Saison 3 1. Présumé coupable (A deadly affair) 2. Mort par prédiction (He’s dead, she’s dead) 3. Rencontre avec le passé (Under the gun) 5. Anatomie d’un assassinat (Anatomy of a murder) 7. Célèbre à tout prix (Almost Famous) 8. Sous haute tension (Murder must fowl) 9. La vérité est ailleurs (Close Encounters of the Murderous Kind) 10. L’ombre du passé (Last Call) 13. Une nouvelle piste (Knockdown) 14. Grosses infortunes (Lucky stiff) 15. Avis contraire (The failing nail) 17. Menace sur New York (Countdown) 18. Cruel comme un soap (One life to lose) 19. Un homme en colère (Law and Murder) 20. Tranches de mort (Slide of death) 21. Eau trouble (The Dead Pool) 22. En quête de justice (To love and die in L.A.) 1. PRÉSUMÉ COUPABLE Scénario : Andrew W. Marlowe Réalisation : Rob Bowman Résumé : Appelée sur une scène de crime, Kate Beckett y découvre Richard Castle, absent depuis des mois ! Critique : Un démarrage sur les chapeaux de route ! Déjà, l’épisode s’ouvre par une séquence ultradynamique avec un splendide jeu de miroirs (un travail impeccable de Rob Bowman) qui se termine par Castle et Beckett se mettant respectivement en joue ! La victime, une dénommée Chloé, avait une adresse dans la main. En s’y rendant, le trio Beckett/Esposito/Ryan y découvrent Richard Castle, une arme à la main ! Beckett passe les menottes à son ex-partenaire ; le réalisateur zoome d’abord sur les mains de l’écrivain puis sur le visage de Nathan Fillion. C’est un plaisir de voir le visage si mobile, si ouvert de l’acteur. L’interrogatoire que mène Beckett est très serré. Stana Katic montre avec talent à la fois le professionnalisme de son personnage (questions sur l’affaire) et l’irritation de cette dernière (parce que Castle ne lui a donné de nouvelles depuis qu’il est revenu des Hamptons). On appréciera les vacheries réciproques des duettistes. Innocenté, Castle est sèchement renvoyé chez lui. Nathan Fillion rend parfaitement compte du désarroi de l’écrivain qui ne comprend pas la froideur de ses amis. Avec sa maestria habituelle, Andrew W. Marlowe fait progresser son intrigue et parvient à replacer Castle sur la route des policiers en une parfaite symétrie de la première scène de crime ! C’est drôle et brillant. Le plus beau c’est la parfaite explication logique qui a amené le tandem au même endroit, la troisième scène de crime, en partant de deux points de départ différents. Comprenant qu’elle ne se débarrasserait jamais de Castle, Beckett l’admet « pour cette enquête » à ses côtés et il parie qu’il trouvera la solution. L’enjeu : sa présence au poste. Il est évident que Castle restera mais ce jeu fait partie de l’ADN du personnage et c’est une série qui joue avec les codes et avec son public. Comment rendre cette évidence plausible ? C’est le réel enjeu. Le spectateur s’amuse de retrouver les passages obligés de sa série : le café apporté le matin (ne manquez pas le visage de Stana Katic ; l’actrice rend parfaitement visible le plaisir qu’éprouve son personnage de retrouver son binôme), les théories farfelues et surtout l’idée qui relance l’enquête. Ici, il prouve le lien entre les victimes. Le scénariste parvient à nous surprendre en plaçant ledit lien dans un cabaret burlesque ! On note une marotte des réalisateurs dans les interrogatoires. Alors que la caméra est statique dans l’interrogatoire dans un cas, elle est très mobile dans un autre ; ce qui signifie qu’un élément important va nous être communiqué. Une réflexion de Beckett fait bingo dans son esprit puis ça fait tilt entre eux. Quelle série aime tant ses fans pour leur présenter tous les passages obligés tout en jouant avec ? L’arrestation nous ramène à la scène de départ et l’explicite avec une redoutable efficacité. Beckett considère que Castle a gagné. Le duo est reformé. La saison peut commencer ! Anecdotes :
2. MORT PAR PRÉDICTION Scénario : Moira Kirland Réalisation : John Terleski Résumé : L’enquête sur la mort d’une voyante amène Castle et Beckett sur la piste d’un autre meurtre. Critique : Castle et la voyante ! Une évidence pour cet amateur de fantastique ! Dommage que l’intrigue avec ses multiples personnages soit un peu confuse. On peut heureusement compter sur notre duo, très Mulder et Scully sur ce coup-là, pour nous distraire. Castle est bien entendu Mulder et Beckett Scully ; d’ailleurs elle reçoit très officiellement ce surnom. Difficile d’isoler l’intrigue principale de ses sous-intrigues. La victime, Vivienne Marchand, avait déjà collaboré avec la police mais Ryan démonte la réputation de la voyante, mise en cause par un producteur de télé-réalité à qui elle propose de confier la vérité sur un « vrai » meurtre pour qu’il efface des images qui lui nuisent. La victime prétendue aurait fait une crise cardiaque mais pourrait avoir été empoisonné. Cet homme, Emilio, avait une liaison avec la femme d’un de ses employés, une gourde blonde. C’est compliqué de bien suivre et la résolution de l’énigme est un peu tirée par les cheveux. Le plus intéressant, c’est la différence entre un Castle ouvert au mystère et une Beckett matérialiste. La scène où les policiers démontrent comment la voyante aurait pu tout découvrir sur le meurtre d’Emilio est sans doute une des meilleures. Mais c’est Castle qui a la plus belle réplique décochée à son amie : « Si vous ne croyez pas à la possibilité que la magie existe, vous ne la trouverez jamais ». Là-dessus, la fille de la voyante, Penny, elle aussi médium – Rachel Boston est le meilleur second rôle de l’épisode émouvante dans son deuil, un peu exaltée par ses visions ; d’abord hésitante à dire la première à Beckett puis gagnant en assurance – nous gratifie d’un pronostic sur l’avenir de Beckett. Comme souvent, la famille de l’écrivain fournit l’intrigue secondaire ; aujourd’hui c’est Martha qui s’y colle. Cette partie de l’épisode est la plus solide et la plus forte, notamment dans l’émotion. Martha – merveilleuse Susan Sullivan éblouissante, la « Castle girl » de l’épisode – s’est vu demandé en mariage par son amant Chet. Elle veut réfléchir mais, en fait, elle pense que leur histoire est finie. Plus de flamme et c’est un moment touchant. Mais voilà que Chet meurt avant qu’elle n’ait rompu ! La scène entre Susan Sullivan, effondrée, et Nathan Fillion, magnifique en fils soutenant sa mère, est très émouvante. Cette sous-intrigue sauve le 3ème melon. Anecdotes :
3. RENCONTRE AVEC LE PASSÉ Scénario : Alexi Hawley Réalisation : Bryan Spicer Résumé : Le meurtre d’un garant de caution envoie Castle et Beckett à la fois dans le passé de cette dernière et sur la piste d’un trésor Critique : A travers une enquête très classique, Castle s’offre un beau moment dans l’approfondissement du personnage de Kate Beckett tout en rendant hommage quelque part au Faucon maltais. Le mort est trouvé dans son bureau et c’est de là que va découler toute l’enquête. Sur son corps, Lanie trouve un papier rempli de traits. Castle pense d’emblée à un (Da Vinci) code quand Beckett le compare à un vulgaire bout de papier. Faute du scénariste puisque rien n’est inutile dans une série policière et que, d’autre part, Beckett ne pourrait jamais considérer un élément quel qu’il soit comme anodin. Dans le bureau, les enquêteurs trouveront un micro qui relie l’épouse de la victime à la scène de crime. Sur le corps, Lanie, à nouveau, découvre une croix faite de baume et d’huile qui amène un prêtre en salle d’interrogatoire ! Enfin, une empreint fait tomber dans l’escarcelle un ancien criminel visiblement complètement décati !! Mais le plus beau, c’est qu’en coursant un suspect, Beckett tombe sur Mike Royce, son ancien instructeur. Jason Beghe est impeccable dans ce rôle de mentor, à la fois distancié par l’âge et l’humour tout en montrant une affection certaine pour son ancienne élève. Stana Katic est tout aussi remarquable car l’actrice rend elle aussi palpable cette affection. Les deux acteurs réussissent à créer et à rendre tangible et partant crédible cette connexion entre leurs personnages. Evidemment que le papier découvert était important et même qu’il est une carte menant au butin d’un vol de bijoux d’un montant pour lequel on pourrait aisément tuer ! Rien n’étant ce qu’il paraissait être, la seconde partie de l’épisode déconstruit les figures qu’il nous avait précédemment présentées ! C’est très bien écrit et la chasse au trésor amène à une scène d’un cliché absolu qui devient un morceau de bravoure : tout le monde s’y retrouve et se menace réciproquement avec des armes de tous les calibres !!! Castle sauve la mise et résout l’énigme. L’épisode comporte une intrigue mineure, celle d’Alexis qui veut un scooter. C’est mignonnet surtout avec le charme de Molly C. Quinn mais on n’y croit qu’à moitié et, surtout, c’est clairement ajouté pour donner du temps de jeu à la « famille Castle ». Pas grave, Nathan Fillion et consorts auront réussi à nous amuser quand même ! Anecdotes :
Scénario : David Grae Réalisation : Rob Bowman Résumé : Un homme est retrouvé mort tué par une balle en plomb vieille de 200 ans ! Critique : Très joli titre français qui, sans vendre la mèche, en allume toutefois une partie. Une des forces de cet épisode c’est son travail visuel. D’entrée de jeu, Rob Bowman nous captive par cette scène dans une lumière bleu-noir mêlant silence autour du cadavre et bruits de chevaux au galop. Un déphasage qui illustre que le temps sera une des données du problème. La victime, un certain Daniel Goldstein créait des produits financiers complexes. Un de ces produits a justement fait perdre beaucoup d’argent à plein de monde. Suivez l’agent est un poncif du récif policier sauf que nous sommes chez Castle et que ce n’est qu’un aspect de la réponse. Car Lanie apporte plus de questions qu’elle ne donne de réponse : la victime a été tuée par une balle remontant au XVIIIème siècle tirée par une arme de la même époque ! Il n’en faut pas plus à Castle pour imaginer un tueur spatio-temporel venu par un portail dimensionnel ! L’énergie que met Nathan Fillion dans son personnage le préserve du ridicule pour le faire passer dans l’autre dimension des huluberlus sympathiques, un excentrique ! Devinez le modèle de la voiture de Daniel et vous imaginerez les sommets de jubilation de l’écrivain ! Castle et Beckett vont remonter jusqu’à un club de farfelus, éminemment délirants mais bons enfants. Le décor est chargé mais il crée une véritable identité visuelle au club, un décalage entre l’extérieur du XXIème siècle et l’intérieur qui se revendique du Londres victorien (costumes notamment) mais comme si le futur imaginé à l’époque (référence à Jules Verne) s’était justement arrêté là. Rob Bowman, bien aidé par les décorateurs, opère une présentation en deux/trois images, de vrais tableaux d’originaux saisis sur le vif. Mais si le club est original, c’est aussi lui qui donnera la clé de l’énigme. Grâce aussi à une séance de tir devant mesurer la précision des armes du siècle des Lumières ; d’abord sérieuse, cette séance vire au déjanté et on remercie Nathan Fillion à genoux tellement c’est fou !! L’intrigue mineure du jour, ce sont les premiers émois d’Alexis. C’est très touchant grâce à l’implication de Molly C. Quinn, absolument géniale quand elle entreprend de se demander à voix haute comment on sait qu’on est amoureux. C’est à la fois drôle et touchant et Nathan Fillion n’est pas en reste. Sur cette scène, il est lui aussi attendrissant et nous fait bien sourire. Il a carrément su nous faire rire par la jalousie de Castle, vexé que ce soit à Martha et non à lui, le « papa cool » qu’Alexis se soit confiée la première ! Quant à la première rencontre du père et du petit ami, il n’y a que dans cette série qu’elle pouvait avoir lieu de cette façon !! Anecdotes :
5. ANATOMIE D’UN ASSASSINAT Scénario : Terence Paul Winter Réalisation : John Terlesky Résumé : Lors d’un enterrement un cercueil se renverse libérant deux corps ! Critique : Au tour des séries hospitalières de passer à la moulinette de Castle ! Humour et ironie à tous les étages mais aussi beaucoup de sentiments voire du sentimentalisme si l’on est peu charitable. La victime, Valérie Monroe, était médecin dans un hôpital et elle a été tuée avec une « précision chirurgicale » selon la formule agréée. Le mode opératoire, et plus largement l’injection de formules médicales, permettent à Tamala Jones de sortir de son registre habituel pour développer une réelle expertise. La mise en scène de John Terlesky permet de donner un aspect fluide à une scène d’explication qui aurait été bavarde et pesante s’il l’avait tourné platement. L’écriture de la série est bien rodée mais absolument pas mécanique. Ainsi, le premier suspect, Greg McClinctock, est-il bien entendu innocent du crime puisqu’il est le premier justement. Sauf que c’est bien plus subtil ! L’explication finale est stupéfiante par la maîtrise d’écriture et le jeu avec le spectateur qui a toutes les cartes en main mais tombe dans le panneau qu’on lui présente ! Comment faire autrement quand le scénario mêle un baron de la drogue qui employait la victime comme médecin personnel ? Comment passer sous silence le fait qu’elle était une informatrice du ministère de la justice ? Et que vient faire dans tout cela une recherche du docteur Monroe concernant la ville de Katona, État de New York, prototype selon le capitaine Montgomery « de la ville où il ne se passe jamais rien » ? La réponse à la question est fournie par le capitaine Montgomery lui-même ! Ruben Santiago-Hudson a peu de temps de présence mais il l’emploie bien, chaleureux, proche de ses troupes. Et puis il y a de l’amour dans cet épisode. L’amour d’Alexis pour Ashley (absent bien qu’on parle beaucoup de lui) et le couple qui a « sa » chanson (de Taylor Swift). Celui de Castle pour Gina ; une crise entre eux dû à la jalousie de ce dernier déjà constatée quand on parle de sa fille mais qu’ils parviennent à surmonter grâce à un travail sur soi de cet égotiste de première qu’est Richard Castle. Nathan Fillion est impeccable et l’on sent les efforts que son personnage a fait par amour pour les autres. C’est aussi avec délice que l’on assiste à la lecture entre Castle et Beckett d’une correspondance amoureuse où ils espèrent trouver une piste. Non seulement c’est amusant mais c’est loin d’être purement anecdotique. Quant au mobile du meurtre, il est quelque part lié à l’amour, décidément un grand meurtrier ! Anecdotes :
Scénario : David Amann Réalisation : Bill Roe Résumé : Le meurtre d’une femme blonde indique à la police de New York qu’un tueur en série, le Triple Tueur, est de retour en ville. Critique : Un épisode remarquable à l’intrigue complexe mais maîtrisé, aux dialogues froids et à la mise en scène lente et grave ; profondément noir, cet épisode, éclairci par l’intrigue secondaire qui aura son importance sur l’intrigue principale, ce qui est rare, réussit une figure imposée des séries policières : introduire la Némésis du (des) héros. L’entrée dans l’épisode est déjà un signe de maîtrise narrative, visuelle et sonore. Quand tout va bien, la jeune femme blonde est éclairée par les lumières de la ville et on entend clairement Phil Collins. Puis, progressivement, le silence se fait. Très vite, Lanie relie ce crime à ceux du Triple Tueur. Ruben Santiago-Hudson enfile les habits du commandant Montgomery et, avec autorité, nous donne un topo sur ce meurtrier. Survient une seconde victime et seulement le générique ! Avec efficacité, mais en ayant tout de même pris le temps d’une scène d’émotion, le scénario introduit le héros noir de l’épisode, Marcus Gates incarné avec un talent fou par Lee Tergesen. L’acteur donne un détachement ironique à son personnage (il faut voir le sang-froid qu’il conserve alors qu’une armada de flics surarmés le mettent en joue). Les interrogatoires de Gates par Beckett seule sont des bijoux. Le ton est toujours calme mais la tension est palpable surtout que la froideur de Gates le rend de plus en plus affreux mais, comme il a réponse à tout, c’est une anguille qui se tient devant nous. Le second interrogatoire semble rejouer la même scène mais on notera alors que le réalisateur zoome sur les visages. Quelque chose de nouveau va sortir de tout cela. Pour coincer Gates, les enquêteurs ont fouillé le passé du roi de Sing Sing et découvert son co-détenu, Jerry Tyson. Autant Gates est glacial, autant Tyson paraît émotif, mal à l’aise. Il faut que la police lui arrache les bribes d’information qui vont lui être utile. Mais, nous sommes dans Castle et c’est chez notre écrivain préféré qu’un détail fait tilt permettant de sauver une femme ! On s’achemine vers le happy end traditionnel mais on aurait dû mieux écouter Castle, insatisfait du dénouement. Parce ce que, cette fois, l’imagination débordante de ce dernier lui fait entrevoir trop tard la vérité. Le final sera éminemment fort et noir, et pourtant, il conservera jusqu’au bout une brindille d’humour. Ce petit éclat d’humour, pareil à la noisette dans le chocolat noir, provient de la résolution de l’intrigue secondaire du jour : l’admirateur secret d’Alexis. Ce qui est amusant et bien écrit, c’est le caractère évolutif de cette histoire et la manière dont les protagonistes, Alexis mais surtout Castle, la vivent. Cette intrigue et la principale interagissent et se renforcent ou plutôt s’équilibrent ; la noirceur de l’intrigue principale est en partie compensée par la relative légèreté de l’intrigue secondaire. Ensuite, quand Alexis, très insouciante sur ce coup-là, décide de se rendre au rendez-vous fixé, Martha défend à son fils de la surveiller…se réservant ce rôle ! Bonne composition de Susan Sullivan qui rend très convainquant et savoureux le changement de pied de son personnage et donne à voir, mine de rien, l’amour profond que cette famille se porte. C’est le coup de fil qu’elle passera à son fils pour le rassurer qui va jouer un rôle déterminant dans le final de l’épisode. Anecdotes :
7. CÉLÈBRE A TOUT PRIX Scénario : Elisabeth Davis Réalisation : Felix Alcala Résumé : La mort d’un comédien minable conduit Castle et Beckett dans une histoire de faux-semblants. Critique : Un épisode pas déplaisant certes mais extrêmement banal et pour tout dire peu inspiré. L’intrigue est confuse, passant d’une chose à une autre sans s’en fixer sur une seule tout en étant très linéaire. La révélation de l’identité du coupable tombe comme un cheveu sur la soupe. On avait pourtant commencé par une entrée contrastée comme la série sait si bien les faire. D’un côté, un policier en uniforme disparaît brusquement happé depuis l’intérieur d’un appartement d’où venait des cris. D’un autre côté, Alexis et Martha font des vocalises à 5 heures du matin ! C’est ce policier qui est mort sauf que c’était un comédien ! Un strip-teaser pour être précis. Et l’appartement abrite une colonie de jeunes femmes totalement effondrées quand Castle et Beckett y arrivent : enterrement de vie de jeune fille ! Mais passé cette ouverture hilarante, on va rire beaucoup moins et, dans Castle, c’est quand même plutôt gênant. Tout le reste de l’épisode va dérouler la pelote que le patron de la boîte qui employait la victime a donné à Ryan et Esposito. Le club de strip-tease (passage assez drôle grâce à nos duettistes) amène à une « cougar » qui était la maîtresse de la victime mais avait rompu parce qu’il lui avait demandé 25 000 $. Argent qui amène à…etc. Tout cela pour nous amener à une histoire d’escroquerie très classique mais que la scénariste (pourtant talentueuse) n’a plus tellement le temps de développer et doit même bâcler la scène où le coupable est confondu. Et le spectateur avec lui. L’intrigue secondaire est amusante (Alexis veut auditionner pour un rôle dans Grease à son lycée et Martha la coache) mais parfaitement anecdotique et complètement périphérique à notre intrigue. Seule la frimousse mutine de Molly C. Quinn et l’allant que met Susan Sullivan nous font passer un bon moment et, en fait, nous évite l’ennui. Anecdotes :
8. SOUS HAUTE TENSION Scénario : Matt Pyken Réalisation : Bryan Spicer Résumé : La mort d’un employé municipal emmène Castle et Beckett vers une toute autre affaire. Critique : Solide épisode : une première affaire qui ouvre sur une seconde et relance complètement l’intrigue tout en faisant monter la pression. L’humour est bien dosé ; très présent au départ, il se fait plus rare ensuite à la mesure de l’élévation des enjeux. Un parfait tempo empêche tout ennui. Tout juste peut-on regretter que tous les acteurs ne soient pas au top niveau. C’est à Central Park que nos duettistes préférés se retrouvent autour du cadavre d’un certain « Lenny les bonnes ampoules », un électricien chargé de changer les ampoules dans le métro de New York. D’emblée, le scénariste nous dit que ce n’est pas une affaire simple : la victime a été tuée de trois balles au terme d’une chasse à l’homme. Pourquoi le tuer ? Ryan et Esposito pensent avoir trouvé du matériel d’espionnage chez lui à moins que ce ne soit son peu scrupuleux supérieur ? Matt Pyken nous présente ces pistes avec une parfaite crédibilité mais elles sont fausses ! L’explication de la présence du matériel est absolument hilarante ! Et c’est là que le scénariste nous inflige un rebondissement dramatique : la victime a été tuée pour avoir assisté à un enlèvement d’enfant ! La tension est installée d’emblée puisque les enquêteurs ignorent l’identité de l’enfant et doivent la découvrir. En outre, Nathan Fillion nous permet d’apprécier la partie dramatique de Castle ; un père qui comprend quelle épreuve traverse le père du gamin. Père joué par John Pyper-Ferguson qui est très juste. L’acteur est très impliqué et on croit à sa peine beaucoup plus qu’à celle de la mère, tellement plus fade et dans un rôle extrêmement convenu. Un père qui passe aussi un temps pour le coupable et clame son innocence alors que le temps presse. A ce stade de l’épisode, il pourrait très bien être un kidnappeur. Ça oui mais tueur, cela était plus difficile et les enquêteurs en sont conscients. Leurs interprètes aussi et on est à fond avec eux. Le final, dynamisé par Nathan Fillion dont le personnage a deux éclairs de génie qui décide du succès et Stana Katic, très convaincante dans l’action. Ruben Santiago-Hudson est très bien aussi dans un registre plus dur que d’habitude. L’intrigue secondaire est amusante quoique résolument mineure : Alexis garde le rat domestique de son petit ami Ashley (Ken Baumann, peu expressif), une bestiole nommée Théodore, et qui disparaît. Elle le cherche en vain et craint la réaction du jeune garçon. Pas vraiment de quoi fouetter un chat. L’intrigue ne passionne pas Molly C. Quinn outre mesure même si l’actrice a déjà suffisamment de talent pour nous garder avec elle. Anecdotes :
9. LA VÉRITÉ EST AILLEURS Scénario : Shalisha Harris Réalisation : Bethany Rooney Résumé : La mort très étrange d’une astrophysicienne amène Castle et Beckett aux frontières du réel. Critique : Savoureux hommage à une glorieuse ainée tout autant que passage au tamis de la question extraterrestre, cet épisode est un régal ultra-référencé (Castle est une série « geek » à l’image de son héros) qui insère avec bonheur une enquête policière dans un cadre baignant dans l’étrange. L’on est toutefois plus proche de Jean Ray avec un « fantastique expliqué ». La victime était une astrophysicienne retrouvée victime d’une « décompression explosive » ; ce qui se produit lorsqu’un corps est situé hors de l’atmosphère ! Tamala Jones rend bien la perplexité de Lanie et la suite de l’autopsie ne va pas lui rendre le sourire ; il y a bien plus de questions que de réponses. Mais si la légiste est perdue, Castle, lui, est tout sourire ! La victime a été enlevée par des aliens ! Lorsque le générique est lancé après 10 minutes d’épisode, cette hypothèse n’a pas pu être démentie par Beckett ! Il est intéressant de revoir nos duellistes dans leurs rôles de sceptique et de convaincu d’autant qu’à la différence de la magie, l’hypothèse d’une vie (et d’une intelligence) extra-terrestre est toujours valable scientifiquement même sans aller jusqu’aux élucubrations de la littérature et du cinéma fantastique. Jusqu’au bout, Beckett refusera d’admettre que les aliens existent même si, un instant, la logique policière semble vaciller. Le scénario donne évidemment un peu de temps à la thèse ufologique et s’offre Lance Henrikssen en invité de luxe ! Certains pourront regretter le temps relativement bref de sa présence mais c’est en fait cohérent avec la série : Castle est une série policière et non une série fantastique. Disons que c’est un témoignage de sympathie et une révérence faite à un acteur reconnu dans ce domaine tout autant qu’un hommage à la célèbre série où la vérité est ailleurs. En tout cas, en peu de minutes, l’acteur est très juste. Très posé, Benny Stryker n’a rien d’un gourou illuminé et il a même des informations pour les enquêteurs. Impossible de ne pas sourire quand il affirme avec un sérieux académique que le Gouvernement est derrière tout cela ! Et ce n’est pas la suite qui va le démentir !! Des « agents fédéraux » enlèvent les affaires de la malheureuse et interrogent dans des conditions ultraclichées nos héros !!! Cet « enlèvement » est le climax de l’hommage. Par la suite, la vérité va se faire jour sous un angle réaliste de plus en plus affirmé. Castle a une idée pour le moins cocasse pour joindre ces mystérieux agents et le fait que ça marche souligne le côté fictionnel de la série. C’est encore l’écrivain qui va comprendre que quelque chose ne va pas du côté de la victime. Bien vu de la part de la scénariste que de ne pas faire de l’écrivain un obstiné. S’il croit en la magie et aux « petits hommes gris » (merci Mulder !), il n’en fait pas l’alpha et l’oméga. Si la prosaïque réalité doit l’emporter, alors tant pis ! Mais on sait qu’il ne renoncera pas à ses convictions. C’est finalement la coopération entre la police et un agent fédéral secret mais bien réel qui permettra à la vérité de se faire jour. Anecdotes :
10. L’OMBRE DU PASSÉ Scénario : Scott Williams Réalisation : Bryan Spicer Résumé : La mort d’un ancien docker fauché, un ancien bar et la Prohibition sont les ingrédients du nouveau cocktail pour Castle et Beckett. Critique : Bel hommage au passé sulfureux de l’Amérique mais aussi à une certaine ambiance quand « atmosphère » voulait dire quelque chose de l’esprit d’un lieu. Tout commence quand le corps d’un certain Donnie est sorti de l’East River. Les enquêteurs trouvent très vite que c’est un ancien docker et Castle fantasme déjà sur l’implication de la Mafia ! Il y a bien un ancien type louche mais il a juste vendu un bar, le Old Haunt à Donnie qui y avait des souvenirs. Castle fait un éloge vibrant du lieu et c’est un régal d’entendre vibrer ces mots d’autant que Nathan Fillion est vraiment excellent dans l’incarnation de son personnage. Sur cet épisode, il vole la vedette à Stana Katic qui se rattrape pour partie dans l’interrogatoire du barman. C’est ultra-sexy et plein d’humour. On a encore l’occasion de rire avec le troisième suspect de l’épisode, complètement « chargé » mais blanc comme neige. C’est sans doute le point faible de cet épisode ; le coupable n’est pas si dur à trouver quand on a éliminé presque tout le monde très vite. A défaut d’un whodunit à la Duchesse de la mort, il reste le whydunit. Le Old Haunt est au cœur de l’intrigue et le décor a été particulièrement soigné. Il y a un bel effort de reconstitution avec ce souci de lier le beau à l’utile, à savoir donner l’illusion qu’il s’agit d’un lieu lié à la Prohibition. Le tunnel qu’empruntent nos duettistes est un classique de la littérature policière de l’époque (lire Sax Rohmer ou Dashiell Hammett) mais il s’insère avec aisance dans l’histoire et joue un rôle déterminant dans l’explication et la résolution de l’intrigue. Le scénariste s’offre en plus le luxe de se payer la jeunesse branchée par cette confrontation entre un Castle amoureux et respectueux du passé et une tête à claque patron de start-up ; le genre à se gargariser d’avoir inventé la roue et de l’avoir fait breveter. La charge caustique est à déguster sans modération. Dans une histoire où le passé se rappelle et se confronte au présent, l’intrigue secondaire avec la copine d’Alexis venue du Kansas est certes très mineure mais elle résonne plutôt bien avec l’ensemble. Anecdotes :
