Saison 1 Scénario : Roland Kibbee, Leslie Stevens. Musique du pilote : Ernie Freeman. Réalisation : Leslie Stevens. Cet épisode sera réutilisé comme film sous le titre « Magnificent Thief ». Il dure 1h39. Résumé Quatre agents de la SIA ont été tués en voulant découvrir les secrets détenus par le nouveau petit état africain du Kengol. Pour éviter un incident diplomatique, et découvrir qui est la taupe au sein des services secrets, il est fait appel à un voleur emprisonné, Al Mundy. Critique Au début, on se croit, en raison des superbes créatures qui entourent Robert Wagner, dans la parodie de Bond « Casino Royale » avec David Niven, tandis que les décors et l’ambiance sont des copier coller des deux aventures de Flint avec James Coburn. Le héros macho entouré de ravissantes créatures nous plonge en pleine atmosphère bondienne, on s’attend donc à un grand moment. Ce pilote n’a pas lésiné sur les moyens, ni sur la distribution (Leslie Nielsen, Senta Berger, Susan Saint-James, Raymond Burr, John Saxon, Doug McClure, James Drury). Pourtant, très vite, l’ennui nous gagne, et pour cause. Roland Kibbee et Leslie Stevens ont tout simplement oublié d’écrire un script, ce qui devient vite évident lorsque les scènes d’action s’enchainent sans aucune cohérence. Il faudra attendre 1h39 pour découvrir qui est la taupe. Robert Wagner semble encore hésitant dans sa prise en mains du personnage, mais en se déguisant, jouant les séducteurs, il évoque vite son alter-ego gentleman cambrioleur français Arsène Lupin. En dehors de Senta Berger, omniprésente, et parfois plus mise en valeur que Wagner lui-même, la plupart des comédiens sont sous employés. Ainsi Leslie Nielsen est-il confiné à un simple rôle de gardien devant surveiller que Mundy ne s’échappe pas. Burr, Drury et McClure font des caméos et semblent être là uniquement en raison de leur statut de vedettes de séries Universal (« L’homme de fer » et « Le Virginien »). Les méchants « kengolais » n’ont aucune épaisseur, et très vite on ne comprend rien à leurs agissements. Leslie Stevens semble en permanence nous présenter la facture des décors jugeant sans doute que cela suffira au public en guise de scénario. On passe d’une boîte de nuit avec danseuses orientales à un stade olympique canadien, à une scène de suspense dans un avion de grande ligne permettant ensuite une belle cascade sur un aéroport où le voleur espion échappe à ses poursuivants sans sourciller. Mais au bout d’un moment, on a une overdose de scènes d’action et de jolies filles (comme dans un vrai « James Bond ») sans le moindre soupçon d’intrigue solide à la clef. Pour le spectateur, l’ennui s’installe. C’est donc un bien mauvais départ pour Alexandre Mundy, on se serait dispensé de ce pilote interminable et bancal, et dans l’épisode suivant, au rythme infiniment plus soutenu, dans lequel on retrouve « bien vivante » Susan Saint-James, on comprend d’emblée la situation de ce gentleman espion. Il doit pour rester en liberté travailler pour les services secrets. J’ai trouvé que ce pilote n’était pas du tout représentatif de la série, et les seules scènes intéressantes se situent au début lorsque le personnage purge une longue peine dans un pénitencier. La suite est un sous Flint, un ersatz de 007, un long festival de scènes indigestes qui rend caricatural le personnage d’Al Mundy. Si cela faisait illusion en 1968, c’est totalement improbable aujourd’hui. L’absence totale de trame scénaristique saute aux yeux. Indigne de la série qu’il a inspirée, ce pilote a un parfum de pure anecdote. Le réalisateur semble croire qu’aligner les jolies filles tous droits sortis de la parodie « Casino Royale », les beaux décors et les cascades, dispensent d’écrire une histoire. Il se rattrapera par la suite, fort heureusement, avec une série qui ne méritait pas, à la différence du pilote, de tomber dans l’oubli. Anecdotes
2. QUAND UN VOLEUR RENCONTRE UN AUTRE VOLEUR Scénario et réalisation : Leslie Stevens. A partir de cet épisode, la musique est composée par Dave Grusin, dont le célèbre thème de la série qui manquait cruellement au pilote. Résumé Al Mundy doit voler les diamants de la principauté de Montefiore sur lesquels repose l’économie de cet état menacé par le bloc de l’Est. Mais une autre voleuse est sur l’affaire. Critique On a eu très peur avec le pilote, mais « Quand un voleur rencontre un autre voleur » est d’un tout autre calibre. Sur fond de guerre froide, mais avec beaucoup d’humour et d’adresse, l’épisode sur lequel règne le couple Susan Saint-James/Robert Wagner, nous replonge dans une excellente série des sixties. On ne se prend pas au sérieux, et en agents communistes, Mark Richman et Alfred Ryder font très américains. Nous dirons que c’est un détail ! Robert Wagner a trouvé ses marques dans le rôle de sa vie, et se révèle un habile gentleman cambrioleur espion, prêt à donner la réplique à une fausse princesse Astrid pleine de malice. C’est de la bonne télévision, comme on en trouve plus, ayant perdu la recette à coup de trombes d’épisodes des « Experts ». Ici, on a gardé la part du rêve hollywoodien. En voyant, cet épisode, on pense irrésistiblement au film « La main au collet » et au « chat » Cary Grant, ainsi qu’à