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Saison 1Saison 3

L'Homme qui valait trois milliards

Saison 2

Présentation de la saison 2

1. Alerte nucléaire (Nuclear Alert)

2. Les Pionniers (The Pioneers)

3. Erreur de pilotage (Pilot Error)

4. Madame le Premier ministre (The Pal-Mir Escort)

5.Cinq cents millions de plus (The Seven Million Dollar Man)

6. Les Visiteurs de l'espace (Straight on 'til Morning)

7. Une amitié (The Midas Touch)

8. Reconstitution (The Deadly Replay)

9. Acte de piraterie (Act of Piracy)

10. Étranger à Broken Fork (Stranger in Broken Fork)

11. La Voyeuse (The Peeping Blonde)

12. Course à obstacles (The Cross-Country Kidnap)

13. Un amour perdu (Lost Love)

14. Kamikaze (The Last Kamikaze)

15. Le Robot (Return of the Robot Maker)

16. Taneha (Taneha)

17. Le Sosie (Look Alike)

18. L'Espion et la télépathie (The E.S.P. Spy)

19. La Femme bionique - 1re partie (The Bionic Woman - Part 1)

20. La Femme bionique - 2e partie (The Bionic Woman - Part 2)

21. La Bonne cause (Outrage in Balinderry)

22. Vengeance (Steve Austin, Fugitive)

 


PRÉSENTATION DE LA SAISON 2  

La deuxième saison de L’Homme qui valait trois milliards a été diffusée sur la chaine ABC le vendredi soir à 20H30 à partir du 13 septembre jusqu’au 20 décembre 1974. Mais après la pause des Fêtes, la série changea de case horaire pour être diffusée le dimanche soir à 20H00 à partir du 10 janvier jusqu’au 27 avril 1975.

La première saison, qui est en fait plus une moitié de saison puisqu’elle a démarré en janvier 1974, a connu un très gros taux d’audience avec 22.7 sur l’échelle d’audimat de Nielsen pour une moyenne de 15 027 400 téléspectateurs par épisode, ce qui l’a classé au 11ème rang des programmes télévisés les plus regardés aux États-Unis.

Les choses s’annonçaient donc au beau fixe pour la seconde saison. Mais la réalité fût moins souriante à prime abord. En effet, Elroy Schwartz, le scénariste qui avait réussi en quatre épisodes à définir les personnages et à donner un cachet de qualité à la série comme la production le souhaitait, a refusé de continuer plus avant, malgré une offre d’Harve Bennett pour l’écriture d’autres épisodes.

Selon Schwartz lui-même, son refus de poursuivre l’aventure n’était pas dû à un manque de volonté, ni à l’absence d’idées. L’auteur a plutôt fait porter la responsabilité sur Harve Bennett et Lionel E. Siegel (script-éditeur de la première saison), qui réécrivaient ses scénarios et y faisaient des changements sans l’avoir avisé avant leur présentation à l’écran. Schwartz ne s’opposait pas à la réécriture par d’autres; ce qui le dérangeait était le fait de ne pas être informé des changements apportés.

Ne disposant plus du talent de Schwartz pour continuer de faire progresser la série, Harve Bennett dû trouver d’autres auteurs pour écrire les 22 épisodes de cette deuxième saison, ce qui ne fût pas une mince tâche, au point où la qualité globale des récits stagna quelque peu. Par bonheur, Bennett a réussi à trouver à tout le moins un auteur qui, s’il n’est pas aussi brillant qu’Elroy Schwartz, a su s’ajuster aux règles de la production et s’approprier les personnages pour les faire évoluer dans la bonne direction: Wilton Denmark.

La contribution de ce dernier ne saurait toutefois se résumer en nombres d’épisodes, puisqu’il n’en écrira que quatre au cours de cette seconde saison, et deux autres lors de la troisième. De plus, il ne fût pas le seul qui a apporté sa pierre à l’édifice de la série, puisque le bras droit d’Harve Bennett, Kenneth Johnson, qui travaillait dans l’ombre jusque-là, a lui aussi joué un rôle plus affirmé et déterminant dans l’évolution de la série au cours de cette saison Deux.

Malgré la contribution positive de ces deux auteurs, la production et l’écriture de cette seconde saison furent loin d’être à la hauteur des attentes émises par les succès de la première. Tellement au point où un sentiment d’incertitude plana au sein de la compagnie Universal et la chaîne ABC. Nous y reviendrons dans les critiques des épisodes.

Parmi les changements effectués qui furent notables, le générique d’ouverture conçu par Jack Cole a été bonifié de 20 secondes supplémentaires. Des images précédant le crash de la navette de Steve Austin et des plans dans la salle d’opération, agrémentés de schémas illustrés par informatique de la greffe bionique, furent ainsi rajoutés. Ce faisant, le texte prononcé par Richard Anderson, ou plutôt Oscar Goldman, fût également ajusté en conséquence en étant prolongé, après la courte entrée en matière d’Harve Bennett, qui elle, n’a pas changé. Voici le nouveau texte d’introduction:

« Gentlemen, we can rebuild him. We have the technology. We have the capability to make the world's first bionic man. Steve Austin will be that man. Better than he was before. Better… Stronger… Faster… »

Conséquemment, cette nouvelle version du générique et du texte d’introduction restera jusqu’à la fin de la série et ne connaîtra que des ajustements mineurs sans plus. Cependant, il est intéressant de noter que la version française « made in France » a doublé presque mot pour mot cette nouvelle version du texte d’introduction, incluant la courte portion d’Harve Bennett, tandis que la version française québécoise a conservé la même traduction que la première saison, malgré le prolongement du générique de 20 secondes.

Le nouveau doublage français, par l’intermédiaire de l’acteur Jacques Deschamps, qui a doublé Oscar Goldman pour la France, se déclame comme suit:

« Steve Austin, astronaute. Un homme tout juste vivant. Messieurs, nous pouvons le reconstruire. Nous en avons la possibilité technique. Nous sommes capables de donner naissance au premier homme bio-ionique. Steve Austin deviendra cet homme: il sera supérieur à ce qu’il était avant l’accident. Plus fort, plus rapide...En un mot, le meilleur! »

Bien évidemment, le compositeur Oliver Nelson en profita pour améliorer le thème de la série, que l’on peut enfin entendre vers la fin du générique d’ouverture avant l’apparition du titre de la série sur l’écran. Certes, le thème pouvait déjà être entendu lors des épisodes de la saison Un. Sauf que pour le générique d’ouverture bonifié, Oliver Nelson a su mettre à profit tout l’orchestre, et particulièrement les instruments à vent, pour donner au thème de la série cette musicalité et cette personnalité dans la signature, de même que ce rythme inoubliable qui l’a rendu vraiment marquante à plus d’un titre.

Pour assurer la production de cette seconde saison, Harve Bennett a d’abord donné une promotion à son script-éditeur de la première saison au poste de producteur: Lionel E. Siegel, qui trouvera même le temps d’écrire un épisode. Après des débuts difficiles, il est devenu tellement efficace qu’Harve Bennett le nommera producteur exécutif de la série Super Jaimie pour la dernière saison en 1977. Quant à l’autre producteur, Joe L. Cramer, il avait fait ses armes en tant que directeur de production pour des films comme Bullitt et Catch-22 avant qu’Harve Bennett de lui confia les rênes de la production d’une série pour la première fois de sa carrière. Hélas, il est décédé en 1977 sans vraiment avoir eu la chance de confirmer ses aptitudes, sauf en tant que superviseur de production pour la série Switch.

Bon gré mal gré, la deuxième saison pouvait commencer, avec tous les espoirs placés en elle et, hélas, les déceptions face aux réalités du marché de la télévision américaine.

 

1. ALERTE NUCLÉAIRE
(NUCLEAR ALERT)



Résumé :

Une arme nucléaire est mise aux enchères sur le marché noir. Alerté, L’OSI, en collaboration avec l’armée américaine et d’importants scientifiques nucléaires, constate que puisqu’aucune arme de la sorte n’est portée disparue ou manquante, les vendeurs en ont tout simplement fabriqué une en dérobant un peu partout toutes les pièces nécessaires, sauf une: un fusible à réflecteur. Comme cette pièce doit être transportée par camion, Steve Austin se porte volontaire pour en être le conducteur, ceci afin de pouvoir suivre et retracer d’éventuels agresseurs désireux de s’emparer du fusible, jusqu’aux têtes dirigeantes de l’organisation qui a mis l’arme nucléaire aux enchères. Ce qui devait s’avérer une mission de routine se complique toutefois puisque le chef de l’organisation se trouve à être un des scientifiques nucléaires américains impliqués.

Critique :

Si Population Zéro était l’épisode idéal pour démarrer la première saison, cela ne s’avère pas le cas avec Alerte Nucléaire qui se révèle plutôt moyen. Il faut dire que l’enjeu de l’intrigue, soit la récupération d’une arme nucléaire vendue au marché noir, s’avère plus banal que la menace infra-sonique du docteur Bacon, et ce, d’autant plus qu’il a déjà été le sujet de films et d’autres épisodes de séries à divers degrés, tellement le sujet était à la mode sur le plan dramatique durant cette période.

Après une séquence pré-générique à bord d’un avion privé où se déroule la vente aux enchères de l’arme nucléaire, qui rappelle (encore!) certains segments des films de James Bond, l’histoire se traine un peu après les passages d’explication d’usage, alors que la portion où Steve conduit le camion transportant le fusible à réflecteur est arbitrairement étirée. On sent en effet des approximations dans la progression afin de remplir le temps imparti jusqu’au climax, même si les situations qui se déroulent donnent le change et empêchent le spectateur de sombrer dans l’ennui.

Heureusement, les choses se replacent dans le dernier tiers, au moment où Steve est prisonnier à bord de l’avion des trafiquants avec le docteur Clea Broder, qui avait démasqué le judas scientifique derrière cette mise aux enchères. Alors que des avions militaires américains sont sur le point d’abattre le jet privé contenant la bombe, les vilains menacent de la faire exploser si on ne les laisse pas tranquilles. Steve, se sachant en mauvaise posture, est conscient qu’il lui faut faire usage à bon escient de ses pouvoirs bioniques pour venir à bout des trafiquants sans faire exploser la bombe nucléaire par accident. Le suspense se maintient et est donc bien entretenu alors qu’on attend de voir à quel moment et comment il va agir pour éviter une catastrophe.

Malheureusement, si Steve réussit encore une fois à venir à bout des vilains de l’histoire et à désarmer l’arme nucléaire, il n’a pu y parvenir sans tuer le chef des trafiquants. Harve Bennett et Lee Majors avaient pourtant bien spécifié qu’autant que possible, Steve Austin ne tuerait personne et une nette progression en ce sens s’était affirmée lors de la première saison. Manifestement, cette règle a été mise de côté ici, et c’est d’autant plus surprenant puisque Steve Austin aura affaire dans les épisodes subséquents à des personnages bien plus détestables, sans que cela ne l’empêche de les garder en vie.

Visiblement, Alerte Nucléaire apparaît comme un épisode où on sent que l’équipe de production est un peu rouillée en ce début de saison Deux. Cela dit, il y a assez de bons éléments pour le classer dans la catégorie de l’honnête moyenne.

Anecdotes :

  • C’est le deuxième et dernier épisode de la série écrit par William Driskill.

  • Spécialisée notamment dans des rôles latinos, l’actrice Carol Lawrence (Clea Broder) a connu une carrière essentiellement consacrée à la télévision (Le Fugitif, Hawaï Police D’État, Kung Fu, Mannix) et au théâtre. Elle fut d’ailleurs la première à avoir joué le rôle de Maria à Broadway lors de présentation de la comédie musicale West Side Story en 1957.

  • On apprend dans cet épisode que le bras bionique de Steve peut être relié à un détecteur d’une portée de 16 km et qu’il lui faut 1 550 watts de puissance continue pour pouvoir fonctionner.

  • Autres données à mettre dans le catalogue bionique: l’œil de Steve possède un zoom télescopique de 20:2:1 avec 2 315 lignes de résolution. Quant aux jambes, elle requiert 4 920 watts de puissance avec une réserve de 2 100 watts au besoin pour être fonctionnelles.

  • Le technicien dans le camion qui suit Steve se trompe de grade au moment où il contacte Oscar Goldman pour lui signaler avoir perdu sa trace, puisqu’on l’entend dire “général Austin”, alors qu’il est colonel.

  • Pour la deuxième fois, on peut voir une cabine téléphonique bizarrement située, alors que la porte donne directement sur la rue. Toute personne voulant en sortir n’a donc pas le choix de surveiller le trafic automobile pour éviter un accident.

  • Pour une rare fois, on peut apercevoir Steve Austin courir en accéléré plutôt qu’au ralenti, alors qu’il traverse un champ de maïs, le temps d’un gag ou le fermier qui l’a aperçu dit à sa femme: “I'll be needing a new pair of glasses, Martha. Beginning to see funny things...”

  • Lors de la séquence pré-générique de la mise aux enchères de l’arme nucléaire, la règle établie par les “vendeurs” veut que les acheteurs présents n’aient droit qu’à une seule enchère qu’ils ne peuvent soumettre que selon un ordre établi par tirage au sort. Or, le dernier à avoir la chance de soumettre la dernière enchère surenchérit de 5 millions sur son prédécesseur alors qu’il n’avait besoin que de soumettre un sou de plus pour emporter la mise.

  • En France, Lee Majors était doublé par Dominique Paturel, qui a été également connu pour avoir doublé Roy Thinnes dans la série Les Envahisseurs, et qui était la voix française attitrée à l’acteur italien Terence Hill et de l’acteur anglais Michael Caine.

  • Au Québec, c’est l’acteur et directeur de théâtre Michel Dumont qui a doublé Lee Majors. Bien que sa carrière se soit déroulée essentiellement sur les planches, il est parfois la voix attitrée à Anthony Hopkins au cinéma.

-Clea Broder: Steve, the things you did on the plane, and even before that, the way you knocked down that door... how did you do it?

-Steve: Oh, slight of hand, slight of foot.

-Clea Broder: Oh, really?

Oscar: Dr. Broder, he fascinates a lot of women with those tricks. I, well, I have to rely on my native charm.

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2. LES PIONNIERS
(THE PIONEERS)

Résumé :

David Tate et Nicole Simmons sont un couple de savants qui ont conçu un nouveau sérum de régénération cellulaire afin de contrevenir aux effets secondaires se produisant lors de la réanimation d’êtres humains placés dans un état de suspension cryogénique pour supporter de longs voyages dans l’espace. Seulement voilà, la capsule spatiale transportant les deux savants s’écrase dans une région des États-Unis, ce qui provoque accidentellement une injection trop prononcée du sérum chez David Tate au moment de sa réanimation. Conséquemment, ce dernier se retrouve doté d’une force surpuissante, mais il est également pris de crises violentes incontrôlables, qui font qu’il sème la terreur dans la région. Se sentant responsable après avoir donné personnellement son appui au couple de savants, Oscar Goldman demande à Steve Austin de se rendre sur les lieux du crash avec Rudy Wells afin de stopper David, et si possible, permettre à Nicole de pouvoir le guérir.

Critique :

Le point de départ du récit laisse présumer une possible invasion venue de l’espace, amplifiée par les cadrages et l’emploi de la lumière lors de la séquence pré-générique, alors que David Tate quitte la capsule comme un fou, s’enfonce dans la nature sauvage et agresse les personnes qu’ils croisent. Étant donné l’aspect science-fiction de la série, même au sein d’un cadre réaliste, et le métier d’astronaute du principal protagoniste, on pouvait s’attendre à ce que les auteurs imaginent éventuellement des aventures où Steve Austin rencontre un jour des extra-terrestres.

Il faudra cependant attendre un peu toutefois, car on se rend compte assez rapidement que cela n’est pas le cas dans Les Pionniers, dont l’enjeu dramatique n’est pas sans rappeler quelque peu celui de l’épisode Le Mal de l’Espace de la première saison: une personne, lors d’un voyage dans l’espace, en revient transformée, mais en contrepartie avec un comportement incontrôlable qui le rend dangereux. Et comme pour Josh Lang, le destin de David Tate semble inexorable.

Les Pionniers se veut donc d’une variante d’une formule narrative gagnante qui met de l’avant les valeurs humanistes autant des concepteurs de la série que des personnages. Ce ne sera pas la dernière fois que cette formule narrative sera employée. Néanmoins, si sa répétition trahit un certain manque d’originalité, il n’en demeure pas moins que l’intrigue sait habilement doser ses ingrédients, notamment en rendant plausible les explications scientifiques, pour donner au final un très bon épisode.

Car l’essentiel, c’est que le scénario et la réalisation nous amènent à croire aux personnages de ce couple de savants, victimes de circonstances qui ont fait mal tourner leur expérience scientifique, et à s’attacher à eux. Si les auteurs nous rappellent les risques associés à la recherche scientifique, cela est fait sans pour autant nier son apport positif sur la société plutôt que par un ton moralisateur qui aurait été de mauvais goût. Comme quoi les accidents tragiques, les sacrifices et les erreurs font partie de la trajectoire qui permet à ces avancées de servir au progrès de l’humanité.

Anecdotes :

  • Il s’agit de la première réalisation pour la série de Christian I. Nyby II, le fils du réalisateur Christian Nyby. Après avoir fait ses débuts comme assistant, puis comme réalisateur pour la série L’Homme de fer en 1972, il a connu une carrière prolifique à la télévision en travaillant sur d’innombrables séries populaires comme CHiPs, Battlestar Galactica, L’Agence tous risques,Capitaine Furillo, et plusieurs téléfilms de la série Le Retour de Perry Mason.

  • Avant d’être un auteur de théâtre réputé, Bill Svanoe était durant les années 60, un militant des droits civiques ayant fait de la prison et un membre d’un groupe de musique, The Rooftop Singers, dont la chanson “Walk Right In” fut un gros succès en 1963 (la chanson a rejoué dans le film Forrest Gump). Il signe ici le premier de ses deux scénarios pour la série. En plus de l’écriture, il a été peintre et photographe.

  • Katey Barrett, qui a imaginé l’histoire de cet épisode, est surtout reconnue comme responsable des scripts pour des séries comme MacGyver, Pour l’amour du risque, The Practice et Boston Justice.

  • Acteur de soutien très apprécié depuis les années 60 à la télévision, Mike Farrell (David Tate) a obtenu une certaine reconnaissance pour son rôle du capitaine B.J. Hunnicutt dans la sitcom M.A.S.H.

  • Épouse à l’époque de l’auteur Bill Svanoe, l’actrice, scénariste et réalisatrice Joan Darling (Nicole Simmons) fut une des premières femmes à avoir connu une carrière stable et régulière devant et derrière la caméra. Elle avait déjà travaillé avec Lee Majors sur la série Owen Marshall où elle avait un rôle récurrent. On peut également la voir apparaître dans des séries comme Sergent Anderson et Quincy entre autres. Comme réalisatrice, elle s’est surtout fait un nom dans les sitcoms comme M.A.S.H. ou encore Mary Hartman, Mary Hartman. Elle a créé un atelier à l’Institut Sundance sur les méthodes pour diriger les acteurs en plus d’y être conseillère au plan de la création pour les étudiants en réalisation depuis 20 ans.

  • Cet épisode marque le retour de Rudy Wells pour la saison Deux.

  • L’emploi des effets sonores bioniques suscite encore une fois la confusion dans cet épisode. Si on peut y entendre le son habituel connu pour l’usage de l’œil bionique de Steve, en revanche, l’effet sonore soulignant la force bionique sert ici à souligner la force surhumaine de David Tate uniquement. Et lorsque Steve se sert de ses pouvoirs bioniques pour courir ou pour ouvrir la porte de la capsule spatiale, jamais l’effet sonore ne se fait entendre.

  • Il apparaît peu crédible que la mission du couple scientifique puisse rester secrète. Indéniablement, leur capsule spatiale n’aurait jamais pu échapper aux radars de la NASA ou des Soviétiques, du décollage à l’atterrissage.

  • D’un autre côté, les éléments entourant la recherche en matière cryogénique sont plausibles. La NASA a un département de recherches dans le domaine de la cryopréservation qui est similaire aux expériences menées par David Tate et Nicole Simmons, et certaines expériences sont même effectuées à bord des stations spatiales internationales. On n’en est cependant pas encore au stade des expériences sur des êtres humains.

  • Pour la seconde fois, le bras bionique de Steve apparaît fragile, alors que David Tate parvient à l’endommager grâce à sa force incontrôlable. La première fois remonte à l’épisode de la première saison Le Docteur Wells a disparu, alors que le bras bionique avait été cette fois endommagé par un coup de lampadaire.

  • Steve fait savoir à nouveau à Oscar dans cet épisode qu’il n’est pas à son service comme un chien aux ordres de son maître: « Look, Oscar, I'm not one of your eager beavers, you know. Your problems aren't my problems unless you got reasons - reasons that make sense to me. » 

-Nicole Simmons: Your arm's bionic!

-Steve: Two years ago, I was part of an experiment Oscar and Rudy...tried. So far, it's worked.

-Nicole: One of Oscar's experiments called in to help another one of Oscar's experiments. Kinda makes us family, doesn't it?

-Steve: Sorta. Country cousins. (…) You know, I've never met anyone who's been an experiment like me.

-Nicole: How does it make you feel?

-Steve: It makes me feel...a little less alone.

-Oscar: Too much. Too much to pay for something called science, or progress. All right, I'm in government service, but what am I? What am I, really? I'm just a glorified public servant. So why should I have the power to send a man to this death? Here I am alive, right now, right this minute. David Tate is dead. What is it? Am I better than he was, is that it?

-Steve: He knew the risk.

-Oscar: Come on, pal, he didn't think for a minute he was going to get killed.

-Steve: Look, you didn't force him, Oscar.

-Oscar: Oh, come on.

-Steve: It wasn't for nothing. You know that serum can open up a whole knew world to research. A way to increase a man's physical and mental potential.

-Oscar: Potential? You're talking about man's potential. A man has died here. David Tate is dead, don't you understand that? He's dead!

-Steve: Yes, he's dead. But you're still alive to finish what you two started together.

-Oscar: Oh, come on, now.

-Steve: It takes two, Oscar. You wanted him to do it. But he wanted to do it. In a way he was...he was kind of a pioneer. You couldn't have stopped him if you tried. I know you, Oscar, you're not just a glorified public servant. You're a man who has to keep trying to find ways to improve things. In a way, you're a pioneer, too. Where would I be if you weren't?

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3. ERREUR DE PILOTAGE
(PILOT ERROR)

Résumé :

Un des hommes qui a financé l’opération ayant fait de Steve Austin un homme bionique, le sénateur Ed Hill, est sous le coup d’une enquête pour une erreur de pilotage qui a provoqué un accident de vol. Les enquêteurs doivent établir hors de tout doute si cette erreur de pilotage est déterminante pour faire perdre au sénateur sa licence de pilote et son statut d’officier de réserve au sein de l’US Air Force. En tant que colonel de l’armée de l’air qui a déjà été aux commandes du même type d’avion, Steve est amené à témoigner en reproduisant les mêmes faits et gestes lors de l’accident, et la démonstration se révèle incriminante pour le sénateur. La vérité éclate toutefois lors d’un vol de retour vers Washington, alors que le sénateur Hill est victime périodiquement de défaillances de concentration aux commandes de l’avion. Rendu aveugle à la suite d’une fuite d’huile, Steve Austin devra néanmoins piloter l’avion à la place du sénateur, avec l’aide de son fils Greg et de la tour de contrôle pour ramener tout le monde à bon port.

Critique :

Cet autre très bon épisode sans antagonisme pose au départ le dilemme moral suivant: comment peut-on défendre quelqu’un dont la générosité a changé votre vie, sans pour autant trahir ses propres principes et rester honnête avec soi-même? C’est à cette question que Steve Austin est confronté, alors qu’il est amené à témoigner en faveur du sénateur Ed Hill, l’un de ceux qui a financé son opération bionique.

Seulement voilà, l’honnêteté et la franchise sont des principes chers à Steve, surtout après prêté serment en tant que pilote. Si bien qu’il ne peut pas tricher lors de la reconstitution des événements dans le simulateur, afin d’éliminer les soupçons pesant sur le sénateur concernant sa responsabilité dans l’accident évoqué. Et ce, malgré le fait que ce soit Oscar Goldman qui ait recommandé Steve pour témoigner en sa faveur, et qui cherche à convaincre Steve en vain de modifier son témoignage parce qu’il lui est redevable.

Ce postulat établi, le spectateur en vient à découvrir la vérité à propos du sénateur, dont le comportement orgueilleux et fier, alors qu’il avait peur de perdre sa licence de pilote, mais surtout des points aux élections à cause de cet accident, ne lui ont pas fait prendre conscience du mal qui l’affecte. Dommage toutefois qu’afin de le rendre clairement honnête aux yeux des spectateurs, les auteurs ont conçu un rebondissement au cours du périlleux voyage de retour où son attaché politique lui suggère d’éliminer Steve, ce qu’il refuse tout net.

Bien que l’intrigue ne traine pas et maintient l’intérêt, tout en rendant les personnages globalement attachants avec assez de crédibilité, un certain manque d’imagination se fait sentir dans le dernier droit, alors que Steve, rendu temporairement aveugle, est aidé par une contrôleuse du trafic aérien et par le fils du sénateur pour ramener l’avion intact avec tout le monde en vie; situation qui est assez familière à celle du film catastrophe Aéroport 75, sorti quelques mois plus tôt, et où une hôtesse de l’air doit piloter un avion de ligne en étant guidé par la tour de contrôle, après une collision où le pilote a été rendu aveugle.

En dépit de ces quelques défauts et de quelques lacunes techniques, Erreur de pilotage se veut un épisode fort sympathique révélateur autant des principes et des valeurs de Steve Austin, que de ceux de ses concepteurs.

Anecdotes :

  • C’est le troisième et dernier épisode réalisé par Jerry Jameson.

  • Unique épisode écrit par Edward J. Lakso (souvent épelé par erreur Lasko), cet auteur et compositeur a travaillé sur de nombreuses séries comme Star Trek, 200 dollars plus les frais, Hawaï Police D’État, Starsky & Hutch et Drôle de dames pour laquelle il a signé la musique de quelques épisodes. Il est décédé en 2009.

  • Destiné à une belle carrière suite à sa performance sur les planches dans la pièce J.B., Pat Hingle (sénateur Ed Hill) a vu son parcours changé le jour où il est tombé dans la cage d’ascenseur de son appartement. Se trouvant entre la vie et la mort pendant deux semaines, il lui a fallu un an de réadaptation pour se remettre de ses blessures, ce qui lui a fait perdre le rôle principal du film Elmer Gantry qui est allé à Burt Lancaster et pour lequel il a remporté un Oscar. Reconverti dans les rôles de composition, cet acteur chevronné est surtout reconnu pour avoir joué dans de nombreux films de Clint Eastwood et pour son rôle du commissaire Gordon dans la version 1989 de Batman de Tim Burton. À noter qu’il a été dans la marine pendant la Seconde Guerre Mondiale. Il est mort en 2009.

  • Alternant avec autant d’aisance les rôles de troisième plan au cinéma que les rôles de second plan, voire celui d’artiste invité à la télévision, Alfred Ryder (Joe Lannon, l’attaché politique du sénateur) est l’un des acteurs américains les plus polyvalents de sa génération. Tellement qu’on a pu le voir dans presque toutes les séries populaires ou cultes depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale (Star Trek, Voyage aux fonds des mers, Des Agents très spéciaux, les Envahisseurs, Mission: Impossible) jusqu’à la fin des années 70. Évoluant également à la radio et au théâtre, son talent lui a souvent permis de jouer des personnages obscurs ou des antagonistes brillants. Il est décédé en 1995.

  • Cet épisode est le seul où le générique débute avec la musique de la saison Un pour se terminer avec celui de la saison Deux.

  • Pour une rare fois, le compositeur Oliver Nelson recycle une de ses musiques composées pour une autre série, puisqu’on peut entendre des segments musicaux tirés du téléfilm de la série Columbo: Dites-le avec des fleurs.

  • C’est aussi un des très rares épisodes où on peut voir Steve Austin porter la cravate quand il n’est pas vêtu de ses habits militaires. À l’époque de la série Owen Marshall, l’acteur Lee Majors devait porter régulièrement la cravate et il avait déclaré aux médias détester la porter.

  • Lee Majors et Pat Hingle ont déjà joué ensemble dans le téléfilm The Ballad of Andy Crocker en 1969. Ce téléfilm est demeuré inédit au Québec et en France.

  • Pendant les séquences de vol, les contours de l’écran de transparence sont parfois visibles.

  • Vers la fin de l’épisode, le spectateur connaît ce qu’il advient de tous les personnages, sauf celui de Joe Lannon, qui a été mordu par un serpent; un oubli de la part du scénariste.

  • L’avion à bord duquel vole Steve, le sénateur Hill, son fils et Joe Lannon est un « Ryan Navion ». Il a été développé et construit peu de temps après la Seconde Guerre Mondiale et était toujours en production limitée à l’époque où cet épisode a été filmé.

  • Martin Caidin a classé cet épisode parmi ses favoris, surtout devant le réalisme des séquences de vol.

  • Concernant le cas du sénateur Hill, Steve manifeste encore une fois son désaccord envers Oscar au point de soulever avec sa force bionique sa voiture décapotable au grand jour, avec le risque d’être vu publiquement, pour manifester sa désobéissance.

-Oscar: Steve, just tell them about the simulator. The accident could have happened that way, they'll believe that.

-Steve: I can't, Oscar. I don't believe it.

-Oscar: I'm afraid that's not good enough.

-Steve: Well, it'll have to be because I'm not going to lie about it.

-Oscar: You don't have to lie. Listen, I'm tired of asking you - I'm telling you!

-Steve: Is that like an order, Oscar?

-Oscar: You can take it any way you like.

Afin de réparer l’avion, Steve est obligé de montrer ses pouvoirs bioniques au sénateur Hill, qui a financé son opération sans savoir de quoi il retournait. Plus tard, le sénateur tient à remercier Steve de lui avoir sauvé la vie ainsi qu’à son fils, qui a aidé Steve à ramener l’avion à bon port:

-Sénateur Hill: Best thing I ever did was get Oscar that six million.

-Steve: General, the best thing you ever did was raise a son.

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4. MADAME LE PREMIER MINISTRE
(THE PAL-MIR ESCORT)

Résumé :

La première ministre d’une petite nation du Moyen-Orient du nom d’Eretz, Salka Pal-Mir, est aux États-Unis afin d’entamer des pourparlers de paix avec les factions guerrières en conflit au sein de son pays. Comme elle souffre d’un syndrome cardiaque qui risque à tout moment de provoquer un infarctus fatal, madame Pal-Mir, faute de pouvoir trouver un donneur compatible, a accepté que Rudy Wells lui greffe un tout nouveau cœur bionique. Pour les fins de l’opération, la première ministre doit se rendre secrètement au centre de recherches de Rudy Wells dans le Tennessee. Pour assurer sa sécurité lors du voyage, Oscar Goldman réussit à la convaincre d’être accompagnée par Steve Austin pour veiller sur sa sécurité. Il se trouve cependant que Shahvid, le garde du corps personnel de madame Pal-Mir, est de mèche avec ses ennemis et ces derniers comptent bien profiter de l’occasion pour l’éliminer pendant le trajet.

Critique :

On avait pu voir dans Athéna Un que le caractère quelque peu chauvin, patriarcal et macho de Steve Austin avait parfois du mal à s’ajuster à la présence de femmes fortes à des postes non-traditionnels, en l’occurrence le major Kelly Wood, première femme astronaute américaine. Cette fois-ci, c’est à une cheffe d’état que notre homme bionique doit venir en aide, alors qu’il ose affirmer sérieusement d’entrée de jeu que la possibilité de voir un jour une femme devenir présidente des États-Unis est tout à fait improbable.

Mais tout comme avec le major Wood, Steve Austin démontre progressivement une admiration, un grand respect et une certaine ouverture par rapport à sa position de départ à force de connaître madame Pal-Mir pendant le trajet vers le centre de recherches de Rudy Wells. Son tempérament humain et empathique a repris le dessus pour l’amener à plus de compréhension envers cette dame, et à mieux accepter le fait qu’une femme puisse très bien diriger les destinées d’un pays aussi bien que les hommes.

Sachant sans doute que l’attaque des ennemis de la première ministre en cours de route serait prévisible, les auteurs ont eu la bonne idée de miser davantage sur le développement de la relation entre Steve et madame Pal-Mir. Ce faisant, nous découvrons en elle, certes, une femme engagée, intelligente, capable d’avoir une poigne de fer et d’être dure comme le roc, mais également un chef d’état sensible, serviable, croyant au bien commun et à la paix. Et à travers ses traits de caractères et sa relation avec Steve, ce dernier finit lui-même par tomber littéralement sous son charme et réciproquement. C’est là où réside à l’arrivée tout l’intérêt de Madame le Premier ministre.

Il est également à noter que les trois épisodes précédents de la seconde saison, en dépit de leurs qualités, étaient un peu faibles sur le plan de l’humour. Ici toutefois, les échanges entre madame Pal-Mir et Steve Austin ne manquent parfois pas de piquant. Mais comme ce personnage de cheffe d’état n’a pas la langue dans sa poche pour émettre ses idées et ses opinions, cela n’a rien de surprenant.

Ainsi, bien que le propos politique reste en surface et s’en tiennent à des éléments universels, et que le suspense n’est pas son point fort, cet épisode nous offre un rare et beau portrait d’une grande politicienne d’âge mûr. Voilà qui est rafraichissant, plus encore dans le contexte d’une série d’aventures flirtant avec la science-fiction et à une époque où l’on ne voyait pas énormément de protagonistes féminins forts.

Et dire que la femme bionique n’est pas encore arrivée…

Anecdotes :

  • Seul et unique épisode réalisé par Lawrence Dobkin, d’abord connu comme acteur de soutien à la radio et à la télévision (Mission: Impossible, Les Rues de San Francisco, K2000), mais qui n’a pas hésité à passer derrière la caméra (Les Joyeux Naufragés, Les Mystères de l’Ouest, Star Trek, Cannon, Barnaby Jones).

  • Le tandem de scénaristes composé de Margaret et Paul Schneider est l’un des rares couples mariés à avoir travaillé ensemble pendant presque toute leur carrière. Madame le Premier Ministre est le premier des trois scripts qu’ils ont écrits ensemble pour la série. Ils ont également écrit des scénarios pour des séries comme La Nouvelle Équipe, Bonanza, mais surtout des séries médicales comme Le Jeune Docteur Kildare et Docteur Marcus Welby. Ils sont décédés en 2008 à quatre mois d’intervalle.

  • Anne Revere (Madame Pal-Mir) fut l’une des grandes actrices de composition à Hollywood durant les années 40. Spécialisée dans les rôles de matriarches et les personnages névrosés au cinéma après avoir fait de grands débuts sur la scène de Broadway, elle a remporté l’Oscar de la meilleure actrice de soutien pour le film Le Grand National en 1946, en plus d’avoir obtenu deux autres nominations dans cette catégorie. Sa carrière connut un tournant dramatique en 1951 lorsque son nom figura sur la « liste noire » du fameux sénateur McCarthy, qui voulait purger Hollywood du « mal communiste » et qui avait entrepris une sorte de « chasse aux sorcières ». Évoquant le cinquième amendement, elle refusa de témoigner devant le Comité des Activités anti-américaines, et elle démissionna du conseil d’administration de la « Screen Actors Guild » dont elle était la trésorière. Sa carrière au cinéma brisée, elle disparut des grands écrans pendant 20 ans, mais retourna au théâtre et fonda avec son époux une école pour acteurs et actrices à New York. Se considérant elle-même comme une actrice rebelle, son passage dans la série fut l’une de ses très rares apparitions au petit écran. Cette rareté jumelée à la polyvalence de son talent ont fait d’elle l’une des plus prestigieuses artistes invitées que la série a obtenu. Elle nous a quitté en 1990.

  • Le réalisateur John Landis (Les Frères Blues, Le Loup-Garou de Londres) fait un cameo dans cet épisode.

  • L’idée d’une transplantation cardiaque comportant un cœur artificiel relevait de la science-fiction au moment de la diffusion de la série. Les auteurs ont cependant été quelque peu visionnaires, puisque la première greffe réussie d’un cœur artificiel a été réalisée en 2001, soit 27 ans après la diffusion de cet épisode.

  • Le nom du pays fictif dont madame Pal-Mir est la cheffe d’État se nomme Eretz. Cela fait référence au terme hébreu « Eretz Ysrael » qui signifie « Terre d’Israël ». Ce rapprochement avec l’état hébreu du Moyen-Orient dans le récit est renforcé par sa position géographique et par le tempérament de « dame de fer » que possède Salka Pal-Mir, qui n’est pas sans rappeler celui de l’ancienne première ministre d’Israël, Golda Meir, qui a été au pouvoir de 1969 à 1974.

  • Considérant qu’il est important pour Oscar Goldman de garder secrète la nature bionique de Steve Austin, il est surprenant qu’il en dévoile autant à son sujet à madame Pal-Mir pour la convaincre de la nécessité qu’il soit son garde du corps le long du trajet vers le centre de recherches de Rudy Wells, même si elle est considérée comme une alliée des États-Unis. De plus, les images présentées à madame Pal-Mir montrant Steve en action ne sont pas crédibles car elles sont toutes tirées d’épisodes de la première saison et personne n’aurait pu les filmer à cette fin. Un seul segment est crédible car il est tiré du pilote où le personnel scientifique a vraiment filmé Steve.

  • Bien qu’il ne tue personne dans cet épisode, Steve se sert pour une rare fois d’une arme à feu, alors qu’il est censé les détester.

  • On apprend dans cet épisode que la chirurgie bionique est plus complexe et risquée que la chirurgie normale, car Rudy Wells révèle à Steve que de sacrifier son bloc d’alimentation installé dans son bras, pour permettre la greffe de madame Pal-Mir, peut avoir des conséquences irréversibles sur les connexions neuronales reliées au cerveau de Steve, ainsi qu’à sa moelle épinière. Steve n’hésite évidemment pas à faire ce sacrifice et d’avoir confiance en Rudy Wells pour que tout se passe bien.

  • Le véhicule utilisé par Steve pour conduire madame Pal-Mir et son médecin, le docteur Av Ni, est un camping-car. Ce type de véhicule était relativement nouveau et peu répandu à l’époque avant de devenir plus populaire par la suite. Il faut noter que si Oscar Goldman affirme que ce véhicule possède à son bord de l’équipement médical dernier-cri et du matériel spécial, rien à l’écran ne suggère davantage qu’un simple camping-car.

C’est la première fois que Steve Austin fait usage de son œil bionique pendant qu’il conduit.

-Madame Pal-Mir: I have never trusted very good-looking men.

-Steve: Well, I've never trusted good-looking prime ministers.

-Madame Pal-Mir (en riant): What a thing to say. I have been called many things in my time: ruthless, fanatical, dictatorial. But good-looking? This is a first! (elle rit encore)

-Docteur Av Ni: Salka, please!

-Madame Pal-Mir: Ah, my good Dr. Av Ni is afraid I will die laughing. Tell me, Av Ni, you know a better way to go?

-Steve: Well, that's just the thing; you can't argue with a woman.

-Madame Pal-Mir: What's hard about it? It's very easy to argue with me. Av Ni, tell him how easy it is to argue with me.

-Docteur Av Ni: Arguing is easy; winning is hard.

Lors de la scène finale alors que Steve rend visite à Madame Pal-Mir après son opération:

-Madame Pal-Mir: If only Salka Pal-Mir were 40 years younger...

-Steve (lui embrassant la main): If only Steve Austin were 30 years older. 

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5. CINQ CENTS MILLIONS DE PLUS
(THE SEVEN MILLION DOLLAR MAN)

Résumé :

Steve Austin est étonné de découvrir qu’Oscar Goldman et Rudy Wells lui ont menti en lui cachant l’existence d’un autre homme bionique: Barney Miller, un ancien champion du monde de course automobile victime d’un grave accident où il a perdu ses deux bras et ses deux jambes. En permettant d’opérer sur Barney la fameuse greffe bionique, Oscar et Rudy espèrent que ce dernier puisse prendre la relève de Steve en cas de pépin. Sauf qu’à la différence de Steve, Barney semble émotionnellement avoir du mal à vivre avec son nouvel état physique, au point où il fait un usage abusif de la force bionique et se montre instable au cours d’une mission. Lorsque la décision de réduire ses pouvoirs bioniques au niveau d’un humain normal est prise, Barney tente de détruire tous les dossiers relatifs au projet Cyborg. Seul Steve peut l’arrêter et le ramener à la raison.

Critique :

On pouvait craindre que cet épisode, où Steve Austin rencontre pour la première fois une personne ayant subi la même opération que lui à quelques détails près, ne verse dans la surenchère et diminue le caractère unique des pouvoirs bioniques de notre héros astronaute. C’est oublier qu’à travers ces pouvoirs, les auteurs ont toujours cherché à faire d’abord ressortir le caractère humain de Steve depuis les débuts de la série. Et l’arrivée de Barney Miller, l’Homme de Sept Millions du titre, vient encore davantage renforcer cet aspect, avec déjà en préambule, le fait qu’Oscar Goldman et Rudy Wells ait menti à Steve sur l’existence de Barney. Quand on connaît l’honnêteté de Steve et la nature de son amitié avec Oscar et Rudy, nul doute que ce mensonge risque affecter leurs relations futures, car une limite a été franchie.

Plus encore que le fait de distinguer les personnalités divergentes de nos deux hommes bioniques, le scénario renvoie à certaines idées exprimées dans le premier téléfilm-pilote, notamment en ce qui a trait aux conséquences psychologiques de cette greffe bionique. Comme d’ailleurs se plait à répéter Steve à Barney, il comprend ce que le pilote automobile peut ressentir car il est passé aux travers des mêmes tourments intérieurs que ce dernier vit après cette opération.

L’intrigue nous dévoile ensuite que si Steve et Barney ont ressenti les mêmes craintes après leur greffe respective, c’est le chemin qu’ils ont choisi de prendre qui les distinguent, et c’est là où l’aspect humain des personnages ressort davantage que leurs simples pouvoirs, et donne une certaine intensité lors de leur affrontement dans le dernier tiers.

Bien sûr, ce contraste entre Steve et un autre protagoniste doté de pouvoirs spéciaux avait été magnifiquement illustré dans Le Mal de l’Espace. Mais le fait qu’il s’exprime par l’intermédiaire d’un autre homme bionique dont les comportements sont à l’opposé de ceux de Steve, permet à l’histoire d’être convaincante car elle joue davantage sur un effet de miroir, comme si Barney était le côté obscur de Steve où le portrait de ce qu’il aurait pu devenir s’il avait pris un autre chemin pour passer au travers les peurs et les questionnements qu’il se pose dans le premier téléfilm-pilote.

La qualité d’interprétation de Monte Markham dans le rôle Barney est pour beaucoup dans la réussite de cet épisode. Son élégance rugueuse et son aptitude à jouer dans divers registres d’expression sans trop surcharger font également un superbe contrepoint avec le jeu simple et laconique de Lee Majors. Cette complémentarité a visiblement fonctionné aux goûts des producteurs puisque Monte Markham interprétera de nouveau Barney Miller dans une suite, Super Duel, au cours de la troisième saison.

Anecdotes :

  • Richard Moder (parfois nommé Dick) faisait ici ses débuts dans la série en réalisant le premier de 14 épisodes. S’il a surtout travaillé comme assistant-réalisateur ou réalisateur de seconde-équipe au cours de sa carrière, son boulot en tant que réalisateur principal s’est concentré surtout autour de plusieurs épisodes de quelques séries populaires (Lassie, Wonder Woman, Daktari, Shérif fais-moi peur!), soulignant ainsi sa fidélité envers quelques producteurs. Harve Bennett n’hésita pas d’ailleurs à lui confier la direction de certains épisodes parmi les plus importants, comme le double-épisode La Femme Bionique et sa suite Le Retour de la Femme Bionique. Il est mort en 1994.

  • Consultant aux scénarios pour la première moitié de la saison Deux, Peter Allan Fields signait ici également le premier de ses trois scénarios pour la série. Cet auteur et producteur a travaillé pendant trois décennies dans le milieu de la télévision, notamment sur des séries comme Des Agents très spéciaux, McCloud et Star Trek: Deep Space Nine.

  • Acteur à la fois polyvalent, intellectuel et élégant, Monte Markham a connu une carrière variée au cinéma, à la télévision et au théâtre qui se poursuit d’ailleurs toujours. Après avoir fait ses débuts dans un double-épisode de la série Mission: Impossible, il a atteint une certaine notoriété grâce à un double rôle de frères jumeaux dans une sitcom inédite en France et au Québec: The Second Hundred Years, mais également dans la version sitcom du film de Frank Capra, l’Extravagant Mr. Deeds. Après avoir incarné le célèbre avocat Perry Mason dans une nouvelle version de la série originale, on le voit de plus en plus au petit comme au grand écran, et son rôle de Barney Miller dans cet épisode a grandement contribué à sa popularité. Tellement qu’il reviendra au cours de la troisième saison dans l’épisode Super Duel.

  • L’auteur du roman Cyborg, Martin Caidin, avait songé à Monte Markham comme premier choix pour incarner Steve Austin dans le téléfilm original. Le contraste entre l’intensité naturelle de son jeu d’acteur face au style plus réservé de Lee Majors, a toutefois prouvé qu’il convenait mieux au personnage de L’Homme de Sept Millions. Et c’est encore une fois ce contraste entre lui et Steve qui fait l’une des richesses de cet épisode.

  • Maggie Sullivan (Carla Peterson, infirmière et petite amie de Barney) est surtout une actrice connue pour avoir joué dans des soaps operas (Des Jours et des vies, Hôpital central). Tout comme Monte Markham, elle a repris son rôle de Carla dans l’épisode Super Duel.

  • Au cours d’un échange avec Barney, Steve laisse entendre qu’Oscar pourrait bien construire un troisième cyborg. Cette hypothèse deviendra réalité un peu plus tard avec l’arrivée de La Femme bionique: Jaime Sommers.

  • Le nom officiel du projet bionique qui a fait de Steve et Barney ce qu’ils sont est enfin dévoilé dans cet épisode. Il s’agit du « Projet Cyborg ».

  • Deux mois après la diffusion de cet épisode débutait au petit écran une sitcom qui deviendra populaire: Barney Miller, inédite dans tous les pays francophones. Étant donné qu’il s’agissait du même patronyme que le protagoniste bionique de cet épisode, son nom de famille sera changé en Hiller dans la suite Super Duel pour éviter toute confusion.

  • Le récit introduit le concept que la force bionique peut être diminuée jusqu’au même niveau qu’un humain normal. Le fait que ce soit Steve qui évoque cette possibilité au sujet de Barney laisse croire qu’il y a peut-être songé autrefois. On notera toutefois que si Steve révèle également que ce processus est irréversible, la suite de la série lui donnera tort sur ce point.

  • Oscar affirme à Steve qu’il n’est pas seul à décider qui peut obtenir la greffe bionique en faisant référence à un « ils » au pluriel qui décideraient dans l’ombre. Cela semble concorder logiquement avec la scène dans le téléfilm-pilote où le personnage d’Oliver Spencer, l’équivalent d’Oscar, est parvenu à obtenir l’autorisation d’un groupe de personnes dont on ignore la provenance et leur identité pour permettre l’opération qui a fait de Steve Austin le premier homme bionique.

  • On découvre pour la première fois dans cet épisode qu’il existe une voûte secrète cachée derrière un des murs du bureau d’Oscar Goldman.

  • Avant d’être devenue la petite amie de Barney, on apprend que l’infirmière Carla Peterson a déjà eu une relation avec Steve à l’époque où il récupérait de son opération. C’est là un autre cas où, comme pour Oscar Goldman qui s’est substitué à Oliver Spencer sans explications,  l’infirmière Jean Manners, qu’on a pu voir dans le téléfilm-pilote, a été remplacée par Carla, bien qu’à l’évidence, il s’agit du même personnage auquel le récit fait référence.

  • Le centre de recherches bioniques de Rudy Wells est censé être situé un zone restreinte, secrète et bien protégée. Or, on ne voit qu’une portion d’une simple clôture à l’entrée, un seul garde visible, et tous les personnages semblent pouvoir y entrer ou en sortir sans aucun contrôle effectué par la sécurité. Ce qui est très irrégulier pour dire le moins.

  • En plus de quelques erreurs de raccord lors de la fameuse scène de combat entre Steve et Barney, on ne peut que s’étonner du fait que les deux hommes ne portent pas de traumatismes ou de séquelles suite aux nombreux impacts sur le corps et au visage subis par leur force bionique respective. Rien que le coup de poing de Steve administré dans la poitrine de Barney aurait dû être fatal à titre d’exemple. D’un autre côté, on trouve également lors de la scène de combat un moment où Steve parvient inexplicablement à repousser avec son bras gauche non-bionique les deux jambes de Barney.

  • Contrairement à Steve, Barney a deux bras bioniques, mais aucun œil. Il semble donc qu’étant donné que Barney ait coûté un million de dollars de plus que Steve pour devenir bionique, qu’un bras artificiel supplémentaire coûte plus cher qu’un œil.

  • Le premier titre original de cet épisode était: Line of Duty

-Oscar: Steve, your friendship is most important to me.

-Steve: Oscar, I don't lie to my friends.

-Oscar: There are times when I have to lie.

-Barney (à Steve): Did you really think that when the great Oscar Goldman pushed one of his little buttons and ordered up you, his brand new bionic gadget, did you really think he ordered only one of a kind? (pause) Wrong.

-Rudy: (voix forte) This is lunacy!

-Barney: You put me together, Rudy: the nuts, the bolts, the wires. Tell me, can the machine be more lunatic than those who created it?

-Oscar: You want me to take seven million dollars’ worth of bionic perfection and toss it down the drain, huh?

-Steve: Well, I got one advantage over you there, Oscar. I don't care about the seven million dollars.

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6. LES VISITEURS DE L'ESPACE
(STRAIGHT ON 'TIL MORNING)

Résumé :

Steve Austin est témoin comme plusieurs autres de l’arrivée d’un OVNI sur le territoire américain. En réalité, le vaisseau spatial, à la suite de problèmes de fonctionnement, n’a eu d’autre choix que de faire un atterrissage forcé sur Terre. À son bord se trouve une famille d’explorateurs extra-terrestres dont la biologie radioactive affecte mortellement tous les humains qu’ils croisent, et réciproquement. Alors qu’ils sont recherchés par les autorités qui croient que ces extra-terrestres ont des intentions hostiles, Steve les retrouve et constate que ses membres bioniques le protègent de leurs émanations radioactives tout en n’affectant pas leur condition biologique. Après avoir discuté avec Minonee, l’une des naufragés de l’espace, il décide alors de leur venir en aide afin qu’ils puissent repartir en paix.

Critique :

Déjà dans Les Pionniers, on y évoquait une possible invasion venue de l’espace, ou la présence de visiteurs extra-terrestres au début de l’épisode, alors qu’il s’agissait simplement du retour de voyage de deux scientifiques dont l’expérience a mal tourné. Mais cette fois avec Les Visiteurs de l’Espace, la série aborde officiellement pour la première fois cet élément qui a alimenté tant de films et de séries de science-fiction depuis des années.

Si dans la majorité des cas, les extra-terrestres peuvent s’avérer hostiles envers les humains, c’est exactement le contraire ici. Et étant donné l’importance de l’humanisme à travers la série et la personnalité de Steve Austin (je me répète!), ce caractère pacifique est très bien abordé sur le plan dramatique. En effet, la divergence biologique qui sépare les visiteurs de l’espace des êtres humains se veut un bel angle narratif pour souligner les malentendus pouvant animer les préjugés portant sur la crainte des différences, et encore plus si cette rencontre du troisième type s’avère accidentelle et pas fortuite.

Cet angle narratif prend une grave tournure puisqu’elle laisse des dommages collatéraux des deux côtés: les humains meurent au simple contact physique avec les extra-terrestres, tandis que ces derniers en meurent aussi, mais ils ne peuvent également survivre sur notre planète et sont condamnés à une mort lente à cause de son atmosphère particulière. Il est intéressant de constater que les membres bioniques de Steve lui permettent de venir en aide pleinement aux visiteurs autrement que par ses pouvoirs habituels, puisque c’est grâce à eux qu’il n’est pas affecté à leur contact, notamment à cause de leur radioactivité.

De surcroit, l’empathie de Steve se retrouve par la suite confrontée aux nécessités scientifiques de son ami Oscar Goldman et des réalités impérialistes des États-Unis. J’avais déjà évoqué dans l’épisode précédent le fait que la relation entre Oscar et Steve allait connaître une nouvelle évolution suite au mensonge d’Oscar au sujet de Barney Miller qui a heurté la valeur de l’honnêteté chère à Steve. Ainsi dans Les Visiteurs de l’Espace, Steve est outré qu’Oscar ne le croit pas au départ sur le fait qu’il ait vu un OVNI dans le ciel, mais il se permet en prime de lui désobéir deux fois, entre autres lorsqu’Oscar ordonne en vain Steve de ne pas laisser repartir Minonee, la seule extra-terrestre encore en vie, afin qu’elle soit étudiée étant donné l’intérêt scientifique qu’elle représente. Comme à chaque fois que Steve désobéit à Oscar, ce dernier ne lui en tient pas rigueur et se laisse finalement convaincre du bien-fondé des actes de son ami.

Au final, si on ferme les yeux sur quelques incongruités propres au genre, comme le fait que les extra-terrestres qui parlent parfaitement anglais et l’improbabilité de leur « naufrage » malgré leurs connaissances avancées en vols spatiaux, et des erreurs de raccord occasionnels avec l’inclusion des prises de vue de la NASA, cet épisode constitue un pas en avant autant sur l’évolution de la relation entre Steve et Oscar, que sur le thème de la présence de visiteurs extra-terrestres sur Terre dans la série. Car ces visiteurs, on s’en doute bien, ne seront pas les derniers.

Anecdotes :

  • C’est le deuxième et dernier épisode écrit par D.C. Fontana et réalisé par Lawrence Doheny. Le tandem avait déjà travaillé ensemble pour l’épisode Athéna Un lors de la première saison.

  • Bien qu’elle ait déjà obtenu plusieurs rôles dans divers épisodes de séries télévisés (Barnaby Jones, Mannix, La Nouvelle Équipe, Cannon) entre ses débuts en 1969 et Les Visiteurs de l’espace, c’est véritablement à partir des années 80 que la carrière de l’actrice Meg Foster (Minonee) a pris son envol, notamment en jouant le rôle de Christine Cagney dans le pilote et les premiers épisodes de la série Cagney & Lacey, avant d’être remplacée par Sharon Gless. Ses yeux bleus pâles et sa voix douce à basse tonalité lui ont cependant procuré de nombreux rôles atypiques d’extra-terrestres, de vilaines, ou d’agents doubles dans des films de genre ou des séries B au grand comme au petit écran (Code Quantum, Vengeance Aveugle, Les Maîtres de l’Univers, Leviathan, Miami Vice, Invasion Los Angeles, Xena la Guerrière). Après une pause en 2004, elle a fait son retour dans le film d’horreur culte de Rob Zombie, Les Sorcières de Salem, en 2012. Elle est toujours active au cinéma et à la télévision.

  • Avec son mètre 96 et ses épais sourcils, Cliff Osmond s’est plu à jouer autant des hommes de main dans plusieurs séries policières ou western (Le Justicier, K2000, Starsky & Hutch, Opération Vol) que des personnages comiques dans quelques sitcoms (Oscar et Félix) et plusieurs films réalisés par Billy Wilder (Irma la Douce, Spécial Première, Embrasse-moi Idiot!). Durant trois décennies, des années 60 aux années 90, Cliff Osmond a également touché à la réalisation, à la production, à l’écriture (il a publié un livre sur le jeu d’acteur) et surtout à l’enseignement. Il est décédé en 2012.

  • Le thème de la tolérance et de l’empathie, spécialement quand les protagonistes sont originaires d’une planète différente, en dépit de malentendus entretenant des préjugés, est un thème qui a été souvent abordé dans Star Trek, ce qui n’étonne guère puisque l’auteure D.C. Fontana a travaillé sur cette série. Et tout comme dans Athéna Un, nous avons droit à un protagoniste féminin fort en Minonee, bien que différente du major Kelly Wood au plan de la personnalité.

  • La plupart des scènes extérieures et des stock-shots montrant le centre spatial et le désert qui l’environne ont été filmées aux installations d’assemblage de Rockwell International, qui fait partie du site militaire 42 de l’U.S. Air Force basé à Palmdale en Californie, près du désert de Mojave. C’est à cet endroit que plusieurs compagnies d’aviation ou œuvrant dans l’aérospatiale, incluant la NASA, ont travaillé à la création de plusieurs avions ultra-modernes comme le fameux F-117 furtif, le bombardier B-2, ainsi que la toute première navette spatiale américaine (Enterprise). Ces installations ont également servi aux tournages de deux grosses productions cinématographiques: Rencontres du Troisième Type de Steven Speilberg et Moonraker de Lewis Gilbert qui fait partie de la série des James Bond.

  • Le titre original en anglais, Straight on ‘til Morning, fait référence à une phrase dans le roman original Peter Pan de J.M. Barrie: « second to the right, and straight on till morning. (Deuxième à droite et tout droit jusqu’au matin)» qui indique la direction vers le Pays Imaginaire. Steve Austin ajoute cependant le mot « star » à cette phrase, citant ainsi la version animée de 1953 de Walt Disney.

  • Steve Austin déclare avoir déjà aperçu un OVNI lors de son premier voyage sur la Lune dans cet épisode et on apprend de Minonee qu’il s’agissait en fait d’une sonde d’exploration issue de sa planète afin d’étudier la Terre.

  • Selon Minonee, son peuple viendrait de la galaxie Andromède. Ce qui veut dire que pour venir sur Terre, leur vaisseau doit être doté d’une technologie avancée leur permettant de voyager à la vitesse de la Lumière. Il apparaît donc improbable qu’un peuple possédant des connaissances scientifiques nettement plus avancées que sur Terre, puisse connaitre la langue anglaise, soit capable de voyager sur de très longues distances et qui a en plus déjà préalablement envoyé une sonde d’exploration, ne se soit pas déjà préalablement prémuni afin d’éviter de subir les effets néfastes de la vie biologique de notre planète. Surtout en sachant que ces différences biologiques peuvent les tuer et tuer les humains, même dans le cas d’une visite non-sollicitée ou accidentelle.

  • On découvre dans cet épisode que l’œil bionique de Steve lui permet de détecter des illusions visuelles ou des mirages, comme celles projetées par les extra-terrestres pour tromper les humains qui les poursuivent. On peut voir aussi que cet œil peut passer spontanément du mode télescopique en mode infrarouge.

  • Étant donné que Steve ne meurt pas au contact des extra-terrestres, cela veut dire que son bras et ses membres bioniques peuvent absorber une très quantité de radiations sans qu’il en soit affecté.

  • Le maquillage sur la peau des personnages extra-terrestres change souvent de ton de couleur d’un plan à l’autre sans raisons. Même chose pour la chevelure de Minonee, bien attachée dans la première moitié de l’épisode, qui est ensuite détachée dans la seconde moitié sans motif particulier.

  • Pour permettre à Minonee de monter à bord de la sonde lunaire qui lui permettra de rejoindre le vaisseau mère de son peuple, Steve Austin enlève certaines pièces d’équipement pour créer de l’espace à l’intérieur. La NASA ne laissant jamais rien de superflu à bord de ses engins spatiaux, il est étrange ici que personne ne détecte l’absence de ces pièces d’équipement avant le décollage de la sonde, à l’exception d’un contrôleur ayant remarqué une variation de poids.

  • Lorsque Steve arrache une clôture électrifiée, on remarque qu’il la tient avec sa main non-bionique sans ressentir de choc électrique.

  • Dans une entrevue, le producteur Harve Bennett a révélé que cet épisode devait tenter de rehausser un peu le mérite « littéraire » de la série. « C’était finalement un épisode plus littéral que littéraire. » avoua-t-il avec ironie.

  • Les deux scénarios écrits par D.C. Fontana pour la série (Athéna Un et Les Visiteurs de l’espace) ont été adapté ensemble en un seul roman par Mike Jahn intitulé: The Rescue of Athena One.

  • Certains échanges audios entre le personnel de la NASA au moment du lancement de la sonde lunaire à la fin de l’épisode sont exactement les mêmes que ceux entendus dans Athéna Un au moment du décollage de la fusée du major Kelly Wood.

-Oscar: I know what's been going on here.

-Steve: Do you, Oscar?

-Oscar: I know that four of them landed in a craft that came down at sea. I know that one of them died and disappeared. I know that if anyone touches them, they'll suffer extreme radiation burns and shock. And I know that we can't let any of them escape.

-Oscar: Could you give us any information, any knowledge that your people may have accumulated?

-Minonee: I've told him (Steve) everything I know.

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7. UNE AMITIÉ
(THE MIDAS TOUCH)

Résumé :

Après avoir été aperçu à Las Vegas, Oscar Goldman disparaît mystérieusement sans donner aucun signe de vie. Inquiet, Steve se rend au Nevada afin d’espérer le retrouver. Certaines indications laissent croire qu’Oscar est impliqué dans un complot criminel pour voler l’or d’une mine de la région. Steve trouve la mine en question pour découvrir qu’Oscar a été trompé par un ami proche, Bert Carrington, qui a su abuser de sa confiance afin de trafiquer l’or de la mine hors du pays. Forcé de travailler dans la mine après avoir été fait prisonnier, Steve n’a toutefois pas dit son dernier mot.

Critique :

Après une série d’épisodes de niveau à peu près similaire en matière de qualité, mais aucun qu’on puisse qualifier d’exceptionnel, Une amitié marque une petite baisse de régime car il s’avère moyen sans plus. La séquence pré-générique était pourtant prometteuse, alors qu’on voit Oscar Goldman à la mine qui semble nettement plus attiré par l’appât du gain de tout cet or extrait, au point d’échanger un sourire de complicité et de satisfaction avec le contremaître des lieux, MacGregor. Le spectateur se demande alors comment Oscar a pu ainsi tourner sa veste, mais la suite montre rapidement qu’il ne fallait pas se fier aux apparences.

Néanmoins, plus l’histoire progresse, alors qu’on suit Steve cherchant à découvrir où est Oscar et ce qu’il est devenu alors que les faits sont contre lui, plus on comprend que son patron et ami a été victime d’une machination, afin de porter le chapeau pour le véritable vilain, qui se révèle être un ami d’enfance au tempérament jaloux: Bert Carrington. Son identité devient tellement évidente qu’on peut le deviner aisément bien avant que la caméra nous montre son visage après la tentative d’évasion avorté de Steve et Oscar.

Tel quel, cet épisode n’est pas ennuyeux malgré son intrigue banale, mais la réalisation technique met trop en évidence de nombreuses erreurs minant trop souvent sa crédibilité. À commencer par le fait que Steve se sert de ses pouvoirs bioniques pour détruire la grille devant la fenêtre du bâtiment où Oscar est enfermé, alors qu’il aurait été bien plus simple de passer discrètement par la porte afin de ne pas donner l’alerte.

En prime, l’emploi de la « nuit américaine », procédé standard récurrent dans les séries télés, apparaît comme bien trop évident sur des scènes censées se dérouler la nuit, alors qu’elles sont très visiblement tournées de jour, tellement le ciel y est bleu clair. Finalement, alors que deux mineurs ne s’entendent pas sur le sort final réservé à Steve dans le désert, ce dernier en profite pour se libérer de ses menottes, mais d’une façon telle que pour y arriver, il aurait fallu qu’il soit comme Barney Miller, soit avoir deux bras bioniques, alors qu’on sait qu’il en a qu’un seul.

Encore heureux que certains traits d’humour permettent à cet épisode de rester comestible, mais même de ce côté, on en aurait souhaité davantage étant donné le potentiel que représentait la présence l’acteur hitchcockien Farley Granger dans le rôle du vilain et ami d’enfance d’Oscar. La présence de trois scénaristes au générique semble prouver que le récit a posé plusieurs problèmes dans son élaboration et le résultat final démontre qu’ils n’ont pas été majoritairement corrigés ou mieux adaptés pour améliorer l’ensemble.

Anecdotes :

  • C’est le deuxième scénario par Peter Allan Fields.

  • Seul et unique épisode de la série réalisé par Bruce Bilson, il a travaillé davantage avec Lee Majors pour la série L’Homme qui tombe à pic (9 épisodes). Son travail de réalisateur va de la sitcom (M.A.S.H., Oscar et Félix, La Croisière s’amuse) aux séries traditionnelles (Hawaï Police D’État, Wonder Woman, Section 4, Dallas).

  • S’il a joué régulièrement au petit écran (L’Homme de fer, Hawaï Police D’État, La Croisière s’amuse) et à Broadway, Farley Granger (Bert Carrington) est d’abord connu pour avoir été l’une des vedettes dans deux classiques du maître du suspense Alfred Hitchcock (La Corde, L’Inconnu du Nord-Express) et dans le célèbre film de Luchino Visconti, Senso. Il est mort en 2011.

  • Après trois brèves apparitions d’une certaine Miss Drake dans trois épisodes de la saison Un, Une amitié introduit le personnage de Julie Farrell en tant que secrétaire d’Oscar Goldman. Elle a d’ailleurs droit à un rôle plus substantiel que sa prédécesseure puisque durant la première moitié du récit, elle accompagne Steve en dehors du bureau pour l’aider à retrouver Oscar. Ceci marque déjà une volonté des auteurs d’impliquer davantage une des secrétaires d’Oscar dans quelques intrigues de la série, mais il faudra attendre vers la fin de la saison avant d’en rencontrer une aux contours et à la personnalité mieux définies: Peggy Callahan.

  • Étant donné l’habileté de Steve à courir avec une grande vitesse grâce à ses jambes bioniques, il est un peu surprenant de le voir impliqué brièvement dans une poursuite en voitures où il est derrière un volant.

  • On apprend dans cet épisode qu’Oscar Goldman emploie quotidiennement des noms de code avec son personnel à des fins de vérification et de sécurité journalière.

  • C’est évidemment en souvenir de leur amitié au collège qu’Oscar Goldman a nommé Bert Carrington à la tête de la Division de Recherche minière de l’OSI. Cette division travaille notamment dans le domaine des énergies alternatives et est impliqué dans le « projet Lithanium »; le lithanium étant un sous-produit fictif issue de la fusion de l’or. Voilà qui montre en partie comment Bert Carrington a pu monter cette machination contre Oscar afin de voler l’or à son seul profit.

  • Selon Bert Carrington, Oscar était réputé pour être un étudiant turbulent qui a déjà été arrêté pour excès de boisson et pour avoir repeint le bureau du directeur du collège avec une couleur pourpre. En revanche, Oscar était un éternel « poulidor » dans tous les départements face à Bert Carrington à qui tout réussissait, sauf pour l’argent. Ce qui explique en partie sa motivation à trahir son ami d’enfance et à lui faire porter le chapeau pour le vol de l’or.

  • Dans la version originale, Steve prononce l’expression « Keep On Truckin’ » (litt.: Poursuivre sur sa lancée). Cela fait référence à une bande dessinée culte portant ce nom, écrite et dessinée par Robert Crumb, publiée en 1968 par l’éditeur Zap Comix, et également inspirée d’un passage d’une chanson blues des années 30 de Blind Boy Fuller, « Truckin’ My Blues Away ». L’expression, tout comme la bande dessinée, fût emblématique du mouvement hippie et de la contre-culture des années 60-70.

  • Durant un court passage comique, où Steve pellette dans la mine aux côtés de Connors, un des hommes de Carrington qui le surveille, notre homme bionique travaille plus rapidement que Connors sans jamais s’épuiser. Le pelletage ne requiert toutefois pas l’usage de son bras bionique pouvant justifier ce gag, car les muscles requis pour l’exercice sont habituellement le dos et les abdominaux, qui ne sont pas bioniques.

  • Il est amusant qu’au sein d’une station-service visitée par Oscar et Steve et située dans une région désertique, on puisse y retrouver deux machines à sous à l’extérieur.

  • Pour la première fois depuis l’épisode Population Zéro, nous pouvons voir Steve travailler dans son atelier sur sa voiture buggy tout-terrain.

  • Afin d’empêcher Bert Carrington de lui échapper, Steve doit employer sa vitesse bionique alors qu’il est sur le tarmac d’une base de l’Air Force. Plus tard, un des militaires témoin de la scène lui demande comment il a fait:

-Steve: It’s all those Air Force exercices, Lieutenant. Every morning.

-Steve: Now, Carrington told me that he'd always beaten you, ever since school, at everything.

-Oscar: That's true.

-Steve: Well, this time he lost.

-Oscar: So did I, pal...

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8. RECONSTITUTION
(THE DEADLY REPLAY)

Résumé :

En visite à la base Edwards de l’US Air Force, Steve se laisse convaincre par un ami, Jay Rodgers, de pouvoir piloter à nouveau le prototype expérimental HL-10 pour la première fois depuis le terrible accident qu’il a subi il y a deux ans. Oscar Goldman lui déconseille cependant de le faire, car de nouveaux éléments laissent croire que l’écrasement du prototype ne fût pas le fait d’un accident, mais d’un sabotage. Désireux de surmonter ses vieux démons et de faire la lumière sur ce qui a vraiment provoqué son écrasement, Steve décide d’aller de l’avant. Mais pour pouvoir piloter le HL-10, il doit d’abord faire ses preuves dans le simulateur. La tâche s’avère loin d’être une formalité car des tensions éclatent entre les membres de l’équipe technique de la NASA et que Steve échoue une première fois au test au cours d’une réplique simulée de la mission qui avait aboutie au fameux crash.

Critique :

Comme cela arrive souvent dans le domaine des séries télévisées, certains épisodes se présentent comme des suites des pilotes qui ont permis leur naissance, afin d’y exploiter certains éléments laissés en suspens. C’est ainsi que le crash qui a mené Steve à devenir un homme bionique, constitue dans Reconstitution le point de départ pour permettre à l’astronaute d’atteindre une forme de rédemption libératrice, suite à une seconde chance s’offrant à lui d’affronter sa peur et de la surmonter pour se prouver à lui-même.

Il y a cependant un risque à vouloir changer pour la deuxième fois par une pirouette scénaristique (le crash n’est plus causé par un accident, mais par un sabotage) un des éléments qui a permis au héros d’être ce qu’il est. Ce risque, c’est la perte de vraisemblance, au point de trahir la nature du protagoniste. Harve Bennett l’avait déjà modifié pour la conception du générique de la série, puisque dans le pilote, c’était une fausse manœuvre d’approche au moment du retour de la navette qui était la cause du crash.

Curieusement, c’est ce changement initial du producteur qui permet au spectateur d’accepter le fait que les personnages secondaires, faisant parti de l’équipe de la NASA sur le projet HL-10 soient « logiquement » dans cet épisode, alors qu’on ne les voit pas du tout dans le téléfilm-pilote original. L’acceptation de cette rupture dans la continuité est parfois étiré à l’extrême-limite, surtout lorsqu’Andrea, officier médical sur le projet, se comporte avec Steve de manière à sous-entendre qu’elle a déjà eu une relation bien plus qu’amicale avec lui, alors que dans le pilote, ce dernier a développé une relation avec l’infirmière Jean Manners, et que dans l’épisode Cinq cents millions de plus, la petite amie de Barney Miller, Carla Peterson, avait aussi eu des liens romantiques avec Steve à la même époque.

Les auteurs ont cependant réussi à contourner ces écueils habilement, et ils en ont profité pour faire progresser la personnalité de Steve en respectant bien les paramètres de la série. Le mystère entourant l’identité du saboteur est bien maintenu jusqu’à la fin, tout comme le suspense final alors que Steve cherche à ramener la navette intacte alors qu’elle est à nouveau sabotée. De plus, l’humour ne manque pas dans cet épisode sans que cela vienne gâcher les tensions dramatiques et le sérieux de l’enjeu. À ce titre, mention plus qu’honorable à Clifton James, qui incarne le coloré personnage Shadetree, et qui, dans la version originale anglaise, sort quelques répliques amusantes avec une verve sudiste pas piqué des hannetons.

Parlant de répliques, soulignons en terminant la qualité de celles dévolues à Steve Austin, qui nous permet de très bien comprendre sa motivation à voler de nouveau aux commandes du HL-10 dans le langage qu’on lui connaît (voir section Anecdotes). Ceci l’amène d’ailleurs encore une fois à désobéir à Oscar Goldman, qui veut lui interdire de le faire, en lui avouant que le crash était dû à un sabotage. Après l’existence de Barney Miller, voilà une autre information cachée par Oscar à la connaissance de Steve, même si les explications fournis pour justifier cette discrétion semblent avoir été accepté par l’homme bionique.

Bref, en dépit du fait que le récit marche sur un mince fil risquant à tout moment de faire chuter l’échafaudage de l’intrigue comme un château de cartes, Reconstitution se veut un pari tout de même réussi en tant que suite du pilote d’origine, même en dépit de l’emploi, avec erreurs de raccord, des mêmes stock-shots du vol et du crash du vaisseau M2-F2 piloté par Bruce Peterson en 1967.

Anecdotes :

  • C’est le premier scénario écrit par Wilton Denmark, qui devint l’un des principaux auteurs de cette seconde saison. Sa contribution fut d’ailleurs importante dans l’évolution de la série, et ce, au moment où celle-ci était en recul après une première saison prometteuse, notamment sous l’impulsion d’Elroy Schwartz avant qu’il ne quitte la série. En plus de ses six épisodes pour l’Homme qui valait trois milliards, Denmark en écrivit deux pour Super Jaimie. Curieusement malgré ses qualités de scénariste, il a peu travaillé pour le petit écran puisqu’il n’a écrit qu’un seul épisode pour Section 4, Wonder Woman et L’Île Fantastique avant de se retirer.

  • Deuxième épisode réalisé par Christian I. Nyby II. Ce choix est logique puisqu’il a déjà été membre de l’armée de l’air américaine, tout comme Wilton Denmark d’ailleurs, et cela paraît dans le dynamisme, le réalisme du récit et de la mise en scène, ainsi que la justesse des termes techniques employés dans le domaine de l’aviation.

  • Avec sa silhouette trapue et son accent du Sud des États-Unis, Clifton James (Shadetree) s’est spécialisé d’abord dans des rôles de shérifs maladroits et forts en gueule au cinéma (Vivre et Laisser Mourir, L’Homme au pistolet d’or, Superman II, Transamerica Express), et aussi à la télé (Gunsmoke, Bonanza, L’Homme qui tombe à pic, L’Agence Tous Risques, Shérif, Fais-moi peur), bien qu’il ait su quand même y varier ses interprétations en alternant de la comédie au drame avec aisance. Il est mort récemment en 2017 à 96 ans.

  • Ancien marine et joueur de football américain, Jack Ging (Ted Collins) a connu une florissante carrière à la télévision pendant plus de trente ans. Peu de temps après ses débuts, il est devenu populaire en étant la vedette de la série médicale The Eleventh Hour (inédite en France et au Québec). S’ensuivent alors de nombreuses apparitions dans d’innombrables séries comme Hawaï Police D’État, Perry Mason, La Nouvelle Équipe, Sur la Piste du Crime, avec parfois des rôles récurrents (Mannix, Lassie, L’Agence Tous Risques). On peut le revoir également dans Pour la vie d’Oscar, trilogie d’épisodes où se croise L’Homme qui valait trois milliards et Super Jaimie.

  • Devenue célèbre pour son rôle d’Angélique Collins dans la série-culte Dark Shadows, qui mélangeait soap opera et fantastique, Lara Parker (Andrea Collins) a enchainé plusieurs apparitions dans des séries comme Kung Fu, 200 Dollars plus les frais, Dossiers brûlants, Section 4, Kojak et L’Incroyable Hulk. Elle a mis temporairement fin à sa carrière d’actrice en 1991 pour se consacrer à l’enseignement et à l’écriture, pour ensuite faire un retour en 2012 avec une apparition dans l’adaptation filmique de Dark Shadows de Tim Burton.

  • Après une longue carrière au théâtre depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, Robert Symonds (Jay Rodgers) a attendu d’atteindre la cinquantaine pour que les spectateurs le voient plus fréquemment au cinéma (L’Exorciste, Arrête-moi si tu peux, Justice pour tous) et à la télévision (200 Dollars plus les frais, Code Quantum, Supercopter, K2000, Dynasty). Il est décédé en 2007.

  • Toute l’équipe de production a pu bénéficier gratuitement de la base aérienne Edwards comme lieu de tournage permanent, que l’on a déjà pu voir dans le pilote original, ainsi que du centre de recherche aéronautique de la NASA, incluant même un simulateur de vol. On retrouve également le HL-10 piloté par Steve dans le pilote ainsi que les images d’archives du vol et du crash du M2-F2 piloté par Bruce Peterson en 1967. Seul tout ce qui était classé « top-secret » n’a pas été filmé. À noter que si la base est fermée habituellement aux civils, quelques tours guidés et quelques vols d’essai effectués en public sont parfois organisés.

  • Le bâtiment souvent montré lors de certains génériques d’épisodes pour représenter le quartier général de l’OSI où se trouve le bureau d’Oscar Goldman, est en fait le « Russell Senate Office Building » qui est situé au coin des avenues Constitution et Delaware à Washington. L’édifice, inauguré en 1909 et complété dans sa forme définitive en 1933, a été construit pour permettre de libérer le Capitole, qui n’avait plus la capacité d’héberger tous les bureaux des sénateurs américains élus. À l’époque du tournage de la série, ce fut l’un des endroits où se sont tenues les audiences sénatoriales concernant la célèbre affaire du Watergate.

  • Il s’agit de l’un des épisodes où Steve emploie le moins souvent ses pouvoirs bioniques, sauf lors de la scène de golf avec Shadetree, qui se veut plutôt un gag, et de la scène finale où Steve recourt à son bras bionique pour tenir le manche et ramener le HL-10 saboté intact. En revanche, il s’agit de l’un des plus touchants de la série, surtout lors du plan final où Steve touche le HL-10 un peu comme le cavalier touche son cheval après l’avoir dompté.

  • Ce fameux HL-10 que l’on a pu voir dans cet épisode et le pilote original, est actuellement exposé devant l’entrée du Dryden Test Flight Center. En 1976, c’est le nouveau nom donné au centre de recherche aéronautique de la NASA qui est toujours situé à la base aérienne Edwards.

  • Comme cela arrive souvent dans ce genre d’épisode qui revisite le passé de son principal protagoniste, on y trouve plusieurs erreurs de continuité, entre autres lorsque Steve revit en flashback son crash alors qu’il est dans le simulateur, sans aucun lien avec la chaîne des événements menant au crash originel et même à ce qui est résumé dans le générique d’introduction de la série.

  • L’épisode souligne le fait que Steve a déjà eu une aventure sentimentale avec Andrea, une officière médicale qui aurait existé à l’époque où il a eu son terrible accident. Ce qui vient autant contredire la relation que Steve a développé avec Jean Manners dans le pilote que celle avec Carla Peterson, que Steve avait souligné il y a peu de temps dans Cinq cents millions de plus.

  • Après que Ted Collins ait pu constater l’état du manche à balai sous la pression de la main bionique de Steve:

  • -Ted: You've, eh, got a pretty good grip.

    -Steve: Well, it comes from squeezing a lot of orange juice.

  • Lors de la partie de golf entre Steve et Shadetree, ce dernier parie que son coup de départ ira moins loin que le sien. Mais après que Steve se soit exécuté:

  •  

     

-Shadetree: You got to be kiddin'. You hit that ball into next week!

-Steve: Yeah, I guess I did kinda catch it on the screws, didn't I? That was a hundred, wasn't it, pardner?

-Oscar: You are more to us, Steve, than just a man on the payroll. You're...

-Steve: A six-million-dollar investment?

-Oscar: I was gonna say 'friend.'

-Steve: Tomorrow, when I climb into that bird, my stomach's going to feel like a bag of bricks. But, I'd still feel the same way without your suspicions. But, I've still got to fly it.

-Oscar: Even though you know someone's trying to kill you?

-Steve: I feel that's what I'd be doing to myself if I didn't fly it.

-Shadetree (à Steve après son atterrissage): Buddy, you are luckier than a skinny turkey at Thanksgiving.

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9.  ACTE DE PIRATERIE
(ACT OF PIRACY)
 

Résumé :

Steve Austin donne un coup de main aux sismologues Louis Craig et Sharon Ellis qui travaillent à poser des capteurs sismiques dans les fonds océaniques. Un message radio les enjoint toutefois de quitter la zone où ils se trouvent car un pays à proximité, le Santa Ventura, vient de rompre les relations diplomatiques avec les États-Unis. Hélas, un bateau de patrouille arraisonne leur bâtiment avant qu’ils n’aient pu quitter les lieux, et les patrouilleurs capturent Louis et Sharon en plus de sectionner le tuyau d’air de la cloche de plongée où se trouve Steve. Ce dernier échappe toutefois à la mort et se rend à la nage au Santa Ventura afin de libérer les sismologues.

Critique :

Avec son suspense inexistant, ses nombreuses invraisemblances, son emploi abusif de stock-shots et de voix-off à des fins de remplissage, et son allure de série B à petit budget, Acte de piraterie n’a aucun mal à figurer parmi les plus faibles épisodes de cette saison Deux. Dès la séquence pré-générique, aussitôt que Steve Austin reçoit l’alerte concernant les ruptures diplomatiques des États-Unis avec le Santa Ventura, un pays fictif pour ne pas que les producteurs se brouillent politiquement mais visiblement localisé en Amérique centrale qui a connu pas mal de soubresauts politiques à cette époque, le spectateur peut aisément deviner à l’avance ce qui va suivre.

Les personnages secondaires sont également très mal définis. On ne sait pas grand-chose des sismologues Louis Craig et Sharon Ellis en dehors de leur travail. Quant aux vilains, menés par le général Fernando Ferraga, on ne sait rien de leur motivation derrière la capture des scientifiques américains, ni de leurs intentions réelles. Cherchent-ils un coup médiatique? Une rançon? À faire chanter le gouvernement américain sur le plan diplomatique? On n’en sait rien.

En fait, ils ont plutôt l’air de caricatures ambulantes qui règnent au sein d’une dictature de pacotille sur une nation dont les frontières semblent une vraie passoire. Car même doté de pouvoirs bioniques, Steve Austin a beaucoup de trop de facilité à entrer au pays de Santa Ventura, à y circuler et à trouver l’endroit où les sismologues sont enfermés, et jamais il ne sera inquiété tout le long de l’épisode. Sans doute grâce à sa « bonne étoile », Steve rencontre un des sympathisants de la Résistance au pays face à la dictature alors qu’il examine le bateau arraisonné de Louis et Sharon, et ce dernier le mène tout droit au QG du général Ferraga en quelques petites minutes. Difficile à avaler, même avec un seuil de tolérance élevé pour l’incrédulité!

La présence d’un traitre dans l’entourage de l’équipage, détail que Steve ignore, n’améliore pas les choses, alors que l’intrigue traite cet aspect par-dessus la jambe dans le dernier tiers au moment où Steve et les sismologues cherchent à fuir le pays. Au bout de compte, même si la réalisation évite de rendre l’ensemble ennuyeux malgré une paresse évidente au plan technique, on n’arrive pas à s’intéresser vraiment à cette histoire plutôt insignifiante qui ne décolle jamais vraiment, et que trop de faiblesses viennent entacher davantage.

Anecdotes :

  • Troisième et dernier scénario pour la série écrit par Peter Allan Fields, ce dernier a adapté une histoire imaginée par David Ketchum, acteur et auteur spécialisé dans la comédie, notamment avec Happy Days, et Bruce Shelly, qui a également écrit un épisode pour la série Super Jaimie, et qui s’est spécialisé dans l’écriture de séries animées, dont certaines tirées de jeux vidéo (The Super Mario Bros. Super Show, The Adventures of Sonic the Hedgehog).

  • Également une troisième réalisation pour Christian I. Nyby II. On est toutefois loin de la qualité de ses deux précédents efforts. À sa décharge, il n’a pas disposé ici d’un budget aussi confortable ni d’un récit de haut niveau.

  • Ayant fait ses études en Thaïlande en plus d’avoir été pom-pom girl, Lenore Kasdorf (Sharon Ellis) a multiplié les rôles à la télévision autant dans des séries régulières (Le Magicien, Les Rues de San Francisco, L’Homme de fer, K2000) que dans des soap operas (Santa Barbara, Des jours et des vies). On se souvient également d’elle pour avoir été la co-vedette de Chuck Norris dans le film Portés Disparus. Elle a pris sa retraite en 2004.

  • De son vrai prénom Horace, Stephen McNally (Louis Craig) a d’abord exercé la profession d’avocat dans les années 30 avant d’opter pour le métier d’acteur à partir des années 40. Malgré une carrière sans grand relief, il a quand même joué plusieurs rôles mineurs au cinéma (Winchester 73, Les Inconnus dans la Ville, La loi de la Prairie) et à la télévision (Rawhide, Target: The Corruptors, Sauve qui peut, Starsky & Hutch) en particulier dans des polars et des westerns, où il a souvent joué des durs-à-cuire, bons ou méchants. Il est mort en 1994.

  • Comme pour Stephen McNally, Carlos Romero (Général Ferraga) a connu une carrière globalement concentrée dans le genre western ou policier, en interprétant surtout des personnages latins (Zorro, Cheyenne, Maverick, Rawhide, Perry Mason, Cannon, Auto-Patrouille, Sous le signe du faucon) pendant près de 30 ans à la télévision et parfois au cinéma. Après avoir pris sa retraite en 1989, il est finalement décédé en 2007.

  • Souvent dans la série, on peut entendre par moments Oscar Goldman en conversation téléphonique avec un certain “Mr. Secretary” qui lui donne parfois des instructions. Cet épisode établit plus clairement qu’il s’agit du secrétaire d’État.

  • Cet épisode semble enfin établir pour de bon que Steve Austin n’a pas besoin de tuer qui que ce soit pour venir à bout de ses missions, même dans des situations où cela aurait pu se produire comme dans certains épisodes précédents. Cela est évident à la fin, lorsque Steve renverse le bateau à moteur du général Ferraga et de ses hommes qui le poursuivait, et que tous s’en sortent en montant à bord d’un radeau gonflable de sauvetage.

  • Dans le roman original de Martin Caidin, Steve Austin a une réserve d’oxygène d’urgence dans ses jambes bioniques et ses pieds peuvent devenir palmés afin de nager de grandes distances. Ces deux éléments ont cependant été ignorés par les scénaristes, alors qu’ils auraient été forts utiles puisque Steve y nage beaucoup et que sa cloche de plongée est privée d’oxygène.

  • On peut lire sur le bateau du général Ferraga l’inscription « Patrulla de Costa ». Il s’agit d’une erreur puisqu’en espagnol, le terme « garde-côtes » s’écrit « Guardia Costera ».

  • La cloche de plongée de Steve étant supportée par un câble de métal, il est impossible pour le général Ferraga de le couper d’un seul coup de hache, comme on peut le voir dans cet épisode.

  • Steve porte dans cet épisode pour la seule et unique fois un uniforme militaire qui ne relève pas de l’armée américaine.

  • Une erreur de montage dans la scène de poursuite en bateau à la fin de l’épisode a provoqué accidentellement un moment amusant. En effet, cette erreur laisse croire qu’un des soldats a tiré sur la casquette du général Ferraga et a visé juste.

  • Cet épisode a eu deux titres différents au moment du tournage: Aquanaut et Three if by Sea.

-Steve: How are you, Miss Ellis?

-Sharon: Oh, I beg your pardon, Colonel?

-Steve: Colonel? After twelve days and twelve nights, nine dazzling sunsets and one full moon, it's still 'Colonel.'

-Sharon: But I love it; such a nice, pompous title.

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10. ÉTRANGER À BROKEN FORK
(STRANGER IN BROKEN FORK)

Résumé :

Steve souffre d’amnésie suite à l’écrasement de son avion dans les montagnes du Colorado. Errant seul sur la route, il est recueilli par une psychologue, Angie Walker, qui dirige un centre expérimental à Broken Fort qui traite les personnes souffrant de problèmes de santé mentale. Le directeur de l’épicerie de la région, Horace Milsner, ne supporte cependant pas leur présence et exerce des pressions pour leur faire quitter les lieux. Après avoir échoué à les chasser légalement, Milsner réussit à convaincre certains habitants d’employer la force pour les expulser de Broken Fort. Malgré son amnésie, Steve n’hésite pas à prendre fait et cause pour Angie et ses patients afin de les protéger contre les manœuvres d’intimidation de Milsner. Il ignore toutefois que son amnésie a été causée par une défaillance bionique dans son bras droit et qu’il doit être traité rapidement afin d’éviter que cette défaillance ne lui soit fatale.

Critique :

Dès le départ, les choses ne s’annonçaient pas de bon augure pour cet épisode. Le pré-générique se constitue essentiellement de plans tirés de l’épisode Reconstitution montrant Steve Austin aux commandes d’un F-104 et d’autres où il tient le manche du HL-10 afin d’économiser sur le budget. Le crash de son avion n’est jamais montré à l’écran, et une fois le générique de l’émission passé, on voit Steve errant dans la campagne sans son habit de pilote et vêtu d’une chemise et d’un pantalon brun, ce qui s’avère virtuellement impossible. De plus, le thème de l’amnésie a été maintes fois exploité dans d’autres séries qu’on craignait un peu d’avance de savoir à quelle sauce elle serait servie dans Étranger à Broken Fort.

Par bonheur, le récit se replace sur la bonne voie dès le moment où Steve rencontre Angie Walker sur la route alors qu’elle cherche à changer un pneu crevé. Ce personnage de psychologue, qui vient en aide à des gens souffrant de dépression et de divers problèmes de santé mentale en les accueillant dans une maison de convalescence à l’abri des tourments de la vie quotidienne, est certainement l’un des plus sympathiques de la série grâce à sa générosité, sa sincérité et son dévouement exemplaire. L’interprétation juste et pleine d’empathie de Sharon Farrell y est d’ailleurs pour beaucoup, elle qui a déjà souffert d’amnésie à la suite d’un accident cérébral qui aurait pu compromettre sa carrière d’actrice.

Par l’intermédiaire de l’odieux épicier Milsner, qui cherche à chasser Angie et ses patients par la force, l’épisode illustre avec tact le problème de la tolérance envers les personnes mentalement affligées. Mais il s’avère aussi une critique des préjugés allant jusqu’au refus d’admettre l’existence de maladies mentales qui peuvent être causées par le style de vie américain axé sur la performance; un style de vie qui ne peut convenir à tous ses habitants.

Certes, la scène finale où Steve appelle les habitants de Broken Fort à apprendre à connaître les gens vivant dans la maison d’Angie afin qu’ils puissent constater qu’ils ne sont pas un danger pour la société, peut sonner un brin moralisateur. Mais le tout est désamorcé par une belle tendresse, représenté notamment par cette petite fille, Jodie, qui se contentait auparavant d’observer un des patients, Thurmond, en dépit des ordres de sa mère, et qui est celle qui répond la première à la demande de Steve en s’avançant vers Thurmond, sans aucune peur ni préjugés.

Étranger à Broken Fort perd sans doute des points à cause de sa prémisse de départ peu convaincante sur ce qui a provoqué l’amnésie de Steve et d’un emploi encore abusif de stock-shots et de voix-off par souci d’économie. Mais il en gagne davantage en revenant avec bonheur et sagesse aux valeurs et aux notions humanistes qui font partie intégrante de l’identité de la série et en constituent les ingrédients majeurs qui en ont fait son succès.

Anecdotes :

  • Bill Svanoe signe ici son dernier script pour la série, en collaboration avec Wilton Denmark.

  • Christian Nyby, le père de Christian I. Nyby II, réalise ici le premier de deux épisodes. Ancien monteur, il est plus connu pour avoir réalisé le film culte de science-fiction sorti en 1951: La Chose d’un autre monde produit par Howard Hawks. S’en est suivi une très longue carrière à la télévision où il a réalisé près de 200 épisodes pour plusieurs séries (Perry Mason, Rawhide, Le Justicier, Bonanza, Lassie, Auto-Patrouille). S’il s’est avéré un très bon technicien, il n’a jamais vraiment confirmé les espoirs placés en lui depuis sa renommée comme monteur et sa première réalisation cinématographique considérée aujourd’hui comme un classique. Il est mort en 1993.

  • Bien qu’elle ait souffert d’amnésie, la carrière de Sharon Farrell (Angie Walker) ne s’est jamais vraiment interrompue depuis le début des années 60, et elle est toujours active. Après avoir fait ses débuts dans le mannequinat et comme reine de beauté, elle a joué dans plusieurs épisodes de séries populaires comme Docteur Marcus Welby, Sauve qui peut, Des Agents très spéciaux, et Le Fugitif, et a même obtenue des rôles récurrents dans Hawaï Police D’État et le soap opera Les Feux de l’amour.

  • Robert Donner (Horace Milsner) a fait plusieurs petits boulots après avoir été dans la Marine pendant la Seconde Guerre Mondiale. Sur la suggestion de Clint Eastwood, avec qui il a partagé le même appartement, il a commencé à étudier le jeu et à se faire un nom comme comique de scène et amuseur public auprès des célébrités à Hollywood. À la télévision, il a toutefois davantage joué des personnages peu sympathiques dans des séries comme Rawhide, Sauve qui peut, Daniel Boone, La Nouvelle Équipe, Drôles de dames, et dans plusieurs westerns au cinéma comme L’Homme des hautes plaines, La Loi de la haine, Chisum et Rio Lobo. Il est décédé en 2006.

  • Assez bizarrement, le docteur Rudy Wells est remplacé dans le scénario par un certain Wayne Carlton, expert en bionique, sans aucune explication. Il est interprété par Arthur Franz, un acteur de composition d’origine allemande qui a joué dans plusieurs films de séries B (L’invasion vient de Mars), quelques classiques (Ouragan sur le Caine) et évidemment plusieurs séries télés, très souvent des westerns (Le Justicier, Bonanza, Rawhide, Perry Mason, Voyage au fond des mers) pendant plus de 30 ans. Il est mort en 2006.

  • L’avion piloté par Steve au début de l’épisode est le même que celui au début de Reconstitution, d’autant plus que les mêmes plans sont parfois réutilisés. Il s’agit d’un F-104 Starfighter.

  • Personne parmi les acteurs, ni l’équipe de production ne savait que Sharon Farrell avait souffert d’amnésie. Elle a attendu d’en faire la révélation beaucoup plus tard par peur de ne pas perdre des rôles.

  • Les coordonnées entendues dans cet épisode situant le lieu du crash de l’avion de Steve se trouvent en fait officiellement à proximité de l’aéroport Ogden-Hinkley, près de la ville d’Ogden dans l’Utah.

  • L’idée d’un grave problème de fonctionnement du bras bionique de Steve pouvant lui être fatal sera souvent employé dans de futurs épisodes de la série, et également dans Super Jaimie.

  • Les images montrant Oscar Goldman en flashback lorsque Steve essaie de retrouver la mémoire sont tirés étrangement de l’épisode suivant: La Voyeuse.

  • Bien que Steve se demande s’il est humain après avoir fait usage de sa force bionique, il est surprenant qu’il ne se soit pas posé la question plus tôt lorsque son œil bionique s’est activé.

  • Au cours de la scène où Steve, toujours amnésique, constate que son bras est bionique, il cherche à se convaincre lui-même qu’il n’est qu’une machine et pas un homme. Voyant un doigt de sa main gauche coupé avec un début de saignement, Angie Walker, d’un ton rempli de compassion dit à Steve: « Machines don’t bleed. »

-Jody (la petite fille): Mister, are you crazy too?

-Steve: Well, that's a mighty big word for such a little girl.

-Jody: Mama says everybody here is.

-Steve: Well, I bet if your mom tried real hard, she could find another word to use.

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11.  LA VOYEUSE
(THE PEEPING BLONDE)

Résumé :

Une journaliste, Victoria Webster, a réussi à capter sur film Steve Austin faisant usage de ses pouvoirs bioniques. Audacieuse, elle menace Oscar Goldman de rendre le film public si elle n’obtient pas une entrevue exclusive avec Steve. Espérant gagner du temps, Oscar et Steve acceptent que Victoria les accompagne en vacances dans le désert de Baja en Californie. La journaliste espère en profiter pour obtenir de nouvelles images sensationnelles de notre héros bionique. Mais lorsque le supérieur de Victoria, Charles Colby, visionne le film de son employée, il décide de profiter de l’occasion pour mettre au point un plan afin de kidnapper Steve et le vendre à une puissance étrangère.

Critique :

Cette seconde apparition en « guest star » de l’épouse de Lee Majors, Farrah Fawcett n’égale pas en qualité celle de sa première dans Athéna Un. Certes, l’idée de départ où une journaliste est témoin inopinée d’un exploit de Steve Austin où il fait usage de sa force bionique, est très intéressante. Mais le fait d’inclure une sous-intrigue où son supérieur y voit une occasion de s’enrichir face à l’impasse professionnelle où il est confronté, si elle n’est pas mauvaise en soi, vient quelque peu freiner le développement de la relation tripartite entre Victoria, Steve et Oscar, sur la question de dévoiler publiquement ou non l’existence de notre Homme de six millions.

À travers ce dilemme cornélien, s’il en est, on découvre également que Victoria voit à travers ce scoop sur la nature spéciale de Steve, la possibilité de se hisser à un plus haut niveau sur le plan professionnelle et le fait d’être enfin reconnue pour son travail de journaliste, et non pour sa beauté physique en tant que femme. On découvre également, ce qui n’est pas une surprise, que Steve et Oscar ne sont pas d’accord sur la manière de régler la question avec Victoria; Oscar étant nettement plus réticent à l’idée de voir Steve faire la une en tant qu’homme bionique pour des raisons évidentes de sécurité nationale. Plus hésitant, Steve se laisse peu à peu convaincre par Victoria que de rester au secret concernant ses pouvoirs n’est pas envisageable, alors que la science bionique peut apporter tellement de bienfaits à l’humanité. Il est vrai que Steve n’est pas insensible au charme féminin pour pencher du côté de la journaliste.

Seulement voilà, la menace d’enlèvement de Steve par deux mercenaires embauchés par Colby accouche d’un faux suspense dans le dernier tiers qui semble avoir été implanté mécaniquement dans le script pour éveiller la conscience de Victoria et ainsi accoucher d’une conclusion où tout le monde est satisfait. Cela n’est pas illogique à prime abord, mais apparaît un peu forcé en plus de solutionner trop commodément les situations qui suscitaient jusque-là l’intérêt du spectateur.

Il n’en manque donc pas beaucoup pour que cet épisode obtienne 3 bottes, car La Voyeuse n’est pas indigne du tout en comparaison de d’autres épisodes moyens. Mais il lui manque une conclusion plus relevée qui aurait su mieux tirer parti de ses enjeux afin de rehausser sa note.

Anecdotes :

  • C’est le deuxième des quatre épisodes où Farrah Fawcett, l’épouse de Lee Majors, est la star invitée.

  • Unique épisode réalisé par le vétéran Herschel Daugherty, qui a travaillé pour de nombreuses séries (Star Trek, Hawaï Police D’État, Mission: Impossible, Rawhide), mais qui est surtout reconnu pour avoir réalisé tous les épisodes de la sitcom Ah! Quelle Famille qui mettait en vedette Henry Fonda en 1971-72. Il est décédé en 1993.

  • Déjà un troisième scénario écrit par Wilton Denmark, en collaboration avec l’acteur et auteur William T. Zacha. C’est d’ailleurs un des rares moments dans la série où un acteur joue dans un épisode qu’il a écrit ou co-écrit. Parfois baptisé W. T. Zacha, cet acteur et auteur né à Dallas a souvent joué des personnages de durs ou d’hommes de main au cinéma et à la télévision à partir des années 70 (Kojak, L’Homme de fer, Starsky & Hutch, Cannon). Comme auteur, sa contribution se limite essentiellement à trois récits de l’Homme qui valait trois milliards, dont La Voyeuse s’est avéré la première. Il avait auparavant joué un petit rôle dans l’épisode de la première saison, Seuls les plus forts survivent. Touche-à-tout, il a fait ses débuts à la télévision comme superviseur des costumes pour la série Perry Mason.

  • Roger Perry (Charles Colby) a été dans les années 60 la vedette de deux séries inédites en France: la sitcom Harrigan and Son et la série policière Arrest & Trial aux côtés de Ben Gazzara et Chuck Connors. En plus d’avoir été invité dans plusieurs autres séries comme Star Trek, L’Homme de fer, Barnaby Jones et Sous le signe du faucon, il a participé à deux épisodes de Super Jaimie et il a joué dans un autre épisode de la série, Lavage de Cerveau, qui a été diffusé au cours de la quatrième saison.

  • Décédé en 1992, Hari Rhodes (Karl, l’un des hommes de main) est devenu acteur après avoir combattu dans le corps des Marines lors de la Guerre de Corée. Ses deux rôles les plus marquants furent bien évidemment celui de MacDonald dans le film La Conquête de la Planète des Singes et celui du sergent de police Williams dans le film culte Detroit 9000. À la télévision, il a pu obtenir plusieurs rôles récurrents dans des séries comme Cannon, Les Rues de San Francisco et Section contre-enquête. On peut le voir également dans l’épisode L’Antidote de la troisième saison de Super Jaimie.

  • Wilton Denmark a admis en entrevue que Farrah Fawcett avait déjà été choisi pour interpréter Victoria Webster avant que l’écriture du script ne soit complétée. À noter que cet épisode a également eu deux titres provisoires: Target for Blackmail et Double Exposure.

  • Steve Austin semble être très doué pour le tir à l’arc dans cet épisode, puisqu’il touche deux fois la cible sans sourciller. On doute toutefois, pour ce faire, qu’il n’ait pas eu recours à son œil bionique comme il le prétend.

  • L’amitié entre Oscar et Steve semble avoir été développé suffisamment au point de passer ensemble leurs vacances à Baja à la recherche de ruines archéologiques. On a aussi l’unique occasion de voir Oscar torse nu.

  • Si on découvre que l’archéologie s’avère un hobby pour Oscar, cet épisode nous le présente avec une personnalité plutôt sinistre assez proche d’Oliver Spencer dans le pilote. En effet, Oscar suggère implicitement que des mesures radicales soient envisagées pour mettre la journaliste Victoria au silence afin de préserver le secret concernant la nature bionique de Steve.

  • La voiture buggy sport tout-terrain de Steve, qu’on a pu voir en construction dans Population Zéro, est cette fois-ci complétée puisque Steve la conduit en emmenant Victoria à son bord. Ironiquement, Steve use de la barre de métal, qu’il avait lui-même plié par la force bionique dans Population Zéro, pour attacher les deux hommes de main de Colby.

  • L’épisode Mission: Vol de la seconde saison de Super Jaimie s’avère être un semi-remake de La Voyeuse.

  • Même si Charles Colby voit lui aussi Steve en action en regardant le film de Victoria, il est peu probable qu’il ait pu entendre parler de la science bionique, voire même connaître l’existence du mot « bionique ». Or, il prononce pourtant ce mot pour convaincre la puissance étrangère de s’emparer de Steve.

  • Une des pièces musicales entendues dans cet épisode s’intitule Baja Bossa. Composée par Oliver Nelson, elle fut la seule à avoir été endisquée puisqu’elle se trouve sur l’album Skull Session, publiée en 1975. Une variante de cette musique a été utilisée dans l’épisode La Femme bionique – deuxième partie.

  • Si on peut voir les habituels ralentis pour illustrer les pouvoirs bioniques de Steve, la mise en scène n’hésite pas non plus à employer l’image accélérée dans certaines portions de l’épisode. On a même droit à un effet de flou inédit lorsque Steve est pourchassé par son propre buggy conduit par un des hommes de main de Colby.

  • Signe d’une avancée au chapitre de l’égalité homme-femme dans la conception des personnages: Victoria refuse carrément les avances sexuelles de son supérieur Colby et elle n’a aucune hésitation à accepter de rencontrer Steve et Oscar, deux hommes, en pleine nuit et de les suivre en pleine campagne. Voilà des indications d’une femme forte, indépendante et qui s’assume. Le plus fort étant que Steve, dont on connaît pourtant l’attitude quelque peu macho, n’hésite pas à prendre parti pour Victoria contre Oscar à la fin du récit.

-Steve: Well this is the, eh, negative of the film Miss Webster shot of me rescuing here on the cliff. It's all the bionic stuff.

-Oscar: Why you... here give me that.

-Steve Austin: Oh no, Oscar, I'm on her side.

-Oscar: You remember what I said to you about a target on your back?

-Steve Austin: Yeah.

-Oscar: Well that lady is loading the rifle, pal.

-Victoria: He's a rat, your mister Goldman, calling me a blackmailer.

-Steve: Oh, he's not so bad once you get to know him.

-Victoria: The world is entitled to know such advanced technology as you exist. Think what that would mean, that would give hope to countless people. I'm gonna get this story, and you'd better believe it.

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12. COURSE À OBSTACLES
(THE CROSS-COUNTRY KIDNAP)

Résumé :

Liza Leitman est une surdouée de l’informatique qui a développé un code crypté pouvant relier les communications secrètes entre les ordinateurs à travers le monde. Également passionnée par les sports équestres, elle cherche à compétitionner dans ce domaine pour faire partie de l’équipe olympique. Mais le chef d’un groupe chargé de la sécurité de Liza, Ross Borden, planifie de l’enlever pour la forcer à reprogrammer son code informatique afin de pouvoir contrôler tout un réseau d’agents secrets internationaux. Oscar Goldman charge évidemment Steve Austin de veiller à la sécurité de Liza, mais la tâche s’avère difficile, car elle a très mauvais caractère, refuse toute protection de quiconque, et se montre inconsciemment vulnérable à chaque fois qu’elle monte à cheval pour s’entraîner.

Critique :

Autant La Voyeuse avait bien débuté pour moins bien se terminer, autant Course à obstacles fait exactement le contraire. Débutant sur une prémisse simple où Steve Austin doit assurer la protection de Liza Leitman, une femme à la fois brillante et sportive, l’intrigue multiplie avec assez d’habileté quelques rebondissements où les plus prévisibles d’entre eux ont servi à bien camoufler les plus surprenants.

La première moitié de l’épisode ne surprend donc guère, alors que Ross Borden teste d’abord la vigilance de Steve en embauchant un quidam chargé d’espionner à la fenêtre de la chambre de Liza. Une fois que l’on apprend que Borden dirige un groupe de sécurité embauché par Oscar Goldman, on semble deviner vers où l’épisode va aboutir. Une tentative de meurtre contre Steve, dont l’entraîneur de Liza est devenu la victime collatérale, vient renforcer ce sentiment.

L’entêtement, le mauvais caractère et la naïveté de Liza, qui refuse d’être protégée alors qu’elle s’entraîne pour se qualifier aux compétitions olympiques, laissent également présumer que sa propre personnalité est son pire ennemie, en plus de nuire quelque peu au travail de Steve. Mais encore là, c’est ce que les auteurs nous laissent croire. Si bien qu’au moment où le kidnapping se déroule pendant la compétition, on se rend vite compte de l’habileté du plan imaginé par Borden et que rien ne laissait soupçonner.

Car plutôt que de recourir à la force afin que Liza dévoile son code, Borden a simplement demandé à un de ses hommes de main d’abattre le kidnappeur qu’il a lui-même embauché afin de faire croire à un sauvetage aux yeux de Liza. Et comme Borden a préalablement fait saboter le système informatique de l’OSI, Liza est convaincue par Borden qu’elle doit réimplanter les codes dans l’ordinateur, sans se douter de la mystification. Ce n’est qu’au moment où Steve Austin trouve le repaire de Borden et parvient à couper l’alimentation électrique que Liza, à l’intelligence vive, se doute de quelque chose alors que Borden avoue ne pas avoir de puissance électrique auxiliaire.

C’est donc ce genre de petits détails qui rend cet épisode assez agréable à regarder, en plus de donner du rythme aux scènes d’action. Seuls bémols: on est quelque peu étonné du recours à une certaine violence dans le récit, même si cela reste parcimonieux, alors que la série nous avait enfin habitués à un style plus familial. De plus, les pouvoirs bioniques de Steve se révèlent parfois inexplicablement inefficaces, alors qu’il n’arrive même pas à rejoindre un homme normal, malgré sa vitesse (voir plus de détails dans la section Anecdotes).

Reste que le plan du divertissement, cette Course à obstacles réussit plutôt bien sa mission.

Anecdotes :

  • Deuxième et dernier épisode réalisé par Christian Nyby.

  • Stephen Kandel, l’un des co-auteurs de cet épisode, figure sans doute parmi les scénaristes américains les plus réputés dans le domaine des séries télévisées, car il est capable d’écrire rapidement en respectant un seuil de qualité minimum et en étant très rarement médiocre. Très sollicité, il a écrit de tnombreux épisodes pour Batman, Mission: Impossible, Les Espions, Mannix, Opération vol, Cannon, et MacGyver. Il est également l’auteur du tout dernier épisode de la série: Opération double-jeu, et d’un épisode pour Super Jaimie intitulé Le Canyon de la mort.

  • Ray Brenner, l’autre co-auteur, a surtout écrit des séries comiques et des sitcoms (Sur le pont, la marine! Max la menace, La Croisière s’amuse). Il est décédé en 1995.

  • Ayant fait ses débuts d’actrice pendant son adolescence, Donna Mills (Liza Leitman) a connu la célébrité quelques années après être apparue dans l’Homme qui valait trois milliards en interprétant Abby Fairgate Cunningham Ewing Sumner, l’une des principales protagonistes du soap opera Les Héritiers du Rêve. En plus de jouer dans d’autres soap operas de manière récurrente (Place Melrose, Hôpital central), elle a fréquemment été la star de plusieurs téléfilms depuis les années 70 et elle demeure toujours active.

  • Frank Aletter (Ross Borden) a été l’une des stars invitées à la télévision qui a participé à presque toutes les séries populaires existantes entre les années 50 et 80 (La Quatrième dimension, Perry Mason, Mannix, Quincy). Décédé en 2009, il a été le vice-président de la « Screen Actors Guild » en 1987 et il a été l’ex-mari de l’actrice de télévision Lee Meriwether pendant 16 ans.

  • L’idée de départ de cet épisode a été fournie par le producteur Harve Bennett lui-même, en réponse à un défi lancé sur le fait qu’il n’était pas possible de tourner un épisode évoluant dans le milieu équestre. Afin de le relever avec brio, il a obtenu la collaboration de son épouse de l’époque, non-créditée au générique, comme conseillère technique spéciale de Donna Mills pour le tournage des scènes équestres, en plus de faire une apparition comme cavalière. Le casting de soutien tint également compte de cette expérience avec les chevaux puisque Tab Hunter (Arnold Blake, un des hommes de main de Ross Borden) a été embauché grâce à ses aptitudes en tant que cavalier (Le Virginien entre autres).

  • Le générique de cet épisode est assez unique dans la série puisqu’on y voit pour la première fois des images fixes montrant les acteurs invités en même temps que leurs noms apparaissant à l’écran. En prime, on peut y voir Steve faire un saut bionique par-dessus l’obstacle d’un parcours équestre; geste qu’il effectue également pendant l’épisode sans aucune raison particulière.

  • Cet épisode se démarque également par son côté violent assez inattendu par rapport aux autres épisodes de la série, même si les moments de brutalité sont filmés avec retenue. À titre d’exemples, la mise en images nous montre un homme abattu par une mitrailleuse, et Steve qui balance avec sa force bionique un gros terminal informatique écrasant Ross Borden et son principal homme de main afin de libérer Liza.

  • Clin d’œil prémonitoire: Ross Borden fait référence à « Wonder Woman » au tout début lorsqu’il parle de Liza. La série adaptée du célèbre comic book de la célèbre super-héroïne a vu le jour en 1976, peu de temps après la diffusion de cet épisode.

  • Étrangement, les pouvoirs bioniques de Steve semblent lui être inutiles dans cette mission sauf à la toute fin. Non seulement, il se laisse distancer par un homme normal lors d’une course-poursuite, mais il rate son saut bionique en essayant d’atteindre l’hélicoptère des vilains qui emmène Liza.

  • Autre talon d’Achille chez Steve: une balle ayant touché son bras bionique le ralentit considérablement, et il avoue même à Oscar avoir été incapable de courir après avoir été atteint par cette balle. Comme quoi les membres bioniques de Steve sont très reliés les uns des autres. Notons que Steve lâche un cri de douleur au moment où la balle l’atteint au bras, ce qui dénote un manque de continuité dans la série, ainsi que dans Super Jaimie, puisque Steve et Jaime ressentent parfois ou pas de la douleur dans ce genre de situation selon les épisodes.

  • Bien qu’il soit blessé à son bras bionique, Steve nous apprend dans cet épisode que Rudy Wells lui a enseigné à effectuer lui-même des réparations mineures sur ses membres bioniques pour rester fonctionnel. On retrouve toutefois ici une erreur de continuité puisque Steve porte la main sur le haut de son bras près de l’épaule lorsqu’il est touché, mais répare plutôt son avant-bras une fois revenu au motel.

  • Les scènes extérieures du motel où Steve et Oscar se réunissent ont été filmées au Hallmark House Motel situé sur le célèbre Sunset Boulevard d’Hollywood. Le motel existe toujours aujourd’hui sous le nom de Days Inn Hollywood depuis les années 90.

  • Le système de sécurité du repaire de Ross Borden est peu crédible puisque les caméras de surveillance ne filment que les pieds des personnes qui s’y sont introduits.

  • Le premier titre original de cet épisode était intitulé Ciphers and Charades.

-Liza: I'm an expert rider. In rough country, on a well marked course. The hills will be alive with the sound of, eh...

-Oscar: Music?

-Liza: Very funny.

-Oscar: Your plane leaves in two hours. There'll be a car to meet you at the airport. You'll be staying in the same hotel as she is.

-Steve: Now wait a minute, what if she spots me and screams to the local fuzz?

-Oscar: Huh? You're a bionic man. Run.

-Liza: (riante) You really do appeal to all my... baser instincts.

-Steve: Well, we gotta start some place.

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13. UN AMOUR PERDU
(LOST LOVE)

Résumé :

La route de Steve Austin croise celle d’une ancienne flamme, Barbara Thatcher, qui vient de perdre son mari scientifique, Orin, suite à l’écrasement de son avion en route vers Lisbonne. Leurs retrouvailles réveillent en eux les sentiments mutuels qu’ils avaient autrefois l’un pour l’autre, mais les événements vont alors se précipiter. Tout d’abord, Steve sauve la vie de Barbara alors qu’elle était sur le point d’être kidnappé par de mystérieux assaillants. Ensuite, Barbara est étonnée de recevoir un appel téléphonique de son mari, qu’elle croyait mort. Elle se rend alors à Lisbonne avec Steve pour éclaircir ce mystère, et tous les deux découvrent qu’Orin est bel et bien toujours vivant, et caché à l’ambassade de Bagara, une puissance étrangère d’Europe de l’Est. Mais y est-il de son plein gré ou non?

Critique :

Tel quel, cet histoire d’amour entre Steve et une ancienne flamme, mâtinée d’une sous-intrigue d’espionnage scientifique, en vaut une autre et n’est pas indigne de mention. Le problème est que quelques semaines plus tard sortait le double-épisode La Femme bionique portant un peu sur le même thème d’un amour du passé retrouvé et qui a été traité à un niveau largement supérieur, au point de placer Un amour perdu aux oubliettes. Il est d’ailleurs frappant de constater que l’approche narrative utilisée dans ces deux épisodes est similaire, jusque dans les effets de mise en scène comme l’emploi du montage elliptique afin d’illustrer les moments romantiques que partagent Steve avec la femme qu’il aime au cours de différentes activités.

Connaissant également la volonté des producteurs de ne pas caser Steve Austin avec une seule femme au sein de la série, on se doute bien que les auteurs n’allaient pas déroger ici au caractère éphémère de cette nouvelle histoire de cœur de notre héros. C’est ainsi qu’au moment où Steve et Barbara sont au comble du bonheur que le mari de cette dernière que l’on croyait mort, refait surface et change le cours du récit. À partir de là, on se doute bien que cette histoire d’amour ne se terminera pas de manière positive, malgré nos souhaits, et cela rend le reste de l’intrigue prévisible.

