interprétation. Le personnage qu’il jouait était un homme brave et brillant qui avait fait des choses terribles pour lesquelles il portait dorénavant un poids de culpabilisation. La série avait pour thème le coût de la rédemption. Robert McCall apportait la rédemption aux autres mais cela lui coûtait toujours de faire cela. Alors qu’il apportait cette rédemption, il ne pouvait jamais la trouver complètement pour lui.

Je ne pense pas que vous verrez une autre série comme The Equalizer. Il y a des raisons spécifiques à cela. Premièrement, Robert McCall était la dernière figure paternelle. Il pouvait vous botter les fesses s’il le fallait mais être là pour vous sauver la vie le cas échéant. Lorsqu’il venait, vous saviez qu’il était prêt à donner sa vie pour sauver la votre si nécessaire. Hollywood ne raffole pas de ce genre de pères. Des bouffons adorables et hésitants sont beaucoup plus populaires. Mais il y a une autre raison qui explique que vous ne verrez plus une série comme cela.
 
Depuis des années, il y a eu de nombreuses tentatives pour copier The Equalizer. Elles ont toutes échoué car Hollywood ne comprend pas le sens de la rédemption. On trouve la définition de rédemption pour Hollywood dans le superbe film The Shawshank Redemption. Aussi excellent qu’il soit, le thème n’est pas du tout la rédemption. C’est de la vengeance. Vous racheter en faisant payer quelqu’un d’autre. Et là, reside le défaut impardonnable. Avec une véritable rédemption, quelqu’un est prêt à payer le prix pour vous sauver la vie même si vous ne le méritez pas. Si The Equalizer avait transposé la vision d’Hollywood de la rédemption, cela aurait été simplement une série sur un justicier.

Pourquoi avais-je de la compréhension pour le personnage mystérieux de Robert McCall ? Etait-ce mon expérience de la guerre? Peut-être en partie. Mais il y a une raison plus profonde. Je suis aussi un homme qui a fait des choses terribles dans sa vie. Mais contrairement à McCall, j’ai trouvé le pardon car Quelqu’un d’autre a payé le prix pour moi. Grâce à Jésus Christ, je sais ce qu’est le pardon et le poids de la culpabilité s’est envolé.

Les gens veulent toujours connaitre la part de l’acteur dans l’interprétation du personnage. Ils veulent croire que la véritable personne est comme le personnage qu’ils aiment à l’écran. Edward était et n’était pas l’Equalizer. Déjà, il était beaucoup plus drôle que Robert McCall. Et il savait chanter. Il y a quelques années, Carel et moi avions rendu visite à Edward et Michele dans leur maison près de Portsmouth, en Angleterre. C’était un moment merveilleux. Nous avions pris de bons repas et fait le tour des antiquaires. Nos charmants hôtes nous avaient fait découvrir la région et son histoire fascinante. Edward n’était pas seulement un acteur accompli mais aussi un des plus grands conteurs de sa génération.

Edward était tout à fait comme Robert McCall pour au moins une chose. Il était attentionné avec les gens. La vedette d’une série contrôle le ton sur le plateau. Trop de séries sont tributaires de vedettes qui sont des gamins gâtés narcissiques et certains sont vraiment infects. C’est un vrai supplice pour tous ceux qui les approchent. Ce n’était pas le cas d’Edward Woodward. Toute l’équipe de production, qui travaillait avec lui jour et nuit, l’adorait. Il était un vrai gentleman. Bien que nous n’en ayons jamais parlé, je suis certain qu’Edward comprenait Robert McCall aussi bien que moi. Sinon, il n’aurait jamais accepté les scripts que j’écrivais pour lui.

J’étais adulte lorsque mon père décéda mais pourtant un étrange sentiment de vulnérabilité m’envahit à son décès. Quelqu’un pour qui j’avais une totale confiance n’était plus là et le monde était un endroit désert. Je pense qu’Edward représente très bien un père. Nos prières vont à Michelle et aux enfants.

Repose en paix, mon ami.

http://colemanluck.blogspot.com/2009/11/in-memory-of-edward-woodward-equalizer.html

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 2. ENTRETIEN AVEC COLEMAN LUCK

Coleman Luck a accepté de répondre à mes vingt questions sur la série The Equalizer pour laquelle il fut scénariste et producteur.

Est-ce que la ‘guerre’ au début de la première saison, que vous avez décrite entre l’équipe de scénaristes basée à Los Angeles et la production à New-York, aurait pu mettre en danger la continuité de la série ?  

La guerre en elle-même n’a pas mis en péril la série. Le danger fut les basses audiences de la première saison. Beaucoup de séries passent par des batailles lors de leur saison initiale. C’est une chose de trouver le concept d’une série ou même un bon pilote mais c’en est une autre d’exécuter ce concept sur plusieurs épisodes.  Et tous les problèmes sont exacerbés si l’audience n’est pas au rendez-vous. Tous les protagonistes ont leur projet pour la série mais au-delà des questions de création, des gens ne peuvent tout simplement pas bien travailler ensemble. L’équipe d’une série est comme dans une cocotte-minute et tout le monde a une forte personnalité.

Vous avez écrit dans votre hommage à Edward Woodward que beaucoup de gens percevaient The Equalizer comme une série sur un justicier. Peut-on dire que la série est ‘politiquement incorrecte’ de nos jours ?

Pas à cause de la notion de justicier. Certains ont essayé de refaire la série sous d’autres noms avec le thème d’auto-défense un grand nombre de fois et cela n’a pas fonctionné. Hollywood n’a aucune perception de la notion à double tranchant et du véritable coût du vrai pardon et de la rédemption. Un bon exemple est The Shawshank Redemption (ndlr : littéralement Le pardon de Shawshank, en français Les évadés, adapté de Stephen King) qui aurait dû plutôt s’appeler ‘La vengeance de Shawshank’ car il n’y a pas de véritable rédemption dans le film. Mais c’est plutôt une question ésotérique. The Equalizer est une série politiquement incorrecte car elle présente une figure paternelle forte et sage qui est également dure (même pourvoyeur de violence contrôlée) tout en étant attentive et complètement impliquée aussi bien dans la justice que dans la miséricorde. La plupart des pères créés par Hollywood sont des bouffons faibles et mous avec un semblant de force pitoyable. Pourquoi, cela est une tout autre question.

Est-ce la raison pour laquelle certaines histoires ont une fin complètement différente de celle attendue ? Est-ce pour les différencier de films de justiciers comme, par exemple, le célèbre Un justicier dans la ville avec Charles Bronson, afin de souligner le rachat et pas la vengeance ?

Après la première saison, tous les scénaristes de la série ont consciemment choisi d’aller à l’encontre du stéréotype du justicier. Lorsque cela transparait, nous avons essayé de présenter la chose comme une nécessité douloureuse et horrible avec des circonstances terribles.

Avez-vous souvent rencontré Edward Woodward et les acteurs lors du tournage des épisodes ? Vous avez écrit qu’il était mécontent de son personnage et prêt à partir. Est-ce que votre arrivée sur la série fut un tournant ?

Pendant les trois premières saisons, je pense que j'ai été sur le plateau pour presque tous les épisodes que j'ai écrit. Ce fut une expérience merveilleuse. Bien sûr, j'ai passé du temps avec Edward et les acteurs. Cependant, je n’avais pas beaucoup de temps personnel. Nous étions tous très occupés. Durant la quatrième saison j'ai été le showrunner. Nous avons commencé la production deux semaines après la fin d'une grève de cinq mois des scénaristes. Ce fut une saison infernale sans retard de script. Je n’ai pas pu me rendre à New York avant la fin de la saison, pour la fête d’adieu.

Quand on regarde The Equalizer, on peut percevoir qu’Edward Woodward était un acteur sympathique. L’acteur ‘sonne’ juste : à son âge, il avait besoin de lunettes pour lire et il n’avait pas la prétention de paraître plus jeune à l’écran. Edward Woodward a-t-il demandé à modifier les scripts ou ajouter des touches personnelles ?

Non, il ne changeait pas les scripts lui-même. S’il avait des idées, il nous les transmettait et nous essayions d’y répondre. Cela n’est vraiment pas arrivé souvent. Pendant la première saison, il était très malheureux et il l’a fait savoir mais c’était une amertume globale qui concernait le développement du personnage de Robert McCall. Dans les dernières saisons, il aimait beaucoup nous taquiner. Quand il en sentait le besoin, il prononçait certains mots avec un tel accent britannique que nous ne comprenions rien.

Vous avez écrit que les histoires qui mettaient en évidence le passé de McCall vous incombaient. La plupart d’entre elles font parti des meilleures. Les détails de la vie de McCall étaient-ils écrits en avance pour être glissés dans certains scripts ou simplement ajoutés au dernier moment ?

Le passé de McCall a été établi au début mais c’était seulement dans les grandes lignes. Nous n’avions pas de ‘bible’ pour la série. Les détails étaient ‘découverts’  par les scénaristes lorsque nous créions les épisodes. Bien entendu, les détails devaient être acceptés par le showrunner avant qu’ils n’apparaissent à l’écran. Nous avons passé beaucoup d’heures ensemble à discuter du passé de McCall et de centaines d’autres questions. La plupart des séries TV se font vraiment grâce à un travail d’équipe.

De nombreux épisodes sont sociaux et dépeignent des problèmes des années 80  mais ils sont toujours d’actualité et ils peuvent être montrés dans les écoles comme leçons de vie. Je pense à l’enfance maltraitée, le sida, les violences faites aux femmes ou la drogue. Comment expliquez- vous que ces épisodes n’aient pas vieilli plus d’un quart de siècle après le tournage ?      

Parce que les gens n'ont pas changé. Ce que nous appelons les questions sociales sont vraiment des questions morales, c’est la résonance morale que l’on ressent. Les gens continuent de commettre les mêmes péchés et ils ont besoin de la même rédemption, même s’ils refusent d'accepter une telle vision de la vie humaine.

The Equalizer fut une des premières séries à avoir autant de personnages qui allaient et venaient. Qui décidait par exemple que Mickey Kostmayer ou Jimmy joueraient dans telle histoire ? Certains personnages disparaissent soudainement après avoir eu une grande importance dans leur dernier épisode : Pete O’Phelan (The Last Campaign), Jimmy (Past Imperfect), Scott (Time Present, Time Past). Était-ce à dessein? De même la surprenante réapparition de Lettie, la femme de ménage de McCall qui revient dans la saison 4 après trois ans d’absence. Au sujet des policiers, beaucoup d'entre eux vont et viennent et le dernier est le sergent Shephard, jouée par la ravissante Chad Redding. A-t-elle été choisie parce qu'elle était l'épouse de James McAdams?

Il y a plusieurs raisons pour lesquelles les membres de la distribution allaient et venaient. Souvent, c’était simplement une question de disponibilité. Nous faisions le casting à New York. Beaucoup d’acteurs avaient des carrières au théâtre et nous essayions de travailler en accord et d’avoir les meilleurs disponibles. Les scénaristes avaient aussi beaucoup de liberté sur la série. Si nous aimions un personnage ou un acteur en particulier, nous l’incorporions dans le script et vice versa. Nous avons créé assez souvent des personnages peu importants qui réapparaissaient ; c’était le cas de Sterno. Je l’ai introduit et il a fini par réapparaitre plusieurs fois. Certains acteurs étaient demandés par la chaine. Jim McAdams était en charge du casting et c’était un orfèvre en la matière. J’ai appris beaucoup avec lui sur le casting. Edward était le seul personnage régulier de la série. Les autres acteurs avaient plusieurs épisodes chaque saison dont le nombre était stipulé dans leur contrat. Si je me souviens bien, Chad Redding fut choisie en partie car il y avait un besoin évident de beauté au milieu de la laideur ambiante.

Savez-vous pourquoi seule la première saison est sortie en DVD ? La réponse se trouve-t-elle dans des droits d’auteur comme la musique de Steward Copeland ou des chansons comme celle de Marianne Faithfull, Running for our Lives ?

Je ne sais pratiquement rien sur le processus de décision à ce sujet. J’ai entendu parler des difficultés de contrat concernant la musique et je sais qu’elle a été remplacée dans un certain nombre d’épisodes (1). Je n'ose pas imaginer ce qu'ils ont fait. Je ne sais pas pourquoi une seule saison a été éditée. J'ai entendu dire qu'ils attendent la sortie du film, mais je n’en suis pas certain.

The Equalizer est presque exclusivement tourné en extérieurs à New York ce qui est une des raisons du succès de la série. Etait-ce difficile d’avoir l’autorisation de tourner en plein New York ?  Les scripts étaient-ils écrits en conséquence ? N’était-il pas difficile, par exemple, de tourner des scènes de fusillades dans une église comme dans le final de Blood & Wine ?

Ce fut merveilleux de tourner à New York. A l’époque, The Equalizer était la seule série dans la ville et New York nous adoptait. Il y avait tant d'endroits et un tel désir de travailler avec nous que nous n'avions pas de sérieuses difficultés. En ce qui concerne les scripts, il y a des particularités de Manhattan que nous devions garder à l’esprit comme le fait qu’il n’y a que deux ruelles sur toute l’ile. Nous avons dû également comprendre la mentalité new yorkaise pour façonner les différents personnages. Tout fut un immense plaisir.

Certains détails sont impressionnants. Dans The Last Campaign (premier épisode de la quatrième saison), Cindy Claussen dit à McCall au téléphone qu’elle est une amie de Susan Foxworth, une femme harcelée par son mari dans Regrets Only, un épisode de la saison précédente ! Les deux scripts ont été écrits par des scénaristes différents. Comment est-ce possible ?

Parce que tous les scénaristes se concertaient constamment, échangeaient des idées et lisaient les scripts des autres, toujours sous la directive du showrunner.

Durant la troisième saison, McCall achète un restaurant avec Pete O'Phelan et l’Equalizer rencontre ses «clients» dans ce restaurant. Il n'y a pas de scène dans l’appartement de McCall pendant quelques épisodes. Pourquoi ce changement a-t-il été décidé ?

O'Phelan était l’idée de Jim McAdams. Pour les scénaristes, l’appartement de McCall était devenu un peu contraignant et nous voulions élargir son horizon. Jim a trouvé un bar complet à l’abandon et tout le mobilier a été acheté par la production. S'il n'avait pas fait cette découverte, je ne pense pas que le personnage O'Phelan aurait été créé. Cela aurait été trop coûteux de créer ce genre de plateau de tournage à partir de rien. Nous avons tous pensé qu’un bar serait l’emplacement idéal pour que McCall fasse ses affaires. Surtout, cela nous a donné un plateau sur l'un de nos studios d'enregistrement. Tourner là-bas était beaucoup plus économique. Pas de déplacement dans la ville, etc. La plupart des séries contemporaines a peu de tournages en extérieurs car cela coûte cher. A la place, ils construisent des ensembles où 90 pour cent des scènes se déroulent. Ils dépendent du ‘green screen’(2). Si EQ était produit aujourd’hui, la série serait tournée à Los Angeles ou dans un état équivalent avec la physionomie de New York entièrement reconstituée sur ‘green screens’.

Combien d'épisodes ont été tournés simultanément? Qui étaient les ‘guest-stars’ les plus impressionnantes?

Nous ne tournions qu'un seul épisode à la fois. Il y avait tant de ‘guest stars’ formidables qu’il m’est impossible d’en citer quelques-unes. Quand on regarde la série, on voit beaucoup de stars ainsi que des jeunes acteurs qui ont fait une brillante carrière.

La série a-t-elle été censurée à cause de la violence?

Non, et à l’époque, nous étions considérés comme l'une des séries les plus violentes à l'antenne.

Comment les scénaristes se partageaient-ils les épisodes de la saison? Dans certains épisodes, il y a deux histoires: sont-elles du même auteur?

Pratiquement tous les épisodes ont été écrits par un rédacteur unique. Nous étions en roulement. Même ceux qui portent le nom d'un auteur hors équipe étaient en fait écrits par un scénariste de l’équipe faisant une réécriture de première page d'un script à la pige. Il y a quelques épisodes qui ont été écrits par des équipes de scénaristes. Cela a été fait uniquement lorsque nous étions sous une pression extrême en raison d'une crise particulière. Un bon exemple est Mission McCall qui a été le premier script tourné après la crise cardiaque d’Edward. Le script a eu de nombreuses versions. Plusieurs scénaristes de l’équipe ont travaillé ensemble sur le projet initial. Puis je l'ai pris à New York et je l’ai réécrit plusieurs fois en fonction de l’évolution changeante de la crise et de l’état de santé d’Edward.

Après les problèmes de santé d’Edward Woodward, comment avez-vous réussi pour continuer la série pendant son absence? J'ai lu qu’Edward Woodward et Robert Mitchum ne se sont jamais rencontrés sur le tournage, mais ils sont censés jouer quelques scènes ensemble. Comment était-ce possible?

C’était un des plus grands défis auquel une production de série ait été confrontée. Il y a des séries où des vedettes ont été remplacées mais je n’en connais pas d’autres où une vedette est censée participer alors qu’elle n’est pas là. Cela fut notre défi durant la plupart du temps lors de la troisième saison. Il est vrai que Mitchum et Edward ne se sont jamais rencontrés. Je me souviens d'au moins une de leur scène qui a été tournée au bar - Mitchum à une extrémité et Woodward à l'autre. Tournée à différents moments, puis coupée et remontée. Ce genre de choses. La troisième saison a été un véritable casse-tête à écrire.

Pourquoi la série s'est-elle arrêtée après quatre saisons? Pourquoi n'y a-t-il pas d’aussi bonnes séries aujourd'hui?

La série a été annulée par représailles de la part de CBS envers Universal. CBS venait d’effectuer une renégociation difficile pour obtenir une autre saison d’Arabesque. Cela leur avait coûté une importante somme d'argent et ils étaient furieux. Au fil des années, ils avaient donné à The Equalizer des plages horaires catastrophiques et ils nous avaient déplacés si souvent que nos audiences n’étaient pas aussi bonnes qu'elles auraient été si on nous avait laissé dans notre emplacement d'origine. Néanmoins, les chiffres étaient suffisamment bons pour garantir une cinquième saison. Nous avons été annulés par pure vengeance. Pourquoi n’y a-t-il plus de telles séries aujourd'hui? La Seconde Loi de la Dynamique Créatrice d'Hollywood. Tout le système évolue vers un chaos moral croissant.

Quels sont vos épisodes préférés? J’ai lu que Blood & Wine en faisait partie ?

En fait, Blood & Wine est mon épisode préféré. On ne m’avait jamais donné autant de liberté dans l’écriture. Il y a aussi beaucoup d’autres épisodes, que j’ai écrits, qui ne sont pas loin derrière. Travailler sur la série fut une grande joie. Jamais je n’ai eu de nouveau une telle liberté de création dans ma carrière hollywoodienne. Bien entendu, tout cela fait partie d’un passé lointain pour moi et tout se mélange dans une espèce de sensation dorée.

Vous étiez scénariste et producteur sur la série. Pourquoi n’avez-vous pas écrit un livre sur The Equalizer ?

Personne ne me l’a jamais demandé et, bien que je pense que j’ai eu une influence importante sur la série, il y avait beaucoup d’autres excellents scénaristes impliqués dans The Equalizer ; la plupart d’entre eux sont restés de bons amis. Je ne pense pas qu’un seul scénariste ‘possède’, d’une façon créative, la franchise. Je ne sais pas si un livre aurait eu du succès car, d’une certaine façon, The Equalizer était une série bizarre. Bien qu’elle ait eu beaucoup de popularité, elle n’a jamais percé dans la stratosphère télévisuelle. Beaucoup de gens ne l’ont pas découverte lors de sa première diffusion, seulement lorsqu’ils ont vu les épisodes formatés. Il en manquait parfois pas mal pour pouvoir diffuser l’épisode dans le créneau horaire voulu. J’espère que la série sera éditée complètement en DVD. Si cela arrive, les spectateurs verront beaucoup de scènes qui ont disparu depuis longtemps. Et pour la musique, que Dieu nous entende !

Que pensez-vous du remake prévu en 2013 ? Etes-vous impliqué ?

Je n’en ai pas entendu parler et je ne suis pas impliqué.

(1) Universal Studios Home Entertainment édita aux USA (zone 1) la première saison d’Equalizer le 12 février 2008 avec des changements notables pour la musique et des chansons, à cause des droits d’auteurs évoqués. Par contre, l’édition britannique d’Universal Playback UK, sortie le 21 avril 2008, est intacte avec la musique originale. 

(2) Un Green Screen, ou écran chromatique est un fond de couleur vert uni utilisé au cinéma et en photographie pour des fins d’effets spéciaux. Les acteurs, ou sujets, sont photographiés devant cet écran afin qu’on puisse les extraire à l’aide d’outils numériques, pour ensuite les intégrer dans n’importe quel environnement, sans que rien n’y paraisse!

Interview in English :

Could the ‘war’ you described between the writing staff in LA and the production team in NYC during the beginning of the first season have endangered the series? I was surprised because I read that it occurred as well on the first season of The Streets of San Francisco, another of my favourite series!

The war in and of itself didn’t endanger the series. It was endangered by low ratings during the first season. Many series go through battles in their initial season. It’s one thing to come up with a series concept and even a good pilot. It’s another thing to execute the concept over many episodes. And all problems are exacerbated if the ratings are low. Everyone has a creative “fix” for it. Of course, it may not be a creative problem at all. Beyond creative issues, some people just don’t work together well. A series staff is in a pressure cooker and by definition all have strong personalities.

You wrote in In Memory of Edward Woodward that many people perceive The Equalizer as a series about a vigilante. Could one say that the series is ‘politically incorrect’ nowadays?

Not because of the vigilante perception. They’ve tried to remake the series under other names with vigilantism as its theme a number of times and it hasn’t worked. Hollywood has no understanding of the razor-sharp edge and bloody cost of true forgiveness and redemption. A good example is The Shawshank Redemption which should be called The Shawshank Revenge because there’s no true redemption in it. But this is a rather esoteric issue. IMO The Equalizer is politically incorrect because it presents a strong, wise father figure who is tough (even a purveyor of controlled violence) yet deeply caring and utterly committed to both justice and mercy. Most Hollywood-created fathers are soft, weak buffoons with a pitiful, one-dimensional, pretence of strength. Why that is is an entirely separate discussion.

Is that the reason why some stories have an ending completely different as the ones expected. Was it intended to make them look different from real Vigilante films like Deathwish? In order to emphasize redemption instead of vengeance? I come to think at the ends of Reign of Terror, your first episode but also Prisoners of Conscience. One of the exceptions is the ending of Nightscape where McCall shot three rapists (however, one could hear the shots but not see them).

After the first season all of the writers on the series consciously chose to go against the vigilante stereotype. When it did appear we tried to present it as a painful and horrible necessity under dire circumstances.

Did you often meet Edward Woodward and the casting on the shooting of the episodes? You wrote that he was unhappy with his character and ready to leave at first, was your arrival on the series the turning-point?

During the first three seasons I think I was on the set for almost every episode that I wrote. It was a wonderful experience. Of course, I spent time with Edward and the cast. However, there wasn’t a lot of personal time. We were all just too busy. During the fourth season I was the Showrunner. We started production two weeks after the end of a five month writers strike. It was a hellish season with no backlog of scripts, so I never made it to New York until the very end for the wrap party.

When people watch The Equalizer, they can feel (I do) that Edward Woodward was a sympathetic actor. I think viewers can feel it. For instance, I had the same feeling with Karl Malden on The Streets of San Francisco (contrary to Jack Lord on Hawaii 5-o for instance). Both actors (Edward Woodward and Karl Malden) looked ‘true’ as well: at their age, they needed glasses to read and they didn’t pretend to be younger on screen. That is first class. Woodward also speaks very good English and he is perfectly understandable for non-English viewers. Did Edward Woodward change scripts or add some touches of his own?

No, he didn’t change scripts himself. If he had thoughts he would pass them to us and we would try to address them. This really didn’t happen that often. In the first season he was very unhappy and he made that known, but it was a general unhappiness about the development of the Robert McCall character. In later seasons he did love to pull one thing on us. Whenever he felt the urge he would pronounce some word with such an arcane British accent that we couldn’t understand what he had said.

You wrote that the stories with McCall’s deeper background fell to you. Most of them are indeed among the best episodes. In some episodes, we learn details on the past of Robert McCall. Were the details written in advance to be included in some stories and were they simply added at the last moment?

The general background of Robert McCall was established at the beginning, but it was in broad strokes. We had no series bible. The details literally were “discovered” by all of us writers as we created episodes. Of course the details had to be agreed upon by the Showrunner before they appeared on the screen. We spent many, many hours together discussing McCall’s background and a thousand other issues. Most TV series really are team efforts.

Many episodes are social and depict problems of the 80s but they are not out of date and can still be shown in school to teach a lesson on some topics: child beating (Lullaby of Darkness), Aids (Christmas Presence), violence on women (Nightscape), drugs (Joyride)…How do you explain that such stories are still lessons of life in 2011 ?

Because people haven’t changed. What we call social issues are really moral issues. What you sense is moral resonance. People still commit the same sins and need the same redemption even if they refuse to accept such a view of human life.

The Equalizer was one of the first series to have so many participants who come and go. Who decided for instance that Mickey Kostmayer or Jimmy were the characters to play in a story? I noticed that some characters disappeared suddenly but they had a bigger importance in their last episode: Pete O’Phelan (The Last Campaign), Jimmy (Past Imperfect), Scott (Time Present, Time Past). Was that on purpose? The reappearance of Lettie, McCall’s housemaid, in season 4 is surprising after three years of absence! What about the cops? Many of them come and go and the last one is Sergent Shephard, played by the lovely Chad Redding. Was she chosen because she was James McAdams’s wife?

There are many reasons why cast members came and went. Often it was just plain availability. We were casting in New York. Many actors had stage careers and we tried to work around that so we could get the best people. Also, writers had a lot of freedom on the series. If we liked a particular character/actor we wrote him or her into our scripts and vice versa. Often we created little characters that wound up reappearing. Sterno was that way. I came up with him and he wound up reappearing several times. Some actors the network wanted. Jim McAdams was in charge of casting and he was a master at it. I learned much about casting from him. Edward was the only true series regular. Beyond him actors got multiple episode deals each season. They were used for the number of episodes in their contracts. As I recall Chad Redding was chosen in part because there was a felt need for some beauty amid all the thorns.

Do you know why only the first season was issued on DVD? Are some copyrights to blame such as songs like Marianne Faithfull’s Running for our Lives or Steward Copeland’s music?

I know almost nothing about the decision-making process that has been going on. I have heard about contract difficulties regarding music and I understand the music in a number of episodes has been replaced. (I dread to imagine what they have done.) I don’t know why only one season has been released. I have heard that they are waiting for the feature film to appear, but I don’t know this for certain.

The Equalizer was almost exclusively shot on location (contrary to Kojak for instance) which is, I think, one of the reasons of the success of the Equalizer. Was it difficult to be allowed to shoot in the Big Apple? Were your scripts written accordingly? Wasn’t it difficult, for instance, to shoot (and shoot guns) in a church like at the end of Blood & Wine?

It was wonderful shooting in New York. At the time we were the only series in town and the city embraced us. There were so many locations and such a desire to work with us that we had no serious difficulties. As far as scripting is concerned there are idiosyncrasies about Manhattan that we had to keep in mind such as the fact that there are only two alleys on the entire island. And we had to understand and enter into a New York mentality to write the various characters. But all of that was a joy.

I was very impressed by some details. In The Last Campaign (first episode of season 4), Cindy Claussen is telling McCall on the phone that she is a friend of Susan Foxworth, a woman who was harassed by her husband in Regrets Only, an episode of the previous season! Both scripts were written by different writers. How could that be possible?

Because all of us writers talked together constantly, sharing ideas and reading each others scripts always under the guidance of the Showrunner.

Something intrigued me. During the third season, McCall bought a restaurant with Pete O’Phelan and the Equalizer met his ‘customers’ in this restaurant. There is no view of McCall’s apartment during a few episodes. Why was this change decided?

O’Phelan’s was Jim McAdams’ idea. As writers we had begun to feel a bit constrained within McCall’s apartment and wanted to expand his life. Jim found an entire bar going out of business and the series bought all the furnishings. If he hadn’t made this discovery I don’t think O’Phelan’s would have appeared. It would have been too expensive to create that kind of set from scratch. We all thought a bar would be a natural place for McCall to do business. Most importantly, it gave us a set on one of our sound stages. Shooting there was much more economical. No travel across town, etc. Most series today do very little location shooting because it costs so much. Instead, they build standing sets where 90 percent of scenes take place. They depend on green screen. If EQ were being produced today it would be done in LA or in some right-to-work state with the look of NY created entirely on green screens.

How many episodes were shot simultaneously? Who were the most impressive guest stars?

We shot only one episode at a time. There were so many wonderful guest stars that there is no way I could point to only a few. As you watch the series you see many stars as well as young actors who went on to stellar careers.

Was the series censored because of violence?

No. And at the time we were considered one of the more violent series on the air.

How did the writers share the episodes of the season? In some episodes, there are two stories; are they from the same writer?

The vast majority of episodes were written by a single staff writer. We rotated through the schedule. (Even those that carry a non-staff writer’s name were really written by a staff writer doing a page one rewrite of a freelance script.) There are a few that were written by teams of staff writers. This was only done when we were under extreme duress because of a particular crisis. A good example is Mission McCall that was the first script shot after Edward’s heart attack. It went through many versions. Several staff writers worked together on the initial draft. Then I took it to New York and rewrote it several times based on ever-changing crises as we tried to deal with Edward’s health.

After Edward Woodward’s health problems, how did you cope to maintain the series during his absence? I read that Edward Woodward and Robert Mitchum never met on the shooting but they are supposed to play some scenes together. How was that possible?

It was one of the greatest challenges that any series staff has ever confronted. There are series where stars have been replaced, but I don’t know of another one where it had to appear that a star was present when he or she wasn’t. That was our challenge through most of the third season. It’s true that Mitchum and Edward never met. I recall at least one of their scenes was shot at the bar – Mitchum at one end and Woodward at the other. Shot at different times then cut back and forth. That sort of thing. The third season was mind-bendingly difficult to write.

Why was the series stopped after season four? Why isn’t there so good series nowadays?

The series was cancelled out of retaliation on the part of CBS against Universal. CBS had just undergone a bloody renegotiation to get another season of Murder She Wrote from UTV. It had cost them a huge amount of money and they were angry. Over the years they had given The Equalizer terrible time-slots and moved us around the schedule so often that our numbers were not as strong as they would have been if we had been left alone in our original slot. Nevertheless the numbers were strong enough to warrant a fifth season. We were cancelled out of pure vengeance. Why isn’t there such a series today? The Second Law of Hollywood Creative Dynamics. All systems devolve into ever-increasing moral chaos.

It was very difficult for me to choose my top five episodes and scenes for each season. What are your favourite episodes, and favourites scenes and why? I read that Blood & Wine is one of them.

Well, Blood and Wine is my favourite. Never had I been given such freedom to write. But there are many other episodes that I was allowed to write that come close. Working on the show was a great joy. Never again in my Hollywood career did I experience such creative latitude. Of course all of this is long in the past for me so it all blends together into a golden glow.

You were a writer and a producer on the series. Why didn’t you write a book on The Equalizer?

No one ever asked me and while I think I had a strong influence on the show, there were many other fine writers involved, most of whom remain good friends of mine. I don’t think any single writer creatively “owned” the franchise. How successful a book would have been I don’t know. In many ways The Equalizer was a strange series. While it was very successful, it never quite made it into the television stratosphere. Many people didn’t discover it during its first run - only when they saw it in syndication. At that point much had been chopped out to make it fit the cookie cutter of syndication time requirements. So I hope for a release of the full series on dvd. If that happens viewers will see many scenes that vanished a long time ago. And God help us about the music.

What do you think of the remake planned for 2013? Are you involved?

I know nothing about it and am not involved.

COLEMAN LUCK SUR FACEBOOK

Edward Woodward : « Il aurait dû remporter un Emmy (ndlr : Edward Woodward fut nominé trois années d’affilée de 1986 à 1988). A sa place, pendant deux années (ndlr : en fait une fois, en 1987), Bruce Willis reçut le prix du meilleur acteur pour Clair de lune ou quelque chose comme ça. C’est là que j’ai rendu ma carte de membre de la TV Academy ». (24 décembre 2013).

« En 1992, nous nous sommes rendus avec Carel (ndlr : Mme Luck)  en Angleterre et nous avons passé plusieurs jours avec Edward et Michele. C'était merveilleux. Tellement amusant. Nous avons tous les quatre erré autour de Portsmouth et Polperro. Edward a raconté un tas d’histoires. Il nous a fait mourir de rire. Il était vraiment l'un des plus grands conteurs de sa génération. Tout ça me manque...surtout les gens. J’aimerais bien qu’on puisse refaire tout ça ». (5 février 2014).

James McAdams (producteur) & Chad Redding (actrice): « Comme vous le savez, Chad Redding était l’épouse de mon cher ami et collègue Jim McAdams (ndlr : producteur également de Kojak). Mon épouse Carel et moi-même étions à leur mariage il y a plusieurs années à Beverly Hills. La dernière fois que j’ai vu Chad, c’était à l’enterrement de Jim. Ils vivaient dans le Connecticut. Jim bataillait contre un cancer du pancréas. Ils étaient juste sur le point, littéralement car les affaires étaient empaquetées, de retourner vers le désert de Palm Springs dans le sud de la Californie quand Jim est décédé subitement (ndlr : en 2007). Il savait qu'il allait mourir et voulait être près de ses enfants en Californie. En outre, il avait grandi dans les déserts de la Californie et les avait toujours aimés. Il rentrait à la maison. Nous avions des conversations assez régulièrement au téléphone. Je lui ai parlé quelques semaines avant sa mort. Je peux dire qu'il est mort sans crainte, un fervent partisan de Jésus-Christ. Il me manque. La tombe de Jim est dans un cimetière de Palm Desert. Chad avait prévu un enterrement simple. Ce fut un enterrement avec les honneurs militaires, car Jim était un vétéran. Malheureusement, après sa longue et merveilleuse carrière, il y avait seulement une vingtaine de personnes présentes. Si je me souviens bien, ma famille et moi étions les seuls d’Hollywood. Depuis ce temps, j'ai perdu le contact avec Chad. J'ai demandé à ceux qui pourraient savoir, mais personne n’a d’information. Je pense qu’elle a déménagé pour de bon en Californie. A ma connaissance, elle n'est pas sur Facebook. » (18 mars 2014).

Robert Lansing (Control dans 29 épisodes)  : « Bob Lansing était vraiment un gars charmant et talentueux. Nous aimions énormément tous écrire pour lui.Il avait un tel sens de l’humour. Sur la photo qu’il m’a dédicacée, il a écrit: «Vous m'avez mis dans de nombreuses situations atroces, mais vous ne m'avez jamais abandonné. » Et il ne nous a pas abandonné. Un soir, au cours de la production, j'ai eu le privilège de sortir dîner avec Bob et sa femme. Des gens vraiment bien. Il me manque comme beaucoup de ceux qui faisaient partie de notre équipe et qui sont partis. «  (7 juin 2014).

La violence dans la série : « La série était violente pour son époque. Nous n’avons jamais pensé que les enfants pouvaient la regarder et je fus surpris par le nombre important qui l’a effectivement suivie. Il y a quelques années, j’ai reçu un mail poignant d’une Australienne. Elle écrivait qu’elle regardait notre série chaque semaine. Sa vie quotidienne était si moche. The Equalizer était la seule chose qui lui donnait l’espoir que quelque part, il y avait un père attentionné ». (24 décembre 2013).

La chance d’avoir travaillé sur la série The Equalizer : « En cette période de Noël, je serais ingrat si je n’évoquais pas de nouveau la chance qui m’a été donné de travailler avec des gens merveilleux sur cette série. Beaucoup ne sont plus parmi nous. À l'époque, je savais que c'était une grande expérience, mais avec les années, je suis venu à l'apprécier encore plus. L'opportunité de travailler sur une excellente série est rare à Hollywood. De travailler avec autant de gens sympathiques, créatifs et dévoués était le plus beau des cadeaux (et être à New York aux frais d’Universal n'a pas été mal non plus). Joyeux Noël à tous les fans ». (25 décembre 2013).

