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Saison 1Saison 3

Opération vol

Saison 2



1. ON A VOLÉ LE MORT
(ONE NIGHT ON SOLEDADE)
 



Scénario : Alan Caillou. Réalisation : Don Weis.

Résumé :

Al Mundy doit se faire passer pour un chasseur de trésor afin de voler le cadavre du fils d’un dictateur sud-américain, devant prouver que l’homme a été empoisonné. Mais ce dernier est en réalité encore en vie, dans le coma.

Critique :

Dans le pilote de cette seconde saison, nous constatons qu’Al Mundy a pris davantage d’assurance vis-à-vis de Noah Bain. Il n’est plus menacé de retourner en prison s’il refuse une mission suicide.

Pour les décors en mers, le réalisateur fait illusion, mais dès que nous nous retrouvons à l’île imaginaire de Soledade (un compromis entre Cuba et une dictature d’extrême droite), nous avons des scènes qui semblent sortir du Saint avec Roger Moore, par exemple une jungle de pacotille. Ces tournages «économiques » n’ont sans doute pas favorisé les potentielles rediffusions.

Le nouveau générique plus moderne rappelle un peu celui de Mannix (écran découpé en carrés), avec des scènes tirés des épisodes, et un ensemble moins naïf que dans la première saison.

Il faut avouer que la série a pris un coup de vieux, avec son contexte guerre froide espionnage sixties. Opération vol est une des ultimes productions influencées par la vague Bondomania de Goldfinger. Nous sommes en septembre 1968, quatre ans après le film de 007.

Al Mundy se voit adjoint d’une blonde espionne improbable qui en mission se balade en robe du soir, Jaimie (Nancy Kovak), tandis que la traîtresse locale est incarnée par Madlyn Rhue. On suit l’épisode sans ennui mais aussi sans passion, persuadé d’un happy end et d’un dénouement sans anicroches pour le héros.

Le contact local de la « SIA » se révèle un traître. L’ensemble dégage un parfum de naïveté surannée.

Anecdotes :

  • Nancy Kovak (1935-) qui a arrêté de tourner en 1976 a notamment  joué dans Les envahisseurs, Mannix, Hawaii Police d’état, et au cinéma avec Elvis Presley Une rousse qui porte bonheur.

  • Madlyn Rhue (1935-2003) a notamment joué dans Le Virginien.

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2. FAITES CHANTER CARUSO
(A SOUR NOTE)
 

Histoire de Gene L. Coon et Mort Zarcoff. Adaptation : Gene L.Coon. Réalisation : Don Weis.

Résumé :

Al Mundy doit retrouver un ancien nazi qui se cache près de Rome et a trouvé refuge auprès de Di Montelli, un fasciste italien, toujours escorté d’un certain Boselli. Pour cette mission, il est aidé par une diva, Angela.

Critique :

Après Les oiseaux, Suzanne Pleshette s’est reconvertie dans la télévision (Les envahisseurs, L’homme de fer). La série ne se prend pas au sérieux et distille une ambiance de légereté, un peu à la manière quelques années plus tard de notre Arsène Lupin hexagonal.

Pour les missions en Italie, cette saison 2 nous propose encore des tournages aux studios Universal, ce qui changera avec la saison suivante et des réalisations sur place.

En diva, Suzanne Pleshette, actrice adorable et sympathique, peine à nous convaincre. Elle est ici, pour le compte de la SIA, une complice du héros. En 1968, la véritable CIA (ici à peine rebaptisée par un changement de lettre) n’était pas éclaboussée par la réputation plus réaliste que lui ont fait Les trois jours du Condor. Même Mission Impossible se terminera suite au désenchantement du peuple américain envers ses services spéciaux.

Certains aspects de l’opus sont ridicules : Angela déteste Caruso auquel elle dénie tout talent. La CIA recherche l’ancien nazi non par soucis de justice mais parce qu’il a volé 300 000 dollars en 1945.

En coiffeur, Harvey Lembeck alias Gino Di Roma, en fait des tonnes et devient un personnage un peu pesant.  Il reflète un peu l’ambiance générale qui règne chez les truands qui relèvent tous de la farce, de la commedia dell’arte et semblent bien peu menaçants.

Faites chanter Caruso reste toujours dans le domaine de la légèreté et jamais le suspense ne s’installe. Le méchant, amateur d’opéra, n’est guère convaincant. L’épisode se regarde sans déplaisir, comme une comédie, mais ne laisse pas l’impression d’être un chef d’œuvre télévisuel.

Anecdotes :

 

  • Bruce Gordon, qui incarne Boselli, était Frank Nitti dans Les incorruptibles dont il tourna 28 épisodes.

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3. LE MAGICIEN VOLANT
(THE BILL IS IN COMITTEE)

Scénario d’Elroy Schwartz. Réalisation : Don Weis.

Résumé :

Un membre du congrès est l’objet d’un chantage. Une photo compromettante veut l’obliger à donner un prêt à une principauté imaginaire dirigée par un dictateur. Al Mundy doit se rendre sur place et voler les négatifs. Il se fait passer pour un magicien.

Critique :

Roxanne (Yvonne Craig) et Al Mundy font dès le début de l’histoire un tandem harmonieux. Les dirigeants de la principauté de Parenzia comptent sur l’aide financière des Etats-Unis pour stopper une révolution.

La belle actrice d’origine autrichienne Jocelyn Lane (née en 1937, et qui a tourné de 1954 à 1970), interprète Michelle, la maîtresse du dictateur, elle est un clone de Senta Berger. Elle cherche un joyau précieux et est une rivale de héros dans sa véritable vocation.

Cette-fois, l’intrigue est un peu simpliste. Mundy doit jouer les magiciens alors qu’il n’y connaît rien. Le dictateur est un passionné de magie.

En Paz le dictateur, Roger C. Carmel est peu crédible, voire grotesque.

Heureusement reste les scènes de suspense. C’est le cambriolage rituel fait par Al Mundy. Lequel se fait surprendre par Paz. Il parvient, avec peine, à le duper en lui faisant croire qu’il préparait un tour de magie. Un professeur d’escrime qui fait partie des révolutionnaires « démocrates » aura moins de chance. Par la suite, Mundy se sort de toutes les situations dangereuses de la façon la plus improbable. L’épisode rappelle parfois Mission Impossible.  Vers le milieu de l’histoire, l’intrigue décolle vraiment. En mettant Mundy totalement  en danger, le réalisateur nous passionne. L’opus est vraiment réussi. On se croit presque dans une mission de John Drake. Mettre un peu de côté l’aspect comédie et développer le suspense fait monter l’adrénaline du téléspectateur et sans doute l’audience.

Anecdotes :

  • Yvonne Craig (1937-2015) est surtout connue pour son rôle de Batgirl dans le Batman de 1966.

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4. QUELLE CHALEUR !
(THE THINGAMABOB HEIST)

Scénario : Burt Styler. Réalisation : Jack Arnold.

Résumé :

Al Mundy doit récupérer un métal précieux révolutionnaire, le paléum, auprès d’un certain Nick Grobbo. Pour s’introduire auprès de l’homme, Mundy dérobe une pierre précieuse qu’il propose à Grobbo d’écouler.

Critique :

Un épisode assez typique de la série, avec un Al Mundy macho, et un méchant (Grobbo) incarné à merveille par Riccardo Montalban. George, le maître d’hôtel, est joué par un géant, Bill Russell, un basketteur célèbre.

Mélange de suspense et de comédie, cet opus est un duel Robert Wagner-Riccardo Montalban où les joutes oratoires sont nombreuses.

Il n’empêche par rapport à l’époque de la première diffusion, Quelle chaleur a mal supporté le poids des ans. Les situations semblent caricaturales, et ce qui nous épatait jadis apparaît aujourd’hui bien désuet. Les numéros de passe-passe d’Al Mundy n’étonnent plus personne.

Le basketteur Bill Russell, qui semble ravi de jouer la comédie, reste aussi menaçant qu’à l’origine. Les personnages féminins sont un peu sacrifiés dans cet épisode, Sharon Acker en Edwina, complice du héros, ne révélant sa féminité qu’à l’épilogue. Sorte de compromis entre le James Bond de Sean Connery et le Steve McQueen de L’affaire Thomas Crown, Al Mundy évolue ici avec une aisance peu naturelle mais raffinée. Bien entendu, les acheteurs du Paléum sont des agents soviétiques. Tout cela nous parait aujourd’hui un peu anecdotique. L’affrontement tant attendu entre Mundy et George tourne court. La fin semble un peu téléphonée.

Anecdotes :

  • Lors de la première diffusion française en octobre 1971 sur la Une, c’est le basketteur Bill Russell (1934-) qui fut mit en évidence avec un petit article.

  • Jack Arnold (1916-1992)  a réalisé au cinéma « L’étrange créature du lac noir » (Un des premiers films en relief) et « L’homme qui rétrécit ».

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5. VOL EN RÉVOLUTION
(GET ME TO THE REVOLUTION TIME) 

Scénario : Paul Tuckahoe et Glen A. Larson. Réalisation : Leonard J. Horn.

Résumé :

Al Mundy doit dérober dans un coffre un accord entre un industriel et un révolutionnaire, le premier étant prêt à faire passer dans le bloc communiste une petite dictature des Caraïbes en échange de l’exploitation de la bauxite.

Critique :

Gene L. Coon, producteur de cette saison, est l’auteur du meilleur script de la série L’homme de Vienne : Double jeu. Il n’applique pas cette recette d’intrigue d’espionnage réaliste ici. Les images du pays imaginaire convoité, Santo Tomas, rappellent Haïti.

Al Mundy doit se faire passer pour un maître d’œuvre de cocktails, un britannique, Cormack Shannon. Il se débrouille mal. Cette mise en danger du héros renforce le suspense, car trop souvent dans la série, les choses sont trop aisées pour Al Mundy. On peut trouver que par rapport aux autres opus d’Opération vol l’épisode soit trop politique. Nous avons affaire à un Fidel Castro black.

Sur place, Al rencontre un agent féminin à la solde du dictateur en place, Jasmin (Ena Hartman). Le méchant, Ivor Phillips, manque de charisme, l’acteur Morgan Woodward (Dallas, Luke la main froide) se prenant trop au sérieux.

Regarder Opération vol en 2015 nous laisse dubitatifs sur les envies de revoir L’immortel ou Match contre la vie. C’est très daté, par rapport à Mission Impossible ou Les mystères de l’ouest. Pour une fois, la couverture d’Al Mundy est loin d’être parfaite. Mise en scène académique et conventionnelle, Robert Wagner totalement improbable en sujet de Sa Majesté, scénario qui semble avoir livré toutes ses clés à mi-parcours. On trouve le temps long jusqu’à l’épilogue.

L’interprétation laisse à désirer, faute de vraies invitées vedettes connues. On ne comprend pas pourquoi Mundy est si maladroit dans l’identité qu’il a prise, Shannon (il ne parvient pas à réaliser les cocktails), et le ton dramatique et sérieux de l’ensemble tranche avec les épisodes comme Le magicien volant.

Un épisode vraiment faible.

Anecdotes :

  • Le titre original est une allusion à Get me to the church in time, chanson du film My Fair Lady.

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6. DANGER ! RADIATIONS
(THE PACKAGER)

Scénario : Leonard Stadd. Réalisation : Leonard J. Horn.

Résumé :

Un milliardaire, Ambrose Billington, fait chanter Al Mundy en voulant l’obliger à dérober un carburant atomique.

Critique :

Ce qui surprend dans cet épisode, c’est le fait que le générique n’intervient qu’à la 6e minute, et les crédits (présentation du titre, vedettes invitées, scénariste, réalisateur) à la 16e, chose inhabituelle pour un métrage de 49 minutes. Notons qu’il ne se passe rien de spectaculaire dans ce long pré-générique, ce qui rend la chose d’autant plus injustifiée.

Robert Wagner se faisant passer pour le représentant de Valdere, un état limitrophe des Etats-Unis, a recours à nouveau comme dans la première saison à une postiche (moustaches, lunettes épaisses). Le décor de l’usine atomique n’est guère glamour. On se croit parfois dans l’usine du Docteur No.

Le directeur de l’usine, Aiken (William Smithers) montre de façon un peu trop complaisante et pas réaliste les installations aux visiteurs. Smithers est nettement plus convaincant que l’interprète de Billington, le fade Alex Dreier. La fille de l’histoire, Helen, est jouée par la très jolie Lee Meredith qui semble assez limitée comme actrice.

La question que le téléspectateur devrait se poser est « Si un milliardaire américain veut s’emparer de carburant atomique, pourquoi les services secrets ne le neutralisent pas ? ». Les nombreux allers et retours dans l’usine sont vite répétitifs. Quel plaisir trouve-t-on aujourd’hui à regarder Opération vol ? C’est mieux filmé que L’homme de fer. Mais il y a un aspect désuet qui rappelle L’homme qui valait trois milliards.

Un épisode en demi-teinte.

Anecdotes :

  • Il est fait allusion au passé de cambrioleur d’Al Mundy dont les exploits ont duré de 1962 à 1966.

  • William Smithers (1927-) a joué dans L’homme de fer, Peyton Place, Dallas, Haine et passion, et au cinéma dans Papillon.

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7.  OPÉRATION CENTAURE - 1RE PARTIE
(HANS ACROSS THE BORDER - PART 1)

Scénario : Glen A. Larson. Réalisation : Don Weis.

Résumé :

Un agent double, Schiller,  est capturé au mur de Berlin. La SIA doit démasquer un traître nommé Centaure. Pour cela, Mundy doit se faire passer pour un aviateur qui a tenté de pénétrer derrière le rideau de fer et dont l’avion s’est écrasé.

Critique :

C’est le premier épisode double de la série. Cheikpoint Charlie, soit le mur de Berlin, est reconstitué aux studios Universal de façon un peu trop évidente, le tout alterné avec des stock-shots. On touche à la catastrophe lorsque Mundy est pendu à un arbre en tant que parachutiste. Tout cela a été tourné en studios. C’est dommageable pour la crédibilité. On comprend que, loin d’être à Berlin, nous sommes au cœur de l’Amérique. Le budget n’a rien de comparable avec ce que les producteurs mettront en œuvre pour la saison 3.

Joseph Cotten est trop américain (il est né en Virginie) pour être crédible en général est-allemand. Quel curieux choix, là où un Anton Diffring aurait mieux convenu.

Dans toute la première partie, Mundy censé être pilote abandonne le costume de cambrioleur. Robert Wagner joue les agents secrets. Il doit quitter le côté décontracté du personnage de Mundy. On se retrouve en pleine guerre froide. En dehors du yankee Cotten, les autres comédiens personnifient assez ce que l’on peut imaginer de l’Allemagne de l’Est de l’époque. L’opus par ses aspects prouesses techniques rappelle Mission Impossible.

Le reste de l’épisode, censé se passer en RDA, n’est pas toujours des plus passionnants. Disposant de deux parties, le réalisateur prend tout son temps pour raconter l’histoire, ce qui nuit au rythme.

L’épisode se termine sur un cliffhanger.

Anecdotes :

  • Joseph Cotten (1905-1994) incarne dans ce double épisode le colonel Heinrich. Dans la saison 3, il interprétera trois fois le personnage de Mr. Jack.

  • On voit un portrait de Lénine dans le bureau du colonel Heinrich.

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8.  OPÉRATION CENTAURE - 2E PARTIE
(HANS ACROSS THE BORDER - PART 2)

Scénario : Glen A. Larson. Réalisation : Don Weis.

Résumé :

Al Mundy doit retourner à Berlin Est dans la tanière du colonel Heinrich. Selon Noah Bain, Schiller n’est autre que le traître Centaure à la solde des américains et doit retrouver la confiance du bloc de l’Est.

Critique :

Bonne surprise, on nous épargne un long résumé de la première partie, tout au plus l’action reprend elle environ une minute avant la fin de celle-ci.

On noie le téléspectateur dans une foule de détails sur l’intrigue d’espionnage. Tout ceci au détriment de l’action. Déguisé une deuxième fois en infirmière, Wagner, qui nous arrachait un sourire, nous lasse un peu.

Les décors immuables (des studios Universal) ne font pas plus illusion que les missions de Simon Templar-Roger Moore dans de semblables circonstances.

La SIA veut faire croire à Heinrich que le général Tashkov, un héros de guerre,  est Centaure. On se demande bien pourquoi la production a étiré en deux parties cet épisode dont l’intrigue n’en demandait pas tant.

Mundy dans son rôle de pilote espion est rejoint par son « épouse » Corey (Pamela Austin). On est habitué à moins de bavardages dans la série. Nous avons droit à une scène savoureuse au cours de laquelle Al Mundy découvre un coffre-fort… dans un buste de Lénine.

Cet épisode nous permet d’en apprendre plus sur la SIA : l’agent Bates, un sous fifre, est autorisé à tuer Noah Bain si ce dernier ne se plie pas aux ordres reçus avant la mission. Cela nous donne un aperçu de ce service secret dans la saison 3 (De la part d’Alexandre).

Le téléspectateur d’aujourd’hui ne se laisse pas abuser par les raccords approximatifs entre les scènes d’archives filmées du mur de Berlin et les plans fait en studio.

L’opération de discrédit du colonel Heinrich rappelle vraiment les missions de Jim Phelps un peu plagiées dans cet épisode. La fin est verbeuse et Wagner semble s’ennuyer. Opération Centaure se termine par un échange de prisonniers. Cette séquence est trop longue sans véritable suspense.

Cet opus très moyen n’augure rien de bon pour les épisodes en deux parties à venir.

Anecdotes :

  • Pamela Austin (1941-) a joué dans La quatrième dimension, Le fugitif, Les mystères de l’ouest, Le Virginien, Columbo, et au cinéma dans Sous le ciel bleu d’Hawaii.

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9.  FESTIVAL
(A CASE OF RED TURNIPS)

Scénario : Mort Zarcoff. Réalisation : Don Weis.

Résumé :

Al Mundy doit en 48 heures récupérer un film qui va être projeté en public au festival du court métrage de La Palma, et dans lequel apparaissent dix agents de la SIA. Les soviétiques et les chinois convoitent le film.

Critique :

En metteur en scène underground Lester V. Griffin, l’acteur Noel Harrison semble très à l’aise. L’épisode reprend un peu tous les clichés que les américains ont du festival de Cannes. Bien que Palma évoque Palma de Majorque. D’ailleurs, il est précisé à la 19e minute lors d’une conversation entre le héros et la belle Iris que nous sommes en Espagne.

Plus qu’un cambrioleur-espion, Al Mundy nous apparaît dans cet épisode comme un dandy. L’intrigue est légère et le spectateur ne prend pas tout cela au sérieux, même sans doute lors de la première diffusion. C’est dû en grande partie au cadre enchanteur, même si l’on se doute qu’il est reconstitué en studios. Harrison adopte la même posture décontractée.

L’élément de tension est la capture de Noah Bain par un agent soviétique, Malchek. Mais la belle Iris est bien improbable en espionne du KGB, elle est plutôt prête pour un défilé de mode. Wagner évoque irrésistiblement Roger Moore dans Le Saint et l’humour celui des James Bond à venir de la décennie suivante. La recette est sea, sex and sun à la façon d’un Amicalement vôtre avant l’heure.

L’ambiance est radicalement différente du double épisode précédent. La guerre froide vue sous cet angle ne peut être prise au sérieux, c’est une comédie. Le personnage de Griffin qu’incarne Noel Harrison serait aujourd’hui considéré comme plutôt efféminé, mais en 1968, le téléspectateur n’y voyait aucune malice. Harrison ne doit pas être trop dépaysé car l’ambiance décalée rappelle parfois Annie, agent très spécial.

La baie en fond de décor est de toute évidence un tableau, mais tout le monde s’en moque. On n’a pas lésiné sur les jolies filles à divers stades du déshabillage tout en respectant les conventions de l’époque : la chinoise Joy Sung (Miko Mayama) nous fait un topless, mais nous ne la verrons que de dos, tandis qu’Amy Thompson en Iris rappelle Diana Rigg dans Du miel pour le prince (saison 4 des Avengers) en tenue de danseuse orientale. Elle a la bonne idée de garder cette tenue les trois quarts de l’épisode.

On passe un moment de détente agréable, appréciant que personne ne se prenne au sérieux, ce qui est en osmose parfaite avec le scénario. Nombre de choses paraîtront désuètes aux générations d’aujourd’hui comme la cabine téléphonique devant laquelle Mundy est obligé d’attendre. A l’heure du téléphone portable, c’est presque un témoignage d’un passé révolu. Intéressante pour la nostalgie, la série aurait tout de même du mal à se trouver un public aujourd’hui. Les féministes n’apprécieraient pas le machisme de Mundy et le portrait fait des espionnes, belles, soumises et sans cervelle.

Le twist final est du plus haut comique, satire féroce du cinéma d’art et d’essai. Il faut que les cinéphiles aient de l’humour pour apprécier.

Anecdotes :

  • Noel Harrison (1934-2013) est la co-vedette avec Stéphanie Powers de Annie, agent très spécial.

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10.  LE DIAMANT DE LA BARONNE
(THE GALLOPING SKIN GAME)
 

Histoire de Leigh Chapman et Gene L. Coon. Adaptation : Gene L. Coon. Réalisation : Michael Caffey.

Résumé :

Devant récupérer un traité volé, Al Mundy doit affronter à nouveau Nick Grobbo.

Critique :

Cet épisode est la suite de Quelle chaleur ! Mais pas pour les téléspectateurs français qui ont vu sur  la 2 Le diamant de la baronne en juillet 1970 et Quelle chaleur ! en octobre 1971 sur la Une.

C’est la seconde manche du match entre Nick Grobbo/Riccardo Montalban et Mundy. Il est fait de nombreuses allusions à ce qui s’est passé dans Quelle chaleur ! Tout cela a dû passer inaperçu du spectateur français de 1970.

On comprend d’emblée que le combat Grobbo-Mundy est nettement mieux travaillé que la première fois.

Riccardo Montalban, gentleman altier et majestueux, semble bien plus sympathique que son personnage et ne parvient jamais à être vraiment menaçant, arborant un air sympathique Dans un échange entre Mundy et Bain, le voleur dit qu’il n’aimerait pas devoir tuer son adversaire. On retrouve Martine Beswick (Bons baisers de Russie et Opération Tonnerre) belle à damner à saint, ou inspirant des sentiments moins avouables aux mâles, tandis que Richard Kiel, alors connu comme Voltaire dans Les mystères de l’ouest a les mêmes attitudes que le futur Requin de L’espion qui m’aimait et Moonraker.

Champagne, luxe de la haute société, jeux de casino, jolies filles, nous sommes dans une atmosphère bondienne et de détente totale.

On est à des lieues du réalisme de De la part d’Alexandre dans la saison 3. Ce ton de comédie sied à merveille à la série, et en empruntant cette voie, cette saison 2 se poursuit mieux qu’elle a commencé. Richard Kiel est savoureux en Willy même si il joue un peu toujours le même rôle, de Voltaire à Requin.

Les joutes verbales entre Montalban et Wagner (ou leurs personnages) sont un régal. Le numéro de charme de Martine Beswick à Richard Kiel est du plus haut comique. Comme dans Quelle chaleur !, il est question d’un diamant davantage que du macguffin (un métal précieux dans la première partie, un traité dans la seconde).

L’intrigue est censée se dérouler à Rome. La majeure partie des plans se déroule en intérieurs, le manque de moyens n’est donc pas un handicap.

Montalban semble réellement s’amuser en jouant son personnage, sans altérer la crédibilité de Nick Grobbo.  Vers la fin, en recourant aux postiches (fausses moustaches et barbes, épaisses lunettes), Wagner ne tombe pas dans le ridicule.

Le twist final se fait au détriment de Mundy de la part de Noah Bain, et l’on apprécie pour une fois que ce soit notre héros, plein d’humanité envers Nick Grobbo qu’il apprécie et dont il veut empêcher la mort, qui soit le pigeon. Un excellent opus, à ne pas prendre au sérieux, avec des comédiens au sommet de leur art et un humour sans failles.

