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 saison 1 saison 3

Daktari (1966-1969)

Saison 2


1. LE RETOUR DE CLARENCE
(THE RETURN OF CLARENCE)

daktari 2 1

Pour cette saison 2, deux modifications : si le générique filmé reste le même, c’est Shelly Manne qui est aux claviers, avec le fameux thème où l’on entend à la fois des animaux et une voix déclamant « Daktariiiiiiiiiiiiiiiiiiii ».

L’autre est moins notable : Tout le monde étant censé savoir que Clarence louche, les effets visuels il faut le dire assez pénibles pour le téléspectateur montrant un zoom sur les yeux du lion et nous montrant l’image en double sont plus rares, alors qu’ils étaient de tous les épisodes de la saison 1.

Mais la plus grande innovation, c’est un thème comique style « La Panthère rose », destiné à Judy, que l’on pourrait appeler « les facéties de Judy ». Ainsi, à chaque fois que le chimpanzé prépare un coup fumeux, nous entendrons ce thème sautillant et sifflotant, hélas pas repris sur le CD de la bande originale de la série, on se demande bien pourquoi.

Ce thème de Judy durera jusqu’à la fin de la série.

Pour le premier épisode de la saison 2, Clarence est renversé accidentellement par la Mercury que conduit Jack. Il a une commotion cérébrale.

Devenu fou furieux, Clarence doit être endormi par une fléchette que tire Marsh Tracy. Ce dernier est inquiet pour la santé du lion. Paula voulant le promener, il lui échappe et s’enfuit.

Paula prend une jeep et tente de le ramener. Luke porte les radios du crâne faites de Clarence : on y voit un caillot de sang près du lobe frontal. Marsh pense que l’animal souffre d’amnésie et peut être dangereux.

Pas de vedettes invitées dans cet épisode de rentrée. Paula poursuit Clarence armée d’un pistolet lance fléchette somnifère.

Dans le scénario, Marsh est en contact avec sa fille avec une radio. On s’explique mal pourquoi lui et ses collaborateurs attendent autant pour aller au secours de la jeune fille.

Le scénario est assez téléphoné : Paula tombe dans un fossé en reculant devant une attaque du lion. Fossé dans lequel est tombé un jeune léopard quelque temps auparavant.

Si le bébé léopard est plutôt sympathique, sa mère attaque Paula et saute dans le fossé chercher son petit, mais n’arrive pas à en sortir.

Dans le monde imaginaire de « Daktari », Paula réussit à venir à bout de la maman léopard avec une simple branche d’arbre et une fléchette somnifère. Mais l’effet ne dure que quarante minutes. Paula essaie de jeter le bébé hors du ravin, mais il est trop lourd. Son père par radio lui dit de ficeler les pattes de la mère avec des lianes.

Marsh, Luke et Judy trouvent Clarence et essaient de lui rafraichir la mémoire. Ils utilisent une bande magnétique où est enregistrée Camille, une lionne, une connaissance du vieux lion. Ils lui présentent des objets familiers. En lui montrant la veste de Paula, ils lui demandent de l’aider à sauver la jeune femme. Marsh parle au lion comme s’il parlait à un humain.

Clarence se met soudain à guider les membres de Waméru alors qu’il ne reste que cinq minutes avant le réveil de la mère léopard. Marsh saute dans le ravin et se bat corps à corps avec l’animal comme s’il s’agissait d’une bête sans danger. La séquence est assez peu crédible. Le docteur s’en sort sans une égratinure, après avoir, avec Jack, jeté un filet sur la maman léopard.

Un épisode assez moyen pour commencer la nouvelle saison. A noter l’absence d’Hedley, et que le thème comique de Judy n’a pas été joué.

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2. LE PIÈGE
(DEADLINE TO KILL)

Nicky Sebastian (Linden Chiles) revient en Afrique après avoir passé son temps sur la côte d’azur comme Don Juan et joueur de polo. Il décide de s’installer comme éleveur pour y remplacer son défunt père.
Sebastian demande à Marsh de lui restituer un morceau de terrain que ce dernier utilise pour séparer les animaux sauvages de ceux de Wameru. Le Daktari refuse.

Kessler (John Cliff), un éleveur de bovins, se fait complice de Nicky Sebastian pour préparer l’attaque d’un animal sauvage et tueur. But du fils à papa : éradiquer Wameru et créer un lieu pour des safaris.
Kessler et Sebastian se donnent des coups de poing mutuellement pour faire croire qu’ils ont été attaqués par un lion. Hedley se met curieusement du côté des éleveurs. Les deux larrons ont lâché dans la nature les vaches de Kessler, sachant que si un lion goûte la viande de vache, il attaquera et Wameru ne pourra plus coexister à côté des fermiers.

Jaloux de voir Paula amoureuse de Sebastian, Jack accuse le nouveau venu d’avoir monté l’affaire de toute pièce, alors que Marsh lui laisse le bénéfice du doute.

Marsh trouve un lion dans le couloir entre Wameru et les fermes. Il propose à Nicky de récupérer ses vaches en les rattrapant au lasso à cheval. Nicky Sebastian refuse et Marsh part à cheval à sa place. Grâce à Judy, il retrouve une vache.

Encore un épisode où l’existence même du centre animalier est remis en cause. Kessler et Sebastian jetent une vache dans un piège à éléphants. Ils veulent qu’elle serve de repas à un lion. Sebastian est un vrai malade : parce que le fermier fait une plaisanterie au sujet de l’attirance du play boy envers Paula, il manque l’étrangler.
Au fond, la morale de la série est que l’homme est le plus dangereux des animaux, même comparé aux léopards et aux lions.

Lorsqu’il s’agit de traire une vache ramenée à Wameru, ni Paula ni Jack ne savent comment s’y prendre. La tension retombe dans cette scène comique.

Avec obstination et l’aide de Luke et d’Hedley (qui change d’opinion au sujet de Sebastian), Marsh récupère sept vaches, la seule qui manque est celle qui a été jetée dans le piège.

Marsh et Luke découvrent les restes de la dernière vache dévorée par un lion. Luke vient juste de démontrer à son patron que l’accident de camion n’a pu se produire comme il l’a prétendu. Marsh, Hedley et Jack partent à la chasse au lion tueur. Notons que la vache dévorée n'est pas montrée (jeune public oblige) et qu'il est rare qu'il y ait des morts dans "Daktari" y compris dans le camp "animal".

La jalousie de Jack évoque l’idylle en filigrane avec Paula dans la saison 1 que les scénaristes vont complètement abandonner au fil de la saison 2. L’humour reste présent lorsque Marsh dit à Clarence (il lui parle comme à un humain) « Nous recherchons un lion comme toi », puis voyant le lion qui louche avachi (autant que le chien de Columbo) « Non pas tout à fait comme toi ».

Le lion tueur, malgré une flèche hypodermique qu’il a reçue, attaque Marsh qui sera blessé et ne devra la vie qu’à Clarence. Nous voyons Tracy saigner et être griffé. Le taux de violence maximum autorisé est atteint dans cet épisode.

Nicky Sebastian fait courir le bruit qu’un lion a tué une de ses vaches pour provoquer une révolte des éleveurs, qui se baladent tous avec des carabines chargées prêts à tirer sur tout ce qui bouge.

Pour obtenir des aveux de Nicky, Marsh lui tend un piège. Il vient le défier en l’accusant d’avoir tout manigancé et veut des aveux écrits. Clarence entre alors en scène et Nicky le prend pour le lion tueur, pensant que Clarence est dans la voiture de Paula (où se trouve en réalité le lion tueur endormi). Jack neutralise Kessler qui allait tuer Clarence. Nicky avoue tout. Il retourne sur sa côte d’azur.

Notons que les scénaristes imaginent ici que Clarence a une intelligence hautement développé puisqu'il joue un rôle, celui du lion tueur. Cela parce que Marsh Tracy le lui a demandé. La vraisemblance n'est pas le fort de "Daktari".

Cet épisode n'avait pas été retenu du temps de l'ORTF. On reconnait au titrage les épisodes doublés à la fin des années 60 et ceux que la cinq a montré. Dans les premiers, le titre n'apparaît pas tout de suite et il est incrusté sur la face de Clarence en plan fixe avec le nom du scénariste et du réalisateur. Les épisodes achetés par la Cinq ont eux un titre écrit dans un lettrage différent, en blanc et petit, apparaissant juste après le générique.

Né en 1933, Linden Chiles a tourné dans toutes les séries cultes des années 60-70 (« La quatrième dimension », « Des agents très spéciaux », « Au cœur du temps », « Les rues de San Francisco »). On l'a vu deux fois dans la série "Les Envahisseurs" (épisode "le mur de cristal" où il est le frère de David Vincent, et "Action de commando" où il tient le rôle du fils d'un magnat de la presse aux mains des aliens). Toujours actif, il vient de tourner dans le remake du « Docteur Mabuse » signé Ansel Faraj.

John Cliff (1918-2001) qui joue le rôle de Kessler (Foreman dans la VO !) est apparu dans « L’espion aux pattes de velours », mais s’est surtout consacré à la télévision (« Le Virginien », « Perry Mason »,« Les Incorruptibles », « Des agents très spéciaux », « Lassie »). Sa dernière apparition date de 1973 dans un épisode de « Kung Fu ». Il a également fait carrière sous le nom de Johnny Cliff ».

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3. LA DERNIERE CHASSE DU DAKTARI
(DAKTARI'S LAST HUNT)

A partir de cet épisode, Hedley Mattingly apparaît au générique de début avec les autres comédiens. Une façon pour la production de montrer l’importance du personnage d’Hedley dans la série.

Voilà un des épisodes les plus célèbres de la série. Il a été diffusé en France dès la deuxième livraison au printemps 1971 et de multiples fois rediffusé dans les années 70.

Garvin Drake, célèbre chasseur de grands fauves, en veut à Marsh car il a fait abolir la chasse dans de nombreuses régions d'Afrique. Il a donc lâché un tigre qu'il a "importé" (on ne trouve que des tigres qu’en Asie) et attire le docteur dans un piège. Il le menace et fait une chasse à l’homme. Il veut obliger Daktari à tuer. Dans son expérience cruelle, il va chasser l’homme et obliger Marsh à se défendre.

Ayant attiré Marsh à quatre jours de marche de Wameru, il lui laisse le choix. Soit il se livre à l’expérience, soit il tue Judy avec son arc. Commence alors un long périple pour notre héros (Ce script a été plus ou moins remanié dans un épisode de « Mannix » avec Anthony Zerbe).

Drake fait traverser un troupeau de gorilles à Marsh. Puis l’oblige à mettre sa vie en péril devant quatre rhinocéros. Le docteur réussit à chaque fois, en appliquant ses théories, à s’en sortir, ce qui rend fou de rage le chasseur.

Tracy prend la fuite devant ce fou dangereux. Désormais, c’est une bataille à mort entre les deux hommes, sachant que le but de Tracy est de respecter la vie, même celle de Drake.

Episode qui rappelle « Les chasses du Comte Zaroff » (The most dangerous game), nous découvrons un nouvel aspect de la série : le suspense. Pour s’en sortir, Marsh et Judy utilisent des trucs que n’auraient pas renié Barney de « Mission Impossible » ou Mc Gyver. Ainsi, Marsh tend un piège à Drake avec une liane. On oublie très vite le tigre pour frémir devant ce meurtrier qui a décidé de tuer froidement le héros.

Marsh montre à Garvin Drake qui l’a rattrapé qu’un léopard jadis blessé et soigné à Wameru n’attaque pas l’homme. L’épisode se joue essentiellement entre Jack Kelly et Marshall Thompson. Le reste de l’équipe n’est qu’entrevu.

Exaspéré de voir les théories de Daktari se montrer exactes, Garvin Drake laisse une heure d’avance à son prisonnier et lui propose une chasse à mort, il avoue lui-même que le plus féroce animal sur Terre est l’homme.
L’intensité dramatique grandit puisque cette fois, la vie de Tracy est en danger. Et Drake provoque la violence : Judy et Marsh vont tenter de le neutraliser voir pire avec un rocher et de grosses pierres.

Hélas, Drake parvient à réduire Marsh à sa merci et va le tuer froidement lorsque le tigre apparaît. Profitant d’un moment de distraction, Marsh désarme l’homme et après une rude bataille, durant laquelle le fou aura récupéré un couteau, le met enfin KO.

L’épisode anticipe « Gorilles dans la brume » et le destin de Lian Fossey assassinée en 1985 parce qu’elle protégeait les animaux.

La morale de l’épisode est qu’entre un chasseur et un tigre, le plus cynique, le plus dangereux, est le chasseur.
Au moment où Hedley lui passe les menottes, les deux hommes se font face . Drake est incrédule devant sa défaite. Parfaitement calme, serein et sûr de lui, Marsh lui explique qu’ils étaient deux contre un, Judy et Marsh contre lui. « Ce n’est qu’une guenon, ce n’est qu’un animal » marmonne le tueur. « C’est une amie » répond Daktari.

Il s’agit là d’un des meilleurs opus de la série, même si plusieurs assertions sont fausses. Par exemple, le sadisme du tigre (évoqué dans l’épisode des avengers « Le tigre caché ») est gommé ici où l’angélisme règne. Les animaux sont forcément tous gentils puisqu’en contact avec la nature, l’homme est le seul prédateur. Il n’y a jamais d’animaux « mauvais » dans la série. L’épisode est tellement réussi que l’on aurait aimé une « évasion » de Garvin Drake et un nouvel affrontement.

Jack Kelly (1927-1992) est connu pour ses nombreuses apparitions en « méchant » dans les séries des années 60-70 : « Hawaii Police d’état », « Super Jaimie », et fut Bart Maverick dans la série « Maverick ».

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4. JUDY EN PÉRIL
(JUDY'S HOUR OF PERIL)

Attention : ne pas confondre cet épisode avec “Compte à rebours pour Judy”, episode 55, saison 03-09, dans lequel Judy s’empoisonne et est sauvée dans les toutes dernières minutes de l’histoire, et qui est sans nul doute un des meilleurs épisodes de la série.

Il est vrai que quasiment tous les protagonistes, Paula, Clarence, auront leur épisode à suspense où leur vie ne tient qu'à un fil. On peut citer «La tarentule" dans lequel c’est Paula, malade, qui est aux portes de la mort.

Ici, Judy éternellement joueuse, a inversé deux flacons : celui d’un vaccin que Paula doit lui administrer, et le virus de la fièvre de la côte. Paula va beaucoup culpabiliser. Pourtant, c’est le chimpanzé qui a inversé les flacons, se mettant ainsi en danger de mort.

Paula effarée devant les flacons vite, se rend compte juste après la piqûre, qu’elle a empoisonné Judy. Mais Judy a disparu.

L’antidote, sous cutané, doit être administré douze heures, quatorze au plus tard, sinon c'est la mort assurée.
Hedley prête main forte à l’équipe de Wameru, chacun partant dans une direction différente avec un flacon d’antidote et une seringue.

On conserve quand même pour faire une trêve des moments d’humour. Clarence trouve …Toto au lieu de Judy. Lamentation de Jack : « Non seulement tu louches mais tu es myope ».

Judy a mal choisi son moment pour faire une fugue, mais sans cela, il n’y aurait pas d’épisode. Le téléspectateur sait que l’on va la retrouver au dernier moment (d’autant plus qu’en France, les épisodes sont diffusés dans le désordre). Et puis, si Judy meurt, il n’y a plus de série.

Tout le monde est mis à contribution : Hercule l’ours, Huggy l’éléphant, Prince le chien loup, Sarang le tigre.
Toutes les parties des alentours de Wameru sont couvertes par chacun des membres de la petite communauté. Mais Judy recherche le bébé léopard que l’on a vu dans le pré-générique.

Nous suivons le parcours de Judy en voix off par Marshall Thompson qui commente ses mésaventures : attaque d’un serpent, course effrénée au milieu d’éléphants, tandis que notre espiègle héroïne traîne en laisse un bébé lion. Six heures s’écoulent et le compte à rebours commence.

Moment surréaliste : Hedley traîne en laisse l’ours Hercule et tombe sur la colonie de guenons de l’épisode « Le petit chimpanzé » (01-08). « Daktari » tout en ayant des histoires indépendantes, reste une série/feuilleton dans lesquels des évènements passés sont évoqués.

Les animaux les plus dangereux (l’ours, le tigre) sont ici intégrés à une famille où tout le monde est inoffensif. Hedley parle le plus sérieusement du monde à la colonie de guenons comme à l’ours.

Tout le monde communique par radio pour retrouver la guenon-star en danger. Judy doit affronter une maman lionne très en colère et laisser son petit compagnon en laisse. Se retrouvant seule, elle a terriblement soif.
Le trajet de Judy passe par une tribu indigène. Ceux-ci sont toujours présentés de façon pacifique dans la série. Clarence, Judy et le Daktari sont connus de la brousse comme le loup blanc et bien reçus partout. Le doyen de la tribu se rend compte que Judy est malade.

Bien que tout soit tourné à Hollywood, les tribus indigènes sont plus vraies que nature. On ne se rend jamais compte que l’on n’est pas au Kenya, comme le scénario l’indique, mais dans un parc animalier.

Nous sommes maintenant à Judy moins une heure. Tout semble perdu. La série ne se révèle jamais ennuyeuse. Dans « Daktari », les animaux comprennent tout, les animaux sauvages sont gentils, les tribus ne sont jamais rebelles. On est dans le monde de l’enfance où rien de vraiment mauvais ne peut arriver. C’est une brousse de carte postale, mais qui correspond à l’attente du public.

Notons quand même quelques images surréalistes. Cheryl Miller/Paula trimballe un tigre et un chien loup comme s’il s’agissait d’un yorkshire et d'un chat !

Pourtant, si l’on remet « Daktari » dans son contexte, les années 60, la série est une réussite certaine. Autre temps, autre mœurs, mon petit fils de cinq ans regarde en 2012 sur la chaîne Gulli « Ma baby sitter est un vampire » (My baby sitter’s a vampire), série américano-canadienne en cours de production, conçue par Disney Channel avec de jolies bimbos infirmières qui s’intéressent de près aux poches de sang dans les hôpitaux et … au sexe. Ce décalage sociologique nous rappelle que ceux qui regardaient « Daktari » découvraient les vampires dans les derniers films de la Hammer (avec aussi de jolies créatures).
Une génération avant (1996), celle de ma fille, « Flipper le dauphin » a eu droit à son remake, série dans laquelle le dauphin ne faisait que des apparitions et où Jessica Alba était la vraie vedette.

Face à cela, nostalgie aidant, « Daktari » ramène les vraies saveurs de l’enfance. Même si la jungle est de pacotille, et les animaux sauvages montrés sous un prisme totalement déformé.

Notons quand même dans cet épisode quelques erreurs de continuité : Judy est censée tantôt avoir volé un lion, tantôt un léopard. Seul le téléspectateur attentif s’en rend compte. Le grand public s’en fiche. Ces méandres du scénario ne sont là que pour retarder le moment où Judy sera sauvée par l’antidote. Il ne pourrait en être autrement dans « Daktari ».

Cheryl Miller étant particulièrement belle, on regretta que sa garde robe se limite à un jean et à une chemise. Il fait chaud en Afrique, et jamais nous ne la verrons en short. Comme on voit Lynda Carter dans « Wonder Woman ». C’est d’autant plus dommage que Cheryl Miller n’a quasiment rien fait après la série.

Hedley, Paula, Marsh convergent vers le repaire du léopard. C’est là que Judy aura in extremis sa piqûre d’antidote. Malgré tout, « Compte à rebours pour Judy » dans la saison 3 saura nous prendre aux tripes là où cet épisode se contente de situations convenues.

Marsh Tracy sauve donc Judy comme s’il avait un chronomètre en main, au tout dernier moment, pareil à James Bond dans « Goldfinger » stoppant la bombe dans Fort Knox 007 minutes avant l’explosion.
Le téléspectateur est ravi, il a eu sa dose de frissons. Tout le monde pousse un soupir avant l’épilogue.

Dans la série, une fois le suspense tombé, nous avons droit à souffler avec un moment de plaisanterie. C’est le happy end de rigueur. Cela rappelle les scènes de délire terminant les saisons 5 et 6 de « Chapeau melon et bottes de cuir ». Ici Judy se fait gronder en échangeant à nouveau des récipients. La leçon ne lui a pas servi.

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5. L'EMIR ET LE GUEPARD
(CHEETAH AT LARGE)

 

Lors de certaines diffusions, cet épisode s’intitulait « L’Emir et le Cheetah.

Pendant la saison sèche, l’émir du petit pays imaginaire d’Asambana (On suppose que c’est une enclave au Kenya comme le Lesotho en Afrique du Sud) laisse les animaux de Wameru s’abreuver sur son territoire.

Il menace (grâce à ses relations avec le gouverneur de Nogoro) de remettre en cause cette autorisation si Marsh ne réussit pas à soigner son guépard, Kimbia, un « cheetah », dont il se sert pour des courses.

En fait, le cheetah est malade et mal en point, ce que ne tarde pas à constater le docteur et son équipe. L’émir estime que le daktari peut faire des miracles. Lorsque Marsh lui répond que la science a des limites, l’homme se montre menaçant. Il veut que son guépard participe à une course. Or, Marsh doit opérer l’animal. Il a un abcès.

L’épisode est d’emblée outrancier et peu crédible. Au fond, la présence de l’équipe américaine à Wameru et sans cesse menacée, ils sont tolérés.

Deux guerriers armés de lances pénètrent dans le centre animalier et tentent de voler le guépard, mais Judy fait appel à Clarence qui les met en fuite. Ce sont des Nobolo, qui servent l’ennemi politique de l’émir. Cette peuplade veut s’emparer du territoire d’Assambana.

Cheryl Miller/Paula reçoit une robe de Nogoro, et pour une fois, est plus féminine que d’habitude. Même si on est très loin d’une robe qui la mette en valeur.

Kimbia disparaît et comme par hasard c’est le moment où l’émir vient chercher son animal. Les scénaristes Malvin Wald et D.D. Oldland ne brillent pas par leur performance sur ce script bien compliqué.

En fait, nous apprenons que c’est Judy qui a caché Kimbia dans une carrière. Hedley capture les deux Nobolos, mais ils ne savent rien. Luke leur parle et ils admettent avoir tenté de voler le cheetah.

L’histoire traîne en longueur. Pour retrouver le guépard, on ne trouve pas mieux que de mettre un émetteur radio sur le collier de Clarence, qui permet de localiser l’animal. 

Sans explication, (ce que nous raconte dans l’épilogue Hedley) Kimbia a été suffisamment en forme après son opération pour gagner la course, et l’émir confirme la concession pour que les animaux de Wameru s’abreuvent dans son petit royaume... à perpétuité.

Un épisode d’une indigence rare, dans lequel on est censé rire à la fin lorsque Hedley couvre d’une casquette d’askari (ses lieutenants de la brousse) Judy pour services rendus !

Quant à Paula, elle n’aura pas usé sa robe, retrouvant vite ses chemises de brousse et son jean.

Raymond Saint Jacques (1930-1990) était James Baxter, le sénateur noir que les fans des « envahisseurs » n’ont pas oublié dans l’épisode « L’étau ».

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6. LA GRANDE ÉPREUVE
(THE TEST)

Luke se rend dans sa tribu d’origine. Il retrouve le chef Kukuia (Rupert Crosse). Il apprend que le fils de ce dernier, Ngaio (D’Urville Martin) est parti tuer un léopard pour prouver qu’il est un homme et être accepté comme successeur.

Kukuia reproche à Luke de trop imiter les américains et de se laisser influencer par eux et leur protection des animaux.

Blessé par le léopard, Ngaio est répudié par son père et chassé de la tribu.

Humilié, Ngaio repart à l’attaque. Pendant ce temps, Luke découvre que les tam-tams disent aux autres tribus que Ngaio est un lâche et qu’il ne faut pas l’aider.

Luke ramène Ngaio qu’il a retrouvé sans connaissance et blessé. L’équipe de Wameru l’accueille et le soigne.
Les indigènes dans la série sont toujours de « gentils » sauvages, reste à trouver un compromis entre le mode de vie américain des années 60 et les coutumes ancestrales des peuplades du Kenya.

Pour la première fois dans la série, nous voyons Paula, Jack et Luke se baigner dans un fleuve. Pour Paula, le maillot une pièce est de rigueur. Ils invitent Ngaio qui essaie de montrer qu’il est brave mais manque se noyer car il ne sait pas nager. Il s’enfuit. Luke le sauve d’un troupeau d’éléphants qui le charge.

Marsh pense que Ngaio a une peur pathologique des animaux. Pour le guérir, Luke lui fait approcher Clarence. Marsh n’est pas convaincu et a peur que plus tard, le jeune africain se fasse dévorer quand il aura affaire à quelqu’un d’autre que Clarence dont l’inertie n’est pas spécialement un grand signe de danger.

L’épisode est très bavard : Marsh tente de convaincre Kukuia mais ce sont deux mondes, deux cultures, qui s’affrontent et ont bien du mal à se comprendre. Le père ne veut rien savoir : pour lui, son fils est mort.

Pour que Ngaio revienne en grâce aux yeux de son père, une mise en scène est organisée avec Clarence dans le rôle de tueur : la ficelle est un peu grosse. Kukuai connait Luke mais ignore que Clarence est inoffensif !

Rupert Crosse (1927-1973) a joué dans « Pas de printemps pour Marnie » d’Hitchcock, mais aussi un rôle récurrent dans la série « Coup double » avec Don Adams. On l’a vu aussi dans « Des Agents très spéciaux », « Annie agent très spécial » et « Johnny Staccato » (la série avec John Cassavetes).

D’Urville Martin (1939-1984) qui vu son âge pouvait difficilement être le fils de Rupert Crosse ( !) débutait dans « Daktari ». On devait le revoir avec Raymond Saint-Jacques du précédent épisode dans « Les Envahisseurs : l’étau », au cinéma dans « Devine qui vient dîner ? » et « Rosemary’s baby », puis dans beaucoup de séries TV comme « Hec Ramsey », « Cimarron », « L’homme de fer ».

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7. JUDY ARTISTE PEINTRE
(BORN TO DIE)

Cheebah, panthère noire qui a passé sa vie dans un cirque, a dévoré ses petits et s’est jetée sur ses gardiens. Paula en a peur. Cheebah doit mettre bas et le daktari lui prépare un endroit approprié.

Pendant ce temps, Paula prépare un concours de peinture. Le titre français retient surtout l’anecdotique (Paula fait une toile que Judy va entièrement gribouiller) tandis que le titre original part de cette naissance d’un animal redevenu sauvage que Paula déteste : la panthère noire.

Judy n’en rate pas une en voulant « peindre Clarence » à même la peau. Puis alors qu’elle doit le laver, elle arrose Paula.

Marsh veut que les membres de Wameru approchent Cheebah pour qu’elle s’habitue à leur odeur. Avec lui, aucun animal n’est condamné. Pourtant, Judy manque mourir en s’aventurant dans la cage de cette panthère.

Dans cet épisode, nous avons affaire à un animal réellement dangereux, et Marsh frise l’inconscience. Paula, qui désapprouve l’attitude de son père pour la première fois, veut fuir et aller passer deux mois à Nogoro apprendre la peinture.

Il est inhabituel pour Paula de ne pas aimer un animal.

Un python pénètre dans l’enclos où vit Cheebah. Paula à son tour prend la défense de la panthère et réussit à l’approcher et à la calmer tandis que les autres enlèvent le python. Hedley emmène la toile de Paula pour le concours.

Judy commet la folie de libérer Cheebah. Puis le chimpanzé va mettre sa toile toute gribouillée dans la jeep d’Hedley.

Luke donne l’alerte, mais la panthère est loin. Elle manque se faire dévorer par un crocodile. Animal de cirque, elle a oublié ses instincts naturels.

C’est Paula qui retrouve la fugitive et envoie Clarence prévenir Wameru. On n’entre jamais dans cet épisode qui assez rapidement s’avère laborieux à suivre. Les situations sont convenues, le changement d’attitude de Paula mal construit et donc peu plausible, et l’alternance avec des scènes de comédie montrant Judy prenant la pose ou peindre n’est pas du meilleur effet.

Cette saison de "Daktari" est plus longue que la première, et forcément il y a des déchets. Cet épisode assez raté en est un exemple.

Aussi incroyable que cela soit, Clarence se fait comprendre du Daktari et ce dernier et ses collaborateurs viennent à la rescousse de Paula et de la panthère.
Le réalisateur nous propose un plan incroyable. Judy monte dans les arbres et un léopard veut la dévorer, alors qu’il a Paula et Cheebah à portée de main.
La naissance des bébés panthère ne nous est pas montrée. Paula renonce à partir pour deux mois à l’académie de peinture de Nogoro voulant s’occuper de Cheebah et de ses petits. Survient Hedley qui amène une toile « naïve » qui a gagné le concours. Ce n’est pas celle de Paula mais le gribouillis de Judy !
Un épisode vraiment poussif.

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8. LE JUGEMENT |
(THE TRIAL)

Cet épisode ressemble comme deux gouttes d’eau à un de la série « Tarzan » avec Ron Ely : « La défense de Tonto l’éléphant ».

Marsh Tracy va devoir défendre un éléphant condamné à mort pour avoir voulu tuer le chef de la tribu, Mako (Henri Brown), alors qu’il a été victime d’une tentative d’assassinant par son neveu, Selu (Robert Doqui), qui a a vécu en ville, connait la civilisation, et veut prendre le pouvoir.

Modok, l’éléphant est prêté par Daktari à Mako pour poser des palissades autour des enclos de vaches. Une fête est donnée à l’issue des travaux. C’est alors que Mako est retrouvé inconscient, grièvement blessé, après avoir été piétiné par l’éléphant.

Dans les tribus africaines, les animaux peuvent être jugés comme les hommes. Pour avoir voulu enfreindre cette loi, Marsh et sa fille sont fait prisonniers.

Cette-fois, les indigènes nous sont présentés comme un danger pour les blancs. Ironiquement, le mal vient de celui qui a connu la civilisation occidentale.

Lors du procès, Marsh devient avocat. Perry Mason au milieu de la jungle, face au procureur que campe Selu.
Pour la première fois, les « sauvages » menacent Wameru et l’existence même du centre. Mais en faisant une analyse de sang, Luke et Jack trouvent dans le sang de Modok les traces d’un hallucinogène.

Pour prouver à la peuplade indigène que Modok est innocent, Marsh se met sous les pattes de l’éléphant comme s’il faisait un numéro de cirque.

Episode dramatique, sans l’ombre d’un brin d’humour, « Le Procès » marque une orientation différente que la série aurait pu prendre. Mais pour le jeune public, il faut des histoires insouciantes et amusantes, avec les facéties de Clarence et Judy. Aussi, cela restera l’exception.

Devant la pression, Daktari feint d’exécuter l’éléphant avec une flèche anesthésiante. Selu le découvre et le dit à la tribu, la vie de Marsh et Paula étant cette-fois menacée.

Mais ce bon vieux Mako sort de son coma et révèle avoir vu son neveu amener l’éléphant au dessus de lui. Selu voulait faire expulser les habitants de Wameru ayant découvert que le sous sol contenait des minéraux précieux, et également prendre la place du chef pour devenir riche.

Selu a de la chance que Marsh conduise Selu à Hedley car c’est le lynchage ou la peine de mort qui l’attendait dans la tribu.

Henry Brown est apparu dans les séries « Viper » et surtout « The Sentinel » avec Richard Burgi.

Robert Doqui (1934-2008) a tourné près de 130 rôles. A la télévision, on l’a vu dans de nombreuses séries : « The Practice », « Au-delà du réel » (l’épisode terrifiant « l’invisible ennemi »), « Le Fugitif », « Max la menace », « L’homme de fer », « Happy days », deux fois dans « Les Rues de San Francisco », »Urgences », « Cagney et Lacey », « New York police blues » . Il jouait dans « Clarence le lion qui louchait » qui a inspiré la série. Au cinéma, on l’a vu entre autres dans « Robocop 2 » et « Les aventuriers de la quatrième dimension ».

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9. LA GRANDE SOIF
(DEATH IN THE AFRICAN SUN)

Un autre épisode dramatique destiné à montrer à nos chères petites têtes blondes les ravages de la sécheresse en Afrique.

Jack doit ramener une girafe, Ernest ( !) qui a été soignée à Wameru, auprès des siens, mais sa voiture tombe en panne et il se perd dans le désert. Marsh lui aussi est loin du centre et sa fille s’inquiète. Il faut tout rationner, même la limonade.

Si Marsh Tracy réussit à regagner Wameru, Jack Dane ne répond plus et se trouve en danger de mort sous un soleil de plomb avec Judy et Ernest.

Jack réussit à retrouver le troupeau de girafes et lâche Ernest, mais il n’est pas au bout de ses peines pour rentrer.

Régulièrement, l’un des protagonistes de la série se retrouve en danger de mort, Marsh dans « La dernière chasse du Daktari », Paula dans « La tarentule», Hedley dans « Du plomb pour Hedley », Judy dans « Compte à rebours pour Judy ». Cela fait partie du cahier des charges d’Ivan Tors. Au moins une fois par saison, ils vont tous être en péril. A chaque fois, bien entendu, nous aurons un happy end obligatoire.

Après avoir longuement déambulé dans le désert, Jack sera retrouvé mourant. Marsh et Luke partis à sa recherche le sauveront juste à temps. Marsh construit une tente en plein désert. Notre jeune premier réchappe donc de la sécheresse.

A vrai dire, il ne se passe pas grand-chose dans l’épisode. Aucune intrigue parallèle n’est élaborée et nous nous lassons assez vite du parcours de Jack à la recherche d’un oasis. Judy coiffée d’un chapeau est drôle cinq minutes, mais le téléspectateur se languit un peu devant son poste.

Le scénario linéaire de D.D. Oldland et la mise en scène paresseuse de Paul Landres font de cet épisode un opus mineur. On gardera quand même en mémoire quelques images de Yale Summers transpirant et haletant sous le feu du ciel. Cela n’est pas suffisant pour tenir cinquante minutes devant le petit écran.
Pas de présence d’Hedley ni de vedettes invitées…à part Ernest !

« Daktari » est une série tellement imaginaire (les animaux comprennent tout et ont une intelligence parfois supérieure aux humains) qu’elle s’accommode mal d’épisodes réalistes. Dès que l’on atteint certaines limites du sérieux, la mayonnaise ne prend plus. La création d’Ivan Tors est faite pour rester dans un second degré. Voilà typiquement l’épisode qui passe à côté du public, alors que Paula ou Judy sauvées in extrémis dans les dernières minutes de leurs épisodes respectifs ("La tarentule", "Compte à rebours pour Judy") nous passionnent bien davantage.

Un des moins bons opus de cette saison 2.

A noter que le regard vu sous le prisme de Clarence (double vue) est de retour dans cet épisode, sans le jingle musical qui l’accompagnait en saison 1.

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10. LE LÉOPARD FANTÔME
(REVENGE OF THE LEOPARD

Episode sans Paula qui doit passer des examens pour avoir une bourse lui permettant de continuer ses études à domicile. On la voit au début de l’épisode regretter de ne pouvoir continuer à soigner Arnold Kennedy, atteint de la malaria.

Kennedy organise des safaris, et doit recevoir une femme riche, Toni Stevenson, qui veut chasser un léopard appelé « le fantôme ».

On a sans doute repris l’actrice Doris Dowling pour son côté odieux et méprisant. Hedley accompagne la touriste à Wameru et lui rappelle qu’elle n’a pas le droit de chasser.

Cornelius Ballard, le scénariste, et John Florea, le réalisateur, nous offrent un épisode de facture conventionnelle.

Plusieurs chasseurs du monde ont voulu photographier « le fantôme », un léopard capable de déjouer toutes les ruses. Marsh aimerait bien l’avoir à Wameru pour l’étudier.

Pour une fois, Jack Dane ne s’est pas rasé, et il le regrette en voyant Toni. Celle-ci veut absolument trouver le fantôme. Toni chasse uniquement les animaux rares, et a apporté un fusil. Daktari lui rappelle ce qu’a dit Hedley.

Luke veut absolument faire manger des carottes à Clarence pour sa santé, lequel n’est pas d’accord. Les vitamines des carottes sont bonnes pour les yeux et pourraient diminuer son strabisme.

Toni apprend à Marsh que c’est son dernier safari, chose qu’elle a promise à son époux, un financier de Wall Street. 

Mais Toni est une menteuse. Elle tente de tuer le léopard, provoquant la colère de Marsh. Il confie à Jack que les animaux soit disant sous évolués le sont moins que certains humains.

Le personnage d’Arnold Kennedy est totalement inutile à l’intrigue, passant son temps en convalescence à Wameru.

Toni a un compte à régler avec le fantôme. Son père a chassé le fantôme avec Arnold Kennedy et le léopard l’a tué. Marsh avait deviné dès le début que la femme n’était pas franc du collier. Son intuition n’était donc pas fausse.

Peu après, elle vole une voiture et s’enfuit dans la brousse pour tuer le léopard. Marsh et Jack se lancent à sa poursuite.

Pour ses deux apparitions dans la série, l’actrice Doris Dowling aura vraiment joué les petites pestes. Cette-fois, Toni, son personnage, met en danger la vie de Marsh et Jack partis à son secours. Pour toute récompense, Toni tire sur Marsh et le blesse à la poitrine.

Un épisode de plus pour montrer que l’animal le plus dangereux sur Terre est l’homme.

Aucun humour dans l’épisode, dramatique d’un bout à l’autre, gâché un peu par l’actrice qui en fait des tonnes. Mais les vedettes invitées sont généralement des acteurs de série B, l’essentiel étant le dépaysement, la brousse et les animaux.

Daktari essaie de raisonner Toni. Elle ne chasse pas le bon fantôme selon lui, mais n’a pas fait le deuil de son père. A présent, le léopard attaque les humains, et c’est la première fois qu’un animal est montré comme irrécupérable. Mais Marsh constate que Toni, tenant le fantôme dans sa ligne de mire, tire en l’air. Pour la seconde fois, Doris Dowling joue la scène de la rédemption.

Guéri de sa malaria, Arnold sert juste à faire le conducteur pour raccompagner la chasseuse à l’aéroport.
L’expérience des carottes pour soigner le strabisme de Clarence se révèle un échec, que Luke met en parallèle avec le fait que Marsh n’ait pas capturé le fantôme.

Un épisode prévisible, bourré de clichés, et très oubliable. Quant à Cheryl Miller, que l’on ne revoit pas à la fin, elle a sans doute obtenu des congés comme Linda Thorson dans l’épisode des « Avengers » : « Meurtre au programme ».

L.E. Young qui joue le rôle d’Arnold Kennedy est un comédien dont on perd la trace en 1968 a tourné dans “Papa Schultz”, “Sur la piste du crime” et “Cher Oncle Bill ».

Doris Dowling était la reporter photographe téméraire de l’épisode « Reportage à Wameru » (01-12). Toutefois, elle campe ici un autre personnage, Toni Stevenson. 

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11. TIREZ À VUE
(SHOOT TO KILL)

Luke rencontre la belle Diana Cato (Joan Huttington) en difficulté. Son ours Bruno est malade. Luke diagnostique une salmonelose. Il propose de l’amener à Wameru. L’animal est contagieux. Luke doit aller chercher des animaux à Nogoro, et la jeune femme a un accident en route pour Wameru, voulant échapper à une girafe, et s’écrase contre un arbre. Bruno, appeuré, s’échappe. Diane est soignée à Wameru.
Il faut à la fois sauver l’ours mais désinfecter les points d’eau. Une épidémie mortelle risque en effet de se développer.

Hedley a des problèmes avec le colonel Brant (Trevor Bardette), à la tête de l’association des éleveurs, accompagné de deux amis, Alex Chapman (Gil Perkins) et Keith Randall (Troy Melton). Les trois éleveurs veulent tuer en tirant à vue sur Bruno.

Deux camps s’affrontent : le gouverneur a donné l’autorisation au colonel de tuer Bruno. Hedley se range dans le camp de Diana et de l’équipe de Wameru.

On devine que l’intrigue va être dense de rebondissements. Le script de Malvin Wald est bien construit et la mise en scène de Paul Landres énergique. L’épisode alterne des images de Bruno perdu dans la brousse et face aux différents dangers, et les deux camps en présence prêts à s’entretuer, enfin bien sûr celui du colonel Brant près à tuer tout ce qui se met en travers de sa route.
Rarement, les épisodes ont autant de guest stars (quatre), ce qui permet de développer une intrigue plus complexe.

L'ours fait peur à un rhinocéros qui s'enfuit dans la rivière et tombe dans de la vase. Daktari dirige devant les yeux de Diana éberluée les opérations de sauvetage avec l'aide d'indigènes.

Puis Bruno échappe à un crocodile, à une hyène et aux hommes du colonel Brant. La tension est extrême entre les éleveurs et ceux de Wameru. Diana se montre une équipière de valeur pour Marsh à la différence des nombreuses cruches touristes et chasseuses qui sont légion dans la série. Joan Huttington apporte tout son charme et sa beauté à l'épisode. On ne peut que regretter que cette comédienne ait arrêté de tourner à 41 ans.

Trevor Bardette ne démérite pas en vieux militaire en retraite obstiné et cruel, devenu éleveur et jaloux de ses prérogatives.

Bruno sème la panique dans un village d'indigène. Hedley avec ses askaris commence à faire désinfecter les points d'eau. Un hélicoptère surgit dans le ciel. C'est l'oeuvre du colonel qui met les moyens pour sauver ses bêtes.

Bruno malade, inerte, est retrouvé en même temps par Daktari et les éleveurs, prêts à tuer les hommes de Waméru. Il y a plus de haine chez eux que dans n'importe lequel des animaux. Judy sauve la mise à Bruno en se jetant sur le colonel et en détournant son tir. Marsh et Jack, avec leurs poings, s'occupent ensuite des éleveurs assoiffés de sang. C'est trés manichéein mais bien mis en scène.