« Tous ceux qui ont travaillé sur la série avaient le sentiment que nous vivions une expérience unique dans notre vie. Ce sentiment agrandi en moi au fil des ans lorsque je regarde en arrière. Nous avons eu une des stars les plus exceptionnelles ». (5 février 2014).

« J’ai une photo quelque part avec plusieurs d’entre nous. Je pense qu’Edward et Keith sont dessus. Elle a été prise à une de nos ‘wrap parties’ ou à une fête de Noël. Je ne peux pas me rappeler quand et à quelle occasion. Je vais essayer de la retrouver. La vérité est que nous étions tous tellement occupés qu'il n'y avait pas le temps de "traîner". Le scénariste/producteurs n'étaient pas sur le plateau tant que ça. Nous y allions quand nous le pouvions, mais lorsqu’un script était en cours de tournage, nous étions au travail sur un autre un mois à l'avance (ou quelques jours à l'avance si la situation désespérée l’exigeait !). Bien sûr, des réécritures pendant le tournage avaient lieu, mais nous avons essayé de les limiter. Tout cela pour dire que je n'ai pas eu grand-chose à faire sur un plateau et beaucoup à faire devant un écran d'ordinateur. Eh oui, nous utilisions des ordinateurs à l'époque. La vérité est que si vous ne travaillez pas sur le plateau de tournage d’une façon ou d’une autre, le fait de simplement y être est très ennuyeux. J’allais sur le plateau pour retrouver de vieux amis, en particulier des metteurs en scène que je ne voyais pas souvent.  Si vous êtes le producteur exécutif, être sur le plateau peut rendre les gens nerveux ».(10 février 2014).

Les débuts pour The Equalizer: « Ce que la série était au début et ce qu'elle est devenue sont deux choses très différentes. Comme on le sait, au cours de la première année de production,  il y avait une guerre totale entre les scénaristes et producteurs de Los Angeles et l'équipe de New York, y compris Edward. Cela concernait le fond de la série. Vers la fin de l’année de production, le showrunner a été viré avec un autre scénariste-producteur. Un nouveau showrunner est arrivé. Il m'a viré. Il a été licencié à son tour au bout de six semaines. Un troisième showrunner est venu pour la seconde saison. Le producteur exécutif de New York voulait que je revienne. Je rejoignis le personnel.

Mon approche a commencé au cours de la première saison avec un épisode que j'ai réécrit complètement. J’avais demandé au showrunner de me donner le script le plus difficile qu'ils avaient qui nécessitait une réécriture (Ndlr : Le règne de la terreur/Reign of Terror). Il y avait des choses très stupides dans ma réécriture de cet épisode, mais quelques-unes tenaient bien la route. Ainsi, afin de faire face au mal, McCall doit déposer son arme. Cette crise interne créa un conflit profond pour le personnage. Nous avons commencé à le percevoir d'une manière différente. Il rencontre un homme qui avait déposé les armes. On m'a dit que Edward était prêt à quitter le plateau parce qu'il ne voyait pas où son personnage allait. Il n'y avait pas d’ ‘arc’ pour lui. Je n'avais aucune idée de tout cela. J’essayais simplement de raconter une bonne histoire. Par inadvertance, cela a débuté un ‘arc’. En bref, Hollywood n'aime pas déposer les armes ». (8 janvier 2014).  

Les anciens collaborateurs : « De l'équipe de rédaction, un certain nombre d'entre nous est toujours bons amis. J’aimerais bien que d’autres scénaristes soient sur Facebook. Kevin M. Droney est ici. Carleton Eastlake est sur Facebook, mais je ne pense pas qu’il soit présent dans ce groupe. Il n’y en a plus beaucoup avec qui j’ai gardé le contact. Billy Zabka est un ami et il est toujours actif. Nous étions ensemble dernièrement pour faire les interviews pour la sortie des DVD britanniques ». (24 décembre 2013).

« Ce fut vraiment un travail d’équipe. Nous avions d'excellents scénaristes sur cette série et chacun de nous a apporté un point de vue qui est devenu une partie de McCall, de Mickey et de tous les autres personnages. Travailler avec tout le monde sur la série fut une joie, en particulier les autres rédacteurs. La plupart d'entre nous sommes restés de bons amis ».  (9 février 2014).  

Les dialogues  : « Je peux vous raconter ce qui se passait. Les répliques étaient fournies généralement ‘écrites’. La vérité est que les dialogues ne sont pas faciles à se rappeler, surtout avec le rythme de production et quand vous avez des acteurs plus âgés. Tous mettaient de la bonne volonté à reproduire des répliques en accord avec les scripts. A aucun moment, on a dû réécrire des passages si je me souviens correctement. Il y avait très peu d’improvisation. Edward avait quelques difficultés avec le dialogue américain. Par exemple, il détestait le mot «got». Périodiquement, il prononçait une réplique avec une touche britannique particulière qui la rendait presque incompréhensible pour des oreilles américaines... juste pour s’amuser avec nous. On se regardait, interloqués, et ça passait à la trappe. Avec le temps, j'ai beaucoup de sympathie pour les acteurs plus âgés. Robert Lansing (ndlr : Control dans 29 épisodes) avait un véritable problème pour se souvenir de son texte. Il en était désolé. Souvent son texte était sur de grandes cartes. Certaines fois, des suggestions étaient faites par les acteurs et les scénaristes les ont toujours prises au sérieux. C'était le travail du metteur en scène de garder les qualités du script. Bien sûr, si les choses allaient trop loin lors d’un épisode, les producteurs émettaient des notes de service et des séances de recadrage s’imposaient. Il y avait des cas où les acteurs invités ont tenté de prendre les choses en mains. Lors de ma première année sur la série, j'ai eu une sérieuse confrontation sur le plateau avec une guest star que le réalisateur (un vieil ami) ne pouvait pas gérer. J'ai gagné. » (28 février 2014).

Les scenarios: «  Rien n'a été fait sur la côte ouest, sauf l'écriture. Tout le personnel dédié aux scénarios était à Los Angeles, sauf un scénariste qui vivait à New York pour nous couvrir pour tout travail d'urgence et pour représenter le showrunner à New York. Ca entrait et sortait de New York en permanence. Presque tout le casting se faisait dans la communauté d’acteurs de New York sauf quelques invités qui venaient de L.A. ou d’ailleurs. » (10 mars 2014).    

Robert McCall : « Lorsque je fus convié à rejoindre l’équipe de la série, j’étais sur un contrat d’exclusivité chez Universal. Une scénariste amie, qui avait son bureau à proximité du mien, fut plutôt surprise que je rejoigne l’équipe de cette ‘série de justicier’. J’ai bien peur que c’est comme ça qu’Hollywood nous a catalogués du début à la fin. Et ce n’était pourtant pas ça du tout. Hollywood ne comprend pratiquement rien à la rédemption. Ils ne comprennent que la vengeance et la rétribution. McCall était un homme au cœur brisé. C'est ce qui m'a attiré en lui. Il a pris la responsabilité de ce qu'il était devenu. Sa profonde colère était dirigée contre lui-même. Il a compris que la justice et la miséricorde vont de pair. Il savait que trouver le pardon de Dieu était le seul chemin vers la paix (l’épisode Blood and Wine). Il ne pouvait simplement pas franchir cette porte ».  (25 décembre 2013).

« Le concept de McCall comme personnage de l'Ancien Testament ne vient pas de moi. Joel Surnow, le premier auteur-producteur, en avait parlé. Il voyait McCall comme un personnage qui rendait justice et jugement. Je pense que ce que j'ai apporté était le concept de la rédemption, la possibilité qu'elle puisse exister et la quête pour y parvenir ». (8 janvier 2014).

‘Bottle shows’ : « Pour ceux qui ne connaissent pas le terme, a ‘bottle show’ est un épisode dont l’action se situe à un seul endroit et, idéalement, cet endroit devrait être à votre studio de son. Presque toutes les séries produisent des ‘bottle shows’. Vous arrivez à un point dans un long calendrier de production où vous savez que vous avez dépassé le budget sur un certain nombre d'épisodes, donc pour équilibrer, vous faites un ‘bottle’. Rester à un seul endroit pour tourner fait gagner énormément d'argent. Déplacer la production à travers une ville, c’est long et coûteux. Les ‘bottle shows’ offrent la possibilité de se concentrer sur les relations entre personnages plutôt que sur l'action physique. J'ai toujours aimé les écrire. Le coût d’engager des acteurs même bien connus pour un ‘bottle show’ était minime par rapport au coût de l'ensemble de la production. Il y avait des frais standards pour inviter des ‘guests’ avec des variantes en fonction de l'individu. Le fait est que d'excellents acteurs voulaient travailler dans la série. » (10 mars 2014). 

La fin de la série: « C’est vrai que l'annulation de la série fut une grande surprise pour nous tous. Pendant des années, la série avait été diffusée chaotiquement par la chaine. Je n'oublierai jamais ce qui s’est passé pendant la deuxième saison, alors que nous venions d'atteindre  30 pour cent de part d’audience. La chaine nous a retirés de la programmation pendant six semaines pour lancer un sac d’immondices appelé Texas Police à notre créneau horaire. A notre retour, nous avons dû essayer de récupérer le terrain perdu, mais nous n’avons jamais plus atteint les 30%. Après cela, nous nous sommes retrouvés dans d'autres créneaux horaires terribles. A la fin, je pense que le directeur de CBS en place (je ne vais pas le nommer) n'a jamais aimé notre série. La série avait débuté avant qu’il arrive. Nous avons été annulés en représailles à la bataille qui avait eu lieu entre Angela Lansbury/Arabesque/ Universal et CBS. Le réseau a perdu la bataille pour cette série et nous a sacrifiés en contrepartie. Nous sommes passés par de nombreuses expériences brutales sur The Equalizer et la dernière fut la pire ».(9 janvier 2014).

La série en DVD : « Comme je l’ai déjà écrit, le problème est qu’Universal n’avait pas de bons contacts concernant la musique de la série. Ils n’ont pas les droits pour éditer la musique aux Etats-Unis. Lorsque j’en ai entendu parler pour la première fois, j’étais complètement surpris de la tournure de cette opération commerciale. Ca me rend triste. La première saison de la série, qui est disponible aux USA, a de bons épisodes, mais comme beaucoup de séries, nous avons trouvé le bon rythme qu’à partir de la seconde saison ».  (24 décembre 2013).

Le film en preparation (sortie 2014): « Tout ce que je sais provient du téléphone arabe. On m'a dit que Crowe et son père avaient l'habitude de regarder la série ensemble régulièrement quand il était adolescent (ndlr : Russell Crowe, premier acteur pressenti pour le rôle). Apparemment, c'est la raison pour laquelle il était intéressé. Il y a plusieurs raisons pour qu’un acteur abandonne un projet. J'ai entendu dire qu’ils ont réfléchi sur un certain nombre de scripts avant de se décider pour celui qu’ils ont choisi. S’ils ne pouvaient pas se décider sur un script, Crowe n’était peut-être plus disponible. Le seul contact que j'ai eu avec une personne concernée, même de loin, fut un scénariste qui a été invité à venir et faire du plat aux producteurs. Il a fait des recherches et il m’a téléphoné. Nous avons parlé pendant un certain temps de la série, mais il n'a pas eu le job. Je ne sais pas dans quelle mesure Michael Sloan est impliqué. Je ne connais pas beaucoup Michael. Parce qu'il n'a plus travaillé sur la série après le pilote, je n'ai pas eu la chance de bien le connaître. Je connais en revanche la façon de procéder des productions de films et je doute qu'il ait eu l’opportunité d'influencer quoi que ce soit ».(8 janvier 2014).

A la sortie du film avec Denzel Washington : « Mon seul souci est qu’on puisse penser qu’il y ait un rapport, même infime, entre ce film et la série sur laquelle nous avons travaillé si durement. Il n’y en a pas.  Et ce fut un choix délibéré de la part de ceux qui ont élaboré le film. Mon vieil ami et ancien collègue, Robert Eisele, eut une expérience intéressante il y a deux ans en rapport avec cela. Comme beaucoup d'entre vous le savent, Bob a été un pilier de notre série. Il était avec moi pendant deux de nos quatre années sur THE EQUALIZER et il a écrit des épisodes incontournables. Il avait écrit aussi le scénario d’un film dans lequel M. Washington avait été la vedette : The Great Debaters. Ce fut une bonne expérience à l’époque. Pour cette raison, il contacta les producteurs du film offrant ses services de scénariste. Il fut tout de suite arrêté. Ils lui ont dit concrètement qu’ils voulaient absolument que le film n’ait rien à voir avec la série de quelque manière que ce soit. De toute évidence, ils ont obtenu ce qu'ils voulaient.Y a t-il quelque chose qui ne va pas avec M.Washington? Je ne sais pas. C’est un acteur talentueux, mais il semble avoir une grande prédisposition pour la violence la plus abjecte. Pour être honnête, je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de fans de la série intéressés par le film. Dans l'esprit des producteurs du film, c'était juste une franchise disponible. Puisque la série n'est pas disponible sur Netflix ou Amazon Premium, le film se présente comme la définition de la série ». (8 septembre 2014).

« Je n'ai pas vu le film et je ne veux pas le voir. Pourquoi s’énerver inutilement ? D’après toutes les sources que j’ai consultées, Washington et ses acolytes ont fait ce que nous avons essayé par tous les moyens de ne pas faire dans la série. De ce que j'ai entendu aussi, le film n'est rien d’autre qu’un nouvel exemple de violence porno avec Washington. En ce qui concerne les scènes de meurtres, Washington et ses acolytes ne sont que des dilettantes, de grands enfants mal dégrossis, typiquement hollywoodiens. Ils n'ont jamais tué personne ou vu des gens mourir de mort horrible à côté d'eux. Donc, c'est tout simplement un jeu. Durant les années où j'ai participé à la série, nous n’avons jamais adopté cette attitude. Un certain nombre de fois, j'ai écrit des scènes particulières. Quelqu'un disait à McCall, "Vous avez une arme, pourquoi ne pas tout simplement le tuer?" Il répondait: «Vous ne comprenez pas. Je me souviens du visage de chaque personne que j’ai dû tuer." Avons-nous eu de la violence dans la série? La réponse est oui. Mais la façon dont Edward la jouait et que nous l’avons écrite en amont représentait une douleur lancinante.

Peu importe leur talent, je suis convaincu que Washington et le réalisateur de ce film ne sont en fait rien d'autre que des petites brutes de douze ans, assis en classe de sixième et qui dessinent des dessins sanguinolents dans leurs cahiers d'école. C'était simplement une franchise disponible, qui eut pas mal de succès en son temps, mais qui est oubliée maintenant, et ils ont pu la peupler avec leurs propres obscénités ». (26 Septembre 2014).

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 3. ENTRETIEN AVEC KEITH SZARABAJKA‏

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Keith Szarabajka est un acteur américain d'origine polonaise né le 2 décembre 1952 à Oak Park dans l’Illinois. Après être passé aux universités de Chicago et San Antonio, il a étudié le théâtre à l’Organic Theater de Chicago. Il débuta sa carrière en 1979 et il joua en 1982 dans Missing –Porté disparu de Costa-Gavras. Keith Szarabajka fit de nombreuses apparitions dans des séries télévisées dès 1984 (Deux flics à Miami). Il participa aux quatre saisons d’Equalizer dans 47 épisodes (sur les 88 de la série) dans le rôle de Mickey Kostmayer, un des aides de McCall. Il a le rôle principal dans la série adaptée de Stephen King, Golden Years (Compte à rebours). En 1993, il apparaît aux côtés de Clint Eastwood et Kevin Costner dans Un monde parfait. Ensuite, il participa dans les années 90 à Walker, Texas Ranger, New York –Police judicaire, Profit. Au début des années 2000, il poursuit son voyage dans l’univers des séries avec des rôles dans Star Trek, X Files et Angel, où il est le chasseur de vampires Daniel Holtz. A noter aussi ses apparitions dans Urgences, 24 heures chrono, Eleventh Hour, Prison Break, Cold case, Sons of Anarchy et Esprits criminels. Depuis une dizaine d’années, il est aussi connu pour des doublages dans de nombreux jeux vidéo, dessins animés et livres audio.

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Comment avez-vous été choisi pour le rôle de Mickey Kostmayer ?

On m’a auditionné et je fus engagé, initialement pour simplement un épisode.

Vous avez joué dans 47 épisodes et The Equalizer fut une des premières séries à avoir autant de personnages qui allaient et venaient. Qui décidait par exemple dans quel épisode allait jouer Mickey Kostmayer ?

Je n’ai aucune idée de la façon que ces décisions étaient prises, mais je pense que c’est un accord entre le producteur et les scénaristes à New York et Los Angeles. Je m’entendais bien avec Edward et je suis certain qu’il avait son mot à dire sur le sujet. Je sais qu’après sa crise cardiaque, il a insisté sur le retour du personnage de Mickey.

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Quand on regarde The Equalizer, on peut percevoir qu’Edward Woodward était un acteur sympathique. Comment était-ce de tourner un épisode avec Mr Woodward ?

C’était un acteur formidable et un homme très gentil. Une fois, il a discuté toute une journée pour qu’on coupe une longue réplique, mais à la fin de la journée, quand il n’avait plus d’argument, il est sorti et il a fait le discours comme si c’était du Shakespeare.

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Pourrait-on encore produire la série de nos jours? Peut-on dire que la série est ‘politiquement incorrecte’ ?

Bien sûr. Pourquoi pas? Et je ne suis pas certain de ce qui est si politiquement incorrect dans la série. S’il y a quelque chose, cela convient probablement à la teneur de l’époque.  

Quel est votre meilleur souvenir du tournage de The Equalizer ?

La fois où nous avons eu un imposteur qui s’est présenté en tant que réalisateur. Il s’est avéré qu’il n’avait jamais rien réalisé auparavant, mais à cause des règles de la DGA (Director's Guild of America),  il ne pouvait pas être congédié. Geoff Erb, notre directeur de la photographie (ndlr : disparu le 20 juin 2013), Edward et moi avons réalisé l’épisode nous-mêmes. Ne me demandez pas qui c’était, mais ce fut fou et amusant.

 Combien d’épisodes étaient tournés en même temps? 

Habituellement un à la fois, bien que nous travaillions trente-quatre semaines, ce qui faisait beaucoup d’affilée, pour tourner les vingt-deux épisodes de chaque saison.  

Quel est votre épisode préféré et pourquoi?

China Rain [ndlr: titre VF, L’enlèvement, second épisode de la première saison]. Je pense que c’est celui qui explique le mieux la relation de Mickey Kostmayer avec McCall et c’est également le plus abouti pour le personnage de Mickey.

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Est-ce que votre participation à The Equalizer a été un tournant dans votre carrière?  

Je le pense. Cela m’a étiqueté comme acteur de télévision, mais je me suis toujours battu. Je ne suis jamais parvenu au seuil suprême où le travail me tombe dans les bras facilement. J’ai presque dû toujours passer des auditions.

Etait-ce différent de jouer dans la série The Equalizer par rapport aux autres dans lesquelles vous avez participé, tels Compte à rebours, New York- Police judiciaire, Profit ou Cold Case? Il y a beaucoup de fans d’Angel sur notre forum. Je n’en suis pas, mais que pouvez-vous leur raconter sur votre participation à cette série ?

C’est un livre, je dirais. Elles étaient toutes différentes dans leur genre, bien qu’elles fussent pareilles. La plus difficile fut Compte à rebours, à cause des dix heures de maquillage quotidien, mais j’ai dû passer par ces séances maquillage également pour les trois derniers épisodes d’Angel. Ces séries étaient toutes amusantes à faire, mais mes personnages préférés sont Holtz dans Angel et Mickey dans The Equalizer.

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Que pensez-vous du film The Equalizer prévu pour l’année prochaine?

Je n’aime pas du tout. Ils ne m’ont pas demandé si je voulais y participer, même dans un petit rôle. J’espère pour eux que ça marchera quant même.

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KEITH SZARABAJKA SUR FACEBOOK

Les cascades : « J’ai fait beaucoup de mes cascades lors du tournage, mais au fur et à mesure que la série avançait, les instances dirigeantes ont insisté pour que nous ayons une doublure…pour des questions d’assurance. » (Facebook, 9 janvier 2014).

Une éventuelle cinquième saison: «  Autant que je sache, The Equalizer était censé avoir une cinquième saison. En fait, j'ai refusé Midnight Caller (Jack Killian, l’homme au micro), car elle était en préparation ...avec le recul, une stupidité de ma part. Ensuite, CBS nous a arrêtés, prétendument parce qu’Universal exigeait une licence plus élevée pour Arabesque. Ma carrière est parsemée de coups comme ça. » (Facebook, 9 janvier 2014).

Le film en préparation (sortie 2014): « Sans paraitre trop amer….Je veux simplement dire que lorsque mon agent a contacté les responsables du casting du film pour savoir s’il n’y avait rien pour moi, on lui a répondu que la production essayait ‘de se démarquer autant que possible de l’original’.

Même si je leur souhaite bonne chance, y compris à Michael Sloan, qui, je crois, est impliqué dans la production d’une manière ou d’une autre, je suis perplexe sur les raisons d’avoir écarté des gens comme moi, Mark Margolis, Billy Zabka, Anthony Zerbe (qui je pense est toujours avec nous) ou Irving Metzman qui auraient pu être utilisés dans une certaine mesure, même en caméo. Il me semble que cela aurait apaisé les fans de la première heure, tout en introduisant le nouvel Equalizer, avec des références, espérons-le, à Edward et Lansing. Je dirais qu'il a l'aura de Bad Kharma autour. J'espère que le film sera un succès et qu’ils feront une suite, et ALORS ils nous mettront dedans, peut-être avec moi, comme un officier à l'Agence ou quelque chose de semblable. Mais je n’y compte pas trop....

Je ne m'étonne pas du tout...Je travaille encore, et je suis reconnaissant pour ce travail. Je ne comprends simplement pas pourquoi la production du film a tout fait pour me rejeter. Et si ceci est dénigré, alors ainsi soit-il ... » (Facebook, 7 janvier 2014).

« Pourquoi les gens du film ont fait ce qu'ils ont fait, c’est, malheureusement, quelque chose qui me dépasse. J'aurais préféré qu’ils ne le fassent pas. Russell Crowe aurait été un choix "qui convient..". Denzel Washington convient moins apriori, mais si vous regardez les films qu'il a fait, son casting a beaucoup de sens. Training Day, Sécurité rapprochée, la CIA en Afrique du Sud...de nombreux films...je l'aime bien dans Glory. Il est même de New York ; en fait Mount Vernon, NY, mais assez proche des offices gouvernementales....Vous voyez ce que je veux dire. » (Facebook, 9 janvier 2014).

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4. ENTRETIEN AVEC CARLETON EASTLAKE‏

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Carleton Eastlake était juriste avant de devenir producteur et scénariste vers le milieu des années 80 ; il est surtout connu pour ses participations à de nombreuses séries de science-fiction. Il participa néanmoins à l’écriture de scénarii pour The Equalizer.

En tant que scénariste, il débuta par un épisode de V, avant de prendre part à Supercopter et Arabesque. Il continua avec Equalizer, qui lui permit de se faire un nom dans le métier. À partir des années 90, ses scénarii sont destinés majoritairement à des séries de science-fiction. On retrouve son nom aux génériques des séries SeaQuest, police des mers, The Burning Zone, Invasion planète terre, Au-delà du réel -l’aventure continue, Farscape et un téléfilm de Star Trek : Voyager.

Comme producteur, on lui doit surtout BookerSeaQuest, police des mers, The Burning Zone, Invasion planète terre.

Comment avez-vous été choisi pour écrire des scénarios de la série Equalizer? Pourquoi n’avez-vous travaillé sur la série que lors des deux premières saisons – en fait, principalement la seconde ? 

J’ai commencé à travailler pour la télévision en écrivant un épisode en freelance pour la série V originelle. On m’a donné quelque chose comme une histoire d'un paragraphe et cinq jours pour écrire le script – les producteurs étaient un peu dans le pétrin. Ils pensaient qu'ils avaient un accord pour utiliser l’hélicoptère d'attaque "Red Dawn" et ils voulaient que je raconte une histoire dans laquelle les éditeurs d'un journal de Résistance souterraine étaient sauvés d'un camp de prisonniers de Visiteurs à l'intérieur du stade de Santa Monica College. J'ai donc fait ça. Mais ensuite, ils n’avaient plus de budget et ils l’ont remplacé par une camionnette qui fait le raid-incroyable ! sur l’atelier d'impression du studio.

Toutefois, Universal a lu le scénario original et a décidé que j'étais un écrivain d'hélicoptère formidable et on m'a ainsi donné une mission sur Supercopter. Puisque l'hélicoptère Airwolf était piloté par un ancien pilote du gouvernement ou quelqu’un devenu justicier, on a pensé que je pouvais écrire pour la nouvelle série d’ancien-agent-du-gouvernement-devenu-justicier, The Equalizer.

La première saison, j'ai fait un script indépendant (Ndlr : l’excellent épisode Torn/Un choix difficile). Cela m’a permis d’être engagé pour la deuxième saison comme ‘staff story editor’. La série était diffusée sur CBS. Lorsque le président de CBS démissionna pour diriger Warner Brothers Television pendant le tournage de la saison, il m’a donné un accord à la Warner. Mon agent a négocié une clause pour quitter The Equalizer et j’ai déménagé au studio de la Warner. J’ai fini par travailler sur la série A Man Called Hawk, qui était en fait la version Warner de The Equalizer (Ndlr : une série inconnue en France de seulement treize épisodes).  

Quel épisode est votre préféré? Pourquoi?

Je les ai tous aimés. Nocturne (Ndlr : saison 2, épisode 2) prédit la controverse contemporaine de la NSA aux Etats-Unis. Dans mon scénario, McCall, joué par l’étonnant Edward Woodward, traque le violeur d’une femme atteinte de cécité en utilisant ses contacts à la NSA afin de faire correspondre à l’ordinateur une empreinte vocale artificielle qu’elle a composée avec tous les appels téléphoniques sur les lignes à longue distance de la côte est des Etats-Unis.

On m’a dit à la CBS que je ne pouvais pas prétendre que la NSA exploitait des appels longue distance si cela n’était pas vrai. Je leur ai alors donné un exemplaire du livre de James Bamford, The Puzzle Palace, qui soutenait que la NSA avait probablement recours à ces pratiques depuis les années 80. Et CBS m’a laissé écrire l’histoire. Il est incroyable de constater que, trois décennies plus tard, les agissements de la NSA sont inconnus de beaucoup de monde. Ils ont pourtant toujours existé.

D’autre part, j’ai partagé un Edgar Award pour The Cup (Le silence, le prix Edgar Allan Poe pour le meilleur épisode de télévision en 1986). Et Prelude, une histoire très politique, a présenté le passé de l’Equalizer, un homme qui avait organisé le coup fasciste au Chili et il essayait d’expier ce péché. Mon dernier épisode de la saison, A Place to Stay (Un abri), permit d’expérimenter un Equalizer sans violence excessive. Les Pouvoirs en Place m’ont cependant demandé un compromis, que l’Equalizer se serve au moins de son arme pour tirer en l’air et attirer l’attention de tout le monde au dénouement. Ne pas entendre un seul coup de feu de tout l’épisode leur paraissait étrange.

Je pourrais continuer, mais comme je l’ai dit, je les ai tous adorés.

The Equalizer fut une des premières séries à avoir autant de personnages qui allaient et venaient. Qui décidait par exemple dans quel épisode allait jouer Mickey Kostmayer ou de la disparition d’Harvey Gage sans préavis ?

Cela a toujours été une question de savoir qui était disponible et si la production pouvait se le permettre financièrement. Nous écrivions souvent un rôle pour un personnage récurrent ; parfois, on réussissait à l’engager, et sinon, nous devions réécrire pour un personnage différent ou un nouveau avec un rôle similaire.

Une exigence de la production était qu’on ne pouvait plus jamais faire réapparaître l’ex-femme de McCall. Elle avait été interprétée par la merveilleuse, célèbre et bien payée Sandy Dennis (Ndlr : elle a joué dans un seul épisode, Out of the Past, Les retrouvailles). Il n’y avait pas moyen de donner le rôle à quelqu’un d’autre et pas beaucoup d’espoir d’obtenir son retour pour un nouvel épisode.

Y avait-il des impératifs d’écriture dans la rédaction d’un scénario d’Equalizer?

Les scénaristes étaient beaucoup plus indépendants à cette époque qu’ils le sont maintenant. La série fut écrite principalement par trois d’entre nous et supervisée par un quatrième auteur, Ed Waters, et un producteur exécutif à New York, Jim McAdams.  Et, bien entendu, nous avions des annotations du studio et de la chaine.

Pourtant, chacun de nous a écrit très différemment. J'ai dépeint McCall comme une sorte de Christ du Nouveau Testament, se sacrifiant pour racheter ses péchés et les péchés de notre société, en partie en menant la victime de la semaine à jouer un rôle dans leur propre rédemption. Coleman Luck, je le sentais, avait tendance à décrire l’Equalizer comme un prophète de l'Ancien Testament ou un ange vengeur. Scott Shepherd semblait aimer l'écriture des épisodes plus légers qui ont fait participer des personnages secondaires plus jeunes.

Mais, comme je l'ai mentionné ci-dessus, s'il y avait une règle, c'était que McCall devait se servir de son arme au moins une fois par épisode.

Aviez-vous des contacts avec les acteurs lors de l'écriture des scénarios à Los Angeles? Ont-ils eu leur mot à dire en la matière?

Je suis allé à New York pour mes deux premiers épisodes, et j’ai donc travaillé directement avec Woodward et McAdams. Woodward, cependant, était un acteur professionnel de tradition britannique, il avait donc plus souvent des questions d'interprétation plutôt qu’une demande de modification. Plus tard, pour d’autres séries, j'ai eu affaire à des acteurs beaucoup moins professionnels qui, bien sûr, ayant peu de formation et d'expérience sur laquelle s’appuyer, trouvaient toutes sortes de raisons pour discuter le script, généralement comme un moyen pour faire face à leur peur.

Quel est votre meilleur souvenir d’écriture sur la série ?

Bien, à part les plus prestigieux, comme gagner un Edgar, le plus amusant fut lorsque je travaillais seul un samedi dans cette terrible carcasse presque abandonnée d'un bâtiment sans climatisation sur Times Square. Je mettais sur pied mon premier script pour répondre aux impératifs budgétaires pour la fusillade du lundi. J'ai bu bouteille après bouteille de la petite bouteille verte Perrier prises dans le réfrigérateur du bureau et, enfin, en regardant toutes les bouteilles de Perrier que j’avais consommées, je me suis dit, wow, je suis enfin arrivé dans le glamour d’Hollywood! De l’eau française gratuite! Qu’espérer de mieux ?

J'étais jeune à l’époque.

Est-ce que votre participation à The Equalizer fut un tournant dans votre carrière ?

Oui. C'était mon premier emploi en équipe. Cela m'a donné un contrat et beaucoup de mes séries ultérieures, m'a valu un Edgar, et m'a donné le goût du Perrier.

Est-ce différent d'écrire sur The Equalizer que pour d'autres séries qui impliquent le droit et la justice, comme Booker?

Oui. Malheureusement, The Equalizer a été la meilleure expérience que j'ai eue à la télévision! Travailler avec un acteur britannique professionnel et faire le casting d’acteurs presque entièrement de la scène théâtrale de New York fut une expérience que je n'ai jamais eue de nouveau. Le réseau de télévision était raisonnable, le studio était raisonnable, Jim McAdams et Ed Waters étaient raisonnables- ça aussi fut une expérience que je n'ai jamais eue de nouveau. Hollywood est régi pour beaucoup par la peur et la rivalité et, souvent, par des coups de poignard dans le dos. Quelque chose, quelque part est généralement toxique, même si presque tout et tout le monde est formidable. Donc, l’année sur The Equalizer fut unique.

Vous avez écrit pour de nombreuses séries télévisées de science-fiction, tels que SeaQuest, police des mers / Au-delà du réel, l’aventure continue/ The Burning Zone. Avez-vous préféré écrire des histoires pour les séries de science-fiction?

Lors de mes examens à l'école secondaire, les résultats ont montré que je voulais travailler dans les arts, les sciences ou la politique-et jamais dans la comptabilité ou l'agriculture. Fidèle aux conclusions, j’ai d'abord travaillé comme avocat du gouvernement traitant de questions de politique publique souvent sur des problèmes affectant la santé publique. De même, la plupart de mon travail de science-fiction a été ce que j'appellerais de la science-fiction sociale, qui traite de questions que je pensais que la technologie créerait ou qui côtoie allégoriquement des questions sociales et politiques contemporaines. Donc, la science-fiction a été très satisfaisante.

Que pensez-vous du film The Equalizer ?

Je ne sais rien à ce sujet, à part que Denzel Washington est dedans-il est l'acteur parfait pour s’approprier la force et le sens de la recherche de la rédemption de McCall, donc j’espère que c'est ce que le film montrera. Quoi qu'il en soit, je suis impatient de le voir!

Deux autres interviews intéressantes (en anglais) de Carleton Eastlake :

http://thewriteenvironment.blogspot.fr/2009/09/carleton-eastlake-takes-us-from.html

http://www.hollywoodreporter.com/lists/carleton-eastlake-228851 

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 5. DOCUMENTAIRE : THE STORY OF THE EQUALIZER 

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Ce bonus de quarante-trois minutes - une sorte de ‘making-of’ de la série – n’est présent que sur les coffrets anglo-saxons, l’intégrale britannique de la série sortie le 20 mai 2013. Il est par conséquent absent du coffret français sorti en 2016. C’est navrant, car il est riche en enseignements sur la production et divers aspects de The Equalizer.

Coleman Luck, Robert Eisele, Keith Szarabajka et William Zabka ont pris part à ce documentaire. Lors de notre rencontre le 10 juin 2017, Coleman Luck me raconta certains aspects du tournage de la série qui figurent dans cette featurette, comme les difficultés rencontrées lors de la troisième saison suite à la crise cardiaque d’Edward Woodward. Egalement sa stupéfaction lorsqu’il se rendit compte que quelques heures avant le tournage, Telly Savalas, engagé sur l’insistance de Jim McAdams qui le connaissait depuis Kojak, ignorait tout du rôle qu’il allait interpréter !

Tourné en 2012, le documentaire rassemble les témoignages - entrecoupés d’extraits de la série - des quatre participants qui interviennent à tour de rôle.

J’ai regroupé les propos par intervenant pour faciliter le transcrit, qui permettra à tous les fans qui ne comprennent pas l’anglais d’avoir un aperçu de ce bonus très intéressant.

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Coleman Luck, co-producteur, co-producteur exécutif, scénariste et showrunner.

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« Michael Sloan ne fut pas impliqué dans la série au-delà du pilote. Richard Lindheim  l’était pendant toute la durée de la série, car il était employé à Universal TV. C’est lui qui a trouvé le titre The Equalizer. Il connaissait Edward Woodward, il avait vu Callan (ndlr : série britannique tournée entre 1967 et 1972) et il pensait que cela serait une excellente idée de faire la même chose aux USA avec un tel personnage.

Le choix d’Edward pour être la vedette fut la grande bataille de la série d’après ce que j’ai compris. Edward n’était pas connu aux Etats-Unis. Ils se sont battus pour l’imposer et ce fut la bonne décision. Il était merveilleux.

J’étais sur un accord global avec Universal et ils sont venus me voir pour me demander si je voulais les rejoindre sur cette nouvelle série qui venait de commencer. Je leur ai dit que j’étais d’accord et on m’envoya voir le showrunner de l’époque, Joel Surnow. Je lui ai demandé quel était le script le plus difficile qu’il avait. Il m’a donné Reign of Terror. Et ce fut le début de l’aventure.

Le rôle d’un scénariste producteur sur The Equalizer était essentiellement d’aboutir avec de bons scripts et de bonnes histoires. Nous allions à New York pour aider la production comme on le pouvait sur les scripts que nous avions écrits. Nous avions une équipe qui travaillait en rotation. Nous travaillions avec Jim McAdams, qui était le producteur exécutif, les metteurs en scène et toutes les personnes impliquées dans l’élaboration d’un épisode. 