Reste que le mari de Barbara, Orin, parvient à cacher son jeu avec suffisamment de justesse pour qu’on hésite un moment avant de savoir s’il est ou non un traitre. Mais une fois ce doute levé, l’évasion de l’ambassade de Bagara, mené par Steve, apparaît peu crédible étant donné son caractère improvisé et la facilité avec laquelle elle est réussie.

La mise en scène et le jeu des acteurs donnent un charme rétro à l’ensemble, mais la recette aurait gagné à amener davantage d’émotion, d’humour et de renouvellement pour qu’elle laisse sa marque dans l’esprit du public. Heureusement, c’est ce qui se produira avec l’arrivée de Jaime Sommers (nous y reviendrons plus loin) dans un futur proche, comme si « elle avait attendu Steve au coin de la rue » après qu’il ait perdu Barbara.

Anecdotes :

  • Devenu consultant et responsable des scripts, à la place de Peter Allan Fields dès la mi-saison, Richard Carr signe avec Un amour perdu le premier de sept scénarios pour la série, à partir d’un récit de Melvin et Thomas Levy, frères auteurs ayant écrit notamment pour Daniel Boone. Richard Carr, quant à lui, a travaillé pour la télévision depuis le début des années 50 et a écrit pour des westerns (Rawhide, Le Justicier, Maverick, Bonanza), mais également des sitcoms (Peyton Place) et d’autres séries populaires (Batman, Drôles de dames, Wonder Woman). Son meilleur travail demeure cependant d’avoir écrit le scénario du film de guerre de Don Siegel, L’enfer est pour les héros, qui mettait en vedette Steve McQueen. Il est mort en 1988 à l’âge de 59 ans.

  • Réalisateur et producteur prolifique spécialisé notamment dans le genre western de série B au cinéma (Geronimo, Violence à Jericho, Sam Whiskey) et à la télévision (L’Homme à la carabine) où il a d’ailleurs déjà travaillé avec Lee Majors (La Grande Vallée, Owen Marshall), Arnold Laven signe avec Un amour perdu la première de ses trois réalisations pour la série. Décédé en 2009, la carrière d’Arnold Laven s’est étendue des années 50 aux années 80 (L’Agence tous risques, Mannix, 200 dollars plus les frais).

  • D’abord actrice de théâtre d’une grande beauté classique, Linda Marsh (Barbara Thatcher) a été invitée dans quelques épisodes de séries populaires au cours des années 60 et 70 (Les Mystères de l’Ouest, Les Espions, Des Agents très spéciaux, Mannix, La Nouvelle Équipe, Hawaï Police D’État). À partir des années 80, sa carrière s’est davantage orientée vers la production et l’écriture avec autant de succès, que ce soit au théâtre où à la télévision, en particulier avec les sitcoms Valerie (inédit en France) et Drôle de vie qui a duré neuf ans.

  • Ancien membre du parti communiste américain mis sur la fameuse « liste noire » du sénateur McCarthy pour avoir refusé de dénoncer ses collègues, Jeff Corey (Orin Thatcher) compte parmi les acteurs de composition les plus solides de sa génération, doublé d’un professeur de théâtre de grande réputation par son éclectisme. C’est son influence et son caractère humble en tant que professeur et tuteur sur plusieurs artistes qui l’ont aidé à travailler de nouveau comme acteur jusqu’à sa mort en 2002 après avoir été au chômage pendant les années 50 suite au maccarthysme. Capable de jouer dans tous les genres, de la comédie au drame, au cinéma et à la télévision, Jeff Corey a eu près de 50 ans de carrière bien remplie, préférant rester dans l’ombre ou légèrement en retrait dans une panoplie de films et de séries (Star Trek, Bonanza, Kojak, Lou Grant). Il a également joué dans un épisode de Super Jaimie:Le Démon de la Nuit.

  • Avec son visage graveleux, Joseph Ruskin (Markos) a connu une carrière souvent confinée aux rôles sinistres ou de vilains, comme le célèbre gangster Lepke Buchalter dans la série Les Incorruptibles. On peut aisément le reconnaître dans certains épisodes de séries comme Voyage aux fonds des mers, Au cœur du temps, Au pays des géants, et Mission: Impossible. Il a également fait une apparition dans l’épisode de la première saison, Opération Luciole. Mort en 2013, il est un des rares à avoir obtenu des rôles à la fois dans la version originale de Star Trek, trois de ses séries dérivées, une des versions filmiques et dans deux adaptations en jeu vidéo.

  • Sans doute pour faire un clin d’œil sympathique à la contribution de Jeff Corey comme acteur et professeur, le nom de son personnage, Orin Thatcher, fait référence au nom d’un célèbre acteur de composition anglais né en Inde: Torin Thatcher.

  • Également par sa prononciation et aux références envers le bloc de l’Est qui s’y rattachent, le pays fictif du nom de Bagaria fait probablement référence à la Bulgarie.

  • Une autre rare occasion où l’on peut voir Steve Austin porter une cravate et un complet alors qu’il est en civil.

  • La finale pessimiste où Steve et Barbara comprennent mutuellement qu’ils doivent mettre fin à leur romance, contient également un ton de tristesse retenue semblable à la conclusion du double-épisode, Le Retour de la femme bionique.

  • Lorsque Steve évoque ce qu’il est devenu depuis sa première rupture avec Barbara, on apprend qu’il a commencé son entrainement comme astronaute sept ans avant cet épisode.

  • Lors de la scène à l’aéroport de Lisbonne où Steve téléphone à Oscar, l’inscription sur la cabine téléphonique indique « Telefono ». Il s’agit d’une autre erreur de traduction, puisque ce mot est en espagnol. En portugais, le mot juste s’écrit « Telefone ».

  • La colonne en bois autour de laquelle Steve est attaché dans les sous-sols de l’ambassade bagarienne est très visiblement à l’écran préalablement fendue avant que Steve ne la brise pour se libérer.

-Barbara: Oh Steve, you have a wonderful way of making things easier... and harder at the same time.

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14. KAMIKAZE
(THE LAST KAMIKAZE)

Résumé :

Un avion transportant un nouveau prototype d’ogive nucléaire s’est écrasé sur une île du Pacifique Sud, et Steve est chargé de la récupérer avant que la guérilla locale ne s’en empare pour faire chanter ses ennemis. L’ogive est cependant retrouvée par Kuroda, un ancien pilote japonais de la Seconde Guerre Mondiale, qui vit en reclus sur l’île depuis plusieurs années, croyant que le conflit mondial se poursuit toujours. Ayant tombé dans un des nombreux pièges mis en place par Kuroda autour de son repaire, Steve est capturé par ce dernier qui le prend pour un espion ennemi. Notre homme bionique aura fort à faire pour convaincre le pilote japonais que la guerre est terminée depuis longtemps, ainsi que de l’importance géostratégique de l’ogive nucléaire qu’il détient, et ce, alors que des membres de la guérilla les traquent, menés par le guide de Steve.

Critique :

Il aura fallu attendre 13 épisodes, malgré leurs qualités relatives générales, avant que la saison Deux n’en présente un de calibre supérieur. L’attente en valait toutefois la chandelle, tellement ce récit d’aventure est fouillé et superbement élaboré.

Certes, le thème des soldats oubliés ou naufragés sur des îles perdues pendant la Seconde Guerre Mondiale, croyant que le conflit se poursuivait toujours, a été très souvent exploité à la télévision et au cinéma. Kamikaze possède toutefois un énorme mérite: celui de ne jamais présenter le protagoniste japonais, Kuroda, sous des aspects psychologiques farcis de clichés comme parfois les scénaristes américains peuvent en avoir sur les Japonais, démontrant ainsi parfois une forme de mépris non dénué de racisme.

On sent tout le long du visionnement que l’auteure a fait ses devoirs, tant au plan de la recherche documentaire pour appuyer son scénario, que sur le bon dosage des retournements de situation pour faire évoluer son intrigue avec l’équilibre voulu. Plus encore, la narration souligne l’importance de la raison de vivre et de réapprendre la valeur de notre existence en se pardonnant à soi-même, chose très difficile à faire après avoir vécu une guerre éprouvante qui a laissé de profondes séquelles. Le contraste entre Steve et Kuroda est révélateur à cet égard, en opposant la compassion et l’empathie de Steve alors qu’il est perçu comme un robot par Kuroda lorsque l’une de ses jambes bioniques est visible, avec la conception guerrière issue du passé, mais non dénuée d’humanité de ce dernier.

La richesse de la relation entre Kuroda et Steve n’est pas parfois sans rappeler celle opposant l’officier britannique et japonais dans le film Le Pont de Rivière Kwai. Mais là où le classique de David Lean illustrait la folie d’une rivalité idéologique et nationaliste sur les notions de civilisation au sein d’une nature sauvage en temps de guerre, Kamikaze opte pour la réconciliation de ces divergences malgré les barrières temporelles et symboliques qui séparent les personnages. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si l’enjeu s’avère la récupération d’une bombe atomique, quand on sait que seul le Japon en a été victime, et que la haine des victimes collatérales de cette guerre, poussée par un sentiment de vengeance, s’avère inutile quand on constate l’aigreur du guide de Steve face à Kuroda et aux Japonais en général.

C’est donc encore l’humanisme qui triomphe au final, comme le démontre cette simple mais émouvante scène finale où Steve parvient à réunir Kuroda avec sa mère et son frère, qui le croyaient mort, alors que le soldat croyait lui, à tort, qu’il était déshonoré à leurs yeux. Et pourtant, cette belle finale ne fût pas vraiment la fin de cette belle histoire, puisque Kuroda reviendra au cours de la troisième saison dans une suite intitulée L’Enfant Loup.

Anecdotes :

  • Ce second des quatorze épisodes réalisés par Richard Moder confirme ses aptitudes au-dessus de la moyenne par rapport à d’autres réalisateurs de la série, autant par le rythme imposé, le sens du cadrage et la façon de générer de l’émotion.

  • Après D.C. Fontana, Judy Burns est la seconde femme à écrire pour la série en solo. Elle a d’ailleurs fait ses débuts de scénariste dans la version télévisée originale de Star Trek et de Mission: Impossible. Impressionné par la qualité de son écriture, malgré son manque d’expérience, pour Kamikaze, le producteur Harve Bennett lui commanda une suite: L’Enfant loup. Elle ajoutera à sa besace deux autres épisodes pour la série ainsi qu’une contribution non-créditée pour certains épisodes de Super Jaimie.

  • Tout en ayant contribué à d’autres séries en tant qu’auteure (L’Homme de fer, L’Île Fantastique, K2000, Vegas) Judy Burns est passée à un plus haut niveau au cours des années 80 en tant que productrice et consultante aux scénarios pour des séries comme Supercopter, Hooker,Stingray et MacGyver.  Après une pause de 30 ans, elle a fait son retour comme scénariste en 2017 pour une version conçue par des fans de Star Trek et présentée sous la forme d’une websérie.

  • La réussite de cet épisode doit aussi beaucoup à l’interprétation de John Fujioka dans le rôle de Kuroda. D’origine japonaise, mais né à Hawaï, cet acteur a été d’ailleurs souvent cantonné dans des rôles de militaires pour des films de guerre (La bataille de Midway, MacArthur le général rebelle, Pearl Harbor) ou des séries comiques ou dramatiques (Sur le pont, la marine!, M.A.S.H., Les têtes brûlées), quand ce ne sont pas des rôles reliées aux arts martiaux (Kung Fu, Baretta, L’incroyable Hulk, Quincy).

  • Au-delà des rôles clichés souvent attribués aux acteurs issus des minorités culturelles, John Fujioka a tout de même eu droit à sa part de personnages plus substantiels (Jake Cutter, Magnum, La Noble Maison, Walker Texas Ranger) comme dans cet épisode et sa suite. Son rôle de Kuroda fut si marquant qu’il en interpréta une variation parodique dans la comédie italienne, Salut l’ami, adieu le trésor, qui mettait en vedette le célèbre tandem Terence Hill-Bud Spencer.

  • L’histoire écrite par Judy Burns se fonde sur des faits réels puisqu’en effet, des soldats japonais membres de l’armée impériale, ont été oubliés sur plusieurs îles du Pacifique et n’ont jamais su que la guerre était terminée en 1945, ni n’ont cru à la défaite du Japon. La plupart ont été rapatrié au milieu des années 50, mais d’autres n’ont été retrouvés que bien plus tard. Ce qui fut le cas notamment du lieutenant Hiroo Onoda, retrouvé dans les jungles de Lubang, île des Philippines en mars 1974, et du soldat Teruo Nakamura, retrouvé sur l’île indonésienne de Morotai en décembre 1974, soit un mois à peine avant la diffusion de cet épisode. La scénariste Judy Burns s’est d’ailleurs inspirée de l’histoire du lieutenant Hiroo Onoda, qu’elle avait lu dans un livre, pour concevoir le personnage de Kuroda.

  • C’est à partir de cet épisode que la série a déménagé de case horaire, en étant diffusé le dimanche soir au lieu du vendredi soir, et ce jusqu’en janvier 1978 (voir Présentation de la saison Deux).

  • Les coordonnées du crash de l’avion transportant l’engin nucléaire indiquent une position géographique sur la côte nord-est des Philippines.

  • Deux ans après la diffusion de cet épisode, son auteure Judy Burns est allée passer neuf mois au Japon.

  • Gabella, le guide de Steve, est décrit comme une tête brûlée par Oscar Goldman. Si on ajoute à cela sa trahison dans le but aveugle de se venger des Japonais pour les exactions faites aux Philippines et aux siens pendant la Guerre, il est plutôt invraisemblable qu’il puisse travailler au nom de son gouvernement, selon ses dires.

  • Dans les épisodes précédents, Steve ne portait aucune marque ou cicatrice autour des poignets après s’être libéré des menottes ou de chaînes. Cette fois cependant, Steve porte une cicatrice autour de son poignet gauche non-bionique après s’être libéré des liens dont Kuroda s’est servi pour lui ligoter les mains.

  • Lors d’une séquence majeure dans l’intrigue, Kuroda peut voir les composantes bioniques sur l’une des jambes de Steve après qu’elle ait heurté une des pointes au fond d’un trou piégé. Pourtant, Steve ne souffre d’aucun dommage collatéral suite à cela puisqu’il est capable de sauter pour sortir du piège et de poursuivre Gabella et ses complices avec sa vitesse bionique. Les épisodes antérieurs ont pourtant souvent fait état des problèmes de fonctionnement de l’ensemble des membres bioniques lorsque l’un d’entre eux est endommagé.

  • Kuroda possède un senninbari-haramaki, ou littéralement une ceinture de mille-points. Dans la tradition japonaise, cette ceinture faisait office de porte-bonheur pour les soldats japonais lors du conflit avec la Chine en 1894-1895. Obligatoirement fabriquée par une femme de l’entourage de celui qui la porte (mère, sœur, épouse), cette ceinture a également représenté un symbole très populaire du nationalisme japonais ou du Shintoïsme d’état pendant la Seconde Guerre Mondiale. Sur le plan dramatique, cette ceinture nous donne droit à une scène émouvante entre Kuroda et Steve:

-Kuroda: Thousand stitch belt. When I joined kamikaze, my mother went into the streets and asked people who passed by to put one knot.

-Steve: I've heard of it. One knot, one prayer.

-Kuroda: A thousand prayers to carry with you until you die. (… ) My family Samurai. Fighting men. My grandfather's father was Samurai and all their fathers before them. The fought for their masters without questioning for hundreds of years. The bushido: the man's honor and duty. Not questions.

Plus tard lors de la scène finale, Kuroda veut donner à Steve son senninbari:

-Kuroda: I have a gift I hope you will accept. (il lui présente sa ceinture)

-Steve: Oh, Kuroda, I can't accept your thousand-stitch belt, that represents your life.

-Kuroda: It's the only thing left I value. Please accept.

-Kuroda: You, fly through space to the moon, hm?

-Steve: Yes.

-Kuroda: And you walk on moon?

-Steve: Look, I know it's a little hard for you to believe.

-Kuroda: You biggest liar on earth, that's what I believe.

-Kuroda: You'll make a mistake... and die.

-Steve: And you'll win?

-Kuroda: I cannot lose. I have nothing. (…) I had hoped that my enemies would have killed me. There is dishonor in living beyond one's moment.

-Kuroda: I cannot go back.

-Steve: Why not?

-Kuroda: You must understand. When I left Japan, they clipped my hair and nails for my funeral. I was dead to the war. I cannot out-live it. There is great shame for me.

-Steve: What is the shame?

-Kuroda: You are not Japanese, you do not understand.

-Steve: After the war there were many men thought dead came back to their families. There was no shame, only tears... tears of joy.

-Kuroda: A man who has died in his heart does not run away from real death. That is the way of the bushido.

-Steve: The bushido tells a man that he must show mercy, doesn't it? That includes compassion for one self.

-Kuroda: Too late. Kamikaze meant 'divine wind'. I am like the last wind of the day. The midnight wind.

-Steve: (empêchant Kuroda de se faire harakiri) You have shown that you know how to die. Now for the sake of your enemies, show me that you know how to live.

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15. LE ROBOT
(RETURN OF THE ROBOT MAKER)

Résumé :

Dolenz, le créateur de robots, n’a pas renoncé à sa revanche sur Steve Austin et Oscar Goldman, malgré deux échecs. Il parvient d’abord à kidnapper Oscar dans son bureau, pour le remplacer par un robot à son effigie. Ne se doutant de rien, Steve accepte les ordres « d’Oscar » de tester les systèmes de sécurité à Fort McAllister, où se trouvent les plans du projet Brahmin, qui vise à développer une nouvelle forme d’énergie. Croyant que les mécanismes de défense de Fort McAllister seraient non-mortels pour les besoins de l’exercice, Steve est pris par surprise alors qu’il est mitraillé de toutes parts et que les mines piégées explosent autour de lui, sans même se douter qu’il a servi de diversion pour permettre au faux Oscar de voler les plans Brahmin. Grâce à ses pouvoir bioniques, Steve réussit à s’en sortir et par la suite, parvient à suivre « Oscar » jusqu’au repaire de Dolenz pour découvrir la vérité. Mais il lui faudra identifier qui est le vrai et le faux Oscar afin de triompher définitivement du savant revanchard.

Critique :

C’est avec un réel bonheur, bien qu’il s’agisse de la troisième et dernière fois, que nous retrouvons le vilain savant Dolenz, l’inventeur de robots, et son interprète aux allures de gentleman malicieux: Henry Jones. Ce dernier affiche encore bien du plaisir à incarner ce personnage, qui est cette fois en mode revanche contre Steve Austin et Oscar Goldman.

L’autre intérêt de cet épisode est de voir un robot à l’effigie d’Oscar Goldman, ce qui permet de faire ressortir également le plaisir et le talent de Richard Anderson à incarner un méchant, sinon à changer de registre. Étant donné que Dolenz a su améliorer plusieurs aspects afin de rendre son robot plus perfectionné, on peut constater encore mieux la finesse du jeu de Richard Anderson, car la différence entre le robot et le vrai Oscar Goldman apparaît mince qu’on se laisse prendre tout comme Steve Austin. Ce dernier ne démasque la supercherie qu’à la toute fin, alors que son œil bionique lui permet d’identifier le petit détail qui lui permet de distinguer qui est le vrai et le faux Oscar.

Et pourtant, on retrouve ailleurs ce souci du détail qui permet de faire la distinction entre le robot et le vrai Oscar. Il faut dire que l’androïde conçu par Dolenz est nettement amélioré par rapport à la version du major Sloan dans Le Robot de la première saison, au point de pouvoir manger et boire. Mais tout est dans la manière car l’androïde boit de l’alcool et du café brûlant cul-sec, ce qui n’est pas naturel. Il est à noter que Steve accepte trop facilement les explications un peu douteuses « d’Oscar » qui prétend avoir un « estomac de fer », mais le spectateur bien évidemment, sait de quoi il retourne.

On est un peu étonné par contre de la présence d’un protagoniste secondaire ami de Steve, Barney Barnes, qui est une sorte de version amateur de Q dans les films de James Bond, alors que ce dernier propose des gadgets et autres objets à Steve afin d’espérer obtenir un contrat à l’OSI pour les marchander. Visiblement, sa présence semble au départ voulu pour apporter encore un peu plus d’humour étant donné l’enthousiasme du personnage, mais les auteurs ont su finalement mieux justifier sa présence dans le script.

En effet, non seulement cela permet encore une fois de différencier le vrai Oscar, qui ne voulait rien savoir de Barney, de sa version mécanique, qui lui, accepte sans ambages les inventions de Barney devant Steve. Ironiquement, ce sont en bonne partie les gadgets de Barney (notamment le gilet pare-balles de type nouveau) qui vont aider Steve à se sortir vivant et intact du piège tendu par le faux Oscar lors de la supposée mission visant à tester la sécurité de la base secrète où se trouvent les plans Brahmin.

En somme, sans égaler Le Robot version originale de la saison Un, cette troisième partie est plus que satisfaisante et confirme l’attrait global, que représente les robots comme adversaires réguliers de l’homme bionique. Aussi, malgré la disparition de Dolenz leur créateur, les auteurs ont su trouver d’autres moyens afin de les ramener à nouveau dans le collimateur de Steve Austin et également de Jaime Sommers au cours de futurs épisodes.

Anecdotes :

  • Le concepteur du personnage du savant Dolenz et de ses robots, Del Reisman, est de retour au script de ce troisième épisode où ils sont les protagonistes opposés à Steve et Oscar. Il a toutefois collaboré à l’écriture avec un jeune auteur de 21 ans à l’époque qui faisait ici ses premiers pas à la télévision: Mark Frost. En plus d’avoir écrit Vengeance qui clôtura cette deuxième saison, Frost a également été consultant aux scripts, scénariste, co-créateur et producteur pour la fameuse série culte Twin Peaks, première et deuxième version. Il a également écrit de nombreux épisodes de la série policière Capitaine Furillo.

  • Ayant fait ses débuts comme réalisateur pour La Nouvelle équipe, série produite par Harve Bennett, il n’est pas étonnant que Phil Bondelli ait fait partie du lot des réalisateurs récurrents pour l’Homme qui valait trois milliards. Il signe ici le premier de huit épisodes sous sa gouverne. Décédé en 2011, il a également travaillé pour Hooker, ChiPs, Drôles de Dames, Héli-Patrouille et The Rookies (inédite dans les pays francophones). Il a aussi réalisé deux épisodes de Super Jaimie.

  • Malgré la présence de Del Reisman au scénario, on se demande comment le prénom de Dolenz, Jeffrey, est devenu Chester dans cet épisode.

  • Pour entrer à l’OSI afin de rencontrer Oscar, Dolenz présente à la secrétaire (dénommée Sally Simmons) une fausse carte d’identité au nom d’Arnold Seaton.

  • Le code d’identification personnel d’Oscar Goldman est LR3-05-07-19.

  • La voix française d’Oscar Goldman fut assurée par un spécialiste du doublage: Jacques Deschamps, qui s’occupait également de la direction artistique du doublage pour la série. Il a été la voix de Robert Stack dans la série Les Incorruptibles et de Clint Eastwood dans ses premiers films, notamment la trilogie des Dollars de Sergio Leone. Il est mort en 2001.

  • Au Québec, Oscar Goldman fut doublé par Jean Fontaine. Bien que né au Québec, il a commencé par faire du doublage en France, notamment en étant la voix de David Janssen dans Le Fugitif et de Kerwin Matthews dans le film OSS 117 se déchaîne. Il devient plus connu encore en doublant Malcom McDowell dans le film de Stanley Kubrick, Orange Mécanique et Terence Hill dans Mon nom est Personne. Il est revenu au Québec durant les années 70 pour continuer sa carrière en tant qu’acteur, mais également dans l’adaptation et la direction artistique dans le domaine du doublage. Il a été la voix attitrée de Clint Eastwood durant les années 90 avant de prendre sa retraite. Il est mort en 2011.

  • Les gadgets présentés par Barney Barnes à Steve Austin sont: un gant et un gilet pare-balles ultra-légers, un stylo muni d’une mini-radio (qui ressemble au gadget des protagonistes de la série Des Agents très spéciaux) et un attaché-case piégé qui n’est pas sans rappeler celui fourni par Q à James Bond dans le film Bons Baisers de Russie.

  • C’est la première fois que l’on peut voir Steve Austin à l’entrainement faire des exercices avec son bras gauche non-bionique.

  • Si l’on en croit Dolenz, le savant a pris au sérieux la plaisanterie de Steve dans Vacances forcées à propos du fait que ses robots « grincent lorsqu’ils marchent ».

  • La carte d’identité de Steve montre une adresse à Washington, mais la plaque sur sa voiture est de l’état de Virginie. Il s’agit d’ailleurs d’une nouvelle voiture car après avoir conduit une Corvette dans Cinq cents millions de plus, c’est une Mercedes 450SL que Steve conduit dans cet épisode. À titre de blague, le numéro de la plaque d’immatriculation indique: « 6ML MAN ».

  • Puisqu’il a incarné un double-robot de son personnage Oscar Goldman dans cet épisode, il n’est pas étonnant qu’il soit le préféré de Richard Anderson. Il aura notamment la chance de reprendre ce rôle dans la seconde partie de la trilogie Pour la vie d’Oscar lors de la quatrième saison.

  • Il n’y a pas de séquence pré-générique dans cet épisode pour la première fois. On notera aussi l’erreur de répétition dans la traduction française du titre puisqu’il est exactement le même que dans le quatrième épisode de la première saison.

  • Alors que Steve Austin détourne malgré lui l’attention des responsables du projet Brahmin pour permettre à la version robotique d’Oscar d’en voler les plans, il est très étonnant que la porte de la voute où ils se trouvent soit ouverte et déverrouillée.

  • Bien que Steve saute par-dessus une clôture qu’un humain normal peut aisément franchir étant donné sa hauteur, on peut quand même entendre l’effet sonore bionique pour souligner cette action.

  • Lors du combat final entre Steve et le robot, l’effet sonore bionique souligne les actions des deux combattants.

-Dolenz: I don't want you to think of me as your enemy, Mr. Goldman. May I call you Oscar?

-Oscar: It won't work, Dolenz. Steve Austin and I know each other too well. You can't keep this up for long.

-Dolenz: I've made mistakes in the past. I know, Steve Austin said my first robot squeaked. But this time I've foreseen every possibility. This new robot is a supreme mechanism. Every human detail has been painstakingly reproduced. This robot eats and drinks. I've installed an incinerator to burn up all of the fuels and foods ingested into the body. It thinks! It can even simulate breathing.

-Steve: Oscar, how did you do that?

-Oscar (Robot): Hm?

-Steve: Well, that coffee, it's scolding hot.

-Oscar (Robot): Well, I have the perfect, eh, stomach for working in Washington, Steve, I can eat anything, I can drink anything, I just burn it up. It's cast iron.

-Oscar: How did you know which one of us…was me?

-Steve: Robots don’t sweat when they’re nervous.

-Dolenz: Steve Austin, I find this difficult to say, but you've certainly earned my respect today. My hat's off to you.

-Steve: Well, as far as your work is concerned, Dolenz, I'll have to say the same.

-Dolenz: I must say that makes me feel a good deal better. (aux policiers) I'm ready.

-Steve: (alors que la police emmène Dolenz) And Dolenz? This one didn't even squeak.

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16. TANEHA
(TANEHA)

Résumé :

Dans le comté de Kanab en Utah se trouve Taneha, le dernier des pumas dorés. Comme l’animal s’en est pris récemment au bétail des ranchers de la région et a tué un homme, certains citoyens et propriétaires de ranchs veulent le chasser et le tuer. Un vieil ami de Steve Austin, Bob Elliott, qui habite le comté et qui a déjà été attaqué par Taneha, lui demande pourtant son aide pour sauver la vie du puma afin d’éviter l’extinction de l’espèce. Une fois arrivé sur place, Steve obtient l’aide d’une femme, E.J. Haskell, pour le guider vers le repère du cougar afin d’arriver avant ceux qui désirent l’abattre et qui ont embauché un chasseur spécialisé en la matière. Mais depuis la mort de son père, E.J. veut elle aussi la mort de Taneha et montre de la réticence à guider Steve pour l’aider à le capturer vivant.

Critique :

Les préoccupations environnementales et écologiques comme thème au cinéma ou dans des épisodes de séries ont pris de plus en plus d’importance à partir des années 70. Il n’est donc pas étonnant que L’Homme qui valait trois milliards en fasse le sujet principal dans un de ses épisodes, en abordant la question des espèces en voie d’extinction. Cela permet également à Steve de retourner à nouveau à la campagne ou dans la nature sauvage, où il y est de toute évidence bien plus acclimaté que dans la grande ville, étant donné ses origines.

Harve Bennett et son équipe de production ont toujours su équilibrer les aventures de Steve entre les missions où il est confronté à divers antagonismes ou ennemis de la nation américaine, et les histoires où notre homme bionique vient en aide à autrui et appuie des causes plus nobles. C’est d’ailleurs l’une des qualités globales à retenir de cette deuxième saison. Toutefois, si Taneha s’avère un épisode honnête dans son propos sur la nécessité de préserver la vie d’un animal prédateur et dernier mâle de sa race, la simplicité un peu trop grande du récit et la faiblesse du suspense l’empêchent de se hisser au-dessus de la moyenne.

Par exemple, le groupe de ranchers accompagné du chasseur spécialisé pour tuer Taneha ne représente pas vraiment un danger pour Steve et pour le puma dans cet épisode, car ils n’y font pas grand-chose. Ils se laissent même intimider par E.J. Haskell à l’entrée de la grotte où habite Taneha, alors qu’ils ont la force du nombre pour eux. Certes, il fait bon de voir une femme tenir tête à plusieurs hommes par sa détermination autant que par une arme à feu, mais le renoncement trop facile des ranchers et du chasseur enlève un élément de tension potentiel supplémentaire alors que Steve essaie de capturer Taneha dans la grotte, ce qu’il parvient à faire un peu trop facilement.

À défaut de fond dans l’intrigue, l’épisode se rachète quelque peu sur la forme, alors que tout a été filmé ou presque en décors naturels dont la beauté des plans larges n’auraient pas dépareillé dans un western classique à la John Ford. Et si le récit manque de chair, il s’avère à tout le moins sincère, comme en témoigne le personnage d’E.J., une femme rancher qui semble plus un garçon manqué par son attitude. Farouchement déterminée à tuer Taneha pour venger la mort de son père, elle ne renonce pas à son projet même après avoir été épargnée par le puma doré alors qu’elle s’était pris le pied dans un de ses propres pièges.

Étant donné que le sujet a été mieux exploité dans d’autres séries et que le temps l’a rendu quelque peu démodé, je donne une note de deux bottes à Taneha. Mais son honnêteté et sa sincérité lui aurait fait mériter quand même une note de deux bottes et demie.

Anecdotes :

  • Unique épisode de la série écrit par Margaret Armen, elle a travaillé pendant 20 ans sur plusieurs autres séries comme Star Trek, Cannon, La Grande Vallée, L’Homme à la carabine et Super Jaimie. Elle a aussi scénarisé le téléfilm Les nouvelles filles de Joshua Cabe qui a rencontré un très bon succès d’audience. Elle est morte en 2003.

  • Premier des deux épisodes réalisés par Earl Bellamy, ce réalisateur décédé en 2003 possède un impressionnant état de service de plus de 1 600 épisodes échelonnés sur quatre décennies. À son actif, on trouve des épisodes de séries, dont beaucoup de westerns (The Lone Ranger, Jungle Jim, Rintintin, Lassie, Perry Mason, Sur le pont, la marine!, Daniel Boone, Le Virginien, La Nouvelle équipe, Pour l’amour du risque), et également de nombreux téléfilms. Après s’être retiré des plateaux au milieu des années 80, il a été à la tête du département de la production télévisuelle d’Universal Pictures.

  • À l’époque jeune comédienne qui avait obtenu quelques rôles dans des séries comme Kojak, Docteur Marcus Welby et L’Homme de fer, Jess Walton (E.J. Haskell) fait partie de la confrérie des actrices invitées dans la série qui ont connu la célébrité grâce à un rôle récurrent dans un soap opera, en l’occurrence celui de Jill Foster Abbott, devenue Jill Fenmore Atkinson, qu’elle incarne depuis près de 30 ans dans Les Feux de l’amour. Avant d’obtenir ce rôle, elle avait quitté les écrans au début des années 80 afin de subir avec succès une cure de désintoxication dans un centre de réhabilitation, suite à sa dépendance à l’alcool et à la drogue.

  • Le comté de Kanab où se déroule l’action dans cet épisode, est en réalité le comté de Kane situé dans l’Utah à proximité du Colorado, et où se trouve une petite ville du nom de Kanab. Cette région a servi fréquemment au tournage de plusieurs films et séries, au point d’être surnommé « le petit Hollywood de l’Utah ». D’autres épisodes de la série et de Super Jaimie ont été tournés sur ce site.

  • L’épisode de la première saison de Super Jaimie, Les Griffes, possède une intrigue très similaire à celle de Taneha.

  • Pour la troisième fois dans la série, Steve répond « I eat a lot of carrots. » lorsqu’on lui demande comment il fait pour voir aussi bien dans le noir.

  • Le nom de l’hôpital inscrit sur l’enseigne extérieure où Bob, l’ami de Steve, est soigné n’est pas le même que celui inscrit sur ses draps de lit.

  • À ses risques et périls, Lee Majors n’est pas doublé par un cascadeur dans la plupart des plans où il cherche à amadouer le puma à très faible distance, incluant les moments où l’animal cherche à le repousser de quelques coups de pattes griffées.

  • Vers la fin de l’épisode, Steve fait part à E.J. que la vie dans une petite ville de campagne lui manque au point où il n’est pas pressé de partir. Ce faisant, il annonce son retour prochain dans sa ville natale d’Ojai dans le double-épisode La Femme bionique.

-E.J.: I owe it to my father. I'm sorry, I owe it.

-Steve: You don't owe anyone but yourself. Look, wiping out a species is not gonna destroy your demon. It'll destroy you.

-E.J.: You can't go in there, you have no protection!

-Steve: Neither has Taneha.

-E.J.: I hate to spoil your fun, but the Indians say that any man that can outrun a horse and overpower a beast is a demon.

-Steve: I know what the Indians say, trouble is I don't know why they keep on saying it. Yeah, really, it makes me mad. (E.J. commence à rire) You know, what I'd really like to know is which of them Indians is saying it. (E.J. rit davantage)

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17. LE SOSIE
(LOOK ALIKE)

Résumé :

L’OSI à la responsabilité de développer un projet d’une nouvelle technologie au laser top-secret: le projet Omega. Un ancien boxeur, Johnny Dine, a subi une chirurgie plastique pour ressembler comme deux gouttes d’eau à Steve, afin d’entrer au quartier général de l’OSI pour photographier les dossiers du projet dans les bureaux d’Oscar et découvrir l’emplacement secret de son élaboration. Il est cependant repéré, et meurt en tentant de fuir. Intrigué qu’un imposteur ait tenté de se faire passer pour lui, Steve Austin entre dans la danse en se faisant passer à son tour pour Johnny Dine, afin de remonter la filière de l’organisation qui l’a embauché. Il découvre qu’un autre ancien boxeur, Breezy, est celui qui a chargé Johnny Dine de cette mission d’espionnage, mais pour le compte d’un mystérieux commanditaire.

Critique :

La bonne vieille recette du sosie aurait pu fonctionner dans cet épisode étant donné la prémisse de départ et la manière de l’illustrer. Par un montage parallèle équilibré, on voit le vrai Steve Austin en congé pour faire de la pêche, tandis que son sosie est en action dans le bureau d’Oscar Goldman. Après que le vrai Steve ait été attaqué par deux hommes de main sans succès, il rentre à Washington pour voir Oscar, qui se trouve en compagnie du sosie à qui il a fait visiter l’emplacement top secret où se développe le nouveau laser. Démasqué, il meurt en cherchant à fuir, ce qui donne l’idée à Steve de prendre la place de Johnny Dine pour remonter la filière des espions qui l’ont engagé.

À partir de là, les choses se gâtent dangereusement, car dès le moment où l’on découvre que le réseau d’espions est composé d’ex-boxeurs déchus, on a de plus en plus de mal à croire à cette histoire au point où on finit par décrocher. On dirait en fait que la narration n’était qu’un prétexte pour faire monter Steve Austin sur un ring, d’abord pour affronter Breezy, ensuite pour en venir aux mains avec une poignée d’hommes alors qu’il tente de s’échapper après avoir récupérer chez le chef du réseau les photos prises par Johnny Dine dans le bureau d’Oscar. Si ces affrontements musclés offrent un certain plaisir à ceux et celles qui aiment voir la force bionique de Steve en action, on ne saurait pardonner les caprices du scénario pour justifier leur inclusion.

Le plus décevant est qu’on s’aperçoit au final que Le Sosie n’était qu’un prétexte pour permettre la présence en « special guest star » du boxeur américain George Foreman, champion poids lourds de 1973 à 1974 avant de perdre son titre au Zaïre lors d’un combat célèbre face à Mohamed Ali. Interprétant brièvement un agent de l’OSI, Marcus Grayson, qu’Oscar Goldman a mis sur l’affaire, Foreman se borne surtout à se montrer au petit écran dans le dernier tiers, notamment en venant donner un coup de main à Steve sur le ring alors que ce dernier affronte plusieurs adversaires.

Visiblement échaudé d’avoir été étiqueté comme méchant lors de son combat contre Ali, Foreman a tenu sans doute à faire remonter son capital de sympathie auprès du public en jouant pendant un moment un rôle de gentil venu aider le héros d’une série populaire. Il est vrai cependant qu’Ali était à l’époque un personnage plus controversé et qu’il n’aurait peut-être pas fait l’unanimité s’il avait obtenu le rôle à la place de Foreman.

Tout cela est bel et bon. Mais le procédé de concevoir une intrigue permettant la présence d’une vedette sportive afin d’attirer les spectateurs devant leur écran de télévision est à la fois typiquement américain et diablement artificiel. Et ce l’est davantage encore si les autres personnages s’avèrent mal dessinés ou accessoires. Comme en plus ladite vedette ne fait son apparition que dans le dernier tiers, on se dit que finalement, le jeu n’en valait pas la chandelle. À croire que cet épisode voulait marquer une pause.

Anecdotes :

  • Cet épisode, ainsi que le suivant, sont le troisième et quatrième de la série réalisés par Jerry London. C’est également le second écrit par Richard Carr, avec la collaboration de Gustave Field, scénariste reconnu pour être si intransigeant que ce dernier a même déjà déclaré avoir retiré son nom du générique de plusieurs films et séries car il n’aimait et ne tolérait pas de voir son travail réécrit par d’autres. Au bout du compte, il a finalement davantage enseigné l’art de l’écriture dramatique à Londres et est devenu le mentor de plusieurs auteurs, dont notamment Harold Pinter. Il a quand même collaboré à l’écriture d’un autre épisode pour la série: Le Sourire du vainqueur lors de la troisième saison. Il est mort en 2012 à l’âge de 116 ans.

  • Acteur polyvalent au cinéma et à la télévision, Robert DoQui (Breezy) a roulé sa bosse dans des épisodes de séries comme Daniel Boone, Des Agents très spéciaux, Tarzan, Le Justicier, Daktari, et deux épisodes de l’Homme qui tombe à pic où il retrouve Lee Majors. Il est également connu pour avoir incarné le sergent Reed dans la trilogie de films Robocop au cinéma. Décédé en 2008, il a fait partie du conseil d’administration de la « Screen Actors Guild » où il a milité pour une meilleure représentation des femmes et des minorités culturelles au sein de sa profession.

  • Largement connu pour son rôle du journaliste Jack McGee dans L’Incroyable Hulk aux côtés de Bill Bixby et Lou Ferrigno, Jack Colvin (Ed Jasper) fait ici la première de ses quatre apparitions dans la série, en plus d’un épisode de la trilogie Pour la vie d’Oscar présenté conjointement avec Super Jaimie.  Sa trogne particulière ainsi que son talent pour rehausser la visibilité des personnages secondaires qu’il a interprété au cinéma et à la télévision lui ont également procuré du travail dans Switch, 200 dollars plus les frais, Kojak et Baretta entre autres. Décédé en 2005, il a également enseigné le jeu à Rome au sein d’une école de cinéma ainsi que dans une Académie d’arts dramatiques aux États-Unis, en plus d’avoir été directeur artistique au théâtre.

  • Pour la deuxième fois, il n’y a pas de scène pré-générique dans cet épisode.

  • Après Oscar Goldman dans Le Robot, c’est au tour de Lee Majors de jouer un double-rôle puisqu’il incarne également Johnny Dine, le sosie de Steve Austin.

  • Quelques mois avant qu’il ne joue le fameux Scalpeur dans le double-épisode L’Empreinte du Diable, le catcheur français André Roussimoff dit le Géant Ferré, fait une apparition dans cet épisode, mais pas en tant qu’acteur. On peut effectivement le voir sur une affiche faisant la promo d’un match de lutte en arrière-plan.

  • Oscar Goldman remarque que Steve ne conduit pas sa voiture habituelle, puisque son sosie Johnny Dine est au volant d’une AMC Matador X. Lorsque le vrai Steve surgit après qu’Oscar ait montré au sosie l’endroit secret où se développe le projet Omega, c’est au volant de sa Mercedes 450SL déjà vue dans l’épisode Le Robot.

  • Durant le combat de boxe opposant Steve et Breezy, l’effet sonore ponctuant les coups bioniques de Steve ressemble à ceux entendus lors des scènes de bagarres dans la série Batman des années 60.

  • La scène de combat final opposant Steve et George Foreman contre les hommes de main à la solde du réseau d’espionnage a été tourné à l’Auditorium « Grand Olympic » de Los Angeles. Ce lieu de tournage figure également dans l’épisode de Super Jaimie, Faibles Femmes, où Jaime Sommers se fait passer pour une spécialiste du catch.

  • George Foreman (Marcus Grayson) a droit aux mêmes ralentis que Steve lors de la scène de combat final, même s’il joue un agent de l’OSI n’ayant pas de pouvoirs bioniques.

-Ed Jasper: Johnny... still not used to that face!

-Steve: (se faisant passer pour Johnny Dine) Well, neither am I.

-Oscar: Steve, I've been coming to the fights here for years, this is some of the best action I've ever seen. Oh, you two don't know each other. Steve Austin, Marcus Grayson.

-Steve: How ya doin, Marcus?

-Marcus: I can't complain, Steve. (…)  That right hand of yours--what is it made of, iron?

-Steve: Not exactly, but you're close.

-Marcus: Man, I believe it!

-Oscar: After what's happened this week, how am I ever gonna be sure that it's you?

-Steve: Well, I got an idea, every time I come into the office, you can kick me in the shins. And if I yell, it's not me. (ils rigolent tous les deux)

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18. L'ESPION ET LA TÉLÉPATHIE
(THE E.S.P. SPY)

Résumé :

Harry Green est un expert en laser au sein de l’OSI qu’Oscar Goldman suspecte de trahison lorsqu’une nouvelle arme secrète, dont Harry supervise actuellement la construction, est également assemblé dans un pays étranger de façon similaire et simultanée. Ayant été témoin du comportement quelque peu paranoïaque d’Harry Green, Steve est convaincu de son innocence et croit qu’il a été la victime d’un télépathe ou de quelqu’un possédant des pouvoirs de perception extra-sensorielle. Avec l’aide d’une jeune étudiante dotée des mêmes pouvoirs, Audrey Moss, Steve espère retrouver le télépathe et son employeur, mais ce faisant, ils s’exposent tous les deux à être les cibles de leurs hommes de main.

Critique :

Au cours de la première saison, Opération Luciole avait tenté bien maladroitement d’inclure comme élément de progression narrative les perceptions extra-sensorielles. Malgré ce premier échec, ce nouvel épisode revient de nouveau à la charge avec le sujet, cette fois de façon mieux adaptée à la situation de base de l’intrigue, mais surtout avec plus de pertinence. Et ce, en dépit d’une erreur de continuité au départ, alors que Steve cherche à convaincre Oscar de la possibilité de l’existence de dons extra-sensoriels pour expliquer les fuites dont Harry serait la victime, alors que dans Opération Luciole, c’est Oscar qui cherche à convaincre Steve de l’existence du P.E.S.

Comme c’est souvent le cas pour bien des épisodes de cette série, quand ce n’est pas l’humanisme, ce sont les personnages secondaires et leur personnalité qui en constituent l’essentiel de l’intérêt qu’ils procurent. En l’occurrence, c’est le cas avec l’adolescente Audrey Moss, qui n’est pas qu’un simple faire-valoir destiné à aider Steve grâce à ses dons. Bien que son interprète Robbie Lee ne soit mentionnée qu’au générique final, sa surprenante performance donne de la substance et confère une fraicheur certaine à cette jeune fille à la fois dotée d’un sens de l’humour (le moment où elle lit dans la tête d’Oscar et la réaction de ce dernier s’avèrent très drôles) quelque peu malicieux et d’une belle candeur spontanée.

Il n’empêche que derrière ce charmant écrin, Audrey a du mal à vivre avec ce don qu’elle possède, alors qu’elle déclare à Steve qu’elle a très peu d’ami(e)s à l’école étant donné qu’elle est vue comme une personne trop bizarre ou étrange. Bien placé pour la comprendre puisque son statut bionique (qu’Audrey n’a aucun mal à découvrir grâce à son pouvoir) ont fait également de lui un être différent, Steve évite le piège du discours moralisateur et paternaliste d’encouragement. Il se contente de lui faire partager ce qu’il s’est dit en lui-même afin de se retrouver, alors qu’il s’était perdu suite à son opération, pour aider Audrey à apprendre à s’aimer elle-même telle qu’elle est. Pas étonnant que le public de jeunes faisant partie de l’auditoire fidèle à la série ait aimé cet épisode, car la plupart ont pu se reconnaître en Audrey.

On en vient donc à accepter plus aisément les « P.E.S. » dans le récit qu’à travers le personnage mal conçu de Susan Abbott dans Opération Luciole. Cependant, les vilains de cet épisode s’avèrent plutôt génériques. On sait peu de choses sur eux, et encore moins sur Jarecki, leur sujet possédant le pouvoir de P.E.S. dont ils se servent pour voler les secrets dans la tête d’Harry Green. Ils sont pourtant pris au sérieux par les auteurs puisqu’Oscar Goldman n’hésite pas à se servir d’Harry Green afin de leur livrer de fausses informations, tandis que Steve doit également compter sur la ruse lorsqu’il est capturé, afin que son esprit échappe aux pouvoirs de Jarecki et que sa nature bionique ne soit dévoilée.

Il est aisé de deviner qu’Audrey Moss reviendra dans un autre épisode de la série intitulé À quoi pensez-vous? au cours de la saison Trois.

Anecdotes :

  • Il s'agit du second script officiel écrit par le producteur Lionel E. Siegel, si évidemment on ne compte pas son implication dans la réécriture de plusieurs scripts non-crédités au générique des épisodes.

  • Enfant de la balle (elle est née de parents acteurs), Robbie Lee (Audrey Moss) a très tôt fait ses premières armes dans le mannequinat et les publicités. Elle devint une actrice culte grâce au film de série B Les Loubardes, qui fait partie des favoris du réalisateur Quentin Tarantino, où elle incarnait une jeune cheffe de gang féminin prête-à-tout et sans pitié. Reconnaissable par une mèche de cheveu frisée sur le front, elle a finalement réorienté sa carrière à partir des années 80 dans les voix de personnages de dessins animés.

  • Ayant lui aussi fait ses débuts d'acteur dès l'enfance, en particulier sur les planches de Broadway, Dick Van Patten (Harry Green) a alterné avec bonheur une panoplie de rôles au cinéma, au théâtre et bien entendu à la télévision (Rawhide, Médecins d'aujourd'hui, Cannon, Alerte à Malibu, Diagnostic: Meurtre). Distingué et sympathique, on se souvient de lui en tant que vedette de la comédie dramatique familiale Huit, ça suffit, où il jouait le patriarche Tom Bradford. Il est mort en 2015.

  • Dans le rôle du chef des vilains, le docteur Randolph, on retrouve Philip Bruns, un acteur de théâtre dont la carrière au petit écran a davantage été axée vers la comédie (Mary Hartman, Mary Hartman, M.A.S.H., Barney Miller), mais qui n'a pas dédaignée jouer dans d'autres types de séries (Columbo, Kojak, Les Rues de San Francisco, Capitaine Furillo). Il est décédé en 2012.

  • Lorsque Steve vient rencontrer secrètement Harry Green dans un parking souterrain, il s'y rend au volant de sa Mercedes 450SL. C'est la troisième fois consécutive qu'il conduit cette voiture, ce qui établit cette fois clairement qu'il s'agit bien de son véhicule personnel.

  • L'un des très rares épisodes où l'on découvre la demeure d'Oscar Goldman, et où on peut le voir portant une robe de chambre.

  • Lorsqu'Audrey résume ce qu'elle a perçu dans l'esprit d'Oscar Goldman, elle fait mention du projet Omega, sur lequel Oscar a commencé à travailler dans l'épisode précédent, Le Sosie.

  • Dans Opération Luciole, Oscar croyait à l'existence de pouvoirs extra-sensoriels alors que Steve était sceptique. Étonnamment, c'est tout le contraire dans L'Espion et la télépathie.

  • Au moment où Steve désarme un homme de main avec son bras gauche non-bionique, on peut entendre quand même l'effet sonore bionique pour souligner l'action, mais pas au moment où il le frappe du poing droit, qui lui est bionique.

-Audrey: When are you gonna tell me how you threw that guy so far?

-Steve: When you're old enough.

-Audrey: You're a rat. (pause) I'm old enough to know what bionic means--

-Steve: (un peu en colère) Audrey, stop messing around in my mind!

-Audrey (à Steve): You're not very good at French or English litterature. But you're a bionic man, and that makes you a whole lot different then everybody else. Like I am.

-Steve: Now come on, try it.

-Audrey: There's no one like me in the whole world. I like myself. I'm a worthwhile person.

-Steve: Louder.

-Audrey: I'm a worthwhile person and I like myself.

-Steve: With feeling! (en riant) Come on.

-Audrey: There's no one like me in the whole world. I like myself and I'm a worthwhile person. That's what I am, a worthwhile person, okay?

-Steve: (en riant) I think you got it!

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19. LA FEMME BIONIQUE - 1RE PARTIE
(THE BIONIC WOMAN - PART 1)

Résumé :

Après une mission où il a récupéré une plaque des mains de Joseph Wrona, un dangereux faux-monnayeur, Steve Austin retourne dans sa ville natale d’Ojai en Californie pour acheter une propriété et la rénover. Sur place, il a la joie de retrouver après tant d’années Jaime Sommers, sa petite amie de l’école secondaire, qui est devenu depuis une vedette mondiale de tennis. Très vite, Steve et Jaime découvrent qu’ils ont toujours des sentiments très forts l’un envers l’autre et retombent amoureux. Mais à la suite d’un grave accident lors d’un saut en parachute, Jaime est dans un état critique alors qu’elle a perdu ses deux jambes, son bras droit et l’usage de son oreille droite. Comprenant que sa destinée est liée à celle de Jaime, Steve cherche à convaincre Oscar Goldman et Rudy Wells de lui faire la même greffe qu’il a reçu afin de la sauver. Oscar accepte à contrecœur, mais à la condition que Jaime puisse travailler au sein de l’OSI. Devenue la femme bionique, Jaime réapprend à vivre avec sa nouvelle condition alors que Steve lui demande sa main.

Critique :

Alors que le taux d’audience de la série avait considérablement chuté au cours cette deuxième saison par rapport aux promesses de la première, survint ce double-épisode, le premier imaginé et écrit par Kenneth Johnson, qui a su la relancer à point nommé et la propulser définitivement vers une direction insoupçonnée. Ce faisant, La Femme bionique contribua à placer la série dans une forme de stabilité recherché par les producteurs auprès des spectateurs, que ce soit les fans de la première heure ou les néophytes nouvellement gagnés.

Ce n’est pourtant pas par l’originalité que le script de Kenneth Johnson se démarque des autres, mais plutôt par son traitement et par l’aboutissement ou l’osmose d’idées judicieusement assemblées. Certains de ces éléments étaient explorés dans les épisodes précédents, mais ils étaient exploités de façon incomplète, ou bien la mayonnaise les réunissant ne prenait pas aussi bien qu’espéré.

D’entrée de jeu, on constate dans cette première partie l’emploi du « pocket bionics » par Steve alors qu’il rénove sa nouvelle propriété, jumelé à ses retrouvailles avec sa mère et son beau-père, ce qui nous donne droit à un moment d’humour où Steve explique à sa mère comment il a pu déplacer le réfrigérateur de ses parents sans faire mention de sa force bionique (voir la section Anecdotes pour plus de détails).

La construction du récit est également plutôt étonnante. La séquence pré-générique montre Steve en mission afin de récupérer la plaque détenue par Joseph Wrona. Ce dernier ayant pu identifier Steve, le dialogue suggère un possible récit de vengeance d’un vilain plus déterminé que la majorité de ses prédécesseurs. Mais lorsque le générique de l’épisode commence avec le titre The Bionic Woman sur l’écran et qu’on voit un panneau routier indiquant la ville natale de Stevem Ojai, alors qu’il s’y rend en voiture sur les airs d’une chanson country chantée par Lee Majors lui-même, le spectateur est quelque peu décontenancé, mais sa curiosité est veillée car il se demande où l’épisode va le mener.

Le gros point fort de ce double-épisode, déjà superbement bien amorcé, est évident le moment où Steve rencontre Jaime pour la première fois. Tout de suite, la chimie entre les deux acteurs saute aux yeux et on n’a aucun mal à croire que ces retrouvailles ne resteront pas à l’état amical digne des retrouvailles d’anciens camarades de la fac. C’est d’autant plus étonnant considérant que Lee Majors connaissait bien son personnage jusque dans les moindres contours et l’a fait sien, alors que Lindsay Wagner n’était qu’une actrice invitée qui ne considérait son personnage que pour son aspect alimentaire afin de remplir les clauses de son contrat avec Universal, en attendant mieux. C’est dire à quel point le professionnalisme de l’actrice dans son jeu a su conquérir les cœurs de plus de spectateurs qu’elle ne s’y attendait, comme si Jaime était déjà sans qu’elle ne s’en doute, une extension de sa propre personnalité.

Rappelons qu’à l’époque, pour faire la promo d’un épisode d’une série, il y avait certes les journaux, mais surtout les pages de publicité à la télévision, où on pouvait voir une sorte de bande-annonce de 30 secondes du prochain épisode à venir. Étant donné que les deux épisodes composant La Femme bionique ont été ceux qui ont attiré le plus de téléspectateurs de toute la série, on peut en déduire que la promo a certainement exercé un pouvoir d’attraction plus grand. Néanmoins, cet énorme succès auprès du public américain a marqué un point tournant pour l’avenir de la série. Nous y reviendrons dans la troisième saison.

Cette excellente première partie nous a si bien mis en appétit, qu’on pouvait craindre une déception dans la seconde. Heureusement, ce ne sera pas le cas, tellement cet appétit sera comblé.

Anecdotes :

  • Bras droit d’Harve Bennett, Kenneth Johnson, qui n’avait jusque-là qu’écrit deux épisodes pour la série Auto-patrouille et adapté pour la télévision un spectacle théâtral de Vincent Price narrant et interprétant des histoires de l’auteur Edgar Allan Poe, a fait son entrée de plein fouet dans la série avec ce double-épisode marquant à plus d’un titre. Son énorme succès l’amena non seulement à écrire neuf autres épisodes pour la série, mais également à concevoir la suite des aventures de Jaime Sommers en créant une série dérivée: Super Jaimie.

  • Devenu indépendant en tant qu’auteur-producteur-réalisateur, Kenneth Johnson a marqué la télévision avec trois autres séries populaires: L’incroyable Hulk, V, et Alien Nation. Il également connu sa part d’échecs, comme avec la série paranormale Chasseurs d’ombres, qui n’a pu trouver son public. Il se concentre depuis les années 2000 à réaliser des épisodes de séries conçues par d’autres auteurs comme JAG ou Sept jours pour agir.

  • Étant donné la satisfaction des producteurs pour les épisodes Cinq cents millions de plus et Kamikaze, c’est Richard Moder qui est choisi pour mettre en scène ce double-épisode. La qualité de son travail technique, surtout pour le tournage en extérieurs, et sa manière d’illustrer les petits détails d’apparence banals afin d’en faire des outils dramatiques d’importance, sont autant à souligner que le superbe travail d’écriture de Kenneth Johnson.

  • Avant de devenir mondialement célèbre grâce au personnage de Jaime Sommers, Lindsay Wagner avait déjà croisé la route de Lee Majors dans un épisode de la série Owen Marshall. Après avoir débuté comme mannequin, elle a obtenu quelques rôles d’importance notables au cinéma (Brève rencontre à Paris, La chasse aux diplômes), et à la télévision (le pilote de 200 dollars plus les frais, plusieurs épisodes de Docteur Marcus Welby) dans la première moitié des années 70. Sous contrat avec Universal, le rôle de Jaime Sommers devait à l’époque être le dernier qui la liait avec ce major hollywoodien, si bien qu’au départ, elle a considéré ce personnage comme un bref « travail alimentaire ». Le destin en a toutefois décidé autrement; nous y reviendrons.

  • Ce double-épisode marque le retour de Martha Scott dans le rôle d’Helen, la mère de Steve. Il marque aussi l’apparition du beau-père de Steve, Jim Elgin, incarné par le vétéran acteur de soutien Ford Rainey (Les Incorruptibles, Le Virginien, Lassie, Bonanza, Mannix). Ce dernier a habité à Ojai après la Seconde Guerre Mondiale et y a fondé une petite troupe de théâtre. Il est mort en 2005.

  • Ce double-épisode fut le dernier en production de la saison Deux, mais il a été diffusé avant deux autres épisodes au petit écran en 1975.

  • Avant d’écrire pour la série, Kenneth Johnson a été l’initiateur de l’idée du « pocket bionic », où Steve Austin fait usage de ses pouvoirs dans diverses situations de la vie quotidienne n’ayant aucun lien avec ses missions (dans Population Zéro par exemple). Il n’est donc pas étonnant qu’on en trouve une flopée dans cette première partie, alors que Steve rénove la nouvelle propriété qu’il a tout juste acheté à Ojai. Ainsi, on peut le voir tondre le gazon, laver des vitres, et déplacer un réfrigérateur (chez ses parents par contre) sans aucune aide extérieure.

  • Le tournage des scènes extérieures a entièrement eu lieu à Ojai et ses environs à la mi-janvier 1975. Pour la scène du générique de la première partie, on peut voir Steve passer en voiture près d’un panneau sur la route où il est écrit: « Welcome to Ojai, home of American astronaut, Steven Austin. ». C’est bien la toute première fois que l’on voit « Steven » comme prénom de l’homme bionique.

  • La scène du premier baiser entre Steve et Jaime, près d’une souche au bord d’un lac, a été filmé dans la zone récréative du Lac Casitas à proximité d’Ojai.

  • Au moment de l’écriture du scénario, Kenneth Johnson avait d’abord imaginé Jaime comme quelqu’un ayant des pouvoirs psychiques; idée abandonnée à cause de l’épisode L’Espion et la télépathie qui comportait déjà un personnage ayant des pouvoirs extrasensoriels. Dans une autre version, Jaime était une femme d’affaires. Finalement, elle devint joueuse de tennis dans la version finale du scénario, ce qui justifiait sa candidature probable pour être une femme bionique puisqu’elle avait déjà au préalable une excellente forme physique, l’habitude de voyager à travers le monde et de gérer le stress dans un climat intense de compétition. Ce métier pouvait également expliquer logiquement le fait qu’elle n’est pas revue Steve depuis des années. Enfin, le personnage de Jaime faisait référence à Billie Jean King, icône féministe dans le monde du sport et à l’époque meilleure joueuse mondiale de tennis. Lors de la célèbre « bataille des sexes » en 1973, elle avait réalisé l’exploit de battre un joueur masculin reconnu pour son machisme provocateur, l’ancien numéro un mondial du tennis Bobby Riggs.

  • Dans le téléfilm-pilote, la scène où Steve lève pour la première fois son bras droit bionique est filmée comme lors de la scène du réveil du monstre de Frankenstein dans le classique de James Whale produit par Universal en 1931. Coincidement, Kenneth Johnson s’inspira de La Fiancée de Frankenstein du même James Whale dans l’élaboration de son récit sur la création de la femme bionique et son histoire d’amour avec Steve. Même Jaime Sommers mentionne le titre de ce film dans le dialogue, et la scène de colère de Steve pour convaincre Oscar d’autoriser la greffe bionique de Jaime y fait référence.

  • Avant La Femme bionique, il y eût deux titres alternatifs à ce double-épisode: Homecoming et Mrs. Steve Austin.

  • Bien qu’elle savait prendre soin d’elle et de sa santé, Lindsay Wagner n’avait jamais joué au tennis, ni fait de jogging avant le tournage. Professionnelle, elle s’est entrainée pour les besoins de son rôle avec l’aide d’une spécialiste et de Richard Anderson, joueur émérite dans ses temps libres. En entrevue, elle a avoué avoir trouvé cela pénible, mais avec les années, à force d’incarner régulièrement le personnage de Jaime, elle est devenue plus à l’aise avec ses attributs physiques, notamment concernant la course à pied.

  • Steve et Jaime ont le même âge et sont allés au collège ensemble alors que dans la réalité, Lee Majors est l’aîné de Lindsay Wagner d’une dizaine d’années.

  • Lee Majors interprète lui-même deux chansons dans la première partie: « Got to Get Loose » sur un air country qu’on peut entendre dès le générique de l’épisode alors que Steve arrive à Ojai. Et « Sweet Jaime » une ballade qu’on entend lors des moments romantiques entre Steve et Jaime, et où on retrouve partiellement le thème musical de la série composée par Oliver Nelson dans la mélodie. « Sweet Jaime » peut être à nouveau entendue dans la suite: Le Retour de la Femme bionique et également dans le pilote de Super Jaimie: Bienvenue Jaimie. Une version instrumentale est parfois audible dans certains épisodes de la première saison des aventures de Jaime Sommers.

  • L’achat d’une propriété par Steve est dans la continuité logique de son affirmation dans la conclusion de l’épisode Taneha sur le fait que la vie à la campagne lui manque et qu’il n’est pas pressé de rentrer à Washington.

  • Lindsay Wagner était doublée en France par Dominique MacAvoy, qui a aussi prêté sa voix au personnage d’Ashley Abbott dans le soap opera Les Feux de l’amour. Comme actrice, on a pu la voir au cinéma dans Tatie Danielle et Chocolat, notamment.

  • Au Québec, c’est une actrice née en Belgique, Claudine Châtel, née Claudine Cabay, qui a prêté sa voix à Jaime Sommers. Son père Marcel Cabay était un acteur et scripteur prolifique au Québec. Après avoir débuté à la radio, elle est apparue dans plusieurs feuilletons québécois à la télévision avant de se consacrer au doublage. Elle devint une spécialiste en la matière, si bien qu’elle enseigne le doublage au Conservatoire d’art dramatique de Montréal depuis 1995 en plus d’être directrice artistique sur les plateaux. Toujours active, elle est la voix attitrée de plusieurs actrices comme Maggie Smith, Shirley MacLaine, Sissy Spacek, Susan Sarandon, Barbra Streisand, et Ellen Barkin, parmi tant d’autres.

  • Erreur de production grossière: dans l’album de finissants de Steve signé par Jaime, son prénom est orthographié « Jamie »!

  • Lorsque Jaime demande à Steve s’il existe d’autres êtres bioniques, ce dernier ne mentionne pas Barney Miller. Il est vrai que ses pouvoirs bioniques lui ont été enlevés momentanément.

  • La Femme bionique fut le seul double-épisode à avoir été distribué intégralement en vidéo en Amérique du Nord avant l’existence du DVD. En 1978, il eût droit à une sortie sur Laserdisc et deux ans plus tard sur vidéocassette.

-Jaime: What did you let them do to me?

-Steve: Look, I know how you feel.

-Jaime: No you don't. Why did you let them do that?

-Steve: Jaime, trust me, please trust me.

-Jaime: I don't want to be a freak!

-Jaime: You know, it might not be so bad being the bride of Frankenstein.

-Steve: You thinking about getting married?

-Jaime: No, actually, I was thinking eh, it might be kind of nice being bionic.

-Une Jeune fille (à Steve alors qu’ils observent Jaime jouant au tennis): Boy, Jaime's the most important person that ever came out of our town. Except for that astronaut guy.

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20. LA FEMME BIONIQUE - 2E PARTIE
(THE BIONIC WOMAN - PART 2)

Résumé :

Alors que les préparatifs du mariage de Steve et de Jaime vont bon train à Ojai, Oscar Goldman leur apprend que Joseph Wrona, le faux-monnayeur à qui Steve avait récupéré une plaque volé, en possède une autre. Oscar demande alors aux deux fiancés de récupérer cette plaque. Cette mission servira aussi de test pour Jaime, puisqu’elle devra se servir de son oreille bionique pour ouvrir le coffre-fort où la plaque se trouve. Victime d’un spasme, Jaime déclenche toutefois malencontreusement l’alarme et doit fuir prématurément avec Steve. Revenue à la maison, Jaime va de plus en plus mal alors qu’elle est envahie par plusieurs maux de tête. Hélas pour elle, Rudy Wells diagnostique la présence d’un caillot de sang au cerveau, signifiant que son corps rejette la greffe bionique, et qu’elle doit être opérée rapidement. Mais ne pouvant supporter la douleur de plus en plus intense dans sa tête, Jaime s’échappe de l’hôpital. Sous un violent orage, Steve parvient enfin à la retrouver alors qu’elle a perdu tout contrôle. Trop tard cependant, car Jaime meurt sur la table d’opération malgré les efforts de Ruy Wells pour la sauver.

Critique :

À l’instar du classique film produit par Universal, La Fiancée de Frankenstein, dont ce double-épisode s’inspire de l’aveu de son auteur Kenneth Johnson, certains petits détails, en apparence mineurs dans la première partie, voient leur importance prendre de l’ampleur dans cette seconde partie. En témoigne comme exemple la main bionique de Jaime parcourue de quelques tremblements intermittents, considérée comme sans grande importance à prime abord, mais annonciateur d’une plus grande tragédie à venir, tragédie qui aura un impact inattendu autant chez les nombreux spectateurs sur le plan émotionnel, que sur l’équipe de production qui n’avaient pas anticipé autant de réponses du public en réaction au décès de Jaime Sommers.

Dire que le scénariste Kenneth Johnson n’avait nullement l’intention de tuer Jaime dans la première mouture de son script. Mais devant le commandement de laisser Steve Austin libre de toute attache romantique afin de lui permettre de vivre plusieurs relations épisodiques par commodité artistique, l’impératif des producteurs de faire mourir Jaime à la fin de ce double-épisode pouvait s’expliquer.

Ce n’était pourtant pas la première fois que des personnages mourraient à la fin d’un épisode. Citons Josh Lang dans Le Mal de l’espace, dont la destinée funeste ne manquait pas d’intensité dramatique. Pourtant, les spectateurs ne s’en sont pas offusqués outre mesure. On a également eu droit à quelques récits romantiques impliquant Steve Austin avec un personnage féminin, notamment dans Un amour perdu, dont il est question plus haut. Seulement voilà dans La Femme bionique, les spectateurs se sont tellement attachés au personnage de Jaime et à son histoire d’amour avec Steve Austin, que sa mort a suscité un envoi massif de lettres de leur part aux producteurs et aux exécutifs des studios Universal, où leur indignation et leur colère s’y expriment sans retenue.

Pour en revenir à l’intrigue proprement dite, elle ne se contente toutefois pas de nouer le drame de cette histoire d’amour vers sa conclusion tragique. Elle parvient également à agencer tous les éléments développés depuis la première partie avec une mécanique de précision digne d’une horloge. Dans la scène impliquant l’ouverture du coffre de Joseph Wrona par Jaime, Steve monte la garde près de la porte du bureau, et se fait prendre au dépourvu par les hommes de main du faux-monnayeur, car ce dernier, connaissant bien le visage de Steve (voir première partie), l’attendait de pied ferme afin de prendre sa revanche.

Pendant ce temps, Jaime parvient à ouvrir le coffre et à récupérer la plaque recherchée, mais après avoir tout refermé, sa main est prise d’un spasme qui lui fait heurter le mécanisme d’ouverture du tableau cachant le coffre, ce qui déclenche l’alarme. En une fraction de seconde, Steve Austin profite de cette « distraction » provoquée par celle-ci pour désarmer et repousser Wrona et ses hommes, entrer dans le bureau pour rejoindre Jaime et s’enfuir avec elle par la fenêtre. Voilà un autre exemple où, grâce au souci du détail dans l’écriture et la mise en scène, certains éléments illustrés dans la première partie se conjuguent fort habilement dans la seconde.

Notons également un autre segment en apparence anodin, mais qui aura des conséquences sur la série par la suite. Alors que Steve et Jaime se livrent à une course bionique dans la campagne sur le chemin du retour à la maison, Helen, la mère de Steve les aperçoit au loin et constate pour la première fois qu’ils sont dotés tous les deux de pouvoirs bioniques. Son visage exprime alors une certaine surprise teintée d’inquiétude, et lorsque Steve et Jaime arrivent et se rendent compte qu’Helen les a vu, Steve s’empresse de lui dire la vérité (illustrée sans dialogues avec quelques images et sons du générique entrecoupés). Une fois la surprise passée, Martha sourit et dit à Steve et Jaime qu’ils sont vraiment faits l’un pour l’autre. Grâce à cette simple ligne de dialogue, dont le double-sens saute aux yeux, Helen manifeste autant son soutien à leur union que sa compréhension des épreuves que son fils et Jaime ont vécu respectivement suite à leur accident, même sans avoir été mise au courant de ce qui leur est arrivé. Maintenant que la mère de Steve est mise au parfum, son rôle va évoluer grandement dans d’autres épisodes à venir de l’Homme qui valait trois milliards, mais également dans la série La Femme bionique, fruit du grand succès de ce double-épisode.

Mais n’anticipons pas! Nous aurons l’occasion de revenir plus loin sur l’impact qu’a eu La Femme bionique dans les aventures à venir de Steve Austin. Il est cependant clair que son énorme succès auprès du public, alors que les audiences n’étaient pas à la hauteur des attentes au cours de cette deuxième saison, a permis à la série de rester en vie et de marquer les esprits sur la durée en atteignant enfin, après une progression difficile, sa pleine maturité.

Anecdotes :

  • D’origine austro-hongroise, Malachi Throne (Joseph Wrona) est sans doute l’une des « guest stars » les plus connus du milieu de la télévision. À l’aise dans plusieurs registres, il est apparu dans des séries (Les Incorruptibles, Perdus dans l’espace, Au pays des géants, Voyage aux fonds des mers, Starsky & Hutch, Batman, À la Maison-Blanche) en tous genres pendant près de 60 ans, des débuts de la télévision jusqu’à sa mort en 2013. On se souvient de lui pour avoir incarné le patron de Robert Wagner dans Opération vol. Il a déjà travaillé avec Lee Majors dans trois épisodes de La Grande Vallée.

  • Après avoir fait une apparition dans Population zéro, Paul Carr (décédé en 2006) revient dans la série dans le rôle du bras droit de Joseph Wrona. Bien que sa carrière ait été confinée à des rôles de troisième plan à la télévision et au cinéma, son visage inquiétant (il ressemble un peu à l’acteur Gary Oldman) et son jeu particulier lui ont permis d’interpréter toute une galerie de portraits de types dérangés ou de vilains acolytes, si bien qu’il n’était pas rare qu’il ait été invité à jouer plusieurs personnages différents au sein d’une même série (Voyage aux fonds des mers, La Nouvelle équipe, L’Homme de fer, Le Virginien, Mannix). Il fera une dernière apparition dans l’épisode de la cinquième saison: Voyage dans le temps.

  • Bien que Martin E. Brooks deviendra le docteur Rudy Wells au cours de la troisième saison dès la suite de ce double-épisode, Le Retour de la femme bionique, il s’agit de l’avant-dernière apparition d’Alan Oppenheimer dans le rôle du créateur de l’homme bionique.

  • Le scénariste Kenneth Johnson ne souhaitait pas la mort de Jaime à la fin de l’histoire. Son idée de départ était qu’elle sombre dans le coma après l’ablation du caillot qui la faisait horriblement souffrir. Rudy Wells ne pouvant garantir si elle s’en remettra ou non, Steve Austin se voyait forcé de lui faire ses adieux. Ce sont les exécutifs du studio qui ont exigé la mort de Jaime, en espérant tabler sur l’émotion suscitée par la mort du protagoniste féminin à la fin du film Love Story et le fait que d’autres personnages proches de Steve sont morts, comme Josh Lang dans Le Mal de l’espace.

  • La Femme bionique reste à ce jour l’épisode qui a obtenu le plus fort taux d’audience de toute la série. Elle a également terminée au quatrième rang des émissions les plus regardées aux États-Unis pour l’année 1975.

  • Il est établi que comme Jaime a perdu ses parents, le beau-père de Steve, Jim Elgin, soit celui qui l’accompagne à l’autel afin de donner sa main au futur époux lors du mariage. On comprend alors mieux pourquoi, au moment où la série Super Jaimie a démarré, les parents de Steve sont devenus les gardiens légaux de Jaime et l’ont l’hébergé lorsqu’elle passait par Ojai.

  • Le récit établit qu’entre le moment où Steve a volé la première plaque à Wrona lors de la scène pré-générique de la première partie, et celui de la mission où Steve et Jaime tente de récupérer des mains du faux-monnayeur la seconde plaque, sept mois se sont écoulés, ce qui en fait l’histoire ayant la durée narrative la plus longue de toute la série et celle de Super Jaimie.

  • Suivant la logique établie dans l’épisode Cinq cents millions de plus concernant Barney Miller, Oscar suggère à Rudy Wells l’idée de ramener la force bionique de Jaime à un niveau normal pour espérer la sauver.

  • Kenneth Johnson a repris la même finale tragique avec tempête et orage dans l’épisode de la deuxième saison de L’Incroyable Hulk: Hulk Revient, parfois intitulé Mariés, où David Banner tombe amoureux d’une psychiatre cherchant à le guérir, Caroline Fields, qui succombe à la toute fin des suites d’une rare maladie. Son interprète, Mariette Hartley, a d’ailleurs remporté un Emmy Award pour ce rôle.

  • Les paroles de la chanson « Sweet Jaime » ont été écrite par le producteur Lionel E. Siegel. Elles font référence à une relation amicale entre Steve et Jaime qui tourne court à force de se rencontrer seulement ici et là, ce qui est loin de refléter la relation amoureuse entre eux à l’écran, à moins de la comprendre au second degré. Lee Majors a avoué cependant au sujet de cette chanson: « elle était loin d’être extraordinaire, mais au moins elle était personnelle. »

  • Quand Steve et Jaime sautent par-dessus la clôture du ranch, on peut apercevoir sur le côté gauche de l’image une portion de « l’escabeau » qui les aide à faire ce saut bionique.

  • On ne sait pas pourquoi les vilains de cet épisode sont tous habillés en complet blanc.

  • Ayant admis en entrevue s’inspirer de personnes réelles qu’il a croisé dans sa vie pour trouver les noms de ses personnages, Kenneth Johnson a nommé le vilain Joseph Wrona d’après un professeur du même nom qu’il lui a enseigné l’histoire américaine à l’école secondaire.

  • Entre le moment de la mort de Jaime à l’hôpital et la scène finale au ranch de Steve, il n’y aucune allusion à des funérailles pour Jaime. Cet oubli sera plus flagrant dans la suite, Le Retour de la Femme bionique alors que cela aurait pu ajouter un élément dramatique à la fois logique et fascinant sur les événements ayant eu lieu entre les deux double-épisodes.

  • Comme cela arrive souvent dans les séries de cette période, il y a une erreur dans la couleur pendant la scène récapitulant la première partie, lorsque Jaime brise un verre de jus d’orange avec sa main bionique. En effet, la couleur du jus y est différente en comparaison de la mise en images originale montrée dans la première partie. 

-Jaime: Steve... something that Oscar said back there kinda set me thinking...

-Steve: What's that?

-Jaime: Well, about how... uh... my Blue Cross didn't cover bionic reconstruction. Now, who's footing that bill?

-Steve: Uncle Sam.

-Jaime: Well, that's what I thought, but... uh... what exactly is it that Uncle Sam expects in return?

-Steve: Well, I guess he wants you to be part of the team.

-Jaime: How many people are on the team?

-Steve: Well, Oscar's the head coach, and, so far, I'm the only player.

-Jaime: I guess the stakes are pretty high then, huh?

-Steve: Yeah... very high.

-Jaime: Tell me something?

-Steve: Anything.

-Jaime: We're gonna live happily ever after, aren't we?

-Steve: You bet. Here's to us.

-Joseph Wrona: You did considerable damage to me, Colonel Austin. And now I'm going to do considerable damage to you.

-Steve(en larmes, à Jaime, morte): I love you Jaime, I've always loved you...

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21. LA BONNE CAUSE
(OUTRAGE IN BALINDERRY)

Résumé :

L’ambassadeur américain Frederick Collins travaille aux négociations pour un traité de paix entre le gouvernement et le mouvement indépendantiste du territoire de Balinderry (IBA), situé en Europe du Nord. Mais les membres d’une cellule révolutionnaire ont kidnappé l’épouse de l’ambassadeur et exigent la libération de leurs frères emprisonnés d’ici 14 heures, où sinon elle mourra. Les États-Unis ne pouvant officiellement intervenir, Oscar accepte d’envoyer Steve Austin à Balinderry à titre personnel pour libérer madame Collins. Steve obtient cependant l’aide d’une hôtesse de l’air, Julia Flood, qui a parti lié avec l’IBA, pour retrouver les responsables de l’enlèvement. Alors qu’ils ont pris contact avec une des cellules de l’IBA et identifié un témoin, Steve et Julia sont arrêtés par les forces armées gouvernementales. Malgré qu’il ait découvert que Julia joue un rôle très important au sein de l’IBA, Steve prend le risque de s’évader en sa compagnie afin d’arriver à temps pour sauver la femme de l’ambassadeur des griffes d’une cellule de révolutionnaires radicaux.

Critique :

Si certains épisodes précédents avaient abordé quelque peu en surface des sujets à connotations politiques ou s’étaient plus ou moins inspirés de l’actualité de l’époque, La Bonne cause a le courage d’y aller à fond. Même si le nom du pays où se situe l’action est fictif, on n’a aucun mal à deviner que l’histoire s’inspire directement du conflit en Irlande du Nord, qui a défrayé les manchettes à l’époque, et que l’IBA représente en réalité l’IRA. L’emploi d’images montrant l’armée britannique dans les rues de Belfast en Irlande du Nord afin de présenter la situation houleuse à Balinderry, ainsi que le casting d’acteurs irlandais ou ayant l’accent irlandais, renforcent encore davantage ce rapprochement.

Ce courage des auteurs d’impliquer Steve Austin au cœur d’une guerre civile révolutionnaire en lien avec des faits réels, mérite d’être souligné. Plus encore, à travers l’humanisme de Steve, le scénario lance un message d’espoir loin d’être naïf favorisant un rapprochement pacifique, tout en montrant l’autre côté de la médaille par les actions répréhensibles des deux camps, par l’intermédiaire de la cellule radicale de l’IBA et l’intransigeance sans nuances du général Carmichael de l’armée du Dominion.  Une scène renvoie d’ailleurs dos à dos ces factions polarisantes, alors qu’un traitre de la cellule modérée de l’IBA qui travaille en fait pour la faction radicale du mouvement, négocie avec Carmichael sa libération en échange de l’identité du chef de la cellule modérée. Comme quoi ce qui peut miner un processus de paix porteur d’avenir pour rebâtir les fondations du pays, ne vient pas que d’un seul côté de la médaille.

Il peut évidemment paraître incongru que Steve Austin soit réellement considéré dans un pays étranger en mission officieuse pour aider son ami l’ambassadeur Collins. Sa notoriété publique en tant qu’astronaute et son grade de colonel font qu’il ait peu de chances que les autorités à Balinderry, voire les membres de l’IBA, ne le voient autrement qu’en espion américain en mission pour son pays. Afin de compenser ce problème de crédibilité, les auteurs ont eu l’idée de montrer Steve plus souvent à la merci des événements, où son ignorance de la situation dans le pays le rend à la fois plus naïf et plus vulnérable, surtout avec le peu de temps à sa disposition pour sauver Mme. Collins. Déjà le fait qu’il fasse confiance à Julia, une hôtesse de l’air qui lui affirme avoir des contacts avec l’IBA et qui accepte de l’aider, confirme ses limites en dépit de ses bonnes volontés.

Ce faisant, les événements ont tendance à se précipiter un peu trop vite, pour que Steve puisse enfin prendre l’initiative afin de résoudre la situation de départ. Mais si l’intrigue perd en plausibilité, elle gagne en densité. Car en décidant d’agir, Steve décide en fait de faire confiance à Julia sur sa volonté d’aider à la libération de Mme. Collins pour réenclencher le processus de paix, et ce, malgré le fait qu’il ait appris qu’elle était une des leaders de l’IBA qui se bat pour la cause des siens, et non une simple exécutante.

Cette prise de risque fera que Steve sera pris entre deux feux au cours de l’excellente scène finale sur le barrage, entre les radicaux de l’IBA qui menacent de tuer Mme. Collins et Carmichael et ses soldats qui se moquent bien de la vie de la femme de l’ambassadeur pour liquider l’IBA sans distinction. Et n’eut été de la force et la vitesse bionique de Steve dans son intervention ultime pour sauver Mme. Collins, la situation aurait tourné au massacre. C’est là qu’on retrouve avec bonheur l’universalité de l’humanisme de Steve.

Fait à noter: cet épisode a été mis en production et tourné avant le double-épisode de La Femme bionique, qui a été diffusé avant. Cela explique le malaise entourant la courte romance entre Julia et Steve, cette dernière admirant la personnalité et l’empathie sincère du héros, alors que les spectateurs se sont à peine remis de la mort de Jaime après une histoire d’amour intense auquel ils se sont attachés. Logiquement, cette courte relation entre Julia et Steve prend fin lors de la dernière scène, alors que dans une lettre, Julia affirme à Steve qu’elle a disparu car son devoir est d’abord envers la cause qu’elle défend, soit la liberté de son pays et des siens afin que la paix revienne.

Bref, un excellent épisode qui aurait pu être rallongé en deux parties, car un peu trop condensé, mais qui demeure riche et qui n’était pas loin d’obtenir la note maximale de quatre bottes.

Anecdotes :

  • Deuxième scénario écrit par le tandem de scénaristes composé de Margaret et Paul Schneider et dernier épisode réalisé par Earl Bellamy.

  • Ancienne Miss Jamaïque, Martine Beswick (Julia Flood) fait ici sa première de deux apparitions comme artiste invitée dans la série. Après quelques études pour devenir actrice en Angleterre, elle a fait ses débuts dans deux films de la saga James Bond: Bons baisers de Russie et Opération Tonnerre. Elle a ensuite fait partie des actrices jouant dans les films dits préhistoriques produits par la compagnie britannique Hammer, quand ce n’était pas dans des westerns italiens sulfureux où elle s’est souvent montrée dans le plus simple appareil. Désireuse de ne pas être cataloguée uniquement comme beauté exotique, elle est arrivée aux États-Unis au début des années 70 où elle a pu élargir son registre dans plusieurs séries (Mannix, Baretta, Quincy, Pour l’amour du risque, L’île Fantastique) et quelques téléfilms. Elle a également retrouvé Lee Majors dans un épisode de L’Homme qui tombe à pic. Elle a pris sa retraite en 1995.

  • Fils de l’acteur irlandais Dan O’Herlihy, Gavan O’Herlihy (Dan, un membre de l’IBA) a su se faire un nom dès ses débuts grâce au rôle récurrent de Chuck Cunningham dans la sitcom Happy Days. S’en est suivi plusieurs invitations dans des épisodes de séries télévisées, voire des rôles importants (Docteur Marcus Welby, Sergent Anderson, Twin Peaks, Lonesome Dove), mais aussi des seconds rôles au cinéma (Superman III, Willow). Il a également joué dans l’épisode La Pyramide de la troisième saison de Super Jaimie. Il a cependant disparu des écrans depuis 2009.

  • Gavan O’Herlihy partage avec Martine Beswick le fait d’avoir joué dans un film de James Bond mettant en vedette Sean Connery, et ironiquement dans le remake (Jamais plus jamais) du film où elle avait joué (Opération Tonnerre).

  • Plus largement connu comme acteur faisant des voix pour de nombreux dessins animés (Les Schtroumpfs, Popeye et fils), Richard Erdman (parfois nommé Dick), en plus d’incarner le traître dans La Bonne cause, a également joué dans l’épisode Le Garçon bionique au cours de la quatrième saison et L’Espion fait cavalier seul au cours de la troisième saison de Super Jaimie.

  • William Sylvester (l’ambassadeur américain Frederick Collins) est le second acteur du célèbre film 2001: Odyssée de l’espace après Gary Lockwood à venir honorer la série de sa présence. Né aux États-Unis mais formé au théâtre anglais, il s’est d’abord illustré dans des personnages américains dans des films ou des séries britanniques (Destination: Danger, Le Baron, Le Saint). Il est revenu ensuite dans son pays natal après le succès international du film de Kubrick qui lui a permis d’obtenir quelques rôles dans des séries comme Docteur Marcus Welby, Bonanza, Lassie, Banacek, Le Magicien, Cannon, Quincy, et surtout un personnage récurrent dans Gemini Man produit par Harve Bennett. Décédé en 1995, La Bonne cause fut la première de trois apparitions dans la série puisqu’il a incarné le personnage de l’amiral Prescott dans les épisodes U-509 et Les Requins (diffusée en deux parties).

  • Acteur anglais ayant surtout fait carrière au théâtre et dans les films de série B, David Frankham (Capitaine Abbott) a participé à quelques épisodes de séries comme Au-delà du réel, Sur la piste du crime, Star Trek, et le soap opera Top modèles.

  • Ancien militaire et policier ayant travaillé dans plusieurs anciennes colonies britanniques, Alan Caillou (de son vrai nom Alan Lyle-Smith) est devenu scénariste et acteur pour la télévision à partir de la fin des années 50, et ce jusqu’à sa retraite en 1984 (Des Agents très spéciaux, Daktari, Tarzan, Opération vol, Daniel Boone). Étant donné son passé, il a souvent incarné des officiers militaires comme c’est le cas dans cet épisode avec son interprétation assez carrée et intransigeante du général Carmichael. Il fut d’ailleurs un des co-auteurs du récit du téléfilm Un otage qui vaut de l’or avant que les aventures de Steve Austin ne soient présentées en format hebdomadaire. Il est mort en 2006.

  • Dans le rôle de Lord Breen, qui s’avère en réalité le chef de la cellule terroriste radicale, on retrouve Richard O’Brien qui a multiplié les rôles récurrents (Section 4, Ah! Quel famille) et les apparitions dans plusieurs épisodes des mêmes séries à la télévision (Sur la piste du crime, Cannon, Les Envahisseurs, Les Mystères de l’Ouest, Des Agents très spéciaux). Il a côtoyé plusieurs fois Lee Majors sur la série La Grande Vallée. Il est décédé en 1983.

  • Margaret Fairchild (Elinor, l’épouse de l’ambassadeur) a essentiellement consacré sa carrière d’actrice au théâtre, se contentant ici et là de quelques apparitions à la télévision (Cannon, Kojak, Kung Fu, Cagney & Lacey). On peut cependant la revoir dans l’épisode de la quatrième saison: L’Imposteur.

  • C’est le troisième épisode de cette saison Deux sans séquence pré-générique.

  • Bien que le dominion de Balinderry soit un pays fictif, le scénario évoque aussi un pays réel au tout début, alors que l’ambassadeur Collins se trouve à Bruxelles en Belgique lors d’un sommet de l’OTAN. On notera que lors de cette scène, la carte du monde y est modifiée par rapport au monde réel puisque l’Amérique du Nord n’est pas divisée géographiquement de la même manière, et qu’il semble y avoir un autre continent au nord de l’Eurasie.

  • Malgré la substitution de l’Irlande du Nord pour le dominion de Balinderry, les références avec le conflit entre l’IRA et l’armée britannique étaient si évidentes (ex. les stocks-shots, les accents irlandais et anglais des acteurs) que cet épisode fut le seul interdit de diffusion en Grande-Bretagne.

  • Même si Steve a l’occasion d’avoir vécu plusieurs histoires romantiques avec différentes femmes, ces relations sont toutes restées monogames.

  • À cause notamment de son caractère politique, qui sortait du cadre familial instauré dans la série, et de la romance entre Julia Flood et Steve Austin si peu de temps après l’histoire d’amour intense impliquant Jaime Sommers, La Bonne cause a été très décrié par les fans et le public à l’époque de sa diffusion. Mais avec le temps, l’opinion générale concernant cet épisode a changé puisque les avis se veulent maintenant davantage positifs.

-Steve: Why didn't you tell me, Julia?

-Julia: That disease we're all suffering from on this little island, it's called mistrust.

-Steve: That must be tough for you being the boss of all the men in Unit Ten?

-Julia: You're right, it was a big responsibility. Are you the boss of a lot of men in America?

-Steve: No, just one: me.

-Général Carmichael: We don't make deals with terrorists, Colonel Austin. We imprison them, or execute them.

-Steve: I won't let you execute his hostage!

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22. VENGEANCE
(STEVE AUSTIN, FUGITIVE)

Résumé :

Attiré par un mystérieux appel téléphonique, Steve Austin est endormi par un homme masqué dans l’appartement d’un employé de l’OSI assassiné, Charlie Taylor. Accusé du meurtre, d’autant plus que ses empreintes se retrouvent sur l’arme du crime, Steve est arrêté par la police. Sachant qu’il ne pourra convaincre les forces de l’ordre de son innocence, Steve s’évade grâce à ses pouvoirs bioniques et malgré son statut de fugitif, il se lance à la recherche du véritable meurtrier. Aidée par la nouvelle secrétaire d’Oscar Goldman, Peggy Callahan, chez qui il s’est réfugié, Steve parvient à découvrir que le frère jumeau du tueur à gages John Hopper, est l’assassin qui l’a piégé. En effet, ce dernier cherchait à se venger de l’arrestation de John par Steve au cours d’une mission antérieure.

Critique :

Commencée avec un épisode moyen, la saison Deux se termine par un épisode satisfaisant, même s’il s’avère une suite à l’épisode de la saison Un: Témoin oculaire. Certes, le scénario se montre prévisible dès le pré-générique en montrant déjà au petit écran le frère jumeau de John Hopper tuer Charlie Taylor pour tendre le piège destiné à Steve. Mais il a toutefois le mérite d’introduire un personnage secondaire dont la spontanéité et l’implication l’ont rendu récurrent dans la série: celui de la secrétaire d’Oscar Goldman, Peggy Callahan.

Certains récits précédents avaient bien tenté de donner une consistance à ce rôle de secrétaire. On n’a qu’à penser à l’épisode Une amitié, où on pouvait voir dans la première moitié une certaine Julie Farrell venir en aide à Steve, et qui est revenu brièvement, mais uniquement au plan vocal puisqu’on ne la voit plus, dans l’épisode Acte de piraterie. Sans parler de Miss Drake qui apparaît dans trois épisodes de la saison Un. Mais aucune n’a joué un rôle aussi majeur que Peggy Callahan. Il faut dire que la superbe performance de l’actrice Jennifer Darling dans la peau du personnage explique en bonne partie le charme exercé sur le public, car on voit rapidement qu’elle n’est pas une secrétaire comme les précédentes.

Curieusement, le mélange de naïveté innocente et de souplesse émotionnelle qui permettent à Callahan de s’adapter jusqu’aux situations les plus étranges (comme lorsqu’elle découvre la nature bionique de Steve dans son appartement) apportent une texture humoristique particulière à une intrigue qui semblait miser d’abord au départ sur le suspense. Cet humour se perçoit toutefois mieux dans la version originale, étant donné la voix rauque très unique de Jennifer Darling, notamment dans ses échanges avec Lee Majors.

Cet humour n’empêche pas le suspense d’être relancé à point nommé dans le dernier tiers. Au moment où Callahan ose se faire passer pour une journaliste dans l’immeuble où logeait la victime Charlie Taylor, afin d’obtenir un quelconque témoignage pouvant aider Steve à s’innocenter, elle se place elle-même en danger lorsqu’elle tombe sur l’appartement de Hopper. Ce dernier détecte évidemment la supercherie, mais joue le jeu afin de retracer Steve plus tard. Néanmoins pendant un moment, Callahan s’était mise dans la gueule du loup. Tout cela mènera à une forme de conclusion quelque peu ironique puisqu’inversement, c’est ce qui permettra à Steve d’arrêter définitivement Hopper au final.

Déjà lors de la première saison, le dernier épisode Vacances forcées mêlait assez bien un ton léger et humoristique avec le retour d’un vilain récurrent. En répétant cette recette pour la deuxième saison, les auteurs et les producteurs ont quand même réussi derechef à la conclure sur une bonne note. Bien entendu, le talent de Jennifer Darling sera reconnu à sa juste valeur puisque le personnage de Peggy Callahan reviendra dans la série ainsi que dans Super Jaimie, et pas seulement comme secrétaire.

Anecdotes :

  • Disparu depuis la réalisation des deux téléfilms de la série produits par Glen A. Larson qui montrait Steve Austin en mode James Bond, Russ Mayberry faisait ici son retour derrière la caméra. Vengeance a été toutefois le dernier épisode de la série sous sa gouverne.

  • Pas moins de cinq auteurs ont travaillé sur le script de cet épisode: Richard Carr et Mark Frost au scénario, Wilton Denmark, William Gordon et James Doherty pour ce qui est du récit. Décédé en 1991, William Gordon a travaillé comme scénariste et consultant pour des séries comme ChiPs, L’Homme de fer et La Côte Sauvage, en partenariat avec James Doherty. Cet épisode reste la seule contribution à la série pour ces deux auteurs.

  • Gary Lockwood, qu’on a évidemment vu dans Témoin oculaire, est de retour pour sa dernière apparition dans la série, mais il n’incarne toutefois qu’un seul des deux frères Hopper.

  • À l'instar de Robbie Lee dans L'Espion et la télépathie, Jennifer Darling vole la vedette dans cet épisode au point où on ne voit plus qu’elle par moments. Ayant déjà acquis une expérience sur les planches en tant que danseuse au studio de l'acteur Gene Kelly dès l’enfance, elle a suivi des cours de chant et de théâtre qu'elle a mis en pratique dès l'adolescence. À Broadway, elle s'est découvert un nouveau don pour l'improvisation comique et les portes ont commencé à s'ouvrir dès l'instant où elle est partie s'installer à Hollywood en 1973. Après s'être fait les dents sur une sitcom inédite en France (Temperatures Rising), elle a obtenu le rôle de Peggy Callahan qui, sans qu'elle s'en doute, allait lui servir de tremplin pour la suite de sa carrière. Elle a retravaillé avec Lee Majors dans un épisode de L'Homme qui tombe à pic.

  • Le talent d'actrice, tant sur le plan comique, que sur le plan vocal et de l'improvisation de Jennifer Darling a vite été reconnu par ses pairs et les producteurs, si bien qu'elle revint incarner la secrétaire d'Oscar (et sa version « robot ») sur une base semi-régulière dans L'Homme qui valait trois milliards et Super Jaimie. En parallèle à des apparitions dans d'autres séries comme L'incroyable Hulk, Wonder Woman, La Loi de Los Angeles et les sitcoms Cheers et Huit, ça suffit, sa voix rauque au timbre si particulier lui a procuré divers rôles vocaux dans de très nombreux dessins animés à la télé comme au cinéma (Les Tortues Ninja, les Razmocket, Félix le chat, Le géant de fer, Super Zéro) qui inclut également des doublages (Astro Boy, Tenchi Muyo! In love, Astérix et le coup du menhir). À ce titre, soulignons qu'elle a interprété un des ennemis jurés (Madame-O) d'un groupe de jeunes héros bioniques de la série d'animation dérivée Bionic Six, qui n'a jamais été doublé en français.

  • Frère du compositeur jazz et batteur Chico Hamilton, Bernie Hamilton est devenu populaire en interprétant le rôle du capitaine Dobey, le supérieur de Starsky & Hutch. Bien avant ce rôle, il a travaillé sur de nombreuses séries et films en évitant autant que possible les rôles stéréotypés dès le début des années 50. On peut donc le voir dans des épisodes aussi divers comme ceux de La Quatrième Dimension, Le Virginien, Alfred Hitchock présente, Tarzan et La Croisière s'amuse. S'étant retiré du métier d'acteur à partir de 1985, il s'est consacré à la production d'albums de musique en plus de tenir une galerie d'art sur Sunset Boulevard jusqu'à sa mort en 2008.

  • On apprend dans cet épisode qu'Oscar a l'habitude de changer de secrétaire à tous les trois mois et qu'il a du mal à se souvenir de ses propres instructions de sécurité.

  • Le prénom de Peggy Callahan n’est pas prononcé dans cet épisode.

  • En plus du ton léger et le retour d’un antagoniste marquant, on retrouve dans cet épisode d’autres éléments similaires ayant servi dans l'épisode clôturant la saison Un Vacances forcées: l'emploi de flashbacks et la requête par Steve pour une recherche dans l'ordinateur de l'OSI afin de vérifier ceux qu'il a arrêté dans ses missions antérieures.

  • Rudy Wells figurait dans une première version du script, mais a été effacé dans la version finale, selon l’auteur Wilton Denmark.

  • Pour la seconde fois, Steve fait montre de son habileté à réparer soi-même ses membres bioniques endommagés en opérant une "chirurgie" sur sa jambe. Il avait réparé son bras dans l'épisode Course à obstacles.

  • Lee Majors a visiblement voulu se faire plaisir puisqu'il joue également le préposé au magasin de pièces électroniques où Callahan achète le nécessaire pour aider Steve à s'auto-réparer. Muni d'une perruque, de fausses dents et d'un accent du sud des États-Unis à couper au couteau, il est clair qu'il s'agit d'une scène volontairement humoristique. Afin d'en souligner encore le côté farce, le préposé est crédité au générique de fin au nom d’un certain "L. Majors".

  • Reb Brown fait ici sa seconde apparition dans la série dans la peau d'un officier de police. Le colosse avait joué un petit rôle d'opérateur-radio dans Opération Afrique au cours de la première saison.

  • Erreurs de continuité: Steve affirme que le frère jumeau du tueur John Hopper n'a jamais pu être arrêté. Cela contredit la scène finale de Témoin oculaire lorsque Steve le capture à la sortie de l'hôtel. Également, le frère de John Hopper se distingue de son jumeau par un grain de beauté qui est étrangement disparu dans cet épisode.

  • Après que Steve se soit libéré des menottes alors qu'il est amené dans une voiture de police, il n'y a aucune cicatrice sur son poignet gauche, comme quoi les épisodes ne sont pas constants concernant ce genre de situation (ex. Kamikaze)

  • Il est peu crédible que la personne qui fait office de gardien de sécurité aux bureaux de l'OSI soit un policier privé et non un officier ou un soldat issu de la police militaire.

  • Dans la scène où Callahan, alors qu'elle se fait passer pour une journaliste cherchant des témoins du meurtre de Charlie Taylor, se retrouve à interroger Hopper sans le savoir, ce dernier lui donne une description fantaisiste d'un homme qu'il aurait vu avec la victime peu de temps avant sa mort. Logiquement, il aurait plutôt dû faire à Callahan une description de Steve afin de le rendre encore plus suspect du meurtre. Cela aurait en plus ajouté un élément de tension supplémentaire, puisque la confiance de Callahan envers Steve aurait certainement été ébranlée.

  • Steve affirme ressentir les effets plus que la douleur lorsque ses membres bioniques sont endommagés. Il pousse pourtant un petit grognement de douleur lorsque que sa jambe est atteinte d'une balle.

-Callahan: Oh dear, you're the Colonel Austin?

-Steve: I'm the only one I know.

-Callahan: Oh golly.

-Callahan: Oscar wants me to help you in any way I can.

-Steve: Good. first off, you can start by giving me your home address and telephone number.

-Callahan: Oh, is that the routine here?

-Steve: Don't get the wrong idea, I just might have to get in touch with you after you leave here tonight.

-Callahan (en montrant du doigt la triple-serrure sur sa porte d’entrée): How did you get in? My door is very, very locked.

-Steve: Window.

-Préposé au magasin électronique (joué par Lee Majors et voyant tous les items que Callahan veut acheter): Well, by golly, it appears to me you're building nothing short of a robot.

-Callahan: That's right, how did you know?

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Saison 2Saison 4

NCIS : Nouvelle Orléans

Saison 3



1. CONTRE-COUPS 
(AFTERSHOCKS)



Scénario : Andrew W. Marlowe

Réalisation : Rob Bowman

Résumé :

Appelée sur une scène de crime, Kate Beckett y découvre Richard Castle, absent depuis des mois !

Critique :

Un démarrage sur les chapeaux de route ! Déjà, l’épisode s’ouvre par une séquence ultradynamique avec un splendide jeu de miroirs (un travail impeccable de Rob Bowman) qui se termine par Castle et Beckett se mettant respectivement en joue !

La victime, une dénommée Chloé, avait une adresse dans la main. En s’y rendant, le trio Beckett/Esposito/Ryan y découvrent Richard Castle, une arme à la main ! Beckett passe les menottes à son ex-partenaire ; le réalisateur zoome d’abord sur les mains de l’écrivain puis sur le visage de Nathan Fillion. C’est un plaisir de voir le visage si mobile, si ouvert de l’acteur. L’interrogatoire que mène Beckett est très serré. Stana Katic montre avec talent à la fois le professionnalisme de son personnage (questions sur l’affaire) et l’irritation de cette dernière (parce que Castle ne lui a donné de nouvelles depuis qu’il est revenu des Hamptons). On appréciera les vacheries réciproques des duettistes. Innocenté, Castle est sèchement renvoyé chez lui. Nathan Fillion rend parfaitement compte du désarroi de l’écrivain qui ne comprend pas la froideur de ses amis.

Avec sa maestria habituelle, Andrew W. Marlowe fait progresser son intrigue et parvient à replacer Castle sur la route des policiers en une parfaite symétrie de la première scène de crime ! C’est drôle et brillant. Le plus beau c’est la parfaite explication logique qui a amené le tandem au même endroit, la troisième scène de crime, en partant de deux points de départ différents. Comprenant qu’elle ne se débarrasserait jamais de Castle, Beckett l’admet « pour cette enquête » à ses côtés et il parie qu’il trouvera la solution. L’enjeu : sa présence au poste. Il est évident que Castle restera mais ce jeu fait partie de l’ADN du personnage et c’est une série qui joue avec les codes et avec son public. Comment rendre cette évidence plausible ? C’est le réel enjeu. Le spectateur s’amuse de retrouver les passages obligés de sa série : le café apporté le matin (ne manquez pas le visage de Stana Katic ; l’actrice rend parfaitement visible le plaisir qu’éprouve son personnage de retrouver son binôme), les théories farfelues et surtout l’idée qui relance l’enquête. Ici, il prouve le lien entre les victimes. Le scénariste parvient à nous surprendre en plaçant ledit lien dans un cabaret burlesque ! On note une marotte des réalisateurs dans les interrogatoires. Alors que la caméra est statique dans l’interrogatoire dans un cas, elle est très mobile dans un autre ; ce qui signifie qu’un élément important va nous être communiqué. Une réflexion de Beckett fait bingo dans son esprit puis ça fait tilt entre eux. Quelle série aime tant ses fans pour leur présenter tous les passages obligés tout en jouant avec ?

L’arrestation nous ramène à la scène de départ et l’explicite avec une redoutable efficacité. Beckett considère que Castle a gagné. Le duo est reformé. La saison peut commencer !

Anecdotes :

  • Le premier épisode de cette saison a été suivi par près de 12 millions de téléspectateurs sur ABC, aux États-Unis. Face à cette audience, la chaîne a commandé 2 épisodes supplémentaires pour la saison.

  • Stana Katic et Tamala Jones continuent à se laisser pousser les cheveux.

  • Michael Rady/Evan Murphy : acteur américain, surtout présent à la télévision : Greek (2008-2009), Melrose Place : Nouvelle génération (2009-2010), Mentalist (2011-2012), Jane the Virgin (depuis 2014).

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2. COMME CHIEN ET CHAT 
(SUSPICIOUS MINDS)

Scénario : Moira Kirland

Réalisation : John Terleski

Résumé :

L’enquête sur la mort d’une voyante amène Castle et Beckett sur la piste d’un autre meurtre.

Critique :

Castle et la voyante ! Une évidence pour cet amateur de fantastique ! Dommage que l’intrigue avec ses multiples personnages soit un peu confuse. On peut heureusement compter sur notre duo, très Mulder et Scully sur ce coup-là, pour nous distraire. Castle est bien entendu Mulder et Beckett Scully ; d’ailleurs elle reçoit très officiellement ce surnom.

Difficile d’isoler l’intrigue principale de ses sous-intrigues. La victime, Vivienne Marchand, avait déjà collaboré avec la police mais Ryan démonte la réputation de la voyante, mise en cause par un producteur de télé-réalité à qui elle propose de confier la vérité sur un « vrai » meurtre pour qu’il efface des images qui lui nuisent. La victime prétendue aurait fait une crise cardiaque mais pourrait avoir été empoisonné. Cet homme, Emilio, avait une liaison avec la femme d’un de ses employés, une gourde blonde. C’est compliqué de bien suivre et la résolution de l’énigme est un peu tirée par les cheveux. Le plus intéressant, c’est la différence entre un Castle ouvert au mystère et une Beckett matérialiste. La scène où les policiers démontrent comment la voyante aurait pu tout découvrir sur le meurtre d’Emilio est sans doute une des meilleures. Mais c’est Castle qui a la plus belle réplique décochée à son amie : « Si vous ne croyez pas à la possibilité que la magie existe, vous ne la trouverez jamais ».

Là-dessus, la fille de la voyante, Penny, elle aussi médium – Rachel Boston est le meilleur second rôle de l’épisode émouvante dans son deuil, un peu exaltée par ses visions ; d’abord hésitante à dire la première à Beckett puis gagnant en assurance – nous gratifie d’un pronostic sur l’avenir de Beckett.

Comme souvent, la famille de l’écrivain fournit l’intrigue secondaire ; aujourd’hui c’est Martha qui s’y colle. Cette partie de l’épisode est la plus solide et la plus forte, notamment dans l’émotion. Martha – merveilleuse Susan Sullivan éblouissante, la « Castle girl » de l’épisode – s’est vu demandé en mariage par son amant Chet. Elle veut réfléchir mais, en fait, elle pense que leur histoire est finie. Plus de flamme et c’est un moment touchant. Mais voilà que Chet meurt avant qu’elle n’ait rompu ! La scène entre Susan Sullivan, effondrée, et Nathan Fillion, magnifique en fils soutenant sa mère, est très émouvante. Cette sous-intrigue sauve le 3ème melon.

Anecdotes :

  • Absence Ruben Santiago-Hudson

  • Beckett a cessé de croire au Père Noël à l’âge de 3 ans.

  • Castle nous révèle que, si son nom de plume est « Richard Edgar Castle » (en hommage à Edgar Allan Poe), son véritable nom est Richard Alexandre Rodgers.

  • Rachel Boston/Penny Marchand : actrice américaine, vue dans les séries Mes plus belles années (2002-2005), NCIS (2006), The Ex List (2008-2009), US Marshall : protection de témoins  (2011-2012), Witches of the East End (2013-2014).

  • Mercedes Masöhn/Marina Casillas : actrice suédoise, vue dans les séries Entourage (2008), NCIS (2009), Three Rivers (2009-2010), 666 Park Avenue (2012-2013), Californication (2014), NCIS : Los Angeles (2014, 5 épisodes), Fear the walking dead (depuis 2015).

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3. LE JUSTE CHOIX 
(MAN ON FIRE)

Scénario : Alexi Hawley

Réalisation : Bryan Spicer

Résumé :

Le meurtre d’un garant de caution envoie Castle et Beckett à la fois dans le passé de cette dernière et sur la piste d’un trésor

Critique :

A travers une enquête très classique, Castle s’offre un beau moment dans l’approfondissement du personnage de Kate Beckett tout en rendant hommage quelque part au Faucon maltais. Le mort est trouvé dans son bureau et c’est de là que va découler toute l’enquête. Sur son corps, Lanie trouve un papier rempli de traits. Castle pense d’emblée à un (Da Vinci) code quand Beckett le compare à un vulgaire bout de papier. Faute du scénariste puisque rien n’est inutile dans une série policière et que, d’autre part, Beckett ne pourrait jamais considérer un élément quel qu’il soit comme anodin. Dans le bureau, les enquêteurs trouveront un micro qui relie l’épouse de la victime à la scène de crime. Sur le corps, Lanie, à nouveau, découvre une croix faite de baume et d’huile qui amène un prêtre en salle d’interrogatoire ! Enfin, une empreint fait tomber dans l’escarcelle un ancien criminel visiblement complètement décati !! Mais le plus beau, c’est qu’en coursant un suspect, Beckett tombe sur Mike Royce, son ancien instructeur. Jason Beghe est impeccable dans ce rôle de mentor, à la fois distancié par l’âge et l’humour tout en montrant une affection certaine pour son ancienne élève. Stana Katic est tout aussi remarquable car l’actrice rend elle aussi palpable cette affection. Les deux acteurs réussissent à créer et à rendre tangible et partant crédible cette connexion entre leurs personnages.

Evidemment que le papier découvert était important et même qu’il est une carte menant au butin d’un vol de bijoux d’un montant pour lequel on pourrait aisément tuer ! Rien n’étant ce qu’il paraissait être, la seconde partie de l’épisode déconstruit les figures qu’il nous avait précédemment présentées ! C’est très bien écrit et la chasse au trésor amène à une scène d’un cliché absolu qui devient un morceau de bravoure : tout le monde s’y retrouve et se menace réciproquement avec des armes de tous les calibres !!! Castle sauve la mise et résout l’énigme.

L’épisode comporte une intrigue mineure, celle d’Alexis qui veut un scooter. C’est mignonnet surtout avec le charme de Molly C. Quinn mais on n’y croit qu’à moitié et, surtout, c’est clairement ajouté pour donner du temps de jeu à la « famille Castle ». Pas grave, Nathan Fillion et consorts auront réussi à nous amuser quand même !

Anecdotes :

  • « Les filles rêvent d’un deux roues quand on réalise qu’on n’aura jamais de poney » affirme Beckett

  • « J’ai toujours rêvé de faire ça ! » s’exclame hilare Castle en poursuivant un suspect !

  • Castle a écrit « Le tueur n’avait pas le son » ; il a trouvé mieux comme titre !

  • Jason Beghe/Mike Royce : acteur américain vu au cinéma dans The X-Files : le film (1998) mais plus souvent à la télévision : X-Files (1994), Les Experts (2002), Veronica Mars (2006), Californication (2009/2011-2013), Chicago Fire (2012-2015), Chicago Police Department (depuis 2013).

  • Sophina Brown/Gayle Carver :  actrice américaine vue dans les séries New York Unité spéciale (2001), Shark (2006-2008), Numb3rs (2008-2010), NCIS : Los Angeles (2011), Ravenswood (2013-2014), Scream (2015).

  • Absence de Ruben Santiago-Hudson.

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4. LA GRANDE ÉVASION 
(ESCAPE PLAN)

Scénario : David Grae

Réalisation : Rob Bowman

Résumé :

Un homme est retrouvé mort tué par une balle en plomb vieille de 200 ans !

Critique :

Très joli titre français qui, sans vendre la mèche, en allume toutefois une partie. Une des forces de cet épisode c’est son travail visuel. D’entrée de jeu, Rob Bowman nous captive par cette scène dans une lumière bleu-noir mêlant silence autour du cadavre et bruits de chevaux au galop. Un déphasage qui illustre que le temps sera une des données du problème.

La victime, un certain Daniel Goldstein créait des produits financiers complexes. Un de ces produits a justement fait perdre beaucoup d’argent à plein de monde. Suivez l’agent est un poncif du récif policier sauf que nous sommes chez Castle et que ce n’est qu’un aspect de la réponse. Car Lanie apporte plus de questions qu’elle ne donne de réponse : la victime a été tuée par une balle remontant au XVIIIème siècle tirée par une arme de la même époque ! Il n’en faut pas plus à Castle pour imaginer un tueur spatio-temporel venu par un portail dimensionnel ! L’énergie que met Nathan Fillion dans son personnage le préserve du ridicule pour le faire passer dans l’autre dimension des huluberlus sympathiques, un excentrique ! Devinez le modèle de la voiture de Daniel et vous imaginerez les sommets de jubilation de l’écrivain !

Castle et Beckett vont remonter jusqu’à un club de farfelus, éminemment délirants mais bons enfants. Le décor est chargé mais il crée une véritable identité visuelle au club, un décalage entre l’extérieur du XXIème siècle et l’intérieur qui se revendique du Londres victorien (costumes notamment) mais comme si le futur imaginé à l’époque (référence à Jules Verne) s’était justement arrêté là. Rob Bowman, bien aidé par les décorateurs, opère une présentation en deux/trois images, de vrais tableaux d’originaux saisis sur le vif. Mais si le club est original, c’est aussi lui qui donnera la clé de l’énigme. Grâce aussi à une séance de tir devant mesurer la précision des armes du siècle des Lumières ; d’abord sérieuse, cette séance vire au déjanté et on remercie Nathan Fillion à genoux tellement c’est fou !!

L’intrigue mineure du jour, ce sont les premiers émois d’Alexis. C’est très touchant grâce à l’implication de Molly C. Quinn, absolument géniale quand elle entreprend de se demander à voix haute comment on sait qu’on est amoureux. C’est à la fois drôle et touchant et Nathan Fillion n’est pas en reste. Sur cette scène, il est lui aussi attendrissant et nous fait bien sourire. Il a carrément su nous faire rire par la jalousie de Castle, vexé que ce soit à Martha et non à lui, le « papa cool » qu’Alexis se soit confiée la première ! Quant à la première rencontre du père et du petit ami, il n’y a que dans cette série qu’elle pouvait avoir lieu de cette façon !!

Anecdotes :

  • Humour noir toujours pour ouvrir l’épisode lorsque Martha dit à son fils : « Rien de tel qu’un petit meurtre pour te remonter le moral » !

  • Le premier mot de bébé Alexis a été « Dénouement » mais c’est parce que Castle « lui a appris très tôt à structurer sa pensée » !!

  • Première apparition du nouveau compagnon de Kate Beckett.

  • Andrew Leeds/ Adam Murphy : acteur américain vu dans les séries Nip/Tuck (2003-2004), Bones (Pelant, 2012), NCIS : Los Angeles (2013-2014).

  • Victor Webster/Josh Davidson : acteur canadien, vu dans les séries Sunset Beach (1998-1999), Mutant X (2001-2004), Related (2005-2006), Esprits criminels (2009), Continuum (2012-2015).

  • Hommage à Stephen J. Cannell. 

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5. LES VRAIS HÉROS NE SE REPOSENT JAMAIS 
(COURSE CORRECTION)

Scénario : Terence Paul Winter

Réalisation : John Terlesky

Résumé :

Lors d’un enterrement un cercueil se renverse libérant deux corps !

Critique :

Au tour des séries hospitalières de passer à la moulinette de Castle ! Humour et ironie à tous les étages mais aussi beaucoup de sentiments voire du sentimentalisme si l’on est peu charitable. La victime, Valérie Monroe, était médecin dans un hôpital et elle a été tuée avec une « précision chirurgicale » selon la formule agréée. Le mode opératoire, et plus largement l’injection de formules médicales, permettent à Tamala Jones de sortir de son registre habituel pour développer une réelle expertise. La mise en scène de John Terlesky permet de donner un aspect fluide à une scène d’explication qui aurait été bavarde et pesante s’il l’avait tourné platement.