Clarence et Jack finissent par mettre en déroute Brant et sa bande, mais on regrette bien qu'ils s'en tirent à si bon compte, et qu'Hedley ne les arrête pas.

Ramené à Wameru, Bruno est vacciné et sauvé, et Marsh propose à Diana de rester le temps qu'elle veut. Comme on aurait aimé qu'elle le fasse!

Quand on y met les moyens, les épisodes sont réussis, mais il était difficile dans une saison longue de réussir cela à chaque fois.

La jolie Joan Huttington, née en 1934, a arrêté sa carrière en 1975. C’est néanmoins quelqu’un dont on se souvient pour ses apparitions dans de nombreuses séries culte dont « Les Mystères de l’ouest », « Bonanza », « L’homme de fer », l’anthologie « Night Gallery », « Perry Mason », « Ma sorcière bien aimée », « Des agents très spéciaux ».

Trevor Bardette (1902-1977) a fait une longue carrière (235 rôles). Citons des apparitions dans rien moins que « Autant en emporte le vent », « La flèche brisée » et « Les raisins de la colère », d’après le roman de John Steinbeck. A la télévision, on l’a vu dans « Les Incorruptibles », « La Quatrième dimension », « Perry Mason », « Bonanza » et l’anthologie « The Ford Television theatre », une de ces collections d’histoires qui firent les beaux jours de la TV américaine et dont s’inspira « Alfred Hitchcock présente ».

Troy Melton (1921-1995) a joué dans « Shérif fais moi peur », « Dallas », « L’homme qui tombe à pic », « La petite maison dans la prairie », « Mannix », « Mission Impossible », « L’homme qui valait trois milliards », « Les mystères de l’ouest », « Au nom de la loi », « Perry Mason ». Il a été le partenaire de Roy Thinnes dans la série « The long hot summer » tirée du film « Un été long et chaud », série où Quinn Martin choisit Thinnes pour « Les envahisseurs », faisant mourir son personnage dans la série avec Melton.

Gil Perkins (1907-1999), qui fut d’abord cascadeur, a joué dans « King kong », « Le dernier train de Gun Hill », « Les révoltés du Bounty « (première version), puis s’est orienté vers la télévision : « Au nom de la loi », « Les incorruptibles », « Alfred Hitchcock présente », « Au cœur du temps », « Des agents très spéciaux », « Max la menace », « Star Trek », « Mission Impossible, « Mannix », et a terminé sa carrière dans « Sherlock Holmes à New York » avec Roger Moore et Patrick Macnee.

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12. LA TARENTULE
(CRY FOR HELP)

Dans cet épisode, Marsh Tracy est confronté à un charlatan, Monsieur Mills (Godfrey Cambridge). Infirmier pendant la guerre de Corée, il s’est autoproclamé guérisseur. Tandis que le chef d’une tribu Usabi fait un coma diabétique, il veut soigner l’homme mais s’en sent incapable. Un membre de la tribu vient chercher Daktari. Dans les tribus, les sorciers (ou médecins) ont une obligation de résultat. S’ils ne sauvent pas leur patient, ils sont mis à mort. La mission de Daktari va donc être de sauver le chef et de démasquer l’imposture de Mills.
Les indigènes d’Usabi ne veulent pas de présence étrangère à part Daktari. Clarence et Judy manifestent une hostilité évidente à Mills. Judy d’ailleurs s’est cachée dans la voiture de ce dernier, bien décidée à venir en aide à Marsh et à jouer un tour pendable au charlatan.

Cet épisode nous présente une Afrique de carte postale telle que l’imaginaient les américains en 1966.
Tandis que Marsh s’enfuit, sa fille et Clarence se lancent à son secours. Sa route croise celle de Judy que Mills a découverte dans sa Ford Mercury et chassée.

Mills ne veut pas perdre la face, mais Marsh estime que c’est son patient qu’il va perdre. Pendant ce temps, le fils du chef, Asai (Gene Boland) menace de mort Mills si son père meurt.

Paula et Marsh rejoignent le village. Mais tandis que Paula dort, elle est piquée par une tarentule.

Mutabi (Davis Roberts), qui veut prendre la succession de Mills, prévient Daktari. Jack par radio informe Marsh qu’il n’existe aucun remède contre la piqure de la tarentule et que Paula va mourir. Un sorcier aurait indiqué à Mills une poudre miracle qui sauve contre les piqûres de tarentules.

Comme nous sommes en mi-saison, personne ne pense sérieusement que le personnage de Paula va mourir. Le même épisode en fin de saison aurait eu un tout autre effet. Marsh a donc recours au charlatant pour sauver sa fille, tandis qu’avec la médecine « officielle », il sauve le chef.

Au point où en est Paula, la seule solution reste Mills. Curieux épisode qui réhabilite la « science » des sorciers africains lorsque la médecine est impuissante.

Godfrey Cambridge en vrai faux imposteur joue de façon admirable. Le reste de la distribution est égal à elle-même. Ce ne sera pas la dernière fois qu’un membre de l’équipe sera à deux doigts de la mort.

Miraculeusement, mais nous sommes à Hollywood, Paula est sauvée. Mills sauve sa peau. Mutubi va prendre la succession de Mills, qui donne la formule au Daktari. Asai demande à Mills de rester. Marsh lui propose de devenir docteur et de faire de vraies études de médecine.

Les ficelles sont un peu grosses mais la mayonnaise prend. Mills part pour l’université de médecine en avion.
Encore un épisode dramatique, ce que l’on peut regretter, car les épisodes second degré et comiques avec Judy et Clarence sont les meilleurs.

Godfrey Cambridge (1933-1976) qui incarne Mills, le guérisseur, a joué au cinéma dans « Attention au blob » (1972). On peut s'étonner qu'il n'ait pas fait carrière, car il joue ici de façon excellente.

Gene Boland (Asai) ne tourne plus depuis 1975. Peu de rôles intéressants (« Jeannie de mes rêves » avec Larry Hagman, et au cinéma « La mort en rêve » de Jack Lee Thompson.

Davis Roberts (1917-1993) qui incarne Mutabi, a fait une longue carrière (125 rôles). On citera « Le petit arpent du Bon Dieu » (1958), « A bout portant » (1964), « Mondwest » (1973) et une carrière de guest star à la télévision. Parmi ses participations, « Haute tension/The Kraft suspense theatre » », « Les Incorruptibles », « Le Fugitif », « Des agents très spéciaux », « Les mystères de l’ouest », « Star Trek », « Hawaii police d’état » (épisode « La preuve vivante »), « Opération vol » », « Mission Impossible », « Mannix », « Columbo », « Les rues de San Francisco », « L’homme de fer ».

Paul Winfield (1939-2004) est un habitué des séries télé. On note des participations dans « Perry Mason », « Des agents très spéciaux », « Mission Impossible », « Mannix », « Arabesque ». Au cinéma, on l’a vu dans « Terminator (1984) et "Mars Attacks (1997).

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13. CLARENCE LE TUEUR
(CLARENCE THE KILLER)

Cet épisode nous permet de retrouver Eric Lansing, l’homme qui s’est retrouvé sous les verrous dans « Reportage à Wameru » (Il y avait aidé une photographe à commettre moult méfaits).

Certains comédiens retrouvent les mêmes personnages quand ils font une autre apparition dans la série, et c’est le cas de Joe Higgins avec Eric Lansing. Il est fait allusion au fait qu’il devrait être en prison. Il a été relaxé pour « bonne conduite ». Pourtant, il n’y a que quelques épisodes qui nous séparent de « Reportage à Wameru ». La justice est bien laxiste au Kenya.

Lansing qui veut tuer Marsh peut être comparé à Drake, le chasseur de "La dernière chasse du Daktari" (02-03), toutefois il est lourdaud et n'en a pas la classe.

Le braconnier achète un vieux lion malade ressemblant à Clarence, et atteint de cataracte pour 20 dollars, ainsi qu’un fusil hypodermique. Il se rend pour cela dans une boutique animalière tenue par Dan Hogson (Ted Derby), son assistant Cruikshank (Paul Condylis) et Dina (Susan Claude).

Le projet de Lansing est de faire croire que Clarence est devenu un tueur et de provoquer la fin de la réserve de Wameru, en rétablissant le droit de chasse.

Le plan est un peu alambiqué, mais Lansing n’est pas malin. Il enlève donc le piquet de Clarence. Puis le faux Clarence est lâché dans un village d’indigènes pour y faire des ravages. Après, Lansing badigeonne de sang la crinière de Clarence.

Une jeune femme de la tribu alerte Hedley. Clarence est censé avoir tué une chèvre au village.
Hedley dit que Clarence devra être abattu. Le plan de Lansing ne vient que commencer. Prochaine étape : faire tuer avec le faux Clarence Daktari.

La nuit, Lansing et son complice Harry Penrose (William Stevens) veulent à nouveau libérer, cette-fois non plus d’un collier planté avec un pic mais d’une cage Clarence. Judy les attend avec une fourche et leur pique les fesses. Le chimpanzé s’enfuit avec le lion qui louche.

Hedley en trouvant la cage vide est furieux après les occupants de Wameru. Il leur promet de tuer Clarence sans sommation. Pour la première fois, on le voit vraiment se fâcher avec l’équipe de Wameru, qui ne lui en tiendra pas rigueur et lui sauvera la mise dans de futurs épisodes.

Lansing révèle avoir jadis travaillé pour Daktari et s’être fait renvoyé pour vol. Sa rancune ne date donc pas de l’épisode « Reportage à Wameru ».

Hedley va chercher du renfort pour tuer Clarence. Il s’adjoint un expert en la personne de … Harry Penrose, le complice de Lansing.

Cette-fois, Marsh voit le bout de la vérité : Penrose est un ami de Lansing dont la libération est connue. Penrose insiste pour que Marsh vienne avec Hedley et lui.

Dans la brousse, Lansing continue ses manigances. Il veut tuer Marsh qui s’avance vers une fosse. Survient Lansing un fusil à la main. Il jette Marsh dans la fosse.

Cet épisode fait davantage penser à un feuilleton policier qu’animalier.

Heureusement, il y a un témoin, Judy. Avec un camion benne, Lansing jette son lion dans la fosse. Judy vole des flèches hypodermiques à Lansing et les donne à son maître. Judy donne l’alerte avec un pistolet lance fusée ameutant tout le monde. 

Le chimpanzé vole les clefs du camion benne de Lansing. Bien sûr, tout cela est invraisemblable, mais quel bonheur de voir le singe faire échouer les plans du criminel.

Il jette les clefs au loin et pendant que Lansing les récupère donne des flèches hypodermiques à Daktari qui une fois le lion de Lansing dans la fosse se bat avec lui.

Après un corps à corps tout de même pas très crédible, Marsh endort le lion. Judy se bat avec Lansing, lui lance de la poussière dans les yeux, et s’avère être un adversaire redoutable pour le truand. Clarence se jette sur Lansing qui tombe dans la fosse où Marsh lui lance une flèche dans les fesses.

Marsh opère de la cataracte le lion de Lansing à Wameru rendant l’animal paisible. Hedley, après avoir appris à Marsh que Lansing et Penrose ont avoué et vont prendre une longue peine de prison, s’excuse d’avoir douté de son ami. Bon joueur, Marsh ne lui en tient pas rigueur.

C’est l’un des multiples épisodes où les humains de Wameru doivent la vie sauve à Clarence et Judy. Il ne faut pas chercher de réalisme là-dedans, d’ailleurs lorsque la série s’aventure dans le terrain du « naturel », elle perd beaucoup de son charme.


Dernière apparition de Joe Higgins (1925-1998) dans la série. On l’a vu dans « La Quatrième dimension », « Bonanza », « L’homme de fer » ou encore « L’homme qui tombe à pic ».

William Stevens, qui ne tourne plus depuis 1978, est un acteur de télévision vu dans « Bonanza », « Au-delà du réel », « Le Virginien », et « Switch » avec Robert Wagner et Eddie Albert.

Paul Condylis, que l’on voit au début, a joué avec Don Adams dans ses deux séries « Max la menace » et « Coup double », mais il s’est surtout illustré au cinéma : « La cible » (1968) et « On s’fait la valise doc » (1972), deux films de Peter Bogdanovich , et aussi « Fureur sur la plage » avec Jacqueline Bisset et Michael Sarrazin, film hélas bien oublié de la filmographie de l’actrice. (Une diffusion à la télé française dans les années 70)

Ted Derby est un dresseur d’animaux. Il s’est occupé du chien dans la série « Lassie ». "Daktari" est sa seule expérience de comédien.

Quant à Susan Claude, aucun renseignement n’est disponible sur elle en dehors de son rôle de Dina dans cet épisode.

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14. UN IMITATEUR DANGEREUX
(THE CHIMP WHO CRIED WOLF)

Voilà un épisode complètement idiot, sabordé par un cabotin rare, Morey Amsterdam, qui ne fait rire que lui-même.

Sammy Spotts (Morey Amsterdam) est une ancienne gloire d’Hollywood tombée en décrépitude. Il n’y a rien de pire, dit Daktari, qu’un comique qui ne fait plus rire et ne le sait pas.

Loin des studios, l’homme se retrouve au Kenya et va croire pouvoir se recycler en imitant des cris d’animaux. Pour cela, il se sert d’un micro et veut épater Judy. Il imite Hedley disant de se mettre à la recherche de Clarence devenu dangereux, ce que les askaris entendent dans leurs radios et prennent au premier degré. Ordre de tirer à vue, il a tué cinq personnes. Clarence manquera de peu y perdre la vie.

Le comique pas drôle met en danger la vie de tout le monde. Seule Paula lui trouve quelque intérêt, attendrie de l’avoir vu sur de vieux magazines de cinéma.

Non seulement, Sammy Spotts provoque catastrophes sur catastrophes, mais le comédien qui l’incarne, Morey Amsterdam, est horripilant.

A courir après l’humour, on attrape la niaiserie. Sammy enregistre les « voix » de divers animaux sur un magnétophone. La façon dont il va s’en servir va engendrer des dangers répétés. Paula, qui ignore tout du potentiel nocif de l’homme, l’aide à capter des cris d’oiseaux, de rhinocéros, d’hippopotames, d’éléphants, de lions et d’autres animaux sur ses bandes magnétiques.

Le réalisateur John Florea croit judicieux de mettre une musique trépidante. Elle rend l’épisode encore plus parodique.

En imitant le cri d’un ours, il fait fuir une panthère sur laquelle Jack faisait des tests. Il manque aussi réduire en miettes la jeep d’Hedley. Jack Dane est le plus ardent détracteur du comique. Dès le début, il a pris en grippe, et à juste titre, l’embarrassant invité de Wameru.

Paula raccompagne l’importun mais cette fois, ils sont attaqués par des lions et grâce à ses bandes sonores, Sammy les fait fuir avec des cris d’éléphants.

Tant l’acteur que le personnage qui se confondent de façon inquiétante sont insupportables, et l’épisode est gâché.

Un imitateur à zapper sans regrets. L'épisode fut programmé le 27 décembre 1966, donc pour Noël, et peut satisfaire des bambins peu exigeants, mais l'amateur de la série reste frustré.

Morey Amsterdam (1908-1996) a joué dans "La Croisière s'amuse", "Fame", "L'île fantastique" et même "Les feux de l'amour". Il était comique plus qu'acteur et a eu sa propre série, "The Morey Amsterdam show".

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15. JUDY ET LE GORILLE
(JUDY AND THE GORILLA)

Selon les guides des épisodes, « Judy et les gorilles » est classé 02-15 ou 02-16, et « Judy braconnière », l’épisode suivant, idem.

Deux chasseurs veulent ramener un gorille, qu’ils estiment à 6000 dollars. C’est un couple, Vera et Albie Porter (Virgina Mayo et Michael O’Shea). Or Hedley vient juste d’avertir l’équipe de Wameru qu’il mène une enquête sur les trafiquants de gorilles.

Le couple en a capturé un et mis en cage, mais des rhinocéros chargent la voiture et la cage tombe à l’eau. Le malheureux gorille se retrouve pris entre des crocodiles et le risque de se noyer.

Les Porter se rendent à Wameru et racontent qu’ils font partie d’une fondation scientifique. Seuls Paula et Jack sont présents, et ils se laissent abuser. Ils recherchent le gorille, en se mettant dans deux voitures, Vera et Jack, Paula et Albie.

Le scénario traîne en longueur. Visiblement, malgré deux vedettes invitées, c’est un épisode pour augmenter les opus de la saison 2. Par exemple, on perd du temps avec la tortue que Luke Makula a l’habitude de soigner, et qui se retrouve sur le dos ( !).

Le jardin de légumes est retrouvé saccagé. Notons qu’il est fait allusion à Modok, l’éléphant de l’épisode 8 de cette saison 2, « Le Jugement » 

Tandis qu’Hedley et Daktari trouvent les cadavres de deux gorilles, Paula et Jack recueillent le petit gorille et comprennent que les Porter ont volé l’animal. Judy l’avait trouvé et le cachait en lui donnant des pommes, puis le nourrissait avec les légumes du jardin. Luke, de retour, partage l’avis de Paula et Jack sur le vol.

Paula et Jack baptisent le gorille « Sam ».

Tandis que les Porter reviennent en douce pour voler « Sam », Hedley et Marsh devinent toute la vérité : des chasseurs ont été surpris par un couple de gorilles qu’ils ont tués, en volant leur petit. Les Porter décident de voler non seulement Sam, mais aussi Judy. Ils sont rejoints par Marsh et Hedley, mais le fusil d’Albie Porter les tient en respect. Judy saute sur Porter que Marsh met KO. Sam est alors récupéré par ses frères gorilles, qui ont le sens de la famille.

Notons que Daktari avertit Albie que Judy va l'aider (Judy rappelons le dans l'imaginaire de la série comprend tout!). Le voleur ne prend pas la menace au sérieux, et s'en mordra les doigts.

Un épisode vraiment très moyen. Néanmoins, dans sa seconde moitié, il s’améliore, ce qui lui permet d’éviter la note minimum.

Virginia Mayo (1920-2005) est une actrice de cinéma des années 40-50, deux décennies où elle a accumulé des rôles comme dans « La fille du désert » et « Richard cœur de lion ».

Michael O’Shea (1906-1973) est aussi un comédien de cinéma de la même époque que Virginia Mayo. Son rôle le plus célèbre est « Une femme qui s’affiche » de George Cukor en 1954 qui fut diffusé aux « Dossiers de l’écran » sur la presse. Il s’est retiré juste après le tournage de cet épisode de « Daktari ».

C'est Ivan Lee, gorille dressé, qui "incarne" Sam.

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16. JUDY BRACONNIÈRE
(UNDERCOVER JUDY)

Paula est absente de l’épisode.

Les Waboulas, une tribu nomade qui abandonne les anciens devenus un poids, des « inutiles », fait l’objet d’une attention particulière de Luke qui voudrait faire quelque chose.

Triple intrigue dans cet épisode avec le chimpanzé Toto, femelle de sept mois et appartenant à Paula, atteint d’un virus, qui perd ses globules rouges à vitesse grand V. Et l’apparition d’un braconnier invisible qui s’attaque aux travaux de Daktari.

Le scénario de Lawrence Louis Goldman aborde le problème des vieux laissés à leur sort pour mourir. Luke voudrait que Marsh s’en occupe, mais le Daktari objecte qu’il n’est ni gériatre, ni psychiatre. Judy essaie bien de faire rire les vieux waboulas en se déguisant. Natoma (Rex Ingram), le chef des anciens laissés pour compte, explique à Luke que les vieux acceptent leur sort avec résignation.

Evènement dans cet épisode, et qui durera jusqu’à la fin de la série, Sherry Manne nous présente son fameux thème genre « La Panthère rose » au sujet de Judy. Désormais, avec ce thème espiègle, sifflé, nous saurons à chaque fois que Judy prépare un de ses fameux « coups ». C’est à 9 minutes du début que le thème que pour plus de commodité nous appellerons « Les facéties de Judy » apparaît. Le chimpanzé vole au centre un bébé guépard. Par la suite, la production se servira du thème dans les situations les plus cocasses. Judy se déguisera un jour en askari et réussira à simuler une attaque de bandits pour sauver la face de Hedley accusé de négligence et menacé d’être renvoyé. En fait, avec cette musique, la production a décidé d’orienter, à mi saison 2, la série vers moins de sérieux et plus de comédie.

Les producteurs estiment que l’on a suffisamment montré l’Afrique, les animaux, et qu’il faut passer à autre chose que le dépaysement. Mais surtout, Judy accroit sa popularité au détriment du reste de la distribution.
Un orang-outang bébé disparaît. Le thème musical nous apprend que Judy est derrière ce vol. Mais à Wameru, Marsh dit à Luke qu’il lit trop de romans policiers, et que quelqu’un a laissé la cage ouverte. Judy va petit à petit (toujours sur fond musical de son thème « facéties ») dépeupler Wameru pour porter les animaux aux vieux waboulas qui s’ennuient et retrouvent en s’occupant des « présents » du chimpanzé une nouvelle raison de vivre.

Mais, à trop vouloir en faire, Judy se fait pincer. En effet, Marsh, Jack et Luke ont tendu un piège et mis en place un système pour pincer le braconnier. Ils préviennent Hedley. Judy en voulant dérober un bébé kangourou est découverte. Mais le chimpanzé espiègle va duper les humains en leur faisant croire ( !) qu’elle a sauvé du braconnier le kangourou.

On réquisitionne tout le bestiaire pour protéger Waméru : Marty l’éléphant, Prince le chien loup, Sarang le tigre, Clarence… Mais la principale mission de surveillance est confiée…à Judy ! Daktari a mis des cadenas à toutes les cages.

Judy dérobe un flacon de somnifère liquide et en met dans la pâtée de chacun des animaux. L’épisode use et abuse du nouveau thème musical pour que le téléspectateur comprenne bien qu’il va encore rire un bon coup.
Luke découvre Sarang et Prince endormis et averti Marsh. Judy a emporté le kangourou.

Désormais, le spectateur est amené à entrer de plein pied dans l’incroyable. Un chimpanzé qui parvient à duper la police et les médecins en leur faisant croire à la menace d’un dangereux braconnier.

Judy parvient même à prendre et remettre à sa place la clef des cadenas à l’insu de tous.

Hedley décide de prendre les empreintes de tout le monde, en commençant par Judy et les membres de l’équipe de Daktari, pour identifier celles du braconnier (qui aura forcément des empreintes différentes). Hedley décide de se servir du fichier des empreintes de voleurs de Nogoro pour identifier et arrêter le dangereux bandit.

Le sergent installe des appareils photos cachés, qui s’actionneront si le voleur touche un dispositif de fils qu’il a mis un peu partout dans la réserve. Il dit utiliser une méthode de Scotland Yard.

En volant Toto, Judy provoque le déclenchement de l’alarme. Pour se libérer des autres, Judy a libéré une autruche qui monopolise l’attention. Mais Lawrence Louis Goldman a voulu mettre une limite aux capacités de Judy.

Clarence mène alors l’équipe au camp des vieux waboulas. Il s’agit de sauver Toto qui ne peut rester sans soins. Mais en entrant de plein pied dans la comédie, le suspense n’agit plus comme avant. Comme la saison 3 de « Des agents très spéciaux », « Daktari » est passé du sérieux à la parodie. Toto, avec la tendresse des waboulas, guérit miraculeusement !

Daktari décide donc de confier les animaux malades aux Waboulas.

Avec cette nouvelle orientation, « Daktari » se démarque d’autres séries concurrentes comme « Flipper le Dauphin » et « Lassie », en jouant sur le registre comique à fond. 

Il est bien dommage que dans le 33 tours sorti en 1967, Sherry Manne n’ait pas inclus le thème « Les facéties de Judy » qui devient une marque de fabrique de la série, et à l’instar de Pink Panther de Henry Mancini, possède d’indéniables qualités musicales même hors contexte du film.

Rex Ingram (1895-1969), qui tournait dans « Daktari » ses derniers rôles (il reviendra en chef wakuba dans l’épisode 03.19) est devenu célèbre en 1940 avec le rôle de Djinn dans « Le voleur de Bagdad ».

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17. AU RENDEZ-VOUS DES LIONS
(HOUSE OF LIONS)

IMDB écrit que le 3 janvier 1967 fut diffusé un épisode intitulé « Little Miss Nightingale ». En réalité, tourné en 1967, cet épisode sera gardé et diffusé en saison 4 en sixième position (« Judy infirmière »). Voilà ce qui explique comment Yale Summers, qui quitte la série à la fin de la saison 3, sera « présent » dans la saison 4. IMDB compte deux fois l'épisode, puisqu'il figure en saison 2 à sa date de production et en saison 4 à sa date de diffusion, aboutissant à 90 opus alors que la série n'en compte que 89.

Paula et son père trouvent une lionne tueuse d’hommes, Nelly, qu’Hedley veut faire abattre. Clarence est laissé devant sa cage. Daktari espère que les autorités accepteront de laisser Nelly sous surveillance en captivité à Wameru.

Clarence est amoureux (pour le jeune public de « Daktari ») ou pour nous adultes tout simplement en rut. Quant à Judy, et là nous entrons dans l’imaginaire de plus en plus comique de la série, elle est jalouse de Nelly !
On peut donc s’attendre à tout. Judy libère Nelly (pas d’utilisation du thème musical « Facéties »). Marsh découvre immédiatement la coupable. Clarence parti avec Nelly est en danger car c’est un lion domestique qui n'est même plus capable de se nourrir tout seul.

Marsh découvre que Nelly et Clarence se rendent dans un groupe de lions en bande. Clarence a été blessé par un piège à lions dont il a pu s’échapper.

Judy continue à monopoliser la vedette et à accumuler les bêtises, accentuant l’aspect comédie de cette saison. Ainsi, alors que Paula prépare le déjeuner, l’espiègle chimpanzé vient voler et copieusement se restaurer

Il faut avouer que cette orientation comique désamorce les scènes de danger (ici Marsh allant au secours de Clarence pour le récupérer au milieu d’une bande de lions).

Les lions ne sont pas dans la brousse mais ont investi des baraques en béton désertées par les hommes. Clarence se trouve dans ce décor irréaliste, dans une des maisons vides. Les lions observent avec méfiance et scepticisme Marsh qui investit leur « territoire ».

Ces maisonnettes sont des bungalow qu’utilisent des chasseurs. Daktari anesthésie Clarence mais Nelly vient lui demander des comptes. Que des lions, qui habitent la brousse, habitent des bungalow de chasseurs, est un pas de plus vers l’imaginaire.

Marsh se retrouve cerné par les lions. Paula et Jack viennent en voiture à la rescousse du docteur. Les scènes sont tout bonnement hautement improbables. Marsh et Jack ramènent Clarence, dont la blessure causée par le piège a été soignée, en traversant une forêt de lions sauvages. Le téléspectateur se souviendra longtemps de ces murs blancs, de ces bungalows déserts, lien insolite que l’on ne s’attend pas à voir comme repaire de lions. Mais surtout, alors que n'importe quel être humain aurait été dévoré, nos héros s'en sortent sans une égratinure. A croire que les lions ont fait un tel festin avant qu'ils sont repus!

Une fois de plus, la comédie l’emporte sur le suspense, avec les pitreries de Judy qui joue de la clarinette !
On ne s’étonnera pas qu’avec la nouvelle orientation donnée par Ivan Tors, Judy devienne cosmonaute, agent secret, infirmière, askari (c'est à dire soldat de Hedley)… après avoir été artiste peintre et braconnière. Exit le réalisme de la saison 1. Plus c’est incroyable, plus le téléspectateur (jeune surtout) applaudit.

Les producteurs ont compris qu’il ne servait à rien de continuer à concurrencer les séries animalières quand on pouvait aller sur le terrain des séries comiques comme « Ma Sorcière bien aimée ». En ce sens, il ne faut plus chercher aucun réalisme dans « Daktari ». Judy et Clarence comprenaient déjà l’anglais, mais bientôt, ils vont (surtout Judy) échafauder des plans qui duperont les humains. Des épisodes comme « Judy et les deux truands » (03-17) vont nous montrer un chimpanzé plus rusé que les hommes. Nous rions, et c’est l’essentiel. La télévision a toujours été une fabrique de rêves. Mais "Daktari", de série écolo avant l'heure et animalière, est devenue un pur produit de science-fiction!

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18. TERREUR DANS LA BROUSSE
(TERROR IN THE BUSH)

Paula, son père et Judy sont victimes d’un accident de jeep dans la brousse. Daktari a la jambe cassée et sombre dans le coma.

Pendant ce temps, Luke, Jack et Toto, insouciants, déjeunent d’œufs d’autruche.

Marsh avait voulu tester les capacités de survie de sa fille en brousse, mais ne se doutait pas que l’exercice tournerait au drame. La nuit tombe, et Paula et Judy, qui ont trouvé de l’eau, doivent éloigner un guépard.
On assiste à deux histoires en parallèle : l’insouciance de ceux restés à Wameru, et le désespoir de Paula. Mais très vite, nous partageons exclusivement le sort de cette dernière.

On peut reprocher à l’épisode de ressembler trop à « La grande soif » (02-09) où Jack était en péril dans des conditions assez semblables. Cheryl Miller, insupportable dans la saison 1, a trouvé ses marques et joue avec sobriété la jeune fille qui lutte contre la panique et veut sauver son père. L’aspect comique de Judy est ici sacrifié au profit de son côté débrouillard. Et nous revenons à un réalisme pas indispensable, au contraire, puisque les capacités "surnaturelles" de Clarence et Judy ne sont pas mises à contribution.

Très franchement, on préfère les comédies dans la série que ces histoires déjà exploités en long et en large.
Alors, on regrette que l’orientation comique de « Daktari » fléchisse dans cet épisode. On a aussi un peu l’impression que l’équipe a pris des vacances, puisque Cheryl Miller et Marshall Thompson sont de tous les plans (Thompson allongé ne se fatigue pas beaucoup !). Yale Summers et Hari Rhodes ont peu de scènes et se reposent sur leurs lauriers.

Il faut s’y faire : ce n’est pas avec cet épisode que l’on va rire, néanmoins le suspense est bien agencé et Cheryl Miller a gagné ses galons de bonne actrice.

Toutefois, les épisodes dramatiques ne rivalisent pas avec les comiques. L’originalité de « Daktari » par rapport à des séries contemporaines mettant en scène l’Afrique comme le « Tarzan » avec Ron Ely est de jouer sur divers tableaux. Ne proposer que des épisodes comme celui-là qui sous estiment l’importance des animaux savants Clarence et Judy aurait conduit à une rapide annulation de la série.

D’autant plus que la situation s’étire en longueur. C’est presque à un huis clos si l’on peut dire que nous convie le réalisateur Paul Landres dans la jungle. Paula, son père inconscient, Judy et la nature hostile pour seul décor pendant cinquante minutes. Deux scénaristes se sont collés à la tâche, Maria Little et Jim Simmons, pour un résultat qui est tout juste à la hauteur. Nous sommes loin de l’épisode à venir, « Compte à rebours pour Judy » (03-09), le plus grand suspense de la série.

Le talent de Cheryl Miller n’a jamais été mis autant en valeur, crédible dans les scènes d’action, elle insuffle au personnage de Paula une maturité à laquelle nous étions peu habitués. C’est elle qui évite le ratage total de l’épisode.

On oublie que l’on se trouve dans un parc animalier et pas au Kenya, notamment lors de la traversée du fleuve. Pour une production télé hebdomadaire, le chef opérateur a fait du bon travail. Le réalisateur multiplie les plans lors de la traversée, valorisant les couleurs. Dommage que dans les années soixante, beaucoup aient vu cet épisode sur un récepteur noir et blanc.

On reprochera à cet épisode l’absence d’épilogue (une première dans la série), laissant le téléspectateur imaginer les retrouvailles entre les uns et les autres. En effet, le générique de fin empêche Paula de faire à Jack et Luke le récit de l’aventure. Tout au plus se retrouvent-ils dans un village où Paula a été chercher du secours.
Loin d'être verbeuses, les épilogues sont en général réussies, permettant de souffler après l'effort, de dédramatiser l'intrigue, de recentrer sur le relatif confort que représente le centre médical de Wameru au milieu de la jungle hostile, avec de bons mots des uns et des autres, et des grimaces des vedettes animales de la série.

Notons la scène habile où Judy et Paula, après avoir traversé la rivière, parviennent à faire charger un éléphant sur le guépard qui les menace depuis l’accident.

Aucun humour dans l’épisode, et on le regrette bien.

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19. COMPTE À REBOURS
(COUNTDOWN FOR PAULA)

Episode inédit en France. Il a pu être récupéré grâce à une diffusion allemande.

Jack Dane s’occupe d’un bébé babouin. Ces premières images assez traditionnelles sont loin de nous préparer à un épisode qui ne l’est pas du tout, et se démarque totalement de la série.

Un ingénieur, Thomas Butler (Gregory Morton), fait des travaux sur le fleuve. Il va dynamiter trop tôt (deux heures avant ) un barrage et mettre en péril la vie de Paula qui se trouve dans le lit du fleuve au moment de l’inondation. Tommy (Vince Howard), l’assistant de Butler, comprend Marsh et le prévient.

Daktari a bien tenté d’avertir l’ingénieur des dangers qu’il occasionnait en travaillant si près de la réserve.
Un orage éclate et fait augmenter le niveau de la rivière. A la recherche d’un petit écureuil blessé, Marsh se retrouve face à un léopard qu’il endort grâce à son fusil hypodermique, puis le ramène et le met en cage.

Paula a retrouvé l’écureuil et l’a pris au piège en semant des graines. Elle ignore qu’elle se trouve dans le lit de la rivière une fois que le barrage aura sauté. Elle ramène à son tour l’animal qui est mis dans une cage juste au-dessus du léopard.

Pendant ce temps, le niveau du fleuve monte toujours. Les travaux pour la construction d’un nouveau barrage ont commencé. A l’aide de plusieurs engins, le sable est déposé au fond de la rivière pour détourner le fleuve de son lit.

Tommy intervient auprès de Butler pour qu’il retarde les travaux, mais ce dernier raisonne en termes de coûts. Il ne peut se permettre un délai supplémentaire.

Marsh et sa fille découvrent qu’un autre léopard est en liberté dans l’endroit qui va être livré aux eaux du fleuve détourné. Avec leurs voitures, ils le localisent, tombé dans un piège, une fosse.

Paula cherche aussi un petit babouin perdu qui s’est enfui. Avec Judy, elle le récupère et l’emmène dans sa jeep. Le babouin qui a conscience que les eaux arrivent saute de la voiture en marche. Paula au lieu de penser à sa survie prend en chasse le babouin.

Les deux explosions permettent de détourner le fleuve et de le canaliser dans la zône inondable où se trouve Paula. Marsh la prévient par radio. Celle-ci aura finalement la vie sauve en suivant le babouin. Marsh l’ignore et veut se porter au secours de sa fille. Il se fait mettre KO par Tommy et Luke, car il s’agit d’un vrai suicide. Mais au moment où Marsh, effondré, pense que sa fille est morte, la radio répond enfin.

Quant à Thomas Butler, il est arrêté pour avoir mis en danger la vie d’autrui en précipitant ses travaux. Il s’excuse auprès de Paula.

Bon épisode, mais n’entrant absolument pas dans le cahier des charges d’une série pour enfants. Les vues sur le fleuve sont impressionnantes et évoquent plus une série à suspense.

Vince Howard est connu pour son interprétation dans le tout premier épisode de « Stark Trek » : « Ils étaient des millions » (The man trap). On l’a vu aussi dans « Max la menace », « Au cœur du temps », « Le fugitif », « Les envahisseurs » (épisode « Les spores »), « Ma sorcière bien aimée », « Les mystères de l’ouest », « Mission impossible », « L’homme de fer », « Sergent Anderson », « Dossiers brûlants », « Les rues de San Francisco », « Arabesque ». Au cinéma, il a joué dans « L’arme fatale 3 ».

Gregory Morton (1911-1986) a commencé sa carrière en 1949. Il a d’abord joué dans des dramatiques diffusées en direct : « Robert Montgomery presents » (1953), « Armstrong circle theatre » (1956), puis dans « Peyton Place » où il trouva un rôle récurrent. Sa carrière s’est poursuivie essentiellement à la TV avec « Max la menace », « Des agents très spéciaux », « Au cœur du temps », « Les mystères de l’ouest », « Mannix », et s’est retiré avec l’épisode « Double choc » de la série « Columbo ».

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20. JUDY ET LE BÉBÉ ÉLÉPHANT
(JUDY AND THE BABY ELEPHANT)

Taji, un éléphant des indes, survivrait-il en Afrique parmi les éléphants africains ? C’est le but de l’expérience que veut tenter le docteur Marsh Tracy.

Luke filme les retrouvailles du bébé éléphant avec ses congénères africains.

Mais l’animal a trop l’habitude des hommes et veut revenir vers eux. Lorsque Daktari veut le récupérer, ils se mettent en fureur et l’empêchent d’approcher. En fait, les éléphants ont « senti » avant l’homme un immense incendie de brousse.

Hedley demande à Marsh de cesser son expérience et de venir aider ses askaris à éteindre le feu. Pour cela, il faut abandonner Taji avec le troupeau d’éléphant. Judy est chargée de surveiller le bébé éléphant indien.

Nous nageons ensuite en plein science-fiction : Jack fait des tests avec Clarence avec des figures géométriques, afin de savoir s’il les reconnaît, ceci sous l’œil sceptique de Paula morte d’inquiétude pour Taji. Mais lorsque Jack demande à Clarence s’il est prêt, le lion répond par un rugissement voulant dire « oui » !
Il montre un cercle, un carré et un triangle à Clarence, le cercle lui ouvrant une mangeoire à pâtée. Très vite, Jack s’énerve devant le refus de l’animal de coopérer.

Un léopard attaque Taji qui est blessé. Judy est affolée.
Revenus après l’incendie de brousse éteint, Marsh et Luke « écoutent » le récit de Judy ( !) qui leur révèle par des mimiques et des gestes que le léopard a attaqué Taji, l’a blessé, et qu’une maman éléphant a emmené le bébé au fleuve pour laver ses blessures.

Taji saigne beaucoup, et il faut stopper l’hémorragie, mais le troupeau d’éléphants empêche Marsh et Luke d’approcher. Marsh fait appel à Hedley et lui demande douze askaris, mais le feu ayant repris, l’officier refuse.
Aussi, Daktari décide de…mettre le feu à des herbes sèches pour disperser les éléphants. Mais la tentative échoue.

Les éléphants comprennent que Taji va mourir, un mâle l’entraîne à l’écart pour le tuer afin que les rapaces ne le dévorent pas. Luke et Marsh vont pouvoir intervenir sur cet éléphant isolé en lui lançant une flèche hypodermique.

Lors de l’épilogue, on entend un grand fracas : Clarence a détruit l’installation de Jack et se moquant des figures géométriques mange sa viande.

Cet excellent épisode, qui nous attire parfois (avec Clarence) sur la pente de la comédie, est le constat que l’action des médecins de Wameru est limitée.

Marsh, qui a sauvé Taji, reconnaît pour la première fois devant sa fille avoir commis une erreur et joué les apprentis sorciers au détriment de la vie d’un petit éléphant. Pour Jack, c’est aussi un échec même s’il a des proportions moins désastreuses.

C’est un peu une revanche de la nature et du continent africain contre les hérésies scientifiques trop poussées des vétérinaires américains. Tout est ici raconté de façon bon enfant, et dans ses protestations, Cheryl Miller/Paula a abandonné ses cris de jeune fille insupportable pour protester contre son père.

Néanmoins, le propos de l’histoire est assez grave, et sans doute pour cela n’avons-nous pas eu droit au fameux thème « Les facéties de Judy ». Elle joue ici un rôle où elle met sa vie en danger face au troupeau d’éléphants et au léopard.

Une fois de plus, la série perd son côté « éducatif/écologique » pour s’aventurer dans les terres de la pure fantaisie. L’intelligence impossible de Clarence et Judy qui peuvent faire un récit aux humains (surtout Judy) ou protester et répondre (Clarence) relève de la fiction totale.

On notera aussi qu’il n’y a pas de guest star lorsque les animaux ont un rôle trop important.

Afin de ne pas trop effrayer le jeune téléspectateur devant les blessures du bébé éléphant, on a compensé par des numéros assez loufoques : Judy se promenant à dos d’éléphant, Jack ridicule avec ses cercles et ses triangles devant un lion affamé.

Cette expérience de Jack plaira au public et nous le reverrons aux prises avec Toto et Judy dans des circonstances similaires et évidemment à pouffer de rire. D'autant plus que le chimpanzé se révèlera plus malin que le somnolent Clarence et que l'homme.

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21. DU PLOMB POUR HEDLEY
(A BULLET FOR HEDLEY)

George Walter (Alan Caillou, scénariste de l’épisode), nouvel ami de Daktari, joue à distance avec lui aux échecs. Il est assommé par Jerrold Fest (Lionel Kranitz). Il se retrouve à l’hôpital. Fest lui dérobe des diamants, mais Ebner, un faucon appartenant à Walter, s’empare des pierres précieuses. Fest réussit à abattre l’oiseau en vol qui ne sera que légèrement blessé, et soigné par Paula. Sur place, c'est-à-dire dans la brousse, Fest ne retrouve pas son trésor.

Voici un épisode assez violent pour la série : Hedley  ayant entendu le coup de feu, alors qu’il est interdit de tirer sur la réserve de Wameru, veut arrêter l’homme. Il se prend une volée de plomb, la même qui a atteint le faucon.

Judy a trouvés les diamants et les cachés dans un tronc d’arbre. Puis dans un nid !

Quant à Fest, il garde Hedley en otage, menaçant de le tuer si on ne lui rend pas les diamants.

Cet épisode, qui se rapproche plus d’une série policière que de « Daktari », est inhabituel pour la série. Il est assez brutal pour le jeune public, par exemple, à la 36e minute, Jack Dane reçoit une balle dans la jambe. Fest a désormais trois otages : Paula, Jack et Hedley. Judy les libérera de leurs entraves.