Nous parlions de l’Equalizer comme un personnage de l’Ancien Testament, un homme qui croyait au concept du Bien et du Mal, un homme qui croyait au concept  de la droiture pour laquelle il avait échoué. C’était un homme à la recherche de rédemption, c’était la nature du personnage.

Je suis monté en grade – c’est comme cela que ça marche –  à la fin de la première saison ; il y eut un grand changement dans le personnel, le showrunner fut remplacé. Lors de cette période, je fus viré de la série comme beaucoup d’autres. Puis ils ont pris un troisième showrunner, un type nommé Ed Waters, un gars très bien. Il resta pendant les deux saisons suivantes, mais il n’a jamais rien écrit sur la série lui-même. Il m’a rappelé sur The Equalizer car James McAdams et je pense aussi Edward le désiraient. On m’a rappelé après avoir été éjecté de la série à peu près un mois et demi !

Nous n’avions pas avec Edward beaucoup de discussions sur le rôle, il savait exactement ce que je voulais ; il n’a jamais discuté ce que j’écrivais. Travailler avec lui était un bonheur. Il était un des plus grands raconteurs d’histoires de sa génération. Et aussi un des plus drôles car il pouvait prendre n’importe quelle voix. Il était aussi un chanteur extraordinaire. On s’est demandé comment on pouvait faire chanter l’Equalizer, mais on n’a jamais réussi. La distribution principale donne le ton sur le plateau. Edward était un vrai gentleman. Il était pratiquement présent sur toutes les scènes tournées, excepté pour la troisième saison.

A la fin de la seconde saison, nous avons tourné l’épisode en deux parties qui devait servir d’ouverture à la troisième (Blood & Wine). Puis ce fut le hiatus et Edward est rentré chez lui en Angleterre et c’est là qu’il a eu une attaque. Le personnage de Mitchum est celui d’un ancien membre de l’Agence qui avait été en rapport avec McCall. Il vient dans l’idée de ramener McCall, car il est l’un des rares à pouvoir le faire.

Harley Gage, le personnage de Richard Jordan, était le bras armé, un violent qui faisait les scènes que Mitchum ne pouvait plus faire à son âge. Mitchum était assez âgé à cette époque (ndlr : 70 ans), plus vieux qu’Edward, et Jordan devait accomplir  les scènes d’action.

Je ne pense pas qu’une série ait connu ce qu’on a connu à ce moment-là. Il y a beaucoup de séries qui perdent leur star parce que l’acteur part ou même meurt. Nous étions confrontés au fait que la série allait de l’avant et nous devions faire comme si Edward était toujours là. Durant la troisième saison, nous avions Edward une journée par semaine pour le tournage, sept heures pour la journée. Nous avons dû avoir recours à plusieurs artifices. Par exemple, Edward Woodward était assis à une extrémité d’un comptoir du bar en train de parler à Robert Mitchum, assis à l’autre extrémité, mais ils n’étaient pas ensemble. Je pense même qu’il n’y a pas une seule scène avec les deux acteurs dans la même pièce. Le problème est que les docteurs ne donnaient pas plus de temps. Nous étions soucieux de la santé d’Edward mais la troisième saison fut très difficile à cause de cela.

Robert Lansing en Control était aussi une joie pour le tournage, comme Edward, il était un gentleman. Les deux personnages avaient une amitié étrange ; ils se faisaient confiance tout en se méfiant.

Quand je suis revenu sur la série, après avoir été viré à la fin de la première saison, Universal voulait faire un ‘crossover’ avec Magnum, sur trois endroits différents. A peine croyable ! Universal voulait le faire absolument et la première tâche que j’ai eue à mon retour fut d’écrire la partie Equalizer du projet. Je l’ai écrit mais Dieu merci cela n’a pas abouti. Ensuite, j’ai dû réécrire ma partie strictement pour The Equalizer. C’est devenu Beyond Control et l’épisode a établi plus profondément les relations entre McCall et Control.

New York était, dans un sens, le personnage non présenté de la série. C’était merveilleux de tourner là. C’est grâce à Jim McAdams qui adorait New York. Nous avions de longues journées de tournage et, malgré qu’il y ait une seconde équipe, le planning était toujours très serré.

Le thème musical de l’Equalizer est un des meilleurs de télévision. Aujourd’hui, quand j’écoute toute la musique de la série avec l’énergie de Steward Copeland, je constate qu’elle représente une part importante du succès de The Equalizer.

Je me souviens qu’Edward a été nominé à chaque fois aux Emmy et qu’il a perdu plusieurs fois d’affilée face à Bruce Willis pour Clair de lune. J’étais tellement dégouté que j’ai rendu ma carte de membre de l’académie car j’apparentais ça à une plaisanterie. Bruce Willis est un bon acteur mais Clair de lune n’est pas un ‘drama’ mais une ‘comedy’.

The Equalizer a été vu par les critiques pendant très longtemps comme une série vigilante avec un excellent acteur. Depuis quelques temps, The Equalizer est jugé comme une série culte ; à l’époque, on luttait pour être respecté à Hollywood.

A la fin de la quatrième saison de The Equalizer, CBS voulait continuer Arabesque qui était une série qui marchait bien. La très mauvaise relation entre CBS et Universal sacrifia The Equalizer. On a été victime d’une véritable stupidité des réseaux car on méritait une cinquième année, même si on n’était plus dans le top 10 à la fin de la quatrième saison. C’était devenu un jeu politique à la fin de la série.

The Equalizer fut le sommet de ma carrière à Hollywood. Je pense qu’on a fait quelque chose qui avait du sens du point de vue des histoires. On a affirmé certains principes, ce n’était pas qu’un divertissement. Je suis fier d’avoir participé à The Equalizer. »

Robert Eisele, co-superviseur et producteur. Il a travaillé en étroite collaboration avec Coleman Luck, principalement pendant la quatrième saison. Il dirigeait l’équipe des scénaristes. 

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« Robert McCall est un personnage basé sur l’idée d’un agent de la CIA. ‘The Company’ est la CIA. Un agent qui a fait beaucoup de choses dans sa vie pour le bien de Dieu et de son pays, mais aussi certaines choses pour lesquelles il n’est pas fier. Alors que nous développions le personnage, McCall devait se sentir responsable pour quelque chose de son passé qui le hanterait toujours. C’était probablement un type qui ne dormait pas bien la nuit.

La distribution était brillante et cela a aidé, à mon avis, à ce que la série perdure. Edward était unique, un personnage paternel.

J’avais vu la série avant de rejoindre l’équipe. Je venais de Crime Story (Les incorruptibles de Chicago) et j’avais travaillé avec Michael Mann qui était le producteur exécutif et le réalisateur de quelques épisodes. Je voulais changer d’expérience parce que c’était difficile de travailler avec lui. The Equalizer était tourné dans les mêmes studios d’Universal  et j’ai discuté avec quelques scénaristes. Je savais que c’était une série de qualité, même si elle était réputée pour être violente. Il y avait des choses à faire dedans et je fus ravi d’être accepté dans l’équipe.

C’est passé maintenant dans le langage usuel : ‘Vous avez besoin d’un Equalizer dans votre vie’. Quelqu’un pour remettre de l’ordre. Pas une brute, car les brutes se détestent mutuellement. C’est l’homme classique qui corrige les brutes, on n’aime pas voir que les gens soient oppressés ; ce genre d’homme est une attirance pour tout le monde.

Le premier épisode que j’ai écrit était Suspicion of Innocence avec Vincent D’Onofrio, maintenant une vedette d’une série de la franchise Dick Wolf. Il était un jeune homme et il jouait le rôle d’un retardé mental accusé d’un meurtre qu’il n’a pas commis. The Equalizer essaie de résoudre le problème ; c’était un épisode très fort. Je savais que j’avais atterri dans la bonne série, car je pouvais écrire. J’avais une nièce de quatre ans qui était atteinte d’un handicap et j’étais le parrain. Je voulais explorer ce thème et j’avais la liberté de le faire. La chose importante était la liberté ; vous aviez des problématiques, de votre vie, politiques ou autres, pour lesquelles vous vouliez écrire. Nous n’étions pas tous du même bord ; j’étais plutôt à gauche, mais je pouvais exprimer mes idées, dessiner des personnages durs. Lors de la première année, Joel Surnow était vraiment à droite. Je ne le connais pas personnellement, mais d’un autre coté, il attachait beaucoup d’importance aux droits de l’homme.

Nous avions une bonne équipe : Coleman Luck, le coproducteur exécutif, dirigeait l’équipe de scénaristes la seconde année que j’ai passée sur la série. Coleman dirigeait un peloton Mobile Riverine Force dans des combats dans le delta du Mékong au Vietnam en 1968. Ces expériences se sont retrouvées dans le personnage d’Edward Woodward et je pense sincèrement que la voix de la série était celle de Coleman Luck.

Edward a récupéré assez rapidement de son attaque cardiaque. Richard Jordan, qui avait déjà joué dans quelques épisodes, le remplaçait. C’était un acteur merveilleux, qui avait du poids dans les scènes dramatiques. C’était donc Gage le personnage sur lequel on devait se concentrer pour écrire. J’ai écrit et coécrit les épisodes Mission : McCall et Shadow Play sans Edward Woodward mais, pour être franc, je me rappelle davantage des épisodes que j’ai écrit pour Edward. Pas parce que Richard n’était pas un bon acteur, mais parce qu’il manquait quelque chose.

Les relations entre Control et McCall étaient la partie drôle des scénarios. Il y avait une espèce de jeu du chat et de la souris. Les deux personnages se connaissaient et McCall avait une certaine dette envers Control. Travailler avec Lansing était très bien. C’est plus facile de travailler avec des acteurs plus âgés, moins caractériels et plus respectueux que les jeunes.

Tout le personnel technique à Hollywood appréciait la série dès le début, pour son apparence, sa musique, le montage et nous avions des acteurs de New York. Il y a des lumières et des ombres à New York qu’on ne trouve nulle part ailleurs, avec les grands bâtiments, à n’importe quelle heure de la journée. Ce fut le précurseur des autres séries Universal tournées à New York ; ils ont montré comment faire. Dick Wolf est venu ensuite à New York pour suivre le modèle de production d’Equalizer et aujourd’hui, New York est le centre d’épisodes de nombreuses séries policières. Le choix de Copeland est dû à ses dons musicaux et son appartenance à Police. La musique était de tout premier ordre dans la série.

Woodward méritait un Emmy, il fut nominé, ainsi que d’autres acteurs de la série. Et comment les acteurs peuvent être nominés, sans que la série ou les scénaristes le soient ? Car on ne peut pas bien jouer si les histoires ne sont pas bonnes.

The Equalizer a  inspiré d’autres séries. Il n’y avait pas de grand respect, c’est vrai, mais elle était considérée comme une bonne série vigilante, bien qu’en définitive c’en n’était pas une. N’importe qui regarde plus d’un épisode se rend compte que ce ne sont pas que des fusillades. 

Je pense que The Equalizer supporte le poids des années ; d’ailleurs, on entend parfois : ‘Est-ce qu’il y a un Equalizer dans le coin ?’. Il y avait un fan club qui a été actif pendant de longues années après la fin de la série. »

 Keith Szarabajka est Mickey Kostmayer dans 56 épisodes.

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« On m’a engagé pour The Equalizer dans un procédé normal tout d’abord, mais il s’est avéré que les scénaristes du premier épisode où j’apparais (China Rain), Maurice Hurley et Joel Surnow, étaient les scénaristes de ma toute première apparition à l’écran, un épisode de Deux flics à Miami. Ils étaient dans la pièce avec Richard Compton, le réalisateur, qui est devenu un bon ami et qui est malheureusement décédé. On s’est très bien entendu.  Et je fus engagé.

Mickey était un peu un touche-à-tout. Il était calme, ne parlait pas beaucoup excepté à McCall, il n’était pas un grand tombeur ; presque à chaque fois que j’embrassais une fille dans la série, le scénariste me faisait tirer dessus ! Mickey était un ancien des forces spéciales. Je pense que j’étais lié à mon personnage de beaucoup de façons. J’ai toujours aimé jouer les casse-cous, même lorsque j’étais môme. J’essayais de faire tout ce que le personnage était censé faire. J’ai fait des tests pendant ces quatre années. Dans China Rain, j’ai presque tout fait. J’ai couru sur un toit et j’ai sauté. Harry Madsen, le coordinateur des cascades, était surpris et anticipait le titre du lendemain dans la presse : ‘Un acteur se tue’. Et je le faisais devant Madsen, médusé. J’adorais mon personnage parce que tout ce qu’il avait à faire était drôle. Je pense que j’ai tiré avec toute sorte d’armes. J’avais été dans une école militaire lorsque j’étais jeune. J’avais dû apprendre à tirer et mes amis sont toujours jaloux à cause de toutes les armes que j’ai pu utiliser dans The Equalizer.

Edward Woodward était le plus parfait gentleman avec qui j’ai travaillé. Il m’a tout de suite apprécié et il m’a invité dans sa loge après deux jours de tournage pour discuter.  On a pris une tasse de thé et il voulait savoir qui j’étais.

Dans un épisode, il avait un long speech qu’il avait à dire et qu’il n’aimait pas. Il n’arrêtait pas de dire : ‘coupez’, et finalement, à la fin de la journée, après douze heures de tournage, il a déclaré : ‘Il faut qu’on le fasse, on va le tourner’. Et il a fait cela d’un trait comme si c’était du Shakespeare !

La troisième saison fut bizarre. Au lieu de me donner un rôle plus conséquent, ils ont engagé Robert Mitchum. J’ai vraiment apprécié de travailler avec lui et Richard Jordan, mais Mickey fut carrément mis de coté. Il y a plusieurs épisodes où je ne fais pratiquement rien.

Mickey Kostmayer manquait à beaucoup de fans. Richard Jordan n’était pas très joyeux sur le plateau. Il ne parlait à personne sauf à moi, ce qui était vraiment bizarre, mais on est devenus amis. On jouait aux échecs. J’ai finalement fait mes 17 épisodes sur les 22 de la saison par contrat.

Nous tournions à Harlem et il y a un bar appelé Sylvia’s. Nous étions tous là pour déjeuner, et Mitchum a commandé quatre Martinis. La serveuse lui a demandé s’il les voulait l’un après l’autre. Il les a fait aligner et il a fait cul sec à la suite. Cela ne l’a pas affecté ; il était peut-être un peu plus lent l’après-midi mais il connaissait son texte. Plus tard, il y avait une scène de fusillade ; les armuriers ont apporté les armes et ils étaient un peu pressés. Normalement, ils montrent que les armes sont déchargées et ils les arment. Là, Mitchum a pris son flingue et il a tiré au pied de l’armurier : ‘Je suis sûr que vous me montrerez que ce n’est pas chargé la prochaine fois’.

Le niveau de vie auquel Robert Lansing m’a présenté à New York était différent du mien. Il m’a appris comme me comporter en gentleman. Pas certain qu’il ait réussi mais il a essayé !

New York a véritablement façonné la série. Le pouvoir qui existe de vivre tous les jours à New York fut saisi par la série et cela a fait son succès. Le problème logistique durant le tournage dans cette immense ville qui vibre est que la vie n’allait pas s’arrêter juste parce qu’on tournait une série télévisée.

On travaillait à n’importe quelle heure du jour et de la nuit, surtout le vendredi. Il y avait une rue dans laquelle on avait l’habitude de tourner et un type détestait ça et  plaçait une forte lampe en va-et-vient dans son salon qui empêchait le tournage. New York et The Equalizer me manquent terriblement. Edward avant tout, mais aussi New York et la musique de Copeland ont fait la renommée de la série.

Edward était très fier d’avoir remporté le Golden Globe et d’être nominé pour les Emmys. Il pensait que la série n’était pas récompensée comme elle le méritait. Joel Surnow a créé Mickey Kostmayer et le personnage de Kiefer Sutherland de 24 heures chrono. Je suis certain qu’il y a un lien direct. Ce sont des frères d’une mère différente si on peut dire. La série n’avait pas terminé son cycle après les quatre saisons et on nous avait dit qu’il y aurait une cinquième saison à la fin de la quatrième, et j’ai refusé des rôles pour rester sur The Equalizer. Si quelqu’un doit jouer Mc Call, ça ne peut être qu’Edward Woodward. Je ne pense pas que quelqu’un puisse le remplacer. Il y a toujours des gens qui viennent me voir parce que j’ai joué dans The Equalizer. Je n’oublierai jamais comment jouait Edward Woodward, la façon de se tenir droit très digne dans son pardessus et son sourire. J’aimerais le revoir faire ça de nouveau. 

William Zabka est Scott McCall dans 12 épisodes. 

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J’étais dans le premier épisode de la série. Scott McCall était un peu comme son père mais naïf et jeune. Une sorte d’enfant blessé. Il n’avait pas de père dans la vie quotidienne et il y avait un grand manque pour Scott. Il avait beaucoup de ressentiment et de rancœur accumulés pendant des années. J’avais imaginé que Scott créerait une sorte de héros romancé idéalisé de son père qui sauve le monde. C’est une victime du travail de son père. Ce n’était pas du tout mon cas dans la vraie vie mais je mettais ça de coté et j’essayais d’imaginer comme je serais dans la situation de Scott. Je savais ce que Scott avait besoin.

La première fois que j’ai rencontré Edward, c’était à New York. Il a frappé à mon van,  il est entré et m’a demandé si je voulais répéter la scène. J’étais nerveux. Et ça a marché naturellement. Tout simplement. Edward était un homme merveilleux, très talentueux. Je le connaissais en tant qu’Equalizer. Je ne connaissais pas son passé quand je travaillais avec lui. Juste qu’il était un grand acteur britannique. Il était simplement fantastique. J’ai quelques scènes préférées avec Edward. Cela se passe dans la cuisine, mais je ne me souviens plus de l’épisode. Scott veut connaître McCall et il le critique durement. Et la réponse de Woodward/ McCall: « What do you know about the world? ‘Who the hell are you to even attempt to judge me?”. C’était un moment clé et un tournant pour Scott dans la série.

Travailler avec Edward était la meilleure éducation que j’ai eue en tant qu’acteur. Il était si gentil et drôle. Quand on jouait ces scènes, on était vraiment en rapport, très patient, une sorte de lien père/fils. Edward était en osmose avec tout ce qu’il l’entourait pendant le tournage, il savait tout ce qui se passait. J’étais complètement stupéfait. Je n’ai pas su qu’Edward Woodward avait eu une attaque cardiaque avant que je sois sur le tournage. Je pense que les producteurs ne voulaient pas trop que cela se sache. On espérait que Woodward revienne et il est revenu. Il tourna deux saisons de plus magnifiquement.

Travailler avec Robert Mitchum fut le temps fort de la série pour moi. C’était une légende qui se promenait sur le plateau et j’avais des scènes avec lui. C’était un acteur qui ne jouait jamais. Il avait une façon de parler et d’être présent. Je l’observais et j’ai appris beaucoup de lui.

Chaque épisode prenait cinq ou six jours de tournage. On a tourné en dehors de la ville et on m’avait prévenu de ne pas s’éloigner du camp, car il y avait des drogués qui trafiquaient de l’héroïne. . J’étais prêt pour une cinquième saison.

La série n’est pas datée lorsqu’on regarde un épisode aujourd’hui : les scénarios, le jeu d’acteurs sont toujours convaincants. 

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- Could the ‘war’ you described between the writing staff in LA and the production team in NYC during the beginning of the first season have endangered the series? I was surprised because I read that it occurred as well on the first season of The Streets of San Francisco, another of my favourite series!
The war in and of itself didn’t endanger the series. It was endangered by low ratings during the first season. Many series go through battles in their initial season. It’s one thing to come up with a series concept and even a good pilot. It’s another thing to execute the concept over many episodes. And all problems are exacerbated if the ratings are low. Everyone has a creative “fix” for it. Of course, it may not be a creative problem at all. Beyond creative issues, some people just don’t work together well. A series staff is in a pressure cooker and by definition all have strong personalities.
 
- You wrote in In Memory of Edward Woodward that many people perceive The Equalizer as a series about a vigilante. Could one say that the series is ‘politically incorrect’ nowadays?
Not because of the vigilante perception. They’ve tried to remake the series under other names with vigilantism as its theme a number of times and it hasn’t worked. Hollywood has no understanding of the razor-sharp edge and bloody cost of true forgiveness and redemption. A good example is The Shawshank Redemption which should be called The Shawshank Revenge because there’s no true redemption in it. But this is a rather esoteric issue. IMO The Equalizer is politically incorrect because it presents a strong, wise father figure who is tough (even a purveyor of controlled violence) yet deeply caring and utterly committed to both justice and mercy. Most Hollywood-created fathers are soft, weak buffoons with a pitiful, one-dimensional, pretence of strength. Why that is is an entirely separate discussion.
 
- Is that the reason why some stories have an ending completely different as the ones expected. Was it intended to make them look different from real Vigilante films like Deathwish? In order to emphasize redemption instead of vengeance? I come to think at the ends of Reign of Terror, your first episode but also Prisoners of Conscience. One of the exceptions is the ending ofNightscape where McCall shot three rapists (however, one could hear the shots but not see them).
After the first season all of the writers on the series consciously chose to go against the vigilante stereotype. When it did appear we tried to present it as a painful and horrible necessity under dire circumstances.
 
- Did you often meet Edward Woodward and the casting on the shooting of the episodes? You wrote that he was unhappy with his character and ready to leave at first, was your arrival on the series the turning-point?
During the first three seasons I think I was on the set for almost every episode that I wrote. It was a wonderful experience. Of course, I spent time with Edward and the cast. However, there
wasn’t a lot of personal time. We were all just too busy. During the fourth season I was the Showrunner. We started production two weeks after the end of a five month writers strike. It was a hellish season with no backlog of scripts, so I never made it to New York until the very end for the wrap party.
 
- When people watch The Equalizer, they can feel (I do) that Edward Woodward was a sympathetic actor. I think viewers can feel it. For instance, I had the same feeling with Karl Malden on The Streets of San Francisco (contrary to Jack Lord on Hawaii 5-o for instance). Both actors (Edward Woodward and Karl Malden) looked ‘true’ as well: at their age, they needed glasses to read and they didn’t pretend to be younger on screen. That is first class. Woodward also speaks very good English and he is perfectly understandable for non-English viewers. Did Edward Woodward change scripts or add some touches of his own?
No, he didn’t change scripts himself. If he had thoughts he would pass them to us and we would try to address them. This really didn’t happen that often. In the first season he was very unhappy and he made that known, but it was a general unhappiness about the development of the Robert McCall character. In later seasons he did love to pull one thing on us. Whenever he felt the urge he would pronounce some word with such an arcane British accent that we couldn’t understand what he had said.
 
- You wrote that the stories with McCall’s deeper background fell to you. Most of them are indeed among the best episodes. In some episodes, we learn details on the past of Robert McCall. Were the details written in advance to be included in some stories and were they simply added at the last moment?
The general background of Robert McCall was established at the beginning, but it was in broad strokes. We had no series bible. The details literally were “discovered” by all of us writers as we created episodes. Of course the details had to be agreed upon by the Showrunner before they appeared on the screen. We spent many, many hours together discussing McCall’s background and a thousand other issues. Most TV series really are team efforts.
 
- Many episodes are social and depict problems of the 80s but they are not out of date and can still be shown in school to teach a lesson on some topics: child beating (Lullaby of Darkness), Aids (Christmas Presence), violence on women (Nightscape), drugs (Joyride)…How do you explain that such stories are still lessons of life in 2011 ?
Because people haven’t changed. What we call social issues are really moral issues. What you sense is moral resonance. People still commit the same sins and need the same redemption even if they refuse to accept such a view of human life.
 
- The Equalizer was one of the first series to have so many participants who come and go. Who decided for instance that Mickey Kostmayer or Jimmy were the characters to play in a story? I noticed that some characters disappeared suddenly but they had a bigger importance in their last episode: Pete O’Phelan (The Last Campaign), Jimmy (Past Imperfect), Scott (Time Present, Time Past). Was that on purpose? The
reappearance of Lettie, McCall’s housemaid, in season 4 is surprising after three years of absence! What about the cops? Many of them come and go and the last one is Sergent Shephard, played by the lovely Chad Redding. Was she chosen because she was James McAdams’s wife?
There are many reasons why cast members came and went. Often it was just plain availability. We were casting in New York. Many actors had stage careers and we tried to work around that so we could get the best people. Also, writers had a lot of freedom on the series. If we liked a particular character/actor we wrote him or her into our scripts and vice versa. Often we created little characters that wound up reappearing. Sterno was that way. I came up with him and he wound up reappearing several times. Some actors the network wanted. Jim McAdams was in charge of casting and he was a master at it. I learned much about casting from him. Edward was the only true series regular. Beyond him actors got multiple episode deals each season. They were used for the number of episodes in their contracts. As I recall Chad Redding was chosen in part because there was a felt need for some beauty amid all the thorns.
 
- Do you know why only the first season was issued on DVD? Are some copyrights to blame such as songs like Marianne Faithfull’s Running for our Lives or Steward Copeland’s music?
I know almost nothing about the decision-making process that has been going on. I have heard about contract difficulties regarding music and I understand the music in a number of episodes has been replaced. (I dread to imagine what they have done.) I don’t know why only one season has been released. I have heard that they are waiting for the feature film to appear, but I don’t know this for certain.
 
- The Equalizer was almost exclusively shot on location (contrary to Kojak for instance) which is, I think, one of the reasons of the success of the Equalizer. Was it difficult to be allowed to shoot in the Big Apple? Were your scripts written accordingly? Wasn’t it difficult, for instance, to shoot (and shoot guns) in a church like at the end of Blood & Wine?
It was wonderful shooting in New York. At the time we were the only series in town and the city embraced us. There were so many locations and such a desire to work with us that we had no serious difficulties. As far as scripting is concerned there are idiosyncrasies about Manhattan that we had to keep in mind such as the fact that there are only two alleys on the entire island. And we had to understand and enter into a New York mentality to write the various characters. But all of that was a joy.
 
- I was very impressed by some details. In The Last Campaign (first episode of season 4), Cindy Claussen is telling McCall on the phone that she is a friend of Susan Foxworth, a woman who was harassed by her husband in Regrets Only, an episode of the previous season! Both scripts were written by different writers. How could that be possible?
Because all of us writers talked together constantly, sharing ideas and reading each others scripts always under the guidance of the Showrunner.
 
- Something intrigued me. During the third season, McCall bought a restaurant with Pete O’Phelan and the Equalizer met his ‘customers’ in this restaurant. There is no view of McCall’s apartment during a few episodes. Why was this change decided?
O’Phelan’s was Jim McAdams’ idea. As writers we had begun to feel a bit constrained within McCall’s apartment and wanted to expand his life. Jim found an entire bar going out of business and the series bought all the furnishings. If he hadn’t made this discovery I don’t think O’Phelan’s would have appeared. It would have been too expensive to create that kind of set from scratch. We all thought a bar would be a natural place for McCall to do business. Most importantly, it gave us a set on one of our sound stages. Shooting there was much more economical. No travel across town, etc. Most series today do very little location shooting because it costs so much. Instead, they build standing sets where 90 percent of scenes take place. They depend on green screen. If EQ were being produced today it would be done in LA or in some right-to-work state with the look of NY created entirely on green screens.
 
- How many episodes were shot simultaneously? Who were the most impressive guest stars?
We shot only one episode at a time. There were so many wonderful guest stars that there is no way I could point to only a few. As you watch the series you see many stars as well as young actors who went on to stellar careers.
 
- Was the series censored because of violence?
No. And at the time we were considered one of the more violent series on the air.
 
- How did the writers share the episodes of the season? In some episodes, there are two stories; are they from the same writer?
The vast majority of episodes were written by a single staff writer. We rotated through the schedule. (Even those that carry a non-staff writer’s name were really written by a staff writer doing a page one rewrite of a freelance script.) There are a few that were written by teams of staff writers. This was only done when we were under extreme duress because of a particular crisis. A good example is Mission McCall that was the first script shot after Edward’s heart attack. It went through many versions. Several staff writers worked together on the initial draft. Then I took it to New York and rewrote it several times based on ever-changing crises as we tried to deal with Edward’s health.
 
- After Edward Woodward’s health problems, how did you cope to maintain the series during his absence? I read that Edward Woodward and Richard Mitchum never met on the shooting but they are supposed to play some scenes together. How was that possible?
It was one of the greatest challenges that any series staff has ever confronted. There are series where stars have been replaced, but I don’t know of another one where it had to appear that a
star was present when he or she wasn’t. That was our challenge through most of the third season. It’s true that Mitchum and Edward never met. I recall at least one of their scenes was shot at the bar – Mitchum at one end and Woodward at the other. Shot at different times then cut back and forth. That sort of thing. The third season was mind-bendingly difficult to write.
 
- Why was the series stopped after season four? Why isn’t there so good series nowadays?
The series was cancelled out of retaliation on the part of CBS against Universal. CBS had just undergone a bloody renegotiation to get another season of Murder She Wrote from UTV. It had cost them a huge amount of money and they were angry. Over the years they had given The Equalizer terrible time-slots and moved us around the schedule so often that our numbers were not as strong as they would have been if we had been left alone in our original slot. Nevertheless the numbers were strong enough to warrant a fifth season. We were cancelled out of pure vengeance. Why isn’t there such a series today? The Second Law of Hollywood Creative Dynamics. All systems devolve into ever-increasing moral chaos.
 
- It was very difficult for me to choose my top five episodes and scenes for each season. What are your favourite episodes, and favourites scenes and why? I read that Blood & Wine is one of them.
Well, Blood and Wine is my favourite. Never had I been given such freedom to write. But there are many other episodes that I was allowed to write that come close. Working on the show was a great joy. Never again in my Hollywood career did I experience such creative latitude. Of course all of this is long in the past for me so it all blends together into a golden glow.
 
- You were a writer and a producer on the series. Why didn’t you write a book on The Equalizer?
No one ever asked me and while I think I had a strong influence on the show, there were many other fine writers involved, most of whom remain good friends of mine. I don’t think any single writer creatively “owned” the franchise. How successful a book would have been I don’t know. In many ways The Equalizer was a strange series. While it was very successful, it never quite made it into the television stratosphere. Many people didn’t discover it during its first run - only when they saw it in syndication. At that point much had been chopped out to make it fit the cookie cutter of syndication time requirements. So I hope for a release of the full series on dvd. If that happens viewers will see many scenes that vanished a long time ago. And God help us about the music.
 
- What do you think of the remake planned for 2013? Are you involved?
I know nothing about it and am not involved.


INTERVIEW WITH KEITH SZARABAJKA‏

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How were you chosen to play the role of Mickey Kostmayer?

I auditioned and they hired me, originally for just one episode.

You played in 47 episodes and The Equalizer was one of the first series to have so many participants who come and go. Who decided for instance that Mickey Kostmayer was the character to play in a story?

I have no idea how they made such decisions, but I imagine it was a combination of the producer/writers in NY and LA. I know Edward and I got along well, so I'm sure he had some say in the matter. I know after his heart attack, he insisted they bring Mickey back.

When people watch The Equalizer, they can feel (I do) that Edward Woodward was a sympathetic actor. How was it to shoot an episode with Mr Woodward?

He was a terrific actor, and a very kind man. He once argued all day to get a long speech cut, but at the end of the day, when he lost the argument with whomever, he went out and did the speech like it was Shakespeare.

Could the series still be produced nowadays? Could one say that the series is ‘politically incorrect’ nowadays?

Sure. Why not? And I'm not certain what is so politically incorrect about it. If anything, it probably fits into the tenor of the times.

What is your best memory of the shooting on The Equalizer?

The time we had a fraud present himself as a director. It turned out he never directed before, but because of DGA (Director's Guild of America) rules, he couldn't be fired. Geoff Erb (our DP), Edward and I really directed the episode ourselves. (Don't ask me which one, but it was crazy and fun.)

How many episodes were shot simultaneously?

Usually one at time, though we worked for thirty-four weeks, pretty much in a row, to shoot all 22 each season.

What are your favourite episodes and why?

China Rain. I thought it best exemplified Mickey's relationship with McCall and also was the purest Mickey as a character episode.

Was your participation on The Equalizer a turning point in your career?

I guess so. It put my name in the hat as a television actor, but I have always struggled. I have never really achieved that sublime level where work just comes my way easily. I almost always have to audition.

Was it different to play on The Equalizer than in other series you played in such as Golden Years, Law & Order, Profit or Cold Case? There are many Angel fans on our French forum. I’m not but what could you tell them on your participation in these series?

That's a book, I'd say. They were all different in their own ways, yet they were all the same. The hardest was Golden Years, because of the ten hours of make-up required each day, though I had to do that make-up for the last three episodes of ANGEL as well. They were all fun, but my favorite characters were Holtz in ANGEL and Mickey in THE EQUALIZER.

What do you think of the film The Equalizer planned for next year?

I hate it. They didn't ask me to be in it, even as a cameo. I hope the best for them though.

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INTERVIEW WITH CARLETON EASTLAKE‏

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How were you chosen to write stories for the series? Why did you work only for the first two seasons, in fact, mainly on the second season?

I broke into television by writing a freelance episode for the original “V”. The staff gave me something like a one paragraph story and 5 days to write the script - the show was in just a little bit of trouble. They thought they had a deal to use the “Red Dawn” attack helicopter and so wanted me to tell a story where the publishers of an underground Resistance newspaper were rescued from a Visitor prison camp inside the Santa Monica College stadium. So I did. But then they lost their budget and substituted a pickup truck raiding - really! - the studio’s actual print shop.

However, Universal read the original script and decided I was a terrific helicopter writer and so gave me an assignment on “Airwolf". Since the Airwolf helicopter was piloted by a former government pilot or whatever turned vigilante, the thought eventually came up that I could write for the new former-government-agent-turned-vigilante show, “The Equalizer”.

The first season I did a freelance script. That got me hired for the second season as a staff story editor. The show was on CBS. When the President of CBS left to run Warner Brothers Television later that season, he gave me an overall deal at Warners. My agent negotiated an early release from The EQ and I moved to the Warner’s lot. And ended up working on “A Man Called Hawk”, which was Warner’s version of The EQ.

Which episode is your favorite one? Why?

I loved them all. “Nocturne” predicted today’s NSA controversy in the U.S. I had McCall (the title character, who was played by the amazing Edward Woodward) track down the rapist of a blind woman by using his contacts at the NSA to computer-match an artificial voice print she’d composed against all phone calls on the long-distance lines on the U.S. East Coast.

CBS Broadcast Standards told me I couldn’t claim the NSA was tapping long distance calls unless it was true. So I gave them a copy of James Bamford’s “The Puzzle Palace” which documented that NSA was likely using that capability all the way back in the 1980s. And so CBS let me do the story. It’s amazing to me that three decades later it’s still news to much of the world that the NSA does this - they always have.

On the other hand I shared in an Edgar Award for “The Cup”. And “Prelude”, my most political story, established the EQ’s backstory as the man who had engineered the fascist coup in Chile and was now atoning for that sin, while my last episode of the season, “A Place To Stay” was my experiment with doing an Equalizer without any overt violence. The Powers That Be, however, when they caught me at it, asked for the compromise that The EQ at least fire his gun in the air to get everybody’s attention at the climax - not hearing a gunshot in the entire episode seemed too strange to them.

Well, I could go on - but as I said, I loved all of them.

The Equalizer was one of the first series to have so many participants who come and go. Who decided for instance that Mickey Kostmayer was the character to play in a story or Harley Gage disappeared without notice?

It was always a question of who was available and whether the production could afford them. We would often write a part for a recurring character; sometimes we got them, sometimes we had to rewrite for a different character or a new one filling a similar role.

One limitation was that we could never show the EQ’s ex-wife again. She’d been played by the wonderful - and well-paid and famous screen actress - Sandy Dennis. There was no way to recast the part and not much hope of getting her back for another episode.

Were there any writing imperative rulings to write a story of The Equalizer?

Writers were much more independent in that era than they are now. The show was mostly written by three of us supervised by a fourth writer, Ed Waters, and an Executive Producer in New York, Jim McAdams. And, of course, we had studio and network notes.