L’écriture de la série est bien rodée mais absolument pas mécanique. Ainsi, le premier suspect, Greg McClinctock, est-il bien entendu innocent du crime puisqu’il est le premier justement. Sauf que c’est bien plus subtil ! L’explication finale est stupéfiante par la maîtrise d’écriture et le jeu avec le spectateur qui a toutes les cartes en main mais tombe dans le panneau qu’on lui présente ! Comment faire autrement quand le scénario mêle un baron de la drogue qui employait la victime comme médecin personnel ? Comment passer sous silence le fait qu’elle était une informatrice du ministère de la justice ? Et que vient faire dans tout cela une recherche du docteur Monroe concernant la ville de Katona, État de New York, prototype selon le capitaine Montgomery « de la ville où il ne se passe jamais rien » ? La réponse à la question est fournie par le capitaine Montgomery lui-même ! Ruben Santiago-Hudson a peu de temps de présence mais il l’emploie bien, chaleureux, proche de ses troupes.

Et puis il y a de l’amour dans cet épisode. L’amour d’Alexis pour Ashley (absent bien qu’on parle beaucoup de lui) et le couple qui a « sa » chanson (de Taylor Swift). Celui de Castle pour Gina ; une crise entre eux dû à la jalousie de ce dernier déjà constatée quand on parle de sa fille mais qu’ils parviennent à surmonter grâce à un travail sur soi de cet égotiste de première qu’est Richard Castle. Nathan Fillion est impeccable et l’on sent les efforts que son personnage a fait par amour pour les autres. C’est aussi avec délice que l’on assiste à la lecture entre Castle et Beckett d’une correspondance amoureuse où ils espèrent trouver une piste. Non seulement c’est amusant mais c’est loin d’être purement anecdotique. Quant au mobile du meurtre, il est quelque part lié à l’amour, décidément un grand meurtrier !

Anecdotes :

  • Michael Cassidy/Greg McClinctock : acteur américain vu dans les séries Newport Beach (2004-2005), Smallville (2007-2008), Scandal (2012), Men at Work (2012-2014), The Magicians (2016).

  • L’épisode comprend de multiples références à des séries hospitalières, comme un « docteur Rhonda Shimes » ! Selon Castle, les médecins sont connus pour « leur fornication galopante » et le triolisme serait « courant » !

  • Retour de Monet Mazur (Gina).

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6. AUX AGUETS 
(ONE GOOD MAN)

Scénario : David Amann

Réalisation : Bill Roe

Résumé :

Le meurtre d’une femme blonde indique à la police de New York qu’un tueur en série, le Triple Tueur, est de retour en ville.

Critique :

Un épisode remarquable à l’intrigue complexe mais maîtrisé, aux dialogues froids et à la mise en scène lente et grave ; profondément noir, cet épisode, éclairci par l’intrigue secondaire qui aura son importance sur l’intrigue principale, ce qui est rare, réussit une figure imposée des séries policières : introduire la Némésis du (des) héros.

L’entrée dans l’épisode est déjà un signe de maîtrise narrative, visuelle et sonore. Quand tout va bien, la jeune femme blonde est éclairée par les lumières de la ville et on entend clairement Phil Collins. Puis, progressivement, le silence se fait. Très vite, Lanie relie ce crime à ceux du Triple Tueur. Ruben Santiago-Hudson enfile les habits du commandant Montgomery et, avec autorité, nous donne un topo sur ce meurtrier. Survient une seconde victime et seulement le générique ! Avec efficacité, mais en ayant tout de même pris le temps d’une scène d’émotion, le scénario introduit le héros noir de l’épisode, Marcus Gates incarné avec un talent fou par Lee Tergesen. L’acteur donne un détachement ironique à son personnage (il faut voir le sang-froid qu’il conserve alors qu’une armada de flics surarmés le mettent en joue). Les interrogatoires de Gates par Beckett seule sont des bijoux. Le ton est toujours calme mais la tension est palpable surtout que la froideur de Gates le rend de plus en plus affreux mais, comme il a réponse à tout, c’est une anguille qui se tient devant nous. Le second interrogatoire semble rejouer la même scène mais on notera alors que le réalisateur zoome sur les visages. Quelque chose de nouveau va sortir de tout cela.

Pour coincer Gates, les enquêteurs ont fouillé le passé du roi de Sing Sing et découvert son co-détenu, Jerry Tyson. Autant Gates est glacial, autant Tyson paraît émotif, mal à l’aise. Il faut que la police lui arrache les bribes d’information qui vont lui être utile. Mais, nous sommes dans Castle et c’est chez notre écrivain préféré qu’un détail fait tilt permettant de sauver une femme ! On s’achemine vers le happy end traditionnel mais on aurait dû mieux écouter Castle, insatisfait du dénouement. Parce ce que, cette fois, l’imagination débordante de ce dernier lui fait entrevoir trop tard la vérité. Le final sera éminemment fort et noir, et pourtant, il conservera jusqu’au bout une brindille d’humour.

Ce petit éclat d’humour, pareil à la noisette dans le chocolat noir, provient de la résolution de l’intrigue secondaire du jour : l’admirateur secret d’Alexis. Ce qui est amusant et bien écrit, c’est le caractère évolutif de cette histoire et la manière dont les protagonistes, Alexis mais surtout Castle, la vivent. Cette intrigue et la principale interagissent et se renforcent ou plutôt s’équilibrent ; la noirceur de l’intrigue principale est en partie compensée par la relative légèreté de l’intrigue secondaire. Ensuite, quand Alexis, très insouciante sur ce coup-là, décide de se rendre au rendez-vous fixé, Martha défend à son fils de la surveiller…se réservant ce rôle ! Bonne composition de Susan Sullivan qui rend très convainquant et savoureux le changement de pied de son personnage et donne à voir, mine de rien, l’amour profond que cette famille se porte. C’est le coup de fil qu’elle passera à son fils pour le rassurer qui va jouer un rôle déterminant dans le final de l’épisode.

Anecdotes :

  • Brian Klugman/Paul McCardle : acteur américain, surtout connu pour avoir joué dans Bones (2013).

  • Michael Mosley/Jerry Tyson : acteur américain, vu au cinéma dans La Proposition (2009) mais plus souvent à la télévision : Scrubs (2009-2010), The Closer (2010), Pan Am (2011-2012).

  • Lee Tergesen/Marcus Gates : acteur américain, peu de films notables mais une longue carrière télévisuelle : New York Police Judiciaire (1990), Homicide (1993-1994), Code Lisa (1994-1998), Oz (1997-2003), Desperate Housewives (2006), Dr House (2009), American Wiwes (2010-2011), Longmire (2013-2014), The Strain (2016).

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7. GUERRE DE GANGS 
(OUTLAWS)

Scénario : Elisabeth Davis

Réalisation : Felix Alcala

Résumé :

La mort d’un comédien minable conduit Castle et Beckett dans une histoire de faux-semblants.

Critique :

Un épisode pas déplaisant certes mais extrêmement banal et pour tout dire peu inspiré. L’intrigue est confuse, passant d’une chose à une autre sans s’en fixer sur une seule tout en étant très linéaire. La révélation de l’identité du coupable tombe comme un cheveu sur la soupe.

On avait pourtant commencé par une entrée contrastée comme la série sait si bien les faire. D’un côté, un policier en uniforme disparaît brusquement happé depuis l’intérieur d’un appartement d’où venait des cris. D’un autre côté, Alexis et Martha font des vocalises à 5 heures du matin !

C’est ce policier qui est mort sauf que c’était un comédien ! Un strip-teaser pour être précis. Et l’appartement abrite une colonie de jeunes femmes totalement effondrées quand Castle et Beckett y arrivent : enterrement de vie de jeune fille ! Mais passé cette ouverture hilarante, on va rire beaucoup moins et, dans Castle, c’est quand même plutôt gênant.

Tout le reste de l’épisode va dérouler la pelote que le patron de la boîte qui employait la victime a donné à Ryan et Esposito. Le club de strip-tease (passage assez drôle grâce à nos duettistes) amène à une « cougar » qui était la maîtresse de la victime mais avait rompu parce qu’il lui avait demandé 25 000 $. Argent qui amène à…etc. Tout cela pour nous amener à une histoire d’escroquerie très classique mais que la scénariste (pourtant talentueuse) n’a plus tellement le temps de développer et doit même bâcler la scène où le coupable est confondu. Et le spectateur avec lui.

L’intrigue secondaire est amusante (Alexis veut auditionner pour un rôle dans Grease à son lycée et Martha la coache) mais parfaitement anecdotique et complètement périphérique à notre intrigue. Seule la frimousse mutine de Molly C. Quinn et l’allant que met Susan Sullivan nous font passer un bon moment et, en fait, nous évite l’ennui.

Anecdotes :

  • La victime lisait des bouquins de Donald Trump parlant de finances.

  • Castle trouve que la victime ne valait pas 300$/heure : Lanie, elle, achète tout de suite !

  • Selon le patron qui reçoit Ryan et Esposito, les filles sont « dingues des petits maigrichons genre Twilight ». Ce qui date l’épisode !

  • Sagesse de Martha Rodgers : « Les auditions, c’est comme les hommes. Une de perdue… »

  • Mary Page Keller/Rebecca Dalton : actrice américaine, elle tourne surtout pour la télévision: Providence (1999), JAG (3 épisodes, 2002-2003), New York Police Blue (4 épisodes, 2004), Commander in Chief (4 épisodes, 2005), 24 heures chrono (2 épisodes, 2009), Castle (2010), NCIS : Los Angeles (2011), Supernatural (2011), Pretty Little Liars (4 épisodes, 2012), Chasing Life  (2014-2015).

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8. DOUCE MÉLODIE 
(MUSIC TO MY EARS)

Scénario : Matt Pyken

Réalisation : Bryan Spicer

Résumé :

La mort d’un employé municipal emmène Castle et Beckett vers une toute autre affaire.

Critique :

Solide épisode : une première affaire qui ouvre sur une seconde et relance complètement l’intrigue tout en faisant monter la pression. L’humour est bien dosé ; très présent au départ, il se fait plus rare ensuite à la mesure de l’élévation des enjeux. Un parfait tempo empêche tout ennui. Tout juste peut-on regretter que tous les acteurs ne soient pas au top niveau.

C’est à Central Park que nos duettistes préférés se retrouvent autour du cadavre d’un certain « Lenny les bonnes ampoules », un électricien chargé de changer les ampoules dans le métro de New York. D’emblée, le scénariste nous dit que ce n’est pas une affaire simple : la victime a été tuée de trois balles au terme d’une chasse à l’homme. Pourquoi le tuer ? Ryan et Esposito pensent avoir trouvé du matériel d’espionnage chez lui à moins que ce ne soit son peu scrupuleux supérieur ? Matt Pyken nous présente ces pistes avec une parfaite crédibilité mais elles sont fausses ! L’explication de la présence du matériel est absolument hilarante !

Et c’est là que le scénariste nous inflige un rebondissement dramatique : la victime a été tuée pour avoir assisté à un enlèvement d’enfant ! La tension est installée d’emblée puisque les enquêteurs ignorent l’identité de l’enfant et doivent la découvrir. En outre, Nathan Fillion nous permet d’apprécier la partie dramatique de Castle ; un père qui comprend quelle épreuve traverse le père du gamin. Père joué par John Pyper-Ferguson qui est très juste. L’acteur est très impliqué et on croit à sa peine beaucoup plus qu’à celle de la mère, tellement plus fade et dans un rôle extrêmement convenu. Un père qui passe aussi un temps pour le coupable et clame son innocence alors que le temps presse. A ce stade de l’épisode, il pourrait très bien être un kidnappeur. Ça oui mais tueur, cela était plus difficile et les enquêteurs en sont conscients. Leurs interprètes aussi et on est à fond avec eux. Le final, dynamisé par Nathan Fillion dont le personnage a deux éclairs de génie qui décide du succès et Stana Katic, très convaincante dans l’action. Ruben Santiago-Hudson est très bien aussi dans un registre plus dur que d’habitude.

L’intrigue secondaire est amusante quoique résolument mineure : Alexis garde le rat domestique de son petit ami Ashley (Ken Baumann, peu expressif), une bestiole nommée Théodore, et qui disparaît. Elle le cherche en vain et craint la réaction du jeune garçon. Pas vraiment de quoi fouetter un chat. L’intrigue ne passionne pas Molly C. Quinn outre mesure même si l’actrice a déjà suffisamment de talent pour nous garder avec elle.

Anecdotes :

  • Quand Castle parle de Ben par rapport au rat, il fait référence au film d’horreur Ben de Phil Karlson sorti en 1972.

  • Pour Beckett, l’animal de compagnie le plus courant à New York, c’est le cafard ! L’animal le plus étrange qu’elle ait eu ? Castle bien sûr !

  • Castle fait référence à « Flamme d’argent », une nouvelle de Sherlock Holmes où c’est l’absence d’une chose (en l’occurrence un aboiement) qui en révèle une autre.

  • Carmen Argenziano/Marco Rivera : acteur américain actif sur les deux écrans. Au cinéma, on a pu le voir dans Le Parrain II (1974), Le retour de l’inspecteur Harry (1983), Broken Arrow (1996), Anges et Démons (2009). A la télévision dans Columbo (1973), L’Agence tous risques (1983), La loi de Los Angeles (1986-1990), Urgences (1995), Stargate SG-1 (1998-2005), Docteur House (2007), Hawaï Five-0 (2014).

  • John Pyper-Ferguson/Dean Donegal : acteur canadien d’origine australienne, on a pu le voir dans X-Men l’affrontement final (2006) mais plus souvent à la télévision : Brisco County (1993-1994), MilleniuM (1997-1998), Les Experts (2000, 2010), Brothers & Sisters (2006-2007), Terminator : Les chroniques de Sarah Connors (2009), Grimm (2012), Once upon a time (2013), The Last Ship (depuis 2014), Marvel : les agents du SHIELDS (2017).

  • Eve Carradine/Mirielle Lefcourt : Ever Dawn Carradine est la nièce de David Carradine. On a pu la voir essentiellement à la télévision : Les Dessous de Veronica (1998), Les Experts (2004), Supernatural (2009).

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9.  À TOUTE VITESSE 
(OVERDRIVE) 

Scénario : Shalisha Harris

Réalisation : Bethany Rooney

Résumé :

La mort très étrange d’une astrophysicienne amène Castle et Beckett aux frontières du réel.

Critique :

Savoureux hommage à une glorieuse ainée tout autant que passage au tamis de la question extraterrestre, cet épisode est un régal ultra-référencé (Castle est une série « geek » à l’image de son héros) qui insère avec bonheur une enquête policière dans un cadre baignant dans l’étrange. L’on est toutefois plus proche de Jean Ray avec un « fantastique expliqué ».

La victime était une astrophysicienne retrouvée victime d’une « décompression explosive » ; ce qui se produit lorsqu’un corps est situé hors de l’atmosphère ! Tamala Jones rend bien la perplexité de Lanie et la suite de l’autopsie ne va pas lui rendre le sourire ; il y a bien plus de questions que de réponses. Mais si la légiste est perdue, Castle, lui, est tout sourire ! La victime a été enlevée par des aliens ! Lorsque le générique est lancé après 10 minutes d’épisode, cette hypothèse n’a pas pu être démentie par Beckett !

Il est intéressant de revoir nos duellistes dans leurs rôles de sceptique et de convaincu d’autant qu’à la différence de la magie, l’hypothèse d’une vie (et d’une intelligence) extra-terrestre est toujours valable scientifiquement même sans aller jusqu’aux élucubrations de la littérature et du cinéma fantastique. Jusqu’au bout, Beckett refusera d’admettre que les aliens existent même si, un instant, la logique policière semble vaciller. Le scénario donne évidemment un peu de temps à la thèse ufologique et s’offre Lance Henrikssen en invité de luxe ! Certains pourront regretter le temps relativement bref de sa présence mais c’est en fait cohérent avec la série : Castle est une série policière et non une série fantastique. Disons que c’est un témoignage de sympathie et une révérence faite à un acteur reconnu dans ce domaine tout autant qu’un hommage à la célèbre série où la vérité est ailleurs. En tout cas, en peu de minutes, l’acteur est très juste. Très posé, Benny Stryker n’a rien d’un gourou illuminé et il a même des informations pour les enquêteurs. Impossible de ne pas sourire quand il affirme avec un sérieux académique que le Gouvernement est derrière tout cela ! Et ce n’est pas la suite qui va le démentir !! Des « agents fédéraux » enlèvent les affaires de la malheureuse et interrogent dans des conditions ultraclichées nos héros !!!

Cet « enlèvement » est le climax de l’hommage. Par la suite, la vérité va se faire jour sous un angle réaliste de plus en plus affirmé. Castle a une idée pour le moins cocasse pour joindre ces mystérieux agents et le fait que ça marche souligne le côté fictionnel de la série. C’est encore l’écrivain qui va comprendre que quelque chose ne va pas du côté de la victime. Bien vu de la part de la scénariste que de ne pas faire de l’écrivain un obstiné. S’il croit en la magie et aux « petits hommes gris » (merci Mulder !), il n’en fait pas l’alpha et l’oméga. Si la prosaïque réalité doit l’emporter, alors tant pis ! Mais on sait qu’il ne renoncera pas à ses convictions. C’est finalement la coopération entre la police et un agent fédéral secret mais bien réel qui permettra à la vérité de se faire jour.

Anecdotes :

  • L’épisode ne compte pas d’accroche. La séquence « Il y a deux catégories de personnes qui réfléchissent à des façons de tuer » est supprimée.

  • « Les parents d’Ashley vous aimeront. Il vous suffit de ne pas être vous-même », assène avec gourmandise Beckett à Castle qui doit dîner avec les parents du petit ami d’Alexis !

  • Le titre original de cet épisode est un jeu de mot avec le titre original du film Rencontres du troisième type à savoir Close Encounters of the Third Kind.

  • Cet épisode multiplie les références à la série X-Files : Aux frontières du réel. Le titre français l’avait déjà annoncé !

  • Un des acteurs invités, Lance Henriksen, a interprété le personnage principal de la série MillenniuM, créée par Chris Carter à l'instar de X-Files.

  • Castle, après avoir parlé chinois, explique qu'il parle chinois parce qu'il adorait une série télévisée. Une autre référence à la série Firefly dans laquelle Nathan Fillion jouait dans un monde où l'anglais et le chinois mandarin sont parlés couramment par tout le monde.

  • Lance Henriksen/Benny Stryker : acteur américain, vu au cinéma dans Rencontre du troisième type (1977), Terminator (1984), Aliens, le retour (1986), Aliens 3 (1992), Mort ou vif (1995), Scream 3 (2000), Appaloosa (2008). Il a également joué pour la télévision où il est surtout connu pour MilléniuM (1996-1999). On l’a vu aussi dans NCIS (2007) et The Blacklist (2015).

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10. MAUVAISE ALLIANCE 
(FOLLOW THE MONEY)

Scénario : Scott Williams

Réalisation : Bryan Spicer

Résumé :

La mort d’un ancien docker fauché, un ancien bar et la Prohibition sont les ingrédients du nouveau cocktail pour Castle et Beckett.

Critique :

Bel hommage au passé sulfureux de l’Amérique mais aussi à une certaine ambiance quand « atmosphère » voulait dire quelque chose de l’esprit d’un lieu.

Tout commence quand le corps d’un certain Donnie est sorti de l’East River. Les enquêteurs trouvent très vite que c’est un ancien docker et Castle fantasme déjà sur l’implication de la Mafia ! Il y a bien un ancien type louche mais il a juste vendu un bar, le Old Haunt à Donnie qui y avait des souvenirs. Castle fait un éloge vibrant du lieu et c’est un régal d’entendre vibrer ces mots d’autant que Nathan Fillion est vraiment excellent dans l’incarnation de son personnage. Sur cet épisode, il vole la vedette à Stana Katic qui se rattrape pour partie dans l’interrogatoire du barman. C’est ultra-sexy et plein d’humour. On a encore l’occasion de rire avec le troisième suspect de l’épisode, complètement « chargé » mais blanc comme neige. C’est sans doute le point faible de cet épisode ; le coupable n’est pas si dur à trouver quand on a éliminé presque tout le monde très vite. A défaut d’un whodunit à la Duchesse de la mort, il reste le whydunit.

Le Old Haunt est au cœur de l’intrigue et le décor a été particulièrement soigné. Il y a un bel effort de reconstitution avec ce souci de lier le beau à l’utile, à savoir donner l’illusion qu’il s’agit d’un lieu lié à la Prohibition. Le tunnel qu’empruntent nos duettistes est un classique de la littérature policière de l’époque (lire Sax Rohmer ou Dashiell Hammett) mais il s’insère avec aisance dans l’histoire et joue un rôle déterminant dans l’explication et la résolution de l’intrigue. Le scénariste s’offre en plus le luxe de se payer la jeunesse branchée par cette confrontation entre un Castle amoureux et respectueux du passé et une tête à claque patron de start-up ; le genre à se gargariser d’avoir inventé la roue et de l’avoir fait breveter. La charge caustique est à déguster sans modération.

Dans une histoire où le passé se rappelle et se confronte au présent, l’intrigue secondaire avec la copine d’Alexis venue du Kansas est certes très mineure mais elle résonne plutôt bien avec l’ensemble.

Anecdotes :

  • Castle a écrit « Pour une poignée de balles » au Old Haunt.

  • L’écrivain multiplie les références au cinéma dont Les Dents de la mer et Alien.

  • Beckett fait référence aux « alligators » dans les égouts. Légende urbaine, elle s’appuie sur un fait véridique : un crocodile est sorti des égouts de New York le 10 février 1935. Dès 1936, la municipalité lança une campagne d’éradication. Il est de toute façon impossible à un reptile de vivre dans un environnement aussi froid.

  • La Prohibition : le terme renvoie à la campagne contre la production, la vente et la consommation d’alcool. Elle fut institutionnalisée par le 18ème amendement en 1919 mais suscita une puissante contrebande. Roosevelt la supprima en 1933 (21ème amendement).

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11. PARI GAGNANT 
(LET IT RIDE)

Scénario : David Grae

Réalisation : Jeff Blekner

Résumé :

Alors que l’équipe enquête sur la mort d’une marieuse, elle accueille l’actrice qui doit incarner Nikki Heat au cinéma et veut s’inspirer de Beckett !

Critique :

Attention ! Idée brillante ! Un scénario signé David Grae est en général gage de qualité mais ici, il fait preuve d’une belle inventivité et d’un grand humour car c’est la série qui se moque d’elle-même ! La mise en abîme est hilarante et nos duettistes interprètent une symphonie en trois temps impeccable. Comme l’intrigue policière n’est nullement sacrifiée à cet exercice de style, le spectateur est à la noce !

A la noce parce que la victime, Stacy Collins, veillait à ce que des couples se rencontrent. « Un petit meurtre te fera du bien » avait dit Alexis à son père affligé par le choix de l’actrice Natalie Rhodes pour interpréter Nikki Heat. C’est vrai que les premières images dont on nous gratifie n’ont rien de gratifiant pour elle et l’énoncé de sa filmographie – qu’Alexis n’a « pas vu » mais qu’elle connaît bien – a de quoi faire fuir en effet !! Or, voilà que ladite Natalie Rhodes débarque sur la scène de crime !!! Beckett avait donné son accord pour qu’elle la suive et prenne des notes (elle a l’habitude !). C’est le premier mouvement de la symphonie : Beckett confiante, collaborant de bonne grâce avec une Natalie à l’écoute, concentrée et un Castle proprement snobé et dont toutes les tentatives pour se rendre intéressant virent au pathétique. Il a des répliques d’une platitude confondante prononcées avec le sérieux qui ne va pas. Même Chuck Norris s’en sortirait mieux ! Nathan Fillion est juste génial ; une mimique suffit pour nous faire comprendre la solitude d’un auteur à qui sa muse et sa création échappent. Que Natalie n’ait pas lu Vague de chaleur, roman justement porté à l’écran, est juste le dernier clou du cercueil de Richard Castle !

Le second mouvement correspond à l’approfondissement de l’enquête. La victime versait beaucoup d’argent à un détective miteux qui se renseignant sur les clients de celle-ci. A ce moment, Natalie avoue à Castle qu’elle trouve le personnage de Nikki « complexe » et qu’elle espère parvenir à lui ressembler un peu. Cela n’a l’air de rien mais ces quelques mots rassénèrent le romancier qui amorce sa « réévaluation » de l’actrice. Laquelle, pour s’immerger dans le personnage, va jusqu’à copier la gestuelle de Beckett et à lui ressembler physiquement ! C’est bluffant ! Du coup, Beckett commence à paniquer. Il faut dire que Laura Prépon en brune ressemble effectivement beaucoup à Stana Katic ! On est aussi obligé de rire devant la mine rêveuse de Nathan Fillion !!! Le réalisateur s’amuse avec des gros plans sur les visages montrant la palette des sentiments des acteurs. Ce mouvement se termine lorsque, pour « rentrer dans le personnage », Natalie « chauffe » Castle puisque celui-ci s’est inspiré de lui-même pour créer le personnage de Jameson Rook, journaliste qui suit Nikki Heat de près (de très près même).

Enfin, le troisième mouvement voit Natalie demander à Beckett si Castle est gay : ce dernier a refusé de coucher avec elle ! Du côté de l’enquête, les policiers se sont concentrés sur la jolie secrétaire du miteux et celle-ci avoue piéger des hommes à la demande de Stacy. Le final baigne dans le mélodramatique mais c’est justement l’effet recherché et c’est vraiment drôle. Natalie Rhodes en est quasiment arrivé à faire plus Beckett que Beckett et celle-ci est soulagée que cela soit fini. Tout au long de l’épisode, Stana Katic et Nathan Fillion auront été à leur meilleur niveau mais Laura Prépon se sera révélée excellente. Qu’elle commence avec un look de bimbo ne fait que renforcer la mue de l’actrice qui joue une actrice devenant meilleure à mesure qu’elle comprend le personnage. C’est une jolie réflexion sur l’image et le monde du spectacle, plus originale d’autant que Castle s’est justement inspiré de Beckett pour créer Nikki et voilà Natalie copiant Beckett pour comprendre Nikki. Pour une fois, Frankenstein a réussi son œuvre !

En petite musique de fond, l’intrigue mineure du jour prend Kevin Ryan en personnage principal. Il va demander sa petite amie Jenny en mariage. Castle lui donne quelques conseils farfelus qui lancent l’épisode ! Et il se trouve que Natalie est un fantasme du policier ! Seamus Dever est épatant dans cet homme simple, qui s’efforce d’être un bon policier et un amoureux sincère malgré la présence d’une bombe sexuelle à ses côtés. L’épisode se termine sous les applaudissements. Rien de plus normal.

Anecdotes :

  • Nikki Heat est le nom original de l’héroïne créée par Castle. En VF, elle est appelée « Nikki Hard » mais, dans les traductions françaises des romans, c’est bien son nom original qui est utilisé.

  • Après le record d'audience de près de 10 millions de téléspectateurs sur la chaîne ABC, celle-ci a commandé une quatrième saison pour la série.

  • Lorsque Ryan montre sa bague à Castle, celui-ci fait un simulacre de demande à Beckett. C’est la seconde fois qu’il lui présente une bague de fiançailles.

  • Laura Prépon/Natalie Rhodes : actrice américaine, essentiellement présente à la télévision : That 70’Show (1998-2006), How I met your mother (2009-2010), Docteur House (2010), Orange is the new black (depuis 2013).

  • Absence de Tamala Jones et de Ruben Santiago-Hudson.

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12. HUIS CLOS EXPLOSIF 
(HELL ON THE HIGH WATER)

Scénario :Terri Edda Miller

Réalisation : Millicent Shelton

Résumé :

Castle et Beckett enquêtent sur la mort d’un magicien mais il y a un lapin dans le chapeau !

Critique :

Consacrer un épisode de Castle à la magie relève tellement de l’évidence qu’on se demande comment les scénaristes n’y ont pas pensé plus tôt. Il est aussi agréable que la magie constitue un élément de constitution du « Caskett » par les souvenirs qu’elle évoque à nos duellistes.

Faux semblant. C’est ce qui qualifie le mieux la magie. Tout est différent de ce qu’il paraît être et le scénario parvient à rendre tangible sans gratuité cette évidence. La mort paraît être un suicide mais la lettre laissée par la victime révèle autre chose. Ladite victime paraît soudain vivante mais c’est un frère jumeau (d’où la théorie farfelue du jour de Castle). Un vieil artisan construit un automate mais les enquêteurs ont découvert des traces d’explosif. Pour finir, deux morts sortent de leurs tombes ! Pour résoudre le meurtre et confondre le coupable, la police va devoir avoir recours…à la magie ! C’est brillant, bien joué et ce coup final couronne aussi un épisode où l’humour n’aura pas manqué.

Faux semblant donc. Deux intrigues secondaires utilisent ce procédé. D’abord, Lanie et Esposito qui sont en couple mais le cache aux autres. L’épisode est généreux avec Tamala Jones qui dispose de bien plus de temps de présence et l’utilise à bon escient réussissant en une scène à être à la fois glamour et factuelle. Ensuite, Castle et Gina dont l’histoire prend fin. Ainsi que l’avoue le romancier à sa mère (brève mais utilise présence de Susan Sullivan parfaite en mère attentive et présente), il vivait quelque chose de banal et rêvait de magie. C’est aussi la morale de cette histoire : la magie détourne le réel, elle ne s’y substitue pas.

Anecdotes :

  • « Alakazam » invoque Beckett : c’est une formule contraire au traditionnel « Abracadabra » dont l’origine est moyen-orientale mais l’étymologie contestée. C’est une invocation performative (la prononcer provoque quelque chose) et c’est la formule utilisée pour animer le Golem.

  • Brett Cullen/Christian Dahl : acteur américain, vu au cinéma dans Wyatt Earp (1994), La vie devant ses yeux (2007) mais plus souvent à la télévision : Les oiseaux se cachent pour mourir (1983), Falcon Crest (1986-1988), L’Equipée du Pony Express (1989-1990), Ally McBeal (1997), FBI : Portés Disparus (2002), Desperate Housewifes (2004-2005), A la Maison-Blanche (2005-2006), Lost (2005-2008), Ugly Betty (2006-2007), Person of Interest (2011-2013), Under the Dome (2014-2015).

  • Jeff Hephner/Edmund et Zalman Drake : acteur américain né Jeffrey Lane Hephner. On l’a vu dans les séries Newport Beach (2005), Docteur House (2008), Chicago Fire (2013), Chicago Med (2016).

  • Absence de Ruben Santiago-Hudson.

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13. LE RETOUR DU PIRATE 
(RETURN OF THE KING)

 

Scénario : Will Beall

Réalisation : Tom Wright

Résumé :

Un ancien policier contacte Kate Beckett pour lui parler du meurtre de sa mère mais il est abattu devant elle.

Critique :

Il y a deux catégories d’épisodes excellents dans Castle : ceux qui poussent l’humour au plus loin en pastichant les films et séries de genre et ceux qui sont des œuvres au noir. Cet épisode est de la seconde catégorie et de la meilleure eau.

Exceptionnellement, il ne débute pas par la découverte d’un corps ; ce qui est déjà une indication que ce n’est pas un épisode ordinaire. John Raglan est mourant et veut tout raconter à Beckett (venue en compagnie de Castle) mais il est tué. Il a tout de même eu le temps d’apporter un élément nouveau qui, dans un premier temps, complexifie l’histoire. A rebours de l’épisode type, aucune des personnes interrogées n’est innocente à un degré ou à un autre mais toute sont des pièces d’un sinistre puzzle qui prend sens dans une époque pas si lointaine où New York vivait sous la coupe de la Mafia. Presque tous les interrogatoires sont des confrontations ; celle avec Vulcan Simmons est la plus violente psychologiquement. Jonathan Adam est prodigieux dans l’incarnation d’un véritable serpent, malveillant, à la fausse élégance, mais fin renard et sachant pousser à bout Kate Beckett. Sans faute de Stana Katic qui fait ressentir toutes les émotions par lesquelles passent son personnage. Il faut la voir complètement livide par exemple. On est avec elle du début à la fin sans la lâcher et on apprécie que Richard Castle vienne la soutenir. Le romancier, à qui sa mère a demandé d’être honnête sur la raison qui le fait aller au poste de police tous les jours, ne se dérobe pas. Il apportera une aide importante et il sera déterminant dans le final éprouvant.

Le grand mérite de cet épisode est de replacer un fait – le meurtre de Johanna Beckett – dans un contexte plus large ; lui donnant une profondeur et une consistance et partant un intérêt. Intérêt renouvelé puisque l’épisode ne résout pas le crime originel tout en faisant avancer l’histoire générale. Les nouveaux personnages impliqués sont importants chacun à leur manière, ce qui construit une narration riche et passionnante à suivre et qui rend crédible la présence du « dragon » ; le puissant commanditaire in fine. Avec une réalisation alerte qui joue à fond la carte du mouvement, tout en réussissant à placer de courts mais précieux moments plus intimes, c’est un des sommets de la saison.

Anecdotes :

  • Jonathan Adam/Vulcan Simmons : acteur américain, très peu de films à son actif mais plusieurs séries : Bones, Nikita, NCIS : Los Angeles.

  • Max Martini/Hal Lockwood : acteur américain présent sur les deux écrans. Au cinéma, on a pu le voir dans Il faut sauver le soldat Ryan (1998), Colombiana (2011), Captain Phillips (2013), Cinquante nuances de Grey (2015), Cinquante nuances plus sombres (2017). A la télévision : Le Caméléon (1997), Les Experts (2002), Les Experts : Miami (2003), The Unit (2006-2009), Mentalist (2012).

  • Absence de Molly C. Quinn et de Tamala Jones.

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14. PANDORA'S BOX, PART 2 
INÉDIT EN FRANCE

Scénario : Alexi Hawley

Réalisation : Émile Levisetti

Résumé :

Castle et Beckett enquêtent sur la mort d’un ancien gagnant de la loterie.

Critique :

Un épisode sympathique mais un peu banal. Le thème de « l’argent ne fait pas le bonheur » est par trop cliché pour être un moteur d’intrigue satisfaisant.

De fait, si l’histoire se suit sans déplaisir et avec un certain nombre de rebondissements intéressants voire amusants, elle n’a pas d’éléments de fantaisie qui font le sel de cette série. Elle reprend un certain nombre de clichés (enfant toxico, passé qui ne passe pas) ou de figures rituelles (dealer jouisseur, gagnant qui culpabilise, majordome guindé). Il y a cependant un bon rebondissement pour relancer l’intrigue dans la dernière partie de l’épisode, ce qui donne un coupable convainquant et qu’on avait trop facilement laissé passer. On appréciera aussi l’astuce de Castle pour résoudre l’énigme. Le fil rouge de ce que ferait les personnages principaux avec le gros lot est plaisant mais sans plus. Sauf le final qui est réellement touchant parce qu’il concerne nos héros.

L’intrigue secondaire du jour concerne Martha désemparée par l’héritage fabuleux que lui a laissé Chet. Il est agréable que ce soit Beckett qui lui souffle le moyen d’en user sans mal agir et sans remords.

Anecdotes :

  • Pour Castle, le coupable c’est le majordome ! Un classique du roman policier dont Chapeau melon avait su faire son miel (Les espions font le service).

  • « La richesse ne fait qu’accentuer tous les aspects de notre personnalité » philosophe Castle…qui avoue que c’est son côté enfantin qui en a profité.

  • Castle s’est acheté un cratère de la Lune ! Depuis le traité sur l’espace de 1967, la Lune est considérée comme un espace international (comme les mers). En revanche, l’appropriation dans des buts commerciaux et économiques reste juridiquement floue.

  • Ned Bellamy/Logan Meech : acteur américain, vu dans Les enquêtes de Remington Steele (1986), Arabesque (1993), Les Experts : Miami (2004), The Unit (2006-2007), Terminator : les chroniques de Sarah Connors (2008-2009), Treme (2011-2013), Resurrection (2014).il a aussi joué au cinéma : Ed Wood (1994), Dans la peau de John Malkovitch (1999), Saw (2004), Twilight chapitre I-Fascination (2008), Django Unchained (2012).

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15. TERMINUS 
(END OF THE LINE)

Scénario : Moira Kirland

Réalisation : John Terlesky

Résumé :

La mort de l’épouse d’un vieil ami de Richard Castle provoque une crise avec Kate Beckett.

Critique :

Moira Kirland a brillamment mis en forme cette idée géniale que de mettre à l’épreuve la solidité du « Caskett » sur un autre terrain que celui des sentiments ; en plaçant cette opposition sur le terrain qui les réunit : le crime.

La victime était l’épouse de Damian Weslake, ami de Castle. Les explications que donne celui-ci à sa défense acharnée sont très convaincantes ; en plus, Nathan Fillion donne beaucoup de chaleur à celles-ci. L’acteur est impeccable, tant dans son obstruction initiale que dans son repentir et sa soif de justice. « Écoute ton cœur » lui dit Martha, toujours de bon conseil. Le scénario est véritablement habile puisqu’il charge Damian mais indirectement. L’élément le plus lourd étant la « coïncidence » entre ce crime et la mort du père de Damian, 20 ans auparavant. Or, que dit-on des coïncidences dans les séries policières ?

La série joue sur ses habitudes, comme le « bon » suspect initial mais innocent. Le fait qu’il soit relativement vite expédié signifie que le scénario va appuyer ailleurs et, de fait, il multiplie les suspects. Ils sont relativement bien dessinés même si un peu schématiques. Par contre, Jason Wiles n’est pas tout à fait le bon choix pour Damian. Emprunté, peu à l’aise et sans beaucoup d’expression, il ne crée que partiellement une connexion avec Nathan Fillion. Mais il y a beaucoup de rebondissements, tous crédibles et la rivalité entre Castle et Beckett rajoute un allant et pas mal de suspense. L’enquête à double hélice accouche d’une double résolution absolument stupéfiante et d’un final doux-amer.

Anecdotes :

  • « Chez les riches, les meurtres sont toujours bizarres » affirme Esposito

  • L’épisode se passe aux alentours de la Saint Valentin.

  • Alicia Coppola/Amber Patinelli : actrice américaine diplômée d’anthropologie et ancien mannequin n’a aucun lien de parenté avec Francis Ford Coppola. Vue au cinéma dans Benjamin Gates et le trésor des Templiers (2008) mais plus souvent à la télévision, notamment Another World (1991-1993), Trinity (1998-1999), Cold Feet (1999-2000), JAG (2003), Preuves à l’appui (2003-2005), NCIS (2004-2005, 3 épisodes), Mon oncle Charlie (2005-2013), NCIS : Los Angeles (2010, 2015), Esprits criminels (2014), Shameless (2016).

  • Tom Irwing/Simon Campbell : acteur américain, vu dans les séries Angela, 15 ans (1998-1999), Les Experts (2002), Related (2005-2006), Saving Grace (2007-2010), Grey’s Anatomy (2010-2011), Devious Maids (2013-2016).

  • Jason Wiles/Damian Westlake : acteur américain, surtout actif à la télévision : New York 911 (1999-2005), American Wives (2007), Esprits criminels (2010), Scream (2015).

  • Absence de Tamala Jones.

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16. ENVERS ET CONTRE TOUT 
(THE LAST STAND)

Scénario : David Amann

Réalisation : Rob Bowman

Résumé :

Croyant enquêter sur la mort d’un simple chauffeur de taxi, Castle et Beckett se retrouvent à chercher une arme de destruction massive !

Critique :

L’excellent épisode par nature : partir d’un fait banal et amener doucement à quelque chose de beaucoup plus gros, mettre de l’humour au départ puis le réduire progressivement tout en faisant monter la pression, doubler l’enquête habituelle du soupçon de la manipulation, et vous obtenez 40 minutes  (quasiment) sans faute qui vous scotchent à votre fauteuil.

D’entrée de jeu, Rob Bowman – sûrement le meilleur réalisateur de la série et un très bon réalisateur tout court – installe une tension, un rythme rapide marqué par une musique forte, qui scande les secondes et que l’on retrouvera plus tard. Tout commence donc par la mort d’Amir, un chauffeur de taxi dans un entrepôt abandonné. Ainsi que le souligne Lanie, tout pourrait faire paraître à un vol qui aurait mal tourné mais pourquoi avoir brisé les doigts du défunt ? David Amann, une des meilleures plumes du staff, nous invite ainsi à ne pas prendre ce que nous allons voir comme allant de soi, plus que d’habitude. La présence d’un diplomate syrien semble convenue mais c’est efficace pour troubler l’onde et cela nous vaut l’habituelle mais toujours réjouissante théorie de Castle ! Lequel devant un garde-meuble nous régalera une dernière fois d’une référence cinématographique amusante.

Une dernière fois parce que voilà que des traces de radioactivité sont détectées. Avant que l’enquête n’atteigne un climax de tension, le scénario s’est accordé une pause pour que Beckett évoque ses états d’âme, dise son amertume devant la tournure de sa vie amoureuse et trace le portrait du compagnon idéal. Intéressant que, sur ce passage, Nathan Fillion n’ait aucune ligne de texte. L’arrivée de Mark Fallon, de la Sécurité Intérieure, n’apaise pas vraiment les esprits ; d’autant qu’Adrian Pasdar est diablement convainquant en homme d’autorité. L’enquête suit un rythme trépidant car il y a urgence et ce moteur, pour être classique, n’en reste pas moins efficace. Tout comme le procédé un brin éculé d’éjecter les héros de l’enquête, histoire de dramatiser encore un peu les enjeux. Alors, certes, du coup, il n’y a plus de surprise désormais mais cela n’enlève rien à la qualité de l’ensemble car David Amann a su doser les révélations, amener chaque élément à temps et s’il ne surprend pas, c’est qu’il avait gardé une terrible carte dans son jeu qu’il abat à la dernière minute nous laissant tétanisé !

Anecdotes :

  • Cet épisode et le suivant forment un double épisode.

  • Alon Moni Aboutboul/Fariq Yusef : acteur israélien, vu au cinéma dans Rambo 3 (1988), Munich (2005), The Dark Knight Rises (2012), La chute de Londres (2016). Il travaille aussi pour la télévision : NCIS (2010), Fringe (2011), NCIS : Los Angeles (2013), The Blacklist (2014), The Leftovers (2015).

  • Lochlyn Munro/Kevin McCann : acteur canadien, vu dans Highlander (1994), JAG (1999), Monk (2004), Hawaï Five-0 (2012), Rizzoli & Isles (2015). Au cinéma, dans Dracula 2001 (2000), Freddy contre Jason (2003), Assaut sur Wall Street (2013), A la poursuite de demain (2015).

  • Adrian Pasdar/agent Mark Fallon : acteur américain, vu au cinéma dans Top Gun (1986), Aux frontières de l’aube (1987), L’impasse (1993) mais surtout à la télévision : Profit (1996-1997), Les Chemins de l’étrange (2000-2002), Amy (2003-2005), Heroes (2006-2010), The Lying Game (2011), Agents of SHIELD (2014), Colony (2016).

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17. RAPIDE, SILENCIEUX, MORTEL 
(SWIFT, SILENT, DEADLY)

Scénario : Andrew W. Marlowe

Réalisation : Bill Roe

Résumé :

Les enquêteurs n’ont que quelques heures pour découvrir la bombe.

Critique :

La surprise ne joue plus ici puisque le spectateur sait quels sont les tenants et les aboutissants mais le scénario d’Andrew W. Marlowe sait parfaitement user du contre-la-montre, gérer la tension et garder un peu de temps pour ses personnages. La réalisation est sans faute. L’orchestration est cependant moins présente et moins signifiante que pour le premier volet.

Tout le départ de l’épisode (jusqu’au générique) se joue sur trois fronts qui se renforcent mutuellement générant un effet d’angoisse croissant : Castle et Beckett se congelant à petit feu, Martha et Alexis rentrées inopinément et se demandant où est Richard, les enquêteurs à cran ayant autre chose à faire que les chercher. Évidemment que notre couple préféré s’en sortira mais, par un coup de vice dont on aurait pourtant pu s’attendre de la part de Marlowe, le « Caskett » subit un coup d’arrêt.

Castle va véritablement être le moteur de tout l’épisode. Ce sont ses intuitions, ses suggestions qui vont réellement permettre à l’enquête de progresser. Du grand Nathan Fillion. Pourtant, Mark Fallon ne passe pas au second plan grâce à l’énergie que met Adrian Pasdar dans son personnage. Il ne le rend vraiment pas sympathique mais c’est parfaitement voulu et pleinement réalisé. Juste une anecdote glissée par Ryan éclairera sur les motivations de l’agent Fallon. Après la séquence Dana Delany en saison 2, c’est une autre séquence de haut vol que s’offre la série avec Adrian Pasdar. C’est moins chaleureux mais, du moins, c’est complètement différent et pas moins intéressant. Coup de génie du scénariste que la « méthode Castle » qui sauve New York ! C’est à peine croyable mais c’est tellement bon !!

Anecdotes :

  • Générique différent : il est bleu glacier et l’orchestration n’est pas la même.

  • « On est programmé par la peur » énonce Beckett

  • Approximativement au 3/4 de l’épisode, Esposito cite deux noms, Evan Bauer et Jack Cochran ; en prenant le nom du premier et le prénom du second, il est possible d'obtenir Jack Bauer, le personnage principal de 24 heures chrono. Cochran est sans doute une référence à Robert Cochran, co-créateur de la série (avec Joel Surnow). Quant à Evan peut être une référence à Evan Katz, scénariste/executive producer durant toute la série 24 heures chrono, et co-créateur avec Manny Coto du spin-off 24 : Legacy.

  • Absence de Tamala Jones.

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18. UN PASSÉ ENCOMBRANT 
(SLAY THE DRAGON)

Scénario : Elisabeth Davis

Réalisation : David M. Barrett

Résumé :

Castle et Beckett enquêtent dans le monde impitoyable du soap-opera.

Critique :

Une fois encore, Castle se paye un genre et c’est le soap qui trinque. L’épisode est amusant, surjoué évidemment mais il aurait pu être meilleur cependant. Les différents éléments donnent plus l’impression d’être juxtaposés que réellement mêlés. On passe donc de l’un à l’autre sans vrai lien. L’écriture d’un soap a peut-être déteint sur Elisabeth Davis. En tout cas, on rit pas mal.

La mort de la victime est déjà une satire en soi : c’est un auteur ! L’effet miroir joue et on savoure d’autant que Castle et Beckett la prolonge d’une certaine façon. Néanmoins, ensuite, c’est un déroulement beaucoup plus classique qui survient même si les interrogatoires des comédiens sont très cocasses. Très drôles certes mais on a quand même connu plus désopilant. Elisabeth Davis s’amuse à doter tous les suspects d’alibis et on sourit devant la perplexité croissante des enquêteurs. Le problème c’est que quand Castle trouve la solution, l’impression laissé c’est qu’elle sort de nulle part. On aura une dernière occasion de sourire avec la scène écrite par le romancier pour le soap.

Heureusement, les divas vont sauver le médiocre pour le tirer vers le mieux. Susan Sullivan se déchaîne dans cet épisode qui a dû lui rappeler des souvenirs ! Martha est littéralement dans son élément puisqu’elle a joué dans ce soap…trente ans avant ! Elle veut se la jouer « agent infiltré » et c’est vraiment très drôle. Surtout dans deux moments ne paraissant pas du tout être ce qu’ils sont. Là, on est plié et la complicité entre Susan Sullivan et Nathan Fillion est exquise. Et puis il y a Jane Seymour, en invité de luxe. L’actrice surjoue une grande partie du temps (elle incarne la mère de la victime et il ne faut pas rater le moment où elle est amenée au poste) mais, quand son personnage est fermement interrogé par les enquêteurs, elle se pose et nous montre, à nous et à Castle et Beckett, ce que c’est que le talent. On n’ira pas jusqu’à brûler un cierge mais, dans le contexte de cet épisode, Jane Seymour était l’actrice qu’il fallait et elle ne se rate pas, nous faisant bien rire alors que son personnage n’a rien de reluisant !

Anecdotes :

  • Absence de Ruben Santiago-Hudson

  • Castle affirme qu’une machine à dérégler le climat a été imaginée dans un soap. Lequel est imaginaire mais la machine a été imaginé, elle, dans le film Chapeau melon et bottes de cuir !

  • Scène rarissime : Castle appelle Beckett « Katherine » mais c’était pour se moquer.

  • Tina Majorino/Reese Harlan : actrice américaine, de son nom complet Harmony Olivia Tina Majorino, elle travaille essentiellement pour la télévision : Veronica Mars (2004-2007), Big Love (2006-2010), Bones (3 épisodes, 2010-2011), Legends (2014).

  • Jane Seymour/Gloria Chambers : née Joyce Frankenberg, cette actrice britannique a été naturalisée américaine en 2005. Elle débute avec Ah ! Dieu ! que la guerre est jolie ! (1969) de Richard Attenborough, qui deviendra son beau-père entre 1971 et 1973 mais c’est son rôle de James Bond Girl dans Vivre et laisser mourir (Solitaire) en 1973 qui la fait connaître. Elle jouera ensuite notamment dans La Révolution française (1989) ou Serial noceurs (2005) mais c’est la télévision qui lui donne ses principaux rôles, en particulier Docteur Quinn, femme médecin (1993-1998). Elle a aussi joué dans les séries Smallville (2004-2005), Miss Marple (2007), Franklin et Bash (2012-2014), Jane the Virgin (2015). Élevée officier dans l’Ordre de l’Empire britannique en 2000. 

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19. ANTIDOTE 
(QUID PRO QUO)

Scénario : Terence Paul Winter

Réalisation : Jeff Blockner

Résumé :

Un juré s’effondre en plein procès : il a été empoisonné !

Critique :

Un honnête épisode même s’il n’a rien de particulièrement original. Son erreur est de ne pas se moquer du genre judiciaire et de l’aborder de façon trop sérieuse. Il est cependant assez bien écrit pour se suivre plaisamment.

L’épisode se base sur l’aphorisme bien connu : « A qui profite le crime ? ». En l’occurrence à l’accusé. Le scénario est assez habile pour ne pas l’écarter de la liste des suspects mais un autre aphorisme veut que le doute lui profite aussi. L’accusé innocent, c’est un cliché des séries et films judiciaires et, sur ce plan, Castle n’innove absolument pas mais, surtout, ne propose pas une fantaisie qui donnerait un second degré à l’épisode. A la place, c’est une enquête sérieuse mais banale qui nous est proposée. Par contre, on appréciera que le personnage de Montgomery soit mis en avant. Voilà un policier consciencieux mis sous pression par le procureur en personne ; difficile de bien faire son métier quand l’affaire concerne un procès médiatisé. C’est grâce à sa ténacité, et au soutien sans faille qu’il apporte à Beckett, que l’affaire sera résolue. Ruben Santiago-Hudson campe solidement son rôle.

Il y a une intrigue secondaire dans cet épisode autour d’un secret d’Alexis et d’une méthode peu scrupuleuse de son père pour savoir ce que fait sa fille. Amusant même si c’est une redite destinée à nous faire comprendre la foncière honnêteté de la jeune fille. Heureusement, la bonne composition de Molly C. Quinn permet à Alexis d’échapper au cliché de la bonne fille un peu bêta. On aura aussi apprécié comment elle remet son père en place mais, ça aussi c’est une redite. Dommage.

Anecdotes :

  • Le titre original de cet épisode est un jeu de mot avec la série Law and Order connue en France sous le nom New York, police judiciaire.

  • Bruce Davison/Louis Arnacki : acteur américain, vu au cinéma dans Fureur apache (1972), Six degrés de séparation (1993), X-Men (2000, 2002), Le maître du jeu (2003). Il a tourné aussi pour la télévision : Les contes de la crypte (1995), Triangle (2005), Les aventures de Flynn Carson : le secret de la coupe maudite (2008).

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20. UN MENTOR TRÈS SPÉCIAL 
(NOLA CONFIDENTIAL)

Scénario : Scott Williams

Réalisation : Steve Boyum

Résumé :

Le corps d’un journaliste est retrouvé dans le four d’une pizzéria.

Critique :

Voilà un épisode de Castle comme on les aime, plein d’humour mais un humour au service d’une solide enquête policière.

Avant le générique (donc en moins de dix minutes), le spectateur a eu deux grands éclats de rire ! Rien que les noms des quatre pizzaiolos en guerre sont des bijoux de drôlerie sans oublier les coups pendables qu’ils se sont faits entre eux ! Même Lanie pour une fois sacrifie à l’humour noir !! La théorie fumeuse de Castle est aussi brève qu’hilarante. L’identité de la victime, Gordon Burns, journaliste déchu, lance véritablement l’histoire. Une histoire simple puisqu’elle part de la « guerre des pizzas » pour aboutir à un trafic de drogue. Simple mais en aucun cas linéaire. Chacun des suspects pourrait être lié au crime et au trafic mais leurs interrogatoires distillent également de petites pastilles d’humour. Faire rire en instruisant le spectateur ; c’est bien joué.

L’enquête rebondit avec la découverte de Monica Wyatt, une ex de la victime. Liz Vassey apporte la gravité et la tendresse appropriée faisant un joli contraste avec les hommes jusqu’alors présenté qui avaient tous un côté ridicule ou pathétique. Poursuivre l’enquête va permettre de traquer la « Baleine Blanche » de Burns en lien avec un épisode traumatisant de son passé. Voilà l’élément tragique qui densifie le fond de l’épisode. Très appréciable aussi la révérence, très dans l’ADN de la série, au « film noir » et que ce soit « Boggie » qui apporte un élément déterminant est un bel hommage. Le fin mot de l’histoire, il revient à Castle, grand amateur du genre.

L’intrigue secondaire du jour, liée à Alexis, est différente des habituelles par sa gravité. L’adolescente vit très mal un coup qu’on lui a fait et ne comprend pas bien pourquoi elle réagit comme elle le fait. Molly C. Quinn est ici particulièrement convaincante et la connexion avec Nathan Fillion toujours aussi limpide. Les deux acteurs réalisent un sans-faute dans cette partition et il est bien vu de ne pas dresser de « l’âge ingrat » un portrait caricatural mais bien nuancé.

Anecdotes :

  • Castle a écrit « Ciel de cendres ».

  • En 2003, Ryan était dans la brigade des stups.

  • La « Baleine blanche » fait évidemment référence à Moby Dick, métaphore de l’obsession destructrice, d’après le roman éponyme d’Herman Melville. Il y a plusieurs références dans l’épisode.

  • Gary Basaraba/Ralph Carbone : acteur canadien, vu au cinéma dans La dernière tentation du Christ (1988), Striptease (1996), Suburbicon (2017) et à la télévision dans Brooklyn South (1997-1998), Boomtown (2002-2003), Person of Interest (2013-2014), NCIS : Nouvelle-Orléans (2016).

  • Peter Onorati/Sal Malavolta : acteur américain, surtout actif à la télévision : Walker, Texas Ranger (2000), Mes plus belles années (2002-2004), Ghost Whisperer (2007), Desperate Housewifes (2009).

  • Liz Vassey/Monica Wyatt : actrice américaine, elle tourne principalement pour la télévision : La Force du destin (1990-1992), Code Quantum (1991, 1993), Star Trek : la nouvelle génération (1992), Urgences (1994), Dharma et Greg (2000), Tru Calling (2005), Les Experts (2005-2010), La diva du divan (2011-2012).

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21. REPRÉSAILLES 
(KREWE)

Scénario : Matt Pyken

Réalisation : Paul Holahan

Résumé :

Un champion de natation est retrouvé mort noyé. Parallèlement, Castle s’agace de voir un autre auteur s’intéresser à Beckett.

Critique :

Episode un peu ambivalent. Son intrigue principale ne casse pas trois pattes à un canard mais elle est tout de même suffisamment bien écrite pour rester intéressante. Par contre, une fois n’est pas coutume, l’intrigue secondaire concerne Richard Castle lui-même ! Ces deux segments tendent à se renforcer mutuellement, ce qui est une réussite, et sauve l’épisode.

Lequel commençait mal avec cette histoire d’un nageur venu d’un milieu modeste, désargenté et qui devient un potentiel champion. La question usuelle du « D’où vient l’argent ? » n’est néanmoins pas mal exploitée puisqu’elle permet de développer l’environnement de la victime, fournissant ainsi la crédibilité du mobile du meurtre lorsque les enquêteurs l’auront trouvé. Le dopage dans le sport est aussi devenu un cliché de la série policière. C’est dommage d’y avoir sacrifié.

Tout cela va déboucher sur la résolution du crime grâce à…Michael Connelly ! Le célèbre auteur de polars participe à la traditionnelle soirée poker chez Castle (avec Dennis Lehanne) et c’est lui qui pose la question qui va renverser la table et relancer l’intrigue. Cette séance prend place dans l’intrigue secondaire autour d’Alex Conrad, auteur de polar débutant qui a pour mentor Richard Castle. Sauf que Castle Richard prend ombrage de l’intérêt de Conrad pour Beckett. La jalousie du romancier est aussi comique que sincère et Nathan Fillion joue toute la gamme : colère froide, méchanceté de gamin, homme sensé obligé de reconnaître sa mesquinerie. Le plus beau, c’est l’aveu qu’il fait à Beckett qui lui adresse la plus belle des réponses.

Anecdotes :

  • Justin Bruenig/Rob Tredwyck : acteur américain, surtout vu à la télévision : La force du destin (2003-2011), Les Experts : Miami (2008), Knight Rider (2008-2009), Ringer (2011-2012), Grey’s Anatomy (2013-2014), Les Experts : Cyber (2015).

  • Erik Palladino/coach Rome : acteur américain, vu à la télévision dans Murphy Brown (1996-1997), Urgences (1999-2001), Les Experts (2006), Championnes à tout prix (2009-2010), NCIS : Los Angeles (2012-2013), Suits (2015).

  • Brendan Hines/Alex Conrad : acteur et chanteur américain, vu dans les séries Lie to me (2009-2011) et Scorpion (2015).

  • Josie Loren/Bridget McManus : née Josie Lopez, cette actrice américaine d’origine cubaine tourne surtout part la télévision : Veronica Mars (2006), Championnes à tout prix (2009-2012), Mentalist (2014-2015).

  • Quatrième réunion poker entre Castle et ses pairs.

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22. AIE FOI EN LA PAROLE 
(KNOCKOUT)

Scénario : Alexi Hawley

Réalisation : John Terlesky

Résumé :

Mike Royce, le mentor de Beckett, est assassiné. Pour retrouver le meurtrier, elle n’hésite pas à aller jusqu’à Los Angeles.

Critique :

Un épisode plutôt dur sur le thème bien connu de la vengeance et de la justice. Classique mais bien fait et Nathan Fillion assure la part d’humour.

Classique aussi que le policier « trop » impliqué refuse de lâcher. Beckett doit aller à Los Angeles car le tueur présumé – un certain Ganz -  n’a fait qu’un saut à New York. La série s’offre cependant son originalité grâce à Richard Castle. L’arrivée « discrète » de nos duettistes dans la Cité des Anges puis la brève mais hilarante séquence à l’hôtel sont des moments de légèreté bienvenus. Classique aussi cette enquête en jouant au chat et à la souris avec la police locale mais, là encore, la « Castle touch », c’est le tournage de Vague de chaleur décalé, très drôle et très utile aussi ! Par contre, le coup de la balle qui fond, c’est beaucoup plus original ! On ne manquera pas non plus l’entrée en scène ultra-sexy de Beckett essayant de piéger Ganz.

L’épisode vaut surtout son pesant de cacahuètes pour sa place dans le « Caskett ». Les deux héros ne sont pas dans les positions habituelles ; ils sont dans une autre ville (superbes extérieurs ; l’hôtel de Ganz a un petit côté Les Experts : Miami) et sans tout ce qui fait leur quotidien. Lorsqu’ils parlent ensembles, le soir, à l’hôtel, ils le font à cœur ouvert et on sent que les deux personnages sont sur la corde raide. Tant Nathan Fillion que Stana Katic laissent entrapercevoir la tension qui habitent Castle et Beckett. Le temps paraît suspendu, hésitant. 

Anecdotes :

  • Dominic Purcell/Russell Ganz : acteur anglo-australien, on a pu le voir au cinéma dans Mission : Impossible 2 (2000), Blade Trinity (2004) mais surtout à la télévision : John Doe (2003), Prison Break (2005-2009), The Flash (2014).

  • D.B. Sweeney/Kyle Seeger : Daniel Bernard Sweeney, acteur américain, vu dans Les coulisses du pouvoir (1986), Sons (1989), Visiteurs extraterrestres (1993), Chiraq (2015). A la télévision, Docteur House (2006), The Event (2010).

  • Jason George/Charles Kelvin : acteur américain, surtout vu à la télévision : Roswell (2000), Stargate SG-1 (2005-2006), Les Mystères d’Eatswick (2009-2010), Grey’s Anatomy (depuis 2010), Mistresses (2013-2016).

  • Absence de Susan Sullivan et Molly C. Quinn. 

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23. CHANTIER À HAUT RISQUE 
(DOWN THE RABBIT HOLE)

Scénario : Terri Edda Miller

Réalisation : John Bleckner

Résumé :

La mort d’une candidate amène Castle et Beckett dans le monde glamour des concours de beauté

Critique :

Joli épisode qui se moque des concours de beauté en reprenant tous les codes mais avec le regard moqueur de la série.

C’est un peu meurtre chez Miss Détective dont on retrouve un certain nombre de marqueurs comme le photographe à la réputation sulfureuse, l’organisatrice du concours qui ne jure que par lui, le présentateur star, le conseiller efféminé. Les portraits de tous ceux qui gravitent autour du concours n’a rien de reluisant ! Classique et un peu facile. On pense aussi à cet épisode de Castle, « L’enfer de la mode » (2-3) où les projecteurs diffusaient une lumière crue sur le monde du mannequinat. Néanmoins, l’épisode est plus que cela. A partir du moment où une candidate – une blonde un peu bête et méchante – donne aux enquêteurs le violon qui servait à la victime pour son numéro, elle leur remet également – selon elle – « le mobile du meurtre » ; à savoir des photos de nus. Photos que l’on pourra voir, ce qui n’est pas si fréquent tout de même ! Qui dit photo de nu pour une future Miss dit chantage dit aussi photographe. C’est en examinant soigneusement la photo – mais « que » la photo – que Castle trouve le détail qui relance l’intrigue et l’éloigne du copier-coller et c’est grâce à Beckett que l’écrivain aura la révélation.

L’épisode comprend deux intrigues secondaires. La moins importante tient dans le choix du cadeau à sa femme par Montgomery pour fêter 30 ans de mariage. C’est Castle qui lui suggère ledit cadeau. Mais, plus fort, il y a l’histoire entre Alexis et Ashley. Les deux adolescents s’apprêtent à quitter le lycée et Alexis craint que l’éloignement ne tue leur amour mais aussi elle refuse qu’il fasse un choix en fonction d’elle et non de ce qu’il veut lui pour son avenir. Entre les deux, papa Castle devra jouer les médiateurs ! C’est tendre et touchant grâce en partie à la connexion Nathan Fillion-Molly C. Quinn.

Anecdotes :

  • Michael McKean/Victor Baron : acteur américain, il joue sur les deux écrans. Au cinéma, on l’a vu dans 1941 (1979), Spinal Tab (1984), Jack (1996), Jugé coupable (1999). A la télévision, il fut récurrent pour X-Files (Morris Fletcher, 3 épisodes, 1998-2002), The Lone Gunmen (2001), Better Call Saul (2015).

  • Sasha Roiz/Bobby Stark : acteur israélo-canadien, vu au cinéma dans Pompéi (2014) et à la télévision dans Missing : disparu sans laisser de traces (2004), NCIS (2007), Lie to me (2009), Docteur House (2011), Grimm (2011-2017).

  • Teri Polo/Kayla Baron : Teresa Elisabeth Polo, actrice et mannequin américaine, vue au cinéma dans La maison aux esprits (1993), Mon beau-père et moi (2000) et vue à la télévision dans Bienvenu en Alaska (1994-1995), Le Damné (1998-1999), The Practice (2003), Les Experts : Miami (2008), The Fosters (depuis 2013).

  • Bellamy Young/Candace Ford : cette actrice américaine, née Amy Maria Young, est principalement connue pour son rôle – magnifique – de Mellie Grant dans Scandal (depuis 2012). Elle incarne aussi la compagne d’Hotchner dans Esprits criminels (7 épisodes 2011-2013). Elle a aussi joué dans Scrubs (2004-2009).

  • Judith Scott/ Evelyn Montgomery : actrice américaine vue dans les séries Robocop (1994), Inspecteur Barnaby (1998), X-Files (2000), FBI : Portés Disparus (2003), Dexter (2007), Docteur House (2008), Les Experts : Miami (2011).

  • Absence de Tamala Jones remplacée par Arye Gross.

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24. LA CHUTE 
(POETIC JUSTICE)

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Résumé :

Hal Lockwood, l’assassin de la mère de Beckett, s’évade de prison. En se lançant à ses trousses, Kate Beckett provoque une série de drames.

Critique :

Épisode très noir, très dur et très amer ; jamais l’arc « Johanna Beckett » n’avait tant ressemblé à la terre brûlée. Le spectateur profite tout juste quelques minutes de légèreté avant d’entrer dans la violence. Elle prend tous les visages, physique (usage de grenade assourdissante, fusillades) et psychologique (peur de Jim Beckett de perdre sa fille ; la rencontre de Scott Paulin et de Nathan Fillion est très émouvante). Stana Katic est éblouissante, volant la vedette à son partenaire (ce qui causera des frictions) : elle donne à voir un flic qui s’obnubile, un supérieur qui confond autorité et autoritarisme mais surtout une femme qui n’écoute plus rien, ni personne. Ce n’est plus une enquête ; c’est une croisade. Sur l’autel de sa vengeance, Kate Beckett sacrifie Richard Castle. Leur tête-à-tête, d’abord très touchant, devient tendu et, à bout – magnifique composition des comédiens incandescents – ils se lancent à la figure quelques vérités blessantes. Cet épisode met aussi en valeur le capitaine Montgomery et Ruben Santiago-Hudson donne toute sa force à ce personnage secondaire mais si attachant. Tour à tour, il est dur, tendre, complice. Un numéro très fort.

Il y aura un autre sacrifice. L’enquête s’est poursuivie et la ténacité de Ryan et Esposito a malheureusement payé. Une visite de Lockwood nous l’avait déjà appris. C’est un moment glaçant. Max Martini est très convainquant : cet homme fait froid dans le dos et quand il sourit, c’est pire encore ! Ce qui rend ce final si fort, c’est que le scénario ne sacrifie aucunement l’émotion à l’action. Il est impossible de garder les yeux secs jusqu’au bout et surtout pas après la dernière réplique de Nathan Fillion. L’aveu de Castle.

Anecdotes :

  • Retour de Max Martini (Hal Lockwood), Scott Paulin (Jim Beckett) et Judith Scott (Evelyn Montgomery).

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Saison 2Saison 4

L'Homme qui valait trois milliards

Saison 3

Présentation de la saison 3

1. Le Retour de la femme bionique - 1re partie (The Return of the Bionic Woman - Part 1)

2. Le Retour de la femme bionique - 2e partie (The Return of the Bionic Woman - Part 2)

3. Espionnage en musique (The Song and Dance Spy)

4. Madame le Premier ministre (The Pal-Mir Escort)

5. L'Enfant loup (The Wolf Boy)

6. Essai mortel (The Deadly Test)

7. Cible dans le ciel (Target in the Sky)

8. Passe croisée (One of Our Running Backs is Missing)

9. Super duel (The Bionic Criminal)

10. Trafic radioactif (The Blue Flash)

11. Alcool à brûler (The White Lightning War)

12. L'Évasion (Divided Loyalty)

13. Un homme de confiance (Clark Templeton O'Flaherty)

14. Le Sourire du vainqueur (The Winning Smile)

15. À quoi pensez-vous ? (Hocus-Pocus)

16. L'Empreinte du diable - 1re partie (The Secret of Bigfoot - Part 1)

17. L'Empreinte du diable - 2e partie (The Secret of Bigfoot - Part 2)

18. Le Pharaon (The Golden Pharaoh)

19. Tanya (Love Song for Tanya)

20. La Retraite (The Bionic Badge)

21. Le Grand frère (Big Brother)

 

 


PRÉSENTATION DE LA SAISON 3  

La troisième saison de L’Homme qui valait trois milliards a été diffusée sur la chaine ABC les dimanches soirs à 20H00 à partir du 14 septembre 1975 jusqu’au 7 mars 1976, sauf rares exceptions.

Cette troisième saison a pourtant bien failli ne pas voir le jour. Alors que la première saison avait connu un très bon taux d’audience avec 22.7 sur l’échelle d’audimat de Nielsen pour une 11ème place des programmes télévisés les plus regardés aux États-Unis, la seconde saison a chuté considérablement avec un taux d’audience de 17.1 pour terminer au 51ème rang.

Il faut dire que la concurrence était bien plus féroce lors de cette année télévisuelle 1974-75. Programmées pour le vendredi soir, les aventures de l’homme bionique furent moins populaires que l’humour de la nouvelle sitcom Chico and the Man (inédit en France et au Québec) diffusée sur NBC et qui a terminée l’année télévisuelle en 3ème position des émissions les plus regardées avec un taux d’audience de 28.5. Et après la sitcom, NBC diffusait une nouvelle série policière bien connue: 200 dollars plus les frais, qui a terminé au 12ème rang avec un taux de 23.7. NBC dominait donc largement le créneau télévisuel du vendredi soir.

La série semblait se diriger vers une fin prématurée, mais les producteurs et les diffuseurs ne voulurent pas renoncer sans se battre. Vers la mi-saison et après le congé des Fêtes, elle fut donc déplacée au dimanche soir opposée à Cher, une émission de variété animée par la célèbre chanteuse du même nom sur CBS, et Le Monde Merveilleux de Disney, la célèbre série d’anthologie pour enfants du célèbre producteur sur NBC. Certes, ces deux émissions ont terminé au-dessus du top 30, mais ont représenté une concurrence moindre. Cela dit, si la série remontait un peu au niveau de l’auditoire après ce changement, il n’y avait pas de quoi pavoiser et la rumeur de sa fin prochaine a vite couru dans les couloirs du studio Universal; les exécutifs étant prêts à y mettre la hache définitivement.

Et c’est là qu’on en arrive au 16 mars 1975, date de diffusion de La Femme bionique 1ère partie. Tout comme la suite la semaine suivante, cet épisode a attiré un auditoire record pour la série (elle a été la 4ème émission la plus regardée dans tout le pays au moment de sa diffusion) et contre toute attente, a suscité de très nombreuses réactions de la part des fans et du public. La mort de Jaime Sommers à la fin de ce double-épisode a créé un tel émoi national, au point que les producteurs et les studios ont été littéralement bombardés de lettres critiquant leur manque de sensibilité, ou faisant état de leur incompréhension devant la mort d’un personnage avec lequel le public s’est attaché.

Devant un tel engouement et considérant la faiblesse des pilotes potentiels pour de nouvelles séries à venir, les exécutifs du studio Universal ont donné le feu vert pour une troisième saison, mais avec une condition sine qua none: que Jaime Sommers soit de retour pour l’ouverture afin de profiter d’un démarrage optimal. Bien sûr, Harve Bennett et toute l’équipe de production étaient d’accord, mais comment faire revenir un personnage décédé, surtout quand cette mort fut décidée et imposée par ces mêmes exécutifs du studio pour des raisons de rentabilité?

Heureusement, l’auteur Kenneth Johnson avait un peu prévu le coup. Revenant aux fondements de la première version de son script où Jaime Sommers n’était pas morte, mais sombrait dans le coma, il a décidé d’y intégrer certains éléments tirés d’un ancien script portant sur le domaine de la cryogénie, un nouveau domaine scientifique pour lequel il avait déjà fait des recherches préalables. À partir de là, Kenneth Johnson tenait le point de départ pour un nouveau script réussissant à justifier le retour de Jaime Sommers.

Restait toutefois un autre problème de taille à combler: convaincre l’actrice Lindsay Wagner de reprendre le rôle de Jaime. Or, cette dernière n’était plus sous contrat avec Universal, qui a commis l’erreur de ne pas exercer son option de lui soumettre de nouvelles offres, et elle voulait profiter de cette liberté pour se consacrer davantage vers une carrière au cinéma. À ses yeux, Jaime Sommers n’a représenté qu’un rôle parmi tant d’autres et elle ne voyait aucun intérêt à revenir dans la peau de ce personnage à travers lequel au départ elle ne se reconnaissait pas.

La possibilité d’une actrice remplaçante fut donc envisagée par le réseau ABC, mais cette suggestion n’a jamais été prise en considération par les producteurs. À leurs yeux, c’était Lindsay Wagner ou personne, surtout devant la colère des téléspectateurs dans leurs lettres qui ont fait part de leur affection pour l’actrice dans le rôle de Jaime.

Afin de la convaincre de revenir incarner la femme bionique, la vice-présidente d’Universal de l’époque, Monique James, s’est mis en devoir de contacter l’agent de Lindsay, Ron Samuels. Coïncidemment et ironiquement, ce dernier était le mari de l’actrice Lynda Carter qui allait bientôt devenir la célèbre Wonder Woman dès 1976, soit l’autre super-héroïne de l’époque au petit écran avec Jaime Sommers.

Habile négociateur, Ron Samuels est parvenu à convaincre sa cliente de revenir incarner Jaime dans un autre double-épisode pour 25 000 $ (pour 21 jours de tournage), soit plus que ce qu’elle n’avait jamais gagné en salaire lors des deux dernières années alors qu’elle était sous contrat. Mieux encore, Samuels a vite flairé la probabilité de la création d’une série parallèle mettant en vedette exclusivement les aventures de Jaime Sommers à courte échéance. Lorsque sous la suggestion du producteur Fred Silverman, cette probabilité est devenue réalité, Samuels a alors exigé pour sa cliente un accord de cinq ans pour un salaire annuel de plusieurs milliers de dollars, plus une option pour un téléfilm par an et un pourcentage sur les revenus futurs de la série (incluant les produits dérivés), baptisée Super Jaimie, et qui a débuté dès janvier 1976.

Certes, Lindsay Wagner était toujours aussi réticente à l’idée d’incarner sur une base régulière la femme bionique, jusqu’à ce qu’un proche ami ait réussi à la convaincre qu’elle pouvait faire sienne du personnage en la modelant selon certains attributs qui lui tiennent à cœur. C’est ainsi qu’à la longue, Lindsay en viendra elle aussi à s’attacher à Jaime. Par contre, la possibilité d’une série mettant en vedette le pendant féminin de Steve Austin n’était pas du goût de Lee Majors. Ce dernier craignait de perdre une partie de sa célébrité acquise et que Lindsay lui fasse de l’ombre. Harve Bennett et Kenneth Johnson ont cependant tôt fait de le rassurer car non seulement les deux séries devaient avoir des styles divergents, mais avec assez d’éléments pour les rapprocher lors des épisodes-croisés (crossovers), toujours avec la possibilité de poursuivre la relation Steve-Jaime après le double-épisode sur sa « résurrection ».

Kenneth Johnson fut d’ailleurs en quelque sorte récompensé pour la qualité de son travail. Suite au départ du producteur Joe L. Cramer, désireux de relever d’autres défis, Harve Bennett n’a pas hésité à confier ce poste crucial au créateur de Jaime Sommers. Réticent au départ, étant donné sa volonté de se consacrer plutôt à la réalisation pour accompagner son travail de scénariste, Johnson s’est laissé finalement convaincre par Bennett de devenir producteur de la troisième saison devant l’argument que c’est cette position qui permet un plus grand contrôle du contenu global d’une série télé que celle de réalisateur.

La nomination de Kenneth Johnson aux côtés de Lionel E. Siegel à la production a cependant apporté un changement par rapport aux deux saisons précédentes. Plutôt que de produire tous les épisodes en tandem, les deux hommes se sont séparé la tâche en produisant chacun de leurs côtés un lot d’épisodes. À l’arrivée, Lionel E. Siegel en a produit onze et Kenneth Johnson neuf sur les 21 programmés pour la saison Trois. Largement occupé également par la mise en chantier et la production de Super Jaimie, dont la diffusion était prévue pour janvier 1976, Johnson a confié la production d’un épisode, Tanya, au producteur associé Arnold F. Turner.

Les auspices s’annonçaient donc plus que favorables à l’aube de cette troisième saison. Mais un malheur a frappé toute l’équipe avant la fin de la post-production, lorsque le compositeur de la série Oliver Nelson mourût prématurément d’une crise cardiaque à l’âge de 43 ans, alors qu’il n’avait pas terminé la composition musicale des derniers épisodes. Il a alors fallu en urgence trouver des remplaçants capables de respecter le style unique et la signature musicale qu’il a su implanter depuis ses débuts en 1974. Nous y reviendrons.

Le 31 août et le 7 septembre 1975, les reprises du double-épisode La Femme bionique étaient diffusées sur les ondes d’ABC. Vers la fin de la seconde partie, la voix d’un annonceur prévint les téléspectateurs du retour de Jaime Sommers pour la semaine suivante. Les dés étaient donc jetés pour le lancement de cette troisième saison, tandis que des fans impatients et un nouveau public ayant découvert la série grâce à Jaime allaient enfin voir une partie de leurs vœux exaucés.

 

1. LE RETOUR DE LA FEMME BIONIQUE - 1RE PARTIE
(THE RETURN OF THE BIONIC WOMAN - PART 1)



Résumé :

Sérieusement blessé aux jambes au cours d’une mission, Steve Austin est rapatrié très rapidement vers la clinique spéciale de Rudy Wells afin d’y être soigné. Ses jambes réparées, Steve commence une période de réhabilitation, mais il est également persuadé d’avoir aperçu la femme qu’il aime, Jaime Sommers, toujours en vie dans une des chambres de la clinique. Ne pouvant finalement plus cacher la vérité, Oscar et Rudy avouent à Steve que Jaime est bel et bien vivante, sauvée grâce aux découvertes récentes dans le domaine cryogénique d’un des jeunes adjoints de Rudy Wells, le docteur Michael Marchetti. Steve a été maintenu dans l’ignorance afin de ne pas avoir de faux espoir; Jaime ayant été longtemps dans le coma et ne s’étant réveillée que tout récemment. Pire encore, lorsque Steve va rendre visite à Jaime, cette dernière ne le reconnaît plus, et n’a aucun souvenir de son amour pour lui. Le cœur momentanément brisé, Steve accepte néanmoins d’aider Jaime dans sa réhabilitation et à redécouvrir son existence.

Critique :

Attendue avec impatience, ce Retour de la femme bionique constitue finalement un très bon démarrage alors que la chimie entre Lee Majors et Lindsay Wagner opère à nouveau à l’écran, malgré l’amnésie qui affecte Jaime Sommers. L’auteur Kenneth Johnson a donc réussi à éviter la plupart des écueils qu’incombe l’écriture d’une suite d’un scénario à succès, surtout dans la manière de ramener au petit écran un protagoniste important censément décédé.

La réussite de cette suite repose étrangement sur plusieurs sacrifices au plan du récit qui ont certes la qualité d’imposer davantage la personnalité à la fois forte et fragile de Jaime, en vue de l’éloigner progressivement de Steve. Blessée profondément en son âme et son corps, Jaime cherche à redécouvrir son existence, ce qui ne va pas sans souffrances. Mais elle n’hésite pas à aller de l’avant sans savoir où cela va l’amener, malgré la peur que cela lui procure.

Ce faisant, l’histoire d’amour avec Steve s’avère progressivement mise de côté au profit d’une quête d’identité où Jaime cherche à se retrouver elle-même, tout comme Steve l’avait fait dans le pilote. À la différence que l’amnésie de Jaime complique les choses au point où sa quête risque d’être plus longue et parsemée d’embûches qui contribuent à la rendre encore plus attachante aux yeux du public.

Ces choix scénaristiques de Kenneth Johnson ont aussi l’avantage d’éviter la répétition des recettes qui ont fonctionné dans La Femme bionique. Toutefois, si ces sacrifices pris par l’auteur lui permettent de marquer des points, notamment dans la dimension psychologique apportée au personnage de Jaime, ils en atténuent de beaucoup la puissance émotionnelle par rapport au premier double-épisode.

De plus, la prémisse de base entourant la résurrection de Jaime et sa mise au secret par Oscar Goldman et Rudy Wells afin de ne pas affecter les sentiments de Steve, fourmille de contorsions à la logique et soulève des questions laissées sans réponse: qu’en est-il des funérailles de Jaime qui semblent n’avoir jamais eu lieu puisque personne n’en fait mention? À quoi servent les précautions de mettre Jaime au secret si Steve peut s’apercevoir aussi facilement de sa présence au centre de recherches de Rudy? Et malgré la tension narrative que cet élément apporte, n’est-ce pas un grave manque à la déontologie médicale que le docteur Marchetti encourage indirectement les sentiments de Jaime envers lui alors qu’elle est sa patiente?

Ces défauts n’empêchent pas cette première partie d’être de bonne qualité, mais il n’y a rien de surprenant à ce que l’ensemble soit quelque peu inférieur à La Femme bionique. Ce constat restera le même pour la seconde partie, pour des raisons quelques peu différentes, mais ce n’est pas dénigrer l’ensemble qui est de bonne facture.

Anecdotes :

  • Comme encore une fois, on ne change pas une équipe qui gagne, c’est le réalisateur du double-épisode La Femme bionique Richard Moder, qui est de retour à la mise en scène de cette suite.

  • Ce double-épisode marque l’arrivée dans la série de Martin E. Brooks, qui s’est avéré être le troisième et dernier acteur à incarner le docteur Rudy Wells après Martin Balsam et Alan Oppenheimer. Après avoir joué dans de nombreuses séries diverses durant les années 60 (Mission: Impossible, Les Mystères de l’Ouest, La Nouvelle Équipe), cet acteur né dans le Bronx a enfin obtenu son premier rôle récurrent lors de la seconde saison de McMillan & Wife où il incarnait Chapman, l’adjoint au procureur. En plus du docteur Wells, Martin E. Brooks est également connu pour le rôle d’Edgar Rudolph dans Dallas et de Mike Snow dans Hunter. Il est mort en 2015 à l’âge de 90 ans.

  • La production ne s’est pas véritablement souciée de continuité puisque malgré le changement d’acteur pour incarner Rudy Wells, Alan Oppenheimer apparaît dans la séquence pré-générique qui résume les événements dans La Femme bionique. Martin E. Brooks, son successeur porte d’ailleurs un léger maquillage et de la teinture dans les cheveux afin de ressembler quelque peu à Oppenheimer. Ce maquillage sera toutefois abandonné par la suite, ce qui donnera au personnage un look plus jeune.

  • Il est étrange que la porte de la chambre de Jaime ne soit pas fermée au moment où Steve passe dans le couloir en chaise roulante, étant donné les efforts de Rudy Wells et d’Oscar Goldman pour lui cacher le fait qu’elle est toujours vivante.

  • Les scènes extérieures montrant la clinique de Rudy Wells ont été tournées à l’université Pepperdine, qui est située à Malibu en Californie.

  • Lorsque Steve menace Oscar afin de le forcer à lui révéler la vérité au sujet de Jaime, il prétend l’avoir vu parler pour affirmer qu’elle est bien vivante. Les séquences montrant Steve apercevant Jaime prouve toutefois le contraire puisqu’on ne la voit pas du tout parler ou remuer les lèvres.

  • À la question de Jaime à savoir combien de personnes sont bioniques, le docteur Michael Marchetti répond que Steve est le seul être bionique à part elle. On sait pourtant qu’il en existe un autre: Barney Hiller, qui reviendra un peu plus tard au cours de la troisième saison. Il est cependant possible que Michael ne connaisse pas son existence.

  • L’accident que subit Steve à ses jambes bioniques au début du récit révèle pour la première fois un talon d’Achille important et qui deviendra récurrent dans la série ainsi que dans Super Jaimie. Tout coup asséné avec grande puissance ou lorsqu’une quelconque structure lourde frappe l’arrière des jambes bioniques causent vraisemblablement des dégâts considérables, au point où Steve et Jaime sont complètement mis hors de combat, et se retrouvent même en danger de mort. De plus, après guérison complète, il faut une rééducation et un retour à l’entraînement des jambes bioniques qui dure plusieurs semaines.

  • Un centre de recherches médicales aussi important que celui de Rudy Wells ne devrait pas avoir d’oreillers à plume dans ses chambres pour les patients. On constate pourtant que ce n’est pas le cas lors de la bataille d’oreillers entre Steve et Jaime. Et comme tous les deux usent de leur force bionique au cours de cette « bataille de polochons », il n’est pas vraisemblable qu’ils puissent encaisser sans broncher plusieurs coups à la tête et au corps qui ne sont pas bioniques.

  • On peut réentendre la chanson « Sweet Jaime » lors de la scène où Steve et Jaime s’entraîne ensemble. Chanté par Lee Majors dans La Femme bionique pour souligner leur romance, elle possède cette fois une saveur ironique étant donné la perte de mémoire de Jaime et son attirance pour le docteur Marchetti.

-Steve (en chaise roulante): Tell me something... And I want it straight... will I ever be able to run sixty miles per hour again?

-Rudy: (riant) Sure you will - eventually - but not for a while, and even then, not very far. Listen... I know you, so don't push it, do you hear?

 

-Steve (menaçant Oscar et Rudy au sujet de Jaime): You've got five seconds to tell me what's going on, or I'm gonna start using this Bionic arm you two gave me and throw you both through these walls! 

 

-Jaime (qui résume son sentiment sur son amnésie): Steve, sometimes I feel like I'm just on the edge of remembering, and then it hurts and it's so frustrating cause I... It's driving me crazy, isn't there anything they can do?

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2. LE RETOUR DE LA FEMME BIONIQUE - 2E PARTIE
(THE RETURN OF THE BIONIC WOMAN - PART 2)

Résumé :

Bien que toujours vivante grâce au docteur Marchetti, Jaime Sommers a perdu la mémoire et les seuls flashs de son passé ne riment qu’avec douleur et souffrance. Steve se rend donc avec elle à Ojai, afin d’espérer stimuler positivement sa mémoire. Mais la souffrance ne fait que grandir davantage, même pour Steve qui doit lui cacher son amour pour elle, tout en constatant que Jaime s’amourache de son sauveur, le docteur Marchetti. Toutefois, Jaime demande à Steve et Oscar de lui confier une mission afin de l’aider à aller de l’avant et à consacrer son esprit à autre chose que de chercher à retrouver la mémoire. Malheureusement, la mission échoue alors que les souvenirs de Jaime lui font croire à tort que Steve est en danger. Devant se rendre à l’évidence que sa présence éveille les souvenirs de Jaime et sont les causes de sa douleur, Steve prend la décision drastique de s’éloigner d’elle indéfiniment. Elle sera finalement transférée à l’autre clinique de Rudy Wells dans le Colorado en compagnie du docteur Marchetti.

Critique :

La première partie avait pris le temps de bien établir à travers le diagnostic d’amnésie de Jaime et la quête de ses souvenirs, les contours nuancés de sa personnalité. Dans cette deuxième partie cependant, les événements se précipitent dès le moment où elle arrive dans sa ville natale d’Ojai en compagnie de Steve, au même titre que s’éloigne la probabilité de raviver leur relation amoureuse. Le fait que Steve cache aux yeux de Jaime leur amour gravé sur l’arbre près de la rivière est à cet égard annonciateur de la conclusion à venir.

Ce qui est frappant dans cette seconde partie, c’est le sens de l’initiative de Jaime, qui n’hésite pas à prendre des risques en dépit des souffrances qu’ils peuvent potentiellement lui apporter, notamment au plan des souvenirs qui lui reviennent par bribes et de manière nébuleuse. Cela commence par le fait qu’elle décide par elle-même de s’éloigner du ranch de Steve pour aller à Ojai sans lui, malgré les conseils de prudence de Rudy Wells et Michael Marchetti.

Ce sens de l’initiative se comprend mieux lorsque Jaime déclare à Steve à quel point les souvenirs du passé la font souffrir malgré sa volonté de retrouver la mémoire. Dans une scène poignante, elle lui demande de l’aider à aller de l’avant et de laisser derrière elle son passé. C’est aussi ce qui la motive à demander avec insistance à accomplir une mission pour Oscar, en dépit d’autres dangers auquel elle peut être confrontée.

Tous ces éléments contribuent à rehausser la puissance émotionnelle du récit qui faisait quelque peu défaut dans la première partie. Par contre, le suspense n’est pas aussi bien maintenu en comparaison de La Femme bionique. En effet, l’intrigue apparait vite plus prévisible car on n’a aucun mal à se douter que la présence à Ojai de Jaime va occasionner des problèmes afin de relancer le drame à point nommé, tout comme la mission dans laquelle elle est engagée avec Steve va mal tourner. Il manque en quelque sorte ce souci du détail d’apparence anodine qui prenait plus tard une importance inattendue qu’on retrouvait dans La Femme bionique. Comme quoi le scénariste et producteur Kenneth Johnson n’a pas eu la main aussi heureuse sur ce plan.

La conclusion, bien qu’elle tombe sous le sens si on est le moindrement attentif, rachète cependant pas mal de défauts. En dépit de son amour pour Jaime, Steve accepte justement parce qu’il l’aime, de s’éloigner d’elle, de la laisser vivre sa vie, afin que la souffrance de ses souvenirs ne vienne plus affecter la suite de son existence. En somme, Steve a su écouter aussi bien sa tête que son cœur pour en arriver à cette décision. Cette habile conclusion permet également d’établir les premières fondations de Super Jaimie, et l’on n’a pas manqué de noter que les traits de caractère qui ont épousé le personnage de Jaime dans cette suite, ont servi également à poser les bases du style que cette série a adopté et qui l’a démarqué de l’Homme qui valait trois milliards.

Jaime Sommers, malgré son statut d’agente secrète pour l’OSI, tout comme Steve, se révélera en fait quelqu’un qui se servira de ses pouvoirs bioniques davantage au service du bien commun et des personnes en difficulté que pour combattre des vilains de tout poil au cours de diverses missions. Ce qui ne fut pas pour déplaire à l’actrice Lindsay Wagner qui désirait cette orientation et qui l’a progressivement amené à aimer ce personnage qu’elle détestait initialement. Encore et toujours le côté humain qui prévaut sur celui surhumain!

Anecdotes :

  • Né en 1939, Richard Lenz (le docteur Michael Marchetti) a fait ses débuts au petit écran dans Les Arpents verts à partir de la fin des années 60. Sa route croise déjà celle de Lindsay Wagner dans un épisode de la série Docteur Marcus Welby en 1972, et de Lee Majors dès 1971 dans quelques épisodes d’Owen Marshall. Acteur élégant et de taille filiforme, Lenz a également travaillé dans d’autres séries comme Hec Ramsey, où il a déjà un rôle régulier, ainsi que dans Dynasty, Magnum, Simon & Simon, et Cagney & Lacey. Il est également connu pour avoir incarné le père du héros de la trop brève série pour les jeunes Les Nouvelles aventures de Beans Baxter en 1987.

  • Dennis Patrick (le vilain Carlton Harris) a une longue carrière à son actif à la télévision qui a commencé dès son apparition dans les foyers en 1948. Ayant fait ses débuts sur les planches dès l’âge de 8 ans, cet acteur a interprété pas moins de 1800 rôles différents dans d’innombrables séries, sans compter plusieurs voix de narration dans autant de publicités télévisées. Il devra attendre toutefois au milieu des années 60 pour enfin obtenir son premier rôle important: celui de Paul Stoddard dans Dark Shadows, série inédite en version française. Son passage dans l’Homme qui valait trois milliards n’est toutefois pas passé inaperçu puisqu’il a repris son rôle de Carlton Harris dans le double-épisode Bienvenue Jaimie, qui a aussi servi de nouveau pilote pour Super Jaimie. Par la suite, il s’est signalé dans la comédie avec les sitcoms Mary Hartman, Mary Hartman et Huit, ça suffit, ainsi que dans le drame en incarnant Vaughn Leland pendant cinq ans dans Dallas. Il est mort en 2002 à l’âge de 84 ans.

  • Bien que sa carrière ait été souvent confinée aux très petits rôles, voire de brèves apparitions, l’actrice Virginia Gregg fait ici sa troisième présence dans la série après Population Zéro et Madame le Premier ministre. Décédée en 1986 à l’âge de 70 ans, on se souvient d’elle surtout pour avoir été la voix de la « mère » de Norman Bates (Anthony Perkins) dans le classique d’Alfred Hitchcock, Psycho.

  • Le fait que le beau-père de Steve, Jim Elgin, soit au courant des pouvoirs bioniques de ce dernier ainsi que de Jaime, signifie qu’Helen, la mère de Steve, l’en ait informé depuis que Steve l’ait mise au parfum dans La Femme bionique.

  • Alors que Steve se sert de son œil bionique afin de localiser Jaime, qui a quitté le ranch pour aller à Ojai seule, il y a une erreur de concordance puisqu’on passe d’un plan où on peut voir un rectangle fermé, pour ensuite revenir à l’habituel rectangle aux coins ouverts quelques secondes plus tard.

  • Afin de pouvoir approcher le vilain de cet épisode, Carlton Harris, Jaime cherche à se faire passer pour une séduisante journaliste. Or, elle se présente à lui sans papier ni crayon, et sans appareil photo. La séduction seule suffit cependant puisqu’Harris la croit sur parole alors qu’il tombe sous son charme. C’est d’ailleurs avec cet argument que Jaime parvint à convaincre Steve de la laisser approcher Harris en lui disant : « Now you're cute, but he's not gonna look twice at your legs.»

  • Nous avons droit à un autre pays fictif où Steve et Jaime vont effectuer leur mission. Portant le nom de Mélanique, on en apprend très peu de chose, mais on peut supposer par sa consonance qu’il s’agit probablement d’un pays francophone.

  • Alors que Jaime cherche à fuir, on peut voir Carlton Harris à sa poursuite courir au ralenti, bien qu’il n’ait aucun pouvoir bionique.

  • Durant une scène où des bribes de la mémoire de Jaime refont surface, on peut revoir le plan où elle brise de sa main bionique un verre de jus d’orange dans la première partie de La Femme bionique. Toutefois, ce plan est ici montré dans le sens opposé.

-Steve (voulant aider Jaime alors qu’ils sont à Ojai): Look, I understand. How can I help you?

Jaime: Help me go forward. It just hurts too much to go back - and least for now. I... I think I have to leave Ojai and everything that went with it - just leave it behind. 

-Jaime (gravant un cœur avec ses ongles sur un arbre) : What every woman wants: a bionic fingernail.

 

-Jaime (au moment de quitter Steve vers la fin de l’épisode): I don't know what it is, but sometimes I look at you and I get a feeling like there's something more. Was there?

 

-Steve: I'm your friend, Jaime, always was, always will be.

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3. LE PRIX DE LA LIBERTÉ
(THE PRICE OF LIBERTY)

Résumé :

Un scientifique expert en explosif, Robert Meyer, a réussi avec l’aide de complices à dérober l’un des grands symboles de la révolution américaine: la Liberty Bell, alors que les États-Unis vont bientôt célébrer son bicentenaire. Ayant perdu son emploi au sein du programme spatial à la suite de coupures budgétaires et de problèmes de santé, Meyer exige du gouvernement 5 millions de dollars et un passage libre vers un pays n’ayant aucun accord d’extradition avec les États-Unis, en échange de la restitution de la célèbre cloche, qu’il a pris soin de piéger avec un engin explosif sophistiqué que lui seul peut désamorcer et qui explosera dans quelques heures. Présent sur les lieux au moment du vol qu’il n’a pu empêcher, Steve convainc Oscar de payer les 5 millions à Meyer, mais ce dernier meurt subitement d’une crise cardiaque. Dans une course contre la montre, Steve cherche à obtenir l’aide d’un ancien élève de Meyer qui se trouve en prison, Nils Lindstrom, afin de désamorcer la bombe en échange de sa liberté. Réticent au départ, Lindstrom finit par accepter avec la promesse que Steve l’assistera dans cette tâche colossale.

Critique :

Il est bien connu que les producteurs américains sont friands d’histoires destinées à raviver le patriotisme de leur pays par l’intermédiaire des symboles qui le représentent. Cet épisode portant sur l’enlèvement de la « Liberty Bell », que l’on peut d’ailleurs visiter à Philadelphie, s’inscrit donc dans cette catégorie. Cela ne surprend guère considérant la volonté d’Harve Bennett de façonner Steve Austin comme un héros américain traditionnel à l’ancienne.

On pouvait donc craindre que cet épisode au titre évocateur ne verse dans un symbolisme dégoulinant. Les choses démarrent d’ailleurs mal avec la scène du vol de la précieuse cloche qui s’avère bien trop facile pour les voleurs pour être crédible. Heureusement, l’intrigue grimpe en qualité en multipliant les rebondissements pour déjouer les attentes du spectateur et diminuer de beaucoup le caractère patriotique sous-jacent. Certes, on reste dans l’invraisemblance, mais l’intérêt demeure soutenu par les personnages secondaires qui composent le récit, ainsi que leurs réactions et leurs agissements.

C’est ainsi que l’on passe du vol de la « Liberty Bell », accompagné d’une demande de rançon en échange de sa restitution, vers la mort du chef des voleurs à cause d’une crise cardiaque au moment d’encaisser l’argent (de la fausse monnaie!), sans avoir pu stopper la bombe destinée à faire sauter la cloche. Comme si la tension n’était pas déjà assez forte, Kenneth Johnson, toujours au scénario, a eu l’idée d’imaginer que le seul homme pouvant la désamorcer est un prisonnier du nom de Lindstrom peu disposé à aider les autorités. Cette réticence reste récurrente pendant toute la deuxième moitié de l’épisode où Lindstrom travaille à désamorcer la bombe en dépit de la promesse de Steve de le gracier. Ajoutez à cela le fait que l’engin explosif est habilement piégé, et vous avez un épisode assez solide sur le plan du suspense.

Il ne faut pas passer sous silence la performance de Chuck Connors dans le rôle de Lindstrom. Habitué aux rôles de durs, étant donné ses traits et sa grande taille, dans plusieurs films, majoritairement des westerns, ce dernier donne à son personnage une intensité pertinente et naturelle qui fait que l’on croit à son comportement et à ses actions, autant que son expertise. Et à nouveau, cette intensité fait un joli contraste complémentaire avec la retenue dont Lee Majors nous a habitué dans le rôle de Steve Austin.

En somme, si nous fermons les yeux sur les nombreuses incongruités du récit et son thème à saveur patriotique, il y a matière à trouver de la satisfaction dans cet épisode.

Anecdotes :

  • Avec sa mâchoire proéminente et son imposante stature, Chuck Connors (Nils Lindstrom) est demeuré une figure marquante de la télévision et du cinéma. Pourtant après avoir fait son service militaire, il s’était plutôt dévoué à une carrière sportive, d’abord au basketball où il joué un an pour les Boston Celtics, puis au baseball, où il a surtout évolué dans les ligues mineures. C’est pendant un match qu’un directeur de casting le remarque et l’embauche comme acteur dans le film Mademoiselle Gagne-tout en 1952, qui mettait en vedette le couple Spencer Tracy-Katharine Hepburn. Par la suite, il s’impose comme vedette dans deux séries western très populaires: L’homme à la carabine et Le proscrit au cours des années 60. Il alterna ensuite avec plus ou moins de bonheur plusieurs rôles, héros ou vilains, à la télévision ou dans des séries B cinématographiques aux États-Unis et à l’étranger. Il est mort d’un cancer du poumon en 1992 à l’âge de 71 ans.

  • Après avoir fait ses débuts tardivement comme acteur à l’âge de 44 ans à partir de 1970, Sandy Ward (Doug Witherspoon, le chef de l’escouade anti-bombe) a multiplié les rôles de composition jusqu’à sa mort en 2005. On peut le voir dans des séries comme Dallas, 200 dollars plus les frais, Pour l’amour du risque et Drôle de dames. Il a également retrouvé Lee Majors dans un épisode de L’Homme qui tombe à pic et Lindsay Wagner dans l’épisode Kim de la seconde saison de Super Jaimie.

  • Même s’il n’apparaît que dans le premier tiers de cet épisode, l’acteur canadien Henry Beckman (le chef des voleurs Robert Meyer) a à son actif une panoplie de rôles dans d’innombrables séries (La Quatrième dimension, Le Fugitif, Perry Mason, Sur le pont la marine, Sauve qui peut) dont un rôle récurrent non-crédité au générique de la comédie western Cent filles à marier. Spécialisé dans les rôles dits « ethniques » étant donné sa connaissance des accents et de diverses langues, il a également été écrivain indépendant. Il est décédé en 2008 à l’âge de 86 ans.

  • Ceux et celles qui ont eu l’occasion de visiter la vraie « Liberty Bell » à Philadelphie n’auront aucun mal à remarquer que celle censée la représenter dans cet épisode est fausse, tellement elle ne lui ressemble pas.

  • Au moment du vol de la « Liberty Bell », on peut voir que les voleurs s’échappent à bord d’un camion par un chemin boisé situé derrière l’immeuble « Independence Hall ». Or, ce bâtiment localisé dans « Independence Square » est dans les faits entouré de plusieurs autres maisons historiques et ne comporte pas de chemin boisé à l’arrière.

  • Il est ironique qu’un épisode portant sur les valeurs historiques américaines ait négligé la règle constitutionnelle américaine portant sur l’amnistie. En effet, Steve offre l’amnistie inconditionnelle à Nils Lindstrom pour le convaincre de venir l’aider à désamorcer la bombe de Robert Meyer. Selon l’Article 2 Clause 1 de la Constitution américaine, seul le président des États-Unis peut accorder l’amnistie ou la grâce inconditionnelle à un prisonnier. On peut néanmoins supposer qu’il l’a lui aurait accordé étant donné l’enjeu patriotique et symbolique dans cet épisode.

  • Au moment où l’argent de la rançon est visible à l’écran dans un attaché-case, on peut voir que les liasses sont bien attachées par des élastiques bancaires. Quand Robert Meyer meurt d’une crise cardiaque après l’avoir encaissé, l’argent s’envole de l’attaché-case sans élastiques pour retenir les billets.

  • Oscar prévient les autorités que le camion des voleurs se trouve dans un rayon de 40 kilomètres au sud-est de Philadelphie, selon les informations transmises par Steve. Cela signifierait que les voleurs aient dans les faits franchis la rivière Delaware pour se retrouver dans le sud de l’état du New Jersey. Plus tard, le camion est retrouvé dans une région légèrement montagneuse et boisé, et nulle topographie de ce genre ne se trouve dans le sud-est de la Pennsylvanie ou au sud du New Jersey. Par souci de précision géographique, il aurait mieux valu qu’Oscar précise qu’il s’agit du sud-ouest de Philadelphie.

  • Le chef de l’escouade anti-bombe, Doug Witherspoon, affirme qu’il a perdu un fils au cours de la guerre de Corée au début des années 50. Sauf que l’acteur qui l’incarne apparaît trop jeune pour être le père d’un jeune homme mort en devoir il y a 25 ans. Il est probable que le script original de Kenneth Johnson faisait plutôt référence à la guerre du Vietnam, ce qui aurait été logique, mais qu’un changement de dernière minute ait été fait dans le dialogue à la demande des producteurs ou des studios, étant donné la sensibilité qu’a suscité ce conflit à l’époque.

  • Ce même Doug affirme à Nils Lindstrom qu’un Suédois de Stockholm, Sven Bergman, a refondu la « Liberty Bell » en 1752 après qu’elle se soit fendue au premier coup du battant; ceci afin de le motiver à désamorcer la bombe. Dans les faits, ce sont deux artisans de Philadelphie, John Pass et John Stow, qui ont refondu la célèbre cloche en 1753.

-Meyer (à Steve lors des négociations): The American dream was like a beautiful balloon, Mr. Austin, but balloons have a way of bursting in your face and then there's nothing left but air. 

-Lindstrom: You know, maybe Meyer had the right idea putting America over a barrel. This country's given some people a raw deal.

-Steve: Well, some people have given this country a raw deal. Nothing's perfect, Nils, this country's basically what we make it, nothing better, nothing worse. 

-Lindstrom (après avoir vu en action les pouvoirs bioniques de Steve): I don't understand you. With your strength and speed, you could have just beat it out of here, saved your own tail.

 

Steve: I wouldn't expect you to understand.

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4. ESPIONNAGE EN MUSIQUE
(THE SONG AND DANCE SPY)

Résumé :

Oscar Goldman est persuadé que le chanteur populaire John Perry profite de sa tournée pour vendre des informations classées top-secret à une cellule d’espionnage international. Malgré plusieurs éléments incriminants, Steve Austin se refuse à croire que John Perry, qui fut un ancien camarade de collège, soit un espion. C’est donc avec réticence qu’il accepte la mission d’accompagner le chanteur lors de sa tournée aux Philippines. Après d’heureuses retrouvailles, Steve réussit à convaincre John Perry de faire un détour par l’île de Guam sans lui avouer que c’est dans le but de tendre un piège aux membres de la cellule d’espionnage, et ainsi démasquer le mystérieux « courrier » qui leur vend ces secrets gouvernementaux.

Critique :

Comme dans la plupart des séries télévisées populaires, on retrouve des épisodes ayant des artistes invités issus de différents milieux afin de leur donner une autre visibilité, tout en faisant la promotion de leurs « œuvres ». Après George Foreman, ancien champion du monde poids lourds de boxe qui a fait une apparition dans l’épisode Le Sosie de la deuxième saison, c’est au tour d’un artiste issu de la musique populaire de venir honorer la série de sa présence, en l’occurrence le chanteur Sonny Bono dans le rôle de John Perry.

Dès les premières minutes, on n’a aucun mal à découvrir que la mission de surveillance de Steve pendant la tournée du chanteur, n’est qu’un prétexte scénaristique convenable pour parsemer la narration de passages où Sonny Bono peut interpréter quelques-uns de ses plus grands succès. Tout comme il est aisé de deviner qu’il n’est pas l’espion qu’Oscar Goldman soupçonne d’être.

Mais encore une fois, ce qui empêche de faire sombrer l’épisode dans la médiocrité, c’est son traitement léger et plein d’humour qui démontre bien que les auteurs n’ont pas du tout pris au sérieux cette faible histoire d’espionnage. La complicité amusante entre le chanteur et Lee Majors est présente dès leur premier échange, jusque dans le fait où, étant supposés être camarades de collège, les deux personnages s’amusent à se taquiner d’une façon bien particulière, au point ou parfois cet humour se perd dans la traduction française.

Ce ton léger et aéré va même jusqu’à l’interprétation d’une chanson originale par Sonny Bono en concert, qui affirme qu’elle a été écrite par Steve Austin pendant son adolescence; rare moment de surprise dans cet épisode, mais qui est réussi quand on voit la surprise de Steve. En prime, la bagarre finale comporte un moment assez rigolo, alors que Steve soulève de sa main bionique John Perry afin de l’écarter de ses agresseurs. La scène ayant été présenté « à rebours » pour des raisons de commodités techniques, le visage plein de surprises de Sonny Bono au moment où il est soulevé n’en est que plus comique.

Le plaisir palpable et contagieux entre les deux acteurs permet aux téléspectateurs de passer un agréable moment, d’autant plus que Sonny Bono semble avoir clairement passé du bon temps durant son passage dans la série. Espionnage en musique demeure donc divertissant sans être marquant par son ton de comédie, mais c’est visiblement assumé par les auteurs et toute l’équipe de production.

Anecdotes :

  • Chanteur populaire à partir des années 60 alors qu’il formait un duo avec son épouse de l’époque, Cher (Sonny & Cher), Sonny Bono fait ici une rare apparition comme acteur en tant qu’artiste invité dans une série, et ce, au moment où il a finalisé son divorce avec sa partenaire de longue date, bien qu’ils aient de nouveau performé ensemble par la suite. Dans le même temps, c’est sur le plateau de cet épisode que Sonny Bono a rencontré sa seconde épouse, Susie Coelho, qui incarnait Linda, une des choristes de John Perry et accessoirement la véritable espionne du récit. Ils se sont mariés en 1975 et ont divorcés en 1984.

  • Fils d’immigrés siciliens, Sonny Bono a joué son premier rôle comme acteur dans un épisode Des Agents très spéciaux, et a par la suite fait quelques apparitions dans des séries comme L’Île Fantastique et La Croisière s’amuse. Il a progressivement délaissé le show-business par la suite pour devenir maire de Palm Springs (de 1988 à 1992) et a été élu membre du Congrès pour le 44ème district de Californie en 1995 jusqu’à sa mort en 1998 des suites d’un accident de ski. Il avait alors 62 ans.

  • En activité depuis les années 60, Bruce Glover s’est surtout spécialisé dans les rôles de sinistres vilains au cinéma et à la télévision. En plus d’être visible dans des séries comme La Nouvelle équipe, Bonanza, Mission: Impossible, Le Justicier et Les Rues de San Francisco, on se souvient de lui pour son rôle de l’un des deux tueurs homosexuels à la solde de Blofeld, Mr. Wint, dans Les Diamants sont éternels de la saga James Bond. Son personnage de Monsieur Buckner, le chef du réseau d’espionnage, s’avère la seconde de quatre collaborations dans cette série. Il avait auparavant eu un rôle mineur dans l’épisode de la première saison Compte à rebours.

  • Mine de rien, le réalisateur Richard Moder a réalisé un quatrième épisode consécutif. Il s’agit de la plus longue séquence de ce genre dans la série.

  • Le scénariste Jerry Devine signait ici le premier de deux épisodes pour la série. Il est surtout connu pour avoir écrit plusieurs histoires pour la série d’espionnage La Main dans l’ombre vers la fin des années 50 et qui était inspiré du film de Joseph L. Mankiewicz L’Affaire Cicéron, lui-même inspiré du livre de Ludwig Carl Moyzisch.

  • À l’aéroport de Manille, l’annonceur signale que le vol d’où provient John Perry et sa troupe arrive de la base aérienne Andrews situé à Guam. En réalité, le nom de cette base de l’Air Force est Andersen.

  • Cet épisode marque l’apparition pour la première fois de l’effet sonore soulignant l’impact des coups bioniques portés par Steve. On peut l’entendre au moment où notre homme bionique se bat contre des hommes de main à la sortie d’une cabane sur l’île de Guam.

  • On peut aisément voir le treuil qui soulève la berline familiale dans un stationnement pour simuler la force bionique de Steve qui veut déplacer ladite voiture.

  • L’avion de chasse que pilote Steve pour décoller de l’île de Guam est recouvert de peinture de camouflage et est un F-104 Starfighter. Mais celui qu’il pilote au moment de l’atterrissage à Manille, est peint en gris et est un F-105 Thunderchief avec le logo de l’U.S. Air Force visible sur le fuselage.

  • Lors du combat final avec les espions, Steve fait usage de sa force bionique de manière bien plus prononcée. À son crédit, il donne un puissant coup de poing mettant KO au moins deux de ses adversaires, en expédie un autre droit dans le mur, en projette un dans les airs et assène sur un autre opposant un puissant coup au corps.

  • La chanson chantée par John Perry que Steve Austin aurait écrite à l’adolescence s’intitule The Hippopotamus Song. C’est le producteur Lionel E. Siegel qui en a écrit les paroles, comme pour les deux chansons chantées par Lee Majors dans La Femme bionique.

-John Perry (présentant Steve lors du concert à l’île de Guam): We've got a little surprise for ya, we have a celebrity with us that I'd like to introduce now. He's not a performer, but his eh, TV show thrilled millions of people all over the world. I guess you won't recognize him here on Earth. But on the moon, he is the one and the only, the super astronaut Colonel Steve Austin, how 'bout a hand for him, folks?

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5. L'ENFANT LOUP
(THE WOLF BOY)

Résumé :

Travaillant pour le compte d’un puissant homme d’affaires, Ishikawa, depuis son retour de la jungle, l’ancien soldat japonais Kuroda se voit chargé par son patron de se rendre sur l’île japonaise d’Hoyoko afin de rechercher un enfant qui vivrait parmi les loups, selon certains rapports ayant fait les manchettes. Kuroda accepte et demande à ce que seul Steve Austin l’accompagne dans cette expédition. Ce dernier a toutefois du mal à convaincre Oscar Goldman de partir au Japon, jusqu’à ce que Steve soumette l’hypothèse que cet enfant-loup pourrait bien être le fils disparu de l’ambassadeur Emmerson, tué avec son épouse dans la région il y a plusieurs années. Après le plaisir de leurs retrouvailles, Steve et Kuroda se rendent donc sur Hoyoko et n’ont aucun mal à retrouver l’enfant-loup, qui se trouve bien être le fils d’Emmerson. Mais le fait qu’il ait depuis très longtemps vécu dans les bois remet en question dans l’esprit de Steve et Kuroda son possible retour à la civilisation. De plus, Ishikawa ne semble pas avoir des intentions aussi généreuses à son égard puisqu’il a également chargé des hommes de main de tuer l’enfant-loup.

Critique :

Il est plutôt rare que la suite d’un épisode extraordinaire soit à la hauteur de son prédécesseur. Mais la scénariste Judy Burns est pourtant parvenue à faire aussi bien avec L’Enfant Loup en refusant de sombrer dans la facilité ou en s’abstenant de répéter la formule et les ingrédients qui avaient si bien fonctionnés dans Kamikaze.

Dans les faits, L’Enfant Loup s’avère aussi bien une suite s’inscrivant dans la continuité de ce qui est advenu au personnage de l’ex-soldat japonais perdu dans la jungle Kuroda, qu’une histoire à part entière fondée également sur des événements réels, au sujet de l’existence d’un enfant disparu ayant grandi dans la nature sauvage loin du monde dit civilisé.

La grande habileté de Judy Burns est d’avoir su conjuguer ces deux aspects dans son récit. En effet, Kuroda depuis son retour au Japon, a du mal à s’adapter aux réalités du monde dans lequel il vit et est mal à l’aise dans un emploi de gérant de magasin de chaussures; propriété d’un puissant homme d’affaires, Ishikawa. Lorsque ce dernier lui demande de partir dans l’île d’Hoyoko afin de rechercher l’enfant-loup afin de prouver son existence, Kuroda ne peut que s’enthousiasmer. Et cet enthousiasme se double par la présence à ses côtés de Steve Austin.

À travers cette quête destinée à faire la lumière sur les raisons expliquant la présence de cet enfant-loup sur Hoyoko et qui permet de démasquer la fourberie d’Ishikawa, on se rend également compte à quel point Kuroda est dans son élément lorsqu’il est dans la nature. S’il a pu surmonter mentalement le fait que la guerre est terminée et que le Japon n’est plus cette puissance militaire qu’il a servie bien au-delà sans se sentir déshonorée, sa réinsertion au sein de la société japonaise moderne s’est avérée plus compliquée au point qu’il ne se sent plus chez lui. La rencontre avec l’enfant-loup sera pour Kuroda un révélateur qui confirmera ce qu’il a en fait toujours ressenti, ce qui donne beaucoup de substance à cette intrigue et la sort des sentiers battues des séries B d’aventures.

Après avoir superbement incarné le fanatisme et la paranoïa du soldat japonais hors du temps depuis la fin de la dernière guerre, John Fujioka amène une belle sensibilité quelque peu fragile à son personnage de Kuroda dans cet épisode. Steve Austin, par son amitié développée depuis la fin de Kamikaze, témoigne également d’une belle empathie qui vient admirablement interagir avec la quête intérieure de Kuroda. Lui-même issu d’une petite ville de campagne, Steve est très bien placé pour comprendre son ami, et l’on n’est pas étonné de le voir chercher à convaincre Oscar Goldman de laisser Kuroda parrainer le jeune Emmerson dans la scène finale. D’une part, cela permet à l’ex-soldat de pouvoir vivre au sein d’un environnement familier dans lequel il se sent pleinement lui-même. D’autre part, en adoptant le jeune Emmerson, Kuroda permettra à l’enfant-loup d’apprendre à vivre progressivement dans un autre univers que celui dans lequel il a grandi sans se sentir perdu et privé de ses repères.

Voilà un épisode qui démolit pas mal de belle façon les préjugés binaires sur la vision qu’on peut avoir entre la « nature sauvage » et le « monde civilisé ». L’Enfant loup est à nouveau un exemple que le recours subtil et crédible au thème récurrent qu’est l’humanisme donne à la série ses meilleurs épisodes.