11. DANS LA PEAU DE NIKKI Scénario : David Grae Réalisation : Jeff Blekner Résumé : Alors que l’équipe enquête sur la mort d’une marieuse, elle accueille l’actrice qui doit incarner Nikki Heat au cinéma et veut s’inspirer de Beckett ! Critique : Attention ! Idée brillante ! Un scénario signé David Grae est en général gage de qualité mais ici, il fait preuve d’une belle inventivité et d’un grand humour car c’est la série qui se moque d’elle-même ! La mise en abîme est hilarante et nos duettistes interprètent une symphonie en trois temps impeccable. Comme l’intrigue policière n’est nullement sacrifiée à cet exercice de style, le spectateur est à la noce ! A la noce parce que la victime, Stacy Collins, veillait à ce que des couples se rencontrent. « Un petit meurtre te fera du bien » avait dit Alexis à son père affligé par le choix de l’actrice Natalie Rhodes pour interpréter Nikki Heat. C’est vrai que les premières images dont on nous gratifie n’ont rien de gratifiant pour elle et l’énoncé de sa filmographie – qu’Alexis n’a « pas vu » mais qu’elle connaît bien – a de quoi faire fuir en effet !! Or, voilà que ladite Natalie Rhodes débarque sur la scène de crime !!! Beckett avait donné son accord pour qu’elle la suive et prenne des notes (elle a l’habitude !). C’est le premier mouvement de la symphonie : Beckett confiante, collaborant de bonne grâce avec une Natalie à l’écoute, concentrée et un Castle proprement snobé et dont toutes les tentatives pour se rendre intéressant virent au pathétique. Il a des répliques d’une platitude confondante prononcées avec le sérieux qui ne va pas. Même Chuck Norris s’en sortirait mieux ! Nathan Fillion est juste génial ; une mimique suffit pour nous faire comprendre la solitude d’un auteur à qui sa muse et sa création échappent. Que Natalie n’ait pas lu Vague de chaleur, roman justement porté à l’écran, est juste le dernier clou du cercueil de Richard Castle ! Le second mouvement correspond à l’approfondissement de l’enquête. La victime versait beaucoup d’argent à un détective miteux qui se renseignant sur les clients de celle-ci. A ce moment, Natalie avoue à Castle qu’elle trouve le personnage de Nikki « complexe » et qu’elle espère parvenir à lui ressembler un peu. Cela n’a l’air de rien mais ces quelques mots rassénèrent le romancier qui amorce sa « réévaluation » de l’actrice. Laquelle, pour s’immerger dans le personnage, va jusqu’à copier la gestuelle de Beckett et à lui ressembler physiquement ! C’est bluffant ! Du coup, Beckett commence à paniquer. Il faut dire que Laura Prépon en brune ressemble effectivement beaucoup à Stana Katic ! On est aussi obligé de rire devant la mine rêveuse de Nathan Fillion !!! Le réalisateur s’amuse avec des gros plans sur les visages montrant la palette des sentiments des acteurs. Ce mouvement se termine lorsque, pour « rentrer dans le personnage », Natalie « chauffe » Castle puisque celui-ci s’est inspiré de lui-même pour créer le personnage de Jameson Rook, journaliste qui suit Nikki Heat de près (de très près même). Enfin, le troisième mouvement voit Natalie demander à Beckett si Castle est gay : ce dernier a refusé de coucher avec elle ! Du côté de l’enquête, les policiers se sont concentrés sur la jolie secrétaire du miteux et celle-ci avoue piéger des hommes à la demande de Stacy. Le final baigne dans le mélodramatique mais c’est justement l’effet recherché et c’est vraiment drôle. Natalie Rhodes en est quasiment arrivé à faire plus Beckett que Beckett et celle-ci est soulagée que cela soit fini. Tout au long de l’épisode, Stana Katic et Nathan Fillion auront été à leur meilleur niveau mais Laura Prépon se sera révélée excellente. Qu’elle commence avec un look de bimbo ne fait que renforcer la mue de l’actrice qui joue une actrice devenant meilleure à mesure qu’elle comprend le personnage. C’est une jolie réflexion sur l’image et le monde du spectacle, plus originale d’autant que Castle s’est justement inspiré de Beckett pour créer Nikki et voilà Natalie copiant Beckett pour comprendre Nikki. Pour une fois, Frankenstein a réussi son œuvre ! En petite musique de fond, l’intrigue mineure du jour prend Kevin Ryan en personnage principal. Il va demander sa petite amie Jenny en mariage. Castle lui donne quelques conseils farfelus qui lancent l’épisode ! Et il se trouve que Natalie est un fantasme du policier ! Seamus Dever est épatant dans cet homme simple, qui s’efforce d’être un bon policier et un amoureux sincère malgré la présence d’une bombe sexuelle à ses côtés. L’épisode se termine sous les applaudissements. Rien de plus normal. Anecdotes :
12. ABRACADABRA ! Scénario :Terri Edda Miller Réalisation : Millicent Shelton Résumé : Castle et Beckett enquêtent sur la mort d’un magicien mais il y a un lapin dans le chapeau ! Critique : Consacrer un épisode de Castle à la magie relève tellement de l’évidence qu’on se demande comment les scénaristes n’y ont pas pensé plus tôt. Il est aussi agréable que la magie constitue un élément de constitution du « Caskett » par les souvenirs qu’elle évoque à nos duellistes. Faux semblant. C’est ce qui qualifie le mieux la magie. Tout est différent de ce qu’il paraît être et le scénario parvient à rendre tangible sans gratuité cette évidence. La mort paraît être un suicide mais la lettre laissée par la victime révèle autre chose. Ladite victime paraît soudain vivante mais c’est un frère jumeau (d’où la théorie farfelue du jour de Castle). Un vieil artisan construit un automate mais les enquêteurs ont découvert des traces d’explosif. Pour finir, deux morts sortent de leurs tombes ! Pour résoudre le meurtre et confondre le coupable, la police va devoir avoir recours…à la magie ! C’est brillant, bien joué et ce coup final couronne aussi un épisode où l’humour n’aura pas manqué. Faux semblant donc. Deux intrigues secondaires utilisent ce procédé. D’abord, Lanie et Esposito qui sont en couple mais le cache aux autres. L’épisode est généreux avec Tamala Jones qui dispose de bien plus de temps de présence et l’utilise à bon escient réussissant en une scène à être à la fois glamour et factuelle. Ensuite, Castle et Gina dont l’histoire prend fin. Ainsi que l’avoue le romancier à sa mère (brève mais utilise présence de Susan Sullivan parfaite en mère attentive et présente), il vivait quelque chose de banal et rêvait de magie. C’est aussi la morale de cette histoire : la magie détourne le réel, elle ne s’y substitue pas. Anecdotes :
13. UNE NOUVELLE PISTE
Scénario : Will Beall Réalisation : Tom Wright Résumé : Un ancien policier contacte Kate Beckett pour lui parler du meurtre de sa mère mais il est abattu devant elle. Critique : Il y a deux catégories d’épisodes excellents dans Castle : ceux qui poussent l’humour au plus loin en pastichant les films et séries de genre et ceux qui sont des œuvres au noir. Cet épisode est de la seconde catégorie et de la meilleure eau. Exceptionnellement, il ne débute pas par la découverte d’un corps ; ce qui est déjà une indication que ce n’est pas un épisode ordinaire. John Raglan est mourant et veut tout raconter à Beckett (venue en compagnie de Castle) mais il est tué. Il a tout de même eu le temps d’apporter un élément nouveau qui, dans un premier temps, complexifie l’histoire. A rebours de l’épisode type, aucune des personnes interrogées n’est innocente à un degré ou à un autre mais toute sont des pièces d’un sinistre puzzle qui prend sens dans une époque pas si lointaine où New York vivait sous la coupe de la Mafia. Presque tous les interrogatoires sont des confrontations ; celle avec Vulcan Simmons est la plus violente psychologiquement. Jonathan Adam est prodigieux dans l’incarnation d’un véritable serpent, malveillant, à la fausse élégance, mais fin renard et sachant pousser à bout Kate Beckett. Sans faute de Stana Katic qui fait ressentir toutes les émotions par lesquelles passent son personnage. Il faut la voir complètement livide par exemple. On est avec elle du début à la fin sans la lâcher et on apprécie que Richard Castle vienne la soutenir. Le romancier, à qui sa mère a demandé d’être honnête sur la raison qui le fait aller au poste de police tous les jours, ne se dérobe pas. Il apportera une aide importante et il sera déterminant dans le final éprouvant. Le grand mérite de cet épisode est de replacer un fait – le meurtre de Johanna Beckett – dans un contexte plus large ; lui donnant une profondeur et une consistance et partant un intérêt. Intérêt renouvelé puisque l’épisode ne résout pas le crime originel tout en faisant avancer l’histoire générale. Les nouveaux personnages impliqués sont importants chacun à leur manière, ce qui construit une narration riche et passionnante à suivre et qui rend crédible la présence du « dragon » ; le puissant commanditaire in fine. Avec une réalisation alerte qui joue à fond la carte du mouvement, tout en réussissant à placer de courts mais précieux moments plus intimes, c’est un des sommets de la saison. Anecdotes :
14. GROSSES INFORTUNES Scénario : Alexi Hawley Réalisation : Émile Levisetti Résumé : Castle et Beckett enquêtent sur la mort d’un ancien gagnant de la loterie. Critique : Un épisode sympathique mais un peu banal. Le thème de « l’argent ne fait pas le bonheur » est par trop cliché pour être un moteur d’intrigue satisfaisant. De fait, si l’histoire se suit sans déplaisir et avec un certain nombre de rebondissements intéressants voire amusants, elle n’a pas d’éléments de fantaisie qui font le sel de cette série. Elle reprend un certain nombre de clichés (enfant toxico, passé qui ne passe pas) ou de figures rituelles (dealer jouisseur, gagnant qui culpabilise, majordome guindé). Il y a cependant un bon rebondissement pour relancer l’intrigue dans la dernière partie de l’épisode, ce qui donne un coupable convainquant et qu’on avait trop facilement laissé passer. On appréciera aussi l’astuce de Castle pour résoudre l’énigme. Le fil rouge de ce que ferait les personnages principaux avec le gros lot est plaisant mais sans plus. Sauf le final qui est réellement touchant parce qu’il concerne nos héros. L’intrigue secondaire du jour concerne Martha désemparée par l’héritage fabuleux que lui a laissé Chet. Il est agréable que ce soit Beckett qui lui souffle le moyen d’en user sans mal agir et sans remords. Anecdotes :
15. AVIS CONTRAIRE Scénario : Moira Kirland Réalisation : John Terlesky Résumé : La mort de l’épouse d’un vieil ami de Richard Castle provoque une crise avec Kate Beckett. Critique : Moira Kirland a brillamment mis en forme cette idée géniale que de mettre à l’épreuve la solidité du « Caskett » sur un autre terrain que celui des sentiments ; en plaçant cette opposition sur le terrain qui les réunit : le crime. La victime était l’épouse de Damian Weslake, ami de Castle. Les explications que donne celui-ci à sa défense acharnée sont très convaincantes ; en plus, Nathan Fillion donne beaucoup de chaleur à celles-ci. L’acteur est impeccable, tant dans son obstruction initiale que dans son repentir et sa soif de justice. « Écoute ton cœur » lui dit Martha, toujours de bon conseil. Le scénario est véritablement habile puisqu’il charge Damian mais indirectement. L’élément le plus lourd étant la « coïncidence » entre ce crime et la mort du père de Damian, 20 ans auparavant. Or, que dit-on des coïncidences dans les séries policières ? La série joue sur ses habitudes, comme le « bon » suspect initial mais innocent. Le fait qu’il soit relativement vite expédié signifie que le scénario va appuyer ailleurs et, de fait, il multiplie les suspects. Ils sont relativement bien dessinés même si un peu schématiques. Par contre, Jason Wiles n’est pas tout à fait le bon choix pour Damian. Emprunté, peu à l’aise et sans beaucoup d’expression, il ne crée que partiellement une connexion avec Nathan Fillion. Mais il y a beaucoup de rebondissements, tous crédibles et la rivalité entre Castle et Beckett rajoute un allant et pas mal de suspense. L’enquête à double hélice accouche d’une double résolution absolument stupéfiante et d’un final doux-amer. Anecdotes :
Scénario : David Amann Réalisation : Rob Bowman Résumé : Croyant enquêter sur la mort d’un simple chauffeur de taxi, Castle et Beckett se retrouvent à chercher une arme de destruction massive ! Critique : L’excellent épisode par nature : partir d’un fait banal et amener doucement à quelque chose de beaucoup plus gros, mettre de l’humour au départ puis le réduire progressivement tout en faisant monter la pression, doubler l’enquête habituelle du soupçon de la manipulation, et vous obtenez 40 minutes (quasiment) sans faute qui vous scotchent à votre fauteuil. D’entrée de jeu, Rob Bowman – sûrement le meilleur réalisateur de la série et un très bon réalisateur tout court – installe une tension, un rythme rapide marqué par une musique forte, qui scande les secondes et que l’on retrouvera plus tard. Tout commence donc par la mort d’Amir, un chauffeur de taxi dans un entrepôt abandonné. Ainsi que le souligne Lanie, tout pourrait faire paraître à un vol qui aurait mal tourné mais pourquoi avoir brisé les doigts du défunt ? David Amann, une des meilleures plumes du staff, nous invite ainsi à ne pas prendre ce que nous allons voir comme allant de soi, plus que d’habitude. La présence d’un diplomate syrien semble convenue mais c’est efficace pour troubler l’onde et cela nous vaut l’habituelle mais toujours réjouissante théorie de Castle ! Lequel devant un garde-meuble nous régalera une dernière fois d’une référence cinématographique amusante. Une dernière fois parce que voilà que des traces de radioactivité sont détectées. Avant que l’enquête n’atteigne un climax de tension, le scénario s’est accordé une pause pour que Beckett évoque ses états d’âme, dise son amertume devant la tournure de sa vie amoureuse et trace le portrait du compagnon idéal. Intéressant que, sur ce passage, Nathan Fillion n’ait aucune ligne de texte. L’arrivée de Mark Fallon, de la Sécurité Intérieure, n’apaise pas vraiment les esprits ; d’autant qu’Adrian Pasdar est diablement convainquant en homme d’autorité. L’enquête suit un rythme trépidant car il y a urgence et ce moteur, pour être classique, n’en reste pas moins efficace. Tout comme le procédé un brin éculé d’éjecter les héros de l’enquête, histoire de dramatiser encore un peu les enjeux. Alors, certes, du coup, il n’y a plus de surprise désormais mais cela n’enlève rien à la qualité de l’ensemble car David Amann a su doser les révélations, amener chaque élément à temps et s’il ne surprend pas, c’est qu’il avait gardé une terrible carte dans son jeu qu’il abat à la dernière minute nous laissant tétanisé ! Anecdotes :
17. MENACE SUR NEW YORK Scénario : Andrew W. Marlowe Réalisation : Bill Roe Résumé : Les enquêteurs n’ont que quelques heures pour découvrir la bombe. Critique : La surprise ne joue plus ici puisque le spectateur sait quels sont les tenants et les aboutissants mais le scénario d’Andrew W. Marlowe sait parfaitement user du contre-la-montre, gérer la tension et garder un peu de temps pour ses personnages. La réalisation est sans faute. L’orchestration est cependant moins présente et moins signifiante que pour le premier volet. Tout le départ de l’épisode (jusqu’au générique) se joue sur trois fronts qui se renforcent mutuellement générant un effet d’angoisse croissant : Castle et Beckett se congelant à petit feu, Martha et Alexis rentrées inopinément et se demandant où est Richard, les enquêteurs à cran ayant autre chose à faire que les chercher. Évidemment que notre couple préféré s’en sortira mais, par un coup de vice dont on aurait pourtant pu s’attendre de la part de Marlowe, le « Caskett » subit un coup d’arrêt. Castle va véritablement être le moteur de tout l’épisode. Ce sont ses intuitions, ses suggestions qui vont réellement permettre à l’enquête de progresser. Du grand Nathan Fillion. Pourtant, Mark Fallon ne passe pas au second plan grâce à l’énergie que met Adrian Pasdar dans son personnage. Il ne le rend vraiment pas sympathique mais c’est parfaitement voulu et pleinement réalisé. Juste une anecdote glissée par Ryan éclairera sur les motivations de l’agent Fallon. Après la séquence Dana Delany en saison 2, c’est une autre séquence de haut vol que s’offre la série avec Adrian Pasdar. C’est moins chaleureux mais, du moins, c’est complètement différent et pas moins intéressant. Coup de génie du scénariste que la « méthode Castle » qui sauve New York ! C’est à peine croyable mais c’est tellement bon !! Anecdotes :
18. CRUEL COMME UN SOAP Scénario : Elisabeth Davis Réalisation : David M. Barrett Résumé : Castle et Beckett enquêtent dans le monde impitoyable du soap-opera. Critique : Une fois encore, Castle se paye un genre et c’est le soap qui trinque. L’épisode est amusant, surjoué évidemment mais il aurait pu être meilleur cependant. Les différents éléments donnent plus l’impression d’être juxtaposés que réellement mêlés. On passe donc de l’un à l’autre sans vrai lien. L’écriture d’un soap a peut-être déteint sur Elisabeth Davis. En tout cas, on rit pas mal. La mort de la victime est déjà une satire en soi : c’est un auteur ! L’effet miroir joue et on savoure d’autant que Castle et Beckett la prolonge d’une certaine façon. Néanmoins, ensuite, c’est un déroulement beaucoup plus classique qui survient même si les interrogatoires des comédiens sont très cocasses. Très drôles certes mais on a quand même connu plus désopilant. Elisabeth Davis s’amuse à doter tous les suspects d’alibis et on sourit devant la perplexité croissante des enquêteurs. Le problème c’est que quand Castle trouve la solution, l’impression laissé c’est qu’elle sort de nulle part. On aura une dernière occasion de sourire avec la scène écrite par le romancier pour le soap. Heureusement, les divas vont sauver le médiocre pour le tirer vers le mieux. Susan Sullivan se déchaîne dans cet épisode qui a dû lui rappeler des souvenirs ! Martha est littéralement dans son élément puisqu’elle a joué dans ce soap…trente ans avant ! Elle veut se la jouer « agent infiltré » et c’est vraiment très drôle. Surtout dans deux moments ne paraissant pas du tout être ce qu’ils sont. Là, on est plié et la complicité entre Susan Sullivan et Nathan Fillion est exquise. Et puis il y a Jane Seymour, en invité de luxe. L’actrice surjoue une grande partie du temps (elle incarne la mère de la victime et il ne faut pas rater le moment où elle est amenée au poste) mais, quand son personnage est fermement interrogé par les enquêteurs, elle se pose et nous montre, à nous et à Castle et Beckett, ce que c’est que le talent. On n’ira pas jusqu’à brûler un cierge mais, dans le contexte de cet épisode, Jane Seymour était l’actrice qu’il fallait et elle ne se rate pas, nous faisant bien rire alors que son personnage n’a rien de reluisant ! Anecdotes :
19. UN HOMME EN COLÈRE Scénario : Terence Paul Winter Réalisation : Jeff Blockner Résumé : Un juré s’effondre en plein procès : il a été empoisonné ! Critique : Un honnête épisode même s’il n’a rien de particulièrement original. Son erreur est de ne pas se moquer du genre judiciaire et de l’aborder de façon trop sérieuse. Il est cependant assez bien écrit pour se suivre plaisamment. L’épisode se base sur l’aphorisme bien connu : « A qui profite le crime ? ». En l’occurrence à l’accusé. Le scénario est assez habile pour ne pas l’écarter de la liste des suspects mais un autre aphorisme veut que le doute lui profite aussi. L’accusé innocent, c’est un cliché des séries et films judiciaires et, sur ce plan, Castle n’innove absolument pas mais, surtout, ne propose pas une fantaisie qui donnerait un second degré à l’épisode. A la place, c’est une enquête sérieuse mais banale qui nous est proposée. Par contre, on appréciera que le personnage de Montgomery soit mis en avant. Voilà un policier consciencieux mis sous pression par le procureur en personne ; difficile de bien faire son métier quand l’affaire concerne un procès médiatisé. C’est grâce à sa ténacité, et au soutien sans faille qu’il apporte à Beckett, que l’affaire sera résolue. Ruben Santiago-Hudson campe solidement son rôle. Il y a une intrigue secondaire dans cet épisode autour d’un secret d’Alexis et d’une méthode peu scrupuleuse de son père pour savoir ce que fait sa fille. Amusant même si c’est une redite destinée à nous faire comprendre la foncière honnêteté de la jeune fille. Heureusement, la bonne composition de Molly C. Quinn permet à Alexis d’échapper au cliché de la bonne fille un peu bêta. On aura aussi apprécié comment elle remet son père en place mais, ça aussi c’est une redite. Dommage. Anecdotes :
20. TRANCHES DE MORT Scénario : Scott Williams Réalisation : Steve Boyum Résumé : Le corps d’un journaliste est retrouvé dans le four d’une pizzéria. Critique : Voilà un épisode de Castle comme on les aime, plein d’humour mais un humour au service d’une solide enquête policière. Avant le générique (donc en moins de dix minutes), le spectateur a eu deux grands éclats de rire ! Rien que les noms des quatre pizzaiolos en guerre sont des bijoux de drôlerie sans oublier les coups pendables qu’ils se sont faits entre eux ! Même Lanie pour une fois sacrifie à l’humour noir !! La théorie fumeuse de Castle est aussi brève qu’hilarante. L’identité de la victime, Gordon Burns, journaliste déchu, lance véritablement l’histoire. Une histoire simple puisqu’elle part de la « guerre des pizzas » pour aboutir à un trafic de drogue. Simple mais en aucun cas linéaire. Chacun des suspects pourrait être lié au crime et au trafic mais leurs interrogatoires distillent également de petites pastilles d’humour. Faire rire en instruisant le spectateur ; c’est bien joué. L’enquête rebondit avec la découverte de Monica Wyatt, une ex de la victime. Liz Vassey apporte la gravité et la tendresse appropriée faisant un joli contraste avec les hommes jusqu’alors présenté qui avaient tous un côté ridicule ou pathétique. Poursuivre l’enquête va permettre de traquer la « Baleine Blanche » de Burns en lien avec un épisode traumatisant de son passé. Voilà l’élément tragique qui densifie le fond de l’épisode. Très appréciable aussi la révérence, très dans l’ADN de la série, au « film noir » et que ce soit « Boggie » qui apporte un élément déterminant est un bel hommage. Le fin mot de l’histoire, il revient à Castle, grand amateur du genre. L’intrigue secondaire du jour, liée à Alexis, est différente des habituelles par sa gravité. L’adolescente vit très mal un coup qu’on lui a fait et ne comprend pas bien pourquoi elle réagit comme elle le fait. Molly C. Quinn est ici particulièrement convaincante et la connexion avec Nathan Fillion toujours aussi limpide. Les deux acteurs réalisent un sans-faute dans cette partition et il est bien vu de ne pas dresser de « l’âge ingrat » un portrait caricatural mais bien nuancé. Anecdotes :
21. EAU TROUBLE Scénario : Matt Pyken Réalisation : Paul Holahan Résumé : Un champion de natation est retrouvé mort noyé. Parallèlement, Castle s’agace de voir un autre auteur s’intéresser à Beckett. Critique : Episode un peu ambivalent. Son intrigue principale ne casse pas trois pattes à un canard mais elle est tout de même suffisamment bien écrite pour rester intéressante. Par contre, une fois n’est pas coutume, l’intrigue secondaire concerne Richard Castle lui-même ! Ces deux segments tendent à se renforcer mutuellement, ce qui est une réussite, et sauve l’épisode. Lequel commençait mal avec cette histoire d’un nageur venu d’un milieu modeste, désargenté et qui devient un potentiel champion. La question usuelle du « D’où vient l’argent ? » n’est néanmoins pas mal exploitée puisqu’elle permet de développer l’environnement de la victime, fournissant ainsi la crédibilité du mobile du meurtre lorsque les enquêteurs l’auront trouvé. Le dopage dans le sport est aussi devenu un cliché de la série policière. C’est dommage d’y avoir sacrifié. Tout cela va déboucher sur la résolution du crime grâce à…Michael Connelly ! Le célèbre auteur de polars participe à la traditionnelle soirée poker chez Castle (avec Dennis Lehanne) et c’est lui qui pose la question qui va renverser la table et relancer l’intrigue. Cette séance prend place dans l’intrigue secondaire autour d’Alex Conrad, auteur de polar débutant qui a pour mentor Richard Castle. Sauf que Castle Richard prend ombrage de l’intérêt de Conrad pour Beckett. La jalousie du romancier est aussi comique que sincère et Nathan Fillion joue toute la gamme : colère froide, méchanceté de gamin, homme sensé obligé de reconnaître sa mesquinerie. Le plus beau, c’est l’aveu qu’il fait à Beckett qui lui adresse la plus belle des réponses. Anecdotes :
22. EN QUÊTE DE JUSTICE Scénario : Alexi Hawley Réalisation : John Terlesky Résumé : Mike Royce, le mentor de Beckett, est assassiné. Pour retrouver le meurtrier, elle n’hésite pas à aller jusqu’à Los Angeles. Critique : Un épisode plutôt dur sur le thème bien connu de la vengeance et de la justice. Classique mais bien fait et Nathan Fillion assure la part d’humour. Classique aussi que le policier « trop » impliqué refuse de lâcher. Beckett doit aller à Los Angeles car le tueur présumé – un certain Ganz - n’a fait qu’un saut à New York. La série s’offre cependant son originalité grâce à Richard Castle. L’arrivée « discrète » de nos duettistes dans la Cité des Anges puis la brève mais hilarante séquence à l’hôtel sont des moments de légèreté bienvenus. Classique aussi cette enquête en jouant au chat et à la souris avec la police locale mais, là encore, la « Castle touch », c’est le tournage de Vague de chaleur décalé, très drôle et très utile aussi ! Par contre, le coup de la balle qui fond, c’est beaucoup plus original ! On ne manquera pas non plus l’entrée en scène ultra-sexy de Beckett essayant de piéger Ganz. L’épisode vaut surtout son pesant de cacahuètes pour sa place dans le « Caskett ». Les deux héros ne sont pas dans les positions habituelles ; ils sont dans une autre ville (superbes extérieurs ; l’hôtel de Ganz a un petit côté Les Experts : Miami) et sans tout ce qui fait leur quotidien. Lorsqu’ils parlent ensembles, le soir, à l’hôtel, ils le font à cœur ouvert et on sent que les deux personnages sont sur la corde raide. Tant Nathan Fillion que Stana Katic laissent entrapercevoir la tension qui habitent Castle et Beckett. Le temps paraît suspendu, hésitant. Anecdotes :
23. MORT D'UNE MISS Scénario : Terri Edda Miller Réalisation : John Bleckner Résumé : La mort d’une candidate amène Castle et Beckett dans le monde glamour des concours de beauté Critique : Joli épisode qui se moque des concours de beauté en reprenant tous les codes mais avec le regard moqueur de la série. C’est un peu meurtre chez Miss Détective dont on retrouve un certain nombre de marqueurs comme le photographe à la réputation sulfureuse, l’organisatrice du concours qui ne jure que par lui, le présentateur star, le conseiller efféminé. Les portraits de tous ceux qui gravitent autour du concours n’a rien de reluisant ! Classique et un peu facile. On pense aussi à cet épisode de Castle, « L’enfer de la mode » (2-3) où les projecteurs diffusaient une lumière crue sur le monde du mannequinat. Néanmoins, l’épisode est plus que cela. A partir du moment où une candidate – une blonde un peu bête et méchante – donne aux enquêteurs le violon qui servait à la victime pour son numéro, elle leur remet également – selon elle – « le mobile du meurtre » ; à savoir des photos de nus. Photos que l’on pourra voir, ce qui n’est pas si fréquent tout de même ! Qui dit photo de nu pour une future Miss dit chantage dit aussi photographe. C’est en examinant soigneusement la photo – mais « que » la photo – que Castle trouve le détail qui relance l’intrigue et l’éloigne du copier-coller et c’est grâce à Beckett que l’écrivain aura la révélation. L’épisode comprend deux intrigues secondaires. La moins importante tient dans le choix du cadeau à sa femme par Montgomery pour fêter 30 ans de mariage. C’est Castle qui lui suggère ledit cadeau. Mais, plus fort, il y a l’histoire entre Alexis et Ashley. Les deux adolescents s’apprêtent à quitter le lycée et Alexis craint que l’éloignement ne tue leur amour mais aussi elle refuse qu’il fasse un choix en fonction d’elle et non de ce qu’il veut lui pour son avenir. Entre les deux, papa Castle devra jouer les médiateurs ! C’est tendre et touchant grâce en partie à la connexion Nathan Fillion-Molly C. Quinn. Anecdotes :
