Vos 10 séquences cultes Voici le classement des 10 séquences cultes préférées des lecteurs du Monde des Avengers: 10) La Femme de mon pote (1983) : Sous prétexte d'épater une gonzesse avec tes pectoraux de savoyard 9) Le Maître d'école (1981) : Les syndicats selon Coluche 8) La Vengeance du serpent à plumes (1984) : Je me dis chouette en voilà un qui s'en va 7) Banzaï (1983) : Pourquoi tu dis qu'ils sont bêtes les arabes ? 6) Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ (1982) : La démocratie selon Coluche 5) Le Maître d'école (1981) : Être syndiqué ça dispense pas d'être intelligent 4) Inspecteur la Bavure (1980) : Vous allez faire la petite fille. 3) Inspecteur la Bavure (1980) : Bienvenue à la PJ ! 2) Banzaï (1983) : Et toi, t'es toujours arabe ? 1) Inspecteur la Bavure (1980) : Je m'envole ! Séquences cultes réalisées par Steed3003 |
Inspecteur la Bavure (1980) Résumé : Un jeune inspecteur plutôt maladroit est suivi par une journaliste pour un reportage sur la vie quotidienne de la police. Dans le même temps, un dangereux braqueur voulant kidnapper la journaliste fait semblant de lier amitié avec le policier. Critique : J'ai souvent des mots peu amènes à l'égard des films de Claude Zidi. Dernièrement encore, revoir "Les sous-doués" et "Banzaï" ne m'a pas porté à améliorer l'image que je me fais du réalisateur. Aussi, prendre un vrai plaisir à la revoyure de cet "Inspecteur la bavure" constitue une petite surprise personnelle tout de même! Pour une fois, j'ai trouvé la mécanique du film plutôt bien huilée. L'histoire tient bien la route. C'est bien écrit. Il y a un bon équilibre dans les temps forts et morts. Le rythme et l'enchaînement des situations sont bien maîtrisés. Tout cela donne un divertissement efficace, une comédie joyeuse, drôle, bref agréable en un mot. De plus, le duo Coluche / Gérard Depardieu fonctionne très bien. L'osmose se fait tout naturellement. J'ai bien aimé comment Zidi filme la petite vie de quartier parisienne, cette espèce de convivialité flonfonesque et pépère de la partie de pétanque par exemple, les bruits de bistrots, le petit Sancerre qu'on partage, l'accordéon qui fait danser l'atmosphère, les voitures qui ont disparu de nos jours, comme la Dauphine que conduit Coluche. Il se dégage de cette panoplie un parfum de France passée, celles des années 1970-80 quand les types portaient des bérets, quand on poinçonnait son tiercé, qu’on utilisait des cabines téléphoniques et la cibi, qu’on prenait des photos argentiques, etc. Bref, le temps passe et le film prend de la bouteille. Pourtant Coluche incarne une grande liberté dans l'expression, l'attitude, avec une aisance et un naturel désarmants. Toujours jeune et contemporain. Gérard Depardieu fait son Gégé, comme Belmondo faisait son Bébel : grands gestes, grand bruit, rires de singe, pourtant il maîtrise, son personnage comme ses outrances, sa diction, sa caricature. Il est encore jeune et fringant. Les deux le sont et film récolte les fruits de cette collaboration qu'on sent enjouée. Bonhomme, guilleret malgré deux meurtres sordides, le film reste une comédie policière dynamique et décontractée. Et puis c'est toujours pour moi un plaisir de retrouver Francois Perrot, Hubert Deschamps ou Julien Guiomar (pour celui-là, un cierge brûle en permanence dans mon coeur), un trio de secondaires majeurs. Anecdotes :
Séquences cultes : Bienvenue à la PJ ! Je m'envole ! Vous allez faire la petite fille. Chef, venez-voir ! La demoiselle voulait de l'action, elle va en avoir ! Et ben chéri, tu vas pas t'évanouir ! Où qu'il est le truc ? Surtout moi, Monsieur le Directeur... Les filles se foutent de ma gueule... C'est pour une heure. |
Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ (1982) Résumé : Jules César est venu passer des vacances dans un palais d’été d’une de ses nombreuses colonies. Mais ses frasques et son attitude hautaine déplaisent de plus en plus. Le peuple en a assez et certains s’organisent pour l’assassiner. Le pauvre garagiste Ben-Hur Marcel devient leader malgré lui de cette révolte. Critique : Jean Yanne fait partie de ces incontournables des années 70/80 : sa filmographie est assez riche pour receler de belles pépites et quelques petites bouses. On commence par le bas avec cette parodie de péplum pas vraiment marquante. Mais elle a pour elle tout de même un casting impressionnant de cachetonneurs ou d'amis de Yanne qui ne sont pas dénués de tout intérêt. Sur le papier du moins. Coluche et Michel Serrault étaient de ceux qui pouvaient éventuellement livrer de belles scènes. Malheureusement, ce n'est pas le