Anecdotes :

  • Lors d’une entrevue, la scénariste Judy Burns a révélé qu’Harve Bennett et Lionel E. Siegel l’avait contacté pour écrire une suite à Kamikaze afin de faire revenir le personnage de Kuroda qu’ils avaient adoré. Elle s’est à nouveau inspirée d’une histoire vécue pour ce faire, et qui portait sur un enfant amérindien disparu âgé de 6 ans du nom de Ramu. Surnommé « Lucknow Wolf Boy », il n’a été retrouvé qu’en 1954 et selon ses parents, il se comportait comme un animal sauvage à la maison et était fasciné par les loups.

  • Jerry London succède à Richard Moder, le réalisateur de Kamikaze, derrière la caméra pour cette suite. Il s’agissait du cinquième des six épisodes de la série dont il a assuré la direction.

  • Le jeune adolescent qui incarne l’enfant-loup est nul autre que le frère aîné de l’actrice Jodie Foster. Ayant fait ses débuts dans le métier dès l’âge de 8 ans, Buddy Foster a obtenu des rôles déjà importants dans des séries comme Hondo, Les Arpents verts, et Mayberrry R.F.D. (inédit en français). Sa dernière performance comme acteur remonte à 1980 dans le film Ça plane, les filles, où il joue en compagnie de sa sœur Jodie. Il a plus tard écrit un livre portant sur sa relation avec elle lors de leur enfance, Foster Child en 1997, qu’elle a vertement critiqué lors de sa sortie.

  • Cet épisode marque la toute dernière performance de l’acteur japonais Teru Shimada (Ishikawa, le patron de Kuroda), décédé en 1988 à l’âge de 82 ans. Spécialisé dans les rôles de personnages asiatiques à Hollywood depuis les années 30, on se souvient de lui pour son rôle d’Osato, un des membres du S.P.E.C.T.R.E. dans On ne vit que deux fois, film de la saga James Bond. À la télévision, il est apparu dans plusieurs séries comme Des agents très spéciaux, Hawaï, police d’état, Mannix, et Voyage au fond des mers.

  • Durant leurs recherches sur l’île japonaise d’Hoyoko, Steve et Kuroda découvrent un piège à loups, puis plus tard l’enfant-loup gisant à côté de la dépouille d’un loup mort. Dans les faits, la dernière fois qu’un loup a été aperçu au Japon remonte à 1905 et l’espèce a été déclaré éteinte au pays du soleil levant depuis ce temps.

  • C’est l’une des rares fois où Steve décide lui-même d’une mission auprès de son patron Oscar Goldman, si on fait exception des épisodes portant sur des aventures plus personnelles qui n’ont pas trait directement à l’OSI. Pour convaincre Oscar, Steve expose l’hypothèse que l’enfant-loup puisse être le fils de l’ambassadeur Emmerson. À noter que les premières réticences d’Oscar sont de nature budgétaire, sans doute en lien avec les coûts importants reliés à l’opération bionique et à la rééducation de Jaime Sommers suite à sa résurrection cryogénique.

  • Bien que l’on comprenne les intentions de la scénariste Judy Burns sur les difficultés de Kuroda de s’adapter au Japon moderne, on peut se poser la question à savoir si son patron Ishikawa n’aurait pas pu lui trouver un emploi plus approprié que gérant et vendeur dans un magasin de chaussures.

  • Steve déguste son premier sushi dans cet épisode, mais ne semble pas l’apprécier plus qu’il ne le faut. Cliché de l’Américain amateur de steaks grillés et de patates douces? Difficile à dire.

  • Le premier titre de travail de cet épisode était Way of the Wolf.

-Steve (lors de la scène finale): You know, Kuroda, you've been telling me how hard it is for you to adjust to city life. Imagine how hard it's gonna be for him.

-Kuroda: You mean, Gary and I can go back, life in forest?

 

-Steve: For a few months. Then we'll see how it works out.

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6. ESSAI MORTEL
(THE DEADLY TEST)

Résumé :

Devant remplir son mandat annuel comme officier de réserve de l’armée de l’air, Steve Austin est chargé de remplacer le colonel Joe Gordon à la tête de l’école des pilotes d’essai de la base Edwards. Au cours d’un vol, le pilote israëlien David Levy perd le contrôle de son avion et doit s’éjecter d’urgence. Steve demande l’aide d’Oscar pour enquêter sur les circonstances du crash, car au moment de la perte de contrôle de David Levy, son œil bionique a eu des problèmes de fonctionnement. Selon Oscar, la cause du crash n’est pas accidentelle, mais provoquée par un puissant rayon tracteur paralysant les commandes électroniques de bord et que David Lévy n’était pas le pilote visé, mais plutôt le prince du Kutan, le major Aram Sakari. Ce dernier est effectivement la cible du premier ministre de son pays qui veut prendre le pouvoir, et il a engagé un certain docteur Winslow pour tuer le prince en maquillant sa mort en accident. Afin de pouvoir contrer définitivement les saboteurs, Steve décide de prendre secrètement la place du prince Sakari pour le prochain vol d’essai, au risque d’y laisser la vie.

Critique :

Bénéficiant à nouveau d’un accès privilégié à la base aérienne Edwards et à ses installations, toute l’équipe de production de la série a su en tirer parti pour concocter un épisode divertissant qui mélange aventure aérienne et suspense sur fond de géopolitique. Par son rythme et son contenu, on se croirait même par moment dans une adaptation au petit écran d’un récit des aventures de Buck Danny ou des Chevaliers du Ciel, Tanguy & Laverdure; créations du scénariste de BD Jean-Michel Charlier.

Certains épisodes précédents nous avaient montré par moments Steve Austin aux commandes d’un avion. Mais avec Essai mortel, c’est la première fois que ses qualités d’aviateur sont mises à contribution, si on fait abstraction de l’épisode Reconstitution, où il était de retour aux commandes de la navette HL-10. Fait encore plus rare: c’est également la première fois que nous voyons Steve en position d’autorité en lien avec son grade militaire de colonel, et le fait qu’il ne soit pas au service de l’OSI et d’Oscar Goldman.

Si l’intrigue contient évidemment sa part d’invraisemblances, elle est menée tambour battant en multipliant avec assez de cohérence plusieurs rebondissements. Réalisateur souvent attitré aux épisodes comportant des éléments d’aviation militaire, Christian I. Nyby II sait tirer profit des moyens à sa disposition pour insuffler la vigueur voulue à sa mise en scène qui devrait ravir les amateurs d’action. On a évidemment droit à quelques plans aériens tirés d’images d’archives, mais ils sont très bien intégrés et montés avec d’autres où l’on peut voir des avions en vol en même temps que les acteurs jouant leurs rôles.

L’humour n’a pas non plus été ignoré dans l’écriture, comme en témoigne certains passages où Steve Austin et le commandant de l’école des pilotes d’essai, le colonel Joe Gordon, se livrent à quelques réparties colorées typiques du sud des États-Unis. Steve ne peut d’ailleurs résister à se servir de sa force bionique pour jouer un bon tour aux dépends du colonel Gordon, notamment lors d’une partie de bras-de-fer.

Quant à l’aspect géopolitique, qui n’est pas sans rappeler la situation houleuse à l’époque au Moyen-Orient entre Israël et ses voisins après la guerre du Sinaï, il demeure certes survolé au détriment du mouvement d’ensemble. Ceci dit, l’humanisme qui a toujours prévalu dans la série a permis de faire place à un message pacifique nous rappelant qu’il ne faut pas se fier aux préjugés fondés sur l’historique des conflits. C’est ainsi que le jeune pilote israélien Sol Levy, victime malencontreuse du sabotage destiné au prince Sakari, en vient d’abord à suspecter ce dernier d’en être le responsable pour ensuite découvrir plus tard que c’est le prince qui est bel et bien visé, ce qui l’amène à se réconcilier avec lui.

Essai mortel est un très bon exemple de 50 minutes qui se déroulent sans temps mort au compteur.

Anecdotes :

  • Cet épisode est le tout premier scénario écrit par James D. Parriott qui est devenu par la suite l’un des plus importants auteurs et producteurs de séries télévisées aux États-Unis. Au même titre que Kenneth Johnson, il a su obtenir la confiance du producteur Harve Bennett, qui lui confia la production de Super Jaimie lors de sa dernière saison après avoir écrit plusieurs épisodes pour des séries produites par Bennett, comme L’Homme invisible et sa suite TheGemini Man. Après avoir travaillé avec Kenneth Johnson dans la production de L’Incroyable Hulk, il a volé de ses propres ailes depuis, en créant et en produisant plusieurs séries cultes à partir des années 80 comme Voyages au bout du temps, Superminds: The Misfits of Science, Le Justicier des ténèbres, et Dark Skies-L’impossible vérité. Après avoir été le producteur exécutif pendant 10 ans de Dre Grey, leçons d’anatomie, il remplit actuellement ce rôle pour une nouvelle série du nom de Patriot. C’est lui qui a conçu Max, le chien bionique, pour le double-épisode du même nom ayant débuté la troisième saison de Super Jaimie.

  • Comme le sujet de cet épisode tourne autour de l’aviation militaire, il n’est pas étonnant que ce soit le réalisateur spécialisé en la matière dans la série, Christian I. Nyby II, qui en assure efficacement la direction.

  • Peu de temps après le tournage de cet épisode, l’acteur Erik Estrada (le prince Sakari) avait appris qu’il avait obtenu le rôle de Poncherello, l’un des deux rôles principaux de la série CHiPs, qui devait le rendre célèbre. Né à New-York d’une famille portoricaine, Erik Estrada est effectivement l’une des stars latino-américaines de la télévision les plus connues de cette période, après avoir fait des débuts modestes dans quelques épisodes de séries comme Kojak, Mannix et Barnaby Jones. Son étoile pâlissant à Hollywood depuis CHiPs, elle a connu une seconde vie au Mexique au cours des années 90 alors qu’il a tenu la vedette de la populaire « telenovela » Dos mujeres, un camino, lui qui ne maîtrisait pas la langue espagnole. Il enfile depuis ce temps les rôles dans plusieurs séries et téléfilms sans vraiment s’imposer.

  • Acteur polyvalent et fiable, Tim O’Connor (le colonel Gordon) s’est fait connaître grâce à la sitcom Peyton Place et la série dramatique Les Accusés durant les années 60. Par la suite, il incarna plusieurs figures d’autorités (militaires, policiers, docteurs) ou des notables (avocats etc.) dans autant d’épisodes de séries comme Columbo, Banacek, Cannon, Dynastie et Wonder Woman. Son rôle le plus célèbre demeure celui du docteur Huer dans Buck Rodgers.

  • Après avoir eu un petit rôle dans Un Otage qui vaut de l’or, Leigh Christian a fait son retour dans la série dans la peau d’un personnage plus important dans cet épisode: le lieutenant Jan Simmons, première femme à avoir gradué de l’école des pilotes de l’air de l’US Air Force, d’après le scénario, et qui rêve de devenir astronaute comme Steve. Au cours de sa brève carrière qui s’est terminé en 1987, elle est apparue dans divers épisodes de 200 dollars plus les frais, L’Homme qui tombe à pic et Matt Houston. Elle revint une troisième et dernière fois dans l’épisode de la dernière saison Voyage dans le temps.

  • Le script établit que Steve est toujours officier de réserve dans l’US Air Force et que c’est la seconde fois qu’il dirige temporairement l’école des pilotes de la base Edwards.

  • Pour la seconde fois, il y a une erreur de raccord concernant l’avion que Steve pilote puisqu’on le voit aux commandes d’un F-104, pour ensuite atterrir à bord d’un F-105.

  • On peut très nettement voir les câbles déplaçant dans les airs le missile lancé par le bras bionique de Steve pour détruire l’engin émettant le rayon tracteur du docteur Winslow.

  • Le titre de départ de cet épisode était An Eye for an Eye.

-Prince Sakari (qui ne veut pas que Steve prenne sa place): I will not allow you to take my place in the air. I came here to fly!

-Steve: That's right, but not to die.

 

-Commandant Gordon (à son retour de vacances vers la fin de l’épisode): Doggone it, Cowboy. Year in and year out, all I ever get is routine. Then you come down here for two weeks, I go on a vacation and what happens? Everything! You space cowboys have all the fun. Come on, jump in. No sense wearing out your feet.

-Steve: Did you catch any fish?

 

-Commander Gordon: What do you think, marshmallow arm?

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7. CIBLE DANS LE CIEL
(TARGET IN THE SKY)

Résumé :

Un agent de l’OSI est porté disparu peu de temps après avoir signalé la présence d’une installation clandestine comportant un lance-missiles dans un camp de bûcherons. Steve Austin s’y fait alors embaucher afin de le retrouver et confirmer ces informations. Si la patronne Kelly Wixted semble apprécier Steve, ce n’est pas le cas du contremaître Jeremy Burke qui a vite fait de le prendre en grippe et qui cherche à le faire renvoyer où à se débarrasser de lui. Steve découvre cependant une installation mobile, munie d’un système de lance-missiles, cachée dans une cabane isolée dans la forêt. Cette confirmation pousse Oscar Goldman et Steve à penser que quelqu’un de haut-placé a détourné cette installation dans le but d’abattre l’avion transportant les membres du cabinet présidentiel américain qui doit prochainement survoler la zone aérienne à proximité du camp des bûcherons.

Critique :

À chaque fois que Steve Austin est envoyé en mission par l’OSI et Oscar Goldman, les scénaristes tentent autant que possible de l’expédier dans un milieu différent, en particulier dans des endroits où l’acteur Lee Majors, au même titre que le héros qu’il incarne, puisse se fondre avec assez d’aisance. Il n’est donc pas étonnant de le retrouver ici en tant que bûcheron au sein d’une entreprise de coupe d’arbres en forêt, lui qui semble très porté sur les travaux manuels et qui aime la campagne davantage que la ville.

Ce qui passe un peu moins, c’est qu’on a bien du mal à croire à cette histoire de camp de bûcherons servant de couverture afin d’abattre l’avion présidentiel grâce à une installation de lance-missiles détournée par un fonctionnaire. Déjà le fait qu’une telle personne puisse détourner ainsi de l’armement militaire répertorié avec autant d’aisance s’avère peu crédible. Lorsqu’il est question de complot au cinéma et à la télévision, on a vu des plans bien moins compliqués et tout aussi habiles pour éliminer des politiciens américains de grande importance.

La couleur locale apporte tout de même quelques rayons de soleil à cette histoire tirée par les cheveux. De voir Steve Austin évoluer dans un milieu qu’on a peu vu au petit écran offre au public une touche de pittoresque. L’humour, encore une fois, vient également relever l’ensemble, en particulier lorsque Steve dispute un « match » d’équilibre sur des rondins flottant sur la rivière avec le contremaître Jeremy Burke.

On notera également que l’entreprise de draveurs pour lequel Steve travaille est dirigée par une femme, Kelly Wixted. Ce qui souligne encore la volonté des auteurs de la série de présenter des personnages féminins dans des postes de pouvoir, malgré le côté quelque peu paternaliste du héros.

Il n’en demeure pas moins que Cible dans le ciel s’avère de qualité moyenne, en reprenant des formules éprouvées dans de meilleurs épisodes tout en usant d’invraisemblances qui ne passent cette fois pas la rampe.

Anecdotes :

  • C’est le sixième et dernier épisode de la série réalisé par Jerry London.

  • L’auteur de cet épisode, Larry Alexander, est celui qui avait écrit le téléfilm Un Otage qui vaut de l’or. En plus de cette seconde et dernière contribution à la série, Larry Alexander a également écrit pour des séries comme Barnaby Jones, L’Homme de l’Atlantide et CHiPs. Il n’a plus rien écrit depuis 1990.

  • Après avoir joué un petit rôle d’homme de main chargé de tuer madame Pal-Mir dans Madame la Première ministre, Denny Miller interprète ici un rôle plus important (le contremaître Jeremy Burke) où son physique imposant ne l’empêche pas de montrer ses qualités d’acteur. C’est quand même grâce à sa puissante stature qu’il a fait ses débuts au grand écran en 1959 dans la peau de Tarzan, succédant ainsi à Johnny Weissmuller dans Tarzan, l’homme-singe. Il dégote un rôle récurrent dans la série western La Grande caravane à partir de 1961. Tout en améliorant son jeu d’acteur avec l’aide du comédien John McIntire comme mentor, Denny Miller multiplie les apparitions dans plusieurs séries jusqu’au milieu des années 90 (200 dollars plus les frais, L’Homme de fer, Magnum, Dallas, L’Incroyable Hulk, Drôle de dames). Il est mort en 2014 à l’âge de 80 ans.

  • Sous contrat avec Universal depuis ses débuts au petit écran vers la fin des années 60, l’actrice rousse Barbara Rhoades (la patronne Kelly Wixted) n’a pas chômée au cours des décennies 70 et 80, alors qu’elle n’a jamais cessée d’obtenir des rôles dans plusieurs séries connues de cette période (L’Homme de fer, Mannix, Oscar et Félix, Arabesque). Elle demeure encore active bien qu’on l’ait peu vu à partir des années 2000.

  • En tant que producteur, Kenneth Johnson a emprunté des images du film de Paul Newman, Le Clan des Irréductibles, sorti en 1971, pour les inclure dans cet épisode. Comme ce film portait sur le métier de bûcheron, ces images ont été employées pour des raisons budgétaires afin de montrer des gens effectuant ce travail dans quelques plans larges ou des inserts entre quelques gros plans avec les acteurs.

  • Les scènes situées en forêt et au camp des bûcherons figurant les personnages de cet épisode ont été tournées au Franklin Canyon Park au sud de la Californie. Ce site resservira pour le tournage du double-épisode L’Empreinte du diable.

  • C’est au lendemain de la diffusion de cet épisode vers la fin octobre 1975 que le compositeur attitré de la série, Oliver Nelson est décédé.

  • Steve adopte le pseudonyme de Steve Parker pour s’infiltrer au sein de la compagnie forestière. On apprend également dans cet épisode que Steve a survolé Cuba en 1962 à l’époque de la fameuse crise des missiles.

  • Au moment où Steve use de ses jambes bioniques pour faire tomber Jeremy Burke dans la rivière au cours de leur duel sur un tronc flottant, on peut voir que le tronc cesse de pivoter lorsque Jeremy tombe à l’eau.

Steve Austin, Lumberjack était le premier titre envisagé pour cet épisode.

-Steve: Could you use another hand?

-Kelly Wixted: Are you kidding? If I had you around full time, I wouldn't need anybody else.

-Oscar: You can have him part of the time, that's all.

-Kelly Wixted: Well that's a whole lot better than nothing.

-Steve (à Oscar): Well Oscar, you sure you don't wanna lumber along with us?

 

-Oscar: You're barking up the wrong tree, pal.

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8. PASSE CROISÉE
(ONE OF OUR RUNNING BACKS IS MISSING)

Résumé :

Steve Austin rend visite à un ancien coéquipier d’une équipe de football collégial américain, Larry Bronco, qui fait actuellement carrière dans ce sport en tant que joueur-étoile d’un club professionnel. Mais un coéquipier aigri et jaloux, Bobby La Port, parvient à le faire kidnapper avec l’aide de quelques fiers-à-bras costauds. Leur intention est de priver l’équipe de la présence de Larry, ce qui aura une influence sur le pointage final. En effet, Bobby et ses complices ont l’intention de parier sur la différence de points au score afin d’amasser un gros pactole. C’est sans compter sur Steve qui retrouve leur trace et qui a bien l’intention de délivrer son ami Larry « en dominant la ligne de mêlée » face à ces mastodontes musclés.

Critique :

Il a déjà été fait mention de la passion de Lee Majors pour le football américain, qu’il a pratiqué au niveau collégial et universitaire au point où il a rêvé et caressé pour un temps d’en faire une carrière professionnelle. C’est dans ce contexte que l’acteur a fait savoir qu’il était intéressé à réaliser un épisode dont le sujet tourne précisément autour de ce sport très populaire aux États-Unis. Passe croisée, sans être un travail de commande, se veut donc une réponse affirmative des producteurs au vœu de la star de la série, qui s’est clairement fait plaisir aussi bien derrière la caméra que devant, sans forcer la note et en s’appuyant sur des bases plutôt réalistes.

En plus de bénéficier de l’apport de vrais joueurs professionnels, Lee Majors a su tirer parti d’une intrigue simple afin de souligner le caractère stratégique particulier et l’importance du collectif dans l’accomplissement de ce sport et à sa manière de le pratiquer. Ce qui débute donc par une banale histoire d’enlèvement d’un joueur vedette se termine en un homérique match entre Steve et Larry Bronco contre Bobby La Port et les fiers-à-bras qui les tiennent prisonniers.

La réalisation de l’acteur ne cherche pas à se casser la tête en multipliant les angles de caméra pour rendre l’épisode plus excitant que nécessaire. Conscient de ses limites, Lee Majors se concentre à bien illustrer son histoire avec clarté et tire parti d’un budget limité en se refusant à montrer des stock-shots de matchs de football. En fait, en se servant des règles du jeu pour planifier l’évasion de Steve et Larry lors du match final, le récit et la mise en scène en disent bien plus sur ce sport que le fait de montrer des images tirées de l’actualité sportive nord-américaine. Le public néophyte peut donc autant apprécier cet épisode à sa juste valeur que les connaisseurs.

Mentionnons au passage les performances honorables des anciens joueurs Larry Csonka et Dick Butkus comme acteurs invités malgré leur faible expérience. Il faut dire qu’ils ne sont pas les premiers à réussir cette transition du football américain vers le jeu dramatique. Jim Brown, ancien joueur pour les Cleveland Browns, et Fred Williamson, qui a joué pour les Los Angeles Raiders et les Kansas City Chiefs, ont tous les deux connus à cette époque une carrière au cinéma et à la télévision plus que respectable en tant que comédiens, et ils sont d’ailleurs toujours actifs.

Passe croisée est une preuve qu’un épisode peut être assez réussi sans pour autant être obligé d’être mémorable.

Anecdotes :

  • Seul et unique épisode de la série réalisé par Lee Majors, il a bien su se débrouiller derrière la caméra sans que cela affecte son jeu d’acteur. Ce sera cependant son unique expérience comme metteur en scène.

  • Kenneth Johnson a conçu cet épisode se déroulant dans le monde du football américain avec la collaboration d’Elroy Schwartz, qui a accepté exceptionnellement de participer à l’écriture d’un script de la série après l’avoir quitté à la fin de la première saison où il avait rédigé quatre excellents scénarios.

  • Au moment de tourner cet épisode, Larry Csonka (Larry Bronco) était un fameux centre-arrière des Miami Dolphins, club de football américain évoluant dans la NFL (National Football League), avec lequel il a remporté deux titres du « Super Bowl » en 1972 et 1973. Il a tenté sa chance brièvement dans une ligue rivale, la World Football League, en 1975, mais est revenu dans la NFL avec les New York Giants suite à la faillite de cette ligue rivale. Depuis sa retraite en 1979, il a animé plusieurs émissions de chasse et pêche sur divers réseaux télévisés aux États-Unis jusqu’en 2013.

  • Dick Butkus (Bobby La Port) fût un des secondeurs les plus redoutables et les plus intimidants de la NFL à l’époque, jusqu’à ce que plusieurs blessures au genou droit mettent fin à sa carrière avec les Chicago Bears en 1974. Il a alors débuté une seconde carrière en jouant des footballeurs au cinéma comme dans le film Plein la gueule, ou quelques rôles à la télévision dans des épisodes de séries comme L’Île Fantastique, Blue Thunder, MacGyver et Matt Houston, jouant sur son image et sa réputation comme joueur professionnel. Il a également été un analyste coloré des matchs de la NFL pour le réseau CBS pendant quatre ans et il a participé à une brève émission de télé-réalité en 2005, Bound for Glory, portant autour d’une équipe collégiale dont il était l’entraîneur.

  • Les amateurs de films d’action pourront aisément reconnaître dans cet épisode Carl Weathers dans le rôle de l’un des fiers-à-bras de Bobby La Port qui kidnappent Larry Bronco. Ayant lui aussi connu une brève carrière comme footballeur dans la NFL et dans la CFL au Canada comme secondeur au début des années 70, on le connaît surtout pour avoir incarné Apollo Creed, le boxeur rival de Rocky Balboa, et le partenaire d’Arnold Schwarzenegger dans Prédateur. Bien que rompu aux personnages musclés, il a élargi son champ d’action à partir des années 2000 en faisant des voix pour des jeux vidéo ou des narrations de documentaires, et en participant à quelques épisodes de diverses sitcoms où il a fait montre d’un certain talent pour la comédie.

  • La propre épouse de Larry Csonka joue également la femme de Larry Bronco dans cet épisode.

  • Le dialogue affirme que Larry Bronco a été le « joueur par excellence » du Super Bowl de 1972. Dans les faits, Larry Csonka a reçu cet honneur au Super Bowl de 1973.

  • Bobby La Port, au même titre que son interprète Dick Butkus, a des problèmes au genou, ce qui le pousse à faire ce kidnapping pour espérer assurer son avenir financier. Dans la réalité, Butkus a poursuivi en justice son club, les Chicago Bears, pour non-paiement de son salaire prévu à son contrat au moment de sa blessure, et pour négligence au sujet de la couverture médicale. La direction du club a finalement accepté de payer le plein salaire dû à Butkus dans son contrat suite à une entente hors-cours.

  • Un autre lien avec la saga de films Rocky: Sylvester Stallone a nommé le chien de Rocky Balboa, Butkus, en hommage au joueur.

  • Selon le script, Steve et Larry ont joué ensemble au football collégial et ont disputé un match de championnat contre Stowe High School, une école située dans l’Ohio. Or, Larry Csonka a joué vraiment pour Stowe High School, ce qui fait qu’on retrouve une erreur dans le dialogue lorsqu’il affirme avoir acheté un ranch dans sa ville natale de l’Ohio. En voulant coller trop près Larry Bronco à la vie de son interprète Larry Csonka, les auteurs ont oublié que s’il a joué avec Steve au collège, sa ville natale serait forcément Ojai, qui est situé en Californie et non dans l’Ohio.

  • Steve n’hésite pas à pousser la plaisanterie aux dépends de Larry au cours d’un match de bowling. Bien que son œil bionique eût été suffisant pour qu’il remporte ce match facilement, Steve use de la force de son bras droit en lançant sa boule pour briser en miettes toutes les quilles dans un « abat » final retentissant.

  • Lors de la séquence teintée d’humour où Steve et Oscar rencontre le preneur au livres George Yokum dans un bar à Pasadena, ce dernier révèle qu’Oscar a autrefois été procureur pour le bureau de Los Angeles et qu’il était surnommé « Goldie ». À noter que cette scène a été tourné au « Doyle’s Den », qui se trouve à être un bar où se croise régulièrement les preneurs aux livres pour prendre les paris sportifs.

  • Autre erreur dans le dialogue. Larry dit à Steve, alors qu’ils sont tous les deux prisonniers: « Hey, Steve, now that these guys can recognize us, I don't think they're going to turn us loose. » Le début de la phrase n’a aucun sens et Larry aurait dû dire: « now that we can recognize them… »

  • Pour la seconde fois depuis l’épisode Alerte nucléaire, on peut voir Steve courir en vitesse accélérée et non au ralenti.

  • Les chorégraphies des scènes de football américain ont été conçues par Terry Donahue. À l’époque, il était un assistant qui allait devenir le plus jeune entraîneur d’une équipe universitaire, alors qu’il avait 34 ans au moment de sa nomination à la tête de l’équipe de l’UCLA (Université de Californie-Los Angeles) en 1976; poste qu’il conserva jusqu’en 1995. Par la suite, il été le directeur sportif des San Francisco 49ers, un prestigieux club de NFL, au début des années 2000.

  • Pour faire une blague à Lee Majors, Dick Butkus et les acteurs jouant les fiers-à-bras ont tous baissé leurs pantalons et montrés leurs fesses à la caméra. La blague a failli tourner au vinaigre puisque le président des studios Universal, Frank Price, était sur les lieux du tournage avec sa famille pour une visite à ce moment-là. Lee a reçu comme de juste un appel téléphonique du président des studios dès le lendemain.

-Larry Bronco (étonné par la « forme physique » de Steve): What are you doing to keep fit?

-Steve: You think I'm looking flabby?

-Larry: I'm not talking about how you look, I'm asking what kind of shape you're in; what's under your skin?

-Steve: You'd be surprised.

 

-Steve (montrant à Larry leur moyen d’évasion): That truck, Larry, is our ticket to freedom.

-Larry Bronco: Might as well be the moon.

 

-Steve: Yeah, well, I've been to the moon. It's not as far as you think, pal.

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9.  SUPER DUEL
(THE BIONIC CRIMINAL)
 

Résumé :

Au grand désarroi de Steve, son alter ego bionique, le pilote automobile Barney Hiller, est réactivé sur ordre d’Oscar par Rudy Wells, afin de vérifier s’il est possible de redonner sans risques à tout être bionique leurs pouvoirs en cas d‘urgence après avoir été ramené à une vie normale. Devant l’incertitude concernant l’état mental de Barney, Steve est chargé de le tenir à l’œil. Mais lors d’un entrainement en vue d’une course automobile, le propriétaire de l’écurie Tom Shatley exprime sa grande déception concernant les médiocres performances de Barney derrière le volant. Dans un accès de colère, Barney frappe Tom avec l’un de ses bras bioniques et croit à tort qu’il l’a tué sur le coup. Pris de panique, Barney s’enfuit et se laisse convaincre par un ancien de l’OSI, Lester Burstyn, d’utiliser ses pouvoirs pour accomplir un vol d’importance. Le pilote bionique espère ainsi que l’argent volé pourra aider la veuve de Tom, mais Steve espère bien le retrouver pour lui dire la vérité avant qu’il ne fasse plus de bêtises. Pendant ce temps, Lester Burtsyn fait kidnapper Carla, l’épouse de Barney, afin d’avoir un moyen de pression sur lui.

Critique :

Alors que le retour de Kuroda s’est avéré une réussite à tous les niveaux grâce à un script de qualité qui a su renouveler avec adresse des éléments soulignés en première instance, on peut aisément dire que ce n’est pas le cas avec cette suite de Cinq cents millions de plus qui marque le retour de Barney (renommé Hiller pour éviter la confusion avec la sitcom Barney Miller), l’Homme de sept millions et alter ego de Steve Austin.

Dès le départ, l’explication d’Oscar Goldman pour justifier aux yeux de Steve la réactivation des pouvoirs bioniques de Barney, apparaît plutôt boiteuse. Même s’il affirme qu’il s’agit d’un test destiné à savoir s’il est possible de réactiver leurs pouvoirs pour tout homme bionique en cas d’urgence, le coût déjà élevé accordé uniquement à la greffe de membres bioniques pour ceux et celles qui pourraient en avoir besoin rend cette explication bancale, du moins à court et à moyen terme. Et comme Barney est le seul candidat pour ce type de test, pourquoi quand même prendre le risque de réactiver ses pouvoirs suite à ses problèmes de comportement dans le récit précédent; problèmes dont on ignore s’ils sont résolus?

Et le pire est encore à venir. Un peu plus tard, le vilain de l’histoire, Lester Burstyn, vient parler à Barney après un entraînement de course automobile. Ce dernier lui rétorque qu’il refuse de le suivre et qu’il a de la chance qu’il ne l’ait pas dénoncé à Oscar Goldman. Quid de la raison pouvant expliquer que Barney ne l’ait pas fait, ce qui lui aurait épargné bien des soucis? L’épisode n’offre aucune explication. De surcroit, cette réponse de Barney à Burstyn laisse sous-entendre qu’il est bien loin des débordements qui affectaient sa personnalité dans Cinq cents millions de plus où il était sur le point de perdre tout contrôle. Pourtant à peine quelques instants plus tard, il frappe presque mortellement son commanditaire dans un accès de colère. C’est à partir de ce moment-là qu’on décroche complètement, alors que le tiers de l’intrigue n’est pas terminé, car un tel décalage dans la personnalité du protagoniste n’est pas crédible.

La suite de l’épisode est à l’avenant, au point ou même le second affrontement bionique entre Steve et Barney se révèle plus affligeant qu’excitant. Pour compléter le tout, les autres personnages secondaires manquent de chair et servent de faire-valoir, en particulier l’épouse de Barney, Carla Peterson, qui n’a pas grand-chose à faire ici à part se faire kidnapper, ce qui la rend moins essentielle que le rôle prépondérant qu’elle avait auparavant dans son rapport avec Barney. Passons également sur la conclusion, où Barney perd à nouveau ses pouvoirs bioniques sans qu’aucune justification claire ne soit donnée aux téléspectateurs.

L’Enfant-loup avait réussi à être une suite de haut niveau grâce en particulier à la manière habile dont le récit permettait au personnage de Kuroda d’évoluer par rapport à Kamikaze. C’est tout le contraire avec Super Duel (au fait, on cherche encore où il y a un super duel dans cet épisode!) alors que le personnage de Barney est très mal conçu et dessiné par les auteurs en comparaison de Cinq cents millions de plus. Avec pour conséquence de rendre cette nouvelle aventure plutôt risible et franchement décevante à plus d’un titre.

Anecdotes :

  • Richard Carr signe ici pour la série son quatrième scénario, et certainement pas son meilleur cru. Quant à Leslie H. Martinson, cet épisode fût sa troisième et dernière réalisation pour la série.

  • Habituellement, la production ne se soucie pas de la continuité lorsqu’il y a un changement d’acteur pour incarner un personnage. Étant donné les images conservées pour la séquence de flashback récapitulant les moments forts de l’épisode Cinq cents millions de plus, Alan Oppenheimer fût rappelé exceptionnellement une dernière fois pour interpréter le docteur Rudy Wells, malgré que le fait que Martin E. Brooks l’ait remplacé au tout début de la troisième saison dans Le Retour de la Femme bionique.

  • Alan Oppenheimer était doublé par Claude Joseph dans la version française. On le connait surtout pour avoir été la voix de Gene Hackman dans la plupart de ses films et celle de Robert Vaughn dans la série Des Agents très spéciaux. Il est mort en 1995. Au Québec, c’est Benoit Marleau qui a assuré le doublage. Il a beaucoup travaillé dans des séries animées populaires comme Les Simpsons et King of the Hill, où il était respectivement la voix de Moe Szyslak et Bill Dauterive. Il a également été la voix de Nick Tate dans Cosmos 1999. Il est mort en 2009.

  • Bien que Carla Peterson soit officiellement mariée à Barney, elle conserve son nom de jeune fille tout du long sans qu’elle se fasse appeler Carla Hiller. De nos jours, il est commun qu’une épouse conserve son nom de famille à la naissance, parfois au point de le jumeler à celui de son mari. Mais à l’époque de la série, c’était un phénomène plutôt rare.

  • Durant la séquence de flashback, au moment où l’on revoit la partie de bras-de-fer entre Steve et Barney, on peut entendre régulièrement l’effet sonore bionique. Cet effet sonore était absent lorsque ce segment a été montré dans l’épisode original Cinq Cents millions de plus, afin de cacher au public jusqu’à la victoire de Barney, le fait qu’il soit lui aussi un homme bionique. Comme quoi le contexte était différent dans cette suite pour expliquer cet ajout.

  • Oliver Nelson avait composé un thème musical spécifique pour Barney dans Cinq Cent millions de plus. Si ce thème a été plusieurs fois réemployé dans d’autres épisodes subséquents, il est inexplicablement absent dans cette suite.

  • Steve conduit à nouveau une Mercedes 450SL, mais cette fois de couleur bleue plutôt que grise. À noter que Steve conduisait une Corvette dans Cinq Cent millions de plus.

  • Il y a visiblement un effort dans cet épisode afin de rendre plus crédible l’emploi de la force bionique en tenant compte des limites du corps humain. Par exemple, lors de l’attaque du fourgon blindé, Barney ne le retourne pas sur le côté avec l’aide de ses bras bioniques uniquement, car son torse et son dos n’auraient pu supporter le poids de la voiture. Il se sert en fait d’un long tuyau de métal comme levier pour faire pivoter le fourgon.

  • Malgré ces efforts, il y a quand même quelques dérapages comme lors de la scène où Steve et Barney luttent l’un contre l’autre et roulent sans raison sur le chemin en pente d’un parking souterrain sur une vingtaine de mètres. Au-delà de son caractère improbable, il apparaît évident que les acteurs Lee Majors et Monte Markham tenaient à s’amuser pendant cette scène de lutte.

  • Le plan établissant le lieu du laboratoire de l’OSI vu de l’extérieur, présenté au début, est recyclé plus tard au cours de l’intrigue sans tenir compte du fait que l’on peut y voir le personnage de Carla Peterson assise à l’intérieur d’une camionnette.

  • C’est la troisième fois au cours des quatre derniers épisodes que les vilains usent d’une grosse fourgonnette ou d’un camion de couleur rouge. Tiennent-ils tant à se faire remarquer?

  • En entrevue, Monte Markham a avoué avoir accepté de revenir incarner Barney sans avoir lu le script, suite au fait qu’il avait aimé sa première expérience.

-Barney (à Steve après sa réactivation bionique): Hey, come on, now Steve, don't rush me. I've only got 48 hours to play Superman again, I wanna enjoy every minute.

 

-Lester Burstyn (qui constate que Barney n’est pas le seul homme bionique): You show amazing strength, Colonel Austin. Anyone who can hold his own with a bionic man.

 

-Steve: Well I keep in shape.

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10. TRAFIC RADIOACTIF
(THE BLUE FLASH)

Résumé :

Un agent de l’OSI est porté disparu peu de temps après avoir signalé un important trafic de microprocesseurs. Muni d’une nouvelle invention de Rudy Wells afin que sa main bionique soit capable de détecter les microprocesseurs en envoyant un flash bleu à son œil bionique, Steve se fait passer pour un débardeur sur les quais du port où l’agent disparu s’était infiltré. En plus de tenter discrètement de retrouver les puces informatiques et d’identifier les trafiquants, Steve doit aussi venir en aide à Ernest, le jeune fils de madame Cook qui l’héberge. Lorsqu’il appert que cette dernière a été témoin de l’enlèvement de l’agent de l’OSI avant sa disparition, les trafiquants n’hésitent pas à la kidnapper pour éviter qu’elle ne parle à la police. Ayant réussi à récupérer les microprocesseurs, Steve espère alors les marchander en échange de sa libération.

Critique :

Soyons beau joueur. Alors que nous en sommes déjà la troisième saison, il faut admettre que les auteurs déploient parfois des efforts inimaginables pour trouver quelques petits trésors d’imagination et des idées de mission pour Steve Austin, en respectant les limites de Lee Majors comme acteur. Rompu déjà, comme on a pu le voir, aux travaux physiques et manuels, voilà que cette fois on retrouve Steve dans la peau d’un débardeur afin de démasquer un réseau de trafiquants de microprocesseurs sur les quais d’un port.

Certes, l’enjeu de cet épisode justifie la présence d’un agent de l’OSI comme Steve Austin, doté d’ailleurs d’un nouveau gadget bionique pour l’occasion (le détecteur de puces informatiques dans sa main et son bras droit bionique). Mais les auteurs étaient sans doute conscients des limites de leur récit pour tenir dans les 50 minutes imparties, car ils ont rajoutés une sous-intrigue impliquant la logeuse de Steve, madame Cook, une mère monoparentale qui semble avoir du mal à joindre les deux bouts, et son fils Ernest, triste devant le manque de moyens dont il dispose pour réparer son vélo brisé.

La série étant devenu populaire auprès des jeunes, enfants inclus, l’inclusion de cette sous-intrigue n’est pas innocente et fait d’ailleurs appel aux bons sentiments lorsque Steve demande à Ernest d’avoir la foi et de croire aux miracles pour que son vélo soit réparé. On retrouve bien là le caractère conservateur à l’ancienne voulu par le producteur Harve Bennett, en même temps qu’un exemple où les jeunes peuvent voir leur héros accomplir un vœu en leur faveur afin d’entretenir une part de rêve et préserver leur innocence face aux misères de la vie courante.

Heureusement, après que Steve se soit servi de son pouvoir bionique pour réparer le vélo d’Ernest à son insu, il informe ce dernier lors de la scène finale que le miracle qui a permis à son vélo de redevenir fonctionnel est dû à la « magie de la science », ce qui procure cette fois une tendresse un petit peu plus sincère qui permet justement au public jeune de se reconnaître en Ernest, aidé par Steve Austin, le « bon samaritain ».

Pour le reste, on retrouve le même dosage tout juste équilibré entre humour et action que la plupart des épisodes de la série; assez pour qu’on le classe dans la catégorie moyennement plaisante. On notera d’ailleurs cette séquence où Steve se sert de son bras bionique pour lancer avec force de grandes boites lourdes au contremaître surpris et méfiant, alors que ce dernier cherchait à le mettre à l’épreuve. Et une autre où les vilains se montrent particulièrement naïfs lorsque Steve vient faire semblant de négocier la libération de madame Cook afin de les mettre en réalité hors d’état de nuire. De quoi nous faire encore sourire en coin.

Anecdotes :

  • Assistant sur la plupart des épisodes de la série, Cliff Bole réalise ici son tout premier, en remplacement du réalisateur initialement prévu. Son travail sera suffisamment apprécié puisqu’il en réalisa dix autres. Fidèle soldat, il a aussi réalisé plusieurs épisodes pour des séries comme Matt Houston, Drôle de dames, L’Île Fantastique, Hooker,X-Files et MacGyver.  Il est mort à 76 ans en 2014.

  • Deux auteurs ont signé cet épisode: Sheridan Gibney, scénariste qui a surtout travaillé dans le cinéma américain des années 30 et qui faisait ici une très rare contribution au petit écran, qui fût d’ailleurs la dernière de sa carrière avant de mourir en 1988 à l’âge de 84 ans. Et Sidney Field, qui a encore moins écrit pour la télévision et le cinéma et dont on ignore exactement quelle fut son œuvre.

  • Elle n’est jamais devenue une star, mais après des débuts remarqués dans des séries comme Sur la piste du crime et Les Règles du jeu, Janet MacLachlan (madame Cook) a connu tout de même une brillante et éminente carrière d’actrice à la télé (Wonder Woman, Quincy, Cagney & Lacey, Arabesque) jusqu’à sa mort en 2010 à l’âge de 77 ans.

  • Connu en France pour avoir joué dans le dernier film de Jean-Pierre Melville Un Flic, Michael Conrad (le contremaître Jimbo) a mis à profit autant sa vigueur physique que dans le jeu dramatique au cours d’une carrière marquée par plusieurs passages dans des séries comme Perry Mason, La Grande caravane, La Quatrième dimension, L’Homme de fer. Mais aussi des rôles récurrents dans Delvecchio, La Conquête de l’Ouest et surtout dans Capitaine Furillo où il interprète le sergent Phil Esterhaus (pour lequel il a remporté deux Emmy en 1981 et 1982) pendant trois ans jusqu’à ce qu’un cancer ne le rattrape et cause son décès en 1983 à l’âge de 58 ans. Il revint dans l’épisode Lutte clandestine lors de la saison suivante.

  • Âgé de six ans au moment du tournage, Rodney Allen Rippy (Ernest Cook) a fait ses débuts devant les caméras dans plusieurs publicités de jouets pour enfants. Outre son rôle dans cet épisode, il n’a pas connu une carrière d’enfant-star à la télévision puisque sa contribution modeste se résume à des rôles dans Médecins d’aujourd’hui, Docteur Marcus Welby, Police Story et Section contre-enquête. Après avoir délaissé sa carrière d’acteur pour travailler dans le marketing, il a tenté de se présenter à la mairie de Compton en Californie en 2013 pour ensuite faire un retour timide au petit écran depuis 2015.

  • Le pseudonyme que Steve emploie pour travailler comme débardeur est Max Stoffer. Il arbore également temporairement pour la première fois une moustache, ainsi qu’une boucle d’oreille qui disparaitra mystérieusement au cours de la séquence de la bagarre finale.

  • Sans doute parce qu’il en prend de plus en plus l’habitude, c’est Steve qui demande à Oscar de participer à cette mission, et non Oscar qui le lui ordonne. Steve va jusqu’à fouiller les dossiers d’Oscar pour se trouver des missions au tout début de l’épisode.

  • Après le générique d’ouverture, le plan extérieur du labo de l’OSI que l’on a vu précédemment dans Super Duel est à nouveau réemployé et l’on peut voir encore le personnage de Carla Peterson assise dans une camionnette, même si elle n’a aucune raison d’être présente dans l’intrigue.

  • Lee Majors se serait-il blessé pendant le tournage? Au cours de la scène où il s’enfuit de l’entrepôt avec la boîte contenant les microprocesseurs, on le voit boiter sans raison pendant un bon moment. Ensuite, lorsqu’il veut effectuer un saut bionique au-dessus d’un wagon, il se penche d’une façon très inhabituelle avant de sauter.

  • Lorsque Steve est de retour à l’entrepôt pour libérer madame Cook des griffes des trafiquants, le dialogue laisse supposer que presque toutes les cannettes d’huile de coco se trouvant dans la boite volée par Steve contiennent des microprocesseurs. Mais lorsque Steve utilise son nouveau détecteur dans sa main bionique, le flash bleu ne s’active que lorsque qu’il la passe au-dessus d’une seule cannette.

-Steve (avant de tenter d’aller sauver Madame Cook): Oscar hold off sending your men onto the docks.

-Oscar: Listen, have you got the chips or haven't you?

-Steve: Well, I do and I don't. You see I may have to use them to bargain with.

-Oscar: What! Are you crazy?!

-Steve: No, just worried. 

-Steve (au chef des trafiquants après avoir mis hors de combat tous ses hommes de main): I don't have time to give you another demonstration, I got a bicycle to fix. 

-Ernest (tout heureux de voir son vélo réparé): It was magic.

 

-Steve: Well, in a way you're right. It was the magic of science. You know, the kind of magic that sends man to the moon and things like that.

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11.  ALCOOL À BRÛLER
(THE WHITE LIGHTNING WAR)

Résumé :

Deux agents de l’OSI sont morts victimes d’une morsure venimeuse d’un crotale dans la région de Morgantown en Georgie. Oscar est persuadé que leurs morts sont reliés à un trafic d’alcool de contrebande dans ce comté où le commerce y est interdit et qu’un fonctionnaire haut-placé de Washington assure la protection des trafiquants menés par un certain Bo Willis qui contrôle toute la région. Se faisant passer pour le représentant d’une faction rivale, Steve menace les hommes à la solde de Bo Willis de leur fermer boutique. Arrêté par le shérif complice des trafiquants, Steve s’évade à son insu, détruit une des distilleries clandestines, et fait capoter une vente d’alcool en laissant croire grâce à ses pouvoirs bioniques qu’un gang rival est venu tout saccager. Ces événements font venir sur place directement de Washington le mystérieux fonctionnaire haut-placé venu s’assurer que Bo Willis a toujours le contrôle de la situation. Pendant ce temps, les trafiquants cherchent à liquider Steve définitivement.

Critique :

Encore une autre mission où Steve Austin s’infiltre au sein d’un milieu rural afin cette fois de mettre fin à un trafic d’alcool frelaté et d‘en démasquer le commanditaire. À la différence des épisodes précédents, la couleur locale typique du sud des États-Unis, et l’équilibre entre l’humour et le sérieux qui épicent les nombreuses situations font de celui-ci l’un des plus truculents de la série.

Pour arriver à cet équilibre, les auteurs ont choisi de faire passer Steve Austin pour un important homme de main d’une bande rivale désirant s’emparer du marché des trafiquants dirigés par Bo Willis. Comme on peut le voir sur la photo de l’épisode, le look de Steve pour se mettre dans la peau d’un gangster « sudiste » est assez réussi. Et même s’il frôle la caricature, le jeu naturel de Lee Majors lui donne un air décontracté fort convaincant qui fait que les trafiquants n’ont pas le choix de le prendre au sérieux sur ses supposées intentions.

À l’inverse, on découvre que l’opposition face à Steve ne doit pas non plus être sous-estimée, surtout au moment où le shérif à la solde de Bo Willis met notre héros en prison sous un habile faux prétexte. Mais Steve sait se servir de cette situation à son avantage comme si cela faisait partie de son plan. À partir de là s’enchaîne une série d’événements où Steve se moque de ses adversaires, voire même les manipule à leur insu, ce qui soutire très souvent le sourire et le rire des spectateurs, le tout souligné d’ailleurs pas une musique aux accents country ironiques.

Alcool à brûler réussit en quelque sorte à user d’une certaine distanciation pour rendre haut en couleurs un récit ayant un enjeu faible en apparence. En effet, le public connaît les pouvoirs bioniques de Steve, mais pas ses adversaires, et il faut voir leur ahurissement devant leur incompréhension sur ce qui leur arrive. Le moment le plus amusant survient lorsque Steve échappe à deux tentatives d’assassinat, dont une où il est censé être empoisonné par la morsure d’un crotale, et qui se sert ensuite de sa main bionique et de quelques morceaux de pierre pour reproduire le son d’un serpent à sonnettes afin de tenir en respect le shérif et son acolyte, alors que ces derniers croyaient s’être débarrassés de lui.

Si on ferme les yeux sur quelques incongruités et surtout si on le regarde en version originale afin d’en savourer davantage le ton, cet épisode s’avère plutôt réjouissant. Ce qui compense largement le schéma répétitif de ce type de mission à laquelle Steve est impliqué.

Anecdotes :

  • Cinquième des six épisodes de la série écrit par Wilton Denmark, qui s’est inspiré selon ses dires de certaines anecdotes vécues pendant sa jeunesse dans l’État de Georgie. C’est également le second des huit épisodes réalisés par Phil Bondelli.

  • Après un rôle mineur dans Le Robot (celui de la seconde saison), l’acteur polyvalent Ben Hammer revient dans la série dans la peau du chef de gang Bo Willis. Il est davantage connu pour avoir été le juge Herman Mooney pendant onze ans dans la série New York, police judiciaire. Il est décédé en 2017 à 92 ans.

  • Parmi les hommes de main de Bo Willis, on retrouve Robert Donner (Kermit, comme la célèbre grenouille des Muppets), qu’on avait déjà vu à l’œuvre dans la peau d’un intolérant dans l’épisode Étranger à Broken Fort, qui fait montre cette fois de son talent pour le comique.

  • Hugh Gillin (le shérif corrompu Weems) est un acteur dont la carrière a démarré tardivement et qui ressemble beaucoup par sa corpulence et son faciès au comédien Charles Durning. À l’aise dans tous les registres, on a pu le voir à la télévision dans M.A.S.H., Drôle de vie, Lou Grant, Quincy et K2000. Il est mort en 2004 à l’âge de 78 ans.

  • Venue du théâtre, Katherine Helmond (Middy, la femme qui vient en aide à Steve) a dû attendre la quarantaine avant d’être embauchée régulièrement sur les plateaux de télévision. Par la suite, elle ne cesse d’obtenir des rôles de plus en plus importants, notamment dans La Croisière s’amuse, Soap, Madame est servie, Coach et Tout le monde aime Raymond. Elle a aussi joué le docteur Harkens dans le double-épisode Sosie bionique de la seconde saison de Super Jaimie.

  • Austin Stoker (le haut-fonctionnaire Charles Quinten) fait la première de ses deux apparitions dans la série. Originaire de Trinidad, il a débuté très jeune sur scène comme chanteur, danseur et percussionniste dans son pays natal, ce qui l’amène à New York et plus particulièrement à Broadway. Suivent ensuite des rôles à la télévision (La Nouvelle équipe, Kojak, McCloud, un Shérif à New York, Racines) mais surtout au cinéma où il obtient un statut de vedette dans le genre « blaxploitation » après s’être fait connaître dans La Bataille de la Planète des Singes. On le voit alors aux côtés des vedettes afro-américaines de l’époque dans des films comme Abby, Sheba Baby, et surtout un premier rôle dans Quand la Ville tremble et le film culte de John Carpenter Assaut. Il est toujours actif à ce jour, bien qu’il préfère la scène au septième art et le petit écran.

  • Après la moustache, Steve porte cette fois la barbe et des lunettes Ray-Ban pour jouer son rôle d’homme de main d’une supposée organisation criminelle. Et comme dans le précédent épisode, c’est lui qui a choisi cette mission et non Oscar, cette fois dans un but personnel puisque l’agent de l’OSI tué au début du récit était un ami proche de lui.

  • Une rare occasion où l’on peut constater visuellement la vitesse bionique de Steve de façon crédible et réaliste. Alors que le shérif cherche à l’attirer à l’extérieur pour qu’un tireur isolé puisse l’abattre, Steve identifie vite le tireur grâce à son œil bionique. D’un geste prompt et naturel, il s’empare de l’arme du shérif et se place derrière lui pour forcer le tireur à lâcher la sienne. La vitesse d’exécution de Steve pour désarmer le shérif est diablement efficace, sans effets de ralenti ou d’accéléré. Il n’empêche qu’on y retrouve deux failles techniques: l’emploi par trop visible de la « nuit américaine » pour une scène censée se dérouler la nuit, mais tournée en plein jour, et l’absence du filtre infrarouge lors de l’emploi de l’œil bionique pour identifier le tireur dans le noir.

  • Red West, garde du corps d’Elvis Presley qui a travaillé parfois comme cascadeur, fait un caméo dans cet épisode comme collecteur d’alcool trafiqué.

  • À proximité du magasin de Middy, on peut voir derrière elle un sac d’aliments identifié à la compagnie Universal au moment où elle assiste à l’arrestation de Steve.

  • Si Morgantown est une ville fictive de la Georgie, l’auteur Wilton Denmark s’est inspiré d’une petite ville rurale du nom de Morganton, situé à deux heures de route au nord d’Atlanta.

  • Durant son opération de sabotage, Steve se sert de son bras bionique pour crever le réservoir afin de mélanger l’essence avec l’alcool camouflé dans un camion-citerne. Malgré le fait que du liquide en jaillit et mouille la manche droite de sa chemise au point de laisser une forte odeur, le shérif ne détecte pas la présence d’alcool ou d’essence sur Steve une fois revenu en prison. De plus, la manche droite de la chemise de Steve est déjà étonnamment redevenue sèche.

  • Afin de se rendre sur place, le haut-fonctionnaire de Washington Charles Quinten se sert d’un avion privé. Toutefois, l’avion montré en vol n’est pas le même que celui montré à l’atterrissage quelques instants plus tard.

  • Le premier titre de cet épisode était The Moonshine Wars.

-Steve (qui a décelé le piège du shérif pour l’abattre): Better not try it. Willis might not like his number one boy getting blown up.

-Shérif Weems: How did you know?

-Steve: I saw it in a movie once.

-Shérif Weems: But it's dark.

-Steve: Yeah, it was dark in the movie, too.

 

-Steve (se faisant toujours passé pour un gangster): Well, I'm sure you heard what happened to the still and car and the tanker truck while I was in jail.

-Charles Quinten: Yes. Sounds like you have an army behind you.

 

-Steve: Well, let's just say I got a strong right arm.

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12. L'ÉVASION
(DIVIDED LOYALTY)

Résumé :

Par amour pour une femme, le scientifique Leon Jackson a fait défection pour la Russie il y a plusieurs années. Depuis la mort de cette dernière, Leon Jackson veut maintenant revenir aux États-Unis avec son fils adolescent Alex. Ce dernier a cependant pris l’habitude de grandir sous le régime communiste et s’est lié d’amitié avec Boris, l’un de ses gardiens. Si bien que lorsque Steve Austin arrive pour faire évader son père, Alex montre beaucoup de réticence à obéir et à les suivre. Lorsque le chemin principal prévu pour franchir la frontière n’est plus envisageable car anticipé par les soldats ennemis, Steve doit trouver une autre voie de sortie.  Comme si les choses n’étaient pas assez compliquées, Steve doit également s’assurer qu’Alex ne commette aucun acte pouvant indiquer aux Russes leur emplacement, après que l’adolescent ait déjà commis un impair ayant rendu son père momentanément aveugle.

Critique :

Alors que des épisodes précédents avaient clairement illustrés l’esprit de « détente » des relations entre Steve et la Russie communiste, voilà que L’Évasion vient saborder tout cela en ramenant certains clichés des films d’espionnage situés dans le contexte de la Guerre Froide, alors que l’homme bionique doit aider un savant et son fils à passer à l’Ouest. Avec un point de départ sentant autant le déjà-vu, les chances que la suite soit tout aussi décevante sont élevées, et on peut hélas constater que c’est tristement le cas.

D’entrée de jeu, on se demande comment Steve a pu entrer aussi facilement en Russie et atteindre la maison des Jackson sans être inquiété. Ensuite, le conflit opposant le scientifique et son fils ne convainc pas et manque de tension dramatique, en plus de rendre la suite de l’intrigue totalement prévisible, alors que Steve cherche à les aider à quitter la Russie pendant que Boris et ses hommes les pourchassent.

Ce conflit père-fils aurait pu apporter la touche d’humanisme chère à la série, mais là aussi, les clichés abondent à cause d’un sentimentalisme artificiel. Comme en témoigne ce moment où le fils Alex se blâme d’être responsable de la cécité temporaire de son père après une attaque des hommes de Boris, où lorsque Steve donne des leçons de morale à Alex; un ton auquel le public et les fans ne sont pas habitués.

En fait, tout sonne faux dans cet épisode. Les décors naturels ne ressemblent en rien à la Russie, tout comme Boris et ses hommes de main qui n’ont rien de Russes jusque dans leur accent. L’absence de suspense et une finale bâclée auquel on ne croit pas. Il est difficile de comprendre comment un tel script aussi pauvre ait pu passer la rampe des critères de sélection et d’acceptation des producteurs, tellement il ne reflète en rien la série jusqu’au point de dénaturer ce qui avait été bâti depuis les tout débuts. Hautement dispensable.

Anecdotes :

  • Premier des quatre épisodes réalisés par Alan Crosland Jr., il fût autrefois monteur avant de passer derrière la caméra au milieu des années 50 et en grande partie pour des séries westerns comme Maverick et Rawhide. Il diversifie son travail dès les années 60, en réalisant des épisodes dans tous les genres: Alfred Hitchcock présente (suspense), Peter Gunn (policier), La Quatrième dimension (fantastique) et Les Mystères de l’Ouest (western et science-fiction). Assez bon technicien, il a également réalisé pas moins de onze épisodes de Super Jaimie, incluant le double-épisode Bienvenue Jaimie qui a lancé pour la première fois la femme bionique en solo. Retraité depuis le milieu des années 80, il a rendu l’âme en 2001 à l’âge de 83 ans.

  • Jim Carlson et Terrence McDonnell ont commencé à former un tandem de scénaristes prolifique à partir de cet épisode. Ils en ont d’ailleurs écrit trois autres pour la série, plus deux pour Super Jaimie, et Terrence McDonnell a par ailleurs contribué à l’écriture du téléfilm-pilote de 1973 sans en avoir été crédité au générique. Une bonne partie de leur travail à quatre mains consiste en des récits pour enfants conçus pour une émission baptisé ABC Weekend Specials qui est resté en ondes pendant quinze ans. Jim Carlson est mort en 2007 à l’âge de 74 ans alors que son compère a pris sa retraite en 2011.

  • Michael McGuire (Leon Jackson) s’est d’abord fait connaître au petit écran grâce à la série Dark Shadows. Il alterne par la suite rôles au théâtre, au cinéma et à la télévision en connaissant une carrière modeste, mais pas du tout médiocre. Les séries policières semblent lui aller comme un gant puisqu’il a été vu dans Kojak, Les Rues de San Francisco, 200 dollars plus les frais, Mannix et Cannon. Il s’est retiré des écrans depuis 2005.

  • Ayant débuté à huit ans, Radames Pera (Alex Jackson) fut l’une des stars adolescentes à la télévision les plus connues des années 70 grâce à ses rôles récurrents dans les séries Kung Fu (il interprète Caine, le personnage de David Carradine plus jeune) et La petite maison dans la prairie (le fiancé de Mary Ingalls). Il a délaissé toutefois cette carrière à partir des années 80 pour se lancer dans l’installation de cinémas-maison et de systèmes sonores résidentiels, comptant parmi ses clients des stars d’Hollywood. Il vit en France depuis 2010 où il aurait entrepris d’écrire ses mémoires.

  • Acteur aux racines amérindiennes, Ned Romero (Boris) semble peut-être dépaysé en officier russe de la sécurité dans cet épisode, bien qu’il se décrive lui-même comme étant d’origine hispanique. Lui qui se croyait destiné à une carrière de baryton comme chanteur d’opéra, Ned Romero en est venu à jouer les Autochtones dans plusieurs westerns télévisés (Le Virginien, Bonanza, Chaparral, Shane, Laredo, Walker Texas Ranger), et les hispanophones dans d’autres séries (L’Homme de fer, Harry O, Dan August, Sur la piste du crime, Sergent Anderson). Parlant couramment trois langues, il n’a eu aucun mal à trouver du travail, bien que souvent catalogué comme acteur de type « American Express ». Il est mort en 2017 à l’âge de 90 ans.

  • On savait que Lee Majors était confortable du moment qu’il n’avait pas une quantité industrielle de dialogues à prononcer. Il faudra attendre pas moins de 12 minutes dans cet épisode avant que Steve ne place un premier mot.

  • La corde que Steve a prise au refuge pour s’en servir afin de traverser le canyon est visiblement bien trop courte.

  • Lorsque Steve pousse la Jeep dans un ravin afin de s’en débarrasser, il se sert de son bras gauche non bionique à deux reprises pour effectuer la dernière poussée.

  • Tous les personnages censés incarner les Russes dans cet épisode, incluant Boris l’hispanique, s’expriment tous avec l’accent américain.

  • Pendant un court instant, au moment où Steve aide Leon Jackson blessé à traverser le canyon avec la corde, on peut voir sur la droite de l’écran une portion d’un building, alors que l’action est censée se dérouler en pleine nature.

  • Malgré ses nombreuses faiblesses, le scénario de cet épisode a été recyclé au cours la troisième saison de Super Jaimie sous le titre Quand l’amour s’en mêle.

-Steve (qui donne une rare leçon de morale à Leon Jackson et son fils Alex): Look, I don't know what's going on between you two, but if we're going to get out of here alive, we're all going to have to work together. You know Leon, you treat your son here like he's some kind of scientific wonder you've created, that you just order around, but you don't really talk to him, explain what you're doing, what you're feeling. He is your son. Do you know what a wonderful thing that is to have a son? And you Alex, you treat your father like he's the enemy. I don't know where your mother is, but you both sure could use her. 

-Steve (qui examine les yeux de Leon Jackson devenu temporairement aveugle): It looks like they're dilating like they're supposed to.

-Leon: Colonel, you're no physician.

 

-Steve: No, but I've seen enough concussion-induced blindness to know what I'm talking about.

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13. UN HOMME DE CONFIANCE
(CLARK TEMPLETON O'FLAHERTY)

Résumé :

Le concierge de l’immeuble de l’OSI, Clark Templeton O’Flaherty, profite de son emploi pour vendre clandestinement à un réseau d’espionnage des documents classés « top-secret » qu’il a réussi à récupérer avant leur destruction. Grâce à un procédé inventé par Rudy Wells que seul l’œil bionique de Steve peut identifier, ce dernier n’a aucun mal à découvrir les malversations du concierge. Mais lorsque Steve le confronte à l’intérieur d’un appartement trop luxueux pour son salaire, O’Flaherty lui explique qu’il est en fait un agent de l’OGA, une organisation de contre-espionnage ultra-secrète qui a pour mission de démasquer les chefs du réseau à qui il vend les documents de l’OSI. Steve ne croit tout d’abord pas à l’histoire d’O’Flaherty, mais lui donne la chance de prouver sa loyauté en l’accompagnant dans la suite de sa « mission », en attendant qu’Oscar Goldman vérifie ses dires. Sauf que dans cette affaire d’espionnage, le mensonge et les faux-semblants font que les choses ne sont jamais ce qu’elles semblent être.

Critique :

Voilà une histoire classique d’espionnage si on peut dire, où Steve Austin y passe la majeure partie du temps à chercher à découvrir si O’Flaherty est un espion à la solde d’une puissance étrangère ou bien un agent travaillant pour une organisation américaine si opaque au point où l’OSI en ignore l’existence. Le début de récit a de quoi faire froncer les sourcils, car on se demande dans quelles circonstances Steve a pu devenir ami avec le concierge O’Flaherty avant de le soupçonner d’être un espion, et surtout la trop grande facilité avec laquelle O’Flaherty parvient à dérober des informations top secret au sein de l’OSI.

La suite de l’intrigue se révèle inutilement nébuleuse à force de chercher à trop compliquer les situations pour maintenir le mystère entourant le personnage d’O’Flaherty. On a l’impression que les auteurs ont voulu imiter quelque peu le style de la série Mission: Impossible où les romans de l’auteur John Le Carré. En vain. Le suspense manque de tonus malgré la chute finale, et le récit est trop controuvé pour qu’on puisse pleinement y adhérer.

En revanche, l’un des points forts de cet épisode se trouve dans la qualité de l’interprétation, en particulier celle de Louis Gossett Jr. dans le rôle d’O’Flaherty. En dépit de l’opacité de son personnage, il a su trouver le ton juste en lui conférant une allure décontractée qui ne manque parfois pas d’humour. Sans même forcer la note, l’acteur invité parvient même à effacer Lee Majors, au point où on a l’impression qu’il n’y a que lui à l’écran, ce qui est un phénomène assez rare dans la série. Mention honorable également à Louise Latham, qui incarne la cheffe du réseau d’espionnage ennemi qui a su très bien cacher son jeu, sans faire de jeu de mots.

Somme toute, Un homme de confiance demeure un épisode moyen malgré qu’on y sent un potentiel qui aurait pu le hisser parmi les très bons de la série. La fin ouvre d’ailleurs la porte à la possibilité de faire revenir le personnage dans un épisode ultérieur, mais le scénario de ce « pilote » n’était finalement pas assez abouti pour convaincre les producteurs de poursuivre l’aventure avec l’agent O’Flaherty, en dépit de l’excellent travail de son interprète.

Anecdotes :

  • Troisième des huit épisodes de la série sous la houlette de Phil Bondelli.

  • Anciennement excellent photographe et reporter pour plusieurs magazines au cours des années 60, Frank Dandridge a connu une seconde carrière de scénariste à partir des années 70. Il a débuté dans Kung Fu, puis il a écrit pour des séries comme L’Île fantastique, Baretta, L’Incroyable Hulk, Clair de lune et Rick Hunter. Un homme de confiance représente sa seule contribution à la série.

  • Acteur solide et toujours en activité, Louis Gossett Jr a fait des débuts remarqués au début des années 60 en côtoyant nul autre que Sidney Poitier dans le film Un Raisin au soleil. Il est passé ensuite à la télévision où il se signale dans Daktari, Les Envahisseurs, et surtout La Nouvelle Équipe, ce qui attire l’attention du producteur Harve Bennett qui a tenu par la suite à l’engager comme artiste invité dans L’Homme qui valait trois milliards.

  • Malgré le fait qu’il soit reconnu comme un vrai professionnel, Louis Gossett Jr. trouve la consécration en 1982 en remportant l’Oscar du meilleur acteur de soutien dans le film Officier et Gentleman. Deuxième acteur afro-américain à remporter un trophée d’interprète depuis Sidney Poitier, il n’est pas parvenu à en tirer parti puisqu’il enchaîne des rôles dans quelques navets (Jaws 3-D, Le Temple d’or, Punisher). Sa carrière ne semble pourtant pas ralentir puisqu’il apparait en vedette ou en co-vedette, voire comme artiste invité dans plusieurs productions diverses pour la télévision et le cinéma avec le même professionnalisme, sans qu’il ne se soucie de son statut en tant que star.

  • Née au Texas dans une famille de ranchers, Louise Latham (Madame Hallaway, la cheffe des espions) a abandonné la vocation familiale pour embrasser la profession d’actrice. Après une solide expérience au théâtre, elle fait ses débuts au grand écran dans le film d’Hitchcock Pas de printemps pour Marnie, où elle incarne la mère de Tippi Hedren. Sa performance lui permet d’obtenir des offres pour jouer dans des séries comme Les Envahisseurs, Perry Mason, Ben Casey, Sur la Piste du crime et Le Fugitif, où elle se signale comme une remarquable actrice de composition. Jusqu’à sa retraite en 2000, Louise Latham n’a cessé d’être très présente au petit écran (Gunsmoke, Bonanza, Hawaï, police d’état, Quincy, Arabesque). Elle est décédée en 2018 à 95 ans.

  • Dans le téléfilm-pilote, on se souvient qu’une partie de la peau artificielle du bras droit bionique de Steve s’est brisée au point de rendre visible les fils et les circuits. Dans cet épisode, un technicien fait subir un test à Steve afin de vérifier si la nouvelle peau synthétique recouvrant ses membres bioniques demeure intacte après divers chocs. Le test s’avère concluant après que Steve ait frappé un mur de ciment avec son bras droit sans que la peau ne soit abimée.

  • Pour démasquer la taupe au sein de l’OSI qui permet la fuite des documents secrets, Rudy Wells a inventé une substance chimique pouvant devenir phosphorescente uniquement à la vision infrarouge de l’œil bionique de Steve.

  • Steve adopte un nouveau pseudonyme lorsqu’il rencontre un des « partenaires » d’O’Flaherty: Bob Towers.

  • L’organisation pour laquelle travaille O’Flaherty s’appelle l’OGA. La signification de cet acronyme n’est cependant jamais dévoilée. Comme la probabilité d’une suite était sans doute dans les cartons, voire même la possibilité que le personnage d’O’Flaherty ait sa propre série, cela explique sans doute l’opacité de cette organisation dans cet épisode. Ce sera malheureusement la seule fois qu’O’Flaherty aura existé et le public ne saura rien de plus sur lui et son employeur.

  • Steve semble avoir récupéré sa Mercedes 450SL grise de la deuxième saison puisqu’on peut la voir dans le stationnement du gymnase où lui et O’Flaherty vont jouer à la balle au mur. Plus tard, afin de ne pas donner l’éveil à O’Flaherty qu’il soupçonne, Steve le suit à bord d’une Pontiac GTO de couleur rouge.

  • Harve Bennett aimait tellement Louis Gossett Jr. qu’il le considérait comme un talisman, selon ses propres mots. Au début des années 80, Bennett l’a embauché pour incarner le mentor et gardien du jeune comédien Peter Barton dans la série de science-fiction Matthew Star. Bien qu’elle n’ait pas été un succès au moment de sa diffusion, elle a gagné depuis un statut de culte avec les années.

-O'Flaherty (pointant son arme sur Steve lorsque démasqué): Well, old buddy, looks like I'm gonna have to find me a new handball partner. 

-Steve (juste avant de rencontrer les espions): You know, one mistake and we play handball again, and you're the ball.

 

-O'Flaherty: If it wasn't so dark you could see me shaking.

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14. LE SOURIRE DU VAINQUEUR
(THE WINNING SMILE)

Résumé :

Alors qu’il croyait se livrer à une mission de routine en allant chercher un savant spécialiste de la fusion à l’hydrogène, le docteur Losey, Steve Austin découvre que des agents ennemis tentent de le kidnapper chez lui. Après avoir sauvé le docteur Losey, Steve fait son rapport à Oscar qui est convaincu que des mouchards ont été installés dans son bureau, mais aucun micro n’est détecté après inspection. Comme seule la secrétaire d’Oscar, Peggy Callahan, était au courant de la mission de Steve, elle devient dès lors la principale suspecte. Lorsqu’elle surprend Steve en train de fouiller son appartement, elle ne supporte pas que sa loyauté soit remise en question et exige de passer au détecteur de mensonge. Elle réussit le test, mais les agents ennemis parviennent quand même à kidnapper le docteur Losey malgré que son lieu de travail était gardé secret. Steve se demande alors si la taupe au sein de l’OSI n’aurait pas un lien avec le nouveau petit-ami de Callahan, un dentiste du nom de Gene Finney.

Critique :

C’est avec un plaisir non dissimulé qu’on retrouve dans cet épisode la secrétaire d’Oscar Goldman, Peggy Callahan, et son excellente interprète, Jennifer Darling. La spontanéité parfois naïve du personnage jumelée avec le talent d’improvisation de l’actrice constitue à nouveau l’essentiel de son charme contagieux qui rend cet épisode fort divertissant, voire très savoureux.

Bien sûr, le script nous offre encore une histoire prenant à nouveau l’idée de la fuite inexplicable d’informations au sein de l’OSI comme point de départ. Mais cette fois, l’intrigue se montre un peu plus crédible et fertile en surprises bien ménagées par la mise en scène, magnifiées par la présence de Peggy Callahan dont le comportement et les réactions nous donnent droit à quelques situations comiques à la fois inattendues et réjouissantes.

On se rappellera notamment que dans Vengeance, Callahan venait en aide à Steve, recherché pour meurtre. Cette fois-ci les rôles sont inversés quelque peu, alors que Callahan devient suspect no. 1. Ce n’est donc pas un hasard si cette inversion s’opère dans la scène où Callahan ne comprend pas que Steve fouille son logement et la suspecte, soit au même endroit où elle avait précédemment dans Vengeance accepté de venir en aide à Steve, blessé et pourchassé, cherchant un refuge.

Même aigrie devant le fait que Steve et Oscar la suspecte, Callahan ne cesse de nous amuser. Au moment où elle passe un test de détecteur de mensonges à sa demande, elle n’hésite pas à livrer une réponse cinglante et directe à leur égard (voir Anecdotes), dont le ton jumelé à la voix particulière de l’actrice est propre à faire rire le spectateur. Qui plus est, les surprises dans l’intrigue sont propres à susciter auprès de Callahan des réactions assez drôles sans que le personnage ne verse dans le clownesque.

Alors que la mise en scène détourne notre attention en nous laissant croire que le pendentif de Callahan donné en cadeau par son petit ami dissimule le micro permettant aux espions d’obtenir les informations voulues, voilà qu’on apprend par un détecteur de l’OSI qu’il s’agissait d’une fausse piste. Par intuition, Steve fait alors le rapprochement entre le fait que le petit ami en question est un dentiste et qu’il ait pu alors trafiquer un des plombages de Callahan. Malgré le refus de cette dernière de desserrer les lèvres pour être examinée, l’expression du visage de l’actrice Jennifer Darling, mélangeant à la fois la colère et la surprise de son personnage au moment où le détecteur décèle le micro caché au fond de sa bouche, vaut à elle seule tous les trophées.

Cette naïveté de Callahan, trompée par son amoureux, ne la rabaisse pas au niveau d’une simple femme ingénue, bien au contraire. Sa capacité à réagir au moment présent et d’aller droit au but, même au risque d’apparaître casse-gueule, témoigne au contraire d’un certain courage et d’une intelligence vive qui en font plus qu’une simple secrétaire. Lorsqu’elle confronte son petit ami Finney, elle n’y va pas par quatre chemins pour lui dire sa façon de penser sans lever le ton. Elle se compromet donc volontairement et lorsque les hommes de Finney l’emmène dans leur repaire, elle s’arrange pour donner des indications routières dans la conversation avec ses ravisseurs afin que Steve et Oscar, captant dorénavant la longueur d’ondes du micro dans le plombage de Callahan, puisse la retracer à leur insu. Quelle belle façon de retourner leurs armes contre eux!

Bien ficelé et farci d’un humour décapant de par la présence d’une Jennifer Darling en grande forme, Le Sourire du vainqueur est un épisode qui nous régale avec un certain bonheur.

Anecdotes :

  • Second des trois épisodes de la série réalisé par Arnold Laven.

  • Après avoir manqué son coup dans l’écriture d’une suite avec Super Duel, Richard Carr se reprend avec Le Sourire du vainqueur avec l’aide de Gustave Field. On se rappelle que leur précédente collaboration au cours de la seconde saison avec Le Sosie n’avait pas été convaincante.

  • Stewart Moss (le docteur Gene Finney, le petit ami de Callahan) a connu une carrière de 30 ans à la télévision et au cinéma, passant par diverses séries comme Cannon, Pour l’amour du risque, Perry Mason, Bonanza, Cannon et Hooker. Il a eu également un petit rôle dans l’épisode ayant débuté la seconde saison Alerte nucléaire. Il est mort en 2017 à 79 ans.

  • Milton Selzer (le docteur Losey) a promené son faciès timoré, pathétique et morose pendant plus de cinq décennies au grand comme au petit écran, surtout dans des séries policières ou de suspense comme Mission: Impossible, Les Incorruptibles, Mannix, Sur la piste du crime, Kojak, Capitaine Furillo et Hawaï, police d’état. Spécialisé dans les rôles de truands et de personnages étrangers (Allemands, Balkaniques, etc.), il est à ce jour considéré comme un des acteurs les plus prolifiques et reconnaissables de son époque. Il est décédé en 2006 à 87 ans.

  • Cet épisode devait être diffusé le 21 décembre 1975, mais fut repoussé au 11 janvier 1976 pour combler le vide laissé par la première partie de l’épisode Bienvenue, Jaimie destiné à débuter la première saison de Super Jaimie. En effet, pour assurer un démarrage optimal, les producteurs avaient prévu de présenter cette première partie dans la case horaire prévue généralement pour L’Homme qui valait trois milliards et d’en présenter la seconde partie trois jours plus tard. Ils se sont finalement ravisés pour que Super Jaimie puisse demeurer autonome de son alter ego masculin après les deux doubles-épisodes ayant déjà introduit Jaime Sommers au public.

  • Steve a délaissé sa Mercedes 450SL pour une Datsun 280Z bleue. Trois jours plus tard dans Bienvenue, Jaimie, on peut voir Jaime Sommers au volant de la même voiture.

  • Certaines scènes ont été tournées dans un restaurant-bar baptisé Alfonse’s. Ce restaurant n’était pas fictif à l’époque et était situé au 10057 Riverside Drive, Toluca Lake, Los Angeles. Il a changé plusieurs fois de noms depuis et existe actuellement sous le nom de Red Door.

  • Lorsque Steve court sur les toits d’un garage à un moment donné, on peut voir en arrière-plan le décor d’un pont qui s’effondre; attraction qu’on peut visiter lors du tour guidé des studios Universal.

  • L’idée de voir Callahan trompée, ou plutôt dupée par son petit ami du moment, au point où c’est elle qui est soupçonnée d’espionnage sera reprise dans l’épisode Lavage de cerveau au cours de la troisième saison de Super Jaimie. Et ce ne sera pas la seule malchance avec les hommes qu’aura Callahan.

  • Steve et Oscar suivent à distance les espions, guidés par les indications habiles que leur transmet Callahan. Deux erreurs se produisent toutefois au cours de cette filature: 1-Il n’y a aucune rue Rampart à Washington. 2-On peut voir des palmiers le long de la route, prouvant que la scène a été tournée en Californie, et non à Washington.

  • On connait pour l’avoir vu dans Vengeance, l’obsession maniaque de la sécurité de Callahan qui avait installé plusieurs serrures à sa porte d’appartement. Quand dans cet épisode, Steve tente encore une fois d’y pénétrer par la fenêtre pour vérifier si Callahan est une espionne, il a la surprise momentanée d’y voir un chien aboyant à son endroit et qui vient mordre une de ses jambes bioniques. Évidemment, le pauvre chien reçoit une petite décharge électrique sur le coup et va se réfugier dans son panier en gémissant honteusement. Steve regarde alors le chien avec un petit sourire et lui dit : « You did your best. » À noter que cette scène comique est souvent coupée lors des rediffusions étant donné le temps plus grand alloué à la publicité.

  • Durant une scène de bagarre, Steve neutralise un des espions avec des pneus de voiture. L’un des pneus s’ouvre toutefois (il est « réparé » peu de temps après) laissant clairement apparaître qu’il est fait en mousse.

-Oscar: The country that develops hydrogen fusion, would be the world's greatest power.

-Steve: I know, Oscar, I just didn't want to step on your lines, you get such a pleasure delivering them. (Callahan rigole)

-Oscar: So, what's so funny about this? Wait a minute, this is a very serious matter.

-Steve: I'm sorry, Oscar, it's you just take such a wordy way to get to the point.

 

-Oscar: You know Steve, I didn't think that I created a six million dollar man so that he could check apartment bugs.

-Steve: It's that part of me that you didn't create that makes me want to handle it myself.

 

-Callahan (branchée sur le détecteur de mensonge et d’un ton direct): Why don’t you ask me straight off, colonel Austin: Am I a traitor?

-Steve: Callahan, no one thinks you are a traitor! (Callahan grimace).

-Steve (alors que Callahan passe toujours au détecteur): For who do you working for?

-Callahan (d’un ton appuyé): A very suspicious man named Oscar Goldman.

-Steve (après une légère pause): Do you like your work?

-Callahan (sarcastique): Well, I did up until about half an hour ago.

-Steve: Open your mouth, Callahan.

-Callahan: I will not!

-Steve: Look, if you wanna prove that your fiancé is innocent, open your mouth. 

-Callahan: My mother is the only person in the whole world who loves me completely. And she'll be broken-hearted when she learns about you.

-Gene Finney: Learns what about me?

 

-Callahan: That you're a cad. Perhaps the caddiest cad I have ever met.

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15. À QUOI PENSEZ-VOUS ?
(HOCUS-POCUS)

Résumé :

Mark Wharton dirige une puissante organisation criminelle qui a réussi à voler 100 000 $ et le livre de code de la Marine américaine au cours de l’attaque d’un fourgon blindé. Pour le récupérer avant sa mise aux enchères sur le marché international, Steve fait de nouveau équipe avec Audrey Moss, la jeune adolescente dotée de pouvoirs extra-sensoriels, pour former un duo de magiciens afin de gagner la confiance de Wharton qui est friand de magie. Après avoir réussi leur audition, Steve et Audrey sont invités par Wharton dans sa propriété. Grâce aux pouvoirs d’Audrey, Steve connait l’emplacement où le livre de code est caché, mais est pris sur le fait au moment de s’en emparer. Alors que Steve est emprisonné dans un lieu réfrigéré où ses pouvoirs bioniques sont paralysés, Audrey cherche à convaincre Will Collins, un des hommes de Wharton qui travaille en fait pour l’OSI, de l’aider à le libérer avant que Wharton ne les démasque à leur tour tous les deux.

Critique :

Après Callahan, c’est au tour de la jeune adolescente doté du pouvoir de P.E.S. Audrey Moss, toujours incarnée par la pétillante Robbie Lee, de faire son retour dans la série. Et là aussi ce retour s’avère réussi, grâce au fait que le personnage est passé d’une jeune fille se sentant isolée à cause de son pouvoir, dans L’Espion et la télépathie, à une jeune adulte précoce ayant gagné en maturité dans cet épisode.

De plus, l’emploi du P.E.S. dans le cadre d’un numéro de magie afin d’approcher un dangereux criminel est loin d’être mauvaise idée, mais les auteurs heureusement ne se sont pas assis dessus. Car en donnant un caractère méfiant proche de la paranoïa au vilain Mark Wharton, ils ont réussi à créer un certain suspense, qui monte crescendo à mi-parcours lorsque Steve se fait prendre par ce dernier et ses hommes de main en train de récupérer le livre de code volé.

C’est aussi à partir de là qu’Audrey doit agir et prendre des risques, alors qu’elle sait que Wharton peut à tout moment découvrir ses intentions. Sachant grâce à son pouvoir que Steve est enfermé dans un endroit frigorifié affectant ses pouvoirs bioniques, elle ose contacter directement Will Collins, son seul allié risquant lui aussi d’être démasqué par Wharton, pour qu’il donne l’ordre aux hommes de Wharton de changer l’endroit où Steve est enfermé. Ce faisant, l’homme bionique peut ainsi retrouver l’usage de sa force pour se libérer et passer à l’action avant qu’il ne soit trop tard.

Cette prise d’initiative intelligente de la part d’Audrey dénote sa plus grande maturité depuis sa première apparition. Elle n’a cependant rien perdu de cette belle candeur malicieuse qui faisait son charme et son humour, qu’on retrouve avec une certaine joie, principalement lors des scènes d’introduction et de conclusion, alors que Steve cherche à lui apprendre comment mieux dissimuler son pouvoir aux yeux de ses camarades de classe, incluant son petit copain d’école.

Dommage qu’À quoi pensez-vous? ait marqué la dernière apparition d’Audrey (et de Robbie Lee) dans la série, car elle et Steve forment véritablement un beau duo complémentaire; ce que le dialogue souligne d’ailleurs à merveille :

-Audrey: We really make a super pair, don't we?

-Steve: We do sure do.

Anecdotes :

  • Cette suite marque la première des quatre réalisations pour la série de Barry Crane. Après des débuts comme assistant, il devint producteur associé sur deux séries conçues par Bruce Geller: Mission: Impossible et Mannix, pour lesquelles il réalise plusieurs épisodes. Il est alors appelé à travailler derrière la caméra pour d’autres séries comme L’Incroyable Hulk, Hawaï, police d’état, CHiPs et bien évidemment Super Jaimie avec huit épisodes à son crédit. Il est assassiné mystérieusement en 1985 alors qu’il avait 57 ans, sans que l’affaire n’ait pu être résolue. 

  • Rare fois où une suite n’est pas écrite par le même scénariste. Si Lionel E. Siegel était l’auteur de L’Espion et la télépathie, c’est Richard Carr qui a assumé la tâche d’écrire À quoi pensez-vous?, travail pour lequel il semble à l’aise après l’avoir fait précédemment pour le personnage de Callahan. Carr a ici été aidé par James Schmerer, auteur plus connu pour avoir écrit plusieurs épisodes de MacGyver et de CHiPs, et pour avoir été le plus jeune producteur d’une série à l’époque: Chapparal

  • En plus du retour de Robbie Lee dans le rôle d’Audrey, l’acteur Jack Colvin est également présent pour la seconde fois dans la série, cette fois dans un rôle différent: celui de Will Collins, un des hommes de confiance de Mark Wharton qui travaille pourtant avec l’OSI. 

  • Devenu populaire grâce à son interprétation d’Adam Cartwright pendant six ans dans la série western Bonanza, Pernell Roberts a alterné aussi bien les rôles à la télévision que sur scène dans plusieurs comédies musicales où il fait montre d’un talent vocal surprenant. Reconnu pour son côté rebelle, son caractère exigeant et son soutien indéfectible pour la défense des droits civiques au cours des années 60, il s’est montré une valeur sûre en tant qu’artiste invité sur plusieurs séries comme Mission: Impossible, L’Homme de fer, Les Mystères de l’Ouest, et la Croisière s’amuse. Il a également été la vedette de Trapper John, M.D.; démarquage dramatique libéral de M.A.S.H. où il a repris brillamment le rôle incarné par Elliott Gould pendant sept ans. Il est mort d’un cancer en 2010 à 81 ans. 

  • C’est la seconde fois que Steve adopte la moustache comme déguisement, cette fois dans son rôle de magicien. 

  • Pour la première fois depuis le tout premier épisode Population Zéro, le script fait allusion aux limites des pouvoirs bioniques lorsque Steve est enfermé dans une pièce à très basse température.

  •  

  • Le générique de fin de cet épisode comporte une erreur: les noms de Lowell Chambers et Phil Bowles ont été inversés dans leur désignation puisque Chambers est crédité comme assistant-réalisateur tandis Bowles est crédité comme décorateur de plateau. Dans les faits, c’est Chambers le décorateur et Bowles l’assistant.

  • C’est le dernier épisode dont la musique a été entièrement composée par Oliver Nelson avant son décès prématuré.

  • Audrey répète dans cet épisode le mantra que lui a fait apprendre Steve à la fin de leur première mission: « There's no one like me in the whole world. I like myself. I'm a worthwhile person. »

  •  

  • Steve fait un tour de cartes devant Oscar pour lui montrer qu’il a bien retenu ses leçons de magicien. On peut cependant voir des fils dans ses manches pendant sa démonstration.

-Steve (conseillant Audrey de ne pas utiliser son pouvoir en permanence): Audrey, you don't have to use that gift of yours all the time. Like I don't have to use bionics. Now if I wanna get to the second floor of a department building, I don't leap up, I can take an elevator.

 

-Steve: (voyant Audrey qui rigole au sujet de son costume de magicien) What's so funny?

-Audrey: You look like Clark Gable.

-Steve: That's enough, Scarlett.

 

-Steve (faisant référence à Cendrillon en amenant Audrey à son école): Here you are, my lady, the pumpkin ride is over.

-Audrey: Oh, gee and I didn't even get to keep my glass slippers. Oh well, thanks for the ride.

-Steve: I just wanted to make sure you didn't run away for a wicked life on the stage. Make sure you got back on the groove.

 

-Audrey (un peu déçue): Yeah, back in the groove...

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16. L'EMPREINTE DU DIABLE - 1RE PARTIE
(THE SECRET OF BIGFOOT - PART 1)

Résumé :

Un couple de géologues disparait pendant l’installation de détecteurs sismiques le long de la faille de San Madrian au nord de la Californie. Quelque temps plus tard, le camp de base de l’OSI, qui travaille de concert avec les géologues disparus, est attaqué et une partie du matériel détruit par une mystérieuse créature. Dans les deux cas, des traces d’empreintes de pas gigantesques sont découvertes sur les lieux, ce qui laisse croire qu’un être de légende baptisé le Bigfoot, où le Scalpeur tel que le nomment les Autochtones, existerait bel et bien. En suivant les traces du Bigfoot, Steve Austin retrouve un des géologues disparus, mais il ne se souvient de rien depuis son enlèvement. Toujours sur la piste, Steve finit par tomber face-à-face avec le fameux Bigfoot et le combat s’engage. Steve ignore cependant que des êtres inconnus, cachés dans la montagne, observent à distance ce duel de titans. C’est alors que Steve découvre pendant la bataille que le Bigfoot possède des membres cybernétiques.

Critique :

En incorporant à la série une créature mythique issue des légendes américaines, le scénariste Kenneth Johnson a encore une fois fait flèche de tout bois avec ce double-épisode; le plus populaire après La Femme bionique en matière d’audience, surtout grâce à un incroyable score de près de 45% de parts de marché au moment de sa première diffusion, écrasant toute concurrence. Avec L’Empreinte du diable, la série avait enfin atteint son apogée et la stabilité.

L’une des richesses de cette première partie, c’est que Kenneth Johnson a de nouveau su user habilement du souci du détail qu’il avait si bien maîtrisé dans La Femme Bionique. Certains éléments qui semblent de moindre importance prennent une dimension plus accrue dans la seconde partie; le tout sans accuser de chutes de rythme. Notre attention est constamment sollicitée par le climat de mystère entourant l’existence du fameux « Bigfoot ». Qui est-il vraiment? De quoi a-t-il l’air? Qui sont ces gens, dont on ne voit que fugitivement leurs silhouettes, qui semblent le contrôler? Les réponses à ces questions sont superbement entretenues dans l’intrigue.

La mise en scène sait aussi jouer de ce canevas en alternant avec assez de flair le décor naturel de la forêt et des montagnes du nord de la Californie avec d’autres conçus en studio, tout en sachant multiplier les angles de caméra et les contrastes dans les éclairages pour que le téléspectateur n’obtienne les informations qu’il désire que par bribes. On commence d’abord par ne voir que les jambes du « Bigfoot », puis un peu plus tard son corps sans son visage, et finalement en entier au moment où il est sur le point d’affronter Steve Austin en combat singulier.

Cette scène de combat, point d’orgue de cette première partie, est sans doute la plus aboutie et la plus réussie depuis celle opposant Steve avec le double-robot de Sloan dans l’épisode Le Robot de la première saison. Il faut dire que le « Bigfoot », incarné par le catcheur français André Roussimoff dit le Géant Ferré, se révèle un adversaire de taille pour Steve et sa force bionique. Pas étonnant que le duel entre les deux s’avère musclé et robuste à plus d’un titre pendant qu’on visionne cette scène accroché à notre fauteuil.

Surprise pendant l’affrontement! Steve arrache le bras du « Bigfoot » pour découvrir avec stupeur qu’il n’est en réalité qu’un être cybernétique ou un androïde (tout comme avec le double-robot de Sloan, bien que les spectateurs connaissaient sa nature dans ce cas-ci). Le monstre récupère toutefois rapidement son bras arraché et s’enfuit. Steve se lance à sa poursuite et découvre alors dans la montagne un étrange repaire avec un tunnel entouré d’un grand arc rotatif, qui se met alors à tourner, étourdissant Steve jusqu’à le mettre KO.

Cette superbe première partie s’achève en suscitant clairement l’envie du public, jusqu’à le faire saliver après une bonne dégustation, pour l’inciter à revenir devant son poste de télé afin de regarder la suite. Et celle-ci ne le décevra point.

Anecdotes :

  • Ce double-épisode est un bon exemple de la plus grande importance que possède l’auteur et producteur d’une série télévisée que les réalisateurs, comme l’a révélé Harve Bennett dans les bonus DVD. Car malgré la très bonne réalisation d’Alan Crosland Jr., on sent tout du long l’empreinte de Kenneth Johnson, tellement qu’on retrouvera des similitudes entre ce double-épisode et le pilote de L’Incroyable Hulk, notamment sur la manière de présenter un « monstre » sympathique. En entrevue, Kenneth Johnson n’a jamais caché son envie de réaliser ce double-épisode afin d’en avoir le contrôle complet, et seul le fait d’avoir été également très occupé à la préparation de Super Jaimie, en même temps que l’écriture et la production de plusieurs épisodes de cette troisième saison, l’ont empêché d’être derrière la caméra.

  • André Roussimoff fut un catcheur professionnel né à Grenoble en France dont la très grande taille (2 mètre 24) était due à un problème hormonal au niveau de la glande pituitaire. Plus succinctement, il était atteint d’acromégalie. Après avoir débuté modestement dans les arènes à travers l’Europe et l’Afrique, il émigre en Amérique du Nord sous le nom de Jean Ferré et commence à connaître une certaine popularité au Canada. Sa rencontre avec Vince McMahon Jr, organisateur de lutte professionnelle aux États-Unis avant qu’il ne fonde l’empire de la WWE (World Wrestling Entertainment), fut un point tournant dans sa carrière. Rebaptisé « André the Giant », il a atteint une notoriété sans précédent, qui l’a amené à être choisi pour incarner le « Bigfoot » dans ce double-épisode, pour son tout premier rôle de fiction au petit écran. Tout en poursuivant sa carrière de catcheur jusqu’en 1990, il a continué de faire quelques apparitions au cinéma et à la télévision, surtout pour des rôles misant sur sa taille imposante. Il a d’ailleurs retrouvé Lee Majors pour un épisode de L’Homme qui tombe à pic. Revenu en France pour assister aux funérailles de son père, André Roussimoff allait hélas le rejoindre suite à un arrêt du cœur en 1993.

  • Donn Whyte (Tom Raintree, le géologue d’origine amérindienne qui connait la légende du Bigfoot) n’a connu qu’une brève carrière à la télévision et ce double-épisode fut d’ailleurs sa toute première apparition. Par la suite, il a joué dans Buck Rogers, Police Story et Columbo. Il est mort en 2008 alors qu’il avait 69 ans.

  • L’Empreinte du diable fut le double-épisode le plus populaire de la série après celui de La Femme bionique de la saison deux. La réponse des fans fut telle que Kenneth Johnson, malgré le fait qu’il ait à ce moment quitté la série pour se consacrer à Super Jaimie, en a conçu une suite pour démarrer la quatrième saison.

  • Le Bigfoot est parfois nommé Sasquatch en version originale, ou Scalpeur dans la version française et québécoise. 

  • C’est la seconde fois depuis l’épisode Acte de piraterie que l’OSI est impliqué dans l’installation de détecteurs sismiques. La raison étant que certaines composantes du matériel de détection est classé « top secret ». 

  • La faille de San Madrian qui est évoqué dans ce double-épisode concernant les risques de séismes sur la côte ouest californienne, fait évidemment référence à la fameuse faille de San Andreas, localisé au même endroit.

  • La plupart des scènes extérieures furent tournés au Franklin Canyon Park, et plus particulièrement au réservoir situé en aval du parc en question. Longtemps ouvert au public à l’époque du tournage, il a cessé de l’être depuis 2011 suite à son réaménagement qui en a fait disparaître tout son caractère naturel. Le réservoir en amont est cependant resté intact et est toujours accessible; la vie sauvage et naturelle y ayant été préservé.

  • Un moule fait de plâtre et de céramique du pied d’André Roussimoff a été fait pour créer l’empreinte du Bigfoot vu dans cette première partie. La taille fait plus de 40 centimètres et le talon a été légèrement élargi. Kenneth Johnson a conservé une des deux copies de ce moule et l’a réutilisé dans le pilote de L’Incroyable Hulk pour simuler l’empreinte du géant vert. 

  • Lindsay Wagner a fait une apparition non-crédité au générique de cette première partie en tant que Jaime Sommers. On peut la voir dans sa salle de classe au téléphone demandant à Oscar des nouvelles de Steve, porté disparu. Cette scène fut une des premières tournées par l’actrice suite à son accident de voiture qui lui a laissé cette fameuse cicatrice sur la lèvre supérieure. 

  • Cette première partie nous dévoile une nouvelle propriété de l’œil bionique. Steve pénètre dans la caverne sur les traces du Bigfoot en fuite après s’être fait arraché le bras droit lors de l’homérique bagarre. La caverne semble sans issue à l’intérieur jusqu’à ce que Steve se serve de son œil bionique pour déceler une porte secrète, uniquement en regardant la muraille rocheuse. On peut alors entendre un effet sonore électronique tandis que les contours de la porte apparaissent sous un faisceau de petites lumières. Jusqu’alors, l’œil bionique ne permettait à Steve que de voir à grande distance ou clairement dans le noir grâce à la vision infrarouge. 

  • Un décor unique en son genre peut être vu vers la fin de la première partie, soit un tunnel de glace rotatif. Ce décor n’a pas été construit à coups de dollars uniquement pour les besoins de ce double-épisode. Il faisait en fait partie des attractions pour les visiteurs des studios Universal sous le nom « The Glacier Avalanche », et fut inspiré du film d’action montagnard de Clint Eastwood La Sanction, sorti en 1975. Cette attraction a duré jusqu’en 1997, pour ensuite devenir un volcan d’après le film Le Pic de Dante, et finalement un tombeau égyptien d’après les films de la franchise La Momie à partir de 2001. Kenneth Johnson connaissait bien cette attraction et cela lui a inspiré la scène où Steve est mis KO par étourdissement, suite à la rotation du tunnel de glace par les extra-terrestres. Le fait de l’avoir tournée à cet endroit a permis de sauver pas mal d’argent sur le budget de production prévu tout en créant l’illusion d’un décor coûteux.

  • Les extra-terrestres observent sur un écran la bagarre entre Steve et le Bigfoot afin d’analyser et de comprendre les pouvoirs de Steve. Il est quelque peu surprenant que l’action sur leur écran soit présentée au ralenti et non en vitesse réelle, d’autant plus qu’il n’y a pas d’explications justifiant le calibrage des images à cette vitesse. Bien entendu, on apprendra plus tard qu’ils savent maîtriser le temps, mais sans aucun lien qui justifie ce ralenti sur leur écran.

  • La revue américaine Entertainment Weekly a classé la scène d’affrontement entre Steve Austin et le Bigfoot parmi les 100 meilleurs moments de l’histoire de la télévision américaine. Lee Majors a également affirmé en entrevue qu’il s’agissait de la séquence dont les fans et le public lui parlaient le plus.

  • Quelques erreurs se produisent lors de la séquence où les extra-terrestres examinent Steve Austin dans leur repaire après l’avoir capturé. 1-Steve est d’abord filmé torse nu sur la table d’examen, puis avec sa chemise kaki, et ensuite de nouveau torse nu. 2-Alors que la mémoire de Steve est « numérisée » pour être présentée sur écran, certaines images vues par les extra-terrestres sont tirées d’épisodes antérieurs et montrent Steve comme s’il se voyait à la troisième personne, ce qui est impossible. 3-Ces mêmes images montrent Jaime Sommers avec Steve, prouvant aux extra-terrestres qu’il existe d’autres être bioniques, mais sans montrer aucune image de Barney Hiller, le seul autre être bionique existant.

  • L’une des extra-terrestres, Shalon (voir Anecdotes dans la seconde partie de cet épisode), a une légère réaction de jalousie au moment où les images tirées de la mémoire de Steve, le montre en train de courir avec Jaime Sommers.

  • Steve cherche à mentir en vain à Shalon en voulant lui faire croire qu’il existe une armée d’êtres bioniques. Elle révèlera plus tard à Steve par contre être la scientifique qui a modifié le Bigfoot grâce à la « nyosynthèse » en affirmant qu’il est « son bébé » (voir Anecdotes de la seconde partie).

  • Tous les personnages extra-terrestres parlent en anglais, mais utilisent parfois des mots originaux tirés de leur jargon scientifique censé établir leur grande avancée technologique par rapport aux humains. Par exemple, ils emploient le terme « nyosynthétique » ou « nyosyhthèse » pour désigner la technologie avancée qui leur a permis de modifier le Bigfoot, qui serait selon leurs dires, issu d’une forme de vie inférieure sur leur planète. En somme, il s’agit de l’équivalent de la bionique sur Terre, à la différence que la « nyosynthèse » tire sa puissance du « mergeron », une substance d’anti-matière, tandis que la bionique est animée par l’énergie nucléaire.

-Tom Raintree: There's only one thing in the mountains that leaves a track like this. The creature of legend that roams the Timberline. My people named him Sasquatch. You call him... Bigfoot.

 

-Jaime (au téléphone dans sa classe): Your office told me that you and Steve were in the California Mountains. Eh, what are you doing, fishing?

Oscar:  I wish we were fishing.

 

-Shalon: You're really very special, Colonel Austin. Are there many more of you?

Steve (après une courte hésitation): ...Yes, there's a whole army of us.

 

Shalon (alors que son senseur émet un signal): Now Colonel, you and I both know that's not true, don't we?

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17. L'EMPREINTE DU DIABLE - 2E PARTIE
(THE SECRET OF BIGFOOT - PART 2)

Résumé :

En se lançant à la poursuite du Bigfoot, Steve découvre un repaire secret dans les montagnes où se cachent des extra-terrestres qui parviennent à le capturer et qui s’intéressent grandement à ses pouvoirs bioniques. En se liant avec Shalon, la responsable scientifique de ce groupe d’extra-terrestres, Steve découvre un peuple pacifique venu étudier la Terre et ses habitants et qui possède un savoir médical et technologique avancé, notamment en ce qui concerne le Temps. Ce sont eux qui contrôlent le Bigfoot afin de protéger leur repaire et garder secrète leur existence. Pendant ce temps, afin d’éviter un futur tremblement de terre cataclysmique sur la côte californienne, Oscar a décidé de faire exploser une bombe nucléaire à un endroit précis de la faille San Madrian pour provoquer une secousse préliminaire destinée à empêcher cette catastrophe. La bombe devant exploser près du repaire des extra-terrestres, ces derniers cherchent alors à en empêcher l’explosion. Mais Steve, qui a compris que des milliers de vies humaines sont en jeu, intervient à son tour pour permettre à cette bombe d’exploser.

Critique :

Alors que la première partie se concentrait sur le mystère entourant l’existence de la créature mythique nommée « Bigfoot », la seconde porte sur les personnes qui l’ont conçu, qui s’avèrent être des extra-terrestres pacifiques venus étudier notre planète tout en cherchant à garder leur existence secrète. Pour ce faire, ils se sont inspirés de la légende du « Bigfoot » pour en concevoir un androïde à leur image afin de protéger leur repaire, mais sans jamais faire du mal aux humains.

La capture de Steve Austin par ces mêmes extra-terrestres permet donc aux spectateurs de connaître enfin le secret du « Bigfoot », comme l’indique le titre original. Mais aussi de découvrir ces visiteurs pacifiques de l’espace par l’intermédiaire de l’homme bionique et leurs avancées scientifiques, notamment sur leur façon de contrôler le temps ainsi que leur savoir médical qui leur permet d’être protégés de toutes les maladies. Cette découverte se veut réciproque puisque ces visiteurs sont à la fois intrigués et fascinés par les pouvoirs bioniques de Steve, qu’ils avaient pu observer lors du combat entre ce dernier et le « Bigfoot » dans la première partie, au point de vouloir en savoir plus sur lui.

D’une certaine manière, cette civilisation pourrait très bien ressembler à une version utopique futuriste de l’humanité sur Terre, ce qui ne manque pas de créer un lien fort avec le public, à la fois sur le plan émotionnel et de la raison. L’intrigue ne manque d’ailleurs pas de rapprochements entre ces extra-terrestres et nous, et pas juste par leur apparence. Shalon, celle qui a créé le « Bigfoot » et qui est également la scientifique en chef, montre un béguin et une attirance croissante envers Steve. Nous avions d’ailleurs un bon indice de cette attirance dans la première partie par la réaction de jalousie de Shalon lorsqu’elle apprend l’existence de Jaime Sommers dans la vie de Steve.

Comme pour boucler admirablement la boucle, le scénariste Kenneth Johnson nous rappelle les premières raisons de la présence de l’OSI au début de l’aventure, soit l’étude sismique de la faille de San Madrian à proximité de la base des extra-terrestres. Lorsqu’on apprend qu’un tremblement de terre est imminent et risque de détruire toute la côte californienne, Oscar Goldman abandonne les recherches pour retrouver Steve et donne l’ordre de faire exploser une bombe nucléaire destinée à provoquer une secousse préalable qui pourrait empêcher cette catastrophe. La bombe risquant d’anéantir leur repaire, les extra-terrestres préfèrent alors la saboter pour préserver leur existence sans se soucier des nombreuses victimes humaines potentielles que leur action va causer. Steve se charge alors de leur rappeler les limites de leurs intentions pacifiques et leur insouciance face à l’importance de la vie humaine en dépit de leurs avancées scientifiques et de toutes leurs études terrestres. Passant de la parole aux actes, Steve démontre son humanisme en empêchant Shalon de saboter la bombe, pour ensuite l’aider à sauver son peuple durement touché par le séisme qui s’en est suivi.

Comme quoi en dépit de certains clichés propres aux films catastrophe à la mode à l’époque de la série, cette seconde partie nous illustre la valeur de l’existence où la vie de chaque être compte, sans distinction. Ce n’est donc pas un fait fortuit si, au moment où Steve est libre de retourner parmi les siens après que les extra-terrestres lui ait fait perdre la mémoire sur ce qui s’est passé, Shalon ne peut s’empêcher, aussi bien par amour que par prise de conscience, de lui remettre discrètement un flacon de leur remède pouvant guérir ou protéger quiconque de toutes les maladies. Car c’est lorsque qu’elle a du cœur que la science aide au progrès de l’humanité.

Je ne vous apprendrais rien en vous disant que l’extraordinaire succès de ce double-épisode a entraîné deux suites, dont une destinée à démarrer la quatrième saison.

Anecdotes :

  • Stefanie Powers (Shalon) est sans nulle doute l’une des plus populaires actrices de télévision des années 60 à 80. Ayant fait ses débuts dans le métier dès l’âge de 15 ans, elle a notamment été la vedette de la série Annie, agent très spécial et la co-vedette de la série Pour l’amour du risque aux côtés de Robert Wagner, sans compter des rôles d’importance dans plusieurs mini-séries comme L’amour en héritage et plus de 200 apparitions dans d’autres séries. Toujours active, elle dirige également une fondation axée sur la conservation de la faune et de la flore crée par son ex-compagnon, l’acteur William Holden, qu’elle a fréquenté jusqu’à la mort de ce dernier en 1981. Elle a été envisagée à l’époque pour incarner Jaime Sommers, lorsque Lindsay Wagner avait tout d’abord refusé de jouer à nouveau le personnage.

  • Spécialisé sur la scène et au théâtre dans l’humour intellectuel et décalé, Severn Dardern (Apploy, le chef des extra-terrestres) a commencé à élargir sa palette d’acteur à partir des années 60 en acceptant de jouer quelques rôles de composition au cinéma et à la télévision. Son talent pour la comédie a finalement pu ressortir dans le film La folle mission du docteur Schaeffer où il incarne un bien drôle d’espion soviétique. Mais c’est son rôle du vilain gouverneur Kolp dans les deux derniers films de la saga La Planète des Singes qui lui ont ouvert davantage de portes pour des rôles plus importants à la télévision (Dossiers brûlants, Cannon, Wonder Woman, Starsky & Hutch, La Belle et la Bête) et au cinéma (Profession: génie, Jeux d’espions). Il est mort en 1995 à l’âge de 65 ans.

  • Excellent acteur de soutien, Charles Cyphers a vu sa présence à la télévision augmentée suite à son rôle de l’extra-terrestre Faler dans ce double-épisode (Barnaby Jones, Wonder Woman, Drôles de dames, Starksy & Hutch, Shérif, fais-moi peur!, Capitaine Furillo). Il a aussi souvent joué dans les films réalisés par John Carpenter (Halloween, Le Brouillard, New York 1997).

  • Kenneth Johnson a révélé que le nom du personnage de Shalon lui a été inspiré par une route baptisée Shalon Drive qui traverse Sepulveda Pass dans la vallée de San Fernando en Californie. La route a cependant été rebaptisée Getty Center Drive en hommage au musée Getty située dans la région.

  • Le père du réalisateur Alan Crosland Jr. est surtout connu pour avoir réalisé en 1926 le premier film parlant de l’histoire du cinéma: Le Chanteur de jazz.

  • Cette seconde partie a été exceptionnellement présentée un mercredi soir à la place de Super Jaimie, plutôt que le dimanche au créneau horaire habituel prévu pour la série, soit trois jours après la diffusion de la première partie. La raison étant que suite l’accident de voiture de Lindsay Wagner, qui a été hospitalisée et sous chirurgie, il a fallu retarder d’une semaine la diffusion de l’épisode prévu pour Super Jaimie afin de pouvoir en terminer le tournage et le montage.

  • Toutes les personnes ayant travaillé au montage sonore de ce double-épisode ont été nominés aux prestigieux Emmy Awards, qui récompensent annuellement les artisans de la télévision américaine.

  • En remplacement d’Oliver Nelson, la production a embauché de toute urgence un autre compositeur, Luchi De Jesus, pour assurer la trame musicale de ce double-épisode. Ce dernier s’est fait connaître vers la fin des années 60 comme directeur musical et compositeur sur la populaire sitcom That Girl. Il se taille ensuite une niche dans les films du genre « blaxploitation » comme le cultissime Detroit 9000 et La Ceinture noire, tout en continuant à composer des musiques pour des séries comme McMillan, Banacek, Dossiers brûlants et CHiPs. L’Empreinte du diable représente son unique contribution à la série, bien que plusieurs segments de sa musique aient été réutilisés dans des épisodes subséquents. Il a également composé la musique pour deux épisodes de Super Jaimie. Il est mort hélas prématurément en 1984.

  • En Amérique du Sud, dans certains pays d’Europe et au Mexique, ce double-épisode a été présenté au grand écran sous la forme d’un long-métrage.

  • S’il était un antagoniste dans la première partie, le Bigfoot ne l’est plus dans la seconde, confirmant l’affection de l’auteur Kenneth Johnson pour les monstres sympathiques qui anima son adaptation en série télévisée de L’Incroyable Hulk, mais également son flair pour avoir suscité un tel attachement du public envers cette créature.

  • Pour dix jours de tournage, André Roussimoff devait subir un minimum de trois heures de maquillage sur mesure à chaque jour pour jouer la fameux Bigfoot. Le costume s’avérait également peu confortable à cause de l’intense chaleur. N’oublions pas non plus que le catcheur français, étant donné sa taille immense, n’a jamais été doublé dans les scènes où il apparaît, et il a effectué lui-même toutes ses cascades.

  • On peut à nouveau découvrir une autre fonction inédite de l’œil bionique de Steve. Les extra-terrestres se servent d’un convertisseur temporel qui leur permet de voyager rapidement d’un point à l’autre sans qu’un œil humain normal puisse les voir. Toutefois, l’œil bionique est capable de capter leurs déplacements à travers un filtre de couleurs et un ralentissement de son signal sonore.

  • Lorsque Steve tente de s’échapper une première fois du repaire des extra-terrestres, le Bigfoot l’attend au bout du tunnel de glace rotatif. Pour créer l’illusion d’une profondeur de champ dans cette scène, une miniature a été placée au bout du tunnel selon la technique visuelle de la perspective forcée, mais que la présence du Bigfoot rend trop apparente.

  • L’idée de déclencher une explosion nucléaire le long de la faille San Andreas (San Madrian dans le script) a été reprise dans le film Superman sorti en 1978. La différence étant que l’explosion nucléaire dans cet épisode était destinée à empêcher la faille de provoquer un séisme pouvant anéantir la côte ouest californienne, tandis que le vilain Lex Luthor dans le film de Richard Donner voulait faire exploser un missile nucléaire à cet endroit dans un but contraire.

  • L’engin nucléaire demandé par Oscar Goldman, destinée à provoquer un tremblement de terre mineur pour stopper celle majeure anticipée, est manifestement bien trop puissante et inutilement dangereuse. Selon le script, la bombe en question est de 50 mégatonnes, soit presque l’équivalent de la Tsar Bomba, une bombe à hydrogène soviétique considérée comme la plus puissante à l’époque. Il est absurde qu’Oscar Goldman ait pu demander une telle bombe pouvant générer une boule de feu couvrant un rayon de 10 kilomètres et causer un séisme d’une magnitude de 8.35 à l’échelle Richter si elle explose sous terre. Au cours d’un test d’explosion nucléaire souterraine aux États-Unis, une bombe de 5 mégatonnes seulement a suffi à secouer le sol terrestre sur un rayon de plus de 1 500 mètres. Considérant que Shalon et Steve n’avaient approximativement que 150 mètres à parcourir entre le repaire des extra-terrestres dans la montagne et l’endroit où la bombe a été placée, il est impossible qu’ils aient pu survivre à l’explosion d’un engin dix fois plus puissant.

  • Un autre exemple où la force bionique ne tient pas compte des limites de la structure biologique humaine. Dans le repaire des extra-terrestres, alors que Steve leur vient aide suite au tremblement de terre provoqué par la bombe nucléaire d’Oscar Goldman, il stoppe avec son bras bionique un gros bloc rocheux, qu’il maintient fixé au sommet de la caverne, pour l’empêcher de s’effondrer et d’écraser sous son poids un groupe de personnes. Un bloc de cette taille pèse au moins plus de 1 000 livres, et la force bionique du bras droit de Steve n’aurait normalement pas pu la soutenir puisque jamais sa colonne vertébrale ne pouvait humainement supporter un tel poids.

-Steve: You know doctor, when I first met you, your bedside manner did surprise me a little bit. You treat all your patients that way?

-Shalon (en riant): Of course not, but I've been stuck here with those stuffy scientists for two years. You were like a breath of fresh air. Not only attractive and witty, but also bionic. My specialty.

 

-Steve Austin (en montrant le Bigfoot): Have you made others like him?

-Shalon: No, he's my baby.

 

-Shalon (d’un ton émouvant alors qu’elle va effacer la mémoire de Steve): You will not be forgotten.

 

-Steve: I wish I could say the same.

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18. LE PHARAON
(THE GOLDEN PHARAOH)

Résumé :

Oscar charge Steve d’escorter une collection inestimable d’objets d’art historique, qui a été présentée au cours d’une prestigieuse tournée dans plusieurs musées nord-américains, afin d’assurer son retour au pays du Levant. Il est effectivement essentiel qu’aucun item de cette collection ne soit porté manquant aux risques de provoquer une grave rupture diplomatique entre le Levant et les États-Unis étant donné les tensions au Moyen-Orient. Hélas, Steve découvre que la statue du Pharaon doré a été remplacée par un faux, et il doit retrouver l’original en 48 heures avant qu’un égyptologue ne vienne examiner la collection. Les indices pointant en direction de l’ambassade de la République de Kalny, Steve demande à une ancienne flamme, Trish Hollander, de collaborer avec lui à la récupération de la statue, étant donné ses relations privilégiées avec le vice-consul Gustav Tokar, en échange du remboursement de ses dettes de jeu. Mais tentée par l’appât du gain, Trish songe à dérober la précieuse statue à son seul profit.

Critique :

Pour la troisième fois, la grande vedette de la série Lee Majors retrouve son épouse de l’époque, Farrah Fawcett, comme artiste invitée; cette fois au sein d’un épisode qui allie romance, culture pop et « realpolitik ».

Diffusé en février 1976, Le Pharaon a devancé de quelques mois la présence aux États-Unis (à partir de novembre 1976) de la grande tournée mondiale de l’exposition « Les Trésors de Toutankhamon » présentant plusieurs objets rares datant de l’Antiquité égyptienne. Lors de cette tournée mondiale, qui a duré presque toute une décennie (de 1972 à 1981), elle a initié une « Tutmania » d’une ampleur telle qu’elle a marqué la culture populaire de l’époque à travers le monde.