Le titre de l’épisode est mal choisi, dans la mesure où Jack est davantage blessé que l’officier anglais.

Daktari n’a aucune idée de l’endroit où se trouvent les diamants et demande à Luke de lui donner de fausses pierres, du quartz, dont il espère qu’elles feront illusion devant Fest.

L’épisode se distingue par l’absence d’animaux sauvages. Nous vivons un suspense policier dans la brousse. C’est l’un des opus les plus ratés de cette saison 2. Toutes les scènes sont prévisibles, ainsi Daktari  jette du sable à Fest quand il regarde les morceaux de quartz et Clarence se lance sur le bandit. On a l’impression qu’ici, Marsh Tracy se prend pour Mannix ou Cannon, au lieu de jouer son personnage de vétérinaire protecteur de la faune. Le scénario, peu inspiré, est une montagne qui accouche d’une souris. Il se développe un peu dans tous les sens pour finalement nous proposer une aventure qui tourne court.

On ne voit Alan Caillou que dans la scène du début, où il joue aux échecs par radio, mais n’étant pas un véritable acteur, le réalisateur se passe de lui ensuite. Lionel Kranitz n’inspire pas la terreur véhiculée par Garvin Drake/Jack Kelly dans « La dernière chasse du Daktari » (02-03). Il est trop jeune et peu crédible en tueur. Hedley n’est jamais vraiment en danger. L’histoire est pauvre en rebondissements. On trouvera surtout que ce vol de diamants constitue une intrigue tirée par les cheveux.

Notons les invraisemblances flagrantes (comme le faucon que l’on pourrait croire tué et qui n’est que légèrement blessé, histoire de rassurer les bambins qui regardent).

A force d’hésiter entre plusieurs orientations, le réalisateur Paul Landres rate complètement l’épisode. Il montre deux scènes violentes (les tirs contre Hedley puis Jack) puis la caméra nous rassure sur leur sort, et les évasions de prisonniers, l’arrestation du méchant, sont téléphonées.

L’un des détails du script d’Alan Caillou, Judy voulant absolument que Jack, puis Paula et Hedley remarquent un bouquet de fleurs sauvages qu’il leur tend, ressemble à un indice. Mais il n’en sera rien, pourtant le chimpanzé renâcle à libérer les otages tant qu’ils n’ont pas senti les fleurs.

Au détour d’un thème, Shelly Manne alors que l’on voit Judy nous propose un court extrait des « facéties de Judy », pour vite l’abandonner. Il s’agit sans doute d’associer une fois de plus ce thème au jeune singe.

Souvent diffusé en France depuis l’époque ORTF, « Du plomb pour Hedley » est un épisode à oublier.

Lionel Kranitz (selon le générique) ou Kranita (selon IMDB)  n’est connu que pour ce seul et unique rôle.

Alan Caillou (1914-2006) était parfois acteur dans les séries qu’il écrivait, notamment « Mannix » et « Opération vol ».

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22. JUDY AGENT SECRET
(JUDY THE POACHER)

Hedley reçoit un militaire anglais Whitechurch (Alan Hewitt) et son prisonnier menotté, l’allemand Verdenstrasse (Frank Marth) , qui sont présentés à Daktari comme des minéralogistes. En réalité, les deux hommes sont recherchés pour meurtre. Devant Hedley, l’anglais prétend obliger le prisonnier allemand creuser près d’un point d’eau pour retrouver une boîte contenant un microfilm sur des secrets de l’Allemagne nazie que recherchent les services secrets de Sa Majesté.

C’est l’anniversaire de Paula, mais Hedley a pour consigne de ne pas lui laisser approcher le point d’eau où les « minéralogistes » travaillent, Verdenstrasse creusant le sol sous les ordres de Whitechurch. Paula pense que près du point d’eau se cache son cadeau d’anniversaire, aussi envoie-t-elle Judy avec un magnétophone près du point d’eau.

Le sergent Motabu reçoit un appel en l’absence d’Hedley, lui indiquant que les hommes sont des imposteurs.

Jack impose un test à Toto. Pour avoir une banane, il doit reconnaître les éléments d’un jeu de boîtes. On rejoint ici les tests de Jack avec Clarence dans « Judy et le bébé éléphant » (02-19).

Pendant ce temps, le thème musical « Les facéties de Judy » accompagne la démarche d’espionne de Judy, nommée par Paula agent 707 (En 1966, nous sommes en pleine Bondomania). Judy se cache dans la jeep bâchée d’Hedley qui en toute bonne foi accompagne les hommes.

En fait, les deux hommes sont des allemands en fuite. Le vrai Whitechurch a été tué. Hedley le comprend en voyant l’homme donner une arme à Verdenstrasse. Un million de dollars en diamants se trouve dans la boîte, au lieu d’un microfilm.

La jeep d’Hedley est tombée en panne, et Judy s’enfuit avec la boîte de diamants. La guenon sème les bandits, et rejoint Wameru. Avec Toto, il cache le butin sous un tas de feuilles. Toto déplace la boîte à l’insu de Judy, alors que toute l’équipe de Wameru est prise en otage par le faux Whitechurch et Verdentstrasse. Toto a mis les diamants dans le jeu de boîtes de Jack. En voulant les récupérer, Whitechurch reçoit toutes les bananes sur la tête, tandis que Judy jette du sable dans les yeux de Verdenstrasse, que Jack et Marsh désarment. Jack tient ensuite en joue Whitechurch.

Vorshtold est le vrai nom de Whitechurch. Pour rassurer le public familial, dans l’épilogue, Hedley nous apprend que Whitechurch est à l’hôpital grivèvement blessé et hors de danger (il n’y a jamais de morts dans « Daktari », cahier des charges oblige). Verdenstrasse est condamné à la prison à vie et Vorshtold à 20 ans. 

Verdenstrasse en prison depuis la fin de la seconde guerre mondiale a raconté cette histoire de microfilms pour s’échapper, et corrompu un gardien, le fameux Vorshtold.

Nous sommes ici dans un équilibre parfait entre suspense et comédie. Judy partage avec Toto l’honneur de faire arrêter les deux nazis sans qu’une goutte de sang ne soit versée. L’installation que Jack devait réparer pour continuer les tests n’avait pas fonctionné pendant tout l’épisode au désespoir de Toto, mais le monticule de bananes tombé sur le faux Whitechurch alias Vorshtold sera ensuite mangé par Judy et Toto.

Frank Marth est effrayant et crédible à souhait en nazi. Il constitue un excellent guest dans l’intrigue. L’utilisation constante du thème musical de Judy nous fait comprendre que toute l’histoire va traiter de la malice de Judy. Alan Hewitt est lui un truand plus conventionnel comme les fameux braconniers qui hantent souvent Wameru.

Il faut bien l’avouer, le scénariste est un peu cruel avec ce pauvre Hedley qui fait preuve ici d’une naïveté confondante. Même le plus jeune des téléspectateurs a compris que les deux hommes le dupent.

Judy et Toto sont bien sûrs doués de capacités qui n’existent que dans l’imagination du scénariste Leigh Chapman. Le réalisateur Dick Moder nous amuse franchement dans le prologue, lorsque Judy dérobe le gâteau d’anniversaire à la crème chantilly de Paula, et en jette sur Clarence. Notons toutefois que le scénariste a oublié en chemin le magnétophone de Paula dont Judy ne se sert pas, alors qu'au début de l'épisode, on pense que cet appareil va révéler la présence la vraie nature des espions.

Un opus désopilant sans être niais.

Frank Marth (1922) ne tourne plus depuis 1988. Il a marqué les esprits dans plusieurs épisodes de « Mannix » (dont « Médaille pour un héros »), Les Envahisseurs » (« L’innocent », « Action de commando »). Citons aussi le film « Police sur la ville » (1968) avec Richard Widmark. Il a été vedette invitée dans « Les Mystères de l’ouest », « Hawaii police d’état », « Mission Impossible », « Cannon », « Les Rues de San Francisco », « Starsky et Hutch ».
John Wesley a joué dans « Pendez-les haut et court » (1968) de Ted Post avec Clint Eastwood. Il est ici l’aide de camp d’Hedley, le sergent Motabu.

Alan Hewitt (1915-1986) a joué dans plusieurs épisodes de « Alfred Hitchcock présente ». En outre, on l’a vu dans « Ma sorcière bien aimée », « Perry Mason », « Les mystères de l’ouest » et « L’homme de fer ».

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23. AU REVOIR MIKE MAKULA
(GOODBYE MIKE MAKULA)

Un titre qui met en évidence que “Luke” n’est pas le nom du personnage récurrent de la série mais celui d’un assistant de Marsh au début de la saison 1 vite remplacé par Mike Makula, ce que les doubleurs français n’ont pas saisi. 

D’ailleurs, dans la VF de cet épisode, Paula présente d’abord Luke comme « Mike Makula », mais à la 26e minute, Marsh appelle à nouveau son adjoint « Luke » ! Tout comme le fait Paula plus tard dans l’épisode.

Notons que la voix française de Marsh Tracy ici a changé ! Il s’agit d’un épisode acheté par la France dans les années 80.

Cette histoire de Malvin Wald et S S Schweitzer, mise en images par Marshall Thompson lui-même, raconte l’arrivée de Mlle Lee Baker (Janet Maclachalan) d’une fondation culturelle qui tente d’attirer en Amérique Luke et le pousse à quitter Marsh et le centre de Wameru en lui promettant de faire ses études de médecine et de faire de lui un docteur.

Il s’agit en fait d’une mauvaise plaisanterie, qu’elle a monté en lien avec son petit ami et sa patronne, Mrs Cameron.

Elle obtient son accord. Etant en presque fin de saison, le départ du comédien pouvait être plausible. Yale Summers (Jack) lui nous faussera compagnie pour de bon en fin de saison 3, précipitant l’annulation de la série car le comédien ne fut pas remplacé de façon satisfaisante.

Paula , puis Jack plus tard dans la trame de l’histoire, découvrent le subterfuge en raison d’une lettre que Lee a laissé traîner. Lee travaille pour Mrs Cameron qui veut faire un village africain à New York (un parc de loisirs) et donc il n’a jamais été question que Luke devienne médecin. Il fera l’africain de service. Rude surprise en effet sera celle de l'assistant du Daktari une fois arrivé aux Etats-Unis.

Paula se confie à son père, mais Marsh rabroue sa fille en lui disant que ce sont les affaires de Luke et qu’elle n’a pas à s’en mêler.

La scène des adieux commence avec les cadeaux offerts par Paula, Jack et Marsh. On trouve dans l’épisode une gravité de ton inhabituelle. Luke hérite d’un fusil hypodermique de Jack, de la trousse de vétérinaire de Marsh et de Paula un objet africain du décor de la véranda (Hedley n’arrive que dans l’épilogue une fois Lee Baker partie).

D’un regard, Luke balaie le centre et mentalement dit au revoir à chacun des animaux.

Luke se fait des idées sur Lee Baker, étant déjà amoureux d'elle et aveuglé.

Sur le chemin du départ, Luke aperçoit une lionne prise dans le collet de braconnier et s’en occupe, retardant le trajet. Toutefois, l’animal libéré du piège veut rejoindre ses rejetons et devient menaçante. Luke tombe à la renverse et sa tête heurte une pierre. Se croyant menacée alors que Jack arrive à la rescousse après avoir découvert la lettre de la jeune femme, elle tire au hasard avec le fusil hypodermique de Luke et endort Jack Dane ! Pour comble de malchance, Judy se prend à son tour au piège du braconnier, le fameux collet dont on a libéré la lionne.

Lee est donc seule face à la lionne. La jeune noire américaine prend une crise d’hystérie et affirme détester l’Afrique, ce qui fait réagir Luke. Entre temps, Lee est tombée amoureuse de Luke. Elle rassure Jack, et ne va pas abuser la confiance de l’homme dont elle n’a plus envie de se moquer.

Mais si Luke a pu se laisser tenter par l’aventure américaine, ses racines africaines sont les plus fortes. Le téléspectateur français est désarçonné : Lee dit à Judy « Je te confie Mike ». Puis elle murmure en regardant l’assistant de « Daktari » : « Au revoir Luke Makuka » !

Le doublage français de cette série est à refaire de toute urgence !

Un épisode "sentimental" tout à fait inhabituel pour la série animalière.

Janet MacLachlan (1933-2010) jouait l’épouse du sénateur noir dans l’épisode des « Envahisseurs » : « L’étau ». On l’a vue aussi dans « Star Trek », « Les Rues de San Francisco », « Wonder Woman », « Clair de lune », jusqu’à un dernier rôle en 2002 dans « Alias ».

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24. PRINTEMPS À WAMERU
(OPERATION SPRINGTIME)

Il s’agit d’un épisode assez délirant, qu’il faut prendre au second degré. Mêlant comique absurde et protection de la nature, « Printemps à Wameru » va voir l’équipe du Daktari « couver » des œufs d’Autruche tandis qu’Hedley, resté seul au centre animalier, devra s’occuper des animaux les plus dangereux, dont chacun a un prénom des plus saugrenus.

Trois scénaristes sont au générique : J E Selby, Stanley H Silverman, et Robert Lees, Paul Landres assurant la mise en scène.

Jack et Luke se rendent compte que les autruches apeurées se sont enfuies, et que cette couvée va être perdue s’ils ne font pas quelque chose.

L’épisode contient des scènes surréalistes comme Paula promenant en laisse le tigre Sarang comme s’il s’agissait d’un chien.

Marsh observe des rhinocéros et les filme. Mais le pneu avant de sa voiture est crevée, aussi demande-t-il par radio de filmer des sangliers qu’il a aperçu.

Judy et Clarence sont sollicités pour couver les œufs, tandis que Jack et Luke cherchent une autruche pour prendre le relais.

Au-delà de la situation absurde, c’est la protection de la nature qui est au centre du scénario.

Hedley doit au début s’occuper d’animaux assez conventionnels, mais plus l’épisode avance, plus la liste que lui a demandé Marsh devient ardue à respecter. Notamment avec « Doris », une araignée venimeuse (ce qu’il ignore) et un boa « étouffant ».

Marsh et Paula, chacun de leur côté, tout comme Jack et Luke, passent la nuit à la belle étoile.

Luke et Jack auscultent les œufs et se rendent compte que certains sont perdus.  Si le jeune téléspectateur pour sourire de la situation, notre œil écologiste  est sensible à la démarche de préservation de la faune. Les deux hommes trouvent une autruche, qui s’enfuit et se retrouve cernée par des guépards. Elle sera sauvée pour permettre un happy end.

L’épisode abuse de stock shot, notamment lors de l’épilogue où Jack et Luke montrent le film avec les bébés autruche sauvés. Si lors des premières diffusions, le public s’y laissait prendre, ce n’est plus le cas aujourd’hui.

Et si l’on compte de nombre de scènes d’animaux déjà filmées avant que Paul Landres ne tourne, on peut considérer que « Printemps à Waùeru » n’a pas trop sollicité les comédiens.

Reste que le scénario au départ assez délirant trouve une crédibilité satisfaisante à l’arrivée.

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25. CLARENCE ROI
(KING CLARENCE)

Hedley conduit un nouveau visiteur à Wameru, le général Ahmed. On l’a vu, les visiteurs, surtout les officiels africains et arabes, sont souvent source d’ennuis pour nos amis. Soit ils s’entichent de Clarence ou Judy et veulent les emporter, soit ils cherchent des prétextes pour faire expulser l’équipe américaine du centre animalier.

Faro XXIII, lion royal, doit être soigné par le Daktari. C’est un animal de sang sacré nécessaire au couronnement de l’émir du pays inconnu qui une fois de plus menace la sécurité et la quiétude de Marsh. S’il ne parvient pas à guérir le lion royal, il peut s’attendre à de terribles représailles.

Marsh détecte une tumeur à l’abdomen. Il faut envisager une opération délicate. Le général commence les menaces. Il n’est pas le premier, il ne sera pas le dernier (Voir « L’émir et le guépard » 02-05, « Le Diplomate apprivoisé » 01-13).

Les scénaristes Alf Harris et Jack Jacobs, sous la direction de Paul Landres, reprennent donc le canevas du diplomate pénible, venu d’un pays arabe très puissant (un émirat) et qui met une obligation de résultat au vétérinaire, alors que l’animal (de sang royal ou pas) est très malade.

Paul Landres gagne un peu de temps lors de la visite du centre par le général avec Paula comme guide. Judy continue ses pitreries et ses farces envers le pauvre Clarence.

Le premier quart d’heure est ainsi perdu sans que rien de palpitant ne se produise. Le fait que Clarence se couche sur le tapis royal provoque un incident diplomatique.

Clarence possède le même sang que Faro. 90% des lions sont du groupe A, et Faro et Clarence du B.
Judy entend raisonner dans sa tête des paroles du général, prend peur, et cache Clarence. Avec l’aide de l’éléphant du centre, Judy met Clarence dans une cage ascenseur qu’elle hisse jusqu’à un repaire de chasseur.
Judy prend la nourriture de Faro, et punie, se retrouve en cage. Bien évidemment, c’est la panique, on ne trouve nulle trace de Clarence.

Faro va mourir sans transfusion. Marsh comprend que Judy a volé la viande pour Clarence.
Nous assistons à un moment hautement comique : le général Ahmed est obligé de présenter ses excuses à Judy pour qu’elle daigne dire où elle a caché Clarence. On n’a trouvé aucun autre lion possédant du sang de groupe B dans la réserve, et le temps compte. Il faut vite faire une transfusion à Faro.

Judy les mène à l’ascenseur. Scènes surréalistes : Paula crie « Clarence, c’est toi qui est là haut ? » et le lion rugit. Le général n’en revient pas. Judy et Clarence comprennent tout ! Mieux même : ils répondent aux questions qu'on leur pose!

Notons que malgré le contexte comique, Shelly Manne n’utilise pas le thème « Les facéties de Judy ».
Cet épisode est franchement drôle, et diminue le suspense et la pression causés par l’opération de Faro, et les menaces du général.

Daktari sauve Faro. Le général s’excuse pour ses emportements. Mais aussi on le voit s’agenouiller devant Clarence à qui il a donné la couverture royale de Faro… et remercier Judy comme s’il parlait à un être humain. Tout cela sans jamais tomber dans le ridicule.

Un excellent épisode, qui rate de peu les quatre melons, en raison de quelques scènes inutiles visant à atteindre les cinquante minutes syndicales.


Peter Mamakos (1916-2008), qui joue le général Ahmed, est surtout connu pour son rôle dans « Les dix commandements » (1956) de Cecil B DeMille. Après une carrière de second rôle au cinéma, il s’est reconverti dans la télévision : « Les Incorruptibles », « Le fugitif », « Annie, agent très spécial », « Cannon », « Les Rues de San Francisco », « Kojak », « Mannix », « Mission Impossible », « Max la menace ». Il a pris sa retraite au début des années 80.

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26. LA CHASSE AU TIGRE
(THE LONG HUNT)

Rumar, (Krishna en VF !!!) prince hindou, est victime d’une névrose depuis qu’il a été attaqué par un tigre. Il a décidé de prendre sa revanche. Pour plus de simplicité, gardons le nom original du prince, Rumar, dans la VO.

Encore un nouvel invité à problèmes pour le centre de Wameru.

Il faut avouer que Harvey Jason n’est pas un très bon choix en prince hindou. Son physique est par trop américain pur jus.

Rumar a peur, et pour vaincre cette peur, il veut se prouver qu’il peut se venger d’un tigre qui a manqué le tuer. Dans un programme familial, souvent porté sur l'humour, cet épisode "réaliste" laisse une impression de malaise, il s'intégre mal avec le reste de la série.

L’oncle de Rumar a confié la tigresse Zenobi (celle qui a failli tuer le prince) pour qu’il la dresse. Rumar ne croit guère aux théories du Daktari, et il va s’ingénier à multiplier les incidents pour faire croire que Zenobi, malgré un an de "thérapie" à Wameru, est restée dangereuse et irrécupérable.

Rumar s’est bien caché de raconter son accident avec la tigresse. Il veut simuler une attaque où il pourra se venger et la tuer.

Il s’agit d’un épisode plein de suspense, sans aucun humour. Le seul témoin des agissements de Rumar est Judy.

Rumar ignore l’intelligence hors de l’ordinaire du chimpanzé. Il ne sait pas que Judy peut tout « raconter » aux résidents de Wameru. Qui à sa place pourrait le savoir ?

Cet épisode confronte le monde angélique de la série et la dangerosité des tigres. Peu à peu, alertés par Judy, les membres de l’équipe de Wameru vont avoir des soupçons.

Cette fois, le pays n’est pas anonyme, c’est l’Inde. L’oncle de Rumar veut bien que ce dernier accède à un poste de responsabilité s’il fait preuve de courage lors d’une chasse au tigre… à mort.

Rumar profite que Daktari et son équipe sont en brousse pour prendre une dose mortelle de produit hypodermique et tenter de tuer Zenobi. Jusqu’à ce que la fourberie du prince soit éventée, nous assistons à un perpétuel jeu du chat et de la souris entre lui et Datkari. Zenobi ayant été conditionnée pour devenir, depuis un an, un animal raisonnable, son comportement est jugé incompréhensible.

A force d’être persécutée par Rumar, Zenobi serait-elle redevenue sauvage ? Tout laisse à penser qu'elle a blessé grièvement un indigène (acteur non crédité au générique). Rassurez vous, elle est non coupable : une panthère (bien méchante elle) passait par là.

Marsh soigne l’homme au dispensaire, tandis que Rumar est parti à la chasse au tigre, accusant Judy de l’avoir libéré. Judy elle seule peut s’interposer. Elle a tout vu, et sait à quoi s’en tenir sur le comportement du jeune prince hindou.

Le scénario de William Clark et la mise en scène de Dick Moder frôlent parfois les limites du cahier des charges de la série. Ainsi, lorsque le prince exhibe à l’insu de tous son torse atrocement griffé et mutilé, ce ne sont pas des images pour les bambins. Idem pour l’attaque de l’indigène blessé.

Dans la mesure où la série nous entraîne dans un monde imaginaire où tous les animaux sont gentils, « La Chasse au tigre » s’intègre mal au canevas.

Jusqu’au moment où la fameuse panthère attaque le prince et Judy, et où Zénobi les défend. Cette bien improbable séquence suffit à convertir Rumar en adepte des principes pacifiques des résidents de Wameru, et surtout, à engager une conversation avec Judy.

Il est pénible dans la VF d’entendre sans arrêt Rumar être appelé Krishna par Marsh ! Rumar passe aux aveux à la 47e minute, et il faut reconnaître que Marsh et les siens ont fait preuve d’une crédulité et d’une confiance bien aveugle durant tout l’épisode. Ils ont toujours les yeux tournés au mauvais endroit.

Cet épisode manque vraiment de cohérence. On lui accordera deux melons pour quelques séquences impressionnantes, mais tout en n'étant pas convaincus par la morale pacifiste du docteur Tracy. Reste à « Krishna » enfin Rumar de convaincre son oncle du bien fondé des théories occidentales et pacifistes du Daktari. Le happy end laisse un point d'interrogation, mais la partie est loin d'être gagnée.

Autre lacune du scénariste William Clark : ne pas nous donner de nouvelles du sort de l’indigène dont on espère que les soins de Marsh et les attentions de Paula l’auront sauvé des morsures et griffures de la panthère.

Harvey Jason né en 1940 faisait ses débuts dans « Daktari ». Il tourna ensuite dans « Annie, agent très spécial », « L’homme de fer », « Les rues de San Francisco », « Sergent Anderson », « Hawaii police d’état », « Cannon », « Drôles de dames », « Wonder woman », « Star Trek la nouvelle génération », « Dynastie ». Il a arrêté de tourner en 1997 après avoir joué au grand écran « Le Monde perdu » de Steven Spielberg.

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27. JUDY ET LE VAUTOUR
(JUDY AND THE VULTURE)

Ecrit par Worley Thorne, cette histoire, réalisée par l’habituel Paul Landres, raconte l’histoire du vautour Virgile que possède un certain Smythe. Le vautour est porteur d’un germe qui va manquer tuer notre lion qui louche.
Dès l’arrivée de Smythe, le vautour met mal à l’aise Hedley. Pour lui, c’est un animal porteur de mort. Toutefois, l’oiseau se lie d’amitié avec Clarence et Judy, ce qui décrispe l’officier anglais.

Clarence se sent mal, et on lui fait une analyse de sang. Luke et Jack ne trouvent rien d’anormal, mais dans les bacilles du sang, Marsh découvre quelque chose d’insolite. La fièvre augmente.

Daktari reçoit la visite de Smythe. Il comprend alors que Virgile a transporté le germe. Or, le virus en question peut exterminer tous les animaux du secteur. C'est la panique dans un premier temps, mais l'action se centrant sur le sort de Clarence, le héros avec Judy de la série, il ne sera plus question de cette pandémie annoncée. La production sait que si l'on met en jeu le sort du lion qui louche, le public ne pensera plus au reste. C'est d'ailleurs lors d'une seconde vision que l'on se rend compte que ce pan du scénario a été oublié en chemin!

Judy a été vaccinée mais pas Clarence. Pour fabriquer un sérum, il faut récupérer Virgile que Judy a emmené avec elle.

Jusqu’à la trentième minute, Jack, Luke, Marsh et Smythe cherchent en vain Virgile et Judy, cette dernière continuant à s’enfoncer dans la brousse. Pour finalement regagner Wameru avec le vautour. Marsh n’a pas le temps de rentrer, il doit demander par radio à sa fille de fabriquer le sérum.

Cet épisode fait partie de ceux qui ont rendu la série inoubliable, avec ses suspenses médicaux haletants. Paula sera-t-elle à la hauteur ? Il s’agit de prendre 2 centicubes de sang, de les mettre dans un centrifugeur. Une fois le sérum constitué, c’est l’attente. Clarence ne respire plus. Avec le ballon à oxygène, pressé de façon régulière, il s’agit de faire repartir le cœur du lion.

A la 42e minute, tout semble perdu, Clarence est mort. Paula doit masser le cœur du lion et lui injecter le sérum directement dans le cœur.

45e toujours rien ! 28 secondes plus tard, le lion respire. Le jeune public a eu sa dose d’émotions fortes. Paula doit ralentir le massage cardiaque pour voir si Clarence respire de lui-même. 47e minute, Clarence est sauvé.
Notons que Judy pleure, et que Clarence simule à perfection son état. Les meilleurs comédiens ne sont pas ceux que l’on croit. Mais saluons quand même Cheryl Miller qui met toute son âme dans les scènes de sauvetage du lion. Gageons que les quelques larmes qui s'échappent en ont engendré beaucoup lors de la première diffusion auprès du public, jeune plus précisément.

Voilà un épisode dont les coûts de production sont réduits et qui est assuré de faire une grande audience. Aligner des histoires de ce genre lasserait le public, mais savamment mis parmi des histoires de braconniers, d’œufs d’autruche en péril, l’effet est garanti.

Nous sommes presque arrivés à la fin de la saison 2. Devant les bonnes audiences, Ivan Tors, Paul Landres savent que CBS commandera une nouvelle saison. Notons qu’un épisode inédit est conservé et sera diffusé parmi les 14 opus de la saison 4, « Little Miss Nightingale /Judy Infirmière ».

George Mitchell (1905-1972) a joué au cinéma dans « 3h10 pour Yuma » avec Glenn Ford (1957). Il a surtout fait de la télévision des ses origines. Citons « Alfred Hitchcock présente », « Les Incorruptibles », « La Grande caravane », « Bonanza », « Perry Mason », « La Quatrième dimension », « Le Fugitif », « Ma Sorcière bien aimée », « Le Virginien ». Il a connu la télévision en direct des années 40-50 avec les anthologies de l’époque : « Suspense », « Goodyear Television playhouse », « The Kraft Television Theatre » (ancêtre de « Haute tension » des années 60), « The United States Steel Hour » qui étaient souvent sponsorisées par des firmes commerciales (Ford, Kraft, Chrysler, Goodyear, etc). Il n'y avait pas de rediffusions possibles, excepté pour quelques épisodes filmés à même le récepteur TV par un kinéscope, l'ancêtre du magnétoscope.

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28. LE PETIT LION MALHEUREUX
(A CUB CALLED DANGER)

 

Pour conclure la saison, le scénariste John Fraley Hogan a concocté une intrigue purement relative à la nature, l’histoire d’un petit lion que la mère ne nourrit pas. Le mâle a été tué par un braconnier. La femelle se désintéresse du petit qui va mourir de faim.

C’est Dick Moder qui est derrière la caméra.

La séquence de « solidarité féminine » entre Paula et Judy est à mourir de rire, mais il y a peu de chances que les bambins des années 60 en aient saisi l’ironie. Paula (et Judy semble la comprendre et l’approuver !) marmonne quelques réflexions sur le sort des femmes alors que le groupe observe une famille de lion et que la lionne se démène pour nourrir ses petits et vaquer à diverses occupations. Bien entendu, Jack et Luke sont narquois.

Marsh explique à sa fille que si l’on vient en aide à l’autre famille, composée de la seule lionne et du petit, l’animal sera rejeté de tout le monde et qu’il faut laisser faire dame nature.

Voilà un épisode qui accumule les stock shot et perd beaucoup de son intérêt aujourd’hui. Nous savons que les scènes d’animaux proviennent de films tournés en Afrique avant la série, ou sont faites dans le parc « Africa and Africa ».

En voulant nourrir (et voler) le petit lion malheureux, Paula manque se faire dévorer par la lionne, son père arrivant à la rescousse avec un fusil hypodermique.

La fille prend un sacré savon du père. « Tu ne vas pas parcourir l’Afrique et recueillir chaque petit lion malheureux » dit Marsh. « Quelle façon cruelle de voir la nature » boude Paula.

L’histoire s’étire en longueur. Le conflit de Paula avec son père nous ennuie très vite. Luke et Jack estiment qu’il faudrait un nouveau mâle à la lionne. Le réalisateur fait un gros plan sur Clarence, et nous éclatons de rire.
Judy elle ne rit pas et prend une brosse et une glace pour « refaire une beauté » à Clarence. Elle lui met du parfum. Le vieux lion bon bougre se laisse faire. Judy met en danger la vie de son compère en l’emmenant avec sa laisse voir la lionne.

Même avec beaucoup d’indulgence, cette histoire a beaucoup vieilli. Clarence et Judy s’en sortiront grâce à Luke et Jack qui effraient en criant la fameuse lionne.

Au bout de 31 minutes, il ne s’est rien passé de marquant dans cet opus à part les états d’âme de Paula sur la nature.

Dick Moder multiplie les gros plans sur des animaux. Des louveteaux en cage par exemple. Le jeune public doit être ravi, mais le téléspectateur habitué à des intrigues plus construites s’ennuie ferme.

A la 35e minute, Paula et Judy repartent à la recherche du petit lion, avec cette-fois un fusil hypodermique. 
Paula n’a pas compris le sermon de son père. Elle conduit le petit lion à la famille que nous avons vue au début de l’épisode.

La mise en scène ne « passerait plus » de nos jours. Nous voyons les comédiens en gros plan, mais jamais avec les animaux sauvages. Les images se succèdent, mais l’on remarque que les comédiens sont en studio, et les animaux filmés séparément.

Lorsque Marsh conduit la Ford Mercury zébrée, et que les animaux détalent, dans deux images différentes, nous voyons la différence scènes de la série/Stock shot.

Le petit lion, dont Marsh pense qu’il a été dévoré, a été adopté par la famille. S’ensuivent de longs bavardages et quelques singeries de Judy.

Un épisode qui était très dispensable, et que l’on peut zapper sans regrets.

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Images capturées par Patrick Sansano.

 saison 1 saison 3

Daktari (1966-1969)

Saison 3

 



 


1. JUDY COSMONAUTE
(JUDY AND THE ASTRO-CHIMP)





 

Pour cette rentrée, le thème musical est orchestré d’une façon différente, mais les changements sont légers. Trois vedettes invitées quand même dans ce premier épisode. Ivan Tors et Leonard B Kaufman reprennent les mêmes réalisateurs, ici Paul Landres.

Notons que le schéma de chaque épisode est souvent le même : les occupants de Wameru sont insouciants, alors qu' Hedley arrive de Nogoro à bord de sa Jeep pour les informer d'une nouvelle, qui capte l'attention de Judy, laquelle en tirera matière à ses farces. Quelque animal dangereux vient causer des émotions en milieu de film, mais le happy end est de rigueur.

Sally, le chimpanzé astronaute américain, qui devait attérir dans l’Atlantique Sud, s’est posée au Kenya, dans la région de Nogoro. Hedley vient avertir les occupants de Wameru.

L’épisode surfe sur la vague de la conquête de l’espace. La même année, « On ne vit que deux fois » entraîne 007 dans l’espace et « Les Envahisseurs » sont diffusés sur ABC (La conquête de l’espace y est évoquée dans l’épisode « L’astronaute »). "Daktari" peut se vanter de coller à son époque. Nous sommes alors au fâite de la popularité de la série, des produits dérivés sont mêmes développés : des bandes dessinées (que l'on retrouvera en France lors de la diffusion de la série) sont mises en vente, de même que la reproduction miniature de la Ford Mercury savane zébrée (chez Corgi Toys). Il reste surprenant que le succès n'ait pas persisté plusieurs saisons encore, car l'oeuvre s'y prêtait.

Judy retrouve Sally. Elle veut lui dérober son casque, mais des hippopotames les prennent en chasse. Judy parvient à échanger le casque de Sally contre ses jumelles. L’arrivée fulgurante d’un léopard sépare les deux singes. Clarence sauve la vie à Paula et à Sally prise pour Judy.

Sally ne reconnaît pas Paula ni Clarence, mais la fille de Marsh Tracy pense que c’est suite à l’attaque du léopard.

Après quelques séquences oniriques où Judy s’imagine recevoir les honneurs de la NASA, le docteur Bert Allison (Davis Roberts), le capitaine Jack Stedman (Robert Clarke) et un sergent Mac Avoy (Dick Bass) trouvent Judy coiffée du casque de Sally.

Jack et Luke rencontrent les gens de la NASA et reconnaissent Judy (ce que n’a pas fait Paula). Mais Judy refuse d’être reconnue et tourne en ridicule Jack et Luke. En guise de gros baiser demandé par Jack, Judy donne un uppercut à l’assistant de Marsh.

Luke et Jack sont faits prisonniers par les gens de la NASA. En examinant Sally, Paula ne parvient pas, et pour cause, de trouver ce qu’à Judy.

Hedley raconte à Paula que les indigènes ont vu « un grand oiseau en fer tomber du ciel ». Judy s’enfuit, et ne veut pas ensuite détacher les deux hommes.

Le léopard attaque à nouveau Judy, Jack et Luke sont libérés de leurs liens par les gens de la NASA pour réussir à sauver le chimpanzé.

On oscille entre comédie et suspense, et cette rentrée 1967 de « Daktari » est une bonne cuvée.

Le quiproquo finit par se dissiper et chacun retrouve sa place. Judy refuse la proposition du docteur Allison de faire partie du prochain vol pour l’espace.

Robert Clarke (1920-2005) est un acteur de série B spécialisé dans le fantastique. Citons « Zombies on Broadway » (1945), « Le récupérateur de cadavres » (1945), « L’homme de la planète X » (1951), « Terror of the bloodhunters » (1962), « Frankenstein Island » (1981) « Midnight movie massacre « 1988). Il a joué dès les débuts de la télévision américaine dans des dramatiques tournées en direct comme « The Ford television theatre » (1955), « Westinghouse Desilu Playhouse ».

Davis Roberts (1917-1993) a joué dans « Les Incorruptibles », « Le Fugitif », « Haute tension », « Bob Hope presents the Chrysler Theatre », « Le Virginien », « Des agents très spéciaux », ainsi qu’au cinéma dans « Hôtel Saint Gregory » (1967).

Dick Bass (1937-2006) était un joueur de football. Il a fait quelques apparitions dans son propre rôle, ou comme ici dans des rôles de compositions (il joue le sergent MacAvoy). On l’a vu aussi dans « L’homme de fer » et des séries inédites en France (« Adam 12 », « The Young Lawyers », « Sandford and son ».

Cheryl Miller pourrait bien avoir eu un accident à l’œil juste avant le tournage de cet épisode. Elle porte des lunettes noires et Marshall Thompson lui met du collyre. Difficile de croire que cela fait partie du script de Malvin Wald.

 

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2. LE PROCÈS D'UN LEOPARD
(THE EXECUTION)



 

Clarence conduit Marsh à un piège à lions. C’est alors qu’ Hedley l’avertit par radio avoir remarqué un léopard en liberté. Ce dernier se jette sur l’officier anglais et manque le tuer, l’intervention de Daktari (enfin surtout de Clarence qui l’accompagne) étant décisive pour le sauver.

Après cette scène d’une violence rare pour la série, nous retrouvons les pitreries de Judy, cette-fois faisant l’imbécile avec un pneu. 

Hedley, soigné par Marsh, a été blessé au bras et à la tempe. Le patron de Wameru prévient Jake et Luke de ce qui vient de se produire.

Marsh part à la recherche du léopard. Judy trouve le bébé léopard de l’attaquant d’Hedley.

Pendant ce temps, la traque continue, Jack et Hedley se sont joints au Daktari.

Après Hedley, c’est au tour de Marsh d’être sauvagement attaqué. Cet épisode, par ses scènes brutales et réalistes, tranche d’avec l’habituel cahier des charges angélique et réservant la série à public familial. Marsh empêche Hedley de se venger, ayant endormi l’animal avec une flèche hypodermique.

Daktari a mis le léopard en cage et veut l’étudier afin de connaître les raisons de son comportement agressif.
Il lui fait une radio et découvre qu’il a une tumeur au cerveau. Dans le monde imaginaire de « Daktari », les animaux ne peuvent être méchants, et lorsqu’ils le sont, il y a généralement une explication.

Quant à Hedley, cet épisode n’est pas celui de la chance, puisqu’après l’agression dont il a été victime, voulant se rafraîchir, il trempe ses pieds dans une rivière fréquentée par…un crocodile ! Cette-fois, cependant, il a largement le temps de se mettre à l'abri.

Paula coiffe Judy comme une vraie infirmière, tandis qu’elle veille sur le bébé léopard, qu’elle promène dans une poussette aménagée.

Jack et Luke tentent de relâcher le léopard. Avec son rejeton, ce qui contrarie la fibre « maternelle » de notre guenon préférée.

Pourtant, elle récupère très vite son petit compagnon dont la mère, bien que soignée, manifeste de l’indifférence. Mais elle ignore qu’elle met sa vie en danger, ainsi que celle de Paula, car la mère ne l’entend pas ainsi.

On pourra trouver un peu gros la façon dont Judy se débarrasse de l’adversaire. Le chimpanzé pénètre dans une cage et en ressort tandis que le léopard s’y fait coincer, Marsh étant là pour la verrouiller
Hedley revient à la charge pour demander l’euthanasie de l’animal dangereux qui l’a attaqué et a bien failli s’en prendre à Paula et Judy.

C’est la première fois dans la série que Daktari va devoir se résoudre à une telle chose. Judy, avec son pneu pendu à une branche, désarme le vétérinaire, tandis que Paula amène le bébé léopard. Mis en cage avec sa mère, celle-ci devient paisible. Il n’est plus question d’exécution.

Cet épisode comporte plusieurs longueurs, qui sont comblées par des stock- shot, et pas toujours de façon habile. Le script de Lawrence L. Goldman et la réalisation de Dick Moder laissent à désirer.

Il est atypique par sa violence. Il a été mis de côté lors des diffusions de l’intégrale en France. C’est grâce à l’Allemagne qu’il a pu être retrouvé. Curiosité : il a été souvent remplacé par « Le léopard fantôme » (02-28), sans que le titre d’aucun des deux épisodes ne soit mentionné !

Il est très intéressant de retrouver, en quelque sorte, un « inédit », mais ceux qui ont raté l’épisode ne doivent pas s’attendre à un grand opus.

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3. LE RAPT DU LIONCEAU ROYAL
(CRIME WAVE AT WAMERU)



 

Cet épisode assez désopilant nous permet de retrouver le général Ahmed.

Judy et Toto ont aspergé l’éléphant Margy de mousse. Paula est très en colère. Familiarisé avec les farces de Judy, Toto et Clarence, le général ne s’offusque pas. Il a été converti par Daktari à la philosophie de Wameru.
Le général nous amène le « fils » de Faro (à nouveau un lionceau royal, cette fois le XXVe du nom). Maku, selon le gouverneur, mérite mieux, en tant qu’indigène, d’exercer l’autorité au Kenya, qu’Hedley qui sera renvoyé en Angleterre. La mission de l’équipe de Wameru va être de réhabiliter Hedley, de la maintenir à son poste, et de convaincre Maku de renoncer à prendre la place de l’officier britannique.

L’histoire a été écrite par Ted Herbert et Lawrence Louis Goldman, et mise en image par Paul Landres.
Judy est la vraie vedette de cet épisode, qui montre l’orientation « comédie » de la série. Faire rire permet de ne pas lasser le téléspectateur et après avoir longuement présenté les paysages africains et la faune, Leonard B Kaufmann et Ivan Tors veulent renouveler « Daktari ».

Afin de sauver Hedley, Judy va monter une fausse histoire de rapt du fils de Faro destinée à faire passer l’officier britannique pour un héros.

Judy commence par voler des affaires à Paula, dont une fausse demande de rançon qu’elle avait faite toute petite. Le chimpanzé « comprend » que Maku, fier de ses nouvelles prérogatives, prendra au premier degré cette fausse menace.

Judy va donc « enlever » Faro XXV et laisser le message de Paula enfant demandant une rançon. Bien sûr, un tel complot suppose que le chimpanzé ait une intelligence surnaturelle. Mais nous sommes dans le monde enchanté de « Daktari » où tout est possible.