Still, each of us wrote very different pieces. I wrote McCall as a sort of New Testament Christ, sacrificing himself to redeem his sin and the sins of our society in part by leading the victim of the week into playing a role in their own redemption. Coleman Luck, I felt, tended to write him as an Old Testament prophet or avenging angel. Scott Shepherd seemed to like writing lighter episodes that made more use of younger supporting characters.

But, as I mentioned above, if there was one rule, it was that McCall really had to shoot his gun at least once per episode.

Did you have any contacts with the actors while writing in LA? Did they have their say in the matter?

I traveled to New York with my first two episodes and so worked directly with Woodward and McAdams. Woodward, however, was a professional actor out of the British tradition so he more often had interpretation questions than anything like a demand for changes. Later, on other shows, I dealt with far less professional actors who, of course, having little training and experience to fall back on, found all sorts of reasons to fight over scripts, usually as a way of dealing with their fear.

What is your best memory on writing for The Equalizer?

Well, aside from the big ones, like winning an Edgar, the most amusing one was when I was working alone on a Saturday in this terrible almost-abandoned hulk of a building without air conditioning on Times Square putting my first script into shape to meet the budget for Monday’s shooting. I drank bottle after little green bottle of Perrier from the office’s refrigerator and finally, looking up at all the free bottles of Perrier I’d had, thought, wow, I’d finally arrived in glamorous Hollywood! Free French water! What other joys awaited?

I was young then.

Was your participation on The Equalizer a turning point in your career?

Yes. It was my first staff job, got me an overall deal and many of my later shows, won me an Edgar, and gave me a taste for Perrier.

Was it different to write on The Equalizer than in other series involving law and justice such as Booker?

Yes. Sadly The EQ was the best experience I had in TV! Working with a professional British actor and casting almost entirely from the New York pool of stage actors was an experience I never had again. The network was sane, the studio was sane, Jim McAdams and Ed Waters were sane - that too was an experience I never had again. Most of Hollywood is driven by fear and confusion and, often, by back-stabbing rivalry. Something somewhere is usually poisonous even if nearly everything and everyone else are terrific. So “The Equalizer” that year was unique.

You wrote for many sci-fi TV series such as SeaQuest DSV, The New Outer Limits, The Burning Zone. Did you prefer to write stories on science-fiction series?

When I was tested in high school, the results showed I wanted to work in the arts, sciences, or politics - and never in accounting or agriculture. True to the test, I first work as a government lawyer dealing with issues of public policy often on matters effecting public health. Likewise, most of my science fiction work was what I would call social-science fiction, dealing with issues I thought technology would create or dealing allegorically with contemporary social and political issues. So science fiction was very satisfying.

What do you think of the film The Equalizer?

I don't know a thing about it, other than Denzel Washington is in it - he’s the perfect actor to capture McCall’s strength and sense of seeking redemption, so I”m hoping that’s what the film will be showing. Anyway, I’m looking forward to seeing it!

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 saison 1 saison 3

Equalizer (1985-1989)

SAISON 3

 


1-2. TERREUR À NEW YORK
(BLOOD AND WINE)



Un terroriste commet des attentats meurtriers à New York. McCall doit coopérer avec un moine, également un ancien tueur, pour empêcher une catastrophe de se produire.

Ce double épisode est une entrée tonitruante dans la troisième saison. Un terroriste international est à New York dans le but de déstabiliser la ville par des exactions inimaginables. Sous le surnom Alpha, Martin Loeber (très bon William Atherton) est méconnaissable car il change d’apparence par la chirurgie esthétique après chaque mission. Depuis son enfance, il voue une haine à l’Église et ses représentants et New York se prépare justement à une fête religieuse de grande importance. Tandis que la police fédérale fait appel au Frère Joseph Heiden, ancien terroriste et connaissance d’Alpha (superbe Telly Savalas), McCall est engagé par une femme inquiète des fréquentations de sa fille, en fait la petite amie de Loeber.

Après l’assassinat de sa cliente, McCall sait que le tueur est un professionnel et se retrouve obligé de collaborer avec Heiden, un homme qu’il abhorre car responsable de la mort de son filleul lors d’un attentat à Paris. La durée de l’épisode n’est pas un handicap car les scènes d’action et de suspense se succèdent sans temps mort, surtout dans la première partie, et l’opposition entre deux monstres de séries TV, Edward Woodward et Telly Savalas, est prodigieuse bien qu’il faille attendre la moitié du film pour une confrontation directe. La superbe première scène sur chant grégorien – la prière de Frère Heiden et le grimage du terroriste en prêtre avec un visage noir/blanc – marque l’opposition du Bien et du Mal et la recherche de la rédemption que Frère Heiden trouvera dans son sacrifice final.

Parmi les nombreuses autres scènes à noter : l’attentat d’Alpha en prêtre dans la boîte de nuit (et la symbolique de la croix dans le verre), l’astuce de McCall avec le pendu, l’attaque soudaine du camion, le duel Equalizer/Alpha qui commence à la ‘résurrection’ de McCall au cimetière, la mise en scène d’Alpha, le face-à-face McCall/Heiden (‘Do you believe in God, McCall ?’), l’entourloupe de Bagler et le final dans l’église.

D’excellents acteurs servent cette histoire prenante dont la première partie est la plus intéressante : Telly Savalas a un peu vieilli mais possède toujours ses caractéristiques de Kojak (voix grave, démarche, façon de parler et de bouger les mains), William Atherton est un excellent terroriste imprévisible et manipulateur, Moira Harris, la petite amie naïve et bornée à forte poitrine, et Tom Atkins, le détective, sont aussi très convaincants. Rétrospectivement, on est étonné que l’acte du terroriste se résume à diffuser du poison à la messe en ayant pris la place du prêtre aveugle en l’assassinant.

Lors des scènes de la fête (les seuls passages un peu longs), on entrevoit à plusieurs reprises le World Trade Center et on ne peut s’empêcher de penser que pour une fois, la réalité a dépassé la fiction !

o Lors de sa première diffusion, le 23 septembre 1987, l’épisode fut présenté dans sa totalité, les deux parties, en ouverture de la troisième saison.

o Coleman Luck, producteur et scénariste sur la série, a dit de cet épisode : « Travailler sur la série fut la plus grande joie de ma carrière et je considère Blood and Wine comme l’apogée de ma carrière. » Il déclara aussi : « Peu après le tournage de Blood and Wine, Edward eut sa crise cardiaque et cela transforma la troisième saison en cauchemar. » Toujours au sujet de cet épisode : « Malheureusement, je n’ai plus eu ensuite la même liberté pour écrire ce que je voulais même si la série était ma création ».

o Coleman Luck : « Edward Woodward eut sa crise cardiaque entre les saisons deux et trois, alors qu’il était en Angleterre. Nous avions déjà tourné l’ouverture de la troisième saison, le double épisode Blood and Wine/Terreur à New York avant la pause. A cause de l’état de santé d’Edward, la troisième saison fut un cauchemar comme le fut la quatrième pour d’autres raisons. » (Facebook, 24 décembre 2013).   

o Telly Savalas (1922-1994) est surtout connu pour Theo Kojak, le policier new-yorkais qu’il incarna de 1973 à 1978 ; un rôle qui le comblera jusqu’à la fin de ses jours. Il a commencé sa carrière, à 37 ans, par des rôles de brutes au cinéma et à la télévision. Il est apparu dans les séries La quatrième dimension, Bonanza, Match contre la vie, Le virginien, Le fugitif, Des agents très spéciaux, Cimarron et trois épisodes des Incorruptibles (L’antidote, saison 2, Un si beau plan, saison 3, et Le spéculateur, saison 4). Vu au cinéma, entre autres, dans Les douze salopards, Cosa Nostra, The Assassination Bureau, De l’or pour les braves, La cité de la violence, Pancho Villa et il est Blofeld dans Au service secret de sa majesté. Il a également chanté et le tube If  fut numéro un pendant quelques semaines en Europe en 1975. Après sa participation à cet épisode d’Equalizer (1987), il tourna encore cinq téléfilms dans son rôle fétiche de Kojak. Il est décédé d’un cancer le lendemain de ses 72 ans.

o Coleman Luck sur la participation de Telly Savalas: « Jim McAdams dirigeait le casting pour Equalizer à New York. Il était un maître en la matière. Il m'a parlé de Savalas pour avoir mon avis. J'avoue que j'ai eu des réserves. Un acteur formidable, mais il était fortement imprégné de Kojak. Quand tout a été dit et fait, j'ai fait confiance à Jim. Lui et Telly étaient de vieux amis. Le premier jour de son arrivée sur le plateau, j'étais là. Je me suis présenté. Il était sympathique, mais il n'y a pas eu de contact immédiat. Puis, soudain, il s'est rendu compte que j'étais le scénariste. Il m'a invité dans sa loge et il m'a questionné sur le personnage qu'il jouait. Je lui ai dit que ce personnage avait été un terroriste sanguinaire et un chef terroriste qui avait tué beaucoup de gens. Mais au milieu des pires atrocités, il eut une expérience surnaturelle en rencontrant Jésus Christ. Cela avait changé sa vie. Au fur et à mesure que je parlais, les yeux de Savalas s’agrandissaient. Tout à coup, j'ai réalisé qu'il n'avait pas encore lu le script de deux heures ! Sa première scène était prévue une ou deux heures plus tard. En dépit de cela, il fit un excellent travail ». (Facebook, 21 août 2014).

o On aperçoit autour de la table Nicholas Georgiade, l’Incorruptible Rico, sur deux plans très furtifs lors de l’exposé de Frère Heiden.

o Alpha au téléphone : ‘Good evening, New York Times, this is Alpha, terror has come to America. I’m the first but there is a wave coming after me.’ Tristement prémonitoire.

o McCall à Heiden, mourant : ‘Hold on, help is coming’. Frère Heiden: ‘He’s coming, He’s here.’

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3. PRÉSUMÉ INNOCENT
(SUSPICION OF INNOCENCE)

Un déficient mental est accusé injustement d’un meurtre.

Ce n’est pas l’intrigue, classique, qui retient l’attention mais le jeu des acteurs, et particulièrement de Vincent D’Onofrio, parfait en retardé mental. Cette interprétation, une des meilleures de la série, fait de cet épisode un incontournable d’Equalizer. Une sacrée prestation de Vincent D’Onofrio qui parle, se déplace et a les gestuels d’une personne atteinte d’un grave handicap (le passage où, mécontent, il tape du pied est bluffant).

Après une réception, une femme est agressée dans une ruelle et meurt dans les bras de Davy Baylor, employé diminué, qui travaille dans la même boutique que la victime. Recherché par la police, il donne rendez-vous dans son refuge, ‘a tree-house’, à McCall, qui lui conseille de se rendre aux autorités.

Sur le point d’être jugé coupable, il s’enfuit du tribunal et McCall accepte de prouver son innocence. Le script s’appuie sur les relations, d’abord de méfiance puis amicales, entre McCall et Baylor (ce dernier passant de ’Mr Equalizer’ à ‘Robert’), et dénonce les préjugés à travers le personnage de Jimmy, a priori réticent à s’occuper de personnes handicapées. Les autres protagonistes sont aussi à la hauteur, la mère possessive de Davy et le père du criminel, qui accepte d’aider McCall en lui fournissant une preuve, les bottes tachées de sang.

Les deux séquences McCall/Baylor les plus marquantes sont le premier rendez-vous et la reconstitution du crime qui mène l’Equalizer à soupçonner le collègue de Baylor, amant de la victime. Le final, très réussi, est la seule séquence d’action de l’épisode et McCall, blessé, doit compter sur Baylor pour mettre l’assassin hors d’état de nuire.

o Vincent D’Onofrio (1959) est l’excellent lieutenant Goren dans 133  épisodes de New York section criminelle. Il se fit connaître par Full Metal Jacket. Il participa à d’autres films célèbres comme JFK, Men in Black mais c’est le rôle de Goren qui le propulsa au rang de star. Il joue dans un autre épisode d’Equalizer, également excellent, Counterfire/Contre-feu, saison 2.

o Dernière apparition du lieutenant Kramer, Charles Cioffi (1935). Il a joué dans deux épisodes de la saison 2 : Counterfire (avec Vincent D’Onofrio) et High Performance.

o John Randolph (1915-2004), le père de l’assassin, fut placé sur liste noire pendant 15 ans pour activités anti-américaines par McCarthy. Il tourna ensuite dans Serpico, L’honneur des Prizzi.

o Lorsque McCall se rend au refuge de Davy, la Jaguar a d’abord des plaques blanches, puis oranges et de nouveau blanches à l’arrivée (source : oddsagainstyou.net).

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4. LA HAUTE FINANCE
(IN THE MONEY)

McCall et Mickey Kostmayer viennent en aide à une jeune femme retrouvée à moitié noyée dans la rivière Hudson.

McCall et son comparse recueillent Samantha, qui a échappé miraculeusement à la mort, mais les agresseurs se sont trompés de cible, la prenant pour son amie, Wendy, une maître chanteuse. La jeune serveuse essaie, en effet, de monnayer certaines indiscrétions entendues dans un restaurant de Wall Street, fréquenté par des traders peu scrupuleux. Malheureusement, la jolie Wendy, très sexy et rapide à la course, sera rattrapée par une voiture et ne fera qu’une rapide apparition.

Cet épisode, excessivement bavard, ne réserve que deux bonnes choses : Wendy et un final très ingénieux au sommet d’un gratte-ciel. Le reste est bien ennuyeux.

o John Heard (1945), le méchant Parrish, a fait de nombreuses apparitions à la télévision et au cinéma. Il est, entre autres, le gouverneur dans Prison Break.

o Ashley Crow (1960), Samantha, la femme traquée, faisait ses débuts dans cet épisode. Elle est Sandra dans la série très controversée Heroes

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5. COUP DE FROID
(ENCOUNTER IN A CLOSED ROOM)

Une femme subit des pressions du KGB qui a enlevé ses parents pour l’obliger à assassiner un dissident.

Un épisode d’un rare ennui, incontestablement le plus pénible à suivre de la série jusqu’à présent. Une intrigue plate et tarabiscotée sans action mais avec des bavardages superflus et lassants. McCall ne peut pas compter sur ses aides habituels (ordre de Control) et il retrouve les parents en suivant la piste fourrure ; il joue même les McGyver pour sortir papy et mamie de la chambre froide. Même la musique de Copeland est en veilleuse. Reste les trois charmantes actrices, Maureen Mueller, la femme manipulée, Chad Redding, la femme flic alliée de McCall et surtout Liliana Komorowska, l’espionne du KGB qui finit mal.

o Michael Moriarty (1941), le docteur Kapik, est le juge Ben Stone dans 88 épisodes de New York, police judiciaire

o Jamey Sheridan (1951), Wayne, est le capitaine James Deakins dans 111 épisodes de New York, section criminelle.

o La ravissante, mais déterminée, espionne russe est Liliana Komorowska (1956), d’origine polonaise. Elle a tourné également dans un téléfilm Kojak (Ariana).

o Chad Redding a joué dans 11 épisodes de la série dont 10 fois dans le rôle du sergent Alice Shephard. Elle n’a rien tourné depuis mais elle était à l’époque la femme de l’Executive Producer de la série, James McAdams, producteur aussi de Kojak.

o Le titre français, comme souvent, n’a aucune signification. Le titre VO fait référence à la longue rencontre fastidieuse Kapik/Alina qui dure plus de six minutes à l’écran….

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6. CIA CONTRE KGB – 1/2
(MISSION: McCALL – 1/2)

Scott McCall découvre que son père a été kidnappé mais il ne peut pas compter sur Control. Il suit les instructions vidéo de l’Equalizer et contacte un certain Richard Dyson.

La disparition de McCall est une astuce des scénaristes pour reposer Edward Woodward, victime d’une crise cardiaque. Scott trouve l’appartement de son père saccagé et ses lunettes brisées. Il se tourne alors vers Control qui lui suggère de partir en vacances ! Scott suit les instructions d’urgence de l’Equalizer et contacte Mickey. Ensemble, ils vont chercher Dyson (Robert Mitchum) qui a quitté les services secrets en même temps que McCall. L’équipe de choc libère Harley Gage, qui a des liaisons au KGB, au grand dam de Control et Dyson découvre que McCall doit servir de monnaie d’échange contre la vie de douze espions : Control a lui-même organisé l’enlèvement pour gagner du temps ! Entretemps, le KGB a découvert la cache et enlève McCall, qui est blessé par balles.

Cette première partie, malgré un rythme lent, est agréable à plusieurs titres. Évidemment, Robert Mitchum, le géant d’Hollywood, bien que vieillissant et fatigué, est une attraction et sa première réplique fait forte impression. Il a 70 ans au tournage de l’épisode et la démarche n’est plus aussi fluide que dans les westerns d’antan mais le charisme est toujours là et il fait de l’ombre au reste de la distribution. Le personnage d’Harley Gage fait son apparition et il va falloir s’y habituer car il sera de l’aventure pendant une dizaine d’épisodes ; difficile voire impossible de remplacer Woodward/McCall et les fans de l’époque ont d’ailleurs mal accepté Richard Jordan.

La bonne surprise est Frances Fisher, en espionne du KGB (excellente scène de séduction maso avec Gage), bien loin de son rôle de femme violée et battue de Nightscape.  Woodward apparaît deux fois dans l’épisode (plus la vidéo à la Mission Impossible) ; dans la dernière séquence, il est embarqué dans un van par les agents de Francesca. Les meilleures scènes sont Mickey et le Black à bonnet rose dans l’épicerie, l’apparition de Mitchum /Dyson, la conversation Dyson/Control qui explique (presque) tout dans l’appartement de McCall, l’évocation du passé au bar entre Dyson et McCall, la séance de torture de Francesca et l’enlèvement de McCall.

o Edward Woodward eut une crise cardiaque après le tournage du début de la saison, qui fut suspendu quelque temps. Robert Mitchum, pour cet épisode en deux parties, et Richard Jordan, pour 10 épisodes, pallièrent à l’absence d’Edward Woodward qui n’apparaît que dans quelques scènes (deux dans cette première partie).

o Richard Jordan (1937-1993) est devenu une sorte d’Equalizer pendant une dizaine d’épisodes sous le nom d’Harley Gage pour permettre la convalescence d’Edward Woodward qui n’apparaît qu’épisodiquement avant de reprendre le cours normal de la série à la fin de la troisième saison. Les scénaristes ont donc écrit une histoire où McCall est blessé sérieusement ce qui a permis à l’acteur de prendre du repos. Richard Jordan est décédé prématurément d’une tumeur au cerveau. Il a joué au cinéma dans À la poursuite d’octobre rouge, Dune, L’âge de cristal et dans des séries comme Hawk, Kojak.

o Robert Mitchum (1917-1997), Richard Dyson, a commencé sa carrière en 1942 et il est devenu une grande figure d’Hollywood. Parmi ses rôles les plus marquants : La nuit du chasseur, Passion sous les tropiques, Rivière sans retour, Le jour le plus long, El Dorado, La colère de Dieu, Yakuza, Adieu ma jolie…

o Frances Fisher (1952), Francesca, l’espionne du KGB, a fait beaucoup de théâtre mais également du cinéma (Impitoyable, Titanic, Jugé coupable) et de la télévision (Cold Case, The Shield). Elle est la femme violée dans l’épisode Nightscape/Aventure nocturne de la saison 2. Elle a eu une fille avec Clint Eastwood.

o Quand Mickey Kostmayer entre dans la boutique, il n’a pas de gants (ils sont dans la poche arrière de son pantalon) mais il les porte lorsqu’il frappe la tête du propriétaire sur la glace. De plus, la glace de la devanture est brisée par l’impact mais elle ne l’est plus au plan suivant (source : oddsagainstyou.com).

o La scène où Kostmayer et Dyson font évader Harley Gage fut filmée sous la West Side Highway sur la 125th Street un dimanche matin lorsqu’il y avait moins de circulation et de badauds.

o La scène où Dyson et McCall se parlent du passé dans le bar est assez particulière car Robert Mitchum et Edward Woodward ne se sont pas rencontrés sur le tournage !

o Dyson dit avoir un dossier compromettant sur Control au sujet de la chute du Shah (évènement de 1979).

o Coleman Luck : « Lorsque nous avons travaillé sur Mission : McCall (CIA contre KGB), les choses étaient dans un chaos total après la crise cardiaque d'Edward. Nous devions trouver une histoire sans Edward pour qu’il puisse récupérer. Notre équipe de rédaction s'est réunie et a défini les grandes lignes d’une histoire, puis nous nous la sommes partagée et chacun d’entre nous en a pris quelques passages pour écrire. Nous détestions travailler de la sorte, mais il n'y avait pas le choix.

Nous voulions mettre McCall sur un cargo, et l’équipe chargée de trouver des extérieurs à New York a travaillé là-dessus. Nous avons dû faire appel à un acteur poids-lourd pour faire la transition en l’absence d'Edward. Si je me souviens bien, c'est Ed Waters qui eut l’idée d'approcher Mitchum. Mitchum a exprimé de l’intérêt. Je me suis donc rendu avec Ed en voiture à son domicile dans les faubourgs de Santa Barbara pour un entretien. Il était très aimable et a accepté le job. J'ai pris l'avion pour New York pour réécrire le script entièrement, afin de tout faire tenir. Je suis resté assis dans une chambre d'hôtel pendant plusieurs jours devant un ordinateur.

Notre équipe des extérieurs n’a pas trouvé de cargo dans le port que nous pouvions utiliser et j’ai donc changé l’emplacement dans le scénario. Ce fut le début d’une année folle. Heureusement que nous avions tourné Blood and Wine à la fin de la seconde saison de sorte que nous avions déjà notre ouverture. » (Facebook, 20 février 2014).

o Coleman Luck : « Je me souviens d’une discussion avec Robert Mitchum alors que nous roulions vers son domicile de Montecito près de Santa Barbara. J’étais avec mon collègue Ed Waters et nous lui avons demandé de rejoindre la série pour nous aider. Il était très aimable. Je pensais alors que c’était un privilège d’avoir ces gars-là. Comme je suis certain que nous avons eu sur la série beaucoup d’acteurs exceptionnels, dont certains sont devenus de grandes vedettes. Il est réconfortant de savoir que nous avions le respect des meilleurs de la profession. Le choix des acteurs était effectué par notre directeur de casting talentueux, Lois Planko avec mon vieil ami, le regretté Jim McAdams (ndlr : disparu en 2007, producteur de Kojak et producteur exécutif d’Equalizer). » (Facebook, 24 décembre 2013).    

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7. CIA CONTRE KGB – 2/2
(MISSION: McCALL – 2/2)

Dyson et Gage infiltrent le repaire du KGB où est retenu McCall pendant que Mickey et Scott séquestrent Control, tenu pour responsable de la situation.

Après un bon début, la seconde partie s’enlise dans du déjà-vu et de l’invraisemblance. Control est mis à l’écart et Dyson prend la direction des opérations pendant que McCall est transféré en corbillard (plutôt de mauvais goût vu la situation, non ?). Le  problème est que la majeure partie de l’épisode se passe dans le repère du KGB infiltré bien facilement par le duo Dyson/Gage. Ils se meuvent comme à l’hôtel, sans rencontrer vraiment de résistance et les soviétiques sont des caricatures.

Edward Woodward n’apparaît que dans quelques scènes, allongé et inconscient, et dans l’épilogue où il a deux répliques, et son air épuisé ne semble pas simulé. De toute façon, Robert Mitchum, à la démarche hésitante, n’a pas l’air en bien meilleure forme ! Les moments les plus intéressants sont l’arrivée des deux compères par les cuisines et la scène de l’infirmerie avec la doctoresse Zara Klemik, l’infiltrée de Control. Une seconde partie bien décevante avec un final convenu à l’hélicoptère.

o Un bref résumé est en préambule de la seconde partie.And now, Mission: McCall, part two.

o D’après imdb, Ludmilla Bokievsky, le docteur Zara Klemik, n’a eu qu’un seul autre rôle.

o Robert Mitchum et Edward Woodward ont une seule scène en commun (l’unique où l’Equalizer parle) : la dernière dans l’ambulance. Néanmoins, comme précisé plus haut, les deux acteurs ne se sont pas rencontrés sur le tournage. Ce sont les miracles du montage !

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8. LA FORCE DE L'OMBRE
(SHADOW PLAY)

Un agent du gouvernement, qui témoigne devant un comité du Congrès, est menacé de mort. 

Un excellent épisode, ce qui constitue une surprise agréable vu le peu de temps de présence d’Edward Woodward, toujours en convalescence. En fait, l’intrigue, inspirée de faits réels sous l’ère Reagan, tient la route et l’épilogue soulève clairement la question de la crédibilité des politiques. Andrew Banks, agent du gouvernement, refuse de révéler qui lui a donné les ordres permettant d’engager des fonds publics dans une guerre à l’étranger.

Néanmoins, il est menacé par des tueurs à la solde d’une huile. Sous protection de Gage, Kostmayer et du sergent Alice Shepard (Chad Redding dans un rôle plus actif que précédemment), Banks doit témoigner et faire trembler les bases du gouvernement. L’épisode est bien découpé entre dialogues constructifs et scènes d’action particulièrement bien réussies : la fusillade devant le palais de justice, Gage confronté au tueur dans l’appartement de McCall et le superbe final. McCall se déplace avec une canne et on constate avec satisfaction que Woodward revient petit à petit au premier plan ; c’est lui d’ailleurs, surgi de nulle part, et malgré l’intervention de Gage et Kostmayer, qui liquidera le tueur qui avait pris Shepard en otage : ‘Let her go !’.

À part les séquences d’action, il faut également noter la superbe musique, la prestance du tueur ('one clean shot, no pain'), le personnage de Gage qui s’étoffe et la séance d’interrogatoire dans le hangar. Le gouvernement américain a besoin d’éléments, appelés ici Free World Network, pour faire le sale boulot à l’étranger mais finalement Banks ne dévoilera rien et la force de l’ombre ne sera pas inquiétée (it’s just the job).

o Cet épisode s’inspire évidemment d’Oliver North et de l’affaire Iran-Contra, connue aussi sous le nom Irangate.

o Le titre initial de l’épisode était Gage Story. C’était le titre lors de la première esquisse de l’intrigue.

o McCall à Gage, qui lui reproche sa détention en prison pendant deux années : ‘I don’t know and I don’t care’.

o Il y a une référence directe à l’épisode précédent lorsque McCall dénonce à Control son attitude. L’Equalizer lui rappelle qu’auparavant il avait toujours été capable de se débrouiller seul. ‘All my life I had been able to take care of myself’

o J.T. Walsh (1943-1998), Andrew Banks, était un habitué aux rôles de méchant. Il est le père de la jeune fille enlevée dans The Lock Box, saison 1. Jack Nicholson lui a dédié son Oscar reçu pour Pour le pire et pour le meilleur.

o Tomas Milian (1932), Duran le commanditaire, est Pena, un transfuge cubain qui avoue à McCall avoir tué un prisonnier lors d’un interrogatoire dans Reign of Terror, saison 1. La fiction rejoint la réalité car le père de l’acteur était général pendant la dictature cubaine et il se suicida sous les yeux de son fils.

o Retour du personnage ambigu de Rudy Bagler (Christopher Murney) vu dans Blood and Wine. Ici aussi, il vend son âme au diable et on apprécie de voir comment Gage lui cloue la cravate dans une scène d’intimidation !

o Paul Calderon, le tueur, a joué dans Reign of Terror, épisode de la première saison.

o L’indic de McCall, brève scène dans un garage, est Billie Bump (Maurice Hines), déjà vu dans une séquence plus importante de Les mémoires de Manon, première partie.

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9. DOUBLE VUE
(INNER VIEW)

Une médium prévoit les prochains meurtres d’un tueur en série mais la police ne la croit pas.

Gage est plus impliqué dans cette histoire de médium, qui enthousiasmerait les fans de la série du même nom, que dans ses deux aventures précédentes. Pendant que McCall s’occupe de la dernière femme agressée (ce qui permet à Woodward d’être peu présent), Gage prend en charge Karen Alden, la médium. D’abord dubitatif en l’accompagnant sur un lieu de prémonition (superbe musique sur le pont de Brooklyn), Gage se rend compte des capacités de voyance de la jeune femme lorsque The Scrapbook Killer, surnom donné au tueur car il prend une photo du portefeuille de chaque victime, commet son prochain meurtre à l’entrepôt désaffecté visité précédemment.

L’originalité de l’épisode est dans la manière de découvrir le meurtrier, ce qui est fait assez tôt dans le récit. Le rapport avec la chanson est une excellente idée et la séquence du cabaret est la meilleure de l’épisode : Gage s’approche du musicien, Shadow Man, qui, reconnu, s’enfuit et Karen, restée à l’intérieur, voit la scène au ralenti sur la musique composée pour l’occasion. Malgré le passage longuet où Karen explique l’origine de ses pouvoirs à Gage, l’ensemble est original et sort des histoires habituelles de médiums même si, évidemment, tous les indices ‘vus’ par Karen auront leur signification (1619, ‘louder’…).

Certains autres passages sont intéressants : la porte piégée de l’appartement de Shadow Man et le final, un subtil stratagème élaboré par McCall pour que le rêve devienne réalité. L’Equalizer est présent dans cinq scènes mais c’est lui, exactement comme dans l’épisode précédent, qui surgit pour abattre l’assassin.

o Le titre initial de cet épisode était Psychic Story.

o La chanson Shadow Man fut composée par John Miller et Craig Snyder.

o Avant le générique final, il est stipulé que l’épisode est dédié à la mémoire de Ernie Palinkas.

o Karen fait une référence à un auteur de romans policiers : ‘I’m not Agatha Christie and I’m not dealing with fiction.’

o McCall à Karen : ‘It must be very difficult living with such a gift.’

o À noter que Keith Szarabajka apparaît dans la distribution pendant la période Gage même si le personnage de Mickey Kostmayer n’est pas toujours dans l’épisode, comme cette fois-ci.

o Katherine Cortez (1950), Karen Alden, a joué dans deux autres épisodes de la série, Pretenders, saison 1, et Past Imperfect, saison 4.

o Terrence Mann (1951), Shadow Man, a joué dans un autre épisode de la série, Eighteen with a Bullet, saison 4.

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10. LES TROIS COUPS
(THE REHEARSAL)

Lors d’une répétition, McCall, Gage et les participants à une pièce sont bloqués dans un théâtre par un déséquilibré défiguré.

Cet épisode est un parfait huis-clos mais le script n’est pas à la hauteur des espérances initiales. Le téléphone est coupé (pas de portable à l’époque) et l’entrée du théâtre est piégée par une bombe à code secret. McCall et Gage doivent donc prendre vivant l’individu avant que le concierge n’ouvre la porte. Au fil de l’histoire, on apprend que Michael, ancien acteur, veut se venger du réalisateur tyrannique de la pièce, qu’il tient pour responsable du décès de sa petite amie. Pourquoi dans ce cas impliquer d’autres personnes ?

Le prétexte du huis-clos ne tient pas la route et, malgré deux scènes d’action intéressantes avec Gage, cet épisode, très bavard, n’est pas enthousiasmant, le final étant même guignolesque. Il reste que McCall est présent pendant toute l’histoire, bien obligé cette fois, et qu’il délègue les actes physiques à Gage, un peu comme Steed avec Gambit. Après tout, Edward Woodward avait le même âge à cette époque que Patrick Macnee pour The New Avengers.

o Stewart Copeland a composé la musique de 51 épisodes, la dernière étant pour The Rehearsal

o Le titre initial de l’épisode était Elise, le nom de la petite amie décédée de Michael.

o Jennifer Van Dyck (1962), Sandra Benning, est écossaise. Elle faisait ses débuts dans cet épisode. Elle a joué dans tous les ‘New York’ : Section criminelle, Police judicaire, Unité spéciale.

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11. LE VISITEUR DE NOËL
(CHRISTMAS PRESENCE)

McCall demande à Harley Gage de s’occuper d’un petit garçon qui vit avec sa grand-mère. Il est atteint du sida et les habitants du quartier veulent son départ à n’importe quel prix.

Un drame extrêmement bien fait comme les producteurs de la série nous en proposent de temps à autre. L’histoire de ce petit garçon de six ans atteint du sida est touchante, triste mais tellement belle, surtout qu’elle se passe au moment des fêtes de Noël. Mickey est rejeté et persécuté par ses voisins, qui se donnent rendez-vous au bar local pour ensuite saccager l’appartement du petit, qui vit avec sa grand-mère depuis le décès de sa mère, junkie. À l’époque, ce genre d’attitude était courant et, comme d’autres épisodes sociaux d’Equalizer, l’histoire est une véritable leçon de vie. Harley Gage est chargé par McCall de régler l’affaire mais le petit garçon veut voir son idole, l’Equalizer, et le souhait sera exaucé, McCall apparaissant en pleine nuit comme le Père Noël.

C’est mélo à souhait mais on ne reste pas insensible car c’est criant de vérité. De nombreux scènes et dialogues sont touchants, comme Gage et l’enfant dans la cabane, la visite de Gage chez le père, la discussion Gage/Mickey dans la chambre détruite et, évidemment, le final et la confrontation du ‘méchant’ ; un sujet grave qui n’est pas dénué d’humour lorsque Gage rend visite à Mickey qui le menace, armé de son pistolet en bois : ‘You don’t look like the Equalizer to me’. Un épisode à part, avec une musique différente, mais bien plus porteur et convenable que certains films de l’époque sur le sujet comme Philadelphia ou Les nuits fauves

o Corey Carrier (1980), Mickey, est Richard Nixon à 12 ans dans le film d’Oliver Stone, Nixon.

o McCall : ‘It can’t be closed. It’s my Christmas restaurant.’ À la fin de l’épisode, il a racheté le restaurant, Pete O’Phelan’s, en partenariat et il servira de base pour des rencontres avec des futurs clients. Du coup, le personnage de Pete O’Phelan, interprétée par Maureen Anderman, reviendra dans sept autres épisodes.

o L’Equalizer a une sorte de prototype de portable dans sa mallette au grand amusement de Gage.

o Le dialogue entre Gage et le médecin fait part des précautions à prendre et met à mal les préjugés sur la transmission de la maladie, à une époque où beaucoup de malades du sida n’avaient que la mort comme perspective.

o Coleman Luck : « J’ai passé pas mal de temps sur cet épisode. Il traite du sida chez les enfants à Noël 88 et je pense que c’est le premier épisode sur le sujet de n’importe quelle série à être diffusé à la télévision. Dans le cadre du tournage, nous avons organisé un spot de santé publique dans lequel Edward devait tenir deux enfants atteints réellement du sida. C’était un grand pas compte tenu qu’à l’époque, personne ne savait véritablement comment se transmettait la maladie. En grand homme, Edward Woodward n’eut aucun problème à tourner ce spot. Mais lorsqu’on eut fixé la date pour la prise, le délégué syndical m'a informé qu'il ne l’autorisait pas en raison du danger que l’équipe de tournage encourait. Je n'étais pas content. J'avais fait des recherches et je savais autant qu’on le pouvait à l’époque que ce ne serait pas dangereux. Période de tension. J'ai informé le délégué que s'il refusait le tournage, j'appellerais la presse et il serait grillé. L'histoire ferait les gros titres dans tout le pays. Nous avons finalement fait le tournage et tout s’est bien passé. » (Facebook, 24 décembre 2013).

o Coleman Luck : « C'était une époque particulière en ce qui concerne le sida. Il y avait si peu de connaissances et une si grande peur. L'idée pour le script vient du fait que je devais faire un épisode spécial pour Noël. Alors que je me demandais quel thème aborder, je suis allé à une réunion avec un ministère chrétien qui aidait les enfants atteints du sida et leurs mères mourantes. Ce petit groupe avec peu d'argent était sans crainte à  l'avant-garde. Les mères et les enfants atteints du SIDA étaient avec nous à la réunion. Nous avons entendu des histoires sur la façon dont ils étaient traités comme des parias.

C'était déchirant. Ainsi, un script. Il n'y avait pas de problème du tout avec l'ensemble de la production ... jusqu'à un certain point. J'avais demandé à tourner un spot pour la télévision publique sur le plateau avec Edward en train de parler aux  enfants atteints du sida et de leurs problèmes. Ca ne faisait pas la promotion d’un lobby quel qu’il soit, c’était juste pour une sensibilisation à la question. J'ai écrit la scène.