Plus qu’une publicité entourant cette exposition, cet épisode est parvenu à tirer parti du contexte géopolitique dans lequel cet événement s’est inscrit (voir Anecdotes pour plus de détails). Bien que les noms des pays mentionnés y soient fictifs, on n’a aucun mal à tisser le parallèle entre le « Levant » et l’Égypte, ne serait-ce que par les allusions historiques et géographique tandis que la république de Kalny, qui est derrière le vol du Pharaon doré dans l’intrigue, peut être difficilement associé à un pays existant, afin d’éviter tout incident ou malentendu diplomatique.

À l’intérieur de ce double arrière-plan, et étant donné la présence de Farrah Fawcett, le récit place Steve Austin dans une relation ouvertement romantique avec une femme après Jaime Sommers et Shalon au cours de cette troisième saison. Sans doute que les producteurs avaient retenu la leçon de la précédente, les auteurs avaient évité de faire replonger trop vite Steve Austin dans des rapports de séduction avec d’autres femmes, au point de se contenter de quelques évocations plutôt sages ou d’ellipses de convenance. L’idée que la protagoniste soit une voleuse et joueuse compulsive a également permis à ce que cette relation ne dépasse pas le cadre de cet épisode, toujours dans l’optique de préserver la « liberté » de l’homme bionique dans ses relations affectives.

Pour le reste, Le Pharaon comporte la dose attendue de suspense, d’humour et de retournements de situations, en dépit d’une mise en scène un peu trop discrète pour ce genre d’histoire et de quelques erreurs un peu grossières au plan de la continuité et de la logique. Mais ne serait-ce que pour son contexte et la qualité globale du dialogue, il n’est pas injustifié de classer cet épisode au-dessus de la moyenne.

Anecdotes :

  • Troisième des quatre participations de Farrah Fawcett (Trish Hollander), deuxième réalisation de Cliff Bole et dernier des trois scénarios du couple formé de Margaret et Paul Schneider pour la série.

  • Décédé en 2009 à l’âge de 86 ans, Joe Maross (le vice-consul Gustav Tokar) a connu une impressionnante carrière à la télévision et à Broadway après avoir servi dans l’armée pendant la Seconde Guerre Mondiale. Reconnu pour ses interprétations intenses de personnages insécures ou légèrement paranoïaques, il s’est montré à l’aise dans tous les genres et était très apprécié sur les plateaux. À son crédit, sa feuille de route en matière de participations à des séries télévisées jusqu’à sa retraite en 1986 est assez exhaustive et étendue (Peyton Place, Mission: Impossible, Mannix, Dallas, Le Magicien). Détail ironique: il a eu un rôle dans le film Le Clan des irréductibles en 1971 dont certaines images ont été utilisées dans l’épisode Cible dans le ciel.

  • Petit sous-entendu humoristique concernant le couple Lee Majors-Farrah Fawcett: Lorsque Trish accueille Steve à son appartement, elle tient un livre dont le titre est Any Woman Can Enjoy Football.

  • Steve emploie un autre faux nom, Vaughn Austin, alors qu’il se fait passer pour un représentant d’une compagnie spécialisé dans les alarmes à l’ambassade de la République de Kalny.

  • Toujours afin d’éviter des malentendus diplomatiques, aucun pays réel ou existant n’est mentionné, pas même l’Égypte, au moment où il est question du Pharaon doré et des autres objets faisant partie de l’exposition portant sur la période antique égyptienne. En lieu et place, l’Égypte est ici remplacé par le pays du Levant, dont le nom fait référence géographiquement à la zone orientale méditerranéenne comprise entre l’Égypte et l’Anatolie. Il faut savoir qu’à l’époque de la véritable tournée de l’exposition sur « Les Trésors de Toutankhamon » (1972-1981), l’Égypte avait une plus grande relation de proximité avec l’URSS qu’avec les États-Unis, étant donné les suites de la guerre du Kippour et l’appui de la nation américaine envers Israël face à ses voisins arabes au Moyen-Orient en 1973. C’est pour cette raison en particulier que la tournée mondiale de cette exposition a bien failli ne pas se rendre en sol américain, et qu’elle s’est d’abord arrêté pendant deux ans en URSS (1973-1975).

  • Deux mois avant sa démission à cause du scandale du Watergate, le président américain Richard Nixon s’est rendu en Égypte pour rencontrer le président égyptien Anouar el-Sadate afin qu’un accord soit conclu pour que l’exposition soit présentée à travers les États-Unis. Ce qui fut fait et la tournée américaine des « Trésors de Toutankhamon » put finalement débuter en novembre 1976 avec des objets et des éléments inédits. Elle dura jusqu’en 1979.

  • Difficile cette fois en revanche de savoir à quel pays la République de Kalny fait référence, mais à la consonance des noms à l’ambassade, on peut raisonnablement présumer qu’il s’agit d’un pays fictif du bloc de l’Est.

  • Malgré le sérieux de l’enjeu évoqué dans cet épisode au plan géopolitique, on y retrouve quelques écarts de légèreté humoristique quelque peu déconcertants. Par exemple, lorsque Steve fait tomber une pile de briques sur deux hommes de main, on peut entendre comme effet sonore le gazouillis des petits oiseaux, comme pour souligner un KO dans les dessins animés comiques. Et il est encore plus déconcertant que ces deux hommes n’aient pas été mortellement écrasés sur le coup, voire sérieusement blessés.

  • Après Luchi De Jesus, c’est J.J. Johnson qui a remplacé Oliver Nelson pour la composition musicale de cet épisode. Convaincus par la qualité de son travail, les producteurs l’ont embauché pour la quatrième saison. Musicien spécialisé dans le jazz comme joueur de trombone, J.J. Johnson a composé la musique pour 41 épisodes de L’Homme qui valait trois milliards. Il a également travaillé sur des séries comme CHiP’s, Mike Hammer, Buck Rogers et Starsky & Hutch, en plus d’avoir signé la trame musicale de quelques films de type « blaxploitation » comme Meurtre sur la 110eme Rue, Cleopatra Jones et Willie Dynamite. Il est mort d’un cancer en 2001 à l’âge de 77 ans.

  • Les auteurs ont perdu le fil chronologique au niveau temporel dans les dernières scènes. Suite à un coup de téléphone d’Oscar, Steve apprend qu’il n’a que trois heures pour retrouver et ramener le Pharaon dorée puisque l’égyptologue devant examiner les objets de l’exposition arrivera vers 7 heures du soir. Cela veut donc dire à ce moment-là qu’il est 16 heures. Trish suit alors le plan de diversion établi par Steve pour que ce dernier pénètre dans l’ambassade et met tout en place pour la seconde partie du plan qui permettra de récupérer le Pharaon. Steve retourne alors à l’appartement de Trish, qui a eu le temps de se changer, et lui demande de distraire l’ambassadeur entre 15h et 15h30, une plage de temps qui précède pourtant l’heure à laquelle Steve a reçu l’appel d’Oscar.

-Steve (regardant le Pharaon dorée): Wow, this thing must be worth a fortune.

-Oscar: More than a fortune. Solid gold, precious gems--you can't put a price tag on a historic art treasure like this. That's why I want you personally to escort him back to Levanta in case something should, well, happen along the way. If something should happen to a national treasure like this, we'd have more trouble than we could take care of.

-Steve (regardant le Pharaon de plus près): Looks like we've got trouble already, Oscar.

-Oscar (voyant Steve toucher le Pharaon): Hey, wait, wait a minute--don't touch that; you might damage it!

-Steve: This gold is painted lead. (enlevant le diamant de la statue et l’écrasant) The gems are made of paste. (Oscar a les yeux écarquillés) Oscar, this statue is a FAKE!

 

-Trish (ouvrant la porte à Steve): Well as I live and breathe!

-Steve: No-one does it prettier than you Trish.

-Trish: Thank you Captain Austin, or is it General by now?

-Steve: Just Mister.

 

-Trish: Steve, do you really think I'll have to go to jail?

-Steve: I don't think so. Of course a lot depends on how the trial comes out.

-Trish: Oh the trial. How do you think I should wear my hair? And maybe I should wear it up, proud and brave. Or how about hanging down, kind of pathetic and vulnerable. I mean when I'm on the witness stand. Maybe I should wear it in a little cloud of innocent rain that's all over my head, what do you think?

-Steve: I think this is one trial I'm not gonna miss.!

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19. TANYA
(LOVE SONG FOR TANYA)

Résumé :

Steve est le gardien d’une jeune gymnaste russe surdouée, Tanya Brevski, lors de sa tournée aux États-Unis. La mission est loin d’être aisée car l’assistant et protecteur de Tanya, Alexis Branovich, ne veut pas que Steve l’emmène dans des lieux pouvant lui donner des idées subversives. De plus, un groupe composé de Russes non-favorables à la « détente », espère pouvoir faire disparaître Tanya afin que les relations entre l’URSS et les États-Unis se détériorent. Les choses se compliquent après que Steve ait sauvé la vie de Tanya, puisque la gymnaste en vient à se déclarer amoureuse de lui et se dit prête à passer à l’Ouest. Informés de ce nouveau fait, les agresseurs de Tanya la kidnappent en laissant croire qu’elle a fugué à cause de ce béguin d’adolescente. Bien que n’ayant plus le droit d’intervenir, Steve décide de suivre Alexis, convaincu que ce dernier connait l’identité des ravisseurs de Tanya et qu’il veut les confronter lui-même par amour pour elle. 

Critique :

Il semblerait que le bloc de L’Est ait pardonné à Steve Austin son rôle dans le passage à l’Ouest du savant Leon Jackson et de son fils dans l’épisode L’Évasion puisque la Russie, du moins ses représentants dans cet épisode, lui fait confiance afin d’assurer la sécurité de leur plus prestigieuse gymnaste en tournée aux États-Unis: Tanya Brevski. Nous voici donc de retour dans l’esprit de la « détente » comme la série nous avait habitué.

Au même titre que le célèbre boxeur George Foreman dans l’épisode de la deuxième saison Le Sosie, Tanya a été d’abord conçu pour tirer parti du talent de gymnaste de l’américaine Cathy Rigby, extrêmement populaire aux États-Unis à cette époque (voir Anecdotes). Si Le Sosie n’y est pas parvenu dans le cas de l’ex-champion du monde des poids lourds où le prétexte justifiant sa présence s’est avéré trop arbitraire, on ne peut en dire autant avec Tanya, puisque les aptitudes de Cathy Rigby s’y expriment sans que l’intrigue n’en pâlisse.

Ce qui rend le récit intéressant, ce n’est pas tant la menace entourant la jeune gymnaste dont Steve doit la protéger, au point de faire d’elle le symbole de la possible réussite ou de l’échec des relations plus harmonieuses entre l’URSS et les États-Unis. C’est davantage dans la tendresse qui y baigne, devant la naïveté adolescente de Tanya, qui a un béguin pour Steve après qu’il lui y ait sauvé la vie, au point même de vouloir faire défection sur un coup de tête. Déjà qu’il a 20 ans de plus que Tanya, Steve doit donc apprendre à user de psychologie pour éviter un incident diplomatique où ses pouvoirs bioniques ne lui sont pas vraiment utiles. L’humanisme et L’intelligence du personnage ressortent à nouveau dans cet épisode davantage que son côté super-héroïque.

Cette tendresse ne fait pas non plus sombrer l’histoire dans la mièvrerie. Lorsque Steve se rend compte qu’Alexis, le protecteur de Tanya, cache derrière son côté autoritaire et pointilleux, son amour pour la gymnaste au point de risquer sa vie pour la libérer des griffes de ses ravisseurs, il en informe cette dernière dans la scène finale avec délicatesse. De sorte que les sentiments qu’elle ressent alors pour Alexis se révèlent à la fois plus authentiques et matures qu’un simple béguin soudain, comme si la jeune fille s’était enfin ouvert les yeux afin de mieux comprendre ce qu’elle ressent.

On notera que les auteurs ont pensé à rendre complémentaires les qualités athlétiques de Tanya avec celles bioniques de Steve lors de la séquence où ce dernier vient à sa rescousse pour la libérer après avoir suivi Alexis. Si on enlève l’apparition inutile de Jaime Sommers au tout début, Tanya se veut un épisode qui se suit agréablement sans être dépourvu d’un certain charme un peu retro.

Anecdotes :

  • Première femme américaine à avoir remporté une médaille dans une compétition mondiale de gymnastique, Cathy Rigby (Tania Brevski) a largement contribué à l’accroissement de la popularité de cette discipline en Amérique du Nord à partir des Jeux Olympiques de 1968. Championne nationale en 1970, elle a remporté une médaille d’argent aux Championnats du monde la même année en Yougoslavie grâce à sa performance sur la poutre. À nouveau championne nationale en 1972, elle se blesse avant d’aller aux Jeux olympiques de Munich ou elle ne put remporter de médailles. Elle se retire après les Jeux pour commencer une carrière d’actrice et deux ans plus tard, elle obtient déjà un succès sur scène en incarnant Peter Pan, où ses dons de gymnaste sont mis à contribution. Le public l’aima tellement qu’elle incarna Peter Pan sur scène jusqu’en 2015.

  • Parallèlement, Cathy Rigby fit ses débuts à la télé, d’abord dans des publicités, puis dans un premier rôle dans un épisode de Sergent Anderson. Tany Brevski, le personnage au cœur de l’intrigue de cet épisode, fut son second. Soulignons que des photos d’elle en train de pratiquer des épreuves de gymnastiques ont été mises à bord de la sonde spatiale Voyager. Ces photos, ainsi que des milliers d’autres sont censées représenter des témoignages de la vie sur Terre pour le cas où la sonde rencontrerait d’autres peuples ou espèces dans l’espace.

  • Issu de l’Actors Studio, Terry Kiser (Alexis Branovitch) s’est d’abord spécialisé dans des rôles à caractère sordide ou de détestables salauds. Mais il a su tout de même élargir sa palette et n’a jamais cessé de travailler à la télévision depuis le début des années 70 dans des séries en tout genre (Baretta, Les Craquantes, Tribunal de nuit, K2000, Les Deux font la paire, Arnold et Willy, Capitaine Furillo, Vivre à trois). Largement sollicité, il a joué dans pas moins de six épisodes de L’Homme qui tombe à pic avec Lee Majors, en plus d’avoir participé à un épisode de Super Jaimie: Double identité.

  • Troisième des huit épisodes réalisés par Phil Bondelli.

  • Au scénario, on retrouve un jeune auteur qui faisait ses débuts à la télévision, David H. Balkan, et qui a d’abord fait équipe avec Alan Lynn Folsom pour cet épisode, ainsi que pour deux autres dans les séries À plume et à sang et McCloud, un shérif à New York. À partir des années 80, il devint un auteur et producteur établi de séries nettement orientées vers le policier et l’action (The Sentinel, La Loi du fugitif, Rick Hunter, Heart of the city).

  • Lindsay Wagner fait une seconde apparition dans le rôle de Jaime Sommers au tout début de l’épisode, alors qu’elle et Steve regardent performer Tanya Brevski. On ne saura cependant jamais pourquoi Oscar Goldman l’a convoqué.

  • Le temps d’un gag, Steve Austin fait usage de sa force bionique à vitesse « normale » et sans effets sonores. Dans une salle d’entraînement, un athlète soviétique laisse tomber les haltères tout en raillant Steve à propos des Jeux Olympiques de Montréal à venir et de la rivalité sportive entre l’URSS et les États-Unis. Sans dire un mot, Steve se sert de son bras droit bionique pour soulever sans efforts les haltères et les ranger sur leur support. Le visage ébahi de l’athlète soviétique aux vues de ce que Steve vient de faire, en dit plus long que tout commentaire.

  • Deux plans d’inserts viennent gâcher la continuité de la scène où Ivan, l’un des vilains, tente d’écraser Tanya avec sa voiture. Le premier est un zoom montrant Ivan dans sa voiture assis sur un siège arrière en cuir et non sur le siège du conducteur, tel que supposé. Le second est un gros plan d’un crissement de pneu de la voiture d’Ivan, où l’on voit qu’elle est de couleur bleue-grise alors qu’au moment où Ivan a raté Tanya en voulant l’écraser, la voiture a subitement changé de couleur pour être maintenant brune rouille.

  • Oscar retire ses lunettes quand il voit Steve et Jaime pour la première fois. Il les porte toutefois quelques secondes plus tard dans le plan suivant pour les retirer à nouveau.

-Jaime: Why do you suppose Oscar wanted us to meet him here?

-Steve: I dunno. It was nice spending the afternoon with you, though.

-Jaime: I was just gonna say that.

-Steve: You can still say it.

 

-Oscar: Steve, I want you to meet Tanya.

-Steve: Sure.

-Oscar: You're going to be her official escort while she's in the United States.

-Steve: Escort? Why?

-Jaime: Hm. Why me indeed? I mean, you just happen to be handsome, eh, famous, and terribly charming when you wanna be.

 

-Steve: Now wait a minute.

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20. LA RETRAITE
(THE BIONIC BADGE)

Résumé :

À la suite d’une série de vols de pièces atomiques, un policier proche de la retraite, Greg Banner, devient un suspect étant donné qu’il n’a semblé faire aucun effort pour arrêter les voleurs alors qu’il était en service près des lieux des crimes. Steve se fait alors passer pour un officier de police et devient le nouveau partenaire de Greg Banner lors de ses patrouilles. L’étrange comportement de Greg au cours de certaines situations fait accroître d’abord les suspicions de Steve à son égard, jusqu’à ce qu’il s’effondre complètement au cours d’un cambriolage et que Steve soit faussement accusé de l’avoir agressé. Notre homme bionique est maintenant convaincu que Greg a des problèmes de santé, et que quelqu’un au sein de la police cherche à en tirer parti pour permettre le vol en toute tranquillité des composantes atomiques par des agents d’une puissance étrangère afin d’assembler une bombe nucléaire. Bien qu’il soit recherché et en fuite, Steve se met en devoir de les retrouver avant qu’il ne soit trop tard.

Critique :

Si on fait fi de la prémisse peu plausible voulant que Steve Austin se fasse passer pour un agent de police, alors qu’il est une personnalité publique relativement connue en tant qu’astronaute, La Retraite se révèle être un assez bon épisode dans l’ensemble. L’intrigue joue avec assez de justesse sur les apparences afin que le public reste alerte, tandis que Noah Berry livre une lumineuse et sincère performance dans le rôle du policier Greg Banner.

Encore une fois davantage que l’action, le scénario de Wilton Denmark, qui connaît bien les règles de la série et ses ficelles, privilégie les relations humaines en cherchant à développer un lien entre Steve et Greg au cours de leurs patrouilles. Officier vétéran proche de la retraite, Greg ne peut s’empêcher de raconter plusieurs anecdotes de métier à Steve, ce qui le rend tout de suite sympathique à ses yeux, et aux nôtres de surcroît. Si bien que lorsque Greg se comporte étrangement lors de diverses interventions policières où il est impliqué avec Steve, ce dernier, tout comme nous, se pose des questions à son sujet, mais sans aucune preuve que Greg soit complice de criminels.

Le récit, tout comme la mise en scène parvient à entretenir ce doute au maximum jusqu’à l’ultime moment où lors d’un cambriolage, Greg pointe son arme sur Steve, puis s’écroule contre toute attente. La vérité éclate alors: Greg souffre d’une maladie affectant sa vision et qui le terrasse momentanément, le rendant totalement inapte. Le vétéran officier a caché son mauvais état de santé afin d’éviter de perdre son emploi de patrouilleur et sa future retraite. Dans le même temps, la personne au sein de la police qui a su tirer parti des problèmes de santé de Banner est informée de la situation, et elle réussit à convaincre les autres patrouilleurs que Steve a agressé Banner, afin de donner toute latitude aux voleurs de pièces atomiques pour qu’ils assemblent la bombe. Ce qui relance le suspense à point nommé pour une course contre la montre finale où Steve, laissé à lui-même, doit trouver le repaire des voleurs afin de contrer leur plan.

Le mal dont souffre Greg n’est pas sans rappeler quelque peu celui dont souffrait le sénateur Hill dans Erreur de pilotage. La différence étant que Greg en connaissait déjà l’existence et en partie les conséquences, mais a choisi de ne rien révéler pour des raisons personnelles. En somme, Greg est fragile mais a bon cœur, et même s’il aurait plutôt dû se faire traiter par un médecin au lieu de ne rien dire, il conserve toute notre sympathie. Cela étant, La Retraite est un épisode qui vient nous rappeler qu’il ne faut pas toujours croire tout ce que l’on voit de prime abord afin de ne pas sauter trop vite aux conclusions.

Anecdotes :

  • Nous avons droit dans cet épisode à non pas un, mais deux acteurs qui font un retour dans la série après y avoir participé une première fois au cours de la première saison. D’abord Noah Berry Jr. (Greg Banner), qu’on avait pu voir dans la peau de Tom Molson dans Vacances Forcées. Et finalement Susan Gay Powell, dont le tout premier rôle au petit écran était celui de Sœur Thérèse dans Opération Afrique, mais qui interprète cette fois un personnage attachant de préposé aux communications policières, du moins en apparence. En dehors de la série, on a pu également la voir dans Hooker, Quincy, Supercopter, et Star Trek: La Nouvelle Génération.

  • Déjà une troisième réalisation dans la manche pour Cliff Bole qui gagne de plus en plus en confiance ainsi que celle des producteurs et de Lee Majors.

  • C’est le dernier scénario écrit pour la série par Wilton Denmark, qui avait imaginé, comme idée de départ, Steve en policier qui n’utilise jamais son arme.

  • La production a tellement adoré le script de Denmark qu’un autre scénariste, James D. Parriott en a écrit une version prolongée dans un format double-épisode pour Super Jaimie: Rinja Gabrin. Même certains décors ont été recyclés, comme certaines pièces du poste de police et surtout l’entrepôt où se cachent ceux qui ont volé les pièces atomiques.

  • Steve adopte un nouveau pseudonyme, Steve Armory, pour donner le change en tant qu’agent de police. On s’étonne tout de même que personne ne reconnait sa véritable identité étant donné sa notoriété comme astronaute qui a fait de lui un héros national.

  • Afin de ne pas être identifié, Steve utilise un mouchoir pour déguiser sa voix au téléphone. Pourtant, il n’y a aucune altération vocale lorsqu’il parle.

  • À la fin, Steve court pour tenter de trouver la bombe atomique et on peut entendre un effet sonore de pulsation qui accompagne le ralenti. C’est la première fois que l’on peut entendre ce genre d’effet sonore depuis Population Zéro.

-Steve: You sick or something?

-Greg Banner: What makes you think that?

-Steve: Well, we've been on the street for nearly an hour and I haven't heard one war story.

 

-Steve: What if Banner had a disorder he wanted kept secret?

-Oscar: No good, Steve. I've checked his health records personally. There's nothing that indicates or hints of any disorder.

 

-Steve: Records don't always tell it like it is, Oscar. You should know that better than anybody.

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21. LE GRAND FRÈRE
(BIG BROTHER)

Résumé :

Pendant un congé, Steve Austin en profite pour venir aider l’organisme bénévole des Grands Frères durant leur campagne de promotion. Étant le témoin du comportement d’un adolescent rétif à être aidé par l’organisme, Carlos Delgado, Steve décide quand même de devenir son « grand frère » et de le prendre sous son aile. Le jeune homme, qui vit dans un quartier mal famé et qui a tendance à mépriser la loi, ne se montre pas très coopératif dans sa relation avec Steve. Patient et résilient, Steve persévère et finit par découvrir que Carlos possède un intérêt réel pour l’aviation. Après un vol à bord d’un avion de chasse, un lien de confiance entre Steve et Carlos semble enfin se tisser, mais le jeune homme subit les pressions d’un chef de gang qui menace sa famille s’il ne rembourse pas rapidement une importante dette de jeu. Alors que Carlos risque de replonger dans l’illégalité, Steve prend le risque d’intervenir directement pour le ramener dans le droit chemin.

Critique :

Les deux précédentes saisons s’étaient terminées avec des épisodes au ton léger parsemé d’humour où Steve était opposé à des adversaires récurrents. Le Grand Frère représente donc un changement de cap avec une histoire portant sur un enjeu social, soit le parrainage de jeunes dans le besoin afin de les aider à s’intégrer harmonieusement à la société. Ce type de parrainage est chapeauté par un organisme qui existe encore de nos jours en Amérique du Nord: « Les Grands Frères et les Grandes Sœurs. »

Il faut dire que Steve Austin a eu sa large part de missions de toutes sortes au cours de cette troisième saison. Cela fait donc du bien de le voir ici dans le rôle de mentor d’un jeune adolescent, Carlos Delgado, dont les actes illégaux, étant donné sa compulsion pour le jeu et la pauvreté de sa mère monoparentale, risquent de gâcher son avenir.  Toutefois, le rôle de « parrain » s’avère loin d’être facile pour l’homme bionique étant donné la réticence de Carlos. C’est seulement grâce à sa patience, son sens de l’observation et sa foi envers le jeune homme que Steve parvient à créer un lien de confiance avec lui et à l’aider à sortir du cercle vicieux de l’univers sombre et négatif dans lequel il était coincé, au point même de s’y enfoncer davantage par moments, telle une pulsion.

Le scénario de Kenneth Johnson fait tout pour illustrer le caractère héroïque de Steve au service d’une noble cause sans trop appuyer sur le mélodrame. On est cependant un peu perplexe devant le caractère parfois peu éthique ou questionnable de certaines actions de Steve pour venir en aide à Carlos (voir Anecdotes), malgré qu’elles témoignent d’une admirable générosité. Comme c’est également le dernier épisode de la saison, certaines scènes témoignent trop du budget restreint qui lui a été alloué, notamment par l’emploi d’images tirés d’épisodes précédents. Sans parler du décor de studio censé représenter le quartier où habite Carlos, mais qu’on a souvent vu dans d’autres séries au point où les costumes et les voitures sont datés d’une autre époque.

Ces défauts viennent quelque peu amoindrir la qualité globale de l’épisode et l’empêchent d’être classé de la plus hausse note. Mais l’on ne peut que s’incliner devant la franchise du propos dans la cause qu’il défend et de l’espoir qu’il apporte, considérant le public de jeunes à qui il s’adresse. Et puis pourquoi bouder son plaisir de voir Steve user de ses pouvoirs bioniques dans une situation inédite? Lors de la scène finale du match de basket-ball dans une ruelle où Steve met en jeu la dette que Carlos doit au chef du gang, il délaisse pour une rare fois son sens du fair-play afin de lui donner une leçon sportive devant sa volonté à ne pas vouloir jouer proprement. Voilà une belle manière de conclure avec une satisfaction doublée d’un certain pincement au cœur cette troisième saison.

Anecdotes :

  • Jeune talent prometteur au début des années 70 qui a commencé par quelques apparitions dans M.A.S.H., Barnaby Jones et Police Story, Michael Salcido (Carlos Delgado) s’est signalé dans le rôle de l’officier Paul Sanchez dans la série inédite en France David Cassidy – Man Undercover vers la fin des années 70. Il n’a pas eu le temps hélas de confirmer ses aptitudes au cours des années 80 et il est décédé à 39 ans en 1990, vraisemblablement d’une infection au foie.

  • Cliff Bole réalise avec Le Grand Frère un second épisode consécutif, signe évident qu’il fait partie des hommes de confiance de la troupe à Harve Bennett.

  • En entrevue, Kenneth Johnson a avoué avoir écrit cet épisode pour sortir Steve Austin du lot habituel des missions de l’OSI, et de s’être inspiré de la mission de l’organisme des Grands Frères pour rejoindre plus directement le public de jeunes qui adoraient la série. En faisant de Steve le mentor d’un jeune en difficulté, Kenneth Johnson désirait que les jeunes se sentent proches de l’homme bionique sur le plan humain. C’est aussi dans cette optique de proximité qu’il a fait de Jaime Sommers une professeure qui enseigne à de jeunes enfants dans Super Jaimie.

  • L’organisme des « Grands Frères et Grandes Sœurs » existe encore de nos jours au Canada et aux États-Unis. Son objectif et sa mission sont de venir en aide aux familles dans le besoin en permettant à des bénévoles triés sur le volet de devenir les mentors de leurs jeunes enfants et adolescents. Uniquement nommé « Grands Frères » à l’époque du tournage de cet épisode, l’organisme a introduit son pendant féminin pour devenir les « Grandes Frères et Grandes Sœurs » à partir de 1977.

  • On peut voir sur le mur du bureau d’Oscar Goldman des photos des essais en orbite de la première navette spatiale américaine Columbia, près d’un modèle réduit de ladite navette que Carlos cherche à voler. La navette spatiale Columbia a connu son premier vol officiel le 12 avril 1981.

  • C’est la troisième et dernière fois que Lindsay Wagner fait une apparition dans la série dans le rôle de Jaime Sommers, du moins pour cette troisième saison.

  • Le quartier dans lequel habite Carlos est en fait le décor extérieur de Brownstone Street que l’on peut voir dans plusieurs épisodes de séries télés produites par Universal, puisque ce décor fait partie intégrante des studios.

  • En plus du décor de Browstone Street, l’épisode cherche également à établir au plan visuel le quartier de Carlos à partir de plusieurs images d’archives. Le problème est que les voitures et les costumes que l’on peut voir dans ces images datent clairement d’une période antérieure aux années 70.

  • Pour économiser sur le budget, étant donné qu’il s’agissait de la fin de la saison, on peut voir Steve avoir une conversation avec Oscar à partir d’images tirés d’épisodes précédents dans la scène d’ouverture. Steve avait la bouche couverte par son masque à oxygène alors qu’il est à bord de l’avion, et Oscar également par le récepteur téléphonique. Il a alors suffi d’enregistrer leurs voix en post-synchronisation et le tour était joué.

  • Quand Steve emmène Carlos en vol à bord d’un jet, il y a à nouveau une erreur de continuité puisque l’avion montré au décollage est un F-4 tandis que celui en vol et à l’atterrissage est le bon vieux F-104.

  • Dans la toute dernière scène, on voit aisément que l’image de Steve a été inversée à partir de la position de sa coupe de cheveux. Il est à noter que les cheveux de Steve sont plus courts depuis quelques épisodes et cela est encore plus évident dans Le Grand Frère. C’est tout simplement parce que Lee Majors jouait également dans un téléfilm intitulé The Francis Gary Powers Story, tourné en même temps à l’époque, et qu’il avait besoin de se couper les cheveux pour les besoins du personnage.

  • Faisant mentir l’adage américain que les White Men Can’t Jump (Les Blancs ne savent pas sauter), Steve Austin conclût la partie de basketball avec l’aide de ses jambes bioniques pour réaliser un puissant « slam-dunk ». Pendant ce match, qui est censé se dérouler dans une ruelle pauvre de Washington, on peut apercevoir en arrière-plan Hollywood Hills, quartier bien connu de Los Angeles situé dans les monts Santa

  • Monica.

  • Le fait de venir en aide à Carlos part certainement de bonnes intentions chez Steve, surtout quand on connait bien le personnage. Sauf que certaines de ses décisions afin de protéger Carlos des conséquences de ses actes illégaux, semblent questionnables sur le plan éthique. Pour ne citer qu’un exemple, il y a cette scène où Carlos tente un vol pour se sortir de l’impasse de l’ultimatum du chef de gang à qui il doit de l’argent pour ses dettes de jeu. Pour sauver Carlos au moment où il commet son délit, Steve n’hésite pas à briser le bien d’autrui, à entrer par effraction et à assommer un gardien avec une chaise, alors qu’il ne faisait que son travail, sans parler du fait que Steve aide également Carlos à fuir la scène du crime. Considérant que Steve n’est pas en mission officielle pour l’OSI, il apparait plus difficile d’accepter ce genre de geste, mais vu sous l’angle de la franchise et de la générosité de l’engagement de Steve à aider Carlos à surmonter ses problèmes coûte que coûte, cette façon d’agir de notre homme bionique demeure admirable et héroïque.

-Carlos: Forget it man, I gotta move. I got places to go. You know what I mean?

-Steve: Yeah, like into my car or back into detention. Now you call it.

 

-Oscar: I asked Carlos how you two got acquainted. And his answer was just unrepeatable.

-Steve: Yeah, I can imagine.

 

-Steve (qui a vu Carlos dérober le modèle réduit de la navette dans le bureau d’Oscar): Light fingers Delgado strikes again, huh?

-Carlos: I'm a collector.

-Steve: Yeah, so was Al Capone.

-Oscar (qui ne comprend pas ce qui se passe): Steve, would you please tell me what's going on here?

-Steve: Same old story, Oscar. Dog bites man, man bites dog, you know.

 

-Carlos: Hey, what's with you, man? You gonna ride through the slum on a white horse, hand out silver bullets to all the drunks, try to save everybody?

 

-Steve: Well, it seemed to work for the Lone Ranger.

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Saison 4Présentation

L'Homme qui valait trois milliards

Saison 5

Présentation de la saison 5

1. Les Requins - 1re partie (Sharks - Part 1)

2. Les Requins - 2e partie (Sharks - Part 2)

3. Compte à rebours - 1re partie (Deadly Countdown - Part 1)

4. Compte à rebours - 2e partie (Deadly Countdown - Part 2)

5. Le Scalpeur (Bigfoot V)

6. Le Vent de la mort (Killer Wind)

7. Comme sur des roulettes (Rollback)

8. Mission lune - 1re partie (Dark Side of the Moon - Part 1)

9. Mission lune - 2e partie (Dark Side of the Moon - Part 2)

10. Cible : Steve Austin (Target: Steve Austin)

 

11. Le Projet Cheshire (The Cheshire Project)

12. Le Cascadeur (Walk a Deadly Wing)

13. Voyage dans le temps (Just a Matter of Time)

14. La Sonde meurtrière - 1re partie (Return of Death Probe - Part 1)

15. La Sonde meurtrière - 2e partie (Return of Death Probe - Part 2)

16. L'Île perdue (The Lost Island)

17. La Madone byzantine (The Madonna Caper)

18. Le Spectre (Dead Ringer)

19. Rendez-vous avec le danger - 1re partie (Date with Danger - Part 1)

20. Rendez-vous avec le danger - 2e partie (Date with Danger - Part 2)

21. Opération double-jeu (The Moving Mountain)

 

 


PRÉSENTATION DE LA SAISON 5

La cinquième saison de L’Homme qui valait trois milliards a été diffusée sur la chaine ABC les dimanches soir à 20H00 à partir du 11 septembre 1977 jusqu’au 29 janvier 1978, puis les lundis soir toujours à 20H00 à partir du 30 janvier jusqu’au 6 mars 1978.

Avec un taux d’audience de 24.2 sur l’échelle d’audimat de Nielsen, la série n’a perdu que 0.1 point par rapport à la saison quatre, mais elle a terminé à la 7ème place des programmes télévisés les plus regardés aux États-Unis, ce qui restera son meilleur classement. En revanche, la seconde saison de Super Jaimie a terminé au 14ème rang du classement avec un taux d’audience de 22.4, soit une chute de neuf places au classement et une perte de 2.5 points par rapport à son taux d’audience pour sa première saison.

Cette chute a eu des conséquences au moment de la préparation de la cinquième saison des aventures de Steve Austin. Tout d’abord, le réseau ABC a fait savoir aux producteurs qu’il ne diffuserait plus Super Jaimie étant donné sa chute de popularité au sein de l’audimat, si bien qu’une troisième saison semblait alors inenvisageable. Informé de la situation, le réseau rival NBC s’est montré intéressé à prendre la relève et un accord fut trouvé pour que finalement les exploits de Jaime Sommers se poursuivent au petit écran. Cet accord créa un précédent dans l’histoire de la télévision américaine puisque pour la première fois, deux acteurs (Richard Anderson et Martin E. Brooks) allaient incarner les mêmes protagonistes dans deux séries diffusées chacune par une chaîne de télévision différente. En contrepartie, la conception d’épisodes «croisés» où Steve et Jaime peuvent travailler ensemble, comme lors de la quatrième saison, n’était plus possible. En dépit de quelques réécritures de certains scripts afin de s’ajuster à cette nouvelle réalité, les deux séries allaient pâtir de la perte de cet atout narratif.

C’est néanmoins au niveau de la production que le chambardement fût tel qu’il a laissé des secousses irréversibles sur la série. En premier lieu, le producteur exécutif Harve Bennett, le chef de file derrière l’identité vers laquelle s’est orientée L’Homme qui valait trois milliards et Super Jaimie, a annoncé qu’il quittait son poste pour se consacrer à d’autres projets. Le départ de ce père spirituel, qui était impliqué à tous les niveaux de la production des deux séries, ne pouvait qu’être de mauvais augure pour la suite des choses. Allan Balter, producteur lors de la quatrième saison, fut choisi pour remplacer Harve Bennett, qui se contenta de rester producteur exécutif pour le double-épisode destiné à démarrer cette cinquième saison. Mais comment peut-on remplacer quelqu’un devenu irremplaçable?

Dans la foulée, Lionel E. Siegel, producteur de la série depuis sa deuxième saison et lui aussi l’un des gages de sa stabilité, a également choisi de quitter son poste pour remplacer Harve Bennett comme producteur exécutif de Super Jaimie. Avec le transfert d’Allan Balter évoqué plus haut, L’Homme qui valait trois milliards était maintenant sans producteurs alors que la préparation de la cinquième saison battait son plein.

Après bien des tractations, ce furent finalement deux scénaristes ayant une certaine expérience dans la production télévisée qui ont été choisis pour être à la barre de cette cinquième saison. En premier lieu, Fred Freiberger, celui qui a hérité du sobriquet peu reluisant de «fossoyeur de séries» suite au fait qu’il avait été producteur des ultimes saisons de Star Trek et Cosmos 1999 avant leur annulation. Le fait que cette cinquième saison ait été finalement la dernière concernant les exploits de Steve Austin, n’aura contribué qu’à coller ce surnom davantage à la peau de cet auteur (Le Monde merveilleux de Disney, Au nom de la loi, Aventures dans les îles, Rawhide) et producteur décédé en 2003.

Le second producteur choisi n’avait heureusement pas l’étiquette négative de son partenaire, tant s’en faut! Il faut cependant admettre que Richard H. Landau a davantage consacré sa carrière à l’écriture jusqu’à sa mort en 1993. Scénariste prolifique (L’Homme de fer, La Nouvelle Équipe, Voyage au fond des mers, Tarzan) il a aussi été producteur associé pour des séries comme Commando du désert et Les Mystères de l’Ouest. L’Homme qui valait trois milliards fut sa seule et unique expérience comme véritable producteur d’une série.

Les choses étaient finalement réglées au plan de la production, mais il restait un autre problème de taille: renouveler le contrat de Lee Majors, l’interprète principal, qui demandait notamment une majoration importante sur le plan salarial, mais qui désirait par-dessus tout d’avoir son mot à dire dans la production de la série en créant sa propre société indépendante avec son épouse Farrah Fawcett (Fawcett-Majors Production) en partenariat avec les studios Universal, ce qui devait aussi lui permettre d’obtenir des rôles au cinéma afin d’exploiter sa célébrité dans un plus large registre.

Très vite, les négociations trainèrent en longueur, à un point tel où, la date de début du tournage des épisodes de la saison cinq approchant rapidement, Universal a intenté une poursuite au comédien pour non-respect de certaines clauses incluses dans son contrat actuel. En prime, un remplaçant à Lee Majors fut envisagé et le nom de l’acteur Gil Gerard a circulé comme choix potentiel pour incarner Steve Austin. Acteur ayant fait ses débuts dans la trentaine après avoir renoncé à une carrière de chimiste, il a très vite gravi les échelons durant les années 70 par sa présence et une certaine élégance (La Petite Maison dans la Prairie, Hawaii Police D’État, Les Naufragés du 747). Steve Austin aurait pu devenir son tout premier rôle au petit écran, ce qui lui aurait ouvert enfin les portes du vedettariat avant Buck Rogers.

Bien que Lee Majors ne se soit pas présenté au travail au moment où le tournage des épisodes devait débuter, les studios ont finalement abandonné la poursuite et un accord a été trouvé avec l’acteur. L’équipe technique a évidemment poussé un soupir de soulagement après toutes ces incertitudes entourant la préparation de cette cinquième saison, et tous ont pu se concentrer sur le tournage des épisodes. Mais ce que tout le monde n’avait pas prévu, c’était l’arrivée d’un nouveau phénomène au grand écran durant l’été 1977 qui allait changer dramatiquement les goûts du public.

Le 25 mai 1977 sortait sur les écrans de cinéma aux États-Unis La Guerre des Étoiles de George Lucas. Ce qui s’annonçait comme une petite série B de science-fiction auquel le studio Fox ne croyait pas trop devint un succès planétaire inattendu et un phénomène culturel qui a mis fin à un cinéma au ton davantage cynique, paranoïaque et engagé qui était emblématique depuis la fin des années 60 au travers de ses nombreux mouvements de libération et de contestation. Par sa relecture des codes de la mythologie, de la chevalerie et des contes de fée, le tout appuyé par une grande inventivité en matière d’effets spéciaux, George Lucas a orienté le genre qu’est la science-fiction vers le space-opera. Forcément avec une telle réussite, les goûts du public ont été considérablement modifiés, et cela a eu un effet sur L’Homme qui valait trois milliards dont le succès a surtout reposé sur des ingrédients plus traditionnels ou à l’ancienne.

En conséquence, lorsque la saison cinq fut lancée le 11 septembre 1977, les cotes d’écoute chutèrent considérablement. Le réseau ABC a alors tenté de relancer la série vers la mi-saison en déplaçant sa case horaire du dimanche vers le lundi soir, juste avant la diffusion du Monday Night Football. Cet événement sportif hebdomadaire était très prisé aux États-Unis depuis le début des années 70, étant donné la popularité du football américain et ABC espérait en faire bénéficier la série pour faire remonter l’audimat. Hélas, ce fût en vain; le public était clairement passé à autre chose, et il était évidemment que cette cinquième saison allait être la dernière.

Qu’en est-il toutefois de la qualité des 21 épisodes de cette cinquième et dernière saison? Ça, c’est une autre histoire… Enfin presque.

 

1. LES REQUINS - 1RE PARTIE
(SHARKS - PART 1)



Résumé :

Un nouveau système de détection sous-marine de l'OSI a cessé soudainement de fonctionner. Grâce à l'US Navy, Oscar Goldman bénéficie d'un sous-marin nucléaire pour se rendre sur les lieux afin de réparer discrètement ce système. Steve Austin fait partie du voyage tout comme Rudy Wells. Alors qu’il approche de sa destination, le sous-marin est victime d'un sabotage et échoue à 90 mètres de profondeur, forçant ainsi l'équipage à évacuer. À bord d’un navire en surface, l’amiral Prescott et Oscar Goldman envoient des plongeurs pour le réparer et le récupérer, mais ils sont encerclés soudainement par des requins qui les forcent à renoncer. Ne croyant pas aux coïncidences, Steve décide de retourner sous l'eau avec l'aide d'une cage anti-requins, persuadé qu'il y a anguille sous roche. Son intuition ne l'a pas trompé puisqu'il est capturé par les hommes de main d'un ancien officier de la US Navy, Morgan Grayland. Sa carrière ruinée depuis sa condamnation en cour martiale, Grayland ambitionne avec l'aide sa fille Cynthia, une experte en biologie marine qui sait commander les requins, de réarmer le sous-marin pour s’en servir à des fins criminelles.

Critique :

En 1975, les studios Universal ont connu un succès sans précédent avec le film de Steven Spielberg, Les Dents de la Mer. Ce long-métrage, qui a démarré le phénomène à Hollywood du cinéma à gros budget à saveur de pop-corn estival, a sans le savoir entrainé la naissance de plusieurs similis dans son sillage, incluant une suite sortie en 1977 afin d’attirer dans le ressac encore plus de billets verts. C’est dans ce contexte que s’inscrit ce double-épisode dont le titre ne laisse planer aucun doute sur les intentions des nouveaux producteurs de la série, croyant sans doute y trouver le pouvoir d’attraction nécessaire pour bien démarrer cette cinquième saison.

Cette idée de confronter l’homme bionique à des requins, dans l’eau et en dehors, peut certes sembler attrayante, mais le fait qu’elle existe par le biais d’une vieille recette hollywoodienne, qui veut que «lorsque quelque chose marque, on le pique», ne saurait garantir que les téléspectateurs vont suivre d’emblée. Surtout si on tient compte du fait que Les Dents de la Mer n’a probablement pas attiré le même public que celui de L’Homme qui valait trois milliards.

Ainsi, malgré le fait que l’intrigue ne porte pas du tout sur des attaques de requins se délectant de vacanciers amateurs de stations balnéaires et de baignades maritimes, on a la constante impression que le récit hybride fait fausse route à force de jouer sur deux tableaux à la fois. Car avec cette histoire de vol de sous-marin par un ancien officier dont la carrière est en déliquescence, de repaire secret protégé par des requins commandés à distance, et de mercenaires uniquement attirés par l’appât du gain, les auteurs ont commis l’erreur non seulement de trop en faire, mais surtout de ramener le personnage de Steve Austin à une sorte d’équivalent à James Bond, alors qu’Harve Bennett et son équipe avaient tout fait pour s’en écarter au moment de lancer la série.

En dépit d’un bon rythme et d’un habile usage de scènes sous-marines comportant de vrais requins qui sont bien intégrées à l’action, cette mise en bouche pour la cinquième saison se révèle déjà une indication qu’elle sera la dernière autant par ses emprunts au film de Spielberg et ses succédanés que par l’absence d’idées neuves pour renouveler la recette, au point même de recycler des éléments des téléfilms produits par Glen A. Larson. La suite de cette aventure routinière ne fera que renforcer ce constat.

Anecdotes :

  • Ce double-épisode marque la première et unique réalisation d'Alan J. Levi pour la série. Il allait toutefois revenir en 1989 à la tête du second téléfilm-réunion L'Espion Bionique.

  • Unique scénario de l'auteur Arthur Weingarten, qui a écrit notamment pour des séries comme Le Frelon Vert, Annie, agent très spécial, Les Mystères de l'Ouest ou Bonanza. Il a également œuvré comme consultant pour La Nouvelle Équipe et le téléfilm Raid sur Entebbe.

  • Seconde apparition pour Pamela Hensley (Cynthia Grayland), après avoir joué dans l'épisode de la quatrième saison L'Imposteur.

  • Troisième présence dans la série pour William Sylvester, mais c'est la seconde fois qu'il y interprète l'amiral Prescott, après l'avoir incarné dans l'épisode de la quatrième saison U-509.

  • Vétéran acteur au curriculum imposant depuis les années 50 jusqu'à son décès en 2005, Stephen Elliott (Morgan Grayland) eût droit à plusieurs rôles récurrents dans diverses séries (Beacon Hill, Executive Suite, Sous le Signe du Faucon, Dallas, Hôpital St. Elsewhere) lorsqu'il eût atteint la cinquantaine. Son cours passage remarqué dans le rôle du chef Hubbard dans le film Le Flic de Beverly Hills a bien souligné la qualité de son travail en tant qu'acteur de troisième plan.

  • Après un passage dans l'armée américaine pendant la Seconde Guerre Mondiale, Gregory Walcott (Alex Parker) a débuté une carrière d'acteur dont la feuille de route comporte notamment de nombreux westerns télévisés (Cheyenne, Laramie, Rawhide, Bonanza) ainsi qu'un rôle de vedette dans la série policière 87th Precinct. Il a eu le malheur d'être le principal protagoniste du célèbre navet d'Ed Wood Plan 9 from Outer Space. Au cours des années 70, il apparaît souvent comme faire-valoir dans les séquences de bagarres à mains nus de plusieurs films mettant en vedette Clint Eastwood où il encaisse les poings de la star (Doux, Dur et Dingue, La Sanction, Joe Kidd, Le Canardeur). Décédé en 2015, son fils est devenu marionnettiste pour la série de films des Hommes en Noir.

  • On peut apercevoir pour la première fois Rudy Wells porter une veste en jean, ce qui deviendra une habitude au cours de cette cinquième saison.

  • Curieusement, le sous-marin qui figure dans cette première partie porte le numéro 509, comme dans l'épisode U-509. Pourtant, c'est le chiffre 686 que l'on peut voir au tout début au moment du générique.

  • Le petit avion jaune que l'on aperçoit dans cette première partie est exactement le même qui figurait dans l'épisode de la seconde saison Erreur de pilotage.

  • Une preuve qu'une réplique en miniature du sous-marin a été utilisée: trop de bulles d'air s'en échappe alors que la coque est relativement petite, ce qui démontre qu'un tuyau d'air caché à même le modèle réduit a été employé pour émettre ce flot de bulles.

  • Au moment de l'évacuation du sous-marin, on peut voir trois hommes se diriger vers le sas d'évacuation. Or, seulement deux sont vus en train de sortir du submersible.

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2. LES REQUINS - 2E PARTIE
(SHARKS - PART 2)

Résumé :

Steve est toujours prisonnier de Grayland malgré une tentative d'évasion pour sauver Rudy Wells, coincé au fond de l'eau dans une bathysphère. Informé de la situation grâce à un message en morse du savant, Oscar convainc l'amiral Prescott d'opter pour l'emploi de mines magnétiques sous-marines plutôt que de bombarder le sous-marin. Ces mines peuvent effectivement empêcher le Stingray de quitter la zone environnante, sans que la vie de Steve et de Rudy soit mise en danger. Ce plan efficace d'Oscar laisse Grayland et sa fille sans solutions, eux qui ne voulaient tuer personne pour réussir leur opération. Bien moins scrupuleux, le chef des hommes de main, Alex Parker, se rebiffe contre Grayland et oblige Steve à se servir de ses pouvoirs bioniques pour pousser le Stingray hors de portée des mines, sinon Rudy Wells mourra. S’il est forcé d’obéir, Steve en profite pour provoquer discrètement une fuite d'huile afin de rendre le sous-marin repérable à un bombardement des destroyers. Parker réplique cependant à la manœuvre en imposant un ultimatum: il enverra un missile nucléaire sur une ville américaine si le bombardement n'est pas interrompu.

Critique :

Que peut-on ajouter alors que tout a déjà été dit dans la première partie? Sinon que les requins à visage humain prennent davantage plus d’importance que ceux en mer. Sans doute afin d’espérer relancer leur intrigue, les auteurs ont cru que de rendre sympathique le premier vilain annoncé, Grayland, qui se voit trahi par ses mercenaires en avouant sa défaite devant son impuissance à recourir à la force, s’avérerait suffisamment surprenante ou originale. Malheureusement, l’effet de surprise était préalablement gâché par trop d’éléments dramatiques qui annonçaient la couleur en première instance, si bien qu’on peut facilement anticiper les événements.

Cela n’a toutefois pas empêché la narration de multiplier les rebondissements, comme si elle était épatée par cette première relance dans le récit. Cela procure certes une certaine vigueur à cette seconde partie, mais à force d’imaginer autant de retournements de situation, l’histoire y perd en crédibilité. On se souvient que Kenneth Johnson avait déclaré notamment qu’il fallait faire très attention sur les limites des capacités des pouvoirs bioniques de Steve Austin. Mais il semblerait que les scénaristes de ce double-épisode aient oublié ces normes, en particulier lorsque Steve est contraint de se servir de sa force bionique pour pousser le sous-marin échoué hors de portée des mines sous-marines envoyées par Oscar.

Encore heureux que l’ensemble ne soit pas ennuyeux à travers une réalisation fonctionnelle, bien qu’assurée. Mais avec ce démarrage plus que moyen, on peut aisément anticiper aussi bien l’orientation des nouveaux producteurs pour cette cinquième saison que les difficultés à renouveler la série sans en franchir ses règles de base élémentaires.

Anecdotes :

  • Deuxième apparition de l'acteur John de Lancie dans la série.

  • Le producteur Fred Freiberger a collaboré au scénario de cette seconde partie.

  • Un épisode de la troisième saison de Super Jaimie, Mortellement Vôtre, partage une intrigue très similaire avec Les Requins puisqu'on y retrouve le même schéma de base concernant un émetteur-récepteur saboté et des requins attirés par des méthodes artificielles.

  • À nouveau en dépit de ses pouvoirs bioniques, Steve effectue une action humainement impossible, lorsqu'il pousse le sous-marin échoué à travers un champ de mines, à la demande des mercenaires dirigés par Alex Parker.

  • Les scènes sous-marines figurant les vrais requins et les cascadeurs ont été essentiellement filmés par une seconde équipe dans les environs de Silver Springs, près de la ville d'Ocala, ainsi qu'à Ormond Beach en Floride. L'un des cascadeurs, Carey Holland, est devenu plus tard maire de la municipalité de Bunnell dans ce même état.

  • On peut clairement voir la différence entre les plans tournés dans de vrais fonds marins et les plans filmés à l'intérieur d'un réservoir en studio. En effet, les gros plans des acteurs en tenue de plongée laissent paraître un mur bleu foncé derrière eux qui tranche avec la couleur naturelle du bleu marin océanique.

  • Certains effets sonores employés lors des séquences sous-marines ne sont pas crédibles car ils ressemblent à des sons entendus hors de l'eau.

  • Le premier jour de son entraînement en immersion sous-marine, Lee Majors a eu la surprise de voir que le réservoir où il devait plonger était vide alors qu'il était entièrement équipé de sa combinaison. Depuis et à chaque fois qu'il a eu une scène sous-marine à tourner au cours de sa carrière, Lee Majors s'est toujours assuré que le réservoir prévu pour le tournage et les répétitions soit rempli d'eau avant de revêtir une combinaison de plongée.

  • L'acteur Gregory Walcott, qui incarne le chef des mercenaires Alex Parker, a été doublé à quelques reprises dans cette seconde partie car on peut entendre une voix différente de l'acteur s'exprimer au moins à deux reprises dans la version originale.

-Amiral Prescott: I don't believe it.

-Oscar Goldman: Of course not, because you don't really know Steve Austin.

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3. COMPTE À REBOURS - 1RE PARTIE
(DEADLY COUNTDOWN - PART 1)

Résumé :

Afin de remplacer le "cerveau" informatique d'un dispositif anti-missiles situé en orbite autour de la Terre, Steve Austin est chargé par Oscar d'aller dans l'espace en compagnie du docteur Leah Russell, qui a conçu le nouveau système électronique qu'elle devra relier au satellite. Un certain Gordon Shanks a l'intention de s'emparer de ce nouveau système afin de le revendre au plus offrant. Shanks compte y parvenir en détournant la fusée qui transportera Steve et Leah Russell avec l'aide d'un centre de contrôle pirate. Ayant eu vent d'activités d'espionnage entourant la mission, Oscar convainc la NASA de devancer la date de décollage de la fusée de quatre jours. Informé de cette décision, Shanks ordonne à Edgar Webster, infiltré au sein de la NASA, de provoquer un accident pour retarder la mission, le temps que son centre de contrôle soit opérationnel. Webster embauche alors Julian Richman, un ancien condamné ayant une dent contre Steve pour l'éliminer. Richman ayant échoué dans sa mission, Shanks fait enlever la fille de Dave McGrath, le chef de mission de la NASA, pour forcer ce dernier à saborder la fusée juste avant son décollage.

Critique :

D’une manière générale, les épisodes montrant Steve Austin en tant qu’astronaute comptent parmi les bons, voir les très bons épisodes de la série. Bénéficiant à nouveau de la collaboration de la NASA, qui a permis à la production de venir tourner à Cap Canaveral où elle effectue aussi bien les recherches spatiales que l’envoi de fusées, de satellites ou de navettes dans l’espace, ce double-épisode y gagne une certaine valeur d’authenticité. C’est heureux, car ce double-épisode est loin d’être sans défauts.

Le premier problème est que la trame de base rappelle pour beaucoup celle de James Bond 007 contre le Docteur No, alors que des «espions» ou des personnes aux intentions moins nobles veulent détourner une fusée américaine à partir d’un centre de contrôle pirate. Mais là où le docteur No agissait pour le compte d’une organisation internationale d’extorsion afin de saboter l’envoi de satellites dans l’espace, les vilains de cet épisode veulent plutôt s’emparer d’un nouveau système électronique.

Un autre problème est sans doute que par souci de crédibilité, étant donné tout l’aspect à valeur documentaire que représentent les décors à même le site de la NASA en Floride, l’intrigue tarde quelque peu à démarrer et traine en longueur. La volonté des espions de gagner du temps avant le décollage de la fusée de Steve et de sa partenaire, ainsi que les moyens pour y parvenir, sont par moments un peu trop étirés. En prime, l’histoire comporte des aspects controuvés, comme cette romance entre Steve et Leah Russell auquel on ne croit pas, tellement elle n’apporte rien au récit, et l’intervention d’un type prêt à éliminer Steve pour se venger.

C’est un petit peu dommage que ces défauts viennent gommer une partie de l’attrait qu’apporte cette nouvelle collaboration entre la NASA et la série. Mais cela témoigne à nouveau de la difficulté à renouveler des concepts développés lors des saisons précédentes ou à trouver de nouvelles recettes pour rafraichir un peu le tout. Signalons tout de même que cette première partie s’achève sur un bon suspense laissant présager une certaine amélioration pour la suite; ce qui ne sera, hélas, pas confirmée.

Anecdotes :

  • Vétéran confirmé après six épisodes sous sa gouverne, l’ancien assistant Cliff Bole assure avec Compte à rebours la direction d’un double-épisode plus ambitieux pour la première fois.

  • Gregory S. Dinallo fait partie du contingent de nouveaux scénaristes embauchés pour écrire les épisodes de la cinquième saison. Du lot, il fut le plus productif avec cinq épisodes sous sa plume, incluant Compte à rebours. Ayant fait ses débuts notamment avec Quincy, sa carrière d’auteur pour la télévision ne s’est jamais vraiment établie. On se souvient surtout de son travail sur K2000 et Walker, Texas Ranger où il a également été producteur.

  • Ayant fait ses débuts à l’âge de 12 ans, l’actrice anglaise Jenny Agutter (Leah Russell) s’est d’abord fait connaître par quelques rôles qui ont été le reflet du changement des mœurs cinématographiques de l’époque dans des films comme I Start Counting, où elle a incarné une adolescente amoureuse de son beau-frère adulte, et La Randonnée, où elle a eu droit à une scène de nudité alors qu’elle n’avait pas encore 18 ans. Adulte, elle a déménagé brièvement à Hollywood où elle s’est signalée dans quelques films cultes comme L’Âge de Cristal, où figure Farrah Fawcett, l’épouse de Lee Majors, mais également Equus, où elle sort de son image de sex-symbol pour attirer l’attention de la critique sur la qualité de son jeu. À la télévision, les fans se rappellent de son apparition remarquée dans un épisode de la série Equalizer, mais surtout de ses prestations dans les adaptations de pièces de théâtre de Shakespeare pour la BBC, alors qu’elle avait décidé de revenir en Angleterre. Elle a eu également la chance de jouer à la fois une enfant et la mère dans les différentes adaptations de Les Enfants du chemin de fer selon les versions. Toujours active et appréciée, on peut actuellement la voir dans le rôle de sœur Julienne dans la série S.O.S. Sages-Femmes et comme conseillère politique dans les superproductions de l’Univers cinématographique Marvel comme The Avengers et Capitaine America: Le Soldat de L’Hiver.

  • Acteur vedette de la série Sur la Piste du Crime pendant neuf ans, Philip Abbott (Dave McGrath) est un vétéran de la télévision qui s’est montré à l’aise dans tous les genres, incluant le soap opera (Les Héritiers, Les Feux de l’Amour) et les voix de dessins animés (Nick Fury dans les séries animées de Marvel), depuis le début des années 50 jusqu’à sa mort en 1998. Il fut également le célèbre Oncle Phil qui fit la présentation de courts-métrages d’animations inspirés des célèbres personnages de Walt Disney, segments qu’il a lui-même réalisés.

  • Steve Austin a suffisamment confiance en sa partenaire de vol Leah Russell au point qu’il lui dévoile ses pouvoirs bioniques, non sans un brin d’humour, en courant devant elle sur un tapis roulant à la vitesse de 95 km/h. À noter que lors de cette séquence, le bruit du tapis roulant se fait entendre quelques secondes avant qu’il ne démarre et que Steve ne commence à courir.

  • Satisfaite de sa collaboration avec la production, la NASA a autorisé le tournage de certaines scènes à la base de lancement de Cap Canaveral et au centre spatial Kennedy en Floride.

  • La fusée de décollage censée être employée dans cet épisode est la Saturne 1b. Certains plans tirés des films de la NASA montrent cependant une fusée Saturne 5. Lorsqu’elle explose à la fin de cette première partie, c’est une fusée de type Atlas qui est montrée à l’écran.

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4. COMPTE À REBOURS - 2E PARTIE
(DEADLY COUNTDOWN - PART 2)

Résumé :  

Steve Austin s'est gravement blessé à la tête au moment de l'évacuation de la fusée avec Leah Russell, suite à l'ordre d'annulation de la mission par McGrath. Webster ayant signifié qu'il ne libérerait pas sa fille Melissa, McGrath, en plus d'être poussé par le remords, avoue à Steve sous sédatif à l'hôpital qu'il est le responsable du sabordage de la mission. Lorsque Steve est finalement guéri, il parvient à convaincre Oscar d'aller lui-même libérer la fille de McGrath. Le chef de mission ayant identifié le visage de Webster, Steve lui file le train en espérant qu'il le mène à l'endroit où Melissa est détenu. Après l'avoir finalement libéré, plus rien ne semble devoir contrecarrer la mission spatiale prévue. Sauf que le système de guidage secret de Gordon Shanks est cette fois opérationnel, ce qui lui permettra de prendre le contrôle de la fusée de Steve et de Leah Russell dès le décollage. Il faudra une défectuosité à l’œil bionique de Steve lors du compte à rebours pour qu'il se rende compte que le système de guidage est reprogrammé à l'insu de la NASA et finalement venir à bout de Shanks et de ses complices au tout dernier moment.

Critique :

Ce qui avait commencé en première partie comme une histoire relativement crédible, mais un peu trop étirée en longueur, se poursuit exactement en sens inverse dans cette seconde partie, à savoir que les rebondissements s’y multiplient et s’accélèrent au point de surtaxer la crédulité du public. Le fait que Steve Austin soit blessé à la tête, mais récupère si rapidement pour ensuite prendre sur lui le fait de libérer la fille du chef de mission de la NASA, kidnappée par les espions, et reprenne le cours de la mission spatiale prévue au tout début, défie les lois de la logique humaine.

On a beau se dire qu’il était peut-être plus facile à l’époque de faire avaler certaines incongruités ou qu’elles passeraient mieux étant donné les pouvoirs bioniques du héros relevant de la science-fiction. Il reste qu’on a bien du mal à croire que la NASA laisserait un de ses astronautes partir en mission de sauvetage après une blessure à la tête et encore moins poursuivre une mission spatiale demandant des capacités physiques et mentales très exigeantes.

Pour ne rien arranger, ce changement de tempo en seconde partie a rendu caduques certaines sous-intrigues illustrées dans la première. Par exemple, la romance entre Steve et sa partenaire Leah Russell est ici évacuée, au point même ou le personnage de cette dernière n’a plus grand-chose à faire dans le récit à part accompagner Steve et lui servir de faire-valoir. Si bien que non seulement, le talent de la jeune actrice anglaise qui incarne Leah Russell, Jenny Agutter, n’est pas du tout exploité à sa juste valeur, mais en plus, cela vient confirmer que les auteurs ont perdu le fil rouge de leur scénario.

Notons quand même une bonne idée au final, lorsque Steve déduit par la défectuosité de son œil bionique que les espions sont en train de reprogrammer le système de guidage de la fusée afin de s’en emparer. Grâce à quelques informations bien évoquées auparavant, ce punch final parvient à sauver quelque peu cette deuxième partie, certes peu ennuyeuse, mais bien loin du niveau de qualité auquel la série nous avait habitué. Il est somme toute dommage qu’avec les moyens à sa disposition et l’appui de la NASA, ce double-épisode n’arrive pas à dépasser la note moyenne.

Anecdotes :

  • Seconde et dernière apparition dans la série de Mills Watson (Edgar Webster) après avoir joué dans l’épisode de la quatrième saison Un pied en enfer.

  • Troisième et dernière apparition dans la série de Lloyd Bochner (Gordon Shanks), encore une fois dans un rôle de vilain comme dans Le Robot et Carnaval d’espions.

  • L’auteur du roman à l’origine de la série, Martin Caidin, a obtenu dans ce double-épisode son premier et unique rôle comme acteur. Il est effectivement l’opérateur-radio Beck de l’organisation d’espionnage menée par Gordon Shanks.

  • Lee Majors et Jenny Agutter portaient de vraies tenus d’astronautes pour ce double-épisode, à ce détail près que le système de refroidissement de fonctionnait pas. Les deux acteurs ont alors dû travailler avec ce costume sous l’effet d’une chaleur accablante.

  • Une séquence montre à deux reprises le même paysage dans le rétroviseur d’une voiture des espions, alors que la voiture en question avait changé de place entre les deux plans.

  • À l’origine, le titre de ce double-épisode fut Ennemies in Space.

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5. LE SCALPEUR
(BIGFOOT V)

Résumé :  

Alors qu'elle faisait des recherches dans la région de San Angelo, l'anthropologiste Hope Langston a réveillé par inadvertance le Bigfoot. Elle alerte l'OSI en croyant avoir fait une grande découverte, mais Oscar, Rudy et surtout Steve pensent autrement. Car l'être cybernétique conçue par les extraterrestres demeurant dans les montagnes serait finalement resté seul sur Terre. Steve et Rudy se rendent alors sur les lieux pour le confirmer. Afin toutefois de garder le secret sur la véritable origine de la créature, Steve cherche à convaincre Hope Langston de ne pas la capturer elle-même. Ses partenaires, Jason O'Neal et Charlie Wynn veulent cependant capturer le Bigfoot pour leur propre compte et espérer en tirer fortune. Il se trouve néanmoins que le Bigfoot, malgré qu’il ait reconnu Steve, subit d'atroces souffrances depuis son réveil inopiné qui le rendent imprévisible et incontrôlable. Steve et Rudy découvrent alors que le Sasquatch est en processus de mutation pour devenir une créature pleinement terrestre et adapté à l'écosystème de la région, mais que son réveil a stoppé ce processus, ce qui le place en danger de mort.

Critique :

Si les précédentes aventures de Steve Austin face au Bigfoot dénotaient une certaine ambition, on ne peut en dire autant de cet épisode. Cette nouvelle suite ressemble plus à un citron asséché dont les auteurs essaient malgré tout d’en presser encore le jus restant, ou bien à une forme de paresse créative se contentant de rester assise sur les lauriers de ses succès antérieurs en croyant à tort que le public sera toujours fidèle au rendez-vous, étant donné la popularité du personnage.

À court d’idées, de moyens et surtout de fraîcheur, le récit tourne plutôt les coins ronds au point d’en devenir banal, alors que les histoires précédentes étaient divertissantes. Il y a bien quelques bons passages, notamment humoristiques, impliquant deux chasseurs un peu timorés qui espèrent faire un gros coup d’argent en capturant et en vendant le Bigfoot. Mais l’ensemble demeure dispensable, surtout qu’il ne comporte pas beaucoup d’action et encore moins d’affrontements entre Steve et le Scalpeur qui faisaient une partie du charme des épisodes antérieurs.

Le spectateur attentif, tout comme le fan assidu, notera des erreurs de continuité dans la logique narrative entre ce Bigfoot V et la fin de Le Retour du Scalpeur (voir Anecdotes), ainsi qu’un décor de base extra-terrestre, où Bigfoot est maintenu en sommeil, réduit au minimum syndical, ce qui trahit une réduction budgétaire conséquente. Encore heureux que le charme fonctionne toujours entre Steve et le Scalpeur lorsque leurs routes se croisent de nouveau, mais il ne faut pas compter que là-dessus pour donner le change à un public supposément gagné d’avance.

Anecdotes :

  • Déjà un second scénario consécutif pour Gregory S. Dinallo.

  • Bigfoot V représente la toute première réalisation officielle de Rod Holcomb, qui était également producteur associé de la cinquième saison de la série. Par la suite, il s’est fait un nom comme spécialiste de téléfilms ou comme réalisateur de pilotes de séries télés. Toujours en activité, il a à son crédit des épisodes de séries comme Galactica, L’Île Fantastique, Ralph Super-Héros et Urgences.

  • Cet épisode marque également la toute première apparition au petit écran de l’actrice de Broadway Katherine De Hetre (Hope Langston). Préférant de loin la scène aux écrans, elle s’est contentée de quelques présences sporadiques dans des films comme Météore ou Bienvenue Mister Chance, ou des séries comme Quincy et Arabesque. Décédée en 2017, elle avait été choisie pour ce rôle de primatologue à cause de sa ressemblance frappante avec Jane Goodall, une sommité dans la profession.

  • Les acolytes d’Hope Langston sont incarnés par deux vétérans acteurs habitués aux rôles de compositions: Tony Young et Geoffrey Lewis. Tony Young s’est d’abord signalé dans plusieurs westerns au cinéma et à la télévision (Laramie, Cheyenne, Bronco, La Grande Caravane, Bonanza, Le Virginien, le Cheval de fer), avant de diversifier ses apparitions (Star Trek, Les Rues de San Francisco, Opération Vol, K2000, Code Quantum, Médecin d’aujourd’hui) jusqu’à sa mort en 2002. Quant à Geoffrey Lewis, son allure rustique ne l’a pas empêché de s’imposer comme un solide professionnel à la télévision (Arabesque, L’Agence tous risques, Magnum, Esprits Criminels) et au cinéma, en dépit de quelques tentatives avortés dans la peau de personnages récurrents (Flo, Mike Land, détective, Falcon Crest). À l’aise dans tous les genres, il nous a quitté en 2015.

  • Malgré son inconfort avec le costume et le maquillage du Bigfoot, Ted Cassidy a accepté de rempiler pour une dernière fois dans le rôle.

  • Les membres bioniques de Steve ont encore des problèmes de fonctionnement face aux froides températures dans cet épisode. C’est également le cas pour le Bigfoot.

  • Par souci d’économie budgétaire, les extra-terrestres qui accompagnaient le Bigfoot dans les doubles-épisodes précédents ne figurent pas dans Bigfoot V, et le décor où le Bigfoot est mis en sommeil est réduit au strict minimum en comparaison aux décors de la base tels qu’on a pu les voir auparavant.

  • Le personnage d’Apploy avait déclaré dans Le Retour du Scalpeur qu’un vaisseau spatial est censé venir récupérer les extra-terrestres d’ici un siècle. Pourtant, Steve affirme dans cet épisode les avoir vu quitter la Terre.

 

-Hope Langston (à l’un de ses acolytes): I mean I'm a genuine anthropologist, not some unsuspecting victim who saw your ad in a hunting magazine.

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6. LE VENT DE LA MORT
(KILLER WIND)

Résumé :

Une tornade est sur le point de frapper le secteur de la petite ville de Bridgeton. Les vents violents qui la précèdent forcent Steve Austin à poser son avion sur une route désertique alors qu'il effectuait un vol de plaisance en compagnie de Rudy Wells. Le savant s'étant blessé à la cheville après l'atterrissage, Steve parvient à l'emmener à une halte-routière tenue par une certaine Rhonda Allen. Cette dernière s'inquiète pour son père Garth, un secouriste qui cherche à ramener en sûreté un groupe d'enfants, incluant le petit frère de Rhonda, parti en pique-nique sur la montagne malgré l'alerte météo. Ne trouvant pas de véhicules disponibles, Steve court alors vers le lieu où il a aperçu plus tôt une camionnette coincée sur le bord de la route, sans savoir qu'elle a servi à un hold-up commis par trois hors-la-loi. Les malfaiteurs ont en effet cru profiter des conditions météo pour accomplir leur méfait. Pendant ce temps, un éclair a bousillé la génératrice alimentant le téléphérique qui ramenait le groupe d'enfants et leur gardienne après leur pique-nique. Steve a donc pas mal de pain sur la planche alors qu'il doit non seulement arrêter les voleurs de banque, mais également sauver les enfants coincés dans le téléphérique avant que la tornade n'arrive.

Critique :

Sans affirmer qu’il sort de la routine dans laquelle les premiers épisodes de cette cinquième saison nous avaient quelque peu confinés, il faut reconnaître que Le Vent de la Mort compte parmi les bonnes intrigues d’action de la série. Bien que la vraisemblance soit laissée au vestiaire et frise parfois le rocambolesque, le rythme d’ensemble, animé par plusieurs personnages et autant de situations mélangeant histoire policière et film catastrophe, nous tient en haleine du début à la fin.

Il s’agit certainement d’un des épisodes où Steve Austin a fort à faire au point où ses pouvoirs bioniques sont largement sollicités. Toujours sur la brèche, continuellement en mouvement, Steve joue les bons samaritains sans rechigner, même si rendu à cette cinquième saison, le public est moins surpris de ce qu’il est capable de faire, ce qui rend l’ensemble plus prévisible, d’autant que les surprises se font rares et les coïncidences un peu trop fortuites.

Reste qu’on se laisse prendre au jeu à suivre ces péripéties teintées par moments de portions d’humour bienvenues. De plus, on ne saurait oublier le clou du spectacle lors de la séquence finale du sauvetage des enfants coincés dans le téléphérique. Vince Deadrick Sr., la doublure habituelle de Lee Majors pour les scènes de cascades, ayant été blessé à la tête, c’est la star elle-même qui a exécuté ce véritable morceau de bravoure en marchant sur le fil du téléphérique face à la caméra, au péril de sa vie. Rien que pour ça…

Anecdotes :

  • Troisième épisode de suite écrit par Gregory S. Dinallo et treizième épisode sous la gouverne de Richard Moder.

  • Après avoir joué un vilain dans l’épisode de la première saison Seuls les plus forts survivent, James «Tenafly» McEachin est de retour dans la série dans un rôle plus sympathique de père de famille (Garth Allen) qui se blesse en voulant sauver les enfants prisonniers du téléphérique.

  • De son vrai nom Sheila Wills, Sheila DeWindt s’est vu offrir son premier personnage substantiel dans cet épisode, en incarnant Rhonda, la fille de Garth Allen qui tient une halte-routière. Elle avait eu auparavant une apparition dans Tanya lors de la troisième saison. Par la suite, elle obtint d’autres rôles dans des séries comme Galactica, Quincy, Kojak, Buck Rogers et surtout B.J. and the Bear. Elle a pris sa retraite en 2003 pour s’occuper de ses enfants qu’elle a eues avec l’acteur de Miami Vice Philip Michael Thomas.

  • Le chef des voleurs est interprété par Adam Roarke, né Richard Jordan Gerler. Ancien membre d’un gang de rue dans sa jeunesse, il s’est imposé tout d’abord dans plusieurs films de motards avec Jack Nicholson au cours des années 60 avant que le film Easy Rider ne devint culte. Son look rebelle fut exploité également à la télévision dans Star Trek, La Nouvelle Équipe, Médecins d’aujourd’hui ainsi que dans quelques téléfilms et séries B. Il est mort en 1996 à l’âge de 58 ans.

  • Le Vent de la mort est le seul épisode de toute la série où Oscar Goldman ne figure pas.

  • Rescue fut d’abord le titre envisagé pour cet épisode.

  • Avant que Lee Majors n’exécute lui-même la cascade sur le fil du téléphérique, les producteurs avaient tenté de trouver un professionnel pour remplacer Vince Deadrick Sr., doublure habituelle de la star. Une seule personne fût trouvée, mais cette dernière a refusé.

  • Une idée fausse a longtemps circulé à l’époque voulant que les tornades ne se produisent jamais dans les régions montagneuses, alors que c’est le cas dans cet épisode. La réalité est que ce phénomène peut se produire, sauf qu’il s’avère rare tout simplement.

  • L’avion piloté par Steve avec Rudy à bord est le même que celui piloté par le sénateur Hill dans l’épisode de la seconde saison Erreur de pilotage, soit un «Ryan Navion».

  • Rhonda Allen se sert visiblement mal de sa radio car son doigt ne libère jamais le bouton d’émission afin de pouvoir écouter les transmissions comme il se devrait.

  • Au moment où Steve se sert de ses pouvoirs bioniques pour déplacer le téléphérique, l’employé de maintenance, qui était à côté de Garth Allen pour observer la scène, est subitement disparu sans raison pour ne plus du tout réapparaître.

  • On se demande bien à quoi a pu servir la corde que Steve transportait avec lui au moment du sauvetage du téléphérique puisqu’il ne s’en est finalement pas servi.

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7. COMME SUR DES ROULETTES
(ROLLBACK)

Résumé :

L'OSI a appris que le directeur-gérant d'une équipe de roller derby, Rand Hendricks, va recevoir 10 millions de dollars d'un syndicat international d'espionnage en échange d'informations classées "top-secret" livrables le jour de l'Halloween. Pour prendre Hendricks en flagrant délit, Oscar a conçu un plan pour que Steve Austin puisse devenir l'un des joueurs de son équipe. Le plan semble avoir réussi, et Steve en vient à découvrir qu'Hendricks détient les plans architecturaux du Pentagone. Oscar organise alors une souricière sur place, pendant qu'Hendricks entraîne son équipe en vue du vol qu'il compte effectuer. Sauf qu’Hendricks sait déjà que l'homme bionique est un agent infiltré et il se sert de lui depuis le début pour le guider vers une fausse piste. En effet, sa cible réelle est le quartier-général de l'OSI et le contenu du coffre-fort d'Oscar. Lorsque Steve l'apprend, il ne peut plus faire machine arrière, d'autant plus qu'Hendricks menace de tuer l'entraîneur de l'équipe, Maureen Wright, s'il n'exécute pas le vol avec les autres membres de l'équipe.

Critique :

Un exemple parfait d’épisode qui a mal vieilli en misant sur un phénomène à la mode, sans se soucier de la vraisemblance de sa présence ou de son utilité dans un récit portant sur un casse censé être savamment élaboré. Sincèrement, l’extravagance qui parsème l’ensemble suscite davantage le rire involontaire du téléspectateur qui ne peut tout simplement pas croire à cette histoire de cambriolage des bureaux de l’OSI visant à dérober des informations classés top-secret, avec des voleurs se servant de patins à roulettes.

Depuis le début de la série, on a pu voir Steve Austin s’infiltrer dans différents milieux, en train d’exécuter divers métiers. Malgré son physique sportif, le fait de le voir comme joueur professionnel de «roller derby», sport nord-américain populaire à l’époque, n’apparaît pas vraiment convaincant. Mais le fait toutefois que le directeur-gérant d’une équipe pratiquant ce sport veut se servir des talents de ses joueurs pour réaliser son cambriolage au sein de l’OSI est encore plus tiré par les cheveux.

Comme en prime, les voleurs sont revêtus de déguisements de bal-masqué en plus de leurs patins à roulettes pendant l’exécution du vol, on se demande vraiment si on ne s’est pas trompé de série, car ce genre de situation avec tous ces accoutrements fantaisistes auraient mieux parus dans un épisode de Chapeau Melon et Bottes de Cuir, tiens!

Capable du meilleur comme du pire, le scénariste Steven E. De Souza n’a clairement pas eu peur du ridicule avec ce scénario de commande, lui qui avait pourtant écrit l’excellent La Sonde de la mort lors de la saison précédente. La nonchalance de l’interprétation, incluant Lee Majors, est également une bonne indication que les acteurs n’y croyaient tout simplement pas.

Anecdotes :

  • Arrivé tardivement sur la série, le réalisateur Don McDougall signait ici le premier de ses trois épisodes au cours de cette saison Cinq. En dépit d’une carrière au style anonyme ou inexistant depuis les années 50 jusqu’au milieu des années 80, McDougall a tout de même à son actif de très nombreux épisodes de séries comme Rintintin, Jungle Jim, Bonanza, Rawhide, L’Homme de fer, La Nouvelle équipe, Le Virginien, Mannix et Shérif, Fais-moi peur! Décédé en 1991, il avait conclu sa carrière en réalisant quelques épisodes des dernières saisons de l’autre série populaire mettant en vedette Lee Majors: L’Homme qui tombe à pic.

  • Second et dernier scénario de Steven E. De Souza, de loin inférieur en qualité à son premier qu’était La Sonde de la mort.

  • Les acteurs Robert Loggia (Hendricks) et Suzanne Charny (Maureen Wright) font également leur seconde et dernière présence dans la série en tant qu’artistes invités. Tous les deux avaient respectivement joués dans The Thunderbird Connection et Lavage de Cerveau au cours de la quatrième saison.

  • On peut entendre encore une fois l’effet sonore bionique lorsque Steve se sert de son bras gauche, au moment où il sort Hendricks de la fourgonnette.

  • C’est la dernière fois que le nom de la secrétaire d’Oscar, Peggy Callahan, est cité dans le dialogue, bien qu’elle ne figure pas dans cet épisode.

  • On peut clairement voir l’ombre du caméraman dans un plan où l’un des voleurs tire une capsule de gaz sur un des gardiens des bureaux de l’OSI.

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8. MISSION LUNE - 1RE PARTIE
(DARK SIDE OF THE MOON - PART 1)

Résumé :

Commandité par le gouvernement américain, l'astrogéologiste Charles Leith explore les astéroïdes afin de découvrir un nouveau minerai, le dilanthium. En tant qu'astronaute d'expérience, Steve l'accompagne, mais les deux hommes ne s'entendent guère. Pour le voyage suivant, le scientifique use de son privilège de chef de mission pour constituer sa propre équipe incluant son fils; Steve ne devant agir que comme soutien. Sauf que Leith est convaincu que la grande partie du dilanthium qu'il convoite se trouve sur la surface cachée de la Lune, et il compte s'y rendre sans l'autorisation de la NASA. Tout en faisant croire à l'analyste chimique faisant partie de la mission, Bess Fowler, que les recherches sur la Lune ont été autorisées, Leith a organisé les choses pour que la NASA pense que lui et son équipe soient sur l'astéroïde prévu. Mais peu de temps après que Leith ait commencé son exploration minière de la face cachée de la Lune, son orbite s'est considérablement modifiée, si bien qu'elle se rapproche de la Terre avec pour conséquence de sévères et inquiétantes détériorations climatiques. Steve demande alors à aller sur la Lune pour résoudre ce mystère.

Critique :

Avec un titre faisant référence à un album célèbre du groupe Pink Floyd, ce double-épisode marque une tentative ambitieuse de mêler certains éléments réalistes des voyages dans l’espace, toujours en collaboration avec la NASA, avec d’autres ressortant carrément du domaine de la science-fiction. Certes, la série avait déjà flirté avec le genre auparavant, mais en réussissant quand même à rester globalement crédible sans trop forcer la note, sauf en quelques occasions.

C’est toutefois la première fois ici que Steve Austin voyage dans l’espace pour vivre une aventure qui dépasse de loin ce que les astronautes avaient accomplis jusque-là. On le constate d’entrée de jeu avec une ouverture sur un astéroïde à proximité de la planète Mars, qui n’est pas sans rappeler certains segments des aventures en bandes dessinées de l’aviateur et astronaute Dan Cooper, conçues par Albert Weinberg.

Cette volonté d’aller un peu plus loin dans l’aventure spatiale s’explique bien évidemment par le succès au cinéma de Star Wars, afin de mieux se connecter aux goûts du public tout en voulant préserver ceux des aficionados de la série. Il y a toutefois le risque qu’à force de vouloir satisfaire plusieurs catégories de spectateurs, on n’en satisfait à l’arrivée aucune. Heureusement, l’intrigue de cette première partie nous tient quand même assez bien en haleine pour qu’on ait l’envie de connaître la suite.

Néanmoins, à force de faire chevaucher les aspects réalistes de la série sur les fils du genre qu’est la science-fiction, on risque également de perdre en crédibilité et en vraisemblance dans le scénario. Malgré les efforts de l’auteur John Meredyth Lucas, rompu à ce genre d’exercice, ce dernier n’y parvient pas suffisamment pour rendre exceptionnelle cette aventure, qui se regarde quand même avec un certain plaisir, malgré une réalisation fonctionnelle mais correcte du vétéran Cliff Bole. Nous aurons l’occasion de revenir là-dessus  de façon un peu plus élaboré dans la critique de la seconde partie de ce double-épisode.

Anecdotes :

  • Cette huitième réalisation de Cliff Bole représente également son second double-épisode consécutif après Compte à rebours.

  • Sur une idée d’histoire du producteur Richard Landau, John Meredyth Lucas a conçu son second scénario pour la série. Son travail étant largement apprécié par les producteurs, l’auteur a été davantage sollicité pour cette cinquième saison dans la confection des récits.

  • Bien qu’il s’agisse de la troisième apparition de l’acteur Jack Colvin dans la série, c’est la première fois qu’il y incarne un protagoniste d’importance en tant qu’artiste invité. De surcroit, ce rôle de vilain (Charles Leith) a coïncidé avec son émergence comme co-vedette de la série L’Incroyable Hulk en tant que Jack McGee, le journaliste qui traque sans relâche le monstre vert, alors qu’elle en était à sa première saison. On peut dire que 1977 fût une année de consécration dans sa carrière grâce autant à son talent qu’à la nature antipathique de ses deux personnages.

  • Grande blonde élégante, Simone Griffeth (Bess Fowler) a fait ses débuts dans le métier d’actrice dès l’enfance au théâtre. Jeune adulte, elle s’est signalée dans quelques films de séries B au début des années 70, notamment dans le rôle de la co-pilote de David Carradine dans le film-culte La Course à la mort de l’an 2000. À la télévision, elle est apparue dans des séries variées comme Les Dessous de Palm Beach, Les Craquantes, Magnum, Hooker et la populaire sitcom Vivre à trois. Toujours en activité, elle enseigne également le théâtre en plus de travailler occasionnellement avec son époux dans le domaine de l’immobilier.

  • Le mystérieux commanditaire de Charles Leith est incarné par le vétéran acteur Skip Homeier, habitué aux personnages peu sympathiques depuis son adolescence à cause de son faciès menaçant. En plus de quelques rôles dans des westerns et films noirs, Homeier a pu se signaler dans des séries comme Dan Raven, Perry Mason, L’Homme à la Rolls, Voyage au fond des mers, Lassie, Le Monde Merveilleux de Disney et deux épisodes de Super Jaimie. Disparu des écrans depuis 1982, il est décédé en 2017 à 86 ans.

  • Certains plans montrant Steve Austin sur la Lune ont été réutilisés dans la version du pilote original en deux parties diffusées en reprise, afin de combler le temps imparti par ce format.

  • L’aspect intérieur de la base lunaire et les combinaisons spatiales, bien qu’à une échelle beaucoup plus réduite, ressemble à ce que l’on peut voir dans le film de James Bond, Moonraker, qui est sorti deux ans plus tard.

  • Croyant insuffler un réalisme scientifique à l'épisode, les responsables des effets sonores ont commis une erreur en omettant tout son ambiant sur les scènes d'astéroïdes, sauf lorsque Steve lance un frisbee après avoir posé le pied sur la Lune.

  • L’emploi d’images d’archives montrant les vols spatiaux de la NASA vers la Lune montre du matériel standard de l’époque. Pourtant, le module lunaire que l’on peut voir dans ce double-épisode, une fois posé sur un astéroïde, possède des capacités futuristes supérieures à celles du module employé lors des missions Apollo.

  • Le scénario sous-entend que le côté éloigné de la Lune est toujours sombre, ce qui est faux.

  • Le temps de communication entre la Terre et la Lune est de 1,3 seconde, pour un aller-retour de près de 3 secondes dans ce double-épisode. Or, la Lune est située à au moins deux millions de kilomètres de la Terre. Par conséquent, cela ajouterait 13 secondes aux communications aller-retour, empêchant Steve et Oscar d'avoir une conversation en temps réel sans aucune attente.

  • La chambre de test cryogénique devrait avoir une substance pratiquement incassable comme un verre de sécurité pour la fenêtre de la porte, et pas seulement un verre ordinaire qui se brise en énormes fragments pointus.

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9.  MISSION LUNE - 2E PARTIE
(DARK SIDE OF THE MOON - PART 2)

Résumé :

Fait prisonnier par Charles Leith une fois arrivé sur la Lune, Steve Austin essaie en vain de raisonner le scientifique, mais ce dernier est trop obsédé dans sa quête du dilanthium, croyant agir pour le bien commun en compensation des catastrophes climatiques qu'il provoque. Steve tente une évasion, mais le complice de Leith, Eric Muller, le rejoint alors qu'il était en train d'alerter Oscar par radio. Se voyant forcé d'accélérer l'extraction minière avant que les secours envoyés par Oscar n'arrivent, Leith songe à faire exploser un engin nucléaire, ce qui provoquerait une catastrophe sans précédent sur Terre. Pour s'assurer la collaboration de Steve dont les pouvoirs bioniques peuvent aider à configurer adéquatement le tunnel d'extraction, Leith accepte de lui permettre de prévenir Oscar afin d'évacuer les endroits sur la planète qui seront touchés par les contrecoups de l'explosion. Bien que Steve accepte le marché de Leith, il s'arrange pour obtenir l'aide de Bess Fowler, qui n'a jamais eu l'intention d'adhérer à l'entêtement aveugle du scientifique, afin de trouver un moyen d'éviter une explosion atomique cataclysmique.

Critique :

Cette seconde partie ne se contente plus de raconter une aventure spatiale sortant du cadre d’une certaine crédibilité scientifique auquel nous étions habitués en regardant la série. On y retrouve en effet encore une fois comme fil rouge un enjeu relié au film catastrophe, avec l’accumulation de désastres météorologiques sur Terre provoqués par l’extraction minière sur la Lune, ce qui modifie son orbite et par extension l’équilibre climatique de la planète bleue.

Cet enjeu, évoqué sommairement par les nouvelles télévisées vues par Oscar pour des raisons budgétaires évidentes, amène à nouveau Steve Austin à faire face à un dilemme sur la façon de contrer l’entêtement du savant Leith sans mettre davantage la Terre en péril. Comme de juste, notre homme bionique cherche à gagner du temps tout en essayant de tirer profit des opportunités de stopper le scientifique. Cette formule a d’ailleurs été largement employée dans la série. Citons Les Requins par exemple.

On avait déjà évoqué les problèmes de crédibilité dans la première partie et ils ne sont pas disparus dans la ce second opus.  On peut comprendre que la ligne est effectivement mince entre le réalisme des voyages dans l’espace depuis les années 60 et les aspects futuristes relevant de la science-fiction. La base même du succès de la série est d’avoir su trouver la voie d’un équilibre narratif entre les deux, considérant le cadre quotidien dans lequel les pouvoirs bioniques de Steve Austin s’expriment.

Malgré tout, cela n’excuse pas le fait que le scénario abuse un peu trop de la crédulité du public. Les motivations de Leith apparaissent plutôt embrouillées; tout comme on ignore d’où vient l’argent dont il se sert pour convaincre d’autres personnes d’adhérer à son projet par exemple. Sans oublier certains détails scientifiques de base qui ne sont pas respectés, comme la durée de temps trop brève dans laquelle cette intrigue est menée par rapport à la durée réelle des voyages dans l’espace et leur préparation, ou les délais de communications entre la Terre et la Lune bien trop courtes.

Saluons tout de même la performance de Jack Colvin dans le rôle de Leith. Pour sa dernière présence dans la série, l’acteur a enfin eu la chance d’incarner un protagoniste principal représentant en quelque sorte le vilain de ce double-épisode dont il parvient à rendre avec talent l’orgueil démesuré sans jamais le rendre odieux. Il est par ailleurs fascinant de constater que la diffusion de Mission Lune est survenue au moment où Colvin s’est imposé dans le rôle récurrent d’un autre type peu sympathique au petit écran: celui du journaliste Jack McGee lors de la première saison de L’Incroyable Hulk.

Bref, on peut saluer l’ambition et le rythme de ce double-épisode, qui brillaient par leur absence depuis le début de la cinquième saison, mais ses nombreux défauts l’empêchent de le hisser parmi les meilleurs de la série.

Anecdotes :

  • Dans le rôle du complice de Charles Leith, Eric Muller, on retrouve Bob Neill, un acteur mineur plus connu pour ses voix dans plusieurs films, séries et jeux vidéo que pour ses performances à l’écran. Il n’empêche que Mission Lune fut sa troisième présence dans la série après deux apparitions dans Les Feux de l’enfer et Lavage de cerveau au cours de la quatrième saison.

  • Cinquième apparition dans la série de l’acteur de soutien Quinn Redeker, dont la première présence remontait à la première saison dans l’épisode Athéna Un. Sa dernière apparition, où il a repris exactement le même rôle que dans Mission Lune, se trouve dans l’épisode suivant Cible: Steve Austin.

  • Lorsque Steve cherche à se libérer du conteneur de minerai suspendu où il est enfermé, le plancher du conteneur tombe au sol d'une manière incompatible avec l’absence relative de gravité lunaire par rapport à la gravité terrestre. Il en va de même lorsque le tremblement lunaire provoque la chute d’un contenant alors que la faible gravité l'aurait fait glisser plus lentement avant de tomber.

  • L’effet sonore des armes au laser n’est pas toujours audible au moment de leur usage au petit écran.

  • Au moment où il cherche à modifier la bombe de Leith dans la mine, Steve n'appuie jamais sur le bouton d’émission de la radio pendant qu’il communique avec Oscar et Rudy. De plus, il est trop éloigné du microphone pour utiliser la commande vocale tout en parlant d'une voix normale, si bien que logiquement personne sur Terre pouvant être à l’écoute n’auraient pu entendre ce qu'il dit.

  • Le câble dont Steve se sert pour désarmer un des complices de Leith, à la manière d’un fouet, n’est visuellement pas assez long pour qu’il y parvienne de cette manière.

  • Les différents angles de lumière pour éclairer la Terre et la Lune ne "s'accordent pas". En d'autres termes, le soleil éclaire sous différents angles à la fois dans le même plan. En prime, une lumière brillante de côté éclaire certains plans lunaires, même si la scène se passe sur le côté sombre de la lune.

  • Le plan d'une antenne radio se découpant en silhouette dans le ciel est en fait une double exposition évidente avec de la pluie superposée. Il s’agit d’un plan de coucher de soleil clair, et non pas d'un après-midi pluvieux couvert.

  • Un faisceau lumineux réfléchi ne ferait pas fondre la glace sur la Lune, en particulier à une grande distance et dans une atmosphère très froide sans oxygène conductrice de chaleur.

  • Steve affirme que l'orbite de la lune est circulaire alors qu'elle est elliptique dans les faits. En tant qu'astronaute, il devrait pourtant le savoir.

  • La lecture numérique que Bess Fowler regarde pour surveiller le compte à rebours supposé jusqu'à l’explosion de la bombe ne comporte pas une minuterie numérique, car elle ne compte pas à rebours en secondes, d’autant plus que plusieurs secondes s'écoulent entre chaque changement de nombre à l’écran.

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10. CIBLE : STEVE AUSTIN
(TARGET: STEVE AUSTIN)

Résumé :

L'OSI cherche à contrer un mystérieux groupe d'espionnage qui est parvenu à s'infiltrer en son sein pour dérober de nombreuses informations classées "top-secret" pouvant compromettre la sécurité nationale. Le chef de la branche californienne de l'OSI, Frank Tracey, confie à Steve Austin la mission de transporter une nouvelle unité motrice capable d'alimenter en énergie une ville entière. Tracey espère ainsi appâter les espions afin d'anéantir la cellule, et pour y arriver, Steve doit transporter cette unité en compagnie de Joan, une agente hyper-entraînée. Se faisant passer pour un couple marié, Steve et Joan traverse le sud-ouest des États-Unis à bord d'un véhicule récréatif en attendant une offensive des espions. Ces derniers sont très bien renseignés et l'une des leurs, qui a subi une chirurgie esthétique, parvient à prendre la place de Joan auprès de Steve, qui  a cependant tôt fait de la démasquer à la suite d'un détail flagrant. Les espions n'ont cependant pas renoncé à s'emparer de l'unité motrice qu'ils comptent revendre pour 40 millions de dollars. Mais elle a cependant été endommagée en cours de route, ce qui risque de la faire ultimement exploser.

Critique :

Vraisemblablement à court d’idées neuves, Cible: Steve Austin (pourquoi ce titre?) témoigne bien de l’essoufflement qui traverse cette cinquième saison. L’intrigue se contente de recycler ici et là des éléments déjà exploités dans de nombreux autres épisodes, comme Madame le Premier Ministre (le long voyage en campagne), Alerte Nucléaire (un transport pour appâter des espions) et Le Robot (le remplacement du partenaire de Steve par un sosie).

Tout ce rebrassage tourne rapidement à vide lorsque l’on se rend compte à quel point la construction narrative apparaît vite artificielle et parfois mécanique. La mise en scène est au diapason de ce triste constat, alors que l’on n’a aucun mal à reconnaître des extérieurs familiers, déjà vus dans d’autres épisodes antérieurs et bien mieux filmés. Tant et si bien que l’ennui gagne rapidement le spectateur, tellement le résultat est lénifiant au possible.

Le plus affligeant reste toutefois le gaspillage que représente la présence de Joan, chargée d’accompagner Steve dans cette mission. Présentée comme une agente autonome et suffisamment capable de se défendre par ses propres moyens grâce à sa maîtrise des arts martiaux notamment, on se rend vite compte qu’elle ne sert de prétexte que pour être remplacée par un sosie ou bien de servir de potiche de service ou de faire-valoir à Steve pendant le trajet. Au point où ses aptitudes ne lui servent finalement à rien une fois rendus au bout du récit. C’est d’autant plus dommage car l’actrice qui l’incarne, Lynette Mettey, vaut bien mieux que cela, mais jamais elle n’a eu la chance de se mettre en valeur ou d’exploiter les possibilités de son personnage.

Un épisode totalement dispensable et à fuir.

Anecdotes :

  • Deuxième et dernier épisode réalisé par Edward M. Abroms.

  • Les auteurs de Cible: Steve Austin, Lester William Berke et Donald L. Gold, avaient contribué au scénario d’Une Amitié au cours de la seconde saison. Leur travail étant essentiellement consacré comme coordonnateur de production pour le premier (Quincy, Supercopter, Les Petits Génies) ou comme assistant-réalisateur pour le second (Denis la petite peste, Rintintin, Brigade criminelle), on comprend mieux pourquoi on a cette impression que le script de cet épisode ressemble à un travail fait en dilettante. Lester William Berke est décédé en 2004 alors que Donald L. Gold est à la retraite depuis le début des années 2000.

  • Venue du milieu de la publicité où elle est encore et toujours active, Lynette Mettey n’a pas tardé à s’imposer comme une solide «guest star» à la télévision à partir des années 70. Après quelques petits contrats, elle a attiré l’attention du public par ses rôles récurrents dans M.A.S.H. et dans Quincy, où elle a été brièvement la petite amie du bon docteur. À l’aise dans tous les genres, on a également pu la voir sans Simon et Simon, Le Monde Merveilleux de Disney et Barnaby Jones. Elle a occasionnellement prêté sa voix pour de la narration ou des dessins animés.

  • Cet épisode montre un laboratoire de l’OSI très similaire à ceux présentés dans les films de James Bond. Des employés testent ou travaillent sur divers appareils, y compris une voiture de sport exotique.

  • Cet épisode recycle les décors du parc d’attractions d’Universal Studios, en particulier celle du "Pont effondré" (qui figure aussi dans l’épisode de Super Jaimie intitulé Chasseur de fantômes) que l’on n’a aucun mal à reconnaître dans une scène, bien que la voie d'accès soit différente de celle utilisée par le tramway de visite. Soulignons qu’au moment où le camping-car traverse ce pont, le plan est filmé à rebours puisque par la luminosité intense de ses feux arrière, il est évident que le véhicule reculait alors qu’on le voit avancer.

  • Le revolver avec lequel l'agent Joan s’entraîne est clairement une arme pouvant tirer six coups, mais cinq coups seulement sont entendus avant qu'elle ne pose son arme pour la recharger.

  • Après l’attentat contre Frank dans un ascenseur piégé, un agent expérimenté tel que Steve aurait dû immédiatement comprendre que le deuxième ascenseur pouvait également l’être. Il n'aurait alors pas utilisé ce second ascenseur pour venir en aide à Frank et aurait plutôt emprunté les escaliers ou un autre moyen d'atteindre le rez-de-chaussée pour secourir Frank ou s’assurer qu’il aille bien.

  • Le câble que Steve saisit pour arrêter l'ascenseur en chute libre ne bouge manifestement pas du tout sur le premier plan, même s'il est montré bougeant rapidement et faisant de la fumée dans la main bionique de Steve lors des plans suivants.

  • Le camping-car de Steve et Joan se déplace sur une route rurale régulière à deux voies, mais d'un seul coup, la ligne médiane est blanche et pointillée, comme sur une autoroute à deux voies. Ce qui fait que lorsque Steve évite une collision frontale avec une autre voiture, cela n’aurait logiquement pas été possible puisque cette configuration routière indique que le trafic sur les deux voies va dans le même sens.

  • Lorsque Steve se fait pourchasser par l'hélicoptère des espions, l'équipe technique à la caméra est visible à la droite de l'écran.

  • À un moment donné, Steve fait basculer un container sur le côté et il laisse répandre son contenu, ce qui aurait provoqué le mélange des produits chimiques à l'intérieur. Or, les deux fluides sont toujours montrés non mélangés dans un plan rapproché lors de la poursuite en hélicoptère qui suit.

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11.  LE PROJET CHESHIRE
(THE CHESHIRE PROJECT)

Résumé :

Steve Austin est assigné au projet Cheshire visant à l'expérimentation d'un tout nouveau générateur gamma permettant aux avions d'échapper à la détection des radars. Ce projet permet à Steve de renouer avec une ancienne flamme, Jenny Fraser, qui a été désignée pour piloter l'avion devant tester ce nouveau mécanisme. Alors que Jenny est en vol et que le brouillage antiradar est activé, elle et son avion disparaissent sans laisser de traces. Lorsque le second prototype explose en vol, Steve en vient à découvrir qu'un des ingénieurs assignés au projet, Hal Martin, est le responsable de ce qui est arrivé à l'avion de Jenny. De fait, Hal Martin est en cheville avec le dénommé Wilfred Damien, connu pour être un dangereux trafiquant de secrets militaires. Persuadé maintenant que l'avion est caché quelque part et que Jenny est toujours vivante, Steve effectue lui-même les recherches et retrouve finalement l'avion grâce à son œil bionique. Hélas, le pouvoir de son œil ne lui permet pas de détecter la trahison de Jenny, car elle est de mèche avec Damien dans le vol du générateur gamma.

Critique :

Pour la seconde fois consécutive, nous avons droit à une intrigue recyclant à satiété des éléments déjà mieux exploités dans d’autres épisodes précédents. En fait, le récit semble être un démarquage trop évident entre Cauchemar en trois dimensions (épisode avec Farrah Fawcett sur un prototype d’avion disparu) et le Condor des Andes (une pilote et espionne collaborant avec un trafiquant et marchand d’armes), pour ne citer que ces exemples. Mais ce qui surprend ici, c’est que ce recyclage est le fait de John Meredyth Lucas, un scénariste qui nous a habitué à plus de rigueur et d’originalité. Aurait-il été contraint à un travail de commande venant des producteurs? C’est possible.

Dès le moment où Jenny Fraser effectue son vol-test et déclenche le brouillage antiradar, on devine aisément à l’avance la suite tellement tout est prévisible jusqu’à la «surprenante» trahison de la pilote, qu’on ne «divulgâche» rien à la mentionner ici. Tout comme Lynette Mettey dans l’épisode précédent, la présence de Suzanne Somers dans le rôle de Jenny est gaspillée devant le caractère trop générique de son personnage, qui trahit Steve, une ancienne flamme (au fait, ça commence en faire beaucoup!) et son pays uniquement pour l’appât du gain.

Bref, que peut-on ajouter de plus d’un épisode qui possède pratiquement les mêmes défauts que son prédécesseur? Même la mise en scène de Richard Moder, qui avait pourtant réalisé des épisodes plus ambitieux avec flair, est gagnée par la flemme routinière qui a contaminé la production durant cette cinquième saison. On se dit même que l’absence d’Oscar Goldman, la seule dans la série, n’est finalement pas une grosse perte au point où sa présence n’aurait eu aucun impact positif sur le résultat final.

Anecdotes :

  • Richard «Dick» Moder aurait certainement mérité mieux que cet épisode comme dernière de ses quatorze réalisations pour la série.

  • Des quatre épisodes écrits par John Meredyth Lucas, celui-ci est certainement le moins bon du lot.

  • En l’absence d’Oscar Goldman, c’est Rudy Wells dans cet épisode qui représente l’OSI et qui semble diriger les opérations concernant le projet Cheshire.

  • Actrice blonde au sourire pétillant, Suzanne Somers (Jenny Fraser) a grandi au sein d’une famille marquée par des problèmes d’alcoolisme, si bien qu’elle a connu une enfance dysfonctionnelle marquée par des difficultés scolaires, sauf au niveau artistique. Devenue mère de famille à 19 ans, elle a néanmoins fait ses débuts comme actrice dès l’adolescence, et également comme modèle. Après quelques petits boulots, elle a obtenu finalement un rôle récurrent dans la populaire sitcom Vivre à trois dès 1976 qui lui ouvre les portes de la célébrité. Elle est toutefois congédiée avant la fin de la série pour avoir osé exiger une forte augmentation de salaire lors de la renégociation de son contrat en usant de moyens de pression peu appréciés des producteurs. Son étoile n’a cependant pas pâli puisqu’elle fût également la vedette des sitcoms She’s the Sheriff (inédit en France) dans les années 80 et de Notre belle famille aux côtés de Patrick Duffy dans les années 90. Elle a su diversifier sa carrière en faisant des apparitions dans des jeux télévisés, en co-animant une émission basée sur le concept de la caméra cachée et en donnant des spectacles dans plusieurs salles et cabarets à Las Vegas en tant que chanteuse pendant plusieurs années.

  • Après avoir auditionnée pour le rôle de Jill Munroe, Suzanne Somers fût le deuxième choix des producteurs de la série Drôles de dames derrière Farrah Fawcett. À noter que cet épisode, tout d’abord titré Into Thin Air, était d’ailleurs destiné à l’épouse de Lee Majors, ce qui aurait été sa cinquième présence dans la série en tant qu’artiste invitée.

  • Avec son visage à la fois intègre et menaçant, John Larch (l’ingénieur Vail qui a conçu l’avion) a connu une carrière, amorcée tardivement au début de la quarantaine, au cinéma et à la télévision orientée dans le western (Le Virginien, Rawhide), la science-fiction (Les Envahisseurs, La Quatrième dimension) et surtout le genre policier (Le Fugitif, Brigade criminelle, Sur la piste du crime, Cannon). On se souvient de lui également pour son rôle de chef de police dans le film L’Inspecteur Harry mettant en vedette Clint Eastwood. Après quelques rôles récurrents dans Dynastie et Dallas, il a pris sa retraite au début des années 90. Il est mort en 2005 à l’âge de 91 ans.

  • Second couteau réputé, Robert Hogan (le traître Hal Martin) a roulé sa bosse dans plusieurs séries comme Opération charme, Gunsmoke, New York - Police judiciaire, Barnaby Jones et Arabesque pendant plus de 60 ans et il est toujours en activité.

  • Autre acteur ayant fait ses débuts au cinéma et à la télévision à partir de la quarantaine, Stanley Waxman (le chef des espions Wilfred Damien) était alors en fin de carrière au moment où il est apparu dans cet épisode. On a pu le voir également dans Mission: Impossible, Commando du désert, Opération vol et Match contre la vie, ainsi que dans quelques films de séries B oubliables. Il est décédé en 1998.

  • Lorsque Steve récupère l'enregistreur de vol de l'avion abattu, des sons bioniques sont entendus alors qu'il ne déplace aucunement l'épave endommagée et ne soulève rien de lourd.

  • Jenny affirme à Steve prisonnier que la salle de stockage où il est enfermé est "suffisamment solide pour contenir King Kong", alors que la porte est sécurisée avec un seul verrou à glissière que même un homme normal pourrait probablement briser.

  • Les deux premiers plans aériens de l'avion volé montrent qu'il est situé sur un chemin entouré de trois grands bâtiments. Pourtant, lorsque Steve s'approche de plus près, l'avion volé est soudainement situé entre deux des trois bâtiments.

  • Dans la scène finale, lorsque Jenny met l'avion au sol après l'atterrissage, le capot est ouvert. Cependant, lorsque Steve vient chercher Jennie avant que l'avion n'explose, le capot est fermé.

  • L'interrupteur du gadget électronique utilisé pour activer à distance le dispositif de camouflage de l'avion n'est pas identifié comme tel. Il ne comporte que des marques "génériques" de type testeur d'onde / générateur de signal / oscilloscope, et les commandes environnantes ont également des étiquettes du même type ne correspondant pas également à un dispositif de camouflage.

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12. LE CASCADEUR
(WALK A DEADLY WING)

Résumé :

Un ingénieur aéronautique russe, Viktor Cheraskin, a inventé une machine pouvant mettre une armée d'infanterie hors de combat sans morts ni blessés. Idéaliste, Viktor refuse de livrer son invention aux Soviétiques ainsi qu'aux Américains, de crainte de la voir être employée à des fins guerrières. Oscar charge pourtant Steve Austin de convaincre Viktor de changer d'avis car les Soviétiques vont certainement tenter de mettre la main sur l'invention. Pour parvenir à gagner la confiance de l'ingénieur, qui vit discrètement au Nouveau-Mexique comme pilote acrobatique, Steve se porte volontaire pour être son "marcheur d'ailes" en vue d'un futur spectacle aérien. Au moment où un lien de confiance semble se tisser entre Viktor et Steve après plusieurs entraînements, un espion soviétique, Edmund Dimitri, entre en contact avec l'ingénieur pour l’informer que sa femme, Vera, est sa prisonnière, et que Steve est un agent de l'OSI. Coincé et ne faisant plus confiance à Steve, Viktor est sur le point de livrer son invention aux Soviétiques. Mais après avoir échappé à un piège tendu par Dimitri, Steve compte bien empêcher Viktor de se jeter dans la gueule du loup.

Critique :

À l’exception de sa prémisse de départ où un pacifiste refuse de céder son invention inédite aux grandes puissances, Le Cascadeur ne sort pas vraiment du lot d’une certaine formule trop largement employée dans la série. On retrouve en effet Steve Austin, pratiquant un métier inusité ou en concordance avec ses aptitudes, infiltrer un lieu pour mener à bien une mission ayant encore une fois pour cadre la guerre froide, malgré les velléités humanistes exposées au cours de la première saison.

En dépit de quelques belles séquences d’acrobaties aériennes impliquant divers cascadeurs de talent, cet épisode sort bien peu de la routine dans laquelle cette cinquième saison a sombré. Il y avait pourtant le potentiel de développer une relation intéressante entre Steve et Viktor qui aurait impliqué aussi bien leurs points de vue divergents que convergents. Mais les auteurs n’ont pas vraiment su en tirer parti, accouchant plutôt d’un suspense mou farci aux quelques clichés d’usage.

Ironiquement, cet épisode semble avoir inspiré l’auteur et producteur Glen A. Larson dans la confection de la série L’Homme qui tombe à pic, mettant également en vedette Lee Majors dans le rôle d’un cascadeur. Hormis cette coïncidence, cet épisode moyen à caractère générique ne passera pas à l’histoire et on en est au point de se dire qu’il faut vivement que cette saison achève s’il faut en endurer davantage.

Anecdotes :

  • Premier des deux épisodes réalisés par Herb Wallerstein. Ancien assistant, ce dernier est devenu un technicien honnête une fois passée à la mise en scène. Il a à son crédit d’avoir travaillé notamment sur des séries comme Star Trek, Le Cheval de fer, Gunsmoke, Petrocelli et Wonder Woman. Il est mort en 1985 à l’âge de 59 ans.

  • Dernier des quatre scénarios de la série écrit par Jim Carlson et Terrence McDonnell.

  • Après avoir incarné le principal vilain du téléfilm Vin, Vacances et Vahinées, Eric Braeden fait ici un retour en tant qu’artiste invité, cette fois dans un rôle au début antipathique par son caractère renfermé (Viktor Cheraskin), qui devient sympathique au fur et à mesure que l’histoire progresse.

  • D’abord et avant tout actrice de théâtre, Lanna Saunders (l’épouse de Viktor) n’a fait que quelques apparitions sporadiques à la télévision, jusqu’à ce qu’elle incarne le personnage de Marie Horton pendant six ans au début des années 80 dans le soap opera Des jours et des vies. Elle est décédée en 2007.

  • Tout comme Lanna Saunders, John Devlin (Edmund Dimitri) est un acteur qui a fait la majeure partie de sa carrière sur les planches. On a pu le voir au petit écran dans des séries comme Le Magicien, Barnaby Jones, Dallas et Les Enquêtes de Remington Steele. Il est mort hélas à l’âge de 48 ans en 1985.

  • Le premier titre de cet épisode fut Walk a Crooked Wing.

  • L’appareil utilisé par Steve lors de la première séquence de haute voltige était un Super Chipmunk appartenant à Art Scholl et piloté par lui-même. Art Scholl avait deux Super Chipmunks, modèle N13Y et N1114v. Souvent sollicité par Hollywood pour les cascades aériennes, il a été tué lors du tournage de la séquence spectaculaire de la vrille inversée dans Top Gun en 1985, alors qu’il pilotait son Pitts Special au-dessus du Pacifique au large de la Californie. À noter que le Super Chipmunk est réapparu en tant qu'avion d'un vilain dans la série télévisée Blue Thunder.

  • Art Scholl n’a jamais été crédité au générique de cet épisode pour les cascades aériennes, tout comme d’autres experts comme Jim Franklin et Joe C. Hughes, qui possédaient des appareils et des biplans ayant la même configuration.

  • Lors des plans filmés au grand angle du vol d'entraînement de Steve, il est démontré qu'il est simplement attaché à la chaise de l'acrobate dans une position verticale normale, sauf qu'il est également suspendu à l'envers lors d’un gros plan pendant la même scène.

  • Steve saute par-dessus une falaise pour éviter l'avion des espions. Le flanc de la falaise est donc logiquement derrière lui. Pourtant, il saute ensuite au sommet de la falaise sans même se retourner aussitôt après.

  • Pendant une poursuite en avion, l'ombre de l'hélicoptère, contenant l'équipe de tournage filmant la scène, est clairement visible à proximité de l'ombre des deux avions.

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13. VOYAGE DANS LE TEMPS
(JUST A MATTER OF TIME)

Résumé :

Afin de tester un nouveau carburant permettant les voyages dans l'espace sur de plus longues distances en moins de temps, Steve Austin effectue un vol orbital autour de la Terre. Alors qu’il fait sa rentrée dans l'atmosphère, Steve perd le contrôle de sa capsule ainsi que tout contact radio. Évanoui, il se réveille sur une île du Pacifique pour apprendre que six ans se sont écoulés depuis son départ, et qu'il est considéré comme un traitre pour avoir fait défection vers l'Union Soviétique. Fait prisonnier sur une base américaine, Steve croit que sa capsule spatiale a probablement franchi une brèche dans l'espace-temps à cause du nouveau carburant. Pour prouver son innocence, il obtient l'aide de Donna Huffman, qui était chef de mission pour la NASA au moment où Steve a fait ce dernier vol dans l'espace. À eux deux, ils parviennent à reconstituer la formule du carburant, mais Steve en vient à comprendre qu'il a été manipulé depuis le début par des espions désireux de s'en emparer. La vérité est que Steve ne se trouve pas dans le futur et n’a jamais trahi son pays, tandis que Donna a été habilement hypnotisée contre son gré pour tromper sa vigilance.

Critique :

Il est quelque peu surprenant que le thème des voyages dans le temps n’ait pas encore été utilisé dans la série, étant donné ses caractéristiques associées au genre qu’est la science-fiction. Si cet épisode nous offre un début intriguant à souhait dans la façon d’aborder ce thème, avec un Steve Austin étonné de se retrouver dans le futur et d’être étiqueté comme traître, la suite n’est pas vraiment à la hauteur et accouche d’une conclusion un peu facile.

