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 saison 1 saison 3

Equalizer (1985-1989)

BONUS

 

1. Hommage à Edward Woodward 3. Entretien avec Keith Szarabajka‏
2. Entretien avec Coleman Luck 4. Entretien avec Carleton Eastlake
  5. Documentaire : The Story of the Equalizer

 

 


1. HOMMAGE À EDWARD WOODWARD

Voici la traduction de l’hommage que Coleman Luck, producteur et scénariste d’EQUALIZER, écrivit sur son blog le 16 novembre 2009 au décès d’Edward Woodward alias Robert McCall. Lors de l’échange de mails que j’ai eu avec Coleman Luck, celui-ci m’a autorisé à traduire ses écrits pour notre site.

Ce matin, la nouvelle est tombée que mon vieil ami et collègue Edward Woodward était décédé. Il avait 79 ans. Nos contacts se limitaient ces dernières années à des échanges de cartes pour Noël. Celle de l’année dernière précisait qu’il travaillait toujours à 79 ans et n’était-ce pas un miracle ?  

Je n’ai pas inventé la série culte américaine dans laquelle Edward était la vedette. Elle fut créée par Michael Sloan et Richard Lindheim. Michael était un scénariste et producteur très occupé et Dick était un ponte d’Universal Television. Après que le pilote ait été écrit et produit, aucun des deux, à cause de leur engagement respectif, n’a pu se joindre à l’équipe arrivante sur la série. Cela fut transmis à d’autres.

J’ai intégré l’équipe, en étant le plus jeune scénariste/producteur, durant l’automne 1985. On en était au onzième épisode. Je n’avais travaillé jusqu’alors que sur une autre série qui n’avait duré que huit épisodes. A son terme, on me proposa un contrat à Universal TV.  J’étais impressionné d’être là mais il n’y eut pas grand-chose à faire pour moi pendant des mois. Puis vint un coup de téléphone. Serais-je intéressé d’intégrer l’équipe d’une nouvelle série en production, The Equalizer ? Le concept semblait intéressant et je répondis par l’affirmative.

Presque immédiatement, je fus confronté à une mauvaise perception qui fit du tort à la série, de ses débuts à son terme. Lorsque j’annonçai à une amie scénariste que j’allais travailler sur The Equalizer, elle fut dégoutée. Pourquoi écrire pour une série sur un justicier ? Jusqu’à ce jour, c’est comme cela que beaucoup de gens perçoivent The Equalizer. Pour ceux qui ont travaillé sur la série, ce n’était pas du tout la même chose.

Lorsque j’ai rejoint l’équipe, j’ai découvert que c’était le chaos. La plupart des nouvelles séries passent par une première année pénible mais c’était ici particulièrement inquiétant. L’équipe de scénaristes et le ‘showrunner’ étaient à Los Angeles alors que toute l’équipe de production se trouvait à Manhattan. Et il y avait la guerre entre les deux côtes. L’équipe de New York détestait les scripts qu’elle recevait alors que celle de LA avait l’impression d’écrire des scénarii pointus qui amenaient la série à un nouveau palier. Je décidai d’aider comme je pouvais et ne pas me faire d’ennemis sur aucune des deux côtes. C’était un vrai défi.

L’équipe de scénaristes essayait de travailler à partir de scripts qui avaient été conçus par des ‘freelancers’. Ils avaient tous besoin de modifications importantes avant qu’ils ne soient prêts pour être envoyés à la production et aucune date n’était fixée. Avec ma tendance suicidaire habituelle, j’allai dans le bureau du showrunner et lui demanda le script le plus difficile en sa possession. Il me le donna. C’était une histoire qui traitait d’un gang de rue et il avait besoin de ce qu’on appelle une révision ‘page un’, c'est-à-dire un nouveau script. Il n’y avait pas beaucoup de temps pour le faire.

Dans l’histoire, l’Equalizer doit stopper un gang qui terrorise tout un voisinage. J’eus l’idée de faire un script qui rende hommage au film classique The Warriors (quand je vois l’épisode maintenant, j’ai envie de me faire tout petit). Quelque chose d’étrange survint pendant l’écriture. Voici ce qui arriva.

Comme toujours, avant de passer à l’action, Robert McCall analyse la situation qu’il doit résoudre. Dans l’épisode, ses investigations l’amènent dans le quartier de Spanish Harlem. Par hasard, il passe devant la devanture d’un barbier. En jetant un coup d’œil par la fenêtre, il reste figé. Son regard croise celui du barbier. Surpris, il rentre. Le barbier et McCall s’observent. Ils étaient ennemis au temps où McCall était un agent de la CIA. L’homme lui fait signe de passer dans la pièce de derrière pour qu’ils puissent parler.

McCall ne pouvait pas croire que son vieil ennemi était là, à New York dans un salon de coiffure. La dernière fois qu’ils s’étaient rencontrés, il était un des généraux les plus influents dans le Cuba de Castro. Comment diable était-il passé de ça à là? Le ‘barbier’ lui raconta.

Dans un nouvel excès de paranoïa, Castro avait ordonné une nouvelle purge pour nettoyer la population de ses ennemis. Il y avait un petit fermier parmi les milliers impliqués, juste un homme ordinaire. Très rapidement, il devint évident que les meilleurs interrogateurs étaient impuissants. Il leur brisait le moral. De dépit, le général s’occupa de lui personnellement. Il tortura l’homme sans pitié, le tuant finalement. Mais ce petit fermier détruisit sa vie. Comment avait-il fait ? « Parce que tout au long des séances de torture, quoique je lui faisais, l’homme me pardonnait. Ce que j’ai ressenti est la pire chose qui puisse arriver à un bon communiste. J’ai commencé à croire en l’Amour de Dieu’. Ceci et d’autres éléments de l’histoire conduisirent Robert McCall à faire quelque chose qu’il n’avait jamais fait jusqu’alors. Pour vaincre le gang, il dut poser son arme et faire face aux voyous seul et sans défense. 

Après avoir écrit tout cela, je ne savais pas comment cela serait accepté. Ce n’était indiscutablement pas votre histoire de justicier modèle standard. J’étais certain d’une seule chose. On n’avait jamais écrit dans l’histoire de la télévision américaine une telle scène pour une série d’action à heure de grande écoute. J’étais à Los Angeles avec aucune notion de ce qui se passait à New York. Je ne le savais pas mais, plus tard, j’appris qu’Edward voulait quitter la série car il était mécontent de la façon que son personnage était présenté. Quand il lut le script que j’avais écrit, il dit :’Voilà, c’est ça !’

Ce fut le début d’une grande aventure pour moi. L’histoire par laquelle nous sommes tous passés pour produire The Equalizer pourrait remplir un livre. Au début de la seconde année, l’équipe de scénaristes se mit au diapason. Un grand nombre de merveilleux scénaristes est passé par la série y ajoutant chacun leur touche. Nous sommes restés, pour beaucoup, amis. Pendant deux des quatre saisons, le ‘showrunner’ était un ami proche qui me donna une incroyable liberté pour écrire tout ce que je ressentais. Il s’appelait Ed Waters et il est décédé il y a plusieurs années. Puis il y eut Jim McAdams, le producteur exécutif, qui devint un ami cher pendant des décennies (ndlr : producteur également de Kojak). Jim est mort il y a un peu plus de deux ans. Les dirigeants d’Universal TV, avec à leur tête Dick Lindheim, nous encourageaient. Sans leur support, rien de ce que j’ai écrit n’aurait été produit. Je leur suis tous très reconnaissant.

Plus le temps passait, plus il me semblait que j’avais une sorte de compréhension symbiotique pour le personnage si particulier créé par Michael et Dick et interprété si brillamment par Edward. En conséquence, la plupart des épisodes qui traitaient du passé obscur et des relations de McCall m’était réservé. Vu que je suis resté plus longtemps sur la série que les autres scénaristes, j’écrivis plus d’histoires que quiconque.  Et ce fut une merveilleuse opportunité. Plus jamais, même sur des séries que j’ai créées, on ne m’accordera autant de liberté.

Qu’est-ce qui fait qu’une série a du succès ? Bien entendu, vous devez avoir de bonnes histoires et une bonne production. Mais surtout les téléspectateurs doivent aimer les principaux personnages. Ils doivent vouloir les voir revenir dans leur foyer toutes les semaines. C’est pourquoi répartir les rôles est tout un art. Donner le rôle de l’Equalizer à Edward Woodward fut brillantissime et imprévisible. Imaginez un acteur britannique, pratiquement inconnu aux USA, jouer un agent de la CIA dans une série d’une chaine importante. Le monde peut remercier Michael et Dick pour un tel choix.

J’ai souvent pensé à ce qu’Edward a apporté au rôle. A mon avis, c’était une grande force, de la résolution et de l’énergie, alliées avec une tristesse sous-jacente. Il y avait une énorme honnêteté dans son interprétation. Le personnage qu’il jouait était un homme brave et brillant qui avait fait des choses terribles pour lesquelles il portait dorénavant un poids de culpabilisation. La série avait pour thème le coût de la rédemption. Robert McCall apportait la rédemption aux autres mais cela lui coûtait toujours de faire cela. Alors qu’il apportait cette rédemption, il ne pouvait jamais la trouver complètement pour lui.

Je ne pense pas que vous verrez une autre série comme The Equalizer. Il y a des raisons spécifiques à cela. Premièrement, Robert McCall était la dernière figure paternelle. Il pouvait vous botter les fesses s’il le fallait mais être là pour vous sauver la vie le cas échéant. Lorsqu’il venait, vous saviez qu’il était prêt à donner sa vie pour sauver la votre si nécessaire. Hollywood ne raffole pas de ce genre de pères. Des bouffons adorables et hésitants sont beaucoup plus populaires. Mais il y a une autre raison qui explique que vous ne verrez plus une série comme cela.
 
Depuis des années, il y a eu de nombreuses tentatives pour copier The Equalizer. Elles ont toutes échoué car Hollywood ne comprend pas le sens de la rédemption. On trouve la définition de rédemption pour Hollywood dans le superbe film The Shawshank Redemption. Aussi excellent qu’il soit, le thème n’est pas du tout la rédemption. C’est de la vengeance. Vous racheter en faisant payer quelqu’un d’autre. Et là, reside le défaut impardonnable. Avec une véritable rédemption, quelqu’un est prêt à payer le prix pour vous sauver la vie même si vous ne le méritez pas. Si The Equalizer avait transposé la vision d’Hollywood de la rédemption, cela aurait été simplement une série sur un justicier.

Pourquoi avais-je de la compréhension pour le personnage mystérieux de Robert McCall ? Etait-ce mon expérience de la guerre? Peut-être en partie. Mais il y a une raison plus profonde. Je suis aussi un homme qui a fait des choses terribles dans sa vie. Mais contrairement à McCall, j’ai trouvé le pardon car Quelqu’un d’autre a payé le prix pour moi. Grâce à Jésus Christ, je sais ce qu’est le pardon et le poids de la culpabilité s’est envolé.

Les gens veulent toujours connaitre la part de l’acteur dans l’interprétation du personnage. Ils veulent croire que la véritable personne est comme le personnage qu’ils aiment à l’écran. Edward était et n’était pas l’Equalizer. Déjà, il était beaucoup plus drôle que Robert McCall. Et il savait chanter. Il y a quelques années, Carel et moi avions rendu visite à Edward et Michele dans leur maison près de Portsmouth, en Angleterre. C’était un moment merveilleux. Nous avions pris de bons repas et fait le tour des antiquaires. Nos charmants hôtes nous avaient fait découvrir la région et son histoire fascinante. Edward n’était pas seulement un acteur accompli mais aussi un des plus grands conteurs de sa génération.

Edward était tout à fait comme Robert McCall pour au moins une chose. Il était attentionné avec les gens. La vedette d’une série contrôle le ton sur le plateau. Trop de séries sont tributaires de vedettes qui sont des gamins gâtés narcissiques et certains sont vraiment infects. C’est un vrai supplice pour tous ceux qui les approchent. Ce n’était pas le cas d’Edward Woodward. Toute l’équipe de production, qui travaillait avec lui jour et nuit, l’adorait. Il était un vrai gentleman. Bien que nous n’en ayons jamais parlé, je suis certain qu’Edward comprenait Robert McCall aussi bien que moi. Sinon, il n’aurait jamais accepté les scripts que j’écrivais pour lui.

J’étais adulte lorsque mon père décéda mais pourtant un étrange sentiment de vulnérabilité m’envahit à son décès. Quelqu’un pour qui j’avais une totale confiance n’était plus là et le monde était un endroit désert. Je pense qu’Edward représente très bien un père. Nos prières vont à Michelle et aux enfants.

Repose en paix, mon ami.

http://colemanluck.blogspot.com/2009/11/in-memory-of-edward-woodward-equalizer.html

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 2. ENTRETIEN AVEC COLEMAN LUCK

Coleman Luck a accepté de répondre à mes vingt questions sur la série The Equalizer pour laquelle il fut scénariste et producteur.

Est-ce que la ‘guerre’ au début de la première saison, que vous avez décrite entre l’équipe de scénaristes basée à Los Angeles et la production à New-York, aurait pu mettre en danger la continuité de la série ?  

La guerre en elle-même n’a pas mis en péril la série. Le danger fut les basses audiences de la première saison. Beaucoup de séries passent par des batailles lors de leur saison initiale. C’est une chose de trouver le concept d’une série ou même un bon pilote mais c’en est une autre d’exécuter ce concept sur plusieurs épisodes.  Et tous les problèmes sont exacerbés si l’audience n’est pas au rendez-vous. Tous les protagonistes ont leur projet pour la série mais au-delà des questions de création, des gens ne peuvent tout simplement pas bien travailler ensemble. L’équipe d’une série est comme dans une cocotte-minute et tout le monde a une forte personnalité.

Vous avez écrit dans votre hommage à Edward Woodward que beaucoup de gens percevaient The Equalizer comme une série sur un justicier. Peut-on dire que la série est ‘politiquement incorrecte’ de nos jours ?