Aux claviers, Shelly Manne s’en donne à cœur joie avec le thème « Les facéties de Judy » siffloté à la façon du Pink Panther d’Henry Mancini. Judy assomme avec une noix de coco le caporal (Albert Powell).
Bien entendu, Marsh reconnaît l’écriture de sa fille sur la demande de rançon. Ce n’est pas tout, Judy va simuler une attaque de bandits à elle toute seule.

C’est absurde, c’est incroyable, mais on rit, on rit même beaucoup. Cette guenon qui ridiculise le sergent Maku, un caporal et le général Ahmed, est une farce énorme. Peu à peu Luke et Jack comprennent la vérité. Judy est derrière tout cela. Mais ils se tairont. Et Maku finalement demandera de l’aide à Hedley, que le général – content de retrouver le lionceau royal – réhabilitera dans son grade.

Judy mêle Toto à l’intrigue. Chaque plan de Paul Landres est un régal. Les singes réussissent à récupérer la rançon comme si de vrais kidnappeurs avaient agi. Ignorant ce qui se trame, Hedley a une attitude réellement héroïque, même si les kidnappeurs n’ont jamais existé. Ils sont rendus si présents à travers les machinations des deux chimpanzés.

Incontestablement, c’est l’épisode le plus drôle de la série. Jouant sur le registre de l’absurde, Paul Landres place toujours sa caméra de façon à mêler le téléspectateur dans la confidence mais à rendre l’enlèvement « crédible ».

Parmi les grands moments de l’épisode, Judy et Toto avec des pétards simulant une attaque de braconniers armés, le caporal menacé de passer en conseil de guerre pour avoir inventé sa perte de conscience (Maku faisant remarquer que l’arbre n’est pas un cocotier). Hedley jouant les héros de façon tout à fait sincère face au feu de l’ennemi (en fait des pétards de Judy et Toto).

Hedley devenu incontournable comme représentant de l’ordre, le général Ahmed parle au gouverneur de Nogoro. Autre moment d’immense hilarité : Marsh trouvant la demande de rançon signée de sa fille.
« Judy » clame stupéfait Marsh Tracy et le chimpanzé Judy lui mettant un doigt devant la bouche intime à l'humain de se taire pour le bien d'Hedley.

Car la magie de "Daktari", c'est de montrer les animaux plus intelligents que l'homme, des animaux profondément bons, généreux, et qui veulent le bonheur de tous. Une belle leçon, même s'il s'agit de fiction.

Incontestablement, la plus grande réussite de la série dans le registre comédie. Un épisode incontournable.

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4. MIRACLE DANS LA JUNGLE
(MIRACLE IN THE JUNGLE)

Hedley est porteur de mauvaises nouvelles : le centre de Wameru est criblé de dettes, sa fondation de New York tardant à lui verser ses subventions.

Paul Landres est toujours derrière la caméra, tandis que Malvin Wald nous propose une nouvelle intrigue au sujet d’un homme recherché : un certain Simon Matanga qui a jadis fait un hold up. Sœur Maria qui étudie les oiseaux se rend à Wameru. Elle avait reçu, en tant que zoologiste indépendante, une proposition de se voir octroyer par Marsh un fonds de secours. Elle voudrait acheter le camping-car qu’elle a loué. Elle tombe mal face à un Daktari endetté. Cela ne lui fait pas perdre sa bonne humeur. A peine la sœur est-elle arrivée que Matanga rôde autour de Wameru.

Cette sœur Maria est persuadée de réussir un jour à faire parler Judy. Marsh lui explique que pour que le singe trouve l’usage de la parole, il faudrait un miracle.

La visiteuse est également venue pour faire soigner l’œil d’Alex, le perroquet fétiche de la mission.

La nuit, Judy surprend Matanga en train de creuser devant la maison de Marsh. Clarence fait fuir l’intrus. La guenon trouve des billets de banque à l’endroit où le fugitif cherchait.

Judy (qui comprend toutes les conversations humaines !) a saisi que Sœur Maria était dans la dèche, et lui donne l’argent de Matanga.

Cet épisode continue dans la veine comédie nouvelle orientation de la série, pour notre plus grand plaisir.
Sœur Maria avec l’argent de Matanga paie les créanciers de Marsh qui livrent toutes les fournitures qui étaient en souffrance. Les quiproquos s’enchaînent.

Sœur Maria promet à Daktari des subventions s’il réussit à faire parler Judy ! Un mécène lui a proposé des fonds si elle faisait une expérimentation dans ce sens. Marsh et son équipe sont sceptiques. Judy a beau être intelligente au-delà de l’imaginable, elle ne peut que pousser des cris.

Hedley vient chercher querelle à Daktari au sujet des factures payées par sœur Maria… avec des faux billets !
Le téléspectateur comprend que les faux billets viennent de Matanga. Judy qui sait qu’elle a fait une gaffe refuse de coopérer. Jack trouve la pelle et le trou que le bandit a creusé.

La bonne humeur règne malgré la présence de Matanga (cachée) et des soupçons sur Marsh. Avec cette orientation, on place la série dans l’orbite de « Ma sorcière bien aimée », en bien plus drôle. Bien sûr, au fil des épisodes de cette saison 3, les intrigues sont de plus en plus absurdes, mais le dressage du chimpanzé vedette est tellement bien agencé que les fous rires ont remplacé les frissons de suspense.

Dans une scène, Judy se prend pour Sherlock Holmes avec une pipe, et attache Toto sur une planche où elle lui place un détecteur de mensonges.

Nous sommes dans le délire total. Face à Matanga qui attaque le sergent et l’équipe de Marsh, Judy sort un pistolet de farce et attrape avec un drapeau « Bang », et Clarence pousse un rugissement.

Une récompense de 2500 livres est donnée à Daktari qui achète le camping-car de sœur Maria et paie ses dettes. Les billets n'étaient pas faux, mais numérotés après le hold up de Matanga. L'intrigue est assez décousue mais le public s'en moque. C'est l'humour qui est mis en avant ici.

La série continuera cependant à nous proposer des épisodes avec un réel suspense (« Compte à rebours pour Judy » (03-09) d’excellente facture. Mais l’on aurait tort de bouder des histoires comme « Miracle dans la jungle » qui propulsent Judy à un niveau d’actrice comique ! Elle vole vraiment la vedette aux comédiens mais personne ne s’en plaindra.

Pas d’utilisation du thème musical « Les facéties de Judy » dans cet épisode.

Jan Clayton (1917-1983) qui incarne Sœur Maria Francis a joué dans une autre série animalière « Lassie ». A la télévision, on l’a vue en guest star dans « Les rues de San Francisco », « Shérif fais-moi peur » et « La Croisière s’amuse ». Toutefois, elle s’est aussi beaucoup consacrée au grand écran surtout pour le studio MGM dans des comédies musicales sans jamais rencontrer le grand succès de 1935 à 1948.

Mel Scott (qui joue Simon Matanga) est un acteur de télévision vu dans « Les règles du jeu », « L’homme de fer », « Sergent Anderson », « L’homme de l’Atlandide », « Hill Street blues/Capitaine Furillo ».

Kenneth Washington (né en 1946) qui incarne le sergent accompagnant Hedley, était l’un des techniciens du parc d’attraction de « Mondwest » avec Yul Brynner. Il était le sergent Baker dans la sitcom « Papa Schultz ».

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 5. MTULA
(KILLER TRIBE)

 

 

Judy fait à nouveau des expériences d’astronaute, mais au sein même du centre de Wameru. Cent chimpanzés de part le monde sont testés par la NASA pour un prochain vol spatial. Marsh pense que si Judy décrochait le contrat, Wameru disposerait de moyens considérables pour le centre médical.

Un guerrier indigène, Mtula (Don Pedro Colley) s’évanouit après avoir tenté de tuer Judy avec un arc. Jack et Luke le soignent, mais il reste dans le coma. Notons que le scénariste n'est pas très cohérent : il est dit après coup que Mtula a voulu tuer Marsh qui sermonait Judy et non cette dernière. Pourtant, lorsqu'il sort du coma, l'indigène a bien brandit son arc en menaçant Judy, c'est donc bien elle qu'il a voulu occire.

Le scénariste Robert Lewin, mis en image par l’habituel Paul Landres, va nous entraîner ensuite dans une histoire incroyable.

Marsh Tracy entraîne Judy afin qu’elle soit souple pour se déplacer dans la cabine spatiale si elle est choisie.
Mtula se réveille mais feint d’être toujours inconscient. Luke découvre dans un livre d’où vient l’indigène. Il s’agit d’une tribu, les warandis, dont le grand père de Luke avait noté dans son journal l’existence il y a plus de cinquante ans. On se croirait un peu dans « Star Trek » avec une espèce nouvelle d’alien !

En se moquant de Judy, Luke, Paula et Jack font une révérence à Judy en la traitant d’altesse. Mtula qui espionne le groupe prend tout cela au premier degré et pense que la guenon est une reine.

Judy, furieuse d’avoir été obligée de faire des tests d’astronaute, va jouer un tour pendable aux occupants de Wameru. Elle s’enfuit avec Mtula (Luke a baptisé l’homme « Mtula » qui signifie « découverte » en langue swahili).

C’est de plus en plus vers la comédie et le délire que cette troisième saison s’oriente. Hedley, Paula, Jack et Luke sont faits prisonniers par les warandis. Marsh, resté pour soigner un bébé éléphant à Wameru, échappera à la farce.

Dans la tribu, Judy est considérée comme une reine. En effet, le Dieu des warandis est un totem à tête de singe. Ils font donc un transfert sur Judy.

Mtula, confronté à l’intelligence surnaturelle de Judy, pense qu’elle est une reine. Judy se comporte comme telle et oblige les quatre compères de Marsh (Hedley compris) à faire la révérence. Puis à aller cueillir des bananes ! Ensuite, la guenon les oblige à boire l’infect liquide nutritionnel que Marsh lui faisait ingérer pour son entrainement d’astronaute.

Dans cet épisode, outre le comédien Don Pedro Colley, une foule de figurants « warandis » a été mobilisée ce qui est inhabituel dans la série.

Judy finit par renverser le totem, le jeter au feu, et mettre sur la tête de Mtula le couvre chef de la statue, le nommant roi de la tribu. Mais elle fait une nouvelle espièglerie en obligeant Paula, Hedley, Jack et Luke à la porter en triomphe sur un trône de fortune que les wandaris utilisaient pour leur totem. Les warandis font la révérence à la « reine ».

Avec une modification de la nourriture de Judy, celle-ci consent à continuer son entraînement d’astronaute. La dernière séquence montre Hedley arrivant en jeep avec Mtula. Une école, des moyens modernes, vont être alloués à la tribu. Celle-ci de féroce est devenue pacifique, et Mtula qui a appris deux ou trois mots d’anglais, dit qu’il s’appellera désormais … Judy. Hedley précise que les warandis s'auto gouverneront.

En 1967, cette comédie était tout à fait présentable, et l’épisode met de bonne humeur (il manque cependant le fameux thème musical « Les facéties de Judy »). Toutefois, le « bon sauvage » qui vient remercier les blancs serait taxé en 2013 d’intentions racistes. Il faut prendre ce film pour ce qu’il est : un moment de bonne humeur sans arrière pensée.

Don Pedro Colley, né en 1938, débutait dans « Daktari » dans le rôle de Mtula. Il tourne toujours. Il a joué dans « Les Mystères de l’ouest », « Shérif fais moi peur », « Starsky et Hutch» et au cinéma dans « THX 1138 », « Le secret de la planète de singes », « Un nouvel amour de coccinelle ». Il tourne en ce moment pour le cinéma « Dead end » de Markus James.

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6. LA CORRIDA DE WAMERU 
(SCENT OF FEAR) 


Cet épisode écrit par Richard Carlson ressemble à “La Chasse au tigre » (02-25). C’est exactement le même thème, l’homme qui a peur des animaux, ici un matador qui a perdu son courage et se fait passer pour un étudiant des eaux et forêt, et veut prendre sa revanche, au lieu d’un prince hindou.

Tumeur au cerveau pour un animal dangereux (ici un chien) comme dans « Le Procès d’un léopard » (03-02).
C’est un peu le signe que la série commence à tourner en rond.

Ici, Marsh ne doit pas s’occuper d’un animal, mais d’un homme devenu peureux. Il devient une sorte de psychothérapeute. Daktari l’oblige à s’approcher de girafes par exemple.

Il faut avouer que notre toréro, face aux pythons, chiens méchants, lions, léopards, ne brille pas par son courage. L’épisode, meublé par de nombreuses scènes filmées en Afrique (les « stock shot ») devient vite ennuyeux. En voulant faire des épisodes sérieux, au lieu de poursuivre dans le délire « Les facéties de Judy » comique à souhait, Les producteurs Leonard B Kaufman et Ivan Tors font une grosse erreur. Ils vont ainsi tuer leur poule aux œufs d’or.

En effet, la série aurait pu perdurer plusieurs saisons, mais au terme de la 3, une des principales vedettes va quitter le navire, sentant le naufrage arriver : Yale Summers (Jack Dane).

Les histoires pyschologiques ne réussissent pas à « Daktari ». Judy et Clarence sont absents au profit des « humains » et l’épisode est au bord du désastre.

Cependant, alors qu’elle rêve, Judy se prend pour un toréro. L’intérêt revient, mais nous en sommes à la 33e minute. Clarence porte un chapeau mexicain, Judy est à la fois la femme espagnole dans les arènes, le taureau, le toréro, et l’on rit un bon coup. Judy « raconte » avec force gestes à Paula que Perez est un toréro.

Cheryl Miller est décidément mal habillée dans cette série. Un vrai garçon manqué, aucune forme féminine, elle porte des jeans et des chemises surannées.

Paula a compris que Perez est un matador, appelé El Gato, et elle veut le chasser de Wameru. Elle l’accuse de s’être servi de son père. Pour Paula, Perez est un tortionnaire.

Cheryl Miller joue horriblement faux, une Paula sans nuances, comme dans la saison 1.

Enormité de l’épisode, l’odeur du « senor Perez » rend véritablement fou Clarence ainsi que les animaux de Wameru, ils savent que c’est un « tueur ».

Le titre original est plus approprié que le français : « Une émanation de peur ». Selon Daktari, quand un homme éprouve de la peur, l’animal s’en rend compte. Marsh est plus nuancé que sa fille : il est contre la corrida, mais aussi contre toute propagande.

Et puis, l’épisode devient passionnant ( mais à la minute 46, un peu tard) lorsque le chien enragé du début de l’épisode attaque Paula. Cette fois, Perez retrouve son courage pour la sauver. Et par la même l’épisode qui atteindra les deux melons. L’espagnol sauve la fille de Marsh avec son talent de toréador, se servant du chien comme d’un taureau. Et l’homme retrouve son courage.

Un épisode mineur que l’on peut zapper sans regrets.

Perez renonce à la tauromachie et décide de fonder un zoo dans sa ville natale. Marsh a opéré du cerveau le chien qui lui donne la patte.

La série commence à perdre en qualité.

Nico Minardos (1930-2011) a joué dans « La Quatrième dimension », « Mission Impossible », « Agence tous risques ». Il a arrêté de tourner en 1986.

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7. ŒIL POUR ŒIL
(LICENSE TO KILL) 

Daktari doit soigner Patricia, lionne mascotte d’une tribu, tombée malade. Le chef Akubu (Arthur Adams) sans le menacer comme les diplomates étrangers en visite parfois à Wameru, le prie de sauver l’animal.

Max Muller, ex-champion du monde de boxe allemand, arrive à Wameru avec Hedley. Paula, qui est contre la boxe (Paula est contre tout : la tauromachie, la boxe, la chasse…), se montre horripilante.

Aussitôt, notre guenon star met des gants de boxe pour se faire admirer.

Crime de lèse Wameru, Max Muller s’est reconverti dans la chasse au rhinocéros.

A partir d’un sujet original de Ted Herbert, le scénariste William Clark a conçu une histoire qui mélange humour et danger. Patricia la lionne attaque Muller et s’enfuit. John Florea prend la place de l’abonné Paul Landres aux manettes.

Nous faisons connaissance d’Abdul (D’Urville Martin), que Muller a engagé pour l’aider à chasser.

Muller promet de tuer la lionne. Très vite, Marsh et Muller s’affrontent. Muller demande à Hedley une dérogation pour chasser sur la réserve. Hedley est du côté de Daktari mais ne peut empêcher Muller de se venger.

Nous disposons cette-fois d’un excellent scénario (à la différence de « La Corrida de Wameru ») sans failles. La chasse à Patricia a commencé, entre d’une part Muller et Abdul, et de l’autre l’équipe de Marsh Tracy.

Clarence s’interpose au moment où le boxeur va tuer Patricia se jetant sur lui, tandis que Daktari endort avec son fusil hypodermique la lionne. Muller veut tuer Clarence (et la série « Daktari » en plein milieu de la saison 3 ?). Hedley, heureusement, l’en empêche, Muller n’ayant pas été blessé.

La bonne humeur revient à Wameru, car Marsh va opérer Patricia. Et il va s’agir de transformer Max Muller de chasseur en protecteur et ami des animaux. Dans cette série, longtemps avant « La petite maison dans la prairie », les bons sentiments ont le dernier mot.

« Daktari » est une série qui met en avant la non violence et le triomphe des solutions écologistes avant l’heure et pacifistes. Les mimiques de Judy et Clarence sont là pour montrer la bonté naturelle des animaux.

Abdul, pendant la nuit, fait évader Patricia de sa cage, ce qui nous vaut de voir toute l’équipe de Daktari en pyjama. Paula en chemise de nuit de grand-mère cherche vraiment à rester vieille fille. Une chose est sûre : ce n’est pas dans cette série que l’on verra la moindre scène un peu émoustillante. Ces dames ne seront pas plus contentes : le beau Yale Summers en robe de chambre rouge ne semble manquer que de pantoufles pour casser son image de jeune premier viril.

La dernière partie de l’épisode (38e minute) se consacre à l’affrontement entre Muller et Patricia. On regrettera l’absence de scènes importantes et comiques de Judy dans cet épisode. Paula s’interpose entre Muller et la lionne : mais pour lui, c’est « œil pour œil ». Jack et Hedley convainquent in extremis Muller d’arrêter sa tuerie, en lui montrant une photo prise lors de l’agression. Abdul a été chassé du village du chef Akubu pour actes de barbarie sur Patricia (sur ordre du sorcier du village, jaloux du culte voué à l'animal par la tribu). La lionne voulait se défendre contre l’homme qu’a engagé le chasseur.

Happy end avec un Max Muller devenu pacifiste, et le sorcier chassé du village par le chef Akubu.

Quant à Paula/Cheryl Miller, à défaut de faire rêver les garçons, elle caresse les lionnes sans avoir peur !


Ron Hayes a joué dans les épisodes “Les fauves entre eux” (01-10) et “L’émir et le guépard” (02-05).

D’Urville Martin a joué dans l’épisode 02-06 « La grande épreuve » dans un autre rôle (Le fils du chef devant faire ses preuves).

Arthur Adams (1915-1992) a joué au cinéma dans « Les naufragés du 747 » (1977), « Météor » (1979), « Le dernier vol de l’arche de Noé » (1980) « Un Prince à New York » (1988). A la télévision, on l’a vu dans « Max la menace », « L’homme de fer », « Ma sorcière bien aimée », « Les mystères de l’ouest », « Cannon », « Starsky et Hutch », « Drôles de dames », « La croisière s’amuse », « Dynastie » et « Pour l’amour du risque ».

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8. LE RETOUR DU FANTÔME
(THE RETURN OF THE PHANTOM)


Deux invités du Kawanga (pays imaginaire) dans cet épisode : un guerrier, M’Kono (Percy Rodriguez) qui chasse le léopard, et un animal de cette race appelé « Le fantôme ».

Tandis que Jack Dane recherche un champignon rare, Judy le sauve de l’attaque du léopard qu’il endort et ramène à Waméru. La sécheresse et les incendies sévissent dans la brousse.

Ce script de S S Schweitzer mis en images par le réalisateur habituel de la série, Paul Landres, évoque le retour d’un léopard qui n’a rien à voir avec celui de l’épisode 02.10 « Le léopard fantôme ». On peut regretter que ce retour ne soit pas celui de l’animal que nous avons vu, et il est un peu incroyable que deux léopards « célèbres » portent le même nom. Les scénaristes en Amérique et en France ont utilisé le terme de « retour ». Mais il s’agit du retour au Kenya depuis le Kawanga du léopard , retour géographique, une migration, et non retour chronologique d’un fauve vu dans la saison 2. On le regrette, mais les producteurs Leonard B Kaufman et Ivan Tors n’ont pas souhaité faire référence à la précédente saison.

Jack poursuit ses expériences dans l’enclos que nous avons vu déjà dans deux histoires : « Judy et le bébé éléphant » (02-19) avec Clarence et « Judy agent secret "(02-21) avec Judy et Toto. Cette-fois, il veut donner des cours de dactylographie aux chimpanzés. Il crie victoire en voyant une phrase écrite, sans savoir que c’est Luke qui a essayé la machine au début de l’histoire.

Marsh veut sauver le léopard fantôme que M’Kono a libéré de sa cage. M’Kono est un chasseur célèbre dont la notoriété est venu jusqu’aux oreilles du vétérinaire. Les deux hommes s’affrontent. Chacun expose sa conception de la nature et de son approche.

Malheureusement pour Marsh, le léopard sort de la réserve et n’est plus protégé par l’interdiction de chasser. Pour le chasseur, l’animal s’appelle « le léopard de Kawanga » (il rajoute à l’intention de Daktari « que tu nommes le fantôme).

Avec ces précisions, nul doute n’est permis, c’est d’un nouveau léopard dont il est question.

La suite de l’épisode est une course de vitesse entre le vétérinaire et le chasseur, l’enjeu étant le sort du léopard.

Entre les deux hommes, une forme de respect et d’amitié va naître. Daktari veut dissuader M’Kono de continuer à chasser. Lorsque l’eau s’avère empoisonnée et dangereuse, Marsh donne des comprimés à M’Kono qui regrette amèrement que sa femme et son fils n’en aient pas eu quand ils sont morts de la fièvre.
L’américain blanc et le sauvage africain finissent par comprendre qu’ils ont beaucoup de point commun, même si le veuvage de Marsh n’est pas explicitement évoqué. Ils devront faire preuve de solidarité étant encerclés par les flammes d’un feu de brousse. Daktari dissuade M’Kono de tuer le léopard, qui avec son instinct, est le seul à pouvoir les sauver des flammes. En trouvant le bon chemin, l’animal sauve les deux hommes. M’Kono renonce à chasser. Tout finit toujours bien dans le monde merveilleux de « Daktari ».

Pour renouer avec un peu de légèreté, nous retrouvons Jack avec Toto et Judy et ses fameux tests. Judy trouve dans le tiroir de la table la feuille où Luke a tapé : « The quick brown fox jumpedover the lazy fox » et la met dans sa machine. Jack prend Judy dans ses bras, pour lui c’est la découverte du siècle, un chimpanzé qui écrit l’anglais !

Paula révèle pour la première fois l’âge de Judy (4 ans).

Bien entendu, Luke ruine les espoirs de Jack qui furieux court après Judy, à l’hilarité de tous. Marsh offre son fusil hypodermique à l’ex-chasseur quand ce dernier lui donne sa lance.

Avec cet habile mélange de gravité et de comique, l’épisode est une grande réussite.

On retrouve dans le rôle de M’Kono le comédien canadien Percy Rodriguez vu dans la saison 1 (« Le braconnier », épisode 2), et il reviendra dans la saison 4 épisode 4 (« Un duel au révolver)

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9. COMPTE À REBOURS POUR JUDY
(COUNTDOWN FOR JUDY)


Cet épisode est la plus grande réussite de la série, toutes saisons confondues. S’il avait été diffusé en fin de saison, on aurait vraiment tremblé sur la mort possible de Judy et l’arrêt de la série.

Terry Coopersmith ne veut pas que les babouins mangent son raisin et l’asperge d’un insectiside. Judy en dérobe une grappe et la mange.

Elle refuse d’en donner à Toto, mais alors que Paula lui fait la morale tombe sans connaissance. Le scénario de William Clark est un suspense qui ne faiblit jamais, remarquablement mis en scène par John Florea.

Daktari comprend que la guenon a été empoisonnée et lui fait faire un lavage d’estomac. La vigne correspond à une terre que l’on trouve dans les huit kilomètres alentour. Le poison est dans le sang, il est inconnu et Judy est en danger de mort.

Hedley rencontre Coopersmith nouveau venu à Wameru. De peur d’une amende, le fermier nie avoir utilisé un insecticide.

Jack Dane, en inspectant le raisin d’une propriété, est blessé à la jambe par la flèche d’un piège à catapulte. Curieusement, il ne veut pas déranger Marsh et ne lui dit pas ce qui est arrivé. Daktari veut aller voir le chef sorcier Matuba qui a juré qu’il le tuerait s’il remettait les pieds dans sa tribu.

Hedley continue le tour des fermiers, tandis que l’horloge avance menant Judy vers une mort certaine.
Comble de malchance : Luke et sa Range Rover se font charger par un éléphant. Il s’en sort de justesse, la voiture ne démarrant pas… et partant au dernier moment.

Les animaux comprennent que Judy va mourir et viennent à la fenêtre du laboratoire lui dire adieu. Nos chères têtes blondes lors de la première diffusion ont sans doute écrasé une larme.

Judy tombe à 6 de tension.

Marsh est obligé de fuir devant les guerriers Matuba qui à l’inverse des autres indigènes de la série, sont féroces et veulent en découdre avec l’homme blanc.

Les autres tribus plus pacifiques transmettent des SOS de détresse par tam tam pour demander si quelqu’un a du raisin empoisonné.

En faisant des prélèvements de raisin, Marsh est attaqué par un léopard. Pendant ce temps, le fermier s’est lui-même intoxiqué en mangeant son raisin.

Bien que sérieusement blessé, Marsh réussit à se dégager et à envoyer une flèche hypodermique au fauve.
Jamais l’équipe de Waméru n’a connu une poisse pareille. Malade, Coopersmith, le fermier veut se faire soigner par Daktari. Devant Hedley, il manque de courage, et agit surtout par lâcheté en pensant à son propre sort. Lorsque le docteur lui dit qu’un homme ayant absorbé le poison de Judy peut y rester, il est prêt à sortir de sa sacoche son insecticide. Mais Hedley parle trop et dit qu’il donnera un an de prison au coupable, et Coopersmith repart sans rien dire. Il est victime d’un malaise au volant. Il a un accident et sombre dans le coma.

Toto, qui a tenté « d’expliquer » la culpabilité du fermier à Marsh et Hedley, a suivi l’homme. Il ramène la sacoche de ce dernier et Hedley et Marsh comprennent ce qui s’est passé.

Jack avec le poison ramené par Toto commence à fabriquer un antidote. Marsh bien handicapé par la blessure du léopard, Hedley et Luke trouvent Coopersmith mal en point ejecté de sa voiture couché sur le flan dans un ravin.

A la 45e minute (sur 50), Judy et Coopersmith se réveillent grâce à l’antidote. Hedley voudrait jeter le fermier en prison, mais étant donné qu’il a acheté au sorcier de Matuba l’insecticide, c’est ce dernier qui subira les foudres de la justice.

Daktari nous sort alors sa dernière trouvaille : un parfum de léopard ! Voilà qui effraie Judy et Toto, et qui permettra à Coopersmith d’éloigner les babouins de ses vignes. Judy s’enfuit lorsque Paula offre à la cantonade du gâteau au raisin.

Cet épisode est un suspense d’orfève. Si vous ne devez voir qu’un épisode de la série, c’est le must absolu.

Karl Swenson (1908-1978), qui joue le rôle de Terry Coopersmith , a joué des petits rôles dans « Jugement à Nuremberg » (1961) et « Les oiseaux » d’Hitchcock (1963). Vétéran de la télévision américaine, une bonne partie de ce qu’il a tourné fut diffusé en direct et perdu : « The Kraft television theatre » (1954), « Playwrights » (1955-56), « Robert Montgomery presents » (1956). Plus près de nous, on l’a vu dans « Alfred Hitchcock présente », « Les Incorruptibles », « Le Fugitif », « Mission Impossible », « Hawaii police d’état », « L’homme de fer », « Les rues de San Francisco », « Cannon », avant de terminer sa carrière avec un rôle récurrent dans « La petite maison dans la prairie ».

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10. LE PETIT LION PERDU
(ONE OF OUR CUBS IS MISSING)


Un immense incendie ravage la brousse de Waméru. Si Hedley et ses askaris se battent contre le feu, Marsh et sa fille doivent sauver une lionne et des lionceaux encerclés par les flammes.

L’abus de stock shot en début d’épisode a fait vieillir l'ensemble. Cela faisait illusion dans les années 70, mais plus personne ne s’y laisse prendre aujourd’hui. L’intrigue est rédigée par Allan Caillou, tandis que Dirk Moder est derrière la caméra.

Judy trouve le lionceau perdu. Paula voudrait le garder au centre, mais son père lui rappelle qu’ils sont un centre de recherche et non un refuge. Judy quant à elle est jalouse et frappe le lionceau. Quels tours va-t-elle nous mijoter ?

Hedley révèle que la famille des lions s’est réfugiée dans un ravin. Daktari voudrait faire une expérience : le lionceau retrouvera-t-il ses parents en lui mettant un émetteur autour de son cou ?

La Paula irritante de la saison 1 est revenue. Adolescente attardée, elle mériterait bien une gifle. Notons l’absence de Jack Dane et Luke Makula pendant les 13 premières minutes et leur arrivée en fanfare lors de la toilette d’un éléphant , Yale Summers étant à genou sur le dos de l’animal.

A défaut de gifle, Marsh finit par dire à sa fille de ne plus se mêler de l’affaire. Elle fait ses plaintes à Luke. N’étant pas entendue, elle envoie Judy à la recherche du lion.

Il faut avouer que le personnage de Paula – caricatural – a mal vieilli, et nuit malheureusement à la série. Marsh en revanche est en avance sur son temps : aujourd’hui, il serait un écolo-pacifiste. Jack malgré sa coiffure de militaire reste le jeune premier type qui plaît toujours aux demoiselles.

Comme il fallait s’y attendre, Judy fait une bêtise de taille : elle arrache l’émetteur du cou du lionceau.
Ainsi, les caprices de Paula n’auront abouti qu’à mettre en danger de mort le petit lion. L’épisode nous montre plus les animaux (Judy, le lionceau) que les comédiens.

L’épisode réussit à être passionnant à partir d’un canevas assez classique. En fait, une autruche a avalé l’émetteur. Il s’agit maintenant de retrouver le petit lion perdu. Paula mériterait une bonne fessée.

En voix of, Judy réentend Paula mettre en garde son père contre les hyènes, les léopards et les serpents auxquels le lion se trouve confronté.

La suite de l’épisode octroie trop de place à Judy et aux stock shot, faisant baisser l’attention.

Un léopard s’attaque au lion, Judy puis Paula le protègent, et Clarence finit par sauver tout le monde.

Pendant ce temps, la famille du lionceau a quitté son abri pour partir à sa recherche. Elle le récupère après l’intervention de Clarence.

L’épisode se termine par un gag : Judy a pris avec elle un attirail de pêcheur et a planté une canne, mais c’est un… crocodile qui a mordu à l’hameçon, elle s’enfuit à l’hilarité générale.

Voilà un opus qui après un bon début a tourné à l’épisode banal. Cela est du en grande partie à l’abus de scènes animalières et de brousse. Le scénariste Allan Caillou semble s’être fatigué en cours de route et avoir posé son stylo.

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11. JUDY ET LE PUR-SANG
(JUDY AND THE THOROUGHBRED)


Cette histoire de Jack Jacobs réalisée par John Florea nous ramène l’insupportable Doris Dowling (« Reportage à Waméru », « Le léopard fantôme ») qui a pris un abonnement avec la série, alors qu’elle joue mal, est laide, et malgré trois personnages différents (ici la comtesse Lucienne ! Palmerotti – les américains ne connaissent pas Luciana) compose toujours la même riche visiteuse horripilante. Ses dons d’actrice laissent vraiment à désirer.

Lucienne, donc, veut que Daktari soigne son pur-sang qui ne gagne plus de course, sinon, elle le fait abattre. Nom du cheval : Capuccino !

Pourquoi Ivan Tors ne fait-il pas appel à des guest stars plus intéressantes ? Il n’en manquait pas à l’époque.
A peine Daktari commence-t-il à s’occuper du cheval que la comtesse montre de l’hostilité, pour elle un cheval n’a pas d’intelligence. En fait, ce n’est pas l’animal que Marsh devrait soigner, mais le cas est incurable.

Pour Jack Dane, la comtesse confond un cheval avec une voiture de course. Il n’y a guère qu’Hedley pour se répandre en flagorneries devant Lucienne.

Jack recommence ses expériences absurdes avec les chimpanzés. Judy et Toto doivent mettre des cubes en place dans une structure, à défaut, le singe n’aura rien à manger. Jack fait appel au bon coeur de notre guenon préférée pour laisser gagner Toto.

Après avoir montré son intelligence (Judy laisse gagner Toto), Jack donne des explications à Lucienne qui s’exaspère, elle ne peut tolérer qu’un animal soit intelligent. Judy avait volé une casquette à la comtesse qui avait promis de la lui donner après l’exercice. Avec haine, elle refuse ensuite car le chimpanzé a fait preuve de générosité et la seule valeur pour l’horrible peste est de gagner.

Pendant ce temps, Daktari soigne Capuccino sous le regard inquisiteur de la comtesse. Le cheval est en fait très intelligent, il a jeté sa cavalière, ne possédant pas l’hypocrisie d’Hedley.

L’esprit de compétition est la seule valeur de « Lucy », qui préfère ce diminutif au nom surannée de Lucienne. Elle déteste son mari qui a perdu cet esprit pour dessiner des voitures.

Elle propose même à Daktari de s’associer avec lui. Le vétérinaire n’a que faire des compétitions d’équitation et de l’argent, et l’envoie gentiment promener. Nous n’aurions pas eu sa patiente galante.

Le téléspectateur aimerait bien que Judy fasse une bonne farce à cette aristocrate méprisable. Hélas, Jack Jacobs ne l'a pas prévu dans son script.

Jack et Daktari ont une discussion intéressante sur Capuccino. Marsh le monte et fait plusieurs exercices périlleux avec lui. L’animal qui se sent aimé se laisse faire. La preuve est faite qu’il déteste la comtesse. Celle-ci aura une réaction de rage.

Avec cet épisode, Leonard B Kaufman et Ivan Tors, et le scénariste Jack Jacobs nous montrent que le pire animal sur terre est l’homme.

C’est ensuite au tour de Judy de monter le cheval. On aurait pu appeler l’épisode « Judy jockey ».
Marsh considère à juste titre la mission de convaincre la comtesse comme plus dangereuse que celle de dompter quelque animal sauvage.

Lucienne Palmerotti traite les gens comme des chiens, à la limite du racisme avec Luke et de la goujaterie avec Marsh Tracy. Ce dernier a vite cessé de l’appeler Lucy pour revenir à un protocolaire "comtesse".

Malgré la méchanceté de sa maîtresse, Capuccino la sauve lors d’une attaque de deux rhinocéros. Elle ne lui en sera pas reconnaissante. Elle donne le cheval à Daktari (qui sera bien plus heureux qu’avec cette femme).
Le pur sang s’enfonce dans la brousse et se met en danger étant poursuivi par des éléphants, puis un lion que Daktari endormira.

Rarement, un invité aura été aussi antipathique, elle traite Daktari de « charlatan », même les diplomates les plus imbuvables sont des agneaux face à cette peste.

Marsh d’ailleurs lui envoie dire ses quatre vérités en lui rappelant qu’elle n’est plus toute jeune et ne peut rester championne toute sa vie.

Mention très bien au réalisateur John Florea qui filme des scènes « de près » et ne nous présente pas des archives faites en Afrique avant la série. La présence de l’étalon dans la brousse l’oblige à faire preuve de plus d’efforts, puisqu’il s’agit de filmer Capuccino en face de différents dangers.

Il faut attendre 46 minutes pour que la comtesse change de caractère (un invraisemblable retournement de situation). On est bien content malgré le happy end que Doris Dowling parte en espérant cette-fois qu’elle ne reviendra plus.

Un bon épisode malgré le personnage et son interprète peu attirants.

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12. LE RETOUR D'ETHEL ET ALBERT
(THE RETURN OF ETHEL AND ALBERT)


Histoire de William Clark, mise en scène par l’habituel Paul Landres.

Hedley a été blessé par Slash, un léopard. Luke part pour Nogoro et doit ramener une robe pour Paula (on se demande quand elle les met, pas dans la série en tout cas). Exit Luke pour cet opus, Hari Rhodes devait avoir besoin de vacances.

Daktari veut faire une expérience en brousse avec son magnétophone : enregistrer des voix d’animaux et voir comment réagissent les autres animaux.

Paula essaie de faire pousser des géraniums, mais Ethel et Albert, un hippopotame et un âne, le duo le plus improbable de toute l’Afrique, mangent les fleurs et vont être punis, ils seront mis dans un enclos. Ils sabotent aussi les enregistrements que fait Jack Dane de Sarang le tigre. Comprenant qu’ils sont indésirables, Ethel et Albert brisent leur enclos la nuit et prennent la fuite.

Dès le début, nous comprenons que cet épisode sera du registre comédie.

Lors des premières prises de vue en plein jour de la fuite du couple improbable, nous voyons la différence d’image qui ne dupe plus le spectateur aujourd’hui : les stock shot ont une image passée et vieillie, tandis que l’âne et l’hippopotame sous la caméra de Paul Landres sont très nets à l’écran. Ce contraste d’images entre deux scènes simultanées est gênant. Personne ne s’en préoccupait naguère.

En l’absence de Luke, Hedley accepte de garder le centre tandis que Paula, Marsh et Jack partent à la recherche des deux lascars.

Laisser l’officier anglais seul à Waméru va être la source de quiproquos mémorables déjà brièvement entrevus dans l’épisode « Printemps à Waméru » (02-23).

Il faut croire qu’Hedley est amnésique : il s’est déjà trouvé seul à Waméru et a soigné sans le savoir des animaux venimeux (Un boa, une tarentule nommée Doris). Il a visiblement tout oublié. Ici, il doit brosser et soigner Edgar, une tarentule. En fait, elle est entrée dans la cage d’Edgar. Mais il ne peut contacter Marsh hors de portée avec sa radio.

Par ailleurs, il n’y a vraiment que dans « Daktari » qu’il faille sauver un âne en plein Kenya qui a été prendre un bain au milieu d’hippopotames ! Marsh, sa fille et Jack vont s’y employer.

C’est tellement bien joué et réalisé qu’on y croit et ayant pris pour argent comptant des postulats absurdes, on se délecte de la comédie qui va suivre.

Ainsi Hedley dit à la tarentule : « Heureusement que le docteur a su te désenvenimer , si j’ose dire ». On se doute de sa réaction à la fin de l’épisode où il prendra une syncope sachant qu’il a risqué sa vie.
Toto essaie « d’expliquer » à Hedley qu’il est en danger de mort, car Edgar est un…lapin, qui a fui à la vue de l’araignée. Mais Hedley se fie à la pancarte accrochée dans la cage qui indique "Edgar" (Toto le chimpanzé a fait sortir le lapin).

Avec un porte-voix, Paula appelle « Ethel… Albert … » devant un fleuve remplis d’hippopotames. Si quelqu’un la voyait hors contexte, elle serait immédiatement conduite à l’asile.

Jack branche le porte voix sur le magnétophone qui a enregistré Ethel et Albert au lieu du tigre Sarang (qui a observé un mutisme stoïque) pour attirer les fuyards hors du fleuve.

L’âne Albert a été repéré par un crocodile qui compte bien en faire son repas. Or, Albert s’enfonce dans des sables mouvants. Il réussit à se hisser hors de ce piège tout seul, et suit la voiture de Marsh sur laquelle Judy a placé le haut parleur. Il est récupéré par l’équipe qui l’enregistre à son tour pour attirer l’hippopotame Ethel.
Puis ce dernier rejoint nos héros, quittant ses frères dans le fleuve.

Le pauvre Hedley compte les doigts qui lui restent (tous heureusement) après avoir fait une sieste sur un hamac et cru caresser Clarence. Le léopard sauvage, Slash, s’est en effet introduit à Waméru. Hedley Mattingly, le comédien, fait une mimique inoubliable lorsque, croyant caresser Clarence, il le voit en face de lui avec Judy.

La syncope d’Hedley qui a caressé avec la brosse à dent de Jack une araignée termine un épisode certes farfelu mais plein de bonne humeur.

Notons une erreur de continuité scénaristique : Marsh dit, confus : « Nous n’avons jamais eu d’élevages d’araignées à Waméru », en déphasage avec la tarentule Doris de « Printemps à Waméru ».

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13. JUDY ET LE PRESTIDIGITATEUR
(JUDY AND THE WIZARD)

A noter qu’en cours de saison 3, l’image présentant Yale Summers a changé, il ne met plus sa tête dans la gueule d’un éléphant mais nous montre une girafe qu’il brosse en étant monté sur une échelle. Lors de la diffusion française, cette image sera proposée de façon totalement anarchique (avec également l’absence d’Hedley et de son faucon). Il est évident que les images du générique ne sont pas le souci premier des programmateurs français.

Cet épisode nous présente un magicien, le professeur Walpole (Gil Lamb) et son chimpanzé Body, atteint par la limite d’âge. Walpole refuse d’admettre que sa guenon est trop âgée pour continuer les tournées avec lui, et confie Body à Daktari.