Ce qui cloche est que malgré le fait que la machination des espions pour tromper Steve, ceci afin de lui soutirer le secret du nouveau carburant à fusée, s’avère habile, elle apparaît également trop forcée pour tromper la crédulité du public. La complicité involontaire du chef de mission Donna Huffman par hypnose en est un bon exemple, sans parler de la «fausse épouse» de Rudy Wells. Il faut dire que la réalisation technique n’aide pas l’ensemble par son manque de lucidité pour vraiment entretenir le mystère et surprendre les téléspectateurs.

De plus, cette machination s’inspire trop largement de celle du film de George Seaton, 36 heures avant le débarquement, sorti en 1964 où les Nazis cherchent à tromper un prisonnier américain, incarné par James Garner, en lui faisant croire que la Seconde Guerre Mondiale est terminée pour qu’il dévoile les détails concernant le célèbre débarquement en 1944. Rien de bien neuf donc, mais les acteurs livrent une honnête performance dans les circonstances, ce qui s’avère un point positif.

Anecdotes :

  • C’est la deuxième des trois réalisations de Don McDougall pour la série.

  • Quatrième des cinq scénarios écrits par Gregory S. Dinallo, en collaboration avec Neal J. Sperling. Ce dernier est sans doute un pseudonyme puisque son nom ne figure que dans un seul autre épisode par la suite pour la série Quincy.

  • Paul Carr (le révérend Michael Essex, complice des espions), Leigh Christian (Donna Huffman) et John de Lancie font dans cet épisode leur troisième et dernière apparition dans la série. De plus, un acteur mineur, John Milford, y fait également sa seconde et dernière apparition après un passage dans l’épisode de la saison Trois Super Duel.

  • Seul nouveau venu de cet épisode, Charles Cioffi (Edward Barris, le chef des espions) est une figure largement reconnue du petit écran depuis son rôle récurrent du Major Bernard Caldwell dans la série L’Homme de Vienne au début des années 70. S’il lui arrive par moments d’incarner des rôles de gangsters de la Mafia étant donné ses origines italiennes et sa bouille reconnaissable par son allure sévère (Lucky Luciano, Don Angelo est mort, Jo le fou), il a diversifié sa carrière dans plusieurs épisodes de nombreuses séries télés comme Médecins d’aujourd’hui, Cannon, Hawaï, Police D’État, Equalizer et X-Files: Aux Frontières du réel. Vétéran apprécié qui a pris sa retraite en 2008, il a également participé à l’épisode Pour que vive le roi de l’ultime saison de Super Jaimie.

  • On apprend dans cet épisode que le numéro d’identification de Steve au sein de l’OSI est le 384172.

  • La date sur la montre de Steve indique le 6 février 1978, soit un mois après sa date de diffusion.

  • En 1976, une aventure en bandes dessinées de L’Homme qui valait trois milliards, Second Chances, racontait une histoire similaire à celle de Voyage dans le temps.

  • À cause de la restauration de la série pour sa diffusion sur support DVD et Blu-Ray, la date du 14 août 1984 inscrite sur l’exemplaire du Los Angeles Times consulté par Steve, apparaît clairement « collée» sur la page du journal.

  • Cette date du 14 août 1984 est également identifiée comme étant un vendredi alors que dans les faits, elle devint un mardi. Elle fût toutefois un vendredi, mais en 1975.

  • La scène montrant Steve sortir de la pièce où il a été interrogé pour sa supposée trahison par Barris jusqu’à ce qu’il soit enfermé en cellule a été souvent coupée lors des rediffusions en reprise à la télévision. Elle figure intégralement en revanche dans le coffret DVD de la cinquième saison.

  • Il y a clairement des différences entre le module de commande piloté par Steve lors de sa rentrée dans l’atmosphère, et celui après son atterrissage, que l’on comprend qu’il s’agit d’une réplique du module. Cela se voit entre autres par les composantes plus fantaisistes visibles sur la « maquette» en comparaison à celles du vrai module dans l’espace.

  • Comment des professionnels de l’espionnage peuvent-ils contrôler la rentrée dans l’atmosphère de la capsule spatiale de Steve et oublier de mettre hors d’usage sa radio, qui permet à Steve de prévenir Oscar?

-Revérend Essex: Obviously you missed your recovery zone.

-Steve: Yeah, by a couple of oceans.

-Steve: Who are you talking to?

-Barris: Mrs. Wells. You can talk to her if you like.

-Steve: Mrs. Wells? Rudy isn't married.

-Barris: Now's your chance to tell it to his wife.

-Steve: Oscar. How did he ...

-Donna Huffman: So unnecessary. So young.

-Steve: How did it happen?

-Donna Huffman: Car accident, late at night. He was exhausted and he shouldn't have been driving. After you ... what happened, he worked all the time, compulsively and Dr. Wells thought he blamed himself.

-Steve: Colonel Austin calling Oscar Goldman.

-Oscar: Steve!

-Steve: Well Oscar thank God you're alive.

 

-Oscar: Well I'm supposed to say that to you!

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14. LA SONDE MEURTRIÈRE - 1RE PARTIE
(RETURN OF DEATH PROBE - PART 1)

Résumé :

Un groupe terroriste a réussi à s'emparer d'un nouvel alliage métallique hyper-résistant conçu à partir des recherches faites par Rudy Wells. Le contremaître Dan Kelly, de par sa position, est le suspect no. 1, mais il refuse de parler à Steve et Oscar lorsque les deux hommes le confrontent. Pire encore, ils apprennent qu'ils doivent le libérer en échange de l'ambassadeur de Kurami, un petit pays du Moyen-Orient, kidnappé par les terroristes. Une fois l'échange effectué, Oscar et Steve trouvent une cassette où les ravisseurs les invitent à se rendre en un lieu isolé. Sur place, Steve et Oscar découvrent à leur grande surprise que la sonde spatiale russe indestructible, qu'ils croyaient avoir détruite, existe à nouveau, dotée de ce nouvel alliage indestructible, et prête à tout anéantir sur son passage. Les Russes n'ont cependant rien à voir avec la création de cette nouvelle sonde, affirmant que leurs plans concernant la conception de l'originale ont été volés. Survient alors l'ambassadeur de Kurami, dont le kidnapping n'était qu'un leurre, qui impose ses exigences à Oscar: deux têtes nucléaires où la nouvelle sonde, contrôlée à distance, sèmera la destruction dans des zones habitées.

Critique :

Étant donné la tendance à la baisse en matière de qualité concernant les épisodes de cette cinquième saison, il était à craindre que cette suite de La Sonde de la Mort ne soit tout aussi décevante et ne reflète à nouveau une certaine paresse créative chez les auteurs et les producteurs. Or, nous avons droit à une heureuse surprise avec La Sonde meurtrière, ne serait-ce que dans la façon dont a été imaginée la «résurrection» de cet engin spatial et les enjeux qui en découlent, nonobstant son nouveau look (voir photo).

Contrairement au double-épisode original, où la sonde faisait son apparition dès le tout début, cette suite prend le temps de mettre en place son intrigue jusqu’à l’arrivée surprise de la sonde à mi-chemin de cette première partie. En fait, n’eût été du titre qui annonce la couleur, l’effet de surprise fonctionne plutôt bien. Mais ce qui surprend en vérité est le contexte à saveur politique inattendu qui sert de théâtre au retour de la sonde, plaçant ainsi Oscar et Steve en mode réaction plutôt qu’en mode action; leurs adversaires «ayant les blancs» ou le bénéfice de l’offensive, alors qu’ils ont un coup d’avance.

L’une des ombres au tableau demeure néanmoins les exigences du groupe terroriste, soit deux têtes nucléaire pour mettre fin au fonctionnement de la sonde. Cela semble un peu mince comme exigence considérant que ladite sonde s’avère un atout considérable pour mettre à genoux la puissance américaine étant donné son potentiel de destruction. Un élément de réponse est toutefois fourni dans la suite de cette première partie; nous y reviendrons.

Il n’empêche que cette suite d’un des meilleurs doubles-épisodes de la série a largement de quoi satisfaire (enfin) les fans de la série comme les autres téléspectateurs, qui n’avaient pas eu grand-chose à se mettre sous la dent depuis l’amorce de cette saison Cinq. De plus, la seconde partie ne les décevra pas en dépit de quelques incongruités.

Anecdotes :

  • Deuxième et dernière réalisation de l’assistant Tom Connors III pour la série.

  • Unique contribution d’Howard Dimsdale comme scénariste, ce dernier, qui a fait ses débuts comme auteur pendant la Deuxième Guerre Mondiale, est surtout connu pour ses nombreux scripts pour la série anglaise Robin des Bois vers la fin années 50, ainsi que pour des séries américaines comme Ben Casey, Médecins d’aujourd’hui et La Planète des Singes où il était également consultant aux scénarios. Il est mort en 1991 à 77 ans.

  • Ken Swofford fait ici sa seconde et dernière apparition dans la série (le contremaître Dan Kelly) après avoir joué également un vilain dans Les Feux de l’enfer; épisode de la quatrième saison.

  • David Sheiner fait également sa deuxième et dernière apparition dans la série dans ce double-épisode (Arnold Blake, l’homme du département d’État). Il avait incarné le méchant Stenger dans L’Imposteur au cours de la saison précédente.

  • Après trois présences sporadiques dans les épisodes Le Docteur Wells a disparu, Un amour perdu et The Thunderbird Connection, le vétéran comédien Thann Wyenn a obtenu enfin un rôle plus substantiel dans ce double-épisode (l’ambassadeur de Kurami). Issu du théâtre yiddish, et également humoriste, dessinateur et artiste-peintre, cet acteur de composition s’est spécialisé comme bien d’autres dans les rôles à caractère exotiques ou multiculturels, que ce soit dans des westerns (Zorro, Gunsmoke, Les Aventuriers du Far-West. Le Virginien) ou dans d’autres genres en vogue à la télévision (Mission: Impossible, Des Agents très spéciaux, L’Homme à la Rolls, Opération vol, l’Homme de fer, Barnaby Jones). Décédé à l’âge de 95 ans en 2015, sa carrière modeste se caractérise néanmoins par la diversité des personnages incarnés à plusieurs reprises au sein d’une seule série et L’Homme qui valait trois milliards n’y fait pas exception.

  • Le trou dans le mur de l'usine que la sonde a causé au moment de sa réapparition ne correspond pas au trou par lequel il quitte les lieux par la suite; car on peut y voir une grande cavité latérale qui n'était pas là au départ.

  • Lorsque la sonde défonce le mur pour réapparaître devant Steve et Oscar, le béton du mur se brise trop proprement avec une ouverture un peu trop soignée aux bords trop arrondis ayant le même contour que celui de la sonde. Logiquement, ce mur en béton aurait dû se briser avec une énorme ouverture de forme irrégulière beaucoup plus grande que la sonde elle-même.

  • Certains plans dans l’usine à métaux ont été filmés à rebours. Cela se voit par l’ouverture des portes du fourneau alors que les flammes y descendent et disparaissent, confirmant en fait que les plans ont plutôt filmé la fermeture de ces portes.

-Dan Kelly: I don't really think I'll be going to prison.

-Oscar: Well you're either a dreamer or a certified psychopath.

-Arnold Blake: We don't give in to terrorists.

-Oscar: Arnold, I assume that I have autonomy to free the ambassador once we receive instructions from the kidnappers.

-Arnold Blake: Autonomy, prayers, best wishes. You name it, you've got it Oscar.

-L’ambassadeur: I'm sorry. Jamming won't help.

-Oscar: You haven't answered my question. Mr. Ambassador, how did you know about that?

-L’ambassadeur: You see the probe was preprogrammed to act in the event of any failure of radio communications.

-Steve: Your kidnapping was a set up to spring Dan Kelly. You're involved in this whole caper.

-L’ambassadeur: I might be. I want to help you, and myself.

-Oscar: And yourself.

-L’ambassadeur: But I do.

-Steve: Alright. What do you really want?

-L’ambassadeur: Two nuclear warheads.

-Oscar: You must be out of your mind!

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15. LA SONDE MEURTRIÈRE - 2E PARTIE
(RETURN OF DEATH PROBE - PART 2)

Résumé :

La nouvelle sonde mortelle, conçue par les sbires de l'ambassadeur de Kurami, poursuit sa route vers la petite ville de Brannon City et une station de l'OSI situé dans les environs. Malgré l'emploi d'un alliage aussi résistant crée par Rudy Wells et installé sur un bulldozer piloté par Steve, la sonde n'a aucun mal à franchir ce nouvel obstacle. Lorsque Steve parvient à faire tomber la sonde au fond d'un grand trou, cette dernière n'a aucun mal à creuser un tunnel pour poursuivre sa route. Oscar apprend du département d'État les vrais motifs de l'ambassadeur de Kurami derrière cette manœuvre d'extorsion de deux ogives nucléaires: s'emparer du pouvoir dans son pays en détrônant son oncle, au risque de provoquer une guerre et d'y impliquer les États-Unis. Oscar refuse de céder au chantage, malgré le désastre potentiel que la sonde risque de provoquer. Steve remarque toutefois que la sonde réagit fortement aux champs magnétiques terrestres au point de modifier sa trajectoire. Rudy Wells ayant conçu un acide pouvant dissoudre l'alliage métallique de la sonde, Steve et Oscar préparent alors un piège afin d'attirer l'engin mortel vers son dernier "bain".

Critique :

S’il est vrai que quelques invraisemblances abondent dans cette seconde partie, ainsi que quelques omissions et incohérences en lien avec la première au plan narratif, l’on ne peut nier que le récit se poursuit à un bon rythme. Encore une fois, Steve se place en fâcheuse posture face à ce redoutable adversaire, dont les premières tentatives pour le détruire sont vaines, ce qui maintient une certaine tension pour le public qui se demande encore comment cette sonde pourra être détruite.

Les motifs des concepteurs de cette nouvelle sonde, de nébuleux qu’ils étaient en première partie, se révèlent plus claires dans la seconde. L’on se demande néanmoins toujours pourquoi ces derniers ne se sont pas servis de cette même sonde pour prendre le pouvoir dans leur pays, plutôt que d’exercer un chantage sur les États-Unis. Quoique la volonté d’impliquer la puissance américaine dans un conflit probable à l’étranger, qui risque de leur nuire au plan diplomatique, semble justifier cette tentative d’extorsion de deux ogives nucléaires.

À l’instar de Cliff Bole, assistant devenu réalisateur au sein de la série, Tom Connors III, également assistant, s’est vu confié la tâche de mettre en scène ce double-épisode après s’être vu confié un premier essai au poste de réalisateur. En bon élève, ce dernier ne prend aucun risque derrière la caméra, mais livre un travail appliqué et consciencieux, à défaut d’inventivité. Soulignons cependant que malgré quelques moments qui font sourire, l’humour semble de moins en moins présent dans cette cinquième saison, et il est dommage que cette tendance est à peine freinée dans La Sonde meurtrière, alors que le premier double-épisode original comportait quelques savoureux passages.

Anecdotes :

  • Martin E. Brooks, qui incarne Rudy Wells depuis la troisième saison, est doublé en France par nul autre que Jean Berger, mieux connu pour avoir été la voix française de Patrick Macnee, le célèbre John Steed dans Chapeau melon et Bottes de cuir et de Sir Godfrey Tibett dans le film de la saga James Bond Dangereusement vôtre, sans oublier plusieurs narrations. Décédé en 2014 à l’âge de 96 ans, sa voix douce de grande classe très reconnaissable a pu être entendue au grand comme au petit écran depuis la Seconde Guerre Mondiale.

  • Au Québec, c’est un autre acteur issu de l’Hexagone, Vincent Davy, qui fût la voix française de Martin E. Brooks. À l’instar de Jean Fontaine, Vincent Davy a commencé sa carrière dans le doublage dans son pays natal, notamment avec la série Opération vol, où il est la voix de Robert Wagner. Arrivé au Québec durant les années 70, il est choisi pour doubler Martin Landau dans la série culte Cosmos 1999. S’ensuit une longue carrière dans ce domaine, où en plus de doubler de nombreux acteurs (Michael Caine, Anthony Hopkins, Robin Williams, Christopher Plummer, Ben Kingsley, Jack Nicholson, Donald Sutherland) au cinéma et à la télé (Département S, Au-delà du Réel), il est également devenu traducteur et directeur de plateau. Considéré comme étant l’un des meilleurs de sa profession dans la Belle Province, à l’aise dans tous les registres, il a pris sa retraite en 2015.

  • Le prologue qui résume la première partie comporte un segment où Oscar, Steve et l’ambassadeur de Kurami discutent de l’évacuation d’une ville. Or, ce segment ne figure pas dans la première partie de ce double-épisode.

  • La sonde s'écrase à travers une plate-forme dissimulée recouverte d'une épaisse couche de poussière, projetant des nuages de saleté et de débris. Mais la sonde n’est ni sale ni recouverte de poussière et de débris lorsqu'on la voit au fond du puits.

  • La carte utilisée par Oscar et l’armée pour suivre la route de la sonde est celle de l’état du Colorado; les noms des comtés étant bien visibles (Larimer, Weld, Boulder, Morgan, etc.). De plus, le "X" sur la carte semble indiquer l'emplacement de Garden City dans le comté de Weld (on parle dans le dialogue de la "ville de Brannon" fictive). Cependant, dans la première partie, il a été établi que la sonde avait été trouvée dans une zone désertique près de San Bernardino, en Californie, et non dans le Colorado.

  • Une grande cavité vide et sombre apparaît derrière le mur de terre que la sonde a creusé avec son laser. De toute évidence derrière la paroi de la fosse, il s’agissait d’une zone creusée à l’avance «préalablement» dans laquelle la sonde s’engage et disparaît complètement. En prime, les contours à bords droits sont clairement visibles à plus d'un endroit sur les murs de la fosse avant que la sonde n’y pénètre.

-Oscar: What have you got, Rudy?

-Rudy: I've scrounged enough of the same alloy to make a battering ram. It'll be just as tough as the skin on that probe. Unless I miss my guess we'll have greater power on our side.

-Oscar: Now, we'll see what happens when an irresistible force meets an immovable object.

-Steve: Well, I'm not really superstitious. (il croise les doigts)

 

-Oscar: Superstitious? You're superstitious? After all these years I find out that you're superstitious?! How could you claim to such a primitive notion? (il s’éloigne en secouant la tête pour ensuite croiser également les doigts)

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16. L'ÎLE PERDUE
(THE LOST ISLAND)

Résumé :

Steve Austin et Rudy Wells recherchent un satellite expérimental dont le signal de repérage ne fonctionne pas. Et pour cause, car il a atterri sur une île perdue habitée par des extra-terrestres, les Zanans, qui est protégée par un champ de force la rendant invisible. Seul un anthropologiste que tout le monde croit disparu, Walter Jensen, a réussi à se rendre sur cette île où il y demeure depuis 20 ans avec sa fille Da Nay. Le réacteur à neutrons du satellite a toutefois une fuite, ce qui provoque une mutation radioactive sur Torg et quelques Zanans. Physiquement et physiologiquement affectés; ils ont maintenant un air bestial, une force accrue et un comportement agressif qui les poussent à la rébellion contre l'autorité des leurs. Ayant entendu parler d'un nouveau sérum conçu dans une université à Hawaï pouvant développer artificiellement des anticorps, les leaders zanans acceptent que Da Nay s'y rende car elle est la seule à pouvoir être suffisamment immunisée contre les maladies et infections terrestres grâce à son père. Poursuivie en mer par Torg, elle est sauvée par Steve de la noyade. Méfiante, elle hésite à lui faire entièrement confiance jusqu’à ce qu’elle tombe gravement malade une fois à Hawaï. Steve accepte alors de lui venir en aide pour sauver les Zanans avant que la fuite du satellite ne les pousse à s'entretuer.

Critique :

Visiblement, toute l’équipe de production semble avoir retrouvé quelque peu le niveau d’ambition des saisons précédentes. Après un double-épisode en forme de suite plus que satisfaisant, on retrouve avec L’île perdue un téléfilm d’une heure trente qui ne ménage pas ses efforts pour satisfaire les fans et relever l’audimat, en baisse considérable depuis le début de cette cinquième saison. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si ce téléfilm spécial fût diffusé dès le lendemain de l’épisode précédent afin de tirer profit du changement de créneau horaire; la série ayant quitté les soirées du dimanche pour être diffusée les lundis soir (voir la Présentation de la saison cinq).

S’il faut saluer cette volonté de revenir à un niveau d’ambition auquel le public était habitué pendant quatre ans, ce téléfilm n’échappe pas par moments à quelques invraisemblances flagrantes qui l’empêchent de se hisser au rang des grands épisodes de la série et qui s’avèrent typiquement redondantes dans cette saison Cinq. Ses emprunts à d’autres épisodes où Steve vient en aide à un peuple d’extra-terrestres, démontre à nouveau que la formule du recyclage est rendue usuelle. Cela va même jusqu’au sein d’autres séries, car cette histoire d’extra-terrestres mutants, suite au contact d’un satellite ayant une fuite radioactive, semble sortir tout droit d’un épisode de Voyage au fond des mers et la résolution finale, où Steve inverse la polarité du flux neutronique, aurait rendue fier le Docteur Who.

Néanmoins et en dépit de quelques erreurs de continuité dans la narration et la mise en scène, ce téléfilm mérite une certaine indulgence. En effet, il fait bon d’y retrouver le ton humaniste qui a fait le charme de la série, et de sortir de ces récits d’espionnage manichéens; ce qui manquait franchement jusque-là dans cette ultime saison. Un peu d’humour franchement bienvenu, de vigueur dans le rythme et un tournage presqu’entièrement en extérieurs sur les îles Hawaï viennent aérer un ensemble qui étouffait précédemment à force de rester confiné dans les mêmes décors et formules surexploitées. Rien que pour ça…

Anecdotes :

  • Cet épisode en forme de téléfilm, est le onzième et dernier de la série sous la houlette de Cliff Bole.

  • Le scénario est l’un des rares de la série depuis Judy Burns et D.C. Fontana à avoir été écrit par une femme: Mel Goldberg. Ayant fait ses débuts dans le métier au début des années 50, elle a écrit de nombreux scripts pour des séries inédites en version française (Target, Decoy, Danger, Tales of Tomorrow, Studio One, Mr. Novak) et quelques-unes plus connues (Hawaï, Police D’État, Les Barons de la Pègre, La Grande Vallée). L’Île perdue fût son dernier scénario écrit pour la télévision. Elle est morte en 2015 à l’âge de 95 ans.

  • Vétéran scénariste à la télévision, Lou Shaw a également apporté sa contribution à l’écriture de l’histoire de cet épisode. Il s’agit de sa seule participation à la série. Il a beaucoup écrit dans sa carrière dans le genre western (La Grande Caravane, Rawhide, Le Virginien) et policier (Quincy, Columbo, Barnaby Jones), jusqu’à mélanger les deux genres avec plusieurs scripts écrits pour McCloud, un shérif à New-York. Il a pris sa retraite après avoir écrit et produit de nombreux épisodes de L’Homme qui tombe à pic.

  • À nouveau, nous avons droit à quelques réapparitions dans cet épisode. À commencer par Robert Symonds (Walter Jensen) que l’on avait pu voir dans l’épisode de la seconde saison Reconstitution. Ainsi qu’Alf Kjellin, cette fois comme acteur (Gerro l’extraterrestre) après qu’il eût réalisé l’épisode de la première saison Témoin oculaire.

  • Après avoir débutée comme actrice à l’adolescence et ayant franchi la vingtaine au moment de tourner ce téléfilm, Robin Mattson (Da Nay) s’est par la suite affirmée à partir du milieu des années 80 comme l’une des reines du soap opera où elle y est encore très présente (Santa Barbara, La force du destin, Amour, gloire et beauté, Des jours et des vies, Hôpital central). En complément, celle qui fût l’une des actrices blondes les plus intrigantes du petit écran a animé une émission culinaire et écrit un livre de recettes.

  • Formé au théâtre expérimental, Jared Martin (Torg) a commencé à apparaître dans des séries télévisées à partir des années 70. Il a partagé la vedette avec Roddy McDowall et Carl Franklin dans la trop brève série Le Voyage extraordinaire, et joué un rôle récurrent dans le western La Conquête de l’Ouest. La reconnaissance est finalement arrivée vers la fin des années 80 avec l’adaptation à la télévision du classique d’H.G. Wells La Guerre des Mondes et son personnage de Dusty Farlow dans Dallas. Toutefois, il a délaissé le métier d’acteur pour se consacrer à la production à but non lucrative de très nombreux films étudiants et à la photographie. Il est mort du cancer du pancréas en 2017.

  • Jeune comédien prometteur à l’époque (Barnaby Jones, Docteur Marcus Welby, Les Rues de San Francisco), Anthony Geary (Arta, le complice de Torg) est devenu l’une des grandes stars du soap opera Hôpital central et l’une de ses versions dérivées Port Charles pendant une trentaine d’années, où il a retrouvé par ailleurs Robin Mattson.

  • Dans le petit rôle du docteur Takeuchi, on retrouve Kwan Hi Lim, acteur hawaïen dont la figure est très souvent reconnue dans de nombreux épisodes de séries tournées sur ces îles paradisiaques comme Hawaï, Police D’État et Magnum.

  • Ce téléfilm n’a été diffusé dans son intégralité que lors de sa première diffusion. Par la suite, il fût divisé en double-épisode de deux parties sans aucune scène rajoutée à l’exception du résumé de la première partie, avec une voix narrative qui n’était pas celle de Richard Anderson comme ce fût habituellement le cas.

  • L’île perdue fût diffusée le lendemain de l’épisode précédent La Sonde meurtrière - 2ème partie, confirmant ainsi le changement de case horaire de diffusion de la série du dimanche au lundi soir.

  • C’est la troisième fois que Steve Austin vient en aide à des réfugiés extraterrestres après Les Visiteurs de l’espace et L’Empreinte du diable.

  • Tous les habits portés par les extraterrestres sont des uniformes blancs de karatéka ou de judoka.

  • Le satellite dans ce téléfilm est alimenté par un noyau neutronique. Pour ramener à leur état normal les extraterrestres ayant mutés, Steve inverse la polarité du flux neutronique. C’est le Docteur Who qui serait fier.

  • Erreur de continuité: Lorsque Steve tire le bateau de Da Nay vers le rivage et rejette l'eau de mer, le mât est cassé. Quand le bateau est finalement sur la plage, le mât est «réparé». Même avec la bionique, Steve n'aurait pas pu fixer le mât si facilement sans outils.

  • Steve tire deux fils de son bras pour neutraliser le bouclier de l'île. Lorsque le contact avec le bouclier est établi, il y a un coup de foudre dans un ciel nocturne orageux, alors que la scène se passe en plein jour avec un ciel dégagé. Ce problème est visible également lorsque le bateau de Da Nay commence à sombrer en plein jour, alors que le navire de recherche où se trouve Steve et Rudy apparaît à l’image montrant un ciel indiquant que l’on est en soirée.

  • Toujours lorsque le bateau de Da Nay commence à couler, la présence d'algues et de mouettes, sur une surface océanique calme, indique clairement une eau peu profonde près de la côte, et non pas au milieu de la mer, comme le récit le suggère.

  • Les garde-côtes auraient baissé la voile sur le bateau de Da Nay avant d'essayer de le remorquer. En effet, le bateau est presque en train de basculer à cause du vent qui souffle sur la voile toujours levée, alors qu'il est remorqué.

  • Dans la scène où Torg se révèle pour la première fois au village en tant que mutant, les arbres en arrière-plan qui l'entourent sont faux, comme s'il se trouvait devant un écran. D’ailleurs, malgré la numérisation des épisodes pour le support DVD, quand on y regarde de près, on peut voir les pixels sur les feuilles des arbres.

  • Affectée gravement par les microbes et bactéries terrestres lorsqu’elle est à Honolulu, le cœur de Da Nay cesse de battre à l’hôpital. Elle tourne pourtant gentiment la tête de l'autre côté lorsque Rudy Wells retire son oreiller avant la défibrillation pour la ramener à la vie.

  • Lorsque Torg expose Da Nay à la lumière du satellite, elle semble inexplicablement ne rien acquérir de la force ou de l'agressivité de Torg et des autres qui ont mutés; seule son apparence physique ayant été modifiée.

  • Dans le segment qui récapitule la première partie au moment de la rediffusion en double-épisode, un bateau est visible à droite de l'écran au moment où Steve sauve Da Nay en mer, alors que ce bateau n’est pas visible dans la scène originale.

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17. LA MADONE BYZANTINE
(THE MADONNA CAPER)

Résumé :

Grâce à la comtesse Lysandra Korischeva, curatrice et restauratrice d'art, un musée de Washington présente une exposition de grandes œuvres conjointement avec la Russie. L'une d'entre elles, la Madone Byzantine, cache toutefois un micro-point contenant des informations sur le système de missiles des pays de l’Ouest.  Pour le récupérer, Steve Austin reçoit l’ordre de s'associer à la comtesse. En dépit d'un système de sécurité sophistiqué, Steve et Lysandra réussissent leur mission, sauf que la comtesse en a profité pour remplacer la peinture originale par un faux. Afin d'éviter un incident diplomatique, Steve doit retrouver la Madone Byzantine avant que l'expert en arts russe ne décèle la copie d'ici 36 heures. La comtesse a cependant vendu l’œuvre originale pour 5 millions de dollars à un collectionneur et gangster, Chilton Kane. Descendante d’une famille royale lettone, elle compte avec cet argent acheter la liberté de centaines de personnes de son pays injustement emprisonnés pour des motifs politiques et religieux. Steve doit trouver un moyen rapide de récupérer la précieuse peinture des mains de Kane, sans compromettre la comtesse.

Critique :

L’enjeu global derrière cette histoire centrée autour d’un vol audacieux, doublée d’une sous-intrigue à saveur d’espionnage et de risque diplomatique n’est pas neuf, en plus d’être un peu trop dense pour être traité en un seul épisode afin de demeurer suffisamment vraisemblable. Ce qui permet toutefois de situer cet épisode dans la bonne moyenne, c’est son ton d’humour et le personnage de la comtesse Lysandra, un peu mieux développé que la plupart des protagonistes des précédents récits de la saison Cinq.

Les histoires de casse ou de vol permettent parfois une certaine légèreté de ton, et La Madone byzantine n’hésite pas à s’y engouffrer, sans pour autant négliger une certaine tension, et plusieurs scènes en témoignent. Ce qui vient hélas plomber quelque peu cet effort de funambule au plan narratif, c’est la trop grande vitesse dans laquelle ces scènes s’enchaînent, afin de condenser l’ensemble dans les 50 minutes impartis. On aurait aimé au contraire savourer certains segments plus longtemps.

Somme toute, c’est loin d’être un épisode désagréable à regarder et on y prend même un certain plaisir en de nombreux endroits. De plus, la performance de Bibi Besch dans le rôle de la comtesse retient encore plus l’attention après les présences plus anonymes d’artistes invités depuis un peu trop longtemps. Il en ressort toutefois une certaine frustration de ne pas voir un récit mieux abouti ou poli qui possède un rythme un peu plus naturel.

Anecdotes :

  • Herb Wallerstein signe avec La Madone byzantine son deuxième et dernier épisode pour la série comme réalisateur, alors que Gregory S. Dinallo livre ici son cinquième et ultime scénario.

  • De son vrai nom Bibiana Maria Köchert, Bibi Besch (comtesse Lysandra Korischeva) est née en Autriche, mais a fait toute sa carrière d’actrice aux États-Unis pendant une vingtaine d’années (Falcon Crest, Dynastie, Bienvenue en Alaska, Arabesque, Les dessous de Palm Beach) avant d’être emportée par un cancer du sein en 1996 à l’âge de 54 ans. On se souvient d’elle pour son rôle de la docteure Carol Marcus dans le film Star Trek II - La colère de Khan. Elle est la mère de l’actrice Samantha Mathis.

  • Né à Montréal au Québec (comme William Shatner), Len Birman (Chilton Kane) est surtout reconnu pour avoir été l’une des vedettes de la série inédite en France Dr. Simon Locke, ainsi qu’au fait d’avoir participé aux deux téléfilms des années 70 portant sur le super-héros Captain America, mettant en vedette Reb Brown. Doué néanmoins pour les voix, il a incarné le célèbre Robin Fusée du populaire dessin animé du même nom (inédit en France mais doublé au Québec) qui racontait les aventures de Robin des Bois en mode science-fiction. Il a pris sa retraite en 1993.

  • C’est la quatrième et dernière apparition du comédien Bruce Glover dans la série, cette fois dans le rôle de l’excentrique expert en arts russe Viktor Bellushyn, où il fait montre de son talent pour la comédie. Rappelons que l’on peut le voir dans les épisodes Compte à rebours, Espionnage en musique et Les Feux de l’enfer.

  • Steve Austin prend à nouveau un pseudonyme pour rencontrer Chilton Kane: Monsieur Starks; magnat du pétrole et rancher afin de faire croire qu’il veut racheter la Madone byzantine au gangster.

  • L’intrigue est similaire en certains points avec Le Coup de Dijon, épisode de la seconde saison de Super Jaimie.

  • La National Gallery of Art à Washington expose depuis 1949 une Madone byzantine. Le terme byzantin désigne la période de l'empire byzantin avec une influence artistique grecque spécifiquement chrétienne. Il ne s’agit cependant pas, à titre spécifique, d’une œuvre d’art.

  • Lorsque la comtesse se penche pour descendre par l'ouverture du plafond du musée, sa tête dépasse de loin, en fait bien au-delà du bord, la porte du cabinet, et un gardien le moindrement vigilant l'aurait certainement vue.

  • La rampe utilisée par Steve pour arrêter la voiture du collectionneur Chilton Kane est évidemment constituée uniquement de tôle légère, car elle s'affaisse, fléchit, rebondit et vibre tout bonnement lorsque Steve la déplace.

-Steve: You picked the magic words "at liberty." How about ten years in jail?

-Comtesse Lysandra: For what?

-Steve: You stole a painting.

-Comtesse Lysandra: Correction, you stole a painting.

-Steve: Correction, I borrowed a painting for a few moments. You stole it.

-Comtesse Lysandra: All right, I confess. Let's go to the police, hmm… Or we could just forget the whole thing, except the last part. I don't want to forget I met you. Would you zip me please? Thank you. Like it?

 

-Steve: Oh its beautiful, great camouflage for your character.

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18. LE SPECTRE
(DEAD RINGER)

Résumé :

Après avoir subi un accident de la route, Steve a cru voir pendant quelques instants un double spectral de lui-même avant de perdre connaissance. Examiné à l'hôpital par Rudy Wells devant Oscar, Steve affirme avoir la même vision que lors de son accident. Bien que cela puisse être la conséquence du traumatisme crânien subi par Steve au moment de son accident, Rudy Wells l'envoie visiter une parapsychologue, Margaret Winslow. Lorsqu'elle apprend que Steve était cliniquement mort pendant 52 secondes après le crash qui a fait de lui l'homme bionique, Margaret croit que l'esprit de Steve ait pu quitter son corps à ce moment-là et soit réapparu devant lui. D'autres incidents se produisent, laissant croire que l'esprit de Steve existe bel et bien et cherche à le tuer. Mais en retournant sur les lieux de l'accident, Steve découvre qu'il a été le jouet de deux habiles espions désireux de s'approprier les secrets de ses pouvoirs bioniques. Ces derniers ont su créer l'illusion de la présence d'un esprit aux yeux de Steve et après avoir kidnappé Margaret, ils comptent bien se servir d'elle comme appât pour un ultime piège afin de le liquider.

Critique :

Comme cela est déjà arrivé auparavant, les auteurs de la série ont eu la fâcheuse tendance de ne pas faire confiance à l’intelligence des téléspectateurs et à enfoncer le bouchon trop loin en explorant certains thèmes plus fantastiques, alors que l’une des clés du succès de la série, on l’a dit, redit et répété, c’est l’équilibre entre le réalisme et les éléments relevant de la science-fiction. En voulant axer cet épisode sur le monde du spiritisme et la parapsychologie, les scénaristes ont justement commis cet impair de ne pas maintenir cet équilibre, si bien que tout leur échafaudage narratif s’écroule par terre comme un château de cartes.

Ce qui pose problème avec Le Spectre, c’est ce besoin maladif (que l’on retrouve dans bien des scripts à Hollywood) de transmettre une information à l’avance par peur de perdre le public. Or, lorsqu’Oscar Goldman dévoile dans le premier tiers que deux agents ennemis reconnus pour s’intéresser aux secrets de la bionique, auraient pu créer l’accident de voiture de Steve et mettre en scène sa vision d’un double astral, cette révélation fait que l’on devine à l’avance comment le récit va se conclure.

Pire encore, tous les segments où Steve consulte la parapsychologue Margaret Winslow ne servent plus à rien. Pourtant, les auteurs vont tout tenter pour amener le public à croire à l’existence du double astral de Steve, au point où pendant une séance, Margaret Winslow est inexplicablement possédée et cherche à tuer l’homme bionique. Tout cela ne tient absolument pas debout et l’on décroche très vite, malgré les efforts de l’actrice Linda Dano dans son interprétation. Le comble du ridicule est cependant atteint lorsque Steve Austin parvient à contrer trop facilement les deux agents ennemis qui l’avaient préalablement capturé, eux qui connaissent pourtant très bien ses pouvoirs bioniques, mais qui semblent bien négligents dans les moyens employés pour le liquider (Voir anecdotes). 

Bref, une autre déception typique de cette dernière saison.

Anecdotes :

  • Troisième et dernier épisode de la série réalisé par Arnold Laven. En entrevue, l’acteur Martin. E. Brooks a déclaré que c’est sur le court de tennis de ce réalisateur qu’il s’est vu offrir le rôle de Rudy Wells par Harve Bennett.

  • Unique scénario écrit pour la série par Robert I. Holt (en collaboration avec un certain Charles Mitchell), qui a surtout travaillé pour des séries policières comme Section 4, L’Homme de fer, Cannon et Les Rues de San Francisco. Il est mort en 1992.

  • Linda Dano (Margaret Winslow) fait ici la seconde de ses deux apparitions dans la série après Le Télétype Fantôme, mais cette fois en tant qu’artiste invitée principale. Après Robin Mattson, elle est sans doute l’une des grandes reines du soap opera à avoir participé à la série.

  • Leonard Stone (l’un des deux espions) est un acteur de troisième plan qui s’est spécialisé dans des rôles pour des séries policières (Barney Miller, Quincy, Capitaine Furillo, Falxon Crest, Simon et Simon, La Loi de Los Angeles). Il est mort d’un cancer en 2011 un jour avant de célébrer son 88ème anniversaire.

  • George P. Wilbur (le second espion) est un acteur-cascadeur spécialisé dans les rôles d’hommes de main ou de doublures. Après avoir débuté dans le métier avec la série Mission: Impossible, il s’est davantage consacré au cinéma qu’à la télévision puisqu’il figure au générique de prestigieux succès comme Piège de Cristal, Total Recall, New York 1997, Poltergeist, Casino et En Plein Tempête. Il s’est retiré des plateaux en 2013.

  • Décédé en 1979, l’acteur Robert Karnes (le chef des pompiers) a connu une carrière, principalement axée sur des rôles de soutien dans des westerns, qui a débuté tout juste après la Seconde Guerre Mondiale au cinéma. Il a paru davantage à la télévision à partir de sa présence récurrente dans Perry Mason. Né aux États-Unis, mais formé en Angleterre, Robert Karnes était reconnaissable pour ses nombreux personnages d’officiers de loi ou de militaires (Alfred Hitchcock présente, Les Incorruptibles, La Grande Vallée, Le Virginien, Bonanza, L’Homme de fer).

  • Lorsque Margaret Winslow demande à Steve s’il a de la famille, ce dernier répond: «Personne de vivant.» Cela impliquerait donc que sa mère Helen et son nouveau mari Jim Elgin seraient décédés depuis les cinq mois qui ont suivi la dernière référence les concernant dans Le Chien bionique dans Super Jaimie?

  • Dans la foulée, Steve affirme à Margaret Winslow qu'il ne s'est jamais marié. Mais neuf ans plus tard, dans le téléfilm Mission bionique, nous apprenons qu'il s’était brièvement marié, tout juste après être sorti de l'université, puis divorcé. Le produit de cette union sera son fils Michael Austin.

  • On apprend dans cet épisode que lorsque Steve s'est écrasé avant de subir sa greffe bionique, il est décédé pendant 52 secondes avant d'être réanimé. Ceci afin de convaincre Steve que les événements surnaturels, qu’il est en train de subir, sont bien réels.

  • À deux reprises dans cet épisode, Steve se sert de son œil bionique sans que l’on voie à l’écran le réticule rectangulaire habituel lorsque la caméra adopte son point-de-vue.

  • Encore une fois, cette fois lors de la bagarre avec les deux espions, on peut entendre l’effet sonore bionique lorsque Steve fait usage de son bras gauche.

  • L'utilisation d’un projecteur holographique sur une minuterie par les espions pourrait expliquer pourquoi Oscar ou Rudy ne peuvent pas voir l'hologramme sur le toit lorsque Steve est à l’hôpital. Mais étant donné la manière dont la scène est conçue, il est improbable qu'ils ne le voient pas alors que Steve peut le voir.

  • Étant donné la manière dont le projecteur holographique est programmé pour apparaître, il est peu probable que l’hologramme de Steve surgisse à l’appel de Margaret Winslow dans la forêt.

  • La scène avec la voiture de Steve qui démarre et roule toute seule n’est pas du tout vraisemblable. Le scénario omet d’expliquer comment les espions ont pu procéder pour accomplir cette mise en scène en peu de temps.

  • Lorsque Steve poursuit sa propre voiture vide, Margaret Winslow le suit. Au début, elle porte des talons hauts, puis elle porte des chaussures à semelles plates quand elle le rejoint. À noter que le cascadeur en position « penchée» pour qu’on ne soit pas censé le voir et qui conduit cette voiture est quand même visible à l’écran.

  • Considérant qu’ils connaissaient les pouvoirs bioniques de Steve, les espions ennemis auraient dû créer ou acquérir un type de gaz létal pouvant le mettre hors de combat ou le tuer. Mais Steve dispose de la cartouche de gaz avec peu d’effort alors que la pièce est remplie de gaz.

  • La continuité météorologique pose encore problème dans cet épisode. D’abord, Steve écrase sa voiture au crépuscule, mais il fait soleil alors que l’ambulance l’emmène à l’hôpital au début. Ensuite vers la fin, le ciel est orageux à l’image, mais tout de suite après il y a un soleil radieux et un ciel bleu lorsque Steve traverse le bois près de la cabane des espions. Et finalement, dans la scène extérieure du bâtiment de l’OSI juste avant qu'Oscar ne discute avec Steve de ses expériences récentes avec Margaret Winslow, le temps est doux et dégagé. Mais très peu après, Steve se tient debout près de la fenêtre du bureau d’Oscar et l’on peut voir qu’il pleut.

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19. RENDEZ-VOUS AVEC LE DANGER - 1RE PARTIE
(DATE WITH DANGER - PART 1)

Résumé :

Le chef du département des communications de l'OSI, Joe Canton, est accusé d'espionnage et de détournement à la suite de données accablantes issues de l'un de ses propres ordinateurs. Suspectant plutôt une intrusion venue de l'extérieur, Steve veut vérifier la mémoire informatique à la source de ces données, mais l'ordinateur explose au cours du processus. Steve suit néanmoins une piste qui le mène à une petite entreprise, Datamate, tenue par une jeune informaticienne douée, Emily Patterson. Mais son propre ordinateur explose à son tour alors qu'elle effectuait une vérification de sa mémoire. Une autre piste amène Steve et Emily vers un immeuble désaffecté dont ils réchappent de justesse à cause d’un ordre de démolition modifié à la dernière minute. Lorsqu'Emily lui parle de son voisin de palier autrefois propriétaire de son bureau, George Cloche, Steve croit tenir son principal suspect derrière ces manigances informatiques. Son bureau a été toutefois préalablement déménagé au moment où Steve et Emily viennent lui rendre visite. Pendant ce temps, un tueur à gages du nom d'Arnold Banner a reçu d'un mystérieux commanditaire 100 000 $ pour abattre Steve Austin.

Critique :

Comme le dit si bien le dicton: la patience paie! Il a fallu attendre que la saison Cinq tire à sa fin pour enfin voir un épisode, que dis-je un double-épisode, qui retrouve le niveau d’ambition constructive digne des meilleurs de la série pour la sortir quelque peu de la routine dans laquelle elle s’était considérablement enfoncée. Tout ça grâce un peu d’originalité au sein d’une histoire très bien écrite et une mise en scène au diapason d’un ensemble de grande qualité.

Non seulement on retrouve dans Rendez-vous avec le danger tout ce qui a fait le charme des épisodes les plus mémorables: action, suspense, humour, le tout saupoudrée d’une aura de mystère et d’éléments de science-fiction suffisamment crédibles au point d’avoir inspiré d’autres séries et même des longs-métrages. Mieux encore, la manière dont est présentée la menace informatique dans l’intrigue s’avère quasi-prémonitoire. Car en cette ère où internet s’est largement répandu mondialement au point de rendre l’humanité de plus en plus dépendante des ordinateurs, revoir de nos jours ce double-épisode suscite chez le public le même climat de paranoïa qui existe au cœur même du récit.

Les personnages, Steve en tête, font face à un ennemi à la fois matériel et invisible, capable de les atteindre par l’intermédiaire de données enregistrées, qui peut anticiper leurs mouvements et modifier leur identité civil ou public, ce qui les laisse désemparés et toujours avec un temps de retard. Les auteurs ont pris soin de tirer parti de la nature de cet adversaire pour imaginer des rebondissements simples mais imprévisibles, car on ne sait jamais dans quelle direction l’intrigue nous amène. Et pour une rare fois dans cette cinquième saison, la réalisation livre juste assez d’informations pour entretenir le mystère. Par exemple concernant le personnage de George Cloche, qui semble derrière la machination informatique, et qui ressemble physiquement à Harold Bell travaillant à l’OSI. Sont-ils une seule et  même personne ou deux frères jumeaux complices?

Considérant que l’OSI est à la fine pointe de la technologie informatique, le fait qu’elle soit confrontée à un super-ordinateur capable de la supplanter, voire de contrôler tout le pays jusqu’à ses satellites dans l’espace, en fait un adversaire à la mesure de Steve, Oscar et Rudy. Quant à la note d’humour, elle est apportée avec brio par la relation particulière qui se développe entre Steve et Emily Patterson, l’experte en informatique avec qui il mène son enquête, et qui est également une célibataire un peu désenchantée au point où elle a créé une boîte destinée aux rencontres amoureuses par ordinateur. Voilà qui donne une note ironique au titre original de ce double-épisode, dont la première partie menée avec adresse n’est qu’une mise en bouche en comparaison de ce qui va advenir dans la seconde.

Anecdotes :

  • Deuxième et dernière réalisation de Rod Holcomb pour la série après Le Scalpeur. La qualité rehaussée de son travail par rapport à son premier essai illustre assez bien pourquoi on lui a souvent confié plusieurs téléfilms et pilotes de série.

  • Sixième et dernier scénario écrit pour la série par John Meredyth Lucas, en compagnie de Wilton Schiller qui a imaginé l’histoire et dont c’est le troisième et dernier script. Nul doute qu’il s’agit pour les deux auteurs de leur œuvre la plus accomplie ou aboutie, comme quoi ils avaient gardé le meilleur pour la fin.

  • Fils des acteurs Robert Walker (L’inconnu du Nord-Express) et de Jennifer Jones (Duel au Soleil), Robert Walker jr. (George Cloche/Harold Bell) semblait destiné à suivre leur voie. Toutefois, après sa formation à l’Actor’s Studio, le jeune comédien voulait se démarquer de l’image de ses parents. Sauf que la ressemblance physique avec son père l’a amené à être souvent comparé à lui dans son travail de comédien. L’échec cuisant de la suite du film Permission jusqu’à l’aube (Ensign Pulver, inédit en France), où il a repris le rôle incarné par Jack Lemmon en 1964 a vite fait d’amenuiser ses chances de devenir une star du cinéma à Hollywood. Si bien qu’en plus de quelques rôles dans des films oubliables, Robert Walker jr. a orienté sa carrière davantage vers la télévision (Sur la piste du crime, La Grande Vallée, La Plantation, Arabesque) où il s’est signalé notamment par la qualité de son interprétation (Charlie X dans Star Trek, Billy le Kid dans Au Cœur du Temps). Dans le même temps, il a symbolisé la contre-culture par sa performance dans le film culte Easy Rider et dans le long-métrage en anglais de Georges Lautner Sur la route de Salina. Se disant à son aise en tant qu’acteur demeurant dans l’obscurité, il s’est retiré des écrans en 1993 avant de faire un retour récent dans un court-métrage en 2017.

  • Issue du ballet classique où elle a été formée par le célèbre George Balanchine, Elaine Giftos (Emily Patterson) s’est fait les griffes à Broadway en tant qu’actrice de comédies musicales dès les années 60 avant d’être sollicitée pour le cinéma et la télévision. Ironie du sort, son tout premier rôle à la télé fût dans un épisode de la sitcom Jinny de mes rêves, où elle incarnait une entremetteuse travaillant pour un service de rencontres romantiques qui ressemble quelque peu à son personnage dans ce double-épisode. Bien que très douée pour la comédie (Vivre à trois, The Partridge Family, The Bob Newhart Show, Ally McBeal) où elle n’a pas peur des rôles parfois excentriques, elle a su aussi s’imposer au plan dramatique (Hawaï, Police D’État, Arabesque, Bizarre, Bizarre). Dommage toutefois que son talent n’ait pas été reconnue à sa juste valeur puisque sa carrière n’a comporté aucun rôle en tant que vedette, à l’exception d’un film psychédélique de Roger Corman, Gas-s-s-s. Elle a pris sa retraite en 2001.

  • Les scènes où se trouvent les bureaux de George Cloche et Emily Patterson ont été tournées dans le célèbre Bradbury Building; bâtiment classé monument historique et culturel à Los Angeles. Son style architectural néo-roman a attiré l’œil de plusieurs cinéastes puisque les intérieurs sont vus dans de nombreux films comme Blade Runner, Chinatown ou The Artist de Michel Hazavanicius. À la télévision, plusieurs scènes d’épisodes de Mission: Impossible ont été tournées en ces lieux, ainsi que La main de verre pour la série Au-delà du réel.

  • Le Bradbury building ne fait pas plus que trois à quatre étages, mais pourtant lorsque Steve saute par la fenêtre, il ne descend pas moins de six étages jusqu’en bas.

  • Le premier titre de ce double-épisode fut The Demon Machine.

  • Steve tape sur le clavier d’un ordinateur avec les deux mains à la vitesse bionique. De plus, pourquoi Steve doit-il utiliser son œil bionique pour lire l'écran d’un ordinateur?

  • Bien qu’il s’agisse d’une bonne idée de fiction d’imaginer qu’un ordinateur puisse liquider Steve et Emily par la démolition du bâtiment où ils se trouvent, Ii est hautement improbable qu'une entreprise de démolition reçoive ses ordres de la part d’un ordinateur à cette époque. Dans les faits, la courroie de transmission de ce type d’instructions se fait par l’intermédiaire d’un répartiteur.

  • Plusieurs fois dans cette première partie, un modem à coupleur acoustique, venant avec un combiné téléphonique, est visible à côté du terminal informatique utilisé dans les bureaux de George Cloche. Pourtant, le connecteur de type RS-232 utilisé pour la connexion au terminal n'est jamais connecté.

  • Le numéro de téléphone que George Cloche appelle fréquemment est le 311-555-2368. Ce numéro de téléphone est fictif, mais a été utilisé très souvent dans Super Jaimie et dans d’autres séries produites par Universal.

-Steve: My old man always said if something's fishy, see who's casting bait.

-Oscar (à Steve): I heard you burned out our computer. You know it cost almost as much as you did.

-Steve: Look, I tell you I was just here to ask about your service.

-Emily: A guy who looks like you needing dates? Come on!

-Steve: I could be shy.

-Emily: And I could be the empress of Iran.

 

-Steve: I'll believe you if you'll believe me.

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20. RENDEZ-VOUS AVEC LE DANGER - 2E PARTIE
(DATE WITH DANGER - PART 2)

Résumé :

Steve Austin se blesse gravement à la tête au moment d’échapper au tueur à gages Banner. Identifié comme étant un dangereux schizophrène, Steve est enfermé dans une aile psychiatrique, mais trouve le moyen de prévenir Emily qui l'aide à s’évader. En fait, l'homme bionique a compris qu'un ordinateur a falsifié son dossier, et comme cette machine se sert des lignes téléphoniques pour se connecter à d'autres ordinateurs et espionner les communications, Steve prévient Oscar des événements à l'aide d'un code. Ensuite grâce à Emily, Steve retrace le suspect George Cloche, qui s'avère en fait Harold Bell, un génie informatique de l'OSI. Avec la complicité d'un certain David Fowler, Bell voulait contrôler la mémoire de l'ordinateur d'un tout nouveau satellite sur le point d'être lancé, afin d'accéder à des données mondiales financières ou militaires. Sauf que Bell a perdu le contrôle de sa propre création, maintenant devenue autonome et qui est prête à éliminer tous ceux et celles qui peuvent la mettre en danger. Steve doit maintenant découvrir l'endroit où se trouve cette machine et la détruire à tout prix, car elle contrôle maintenant le lancement du satellite et qu'Emily est sa prisonnière.

Critique :

Cette seconde partie maintient le haut-niveau de la première en termes de qualité globale autant par ses habiles rebondissements que son climat maintenu de paranoïa qui force Steve, Oscar et Emily à recourir à des trésors d’imagination pour échapper au super-ordinateur, devenu indépendant du contrôle d’Harold Bell alias George Cloche. Car nous apprenons qu’il s’agit bien d’une seule et même personne, ainsi que ses intentions de départ, qui aurait pu faire de lui l’un des plus grands espions industriel et financier qui n’ait jamais existé.

Bien avant internet et les avertissements d’Edward Snowden, on se rend compte dans ce second opus à quel point la menace que représente ce super-ordinateur est palpable. Pour se débarrasser de Steve à plusieurs reprises, il embauche un tueur à gages, tente de faire exploser une cabine téléphonique où notre homme bionique cherchait à communiquer avec Oscar, et change sa fiche d’identité et son dossier pour qu’il soit confiné dans une aile psychiatrique, non sans avoir auparavant modifié l’ordre de démolition d’un bâtiment pour qu’il soit effectif au moment où lui et Emily s’y trouvaient. Parlant d’Emily, il faut mentionner à quel point l’apport de ce personnage féminin dépasse la simple romance hebdomadaire du héros ou la star invitée de passage, et pas seulement grâce à son humour, mais à ses connaissances en tant qu’experte informatique. Cette véritable «geek» avant l’heure au même titre qu’Harold Bell, se révèle essentielle, malgré une certaine naïveté, pour déjouer le super-ordinateur et aider Steve à assurer sa destruction.

On se pose néanmoins la question à savoir pourquoi les producteurs et les diffuseurs n’ont pas décidé de conclure la cinquième saison et la série avec ce double-épisode, étant donné sa qualité pas loin du sublime? Comme de surcroît, Steve fait allusion au monstre de Frankenstein dans le dialogue, tout comme dans le téléfilm-pilote après sa greffe bionique, cela aurait admirablement bouclé la boucle comme conclusion. Malheureusement, un ultime épisode bien moins marquant sur les esprits a suivi Rendez-vous avec le danger.

En terminant, l’on ne peut passer sous silence, comme autres aspects positifs à souligner, le rythme trépidant de la mise en scène et surtout la qualité de la conception artistique qui a su disposer avec goût d’une belle variété de décors intérieurs et extérieurs. Mais le plus grand plaisir est certainement de revoir ce double-épisode et de constater qu’il est l’un des rares à ne pas avoir pris une ride, à l’exception des ordinateurs, dont la dimension et leur conception sont les seuls éléments à trahir son époque, suite aux découvertes et autres innovations, en particulier la miniaturisation, qui se sont produites jusqu’à nos jours.

Anecdotes :

  • Grand costaud aux cheveux longs ayant une présence et une intensité visibles à l’écran, Luke Askew (le tueur Arnold Banner) a interprété un nombre considérable de vilains au cinéma et à la télévision pendant une quarantaine d’années, et ce jusqu’à sa mort en 2012. C’est dans le film culte Easy Rider (où il a rencontré déjà Robert Walker jr.) ainsi que dans Luke la main froide qu’il se fait vraiment connaître, en plus d’obtenir un rare rôle de vedette dans le western italien Un tueur nommé Luke (!!!). Il a alterné avec un égal bonheur des rôles de durs-à-cuire au cinéma (Légitime violence, La poussière, la sueur et la poudre, Pat Garrett et Billy le Kid, The Beast Within) et à la télévision (Mission: Impossible, Section 4, L’Île Fantastique, K2000, Matt Houston, Walker, Texas Ranger). Bien que sa carrière se résume à plusieurs séries B, son dernier rôle avant de mourir fût celui d’un polygame dans l’excellente série dramatique inédite en France Big Love, où il a fait montre d’un talent d’acteur qu’on ne lui connaissait pas.

  • Au sein d’une carrière parsemée d’apparitions dans des rôles de troisième plan (Mannix, La Famille des collines, Sur la piste du crime, Les Envahisseurs, Mission: Impossible), Noah Keen (Joe Canton) en était déjà dans ce double-épisode à sa troisième présence dans la série après Le Robot et Noël bionique. Il est décédé récemment en 2019 alors qu’il avait 98 ans.

  • Le pistolet utilisé par Arnold Banner est un Walther P-38 modifié pour s'adapter à un silencieux.

  • Lorsque Steve projette le tueur à gages Banner sur le mur de briques, le mur tremble et apparaît clairement faux. À noter qu’on ignore ce que devient Banner dans cette seconde partie après que Steve l’ait laissé assommé au beau milieu des boites de cartons au fond d’une ruelle après leur bagarre. Cette négligence de Steve aurait pu lui coûter cher puisque Banner ne semble pas du genre à renoncer à ses contrats de liquidation. C’est donc l’oubli des scénaristes qui sauve la vie de Steve en quelque sorte.

  • C’est la troisième fois cette saison où Steve subit une commotion; les autres fois furent dans Le Spectre et Mission Lune.

  • Steve est capable dans cette seconde partie de scanner des centaines de fils téléphoniques grâce à son œil bionique.

  • Ce double-épisode a inspiré le pilote d’une brève série inédite en version française et conçue en 1988 intitulée Probe.

  • Dans une scène où Steve guide Emily sur la route, on peut voir que l’une des rues montre des voitures garées sur le côté gauche bout à bout, prouvant que le plan a été tourné en studio. En effet, il est donc impossible de s’y déplacer si ces voitures ne reculent pas une par une, en commençant par celle qui est la plus reculée.

-Steve: I hate to ask you to stick your neck out.

-Emily: I'm a born neck sticker-outer. I come from a long line of giraffes. What do I do?

-Emily: Whatever happened to the fish and chips you promised me?

-Steve: Sorry about that.

-Emily: Or the wine.

-Steve: I had an appointment with my psychiatrist.

-Emily: Excuses, excuses.

-Emily: Its an incredible machine. Whatever else you say about Cloche you have to admit he was a computer genius.

-Steve (faisant encore référence à Frankenstein): Well, Frankenstein was a pretty bright guy but look at the trouble he caused.

-Emily: I'd rather think about the fish and chips.

-Steve: And that bottle of wine.

-Emily: I thought you'd never mention it again.

 

-Steve: You'll have it if I have to squeeze the grapes myself.

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21. OPÉRATION DOUBLE-JEU
(THE MOVING MOUNTAIN)

Résumé :

Le chef d'un groupe terroriste militant, Santos, est parvenu à dérober un nouveau système lance-missiles mobile soviétique ainsi que plusieurs missiles guidés américains de type très avancés. Santos a l'intention de s'en servir pour extorquer de grosses sommes d'argent qui serviront à financer ses activités terroristes. Ayant appris qu'une agente soviétique du KGB, Andrea Mestrova, est chargée de retrouver le système lance-missiles russe, Oscar Goldman parvient à obtenir un arrangement avec son supérieur, le général Norbukov, pour qu'elle travaille en coopération avec Steve Austin, qui doit récupérer les missiles guidés américains. Alors que Steve et Andrea suivent la piste de Santos à Chamonix en France, Norbukov voit dans leur partenariat l'occasion unique de faire une pierre deux coups en s'emparant des missiles américains. En effet, Norbukov sait que l'homme bionique est le responsable de la mort du père d'Andrea, il y a de cela quelques années. Il compte donc se servir de cette information pour pousser son agente à aller jusqu'au bout en lui ordonnant de se débarrasser de Steve au moment opportun, elle qui répugne à tuer de sang-froid.

Critique :

C’est là le dernier épisode officiel de L’Homme qui valait trois milliards et franchement, il n’y a pas de quoi pavoiser. Non seulement le récit se borne à emprunter sans vergogne à la trame narrative du film L’Espion qui m’aimait de la saga James Bond, mais le tout se conclut également de façon décevante, sans aucun arc dramatique ni angle psychologique permettant au personnage de Steve Austin de quitter dignement le petit écran, sur une finale qui aurait fortement marqué les fans de la série. Pourtant, Jaime Sommers a eu droit à une telle finale pour son dernier épisode de Super Jaimie.

Cet arrière-goût amer laissé par cette finale inaboutie aurait pu être compensé par une meilleure inspiration des auteurs dans la confection de leur histoire, mais au lieu de cela, ils s’en tiennent uniquement à la tendance de cette ultime saison; en restant en mode recyclage. Si bien que ceux et celles qui ont vu L’Espion qui m’aimait devraient pouvoir aisément deviner à l’avance tout ce qui arrive dans Opération double-jeu. Comme quoi à tout prendre, il aurait mieux valu conclure la série avec le double-épisode précédent d’un calibre supérieur.

 

L’ensemble n’est pas racheté par une mise en scène trop fonctionnelle qui ne parvient à donner vie aux décors d’allure européenne, sentant d’avantage le studio que les rues de Chamonix et la campagne française où l’action est censée se dérouler. Toutefois, les acteurs donnent le meilleur d’eux-mêmes, conscients certainement qu’il s’agissait de la fin d’une belle expérience télévisuelle. Lee Majors, Richard Anderson et Martin E. Brooks livrent des performances plus à la hauteur que celle du scénariste Stephen Kandel, qui a pourtant déjà fait mieux comme travail en matière d’écriture de fictions. En prime, John Colicos vient habilement compléter le tableau en tant qu’invité dans un rôle de traitre dont il a le secret. Ironiquement, il incarna un autre renégat de façon régulière dans la série qui succéda à L’Homme qui valait trois milliards sur le réseau ABC: Galactica.

Cette fin de série a donc laissé une saveur d’inachevé aux fans, déjà en deuil de la disparition de leur héros favori des écrans de télévision. Mais comme le dit le vieux dicton, la patience paie. Et après quelques années d’attente, ils retrouvèrent Steve, Oscar, Rudy et bien évidemment Jaime dans une série de téléfilms-réunions destinés à enfin conclure leurs aventures sur une note plus satisfaisante.

Anecdotes :

  • Troisième et évidemment dernière réalisation de Don McDougall, tandis qu’il s’agissait du second et dernier scénario de Stephen Kandel pour la série.

  • Acteur canadien formé au théâtre shakespearien, John Colicos (général Gorbukov) a pris plaisir au cinéma et à la télévision à incarner des sinistres vilains, traitres et renégats, comme ce fut encore le cas dans cet épisode. Son rôle de l’ignoble comte Baltar dans Galactica fut à cet égard l’un des plus mémorables de sa carrière, au même titre que celui de Kor dans Star Trek, qui fut le tout premier adversaire klingon présenté au petit écran; rôle qu’il reprendra plus 30 ans après dans Star Trek: Deep Space Nine. Après des débuts modestes à la télévision durant les années 50, sa carrière a décollé dès la décennie suivante et on a pu le voir dans presque toutes les séries cultes de cette période ainsi que durant les années 70 (Mission: Impossible, Les Accusés, Mannix, Hawaï, Police D’État). Il a également eu la chance de côtoyer Alain Delon et Burt Lancaster dans le film d’espionnage Scorpio, ainsi que George C. Scott dans L’Enfant du Diable. Il fût également la voix d’Apocalypse dans la version en dessins animés des X-Men. Il est décédé en 2000 à l’âge de 71 ans.

  • Après des débuts prometteurs dans l’émission de sketchs comiques Laugh-In où elle a fait partie des artistes régulières, Lisa Farringer (Andrea Mestrova) n’a jamais pu inscrire sa carrière dans la durée; tellement que son rôle d’agente du KGB dans cet épisode fût son dernier avant qu’elle ne disparaisse des écrans. On ne retient d’elle que quelques prestations mineures dans des films de type «blaxploitation» comme Coffy, la panthère noire de Harlem, Dynamite Jones, L’Exécuteur noir et Truck Turner & Cie.

  • À l’exception de quelques apparitions sporadiques à la télévision (Cannon, Les Bannis, Police Story, Capitaine Furillo), George Clifton (Santos le terroriste) s’est contenté d’une carrière relative au théâtre dans des rôles de soutien.

  • Ayant fait ses débuts comme acteur dans un épisode de Super Jaimie, Paul Coufos a poursuivi une modeste carrière au petit écran et dans des séries B dans des rôles épisodiques (L’Incroyable Hulk, Les Têtes brûlées, Quincy, Deux cent dollars plus les frais) avant d’obtenir un personnage récurrent dans le soap opera Des jours et des vies.

  • Si Opération double-jeu fut le dernier épisode de la série, il ne fut cependant pas une finale puisqu’aucune conclusion n’a été donnée concernant les principaux personnages. À la différence de l’épisode final de Super Jaimie, qui s’est terminé avec la démission de la femme bionique en tant qu’agente de l’OSI. La résolution des arcs dramatiques impliquant Oscar Goldman, Rudy Wells, Steve Austin et Jaime Sommers sera toutefois au centre du trio de téléfilms-réunion sortis à la fin des années 80 et au début des années 90.

  • Le rapprochement de cet épisode avec le film de la saga James Bond L’Espion qui m’aimait ne se résume pas qu’à sa trame de base, où un agent américain forme un partenariat avec une agente soviétique pour combattre une tierce partie. En effet, le nœud de l'intrigue implique que l'agent américain ait tué un proche de l'agente soviétique autrefois en mission. Dans le cas de 007, c'était l'amant de l'agente soviétique; dans le cas de Steve Austin, c'est le père de l’agente.

  • Bien qu’une partie de l’action soit censé se dérouler à Chamonix en France, il apparaît clairement à l’image que les scènes ont été tournées dans les extérieurs des studios Universal.

  • La sonnerie sur le talkie-walkie de Steve utilise l'un des effets sonores  produits par les robots Fred Sloan et Oscar Goldman créés par le docteur Dolenz.

  • La toute dernière action bionique de Steve Austin dans la série est d’avoir poussé la plate-forme du missile devant la jeep de Norbukov pour l’empêcher de s’échapper.

-Norbukov (ricanant): We always assume the Americans are behind everything, as they assume we are. In this case it seems very probable Americans are working through their agents, recruiting some shabby traitor to sell out for a few of their beloved dollars.

-Andrea: This is insane.

-Steve: I agree. Our thimble-brained superiors gave the order Major Mestrova. We're now a team, you and me.

-Andrea: Its ridiculous.

-Steve: That's what I told Oscar but you haven't heard it all yet. You know how I got this at the desk? [Holds up the hotel room key] I'm your husband.

-Andrea: What!?

-Steve: We're newlyweds on a honeymoon off into the romantic wild.

-Andrea: Newlyweds? Ah because of Santos.

-Steve: The perfect cover while we search for Santos. Who'd suspect two lovers?

-Andrea: What is it?

-Steve: Oh, I was just congratulating myself on my great taste in wives.

-Oscar: I want these communications penetration proof.

-Rudy: That'll take time.

-Oscar: I don't care what it'll take, can you do it?

-Rudy: Yeah, there goes my night's sleep.

-Oscar: I'll allocate OSI funds for an extra pot of hot coffee.

-Oscar: We're old hands pal, too old to trust.

-Norbukov: Relax Oscar. We're not fighting the cold war this week. We're allies.

-Andrea (voyant la trahison de Norbukov): What are you talking about, you're a hero.

-Norbukov: Yes, of course, an aging hero is an old man in a faded uniform sitting on a park bench trying to stay alive with his pension. No, not for me.

-Steve: Bolshevik saboteur, I bet you make love to your tractor.

 

-Andrea: That's one bet that you lose (elle embrasse Steve-fin de l’épisode).

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Le Retour du scalpeur – 1ère partie
(The Return of Bigfoot - Part 1)

 

Saison 3Saison 5

L'Homme qui valait trois milliards

Saison 4

Présentation de la saison 4

1. Le Retour du scalpeur – 1ère partie (The Return of Bigfoot - Part 1)

Super Jaimie : Le Retour du scalpeur – 2ème partie (The Return of Bigfoot - Part 2)

2. Cauchemar en trois dimensions (Nightmare in the Sky)

3. Messieurs, le Premier Ministre (Double Trouble)

4. La Loi du plus fort (The Most Dangerous Enemy)

5. H+2+O = Mort (H+2+O = Death)

Super Jaimie : Pour la vie d'Oscar - 1ère partie (Kill Oscar - Part 1)

6. Pour la vie d'Oscar - 2ème partie (Kill Oscar - Part 2)

Super Jaimie : Pour la vie d'Oscar - 3ème partie (Kill Oscar - Part 3)

7. Le Garçon bionique (The Bionic Boy)

8. Le Condor des Andes (Vulture of the Andes)

9. The Thunderbird Connection (The Thunderbird Connection)

10. Noël bionique (A Bionic Christmas Carol)

 

11. Opération Hornet (Task Force)

12. L'Imposteur (The Ultimate Imposter)

13. La Sonde de la mort – 1ère partie (Death Probe - Part 1)

14. La Sonde de la mort – 2ème partie (Death Probe - Part 2)

15. Un pied en enfer (Danny's Inferno)

16. Les Feux de l'enfer (Fires of Hell)

17. Lutte clandestine (The Infiltrators)

18. Carnaval d'espions (Carnival of Spies)

19. U-509 (U-509)

20. Lavage de cerveau (The Privacy of the Mind)

21. Mission souterraine (To Catch the Eagle)

22. Le Télétype fantôme (The Ghostly Teletype)

 

 


PRÉSENTATION DE LA SAISON 4 

La quatrième saison de L’Homme qui valait trois milliards a été diffusée sur la chaine ABC les dimanches soirs à 20H00 à partir du 19 septembre 1976 jusqu’au 15 mai 1977. L’avant-dernier épisode ayant été diffusé le 6 mars 1977, un hiatus de deux mois s’est donc écoulé avant la présentation du dernier épisode de cette quatrième saison, pour des raisons qui demeurent encore inconnues de nos jours.

Portée par le succès du double-épisode La Femme bionique vers la fin de la seconde saison, cette troisième saison a réussi à revenir au sommet du palmarès de la télévision américaine. Avec un taux d’audience de 24.3 sur l’échelle d’audimat de Nielsen, ce qui est resté son meilleur score en 5 ans, la série est remontée à la 9ème place des programmes télévisés les plus regardés aux États-Unis. Mieux encore, la première saison de Super Jaimie a terminé au 5ème rang du classement avec un taux d’audience de 24.9; ce qui confirma la domination des deux séries en 1976, battant toute la concurrence dans la catégorie des dramatiques d’une durée d’une heure, puisque toutes les autres émissions ayant terminées avec de meilleures audiences s’avéraient être des sitcoms, à l’exception d’une brève mini-série, Rich Man, Poor Man, produite par Harve Bennett.

La série avait donc atteint son apogée et la production pouvait donc envisager la préparation de la quatrième saison avec plus de sérénité. De fait, le succès des deux séries « bioniques » devint un phénomène de la pop culture, alors que de nombreux produits dérivés firent leur apparition sur le marché pour profiter de cette manne. Dès 1975, la firme Parker Brothers a conçu un jeu de société directement inspiré des aventures de Steve Austin et portant le nom de la série. Ne demeurant pas en reste, la compagnie de jouets Kenner a mis en marché des figurines à l’effigie des personnages de la série, incluant Super Jaimie, jusqu’aux vilains, de même que des accessoires et des répliques de gadgets et des décors en petit format qui ont fait la joie des enfants.

Avec une telle popularité, la seule pression ressentie par la production était bien évidemment de poursuivre sur cette lancée et d’en donner davantage au public dans les nouveaux épisodes de cette quatrième saison, afin de ne pas le décevoir. La production a alors décidé d’en tirer parti pour lancer deux pilotes dérivés: Le Garçon bionique et L’Imposteur. À cause du véto de Lee Majors, qui trouvait qu’une femme bionique était déjà bien suffisante, cette variation portant sur un jeune adolescent devenu bionique grâce aux nouveaux progrès technologiques conçus par Rudy Wells ne connût pas de lendemain. Quant au second pilote, qui avait la particularité de n’avoir aucun lien avec la bionique, il eut droit à une seconde chance en 1979 avec un script revampé, un nouveau casting et une durée plus longue, sans pour autant aboutir en série télé régulière.

Toujours dans le but d’exploiter le filon bionique à fond, l’idée de tirer profit du succès conjoint de l’Homme qui valait trois milliards et de Super Jaimie à partir d’épisodes croisés fut également imposée, afin également de maximiser le budget consacré aux deux séries pour leur donner un souffle épique sous des allures de grosse production. En prime, cela permettait de réunir à nouveau Steve et Jaime au bonheur de ceux et celles qui souhaitaient les voir ensemble.

Et pour être bien certain d’assurer aux deux séries un démarrage en trombe, le double-épisode croisé destiné à débuter leur nouvelle saison marqua le retour du mythique personnage du « Bigfoot ». Tout comme Jaime Sommers dans La Femme bionique, cette créature inspirée d’une vieille légende américaine devint immensément populaire auprès des fans grâce au scénariste et producteur Kenneth Johnson, qui en fit l’un des adversaires les plus redoutables de Steve Austin dans L’Empreinte du diable. Une suite était donc de mise et Kenneth Johnson s’était aussitôt attelé à la tâche pour le ramener au petit écran.

Toutefois, le fait d’être occupé sur deux séries à la fois fut si exigeant que ce dernier prit la décision de quitter son poste de producteur de L’Homme qui valait trois milliards afin de se consacrer exclusivement à Super Jaimie, ainsi qu’à l’adaptation de L’Incroyable Hulk pour la télévision. Le double-épisode d’ouverture de cette saison Quatre, baptisé Le Retour du Scalpeur pour la circonstance, fut la dernière contribution de Kenneth Johnson aux aventures de Steve Austin, lui qui aura fortement contribué à en instaurer des piliers fondateurs (ex. les « pocket bionics ») et à établir son succès de façon durable.

Pour remplacer Kenneth Johnson au titre de producteur, alors que Lionel E. Siegel est demeuré fidèle au poste pour une troisième année de suite, Harve Bennett s’est alors tourné vers Allan Balter. Cet excellent auteur a formé avec William Read Woodfield un tandem de scénaristes inspirés qui ont largement contribué à la popularité de séries comme Mission: Impossible et Voyage au fond des mers. C’est d’ailleurs sur Mission: Impossible que le duo a fait ses débuts à la production. Après l’échec d’un projet de science-fiction, Earth II, qui n’a jamais dépassé le stade du pilote, et de l’adaptation en série télé du film-culte Shaft, les deux auteurs se sont séparés. Allan Balter est entré officiellement en fonction comme producteur de la série à partir de la mi-saison.

Le décès prématuré du compositeur attitré de la série Oliver Nelson, au moment de la post-production de la troisième saison, a forcé les producteurs à embaucher divers remplaçants afin d’assurer la partition musicale des derniers épisodes. Du lot, c’est un compositeur et tromboniste de jazz, J.J. Johnson, qui s’est vu confié la tâche d’être le compositeur principal jusqu’à la fin de la série en 1978, à quelques exceptions près. Le style musical de Johnson avait le mérite d’être très apparenté avec celui de Nelson, et comme ce musicien a su également bien se servir des partitions de son prédécesseur, tout en réutilisant certains segments déjà connus, le public n’a pas vraiment perçu une grande différence. Cela dit, cela n’a pas empêché non plus J.J. Johnson de mettre sa touche personnelle à la série grâce à certaines trames distinctives.

Autre changement notable dans cette quatrième saison: la présence plus régulière du personnage de Rudy Wells comme protagoniste dans les épisodes et la confirmation de l’acteur Martin E. Brooks dans le rôle. Cette décision a impliqué une dernière modification au générique de la série, en y incluant le nom de l’acteur ainsi qu’un plan de lui après Richard Anderson, dont la présentation a également été modifiée. En effet, alors que Richard Anderson était face à la caméra sur le générique des trois saisons précédentes, il est cette fois montré dans son bureau, assis avec un téléphone rouge contre son oreille droite, suivi ensuite par Martin E. Brooks, prenant des notes et relevant la tête, le regard soucieux. Cette dernière version du générique est restée définitive jusqu’à la fin de la série en 1978.

Et enfin durant l’entre-saison, l’acteur Lee Majors a décidé de se laisser pousser une moustache pour changer un peu son look. Bien que la popularité de la série n’en ait pas été affectée, les fans ne se montrèrent pas particulièrement enthousiastes de voir Steve Austin moustachu au petit écran. Lee Majors dut finalement se résoudre à la raser avant la fin du tournage de la quatrième saison. On peut cependant retrouver des traces du Steve moustachu dans certains produits dérivés, notamment un numéro de bandes dessinées et une boite de repas pour enfants.

C’est donc avec une certaine assurance et beaucoup d’ambition que la saison Quatre fut prête à être lancée. 

 

1. LE RETOUR DU SCALPEUR – 1ÈRE PARTIE
(THE RETURN OF BIGFOOT - PART 1)



Résumé :

Une série de cambriolages dans des lieux à haute sécurité laisse supposer à l’emploi de la bionique dans leur accomplissement. Steve est abordé par Gillian, une extraterrestre dont les compagnons explorateurs ont côtoyé Steve au cours d’une précédente aventure et qui lui ont enlevé tout souvenir de cette rencontre. Envoyée par Shalon, Gillian lui restaure la mémoire afin d'obtenir son aide. Un groupe d'extraterrestres rebelles, dirigé par un certain Nedlick, a endommagé le générateur d'énergie de leur repaire et a pris le contrôle du Bigfoot. C’est lui qui a volé les composantes qui permettront aux rebelles de construire un bouclier pour leur nouvelle base, ce qui les rendra inexpugnables dans leur intention de dominer le monde. Steve accepte d'aider Shalon et les siens, mais il est soupçonné à la suite d’une première intervention qui a échoué contre le Bigfoot. Steve raconte alors tout à Oscar et Rudy, qui ne le croient pas et parlent de lui retirer ses pouvoirs bioniques. Steve s'enfuit, alors que les rebelles ont capturé Gillian et s’apprêtent à voler la dernière composante qui leur manque. Voulant empêcher cela à tout prix, Steve est gravement blessé en combattant le Bigfoot. Atteint d’une dose fatale de radiation, Rudy Wells révèle que Steve est condamné.

Critique :

Le succès du double-épisode L’Empreinte du diable ne pouvait qu’inciter les exécutifs chez Universal à encourager les producteurs, ainsi que le scénariste Kenneth Johnson, à en concevoir une suite pour démarrer cette quatrième saison. Dès la scène pré-générique du cambriolage, on peut voir une ombre gigantesque sur un mur qui ne laisse plus aucun doute: le Bigfoot est bel et bien de retour! Et les fans jubilent déjà!

Alors que dans L’Empreinte du diable, Steve n’affronte la créature qu’une seule fois, les scènes de combat s’avèrent plus nombreuses dans cette première partie, alors que l’homme bionique tente désespérément d’empêcher le redoutable scalpeur de voler les composantes convoitées par le vilain extra-terrestre Nedlick. Ce dernier est parvenu à prendre le contrôle du monstre au détriment de sa créatrice Shalon, dont il se sert d’ailleurs pour le forcer à lui obéir.

Essentiellement axée sur l’action, cette première partie est somme toute fort divertissante, mais n’échappe pas à la facilité avec ses personnages schématisés et ses situations qui s’enchainent sur un mince fil narratif. Le fait qu’une partie des extra-terrestres, présentés comme pacifiques, discrets et curieux dans L’Empreinte du diable, aient décidé de conquérir le monde confine également l’ensemble au niveau des séries B avec ses bons et ses méchants. On a déjà vu Kenneth Johnson plus inspiré.

Il apparaît évident qu’en ayant trouvé son public au cours de la troisième saison, où les jeunes et les enfants comptent pour une forte proportion, la série allait prendre une tournure un peu plus dans le style des bandes dessinées d’aventure pour les satisfaire. Le Retour du scalpeur est assez emblématique de cette orientation, et la suite, diffusée trois jours plus tard comme première pour démarrer la seconde saison de Super Jaimie, a su naviguer dans les mêmes eaux malgré les différences distinguant les deux séries et leurs protagonistes.  Et pourtant malgré ces faiblesses, on prend du plaisir à regarder cette suite, ne serait-ce que pour voir le Bigfoot se battre avec Steve et se préparer à voir Jaime Sommers entrer en scène une fois ce dernier hors de combat.

Anecdotes :

  • Kenneth Johnson, occupé à la production de Super Jaimie et à la création de L’Incroyable Hulk, a livré ici son dernier travail pour la série en tant que scénariste.

  • Après Alan Crosland, qui avait réalisé L’Empreinte du diable où le Bigfoot a fait sa première apparition, c’est Barry Crane qui est aux commandes de cette suite, et le seul à avoir réalisé un double-épisode sous la forme d’épisodes « croisés » entre deux séries différentes pour L’Homme qui valait trois milliards et Super Jaimie.

  • Artistes invités dans L’Empreinte du diable, Stefanie Powers (Shalon), Severn Darden (Apploy) et Charles Cyphers (Faler) sont tous de retour dans leurs rôles respectifs. John Saxon fait également son retour dans la série dans le rôle du vilain Nedlick après avoir incarné Fred Sloan et son double-mécanique dans l’épisode Le Robot lors de la première saison.

  • Le lutteur André Roussimoff, indisponible pour reprendre le rôle du Bigfoot, a été remplacé par le vétéran acteur format géant Ted Cassidy. Mesurant près de 2 mètres 10, il est devenu célèbre pour avoir incarné Lurch dans la sitcom La Famille Addams au milieu des années 60. Habitué aux maquillages, il a joué quelques extra-terrestres dans des épisodes de Star Trek et Perdus dans l’espace. Sa voix de baryton lui procure également plusieurs boulots dans de nombreux dessins animés populaires (Capitaine Caverne, Les Quatre Fantastiques). Décédé prématurément en 1979 à l’âge de 46 ans, suite à des complications après une opération au cœur, son dernier travail fut d’avoir été le narrateur sur le générique de L’Incroyable Hulk de même que d’avoir fait le fameux « grognement » guttural du géant vert incarné par Lou Ferrigno.

  • Actrice largement reconnue sur les planches dans de nombreuses comédies musicales alors qu’elle est encore très jeune, Sandy Duncan (L’extra-terrestre Gillian qui vient en aide à Steve et Jaime) s’est signalée au grand écran dans la production Disney La cane aux œufs d’or aux côtés de Dean Jones en 1971. Sa pétulance lui ouvre les portes dans le genre sitcom l’année suivante avec un rôle principal dans Funny Face, qui deviendra The Sandy Duncan Show un an plus tard. Elle a alterné ensuite plusieurs rôles dans d’autres films produits par Disney (Le chat qui venait de l’espace, Noël à Disneyland) tout en élargissant sa palette, que ce soit dans une mini-série lourde comme Racines, ou des voix pour des films d’animation (Rox et Rouky). Bien qu’éloignée des écrans depuis les années 90, préférant les planches et l’animation d’événements, elle est toujours active et infatigable, malgré le fait qu’elle est aveugle d’un œil suite à une tumeur au début des années 70.

  • De son vrai nom Stephen Levy et né au Canada, Stephen Young (Dallet, l’adjoint de Nedlick) a su imposer son physique d’athlète dans plusieurs épisodes de séries américaines (Les Rues de San Francisco, La nouvelle équipe, Magnum) et canadiennes (Le vagabond, Cap Danger) durant les années 70-80. Il s’est d’ailleurs fait connaître en tant que vedette pour une série d’aventures navales conçue dans son pays natal, Seaway au milieu des années 60 après quelques petits rôles dans de grosses productions hollywoodiennes (Cléopâtre, 55 jours à Pékin, La Chute de l’empire romain). Toujours actif, on peut le voir dans de nombreux téléfilms depuis les années 90.

  • Comme il s’agit du tout premier épisode de cette quatrième saison, c’est la première fois que le public découvre la dernière version du générique avec l’inclusion de Martin E. Brooks et de la nouvelle pose de Richard Anderson avec un téléphone rouge. C’est aussi le début de l’apparition de la moustache de Lee Majors qui n’a pas fait l’unanimité chez les fans.

  • Le scénario fait souvent référence à L’Empreinte du diable et précise que les événements impliquant la rencontre entre Steve, le Bigfoot et les extra-terrestres se seraient déroulés un an auparavant, alors que ce double-épisode a été diffusé sept mois plus tard.

  • Les choses ont beaucoup évoluées depuis la première saison. Alors que peu de gens étaient au courant du secret entourant la greffe bionique de Steve au début de la série, cette première partie illustre le fait que de plus en plus de gens, voire d’agences gouvernementales, sont maintenant au courant de la nouvelle nature du célèbre astronaute. Au point même où elles exigent la mise en sommeil de ses pouvoirs, comme pour Barney Hiller, suite aux dégâts causés par ses affrontements avec le Bigfoot.

  • Alors qu’André Roussimoff n’était pas doublé lors de la séquence de combat entre le Bigfoot et Steve dans L’empreinte du diable, Ted Cassidy est ici remplacé par un cascadeur dès que le Bigfoot est filmé de dos lors de ses multiples confrontations avec Steve. Cela est encore plus évident lorsque le cascadeur pivote à un moment donné sur sa gauche et qu’un plan montre accidentellement le maquillage grossier appliqué sur son visage.

  • Comme dans L’Empreinte du diable, la mise en scène commet la même erreur de point de vue pour les scènes montrant les personnages communiquant à distance par l’intermédiaire d’écrans. Au moment où Steve et Gillian contactent Shalon, les personnages regardent les écrans de communication, mais jamais la lentille des caméras qui les filment; leurs yeux regardant toujours à gauche ou à droite.

-Oscar (constatant les dégâts lors du premier cambriolage de Big Foot): What do you think?

-Steve: Well, If I didn't know better, I would think a bionic man came through here.

 

-Oscar: You haven't gone into business for yourself, have you, pal?

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SUPER JAIMIE : LE RETOUR DU SCALPEUR – 2ÈME PARTIE 
(THE RETURN OF BIGFOOT - PART 2)

Résumé :

Empoisonné par les radiations à la suite de son affrontement contre le Bigfoot, Steve Austin est condamné à mourir dans les 24 heures. À partir d’informations qu’elle a pu saisir grâce à son oreille bionique, Jaime prend la relève et se lance à la recherche des explorateurs extraterrestres afin de ramener un échantillon de «nyotraxine», ce médicament miracle qui peut guérir et protéger quiconque de toutes les maladies terrestres. Pendant ce temps, Gillian, qui était prisonnière des rebelles, parvient à s’évader et à aider Jaime à échapper au Bigfoot pour l’emmener auprès de Shalon. Informée de la situation et bien qu’affectée elle-même par les radiations, elle charge Gillian d’administrer à Steve la seule dose de «nyotraxine» restante dans la base pour le sauver, et demande à Jaime de stopper Nedlick et les rebelles. Jaime doit faire vite car ces derniers, afin d’exploiter l’énergie géothermique pour rendre leur repaire au Mexique invulnérable, ont foré à l’intérieur d’un volcan au risque de provoquer une catastrophe pouvant faire disparaître toute la côte du Pacifique. Jaime se laisse alors capturer par le Bigfoot afin d’entrer dans le repaire de Nedlick et contrecarrer ses plans, en espérant prendre le contrôle de la gigantesque créature.

Critique :

Avec Steve Austin hors de combat et en danger de mort, c’est au tour de Jaime Sommers de se frotter au scalpeur dans cette suite qui a servi « d’épisode croisé » afin de démarrer la seconde saison de Super Jaimie. Pourtant, à l’exception de la musique de Joe Harnell à la tonalité bien différente de celle de J.J. Johnson dans la première partie présentée dans L’Homme qui valait trois milliards, il n’y a pas de grandes différences notables. L’ensemble mise toujours sur l’action d’abord et avant tout, au détriment de la vraisemblance de l’intrigue et des personnages.

Cela est certes tout aussi divertissant, mais cette orientation prouve à nouveau la zone de confort dans laquelle la production se trouve après le double-succès d’audience des deux séries en 1976. En effet, on semble davantage miser sur la surenchère et la facilité dans ce double-épisode avec les multiples affrontements, l’emploi prononcé des pouvoirs bioniques à la manière des super-héros et de gadgets futuristes, ainsi que d’éléments empruntés au film catastrophe à la mode pour conclure le tout, avec ce volcan en éruption qui risque de faire disparaître toute la côte du Pacifique, justifiant un abondant emploi d’images tirées d’archives pour le montrer en action.

La critique d’ailleurs attendait les deux séries au tournant à cause de cette popularité. Et clairement le style BD façon série B de science-fiction est venu renchérir leur sentiment négatif à leur égard. Le Daily Variety s’est montré sans aucun doute la plus cinglante à la vue de ce double-épisode en ces termes (traduction libre): « La conclusion est d’un ridicule aussi consommé que son amorce, en misant davantage sur tout un bric-à-brac de gadgets plutôt que sur les personnages et leurs motivations. La finale montrant Steve Austin stopper un volcan en éruption grâce à un joujou temporel lancé dans le cratère est emblématique de cet état de fait et est tellement tiré par les cheveux que même les enfants qui adorent la série vont en rire tellement ils n’en croiront pas du tout leurs yeux. Pour rajouter à l’humour involontaire du résultat, il suffit de voir Lindsey Wagner, madame bionique, fendre en deux des rochers en papier mâché projetés par le Bigfoot; lesdits rochers bondissants également au sol comme des ballons de caoutchouc-mousse à rabais. Clairement, les producteurs des deux séries ont atteint le fond du baril et se contentent d’en gratter les miettes qui restent! »

Malgré tous ces défauts qui ressortent à l’évidence, et qui annoncent partiellement la chute à venir pour les deux séries, il faut savoir se montrer indulgent, ne serait-ce que par le plaisir de voir les deux héros bioniques en action ensemble dans le dernier droit. De plus, retenons cet élément fascinant, quoiqu’un peu frustrant pour certain(e)s; la scène montrant la rencontre entre Jaime et Shalon; les deux femmes les plus importantes dans la vie de Steve. On s’attend à un moment fort au plan dramatique, si on tient compte du fait que Jaime n’ait pas encore retrouvé la mémoire au sujet de son amour pour Steve et que Shalon avait montré un signe de jalousie en découvrant l’existence de Jaime alors qu’elle explorait la mémoire de Steve dans L’Empreinte du diable. Rien de tout cela finalement puisque Shalon désamorce le tout en disant à Jaime perplexe: « Jaime Sommers. Yes, the bionic woman, I remember. I remember you from the brain scan I did on Steve. He has very fond thoughts of you. ».

Plus tard cependant, Shalon va sacrifier sa vie en confiant sa propre dose de « nyotraxine », le remède miracle des extra-terrestres pour sauver la vie de Steve, par amour pour lui. Ses fonctions vitales étant ralenties à l’extrême grâce à son convertisseur temporel, Shalon devra être envoyée à bord du « vaisseau-mère », selon les dires d’Apploy, lors de son prochain passage dans une centaine d’années terrestres, afin qu’elle puisse être guérie. Pour Steve, c’est hélas un autre adieu envers une femme qu’il aime.

Mais au-delà de tout ça, il faut admettre que par moments les acteurs ne croient pas eux-mêmes à ce qu’ils font et en profitent simplement pour y prendre du plaisir à leur manière en ne se prenant pas trop au sérieux. On peut le voir très bien dans la dernière scène quand Jaime se tourne vers le Bigfoot avant de quitter la base des extra-terrestres: « And you... you get a big bionic hug! »; l’essentiel étant que le tout se termine avec le sourire!

Anecdotes :

  • Le titre original de la série, The Bionic Woman, n’est que très rarement cité textuellement dans Super Jaimie, sauf par Oscar dans Bienvenue, Jaimie par exemple. Gillian, Shalon et Nedlick le citent cependant fréquemment dans cette seconde partie pour faire référence à Jaime.

  • En entrevue en 1979, quelques mois avant son décès, Ted Cassidy a raconté que le costume et le maquillage du Bigfoot étaient insupportables, pour ne pas dire un véritable calvaire : « C’était terrible. Ce fut le costume le plus inconfortable que j’ai porté dans ma carrière. Il y eut des moments où je suffoquais de la chaleur tellement j’ai failli m’évanouir à plusieurs reprises, d’autant plus qu’il y avait pas mal de canicule au moment du tournage. C’est comme s’il faisait plus de 200 degrés à chaque fois et il n’y avait pas un seul endroit où mon corps pouvait respirer, tellement les poils du costume et de la perruque couvraient pratiquement tous les orifices. Et avec ces bottes munies de talonnettes, je pouvais encore plus difficilement me mouvoir. Quand la série s’est arrêtée, j’étais le premier gars à être heureux car j’étais certain de ne plus jamais jouer le Bigfoot. » Il allait cependant le jouer une dernière fois au cours de la cinquième saison.

  • Tout comme pour le début de la quatrième saison de L’Homme qui valait trois milliards, le nom de Martin E. Brooks fait sa première apparition sur le générique de Super Jaimie dans cette seconde partie. Le compositeur Joe Harnell y fait également ses débuts comme compositeur attitré à la série, prenant ainsi définitivement la relève de Jerry Fielding, qu’il avait déjà commencé à remplacer vers la fin de la première saison.

  • Fait unique au plan de la trame musicale: Joe Harnell a réussi à fusionner harmonieusement les thèmes des deux séries bioniques lors de la scène finale où Steve et Jaimie courent vers le volcan pour tenter de stopper son éruption.

  • Pour des raisons de commodité, cette seconde partie fut rediffusée en reprise sous la bannière de L’Homme qui valait trois milliards. Le générique d’introduction fut donc remplacé pour la circonstance, mais pas celui de l’épisode, ce qui a fait que Lee Majors a été crédité à deux reprises, comme vedette et artiste invité, tandis que le nom de Lindsay Wagner n’apparaît nulle part alors qu’elle incarne bien entendu la protagoniste principale. De plus, le générique de fin est resté celui de Super Jaimie.

  • Dans une scène à l’hôpital, Rudy Wells vérifie le pouls de Steve Austin en tâtant le poignet droit de son bras bionique. Ce qui ne l’empêche pas d’affirmer à Oscar que sa condition ne cesse d’empirer.

-Oscar: What're you going to do, Jaime?

-Jaime: Oscar, I'm gonna hoof it.

-Oscar: Jaime...

-Jaime: Now, I'll let you know if I find anything. (au pilote d’hélicoptère) What's your security clearance level?

-Pilote d’hélicoptère: Five.

-Jaime: Well, you're about to become a six. See you back at the base. (elle saute en bas). 

-Jaime (seule dans la forêt): Shalon?! Shalon?! (elle entend un bruit de pas lourd approcher) Well, if that's Shalon, she sure has big feet. (elle aperçoit le Bigfoot) Oh, no... (Le Bigfoot fait tomber un arbre) Oh, boy... Steve said you were big, but this is ridiculous.

-Gillian (après avoir guéri Steve): We must leave quickly. I think you should be able to stand now. Can you get out of bed?

-Steve: I think so. I... (il regarde sous les draps) I'm gonna need a pair of pants.

-Steve: Uh oh.

-Gillian: What is it?

 

-Steve (voyant le Bigfoot courir vers eux): Old wide eyes is back.

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2. CAUCHEMAR EN TROIS DIMENSIONS
(NIGHTMARE IN THE SKY)

Résumé :

La première astronaute américaine Kelly Wood, qui a autrefois été entraînée par Steve Austin, travaille maintenant comme pilote d’essai. Alors qu’elle teste un nouveau prototype d’avion, le XJ-7, qui vaut 15 millions de dollars, elle aperçoit dans le ciel un chasseur Mitsubishi Zero japonais de la Seconde Guerre mondiale que la tour de contrôle ne détecte pas sur les radars. Son avion disparaît alors des écrans de détection et tout laisse croire qu’elle s’est écrasée sans avoir pu s’éjecter de l’avion. Kelly est cependant retrouvée bien vivante dans le désert avec son parachute non-ouvert tandis que le XJ-7 est disparu. Elle rapporte le phénomène à Oscar Goldman et Steve, mais personne ne la croit. Soupçonnée d’avoir livrée le prototype à une puissance étrangère ou une nation ennemie, elle risque une lourde condamnation et de perdre sa licence de pilote. Steve croit toutefois à son histoire et en sa compagnie, il entreprend de résoudre ce mystère et de retrouver le XJ-7 afin de l’innocenter.

Critique :

Dernière apparition de Farrah Fawcett dans la série, elle qui fut l’épouse de Lee Majors à l’époque, Cauchemar en trois dimensions marque également le retour du major Kelly Wood, première femme astronaute américaine que l’on a pu voir dans Athéna Un au cours de la première saison. Si la relation entre Wood et Austin dans cet épisode était magnifiquement développée par la scénariste D.C. Fontana, c’est loin d’être le cas dans celui-ci, écrit par le tandem Jim Carlson et Terrence McDonnell.

Aussi bien inspirée par les films de James Bond, notamment Dr. No, pour sa trame de base que par la légende des avions mystérieusement disparus dans le Triangle des Bermudes, l’intrigue, malgré son aura de mystère proposée dans sa prémisse s’avère finalement prévisible et n’apporte rien que la série n’ait pas déjà exploré.

On se gratte même la tête à essayer de comprendre pourquoi des espions ou des criminels possédant tout un arsenal scientifique avancé, permettant des projections holographiques pouvant tromper l’œil humain, avec en prime un puissant interrupteur pouvant couper les moteurs d’avion à distance, puisse s’en servir pour acquérir un prototype militaire de jet dont l’attirail technologique s’avère clairement de moindre valeur.

Malgré cette histoire cousue de fil blanc, la série ne perd pas son sens du rythme, même si c’est fait là aussi au détriment de la crédibilité. On flirte même avec l’humour involontaire, comme lors de cette scène où la jeep de Steve et Kelly est attaquée dans le désert pour ensuite exploser, sans que les bidons d’eau à bord ne soient le moindrement abimée et tombent même à proximité de Steve et Kelly.

Anecdotes :

  • Cette épisode fut le dernier ayant comme artiste invitée Farrah Fawcett et il fut diffusé quatre jours après la première de la série Drôles de dames où elle était l’une des vedettes. Il s’agissait de sa quatrième apparition aux côtés de Lee Majors, et la seconde fois qu’elle incarnait le major Kelly Wood.

  • Donald Moffat fait sa seconde apparition dans la série après avoir figuré dans l’épisode de la troisième saison Super Duel, à nouveau dans un rôle de vilain (le docteur Martin Davis).

  • Dans le rôle du traitre Larry Stover, on retrouve Dana Elcar qui a connu une prolifique carrière à la télévision et au cinéma dans des rôles de soutien, en particulier des fonctionnaires ou des chefs de services secrets. Professionnel efficace, il a eu droit à quelques personnages récurrents pour des séries comme Baretta (Lieutenant Shiller), Les Têtes brûlées (Colonel Lard), Falcon Crest (Carl Reed) et MacGyver (Pete Thornton). Atteint du glaucome à partir de 1991, il devint aveugle et lutta contre cette maladie jusqu’à sa mort en 2005.

  • Deuxième des quatre épisodes écrits par le tandem Jim Carlson et Terrence McDonnell et dernier des quatre épisodes réalisés par Alan Crosland Jr.

  • Bien que Martin E. Brooks soit mentionné au générique, tel que précisé précédemment, le personnage de Rudy Wells n’apparaît pas dans cet épisode. Cela se produira parfois jusqu’à la fin de la série.

  • L’avion que pilote Kelly Wood dans cet épisode est en réalité un TT-1 Pinto d’entraînement. Il fut construit pour la Navy en quantité limitée vers la fin des années 50. Au moment où cet épisode fut diffusé, la compagnie l’ayant construit, « American Jet Industries », a développé une version améliorée de ce modèle, le Super Pinto, un chasseur-bombardier conçu pour combattre les insurrections.

  • Le XJ-7 est souvent citée dans la version originale « X-Ray John Seven ». Cette appellation phonétique est la bonne en ce qui a trait à la police de Los Angeles, mais pour l’Organisation de l’Aviation Civile et l’OTAN, le J aurait dû être appelé Juliet et non John.

  • C’est quand même bizarre que le vilain Martin Davis et son équipe soient capables de disposer d’un équipement vidéo leur permettant de voir notamment un avion de transport de l’US Air Force. À croire qu’ils disposent de la même technologie vidéo avancée des extra-terrestres contrôlant le Bigfoot.

  • Lors d’une scène dans le désert, Martin Davis tente d’effrayer Kelly Wood en se projetant avec une image holographique, comme il avait réussi à le faire avec le « zéro » japonais pour la tromper. Comment fait-il cependant pour transmettre le son de sa voix puisqu’il s’agit d’un hologramme?

  • À nouveau, Steve utilise son bras gauche non bionique, cette fois pour rompre les cordes retenant prisonnière Kelly Wood.

  • Durant la scène de bagarre dans la roulotte des hommes de Martin Davis, Steve repousse certains d’entre eux accidentellement sur le trépied de la caméra puisque que l’image est brièvement de travers.

Le premier titre de cet épisode fut The Edstrom Triangle.

-Docteur Martin Davis: It's been a long time, colonel Austin.

 

-Steve: Is that really you Doctor Davis or another holograph?

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3. MESSIEURS, LE PREMIER MINISTRE
(DOUBLE TROUBLE)

Résumé :

Billy Parker est un humoriste de cabaret de second ordre qui a été opéré à son insu par des agents du bloc de l’Est. Ces derniers lui ont implanté une puce électronique pouvant guider son comportement à distance. Victime d’un accident, Parker est amené à l’hôpital ou des rayons-X détectent la puce en question et l’OSI est alerté. Afin de démasquer les agents ayant inséré cette puce et de connaître leurs intentions, Oscar charge Steve de servir de garde du corps à Billy, en sachant toutefois que ce dernier pourrait le tuer ou le trahir bien malgré lui. Il se trouve que l’humoriste ressemble comme deux gouttes d’eau au nouveau premier ministre du Vorzana, une nation africaine. Or, ce chef d’état est actuellement aux États-Unis pour livrer un discours aux Nations Unis annonçant que son pays quitte son partenariat avec le bloc de l’Est pour s’allier avec l’Occident. C’est pour cette raison que le docteur Barto, un scientifique soviétique, a implanté cette puce dans la tête de Billy Parker, de façon à ce qu’il prenne la place du vrai premier ministre et prononce un discours visant à renforcer l’alliance entre le Vorzana et le bloc de l’Est. Mais Steve veille au grain.

Critique :

Messieurs, le Premier Ministre s’avère un bon exemple d’épisode conçu à partir d’une fausse bonne idée, soit de tirer profit du succès d’un artiste invité reconnu à la scène et à la télévision pour en faire bénéficier la série, voire attirer un nouvel auditoire. Malheureusement, cette association ne profite ni à l’un, ni à l’autre, tellement la conjugaison de leurs talents se révèle une faute de goût rédhibitoire.

Bien que Flip Wilson fût à l’époque un humoriste populaire aux États-Unis, son humour fonctionne très mal dans le cadre de la série. Malgré son aptitude à incarner plusieurs personnages, le scénario, reposant sur la recette du sosie entre un comique de scène et un chef politique africain, dessert aussi bien les possibilités humoristiques que dramatiques des situations. On ne saurait s’opposer à la présence d’humour dans la série, et plusieurs épisodes contiennent des moments forts amusants. Mais jamais cet humour ne venait nuire au récit jusqu’à maintenant, et c’est pire dans la version française alors que le tout passe très mal le filtre de la traduction.

Pour ne rien arranger, les nombreuses invraisemblances, les erreurs techniques (La ville de New York a été manifestement reconstitué partiellement dans les studios Universal) et le recyclage de blagues de Flip Wilson déjà connus du public américain témoignent d’un laisser-aller pour le moins gênant. Le comble étant qu’en dépit des efforts des auteurs au cours de la première saison de surmonter le manichéisme simpliste de la Guerre Froide, cet épisode, comme d’autres plus récents, suit plutôt la tendance inverse en jouant à fond la carte de l’Amérique versus les vilains espions du bloc de l’Est.

On se pose la question d’ailleurs à savoir comment des espions soviétiques ont pu se compliquer la tâche pour tenter de remplacer un chef d’état africain par un humoriste, afin de préserver leurs intérêts aux Nations Unies. Il existe des moyens bien plus simples et efficaces que l’implantation d’une puce dans la tête d’une personne pour modifier et contrôler ses comportements. Bref, rien de positif à retenir de ce Messieurs, le Premier Ministre et il n’est pas étonnant d’ailleurs que les aficionados de la série classe cet épisode comme étant le pire jamais produit.

Anecdotes :

  • Jerry Devine signe ici son deuxième et dernier script pour la série, tandis que Phil Bondelli réalise son quatrième épisode.

  • De son vrai nom Clerow Wilson, Flip Wilson fut l’un des humoristes afro-américains de « stand-up » les plus connus et populaires des États-Unis. Après des débuts sur scène à Harlem, un public plus large découvre son humour grâce à la télévision, notamment par des apparitions remarquées dans des émissions de variétés comme The Dean Martin Show et Laugh-In vers la fin des années 60. En 1970, il obtient son propre show comique pour la télévision, The Flip Wilson Show, qui sera un gros succès d’audience jusqu’en 1974. L’arrivée de Bill Cosby et d’Eddie Murphy et des problèmes avec la cocaïne font que sa cote de popularité baisse à partir des années 80. Il est mort en 1998 à l’âge de 64 ans.

  • L’humour de Flip Wilson repose sur deux éléments essentiels: son talent à composer divers personnages colorés et sa faculté à raconter des histoires scabreuses en employant un argot particulier avec un penchant pour des mots ayant un sens détourné. Ce type d’humour lui a valu d’ailleurs le surnom de Flip qui lui est resté (en anglais, le verbe « flip out » se traduit par « péter les plombs »), mais s’est avéré évidemment peu exportable en dehors des États-Unis étant donné le caractère intraduisible du langage qui fut une carte maîtresse de ses blagues.

  • Simon Scott fait sa troisième et dernière apparition dans la série, cette fois dans le rôle du docteur Barto, le chef du réseau d’agents soviétiques; son unique rôle de vilain après deux avoir incarné deux personnages sympathiques dans Vin, Vacances et Vahinés et Opération Luciole.

  • C’est la deuxième et dernière fois que Steve Austin se trouve à New York pour une mission. C’est dans cette ville qu’il a notamment rencontré Madame le Premier ministre de Pal-Mir au cours de la seconde saison.

  • Le nouveau bureau d’Oscar Goldman est montré pour la première fois dans cet épisode.

  • Billy Parker dit à Steve à la toute fin: « The devil made me do it. » Cette phrase se veut l’une des marques de fabrique de Flip Wilson qu’il emploie régulièrement dans ses numéros. En 1970, il a d’ailleurs remporté le Grammy de l’album d’humour de l’année intitulé: « The Devil Made Me Buy This Dress » où il incarnait un personnage féminin, Geraldine Jones.

  • L’épisode date de 1976, mais une des images d’archives de New York montre un cinéma ayant à l’affiche le film Cosa Nostra: Le Dossier Valachi, mettant en vedette Charles Bronson et Lino Ventura, qui date de 1972.

  • La limousine qui transporte Oscar et Steve à leur arrivée à New York change continuellement de marque, en passant d’une Cadillac à une Lincoln et ainsi de suite.

  • D’après le dialogue, l’avion qui doit emmener Oscar et Steve à New York doit décoller autour de minuit trente. Or par la suite, le décollage de l’avion a lieu en plein jour. De plus, l’atterrissage se fait dans un aéroport situé dans une zone désertique avec des montagnes en arrière-plan, et non dans une zone urbaine comme cela devrait être le cas à New York.

  • Comment Steve peut-il faire du saut à la corde à vitesse bionique dans le labo de Rudy Wells, alors qu’un seul de ses bras est bionique?

  • Dans la scène où Steve est projeté dans une fosse sur un chantier de construction et en sort grâce à ses jambes bioniques, on peut clairement voir que Lee Majors ne porte pas du tout les mêmes chaussures que sa doublure.

  • Les agents de l’OSI chargés par Oscar de trouver un chef politique ressemblant à Billy Parker manquent ou bien de compétence ou bien de lunettes ajustées à leur vue, car aucun d’autre eux n’a remarqué que Billy était presque le sosie du Premier ministre africain du Vorzana; seule la moustache les distinguant tous les deux.

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4. LA LOI DU PLUS FORT
(THE MOST DANGEROUS ENEMY)

Résumé :

Une scientifique, Cheryl Osborne, travaille dans la solitude totale depuis deux ans à Dove Island. Elle essaie de perfectionner un sérum qui pourrait transformer une personne moyenne en génie, en utilisant des chimpanzés comme sujets. Comme elle n’a plus répondu aux derniers appels radio, Steve Austin et Rudy Wells se rendent sur place pour voir ce qui a pu se passer. Arrivés sur l'île, ils découvrent que Cheryl a disparu et que son laboratoire a été détruit. Alors qu’ils fouillent les décombres, Rudy est attaqué et mordu par un chimpanzé qui s'enfuit dans la jungle. En quelques heures, Rudy devient un surhomme psychotique paranoïaque dangereux, qui croit que Steve complote contre lui. L’homme bionique parvient heureusement à retrouver Cheryl qui l’informe que le sérum possède de dangereux effets secondaires, et que les chimpanzés qui en ont été inoculés meurent peu de temps après. Sachant Rudy condamné, Steve empresse Cheryl de préparer un antidote pendant qu’il tente de tendre un piège pour capturer le docteur. Ce dernier cherche pendant ce temps à obtenir davantage de sérum pour conserver ses nouveaux pouvoirs.

Critique :

Sortant enfin des sentiers battus des missions d’espionnage, La Loi du plus fort concentre son attention sur Rudy Wells et donne la possibilité à son interprète, Martin E. Brooks, d’élargir la palette de son jeu. Il est d’ailleurs surprenant que la production n’ait pas pensé plus tôt à confier au personnage un rôle de protagoniste plus important dans d’autres épisodes. Il est vrai que la première tentative dans Le docteur Wells a disparu n’avait pas totalement convaincu au cours de la première saison.

Judy Burns confirme à nouveau ici son statut d’excellente scénariste, sinon l’une des meilleures de la série. Elle maîtrise à nouveau le contexte d’une nature sauvage, comme dans Kamikaze, pour mieux souligner celle de l’homme par opposition à la recherche scientifique censée lui permettre d’évoluer, sans verser dans le cliché moralisateur ou remettre en question ses bienfaits. De plus, elle connaît également parfaitement les paramètres de la série et de ses personnages jusque dans l’écriture des dialogues.

L’idée de base rappelle évidemment en partie la prémisse de L’Incroyable Hulk, développée par Kenneth Johnson et portant sur une expérience scientifique qui tourne mal et qui laisse paraître le caractère primal de sa victime malgré sa grande intelligence. Ce n’est sans doute pas original, mais la qualité de l’intrigue permet de ne rien laisser planer à l’avance au spectateur de ce qui va survenir à Rudy Wells. Par la suite, la tension est savamment bien entretenue devant la difficulté pour Steve de maîtriser à temps son « créateur » afin de le guérir avant qu’il ne soit trop tard.

Le contraste opposant d’ailleurs la force bionique de Steve avec celle de Rudy, provoquée par le sérum, permet aussi de bien entretenir la confrontation entre les deux hommes, en plus de susciter la jalousie chez le savant devenu paranoïaque et incontrôlable. Martin E. Brooks livre une performance sans fautes en n’en faisant jamais trop et en dosant savamment les changements d’humeurs de son personnage, surtout après que le chimpanzé l’ait mordu. Le jeu de l’acteur contribue pour beaucoup à la crédibilité de l’ensemble et à la réussite de cet épisode, malgré le fait qu’il est peu plausible de développer un antidote efficace aussi rapidement étant donné les circonstances évoquées dans le récit.

Anecdotes :

  • Déjà un neuvième épisode réalisé par Richard Moder, l’un des hommes de confiance derrière la caméra au service de la série.

  • Pour son troisième scénario écrit pour L’Homme qui valait trois milliards, Judy Burns a su imprimer à nouveau sa marque à travers un travail de commande. En entrevue, elle a révélé que les producteurs lui avaient demandé d’imaginer un script tournant autour de Rudy Wells comme principal protagoniste. Ayant étudié dans le domaine de la paléoanthropologie, Judy Burns s’est servie de ses connaissances dans ce domaine pour écrire ce nouveau script.

  • Il s’agit d’un rare épisode ne comportant qu’une seule artiste invitée, sans rôles de soutien ni figuration.

  • Dans le rôle de Cheryl Osborne, on retrouve Ina Balin, née Ina Rosenberg à Brooklyn. Son teint olivâtre aux allures méditerranéennes l’a destiné à une carrière largement portée vers des rôles à caractère ethnique, malgré un potentiel qui aurait pu l’amener vers un statut plus prestigieux à Hollywood. Après un début remarqué à 21 ans aux côtés aux côtés d’Anthony Quinn et Sophia Loren dans le film L’Orchidée Noire en 1958, elle est nominée aux Golden Globes dans la catégorie meilleure actrice de soutien en 1960 pour son rôle dans le long-métrage Du haut de la terrasse, qui mettait en vedette le couple Paul Newman/Joanne Woodward. Par la suite toutefois, sa carrière a stagné entre rôles de soutien au cinéma (La plus grande histoire jamais contée) et à la télévision (Bonanza, Mannix, Quincy, Opération vol, Voyage au fond des mers) où certes, elle est plus qu’identifiable, mais sans assez de relief où elle aurait pu se démarquer de certaines de ses consœurs.

  • Très affectée par un voyage au Vietnam en 1970 pendant le conflit, Ina Balin s’est impliquée dans l’évacuation des enfants orphelins en 1975 au moment de la chute de Saïgon, et elle en a adopté trois. Après avoir joué son propre rôle dans un téléfilm relatant ces événements en 1980, elle s’absente progressivement des écrans pour se consacrer à sa vie de famille jusqu’à sa mort prématurée en 1990 à l’âge de 52 ans des suites d’une hypertension pulmonaire.

  • Farrah Fawcett a droit à une dernière apparition dans la série sous la forme d’un caméo. On peut la voir effectivement dans un magazine consulté par Steve et Oscar lors de la conclusion.

  • Martin E. Brooks a particulièrement apprécié tourner cet épisode, lui qui adore faire du sport dans ses temps libres. « Je pouvais enfin courir, sauter et bouger. C’était formidable. » a-t’il affirmé en entrevue.

  • Lorsque le docteur Osborne voit Steve Austin faire usage de sa force bionique, elle croit à prime abord qu’il a été mordu par un chimpanzé comme Rudy Wells, puisqu’elle ignore qui il est vraiment.

  • Lors du tournage de la scène où Steve est suspendu la tête en bas par Rudy Wells, les pieds attachés par une corde autour d’une branche d’arbre, Lee Majors n’a pas oublié son sens de l’humour malgré l’inconfort de sa position. À la fin de la prise, l’acteur s’est exclamé : « Est-ce que quelqu’un peut me libérer? Mon œil bionique est sur le point de me lâcher! »

  • Erreur de continuité: le fil de fer utilisé par Rudy Wells pour suspendre Steve à un arbre se transforme subitement en corde souple dont Steve use pour sortir Rudy des sables mouvants un peu plus tard. Il est d’ailleurs étrange que ce fil de fer conserve sa forme en spirale après que Steve se soit libéré, malgré le poids et la force de ses jambes bioniques.

  • Comment Rudy Wells peut-il écouter les enregistrements de Cheryl Osborne avec un lecteur de cassettes portatif alors qu’elle enregistre vocalement les résultats de ses expériences avec un enregistreur à bandes magnétiques?