Résumé : Hal Lockwood, l’assassin de la mère de Beckett, s’évade de prison. En se lançant à ses trousses, Kate Beckett provoque une série de drames. Critique : Épisode très noir, très dur et très amer ; jamais l’arc « Johanna Beckett » n’avait tant ressemblé à la terre brûlée. Le spectateur profite tout juste quelques minutes de légèreté avant d’entrer dans la violence. Elle prend tous les visages, physique (usage de grenade assourdissante, fusillades) et psychologique (peur de Jim Beckett de perdre sa fille ; la rencontre de Scott Paulin et de Nathan Fillion est très émouvante). Stana Katic est éblouissante, volant la vedette à son partenaire (ce qui causera des frictions) : elle donne à voir un flic qui s’obnubile, un supérieur qui confond autorité et autoritarisme mais surtout une femme qui n’écoute plus rien, ni personne. Ce n’est plus une enquête ; c’est une croisade. Sur l’autel de sa vengeance, Kate Beckett sacrifie Richard Castle. Leur tête-à-tête, d’abord très touchant, devient tendu et, à bout – magnifique composition des comédiens incandescents – ils se lancent à la figure quelques vérités blessantes. Cet épisode met aussi en valeur le capitaine Montgomery et Ruben Santiago-Hudson donne toute sa force à ce personnage secondaire mais si attachant. Tour à tour, il est dur, tendre, complice. Un numéro très fort. Il y aura un autre sacrifice. L’enquête s’est poursuivie et la ténacité de Ryan et Esposito a malheureusement payé. Une visite de Lockwood nous l’avait déjà appris. C’est un moment glaçant. Max Martini est très convainquant : cet homme fait froid dans le dos et quand il sourit, c’est pire encore ! Ce qui rend ce final si fort, c’est que le scénario ne sacrifie aucunement l’émotion à l’action. Il est impossible de garder les yeux secs jusqu’au bout et surtout pas après la dernière réplique de Nathan Fillion. L’aveu de Castle. Anecdotes :
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Saison 4 2. Lame solitaire (Heroes and Villains) 4. L'Empreinte d'une arme (Kick the Ballistics) 5. L'Art de voler (Eye of the Beholder) 8. Dans l'antre du jeu (Heartbreak Hotel) 9. Course contre la mort (Kill Shot) 13. Une vie de chien (An Embarrassment of Bitches) 14. Le Papillon bleu (The Blue Butterfly) 15. Pandore - 1ère partie (Pandora) 16. Pandore - 2ème partie (Linchpin) 17. Il était une fois un crime (Once Upon a Crime) 18. Danse avec la mort (A Dance with Death) 20. Au service de sa majesté (The Limey) 21. Chasseurs de têtes (Headhunters) Scénario : Andrew W. Marlowe Réalisation : Rob Bowman Résumé : Trois mois après la fusillade qui a failli la tuer, Kate Beckett reprend du service. Elle doit composer avec son nouveau chef et sa relation avec Richard Castle s’est compliquée. Critique : La saison 4 enchaîne directement sur le final de la saison 3 et se montre d’emblée efficace. Avec Rob Bowman à la baguette, pas de temps mort. L’opération chirurgicale pour sauver Beckett est filmée avec un grand réalisme et la séquence alterne chirurgie d’urgence où la maîtrise de soi est vitale avec passage avec des vivants dont les nerfs sont à vif. C’est saisissant d’entrée de jeu, captivant. On est avec eux et avec elle. Côté scénario, même maîtrise de la part d’Andrew W. Marlowe. Le « grand œuvre » c’est le retour de Kate Beckett mais qui est montrée singulièrement diminuée. Sa récupération psychologique commence ici mais avec réalisme, l’auteur nous dit qu’elle durera. Avec habileté, Marlowe mêle retour de Beckett (jeu exquis de Stana Katic), enquête sur sa tentative de meurtre et « l’enquête de la semaine » qui n’est absolument pas sacrifiée mais justement utilisée pour montrer comment un flic traumatisé reprend contact avec la vie professionnelle. Au Paradis des sadiques, une place a certainement été réservée à Andrew W. Marlowe. On se souvient que la dernière réplique de Richard Castle avant le fondu au noir du final était l’aveu de ses sentiments pour Beckett. Or, elle prétend se souvenir de rien mais avoue à son psy qu’elle a menti ! Pourquoi ? Il faudra patienter pour savoir. C’est aussi palpitant qu’agaçant ! Tout l’épisode a montré comment Kate Beckett se réconciliait avec Richard Castle qui oubliait ses griefs pour revenir auprès d’elle. Nathan Fillion retrouve avec bonheur son personnage passant avec fluidité de l’ami inquiet, du partenaire impliqué au père aimant (les scènes avec Molly C. Quinn ont toujours cette tendresse) et, s’il y a moins d’humour dans cet épisode que d’habitude, il n’est pas complètement sacrifié comme en témoignent les relations moins cordiales tu meurs entre l’écrivain et le capitaine Victoria Gates ! Du bonheur en perspective ! Anecdotes :
2. LAME SOLITAIRE Scénario : David Amann Réalisation : Jeff Bleckner Résumé : Alors qu’il cherche à agresser une femme, un criminel est coupé en deux par un sabre ! Castle et Beckett s’intéressent aux super-héros. Critique : Certains épisodes sonnent comme des évidences et celui-ci en est un. L’univers de Castle mêlant quête de la justice et création littéraire ne pouvait qu’entrer en résonnance avec celui des super-héros, icônes de la culture pop américaine. Qu’en plus l’enquête policière soit de bonne facture et qu’on rit beaucoup, mais que demande le peuple ? Avant même le générique, la somme des références culturelles accumulées donne le tournis et lorsque Castle « dissèque » le costume de « Lame solitaire », il le fait à partir de l’univers des comics. Le profil psychologique auquel se hasarde notre écrivain est en fait le portrait-type du super-héros…ce qui n’impressionne pas le capitaine Gates, vraiment pas fan de notre écrivain ! Castle évolue comme un poisson dans l’eau dans cet univers et on constate que le maître fait un disciple en la personne de Ryan. C’est un moment savoureux quand Castle débute une théorie que Ryan poursuit ! Nathan Fillion montre comment Castle savoure d’être un modèle quand Stana Katic fait plonger Beckett dans sa tasse de café pour ne pas voir ça !! La relance propre aux histoires policières est aussi simple que géniale : les policiers arrêtent alternativement trois personnes dont deux portent le costume de « Lame solitaire » et le troisième écrit les histoires de ce dernier qui sont un peu trop inspirées de la vie réelle. Y a-t-il un autre « Lame solitaire » ou bien un imposteur s’est-il glissé dans le lot ? Ce qui est bien avec un masque c’est qu’il dissimule le héros comme le vilain. Petite intrigue secondaire du jour, l’avenir universitaire d’Alexis qui met son pauvre père au court-bouillon mais nous vaut des scènes familiales réalistes et tendres. Anecdotes :
Scénario : David Grae Réalisation : Holly Dale Résumé : Appelés sur une scène de crime, Castle et Beckett trouvent beaucoup de sang mais pas de corps. L’enquête s’oriente vers une société spécialisée dans la cryogénie. Critique : David Grae avait toute sa tête quand il a mis en forme ce scénario qui part d’une situation délicate (comment enquêter sans corps ?), se termine dans l’émotion après des passages incongrus. Tout le début de l’épisode condense la méthode policière (recueil et analyse d’indices) mais, au lieu de trouver une réponse, ce que découvrent les enquêteurs, c’est Passage Way, société qui cryogénise des corps pour une hypothétique résurrection. Habilement, David Grae ne se focalise pas sur le concept lui-même mais jette le doute sur les motivations de la société et sur sa culpabilité. Sans jamais troubler l’eau du scénario, il ajoute également des recherches controversées sur un projet scientifique d’avant-garde potentiellement lucratif et…un magnat du porno versé dans le « business angel » ! Un type déplaisant moralement (même Castle y va d’une remarque réactionnaire mais il a une bonne raison) mais présenté sans lourdeur inutile et non sans humour. Le fan savoure aussi le retour de la figure imposée que constitue la manière dont Castle et Beckett finissent les phrases de l’autre en parlant de plus en plus vite. « Toujours mignon » assène Lanie qui aurait bien voulu en placer une ! L’intrigue secondaire autour d’Alexis est plus grave car la jeune fille essuie un échec inattendu et ne sait pas comment le gérer. Dévastée, elle se croit une ratée. Molly C. Quinn fait grandir son personnage et lui donne plus d’humanité avec ses failles. N’est pas Emma Peel qui veut ! Ajoutons que, dans l’expression de la tendresse paternelle, Nathan Fillion demeure excellent. Anecdotes
4. L'EMPREINTE D'UNE ARME Scénario : Moira Kirland Réalisation : Rob Bowman Résumé : Une femme est retrouvée morte tuée par l’ancienne arme de Ryan. Critique : Un épisode de grande qualité quasiment dépourvu d’humour mais qui met en valeur et fait évoluer Kevin Ryan excellemment joué par Seamus Dever. L’habileté de Moira Kirland est de débuter son scénario en semblant relier l’enquête à une précédente très douloureuse mais pour partir finalement sur une toute autre piste avec un dénouement évidemment complètement différent de ce que l’on avait pu imaginer sans que pourtant ce « passé qui ne passe pas » ne cesse d’être présent en arrière-plan, ce qui donne une saveur amère bien dans le ton de l’ouverture mordorée et presque silencieuse que nous a offert Rob Bowman. Mais le vrai thème de l’épisode c’est Ryan. Un policier dévasté parce que son ancienne arme, qui lui avait été volé, a servi à tuer une jeune femme. Seamus Dever montre un homme qui se reproche son impuissance et qui, du coup, est tendu comme un arc. C’est remarquable car, d’habitude, Ryan passe davantage pour le « gentil », souriant et aimable. Seamus Dever parvient à le durcir de manière crédible sans lui faire perdre sa part d’humanité. Les scènes avec Carver puis avec Ben Lee sont symptomatiques à cet égard. Du coup, même si c’est Castle qui a, comme de coutume, l’idée brillante, c’est à Ryan qu’il revient de boucler l’enquête. C’est un juste hommage que lui rend Moira Kirland. De son côté, Nathan Fillion fait également légèrement évoluer Castle. Celui-ci avoue qu’il « joue » à être l’équipier de Beckett mais qu’il n’est pas flic et ne peut donc comprendre ou partager ce que peut ressentir Ryan. Mais, finalement, Beckett le complimentera d’avoir « pensé comme un flic » ; ce qui veut dire que Castle n’est plus considéré comme un simple observateur. En outre, on l’a vu éplucher des dossiers comme un policier de base ; ce qu’il ne faisait jamais avant ! Il a gagné sa place auprès de policiers dotés d’humour certes mais exigeants et qui n’auraient pas accepté un clown trop longtemps. Ce que nous dit l’épisode, c’est que même les grands enfants grandissent. Anecdotes
5. L'ART DE VOLER Scénario : Salisha Francis Réalisation : John Terlesky Résumé : Enquêtant sur un meurtre survenu lors du vol d’une œuvre d’art, Castle et Beckett doivent faire équipe avec la très séduisante enquêtrice d’une compagnie d’assurances. Critique : Une enquête amusante surtout pour le jeu à deux ou trois que jouent Castle, Beckett et Serena Kaye. A l’hostilité immédiate que voue l’enquêtrice criminelle à l’enquêtrice d’assurance répond la sympathie immédiate du romancier pour la même enquêtrice. L’enquête criminelle entre ainsi en résonance avec une question soulevée par Martha en tout début d’épisode : Richard Castle a-t-il une « bonne raison » de ne pas être disponible pour une rencontre amoureuse ? Le scénario brode sur le « Caskett » laissé un peu en suspens mais qui, et la scène où Beckett vide son sac chez son psy est éclairante (le montage met en parallèle cette séance avec une scène où Castle parle de Serena à sa mère : très révélateur !), se trouve dans une position fausse depuis la fusillade. Habituellement dans les séries, la séduction entre les héros est le fruit d’un processus plus ou moins long. Ici, on pourrait penser au vu du final de la saison 3 et du début de la saison 4 qu’il est arrivé à maturité. Or, le mensonge du lieutenant Beckett gèle tout. Tout comme Castle, le spectateur est en position d’attente. Le rôle de Serena Kaye a ce moment du récit est de mettre à l’épreuve cette glaciation. Le choix de Kristin Lehman était tout à fait indiqué car l’actrice fait montre d’une belle énergie et rend crédible le fait que Serena se substitue quasiment à Beckett comme tête pensante de l’enquête durant un moment. Son assurance (sans jeu de mot) fait mouche. Elle irrite ou séduit ; bref, elle divise et c’est ce rôle ambigu qui est intéressant. En effet, que veut le spectateur ? Que Serena mette Castle (à qui Nathan Fillion donne un air à la fois contrit et emballé et la scène du dîner est coquine et drôle) dans son lit ou que Beckett craque et avoue la vérité ? Question rhétorique ! Anecdotes
Scénario : Rob Hanning Réalisation : Bill Roe Résumé : Le chasseur de fantômes Jack Sinclair est retrouvé égorgé dans la demeure McLaren au lourd passé sanglant. Critique : Un épisode sympathique mais pas aussi percutant qu’on le penserait. Certes, l’univers des chasseurs de fantômes autorise d’invoquer quelques bonnes références mais, justement cet épisode fait trop révérence aux grands anciens et aux thèmes éculés du paranormal pour être aussi pop que d’habitude. La rencontre de Castle et des fantômes est en partie manqué. Dans ce genre d’histoire, le meurtre de départ est atroce et mystérieux. Évidemment que Castle croit aux fantômes et Beckett non ; c’est cohérent avec tout ce que l’on sait d’eux. Tout aussi évidemment, le fantastique sera expliqué. Pour le coup, c’est à Ann Radcliff, une maîtresse du genre que l’on pourrait penser. La structure de l’épisode est classique, rien de surprenant dans la mécanique. En revanche, c’est bien réalisé et le rythme est maintenu. Joli coup pour les décorateurs que le salon de la demeure McLaren, chargé et lourd, patiné par le temps et qui attire et révulse à la fois. Que ce soit le cœur de la maison et le lieu du crime permet d’avoir quelques scènes fortes extrêmement réjouissantes ! On peut aussi compter sur Nathan Fillion pour s’amuser et nous avec ! Point intéressant d’ailleurs ; pour la seconde fois, Ryan passe du côté de Castle contre Beckett et Esposito. Son ascendance irlandaise lui ouvrirait-elle les portes de l’étrange ? Le nouveau tandem de « chasseurs de fantômes » fera même équipe et, gentillesse bienvenue du scénariste ; cette association sera fructueuse. Une fois n’est pas coutume, il y a deux intrigues secondaires mais très faibles l’une comme l’autre. La première concerne les difficultés d’Alexis et d’Ashley d’avoir une relation à distance et l’autre un dîner entre Ryan et Jenny d’un côté et Lanie et Esposito de l’autre. Heureusement que Nathan Fillion sauve la première par ses scènes toujours tendres avec Molly C. Quinn mais rien ne sauve l’autre, sans intérêt aucun. Anecdotes :
Scénario : Terence Paul Winter Réalisation : Bryan Spicer Résumé : Alors qu’il se trouve à la banque avec Martha, Castle se retrouve mêlé à un braquage. Mais certaines choses surprennent le romancier. Critique : Pas mal de tension dans cet épisode où l’action prend le pas sur la déduction mais sans que celle-ci ne soit pour autant sacrifiée ; ce qui donne un épisode équilibré et original. L’émotion n’est pas non plus oubliée donnant quelques minutes de respiration et de calme et un très beau final. Commencé dans une atmosphère presque ludique (Castle s’ennuie pendant que sa mère négocie un prêt et appelle Beckett pour savoir si elle n’a pas un meurtre sur le feu ! On se croirait dans La cantatrice chauve quand le pompier demande s’il n’y pas un incendie dans la maison et que la maîtresse des lieux répond qu’elle va voir), l’épisode vire très vite au drame avec l’irruption des braqueurs dont le leader « Trapper » se montre à la fois menaçant et ironique ; un cocktail extrêmement instable ! Évidemment, Castle cherche à « enquêter » alors que Martha lui rappelle qu’il est un otage ! Prière de se comporter comme tel ! L’humour affleure sous le danger. Terence Paul Winter maîtrise son sujet et fait défiler en vingt minutes les poncifs de la prise d’otages puis il relance magistralement son scénario en faisant tout sauter ! Sauf que là où le film s’arrêterait, l’épisode, lui, continue et récupère des éléments jusqu’alors disparates pour un faire un récit cohérent auquel s’ajoute la toujours efficace course contre la montre. Tension et émotion permettent aussi de savoir ce qui est important et de faire des choix. Rien n’est inutile ici. Anecdotes
8. DANS L'ANTRE DU JEU Scénario : Elisabeth Davis Réalisation : Bill Roe Résumé : Un patron de casino est retrouvé mort à New York. Le capitaine Gates envoie Esposito, Ryan…et Castle mener l’enquête à Atlantic City. Critique : Un épisode amusant et qui gagne ses galons par sa structure originale. Il sépare en effet Castle et Beckett et met en avant le duo Esposito/Ryan comme rarement. Lesquels assurent la partie « enquête » en grande partie. Leurs interprètes assurent fort bien également. Grâce à Nathan Fillion, un grain de folie parcourt tout de même un épisode un peu sérieux dans le fond, ce qui l’empêche de décoller complètement. Le « fil rouge » de l’enterrement de vie de garçon de Ryan permet certes à notre écrivain préféré de sortir quelques répliques bien senties, c’est un peu juste. Par contre, l’idée qu’il a pour entrer dans le casino dont ils ont été viré par l’associé du défunt qui semble de moins en moins net, est une de ses plus farfelues mais quelle classe ! Beckett est mise de côté mais l’épisode se sert de cet état de fait pour permettre à Penny Johnson Gerald de densifier le rôle de Victoria Gates. Si Gates accepte que Castle aille à Atlantic City, c’est pour voir Beckett seule en action. Victoria Gates apparaît comme un chef fort, charismatique, plus autoritaire que Montgomery mais désireuse de rester proche de ses troupes. C’est la réussite de l’actrice de créer ce personnage qui succède à un autre très apprécié. Gates n’est pas des admiratrices de Castle mais cet épisode permet de voir qu’elle n’a aucune animosité personnelle contre l’écrivain ; c’est juste une policière pour qui le travail de policier doit être confié à des policiers. C’est une sorte de rappel discret au réalisme car dans la « vraie vie », il est peu probable qu’un Castle puisse ainsi s’intégrer à une brigade de police ! On retrouve aussi une intrigue secondaire autour d’une soirée organisée par Alexis pour surmonter sa rupture amoureuse. Molly C. Quinn est très bien mais l’idée traîne en longueur et n’a rien d’amusant. Anecdotes
9. COURSE CONTRE LA MORT Scénario : Alexi Hawley Réalisation : David M. Barrett Résumé : Un sniper sévit à New York. Cette affaire réveille les traumatismes de Kate Beckett. Critique : Les enquêtes policières permettent souvent de parler de toute autre chose que de leur objet premier. Ici, bien que l’enquête proprement dite soit intéressante (notamment par sa composante liée à l’art), ce qui importe davantage à la scénariste, c’est de parler de la psyché de Kate Beckett. Le scénario délaisse légèrement Castle (qui trouvera quand même un élément déterminant grâce à l’aide un peu téléphonée apportée par Alexis qui fait très « Emma Peel » pour le coup avec une compétence un peu sortie d’on ne sait où) pour montrer progressivement la dégradation de l’état mental de Beckett. Stana Katic assume cette mise en avant avec brio et nous touche lors de nombreuses scènes. Il revient à Jon Huertas de jouer le rôle habituellement dévolu à Nathan Fillion, celui de partenaire, celui qui prend du temps pour l’autre. La scène où Esposito confronte Beckett est sèche, sobre, salutaire. David M. Barrett accompagne avec talent ce scénario plutôt dur. Il varie les angles pour montrer la désorientation (physique mais aussi mentale) de Beckett et réussit un très beau final, attendu certes mais qu’il parvient à rendre tendu, nerveux (musique assourdie pour rendre présente la menace invisible) et incertain. C’est même lorsque la mise en scène semble se ralentir que la scène paraît proche de la rupture. Rupture ou bien lâchez-prise ? Anecdotes
Scénario : Terri Edda Miller et Andrew W. Marlowe Réalisation : John Terlesky Résumé : Castle et Beckett se réveillent côte à côte menottés dans un lieu obscur. Critique : Excellent épisode où le policier, le dramatique et le léger se combinent harmonieusement pour nous piéger et nous garder. La réalisation assure une tension constante et grandissante. Le coup des partenaires se réveillant ensembles dans un lieu inconnu n’est pas original en soi mais ce sont des variations sur ce canevas qui le rendent intéressant. On pourrait ainsi croire que les héros passent l’épisode à se remémorer comment ils ont aboutis là mais Castle et Beckett ont bouclé cette partie dès le générique ! C’est une double vis narrative qui constitue l’épisode. D’un côté, Castle et Beckett tentent de sortir de ce lieu glauque où ils ont abouti. Le côté dramatique de la situation est tempéré par de petites touches d’humour parfois leste ! Le périlleux va soudain prendre une forme totalement inattendue. Rarement notre couple vedette aura été en si fâcheuse position ! De l’autre côté, Ryan et Esposito poursuivent l’enquête dont les prémisses nous ont été donné dans les flashbacks du départ. Cet épisode constitue également une étape dans le « Caskett » et le fil rouge des préparatifs du mariage de Ryan avec les commentaires caustiques d’Esposito sur le mariage et la vie de couple en général en plus d’être drôles et piquants trouvent une certaine résonnance avec ce que traversent nos duettistes. Anecdotes
11. SEXPIONNAGE Scénario : David Grae Réalisation : Jeff Bleckner Résumé : Un homme tombe d’une chambre d’hôtel. Castle et Beckett découvrent qu’il était un dragueur professionnel mais que quelque chose avait changé dans sa vie depuis un mois. Critique : Amusant mais assez confus épisode. Sur le thème du « professionnel de la drague », on préfèrera la plus sérieuse mais aussi nettement plus noire version qu’en a donné Esprits criminels. Pendant une trop longue partie de l’épisode, les policiers interrogent plusieurs femmes toutes liées à la victime. La première, Holly, est la plus intéressante ; à commencer par son pseudo : Jane Eyre ! En principe, elle devrait être innocente puisqu’elle est la première interrogée (un classique de la série) mais, son métier la rattache au mobile du crime. Les autres femmes de l’épisode sont plus ou moins anecdotiques et l’intrigue progresse bien trop lentement. Les interrogatoires sont trop longs et il n’y a pratiquement rien d’autres à se mettre sous la dent. Quant à la victime, on ne peut pas dire que le scénariste en brosse un portrait très reluisant. On a connu des intrigues plus passionnantes ! La faiblesse de l’intrigue se lit aussi dans la présence consistante de deux intrigues secondaires ; toutes deux liées au mariage de Ryan. Esposito découvre que Lanie va venir accompagnée et il cherche à savoir avec qui, tout en essayant de se trouver une « + 1 ». C’est assez lourd comme passage. L’autre, plus rigolo, c’est la « détox » de Ryan à l’eau et au citron vert depuis des jours. Tout cela est fort distrayant mais anecdotique. Anecdotes :
12. JEUX DE POUVOIR Scénario : Christine Boylan Réalisation : Kate Wood Résumé : La mort d’une jeune femme amène Castle et Beckett à chercher un assassin dans les hautes sphères du pouvoir mais ils ne sont pas d’accord entre eux. Critique : Un épisode très bien écrit avec une intrigue solide, des relances appropriées, du complotisme, et même du sexe et une menace latente contre Beckett. Tout cela est bel et bien bon mais il manque le grain de folie qui fait que Castle n’est pas une banale série policière même bien faite. Toute une partie de l’épisode va tourner autour de la possible culpabilité du Maire – un ami personnel de Richard Castle – dans la mort de Laura, jeune femme dépourvue de portable, de carte de crédit, de télévision et d’ordinateur et dont le dernier travail met notre écrivain en joie. A-t-elle été tuée à cause de son travail d’opératrice dans le téléphone rose ? A-t-elle entendu quelque chose qu’il ne fallait pas ? Christine Boylan sème les indices et fait se dérober les preuves ; ce qui frustre tout en maintenant la vigilance. En tout cas, elle connaît les fondamentaux de la série puisque l’on retrouve une scène un peu oubliée : Castle rejouant pour l’assassin supposé les ressorts du moment fatidique. La tension est habilement maintenue tout au long de l’épisode par la maîtrise de Kate Wood. Son entrée en matière est brillante : lumière dorée alternant avec le noir nocturne, musique douce, un couple qui paraît tendrement enlacé…jusqu’à ce que le corps de la femme glisse sans vie sur la banquette ! La tension naît également de ces trois moments où « M. Smith » contacte Castle et qu’à chaque fois le décor soit non pas glauque mais sinistre avec trop de noir contrastant avec des zones de lumière trop franche. Une tension qui naît aussi de l’épreuve subie par nos héros. Le Maire est un ami de Castle et celui qui l’a imposé à Gates – très bon numéro de Penny Johnson Gerald et le discours de Gates sur le métier de policier fait mouche par la sincérité qu’y met l’actrice – donc l’objectivité de notre héros est sévèrement mise en doute par Kate Beckett qui va jusqu’à l’exclure mais on ne se débarrasse pas de Castle comme ça ! Si Beckett défend son travail contre Castle, jamais elle ne s’en prend frontalement à lui et Stana Katic rend visible le nœud à l’estomac de Beckett devant faire du mal à son partenaire. Si elle doute de l’objectivité de Castle, jamais elle ne doute de Castle lui-même et c’est le plus important. Anecdotes :
13. UNE VIE DE CHIEN Scénario : Rob Hanning Réalisation : Thomas J. Wright Résumé : Un juge de concours canin est assassiné et sa mort semble lier à la starlette de téléréalité Kay Cappucio. Critique : Un épisode assez amusant mais qui ne parvient pas à se dégager réellement des clichés qu’il voulait dénoncer et s’embrouille un peu dans son intrigue. Un meurtre dans un concours canin, c’est assez rare mais ce n’est pas inédit ; Bones y avait eu recours. Le scénariste passe assez vite à ce qui va être son cœur de sujet : la vie de la starlette de téléréalité Kay Cappucio, très bien interprétée par Hilarie Burton. La scène de son arrivée au poste est digne d’une star ! Par contre, l’entendre dire peu après qu’elle a des regrets sur la vacuité de sa vie, c’est du cliché pur jus ! Là, c’est à FBI : Portés Disparus que l’on peut penser (« La déesse américaine ») et, de toute façon, ça ne débouche sur rien. La partie de l’épisode consacrée aux chiens est en fait la plus intéressante parce que la plus originale (passage dans l’entrepôt pour Beckett et Esposito) et la plus drôle (la séance de psy pour chien est vraiment hilarante). Le final est également assez réussi. Anecdotes :
14. LE PAPILLON BLEU Scénario : Terence Paul Winter Réalisation : Chuck Bowman Résumé : La mort d’un chasseur de trésor conduit Castle et Beckett à enquêter sur des évènements remontant à 1947. Critique : Épisode magistral avec une intrigue mêlant habilement passé et présent et avec un travail de reconstitution brillant et élégant. C’est au tour du film noir de passer à la mode Castle mais on sent ici une nette révérence plutôt qu’une envie de pastiche ou de moquerie. Le scénariste recherche l’ambiance de Hammett ou de Chandler et c’est pas mal réussi. Ce qui lance l’histoire c’est la découverte du cadavre d’un chasseur de trésor dans l’ancien club de jazz, le « Penny Baker Club ». Il cherchait le « Papillon bleu », un collier d’une grande valeur, disparu dans les années 1940 et vu pour la dernière fois dans ce club. Il n’était d’ailleurs pas le seul ; ce qui fournit une ample moisson de suspects potentiels et aucun n’est sacrifié ; ce qui maintient le suspens tout du long. Si Beckett tente de rester sur terre, Castle, qui a mis la main sur le journal d’un privé, est en joie et nous avec ! Il faut voir la mine extatique de Nathan Fillion quand son personnage fouille dans les vieux dossiers de la police ; le contraste avec le regard de Seamus Dever est un bijou précieux ! Les liens ne cessent de se multiplier mais toujours avec vraisemblance. Le journal sert de prétexte au voyage dans le passé mais chaque événement qui s’y produit a une base scripturaire et donc ce n’est qu’une reconstitution et non une réalité ; un peu à la mode de la série Cold Case. Nathan Fillion en privé à la Philip Marlowe, Stana Katic en compagne d’un chef mafieux sont superbes et nous régalent d’un numéro fabuleux. En invité de luxe, Mark Pellegrino se coule dans un double rôle avec aisance. Il est le parrain en question et, lorsqu’il apparaît flanqué de ses gardes du corps (Jon Huertas et Seamus Dever !), il saute aux yeux que son vernis de respectabilité est mince ! L’acteur rayonne d’assurance ; de celle qu’à celui qui sait qu’il inspire la peur alors que lui ne la ressent pas. L’autre rôle, c’est celui de petit-fils. Celui-ci n’a pas le pedigree du grand-père mais il dégage une force qui donne du poids à ses dénégations. C’est presque dommage qu’on ne le voit pas plus longtemps mais il aurait volé la vedette à nos héros ! C’est, comme souvent, un mot de Castle qui permet à Beckett de comprendre que tout n’est pas ce qu’il paraît être. Anecdotes :