Pas à cause de la notion de justicier. Certains ont essayé de refaire la série sous d’autres noms avec le thème d’auto-défense un grand nombre de fois et cela n’a pas fonctionné. Hollywood n’a aucune perception de la notion à double tranchant et du véritable coût du vrai pardon et de la rédemption. Un bon exemple est The Shawshank Redemption (ndlr : littéralement Le pardon de Shawshank, en français Les évadés, adapté de Stephen King) qui aurait dû plutôt s’appeler ‘La vengeance de Shawshank’ car il n’y a pas de véritable rédemption dans le film. Mais c’est plutôt une question ésotérique. The Equalizer est une série politiquement incorrecte car elle présente une figure paternelle forte et sage qui est également dure (même pourvoyeur de violence contrôlée) tout en étant attentive et complètement impliquée aussi bien dans la justice que dans la miséricorde. La plupart des pères créés par Hollywood sont des bouffons faibles et mous avec un semblant de force pitoyable. Pourquoi, cela est une tout autre question.

Est-ce la raison pour laquelle certaines histoires ont une fin complètement différente de celle attendue ? Est-ce pour les différencier de films de justiciers comme, par exemple, le célèbre Un justicier dans la ville avec Charles Bronson, afin de souligner le rachat et pas la vengeance ?

Après la première saison, tous les scénaristes de la série ont consciemment choisi d’aller à l’encontre du stéréotype du justicier. Lorsque cela transparait, nous avons essayé de présenter la chose comme une nécessité douloureuse et horrible avec des circonstances terribles.

Avez-vous souvent rencontré Edward Woodward et les acteurs lors du tournage des épisodes ? Vous avez écrit qu’il était mécontent de son personnage et prêt à partir. Est-ce que votre arrivée sur la série fut un tournant ?

Pendant les trois premières saisons, je pense que j'ai été sur le plateau pour presque tous les épisodes que j'ai écrit. Ce fut une expérience merveilleuse. Bien sûr, j'ai passé du temps avec Edward et les acteurs. Cependant, je n’avais pas beaucoup de temps personnel. Nous étions tous très occupés. Durant la quatrième saison j'ai été le showrunner. Nous avons commencé la production deux semaines après la fin d'une grève de cinq mois des scénaristes. Ce fut une saison infernale sans retard de script. Je n’ai pas pu me rendre à New York avant la fin de la saison, pour la fête d’adieu.

Quand on regarde The Equalizer, on peut percevoir qu’Edward Woodward était un acteur sympathique. L’acteur ‘sonne’ juste : à son âge, il avait besoin de lunettes pour lire et il n’avait pas la prétention de paraître plus jeune à l’écran. Edward Woodward a-t-il demandé à modifier les scripts ou ajouter des touches personnelles ?

Non, il ne changeait pas les scripts lui-même. S’il avait des idées, il nous les transmettait et nous essayions d’y répondre. Cela n’est vraiment pas arrivé souvent. Pendant la première saison, il était très malheureux et il l’a fait savoir mais c’était une amertume globale qui concernait le développement du personnage de Robert McCall. Dans les dernières saisons, il aimait beaucoup nous taquiner. Quand il en sentait le besoin, il prononçait certains mots avec un tel accent britannique que nous ne comprenions rien.

Vous avez écrit que les histoires qui mettaient en évidence le passé de McCall vous incombaient. La plupart d’entre elles font parti des meilleures. Les détails de la vie de McCall étaient-ils écrits en avance pour être glissés dans certains scripts ou simplement ajoutés au dernier moment ?

Le passé de McCall a été établi au début mais c’était seulement dans les grandes lignes. Nous n’avions pas de ‘bible’ pour la série. Les détails étaient ‘découverts’  par les scénaristes lorsque nous créions les épisodes. Bien entendu, les détails devaient être acceptés par le showrunner avant qu’ils n’apparaissent à l’écran. Nous avons passé beaucoup d’heures ensemble à discuter du passé de McCall et de centaines d’autres questions. La plupart des séries TV se font vraiment grâce à un travail d’équipe.

De nombreux épisodes sont sociaux et dépeignent des problèmes des années 80  mais ils sont toujours d’actualité et ils peuvent être montrés dans les écoles comme leçons de vie. Je pense à l’enfance maltraitée, le sida, les violences faites aux femmes ou la drogue. Comment expliquez- vous que ces épisodes n’aient pas vieilli plus d’un quart de siècle après le tournage ?      

Parce que les gens n'ont pas changé. Ce que nous appelons les questions sociales sont vraiment des questions morales, c’est la résonance morale que l’on ressent. Les gens continuent de commettre les mêmes péchés et ils ont besoin de la même rédemption, même s’ils refusent d'accepter une telle vision de la vie humaine.

The Equalizer fut une des premières séries à avoir autant de personnages qui allaient et venaient. Qui décidait par exemple que Mickey Kostmayer ou Jimmy joueraient dans telle histoire ? Certains personnages disparaissent soudainement après avoir eu une grande importance dans leur dernier épisode : Pete O’Phelan (The Last Campaign), Jimmy (Past Imperfect), Scott (Time Present, Time Past). Était-ce à dessein? De même la surprenante réapparition de Lettie, la femme de ménage de McCall qui revient dans la saison 4 après trois ans d’absence. Au sujet des policiers, beaucoup d'entre eux vont et viennent et le dernier est le sergent Shephard, jouée par la ravissante Chad Redding. A-t-elle été choisie parce qu'elle était l'épouse de James McAdams?

Il y a plusieurs raisons pour lesquelles les membres de la distribution allaient et venaient. Souvent, c’était simplement une question de disponibilité. Nous faisions le casting à New York. Beaucoup d’acteurs avaient des carrières au théâtre et nous essayions de travailler en accord et d’avoir les meilleurs disponibles. Les scénaristes avaient aussi beaucoup de liberté sur la série. Si nous aimions un personnage ou un acteur en particulier, nous l’incorporions dans le script et vice versa. Nous avons créé assez souvent des personnages peu importants qui réapparaissaient ; c’était le cas de Sterno. Je l’ai introduit et il a fini par réapparaitre plusieurs fois. Certains acteurs étaient demandés par la chaine. Jim McAdams était en charge du casting et c’était un orfèvre en la matière. J’ai appris beaucoup avec lui sur le casting. Edward était le seul personnage régulier de la série. Les autres acteurs avaient plusieurs épisodes chaque saison dont le nombre était stipulé dans leur contrat. Si je me souviens bien, Chad Redding fut choisie en partie car il y avait un besoin évident de beauté au milieu de la laideur ambiante.

Savez-vous pourquoi seule la première saison est sortie en DVD ? La réponse se trouve-t-elle dans des droits d’auteur comme la musique de Steward Copeland ou des chansons comme celle de Marianne Faithfull, Running for our Lives ?

Je ne sais pratiquement rien sur le processus de décision à ce sujet. J’ai entendu parler des difficultés de contrat concernant la musique et je sais qu’elle a été remplacée dans un certain nombre d’épisodes (1). Je n'ose pas imaginer ce qu'ils ont fait. Je ne sais pas pourquoi une seule saison a été éditée. J'ai entendu dire qu'ils attendent la sortie du film, mais je n’en suis pas certain.

The Equalizer est presque exclusivement tourné en extérieurs à New York ce qui est une des raisons du succès de la série. Etait-ce difficile d’avoir l’autorisation de tourner en plein New York ?  Les scripts étaient-ils écrits en conséquence ? N’était-il pas difficile, par exemple, de tourner des scènes de fusillades dans une église comme dans le final de Blood & Wine ?

Ce fut merveilleux de tourner à New York. A l’époque, The Equalizer était la seule série dans la ville et New York nous adoptait. Il y avait tant d'endroits et un tel désir de travailler avec nous que nous n'avions pas de sérieuses difficultés. En ce qui concerne les scripts, il y a des particularités de Manhattan que nous devions garder à l’esprit comme le fait qu’il n’y a que deux ruelles sur toute l’ile. Nous avons dû également comprendre la mentalité new yorkaise pour façonner les différents personnages. Tout fut un immense plaisir.

Certains détails sont impressionnants. Dans The Last Campaign (premier épisode de la quatrième saison), Cindy Claussen dit à McCall au téléphone qu’elle est une amie de Susan Foxworth, une femme harcelée par son mari dans Regrets Only, un épisode de la saison précédente ! Les deux scripts ont été écrits par des scénaristes différents. Comment est-ce possible ?

Parce que tous les scénaristes se concertaient constamment, échangeaient des idées et lisaient les scripts des autres, toujours sous la directive du showrunner.

Durant la troisième saison, McCall achète un restaurant avec Pete O'Phelan et l’Equalizer rencontre ses «clients» dans ce restaurant. Il n'y a pas de scène dans l’appartement de McCall pendant quelques épisodes. Pourquoi ce changement a-t-il été décidé ?

O'Phelan était l’idée de Jim McAdams. Pour les scénaristes, l’appartement de McCall était devenu un peu contraignant et nous voulions élargir son horizon. Jim a trouvé un bar complet à l’abandon et tout le mobilier a été acheté par la production. S'il n'avait pas fait cette découverte, je ne pense pas que le personnage O'Phelan aurait été créé. Cela aurait été trop coûteux de créer ce genre de plateau de tournage à partir de rien. Nous avons tous pensé qu’un bar serait l’emplacement idéal pour que McCall fasse ses affaires. Surtout, cela nous a donné un plateau sur l'un de nos studios d'enregistrement. Tourner là-bas était beaucoup plus économique. Pas de déplacement dans la ville, etc. La plupart des séries contemporaines a peu de tournages en extérieurs car cela coûte cher. A la place, ils construisent des ensembles où 90 pour cent des scènes se déroulent. Ils dépendent du ‘green screen’(2). Si EQ était produit aujourd’hui, la série serait tournée à Los Angeles ou dans un état équivalent avec la physionomie de New York entièrement reconstituée sur ‘green screens’.

Combien d'épisodes ont été tournés simultanément? Qui étaient les ‘guest-stars’ les plus impressionnantes?

Nous ne tournions qu'un seul épisode à la fois. Il y avait tant de ‘guest stars’ formidables qu’il m’est impossible d’en citer quelques-unes. Quand on regarde la série, on voit beaucoup de stars ainsi que des jeunes acteurs qui ont fait une brillante carrière.

La série a-t-elle été censurée à cause de la violence?

Non, et à l’époque, nous étions considérés comme l'une des séries les plus violentes à l'antenne.

Comment les scénaristes se partageaient-ils les épisodes de la saison? Dans certains épisodes, il y a deux histoires: sont-elles du même auteur?

Pratiquement tous les épisodes ont été écrits par un rédacteur unique. Nous étions en roulement. Même ceux qui portent le nom d'un auteur hors équipe étaient en fait écrits par un scénariste de l’équipe faisant une réécriture de première page d'un script à la pige. Il y a quelques épisodes qui ont été écrits par des équipes de scénaristes. Cela a été fait uniquement lorsque nous étions sous une pression extrême en raison d'une crise particulière. Un bon exemple est Mission McCall qui a été le premier script tourné après la crise cardiaque d’Edward. Le script a eu de nombreuses versions. Plusieurs scénaristes de l’équipe ont travaillé ensemble sur le projet initial. Puis je l'ai pris à New York et je l’ai réécrit plusieurs fois en fonction de l’évolution changeante de la crise et de l’état de santé d’Edward.

Après les problèmes de santé d’Edward Woodward, comment avez-vous réussi pour continuer la série pendant son absence? J'ai lu qu’Edward Woodward et Robert Mitchum ne se sont jamais rencontrés sur le tournage, mais ils sont censés jouer quelques scènes ensemble. Comment était-ce possible?

C’était un des plus grands défis auquel une production de série ait été confrontée. Il y a des séries où des vedettes ont été remplacées mais je n’en connais pas d’autres où une vedette est censée participer alors qu’elle n’est pas là. Cela fut notre défi durant la plupart du temps lors de la troisième saison. Il est vrai que Mitchum et Edward ne se sont jamais rencontrés. Je me souviens d'au moins une de leur scène qui a été tournée au bar - Mitchum à une extrémité et Woodward à l'autre. Tournée à différents moments, puis coupée et remontée. Ce genre de choses. La troisième saison a été un véritable casse-tête à écrire.

Pourquoi la série s'est-elle arrêtée après quatre saisons? Pourquoi n'y a-t-il pas d’aussi bonnes séries aujourd'hui?

La série a été annulée par représailles de la part de CBS envers Universal. CBS venait d’effectuer une renégociation difficile pour obtenir une autre saison d’Arabesque. Cela leur avait coûté une importante somme d'argent et ils étaient furieux. Au fil des années, ils avaient donné à The Equalizer des plages horaires catastrophiques et ils nous avaient déplacés si souvent que nos audiences n’étaient pas aussi bonnes qu'elles auraient été si on nous avait laissé dans notre emplacement d'origine. Néanmoins, les chiffres étaient suffisamment bons pour garantir une cinquième saison. Nous avons été annulés par pure vengeance. Pourquoi n’y a-t-il plus de telles séries aujourd'hui? La Seconde Loi de la Dynamique Créatrice d'Hollywood. Tout le système évolue vers un chaos moral croissant.

Quels sont vos épisodes préférés? J’ai lu que Blood & Wine en faisait partie ?

En fait, Blood & Wine est mon épisode préféré. On ne m’avait jamais donné autant de liberté dans l’écriture. Il y a aussi beaucoup d’autres épisodes, que j’ai écrits, qui ne sont pas loin derrière. Travailler sur la série fut une grande joie. Jamais je n’ai eu de nouveau une telle liberté de création dans ma carrière hollywoodienne. Bien entendu, tout cela fait partie d’un passé lointain pour moi et tout se mélange dans une espèce de sensation dorée.

Vous étiez scénariste et producteur sur la série. Pourquoi n’avez-vous pas écrit un livre sur The Equalizer ?