Anecdotes :

  • Deuxième et dernière apparition de Riccardo Montalban dans la série.

  • Martine Beswick (1941-) retrouvera Robert Wagner dans Switch et Riccardo Montalban dans L’île fantastique.

  • Montalban tient en mains un quotidien italien, Il popolo d’Italia, où les articles sont en anglais, et sur lequel nous voyons la date du 30 octobre 1968, l’épisode a été diffusé aux usa la même année le 3 décembre.

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11.  UN MUR EN OR
(GLASS RIDDLE)

Scénario : B.W. Sandefur. Réalisation : George Tyne.

Résumé :

Al Mundy cambriole un coffre-fort et veut voler des actions d’un groupe qui veut apporter son soutien à des actions de guerre. Mais il est capturé et rossé.

Critique :

Après deux épisodes remplis d’humour, cet opus très sérieux est moins enthousiasmant. Un homme se fait piéger par un groupe dirigé par le cynique Roper (Roy Poole), il s’agit d’un certain Lathum (Jason Evers) dont l’épouse plaide la cause auprès d’Al Mundy pour qu’il obtienne l’immunité.

L’épisode commence de façon assez violente et inhabituelle pour la série, puis alternent des scènes de comédie où Robert Wagner est déguisé en peintre farfelu.

Beaucoup de scènes sont consacrées à la démarche de Myrna, l’épouse de Lathum, auprès de Mundy. Le scénario se perd parfois dans les méandres d’une intrigue mal ficelée. Mundy, avec postiches, en peintre, est amusant cinq minutes mais lasse à la longue.

On se situe dans le pur espionnage et l’action, assez réaliste, ce qui démontre qu’au cours d’une même saison, Opération vol évolue. Mais on copie ici un peu trop Mission Impossible avec une abondance de gadgets et de situations improbables. Roy Poole impulse au méchant une totalité menaçante et dangereuse et domine la distribution.

Cependant, les comédiens ne parviennent pas à combler les lacunes d’un script laissant vraiment à désirer. Le réalisateur compense en meublant par des scènes montrant Mundy en pleine action. La plus grande part de l’opus se déroule dans une banque. On regrette l’absence totale d’humour.

La fin heureusement rattrape beaucoup  les faiblesses de l’intrigue. Elle compense en suspense ce qui manque en comédie.

Anecdotes :

  • Jason Evers (1922-2005) fut une guest star des séries des années 60 à 90, citons Les envahisseurs, Mannix, Hawaii Police d’état, Cannon, Les rues de San Francisco, Banacek, L’homme qui tombe à pic.

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12.  CASSE-TÊTE CHINOIS
(TO CATCH A ROARING LION)

Scénario : Robert Malcolm Young. Réalisation : Marc Daniels.

Résumé :

Les chinois veulent déstabiliser un petit état d’Afrique Centrale en volant un précieux document, la déclaration d’indépendance, que chaque année, lors d’une cérémonie, le président doit montrer à la foule.

Critique :

Si tous les épisodes de la série étaient de cette qualité, Opération vol serait toujours programmée ou du moins aurait été rediffusée pendant des décennies comme plusieurs séries culte. Nous sommes là dans la qualité la plus parfaite, et l’opus a toute sa place parmi les meilleurs de la série (La famille, Le scorpion, De la part d’Alexandre, Le diamant de la baronne et quelques autres).

En effet, tout y est : un scénario en or, illustré par une mise en scène qui ne permet à aucun moment de se rendre compte que nous ne sommes pas réellement en Afrique (La caméra est vraiment bien placée), une actrice belle et sexy pleine de talent qui sert de Mundy girl, un méchant sorti tout droit de Hawaii Police d’état (il s’agit de l’interprète de Wo Fat) composant un ennemi menaçant et crédible.

On ne s’ennuie pas une seconde. L’Afrique, à travers un pays imaginaire, nous y est présentée à travers une vision de carte postale, chose courante dans les séries de l’époque (Daktari, Tarzan, Match contre la vie avec Ben Gazzara qui comporte des voyages africains dans Le guide, le dernier safari, etc). Khigh Dhiegh en Fu Cheng reprend quasi à l’identique son personnage de cruel mandarin ennemi de Steve Mc Garrett, mais s’intègre fort bien à l’histoire. Qu’il brandisse le petit livre rouge de Mao ou se délecte des tortures ancestrales chinoises qu’il pratique, il est un méchant à la hauteur de ce réclamait Sir Alfred Hitchcock.

On regrette simplement que l’opus soit un peu pudibond par rapport à ce que l’on a vu dans la série, la délicieuse Denise Nicholas en Toosdhi ne succombant pas au charme de Mundy (le couple est interrompu au moment où il va aller plus loin).

Première dans la série, c’est Mundy qui décide de partir en mission, le pays menacé étant celui d’un de ses amis voleurs devenu agent secret, même si à postériori, Noah Bain le conforte dans sa position. La mission semble tellement impossible que notre héros devra utiliser la technologie moderne – de l’époque – ses doigts et talents de voleurs n’étant pas suffisants pour l’occasion.

Les rebondissements sont nombreux, chaque personnage est à sa place, et l’on ne voit pas défiler les cinquante minutes, scotché à son fauteuil. En dire davantage serait dévoiler des spoiler, mais l’on peut conseiller à un néophyte cet épisode pour commencer la série, il est bien meilleur que le pilote et donne envie de connaître d’autres missions d’Alexandre. Un pur joyau télévisuel.

Anecdotes :

  • Khigh Dhiegh (1910-1991) est mondialement connu pour son personnage de Wo-Fat dans Hawaii Police d’état. Rôle qui l’a sans doute limité pour le reste de sa carrière.

  • Denise Nicholas (1944-) ne tourne plus depuis 2004. Cet épisode d’Opération vol était son tout premier rôle. On l’a vue au cinéma dans Le vampire noir, Capricorn One, et à la télévision dans Room 222, Night Gallery, Dans la chaleur de la nuit, La croisière s’amuse, Magnum, Arnold et Willy. Elle est aussi écrivain et militante des droits civiques.

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13. VACANCES À RIO
(GUESS WHO'S COMING TO RIO?) 

Scénario : Glen A. Larson. Réalisation : Bruce Kessler.

Résumé :

Al Mundy bénéficie de deux jours de permission exceptionnelle à Rio. Il compte roucouler avec une comtesse, mais tombe en pleine chasse à une espionne soviétique en fuite.

Critique :

Episode inédit totalement atypique puisqu’il ne s’agit pas d’une mission de Mundy mais d’une permission (des vacances de deux jours à Rio de Janeiro). Ce qui explique peut-être que la France ne l’ait pas doublé. Il est question d’une comédie débridée, dans laquelle on ne s’ennuie pas.

La distribution est brillante : véritable ersatz de Peter Lorre qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau, Aram Katcher incarne Quiggs, un lâche et sournois agent brésilien. En nymphomane assez naïve, Teri Gar compose un personnage savoureux et domine la distribution féminine, Dana Wynter ne faisant elle que des apparitions en pointillé en comtesse convoitée par le héros mais que les circonstances vont empêcher à chaque fois de rencontrer. Michael Ansara, alias Sergio, chef des services spéciaux brésiliens, disparaît trop vite, son personnage étant tué. Alejandro Rey qui incarne son second, Mendoza, acteur au physique avantageux, joue ici à fond la carte de la comédie, scénario oblige. Deux fausses notes : John Russell peu crédible en Dover contact local de la SIA (il serait plus à sa place en mafioso) et surtout Arlene Martel, improbable transfuge soviétique.

Raconter l’épisode serait fastidieux tant les rebondissements sont nombreux. Il s’agit plus d’une vaste farce que d’une mission sérieuse pour Mundy, lequel ne peut décidemment pas prendre de vacances sans être rejoint par son statut de gentleman espion de la SIA.

On rit beaucoup à cette comédie qui réussit à ne pas être hors sujet dans le cadre de la série, c’était un peu le risque à partir d’un script aussi débridé. Robert Wagner retrouve le costume de voleur dans la seconde partie de l’opus.

C’est de la bonne télévision, assurant cinquante minutes de détente, sans tomber dans le genre trop décalé (Batman, Annie agent très spécial).

Anecdotes :

  • Teri Garr (1947-) a fait une belle carrière au cinéma. Citons Frankenstein Junior, Rencontres du troisième type, Tootsie,  Dumb et Dumber.

  • Aram Katcher (1921-1998) est un comédien et réalisateur turc. On l’a vu au cinéma dans Ultra Vixens, Ne pas déranger et Invasion USA. Il s’est aussi consacré aux métiers de producteur et scénariste. A la télévision, on l’a vu dans deux épisodes de Mannix, mais aussi dans Jeannie de mes rêves et Daniel Boone.

  • Malachi Throne/Noah Bain n’apparaît que quelques secondes dans cet épisode.

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14. COPIE CONFORME
(THE ARTIST IS FOR FRAMING)

Scénario : Marty Roth et Glen A. Larson. Réalisation : Don Weis.

Résumé :

A Lucerne, le commissaire Berman, un as de la police réussit avant de prendre sa prochaine retraite à confondre Al Mundy pour plusieurs vols. Alexandre pense que quelqu’un a imité ses méthodes et soupçonne un de ses confrères Vic Torres et son amie Angel.

Critique :

Cet épisode est le chant du cygne d’un ange d’Hollywood, Gia Scala. Ce sont en effet ses toutes dernières images tournées. Il rend d’autant plus triste un opus déjà pas porté sur l’optimisme. Ici, aucun humour ou pirouette, aucun flirt, Mundy est confronté à la trahison mais le coupable n’est pas celui que l’on croit.

Rarement, la série aura joué la carte du réalisme et du pessimisme comme elle le fait ici. L’intrigue est censée se dérouler en Suisse mais plusieurs plans montrent que d’évidence, tout à été bouclé aux studios Universal.

Outre Gia Scala, l’interprétation est poignante : Paul Heinreid incarne un policier amer, qui a toute sa vie permis de coffrer des voleurs de renom et de récupérer des fortunes, pourtant il va vivre bientôt d’une retraite maigrichonne. Il a certes la gloire, mais cela ne nourrit pas son homme.

Patrick Horgan est pour sa part Vic Torres, condamné à se faire passer pour un infirme en fauteuil roulant après être tombé du toit du musée du Louvre, l’épisode nous apprendra qu’il marche très bien sur ses jambes.

Dès le début, on comprend que l’ambiance ne va pas être à la fête. Mundy est en fâcheuse posture, accusé de vol et risquant des années de prison avec des preuves accablantes à son encontre, ce qui étonne jusqu’à Noah Bain.

L’histoire se termine sur un registre dramatique, où même Wagner ne pense plus à sourire. Il est un peu étrange que cet épisode soit si triste dans une série qui manie souvent l’humour alors qu’à l’époque personne ne savait que c’était les adieux de la belle Gia.

Anecdotes :

  • Gia Scala (1934-1972) faisait là son dernier tournage. Elle avait été un grand espoir d’Hollywood avec Tout ce que le ciel permet, Prenez garde à la flotte, L’étoile brisée, Le père malgré lui, Les canons de Navarone. Malgré son succès, elle était dépressive et fit une première tentative de suicide en 1958. Sa dépendance à l’alcool lui coûta sa carrière. A la télévision, on la voit dans Alfred Hitchcock présente,Voyage au fond des mers, Match contre la vie, Tarzan, Les règles du jeu et enfin cet Opération vol en 1969.

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15.  LA CICATRICE
(THE NAKED BILLIONAIRE) 

Scénario : Stephen Kandel. Réalisation : Norman Foster.

Résumé :

Al Mundy doit s’assurer qu’un milliardaire qui vit en reclus, Daniel Ryder, n’a pas été remplacé par un imposteur. Or, Ryder doit signer un contrat avec le Pentagone.

Critique :

Cette histoire fait immédiatement penser au milliardaire Howard Hugues qui vivait reclus, et dont l’histoire a été contée (de façon romancée) dans le James Bond Les diamants sont éternels. Cet épisode a été tourné deux ans avant, on y voit des scènes similaires (Mundy escaladant un ascenseur pour percer le mystère). Le thème a été aussi abordé de façon détournée dans Amicalement vôtre : la danseuse et Banacek : Souffler n’est pas jouer.

Encore une talentueuse beauté pour donner la réplique à Wagner : Sally Kellerman, lèvres en feu dans Mash. Mundy se montre ici très sentimental avec Nina/Sally Kellerman, une ancienne conquête.

Bien entendu, le spoiler de l’épisode est l’identité de Ryder. Le vrai serait mort, et pour l’identifier, il faut que Mundy photographie un détail, une cicatrice que l’homme possède à sa cuisse gauche.

Pas d’humour et beaucoup de suspense dans cet épisode. A mi-chemin, on craint un dénouement dramatique. Ce n’est pas une fausse impression, mais la fin est étonnamment bâclée et nous prive de toute émotion.

On peut reprocher à cet épisode d’oublier un peu le thème de la série (Al Mundy le voleur) pour voir un ersatz de James Bond. Dans la distribution, Peter Mark Richman se révèle assez brillant. Il est le méchant qui tire les ficelles en coulisses.

C’est un très bon épisode, mais la sortie de scène de Sally Kellerman est éludée, ce qui nous prive sans aucun doute d’une belle conclusion. On ne s’ennuie pas malgré plusieurs séquences dans les mêmes endroits, essentiellement la demeure de Ryder, l’ascenseur. Robert Wagner sait donner de l’épaisseur à son personnage en le rendant vulnérable. L’intrigue est solide et aurait mérité une conclusion moins hâtive, ce qui coûte la quatrième étoile à l’opus, excellent le reste du temps.

Anecdotes :

  • Sally Kellerman (1937-) a joué au cinéma dans Mash et l’étrangleur de Boston, à la télévision dans Les envahisseurs, Hawaii police d’état, Mannix.

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16. CHASSÉ-CROISÉ - 1RE PARTIE
(A MATTER OF GREY MATTER - PART 1)) 

Scénario : Tony Barrett. Réalisation : Jack Arnold.

Résumé :

Le pygmalion d’une starlette serait un dangereux ennemi à la solde de l’Est. La SIA s’associe aux services britanniques et français pour le mettre en échec.

Critique :

Nous sommes sur un plateau de tournage un peu caricatural, avec la starlette, Dodie, sans cervelle, le metteur en scène qui s’énerve, et des situations vues cent fois ailleurs. D’ailleurs, au premier abord, cela rappelle l’épisode du Saint Dalila a disparu.

Après la fade Opération Centaure, on a tendance à se méfier des épisodes en deux parties dans cette série. L’impression que le réalisateur « meuble » par de nombreuses scènes creuses destinées à rallonger le métrage est flagrante dès le premier quart d’heure.

D’ailleurs, sans doute conscient de la faiblesse du script, Robert Wagner a l’air de s’ennuyer. Don Knight retrouve le rôle de Bertie Turner qu’il tenait dans l’épisode 15 de la saison 1 Une affaire royale.

Joey Heatherton est certes fort jolie et sexy en Dodie DuBois, mais l’on trouve vite le temps long. L’ennemi est un certain Wolfgang (Paul Lukas), un vieil homme mécène de Dodie.

Don Knight est plus à l’aise dans les rôles de méchant. Malachi Throne en chapeau melon (l’épisode est censé se dérouler à Londres) frôle le ridicule. On espère un sursaut dans la seconde partie, car ce début est soporifique. Le téléspectateur est noyé de détails sur ce que détient Wolfgang, d’un intérêt très relatif. Il y a très peu d’action et beaucoup de bavardages. Les rebondissements sont téléphonés. Tout cela est bien décevant alors que Gene L. Coon est à la production, et qu’il a montré, quelques années plus tard, son talent dans L’homme de Vienne. Le scénariste Tony Barrett est en panne totale d’inspiration. Les quelques scènes d’action semblent artificiellement collées au reste pour sortir le spectateur de sa torpeur, mais s’intègrent mal au récit.

Avec le recul des ans, Opération Vol se révèle une série inégale. Quant aux épisodes en deux parties, le moins que l’on puisse dire est qu’ils ne sont pas une réussite.

Anecdotes :

  • Joey Heatherton (1944-) est surtout chanteuse, et a tourné 23 rôles pour le cinéma et la télévision. Au cinéma, elle a joué dans Le motel du crime, Rivalités, The ballad of Andy Crocker, Cry Baby, et a participé aux séries Le Virginien et Les espions.

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17.  CHASSÉ-CROISÉ - 2E PARTIE
(A MATTER OF GREY MATTER - PART 2)

Histoire de Tony Barrett. Adaptation : Gene L. Coon. Réalisation : Jack Arnold.

Résumé :

Le metteur en scène du film de Dodie a disparu et un certain Boris Bolchoi vient prendre la relève, tandis qu’Al Mundy recherche toujours Wolfgang.

Critique :

Il s’agit vraiment de deux épisodes distincts, puisque cette-fois, Gene L. Coon adapte l’idée de Tony Barrett, changement d’équipe rare dans les doubles épisodes. Un peu comme si le producteur s’était rendu compte du désastre et essayait de sauver l’entreprise du naufrage.

Le personnage de Runyon, un mafieux (Anthony Caruso) est mis en valeur dans ce second volet.

Le metteur en scène change dans l’histoire pour diriger la peu talentueuse Dodie. Boris Bolchoi – quel nom original ! – incarné par Leon Askin remplace Whitaker (Alan Caillou). Il y a un film dans le film, et ce nouveau metteur en scène venant sauver un film mal engagé nous renvoie à l’épisode lui-même.

Avec l’arrivée de Boris, un zeste d’humour vient se distiller dans l’histoire, nous arrachant quelques sourires. Londres reconstituée aux studios Universal est un désastre, et l’on comprend la production lorsqu’elle a décidé des tournages en Europe pour la saison 3.

Coon essaie de donner un peu de cohérence au script dans cette seconde partie, notamment en incluant les scènes d’action aux moments opportuns.

Joey Heatherton est moins présente dans son rôle de starlette idiote. On ne s’en plaint pas tant elle joue mal. Le scénario nous propose un nouveau méchant qui n’est autre que l’ex metteur en scène Whitaker. Pour épicer l’histoire, un traître est à découvrir dans les rangs de la SIA.

Jill Donohue, qui était plutôt transparente dans la première partie, remplace en agent américain la starlette comme personnage principal féminin.

Je me suis davantage intéressé à cette seconde partie. Il aurait fallu que Gene L. Coon refasse la première, ou condense l’ensemble en un seul épisode. Cela reste quand même un opus mineur. Toute la trame au sujet du frère de Dodie, un jeune garçon doté d’un QI de 192, Herbie (Barry Williams) est assez fastidieuse, c’est le point faible de l’histoire. On n’y croit pas une seconde. Dodie et Herbie ne peuvent être davantage dissemblables.

Dans le script, il y a d’autres incohérences, comme l’improbable « association » entre le dangereux mafioso et le gentleman cambrioleur. Une incursion dans les milieux du cinéma peu réussie pour Al Mundy, avec des personnages qui dégagent une absence totale d’émotions. Même si la seconde partie est meilleure que la première, on reste sur notre faim. Le défilé de méchants successifs à l’épilogue est de trop.

Anecdotes :

  • Al à propos de Dodie : « Moi, je lui trouve une présence »

    • Boris : « La statue de la liberté en a aussi ».
    • Al à Bertie : « Tu t’y connais un peu en trigonométrie ? »
      Bertie : « Je suis peu doué pour les langues ».
  • Jill Donohue (1940-) qui incarne l’agent Gabrielle a arrêté sa carrière après cet épisode, pour revenir en 1995 faire une apparition dans un des téléfilms réunion de Pour l’amour du risque avec Robert Wagner.

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18.  PATTE DE VELOURS
(CATSPAW)

Histoire de Joel Kane. Adaptation : Joel Kane et Glen A. Larson. Réalisation : Jerry Hopper.

Résumé :

Al Mundy doit voler la couronne royale de la Monica, mais après qu’on lui ai saboté les freins de sa voiture, il doit faire appel à un comparse.

Critique :

Deuxième des trois épisodes, après Quelle chaleur  et avant Made in Japan  dans lequel Sharon Acker incarne le docteur Edwina Hopkins.

Cet épisode fut rediffusé dans La Samedi à vous. Fernando Lamas a lui aussi joué trois fois dans la série, L’ange triste 5e de la saison 1, et Le grand tourbillon 16e de la saison 3 vu en 1973 en France, toutefois, à chaque apparition, il incarne un nouveau personnage. Cette-fois, il est Pepe Rouchet.

L’épisode est marquant avec le félin qui protège le joyau. Il hante longuement la mémoire du téléspectateur après vision.

Pourtant Patte de velours a mal vieilli. Lors des premières diffusions, 1971 et le 16 août 1975 dans Samedi est à vous, l’histoire épatait le spectateur. Le tigre qui garde la couronne, les voitures dont les freins sont sabotées façon début du film La mort aux trousses. Sommes-nous devenus moins naïfs, plus exigeants, mais l’épisode illustre a quel point la série est datée aujourd’hui. Voler une couronne dans une forteresse imprenable, avec deux voleurs hauts de gamme en lice, une jolie fille dans les coulisses, tout cela a un goût suranné. Le but de l’histoire est répétitif, c’est le même que celui de Casse tête chinois, la couronne royale de la Monica est la base de l’économie d’un pays menacé de coup d’état.

Le fait que Mundy tire une fléchette hypodermique sur le tigre pour sauver Pepe Rouchet n’étonne plus personne. Sans doute la série suivait elle trop la mode de son époque ce qui a entraîné le constat que nous la trouvions aujourd’hui désuète. C’est un spectacle agréable, mais qui vaut surtout pour la nostalgie, et l’on comprend que les programmateurs n’aient plus rediffusé la série.

Le spectateur devine à l’avance chacun des twists, et n’a donc aucune surprise. Il demeure cependant que c’est un épisode spectaculaire. Mais au vu des critères d’aujourd’hui, la nostalgie ne suffit pas. Dommage.

Anecdotes :

  • Sharon Acker a joué dans Les feux de l’amour et au cinéma dans Le point de non retour.

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19. FEU ROUGE
(BOOM AT THE TOP)

Scénario : Glen A. Larson. Réalisation : Paul Stanley.

Résumé :

La SIA demande à Mundy d’organiser une soirée de présentation de haute couture afin de récupérer un précieux microfilm volé par un pickpocket. Mais les choses prennent une tournure dramatique quand Robert Benjamin, qui transporte pour le gouvernement une mallette précieuse, et retranché dans une chambre de l’hôtel de Mundy, décide d’armer celle-ci. Le compte à rebours avant une explosion qui peut tuer cinquante personnes commence.

Critique :

On peut comprendre que les acheteurs de l’ORTF aient boudé cet épisode dans lequel se déroule un huis clos stressant mais pas toujours convaincant. Trois guest stars prestigieuses sont présentes : Barry Sullivan, Carol Lynley et Roddy McDowall, ce dernier se limitant à des apparitions et à un rôle d’alter égo de Mundy assez inexistant.

Si Barry Sullivan joue à la perfection, on ne peut en dire autant de Robert Wagner qui devant une intrigue censée faire monter l’adrénaline hésite entre décontraction et sérieux. Carol Lynley elle aussi cambrioleuse n’entre jamais vraiment dans son personnage, ce qui étonnant pour une comédienne de son talent.

Episode trop américain, avec dans son propre rôle le créateur de mode Luis Estevez (1930-2014). Un épisode situé dans le milieu de la mode sera autrement mieux réussi dans la saison 3, Haute couture. Celui de ce jour laisse à désirer, alternant de bonnes scènes de suspense avec un manque de cohésion. Il semble que seul Barry Sullivan prenne son rôle au sérieux.

En rat d’hôtel, voulant dérober l’une des créations d’Estevez, Carol Lynley peine à nous convaincre. Le scénario n’est pas foncièrement mauvais, mais elle n’est pas le personnage. Elle joue cependant mieux que MacDowall qui devient vite, malgré la brièveté de son temps de présence, insupportable.