cas. Jean Yanne nous livre un film encore plus paresseux que ses précédents. C'est un trait qu'on peut souvent lui reprocher. Il était doué et intelligent, mais ne reculait pas devant certaines facilités s'il pouvait gagner du temps et de l'argent. En l'occurrence avec cette grosse production pour l'époque, on regrettera qu'il n'ait pas pris un peu plus de temps pour nous pondre un scénario plus musclé et surtout pendant le tournage qu'il n'ait pas mis plus de soin à sa mise en scène. De très nombreux comédiens, pour ne pas dire tous, semblent en complète roue libre. Le jeu de certains est absent. Ça récite, mais ne joue pas vraiment. Certains viennent jouer les apparitions "minute", voire "seconde". On fait coucou, on se claque la bise et par ici la sortie. Coupé, c'est dans la boîte ! Niveau humour, Jean Yanne développe sur grand écran son sketch des taxis romains qui s'enguirlandent. Tout est axé sur la parodie, l'anachronisme. Quelques gags de situations et des quiproquos pour pimenter, et hop, l'affaire est pliée. Ce film eut un grand succès, me semble-t-il. J'étais gamin, mais j'ai tout de même le souvenir d'une grosse machine médiatique, du grand Barnum radio et télé, la promo à outrance comme on savait déjà le faire jadis et beaucoup de français s'y sont faits avoir, sans doute appâtés par les présences de Coluche et Serrault essentiellement. Succès si net que Jean Yanne s'est cru obligé de rempiler quelques années plus tard en appliquant la même recette avec la Révolution française dans "Liberté, égalité, choucroute". On est alors très loin des comédies satiriques et moralistes comme le "Tout le monde, il est beau, tout le monde il est gentil" des débuts du cinéaste Jean Yanne. On est ici dans l'encaissement avant imposition. Le rapport de Jean Yanne à l'argent a sans doute gâché une grande carrière d'acteur comique, mais peut-être aussi de réalisateur. Gros trou d'air au milieu de sa carrière pour fuir la fiscalité française en Californie où l'herbe n'était pas si verte. J'ai beaucoup d'admiration pour Jean Yanne ; je déplore cette espèce de cynisme, mais il semble tomber avec ce film et le suivant dans la facilité, destinée à ramener le plus d’argent possible. En conséquence, il perd de sa verve et de sa liberté. Et Michel Serrault de nous servir un César "Napoli" pour rappeler "La cage aux folles", tandis que Coluche fait du Coluche. Rien d'original, non, c'est trop compliqué, trop risqué, trop de travail. Donc rien de frappant, rien de bien consistant qui puisse s'imprimer dans les esprits. En prime, on a quelques mauvais comédiens au premier rang desquels Mimi Coutelier qui nous offre une Cléopâtre fadasse. Au final, le film peut faire rire les enfants, mais guère plus: on téléphone dans la Rome antique, des égyptiens fument des joints, ça peut marcher sur les bambins. Mais sur les adultes, le film paraît juste faiblard et même un poil ringard. C'est la raison pour laquelle je serais tenté de le ranger dans le coin nanar... ce qui ne me serait jamais venu à l'idée pour les films précédents de Jean Yanne. Quant à Coluche, il a un rôle important et néanmoins, on n’est pas porté à le vouer aux nues. Comme absent, il semble (à l’image de toute la distribution, avouons-le) faire sa part le plus simplement possible, sans y apporter le grain de folie ou la motivation qu’on attend. Anecdotes :
Séquences cultes : T'es tout seul connard ! Lucien Homosexualis Discothecus Léon Zitrone La démocratie selon Coluche |
Le Maître d'école (1981) Résumé : Un jeune homme au chômage est nommé instituteur dans une école. Rapidement, il se rend compte que le métier est bien plus exigent et compliqué qu’il le croyait. Critique : Que voilà une affiche bien trompeuse : à la voir, on croirait presque à une farce, un burlesque tenu par le clown Coluche alors que le film est beaucoup plus une comédie de mœurs, très délicate, attentive à la poésie des situations et des gamins. Coluche ne fait pas son numéro, loin de là. Claude Berri le met dans une position de témoin plus ou moins actif, un récepteur affectueux et à l'écoute des enfants. Pas vraiment dans un rôle de composition, il apparaît très naturel, calme, presque introverti. D'ailleurs le film évolue sur un rythme très lent, plutôt contemplatif, très loin des tempos rapides d'une comédie percutante. Ne vous attendez pas à la poilade continue : le film contient son lot de petits et grands malheurs que la vie charrie normalement : les divorces, les fugues, la pauvreté, la violence, le suicide, etc. Il n e verse pas non plus sur le versant opposé, le film neurasthénique où le