Personne ne me l’a jamais demandé et, bien que je pense que j’ai eu une influence importante sur la série, il y avait beaucoup d’autres excellents scénaristes impliqués dans The Equalizer ; la plupart d’entre eux sont restés de bons amis. Je ne pense pas qu’un seul scénariste ‘possède’, d’une façon créative, la franchise. Je ne sais pas si un livre aurait eu du succès car, d’une certaine façon, The Equalizer était une série bizarre. Bien qu’elle ait eu beaucoup de popularité, elle n’a jamais percé dans la stratosphère télévisuelle. Beaucoup de gens ne l’ont pas découverte lors de sa première diffusion, seulement lorsqu’ils ont vu les épisodes formatés. Il en manquait parfois pas mal pour pouvoir diffuser l’épisode dans le créneau horaire voulu. J’espère que la série sera éditée complètement en DVD. Si cela arrive, les spectateurs verront beaucoup de scènes qui ont disparu depuis longtemps. Et pour la musique, que Dieu nous entende !

Que pensez-vous du remake prévu en 2013 ? Etes-vous impliqué ?

Je n’en ai pas entendu parler et je ne suis pas impliqué.

(1) Universal Studios Home Entertainment édita aux USA (zone 1) la première saison d’Equalizer le 12 février 2008 avec des changements notables pour la musique et des chansons, à cause des droits d’auteurs évoqués. Par contre, l’édition britannique d’Universal Playback UK, sortie le 21 avril 2008, est intacte avec la musique originale. 

(2) Un Green Screen, ou écran chromatique est un fond de couleur vert uni utilisé au cinéma et en photographie pour des fins d’effets spéciaux. Les acteurs, ou sujets, sont photographiés devant cet écran afin qu’on puisse les extraire à l’aide d’outils numériques, pour ensuite les intégrer dans n’importe quel environnement, sans que rien n’y paraisse!

Interview in English :

Could the ‘war’ you described between the writing staff in LA and the production team in NYC during the beginning of the first season have endangered the series? I was surprised because I read that it occurred as well on the first season of The Streets of San Francisco, another of my favourite series!

The war in and of itself didn’t endanger the series. It was endangered by low ratings during the first season. Many series go through battles in their initial season. It’s one thing to come up with a series concept and even a good pilot. It’s another thing to execute the concept over many episodes. And all problems are exacerbated if the ratings are low. Everyone has a creative “fix” for it. Of course, it may not be a creative problem at all. Beyond creative issues, some people just don’t work together well. A series staff is in a pressure cooker and by definition all have strong personalities.

You wrote in In Memory of Edward Woodward that many people perceive The Equalizer as a series about a vigilante. Could one say that the series is ‘politically incorrect’ nowadays?

Not because of the vigilante perception. They’ve tried to remake the series under other names with vigilantism as its theme a number of times and it hasn’t worked. Hollywood has no understanding of the razor-sharp edge and bloody cost of true forgiveness and redemption. A good example is The Shawshank Redemption which should be called The Shawshank Revenge because there’s no true redemption in it. But this is a rather esoteric issue. IMO The Equalizer is politically incorrect because it presents a strong, wise father figure who is tough (even a purveyor of controlled violence) yet deeply caring and utterly committed to both justice and mercy. Most Hollywood-created fathers are soft, weak buffoons with a pitiful, one-dimensional, pretence of strength. Why that is is an entirely separate discussion.

Is that the reason why some stories have an ending completely different as the ones expected. Was it intended to make them look different from real Vigilante films like Deathwish? In order to emphasize redemption instead of vengeance? I come to think at the ends of Reign of Terror, your first episode but also Prisoners of Conscience. One of the exceptions is the ending of Nightscape where McCall shot three rapists (however, one could hear the shots but not see them).

After the first season all of the writers on the series consciously chose to go against the vigilante stereotype. When it did appear we tried to present it as a painful and horrible necessity under dire circumstances.

Did you often meet Edward Woodward and the casting on the shooting of the episodes? You wrote that he was unhappy with his character and ready to leave at first, was your arrival on the series the turning-point?

During the first three seasons I think I was on the set for almost every episode that I wrote. It was a wonderful experience. Of course, I spent time with Edward and the cast. However, there wasn’t a lot of personal time. We were all just too busy. During the fourth season I was the Showrunner. We started production two weeks after the end of a five month writers strike. It was a hellish season with no backlog of scripts, so I never made it to New York until the very end for the wrap party.

When people watch The Equalizer, they can feel (I do) that Edward Woodward was a sympathetic actor. I think viewers can feel it. For instance, I had the same feeling with Karl Malden on The Streets of San Francisco (contrary to Jack Lord on Hawaii 5-o for instance). Both actors (Edward Woodward and Karl Malden) looked ‘true’ as well: at their age, they needed glasses to read and they didn’t pretend to be younger on screen. That is first class. Woodward also speaks very good English and he is perfectly understandable for non-English viewers. Did Edward Woodward change scripts or add some touches of his own?

No, he didn’t change scripts himself. If he had thoughts he would pass them to us and we would try to address them. This really didn’t happen that often. In the first season he was very unhappy and he made that known, but it was a general unhappiness about the development of the Robert McCall character. In later seasons he did love to pull one thing on us. Whenever he felt the urge he would pronounce some word with such an arcane British accent that we couldn’t understand what he had said.

You wrote that the stories with McCall’s deeper background fell to you. Most of them are indeed among the best episodes. In some episodes, we learn details on the past of Robert McCall. Were the details written in advance to be included in some stories and were they simply added at the last moment?

The general background of Robert McCall was established at the beginning, but it was in broad strokes. We had no series bible. The details literally were “discovered” by all of us writers as we created episodes. Of course the details had to be agreed upon by the Showrunner before they appeared on the screen. We spent many, many hours together discussing McCall’s background and a thousand other issues. Most TV series really are team efforts.

Many episodes are social and depict problems of the 80s but they are not out of date and can still be shown in school to teach a lesson on some topics: child beating (Lullaby of Darkness), Aids (Christmas Presence), violence on women (Nightscape), drugs (Joyride)…How do you explain that such stories are still lessons of life in 2011 ?

Because people haven’t changed. What we call social issues are really moral issues. What you sense is moral resonance. People still commit the same sins and need the same redemption even if they refuse to accept such a view of human life.

The Equalizer was one of the first series to have so many participants who come and go. Who decided for instance that Mickey Kostmayer or Jimmy were the characters to play in a story? I noticed that some characters disappeared suddenly but they had a bigger importance in their last episode: Pete O’Phelan (The Last Campaign), Jimmy (Past Imperfect), Scott (Time Present, Time Past). Was that on purpose? The reappearance of Lettie, McCall’s housemaid, in season 4 is surprising after three years of absence! What about the cops? Many of them come and go and the last one is Sergent Shephard, played by the lovely Chad Redding. Was she chosen because she was James McAdams’s wife?

There are many reasons why cast members came and went. Often it was just plain availability. We were casting in New York. Many actors had stage careers and we tried to work around that so we could get the best people. Also, writers had a lot of freedom on the series. If we liked a particular character/actor we wrote him or her into our scripts and vice versa. Often we created little characters that wound up reappearing. Sterno was that way. I came up with him and he wound up reappearing several times. Some actors the network wanted. Jim McAdams was in charge of casting and he was a master at it. I learned much about casting from him. Edward was the only true series regular. Beyond him actors got multiple episode deals each season. They were used for the number of episodes in their contracts. As I recall Chad Redding was chosen in part because there was a felt need for some beauty amid all the thorns.

Do you know why only the first season was issued on DVD? Are some copyrights to blame such as songs like Marianne Faithfull’s Running for our Lives or Steward Copeland’s music?

I know almost nothing about the decision-making process that has been going on. I have heard about contract difficulties regarding music and I understand the music in a number of episodes has been replaced. (I dread to imagine what they have done.) I don’t know why only one season has been released. I have heard that they are waiting for the feature film to appear, but I don’t know this for certain.

The Equalizer was almost exclusively shot on location (contrary to Kojak for instance) which is, I think, one of the reasons of the success of the Equalizer. Was it difficult to be allowed to shoot in the Big Apple? Were your scripts written accordingly? Wasn’t it difficult, for instance, to shoot (and shoot guns) in a church like at the end of Blood & Wine?

It was wonderful shooting in New York. At the time we were the only series in town and the city embraced us. There were so many locations and such a desire to work with us that we had no serious difficulties. As far as scripting is concerned there are idiosyncrasies about Manhattan that we had to keep in mind such as the fact that there are only two alleys on the entire island. And we had to understand and enter into a New York mentality to write the various characters. But all of that was a joy.

I was very impressed by some details. In The Last Campaign (first episode of season 4), Cindy Claussen is telling McCall on the phone that she is a friend of Susan Foxworth, a woman who was harassed by her husband in Regrets Only, an episode of the previous season! Both scripts were written by different writers. How could that be possible?

Because all of us writers talked together constantly, sharing ideas and reading each others scripts always under the guidance of the Showrunner.

Something intrigued me. During the third season, McCall bought a restaurant with Pete O’Phelan and the Equalizer met his ‘customers’ in this restaurant. There is no view of McCall’s apartment during a few episodes. Why was this change decided?

O’Phelan’s was Jim McAdams’ idea. As writers we had begun to feel a bit constrained within McCall’s apartment and wanted to expand his life. Jim found an entire bar going out of business and the series bought all the furnishings. If he hadn’t made this discovery I don’t think O’Phelan’s would have appeared. It would have been too expensive to create that kind of set from scratch. We all thought a bar would be a natural place for McCall to do business. Most importantly, it gave us a set on one of our sound stages. Shooting there was much more economical. No travel across town, etc. Most series today do very little location shooting because it costs so much. Instead, they build standing sets where 90 percent of scenes take place. They depend on green screen. If EQ were being produced today it would be done in LA or in some right-to-work state with the look of NY created entirely on green screens.

How many episodes were shot simultaneously? Who were the most impressive guest stars?

We shot only one episode at a time. There were so many wonderful guest stars that there is no way I could point to only a few. As you watch the series you see many stars as well as young actors who went on to stellar careers.

Was the series censored because of violence?

No. And at the time we were considered one of the more violent series on the air.

How did the writers share the episodes of the season? In some episodes, there are two stories; are they from the same writer?

The vast majority of episodes were written by a single staff writer. We rotated through the schedule. (Even those that carry a non-staff writer’s name were really written by a staff writer doing a page one rewrite of a freelance script.) There are a few that were written by teams of staff writers. This was only done when we were under extreme duress because of a particular crisis. A good example is Mission McCall that was the first script shot after Edward’s heart attack. It went through many versions. Several staff writers worked together on the initial draft. Then I took it to New York and rewrote it several times based on ever-changing crises as we tried to deal with Edward’s health.

After Edward Woodward’s health problems, how did you cope to maintain the series during his absence? I read that Edward Woodward and Robert Mitchum never met on the shooting but they are supposed to play some scenes together. How was that possible?

It was one of the greatest challenges that any series staff has ever confronted. There are series where stars have been replaced, but I don’t know of another one where it had to appear that a star was present when he or she wasn’t. That was our challenge through most of the third season. It’s true that Mitchum and Edward never met. I recall at least one of their scenes was shot at the bar – Mitchum at one end and Woodward at the other. Shot at different times then cut back and forth. That sort of thing. The third season was mind-bendingly difficult to write.

Why was the series stopped after season four? Why isn’t there so good series nowadays?

The series was cancelled out of retaliation on the part of CBS against Universal. CBS had just undergone a bloody renegotiation to get another season of Murder She Wrote from UTV. It had cost them a huge amount of money and they were angry. Over the years they had given The Equalizer terrible time-slots and moved us around the schedule so often that our numbers were not as strong as they would have been if we had been left alone in our original slot. Nevertheless the numbers were strong enough to warrant a fifth season. We were cancelled out of pure vengeance. Why isn’t there such a series today? The Second Law of Hollywood Creative Dynamics. All systems devolve into ever-increasing moral chaos.

It was very difficult for me to choose my top five episodes and scenes for each season. What are your favourite episodes, and favourites scenes and why? I read that Blood & Wine is one of them.

Well, Blood and Wine is my favourite. Never had I been given such freedom to write. But there are many other episodes that I was allowed to write that come close. Working on the show was a great joy. Never again in my Hollywood career did I experience such creative latitude. Of course all of this is long in the past for me so it all blends together into a golden glow.

You were a writer and a producer on the series. Why didn’t you write a book on The Equalizer?

No one ever asked me and while I think I had a strong influence on the show, there were many other fine writers involved, most of whom remain good friends of mine. I don’t think any single writer creatively “owned” the franchise. How successful a book would have been I don’t know. In many ways The Equalizer was a strange series. While it was very successful, it never quite made it into the television stratosphere. Many people didn’t discover it during its first run - only when they saw it in syndication. At that point much had been chopped out to make it fit the cookie cutter of syndication time requirements. So I hope for a release of the full series on dvd. If that happens viewers will see many scenes that vanished a long time ago. And God help us about the music.

What do you think of the remake planned for 2013? Are you involved?

I know nothing about it and am not involved.

COLEMAN LUCK SUR FACEBOOK

Edward Woodward : « Il aurait dû remporter un Emmy (ndlr : Edward Woodward fut nominé trois années d’affilée de 1986 à 1988). A sa place, pendant deux années (ndlr : en fait une fois, en 1987), Bruce Willis reçut le prix du meilleur acteur pour Clair de lune ou quelque chose comme ça. C’est là que j’ai rendu ma carte de membre de la TV Academy ». (24 décembre 2013).

« En 1992, nous nous sommes rendus avec Carel (ndlr : Mme Luck)  en Angleterre et nous avons passé plusieurs jours avec Edward et Michele. C'était merveilleux. Tellement amusant. Nous avons tous les quatre erré autour de Portsmouth et Polperro. Edward a raconté un tas d’histoires. Il nous a fait mourir de rire. Il était vraiment l'un des plus grands conteurs de sa génération. Tout ça me manque...surtout les gens. J’aimerais bien qu’on puisse refaire tout ça ». (5 février 2014).