15. PANDORE - 1ÈRE PARTIE Scénario : David Amann Réalisation : Bryan Spicer Résumé : Un homme est précipité dans le vide depuis un balcon. Dénommé Gage, il est vite arrêté mais disparaît plus vite encore ! Castle et Beckett sont alors amenés dans une base secrète de la CIA !! Critique : Castle chez les espions ! On en rêvait depuis le temps que notre écrivain favori nous régale de ses théories farfelues où la CIA tient une place de choix sauf que, cette fois, c’est pour de vrai ! Et que la base secrète soit dirigée par Jennifer Beals est un bonus qu’on ne saurait mésestimer ! L’épisode est un régal par ses choix artistiques. D’abord, l’entrée en matière avec cette lente montée le long d’une échelle incendie avec bruits de coups de feu en toile de fond puis la chute d’un corps dans l’autre sens sur fond de nuit citadine. Puis la base secrète qui est telle qu’on peut l’imaginer d’après les films. Même la voiture ancienne dans le parking souterrain d’un aéroport : des images familières parce que ce sont celles que la culture populaire a assimilé tout au long de l’histoire. Castle est un concentré de pop culture. L’intrigue est toute aussi « simple » qu’efficace ; en outre, elle fait place à la théorie a priori fumeuse de « l’effet papillon » et la présence d’un mathématicien ainsi qu’une « démonstration » faite par la CIA tendent à l’accréditer. En tout cas suffisamment pour tenir en haleine. Et puis, ça fait toujours de l’effet de dire « Sécurité nationale » ! Enfin, cerise au kirsch sur la Forêt-Noire, les relations entre les personnages. L’entrée en scène de Sophia est un bijou : l’entendre saluer familièrement Richard Castle devant une Beckett estomaquée fait rire franchement. D’autant que Stana Katic et Jennifer Beals se livrent à un duel de volonté tout à fait savoureux ; le tout devant un Nathan Fillion qui ne sait plus où se mettre ! Très élégante dans le tailleur noir réglementaire, Jennifer Beals est tout sourire mais celui-ci ne cache pas l’autorité de l’actrice et c’est un beau numéro qu’elle nous livre. Anecdotes
16. PANDORE - 2ÈME PARTIE Scénario : Andrew W. Marlowe Réalisation : Rob Bowman Résumé : Castle et Beckett découvrent que le but de l’opération Pandore est le déclenchement de la Troisième guerre mondiale ! Critique : L’espionnage fonctionne un peu comme la magie : c’est l’art de faire détourner les regards. En la matière, et dans les limites d’une série divertissante, « Pandore » est un très bon épisode. Efficace dans son intrigue et son développement, il continue à reprendre les codes bien connus du genre mais le rythme haletant maintenu tout du long, les fausses pistes pourtant prévisibles ; tout cela donne un opus qu’on ne peut pas lâcher. Dès le départ, le spectateur est piégé comme nos héros qu’on a laissés dans une bien fâcheuse posture à la fin de l’épisode précédent. Les minutes sont longues et Rob Bowman derrière sa caméra excelle à faire monter l’angoisse. Même maestria tonique quand une analyste de la CIA cherche à remonter la piste d’un ver informatique. Enfin, lorsqu’un assassin s’apprête à commettre un crime potentiellement déstabilisateur, la caméra varie les angles, accélère ou ralentie le tempo : la tension monte doucement mais irrésistiblement et l’on sait qu’elle ne s’arrêtera qu’avec la réussite ou l’échec de l’assassin ! Le scénario de Marlowe est également habile parce qu’il ne s’attarde pas sur « l’effet papillon ». Il s’en sert comme moteur dramatique mais il ne cherche pas à nous convaincre à tout prix de sa véracité. Ainsi, lorsque Castle, Beckett et Sophia déroule le fil des événements censés conduire à la Troisième guerre mondiale (au passage, un véritable marronnier du temps de la Guerre froide), il est aisé de remarquer qu’ils sautent un peu vite de la cause à la conséquence. On ne croit d’ailleurs pas une seconde que la Syrie puisse attaquer Israël mais la plupart des Américains (et le reste du monde aussi d’ailleurs) sont très ignorants en géopolitique. Mais un scénario de Marlowe ne serait pas un scénario de Marlowe s’il ne comportait pas sa dose de perversité et, en la matière, c’est un orfèvre. Dans une rare scène posée, Sophia et Beckett ont la seule occasion de parler seules et leur sujet de conversation, c’est Castle et là, l’espionne assène tranquillement que coucher avec Rick a été une erreur car cela a fait disparaître la tension qu’il y avait entre eux et qui était le seul ciment de leur relation ! Parfaite description du « syndrome Clair de Lune » !! Si ce n’est pas un message aux fans, qu’est-ce que c’est !!! Anecdotes :
17. IL ÉTAIT UNE FOIS UN CRIME Scénario : Kate Sargeant Réalisation : Jeff Blekner Résumé : Alors qu’ils enquêtent sur la mort d’une femme vêtue en Petit Chaperon rouge, Castle et Beckett sont appelés sur une seconde scène de crime : on a tué Blanche-Neige ! Critique : Brillante idée que celle de Kate Sargeant de s’inspirer des contes de fées pour nouer son intrigue policière puisque, dans les deux cas, la résolution est similaire : on peut surmonter l’épreuve et vaincre le monstre. A part une approximation bénigne (les acteurs parlent des contes de Grimm comme des « contes orignaux » alors que ceux de Charles Perrault sont de plus d’un siècle antérieur), la scénariste écrit d’excellentes répliques sur le fondement des contes de fées. L’habileté de la scénariste est d’habiller le crime d’un costume comme le sont les victimes, deux avant le générique puis la troisième, déguisée en Belle aux Bois Dormants. C’est une photo qui aiguille les enquêteurs vers un drame survenu sept ans plus tôt (chiffre symbolique que l’on retrouve fréquemment dans les contes comme le chiffre trois d’ailleurs) et pour lequel on faisait chanter les victimes. Richard Castle s’avère précieux sur cette enquête. Il note une incongruité entre les deux profils puis c’est lui qui trouve le détail qui fera plonger « le Grand Méchant loup » (la référence est dans l’épisode). L’épisode, correctement réalisé sans plus, jouit d’une distribution très riche et de grande qualité puisque tous ont une belle carrière dans les séries. Sarah Jane Morris dose les émotions de Leslie Morgan et son explosion finale est très juste. Plus froid, Taylor Kinney commence par incarner le mari protecteur avant d’évoluer vers un profil plus sombre. Meghan Markle s’en tire d’autant mieux qu’elle passe tout son temps allongé et n’a donc que son visage pour exprimer les sentiments de Charlotte et elle y réussit excellemment. Enfin, Kate Sargeant a trouvé le temps pour glisser une petite intrigue secondaire autour du projet de one-woman-show de Martha dont son fils trouve qu’il réécrit pas mal l’histoire ! Plaisant et chaleureux également. Anecdotes :
18. DANSE AVEC LA MORT Scénario : Moira Kirland Réalisation : Kevin Hooks Résumé : Une candidate à un concours de danse est assassinée. Critique : Un épisode qui commence très banalement mais qui évolue de manière bien plus intéressante. En effet, au lieu de simplement chercher qui a tué la danseuse Odette Morton, Castle et Beckett vont plonger dans l’histoire de deux personnes et élucider un crime vieux de vingt ans. La danse n’est ici qu’un MacGuffin. Au lieu d’un crime dans le monde de la danse (les séries policières adorent faire de la sociologie), c’est toute une vie qui est passée au crible des enquêteurs et ils vont découvrir qu’Odette n’était pas celle qu’elle prétendait être. D’où la question : est-elle morte pour ce qu’elle était avant ou pour ce qu’elle était maintenant ? Et Moira Kirland a aussi compliqué cette vis narrative avec un rebondissement qui inspire une belle théorie à Castle. Que sommes-nous prêts à faire pour nos rêves ? C’est également la question sous-jacente qui explique les actes de plusieurs des personnages. Si nos héros préférés sont toujours bons, il est un peu frustrant de voir qu’il ne se passe pas grand-chose entre eux et que, pour le moment, les scénaristes préfèrent mettre du piquant dans les intrigues secondaires. Ici, il y en a deux. La première, très mineure mais cocasse, tourne autour de l’alliance de Ryan. Seamus Dever et Jon Huertas échangent quelques propos sur les hommes mariés et le regard des femmes sur eux un brin sexiste mais amusant. La seconde, plus intéressante, concerne Martha. Susan Sullivan se régale car on lui donne pas mal de temps de jeu ces derniers temps et l’actrice en profite. Ici, elle est impériale entre l’orgueil, le désespoir et la capacité de rebond de Martha Rodgers. Anecdotes
Scénario : Salisha Francis Réalisation : Paul Holahan Résumé : Lors d’une manifestation à Wall Street, une bombe explose. Castle est choqué et s’interroge sur les projets inaboutis. Critique : Un épisode très dur mais parfaitement construit et un des plus importants dans le « Caskett ». Pendant que le FBI enquête, la police enchaîne les auditions de témoins à la recherche d’indices, d’une cible potentielle. La scénariste mêle « suspects habituels » (un homme à l’allure du Moyen-Orient, un patriote radical, un Hispanique) comme pour railler les présupposés de nombreuses enquêtes. Pas de grande déclaration, juste un immense gâchis. Ce qui est intéressant est au-delà de l’enquête. Castle est frappé par l’absence de sens de ces morts et il a cette phrase : « L’avenir de personne n’est garanti ». Face à l’absurdité de la mort, l’amour pourrait apporter un peu de sens et Martha pousse son fils à se déclarer ouvertement à Beckett. Mais Salisha Francis est à bonne école avec Andrew W. Marlowe ! Alors que l’écrivain va se lancer, elle l’interrompt. Ce qui était attendu et fait sourire. Ce qui n’étais pas attendu par contre, c’est qu’elle va aller très loin en dynamitant le fondement de la relation entre Castle et Beckett ! Nathan Fillion a la mine des jours d’enterrement et, si l’acteur est bon dans la comédie, il fait plus que se défendre dans le dramatique. La « patte » de l’écurie Marlowe se lit aussi dans le personnage du SDF « Westside Wally » à qui Lorin McCroley apporte une gouaille déphasée très savoureuse et qui nous livre le coupable : Beethoven ! Ce petit délire apporte un très agréable contrepoint à une histoire douloureuse. Anecdotes :
20. AU SERVICE DE SA MAJESTÉ Scénario : Elizabeth Davis Réalisation : Bill Roe Résumé : La mort d’un mannequin britannique amène Kate Beckett à faire équipe avec un compatriote de cette dernière. Critique : C’est un bon épisode mais l’on sait qu’il n’a pour fonction que de questionner le « Caskett » en pleine crise depuis l’épisode précédent. Sachant que l’on arrive à la fin de la saison, il est logique d’en déduire que c’est désormais le seul sujet d’importance ; les enquêtes servant à l’« habillage ». En fait, l’épisode forme un diptyque sans doute involontaire avec le prochain épisode. Si l’histoire est bien écrite et bien réalisée (les entrées en matière sont souvent réussies et celle-ci très tonique avec son montage sec l’est) et que l’on apprécie que la scénariste se soit abstenue des clichés sur l’Angleterre, elle est sans surprise. Brett Tucker se débrouille assez bien avec un rôle un peu ingrat, celui du séduisant consultant de passage qui s’invite dans l’enquête et qui, à l’instar de Sorenson (saison 1) et de Demming (saison 2) sert de rival à Castle. Sauf que, ce qui était une entreprise de séduction avec les deux premiers et devait déboucher sur une relation amoureuse, tourne à la catastrophe. Du coup, puisqu’il n’est que de passage, l’inspecteur Hunt est à la fois un révélateur mais aussi une échappatoire. Il rend perceptible et visible le gouffre qui s’est ouvert entre les duettistes. Une question n’est pas abordée dans l’épisode. Pourquoi Castle se comporte-t-il comme il le fait au lieu de s’en aller tout simplement ? D’une part pour que la série continue évidemment mais aussi parce que la question du « Peut-on changer ? » a été abordée en ouverture de l’épisode et que la scénariste veut dire que non, mais peut-être que oui et que c’est possible si. En bref, l’épisode sert de démonstration philosophique mais une démonstration vraiment maladroite. Anecdotes :
21. CHASSEURS DE TÊTES Scénario : Alexi Hawley Réalisation : John Terlesky Résumé : Castle décide de faire équipe avec un autre flic, le lieutenant Slaughter. Mais les méthodes de celui-ci sont loin d’être parfaitement réglementaires ! Critique : Les scénaristes continuent de tordre le « Caskett » pour mettre les fans au supplice. Après avoir retrouvé ses réflexes de séducteur impénitent, voilà que Richard Castle plante Kate Beckett pour aller « s’encanailler » avec un autre policier ! Ryan a le mot juste lorsqu’il dit que Castle les « trompe ». Après avoir frappé au cœur, les scénaristes, en la personne ici d’Alexi Hawley, frappe notre tandem dans le registre professionnel ; celui qui les a réunis. Sous-entendu, si Castle et Beckett ne peuvent plus travailler ensemble, c’en est fini du « Caskett » point barre ! Pour rendre l’expérience à la fois intéressante et vaine à terme, il fallait que le nouvel équipier soit l’inverse opposé du précédent. Classique mais efficace surtout quand on a Adam Baldwin sous la main. En flic brut de décoffrage aux méthodes douces comme de la craie sur un tableau noir, l’acteur décoiffe et s’éclate avec un plaisir communicatif. Trois scènes d’interrogatoire, qui sont à chaque fois plus « limite » que la précédente, ponctuent l’enquête et placent à chaque fois Castle un peu plus près du point de rupture. Jusqu’où l’écrivain est-il prêt à aller ? En retrait sur cet épisode, Stana Katic a néanmoins quelques bonnes scènes extrêmement intéressantes. Notamment celle chez le psy où Kate Beckett avoue être furieuse et décontenancée par le comportement de Castle. Et où elle doit s’avouer qu’elle a peut-être trop attendu et qu’elle a peut-être perdu Castle. Malgré les avanies que les scénaristes s’ingénient à lui faire subir, le « Caskett » bouge encore. Anecdotiques, les scènes familiales chez Castle ont pourtant un certain écho avec la situation personnelle de l’écrivain. De l’art de dire les choses de manière détournée. Anecdotes :
22. MORT VIVANT Scénario : Christine Boylan Réalisation : Bill Roe Résumé : Un trader a été battu à mort et mordu sauvagement. Tout semble montrer que le tueur est un zombie ! Critique : Castle et les zombies ; ça aurait pu être le titre d’un épisode d’une série tellement c’est une évidence que ce thème soit abordé. Depuis le début du 20ème siècle et l’occupation d’Haïti par l’armée américaine, le zombie est un élément du légendaire américain. Il a nourri la littérature populaire des pulps, le cinéma avec George A. Romero notamment et la télévision avec The Walking Dead. La série avait frôlé le thème avec l’épisode « La piste du vaudou » (1-6) : il était temps de s’y arrêter. L’intrigue est extrêmement bien écrite, non pas pour induire la possibilité que le zombie soit réel, mais pour masquer le mobile du crime. Christine Boylan soigne les apparences (à tout point de vue) pour mieux nous entrainer au-delà de celles-ci. La réalisation de Bill Roe est également excellente. La scène où nos héros sont cernés par les zombies, forcément une scène nocturne, est bien photographiée et très dynamique : zombies vus de front puis survol pour monter l’encerclement et plans serrés pour suggérer l’étouffement. Ce n’est qu’un exemple d’une réalisation alerte. Les scènes d’ouverture et de conclusion allient suspense et temps de pause avec bonheur. Ces deux scènes s’insèrent dans une double intrigue secondaire. La première concerne l’avenir d’Alexis qui affirme vouloir « devenir adulte ». Le visage défait de Nathan Fillion lorsqu’il prononce la réplique : « Qui va jouer avec moi ? » montre combien l’acteur maîtrise son personnage et se montre aussi convainquant dans l’émotion que dans l’humour. Le premier échange entre Nathan Fillion et Susan Sullivan au sujet de la « punition » infligée à Beckett est également sobre mais profond. La seconde concerne l’avenir de Castle qui part pour conclure son aventure avec Beckett mais, et joli coup de Christine Boylan, ce ne sera pas le cas et la scénariste, à travers deux scènes de discussions à mots couverts et détournés, relance le « Caskett » en permettant enfin aux personnages d’aborder ce qui s’est passé le fameux jour et « tout » ce qui s’y est dit. C’est brillant et c’est surtout très fort émotionnellement. Anecdotes :
23. JUSQU'À LA MORT S'IL LE FAUT Scénario : Terri Edda Miller et Andrew W. Marlowe Réalisation : Rob Bowman Résumé : Alors qu’elle enquête sur la mort d’un ancien voleur, Beckett découvre un lien avec le meurtre de sa mère. Castle essaie de lui faire abandonner une enquête qui pourrait lui faire tout perdre. Critique : Brillante création du couple Marlowe/Miller, avec le fils Bowman a la réalisation. Du talent à l’état pur qui mêle policier, drame et émotion avec un sens de l’équilibre et du tempo sans faute. La scène d’ouverture nous plonge dans l’angoisse puisque, le procédé est connu mais toujours efficace, on le retrouvera ultérieurement et ce que l’épisode aura apporté aura nourri l’angoisse du spectateur. Rob Bowman sait travailler les atmosphères et le recours aux lumières mordorées plonge plusieurs scènes dans le contemplatif quand bien même la violence affleure. C’est crépusculaire et la réalisation retient le spectateur dont l’angoisse monte à mesure que son couple chéri se disloque. Le thème central, rappelé dans l’intrigue secondaire sur le discours de remise de diplôme que doit écrire Alexis, c’est que la fin survient immanquablement. L’énoncé de cette évidence est immédiatement suivi d’un vertige conceptuel tant elle recouvre de choses qu’on ne peut simplement aborder. Ce substrat philosophique donne un sentiment d’urgence, une peur d’abord sous-jacente puis présente au point de constituer la base des dernières scènes. La violence est un moyen de sublimer la peur mais la violence n’est pas seulement physique. La scène où Castle avoue tout à Beckett est très dure mais l’émotion est aussi présente que la violence et chaque réplique fait passer le spectateur de l’une à l’autre et personne, ni Nathan Fillion ni Stana Katic, absolument géniaux, ni le spectateur n’a les yeux secs. C’est un moment très douloureux mais très différent d’une scène similaire plus tôt dans la série (« Course contre la mort ») car il n’y aucun éclat de voix. Questionné jusqu’à la moelle, le « Caskett », jusque-là présent en arrière-plan devient brusquement réel mais, du coup, il fait exploser le mode de fonctionnement utilisé par les personnages. C’en est fini du non-dit et l’hallucination (qui suit un très inusité cri de rage qui a montré que le très rationnel lieutenant Beckett a perdu le contact avec la réalité) de Beckett sur le point de mourir a valeur de révélation. Et le reste est littérature. Anecdotes
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Saison 6 2. Secret défense (Dreamworld) 3. Pas de bol, y a école ! (Need to Know) 4. Sa plus grande fan (Number One Fan) 5. L'avenir nous le dira (Time Will Tell) 6. Tout un symbole (Get a Clue) 7. Tel père, telle fille (Like Father, Like Daughter) 8. Le meurtre est éternel (A Murder Is Forever) 9. L'Élève et le Maître (Disciple) 10. Le Bon, la Brute et le Bébé (The Good, the Bad and the Baby) 13. La Rançon de la gloire (Limelight) 14. Habillée pour le cimetière (Dressed to Kill) 15. Bienvenue dans l'âge ingrat (Smells Like Teen Spirit) 17. Lazare (In the Belly of the Beast) 18. La Voie du ninja (The Way of the Ninja) 19. L'Agneau de Wall Street (The Greater Good) 20. Le Meurtre du samedi soir (That '70s Show) Scénario : Rob Hanning Réalisation : John Terlesky Résumé : Deux mois après avoir accepté la demande en mariage de Castle, Kate Beckett, qui fait ses classes au FBI à Washington, enquête sur un vol dans un immeuble sécurisé. Voulant lui faire plaisir, Richard Castle s’invite dans la capitale fédérale et se retrouve impliqué dans une affaire qui met la carrière de sa fiancée et sa vie à lui en danger. Critique : La saison ne pouvait pas mieux commencer qu’avec cet épisode qui met nos héros sur la corde raide ! Travailler au FBI est bien plus compliqué que pour la police de New York et la série a l’intelligence de ne pas plaisanter là-dessus. En partenaire et formatrice de Beckett, Lisa Eddelstein est on ne peut plus crédible et elle compose une Rachel McCord compréhensive certes mais d’un grand professionnalisme et d’un sérieux qui n’a rien de coincé. Stana Katic rend visible que Beckett n’a plus ses repères habituels et marche sur des œufs…tout en ayant gardé quelques-unes des qualités qui en faisaient un des meilleurs lieutenants de la Criminelle. Nos duettistes sont soumis à une double pression ; dans leur vie professionnelle (qu’ils ne peuvent plus partager) et dans leur vie privée (qu’ils ne partagent plus guère). Le « Caskett » est pressuré jusqu’au point de rupture. Très peu d’humour on s’en doute dans cette enquête de « sécurité nationale » mais Castle ne serait plus Castle si on n’en trouvait pas ! Nathan Fillion est juste grandiose dans la justesse qu’il met à jouer tant la naïveté de Castle croyant pouvoir faire comme avant en venant voir Beckett (et mentant à Ryan et Esposito qui le lui reprocheront gentiment) que la sidération légèrement exaspérée que lui inspire le nouveau petit ami d’Alexis. Il faut dire que le scénariste l’a habillé pour l’hiver ! Quand au final, il est très dur et inquiétant. Anecdotes :
2. SECRET DÉFENSE Scénario : David Grae Réalisation : Thomas J. Wright Résumé : Beckett a moins de 24 heures pour sauver Castle d’une mort par empoisonnement. Critique : Noir, nerveux et dense ; cet épisode, rythmé et bien filmé, est un régal à suivre. Le talent de Nathan Fillion et de Stana Katic fait le reste. L’histoire mêle habilement enquête policière et sujet militaire créant une spécificité « fédérale » crédible car bien différente de ce à quoi la série nous avait habitué. Avoir recruté Glenn Morshower dans le rôle du « ministre de la Défense » (les Américains disent plutôt « secrétaire à la Défense » ; il n’y a pas de « ministre » aux États-Unis) était une excellente idée car l’acteur est parfait dans ce rôle d’homme d’autorité. La progression de l’enquête suit une pente crescendo d’autant que la course contre la montre avec la vie du héros en jeu est un procédé narratif dont l’efficacité n’est plus à démontrer. Ce qui confère à l’épisode sa densité c’est surtout son côté émotionnel. Mourant, Castle cache son état à ses proches mais ne peut le masquer complètement. Sa sobriété inhabituelle alarme Martha (très juste composition de Susan Sullivan). Cette conversation est une séquence très émouvante grâce à Nathan Fillion. Elle fait suite à la scène où, avec une amertume inhabituelle, l’écrivain disait qu’à part le fait qu’il était mourant, il allait bien. C’est poignant. De son côté, Stana Katic, par le visage inhabituellement fermé de Beckett, montre mieux qu’avec un long discours larmoyant toute l’angoisse et la détermination de son personnage. Pour le détail, il est appréciable que les scénaristes des deux premiers épisodes n’aient pas sabré Ryan et Esposito. Même avec un rôle très mineur, ils sont là et c’est important. Anecdotes :
3. PAS DE BOL, Y A ÉCOLE ! Scénario : Elizabeth Beall Réalisation : Larry Shaw Résumé : De plus en plus exaspéré par le petit ami de sa fille, Richard Castle parvient à intégrer l’enquête de Ryan et Esposito sur la mort d’un comédien. Sauf que ce décès intéresse aussi les Fédéraux ! Critique : Comment intégrer le niveau fédéral avec une « simple » enquête de police ? Il faut le demander à Elizabeth Beall qui réussit une mayonnaise des plus improbables entre un comédien issu d’une sitcom ringarde mais adulée en Russie, un trafic d’armes, une comptabilité peut être faussée par un producteur pas des plus scrupuleux et on en passe ! Le plus cocasse, c’est qu’entre la police de New York désireuse de vérité et la CIA qui a d’autres objectifs, le FBI passe vraiment pour le dindon de la farce ! Le démarrage de l’épisode est tel qu’il aurait pu l’être si Beckett était toujours là. Il est amusant de voir comment Ryan et Esposito font mine de ne pas vouloir travailler avec Castle. Evidemment, un des deux flics était un fan de la série et Castle pas du tout mais cela fait tout le charme de ce show. Il y a des éléments concrets dans le scénario sur l’après ; sur comment cela peut se révéler difficile pour des acteurs qui, du jour au lendemain, ne sont plus rien. A ce titre, une des scènes finales est des plus poignantes par l’indéniable sincérité qu’elle recèle. Un des éléments les plus drôle de l’épisode tient dans la position un peu fausse de Castle. Il est le fiancé de Beckett mais aussi l’ami de Ryan et Esposito et le voir balancer entre ses loyautés contradictoires est réjouissant et Nathan Fillion y met une belle application ! C’est très bien vu de traiter cet aspect des choses sous l’angle de l’humour. C’est très Castle en somme ! Quant au final, on ne l’avait pas vu venir mais il ne devrait pas surprendre. Anecdotes :
4. SA PLUS GRANDE FAN Scénario : Terence Paul Winter Réalisation : John Terlesky Résumé : Le capitaine Gates convoque Castle pour qu’il discute avec une preneuse d’otages qui ne veut parler qu’à lui. Elle accepte que Beckett, au chômage, puisse participer à l’enquête. Critique : La trame est très classique mais l’originalité vient du mélange entre la classique prise d’otages avec héros dedans et meurtrier présumé demandant au héros de prouver son innocence. Efficace, le scénario entretient assez bien le mystère. Le scénario échappe à la prévisibilité en réussissant sa relance sur le passé de l’assassin présumé. Longtemps en huis clos, avec juste quelques saynètes avec la police pour aérer, la mise en scène est très réussie et la prestation sur la corde raide d’Alicia Lagano fait planer une menace latente sur Richard Castle. Mais, là où l’épisode est savoureux, outre sa délectable scène d’ouverture, c’est dans l’inversion des rôles puisque c’est Castle que Gates appelle et Beckett qui est une « consultante ». Une scène très drôle la voit donner par habitude un ordre à Ryan et Esposito. Dans un même mouvement, Seamus Dever et Jon Huertas pivotent vers Stana Katic : comment mieux faire comprendre à Beckett qu’ils n’ont pas d’ordres à recevoir ? Les deux acteurs sont impeccables dans l’expression faussement choquée de leurs personnages ! Le dernier élément qui rend cet épisode spécial, c’est quelque part qu’il est le premier épisode « classique » de cette nouvelle saison. La morale est que tout rentre dans l’ordre. Anecdotes :