Le scénario a été co-écrit par Alf Harris et Jack Jacobs, Paul Landres assurant la mise en scène. Il est teinté d’une certaine tristesse et évoque la vieillesse des animaux qui ne peuvent plus participer à des numéros de music-hall. Body a remplacé la femme de Walpole quand elle est morte, et il a pu monter un nouveau numéro.
Marsh ne peut rien contre l’âge. Aussi, Walpole commence à avoir des vues sur Judy, qui n’a que quatre ans. Marsh finit par avouer la vérité au magicien. Le vétérinaire lui a caché les choses, ce qui provoque la colère et l’incompréhension de Walpole.

Walpole non plus n’est pas en forme, il a un malaise en conduisant. Judy prend la place de Body et l'artiste s’en réjouit puis est pris de remords. Mais Judy est prise dans un piège et est blessée. Il décide donc de faire demi- tour. Sur le chemin, ils sont attaqués par un léopard. Pour s’en défendre, Walpole va faire un tour de magie.
La fondation de Daktari accepte de prendre comme dresseur Walpole.

Cet épisode larmoyant est un ratage total. Il ne fait pas rire, et tombe dans le mélodrame absolu, qui ne réussit pas à la série. Il n’y a qu’un petit suspense à la fin lors de l’attaque du léopard, et aucune scène comique.
La faute en incombe à un scénario exsangue dès le début. On aurait aimé quelques facéties et farces de Judy, mais le ton délibérément triste, l’incarnation morose de Gil Lamb, en font une réflexion sur la vieillesse qui n’est pas à proprement parler ce que l’on attend de « Daktari ».

Même les tours de magie font long feu. Le spectacle privé que donne Walpole à la famille de Waméru (Hedley est absent) est assommant pour le téléspectateur le plus indulgent. De plus, sa longueur inhabituelle nuit à l’intrigue.

Walpole n’a pas réussi un tour de magie : cet épisode est l’un des plus gros ratages de la série, alors même qu’il évite les stock shot et contient 50 minutes filmées par Paul Landres.

Gil Lamb (1904-1995) a commencé sa carrière en 1935 comme danseur acrobatique et chanteur. Il se dirige ensuite vers la télévision avec les dramatiques diffusées en direct de la série « Starlight theatre » (1950). On l’a vu dans « La Quatrième dimension », « Des agents très spéciaux », « Les mystères de l’ouest » et « La petite maison dans la prairie ».

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14. CLARENCE ET SON HAREM
(CLARENCE'S LOVE-IN)

 


Dans cet épisode, Marsh et Hedley doivent assister à une conférence, ce qui nous donne (au début) un épisode à trois personnages : Paula, Jack et Luke.

Malvin Wald nous propose sa plume, et Dick Moder sa caméra. Jack poursuit ses expériences, cette-fois sur Clarence qui doit chasser un zèbre en panneau de bois. Le lion qui louche, fâché que l’on ne lui donne pas à manger en raison de son refus de participer à l’expérience, se sauve.

Trois charmantes lionnes gâtent Clarence qui se fait apporter la nourriture ! Lorsque Jack le retrouve, il n’en croit pas ses yeux. « On dirait un sultan turc » lâche-t-il avec agacement.

L’épisode fait allusion à une précédente aventure que nous n’avons jamais vue, celle de trois jeunes lionceaux femelles que Marsh avait pris en pension. Repus, Clarence refuse de suivre le trio de Waméru et veut rester dans la brousse.

Admirablement bien dressé, le lion semble « répondre » à Yale Summers à chacune de ses injonctions avec ses rugissements.

Il faut avouer que l’on pousse un soupir de soulagement en voyant revenir Marshall Thompson et Hedley Mattingly à la 25e minute. Le trio n’était pas à la hauteur et l’épisode allait tourner au désastre. Toutefois, les apparitions suivantes de Marshall Thompson seront sporadiques. En effet, Daktari repart loin de Waméru.
Pour récupérer Clarence, Jack propose de substituer un mâle jeune à Clarence. Marsh doit donc trouver un lion de substitution.

Bien entendu, public enfantin oblige, toutes les allusions à la sexualité du lion sont savamment gommées au profit de considérations édulcorées sur les trois fiancées « dévergondées » de Clarence.
Appelé tour à tour « Roméo » puis « Casanova », Clarence joue mieux que certains guest stars calamiteuses de la série.

Yale Summers, pour la première fois, remplace Cheryl Miller en surjouant son personnage de Jack Dane et ses colères disproportionnées à la situation.
A nouveau, Hedley est sollicité pour s’occuper des animaux de Wameru (Tortue, perroquet).
A mi-saison, on ressent tout de même un essoufflement. Toutes les pistes scénaristiques ont été utilisées, et la série tourne en rond.

Clarence finit par rentrer tout seul à Waméru après que Judy lui ait montré une photo d’un autre lion. On entend en voix of Paula « Si Clarence pouvait le voir, il serait tellement jaloux ». Comme Judy, Clarence comprend tout. Malgré son strabisme, il éprouve de la jalousie en voyant un autre animal de la réserve, le tigre Sultan. On peut supposer que la VF a commis une erreur et qu’il s’agit de l’habituel tigre Sarang.
Mais Sultan rejoint les trois lionnes, qui acceptent un tigre comme mâle !
A deux occasions, l’équipe de Wameru regarde des films super 8 qui ne présentent qu’un intérêt limité pour nous spectateurs.

Moins mauvais que « Judy et le prestidigitateur », « Clarence et son harem » n’est pas une grand réussite. Le navire d’Ivan Tors commence à faire eau de toute part.

Un épisode pas nul, mais très moyen. Il souffre beaucoup de l’absence (une bonne partie de l’intrigue) de Marsh.

 

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15. LA MIGRATION DES ÉLÉPHANTS (PARTIE 1)
(THE ELEPHANT RAID: PART 1)

Tous les animaux de Waméru sont paniqués : les éléphants vont migrer et écraser le centre et ils le sentent.
Luke est au village de son oncle Mtoko (Henri Brown) avec Clarence. Le lion aussi pressent les évènements. Mtoko pense qu’il s’agit d’un orage, mais Luke comprend que cela vient du sol. Les éléphants dévastent les villages. Nous arrivons à un tournant « historique » de la série, puisque pour la première fois, il y a des morts, en contradiction avec le cahier des charges de la série. Le scénariste Richard Tuber sera donc l’initiateur de cette entorse. John Florea assurant lui, la réalisation.

Notons que les stock shot sont convainquants, on a du mal à faire la différence entre les séquences d’archive et les reconstitutions dans le parc « Africa and Africa » d’Hollywood.

La production a mis les petits plats dans les grands pour redonner de la vigueur à cette saison. Daktari voit les éléphants détruire des arbres. Marsh retrouve le colonel Simon Tredwell qui lui sauva la vie pendant la seconde guerre mondiale. Ils ne se sont pas vus depuis vingt ans. Après avoir pris sa retraite, le colonel est venu en Afrique proposer ses services à Hedley via le gouvernement du Kenya.

Mais Tredwell vient pour exterminer le troupeau d’éléphants. Luke et Clarence ont été blessé par les éléphants. Ils ont détruit le village de son oncle Mtoko. Hedley précisera plus tard qu’il n’y a que des blessés, mais pas de morts, dans ce village.

Daktari est catastrophé par le projet de Tredwell. Pourtant, cette-fois, nous n’avons pas tendance à lui donner raison, car des vies humaines ont été perdues. 40 000 éléphants se dirigent vers Waméru. Tredwell donne 48 heures à Marsh avant de commencer le massacre. Notre héros pense que les éléphants migrent à cause d’un problème d’alimentation.

Luke en réchappe de justesse. Le pacifisme à tout crin de Marsh ne nous paraît ni raisonnable ni réaliste, et comme le dit son ami militaire, il semble se préoccuper plus de sauver la faune que la vie humaine.
Voulant faire des analyses, Marsh endort un éléphant, mais la flèche hypodermique ne le plonge que dans un léger sommeil, l’animal se réveille et attaque le docteur qui se réfugie en haut d’un arbre que l’éléphant abat.
On se demande toutefois pour quelle raison l’éléphant épargne la Ford Mercury pick up zébrée avec Judy à l’intérieur !

Jusqu’ici, les épisodes en deux parties de « Daktari » étaient faibles (« Les fauves entre eux » et « Le mur de flammes » en saison 1), mais cette-fois, John Florea signe une réussite.
Contaminé par les idées pacifistes de Marsh, Judy empêche le colonel Tredwell, qui s’apprête à piétiner Marsh, de tirer en détournant son fusil. Marsh lui répond que l’éléphant blessé aurait tué tout le monde avant de mourir.

Jack, Paula et Luke enfoncent le clou en jouant la carte du « pacifisme » et en voulant saboter les plans du colonel.

Pourtant, le scénariste Richard Tuber a présenté les villageois comme en sursis car leurs récoltes ayant été détruites, beaucoup mourront de famine.

Luke, malgré ses blessures, a pour mission d’aller voir les habitants pour qu’ils enterrent leurs récoltes afin de ne pas attirer les éléphants.

Omer, le chameau de la réserve, sera l’objet de la réconciliation entre Paula et le colonel, qui d’une part calme l’animal paniqué et convainc la fille de dire à son père qu’entre son idéalisme et la réalité, il doit choisir. Simon Tredwell explique que lors d’une mission dans le désert, un chameau l’a sauvé ainsi que Marsh en 1943. Il n’est pas ennemi des animaux, mais la vie humaine prime. Il cloue le bec à cette petite peste de Paula prête à crier au génocide des éléphants.

Cette-fois, Marsh utilise des flèches hypodermiques puissantes pour endormir un éléphant.

Le colonel veut poser des mines qui tuent les éléphants et recruter des hommes. Jack Dane prend la relève de Paula dans l’attitude inconsciente de saborder les plans du militaire, qui veut tuer les éléphants en épargnant les autres animaux.

Daktari a fait des prises de sang sur l’éléphant endormi. Jack et Luke vont délibérément saboter le travail du colonel, avec l’accord de Paula. Marsh s’oppose à ce plan. Hedley menace Luke de prison et Jack de révocation de son visa et de renvoi aux Etats Unis devant leur attitude.

A suivre…

Kenneth Tobey (1917-2002) incarne le colonel Simon Tredwell. Il a commencé sa carrière à la télévision en 1945. Il trouve un rôle au cinéma dans « The thing » de Christian Nyby en 1951, mais fait l’essentiel de son métier à la télévision. Citons « Lux Video Theatre » (1953), « Fireside Theatre ») (1952), « Climax » (1955, anthologie en direct qui comporta la première adaptation d’un James Bond : « Casino Royale »), « The Eddy Cantor comedy theatre » (1955), « Science fiction theatre » (1955), « Celebrity playhouse » (1956), « Schiltz playhouse of stars » (1955), autant de téléfilms non conservés sous forme de films après leur diffusion en direct. Il revient au cinéma dans « L’aigle vole au soleil » (1957), « Règlement de comptes à OK Corral » (1957). Plus près de nous, on l’a vu dans « Alfred Hitchock présente » en 1959, « Perry Mason », « Les espions », « Les bannis », « Lassie », « Opération vol », « Cannon », « Mannix », « L’homme de fer », « Columbo : Immunité diplomatique » (avec Patrick Mc Goohan), « Les rues de San Francisco » et « La cinquième dimension ».

Henri Brown incarne le chef Mtoko revient dans la troisième saison après avoir joué dans l’épisode « Le jugement » (02-08).

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16. LA MIGRATION DES ÉLÉPHANTS (PARTIE 2)
(THE ELEPHANT RAID: PART 2)

La guerre a commencé. Nous avons d’un côté le colonel Tredwel, le chef Mtoko, de l’autre Marsh et son équipe, et entre les deux, bien embêté, Hedley.

Le temps laissé à Marsh pour résoudre la crise (48h) s’amenuise, il ne lui reste que 3 heures. Les analyses prouvent que les points d’eau présentent une déficience minérale. Il faut repérer les points d’eau qui selon Daktari provoquent cette migration et agir.

Le colonel (ainsi que Jack et Luke réquisitionnés) posent les mines. Les éléphants vus de loin sont évidemment des stock shot.

Marsh a conçu une formule, le M44, qui doit être mise dans les points d’eau. Il demande à Jack d’en mettre.

Dans cette atmosphère tragique, à la 14e minute de cette deuxième partie, nous entendons le fameux thème « Les facéties de Judy » de Shelly Manne, sorte de Pink Panther theme, accompagnant la démarche de la guenon portant un caisson de M44 aux points d’eau et y versant les flacons.
Il y avait belle lurette dans la saison que l’on n’avait plus entendu cette musique guillerette et espiègle, particulièrement adaptée à la roublardise de Judy.
Il n’y a que dans « Daktari » que Judy puisse empêcher une guerre !

Le colonel sauve la vie de Clarence en tirant sur une mine, alors que ce dernier s’est aventuré sur un chemin qui en est parsemé. Ce geste permet à Jack et Luke d’admettre l’humanité du colonel qui se scelle par une solide poignée de mains.

On apprécie cette cohabition du suspense et du comique au sein d’un schéma scénaristique qui deviendrait lassant si la tension ne tombait pas de temps à autre.

Marsh et Paula trouvent Clarence inanimé, le pouls lent, tandis que les éléphants arrivent… Le sauvetage du lion qui louche permet de développer une intrigue secondaire, l’animal étant sauvé par une décharge électrique faite avec le moteur de la voiture.

A la 25e minute, le colonel explique que l’attaque n’a pas eu lieu en raison du M44. Tredwell ne capitule pas et veut attirer les éléphants vers les mines grâce à de la nourriture.

Judy qui comprend les plans du colonel ( !), jette aux éléphants une grenade qu’elle dégoupille. Les éléphants battent en retraite.

Mais un incendie de brousse a éclaté suite à cela, qu’il faut combattre en mobilisant les habitants du village de Mtoko.

John Florea alterne les images d’archive habilement mêlées avec les séquences d’action de la série.

Jack Dane profite du revirement d’Hedley pour empêcher le colonel de mettre en œuvre son attaque des éléphants qui battent en brèche. Les pluies de la saison dernière ont enlevé les minéraux et le calcium des points d’eau des pâturages des éléphants. Daktari, pour les faire définitivement rentrer chez eux, va semer des boules de calcium pour leur indiquer le chemin.

Coup de théâtre : le colonel part seul « au front » et sa voiture se renverse devant le troupeau des éléphants.
Judy s’enfuit de Wameru sur le dos de Modok le petit éléphant et part sauver le colonel. Et c’est un éléphant qui sauve celui qui voulait les exterminer.

Marsh fait remarquer à Simon qu’après le chameau en 1943, il y a toujours un animal pour le sauver !
Daktari part avec Judy à dos de Modok et laisse tomber derrière lui des boulettes de calcium, le troupeau se divise et la menace s’efface.

Morale de l’histoire selon les héros : lorsque la nature perd son équilibre, c’est à l’homme d’y remédier.
Nous avons droit au happy end où tout le monde se réconcilie sans perdre la face. Certes, c’est une fin improbable par son utopie, mais dans le monde merveilleux de « Daktari » tout est possible.

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17. JUDY ET LES DEUX TRUANDS
(JUDY AND THE JAILBIRDS)

S’il est un épisode d’une rare niaiserie, et à éviter, c’est bien celui-là, avec deux prisonniers qui refusent de quitter leur géôle et font tout pour y retourner.

Rarement, un script aura été aussi indigent, et surtout servi par deux cabotins insupportables. Ils en font des tonnes, et même un enfant de dix ans s’ennuie devant cette pantalonnade. L’un était chef cuistot, et l’autre responsable de la cagnotte. Ils vivent au crochet du gouvernement, même Hedley en a marre de les voir en prison.

Rose, la chienne du gouverneur que Marsh doit soigner, est mise en cage à Wameru. Dès la huitième minute de l’histoire, nous avons droit au thème musical « les facéties de Judy ». Judy en effet fait évader Rose, dont elle est jalouse.

Pour retourner en prison, nos tristes compères volent Clarence. A côté des animaux le lion qui louche et la guenon, ces deux pitres pas drôles sont des amateurs. Ils pensent que des grimaces et des jeux approximatifs les font passer pour des comédiens. Une chose est sûre, Sterling Holloway et Leonid Kingsley n’ont pas peur du ridicule. Ils ont tous deux commencé au temps du cinéma muet et semblent figés dans cette période, avec des gestes, de la grandiloquence mal placée.

Le vol de Rose ayant lieu la nuit, Cheryl Miller sort avec sa chemise de grand-mère et Yale Summers ses charentaises et sa robe de chambre rouge.

A la 16e minute retentit encore le thème musical de Judy, mais ici il sert une histoire médiocre et pitoyable.
L’air de deux imbéciles heureux auto-satisfaits est en permanence sur les traits de Duke et Chip. Hedley Mattingly rivalise en matière de ridicule avec eux en se coiffant d’un improbable casque bleu dont le sergent est aussi muni.

Les quiproquos sont nombreux dans ce script que Malvin Wald et Ted Herbert ont pondu (ils s’y sont mis à deux !), quant à Paul Landres il nous avait habitué à mieux.

Après avoir cru être accusés du vol de Rose, la chienne du gouverneur, ils sont en fait félicités et reçoivent une récompense. En effet, Judy passe chaque fois "derrière eux" pour les blanchir.

32e minute : le thème musical de Judy revient, alors qu’elle ouvre le coffre fort d’Hedley pour y dérober le fichier des empreintes digitales, puis la caisse des impôts. Le genre d’humour des deux lascars est de donner un coup de pied dans le coffre et de se faire mal.

La multiplication des scènes d’intérieur est pénible. Pas d’animaux, rien que les deux pitres…

Durant cinquante minutes atroces, nous devons supporter ce manque flagrant de talent, ce gâchis de pellicule.
Autant « Le rapt du lionceau royal » était drôle, autant « Judy et les deux truands » est pathétique. A chaque larcin, les deux vagabonds sont considérés comme des héros et récompensés. Judy, malicieusement, dissimule leurs vols et les empêche de retourner en prison.

Attribuons un bonnet d’âne à ces deux « comédiens » si l’on peut les qualifier ainsi. Un épisode à fuir de peur d’être dégoûté de la série.

Nos deux idiots ouvriront une auberge en rachetant la prison ! Les comédiens mériteraient d’y aller pour de bon pour avoir commis une telle bêtise. A oublier très vite.

Sterling Holloway (1905-1992) qui joue le rôle de Duke a commencé à tourner en 1926. On l’a vu dans les séries « Les Incorruptibles », « Opération vol », mais il est surtout connu pour avoir prêté sa voix à de nombreux dessins animés de Disney.

Leonid Kingsley (1903-1998) s’est retiré en 1971. Surtout acteur de cinéma, il a joué dans « La soupe au canard » (1932), « Casablanca » (1942), « L’homme au bras d’or » (1955). Il interprète ici le rôle de Chip.

Albert Popwell (1926-1999) qui interprète le sergent jouait dans l’épisode 03-03 « Le rapt du lionceau royal ».

Freda Holloway, fille de Sterling, née en 1938, fait une apparition dans l’épisode.

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18. LE GUÉPARD APPRIVOISÉ
(THE KILLER CUB)


Ce n’est pas sans inquiétude que l’amateur de la série voit revenir le duo de scénariste Ted Herbert-Malvin Wald responsable de l’immonde « Judy et les deux truands ».
A Paul Landres, on ne jettera pas la pierre puisqu’il a réalisé la plupart des épisodes avec John Florea.

Un guépard cause des dégâts au fermier Ed Caldwell (Bruce Bennett), un veuf aigri et inconsolable, qui a décidé de quitter l’Afrique et mis sa ferme en vente. Mais avant de partir, il abattra le fauve à moins que Daktari ne parvienne à le rendre inoffensif. Hedley le lui confie donc.

Paula fait allusion à Kimba, un autre guépard de la série que nous avons vu dans l’épisode 02.05 « L’émir et le guépard ». Preuve qu’il y a une continuité dans la série. En souvenir, Paula l’appelle Kim.

Nous sommes rassurés, « Les deux truands » n’était qu’une fausse note, et la série est remise sur les rails par ce bon opus dans la tradition de la série.

Caldwell voyant que l’animal habitué à chasser se laisse mourir en cage en refusant la viande que Marsh lui apporte, se laisse attendrir.

Daktari le voit faire et lui montre que les animaux de Wameru ne sont pas dangereux. Il entre dans la cage du guépard et lui met une laisse, le comparant à un brave toutou. Il le confie même à Caldwell la laisse.

En fait, le vétérinaire est en train de faire aimer les animaux et notamment Kim au fermier. On se demande qui il apprivoise en réalité, le guépard ou l’homme.

Clarence, Luke et Jack dorment à la belle étoile, loin du centre, ayant été envoyés en mission pour suivre des guépards qui se sont échappés au nord de la réserve, afin de voir si Kim faisait partie d’une famille. Jack fait alors un cauchemar dans lequel il fait faire un exercice au lion. « Clarence, est ce que tu te rends compte que même dans ses rêves il te fait faire des exercices ? » dit Luke à l’animal. Grand moment d'hilarité et d'humour subtil à la différence des deux nigauds de l'épisode d'avant.

Kim refuse toujours de manger. Ed Caldwell revient, il n’a pas dormi, et ne fait que penser à Kim. Notons que le personnage de Paula, après avoir bien évolué dans la saison 2, est redevenue la chippie insupportable de la saison 1.

Le gouverneur a donné l’ordre d’abattre le guépard, et c’est le fermier qui s'y oppose en tentant de communiquer, en lui « parlant » à travers la cage et en espérant qu’il s’apprivoise. Beaucoup d’humanité émane de cet opus. Marsh fait croire à Ed Caldwell que Paula n’est pas capable de s’occuper de Kim et qu’il peut lui rendre service en mettant l’odeur de vache sur un zèbre. De cette façon, on pourra relâcher le guépard dans la nature. Il ne sera plus dangereux.

Peu d’action dans cet épisode, mais un scénario solide, alors que la série commençait à donner des signes de fatigue.

Tandis que le débat sur la « peine de mort » applicable à Kim fait rage entre Marsh et Jack et Paula, deux enragés de la cause animale, c’est Caldwell qui est chargé d’aller chercher l’animal. Evidemment, Marsh a volontairement désigné le fermier pour aller prendre Kim afin de l’attendrir.

La psychologie de cet épisode passe sans doute bien trop haut pour nos chères têtes blondes. C’est un plaidoyer contre la peine de mort et pour la réconciliation de l’homme avec la nature. On se doute qu’un happy end est inévitable devant tant de bons sentiments accumulés.

Coup de poker de Marsh, il demande à Caldwell d’abattre l’animal.

Bruce Bennett est un comédien magistral, et il nous fait oublier les deux pitres du précédent opus. Président de l’association des fermiers, Caldwell refuse d’abatte Kim, et veut le garder en cage avec lui jusqu’au jour, ou avec l’aide de Daktari, il rendra le guépard apprivoisé. Il renonce aussi à vendre sa ferme et à quitter l’Afrique.

Cet épisode est un grand message d’amour universel. Dans l’épilogue, Paula révèle à son père qu’elle n’est pas dupe : le fusil n’était pas chargé, et il a volontairement envoyé dans la brousse Luke et Jack pour obliger Caldwell à s’occuper de l’animal.

Bruce Bennett (1906-2007) reviendra dans un autre rôle dans l’épisode 04-11 « Les baguettes magiques ». Acteur de cinéma, on l’a vu dans « Sahara » (1943), « Le roman de Mildred Pierde » (1945), « Les passagers de la nuit » (1947) et « Le trésor de la Sierra Madre » (1948). Ce qu’il a tourné pour la télévision, des dramatiques en direct, est perdu.

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19. LA RÉCONCILIATION
(LION KILLER) 


Histoire de Lawrence Louis Goldman, réalisée par John Florea.

Boone (L E Young), un chasseur, tire sur Clarence qui errait hors de la réserve. Clarence n’est que légèrement blessé. Paula nous fait à nouveau une crise d’hystérie et plus la série avance, plus c’est insupportable. On en vient à prendre carrément en grippe la comédienne Cheryl Miller qui surjoue en permanence.

Boone possède un limier rhodésien, un chien dangereux nommé Chaka. C’est lui qui a attaqué Clarence. Chaka a une tumeur et Daktari va l’examiner.

Paula est tellement mal élevée et insolente qu’elle fait honte à son père. Nous assistons à une véritable rébellion. Paula soigne à contrecoeur Chaka. Elle compare Boone à Néron. Puis entraîne dans sa révolte Jack et Luke.

Marsh est très déçu, il prenait sa fille et ses collaborateurs pour des scientifiques. La tension est palpable à Waméru, à cause d’une gamine attardée et trop gâtée.

21e minute : thème musical « Les facéties de Judy ». La guenon vole la nourriture de Clarence et à un lionceau. Personne n'a nourri le chien rhodésien, mais Luke s’est porté volontaire. Trop tard : Judy avec son bon coeur l'a devancé.

Boone (qui vient chercher son chien) arrive accompagné d’un client pour un safari : Stan Thomas (Paul Condylis). Paula s’enfuit. Luke et Jack prennent des airs dégoûtés. Thomas espère que Chaka fera sensation lors du safari et qu’avec les photos il épatera ses amis du club de chasse, mais il ignore que Judy a commencé à apprivoiser le chien et à le rapprocher de Clarence.

Ce dernier est triste du départ de Chaka. Ce que ne comprennent pas Luke et Jack qui se sont montrés mufles avec Boone. Daktari rencontre les deux hommes et commente l’attitude de son équipe qu’il ne cautionne pas.
Marsh demande aux deux hommes de les accompagner durant la chasse.

Il faut avouer que cet épisode n’est pas un grand cru. Le scénario s’étire en longueur et est loin d’appartenir à la moyenne de la série. Ce n'est pas atroce comme l'imbuvable "Judy et les deux truands", mais c'est nettement moins bon que ce que l'on a vu jusqu'à présent.

A la chasse, Chaka en fait rejoint Clarence et Judy et joue avec eux, ce qui provoque la fureur de Boone. En tant que guide pour chasseurs, il se voit déjà ruiné et ridiculisé. Mais son client Stan Thomas qui voulait un trophée veut maintenant une photo de la scène, ce qui rappelle à Boone que Marsh lui avait dit de se reconvertir en faisant des safaris photo. Daktari propose même au client de poser un pied sur Clarence pour épater ses amis. Après une hésitation compréhensible, Thomas s'exécute.

La série accuse une sérieuse baisse de forme et tombe dans la mièvrerie et les bons sentiments, ayant un peu exploré toutes les pistes scénaristiques. Paula est enfin contente, nous moins. Boone va apprendre à Nogoro le métier de photographe et aura le droit de « chasser » dans la réserve.

Deux melons pour cet épisode assez oubliable sans être nul.

L E Young qui joue le rôle de Boone ne tourne plus depuis 1968. Il a joué dans les séries « Papa Schultz », « Cher Oncle Bill », « Adam 12 », « Sur la piste du crime ». Il a déjà joué dans l’épisode « Reportage à Wameru » (01-12).

Paul Condylis qui joue le rôle de Stan Thomas a quitté le métier en 1972. On l’a vu dans les deux séries de Don Adams, « Max la menace » et « Coup double » et au cinéma dans « On s’fait la valise doc » (1972) de Peter Bogdanovich.

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20. LE CIMETIÈRE DES ÉLÉPHANTS
(RIDDLE OF THE BUSH)

Enfin une guest star intéressante dans la série, Harold Gould, ici méconnaissable avec des sourcils blancs et une moustache qui le vieillissent avant l’heure. En 1967, il avait 44 ans et il joue ici un médecin âgé, le docteur De Long. On se demande quand même pourquoi engager un artiste encore jeune pour jouer un personnage âgé ?

Paula Tracy et Jack Dane pensent avoir trouvé le mythique cimetière des éléphants, qui est évoqué notamment dans une chanson d’Eddy Mitchell.

Jack effraie un peu Paula en lui disant que l’endroit est maléfique. Le script de Robert E. Smith, mis en images par Dirk Moder, ne va cependant pas nous entraîner dans le registre fantastique.

Paula découvre un bébé éléphant femelle qu’elle appelle Sandy. L'animal s’est pris dans un tas de boue, et Jack doit l’en sortir. L’éléphant est malade, et Marsh doit chercher un vaccin pour le soigner.

Marsh révèle à Hedley que l’un de ses professeurs (celui qui lui a donné la passion de l’Afrique) s’appelait De Long. Il s’agit bien de lui lorsque les deux hommes se rencontrent à Waméru. C’est l’une des rares incursions dans le passé de Marsh que nous verrons dans la série. De Long est obsédé par le fait que l’on ne trouve jamais des os d’éléphants et l’on ne les voit mourir qu’en captivité. Trouver le cimetière des éléphants est devenu pour lui une obsession.

Episode sérieux, verbeux, et à volonté scientifique, il est d’un niveau un peu élevé pour le jeune public de « Daktari ». Harold Gould joue bien comme d’habitude, surtout lorsque l’on se souvient des mimiques des « deux truands » de triste mémoire.

Au bout d’une demi-heure, il ne s’est pas passé grand-chose en dehors de considérations sur la mort de la part de De Long qui heurtent Paula. Sandy se sauve alors. Certains pensent que Judy l’a libérée, mais le téléspectateur comprend que De Long est derrière cette affaire.

Et il ne s’est pas trompé : le professeur veut ramener Sandy au cimetière des éléphants pour trouver où l'animal va aller mourir.

Dirk Moder a soigné les images, toutes prises dans le parc Africa and Africa, évitant les stock shot. La reconstitution du pseudo cimetière est assez impressionnante mais un décor ne suffit pas à faire un bon opus.

Le rythme de l’épisode est long et sombre vite dans l’ennui. Paula retrouve De Long qui nie avoir volé Sandy. Paula commence à avoir des problèmes avec Marsh car elle a pris tout le vaccin en se rendant au cimetière des éléphants. De Long avoue son vol. Il a agi par jalousie envers ses collègues savants qui ont tous fait de grandes découvertes.

Bien entendu, l’admiration de Marsh envers son maître en prend un coup. Heureusement que Judy est là et a retrouvé l’éléphant, qui sera sauvé.

A la fin de l’histoire, le cimetière des éléphants reste un Graal à découvrir. Cet épisode bavard ne nous apporte pas beaucoup d’émotion ni de suspense.

Hedley révèle que Sandy est un animal apprivoisé et appartient à la tribu des Wakunda. Il n’y a donc pas de cimetière des éléphants à l’endroit que nous avons vu au début de l’histoire, mais c’est un haut lieu paléontologique et l'officier britannique (qui était sur le point d’arrêter De Long pour vol) demande au professeur, prêt à quitter l’Afrique, de rester pour étudier l'endroit qu'il pourra enrichir de ses connaissances.

Le téléspectateur ressent un profond ennui (s’il n’a pas carrément sombré dans le sommeil).

Harold Gould (1923-2010) a joué dans « L’Arnaque » (1973) au grand écran. Il reste l’un des visages les plus familiers des séries américaines, ayant été quatre fois Honoré Vashon face à Jack Lord dans « Hawaii Police d’état ». Il est apparu dans toutes les grandes séries américaines comme « Les incorruptibles », « Les envahisseurs », « Mannix », « Dallas », « Cannon », « Les rues de San Francisco », « Columbo », « Mission Impossible », « Les mystères de l’ouest », « Le Fugitif », et a fini sa carrière dans « Nip/Tuck ».

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21.  L'ERREUR
(THE BIG SWITCH)


Absence de Paula qui est selon son père en train de le ruiner à faire des achats dans les magasins de Nogoro.

Dans la tribu du chef Makubu (Rex Ingram), il n’y a pas de retraite. Son neveu Kima l’a banni car c’est le sort réservé aux ex-chefs. Daktari est inquiet à double titre, d’abord pour la santé du vieil homme mais aussi parce-que le neveu représente un danger pour le centre animalier.

John Hogan a adapté une histoire de Ted Herbert, qui a été réalisée par le fidèle Paul Landres.

Le premier quart d’heure est un « dialogue » entre Judy et le vieux chef qui a décidé de reprendre sa place ou de se donner la mort. Le chef connaît une recette avec des plantes médicinales que lui a enseigné son grand-père. Il demande à Judy de l’aider à chercher dans la forêt les plantes puis prépare une mixture. Celle-ci est inopérante. Makubu pense qu’il est trop tôt et il laisse reposer sa mixture.

Luke et Marsh rendent visite à Makubu, lui portant des journaux, des revues et du café.

Judy a entendu ses maîtres parler d’un médicament servant aux animaux sur le déclin et le vole pour le rajouter dans la potion du grand père de Makubu. Il s’agit de vitamines mises au point par le centre de Waméru. Le chimpanzé a ajouté à un produit inopérant sur l’homme (recette Wakubu) un autre produit vitaminé qui a été inefficace sur les animaux.

Cela nous vaut à la 16e minute d’entendre le thème musical des facéties de Judy qui nous annonce une bêtise de la guenon. Et effectivement, Judy met le produit de Marsh dans celui que Wakubu avait laissé reposer.

Kima attaque le trio en leur lançant une flèche. Il manque tuer Luke et menace de le faire pour de bon s’il continue à se mêler des affaires de la tribu.

Kima a des velléités d’indépendance (alors que le Kenya l’est). Il voudrait chasser les blancs de son pays. Il veut détruire Waméru.

Makubu lance un défi à son neveu pour redevenir le chef : Hedley est inquiet car il sait le vieil homme faible.
Fort heureusement, Judy truque le défi en faisant passer Clarence pour un tueur ! Makubu l’attaque (ou plutôt feint de le faire) et Clarence fait le mort. Kima et les autres s’agenouillent et rétablissent le chef dans ses fonctions.

Si l’épisode est plaisant et souvent drôle, il faut passer sur quelques invraisemblances : Kima ne connaît pas Clarence, il ne semble pas non plus savoir que début 1968 (époque de cet opus), le Kenya est indépendant depuis le 12 décembre 1963 et que les blancs qui y vivent ne sont pas des colons mais des occidentaux acceptés par le gouvernement. Naïf, Kimba ne vérifie pas la mort du lion.

Pourtant, Makubu ne veut pas de cette victoire facile et avoue la vérité à Kima qui l’exile à nouveau. Hedley et l’équipe de Marsh trouvent alors une solution pour nous concocter un happy end : Makubu connaît les plantes médicinales qui intéressent les savants de Nogoro, aussi deviendra-t-il leur assistant. Il s’agit là d’une volonté de faire triompher les bons sentiments à tout prix.

Rarement, il y aura eu autant de coups de théâtres dans un épisode de « Daktari ». Les savants décident de récompenser le village et offre vingt bœufs à ce dernier. Kima vient avec la tribu et serre la main de Marsh en demandant son amitié.

Episode très bavard, nous passons par tellement d’invraisemblances et de rebondissements que le résultat est finalement mitigé. Le sort de Makubu à la fin de l’épisode n’est pas très clairement établi. D’après la loi Wakubu, il doit rester en exil, mais il devient un assistant des autorités scientifiques kenyanes. Pourtant, ses plantes de la brousse n’ont aucun effet. Il s’agit du produit à base de vitamines que Marsh a mis au point mélangé à la recette de ses ancêtres sans qu'il le sache par Judy.

Tout cela est tiré par les cheveux. On soupçonne les scénaristes John Hogan et Ted Herbert d’avoir abusé de certaines boissons, pas forcément le remède dont il est question ici, avant de pondre cette histoire aussi bancale.

Carl Byrd, qui incarne Kima, a joué dans « Star Trek », « Les Rues de San Francisco », « Mission impossible », « Cannon », « L’âge de cristal », « Arnold et Willy », « Capitaine Furillo ». Plus de nouvelles depuis 1984.

Retour de Rex Ingram en chef Makubu après l’épisode « Judy braconnier » (saison 02-16) où il était Natoma.

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22. WAMERU SE MODERNISE
(JUDY STRICKES BACK)


Bascom, du service de santé, confie au centre médical de Waméru un vaccin qui doit être ensuite transféré à Nogoro. Heldley devant lutter contre un incendie de forêt, va par la même obliger l’équipe de Marsh à veiller sur ce trésor. Le vaccin est destiné à prévenir une épidémie de fièvre aphteuse pour les fermiers. S’il est volé, les fermiers paieront au prix d’or au marché noir pour l’avoir. Les doses de vaccin valent 100 000 dollars. Heureusement, Marsh a fait installer un système électronique de sécurité dans le cadre de la modernisation du centre.

Les animaux, qui avaient l’habitude d’assurer la garde, sont vexés et refusent de manger. Ils ressentent le modernisme et l’automatisation comme une vexation et se sentent inutiles.

Judy espionne Jack Dane et Luke Makula lorsqu’ils expliquent à Marsh comment les vaccins sont protégés. Il faut mettre en route un système d’alarme qui laisse 15 secondes pour sortir.

Judy sabote la cafetière automatique, habituée à participer à la préparation du café et se sentant délaissée. La guenon fomente alors un complot contre l’automatisation. La nuit, elle arrête le système d’alarme, vole les vaccins qu’elle met dans l’ancien congélateur.

Jack et Luke constatent le vol le lendemain. Judy montre au patron de Waméru où sont les vaccins. La surveillance est confiée à Judy et Clarence, l’installation n’étant pas considérée comme fiable.

Hedley, retenu par l’incendie en brousse, ne peut venir chercher les vaccins. Le scénario de John Hogan ne brille pas par son innovation. Chacun des membres de Waméru se mobilise, prend un sac de couchage, un fusil, et veille.

Paul Landres nous montre ensuite les jambes de quelqu’un qui vérifie que chacun des membres de Waméru s’est endormi et file chercher les vaccins. Judy l’assomme avec un fusil. L’homme cerné (dont nous n’avons pas le visage) n’est autre que ce pauvre Hedley venu récupérer la précieuse marchandise, et qui n'a pas voulu réveiller ses amis.

Marsh comprend que Judy a mis du somnifère dans le café pour endormir les humains et a fait une bosse (sans le vouloir) à Hedley. Elle voulait seule assurer la sécurité et a pris l’officier anglais pour un voleur, dans l’obscurité. Marsh « promet » à Judy de garder le secret.

Devant des scripts aussi mineurs, on comprend que Yale Summers décide alors de ne pas signer pour une quatrième saison.

Tony Monaco qui incarne Bascom est également scénariste et producteur. Il a joué dans « Des agents très spéciaux », « Capitaine Furillo », « Les routes du Paradis », « Fame » et dans des séries inédites en France (« Barnaby Jones », « King of diamonds », « Route 66 ». Plus de nouvelles depuis 1987.

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23. LA DÉCOUVERTE
(THE DISCOVERY) 


Grande surprise : il n’y a plus de séquence pré-générique avec les scènes clef de l’épisode. On passe directement à Marshall Thompson in « Daktari », ce qui n’était pas le cas précédemment puisque le titre de la série arrivait avant le nom de l’acteur.

Cheryl Miller qui chevauchait Clarence a changé de coiffure et nous avons droit à un gros plan sur elle. Si Hari Rhodes et Hedley Mattingly n’ont pas changé, Yale Summers et sa girafe ne sont plus au générique, remplacés par un certain Ross Hagen, tenant Judy . Enfin Erin Moran, huit ans, la future Joanie Cunningham de la série « Happy days » tient un petit lionceau dans ses bras.

Il a fallu attendre une diffusion sur la Cinq pour voir cet épisode chez nous.

Dans l’ouvrage « Les grandes séries américaines des origines à 1970 », l’épisode est présenté comme le N°69 (soit le 03-20 à l’intérieur de la troisième saison). IMDB en revanche le recense comme le 04-12 de la saison 4. Mais IMDB considère que « Judy infirmière (04-06, épisode 81) est un opus de la « 3e saison », alors que nous le traiterons le moment venu.

Sans présentation, nous faisons connaissance de Jenny Jones, une petite fille, tandis que Jack Dane a disparu. Présent au générique, Ross Hagen n’apparaît pas dans l’épisode.

True Boardman, un nouveau scénariste, a écrit ce script réalisé par l’habituel John Florea.

Deux photographes/metteurs en scène, le couple Brocki, arrivent à Waméru. Sur le chemin qui mène à la réserve, ils se croient menacés par Clarence sur lequel ils tirent sans le toucher. Marsh et Paula les complimentent pour leurs films animaliers, mais le couple avoue travailler de façon philanthropique, car leurs métrages ne leur rapportent guère. La petite Jenny et Paula demandent à suivre les Brocki durant leurs prises de vue.

Le couple se dispute. Nadja, qui ne veut pas d’enfant au profit de son ambition artistique, est contrariée d’emmener Jenny. La femme se montre vite désagréable avec l’enfant. Luke accompagne Paula et Jenny.
Cheryl Miller a changé de coiffure, ce qui lui donne un air plus mature.

Au bout d’un quart d’heure, il ne s’est toujours rien passé, nous en sommes encore aux banalités d’usage. Erin Moran forme un véritable duo avec Judy.

Marsh demande à Paula et Luke de rentrer d’urgence à Waméru. Jenny reste avec le couple. Jenny fait une bêtise en s’approchant d’une autruche pour faire une photographie. Puis avec Judy, elles découvrent une caverne et s’y aventurent. Elles ramènent un morceau de silex au couple.

Nadja veut dissimuler la découverte et revenir un an plus tard avec une expédition et de gros moyens. Elle fait du chantage envers la petite fille afin d'obtenir son silence, puisqu'elle a désobéi, échappé à leur surveillance et pris des risques. Elle donne à Jenny un perroquet contre le silex. Le couple a compris qu'il s'agit d'une caverne préhistorique et veut garder le secret. Tout ce petit monde rentre à Waméru. Judy dérobe le silex dans la voiture du couple et le met avec les pierres que collectionne Jenny.

Une constatation s’impose : Yale Summers/Jack manque cruellement à l’épisode.

Le couple Brocki demande à Judy (qui a dérobé le silex et l’a laissé à Waméru) de leur montrer l’entrée de la caverne. Jon Brocki s’y introduit avec Judy. Mais un éboulement survient. Judy est assommée, et Brocki coincé. Le mari s’en sort mais la femme veut laisser Judy s’étouffer dans la caverne afin qu’elle ne livre pas le secret.