Ce n’est pas un épisode sans humour, mais l’on peut dire que lorsqu’il surgit, il est inaproprié. Les seuls bons moments sont le déminage de la mallette par Mundy, qui tiennent d’un suspense de Sir Alfred.

Anecdotes :

  • Dans la saison 1, Noah Bain se montre souvent menaçant envers Mundy en lui parlant sans cesse d’un retour en prison. Depuis le début de la deuxième saison, Alexandre Mundy s’est émancipé et impose souvent ses quatre volontés. A l’épilogue de cet épisode, Bain signifie à son agent que ce temps-là est révolu.

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20.  LE TROU DANS LE MUR
(THE FUNERAL IS ON MUNDY)

Scénario : Stephen Kandel. Réalisation : Allen Reisner.

Résumé :

Un cambrioleur appelé l’électricien, travaillant pour l’Est, tient en échec la SIA. A Londres, Mundy est chargé de démasquer l’homme en se faisant passer pour lui afin de faire sortir le loup du bois.

Critique :

Nous ne sommes pas dans une série/feuilleton car les menaces de Noah Bain dans l’épisode précédent ne sont guère mises à exécution. Mundy conserve cette « liberté », cette autonomie arrogante qu’il a gagnée au début de la saison 2.

L’épisode se distingue par l’absence d’invités vedettes notables, si l’on excepte une apparition de John Williams, l’inspecteur Hubbard dans Le crime était presque parfait. Le script nous parle de l’Intelligence Service sans préciser s’il s’agit du MI5 (sécurité intérieure) ou MI6 (celui de James Bond). Mundy est chargé par Bain d’y effectuer un cambriolage.

Le ton revient au genre comédie. Alexandre se déguise, imite des voix, et  Robert Wagner semble s’amuser, plus à l’aise que dans des registres graves. Le scénario surfe tout de même sur une certaine naïveté. On prend ici les services secrets britanniques pour des gens pas très sérieux sur les mesures de sécurité, et se laissant facilement abuser. Au point que l’on se croit parfois dans Arsène Lupin.

Au bout d’une vingtaine de minutes, avec la mort de « L’électricien », le scénariste change son fusil d’épaule. Désormais, les russes veulent tuer l’imposteur, soit Mundy.

Une partie de l’opus est censée se dérouler à Liverpool (évidemment, nous voyons des archives filmées). Mundy devient une proie et doit vendre chèrement sa peau.

Un tueur du KGB, Goldman (Reggie Nalder) devient l’homme à abattre. L’épisode se transforme donc en duel entre lui et Al Mundy. Il faut avouer qu’alors, les choses traînent un peu en longueur. On avait un tout autre souvenir de cette série, et il faut constater qu’elle a mal résisté au temps. On a certes bien davantage de plaisir de retrouver Wagner en Al Mundy qu’en Jonathan Hart. Mais les scripts sombrent souvent dans la banalité.

Les coups de théâtre sont téléphonés, le téléspectateur devine tout à l’avance. Julie Newmar, la partenaire de Wagner, n’est pas à la hauteur. A la 30e minute, l’ennui s’installe. Pourtant, Goldman, le tueur, œuvrant dans l’ombre, devrait nous inquiéter, mais aucun climat de tension ne s’installe. Après plusieurs réussites, cette saison 2 se révèle inégale.

Le combat au corps à corps avec Susannah Sutton/Julie Newmar, digne d’une Avenger girl, nous sort de notre torpeur. C’est assez bien filmé. Mais le duel final est bien trop long entre Goldman et Mundy. J’ai vraiment hésité à mettre deux étoiles, la véritable note serait 1.5.

Anecdotes :

  • Les longues scènes de chasse à l’homme entre les deux tueurs sur fond de musique jazzy rappellent parfois Mannix.

  • Depuis le début de la série, c’est l’épisode qui comporte le moins de dialogues (très longue scène d’action sur fond musical).

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21. RAPPORT SECRET
(THE BARANOFF TIME TABLE)

Histoire de Carey Wilber. Adaptation : Carey Wilber et Mort Zarcoff. Réalisation : Michael O’Herlihy.

Résumé :

Avec comme couverture une riche héritière, Lori Brooks, Al voyage dans un pays d’Amérique centrale, Costa de Oro, où il doit dérober un rapport secret. En effet, un coup d’état communiste s’y prépare. Et ce devrait être le début d’une contagion à toute cette partie du continent.

Critique :

On envie ce veinard de Wagner de jouer avec Jessica Walter de Un frisson dans la nuit.

L’épisode est trop politique pour la série, on y parle de Lénine. Opération vol est avant tout un spectacle. On est d’autre part très déçu dans les vingt premières minutes du peu de présence de Jessica Walter.

Le scénario accuse des faiblesses. A trop évoquer la politique, l’ensemble devient lassant. Trop exubérant, le personnage de la fille du président nous exaspère et nous paraît artificiel. Mundy reprend vite ses activités de perceur de coffre-fort. Mais la première demi-heure nous permet déjà de savoir que ce ne sera pas un grand opus.

Les clichés sur l’Amérique centrale abondent. Mundy découvre que le rapport secret est de l’intoxication. Ray Danton incarne Ortega,  l’amant de Lori, dont Al n’est que le fiancé d’apparence. Tous deux sont en fait des ennemis de l’Amérique.

On ne sait plus, en raison des double-jeux, qui est qui. Trop de cartes sont brouillées. Entre réalisme et comédie, le ton juste n’est pas trouvé. Petit handicap, Ray Danton et Nico Minardos, qui incarne le policier Diego, se ressemblent, ce qui n’arrange pas la compréhension.

Aux trois quarts du film, on comprend que rien ne sauvera l’entreprise du ratage total. Kay Cole en fille du président Guttierez, Maria, joue faux. Elle passe de la jeune fille fofolle à une maturité peu crédible. Quand le script est mauvais, on ne peut attendre de miracles.

Une fois de plus, la série se détourne de son canevas pour lorgner vers Mission Impossible. Ce n’est pas du meilleur effet. Rythme lent et absence de suspense achèvent tout espoir de distraction. Jessica Walter, que diable es-tu allée faire dans cette galère ?

Un opus profondément ennuyeux et à zapper. Très mauvais choix de Renzo Cesana en président, car il est loin d’avoir le look de l’emploi.

Anecdotes :

  • C’est malheureusement l’unique apparition (totalement ratée) de Jessica Walter (1941-) dans la série. 

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22.  LE VIEUX
(ROCK-BYE, BYE, BABY)

Scénario : Mort Zarcoff. Réalisation : Seymour Robbie.

Résumé :

Al ne parvient pas à ouvrir un coffre-fort des années 20 et décide de demander de l’aide à un ex co-détenu. La SIA veut voler un registre appartenant à la Mafia.

Critique :

Dans la prude année télévisuelle américaine 1969, nous ne voyons rien lors d’un numéro de strip-tease. Le prégénérique nous propose le numéro sans nous montrer la fin. On le regrette d’autant plus qu’il s’agit de la belle Melody Johnson (vue dans l’épisode de Mannix : Dans les bois). L’épisode nous permet de retrouver des figures familières : Gavin MacLeod, époque où il jouait le cruel Beau sourire dans Hawaii Police d’état , il sera plus tard le capitaine de La croisière s’amuse ; Harold J. Stone célèbre pour ses rôles de gangsters notamment dans Les incorruptibles ou encore Edmond O’Brien célèbre pour L’homme qui tua Liberty Valance.

O’Brien incarne l’ex codétenu, Rocky McCauley, un as de la partie et le premier supérieur à Mundy depuis que la série a commencé. MacLeod interprète un Seymour sadique à souhait, tandis que Harold J. Stone retrouve son costume habituel de gangster en Manny Grayson. Le vieux retrouve ce savoureux mélange de suspense et de comédie qui fait les meilleurs épisodes de la série.

On est surpris que MacLeod ait pu un jour être choisi pour jouer le paisible capitaine Stubing quand on voit les rôles auxquels il était habitué.

Doté d’un très bon scénario, cet opus nous ravit et ne laisse au téléspectateur aucun temps mort. Et puis, cette incursion dans la mafia nous change des missions habituelles qui finissent par toutes se ressembler.

Anecdotes :

  • Dans cet épisode, Noah Bain rappelle à Mundy que leur association remonte à deux ans.

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23.  LA FAMILLE
(THE FAMILY)

Scénario : K.C. Alison. Adaptation : David P. Harmon et K.C. Alison. Réalisation : Joseph Sargent.

Résumé :

Depuis cinq ans, personne n’a pu rencontrer le milliardaire John B. Cannon, roi du pétrole  et dont les transactions au Moyen Orient au profit de l’Est inquiètent la SIA. Al Mundy réussit à s’introduire dans la maison en se faisant passer pour un marin atteint par un virus contagieux et qu’il faut mettre en quarantaine.

Critique :

Cet épisode est sans doute le plus connu des anciens téléspectateurs. Il fut en effet diffusé trois fois à une époque où ce n’était pas la pratique. Après une programmation en 1971, une rediffusion dans La Une est à vous le 29 juin 1974, puis à nouveau la même année un jour de grève.

A son insu, John B. Cannon (Cyril Delevanti)  livre son pétrole à l’URSS. Mais il est trahi par sa propre famille. Celle-ci est pittoresque : il y a la fille aînée, Andrea (Geraldine Brooks), le gendre Gerald (Gordon Pinsent), la cadette Laura (superbe Carla Borelli découverte dans un Mannix : Le talon d’Achille), la petite fille Shirley – qui n’accepte pas son vrai prénom de Charlotte - irrésistible de drôlerie et incarnée par Cindy Eilbacher.

La famille comporte la plus incroyable galerie d’allumés que Mundy ait jamais affrontée : le vieil homme en fauteuil roulant, richissime milliardaire à Howard Hugues mais qui évoque plus le docteur Armstrong des Cybernautes, le valet Miles à qui il suffit d’étendre la main pour vous broyer au choix le larynx ou la main et semble sorti tout droit de Frankenstein, la petite fille excentrique et adorable, enfant gâtée mais gentille qui demande à un adulte de jouer avec elle à des jeux d’enfants car elle est isolée par sa fortune, la fille du vieux qui trahit au profit des soviétiques, le mari mielleux Gerald (Gordon Pinsent ressemble beaucoup à Robert Culp), l’autre fille nymphomane que ce fou de Mundy repousse trop macho pour accepter d’être dragué, sans oublier le frère Paul, à moitié dégénéré et abruti (Michael Quinlivan) et le fameux chien loup Brutus, véritable cerbère qui réussira à véritablement effrayer le gentleman espion.

La maison de Cannon est remplie de dangers : coffre-fort protégé par une protection électrique qui réussit presque à envoyer notre héros ad-patrès, le chien Brutus qui manque le dévorer, le valet Miles qui a deux reprises le torture. Al Mundy va les affronter les uns après les autres et sauver sa vie avec une maestria étonnante. C’est l’antre de tous les dangers, avec un aspect paradisiaque, les bras de la splendide Laura/Carla Borelli, et un autre espace délirant et comique, l’autorité de la petite fille Shirley Charlotte.

On regrette de ne jamais voir la revanche de Mundy sur le valet Miles, auquel le cambrioleur promet de reparler des sévices qu’il lui a infligé.

Al Mundy est vite mis à jour par le vieux Cannon, mais ce dernier est totalement étranger à ce que Noah Bain lui reproche. Il est en fait trahi par quelqu’un de son sang. Cela reste néanmoins un personnage pittoresque, haut en couleurs dans ce scénario en or.

La famille est sans conteste un joyau télévisuel, avec une intrigue qui condense en cinquante minutes son lot de suspense et de folie. C’est toutes saisons confondues, avec De la part d’Alexandre, l’épisode le plus marquant de la série, celui dont on se souvient une fois qu’on a tout oublié d’Opération vol.

Anecdotes :

  • Cindy Eilbacher (1958-) reviendra dans Opération vol dans la saison 3, La petite princesse,  dans un rôle similaire d’enfant mûre avant l’heure.

  • Geraldine Brooks (1925-1977) est Honor Thompson, celle qui tire sur Robert Dacier et le rend paraplégique dans le pilote de L’homme de fer.

  • Laura Cannon à Al alias le marin Al Gregory : « Vous jouez avec les petites filles, il serait temps de jouer un peu aussi avec les grandes ».

  • Laura encore « Je suis étonnée Monsieur Gregory, je n’ai encore vu personne entrer dans une confiserie déserte et ne rien prendre avant de sortir ».

  • Nous apprenons dans cet épisode que Noah Bain servait à l’OSS pendant la seconde guerre mondiale, révélation faite par Cannon à Mundy ! Car malgré son infirmité, le vieil homme – un des plus puissants du monde – connaît tout le monde.

  • Carla Borelli (1942-) qui joue Laura, malgré des talents évidents, n’a pas fait carrière. Les mystères de l’ouest, Mannix, L’homme de fer, Quincy, Drôles de dames, Falcon Crest. Elle méritait une grande carrière, et ses apparitions au cinéma sont restées anecdotiques.

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24.  CONCOURS DE BEAUTÉ
(38-23-36)

Scénario : Elroy Schwartz. Réalisation : Tony Leader.

Résumé :

A la suite de l’assassinat d’un agent de la SIA, Al Mundy doit enquêter au sein du concours de Miss Nation Unies pour retrouver un micropoint volé.

Critique :

On s’attend à un épisode léger et c’est un film noir d’espionnage plutôt réaliste. Mundy flirte peu avec les miss, dont l’une est la voleuse du micropoint. Les filles n’ont pas des allures de miss, pour certaines trop âgées, pas assez belles. La coupable est trop rapidement identifiée (Mercedes Clio, Miss Grèce) pour que le suspense dure. Elle veut vendre à l’Allemagne de l’Est le précieux micropoint.

Les agents ennemis piègent la douche de Mundy, qui se fait passer pour un photographe, Zirco. Cela constitue un moment de tension important, car Mundy est en danger de mort sans le savoir. Mais le stratagème dure trop longtemps et fini par lasser le téléspectateur (à deux reprises, comme par hasard, Mundy doit renoncer à prendre sa douche).

Très loin d’égaler la qualité de La famille, cette terne histoire de vente d’un micropoint ne nous passionne jamais vraiment. La distribution n’est guère enthousiasmante, et les personnages caricaturaux. Noah Bain révèle trop vite son identité mettant son agent en danger.

J’ai trouvé que Nancy Kovack est infiniment moins convaincante en Penny Colbert, directrice du concours, que dans Les envahisseurs : action de commando.

Malachi Throne, qui décidera ne quitter la série à l’issue de la saison refusant de tourner en Europe est omniprésent, mais son personnage fait souvent doublon avec celui de Robert Wagner. Peu d’humour et beaucoup d’ennui, prouvant que cette série est vraiment inégale. On a surtout l’impression que le scénario a été écrit à la va vite.

Anecdotes :

  • C’est la première fois que l’on voit dans cette série Noah Bain se bagarrer.

  • Al Mundy donne un coup de poing à une femme, agent ennemi il est vrai.

  • Nancy Kovack (1935-) revient au sein de la même saison dans un autre rôle. Elle jouait dans On a volé le mort.

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25.  ÉCHEC
(THE GREAT CHESS GAMBIT)

Scénario : Glen A. Larson et Bruce Belland. Réalisation : Jeannot Szwarc.

Résumé :

Un bombardier B52 avec trois bombes à bord disparaît. Très vite, il y a une demande de rançon de la boîte noire.

Critique :

Episode qui lorgne du côté de 007 : la partie d’échecs au début semble sortie de Bons baisers de Russie et le scénario évoque étonnamment Opération Tonnerre. Mais les moyens financiers de la production ne permettent pas à la série de rivaliser avec la saga Bond.

Dernier épisode doublé en français de la saison 2, on trouve l’intrigue vraiment peu originale. Tout est tourné en studios, et la mise en scène ne fait guère illusion. La jolie fille de l’épisode meurt avant la fin du premier quart d’heure, et Nehemiah Persoff est un piètre ersatz de Vladek Sheybal, Kronsteen de Bons baisers de Russie.

On voit beaucoup trop de militaires pour un épisode d’Opération vol. C’est l’occasion de découvrir Robert Wagner en uniforme. Il est peu crédible en colonel, perdant sa malice habituelle. Véritable plagiat de James Bond, Echec aurait sans doute mérité une longueur plus conséquente (c’était là l’occasion de faire un épisode en deux parties).

Stuart Margolin, en alter égo du méchant, et qui deviendra un personnage récurrent de 200 dollars plus les frais rate complètement sa prestation et plus il cherche à ce que l’on prenne au sérieux, plus il est ridicule.

Le téléspectateur s’ennuie ferme. On lui promet monts et merveilles, et la réalisation plate et sans envergure déçoit. Pour remplacer le personnage féminin tué, un autre est introduit à la 25e minute, guère plus convaincant. Robert Wagner en colonel semble mal à l’aise, et souvent on se croit dans une autre série qu’Opération vol.

Absence totale d’humour, on se prend vraiment trop au sérieux dans ce James Bond du pauvre. La partie d’échec est interminable. Au bout de trente minutes, on se sent hors sujet. On a aussi le sentiment que la production a dépensé tout le budget qui lui était alloué. Bref, cette intrigue est un vrai désastre. En colonel Marina, Robert Wagner semble avoir changé de personnage et oublié Al Mundy.

Les scènes de plongée et de batailles sous marines sont vraiment de trop, cette fois c’est un plagiat d’Opération Tonnerre, sans les moyens en conséquence. Cet épisode ne respecte pas le cahier des charges de la série, où est Al Mundy le cambrioleur espion ?

Un épisode dont le titre français était prémonitoire.

Anecdotes :

  • Unique apparition de Nehemiah Persoff (1919-) dans la série.

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26.  MADE IN JAPAN
INÉDIT EN FRANCE

Scénario : Mort Zarcoff. Réalisation : George Tyne.

Résumé :

Al Mundy est envoyé au Japon avec le docteur Edwina Hopkins pour mettre en échec un groupe chinois qui fait un trafic de pistolets laser, et semble responsable de la disparition de deux agents de la SIA.

Critique :

Cet épisode semble avoir été conçu sur le principe du 15e de la saison 5 de L’homme de fer : Sans motif apparent. Japon de carte postale filmé dans les studios Universal, absence totale d’exotisme réel. Des espions chinois mais qui œuvrent au Japon (on se demande bien pourquoi) et préparent la destruction de San Francisco avec des pistolets laser qui contiennent du plutonium, le tout avec la complicité de deux agents en rupture de banc de la SIA.

C’est un miracle qu’ABC ait renouvelé la série, et en plus en lui permettant un tournage en Europe (Comme Madigan et L’homme de Vienne) après plusieurs épisodes vraiment ratés dans la saison 2.

Episode sans surprise, où l’intrigue se traîne sans jamais qu’aucun rebondissement nous tire de notre torpeur. C’est encore un opus où Al Mundy quitte l’habit de voleur pour devenir seulement agent secret. Beaucoup d’effets faciles (des petits robots jouets qui permettent aux héros de se tirer d’un coffre fort géant où ils vont mourir d’asphyxie), un Mundy mécontent que sa partenaire, une scientifique mais sans expérience d’espionne, se soit aventurée en terrain ennemi. Un traître de la SIA pas crédible une seconde, sans compter une foule de clichés (Le théâtre japonais, le méchant qui se fait hara kiri).

Bref, une saison qui se termine laborieusement. Très peu de bons épisodes dont l’excellent La famille. A trop vouloir copier James Bond, Al Mundy a un peu perdu son âme. Toutefois, il nous réserve de bonnes surprises dans la troisième et ultime saison.

Anecdotes :

  • Al Mundy déclare (nous sommes en 1969) que le laser a été découvert depuis cinq ans.

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OPÉRATION CENTAURE - 1RE PARTIE (HANS ACROSS THE BORDER - PART 1)

 

   

Saison 2Présentation

Opération vol

Saison 3



1. SATURDAY NIGHT IN VENICE
INÉDIT EN FRANCE



Scénario : Stephen Kandel. Réalisation : Jack Arnold.

Résumé :

Mundy vole à Venise pour la SIA une carte mémoire aux soviétiques. Il est alors empoisonné par une espionne du KGB et n’a que quarante heures à vivre. Les russes lui demandent de rendre la carte en échange d’un antidote.

Critique :

Episode sans aucun humour mais avec un suspense jusqu’à la dernière minute, tourné entièrement en décors naturels à Venise. Ayant refusé de suivre l’équipe pour le tournage en Europe, Malachi Throne a quitté la série au profit d’un nouveau chef de la SIA, Wally Powers, interprété par Edward Binns qui n’apparaît pas dans cet épisode.

On nous dépeint la SIA et le KGB comme aussi cruels l’un que l’autre. Pour sauver sa peau, Mundy ne pourra compter que sur sa ruse et faire un marché avec l’ambassadeur russe, Nikolaï Palinkin (Severn Darden), qui ne cautionne plus les méthodes de la guerre froide, à la différence du colonel Malkov (Michael Strong).

Le téléspectateur en a pour son argent : on lui fait la visite de Venise dans les moindres recoins, de préférence les plus connus, en montrant bien que l’équipe de comédiens a fait le déplacement. A ce titre, Opération vol en 1969 préfigure Madigan et L’homme de Vienne pour les tournages en Europe de séries us. Delia Boccardo manque un peu de conviction en espionne russe. On différencie l’humanité de l’ambassadeur et la cruauté du militaire. Du côté américain, Mundy fait face à un chef sans pitié, Dover (John Russell) qui refuse toute aide à son agent.

Bien entendu, on se doute que Mundy va s’en sortir, le tout est de savoir comment, car les quarante heures défilent et l’épée de Damoclès est de plus en plus prégnante sur le gentleman espion qui ici ne pense pas à folâtrer. Robert Wagner a totalement modifié son jeu pour le durcir. Il est en ce point totalement convaincant, à des lieues de sa future interprétation de Jonathan Hart de Pour l’amour du risque.

On regrette beaucoup que cet opus soit resté inédit en France. Il augure bien de la suite des aventures d’Al Mundy. Beaucoup de choses ici sont empruntées à James Bond : les scènes de casino, les poursuites et bagarres improbables, le héros qui échappe sans arrêt à la mort malgré tous les dangers.

Une saison 3 qui débute sur les chapeaux de roue.

Anecdotes :

  • Delia Boccardo (1948-) est une actrice italienne que l’on a vu notamment dans  Inspecteur Clouseau  (1968) avec Alan Arkin et Miracle à l’italienne (1971). Elle joue une espionne soviétique comme Daniela Bianchi dans Bons baisers de Russie. Autre similitude avec cette fois le roman de Fleming, l’empoisonnement à Venise par une espionne du KGB (non restitué dans le film de Terence Young).

  • Dans une réplique, Mundy fait une allusion à Joseph Staline : « Je vois… Staline est vivant et vit à Venise ».

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2.  WHO'LL BID 2 MILLION DOLLARS?
INÉDIT EN FRANCE

Scénario : Robert I. Holt. Réalisation : Jeannot Swarc.

Résumé :

Al Mundy, à Porto Ercole, en Italie, est pris pour un certain George, qui vient de voler du plutonium en Espagne. Il est enlevé.

Critique :

Episode à la distribution exceptionnelle, mais où le scénario ne suit pas toujours question qualité.

On se demande pourquoi Peter Sellers s’est dérangé, on le voit deux minutes dans le bureau d’un port maritime. On peut supposer qu’en octobre 1969, sa popularité était suffisante pour lui éviter de cachetonner de cette façon.

Paola Pitagora, à des lieues de son personnage de Lucia dans l’adaptation du classique d’Alessandro Manzoni Les fiancés  datant de 1967 mais diffusé l’après-midi en catimini en France pour les fêtes de fin d’année 1972, n’est pas très convaincante en personnage qui n’a pas froid aux yeux. On ne donnera pas son identité, c’est le spoiler de l’épisode. Disons que du pré-générique au dernier quart de l’opus, on la prend pour Jeanette Martine, une croqueuse de maris (elle en a ruiné trois) et elle incarne la petite amie de Mundy sur place.