Dans la prise, Edward devait tenir deux enfants réellement atteints du sida. Edward n’avait aucun problème avec cela. Nous approchions de la journée de tournage quand j'ai reçu un appel du délégué syndical. Il refusait l’accès au plateau aux enfants en raison du danger qu'ils représentaient pour l'équipe. Maintenant, les gens peuvent penser que je suis une bonne personne. Ne soyez pas dupe. Mon attitude est que si vous jouez dur avec moi, je tire un coup de canon directement à la tête. J'ai dit au délégué syndical que s'il refusait de permettre à ces enfants d’aller sur le plateau, j’avertirais la presse nationale. Le plateau serait envahi de journalistes et toutes les caméras tournées vers lui. Il a coopéré à contrecœur. Le spot a été tourné avec Edward tenant les enfants, et il a été diffusé avec l'épisode. Et pas une seule personne ne fut touchée par le SIDA en étant dans la même pièce avec ces merveilleux enfants. Ah, le délégué n'a fait que son travail. Il n'y avait pas de rancune. Cela m'a donné l'occasion de montrer mon côté tendre ». (Facebook, 3 avril 2014).

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12. LE FIL DU RASOIR
(A DANCE ON THE DARK SIDE)

Une standardiste du commissariat de police surprend une conversation dans laquelle un policier confie avoir tué un collègue. Elle reçoit ensuite un appel téléphonique menaçant.

Une bonne histoire policière avec des personnages intéressants : Del Larkin, un policier en civil, tue accidentellement son collègue et meilleur ami mais il est piégé par un engrenage meurtrier. Larkin est sur le point de craquer, partagé entre les remords et la volonté d’en finir et d’éliminer un témoin possible : la standardiste qui a entendu sa voix et contacté McCall et Gage. Au fil de l’intrigue, on découvre que Larkin est un pion manipulé, un flic trop longtemps infiltré qu’un mafieux a retourné.  Ce n’est pas le salopard pressenti mais plutôt un Serpico paumé alors que sa petite amie, qui le pousse au crime, est une tueuse professionnelle.

Évidemment, il est surprenant que Larkin passe un coup de fil aussi crucial du commissariat et que McCall rentre dans les lieux comme chez lui. Cet épisode présente une bonne intrigue avec un suspense intéressant malgré peu d’action. McCall décide de prendre un ‘risque calculé’ et accoste le mafieux pour débloquer la situation. Il y a quelques scènes qui captent l’attention dont le face-à-face McCall 'old man'/Larkin 'sunny' dans le  commissariat et surtout l’exécution irréelle de Larkin par la maitresse tueuse. On constate avec plaisir qu’Edward Woodward a un temps de présence de plus en plus important depuis son problème cardiaque.

o David Andrews (1952), Del Larkin, a joué dans de nombreux films et séries depuis les années 80 dont Hannibal.  Il jouera dans un autre épisode de la série, Race Traitors, saison 4.

o George DiCenzo (1940-2010), le mafieux Bruno Dominic, est Frank Dorgan dans l’épisode en deux parties de la saison précédente, Les mémoires de Manon. Il a joué dans de nombreuses séries policières ; L’homme de fer, Le justicier, Cannon, Baretta, Kojak, Les rues de San Francisco, Hunter, Police Story, Hawaii police d’état, Magnum, New York section criminelle…

o Madeleine Potter, Simone, la tueuse professionnelle, est Eva, l’amie de la femme violée, dans l’épisode de la saison 2, Nightscape/Aventure nocturne.

o Amanda Plummer (1957), Jill O’Connor, la standardiste, est la fille de Christopher Plummer. Elle a joué, entre autres, dans Pulp Fiction.

o La musique de cet épisode est composée par John Cacavas. Il en sera de même pour quatre autres épisodes.

o McCall : ‘Sometimes, the job takes over; sometimes, the job eats into you.’

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13. L'ENGRENAGE
(THE CHILD BROKER)

Une jeune fille demande à McCall de faire sortir son petit ami d’un gang.

Un truand chevronné fait travailler, avec sa maîtresse, des jeunes qui ne risquent pas d’être inquiétés par la police. La petite amie d’un membre de la bande fait appel à McCall et Gage. Un épisode sans surprise dont la meilleure séquence reste le final : la mise en scène de McCall, très réaliste (’a lesson to these young gentlemen’), et la fusillade sur le manège. L’Equalizer doit convaincre la mère de Danny que son fils est impliqué dans des vols importants.

À noter la bonne performance de Thomas G. Waites, aux faux airs de Balavoine, en gourou manipulateur pour adolescents, et les jolies frimousses de Frances Ruffelle, la maîtresse de Morrow, et Lycia Naff, la petite amie de Danny.

o Thomas G. Waites (1955), le truand Morrow, est Jim Kaufman, le mari de la femme violée dans Nightscape/Aventure nocturne, saison 2.

o Lycia Naff (1962), Amy, commença sa carrière comme danseuse dans la série Fame. Progressivement, elle abandonna le métier d’actrice pour devenir journaliste mais elle est revenue au théâtre.

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14. CHANTAGE À LA VIDÉO
(VIDEO GAMES)

Un journaliste infiltre un réseau de prostitution pour élucider la mort de sa fille.

Le début est le meilleur passage de cet épisode qui traite du chantage à la prostitution. Une jolie jeune femme, habillée très classe, arrive dans une villa pour effectuer une passe qu’elle croit occasionnelle. En fait, l’affreux tenancier filme les ébats et force ses jolies proies à poursuivre leurs activités. Eddie Mason, le chauffeur de la limousine, est un journaliste qui enquête sur la mort suspecte de sa fille. Le passage où il trouve dans l’armoire des cassettes vidéo nominatives, dont celle de sa propre fille, est un moment fort, surtout que Briggs, le mac, la lui fait visionner en guise de torture.

Le final en deux temps n’est là que pour meubler car l’histoire aurait pu se conclure à la fusillade, excellente scène d’action. McCall entre dans l’intrigue par l’intermédiaire de la femme du journaliste, inquiète de la disparition de son mari. Malgré de bons personnages – l’infect maquereau, le père vengeur et l’étudiante aguicheuse, trop vite assassinée –, l’histoire est bavarde, lente et sans surprise. La bonne nouvelle est qu’Edward Woodward refait les scènes d’action.

o Vanessa Angel (1966), Christine Hayes, était la première actrice choisie pour incarner Xena, la guerrière, mais, malade, elle ne put se rendre en Nouvelle-Zélande et elle fut remplacée par Lucy Lawless. Elle a fait la couverture de nombreux magazines.

o Quelques différences par rapport à d’habitude : la musique de John Cacavas est loin d’égaler celle de Stewart Copeland ; le style est diamétralement opposé et on s’en rend compte dans la scène d’ouverture. De plus, l’appartement de McCall n’est plus visible depuis quelques épisodes car il donne ses rendez-vous au restaurant. Dans les deux cas, on préférait ‘avant’.

o Briggs en montrant un billet ‘en bonus’ à la prostituée : ‘Yours if you perform well’

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15. QUELQUE CHOSE DE VERT
(SOMETHING GREEN)

Un père, diplomate, enlève son fils, dont la mère a la garde, mais il se retrouve confronté à un problème plus sérieux lorsque des truands, qu’il a arnaqués, s’emparent du jeune garçon.

Une banale histoire d’enlèvement d’enfant comme chaque série policière a en stock ; c’était déjà le cas pour Tip on a Sure Thing/À coup sûr, épisode raté de la seconde saison. L’originalité réside dans la personnalité du père, diplomate manipulateur, cupide et menteur, qui a détourné de l’argent sale à son profit. Le bonhomme est exécrable et n’hésite pas à prétendre qu’il n’a plus le pognon quitte à mettre la vie de son fils, qu’il aime pourtant, en péril. Il a planifié un départ en Europe avec sa maîtresse, son fils et l’argent. Convaincue de la culpabilité de son ex-mari et devant l’impuissance de la police, la mère fait appel à McCall.

Les meilleurs passages de cette histoire sont l’embuscade et le final (où Gage et Kostmayer manient le fusil mitrailleur), la scène de fuite dans les escaliers, le sordide tirage de cartes des truands, qui laisse deviner le but, et l’épilogue au port. Les acteurs ne sont pas très convaincants, à l’exception du petit Macaulay Culkin, pas encore connu. Jon DeVries était parfait en tueur dans un épisode précédent et un échange de casting avec le truand aurait été bénéfique.

La séquence au restaurant, pourtant clé, est incohérente ; le passeport (suisse ?) n’étant pas un permis de tuer ! C’est la dernière apparition de Harley Gage, qui part comme il est venu, sans préavis, et McCall a enfin retrouvé son appartement malgré ses rendez-vous au restaurant !

o C’est le dixième et dernier épisode de Richard Jordan/Harley Gage. Jordan n’était pas satisfait que son personnage ait moins d’importance au fur et à mesure qu’Edward Woodward retrouvait son statut de star sur la série.

o Macaulay Culkin (1980), Paul, est célèbre pour le rôle de Kevin McCallister dans Maman, j’ai raté l’avion et sa suite.

o Jon DeVries (1947), le diplomate Raymond Gephardt, est le tueur Michael Rosa dans The Distant Fire/Carla, superbe épisode de la saison 1.

o Joseph Conlan est le compositeur de la musique de cet épisode, ainsi que de cinq autres de cette fin de troisième saison.

o La grille avant de la camionnette conduite par Mickey est endommagée lors de la légère sortie de route mais elle est de nouveau impeccable dans la scène suivante de poursuite.

o On ne sait pas trop de quelle nationalité est Raymond Gephardt. On voit un drapeau italien puis McCall l’appelle : ‘Monsieur’. Gephardt utilise même un mot français dans ses échanges (justement) et son ex-femme dit l’avoir rencontré à Paris. Néanmoins, ses évasions d’argent, son nom et le passeport rouge font penser qu’il est suisse.

o Le titre fait référence au jeu du petit garçon qui demande de deviner un objet à partir de sa couleur. ‘Something red’ dans la scène d’ouverture avec sa mère, ‘something blue’ dans l’ambassade avec son père et ‘something green’ à la fin.

o McCall au père : ‘You wanted your son and the money.’

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16. LES LOUPS DANS LA NUIT – 1/2
(THE MYSTERY OF MANON – 1/2)

Yvette Marcel demande à McCall et Control de retrouver son père, parti à la recherche de son épouse, Manon, décédée depuis des années.

Cet épisode en deux parties est une œuvre majeure pour les fans de la série car il fait directement suite à Memories of Manon, également en deux volets, de la seconde saison. On y retrouve Phillip Marcel (Anthony Zerbe), policier canadien, et sa fille Yvette (Melissa Anderson). Cette dernière est inquiète pour l’état psychologique de son père qui pense avoir les preuves que Manon, la mère d’Yvette, est toujours vivante.

Le début surréaliste a les caractéristiques d’un épisode d’une série de science-fiction : dans la première séquence, Marcel est dans un zoo désert et embrumé et il aperçoit une femme meurtrie censée être Manon, puis McCall fait un rêve troublant avec le loup échappé du zoo. Par un subterfuge astucieux (des diapositives), Phillip Marcel apprend que Manon, ancien agent et collègue de McCall, a été retenue dans un camp soviétique et qu’elle a perdu la mémoire. Il reçoit l’ordre d’exécuter Control et l’Equalizer, tenus pour responsables de la déportation, s’il veut la revoir vivante. Qui est cette mystérieuse femme amnésique que Scott trouve dans les escaliers de son appartement et qu’Yvette aperçoit après un coup de téléphone ? Est-ce réellement l’ancienne maîtresse de McCall et la mère d’Yvette ?

McCall doit avouer à Scott qu’il a une sœur dans une superbe scène mélodramatique mais le secret sera dévoilé à la jeune femme dans un final haletant. Phillip Marcel donne rendez-vous à McCall et Control au zoo pour les liquider mais il est abattu par un inconnu et révèle la vérité à Yvette avant de succomber. Un excellent cliffhanger pour un épisode très particulier de la série.

To be continued…

o Il faut impérativement avoir vu Memories of Manon de la seconde saison pour comprendre cet épisode.

o Ce double épisode est également un téléfilm sous le titre Memories of Manon.

o Dans ses mémoires intitulées The Way I See It, Melissa Anderson consacre neuf pages à son rôle d’Yvette Marcel de la série Equalizer. « Un jour de 1986, j’ai reçu un coup de téléphone de mon agent qui m’a demandé si j’étais intéressée pour jouer la fille d’Edward Woodward dans la série Equalizer. C‘était un de ces moments trop rares dans la profession. J’étais aux anges ! J’adorais cette série et j’étais enthousiasmée qu’on me demande d’en faire partie. J’ai vu récemment le scénariste, Coleman Luck, et nous avons évoqué la série avec un grand respect. Pour moi, travailler à New York sur cette série était un boulot de rêve. Les heures de tournage étaient longues, le temps était parfois atroce mais je m’en moquais. Les épisodes étaient si dramatiques et intéressants. Edward Woodward était même beaucoup plus drôle que Robert McCall. » Lors du décès de l’acteur, Melissa Anderson, qui était restée en contact, déclara : « Edward est décédé le 16 novembre 2009. Nous n’avions pas eu de contacts récents avec lui et sa femme, Michelle,  et ce fut un terrible choc. Un rappel malheureux que la vie est éphémère. »

o Coleman Luck : « En ce qui concerne Manon qui devait être une trilogie (ndlr : Memories of Manon, The Mystery of Manon sont deux double épisodes en saison deux et trois), il n'y a pas de " ils " à son sujet. C'était mon travail. Je dois endosser la responsabilité pour l’absence de conclusion. Je voulais compléter la trilogie lors de la quatrième saison. Puis, nous avons eu une grève des scénaristes de cinq mois. Bob Eisley et moi étions alors les seuls scénaristes de l’équipe. En tant que showrunner, j'ai eu deux semaines pour embaucher plus de personnel et obtenir le premier script prêt... un script qui n'avait pas été écrit. Nous n'avions pas de scripts de sauvegarde. Cette année a été épuisante. J'ai appris plus tard qu’Universal ne pensait pas que nous puissions continuer. Ils ont pensé que nous devrions arrêter à un moment donné pour avoir un script de prêt. Nous ne l’avons jamais fait. Chaque jour de préparation, j'avais un script à leur donner. Si un seul avait été refusé, nous aurions dû arrêter. Aucun ne l’a été. Tout cela pour dire que je n'avais pas le temps d'écrire le dernier de la trilogie, ou même d'y penser. Trop d'années ont passé maintenant et trop d’histoires. Toutes les idées qui étaient dans mon esprit se sont installées profondément dans la vase primordiale de mon subconscient. Désolé. » (Facebook, 9 janvier 2014).  

o Anthony Zerbe (1936) a souvent joué des rôles de méchants dans toutes les séries américaines populaires des années 60 et 70 dont cinq participations à Mission : Impossible et quatre à Mannix mais aussi Les mystères de l’Ouest, Cannon, Les rues de San Francisco. Au cinéma, on se souvient de lui dans Le survivant (un messie fou), Papillon, Le flic ricanant, Adieu ma jolie, Permis de tuer

o Melissa Sue Anderson (1962) est Mary Ingalls dans La petite maison dans la prairie. Elle a débuté à 10 ans dans Ma sorcière bien-aimée. Elle est apparue ensuite dans Shaft avant de tourner dans la série qui l’a rendue célèbre. Peu de rôles mémorables depuis… À noter au cinéma, un film qui m’avait marqué à sa sortie, Happy birthday, souhaitez ne jamais être invité. 

o Anne Heywood (1931), Manon Brevard Marcel, fut Miss Grande-Bretagne en 1949. Elle n’a plus tourné depuis cet épisode.

o Retour d’Irving Metzman dans le rôle de Sterno dans une scène superflue avec Control. Il n’était pas apparu depuis la fin de la première saison.

o Pourquoi un loup est libéré ? Qui a placé la cassette, avec la musique de la dernière mission à Paris, dans la Jaguar de McCall ? Où se rend Philip Marcel pour visionner les diapositives ?

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17. LES LOUPS DANS LA NUIT – 2/2
(THE MYSTERY OF MANON – 2/2)

McCall est décidé à savoir ce qui se cache derrière la réapparition de Manon et l’étau se resserre  rapidement après les disparitions de Scott et Control.

Après un début lent et mélo mais nécessaire (conversation Scott/Yvette, McCall fait le point sur la jetée face à la Statue de la Liberté), on découvre le protagoniste, inconnu jusqu’alors, qui tire les ficelles de la machination diabolique, lorsque Manon, quelle qu’elle soit, rend de nouveau visite à Scott et qu’elle est épouvantée à la vue de McCall sur une photo. Le méchant, Arthur Trent, donne un véritable coup de fouet à l’histoire et il est évident qu’il utilise Manon comme une marionnette dans un plan vengeur très élaboré.

Alors que Scott se fait rouler facilement (on devine que l’appel téléphonique est bidon), la capture de Control est plus surprenante et laisse dubitatif sur le rôle exact de la mystérieuse femme. McCall, équipé d’un traceur, se fait prendre à son tour par un procédé qui rappelle les fameux parapluies bulgares et il est placé dans une cage en compagnie de Manon. Les échanges entre McCall et la femme, dans une atmosphère aux couleurs irréelles, montrent que l’Equalizer ne sait que penser d’elle.

Grâce à de petites capsules bleues (rien à voir avec le viagra ni avec du supposé cyanure), il vainc son redoutable adversaire, le rusé et cruel Trent, sur le point d’exécuter Scott et Control dans d’atroces souffrances mais le mystère de Manon reste entier, ce qui fait la force du récit. Dans l’épilogue, McCall assure à Yvette que Manon n’était qu’une usurpatrice mais, en aparté, Control lui apprend qu’elle vient de s’échapper, en utilisant une de ses capsules, et il soupçonne l’Equalizer, surtout que sa dernière question reste sans réponse : ‘How certain are you that was not Manon ?’. Un superbe final pour un incontournable de la série.

o Il y a un résumé de la première partie au début de l’épisode : 'Last week on Equalizer. And now, the conclusion of The Mystery of Manon.'

o Lawrence Dane (1937), Arthur Trent, est canadien. Il est connu pour ses participations à Délivrance, Scanners et il est le père de Melissa Anderson dans Happy birthday, souhaitez ne jamais être invité. À la télévision, vu dans Les envahisseurs, Mannix, Mission impossible entre autres.

o McCall dit à Yvette, au début de cette seconde partie, qu’il connaît la vérité sur sa paternité depuis seulement quelques mois (il le révèle aussi à Scott dans la première partie). Il l’apprend en effet à la fin de la première partie de Memories of Manon de la bouche de Phillip Marcel.

o McCall à Manon, qui lui montre une tache de vin comme preuve de son identité : ‘A birthmark can be faked like anything else.’

o Qui a tué Phillip Marcel à la fin de la première partie ? Manon comme le soupçonne Control ?

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18. ON EST BIEN MIEUX CHEZ SOI
(NO PLACE LIKE HOME)

McCall vient en aide à une famille expulsée de son appartement et relogée dans un hôtel social miteux où le propriétaire impose un trafic aux locataires. 

Cet épisode ‘social’ dénonce la pauvreté à New York qui touche une partie non négligeable de la population et même des gens a priori à l’abri comme cette famille sans histoire. Un couple, dont la femme est enceinte, et leur jeune garçon se retrouvent dans un hôtel social délabré, peuplé de rats et à la merci de trafiquants menaçants. Le petit garçon téléphone à McCall (ce n’est pas le premier client aussi jeune) et l’Equalizer va s’occuper du problème avec Mickey et Jimmy. L’histoire est banale et les acteurs ne sont pas inoubliables.

C’est un bon documentaire sur la pauvreté et la misère humaine mais le script n’est pas assez solide pour la durée d’un épisode. Trois scènes retiennent l’attention : une femme chouchoute son petit qui va à l’école puis retire son manteau pour faire le tapin, McCall explique au jeune garçon que son père n’est pas un ‘loser’ mais un bon père, meilleur qu’il ne le fut lui-même avec ses enfants, et la dernière image : un échange de regard entre McCall et le petit garçon noir qui symbolise la pauvreté.

o Tobe Hooper, le réalisateur, a, dans un autre registre, le célèbre Massacre à la tronçonneuse à son palmarès et autres gâteries du même genre…

o Dans Suspicion of Innocence, Jimmy était méfiant à l’idée de s’occuper d’un handicapé ; ici, c’est Mickey Kostmayer qui doute des causes de la pauvreté. Les a priori des associés de McCall permettent de démonter certaines idées reçues et de donner une leçon moralisatrice à ces épisodes ‘sociaux’.

o La première image de l’épisode est le World Trade Center par pleine lune.

o McCall donne $20 à un SDF qui le remercie : ‘God bless you. God bless you, Sir.’

o Times Square a mauvaise réputation.La mère à l’assistante sociale: ‘Times Square is no place for a child’.

o Les graffitis sur les murs de l’hôtel : ‘The end of the line’ et ‘I got no friends’.

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19. LE CONDAMNÉ
(LAST CALL)

Deux criminels se réfugient au restaurant Pete O’Phelan’s et prennent les consommateurs, dont Kostmayer, en otages car ils sont poursuivis par un chasseur de primes.

Une histoire de prise d’otages bien en-dessous de Breakpoint de la première saison mais elle a quelques attraits comme l’interprétation de Lewis Fipps, le violeur, par Joe Maruzzo, une tête connue de la série. Il personnifie parfaitement le criminel fou, sadique et violent aux réactions incontrôlées et explosives.  L’acteur éclipse le reste de la distribution et est incontestablement la meilleure réussite de cet épisode moyen.

Comme dans The Rehearsal, plus tôt dans la saison, qui se passait dans un théâtre, les circonstances de l’huis-clos sont tirées par les cheveux. La police ne doit pas être prévenue mais même sans portable à l’époque, le restaurant est dans une rue passante et l’incident ne peut être ignoré. Fipps demande à McCall de neutraliser le chasseur de primes, engagé par le père d’une victime pour le tuer. Les recherches de l’Equalizer tirent en longueur et on est circonspect devant la facilité avec laquelle Mickey se fait prendre et tabasser. Le chasseur, avec son chapeau et son pistolet laser dans la brume, est une véritable caricature sortie d’une bande dessinée. Finalement, McCall propose un marché à Lewis Fipps mais ce dernier abat son frère qui tentait de le raisonner avant de se faire tuer.

o Michael O’Herlihy (1929-1997), réalisateur irlandais, a mis en scène de nombreux épisodes de séries dont 36 d’Hawaii, police d’état.

o Joe Maruzzo, Lewis Fipps, est l’un des deux voyous abattus par le vigilante dans Bump and Run/Embuscade et le chef de gang dans Reign of Terror/Le règne de la terreur ; deux épisodes de la première saison.

o Colleen Ann Fitzpatrick (1969), Susan, est une chanteuse américaine connue sous le surnom de Vitamin C. Quelques apparitions en tant qu’actrice mais cette jolie femme est surtout renommée pour ses chansons. 

o Le titre ‘Last call’ est prononcé par Pete O'Phelan, la gérante du restaurant. C’est l’heure de commander sa dernière consommation. C’est aussi ici un jeu de mots avec McCall.

o Coleman Luck : «Bob Crais était un ami personnel de Ed Waters. Ils avaient travaillé ensemble sur une série précédente. Ed l'avait convaincu de venir écrire deux épisodes pour nous (ndlr : Last Call et Regrets Only). J'ai apprécié de l’avoir rencontré. » (Facebook, 7 mai 2014).

o McCall parle du chasseur de primes, un mercenaire engagé par les plus offrants. Parmi ces personnes, McCall évoque ‘the French in Africa’…

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20. REGRETS ÉTERNELS
(REGRETS ONLY)

Une femme est harcelée par son ex-mari mais la police ne prend pas ses plaintes au sérieux et McCall est tout d’abord très dubitatif.

Les histoires de psychopathe sont généralement très réussies dans cette série et celle-ci n’échappe pas à la règle malgré les nombreux dialogues et le peu d’action. Les acteurs ne sont pas connus mais leur jeu est très convaincant. Susan Foxworth, divorcée, élève seule ses enfants mais son ex-mari, médecin, lui rend la vie impossible. La détective Bishop, délicieusement bornée, est lasse des plaintes de cette femme qu’elle prend pour une mythomane. McCall, engagé par Susan, a également un avis réservé après avoir rendu visite au docteur Foxworth qui a subtilement fait passer sa femme pour folle. Il est intéressant de voir Robert McCall hésitant, sur le point de faire une erreur de jugement.

C’est très rare dans la série mais les deux rencontres de l’Equalizer au cabinet médical sont différentes et la seconde, excellente, marque le début du point de non retour ; le harceleur devient harcelé même si Foxworth a recours à la méthode Scorpio (se faire tabasser pour accuser son adversaire de brutalité). Mickey découvre les antécédents inquiétants de Foxworth et la rencontre à cette occasion avec Sœur Sara est cocasse.

La police et la justice étant impuissantes, le plan final de McCall va s’avérer très surprenant. Il s’adresse au docteur Gary Foxworth dans un message vidéo et il provoque l’individu en feignant de sortir avec Susan. Jaloux, le docteur se rue dans l’appartement, arme au poing, et tire sur les découpes en carton du couple et la détective Bishop n’a plus qu’à arrêter le psychopathe. Une histoire un peu bavarde et convenue mais très agréable à suivre.

o Malgré les dégâts de l’épisode précédent, le restaurant Pete O’Phelan’s a rouvert.

o Coleman Luck : «Bob Crais était un ami personnel de Ed Waters. Ils avaient travaillé ensemble sur une série précédente. Ed l'avait convaincu de venir écrire deux épisodes pour nous (ndlr : Last Call et Regrets Only). J'ai apprécié de l’avoir rencontré. » (Facebook, 7 mai 2014).

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21. LA COURSE DU LOUP
(TARGET OF CHOICE)

Un meurtrier, repris de justice, menace la famille d’un homme qui a témoigné à son procès.

Une histoire captivante où la tension et l’angoisse sont palpables même si on a du mal à voir en Hawkins un ‘méchant’ aussi redoutable qu’on le décrit. La réussite est due, en partie, à une bonne mise en scène qui entretient un climat de peur dès le début (le gâteau d’anniversaire et la carte d’Hawkins). Cet assassin, libéré sur parole après huit années de prison (non, l’histoire ne se passe pas en France !), est maintenant chauffeur de taxi ce qui lui permet d’espionner les faits et gestes de la famille Grey. Le cauchemar du père, les cris de la mère à l’hôpital et la volonté du fils que McCall abatte l’individu montrent le degré d’appréhension et de frayeur de la famille.

McCall imagine une diversion pour pousser le tueur à la faute et Mickey Kostmayer personnifie le frère d’une victime d’Hawkins. Le persécuteur dérangé devient, à son tour, la cible d’une vengeance car Kostmayer endosse le jeu d’un personnage aussi fou qu’Hawkins pour le pister et le harceler. Les protagonistes sont intéressants : le tueur, la famille et Boyd, le compagnon de cellule de Hawkins, dont les relations ambigües sont soulignées par l’Equalizer.

Deux scènes sont choquantes : celle du mannequin, censé représenter la mère, poignardé dans le fauteuil roulant et le final, où le fils est attaché à la grille pour que le semi remorque du père l’écrase, dans les circonstances exactes du meurtre qui a valu à Hawkins d’être incarcéré. On se demande comment Hawkins a accédé à tous ces endroits pour mettre son plan à exécution. L’épilogue renseigne sur la personnalité de l’Equalizer : après son discours démago au fils, qui veut la mort de l’individu, McCall ne sait que répondre lorsque le jeune homme lui demande s’il ne regarde jamais en arrière : il s’excuse et quitte la table.

o Michael Parks (1940), Jonathan Grey, est Logan, un ami de McCall dans Nocturne, saison 2. Il a joué dans de nombreuses séries depuis son premier rôle dans Les Incorruptibles. Il est, entre autres, un violeur dans un épisode des Rues de San Francisco, Les hommes mourront. Il a joué dans de nombreux films de Quentin Tarantino.

o Verna Bloom (1939), Marian Grey, est connue pour ses rôles dans L’homme des hautes plaines (de et avec Clint Eastwood) et La dernière tentation du Christ de Scorsese.

o Deuxième et dernière apparition de John Bedford Lloyd en District Attorney Francis Scanlon (après Video Games/Chantage à la vidéo).

o Kevin Geer, Hawkins, est le tueur à l’orchidée dans l’excellent épisode de la première saison, Unnatural Causes/Pas d’orchidée pour McCall.

o McCall à Mickey : ‘He is the man to watch.’

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22. CHERCHEZ LA FEMME
(ALWAYS A LADY)

McCall est contacté par une ancienne collègue, et maîtresse, qui craint pour sa vie mais il arrive trop tard : elle a été sauvagement assassinée dans son appartement.

La troisième saison se termine en beauté avec cet épisode qui tient en haleine jusqu’au dénouement. On a déjà vu ce genre d’histoire avec des conclusions analogues mais la mise en scène et le déroulement de l’intrigue donnent un cachet inédit. Alors que McCall est en compagnie de Pete, il est dérangé par un appel au secours d’une ancienne connaissance, Meredith Browning. Elle travaille dans un club louche et une forte somme d’argent a disparu du coffre de Costa, le truand propriétaire de la boîte.

Meredith est soupçonnée et Sax, l’homme de main de Costa, est chargé de récupérer l’argent. L’assassinat sauvage (elle est défigurée et le mur aspergé de sang) aiguise le désir de vengeance de McCall, qui menace de représailles Costa qu’il soupçonne fortement. Le récit est entrecoupé judicieusement de flashbacks qui expliquent l’attachement que portait l’Equalizer à cette femme qu’il avait sauvée lors d’une mission.

Au fil de son enquête, McCall s’aperçoit que son ancienne protégée est devenue une sorte de mère maquerelle pour poules de luxe dans ce club. Mickey et Control tiennent des rôles secondaires dans cette histoire où McCall/Woodward est redevenu la star à part entière. Finalement, l’Equalizer déduit que le truand s’est fait voler par son propre acolyte et il les monte l’un contre l’autre. McCall sort indemne d’une fusillade à trois mais certains indices lui laissent penser que la mort des deux voyous n’est pas l’aboutissement de l’affaire…

o Anne Twomey (1951), Meredith, est Catherine Zambrano dans la série New York 911.

o Joseph Mascolo (1929), Tony Costa, est connu pour ses participations à des ‘soaps’ : Amour, gloire et beauté (513 épisodes) et Des jours et des vies (436 épisodes)….

o Lewis Van Bergen, Johnny Sax, est Zahn, le terroriste, dans A Community of Civilized Men/Les hommes civilisés, saison 2. Il jouera aussi dans Endgame de la dernière saison.

o Rita Jenrette (1949), la prostituée qui accoste McCall, a posé pour Playboy en 1981. La même année, elle sortit un livre torride, My Capitol Secrets,  qui donnait des révélations sur son ex-époux, le sénateur John W. Jenrette. Ce fut un best-seller.

o McCall à Costa qu’il soupçonne : ‘I will personally, personally, send you to hell.’

o On apprend, lors d’un flashback, que ‘Always a lady’ est l’inscription sur le bracelet offert par McCall à Meredith. In memory of a lady who was once a friend.

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Crédits photo : Universal.

Images capturées par Denis Chauvet.

 saison 1 saison 3

Equalizer (1985-1989)

SAISON 4

 


1. LA DERNIÈRE CAMPAGNE
(THE LAST CAMPAIGN)



Une assistante politique découvre que le candidat ambitieux pour lequel elle travaille exerce un chantage sur le sénateur en place.

L’ouverture de cette quatrième, et ultime saison, présente une histoire solide, un mélange de magouille politique et de drame à la Vol au-dessus d’un nid de coucou. Cindy Claussen, secrétaire, découvre par hasard les preuves que son patron, Philip Wingate, un jeune candidat aux dents longues, fait chanter le vieux sénateur en poste, un homme respectable et apprécié. Cindy, consciente du danger qu’elle court, appelle McCall, mais, avant qu’ils ne puissent se rencontrer, Wingate l’a déjà faite enlever et interner pour une soi-disant tentative de suicide.

L’Equalizer charge Pete O’Phelan, internée dans l’asile, de surveiller le comportement d’un infirmier ; en fait, un tueur à la solde de Wingate. Il y a des passages mémorables et cocasses comme McCall qui, enfermé brièvement pour contacter Cindy, joue au paranoïaque et confie au docteur qu’il se prend pour un agent secret !

A noter aussi comment McCall harcèle Wingate : la photocopie crache des centaines de pages estampillées ‘Resign’ et, dehors, le néon lumineux affiche la même demande (difficilement faisable mais bien pensé). L’histoire est intéressante, le suspense est au rendez-vous et les acteurs sont convaincants ; on regrette que Maureen Anderman n’ait pas été utilisée plus longuement dans les autres aventures car les passages avec Pete O’Phelan à l’hôpital psychiatre sont éloquents. McCall prend un risque dans le final car le sénateur doit avouer son passé pour que Cindy soit crue et Wingate démasqué. Un épisode indémodable vu qu’il traite des magouilles et autres turpitudes politiciennes !

o Huitième et dernière apparition de Maureen Anderman dans le rôle de Pete O’Phelan. Le personnage Pete O’Phelan a un temps de présence exceptionnellement long pour sa dernière apparition.

o Septième et dernière apparition d’Irving Metzman dans le rôle de Sterno.

o E.G. Marshall (1914-1998), le sénateur Virgil Thomas Blake, a plus de 150 rôles à son crédit mais son plus célèbre est celui du Jury No4 dans 12 hommes en colère.

o Cameron Allan est le compositeur des 22 épisodes de cette ultime saison.

o Cet épisode, le premier de la quatrième saison, fut diffusé le 26 octobre 1988.

o Cindy Claussen se présente comme étant une amie de Susan Foxworth, la femme harcelée par son ex-mari dans Regrets Only, le 20ème épisode de la troisième saison. Elle situe l’autre histoire à six mois auparavant.

o Lorsque McCall rentre chez lui, il se sert un verre (de whisky a priori). Le verre a un fond de liquide lorsqu’il décroche le téléphone mais il est un peu plus rempli après le premier échange avec Cindy.

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2. UN OCÉAN DE FEU
(SEA OF FIRE)

Suite à un viol, McCall doit intervenir dans une école du Bronx où un gang fait régner la terreur.

McCall est appelé par une principale de collège désespérée (trop jeune pour être crédible) car son école est sous la coupe d’un gang qui terrorise les lycéens et le personnel. Le script est un savant mélange de deux épisodes antérieurs : Le règne de la terreur, où un quartier est sous l’emprise d’un gang, et Aventure nocturne, dans lequel McCall venge une femme violée dans le métro. Comme les deux autres, cette histoire est excessivement violente et barbare ; la scène d’initiation en ouverture mais surtout le viol dans le gymnase est réaliste et difficilement supportable.

Néanmoins, contrairement aux épisodes cités plus haut, la réussite n’est pas au rendez-vous ici car l’histoire est trop statique. McCall essaie de rééduquer les membres du gang ‘récupérables’ par la pédagogie en les faisant assister à une autopsie ou écouter un mort-vivant, rescapé d’une tuerie (quatre minutes de monologue fastidieux). On peut non seulement douter du bien fondé de cette stratégie, les leaders du gang sont d’ailleurs insensibles, mais il est flagrant que les producteurs se servent surtout de la notoriété de la série pour faire passer un message ; les gangs étant un véritable fléau aux USA.