sa rivale jouée par Brigitte Auber, dont le script a emprunté la trame principale sans la plagier. En 48 minutes, on ne s’ennuie pas une seconde, il s’agit d’une mécanique aux rouages bien huilés, sans temps mort. Chaque réplique fait mouche, et l’ambiance au casino, avec quelques années d’avance, préfigure « Amicalement vôtre ». On songe aussi beaucoup à « Arsène Lupin » avec Georges Descrières, sachant que la série Universal lui est antérieure. Susan Saint-James est sexy mais jamais vulgaire, Wagner gomme un aspect trop macho par ses traits d’humour et laisse parfois apparaître une vulnérabilité dans son personnage qui sera ensuite totalement ignorée dans son incarnation du justicier milliardaire Jonathan Hart. Malachi Throne est parfait en rabat joie empêchant Mundy de voler de ses propres ailes vers de galantes aventures. On se régale tout en ne pouvant s’empêcher de trouver qu’objectivement l’ensemble a pris un petit coup de vieux. Même si comparé à « Arsène Lupin », « Opération vol » reste très regardable et se présente comme un beau livre d’images sur les années soixante télévisuelles. C’est incontestablement ce que Robert Wagner a fait de mieux en matière de série télé. Anecdotes
3. UN GARÇON ET UNE FILLE Scénario : Dean Hargrove. Réalisation : Don Weis. Résumé Al Mundy est envoyé derrière le rideau de fer afin de ramener une certaine Melinda Brooke qui a trahi et s’y est réfugiée. Critique J’allais mettre trois étoiles à cet épisode que je n’avais jamais vu auparavant, et qui se situe entre le réalisme de « Destination danger » et certains épisodes de « Chapeau melon et bottes de cuir ». Mundy ici quitte l’habit de gentleman cambrioleur pour celui d’agent secret. Mais la fin traîne malheureusement en longueur. Le personnage du capitaine Kovich (David Hurst) rappelle parfois le grostesque Brodny, mais lorsqu’il abat froidement le contact de Mundy sur place, on comprend que l’on n’est pas dans une série décalée et humoristique. Cette scène, d’une brutalité inouïe, aurait toute sa place dans « Destination danger ». La série a permis de donner une dernière chance à des comédiennes comme Gia Scala (cette dernière après une carrière hollywoodienne et une longue absence fera une apparition dans la saison 2 avant de se donner la mort en 1972). Ici, Suzy Parker (1932-2003) se révèle fade dans le personnage de Melinda. Elle ne restera pas dans le panthéon des meilleures partenaires de Robert Wagner dans la série. Le 30 janvier 1968, l’épisode aborde la guerre froide avec un sérieux qui nuit aux aspects comédie. On est loin de la détente qui sera affichée en 1972 dans la série « L’homme de Vienne » avec Robert Conrad. Le pays où se déroule l’action est soit l’Allemagne de l’Est, soit la Hongrie, mais n’est jamais précisé. Malgré un tournage en studios comme « L’homme de fer », l’ensemble a mieux vieilli. Le scénario est très percutant et solide, avec des personnages consistants. David Hurst s’éloigne très vite du personnage de Brody dans les Avengers pour se montrer cruel et sanguinaire. Robert Wagner promène sa distinction et son élégance en tentant de dédramatiser la situation et le climat façon George Peppard dans « Banacek ». Robert Wagner nous fait oublier les décors un peu toc (la saison 3 tournée en Europe servira infiniment mieux son jeu) car il met du cœur à l’ouvrage et nous fait croire à son personnage, ici éloigné du postulat de départ, le cambrioleur, il rend totalement crédible cet agent secret perdu dans une dictature communiste européenne où la torture est pratique courante. Dans cette série à audience familiale, il y échappera bien sûr. L’épisode est parfait durant les trois premiers quarts mais la fin a un goût de bâclé et d’improvisé qui gâche un peu l’ensemble. Malachi Throne ne sert ici qu’à passer les plats et est confiné dans un rôle de simple faire valoir. On regrettera les stock shot du début à Londres qui ne font guère illusion. La réalisation de Don Weis, un habitué de « L’homme de fer », n’est pas toujours à la hauteur, mais le scénario de Dean Hargrove distille une tension palpable. Anecdotes
4. UNE RÉCEPTION PLEINE D'AMBIANCE Scénario : Leslie Stevens. Réalisation : Don Weis. Résumé
Al Mundy doit récupérer dans une ambassade d’un pays de l’Est un microfilm vital pour la sécurité du monde : le document secret relate les agissements de l’URSS au Moyen Orient et la préparation d’une guerre. Le Pentagone charge la SIA et Noah Bain de le voler et Al Mundy, sous la menace de retourner en prison, doit se lancer dans une mission suicide. Son prédécesseur y a laissé la vie. Critique Cet épisode au suspense constant aurait gagné à être le pilote. Il combine, pour amuser la galerie, des déguisements qui n’auraient pas surpris dans « Arsène Lupin », des astuces technologiques dignes de « Mission Impossible » à une intrigue fortement politisée semblant sortir tout droit d’un roman de John Le Carré ou de la série « Destination danger ». Nous assistons à un sans-fautes total, et le contexte de la guerre froide pourra surprendre les jeunes générations qui découvrent la série. Il est ainsi fait allusion au colonel Savrille (Simon Oakland), qui a été formé par Himler et entraîné par les SS. Lors d’une réception