Elle a de la concurrence avec une institutrice qui se trouve au mauvais endroit au mauvais moment, Varina, interprétée par la regrettée Nicoletta Machiavelli, au mieux de sa forme. Elle donne du tonus à cet épisode, dans lequel nous devons supporter l’horripilante Nike Arrighi en duchesse chef des espions. Pour mémoire, elle est la gitane dans l’épisode du Prisonnier : Many happy returns.

Tout le début est un véritable plagiat de La mort aux trousses. L’histoire se regarde sans ennui, mais le scénariste aurait pu mieux soigner sa copie. Sans les interprètes, en particulier Nicoletta Machiavelli, on s’ennuierait parfois.

Tourné en décors naturels, le téléspectateur n’est pas déçu. L’institutrice est bien aventureuse au détriment de la crédibilité. Mais dans l’ensemble, on passe un excellent moment.

Anecdotes :

  • Peter Sellers (1925-1980) fait une apparition éclair dans cet épisode.

  • Nicoletta Machiavelli (1944-2015) était une authentique descendante de Machiavel. Elle est devenue célèbre en France en 1973 avec le rôle d’Amalia dans le feuilleton  Les aventures extraordinaires du baron Von Der Trenck, série coproduite par la France, l’Italie et l’Allemagne. Connue au cinéma pour Navajo Joe, elle a arrêté sa carrière en 1983. Elle était devenue guide pour touristes à Seattle aux USA.

  • Paola Pitagora (1941-) a connu la célébrité en 1967 avec la saga historique Les fiancés. Elle tourne toujours.

  • Première apparition de Wally Powers, nouveau chef de Mundy, incarné par Edward Binns. Au cours de cette saison, Mundy fera encore allusion à son prédécesseur Noah Bain comme associé de Powers, mais Malachi Throne ne réapparaîtra pas dans la série.

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3.  THE BEAUTIFUL PEOPLE
INÉDIT EN FRANCE

Scénario : Glen A. Larson. Réalisation : Jeannot Szwarc.

Résumé :

A Capri, l’agent de la SIA Dumont est chargé de faciliter le passage du transfuge d’un général soviétique. Capturé par les russes, il est remplacé par un agent qui avec un masque prend son apparence et parvient à duper Al Mundy.

Critique :

J’ai failli mettre la note minimale à cet épisode tant il plagie Mission Impossible, utilisant à deux moments cruciaux le recours à des substitutions de visage par masques improbables. Si l’on est vraiment à Capri, Glen A.Larson ne s’est pas creusé les méninges pour nous proposer une intrigue qui tienne la route.

Le général soviétique a l’air très américain sous les traits de John Van Dreelen, mais Larson nous explique qu’il est déjà passé par la chirurgie esthétique pour ne plus être inquiété dans le cadre du programme de protection des transfuges.

En cruche invraisemblable, l’agent de la SIA locale, Maggie Philbin (Terry Garr) brûle la couverture de Mundy en lui criant ses qualités et fonctions lorsqu’elle l’accueille. Ce qui préfigure Rowan Atkinson des années plus tard dans Jamais plus Jamais. Cette « aide » est plus une calamité pour notre héros qu’autre chose. En abusant des déguisements et des duperies sur les identités, Dumont n’étant plus celui qu’il prétend être tout en conservant le même interprète, on se perd un peu.

Aucun comédien n’émerge de la distribution, en dehors de la gaffeuse Terry Garr dont les bourdes du personnage deviennent vite pesantes.

Le suspense final relève le niveau, mais l’épisode est très moyen.

Anecdotes :

  • Terry Garr (1947-) a fait carrière ensuite sous le nom de Teri Garr. Citons Rencontres du troisième type, Tootsie, Dumb and Dumber, Frankenstein Junior.

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4.  LE COFFRE DU CASINO
(THE GREAT CASINO CAPER)

Scénario : Glen A. Larson. Réalisation : Jack Arnold.

Résumé :

La SIA veut mettre hors d’état de nuire Eric Redman, qui blanchit dans un casino de faux dollars. Pour cette mission, Al demande l’aide de son père Allistair, avec lequel il est brouillé. Les Mundy proposent à Redman de cambrioler un casino et donner le butin en lires italiennes contre des dollars.

Critique :

Première des cinq apparitions du célèbre Fred Astaire en père d’Al Mundy. Cette trouvaille est géniale, tant le personnage d’Allistair est haut en couleurs. De plus, nous retrouvons ici Adolfo Celi, l’ennemi de James Bond, Largo, dans Opération Tonnerre, avec un personnage ayant une certaine prestance, Eric Redman, célèbre faux monnayeur.

Après une réconciliation obligée (Le père reprochant au fils de s’être fait prendre et d’avoir récolté dix ans de prison), l’épisode fait la part belle à la comédie d’espionnage. Allistair négocie avec la SIA un changement de statut pour son fils, qui pourra désormais refuser les missions dangereuses, sera rétribué. Tout cela est prétexte au comédien-danseur à des numéros éblouissants. La fin semble quelque peu bâclée, mais la mise en scène, le talent du duo Astaire-Wagner, l’alchimie qui s’établit immédiatement entre eux, nous ravit et nous fait oublier quelques faiblesses du script, d’autant plus qu’Adolfo Celi se montre un adversaire dangereux et à la hauteur des héros.

Robert Wagner se trouve presque en retrait tant Astaire et Celi se livrent à des joutes verbales de haut vol, et à un affrontement sans pitié. Le ton reste, avec l’arrivée de Fred Astaire, délibérément dirigé vers la comédie. Tout en acceptant la mission pour la SIA, Allistair Mundy soulage Wally Powers de son portefeuille ! D’autre part, Wally découvre dans la villa du père de nombreuses toiles célèbres volées et disparues !

Le cambriolage du coffre par les Mundy reste un morceau d’anthologie dans la série.

Cet épisode constitue un bon divertissement avec des moments de profonde allégresse, ce qui équilibre les choses juste avant le dramatique De la part d’Alexandre où l’on va sortir les mouchoirs.

Anecdotes :

  • Fred Astaire (1899-1987) apparaît au générique de début juste après Wagner.

  • Plusieurs scènes avec Adolfo Celi semblent un clin d’œil à Opération Tonnerre. Au casino devant la roulette, ou avec un fusil en bord de mer.

  • Mundy dit à son père travailler sous les ordres de deux anciens officiers de la police de New York, Noah Bain et Wally Powers et qu’ils l’ont fait sortir du pénitencier de San Jobal où il devait purger dix ans.

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5. DE LA PART D'ALEXANDRE
(FLOWERS FROM ALEXANDER)

Scénario : Glen A. Larson. Réalisation : Bruce Kessler.

Résumé :

Laurie James, agent de la SIA et amie de Mundy, a trahi par amour pour un agent soviétique, Nicholas, en volant des plans secrets. Dès lors, les services spéciaux américains donnent l’ordre de la tuer. Elle cherche protection auprès de Mundy.

Critique :

Dans le pilote, Senta Berger jouait le rôle de Claire Vickers. Elle devient un alter-égo dans cet opus, Laurie James, puisqu’elle connaît le voleur depuis des années. Al Mundy fait mention de sa première mission pour la SIA, ce qui évoque le personnage de Claire Vickers. Au cours de l’épisode, Mundy et Laurie font allusion à une liaison qu’ils ont eu, ce qui incite à penser que Laurie est en fait Claire Vickers.

Tourné en décors naturels à Rome et dans sa région, bénéficiant d’une distribution exceptionnelle (Venantino Venantini en Nicholas, Nigel Patrick en chef SIA), avec une musique romantique et triste façon Titanic ou Love Story composée tout exprès par  Lyn Murray qui nous laisse deviner le sort de Laurie (le titre anglais est d’ailleurs un spoiler puisque ce sont les fleurs que porte Al Mundy sur sa tombe), De la part d’Alexandre est sans conteste le meilleur épisode de la série.

Il montre aussi, dès octobre 1969, que les gens de la CIA ne sont pas des anges et ne valent guère mieux que leurs rivaux du KGB. Ceci quelques années avant Les trois jours du Condor. A l’époque, à la télévision américaine, Mission Impossible nous présentait encore les services spéciaux US comme « le camp du bien ».

La scène où Laurie et Mundy sont transportés sur un tracteur rempli de paille préfigure Amicalement vôtre de deux ans.

Nous avons affaire ici à une subtilité : Nicholas est certes de la partie adverse (Pays de l’est) mais il a un complice, Peter Sykes (Frank Latimore) au sein des plus hautes instances de la SIA. Pour pousser Laurie à trahir, Nicholas a joué sur la corde sensible. Il serait victime d’un chantage de son chef qui l’accuse de trahison sauf s’il soutire des renseignements à Laurie. Il s’agit du rapport d’une conférence secrète sino-soviétique.

On note que cette course poursuite ne manque pas de temps en temps d’humour, tant la complicité entre Senta Berger et Robert Wagner est évidente. L’épisode se présente comme une longue poursuite jusqu’au dénouement tragique. La fin à l’inverse de l’habitude est d’une immense tristesse. Les héros de séries gagnaient toujours (Mannix, Jim Phelps, etc) tandis que la fin de mission de Mundy se termine dans un cimetière.

Senta Berger, qui n’a pas fait une carrière éblouissante, joue ici de façon bouleversante. Dans le rôle des salauds, Frank Latimore et Venantino Venantini s’en donnent à cœur joie. Sykes a remis une enveloppe vide à Laurie, puis a lancé ses tueurs après elle. Il est le seul véritable traître.

Anecdotes :

  • Nicholas à Laurie : « Je suis marié avec une idéologie » (il s’agit évidemment du communisme). Il dit « le clan anti capitaliste ».

  • Laurie à Mundy : « Chaque être à son prix sur Terre, le mien est un bouquet de fleurs ».

  • Venantino Ventantini (1930-) a joué dans Les tontons flingueurs, Le Corniaud, La folie des grandeurs, Le grand restaurant, Flic ou voyou, L’extase et l’agonie.

  • Nigel Patrick (1912-1981) qui a notamment tourné La bataille d’Angleterre incarne ici M. Charles, l’un des chefs de la SIA.

  • Unique épisode de la série où l’on voit Robert Wagner pleurer.

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6.  THE BLUE BLUE DANUBE
INEDIT EN FRANCE

Scénario : Oscar Brodney. Réalisation : Bruce Kessler.

Résumé :

William Dover, l’un des supérieurs de Mundy à la SIA, est drogué et capturé par un espion hongrois. Mundy doit se rendre à Budapest pour le sauver.

Critique :

Liliane Montevecchi, en 1969, fait beaucoup plus que son âge, et l’on a du mal à la considérer comme la femme fatale qu’elle est censée être en danseuse tzigane et d’opéra, Tanya, séduisant notamment Mundy. Martine Beswick se cache derrière des lunettes affreuses en agent américain infiltré en Hongrie, Maria. Les scènes de torture de Dover sont conventionnelles aux films sur la guerre froide.

Cet épisode, tourné en studios, tranche avec ce qui nous a été proposé jusqu’ici dans cette saison.

Lorsqu’elle quitte son uniforme et ses lunettes de secrétaire de Tanya, Martine Beswick retrouve le charme qu’on lui connaît. La couverture d’Al Mundy est trop vite éventée, ce qui nuit au suspense. A la moitié du métrage, on comprend que cela ne sera pas un grand épisode, sans humour, sans éclats, rappelant les ratages des premières saisons. On devine d’avance que Mundy va faire s’échapper Dover, réduit par la drogue à l’état de légume. Les comédiens incarnant les méchants ont la tête de l’emploi jusqu’à la caricature. L’opus rappelle parfois le film Le rideau déchiré de Sir Alfred.

L’espion Jan Karolescu (Robert Elleinstein), l’homme qui a kidnappé Dover, possède une bague dangereuse qui lui permet d’une poignée de main d’empoisonner un adversaire. Mundy avec une coupe de champagne trouve le moyen d’esquiver la bague.

Afin qu’il ne parle pas, Mundy doit le cas échéant tuer Dover, il le fera s’évader après lui avoir procuré un antidote.

La fin de l’épisode, avec des ficelles plutôt grosses, les déguisements de Mundy, préfigure Arsène Lupin avec Georges Descrières dont la diffusion commencera deux ans plus tard.

Un épisode très moyen.

Anecdotes :

  • Dans le bureau de Dover, l’emblême de la fictive SIA est un condor, comme celui de la CIA.

  • 3e des cinq apparitions de John Russell en Dover dans cette saison.

  • Martine Beswick (1941-) est célèbre pour ses rôles de James Bond girl dans Bons baisers de Russie et Opération Tonnerre.

  • Cette-fois, pour des raisons évidentes, le tournage n’a pas lieu sur place, à la différence des épisodes italiens.

  • Liliane Montevecchi (1933-), danseuse, chanteuse, actrice française. On l’a vue au cinéma dans Bagarres au King-Créole et Le bal des maudits. Elle incarne la danseuse Tanya Varhos.

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7.  LES TROIS VIERGES DE ROME
(THE THREE VIRGINS OF ROME)

Scénario : Glen A. Larson. Réalisation : Jack Arnold.

Résumé :

Al Mundy doit protéger, pour le compte de la SIA, trois tableaux offerts par l’Italie aux Nations Unies. Il découvre que son père, aidé d’un certain Olivier Kent, veut les voler.

Critique :

Véritable dépliant touristique de Rome (gros plan sur Robert Wagner filmé au Colisée), cet épisode a le tort de tout miser sur la réalisation à partir d’un scénario embrouillé. Il m’a fallu revoir plusieurs fois l’opus pour le comprendre.

On s’étonne, dans une distribution essentiellement italienne, que l’on fasse un tel cas de la comédienne Cecilia Todeschini qui incarne la vulgaire et peu attirante Carla. Karin Dor, en Angela, agent local de la SIA, est infiniment plus séduisante, quoique revêche et froide comme un glaçon avec notre héros.

On regrette vraiment ce script embrouillé écrit à la va-vite car Victor Buono campe le méchant, Kent. Le voleur traqué qui se dissimule sous le pseudonyme de « la panthère », n’est autre que le père d’Al, Allistair.

Malgré la présence de Fred Astaire, on s’ennuie très vite. La production nous présente en permanence la facture des décors et même le plus naïf des téléspectateurs comprend que l’on tourne en décors naturels mais cela ne suffit pas à faire un bon film.

Les retrouvailles de Mundy père avec d’anciens complices qu’il n’a pas revu depuis vingt ans (soit 1949) constituent le seul moment où notre intérêt est capté. La police italienne est montrée sous son jour le plus ridicule (je ne suis pas certain que le pays en été conscient à l’époque).

Tout le reste est une succession de scènes souvent laborieuses (Mundy père est arrêté à deux reprises). Malgré Astaire, un épisode que l’on peut zapper. Il est certain qu’un tel opus n’a pas plaidé pour la mise en chantier d’une saison 4.

Lors de la première diffusion, Télé Poche mettait quatre étoiles à l’épisode, on se demande si ce n’est pas seulement pour la présence de Fred Astaire. Cela a considérablement vieilli et n’incite sans doute pas les programmateurs à rediffuser la série

Anecdotes :

  • Karin Dor (1938-) est surtout connue pour On ne vit que deux fois et L’étau.

  • Victor Buono (1938-1982) reste dans les mémoires pour son personnage de comte Manzeppi dans Les mystères de l’ouest et de Schubert dans L’homme de l’Atlantide.

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8.  PAYOFF IN THE PIAZZA
INÉDIT EN FRANCE

Scénario : Oscar Brodney. Réalisation : Gerd Oswald.

Résumé :

En Italie, Al Mundy qui a retrouvé Charlie, son alter-égo cambrioleuse, est pourchassé par le général Feng et ses sbires qui veulent mettre la main sur une américaine en fuite qui fut l’épouse du monarque de l’état d’où vient Feng.

Critique :

On retrouve ici un personnage de la saison 1, Charlie (Susan Saint-James), curieusement absente de la saison 2. Cette-fois, le scénario est bâti sur des bases solides, mais le tournage (censé avoir lieu en Italie et à Paris) a été entièrement fait aux studios Universal (on se croirait dans L’homme de fer). L’œil exercé du téléspectateur d’aujourd’hui (et une consultation sur Internet Movie Data Base qui le confirme) ne nous trompe plus. Les images d’archive d’Italie sont mal raccordées à ceux filmés en studio

C’est dommage car l’intrigue ne manque pas de piquant. Une américaine, veuve du roi assassiné d’un pays asiatique imaginaire, est en fuite, accusée par un militaire communiste décidé à prendre le pouvoir. Carla Borelli, qui revient après son rôle de Laura dans La famille (saison 2) est convaincante à souhait en reine en exil.

L’épisode hésite entre la comédie (les retrouvailles avec Charlie) et la violence (Mundy et son contact américain soumis à une torture avec des lanières de cuir qui les étrangle). Finalement, c’est la partie « violence » qui l’emporte.

David Opatoshu en général Cheng s’en tire avec les honneurs. Le royaume imaginaire de Khongar évoque la Birmanie. Al Mundy est ici un pur agent secret qui n’est jamais sollicité pour ses talents de cambrioleurs. Un épisode moyen.

Anecdotes :

  • Susan Saint-James reviendra dans son rôle de Charlie Brown dans l’épisode 21 de cette saison.

  • Carla Borelli (1942-) a arrêté sa carrière à la fin des années 80.

  • David Opatoshu (1918-1996) a joué au cinéma dans Exodus et Le rideau déchiré.

  • Soon-Tek-Oh (1943-) incarne l’un des gardes du général. On l’a vu dans le James Bond L’homme au pistolet d’or et la série Hawaii Police d’état.

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9.  LE ROI DES VOLEURS
(THE KING OF THIEVES)

Scénario : Glen A.Larson. Réalisation : Bruce Kessler.

Résumé :

Amnésique après une agression où son amie Deborah est enlevée, Al Mundy rejoint le roi des voleurs, un certain Max, en plein cœur de Rome.

Critique :

Rencontre avant l’heure entre Robert Wagner et Lionel Stander, une décennie avant Pour l’amour du risque. A noter, est-ce prémonitoire, que Stander s’appelle ici comme Max comme dans les aventures de la famille Hart.

Le ton de l’épisode est résolument dramatique. Privé de sa mémoire, Mundy redevient le voleur qu’il était et propose ses services à Max pour voler un bijou de grande valeur, l’épée de Saint Ange.

Deborah est la fille d’un candidat au sénat qui veut s’en prendre à la SIA. Cet aspect de l’intrigue devient vite ennuyeux, et l’épisode complet s’en ressent, dès que l’on quitte le contexte du vol de l’épée qui ramène Al Mundy à ses premières amours. Lionel Stander est à l’aise dans son rôle et parfaitement crédible.

On regrette beaucoup la fin de l’intrigue, qui recourent à des raccourcis qui désamorcent tout le suspense. Tout est bâclé, trop facile. L’épisode fut diffusé en France durant l’été 1973. Il a très mal vieilli. Ce qui nous passionnait jadis a pris du plomb dans l’aile.

L’humour, qui tardivement tente une approche dans l’épisode, tombe à plat.

Anecdotes :

  • L’épisode a été diffusé aux USA le 20 novembre 1969. Max montre un journal à Al Mundy en précisant que l’on est le 21 avril, mais l’année n’est pas précisée.

  • Lionel Stander (1908-1994) était Max dans Pour l’amour du risque.

  • Lex Barker (1919-1973)  fut le successeur de Johnny Weissmuller dans le rôle de Tarzan.

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10.  A FRIEND IN DEED
INÉDIT EN FRANCE

Scénario : B.W. Sandefur. Réalisation : Bruce Kessler.

Résumé :

Guido, chassé des USA, a voulu voler à Rome au clan mafieux Botirelli une cassette contenant des secrets. Mais s’étant fait prendre, il appelle à son secours Al Mundy.

Critique :

Voilà un épisode indiffusable aujourd’hui : l’action y est molle, le rythme lent, en témoignent le prologue et la fin où des scènes d’un cabaret de jazz meublent les lacunes de l’intrigue.

Si Henry Silva s’en sort plutôt bien en maffioso, le chanteur Frankie Avalon (interprète notamment de la chanson du film « Le sous marin de l’apocalypse qui inspira la série Voyage au fond des mers) aurait été mieux inspiré de rester derrière son micro, en idole de son temps. Il n’est pas crédible une seconde en Guido, jeune italien.

Il faut préciser que si l’épisode est censé se dérouler de Naples à Rome, tout est filmé dans les studios Universal, ce qui est une belle déception après les épisodes italiens en décors naturels sur place. L’intrigue est bavarde, et Mundy n’a pas de mission de la SIA.

La Peugeot 403 cabriolet utilisée par les malfrats ne peut être un hasard, c’est sans doute celle qui servira à partir de 1971 dans Columbo.

Je me suis ennuyé durant 49 minutes au point que j’ai à la fois compris le refus de l’ORTF d’acheter l’épisode, mais aussi l’annulation en fin de saison. On sent le scénario écrit à la va vite, sans cohérence. Robert Wagner se caricature lui-même et ce ne sont pas les allusions de la mafia à son père (Fred Astaire est absent) qui viennent sauver l’entreprise du naufrage.

Anecdotes :

  • Henry Silva (1928-) spécialiste des rôles de méchants, est connu pour La revanche du sicilien. On l’a vu aussi dans Match contre la vie (Mort d’un chef de bande). Il a fait carrière en Europe, surtout en Italie, dans des rôles de gangsters de la Mafia.

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11. UN MUR EN OR
(THE SECOND TIME AROUND)

Scénario : Glen A. Larson. Réalisation : Gerd Oswald.

Résumé :

Eric Redman, cornaqué par le KGB, a une revanche à prendre sur Mundy père et fils. Il reçoit pour mission de les tuer.

Critique :

On se demande pourquoi cet épisode apparaît en onzième position alors qu’il est la suite directe du Coffre du casino. Le téléspectateur a oublié l’intrigue du premier volet et se sent floué.

Tout d’abord, Glen A. Larson, sachant qu’il a au générique Fred Astaire et Adolfo Celi a tout simplement oublié décrire une histoire. Il a cru drôle de mettre en vedette Miss Prio, une vieille fille peu attirante (Alice Ghostley), comme personnage principal féminin. Alice est une comique inconnue dans nos contrées.

Cet épisode m’a particulièrement rappelé les plus calamiteux Arsène Lupin tournés en Europe (version Georges Descrières), qui se sont visiblement plus inspirés d’Opération vol que des romans de Maurice Leblanc.

Lors de la première diffusion sur la chaîne Une de l’ORTF, en juillet 1973, les téléspectateurs ont sans doute apprécié ce programme. Aujourd’hui, il a pris un coup de vieux atroce. On compte sur la seule présence de Fred Astaire pour captiver l’attention du spectateur pendant cinquante minutes.

Entièrement tourné en studios, l’opus montre vite ses limites. Le mur en or est constitué de lingots d’une valeur de deux milliards de dollars de l’époque. Tout le talent d’Al Mundy, pendant que son père Allistair joue au casino avec Eric Redman, va être, tel un David Copperfield de son temps, de le faire « disparaître ».

Bill Fletcher, un ersatz de James Coburn, incarne le tueur garde du corps de Redman, on suggère ici une sorte d’alliance entre aryens et soviétiques. Mais le ton délibérément dirigé vers la comédie fait naufrager l’entreprise.

A vouloir jouer sur la comédie et le suspense, l’épisode perd sur tous les tableaux. Les réparties de Fred Astaire/Allistair tombent à l’eau, alors qu’elles sont censées être du plus haut comique. Adolfo Celi joue une fois de plus Emilio Largo d’Opération tonnerre. Mais lorsque l’intrigue est aussi mince, il n’y a pas de miracle possible. C’est très mauvais, souvent saugrenu. La comique Alice Ghostley en rajoute en Miss Prio, qui traque le célèbre voleur « la panthère », rendant tous les personnages ridicules. Un épisode à fuir car si vous le regardez en premier, vous ne serez pas tenté (ou n’aurez pas le courage) d’en voir un seul autre de la série.