James McAdams (producteur) & Chad Redding (actrice): « Comme vous le savez, Chad Redding était l’épouse de mon cher ami et collègue Jim McAdams (ndlr : producteur également de Kojak). Mon épouse Carel et moi-même étions à leur mariage il y a plusieurs années à Beverly Hills. La dernière fois que j’ai vu Chad, c’était à l’enterrement de Jim. Ils vivaient dans le Connecticut. Jim bataillait contre un cancer du pancréas. Ils étaient juste sur le point, littéralement car les affaires étaient empaquetées, de retourner vers le désert de Palm Springs dans le sud de la Californie quand Jim est décédé subitement (ndlr : en 2007). Il savait qu'il allait mourir et voulait être près de ses enfants en Californie. En outre, il avait grandi dans les déserts de la Californie et les avait toujours aimés. Il rentrait à la maison. Nous avions des conversations assez régulièrement au téléphone. Je lui ai parlé quelques semaines avant sa mort. Je peux dire qu'il est mort sans crainte, un fervent partisan de Jésus-Christ. Il me manque. La tombe de Jim est dans un cimetière de Palm Desert. Chad avait prévu un enterrement simple. Ce fut un enterrement avec les honneurs militaires, car Jim était un vétéran. Malheureusement, après sa longue et merveilleuse carrière, il y avait seulement une vingtaine de personnes présentes. Si je me souviens bien, ma famille et moi étions les seuls d’Hollywood. Depuis ce temps, j'ai perdu le contact avec Chad. J'ai demandé à ceux qui pourraient savoir, mais personne n’a d’information. Je pense qu’elle a déménagé pour de bon en Californie. A ma connaissance, elle n'est pas sur Facebook. » (18 mars 2014).

Robert Lansing (Control dans 29 épisodes)  : « Bob Lansing était vraiment un gars charmant et talentueux. Nous aimions énormément tous écrire pour lui.Il avait un tel sens de l’humour. Sur la photo qu’il m’a dédicacée, il a écrit: «Vous m'avez mis dans de nombreuses situations atroces, mais vous ne m'avez jamais abandonné. » Et il ne nous a pas abandonné. Un soir, au cours de la production, j'ai eu le privilège de sortir dîner avec Bob et sa femme. Des gens vraiment bien. Il me manque comme beaucoup de ceux qui faisaient partie de notre équipe et qui sont partis. «  (7 juin 2014).

La violence dans la série : « La série était violente pour son époque. Nous n’avons jamais pensé que les enfants pouvaient la regarder et je fus surpris par le nombre important qui l’a effectivement suivie. Il y a quelques années, j’ai reçu un mail poignant d’une Australienne. Elle écrivait qu’elle regardait notre série chaque semaine. Sa vie quotidienne était si moche. The Equalizer était la seule chose qui lui donnait l’espoir que quelque part, il y avait un père attentionné ». (24 décembre 2013).

La chance d’avoir travaillé sur la série The Equalizer : « En cette période de Noël, je serais ingrat si je n’évoquais pas de nouveau la chance qui m’a été donné de travailler avec des gens merveilleux sur cette série. Beaucoup ne sont plus parmi nous. À l'époque, je savais que c'était une grande expérience, mais avec les années, je suis venu à l'apprécier encore plus. L'opportunité de travailler sur une excellente série est rare à Hollywood. De travailler avec autant de gens sympathiques, créatifs et dévoués était le plus beau des cadeaux (et être à New York aux frais d’Universal n'a pas été mal non plus). Joyeux Noël à tous les fans ». (25 décembre 2013).

« Tous ceux qui ont travaillé sur la série avaient le sentiment que nous vivions une expérience unique dans notre vie. Ce sentiment agrandi en moi au fil des ans lorsque je regarde en arrière. Nous avons eu une des stars les plus exceptionnelles ». (5 février 2014).

« J’ai une photo quelque part avec plusieurs d’entre nous. Je pense qu’Edward et Keith sont dessus. Elle a été prise à une de nos ‘wrap parties’ ou à une fête de Noël. Je ne peux pas me rappeler quand et à quelle occasion. Je vais essayer de la retrouver. La vérité est que nous étions tous tellement occupés qu'il n'y avait pas le temps de "traîner". Le scénariste/producteurs n'étaient pas sur le plateau tant que ça. Nous y allions quand nous le pouvions, mais lorsqu’un script était en cours de tournage, nous étions au travail sur un autre un mois à l'avance (ou quelques jours à l'avance si la situation désespérée l’exigeait !). Bien sûr, des réécritures pendant le tournage avaient lieu, mais nous avons essayé de les limiter. Tout cela pour dire que je n'ai pas eu grand-chose à faire sur un plateau et beaucoup à faire devant un écran d'ordinateur. Eh oui, nous utilisions des ordinateurs à l'époque. La vérité est que si vous ne travaillez pas sur le plateau de tournage d’une façon ou d’une autre, le fait de simplement y être est très ennuyeux. J’allais sur le plateau pour retrouver de vieux amis, en particulier des metteurs en scène que je ne voyais pas souvent.  Si vous êtes le producteur exécutif, être sur le plateau peut rendre les gens nerveux ».(10 février 2014).

Les débuts pour The Equalizer: « Ce que la série était au début et ce qu'elle est devenue sont deux choses très différentes. Comme on le sait, au cours de la première année de production,  il y avait une guerre totale entre les scénaristes et producteurs de Los Angeles et l'équipe de New York, y compris Edward. Cela concernait le fond de la série. Vers la fin de l’année de production, le showrunner a été viré avec un autre scénariste-producteur. Un nouveau showrunner est arrivé. Il m'a viré. Il a été licencié à son tour au bout de six semaines. Un troisième showrunner est venu pour la seconde saison. Le producteur exécutif de New York voulait que je revienne. Je rejoignis le personnel.

Mon approche a commencé au cours de la première saison avec un épisode que j'ai réécrit complètement. J’avais demandé au showrunner de me donner le script le plus difficile qu'ils avaient qui nécessitait une réécriture (Ndlr : Le règne de la terreur/Reign of Terror). Il y avait des choses très stupides dans ma réécriture de cet épisode, mais quelques-unes tenaient bien la route. Ainsi, afin de faire face au mal, McCall doit déposer son arme. Cette crise interne créa un conflit profond pour le personnage. Nous avons commencé à le percevoir d'une manière différente. Il rencontre un homme qui avait déposé les armes. On m'a dit que Edward était prêt à quitter le plateau parce qu'il ne voyait pas où son personnage allait. Il n'y avait pas d’ ‘arc’ pour lui. Je n'avais aucune idée de tout cela. J’essayais simplement de raconter une bonne histoire. Par inadvertance, cela a débuté un ‘arc’. En bref, Hollywood n'aime pas déposer les armes ». (8 janvier 2014).  

Les anciens collaborateurs : « De l'équipe de rédaction, un certain nombre d'entre nous est toujours bons amis. J’aimerais bien que d’autres scénaristes soient sur Facebook. Kevin M. Droney est ici. Carleton Eastlake est sur Facebook, mais je ne pense pas qu’il soit présent dans ce groupe. Il n’y en a plus beaucoup avec qui j’ai gardé le contact. Billy Zabka est un ami et il est toujours actif. Nous étions ensemble dernièrement pour faire les interviews pour la sortie des DVD britanniques ». (24 décembre 2013).

« Ce fut vraiment un travail d’équipe. Nous avions d'excellents scénaristes sur cette série et chacun de nous a apporté un point de vue qui est devenu une partie de McCall, de Mickey et de tous les autres personnages. Travailler avec tout le monde sur la série fut une joie, en particulier les autres rédacteurs. La plupart d'entre nous sommes restés de bons amis ».  (9 février 2014).  

Les dialogues  : « Je peux vous raconter ce qui se passait. Les répliques étaient fournies généralement ‘écrites’. La vérité est que les dialogues ne sont pas faciles à se rappeler, surtout avec le rythme de production et quand vous avez des acteurs plus âgés. Tous mettaient de la bonne volonté à reproduire des répliques en accord avec les scripts. A aucun moment, on a dû réécrire des passages si je me souviens correctement. Il y avait très peu d’improvisation. Edward avait quelques difficultés avec le dialogue américain. Par exemple, il détestait le mot «got». Périodiquement, il prononçait une réplique avec une touche britannique particulière qui la rendait presque incompréhensible pour des oreilles américaines... juste pour s’amuser avec nous. On se regardait, interloqués, et ça passait à la trappe. Avec le temps, j'ai beaucoup de sympathie pour les acteurs plus âgés. Robert Lansing (ndlr : Control dans 29 épisodes) avait un véritable problème pour se souvenir de son texte. Il en était désolé. Souvent son texte était sur de grandes cartes. Certaines fois, des suggestions étaient faites par les acteurs et les scénaristes les ont toujours prises au sérieux. C'était le travail du metteur en scène de garder les qualités du script. Bien sûr, si les choses allaient trop loin lors d’un épisode, les producteurs émettaient des notes de service et des séances de recadrage s’imposaient. Il y avait des cas où les acteurs invités ont tenté de prendre les choses en mains. Lors de ma première année sur la série, j'ai eu une sérieuse confrontation sur le plateau avec une guest star que le réalisateur (un vieil ami) ne pouvait pas gérer. J'ai gagné. » (28 février 2014).

Les scenarios: «  Rien n'a été fait sur la côte ouest, sauf l'écriture. Tout le personnel dédié aux scénarios était à Los Angeles, sauf un scénariste qui vivait à New York pour nous couvrir pour tout travail d'urgence et pour représenter le showrunner à New York. Ca entrait et sortait de New York en permanence. Presque tout le casting se faisait dans la communauté d’acteurs de New York sauf quelques invités qui venaient de L.A. ou d’ailleurs. » (10 mars 2014).    

Robert McCall : « Lorsque je fus convié à rejoindre l’équipe de la série, j’étais sur un contrat d’exclusivité chez Universal. Une scénariste amie, qui avait son bureau à proximité du mien, fut plutôt surprise que je rejoigne l’équipe de cette ‘série de justicier’. J’ai bien peur que c’est comme ça qu’Hollywood nous a catalogués du début à la fin. Et ce n’était pourtant pas ça du tout. Hollywood ne comprend pratiquement rien à la rédemption. Ils ne comprennent que la vengeance et la rétribution. McCall était un homme au cœur brisé. C'est ce qui m'a attiré en lui. Il a pris la responsabilité de ce qu'il était devenu. Sa profonde colère était dirigée contre lui-même. Il a compris que la justice et la miséricorde vont de pair. Il savait que trouver le pardon de Dieu était le seul chemin vers la paix (l’épisode Blood and Wine). Il ne pouvait simplement pas franchir cette porte ».  (25 décembre 2013).

« Le concept de McCall comme personnage de l'Ancien Testament ne vient pas de moi. Joel Surnow, le premier auteur-producteur, en avait parlé. Il voyait McCall comme un personnage qui rendait justice et jugement. Je pense que ce que j'ai apporté était le concept de la rédemption, la possibilité qu'elle puisse exister et la quête pour y parvenir ». (8 janvier 2014).

‘Bottle shows’ : « Pour ceux qui ne connaissent pas le terme, a ‘bottle show’ est un épisode dont l’action se situe à un seul endroit et, idéalement, cet endroit devrait être à votre studio de son. Presque toutes les séries produisent des ‘bottle shows’. Vous arrivez à un point dans un long calendrier de production où vous savez que vous avez dépassé le budget sur un certain nombre d'épisodes, donc pour équilibrer, vous faites un ‘bottle’. Rester à un seul endroit pour tourner fait gagner énormément d'argent. Déplacer la production à travers une ville, c’est long et coûteux. Les ‘bottle shows’ offrent la possibilité de se concentrer sur les relations entre personnages plutôt que sur l'action physique. J'ai toujours aimé les écrire. Le coût d’engager des acteurs même bien connus pour un ‘bottle show’ était minime par rapport au coût de l'ensemble de la production. Il y avait des frais standards pour inviter des ‘guests’ avec des variantes en fonction de l'individu. Le fait est que d'excellents acteurs voulaient travailler dans la série. » (10 mars 2014). 

La fin de la série: « C’est vrai que l'annulation de la série fut une grande surprise pour nous tous. Pendant des années, la série avait été diffusée chaotiquement par la chaine. Je n'oublierai jamais ce qui s’est passé pendant la deuxième saison, alors que nous venions d'atteindre  30 pour cent de part d’audience. La chaine nous a retirés de la programmation pendant six semaines pour lancer un sac d’immondices appelé Texas Police à notre créneau horaire. A notre retour, nous avons dû essayer de récupérer le terrain perdu, mais nous n’avons jamais plus atteint les 30%. Après cela, nous nous sommes retrouvés dans d'autres créneaux horaires terribles. A la fin, je pense que le directeur de CBS en place (je ne vais pas le nommer) n'a jamais aimé notre série. La série avait débuté avant qu’il arrive. Nous avons été annulés en représailles à la bataille qui avait eu lieu entre Angela Lansbury/Arabesque/ Universal et CBS. Le réseau a perdu la bataille pour cette série et nous a sacrifiés en contrepartie. Nous sommes passés par de nombreuses expériences brutales sur The Equalizer et la dernière fut la pire ».(9 janvier 2014).

La série en DVD : « Comme je l’ai déjà écrit, le problème est qu’Universal n’avait pas de bons contacts concernant la musique de la série. Ils n’ont pas les droits pour éditer la musique aux Etats-Unis. Lorsque j’en ai entendu parler pour la première fois, j’étais complètement surpris de la tournure de cette opération commerciale. Ca me rend triste. La première saison de la série, qui est disponible aux USA, a de bons épisodes, mais comme beaucoup de séries, nous avons trouvé le bon rythme qu’à partir de la seconde saison ».  (24 décembre 2013).

Le film en preparation (sortie 2014): « Tout ce que je sais provient du téléphone arabe. On m'a dit que Crowe et son père avaient l'habitude de regarder la série ensemble régulièrement quand il était adolescent (ndlr : Russell Crowe, premier acteur pressenti pour le rôle). Apparemment, c'est la raison pour laquelle il était intéressé. Il y a plusieurs raisons pour qu’un acteur abandonne un projet. J'ai entendu dire qu’ils ont réfléchi sur un certain nombre de scripts avant de se décider pour celui qu’ils ont choisi. S’ils ne pouvaient pas se décider sur un script, Crowe n’était peut-être plus disponible. Le seul contact que j'ai eu avec une personne concernée, même de loin, fut un scénariste qui a été invité à venir et faire du plat aux producteurs. Il a fait des recherches et il m’a téléphoné. Nous avons parlé pendant un certain temps de la série, mais il n'a pas eu le job. Je ne sais pas dans quelle mesure Michael Sloan est impliqué. Je ne connais pas beaucoup Michael. Parce qu'il n'a plus travaillé sur la série après le pilote, je n'ai pas eu la chance de bien le connaître. Je connais en revanche la façon de procéder des productions de films et je doute qu'il ait eu l’opportunité d'influencer quoi que ce soit ».(8 janvier 2014).