donnée à l’ambassade, Savrille montre son mépris pour la musique pop occidentale jouée par un groupe ersatz des Beatles. Gavin MacLeod aussi teigneux que dans son personnage de « Beau sourire » dans « Hawaii Police d’état » incarne l’autre méchant de l’épisode, le major Kazan. Ne parlons pas des gardes qui ressemblent à des robots. Lors d’une scène, l’agent de la SIA Nancy Ross-White (Katherine Crawford) tente en vain de les dérider. Cela fait froid dans le dos, mais objectivement, Noah Bain, qui n’hésite pas à envoyer à la mort Al Mundy pour sauver le monde libre ne vaut guère mieux. Pour ce chef rébarbatif et sans humour, le chantage, à chaque épisode, est le moyen d’envoyer le héros en mission. On se demande ici si Mundy ne serait pas plus tranquille en prison, d’autant que la demeure où il réside est surveillée par un système de télévision et cette prison dorée n’a rien à envier à l’ambassade ennemie. Si l’épisode est très bon, on le doit au manque de facilité pour la réussite de la mission qui est souvent le cas dans les séries de l’époque comme « Mission Impossible ». Dans le pré générique, un agent de la SIA est froidement abattu, et Mundy doit s’y prendre à deux fois pour accomplir sa mission, le premier stratagème élaboré, pourtant ingénieux, se concluant par un échec. Fille de Roy Huggins, Katherine Crawford, la première dulcinée de Paul Bryan/Ben Gazarra dans « Match contre la vie » n’a jamais été une actrice très convaincante. Aussi montre-t-elle vite ses limites dans cet opus. Wagner, et ce sera le cas tout au long de la série, tente de dérider le téléspectateur au milieu d’intrigues profondément dramatiques. Don Weis a parfaitement cerné l’enjeu de la mise en scène et donne au téléspectateur son lot d’émotions fortes en ne le ménageant pas. La mission de Mundy manque échouer à plusieurs reprises. Il la réussit par son astuce et une intelligence rare (Bain, pourtant avare de compliments, le décrit juste après le générique à Nancy comme un génie). Il a su aussi éviter de nous montrer les militaires soviétiques (ou similis) comme des imbéciles mais des fauves dangereux. Simon Oakland n’a jamais été aussi convaincant. On assiste aussi à une scène où le sort de son personnage de colonel est scellé en cas d’échec. Un personnage qui reste dans l’ombre, encore plus menaçant que le militaire, le lui rappelle sans ambigüité. Nous voyons ici des technologies modernes pour l’époque (1968) : magnétoscope et enregistrements vidéo, que Mundy devra utiliser contre ses propriétaires, et quelques gadgets qui restent dans le domaine du plausible à la différence de ceux de 007. Méconnaissable en médecin autrichien avec postiches et grande cape, ensuite célèbre éditeur, puis en ouvrier réparateur de télévision, Robert Wagner joue sur du velours et s’affirme définitivement dans le rôle, tout comme Malachi Throne qui se montre détestable sans jamais en rajouter et aux yeux du public apparaît comme un personnage antipathique et inhumain. Les scènes de séduction en revanche sont toujours traitées à la va vite et expédiées, un chaste baiser de Mundy à Nancy, et l’on comprend que dans sa prison dorée, le voleur n’a droit à aucune intimité étant sous surveillance caméra constante. Un très bon épisode que je recommande pour commencer la série, il est même supérieur (toujours dans le registre quatre étoiles) à « Quand un voleur rencontre un autre voleur », même si Susan Saint-James joue infiniment mieux que Katherine Crawford. Notons que la scène du pré générique est d’une rare violence pour un programme d’audience familiale, et l’on frisonne en pensant que Mundy devra remplacer l’agent mitraillé à bout portant. Anecdotes
5. L'ANGE TRISTE Scénario : Stephen Kandel. Réalisation : Leonard Horn. Résumé Al Mundy vole une toile de Léonard de Vinci et en fait faire une copie. Puis il compte vendre l’original au dictateur sud-américain en exil Arascan. Tout ceci est un piège monté par la SIA. Critique Si le fond de l’intrigue politique n’est cette-fois pas très crédible (Noah Bain voulant discréditer un vilain dictateur), l’épisode ne manque pas d’atouts. On ne comprend guère l’intérêt de la SIA dans tout cela. Noah Bain au début de la mission précise que les Etats-Unis sont neutres dans l’affaire en question. Aussi pourquoi discréditer Arascan ? Fernando Lamas est majestueux en Arascan, tandis que Katherine Woodville, qui à l’époque du tournage était Mrs Patrick Macnee assure la partie charme. Anthony Zerbe incarne un faussaire dans un registre inhabituel pour lui, un paumé. Cette-fois, l’épisode fait la part belle aux dons de voleurs d’Al Mundy. Nous sommes donc moins dans le registre espionnage que dans l’opus précédent. La faiblesse du script, mais le téléspectateur de l’époque devait s’en moquer, est la motivation de la SIA. Lamas et Wagner sont deux gentlemen et rivalisent sur le même terrain. Les scènes de suspense, tout en restant crédibles, sont légion : en effet, Alexandre n’a pas le temps, après avoir fait expertiser l’original du tableau par Janet Sanders (Katherine Woodville), la maîtresse du dictateur, de lui substituer la copie. Il doit donc voler à nouveau le même tableau de De Vinci ! De plus, la situation se complique car le faussaire Johnny O’Farrell (Anthony Zerbe) auquel on a payé un billet d’avion pour Londres, se fait rembourser, reste et se présente à Arascan, croyant pouvoir le duper. Après un très bon début, et en dépit d’une mise en scène excellente, l’intrigue stagne quelque peu, en raison d’un script pas assez fouillé. Les nombreuses scènes d’action permettent de ne pas s’ennuyer. Anecdotes