5. L'AVENIR NOUS LE DIRA Scénario : Terri Edda Miller et Andrew W. Marlowe Réalisation : Rob Bowman Résumé : La mort d’une garante de caution amène Castle et Beckett à rencontre Simon Doyle qui prétend venir du futur et chercher à empêcher la mort d’un demi-milliard de personnes ! Critique : Du Castle de la plus belle eau ! Un pur délire mêlé à une enquête policière sérieuse. Le couple Miller/Marlowe, dont le cerveau commun doit être profondément torturé, parvient à écrire une intrigue où la science-fiction affleure tout le temps sans jamais être ni déterminante ni pouvoir être écarté sans réserve. Parfois, elle paraît même plus convaincante que l’explication rationnelle donnée. Le plausible fait office de vérité donc il y a une faible marge que la vérité soit ailleurs. Ou plutôt qu’elle vienne de plus tard. Le couple Beckett/Castle réagit comme on pouvait s’y attendre. Elle, effarée, mécontente et résignée (le premier interrogatoire de Simon est un morceau de bravoure où elle ne place presque pas un mot). Lui, heureux, intéressé, attentif. Et qui relance ! Hilarante est la scène où Doyle leur annonce leur futur commun et où ils ne tiquent pas sur le même élément. Le côté surréaliste de l’intrigue permet aussi d’enrober des morceaux plus durs (torture de la première victime) et de rendre moins terrifiant le décor de l’usine où les teintes rouges et or impriment une atmosphère menaçante. Rob Bowman imprime un rythme constant à cette intrigue délirante mais à laquelle il sait donner les moments lents qui la durcissent sans la dénaturer. Un tempo qui vaut aussi pour le segment mineur, le déménagement d’Alexis qui quitte le domicile familial pour emménager avec Pï ! Un cauchemar apocalyptique pour Castle père mais à qui sa fille rétorque avec dignité que c’est son avenir. Anecdotes :
6. TOUT UN SYMBOLE Scénario : Christime Roum Réalisation : Holly Dale Résumé : En enquêtant sur la mort d’une comptable passionné d’histoire, Castle et Beckett plongent dans un monde de symboles qui pourraient mener à un des plus grands trésors de l’histoire américaine. Critique : Qu’est-ce que l’on peut aimer Castle quand la série s’amuse à passer à la moulinette des éléments issus d’autres sources culturelles ; ici, l’ésotérisme. Si, en plus, le scénario se paye Dan Brown, alors c’est Byzance ! Toute la première partie de l’épisode, comme toujours, pose les bases d’un univers extraordinaire. Tous ces symboles, liés à l’histoire des États-Unis et à celle des francs-maçons (l’épisode rappelle très justement que beaucoup des Pères fondateurs de l’Union étaient des maçons), la présence de moines (plutôt rares en terre protestante), créent un halo mystique et mystérieux de la plus belle eau. Christine Roum maîtrise la progression de son intrigue. Tout comme elle ne perd jamais de vu qu’il s’agit d’une enquête criminelle. Tout s’explique mais il y a quand même eu crime donc quelque chose ne va pas quelque part. L’explication est très prosaïque et serait décevante si le voyage n’avait pas été si bien mené. La seconde partie s’appuie sur la première pour mener vers la résolution de l’énigme sans se contredire. En outre, on a de très beaux décors (le monastère, la crypte) qui réussissent à donner le côté étrange qui va bien tout en étant assez cliché pour ne pas nous faire perdre de vue que nous sommes dans Castle et non dans Supernatural ! Les méchants ne sont pas les mêmes ! L’intrigue secondaire met une nouvelle fois en valeur Alexis. Parce que Castle n’a pas réussi à dépasser le mépris qu’il ressent pour le compagnon de sa fille, celle-ci le rejette ! Dans une scène où Molly C. Quinn, bras croisés, campe une Alexis drapée dans sa dignité et sa colère, la jeune actrice fait ressentir la force de celle-ci par la froideur courtoise avec laquelle elle répond à la maladresse du père. Nathan Fillion a été formidable dans son Castle ravi de sa chasse au trésor mystérieux ; il le reste dans son Castle qui voit le sol se dérober sous ses pas. Anecdotes :
7. TEL PÈRE, TELLE FILLE Scénario : Marc Dube Réalisation : Paul Holahan Résumé : Pour prouver l’innocence d’un homme condamné à mort, Alexis, qui fait partie de son comité de révision, est contrainte de faire appel à son père pour lui demander son aide. Critique : Un épisode paradoxalement plein d’espoir alors que la noirceur est sans cesse sur le point de tout recouvrir mais n’y parvient jamais grâce à l’énergie des personnages. C’est un marronnier des séries policières que de devoir prouver l’innocence d’un condamné à mort (d’un prisonnier tout court) en un temps limité. La course contre la montre, on l’a vérifié maintes fois, est un procédé souvent très efficace. C’est le cas ici mais ça ne suffit pas. Tout d’abord, Marc Dube sait parfaitement relancer son scénario lorsque nécessaire. La durée des scènes est tout aussi parfaitement calibrée par Paul Holahan (un réalisateur très chevronné) pour qu’aucune ne dure plus que nécessaire. L’épisode varie également ses décors, ou plutôt varie sa luminosité, entre la prison très sombre mais où la photographie colle parfaitement à des personnes qui « broient du noir » et des extérieurs qui aèrent l’action. Le mouvement perpétuel des acteurs créent la dynamique dont ce type d’histoire, qui pourrait être très statique puisque les personnages doivent parler beaucoup pour échanger points de vues et informations, a besoin. Le choix de James Carpinello pour le personnage de Frank est très judicieux car l’ambiguïté de l’acteur crée un trouble chez le spectateur qui se demande tout d’abord si Alexis ne s’abuse pas et si son « innocent » ne serait en fait pas vraiment le coupable. En plus, le regard très intense de l’acteur lui donne une dureté tout juste adoucie par la présence féminine de la petite amie de Frank constamment présente. Le scénario parvient à intégrer nos amis policiers ainsi que Lanie dans l’intrigue sans effet abusif et à leur donner un rôle important. L’épisode atteint son dernier point par l’alchimie entre Molly C. Quinn et Nathan Fillion. Au début de l’épisode, la tension entre Alexis et Richard Castle est encore très forte et c’est la jeune fille qui a les répliques les plus dures et Nathan Fillion n’a pas trop de mal à montrer la maladresse mais aussi les bonnes intentions de son personnage. Autant qu’une innocence, c’est une relation familiale qui est à reconstruire (à construire pour Beckett qui a une interrogation très juste à ce sujet). C’est aussi le sujet du scénario et la réussite de Marc Dube est de mener de front les deux enjeux sans en sacrifier aucun. Le maître mot de cet épisode serait donc réhabilitation. Anecdotes :
8. LE MEURTRE EST ÉTERNEL Scénario : Dara Resnik Creasey et Chad Murray Creasney Réalisation : Bill Roe Résumé : L’enquête sur la mort d’Alice Clark, coach en développement amoureux des gens fortunés, amène Castle et Beckett à découvrir un diamant d’une perfection impossible. Critique : Un épisode de facture classique, sans réelle surprise mais bien mené. L’intrigue est astucieuse : commencer par le meurtre d’une personnalité aux connexions bien établies avec la haute société et enchaîner avec une histoire de diamant dont la perfection ne lui donne pas de prix mais aussi pose question. Comme relance, il fallait y penser. Parler des diamants légendaires et des « diamants de sang » relève de l’habillage conventionnel pour ce genre d’histoire. On ne sera pas non plus surpris que Ryan se montre perméable aux théories de la victime. Pour désamorcer ce que leur scénario aurait pu avoir de prévisible, Dara et Chad Creasey ont multiplié les éléments comme le gestionnaire de crise étouffant les scandales dont les confrontations avec Beckett sont des moments de tension (on pense évidemment à Olivia Pope de la série Scandal justement), l’attaque de Ryan et Esposito par des hommes armés (il y a peu de fusillade dans Castle donc elles se remarquent d’autant plus !), l’inusité perfection du diamant qui interroge l’expert (révélations en deux temps préservant la surprise), le côté scientifique qui donne un vernis de plausibilité à l’histoire. Tous ces éléments donnent du relief à l’intrigue. Dommage que la vérité tombe comme un cheveu dans la soupe de manière presque accidentelle. L’intrigue secondaire est très mineure mais bien reliée à l’histoire et elle apporte des saynètes d’humour qui allège l’histoire au bon moment. Anecdotes :
9. L'ÉLÈVE ET LE MAÎTRE Scénario : David Amann Réalisation : Rob Bowman Résumé : Toute l’équipe reçoit un choc violent lorsqu’une victime ressemblant à Lanie est retrouvée morte. Le malaise s’accroît lorsque la légiste s’aperçoit qu’elle a été copiée dans ses moindres détails. L’enquête amène à interroger Kelly Niemann, une plasticienne froide et à l’esprit acéré. Mais Castle pense qu’il y a quelqu’un d’autre, et bien pire. Critique : Si on croyait avoir déjà trouvé l’épisode « noir » de Castle, il faut réviser le jugement parce que celui-ci réussit à mettre la barre un cran plus haut. La sophistication des crimes, qui transforment des laissés pour compte en sosie de Lanie puis d’Esposito, avant de les faire disparaître d’une manière épouvantable, met mal à l’aise. Devant cette histoire aussi noire, que bien élaborée puisque les détails manquent, que le risque de manipulation est permanent puis la suggestion pas si folle que le Triple Tueur puisse être impliqué (alors qu’il est présumé mort mais tout ramène à lui. Est-ce un hommage ou un complot de sa part ?), Rob Bowman opte pour une photographie obscurcie et une prédilection pour les scènes nocturnes (la découverte des corps sur le port puis sur le bateau, l’arrestation d’un suspect) avec cet absolu contre-point que constitue le cabinet du docteur Niemann, bien éclairé lui mais bien éclairé à la lumière artificielle. Le blanc du décor ne fait que mieux ressortir le roux de la chevelure de Niemann. Annie Wersching est excellente dans ce rôle très ambigu. La scène d’interrogatoire entre elle et Stana Katic se fait dans une ambiance lourde où chaque mot est pesé. Le duel est à l’arme blanche, froid et acéré. En opposition, William Mapother campe une personnalité crapuleuse, joviale, souriante mais justement du sourire qui fait froid dans le dos. Le moment le plus fort est peut-être le désarroi de Lanie et d’Esposito à qui Tamala Jones et Jon Huertas donnent beaucoup de crédibilité. Mention spéciale à la première qui utilise à plein le temps de jeu qu’on lui donne. Si Lanie ne craque pas, elle chancelle. Et notre raison avec elle. Anecdotes :
10. LE BON, LA BRUTE ET LE BÉBÉ Scénario : Terri Edda Miller Réalisation : John Terlesky Résumé : Un homme s’écroule dans une église, blessé à mort. Il a un bébé dans les bras. Castle et Beckett doivent résoudre l’énigme de sa mort et de la disparition de cet enfant. Critique : C’est un classique des séries télés où un couple a la vedette : les héros doivent s’occuper d’un bébé. Dans ces cas-là, au moins un des deux n’a aucune expérience ni aucune appétence pour les enfants. Classique certes mais avec du classique, on a fait Versailles. L’histoire est bien menée entre le passé criminel de la victime qui paraissait avoir replongé, les indices qui paraissent sans lien entre eux et le mystère du braquage qui n’a pas eu lieu. Évidemment, le vrai intérêt de l’épisode c’est le bébé et le rapport entre nos héros et lui ainsi que leur propre approche de la question de la parentalité. Nathan Fillion nous fait bien rire avec le craquage complet de Castle tout en rendant compte de l’inquiétude de l’écrivain devant l’apparente réserve de sa compagne face au bébé. Évidemment que les services sociaux ne peuvent pas s’en occuper (même si la scène est bien écrite et évite le cliché de l’incompétence) ; les héros sont là pour ça ! L’enfant est également la source de gag entre ses pleurs à chaque fois que Ryan veut le prendre ou Lanie qui donne des informations tout en le berçant ! Pas d’intrigue secondaire mais une bonne blague de Castle qui lui revient en pleine figure ! Anecdotes :
11. TOUT FEU TOUT FLAMME Scénario : Andrew W. Marlowe et David Amann Réalisation : Paul Holahan Résumé : Alors qu’ils enquêtent sur la mort d’un pompier, Ryan et Esposito se retrouvent piégés dans un immeuble en flamme. Critique : Un épisode extrêmement fort où la tension et l’émotion coexistent et se renforcent l’une l’autre. La scène d’ouverture a fixé le cadre : tempo calme, musique douce, héros en grand danger. L’absence de tension dans la mise en scène de Paul Holahan décuple celle qui ressort du jeu et du décor (il est visible qu’un immeuble brûle derrière Beckett) : ce décalage crée l’angoisse. Avec son sadisme accoutumé, Andrew W. Marlowe, associé ici au talentueux David Amann, réussit à mêler une enquête pour meurtre commise sur le site d’un incendie criminel (il fallait y penser quand même !) dans un immeuble appartenant à un ancien mafieux (!) avec une enquête sur un incendiaire « fantôme » en générant une tension de plus en plus grande qui culmine dans l’enfermement de Ryan et d’Esposito dans un immeuble en flammes. Ajoutons que Jenny, l’épouse de Ryan, est sur le point d’accoucher (prestation toute en dignité et en émotion de Juliana Dever) et on a une situation très chargée en émotion. Il y a aussi une noirceur différente. L’interrogatoire du premier suspect, innocent bien que ce soit un ancien incendiaire, met sérieusement mal à l’aise par la suavité avec laquelle celui-ci parle du « fantôme ». Il parle d’un « artiste » et de la « musique de l’incendie » ; c’est d’autant plus atroce que ça sonne juste et que l’acteur, judicieusement filmé en gros plan, susurre plus qu’il ne parle et montre combien son personnage savoure ce qu’il dit, combien il prend plaisir à parler du feu. C’est la réussite des scénaristes (qui parviennent même à insérer un peu d’humour, comme avec le site des « fétichistes du feu » (sic)), et celle du réalisateur, de ne jamais sacrifier l’angoisse à l’émotion ; quand Ryan arrive à joindre son épouse et qu’ils choisissent le prénom de l’enfant à venir alors que lui va certainement mourir, le spectateur ne peut qu’avoir les larmes aux yeux. A cinq minutes de la fin de l’épisode, on croit sérieusement que Ryan et Esposito ne s’en sortiront pas. Anecdotes :
12. UN MONDE D'ILLUSIONS Scénario : Terence Paul Winter Réalisation : Thomas J. Wright Résumé : Castle et Beckett sont appelés sur une scène de crime qui ne colle pas. Un ordinateur dissimulé les amène jusqu’à un certain Anderson Cross dans lequel Castle reconnaît son père ! Critique : Mêler policier et espionnage est un exercice toujours délicat où le cliché affleure. D’ailleurs, Terence Paul Winter en est bien conscient car il passe vite sur le sujet (fond mystérieux, cryptage informatique, faille de sécurité) pour se focaliser sur le vrai sujet : les retrouvailles entre Richard Castle et Jackson, son père. On s’amuse un peu lorsque Castle bafouille en cherchant à dissimuler maladroitement l’implication de son père puis en présentant celui-ci à sa fiancée qui prend la chose assez mal et on la comprend ! C’est assez tendu entre tout ce beau monde !! Néanmoins, l’épisode évite le sordide ou l’espionnite primaire en ajoutant une vraie dose de sentiment. Susan Sullivan en est le véhicule et l’interaction avec James Brolin est réelle et efficace. Les deux acteurs chevronnés donnent à voir la réelle tendresse entre leurs personnages rendant crédible qu’il y ait eu un vrai lien amoureux (quoique bref) entre eux ; ce qui fait de Richard l’enfant de l’amour. Anecdotes :
13. LA RANÇON DE LA GLOIRE Scénario : Rob Hanning Réalisation : Bill Roe Résumé : Castle et Beckett enquêtent sur la mort d’une jeune starlette mais celle-ci s’avère bien vivante ! Critique : Un épisode bien plus profond qu’il n’en a l’air sur la célébrité surtout pour une jeune star et sur la réputation. Entre fans givrés, manager gourmand, paparazzi, tout ce monde autour de la dénommée Mandy, on comprend qu’elle se sente seule ! Révélatrice, amusante, et pleine d’émotion est la scène où elle écoute d’un air blasé Alexis vider son sac et raconter toute sa vie personnelle ! L’histoire est bien écrite entre la morte qui ne l’est pas mais quelqu’un a quand même été tué donc qui était visé ? Depuis toujours, les histoires de doubles font de bonnes histoires. La question de qui dit la vérité est encore plus cruciale et l’enquête est intéressante puisque la police pose des questions concernant une mort alors qu’elle sait que cette victime est toujours vivante mais celle qui est interrogée le sait -elle ? Le final est un chef-d’œuvre entre le grand moment de solitude que vit l’assassin démasqué et son mobile des plus pathétiques mais qui sonne atrocement juste. Si l’intrigue secondaire sur la lettre de recommandation pour Pï n’attire pas plus l’attention que ça, la question du statut public de Richard Castle et partant de Kate Beckett et leur rapport à l’image et à la vie privée est posée. Et trouve une réponse. Anecdotes :
14. HABILLÉE POUR LE CIMETIÈRE Scénario : Elizabeh Beall Réalisation : Jeannot Szwarc Résumé : La mort de l’assistante de la papesse de la mode, Mathilda King, amène Castle et Beckett à se plonger dans un univers de glamour et de coups-bas. Critique : Un épisode plaisant avec de bonnes séquences mais qui fait trop révérence au modèle dont il s’inspire, évidemment Le Diable s’habille en Prada. Du coup, rien de surprenant, y compris l’assassin qui ne sert pratiquement qu’à ça. Entre le roman/film et l’épisode, on retrouve la rivalité entre assistantes, les conditions de travail dantesque et, surmontant le tout, le dragon qui préside aux destinées du magazine imaginaire « Modern Fashion ». Il faut reconnaître à Frances Fisher une forte personnalité et elle s’empare du rôle de Mathilda King (alias Anna Wintour) avec autorité mais aussi en sachant y apporter une touche d’émotion lors de la séance de pose avec Stana Katic. Pour le reste, c’est résolument sans surprise y compris l’intrigue secondaire où Castle et Martha recherchent une salle pour le mariage après que Madame Mère ait assommé sa bru avec des catalogues de mariage. Heureusement que quelques touches d’émotion et toujours un peu d’humour soient présents pour rehausser ce défilé un peu décevant. Anecdotes :
15. BIENVENUE DANS L'ÂGE INGRAT Scénario : Dara Resnik Creasey et Chad Murray Creasney Réalisation : Kevin Hooks Résumé : Castle et Beckett enquêtent sur la mort très étrange d’une lycéenne qui aurait été tuée par une force télékinésique ! Critique : Carrie es-tu là ? La référence au célèbre roman de Stephen King est d’autant plus autorisée que le scénario l’assume carrément et que Ryan va même jusqu’à sortir ledit roman des affaires d’une lycéenne. Une nouvelle fois, Castle joue avec le fantastique rationnalisé qui a tellement réussi au genre policier. Et on rit de voir ces tandems de croyants ayant invariablement tort (Castle et Ryan) vs les sceptiques qui ont toujours raison (Beckett et Esposito). Pour voir l’inverse, se reporter à X-Files ou Supernatural ! Evidemment que la jeune Jordan n’a pas le moindre pouvoir télékinésique (la visite à l’institut de recherche est un dérivatif un peu vain) et pourtant Beckett va peiner à trouver une explication rationnelle. Dans ces cas-là, la policière se raccroche aux éléments tangibles et ceux-ci mènent à l’étrange comptabilité de la victime et à des bons au porteur émis par le gouvernement allemand ! Tout ceci est parfaitement logique et le spectateur savourera avec Beckett (mine gourmande parfaitement réussie par Stana Katic) la résolution du mystère devant un Castle déconfit (parfaite réussite là aussi de Nathan Fillion). Le scénario gagne une profondeur supplémentaire par la peinture sans concession qu’il fait d’une certaine jeunesse dorée (classique mais efficace) mais aussi par les témoignages émouvants de leurs victimes. Les jeunes acteurs réussissent très bien à nous toucher. Intrigue secondaire : les héros recherchent « leur » chanson pour le mariage. Ils la trouvent dans une dernière scène qui ne manque pas d’émotion. Anecdotes :
Scénario : Adam Frost Réalisation : Bill Roe Résumé : Un comédien, Justin Marquette, est retrouvé mort dans la chambre 147 d’un hôtel. Une femme vient avouer le crime avec force détails. Sauf qu’elle est innocente et que deux autres personnes viennent avouer le même crime ! La police remonte jusqu’à un étrange institut. Critique : Le coup du meurtre dans une chambre d’hôtel, quel polar ne l’a pas fait ? Mais que pas moins de trois personnes, toutes innocentes, viennent avouer le même crime dans les mêmes termes (sauf un détail que va remarquer Castle), c’est du lourd ! La première partie de l’épisode frôle la comédie avec les deux premiers aveux (qui, mécaniquement, prennent de moins en moins de temps) apportant la petite touche de folie propre à la série. Lorsque le scénariste estime que le spectateur a assez de détails sur le meurtre, il fait avancer son intrigue en reliant les témoins et en ajoutant un nébuleux « Institut des Horizons Lointains » dont le gourou, magnifiquement campé par un John Getz des plus patelins (du moins, quand il est en position de force) a une bonne tête de coupable. Cette deuxième partie, plus strictement policière, n’a pas la même force mais la mécanique de la résolution du crime est tout de même très intéressante. L’intrigue secondaire de l’épisode apporte le dernier point. Elle concerne Alexis qui a rompu avec Pï mais refuse de rentrer à l’appartement familial. On a une très belle scène entre Stana Katic et Molly C. Quinn qui créent une connexion aussi crédible qu’entre la jeune actrice et Nathan Fillion. Ce sont de beaux moments touchants, humains, chaleureux et qui sonnent justes. La toute dernière scène donne vraiment le sourire. Anecdotes :
17. LAZARE Scénario : David Amann et Andrew W. Marlowe Réalisation : Rob Bowman Résumé : A la demande des Stups, Beckett infiltre un cartel de drogue en remplaçant une certaine Helena, une coursière. Mais Becket découvre que cette dernière était en fait une tueuse ! Démasquée par un ancien ennemi, elle passe très près de l’exécution. Critique : Cet épisode prend place dans le long fil rouge de « l’héritage » de Kate Beckett, depuis la mort de sa mère et les développements que la série a brillamment su faire depuis. Le corollaire de la mise en avant de Stana Katic est le rôle anecdotique joué par Nathan Fillion. C’est très dommage quand même. Le coup de l’infiltration qui ne se passe pas comme prévu, ou l’épreuve imposée à une recrue, n’ont rien d’original et c’est le choix et le jeu des acteurs qui décident de la réussite de l’épisode. Là, il n’y a aucune faute ; entre l’onctueux Al Sapienza, le rude Kenneth Johnson, le brutal Jonathan Adams, il faut bien tout le talent de Stana Katic pour exister et l’actrice canadienne y parvient parfaitement en faisant ressentir au spectateur toutes les émotions traversées par son personnage, notamment l’éprouvante séance de torture. Quant au final, explosif, il appelle évidemment une suite ; en sachant qu’elle sera à quitte ou double. Anecdotes :
18. LA VOIE DU NINJA Scénario : Christine Roum, d’après une histoire de Shawn Waugh et Christine Roum Réalisation : Larry Shaw Résumé : Une danseuse japonaise est retrouvée morte poignardée d’une étrange façon. Castle imagine qu’il s’agit d’un ninja. Et il n’a pas tort ! Critique : Une amusante façon de traiter du sujet sérieux des yakuzas (le crime organisé japonais) en tachant de ne pas faire trop « folklorique » ; ce qui est louable. La résolution du mystère se fait, une fois n’est pas coutume, grâce au travail du légiste, aujourd’hui représenté par Perlmutter. Les échanges incisifs entre lui et Castle sont de la plus belle eau et on a un Nathan Fillion des plus enthousiastes. Castle est ainsi quasiment en transe quand un « ninja » lui dérobe l’arme du crime et il n’hésite pas à flirter avec une charmante demoiselle dans le « bar à hôtesses » où l’enquête les a menés. C’est d’ailleurs un des moments les plus drolatiques avec Ryan très gêné et dont la pudibonderie irlandaise est jouissive. L’infiltration, qui lui vaudra une explication de gravure, valait la peine. L’habillage « ninja » est ainsi suffisamment bien fait pour que le fond plus classique de l’histoire ne pèse pas trop lourd. Anecdotes :
19. L'AGNEAU DE WALL STREET Scénario : David Grae Réalisation : Holly Dale Résumé : Le meurtre d’un banquier d’affaires amène Castle et Beckett à enquêter à Wall Street mais, surtout, à faire connaissance avec la sœur de Gates ! Critique : La série a suffisamment de métier pour pouvoir s’amuser avec des « figures imposées » comme le diptyque banquier d’affaires/drogue avec une combinaison Venezuela/virement de fonds suspects. Ajoutons le bureau du procureur pour pimenter. Rien qu’avec ces paramètres on a douze scenarii tous différents ! Mais, avec Castle, non seulement on a l’humour (Castle dit ainsi que c’est la « main invisible du marché » qui a tué la victime et que c’est pour cela qu’il n’y a pas de traces !) mais aussi un petit plus. Ce « supplément d’âme » est apporté par l’arrivée d’Elizabeth, la jeune sœur de Victoria Gates. Certes, que la relation soit glaciale au départ est un poncif mais c’est le talent des comédiennes de parvenir à dépasser le facile. Penny Johnson Jerald profite de temps de jeu avec plus que de l’informatif à donner ; elle peut enrichir son personnage. L’explication qu’elle donne à Beckett est conforme à celui-ci ; ce qui ne veut pas dire qu’elle est simple et encore moins évidente. L’actrice humanise donc « Iron Gates ». Avoir fait appel à Salli Richardson-Whitfield est aussi une excellente idée car elle est très juste, parfaitement crédible en substitut du procureur mais, également, en sœur. Dommage qu’on ne la revoie pas ultérieurement. L’intrigue secondaire est par contre franchement mineure : Castle et Beckett cherchent à faire la liste des invités à leur mariage et arrivent à 500 noms ! Et la scène finale, pour mignonne qu’elle soit, est un peu ridicule quand même. Anecdotes :
20. LE MEURTRE DU SAMEDI SOIR Scénario : David Amann Réalisation : John Terlesky Résumé : Le corps d’un parrain de la Mafia new-yorkaise réapparaît alors qu’il avait été coulé dans du béton en 1978. Problème pour Castle et Beckett, leur unique témoin est bloqué psychologiquement dans ces années-là ! Critique : Un épisode résolument mineur mais très amusant autour des années 70 et qui permet de mesurer combien de progrès ont été accomplis, notamment dans la manière de s’adresser aux femmes ! Le scénario est en partie prévisible puisqu’il ferme rapidement toutes les portes pour ne plus laisser à Beckett que l’obligation de souscrire au délire de son chéri : faire croire au dénommé Harold, le consiliere de la victime, que l’action se déroule en 1978 ! Reconnaissons à David Amann d’avoir eu l’audace d’aller jusqu’au bout du délire en faisant monter progressivement les enchères. C’est hilarant, certes, mais c’est mince. Néanmoins, il y a une vraie enquête, et un dénouement inattendu et, surtout, très émouvant par la sincérité que Jon Polito donne à son personnage. L’acteur est l’atout maître de l’épisode. Il fait sourire dans son blocage psychologique, rire aussi ; il montre Harold tout aussi dangereux que touchant, jouant sur une très large gamme avec justesse. Anecdotes :
21. SPORT DE RUE Scénario : Jim Adler Réalisation : Thomas J. Wright Résumé : Castle et Beckett enquêtent sur la mort d’un champion de skate-board mais ce meurtre fait ressortir une autre affaire. Critique : Une histoire intéressante, bien construite, mais à qui il manque le nécessaire grain de folie pour une série comme Castle ; les éléments de l’enquête (un jeune défavorisé promis à un bel avenir, une vengeance liée à un événement survenu dans le passé) pourraient figurer dans n’importe quelle série policière. Ici, le sport fait figure de décor mais un décor, ça se change. Embaucher Thomas J. Wright pour ça, c’est indigent car le réalisateur est capable de bien mieux. La scène d’ouverture avec cette poursuite entre un motard et un skater, de nuit qui plus est, frappe d’entrée par son dynamisme, sa fluidité et sa photographie réussie. Malheureusement, à part bien filmé les scènes du festival de rue, il n’a pas grand-chose d’autre à se mettre sous la dent. L’indigence du scénario se lit en creux dans la présence de deux intrigues secondaires qui prennent tout de même un temps considérable. La première concerne le côté mauvais perdant de Richard Castle (mais ce n’est pas nouveau) et la seconde porte sur l’identité du témoin de Castle à son mariage. Aucune originalité là non plus, c’est un décalque de la saison 4 autour du mariage de Ryan. Décevant quoique les acteurs demeurent amusants. Anecdotes :