McCall en éducateur spécialisé est l’attraction et on se délecte de la scène finale où il humilie les chefs du gang en les mettant face contre terre, veste de ralliement ôtée.  Les analyses déconnectées de la réalité du responsable du Board, l’équivalent de notre académie, sont malheureusement criantes de vérité et on se prend à rêver de quelques McCall lâchés dans nos banlieues…

o McCall au chef du gang:’Let me tell you something: my name is not ‘old man’. It’s Robert McCall and from this moment on, you will call me Mister McCall. Is that understood?’

o A la fin, les membres du gang déposent leur veste par terre. Un voyou a déjà retiré sa tunique mais il la porte pourtant à l’image suivante.

o ‘Yes, we can’ dit McCall à la jeune fille violée sur son lit d’hôpital pour qu’elle l’aide dans sa mission. On sait maintenant qui est à l’origine de cette phrase reprise et devenue célèbre….

o ‘Sea of fire’ est la vision de Borchek, l’ancien membre d’un gang, qui raconte son calvaire après avoir reçu une balle dans la tête dans un long monologue. Coleman Luck, le producteur de la série, a expliqué cette longue scène du monologue interprété par l’acteur David Strathairn sur Facebook le 9 juillet 2013 : 

« Je pense que j’ai brisé toutes les règles de l’écriture pour la télévision avec cette scène. Cinq minutes et dix secondes sur le visage d’une personne et l’importance du sujet….Bon. Mon vieil ami et collègue, Jim McAdams, était un maître du casting. En outre, notre directrice, Lois Planco, était tout simplement incroyable. Le choix des acteurs s’effectuait à New York bien sûr, et Lois sélectionnait les meilleurs. Jim avait une mémoire pour les acteurs comme je n’en ai jamais vu chez un producteur. Ce rôle particulier de la distribution était un défi majeur.

J'étais à Los Angeles pour travailler avec l’équipe de scénaristes. Nous venions tout juste de sortir d'une grève des scénaristes de cinq mois, donc nous étions terriblement sous pression pour l’avancée des scripts. Jim et Lois ont essayé un tas d'acteurs pour ce petit rôle. Aucun d'entre eux ne convenait. J’en ai parlé à Jim. Nous avons convenu que si nous ne trouvions pas quelqu'un qui pouvait vraiment vivre la scène, je la retirerais. Mieux vaut ne pas la faire que de mal la faire. Nous en étions presque arrivés à cela lorsque Strathairn entra. Vraiment, un don du ciel. Le casting de notre série était incroyable et c’était grâce à Jim et Lois. »

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3. DOMPTEURS D'ÉLÉPHANTS
(RIDING THE ELEPHANT)

McCall se retrouve mêlé à un trafic d’héroïne en plein cœur de Chinatown.

Après un début prometteur (combat de boxe thaï, boite ‘Rose of Bangkok’), l’histoire déçoit au fil de l’épisode. Un boxeur thaï, emmouraché d’une prostituée, accepte de racheter la femme au racketeur en réceptionnant dans l’épicerie de son père une cargaison de drogue en provenance de Bangkok. Tout se complique lorsque le père, honnête et travailleur, détruit l’héroïne. McCall, appelé par la jeune femme, intervient pour secourir l’épicier en mauvaise posture mais Thanarat, le truand, est également employé par Control et l’Agence, qui ferme les yeux sur son trafic en échange de renseignements. Thanarat, ancienne connaissance de l’Equalizer, a bientôt deux otages, la prostituée et l’épicier, pour négocier le retour de la drogue.

Quelques bons passages rappellent l’atmosphère d’excellents épisodes (comme The Lock Box) : l’arrivée de McCall à l’épicerie pour chasser les ghost soldiers, Mickey, avec sa nouvelle coupe ‘petit garçon sage’, est subjugué devant ‘les danseuses’ dans la boite, McCall, feignant d’être un client, rend visite à Manika avec la serviette réglementaire mais aussi la prestation glaciale de Mako, excellent en souteneur dealer. Néanmoins, certains détails plombent l’épisode : la prostituée fait bien plus âgée que le boxeur (et pour cause, il y a neuf ans d’écart entre les deux acteurs), la fusillade dans le bar très mal structurée et le final sur le ring où la poudre de perlimpinpin explose comme par enchantement. 

o Mako (1933-2006), Jimmy Thanarat, est né au Japon. Il a participé à de nombreux films et séries depuis son  premier rôle dans La proie des vautours avec Frank Sinatra et Steve McQueen en 1959. A la télévision : L’homme à la Rolls, La grande vallée, Les rues de San Francisco, L’homme de fer, Mannix, Hawaii police d’état, Columbo, MASH, Monk…; au cinéma : La canonnière du Yang-Tsé, Tueur d’élite, Mémoires d’une geisha…

o Dans la longue scène du restaurant (première fois sans Pete O’Phelan), Control souhaite un joyeux anniversaire à McCall : ‘Robert, I wish you a happy birthday’. Le sens du titre de l’épisode provient de cet échange car dans leur souvenir, on pouvait monter un éléphant après trois verres !

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4. DES JEUNES FILLES SOUS INFLUENCE
(EIGHTEEN WITH A BULLET)

Un manager exploite des jeunes chanteuses en leur faisant espérer une grande carrière.

Cette plongée dans le monde du show-biz est plutôt fastidieuse et, seules, quelques scènes sauvent d’un ennui complet. Un imprésario profite de la naïveté de jeunes et jolies filles en leur promettant une carrière de chanteuses dans le but d’abuser d’elles financièrement et sexuellement. Il ne se passe strictement rien jusqu’à ce que James, l’imprésario, élimine froidement une ancienne protégée, devenue menaçante, d’une overdose (‘Find my baby a good place to sleep’). Beverly Heat personnifie le miroir aux alouettes dans lequel tombent de nombreuses jeunes filles à la recherche de célébrité et d’argent facile.

Le bout du parcours est souvent la drogue et la mort. McCall, contacté par la mère, doit sauver la fille nunuche des griffes de ce prédateur. Reste-il quelque chose de récupérable dans cet épisode terne ? Simplement le harcèlement de Mickey et la confrontation entre McCall et le sinistre individu à la salle d’enregistrement. Et puis McCall en robe de chambre (première apparition) et poussant la chansonnette (épilogue). Même le final, usé jusqu’à la corde, ne fait pas illusion.

o Colleen Ann Fitzpatrick (1969), Beverly Heat, est une chanteuse américaine connue sous le surnom de Vitamin C. Quelques apparitions en tant qu’actrice mais cette jolie femme est surtout renommée pour ses chansons. Elle est Susan, la jeune fille lors de la prise d’otages dans le restaurant O’Phelan’s, dans Last Call, saison 3.

o Terrence Mann (1951), Graham, est le tueur Shadow Man dans Inner View, saison 3.

o Lorsque McCall et Beverly sont dans la limousine, on remarque brièvement sur la droite le pied du caméraman.

o McCall à l’imprésario: ‘I’m about to destroy your little world piece by nasty piece. You are a parasite; you are the worst kind of scum imaginable’.

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5. LES GUERRIERS
(DAY OF THE COVENANT)

L’amie sud-africaine de Scott McCall a un lourd passé qu’elle tient à cacher à n’importe quel prix…

Si le social fait bon ménage avec l’éthique de la série, ce n’est pas du tout le cas de la politique. Cet épisode daté, vu qu’il traite de l’apartheid, présente une vision très simpliste des choses en dépeignant les vilains blancs et les gentils noirs. Scott a les cheveux longs ; il est rebelle, stupide, naïf et aveuglé par ses sentiments envers Zandili, une métis au passé glauque, ce qui donne des scènes mélo guimauve. Quant à McCall, il fait une grosse erreur de jugement en usant de ses relations pour obtenir des papiers pour une personne qui s’avèrera être une terroriste.

Les meilleurs passages sont l’attaque au restaurant éthiopien et l’interrogatoire du ‘méchant blanc’, Anton Jooste, dont la femme a été assassinée dans un attentat perpétré par Zandili.  Les clichés caricaturaux du script, Jooste est traité de nazi et les représentants blancs du pays sont pires que le KGB pour McCall, discréditent complètement l’épisode.

La conclusion de l’intrigue qu’on peut tirer, même si le dernier geste de McCall est surprenant, est que rien n’est blanc, ni noir mais tout est  gris. En tout cas, c’est comme cela que je vois les choses dans une histoire partisane et même biaisée car aucun crime ou attentat concernant l’Afrique du Sud ne fut commis à New York.

o David Leary (1939), Anton Jooste, a participé à deux autres épisodes de la série; Dead Drop, saison 1, et The Line, saison 2.

o Au début de l’épisode, il y a des images d’archives de Monseigneur Desmond Tutu.

o The Blue Nile, restaurant éthiopien, existe toujours à New York. Il se trouve au 103 West 77th Street.

o Jooste évoque la bataille de Blood River qui eut lieu le 16 décembre 1838. Elle opposa les Boers aux Zoulous. En février 1838, les chefs boers tentèrent de négocier un traité de coexistence pacifique avec le roi zoulou. Bien accueillis et mis en confiance, ils acceptèrent de venir sans armes. Accueillis par des danses, ils furent tous massacrés à coup de pierres et de bâtons, leurs corps empalés et livrés aux charognards. C'est le 16 décembre 1838 que la grande confrontation eut lieu entre quinze mille zoulous et 500 Boers. Elle se termina par une véritable hécatombe pour les Zoulous (3 000 tués) dont le sang colora de rouge la rivière Ncome qui fut dorénavant appelée Blood River.

 o Dans l’épisode, il est précisé que Zandili fait partie de l’ANC.

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6. MICKEY KOSTMAYER EST SUR LE GRIL
(SPLINTERS)

Mickey Kostmayer est enlevé et l’organisation ébranlée. McCall doit faire vite pour sauver Kostmayer qui subit un lavage de cerveau visant à le transformer en assassin.

Ce très bon épisode sort vraiment des sentiers battus et le retranscrit des rêves m’a fait penser à A. B. and C. du Prisonnier tant la touche de fantastique dans cette aventure est forte. Suite à un guet-apens, Kostmayer est fait prisonnier, Control est blessé et l’Agence se trouve en péril. Cette dernière est ainsi loin d’être aussi solide qu’elle le parait. McCall remonte la seule piste qu’il possède pour retrouver Mickey, flottant à la surface d’un container et relié à une machine infernale.

Les méthodes de l’Equalizer sont expéditives et efficaces pour obtenir des renseignements ; un complice à genoux devant la cuvette des toilettes et le comparse du cerveau, en pyjama et pantoufles, stocké dans la benne à ordures d’un camion poubelle (‘Just lie back and relax !’). McCall arrive sur les lieux ce qui était prévu par le diabolical mastermind qui a testé une drogue sur Kostmayer pour le conditionner à tuer l’Equalizer.

L’organisation a été infiltrée par une taupe et le test suprême, celui qui doit démontrer l’efficacité du produit dont le KGB s’est approprié, est le meurtre de McCall par son ami. Comme déjà souligné plus haut, les rêves de Mickey donnent une atmosphère particulière, réaliste et angoissante : McCall et Kostmayer jouent aux échecs et Control apporte un dossier qui prouve que Mickey est un traitre, puis McCall ordonne à Mickey de courir, ‘Run, Mickey, run’ et Kostmayer rencontre une femme qu’il connaît. Dans le troisième et dernier rêve, Kostmayer tire sur l’ombre de McCall : il est prêt. Le bémol, c’est pour cela que l’épisode n’a que trois bottes, est la fin bâclée à l’extrême, à croire que les scénaristes ne savaient pas comment retomber sur leurs pieds !

o Le monologue de Allenwaite, juste après le générique, met dans l’ambiance :’…a peaceful man transformed into a murderer. All that is necessary is to shatter and repaint his past.’

o Lorsque Allenwaite et les hommes du KGB descendent l’escalier après que Kostmayer ait tiré sur McCall, il y a trois gardes, puis deux. Le troisième garde a disparu mystérieusement. Dans la même séquence, McCall se saisit de l’arme d’un des gardes abattu à ses côtés. Au plan suivant, le garde descendu est à plusieurs mètres de McCall.

o Coleman Luck : « Splinters fut un pur amusement de scénariste. A ce moment dans la série,  il était clair que Keith avait un excellent registre .... et il avait le sens de l’humour. Tout cela, c’est très dangereux si un scénariste le sait. Ca devient alors un jeu. Quelles nouvelles horreurs puis-je commettre sur Keith dans cet épisode? Je sais, je vais le faire flotter dans un réservoir. » (Facebook, 15 mars 2014).

o Splinters est le nom du programme constitué de trois phases : la douleur physique, le rêve et la reconstruction. Le titre français est plutôt ridicule et sans imagination.

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7. DE VICTIME À MARTYR
(MAKING OF A MARTYR)

Une militante du contrôle des armes à feu, dont le mari est cloué sur un fauteuil roulant après avoir reçu une balle perdue, subit des pressions répétées qui lui font craindre pour sa vie. Elle refuse néanmoins l’aide de McCall par conviction morale.

Un épisode qui prend position sans équivoque contre la loi américaine qui permet à pratiquement n’importe quel citoyen de s’armer ; un thème âprement discuté dans le pays depuis des décennies  et qui fait souvent l’objet de scripts de séries. Ainsi, le très bon épisode, Un révolver qui voyage des Rues de San Francisco, traitait déjà ce problème une quinzaine d’années plus tôt avec une approche différente.

Ici, l’histoire est agrémentée de trois personnages complexes et tortueux. Sylvia Thorton milite pour la limitation des armes dans le pays et les menaces à son encontre ne feront pas changer son objectif quitte à mourir en martyr pour sa cause (d’où le titre). L’exposé de cette femme déterminée au début de l’épisode est impressionnant et accablant. Son mari, Brandon, est condamné au fauteuil roulant depuis qu’il a pris une balle perdue. Désintéressé par la cause de sa femme, il contacte McCall qui essaie de l’impliquer et de réunir le couple (ce qu’il réussira dans la scène finale). Quant au persécuteur, il est aussi une victime, contraint d’assister au viol et au meurtre de sa femme, et il considère les armes à feu comme une virilité perdue.

Une histoire très intéressante bien qu’il n’y ait pas beaucoup d’action et que le dénouement soit prévisible. Ce sujet épineux est toujours d’actualité et la psychologie des trois personnages principaux démontre que tout le monde est touché par ce fléau. Les plus belles scènes sont le cauchemar de Brandon (séquence d’ouverture), l’incursion du type masqué dans la maison du couple, l’émission radiophonique (et l’échange Sylvia/Kelly)  et le final dans le studio de télévision.

o Tom Noonan (1951), Brandon Thorton, est connu pour son rôle de tueur en série dans Le sixième sens.

o William Converse-Roberts, John Kelly, est Will Rattigan, l’assassin de sa petite amie, dans Suspicion of Innocence, saison 3.

o McCall à Sylvia qui décline son offre: ‘A vigilante places himself above the law. I work and live within the law.’

o Malgré le traitement de l’épisode précédent, Mickey Kostmayer est en pleine forme. Américain, il titille McCall et la tradition britannique lorsque celui-ci lui propose du thé : ’Never understood how you drink that stuff’.

o Le sergent Alice Shepard, toujours interprétée par la jolie Chad Redding, la femme du producteur de la série, fait une apparition. Comme toujours, cette alliée de McCall n’est pas indispensable mais son minois fait sensation même auprès de McCall : ’I’m about to kiss my first cop.’

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8. LE POIDS DU PASSÉ
(THE SINS OF OUR FATHERS)

McCall accepte, à contre cœur, d’aider la femme d’un mafieux dont le petit garçon a été kidnappé à Central Park en pleine journée.

Une nouvelle histoire d’enlèvement d’enfant échoit à l’Equalizer et, comme dans Something Green de la saison précédente, le père est loin d’être irréprochable. Connu pour ses meurtres et autres exactions, c’est un véritable salopard qui ne laisse rien transparaitre à sa femme. McCall accepte donc d’aider la mère de l’enfant, soumise, qui l’a contacté en secret, et non le criminel.

Après une rapide enquête, McCall découvre que l’enfant est au centre d’une vengeance orchestrée contre le père : c’est une mère qui a perdu son mari et son fils de cinq ans, tués par des balles perdues lors d’une fusillade dans un restaurant.

Il n’y a pas beaucoup d’action dans cette histoire basée sur les sentiments maternels et le meilleur passage de l’épisode est lorsque McCall enlève la femme du mafieux, Natalie Santelli, pour lui ouvrir les yeux sur la réalité. Il l’amène voir son fils retenu par la mère meurtrie et les deux femmes se rendent alors compte qu’elles sont des victimes du même homme que McCall fera expulser vers la Turquie, où il est recherché pour trafic de drogue.

o J. Smith-Cameron, Natalie Santelli, fait sa troisième apparition dans la série. On l’a vue dans Mama’s Boy, saison 1, et surtout dans Regrets Only où elle incarne une femme persécutée par son ex-mari, saison 3.

o Il est assez surprenant de voir réapparaitre Yvonne Wilder dans le rôle de Lettie, la femme de ménage de McCall, après une si longue absence. Elle était apparue dans Wash-Up et Torn, deux épisodes de la première saison.

o Troisième et dernière apparition de Jonah, le génie de l’informatique, interprété par Austin Pendleton, déjà vu dans Nightscape et Solo, deux épisodes de la seconde saison.

o Première des trois apparitions de Joe Morton en Carter Brock, personnage louche, ancien de l’Agence et spécialiste des explosifs.

o Paul Krasny (1935-2001), le réalisateur, a mis en scène un autre épisode de la série, Splinters. Il est surtout connu pour avoir réalisé 26 épisodes de la série Mannix et 14 de Mission Impossible.

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9. LA DERNIÈRE DANSE
(THE VISITATION)

McCall et une doctoresse, liés par des sentiments profonds, doivent retrouver les dernières personnes en contact avec un trafiquant d’armes abattu mais porteur d’un virus mortellement contagieux. 

Sur fond de risque de contamination dans la ville de New York, on assiste surtout aux retrouvailles de McCall avec Lauren Demeter, une femme qu’il a connue il y a des années en Afrique et dont il est toujours éperdument amoureux. La première séquence, assez longue, est prenante et sa conclusion radicale, violente et inattendue.

Néanmoins, l’histoire de contamination ne sert que de prétexte car elle est très facilement résolue par l’Equalizer avec l’aide de Mickey Kostmayer. D’ailleurs, Ruger, le méchant, n’a pas assez de présence (‘The head is the killing zone’) car McCall passe trop de temps à dorloter sa petite chérie.

Un épisode distrayant mais sans prétention dont les deux meilleures scènes sont l’attente de McCall au restaurant après avoir envoyé Mickey chercher une bouteille de Dom Pérignon (‘Say goodnight, Mickey) et surtout l’épilogue, une des séquences les plus touchantes de la série, où Lauren Demeter confie à McCall qu’elle est atteinte d’un cancer incurable dans une dernière danse.

o Jenny Agutter (1952), Lauren Demeter, est connue pour L’aigle s’est envolé, L’âge de cristal, L’homme au masque de fer (téléfilm) entre autres.

o James Tolkan (1931), Ruger, a souvent eu des rôles de méchants et les plus marquants sont dans Serpico, Le prince de New York (deux films de Sidney Lumet) et la trilogie Retour vers le futur.

o Eddie Jones sera le lieutenant Brannigan dans trois autres épisodes.

o Jeremy tient le restaurant. Où est passée Pete O’Phelan?

o Lauren à McCall dans l’épilogue: ‘I love you too. That’s why I came back to say goodbye’.

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10. SORTI DE L'OMBRE
(PAST IMPERFECT)

Un cartel du crime tente de kidnapper le fils d’un agent infiltré pour l’amener à se découvrir.

Cet épisode bavard à l’intérêt limité marque la dernière participation de Jimmy, un des fidèles de McCall. Il est une sorte de grand frère au fils de sa nouvelle amie. Cela se complique lorsque le jeune garçon échappe de peu à un enlèvement (assez répétitif comme script) et que McCall découvre que le père, soi-disant décédé, est bien vivant. Il est en fait un agent infiltré de Control au sein d’un cartel mais, victime d’indiscrétions, il a dû prendre la fuite et sa vie est dorénavant en grand danger.

Les points positifs de cette histoire assez quelconque sont les scènes d’action (le piège du parking en ouverture, les deux tentatives d’enlèvement de Thomas et la fusillade au tribunal), les rapports entre le jeune garçon et Jimmy, très convaincant, et le final dans le cimetière ; l’assassinat de l’indic a été simulé et Jimmy, seul, décline l’invitation de McCall et s’éloigne dans l’allée centrale.

o Katherine Cortez (1950), Cecilia Romero, a joué dans deux autres épisodes de la série, Pretenders, saison 1, et Inner View, saison 3, où elle est Karen Alden, la médium.

o Dernière des seize apparitions de Jimmy, interprété par Mark Margolis. Les seize épisodes sont répartis sur les quatre saisons mais celui-ci, avec un temps de présence plus important que d’habitude, est l’unique participation de Jimmy à la quatrième saison.

o Jimmy offre un ordinateur à Thomas en lui précisant que c’est l’âge des ordinateurs. Nous sommes en 1989…

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11. L'ÉPREUVE DU FEU
(TRIAL BY ORDEAL)

McCall doit témoigner à un tribunal secret de la Compagnie au procès de Control qui risque la peine capitale pour trahison.

Un épisode singulier qui s’apparente à une pièce de théâtre ; c’est sûrement fastidieux à la revoyure mais on attend le dénouement avec impatience la première fois. Il est grandiose ! Ce procès fait inévitablement penser à celui de Kafka mais vu les circonstances, on peut surtout tirer un parallèle avec l’intrigue du célèbre roman de John Le Carré, L’espion qui venait du froid. Les seuls moments filmés en dehors de cette immense pièce sont les extraits, parfois trop longs, empruntés à d’autres épisodes.

Une sorte de recyclage de matériel qui devait convenir à Edward Woodward, moins enclin à des histoires mouvementées depuis son accident cardiaque. McCall est sommé par un appel codé à un rendez-vous avec Control et il arrive en fait dans une salle de tribunal. Après avoir pensé que la session était réunie pour lui, il découvre que le jugé n’est autre que Control, soupçonné de trahison et passible de la peine capitale.

Preuve après preuve, l’accusation démontre que Control se servait de la Compagnie pour organiser avec McCall un réseau parallèle. Parmi les témoins à charge se trouve Mickey Kostmayer et, malgré la défense de McCall, Control est condamné et exécuté… Seulement deux acteurs invités pour cet épisode mais ils effectuent une magnifique prestation : la juge, une sorte de vieille cheminée à la voix rauque qui n’arrête pas de fumer, et l’accusateur, le raffiné McGuinness. A noter deux scènes intéressantes : l’ouverture, qui est en fait la construction d’une chaise électrique, et le discours de Control, avant le vote, sur les libertés individuelles, toujours d’actualité.

o  Les extraits proviennent de The Equalizer, premier épisode de la série (d’ailleurs, on remarque qu’Edward Woodward et Robert Lansing paraissent plus jeunes dans cet épisode tourné quatre ans plus tôt), Counterfire, First Light et Beyond Control, trois aventures de la seconde saison.

o  Sylvia Sidney (1910-1999), la juge, a débuté sa carrière en 1929 et elle tourna dans Agent secret d’Hitchcock en 1936. Sa dernière apparition, dans la série Fantasy Island, fut en 1998, un an avant son décès.

o  Roy Dotrice (1923),  Charlie McGuinness, est le père de Michele Dotrice, la femme…d’Edward Woodward !

o  De la bouche de la juge, on apprend que McCall a quitté la Compagnie il y a trois ans après y être resté 29 années.

o Edward adorait travailler avec des membres de sa famille – tous acteurs et actrices – et Equalizer n’a pas échappé à la règle. Il existe trois grands épisodes de la série où un membre de sa famille a été invité à tenir le premier rôle. Un de ces épisodes  est  Trial By Ordeal dans lequel Roy Dotrice, le beau-père d'Edward dans la vraie vie, joue le procureur McGuinness. Plusieurs années plus tard, lors d'une interview, M. Dotrice (ndlr : toujours actif à 89 ans dans Games of Thrones) se souvenait avec émotion: «C'était seulement une séance de tournage de quatre jours. J'avais terminé La belle et la bête à 4 heures le lundi après-midi, j’ai pris un vol pour New York, je suis allé directement au studio et j’ai commencé à jouer à 7 heures le lendemain matin. C'était très amusant de travailler avec Edward. Au milieu de la première prise le premier jour, il s'arrêta, et j'ai pensé : « Oh, mon Dieu, il a oublié son texte », mais pas du tout. Il dit tout à coup - parce qu'il avait un esprit informatisé - «Avez-vous remarqué que cela fait trente ans jour pour jour que nous n’avons pas travaillé ensemble ?! «  C'était au Théâtre des Arts à Moscou."

o Coleman Luck : « Trial by Ordeal était en fait un épisode conçu pour économiser de l'argent, ‘a bottle show’. C'est pourquoi il a été tourné en quatre jours. » (Facebook, 2 mars 2014).  

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12. FUREUR SILENCIEUSE
(SILENT FURY)

La communauté des sourds est victime d’une série de cambriolages et d’agressions violentes.

Un sujet difficile à traiter et, malgré quelques longueurs légitimes, l’histoire est plaisante et agréable à suivre dans New York enneigé. Cinq cambriolages en deux mois chez des sourds et il est évident que Pfieffer est responsable vu qu’il a accès au fichier des adresses. Par conséquent, l’intérêt ne vient pas de l’intrigue mais du thème, l’intégration des sourds dans la société, et du jeu des acteurs ; Si Howie Seago est sourd de naissance, ce n’est pas le cas de Cynthia Nixon dont la prestation est à souligner.

McCall doit gagner la confiance du couple, et particulièrement de Ron, très méfiant, avant de les aider. Evidemment, les scènes de ménage en langage des signes et les interrogatoires ponctués de ‘What is it ?’ ou ‘What is he saying ?’ ne sont pas palpitants mais il reste le passage à la Marina, où un des cambrioleurs, reconnu, veut supprimer Ron, et le final. La vendetta du méchant contre les sourds mise à part, ce thème a le mérite d’être abordé sérieusement et de la meilleure manière possible.

o  Howie Seago, Ron, est un des acteurs sourds les plus engagés des USA. Sourd de naissance, il est acteur, producteur et metteur en scène. Il a joué dans des épisodes de Rick Hunter et Star Trek.

o  Cynthia Nixon (1966), Jackie, est connue pour son rôle dans la série Sex and the City (pour lequel elle gagna un Emmy) et elle fut pressentie pour jouer Dana Scully dans X Files. Elle a viré sa cuti au début des années 2000.

o  Jon Polito (1950), Pfieffer, a joué dans les épisodes Unpunished Crimes, saison 1, et les deux parties de Memories of Manon, saison 2.

o  Jackie à McCall: ‘Being blind separates you from things, being deaf separates you from people. [Etre aveugle vous sépare des choses, être sourd vous sépare des gens.]

o  A noter, les modernités de la technologie pour l’époque, le téléphone pour les sourds.

o  Lorsque McCall rend visite à Fineberg, le chercheur lui montre une vidéo du Tacoma Narrows Bridge ouvert au public le 1er juillet 1940 et qui s’écroula le 7 novembre de la même année. Le pont tanguait par grand vent et une explication fausse de l’accident, néanmoins très répandue et reprise pour le dénouement de l’épisode, consiste à incriminer un phénomène de résonance entre le pont et des tourbillons d’air formés dans le sillage du tablier. Ce type de tourbillon se détache de l’arrière de certains obstacles à une fréquence bien déterminée qui dépend de la vitesse moyenne du vent et de la forme de l’obstacle.

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13. UNE VALLÉE DE LARMES
(LULLABY OF DARKNESS)

Une dame âgée appelle McCall car son voisin bat régulièrement sa femme et sa petite fille.

On ne sort pas indemne de ce genre d’épisode tragique qui prend aux tripes. Un agent de change psychopathe bat, humilie sa famille et réussit à échapper à toute poursuite en usant de son influence et de son argent. La voisine du dessous, alertée par les cris, contacte McCall mais l’individu obtient une injonction pour éloigner l’Equalizer des lieux.

Le script puissant montre les évènements à travers les yeux de Mindy, la petite fille, qui fait tantôt des rêves, tantôt des cauchemars. La police est désarmée, comme souvent avec le sergent Shepard, et McCall contacte une doctoresse, qui entre en relation avec la petite dans son refuge en personnifiant une peluche dans une scène émouvante et pathétique. La mère, tuméfiée et commotionnée, accepte son destin et n’intervient même plus pour empêcher que l’individu batte sa fille. Le père offre à Mindy, dans une sorte de repentance, une poupée toute noire, The Sorcerer. Les rêves et les cauchemars s’entremêlent dans l’esprit perturbé de la petite fille et ses poupées prennent vie et ont un rôle prépondérant, le Bien et le Mal se côtoyant dangereusement. Cette effigie noire, sans visage, représente la mort mais la petite fille prend de plus en plus cette vision pour une alliée.

Dans le final, McCall utilise la vieille dame pour piéger le sadique père de famille en le filmant mais la meilleure scène, une des plus fortes de la série, survient après l’interpellation : McCall doit dissuader la petite fille, sur le rebord du toit, de sauter dans le vide pour rejoindre ses poupées et plus particulièrement The Sorcerer qui lui fait signe. Désespéré, l’Equalizer demande à Mindy de se concentrer pour apercevoir le visage de la poupée noire : elle voit celui de son père et McCall profite de l’effroi suscité pour s’emparer de la petite fille. Des acteurs impeccables, Stephen Lang personnifie un des pires dérangés de la série, une musique particulière pour un épisode qu’on se souvient longtemps d’avoir vu…

o  Ellen Hamilton Latzen (1980), la petite Mindy, fut choisie parmi plus de mille enfants pour jouer la fille de Michael Douglas dans Liaison fatale.

o  Jacqueline Brookes (1930), le docteur Grayson, est la grand-mère du petit garçon atteint du sida dans un autre épisode dramatique de la série, Christmas Presence, saison 3.

o  McCall à Morrison: ‘You see that, Mr. Morrison? That's a camera! The destruction of your family is FINISHED! It is FINISHED! It is FINISHED!’

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14. DIX-SEPT CODE ZÉBRA
(17 ZEBRA)

McCall enquête sur une série de morts mystérieuses parmi les alcooliques. Ils sont tous décédés d’une crise cardiaque dans l’ambulance qui les emmenait à l’hôpital.

L’Equalizer est contacté par Fossil, un bénévole d’une mission, qui voit sa population d’alcolos disparaître soudainement. L’idée de départ est bonne mais l’épisode est décevant et sans suspense et de nombreuses scènes, trop longues, sont ennuyeuses. Très rapidement, McCall découvre que les arrêts cardiaques provoqués ne peuvent se produire que dans l’ambulance et qu’ils sont l’œuvre d’un infirmier, pourtant décoré pour bravoure.

Le reste consiste en la Jaguar de l’Equalizer qui suit l’ambulance et des fragments de rêves de Gideon, l’ambulancier, pour expliquer ses actes ; un homme tout simplement surmené après 20 ans de service et un épisode qui aurait pu durer trente minutes. La meilleure scène est la première rencontre de McCall avec le bénévole de la mission.

o  William Atherton (1947), Gideon, est bien meilleur dans le rôle du terroriste Alpha dans le double épisode Blood and Wine, saison 3, avec Telly Savalas.

o  Les bizarreries des scénaristes : nous n’avions pas vu l’insignifiant Jacob Stock (Robert Joy) depuis le premier épisode de la seconde saison, tourné trois ans auparavant, et il revient pour trois aventures, dont celle-ci, de la quatrième saison. Robert Joy est le docteur Sid Hammerback dans Les Experts Manhattan.

o  Fossil: ’I was expecting somebody younger’. McCall: ’I can help you, if not, perhaps, I should just take these old bones back home.’

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15. LA LUMIÈRE DES ÉTOILES
(STARFIRE)

Une jeune fille demande à l’Equalizer d’aider un homme qui dit être un extraterrestre avec une mission à accomplir sur terre. 

Vous avez bien lu le résumé et on se demande si on ne rentre pas dans du n’importe quoi dans ces derniers épisodes de la série. Un homme reclus, qui vit souterrainement, a une amie, une jeune fille, qu’il convainc qu’il est un extraterrestre pourchassé. Seti, le surnom de l’homme, argumente ses dires en exhibant un engin qu’on croirait sorti de la poche de David Vincent. Il y en a plein les asiles de types comme cela !

D’abord interloqué, McCall découvrira que le bonhomme est un ingénieur aérospatial devenu déganté car il connaît un secret d’état et il est poursuivi par les tueurs de la Compagnie. Oh dear, dear comme dit Edward Woodward/McCall toujours aussi flegmatique et impeccable : la quatrième saison fut-elle la dernière à cause d’une mauvaise programmation ou des scripts plus à la hauteur ?

o  Michael Moriarty (1941), Wayne Virgil alias Seti, est le juge Ben Stone dans 88 épisodes de New York, police judiciaire. Il a joué dans un autre épisode de la série, le tout aussi pénible Encounter in a Closed Room de la saison 3.

o  Angela Goethals (1977), Amber, est Maya Driscoll dans la série 24 heures chrono.

o  Seti pour Search for Extra-Terrestrial Intelligence, le grand programme de la NASA de recherche d'une intelligence extra-terrestre. Le SETI est référencé dans de nombreux écrits ou productions SF.

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16. PASSÉ, PRÉSENT, AVENIR
(TIME PRESENT, TIME PAST)

Scott et un ancien agent, que McCall a aidé à passer à l’Ouest, sont kidnappés et détenus dans l’ambassade bulgare.

Après deux épisodes médiocres, cette histoire renoue avec la Guerre froide, thème classique de la série. Un agent bulgare, transfuge depuis dix ans et devenu discophile, est enlevé par son propre frère pour laver l’honneur de la famille ; le tempérament bulgare est donc aussi chaud que le sicilien. Scott McCall, venu chercher un disque rare, est également kidnappé mais il réussira à s’échapper de la coquette suite que l’ambassade bulgare a mis à sa disposition (les ‘camarades’ ont le goût du luxe !).

L’Equalizer forme un commando pour aller chercher le transfuge, et ami, et Scott s’entraine comme un forcené car il veut à tout prix participer. Les échanges entre les deux frères font partie des points positifs de l’épisode, des sentiments filiaux comme en éprouve l’Equalizer lorsque son fils va risquer sa vie dans l’assaut de l’ambassade.

Après les deux daubes précédentes, cet épisode est un bon divertissement avec quelques scènes d’action intéressantes - l’enlèvement, dans la scène d’ouverture, la fuite de l’ambassade et l’assaut final, mouvementé et surprenant (‘Robert, why are you here ?’). Dans les points négatifs, on note surtout la présence de Kay, l’ex-femme de McCall, qui casse le rythme par des dialogues barbants, et un premier tiers d’épisode bavard et peu passionnant.

o  Cet épisode marque la douzième et dernière apparition de William Zabka dans le rôle de Scott McCall, le fils de l’Equalizer. Comme plus tôt dans la saison avec Pete O’Phelan et Jimmy, il n’y a aucune explication au départ du personnage mais le script lui donne un rôle plus important qu’à l’accoutumé. D’ailleurs, son entrainement avant l’assaut peut laisser supposer qu’il reviendrait pour aider l’Equalizer.

o  Dennis Boutsikaris (1952), Yorgi Kostov, a joué dans un épisode de la troisième saison, In the Money.

o Brian Bedford, Ross, le transfuge, a joué dans deux autres épisodes de la série, Bump and Run, saison 1, et Beyond Control, saison 2.

o  Kay, l’ex-femme de McCall, est interprétée dans cet épisode par Shirley Knight (1936). C’était Sandy Dennis (1937-1992) dans Out of the Past de la première saison. Dans les deux cas, le personnage est difficile à supporter mais Shirley Knight fut néanmoins nominée pour un Emmy pour ce rôle !

o  McCall à Control: ’It’s my operation. I control it, top to bottom.’

o  McCall compare Emile/Ross à l’agent Philby lors de la conversation avec Kay. Harold Adrian Russel Philby (1912-1988), plus connu sous le nom de Kim Philby, fut un agent double britannique, membre des services secrets britanniques, le MI6, et espion à la solde du KGB au profit duquel il trahissait le premier.

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17. PRISONNIERS DU PASSÉ
(PRISONERS OF CONSCIENCE)

Un opposant politique chilien est enlevé et McCall a l’occasion de retrouver la trace de l’assassin de son père et d’assouvir sa vengeance.