A la sortie du film avec Denzel Washington : « Mon seul souci est qu’on puisse penser qu’il y ait un rapport, même infime, entre ce film et la série sur laquelle nous avons travaillé si durement. Il n’y en a pas.  Et ce fut un choix délibéré de la part de ceux qui ont élaboré le film. Mon vieil ami et ancien collègue, Robert Eisele, eut une expérience intéressante il y a deux ans en rapport avec cela. Comme beaucoup d'entre vous le savent, Bob a été un pilier de notre série. Il était avec moi pendant deux de nos quatre années sur THE EQUALIZER et il a écrit des épisodes incontournables. Il avait écrit aussi le scénario d’un film dans lequel M. Washington avait été la vedette : The Great Debaters. Ce fut une bonne expérience à l’époque. Pour cette raison, il contacta les producteurs du film offrant ses services de scénariste. Il fut tout de suite arrêté. Ils lui ont dit concrètement qu’ils voulaient absolument que le film n’ait rien à voir avec la série de quelque manière que ce soit. De toute évidence, ils ont obtenu ce qu'ils voulaient.Y a t-il quelque chose qui ne va pas avec M.Washington? Je ne sais pas. C’est un acteur talentueux, mais il semble avoir une grande prédisposition pour la violence la plus abjecte. Pour être honnête, je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de fans de la série intéressés par le film. Dans l'esprit des producteurs du film, c'était juste une franchise disponible. Puisque la série n'est pas disponible sur Netflix ou Amazon Premium, le film se présente comme la définition de la série ». (8 septembre 2014).

« Je n'ai pas vu le film et je ne veux pas le voir. Pourquoi s’énerver inutilement ? D’après toutes les sources que j’ai consultées, Washington et ses acolytes ont fait ce que nous avons essayé par tous les moyens de ne pas faire dans la série. De ce que j'ai entendu aussi, le film n'est rien d’autre qu’un nouvel exemple de violence porno avec Washington. En ce qui concerne les scènes de meurtres, Washington et ses acolytes ne sont que des dilettantes, de grands enfants mal dégrossis, typiquement hollywoodiens. Ils n'ont jamais tué personne ou vu des gens mourir de mort horrible à côté d'eux. Donc, c'est tout simplement un jeu. Durant les années où j'ai participé à la série, nous n’avons jamais adopté cette attitude. Un certain nombre de fois, j'ai écrit des scènes particulières. Quelqu'un disait à McCall, "Vous avez une arme, pourquoi ne pas tout simplement le tuer?" Il répondait: «Vous ne comprenez pas. Je me souviens du visage de chaque personne que j’ai dû tuer." Avons-nous eu de la violence dans la série? La réponse est oui. Mais la façon dont Edward la jouait et que nous l’avons écrite en amont représentait une douleur lancinante.

Peu importe leur talent, je suis convaincu que Washington et le réalisateur de ce film ne sont en fait rien d'autre que des petites brutes de douze ans, assis en classe de sixième et qui dessinent des dessins sanguinolents dans leurs cahiers d'école. C'était simplement une franchise disponible, qui eut pas mal de succès en son temps, mais qui est oubliée maintenant, et ils ont pu la peupler avec leurs propres obscénités ». (26 Septembre 2014).

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 3. ENTRETIEN AVEC KEITH SZARABAJKA‏

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Keith Szarabajka est un acteur américain d'origine polonaise né le 2 décembre 1952 à Oak Park dans l’Illinois. Après être passé aux universités de Chicago et San Antonio, il a étudié le théâtre à l’Organic Theater de Chicago. Il débuta sa carrière en 1979 et il joua en 1982 dans Missing –Porté disparu de Costa-Gavras. Keith Szarabajka fit de nombreuses apparitions dans des séries télévisées dès 1984 (Deux flics à Miami). Il participa aux quatre saisons d’Equalizer dans 47 épisodes (sur les 88 de la série) dans le rôle de Mickey Kostmayer, un des aides de McCall. Il a le rôle principal dans la série adaptée de Stephen King, Golden Years (Compte à rebours). En 1993, il apparaît aux côtés de Clint Eastwood et Kevin Costner dans Un monde parfait. Ensuite, il participa dans les années 90 à Walker, Texas Ranger, New York –Police judicaire, Profit. Au début des années 2000, il poursuit son voyage dans l’univers des séries avec des rôles dans Star Trek, X Files et Angel, où il est le chasseur de vampires Daniel Holtz. A noter aussi ses apparitions dans Urgences, 24 heures chrono, Eleventh Hour, Prison Break, Cold case, Sons of Anarchy et Esprits criminels. Depuis une dizaine d’années, il est aussi connu pour des doublages dans de nombreux jeux vidéo, dessins animés et livres audio.

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Comment avez-vous été choisi pour le rôle de Mickey Kostmayer ?

On m’a auditionné et je fus engagé, initialement pour simplement un épisode.

Vous avez joué dans 47 épisodes et The Equalizer fut une des premières séries à avoir autant de personnages qui allaient et venaient. Qui décidait par exemple dans quel épisode allait jouer Mickey Kostmayer ?

Je n’ai aucune idée de la façon que ces décisions étaient prises, mais je pense que c’est un accord entre le producteur et les scénaristes à New York et Los Angeles. Je m’entendais bien avec Edward et je suis certain qu’il avait son mot à dire sur le sujet. Je sais qu’après sa crise cardiaque, il a insisté sur le retour du personnage de Mickey.

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Quand on regarde The Equalizer, on peut percevoir qu’Edward Woodward était un acteur sympathique. Comment était-ce de tourner un épisode avec Mr Woodward ?

C’était un acteur formidable et un homme très gentil. Une fois, il a discuté toute une journée pour qu’on coupe une longue réplique, mais à la fin de la journée, quand il n’avait plus d’argument, il est sorti et il a fait le discours comme si c’était du Shakespeare.

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Pourrait-on encore produire la série de nos jours? Peut-on dire que la série est ‘politiquement incorrecte’ ?

Bien sûr. Pourquoi pas? Et je ne suis pas certain de ce qui est si politiquement incorrect dans la série. S’il y a quelque chose, cela convient probablement à la teneur de l’époque.  

Quel est votre meilleur souvenir du tournage de The Equalizer ?

La fois où nous avons eu un imposteur qui s’est présenté en tant que réalisateur. Il s’est avéré qu’il n’avait jamais rien réalisé auparavant, mais à cause des règles de la DGA (Director's Guild of America),  il ne pouvait pas être congédié. Geoff Erb, notre directeur de la photographie (ndlr : disparu le 20 juin 2013), Edward et moi avons réalisé l’épisode nous-mêmes. Ne me demandez pas qui c’était, mais ce fut fou et amusant.

 Combien d’épisodes étaient tournés en même temps? 

Habituellement un à la fois, bien que nous travaillions trente-quatre semaines, ce qui faisait beaucoup d’affilée, pour tourner les vingt-deux épisodes de chaque saison.  

Quel est votre épisode préféré et pourquoi?

China Rain [ndlr: titre VF, L’enlèvement, second épisode de la première saison]. Je pense que c’est celui qui explique le mieux la relation de Mickey Kostmayer avec McCall et c’est également le plus abouti pour le personnage de Mickey.

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Est-ce que votre participation à The Equalizer a été un tournant dans votre carrière?  

Je le pense. Cela m’a étiqueté comme acteur de télévision, mais je me suis toujours battu. Je ne suis jamais parvenu au seuil suprême où le travail me tombe dans les bras facilement. J’ai presque dû toujours passer des auditions.

Etait-ce différent de jouer dans la série The Equalizer par rapport aux autres dans lesquelles vous avez participé, tels Compte à rebours, New York- Police judiciaire, Profit ou Cold Case? Il y a beaucoup de fans d’Angel sur notre forum. Je n’en suis pas, mais que pouvez-vous leur raconter sur votre participation à cette série ?

C’est un livre, je dirais. Elles étaient toutes différentes dans leur genre, bien qu’elles fussent pareilles. La plus difficile fut Compte à rebours, à cause des dix heures de maquillage quotidien, mais j’ai dû passer par ces séances maquillage également pour les trois derniers épisodes d’Angel. Ces séries étaient toutes amusantes à faire, mais mes personnages préférés sont Holtz dans Angel et Mickey dans The Equalizer.

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Que pensez-vous du film The Equalizer prévu pour l’année prochaine?

Je n’aime pas du tout. Ils ne m’ont pas demandé si je voulais y participer, même dans un petit rôle. J’espère pour eux que ça marchera quant même.

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KEITH SZARABAJKA SUR FACEBOOK

Les cascades : « J’ai fait beaucoup de mes cascades lors du tournage, mais au fur et à mesure que la série avançait, les instances dirigeantes ont insisté pour que nous ayons une doublure…pour des questions d’assurance. » (Facebook, 9 janvier 2014).

Une éventuelle cinquième saison: «  Autant que je sache, The Equalizer était censé avoir une cinquième saison. En fait, j'ai refusé Midnight Caller (Jack Killian, l’homme au micro), car elle était en préparation ...avec le recul, une stupidité de ma part. Ensuite, CBS nous a arrêtés, prétendument parce qu’Universal exigeait une licence plus élevée pour Arabesque. Ma carrière est parsemée de coups comme ça. » (Facebook, 9 janvier 2014).

Le film en préparation (sortie 2014): « Sans paraitre trop amer….Je veux simplement dire que lorsque mon agent a contacté les responsables du casting du film pour savoir s’il n’y avait rien pour moi, on lui a répondu que la production essayait ‘de se démarquer autant que possible de l’original’.

Même si je leur souhaite bonne chance, y compris à Michael Sloan, qui, je crois, est impliqué dans la production d’une manière ou d’une autre, je suis perplexe sur les raisons d’avoir écarté des gens comme moi, Mark Margolis, Billy Zabka, Anthony Zerbe (qui je pense est toujours avec nous) ou Irving Metzman qui auraient pu être utilisés dans une certaine mesure, même en caméo. Il me semble que cela aurait apaisé les fans de la première heure, tout en introduisant le nouvel Equalizer, avec des références, espérons-le, à Edward et Lansing. Je dirais qu'il a l'aura de Bad Kharma autour. J'espère que le film sera un succès et qu’ils feront une suite, et ALORS ils nous mettront dedans, peut-être avec moi, comme un officier à l'Agence ou quelque chose de semblable. Mais je n’y compte pas trop....

Je ne m'étonne pas du tout...Je travaille encore, et je suis reconnaissant pour ce travail. Je ne comprends simplement pas pourquoi la production du film a tout fait pour me rejeter. Et si ceci est dénigré, alors ainsi soit-il ... » (Facebook, 7 janvier 2014).

« Pourquoi les gens du film ont fait ce qu'ils ont fait, c’est, malheureusement, quelque chose qui me dépasse. J'aurais préféré qu’ils ne le fassent pas. Russell Crowe aurait été un choix "qui convient..". Denzel Washington convient moins apriori, mais si vous regardez les films qu'il a fait, son casting a beaucoup de sens. Training Day, Sécurité rapprochée, la CIA en Afrique du Sud...de nombreux films...je l'aime bien dans Glory. Il est même de New York ; en fait Mount Vernon, NY, mais assez proche des offices gouvernementales....Vous voyez ce que je veux dire. » (Facebook, 9 janvier 2014).

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4. ENTRETIEN AVEC CARLETON EASTLAKE‏

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Carleton Eastlake était juriste avant de devenir producteur et scénariste vers le milieu des années 80 ; il est surtout connu pour ses participations à de nombreuses séries de science-fiction. Il participa néanmoins à l’écriture de scénarii pour The Equalizer.

En tant que scénariste, il débuta par un épisode de V, avant de prendre part à Supercopter et Arabesque. Il continua avec Equalizer, qui lui permit de se faire un nom dans le métier. À partir des années 90, ses scénarii sont destinés majoritairement à des séries de science-fiction. On retrouve son nom aux génériques des séries SeaQuest, police des mers, The Burning Zone, Invasion planète terre, Au-delà du réel -l’aventure continue, Farscape et un téléfilm de Star Trek : Voyager.

Comme producteur, on lui doit surtout BookerSeaQuest, police des mers, The Burning Zone, Invasion planète terre.

Comment avez-vous été choisi pour écrire des scénarios de la série Equalizer? Pourquoi n’avez-vous travaillé sur la série que lors des deux premières saisons – en fait, principalement la seconde ? 

J’ai commencé à travailler pour la télévision en écrivant un épisode en freelance pour la série V originelle. On m’a donné quelque chose comme une histoire d'un paragraphe et cinq jours pour écrire le script – les producteurs étaient un peu dans le pétrin. Ils pensaient qu'ils avaient un accord pour utiliser l’hélicoptère d'attaque "Red Dawn" et ils voulaient que je raconte une histoire dans laquelle les éditeurs d'un journal de Résistance souterraine étaient sauvés d'un camp de prisonniers de Visiteurs à l'intérieur du stade de Santa Monica College. J'ai donc fait ça. Mais ensuite, ils n’avaient plus de budget et ils l’ont remplacé par une camionnette qui fait le raid-incroyable ! sur l’atelier d'impression du studio.

Toutefois, Universal a lu le scénario original et a décidé que j'étais un écrivain d'hélicoptère formidable et on m'a ainsi donné une mission sur Supercopter. Puisque l'hélicoptère Airwolf était piloté par un ancien pilote du gouvernement ou quelqu’un devenu justicier, on a pensé que je pouvais écrire pour la nouvelle série d’ancien-agent-du-gouvernement-devenu-justicier, The Equalizer.