6. LA CEINTURE DU PROPHÈTE Histoire d’Alvin Sapinsley. Adaptation : Dean Hargrove et Alvin Sapinsley. Réalisation : Michael T. Caffey. Résumé Al Mundy est envoyé dans un émirat arabe imaginaire, Okarina, au Moyen-Orient, pour empêcher un général de déclencher une guerre d’annexion contre un pays voisin. Critique Rediffusé sur une chaîne hertzienne la dernière fois dans « Samedi est à vous » en 1975, cet épisode nous permet de mesurer à quel point certains opus ont vieilli. On remarque ici sur le champ que ce sont des acteurs occidentaux qui incarnent les arabes, ce qui à l’époque ne choquait personne. « La ceinture du prophète » accumule les invraisemblances (Al Mundy voyage des USA à Okarina dans un caisson en arrivant en parfaite santé !) Le ton est à la comédie, bien que le suspense ne soit pas absent, mais le tournage en studio ne trompe plus l’œil aguerri du téléspectateur d’aujourd’hui. Cet exotisme de carte postale (tant présent dans la série « Le Saint » avec Roger Moore) peut avoir son charme, mais l’on constatera que les tournages en décors réels en Europe dans la saison 3, certes plus coûteux, ont mieux supporté l’outrage des ans. Robert Wagner en Al Mundy tombeur de ces dames est le pendant américain de Roger Moore. Distinction, flatteries auprès de la gent féminine, jeu tout en finesse, bagarres improbables et élégance digne d’un interprète d’Arsène Lupin permettent de faire passer le machisme de la caricature à un second degré assumé. La mission a fort peu d’importance, et le spectateur ne la retient d’ailleurs pas tant elle est embrouillée. Les scénaristes s’attardent davantage sur la solitude de la femme du général dictateur qui préfère que son mari échoue en politique pour mieux lui appartenir. Mari Blanchard trop tôt disparue vole la vedette en épouse délaissée du général à Tina Louise, la complice de Mundy. On se croirait parfois dans « Amicalement vôtre » lors des scènes de séduction. Le reste de la distribution n’est pas à la hauteur. On ne s’ennuie pas, et les réparties de Wagner avec Mari Blanchard et Tina Louise sont de haute volée. Le tournage en studio n’a pas le côté fastidieux de « L’homme de fer » (Il faut dire que Robert Wagner joue nettement mieux que Raymond Burr). On peut souligner l’éclectisme de la série qui passe du sérieux et violent « Un réception plein d’ambiance », épisode à l’atmosphère sombre, à « La ceinture du prophète », qui se situe davantage dans le registre de la comédie.. Anecdotes
7. LE MANTEAU DE ZIBELINE Scénario : Leslie Stevens. Réalisation : Don Weis. Résumé La SIA doit empêcher ses confrères britanniques de l’Intelligence Service de tomber dans un piège tendu par le KGB, un scandale en direct concernant le vol d’un plan ultra-secret dans la doublure d’un manteau de zibeline. Critique Cet épisode est un savant équilibre entre tension extrême et violente due à la guerre froide et comédie. La scène du prégénérique montre l’exécution de deux agents de la SIA par les soviétiques avec une rare cruauté, l’un des deux étant frigorifié vivant avec le manteau de zibeline. On passe à la comédie lorsque Mundy suggère de faire libérer Charlene (dite « Charlie ») Brown de l’épisode « Quand un voleur rencontre un autre voleur. Pour jouer le rôle d’une certaine Miss Cavendish, Charlene va dévaliser (au sens propre) une boutique de mode de luxe sous les yeux ébahis de Noah Bain. Passer du drame à la comédie est un pari hasardeux entièrement réussi dans le cas présent. Susan Saint-James joue avec brio et talent le double rôle de Charlene et de Miss Sidnor Cavendish. Le comédien Ben Wright incarne le sadique commandant Bakst avec une conviction qui fait froid dans le dos. On passera sur certains détails de l’intrigue (des opposants au traité de paix tant du côté « balte » que britannique). Il n’était pas aisé de faire de la comédie à partir d’une intrigue d’espionnage sérieuse. Susan Saint-James et Robert Wagner s’en sortent haut la main avec un abattage et une classe indéniables. L’épisode fait parfois penser à l’incursion de Julie Andrews et Paul Newman dans « Le rideau déchiré » en territoire soviétique dans le film d’Alfred Hitchcock. Les scènes de suspense sont calibrées pour tenir le téléspectateur en haleine. Wagner n’arrêtant pas de se déguiser (en diplomate anglais, en garçon d’étage russe), on se croit parfois dans un « Arsène Lupin ». Il ne tombe cependant jamais dans la farce ou le ridicule, voire le théâtre filmé. C’est la très bonne télévision, malgré des moyens limités que l’on oublie en raison d’un scénario en béton. La réalisation alerte de Don Weis nous fait passer d’une boutique de mode américaine à une incursion bien dangereuse même si diplomatique en URSS. Anecdotes