Marsh en discutant avec Jenny découvre le silex et le perroquet donné par Nadja. Dans plusieurs parties du dialogue, Marsh dit « je te connais bien », « Je t’ai appris », alors que nous découvrons cet enfant.

Suite à la disparition de Judy, Jenny Jones conduit Marsh et Luke à la caverne, où ils surprennent les Brocki. Bien qu’ils utilisent la force, Marsh et Luke n’obtiennent rien, Jenny supplie alors le couple. L’épouse craque et révèle l’endroit. Revenus dans le camp des « gentils », les Brocki aident Marsh et Luke à sauver Judy.

La série, telle qu’elle nous est présentée, est entièrement différente de tout ce que nous avons vu jusqu’à présent. Si l’histoire n’est pas mauvaise, « Daktari » a perdu son âme. Nous avons l’impression qu’il s’agit d’une autre série ! L’équipe Marsh-Paula-Jack-Luke constituait un tout. Judy était en quelque sorte la petite fille de la série, et Jenny lui fait concurrence.

C’est le commencement de la fin.

Hedley n’apparaît pas dans l’épisode.

Erin Moran est née en 1960. Après « Daktari », elle a fait quelques apparitions dans des séries comme « Sur la piste du crime », « Cher Oncle Bill », « Gunsmoke » avant de décrocher le rôle de sa vie, Joanie, la fille Cunningham dans « Les jours heureux/Happy days ». (1974-84).

Ross Hagen (1938-2011) que l’on voit au générique dans le rôle du chasseur repenti Bart Jason a joué dans « Le fugitif », « Les mystères de l’ouest », « Les envahisseurs », « Les bannis », « Mannix », « Mission impossible », « Wonder woman », « Cannon », « L’homme qui tombe à pic », « Pour l’amour du risque ». Il n’apparaît pas cependant dans « La découverte ».

June Vincent (1920-2008) qui incarne dans cet épisode Nadja Brocki a tourné dans des anthologies diffusées en direct « The Ford television theatre » (1953), « The George Sanders mystery theatre » (1957), « Matinee theatre » (1956), « Damon Runyon theater » (1955), - on observera que ces anthologies étaient appelées parfois theatre, parfois theater, puis des séries qui ont été conservées « Les incorruptibles », « Le fugitif », « L’homme de fer », « Les rues de San Francisco », « Au nom de la loi ». On se souvient davantage d’elle pour ses apparitions au cinéma dans « Caravane d’amour » (1944) ou « L’ange noir » (1946).

Mike Road (1918- plus de nouvelles depuis 1981) qui incarne Jon Brocki, fut la Marshall Tom Sellers dans une série inédite en France « Buckskin » (1958-59).

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24. LE MARAUDEUR
(THE KILLER OF WAMERU) 

 

Histoire de Stanley H Silverman et J E Selby, mise en scène par Paul Landres, qui aborde le thème de la sécheresse, déjà l’objet de « La grande soif » (02-09).

Un lion affamé et sauvage règne dans la jungle. Bien qu’il soit dangereux, Marsh Tracy l’endort. Le lion a une patte blessée, et Judy n’a pas eu peur de lui.

En raison de la sécheresse, Luke et Jack doivent porter de l’eau et des médicaments à la tribu du chef Ngana.
Daktari soigne le lion. Il manque de vitalité après avoir été mis en cage. Judy entre dans sa cage sans dommages. Jack estime qu’on peut le relâcher.

Mais une fois cela fait, le lion, qui a été rejeté par les siens, ne parvient pas à se nourrir et compte sur Judy qui fait pour cela des escapades dans la brousse. Paula aurait bien voulu le garder à Waméru, mais Marsh lui a précisé que c’était un centre de recherches et pas une pension.

Une vache de la tribu de Ngana ayant été dévorée, un membre de celle-ci, Kivu, belligérant, et détestant les lions, fait appel à Hedley. Kivu manque même … de tuer Clarence.

Le téléspectateur comprend avant tout le monde qu’il y a un « autre lion » que celui que Daktari a soigné.
Clarence a encore faim, après que Paula lui ait servi deux gamelles de viande. En réalité, elles ont été données par l’espiègle guenon au lion blessé.

Judy, dans la brousse, tombe sur une lionne qui veut la manger. Elle est sauvée par le lion soigné par Daktari. Paula rejoint la guenon. Elle a compris qu'elle vole la nourriture de Clarence.

Le malheureux animal tombe sur Kivu, Hedley, Ngana, Marsh, décidés à l’abattre. Marsh propose à Kivu de regarder s’il y a une autre trace de lion.

Kivu trouve effectivement des empreintes de lionne. Il faut avouer que la série a perdu beaucoup de sa prestance, les scripts se ressemblent tous, on reprend des arguments utilisés dans d’autres histoires (Daktari se servant d’un magnétophone avec des enregistrements de lion).

Maintenant, Marsh veut sauver la lionne ! Judy part à la recherche de celle-ci. Courageusement, elle amène le magnétophone avec les cris du mâle en pleine brousse et trouve la fuyarde.

Manque de renouvellement des sujets, fins téléphonées, « Daktari » en cette fin de saison n’étonne plus personne.

Kivu et Hedley veulent tuer la lionne, mais Ngana s’y oppose. Judy joue les cupidons, elle fait en sorte que la lionne célibataire cherche un mâle et chasse pour lui : ce sera notre lion blessé du début.

Nous nageons en pleine eau de rose, commentaire de Hedley : « Judy devrait ouvrir une agence matrimoniale ».

Le revirement du chef Ngana est ici improbable et la lionne épargnée parce que l’on estime qu’elle s’établira sur un territoire de chasse avec le lion soigné (simple hypothèse) est épargnée. Cette happy end forcée ne nous convainc pas et montre l’essoufflement de la série.

En revoyant l'épisode une seconde fois, on se rend compte d'ailleurs que le thème de la sécheresse a été oublié en cours de route!

Même Paul Landres nous propose une réalisation mollassonne. Il faut dire que le scénario ne l’incite guère à faire preuve d’audace et d’imagination.

Charles Lampkin (1913-1989) , qui incarne le chef Ngana, a joué dans « Cocoon » en 1985. Il a aussi joué dans « Les incorruptibles », « Les mystères de l’ouest », « Opération vol », « L’homme de fer », « Les rues de San Francisco ».

Alfred Daniels, qui joue le rôle de Kivu, est apparu dans une série inédite en France, « Julia » (1968), puis dans « Sur la piste du crime » et « Disney parade ».

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25. LA RAGE DE VIVRE
(THE WILL TO LIVE)


Bombo, un lion qui a été soigné au dispensaire, est redevenu sauvage et a attaqué un indigène. Luke lui envoie une flèche hypodermique au grand désarroi de Jack qui (devenu semble-t-il aussi partisan des animaux que Paula) voulait démontrer qu’il n’est pas dangereux.

Nous apprenons alors que Sarang le tigre et Prince le chien loup se sont échappés dans la brousse depuis trois jours, le chien étant à terre blessé par un javelot.

Une histoire de Ted Herbert et Malvin Wald, adaptée pour la série par Wald, et réalisée par Paul Landres (qui a pris un abonnement).

Hedley, qui recherchait Bombo dans la brousse, est tombé sur un troupeau de lion. Son sergent l’avertit par radio que le lion a été capturé.

Daktari doit se rendre à Nogoro, Jack Dane et Luke Makula en profitent pour chacun leur confier leur thèse espérant décrocher quelque récompense ou reconnaissance scientifique. Ce n'est en fait qu'un prétexte pour accorder un congé à Marshall Thompson, comme Linda Thorson dans l'épisode de "Chapeau melon et bottes de cuir : meurtres au programme".

Jack et Luke deviennent rivaux, chacun défendant ses théories, au point qu’Hedley les surprenant au centre se demande s’il n’est pas tombé sur une réunion politique ! La remarque de Jack disant à Luke « si tu n’avais pas passé tant de temps dans la brousse au lieu de l’université » risquerait fort, de nos jours, de ne plus être acceptée aujourd’hui, de la part d'un blanc américain envers un noir africain.

Il faut trouver le chien et le tigre perdus. Paula, Jack et Luke trouvent Prince qu’il faut opérer d’urgence afin de lui retirer le javelot. Ayant oublié de prendre une radio, et le chien n’étant pas transportable, il faut opérer sur place. Paula rappelle aux deux hommes qu’ils ne sont que les assistants de son père et n’ont jamais opéré seul. Il n’y a cependant pas le choix.

Rappelons que Prince fait partie de la série depuis l’épisode éponyme de la saison 1 (01-09). Il faut faire du feu pour stériliser les instruments, remplacer le savon par l’alcool. L’intervention se fait dans la plus grande improvisation. Luke réussit l’opération.

Notons que Daktari a mis au point une cage (enfermant Bombo) invincible aux tentatives de Judy de faire fuir l’animal. Hedley s’approche avec son révolver, et Judy jette le canon près du lion. Hedley rentre dans la cage et Judy l’enferme et prend les clefs.

Deux suspenses se mettent en place : le cœur de Prince lâche et avec une plaie à côté et en pleine brousse, il n’est pas possible de faire un massage, quant à Hedley, il est en grand danger.

Toutefois, la scène de l’opération est visiblement tournée en studio, les acteurs se mouvant devant un décor de brousse.

Un léopard attaque Jack et Luke, ayant senti le sang de Prince. Sarang vient à la rescousse pour défendre ses amis et met le fauve en fuite. Paula allant chercher une civière à Wameru délivrera Hedley.

Sarang ayant senti l’odeur du sang et est redevenu sauvage. Il saute sur Jack et manque le tuer. Yale Summers brandissant un bras ensanglanté n'est plus vraiment dans le cahier des charges de la série "non violente" et pour tout public.

Marshall Thompson a été quasiment absent de l’épisode, revenant dans les dernières minutes. "La rage de vivre" s’est concentré sur les deux situations de suspense évoquées plus haut.

Néanmoins, cet épisode de « Daktari », qui fait primer la vie animale sur la vie humaine, nous donne impression de malaise et dégage une bien curieuse morale. Hedley par la bêtise de Judy a failli être dévoré par un lion, et à trop vouloir protéger un tigre redevenu (provisoirement) sauvage, Jack a manqué être tué.

Les situations étaient cependant assez factices (tournage studio évident dans la jungle, scène de cage absurde avec Hedley).

Les deux thèses de Jack et Luke sont refusées par l’institut de Nogoro par manque de preuves scientifiques.

Nous apprenons dans cet opus l'origine de la venue de Sarang au centre : Marsh et Paula l'ont découvert en Inde près de sa mère tuée par un chasseur.

A noter que les scénaristes font de moins en moins attention aux détails, qui échappent à une première vision mais pas à une autre : quid du braconnier qui a lancé un javelot sur le chien et que Jack et Luke voulaient arrêter ?

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26. LE GRAND ESPRIT
(TOTO THE GREAT)


Daktari prépare des solutions liquides scientifiques reproduisant des odeurs : élephant d’Afrique notamment. Il en met sur le jouet de Judy et Clarence s’enfuit. Cela aidera les indigènes des villages à sauver leur bétail.

Luke fait la connaissance du grand sorcier Ngaya et du chef Warloo. Ils viennent de la tribu Linkoa et de la légende du grand esprit. Mais les deux hommes lui disent que ce n’est pas une légende, contrairement à ce que lui a appris son grand-père.

Luke, en tant que noir kenyan travaillant avec les occidentaux (américains pour les Tracy et Jack, anglais pour Hedley) sert de lien entre Daktari et les indigènes.

L’histoire est co-signée John Hogan et un nouveau scénariste, George Pierre. La réalisation a été confiée à John Florea.

Il s’agit de profiter de ces dernières aventures de la saison 3, la courte saison 4 partant dans une direction différente avec de nouveaux personnages et l’absence de Jack.

Judy a « écouté » ce qu’à dit Marsh sur une expérience à partir de ces solutions, et veut faire de Toto une héroïne en s’en servant de cobaye, d’où le titre original.

Au cours de leur expérience dans la jungle, allant voir le territoire du léopard, Marsh, Jack et Luke découvrent une petite guenon sans famille. Elle est amenée au dispensaire. Elle est baptisée Linkoa en hommage à la tribu dont viennent les deux personnes rencontrées par Luke.

Ngaya et Warloo, à la recherche du grand esprit, tombent sur Toto qui s’est réfugiée dans un arbre alors qu’elle est attaquée par un léopard. Warloo prend son pied dans des racines. En voulant l’en dégager, Ngaya tombe à la renverse et s’assomme contre un tronc d’arbre. Toto aspergée du produit « odeur éléphant » fait fuir le léopard et les deux africains la prennent pour le grand esprit.

Les deux africains acceptent une invitation à Waméru. Ils préfèrent dormir cependant à la belle étoile que dans le confort d’une chambre. Leur idée est de kidnapper Toto. Ngaya met ce dernier face à Clarence qui odeur d’éléphant oblige s’enfuit.

Les deux hommes veulent faire affronter « le grand esprit » à un rhinocéros qui leur cause du soucis. Paula comprend que Toto a été volée.

La guenon ne se retrouve pas en danger de mort car l’odeur d’éléphant effraie les rhinocéros. Warloo et Ngaya provoquent une attaque. Toto les met en déroute.

Il n’est pas impossible que « Daktari » ne soit plus rediffusé en raison de l’image trop naïve donnée des indigènes africains, qui prennent ici pour un dieu une guenon arrosée d’un produit mis au point par des scientifiques américains.

Marsh comprend que Toto a été enduite du produit par Judy, qui elle-même n’est pas protégée et manque se faire dévorer par un léopard, sous les yeux ébahis de Marsh qui la croyait empreinte de la solution.

Les épisodes censés se dérouler de nuit ne bénéficient pas d’une image soignée, la production n’ayant pas les moyens d’avoir un bon chef opérateur. A ce titre, « Daktari » a vieilli par rapport aux séries actuelles qui permettent de belles images nocturnes (souvenons-nous de « X Files »).

Tout le monde a bien compris l’intrigue et l’épisode tombe dans les redites. Toutefois, les deux guerriers démontrent leur courage en chassant le léopard en criant lorsque Judy manque se faire tuer.

« Judy, toi et moi nous allons avoir une conversation » dit Marsh avec humour, comprenant que le produit a été mis sur Toto par Judy et qu’elle-même n’est pas protégée.

Pour ne pas vexer les deux vieux indigènes, Marsh demande à Luke de laver Toto et d’asperger la petite guenon trouvée Linkoa avec la solution. De cette façon, ils pourront l’emporter. Marsh tente quand même de prouver aux deux hommes qu’ils ont eu du courage en défendant Judy. Puis, il leur révèle la supercherie. « Ce n’est pas de la magie, c’est de la science » dit Marsh.

Lors d'une seconde vision, on note quelques incohérences dans le scénario : par exemple Toto juchée sur un arbre n'effraie pas le léopard, mais à terre oui, or le répulsif odeur éléphant agit tout de même à une certaine distance, le léopard aurait du fuire dès le départ.

Pourquoi après avoir révélé la supercherie à Ngaya et Warloo, Marsh leur donne-t-il Linkoa dont ils savent pourtant qu'elle n'est pas le grand esprit mais simplement enduite d'un produit ?

Un épisode très moyen.

Troisième participation de l’acteur Henri Brown après « Le jugement » (02-08) et « La migration des éléphants » en deux parties (03-15 et 16). Il incarne ici le grand sorcier Mgaya.

Clarence Muse (1899- 1979) incarne le chef Warloo. Il a commencé comme figurant au cinéma en 1921. Il a un petit rôle dans « L’ombre d’un doute » d’Hitchcock en 1943, « Porgy and Bess » (1959) « Car wash » (1976) pour finir sa carrière avec « L’étalon noir » (1979). En dehors de « Daktari », il a participé aux dramatiques en direct de « Lux video theatre » en 1954 qui hélas n’ont pas été conservées.

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27. LE MONSTRE DE WAMERU
(THE MONSTER OF WAMERU)


Une discussion a lieu entre Marsh et ses adjoints Mark et Luke au sujet des monstres fantastiques : celui du Loch Ness, l’abominable homme des neiges… Les adjoints accusent Marsh de manquer d’ouverture d’esprit. Or Hedley vient d’apercevoir au détour d’un chemin de savane en revenant de la tribu Mobutu (non, il n’a pas pris un raccourci près d’une auberge abandonnée comme David Vincent !) le yeti ou du moins un gorille se déplaçant comme un homme. Il a pris des photos.

Histoire de Ted Herbert, adaptée par Marvin Wald, réalisée par John Florea.

Paula fait des photos en forêt, avec Judy. La nature est silencieuse et la peur est palpable. Le « Yeti » apparaît et Paula le photographie.

Malgré tout cela, Daktari ne croit pas à l’existence du monstre. Luke lui en est persuadé.

Hedley, en chassant le yéti, manque tuer Albert Magobo (Albert Popwell). Juste avant, on a vu le monstre et l’impression qu’il donne est d’être…un homme déguisé. Albert est revenu des Etats Unis, car son frère William l’a prévenu que la jeune fille qu’il aime, Mtala, risquait se marier avec un autre.

A peine Hedley a-t-il tourné le dos, après lui avoir parlé du monstre, que le jeune homme murmure : « Je suis bien plus intéressé que tu ne crois par ce monstre ».

De toute évidence, il s’agit d’une mystification.

Une battue a lieu. Hedley étant parti de son côté le tuer, Marsh, Jack, Luke cherchent de leur côté, Paula et Judy de l’autre.

Clarence trouve des poils étranges sur une branche d’arbre. Marsh les prend pour les faire analyser.

Mtala explique qu’elle doit épouser un homme riche de sa tribu. Nous découvrons alors que le monstre n’est qu’un déguisement utilisé par William, le frère d’Albert.

Le subterfuge étant révélé au bout de 24 minutes, le suspense perd beaucoup d’intensité pour le téléspectateur.

Avec un filet, Marsh, Jack et Luke s’apprêtent à capturer le monstre et jettent un filet sur… Albert. Ce dernier évoque sa tribu qui a subi des intempéries et est ruinée. Nous savons que le jeune homme a besoin d’argent pour épouser Mtala.

Déconcerté mais pas convaincu, Marsh Tracy continue son enquête. Hedley apprend que le gouverneur de Nogoro a eu vent de l’affaire du monstre.

Nous découvrons alors le pot aux roses : Albert veut attirer les touristes et faire de l’argent pour épouser sa promise.

Notons que les scènes de nuit dans le parc « Africa and Africa » sont ratées, avec par exemple Marsh fixant l’obscurité avec une torche électrique ou bien Le vent dans les branches. C’est bien dommage.

Daktari confond le coupable : Albert. Ce dernier revient des Etats-Unis, or les poils trouvés sur l’arbre viennent d’un ours américain. De plus, il a parlé du monstre de Mobutu et non de Waméru. Albert passe aux aveux. En Amérique, il était taxidermiste. Il a besoin d’argent pour épouser Mtala. Il a monté cette supercherie pour attirer les touristes crédules.

La farce risque tourner au drame car Hedley veut abattre le monstre de Mobutu. C’est Judy qui est chargée d’empêcher l’officier d’abattre le farceur.

Malgré les aveux d’Albert, les touristes se précipitent. Plus il nie, plus le public afflue. C’est la richesse pour Albert et le mariage assuré. William, après s'être excusé, ne sera pas inquiété.

L’épisode aurait pu marquer une incursion du fantastique dans « Daktari », mais aboutit à un résultat en demi-teinte. Notons que John Florea a triché au montage : les scènes du monstre suspendu à une liane sont vues deux fois, l’une lors de la première rencontre d’Hedley, et à la fin lorsqu’il manque abattre William.


Troisième apparition d’Albert Popwell après « Le rapt du lionceau royal » (03-03) et le pathétique « Judy et les deux truands » (03-17). Il joue ici le rôle d’Albert Magobo.

Dans le rôle de William Magobo, nous retrouvons un autre guest, Bob Doqui qui figurait dans la saison 2, épisode « Le jugement » (02-08).

Beverly Gill incarne Mtala. On n’a plus de nouvelles d’elle depuis 1977. Au cinéma, elle a joué dans « Soleil vert » (1973) et « Les naufragés du 747 » (1977). Elle a été guest star dans « Les règles du jeu », « Banacek », « Wonder woman », « Dossiers brûlants ».

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28. ADIEU WAMERU
(GOODBYE, WAMERU) 

 

PCet épisode n’est pas répertorié sur IMDB. Histoire de Malvin Wald, réalisée par Dick Moder.

Robert Oneko (Clarence Williams III), un ami de Luke, journaliste kenyan, veut bouter les blancs hors d’Afrique. Il considère que c’est un kenyan qui doit diriger Waméru, et veut que ce soit Luke Makela (ou un vétérinaire noir) qui dirige le centre.

Oneko a la haine de l’homme blanc et des américains. Il estime qu’un vétérinaire n’a pas à soigner les hommes dans les tribus. Des crédits sont alloués par le gouvernement pour le développement de la médecine. Malgré l’indépendance du Kenya, il considère la présence d’américains à Waméru comme une persistance du colonialisme.

Oneko s’intéresse à la malnutrition et la famine. Selon lui, l’université de Nogoro pourrait combattre la fièvre aphteuse. Oneko est prêt à sacrifier les animaux sauvages et à ouvrir la chasse. Ami du gouverneur, il a tous les moyens de faire bouter hors d’Afrique Marsh et sa famille. Oneko se moque du programme spatial car il est américain et non kenyan. Les expériences sur les chimpanzés ne l’intéressent pas.

Cet épisode intervient en pleine tension raciale aux Etats Unis. Robert Oneko est un raciste pur jus. Ce n’est pas l’amour de son pays qui le motive mais la haine des blancs. Clarence Williams III qui provoqua plusieurs incidents sur le tournage de « La Nouvelle équipe » n’a pas à se forcer pour jouer Robert Oneko. Un jour il se fâcha parce qu’on lui disait que dans une scène d’obscurité, on ne le verrait pas dans le noir.

Aussi, « Adieu Waméru » aurait fort bien pu être l’épilogue de la série. Pour Oneko, Daktari dirige une école pour animaux de cirque. Face à la haine d’Oneko, Marsh Tracy reste patient et calme, il tente de convaincre.
Luke et Jack planifient de simuler une attaque de Major, un lion pas plus dangereux que Clarence, et de le sauver, afin de le mettre en situation de reconnaissance vis-à-vis de l’équipe.

Hollywood montre ici le « bon noir » (Hari Rhodes) face au mauvais (Clarence Williams III). Oneko malmène les chefs de village qui ne doivent pas faire appel à l’homme blanc mais aux officiers de santé du gouvernement. Oneko compare l’indépendance américaine à celle de son pays.

Episode politique, son contenu échappe aux téléspectateurs enfants.

Major attaque Oneko lors d’une balade avec Paula alors que leur jeep est tombée en panne. Paula fait exprès de rater avec une flèche hypodermique Major. Luke et Jack poussent des cris et éloignent Major.
Daktari n’est pas au courant de la supercherie. Il ne la cautionne pas. Pour lui, la fin ne justifie jamais les moyens. Paula, Jack et Luke avouent la vérité à Oneko.

Avant son départ de Waméru, Judy entraîne le journaliste à part. Elle lui montre le tigre Sarang jouer avec un léopard, des lionceaux avec un bébé tigre, et le fait qu’elle est amie avec un léopard qui ne l’attaque pas. Puis Sarang et le chien Prince, Sarang avec des canards. Des animaux ennemis jouant et vivant ensemble en toute amitié.

C’est Judy qui convainc notre indépendantiste ne renoncer à ses velléités de chasser Marsh Tracy. Pour lui, Daktari a réussi l’entente entre les races. Il aimerait que cela s'étende aux hommes. Revirement donc de Oneko qui trouve le travail de Waméru admirable.

Un happy end typiquement hollywodien.

Clarence Williams III (1939) est l’un des trois héros de « La Nouvelle équipe » avec Peggy Lipton et Michael Cole (5 saisons, 1968-1973).

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29. LE RETOUR DE JUDY
(JUDY COMES HOME)

Nouveau générique pour cet ultime épisode. Yale Summers n’y est plus. Erin Moran et Ross Hagen le remplacent. Mais Hagen n’apparaît pas en dehors du générique.

Histoire de Ted Herbert, réalisée par John Florea. Si l’on peut dire parce-que Florea n’a pas mis en scène grand-chose.

Clarence et Judy ont disparu depuis quatre jours. La petite orpheline Jenny (Erin Morgan) n’en mange plus, persuadée qu’ils sont morts.

Cet épisode dans lequel Marsh raconte à Jenny les précédentes escapades de nos deux héros n’est en fait composé que d’images d’anciens épisodes. C’est un « épisode clip » ou « Clip-show ».

Tout d'abord, Marsh ouvre une malle au trésor de sa fille Paula contenant des objets liés à Clarence et Judy : plume, chiffon, poupée pour Judy ...

En voix of, Marsh relate à Jenny nombre d’aventures passées. « Les lionceaux » (04-01) est ainsi remontré, mais avec une version très résumée. De plus, des scènes jamais montrées ont été ajoutées pour embellir l’histoire que raconte Marsh. Sans doute des chutes d’épisodes.

On redécouvre un Marshall Thompson plus jeune de trois ans.

Le second récit reprend quelques scènes de « Prince » (01-09) mais en se concentrant seulement sur les bêtises de Clarence et Judy et sans reprendre l’intrigue de l’épisode.

On saute pour le récit suivant à l’épisode 02-24 « Clarence roi », dans lequel Judy met Clarence dans une cage ascenseur qu’elle hisse jusqu’à un repaire de chasseur.

Le récit n’a rien à voir avec l’épisode, et sert à Marsh pour inventer de toute pièce une histoire pour petite fille.
Toutefois, le côté spectaculaire de la cage ascenseur est habilement réutilisé ici.

Les récits sont entrecoupés des questions de la petite Jenny, et de ses commentaires.

Puis de courtes scènes de divers épisodes sont mises bout à bout.

Le 02-23 « Printemps à Waméru », où nos héros « couvent » des œufs d’autruche sert de prétexte à une histoire d’amitié entre Judy et une autruche.

Bien sûr, le jeune public se laisse prendre à cette série de contes faits par le héros.

Pour expliquer l’arrivée de Toto à Waméru, on se sert des séquences impressionnantes de « Le petit chimpanzé » (01-08), mais complètement sorties de leur contexte.

Toto était présente dès le pilote, et cette version de son arrivée au dispensaire est fantaisiste.

Et l’on arrive ainsi à 45 minutes de métrage, en ayant filmé que quelques scènes avec Erin Moran et Marshall Thompson.

Notons que les extraits se sont limités à montrer Clarence, Judy, Marsh et Paula (elle aussi plus jeune), Yale Summers et les guest-stars n’y figurant jamais.

Nous apprenons que Clarence et Judy n’ont jamais de fait de fugue mais étaient en vacances avec Hedley (Il s’agit là de scènes tournées pour l’épisode, enfin !). Marsh lui reproche de ne pas l'avoir prévenu. Hedley sort de son portefeuille le mot qu'il avait rédigé...et qui est resté dans sur lui!

Avec émotion, Hedley Mattingly regarde les objets dont Marsh s'est servi pour raconter des histoires, prend le chiffon et la plume avec attendrissement.

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Images capturées par Patrick Sansano.

 

Le Procès d'un léopard (The Execution)

 saison 1 saison 3

Daktari

Saison 1

Clarence, le lion qui louchait (Clarence, the cross-eyed lion)

1. Le voleur d'éléphant (The elephant thieves)

2. Le braconnier (Predator of Wameru)

3. Le mangeur d'hommes (The killer lion)

4. Les lionceaux (Adventures of the Lion Cub)

5. Sur la trace du guépard (Trail of the Cheetah)

6. Le léopard de Mdala (Leopards of Mdala Gorge)

7. Contrebande de diamants (The diamonds smugglers)

8. Le petit chimpanzé (The chimp who went ape)

9. Prince (The killer dog)

10. Les fauves entre eux/première partie (Return of the killer, part one)

11. Les fauves entre eux/deuxième partie ((Return of the killer, part two)

12. Reportage à Wameru (The Man-eater of Wameru)

13.  Le diplomate apprivoisé (Crisis at the compound)

14. Les Otages (The Hostages)

15. Judy et la hyène (Judy and the hyena)

16. Le mur de flammes, première partie (Wall of flames, part 1)

17. Le mur de flammes deuxième partie (Wall of flames, part 2)

18. Judy et les trafiquants d'armes (Judy and the gunrunners)

 


CLARENCE, LE LION QUI LOUCHAIT
(CLARENCE, THE CROSS-EYED LION)

daktari 1 0

Autant l'avouer sur le champ, en voyant le film "Clarence, le lion qui louchait", on est loin de penser que ce film va inspirer une série de quatre saisons et 89 épisodes. Certes, une partie des bases de la future série est présente : Marsh Tracy (Marshall Thompson), un vétérinaire veuf, et sa fille Paula (Cheryl Miller) font la connaissance d'un lion qui louche qu'ils baptisent Clarence et adoptent. Le reste du film adopte un ton plus comique que celui de la série. Avec la présence d'un personnage absolument insupportable, Mr Robotham (Richard Haydn). Les affiches du film le montrent aux côtés de Clarence, preuve que le principe de l'équipe de Wameru (le vétérinaire déjà atteint par la sagesse de la maturité, sa fille, le beau gosse, le noir, l'officier anglais) n'est pas encore établi.

La mise en scène d'Andrew Marton est centrée sur les gags les plus éculés (la Land Rover dont les freins lâchent et qui se retrouve dans la rivière), même si la scène où Tracy sauve une indigène d'un léopard recèle une violence que la série abandonnera.

Juma est le lointain prédécesseur de Mike Makula (Luke dans la VF). Mais Rockne Tarkington est loin d'avoir le charisme de Hari Rhodes.

Qui dit veuf dit femme d'un certain âge susceptible de ravir le coeur du docteur Tracy. Ici, c'est Betsy Drake qui s'y colle dans le rôle de Julie Harper, qui s'occupe de gorilles. Le personnage évoque de façon lointaine l'héroïne de "Gorilles dans la brume".
Les voix françaises différentes pour Marshall Thompson et Cheryl Miller déconcertent. Le film date de 1965 et la série commença en 1966, mais en un an, Cheryl Miller a gagné étonnament en maturité. Dans le film, son jeu est encore très approximatif et sa coiffure la rend trop juvénile.

Il n'y a pas notre grande vedette, Judy, dans "Clarence the cross eyed lion", mais un chimpanzé (nommé Doris) qui appartient à Robotham.

Dans la série, en infiniment moins ridicule, Hedley Mattingly deviendra le substitut de Richard Haydn. Il y a une sorte d'Hedley dans le film avec Carter (le scénariste Alan Caillou bien piètre comédien) mais qui est déjà britannique et oppose son flegme à l'américain Tracy.

Le méchant de l'histoire est un certain Gregory (Maurice Marsac), un braconnier et mercenaire qui s'en prend aux gorilles.

Le film garde donc un intérêt essentiellement documentaire et "historique" pour les fans de la série.

Toute la seconde partie du film est axée sur le rapt de gorilles projeté par Gregory. Un exemple de la violence aseptisée qui régnera dans la série, l'officier Carter et les askaris affrontent les braconniers de Gregory. Certains tombent et on pourrait les croire morts. Mais malgré une telle fusillade, on ne recense que six blessés chez les méchants et aucun chez les askaris.

Plus qu'une bataille, nous assistons à des gags en pagaille qui feraient presque penser à une comédie française style "La septième compagnie". Ce sont Clarence et Doris la guenon qui auront le dernier mot. A noter que la scène du générique de "Daktari" qui montre Judy se tenant à la barre arrière d'une camionnette pick up est tirée de ce film (!) d'où elle est absente, remplacée par "Doris", ainsi que le fameux éléphant de Wameru qui est un élément classique du générique avant le fameux cri "Daktari".

Alors, pilote ou pas pilote, ce film n'égale pas les quatre saisons à venir. Moins sérieux, trop comique, trop décalé, ce film est une sorte de "brouillon".

Fort heureusement, Clarence, Marsh et sa fille Paula seront de retour dans le véritable premier épisode de la série, "Le voleur d'éléphant".

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1. LE VOLEUR D'ÉLÉPHANT 
(THE ELEPHANT THIEVES)





La série "Daktari" débute en fanfare avec cet excellent épisode où d'emblée, tous les personnages sont présentés, sans aucune référence au film "Clarence, le lion qui louchait".

Si le Daktari (docteur en langue swahili) Marsh Tracy commence par faire une expérience avec des tigres importés d'Asie, il ne manifeste aucune surprise à la vision de l'officier britannique Hedley (Hedley Mattingly). Visiblement, ils sont tous deux de vieilles connaissances.

Nous retrouvons Cheryl Miller en Paula, mieux coiffée et plus séduisante qu'un an plus tôt. Yale Summers joue Jack Dane, l'assistant de Daktari. Tandis qu'Hari Rhodes dès ce premier épisode est Mike Makula, Luke dans la VO. Judy est la vedette des sunlights sans qu'aucune présentation soit nécessaire, tandis que nous découvrons le monde tel que le voit le lion Clarence à travers son strabisme.

Après nous avoir rappelé que les tigres ne vivent pas en Afrique, sauf si on les importe du Bengale, nous découvrons l'intrigue de l'épisode. Un oncle et son neveu sont venus dérober un petit éléphant, pour cela l'oncle n'hésite pas à tuer les parents.

L'oncle Franck va tenter de faire croire durant tout l'épisode à son naïf de neveu qu'il a parfaitement le droit de capturer un éléphant. Mais le jeune homme peu à peu va prendre conscience des intentions crapuleuses de Franck.

Cet épisode inaugure la longue série de "visiteurs peu scrupuleux" venant à la réserve de Waméru avec des intentions de vol.

Il est interdit de tuer les animaux dans cette réserve. C'est sans compter avec les braconniers de tout poil. Pour jouer le rôle de Judy, que l'on croit unique, pas moins de six chimpanzés furent réquisitionnés. Très vite, Judy et Clarence s'imposent comme les vraies vedettes de la série. Il n'y a en revanche qu'un seul Clarence. Marshall Thompson l'a baptisé ainsi en souvenir d'un oncle affligé du même strabisme. Après la série, le comédien recueillera Clarence, qui survivra quelques années au tournage.

Lors de la première saison, les producteurs, Art Arthur, Ivan Tors et Leonard Kaufman voulaient imaginer une romance entre Paula et Jack. Cette idée sera abandonnée dès la seconde saison.

L'épisode se termine avec le châtiment du méchant oncle, son neveu ayant prouvé son innocence totale. 

"Daktari" est une série sans violence, où les fusils sont hypodermiques. C'est une sorte de conte de fée vu par le prisme américain. Nous sommes officiellement au Kenya mais en réalité dans le parc d'attraction "Africa and Africa" , à Soledad Canyon près d'Hollywood.

A noter que les populations indigènes sont ici présentées de façon plus subtile que dans les "Tarzan" avec Johnny Weissmuller et dans les films colonialistes. Un premier épisode sans faute et qui inaugure une magnifique première saison à laquelle manque seulement (encore) la jolie musique de Shelly Manne.

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2. LE BRACONNIER 
(PREDATOR OF WAMERU)


Avec cet épisode, nous découvrons un nouvel assistant noir du docteur Tracy, Luke (Don Marshall). Ce dernier ne restera pas longtemps dans la série (Trois épisodes sur quatre-vingt neuf), mais les doubleurs français l'ont confondu avec Mike Makula joué par Hari Rhodes, raison pour laquelle nous entendrons dans la VF pendant les quatre saisons "Luke" au lieu de "Mike", et ce même dans un épisode qui s'intitulera... "Au revoir Mike Makula".

Nous sommes ici confrontés à un braconnier qui veut prendre au lasso des éléphants. Il s'agit de Metembe (Percy Rodriguez, qui reviendra mais dans des personnages différents). Ce dernier se blesse pris dans un piège. Pendant ce temps, Daktari et ses assitants tentent de trouver qui est ce braconnier. Nous sommes sur ce qui était un terrain de chasse de la tribu Wakanda, qui existait avant la réserve naturelle de Wameru. L'équipe finit par trouver l'homme blessé et le conduit à Wameru pour le soigner.

Dans cette réserve vétérinaire sont parfois soignées des personnes. Daktari montre un grand respect pour le guerrier wakanda.

Sur ces entrefaites arrive un hindou avec turban, Saterji (Than Wyenn) qui se présente comme un zoologiste. On peut regretter ces apparitions fréquentes dans la série d'hindous enturbannés caricaturaux qui semblent sortir d'albums de Tintin. Nous découvrons que cet hindou est le commanditaire du braconnier. Il tente de faire croire à Metembe que le docteur Tracy l'a trahi et va le faire arrêter.

Saterji est à la tête d'une troupe de voleurs qui vienent dérober à bord de "pick up" les animaux de la réserve. Il kidnappe Judy qui réussit à prévenir Marsh Tracy. C'est un piège. Saterji fait mettre en cage Tracy, Luke et Jack, mais Metembe et Paula les libéreront.

Les intrigues de "Daktari" ne sont jamais très complexes, mais le spectateur en a pour son argent. Toutes sortes d'animaux rares sont présentés ici. Et c'est Judy qui mettra KO le méchant.

Une série où règne la bonne humeur et un esprit bon enfant.

Percy Rodriguez, 1918-2007 qui a participé à de nombreuses séries cultes comme "Agents très spéciaux", "Mannix", "Le fugitif", "Cannon".

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3. LE MANGEUR D'HOMMES 
(THE KILLER LION)


Un homme qui possède une lionne domestique, Penbrooke (on dirait le nom d'une avenger girl !) est pris à partie par un fermier. La lionne voyant son maître agressé blesse grièvement le fermier, un certain Murphy (John Mc Liam), et s'enfuit. Murphy s'en prend aussi à Daktari et à son équipe, ils les prend pour des fous d'être amis avec des lions.

Cet épisode soulève le cas des animaux redevenus sauvages. Le réalisateur mélange habilement des stock shot tournés en Afrique et le parc animalier américain où se tourne la série. Penbrooke attaque un village mais au final ne tue qu'un veau et s'enfuit. Otto Lang, le metteur en scène, meuble les failles du scénario en multipliant les scènes de brousse. En effet, si certains scénarios sont solides et carrés, d'autres laissent à désirer.

C'est le second des trois épisodes où apparaît Luke. Daktari ne peut se résoudre à euthanasier l'animal avec une dose mortelle de morphine. Il endort l'animal et veut connaître la cause de son changement d'humeur. L'animal recèle une tumeur et Daktari l'opère.

L'épisode très moyen est loin de remplir ses promesses. Un peu trop moralisateur, et nous n'avons pas beaucoup droit aux facéties de Judy qui dans de futurs épisodes s'en donnera à coeur joie.

Bien évidemment, Murphy va se plaindre à l'officier Hedley. N'obtenant pas satisfaction, il décide de faire justice lui-même et tente d'abattre la lionne.
Pour prouver que Penbrooke n'est plus dangereuse, le docteur Tracy s'en approche et finira par convaincre Murphy de ne pas tuer l'animal.

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4. LES LIONCEAUX 
(ADVENTURES OF THE LION CUB)


D'emblée, la menace, dans cet épisode, vient de l'homme et non de l'animal, en l'occurrence deux tueurs Giles et Stoke (joués par des "gueules" de la série B, Sean Mc Clory et Lawrence Montaigne.
Hari Rhodes est de retour dans le rôle de Mike Makula, même si dans la VO, on l'appelle "Luke". L'épisode est commenté par la voix du docteur Tracy (en voix of, un peu comme dans un "Nestor Burma"). Clarence et Judy ont refusé de suivre leurs maîtres ayant senti la présence de lionceaux, et voulu les protéger. Daktari, sa fille, Jack et Mike pensent que les compères ont fait un caprice, alors qu'ils veulent sauver les lionceaux et les ramener à Wameru.

L'épisode raconte le long périple de Clarence et Judy pour ramener les lionceaux, trouvant sur leur route les deux braconniers tueurs (qui ressemblent plus à des fauves dangereux que les animaux sauvages !).

C'est dans cet épisode qu'une africaine voit entrer Clarence dans sa case et manque s'évanouir. L'épisode alterne un suspense constant et de magnifiques images de la brousse.

Clarence et Judy ramènent les lionceaux tandis qu'Hedley surveille la forêt. Giles et Stoke n'ont pas abandonné la trace des lionceaux. Ce qui devait arriver arriva : Hedley est assommé et fait prisonnier par les tueurs.

Toutefois, Judy parvient à les retrouver et les dupe en faisant mine de se laisser capturer, les rendant ivres de rage. Jack arrive avec son fusil et ses fléchettes et endort les deux hommes. La fin est certes un peu bâclée et on vient trop facilement à bout des malfaiteurs. Mais ne boudons pas notre plaisir devant cet épisode qui multiplie des scènes splendides de brousse et d'animaux, et donne la part belle à Judy.

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5. SUR LA TRACE DU GUÉPARD 
(TRAIL OF THE CHEETAH)


Janet Lorne (Dina Merill), qui finance le projet Wameru, vient en visite au centre animalier. Son car arrive en avance, ou est-ce Daktari et Paula qui sont en retard ? La jeune femme est furieuse. C'est Hedley qui la reçoit à la place du docteur.

C'est la première d'une longue série de visiteurs et de visiteuses plus ou moins perturbants pour Wameru. Celle-ci, directrice de la fondation qui finance Wameru, est redoutable puisqu'en coupant les crédits, elle peut anéantir les travaux que mène l'équipe.

Dans cet épisode, nous voyons que Paula et Jack ne sont pas indifférents l'un à l'autre, idée qui sera totalement abandonnée par les scénaristes dès la seconde saison. Ici, après un regard langoureux, Paula fera une scène à Jack qui trouve Janet Lorne, séduisante.