Anecdotes :

  • Cet épisode constitue la suite directe de l’épisode 4 de cette saison, Le coffre du casino.

  • Bill Fletcher (1922-) a la tête de l’emploi. Dès qu’on le voit, on pense à la série Les envahisseurs, et il en a tourné un épisode, La trahison.

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12.  THE OLD WHO CAME IN FROM THE SPY
INÉDIT EN FRANCE

Histoire de Sy Salkowitz et Jeannot Szwarc. Adaptation : Sy Salkowitz. Réalisation : Gerd Oswald.

Résumé :

La Chine a passé un accord avec la République Arabe Unie. L’Intelligence Service britannique dispose de cet accord sur une micro puce cachée dans un musée de Berlin Est qu’Al Mundy doit récupérer, après la mort d’un agent en mission.

Critique :

Cette intrigue typique de la guerre froide possède un titre qui fait référence à The Spy who came in from the cold (L’espion qui venait du froid). Al Mundy est visiblement déçu qu’on lui attribue une vieille dame anglaise comme partenaire au lieu d’une jolie fille. Deuxième épisode consécutif avec une old lady.

Cet épisode est trop politique pour passionner. On y parle de la situation au Moyen Orient, ce qui passe au-dessus de la tête du téléspectateur. L’association entre la lady anglaise, Mollie Taylor, et Mundy, est censée être drôle mais l’on s’ennuie très vite.

Violemment anticommuniste, avec portraits de Lénine et Brejnev chez l’attaché culturel du musée, personne ne s’étonne que l’intrigue se situe à Berlin Est alors qu’il est question de la Chine.

Elsa Lanchester en Mollie Taylor en fait des tonnes, et on se lasse très vite. L’intrigue est laborieuse et l’on regarde sa montre toutes les cinq minutes. Tout le glamour de la série semble s’être évaporé.

Entièrement filmé en studio, cet opus est un ratage. Le mélange humour guerre froide n’est pas réussi et tous les effets sont attendus. C’est une partie de cache-cache dans le musée entre les soviétiques et Mollie et Al. Berlin Est est visiblement filmé entièrement aux studios Universal ce qui nuit à toute crédibilité. Quand on pense que Malachi Throne a quitté la série refusant les tournages en Europe, on se dit qu’il a fait une belle erreur.

Mundy réussit à voler la micro puce, mais Mollie reste prisonnière. L’Intelligence Service s’y résigne, notre héros non.

La fin est sérieuse et pesante, sans aucune once d’originalité. Mollie va passer devant « le tribunal du peuple » avant d’être exécuté. Al Mundy en free-lance joue les Zorro pour la sauver.

Tout ceci est daté, ennuyeux. Personne ne regrettera que l’épisode soit resté inédit en France, il a un intérêt « historique » pour une guerre froide aujourd’hui bien lointaine.

En pur espion, Robert Wagner perd son humour et est infiniment moins talentueux qu’en cambrioleur. Les 49 minutes sont interminables, et l’on a quelque difficulté à imaginer que la même saison propose le meilleur (« De la part d’Alexandre », « Le scorpion ») comme le pire ici.

Toute la partie finale est prévisible et sans saveur. Scénaristes et réalisateur ont perdu tout leur brio ! On tente bien de revenir à l’humour à l’épilogue, Mollie disant aux agents soviétiques : « J’espère que nos échanges culturels ne pâtiront pas de ce petit épisode ». Mais devant cet épisode soporifique, le téléspectateur a changé de chaîne ou s'est endormi depuis longtemps.

Anecdotes :

  • Al Mundy, pour la première fois dans la série, fait allusion à sa mère.

  • Elsa Lanchester (1902-1986) a tourné dans « La fiancée de Frankenstein » et « Mary Poppins ».

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13.  THE LURE A MAN
INÉDIT EN FRANCE

Scénario : Sy Salkowitz. Réalisation : Barry Shear

Résumé :

De retour de sa mission en RDA (voir précédent épisode), Al Mundy est menacé par un certain Technicov pour kidnapper le chef de la SIA, Mr Jack afin de l’échanger contre un colonel soviétique prisonnier.

Critique :

Suite directe du précédent et calamiteux épisode, To Lure a man se déroule aux USA. Technikov pense que Mundy a volé en RDA les plans d’annexion de Berlin Ouest par l’URSS qui doit avoir lieu le mois prochain lors d’une attaque surprise (soit en janvier 1970).

Trop british, Wilfrid Hyde White est peu crédible en chef russe. Une belle erreur de distribution. Tina Sinatra n’a pas grand-chose à jouer à part la beauté de service. Le téléspectateur est désorienté de découvrir un chef de la SIA apparemment familier de Mundy, Mr Jack (Joseph Cotten), dont il n’a jamais été question. Cotten, qui avait joué dans un double épisode de la saison 2 Opération Centaure un général est allemand incarne ce Jack dans le premier épisode d’une trilogie dont seul l’opus La chanson du tueur (diffusé en septembre 1973 sur la première chaîne ORTF et rediffusé en mai 1975 sur Antenne 2) sera doublé. Il est plus crédible en chef des services spéciaux américains qu’en est allemand.

Néanmoins, jusqu’à présent, les supérieurs d’Al Mundy ont été Noah Bain, Wally Powers (saison 3) et un intermédiaire, William Dover. Cotten a plus l’air d’un bad boy que d’un chef de la SIA.

Peu d’action, une ambiance huis clos de théâtre filmé dans une chambre d’hôtel, beaucoup de bavardages, on atteint à peine les deux étoiles. C’était certainement passionnant à la fin des années soixante. Mais aujourd’hui, c’est difficilement regardable.

Anecdotes :

  • Wilfrid Hyde White (1903-1991) a joué dans Le troisième homme et Columbo : SOS Scotland Yard

  • Retour de Joseph Cotten dans un nouveau personnage, Mr Jack, qui reviendra deux fois : La chanson du tueur et Beyond a treasonable doubt.

  • Christina Sinatra, alias Tina Sinatra (1948-) est la fille de Frank et la sœur de Nancy du même nom.

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14. LE SCORPION
(THE SCORPIO DROP)

Scénario : William Bast. Réalisation : Robert Gist.

Résumé :

Un groupe d’astrologues pratiquant l’occultisme, la Casa Tarot, serait responsable du vol d’un micro-module du département de la défense, et du meurtre d’un agent de la SIA, Edward Carter. Sous l’identité d’un certain Adrien Mason, Al Mundy est invité à la cérémonie du solstice d’hiver.

Critique :

Incursion de l’espionnage dans le fantastique et l’épouvante, cet épisode, diffusé par l’ORTF en 1971 et Antenne 2 en 1975, a marqué les esprits par son aspect macabre, décelable dès le début par une musique digne d’un film d’horreur (signée Oliver Nelson), ses personnages hallucinés, mélange de la culture hippie et de l’occultisme le plus dangereux.

Olga Millard dite Mère Kali, qui dirige l’organisation occulte « l’ordre de la clé d’or », a une maison infestée de scorpions qui se trouvent dans un vivarium. Elle est complètement folle, bonne à enfermer, et se prête à des cérémonies occultes avec des envoûtements, des sacrifices humains. Son neveu qui veut hériter se garde bien de l’envoyer à l’asile, d’autant plus qu’il vole les micro-modules du département de la défense américaine pour les revendre.

Ce qui déconcerte dans cet épisode, où foisonnent les adeptes camouflés de cagoules digne du Ku Klux Klan, c’est le fait qu’Al Mundy s’échappe mais que les cinglés de la Casa Tarot continuent à sévir. Fait particulièrement singulier qui va de pair avec l’aspect inhabituel de la mission d’Al Mundy.

La tante Olga (Gale Sondergaard) est toujours accompagnée d’un cerbère peu amène nommé Bruno (William Chiles). Une fille qui veut se venger du vrai Mason, dont Mundy a pris l’identité, Angela (Brenda Benet). Elle va menacer la vie de notre héros avant de se rendre compte de son erreur.

L’épisode qui date de décembre 1969 surfe sur la vague de films d’épouvante parlant des s ectes comme « Rosemary’s Baby ». C’est sans doute la mission la plus hors norme de Mundy, plongé dans le folklore qui sera repris quelques années plus tard dans le James Bond Vivre et laisser mourir, même si ici, il n’est jamais question de cérémonies vaudou.

Aujourd’hui, le cinéma et la télévision nous ont offert tant de films d’horreur que ce scorpion nous paraît bien anodin. Lors de sa première diffusion française, il constituait ce que la télévision américaine aux heures de grande écoute pouvait proposer de plus effrayant.

Anecdotes :

  • Brenda Benet (1945-1982), qui fut l’épouse de Bill Bixby (Le magicien, L’incroyable Hulk) s’est donnée la  mort après le décès lors d’un accident de ski de leur unique fils Christopher.

  • Le taxi jaune conduit par une adepte de la Casa Tarot à la fin de l’épisode semble indiquer que l’on se trouve à New York.

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15.  HAUTE COUTURE
(NICE GIRLS MARRY STOCK BROKERS)

Histoire de Byron Twiggs. Adaptation : Norman Huddis. Réalisation : Barry Shear.

Résumé :

A Paris, dans un salon de haute couture, une jeune femme modèle, Yvonne, agent de la SIA, est retrouvée assassinée. Le salon de couture Trion sert de couverture à des agents russes. Al fait la cour à la colotaire de la défunte, Sharon, une photographe.

Critique :

Dernier épisode présenté en France en septembre 1973 (l’ORTF semble avoir eu bon goût dans le choix des épisodes de cette troisième saison inégale), Haute couture a été tourné à Paris.

Doté d’une bonne distribution et d’un scénario bien structuré, l’épisode est tout à fait ce que l’on attend dans le cadre de cette série.

Sans être exceptionnel, l’épisode marque longtemps après l’avoir vu, notamment la crise d’hystérie du couturier Paul Trion (Geoffrey Holder qu’en 1973 les français allaient découvrir au cinéma dans le premier James Bond avec Roger Moore) envers un modèle qui ne lui semble pas digne de figurer dans sa maison.

Après To lure a man, on retrouve George Murdock en Devon (ne pas confondre avec Dover), en chef de la SIA, un subalterne de Mr Jack.

Michele Carey correspond aux personnages de belles créatures sans cervelle qui ne choquait pas à l’époque. Holder est parfait en méchant, crédible et menaçant à souhait. Son rôle est bien plus développé que dans le Bond et il nous permet de nous montrer l’étendue de son talent. Il a le même rire qu’en baron Samedi.

 Le réalisateur semble avoir privilégié les scènes d’intérieur pour nous mettre plein la vue avec le salon de couture.

Le ton juste est trouvé entre suspense et comédie. Cela fait plaisir de retrouver Al Mundy au mieux de sa forme et un Robert Wagner parfaitement à l’aise dans le rôle en voleur. En faire un espion de la guerre froide n’est pas une réussite, lorsque les scripts sont trop sérieux.

Autre scène marquante : lorsque Sharon et Al sont prisonniers dans la chambre froide.

La scène du défilé final aux lumières psychédéliques distille un parfum typiquement sixties.

Anecdotes :

  • Geoffrey Holder (1930-2014) était le baron Samedi dans Vivre et laisser mourir.

  • Michele Carey (1943-) a joué dans Les mystères de l’ouest, Mission Impossible, L’homme qui tombe à pic, Des agents très spéciaux, L’homme de l’Atlantide, Starsky et Hutch.

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16. LE GRAND TOURBILLON
(THE STEAL-DRIVING MAN)

Scénario et réalisation : Glen A. Larson.

Résumé :

Al Mundy lors d’une course automobile doit récupérer des documents secrets sur un missile nucléaire. Pour cela, il doit prendre part en qualité de coureur  à la compétition pour pouvoir voler les documents.

Critique :

Dans cet épisode italien, mais situé par le scénario dans la principauté imaginaire de Cordona, diffusé en plein mois d’août 1973 en France, Al Mundy est contraint de jouer les coureurs automobiles pour infiltrer un réseau d’espionnage.

Fernando Lamas (connu notamment pour Match contre la vie où il tenait un rôle récurrent  après une carrière au cinéma dans des films comme La veuve joyeuse ou Le monde perdu)  rappelle assez Riccardo Montalban, au point que je les confonds parfois.

Le clou de cet opus est la scène de course automobile sous la pluie, ou bien évidemment, Robert Wagner (que l’on voit dans des plans rapprochés) n’est pas au volant. C’est un épisode qu’il faut voir avec un peu d’indulgence, étant donné qu’il s’agit de la télévision telle qu’on la concevait en 1970. L’ensemble rappelle parfois un peu Le Saint avec Roger Moore.

Bien entendu, Mario Andretti, véritable coureur, gagne l’épreuve. Dès que les scènes d’action (en l’occurrence de course de formule 1) s’arrêtent, notre intérêt faiblit. L’histoire n’est pas suffisamment bien écrite.

Fernando Lamas, beau garçon mais comédien limité, peine à nous faire croire à son personnage de Paolo Monteggo, qui n’est jamais menaçant. La deuxième partie de l’épisode semble avoir abusé des scènes de studio. Cette-fois, le raccord images d’archives/scènes de studio est évident. L’opus perd alors énormément en qualité. Cette partie lui permet d’atteindre tout juste les trois étoiles.

Mario Andretti vole la vedette à Robert Wagner, étant par la force des choses plus crédible, et pour cause, en champion de formule 1. Renzo Censana, qui incarne le président de Cordona, est encore moins convaincant que Lamas. Opération vol fut le dernier tournage de ce comédien italien décédé en 1970, l’année de diffusion aux USA.

La fin faisait illusion autrefois, mais a un peu vieilli. La réalisation de Glen A. Larson marque le pas.

Anecdotes :

  • Le champion automobile Mario Andretti joue son propre rôle. En revanche, l’autre coureur vedette, Jackie Taylor, est interprété par le comédien Greg Mullavey.

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17.  LES DOIGTS DE FÉE
(TOUCH OF MAGIC)

Scénario : Oscar Brodney. Réalisation : Gerd Oswald.

Résumé :

Al Mundy vient en aide à Bessie Grindel qui croupit dans un hospice de personnes âgées. Il lui demande de l’aider pour un de ses nouveaux coups : le vol d’une collection de diamants à Majorque.

Critique :

Victime de la programmation anarchique de l’ORTF, Les doigts de fée fut diffusé en octobre 1971 parmi des épisodes de la saison 2.

Après Fred Astaire, Wagner côtoie une autre grande gloire d’Hollywood, Bette Davis. Le script est un prétexte pour nous permettre d’assister à de magnifiques joutes verbales entre les comédiens. Malgré la différence d’âge, Mundy n’apparaît jamais comme une sorte de gigolo flatteur. La sincérité de notre héros n’est jamais prise en défaut.

Malgré un début qui aurait pu inciter à penser à un opus dramatique, le ton est vite à la comédie. La réussite de cet épisode montre à quel point la saison 3 est inégale.

Le scénario, après tant d’épisodes où le sujet de la série a été détourné vers une banale avalanche d’histoires d’espionnage de la guerre froide, revient au gentleman cambrioleur. Pour éviter tout scrupule au spectateur, le volé est un ancien nazi.

 Bette Davis ne peut s’empêcher de voler la vedette à son partenaire. Elle joue vraiment très bien.

Mundy pensait avoir retrouvé son passé et sa liberté d’action, mais Wally Powers et la SIA se mêlent de la partie. On ne s’ennuie pas une minute. On aurait préféré assister à un vol en duo avec Bessie, mais Powers lui attribue une mission contre les intérêts des pays de l’Est, une fois de plus, qui ont de sombres projets pour s’implanter à Majorque.

Bessie réussit à voler le célèbre bijou « Le roi de Kimberley » à Carlo Rubano qui fut son galant. Elle a retrouvé la forme. Même si elle met Al Mundy dans une situation délicate, le ton reste à la détente et à l’humour. La fin tourne à la grande farce.

On regrette que tous les opus de cette saison ne soient pas de cette qualité.

Anecdotes :

  • Bette Davis (1908-1989) est célèbre pour  L’insoumise, Une femme cherche son destin, Eve, Qu’est-il arrivé à Baby Jane ?

  • Al Mundy avoue avoir été amoureux de Bessie.

  • L’épisode se déroule durant le nouvel an. Il a été tourné aux studios Universal et non à Majorque.

  • Maurice Marsac (1915-2007), acteur français ayant fait carrière à Hollywood, a joué dans les trois épisodes français de The New Avengers. Il incarne Carlo Rubano, ancien flirt de Bessie.

  • Le personnage de Carlo Rubano est parfois appelé Carlos dans la VF.

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18.  LA CITÉ DE LA FORTUNE
(FORTUNE CITY)

Scénario : Sy Salkowitz. Réalisation : Barry Shear.

Résumé :

Après un accident automobile, Al Mundy perd conscience dans une petite ville appelée Fortune City. Sa passagère, Mona, a disparu, et aucun témoin ne l’a vue. Tout le monde prétend que Mundy était seul.

Critique :

Je ne connaissais pas cet épisode à la tonalité dramatique (par rapport au précédent), même s’il a été doublé. Il vaut surtout pour la présence des guest-stars, Stephanie Powers et Broderick Crawford. On se croit dans un western, avec des décors typiques du genre, faits évidemment aux studios Universal.

La tension s’installe avec la mystérieuse disparition de Mona (Stéphanie Powers). Malgré cela, on s’ennuie quelque peu. Le script aurait pu être utilisé pour n’importe quelle série policière de l’époque.

Mundy finit par retrouver Mona qui est retenue prisonnière pour avoir vu ce qu’elle n’aurait pas dû voir : trois hommes se préparent à détourner un essai atomique pour provoquer une catastrophe.

Neuf ans avant le début de Pour l’amour du risque, le couple Powers-Wagner est à l’œuvre, avec une Stéphanie qui joue sérieusement et pas comme l’idiote Jennifer Hart.

Deux gros bémols à cet épisode : les méchants ne sont pas crédibles une seconde, et nous évoluons dans un décor claustrophobe, à l’image bien trop obscure.

L’épisode sombre dans une certaine banalité avec une fin prévisible, et l’on a le sentiment que le scénariste ne s’est pas creusé la tête pour nous offrir une bonne intrigue digne de la série.

Anecdotes :

  • Broderick Crawford (1911-1986) a joué dans Il bidone de Fellini.

  • Stephanie Powers (1942-) est célèbre pour Annie, agent très spécial, Pour l’amour du risque, L’amour en héritage.

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19. SITUATION RED
INÉDIT EN FRANCE

Scénario : Glen A. Larson. Réalisation : Joseph Sargent.

Résumé :

Un officier de l’armée américaine a une réaction paranoïaque après avoir  été drogué et risque provoquer la 3e guerre mondiale.

Critique :

Voici un épisode que la France a bien fait de ne pas acheter. Dès les premières images, on comprend qu’il s’agit d’une intrigue conventionnelle d’espionnage vue mille fois ailleurs, et que l’on va s’ennuyer.

Le gros problème de cet opus est qu’il se prend terriblement au sérieux. Oublié la décontraction des cambriolages d’Al Mundy. On évolue dans le milieu militaire. Les scènes où apparaît Robert Wagner face à un Earl Holliman dément collent très mal ensemble. L’épisode évoque parfois la crise des missiles de Cuba de 1962.

Le spectateur décroche très vite. L’aspect « documentaire » de nombreuses scènes est rébarbatif. La réalisation en studios s’avère une catastrophe car le budget n’est pas à la hauteur de ce que l’on veut nous montrer.

Perdu dans ce fatras, Robert Wagner a bien du mal à tirer son épingle du jeu. Les images noir et blanc de l’écran de contrôle rendent l’esthétique de l’ensemble navrant.

L’abus d’images d’archives (stock shot) est évident. Wagner est contraint de jouer les James Bond improbables face à un officier dément.

L’absence totale d’humour surprend vraiment dans le cadre de cette série. Les scènes montrant les pilotes rappellent Les chevaliers du ciel.

Un des plus gros ratages de la série, et l’on ne comprend pas que la même saison nous offre parallèlement des épisodes haut de gamme. C’est assez anachronique.

On s’ennuie ferme là où le suspense est censé nous captiver. Une saison inégale qui explique l’annulation de la série.

Anecdotes :

  • Earl Holliman (1928-) était le partenaire d’Angie Dickinson dans Sergent Anderson.

  • Barry Sullivan (1912-1994) était le milliardaire Jordan Bradock dans L’immortel.

  • La musique stressante de l’épisode Le scorpion est réutilisée ici.

  • Dans la bande son, on entend une chanson de Gilbert Bécaud, Je t’appartiens, dans sa version américaine Let it be me.

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20.  LA CHANSON DU TUEUR
(TO SING A SONG OF MURDER)

Scénario : Norman Huddis. Réalisation : Barry Shear.

A noter : le coffret DVD propose la version originale sous-titrée, alors que cet épisode a été doublé et diffusé deux fois en France (1973 et 1975)

Résumé :

Al Mundy est bouleversé par la mort dans un accident d’avion de la chanteuse noire Marilyn Lee qui était mêlée à une affaire d’espionnage. Mr Jack a demandé à Mundy de protéger la vie du président de la Rugarie qui veut conclure un accord de paix avec les USA.

Critique :

Episode qui avait déconcerté les téléspectateurs français lors de la première diffusion dans la mesure où il nécessite une grande attention, disposant d’une intrigue complexe aux frontières du fantastique.

Marilyn Lee la chanteuse-guitariste est-elle vivante ou morte ? Les premières images sous la pluie (une scène d’enterrement) ne sont pas habituelles dans la série. L’atmosphère est glauque.

Le groupe pop dont il est question s’appelle la cinquième dimension, et bénéficie d’une grosse promotion. Les chansons sont omniprésentes (et même un peu trop) dans l’épisode. Entre les passages chantés, les flash back souvenirs de Mundy, on est un peu perdus. Marilyn Lee était mêlée à l’affaire en cours, victime d’un chantage pour aider à tuer un président d’un pays de l’est favorable à l’Amérique. Rugarie Bulgarie ?

Malgré la « mort » de Marilyn, nous la voyons interpréter avec son groupe plusieurs morceaux, dans les souvenirs d’Al Mundy, qui prennent une bonne partie du temps imparti à l’épisode.

Robert Wagner nous surprend par ses silences. Un passage involontairement comique lors des « retrouvailles » entre la morte et le héros est dans la réplique de Marilyn : « Al, je suis désolée, après ma mort, je n’ai trouvé aucun endroit pour vivre ». Elle s’est cachée dans l’appartement de Mundy.

A vouloir faire trop compliqué, La chanson du tueur perd le spectateur en chemin. On s’ennuie vraiment à la fin de l’épisode. Les dernières minutes tentent de renouer avec le suspense.

Comme lors de ses deux diffusions françaises, la vision en DVD de cet opus m’a laissé un peu sceptique.

Enfin, pour 49 minutes, les passages chantés sont bien trop nombreux. Deux étoiles, cela ne mérite pas davantage.

Anecdotes :

  • 2e des trois épisodes où Joseph Cotten incarne Mr Jack.

  • Marilyn McCoo (1943-) fut chanteuse dans le groupe The 5th dimension et actrice dans le soap Des jours et des vies.

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21. THE SUZIE SIMONE CAPER
INÉDIT EN FRANCE

Histoire de William Bast. Adaptation : William Bast et Oscar Brodney. Réalisation : Don Taylor.

Résumé :

Wally Powers demande à Mundy de retrouver un tableau de Matisse au dos duquel sont écrits, au rayon X, les noms de douze nazis recherchés. Le tableau appartient à une amie de Wally, Suzie Caper, qui fut sa coéquipière pendant la seconde guerre mondiale et est devenue chanteuse à succès.

Critique :

Finis les tournages en Europe, les fonds doivent manquer ! Les décors sont facilement reconnaissables : les studios Universal, on se croirait dans L’homme de fer. Nous sommes censés être en Italie, Saint Paul de Vence et à deux pas de Monaco.

On voit davantage Wally Powers/Edward Binns qu’à l’habitude.