La première saison, j'ai fait un script indépendant (Ndlr : l’excellent épisode Torn/Un choix difficile). Cela m’a permis d’être engagé pour la deuxième saison comme ‘staff story editor’. La série était diffusée sur CBS. Lorsque le président de CBS démissionna pour diriger Warner Brothers Television pendant le tournage de la saison, il m’a donné un accord à la Warner. Mon agent a négocié une clause pour quitter The Equalizer et j’ai déménagé au studio de la Warner. J’ai fini par travailler sur la série A Man Called Hawk, qui était en fait la version Warner de The Equalizer (Ndlr : une série inconnue en France de seulement treize épisodes).  

Quel épisode est votre préféré? Pourquoi?

Je les ai tous aimés. Nocturne (Ndlr : saison 2, épisode 2) prédit la controverse contemporaine de la NSA aux Etats-Unis. Dans mon scénario, McCall, joué par l’étonnant Edward Woodward, traque le violeur d’une femme atteinte de cécité en utilisant ses contacts à la NSA afin de faire correspondre à l’ordinateur une empreinte vocale artificielle qu’elle a composée avec tous les appels téléphoniques sur les lignes à longue distance de la côte est des Etats-Unis.

On m’a dit à la CBS que je ne pouvais pas prétendre que la NSA exploitait des appels longue distance si cela n’était pas vrai. Je leur ai alors donné un exemplaire du livre de James Bamford, The Puzzle Palace, qui soutenait que la NSA avait probablement recours à ces pratiques depuis les années 80. Et CBS m’a laissé écrire l’histoire. Il est incroyable de constater que, trois décennies plus tard, les agissements de la NSA sont inconnus de beaucoup de monde. Ils ont pourtant toujours existé.

D’autre part, j’ai partagé un Edgar Award pour The Cup (Le silence, le prix Edgar Allan Poe pour le meilleur épisode de télévision en 1986). Et Prelude, une histoire très politique, a présenté le passé de l’Equalizer, un homme qui avait organisé le coup fasciste au Chili et il essayait d’expier ce péché. Mon dernier épisode de la saison, A Place to Stay (Un abri), permit d’expérimenter un Equalizer sans violence excessive. Les Pouvoirs en Place m’ont cependant demandé un compromis, que l’Equalizer se serve au moins de son arme pour tirer en l’air et attirer l’attention de tout le monde au dénouement. Ne pas entendre un seul coup de feu de tout l’épisode leur paraissait étrange.

Je pourrais continuer, mais comme je l’ai dit, je les ai tous adorés.

The Equalizer fut une des premières séries à avoir autant de personnages qui allaient et venaient. Qui décidait par exemple dans quel épisode allait jouer Mickey Kostmayer ou de la disparition d’Harvey Gage sans préavis ?

Cela a toujours été une question de savoir qui était disponible et si la production pouvait se le permettre financièrement. Nous écrivions souvent un rôle pour un personnage récurrent ; parfois, on réussissait à l’engager, et sinon, nous devions réécrire pour un personnage différent ou un nouveau avec un rôle similaire.

Une exigence de la production était qu’on ne pouvait plus jamais faire réapparaître l’ex-femme de McCall. Elle avait été interprétée par la merveilleuse, célèbre et bien payée Sandy Dennis (Ndlr : elle a joué dans un seul épisode, Out of the Past, Les retrouvailles). Il n’y avait pas moyen de donner le rôle à quelqu’un d’autre et pas beaucoup d’espoir d’obtenir son retour pour un nouvel épisode.

Y avait-il des impératifs d’écriture dans la rédaction d’un scénario d’Equalizer?

Les scénaristes étaient beaucoup plus indépendants à cette époque qu’ils le sont maintenant. La série fut écrite principalement par trois d’entre nous et supervisée par un quatrième auteur, Ed Waters, et un producteur exécutif à New York, Jim McAdams.  Et, bien entendu, nous avions des annotations du studio et de la chaine.

Pourtant, chacun de nous a écrit très différemment. J'ai dépeint McCall comme une sorte de Christ du Nouveau Testament, se sacrifiant pour racheter ses péchés et les péchés de notre société, en partie en menant la victime de la semaine à jouer un rôle dans leur propre rédemption. Coleman Luck, je le sentais, avait tendance à décrire l’Equalizer comme un prophète de l'Ancien Testament ou un ange vengeur. Scott Shepherd semblait aimer l'écriture des épisodes plus légers qui ont fait participer des personnages secondaires plus jeunes.

Mais, comme je l'ai mentionné ci-dessus, s'il y avait une règle, c'était que McCall devait se servir de son arme au moins une fois par épisode.

Aviez-vous des contacts avec les acteurs lors de l'écriture des scénarios à Los Angeles? Ont-ils eu leur mot à dire en la matière?

Je suis allé à New York pour mes deux premiers épisodes, et j’ai donc travaillé directement avec Woodward et McAdams. Woodward, cependant, était un acteur professionnel de tradition britannique, il avait donc plus souvent des questions d'interprétation plutôt qu’une demande de modification. Plus tard, pour d’autres séries, j'ai eu affaire à des acteurs beaucoup moins professionnels qui, bien sûr, ayant peu de formation et d'expérience sur laquelle s’appuyer, trouvaient toutes sortes de raisons pour discuter le script, généralement comme un moyen pour faire face à leur peur.

Quel est votre meilleur souvenir d’écriture sur la série ?

Bien, à part les plus prestigieux, comme gagner un Edgar, le plus amusant fut lorsque je travaillais seul un samedi dans cette terrible carcasse presque abandonnée d'un bâtiment sans climatisation sur Times Square. Je mettais sur pied mon premier script pour répondre aux impératifs budgétaires pour la fusillade du lundi. J'ai bu bouteille après bouteille de la petite bouteille verte Perrier prises dans le réfrigérateur du bureau et, enfin, en regardant toutes les bouteilles de Perrier que j’avais consommées, je me suis dit, wow, je suis enfin arrivé dans le glamour d’Hollywood! De l’eau française gratuite! Qu’espérer de mieux ?

J'étais jeune à l’époque.

Est-ce que votre participation à The Equalizer fut un tournant dans votre carrière ?

Oui. C'était mon premier emploi en équipe. Cela m'a donné un contrat et beaucoup de mes séries ultérieures, m'a valu un Edgar, et m'a donné le goût du Perrier.

Est-ce différent d'écrire sur The Equalizer que pour d'autres séries qui impliquent le droit et la justice, comme Booker?

Oui. Malheureusement, The Equalizer a été la meilleure expérience que j'ai eue à la télévision! Travailler avec un acteur britannique professionnel et faire le casting d’acteurs presque entièrement de la scène théâtrale de New York fut une expérience que je n'ai jamais eue de nouveau. Le réseau de télévision était raisonnable, le studio était raisonnable, Jim McAdams et Ed Waters étaient raisonnables- ça aussi fut une expérience que je n'ai jamais eue de nouveau. Hollywood est régi pour beaucoup par la peur et la rivalité et, souvent, par des coups de poignard dans le dos. Quelque chose, quelque part est généralement toxique, même si presque tout et tout le monde est formidable. Donc, l’année sur The Equalizer fut unique.

Vous avez écrit pour de nombreuses séries télévisées de science-fiction, tels que SeaQuest, police des mers / Au-delà du réel, l’aventure continue/ The Burning Zone. Avez-vous préféré écrire des histoires pour les séries de science-fiction?

Lors de mes examens à l'école secondaire, les résultats ont montré que je voulais travailler dans les arts, les sciences ou la politique-et jamais dans la comptabilité ou l'agriculture. Fidèle aux conclusions, j’ai d'abord travaillé comme avocat du gouvernement traitant de questions de politique publique souvent sur des problèmes affectant la santé publique. De même, la plupart de mon travail de science-fiction a été ce que j'appellerais de la science-fiction sociale, qui traite de questions que je pensais que la technologie créerait ou qui côtoie allégoriquement des questions sociales et politiques contemporaines. Donc, la science-fiction a été très satisfaisante.

Que pensez-vous du film The Equalizer ?

Je ne sais rien à ce sujet, à part que Denzel Washington est dedans-il est l'acteur parfait pour s’approprier la force et le sens de la recherche de la rédemption de McCall, donc j’espère que c'est ce que le film montrera. Quoi qu'il en soit, je suis impatient de le voir!

Deux autres interviews intéressantes (en anglais) de Carleton Eastlake :

http://thewriteenvironment.blogspot.fr/2009/09/carleton-eastlake-takes-us-from.html

http://www.hollywoodreporter.com/lists/carleton-eastlake-228851 

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 5. DOCUMENTAIRE : THE STORY OF THE EQUALIZER 

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Ce bonus de quarante-trois minutes - une sorte de ‘making-of’ de la série – n’est présent que sur les coffrets anglo-saxons, l’intégrale britannique de la série sortie le 20 mai 2013. Il est par conséquent absent du coffret français sorti en 2016. C’est navrant, car il est riche en enseignements sur la production et divers aspects de The Equalizer.

Coleman Luck, Robert Eisele, Keith Szarabajka et William Zabka ont pris part à ce documentaire. Lors de notre rencontre le 10 juin 2017, Coleman Luck me raconta certains aspects du tournage de la série qui figurent dans cette featurette, comme les difficultés rencontrées lors de la troisième saison suite à la crise cardiaque d’Edward Woodward. Egalement sa stupéfaction lorsqu’il se rendit compte que quelques heures avant le tournage, Telly Savalas, engagé sur l’insistance de Jim McAdams qui le connaissait depuis Kojak, ignorait tout du rôle qu’il allait interpréter !

Tourné en 2012, le documentaire rassemble les témoignages - entrecoupés d’extraits de la série - des quatre participants qui interviennent à tour de rôle.

J’ai regroupé les propos par intervenant pour faciliter le transcrit, qui permettra à tous les fans qui ne comprennent pas l’anglais d’avoir un aperçu de ce bonus très intéressant.

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Coleman Luck, co-producteur, co-producteur exécutif, scénariste et showrunner.

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« Michael Sloan ne fut pas impliqué dans la série au-delà du pilote. Richard Lindheim  l’était pendant toute la durée de la série, car il était employé à Universal TV. C’est lui qui a trouvé le titre The Equalizer. Il connaissait Edward Woodward, il avait vu Callan (ndlr : série britannique tournée entre 1967 et 1972) et il pensait que cela serait une excellente idée de faire la même chose aux USA avec un tel personnage.

Le choix d’Edward pour être la vedette fut la grande bataille de la série d’après ce que j’ai compris. Edward n’était pas connu aux Etats-Unis. Ils se sont battus pour l’imposer et ce fut la bonne décision. Il était merveilleux.

J’étais sur un accord global avec Universal et ils sont venus me voir pour me demander si je voulais les rejoindre sur cette nouvelle série qui venait de commencer. Je leur ai dit que j’étais d’accord et on m’envoya voir le showrunner de l’époque, Joel Surnow. Je lui ai demandé quel était le script le plus difficile qu’il avait. Il m’a donné Reign of Terror. Et ce fut le début de l’aventure.

Le rôle d’un scénariste producteur sur The Equalizer était essentiellement d’aboutir avec de bons scripts et de bonnes histoires. Nous allions à New York pour aider la production comme on le pouvait sur les scripts que nous avions écrits. Nous avions une équipe qui travaillait en rotation. Nous travaillions avec Jim McAdams, qui était le producteur exécutif, les metteurs en scène et toutes les personnes impliquées dans l’élaboration d’un épisode. 

Nous parlions de l’Equalizer comme un personnage de l’Ancien Testament, un homme qui croyait au concept du Bien et du Mal, un homme qui croyait au concept  de la droiture pour laquelle il avait échoué. C’était un homme à la recherche de rédemption, c’était la nature du personnage.

Je suis monté en grade – c’est comme cela que ça marche –  à la fin de la première saison ; il y eut un grand changement dans le personnel, le showrunner fut remplacé. Lors de cette période, je fus viré de la série comme beaucoup d’autres. Puis ils ont pris un troisième showrunner, un type nommé Ed Waters, un gars très bien. Il resta pendant les deux saisons suivantes, mais il n’a jamais rien écrit sur la série lui-même. Il m’a rappelé sur The Equalizer car James McAdams et je pense aussi Edward le désiraient. On m’a rappelé après avoir été éjecté de la série à peu près un mois et demi !

Nous n’avions pas avec Edward beaucoup de discussions sur le rôle, il savait exactement ce que je voulais ; il n’a jamais discuté ce que j’écrivais. Travailler avec lui était un bonheur. Il était un des plus grands raconteurs d’histoires de sa génération. Et aussi un des plus drôles car il pouvait prendre n’importe quelle voix. Il était aussi un chanteur extraordinaire. On s’est demandé comment on pouvait faire chanter l’Equalizer, mais on n’a jamais réussi. La distribution principale donne le ton sur le plateau. Edward était un vrai gentleman. Il était pratiquement présent sur toutes les scènes tournées, excepté pour la troisième saison.

A la fin de la seconde saison, nous avons tourné l’épisode en deux parties qui devait servir d’ouverture à la troisième (Blood & Wine). Puis ce fut le hiatus et Edward est rentré chez lui en Angleterre et c’est là qu’il a eu une attaque. Le personnage de Mitchum est celui d’un ancien membre de l’Agence qui avait été en rapport avec McCall. Il vient dans l’idée de ramener McCall, car il est l’un des rares à pouvoir le faire.

Harley Gage, le personnage de Richard Jordan, était le bras armé, un violent qui faisait les scènes que Mitchum ne pouvait plus faire à son âge. Mitchum était assez âgé à cette époque (ndlr : 70 ans), plus vieux qu’Edward, et Jordan devait accomplir  les scènes d’action.