L'épisode prend un tour dramatique avec la chute de Janet Lorne dans une fosse où elle se brise la jambe. Hedley lui est confronté à un truand, Meadows (Ron Hayes). On a vu ce comédien décédé en 2004 dans plusieurs séries comme "Les envahisseurs", "Hawaii police d'état", "Super Jaimie" ou "L'agence tous risques".

Le chemin du Docteur Tracy ne tarde pas à croiser à celui du bandit, mais Judy se montre habile pour sauver la situation.

La suite de l'épisode garde un ton dramatique. Avec l'aide de Meadows qu'il a fait prisonnier, Daktari sort de la fosse son invitée blessée et la transporte, tandis que toute l'équipe de Wameru est en effervescence.

Le scénario, cette-fois, a été bien travaillé, et l'épisode se déroule sans temps morts. L'épisode prend un tour "suspense policier" lorsque Meadows prend le dessus. Sans être originale, l'intrigue est bien menée.

C'est Clarence, le pourtant bien inoffensif lion qui louche, qui fera rendre les armes au gangster.

Janet renouvelle tous les crédits pour Wameru. Quand à Paula et Jack, image rare, ils filent le parfait amour...

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6. LE LÉOPARD DE MDALA
(LEOPARDS OF MDALA GORGE)


L'épisode commence (en voix off) par un petit topo sur la nécessité des prédateurs dans la nature, fait par Daktari.

On retrouve ici une vedette de série culte, Otis Young (1932-2001), l'un des héros de "Les bannis".

Une expédition scientifique conduite par le docteur Warren (Marian Mc Cargo), s'est installée dans une vallée pour y faire des études et a engagé un chasseur pour tuer tous les prédateurs de l'endroit. Tracy se propose de "déplacer" les lions et léopards dans son centre le temps de l'expédition. Avec des fusils hypodermiques, chaque animal est endormi.

Hedley est appelé à la rescousse et doit trancher un différend : si Tracy a le droit de déplacer les fauves, Banov, le chasseur qui protège le docteur Warren, doit la protéger.

Paula et Jack, pour s'attirer les bonnes grâces du docteur Warren, se proposent de lui construire une douche. Banov a expliqué au dr Warren que son emploi de chasseur est le seul moyen de payer l'université à son fils.

Pour prendre Tracy de vitesse, Banov (qui perd son salaire s'il ne tue pas les lions) a pris comme aide Mtaga (Le héros noir Jemal des "Bannis" Otis Young).

Se rendant compte que Tracy est plus rapide pour sauver lions et léopards, Mtaga décide de libérer ceux qui ont été capturés. Et Clarence est parti avec eux !

Un léopard pénètre dans la tente du docteur Warren qui croit sa dernière heure venue. Maisl il s'agit d'une bête qui a été opérée à Wameru et Paula intervient, montrant au docteur que la bête est inoffensive.

L'épisode se termine sans violence. Comme il y a eu plus de peur que de mal, Mtaga qui a agi à l'insu de Banov ne sera pas livré à la justice. Banov est invité à venir à Wameru pour se rendre utile autrement que comme chasseur.

On se croirait presque dans "La petite maison dans la prairie", sauf que dans cette série, il n'y a pas cette très jolie fille nommée Paula !

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7. CONTREBANDE DE DIAMANTS
(THE DIAMONDS SMUGGLERS)


Deux contrebandiers de diamants, Gerard Arnoux (Nico Minardos) et Michel Duval (Richard Angarola), tueurs sans scrupules, ont trouvé des pierres près de Wameru. Se faisant passer pour des archéologues à la recherche d'os d'animaux disparus, ils ont loué les services d'un pilote ami de Daktari qui ignore tout, Roy Kimba (Paul Winfield).

Mais les gens de Wameru les rencontrent et Jack a tout de suite des soupçons au sujet de Gérard. Peu après avoir confié les caisses d'os (avec une pochette de diamants) à Roy, celui-ci a un accident et son avion s'écrase. Il est grièvement blessé. N'oublions pas qu'il n'y a jamais de morts dans "Daktari".

Hedley, en voyant l'insistance de Gerard devant l'épave de l'avion pour chercher la pochette (et laisser les caisses d'os en plan) est pris de soupçons. Il sera même qualifié de "Sherlock Holmes" par Tracy à la fin de l'épisode.

Les contrebandiers se rendent à Wameru, puisque les diamants manquent et que Tracy et son équipe étaient les premiers sur les lieux de l'accident pour sauver Roy. Les diamants ont été volés par Judy qui les a caché dans un gros tuyau, d'où Clarence les a pris à son tour.

Les contrebandiers mettent cartes sur table et ficèlent tout le monde en réclamant les diamants. Tracy pense que Judy les a pris. Une pierre est retrouvée vers le tuyau et le reste devant Clarence.

La fin de l'épisode est "too much". De son treillis, alors qu'il est menacé d'une arme, Daktari récupère une fléchette pour endormir les animaux qu'il jette à Duval. Il se bat ensuite avec l'autre tueur, Gerard, d'une façon que Mannix n'aurait pas désavouée. C'est finalement la peur de Clarence qui fera céder Gérard.

Malgré la fin un peu trop invraisemblable, c'est un bon épisode. Le chien des truands, Prince, est adopté par Waméru.

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8. LE PETIT CHIMPANZÉ
(THE CHIMP WHO WENT APE)


Judy a disparu depuis huit jours. Paula est très inquiète. Son père qui a l'habitude des fugues de la guenon se fait moins de soucis. Paula demande à ...Clarence de l'aider ! Evidemment sans succès.

Pour la première fois dans la série, la mort de la mère de Paula, la femme du docteur Tracy, est évoquée. "Tu sais combien ta mère te manque". Cela ne sera quasiment jamais plus abordé tout au long des 89 épisodes et quatre saisons. Le Daktari était déjà veuf dans le film "Clarence le lion qui louche" qui inspira la série.

Paula n'accepte pas les explications de son père qui explique que Judy a peut être décidé de quitter Wameru et de retourner à la vie sauvage.

Marsh Tracy commente ensuite en voix-off des images de Judy qui a voulu retrouver son indépendance et a rejoint une bande de singes.

L'endroit où Judy s'est réfugiée n'est cependant pas sans danger puisque infesté de léopards. Nous suivons toujours l'épisode en voix off.

Au moment où Judy revient, toute l'équipe est en train d'opérer un guépard. Elle amène un petit chimpanzé blessé. Judy l'a porté pendant des heures. La mission du Daktari va être de sauver le petit chimpanzé.

Tourné dans le parc américain "Africa and Africa", aux Etats Unis, alors que l'action est censée se dérouler au Kenya, cet épisode respire la fraîcheur de cette série animalière écologique avant l'heure. La série a été plus appréciée en France qu'en Amérique où, annulée après quatre saisons, elle fut très vite oubliée. Dans l'hexagone, la série a été constamment diffusée et rediffusée de 1969 à 1974 dans un premier temps, l'ORTF achetant 52 épisodes soit quatre série de 13 épisodes, ce qui est beaucoup pour une série de 89 opus. Comparez un instant avec "Mannix" ou "L'homme de fer", ou même "Bonanza".

Une seconde génération avec la Cinq découvrira l'intégrale dans les années 80.

Le jeu de la jolie Cheryl Miller reste assez sobre, comparé au saisons suivantes. Elle deviendra, dès qu'il s'agit des animaux, parfois hystérique, et son interprétation, malgré la beauté de la comédienne, a fait vieillir la série.

A nouveau, l'épisode repart en voix off avec une nouvelle fugue de Judy. Mais pendant qu'on la cherche dans le domaine des léopards, Judy ramène la bande de singes qui saccage le laboratoire de Wameru. Heureusement que les singes sont moins dangereux dans "Daktari" que les oiseaux dans le film d'Hitchcock. A noter que les chimpanzés seront montrés diaboliques et revanchards dans un téléfilm diffusé en 1974, "Terreur dans la montagne" (A cold's night death) de Jerrold Freedman, diffusé le 15 mars 1974 et rediffusé en 1975 dans "Samedi est à vous" dans le cadre de l'anthologie "Suspense" où ils assassinent les scientifiques qui font des expériences sur eux dans le froid glacial de montagnes perdues.

Toute l'équipe est consternée devant les dégâts : 1800 dollars. Mais le petit chimpanzé a été récupéré par la bande, il faut donc que Judy les conduise au repaire afin de continuer les soins. Marsh Tracy ne dispose que de deux heures. La mère du petit chimpanzé manque tuer Judy, tandis que la bande attaque l'équipe de Daktari

Bien entendu, le petit chimpanzé sera récupéré et soigné à temps. Tout est bien qui finit bien, il n'y a que des happy end dans "Daktari". La bande revient à la fin récupérer le chimpanzé soigné.

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9. PRINCE
(THE KILLER DOG)


 

Un fermier, Diertle (George Mitchell) dresse son chien Prince, un berger allemand, comme chien d'attaque. Pour cela, il le maltraite et l'affame. Hedley a beau intervenir, le propriétaire du chien, irrascible, ne veut pas, si l'on peut dire, en démordre.
Avec ce chien dressé, il veut protéger ses cultures, notamment des animaux sauvages mais aussi de ceux qui pourraient s'échapper de Wameru.
Très vite, Marsh Tracy s'inquiète de la situation, surtout lorsqu'il découvre que Prince vient se réfugier au centre animalier et n'est pas la bête sauvage que l'on décrit.
Furieux, le fermier accuse Tracy de recel et de vol et s'appuyant sur la force publique, en l'occurence Hedley, vient récupérer son chien.
Il se trouve que Prince s'est réfugié à Wameru sans que l'équipe du docteur Tracy le sache. Tracy laisse Diertle fouiller tout le centre avec Hedley. Mais Diertle devine que Prince s'est caché dans la cage de Clarence et récupère son animal en menaçant de porter plainte.

Cet épisode nous permet de découvrir le berger allemand Prince qui deviendra un "personnage" récurrent de la série en demeurant à Wameru.

Judy provoque un accident plus grave qu'elle n'aurait souhaité et le véhicule de Diertle quitte la route et se renverse. Bien évidemment, Prince revient à Wameru.

Le vieux fermier aigri veut abattre son chien, malgré les protestations de Paula. Il finit par abandonner le chien au docteur Tracy qui promet de le lui rendre s'il se calme et adopte une nouvelle attitude envers les animaux.

Ainsi se termine cet épisode multi diffusé depuis 1969. Toutefois, Diertle ne récupérera jamais le chien. Dans les dernières saisons, Prince ne sera que rarement évoqué, il faut dire que la ménagerie de Wameru se sera entre temps enrichie de nombreux autres animaux maltraités.

Un excellent épisode.

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10. LES FAUVES ENTRE EUX/PREMIÈRE PARTIE 
(RETURN OF THE KILLER, PART ONE)


 

On retrouve dans cet episode le comédien Ron Hayes (1929-2004), une « gueule » des séries des années 60-70 vue dans « Au-delà du réel », « Bonanza », « Le grand Chaparral » et « Dallas ». Il joue un contrebandier, Roy Meadows (Paul en VF).
Un léopard blessé rôde dans la brousse. Hedley demande à Marsh Tracy de le retrouver. La bête a été attaquée par Meadows et son complice . Ceux-ci veulent que Marsh soigne Meadows blessé et le tuer ensuite.
Partis à la recherche de la bête, l’équipe de Daktari (Marsh, Jack et Luke-Mike en vo) commence par avoir quelques tracas, Luke étant attaqué par des fourmis rouges. Une séquence impressionnante où l'assistant est obligé d'enlever sa chemise pour chasser les bestioles.
Les deux bandits en fuite arrivent à Wameru. C'est à ce moment qu'arrive un personnage truculent, Mrs Fosby (Jan Clayton), la professeur de chant de Paula.
A noter que dans cette saison, on abuse des allusions au strabisme de Clarence, avec une petite musique et des zooms qui disparaîtront dès la saison 2.
Ignorant le danger, Paula et sa prof de chant constituent un spectacle de comédie complètement en opposition au danger que représentent les deux fuyards à proximité.
Le problème des épisodes double de "Daktari" est l'abus de Stock shot (censés représenter l'Afrique alors que le tournage a lieu en Amérique au parc Africa and Africa) et de commentaires du Daktari sur la faune locale Des scènes qui pourraient convenir à n'importe quel épisode au point que l'on se demande si elles ne sont pas rajoutées après coup, puisque n'ayant aucune relation directe avec le scénario. Souvent ces épisodes pourraient facilement se condenser en un seul opus. De ce fait, ils sont rarement "haut de gamme". Ici, Paul Meadows va demander à Paula de l'opérer, alors qu'elle n'est pas chirurgienne. Si elle échoue, son complice la tuera.
Public familial oblige, la série ne verse jamais dans le suspense insoutenable. Les enfants ont leur quota d'animaux sauvages à admirer (lors de la première diffusion française en 1969, la série était écolo avant l'heure).
Pour "meubler" cette première partie, le réalisateur fait durer la capture du léopard plus que de coutume. On peut être quelque peu sceptique devant ce procédé. Pourquoi ne pas avoir fait deux épisodes différents au lieu de cet opus en deux volets.
Jan Clayton joue assez mal, si l'on considère que son personnage est en danger de mort. L'actrice cabotine. Elle appelle Paul Meadows "un grand garçon comme toi !" Les bandits, exaspérés, l'enferment dans une cage avec deux lionceaux.

Bien entendu, et malgré toute la bonne volonté du monde, ni le chimpanzé Judy, ni le lion Clarence ne sont aussi intelligents que le scénariste veut nous le faire croire, comprenant tout et du premier coup. L'angélisme du docteur Tracy vis à vis des animaux dangereux (selon lui, aucun n'est dangereux!) contribue aussi à avoir fait vieillir la série.
Quant à la réplique de Jack, elle vaut son pesant de cacahuètes : "C'est impensable, jamais cela ne s'est vu d'opérer par téléphone".

Regrettons un excès de naïveté dans cet épisode. A suivre...

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11. LES FAUVES ENTRE EUX/DEUXIÈME PARTIE
(RETURN OF THE KILLER, PART TWO)


Dans cet épisode, Paula Tracy va s'improviser chirurgienne, alors qu'elle n'y connaît rien, à part d'avoir vu son père opérer des animaux.

Nous avons droit d'abord à un résumé du premier épisode qui empiète sur la durée du second, commenté en voix off par la VF de Marshall Thompson.

"Daktari" n'a pas besoin de cela pour compléter ses saisons, il y en aura quatre, et 89 opus de 1966 à 1969.

On s'étonne que Meadows ait tellement confiance en Paula, qui n'a aucune expérience de la chirurgie. Pourquoi n'a-t-il pas contraint plutôt le père à opérer ?

La police recherche les fuyards et a l'idée d'aller à Wameru en faisant le rapprochement vétérinaire/médecin.

Dans beaucoup de séries américaines des années 60, une personne doit manipuler quelque chose de dangereux uniquement par téléphone ou radio : ainsi en va-t-il des passagers aux commandes d'un avion en perdition par exemple. C'est le schéma qui est repris ici, un peu suranné de nos jours.

L'arrivée des policiers vient perturber l'opération. Le major Hedley doit persuader les deux policiers de s'en aller. Judy en profite pour s'enfuir. Quelqu'un est enfermé dans la grange de Wameru et Judy comprend des paroles comme "ouvrir un cadenas" ! (1)

Judy libère tous les animaux pour attirer l'attention des gardes qui ont dit à Hedley vouloir fouiller le centre.

Nous tombons dans la science-fiction lorsque les deux gardes comprennent ce que veut leur dire Judy qui a libéré un éléphant.

Il faut une bonne dose d'indulgence et de nostalgie pour apprécier cette série qui a eu sa dernière grande programmation sur France 5 en 1999 (Intégrale diffusée le samedi après-midi en concurrence avec "Sous le soleil" sur TF1).

- Oh, l'os est cassé entre le coude et l'épaule dit Paula.
- Une chose à la fois, dit son père au talkie walkie, finis de le recoudre d'abord, on s'occupera de l'os après.

Voilà, en VF, le genre de dialogues !

Judy, qui a dû voir avant l'heure "La planète des singes, les origines", monte à bord de la jeep des policiers et les oblige à faire demi-tour.

Paula réussit son opération, sans faire sept années de médecine. Elle serait recherchée aujourd'hui où la sécurité sociale veut faire des économies.

Judy montre des marques de pneus au policiers. Quant à Meadows, il se remet sur pieds à la vitesse grand V. 

Si Jan Clayton continue de cabotiner à outrance depuis la cage où elle est enfermée, les bandits prennent Paula en otage.

Pour atteindre les cinquante minutes syndicales, nous avons droit à des vues de la brousse et à quelques scènes totalement inutiles à l'action de l'épisode. Par exemple, une discussion supposée comique entre Mrs Fosby et Hedley. Paula réussit à parler à l'éléphant que Judy a mis en travers de la route pour barrer le passage aux fuyards.

Dans "Daktari", les animaux comprennent aussi bien que les humains (et parlent anglais). Pour apprécier la série, il faut passer sur ces petites bizarreries de la production d'Ivan Tors.

C'est l'éléphant qui rejoint la Jeep des fuyards et de leur otage et libère Paula au moment où la situation semble perdue (Les policiers et Marsh désarmés et les pneus de leur véhicule crevés avec un pistolet). L'éléphant avec sa trompe s'empare du pistolet de Meadows.

Un seul épisode aurait nettement suffi. Cela nous aurait évité les chansons d'Hedley et de Mrs Fosby nettement dispensables aux oreilles des mélomanes.

Rassurez vous, des épisodes bien meilleurs nous attendent. Par exemple : "La dernière chasse du Daktari" (02-03). Ici, la surenchère dans la comédie devient pesante.

(1) Notons une erreur de continuité flagrante dans l'épisode. Luke est soi-disant enfermé dans la grange, alors qu'il se trouve en brousse d'abord avec Marsh et Jack, puis seul avec Jack.
 

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12. REPORTAGE À WAMERU
(THE MAN-EATER OF WAMERU)




Avec cet épisode, multi diffusé puisqu’il a été acheté par l’ORTF aux débuts de la programmation française, nous découvrons l’égoïsme des étrangers à Wameru, ici celui d’une célèbre photographe américaine, Barbara Ingram, jouée par la comédienne Doris Dowling (1923-2004) qui fera une autre apparition (avec un nouveau personnage) dans l’épisode « Le Léopard fantôme » (02-10).

Barbara, qui a de l’Afrique une image de carte postale, veut ramener un reportage montrant un combat de lions et une révolte d’indigènes. Pour ce faire, elle s’adresse au braconnier Eric Lansing (Joe Higgins 1925-1998). 

Le moins que l’on puisse dire est que ce dernier lui en donne pour son argent, réussissant presque à mettre à feu et à sang la paisible réserve animalière.

Lansing fera une réapparition libéré après son arrestation par Hedley dans cet épisode dans « Clarence le tueur » (02.13), toujours incarné par le même acteur.

On peut reprocher à cet épisode d’être un peu caricatural, le scénariste Meyer Dolinsky accumulant les clichés. Mais il faut remettre la série dans le contexte de l’époque. Ainsi, les indigènes munis de lances attaquant et blessant Hedley ne sont-ils pas ce que les jeunes américains des sixties ont comme image d’Epinal du grand continent ? Le combat des lions avec un Clarence dérobé à Wameru par Lansing participe également de ces passages obligés des aventures africaines telles que les concevaient les télévisions américaines. « Out of Africa » est depuis passé par là pour briser ces images toutes faites. Reste qu’ici, le docteur Tracy (sensible au charme de Barbara ?) se révèle particulièrement naïf pour ne pas deviner ce que le téléspectateur comprend dès le début de l’épisode.

La rédemption de Barbara, qui brûlera ses photos avant d’être expulsée d’Afrique (On se demande bien d’ailleurs par quel miracle, en étant la commanditaire de Lansing, elle ne va pas le rejoindre en prison), arrivant dans l’épilogue, reste peu crédible. Paula en particulier se montre bien indulgente pour cette femme qui a failli provoquer la mort de Clarence.

Autre aspect peu plausible mais destiné à respecter le cahier des charges de la série : il n’y a jamais de morts dans « Daktari ». C’est une série destinée à la jeunesse. L’attaque des deux indigènes avec des lances, qu’Hedley accueille avec son révolver, ne se solde que par des blessures bénignes de part et d’autres. Ce manque de nuances explique sans doute qu’aujourd’hui, la série n’est plus programmée. Le public n’a plus cette candeur d’autrefois.

Reste la mise en scène de Paul Landres qui filmant à l’intérieur du parc californien « Africa and Africa » leurre toute une génération de télespectateurs qui, stock shot aidants, se croient réellement au Kenya, alors que nous sommes à deux pas d’Hollywood.

Cette-fois, Cheryl Miller adopte un jeu plus sobre et pas cette caricature irritante de petite fille gâtée. Marshall Thompson se montre peut-être, scénario oblige, trop patient et stoïque.

Un épisode moyen .

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13. LE DIPLOMATE APPRIVOISÉ
(CRISIS AT THE COMPOUND)



Dans la géopolitique approximative de la série, le Kenya n’a qu’une fraîche indépendance qui date de 1963 (soit trois ans avant la saison 1), avec une présence britannique encore symbolisée par le personnage d’Hedley. Les Tracy père et fille sont des américains qui au fil des épisodes apparaissent comme des scientifiques tout juste tolérés. On assiste donc à un défilé de diplomates, princes, sultans, émirs, chefs d’état africains qui doivent être ménagés sous peine de voir l’existence du centre animalier de Wameru menacée et les américains renvoyés chez eux.

Toutefois, le téléspectateur américain attend plus ici des clichés que du réalisme.

Ici, Judy se trouve une nouvelle amie, une guenon que l’équipe baptise Bonny. Arrivent un diplomate du proche orient, Ramzi Hassan (David Opatoshu, célèbre pour ses apparitions dans les séries des années 60-70) et sa fille Samira (Gloria Manon). D’emblée, Hassan est l’homme est à ménager et Hedley le rappelle à Marsh Tracy, le gouverneur au premier incident le renverra chez lui. Hassan pose ici deux problèmes : il veut faire la chasse au léopard, et sa fille s’entiche de Judy.

Notons que la fille jouée par une comédienne américaine n’a pas du tout le look de l’emploi, reflétant trop ses origines purement américaines. Hassan fait allusion à son amitié avec le Shah d’Iran. Opatoshu, excellent comme d’habitude, compose un diplomate convaincant, menaçant la tranquillité du petit monde de Wameru.
Pour le dissuader de tuer le léopard, Jack et Luke sabotent le fusil d’Hassan. Hedley évince le stratagème et Hassan se montre furieux et menaçant.

Judy tente de « séduire » et d’amadouer les visiteurs. Dans le monde imaginaire de « Daktari », Judy et Clarence disposent de facultés d’intelligence qui vont bien au-delà du vraisemblable. Ils comprennent tout, d’égal à égal avec les humains. Ils pensent et les réalisateurs nous montrent souvent Judy se remémorant (en voix off) ce qu’elle a entendu. Car Judy comprend l’anglais bien entendu ! Ici cependant, elle va tellement plaire aux visiteurs que Samira veut absolument l’emmener avec elle au Proche-Orient, au grand désespoir de Paula, déjà jalouse de voir Jack faire les yeux doux à la jeune étrangère.

La relation amoureuse, évidemment platonique, entre Paula Tracy et Jack, sera complètement abandonnée dès la saison 2.

Marsh Tracy est supposé avoir acquis une notoriété dépassant les frontières en publiant des ouvrages animaliers notamment sur les habitudes des léopards. Pour son malheur, Hassan les a lus, et demande donc de l’aide à Marsh afin de traquer le léopard. Judy sauve Samira de l’attaque d’un serpent et c’est sur la guenon que l’attention se porte.

Le scénariste Malvin Wald bâcle un peu sa copie en nous montrant le revirement soudain du visiteur qui décide de cesser son safari. Mais en jetant leur dévolu sur Judy, les Hassan père et fille deviennent à nouveau une menace pour Wameru. Paula donne Bonny (aperçue au début de l’épisode) à la place de Judy.
C’est peut-être ce surcroît de naïveté qui fait que « Daktari » n’est plus diffusé aujourd’hui.

Cheryl Miller est séduisante et son charme a résisté aux ans. Yale Summers, cheveux courts et typique boyscout des années 50 fait dans la série une performance aujourd’hui surannée. Quant à Marshall Thompson (Marsh Tracy), on trouve dans sa sérénité un peu du commandant Cousteau. Marqué par ce personnage, il ne fera, après la série, que des apparitions en guest star dans des séries (« Les rues de San Francisco », « Drôles de dames »).

On peut reprocher à cet épisode de traîner un peu en longueur. Le téléspectateur a compris le subterfuge et pour atteindre les 50 minutes syndicales, le réalisateur abuse des stock shot et des situations de comédie. Ainsi Hedley expliquant à Hassan que Judy a des habitudes humaines, faire la sieste, prendre le thé avec des petits gâteaux et accomplir sa petite promenade matinale pour expliquer sa disparition.

Dans une scène irréaliste, Marsh parle à l’oreille de Clarence et le lion comprend le stratagème mis au point par les humains. Il en était de même ceci dit à l’époque dans des séries comme « Skippy le kangourou » ou « Flipper le dauphin » où les animaux ont une intelligence démesurée.

Présentée tout le long de l’épisode comme un personnage antipathique, Samira qui n’a pas été dupe cache à son père la substitution. Elle écrit à Paula une lettre qui est lue dans l’épilogue heureux.
Un épisode moyen, relevé par la présence de David Opatoshu qui interprète son personnage de tyran en gardant une certaine sobriété de jeu évitant le cabotinage.

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14. LES OTAGES
(THE HOSTAGES)


Daktari reçoit une subvention de 75 000 dollars (26 000 livres) pour son travail scientifique avec les animaux à Wameru.

Deux braconniers décident de kidnapper Clarence et Judy, et de demander une rançon en échange.

Le canevas de départ est un solide scénario. Andrew Morton réalise un bon suspense. Si Clarence se laisse capturer avec un simple bout de viande, les voleurs droguent Judy.

Si Yale Summers, au demeurant excellent, reste égal à lui-même d’un épisode à l’autre dans un personnage qui ne lui permet pas une grande latitude de jeu, Cheryl Miller qui n’avait pas une grande expérience de comédienne (Un « Perry Mason », un « Flipper le Dauphin », des productions Disney), est parfois sobre, parfois cabotine. Or c’est l’un des épisodes où l’actrice en fait trop.

Les ravisseurs sont un homme mûr, Rayburn interprété par Chips Rafferty (qui prétend s’appeler le docteur Dolittle) et un plus jeune, Holland (Christopher Held).

Le télespectateur sait d’emblée que Judy et Clarence s’en sortiront sains et saufs. On imagine mal la série continuer sans eux. Toute la surprise va être la façon dont l’équipe de Marsh Tracy va libérer nos deux héros et piéger Dolittle. Jack pense que les appels radios du ravisseur indiquent qu’il est dans un endroit proche.
Hedley explique que Clarence et Judy n’étant pas des animaux domestiques, il n’y a pas vol et pas lieu de faire intervenir les forces de l’ordre.

Daktari étant une série/feuilleton, le chien Prince intervient à nouveau dans l’intrigue.

La situation bascule à la moitié de l’épisode, lorsque Prince permet à Paula et Jack de retrouver les voleurs. Cette-fois, les faits dépendent d’ Hedley , puisque Dolittle blesse Jack avec une carabine et prend en otage le couple.

Jack, blessé, saigne. Voilà une petite entorse à la série familiale. Laissé pour mort, Jack doit affronter une hyène. Prince pour sa part fonce à Wameru pour alerter Daktari et Luke.

Paula se retrouve prisonnière dans une cage. Mais le réalisateur nous donne plus l’image d’une farce faite à une gamine turbulente qu’à une quelconque domination sexuelle semblable à la situation de Emma Peel/Diana Rigg dans l’épisode des Avengers « The Hellfire club ».

Le chien qui mène le docteur et Luke sur les lieux de l’enlèvement donne le sentiment au téléspectateur que le suspense va vite prendre fin.

Jack est ainsi rapidement secouru après avoir reçu une balle dans l’épaule, mais n’oublions pas que la scène de sa blessure représente le maximum de violence tolérée dans le cahier des charges de la série.

L’épisode perd beaucoup de son suspense lorsque Clarence devient un « fauve dangereux » capable de neutraliser Dolittle. Quand on connaît la passivité du lion qui louche, on l’imagine mal devenir une terreur.
Dès lors, la fin trop facile de l’épisode nuit à l’ensemble. Il est évident que le happy end est de rigueur dans la série, mais ici, à survenir de façon trop prévisible, le résultat est mitigé.

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15. JUDY ET LA HYÈNE
(JUDY AND THE HYENA)


Avec cet episode, la série tente le pari de nous faire prendre en sympathie l’un des animaux les plus ingrats de la nature : la hyène.

Judy, dans sa jeunesse, a été mordue par une hyène et leur a gardé rancune. Aussi, lorsque Paula et Jack tentent de venir en aide à « Willy », une hyène « apprivoisée » tombée dans un fossé, le chimpanzé jette avec rage une grosse branche d’arbres sur l’animal, provoquant une fracture du crâne. Paula en veut à Judy.

Après la scène de l’opération, Cheryl Miller en fait des tonnes dans les pleurnicheries indigestes. Elle surjoue en permanence son rôle, ce qui est assez pénible. Heureusement, le reste de la distribution est plus sobre, dont l’invité vedette le colonel Colby joué par Ed Prentiss. A noter que Hari Rhodes et Hedley Mattingly sont absents de l'épisode.

Le postulat de départ était déjà improbable (nous faire éprouver de la compassion pour une hyène), le jeu de Cheryl Miller et le fait que le scénariste accable la pauvre Judy font dépasser la mesure et tomber dans le mélo.
Cet épisode devient ainsi l’un des moins réussis de cette première saison. Deux scénaristes, S S Scheitwtzer et William Clark, pour obtenir une histoire aussi pénible, est un vrai gâchis.

Propriétaire d’un parc animalier en Amérique, le colonel propose d’acheter Willy, mais Paula refuse. Elle ne jure plus que par cet animal. Judy se retrouve chassée de sa « chambre » (car les animaux ont leurs chambres à Wameru) afin d’y laisser Willy la hyène se reposer. Jack vient d’ailleurs porter des « biberons » à Willy.

En voix off, la VF de Marshall Thompson nous conte ce que nous voyons à l’image : Judy sabote le traitement et vide les biberons contenant des médicaments. Dans l’optique du concepteur de la série, les animaux (en tout cas Judy et Clarence) sont les égaux des humains y compris au niveau intelligence et connaissance de l’anglais ! C’est donc la part mauvaise de l’être humain que Judy va révéler ici. Judy, prise sur le fait par Paula, est emprisonnée par la jeune femme dans une cage. Les différents animaux de Wameru se mettent à « juger » Judy en la soutenant ou la condamnant.

A force de vouloir épater le téléspectateur, scénaristes et metteur en scène vont dans la surenchère. On voit dans cet épisode Marsh et Jack laver un boa ! Ce qui évidemment n’est pas une partie de plaisir, le boa étant plutôt récalcitrant. Willy passe sa convalescence dans la cage de lionceaux et dans laquelle s’est joint Prince le chien loup, avant qu’on le ramène dans « sa chambre ».

Judy feignant une repentance, elle est libérée et s’enfonce dans la jungle avec Willy. Puis elle récupère son lit dans sa chambre.
L’épisode continue en voix off raconté par Marsh Tracy. Willy coince sa laisse contre un arbre et se trouve à la merci d’un léopard. Très vite sauvé grâce à Jack, l’épisode perd tout suspense. Nous n’en sommes qu’au trois quart et l’intrigue devient répétitive et ennuyeuse. Paul dort avec Willy et rejette Judy. D’autres scènes frisent le surréalisme : Paula donne un bain à Willy, Judy se regarde dans un miroir, Marsh voyant Judy s’approcher de sa tasse de café lui dit « Judy, si tu veux une tasse de café, va t’en chercher une ».

Judy libère à nouveau Willy. Cette deuxième escapade de la hyène est la péripétie de trop. Judy elle-même s’est enfuie. Le chimpanzé se blesse, alors que Willy a rencontré l’un de ses congénères hostiles au singe. L’autre hyène veut dévorer Judy et Willy s’interpose. Le colonel opportunément les sauve tous les deux. Mais dans cette série où le sang est prohibé, il ne tuera pas avec son fusil l'animal, se contentant de le faire fuir.
L’épilogue se termine avec le happy end traditionnel plein de bons sentiments où tout le monde se réconcilie. Heureusement, les saisons suivantes nous proposeront de meilleurs opus.

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16. LE MUR DE FLAMMES, PREMIERE PARTIE
(WALL OF FLAMES, PART 1)


 

Les épisodes en deux parties de « Daktari », à la différence d’autres séries, sont en général ratés. Manque d’inspiration des scénaristes ? Besoin d’épisodes pour combler une saison ?

Ce « mur de flammes » a la particularité d’abuser des stock- shot, ces scènes, images d’archives déjà filmées et qui permettent de procurer des extérieurs du Kenya à une série tournée dans le parc animalier californien « Africa and Africa », sont vite lassantes. Evidemment, le téléspectateur naïf des années 60 s’y laissait prendre.

Ecrit par Stephen Kandel, à qui l’on doit la série western « Le Cheval de fer », l’épisode nous propose une guest star fameuse dans les années 50/60 : Michael Pate (1920-2008). Il jouait Clarence (sic) Leiter, le premier Felix Leiter, dans le « Casino Royale » de 1954, mais aussi dans de nombreuses séries comme « Zorro », « Tarzan »
Cette-fois, Paula et Jack ont mis un émetteur sur la corne d’un buffle, qu’ils ont appelé « Winston » en hommage à Churchill, afin de suivre la migration d’un troupeau. L’homme d’état anglais était très populaire, et l’on trouvait un jeune noir « Sir Winston » dans le film de Philippe De Broca « L’homme de Rio ». Voilà une évocation typique des années 60.

Hedley, quant à lui, est inquiet : le pays est en saison sèche et il a surpris deux chasseurs près de Wameru : Patrick Boyle Connors (Michael Pate) et Bendix (King Donovan). Il les met en garde, ayant remarqué qu’ils font du feu. En fait, Connors et Bendix s’intéressent aux cornes des rhinocéros.

Pour sa part, Marsh Tracy s’occupe aussi des Rhinocéros, dans un but écologique. Connors pour les chasser de la réserve veut profiter du vent qui souffle au nord pour provoquer un incendie. Bendix est épouvanté par les instincts criminels de son comparse, mais moins costaud, n’ose s’y opposer.

Le mur de flammes est donc l’œuvre de Patrick Connors. Andrew Marton, le réalisateur, en profite pour nous montrer de vraies images de feux de brousse et la réaction de différentes espèces d’animaux. L’épisode après vingt minutes de présentation commence à accumuler ces séquences répétitives.
Trouvant un bidon d’essence, Hedley dit à Tracy que ce sont Connors et Bendix qui ont provoqué l’incendie. Il avait vu ce bidon dans la voiture des chasseurs.

Devant l’incendie, Marsh Tracy demande à sa fille et à Jack d’arrêter leur expérience sur les buffles. Mais Paula veut désobéir et continuer et Jack se laisse fléchir. Quant au Daktari, il n’écoute pas les conseils de prudence d’Hedley : pacifiste résolu, il refuse de porter une arme que voudrait lui donner l’officier anglais dans le cas où son chemin croiserait celui des pyromanes.

Le réalisateur alterne gros plans sur les acteurs (auxquels la maquilleuse a noirci quelque peu le visage) et les scènes d’archives de feu de brousse. Cela permet de rajouter de la dramaturgie en montrant Paula, Jack et Judy cernés par les flammes dans leur voiture zébrée. Mais échappant au feu, le trio tombe dans les griffes de Connors et de Bendix.

L’épisode se termine ainsi sur un cliffhanger, nos héros étant les otages des chasseurs qui les menacent d’un accident mortel.

Un épisode que le poids des ans a bien appauvri.

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17. LE MUR DE FLAMMES DEUXIÈME PARTIE
(WALL OF FLAMES, PART 2)


 

Il y a de l’abus ! Dans le pré-générique (il n’y en a pas habituellement mais seulement les séquences choc de l’épisode), nous avons droit à un long résumé de la première partie avec en voix off la VF de Marshall Thompson. Autant de temps de gagné. Il aurait mieux valu faire un seul épisode mieux construit, que ce dédoublement destiné à rallonger la saison.

Nous retrouvons ensuite à la fois Paula, Jack et Judy dans les mains des chasseurs, et Marsh et Luke partis à l’aventure, avec Clarence. Stephen Kandel étoffe les intrigues, mène en parallèle deux histoires avec pour situation de fond le feu de brousse.

Connors se méprend sur l’intelligence de Judy, il dit « Je ne veux pas gaspiller une munition pour elle ». Car le chimpanzé commence à comploter pour libérer les otages. Ici, le spectateur familier des astuces de la guenon comprend que Connors/Michael Pate a beau être fort et armé, il n'aura pas le dernier mot.

Luke et Marsh s’interrogent : un guépard femelle ne fuit pas devant le feu. Il doit donc attendre, d’après le Daktari, son mâle et ses petits. C’est un guépard qui a été soigné à Wameru.

Le guépard tombe dans une fosse. Marsh et Luke vont tenter de l’en sortir. Cette série insiste sur l’importance de la vie animale et de sa préservation. Dans son genre, elle est écolo avant l’heure. Les différents animaux soignés, même revenus à l'état sauvage, constituent la "famille élargie" de Wameru. Chacun a en général un nom, même si ce n'est pas le cas ici.

Grâce à Judy, Paula et Jack s’enfuient. Ils se réfugient dans un arbre. Mais Connors les menace de tuer Judy. Bendix lui se comporte en lâche. Le châtiment final ne sera pas moins sévère pour lui que pour son partenaire plus rusé.

Luke et Marsh retrouvent la camionnette zébrée de Paula et Jack. Le scénariste peine sur sa copie en concoctant une seconde évasion de Paula et Jack. Aussi, lorsque Connors propose d’assassiner tout le monde, disant à son complice que le feu effacera tout, nous faisons un pas de plus dans le drame. Dans le cahier des charges de la série, nous passons dans la phase maximale de violence.

Connors décide de tuer les témoins contre l’avis de Bendix et ce dernier se retrouve assommé. Mais Judy sauve le chasseur inconscient des flammes. Le père de Paula arrive alors que sa fille et Jack risquent la mort. Le feu et Connors sont deux dangers mortels pour les jeunes gens. C’est Clarence qui mettra in extremis KO Connors.

Dans le monde disons "imaginaire" de la série, les animaux n'ont que des qualités, ils sauvent les humains, sans avoir les défauts de ceux-ci : cupidité, cruauté.

Les deux malfrats sont coffrés par Hedley. Le happy end traditionnel clôt un épisode mieux troussé que le précédent, en grande partie parce que le réalisateur a cette fois limité les stock shot pour se consacrer aux comédiens et à l’intrigue.

On regrettera quand même que Michael Pate (qui ne réapparaîtra pas dans la série) ait choisi ce double épisode peu inspiré. Il fait partie de ces "gueules" comme Michael Rennie qui ajoutaient un plus aux séries sixties.

Marsh dit dans la dernière séquence que peu d’animaux sont morts, sans doute pour rassurer le jeune public, vu l’étendue de l’incendie, on doute de sa conclusion.

Une fois de plus, Cheryl Miller a surjoué son personnage de Paula. On le regrette car elle rend le personnage pourtant attachant assez horripilant. Si la série était tournée aujourd'hui, l'actrice serait sans doute présentée de façon plus mature et surtout sexy. Là, elle reste une grande "petite fille gâtée". C'est bien dommage pour la comédienne qui est talentueuse et ravissante, mais contrainte de jouer les idiotes.

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18. JUDY ET LES TRAFIQUANTS D'ARMES
(JUDY AND THE GUNRUNNERS)


 

Dernier épisode de la saison 1. C’est aussi l’ultime avec le générique médiocre d’Henry Vars, qui sera remplacé dès la saison 2 par celui que tout le monde connaît, signé Shelly Manne. Lors de la première diffusion française, en août 1969, la saison 1 française reprenait d’emblée le générique de Shelly Manne tant il est mieux réussi.
En vedette invitée, Theodore Marcuse (1920-1967) dans l’un de ses derniers rôles, il jouera aussi le docteur Markham dans l’épisode fameux des « Envahisseurs » : « Les sangsues ».

En rentrant à Wameru, Marsh et Jack tombent sur un arabe armé et dont seuls les yeux sont apparents. C’est un garde du docteur Akubar (Theodore Arcuse), archiviste et archéologue en visite au Kenya. Ce dernier est accompagné de deux autres hommes en armes, Garth (Michael St Clair) et Rodney (Sheldon Lawrence).

Akubar feint de venir chercher un immense trésor d’un tyran de son pays qui a occupé le Kenya. Le pays en question n’est jamais nommé. Les premiers colons du Kenya furent les arabes et les perses. Le téléspectateur le moins attentif comprend d’emblée que c’est un piège. Jack Dane, que Marsh a voulu absolument envoyer comme guide à Abukar devient son otage. Il est question de trafiquants d’armes et non de trésor.

Bien évidemment, Akubar n’a pas été à l’endroit (des grottes) où il est censé chercher le trésor.
Ne voyant pas revenir Jack, et Judy ayant « dit » (sic) au Daktari qu’elle a vu quelque chose, ce dernier a des soupçons. Marsh trouve très vite le campement d’Akubar. Il surprend alors le parachutage d’une caisse d’armes. Marsh se retrouve enfermé avec Jack.

Intrigue simpliste, « Judy et les trafiquants d’armes » ne nous surprend à aucun moment. Les ficelles sont un peu grosses. On devine que pour les sortir de là, l’intelligence insoupçonnée pour l’ennemi de Judy et Clarence va être mise à contribution.