L’ultime saison est très hétéroclite car on y trouve aussi bien des histoires insipides voire niaises que de superbes récits. Cet épisode fait partie de la seconde catégorie et nous plonge dans le passé méconnu de Robert McCall, dont le père fut assassiné. Pendant des années, l’Equalizer a pisté Randall Payne, le tueur, et l’enlèvement d’un opposant politique lui permet de retrouver cet homme qu’il croyait décédé. Payne est, malgré son âge avancé, toujours un redoutable tyran sadique qui a recours à la torture pour obtenir des renseignements.

Cette aventure, qui marque le départ de Control, un personnage énigmatique aux multiples facettes, est émaillée de nombreux passages intéressants et singuliers qui font de l’épisode un des meilleurs de cette saison. Ainsi, la séquence des souvenirs, où McCall s’entretient fictivement avec son père, joué par le fils d’Edward Woodward, est riche en émotions tandis qu’à l’opposé, les scènes de tortures sont les plus dures de la série ; celle où le sadique Payne cajole Antonio, le supplicié, en lui promettant une mort rapide s’il parle, est une des plus glauques que j’ai vues.

D’autres moments forts - la visite de McCall à l’appartement où il devine immédiatement qui est l’auteur de l’enlèvement et la fusillade qui s’ensuit, l’appel téléphonique menaçant - préparent au face à face McCall/Payne tant attendu dont l’issu est conforme à nos espérances. D’excellents seconds rôles servent ce script : O’Herlihy est l’ignoble tortionnaire sadique et Pat Hingle, le père spirituel d’Antonio qui contacte McCall, est également très convaincant ; que cela soit en homme saoul désespéré d’avoir perdu son fils ou en appât pour mener McCall et Kostmayer au repaire de Payne.

o  Tim Woodward (1953), le fils d’Edward Woodward, joue le rôle de William McCall, le père de Robert McCall, dans les flashbacks.

o  Pat Hingle (1924-2009), Waldo Jarrell, a souvent été vu dans des séries télévisées américaines de 1951 à 2001 ! Parmi ses rôles dans les séries, on peut noter deux participations aux Incorruptibles : Le procès d’Eliot Ness, saison 3, et Le brocanteur, un épisode de la quatrième saison, et aussi deux épisodes des Rues de San Francisco : Web of Lies et Castle of Fear.

o  Dan O’Herlihy (1919-2005), Randall Payne, est le gentleman cambrioleur de l’épisode des Incorruptibles, Le coup de filet, tourné presque trois décennies plus tôt.

o  Vingto neuvième et dernière apparition de Robert Lansing (1928-1994) dans le rôle de Control.

o  Lorsque McCall demande à Control le dossier sur Randall Payne, l’assassin de son père (‘You owe me !’), il a la larme à l’œil. Le froid ou l’émotion?

o  McCall: ‘I have spent half my life searching for you…. I’m just doing what my father would have done.’

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18. JEUX DANGEREUX
(THE CAPER)

Personne ne croit une vieille dame, amateur de romans policiers et un peu mythomane, lorsqu’elle rapporte un meurtre. McCall est son seul recours.

Un épisode correct, sans grand suspense mais agréable à suivre. Emmy Rutherford (un clin d’œil évident à Dame Margaret Rutherford, la truculente interprète de Miss Marple) est témoin d’un meurtre mais le sergent Alice Shepard, comme toujours dans de pareils cas, prend la vieille dame excentrique pour une affabulatrice. McCall est sollicité pour découvrir la vérité mais Emmy ne s’en laisse pas compter et s’éclipse pour mener sa propre enquête de son coté. Tant est si bien que l’Equalizer doit la tirer d’un très mauvais pas !

Même si l’histoire est banale, quelques aspects intéressants distraient ; le contraste légèreté/tension dans la première séquence (les activités de la femme de ménage et le meurtre), la visite de McCall au Doll House, le club de strip-tease, la vieille dame piège l’espiègle Trudy, amie de Kostmayer, dans les toilettes, et le malfrat cynique - le meurtre au fil à couper le beurre est d’ailleurs une scène violente pour un épisode léger comme celui-ci. L’intrigue, très secondaire, une histoire de vol de diamant, est surtout une opportunité pour mettre l’accent sur l’humour et les références aux romans policiers.

o  Maureen Stapleton (1925-2006), Emmy Rutherford, a commencé sa carrière en 1948 et elle eut deux Tony Awards à 20 ans d’intervalle (1951 et 1971). Elle ne cachait pas ses problèmes d’alcool.

o  Laura San Giacomo (1962), Trudy, est connue pour les films Sexe, mensonges et vidéo et Pretty Woman aux cotés de Richard Gere et Julia Roberts.

o  Richard Hamilton (1920-2004), Frank, est un des otages dans l’épisode Breakpoint, saison 1.

o  Alberta Watson (1955), la stripteaseuse Taffy Gould, est Carla dans The Distant Fire, saison 1. Native de Toronto, elle a reçu des récompenses dès le début de sa carrière mais elle est devenue célèbre pour son rôle de Madeline dans la série La femme Nikita (1997-2001). Elle est Erin Driscoll dans la saison 4 de 24 heures chrono.

o  Michael Wincott (1958), Jarrow, est également le méchant de l’épisode High Performance, saison 2.

o  Lewis J. Stadlen et Zach Grenier ont joué tous les deux dans A Community of Civilized Men de la seconde saison, dans des rôles différents de cet épisode.

o  McCall interroge Danny d’une façon musclée et l’Equalizer voit un peu rouge lorsque Danny évoque l’implication d’un ‘limey’ (un anglais en terme péjoratif).

o  La gentille ‘devil mind’ de McCall à Frank pour qu’Emmy se décolle de ses livres: ‘If she has something more than those books to think  about. You get my meaning?’ En tout cas, Frank a retenu la leçon dans l’épilogue…

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19. QUE JUSTICE SOIT FAITE !
(HEART OF JUSTICE)

McCall doit retrouver un vigilante qui élimine des criminels qui ont échappé à la justice pour vis de procédure.

Cet épisode reprend plusieurs thèmes déjà traités au cours des saisons précédentes ; celui de la vengeance de Nightscape dans pratiquement les mêmes circonstances : un mari veut venger son épouse violée, bien que le cas ici soit plus grave que le précédent car la femme est enceinte et dans un coma irrémédiable. Néanmoins, le thème du vigilante, soulevé dans Bump and Run de la première saison, a une place plus importante. McCall est engagé par la sœur de la malheureuse car elle craint que son beau-frère fasse justice en supprimant les deux violeurs relaxés. Sur le point de passer à l’acte, il est devancé par un individu balafré, qui abat un des criminels, puis il est arrêté. McCall doit prouver l’innocence de cet homme désespéré en débusquant le véritable assassin.

Après une rapide enquête avec Jacob Stock, qui prend du galon dans cette aventure, McCall découvre que Koslo, un vigilante, est responsable de la mort de sept criminels, tous relâchés pour vis de procédure, et il s’introduit chez lui. Il badigeonne le téléphone de peinture rouge, ce qui est censé représenter le sang versé quand Koslo décroche le combiné, et, surtout, il s’empare d’un album de photos de famille. La position et les actes de l’Equalizer sont très discutables dans cet épisode et son acharnement à faire tomber le justicier extrêmement douteux.

En effet, McCall fixe rendez-vous à l’individu et utilise un agrandissement d’une photo du fils, qui, placé dans l’ombre, servira de cible à Koslo ; procédé morbide et ignoble sachant que le vigilante a perdu femme et fils dans un braquage qui a mal tourné (scène très dure en flashback) et qu’il n’est pas le pire des criminels que McCall a traqués. Dans le final, Koslo se sacrifiera, se suicidera même (‘Kill me’), et sera tué par le second violeur, lui-même abattu à son tour par McCall. Dans l’épilogue, le mari s’adresse une dernière fois à sa femme avant que les appareils ne soient débranchés dans une séquence très émouvante.

Une histoire forte, partisane et très discutable. On ne peut blâmer le geste du vigilante concernant ses premières exécutions, terme préférable à meurtre, car les victimes étaient les assassins de sa famille (le lieutenant Brannigan comprend également le mari lorsqu’il croit qu’il est passé à l’acte). C’est beaucoup plus discutable pour les autres crimes mais le script appuie trop sur la culpabilité du vigilante et pas assez sur la responsabilité de la justice, qui relâche dans la nature des assassins pour vis de forme, malgré une première séquence au tribunal édifiante sur les raisons du malfonctionnement.

Un épisode intéressant qui prête à discussion et, pour moi, Koslo, bien plus que McCall, est le véritable héros de cette histoire, pas un assassin mais une victime. On a le plaisir de voir Edward Woodward recourir après ses problèmes de santé dans la séquence de filature et de poursuite à Central Park. De bon augure pour une possible cinquième saison qui ne verra malheureusement pas le jour.

o  Joseph Hindy (1939), Koslo, est le père du petit garçon atteint du sida dans Christmas Presence, saison 3. Il a joué dans de nombreuses séries policières : Mannix, Les rues de San Francisco, Kojak (trois épisodes).

o  Dernière des quatre apparitions dEddie Jones dans le rôle du lieutenant Brannigan.

o  Lors de la visite au parloir, McCall évoque sa petite fille morte en bas âge, déjà mentionnée dans quelques épisodes, pour décider le mari effondré à accepter le destin.

o  La poule, qui accompagne Oscar, l’homme de la Compagnie qui va renseigner McCall sur l’identité du vigilante, est Patty Mullen, connue pour avoir été la Penthouse Pet pour le mois d’août 86 et de l’année 1987…Elle a tourné dans deux films, Doom Asylum et Frankenhooker.

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20. LE JOUR DE LA CORDE
(RACE TRAITORS)

Un militant nazi recrute des skinheads pour terroriser un quartier.

Les premières images d’archives, représentant Hitler, des parades et des vues du Ku Klux Klan sur une voix-off glorifiant l’ère nazie, laissent présager que l’épisode sera grave et dramatique. Malheureusement, l’histoire n’est pas mémorable (rien à voir, par exemple, avec Le repaire de l’aigle) et le plan de McCall pour démanteler la bande de nazis est granguignolesque. Une famille noire est harcelée par des skinheads dans un voisinage de blancs ce qui est caractéristique de l’Amérique d’une certaine époque mais cela fait sourire au temps des zones de non-droit chez nous.

Le quartier est instrumentalisé par Stevens, un nazillon qui recrute des skins pour affiner son plan de terreur, mais, malgré une dénonciation juste du racisme primaire (Taylor est molesté et couvert de peinture blanche dans la scène d’ouverture, discours haineux de Stevens), les clichés caricaturaux desservent le dessein initial des producteurs ; regardez, par exemple, la coupe de cheveux du nazi debout devant le diaporama : il ne lui manque que la moustache ! Et puis, évidemment, dans le final, c’est un inspecteur noir, jamais vu dans d’autres épisodes, qui arrête Stevens. Kostmayer, ancien habitant du quartier, essaie de convaincre Nick, un ami d’enfance, mais ce dernier est déjà endoctriné. Le plan de McCall est en deux parties, tout aussi loufoque l’une que l’autre.

Dans la première, les papiers de Nick sont falsifiés pour le faire apparaître impur aux yeux de la bande (ce qui manque de peu de le faire pendre), puis, toujours plus fort, l’Equalizer se fait passer pour un raciste trafiquant d’armes afin d’approcher le chef nazi. Le dénouement est identique à celui de The Child Broker, où le méchant est poussé à tuer ses comparses mais l’arme est chargée à blanc. Une histoire qui aurait pu être intéressante mais le script bancal est gâché par un amalgame et une caricature trop ostentatoires.

o  Verna Bloom (1939), Ellen, a joué dans Target of Choice, saison 3. Elle est connue pour ses rôles dans L’homme des hautes plaines (de et avec Clint Eastwood) et La dernière tentation du Christ de Scorsese.

o  Cinquième et dernière apparition de Robert Joy (1951) dans le rôle de Jacob Stock. Il est le docteur Sid Hammerback dans Les Experts Manhattan.

o  Caroline Kava, Barbara, spécialiste des groupes néo-nazis, a joué dans l’excellent Shades of Darkness de la seconde saison. Elle est Connie White, la femme du policier interprété par Mickey Rourke, dans le superbe film L’année du dragon.

o  Morgan H. Margolis (1966) est un skinhead dans cet épisode, son tout premier rôle. Il est le fils de Mark Margolis qui interpréta le rôle de Jimmy dans 16 épisodes d’Equalizer.

o  David Andrews (1952), Dale Stevens, est Del Larkin, un flic ripou, dans A Dance on the Dark Side, saison 3. Il  a joué dans de nombreux films et séries depuis les années 80 dont Hannibal.

o  Michael Cerveris (1960), Nick, est Frank, le frère du preneur d’otages, dans Last Call, saison 3.

o  Le couple d’enseignants de couleur dit avoir eu beaucoup de mal à trouver une maison hors des quartiers mal fréquentés avec leur salaire. C’est pourquoi ils ont décidé d’acheter une maison dans un quartier ‘blanc’. De nos jours, ce sont des enseignants blancs qui diraient cela…

o  Par deux fois dans l’épisode, on voit exactement le même plan : la Jaguar de McCall est garée devant la maison des Taylor, coincée entre deux autres voitures.

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21. JEU MORTEL
(ENDGAME)

McCall est tiraillé entre deux sœurs, victimes d’une machination d’un maitre stratège du jeu de guerre.

Cette excellente histoire est le dernier grand rendez-vous de la série ; un tel script démontre qu’une cinquième saison n’était pas utopique malgré l’hétéroclisme de la quatrième. La séquence d’ouverture est superbe : un champ de bataille avec des figurines, le tueur arrive et le stratège, Rasher, assis à son bureau, tire un poison d’un de ses canons miniatures et oblige l’individu à travailler pour lui en lui administrant un antidote juste à temps. Ce qui fait la force de cet épisode est le suspense qui accompagne le spectateur jusqu’à la séquence finale, un dénouement inattendu et savamment structuré, un des plus réussis de la série. Il faut patienter une bonne dizaine de minutes avant l’arrivée de McCall appelé par une femme qui vient de tuer un homme dans un jeu de guerre.

Persuadée qu’un acte de malveillance est à l’origine de cette mort, elle préfère faire appel à l’Equalizer plutôt qu’à sa sœur, avouée reconnue ! Susan et Linda Wilhite sont physiquement très différentes (une petite brune et une grande blonde, c’est la bizarrerie du scénario) et un lourd secret familial est perceptible dans les relations ambigües des deux frangines qui vont jusqu’à se soupçonner réciproquement.

Avec un crime sans motif, le seul indice à disposition de McCall est des soldats miniatures de collection de la bataille de Gettysburg que Susan a reçus peu avant l’incident. Lorsque Linda retrouve les mêmes figurines coûteuses dans sa voiture (elle a des nordistes et sa sœur des sudistes) et le macchabée du tueur dans son lit, il ne fait plus aucun doute à McCall que les sœurs sont au cœur d’une machination. L’Equalizer va se faire passer pour un joueur de stratégie néo-zélandais ( !) afin de rejouer la bataille de Gettysburg et ainsi aborder le machiavélique personnage qui a mis cette ingénieuse vengeance sur pied. McCall n’est pas au bout de ses surprises car non seulement son identité est connue de l’individu mais celui-ci a convié les deux sœurs au rendez-vous. Du coup, l’Equalizer se retrouve face à deux affaires et deux meurtriers…

o La bataille de Gettysburg se déroule du 1er au 3 juillet 1863 à Gettysburg (Pennsylvanie) pendant la guerre de Sécession. Cette bataille, la plus lourde de la guerre en termes de pertes humaines, se conclut par la défaite des sudistes qui laissent le terrain aux nordistes. Elle est considérée comme le principal tournant de la guerre. (Source : Wikipedia)

o Amy Morton, Linda Wilhite, a joué dans un autre épisode de cette quatrième saison, Eighteen with a Bullet.

o Dixième et dernière apparition de Chad Redding dans le rôle du sergent Alice Shepard.

o Lewis Van Bergen, Stuart Dodd, le tueur, est Zahn, le terroriste, dans A Community of Civilized Men, saison 2, et Johnny Sax, un homme de main cupide, dans Always a Lady, saison 3.

o Josef Sommer (1934), Ernest Rasher, le stratège, est né en Allemagne. Son premier rôle au cinéma est dans L’inspecteur Harry en 1971.

o Philip Kraus, Arnold, le collègue de Susan, présent dans la scène du restaurant, a joué dans deux autres épisodes : Beyond Control, saison 2, et surtout Regrets Only, saison 3, dans le rôle du psychopathe.

o Jimmy, un aide de McCall, est évoqué deux fois mais jamais vu.

o Rasher à Dodd dans la salle avec les scénettes de batailles célèbres: ‘It isn’t a game room. It’s a battlefield.’

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22. L'ESCADRON DE LA MORT
(SUICIDE SQUAD)

Après une blessure, un jeune homme voit s’envoler ses espoirs de devenir sportif professionnel et il se tourne vers le trafic de drogues.

Cette quatre vingt-huitième, et dernière, aventure de Robert McCall alias l’Equalizer est correcte, sans plus, mais certaines séries ont connu des fins pires si vous voyez ce que je veux dire ! L’histoire n’est pas originale et plutôt bavarde : Willie, un étudiant sportif, voit son rêve de devenir professionnel s’écrouler et il cède aux sirènes de l’argent facile en s’accoquinant avec un trafiquant de drogue notoire. C’est la sœur du jeune homme, inquiète, qui contacte McCall dans un scénario ‘zemmourien’ où les deux méchants trafiquants sont noirs. Willie n’a plus de bourse sportive et choisit de s’orienter vers la délinquance malgré les mises en garde de McCall.

Le jeune ne veut pas décevoir son père, qui croit en lui, et les tentatives de l’Equalizer de rapprocher le père et le fils font partie des meilleurs moments ; le paternel montrera finalement à son fils qu’il l’aime qu’il soit sportif de renom ou pas. Un peu mélo mais ces passages sont les plus intéressants avec la rencontre McCall/Paxton dans l’ascenseur. Le trafiquant Paxton, qui se fait appeler Million pour sa facilité à obtenir de l’argent, a établi son QG dans une piscine, souvent peuplée de naïades, et, dans le final, on se demande combien de temps il va maintenir le pauvre étudiant la tête sous l’eau avant que McCall n’intervienne !

Rien d’ennuyeux ni de palpitant dans cet ultime épisode et l’attraction est Ving Rhames bien avant qu’il n’essaie d’emprunter la sucette de Telly Savalas, l’unique lieutenant Théo Kojak, dans un remake catastrophique.

o Ving Rhames (1959), Luther ‘Million’ Paxton, connut la célébrité à la suite de Pulp Fiction. Il a joué dans huit épisodes d’Urgences et il reprit le rôle de Telly Savalas, le lieutenant Kojak, dans un remake insipide qui s’arrêta après dix épisodes en 2005.

o Alyson Kirk (1970), Mary, la fille du couple, est la jeune fugueuse de A Place to Stay, saison 2. Elle n’a rien tourné depuis !

o Regina Baff (1949), Kitty, la mère, a joué dans Unpunished Crimes, saison 1. Elle n’a rien tourné depuis !

o Ce dernier épisode de la série fut diffusé le 24 août 1989 aux Etats-Unis sur CBS.

o Dans l’épilogue, McCall offre à Willie The Grapes of Wrath (Les raisins de la colère); le célèbre roman de Steinbeck qui raconte ‘l’histoire d’une famille qui survit’.

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BILAN

Saison 1    =        2,77 
Saison 3    =        2,72 
Saison 2    =        2,68 
Saison 4    =        2,45 

5 meilleurs épisodes/saison

Saison 1

Lady Cop – Police en jupon
The Lock Box - La grande ville
The Distant Fire – Carla
Unnatural Causes – Pas d’orchidée pour McCall
Breakpoint - Le point limite

Saison 2

Shades of Darknesso Mercenaires fantômes
Counterfire - Contre-feu
Memories of Manon, 1/2 -Les mémoires de Manon, 1/2
Hand and Glove - Pour les jaunes
High Performance - Haute performance

Saison 3

Blood and Wine - Terreur à New York

Always a Lady - Cherchez la femme

Suspicion of Innocence - Présumé innocent

Shadow Play - La force de l’ombre
The Mystery of Manon, 2/2 - Les loups dans la nuit, 2/2

Saison 4

Prisoners of Conscience - Prisonniers du passé
Endgame - Jeu mortel
Making of a Martyr - De victime à martyr
Lullaby of Darkness - Une vallée de larmes
The Last Campaign - La dernière campagne

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Crédits photo : Universal.

Images capturées par Denis Chauvet.

 saison 1 saison 3

Equalizer (1985-1989)

SAISON 2

 


1. PRÉLUDE
(PRELUDE)



Un journaliste d’investigation est enlevé par un groupe armé à la solde d’un dictateur sud-américain. McCall se sent responsable car il a aidé à mettre le tyran en place lorsqu’il travaillait pour l’Agence.

Un retour moyen de McCall plongé dans une histoire qui lui renvoie son passé en pleine figure. Il doit à une jeune fille de retrouver son père kidnappé pour avoir écrit des articles de presse peu reluisants sur un dictateur. Scott apprend réellement dans cet épisode les agissements passés de son père, ce qui donne quelques joutes verbales et même un peu de pathos.

Après un début lent et bavard, McCall découvre que Control et l’Agence sont impliqués dans cet enlèvement ; une aventure politico-espionnage sans grande surprise ni beaucoup d’action. La séquence de l’entrepôt est néanmoins captivante (‘No deal, McCall’), et la série a toujours sa superbe musique rythmée et quelques scènes violentes, ici l’interrogatoire du journaliste.

o Cet épisode, le premier de la seconde saison, fut diffusé le 8 octobre 1986. Il dénonce l’implication des services secrets américains dans l’implantation de dictatures dans le monde moderne.

o William Zabka (1965) est Scott McCall, le fils, dans 15 épisodes. Il joue dans un orchestre dans le pilote. On apprend au début de l’épisode que Scott a été viré de son école de musique.

o Robert Lansing (1928-1994) est Control, l’ancien supérieur des services secrets de McCall, dans 25 épisodes.

o Lori Loughlin (1964), Jenny Morrow, est connue pour la série La fête à la maison (153 épisodes) et 90210 Beverly Hills. Elle reviendra dans le même rôle dans l’épisode First Light/Le début en fin de saison.

o C’est le premier rôle de Kelly Lynch (1959), la serveuse du club The Paradise. Elle a tourné récemment dans The L Word et 90210 Beverly Hills.

o Lorsque McCall se débarrasse des deux agents, on se rend compte qu’il le fait trop facilement ; Stoller simule un coup qu’il ne reçoit pas.

o Retour de Robert Joy (1951), Jacob Stock, vu dans Le transfuge de la première saison. Il est le docteur Sid Hammerback dans Les experts Manhattan .

o Robert McCall à son fils : ‘What do you know about the world, boy ? And who the hell are you to even attempt to judge ME.’

o Bob Christianson est l’auteur de la musique des trois premiers épisodes de la seconde saison.

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2. NOCTURNE
(NOCTURNE)

Une jeune femme, critique musicale, devenue aveugle à la suite d’un viol, reconnaît la voix de son agresseur huit ans plus tard.

Une excellente interprétation de Jessica Harper, qui rappelle Audrey Hepburn dans Seule dans la nuit,  permet à cet épisode, malgré des longueurs, de renouveler avec les histoires noires de la première saison. Contrairement à la police, McCall croit Kate Parnell qui sent son assaillant d’antan roder autour d’elle. Il place un ami, Logan, pour la protéger et il déduit que le violeur est un homme influent dont la voix est reconnaissable.

Logan est ambigu ; il semble être suspect mais il a un faible pour Jessica dans une scène mélo et maladroite dans la cuisine, mais nécessaire pour expliquer son départ et la vulnérabilité de la jeune femme. Le passage au club Greene Street (chanson et fusillade), la recherche de la voix (‘That’s the bastard’s voice’) et la palpitante longue séquence finale dans les sous-sols de l’immeuble (le clou de l’épisode), sont les meilleurs moments d’une histoire à l’atmosphère angoissante.

o Jessica Harper (1949) a réellement fait des études musicales. Ses débuts dans Gros plan, lors d'une scène osée pour l’époque avec Richard Dreyfuss, la fit connaître. Elle joua également dans Phantom of the Paradise et Suspiria.  Depuis les années 90, elle écrit des livres et compose de la musique pour enfants.

o Michael Parks (1940), Logan, est, coïncidence,… un violeur dans un épisode des Rues de San Francisco, Les hommes mourront. Il a joué dans de nombreux films de Quentin Tarantino.

o Cinquième des sept apparitions du lieutenant Isadore Smalls interprété par Ron O’Neal (1937-2004).

o Nick Ashford et Valerie Simpson interprètent la chanson du club. Ils apparaissent au générique en ‘special guest appearance’, Ashford & Simpson. Le couple a écrit des chansons pour Marvin Gaye et Diana Ross. Également, entre autres, auteurs du hit “I’m Every Woman”, interprété par Whitney Houston pour le film Bodyguard.

o Après la scène pré-générique de l’ascenseur, Kate : ’The man who did this to me. Don’t let him get away.’

o John Keats (1795-1821) est le poète préféré de Robert McCall.

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3. LES HOMMES CIVILISÉS
(A COMMUNITY OF CIVILIZED MEN)

McCall vient en aide à une femme pressée par son créditeur mais lorsqu’elle est assassinée, il réalise que c’est la fille, photographe amateur, qui était visée.

McCall résout rapidement le problème d’une commerçante dont la boutique a été mise à sac faute de pouvoir rembourser ses dettes à temps. Son assassinat plonge l’Equalizer dans une affaire beaucoup plus dangereuse. Cet épisode en deux temps n’est pas grandiose et on a du mal  à croire qu’un assassin aussi expérimenté ait pu confondre mère et fille à cause d’un galurin ; Zahn, le terroriste, veut mettre la main sur une cassette filmée par Valerie, la fille, où il apparaît, et effacer toute trace.

L’interprétation du méchant n’est pas crédible et plombe l’épisode. Restent la rencontre loufoque McCall/Control dans un sex-shop pour une mystérieuse liste Genesis, la poursuite à pied dans les rues de New York sur une superbe musique (‘Just keep walking’), le final dans le studio et la ruse de McCall, qui a piégé la voiture de Zahn en lui faisant croire que c’était l’ascenseur.

o Jennifer Grey (1960), Valerie Jacobs, est Frances ‘Baby’ Houseman dans Dirty Dancing.

o Pas de scène pré-générique à partir de cet épisode mais une succession d’extraits de l’épisode.

o Le début de l’épisode est tourné au croisement de Fashion Avenue et W39 Street.

o Chose rare, McCall accepte de dîner avec une cliente et il apporte même un bouquet de roses… inutile vu qu’elle a été assassinée.

o Zahn à McCall : ‘We are civilized men, you and I’ (d’où le titre de l’épisode).

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4. FUGUE MORTELLE
(JOYRIDE)

Deux jeunes volent un corbillard sans se douter qu’il appartient au milieu et que le cercueil est rempli de capsules de crack.

Deux jeunes dérobent une cargaison de crack ; l’un veut s’en sortir et ses parents font appel à McCall, l’autre, livré à lui-même, va en mourir. Un script bien mince mais une volonté de montrer sans complaisance que les enfants sont les premières victimes de ce fléau. Cet épisode est un bon plaidoyer contre la drogue ; une histoire sociale et moralisatrice, qui remplit sa mission, mais sans suspense, ni tension. Par contre, il y a beaucoup de clichés : les parents, dans la banlieue chic, se culpabilisent, les enfants drogués sont livrés à eux-mêmes…

McCall est pris entre un entrepreneur de pompes funèbres, trafiquant,  et une bande de squatteurs dealers, mais il n’a pas d’état d’âme et élimine les uns comme les autres sans la moindre hésitation. Après la visite au squat, meilleure scène de l’épisode, l’échange McCall/Smalls souligne l’incapacité de la police à combattre ce cancer, terme employé par McCall au sujet des capsules de crack. 

o Les premières images de l’épisode, du quartier chaud, sont recyclées de The Lock Box/La grande ville, saison 1.

o La station de métro est 225 Street Subway Station, Marble Hill.

o McCall, dans sa première scène, rembourse les dettes de jeux de Sonny Raines, ce qui souligne une autre addiction. Il y a un peu d’humour dans ce passage lorsque Sonny dit qu’il ne sait pas ce qui serait advenu de lui si McCall n’avait pas remboursé sa dette de jeu. L’Equalizer répond: ‘I think you’d probably limp a little!’

o Cleavant Derricks (1953), Sonny Raines, reviendra dans le même rôle dans l’épisode Tip on a Sure Thing/À coup sûr. Il est Rembrandt dans Sliders, les mondes parallèles.

o Christian Slater (1969), un des deux jeunes, est surtout connu pour ses démêlés avec la justice. Juste avant ce rôle dans la série, il fut Adso, subjugué par la belle sauvage, dans Le nom de la rose. Il est à l’affiche également de Robin des bois : Prince des voleurs, Entretiens avec un vampire.

o Roger Robinson (1940), le trafiquant Selby, est Gil Weaver, un policier, dans 12 épisodes de la série Kojak.

o Neuvième  apparition de Jimmy (Mark Margolis), un contact de la rue de McCall. Il l’aide contre de l’argent car il a un divorce coûteux. Ce personnage participe à 16 épisodes.

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5. MERCENAIRES FANTÔMES
(SHADES OF DARKNESS)

McCall doit prouver l’innocence d’un garde national accusé de tentative de viol et de meurtre. Rapidement, un duel à mort s’engage entre l’Equalizer et un tueur psychopathe.

Incontestablement le meilleur épisode, et de loin, jusqu’à présent dans cette seconde saison. Tout y est : l’intrigue au suspense angoissant, les seconds rôles parfaits et même une excellente partition à la batterie quasi inédite de Copeland. McCall est convaincu par un prêtre irlandais, ami de longue date, d’aider Dan Turner, incapable d’avoir commis un tel acte. D’abord dubitatif, le jeune garde accepte les conseils de l’Equalizer après avoir été menacé par le psychopathe, ancien soldat au Vietnam. McCall va apprendre à mieux connaître son adversaire, Rick Dillon, hanté par son passé, pour le provoquer et l’amener à se découvrir.

Cet épisode est une succession de scènes choc, de violence physique ou psychologique. Dès le début, l’assassinat de la jeune femme dans le parking surprend par sa rapidité et sa barbarie, et le reste est à l’avenant : le retour impressionnant du psychopathe dans sa chambre après le meurtre sous les cris imaginaires (‘Coward’), Dillon agressant Dan dans le parking, la traque de Lorraine, la sœur de l’accusé, au conservatoire (on en sursaute), le face-à-face McCall/ Dillon au Ammo Dump Club (‘Father, that is our man’), McCall jouant au chat et à la souris dans l’appartement du tueur et le final grandiose et sidérant où Dillon est rattrapé par son passé meurtrier et ses fantômes.

o Retour à la scène pré-générique (et quelle scène !) au lieu de petits extraits. C’est d’ailleurs le seul rôle de Karen Sellon, Nancy, peut-être traumatisée !

o On apprend que le prêtre, aumônier, a sauvé la vie de McCall au Cambodge. ‘Remember Cambodia, Robert.’

o La fin est parfaitement résumée dans le titre français.

o Caroline Kava, Polinski, est Connie White, la femme du policier interprété par Mickey Rourke, dans le superbe film  L’année du dragon.

o William Sadler (1950), le tueur, est connu pour ses participations à 58 minutes pour vivre et Les évadés.

o Edward Binns (1916-1990), le prêtre Martin O’Donohugh, jouait ici son dernier rôle ; sa carrière débuta en 1948 et il joua dans deux épisodes des Incorruptibles. Il tourna dans de nombreuses séries.

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6. AVENTURE NOCTURNE
(NIGHTSCAPE)

Une femme, victime d’un viol, demande à McCall de retrouver son mari parti faire justice.

Ce très bon épisode, au sujet difficile mais tristement d’actualité, est pathétique et excessivement réaliste. Une histoire très bien rendue par une réalisation efficace particulièrement pour la scène d’ouverture, celle du viol ; la malheureuse est entraînée dans un local, les cris, le métro passe et deux policiers découvrent Amanda prostrée.

La longue séquence du retour au domicile puis les pleurs sous la douche sont nécessaires pour compatir avec la victime, traumatisée à vie ; procédé assez rare de nos jours ce qui donne à cette série un délicieux côté politiquement incorrect. Amanda demande à McCall de retrouver son mari parti, armé, à la recherche des violeurs, individus abjects par leurs actes et propos qui travaillent dans une fabrique de… baigneurs.

Equalizer raisonne l’époux culpabilisé (car il a une ‘affaire’) pour qu’il ne commette pas l’irréparable mais dans une scène finale forte, le pendant de l’ouverture, McCall exécute les trois individus prêts à récidiver ; séquence encore bien filmée où nous voyons la jeune fille s’enfuir et entendons trois coups de feu claquer. Un épisode avec quelques scènes un peu longuettes – le génie de l’électronique et les retrouvailles sur le quai par exemple –, mais un très bon plaidoyer.

o McCall est très évasif sur ses occupations avec une dame au début de l’épisode ; quand il la revoit, dernière scène, il lui dit : ’You wanted to know what I do for a living ? I kill people’ [Vous vouliez savoir ce que je fais dans la vie ? Je tue des gens.]. Et les derniers doutes sur l’issue de l’épisode sont levés.

o McCall au lieutenant Smalls qui a donné des ordres pour retrouver Kaufman armé, ce qui est un crime (‘felony’) à New York : ‘Put your energy in cleaning up the filth of that subway.’[Mettez votre énergie à nettoyer la saleté de ce métro.]

o Frances Fisher (1952), Amanda Kaufman, a beaucoup joué au théâtre mais également au cinéma (Impitoyable, Titanic, Jugé coupable) et à la télévision (Cold Case, The Shield). Elle a eu une fille avec Clint Eastwood.

o Première des trois apparitions du personnage Jonah, le génie de l’informatique, interprété par Austin Pendleton.

o Septième et dernière apparition du lieutenant Isadore Smalls interprété par Ron O’Neal (1937-2004).

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7. CONTRE-FEU
(COUNTERFIRE)

McCall est victime d’une machination et accusé du meurtre d’un aveugle.

 

Cette fois-ci, personne n’engage McCall ; c’est un leurre car il est victime d’un astucieux complot visant à le discréditer lors d’un témoignage à un procès. Tout comme lui, on croit la serveuse apeurée, qui demande l’aide de McCall car sa nécrologie apparaît tous les jours dans le journal, et l’aveugle, amateur de belles voitures.

 

Les rouages de la machination sont bien imbriqués : la Jaguar de McCall ‘renversant’ l’aveugle, l’étrange lettre de chantage reçue par la serveuse qui renvoie McCall à l’hôtel  où  il est accusé d’avoir tué l’aveugle agonisant dans ses bras. Control le tire de ce mauvais pas et il est livré à lui-même pour prouver son innocence en retrouvant la fille.  Cette dernière l’aidera, après hésitation, à coincer Thomas Marley Jr (D’Onofrio avec une voix étrange à ses débuts), qui agit sur les directives de papa, Thomas Marley Sr, incarcéré, dans un final impressionnant où le pyromane craque face au feu. Ou comment obsession rime avec peur.

 

Une histoire intéressante, de bons acteurs et de l’humour, lorsque McCall emprunte le cab en enfermant le conducteur dans la cabine téléphonique !

 

o Vincent D’Onofrio (1959) est l’excellent lieutenant Goren dans 133  épisodes de New York section criminelle. Il se fit connaître par Full Metal Jacket. Il participa à d’autres films célèbres comme JFK, Men in Black, mais c’est le rôle de Goren qui le propulsa au rang de star. Il participa à un autre épisode d’Equalizer, Suspicion of Innocence/Présumé innocent, saison 3, dans un rôle similaire à celui de Full Metal Jacket.

 

o Charles Cioffi (1935) sera le lieutenant Kramer dans deux autres épisodes.  Il a joué dans un grand nombre de séries. Il a commencé sa carrière au cinéma en 1971 dans des films policiers (Klute, Shaft ) mais il fut très présent à la télévision : Madigan,  Cannon, Matt Helm, Kojak, Hawaii, police d’état (quatre épisodes), Columbo, Les rues de San Francisco. Il est le major Caldwell, supérieur de Webster/Robert Conrad, dans L’homme de Vienne.