Je ne pense pas qu’une série ait connu ce qu’on a connu à ce moment-là. Il y a beaucoup de séries qui perdent leur star parce que l’acteur part ou même meurt. Nous étions confrontés au fait que la série allait de l’avant et nous devions faire comme si Edward était toujours là. Durant la troisième saison, nous avions Edward une journée par semaine pour le tournage, sept heures pour la journée. Nous avons dû avoir recours à plusieurs artifices. Par exemple, Edward Woodward était assis à une extrémité d’un comptoir du bar en train de parler à Robert Mitchum, assis à l’autre extrémité, mais ils n’étaient pas ensemble. Je pense même qu’il n’y a pas une seule scène avec les deux acteurs dans la même pièce. Le problème est que les docteurs ne donnaient pas plus de temps. Nous étions soucieux de la santé d’Edward mais la troisième saison fut très difficile à cause de cela.

Robert Lansing en Control était aussi une joie pour le tournage, comme Edward, il était un gentleman. Les deux personnages avaient une amitié étrange ; ils se faisaient confiance tout en se méfiant.

Quand je suis revenu sur la série, après avoir été viré à la fin de la première saison, Universal voulait faire un ‘crossover’ avec Magnum, sur trois endroits différents. A peine croyable ! Universal voulait le faire absolument et la première tâche que j’ai eue à mon retour fut d’écrire la partie Equalizer du projet. Je l’ai écrit mais Dieu merci cela n’a pas abouti. Ensuite, j’ai dû réécrire ma partie strictement pour The Equalizer. C’est devenu Beyond Control et l’épisode a établi plus profondément les relations entre McCall et Control.

New York était, dans un sens, le personnage non présenté de la série. C’était merveilleux de tourner là. C’est grâce à Jim McAdams qui adorait New York. Nous avions de longues journées de tournage et, malgré qu’il y ait une seconde équipe, le planning était toujours très serré.

Le thème musical de l’Equalizer est un des meilleurs de télévision. Aujourd’hui, quand j’écoute toute la musique de la série avec l’énergie de Steward Copeland, je constate qu’elle représente une part importante du succès de The Equalizer.

Je me souviens qu’Edward a été nominé à chaque fois aux Emmy et qu’il a perdu plusieurs fois d’affilée face à Bruce Willis pour Clair de lune. J’étais tellement dégouté que j’ai rendu ma carte de membre de l’académie car j’apparentais ça à une plaisanterie. Bruce Willis est un bon acteur mais Clair de lune n’est pas un ‘drama’ mais une ‘comedy’.

The Equalizer a été vu par les critiques pendant très longtemps comme une série vigilante avec un excellent acteur. Depuis quelques temps, The Equalizer est jugé comme une série culte ; à l’époque, on luttait pour être respecté à Hollywood.

A la fin de la quatrième saison de The Equalizer, CBS voulait continuer Arabesque qui était une série qui marchait bien. La très mauvaise relation entre CBS et Universal sacrifia The Equalizer. On a été victime d’une véritable stupidité des réseaux car on méritait une cinquième année, même si on n’était plus dans le top 10 à la fin de la quatrième saison. C’était devenu un jeu politique à la fin de la série.

The Equalizer fut le sommet de ma carrière à Hollywood. Je pense qu’on a fait quelque chose qui avait du sens du point de vue des histoires. On a affirmé certains principes, ce n’était pas qu’un divertissement. Je suis fier d’avoir participé à The Equalizer. »

Robert Eisele, co-superviseur et producteur. Il a travaillé en étroite collaboration avec Coleman Luck, principalement pendant la quatrième saison. Il dirigeait l’équipe des scénaristes. 

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« Robert McCall est un personnage basé sur l’idée d’un agent de la CIA. ‘The Company’ est la CIA. Un agent qui a fait beaucoup de choses dans sa vie pour le bien de Dieu et de son pays, mais aussi certaines choses pour lesquelles il n’est pas fier. Alors que nous développions le personnage, McCall devait se sentir responsable pour quelque chose de son passé qui le hanterait toujours. C’était probablement un type qui ne dormait pas bien la nuit.

La distribution était brillante et cela a aidé, à mon avis, à ce que la série perdure. Edward était unique, un personnage paternel.

J’avais vu la série avant de rejoindre l’équipe. Je venais de Crime Story (Les incorruptibles de Chicago) et j’avais travaillé avec Michael Mann qui était le producteur exécutif et le réalisateur de quelques épisodes. Je voulais changer d’expérience parce que c’était difficile de travailler avec lui. The Equalizer était tourné dans les mêmes studios d’Universal  et j’ai discuté avec quelques scénaristes. Je savais que c’était une série de qualité, même si elle était réputée pour être violente. Il y avait des choses à faire dedans et je fus ravi d’être accepté dans l’équipe.

C’est passé maintenant dans le langage usuel : ‘Vous avez besoin d’un Equalizer dans votre vie’. Quelqu’un pour remettre de l’ordre. Pas une brute, car les brutes se détestent mutuellement. C’est l’homme classique qui corrige les brutes, on n’aime pas voir que les gens soient oppressés ; ce genre d’homme est une attirance pour tout le monde.

Le premier épisode que j’ai écrit était Suspicion of Innocence avec Vincent D’Onofrio, maintenant une vedette d’une série de la franchise Dick Wolf. Il était un jeune homme et il jouait le rôle d’un retardé mental accusé d’un meurtre qu’il n’a pas commis. The Equalizer essaie de résoudre le problème ; c’était un épisode très fort. Je savais que j’avais atterri dans la bonne série, car je pouvais écrire. J’avais une nièce de quatre ans qui était atteinte d’un handicap et j’étais le parrain. Je voulais explorer ce thème et j’avais la liberté de le faire. La chose importante était la liberté ; vous aviez des problématiques, de votre vie, politiques ou autres, pour lesquelles vous vouliez écrire. Nous n’étions pas tous du même bord ; j’étais plutôt à gauche, mais je pouvais exprimer mes idées, dessiner des personnages durs. Lors de la première année, Joel Surnow était vraiment à droite. Je ne le connais pas personnellement, mais d’un autre coté, il attachait beaucoup d’importance aux droits de l’homme.

Nous avions une bonne équipe : Coleman Luck, le coproducteur exécutif, dirigeait l’équipe de scénaristes la seconde année que j’ai passée sur la série. Coleman dirigeait un peloton Mobile Riverine Force dans des combats dans le delta du Mékong au Vietnam en 1968. Ces expériences se sont retrouvées dans le personnage d’Edward Woodward et je pense sincèrement que la voix de la série était celle de Coleman Luck.

Edward a récupéré assez rapidement de son attaque cardiaque. Richard Jordan, qui avait déjà joué dans quelques épisodes, le remplaçait. C’était un acteur merveilleux, qui avait du poids dans les scènes dramatiques. C’était donc Gage le personnage sur lequel on devait se concentrer pour écrire. J’ai écrit et coécrit les épisodes Mission : McCall et Shadow Play sans Edward Woodward mais, pour être franc, je me rappelle davantage des épisodes que j’ai écrit pour Edward. Pas parce que Richard n’était pas un bon acteur, mais parce qu’il manquait quelque chose.

Les relations entre Control et McCall étaient la partie drôle des scénarios. Il y avait une espèce de jeu du chat et de la souris. Les deux personnages se connaissaient et McCall avait une certaine dette envers Control. Travailler avec Lansing était très bien. C’est plus facile de travailler avec des acteurs plus âgés, moins caractériels et plus respectueux que les jeunes.

Tout le personnel technique à Hollywood appréciait la série dès le début, pour son apparence, sa musique, le montage et nous avions des acteurs de New York. Il y a des lumières et des ombres à New York qu’on ne trouve nulle part ailleurs, avec les grands bâtiments, à n’importe quelle heure de la journée. Ce fut le précurseur des autres séries Universal tournées à New York ; ils ont montré comment faire. Dick Wolf est venu ensuite à New York pour suivre le modèle de production d’Equalizer et aujourd’hui, New York est le centre d’épisodes de nombreuses séries policières. Le choix de Copeland est dû à ses dons musicaux et son appartenance à Police. La musique était de tout premier ordre dans la série.

Woodward méritait un Emmy, il fut nominé, ainsi que d’autres acteurs de la série. Et comment les acteurs peuvent être nominés, sans que la série ou les scénaristes le soient ? Car on ne peut pas bien jouer si les histoires ne sont pas bonnes.

The Equalizer a  inspiré d’autres séries. Il n’y avait pas de grand respect, c’est vrai, mais elle était considérée comme une bonne série vigilante, bien qu’en définitive c’en n’était pas une. N’importe qui regarde plus d’un épisode se rend compte que ce ne sont pas que des fusillades. 

Je pense que The Equalizer supporte le poids des années ; d’ailleurs, on entend parfois : ‘Est-ce qu’il y a un Equalizer dans le coin ?’. Il y avait un fan club qui a été actif pendant de longues années après la fin de la série. »

 Keith Szarabajka est Mickey Kostmayer dans 56 épisodes.

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« On m’a engagé pour The Equalizer dans un procédé normal tout d’abord, mais il s’est avéré que les scénaristes du premier épisode où j’apparais (China Rain), Maurice Hurley et Joel Surnow, étaient les scénaristes de ma toute première apparition à l’écran, un épisode de Deux flics à Miami. Ils étaient dans la pièce avec Richard Compton, le réalisateur, qui est devenu un bon ami et qui est malheureusement décédé. On s’est très bien entendu.  Et je fus engagé.

Mickey était un peu un touche-à-tout. Il était calme, ne parlait pas beaucoup excepté à McCall, il n’était pas un grand tombeur ; presque à chaque fois que j’embrassais une fille dans la série, le scénariste me faisait tirer dessus ! Mickey était un ancien des forces spéciales. Je pense que j’étais lié à mon personnage de beaucoup de façons. J’ai toujours aimé jouer les casse-cous, même lorsque j’étais môme. J’essayais de faire tout ce que le personnage était censé faire. J’ai fait des tests pendant ces quatre années. Dans China Rain, j’ai presque tout fait. J’ai couru sur un toit et j’ai sauté. Harry Madsen, le coordinateur des cascades, était surpris et anticipait le titre du lendemain dans la presse : ‘Un acteur se tue’. Et je le faisais devant Madsen, médusé. J’adorais mon personnage parce que tout ce qu’il avait à faire était drôle. Je pense que j’ai tiré avec toute sorte d’armes. J’avais été dans une école militaire lorsque j’étais jeune. J’avais dû apprendre à tirer et mes amis sont toujours jaloux à cause de toutes les armes que j’ai pu utiliser dans The Equalizer.

Edward Woodward était le plus parfait gentleman avec qui j’ai travaillé. Il m’a tout de suite apprécié et il m’a invité dans sa loge après deux jours de tournage pour discuter.  On a pris une tasse de thé et il voulait savoir qui j’étais.

Dans un épisode, il avait un long speech qu’il avait à dire et qu’il n’aimait pas. Il n’arrêtait pas de dire : ‘coupez’, et finalement, à la fin de la journée, après douze heures de tournage, il a déclaré : ‘Il faut qu’on le fasse, on va le tourner’. Et il a fait cela d’un trait comme si c’était du Shakespeare !

La troisième saison fut bizarre. Au lieu de me donner un rôle plus conséquent, ils ont engagé Robert Mitchum. J’ai vraiment apprécié de travailler avec lui et Richard Jordan, mais Mickey fut carrément mis de coté. Il y a plusieurs épisodes où je ne fais pratiquement rien.

Mickey Kostmayer manquait à beaucoup de fans. Richard Jordan n’était pas très joyeux sur le plateau. Il ne parlait à personne sauf à moi, ce qui était vraiment bizarre, mais on est devenus amis. On jouait aux échecs. J’ai finalement fait mes 17 épisodes sur les 22 de la saison par contrat.

Nous tournions à Harlem et il y a un bar appelé Sylvia’s. Nous étions tous là pour déjeuner, et Mitchum a commandé quatre Martinis. La serveuse lui a demandé s’il les voulait l’un après l’autre. Il les a fait aligner et il a fait cul sec à la suite. Cela ne l’a pas affecté ; il était peut-être un peu plus lent l’après-midi mais il connaissait son texte. Plus tard, il y avait une scène de fusillade ; les armuriers ont apporté les armes et ils étaient un peu pressés. Normalement, ils montrent que les armes sont déchargées et ils les arment. Là, Mitchum a pris son flingue et il a tiré au pied de l’armurier : ‘Je suis sûr que vous me montrerez que ce n’est pas chargé la prochaine fois’.

Le niveau de vie auquel Robert Lansing m’a présenté à New York était différent du mien. Il m’a appris comme me comporter en gentleman. Pas certain qu’il ait réussi mais il a essayé !

New York a véritablement façonné la série. Le pouvoir qui existe de vivre tous les jours à New York fut saisi par la série et cela a fait son succès. Le problème logistique durant le tournage dans cette immense ville qui vibre est que la vie n’allait pas s’arrêter juste parce qu’on tournait une série télévisée.

On travaillait à n’importe quelle heure du jour et de la nuit, surtout le vendredi. Il y avait une rue dans laquelle on avait l’habitude de tourner et un type détestait ça et  plaçait une forte lampe en va-et-vient dans son salon qui empêchait le tournage. New York et The Equalizer me manquent terriblement. Edward avant tout, mais aussi New York et la musique de Copeland ont fait la renommée de la série.

Edward était très fier d’avoir remporté le Golden Globe et d’être nominé pour les Emmys. Il pensait que la série n’était pas récompensée comme elle le méritait. Joel Surnow a créé Mickey Kostmayer et le personnage de Kiefer Sutherland de 24 heures chrono. Je suis certain qu’il y a un lien direct. Ce sont des frères d’une mère différente si on peut dire. La série n’avait pas terminé son cycle après les quatre saisons et on nous avait dit qu’il y aurait une cinquième saison à la fin de la quatrième, et j’ai refusé des rôles pour rester sur The Equalizer. Si quelqu’un doit jouer Mc Call, ça ne peut être qu’Edward Woodward. Je ne pense pas que quelqu’un puisse le remplacer. Il y a toujours des gens qui viennent me voir parce que j’ai joué dans The Equalizer. Je n’oublierai jamais comment jouait Edward Woodward, la façon de se tenir droit très digne dans son pardessus et son sourire. J’aimerais le revoir faire ça de nouveau. 

William Zabka est Scott McCall dans 12 épisodes. 