Scénario : Rob Hanning et Terence Paul Winter Réalisation : Rob Bowman Résumé : Kate Beckett engage la lutte finale contre le sénateur Bracken mais elle est bientôt soupçonnée de l’assassinat de Vulcan Simmons et traquée par la police. Critique : Acta est fabula ; la pièce est jouée. Cet épisode clôt le fil rouge de l’affaire Johanna Beckett qui a constitué une autre épine dorsale, avec le « Caskett », de la série. Alors que la fin de saison approche, en clôturant cette enquête, c’est une partie de Castle qui s’achève. C’est aussi l’avant-dernier épisode supervisé par Andrew W. Marlowe comme showrunner. Quelque part, il termine ce qu’il a commencé. L’épisode n’est pas sans quelques faiblesses comme le nouveau numéro de portable de Castle trop vite trouvé par « M. Smith » ; comme le fait que Simmons laisse partir Beckett alors qu’il a voulu la tuer dans l’épisode 6-17 ou l’opportune preuve découverte à moins de cinq minutes de la fin. Tout cela est vrai mais n’altère pas un récit dense, noir, qui sait plonger nos héros (car, cette fois, Castle n’est pas mis de côté et participe à l’action même si Beckett a les meilleures scènes) dans la détresse sans jamais les rendre totalement impuissants. C’est par leur intelligence et leur opiniâtreté qu’ils s’en sortent ; pas de deux ex machina sorti de nulle part et la victoire finale montre aussi le réalisme de l’histoire : on n’est pas chez Fu Manchu qui ressuscite au besoin et des trucs et astuces du feuilleton ! Les confrontations entre Beckett et Bracken sont brillantes et la dernière, en plus d’être violemment ironique, a belle saveur. Anecdotes :
23. LE GRAND JOUR Scénario : Terri Edda Miller et Andrew W. Marlowe Réalisation : John Terlesky Résumé : A trois jours de se marier, Kate Beckett découvre qu’elle l’est déjà ! Venue faire signer les papiers du divorce à un certain Rogan O’Leary, elle se retrouve, et Richard avec elle, embarquée dans une délirante épopée ! Critique : Pour leur ultime épisode, le couple Miller/Marlowe se lâche ! Divisé en deux partie, leur scénario assume les clichés et embarque ses héros dans une farandole de catastrophes bien cramées. Par contre, fidèles à leur sadisme légendaire, ils frappent encore plus fort pour un final qui fait, du coup, d’autant plus mal que le spectateur commençait à souffler. Le coup du (de la) fiancé(e) déjà marié(e), c’est déjà vu ; la présence d’Eddie McClintock nous fait par exemple penser à Bones avec Angela ou, sur grand écran, à Uma Thurman dans Un mari de trop et on pourrait multiplier les exemples. La première partie accumule les embûches sur le chemin de Beckett et l’on se dit à chaque fois « Non, c’est pas possible ! » et pourtant si ! On est obligé de rire mais l’humour n’empêche pas l’émotion et entendre Castle remonter le moral de sa fiancée avec quelque chose comme « On ne laisse pas tomber si on veut une fin heureuse » (ce que Blanche-Neige n’aurait pas renié dans Once upon a time) fait chaud au cœur. Logiquement, à la mi-temps, les héros reprennent l’initiative et emportent la victoire, non sans nous avoir bien fait rire avec le coup du mafieux et avoir aussi fait ressentir beaucoup d’émotion et d’amour. C’est donc sur un ultime coup de maître que le créateur de la série quitte ses fonctions de showrunner. Il sera remplacé à ce poste par David Amann. Anecdotes :
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Saison 5 1. Après la tempête (After the Storm) 2. Nuageux avec risques de meurtre (Cloudy With a Chance of Murder) 3. Œil pour œil (Secret's Safe With Me) 4. Meurtre dans les Hamptons (Murder, He wrote) 5. Sans doute possible (Probable Cause) 6. Tueur intergalactique (The Final Frontier) 7. Rock haine roll (Swan Song) 8. Seuls dans la nuit (After Hours) 9. Pas de pitié pour le père Noël (Secret Santa) 10. Pour le meilleur et pour le pire (Significant Others) 13. Un choix cornélien (Recoil) 14. Faux-Semblants (Reality Star Struck) 17. Morts de peur (Scared To Death) 18. Un passé insoupçonné (The Wild Rover) 19. La Vie des autres (The Lives of Others) 20. À la recherche de l'homme-singe (The Fast and the Furriest) 21. Toute une histoire (Still) 22. Protection rapprochée (The Squab and the Quail) 1. APRÉS LA TEMPÊTE Scénario : David Amann Réalisation : Rob Bowman Résumé : Alors qu’ils viennent de passer leur première nuit ensembles, Castle et Beckett replongent dans l’enquête qui a failli tuer cette dernière. Critique : Jolie entrée réussie par cet épisode qui combine astucieusement et harmonieusement tous les ingrédients qui font le succès de la série en les incorporant au méga fil rouge qu’est devenu l’enquête sur la mort de la mère de Beckett. L’épisode est divisé en trois parties identifiables chromatiquement. Dans la première, aux couleurs mordorées, plutôt chaudes, c’est le moment à la fois drôle et intime où se réveillent les amants qui veulent se la jouer discrets. Le coup de la maîtresse dans la penderie, c’est le cliché inversé de la comédie de boulevard ! Dans la seconde, qui démarre quand Ryan débarque chez Beckett, on passe à l’argentique avec tout le segment d’enquête et la menace Maddox (excellente composition de Tahmoh Penikett qui fait froid dans le dos). Enfin, la troisième est à dominante verdâtre quand Beckett se confronte au « dragon », rien de moins qu’un sénateur ! On admire la réussite de l’écriture de ce fil rouge qui a su monter en intensité sans rien perdre de sa crédibilité. Rob Bowman joue sur du velours avec ce scénario en or. C’est animé, toujours dynamique ; la séquence de déduction à laquelle joue Castle et Beckett est splendide et l’émotion y remplace l’humour habituel (présent cependant à bien d’autres moments et toujours à propos) mais, du coup, il lui donne une certaine poésie. Quand le duo débarque chez Smith, c’est beaucoup plus nerveux et le montage est sec. Enfin, mais on pourrait énumérer d’autres scènes, quand le trio de garçons craint l’intention de Beckett, c’est extrêmement tendu et le spectateur ne sait pas non plus ce qu’elle va faire. Tout tient sur un fil tendu de l’épaisseur d’une lame de rasoir. Un peu plus ou un peu moins, et c’était raté mais l’équilibre auquel parvient l’alliance d’un scénario brillant, d’une réalisation géniale et le jeu magnifique des acteurs font de cet épisode un triomphe. Anecdotes :
2. NUAGEUX AVEC RISQUES DE MEURTRE Scénario : Elizabeth Beall Réalisation : Kate Woods Résumé : Castle et Beckett enquêtent sur la mort d’une présentatrice météo mais ils se demandent surtout comment gérer leur histoire secrète. Critique : Retour à un épisode « classique » avec sa petite enquête suffisamment intéressante pour qu’on la suive mais surtout qui pose le « fil rouge » de ce début de saison : puisque Castle et Beckett veulent garder leur liaison secrète, comment faire ? La réussite de l’épisode tient à ce que le segment « Caskett » s’insère bien dans la trame policière. Si les deux amants veulent faire « comme avant » plein de petites choses ne collent pas et sont sources de gags. On appréciera particulièrement comment le romancier parvient à s’extirper d’un rendez-vous galant en train de déraper ! En outre, un des personnages décrit avec une certaine crédibilité comment « fonctionne » une histoire d’amour secrète ; ce qui plonge nos héros dans l’expectative et un peu dans l’angoisse. L’enquête a ceci d’intéressant qu’elle part du hiatus entre l’image rendu par une « Miss Météo » et ce qu’elle faisait réellement. Là encore, on peut y trouver un lien avec Castle et Beckett mais on notera surtout que le scénario était un peu en avance avec l’air du temps puisqu’il dénonce la pollution de l’air. Anecdotes :
3. ŒIL POUR ŒIL Scénario : Terence Paul Winter Réalisation : John Terlesky Résumé : Le meurtre d’une jeune fille amène Castle et Beckett à s’intéresser au contenu d’un box de stockage. Critique : Un épisode certes amusant mais qui manque de fantaisie et dont le scénario est par trop linéaire. Passé la scène très drôle de la vente aux enchères pour le contenu d’un box de stockage (une activité très populaire aux Etats-Unis qui donne lieu à une émission de télé, Storage Hunter), il ne se passe pas grand-chose. Par contre, le final rattrape pour partie la déception. L’idée sous-jacente de l’épisode, c’est que chaque objet a une histoire pour quelqu’un. Que ce soit Alexis qui empile des cartons pour son entrée à l’Université. Que ce soit Beckett et le mystère du bonhomme en bois que s’échine à résoudre son romancier de petit ami. Que ce soit même le capitaine Gates dont Penny Johnson Jerald s’amuse à jouer une toute nouvelle, inattendue et même « flippante » facette. C’est grâce à cela que Castle va trouver l’élément manquant pour résoudre l’énigme. On est plus intéressé par la relation père-fille à la veille d’une séparation redoutée et qui génère des moments chauds/froids. Nathan Fillion et Molly C. Quinn ont toujours la même complicité qui donne beaucoup de tendresse à ses scènes d’amour familiale toujours reprises jamais lassantes. Anecdotes :
4. MEURTRE DANS LES HAMPTONS Scénario : David Grae Réalisation : Rob Bowman Résumé : En week-end amoureux dans les Hamptons, Castle et Beckett sont amenés à participer à une enquête criminelle. Pendant ce temps, Ryan et Esposito cherchent le mystérieux petit ami de Beckett. Critique : Excellent épisode plein de rebondissements et d’humour où le couple Castle/Beckett doit faire le lit du romantisme au profil du mystère ! Le week-end dans les Hamptons avait été proposé à Beckett par Richard Castle dans le final de la saison 2. Cette fois, pas de faux-départ (la scène de la pendule fait bien rire !) et Stana Katic se met en valeur en rappelant l’incise de cette proposition. L’actrice sera également parfaite lorsqu’elle montre une Beckett déstabilisée par le luxe de la résidence de Castle et par la connaissance qu’elle n’est pas la première à recevoir cet honneur. En face, la réponse est très classe. Le point de départ est un classique du genre policier : le(s) héros est (sont) en congé mais le crime est sans pitié et s’invite dans la partie. Mais le classique du polar, c’est l’ADN de la série ! C’est pour ça aussi qu’on la regarde ! En général, la police locale est nulle ou corrompue mais, ici, le scénariste s’est abstenu d’aller jusqu’à ce cliché et on l’en remercie. Le chef Brady (sic) est un policier qui a l’intelligence de comprendre qu’il est dépassé, de l’admettre et de demander de l’aide. Qu’un yacht porte en plus un emblème de requin et le clin d’œil est assumé jusqu’au bout ! L’autre segment, relié au premier par la participation de Ryan et Esposito à l’enquête locale, concerne la traque du petit ami de Beckett. On saluera la performance de Nathan Fillion qui montre un Castle jouant à fond le jeu ! La manière dont les deux policiers se « persuadent » qu’ils doivent mener l’enquête est drolatique et superbement bien rendu par Seamus Dever et Jon Huertas qui en font juste trop pour que ce soit amusant. Seulement l’un des deux comprendra la vérité mais se taira. Non s’en être un peu moqué de nos héros catastrophés ! Anecdotes :
5. SANS DOUTE POSSIBLE Scénario : Andrew W. Marlowe Réalisation : John Terlesky Résumé : Un crime atroce et bizarrement sophistiqué semble avoir été commis par Richard Castle. Critique : Pour son premier scénario de la saison, Andrew W. Marlowe ne ménage ni le spectateur ni ses personnages tout en faisant montre d’une astuce dans l’écriture remarquable. La « culpabilité » de Castle n’est pas établie durant plus de cinq minutes parce que ce n’est pas le plus important. Personne ne croirait à cette possibilité mais il est bien plus cruel que de faire savoir au spectateur qu’il a raison de ne pas y croire tout en semblant faire en sorte que Castle ne s’en sorte pas. « Trop d’indices » diraient les fans de Chapeau melon quand ils commencent à s’accumuler (un peu vite mais les séries n’ont que 42 minutes à dérouler) et quoi de plus passionnant pour les fans que de voir directement concernés ses héros. Quand en plus on fait advenir leur Némésis, alors, là, banco ! « Cruauté » est un mot qui n’est pas prononcé durant l’épisode mais tout le proclame, de la scène de crime au discours effroyable que tient le vrai tueur à Castle. Beaucoup de scènes baignent dans un clair-obscur de mauvais aloi. Ici, pas de lumière dorée ni de tons tranchés mais de l’entre-chien-et-loup. La scène du commissariat à mi-chemin, et qui relance l’intrigue, en est la meilleure illustration. La violence et la noirceur sont ainsi de presque tous les plans, culminant dans la scène nocturne sur le pont. Même le jour n’apportera pas la paix. Un des épisodes les plus noirs de la série. Bien peu d’humour évidemment hormis la scène d’ouverture sans importance mais amusante et très « ado indépendant mais appréciant quelques à-côtés » ! Molly C. Quinn réussit ses deux scènes ; espiègle au départ et très éprouvée quand elle rend visite à son père en prison. On appréciera également le lien établi avec le premier épisode de la série ; un clin d’œil pour amadouer les fans vexés de voir leur idole un genou à terre ? Anecdotes :
6. TUEUR INTERGALACTIQUE Scénario : Kate Sargeant Réalisation : Jonathan Frakes Résumé : Castle et Beckett enquêtent sur un crime commis durant une convention de science-fiction. Critique : Un épisode très léger mais avec une bonne histoire à raconter, des décors très bien faits et un bel éloge des fans qui sont le carburant des conventions et des fictions en général. Sans public, rien de tout cela n’existerait ! A travers la série imaginaire « Nebula-9 », c’est tout le système autour des séries qui est exposé. Les conventions sont particulièrement mises à l’honneur ; elles sont le cœur du réacteur car ce sont elles qui font vivre séries et films même après leur mort. « Les droits », c’est l’acte légal de propriété (monnayable, ainsi que l’épisode l’expose crûment) mais, à travers le bel éloge des fans, qui sont d’autant plus méritants que la série a été massacré par la critique de son vivant, c’est le « droit patrimonial » qui est exposé ; une sorte de « droit moral ». Lequel existe en droit français mais pas en droit américain. Nos héros sont particulièrement en verve sur cet opus. Nathan Fillion nous campe un Castle que le crime remplit de joie : « Une véritable arme de SF dans une convention SF. On frôle le sublime ! » et l’acteur la joue émue quasiment aux larmes ! On sait depuis longtemps que Castle est un fan de pop-culture et il le montre ici aussi par son éloge de la SF ; de la « bonne SF » précise-t-il. Un vrai geek est un puriste ! Quant à Stana Katic, elle nous fait découvrir une Beckett fan avec pudeur mais son mémoire en défense va au-delà de « Nebula-9 » pour accéder au général. Est-ce que ça ne parle pas à beaucoup une série sur ce que représente la difficulté de quitter son foyer ? Sur la quête d’identité et la volonté de chercher à accomplir de grandes choses ? Quelque part, ce que dit la série, reprend ce que disaient les contes de fées dont elles sont un peu des descendantes : le Mal existe sous de nombreuses formes mais on peut le vaincre. Anecdotes :
7. ROCK HAINE ROLL Scénario : Rob Hanning Réalisation : David M. Barrett Résumé : Castle et Beckett enquêtent sur la mort d’un chanteur de rock. Critique : C’est bien d’aimer le rock mais c’est le second épisode sur le thème après « Dernières paroles » (2-7) et ça se répète un peu avec la star (ici un homme) qui semble vouloir la jouer solo. L’adjonction de la secte est plus originale mais, au final, ce n’est qu’un élément de décor. Le seul réel intérêt de l’épisode tient en sa mise en abyme puisque le groupe de rock était suivi par une équipe de tournage et, comme le dit le réalisateur, pour sauver son documentaire, il faut en faire « une espèce de thriller ». L’effet loupe est amusant à voir. Si Castle fait du Castle, on notera avec le sourire le melon que prend Esposito, le décolleté de Lanie qui plonge et le capitaine Gates qui intervient juste pour se montrer. La scène de tendresse entre Castle et Beckett entraîne un peu de tension puisqu’ils ne veulent pas que Gates l’apprenne mais c’est mineur. Comme de coutume, on a un défilé de suspect et le premier arrêté est évidemment innocent mais permet en creux de montrer ce que peuvent ressentir les proches des fans. Daniel Roestbuck a peu de temps de présence mais il parvient à faire passer un peu d’émotion. Pour le reste, un épisode sans surprise. Anecdotes :
8. SEULS DANS LA NUIT Scénario : Shalisha Francis Réalisation : David M. Barrett Résumé : Partis interroger un témoin, Castle et Beckett se retrouvent en cavale avec ce dernier poursuivis par des mafieux ! Critique : Si le prétexte de départ est mince, le traitement de l’épisode est bien plus intéressant. Les héros poursuivis, en pleine nuit de préférence pour le côté dramatique, sont un classique du policier. Eux ils courent et se cachent pendant que les autres flics poursuivent l’enquêtent. On sait d’avance que les deux segments convergeront. L’important, c’est que le voyage soit beau. De ce côté-là, Shalisha Francis nous a fait une fleur. Le vrai fil rouge, ce n’est pas l’enquête, c’est l’interrogation sur la solidité du « Caskett » et cette interrogation est très bien amenée et bien menée et encore mieux conclue. Le témoin fait aussi office de psy involontaire ; ce qui est assez drôle d’autant que Patrick Fischler est un des meilleurs acteurs de seconds rôles dans une série. Sa composition de Léo en fait moins un lâche (un des rôles les plus courant pour l’acteur qui y excelle) qu’un quidam largué dans une aventure qui semble le dépasser. Son conseil - le carpe diem en quelque sorte – échappe au banal par l’extraordinaire de la situation. Et ce n’est pas parce que quelque chose est banale qu’elle est fausse ! Si le thème de l’épisode est très sérieux, la scénariste a réussi à ménager quelques moments plus légers (le gag du téléphone, la scène du chauffeur de taxi, même l’interrogatoire de la nonne) qui donnent à l’ensemble un bel équilibre. Anecdotes :
9. PAS DE PITIÉ POUR LE PERE NOËL Scénario : Christine Roum Réalisation : Paul Holahan Résumé : Castle et Beckett enquêtent sur la mort d’un Père Noël mystérieusement tombé du ciel ! Critique : Au tour de Noël – une tradition dans les séries américaines – de passer à la moulinette de Castle ! Le postulat de départ est frappant et permet à notre écrivain favori de sortir ces théories fa/umeuses dont il a le secret. L’enquête a beau porter autour de Noël, le scénario ne fait pas l’économie d’une histoire solide avec des rebondissements nombreux ; de multiples faits a priori invraisemblables comme voler une pendule à une soirée d’entreprise, qui en fait prennent progressivement tout leur sens et aboutissent au coup de théâtre de l’identité de l’assassin. Évidemment, le plus intéressant de l’épisode reste le rapport des différents personnages avec Noël. Castle y est profondément attaché avec une solide tradition familiale ; ce qui est cohérent avec son amour de la magie et de l’irrationnel. Mais voilà que la tradition vacille et Nathan Fillion rend magnifiquement compte de la déstabilisation profonde de son personnage. Beckett a un rapport bien plus amer avec cette fête. Quant à Gates, que Castle la compare au Grinch veut tout dire ! La morale de cet épisode tient dans le fait que le changement fait aussi parti des traditions. Anecdotes :
10. POUR LE MEILLEUR ET POUR LE PIRE Scénario : Terence Paul Winter Réalisation : Holly Dale Résumé : Alors que Castle et Beckett enquêtent sur la mort d’une avocate spécialisée dans les divorces, Meredith, l’ex-femme de Castle, débarque à l’appartement de ce dernier ! Critique : Du velours ! Le scénario de Terence Paul Winter déploie une intrigue policière solide sur fond de soucis personnels des héros avec beaucoup, mais vraiment beaucoup d’humour avec un peu de jalousie pour le piquant et un brin d’acidité sur les relations hommes/femmes. La grande réussite du scénario est de lier parfaitement l’intrigue policière, une avocate qui paraissait vraiment désespérée et parlait de « vie et de mort », au fil rouge du débarquement de Meredith à l’appartement de Castle pour s’occuper de sa fille Alexis qui est malade. Vu ce que l’on sait déjà sur le tempérament maternel de Meredith, on subodore qu’il y a un loup mais le plus beau va être, non pas de mettre en scène une jalousie entre l’ex et la nouvelle femme de Castle, mais de se focaliser sur ce dernier. Chaque moment de l’histoire entre en résonnance avec la situation privée de ce dernier qui a été lamentable au départ et traînera sa faiblesse comme un boulet. Tous les personnages secondaires du show vont y aller de leurs commentaires et l’hilarité ne nous quittera jamais. S’il est doué pour dénouer les fils d’une intrigue (et ici, il va résoudre l’enquête), Richard Castle est un benêt dès qu’il s’agit de résoudre le « problème Meredith ». Évidemment que Beckett ne lui facilitera pas la tâche (« Prépare-toi mon chaton, on rentre à la maison ») et Nathan Fillion réussira à nous faire bien rire avec la décrépitude de son personnage, « perdant à tous les coups ». Mais il y a aussi la scène finale entre les deux femmes qui est aussi brève que riche d’enseignements. Anecdotes :
11. UNE SOIRÉE QUI TUE Scénario : Elizabeth Beall Réalisation : John Terlesky Résumé : Esposito se met en avant dans une enquête commencée par la mort d’une jeune DJ. Critique : De l’art de sauver un épisode qui part moyen (la mort d’une jeune DJ qui devait jouer lors d’une soirée people de lancement de l’album d’une pop-star) pour en faire un épisode de bonne facture qui a, en outre, le bon goût de mettre en avant pour une fois un des personnages secondaires, le lieutenant Javier Esposito. Jon Huertas avait plus de scènes et plus de scènes importantes à assumer et l’acteur s’en sort avec les honneurs. Il donne ainsi pleine crédibilité aux moments qu’il partage avec Nadji Anthony Jeter qui interprète Joey Malone. Lequel se débrouille bien mais son numéro de gamin qui se la joue pour masquer ses blessures a déjà été vu et il n’y apporte pas grand-chose de neuf. Sinon un peu d’humour comme lorsqu’Esposito raconte à Ryan la tentative de fuite du gamin. Bon dans l’empathie, Jon Huertas est encore plus convaincant dans le rôle du « dur » face à Michael Irby, habitué à ce genre de rôles (des deux côtés de la barrière d’ailleurs). Les confrontations des deux acteurs sonnent particulièrement justes surtout la première dans un beau décor de bar en pénombre. C’est cette dimension « sociale » (la référence à Oliver Twist est explicite) qui apporte ce supplément d’âme à ce qui aurait pu n’être qu’une enquête policière dans le milieu de la pop et ses figures clichées (rivalités entre stars, « gansta-rap », producteur-dénicheur de talent). Du coup, même si Castle apporte une théorie et quelques amusements, nos duettistes coutumiers sont placés au second plan pour cette fois. Anecdotes :
12. LE VICE ET LA VERTU Scénario : Jason Wilborn Réalisation : Bill Roe Résumé : Castle et Beckett enquêtent sur la mort du producteur très critiqué Beau Randolph. Critique : Le titre français est, pour cette fois, bien plus intéressant car il met en relief le fond de l’épisode. Comme le signale Castle, difficile d’avoir de la compassion pour un homme aussi peu recommandable que le producteur de téléréalité chaude Beau Randolph. Il incarnait le Vice le plus glauque mais certains éléments de sa conduite ne collent pas avec cette image. Figure attendue de ce genre d’épisode, le prédicateur puritain et la première scène de ce parangon de Vertu est tout sauf une surprise par sa raideur morale. On a un ex-copine plus proche du Vice (et de l’araignée au plafond) et une autre femme qui ressemble à une Vertu avec des principes. Et ajoutons une garde du corps ambigüe pour un temps, incarnée avec conviction par Kelly Hu sur le compte de laquelle il est longtemps difficile de se faire une idée. Mais elle est aussi source d’humour par la forte impression que son personnage fait sur Esposito ! Le cocktail paraît survendu et on aurait tort de s’arrêter aux apparences. Le Roi du Vice semblait vouloir s’amender. Vérité ou hypocrisie ? On a souvent affaire à des prédicateurs qui cachent leur dépravation sous des seaux d’eau bénite mais, en confiant ce rôle à Conor O’Farrell, les producteurs ont fait un bon coup car l’acteur est on ne peut plus crédible en Statue du Commandeur mais il rend crédible sa part d’humanité. Un homme qui se pose des questions sur sa conduite ne peut-il être sincère ? Avec habileté, le scénario va jongler entre des personnages peu reluisants et des éléments « hétérogènes » comme cette entreprise de programmes pour enfants ! Si des éléments « habituels » du monde du porno soft sont bien présents, ils n’ont en réalité qu’une valeur « décorative » ou détournent l’attention. Les deux scènes entre Castle et Alexis (toujours des moments intéressants) enseignent la morale de cette histoire : il faut se méfier des apparences. Ce que l’on montre ne nous définie pas toujours. Anecdotes :
13. UN CHOIX CORNÉLIEN Scénario : Rob Hanning, d’après une histoire de Rob Hanning et Cooper McMains Réalisation : Thomas J. Wright Résumé : L’enquête sur la mort d’une jeune femme contraint le lieutenant Beckett à devoir protéger le sénateur Bracken ! Critique : Un épisode très fort qui confronte les valeurs morales, mets en balance l’éthique et la justice, ce qui est juste et ce qui est légal. Dans cet opus noir, Stana Katic est mise en valeur et face à Jack Coleman, impeccable dans son rôle de sénateur et de manipulateur, l’actrice se livre à un grand numéro. Dégât collatéral : Nathan Fillion est mis sur la touche. On comprend que l’acteur ait eu quelques griefs contre les scénaristes. Le scénario est assez habile pour dévier de la route qu’il semblait devoir suivre (fournir à Beckett un levier contre le meurtrier de sa mère) et réussir ce qu’il montre réellement (la victime devant protéger son assassin, en forçant un peu le trait). Il donne aussi un vernis de respectabilité à Bracken et on ne sait pas si l’écologie que défend celui-ci est une conviction (plutôt rare à Washington) ou une posture. Les conversations entre le sénateur et le lieutenant sont froids, sans courtoisie superflue mais l’ironie que glisse le premier dans ses propos agit comme de craie sur un tableau. Thomas J. Wright, un des bons réalisateurs de télévision (c’est un habitué de NCIS) fait ici un très bon travail, mettant parfaitement Stana Katic en valeur. Sa plus belle réussite est la scène de l’interrogatoire d’un suspect. Au départ, les deux personnages sont montrés de profil sur fond noir ; ce qui installe une atmosphère à la fois de sérieux mais également tend à placer les deux protagonistes sur un pied d’égalité face à un troisième, absent lui, le sénateur Bracken. Lorsque le format classique revient, le spectateur comprend que cette approche n’a pas fonctionnée. Si le final ne manque pas d’action, il installe un élément nouveau entre les deux ennemis. Anecdotes :
14. FAUX-SEMBLANTS Scénario : David Grae Réalisation : Larry Shaw Résumé : Une star d’une téléréalité s’est faite assassinée. Critique : La série avait déjà fait la peau des soap (« Cruel comme un soap », 3-18) et s’attaque maintenant à la téléréalité qui prenait beaucoup d’ampleur. Sauf que la critique manque de mordant. Il n’y a rien de vrai là-dedans ? Quelle surprise ! Les personnages sont convenus (la présentation du show dans la première minute de l’épisode apporte l’essentiel de ce qu’il faut savoir), même si Gina Torres défend avec conviction le sien. Quant à l’assassin, il manque carrément de crédibilité. Ce qui sauve l’épisode, c’est son humour omniprésent. Quelques incongruités comme cette déduction (erronée ?) que la victime avait passée 24 heures à Madagascar ! Ou bien Castle, se moquant du show, et devenant accro !! Mais, c’est parce qu’il « a fait ses devoirs ». David Grae a aussi eu une excellente idée en impliquant le capitaine Gates, grande fan de l’émission, dans l’enquête. A plusieurs reprises, elle apportera des éléments importants. La voir en grande discussion avec Castle sur l’émission est un moment qui a dû faire écarquiller les yeux de plus d’un fan ! La manière dont Beckett fait craquer un suspect est un joli moment très drôle et Stana Katic a dû bien s’amuser ! Le fil rouge de l’épisode lui apporte aussi quelques couleurs. Il s’agit de la commercialissime fête de la Saint-Valentin avec son lot de cadeaux et l’on sait notre romancier attaché aux cadeaux et à la tradition. Un imprévu va apporter un suspense drolatique dont on attend avec gourmandise le dénouement. Anecdotes :