pathos asphyxie la vie, non, loin de là! La réalisme sert le film, lui donne une assise dramatique efficace et encadre les scènes amusantes pour mieux les aérer, je suppose. C'est souvent le cas dans les films de Claude Berri: la vie qu'il décrit n'est jamais toute drôle, ni toute déprimée. Cette bête vérité est pourtant malmenée par des prises de position un brin simplistes pourtant. On n'échappe à quelques clichetons (le syndicaliste, par exemple). Si cela ne fout pas tout en l'air, cela altère quelque peu mon enthousiasme. J'aime bien les films de Claude Berri mais je ne parviens pas encore à admirer son cinéma. Il y a toujours quelque chose qui me tire par la manche. Un "stop" que je ne m'explique pas tout à fait. Il me faudrait revoir "Tchao pantin", les deux films avec Coluche ayant forcément un lien fort à éprouver, mais également d’autres films de Berri comme "La femme de ménage", "L'un reste l'autre part", le diptique de Pagnol et bien sûr "Uranus". Je vis là trop sur de vieux souvenirs pour pouvoir porter un jugement à peu près éclairé. Et donc, si je m’arrête à un ressenti basé uniquement sur ce film, je vois un petit film, assez intime, non dénué d’un certain charme, où étrangement, les comédiens sont comme adoucis par l’ indéniable naturel que les enfants apportent à l’ensemble. Le maître d'école est un film attendrissant, coloré par les musiques caressantes et enjouées de Richard Gotainer et d'Alain Souchon. Un petit film sympathique mais sans plus, si ce n’est l’étonnante pudeur et sobriété de jeu d’un Coluche rarement dans ce type de démonstration mesurée. Anecdotes :
Séquences cultes : Monsieur Connard ! Y a deux p à t'appelle ? J'ai mal au crâne. La peine de mort. Qui c'est ton père d'abord ? Pourquoi moi ? Comment on sait qu'on est pédé ? Les syndicats selon Coluche. Être syndiqué ça dispense pas d'être intelligent ! |
Banzaï (1983) Résumé : Un homme travaillant dans une société assurant une assistance aux touristes en détresse s’est fiancé à une hôtesse de l’air. Celle-ci promet de quitter son travail pour éviter d’être trop longtemps séparés. Mais, elle doit encore faire quelques derniers longs voyages, qu’elle va camoufler à son fiancé, pendant que lui même se trouve obligé de partir en mission. Évidemment, quiproquos et mensonges pèsent de plus en plus lourds pour le couple. Critique : Banzaï est un film pour les enfants. Claude Zidi fait partie de ces réalisateurs pour lequel j'éprouve les pires difficultés à forger une véritable estime. Rares sont ses films (et pourtant, j'en ai bouffé étant môme) qui m'ont marqué favorablement. Je les ai souvent trouvé mal écrits, passablement mis en scène et presque toujours laids. Ce Banzaï en est une bonne illustration. Suite de sketchs plus ou moins drôles où Coluche comble les vides par sa faconde et son comique physique naturels, le scénario est bâti sur le parcours parallèle d'un jeune couple (Coluche / Valérie Mairesse) à travers le monde, prétexte à diverses cartes postales exoticomiques. Les deux amoureux doivent se cacher leurs activités "touristiques" respectives. Forger l'essentiel du rire sur ce simple canevas est un pari risqué et qui me semble plutôt raté. Cela plaira néanmoins aux lardons, parce que Coluche trimbale sa joviale face de clown avec bonhomie et qu'il émane de sa personne un souffle comique en même temps qu'une luminosité très accessible, très communicatrice, une chaleur humaine réconfortante, quelque chose de primaire (dans le bon sens du terme : essentiel et naturel). Le film est festif, se veut rigolo, très léger. Et Coluche est parfois drôle, la répartie facile, très à l'aise, dans un rôle qui n'a rien de composé. Le film ne fait pas de mal. Valérie Mairesse n'est pas toujours très bonne. C'est une comédienne qui ne m'a jamais trop inspiré. Elle est pourtant assez présente dans les comédies françaises des années 80. On peut toujours s'amuser à reconnaître quelques trognes sympathiques, mais ça fait un peu juste, hein? Un film modeste qui ne doit pas être pris pour autre chose qu'un petit film pour faire rire les marmots. On n'est pas dans la comédie française de qualité. Il suffit d'être au courant dès le départ et puis voilà, en roule ma poule pour la risette enfantine! Quelque fois, ça m'a fait penser à ces navets de Philippe Clair, avec Aldo Maccione. C'est dire... Misère! Anecdotes :
Séquences cultes : Et toi, t'es toujours arabe ? Ça va ? Nan, je déconne ! C'est Marcel qui fait le con ! Pourquoi tu dis qu'ils sont bêtes les arabes ? Négociation Monsieur Rex Le train, c'était pas pour moi. Qu'est-ce qu'il y a ? Help ! |