8. VACANCES DE MILLIONNAIRES Histoire de Mort Zarcoff et Gene L. Coon. Adaptation : Gene L. Coon. Réalisation : Herschel Daugherty. Résumé Les plans d’une arme révolutionnaire, permettant de percer un blindage à distance, ont été volés au SIA et une copie circule sous forme de micropoint. Al Mundy est envoyé à El Rando Kay pour récupérer le micropoint en se faisant passer pour un millionnaire texan, et ce avec l’aide d’une vieille connaissance, Nancy Roos White. Critique Programmé très tôt en France (Juillet 1970), cet épisode constitue le premier gros ratage de la série en dehors du pilote. La raison en est un scénario anémique, pourtant écrit à deux mains. Très vite, on se rend compte que Wagner n’a rien à jouer. Son personnage de texan horripilant, Miles Blarsdane, n’est pas crédible une seconde, et l’on se demande bien comment il réussit à s’infiltrer dans la bande ennemie dirigée par Pierre Gropius (William Campbell). Il dit se faire (ou s’acheter) des amis à coups de tournées de Champagne et d’invitation à dîner. Malgré les retrouvailles avec Katherine Crawford, un peu plus à l’aise dans son rôle que dans « Une réception plein d’ambiance », tous les clichés qui nous avaient paru insupportables dans le pilote sont de retour. Al Mundy macho, ersatz de Flint, entouré d’une nuée de jolies filles, semble réellement en vacances et non en mission. Les méchants n’ont aucune épaisseur. La plupart des scènes sont soit autour d’une piscine avec du Champagne qui coule à flots, soit les lamentations de l’agent Nancy Ross White sur les dépenses inconsidérées de Mundy. L’espionne ne fait que répéter les récriminations de Noah Bain sur ce sujet. Le jeu du chat et de la souris entre Mundy et la bande de Gropius tourne complètement à vide, sans que jamais le suspense ne s’installe. Au bout d’un moment, l’ennui s’installe, mais à la différence de « La ceinture du prophète », rien ne vient ici sauver l’entreprise du naufrage. Il semble habituel que dans le prégénérique, un agent de la SIA se fasse sauvagement assassiner, mais l’on ne tremble pas à une seconde cette-fois pour Al Mundy qui assure la mission de remplacement. Plus qu’une aventure périlleuse, c’est à une partie de farniente que l’on est convié. Kurt Kredo, la grosse brute, incarné par Cliff Osmond, a l’air emprunté en complice de Gropius et ne constitue jamais un réel danger pour le héros. C’est bien dommage, mais je conseille de zapper l’épisode. Il n’est pas représentatif de la qualité de la série, et le néophyte qui commencerait par celui-là n’en regarderait pas un deuxième. Anecdotes
9. RENCONTRE AMICALE Scénario : Dean Hargrove. Réalisation : Lee H. Katzin. Résumé Les Etats-Unis accueillent un prince d’un petit royaume asiatique. Il vient parfaire son éducation. Un militaire de son royaume souhaite provoquer une crise diplomatique en substituant une statuette précieuse par un faux et attribuer cela aux américains. Critique Après le rituel meurtre sadique dans le prégénérique, cet épisode est particulièrement innovant. Si l’on met de côté une VF bien surprenante (James Shigeta doublé par Jean Berger), on apprécie ce script et cette réalisation entièrement réussis. Le pays évoqué semble être la Thaïlande, mais n’est jamais nommé. Lee H. Katzin prend le temps de raconter l’histoire. Et ainsi, cela nous vaut un lot de scènes croustillantes, comme Mundy battant le prince héritier (incarné par Patrick Adiarte) au golf. Rosemary Forsyth si émouvante dans « L’homme de Vienne » en 1972 est ici fagotée comme une vieille fille, et ses airs revêches nous empêchent de croire qu’elle puisse intéresser Mundy. Le tandem Robert Wagner-Patrick Adiarte domine la distribution. On retrouve des comédiens d’origine asiatique souvent vus dans les productions anglo-saxonnes (Teru Shimada de « On ne vit que deux fois », Keye Luke de « Kung Fu »). Mais l’éducation du prince héritier par le gentleman voleur est suave et nous réserve de bons moments de comédie. A vrai dire, l’intrigue en soi est très compliquée (complot ourdi par Fong Sing/James Shigeta pour discréditer les USA, un Sing lui-même cocufié par un chauffeur, et qui sans l’intervention du héros aurait de toute façon perdu puisque son épouse s’apprête à s’envoler pour Rio avec l’amant et la statue). Mais le téléspectateur oublie tout cela très vite pour goûter l’apprentissage de la ruse par le prince que lui distille Mundy, que ce soit au golf, aux cartes ou dans la vie. A ce titre, l’épisode renouvelle complètement le canevas sans le trahir (Mundy va devoir voler la statue pour la remettre à la banque à sa bonne place où Sing l’a remplacée par une copie). On passe un excellent moment sans jamais une minute d’ennui. On oubliera une Rosemary Forsyth en petite forme. Il n’y a jamais d’enjeux dramatiques comme dans « Une réception plein d’ambiance » et « Le manteau de Zibeline », ce qui n’empêche pas la trame scénaristique d’être passionnante. Anecdotes
10. LE CAMÉE DE PÉTROVIE