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J’étais dans le premier épisode de la série. Scott McCall était un peu comme son père mais naïf et jeune. Une sorte d’enfant blessé. Il n’avait pas de père dans la vie quotidienne et il y avait un grand manque pour Scott. Il avait beaucoup de ressentiment et de rancœur accumulés pendant des années. J’avais imaginé que Scott créerait une sorte de héros romancé idéalisé de son père qui sauve le monde. C’est une victime du travail de son père. Ce n’était pas du tout mon cas dans la vraie vie mais je mettais ça de coté et j’essayais d’imaginer comme je serais dans la situation de Scott. Je savais ce que Scott avait besoin.

La première fois que j’ai rencontré Edward, c’était à New York. Il a frappé à mon van,  il est entré et m’a demandé si je voulais répéter la scène. J’étais nerveux. Et ça a marché naturellement. Tout simplement. Edward était un homme merveilleux, très talentueux. Je le connaissais en tant qu’Equalizer. Je ne connaissais pas son passé quand je travaillais avec lui. Juste qu’il était un grand acteur britannique. Il était simplement fantastique. J’ai quelques scènes préférées avec Edward. Cela se passe dans la cuisine, mais je ne me souviens plus de l’épisode. Scott veut connaître McCall et il le critique durement. Et la réponse de Woodward/ McCall: « What do you know about the world? ‘Who the hell are you to even attempt to judge me?”. C’était un moment clé et un tournant pour Scott dans la série.

Travailler avec Edward était la meilleure éducation que j’ai eue en tant qu’acteur. Il était si gentil et drôle. Quand on jouait ces scènes, on était vraiment en rapport, très patient, une sorte de lien père/fils. Edward était en osmose avec tout ce qu’il l’entourait pendant le tournage, il savait tout ce qui se passait. J’étais complètement stupéfait. Je n’ai pas su qu’Edward Woodward avait eu une attaque cardiaque avant que je sois sur le tournage. Je pense que les producteurs ne voulaient pas trop que cela se sache. On espérait que Woodward revienne et il est revenu. Il tourna deux saisons de plus magnifiquement.

Travailler avec Robert Mitchum fut le temps fort de la série pour moi. C’était une légende qui se promenait sur le plateau et j’avais des scènes avec lui. C’était un acteur qui ne jouait jamais. Il avait une façon de parler et d’être présent. Je l’observais et j’ai appris beaucoup de lui.

Chaque épisode prenait cinq ou six jours de tournage. On a tourné en dehors de la ville et on m’avait prévenu de ne pas s’éloigner du camp, car il y avait des drogués qui trafiquaient de l’héroïne. . J’étais prêt pour une cinquième saison.

La série n’est pas datée lorsqu’on regarde un épisode aujourd’hui : les scénarios, le jeu d’acteurs sont toujours convaincants. 

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- Could the ‘war’ you described between the writing staff in LA and the production team in NYC during the beginning of the first season have endangered the series? I was surprised because I read that it occurred as well on the first season of The Streets of San Francisco, another of my favourite series!
The war in and of itself didn’t endanger the series. It was endangered by low ratings during the first season. Many series go through battles in their initial season. It’s one thing to come up with a series concept and even a good pilot. It’s another thing to execute the concept over many episodes. And all problems are exacerbated if the ratings are low. Everyone has a creative “fix” for it. Of course, it may not be a creative problem at all. Beyond creative issues, some people just don’t work together well. A series staff is in a pressure cooker and by definition all have strong personalities.
 
- You wrote in In Memory of Edward Woodward that many people perceive The Equalizer as a series about a vigilante. Could one say that the series is ‘politically incorrect’ nowadays?
Not because of the vigilante perception. They’ve tried to remake the series under other names with vigilantism as its theme a number of times and it hasn’t worked. Hollywood has no understanding of the razor-sharp edge and bloody cost of true forgiveness and redemption. A good example is The Shawshank Redemption which should be called The Shawshank Revenge because there’s no true redemption in it. But this is a rather esoteric issue. IMO The Equalizer is politically incorrect because it presents a strong, wise father figure who is tough (even a purveyor of controlled violence) yet deeply caring and utterly committed to both justice and mercy. Most Hollywood-created fathers are soft, weak buffoons with a pitiful, one-dimensional, pretence of strength. Why that is is an entirely separate discussion.
 
- Is that the reason why some stories have an ending completely different as the ones expected. Was it intended to make them look different from real Vigilante films like Deathwish? In order to emphasize redemption instead of vengeance? I come to think at the ends of Reign of Terror, your first episode but also Prisoners of Conscience. One of the exceptions is the ending ofNightscape where McCall shot three rapists (however, one could hear the shots but not see them).
After the first season all of the writers on the series consciously chose to go against the vigilante stereotype. When it did appear we tried to present it as a painful and horrible necessity under dire circumstances.
 
- Did you often meet Edward Woodward and the casting on the shooting of the episodes? You wrote that he was unhappy with his character and ready to leave at first, was your arrival on the series the turning-point?
During the first three seasons I think I was on the set for almost every episode that I wrote. It was a wonderful experience. Of course, I spent time with Edward and the cast. However, there
wasn’t a lot of personal time. We were all just too busy. During the fourth season I was the Showrunner. We started production two weeks after the end of a five month writers strike. It was a hellish season with no backlog of scripts, so I never made it to New York until the very end for the wrap party.
 
- When people watch The Equalizer, they can feel (I do) that Edward Woodward was a sympathetic actor. I think viewers can feel it. For instance, I had the same feeling with Karl Malden on The Streets of San Francisco (contrary to Jack Lord on Hawaii 5-o for instance). Both actors (Edward Woodward and Karl Malden) looked ‘true’ as well: at their age, they needed glasses to read and they didn’t pretend to be younger on screen. That is first class. Woodward also speaks very good English and he is perfectly understandable for non-English viewers. Did Edward Woodward change scripts or add some touches of his own?
No, he didn’t change scripts himself. If he had thoughts he would pass them to us and we would try to address them. This really didn’t happen that often. In the first season he was very unhappy and he made that known, but it was a general unhappiness about the development of the Robert McCall character. In later seasons he did love to pull one thing on us. Whenever he felt the urge he would pronounce some word with such an arcane British accent that we couldn’t understand what he had said.
 
- You wrote that the stories with McCall’s deeper background fell to you. Most of them are indeed among the best episodes. In some episodes, we learn details on the past of Robert McCall. Were the details written in advance to be included in some stories and were they simply added at the last moment?
The general background of Robert McCall was established at the beginning, but it was in broad strokes. We had no series bible. The details literally were “discovered” by all of us writers as we created episodes. Of course the details had to be agreed upon by the Showrunner before they appeared on the screen. We spent many, many hours together discussing McCall’s background and a thousand other issues. Most TV series really are team efforts.
 
- Many episodes are social and depict problems of the 80s but they are not out of date and can still be shown in school to teach a lesson on some topics: child beating (Lullaby of Darkness), Aids (Christmas Presence), violence on women (Nightscape), drugs (Joyride)…How do you explain that such stories are still lessons of life in 2011 ?
Because people haven’t changed. What we call social issues are really moral issues. What you sense is moral resonance. People still commit the same sins and need the same redemption even if they refuse to accept such a view of human life.
 
- The Equalizer was one of the first series to have so many participants who come and go. Who decided for instance that Mickey Kostmayer or Jimmy were the characters to play in a story? I noticed that some characters disappeared suddenly but they had a bigger importance in their last episode: Pete O’Phelan (The Last Campaign), Jimmy (Past Imperfect), Scott (Time Present, Time Past). Was that on purpose? The
reappearance of Lettie, McCall’s housemaid, in season 4 is surprising after three years of absence! What about the cops? Many of them come and go and the last one is Sergent Shephard, played by the lovely Chad Redding. Was she chosen because she was James McAdams’s wife?
There are many reasons why cast members came and went. Often it was just plain availability. We were casting in New York. Many actors had stage careers and we tried to work around that so we could get the best people. Also, writers had a lot of freedom on the series. If we liked a particular character/actor we wrote him or her into our scripts and vice versa. Often we created little characters that wound up reappearing. Sterno was that way. I came up with him and he wound up reappearing several times. Some actors the network wanted. Jim McAdams was in charge of casting and he was a master at it. I learned much about casting from him. Edward was the only true series regular. Beyond him actors got multiple episode deals each season. They were used for the number of episodes in their contracts. As I recall Chad Redding was chosen in part because there was a felt need for some beauty amid all the thorns.
 
- Do you know why only the first season was issued on DVD? Are some copyrights to blame such as songs like Marianne Faithfull’s Running for our Lives or Steward Copeland’s music?
I know almost nothing about the decision-making process that has been going on. I have heard about contract difficulties regarding music and I understand the music in a number of episodes has been replaced. (I dread to imagine what they have done.) I don’t know why only one season has been released. I have heard that they are waiting for the feature film to appear, but I don’t know this for certain.
 
- The Equalizer was almost exclusively shot on location (contrary to Kojak for instance) which is, I think, one of the reasons of the success of the Equalizer. Was it difficult to be allowed to shoot in the Big Apple? Were your scripts written accordingly? Wasn’t it difficult, for instance, to shoot (and shoot guns) in a church like at the end of Blood & Wine?
It was wonderful shooting in New York. At the time we were the only series in town and the city embraced us. There were so many locations and such a desire to work with us that we had no serious difficulties. As far as scripting is concerned there are idiosyncrasies about Manhattan that we had to keep in mind such as the fact that there are only two alleys on the entire island. And we had to understand and enter into a New York mentality to write the various characters. But all of that was a joy.
 
- I was very impressed by some details. In The Last Campaign (first episode of season 4), Cindy Claussen is telling McCall on the phone that she is a friend of Susan Foxworth, a woman who was harassed by her husband in Regrets Only, an episode of the previous season! Both scripts were written by different writers. How could that be possible?
Because all of us writers talked together constantly, sharing ideas and reading each others scripts always under the guidance of the Showrunner.
 
- Something intrigued me. During the third season, McCall bought a restaurant with Pete O’Phelan and the Equalizer met his ‘customers’ in this restaurant. There is no view of McCall’s apartment during a few episodes. Why was this change decided?
O’Phelan’s was Jim McAdams’ idea. As writers we had begun to feel a bit constrained within McCall’s apartment and wanted to expand his life. Jim found an entire bar going out of business and the series bought all the furnishings. If he hadn’t made this discovery I don’t think O’Phelan’s would have appeared. It would have been too expensive to create that kind of set from scratch. We all thought a bar would be a natural place for McCall to do business. Most importantly, it gave us a set on one of our sound stages. Shooting there was much more economical. No travel across town, etc. Most series today do very little location shooting because it costs so much. Instead, they build standing sets where 90 percent of scenes take place. They depend on green screen. If EQ were being produced today it would be done in LA or in some right-to-work state with the look of NY created entirely on green screens.
 
- How many episodes were shot simultaneously? Who were the most impressive guest stars?
We shot only one episode at a time. There were so many wonderful guest stars that there is no way I could point to only a few. As you watch the series you see many stars as well as young actors who went on to stellar careers.
 
- Was the series censored because of violence?
No. And at the time we were considered one of the more violent series on the air.
 
- How did the writers share the episodes of the season? In some episodes, there are two stories; are they from the same writer?
The vast majority of episodes were written by a single staff writer. We rotated through the schedule. (Even those that carry a non-staff writer’s name were really written by a staff writer doing a page one rewrite of a freelance script.) There are a few that were written by teams of staff writers. This was only done when we were under extreme duress because of a particular crisis. A good example is Mission McCall that was the first script shot after Edward’s heart attack. It went through many versions. Several staff writers worked together on the initial draft. Then I took it to New York and rewrote it several times based on ever-changing crises as we tried to deal with Edward’s health.
 
- After Edward Woodward’s health problems, how did you cope to maintain the series during his absence? I read that Edward Woodward and Richard Mitchum never met on the shooting but they are supposed to play some scenes together. How was that possible?
It was one of the greatest challenges that any series staff has ever confronted. There are series where stars have been replaced, but I don’t know of another one where it had to appear that a
star was present when he or she wasn’t. That was our challenge through most of the third season. It’s true that Mitchum and Edward never met. I recall at least one of their scenes was shot at the bar – Mitchum at one end and Woodward at the other. Shot at different times then cut back and forth. That sort of thing. The third season was mind-bendingly difficult to write.
 
- Why was the series stopped after season four? Why isn’t there so good series nowadays?
The series was cancelled out of retaliation on the part of CBS against Universal. CBS had just undergone a bloody renegotiation to get another season of Murder She Wrote from UTV. It had cost them a huge amount of money and they were angry. Over the years they had given The Equalizer terrible time-slots and moved us around the schedule so often that our numbers were not as strong as they would have been if we had been left alone in our original slot. Nevertheless the numbers were strong enough to warrant a fifth season. We were cancelled out of pure vengeance. Why isn’t there such a series today? The Second Law of Hollywood Creative Dynamics. All systems devolve into ever-increasing moral chaos.
 
- It was very difficult for me to choose my top five episodes and scenes for each season. What are your favourite episodes, and favourites scenes and why? I read that Blood & Wine is one of them.
Well, Blood and Wine is my favourite. Never had I been given such freedom to write. But there are many other episodes that I was allowed to write that come close. Working on the show was a great joy. Never again in my Hollywood career did I experience such creative latitude. Of course all of this is long in the past for me so it all blends together into a golden glow.
 
- You were a writer and a producer on the series. Why didn’t you write a book on The Equalizer?
No one ever asked me and while I think I had a strong influence on the show, there were many other fine writers involved, most of whom remain good friends of mine. I don’t think any single writer creatively “owned” the franchise. How successful a book would have been I don’t know. In many ways The Equalizer was a strange series. While it was very successful, it never quite made it into the television stratosphere. Many people didn’t discover it during its first run - only when they saw it in syndication. At that point much had been chopped out to make it fit the cookie cutter of syndication time requirements. So I hope for a release of the full series on dvd. If that happens viewers will see many scenes that vanished a long time ago. And God help us about the music.
 
- What do you think of the remake planned for 2013? Are you involved?
I know nothing about it and am not involved.