Un faux lord, Harry Fulham (Murray Matheson), veut voler le tableau que convoite la SIA. Le comédien est brillant comme d’habitude, avec beaucoup de classe. Il aurait pu aisément jouer le père de Mundy si Fred Astaire n’avait pas eu le rôle.

Les retrouvailles entre Charlie Brown et Al Mundy sont verbeuses et on se surprend à s’ennuyer. Mais le pire est la tentative de renouer une romance entre Wally et Suzie. On se met à regarder sa montre. D’autant que Jane Weintraub qui incarne Suzie n’est pas une véritable comédienne (4 rôles) mais une chanteuse.

Trop de bavardage au détriment de l’action, une intrigue mal construite, font de cet épisode un naufrage. On le déplore pour Susan Saint-James dans son personnage fétiche de Charlie Brown. Le filon Opération vol montre des signes d’épuisement.

Voilà une série dont il vaut mieux garder le souvenir avec nostalgie que la revoir en 2016. Lorsque Mundy et Wally se déguisent en bonne sœur, dans ce scénario ni fait ni à faire, on tombe dans le grotesque.

J’aurais préféré dire le plus grand bien de cette série, mais le temps est parfois cruel. Par comparaison, les épisodes noir et blanc du Saint ont bien mieux vieilli.

Anecdotes :

  • Susan Saint-James fait sa quatrième et dernière apparition en voleuse Charlie Brown, et cinquième avec le pilote où elle tenait un autre rôle.

  • Réutilisation de la musique effrayante de l’épisode Le scorpion dans le pré-générique et à la 39e minute de celui de De la part d’Alexandre.

  • Murray Matheson (1912-1985) était Felix, le bibliothécaire informateur de Banacek.

  • Née Florence Currier, Jane Weintraub (1924-) est une chanteuse pour laquelle Charles Trénet composa des titres. Elle a fait carrière de 1948 à 1973, chantant devant divers présidents : De Gaulle, et pour cinq présidents américains de Kennedy à Jimmy Carter. Choisissant comme nom de scène Jane Morgan, elle est souvent confondue avec une chanteuse homonyme.

  • On entend dans la scène finale L’hymne à l’amour d’Edith Piaf à l’accordéon.

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22.  LA PETITE PRINCESSE
(AN EVENING WITH ALISTER MUNDY)

Scénario : Glen A. Larson. Réalisation : Jack Arnold.

Résumé :

Alistair Mundy veut enlever une jeune princesse de onze ans et pour cela utiliser un cirque. Un général veut faire un coup d’état dans un petit royaume et le père veut que sa fille soit mise à l’abri.

Critique :

Lors de la première diffusion française (quatrième de la troisième sélection ORTF le vendredi soir août 1973), cet épisode avait obtenu une mauvaise critique dans Télé Poche : une étoile (sur trois). La présence de Fred Astaire au générique ne dissimulant pas un script anémique.

Dès le début, cette histoire qui se déroule dans le monde du cirque et plus précisément des clowns semble ennuyeuse. Ce n’est pas une mission de la SIA. Glen A. Larson a dû se dire que la seule présence de Fred Astaire suffirait à captiver le public. Grosse erreur. L’intrigue est caricaturale, se déroulant dans une principauté d’opérette, avec en méchant un général, un Gavin McLeod barbu pré-La croisière s’amuse rappelant le sinistre Beau Sourire dans les premiers Hawaii Police d’état.

Tout sent l’improvisation. Alistair se substitue à la SIA qui se raccroche en cours de route, par le biais de Wally Powers, à la mission.

Ce qui est pénible dans cet épisode, c’est la gamine, Cindy Eilbacher qui incarne la princesse Carlotta, reprenant presque à l’identique sa prestation de la petite Charlotte dans le magnifique épisode de la saion 2 La famille.

Nos héros déguisés en clowns sont ridicules. Le reste de l’opus est laborieux et on se demande ce que Fred Astaire est venu faire dans cette galère.

La fuite de la princesse doit avoir lieu durant sa fête d’anniversaire, où le cirque Funello. Cela ressemble davantage à une série pour enfants qu’à une série d’espionnage.

Ce qui était médiocre lors de la première diffusion française de 1973 ne s’est pas amélioré. Les numéros de clowns multipliés à l’infini lassent. On ne peut donc pas ici évoquer un mauvais vieillissement de la série.

Anecdotes :

  • Gavin McLeod (1931-) était le capitaine Stubing dans La croisière s’amuse.

  • Dernière apparition de Fred Astaire dans la série.

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23.  A TREASONABLE DOUBT
INÉDIT EN FRANCE

Scénario : Norman Hudis. Réalisation : Barry Shear.

Résumé :

Al Mundy est accusé de trahison par la SIA au profit d’un agent de l’est, Nico Cranodj. Interrogé par une commission spéciale, il s’évade. Mr Jack donne l’ordre de tirer à vue.

Critique :

On retrouve dans cet épisode Mr Jack/Joseph Cotten. Le procès de Mundy semble assez réaliste (Il est passé à tabac). Nous sommes dans l’espionnage « sérieux » façon John Le Carré et très loin de l’atmosphère du pilote de la saison 1 qui lorgnait vers F comme Flint ou James Bond.

Marcia Narden (Ahna Capri) travaillant pour la SIA ne veut pas aider notre héros, mais changera d’attitude vers la fin.. L’atmosphère est sombre. Nous sommes à l’opposé de l’opus précédent avec le cirque.

L’intrigue est classique et vue mille fois ailleurs. Espionnage et suspense. On apprécie les scènes à l’ambassade de Karénia, pays imaginaire derrière le rideau de fer. Al Mundy redevient cambrioleur et la réalisation secoue le spectateur qui ne risque pas tomber dans la léthargie. L’épisode montre à quel point la série est inégale d’un numéro à l’autre.

Joseph Cotten se montre particulièrement féroce et réaliste en Mr Jack, impitoyable. Robert Wagner joue fort bien un Mundy vulnérable, diminué et blessé. On a introduit des scènes oniriques de juges qui n’auraient pas dépareillé dans Le prisonnier.

Mal en point pour son avant dernière aventure, Mundy évolue dans des scènes la plupart du temps nocturnes. Il finira par démasquer celui qui l’a fait accuser à tort. Mais pour cela, il faudra attendre la 45e minute (spoiler).

Notons que l’épisode est d’une violence nettement supérieure à la moyenne de la série.

Anecdotes :

  • Ahna Capri (1944-2010) était la fiancée de Roy Thinnes/David Vincent dans Les envahisseurs : contre attaque.

  • Dernière apparition de Mr Jack.

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24.  PROJECT X
INÉDIT EN FRANCE

Scénario : Glen A. Larson. Réalisation : Jack Arnold.

Résumé :

Lors d’un vol aérien, Al Mundy doit assurer la protection d’un scientifique américain qui se rend à une conférence ultra secrète.

Critique :

Un épisode en huis clos, dans un avion de grande ligne quasi vide. Trop de bavardages, on comprend d’emblée que l’on ne va pas être passionné. Le tandem Glen A. Larson/Jack Arnold devait savoir que la série serait annulée, car il ne s’est pas creusé la tête.

Le vol aérien se révèle un piège pour les savants. Le méchant est un certain « The man » (L’homme) joué par John Colicos, un familier des séries de l’époque. Il apparaît comme un diable surgi d’une boîte par le biais d’un film projeté aux passagers. Il les menace car les juge responsable des famines à venir d’ici 1975 (cinq ans plus tard).

Il n’y a que deux hôtesses de l’air : Ellen Peters, de retour (Tina Sinatra) et Laurie MacGuire (Katherine Woodville). Les savants sont censés représenter un peu toutes les grandes puissances. La mort de l’un d’eux, d’une crise cardiaque suite au deuxième passage du film qui se met en route on ne sait comment provoque la panique.

Le script se prend bien trop au sérieux, nous assommant de thèses sur les menaces écologiques (famines, destructions). Les assassinats se suivent chez les savants à chaque projection du film, dont le mécanisme de mise en route est  impossible à déconnecter.

 On aurait pu espérer mieux pour le chant du cygne d’Al Mundy. L’intrigue devient vite répétitive. Il se révèle que l’avion est téléguidé. Les morts de savants se suivent, ainsi que de Laurie. Tina Sinatra elle joue affreusement mal. Elle semble se demander ce qu’elle fait là.

Cet opus évoque un peu les films d’horreur, avec la succession des victimes que Mundy ne peut sauver, et les apparitions de « l’homme », l’écologiste fou, dans son film sur un écran.

L’épilogue est inhabituellement bavard, Edward Binns s’adressant aux téléspectateurs par le procédé du « quatrième mur », et les personnages se livrant à de laborieuses déclarations sur l’écologie.

On ne saura jamais qui était l’homme du film, et il est regrettable de terminer l’aventure d’Al Mundy sur un opus aussi moyen.

Comme L’homme de fer, Opération vol fut un succès de son époque mais a beaucoup perdu de son attrait aujourd’hui par rapport à d’autres séries demeurées cultes. Au terme de ce dossier, j’avoue une légère déception car j’avais gardé un souvenir enchanteur des diffusions ORTF et des rares rediffusions (Antenne 2 en 1975, La Une est à vous et Samedi est à vous en 1974-75). Plusieurs épisodes restés inédits se révèlent décevants. Néanmoins, on préfèrera Wagner en Al Mundy plutôt qu’en Jonathan Hart.

Anecdotes :

  • Tina Sinatra reprend son personnage de l’épisode « To lure a man », Ellen Peters.

  • Katherine Woodville (1938-2003) fut l’épouse de Patrick Macnee.

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OPÉRATION CENTAURE - 1RE PARTIE (HANS ACROSS THE BORDER - PART 1)

 

Saison 2Saison 1

Opération vol

Présentation 


NOUVEAU - Retrouvez la présentation de Opération vol par Patrick Sansano sur Le Monde des Avengers : http://theavengers.fr/index.php/hors-serie/annees-1960/operation-vol-1968-1970/operation-vol-presentation Rejoignez la discussion autour de Opération vol sur notre forum : http://avengers.easyforumpro.com/t1907-serie-operation-vol-avec-robert-wagner http://theavengers.fr/index.php/hors-serie/annees-1960/operation-vol-1968-1970/operation-vol-presentation

Posted by Le Monde des Avengers on Tuesday, October 20, 2015

Le samedi 11 juillet 1970, les téléspectateurs français découvrent « Opération vol » dans une sélection de 13 épisodes piochés dans les deux premières saisons. Robert Wagner, né le 10 février 1930,  n’est pas un inconnu dans l’hexagone. Vedette de cinéma dans les années 50, ex-mari de Natalie Wood, il a été « Prince Vaillant » sous la direction d’Henry Hathaway en 1954. Après avoir connu le succès, le cinéma le boude. On l’a vu dans « La lance brisée » » (1954), « Le brigand bien aimé » (1957), « La panthère rose » (1963), mais Wagner est à la recherche d’un second souffle depuis quelques années.

Très populaire auprès du public féminin, la presse du cœur relate son divorce avec Natalie Wood. Il se remariera avec elle en 1972. « Opération vol » étant un gros succès sur la 2e chaîne de l’ORTF, cette dernière commande une seconde série de 13 épisodes qui sera programmée à partir de septembre 1971, cette-fois sur la première chaîne le mardi. Le succès est toujours au rendez-vous. Du 27 juillet au 14 septembre 1973, la même chaîne propose le vendredi une troisième série de seulement huit épisodes, les quatre premiers mettant en vedette Fred Astaire dans le rôle d’Alistair, le père du héros Alexandre Mundy, plus souvent appelé « Al ».

Cette série raconte les aventures d’un voleur engagé par les services secrets américains pour agir comme espion. Al Mundy évolue dans la haute société. Le titre original « It takes a thief » est l’abréviation d’un proverbe : « It takes a thief to catch a thief » (Il faut un voleur pour attraper un voleur), et on trouve des allusions évidentes au film d’Alfred Hitchcock « La main au collet » (« To catch a thief ») ainsi qu’à la vogue des agents secrets qui déferle sur la planète au cinéma et à la télévision depuis le triomphe du James Bond  « Goldfinger » en 1964.

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Toutefois, Al Mundy évolue dans un monde où les services secrets ne sont pas montrés comme le bien irréprochable contre le mal absolu. On s’en rendra compte dans l’un des plus émouvants épisodes de la série, « De la part d’Alexandre » (« Flowers from Alexander ») programmé en 1971, et qui fait partie de la saison 3 aux USA, dans lequel la belle Senta Berger, qui incarne l’agent américain Laurie James, sera abattue sans pitié par les employeurs du héros, la SIA, alter-ego de la CIA, pour avoir trahi au profit d’un ennemi dont elle est amoureuse et qui l’a manipulée.

Dans les deux premières saisons, le chef d’Al Mundy est Noah Bain, interprété par Malachi Throne. Le comédien n’apprécie pas de rester en Amérique un simple « contact par téléphone » alors que le tournage de la saison 3 doit se dérouler principalement en Europe et surtout en Italie et Grèce, il est alors remplacé par Edward Binns dans le rôle de Wally Powers, détails qui bien évidemment échappent au téléspectateur français d’alors qui ne verra que 34 épisodes. Throne a fait un mauvais calcul puisque durant la saison 3, son successeur sera amené à tourner en Europe.

Alors qu’elle avait bénéficié de bons taux d’audience sur ABC lors des deux premières saisons, l’audimat faiblit lors de la 3 entraînant son annulation.  La saison 1 était programmée juste après « Les envahisseurs » sur ABC en face de « The Red skeleton hour » (CBS) et « The Jerry Lewis show » (NBC). La saison 2 le mardi succédait à 20h30 à « La nouvelle équipe », face à « The Red skeleton hour » sur CBS et « Julia » sur NBC. La saison 3 programmée le lundi affrontait sur CBS l’inoxydable série western « Gunsmoke » (« Le Justicier/Police des plaines ») et sur NBC « My world and welcome to it ». Le public se lassait des séries d’espionnage, et seule « Mission Impossible » allait continuer quelques années dans ce genre.

Chez nous, après 1973, « Opération vol » va petit à petit, sombrer dans un certain oubli. ABC l’a annulée après trois saisons (1968-1970) et 66 épisodes. Quelques épisodes seront programmés dans « La Une est à vous », et une sélection de 13 épisodes sera rediffusée par Antenne 2 en mai 1975, reprenant deux des meilleurs épisodes vus en 71, « Le scorpion » (qui flirte avec le fantastique et l’épouvante) et le déjà cité « De la part d’Alexandre ».

Ensuite, on verra Robert Wagner dans d’autres séries : « Colditz » sur TF1 le samedi soir en 1975, « Switch » sur Antenne 2 en 1976 et à partir de 1982 « Pour l’amour du risque » (« Hart to Hart »). Malgré une diffusion sur 13e Rue, c’est malheureusement sa prestation en justicier milliardaire Jonathan Hart qui sera souvent programmée.

Sans doute trop connotée « Années 60 » comme d’autres séries de son époque jamais rediffusées (« Match contre la vie » avec Ben Gazarra, « Gant de velours » avec Leslie Nielsen, « L’homme à la Rolls » avec Gene Barry), « Opération vol » n’est pas vraiment passée à la postérité, malgré d’évidentes qualités (Tournage en décors naturels en Europe pour la saison 3 comme plus tard « Madigan » et « L’homme de Vienne »).

Le pilote, inédit en France, dont le titre est « A thief is a thief », sera, lors des rediffusions américaines en syndication, séparé de la série et distribué comme un film sous le titre « Magnificent Thief ».

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Toucher le fond… (Broken - Part 1)

 saison 4Présentation

Opération vol 

Saison 1

1. Pilote (A Thief is a Thief)

2. Quand un voleur rencontre un autre voleur (It Takes One to Know One)

3. Un garçon et une fille (When Boy Meets Girl)

4. Une réception pleine d'ambiance (A Very Warm Reception)

5. L'Ange triste (One Illegal Angel)

6. La Ceinture du prophète (Totally By Design)

7. Le Manteau de zibeline (When Thieves Fall In)

8. Vacances de millionnaires (A Spot of Trouble)

9. Rencontre amicale (When Good Friends Get Together)

10. Le Camée de Pétrovie (Birds of a Feather)

11. Concurrence (To Steal a Battleship)

12. Vol par procuration (Turnabout)

13. L'Otage (The Radomir Miniature)

14. Radioguidage (Locked in the Cradle of the Keep)

15. Une affaire royale (A Matter of Royal Larceny)

16. Le Journal de la vieille dame (The Lay of the Land)


1. PILOTE
(A THIEF IS A THIEF)

Scénario : Roland Kibbee, Leslie Stevens. Musique du pilote : Ernie Freeman. Réalisation : Leslie Stevens.

Cet épisode sera réutilisé comme film sous le titre « Magnificent Thief ». Il dure 1h39.

Résumé

Quatre agents de la SIA ont été tués en voulant découvrir les secrets détenus par le nouveau petit état africain du Kengol. Pour éviter un incident diplomatique, et découvrir qui est la taupe au sein des services secrets, il est fait appel à un voleur emprisonné, Al Mundy.

Critique

Au début, on se croit, en raison des superbes créatures qui entourent Robert Wagner, dans la parodie de Bond « Casino Royale » avec David Niven, tandis que les décors et l’ambiance sont des copier coller des deux aventures de Flint avec James Coburn. Le héros macho entouré de ravissantes créatures nous plonge en pleine atmosphère bondienne, on s’attend donc à un grand moment.

Ce pilote n’a pas lésiné sur les moyens, ni sur la distribution (Leslie Nielsen, Senta Berger, Susan Saint-James, Raymond Burr, John Saxon, Doug McClure, James Drury).

Pourtant, très vite, l’ennui nous gagne, et pour cause. Roland Kibbee et Leslie Stevens ont tout simplement oublié d’écrire un script, ce qui devient vite évident lorsque les scènes d’action s’enchainent sans aucune cohérence. Il faudra attendre 1h39 pour découvrir qui est la taupe. Robert Wagner semble encore hésitant dans sa prise en mains du personnage, mais en se déguisant, jouant les séducteurs, il évoque vite son alter-ego gentleman cambrioleur français Arsène Lupin.

En dehors de Senta Berger, omniprésente, et parfois plus mise en valeur que Wagner lui-même, la plupart des comédiens sont sous employés. Ainsi Leslie Nielsen est-il confiné à un simple rôle de gardien devant surveiller que Mundy ne s’échappe pas. Burr, Drury et McClure font des caméos et semblent être là uniquement en raison de leur statut de vedettes de séries Universal (« L’homme de fer » et « Le Virginien »). Les méchants « kengolais » n’ont aucune épaisseur, et très vite on ne comprend rien à leurs agissements. Leslie Stevens semble en permanence nous présenter la facture des décors jugeant sans doute que cela suffira au public en guise de scénario. On passe d’une boîte de nuit avec danseuses orientales à un stade olympique canadien, à une scène de suspense dans un avion de grande ligne permettant ensuite une belle cascade sur un aéroport où le voleur espion échappe à ses poursuivants sans sourciller. Mais au bout d’un moment, on a une overdose de scènes d’action et de jolies filles (comme dans un vrai « James Bond ») sans le moindre soupçon d’intrigue solide à la clef. Pour le spectateur, l’ennui s’installe.

C’est donc un bien mauvais départ pour Alexandre Mundy, on se serait dispensé de ce pilote interminable et bancal, et dans l’épisode suivant, au rythme infiniment plus soutenu, dans lequel on retrouve « bien vivante » Susan Saint-James, on comprend d’emblée la situation de ce gentleman espion. Il doit pour rester en liberté travailler pour les services secrets.

J’ai trouvé que ce pilote n’était pas du tout représentatif de la série, et les seules scènes intéressantes se situent au début lorsque le personnage purge une longue peine dans un pénitencier. La suite est un sous Flint, un ersatz de 007, un long festival de scènes indigestes qui rend caricatural le personnage d’Al Mundy. Si cela faisait illusion en 1968, c’est totalement improbable aujourd’hui. L’absence totale de trame scénaristique saute aux yeux. Indigne de la série qu’il a inspirée, ce pilote a un parfum de pure anecdote. Le réalisateur semble croire qu’aligner les jolies filles tous droits sortis de la parodie « Casino Royale », les beaux décors et les cascades, dispensent d’écrire une histoire. Il se rattrapera par la suite, fort heureusement, avec une série qui ne méritait pas, à la différence du pilote, de tomber dans l’oubli.

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Anecdotes

  • Susan Saint James (1946-) est connue pour les séries « Les règles du jeu » et « Mc Millan and wife ». Son personnage d’hôtesse de l’air Anne Edwards se fait tuer dans le pilote, ce qui ne l’empêche pas de revenir, dès l’épisode suivant, dans un rôle récurrent.

  • Senta Berger (1941-) reviendra dans la saison 3 dans l’épisode « De la part d’Alexandre » dans le rôle d’un autre agent de la SIA.

  • Anita Eubank (1944-) est Hilary, l’une des espionnes de Noah Bain. Davantage jolie fille que comédienne, sa carrière n’a pas dépassé la décennie 70.

  • Willi Koopman (1944-) est née au Pays-Bas. Elle incarne Jessica, une des créatures de rêve qui entourent Al Mundy au début de l’épisode. Elle reviendra deux fois dans « Opération vol » dans la saison 2. Plus de nouvelles depuis 1969.

  • C’est le rôle le plus connu de Malachi Throne (1928-2013). Sa carrière a commencé en 1959 et il a arrêté en 2009. On l’a vu au cinéma dans « Arrête-moi si tu peux » et « Green Lantern », et à la télévision en guest star dans la plupart des séries de son époque.

  • John Saxon (1935-) a joué dans « Opération dragon ». Il apparaît ici méconnaissable, son personnage ayant été défiguré des balles reçues en plein visage.

  • Le thème de l’agent secret laissé pour mort en mission et revenant d’entre les morts en Nemesis sera repris dans le James Bond « Skyfall » avec le personnage de Silva incarné par Javier Bardem.

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2. QUAND UN VOLEUR RENCONTRE UN AUTRE VOLEUR
(IT TAKES ONE TO KNOW ONE)

Scénario et réalisation : Leslie Stevens.

A partir de cet épisode, la musique est composée par Dave Grusin, dont le célèbre thème de la série qui manquait cruellement au pilote.

Résumé

Al Mundy doit voler les diamants de la principauté de Montefiore sur lesquels repose l’économie de cet état menacé par le bloc de l’Est. Mais une autre voleuse est sur l’affaire.

Critique

On a eu très peur avec le pilote, mais « Quand un voleur rencontre un autre voleur » est d’un tout autre calibre. Sur fond de guerre froide, mais avec beaucoup d’humour et d’adresse, l’épisode sur lequel règne le couple Susan Saint-James/Robert Wagner, nous replonge dans une excellente série des sixties. On ne se prend pas au sérieux, et en agents communistes, Mark Richman et Alfred Ryder font très américains. Nous dirons que c’est un détail !

Robert Wagner a trouvé ses marques dans le rôle de sa vie, et se révèle un habile gentleman cambrioleur espion, prêt à donner la réplique à une fausse princesse Astrid pleine de malice. C’est de la bonne télévision, comme on en trouve plus, ayant perdu la recette à coup de trombes d’épisodes des « Experts ». Ici, on a gardé la part du rêve hollywoodien.

En voyant, cet épisode, on pense irrésistiblement au film « La main au collet » et au « chat » Cary Grant, ainsi qu’à sa rivale jouée par Brigitte Auber, dont le script a emprunté la trame principale sans la plagier. En 48 minutes, on ne s’ennuie pas une seconde, il s’agit d’une mécanique aux rouages bien huilés, sans temps mort. Chaque réplique fait mouche, et l’ambiance au casino, avec quelques années d’avance, préfigure « Amicalement vôtre ». On songe aussi beaucoup à « Arsène Lupin » avec Georges Descrières, sachant que la série Universal lui est antérieure.

Susan Saint-James est sexy mais jamais vulgaire, Wagner gomme un aspect trop macho par ses traits d’humour et laisse parfois apparaître une vulnérabilité dans son personnage qui sera ensuite totalement ignorée dans son incarnation du justicier milliardaire Jonathan Hart. Malachi Throne est parfait en rabat joie empêchant Mundy de voler de ses propres ailes vers de galantes aventures.