  • Selon cet épisode, les chimpanzés peuvent être jusqu’à cinq fois plus forts que les humains.

-Steve: This uh, this may sting a little, doc.

-Rudy Wells: Hey, that's my line!

 

-Oscar (à un chimpanzé): You ever consider government service, Billy?

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5. H+2+O = MORT
(H+2+O = DEATH)

Résumé :

Une cellule d’espionnage indépendante du nom d’Oméga met l’OSI sur les dents après le vol de plusieurs secrets scientifiques concernant le projet Fusion, qui vise à séparer les atomes d’hydrogène et d’oxygène à l’intérieur des molécules d’eau. Steve se fait passer pour un scientifique endetté prêt à vendre un de ces secrets au plus offrant; un gadget permettant une plus grande autonomie d’oxygène lors des plongées sous-marines. Un certain homme d’affaires et propriétaire d’un parc d’attractions, Theodore J. Matheson, se montre intéressé par l’invention et demande à voir une démonstration avant de s’en porter acquéreur. Dans le même temps, la route de Steve croise celle d’une scientifique de l’OSI, Ilse Martin, qui se trouve à être un agent double travaillant à la fois pour le compte d’Oméga et le Secrétaire d’État américain. Tout ce beau monde ignore que ce gadget n’est qu’un faux conçu par Rudy Wells, qui ne fonctionne que grâce à la structure bionique de Steve, afin d’appâter Oméga et de mettre fin à ses activités sur le sol américain.

Critique :

Malgré une erreur dans le titre (le chiffre 2 n’étant pas un élément dans la formule de l’eau H2O), cette nouvelle intrigue d’espionnage rehausse un peu le niveau en comparaison d’autres épisodes. Cela est dû en partie à une certaine complexité dans son contenu sans toutefois laisser le spectateur sur la touche au niveau de la compréhension. De plus, elle propose également un emploi aussi inaccoutumé que singulier des pouvoirs bioniques de Steve, alors que Rudy Wells conçoit un gadget scientifique pour appâter et tromper les espions du réseau Oméga, qui ne fonctionne uniquement que grâce à la bionique.

Bien sûr, il est toujours incongru de voir Steve se faire passer pour quelqu’un d’autre dans sa mission, lui qui devrait être largement reconnu, surtout par les espions d’Oméga et leur chef qui ne doivent pas ignorer l’existence de notre héros astronaute ayant marché sur la Lune. Mais en dehors de cette lacune, cet épisode se suit très bien et nous tient en haleine jusqu’à la fin grâce à la contribution des personnages secondaires, notamment l’agent double Ilse Martin. Un peu comme avec Clarke Templeton O’Flaherty dans Un homme de confiance, Steve et Oscar ont un doute sur elle et sur ses vraies intentions car on ignore de quel côté elle penche au cours de la mission; la différence étant que sa présence s’y avère plus crédible et justifié, comme on le découvrira à la toute fin.

Le récit nous montre également un rare cas où le Secrétaire d’État, visiblement concerné par le vol de secrets scientifiques par Oméga, agit indépendamment de l’OSI, alors qu’on a pu voir qu’Oscar Goldman avait toujours le soutien et la collaboration du politicien dans plusieurs épisodes précédents. Il semble que devant un enjeu aussi important pour la sécurité nationale des États-Unis et le coulage d’informations qui a permis ces vols de secrets pourtant classés « top-secret », le Secrétaire d’État n’a pas eu autant confiance en Oscar et à ses employés. D’ailleurs, Oscar offre pour la première fois sa démission dans cet épisode, alors qu’il affirme s’inquiéter autant de la baisse de fonds consacrés à l’OSI que de son impuissance au départ à contrecarrer la cellule Oméga.

Il y a quelque chose d’hitchcockien dans la narration de cet épisode. Non seulement, on se rend compte que les éléments scientifiques convoités par Oméga se révèlent un « MacGuffin », mais que la véritable identité d’Oméga, dévoilée très tôt aux spectateurs, n’a également aucune importance. Dans le cadre de la série, ce type de scénario n’atteint évidemment pas le niveau du maître du suspense, mais le tout demeure divertissant de bout en bout et n’est pas dépourvu d’un certain panache, voire d’un humour complice qui est cette fois dans le ton.

Anecdotes :

  • Auteur, producteur et réalisateur fortement coté dans le domaine de la télévision, John Meredyth Lucas livre ici sa toute première contribution dans la série, bien que tardivement. Largement connu pour son travail dans Star Trek, Zorro, Ben Casey, Le Fugitif, et Mannix, H+2+O = Mort s’avère son unique contribution comme réalisateur, mais c’est aussi le premier de six scénarios écrits pour la série, alors qu’il sera davantage impliqué sur le plan de l’écriture au cours de la cinquième et ultime saison. Il est mort en 2002 à l’âge de 83 ans.

  • Beauté blonde née en Allemagne sous le nom de Else Schletz-Ho, Elke Sommer (Ilse Martin) a grandi en Grande-Bretagne avant de débuter comme mannequin. Après avoir remporté un concours de beauté en Italie, elle a commencé à attirer l’attention de réalisateurs italiens, comme Vittorio de Sica, et ainsi a débuté sa carrière cinématographique où elle est devenue, d’abord en Europe puis à Hollywood, un véritable sex-symbol au cours des années 60. Polyglotte (elle parle 7 langues), elle s’est montrée à son aise aussi bien dans la comédie (Quand l’Inspecteur s’emmêle) que dans le drame (Pas de lauriers pour les tueurs) mais sa carrière a plafonné dès la fin de la décennie au même titre que la qualité des films où elle est apparue a globalement diminué. Elle est alors confinée à des présences sporadiques à la télévision (L’Île fantastique, La croisière s’amuse) ou dans des séries B internationales (La Maison de l’exorcisme, L’étrangleur invisible), tout en délaissant progressivement le métier d’actrice pour se consacrer à d’autres projets comme chanteuse de cabaret, autrice de livres et artiste-peintre.

  • Linden Chiles (l’espion Oméga) a connu une carrière axée essentiellement à la télévision et au théâtre à partir des années 60 jusqu’à sa mort en 2013. Il s’est surtout spécialisé dans des rôles de professionnels sur plusieurs épisodes de séries comme Perry Mason, Sur la piste du crime, Les Rues de San Francisco, Barnaby Jones et Quincy. On se rappelle surtout de lui pour son rôle récurrent d’enquêteur des assurances Henry DeWitt dans Banacek et pour son rôle de « guest-star » dans le double épisode de la seconde saison de Super Jaimie, Rinja Gabrin.

  • L’acteur néerlandais John Van Dreelen (Theodor J. Matheson) fait ici sa deuxième et dernière apparition dans la série après avoir participé à l’épisode de la première saison Le Docteur Wells a disparu.

  • C’est la première des deux apparitions de l’acteur Robert J. Hogan dans la série. Très omniprésent dans le paysage télévisuel lui aussi à partir des années 60, que ce soit dans le drame (Sur la piste du crime, Hawaï, Police D’État, Cannon, Le Justicier, K2000) où la comédie (Peyton Place, Opération Charme, Batman, M.A.S.H.), il est un des rares comédiens à avoir participé dans deux séries américaines reconnus pour leur longévité: Gunsmoke et New York – Police judiciaire.

  • Cet épisode montre un autre cas où Steve Austin repousse un adversaire avec son bras gauche tout en conservant sa force bionique.

  • Pour expliquer comment son gadget fonctionne, Rudy parle de piles à combustible brûlant de l'hydrogène tout en extrayant de l'oxygène respirable dans l'eau. Scientifiquement, cela serait impossible car la combustion de l'hydrogène consommerait entièrement ou en partie l'oxygène produit.

  • Autre erreur concernant le gadget pour appâter Oméga: Rudy parle de la perte de bulles d’hydrogène à la surface de l’eau. Sauf que lorsque Steve l’utilise sous l’eau, aucune bulle n’est visible. Lee Majors (ou son double cascadeur) retient donc clairement son souffle.

  • Erreur de continuité: La combinaison de plongée d’Ilse Martin est noire dans sa partie inférieure lorsqu’elle entre et sort de l’eau. Mais quand Steve la libère de la cage alors qu'ils sont sous l'eau, la partie inférieure est orange.

  • Dans cet épisode, Ilse Martin affirme avoir une cote de sécurité de niveau 12. Il s’agit du niveau de sécurité le plus élevé jamais cité dans la série (la connaissance de la bionique, on s’en rappelle, nécessite une habilitation de sécurité de niveau 6), malgré certaines incohérences dans quelques épisodes antérieurs. Étant donné qu’elle travaille supposément pour la sécurité interne de l’OSI, il est toutefois possible qu’elle ait un niveau supérieur à celui de la plupart des membres de l’organisation (Rudy Wells, par exemple, a le niveau 7). Son niveau peut donc dépasser celui d'Oscar, étant donné qu'elle travaille sous les ordres du secrétaire et qu’Oscar ignore sa mission.

-Steve: I was just out jogging.

-Officier de Police: Don't you think it would be easier in the road than in a cornfield?

-Steve: Well that's the way I learned it back on the farm.

 

-Steve (à Ilse Martin): All right, then you know how much I earn. You can tell the OSI I'm sick of working for a government that doesn't appreciate their scientists. I'm tired of being paid less than some teenager who sings out of tune. Most of all tell them I'm sorry that you're a spy.

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SUPER JAIMIE : POUR LA VIE D'OSCAR - 1ÈRE PARTIE
(KILL OSCAR - PART 1)

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Résumé :

Un ancien scientifique de l’OSI, le docteur Franklin, cherche à se venger de son ancien employeur en planifiant le vol d’un nouveau dispositif de contrôle climatique dont il a lui-même conçu autrefois les plans. Financé par la Russie, qui tient également à mettre la main sur ce dispositif, le Dr. Franklin a conçu des « fembots », des robots féminins destinés à remplacer les secrétaires des personnes haut-placées au sein de l’OSI comme Oscar Goldman et Rudy Wells. Cette première partie de son plan réussie, Franklin fait alors kidnapper Oscar, malgré l’intervention de Jaime Sommers. Cette dernière en vient à soupçonner la secrétaire Callahan, dont le témoignage sur les événements précédents l’enlèvement lui semble incohérent, sans savoir qu’il s’agit d’un robot à son effigie. Elle ignore aussi que Franklin connaît maintenant l’existence de ses pouvoirs, lui qui surveille le tout à distance grâce à ses « fembots ».

Critique :

Commencé dans Super Jaimie, Pour la vie d’Oscar fut le dernier des « épisodes croisés »  avec L’Homme qui valait trois milliards et surtout le plus ambitieux de tous avec ses trois parties qui en font la durée de long-métrage. C’est également la dernière fois que Steve et Jaime travailleront ensemble avant les trois téléfilms-réunion qui seront diffusés vers la fin des années 80.

Cette trilogie marque également le retour d’un ennemi récurrent pour Steve Austin: les « robots », auquel il avait été confronté dans les deux épisodes du même titre Le Robot et dans Vacances forcées au cours des deux premières saisons. Pour éviter toutefois une certaine répétition, son créateur original, le savant Dolenz, a été écarté dans l’écriture du script pour un autre scientifique dont la mégalomanie fût à la hauteur du projet: le docteur Franklin. Ce faisant, les scénaristes ont mis de côté la malice humoristique qu’avait apportée Henry Jones dans le rôle de Dolenz pour une approche plus sérieuse, et le choix de John Houseman, acteur de théâtre réputé et ancien collaborateur d’Orson Welles, pour jouer le rôle de Franklin témoigne de cette volonté des auteurs.

Cette première partie se paye donc le luxe de bien prendre le temps de mettre en place son intrigue et le danger à venir pour Jaime et Steve. Dès les premières minutes, le public est informé de l’existence des robots au moment où Franklin démasque une de ses assistantes devant son commanditaire. Le public découvre également qu’il ne s’agit plus de robots, mais bien de « fembots » qui seront les adversaires de nos héros. On apprendra plus tard que Franklin ne tient pas en haute estime la gente féminine et sa misogynie pourrait en partie expliquer le fait qu’il ait surtout crée davantage des androïdes « femelles » qu’il peut contrôler comme il le désire.

Et toujours pour bien marquer le sérieux de l’affaire, les auteurs ont imaginé comme moteur de leur scénario un dispositif de contrôle climatique que l’OSI cherche à mettre au point. La conscience environnementale et les risques concernant les changements climatiques ayant fait leur apparition dans le débat public au cours des années 70, les auteurs ont eu la bonne idée d’avoir su profiter d’un enjeu déjà d’actualité à l’époque, même si leur approche demeure au niveau d’une série B avec un contenu destiné d’abord à plaire aux fans de la série.

Ceci dit, le sérieux du récit n’écarte pas certains segments d’humour bienvenus, et le retour de la secrétaire Peggy Callahan, qui est évidemment remplacée par une version « fembot » dans cette première partie, permet quelques moments comiques, notamment dans une scène de dialogue entre elle et Jaime au tout début. Inversement, la scène finale de cette première partie n’est pas aussi drôle pour Jaime qui se retrouve confrontée avec la version « fembot » de Callahan et l’assistante du docteur Franklin, alors que la femme bionique découvre leur véritable nature et cherche à fuir après une lutte inégale. Elle connaît toutefois un sort presque similaire à Steve dans Le Retour du scalpeur alors que ses jambes bioniques sont sévèrement endommagées et qu’elle risque de mourir à son tour. Cette fois, c’est Steve qui prendra la relève pour la suite, diffusée cette fois dans L’Homme qui valait trois milliards.

Anecdotes :

  • Dans le rôle du vilain docteur Franklin, John Houseman n’a nul besoin de présentation. Né en Roumanie en 1902, il a fondé le célèbre Mercury Theater avec nul autre qu’Orson Welles en 1934. Les deux hommes se sont séparés au moment de la confection du chef d’œuvre Citizen Kane en 1941 pour des questions d’égo. Il est alors devenu producteur de films dont certains devinrent marquants (Le Dahlia bleu, Les Ensorcelés, Jules César, Les contrebandiers de Moonfleet), ainsi qu’un professeur réputé dans la formation d’acteurs et d’actrices (Robin Williams et Christopher Reeve ont été ses élèves). Par la suite, il vint occasionnellement interpréter quelques rôles au cinéma et à la télévision à partir des années 60 (Sept jours en Mai, Rollerball, Les Trois Jours du Condor, Monsieur Saint-Ives).

  • Son apparition dans L’Homme qui valait trois milliards et Super Jaimie était sa toute première dans des séries hebdomadaires, et nul doute que le fait d’avoir croisé Lindsey Wagner sur le plateau de La Chasse aux diplômes, où il a remporté l’Oscar du meilleur acteur, a permis de le voir dans ce rôle de vilain qu’il impose de sa présence face à nos héros bioniques. N’ayant jamais pris sa retraite, il est mort en 1988 à l’âge de 86 ans.

  • Après déjà deux apparitions dans L’Homme qui valait trois milliards, Jack Colvin livre ici sa seule contribution à Super Jaimie. Son rôle de commanditaire du docteur Franklin, le baron Constantine, disparaît toutefois sans explications après cette première partie.

  • Première présence de Jennifer Darling dans le rôle de la secrétaire d’Oscar Goldman, Peggy Callahan, dans Super Jaimie après trois apparitions dans L’Homme qui valait trois milliards. L’actrice a profité pleinement de l’occasion de pouvoir également interpréter une version robot de son personnage, qui se bat d’ailleurs avec Jaime à la fin de cette première partie.

  • Née Gloria Angelina Katharina Alletto, Corinne Michaels (la secrétaire de Rudy Wells Lynda Wilson et son double-robot), rebaptisée Corinne Camacho après un divorce et un second mariage, a connu une carrière télévisuelle qui a duré pendant trois décennies. Elle s’est notamment imposée dans le soap opera Des jours et des vies, ainsi que dans le rôle récurrent du docteur Jeanne Bartlett dans la série Médecins d’aujourd’hui. Après sa carrière d’actrice, elle s’est consacrée aux personnes âgées en dirigeant un hospice et a également écrit et composé de la musique et des chansons pour enfants. Elle est décédée en 2010 du cancer à l’âge de 68 ans.

  • Dans le rôle de l’androïde Katy, également assistante du docteur Franklin, La jeune canadienne rousse Janice Whitby, née en 1950, a trouvé là son rôle le plus célèbre de sa courte carrière d’actrice. Issue du chant et de la danse classique, elle a fait ses débuts en étant membre des « Golddiggers », une troupe de chanteuses et danseuses qui a régulièrement performée aux côtés de Dean Martin vers la fin des années 60 dans le talk-show célèbre The Dean Martin Show. Suivirent quelques sporadiques apparitions à la télé (Baretta, Cannon, Urgences!) et un rôle notable au cinéma dans le film de Mel Brooks, Le Shérif est en prison. Disparue des écrans aussi vite qu’elle est apparue, elle s’est recyclée dans le design graphique.

  • En réalisant cette première partie ainsi que la troisième, Alan Crosland Jr. a dirigé son huitième et neuvième des onze épisodes sous sa gouverne avec Super Jaimie.

  • Auteur et producteur dont la carrière fut exclusivement orientée vers la télévision (Gunsmoke, Annie, agent très spécial, Dossiers brûlants, Le cheval de fer) Arthur Rowe a écrit pas moins de 19 épisodes pour Super Jaimie et en a produit huit. Également auteur de la suite de ce triple-épisode, Le Prisonnier de Las Vegas, il a pris sa retraite après avoir produit et écrit pour la série L’Île fantastique. Il est décédé à 74 ans en 1998.

  • Aux côtés d’Arthur Rowe au scénario, Oliver Crawford a livré ici son unique travail pour les deux séries avec ce triple-épisode « croisé ». Son nom est également au générique d’épisodes de séries comme Médecins d’aujourd’hui, Ben Casey, Le Fugitif, Star Trek et Les Mystères de l’Ouest entre autres. Il est mort en 2008 à l’âge de 91 ans.

  • Comme il arrive parfois, lorsqu’une histoire est divisée en épisodes de plusieurs parties, certains changements se sont produits au moment de leur rediffusion en reprise, une fois les deux séries en syndication. Ainsi, le thème musical de Jerry Fielding pour Super Jaimie a été remplacé par celui de Joe Harnell par la suite. De plus, à la fin de chaque partie, la mention « To Be Continued » était accompagnée du nom de la série où la suite se déroulait. Une fois rediffusée en reprise, le nom de la série a disparu et seule la mention « To Be Continued » est restée, sauf pour certaines éditions DVD qui ont conservés la première version originale.

  • Rudy Wells a souvent apporté des mises à jour aux membres bioniques de Steve et Jaime à travers les deux séries. Dans cette première partie, Rudy a mis au point un petit appareil pour l’oreille bionique de Jaime capable de capter les ultrasons. Sans qu’elle le sache, cet ajustement de Rudy lui permet de détecter les « fembots » du docteur Franklin, alors qu’elle croit en fait à un mauvais fonctionnement tellement le son est strident et douloureux. On peut toutefois se poser la question à savoir si Jaime peut capter ces ultrasons par l'intermédiaire d'un téléphone lorsqu'elle parle à la version fembot de Callahan.

  • Le titre Kill Oscar fait référence à un ordre du directeur de l’OSI de le tuer ou de le considérer comme déjà mort en cas d’enlèvement. Ironiquement, cet ordre peut résulter du fait qu’Oscar avait été kidnappé par le savant Dolenz et remplacé par un double robot dans l’épisode de la seconde saison Le Robot, et c’est à nouveau ce qui se produit dans cette première partie.

  • Kenneth Johnson en entrevue a révélé que l'acteur John Houseman travaillait avec un rythme si lent qu'il fallait parfois plus d'une journée pour finir le tournage d'une scène où il figure.

  • Malgré ses qualités, cette première partie contient un nombre incalculable d’erreurs qu’il serait trop long de lister complètement ici. Citons-en néanmoins quelques-unes comme l’ordre des événements qui ne cadre pas logiquement entre l’enlèvement de Lynda Wilson, la secrétaire de Rudy Wells, son remplacement par sa version « fembot » et le kidnapping d’Oscar, malgré l’intervention de Jaime. Sans parler du recyclage des mêmes plans de la camionnette de Franklin qui sert aux deux kidnappings et le fait que Katy porte le même costume malgré que les deux enlèvements ne se déroulent pas la même journée. À noter également que durant l’enlèvement d’Oscar, après un plan de Katy à bord de la camionnette, s’enchaîne un plan rapproché de Franklin dans son labo avec Katy derrière lui portant un costume différent, comme si elle était en deux endroits à la fois.

  • La séquence de combat entre Jaime et deux « fembots » (la doublure du Callahan et Katy) dans l’appartement de Peggy Callahan contient également sa part d’erreurs. En premier lieu, Katy porte à un doigt de sa main gauche une alliance ! En second lieu, le masque robot de Katy, après que Jaime lui eut arraché le visage, apparaît trop évident, alors qu’il y a une trop grande différence entre la peau humaine du visage masqué (bien plus pâle) et du reste du corps visible de la cascadeuse (cou et bras), malgré le foulard autour du cou censé cacher le fait qu’il s’agit d’un masque. Et finalement, lorsque Jaime fait tomber une bibliothèque sur Katy avec son bras bionique, les livres ne tombent pas en premier, comme s’ils étaient collés au meuble.

  • Infiltrée dans les bureaux de l’OSI, la version « fembot » de Lynda porte le même costume le lendemain de son entrée en scène! En fait, le plan la montrant en train d’observer Rudy Wells assise à son bureau a également été recyclé.

  • Franklin affirme ignorer que Rudy Wells a conçu des êtres bioniques, ce qu’il découvre grâce à la « fembot » Lynda. Comment sa programmation peut-elle alors lui permettre de participer aux tests que Rudy pratique sur Jaime sans être démasquée, alors que la vraie Lynda est habilitée au niveau de sécurité donnant accès à tout ce qui concerne la bionique?

  • Au début de l’épisode, Callahan affirme à Jaime être sous pression qu’elle est débordée par le travail. Plus tard dans la journée, Callahan a pourtant le temps de discuter avec sa mère au téléphone.

  • Callahan connaît visiblement le bureau d’Oscar comme sa poche, jusqu’à l’endroit où il range ses dossiers ultra-secrets. Serait-il possible qu’Oscar ait enfin abandonné le fait de changer de secrétaire tous les trois mois et de faire confiance définitivement à Callahan pour le poste, surtout après avoir aidé Steve en mission peu de temps auparavant?

  • Les images transmises au docteur Franklin par les « fembots » indiquent qu’enfin la caméra a adéquatement adopté le point de vue à la première personne, ce qui était un problème dans certains épisodes précédents comme ceux impliquant le Bigfoot et les extra-terrestres.

  • Pour la première fois depuis la transformation de Jaime en femme bionique où elle a failli en mourir, le dialogue fait référence à la possibilité d’un nouveau rejet de la greffe, cette fois dans le cas où Jaime serait sérieusement blessée, comme cela s’avère le cas à la toute fin de cette première partie. Fort heureusement, Jaime arrivera à récupérer de ses blessures à temps pour la troisième partie.

  • Lorsque cette première partie fut rediffusée en syndication, la musique du générique de Super Jaimie, composée par Jerry Fielding, fût légèrement modifiée par Joe Harnell pour lui donner une tonalité plus terrifiante. Cette seconde version figure sur les éditions en DVD de Super Jaimie alors que la version originale se trouve sur les éditions DVD de L'Homme qui valait trois milliards.

-Rudy: I've developed some sonic techniques that are really revolutionary.

-Jaime: I'm not so sure I want a revolution going on in my ear.

-Rudy: If these tests prove out my theory, we'll be able to communicate in ultrasonic ranges. Nobody'll hear it but you and Doberman pinschers.

-Jaime: Uh... Rudy, now you know I love you, but... uh... if you think I'm gonna come running every time you blow a dog whistle, you're out of your mind.

-Steve (jouant à la balle au mur avec Jaime): We definitely should have a bet on this game - and I have a pretty good idea on what the price should be...

-Jaime (petit sourire en coin): You think you can give me a hint without us getting arrested?

-Franklin (découvrant la nature biunique de Jaime): Yes, the girl is valuable. But, my Fembots can do anything she can.

-Baron Constantine: Not quite. As a human being, she can think for herself.

-Franklin (ton méprisant): Since when is thinking for herself an asset… in a woman?

 

-Jaime (frustrée que Steve et ensuite Oscar aient dû annuler un déjeuner avec elle): What is this? All my men, they tell me how much they like me, and then nobody'll stick around to feed me?

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6. POUR LA VIE D'OSCAR - 2ÈME PARTIE
(KILL OSCAR - PART 2)

Résumé :

Jaime Sommers a réussi à échapper aux « fembots » du docteur Franklin en tentant d’arracher la vérité à la fausse Callahan sur les circonstances de l’enlèvement d’Oscar et de la vraie Callahan. Dangereusement blessée aux jambes lors de sa fuite, Jaime est en danger de mort alors que Rudy Wells craint un nouveau rejet de sa greffe bionique. Steve Austin entre alors en scène afin de retrouver Oscar et la vraie Callahan. Steve doit agir en secret car Oscar a laissé des instructions pour qu’on le tue afin de ne pas servir d’otage ou de moyen de pression sur le gouvernement en cas de kidnapping. À partir de la fréquence de la nouvelle oreille de Jaime, qui semble s’aligner sur celle des « fembots », Steve parvient à trouver le repaire de Franklin dans une ancienne base désaffectée de l’OSI. Sur place, il parvient à libérer Oscar et Lynda, la secrétaire de Rudy Wells. En réalité, Steve n’a ramené qu’un double-robot d’Oscar conçu par Franklin. Grâce à ce double, le scientifique aigri parvient à faire emménager le nouveau dispositif de contrôle climatique qu’il convoitait au sein même de sa nouvelle base.

Critique :

Au même titre que dans Le Retour du scalpeur, cette deuxième partie se concentre sur un des deux héros bioniques qui remplace l’autre hors de combat. Sauf que cette fois c’est Steve Austin qui prend la relève de Jaime Sommers. Le kidnapping d’Oscar ôtant la capacité de l’OSI d’agir officiellement, Steve est seul, bien qu’il ait l’aide de Rudy Wells, pour contrecarrer les plans du docteur Franklin et sauver Oscar et les secrétaires de l’OSI kidnappées et remplacées par des « fembots ».

À l’instar de l’épisode Le Robot où Dolenz avait conçu une version androïde d’Oscar Goldman, Franklin fait de même dans cette deuxième partie afin de tromper Steve, mais surtout pour manœuvrer afin de s’emparer du dispositif de contrôle climatique crée par l’OSI. Steve a beau avoir démasqué la supercherie et vaincu la copie robot d’Oscar, Franklin est tout de même parvenu à ses fins et menace de faire chanter les autorités maintenant qu’il peut changer le climat à sa guise n’importe où dans le monde.

Si l’emploi d’une doublure robotisée d’Oscar n’est pas original et permet une seconde confrontation entre ce dernier et Steve afin de pousser une recette qui a déjà fonctionnée, il faut reconnaître que les auteurs ont bien incorporé ces éléments de déjà-vu dans la suite de leur intrigue et parviennent à renouveler quelque peu les moyens que prend Steve pour démasquer le faux Oscar. Qui plus est, alors que le public croit que le tout va se conclure dans cette seconde partie, surtout au moment où Steve croit avoir délivré le vrai Oscar, le tout se déroule pourtant inexorablement vers une troisième partie sans qu’il puisse s’en rendre compte.

Fait exceptionnel: cette seconde partie a été écrite et réalisée par des personnes différentes de la première. Si cela s’explique par la volonté des producteurs d’accélérer le tournage des épisodes de cette « trilogie », il y a toujours le risque d’erreurs de continuité dans la narration. Heureusement, cette dernière n’est pas trop affectée, bien qu’on se demande vers la fin de cette seconde partie comment Jaime Sommers ait pu se remettre sur pied aussi rapidement après avoir été en danger de mort, et comment le personnage du commanditaire du docteur Franklin ait pu disparaître sans explications. Néanmoins la table est mise pour une troisième et dernière partie alors que Steve et Jaime sont sur le point de livrer la bataille finale contre Franklin.

Les fans et le public ignoraient par contre que cela allait être la dernière fois qu’ils verraient Steve et Jaime ensemble au petit écran. Du moins pendant quelques années.

Anecdotes :

  • Pour les besoins de la production et afin d’accélérer le tournage de ce triple-épisode « croisé », le réalisateur Barry Crane a pris la relève d’Alan Crosland Jr. à la direction de cette seconde partie. Également au plan du scénario, l’acteur et auteur William T. Zacha est venu assurer la version finale du script à partir de l’histoire complète élaborée par Arthur Rowe et Oliver Crawford. C’était la deuxième contribution en tant que scénariste pour William T. Zacha.

  • À la fin de la première partie apparaît un personnage, Jack Hanson, qui a pris de l’importance dans cette seconde partie. Cet agent du NSB (National Security Bureau) est là pour s’assurer que les dernières volontés d’Oscar soient exécutées, notamment son exécution en cas de kidnapping. C’est donc lui qui est en charge temporairement de l’OSI et il n’a pas entièrement confiance en Steve et Jaime. L’acteur qui l’incarne est Jack L. Ging, que l’on a pu voir dans un autre rôle dans l’épisode de la deuxième saison Reconstitution.

  • C’est la seconde et dernière fois que Steve est opposé à une version robotisée de son ami et patron Oscar Goldman. On peut d’ailleurs constater lors de cette séquence de combat où ils s’affrontent que certains pans des murs n’ont pas la même teinte de couleur, identifiant ainsi les endroits truqués où les acteurs sont censés frapper du poing pour faire croire à la force bionique ou cybernétique de leurs personnages.

  • Après que Steve ait retiré le visage du robot ayant pris la place d’Oscar, on note que les plis sur le front sont disparus et que les yeux sont devenus bleus, alors qu’Oscar a les yeux bruns. Ces deux erreurs illustrent encore la faiblesse dans la conception des masques-robots qu’on avait pu déjà voir dans la première partie.

  • C’est la dernière fois que l’on peut voir Steve et Jaime s’embrasser avant la fin de leurs séries respectives. Il faudra attendre les téléfilms-réunions une dizaine d’années plus tard pour qu’ils s’embrassent de nouveau.

  • Lors de sa rediffusion en syndication, cette seconde partie a vu le générique d’ouverture de L’Homme qui valait trois milliards remplacé par celui de Super Jaimie pour des raisons de continuité. On retrouve toutefois le générique original de la série dans la plupart des éditions DVD.

  • Pour appâter le public à la fin de la première partie, l’intrigue souligne que Franklin est sur le point de donner l’ordre à la « fembot » Lynda de tuer Jaime pour éviter qu’elle ne révèle la vérité au sujet du remplacement de Callahan par une version « fembot ». Or, au moment où débute cette seconde partie, Franklin n’évoque plus du tout cette possibilité de tuer Jaime. Il faut dire que l’agent Hanson ne semble pas du tout croire à prime abord aux révélations de la femme bionique concernant l’existence de ces « fembots ».

  • Dans la portion au tout début qui résume la première partie, le plan montrant Jaime sautant de l’immeuble pour échapper aux « fembots » est beaucoup plus éloigné que dans l’épisode précédent. Ce faisant, la doublure de Lindsey Wagner ne saute plus en bas de la même manière car elle prend une position de côté afin de pouvoir atterrir en douceur sur un grand coussin gonflable, alors que dans la première partie, la doublure saute afin de pouvoir atterrir sur ses pieds, justifiant ainsi la blessure aux jambes bioniques de Jaime.

  • Alors qu’il cherche Oscar en explorant la première base de Franklin, Steve est confronté à deux « fembots », Katy et « Callahan ». Pour les mettre hors d’état de nuire, Steve détruit une antenne de transmission et on peut voir les deux « fembots » marcher et se comporter de manière « déréglées ». Pourtant, la « fembot » aux côtés de Franklin à ce moment-là ne semble pas du tout affectée, ni la « fembot » Lynda à l’OSI.

  • On peut se demander comment, malgré sa position au sein de la sécurité nationale, l’agent Jack Hanson a appris que c’est bien le docteur Franklin qui a kidnappé Oscar car aucun indice ni indication n’a pu permettre à ce dernier de le savoir.

  • Les coordonnées de la première base de Franklin sont de latitude 38"50' Nord et de longitude 63"10' Ouest, soit en plein milieu de l’océan Atlantique. Il est donc impossible pour Steve de s’y rendre par hélicoptère comme il est montré dans cet épisode, tout comme il est impossible que cette base soit située dans les Caraïbes d’après le dialogue.

  • En revanche, les coordonnées de la base de l’OSI, dont Franklin prend possession pour la suite de son plan, indique une île fictive au nord des Bermudes, l’île Saint-Émile. Cette base de l’OSI est surnommée « The Still » dans la version originale.

  • Détail amusant: Quand Steve se trouve dans la salle de contrôle de la première base de Franklin, il ne voit pas du tout « Oscar » ou une autre version robot de ce dernier dans un des tubes où le savant met habituellement ses créations robotiques. Puis, Steve trouve Oscar enfermé et ligoté dans une autre pièce sans savoir qu’il s’agit d’un robot. On peut présumer qu’il existe peut-être une version où Steve découvre plutôt Oscar dans un des tubes de Franklin afin de donner un indice au spectateur qu’il ne s’agit pas du vrai Oscar. Puis, que cette version fut sans doute remplacée malgré qu’un plan ait été conservé dans la version finale sans souci de continuité.

  • On peut voir la « fembot » Lynda, après avoir été démasquée et mise hors-fonction, respirer alors que Steve et Rudy la transporte dans une autre pièce.

  • Durant la séquence où Steve obtient la preuve qu’Oscar est en réalité un robot, les images que voient le docteur Franklin par les yeux d’Oscar ne sont pas filmées avec un point de vue à la première personne, comme cela est censé l’être. Pourtant, la première partie était exemplaire à cet égard avec les images correctement filmées à la première personne des différentes « fembots » transmises à Franklin.

  • Avec le peu de considération de Franklin pour la gente féminine, il est assez bizarre qu’il donne à Peggy Callahan une paire de lunettes solaires pour lui protéger les yeux au moment où il fait exploser sa première base.

  • Cette seconde partie fût diffusée le soir même de l'Halloween 1976. Au sujet de cette date appropriée pour ce genre d'épisodes, Kenneth Johnson a déclaré en entrevue avoir reçu des messages de nombreux parents lui ayant affirmé que cette trilogie avait par moments fait sursauter de peur leurs enfants. « Je ne m'attendais pas à ce que Pour la vie d'Oscar ait un tel impact de la sorte. Tellement que j'ai eu peur moi-même à l'époque de le constater. » a-t’il dit.

-Franklin: So, there are two bionic people! Well done, Rudy, that's marvelous. After I take over the OSI, I'll have to go through all of Rudy's files. See if he has any other wonderful surprises for us.

-Franklin: How much did your bionic man cost you, Oscar? Five, six million dollars? We shall soon see if it was a good investment, won't we?

-Lynda: Boy, it's spooky looking at myself.

-Rudy: Not only that - d'you know she weighs 482 pounds?

-Lynda: Well, that teaches me one thing.

-Steve: What's that?

-Lynda: I better go on a diet.

-Franklin: I was right. Colonel Austin is on to something. He's never refused a direct order of yours before, has he?

 

-Oscar: Quite often, Franklin. As a matter of fact, when he does do what I tell him to, I'm quite surprised.

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SUPER JAIMIE : POUR LA VIE D'OSCAR - 3ÈME PARTIE
(KILL OSCAR - PART 3)

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Résumé :

Maintenant détenteur du dispositif de contrôle climatique de l’OSI, le docteur Franklin peut imposer ses volontés aux gouvernements de la planète et déclencher des catastrophes écologiques à volonté, tout en signifiant l’inutilité de toute intervention militaire pour le contrecarrer. Maintenant guérie de ses blessures, Jaime Sommers, en compagnie de Steve Austin, se porte volontaire pour tenter de stopper Franklin et de libérer Oscar Goldman et Peggy Callahan, toujours prisonniers du savant. L’amiral Richter, commandant de la Marine américaine, accepte de les faire transporter par sous-marin jusqu’à l’île St-Emile dans les Caraïbes, où se trouve la base de Franklin. Après être arrivés difficilement sur les lieux, Jaime et Steve doivent lutter à la fois contre les éléments météo déchainés et les « fembots » envoyées par le docteur Franklin.

Critique :

Le moins que l’on puisse dire, c’est que plus on avance dans la trilogie et plus on baisse légèrement en qualité. Pas de manière drastique bien sûr, mais il y a un recul par rapport à l’ambition affiché au départ et la mise en place fort intéressante instaurée dans la première partie.

C’est d’autant plus décevant que cette troisième partie réunit (pour la dernière fois) Steve et Jaime qui se lancent à l’assaut du repaire du docteur Franklin. Le public pouvait donc s’attendre à une finale épique mais les limites budgétaires apparaissent cette fois de façon trop évidente alors que le décor extérieur, présenté dans les images d’archives de météo en furie, est bien trop différent de celui dans les plans montrant Steve et Jaime subir les effets du dispositif employé par Franklin.

Les auteurs semblent également s’être quelque peu égarés dans les méandres de leur imagination, car aussi inspirés qu’ils étaient au début, ils étaient visiblement à bout de souffle pour conclure ce triple-épisode. Cela ressort à l’évidence alors que nos deux héros bioniques s’en sortent un peu trop facilement face aux « fembots » et aux tempêtes lancées contre eux par Franklin. Ce qui donne un moment comique involontaire lorsqu’une des « fembots » est terrassée par un éclair; le dispositif climatique de Franklin se retournant ironiquement contre lui pour devenir hors de contrôle.

Il est encore heureux que cette dernière partie reste divertissante et qu’on y retrouve quelques scènes d’humour impliquant Steve et Jaimie. Par exemple lorsqu’ils cherchent à convaincre l’amiral Richter, chef de la Navy, de leur permettre de se rendre sur l’île où se trouve la base de Franklin plutôt que d’envisager une attaque militaire. Pour y arriver, Steve et Jaime cherche à le flatter en rapport à sa personnalité et ses méthodes peu orthodoxes qui ont fait de lui « le mauvais garçon de la Navy ». 

Somme toute, cette troisième et dernière partie s’avère quelque peu en-deçà des attentes et de l’ambition mis de l’avant dans la première partie, bien que le tout ne soit pas déshonorant. On peut également souligner que les retrouvailles entre Lindsay Wagner et John Houseman nous donne un trop bref, mais réjouissant échange soulignant une belle chimie entre eux; les deux acteurs ayant travaillé ensemble dans le film de James Bridges, La Chasse aux diplômes, sorti en 1973, soit trois ans avant la diffusion de Pour la vie d’Oscar.

Soulignons que s’il s’agissait de la dernière mission conjointe entre Steve et Jaime avant les téléfilms-réunions, en dépit d’une belle complicité évidente entre les deux. Le filon bionique n’allait toutefois pas s’arrêter là, comme on le découvrira dès l’épisode suivant de L’Homme qui valait trois milliards. Quant à Jaime, elle allait se frotter à nouveau aux « fembots » lors de la troisième et ultime saison de Super Jaimie dans une suite en forme de double-épisode intitulée Le Prisonnier de Las Vegas.

Anecdotes :

  • Né au XIXe siècle, en 1891 plus précisément, Sam Jaffe (L’amiral Richter) est l’un des meilleurs acteurs de soutien du cinéma hollywoodien à avoir honoré la série de sa présence. Issu du théâtre yiddish (son vrai prénom est Shalom), Sam Jaffe est apparu dans plusieurs films ayant marqué l’histoire du cinéma (Ben-Hur, Quand la ville dort, Le Jour où la Terre s’arrêta, Gunga Din, L’Impératrice rouge, Le mur invisible) où il s’est imposé souvent dans des rôles à la fois brillants et excentriques. Son nom étant placé sur la fameuse liste noire anti-communiste du sénateur McCarthy, il disparaît momentanément des grands écrans, mais il réapparaît dans les petits dans plusieurs séries télés comme Les Incorruptibles, Alfred Hitchcock présente et Opération Danger. Il obtint même le rôle du docteur David Zorba dans Ben Casey qu’il a magnifiquement incarné pendant quatre ans. Sans jamais avoir pris sa retraite, il est décédé du cancer à 93 ans en 1984.

  • S’il n’incarne que le commandant du sous-marin transportant Steve et Jaime sur l’île où se trouve Franklin, Jim McMullan a tout de même une belle carrière à la télévision et au cinéma à son crédit. Lui qui voulait être architecte, il a débuté d’abord dans le western au petit écran (Laramie, La Route des rodéos, La Grande Caravane, Le Virginien, La Grande Vallée, Le cheval de fer, Daniel Boone) avant de diversifier ses apparitions et d’obtenir des rôles récurrents comme vedette de séries (S.O.S. Hélico, Beyond Westworld, Les Feux de l’Amour). Il est également connu en France pour avoir été Buffalo Bill dans de nombreux spectacles présentés à proximité du Disneyland parisien entre 1998 et 2002. Il a pris sa retraite en 2000 pour se consacrer à l’écriture de livres portant sur les acteurs ayant des dons également dans d’autres arts visuels. On peut le voir notamment dans l’épisode The Thunderbird Connection présenté un peu plus loin au cours de la quatrième saison, et dans Voilà les Martiens au cours de la troisième saison de Super Jaime.

  • Le sous-marin figurant dans cette troisième partie est l’USS Stingray. Ce sous-marin a officiellement existé durant la Seconde Guerre Mondiale avant d’être mis hors service après 1945. Il s’agit donc dans ce cas-ci d’un sous-marin fictionnel, tout comme celui du même nom dans le film sorti en 1996: Touche pas à mon périscope.

  • Selon la carte consultée par Steve et Jaime, l’île Saint-Émile où se trouve le repaire de Franklin est situé dans les Bermudes pas très loin de Cuba. Considérant que ce pays est certainement affecté par les changements météorologiques issus du dispositif contrôlé par Franklin, il est étrange que personne au cours de la réunion d’état-major au Pentagone n’évoque une réaction possible des autorités cubaines, voire des Soviétiques.

  • Selon l’amiral Richter, Oscar Goldman était l’un de ses hommes de confiance en matière d’espionnage au cours de la crise des missiles à Cuba en 1962.

  • Il semblerait que les « fembots » n’obéissent pas toujours correctement à leur créateur. Lorsque Franklin ordonne d’augmenter la vitesse du vent à 75 nœuds pour contrer les forces militaires se dirigeant vers l’île, on peut voir une « fembot » tourner la commande sur le pupitre de contrôle à 80 nœuds.

  • Bien que ce segment fût très bref et placé sous la forme d’une mise en scène, on peut voir Steve et Jaime se battre entre eux pour la seule et unique fois, si on met de côté la bataille de polochons qu’ils ont eu dans Le Retour de la Femme bionique.

  • On avait vu Steve se servir parfois de sa force bionique comme force létale au cours de la première saison. Dans cette troisième partie, Jaime s’en sert à son tour pour la première et la dernière fois en détruisant une « fembot » avec une pierre. Signalons qu’au cours de la scène, le dos de la « fembot » explose et provoque une large déchirure à l’arrière de son costume. Pourtant, Jaime le lui emprunte et  une fois qu’elle l’a revêtu, la déchirure est complètement disparue.

  • Les images d’archives montrant l’écroulement d’un barrage suite à une tempête sont tirées d’un film datant de 1955 intitulé La Mousson. Le film original étant en format Cinémascope, on remarque que ces images ont été écrasées à gauche et à droite pour respecter le ratio plein écran du format télévisuel.

  • La photo satellite montrant la base de Franklin au cours de la réunion d’état-major n’est jamais la même d’un plan à l’autre.

  • Une fois que Jaime s’est débarrassée de sa combinaison de plongée, alors qu’elle est arrivée sur l’île de Franklin, cet équipement de plongée est mystérieusement disparu par la suite au moment elle tente d’échapper à l’hélicoptère des « fembots » à sa poursuite. Il faut également noter que sa course au moment où elle tente de fuir n’est pas bionique, du moins pas avant qu’elle n’ait quitté la plage et atteint les collines.

  • Même si son nom figure maintenant sur le générique principal des deux séries, Martin E. Brooks ne reviendra pas dans le rôle de Rudy Wells dans Super Jaimie avant l’épisode Méditation, soit un mois et demi plus tard.

  • Pendant le briefing avec l’état-major au Pentagone, l’agent Jack Hanson affirme vouloir utiliser les bombardiers tactiques de la septième flotte navale dans son plan d’attaque de la base de Franklin. Dans le monde réel, la septième flotte navale américaine est basée au large du Japon et est chargée de surveiller l’ouest de l’océan Pacifique. Elle n’est donc pas à proximité des Bermudes où se trouve l’île Saint-Émile. À noter que la présentation des options stratégiques d’Hanson sur un écran vidéo s’avère un effet visuel inséré en post-production manquant clairement de finition. Une tentative a été faite pour simuler la perspective sur le texte à l’écran vidéo, mais l’angle est clairement incohérent et on peut voir trop facilement les bordures à même l’image de l’effet visuel.

  • Lorsque Steve enlève sa combinaison de plongée, il ne porte plus qu’un maillot de bain et est torse nu, ce qui est logique car porter des vêtements sous une combinaison de plongée est invraisemblable. Jaime porte pourtant la même tenue qu'elle avait sur elle à bord du sous-marin, une fois retirée sa combinaison de plongée. Si cela s’avère une inversion bienvenue dans la représentation du corps, alors que généralement les femmes sont souvent davantage sexualisées que les hommes à l’écran, la logique ici aurait voulu que Jaime porte également un maillot de bain, sinon des sous-vêtements.

  • Sur le fait de tourner deux séries en même temps, les acteurs Richard Anderson et Martin E. Brooks n'avaient évidemment très peu de temps libre, mais la production avait su bien s'organiser pour éviter que les journées de travail ne soient trop chaotiques. Les deux acteurs avaient notamment chacun un chauffeur pour les amener d'un plateau à l'autre, avec une voiture ayant le chauffage et l'air conditionné selon la température. Certains jours, les deux hommes ont fait pas moins de quatre allers-retours et ont joué parfois des scènes dans quatre épisodes des deux séries la même journée.

  • Pour les cascades, la doublure de Lee Majors est Vince Deadrick Sr., qui fût également la doublure de l’acteur dans L’Homme qui tombe à pic. Décédé en 2017, son fils, Vince Deadrick Jr. est également cascadeur et a travaillé avec son peur dans les trois téléfilms-réunions. Quant à Lindsey Wagner, elle a été doublée par Rita Egleston qui lui ressemble presque comme deux gouttes d’eau. Elle a également doublé Farrah Fawcett lors de ses quatre présences aux côtés de Lee Majors.

-Jaime: Rudy, I don't have time to be sick anymore. I really don't. My bionics are fine. You want proof? Okay, I'll give you proof. (elle cherche et trouve un contenant en métal) Here's proof, right here. (elle se tourne vers Steve) This trick's a little easier with a tennis ball, but... (elle tord le contenant en métal)

-Steve (ironique): You're in trouble now, Jaime. That's destroying hospital property. That's a felony if they want to press charges.

-Jaime (ironique): Oh, dear. You will wait for me, won't you, till I get out?

-Steve: Sure.

-Jaime (à Rudy): Okay, so what? Am I cured or what?

-Rudy: Okay, okay, your arm may be alright...

-Steve: That's right, Rudy. Her arm is okay, but you're right, we have to check and see how her legs are; if they're strong enough. Uh... why don't you kick in the bathroom door, Jaime?

-Jaime (tapant des mains de satisfaction): Good idea! I wonder why I didn't think of that...

-Rudy (convaincu): Okay, okay, I'll take your prognosis!

-Jaime: Hey, how dangerous can this be? Really?

-Steve: On a scale of one to ten, about a twelve.

-Callahan: Thunder terrifies me.

-Oscar: The time for terror is when the thunder stops, Callahan.

-Franklin: You'd better go rather quickly.

-Jaime: You are coming with me. (Franklin fait non de la tête) Doctor, would you like me to carry you?

-Franklin (indigné): Good lord, you wouldn't do that?!

-Jaime: I certainly would, and you know that I can. (Franklin ne bouge pas) Okay. (Jaime s’apprête à prendre Franklin)

-Franklin (dégoûté): Leave me my dignity, please!

-Jaime: It's up to you, Doctor.

-Franklin: Miss Sommers, you're a very determined young woman, with a mind of her own. I've always said that was a defect in a woman.

-Admiral Richter (à Steve et Jaime): In the first place I don't 'buck' the establishment, I am the establishment.

 

-Franklin (voyant la destruction du dispositif météo à la fin de l’épisode): I don't know. Sometimes it seems the things that aren't really controlable are the best things of all...

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7. LE GARÇON BIONIQUE
(THE BIONIC BOY)

Résumé :

Le docteur Rudy Wells a mis au point un nouvel implant pouvant restaurer la motricité des jambes d’une personne atteinte de paralysie des suites d’un accident. L’ordinateur de l’OSI a sélectionné, selon des critères très précis, un jeune homme de la petite ville de Kanab dans l’Utah, Andy Sheffield, pour être le premier candidat apte à recevoir ces nouveaux implants. Steve Austin est chargé d’entrer en contact avec Andy afin de le convaincre de subir l’opération, mais également pour l’accompagner durant tout le processus de réhabilitation afin de le soutenir psychologiquement. En dépit des quelques réticences d’Andy et de sa famille, l’opération a lieu et Andy peut à nouveau marcher. Mais avec le temps, il découvre que ces nouveaux implants lui procurent une force et une rapidité hors du commun, même s’il possède déjà des qualités athlétiques exceptionnelles. Mis au courant de la situation par Steve, Rudy craint qu’il n’y ait une surcharge dans les implants et demande à ce qu’on opère Andy de toute urgence. Le jeune homme est obsédé cependant à l’idée de réhabiliter la mémoire de son père, mort au cours d’une excursion dans les montagnes. C’est d’ailleurs au cours de cette quête d’un cimetière indien perdu qu’Andy, qui accompagnait son père, a subi l’accident qui l’a paralysé.

Critique :

Après une copieuse trilogie, il peut apparaître risqué de se lancer ensuite vers une autre histoire tout aussi ambitieuse, et ce d’autant plus quand il s’agit d’exploiter à fond le filon bionique. Après Jaime Sommers, voici donc Andy Sheffield, le garçon bionique. 

Malgré à nouveau le risque d’une surenchère facile, voire d’une variation destinée simplement à tirer profit de la popularité de la série, Le Garçon bionique nous rassure en revenant à ce qui faisait l’essence du pilote et des premiers épisodes: son humanisme. Et plutôt que de se plagier eux-mêmes, la production a fait l’effort de renouveler un peu le concept de la science bionique. Andy n’est pas, comme Steve et Jaime, un amputé qui se voit greffé de nouveaux membres, mais plutôt un jeune homme handicapé sur lequel Rudy veut tester sa nouvelle création: des implants révolutionnaires pouvant réanimer la motricité de ses membres paralysés. Les pouvoirs qu’il acquiert grâce à ses implants se révèlent accidentels et non-fortuits.

Mettant de côté les gadgets, les vilains usinés et les missions d’espionnage qui avaient tendance à prendre trop de place depuis le début de cette quatrième saison, l’intrigue mise davantage sur les liens entre Steve et Andy; Steve jouant ici le rôle de mentor, voire de second père auprès de l’adolescent. Lui qui avait vécu une crise existentielle suite à sa greffe dans le téléfilm-pilote est bien placé pour aider Andy à accepter mentalement son opération et sa rééducation pour réapprendre à marcher, alors qu’initialement, il s’était fait à l’idée de vivre le reste de sa vie en chaise roulante.

Même si on anticipe que la quête existentielle d’Andy, désireux de réhabiliter la mémoire de son père, sera résolue dans le dernier tiers, l’intérêt ne faiblit pas. Dans une finale chargée d’émotions, Andy boucle la boucle en retournant sur les lieux de son accident l’ayant paralysé. Fort de ses pouvoirs acquis suite à ses implants, malgré le danger de surcharge évoqué par Rudy Wells, Andy grimpe la montagne où son père aurait fait une découverte, dont personne ne croit l’existence, afin d’en trouver les preuves pour le réhabiliter.

Présenté comme un téléfilm destiné à créer une nouvelle série dérivée, et qui s’adresse de toute évidence un public plus jeune, Le Garçon bionique réussit d’abord son pari de revenir aux sources de ce qui a fait la réussite de L’Homme qui valait trois milliards, tout en y apportant un peu de sang neuf; comme si le personnage d’Andy s’avérait une bouffée d’air frais, voire un élixir de jouvence dont la production avait bien besoin.  Malgré le succès de cet épisode et la superbe interprétation de Vincent Van Patten dans le rôle d’Andy, cette aventure ne connût pas de suite et la série dérivée attendue n’a finalement jamais vue le jour.

Anecdotes :

  • Fils de l’acteur Dick Van Patten né en 1957, Vincent Van Patten (Andy) a flirté pendant un bon bout de temps vers une carrière de tennisman professionnel, au point même d’avoir été classé 41ème joueur mondial en 1981 et d’avoir réussi à vaincre John McEnroe lors d’un match à Tokyo la même année. Il a toutefois suivi occasionnellement les traces de son père parallèlement à sa carrière sportive, et il est devenu un acteur non dénué de talent dans des rôles d’adolescents pour divers épisodes de séries comme L’Homme de fer, Cannon et Médecins d’aujourd’hui. Devenu adulte et après avoir mis fin à sa carrière sur le circuit professionnel de tennis, il s’est signalé dans des rôles récurrents dans la série Alerte à Malibu et dans le soap opéra Les Feux de l’amour. Il a cependant depuis délaissé quelque peu les fictions pour les télés réalités et les émissions sur le poker.

  • Joan Van Ark a sans doute été marquée par son rôle de Val, la sœur aînée d’Andy, puisqu’elle a été célèbre dans les années 80 pour avoir incarné une autre Val pendant 15 ans dans Dallas et sa série dérivée, Côte Ouest. Active au théâtre et parfois dans des dessins animés (elle fut la voix de Spider-Woman), elle a aussi participé à des épisodes de séries comme Quincy, Deux cent dollars plus les frais, La Croisière s’amuse et le soap opera Les Feux de l’amour peu de temps après le passage de Vincent Van Patten.

  • C’est dans cet épisode que Greg Evigan (Joe Hamilton, ami et rival d’Andy) a débuté comme acteur. Deux ans plus tard, il a été la vedette d’une série familiale conçue par Glen A. Larson, demeurée inédite en France et au Québec, B.J. and the Bear. La suite de sa carrière est souvent parsemée de rôles principaux dans des séries populaires à court terme, comme la sitcom Mes deux papas, ou des séries comme Enquêtes à Palm Springs et surtout TekWar, science-fiction conçue par William Shatner. Après un bref passage dans un rôle récurrent pendant une saison de Melrose Place, il a davantage axé ses choix vers divers téléfilms à partir des années 2000 pour ensuite accepter en 2018 d’être un des nouveaux principaux protagonistes dans le soap opéra Hôpital central. On se souvient également de lui comme star du film culte des années 80: M.A.L., mutant aquatique en liberté.

  • Seconde participation dans la série pour les acteurs Richard Erdman (La Bonne cause) et Dick Van Patten (L’Espion et la télépathie) qui ne joue toutefois pas le rôle du père de Vincent, bien évidemment.

  • Le football américain, sport préféré de Steve et de son interprète Lee Majors, a de nouveau droit de cité dans ce téléfilm, alors qu’un ancien joueur de la NFL, Frank Gifford, vient sous son vrai nom aider Steve dans son rôle de mentor auprès d’Andy. Décédé à l’âge de 84 ans, il a connu une belle carrière au poste de demi inséré (souvent appelé flanqueur) avec les New York Giants entre 1952 et 1964, au point où il fût nommé le meilleur joueur de l’année 1956. Sa popularité l’a amené parfois à participer à diverses émissions de télévision ou des films (Un tueur dans la foule). Mais c’est dans le rôle d’analyste et d’annonceur qu’il s’est vraiment signalé, notamment sur le réseau ABC avec le Monday Night Football, où il a travaillé à la description des matchs de football américain du lundi soir pendant 18 ans (de 1970 à 1998), et également dans d’autres sports, incluant la couverture des Jeux Olympiques pour la chaîne télé américaine. Malgré une histoire avec une hôtesse de l’air qui l’a forcé à quitter ABC, il est demeuré marié avec la présentatrice de télévision Kathie Lee Gifford jusqu’à sa mort en 2015.

  • Bien que l’idée de départ fût lancée « comme une blague » selon les dires du producteur Harve Bennett, le scénario fut écrit par Tom Greene, qui a commencé sa carrière dans le showbusiness comme acteur dès l’âge de cinq ans. Doué également pour la musique, alors qu’il a joué du piano, de la trompette et fait du chant dès son adolescence, il est attiré par le cinéma et touche à tous les métiers pour réaliser des petits films indépendants, qu’il écrit, produit, réalise et assure même les effets spéciaux. Comme auteur à Hollywood, Le Garçon bionique l’a aidé à mettre le pied à l’étrier puisque par la suite il a travaillé comme scénariste et producteur sur des séries connues comme Jake Cutter, Magnum et K2000. Ensuite, il est devenu shérif à Warsaw dans le Missouri pour le comté de Benton, et il s’est consacré jusqu’à aujourd’hui à faire des conférences et à rencontrer des jeunes dans les écoles américaines pour les sensibiliser aux problèmes de drogue et d’alcool.

  • Ce téléfilm est le cinquième épisode réalisé par Phil Bondelli.

  • Étant donné ses qualités à la fois comme acteur et comme athlète, Vincent Van Patten n’a pas eu à auditionner pour obtenir le rôle d’Andy. Il a été payé 4 000$ pour deux semaines de tournage.

  • Lors de sa rediffusion en reprise, Le Garçon bionique fût séparé en deux parties. La seconde portait toutefois à confusion puisque le générique s’est contenté d’inscrire le titre sans préciser s’il s’agissait de la première ou de la deuxième.

  • Le tournage eut lieu presqu’entièrement dans le comté de Kanab, dont la production avait pu apprécier les charmes au cours de la deuxième saison. Même que Rudy Wells, exceptionnellement, fait venir tout son équipement scientifique en ces lieux pour traiter et opérer Andy. Étant donné le soleil et la chaleur qui sont très présents dans la région, pratiquement tout le casting est bronzé à force de tourner en extérieurs.

  • Pour des raisons de continuité, Martin E. Brooks a remplacé vocalement Martin Balsam dans la scène de flashback où Steve se remémore ses réactions lorsqu’il est devenu bionique dans le pilote.

  • Comment Andy peut-il dissimuler son livre d’année scolaire sous ses jambes sans les bouger alors qu’il est paralysé?

  • En entrevue, Vincent Van Patten a affirmé que c’est Lee Majors lui-même pendant le tournage qui lui a fait savoir que le rôle d’Andy n’aurait pas de suites, et qu’il n’y aurait pas de série sur le garçon bionique. En effet, Lee Majors avait semble-t-il un droit de véto sur la création d’autres séries dérivées. Si la série avait vu le jour, Vincent Van Patten aurait reconsidéré sa carrière de tennisman.

  • En compagnie de Steve, Andy essaie une paire de chaussures de course offerte gratuitement qu’il brise dès qu’il les porte à cause de la force que lui procurent ses implants. Pourtant en sortant du magasin, Andy porte la même paire de chaussures sans aucune trace du bris qu’il a causé, à moins qu’il ne s’agisse d’une autre paire neuve du même modèle.

  • Erreur de continuité: Andy danse avec une jeune fille qui se trouve pourtant derrière Steve et Val qui dansent également dans le plan suivant.

  • Étant donné son format d’une durée d’une heure trente, Le Garçon bionique ne fût jamais doublé en français et n’est disponible qu’en version sous-titrée dans le coffret DVD.

  • Steve prétend avoir joué au football américain avec Frank Gifford au collège. Pour que cette affirmation soit vraie, il aurait fallu que Steve soit dix ans plus vieux que l’âge qu’il possède selon les événements qui lui sont arrivés depuis le début de la série.

  • Lee Majors a fait le pari avec Vincent Van Patten que ce dernier n’était pas capable de grimper et de redescendre la montagne, qu’Andy cherche à escalader dans la scène finale, en moins de 15 minutes. Sans trop forcer, le jeune homme a tenu le pari et a remporté la mise.

-Andy: You just ran over a hundred yards in about 4 seconds.

-Steve: Ah, it just seemed like 4 seconds.

 

-Le journaliste Vernon: Look Andy, it’s got nothing to do with you personally.

-Andy: Are you crazy or something? Do you know how long it took for Dr. Wells, Steve and hundreds of other people to work to the point where I could walk again?

-Vernon: Yeah, well that's fine but they're making you into a robot.

-Andy: You don't know what you're talking about. These are my legs.

 

-Vernon: It's news, Andy.

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8. LE CONDOR DES ANDES
(VULTURE OF THE ANDES)

Résumé :

Un dangereux trafiquant, Byron Falco, cherche à s’emparer du pouvoir au pays de San Lorenzo. Présent aux États-Unis sous le couvert de l’immunité diplomatique, Falco se sert d’une pilote de planeur, Leslie Morales, pour répandre des balises de repérage à proximité de cibles potentielles vitales pour les États-Unis et situées dans les environs d’un site de compétition de vol à voile. Afin de connaître les intentions de Falco, Steve est envoyé par Oscar sur les lieux comme pilote participant à la compétition. Blessé involontairement à son bras bionique, Steve est remplacé temporairement par l’agent Pete Marteen. Falco contacte Oscar et menace de faire sauter les centrales américaines d’énergie si le gouvernement ne lui livre pas des avions de chasse avec tout leur armement sophistiqué. Falco compte sur ces avions pour prendre éventuellement le pouvoir à San Lorenzo, mais Steve et Pete Marteen n’entendent pas le laisser faire.

Critique :

Cherchant à tirer parti des images d’un documentaire sur le vol à voiles, la production ne s’est point foulée avec un récit bien trop exagéré pour les exploiter dans le cadre de la série. Impossible en effet de croire à cette histoire de trafiquant révolutionnaire qui cherche à faire chanter les États-Unis en tentant un coup de poker afin d’obtenir des avions de chasse, le tout grâce à quelques détecteurs placés en des endroits stratégiques et un petit arsenal de missiles.

En fait, le problème est que cet épisode semble avoir été conçu à nouveau comme prétexte pour utiliser des nombreuses images des planeurs en vol afin d’économiser sur le budget. Comme en prime, Lee Majors devait apparaître dans une émission de télévision à la demande du studio et du réseau, le scénariste a imaginé un autre prétexte pour justifier l’absence temporaire de l’acteur, toujours pour des raisons budgétaires. C’est ainsi que Steve se blesse à son bras bionique et qu’un agent, Pete Marteen, prend temporairement sa place pour ensuite l’assister au moment d’affronter Falco dans le dernier tiers. Comme c’est là sa seule utilité, sa présence s’avère trop mécanique et grossière dans la narration.

L’intrigue tente par moment de miser sur la relation entre Steve et l’espionne Leslie Morales, incarnée par Barbara Luna, l’une des actrices de type exotiques les plus connues de l’époque, mais là aussi personne n’y croit vraiment malgré que le personnage soit caractérisé par des éléments spirituels justifiant le titre de l’épisode. Dommage que son talent, ainsi que celui d’Henry Darrow dans le rôle du vilain Falco, aient pu être gaspillé de la sorte car ils auraient mérité mieux.

Clairement, l’ensemble est mené trop paresseusement et correspond à une sorte de pause ou de hiatus après un triple-épisode et un téléfilm-pilote qui furent très exigeants pour tout le monde attelé à la série. D’autant plus que l’épisode suivant, un autre en format téléfilm, allait à nouveau demander beaucoup d’énergie.

Anecdotes :

  • Cinquième épisode réalisé par Cliff Bole. Malgré sa faible qualité, cet épisode a bénéficié sur l’édition DVD nord-américaine d’une piste de commentaires du réalisateur.

  • Unique contribution à la série du scénariste Benjamin « Ben » Masselink. Arrivé sur le tard dans sa carrière à l’écriture de scripts pour la télévision (L’incroyable Hulk, Starsky & Hutch, Section 4, Barnaby Jones), on peut dire qu’il ne s’est pas signalé de façon notable dans ce domaine, autant par la quantité que par la qualité de son travail. Il est mort en 2000 à l’âge de 80 ans.

  • De son vrai nom Enrique Tomas Delgado, Henry Darrow (Byron Falco) fût sans aucun doute l’un des acteurs latinos les plus célèbres de la télévision américaine pendant près de 50 ans. Ayant fait ses débuts au théâtre sous le nom d’Henry Delgado, le comédien originaire de Porto Rico, mais né à New York, s’impose rapidement dans des rôles de séducteurs. À la télévision, les séries western l’ont d’abord grandement sollicité (La Grande Caravane, Le cheval de fer, Les Mystères de l’Ouest, Bonanza, Daniel Boone) au point où il a obtenu un des rôles titres de la populaire série Chaparral vers la fin des années 60. Jamais au chômage, à l’aise dans tous les registres où son charme a su opérer, l’acteur a fait tous les genres au petit écran (Voyage au fond des mers, Hooker, Au-delà du réel, Hawaï, Police D’État, Quincy) avec un égal bonheur. Il a aussi l’insigne honneur d’être le premier latino à avoir incarné le célèbre Zorro, en chair et en os, ainsi que dans deux séries animées. Comme de juste, il a joué dans un épisode de Super Jaimie (Mortellement vôtre) et retrouvé Lee Majors dans L’Homme qui tombe à pic.

  • Issue d’une famille multiculturelle aux origines diverses, allant de la Hongrie, des Philippines, de l’Italie, de l’Espagne et du Portugal, Barbara Luna (Leslie Morales) a grandi à Manhattan près de Broadway. C’est là qu’elle fait ses débuts sur scène dans plusieurs comédies musicales où elle affiche déjà très tôt des aptitudes pour le jeu et le chant, ainsi qu’une certaine aisance à parler plusieurs langues autres que l’anglais. Très vite, elle est appelée à jouer de nombreux rôles à saveur exotique ou à caractère international au petit comme au grand écran, alors qu’elle est encore une adolescente. Bien qu’elle ait préféré la scène et le cabaret, celle qu’on appelle simplement « Luna » n’a peut-être pas eu « le » rôle qui aurait fait d’elle une star de la télé, mais ses nombreuses apparitions dans des séries comme Zorro, L’Homme à la Rolls, Les Envahisseurs, Sur la piste du crime, Buck Rogers et L’Île fantastique ne sont jamais passées inaperçues. Et son interprétation fabuleuse du lieutenant Marlena Moreau dans Star Trek (Miroir, Miroir) est encore dans les mémoires de plusieurs téléspectateurs.

  • Bernie Kopell (l’agent Pete Marteen), acteur lui aussi toujours en activité, s’est surtout fait un nom dans la comédie à la télévision grâce à son talent à maîtriser plusieurs accents étrangers et à des personnages récurrents dans des séries comme Max la menace, That girl (inédit en France), Doris comédie, et Ma sorcière bien-aimée. Mais c’est surtout dans la peau du docteur Adam Bricker dans La Croisière s’amuse qu’on se rappelle lui.

  • Selon Cliff Bole, toutes les scènes montrant les planeurs en vol sont tirées d’un documentaire, sauf pour les gros plans. Les planeurs au sol ainsi que le lieu où ils décollent ont été filmés à Lucerne Valley en Californie.

  • Steve a l’occasion au cours d’une séquence de sauver la vie d’un jeune garçon dont le pied était malencontreusement coincé dans un nœud de corde servant à remorquer les planeurs pour leurs vols. Ce jeune garçon est Reid Rondell, qui devint cascadeur et qui est décédé tragiquement des suites du crash d’un hélicoptère pendant le tournage d’un épisode de Supercopter en 1985.

  • L’agent Marteen conduit une Ford de couleur dorée dans cet épisode; une voiture qui refera curieusement surface un peu plus tard dans l’épisode Carnaval d’espions.

  • Même avec toute la force bionique de son bras droit et le pouvoir de son œil, on reste sceptique devant l’incroyable précision avec laquelle Steve lance un missile à plus de cent mètres.

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9.  THE THUNDERBIRD CONNECTION
(THE THUNDERBIRD CONNECTION)

Résumé :

Les services d’espionnage américains ont découvert que le chef de l’armée de l’air du Burdabi, le maréchal Mahmoud Majid, complote l’assassinat du jeune héritier du trône, le prince Hassad. Le père de ce dernier a été tué par les hommes de Majid il y a six mois; première étape dans sa quête pour devenir le roi de ce pays du Moyen-Orient. Pour sauver le prince et le faire sortir du pays, Oscar fait entrer Steve au sein des « Thunderbirds », une patrouille acrobatique de l’Air Force qui fait des spectacles à travers le monde. Comme cette escouade doit se rendre à Burdabi et présenter une exhibition aérienne le jour de l’indépendance du pays, c’est la couverture parfaite pour Steve afin de s’y rendre sans éveiller les soupçons de Majid et sauver le prince. Au cours d’un entrainement, Steve souffre toutefois d’étourdissements qui affectent sa vision lors de manœuvres acrobatiques, ce qui risque de compromettre sa mission. De plus, bien qu’aidé par des « rebelles » qui s’opposent à Majid et protègent Hassad, Steve est démasqué et envoyé en prison. Majid voit alors une opportunité de liquider le prince en faisant porter le chapeau aux États-Unis.

Critique :

Présenté à nouveau sous forme d’un téléfilm d’une heure trente, The Thunderbird Connection a bien quelques longueurs, mais se révèle quand même divertissant. Il est vrai que contrairement à l’épisode précédent, les images d’archives s’avèrent mieux employés et intégrés au récit. Et pour cause, puisqu’il s’agit ici pour Steve de faire partie d’un groupe de pilotes de l’Armée de l’air américaine reconnu dans la réalité à travers le monde pour leurs spectacles d’acrobaties aériennes.

En dépit de ses qualités d’aviateur et ses pouvoirs bioniques, la mission est à nouveau loin d’être facile pour Steve, qui souffre d’un mal avec lequel il doit apprendre à composer lorsqu’il est aux commandes de son avion. Par la suite, il est également rapidement démasqué et il doit improviser pour réussir à tromper les plans du général Majid et faire sortir le prince Hassad du pays de Burdabi sain et sauf. Ce qui fait que la tension se maintient à un bon niveau jusqu’à la fin, même si la conclusion est connue d’avance pour les habitués de la série et que certains passages s’avèrent inutilement étirés.

Certes, le scénario évite de se mouiller politiquement en ayant pour cadre une nation fictive située au Moyen-Orient, afin de ne pas choquer ceux et celles critiquant les États-Unis pour leur impérialisme et leur trop grande ingérence au plan international. Saluons quand même les efforts d’imagination de la mise en scène pour les choix de décors extérieurs et intérieurs. Le public parvient à être relativement convaincu de l’existence fictive du Burdabi, à l’exception de l’aéroport qui a l’air trop nord-américain.

D’une certaine manière, cet épisode a pavé un peu la voie au film Top Gun qui a obtenu un succès populaire une dizaine d’années plus tard grâce à ses spectaculaires prises de vue aériennes. Car les images montrant les Thunderbirds en action, même s’il s’agit de « stock-shots » de leurs spectacles ou de leurs manœuvres d’entraînement filmés de façon un peu plus statiques, ne manquent pas d’attraits. Et au même titre que Top Gun fut considéré par certains en son temps comme une gigantesque pub pour l’Armée de l’air, The Thunderbird Connection possède aussi ce côté pub afin de vendre leur image de marque de pilotes spécialisés dans les spectacles d’acrobaties aériennes. Ce qu’on saurait leur pardonner puisque leurs exhibitions ne font de mal à personne, sauf dans les rares cas d’accidents.

Anecdotes :

  • Comme il s’agit d’un épisode consacré à nouveau à l’aviation, la réalisation fut confiée à nul autre que Christian I. Nyby II. C’était là le dernier des cinq épisodes sous sa direction pour la série.

  • Troisième scénario du tandem Jim Carlson et Terrence McDonnell. Il s’agit sans doute de leur meilleur travail pour la série malgré leurs limites.

  • The Thunderbird Connection marque l’arrivée d’Allan Balter comme producteur. D’ici la fin de la quatrième saison, il allait d’ailleurs produire la majorité des épisodes restants.

  • Solide acteur italo-américain, Robert Loggia (général Majid), né Salvatore, s’est spécialisé dans les rôles de figures d’autorité au cinéma, à la télévision et au théâtre de la fin des années 50 jusqu’à sa mort en 2015 à l’âge de 85 ans alors qu’il souffrait de la maladie d’Alzheimer. Toujours en demande, cet acteur ayant étudié en journalisme s’est imposé dans plusieurs séries (Deux cent dollars plus les frais, Les hommes d’argent, Drôles de dames, Les Accusées, Ben Casey, Magnum, Les Soprano) et films (Scarface, La plus grande histoire jamais contée, Independance Day, Officier et Gentleman, L’Honneur des Prizzi, Big, À double tranchant) sans jamais baissé le nombre de tournages. Il a également eu droit à une série où il a tenu la vedette (Nick Mancuso, les dossiers secrets du FBI) et il est un des rares à avoir été invité à participer à une série originale (Hawaï, Police D’État) et sa nouvelle version modernisée (Hawaï 5-0). En plus d’un épisode de Super Jaimie, Robert Loggia a participé à un autre épisode de L’Homme qui valait trois milliards: Comme sur des roulettes au cours de la dernière saison.

  • Fait rare dans la série: trois des acteurs invités pour cet épisode avaient déjà participé antérieurement aux aventures de Steve Austin. Il s’agit de Jim McMullan qui passe de commandant de sous-marin (Pour la vie d’Oscar – 3ème partie) à commandant de l’escadrille des « Thunderbirds ». De Martine Beswick qui vient jouer les révolutionnaires après avoir été leader d’un mouvement de libération politique (La Bonne Cause). Et enfin de Ned Romero, agent de sécurité soviétique à la poursuite de Steve (L’Évasion) qui interprète cette fois un chef rebelle.

  • Bien que sa carrière d’actrice fût brève, Susanne Reed (la pilote Jan Lawrence) vient incarner dans cet épisode la traditionnelle présence féminine épisodique aux côtés de Steve, où elle semble montrer un potentiel hélas mal défini. En sus d’apparitions dans des séries comme Supercopter, K2000, Sloane, agent spécial et Simon et Simon, et un rôle principal dans la trop brève série Code R, la blonde comédienne a retrouvé Lee Majors dans un épisode de L’Homme qui tombe à pic. Après une présence dans Alerte à Malibu, elle est disparue des écrans.

  • Né en 1958, Barry Miller (Prince Hassad) s’est d’abord fait connaître dans des rôles d’adolescents au cinéma (il est le jeune Lepke dans Lepke le caïd) et à la télévision (les sitcoms Joe and Sons et Szysznyk, inédits en France, Kojak, Les Rues de San Francisco, Wonder Woman). Sans jamais devenir une star, préférant davantage les planches aux écrans, il a quand même eu des rôles substantiels au cinéma dans des films comme Fame, Peggy Sue s’est mariée, Le Sicilien et La Dernière Tentation du Christ.

  • Acteur mineur de troisième plan dans quelques séries des années 70 (Les Têtes brûlées, Buck Rogers, Hawaï, Police D’État, Section contre-enquête) Jeff David (l’aide de camp de Majid) a également participé à un épisode de Super Jaimie: L’espion fait cavalier seul. Il s’est éteint à l’âge de 67 ans en 2008.

  • Comme pour Le Garçon bionique, The Thunderbird Connection fût présentée sous la forme d’un téléfilm d’une heure trente et rediffusée en deux parties une fois la série en syndication. De plus, cet épisode ne fût jamais doublé en français et n’existe qu’en version originale avec sous-titres sur l’édition DVD de la série.

  • Constituée en 1917 comme patrouille aérienne pendant la Première Guerre Mondiale, les Thunderbirds devinrent une formation acrobatique pour l’US Air Force à partir de juin 1953 après la guerre de Corée, livrant de nombreux spectacles et compétitions aux États-Unis et à travers le monde. Souvent en rivalité avec les « Blue Angels » qui représentent l’US Navy et formée en 1946, les Thunderbirds sont l’une des plus vieilles patrouilles acrobatiques du monde avec la Patrouille de France crée en 1931. Ayant évolué sur plusieurs avions depuis le début de leurs exhibitions, les Thunderbirds volent actuellement sur des F-16 Fighting Falcon, alors que dans l’épisode, ils volent à bord de jets Northrop T38 Talon. Composée de six pilotes, leurs démonstrations durent généralement une heure et leur quartier-général est la Nellis Air Force Base au Nevada, qui a ici servi de lieu de tournage.

  • Au cours d’un dîner aux chandelles, Jan Lawrence révèle à Steve avoir été entraînée comme pilote par le major Kelly Wood. C’est là l’une des rares fois dans la série où il est fait allusion à un personnage issu d’épisodes antérieurs dans le dialogue sans avoir une importance narrative dans l’intrigue.

  • Erreur de continuité: lorsque Steve libère la voiture de Jan, coincée dans un garde-boue, celle-ci l’éclabousse d’eau sale. Dans le plan suivant pourtant, les taches d’eau sale sont déjà disparues sur le costume de Steve.

  • L’auteur du roman Cyborg, Martin Caidin, a déjà été membre brièvement des Thunderbirds en 1960 et il en a tiré un livre documentaire réédité plus de 20 fois. Ce faisant, il a été le seul civil à avoir eu la permission de voler avec la patrouille acrobatique jusqu’à sa mort.

  • L’épisode s’inspire indirectement d’un spectacle des Thunderbirds au Maroc le 12 juillet 1971, qui célébrait le huitième anniversaire de l’héritier du trône, le prince Mohamed, fils du roi Hassan qui allait devenir le roi Mohamed II. Ce spectacle a fait partie d’une tournée de 38 jours présentée dans huit pays où les Thunderbirds ont volé devant plus de trois millions et demi de spectateurs.

Le premier titre de cet épisode était Flight from Burdabi.

En 1977, le Shah a invité Lee Majors et son épouse Farrah Fawcett à venir passer leur seconde lune de miel en Iran.

-Oscar: I'm sorry to interrupt your vacation in Las Vegas.

 

-Steve: It doesn't matter Oscar. Six million dollars worth of bionics and I still can't roll a seven.

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10. NOËL BIONIQUE
(A BIONIC CHRISTMAS CAROL)

Résumé :

Alors qu’il s’apprêtait à partir à Ojai pour passer ses vacances de Noël en famille, Steve se voit chargé par Oscar d’aller inspecter la Budge Corporation, un des principaux fournisseurs de systèmes et de matériaux pour les projets spatiaux de l’OSI. Sur place, Steve découvre que le directeur de la compagnie, Horton Budge, est un vieil avare grincheux qui s’est contenté de commander les matériaux les moins coûteux, tout en respectant le seuil minimal de sécurité. Le caractère radin de Budge va jusque dans les salaires versés à ses employés, ce qui affecte évidemment le moral de ces derniers, forcés en plus de travailler pour Noël. De plus, le neveu de Budge, Bob Crandall, est coincé par une reconnaissance de dettes causée par son oncle lui-même, et il ne peut ainsi décemment apporter une stabilité financière à sa famille. Le soir du réveillon, alors que Budge tombe malade, Steve décide de se servir de ses pouvoirs bioniques, tout en s’inspirant de Dickens, pour éveiller la conscience du vieux grippe-sou afin de l’amener à devenir généreux.

Critique :

Comme pour beaucoup d’autres séries, il arrive que certains épisodes au cours d’une saison portent sur un sujet en lien avec une fête où une célébration annuelle figurant sur le calendrier chrétien. La seconde partie de la trilogie Pour la vie d’Oscar avait d’ailleurs été présenté le jour de l’Halloween, ce qui n’était pas un hasard dans la programmation. Cette fois, c’est au tour de la fête de Noël, avec une référence claire au célèbre conte de Charles Dickens, comme l’indique son titre.

À défaut d’originalité, car on peut tout voir venir à l’avance dans cet épisode, son traitement en toute légèreté, typique de l’esprit de Noël, amène son lot d’humour et de sympathie. C’est encore heureux car l’adaptation du conte de Dickens dans le cadre de l’univers de la série apparaît fabriquée et peu crédible. Que ce soit le fait qu’Oscar envoie Steve pour une mission routinière auprès d’un fournisseur pingre fabriquant du matériel pour les engins spatiaux de la NASA, ou bien juste le fait qu’un patron aussi radin soit capable d’obtenir un contrat pour livrer des matériaux destinés à l’exploration de la planète Mars, en restant conforme malgré tout aux règles de la NASA.

Néanmoins, cet épisode permet à Steve d’user de ses pouvoirs bioniques à nouveau dans un contexte inédit et dans une situation où il n’est pas en mission d’espionnage. Déguisé en père Noël, et profitant des effets secondaires du médicament administré à l’avare Horton Budge, Steve incarne à lui seul l’équivalent des spectres du conte de Dickens afin de donner une leçon de générosité et d’humilité à ce dernier. La méthode « bionique » de Steve permet de maintenir l’illusion auprès de Budge, qui ne sait pas s’il est en plein rêve ou non.

La mise en scène s’amuse à multiplier les clins d’œil et les références, que ce soit dans le choix des décors (voir Anecdotes) et même des acteurs. Ce n’est effectivement pas le fruit du hasard si Ray Walston a été choisi comme artiste invité pour interpréter Horton Budge, un rôle qui rend indirectement hommage à celui de l’Oncle Martin dans la sitcom populaire des années 60, Mon Martien Favori, qui l’a rendu célèbre au petit écran.

Cela étant, Noël bionique reste très moyen et ne laisse pas de marques indélébiles dans la série, même pour les enfants auquel il s’adresse.

Anecdotes :

  • Nommé consultant aux scénarios pour la quatrième saison, suite au départ de Richard Carr, Wilton Schiller livre ici son tout premier script pour la série. Après de modestes débuts dans l’écriture dès l’arrivée de la télévision dans les foyers, sa carrière a atteint son apogée comme auteur et producteur pour des séries comme Mannix, Le Fugitif et Ben Casey. Il a aussi conçu une série médicale à très petit budget au début des années 70: Docteur Simon Locke qui a quand même duré quatre ans. Il nous a quitté en 2014 à l’âge de 95 ans.

  • Unique épisode réalisé par Gerald Mayer, ce metteur en scène né à Montréal au Québec a œuvré dans le milieu de la télévision des années 50 au milieu des années 80. Au sein d’une carrière honnête, mais sans relief, celui qui fût le neveu de Louis B. Mayer, patron des studios MGM s’est d’abord fait la main en filmant des auditions avant de réaliser des épisodes pour des séries comme Voyage au fond des mers, Mission: Impossible, Les envahisseurs, Peyton Place et Amicalement vôtre. Décédé en 2002, il avait 82 ans.

  • Devenu populaire grâce à son interprétation de l’Oncle Martin dans Mon Martien favori, Ray Walston (Horton Budge), qui a fait son apprentissage du métier au théâtre local et dans des comédies musicales, a su alterner avec équilibre et sans interruptions divers rôles de compositions au cinéma (La Kermesse de l’Ouest, Embrasse-moi, idiot!, L’Arnaque, Popeye) et à la télévision (La Nouvelle équipe, Starsky & Hutch, La petite maison dans la prairie, Pour l’amour du risque). Comme le bon vin, il s’est bonifié en vieillissant alors que les rôles récurrents se sont révélés plus nombreux à partir des années 80-90 (Fast Time, Le Fléau, Un drôle de shérif). En plus de faire montre d’un certain talent pour le chant, cet acteur apprécié et souvent plébiscité n’a quitté la scène qu’à sa mort en 2001, alors qu’il avait 86 ans.

  • Comédien élancé et élégant, Dick Sargent (Bob Crandall, le chauffeur de Budge) a alterné rôles de soutien dans des films peu mémorables (Opération jupons, Un soupçon de vison, Trois filles à marier) et quelques opportunités ratées de devenir une star à la télévision (One Happy Family, Broadside, The Tammy Grimes Show, tous inédits en France). Jusqu’à ce qu’il soit devenu la co-vedette d’Elizabeth Montgomery dans Ma sorcière bien-aimée où il a enfin obtenu une certaine reconnaissance malgré un style plutôt laconique. Si bien qu’il est vite retombé dans l’oubli avec des apparitions dans Docteur Marcus Welby, Les Héritiers, À plume et à sang, Baretta et Arnold et Willy, avant de revenir aux devant de la scène avec la sitcom Down to Earth et un rôle intense dans le film de George C. Scott: Hardcore. Peu de temps avant sa mort d’un cancer de la prostate en 1994, l’acteur alors âgé de 64 ans est sorti du placard en avouant publiquement son homosexualité.

  • Née en Allemagne, Antoinette Bower (Nora, l’épouse de Crandall) est sans doute l’une des rares actrices à avoir travaillé au-delà de l’âge de péremption dévolue à plusieurs de ses consœurs, qui avaient tendance à disparaître des écrans dès la quarantaine atteinte. Polyvalente et indépendante de caractère, l’actrice a fait d’abord ses armes au Canada à la radio dans les années 50 dans plusieurs emplois différents avant d’aborder le jeu devant les caméras et sur les ondes. Déménagée à Los Angeles, sa polyvalence lui permet d’obtenir plusieurs rôles à la télévision et au cinéma, particulièrement des séries B (Le bal de l’horreur, L’Enfer de la violence), où elle est parvenue à imposer une solide présence (Perry Mason, L’homme à la Rolls, Les Espions, Star Trek, Mannix, Mission: Impossible, Sur la piste du crime). Prévoyante, elle a pris soin d’étudier dans plusieurs autres domaines d’intérêt durant les moments où elle ne tournait pas, anticipant un chômage forcé qui finalement n’est jamais vraiment venu. En effet, elle a conclu sa carrière d’actrice au début de la soixantaine avec son seule rôle récurrent au petit écran dans la série canadienne Le ranch de l’espoir.

  • Parmi les enfants des Crandall, on retrouve Adam Rich qui faisait ses débuts à la télévision alors qu’il avait huit ans à l’époque. Il a ensuite connu une certaine gloire un an plus tard grâce à la populaire sitcom Huit, ça suffit aux côtés de Dick Van Patten. D’un tempérament rebelle qui l’a plusieurs fois mis dans l’embarras face aux autorités, il a renoncé au métier d’acteur une fois rendu à l’âge adulte, affirmant détester la célébrité et les feux de la rampe.

  • Dans un petit rôle de caissière et de préposée au comptoir du magasin de jouets visité par Steve, on retrouve Ann Dusenberry, l’actuelle épouse du compositeur de la musique de Terminator Brad Fiedel. Dans un moment d’ironie prémonitoire, on peut voir près d’elle un jeu tiré du film Les Dents de la mer, alors que deux ans plus tard, elle s’est retrouvée dans le casting de la suite réalisée par le français Jeannot Szwarc.

  • L’un des simulateurs dans cet épisode est identifié comme pouvant recréer l’atmosphère de la planète Mars (Artificial Martian Atmosphere). Cette mention est une référence claire à la série Mon Martien favori.

  • La même scène au magasin de jouets offre un délicieux gag à saveur autoréférentielle, alors que la figurine de Steve Austin, conçue par la compagnie Kenner, est clairement visible en profondeur de champ sur l’étagère derrière le comptoir, au moment où Steve effectue ses achats de Noël.

  • Dans certains épisodes, Steve fait usage de son œil bionique pour repérer des éléments de taille microscopiques sur des objets qu’un œil humain ne pourrait voir. Or, on peut voir dans cet épisode que Steve utilise une loupe pour examiner une pièce de métal, alors qu’il n’en a nul besoin.

  • La série Ma sorcière bien-aimée a aussi présenté un épisode qui était une variante du « conte de Noël » de Charles Dickens. Toutefois, Dick Sargent n’y figurait pas.

  • Le tournage a eu lieu entièrement aux studios Universal, incluant les scènes extérieures. L’œil averti du cinéphile pourra s’apercevoir que la maison d’Horton Budge, vu de l’extérieur, est la même que le célèbre manoir jouxtant l’hôtel Bates dans le célèbre film Psychose d’Alfred Hitchcock.

  • Au début de l’épisode, Steve affirme à Oscar qu’il va passer ses vacances des Fêtes à Ojai. C’est la dernière fois dans la série qu’il est fait mention de la ville natale de Steve.

  • Au même titre que le nom de Scrooge était un jeu de mots anglais dans le conte de Dickens pour faire référence à l’avarice du protagoniste, le nom de Budge renvoie au mot « budget » pour souligner le même penchant pour la privation du personnage.

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11.  OPÉRATION HORNET
(TASK FORCE)

Résumé :

Steve Austin veut infiltrer un groupe de mercenaires louches pour découvrir ce qui s’y trame. La personne qui s’occupe du recrutement est le sergent David Harraway, un ex-militaire déchu suite à un crime commis lors de la guerre du Vietnam, et dont l’un des membres du jury qui l’a condamné était Steve lui-même. Notre homme bionique réussit quand même à être recruté sans être reconnu et il participe à un entraînement intensif visant au vol d’un nouveau missile au moment de son transport vers un site d’essai balistique supervisé par Oscar et l’OSI. Steve cherche à prévenir les autorités de l’opération prévue par les mercenaires, mais Harraway, méfiant et en véritable professionnel, ne le lâche pas d’une semelle. Heureusement, Steve peut compter sur Peggy Callahan, la secrétaire d’Oscar, qui s’improvise agente sur le terrain, afin de pouvoir communiquer avec lui sans éveiller les soupçons. Mais la partie qui se joue demeure serrée, car Harraway compte sur un complice faisant partie de l’escorte militaire qui transporte le nouveau missile convoité.

Critique :

Mené rondement et sans fioritures, Opération Hornet peut être classé dans les bons épisodes carburant sur l’action. La mise en place ne perd pas de temps, et la suite conserve la même vigueur. Il faut dire également que Steve est confronté à un commando de mercenaires dont le chef, un véritable professionnel, ne laisse rien au hasard. Comme en plus il se méfie de Steve, qu’il pense avoir déjà vu quelque part, et la suite confirmera cette appréhension, notre héros bionique doit manœuvrer habilement pour ne pas bousiller sa couverture.

Nous avons droit également à une belle surprise par l’implication de Peggy Callahan dans cet épisode. Bien qu’il s’agisse de sa dernière apparition dans la série (on la retrouvera quand même dans Super Jaimie), elle a visiblement pris du galon, alors qu’on la retrouve d’abord sur le siège de son patron, Oscar Goldman, occupé à l’extérieur de Washington, et qu’elle sera ensuite le seul contact de Steve face à un pépin avec l’agent de l’OSI censé assister l’homme bionique sur le terrain. De voir cette chère Peggy Callahan impliquée autant dans une mission, sans qu’elle ne perde sa spontanéité et sa naïveté charmante, amène son lot de moments drôles, mais également un surcroît de suspense bienvenu. Dommage qu’on ne verra pas davantage le personnage le plus souvent impliqué dans ce genre de situations.

Opération Hornet est également un des rares cas où ladite opération montée par les « méchants » est présentée dans les moindres détails, que ce soit par l’entraînement des mercenaires, que par son exécution à l’écran. Souvent pour des questions de budgets, ce type de situations était escamoté, présenté hors-champ et décrit par un personnage, comme Oscar réagissant au téléphone en apprenant la nouvelle par exemple. Cette fois-ci, tout le monde est dans le feu de l’action, incluant Oscar, dont l’absence de son bureau s’expliquait évidemment par son implication dans la sécurité pendant le transport du missile convoité par les mercenaires.

Si les pouvoirs bioniques de Steve lui permettent de réussir les épreuves d’entrainement au camp des mercenaires, il doit recourir surtout à une concentration optimale et à son imagination pour non seulement éviter d’être reconnu par Harraway, le chef des mercenaires, mais aussi pour prévenir Callahan sans être repéré. Le fait qu’Harraway ait déjà été condamné par un tribunal militaire où Steve a siégé n’amène pas qu’une tension supplémentaire dans l’intrigue, mais aide également à comprendre les motivations du personnage, ce qui est un autre atout à mettre au crédit de ce très bon épisode.

La seule ombre au tableau est que l’on se doute bien, lorsqu’on apprend qu’Oscar est occupé en dehors de Washington, que sa mission aura un rapport avec celle de Steve. Mais cela n’empêche nullement d’apprécier la valeur qualitative de l’ensemble.

Anecdotes :

  • C’est le dernier des quatre épisodes réalisés par Barry Crane.

  • Robert C. Dennis est un scénariste canadien qui a écrit uniquement pour la télévision des années 50 jusqu’à sa mort en 1983. À l’aise dans tous les genres et productif, son nom se trouve au générique de nombreux épisodes de séries comme Alfred Hitchcock présente, Les Incorruptibles, Échec et mat, Au-delà du réel, Perry Mason, Batman, Les Mystères de l’Ouest, Hawaï, Police D’État, Cannon et Hooker. Opération Hornet est le premier des deux épisodes qu’il a écrit pour la série.

  • Rompu aux films et aux séries d’action, Alex Cord a connu une jeunesse sportive en pratiquant l’équitation et le rodéo, avant de se faire les dents dans le théâtre shakespearien à Londres en Angleterre. De retour à Hollywood au début des années 60, il a fait ses débuts sous son vrai nom d’Alex Viespi dans des westerns à la télévision (Laramie) et des séries policières (Les Barons de la pègre, Route 66). Il a si bien réussi son rôle de drogué dans le film Synanon qu’il est choisi pour interpréter Ringo Kid dans le remake de La Diligence de l’Ouest, rôle qui avait fait de John Wayne une star en 1939. Étoile montante, il est par la suite la co-vedette du film Les Frères Siciliens aux côtés de Kirk Douglas, tout en étant vedette dans des films de série B comme Stiletto, le western-spaghetti Une minute pour prier, une seconde pour mourir, et le film de guerre britannique La dernière grenade.  Malgré ses qualités au plan dramatique et physique, l’échec au box-office de ses films l’a redirigé vers la télévision au début des années 70 (Mission: Impossible, Sur la piste du crime, Police Story, Walker, Texas Ranger) où il a atteint une certaine notoriété grâce à son personnage de Michael « Archangel » dans la série Supercopter. Depuis sa retraite des plateaux au milieu des années 90, il se consacre à son ranch et à l’écriture de livres.

  • Opération Hornet marque la dernière apparition dans la série de l’actrice Jennifer Darling dans le rôle de l’intrépide secrétaire Peggy Callahan. Elle n’a cependant pas complètement disparue puisqu’on peut encore la voir dans cinq épisodes de la dernière saison de Super Jaimie.

  • Infiltré parmi les mercenaires, Steve se lie à l’un deux, un certain Nicolini, qui a un problème avec son genou droit. Un peu plus tard, alors que Steve cherche à l’aider à réussir les entraînements, c’est son genou gauche qui le fait souffrir. Puis, il a de nouveau mal à son genou droit.

  • Au cours d’une scène d’action, on peut voir une Jeep de type moderne de couleur beige qui explose. Mais dans le plan suivant, la Jeep qui brûle est de couleur jaune vif et de type plus ancien avec une végétation verte tout autour de la route de montagne qui n’était pas présente au moment de l’explosion. Ce plan de la Jeep qui brûle est en fait emprunté à l’épisode diffusé plus tôt dans la quatrième saison Cauchemar en trois dimensions, lorsque la Jeep de Steve et Kelly Wood explose.

  • En 1973, Alex Cord avait été choisi par le créateur de Star Trek, Gene Roddenberry, pour être la star d’une nouvelle série post-apocalyptique de science-fiction intitulée Genesis II. Sauf qu’elle n’a jamais dépassé le stade du pilote. L’année suivante, le concept est revampé sous le nom de Planète Terre avec John Saxon, qui a aussi participé à L’Homme qui valait trois milliards, à la place d’Alex Cord dans le rôle-titre. Encore une fois, le projet a échoué à aboutir en série hebdomadaire. Une troisième et ultime tentative est tentée une autre année plus tard, cette fois sous le nom de Strange New World, toujours avec John Saxon comme tête d’affiche, mais en vain. Les trois téléfilms, devenus cultes pour les fans de science-fiction, sont actuellement disponible en DVD en Amérique du Nord.

  • Vers la fin de l’épisode, Peggy Callahan tombe à nouveau amoureuse. Mais au regard de ses apparitions à venir dans la dernière saison de Super Jaimie, sa malchance en amour demeurera tenace puisque cette nouvelle relation ne durera pas. 

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12. L'IMPOSTEUR
(THE ULTIMATE IMPOSTER)

Résumé :

Le docteur Rudy Wells a mis au point un nouveau projet scientifique d’envergure qui permet le transfert de multiples informations dans le cerveau humain à partir d’un ordinateur. Un ami de longue date de Steve, le professeur Joe Patton, accepte de servir de cobaye à ce projet et les premiers résultats dépassent les espérances. Mais alors que Rudy Wells est en train d’imaginer le progrès extraordinaire que ce nouveau projet peut apporter au plan éducatif et de l’apprentissage, Joe apprend que sa petite amie Jenny, une agente de l’OSI, n’a plus donné signe de vie depuis quelques temps. Cette dernière avait été chargée par Oscar Goldman d’infiltrer l’entourage d’un certain Stenger afin de récupérer une plaque permettant la fabrication de fausse monnaie. Joe se porte alors volontaire pour aller à la rescousse de Jenny et récupérer la précieuse plaque. Pour cela, il compte sur les informations transmis dans son cerveau par l’ordinateur de Rudy afin de se faire passer pour un spécialiste en fausse monnaie attendu par Stenger.

Critique :

En plus de servir de pause pour Steve Austin et son interprète Lee Majors, L’Imposteur cherche à s’imposer comme étant un nouveau pilote pour une nouvelle série, cette fois sans l’implication de la bionique. La composition visuelle du générique de l’épisode indique déjà au public qu’il aura droit à un récit fort différent de ce qu’il a vu dans la série jusqu’alors, et c’est tant mieux, car la suite ne manque pas d’être fascinante.

Tout part à nouveau d’une nouvelle innovation scientifique de Rudy Wells, qui cherche à pousser la technologie informatique au service du cerveau humain, afin d’accroître sa vitesse d’apprentissage et de lui permettre d’emmagasiner plus d’informations que la normale. Le héros de l’épisode, le professeur Joe Patton, représente en quelque sorte l’antithèse de Steve, car son pouvoir ne réside pas dans sa force physique, mais dans son esprit, sa « tête bien pleine ». Et la mise en scène est au diapason du rythme que ce type d’histoire, plus cérébrale que musclée, impose.

Limité aux 50 minutes impartis, on sent que le récit aurait mérité davantage de développement, tellement le potentiel est là. Dans un tel contexte limité, les auteurs ont mis de côté l’inexpérience de Joe et les possibles effets secondaires qu’il peut subir en étant exposé à autant de données à assimiler; à l’exception du fait que ce savoir demeure à l’état temporaire et s’efface progressivement. Même chose également en ce qui a trait à la relation de Joe avec la femme qu’il aime, Jenny, alors que le récit laisse poindre une tension possible concernant le désaccord de celle-ci au sujet de l’acceptation de Joe d’être le cobaye de Rudy.

En dépit de ces éléments moins élaborés qui affectent l’exécution de l’intrigue, on ne ressent pas du tout un sentiment de frustration. Malgré la volonté d’en voir plus, on y trouve assez de contenu intriguant pour qu’on s’y intéresse. Il s’agit d’un bon exemple de scénario de science-fiction très bien conçu sans effets spéciaux, si bien que ce « pilote » a eu droit à une seconde chance en forme de téléfilm présenté en 1979 avec pratiquement la même équipe technique; seule la distribution ayant été changée. Hélas, là aussi la série espérée n’a jamais dépassé le stade théorique et est restée dans les tiroirs. C’est dommage car il y avait là un beau filon à explorer.

Les fans de la série ont quand même eu la chance de s’attacher à un autre type de héros le temps d’un épisode unique; Steve Austin n’y apparaissant qu’au début et à la fin.

Anecdotes :

  • L’Imposteur est la cinquième et dernière contribution de Lionel E. Siegel à la série comme scénariste, en collaboration avec William T. Zacha pour lequel ce fût son troisième et dernier script. Les deux hommes sont demeurés également les auteurs de la nouvelle adaptation de cet épisode sous forme de téléfilm-pilote diffusé en 1979.

  • Unique épisode de la série réalisé par Paul Stanley, qui est également le réalisateur de la seconde version présentée en 1979. Ce réalisateur a connu un solide parcours derrière la caméra pour plusieurs épisodes de séries comme Mission: Impossible, Au-delà du réel, Médecins d’aujourd’hui, Hawaï, Police D’État, Drôles de dames et L’Homme qui tombe à pic. Il est décédé en 2002 à l’âge de 80 ans.

  • Tout comme son personnage Joe Patton, Stephen Macht a été professeur de littérature, de théâtre et de télévision au collège et à l’université en plus d’être acteur professionnel. Après deux apparitions dans Kojak, son rôle du colonel Netanyahu dans le téléfilm Raid sur Entebbe a attiré l’attention de certains producteurs. Il est alors sollicité pour jouer dans plusieurs téléfilms, des séries (Quincy, Capitaine Furillo, Côte Ouest, Cagney & Lacey, Arabesque, Sliders, les mondes parallèles, On ne vit qu’une fois, Hôpital central) et quelques films de série B (Morsures, Galaxina, La Fureur sauvage, la Créature du cimetière). Son fils Gabriel Macht est également acteur.

  • Actrice juive d’origine sicilienne, Pamela Hensley (Jenny) a connu une courte mais très notable carrière d’actrice durant les années 70 jusqu’à son ultime rôle de co-vedette au début des années 80 dans la série Matt Houston. Sous contrat avec Universal après avoir terminé ses études à la prestigieuse Royal Academy of Dramatic Arts de Londres, elle a enchainé les apparitions dans des séries comme Kojak, Banacek, Columbo, McCloud, un shérif à New York, McMillan & Wife et Deux cents dollars plus les frais. Après deux rôles au cinéma (Rollerball, Doc Savage arrive) elle a monté en gamme dans d’autres séries (Docteur Marcus Welby, Kingston: Confidential inédit en France) grâce à des présences plus régulières qui l’ont amené à incarner son personnage le plus célèbre: celui de la vilaine princesse Ardala, à la fois adversaire et amoureuse de Buck Rogers. Après son mariage avec le producteur E. Duke Vincent, elle a abandonné sa carrière d’actrice. Elle a cependant participé au double-épisode d’ouverture de la dernière saison de L’Homme qui valait trois milliards: Les Requins.

  • Jusqu’à sa retraite en 1988, David Sheiner (Stenger) fût l’un des acteurs de composition les plus demandés de la télévision américaine, avec des apparitions dans Voyage au fond des mers, Des Agents très spéciaux, Le Fugitif, Mission: Impossible, Quincy, L’Homme qui tombe à pic et Arabesque. Il est également de la distribution du double-épisode de la cinquième saison La Sonde meurtrière.
  • Dans le rôle de l’épouse de Stenger, on retrouve Margaret Fairchild qui avait joué dans l’épisode de la seconde saison La Bonne cause.

  • Le public peut également voir la star de cinéma en devenir Kim Basinger (Neuf semaines et demie, Batman, Jamais plus jamais, L.A. Confidential), qui fait un bref passage au milieu de l’épisode en tant que fille unique des Stenger. Âgée de 23 ans à l’époque, sa carrière a décollé au début des années 80 grâce à son rôle de Lorene Rogers dans la série Tant qu’il y aura des hommes.

  • En plus d’un lettrage différent de tous les autres épisodes de la série, les titres du générique sont montés en étant balayés de gauche de droite, accompagnés d’un effet sonore reproduisant un son d’ordinateur, plutôt que de simplement apparaître et disparaître. 

  • Dans la version téléfilm-pilote de 1979, le personnage de Joe Patton a été renommé Frank Monihan et c’est l’acteur Joseph Hacker qui a remplacé Stephen Macht. De plus, la mission est différente alors que le héros doit secourir un officier et sous-marinier russe qui veut faire défection, mais qui est capturé par un agent d’une nation ennemie.

  • Le titre de départ était The D.A.T.A. man. Ce qui a inspiré à Gene Roddenberry la création du personnage de Data dans Star Trek: La Nouvelle Génération, qui fût interprété par Brent Spiner.

  • Lors d’une entrevue, Lionel E. Siegel a affirmé s’être inspiré de la pièce de théâtre Rossum’s Universal Robots (R.U.R.) de l’auteur tchécoslovaque Karel Capek, qui inventa le terme « robot », et partiellement du film de John Frankenheimer Un Crime dans la tête, tiré du livre de Richard Condon, où un Américain est manipulé et programmé mentalement afin de devenir un agent dormant et un assassin pour le compte du bloc de l’Est.

  • Pour sa première mission, Joe Patton est programmé pour devenir un certain Lyle Montrose, un chimiste que Stenger veut embaucher. Sous la menace d’une arme, Joe doit répondre à Stenger qui lui pose des questions personnelles afin de valider son identité. Au départ, Joe a de la difficulté à trouver dans les données implantées dans son cerveau les réponses valides, sans explications données aux spectateurs. Dans le téléfim-pilote, cette situation se produit de nouveau, mais il y est établi cette fois que le cerveau ne peut retenir les informations transmises par l’ordinateur pendant 72 heures avant de s’évaporer, ce qui expliquerait pourquoi Joe n’arrive pas à répondre instantanément à Stenger.

  • Lorsque Joe récite l’ouverture du livre de la Genèse sur la plage, suite à sa première expérience avec Rudy, les mouvements de ses lèvres ne correspondent pas à ce que nous entendons dans le dialogue.

  • Deux horloges numériques de différents types sont montrées à côté du téléphone rouge sur le bureau de l’OSI en deux prises de vue successives: la première est un modèle en bois de taille moyenne avec une façade en aluminium brossé de couleur beige. La seconde est un petit modèle en plastique de couleur foncée avec un grand bouton de réglage sur le côté droit et une roue avec un « compteur de secondes» à motif de bande qui tourne. Normalement, il devrait y avoir deux horloges similaires.

  • L'aiguille de la montre de Joe n'est pas coordonnée avec l'aiguille des minutes; elle est "en retard" de près d'une demi-heure.

  • Afin d’expliquer l’absence de Steve de cet épisode, Oscar révèle que ce dernier effectue des tests pour un nouvel appareil expérimental à la base Edwards, et qu’il sera de retour d’ici quelques jours.

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13. LA SONDE DE LA MORT – 1ÈRE PARTIE
(DEATH PROBE - PART 1)

Résumé :

Une sonde spatiale soviétique destinée à l’exploration de la planète Vénus revient subrepticement sur Terre à la suite de problèmes techniques au moment du décollage. Repéré par les radars américains, la sonde atterrit dans une région de l’état du Wyoming et y sème la consternation. Alertés, Steve et Oscar se rendent là-bas afin de découvrir la nature de la menace, mais ils sont devancés par des agents dormants russes commandés par un espion du KGB, le major Popov, chargés de brouiller les pistes pour retrouver la sonde avant les Américains. En effet, cette sonde a été conçue à partir d’un alliage métallique nouveau qui la rend invulnérable à toute attaque ou menace extérieure et Popov ne tient pas à ce que les Américains n’en percent le secret. Les Russes s’avèrent cependant impuissants à décourager Steve et Oscar, mais également à contrer l’avancée inexorable de la sonde. Informé par sa conceptrice, la scientifique Irina Leonova, dont la vie a été sauvée par Steve qui la connaît bien, Oscar espère trouver une solution pour arrêter la sonde avant qu’elle n’arrive dans un endroit très peuplé.

Critique :

Se fondant sur l’envoi réel de sondes soviétiques sur la planète Venus au cours des années 70 (il y en eut deux avant la diffusion de cet épisode), un jeune auteur, ayant fait ses débuts sur la brève série Gemini Man produite par Harve Bennett, a eu l’idée d’en tirer parti afin d’en faire un nouvel antagoniste redoutable pour Steve Austin, qui se démarque des habituels espions, savants et robots qu’il a eu l’habitude d’affronter jusqu’ici.

Ce jeune scénariste, du nom de Steven E. De Souza, ne s’est cependant pas contenté de construire une intrigue misant sur les difficultés de Steve et de l’OSI à arrêter une sonde spatiale quasi-indestructible. De par sa constitution particulière, leurs constructeurs russes cherchent également à la récupérer ou la détruire discrètement pour éviter que les Américains ne connaissent son existence et ne percent le secret de l’invulnérabilité de son métal, conçu pour résister à la pression et à la chaleur sur Venus.

Bien évidemment, leurs tentatives se révèlent peine perdue, mais elles permettent toutefois le retour d’un personnage qu’on n’avait plus vu depuis l’épisode de la première saison Compte à rebours: la scientifique Irina Leonova, toujours interprété par la très bonne actrice anglaise Jane Merrow. On se souvient que son défunt époux et ami de Steve, le colonel Vassili Zoukov, l’avait présenté comme étant une brillante scientifique spécialisée dans la recherche spatiale. Le fait qu’elle soit dans ce double-épisode celle qui ait conçu cette sonde spatiale n’en est donc que plus logique, et bravo à l’auteur d’en avoir tenu compte et pas seulement pour des raisons de continuité.

Cette première partie se termine comme il se doit sur un moment de suspense, alors que Steve, qui cherche à retarder l’avancée de la sonde, voire de l’arrêter, se trouve en fait en terrible danger. Croyant à juste titre que ses pouvoirs bioniques lui donnent une chance face à celle-ci, Steve se lance tête baissée. Apprenant cela, Irina supplie Oscar de rappeler Steve, convaincue qu’il n’a aucune chance puisqu’en plus du métal nouveau qui protège la sonde, sa programmation l’amène à se défendre et à détruire tout ce qui l’attaque ou lui barre la route.

Le public est donc mis devant le fait accompli: Steve a affaire à trop forte partie. Et puisqu’il ne peut arrêter la sonde, qui pourra le faire et comment? Réponse dans la seconde partie, alors que cette course contre la montre et contre la mort est déjà très bien engagée et promet une belle finale.

Anecdotes :

  • Avec cet autre imposant double-épisode, Richard Moder, le réalisateur de La Femme bionique et de sa suite est maintenant rendu à onze épisodes au compteur pour la série.

  • Après avoir débuté dans l’écriture sur quelques épisodes de la brève série Gemini Man, Steven E. De Souza, qui était alors un jeune employé et auteur pour quelques journaux et la chaîne communautaire PBS, a réussi avec ce double-épisode à s’introduire définitivement dans le milieu de la télévision, alors qu’il n’avait pas encore 30 ans. Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, il a écrit un autre épisode pour la dernière saison de la série et deux autres pour Super Jaimie avant de travailler comme producteur de la deuxième saison de K2000. Dans un même temps, le cinéma hollywoodien l’a accueilli à bras ouverts, alors qu’il fût coscénariste du film culte 48 heures, et surtout l’un des auteurs de l’adaptation au cinéma de Piège de Cristal et de sa suite 58 minutes pour vivre. Reconnu comme un spécialiste du cinéma d’action à saveur humoristique, une brouille avec un commanditaire a hélas provoqué une méprise, suite à son scénario du film Judge Dredd en 1995, qui lui a fermé les portes comme scénariste qu’il avait su si bien ouvrir auparavant. Il s’est toutefois recyclé dans le domaine de la websérie (Unknown Sender) avec succès, même s’il est loin le temps où il était aux sommets d’Hollywood.

  • Trois ans après Compte à rebours, l’actrice anglaise Jane Merrow reprend ici son personnage de la scientifique russe Irina Leonova.

  • Né dans l’ancienne terre de Palestine, l’acteur juif Nehemiah Persoff (Major Popov), formé à l’Actors Studio, a commencé sa carrière à Broadway avant de se spécialiser au cinéma et à la télévision (Gunsmoke, La Nouvelle équipe, Mission: Impossible, Les Mystères de l’Ouest, Les Espions, Des Agents très spéciaux, Voyage au fond des mers, New York – Police judiciaire) dans de très nombreux rôles de vilains ou de personnages issus de différentes communautés culturelles ou ethniques. Depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale jusqu’au début des années 2000, le comédien a su démontrer une aisance pour les « accents » et les figures d’autorité provenant d’Europe de l’Est, comme c’est le cas dans ce double-épisode. Ayant pris sa retraite des écrans et des planches pour des raisons de santé, il travaille actuellement comme professeur d’art dramatique en Californie, tout en étant artiste-peintre.

  • Bien qu’elle n’ait qu’un rôle mineur d’espionne soviétique en sommeil qui est réveillée par le major Popov et qui n’est pas allé au-delà de cette première partie, Beverly Garland a connu une florissante carrière au grand et au petit écran pendant plus de 50 ans (La Quatrième dimension, Destination Danger, Rawhide, The Bing Crosby Show, Les enquêtes de Remington Steele) jusqu’à sa mort en 2008 à l’âge de 82 ans. Elle a pu également avoir la chance d’interpréter des personnages réguliers pour la sitcom My Three Sons, inédit en France, et pour des séries comme Les Deux font la paire et 7 à la maison.

  • S’il n’a pas encore rasé complètement sa moustache, Lee Majors l’a néanmoins taillé car elle est bien plus petite en comparaison des précédents épisodes de la quatrième saison.

  • Lorsque Steve descend de la colline à toute vitesse pour sauver Irina de la sonde qui avance vers elle, la caméra s'attarde sur la doublure de Lee Majors une seconde de trop. On peut effectivement le voir atterrir sur le flanc de la colline avant que le plan suivant ne montre Steve toujours en l'air.

  • Rare occasion où l’on peut voir Oscar Goldman porter une arme à feu.

  • Au début de la première partie, lorsque le fermier tire la seconde cartouche de son fusil de chasse, et un moment plus tard, lorsqu’il lance le fusil sur la sonde, il n’y a pas d’effets sonores autres que le rugissement constant du moteur de la sonde. De plus, on peut entrevoir les doigts de la personne manipulant le grappin de l’engin spatial lorsqu’il examine le fusil.

  • Un des agents dormants réagit avant d’entendre la phrase codée au téléphone du major Popov, et non après.

  • La ferme où la sonde est apparue pour la première fois est entourée d’une clôture en fil de fer barbelé avec une planche de bois au-dessus. Cela est illogique si l’on veut que les barbelés soient efficaces pour dissuader tous ceux qui voudraient franchir la propriété en sautant ou en grimpant.

  • La sonde spatiale est le dernier adversaire de Steve Austin à être reproduit comme jouet par la compagnie Kenner.

  • Le véhicule ou l’engin ayant servi pour représenter la sonde spatiale dans ce double-épisode, et dans sa suite diffusée lors de l’ultime saison, a été modifiée pour incarner un robot luttant contre le crime dans la comédie de science-fiction sortie en 1981 et demeurée inédite en France: Heartbeeps.

  • Irina affirme que le socle de la sonde spatiale fait 12 centimètres de diamètre. Pourtant lorsque Steve conçoit un anneau en métal avec sa force bionique pour éventuellement la soulever, le diamètre est visiblement trois fois inférieur.

 

-Irina (à Oscar): You don't understand. I designed that probe for Venus. Venus Oscar. A planet with temperatures of 900 degrees, 300 miles per hour winds, pressures up to 90 earth atmospheres. Even a bionic man couldn't survive under those conditions.

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14. LA SONDE DE LA MORT – 2ÈME PARTIE
(DEATH PROBE - PART 2)

Résumé :

En tentant de ralentir la progression de la sonde soviétique, Steve est sévèrement blessé à son bras bionique et doit fuir. Le missile spécial russe fait du même alliage métallique que la carapace de la sonde, n’est même pas parvenu à la détruire ou à la ralentir. Rien ne semble maintenant pouvoir contrer cette sonde rendue indestructible par son alliage métallique, et qui échappe à tout contrôle puisqu’elle a été conçue pour se mettre en mode autodéfense en cas d’agressions ou de menaces étrangères, en plus d’être capable de supporter de fortes températures. Se croyant sur Vénus, ce monstre mécanique avance selon un schéma défini et se rapproche d’une grande ville en détruisant tout obstacle sur sa route. Steve croit cependant avoir enfin trouver un moyen de l’anéantir, mais pour cela, il doit prendre tous les risques malgré une réparation de fortune à son bras bionique qui risque de le lâcher à tout moment.