Scénario : David Amann Réalisation : Bill Roe Résumé : L’enquête sur le meurtre d’un certain Hasim amène Castle et Beckett à s’intéresser à l’enlèvement d’une certaine Sara El Masri. Laquelle a été enlevée en compagnie de son amie Alexis Castle ! Critique : Un épisode très fort qui fait monter la pression et débouche sur un final qui laisse au bord du vide. David Amann a très bien construit son histoire. D’abord, on se demande qui est la victime, Hasim, censé être étudiant mais possédant tous les attributs de l’espion. Le scénariste y place un peu d’humour avec un professeur nommé Bram Stocker ! Ensuite, on passe à la séquence la plus forte en émotion quand l’enlèvement d’Alexis est découvert. Enfin, on termine avec les séquences d’action et donc ce final qui laisse l’action suspendue. A suivre ! Nathan Fillion montre toutes les facettes de Richard Castle. Léger et boute-en-train puis perdu, bouleversé mais il donne aussi à voir la face sombre de son personnage. C’est parfaitement crédible d’ailleurs. Il est à peine concevable d’imaginer la perte brutale d’un être cher mais ne pas savoir ce qui se passe est sans doute du sel sur une plaie à vif. Le spectateur partage les émotions de Castle, quand il regarde une vidéo d’Alexis mais surtout dans une brève et belle séquence, le récit de la naissance d’Alexis où Castle essaye avec de simples mots de raconter comment naît l’amour parental. Le montage de l’épisode est une autre source de satisfaction tant il ne nous abandonne jamais et nous tient en haleine. Pendant la première partie de l’épisode, c’est l’enquête ordinaire puis l’attente qui rend fou. A 22’, on a enfin la première image d’Alexis et de son amie Sara. A partir de là, le réalisateur va alterner entre l’enquête conjointe police/FBI et les filles. Avec habileté, Bill Roe crée un sentiment de continuité entre les espaces. Les dernières minutes se concentrent sur Sara et Alexis puis Alexis seule. A l’angoisse s’ajoute l’espoir et…la fin survient. Anecdotes :
Scénario : Andrew W. Marlowe Réalisation : Rob Bowman Résumé : Castle décide de rechercher Alexis par ses propres moyens et fait par là-même, une curieuse découverte. Critique : Efficace et sans temps mort, cet épisode réussit brillamment à changer de dimension, passant de récit policier à récit d’espionnage. En cinq minutes, le scénario solde l’épisode précédent et se concentre désormais sur Richard Castle (Alexis n’apparaît qu’à la 29ème minute hormis la brève séquence d’ouverture). Père éploré et impuissant dans la première partie, Castle convertit son chagrin en énergie. Superbe composition de Nathan Fillion toujours émouvant dans les séquences d’émotion et pas manchot dans l’action. Castle a toujours raconté qu’il avait eu des contacts pour écrire ses bouquins et, après la CIA la saison précédente, voici les renseignements français. L’intérêt de cette seconde partie tient au fait qu’elle implique personnellement notre héros. Le casting qui a été réuni autour de lui ne fait que crédibiliser l’histoire ; pour autant que l’on sache vraiment comment opèrent les espions et les autres acteurs du monde du renseignement. En tout cas, Nestor Serrano en « méchant », cela fonctionne tout comme Christopher Heyerdahl. Si ce dernier a une allure de prophète biblique, l’acteur ne donne pas du tout envie de rire ! Cette partie serait dépourvue d’humour, et cela pourrait se comprendre, mais ce serait oublier que c’est Andrew W. Marlowe qui écrit et il parvient à en ajouter une pincée quand il fait apparaître « Jackson Hunt » sous les traits de James Brolin. On remercie le scénariste car cela allège juste ce qu’il faut l’épisode après une séquence très dure. Si l’épisode est plus linéaire que le précédent, Rob Bowman lui donne une pleine efficacité tout en réussissant à tirer partie des décors, comme la scène de contact dans l’église Saint Thomas d’Aquin (absolument superbe en effet) avec un très beau clair-obscur. Il réussit aussi à transformer une paisible forêt (censée être celle de Fontainebleau) en lieu d’horreur ! Les kidnappeurs étaient des pros ; le scénariste et le réalisateur aussi ! Anecdotes :
17. MORTS DE PEUR Scénario : Shalisha Francis Réalisation : Ron Underwood Résumé : Deux personnes meurent de causes inconnues après avoir reçu un mystérieux DVD. Castle le visionne et se croit maudit. Critique : Au tour des classiques de l’épouvante de servir de thème pour un épisode de Castle et la présence du maître du genre, Wes Craven en personne, montre qu’il s’agit d’un hommage plus que d’une parodie. L’idée est excellente, très bien écrite par la scénariste et réalisée par brio. D’emblée, le scénario évacue toute originalité en faisant explicitement référence à The Ring ; le DVD est un excellent support pour des images flippantes ! On est sous les auspices des Grands Anciens du genre ! En outre, l’enquête amène nos héros jusqu’à « une cabane dans les bois ». Auparavant, Beckett et Esposito se sont rendus dans un hôtel…La conversation de Castle avec Wes Craven amène un élément de compréhension sans pour autant évacuer la dimension fantastique. On sait déjà que Castle est sensible à l’horreur et au fantastique tout comme le fait que Ryan soit superstitieux. Seule Beckett préserve la logique et sert de boussole à un écrivain paniqué ! Nathan Fillion réalise un grand numéro. Il est évident que Castle ne va pas mourir mais le comédien met du cœur à nous convaincre que son personnage y croit dur comme fer. Il rend crédible la conviction que le fantastique peut quand même survenir. C’est de l’anti-Sherlock Holmes : quand le possible est impossible, l’impossible devient possible ! Ron Underwood s’en donne à cœur joie avec une scène dans les bois pas mal faite et une ouverture qui fait sursauter ! La décoration plutôt chargée de ces deux scènes, un hôpital psychiatrique sous la pluie (en anglais, Asylum comme chez le studio britannique Amicus) ; tout concourt à créer une atmosphère particulière. La révélation finale nous amène davantage chez Jean Ray que chez Wes Craven mais ce fut un bon moment. Anecdotes :
18. UN PASSÉ INSOUPÇONNÉ Scénario : Terence Paul Winter Réalisation : Rob Hardy Résumé : La mort d’un pâtissier fait ressurgir des éléments du passé du lieutenant Ryan. Critique : Mis en avant dans cet épisode, Seamus Dever s’en sort avec panache. L’histoire est intéressante mais c’est surtout l’interprétation qui est réussie. La surprise est totale quand le passé de Kevin Ryan ressurgit sous les traits séduisants de l’actrice Cara Buono qui lui roule un patin de compétition…devant l’épouse de ce dernier ! D’où tartes ! C’est en fait le dernier moment de légèreté (avant la scène finale) avant une plongée dans le passé ; une sorte de « retour vers le futur ». On avait déjà vu dans « L’empreinte d’une arme » (4-4) comment Seamus Dever réussir à durcir l’image proprette de Ryan. Quand il endosse l’identité de Fenton O’Connell, l’acteur réussit une transformation plus réussie encore, plus dure. En mettant en parallèle l’avancée de l’enquête par Beckett, Castle et Esposito et l’infiltration de Ryan, Rob Hardy réussit parfaitement à créer et à maintenir la tension. De son côté, Cara Buono compose une Siobhan (prononcez « Chivone » !) qui est obligée de se caparaçonner mais chez qui « Fenton » a laissé une marque profonde. Les scènes entre Seamus Dever et Cara Buono sont pleines de la tension que le passé commun de leurs personnages impose et ils parviennent quand même à la teinter de romantisme. La figure de l’infiltré au bord du ravin est classique mais ça marche aussi. Belle réussite aussi de Julianna Dever - épouse à la ville de Seamus Dever et à l’ écran de Kevin Ryan ! – qui réussit en quelques brèves scènes à montrer différentes facettes de Jenny et à apporter de l’émotion. Là où par contre l’épisode convainc moins c’est, d’une part sa brièveté (l’affaire est pliée en 24 heures) et, surtout dans son manque d’originalité. Ainsi, on a le parrain qui est convaincu du retour du « fils prodigue » (référence biblique à l’appui puisque l’on est chez les Irlandais) quand le n°2 est lui forcément méfiant. Le scénario rajoute une possible lutte de pouvoir, forcément de la part de ce dernier etc. Les décors non plus ne sont pas exceptionnels. Du coup, le spectateur n’est pas souvent surpris et c’est là que l’interprétation des acteurs sauve l’épisode qui n’est, pour le coup, jamais ennuyeux. Anecdotes :
19. LA VIE DES AUTRES Scénario : Terri Edda Miller et Andrew W. Marlowe Réalisation : Larry Shaw Résumé : Bloqué chez lui par une jambe cassée, Castle se distrait en espionnant ses voisins et est témoin d’un crime ! Critique : Un épisode comme on les aime ! Le scénario est habile, le suspense bien amené, bien dosé ; il est soutenu par une réalisation alerte et une musique qui souligne ou anticipe bien l’action ; on rit beaucoup et le final est génial. La première habileté du scénario est de n’avoir pas tenté d’embrigader artificiellement Castle dans une enquête de Beckett malgré son handicap. Ensuite, il dote ladite Beckett d’une réelle enquête et non d’un fil rouge prétexte tandis que l’essentiel de l’action se concentrerait autour de Castle. L’équilibre créé entre l’enquête policière autour de la mort d’une enquêtrice du fisc et « l’enquête » que mène Castle convaincu d’avoir été témoin d’un meurtre dans l’appartement d’en face donne une densité à l’épisode, et soutient continuellement l’intérêt. Il y a également une tension constante car, le spectateur ayant vu la même chose que Castle, est tenté de croire sur parole l’interprétation qu’en donne celui-ci sauf que les explications rationnelles données par la police, par Beckett et consorts donc par des flics sérieux auxquels le spectateur est habitué à faire confiance, sèment le doute. Et s’il s’était trompé ? Dans ces scènes, Nathan Fillion est au sommet. Abattu par l’ennui, soulevé par l’enthousiasme, passionné par ce qu’il voit, agacé qu’on ne le croit pas, téméraire, etc. Il donne le meilleur dans chacun de ces moments et compose un Castle à la fois génial et petit, mais jamais grotesque. Un homme attachant somme toute. Anecdotes :
20. À LA RECHERCHE DE L'HOMME-SINGE Scénario : Christine Roum Réalisation : Jonathan Frakes Résumé : Castle et Beckett enquêtent sur la mort d’une femme retrouvée avec d’étranges griffures au visage. Critique : Un épisode relativement plaisant mais anecdotique. Le type même de l’épisode qui sert à remplir le quota pour le diffuseur. C’est amusant mais avec très peu de surprise. En outre, la présence de « l’homme-singe » ne peut être que décorative puisque Castle n’est pas X-Files : l’impossible sert à habiller le réel ; il ne s’y substitue pas. L’épisode ressasse aussi le côté crédule de Castle (associé à Ryan) versus Beckett la sceptique (associé à Esposito). Une figure récurrente dans la série depuis la saison 1 qui nous ramène à X-Files. Seul amusement : quand Beckett demande à son amant à quoi il ne croit pas, il ne trouve rien à dire ! Elle, par contre, préfère la poésie du quotidien. Là, on a quelque chose d’intéressant, qui améliore le personnage. Dommage que cela soit mineur. Très classiquement, l’épisode nous montre les habituels protagonistes de ce genre de quête ; à savoir le chasseur de monstre et le « scientifique ». Les rôles auraient pu être fusionnés car le premier est caricatural et ne sert à rien sinon à occuper du temps, histoire de tenir le chrono. En revanche, Raphael Sbarge défend son cryptozoologue de personnage avec conviction et sobriété. Il lui apporte une vraie crédibilité, une sensibilité et presque une tendresse. Même la scène où il pourrait être complètement ridicule y échappe grâce à son interprétation. Pour résoudre ce crime, il faudra aux enquêteurs en élucider un autre qui est bien relié au précédent et apporte une relance indispensable. Ajoutons un fil rouge assez moyen qui permet à Molly C. Quinn d’avoir ses scènes (mais peu à dire) et on conclura à l’épisode pas du tout indispensable. Anecdotes :
21. TOUTE UNE HISTOIRE Scénario : Rob Hanning Réalisation : Bill Roe Résumé : Dans l’appartement d’un poseur de bombes, Beckett pose le pied sur l’une d’entre elles. Critique : Un épisode catalogue où de longs extraits des saisons précédentes scandent le récit pendant près d’une demi-heure. Sur les 12 premières minutes, c’est près de la moitié du temps qui y est consacré ! Le tout lancé comme une boutade par Castle prétendant faire avouer à Beckett qu’elle a craqué sur lui au premier regard ; ce que nie bien sûr celle-ci qui fait assaut d’autres arguments filmés. L’épisode a été lancé en outre de façon inhabituelle puisque le générique survient dès la 4’minutes quand il en faut le double ordinairement. Bill Roe se sert de ces inserts pour rythmer un épisode qui serait très statique sinon puisque Beckett ne peut pas bouger vu que cela déclencherait la bombe. Classique mais efficace. Nathan Fillion apporte donc la dose d’humour qui permet d’alléger une situation qui va en s’appesantissant. Même si l’issue est connue, la tension n’en monte pas moins et l’effacement du sourire chez Castle en est un marqueur. C’est néanmoins le romancier qui, comme à son habitude, va dénouer la situation grâce à un détail étrange qui lui permet d’éclairer l’histoire (et rétrospectivement de donner du fond à un épisode qui échappe du coup à la séance diapo). Peu importe qui a craqué pour l’autre le premier car, ainsi que le disent les protagonistes : ils forment une bonne équipe. Anecdotes :
22. PROTECTION RAPPROCHÉE Scénario : Jason Wilborn et Adam Frost, d’après une histoire de Jason Wilborn Réalisation : Paul Holahan Résumé : Kate Beckett est assignée à la protection du séduisant milliardaire Éric Vaugh suscitant la jalousie de Castle. Critique : La fin de saison approchant, il était nécessaire de remettre de l’enjeu dans le « Caskett » qui est, après tout, le fondement de la série. L’enquête policière habille habilement cet enjeu et le choix de Ioan Gruffudd comme invité est des plus judicieux. La relation entre nos héros est questionnée dès le commencement quand Castle hésite entre un jeu virtuel et un jeu réel avec son amoureuse. L’aveu de jalousie très rapide donne tout de suite un piquant supplémentaire à l’enquête car les intentions de Vaughn envers Beckett sont évidentes dès le départ (au passage, il l’appelle par son prénom quand Castle continue de l’appeler « Beckett » la plupart du temps). Stana Katic réussit de son côté à mettre en doute la solidité supposée du couple Castle/Beckett quand elle montre Beckett hésiter à dire que c’est sérieux avec Castle. Vaughn reprend ainsi un rôle que d’autres ont tenu avant lui, celui de révélateur de l’état du « Caskett » et là, de toute évidence, il y a une paille dans l’épée. La dernière réplique de Beckett a enfin un sens plus profond que celui que comprend Castle. Nathan Fillion est impeccable de son côté à jouer le jaloux profond. Le scénario ajoute aussi du sel sur les plaies du romancier entre Ryan et Esposito très amusés et Martha qui met les pieds dans le plat avec une naïveté confondante…suivie d’une remarque très juste quoique pas très rassurante ! De son côté, Ioan Gruffudd est parfait. Il est très crédible en inventeur milliardaire, en playboy car il est séduisant et n’en rajoute pas. Son personnage n’a pas besoin de charmer ; il est charmant ! Il est aussi tout aussi capable d’ambigüité ; une relance attendue mais qui tient la route. Tout comme le Serpent, il s’ouvre le cœur de Beckett. Il n’a pas besoin de défier ouvertement Castle ; un regard suffit. On comprend donc que cet épisode est bien plus profond qu’il n’y paraît et qu’il ouvre une séquence dangereuse pour nos héros. Anecdotes :
23. LE FACTEUR HUMAIN Scénario : David Amann Réalisation : Bill Roe Résumé : Un lanceur d’alerte meurt tué par une attaque de drone ! Critique : Un épisode fort, bien construit et assez dérangeant par ce qu’il laisse à voir de l’avenir, de la technologie et de la manière de fonctionner d’un gouvernement quel qu’il soit. Il n’en épuise pas le sujet (ce n’est pas Black Mirror) mais il en fait un élément d’une enquête policière parmi les plus complexes menés par notre duo préféré. Le démarrage est un bel hommage au travail de policier avec la créativité nécessaire quand on est écarté de l’enquête et qu’on ne dispose de presque rien. Cette ténacité vaudra à Beckett le respect de l’agent Starck. Le scénario évite le piège de la conspiration gouvernementale façon Blacklist pour quelque chose de plus simple mais de plus fort car en se concentrant sur « le facteur humain », cela rend l’enquête plus concrète, plus humaine justement et donc plus accessible au grand public et plus sensible aussi. Difficile de ne pas comprendre les motivations de l’assassin. La théorie farfelue du jour ne l’est pas tant que ça justement avec l’omniprésence de la technologie. A-t-on besoin de Skynet pour être sous contrôle des machines ? Il était difficile à Carlos Bernard d’échapper au cliché de l’agent spécial mais l’acteur a suffisamment de temps de jeu pour donner un peu d’épaisseur à son personnage. Sa conversation finale avec Stana Katic est une scène clé : en peu de mots, Starck attaque frontalement le « Caskett » et, inquiétude, Beckett laisse une porte ouverte. Stana Katic montre que son personnage a conscience du gouffre qu’elle côtoie mais quelque chose pousse Beckett à franchir ce seuil. De son côté, Éric Lange est un bon porte-parole. Avec un peu d’humour et pas mal d’acidité, Warburg démonte le discours pro-drone. Une parole à écouter. Anecdotes :
Scénario : Andrew W. Marlowe Réalisation : John Terlesky Résumé : L’enquête sur la mort d’une hackeuse pourrait être la dernière partagée par Kate Beckett et Richard Castle. Critique : Avec la musique solennelle du début de l’épisode qui nous présente les monuments bien connus de Washington, on comprend que quelque chose d’important se joue en lien ; quelque chose qui prend la suite d’une conversation entendue précédemment. L’important n’est en effet pas l’enquête – même si elle n’est nullement sacrifiée – mais l’avenir du « Caskett ». Deux scènes sont symptomatiques même si l’issue est prévisible : Beckett s’entretient avec Lanie et avec son père soit les deux personnes les plus importantes de sa vie. Ces conversations sont loin d’être anecdotiques ou de prendre inutilement du temps à l’épisode (on mesure d’ailleurs ce qu’est une écriture efficace en voyant le travail d’Andrew W. Marlowe) car elles interrogent le fondement de la relation entre nos héros ; autrement dit la série elle-même ! Symétriquement, Castle aura un même genre de conversation avec Martha. Le spectateur se doute de la réponse de Beckett tout en comprenant (mais en refusant de se l’admettre) ce que cela implique pour lui. Et ce ne sont pas les acteurs qui vont nous aider car c’est un festival de mines fermées. La palme a cette dispute où les voix s’élèvent à peine mais où s’entend tellement de contrariété, de colère et de déception. Stana Katic et Nathan Fillion sont irréprochables tous les deux. Là où le scénariste réussit encore à nous faire mal avec son sadisme accoutumé, c’est en revisitant le classique de la résolution de crime que constitue le ping-pong verbal entre Castle et Beckett ; le tout dans une enquête « banale » qui aurait pu advenir à n’importe quel moment. Marlowe refuse de faire partir son héroïne sur un coup d’éclat qui aurait eu quelque chose d’artificiel. La banalité du crime n’en fait que plus ressortir le dilemme des héros. La communion d’esprit éclate…tout comme le masque qui tombe sur le visage de Stana Katic ensuite car Beckett sait qu’elle vient de pratiquer ce jeu sans doute pour la dernière fois. Anecdotes :
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Saison 7 3. Une force invisible (Clear and Present Danger) 4. Un problème enfantin (Child’s Play) 5. Un buzz foudroyant (Meme Is Murder) 6. De parfaits inconnus (Time of Our Lives) 7. Les Mystères de l'Ouest (Once Upon a Time in the West) 8. Chevalier blanc (Kill Switch) 9. Action ! (Last Action Hero) 10. Un Noël dans la mafia (Bad Santa) 13. Devant mes yeux (I, Witness) 14. Résurrection (Resurrection) 15. Règlement de comptes (Reckoning) 16. Planète hostile (The Wrong Stuff) 17. Le Flic de Hong Kong (Hong Kong Hustle) 18. Dans la ligne de mire (At Close Range) 19. L'Attaque du pitbull (Habeas Corpse) 21. Y a-t-il un enquêteur dans l'avion (In Plane Sight) Scénario : David Amann Réalisation : Rob Bowman Résumé : Après que la voiture de Castle ait été retrouvée en flammes, une vaste enquête est lancée pour le retrouver mais les éléments recueillis font douter les enquêteurs. Puis, soudain, Castle ressurgit ! Critique : David Amann démarre fort cette nouvelle saison ! Son scénario est dense, avec un départ extrêmement dynamique et nerveux, une relance surprenante à mi-épisode qui voit Richard Castle passer de victime à suspect, et un final doux-amer qui laisse de nombreuses questions en suspens. Stana Katic est particulièrement mise en valeur dans cet épisode et elle montre différents visages de Kate Beckett : policière tenace, femme amoureuse, femme au bord de la (et piquant une) crise de nerfs, femme qui doute. Un jeu fin et subtil, profondément émouvant et qui donne une vraie épaisseur humaine au scénario. Peu présent, Nathan Fillion apporte néanmoins sa pierre à la dernière partie. Son interprétation, inhabituellement sobre de Castle, apporte à la fois lui aussi une émotion vraie et une certaine ambiguïté sur la possible simulation de l’écrivain. Pour démarrer la saison, rien de plus efficace que de confier la réalisation à Rob Bowman. On n’est jamais déçu de son travail. Il donne une vraie intensité au démarrage de l’épisode quand il apparaît possible de retrouver vite le disparu et ne laisse jamais retomber le rythme. On appréciera aussi son travail sur les tons. La photographie est assombrie tout du long s’accordant avec la tonalité de l’histoire. Même les scènes à l’hôpital baignent dans une pâle lumière bleutée et absolument pas dans une large luminosité à laquelle on aurait pu s’attendre et qui aurait symbolisé la fin du cauchemar. Rien de tel donc ici. Anecdotes :
Scénario : Andrew W. Marlowe Réalisation : Alrick Riley Résumé : Pendant qu’il enquête avec Beckett sur la mort d’un fabriquant de jouet, Castle cherche à comprendre ce qui lui est arrivé durant les deux mois précédents. Critique : Scénario diabolique avec deux intrigues solides qui ne se montent pas sur les pieds, bien au contraire. En effet, en reprenant leurs enquêtes conjointes, Castle et Beckett cherchent à retrouver une « normalité » mais, en incluant cette autre enquête, à Montréal (où Castle se rendra réellement, contrairement à John Steed), c’est à un refus de ce retour souhaité que le spectateur assiste. Avec une précision sadique, le scénario nous pousse à vouloir savoir tout en proclamant que c’est la volonté de Castle que d’avoir voulu oublier ! Chacun de leur côté, Nathan Fillion et Stana Katic sont remarquables à jouer les émotions contradictoires de leurs personnages. Très touchant. Evidemment, la série va « oublier » ce fil rouge quelque temps. L’enquête du jour aligne les éléments les plus perturbants (un patron qui se grime, un chien, un appartement secret…) de manière presque ludique…jusqu’à un élément, découvert par Castle, qui va soudain faire le lien. Anecdotes :
3. UNE FORCE INVISIBLE Scénario : Chad Gomez Creazey et Dana Resnik Creasey Réalisation : Kate Woods Résumé : Un homme meurt violemment agressé dans son appartement par…une force invisible ! Critique : Le premier véritable épisode de la saison 7 reprend les fondamentaux de la série pour nous livrer un grand spectacle : enquête policière délirante, science et fiction mêlée, un duo complice et beaucoup d’humour. Les scénaristes connaissent suffisamment la série pour ne pas s’attarder sur le Diable (premier coupable envisagé par Castle !) mais c’est pour mieux nous envoyer…l’homme invisible ! Pour une fois, Kate Beckett est obligée d’admettre que « c’est bizarre » mais l’enquêtrice tenace qu’elle est n’est pas du genre à jeter la proie pour l’ombre quand bien même elle se fait agresser…par une force invisible !! La scène est spectaculaire, bien photographiée et très bien chorégraphiée : on y croit à cette force invisible ! Comme nous ne sommes pas dans Fringe, une solution « réaliste » sera proposée mais qui n’est pas moins inquiétante. Quelque fois, on se demande si en termes de maléfices, l’humanité n’est pas meilleure que le Diable. Le fil rouge de cet épisode concerne notre couple vedette qui essaye de renouer avec sa vie d’avant ; ce qui passe par des relations intimes. Excellente idée que d’avoir traité ce thème délicat mais sérieux avec humour et détachement. Anecdotes :
4. UN PROBLÈME ENFANTIN Scénario : Rob Hanning Réalisation : Rob Bowman Résumé : Un jeune Russe vendeur de glaces est retrouvé assassiné. L’enquête amène Castle et Beckett dans une école élémentaire car il y a eu un témoin, un enfant. Mais lequel ? Critique : Un épisode ludique, touchant quoique sans surprise. En effet, comment croire que Castle ne trouvera pas le témoin qu’il recherche ? De même, s’il est normal que Beckett suive des pistes « classiques », il est tout aussi évident qu’elle ne pourra qu’approcher la vérité et qu’il lui faudra ce témoignage si précieux. Cependant, l’épisode reste plaisant à suivre. Voir Nathan Fillion s’amuser comme un gosse au milieu de ces gamins est un pur bonheur. C’est drôle et l’inventivité de Castle est sans limite même si les mioches lui ont font voir de toutes les couleurs ! L’échange entre l’écrivain et l’institutrice est un beau moment d’échanges. Dernier élément, l’inversion des rôles entre Alexis et son père est une façon comique de parler du trauma que fut la disparition inexpliquée de Richard. L’humour ne fait pas disparaître la douleur mais ça aide à la supporter. Anecdotes :
5. UN BUZZ FOUDROYANT Scénario : Jim Adler Réalisation : Bill Roe Résumé : Castle et Beckett enquêtent sur la mort d’une influenceuse sur un réseau social et se confrontent à un meurtrier 2.0. Critique : Après avoir vu cet épisode, le spectateur y réfléchira à deux fois avant de poster quoi que ce soit sur n’importe quel réseau social (celui de l’épisode est fictif mais renvoie à tous ceux qui existent réellement) ainsi qu’avant de louer son appartement. Si le terme « influenceuse » n’est pas prononcé ici (en VF), c’est qu’en 2016, il n’existait pas ! La première victime donnait son avis sur n’importe quoi en faisant de l’humour ; c’est devenu un métier quatre ans plus tard ! L’enthousiasme du geek qu’est Richard Castle montre que le phénomène des réseaux sociaux était encore tout nouveau mais, avec lucidité, Jim Adler en montre toute la dangerosité et la perversité et encore les patrons du réseau sont ici coopératifs ! Ce n’est pas Mark Zuckerberg qui aurait levé le petit doigt pour aider la police : pas assez rentable. Le jeu de piste avec les photos fait penser à un épisode de NCIS (6-6) donc daté de 2009. Les joies d’internet et les jeux pervers entre des psychopathes et la police débutaient. Entre ces deux dates, Internet s’est développé de manière exponentielle avec de nouveaux usages, créant de nouveaux besoins. Castle veut faire de la publicité et c’est bien le fond de commerce de tant de « stars » de ces nouveaux écrans. On écoutera avec attention la diatribe cinglante et acide de Beckett contre les réseaux sociaux toujours valable. De même que l’identité du meurtrier et ses motivations sont à la fois simples à comprendre d’un point de vue psychologique mais prennent une autre allure à la lumière de ces nouveaux médias. Un épisode utile qui questionne le Web, ses usages mais aussi et surtout ses utilisateurs. Anecdotes :