On se régale tout en ne pouvant s’empêcher de trouver qu’objectivement l’ensemble a pris un petit coup de vieux. Même si comparé à « Arsène Lupin », « Opération vol » reste très regardable et se présente comme un beau livre d’images sur les années soixante télévisuelles. C’est incontestablement ce que Robert Wagner a fait de mieux en matière de série télé.

Anecdotes

  • Susan Saint-James interprète pour la première fois le personnage de Charlie Brown qui reviendra quatre fois dans la série.

  • Alfred Ryder (1916-1995) est célèbre pour avoir été le chef des « Envahisseurs ». Ici, sur sa carte d’identité, son personnage est censé être né en 1920.

  • Peter Mark Richman (1927-) ne tourne plus depuis 2011. Il a participé à toutes les séries des années 50 à 80 comme invité vedette. Il a tenu un rôle récurrent dans « Santa Barbara ». Au cinéma, il a joué dans « Y-a-t-il un flic pour sauver le Président ? » (1991).

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3. UN GARÇON ET UNE FILLE
(WHEN BOY MEETS GIRL)

Scénario : Dean Hargrove. Réalisation : Don Weis.

Résumé

Al Mundy est envoyé derrière le rideau de fer afin de ramener une certaine Melinda Brooke qui a trahi et s’y est réfugiée.

Critique

J’allais mettre trois étoiles à cet épisode que je n’avais jamais vu auparavant, et qui se situe entre le réalisme de « Destination danger » et certains épisodes de « Chapeau melon et bottes de cuir ».  Mundy ici quitte l’habit de gentleman cambrioleur pour celui d’agent secret. Mais la fin traîne malheureusement en longueur.

Le personnage du capitaine Kovich (David Hurst) rappelle parfois le grostesque Brodny, mais lorsqu’il abat froidement le contact de Mundy sur place, on comprend que l’on n’est pas dans une série décalée et humoristique. Cette scène, d’une brutalité inouïe, aurait toute sa place dans « Destination danger ».

La série a permis de donner une dernière chance à des comédiennes comme Gia Scala (cette dernière après une carrière hollywoodienne et une longue absence fera une apparition dans la saison 2 avant de se donner la mort en 1972). Ici, Suzy Parker (1932-2003) se révèle fade dans le personnage de Melinda. Elle ne restera pas dans le panthéon des meilleures partenaires de Robert Wagner dans la série.

Le 30 janvier 1968, l’épisode aborde la guerre froide avec un sérieux qui nuit aux aspects comédie. On est loin de la détente qui sera affichée en 1972 dans la série « L’homme de Vienne » avec Robert Conrad. Le pays où se déroule l’action est soit l’Allemagne de l’Est, soit la Hongrie, mais n’est jamais précisé.

Malgré un tournage en studios comme « L’homme de fer », l’ensemble a mieux vieilli. Le scénario est très percutant et solide, avec des personnages consistants. David Hurst s’éloigne très vite du personnage de Brody dans les Avengers pour se montrer cruel et sanguinaire. Robert Wagner promène sa distinction et son élégance en tentant de dédramatiser la situation et le climat façon George Peppard dans « Banacek ».

Robert Wagner nous fait oublier les décors un peu toc (la saison 3 tournée en Europe servira infiniment mieux son jeu) car il met du cœur à l’ouvrage et nous fait croire à son personnage, ici éloigné du postulat de départ, le cambrioleur, il rend totalement crédible cet agent secret perdu dans une dictature communiste européenne où la torture est pratique courante. Dans cette série à audience familiale, il y échappera bien sûr.

L’épisode est parfait durant les trois premiers quarts mais la fin a un goût de bâclé et d’improvisé qui gâche un peu l’ensemble. Malachi Throne ne sert ici qu’à passer les plats et est confiné dans un rôle de simple faire valoir. On regrettera les stock shot du début à Londres qui ne font guère illusion. La réalisation de Don Weis, un habitué de « L’homme de fer », n’est pas toujours à la hauteur, mais le scénario de Dean Hargrove distille une tension palpable.

Anecdotes

  • Donnelly Rhodes (1937-) tourne toujours. Il incarne ici le complice de Mundy, Harold Norman, trop rapidement tué (25e minute).

  • Suzy Parker (1932-2003) est surtout connue pour sa carrière au cinéma dans les années 50. Au moment de cet épisode de « Opération vol », elle est sur le point d’arrêter sa carrière, ne tournant plus qu’un « Night Gallery » en 1970.

  • David Hurst (1926-) incarne le capitaine Kovich avec ses sourcils broussailleux. Il aurait pu être grotesque mais il se révèle vite menaçant. Au cinéma, on l’a vu dans « Hello Dolly » (1969), « De l’or pour les braves » (1970), « Ces garçons qui venaient du Brésil » (1978). Il a tout arrêté en 1981.

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4. UNE RÉCEPTION PLEINE D'AMBIANCE
(A VERY WARM RECEPTION)

Scénario : Leslie Stevens. Réalisation : Don Weis.

Résumé

 

Al Mundy doit récupérer dans une ambassade d’un pays de l’Est un microfilm vital pour la sécurité du monde : le document secret relate les agissements de l’URSS au Moyen Orient et la préparation d’une guerre. Le Pentagone charge la SIA et Noah Bain de le voler et Al Mundy, sous la menace de retourner en prison, doit se lancer dans une mission suicide. Son prédécesseur y a laissé la vie.

Critique

Cet épisode au suspense constant aurait gagné à être le pilote. Il combine, pour amuser la galerie, des déguisements qui n’auraient pas surpris dans « Arsène Lupin », des astuces technologiques dignes de « Mission Impossible » à une intrigue fortement politisée semblant sortir tout droit d’un roman de John Le Carré ou de la série « Destination danger ».

Nous assistons à un sans-fautes total, et le contexte de la guerre froide pourra surprendre les jeunes générations qui découvrent la série. Il est ainsi fait allusion au colonel Savrille (Simon Oakland), qui a été formé par Himler et entraîné par les SS. Lors d’une réception donnée à l’ambassade, Savrille montre son mépris pour la musique pop occidentale jouée par un groupe ersatz des Beatles. Gavin MacLeod aussi teigneux que dans son personnage de « Beau sourire » dans « Hawaii Police d’état » incarne l’autre méchant de l’épisode, le major Kazan. Ne parlons pas des gardes qui ressemblent à des robots. Lors d’une scène, l’agent de la SIA Nancy Ross-White (Katherine Crawford) tente en vain de les dérider. Cela fait froid dans le dos, mais objectivement, Noah Bain, qui n’hésite pas à envoyer à la mort Al Mundy pour sauver le monde libre ne vaut guère mieux. Pour ce chef rébarbatif et sans humour, le chantage, à chaque épisode, est le moyen d’envoyer le héros en mission. On se demande ici si Mundy ne serait pas plus tranquille en prison, d’autant que la demeure où il réside est surveillée par un système de télévision et cette prison dorée n’a rien à envier à l’ambassade ennemie.

Si l’épisode est très bon, on le doit au manque de facilité pour la réussite de la mission qui est souvent le cas dans les séries de l’époque comme « Mission Impossible ». Dans le pré générique, un agent de la SIA est froidement abattu, et Mundy doit s’y prendre à deux fois pour accomplir sa mission, le premier stratagème élaboré, pourtant ingénieux, se concluant par un échec.

Fille de Roy Huggins, Katherine Crawford, la première dulcinée de Paul Bryan/Ben Gazarra dans « Match contre la vie » n’a jamais été une actrice très convaincante. Aussi montre-t-elle vite ses limites dans cet opus. Wagner, et ce sera le cas tout au long de la série, tente de dérider le téléspectateur au milieu d’intrigues profondément dramatiques.

Don Weis a parfaitement cerné l’enjeu de la mise en scène et donne au téléspectateur son lot d’émotions fortes en ne le ménageant pas. La mission de Mundy manque échouer à plusieurs reprises. Il la réussit par son astuce et une intelligence rare (Bain, pourtant avare de compliments, le décrit juste après le générique à Nancy comme un génie). Il a su aussi éviter de nous montrer les militaires soviétiques (ou similis) comme des imbéciles mais des fauves dangereux. Simon Oakland n’a jamais été aussi convaincant. On assiste aussi à une scène où le sort de son personnage de colonel est scellé en cas d’échec. Un personnage qui reste dans l’ombre, encore plus menaçant que le militaire, le lui rappelle sans ambigüité.

Nous voyons ici des technologies modernes pour l’époque (1968) : magnétoscope et enregistrements vidéo, que Mundy devra utiliser contre ses propriétaires, et quelques gadgets qui restent dans le domaine du plausible à la différence de ceux de 007. Méconnaissable en médecin autrichien avec postiches et grande cape, ensuite célèbre éditeur, puis en ouvrier réparateur de télévision, Robert Wagner joue sur du velours et s’affirme définitivement dans le rôle, tout comme Malachi Throne qui se montre détestable sans jamais en rajouter et aux yeux du public apparaît comme un personnage antipathique et inhumain.

Les scènes de séduction en revanche sont toujours traitées à la va vite et expédiées, un chaste baiser de Mundy à Nancy, et l’on comprend que dans sa prison dorée, le voleur n’a droit à aucune intimité étant sous surveillance caméra constante.

Un très bon épisode que je recommande pour commencer la série, il est même supérieur (toujours dans le registre quatre étoiles) à « Quand un voleur rencontre un autre voleur », même si Susan Saint-James joue infiniment mieux que Katherine Crawford. Notons que la scène du pré générique est d’une rare violence pour un programme d’audience familiale, et l’on frisonne en pensant que Mundy devra remplacer l’agent mitraillé à bout portant.

Anecdotes

  • Katherine Crawford (1944-) a fait une carrière éclair entre 1963 et 1976. On l’a vu dans l’épisode de « Haute Tension » : « Rapture at two-forty » qui a servi de pilote à « Match contre la vie », dans laquelle elle reviendra incarnant d’autres personnages. Elle n’a jamais fait de cinéma et tenu un seul rôle récurrent dans « Gemini man, le nouvel homme invisible ». Parmi ses apparitions en guest-star, « Des agents très spéciaux », « Le Fugitif », « L’homme de fer » (elle est la jeune aveugle de « La lumière au bout du voyage »), « Le Virginien ».

  • Simon Oakland (1915-1983) a joué notamment dans « Psychose », « West Side Story », « Bullitt » et à la TV entre autres dans « Les têtes brûlées ».

  • Gavin MacLeod (1931-) est célèbre pour le rôle du capitaine Stubing dans « La croisière s’amuse ».

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5. L'ANGE TRISTE
(ONE ILLEGAL ANGEL)

Scénario : Stephen Kandel. Réalisation : Leonard Horn.

Résumé

Al Mundy vole une toile de Léonard de Vinci et en fait faire une copie. Puis il compte vendre l’original au dictateur sud-américain en exil Arascan. Tout ceci est un piège monté par la SIA.

Critique

Si le fond de l’intrigue politique n’est cette-fois pas très crédible (Noah Bain voulant discréditer un vilain dictateur), l’épisode ne manque pas d’atouts. On ne comprend guère l’intérêt de la SIA dans tout cela. Noah Bain au début de la mission précise que les Etats-Unis sont neutres dans l’affaire en question. Aussi pourquoi discréditer Arascan ?

Fernando Lamas est majestueux en Arascan, tandis que Katherine Woodville, qui à l’époque du tournage était Mrs Patrick Macnee assure la partie charme. Anthony Zerbe incarne un faussaire dans un registre inhabituel pour lui, un paumé.

Cette-fois, l’épisode fait la part belle aux dons de voleurs d’Al Mundy. Nous sommes donc moins dans le registre espionnage que dans l’opus précédent. La faiblesse du script, mais le téléspectateur de l’époque devait s’en moquer, est la motivation de la SIA.

Lamas et Wagner sont deux gentlemen et rivalisent sur le même terrain. Les scènes de suspense, tout en restant crédibles, sont légion : en effet, Alexandre n’a pas le temps, après avoir fait expertiser l’original du tableau par Janet Sanders (Katherine Woodville), la maîtresse du dictateur, de lui substituer la copie. Il doit donc voler à nouveau le même tableau de De Vinci !

De plus, la situation se complique car le faussaire Johnny O’Farrell (Anthony Zerbe) auquel on a payé un billet d’avion pour Londres, se fait rembourser, reste et se présente à Arascan, croyant pouvoir le duper.

Après un très bon début, et en dépit d’une mise en scène excellente, l’intrigue stagne quelque peu, en raison d’un script pas assez fouillé. Les nombreuses scènes d’action permettent de ne pas s’ennuyer.

Anecdotes

  • Katherine Woodville (1938-2013) fut la deuxième épouse de Patrick Macnee de 1965 à 1968. On l’a vue notamment dans « La brigade du Texas » (1975).

  • Fernando Lamas (1915-1982) d’origine argentine, quelque peu oublié, fut une star de cinéma : « La veuve joyeuse » (1952), « La fille qui avait tout » (1953), « Traversons la Manche » (1953), « Le monde perdu » (1960), « Les cent fusils » (1969). Il reviendra deux fois dans « Opération vol » et a tenu un rôle récurrent dans « Match contre la vie » aux côtés de Ben Gazzara. Il est le père de Lorenzo Lamas, héros de la série « Le rebelle ».

  • Anthony Zerbe (1936-) a notamment joué dans « Papillon », « Dead Zone » et le James Bond « Permis de tuer ».

  • On est surpris par le peu de précaution que prend Mundy avec la vraie toile qu’il dissimule dans son costume.

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6. LA CEINTURE DU PROPHÈTE
(TOTALLY BY DESIGN)

Histoire d’Alvin Sapinsley. Adaptation : Dean Hargrove et Alvin Sapinsley. Réalisation : Michael T. Caffey.

Résumé

Al Mundy est envoyé dans un émirat arabe imaginaire, Okarina, au Moyen-Orient, pour empêcher un général de déclencher une guerre d’annexion contre un pays voisin.

Critique

Rediffusé sur une chaîne hertzienne la dernière fois dans « Samedi est à vous » en 1975, cet épisode nous permet de mesurer à quel point certains opus ont vieilli. On remarque ici sur le champ que ce sont des acteurs occidentaux qui incarnent les arabes, ce qui à l’époque ne choquait personne. « La ceinture du prophète » accumule les invraisemblances (Al Mundy voyage des USA à Okarina dans un caisson en arrivant en parfaite santé !)

Le ton est à la comédie, bien que le suspense ne soit pas absent, mais le tournage en studio ne trompe plus l’œil aguerri du téléspectateur d’aujourd’hui. Cet exotisme de carte postale (tant présent dans la série « Le Saint » avec Roger Moore) peut avoir son charme, mais l’on constatera que les tournages en décors réels en Europe dans la saison 3, certes plus coûteux, ont mieux supporté l’outrage des ans.

Robert Wagner en Al Mundy tombeur de ces dames est le pendant américain de Roger Moore. Distinction, flatteries auprès de la gent féminine, jeu tout en finesse, bagarres improbables et élégance digne d’un interprète d’Arsène Lupin permettent de faire passer le machisme de la caricature à un second degré assumé.

La mission a fort peu d’importance, et le spectateur ne la retient d’ailleurs pas tant elle est embrouillée. Les scénaristes s’attardent davantage sur la solitude de la femme du général dictateur qui préfère que son mari échoue en politique pour mieux lui appartenir.

Mari Blanchard trop tôt disparue vole la vedette en épouse délaissée du général à Tina Louise, la complice de Mundy. On se croirait parfois dans « Amicalement vôtre » lors des scènes de séduction. Le reste de la distribution n’est pas à la hauteur.

On ne s’ennuie pas, et les réparties de Wagner avec Mari Blanchard et Tina Louise sont de haute volée. Le tournage en studio n’a pas le côté fastidieux de « L’homme de fer » (Il faut dire que Robert Wagner joue nettement mieux que Raymond Burr). On peut souligner l’éclectisme de la série qui passe du sérieux et violent « Un réception plein d’ambiance », épisode à l’atmosphère sombre, à « La ceinture du prophète », qui se situe davantage  dans le registre de la comédie..

Anecdotes

  • Al Mundy se fait passer pour le couturier personnel de la princesse Grace de Monaco.

  • L’un des « agents » de la SIA se trouve être…un lapin apprivoisé.

  • Mari Blanchard (1923-1970) est la fille d’un milliardaire du pétrole. Elle a joué au cinéma dans « Sur la Riviera » (1953), « Le fils de Sinbad » (1955), « Le grand McLintock » (1963) et était spécialisée dans les rôles de femmes fatales. Cet épisode d’Opération vol est son dernier tournage, elle a été emportée par un cancer contre laquelle elle se battait depuis plusieurs années.

  • Tina Louise (1934-) était Candy qui charmait Mark Sangers dans un épisode éponyme de « L’homme de fer ». Elle tourne toujours. On l’a vue dans « La chevauchée des bannis » (1959) et fut à la télévision vedette récurrente dans deux séries : « L’île aux naufragés » et « Dallas » où elle était Julie Grey.

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7. LE MANTEAU DE ZIBELINE
(WHEN THIEVES FALL IN)

Scénario : Leslie Stevens. Réalisation : Don Weis.

Résumé

La SIA doit empêcher ses confrères britanniques de l’Intelligence Service de tomber dans un piège tendu par le KGB, un scandale en direct concernant le vol d’un plan ultra-secret dans la doublure d’un manteau de zibeline. 

Critique

Cet épisode est un savant équilibre entre tension extrême et violente due à la guerre froide et comédie. La scène du prégénérique montre l’exécution de deux agents de la SIA par les soviétiques avec une rare cruauté, l’un des deux étant frigorifié vivant avec le manteau de zibeline. On passe à la comédie lorsque Mundy suggère de faire libérer Charlene (dite « Charlie ») Brown de l’épisode « Quand un voleur rencontre un autre voleur. Pour jouer le rôle d’une certaine Miss Cavendish, Charlene va dévaliser (au sens propre) une boutique de mode de luxe sous les yeux ébahis de Noah Bain. Passer du drame à la comédie est un pari hasardeux entièrement réussi dans le cas présent.

Susan Saint-James joue avec brio et talent le double rôle de Charlene et de Miss Sidnor Cavendish. Le comédien Ben Wright incarne le sadique commandant Bakst avec une conviction qui fait froid dans le dos. On passera sur certains détails de l’intrigue (des opposants au traité de paix tant du côté « balte » que britannique).

Il n’était pas aisé de faire de la comédie à partir d’une intrigue d’espionnage sérieuse. Susan Saint-James et Robert Wagner s’en sortent haut la main avec un abattage et une classe indéniables. L’épisode fait parfois penser à l’incursion de Julie Andrews et Paul Newman dans « Le rideau déchiré » en territoire soviétique dans le film d’Alfred Hitchcock. Les scènes de suspense sont calibrées pour tenir le téléspectateur en haleine. Wagner n’arrêtant pas de se déguiser (en diplomate anglais, en garçon d’étage russe), on se croit parfois dans un « Arsène Lupin ». Il ne tombe cependant jamais dans la farce ou le ridicule, voire le théâtre filmé.

C’est la très bonne télévision, malgré des moyens limités que l’on oublie en raison d’un scénario en béton. La réalisation alerte de Don Weis nous fait passer d’une boutique de mode américaine à une incursion bien dangereuse même si diplomatique en URSS.

Anecdotes

  • A la 17e minute, on voit sur un mur du pays « balte » un portrait de Leonid Brejnev et de Karl Marx.

  • Il est fait allusion aux évènements de l’épisode « Quand un voleur rencontre un autre voleur ».

  • Charlene « Charlie » Brown se fait aussi appeler du sobriquet « Chuck ».

  • L’URSS n’est jamais mentionnée, on parle d’un « pays balte ».

  • Mario Alcade (1926-1971) qui incarne le major Dimitri était l’un des comédiens de la saga « Peyton Place ».

  • Cec Linder (1921-1992) qui fait une apparition dans le rôle d’un « officiel » était Felix Leiter dans « Goldfinger ».

  • Ben Wright (1915-1989) a joué dans « La mélodie du bonheur » de Robert Wise (1965).

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8. VACANCES DE MILLIONNAIRES
(A SPOT OF TROUBLE)

Histoire de Mort Zarcoff et Gene L. Coon. Adaptation : Gene L. Coon. Réalisation : Herschel Daugherty.

Résumé

Les plans d’une arme révolutionnaire, permettant de percer un blindage à distance, ont été volés au SIA et une copie circule sous forme de micropoint. Al Mundy est envoyé à El Rando Kay pour récupérer le micropoint en se faisant passer pour un millionnaire texan, et ce avec l’aide d’une vieille connaissance, Nancy Roos White.

Critique

Programmé très tôt en France (Juillet 1970), cet épisode constitue le premier gros ratage de la série en dehors du pilote. La raison en est un scénario anémique, pourtant écrit à deux mains. Très vite, on se rend compte que Wagner n’a rien à jouer. Son personnage de texan horripilant, Miles Blarsdane, n’est pas crédible une seconde, et l’on se demande bien comment il réussit à s’infiltrer dans la bande ennemie dirigée par Pierre Gropius (William Campbell). Il dit se faire (ou s’acheter) des amis à coups de tournées de Champagne et d’invitation à dîner.

Malgré les retrouvailles avec Katherine Crawford, un peu plus à l’aise dans son rôle que dans « Une réception plein d’ambiance », tous les clichés qui nous avaient paru insupportables dans le pilote sont de retour. Al Mundy macho, ersatz de Flint, entouré d’une nuée de jolies filles, semble réellement en vacances et non en mission. Les méchants n’ont aucune épaisseur. La plupart des scènes sont soit autour d’une piscine avec du Champagne qui coule à flots, soit les lamentations de l’agent Nancy Ross White sur les dépenses inconsidérées de Mundy. L’espionne ne fait que répéter les récriminations de Noah Bain sur ce sujet. Le jeu du chat et de la souris entre Mundy et la bande de Gropius tourne complètement à vide, sans que jamais le suspense ne s’installe. Au bout d’un moment, l’ennui s’installe, mais à la différence de « La ceinture du prophète », rien ne vient ici sauver l’entreprise du naufrage. Il semble habituel que dans le prégénérique, un agent de la SIA se fasse sauvagement assassiner, mais l’on ne tremble pas à une seconde cette-fois pour Al Mundy qui assure la mission de remplacement. Plus qu’une aventure périlleuse, c’est à une partie de farniente que l’on est convié. Kurt Kredo, la grosse brute, incarné par Cliff Osmond, a l’air emprunté en complice de Gropius et ne constitue jamais un réel danger pour le héros.

C’est bien dommage, mais je conseille de zapper l’épisode. Il n’est pas représentatif de la qualité de la série, et le néophyte qui commencerait par celui-là n’en regarderait pas un deuxième.

Anecdotes

  • Une bouteille de Champagne d’une cuvée de prestige coûte ici 30 dollars.

  • Dernière apparition de Katherine Crawford dans la série.

  • William Campbell (1923-2011) a joué dans « Love me tender » le film, avec Elvis Presley.

  • On a vu Cliff Osmond (1937-2012) dans « Irma la douce » (1963), « Embrasse-moi idiot » (1964) et « La grande combine » (1966).

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9. RENCONTRE AMICALE
(WHEN GOOD FRIENDS GET TOGETHER)

Scénario : Dean Hargrove. Réalisation : Lee H. Katzin.

Résumé

Les Etats-Unis accueillent un prince d’un petit royaume asiatique. Il vient parfaire son éducation. Un militaire de son royaume souhaite provoquer une crise diplomatique en substituant une statuette précieuse par un faux et attribuer cela aux américains.

Critique

Après le rituel meurtre sadique dans le prégénérique, cet épisode est particulièrement innovant. Si l’on met de côté une VF bien surprenante (James Shigeta doublé par Jean Berger), on apprécie ce script et cette réalisation entièrement réussis.  Le pays évoqué semble être la Thaïlande, mais n’est jamais nommé.