Scénario : Glen A. Larson. Réalisation : Don Weis. Résumé Un agent du SIA qui se fait capturer derrière le rideau de fer réussit à cacher un microfilm dans le bijou de la femme de l’ambassadeur de Pétrovie. Al Mundy doit récupérer le microfilm. Critique On retrouve ici l’ambiance de la guerre froide, mais les décors des studios Universal, pour une fois, s’adaptent mal à la série et font factice. La première partie de l’opus se passe dans le pays imaginaire de Pétrovie, une république de l’URSS, et la seconde dans l’ambassade en Amérique. Toute la partie espionnage a été vue cent fois ailleurs et relève d’une banalité totale. Le seul élément intéressant du script est le couple plutôt mal assorti entre l’ambassadeur assez mûr Nicolae Marcu (interprété par Charles Macaulay né en 1927) et sa jeune épouse (Tisha Sterling née en 1944). Le personnage d’Anya Selina est joyeusement pompé sur la Rosa Klebb de « Bons baisers de Russie » et le méchant colonel Kessler (Mark Lenard, aux faux airs de Burt Reynolds) est d’une inefficacité déconcertante pour un espion de l’Est. Al Mundy triomphe ici bien trop facilement et sans grand mérite. Larson a imaginé un triangle amoureux entre l’ambassadeur, la fidèle mais rébarbative garde chiourme Anya, et la jeune épouse Trish Marcu. A défendre son épouse, qui n’a rien fait, étant à son insu le jouet de deux agents américains dont Mundy, l’ambassadeur devient aveugle et trop affable, pas dangereux. Les efforts d’Anya et du colonel se heurtent plus à Marcu qu’à Mundy. C’est donc un épisode très moyen, qui mérite d’être vu mais n’est jamais passionnant sans pour autant tomber dans l’ennui. Les cascades du héros devant une forteresse d’un pays de l’Est nous laissent de marbre tant la situation est improbable. Mundy use et abuse des déguisements (un avocat, un plombier) avec des postiches repérables cent lieues à la ronde. Sans être un ratage, l’épisode est l’un des plus faibles de la saison. Anecdotes
11. CONCURRENCE Scénario : Jerry Devine. Réalisation : Michael Caffey Résumé
Bjornsen, un diplomate traître de l’OTAN, va vendre aux soviétiques des plans secrets. Ils se trouvent dans le coffre de sa villa où un rival de Mundy, George Palmer, veut voler un collier. Critique Dès les premières images, on réalise que l’on a affaire à un grand script, c'est-à-dire un grand épisode. Le seul bémol vient de la crédibilité. La SIA sait que Bjornsen est un traître à la solde de l’URSS, qui l’empêche de révéler la vérité ? Il n’y aurait, bien sûr, plus d’épisode. Deux trames scénaristiques se croisent ici : Mundy retrouve un des pros de son métier, George Palmer, et parallèlement, il doit mener à bien une mission pour Noah Bain, récupérer les plans secrets, sous peine de retourner en prison. On comprend qu’une vieille complicité unit les rivaux as de la cambriole Mundy et Palmer, deux séducteurs. Palmer est incarné par Bill Bixby qui préfigure ici sa prestation dans la série « Le magicien » en 1973. Même prestance, même élégance. Le méchant est un français d’Hollywood, Maurice Marsac, que l’on a vu dans les New Avengers. Linda Marsh et Janis Hansen sont les deux créatures de rêve de l’opus, mais la première, pourtant de loin la plus séduisante en agent de la SIA Irina Damos ne se départira jamais d’une attitude strictement professionnelle et glaciale, tandis que la blonde (son personnage est crédité ainsi au générique) est dirons-nous, tant pour son petit ami que pour notre héros gentleman espion, plus abordable. Signe d’une grande qualité, l’épisode passe trop vite. Il rappelle beaucoup « Quand un voleur rencontre un autre voleur », Bixby remplaçant en quelque sorte Susan Saint James. Ce qui différencie cet opus d’un titre comme « Vacances de millionnaire », c’est la qualité du script. Robert Wagner, dès qu’il en a un, le met en valeur et joue sur du velours. Le tandem avec Bixby rappellera un peu l’alchimie des héros de « Amicalement vôtre ». Chacun des acteurs personnifie son rôle avec la mesure qu’il convient, et l’on obtient une réussite totale. La question que l’on se pose en voyant l’évidente réussite de ce numéro est pourquoi a-t-on réalisé des épisodes faibles, car lancer Al Mundy dans son élément semble pour le scénariste un jeu d’enfant. Tout en préservant le suspense, l’histoire reste toujours dans le domaine de la comédie, preuve que la série a une palette étendue puisqu’elle abordera la tragédie dans la saison 3 avec « De la part d’Alexandre ». On s’étonne véritablement que les exploits du gentleman espion n’aient duré que trois saisons par rapport, par exemple, aux huit de « L’homme de fer » qui n’atteint jamais une telle qualité. Le début multiplie les fausses pistes (On pense que Palmer est un agent de Bjornsen lorsqu’il menace de le tuer et veut l’envoyer de force par avion à Genève). De même, contraint de lui donner le collier, Mundy donne l’alarme et fait lâcher les chiens du traître contre son rival, ce qui n’est pas très fair play, mais l’image d’après, on constate (ce qui est tout de même assez invraisemblable) que Palmer s’en est tiré indemne. La fin est une sorte de réplique à l’envers du début, pleine de finesse et d’humour. Je recommande « Concurrence » comme un grand cru à savourer sans modération. Plusieurs visions consécutives n’en émoussent pas le génie. Anecdotes