 

o Sully Boyar (1923-2001), le juge Maurice Sanderling, aura le même rôle dans l’épisode Trial by Ordeal. Il décéda d’une crise cardiaque en attendant le bus à New York.

 

o L’hôtel Martha Washington a ouvert le 2 mars 1903 ; le premier hôtel  exclusivement pour les femmes  se trouve au 30 East 30. Il a changé de nom en 2003.

 

o Dans le final, Marley, cerné par les flammes, à McCall :’Go to hell.’’After you, Sir, after you.’

 

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8. LA VENGEANCE
(THE LINE)

Un jeune noir est tué accidentellement suite à une altercation avec un groupe de vigilantes. La police classe l’affaire mais la mère de la victime fait appel à McCall.

Un épisode qui rentre dans le créneau actuel ; la victime est noire, les vigilantes sont blancs. Les policiers croient la version des cinq hommes qui ont maquillé la scène et McCall doit réussir là où la police échoue et empêcher le frère de la victime de se procurer une arme pour faire justice. L’histoire met surtout en évidence l’incapacité de la police à résoudre les problèmes d’insécurité et l’impunité des groupes d’auto-défense. 

Sur une bonne idée, l’épisode, sans action (sauf le final) ni surprise, est un peu lassant. Sur le même thème, Expédition punitive des Rues de San Francisco était bien meilleur. La prestation des seconds rôles n’est pas non plus inoubliable à part Novella Nelson, dans le rôle de la mère des deux jeunes. Le petit jeu de McCall avec le groupe, provocation et zizanie, distrait mais ce drame reste un épisode très moyen. 

o McCall et Jimmy sont à The English Pub. Jimmy révèle qu’il revoit sa femme avec laquelle il vient pourtant de divorcer. Lors de la saison 1, Jimmy acceptait de travailler pour McCall pour payer son divorce ! McCall éclate de rire : ‘You are a braver man than I am’.

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9. À COUP SÛR
(TIP ON A SURE THING)

Un bookmaker fait enlever le fils d’un jockey pour influencer une course entre deux chevaux. McCall doit retrouver l’enfant avant la course.

Cet épisode dans le milieu hippique est d’un ennui mortel. Il ne s’y passe strictement rien, à part l’enlèvement et des discussions barbantes au possible sur les paris. Sinon, on voit McCall regarder la télévision, McCall faire ses courses (The Times bien en évidence) et McCall parier deux dollars, mise minimum, sur un canasson. Sympathique mais rien de palpitant surtout que l’aide de l’Equalizer est l’insignifiant Sonny Raines qui se distrait en faisant des courses de cafards sur sa table de cuisine…

o Monmouth Park est un hippodrome à Oceanport dans le New Jersey.

o Cleavant Derricks (1953), Sonny Raines, a le même rôle dans Joyride, le 4e épisode de cette saison. Pas d’autre participation, bonne idée des scénaristes !

o L’horripilant personnage d’Harvey, interprété par Jack Gilpin, a participé à l’épisode Desperately/Par désœuvrement de la première saison. ‘What an idiot !’ comme dit McCall. Lui non plus, ne reviendra pas. On ne s’en plaindra pas.

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10. LE SILENCE
(THE CUP)

Un prêtre entend la confession d’un dissident polonais peu de temps avant son assassinat. Il garde le secret au péril de sa vie mais il se trouve mêlé à un complot du KGB.

C’est le grand retour de Mickey Kostmayer, le meilleur aide de McCall, dans une histoire bien ancrée dans les années 80. Père Nick Kostmayer, le frère de l’agent,  assiste, impuissant, aux derniers instants d’un homme qu’il vient de confesser. Blessé, il refuse la protection de la police et s'en remet à la volonté de Dieu, malgré les mises en garde de son frère ce qui donne des joutes fraternelles virulentes. Le prêtre se mure dans le silence du secret de la confession et se retrouve malgré lui au centre d’une affaire d’espionnage où le KGB a infiltré un groupe de Solidarnosc afin de discréditer le mouvement. 

Bien que l’histoire ait un peu vieilli, elle reste très plaisante par son suspense intéressant et ses scènes d’action bien réparties dans le récit. Les meilleurs passages sont la confession (première scène), l’attaque soudaine de la paroisse, la visite de McCall à la taverne polonaise et le final à la mission. À noter les bonnes prestations des seconds rôles, Dennis Christopher, le prêtre, bien loin de ses rôles aux vertus opposées, et Caris Corfman, la Russe infiltrée, trop tôt disparue.

o Keith Szarabajka est Mickey Kostmayer dans 56 épisodes de la série. Il est apparu quatre fois dans la première saison.

o Cet épisode gagna le prix Edgar Allan Poe pour le meilleur épisode de télévision en 1986.

o Mickey : ‘The girl acted like she had a crush on you and the guy seemed pretty jealous.’ [La fille a réagi comme si elle avait le béguin pour toi et le type semblait bien jaloux]. McCall : ‘Well, as long as it wasn't the other way around.’ [Bien, du moment que ce n’était pas le contraire.]

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11. DOUBLE DÉTENTE
(HEARTSTRINGS)

Une femme demande à McCall de l’aider à retrouver son enfant kidnappé à la maternité.

McCall est engagé pour retrouver un bébé kidnappé par une fausse infirmière dans une maternité. Il découvre un trafic d’adoption et remonte jusqu’au destinataire de l’enfant qui s’avère être en relation avec l’Agence de Control. Une histoire bien menée mais sans surprise ni scènes mémorables. L’intérêt est surtout de voir Edward Woodward avec sa future épouse. Un drame de la société bien appréhendé mais c’est sitôt vu, sitôt oublié. Les passages intéressants sont la diversion de Mickey à l’hôpital et le piège tendu à McCall.

o Michele Dotrice (1948), Vanessa Daniels, fut la femme d'Edward Woodward de 1987 jusqu’au décès de l’acteur. Ils ont eu une fille.

o Jana Schneider (1951), l’infirmière kidnappeuse, a surtout joué au théâtre avant de se reconvertir dans le journalisme, risquant sa vie aux quatre coins du monde. Elle fut blessée par un char en Bosnie. 

o McCall évoque sa fille, décédée à la naissance, déjà mentionnée dans Out of the Past/Les retrouvailles, le seul épisode où l’ex femme de McCall est présente.

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12. HAUTE PERFORMANCE
(HIGH PERFORMANCE)

Une jeune femme, qui travaille sur un chantier, est témoin d’un meurtre. Elle devient la cible des assassins.

Un excellent suspense interprété par de très bons acteurs, à commencer par la ravissante Patricia Charbonneau, de descendance française, qui est Sally, témoin traqué du meurtre (mais que fait une aussi jolie fille sur un chantier ?).

Tout le monde aura pensé à Fenêtre sur cour pour la scène de l’assassinat mais l’épilogue est très avengeresque : rien de tel en effet qu’un déjeuner en tête-à-tête sur une tour en construction pour combattre l’acrophobie. Une jolie ouvrière du bâtiment (ça existe ?) voit dans un appartement en face du chantier un homme étrangler une femme mais ni la police ni McCall, au début en tout cas, ne semblent la croire. L’appartement est vide, sans cadavre. La discussion de deux hommes, le tueur et son employeur, le mari de la morte, dévoile l’intrigue très tôt. Après que le tueur a essayé d’éliminer la jeune femme, McCall va s’efforcer, avec l’aide de Mickey, de coincer le commanditaire.

L’enquête, souvent secondaire dans la série, est originale et le bouton d’un manteau onéreux très select permet d’identifier la morte et un superbe coup de bluff de McCall de retrouver le corps et de confondre le mari. Parmi les nombreuses scènes intéressantes, notons le meurtre hitchcockien, Sally dans le vide, McCall acrophobe, et surtout le tueur à la poursuite de Sally dans l’hôpital Bellevue… jusqu’en salle d’autopsie !

o Patricia Charbonneau (1959), Sally Stevens, a commencé sa carrière en 1983. Elle a tourné dans les séries Les Incorruptibles de Chicago, Un flic dans la mafia et plus récemment dans New York, section criminelle. Elle enseigne maintenant le théâtre.

o James Remar (1953), Tremayne, a commencé à se faire remarquer avec Les guerriers de la nuit. Vu aussi dans Cotton Club et 48 heures. Il est Harry Morgan dans la série Dexter.

o L’épisode de la première saison, Wash up/Nettoyage se passait aussi en altitude.

o McCall à Kramer qui refuse de voir l’évidence : ‘The picture is there if only you want to see it.’

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13. SANS CONTRÔLE
(BEYOND CONTROL)

Après l’assassinat d’une taupe du KGB, McCall est engagé par Control pour retrouver des documents compromettants.

Une histoire d’espionnage à la John Le Carré qui nous fait replonger au temps de la Guerre froide. Un épisode intéressant, au suspense bien entretenu, mais ce n’est pas le meilleur de la série comme on peut le lire sur certains sites américains. Le script laisse découvrir l’intrigue par petites touches et il est suffisamment alambiqué pour qu’on ne sache pas ce qui va se passer à la scène suivante, comme dans les meilleures histoires d’espionnage ; je fais référence là à des anti-James Bond, des héros comme George Smiley ou Harry Palmer. On découvre ainsi bien plus tard que la jeune femme, employée de banque, suivie et cambriolée, est la nièce du traître, qui a photocopié des secrets d’État.

On comprend aussi rétrospectivement pourquoi Control est déjà dans l’appartement d’Elaine à l’arrivée de Coble. Control ne peut compter que sur lui et l’aide de McCall pour retrouver les documents avant Coble, le redoutable envoyé de Moscou. Évidemment, le code, le livre et les roses, est un peu tiré par les cheveux mais l’ensemble reste parfaitement plausible. Il y a plusieurs moments intéressants, pas tous d’égale importance pour l’intrigue, comme le harcèlement d’Elaine, le passage de la banque, le chantage des cercueils, avec Control aiguillonné, et l’ultime scène où Control avoue à McCall qu’il lui a menti, acte banal du monde de l’espionnage : 'It's what I do for a living, Robert.'

o Le titre VF perd, évidement, toute référence au personnage Control.

o Liane Curtis (1965), Elaine Ferris, chante plus à Los Angeles qu’elle ne tourne de nos jours.

o Surprenant que McCall, expérimenté et aguerri, se laisse surprendre et pense que Coble est mort. Control lui sauve la vie.

o Coleman Luck : « Cet épisode débuta dans un désordre absolu. Universal est venu nous voir car ils voulaient faire un cross-over avec la série Magnum. Cela signifie que McCall devait aller à Hawaii et Magnum à New York. Un scénariste de Magnum devait écrire une heure et je devais écrire la seconde partie. C’est une de ces situations où vous secouez simplement la tête et vous pensez au sourire du gladiateur qui, sur le point de mourir, vous salue.  

Je me souviens pas grand-chose de l’entretien avec la femme scénariste de Magnum (impossible de me rappeler son nom). J’ai évacué de ma mémoire la partie du cross-over que j’ai écrite. Finalement, la raison a prévalu et le cross-over a été écarté. Mon idée était de lancer le script, mais notre showrunner de l’époque, mon vieil ami, le regretté Ed Waters, ne voulait pas le faire. A mon grand désespoir, il voulut que je réécrive le script en un épisode autonome. Je n’étais pas content. Refaire cette chose du début fut pénible. Mais, bien sûr, il avait raison. L’épisode est devenu une sorte de modèle des relations McCall/ Control. J’ai lu une critique il y a des années qui disait que l’épisode était représentatif des histoires d’espionnage de cette période. Le titre exprimait ma frustration à l’ensemble du processus. »  (Facebook, 4 avril 2016).

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14. LA CHAIR EST FAIBLE
(CARNAL PERSUASION)

Un juge corrompu accepte de libérer un homme innocent à condition que la femme de celui-ci couche avec lui.

Cet épisode offre quelques rebondissements et un thème peu exploré dans les séries : la compensation charnelle. Le coup monté et l’arrestation du naïf mari, marin sur un bateau, doit permettre d’éloigner le témoin potentiel d’un trafic d’armes organisé avec la complaisance d’un juge qui doit valider la mise à l’écart par une peine de prison.

L’intérêt de l’épisode se situe dans les exigences particulières du juge qui est sexuellement attiré par la femme du prévenu, interprétée par la superbe Maria Holvoe. Il accepterait de relâcher le mari, personnage insignifiant au possible, si la belle se montre docile à son égard ; autant dire que c’est la belle et la bête et que cela équivaut à donner de la confiture à un cochon. C’est un odieux chantage mais Lisa Hughes est prête à tout pour libérer son mari (un bêta) qui n’est pas au courant du dilemme (on peut même donner raison au juge lorsqu’il se demande ce qu’elle peut lui trouver).

McCall est très intéressé à faire tomber un tel individu et il n’hésite pas un seul instant à venir en aide à la belle. Avec les complicités de Mickey et Jimmy, il joue au chat et à la souris avec le juge Tainey, à la botte d’un trafiquant. Le sujet principal est intéressant et interprété par deux seconds rôles très convaincants, le magistrat aux goûts de luxe et la belle femme déterminée. La première rencontre, où Tainey expose subtilement sa volonté à Lisa, est passionnante (‘Think about it !’). À voir aussi les deux visites de McCall chez le juge (pour placer le micro et au moment opportun), Lisa sur le point de céder à Tainey et le final sur le port, détonant pour l’homme de loi.

o John Cullum (1930), le juge Howard Tainey, a joué dans Unpunished Crimes/Meurtres à retardement de la première saison.  Il est le juge Moredock dans 11 épisodes de New York, unité spéciale.

o La jolie Maria Holvoe, Lisa Hughes, n’a malheureusement pas fait carrière, n’ayant eu que cinq rôles : trois au cinéma et deux à la télévision dont celui-ci. Elle est artiste-peintre et vit en Suède. Elle a répondu à mon mail : « Ma carrière d'actrice fut courte. Cependant, le travail sur la série Equalizer reste un bon souvenir. J'étais une débutante absolue et pourtant j'ai été traitée avec le plus grand respect. Il y avait une distribution remarquable et, à l’exception de l’homme qui jouait mon mari (avec qui j'ai peu interagi), j'ai passé un bon moment avec Edward et George - quels excellents acteurs. J'ai aussi aimé l'actrice de théâtre qui a été choisie pour jouer la juge, bien que son nom ne me revienne pas (ndlr : Cynthia Harris). Attrayante et intelligente (en reste t-il encore…?) Merci de votre intérêt. » (26 décembre 2017).

o La juge Paula G. Walsh est interprétée dans cet épisode par Cynthia Harris. Le même rôle est tenu par Olympia Dukakis dans Shades of Darkness/Mercenaires fantômes.

o Le juge Tainey à Lisa lors de la première entrevue : ‘Can you persuade me to believe that he’s not guilty, really persuade me?’ [Pouvez-vous me persuader de croire qu’il n’est pas coupable, vraiment me persuader ?]

o Une référence à Rambo lorsque Jimmy dit à McCall au sujet d’un lance-roquettes : ‘Rambo used one’ [Rambo en utilisait un]. McCall : ‘Rambo who? ’[Rambo qui ?]

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15. LES MÉMOIRES DE MANON – 1/2
(MEMORIES OF MANON – 1/2 )

Une jeune femme doit révéler l’identité de l’informateur de son père, policier, sous peine de représailles. Elle contacte Control, son parrain, qui confie l’affaire à McCall.

Cet épisode en deux parties est un des plus connus et spectaculaires de la série ; en tout cas, le premier volet, on reparlera de la suite plus tard. Un policier canadien, Phillip Marcel (Anthony Zerbe avec un accent canadien dans un rôle de ‘gentil’ pour une fois), est à New York pour affaire avec sa fille, Yvette (Melissa Sue Anderson). Celle-ci est enlevée par deux hommes aux mines patibulaires, Dorgan et son bras droit Carmack, et sommée de découvrir sous 48 heures l’identité de Chrysalis, l’informateur de son père, sous peine d’être exécutée ainsi que son paternel. Étant constamment sous surveillance, elle réussit par une astuce à transmettre l’information à Control, son parrain, qui charge McCall de protéger père et fille.

Le début de cette première partie est une succession de scènes choc, ce qui donne au récit un rythme endiablé ; l’enlèvement au musée de sculptures africaines (sur une musique adéquate), le simulacre d’assassinat au restaurant (bien filmé derrière la glace) et McCall stupéfait de la ressemblance d'Yvette avec sa mère décédée, Manon, son ancien grand amour. L’entrée en lice de l’Equalizer ne baisse pas l’intensité, bien au contraire. Il découvre rapidement que Carmack, le bras droit du ponte de la mafia, est Chrysalis. McCall ne s’embarrasse pas de fioritures pour arriver à ses fins dans des actions ‘coups de poings’ ; le tueur est menacé d’être balancé par la fenêtre, après la tentative de meurtre sur Yvette, puis suspendu dans la cuisine de Carmack lors de la visite de McCall et Mickey (excellente scène). L’Equalizer propose un marché à Carmack et feint de vouloir vendre la fille à un bon prix mais il n’a pas prévu que Dorgan, pressé par ses complices, soit obligé de faire au plus vite et d’enlever Yvette pour la faire parler.

Cet épisode n’a pas de temps mort et les scènes fortes se font suite sur un rythme nerveux sans négliger l’humour et le suspense. L’humour comme la diversion qui permet la première rencontre McCall/Yvette (T-shirt de Kostmayer et les skate-boardeurs du parc) et le suspense lors de l’entrevue de Marcel avec McCall.

Une fin magistrale qui révèle qu’Yvette Marcel est la propre fille de McCall au moment où celle-ci est enlevée de nouveau et Mickey Kostmayer abattu. Un excellent cliffhanger pour un épisode particulier qui met en lumière un pan du passé de McCall, jusqu’alors inconnu.

To be continued…

o McCall fait du vélo d’appartement dans une salle de boxe… pas forcément conseillé pour le cœur.

o Mc Call fait référence au voyage au Pakistan avec Control. Ce voyage, déjà évoqué, est une sorte de fil rouge entre les deux hommes.

o Le restaurant où Philip Marcel déjeune avec sa fille se trouve au 15 Penn Plaza appelé la Tour Vornado.

o Mickey qui embrasse Yvette à pleine bouche pour la faire passer pour sa petite amie : ‘It’s tough working for McCall.’

o Anthony Zerbe (1936) a souvent joué des rôles de méchants dans toutes les séries américaines populaires des années 60 et 70, dont cinq participations à Mission : Impossibl e et quatre à Mannix, mais aussi Les mystères de l’Ouest, Cannon, Les rues de San Francisco. Au cinéma, on se souvient de lui dans Le survivant (un messie fou), Papillon, Le flic ricanant, Adieu ma jolie, Permis de tuer

o Melissa Sue Anderson (1962) est Mary Ingalls dans La petite maison dans la prairie. Elle a débuté à 10 ans dans Ma sorcière bien-aimée. Elle est apparue ensuite dans Shaft avant de tourner dans la série qui l’a rendue célèbre. Peu de rôles mémorables depuis… À noter au cinéma, un film qui m’avait marqué à sa sortie, Happy birthday, souhaitez ne jamais être invité.

o Coleman Luck : « En ce qui concerne Manon qui devait être une trilogie (ndlr : Memories of Manon, The Mystery of Manon sont deux double épisodes en saison deux et trois), il n'y a pas de " ils " à son sujet. C'était mon travail. Je dois endosser la responsabilité pour l’absence de conclusion. Je voulais compléter la trilogie lors de la quatrième saison. Puis, nous avons eu une grève des scénaristes de cinq mois. Bob Eisley et moi étions alors les seuls scénaristes de l’équipe. En tant que showrunner, j'ai eu deux semaines pour embaucher plus de personnel et obtenir le premier script prêt... un script qui n'avait pas été écrit. Nous n'avions pas de scripts de sauvegarde. Cette année a été épuisante. J'ai appris plus tard qu’Universal ne pensait pas que nous puissions continuer. Ils ont pensé que nous devrions arrêter à un moment donné pour avoir un script de prêt. Nous ne l’avons jamais fait. Chaque jour de préparation, j'avais un script à leur donner. Si un seul avait été refusé, nous aurions dû arrêter. Aucun ne l’a été. Tout cela pour dire que je n'avais pas le temps d'écrire le dernier de la trilogie, ou même d'y penser. Trop d'années ont passé maintenant et trop d’histoires. Toutes les idées qui étaient dans mon esprit se sont installées profondément dans la vase primordiale de mon subconscient. Désolé. » (Facebook, 9 janvier 2014).  

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16. LES MÉMOIRES DE MANON – 2/2
(MEMORIES OF MANON – 2/2 )

McCall retrouve Yvette mais celle-ci le croit responsable de l’enlèvement. L’Equalizer monte le ponte de la mafia et son bras droit l’un contre l’autre.

La suite est une grosse déception au vu de la première partie, rythmée et haletante. Un essoufflement manifeste est perceptible à partir du moment où Yvette Marcel est retrouvée et qu’elle pense que McCall fait partie du complot. Le plan pour la libérer est judicieux mais la réaction de la jeune femme n’est pas plausible et plutôt incohérente en menaçant McCall avec son arme subtilisée.

Il y a également beaucoup plus de bavardages, une touche de pathos et moins d’action, sans compter que les deux truands principaux, plus souvent à l’écran que lors du premier volet, font figure de gros lourdauds naïfs. Le dénouement est une mise en scène de McCall qui continue à faire croire à Carmack qu’il peut lui vendre Yvette et, en même temps, il fait avaler à Dorgan la fable qu’il est un agent fédéral véreux et… qu’il lui vend Carmack ! Bref, le script alléchant de la première partie tourne définitivement en eau de boudin dans la seconde.

Le final, la rencontre des deux truands dans un endroit cerné par les agents fédéraux, est convenu et bâclé. Il y a néanmoins quelques scènes dignes d’intérêt comme lorsque Yvette, droguée, rêve et revoit sa mère, Manon, McCall prenant Carmack pour cible au stand de tir (‘a little closer to the target’) et l’explication chargée d’émotion McCall/Control sur le secret gardé de la paternité de l’Equalizer… secret que McCall ne révèlera pas à Yvette. An act of bravery or cowardice ?

o Il y a un résumé de la première partie au début de l’épisode ; 'Last week on Equalizer. And now, the conclusion of Memories of Manon.'

o On croit Kostmayer tué, ou tout au moins sérieusement blessé, et on le retrouve le bras en écharpe sans explication…

o McCall parle de ses (autres) enfants à Phillip Marcel : un fils et une fille décédée très jeune, évoquée dans deux autres épisodes.

o La scène des adieux est tournée devant Penn Station, une des principales gares de New York.

o Dans l’épilogue, Control remet une photo de Manon et Yvette bébé à McCall. Une ouverture pour l’autre épisode en deux parties de la saison 3, The Mystery of Manon/Les loups dans la nuit… To be continued !

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17. SOLO
(SOLO)

McCall concilie travail et plaisir avec une femme recherchée en Pennsylvanie pour avoir tué un policier.

Après une bonne entame, l’histoire sombre dans l’invraisemblance frôlant le ridicule. Sarah McGee, une fille aperçue dans un bar, s’accroche à McCall pour obtenir son aide. L’Equalizer, sous le charme de la femme, est persuadé qu’elle n’a pas commis de crime malgré la hargne haineuse d’un policier. Après quelques mensonges de la dame, McCall doit retrouver un certain Max, témoin et sûrement coupable d’un vol d’armes dans une usine, et prouver l’innocence de McGee.

Avec l’aide d’un pisteur, McCall localise les individus mais Sarah, qui doit appeler la police, préfère agir seule, faire coucou aux méchants et servir de cible pendant que McCall se fait rosser et joue à la baballe avec une bombe. Bref, un script comme du gruyère et McCall tabassé et roulant des pelles comme James Bond. Les seuls bons points sont Kevin Spacey, excellent en flic pourri sadique, et McCall utilisant le monte-charge pour se débarrasser de Cole.

o Kevin Spacey (1959), le sergent Cole, à ses débuts. Il fut connu après sa participation à Usual Suspects. À noter également Seven, L.A. Confidential.

o À l’hôtel, au début de l’épisode, McCall à Sarah : ‘I don’t take payment in kind.’ Ce qui sous-entend qu’il la compare à une prostituée.

o Seconde des trois apparitions du personnage Jonah, le génie de l’informatique, interprété par Austin Pendleton.

o Sarah McGee doit contacter le lieutenant Kramer ; Charles Cioffi dans trois épisodes. Au lieu de cela, elle piste le traceur seule…

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18. UN ABRI
(A PLACE TO STAY)

Une adolescente fugue et se retrouve à New York, happée par le milieu pornographique et pédophile.

Ce drame de la société est plus un documentaire qu’autre chose et il fait découvrir les affres d’une grande métropole pour des jeunes en perdition. Une jeune fille de 13 ans fugue du domicile familial après une violente dispute et arrive à New York, seule, désemparée comme une oie blanche dans un monde de prédateurs. Prête à tout pour trouver un boulot, elle accepte naïvement de poser pour un photographe qui sert, en fait, de rabatteur à un pédophile, notable respecté. 

Les parents sont à New York pour retrouver leur fille dans un monde inconnu et dérangeant et la mère, désespérée, fait appel à McCall. Celui-ci arpente les quartiers chauds de la métropole (excellente scène avec le vendeur de magazines pornos en débardeur ) ; un thème déjà exploré dans l’épisode La grande ville/The Lock Box, un peu plus intéressant car un véritable scénario était greffé au problème. L’innocence et la naïveté sont confrontées au monde impitoyable de la métropole où les jeunes livrés à eux-mêmes ont trois options : vol, drogues ou prostitution.

Les personnages sont bien interprétés, en particulier la jeune fille, le photographe et le père violent. Peu de suspense et d’action, une enquête rapide dans un épisode émotionnel tourné pour dénoncer un grave fait de société. The Equalizer est aussi une série, comme l’était Les rues de San Francisco une décennie plus tôt, capable de produire des épisodes peut-être moins spectaculaires mais décrivant la réalité de leur époque.

o La chanson après le générique et à la fin de l’épisode est Running for Our Lives, interprétée par Marianne Faithfull.

http://www.youtube.com/watch?v=uv8_nk_NIU0

o À la fin de l’épisode, les producteurs remercient le National Center for Missing and Exploited Children de Washington D.C. pour leurs conseils sur le tournage de cet épisode.

o Fait rarissime : McCall apparaît après plus de 11 minutes.

o Chad Redding sera le sergent Alice Shepard dans neuf autres épisodes de la série. Elle était une journaliste fouineuse dans Pretenders/L’ennemi public, dernier épisode de la première saison.

o Ed Lauter (1940), Walter Rowan, le père violent, a commencé sa carrière en 1971 dans un épisode de Mannix et a tourné dans de nombreuses séries (Cannon, L’homme de Fer, Les rues de San Francisco, Kojak, Police Story) et films policiers (Les flics ne dorment pas la nuit, Le flic se rebiffe, French Connection II) mais aussi Urgences, Cold Case…

o Alyson Kirk, la jeune fugueuse, est née en 1970 et n’a donc pas 13 ans comme le personnage. Elle tournera dans un second épisode de la série mais rien depuis !

o McCall au photographe : ‘Who pays you to molest children and destroy their lives?’

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19. L'ÂME NOIRE
(COAL BLACK SOUL)

McCall est contacté par un individu qui lui demande de le tuer pour qu’il cesse d’assassiner des femmes.

L’Equalizer est partagé dans cette aventure entre sa romance avec une jolie psychiatre et un psychopathe qui le tient pour responsable de ses crimes atroces. Un épisode original où le criminel contacte McCall pour obtenir de l’aide. La première rencontre dans l’obscurité est prépondérante : l’homme demande à McCall de l’abattre pour qu’il ne recommence pas (‘I’ve done horrible things’). Le tueur, qui dessine des silhouettes au charbon sur les murs (d’où le titre), a déjà assassiné plusieurs femmes d’âge mûr dans des circonstances similaires. McCall est également sollicité par une psychiatre, victime d’un voyeur ; on pense tout d’abord que c’est le tueur mais la scène entre ‘le réparateur’ et McCall est un grand moment d’humour (‘no unfair peeking’).

Néanmoins, on connaît la trame de ce genre d’épisode et on sait que la jolie femme va croiser tôt ou tard l’assassin.  McCall tombe les filles en cette fin de seconde saison et joue le joli cœur en poussant la chansonnette (passage longuet)… il pense même cette fois annuler l’annonce du New York Times ! D’excellentes scènes dans cette aventure tournée dans New York enneigé : ‘Midnight in Manhattan’ et l’appel téléphonique, et le final avec l’apparition de ‘la mère’ mais aussi des ficelles éculées comme Alex Hayes, le tueur, qui assassine des femmes d’âge mûr qui personnifient sa mère.

Une histoire convenue, un baratin psychiatrique traditionnel (qui amuse d’ailleurs McCall) mais un très bon divertissement à suspense.

o La ravissante Patricia Kalember (1957), la psychiatre Stephanie Davis, est décidément l’objet de fantasmes ; elle est la femme harcelée par un psychopathe dans le premier épisode de la série, The Equalizer/Le médiateur. Sinon, elle est la juge Taten dans la série Law & Order : Special Victims Unit. Elle a répondu à mon mail : «C'était mon tout premier travail sur film. Pas la moindre idée de ce que je faisais. Edward Woodward était un gentleman et un professionnel absolu. Je n'aurais pas pu rêver d’un meilleur départ pour ce qui s'est avéré être une carrière étonnamment longue. » (29 décembre 2017).

o Troisième et dernière apparition du pâlot lieutenant Elmer (précédents épisodes : Prélude et Le silence). L’interprète, Earl Hindman (1942-2003), est connu pour la série Papa bricole.

o Continuité ? Dans la première scène, un clochard lance son chapeau à l’individu qui va téléphoner à McCall. L’objet tombe dans la cabine téléphonique tandis que le clochard se recouche sous ses cartons.

o Il y a un jeu de mots intraduisible en français lors de l’échange entre McCall et le voyeur, qui se dit réparateur de parabole ; dish signifie une jolie fille et une antenne parabolique.

o McCall répond en français : ‘Demain’ à la question de Stephanie Davis sur ses occupations.

o L’inscription sur le mur de l’appartement, ‘The bell tolls for you’, permet à McCall de savoir que le tueur et Stephanie se trouvent à la chapelle désaffectée.

o Les rencontres près de la patinoire se déroulent à Central Park.

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20. LE DÉBUT
(FIRST LIGHT)

Pendant que McCall prête serment à Washington, son fils, Scott, et sa petite amie viennent en aide à un commerçant vandalisé.

Un épisode peu intéressant et la plupart du temps très ennuyeux. McCall témoigne sur une affaire d’espionnage vieille de cinq ans pour innocenter Control et ce passage bavard et longuet sert de bouche-trou à ce qui se passe à New York. Scott et Jenny Morrow (assez étonnant d’avoir ‘réutilisé’ un personnage du début de saison) sont attentionnés aux malheurs du propriétaire de l’épicerie où travaille la jeune fille.

McCall vient à la rescousse lorsque le vieil homme est kidnappé et qu’une histoire de trahison lors d’une tentative d’évasion de prisonniers d’un camp nazi refait surface. On est alors à la 27e minute de l’épisode ! L’Equalizer découvre que le vengeur s’est trompé de cible, ‘I want vindication’ et le final est très théâtral.  La meilleure scène est la courte rencontre McCall/Frick.

o Lori Loughlin (1964), Jenny Morrow, est connue pour la série La fête à la maison (153 épisodes) et 90210 Beverly Hills. Elle a le même rôle dans le premier épisode de la saison, Prelude.

o Quentin Crisp (1908-1999), l’excentrique efféminé Frick, ne se force pas beaucoup pour le rôle. Vieille pédale notoire, il apparaissait toujours travesti en public. Il fut successivement prostitué, illustrateur de livres et modèle nu. Acteur anglais, il répondit aux autorités américaines qui lui demandaient s’il pratiquait l’homosexualité : ‘I didn't practice. I was already perfect’. Ses cendres furent dispersées au-dessus de New York.

o Le titre VO fait référence à l’heure de l’exécution. Quant à la signification du titre français, cela reste un grand mystère…

o La reconstitution du camp de prisonniers est plausible mais loin de valoir celle de… Room Without a View !

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21. POUR LES JAUNES
(HAND AND GLOVE)

Lorsque ses cauchemars deviennent réalité, une jeune femme handicapée ne peut compter que sur McCall pour échapper à l’asile psychiatrique.

Cette aventure, aux aspects de film d’horreur, est le dernier sommet de la seconde saison. Une femme, clouée sur son fauteuil roulant, est victime de cauchemars qui deviennent réalité : un homme, cagoulé et tout vêtu de noir, l’assaille dans sa chambre.

Les deux scènes de terreur cauchemardesque sont d’une efficacité redoutable ; si on n’a pas vu le générique, on se demande même ce qu’on regarde dans la première séquence en deux temps. Le fauteuil roulant qui dévale l’escalier, la femme qui tombe dans le vide et un serpent qui sort d’une blessure d’un macchabée sont toujours des clichés efficaces. Il y a le passage comique de l’usurpatrice ‘enceinte de Scott’ qui contrebalance et permet de se remettre de ses émotions. Deborah Whitten, la jeune femme harcelée, est également une connaissance de McCall Jr et l’intervention de l’Equalizer met à jour une simple histoire d’héritage. Qui serait le bénéficiaire ?

Un script relativement épuré mais un suspense et une tension palpable font de cet épisode, qui se passe dans une maison cossue et isolée de la banlieue new yorkaise, un des cinq meilleurs de la saison. Les personnages bien interprétés (l’oncle énigmatique, la jeune femme perturbée), les relations des McCall et la partition musicale sont également très intéressants sans oublier le final à l’hôpital psychiatrique, superbe et tendu surtout que McCall, blessé par balle, laisse le champ libre aux deux protagonistes, l’homme cagoulé et la femme vulnérable.

o Barbara Garrick (1965), Deborah Whitten, la jeune femme persécutée, débutait sa carrière avec ce rôle. Elle est Allison Parker dans la série On ne vit qu’une fois.

o Mark Soper (1959), Ken Whitten Jr, est un psychopathe expert en arts martiaux dans l’épisode Mama’s Boy/Le fils modèle de la première saison.

o À quoi rime le titre français ?

o Dans cet épisode, Scott conduit la Jaguar et… Robert McCall la Volkswagen de son fils ! Scott est amusé et l’Equalizer ankylosé !

o Dans l’épilogue, Scott veut être rémunéré (comme Mickey et Jimmy)… ce qui énerve son père qui finalement accepte de le payer lorsque son fils le menace de lui envoyer une cliente… chaque samedi !

o Scott McCall et Deborah Whitten se connaissent de Strasbourg où ils ont fait des études de musique dans la même classe.

o McCall avant de résoudre le problème de l’usurpatrice : ‘There is one thing that sharks respect: a bigger shark’.

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22. RÉINSERTION
(RE-ENTRY)

McCall aide un jeune garçon dont le père est entraîné dans une affaire criminelle.

Cet épisode, sans grande originalité, clôture la seconde saison. Un père, bonne interprétation de John Goodman, est acculé et obligé de participer à un cambriolage industriel dans l’entreprise où il travaillait auparavant. Désespéré, et pensant même au suicide, il est résigné mais son fils fait appel à McCall.

Ce qu’on retient surtout de cette ultime aventure est l’unique participation du compositeur Stewart Copeland, dans le rôle d’un pickpocket dans une boîte de nuit. Sinon, un bon gros sympa, un gosse débrouillard, un truand noir antipathique et un faux ami mais vrai salopard manipulateur sont les personnages que côtoie McCall avant de partir en congés. 

o Deux références à Sherlock Holmes ; McCall se plaint à Mickey que Control le piste comme Le chien des Baskerville. Slate, le truand, expose la situation et le plan au père, Harold Winter, en racontant toute l’intrigue de La ligue des rouquins.

o McCall est sur le point de partir en vacances à St Thomas.

o L’Equalizer au cerveau de l’opération : ‘Don’t ever call me a liar, George.’

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Crédits photo : Universal.

Images capturées par Denis Chauvet.