Lee H. Katzin prend le temps de raconter l’histoire. Et ainsi, cela nous vaut un lot de scènes croustillantes, comme Mundy battant le prince héritier (incarné par Patrick Adiarte) au golf. Rosemary Forsyth si émouvante dans « L’homme de Vienne » en 1972 est ici fagotée comme une vieille fille, et ses airs revêches nous empêchent de croire qu’elle puisse intéresser Mundy.

Le tandem Robert Wagner-Patrick Adiarte domine la distribution. On retrouve des comédiens d’origine asiatique souvent vus dans les productions anglo-saxonnes (Teru Shimada de « On ne vit que deux fois », Keye Luke de « Kung Fu »). Mais l’éducation du prince héritier par le gentleman voleur est suave et nous réserve de bons moments de comédie.

A vrai dire, l’intrigue en soi est très compliquée (complot ourdi par Fong Sing/James Shigeta pour discréditer les USA, un Sing lui-même cocufié par un chauffeur, et qui sans l’intervention du héros aurait de toute façon perdu puisque son épouse s’apprête à s’envoler pour Rio avec l’amant et la statue). Mais le téléspectateur oublie tout cela très vite pour goûter l’apprentissage de la ruse par le prince que lui distille Mundy, que ce soit au golf, aux cartes ou dans la vie.

A ce titre, l’épisode renouvelle complètement le canevas sans le trahir (Mundy va devoir voler la statue pour la remettre à la banque à sa bonne place où Sing l’a remplacée par une copie). On passe un excellent moment sans jamais une minute d’ennui. On oubliera une Rosemary Forsyth en petite forme. Il n’y a jamais d’enjeux dramatiques comme dans « Une réception plein d’ambiance » et « Le manteau de Zibeline », ce qui n’empêche pas la trame scénaristique d’être passionnante.

Anecdotes

  • La scène de leçon de golf est un clin d’œil au James Bond « Goldfinger ».

  • Patrick Adiarte (1942-) a fait une trop courte carrière. Il commence par « Le roi et moi » en 1956. Il a espacé les tournages, se consacrant surtout à la danse. On l’a vu dans les séries « Mash », « L’homme de fer », « Hawaii Police d’état », « Bonanza », « Kojak ». Il a cessé ses activités en 1974. On l’a vu dans l’émission de variétés « Hullabaloo » en 1965-66 aux côtés de Petula Clark, Sammy Davis Jr, Paul Anka et Liza Minnelli.

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10. LE CAMÉE DE PÉTROVIE
(BIRDS OF A FEATHER)

 

 

Scénario : Glen A. Larson. Réalisation : Don Weis.

Résumé

Un agent du SIA qui se fait capturer derrière le rideau de fer réussit à cacher un microfilm dans le bijou de la femme de l’ambassadeur de Pétrovie. Al Mundy doit récupérer le microfilm.

Critique

On retrouve ici l’ambiance de la guerre froide, mais les décors des studios Universal, pour une fois, s’adaptent mal à la série et font factice. La première partie de l’opus se passe dans le pays imaginaire de Pétrovie, une république de l’URSS, et la seconde dans l’ambassade en Amérique.

Toute la partie espionnage a été vue cent fois ailleurs et relève d’une banalité totale. Le seul élément intéressant du script est le couple plutôt mal assorti entre l’ambassadeur assez mûr Nicolae Marcu (interprété par Charles Macaulay né en 1927) et sa jeune épouse (Tisha Sterling née en 1944). Le personnage d’Anya Selina est joyeusement pompé sur la Rosa Klebb de « Bons baisers de Russie » et le méchant colonel Kessler (Mark Lenard, aux faux airs de Burt Reynolds) est d’une inefficacité déconcertante pour un espion de l’Est. Al Mundy triomphe ici bien trop facilement et sans grand mérite. Larson a imaginé un triangle amoureux entre l’ambassadeur, la fidèle mais rébarbative garde chiourme Anya, et la jeune épouse Trish Marcu. A défendre son épouse, qui n’a rien fait, étant à son insu le jouet de deux agents américains dont Mundy, l’ambassadeur devient aveugle et trop affable, pas dangereux. Les efforts d’Anya et du colonel se heurtent plus à Marcu qu’à Mundy.

C’est donc un épisode très moyen, qui mérite d’être vu mais n’est jamais passionnant sans pour autant tomber dans l’ennui. Les cascades du héros devant une forteresse d’un pays de l’Est nous laissent de marbre tant la situation est improbable. Mundy use et abuse des déguisements (un avocat, un plombier) avec des postiches repérables cent lieues à la ronde. Sans être un ratage, l’épisode est l’un des plus faibles de la saison.

Anecdotes

  • Tisha Sterling (1944-) a arrêté de tourner en 1999. On l’a vue aux côtés de Clint Eastwood dans « Un shérif à New York » (1968) et comme vedette invitée dans nombre de séries TV des années 60-70.

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11. CONCURRENCE
(TO STEAL A BATTLESHIP)

  

Scénario : Jerry Devine. Réalisation : Michael Caffey

Résumé

 

Bjornsen, un diplomate traître de l’OTAN, va vendre aux soviétiques des plans secrets. Ils se trouvent dans le coffre de sa villa où un rival de Mundy, George Palmer, veut voler un collier.

Critique

Dès les premières images, on réalise que l’on a affaire à un grand script, c'est-à-dire un grand épisode. Le seul bémol vient de la crédibilité. La SIA sait que Bjornsen est un traître à la solde de l’URSS, qui l’empêche de révéler la vérité ? Il n’y aurait, bien sûr, plus d’épisode.

Deux trames scénaristiques se croisent ici : Mundy retrouve un des pros de son métier, George Palmer, et parallèlement, il doit mener à bien une mission pour Noah Bain, récupérer les plans secrets, sous peine de retourner en prison.

On comprend qu’une vieille complicité unit les rivaux as de la cambriole Mundy et Palmer, deux séducteurs. Palmer est incarné par Bill Bixby qui préfigure ici sa prestation dans la série « Le magicien » en 1973. Même prestance, même élégance. Le méchant est un français d’Hollywood, Maurice Marsac, que l’on a vu dans les New Avengers. Linda Marsh et Janis Hansen sont les deux créatures de rêve de l’opus, mais la première, pourtant de loin la plus séduisante en agent de la SIA Irina Damos ne se départira jamais d’une attitude strictement professionnelle et glaciale, tandis que la blonde (son personnage est crédité ainsi au générique) est dirons-nous, tant pour son petit ami que pour notre héros gentleman espion, plus abordable.

Signe d’une grande qualité, l’épisode passe trop vite. Il rappelle beaucoup « Quand un voleur rencontre un autre voleur », Bixby remplaçant en quelque sorte Susan Saint James. Ce qui différencie cet opus d’un titre comme « Vacances de millionnaire », c’est la qualité du script. Robert Wagner, dès qu’il en a un, le met en valeur et joue sur du velours. Le tandem avec Bixby rappellera un peu l’alchimie des héros de « Amicalement vôtre ». Chacun des acteurs personnifie son rôle avec la mesure qu’il convient, et l’on obtient une réussite totale. La question que l’on se pose en voyant l’évidente réussite de ce numéro est pourquoi a-t-on réalisé des épisodes faibles, car lancer Al Mundy dans son élément semble pour le scénariste un jeu d’enfant.

Tout en préservant le suspense, l’histoire reste toujours dans le domaine de la comédie, preuve que la série a une palette étendue puisqu’elle abordera la tragédie dans la saison 3 avec « De la part d’Alexandre ». On s’étonne véritablement que les exploits du gentleman espion n’aient duré que trois saisons par rapport, par exemple, aux huit de « L’homme de fer » qui n’atteint jamais une telle qualité.

Le début multiplie les fausses pistes (On pense que Palmer est un agent de Bjornsen lorsqu’il menace de le tuer et veut l’envoyer de force par avion à Genève). De même, contraint de lui donner le collier, Mundy donne l’alarme et fait lâcher les chiens du traître contre son rival, ce qui n’est pas très fair play, mais l’image d’après, on constate (ce qui est tout de même assez invraisemblable) que Palmer s’en est tiré indemne.

La fin est une sorte de réplique à l’envers du début, pleine de finesse et d’humour. Je recommande « Concurrence » comme un grand cru à savourer sans modération. Plusieurs visions consécutives n’en émoussent  pas le génie.

Anecdotes

  • Le prénom et le nom de la petite amie blonde de Palmer ne sont jamais prononcés.

  • Unique apparition dans la série de Bill Bixby, célèbre pour « Le magicien » et « L’incroyable Hulk ». On aurait aimé le revoir dans le rôle de Palmer.

  • On ne dira jamais assez de bien de Linda Marsh, comédienne excellente vue dans « Hawaii Police d’état », « Cannon » et « L’homme de fer », et souvent évoquée sur le site. Quel dommage d’avoir volontairement arrêté une carrière prometteuse à seulement 40 ans.

  • Maurice Marsac (1915-2007) a notamment joué dans « Au-delà de la gloire », « Un hold-up extraordinaire » et « Le roi des rois ». Il était un français d’Hollywood comme Louis Jourdan ou Charles Boyer.

  • Janis Hansen (1940-) qui incarne « la blonde » est surtout connue pour « Airport ». Elle a connu une carrière de vingt ans de 1962 à 1982. Plus de nouvelles depuis.

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12. VOL PAR PROCURATION
(TURNABOUT)

Histoire de Mort Zarcoff et Gene L. Coon. Adaptation : Gene L. Coon. Réalisation : Don Weis.

Résumé

Al Mundy étant blessé à la jambe après avoir été renversé par une automobile, c’est Noah Bain qui doit à sa place dérober une lentille à laser (sur l’amplification de la lumière) dans un institut de l’autre côté du rideau de fer.

Critique

Petite crainte en voyant les deux co-auteurs de « Vacances de millionnaire », Mort Zarcoff et Gene L. Coon, au générique. On retrouve avec plaisir l’excellent Steve Ihnat, mort si jeune d’une crise cardiaque à Cannes en 1972, évidemment dans un rôle de méchant. Il est ici un militaire soviétique.

Violemment anticommuniste, l’épisode montre une scientifique le docteur Schneider (Ida Lupino) regretter le temps où le « café de la révolution » était le « café impérial » où il y avait des violons au lieu d’une boîte à musique.

Remplacer Wagner par Malachi Throne est un pari audacieux, c’est le faire entrer dans la peau du cambrioleur. Durant tout l’épisode, Mundy donne des instructions à son chef par une oreillette et veut le transformer en cambrioleur, un peu comme un chirurgien qui opérerait à distance. L’épisode est plein d’humour, avec un Noah faisant la cour à la savante. Ida Lupino est utilisée à contre-emploi, habituellement maîtresse femme, ici plutôt cruche.

Ihnat fait trop « américain » pour être crédible en colonel russe. Son personnage de colonel Gilveny nous assène des discours lénifiants, semblant réciter le petit livre rouge et Marx dans le texte.

Le suspense est omniprésent. En cambrioleur, Noah Bain n’est qu’un amateur. La tonalité reste cependant à une comédie dominante. Une très bonne idée de départ, fort bien exploitée. Presque un quatre étoiles, on ne s’ennuie pas, mais la fin de l’aventure manque de tension dramatique et de crédibilité, et les militaires soviétiques sont vraiment trop naïfs.

Anecdotes

  • Le prénom du docteur Schneider, Elsa, n’est indiqué que dans les dernières minutes, alors que Noah lui fait du charme et l’invite à dîner. Tandis que Noah se fait appeler par son prénom d’emprunt, Anton.

  • Shannon Farnon (1941-) incarne la ravissante infirmière Elena Ames qui devient la maîtresse de Mundy. Elle tourne toujours, mais l’on ne trouve rien d’essentiel dans sa filmographie. Elle a fait beaucoup de télévision (« La croisière s’amuse », « Hôtel », « Clair de lune », « L’homme de fer », « Des agents très spéciaux »).

  • Une réflexion d’Al Mundy indique l’homme n’a jamais été sur la lune mais est sur le point de le faire, ce qui permet de situer historiquement l’épisode (diffusé le 2 avril 1968).

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13. L'OTAGE
(THE RADOMIR MINIATURE)

Scénario : Stephen Kandel. Réalisation : Michael Caffey.

Résumé

 

Un savant bulgare passe à l’ouest mais sa petite fille, Maritza, est arrêtée à la frontière et retenue prisonnière. Al Mundy est chargé de sauver l’enfant.

Critique

Episode sombre, genre « Destination danger », sans aucun humour, sur la guerre froide, et nommant clairement la Bulgarie. Al Mundy se prend terriblement au sérieux, oubliant tout glamour. Les bulgares sont montrés ici comme des monstres sanguinaires. Ils envisagent de tuer la gamine et de faire une campagne de presse mondiale pour décrier son assassin, l’agent secret… Al Mundy.

Notre héros est confronté à un traître, qui n’est autre que son contact sur place : Dina (Ina Balin). L’opus est très politique, trop pour une série Universal de divertissement.

Ina Balin, sans charme, tranche avec les actrices des autres épisodes. L’histoire est trop sérieuse, trop grave, c’est presque un film de propagande. Curieusement, l’URSS n’était pas nommée au profit d’un anonyme pays balte dans « Le manteau de Zibeline », la Pétrovie imaginaire dans « Le camée de Pétrovie ». A la 32e minute, Mundy démasque trop facilement la traîtresse et pour la première fois dit clairement à une femme qu’il a envie de la tuer.

Pour une fois, les bulgares n’ont pas l’air d’américains. La réalisation en studio fait penser à « Le Saint ». Ce n’est cependant pas un mauvais épisode. Mais Wagner y développe une facette d’Al Mundy rarement vue, sauvage, combattant, rageur. Et il n’est pas question ici de cambriolage, on s’éloigne donc du cahier des charges de la série, c’est une mission pour John Drake, voire Jim Phelps, mais pas Mundy. On note que dans cette saison 1, les américains sont des saints, ce qui sera loin d’être le cas dans la saison 3 où la SIA/CIA sera montrée sous un jour n’ayant rien à envier au KGB.

L’histoire est dramatique, voire traumatisante mais bien écrite. L’opus ne vole donc pas ses trois étoiles. La seconde partie de l’intrigue est concentrée sur la fuite de la petite fille et du héros. De l’espionnage pur et dur. Même les « James Bond » (à part « Bons baisers de Russie ») font appel à plus de fantaisie. On note donc que selon les épisodes, on passe du réalisme à la comédie.

Anecdotes

  • Dans un poste de police bulgare, on voit un portrait de Lénine (7e minute).

  • Une garde chiourme bulgare regarde un western américain sur une télévision en noir et blanc (16e minute).

  • Ina Balin (1937-1990) a joué dans « Les comancheros » (1961), « Jerry soufre douleur » (1964), « La plus grande histoire jamais contée » (1965).

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14. RADIOGUIDAGE
(LOCKED IN THE CRADLE OF THE KEEP)

Scénario : Dick Nelson. Réalisation : Leonard J. Horn.

Résumé

Noah Bain facilite l’évasion d’un agent communiste, Boris, avec Al Mundy censé être un traître. Ce dernier se retrouve derrière le rideau de fer pour y voler un document ultra-secret.

Critique

Avec cet opus, on se croit en 1950 sous Staline. On entend le mot « camarade » toutes les deux minutes. A force de creuser le sillon géopolitique, la série s’écarte du cahier des charges, c'est-à-dire Al Mundy gentleman cambrioleur, pour devenir une banale série d’espionnage. Une Trabant nous donne un indice : il semble que nous nous trouvions en RDA mais tout au plus est-il mentionné « République Démocratique ». Ce qui semble quelque peu incroyable est la crédulité du bloc de l’Est depuis les nombreuses incursions de Mundy comme traître transfuge.

Les ordinateurs géants rappellent l’époque (1968). Les décors sont immédiatement reconnaissables comme ceux des studios Universal. Le scénario de Dick Nelson n’est pas assez travaillé et le spectateur au bout d’une demi-heure a envie de zapper. Celeste Yarnall en Ilsa partenaire de Mundy a un jeu assez décevant, semblant s’ennuyer. Ilsa est un véritable glaçon pour notre héros séducteur.

Nous avons donc un ratage similaire à « Vacances de millionnaire ». Wagner livré à lui-même dans une histoire terne ne parvient pas à nous captiver. L’intrigue se déroule à l’intérieur d’un musée où il ne se passe pas grand-chose. L’objet de la mission de Mundy n’est dévoilé que vers la fin et est fort décevant. Pas d’humour, un suspense faible, il n’y a pas grand-chose à sauver de cet épisode.

Anecdotes

  • Celeste Yarnall (1944-) qui tourne toujours est connue pour « Bob, Carole, Ted et Alice » (1969) et « Le flingueur » (1972) avec Charles Bronson. On l’a vue aussi dans un rôle récurrent dans « Melrose Place ».

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15. UNE AFFAIRE ROYALE
(A MATTER OF ROYAL LARCENY)

Scénario : Tony Barrett. Réalisation : Michael Caffey.

Résumé

Dans le royaume de San Marco, une riche héritière américaine cleptomane, Samantha Sutton, dérobe une sphère royale, ignorant qu’elle contient une bombe destinée à tuer le souverain pour mettre en place le premier ministre. Mundy doit remettre à sa place l’objet pour éviter le scandale, mais il ignore son mortel contenu.

Critique

L’atout majeur de cet épisode plein de suspense est la présence de la voluptueuse Lynda Day-George en lady un peu fofolle et excentrique. Il y a deux bombes dans cet opus, Lynda et celle cachée dans la sphère. On nage ici dans les eaux de l’invraisemblance puisque le fameux joyau est secoué et bousculé dans tous les sens, alors que l’explosif devrait sauter au moindre choc.

Le charme de Lynda nous fait passer sur des décors assez toc. Le scénario est assez bon, et la comédienne constitue une bonne partenaire pour Wagner, l’alchimie entre eux fonctionnant dès le premier contact. Le ton est à un juste équilibre entre suspense et comédie. Toutefois, vers le milieu du film, on constate que l’on aurait pu faire beaucoup mieux. L’épisode n’est pas passionnant. Quand on a la chance d’avoir Lynda Day-George au générique, on espère une réalisation irréprochable. Or, la caméra devient vite nonchalante et en dépit d’un suspense bien calibré, on s’ennuie parfois. Reste des séquences savoureuses, comme Samantha faisant des avances à Mundy, qui en général doit faire l’effort de séduire. La belle n’a pas froid aux yeux. C’est la première fois dans la série que le héros se fait draguer, lui qui prend d’habitude l’initiative.

J’aurais aimé mettre la note maximale à l’opus, mais tout est ici trop prévisible et le téléspectateur, mis dans la confidence du complot dans le pré-générique, n’a aucune surprise. Lynda Day n’abuse pas de son charme et ne porte jamais des tenues de femme fatale. Toutefois, on lui a soigné sa garde-robe, elle change de tenue à chaque scène. Son personnage a bien envie de devenir reine, mais ne dirait pas non à la possibilité de devenir Madame Mundy.

Don Knight en « gentil » est utilisé à contre-emploi. Mais son métier sûr rend le personnage d’agent de Noah Bain, Bertie, crédible. La fin est assez bâclée. Toute la rivalité amoureuse entre la promise du roi, Nicole (Brenda Benet) et Samantha (à la fois la maîtresse du monarque et du héros cambrioleur) est un peu fastidieuse.

La trame de fonds du complot (prendre le pouvoir dans un royaume d’opérette qui rappelle Monaco ou San Marin) nous change des intrigues sur la guerre froide.

Anecdotes

  • Lynda Day-George (1944-) ici créditée comme Lynda Day, parfois appelée Linda Day, est une des plus jolies actrices de la télévision américaine des années 60-70, connue pour son rôle de Casey dans « Mission Impossible ». Elle fut également la vedette des séries « The silent force » et « La côte sauvage ». Jusqu’au décès de son époux l’acteur Christopher George en 1983, elle a été la vedette invitée de quasiment toutes les séries de son époque, de « Cannon » à « Mannix ». Son rôle le plus important au cinéma fut dans le western « Chisum » avec John Wayne.

  • Don Knight (1933-1997) était Fletcher, l’éternel poursuivant de « L’immortel » joué par Christopher George, époux de Lynda.

  • Lorsqu’elle dérobe la sphère, Samantha met une coupe de Champagne à la place.

  • Samantha est à la tête d’une entreprise de bière et propriétaire de onze brasseries, mais déteste cette boisson.

  • Brenda Benet (1945-1982) était l’épouse de Bill Bixby. Elle s’est suicidée par désespoir après la mort dans un accident de ski de leur fils Christopher.

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16. LE JOURNAL DE LA VIEILLE DAME
(THE LAY OF THE LAND)

Histoire de Richard Collins. Adaptation : Richard Collins et Alvin R. Friedman. Réalisation : Don Weis.

Résumé

Les mémoires à paraître de la duchesse Christina embarrassent la SIA car la vieille dame a eu pour amants des diplomates américains. Noah Bain demande à Mundy de les subtiliser. Ce livre qui ne doit être publié qu’à titre posthume intéresse aussi un pays satellite de l’URSS, Dubrano. Il ne contient pourtant rien de compromettant.

Critique

Un opus en demi-teinte pour conclure cette saison 1, avec beaucoup trop de personnages qui font perdre les repères du téléspectateur et un scénario anémique pourtant écrit à deux mains. Des mémoires qui embarrassent les USA et profitent à l’URSS mais n’ont rien de croustillantes au final, le petit état de Dubrano (une république imaginaire de l’URSS) dont le Comte Dimitri Stavro est sous la coupe des soviétiques,  une espionne de la SIA Lori Chan (Helen Funai) qui semble toute droit sortie d’un James Bond, tout cela forme un schéma de départ bien décevant. L’histoire, censée se dérouler sur la Côte d’Azur, est bien entendu filmée en studio.

La nièce de la duchesse Christina de Bambrose, Zizi (Sheila Larken) ne manque pas de charme, mais Hermione Gingold en duchesse cabotine à tout va, surpassée, et ce n’est pas une surprise pour ceux qui suivent « 200 dollars plus les frais » par Stuart Margolin exécrable en comte Dimitri Stavro.

Sheila Larken est l’atout de l’épisode, incarnant un personnage débordant de candeur. Zizi est angoissée et timide. Lorsque Mundy l’embrasse, la scène est téléphonée et le spectateur le plus distrait la devine.

Si l’entreprise sombre dans le naufrage, c’est en raison d’un script dont l’intrigue est tirée par les cheveux. Truquer les confidences d’une duchesse pour créer un scandale et montrer l’Amérique sous un jour peu reluisant est un plan bien hasardeux pour le camp ennemi. Beaucoup de comédiens sont donc réunis autour d’une histoire sans éclat. Dommage. L’alliance entre un aristocrate corrompu et lâche, Dimitri Stavro, et l’ambassadeur/espion Dedier (dont le nom n’est jamais cité dans la VF) incarné par Larry D. Mann (1922-2014) semble artificielle. Le script n’a pas été assez travaillé, source des ratages de cette saison 1.

Anecdotes

  • Premier rôle de Sheila Larken (1944-). Elle a joué le rôle de Margaret Scully dans « The X Files ». En semi-retraite depuis, elle reprend son rôle dans les nouveaux épisodes en cours.

  • Hermione Gingold (1897-1987) est surtout une actrice de théâtre. On l’a vue dans « Gigi » (1958) et « Le marchand de fanfares » (1962).

  • Cathy Lee Crosby (1944-) fut en 1974, avant Lynda Carter, l’interprète de « Wonder Woman ». Elle tient le rôle de Susan, un agent de Noah Bain au début de l’épisode.

  • Stuart Margolin (1940-) est Angel Martin dans la série « 200 dollars plus les frais ».

  • Helen Funai qui incarne Lori Chan a joué dans « Les feux de l’amour », «  Baretta », « Hawaii Police d’état », « Cagney et Lacey » et au cinéma dans « Notre homme Flint ». Elle a arrêté sa carrière en 1989.

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