12. VOL PAR PROCURATION Histoire de Mort Zarcoff et Gene L. Coon. Adaptation : Gene L. Coon. Réalisation : Don Weis. Résumé Al Mundy étant blessé à la jambe après avoir été renversé par une automobile, c’est Noah Bain qui doit à sa place dérober une lentille à laser (sur l’amplification de la lumière) dans un institut de l’autre côté du rideau de fer. Critique Petite crainte en voyant les deux co-auteurs de « Vacances de millionnaire », Mort Zarcoff et Gene L. Coon, au générique. On retrouve avec plaisir l’excellent Steve Ihnat, mort si jeune d’une crise cardiaque à Cannes en 1972, évidemment dans un rôle de méchant. Il est ici un militaire soviétique. Violemment anticommuniste, l’épisode montre une scientifique le docteur Schneider (Ida Lupino) regretter le temps où le « café de la révolution » était le « café impérial » où il y avait des violons au lieu d’une boîte à musique. Remplacer Wagner par Malachi Throne est un pari audacieux, c’est le faire entrer dans la peau du cambrioleur. Durant tout l’épisode, Mundy donne des instructions à son chef par une oreillette et veut le transformer en cambrioleur, un peu comme un chirurgien qui opérerait à distance. L’épisode est plein d’humour, avec un Noah faisant la cour à la savante. Ida Lupino est utilisée à contre-emploi, habituellement maîtresse femme, ici plutôt cruche. Ihnat fait trop « américain » pour être crédible en colonel russe. Son personnage de colonel Gilveny nous assène des discours lénifiants, semblant réciter le petit livre rouge et Marx dans le texte. Le suspense est omniprésent. En cambrioleur, Noah Bain n’est qu’un amateur. La tonalité reste cependant à une comédie dominante. Une très bonne idée de départ, fort bien exploitée. Presque un quatre étoiles, on ne s’ennuie pas, mais la fin de l’aventure manque de tension dramatique et de crédibilité, et les militaires soviétiques sont vraiment trop naïfs. Anecdotes
13. L'OTAGE Scénario : Stephen Kandel. Réalisation : Michael Caffey. Résumé
Un savant bulgare passe à l’ouest mais sa petite fille, Maritza, est arrêtée à la frontière et retenue prisonnière. Al Mundy est chargé de sauver l’enfant. Critique Episode sombre, genre « Destination danger », sans aucun humour, sur la guerre froide, et nommant clairement la Bulgarie. Al Mundy se prend terriblement au sérieux, oubliant tout glamour. Les bulgares sont montrés ici comme des monstres sanguinaires. Ils envisagent de tuer la gamine et de faire une campagne de presse mondiale pour décrier son assassin, l’agent secret… Al Mundy. Notre héros est confronté à un traître, qui n’est autre que son contact sur place : Dina (Ina Balin). L’opus est très politique, trop pour une série Universal de divertissement. Ina Balin, sans charme, tranche avec les actrices des autres épisodes. L’histoire est trop sérieuse, trop grave, c’est presque un film de propagande. Curieusement, l’URSS n’était pas nommée au profit d’un anonyme pays balte dans « Le manteau de Zibeline », la Pétrovie imaginaire dans « Le camée de Pétrovie ». A la 32e minute, Mundy démasque trop facilement la traîtresse et pour la première fois dit clairement à une femme qu’il a envie de la tuer. Pour une fois, les bulgares n’ont pas l’air d’américains. La réalisation en studio fait penser à « Le Saint ». Ce n’est cependant pas un mauvais épisode. Mais Wagner y développe une facette d’Al Mundy rarement vue, sauvage, combattant, rageur. Et il n’est pas question ici de cambriolage, on s’éloigne donc du cahier des charges de la série, c’est une mission pour John Drake, voire Jim Phelps, mais pas Mundy. On note que dans cette saison 1, les américains sont des saints, ce qui sera loin d’être le cas dans la saison 3 où la SIA/CIA sera montrée sous un jour n’ayant rien à envier au KGB. L’histoire est dramatique, voire traumatisante mais bien écrite. L’opus ne vole donc pas ses trois étoiles. La seconde partie de l’intrigue est concentrée sur la fuite de la petite fille et du héros. De l’espionnage pur et dur. Même les « James Bond » (à part « Bons baisers de Russie ») font appel à plus de fantaisie. On note donc que selon les épisodes, on passe du réalisme à la comédie. Anecdotes
14. RADIOGUIDAGE Scénario : Dick Nelson. Réalisation : Leonard J. Horn. Résumé Noah Bain facilite l’évasion d’un agent communiste, Boris, avec Al Mundy censé être un traître. Ce dernier se retrouve derrière le rideau de fer pour y voler un document ultra-secret. Critique Avec cet opus, on se croit en 1950 sous Staline. On entend le mot « camarade » toutes les deux minutes. A force de creuser le sillon géopolitique, la série s’écarte du cahier des charges, c'est-à-dire Al Mundy gentleman cambrioleur, pour devenir une banale série d’espionnage. Une Trabant nous donne un indice : il semble que nous nous trouvions en RDA mais tout au plus est-il mentionné « République Démocratique ». Ce qui semble quelque peu incroyable est la crédulité du bloc de l’Est depuis les nombreuses incursions de Mundy comme traître transfuge. Les ordinateurs géants rappellent l’époque (1968). Les décors sont immédiatement reconnaissables comme ceux des studios Universal. Le scénario de Dick Nelson n’est pas assez travaillé et le spectateur au bout d’une demi-heure a envie de zapper. Celeste Yarnall en Ilsa partenaire de Mundy a un jeu assez décevant, semblant s’ennuyer. Ilsa est un véritable glaçon pour notre héros séducteur. Nous avons donc un ratage similaire à « Vacances de millionnaire ». Wagner livré à lui-même dans une histoire terne ne parvient pas à nous captiver. L’intrigue se déroule à l’intérieur d’un musée où il ne se passe pas grand-chose. L’objet de la mission de Mundy n’est dévoilé que vers la fin et est fort décevant. Pas d’humour, un suspense faible, il n’y a pas grand-chose à sauver de cet épisode. Anecdotes