Critique :

On croyait Steve Austin en danger à la fin de la première partie, et pourtant ce n’est rien à côté de ce qu’il subit quelques minutes après le début de cette seconde partie. Alors que l’affrontement se révèle inégal, comme quoi Irina avait raison de s’inquiéter précédemment, le bras de la sonde saisit celui bionique de Steve et le rend hors d’usage, passant même près de l’arracher. Ayant compris sur le coup qu’il ne pouvait rien faire, Steve se sert de toute la vitesse de ses jambes pour fuir. Une chance pour lui que la sonde ne soit programmée que pour se défendre et suivre une trajectoire précise.

Habituellement, la première partie se serait conclue justement avec cette mise hors-circuit du bras bionique, mais l’auteur a eu la bonne idée au contraire de la situer au début de la deuxième partie, plaçant ainsi le public dans le même état d’impuissance que Steve, auquel il s’identifie, et à rester sur le bout de son siège à attendre la suite. Un peu comme les Martiens dans La Guerre des Mondes, l’avancée de la sonde semble inexorable alors qu’elle s’approche d’une grande ville et qu’elle risque de faire plusieurs milliers de victimes. Même le missile russe conçu du même métal n’arrive même pas à l’égratigner.

La situation est sérieuse, ce qui force les Russes à mettre de côté la méfiance envers les États-Unis dans le contexte de la Guerre froide, encouragée par Irina qui aurait de sa propre initiative prévenue les autorités américaines si elle n’avait pas eu à obéir aux ordres de l’espion Popov. Puisque la force ne peut arrêter la sonde, le raisonnement scientifique peut-il y suppléer? Steve le croit, alors qu’il réfléchit selon une logique basée sur les règles de la physique et de la pression atmosphérique. Si le raisonnement tient debout à prime abord, elle fait s’effondrer quelque peu l’échafaudage du récit puisque si cette logique s’applique, la sonde aurait dû se rendre d’abord sur Venus, ce qui n’est pas le cas dans la prémisse établie au départ. De plus, si elle s’y était rendue pour ensuite revenir sur Terre, elle aurait donc été détruite en route, soit dans l’espace, sinon lors de sa rentrée dans l’atmosphère terrestre.

C’est bien là la seule gaffe du jeune scénariste dans ce double-épisode qui se conclut tout de même de manière trépidante, alors que Steve tente de fixer un câble au sommet de la sonde pour la hisser dans les airs par hélicoptère afin qu’elle explose de l’intérieur, sous les effets de la pression. Son bras bionique ayant été réparé temporairement par Rudy Wells, il cesse de fonctionner au moment précis où Steve risque sa vie à nouveau contre le monstre mécanique.

À travers tout ça, le récit ménage quand même de la place pour l’humour et l’émotion. Par exemple dans cette scène où Irina laisse pendant un moment trahir ses sentiments pour Steve, tout en faisant référence à son défunt mari par cette phrase: « Why is it the men I care for all have their hearts in the sky? ». Il y a aussi ce bon vieux gag du type qui s’évanouit en découvrant la nature bionique de Steve, lorsqu’un médecin militaire demande à examiner son bras « blessé » après qu’il ait échappé de justesse au monstre mécanique.

La Sonde de la mort représente le dernier double-épisode ambitieux de cette quatrième saison et sa popularité, surtout auprès des fans, a entrainé une suite au cours de la dernière saison. En prime, il a contribué à propulser la carrière de Steven E. De Souza comme auteur et producteur au cinéma et à la télévision, même si son histoire est loin d’être à toute épreuve. Reconnaissons quand même le mérite d’avoir imaginé un adversaire nouveau genre contre le héros de la série, à travers un récit mené tambour battant grâce une réalisation alerte.

Anecdotes :

  • Dans un petit rôle d’officier médical qui s’évanouit en regardant le bras bionique de Steve, on retrouve John de Lancie, qui en était à ses débuts à la télévision après quelques apparitions sporadiques dans des téléfilms. En plus de revenir à deux reprises dans la série lors de son ultime saison, il est surtout connu pour son personnage de Q dans Star Trek: La Nouvelle Génération et qui est revenu également dans Deep Space Nine et Voyager. La science-fiction semble l’attirer puisqu’il a également joué dans des épisodes de Stargate SG-1, Andromède et Docteur Who. Il a également à son actif plusieurs voix pour des dessins animés, notamment des personnages de monstres ou d’extra-terrestres, et des séries américaines pour enfants.

  • Après avoir joué un politicien corrompu dans l’épisode de la troisième saison Alcool à brûler, Austin Stoker est de retour pour la seconde fois et dernière fois dans la série, dans le rôle d’un capitaine de l’armée américaine chargé avec l’OSI d’arrêter la sonde.

  • Ce double-épisode a le mérite de s’inspirer d’événements réels dans le domaine de la conquête spatiale. En effet, l’URSS fût le seul pays à avoir véritablement envoyé des sondes sur la planète Vénus. La toute première sonde, baptisée Venera 7, a atterri sur Vénus le 15 décembre 1970, suivi d’une seconde, Venera 9, le 22 octobre 1975 qui a envoyé les premières photos prises de la surface de la planète. Trois jours plus tard, Venera 10 a suivi. Un an après la sortie de ce double-épisode en 1978, Venera 11 et 12 ont également atterris sur Vénus. Finalement en 1981, la dernière en date, Venetia 13, a pris les premières photos en couleurs de la planète et a ramené des échantillons de son sol.

  • La sonde est supposée être alimentée électriquement afin de pouvoir fonctionner de façon autonome dans un environnement spatial sans air. Sauf que des vapeurs d’échappement au diesel sont visibles à l’arrière de l’engin à plusieurs reprises.

  • Lorsque le major Popov lève le lance-roquettes juste avant de tirer la fusée pour tenter de détruire la sonde, nous pouvons voir à travers le tube de l'arme qu’il est clairement vide, sans fusée chargée à l'intérieur.

  • Lors de la scène finale, le bras bionique de Steve tire l'hélicoptère vers le bas alors qu’il est en position debout avec ses jambes serrées sur le dessus de la sonde. Cela est impossible car la force supposément bionique serait alors transmise à travers sa colonne vertébrale, ce qui lui briserait le dos qui n’est pas bionique.

  • Pour se libérer du treuil mis par Steve sur son sommet, la sonde se sert d’une scie circulaire au bout de son bras pour couper le câble.  Le premier gros plan montre des éraflures et des entailles mineures, mais dans le plan suivant, le câble est fortement effiloché avec des mèches coupées. Il est improbable que la sonde ait pu abîmer le câble du treuil à ce point en si peu de temps.

  • Lorsque Steve essaie de mettre son parachute dans l’hélicoptère, on peut voir plusieurs fois la main du caméraman qui se reflète dans le pare-brise.

  • Afin de détruire la sonde, Steve, Oscar et Irina pensent qu’elle doit être soumise à une pression interne, après avoir traversé l’atmosphère de Vénus au lieu d’y atterrir. Le problème, c’est que les premières scènes de la première partie indiquent que le lancement a échoué et que la sonde est revenue aussitôt sur Terre. De plus, si la sonde avait atteint Vénus, comment pourrait-elle avoir une "trajectoire de retour libre" pour revenir sur Terre, tel qu’évoqué dans le dialogue, alors qu’une telle trajectoire n’est pas possible? Comment pourrait-elle retrouver son élan après avoir été ralentie par le bouclier thermique lors de son entrée dans l'atmosphère de Vénus? Comment n'a-t-elle pas plutôt éclaté dans le vide de l'espace, une fois subie la pression de l’atmosphère de Vénus? Comment pourrait-elle être suffisamment perméable pour assimiler la pression atmosphérique supplémentaire, mais être imperméable après son départ et son arrivée sur Terre, à moins qu’il ait des conduits de ventilation à sens unique? Et puisque les panneaux s’ouvrent de temps en temps pour que son bras ou d’autres outils puissent sortir, c’est donc qu’ils ne sont pas étanches. Ce qui veut dire que le système informatique principal, qui est censé être protégé de l’atmosphère de Vénus, serait au contraire écrasé.

-Oscar (au sujet du major Popov): He's stalling.

-Irina: Why would they stall?

-Oscar: Because they want to keep this secret metal alloy locked up safe and tight.

-Irina: I don't believe it.

-Oscar: Believe it, Irina. This is dirty business. There isn't a government in the world that wouldn't do the same thing.

-Major Popov (voyant Steve en action): I wasn't imagining things. How'd he do that?

-Oscar: Colonel Austin is a remarkable athlete, Major.

-Rudy: Without my lab I'm like a fish out of water.

-Steve: Rudy, that's it.

-Rudy: Huh?

-Steve: What you just said. That's the key to destroying the probe.

-Oscar: What do you mean, Steve?

-Steve: The probe is like a fish out of water. I'll show you.

-Irina: Why is it the men I care for all have their hearts in the sky?

-Steve (regardant la Lune): What?

 

-Irina (soupirs): You're hopeless. (NDLA: Steve embrassera tout de même Irina un peu plus tard)

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15. UN PIED EN ENFER
(DANNY'S INFERNO)

Résumé :

Un adolescent amateur de chimie, Danny Lasswell, a mis accidentellement au point une nouvelle forme d’énergie thermochimique lors d’une simple expérience. Une telle invention a le potentiel de pouvoir remplacer le pétrole comme carburant, mais peut également devenir une arme redoutable étant donné sa puissance de combustion. Mis au courant de l’incident, Oscar charge Steve de se rendre sur les lieux afin de s’assurer que cette nouvelle forme d’énergie ne tombe pas entre de mauvaises mains. Trop tard cependant car Danny, se sentant coupable, a déjà informé le chef des pompiers Bill Brunner de l’existence de son invention, et ce dernier lui vole tous les échantillons existants afin de les vendre à un promoteur immobilier, Lazarus. Toutefois, Danny n’a pas vraiment pris de notes des composantes de la formule chimique qu’il a inventée, et l’OSI envoie le docteur Monica pour la compléter. Lazarus se rend compte également de ce fait, et envoie des hommes de main pour kidnapper le jeune adolescent afin de s’emparer de la formule.

Critique :

L’idée de départ du jeune surdoué naïf qui fait une découverte accidentelle suscitant la convoitise aurait pu déboucher sur un épisode plus réussi si l’intrigue avait été mieux construite et l’exécution avait été plus fluide. Au contraire, le récit avance par à-coups et est farci de digressions inutiles qui témoignent d’incertitudes au moment de l’écriture, à savoir quelle orientation, sérieuse ou plus légère, lui donner. Rien que la scène où Danny discute avec le professeur Monica afin de retranscrire la formule de sa découverte en est un bon exemple. Car malgré un certain humour dans le ton, elle retarde la progression narrative de l’ensemble.

Le personnage de Danny a beau s’avérer parfois attachant, et quelquefois drôle par son insouciance. Mais sa personnalité n’est pas définie clairement, ce qui nuit parfois à la relation qu’il développe avec Steve, chargé de le protéger et de lui faire entendre raison.  Il faut dire que certaines incongruités n’aident pas, comme le fait que Steve, un inconnu pour Danny et sa famille, puisse tout de même dormir chez lui, et non pas à l’hôtel, comme la simple logique l’aurait voulu. Soulignons aussi qu’on se demande comment un promoteur immobilier peut s’intéresser à une formule scientifique révolutionnaire et sait par quels moyens en tirer profit. Cela apparaît faible comme « méchant ».

Et puis curieusement, le tout trouve un semblant d’aboutissement dans la scène finale, alors que Steve et Danny tendent un piège au dit promoteur et à ses hommes de main convoitant la découverte du génie adolescent, alors qu’ils menacent de faire exploser une bombe avec le reste du carburant qu’ils possèdent. Dans ce segment, l’humour et la tension s’y mêlent plus harmonieusement, aussi bien par le fait de voir Steve en action que l’étonnement de Danny devant ses pouvoirs bioniques. Ce qui nous amène à ce moment en forme d’amusant clin d’œil où Steve donne tout un coup de pied à la bombe pour qu’elle explose sans qu’elle fasse de victimes; Steve ne pouvant y toucher de la main.

Si on ne prend pas trop au sérieux Un pied en enfer et qu’on est beau joueur, on peut le classer honnêtement dans la bonne moyenne en dépit d’un titre qui laisse perplexe et d’une mise en scène inégale, avec un souci du détail dans certaines séquences et un manque de flair dans d’autres. Le caractère fantaisiste du contenu scientifique dans le scénario fait également que s’il prête parfois à rire, il a aussi bien mal vieilli.

Anecdotes :

  • Deuxième et dernier scénario de Tom Greene pour la série et sixième réalisation de Cliff Bole.

  • Cet épisode marque les débuts comme acteur du jeune Lanny Horn, qui incarne le naïf Danny Lasswell. Cela dit, après de brèves apparitions dans des séries comme Huit, ça suffit et Starksy & Hutch, il s’est tourné davantage vers l’écriture vers la fin des années 80. Sans grand succès toutefois puisqu’aucune des séries pour lesquelles il a travaillé n’a franchi ni une seule saison, ni les frontières des États-Unis.

  • Après avoir incarné brièvement le docteur Winslow dans l’épisode Essai Mortel de la troisième saison, l’acteur polyvalent Frank Marth est de retour dans la série, cette fois dans la peau d’un personnage de vilain (le chef des pompiers Bill Brunner à qui Danny a confié l’existence de son invention) dépassé par les événements et qui ne fait pas le poids face à des gens plus forts que lui, alors qu’il cherche à marchander l’invention de Danny auprès du promoteur Lazarus. Formé au sein de la troupe de Jackie Gleason, Frank Marth a élargi son champ d’action à la télévision en composant des personnages pas toujours comiques et souvent antagonistes dans des séries comme Des Agents très spéciaux, Voyage au fond des mers, Stalag 13, Quincy, Les Envahisseurs et La Grande Vallée. Retraité depuis le début des années 90, l’acteur au visage de granit a rendu l’âme en 2014 à l’âge de 91 ans.

  • Dans l’un de ses rares rôles de patron, on retrouve Mills Watson (Lazarus) qui nous a pourtant habitué à des personnages d’hommes de main imposants, parfois maladroits dans plusieurs séries et particulièrement des westerns (Opération Danger, Le Virginien, Bonanza, Gunsmoke, Deux cent dollars plus les frais). Ce créneau l’a même rendu un temps populaire au début des années 80 (B.J. and the Bear, The Misadventures of Sheriff Lobo, Harper Valley P.T.A, tous inédits en France). L’acteur reviendra dans le double-épisode de la cinquième saison Compte à rebours, lui qui avait également participé à l’épisode Les Griffes diffusé au cours de la première saison de Super Jaimie.

  • Devenue populaire grâce à un rôle principal dans la série musicale That’s Life, et au personnage de Minnie Fay dans la comédie musicale Hello, Dolly, E. J. Peaker (Glennis, la soeur de Danny) a préféré orienter sa carrière davantage vers Broadway comme actrice et productrice. Ce qui ne l’a pas empêché d’obtenir quelques présences notables dans des épisodes de séries comme Sergent Anderson, Barnaby Jones, Section contre-enquête, les Rues de San Francisco et Wonder Woman.

  • Comme Mills Watson, John Hoyt (le docteur Spruger qui travaille pour Lazarus) a connu une carrière à la télévision largement portée sur le genre western (La Grande Vallée, Le Cheval de fer, Bonanza, La Grande Caravane, Daniel Boone, Les Mystères de l’Ouest, Le Virginien). Difficile à croire pour quelqu’un qui s’est d’abord fait la main comme comique de scène avant de jouer des rôles de soutien au cinéma dans des films comme Spartacus, Le choc des mondes et Cléopâtre. Il est mort du cancer en 1991 alors qu’il s’apprêtait à fêter ses 86 ans.

  • Dans une apparition qui apporte un élément comique au récit avec son personnage du docteur Monica, scientifique de l’OSI impatient et désespéré face au manque de rigueur du jeune Danny, on a plaisir à reconnaître David Opatoshu. Cet acteur new-yorkais au faciès particulier s’est particulièrement signalé dans de nombreux rôles de vilains dans plusieurs films noirs (La Cité sans voiles, Les Bas-fonds de Frisco, L’Ennemi public no. 1) et séries policières (Les accusés, Brigade criminelle, Sur la piste du crime, Hawaï, Police D’État), quand ce ne sont pas des personnages ethniques malins et intelligents, des espions, des figures paternelles juives ou des figures bibliques au cinéma ou à la télévision (Mission: Impossible, Opération vol, Médecins d’aujourd’hui, Buck Rogers, la minisérie Masada) pendant plus de 40 ans jusqu’à sa mort en 1996 alors qu’il avait 78 ans. Comble de l’ironie: il est également apparu dans le double-épisode de Super Jaimie intitulé Alex, qui a été diffusée la même semaine qu’Un pied en enfer.

  • Lorsque Steve saute du bâtiment avec Danny sur le dos, l’emploi d’un mannequin à la place de Danny saute aux yeux. En prime, Steve ne se rend pas compte qu’il y a clairement un quidam en arrière-plan, potentiellement témoin de son saut bionique. Plus la série avance, plus les pouvoirs de Steve sont de moins en moins secrets pour les humains évoluant dans son univers.

  • Malgré toute son expertise, le docteur Monica oublie de demander à Danny quel genre de beurre d’arachide il a mangé au petit déjeuner - salé, non salé, entièrement naturel, etc. Le savant n’a donc pas toutes les informations pertinentes pour dire quels composés chimiques auraient pu contaminer le mélange de carburant à fusée conçu par Danny.

  • Au tout début de l’épisode, l’asphalte est sec lorsque Danny monte sa fusée, pour devenir soudainement humide au moment où le jeune homme est sur le point de la lancer.

  • Dans une scène, Bill Brunner jette le flacon du carburant inventé par Danny dans une énorme fosse creuse, mais après, on voit que la substance chimique en flammes se trouve sur un large terrain plat.

  • Avec un jeune adolescent comme protagoniste, cet épisode a été évidemment conçu pour plaire au jeune public, déjà friand de la série.

  • Steve ressent une douleur et sa main droite bionique est en sueur lorsqu’il touche la bombe conçue par Lazarus et ses hommes dans la scène finale. Bien entendu, cela est incohérent avec le fait que les membres bioniques sont censés être synthétiques.

-Oscar: You better confiscate the rest of the fuel.

-Steve: Unfortunately it’s already been done. Someone's walking around with enough explosive to turn this city into a pancake.

-Steve: Rudy, don't you have some chemicals he can use as a bluff?

-Rudy Wells: As a matter of fact, I do.

-Oscar: Oh so you're in on this too!

-Rudy Wells: Oscar it's not a conspiracy. I'm just trying to help.

-Oscar: Well I guess I'm outnumbered.

 

-Docteur Monica (à Danny): What kind of scientific measurement is a tablespoon? What were you making, lasagna?

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16. LES FEUX DE L'ENFER
(FIRES OF HELL)

Résumé :

Pour combattre la crise du pétrole, l’OSI a mis au point une nouvelle méthode d’extraction et Oscar a choisi la réserve de Stoney Creek pour l’expérimenter. Mais ce projet n’est pas du goût de tout le monde, et notamment des écologistes qui veulent préserver l’état naturel des lieux. À la suite de plusieurs incendies, en apparence accidentels, Oscar soupçonne tout de même que le puit d’extraction situé dans la réserve est la cible de saboteurs et il envoie Steve sur place afin d’enquêter. Se faisant passer pour un employé travaillant au forage, Steve découvre que les soupçons d’Oscar s’avèrent fondés, mais que le groupe écologique opposé au projet est manipulé dans l’ombre pour contribuer à en retarder les expérimentations, jusqu’à la date d’échéance. Un membre du Congrès, Bert Lomax, a effectivement découvert de l’uranium sur la réserve et a tout intérêt à ce que le projet d’Oscar échoue. Le contremaître Roy Palmer et le shérif Burgess étant corrompus, Steve a du fil à retordre pour empêcher d’autres incendies criminels de se produire.

Critique :

La crise du pétrole en 1973 a eu des répercussions mondiales au plan économique et social, et a fait de l’énergie un enjeu d’importance majeur au cours des années 70. La série s’y est souvent intéressé, mais de façon indirecte et dans un cadre global. Avec Les Feux de l’enfer, c’est la première fois que cette crise est abordée un peu plus de front, et sous presque tous les angles, et c’est ce qui en fait globalement sa réussite.

Bien que l’OSI se targue souvent de faire des recherches pour développer des moyens d’exploiter l’énergie de façon plus propre, on est un peu étonné qu’elle s’intéresse dans les circonstances à l’extraction du pétrole. Il faut dire que les mentalités environnementales de l’époque n’étaient pas rendues au même niveau qu’aujourd’hui, alors que la conscientisation à cet égard était certes d’actualité, mais ne faisait que commencer.

En revanche, tous les aspects de la question sont explorés dans cet épisode et sont agencés habilement pour former une intrigue bien construite. L’auteur mêle avec équilibre conscience écologique, patrimoine territorial, corruption, hypocrisie politique et enjeu énergétique sans que la logique n’en pâtisse et sans que les nombreux protagonistes n’éparpillent son récit dans trop de directions. Sans être formellement engagée, on sent quand même tout au long du récit une mise en garde devant les fausses promesses des politiciens sur ces divers sujets de société par l’intermédiaire du machiavélique Bert Lomax, qui manipule le groupe écologique contestant les expériences d’Oscar afin de leur faire porter le chapeau concernant les sabotages des puits d’extraction, le tout à son seul profit. La bonne vieille morale de la cupidité qui ne paye pas, en somme!

Pour couronner le tout, la dose d’humour habituelle trouve sa place sans nuire au contenu grâce à quelques bonnes réparties dans le dialogue et la mise en scène ne laisse aucune place aux temps morts. On trouve bien évidemment quelques images tirés d’un film (voir Anecdotes) pour montrer les incendies de puits de pétrole, mais ils sont employés avec un juste dosage en comparaison d’autres épisodes qui en abusent.

S’il ne faut pas s’attendre à du Costa-Gavras ou du Yves Boisset dans le traitement, il reste que dans l’optique de la série, il fait bon de voir un épisode impliquant un début de réflexion sur un sujet à caractère social-politique. Même si on reste quelque peu à la surface des choses, c’est déjà pas mal de le faire dans un cadre plus direct que d’habitude, et cela vaut le mérite d’être souligné.

Anecdotes :

  • Monteur réputé au cinéma (Tonnerre de Feu, Requiem pour un espion, Osterman Weekend) et à la télévision (Tarzan, L’Homme de fer, À plume et à sang), Edward M. Abroms est passé réalisateur sur la série Columbo dont l’apport a été inestimable en post-production. En plus de la première de ses deux contributions derrière la caméra pour la série, il a réalisé des épisodes pour Kojak, Opération danger et L’Homme à l’orchidée. Il est mort récemment en février 2018 à l’âge de 82 ans.

  • Spécialiste dans l’écriture de films de série B et Z souvent fauchés à partir des années 50, Orville H. Hampton (qui œuvre parfois sous le pseudonyme d’Owen Harris) s’est taillé une réputation de scénariste archi-productif qui l’a forcément amené à travailler pour des séries télévisées. Il lui faudra attendre toutefois le succès de Perry Mason, de Lassie et de Flipper le dauphin pour qu’il obtienne une certaine crédibilité. En plus d’avoir également écrit pour Hawaï, Police D’État et L’Île Fantastique, il est également le scénariste du film culte de « blaxploitation » S.O.S. Black Guns. Cet épisode s’avère sa seule contribution aux aventures de Steve Austin. Il s’est éteint en 1997 à l’âge de 80 ans.

  • Désirant devenir avocat, Charles Aidman (Bert Lomax) a eu la piqure pour le métier d’acteur durant la Seconde Guerre Mondiale alors qu’il était officier pour la Navy. Très présent sur les planches, notamment à Broadway comme acteur, auteur, producteur et même compositeur, cet autodidacte s’est fait la main sur quelques petits rôles dans plusieurs séries western et policières au cours des années 50 avant de prendre du galon vers la fin de la décennie grâce à plusieurs personnages plus substantiels dans tous les genres existants (La quatrième dimension, Rawhide, La Grande Caravane, Brigade criminelle, Match contre la vie, Les Règles du jeu, Kung Fu, Quincy où il interprète six rôles différents). Il a conclu ce beau parcours artistique à la télévision en tant que narrateur pour la série La Cinquième dimension avant de nous quitter en 1993 alors qu’il était âgé de 68 ans.

  • Après des débuts dans le genre western au petit écran (Le Virginien, Daniel Boone) vers la fin des années 60, Ken Swofford (le contremaître Roy Palmer) a multiplié les rôles de composition au cinéma (Le Mystère Andromède, Alerte à la bombe, Annie) et présences récurrentes dans quelques séries (Le lieutenant Catalino dans Arabesque, c’est lui) comme Switch, Deux cent dollars plus les frais, À plume et à sang et la mini-série Les Héritiers. En plus de cet épisode, il est également présent dans la suite de La Sonde de la mort diffusée au cours de la dernière saison: La Sonde meurtrière.

  • Actrice blonde canadienne qui a commencé très tôt sa carrière en incarnant Louisa Von Trapp dans le classique du cinéma La Mélodie du Bonheur alors qu’elle était encore adolescente, Heather Menzies (Alison Harker, la cheffe du groupe écologique) s’est vite affichée à la télévision dans plusieurs rôles de jeunes femmes ingénues et parfois naïves à la télévision (Dragnet 1967, Opération danger, Bonanza) avant prendre une orientation plus « sex-symbol » durant les années 70 (elle a posé pour la revue Playboy en 1973) tout en incarnant des personnages plus matures (Section 4, Barnaby Jones). Elle a atteint son apogée en obtenant l’un des rôles principaux de la courte adaptation en série de L’Âge de Cristal, et dans le film culte Piranha qui a fait partie de la vague de thrillers portant sur les menaces aquatiques depuis le succès du film Les Dents de la mer. Marié avec l’acteur Robert Urich, elle a joué à ses côtés dans Vegas, Espèce en voie de disparition et Spenser avant de disparaître des écrans des suites d’un cancer des ovaires. Bien qu’elle ait gagné son combat, une tumeur au cerveau a mis fin à ses jours en 2017. Elle avait alors 68 ans.

  • Déjà une troisième présence dans la série pour Bruce Glover, qui joue ici le shérif corrompu Burgess. Il avait auparavant été vu dans Compte à rebours et Espionnage en musique.

  • Pour des raisons à nouveau budgétaires, cet épisode utilise de nombreuses images tirées du film Les Feux de l’enfer pour les scènes de puits en flammes. Sorti sur les écrans en 1968, ce film produit par Universal mettait en vedette John Wayne, qui jouait le dirigeant d’une entreprise spécialisée dans l'extinction des feux de puits de pétrole partout dans le monde.

  • Steve Austin se fait servir un verre de bière à moitié plein dans la scène au bar. Puis, son verre est rempli dans le plan suivant.

  • Toujours dans la scène au bar, Steve se bat contre quelques employés dans une bagarre provoquée pour le faire arrêter par le shérif corrompu. Durant la bagarre, Steve dévie un coup de poing avec son bras gauche, non seulement avec la force bionique, mais aussi avec le son bionique; une erreur récurrente depuis quelques épisodes.

-Steve (en prison): Hi Oscar.

-Oscar: What are you doing in here?

-Steve: Cooling off, like the man said.

-Oscar (alors que Steve veut éteindre le puits en flammes avec de la nitro): Now wait a minute, that nitro is unstable. One slip.

-Steve (ton ironique pour désamorcer la tension): Well then pick up the pieces and have me rebuilt.

 

-Oscar (après que Steve ait éteint le puits avec la nitro): Now you listen to me pal. No more stunts like that nitro explosion. I swear I thought my heart had stopped.

 

-Steve (ton ironique): Well if it ever does, I'll make sure you get a bionic replacement.

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17. LUTTE CLANDESTINE
(THE INFILTRATORS)

Résumé :

Alors que les États-Unis ont des pourparlers avec la Chine, Oscar soupçonne un promoteur de boxe, Boris Retsky, de planifier une tentative d’assassinat afin de perturber définitivement ce rapprochement diplomatique. Ce qui s’avère louche est le fait que Retsky a sous contrat des boxeurs et athlètes d’Europe de l’Est qui sont considérés comme portés disparus ou qui ont fait défection aux États-Unis. Comme Retsky est en tournée sur le sol américain pour la promotion d’un tournoi de boxe, Steve se fait passer pour le champion américain afin de découvrir véritablement ce qui se trame derrière les coulisses du ring. Il est toutefois démasqué par l’assistante de Retsky, Lena Bannister, qui est en réalité celle qui dirige les opérations impliquant ces agents infiltrés. Après avoir échappé à la mort, Steve comprend que Lena Bannister a fait venir ces boxeurs et athlètes aux États-Unis afin de voler une puce ultrasecrète de la NASA dont le poids est excessivement lourd.

Critique :

Cet épisode trahit une tendance lourde au cours de cette quatrième saison, soit la difficulté des auteurs de trouver de nouvelles idées sans sombrer dans l’exagération et la surenchère. Hélas, Lutte clandestine retombe dans le même travers routinier de la mission d’espionnage et d’infiltration beaucoup trop tirée par les cheveux pour que le public y croie ou y adhère pleinement.

Ce qui cloche dès le départ, c’est qu’il y a trop de coïncidences désarmantes et de détails incongrus pour qu’on puisse croire à ce qui passe au petit écran, malgré le mystère entourant ce que les agents infiltrés cherchent vraiment en se faisant passer pour des boxeurs. D’ailleurs, les scénaristes ont préféré aller droit au but, mais au détriment des personnages car autant Steve sait que ces boxeurs ayant supposément fait défection aux États-Unis ne sont pas ce qu’ils prétendent, autant Lena Bannister, celle qui mène les opérations (ce qu’on sait dès le départ), se doute très bien que Steve n’est pas un boxeur poids lourds de par sa morphologie.

L’intrigue ne devient intéressante que dans le dernier tiers alors que Steve est sur le point d’être liquidé tandis que Lena, ses boxeurs, et une gymnaste experte, sont en train d’exécuter leur plan de voler une nouvelle puce conçue par la NASA malgré son poids et l’extrême sécurité des lieux où elle se trouve. C’est cependant insuffisant pour rehausser les faiblesses inhérentes du script, d’autant plus que l’exécution du vol et l’intervention de Steve pour contrer les agents ennemis contiennent là aussi des incohérences flagrantes. Et puis pourquoi tant d’efforts compliqués pour dérober un objet dont l’importance reste nébuleuse?

Visiblement, on sent un essoufflement indiquant que la série est sur la pente descendante et qu’elle ne retrouvera plus les sommets qu’elle a atteint à force de brasser la même soupe. Certes, il y a encore place à certaines variations amusantes et à des histoires inédites, mais elles se feront de plus en plus rares d’ici la fin de sa diffusion.

Anecdotes :

  • Sixième épisode réalisé par Phil Bondelli.

  • Occasionnellement scénariste pour la télévision (Le Fugitif, Mannix, Sur la piste du crime, Rawhide) Sam Ross est avant tout un auteur de romans. L’un d’entre eux, Ready for the Tiger, a d’ailleurs été adapté au cinéma en France sous le titre Le Grand Frère en 1982 par Francis Girod avec Gérard Depardieu, Amidou, Jean Rochefort et Jacques Villeret. Lutte clandestine fût son dernier travail en carrière pour la télévision, qu’il a écrit avec la collaboration du consultant aux scénarios pour la quatrième saison Wilton Schiller.

  • Michael Conrad (Boris Retsky) fait sa seconde et dernière apparition dans la série. On a pu le voir dans l’épisode de la troisième saison Trafic radioactif.

  • Avec sa taille de guêpe et ses premiers pas sur scène comme danseuse aux Ballets Russes de Monte Carlo, Yvonne Craig (Lena Bannister) semblait destinée à un parcours semblable à celui d’Audrey Hepburn. Ses débuts au cinéma à Hollywood n’ont cependant pas été transcendants, et elle a fait davantage les manchettes pour sa relation avec Elvis Presley, avec qui elle joue dans deux films (Blondes, brunes et rousses, Salut, les cousins). Elle s’est alors rapidement tournée vers la télévision (Voyage au fond des mers, Des agents très spéciaux, La Grande caravane, Sur le pont la marine) et elle a trouvé une brève notoriété dans le rôle de Batgirl au cours de la dernière saison de Batman en 1967-68. Sa carrière a cependant stagné par la suite malgré des présences dans des séries comme Star Trek, Mannix, Le Magicien, et La Terre des géants. Âgée de 40 ans alors qu’elle est de moins en moins en demande au moment où elle a joué dans cet épisode, Yvonne Craig a su se recycler dans les affaires immobilières. Atteinte du cancer du sein, elle est décédée en 2015 alors qu’elle avait 78 ans.

  • On retrouve deux anciens joueurs de football américain des années 60 dans le casting de cet épisode: Joe Kapp (Cooper, l’homme de main de Lena Bannister) et Pervis Atkins (George Mason, le boxeur que Steve remplace pour sa mission). Joe Kapps fût quart-arrière pour les Minnesota Vikings dans la Ligue Nationale de Football, de même que pour les Calgary Stampeders et les BC Lions dans la Ligue Canadienne. Pervis Atkins fût flanqueur pour les Los Angeles Rams, les Washington Redskins et les Oakland Raiders. Comme bien d’autres anciens joueurs, les deux ont fait partie du casting du film Plein la Gueule mettant en vedette Burt Reynolds en 1974. En prime, ils ont en commun d’avoir fait chacun deux apparitions dans la série Sergent Anderson. Bien que Joe Kapp ait eu plus de rôles comme acteur, lui et Pervis Atkins n’ont pas connu une longue carrière dans ce métier; Kapp ayant quitté les écrans en 1984 et Atkins en 1977. Ce dernier est décédé en 2017 à l’âge de 82 ans.

  • Lutte clandestine nous présente un jeune acteur encore débutant, Harold Sylvester. Il a obtenu une certaine reconnaissance bien après cet épisode grâce à un personnage récurrent dans la sitcom Mariés, deux enfants dans les années 90. Il s’est également fait remarquer dans des épisodes de Capitaine Furillo et New York Police Blues, pour lequel il a en prime écrit deux scénarios, ainsi que dans quelques rôles de soutien au cinéma (Officier et Gentleman, Retour vers l’enfer, L’aventure intérieure). Il est également auteur et directeur de théâtre.

  • Pour la seconde fois dans la série, on peut voir des palmiers en arrière-plan alors que le récit est censé se dérouler à Washington. Ces palmiers sont visibles dans la scène où Steve s’échappe de l’ambulance à l’intérieur duquel les hommes de Lena Bannister l’emmenaient pour lui régler son compte. L’épisode Le Sourire du vainqueur contenait la même erreur.

  • Dans la même scène quelques secondes après, Steve frappe ses adversaires avec son bras gauche non-bionique, et à nouveau le son bionique se fait entendre. Peu après, alors qu’il est au volant de l’ambulance volée par les agents qui voulaient le liquider, Steve fonce vers l’endroit où la puce de la NASA se trouve en se servant de la sirène, sans pourtant avoir appuyé sur le bouton ou l’interrupteur pour le déclencher.

  • Lorsque Lena Bannister et ses hommes pénètrent dans le lieu secret où se trouve la puce qu’ils convoitent, ils enregistrent les images de la caméra de sécurité en vitesse accélérée; ce qui n’a aucun sens s’ils veulent se servir de ces images pour tromper la sécurité.

  • Une gymnaste est utilisée pour passer à travers un conduit de ventilation afin de pénétrer dans la pièce renfermant la puce et ouvrir les portes de l’intérieur afin de ne pas déclencher le système d’alarme. Pourtant, lorsque Steve arrive sur les lieux un peu plus tard et défonce ces portes avec ses jambes bioniques, l’alarme ne se déclenche pas.

  • Oscar consulte son ordinateur pour connaître la valeur monétaire de la puce de la NASA. Sur son écran, on peut voir que le mot « dollars » est orthographié avec un r de trop.

  • Le titre de départ de cet épisode était: Two Falls Out of Three.

-Lena (à Cooper au sujet de Steve): If he's a heavyweight boxer you're Marlon Brando.

-Oscar: Boris, what's next?

-Boris Retsky: Arm wrestling, international championship. (Pause, puis se tournant vers Steve) Would you like to enter?

 

-Steve: Oh no, Boris, that's a little out of my league, but thanks for asking. (Steve rigole alors qu’Oscar le regarde d’un drôle d’air). 

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18. CARNAVAL D'ESPIONS
(CARNIVAL OF SPIES))

Résumé :

Un scientifique est-allemand spécialiste en système d’armement pour missiles sol-air, le professeur Ulrich Rau, est de passage aux États-Unis pour une série de conférences, et espère rencontrer en personne Steve Austin l’astronaute pendant son séjour. Ne croyant pas aux coïncidences, Oscar charge Steve de ne pas perdre de vue le savant, car sa visite en Amérique concorde comme par hasard avec les vols d’essai d’un nouvel avion-bombardier, le B-1. Comme de fait, le savant feint un malaise cardiaque afin de quitter anonymement son hôtel pour se rendre sur le site d’une foire itinérante, sans savoir que Steve l’a suivi. De fil en aiguille, Steve découvre que la présence de Rau en ces lieux inusités s’explique par le fait qu’il est venu terminer la mise au point d’une batterie de missiles sol-air, camouflée parmi les manèges de foire et destinée à abattre le B-1 au moment de son vol d’essai.

Critique :

Encore une mission d’espionnage, voire de contre-espionnage dans ce cas-ci avec une opération de sabotage à la clé. La différence cette fois, c’est que le traitement est volontairement fantaisiste par le choix de son décor, un parc d’attractions mobile, et le caractère pittoresque des protagonistes ainsi que du savant est-allemand dont Steve cherche à découvrir le but réel de sa présence aux États-Unis.

Dès le moment où le savant Rau a un malaise cardiaque, le ton d’humour est donné et la suite abracadabrante restera au même diapason avec plusieurs situations destinées à faire sourire et rire le téléspectateur: 1-Steve qui utilise une planche et ses jambes bioniques (en accéléré !) pour traverser la rivière afin de ne pas perdre la trace du savant qu’il suit. 2-La rencontre de Steve avec la diseuse de bonne aventure. 3-Steve qui aide une petite fille à gagner un ours en peluche grâce à sa force bionique, en défonçant le gong d’un seul coup de mailloche malgré la fourberie du préposé. 4-Steve qui met « en cage » l’homme fort de la foire.  5-Les manèges qui cachent le dispositif de missiles sol-air. Rien ne manque et tout y passe.

Devant autant de moments aussi amusants que farfelus, on a parfois l’impression de regarder un film mineur d’Alfred Hitchcock où le prototype B-1 mentionné par Oscar que les espions veulent détruire s’avère un beau « MacGuffin ». Mais cela n’étonne guère puisque le scénariste Robert C. Dennis a longtemps travaillé pour la série Alfred Hitchcock présente (il a écrit 27 épisodes). Avec un tel traitement qui ne se prend pas du tout au sérieux, on en peut que fermer les yeux sur ses invraisemblances et se laisser porter en dévorant cette guimauve colorée accompagnée de barbes à papa savoureuses.

En résumé, et pour poursuivre dans la métaphore « de parc d’attractions », cet épisode se veut un divertissant tour de montagnes russes jusqu’au gag final lorsque Steve confronte le savant Rau revenu à son hôtel. Dans un tel esprit de toquade, les acteurs invités se prêtent au jeu avec un plaisir communicatif sans jamais fausser leur partition.

Anecdotes : 

  • Douzième épisode réalisé par Richard Moder. Deuxième et dernier épisode écrit par Robert C. Dennis.

  • Dans le rôle du professeur quelque peu excentrique Ulrich Rau, Lloyd Bochner en est à sa deuxième participation dans la série après avoir incarné le commanditaire de Dolenz dans Le Robot au cours de la première saison. Il revint une dernière fois dans le double-épisode Compte à rebours.

  • Formé à l’Actor’s Studio, Michael Strong (Herman Lower, l’un des hommes de Rau au parc d’attractions) est une des figures les plus reconnaissables de la télévision par ses nombreux rôles de vilains dans des séries policières (Les Accusés, Mannix, Le Fugitif, Les Rues de San Francisco) et accessoirement des espions de haut rang (Mission: Impossible, Opération vol, Les Espions, Des Agents très spéciaux). Son jeu plutôt retenu au regard furtif lui a permis de surcroit d’incarner quelques personnages inquiétants dans des séries de science-fiction (Projet U.F.O., Star Trek, Galactica 1980). Un cancer mit cependant fin abruptement à une carrière déjà bien remplie en 1980.  Il avait alors 62 ans.

  • Cheryl Miller (Kim, une employée du parc d’attractions qui vient en aide à Steve) est d’abord connue pour avoir été Paula Tracy, la partenaire de Daktari dans la série du même nom pendant trois ans. Elle avait obtenu ce rôle à la suite de sa performance et son association au grand écran avec Clarence, le lion qui louchait; lion qui a ensuite figuré dans la série. Son aisance avec les animaux l’a également amené à participer à quelques épisodes de Flipper le dauphin et dans Le Monde merveilleux de Disney. Elle s’est retirée en 1980 pour se consacrer à sa famille.

  • Gloria Manon (Madame Shara, complice d’Ulrich Rau) n’a eu qu’une modeste carrière comme actrice de troisième plan durant une vingtaine d’années dans des séries (Daniel Boone, L’Homme à la Rolls, Les Règles du jeu, Quincy) et dans quelques longs-métrages (Une certaine façon d’aimer, Charlie et la chocolaterie).

  • Le tournage a eu lieu en grande partie au parc d’attractions Pike à Long Beach en Californie. S’il n’existe plus depuis 1979, ce parc a servi de lieu de tournage pour d’autres séries, en particulier pour quelques épisodes de Starsky & Hutch, et également pour le film culte d’Eugène Lourié: Le Monstre des temps perdus en 1953.

  • En décembre 1976, un membre de l’équipe de production de la série, qui préparait le tournage de l’épisode au parc d’attractions Pike, voulût déplacer ce qu’il croyait être un mannequin en cire suspendu lorsque l’un des bras du mannequin est tombé. Cette chute a mis à jour des os à même le mannequin qui ont mené à une enquête et à une autopsie. Avec l’aide d’un célèbre coroner, Thomas Noguchi, il fût établi que le mannequin était en fait le cadavre d’Elmer McCurdy, un voleur de banque du début des années 1900. Tué par balle en 1911, il a été pendant plus de 60 ans exposé dans des maisons hantées, des musées de cire et des parcs d'attraction, gagnant plus d'argent que lorsqu'il était encore en vie, sans que personne ne sache la vérité. Il a finalement été enterré à Guthrie, dans l'Oklahoma, à côté d'un hors-la-loi encore plus célèbre, Bill Doolin, le 22 avril 1977, soit un jour avant le 38e anniversaire de Lee Majors. Bien évidemment, des membres de l’équipe de production de la série ont assisté aux funérailles.

  • Rappel: la Ford dorée qui transporte Ulrich Rau vers le parc d’attractions est la même voiture que l’agent Marteen conduisait dans l’épisode Le Condor des Andes.

  • Alors que Rau teste la Grande Roue du parc pour vérifier le système de missiles qui y est camouflé, on entend dans la bande-son les cris d’une foule, comme s’il y avait des gens à bord. Ce qui s’avère le contraire à l’image, alors que la Grande Roue est visuellement vide de tout occupant.

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19. U-509
(U-509)

Résumé :

Un ancien sous-marinier britannique décoré, Henry Bulman, a réactivé un U-Boat nazi abandonné dont il se sert pour menacer les États-Unis. Si les autorités ne lui versent pas 20 millions de dollars, Bulman a l’intention de répandre sur la côte Est un gaz neurotoxique pouvant tuer des milliers de personnes sur un rayon de 100 km. Le gaz étant soluble dans l’eau, impossible de couler l’U-Boat sans risquer la propagation du gaz. Ignorant s’il s’agit d’un bluff ou non, la Navy accepte que l’OSI envoie Steve Austin à bord du sous-marin allemand pour vérifier si la menace de Bulman est réelle, et le cas échéant, dérober les capsules de gaz. Steve est toutefois capturé par les hommes de Bulman et découvre que ce dernier ne bluffait pas. Lorsque la Navy, sans nouvelles de Steve, décide d’attaquer l’U-Boat, il incombe à l’homme bionique d’agir vite afin d’empêcher une catastrophe, alors que Bulman est sur le point de mettre sa menace à exécution en guise de représailles. 

Critique :

Avec son vieux sous-marin allemand et son commandant britannique issu de la Deuxième Guerre mondiale, cet épisode nous rappelle plusieurs films de guerre des années 50 et 60, particulièrement ceux produits en Grande-Bretagne. Malgré le risque de paraître ridicule et démodé alors que le genre s’essoufflait au cours des années 70, U-509 procure un charme rétro et cela nous change des schémas usuels dans lesquels la production a eu trop tendance à se rabattre depuis quelques temps.

Ce qui aide certainement à rendre l’épisode crédible, considérant que la proposition de départ peut difficilement être prise au sérieux, c’est la performance de l’acteur néo-zélandais Guy Doleman dans le rôle du sous-marinier anglais Henry Bulman. Son flegmatisme et son habileté à composer avec classe et retenue cet officier de marine déchu qui fait chanter le gouvernement américain constituent en grande partie l’attrait d’U-509. Et par son caractère posé, stratégique et réfléchi, on peut dire qu’il s’agit d’un vilain plutôt atypique dans la série, qu’il ne faut surtout pas sous-estimer malgré certains atours plutôt sympathiques; ce que Steve découvrira très vite une fois à bord du sous-marin.

Le jeu de Guy Doleman et le ton quelque peu « à l’anglaise » adopté pour cet épisode de circonstance crée l’illusion d’une certaine lenteur en comparaison d’épisodes plus rythmés. Seulement voilà, il s’agit bien d’une illusion car on y trouve bien peu de moments ennuyeux malgré quelques petites anomalies qui nous font tiquer. Comme quoi certains ingrédients à l’ancienne, alors que la tendance actuelle des séries télé est de tout accélérer pour retenir l’attention du public, fonctionnent encore, surtout quand elles s’avèrent d’un goût plus sobre et moins tape-à-l’œil, si l’on peut dire.

Les membres de l’équipage qui accompagnent Bulman sont cependant loin de servir de faire-valoir. Motivés par l’appât du gain, mais pas tous enclin à aller jusqu’à tuer des milliers d’innocents, Steve espère tirer parti de la division au sein de ce groupe pour retourner la situation à son avantage alors que la Navy décide d’attaquer le U-Boat, ignorant que le gaz neurotoxique existe réellement, en lui jetant des grenades sous-marines. Un autre cas où Steve ne saurait compter uniquement sur ses pouvoirs bioniques pour empêcher une catastrophe.

Derrière l’apparence d’une histoire banale contenant une menace à prime abord modeste, U-509 se révèle finalement un suspense très correct qui se savoure avec une élégante frugalité.

Anecdotes : 

  • Septième et avant-dernier épisode réalisé par Phil Bondelli, encore sur la brèche.

  • Unique épisode sous la plume de Michael Wagner, il est largement connu pour avoir écrit pas moins de 60 scripts pour la série Capitaine Furillo. Il est mort prématurément à l’âge de 44 ans en 1992.

  • L’acteur néo-zélandais Guy Doleman a à son crédit plusieurs rôles à la radio et dans le cinéma australien au début des années 50. Après avoir tenté sa chance sans succès à Hollywood, c’est en Grande-Bretagne qu’il parvint à s’imposer, surtout dans le film d’espionnage à partir des années 60. Qui ne se souvient pas du comte Lippe, membre du S.P.E.C.T.R.E. dans Opération Tonnerre, film de la saga James Bond? Du Colonel Ross dans la trilogie Harry Palmer aux côtés de Michael Caine (Ipcress Danger Immédiat, Mes Funérailles à Berlin, Un Cerveau d’un milliard de dollars)? C’est lui également qui incarne le premier Numéro 2 dans le tout premier épisode de la série culte Le Prisonnier. Ses apparitions à la télévision se comptent toutefois sur les doigts d’une seule main (Chapeau melon et bottes de cuir, Matt Houston,  Arabesque); l’acteur préférant le cinéma et le théâtre jusqu’à ce qu’un cancer du foie ait mis fin à ses jours en 1996. Il avait alors 72 ans.

  • Doté d’un physique musclé doublé d’un regard inquiétant, Steve Sandor (Covell, l’un des hommes de Bulman) a roulé sa bosse dans plusieurs rôles d’hommes de main effrayants et intimidants au grand (Violence à Jericho, Les Démons de la violence, L’Homme sans merci, Stryker) et au petit écran (Star Trek, L’Homme de fer, Les Rues de San Francisco, Drôles de dames, ChiPs, L’Agence tous risques, K2000, L’Homme qui tombe à pic) jusqu’à sa retraite en 1998. Il est finalement décédé en 2017 à 79 ans.

  • William Sylvester fait ici sa seconde apparition dans la série après l’épisode La Bonne cause diffusé au cours de la seconde saison. Son personnage de l’amiral Prescott, que l’on peut voir ici, sera de retour dans le double-épisode Les Requins au début de la cinquième saison. Il partage ainsi avec Gary Lockwood, avec qui il a joué dans 2001: Odyssée de l’espace, le fait d’avoir incarné plus d’une fois le même rôle dans la série.

  • Dans un petit rôle, on retrouve l’acteur anglais Ian Abercrombie, mort en 2012 à 77 ans. C’était la première de ses deux apparitions dans la série. Confiné pendant longtemps dans des emplois très mineures au cinéma et à la télévision, il a finalement obtenu plus de reconnaissance avec l’âge, suite à son passage dans la sitcom à succès Seinfeld dans les années 90. Néanmoins, c’est dans les voix pour des dessins animés et les jeux vidéo qu’il s’est signalé, notamment en étant la voix d’Alfred Pennyworth dans la série dérivée de Batman: Les Anges de la nuit et du chancelier Palpatine dans la série de La Guerre des étoiles; Clone Wars.

  • Curieusement et sans aucune explication, le sous-marin identifié U-509 dans cet épisode réapparait dans le double-épisode Les Requins au début de la dernière saison. C’est parce que les mêmes prises de vues extérieures du sous-marin ainsi que des images d’archives ont été réutilisées par souci d’économie.

  • Erreur de continuité: le sous-marin est montré gisant au fond de la mer dans plusieurs plans pendant une bonne partie de l’épisode sans jamais se déplacer par la suite. Pourtant dans d’autres plans suivants, on peut voir le submersible à mi-profondeur et même en train de couler après que les charges sous-marines explosent.

  • À un moment donné dans l’intrigue, Oscar affirme que l’ultimatum de 24 heures imposé par Bulman est presque écoulé. Peu après, alors que Steve est à bord du sous-marin, on peut pourtant entendre un des hommes de Bulman dire qu’il reste 14 heures avant que l’ultimatum arrive à échéance.

  • Les scènes à l’intérieur du sous-marin ont été filmées à bord d’un vrai submersible datant de la Seconde Guerre Mondiale qui était exposé aux quais de Long Beach. Le tournage fût d’ailleurs éprouvant pour les comédiens et pour l’équipe technique suite à une explosion qui est survenu à proximité des quais et bien évidemment à cause des espaces étroits à déconseiller aux claustrophobes. En entrevue, Lee Majors a avoué avoir eu très peur lors de la scène où il entre dans un tube lance-torpille avec de l’eau partout dans ce si petit espace.

  • Une fois qu’il a pénétré à bord du sous-marin, Steve utilise une lampe-torche pour se retrouver. Logiquement, il n’en a point besoin puisque son œil bionique lui confère une vision infrarouge.

  • Cet épisode est le dernier de la série produit par Lionel E. Siegel.

-Amiral Prescott: There isn't a diver in the world that could get that outer hatch open at 300 feet.

-Oscar: I was thinking of Colonel Austin.

-Admiral Prescott: King Kong couldn't open a hatch at that depth!

(Steve ouvre alors la porte d’un coffer-fort dans le bureau de l’Amiral avec sa force bionique).

-Admiral Prescott: Good grief, is this a prerequisite of going to the moon?

-Oscar: I'll explain it to you later.

-Steve: Sorry to mishandle government property, admiral.

-Admiral Prescott: That's ok, son. That's ok.

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20. LAVAGE DE CERVEAU
(THE PRIVACY OF THE MIND)

Résumé :

L’excentrique savant George Berman a prévenu l’OSI que son assistant Bob Kemps cherche à l’impliquer dans un projet pour le compte de mystérieux « amis » qui sont prêts à lui payer un million de dollars. Devant le caractère louche de cette démarche, Oscar Goldman a monté un plan pour démasquer les têtes dirigeantes de cette nébuleuse organisation. Après avoir « écarté » Bob Kemps temporairement de l’entourage du savant, Steve Austin, grimé pour la circonstance, prend la place de Berman après avoir été formé brièvement au plan scientifique pour donner le change. Chloroformé et emmené au sein d’un laboratoire secret, Steve apprend par l’un des hommes de cette organisation, Terry, qu’il doit travailler avec une collègue russe kidnappée, Tatiana Batalova, sur un projet que le vrai Berman a abandonné, soit la confection d’un ordinateur biocybernétique capable de lire l’esprit humain. Se sachant dépourvu des connaissances scientifiques nécessaires pour réaliser ce projet, Steve doit jouer une partie serrée pour ne pas être prématurément démasqué, le temps d’identifier le commanditaire principal de l’organisation.

Critique :

À première vue, on s’aperçoit que quelque chose cloche avec cet épisode: c’est qu’il n’a de toute évidence pas été conçu pour cette série et pour Steve Austin, mais plutôt pour Joe Patton, le personnage du pilote L’Imposteur présenté plus tôt au cours de la saison Quatre. En effet, les paramètres de la mission impliquant l’apprentissage rapide de l’équivalent de dix mois de contenu dans le domaine de la biocybernétique, elle aurait mieux convenu à Joe et à l’invention de Rudy Wells pour implanter tout ce savoir dans le cerveau de Joe Patton.

Au lieu de cela, nous voyons Steve se servir de son bras bionique pour tourner les pages de tous les documents qu’il doit lire et assimiler afin de jouer le rôle du savant George Berman, ce qui suscite d’emblée le rire involontaire des téléspectateurs. Steve a beau avoir des connaissances scientifiques au-dessus de la moyenne en tant qu’astronaute, mais de là à apprendre plus vite grâce à son bras bionique; il ne faut tout de même pas exagérer!

Plus tard, lorsque Steve apprend qu’il doit concevoir un projet du vrai docteur Berman, en l’occurrence un super-ordinateur pouvant lire l’esprit humain, on dépasse encore davantage les bornes de la plausibilité. À un point tel où l’on se moque que Steve se trouve dans une situation précaire pour accomplir sa mission, puisque l’on a déjà décroché de l’intrigue, ce qui fait que la suite nous fait rire davantage que de retenir notre attention, même si la scientifique Tatiana Batalova a découvert la supercherie assez vite.

La suite est à l’avenant, et on sent Lee Majors mal à l’aise dans cet épisode où il n’est visiblement pas à sa place, quoique ce malaise contribue à la difficulté de Steve de gagner assez de temps pour réussir à découvrir le commanditaire de l’organisation voulant s’approprier les recherches de Berman et Tatiana, sans être démasqué. Mais clairement, il aurait été plus approprié et intéressant de voir ce que le tout aurait donné si cela avait été Joe Patton qui aurait eu à accomplir cette mission compliquée. 

Anecdotes :

  • Cet épisode est un cas unique dans la série puisqu’il a été écrit par Vanessa Boos, dont ce fût le seul scénario de fiction en carrière, et a été réalisé par James « Jimmy » Lydon, dont ce fût l’unique réalisation. Lydon est d’abord et avant tout un acteur qui a fait ses débuts dans les années 40, alors qu’il était encore adolescent, dans plusieurs films de séries B où il incarne le personnage d’Henry Aldrich. Détestant les projecteurs et refusant de devenir une star, il s’est promené ensuite d’une série télé à l’autre (La Grande caravane, Sur la piste du crime, À plume et à sang, Cannon, Deux cent dollars plus les frais, Simon et Simon) jusqu’à sa retraite en 1987. Il a aussi bossé comme producteur (77 Sunset Strip, M.A.S.H.) et auteur (Hawaï, Police d’État) et on a pu le voir dans un petit rôle dans l’épisode de la seconde saison de la série: Les Visiteurs de l’espace.

  • Ancien mannequin et imitateur, Paul Mantee (Terry, le représentant de l’organisation) est un acteur d’origine italienne (son vrai nom de famille est Marianetti) qui est devenu une figure largement reconnue pour avoir incarné des rôles d’importance dans plusieurs films de genre qui ont obtenu un certain culte chez les fans (Robinson Crusoé sur Mars, Opération Hong Kong, La Trahison se paie cash, Le Faiseur d’épouvantes, Day of the Animals). Également très visible à la télévision (Voyage au fond des mers, Mannix, Sur la piste du crime, Quincy), les spectateurs des années 80 se souviennent de lui pour ses personnages récurrents d’Al Corassa dans Cagney & Lacey et du commandant Tom Clayton dans Rick Hunter. Il est décédé à l’âge de 82 ans en 2013.

  • Nantie d’une belle expérience en danse classique, Suzanne Charny (Tatiana Batalova) a pu faire ses débuts comme actrice dans la comédie musicale Sweet Charity. S’en est suivi quelques invitations dans des séries populaires des années 70-80 (Docteur Marcus Welby, Dossiers brûlants, Deux cent dollars plus les frais, Kojak, Starsky & Hutch, L’Incroyable Hulk) avant qu’elle ne se consacre à son autre passion artistique: la sculpture. En plus d’un passage dans Super Jaimie, on peut la revoir dans l’épisode de la dernière saison de la série: Comme sur des roulettes.

  • Roger Perry (Docteur George Berman) fait ici sa seconde et dernière apparition dans la série. On avait pu le voir dans l’épisode de la seconde saison La Voyeuse.

  • Lavage de cerveau marque la dernière apparition de la moustache de Steve Austin. À la demande des fans, Lee Majors avait rasé celle-ci avant la fin du tournage de la quatrième saison, alors qu’il restait deux épisodes à tourner.

  • Encore une fois, on entend l’effet sonore bionique alors que Steve attaque un homme de main avec son bras gauche non-bionique.

  • Pour les besoins de sa mission, Steve doit assimiler l’équivalent de dix mois d’apprentissage scientifique en trois jours afin de jouer le rôle du docteur Berman. Preuve que Joe Patton et l’ordinateur de Rudy Wells auraient bien mieux convenus en pareil cas. Notons que pour ce faire, Steve se sert de son bras bionique supposément pour emmagasiner l’information plus rapidement, pour tourner les pages. Ce qui s’avère une des rares fois où l’on montre les pouvoirs de Steve en vitesse accélérée à l’écran plutôt que l’emploi du ralenti.

  • Afin de placer un papier absorbant devant une caméra de surveillance pour dissimuler ce qu’il veut faire, Steve fait un saut bionique directement devant l'objectif, risquant ainsi de révéler à la sécurité qu'il est surhumain et qu’il s’apprête à faire quelque chose à son insu.

  • Lorsque Steve et Tatiana Batalova s'échappent par le balcon, elle suggère de descendre par le tuyau de drainage sur le côté de la demeure. Comme Steve ne veut pas vraiment s'échapper, il arrache délibérément le tuyau du mur et le rejette. À ce moment-là, au bas de l'écran, on peut voir la main d’un technicien retirer le tuyau.

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21. MISSION SOUTERRAINE
(TO CATCH THE EAGLE)

Résumé :

Deux scientifiques de l’OSI sont portés disparus alors qu’ils étaient à la recherche d’un minerai radioactif en plein territoire apache. Steve part à leur recherche, mais il doit composer avec les membres de la tribu apache réticents à lui venir en aide. Persuadé que les scientifiques se trouvent quelque part en terre sacrée pourtant interdite aux Blancs, Steve persuade le conseil de la tribu de passer une série d’épreuves afin d’obtenir le droit de la traverser dans le but de capturer le Grand Aigle. Grâce à ses pouvoirs bioniques, Steve réussit avec succès les trois épreuves du rituel apache et il peut donc fouler la terre sacrée pour accomplir sa mission, sans oublier de chercher à capturer le Grand Aigle au passage. Il ignore toutefois que Poing de Fer, l’homme-médecine de la tribu, n’a pas l’intention de le laisser retrouver les scientifiques disparus, car il tient à monnayer le minerai radioactif à son seul profit.

Critique :

Actuellement en Amérique du Nord, la question des peuples autochtones qui luttent pour davantage de reconnaissance, une plus grande implication dans les décisions démocratiques, contre le racisme, moins de pauvreté et surtout le respect de leurs droits territoriaux face à des entreprises minières ou pétrolières spoliant leur environnement, s’avère toujours brûlante sur le plan politique et social. Il est donc notoire de souligner que la série ait abordé cette question il y a quarante ans avec cet épisode, dont le titre français s’avère vague et peu approprié.

Judy Burns, l’autrice d’excellents épisodes comme Kamikaze et L’Enfant loup, où il était question de protagonistes éloignés de la civilisation moderne, a su saisir avec sensibilité le mode de vie des peuples autochtones. D’une part, les personnages sont présentés avec respect et empathie. D’autre part, Steve ne fait pas montre d’une attitude méprisante à leur égard, au point même de leur demander à passer les épreuves du rituel apache afin d’être accepté parmi les membres de la tribu et traverser leur territoire sacré sans violer leurs traditions et leurs coutumes.

C’est l’une des rares fois où l’OSI n’a pas le beau rôle dans l’intrigue alors que l’organisation convoite un minerai radioactif sur un territoire appartenant aux peuples autochtones. Toutefois, l’autrice nuance son propos en évoquant le fait que certaines personnes de la tribu, tenté par l’appât du gain, cherchent à chasser l’OSI pour leurs profits personnels et non pour défendre les droits des leurs. Dans la réalité, ce genre d’attitude a souvent été source de division parmi les gens issus des Premières Nations, car cette forme de corruption fût un frein dans leur lutte pour la reconnaissance de leurs droits et contre les discriminations à leur endroit. Pas étonnant que cette question continue de faire couler beaucoup d’encre de nos jours.

Cet épisode marqué du sceau de la réhabilitation des peuples autochtones au grand et au petit écran, qu’on a pu voir depuis le début des années 70 au cinéma, n’échappe toutefois pas à certaines fautes de goût typiques. Par exemple, le fait que certains acteurs interprétant les Apaches s’avèrent en réalité des Blancs, et non de vrais Apaches, même si on en retrouve certains. Comme quoi leur cause progresse, mais lentement, car il reste encore beaucoup de chemin à parcourir.

À tout le moins, il faut saluer ici la sincérité du regard positif porté envers ces gens, dont le portait a souvent été injustement tracé de manière sombre et farci de clichés dans de trop nombreux westerns manichéens au cinéma et à la télévision. Ce n’est qu’un juste retour des choses après qu’ils aient presque toujours été décrits et vus comme des sauvages faits tout d’une pièce, brutaux et sanguinaires. 

Anecdotes :

  • Huitième et dernière réalisation de Phil Bondelli pour la série.

  • Quatrième et dernier scénario pour la série de Judy Burns, encore une fois excellente. Elle a toutefois collaboré avec l’auteur Peter R. Brooke, né en Allemagne et décédé en 1999 à l’âge de 78 ans. Bien qu’il ait peu de scripts à son actif, Brooke a surtout écrit pour les séries suivantes au cours des années 50: La Flèche brisée, Remous, 77 Sunset Strip et Sugarfoot; les deux dernières étant restées inédites en France.

  • Bien qu’il ait été vu dans tous les genres au cinéma et à la télévision, c’est surtout le western qui a fait la marque de Peter Breck comme acteur (Nuage d’Argent, l’allié de Steve au sein de la tribu), aidé par sa grande taille et une certaine élégance, en plus d’une aisance à « dégainer » rapidement. Sa route avait déjà croisé celle de Lee Majors dans les années 60, alors qu’il jouait son frère aîné dans La Grande Vallée, et leur amitié l’a amené à incarner à nouveau le même personnage dans L’Homme qui tombe à pic, en plus de trois autres comme artiste invité pour d’autres épisodes. Il aurait pu devenir une star de cinéma, étant donné qu’il fût vedette dans des longs-métrages comme Shock Corridor de Samuel Fuller et Benji, film familial bien connu qui avait un chien pour protagoniste. Mais il a préféré quitter Hollywood pour le Canada, où il y a fondé une académie de théâtre qu’il a dirigé pendant une dizaine d’années, jusqu’à ce que son fils succombe d’une leucémie. Le traumatisme laissé par le deuil fit qu’il s’est retiré progressivement des écrans jusqu’à ce qu’il rejoigne son fils en 2012. Il avait alors 82 ans.

  • Comptant parmi les rares acteurs américains issus des Premières Nations, Dehl Berti (Poing de Fer) est un authentique Apache Chiricahua qui a joué à la télévision (et parfois au cinéma) divers personnages faisant partie des peuples autochtones, depuis les années 50 jusqu’à la fin des années 80 (Rintintin, Bat Masterson, Bonanza, Deux cent dollars plus les frais, Simon et Simon, Buck James, Le Cavalier solitaire). Il est mort d’une attaque cardiaque en 1991 alors qu’il avait 70 ans.

  • Tout comme Telly Savalas, George Loros (Ours Solitaire, le complice de Poing de fer) est un acteur américain d’origine grecque, qui parle d’ailleurs couramment la langue du pays d’Hérodote. Pas étonnant qu’il ait joué dans deux épisodes de Kojak. C’est d’ailleurs dans des rôles de flics ou de mafieux qu’on a pu le voir à partir des années 70 dans plusieurs épisodes de séries comme Baretta (5), Deux cents dollars plus les frais (6), et bien évidemment Les Soprano (16).

  • Née en 1956 aux États-Unis, Kathleen « Kathy » Beller (Petite Renne, la fille d’Ours Solitaire qui vient en aide à Steve) a fait ses débuts au théâtre dès l’âge de 13 ans en Angleterre. Après avoir mis le pied à l’étrier au plan professionnel grâce à un petit rôle dans Le Parrain – 2ème Partie, elle a commencé à obtenir des invitations pour plusieurs séries populaires des années 70 (Médecins d’aujourd’hui, Section contre-enquête, Baretta, Hawaï, Police d’État). À l’aube de la trentaine, elle est devenue l’une des vedettes de Dynastie lors de ses trois premières saisons, et d’une série inédite en France: The Bronx Zoo. Priorisant la famille plutôt que sa carrière, elle a quitté le petit écran à partir des années 90 pour se consacrer à l’éducation de ses trois enfants. Elle songe depuis 2017 cependant à faire un retour comme actrice.

  • Bien avant qu’il ne devienne une star confirmée de la télévision américaine grâce à des séries comme Simon et Simon et Major Dad, l’acteur Gerald McRaney a mangé son pain noir dans plusieurs petits rôles durant les années 70, incluant dans cet épisode où il est l’un des deux scientifiques de l’OSI enfermés dans une caverne au tout début.

  • La moustache de Steve est définitivement disparue à partir de cet épisode.

  • Comme cela arrive souvent dans les films et les séries, une actrice ayant l’âge d’une jeune adulte joue le rôle d’une adolescente. En effet, le personnage de Petite Renne a 16 ans d’après le dialogue alors que son interprète, Kathleen Beller, avait à l’époque 21 ans.

  • Le Grand Aigle que Steve doit capturer et ramener vivant au sein de la tribu Apache se nomme Torak.

  • Lorsque Steve veut déplacer par sa force bionique les rochers bouchant l’entrée de la caverne où sont enfermés les scientifiques, cela saute aux yeux à l’écran qu’il s’agit de faux blocs fait de mousse et de plastique, car ils sont tous de la même couleur, de forme semi-sphérique et présentent des contours arrondis similaires.

  • La flaque d'eau que Steve boit et qui a été préalablement empoisonné n'a pas l'air naturelle. Le sable qui l'entoure est visiblement amorti par les infiltrations. De toute évidence, il ne s'agit que d'une flaque formée à partir d'eau versée dans un creux fait à même le sol sableux.

  • Lorsque Steve entre dans la caverne, on peut voir qu’il y a une lumière venant de gauche à droite, avec l'ombre de Steve sur le côté droit. Pendant un instant, Steve lève son bras gauche afin de protéger ses yeux de la lumière. Dans les faits, aucune lumière ne devrait être dans la caverne.

  • Selon Judy Burns, cet épisode fût inspiré par le film de Nicolas Roeg La Randonnée, sorti en 1971 et qui raconte l’histoire de deux enfants égarés dans le désert australien pris en charge par un Aborigène.

  • D’après Lee Majors, les conditions de tournage pour cet épisode furent difficiles à cause du froid de la saison hivernale et de la présence de nombreux animaux, plus difficiles à contrôler. Par exemple, pour tourner les fameux ralentis montrant Steve en action avec ses pouvoirs bioniques, personne d’autre ne devait bouger, alors que les animaux remuaient sans cesse au moment de filmer ces séquences.

  • Judy Burns ne semble jamais à court d’idées pour enrichir ses scénarios. Par exemple, afin que Steve soit accepté et respecté par la communauté Apache, il doit notamment gagner un duel au bras de fer avec sa main gauche non-bionique.

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22. LE TÉLÉTYPE FANTÔME
(THE GHOSTLY TELETYPE)

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Résumé :

Alors que Steve consulte une formule ultrasecrète portant sur les recherches du docteur Brenner concernant le prolongement de la longévité de la vie humaine, celle-ci s’efface inexplicablement sous ses yeux. Accusé d’espionnage et de vol d’informations scientifiques confidentielles, Steve consulte un ami magicien, Murdoch, afin d’espérer obtenir un début de piste pour trouver les responsables de cette mystification et prouver son innocence. Son enquête l’amène à découvrir l’existence de deux jumeaux, Margaret et Davey Wagner, dotés de pouvoirs télépathiques et souffrants d’un mal qui les font vieillir plus rapidement que la normale. Ces derniers se sont emparés de la formule du docteur Brenner dans l’espoir d’arrêter leur excroissance et prolonger leur existence, quand bien même si cela implique des expériences sur des cobayes humains innocents afin d’accélérer le processus pour aboutir à des résultats concrets.

Critique :

L’introduction accrocheuse, avec cette formule qui s’efface sous nos yeux, ou plutôt celle de la caméra, laissait présager un épisode mystérieux à souhait pour conclure cette quatrième saison. Mais quelques segments qui en retardent la progression, bien qu’amusant comme ce moment où Steve visite un voyante extralucide, et ayant déjà été récemment mieux employée (ex. dans Carnaval d’espions) vient gâcher quelque peu la sauce.

C’est la quatrième fois que Steve est confronté aux pouvoirs cérébraux. On se rappelle notamment le PES qui a été largement évoqué dans la série. Tellement qu’on se demande pourquoi la jeune Audrey Moss ne figure pas dans cette histoire, car il aurait été normal dans les circonstances que Steve qui la connaît bien, aille la consulter. Sans parler de sa présence qui aurait pu apporter la fraîcheur nécessaire à cet épisode sans pour autant gâcher son aura de mystère.

En lieu et place, on retrouve un nouveau protagoniste, soit un magicien ami de Steve du nom de Murdoch qui le conseille et le guide. Sa présence confirme fort probablement l’hypothèse qu’Audrey était d’abord envisagée au moment de l’écriture du script, mais étant donné l’indisponibilité de l’actrice Robbie Lee, son personnage fut transformé pour devenir le magicien Murdoch. Heureusement, ce changement ne gâche pas trop l’ensemble, sauf au final alors que les deux jumeaux, plus dangereux que ne le laisse paraître l’innocence de leur âge, prennent le contrôle mental de Steve et le poussent à attaquer son ami Murdoch. Imaginez la même scène si cela avait été Audrey, et vous avez bien fort probablement plus de possibilités dramatiques et davantage de tension.

Les quelques trous dans la logique du scénario posent également problème car il est difficile de comprendre pourquoi Steve pense que la magie peut expliquer la disparition de la formule. Bien que Murdoch lui explique l’importance de détourner l’attention pour créer l’illusion, ce n’est qu’à partir du moment où Steve rend visite au docteur Brenner, le créateur de la formule, que le corps du récit commence à prendre forme jusqu’à ce moment fort où Steve, alors qu’il est surpris en train d’entrer par la fenêtre dans une maison comme un vulgaire cambrioleur, voit avec stupeur sa carte d’identité s’effacer alors qu’il veut s’identifier.

Signalons en terminant que Le Télétype fantôme contient certains éléments empruntés à des succès cinématographiques. Ainsi, les deux jumeaux aux pouvoirs mentaux sont directement inspirés des deux jeunes ayant les mêmes dons dans le film à succès La Montagne ensorcelée sorti en 1975; bien qu’ils en représentent la face maléfique par leur égoïsme et leur absence complète d’éthique moral au sujet des expériences scientifiques sur des cobayes humains pour arriver à leurs fins. On peut également citer comme emprunt Le Secret de la Planète des Singes et ses mutants affectés par les radiations nucléaires aux pouvoirs télépathiques similaires à ceux des Wagner, et bien évidemment au film-culte Le Village des Damnés avec ses jeunes également télépathes et ayant le même comportement hostile.

Anecdotes : 

  • Pour la seconde fois après Cliff Bole, la production a choisi de confier à son premier assistant réalisateur les rênes d’un épisode pour la première fois. C’est donc Tom Connors III qui est en charge derrière la caméra, mais à la différence de son prédécesseur, sa carrière comme réalisateur fût très brève puisqu’il n’a qu’à son crédit que le double-épisode La Sonde meurtrière diffusé lors de la dernière saison, un épisode de Super Jaimie et trois de L’Homme qui tombe à pic. Visiblement un modeste dilettante, Tom Connors III a préféré demeurer premier assistant, voire réalisateur de seconde équipe (Super Jaimie, Code Quantum, Magnum, Les Deux font la paire), tel un bon soldat fidèle. Il a d’ailleurs retrouvé Lee Majors sur le tournage du film Des Nerfs d’acier en 1979 et sur le téléfilm-réunion Mission bionique en 1987 avec également Lindsey Wagner.

  • Deuxième épisode officiellement écrit par le consultant aux scripts de cette quatrième saison Wilton Schiller.

  • Qui de mieux qu’un vrai magicien pour incarner un personnage de magicien? Larry Alexander (Murdoch) est effectivement un magicien professionnel devenu aujourd’hui l’une des grandes figures américaines du marketing télévisé, alors qu’on peut le voir dans plusieurs infopubs pour faire la promotion de toutes sortes de produits. Formé par un autre magicien, Mark Wilson, qui était le patron d’une compagnie de divertissement, Larry Anderson a pu ainsi faire ses débuts au petit écran dans son propre rôle dans la série Le Magicien, en plus d’y être le conseiller technique et le professeur de sa vedette principale, Bill Bixby. Touche-à-tout, il a suivi des cours dans tous les départements audiovisuels (production, photographie, écriture, réalisation) et artistiques (jeu d’acteur, improvisation). Il est ainsi passé de quelques apparitions dans des séries (il est Michael Long dans le pilote de K2000 avant la chirurgie qui le transforme en Michael Knight) comme Matt Houston, L’Agence tous risques, et Matlock, à animateur de plusieurs émissions de jeux et de sports et réalisateur de courts-métrages.

  • Actrice et productrice œuvrant principalement dans le théâtre, Christina Hart (Margaret Wagner) est apparue dans quelques séries et films (Le détraqué, Tuez Charley Varrick!) des années 70-80 sans pour autant limiter ses choix. Elle a ainsi passé allègrement du drame (L’homme de fer, Drôles de dames, L’Incroyable Hulk, Supercopter) à la comédie (Oscar et Félix, Les Jours heureux, La Croisière s’amuse, Vivre à trois). Actuellement, elle enseigne l’art dramatique à Hollywood.

  • Acteur américain d’origine irlandaise, Les Lannom (Davey Wagner) a autant joué dans des séries (Harry O, Sergent Anderson, Les Deux font la paire, X-Files: aux Frontières du réel) des mini-séries (Pearl, Colorado, Racines 2, The Chisholms, James Mitchener’s Space) et des longs-métrages (La Trahison se paie cash, Randonnée pour un tueur, Carnage, Le Mystère Silkwood). Retiré depuis l’an 2000, il consacre son temps à la musique celtique dans sa ville natale de l’Illinois.

  • Le rôle du docteur Brenner fût le dernier de la carrière de Robert H. Harris. De son vrai nom Robert H. Hurwitz et issu du théâtre yiddish, cet acteur chauve habituellement confiné à des rôles d’officiels corrompus a été souvent en demande pour des séries comme Alfred Hitchcock présente (8 épisodes), Perry Mason (7 épisodes), Des Agents très spéciaux (2 épisodes), Les Envahisseurs (2 épisodes), et Sam Benedict (3 épisodes). Il est décédé en 1981 d’une crise cardiaque à l’âge de 70 ans.

  • Jodean Lawrence, parfois nommée Russo comme dans le générique de cet épisode (Madame Marka la voyante) est surtout connue pour avoir joué l’épouse de Patroni dans le film Aéroport et dans quelques épisodes de séries comme Les Rues de San Francisco, La Petite maison dans la prairie et Falcon Crest entre autres. Morte en 2010 à l’âge de 77 ans, elle avait davantage consacré sa carrière au théâtre à Los Angeles.

  • Après quelques petits rôles non-crédités, Elizabeth Kerr (Madame Wagner) est devenue à partir des années 70 une figure régulière des séries télévisées dans la peau de doyennes d’un certain âge possédant toujours un soupçon d’humour (La Famille des collines, Sergent Anderson, Au Fil des jours, Shérif, fais-moi peur!, Les Routes du paradis). Ce don pour la comédie lui a procuré un rôle mémorable dans la sitcom Mork & Mindy qui avait lancé la carrière de Robin Williams. Elle avait 87 ans en 2000 lorsqu’elle nous a quitté.

  • Linda Dano, devenue une star du soap opéra à partir des années 90 (Another World, La Force du destin, Hôpital central), fait ici la première de ses deux apparitions dans la série.

  • Pour une raison inexpliquée, cet épisode de clôture de la quatrième saison a été diffusé deux mois après le précédent. Ce hiatus a eu lieu en fait entre le 6 mars et le 15 mai 1977.

  • Quand Steve recherche une voiture dans une rue du centre-ville, les magasins et le paysage environnant changent trop radicalement d’un plan à l’autre, au point où même les voitures qui sont garées apparaissent et disparaissent également.

  • Problème d’éclairage: Lors de la seconde visite de Steve au domicile du docteur Brenner, la maison et les arbustes autour sont éclairées de l’extérieur trop fortement, alors que le ciel montre une nuit noire.

  • Le gros plan montrant Steve broyer une arme avec sa main bionique est assez prêt pour qu’on constate que l’arme en question est un faux fait en caoutchouc flexible imitation métal.

  • Avant que le texte ne s’efface, on peut lire sur la carte d’identité de Steve qu’il est né le 5 février 1942 et que sa nouvelle adresse, depuis celle indiquée dans Opération Afrique, est le 2398 Fairmount Avenue, Washington D.C.

-Carlos: Forget it man, I gotta move. I got places to go. You know what I mean?

-Steve: Yeah, like into my car or back into detention. Now you call it.

 

-Oscar: I asked Carlos how you two got acquainted. And his answer was just unrepeatable.

-Steve: Yeah, I can imagine.

 

-Steve (qui a vu Carlos dérober le modèle réduit de la navette dans le bureau d’Oscar): Light fingers Delgado strikes again, huh?

-Carlos: I'm a collector.

-Steve: Yeah, so was Al Capone.

-Oscar (qui ne comprend pas ce qui se passe): Steve, would you please tell me what's going on here?

-Steve: Same old story, Oscar. Dog bites man, man bites dog, you know.

 

-Carlos: Hey, what's with you, man? You gonna ride through the slum on a white horse, hand out silver bullets to all the drunks, try to save everybody?

 

-Steve: Well, it seemed to work for the Lone Ranger.

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Le Retour du scalpeur – 1ère partie
(The Return of Bigfoot - Part 1)

 

PrésentationSaison 1

L'Homme qui valait trois milliards

Téléfilms

 

1. La Lune et le Désert (The Moon and the Desert) - 1973 

2. Vin, Vacances et Vahinés (Wine, Women and War) - 1973

3. Un otage qui vaut de l'or (The Solid Gold Kidnapping) - 1973

 

 

  


1. LA LUNE ET LE DÉSERT
(THE MOON AND THE DESERT)


Résumé :

Victime d’un crash au cours d’un vol d’essai, l’astronaute Steve Austin a perdu son bras droit, ses deux jambes et son œil gauche. Grâce au financement de l’OSO dirigé par Oliver Spencer, le docteur Rudy Wells effectue sur Steve Austin une greffe révolutionnaire. Muni de nouveaux membres l’ayant rendu plus fort, plus rapide et plus résistant qu’un humain normal, Steve doit apprendre à se retrouver lui-même, mais en contrepartie, il doit aussi exécuter une périlleuse mission pour le compte de l’OSO afin de justifier les coûts de son opération et les pouvoirs qu’elle lui procure.

Critique :

Présentée sur la chaîne ABC le 7 mars 1973, cette adaptation du roman Cyborg  de Martin Caidin a été réalisée avec un soin indéniable par Richard Irving. D’une durée de 75 minutes (90 minutes si on inclût les publicités), l’intrigue n’accuse aucun temps mort, tellement que certains raccourcis empruntés par les scénaristes, afin de couvrir l’essentiel du roman dans le laps de temps imparti à sa diffusion télévisée, passent sans qu’on s’en aperçoive vraiment.

L’une des forces de ce téléfilm, c’est qu’il arrive à présenter les personnages principaux en peu de temps grâce à un montage parallèle simple mais efficace. Ainsi, après le plan d’ouverture où la définition du mot « Cyborg » apparaît sur un écran informatique, on peut voir Steve Austin dès le générique du début se préparer à effectuer son vol d’essai, alors qu’on le voit marcher seul à l’écart avec le désert en arrière-plan, pour ensuite enchaîner avec un plan d’Oliver Spencer, le chef de l’OSO (Office of Scientific Operations – Bureau des Opérations Scientifiques), marchant à l’aide d’une canne pour aller à un meeting afin de faire part de son idée de créer un nouveau type d’agent spécial afin de pallier à la perte de nombreux autres, tout ça au coût de… six millions!

Le téléfilm fait également un usage habile des images filmées du crash d’un prototype dans le désert de Mojave à proximité de l’Edwards Air Force Base en Californie le 10 mai 1967. Son pilote, Bruce Peterson, a miraculeusement survécu à l’écrasement, malgré que son vaisseau ait percuté le sol à plus de 400 km/h et ait effectué six tonneaux. Contrairement à Steve Austin, Peterson n’aura perdu que son œil droit suite à cet écrasement, et a dû renoncé à sa carrière de pilote. Comme des segments de ces images du crash de Peterson ont été réutilisés dans la conception du générique de la série par la suite, Peterson avouera qu’il avait l’impression de revoir le même cauchemar semaine après semaine en la regardant.

Le point tournant le plus important de l’intrigue survient au moment où Steve Austin, qui a sauvé des enfants d’un autobus en flammes grâce à ses nouveaux pouvoirs bioniques, s’aperçoit que les fils électriques et l’armature de métal de son bras droit sont visibles et que les enfants qu’il a sauvés deviennent subitement effrayés à leur vue. Se sentant comme un monstre, Austin se retire dans sa chambre d’hôpital dans un mutisme complet, refusant de parler au docteur Wells, ni à l’infirmière Jean Manners qui s’est amouraché de lui. C’est alors qu’Oliver Spencer, après une conversation avec Wells, entre dans la chambre d’Austin, et plutôt que de le convaincre par la flatterie ou de chercher à le rassurer, il demeure fidèle à ce qu’on a pu voir du personnage depuis le début : franc, crû, sans langue de bois, même si cela risque de le rendre encore plus détestable aux yeux du public comme d’Austin. Évidemment, on se doute bien que l’ex-astronaute finira par accepter la mission que Spencer et l’OSO veuillent lui confier.

Anecdotes :

  • Le pilote n’a jamais été doublé en français, ni même présenté en France et au Québec sur les petits écrans au moment de la première diffusion. Il ne sera diffusé qu’au début des années 2000 en France sur la chaîne 13e Rue en version originale sous-titrée.

  • Au moment de la syndication de la série, le pilote a été rediffusée aux États-Unis sous la forme d’un épisode en deux parties intitulées The Moon and the Desert. Des scènes inédites, qui furent surtout des emprunts à d’autres épisodes, ont été rajoutées pour ce double-épisode.

  • Au moment du décollage du vaisseau piloté par Steve Austin au début du téléfilm, on peut voir qu’il s’agit d’un modèle Northrop HL-10. Or, le vaisseau piloté par Bruce Petersen dont le crash en 1967 a servi aux besoins du téléfilm aussi bien qu’au générique de la série, est un modèle Northrop M2-F2. Malgré la ressemblance, on peut voir la différence par le nez des deux appareils.

  • Dans le roman, Steve Austin exécute la mission finale en compagnie d’une agente secrète israélienne. Dans le pilote, il est seul.

  • Le mot « bionique » n’est pas du tout prononcé par les acteurs, ni n’a été mentionné dans le script.

  • Si l’on en croit le Docteur Wells, le manuel concernant uniquement le bras bionique comporte 840 pages!!

  • Le roman fait mention d’un œil bionique en forme de caméra greffé sur Steve Austin. Dans le pilote, le docteur Wells se contente d’affirmer que ce nouvel œil transcende la vision d’un œil normal et Austin n’en fait pas usage.

  • La scène où Steve Austin bouge son bras droit bionique est calquée sur la scène du réveil du monstre de Frankenstein incarné par Boris Karloff dans le classique de 1931 réalisé par James Whale et produit également par Universal. D’ailleurs, cet hommage est renforcé lorsqu’Austin s’adresse au docteur Wells en disant : Dr. Frankenstein, I presume? 

  • L’adresse de l’OSO est le 11 000 boulevard Wiltshire à Santa Monica en Californie. Cette adresse existe réellement et on y trouve actuellement des bureaux appartenant au FBI.

  • Au moment au Austin se sert de ses jambes bioniques pour courir dans le désert afin d’accomplir sa mission, le réalisateur Richard Irving se sert d’effets de montage en fondus enchainés pour créer le sentiment d’accélération et de vitesse voulu. Par ailleurs, on peut remarquer que Steve transpire davantage sous les aisselles de son bras gauche, son seul bras humain. Cet élément voulant que les membres bioniques créent peu ou pas de transpiration sera abandonné rapidement au cours de la série, tout comme le ralenti remplacera les effets de montage pour illustrer la grande vitesse de course de Steve.

  • Le docteur Wells montre à Austin dans ce téléfilm que l’énergie qui alimente son bras provient d’un générateur électrique à puissance nucléaire. Pourtant, la série contredit cette affirmation alors que Wells mentionne qu’un thermocouple génère de l’énergie électrique dans son bras bionique.

  • Le dialogue entre Austin et la tour de contrôle avant le crash est bien différent de celui qui figure dans le générique de la série. De plus, le crash dans le pilote n’est pas du tout provoqué par un incident mécanique, alors que le générique affirme le contraire.

  • Dans le roman, Austin tuait des gens de sang-froid, ce qui n’est pas du tout le cas dans le pilote. Cet aspect de la personnalité d’Austin sera maintenu tout au long de la série.

  • En 1978, le réalisateur Richard Irving en compagnie de l’auteur du roman original Martin Caidin et du scénariste du pilote Howard Rodman, vont créer un nouveau pilote pour une série intitulée : Exo-Man où un scientifique devenu paraplégique à la suite d’une agression, construit une armure ultra-résistante pouvant lui permettre de marcher et de lutter contre le crime. Malgré la vogue des super-héros à la télévision et la similarité du concept avec L’Homme qui valait trois milliards, Exo-Man n’est resté qu’à l’état de pilote.

  • En plus d’avoir été un prolifique réalisateur de pilotes pour Universal (Columbo notamment), Richard Irving a également été vice-président de la compagnie. Il est mort le 23 décembre 1990  à l’âge de 73 ans. Il est également l’oncle de l’actrice Amy Irving.

  • Howard Rodman, avant d’écrire l’adaptation du pilote sous le pseudo d’Henri Simoun, était déjà reconnu à Hollywood comme un scénariste réputé dans le domaine télévisuel. Il a remporté pas moins de 4 trophées de la Writer’s Guild au cours de sa carrière, et seul Harlan Ellison en a remporté autant que lui. Il doit en grande partie sa réussite professionnelle vers le début des années 60 grâce à sa contribution comme scénariste et story-editor pour deux séries à succès conçues par Stirling Silliphant : Naked City et Route 66. Il est décédé le 4 décembre 1985 à l’âge de 65 ans. Son fils, Howard A. Rodman est également un auteur et scénariste reconnu.

  • Avant de connaître la célébrité avec l’adaptation de son roman Cyborg en série télévisée, Martin Caidin était un pilote d’essai dans l’armée de l’air et a travaillé dans l’aérospatial au cours des années 60 au moment où la course à l’espace entre les États-Unis et l’URSS commence à battre son plein. Son roman Marooned  (S.O.S. Mercury VII) est  le premier à être adapté au cinéma par John Sturges en 1969 sous le titre Les Naufragés de L’Espace. Le succès de la série L’Homme qui valait trois milliards l’encourage à écrire trois autres livres racontant les aventures de Steve Austin. Il est mort en 1997 à l’âge de 69 ans d’un cancer de la thyroïde.

  • Darren McGavin est un acteur reconnu aussi bien au cinéma qu’à la télévision. Au grand écran, il se fait connaître dans les années 50 grâce notamment à trois films: Vacances à Venise  de David Lean, L’Homme au Bras D’Or et Condamné au Silence d’Otto Preminger. À la télévision, il devient célèbre en 1958 en incarnant le détective Mike Hammer, héros brutal né des romans noirs de Mickey Spillane. Il est également connu pour avoir incarné le journaliste spécialiste de l’occulte Carl Kolchak de la série-culte Dossiers Brûlants entre 1972 et 1974. Il est décédé en 2006 à l’âge de 83 ans.

  • Martin Balsam est certainement l’un des plus polyvalents acteurs de second plan d’Hollywood entre les années 50 et 90. Au cinéma, on peut le voir dans le célèbre film d’Hitchcock PSYCHOSE dans le rôle du détective tué dans les escaliers par la mère de Norman Bates; scène mythique. Sa carrière diversifiée l’amène également à jouer dans plusieurs films en dehors d’Hollywood, notamment en Italie. À la télévision, il demeure une valeur sûre comme « guest star » dans plusieurs séries connues (Les Incorruptibles, La Quatrième Dimension) sans jamais devenir une super-vedette, bien qu’il ne chôme jamais jusqu’à sa mort en Italie en 1996 alors qu’il avait 76 ans.

  • Ancienne Miss Memphis, la blonde Barbara Anderson a fait ses débuts à la télévision notamment dans un épisode de Star Trek: La Conscience du Roi en 1966. La même année, elle est engagée pour jouer dans le pilote de la série-culte Mannix. C’est cependant l’année suivante que les téléspectateurs la découvrent vraiment alors qu’elle incarne Eve Whitfield dans la célèbre série L’Homme de Fer. Elle quitte finalement la série après quatre saisons, mais elle reprendra son rôle dans le téléfilm Le Retour de L’Homme de Fer en 1993, son dernier rôle en date. Un an avant d’incarner l’infirmière Jean Manners qui tombe amoureuse de Steve Austin dans le pilote, elle a joué une des membres de l’IMF lors de la dernière saison de Mission: Impossible en remplacement de Linda Day George qui était alors enceinte. Depuis, elle n’est apparu que comme guest-star dans diverses séries sans retrouver le succès de L’Homme de Fer.

  • Au début du téléfilm, un général qui voit Steve errer dans le désert comme s’il prenait son temps lui demande: Have you any idea what time it is? Ce à quoi Steve répond en regardant le ciel: About five to seven?

  • Au moment où Rudy Wells montre le nouveau bras qui sera greffé à Steve, il lui dit: We've given you an eye for an eye, haven't we? An arm for an arm?

- Steve: My arm didn't come packed in a wooden box!

  • Après qu’Oliver Spencer ait parlé franchement à Steve Austin suite à l’incident de l’autobus scolaire, Steve murmure des paroles inaudibles à Spencer. Ce dernier réagit alors en riant: Really? Oh, I haven't been called that since grammar school.

  • Après que Steve ait brisé ses chaînes dans la prison où il est détenu avec l’homme qu’il doit faire évader, ce dernier lui demande étonné: Hala Maria, how you able to do that?

-Steve: Vitamins.

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2. VIN, VACANCES ET VAHINÉS
(WINE, WOMEN AND WAR)

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Résumé :

Suite à une mission ayant provoqué la mort d’une innocente, Steve est réticent à suivre de nouveau les ordres d’Oscar. Celui-ci se livre alors à une manipulation conduisant Steve à affronter Findletter, un dangereux trafiquant d’armes installé à Nassau et mettant en vente  des armes nucléaires. Steve va s’allier à un couple d’agents soviétiques d’abord antagoniste, mais dont les objectifs rejoignent le sien.

Critique :

Suite au succès du premier téléfilm, Universal a tenu à renouveler l’expérience en acceptant d’en produire deux autres en 1973. Au moment toutefois de la mise en chantier du second téléfilm, les exécutifs d’Universal se sont mis d’accord pour transposer les aventures de Steve Austin en série hebdomadaire avec épisodes d’une heure pour le début de l’année 1974.

Présentée sur la chaîne ABC le 20 octobre 1973, Vin, Vacances et Vahinés offre néanmoins une approche complètement différente du pilote originale. D’abord avec une équipe technique et une distribution complètement différente, où seul Lee Majors dans le rôle-titre est de retour, mais aussi un style calqué sur les films de James Bond. Certaines répliques dans la bouche d’Austin, son style vestimentaire (il porte un smoking au début du téléfilm), son jeu au golf, le fait qu’il fasse la cour à plusieurs femmes, le vilain qui lui fait face et les décors parfois luxueux malgré un usage plus abusif de décors miniatures et des transparences, soulignent déjà très bien le rapprochement d’Austin avec l’agent 007, au grand dam de Lee Majors d’ailleurs, qu’on sent irrité dans son interprétation, et qui a avoué avoir détesté cette approche.

Le scénario, écrit par Glen A. Larson, l’homme derrière des séries comme McCloud, Un Shérif à New-York, K2000, Battlestar Galactica, se contente de recycler les recettes des productions Broccoli, sans vraiment chercher à les renouveler. Il est intéressant de constater que les détracteurs de Larson l’ont toujours accusé de piquer des recettes à succès dans les séries qu’il a écrit ou produit pour suivre les tendances à la mode du moment: Star Wars pour Battlestar Galactica et Buck Rogers par exemple.

Ce recyclage se fait d’ailleurs souvent au détriment de la vraisemblance la plus élémentaire. C’est frappant au moment où Austin, qui a des problèmes avec le fonctionnement de son bras bionique au cours de l’intrigue lorsqu’il est en colère, règle le tout en deux ou trois coups de cuillères à pot suite à un appel téléphonique à Rudy Wells, sans explications, ni intervention médicale directe. Vous parlez d’un trou majeur dans le scénario!!!

Un autre élément à souligner est le fait que Steve Austin tue cette fois des gens de sang-froid, étant donné le style James Bond attribué au personnage. C’était d’ailleurs un des éléments qui a fortement déplu à Lee Majors, mais aussi à Harve Bennett, qui humanisera le personnage dans la série et le rendra accessible à un auditoire de tous âges. Il est d’ailleurs frappant de constater qu’Austin n’hésite pas à saboter un missile nucléaire pour faire exploser la base du vilain Findletter en conclusion, au mépris des dommages collatéraux, alors qu’on a pu voir auparavant que le repaire de Findletter est situé non loin d’une petite ville. L’explosion nucléaire donne droit à une belle erreur de raccord également, alors que le plan de l’explosion (qui vient d’un test nucléaire dans le Nevada) montre qu’elle a lieu dans un désert, alors que le repaire se trouve sous un cimetière dans une zone boisée.

Il ressort quand même quelques éléments positifs de ce téléfilm, avec d’abord l’entrée en scène d’Oscar Goldman, directeur de l’OSI (qui remplace l’OSO du premier téléfilm), et incarné par Richard Anderson, acteur polyvalent que l’on a pu voir dans plusieurs séries à succès, notamment Le Fugitif, Perry Mason, Columbo, et Zorro. Le personnage existait déjà dans le roman original de Martin Caidin, mais fût remplacé dans le script du pilote par celui d’Oliver Spencer qu’interprétait Darren McGavin.

L’emploi du temps chargé de ce dernier a forcé Larson à faire cette modification. La qualité du travail de Richard Anderson sera telle qu’il reviendra dans le troisième téléfilm et il sera également retenu par Harve Bennett pour la série hebdomadaire. Bien qu’il y ait des relents de la personnalité quelque peu cynique d’Oliver Spencer dans l’écriture, on peut déjà sentir les bases de l’orientation plus sympathique qu’apporte Anderson dans la peau d’Oscar Goldman, malgré ses manipulations pour forcer Austin à exécuter sa mission.

Ce second téléfilm marque aussi l’arrivée d’Alan Oppenheimer à la place de Martin Balsam dans le rôle de Rudy Wells. Plutôt reconnu comme voix pour des dessins animés (il est la voix du célèbre Mighty Mouse), l’embauche d’Oppenheimer se justifie d’abord et avant tout pour une question de budget puisqu’il coûtait à l’époque bien moins que Balsam. La touche d’Oppenheimer a également plu à Harve Bennett puisqu’il a été conservé pour les deux premières saisons de la série avant d’être remplacé par Martin E. Brooks.

Malgré leur talent, l’arrivée de ces deux comédiens n’a pas empêché que plusieurs problèmes de continuité avec le pilote soient présents dans Vin, Vacances et Vahinés. Par exemple dans le générique du début, le dialogue laisse entendre que Steve Austin connaissait Oscar Goldman bien avant son accident et son opération, faisant fi de tout ce qui a été illustré dans le premier téléfilm. Le générique utilise également des images du pilote où on peut voir Martin Balsam de dos dans la salle d’opérations, malgré la présence d’Alan Oppenheimer peu après. De plus, Goldman exprime à Wells que le coût de l’opération bionique pour sauver Steve importe peu, alors qu’Oliver Spencer dans le pilote a spécifié que le budget alloué est de… six millions.

Soulignons aussi que Rudy Wells dans le premier téléfilm est un savant indépendant de l’OSO, alors qu’ici, il est clairement un employé de l’OSI où il tient un poste très haut-placé dans le département scientifique, sans qu’aucune explication ne soit donnée sur ce changement où cette « promotion ». Comme si cela ne suffisait pas, Austin, qui était décrit comme un astronaute civil enrôlé uniquement comme pilote d’essai et membre de la NASA dans le tout premier téléfilm, devient ici le colonel Steve Austin membre de l’Air Force en plus de travailler pour la NASA. Harve Bennett conservera le statut militaire et le grade d’Austin dans la série en revanche.

Anecdotes :

  • Ce second téléfilm a été doublé en français et présenté sur la chaîne Antenne 2 le 10 mai 1975, soit quelques mois après que les premiers épisodes de la série en français furent présentés sur la même chaîne.

  • Au moment de la syndication de la série, ce second téléfilm a été rediffusé aux États-Unis sous la forme d’un épisode en deux parties en conservant le même titre. Des scènes inédites, qui furent surtout des emprunts à d’autres épisodes, ont été rajoutées pour ce double-épisode, comme pour le pilote.

  • Certains éléments de l’intrigue ont été adaptés du second roman de la série écrit par Martin Caidin. Le titre original est Cyborg II: Operation Nuke.

  • Lors de la mission au début de l’histoire, certaines images de « stock-shots » sont inexplicablement en noir et blanc.

  • On peut voir pour la première fois en action l’œil bionique de Steve Austin. Sa vision nocturne est cependant ici illustrée par l’intermédiaire d’un filtre vert avec parfois un rond de cette couleur dans la pupille de l’œil de Steve, un peu comme les verres à infra-rouges employés par les commandos d’élites dans les films d’actions américains.

  • En réponse à l’agente soviétique Katrina qui lui demande comment il fait pour voir dans le noir, Steve Austin lui répond : I eat a lot of carrots. Cette réplique sera recyclée à deux reprises dans la série, dans les épisodes Témoin oculaire de la première saison et Taneha dans la seconde.

  • On peut aussi entendre pour la première fois l’effet sonore de l’œil bionique de Steve, sauf que cet effet sonore est ici associé aux boutons du panneau de contrôle du silo de Findletter renfermant les missiles Polaris.

  • Dans ce téléfilm, Steve Austin est montré à l’entraînement en train de courir sur un tapis roulant et soulevant des poids. Ces images seront réutilisées pour le générique de la série.

  • Russ Mayberry, le réalisateur de ce téléfilm, et par extension du suivant, a une carrière assez fournie dans le domaine télévisuel. Né en Écosse, il a souvent travaillé avec Glen A. Larson, notamment sur la série K2000. Après le deuxième et le troisième téléfilm, il ne réalisera qu’un seul autre épisode dans la série, soit le dernier de la deuxième saison: Vengeance. Il avait également dirigé Lee Majors sur la série Le Virginien au début des années 70.

  • La chanson du générique du début et de fin, de même que pour le téléfilm suivant et intitulée simplement Six Million Dollar Man, a été écrite par Glen A. Larson et interprétée par Dusty Springfield.

  • La musique fût composée par Stu Phillips, un compositeur qui a surtout travaillé sur les séries conçues et produites par Glen A. Larson (K2000, Battlestar Galactica).

  • Le logo triangulaire pour illustrer le titre Six Million Dollar Man ne sera jamais réutilisé dans la série, mais a été conservé sur plusieurs produits dérivés, comme des albums à colorier et des livres de jeux.

  • Sur la photo promotionnelle qui a servi à publiciser le téléfilm, on peut voir Steve Austin en mode James Bond portant le smoking entouré de trois jeunes femmes. L’une d’entre elles est nulle autre que Farrah Fawcett, l’épouse de Lee Majors qui est apparu dans quatre épisodes de la série comme artiste invitée.

  • C’est dans ce téléfilm qu’il est pour la première fois fait mention du « niveau de sécurité 6 » au sein de l’OSI, seul niveau qui donne accès à tout ce qui concerne le département bionique.

  • Les scènes montrant un sous-marin nucléaire ont été empruntées au film Destination Zebra, Station Polaire de John Sturges, sorti en salles en 1969.

  • Le dialogue laisse entendre que Steve Austin est allé sur la Lune avec la mission Apollo 19. Or, la série affirme qu’il s’agit plutôt d’Apollo 17.

  • Dans le rôle de l’agent russe Alexi Kaslov, on retrouve rien de moins que l’interprète écossais de l’agent russe llya Kuryakin et partenaire de Napoleon Solo dans la série culte Des Agents très Spéciaux: David McCallum.

  • Dans le rôle de sa partenaire Katrina Volana, on retrouve l’actrice et beauté suédoise Britt Ekland, ancienne petite amie de l’acteur comique Peter Sellers et du chanteur Rod Stewart, et qui a incarné la James Bond-girl du film L’Homme au Pistolet D’Or, sorti l’année suivante.

  • De son vrai nom Hans-Jörg Gudegast, Eric Braeden est un acteur allemand habitué souvent aux rôles de vilains au cinéma (Les Évadés de la Planète des Singes, Titanic) comme à la télévision (Hawaii Police D’État, Commando du Désert) depuis les années 60, exception faite du personnage principal qu’il a interprété dans le film-culte Le Cerveau D’Acier en 1970. Il est surtout mondialement connu pour son rôle du docteur Victor Newman dans le soap opera Les Feux de L’Amour qu’il incarne depuis plus de 30 ans. Il a son étoile sur le Walk of Fame à Hollywood depuis 2007.

  • Le dialogue souligne plusieurs fois le côté James Bond de Steve Austin dans ce téléfilm, comme si le reste ne suffisait pas. Ainsi, l’agent Alexi Kaslov se permet d’affirmer:  Do you still insist that you are no more than an astronaut playboy on holiday?

  • Certaines réparties semblent également avoir été conçues plus pour Bond que pour Austin. Dans une scène de séduction, Cynthia, une agente de l’OSI s’exclame auprès de Steve, visiblement impressionnée: Oh, is there anything you aren't good at?

-Steve:  Well, I've never had much success at milking reindeer.

  • Dans la scène finale, Austin démontre qu’il a aussi hérité de l’humour noir de 007. Ainsi, lorsque Katrina Volana affirme:  Maybe we should have taken our chances with Findletter. Steve lui réplique, faisant reference au missile nucléaire qu’il a saboté:  I guarantee our relationship is heading for a blowup.

  • On peut trouver quand même une répartie qui est plus dans le style du Steve Austin de la série à toute fin. Lorsque Katrina lui affirme:  In Russia they say all American men are soft. Steve lui répond: Yeah, we rise to the occasion. Dommage que le dialogue survienne après l’explosion du missile nucléaire pour clore le film.

  • Findletter, qui ne manque pas de faire savoir à sa manière auprès de Steve Austin, son admiration devant ses pouvoirs  bioniques:  I don't know what you are, but you know, from what I've seen, you have great commercial possibilities. And when this operation is over, I intend to seriously investigate the possibility of making you the newest entry in my Fall Catalogue.

  • Fâché d’avoir été dupé par Oscar Goldman, Austin a une façon bien personnelle de le lui faire savoir au téléphone:  Listen pal, the next time you want me on a mission, you lay it all out on front, or I'll kick your department so high you'll need Sky-Lab to get it down.

  • Conversation assez éloquente sur les capacités de Steve Austin entre deux militaires de la Marine, Meade et Dawson  au début du téléfilm:

-Meade:  Eh, sir, would you mind telling me how we're gonna pick up this Austin fellow without running into patrol boats?
-Dawson:  Orders say he's going to swim out.
-Meade:  It will take him four hours to swim that distance.
-Dawson:  Orders say he'll do it in two minutes.

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3. UN OTAGE QUI VAUT DE L'OR
(THE SOLID GOLD KIDNAPPING)

jaimie 4 3


Résumé :

Après avoir délivré un ambassadeur américain enlevé par des révolutionnaires mexicains, Steve Austin doit maintenant retrouver un important diplomate kidnappé à Paris. Steve ignore qu’en réalité, tous ces enlèvements sont le fait d’une seule organisation : La Compagnie. Cette dernière exige 1 milliard en lingots d’or pour la libération du diplomate. Pour l’aider à retrouver le diplomate avant le paiement de la rançon, Oscar Goldman et Rudy Wells adjoignent à Steve une scientifique, Erica Bergner, qui a développé une méthode pour transférer les cellules d’un cerveau à un autre. Se servant des cellules du cerveau d’un des kidnappeurs retrouvé mort pour accéder à sa mémoire, Bergner cherche à guider Steve vers le repaire de l’organisation, mais pendant ce temps, Rudy Wells découvre que ce procédé cause de graves effets secondaires.

Critique :

Tout comme dans Vin, Vacances et Vahinés, Steve Austin est à nouveau en mode James Bond dans l’accomplissement de la nouvelle mission de ce troisième et dernier téléfilm, présenté sur ABC le 17 décembre 1973. Il faut dire que l’organisation qu’il combat n’est pas sans rappeler celle du S.P.E.C.T.R.E. qui était opposé à 007, notamment dans Opération Tonnerre. La présence de l’actrice Luciana Paluzzi dans un rôle de complice de La Compagnie, soit la Comtessa de Rojas, rappelle à juste titre son rôle de membre du S.P.E.C.T.R.E. dans le film ci-mentionné, à la différence que si Bond ne l’a pas convaincu de reprendre le chemin de la vertu, même après une nuit d’amour, elle n’hésitera pas à le faire sous la simple insistance d’Austin, et une simple torsion du poignet!

Un autre élément « bondesque » de ce téléfilm est de voir Steve Austin fréquenter un casino, affirmer qu’il a une certaine expérience comme joueur (It’s part of my checkered past , affirme-t-il), et qu’il est capable en plus de gagner à la roulette par une compréhension de la séquence des chiffres. On ne retrouvera pas cela dans la série, comme quoi cette référence au passé ne correspondait pas à la façon dont Harve Bennett envisageait le personnage, ce qui ne surprend guère.

Si Un Otage qui vaut de l’or ne réinvente pas la roue et ne génère pas de surprises question intrigue, on peut y trouver quand même certains éléments intéressants qui servirent pour la série subséquente, à commencer par la façon dont est dépeint Oscar Goldman. Alors qu’il avait des relents de la personnalité d’Oliver Spencer dans le second téléfilm, le scénariste Larry Alexander a davantage humanisé le personnage, le rapprochant assez près de celui que le public sera habitué de voir dans la série hebdomadaire.

On retrouve tout de même plusieurs incohérences dans ce téléfilm, mais un peu moins grosses que dans le précédent. Par exemple, on trouve tout au long du visionnement des cabines téléphoniques (rappelons que les cellulaires n’existaient pas encore à l’époque) utilisées par divers personnages à des endroits inusités: en plein milieu d’un stationnement (parking) public, sur un dock, et même à l’intérieur d’un entrepôt.

L’erreur la plus grossière se trouve par contre dans la scène où Steve fouille la chambre de la Comtessa de Rojas en usant de sa vision bionique nocturne, alors que la pièce est incroyablement claire! Il y aussi souvent cette erreur de point de vue assez commune dans les séries, au moment où Erica Bergner, qui est censé accéder à la mémoire du kidnappeur grâce au transfert de cellules, et la caméra montre alors le point de vue d’un autre personnage lorsque les images mentales apparaissent au petit écran. C’est le genre d’erreur qui est fréquent pour des raisons économiques (par exemple lors des flashbacks), alors que des images filmées sont réemployées plus d’une fois sans aucun souci de vérifier de quel personnage la caméra adopte le point de vue.

De retour à la mise en scène, Russ Mayberry filme le tout dans la même veine que le précédent, c’est-à-dire avec rythme, mais sans grande imagination non plus. Bref, pas ennuyeux du tout, mais pas indispensable.

Anecdotes :

  • Malgré un titre français, ce troisième téléfilm est demeuré inédit en France comme au Québec et n’a pas été doublé.

  • Au moment de la syndication de la série, ce téléfilm a été rediffusé aux États-Unis sous la forme d’un épisode en deux parties en conservant le même titre. Des scènes inédites, qui furent surtout des emprunts à d’autres épisodes, ont été rajoutées pour ce double-épisode, comme pour le pilote et le téléfilm précédent.

  • Certains éléments de l’intrigue ont été adaptés du troisième roman de la série écrit par Martin Caidin. Le titre original est Cyborg III: High Crystal. Il a cependant été publié après la diffusion du téléfilm.

  • Le filtre vert soulignant la vision nocturne de l’œil bionique de Steve Austin dans le précédent téléfilm a été conservé ici. Ce sera cependant la dernière fois qu’il sera employé.

  • Une photo publicitaire de ce téléfilm montre Steve Austin tenant une grande sculpture maya qu’il semble sur le point de lancer. Or, Austin n’exécute pas du tout cette action dans le téléfilm.

  • Oscar Goldman est montré au téléphone pour la première fois en conversation avec « Mr. Secretary ». Si ce genre de conversation est devenu fréquente dans la série, ce n’est que dans Super Jaimie que l’on découvre qu’il s’agit précisément du Secrétaire d’État.

  • Le scénario fait mention d’un aéroport fictif appelé « Aéroport de Londres », mais les images montrent clairement qu’il s’agit de l’aéroport d’Heatrow, avec en prime un plan le montrant en toutes lettres.

  • Bien que le titre Six Million Dollar Man conserve la même forme pyramidale sur fond jaune que dans le précédent téléfilm, de même que la chanson-thème et la présentation du personnage principale, la suite du générique présentant le titre du téléfilm avec les acteurs invités est pour la première fois présenté sur fond blanc. Cette forme va rester pour le reste de la série.

  • Les plans montrant l’aile informatisée des quartiers-généraux de l’OSI ont été empruntés au film Le Cerveau D’Acier sorti en 1970 qui mettait en vedette Eric Braeden, le vilain du téléfilm précédent.

  • Le premier titre du téléfilm fût The Billion Dollar Snatch.

  • Gil Mellé, qui avait composé la musique du premier téléfilm original, est de retour au poste après avoir été remplacé par Stu Phillips. D’abord un compositeur et musicien de jazz, Gil Mellé a composé plusieurs musiques pour des films, des téléfilms et des séries produites par Universal durant les années 60 et 70, notamment Dossiers Brûlants, Columbo, et le film de Robert Wise, Le Mystère Andromède.

  • Un logo de la NASA sur le costume que porte Steve Austin après sa mission au début du récit, porte l’inscription de la mission Apollo 2. Dans les faits, cette mission n’a jamais existé.

  • Sur le générique final, on peut voir Lee Majors courir en habits civils avec un fond d’écran noir. Le fait qu’à un certain moment il baisse les yeux démontre qu’il coure en réalité sur un tapis roulant et vérifie où il pose ses pieds pour éviter une chute.

  • Elizabeth Ashley, qui incarne Erica Bergner, a connu une carrière assez bien remplie comme actrice de cinéma, de théâtre et de télévision sans jamais vraiment devenir une star. Son rôle le plus notable fût dans le film Les Ambitieux en 1964 avec George Peppard, qui allait être son second époux.  À la télévision, on a pu la voir dans plusieurs séries cultes comme Mission: Impossible, Mannix, L’Homme de Fer et Deux Flics à Miami. À 77 ans, elle est toujours en activité aujourd’hui.

  • Après Britt Ekland, Luciana Paluzzi est une autre James Bond-girl qui a été engagé pour jouer une des « conquêtes féminines » de Steve Austin en mode agent secret. Née en Italie, elle a connu une carrière internationale en jouant aussi bien dans des films américains et anglais qu’italiens depuis les années 50 dans un registre varié. Son rôle de tueuse oeuvrant pour l’organisation S.P.E.C.T.R.E. dans Opération Tonnerre où elle est confrontée au fameux James Bond lui a apporté une certaine reconnaissance. Toutefois, sa carrière a plafonné étant donné que ce rôle l’a vite catalogué et qu’elle fût prise moins au sérieux par les producteurs. Elle sera confinée à des rôles dans des films de série B et de « sexploitation » jusqu’à ce qu’elle se retire des écrans en 1978.

  • John Vernon, qui interprète Julian Peck, le responsable des kidnappings pour La Compagnie, est un autre de ces acteurs spécialisés dans les rôles de vilains au cinéma (L’Étau d’Alfred Hitchock, Le Point de Non-Retour de John Boorman, Contre une Poignée de Diamants  de Don Siegel, Brannigan de Douglas Hickox), mais qui est surtout connu pour avoir joué le maire de San Francisco dans L’Inspecteur Harry avec Clint Eastwood.

  • Maurice Evans, acteur anglais qui incarne ici le chef de La Compagnie, est surtout connu pour son rôle du docteur Zaïus dans le célèbre film La Planète des Singes, et le rôle de Maurice, le père de Samantha dans la série-culte Ma Sorcière Bien-Aimée.

  • Au début de l’histoire, l’ambassadeur Scott est étonné que Steve Austin soit venu seul pour le libérer: They send one man? Ce à quoi Steve rétorque:  Well, things are a little tight, sir. You know, with inflation and budget cuts.

  • Sûrement pour souligner qu’Oscar Goldman s’est assagi depuis le téléfilm précédent:  Hello Steve, good of you to come. Ce dernier réplique:  Well how could I refuse you, Oscar? It's the first time you ever said 'please'.
  • À la question posée par Erica Bergner:  What do you want to prove, Colonel? Steve lui répond avec cette ligne mémorable:  That I’m more than the sum of my parts.
  • Dialogue avec sous-entendus entre la Comtessa et Steve:

-La Comtessa:  I've known several Americans. They too could only concentrate on one thing at a time. So little imagination.
-Steve:  Well, it's hard to believe where you're concerned.

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