6. DE PARFAITS INCONNUS Scénario : Terri Edda Miller Réalisation : Paul Holahan Résumé : Alors qu’il se trouve avec Beckett sur une affaire, Richard Castle est assommé et se réveille dans un monde où Beckett ne le connaît pas ! Critique : Un épisode astucieux, plein de malice et d’humour mais aussi de tendresse. Il faut aimer ses personnages pour leur écrire une si belle et intéressante histoire. Castle est-il réellement passé dans une autre dimension ? Cette question absconse, sauf ici, n’aura évidemment jamais de réponse. Les « réalistes » diront qu’il s’est tout simplement assommé dans le hangar et que sa riche imagination a tout brodé à partir de l’artefact inca. Les « rêveurs » objecteront que c’est tout de même curieux que Castle se retrouve séparé de Beckett alors que le matin même, ils avaient ri du fait qu’ils étaient « néfastes » l’un pour l’autre. L’habileté de la scénariste consiste également à projeter Castle dans la même enquête que celle du « monde réel » (c’était aussi techniquement plus simple !) ; ce qui, du coup, lui permet de stupéfier la police avec ses connaissances de l’affaire. L’incrustation de Castle dans le travail de la police malgré les efforts (de moins en moins fermes) de la Beckett alternative pour l’en exclure donnent des scènes très drôles. Tout comme son déphasage entre ce qu’il croit être vrai et ce qu’il vit avait permis à Nathan Fillion de montrer un Castle totalement perdu, poussant un véritable cri du cœur quand il se fait jeter. Avec la scène où il parle avec Alexis (dans un monde ou dans un autre, la complicité Nathan Fillion/Molly C. Quinn, superbe en brune, est totale), ce sont des moments très touchants. Drame, humour, tendresse, amour : cet épisode joue sur la gamme complète et touche au cœur. Anecdotes :
7. LES MYSTÈRES DE L'OUEST Scénario : Terence Paul Winter Réalisation : Alrick Riley Résumé : Une jeune femme meurt empoisonnée alors qu’elle revenait d’un ranch en Arizona où des touristes vivent comme au temps du Far West. Castle et Beckett s’y rendent sous la couverture d’une lune de miel. Critique : Un épisode thématique ludique et bien mené quoique sans réelle surprise. On y passe en revue les éléments folkloriques du western mais ce n’est justement que du folklore. La progression de l’enquête est bien trop linéaire pour intéresser vraiment ; heureusement que l’humour est, lui, bien présent. L’enthousiasme (et la maladresse) de Castle fait sourire de bout en bout tant Nathan Fillion y met de l’énergie. La soirée romantique qui tourne au fiasco est aussi une scène drolatique. L’intrigue secondaire est bien plus intéressante. Consternés de ne pas avoir été invité au mariage de leurs amis, Ryan et Esposito font la gueule et vont se plaindre tout du long…jusqu’à ce que Gates ne les remette doucement mais fermement en place ! Anecdotes :
8. CHEVALIER BLANC Scénario : David Amann Réalisation : Jeannot Swarcz Résumé : Alors que la police enquête sur la mort d’un contrôleur financier fédéral, Esposito, qui suivait un suspect, se retrouve piégé au milieu d’une prise d’otages dans le métro. Critique : Un épisode très efficace qui renouvelle plutôt bien la figure imposée du flic pris en otage dans un endroit clos. David Amann équilibre son récit entre les scènes dans le métro de plus en plus tendues (bonne réalisation du vétéran Jeannot Swarcz) et l’enquête de Castle, Beckett et Ryan. Ce faisant, le scénariste parvient à donner plus de temps de jeu à Jon Huertas, impeccable sans sacrifier notre couple vedette. Il réserve aussi un peu de temps à l’humour mais au début et à la fin de l’épisode, pour ne pas affadir son propos. La méthode pour réussir l’enquête est simple mais il est bon de le rappeler : toujours partir de la victime. Lorsque Castle et Beckett sont bloqués sur le cas de Jared Stone, ils font marche arrière pour reprendre l’enquête initiale ; ce qui permet à David Amann de nous infliger une ultime relance, qui fait encore plus sens en 2020, puisqu’il parle d’une épidémie ! Anecdotes : Au début de l’épisode, alors que Beckett et Castle approchent de la scène du crime, ils se comparent à d’autres couples d’enquêteurs, et Beckett commente que Castle « lui rappelle toujours » Hooch de Turner et Hooch (1989). Elle fait d’abord une comparaison entre les deux dans 1-10. Les coordonnées géographiques fournies dans cet épisode (40,675928, -74,043152) correspondent en fait à un emplacement dans la rivière Hudson, juste au sud de la Statue de la Liberté. Will Rothhaar/Jared Stone : acteur américain, vu dans les séries Docteur Quinn, femme médecin (1995), JAG (1995, 1997, 1998), Buffy contre les vampires (1997), Urgences (2001), Les Experts (2004, 2010), Esprits criminels (2005), Ghost whisperer (2009), Les Experts : Miami (2011), Les Experts : Manhattan (2012), Grimm (2014-2015). Jessica Camacho/Marisa Aragon : actrice américaine, vue dans les séries Dexter (2010), Nikita (2013), NCIS : Los Angeles (2014), Sleepy Hollow (2015-2016), Flash (2017-2018), Watchmen (2019). Absence de Susan Sullivan et Molly C. Quinn. 9. ACTION ! Scénario : Christine Roum Réalisation : Paul Holahan Résumé : Castle et Beckett enquêtent sur le meurtre d’un acteur autrefois célèbre dans une saga de films d’action dont Castle était grand fan. Critique : Dans le lot des très bons épisodes de la série, il y a ceux qui se moquent d’autres genres. Il manquait le film d’action et c’est pas mal du tout. Quand il joue Castle fan, Nathan Fillion est habité par une folie douce contagieuse qui fait rire à tout coup. Lorsque son personnage est invité à sortir avec ses acteurs fétiches, c’est même carrément l’extase qu’il nous joue ! Le clou de l’épisode, c’est évidemment cette véritable opération commando avec de vraies morceaux d’humour à l’intérieur !! Christine Roum enveloppe son propos avec une enquête policière solide quoique classique et veut trop en faire avec le mobile du meurtre et, du coup, l’assassin est moyennement convainquant. Un point sonne juste toutefois : tous les personnages de l’épisode sont d’anciens acteurs voulant relancer leurs carrières en rejouant les personnages qui les ont rendus célèbres. C’était déjà le thème de « Pas de bol, y’a école » la saison précédente (6-3) mais c‘est un fait que la Renommée est une divinité capricieuse. Anecdotes :
10. UN NOËL DANS LA MAFIA Scénario : Chad Murray Creasey et Dara Resnik Creasey Réalisation : Bill Roe Résumé : Alors que les preuves accusent le bras droit du mafieux Dino Scarpella, ce dernier demande à Castle d’enquêter pour lui et en fait un « membre honoraire » de la Mafia ! Critique : Faire rire avec la Mafia, c’est osé et utiliser la vieille ficelle de Roméo et Juliette, c’est facile ; l’un dans l’autre, on a un épisode de bonne facture. L’enquête est solide et c’est un de ces épisodes où le sujet est réellement important. Le segment secondaire sur Lanie et Esposito confrontés aux parents de cette dernière est amusant mais n’est que cela. Tout comme le coup du poème de Noël dont on n’avait jamais entendu parler dans la famille Castle depuis six ans. Tout le sel de l’intrigue est dans cette enquête de Richard Castle adoubé par le parrain Scarpella auquel Paul Ben-Victor apporte une indéniable épaisseur, une réalité très convaincante. L’acteur fait sourire et fait peur dans la même scène avec une belle efficacité. Avec ironie, on peut donc dire que c’est grâce à la Mafia que la police résout l’enquête ! Seulement, on ne dîne pas avec le Diable même avec une longue cuillère sans qu’il y est des conséquences. Anecdotes :
11. CASTLE, DÉTECTIVE PRIVÉ Scénario : Rob Hanning Réalisation : Milan Cheylov Résumé : Alors qu’il est censé ne plus pouvoir travailler avec la police, Richard Castle se pointe sur la scène de crime de Beckett…comme détective privé ! Les deux époux vont alterner entre collaboration et rivalité. Critique : Richard « Sherlock » Castle, il fallait y penser ! Mais qui mieux qu’un détective pour enquêter avec ou contre la police ? Ce ne sont pas Magnum et Katsumoto qui diront le contraire ! Tout le sel de l’épisode est dans le parallélisme des enquêtes de Castle et de Beckett avec des croisements habiles car ils ne font pas plaqués. Le spectateur s’amuse de voir Ryan dit « Bébé Castle » faire dans le « bizarre » à la place de l’écrivain. Le ton est donné avec cette scène où Ryan et Esposito se demandent si leur ami ne serait pas capable de résoudre l’enquête avant eux. Autre grand moment, quand chacun des époux croit que l’autre sait quelque chose et essaye de le savoir. C’est vraiment très drôle. Le scénariste ajoute même un peu de tension quand il est évoqué que Castle pourrait être avec le tueur et ne le sait pas. Évidemment, on a Gates dans le rôle de la « méchante » voulant à tout prix écarter Castle mais en vain bien sûr ! Milan Cheylov orchestre ce pas de deux avec brio. Le tempo est excellent. L’épisode marque aussi une étape dans la série car le côté « détective » va avoir tendance à prendre le pas sur « l’écrivain ». Anecdotes :
12. L'AFFAIRE EST DANS LE SAC Scénario : Adam Frost Réalisation : Hanelle Culpepper Résumé : Pendant que Beckett enquête sur la mort d’une star de telenovelas, Castle recherche un sac à main d’une autre star de la même telenovelas. Critique : Après le côté amusant de l’épisode précédent, il fallait faire vivre ce concept de « Castle détective » tout en restant dans le concept de base de la série soit les enquêtes de Castle et Beckett. La solution trouvée ici est à la fois pratique, réaliste et amusante. Notons cependant que le scénariste a conscience du terrain miné sur lequel il s’avance : la première scène post-crime voit Beckett et Martha parler avec un peu de scepticisme de cette carrière de détective. La série avait eu l’occasion de se moquer des soaps (3- 18) ; elle s’attaque ici aux telenovelas, ces productions sud-américaines outrées de partout mais, en faisant d’Esposito, un fan inconditionnel, le scénario évite la descente en flammes et s’en moque à travers quelques « scènes » lorsque les policiers viennent aux studios. Mais la telenovelas fournit surtout le cadre car l’essentiel est ailleurs. Il est amusant de voir Castle faire du travail de terrain, lui qui n’en faisait jamais avec la police ! Tout comme de voir Ryan continuer à le singer ; ce qui lui vaut une remarque acide de Perlmutter. On pouvait avoir des doutes sur le sérieux de Castle en tant que détective et la remarque du voiturier à l’opéra est aussi à écouter avec attention, mais notre écrivain semble vraiment vouloir s’engager dans cette voie. Quand il fait son rapport à Sofia (des échanges savoureux avec Daya Vaidya qui est géniale en actrice de telenovelas en surjouant ce qu’il faut), Nathan Fillion montre un Castle impliqué, loin du personnage léger qu’il fut parfois. Et c’est grâce à lui que l’enquête est résolue. Castle Investigation est sur de bons rails ! Anecdotes :
13. DEVANT MES YEUX Scénario : Amanda Johns et Terence Paul Winter Réalisation : Thomas J. Wright Résumé : Éva Whitfield, une ancienne amie de Castle, le contacte pour qu’il enquête sur son mari, Cole, qu’elle soupçonne de la tromper. Mais quand Castle vient lui apporter ce qu’il a trouvé, il voit le corps ensanglanté d’Eva emmené par un tueur ! Critique : Quand un épisode de Castle s’ouvre sur le visage de Nathan Fillion, c’est le signe que cet épisode le mettra au centre de l’intrigue. Pleine réussite avec cet opus qui lorgne sur Hitchcock pour concocter une véritable matriochka criminelle. Le scénario multiplie les rebondissements et cela dès la séquence pré-générique puisque l’affaire confiée par Éva, qu’on pouvait croire le sujet principal, est conclue avant même que le générique ne retentisse : 9 minutes environ ! Castle semble trouver la solution en faisant référence au « maître du suspense » mais sa théorie explose dans la minute suivante ! Pourtant, la conviction que tout est trop net ne cessera de hanter l’écrivain-enquêteur et aboutira à la vérité. On est par contre moins surpris par la présence d’une maîtresse, d’un fait mystérieux dans le passé du mari, par le fait que rien ne semble corroborer les déclarations de Castle ni même la poursuite sans réseau au bout de laquelle le héros se fait simplement assommer. Cette fois, Thomas J. Wight a du travail devant lui (contrairement à 6-21) et concocte une mise en scène des plus intéressantes. Le réalisateur affectionne les scènes nocturnes et, cette fois encore, ouvre l’épisode par l’une d’elle. Cet éclairage bleuté mystérieux contraste violemment avec la lumière grise sinistre dans la maison des Whitfield. Aucune faute dans la photographie. Le rythme est constant et Nathan Fillion très bien mis en valeur. Beaucoup de plans sur son visage pour que l’acteur puisse montrer toute la gamme des émotions traversée par son personnage. Anecdotes : Brianna Brown/Éva Whitfield : actrice américaine, vue à la télévision dans Freaks & Geeks (1999-2000), Les Experts : Miami (2003), Monk (2006), Esprits criminels (2009), Hôpital Central (2010-2015), Homeland (2011), True Blood (2012), Devious Maids (2013-2015), NCIS : Nouvelle-Orléans (2016), Dynastie (2017-2018) et au cinéma dans En cloque, mode d’emploi (2007) Ivan Serguei/Cole Whitfield : acteur américain, vu à la télévision dans La vie à cinq (1996), Les repentis (1996-1998), Jack & Jill (1999-2001), Preuve à l’appui (2003-2004), Charmed (2005-2006), Les Experts : Miami (2008), Mentalist (2012), NCIS : Nouvelle-Orléans (2016), Beverly Hills : BH90210 (2019) et au cinéma dans Sexe et autres complications (1997), Le casse (2003), La rupture (2006). Absence de Molly C. Quinn, Susan Sullivan et Penny Johnson Jerald 14. RÉSURRECTION Scénario : David Amann Réalisation : Bill Roe Résumé : Le cadavre d’une jeune femme blonde remet Castle et Beckett face à leurs pires ennemis, Kelly Nieman et Jerry Tyson ! Critique : Plus qu’une enquête, c’est un duel entre deux duos. D’un côté, nos héros. De l’autre, leurs Némésis. La structure de l’épisode est plus celle d’un Columbo puisque le coupable est connu et que la question est : comment les héros vont-ils le prouver ? David Amann a bien pris la première leçon d’Andrew W. Marlowe : faire souffrir le spectateur à travers ce que le scénariste inflige à ses personnages. Pleine réussite ! Bill Roe joue sur des tons volontairement froids, principalement le bleu nuit comme à la clinique où travaille Nieman ou pour distinguer le passé du présent. Les décors ne sont pas plus chaleureux. Tout est fait pour plonger et maintenir le spectateur dans le froid et l’angoisse. Ajoutons que, par contraste avec la politesse froide remarquablement jouée par Annie Wersching, le seul à sourire chaleureusement, c’est Tyson à qui Michael Mosley prête une formidable confiance, une sérénité qui ne peut que provoquer symétriquement la tension dans le camp adverse. Anecdotes :
15. RÉGLEMENT DE COMPTES Scénario : Andrew W. Marlowe Réalisation : Rob Bowman Résumé : Beckett enlevée, Castle essaye de la retrouver mais Tyson et Newman semblent avoir tout prévu. Critique : Un des épisodes les plus noirs et les plus violents de la série toute entière. La photographie s’échappe rarement des tons bleus nuits (comme dans l’épisode précédent) et si l’on a une scène de jour en extérieure, elle est brève et prélude à une scène d’enfermement. La tension quitte rarement la scène car, en bon sadique qu’il est, Andrew W. Marlowe (qui boucle ici le cycle du « triple tueur ») joue davantage sur la psychologie. Castle reconstitue ainsi celle de Tyson dans un dialogue des plus brillants. Les scènes les plus fortes sont celles qui mettent à mal les nerfs des personnages, ceux de Castle en particulier (et du spectateur par la même occasion). Nathan Fillion est remarquable et parvient à faire ressortir tout le potentiel de noirceur de Richard Castle. La photographie bleue/noire est comme une métaphore du mental du personnage. Par une astuce brillante, c’est Gates qui replace l’écrivain sur la bonne voie en lui demandant de « retrouver l’histoire » de Jerry Tyson. C’est donc en étant romancier et non détective que Castle sort vainqueur. Rétrospectivement, cet épisode sonne comme un désaveu de l’angle scénaristique qui sera suivi dans la saison suivante. Anecdotes :
16. PLANÈTE HOSTILE Scénario : Terri Edda Miller Réalisation : Paul Holahan Résumé : Castle et Beckett enquêtent sur la mort d’un homme tué lors d’une simulation de mission sur Mars. Critique : Certains crimes mettent Richard Castle en joie et celui-ci est de ceux-là : « C’est un petit crime pour l’homme mais un grand mystère pour l’humanité » ! La base de l’histoire est assez simple (un meurtre en chambre close) et la mécanique connue (démontrer que l’impossible est possible) mais le scénario ne manque ni de rebondissements ni de fantaisie. En outre, les personnages des deux rivaux renvoient assez clairement à des personnalités réelles et, fidèle à elle-même, la série cite plusieurs références de pop-culture indissociables du voyage spatial. L’intrigue secondaire est franchement mineure mais Susan Sullivan tire tout le sel de sa prestation et on termine sur une note bien comique. Anecdotes :
17. LE FLIC DE HONG KONG Scénario : Chad Gomez Creasey Réalisation : Jann Turner Résumé : La mort d’un ancien détenu amène Castle, mais surtout Beckett, à collaborer avec l’inspecteur Zhang que Kate idéalise beaucoup. Critique : Si l’enquête de cet épisode est plutôt solide, quoiqu’un brin emberlificotée, le vrai sujet c’est le rapport entre Beckett et Zhang. Le spectateur doit se montrer un peu indulgent tant il paraît facile que Beckett gobe sans difficulté le côté « parfait » de l’enquêtrice. Certes, l’épisode commence en la montrant déstabilisée par la promotion d’un collègue ; ce qui la renvoie à un certain sentiment de stagnation. Tout cela est vrai mais le scénariste a eu la main un peu lourde sur le CV de Zhang. En revanche, bon choix que Linda Park qui insuffle une belle énergie à son personnage et qui se montre crédible lorsque la « super-flic » fend l’armure et montre ses failles. Il est appréciable également de montrer que, pour une fois, c’est Castle qui joue la « voix de la raison » en mettant sa moitié en garde contre tout risque d’idéalisation. La série réalise ici un beau portrait de femmes puissantes mais laisse tout de même Castle un peu de côté. Anecdotes : Le fait de décomposer le demi-kilo de cocaïne en plus petits montre de manière concluante « l’intention de distribuer » (ou de vendre), qui entraîne presque toujours une peine de prison beaucoup plus longue. Castle invente le « syndrome Patterson » pour parler de comparaison perdue d’avance. Mais si James Patterson signe « six best-sellers » contre un pour Castle, c’est qu’il travaille beaucoup avec des collaborateurs, comme sur Zoo, qui inspira la série, par exemple. Linda Park/inspecteur Zhang : actrice américano-coréenne, vue au cinéma dans Jurassic Park III (2001), Spectres (2004). Elle tourne surtout pour la télévision : Star Trek : Deep Space Nine (2001-2005), Women’s Murder Club (2007-2008), Crash (2009), NCIS (2012), Seal Team (2017), Harry Bosch (2017-2020), iZombie (2018) Absence de Molly C. Quinn, Tamala Jones et Susan Sullivan 18. DANS LA LIGNE DE MIRE Scénario : Jim Adler Réalisation : Bill Roe Résumé : Alors que, dans le cadre de son deuxième boulot d’agent de sécurité, Ryan doit protéger le député Lopez à une soirée, des coups de feu éclatent et une femme est tuée. Critique : Un bel épisode qui met en avant Kevin Ryan et, comme à chaque fois, Seamus Dever est absolument impeccable, montrant le sérieux, l’application mais aussi les doutes et la volonté de bien faire de son personnage. Ce boulot d’agent de sécurité, il ne le fait pas pour la frime mais pour soutenir financièrement sa famille et la famille est une donnée importante ici puisque son beau-frère (belle prestation de David Conrad) se trouve suspecté de meurtre. Si Ryan doute de sa culpabilité, il fait néanmoins son travail et la scène de confrontation entre les deux beaux-frères est tendue et nerveuse. Bill Roe, qui semble adorer les éclairages bleu nuit, réalise là une scène entre ombre chinoise et clair-obscur de belle facture. Le scénario est complexe comme il le faut. Comme de coutume, le premier suspect est innocent mais, voilà qu’il est un maillon de la chaîne et non juste un simple personnage placé là. Avec habileté, le scénariste place les doutes de Ryan à la moitié de l’épisode ; ils en constituent la première étape de la relance dramatique. Il est aussi intéressant d’entendre parler de « l’État policier » et des « vrais patriotes » ; l’épisode est pourtant antérieur à la présidence Trump. Preuve de la profondeur de tels discours dans la société américaine et dans plusieurs de ses classes sociales. Anecdotes :
19. L'ATTAQUE DU PITBULL Scénario : Ron Hanning Réalisation : Kate Woods Résumé : Un avocat spécialisé dans les dommages corporels individuels est retrouvé mort. En même temps qu’ils enquêtent, Castle et Beckett défient Ryan et Esposito pour le gala de la police. Critique : Un épisode des plus quelconque sauvé par ses interprètes et par l’humour largement présent. Pas de surprises et une réalisation des plus terne qui manque de rythme. En fait, la seule chose qui a un minimum d’intérêt dans cette histoire, c’est le nouveau pari entre les deux binômes mais, au final, c’est un « pschitt » même s’il nous aura un tant soit peu amusé et permis à Nathan Fillion et Stana Katic de monter leur talent pour dévoiler les émotions de leurs personnages. Anecdotes : Le titre original fait référence à « l’habeas corpus », l’ordonnance juridique qui exige qu’un prisonnier détenu soit traduit devant un tribunal pour déterminer s’il existe une autorité légale pour une telle détention. Meredith Monroe/Elise Resner : actrice américaine tournant principalement pour la télévision : Players, les maîtres du jeu (1998), Dawson (1998-2003), Docteur House (2005), Esprits criminels (16 épisodes, 2005-2013), Les experts (2006), Bones (2007), Californication (2008), NCIS (2010), NCIS : Los Angeles (2014), 13 reasons why (2018-2020) Brian McNamara/Mike Sampson : acteur américain surtout vu à la télévision : Savannah (1996), Newport Beach (2003), American Wiwes (2007-2013), NCIS : Nouvelle-Orléans (2016), Scorpion (2017) Scénario : David Amann Réalisation : Paul Holahan Résumé : Sujet à un rêve récurrent, Castle comprend qu’il revit des souvenirs de l’époque de sa disparition. Critique : A l’approche de la fin de saison, il était important de clore le chapitre de la disparition de Richard Castle. David Amann mène sa barque avec talent. Toute la première partie de l’épisode joue sur le fait que le « rêve » de l’écrivain fan de films d’action (et de Chuck Norris en prime) pourrait n’être que cela. Loin de minorer ce moment ou d’en faire un temps léger, le scénariste en fait un moment de tension et d’inquiétude, pour les proches de Castle (une scène entre Nathan Fillion et Molly C. Quinn est toujours une scène touchante et celle-ci n’y déroge pas) mais aussi pour le public qui peut craindre que son héros ne soit en train de perdre la boule et de se perdre par la même occasion. Heureusement qu’il y a un mort qui joue un double rôle : d’abord crédibiliser l’histoire de Castle et nous ramener sur les rives d’une série policière donc un univers plus rassurant pour le public. Admirons enfin efficacité de David Amann, bien soutenu par la réalisation dynamique et entraînante de Paul Holahan (le prologue qui alterne scènes de thérapie calmes et course poursuite est ultra efficace), qui, en moins de dix minutes, nous livre juste assez d’explications pour clore l’histoire et laisse assez de zones d’ombres pour faire perdurer une aura de mystère. Anecdotes :
21. Y A-T-IL UN ENQUÊTEUR DANS L'AVION Scénario : Dara Resnik Creasey Réalisation : Bill Roe Résumé : Alors qu’il se rend à Londres en avion avec Alexis, Richard Castle doit élucider un meurtre. Critique : Ah ! Les avions ! Merveilleux engins qui ont l’air d’avoir été inventé pour solliciter l’imagination des scénaristes ! Lost ou Fringe en ont fait leur point de départ, Manifest le cœur de son réacteur. Castle, tout comme Bones avant elle, y place une enquête criminelle. Malgré le danger et le côté macabre de la situation, il y a une dimension ludique dans cette recherche du tueur : un espace clos avec de multiples inconnus et les enquêteurs improvisés (Castle reçoit l’aide d’Alexis) doivent procéder à la fois par déduction (réalisation astucieuse d’une poudre à empreinte, découverte du deuxième téléphone de la victime) et par élimination (on retrouve la figure habituelle du premier suspect innocent). Pour réussir, notre écrivain favori aura l’appui à distance de la police de New York. Si Beckett découvre le mobile du crime, c’est l’imagination de Castle qui lui permet de subodorer qu’on essaye de le manipuler et c’est Alexis qui va désarmer l’assassin avec une tirade inspirée. Molly C. Quinn, toujours aussi complice avec Nathan Fillion, réussit une très belle prestation. Il est intéressant que la scénariste commence par tordre le cou à l’hypothèse première post-11 septembre avant de réussir habilement à faire glisser l’enquête vers quelque chose de plus trivial certes mais aussi de plus rassurant. Manière de dire que l’extraordinaire est plutôt rare mais que le banal, lui, est quotidien. Anecdotes :
22. LA MORT N'EST PAS UNE BLAGUE Scénario : Terence Paul Winter Réalisation : Jeannot Szwarc Résumé : Le présentateur vedette de la plus grande émission comique des États-Unis est retrouvé assassiné. Critique : Hommage à l’émission Saturday Night Live, cet épisode est plus réussi que son prédécesseur qui voulait se moquer des talk-show (2-20) car il choisit justement l’option « hommage » plutôt que la satire. Un décor, quelques coulisses, quelques brins de sketches de-ci de-là et le décor justement est planté et permet à l’enquête de se déployer. On appréciera notamment le duo qui s’essaye à la parodie de...Castle et Beckett mais le spectateur ne saura jamais (c’est un gag récurrent de la série) comment Beckett se débrouille avec ses talons hauts ! Les relances dramatiques sont judicieusement placées et une dose dramatique est placée avec une affaire d’enlèvement qui va éclairer le meurtre. Castle joue un rôle déterminant dans la résolution du crime ; en remarquant des détails qui ramènent au show et en ne se satisfaisant pas de la conclusion offerte. Là, on retrouve un gimmick de scénariste comme dans l’épisode précédent mais cela sert à faire briller le personnage principal. L’arrestation donne lieu à une scène assez drôle qui est comme un hommage de la série...à elle-même. En intrigue mineure, la crainte de Martha face aux nouvelles formes de la critique alors qu’elle remonte sur scène à Broadway. Commencée avec une manie d’actrice drolatique, cette intrigue se poursuit avec une très belle scène entre Nathan Fillion et Susan Sullivan, tendre et savoureuse. Et se termine...au poste. Réalisé par un vétéran de la télévision, très alerte dans sa mise en scène, un épisode qui se suit avec plaisir. Anecdotes :
23. DANS LES BOIS Scénario : Andrew W. Marlowe et Terri Edda Miller Réalisation : Paul Holahan Résumé : Un crime commis dans des bois replonge Castle dans un terrifiant souvenir d’enfance qui est à la base de sa carrière de romancier. Critique : Il est permis de rêver : si la série s’était achevé sur cet épisode, elle aurait brillé plus encore qu’elle ne le fait. Tout concourait à en faire la conclusion naturelle : le crime qui replonge Castle dans son passé, dans une énigme qu’il n’a jamais pu résoudre et qui l’a poussé à en résoudre d’autres par la plume ; des perspectives d’évolution pour Beckett ; l’anniversaire des 10 ans de partenariat de Ryan et Esposito ; même les doutes de la police sur la véracité de ce que dit Richard Castle avant un complet revirement. Pour conclure, Andrew W. Marlowe et Terri Edda Miller ont choisi des tons sombres et Paul Holahan orchestre une mise en scène nerveuse, particulièrement tendue avec en point d’orgue l’interrogatoire que fait Castle d’un suspect et les réponses glaçantes de celui-ci. On se demande pendant presque cinq minutes si l’écrivain ne va pas exploser (on l’a vu faire avec Tyson). Le discours de Castle à sa remise de prix est magnifique : un superbe monologue récapitulatif, chaleureux ; conclusif. La série ne le sait pas encore mais elle est morte avec le clap de fin et c’est son fantôme, un spectre bien pâle, qui est revenu sur les écrans. Anecdotes :
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