Le Maître d'école (1981) Résumé : Un jeune homme au chômage est nommé instituteur dans une école. Rapidement, il se rend compte que le métier est bien plus exigent et compliqué qu’il le croyait. Critique : Que voilà une affiche bien trompeuse : à la voir, on croirait presque à une farce, un burlesque tenu par le clown Coluche alors que le film est beaucoup plus une comédie de mœurs, très délicate, attentive à la poésie des situations et des gamins. Coluche ne fait pas son numéro, loin de là. Claude Berri le met dans une position de témoin plus ou moins actif, un récepteur affectueux et à l'écoute des enfants. Pas vraiment dans un rôle de composition, il apparaît très naturel, calme, presque introverti. D'ailleurs le film évolue sur un rythme très lent, plutôt contemplatif, très loin des tempos rapides d'une comédie percutante. Ne vous attendez pas à la poilade continue : le film contient son lot de petits et grands malheurs que la vie charrie normalement : les divorces, les fugues, la pauvreté, la violence, le suicide, etc. Il n e verse pas non plus sur le versant opposé, le film neurasthénique où le pathos asphyxie la vie, non, loin de là! La réalisme sert le film, lui donne une assise dramatique efficace et encadre les scènes amusantes pour mieux les aérer, je suppose. C'est souvent le cas dans les films de Claude Berri: la vie qu'il décrit n'est jamais toute drôle, ni toute déprimée. Cette bête vérité est pourtant malmenée par des prises de position un brin simplistes pourtant. On n'échappe à quelques clichetons (le syndicaliste, par exemple). Si cela ne fout pas tout en l'air, cela altère quelque peu mon enthousiasme. J'aime bien les films de Claude Berri mais je ne parviens pas encore à admirer son cinéma. Il y a toujours quelque chose qui me tire par la manche. Un "stop" que je ne m'explique pas tout à fait. Il me faudrait revoir "Tchao pantin", les deux films avec Coluche ayant forcément un lien fort à éprouver, mais également d’autres films de Berri comme "La femme de ménage", "L'un reste l'autre part", le diptique de Pagnol et bien sûr "Uranus". Je vis là trop sur de vieux souvenirs pour pouvoir porter un jugement à peu près éclairé. Et donc, si je m’arrête à un ressenti basé uniquement sur ce film, je vois un petit film, assez intime, non dénué d’un certain charme, où étrangement, les comédiens sont comme adoucis par l’ indéniable naturel que les enfants apportent à l’ensemble. Le maître d'école est un film attendrissant, coloré par les musiques caressantes et enjouées de Richard Gotainer et d'Alain Souchon. Un petit film sympathique mais sans plus, si ce n’est l’étonnante pudeur et sobriété de jeu d’un Coluche rarement dans ce type de démonstration mesurée. Anecdotes :
Séquences cultes : Monsieur Connard ! Y a deux p à t'appelle ? J'ai mal au crâne. La peine de mort. Qui c'est ton père d'abord ? Pourquoi moi ? Comment on sait qu'on est pédé ? Les syndicats selon Coluche. Être syndiqué ça dispense pas d'être intelligent ! |