15. UNE AFFAIRE ROYALE Scénario : Tony Barrett. Réalisation : Michael Caffey. Résumé Dans le royaume de San Marco, une riche héritière américaine cleptomane, Samantha Sutton, dérobe une sphère royale, ignorant qu’elle contient une bombe destinée à tuer le souverain pour mettre en place le premier ministre. Mundy doit remettre à sa place l’objet pour éviter le scandale, mais il ignore son mortel contenu. Critique L’atout majeur de cet épisode plein de suspense est la présence de la voluptueuse Lynda Day-George en lady un peu fofolle et excentrique. Il y a deux bombes dans cet opus, Lynda et celle cachée dans la sphère. On nage ici dans les eaux de l’invraisemblance puisque le fameux joyau est secoué et bousculé dans tous les sens, alors que l’explosif devrait sauter au moindre choc. Le charme de Lynda nous fait passer sur des décors assez toc. Le scénario est assez bon, et la comédienne constitue une bonne partenaire pour Wagner, l’alchimie entre eux fonctionnant dès le premier contact. Le ton est à un juste équilibre entre suspense et comédie. Toutefois, vers le milieu du film, on constate que l’on aurait pu faire beaucoup mieux. L’épisode n’est pas passionnant. Quand on a la chance d’avoir Lynda Day-George au générique, on espère une réalisation irréprochable. Or, la caméra devient vite nonchalante et en dépit d’un suspense bien calibré, on s’ennuie parfois. Reste des séquences savoureuses, comme Samantha faisant des avances à Mundy, qui en général doit faire l’effort de séduire. La belle n’a pas froid aux yeux. C’est la première fois dans la série que le héros se fait draguer, lui qui prend d’habitude l’initiative. J’aurais aimé mettre la note maximale à l’opus, mais tout est ici trop prévisible et le téléspectateur, mis dans la confidence du complot dans le pré-générique, n’a aucune surprise. Lynda Day n’abuse pas de son charme et ne porte jamais des tenues de femme fatale. Toutefois, on lui a soigné sa garde-robe, elle change de tenue à chaque scène. Son personnage a bien envie de devenir reine, mais ne dirait pas non à la possibilité de devenir Madame Mundy. Don Knight en « gentil » est utilisé à contre-emploi. Mais son métier sûr rend le personnage d’agent de Noah Bain, Bertie, crédible. La fin est assez bâclée. Toute la rivalité amoureuse entre la promise du roi, Nicole (Brenda Benet) et Samantha (à la fois la maîtresse du monarque et du héros cambrioleur) est un peu fastidieuse. La trame de fonds du complot (prendre le pouvoir dans un royaume d’opérette qui rappelle Monaco ou San Marin) nous change des intrigues sur la guerre froide. Anecdotes
16. LE JOURNAL DE LA VIEILLE DAME Histoire de Richard Collins. Adaptation : Richard Collins et Alvin R. Friedman. Réalisation : Don Weis. Résumé Les mémoires à paraître de la duchesse Christina embarrassent la SIA car la vieille dame a eu pour amants des diplomates américains. Noah Bain demande à Mundy de les subtiliser. Ce livre qui ne doit être publié qu’à titre posthume intéresse aussi un pays satellite de l’URSS, Dubrano. Il ne contient pourtant rien de compromettant. Critique Un opus en demi-teinte pour conclure cette saison 1, avec beaucoup trop de personnages qui font perdre les repères du téléspectateur et un scénario anémique pourtant écrit à deux mains. Des mémoires qui embarrassent les USA et profitent à l’URSS mais n’ont rien de croustillantes au final, le petit état de Dubrano (une république imaginaire de l’URSS) dont le Comte Dimitri Stavro est sous la coupe des soviétiques, une espionne de la SIA Lori Chan (Helen Funai) qui semble toute droit sortie d’un James Bond, tout cela forme un schéma de départ bien décevant. L’histoire, censée se dérouler sur la Côte d’Azur, est bien entendu filmée en studio. La nièce de la duchesse Christina de Bambrose, Zizi (Sheila Larken) ne manque pas de charme, mais Hermione Gingold en duchesse cabotine à tout va, surpassée, et ce n’est pas une surprise pour ceux qui suivent « 200 dollars plus les frais » par Stuart Margolin exécrable en comte Dimitri Stavro. Sheila Larken est l’atout de l’épisode, incarnant un personnage débordant de candeur. Zizi est angoissée et timide. Lorsque Mundy l’embrasse, la scène est téléphonée et le spectateur le plus distrait la devine. Si l’entreprise sombre dans le naufrage, c’est en raison d’un script dont l’intrigue est tirée par les cheveux. Truquer les confidences d’une duchesse pour créer un scandale et montrer l’Amérique sous un jour peu reluisant est un plan bien hasardeux pour le camp ennemi. Beaucoup de comédiens sont donc réunis autour d’une histoire sans éclat. Dommage. L’alliance entre un aristocrate corrompu et lâche, Dimitri Stavro, et l’ambassadeur/espion Dedier (dont le nom n’est jamais cité dans la VF) incarné par Larry D. Mann (1922-2014) semble artificielle. Le script n’a pas été assez travaillé, source des ratages de cette saison 1. Anecdotes
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