Akubar s’avère être un révolutionnaire et cite Lénine. Froid et sans scrupules, il annonce aux deux prisonniers qu’il va les tuer. Le scénario de Art Arthur est particulièrement creux. Pourquoi par exemple Akubar perd il un temps précieux à parler de ses plans (faire de Wameru un centre révolutionnaire où les animaux serviront de nourriture à ses soldats) au lieu de tuer les otages ? Judy en explorant la grotte où sont enfermés ses patrons est dérangée par … un squelette dont elle provoque la chute. Et devinez ce qu’il y a au fond de la grotte ? Le fameux trésor !

Judy dégonfle les pneus de la Ford Mercury version savane d’Abukar. Puis elle récupère des bouteilles d’un produit appelé « Antelope », du sodium liquide désodorisant qui se trouvait dans la jeep de Marsh Tracy pour ses expériences. L’Antelope a la particularité d’enlever l’odeur humaine qui repousse les lions. Or, depuis le début de l’histoire, Akubar dit à ses hommes que si l’endroit est infesté de lions, ils n’ont rien à craindre car le lion est allergique à l’odeur humaine. Mais Judy asperge les trafiquants du fameux liquide.

Résultat : les lions attaquent Akubar et ses hommes. Ils s’enferment eux-mêmes pour leur échapper. Et Marsh et Jack sont libérés.

Le rythme de l’épisode est lent et n’améliore pas la qualité de cette fin de première saison. La vieille légende était exacte, Jack et Marsh, sauvés par un ami indigène, le chef Ali Ngong (Prince Modupe), ramènent le coffre de joyaux.

Très franchement, la chaîne CBS et le créateur producteur Ivan Tors devaient vraiment croire au potentiel de la série, que cette première saison ne montre pas vraiment. Heureusement, avec de meilleurs scénarii, la saison 2 va très nettement rehausser le niveau et faire de « Daktari » une série culte. Ce que nous découvrirons bientôt.

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Images capturées par Patrick Sansano.

 

 saison 1 saison 3

Daktari (1966-1969)

Saison 4





                                                             1. JENNY TROUVE UNE FAMILLE
                                                                       (A FAMILY FOR JENNY)





 

En septembre 1968, la quatrième saison de « Daktari » commence sous de mauvais auspices. Tout d’abord, Yale Summers (Jack Dane) a jeté l’éponge et quitté la série. L’idée d’adjoindre deux nouveaux personnages à sa place, une petite orpheline de huit ans – son « père » va être Marshall Thompson né en 1925 – et un fade chasseur repenti joué par le non moins fade comédien Ross Hagen, va s’avérer catastrophique. La série sera annulée à mi-saison, au bout de seulement 14 épisodes, dont un tourné pendant la saison 3 « Judy infirmière » réalisé par Marshall Thompson.

Cheryl Miller qui change de look (mini jupe, bottes) pour faire moderne n’est pas davantage crédible en grande sœur (l’actrice est née en 1943, Erin Moran en 1960 !).

Alors que Jenny ne nous a pas été présentée, nous l’avons vue dans deux épisodes de la saison 3 : « La découverte » et « Le retour de Judy ». Cette-fois, nous assistons à la rencontre de Jenny et Daktari. Orpheline, elle a été amenée par Mlle June Pearce, l’institutrice avec d’autres enfants et est restée pour se cacher. Elle appelle Daktari « Papa ».

Dès la première discussion entre Marsh et Luke, ce dernier nous apprend que Jack est reparti aux Etats-Unis et que sa chambre est libre. Luke aimerait que Marsh accepte d’adopter comme père Jenny Jones.

L’histoire a été conçue par Ted Herbert et Malvin Wald, et réalisée par Don McDougall.

L’épisode est mièvre et dégoulinant de bons sentiments. Jenny pour se faire accepter a fait la surprise à Marsh de laver tous les animaux et leur a donné à manger.

Jenny dit qu’elle est trop vieille pour être adoptée. Elle supplie Marsh de la garder. Judy dégonfle les pneus pour que l’enfant ne parte pas.

Hedley interrompt les confidences entre Marsh et Judy : une lionne dangereuse doit être abattue et Bart Jason (Ross Hagen), meilleur chasseur d’Afrique, a été appelée pour la tuer.

A défaut de sauver la série, Marsh va convaincre Bart Jason de remplacer Jack Dane, de ranger définitivement son fusil, et adoptera une fille dont il pourrait être le grand-père.

Ross Hagen ne nous fera jamais oublier Yale Summers. Il a le charisme d’une endive. Quant à Erin Moran, elle fait basculer « Daktari » dans les pires excès de « La petite maison dans la prairie ».

La lionne ayant agi pour sauver son petit, Marsh obtient d’Hedley de pouvoir soigner la lionne. Non compter de plomber la série, la petite Jenny convainc Bart Jason de renoncer à son métier.

Marsh propose à Bart la place de Jack et lui apprend à endormir les fauves avec un fusil hypodermique. Bart pourra faire des safaris photo à Waméru pour permettre d’avoir de l’argent supplémentaire pour le dispensaire
Hedley est content de savoir que Marsh adopte Jenny, mais la coupe déborde quand l'officier anglais essaie de « caser » Mlle Pierce comme deuxième Madame Tracy, ce qu'elle ne sera jamais.

Dernier rôle de Joan Anderson (1929-1974) qui apparaîtra trois fois dans le rôle de Mlle Pearce. En dehors de cette série, elle a été la vedette récurrente de deux séries : « As the world turns » (1963-64) et « The doctors (1964-65). 

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2. LES FUGITIFS
(THE RUNAWAYS)



Episode adapté par l’actrice Doris Dowling d’après une histoire de Ted Herbert, et réalisé par Alan Crosland.

C’est Hedley qui fait l’instituteur pour Jenny. Celle-ci se mêle des affaires de Daktari. Avec les dégâts que l’on peut imaginer.

Herman, petit lion, n’est pas sevré, mais le lait de sa mère est mauvais. Avant de le mettre à la « nursery », il doit être sevré. Furieuse que Marsh l’ait séparé de sa mère, Jenny se confie à Judy.

Retour de Mlle Pearce (Joan Anderson). Elle vient chercher Toto pour la kermesse de l’orphelinat.

Parce qu’elle a répondu avec insolence à Daktari au sujet de Herman, Jenny boude. Elle revient lorsque Marsh parle d’emmener Toto (à la kermesse). Mais l’orpheline croit qu’elle est devenue indésirable, qu'il s'agit d'elle, que Marsh ne la veut plus et s’enfuit.

Tout le monde laisse en tête à tête Marsh et June Pearce. Mais Daktari n’a aucune envie de se lancer dans une liaison ou un mariage.

June comprend alors qu’elle ne plaît pas à Marsh.

Pendant la nuit, Jenny se sauve avec Herman et Judy qui les conduit dans une maison dans les arbres qui rappelle un peu le repaire de chasseur de l’épisode « Clarence roi » (02-25).

M Bixbee (Sid Melton) fait un safari photos à Waméru avec Bart Jason. En raison de la disparition de Jenny, Bart veut annuler, mais le client s’accroche. Il accepte de participer aux recherches. Tout le monde pense que Jenny s’est enfuie dans la brousse.

« Daktari » est une série qui aurait pu durer, avec son équipe d’origine, plusieurs saisons (sept, huit, voire plus). Mais cette saison 4 bêtifiante et niaise détruit l’édifice et fait fuir le téléspectateur.

La lionne mère d’Herman n’est plus dans sa cage et risque attaquer Jenny. Heureusement, Paula se souvient qu’enfant, elle se cachait dans la cabane lorsqu’elle boudait.

La lionne mère tente de dévorer Judy car elle a sur elle l’odeur d’Herman. En se rendant à la cabane, Marsh entend Jenny parler à Herman et est bouleversé. Cependant, Jenny refuse de rendre Herman et la lionne va attaquer. La confiance est encore à construire entre « père » et « fille ».

Episode ni fait ni à faire. Quant à Erin Moran, elle remplace Cheryl Miller en fille horripilante. Pauvre Marsh Tracy ! On notera que beaucoup d'éléments du script restent sans réponse : June voulait parler à Jenny, s'inquiétant de son absence, quant à Bart, il ne fait ici que de la figuration.

Sid Melton (1917-2011) a joué au cinéma dans « J’ai vécu l’enfer de Corée » de Samuel Fuller et « Lady sings the blues » de Sidney Furie.

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3. L’HÉRITAGE AFRICAIN
(AFRICAN HERITAGE)



 

Bart a deux clients pour un safari photo : Jan Ferris (Allison Price) et M Willis (Joe Higgins), et Jan lui cause des ennuis.

Histoire de Frank Telford, réalisée par Herbert Kenwith.

Jan Ferris est une cliente pénible, qui avec son magnétophone fait charger un lion. Elle encourt la colère de Bart Jason.

Quant à Luke Makula, qui fait la tournée des villages pour soigner les chèvres, il commence à trouver son travail désolant et s’en lamente. Il a d'autres ambitions comme assistant de Daktari.

Bart vient se plaindre de Jan Ferris. Cette dernière est la fille du romancier Barnabé Ferris, et veut prendre sa suite. Si Daktari aimait les livres du père, la fille l’agace, elle se prend pour Hemingway, alors que son unique livre sur l’Afrique a été refusé par les éditeurs pour manque d’authenticité. Aussi veut-elle des sensations fortes pour trouver l’inspiration.

M’Bumba, un villageois, vient chercher Marsh. Sa tribu est en danger. Une femelle léopard mangeuse d’hommes les a attaqué.

Pendant ce temps, Judy se déguise et se met du fond de teint, et Jenny raconte des histoires en ayant pris un gros livre à …Clarence.

Avec cet épisode, « Daktari » retrouve un peu de son tonus. Notons une scène dans la jungle avec Marsh, Hedley et M’Bumba face au léopard femelle qui a attaqué les villageois, qui ne manque pas de panache. Peu après, Jan Ferris qui a trouvé le bébé léopard, se fait disputer par Marsh.

La mère léopard est atteinte d’une maladie rare, la lococytose. En pleine nuit, Jan libère la maman léopard qui attaque Marsh, manquant le tuer. Ce dernier décide de la chasser dès le lendemain. Il lui conseille d’écrire des livres pour enfants. Cette peste à qui Paula a fait la folie de demander un service (porter un thermos de café à Marsh), s’enfuit avec Jenny. Elle manque causer la mort du petit ange, étant toutes deux attaquées par des rhinocéros.

Jan Ferris semble la pire plaie qu’ait eu à affronter Daktari. Le médecin est inquiet, Jenny fait des cauchemars et est traumatisée, elle risque avoir une peur définitive des animaux.

C’est une vraie « Calamity Jan ». Mais en racontant une de ses histoires pour enfants à Jenny, elle parvient à la calmer. Cela évite de donner un sédatif à la petite fille.

Marsh est partagé entre sa rancœur et le fait que Jan ait des dons pour enchanter les enfants. L’épisode se termine de façon abrupte, sans la conclusion habituelle. Nous ne voyons pas Jan prendre le chemin du retour.

Cet épisode retrouve un peu la verve des trois premières saisons. On peut dire en revanche que Ross Hagen ne fait que de la figuration et ne remplace pas Yale Summers.


Robert Deslonde qui joue le rôle de M’Bumba n’a tourné qu’un autre rôle, mais au cinéma : « Lady Goodiva rides (1969), peu après ce « Daktari.

Allison Price a joué dans « Max la menace ».

Joe Higgins (1925-1998) est un vieux complice du producteur Ivan Tors, ayant joué dans « Flipper » (en France « Aventures en Floride ») et dans « Flipper’s new adventure », sans toutefois participer à la série TV après les long-métrages de cinéma. Il a été guest star dans « La quatrième dimension », « L’homme de fer », « L’homme qui tombe à pic », « Shérif fais moi peur » et « Capitaine Furillo ».

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4. UN DUEL AU REVOLVER
(AFRICAN SHOWDOWN) 

 

Histoire d’Andy White, réalisée par Dick Moder.

Daktari est furieux après un nouveau voisin, Max Wonder, qui a des armes à feu, met une clôture autour de sa propriété et se vante de tuer les animaux dans le Wyoming.

En clôturant ses terres, il risque empêcher la migration des animaux que Luke doit observer par avion pour rendre des comptes sur l'utilité du dispensaire auprès des autorités de Nogoro.

Max Wonder dit « Max le musclé » offre un pistolet à eau à Jenny. Judy et Toto goûtent peu ses arrosages. Bart Jason reconnaît le chasseur Max le musclé. Ce dernier décide de parquer des animaux (des impalas) et de les mettre en captivité. Il veut sélectionner des bêtes pour qu’elles servent de proie à des chasseurs en dehors de la réserve. Daktari et Wonder deviennent vite ennemis.

Wonder a pour client un certain Radcliff.

L’épisode est daté 1968. La majorité est à 21 ans (d’après Marsh en VF). Jenny dit que « Les hommes doivent défendre les femmes ». 

La nuit, Jenny et Judy cisaillent les clôtures de Max le musclé/Mr Wonder. 

Pour chasser les moustiques, qui importunent ses clients, Max le musclé fait du feu en brousse. Marsh et lui manquent en venir aux mains. Avec son avion, Luke va rabattre les impalas (cible des chasseurs) vers la réserve provoquant la colère des clients de Max.

Dans un livre de la bibliothèque de Marsh, Judy trouve un livre sur les règlements de compte au far west et apprend à Judy à tirer au révolver. C'est dans un autre livre, "les cisailleurs", qu'elle avait trouvé matière à son premier sabotage.

Finalement, Judy se rend chez Max le musclé et lui tire dessus. Marsh intervient. Elle blesse Max qui tente de la désarmer. Un drame est évité de justesse.

Mais la balle de Judy fait que Wonder décide de renoncer à la chasse. La ficelle est un peu grosse. La rédemption du chasseur est assez peu crédible. Mr Wonder pourra désormais bénéficier des safaris photos de Bart Jason. Il se dit avoir été choqué qu'un chimpanzé prenne les armes et rejoigne la folie des hommes.

Une fin mièvre et qui continue à affadir une belle série animalière.

Alan Hale Jr (1921-1990) qui incarne Max Wonder a été le partenaire de Clint Eastwood dans « Pendez-les haut et court ». Il a commencé à tourner en 1933. Il a joué dans des dramatiques TV en direct : « Chevron Theatre » (1952), « Gruen Guild Playhouse » (1952), « Fireside Theatre » (1955), « Matinee Theatre » (1955), ‘The 20th century fox hour » ‘1955), “Alcoa Theatre” (1958), “General electric theatre” (1958). Puis dans les series “Les incorruptible”, “Les mystères de l’ouest”, « L’homme de fer », « L’île fantastique », « Arabesque », « Simon et Simon ».

On retrouve Tony Monaco dans le rôle de Radcliff qui jouait dans « Wameru se modernise » (03-22).

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 5.  ADAM ET JENNY
(ADAM AND JENNY) 

 

 

Histoire de Ted Herbert et Malvin Wald, réalisée par Paul Landres.

Un enfant de l’orphelinat , Zarama Kampala (auquel Jenny a écrit) vient se cacher à Waméru dans une cabane où Marsh entrepose du matériel. Il arrive pendant que la petite fille est en pleine partie de cache-cache avec Judy et Toto, jeu qu’elle vient d’apprendre aux guenons.

Une vive discussion a lieu entre Marsh et Bart au sujet du chien Adam. Selon Bart, ce chien est dangereux et il aurait fallu l’abattre.

Luke a invité à Waméru un couple d’amis, Mwanda (Maidie Norman) et Mkono(Louis Gossett Jr). Ce dernier a des problèmes de tension. Il n’accepte pas la vieillesse. Marsh doit l’examiner.

Le vétérinaire pense qu’il perd son temps avec Adam, le chien restant sauvage.

Zarama reste caché, et Jenny propose au jeune garçon de rester avec Mwanda et Mkono. Zarama voudrait rester chez Daktari. Si Mwanda et Mkono sont seuls (leurs enfants sont mariés), Jenny tente de « caser » Zarama auprès du vieux couple, mais le petit garçon les trouve ennuyeux.

La nouvelle équipe de la série se met lentement en place. Ross Hagen limité à un personnage effacé et mal écrit (sans doute dans la précipitation du départ de Yale Summers) ne trouve jamais ses marques.
La narration de la série – en accordant beaucoup d’importance à Erin Moran – se modifie par rapport aux trois premières saisons. Judy et Clarence perdent leur importance, Paula ne fait quasiment plus que de la figuration. Hari Rhodes, Hedley Mattingly et Marshall Thompson en revanche conservent des rôles consistants.
Daktari se débarrasse du chien Adam en demandant à Hedley de le relâcher le plus loin possible, près d’un point d’eau.

L’ennui gagne le téléspectateur. Les scènes entre l’orphelin et le couple d’africains s’éternisent. Zarama a reçu une éducation occidentale à l’orphelinat et ne possède aucune culture africaine en commun avec Mkono.
Le chien Adam a retrouvé son chemin vers Waméru. Dangereux, il s’attaque à Jenny et Judy qui doivent la vie sauve à une cage providentielle où elles s’enferment. Le scénario a des ficelles un peu grosses. Le chien Adam s’est caché en voyant arriver Marsh, Hedley et Mlle Pearce. Cette dernière pense que Jenny affabule. Hedley peu après constatera que la fille n’a rien inventé en voyant les empreintes de pattes du chien.

Les adoptions au Kenya en 1968 se font en dépit de tout bon sens. N’importe qui adopte n’importe qui sans qu’aucun service social ne s’en mêle, et Mlle Pearce n’est guère regardante sur les parents adoptifs. Quant au chien Adam (même Daktari a capitulé devant cette bête féroce), il devient un doux agneau devant Zarama. L'explication tient dans un argument assez improbable : Zarama et Adam sont tous deux des solitaires rejetés, Adam a besoin d'amour et de compréhension et de chien sauvage et dangereux devient un gentil toutou.

Marsh lui propose une place de futur chercheur au centre que l’enfant refuse. Mlle Pearce acceptera que le vieux couple adopte l’enfant.

Devenue une sorte de « Petite maison dans la prairie » avant l’heure, « Daktari » perd tout intérêt. Jusqu’au titre « Adam et Jenny » qui ici ne se justifie pas, le chien n’ayant que peu de contacts avec la jeune fille.

Au générique final, Pepe Brown est crédité comme Adam, qui est un chien, faute que IMDB a reprise.

Louis Gossett Jr (né en 1926) joue le rôle de Mkono, tourne toujours. Citons parmi sa longue filmographie « Officier et gentleman » (1982), « Aigle de fer » (1986). Il est en train de tourner « Boiling pot » (2013) d’Omar Ashmawey.

Maidie Norman (1912-1998) interprète Mwanda. Elle a commencé à tourner en 1947. On l’a vue au grand écran dans « Ecrit sur le vent » (1956), « Qu’est-il arrivé à Baby Jane ? » (1962), « Halloween III le sang du sorcier » (1982). A la télévision, elle est apparue dans « Fireside theatre » (1950), « Lux video theatre » (1955), « Matinee theatre » (1956), « Four star playhouse » (1956), « Climax » (1956), « Celebrity playhouse » (1956), « Alfred Hitchcock présente », « La quatrième dimension », « Les Bannis », « L’homme de fer », « Mannix », « Cannon », « Les rues de San Francisco », « Baretta », « Simon et Simon ».

Pepe Brown qui incarne Zarama été le fils du sénateur dans l’épisode des « Envahisseurs » : « L’étau ». Il a aussi joué dans « Tarzan », « Gunsmoke » et « The Bill Cosby show ».

Troisième participation de Joan Anderson dans le rôle de Mlle Pearce.

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6. JUDY INFIRMIÈRE
(LITTLE MISS NIGHTINGALE) 

 

Histoire de Robert L Goodwin et Malvin Wald, réalisée par Marshall Thompson en personne.

Oh joie! L’ancien générique, Yale Summers présent. Cet épisode tourné pendant la saison 2 est une bouffée d’air pur, face aux niaiseries de la saison 4. Et c’est Daktari en personne qui met en scène.

Luke transporte des antibiotiques mais Judy a dégonflé un pneu de la range rover. Luke furieux veut ensuite rattraper son retard et la voiture se renverse. Luke est blessé. Sa jambe est coincée sous la voiture et des vautours rodent. Une hyène l’attaque alors. Clarence en essayant de partir « en éclaireur » tombe sur un troupeau d’éléphants qui le chargent. A son collier, Luke a pu mettre un mot griffonnant un SOS.

Heldey rend visite à Paula, Marsh et Jack. Un certain Bob Long (acteur non crédité au générique de fin, pas plus que sur IMDB) avertit Marsh par radio : il a repéré une girafe malade nommée Twiga, atteinte d’une tumeur. Heldey et Marsh partent à son secours.

Au lieu de se préoccuper de l’absence inquiétante de Luke, Paula et Jack se disputent, car Toto, prenant son bain, a mouillé le rapport que Jack devait rendre à Marsh. Sur le chemin de Waméru, Clarence passe par une tribu. Marshall Thompson réalisateur triche un peu, puisqu’il insère ici une scène de « Les lionceaux » (01-04) dans laquelle une africaine est terrorisée de voir entrer le lion dans sa hutte, ce qui provoque la colère des hommes de la tribu qui le pourchassent avec des lances.

La nuit passe ainsi. Marsh et Hedley trouvent la girafe blessée et le vétérinaire va la soigner. Mais il est obligé de courir après l’animal, tandis qu’Hedley contacte par radio Bob Long. Il faut tous les hommes de ce dernier et Marsh pour attraper la girafe et la mettre à terre, à l’aise d’un grand lasso. Daktari l’opère: ce n’est pas une tumeur, mais une plaie infectée.

Après la hyène, un léopard, attiré par le sang, veut attaquer Luke, que Judy protège. Heureusement, Clarence arrive enfin à Waméru avec à son collier le mot de SOS de Luke.

Pendant ce temps, Marsh, Bob Long, Hedley se désespèrent. La girafe n’arrive pas à se relever. Hedley veut l’abattre. Mais au dernier moment, l’animal réussit à se remettre sur ses pattes et part.

Judy a l’idée de klaxonner, ce qui attire Paula et Jack qui ne parvenaient pas à localiser Luke. Elle tire au hasard une flèche hypodermique avec un révolver et atteint le léopard. Paula et Jack viennent en aide à Luke Makula. Il est sauvé et ramené à Wameru où sa jambe est soignée.

Parlons maintenant de la mise en scène de Marshall Thompson. J’ai relevé quelques erreurs.
Tout d’abord, c’est avec des fusils que les flèches hypodermiques sont habituellement lancées. Ici, Judy utilise un révolver. Elle atteint le léopard alors qu’on la voit nettement viser par terre.
Mais aussi, Thompson filme Toto tantôt près de Luke blessé, tantôt avec Jack et Paula à des kilomètres de là, dans des scènes censées se dérouler simultanément.
Mais ne boudons pas notre plaisir. Il s’agit d’un bon épisode, surtout comparé à la désastreuse saison 4.

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7. LE COLLIER PERDU
(THE OUTSIDERS) 

 

Histoire de Jack Jacobs, réalisée par Dick Moder.

Anne Benton lâche dans la jungle Kimba, sa guépard femelle, dont elle a ôté le collier que Judy a trouvé et enfoui sous des feuilles. Les Benton cultivent du coton dans une ferme. Le collier retrouvé, Alfred Benton veut éclaircir le mystère, Marsh réussit à apprendre que c’est Toto qui l’a récupéré. Anne ne dit rien, se réfugie dans le mutisme, et reste jouer avec Jenny.
Benton pense qu’il y a davantage de chances de récupérer Kimba si Anne fait partie des recherches et que le guépard entend sa voix. Marsh et Bart ont deviné que Mrs Benton a relâché Kimba.

Anne finit par reconnaître qu’elle ne veut plus de Kimba qui a tué des faons. Elle tue dans un jardin où elle est chez elle et à l’abri. Bart lui explique que c’est sa nature qui a repris le dessus.
Encore un épisode poussif, dans lequel il ne se passe pas grand-chose. Les états d’âme de Mrs Benton, sa déconvenue face à l’esprit chasseur de son mari, ne constituent pas un scénario solide. La femme aime les bêtes, le mari préfère la chasse.

Judy qui a assisté à la scène de l’abandon de Kimba est insolente envers Anne et s’enfuit. Jenny entendant la vérité est bouleversée. Elle se révolte contre Anne.

Anne se confie à Daktari : lorsque Kimba venait la trouver, elle était tâchée du sang de ses proies.

La série a perdu tout son panache. Même Marshall Thompson semble ne plus y croire et paraît s’ennuyer. Nous avons droit à des scènes d’explication entre divers protagonistes. Beaucoup de bavardages à la place de l'action de jadis.

Vers la quarantième minute, pour redonner un peu de suspense, le scénariste fait partir Anne dans la réserve pour retrouver Kimba. Marsh finit par dire ses quatre vérités à Alfred. Avant d’épouser Anne, il aurait dû dire qu’il n’aimait les animaux qu’au bout de son fusil.

Pour meubler, nous avons droit à des stock shot montrant un troupeau de girafe. Anne retrouve Kimba qui est avec un mâle, lequel veut attaquer la jeune femme. Kimba défend alors Anne et se bat avec le mâle. Mais c’est ce dernier qu’elle suivra ensuite, après que Marsh ait endormi le guépard.

Alfred décide de renoncer à la chasse pour garder sa femme, il demande à Marsh un fusil hypodermique.
Daktari est devenu conseiller matrimonial, quelle misère !

Dans cette saison, Judy et Clarence ont perdu leur statut de vedette, Judy ne fait plus de farces, remplacée par la petite Jenny Jones qui accapare l'attention de Marsh. L'absence de Yale Summers a détruit l'équilibre de l'équipe Paula-Jack-Luke que Bart Jason n'intègre pas, jouant à l'écart en solitaire. Les scripts s'en ressentent, devant composer avec les personnages nouveaux et ceux qui restent. Judy et la petite orpheline font double emploi, Erin Moran ayant les meilleures scènes et mettant dans l'ombre la guenon, erreur monumentale.

William Jordan (1937) qui incarne Alfred Benton a interprété quelques rôles au cinéma comme « Un homme nommé cheval » (1970), « Contact » (1997). A la TV, il a joué dans « Flipper le dauphin », « Mannix », « Les rues de San Francisco », « Lou Grant ».

Diane Shalet (1935-2006) qui joue Anne Benton est une actrice de télévision vue dans « L’homme de fer », « Mannix », « La petite maison dans la prairie », « L’incroyable Hulk », « Cagney et Lacey », « Matlock ».

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8. L’HOMME FORT
(A MAN’S MAN) 

 

Histoire de J.E. Selby, réalisée par Paul Landres.

Chet (Charles en VO) Rainey, ami de Bart Jason, participe avecvient son fils Ted qui n’aime pas la chasse, (comme sa défunte mère) à un safari photo à Waméru.

Encore une histoire de chasseur irascible et borné, dont le fils a ici des aptitudes scientifiques et a envie d’aider Daktari, mais qui considère que la seule force brutale est le critère pour faire un homme.

Ted est attiré par la science, alors que son père, qui a une discipline militaire, a fondé un empire du pétrole. Il dit à Marsh ne pas connaître son père qui ne s’est même pas dérangé pour l’enterrement de sa mère.
Père et fils partent donc en safari photo avec Bart, ce qui ne sera pas une partie de plaisir. L’attitude du père Charles Rainey au moment du départ fait se poser des questions à Jenny qui a une discussion avec son père adoptif Marsh.

Bart va en voir de toutes les couleurs avec son ami Charles. Complexé, peu sportif, Ted est vite passionné par les plantes qu’il voit durant le safari. Le père se dit que s’il ne chassait pas le léopard, il pourrait forer l'endroit pour mettre des puits de pétrole !

Charles finit par fausser compagnie à Bart et Ted pour suivre le léopard. Marsh s’inquiète, étant responsable du safari puisque cela s’organise à Waméru.

En faisant une chute, Charles s’enfonce dans le bras l’aiguillon d’ une plante vénéneuse.

Inquiet, Daktari part avec Judy à la recherche du chasseur. Il rejoint Ted avec un fusil hypodermique. Bart cherche de son côté. Or, Charles est tombé dans un ravin et a perdu conscience. Judy les aide en retrouvant la gourde vide du disparu.

Dans cet épisode, Judy reprend la vedette sur Jenny Jones et c’est elle qui mène Marsh et Ted au père. L'homme, victime d’un empoisonnement, sera mort le temps qu'on le ramène à Waméru, mais le jeune Ted sait où trouver les substances anti-dotes dans certaines plantes. Il réussit devant un Marsh épaté à fabriquer un antidote en pleine nature.

On reste sceptique devant ces safaris soit-disant sans danger avec des léopards qui attaquent. Ted réussira (mieux que Jason) a envoyer une flèche hypodermique au fauve qui attaque. Charles, fier de son fils, propose de l’emmener poursuivre ses études en Amazonie.

L’homme fort n’était pas celui que l’on croyait.

C’est le premier épisode dans lequel Ross Hagen peut vraiment montrer ses talents de comédien, en effet, le réalisateur Paul Landres lui laisse une part importante de l’épisode à assumer. Il ne s’en tire pas trop mal, mais l’épisode nous montre qu’à l’évidence, le problème de la saison 4 de « Daktari » est l’omniprésence de la petite Erin Moran. Judy d'ailleurs retrouve un rôle à sa hauteur dans cet opus.

Limitée ici à quelques apparitions (la discussion père-fille), le personnage de Jenny laisse la place à une véritable intrigue. Les rochers et ravins, censés faire partie de la réserve, ont été peu vus jusqu’ici dans la série et n’évoquent pas vraiment la brousse habituelle. Il faut dire que Paul Landres a évité les stock shot pour concentrer sa caméra dans le décor naturel du parc animalier.

Un épisode qui arrive à une moyenne de qualité honorable.

Stephen McNally (1913-1994) qui incarne Chet Rainey a joué dans « Johnny Belinda » (1948), « Winchester 73 (1950), « La porte s’ouvre » (1950).

Eddie Applegate (1935) qui joue Ted Rainey a joué notamment dans « Gunsmoke », « The Patty Duke Show », « L’extravagante Lucie ».

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9. LE MYSTÈRE DE SABRINA
(A TIGER’S TALE) 

 

Premier scénario de Marshall Thompson (Il est temps, la série s’arrête) co-signé avec Wallace C. Bennett. Réalisation de Dick Moder

Episode sans Paula qui a décidé de rester à Nogoro pour y faire un peu de recherche, Cheryl Miller quitte le navire.

Encore un épisode « gnan gnan » avec la petite Jenny/Erin Moran en train de littéralement torpiller la meilleure production d’Ivan Tors.

Jenny voit un tigre (qui n’est pas Sarang) alors qu’elle s’occupe du zèbre Charlie. Luke et Marsh pensent qu’elle a eu une hallucination, mais la caméra de Dick Moder nous montre bien un tigre.

Daktari n’ose pas dire à Jenny que Charlie va devoir retourner avec les siens.

Avant l’arrivée d’Erin Moran, la série était pour les enfants mais s’élargissait à un public familial, on pouvait apprécier les facéties de Judy et rire un bon coup. Avec la petite actrice, « Daktari » devient carrément abêtissant. L’enfant devient le personnage central d’une série qui évoque plus un mélodrame. On s’appesantit sur la petite orpheline, adoptée par un homme trop mûr.

Quant au tigre, il existe bel et bien et ne sait pas lui qu’il n’y a pas de tigres en Afrique. Marsh finit par le voir.
Cependant, Daktari connaît ce tigre femelle, Sabrina. Ici, il est fait allusion à un passé imaginaire (ou du moins à une aventure que nous n’avons pas vue lors des premières saisons).

Marsh explique à Bart Jason, aussi ignorant que nous, que Sabrina est arrivée du Bengale en même temps que Sarang. Avec Luke, Bart et Marsh regardent un film. Nous sommes alors en pleine incohérence temporelle : Judy a cinq ans dans la saison 4, mais sur les images de l’arrivée de Sarang et Sabrina, le chimpanzé est aussi âgé qu’en 1969. Marsh précise que ce film super 8 date de plusieurs années. On y voit une guenon, Doris, qui pourrait bien être celle du film qui inspira la série.

Au bout de 25 minutes, il ne s’est toujours rien passé dans l’épisode.

Bart part pour un safari photos avec un groupe de touristes, qui doit durer deux semaines.
Jenny relègue Judy et Toto à l’arrière plan et leur vole la vedette. Elle est infiniment moins drôle.

Sabrina refuse de boire et manger (Marsh l’a mise en cage), elle se met en colère lorsqu’on lui montre Sarang.
« Daktari, pourquoi les tigres ne vivent pas en Afrique ? » demande Jenny. Marsh élude la question.

Il libère Sabrina, mais elle ne veut pas partir. C’est un vrai casse tête, d’où le titre français de l’épisode, « Le mystère de Sabrina ».

Daktari suit Sabrina dans la jungle. Il fait des kilomètres à pied en suivant un tigre ! Pour finir par trouver … un tigron, un bébé de Jambo le lion et de Sabrina la tigresse. Il avertit par radio Luke de le rejoindre avec des sulfamides pendant car Le tigron a une infection pulmonaire. 

Mais Jambo se jette sur notre héros pour le dévorer. Marsh sera sérieusement blessé, mais Sabrina le défendra.

Dans « Daktari », nous vivons dans un angélisme total où les animaux les plus sauvages et les plus dangereux sont « gentils ».

De temps en temps, il faut redescendre sur terre. Les blessures de Marsh sont là pour le rappeler.
Encore un épisode peu palpitant. Aucune participation de Clarence, apparitions minimalistes de Judy et Toto. Absence de Paula. Omniprésence de la petite Jenny, obsédée par son zèbre Charlie.

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10. LES LIONS DE LA VALLÉE D’AKKA
(STRIKE LIKE A LION)

 

Histoire de Malvin Wald, réalisée par Alan Crosland.

Bart Jason attend un client : Andy Brewster.

Luke voulait emmener Bart voir les lions de la vallée d’Akka. Brewster étant en retard de deux jours, Bart était sur le point de partir avec Luke.

Andy veut voir les endroits les plus dangereux de la brousse. Paula le retient à déjeuner, et l’homme part avec Luke , Bart et Judy.

Le père d’Andy a fait un safari avec Bart, du temps où ce dernier tuait les animaux.

Le téléspectateur se méfie d’Andy, car dans le début (avant son arrivée à Waméru), il a promis à un certain Yako (Davis Roberts) de « s’occuper » de Bart Jason.

En se servant de l’arme du chasseur, Andy provoque une catastrophe. Le groupe se fait charger par les lions de la vallée d’Akka. Les hommes observent que le vieux lion sentinelle empêche un jeune lion, Junior, de quitter le troupeau.

Les lions se calment. Bart et Luke les filment. A la 24e minute, notre Marsh arrive à l’écran, appelant par radio Luke. Il fait des analyses sur des animaux au centre.

Soudain, Andy Brewster prend l’arme de Bart et lui dit qu’il est un partisan. Le chasseur le met KO. Un « partisan » ? Voilà qui nous rappelle les images du début de l’histoire.

Andy veut anesthésier le vieux lion sentinelle au nom de la justice pour libérer le jeune lion. Le partisan dit qu’il veut vivre en liberté. Andy est dessinateur industriel pour des constructions d’immeubles à San Francisco avec son père. Il veut changer d’existence, changer le monde. Il vient de faire un séjour dans la province de Polanka dans l’ouest africain, dans laquelle se trouve le chef rebelle Yako Mweru, un révolutionnaire. Andy l’a rencontré par des amis communs en quête de rebellions et l’homme l’a enrôlé dans sa guérilla communiste. Yako veut que Bart Jason forme une troupe d’étudiants américains, allemands et britanniques à la guérilla révolutionnaire. Le groupe s’appelle « les bérets bleus ». Yako est prêt à nommer Bart colonel de son armée révolutionnaire.

On se demande ce que cet épisode politique vient faire dans la saison 4 en plein milieu de « Daktari ». Sans doute une référence à la génération en révolte contre le Vietnam, hippy and co, prêts à s’enflammer pour les « causes » tiers-mondistes.

Notre guérilléro enfant gâté va endormir avec une dose trop forte la sentinelle. Pour le sauver, Luke doit lui administrer un antidote. Mais les lions d’Akka ne l’entendent pas de cette oreille.

L’intrigue est complètement idiote. Les motivations de Brewster partent dans toutes les directions. Luke sauve le vieux lion.

Pour Luke, Yako au pouvoir serait un dictateur pire que le pouvoir actuel, et le jeune américain idéaliste un fieffé imbécile, ayant semé la révolte auprès des lions de la vallée d’Akka.

Junior se fait prendre dans un piège à lions. Daktari opère d’une tumeur le lion et on va le ramener à la vallée d’Akka.

Ayant fait assez de bêtises, le jeune homme veut rentrer à San Francisco. Le ministre de la construction du Kenya (un ami personnel de Marsh) propose alors au « rebelle » de créer des habitations à Nogoro pour les indigènes. Il y sera plus utile qu’avec un fusil en exerçant ses talents d'architecte et de dessinateur industriel. Andy accepte et lègue son béret à Judy.

Une histoire qui dès le début est incohérente, mal agencée, et desservie par l’interprétation sans conviction des comédiens.

Laurence Templar qui incarne Andy Brewster n’est connu que pour un seul autre rôle : Le docteur Cutter dans l’épisode de la saison 1 de « Hawaii police d’état » (« Le roi de la colline »).

Davis Roberts (1917-1993) qui joue le rôle de Yako Mweru est apparu dans « Mondwest » (1973) avec Yul Brynner. Il a joué deux fois dans « Daktari » : « La tarentule » (02-12) et « Judy cosmonaute» (03-01).

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11. JLES BAGUETTES MAGIQUES
(THE DIVINING RODS) 

 

Histoire Jack Jacobs de réalisée par Paul Landres.

Tandis que la petite Jenny est émerveillée de donner le biberon à un éléphant, la sécheresse sévit à Waméru. C’est un thème qui revient de temps en temps après avoir été abordé dans « La grande soif ». Pourtant ici, quelqu’un a fait un barrage en travers du torrent. Daktari et Bart se font tirer dessus par Charlie Rone (Bruce Bennett). Rone fut le patron de Rone. Ce n'est donc pas une calamité naturelle, mais un acte volontaire.

Le lit du torrent a été dévié par cet entrepreneur. Il fait passer une tribu, c'est-à-dire les hommes, avant les animaux, et méprise Bart qui de chasseur est devenu guide de safaris photos. Seule l’eau de pluie sera pour Waméru. Hedley prétend que l’affaire est en dehors de sa juridiction. Rone veut absolument tenir les délais du chantier que le gouvernement lui a donnés pour aménager un lieu à une tribu, où l'eau est vitale.

Hedley propose à Marsh d’aller voir le nouveau ministre de l’agriculture. Bart décide de rencontrer le premier assistant de Rone, Tom Otis, qui lui explique que le torrent se perd dans l’intérieur de la roche. Les travaux vont dans une impasse Si le gouvernement oblige Rone de défaire ses travaux, Otis, le numéro 2, deviendra directeur. Cette rivalité entre deux hommes se fait au dépend des animaux de la réserve.

Charlie Rone vient à Waméru et apprend que Marsh revient de Nogoro. Il vient parler à Jenny, caresser Clarence et se présenter à Paula. Il se propose de les aider à trouver une nappe d’eau souterraine.

Pendant ce temps, Otis amène une citerne pour les occupants de Waméru. Il explique son chef est dans une situation délicate. Il ne retrouvera pas de place d’ingénieur en chef si le chantier est stoppé. Charlie Rone se déride, se fait plus humain, fait le bras de fer avec Luke puis Bart pour "jouer". Jenny qui n’a pas vu le film « L’ombre d’un doute » appelle l’homme Oncle Charlie. Elle est admirative devant la force de l'homme pourtant plus tout jeune.

Finalement, cet ingénieur en chef n’est pas si méchant. Il propose de chercher de l’eau avec une baguette de sourcier. Mais Luke et Bart ont une meilleure et plus sûre solution. Ils lâchent deux éléphants pour chercher de l’eau. Et ces derniers trouvent l’eau miraculeuse. Le ministre de l’agriculture apprécie que Charlie ait pu à la fois procurer de l’eau à la tribu tout en approvisionnant Waméru. Et on propose à l’ingénieur la construction d’un barrage, pour lequel il engage à nouveau Otis.

Même si à ce stade de la série, l’annulation était inévitable, l’épisode propose une histoire correcte, en mettant au second plan Jenny, véritable plaie de la saison 4. Le script tient la route, et le bassin qui sera construit à partir de la découverte des éléphants propose une épilogue heureuse à une intrigue qui ne semblait pas destinée à un happy end. 

« Les baguettes magiques » est aussi une réflexion sur l’âge et la valeur des hommes. Ainsi, la première question que pose Otis à Bart est de savoir s’il va succéder à Daktari. Le carriériste assistant admettra que les vraies valeurs sont de savoir apprécier les compétences malgré l’âge.

On ne reconnaît pas (comme dans « Les lions de la vallée d’Akka ») la réserve, sans doute Paul Landres a-t-il fait quelques mètres de pellicule en dehors du parc « Africa and Africa », ou dans des endroits négligés jusque là.


A noter que la VF nous indique « Charlie Wall » au lieu du « Rone » et « Ortis » au lieu de « Otis ».

Bruce Bennett, qui jouait dans l’épisode « Le guépard apprivoisé » (03-18) revient dans le rôle de Charlie Rone.

Brett Parker (perdu de vue en 1974) qui incarne Tom Otis a joué dans « Cannon », « Un shérif à New York », « La Nouvelle équipe », « L’homme de fer », « Au cœur du temps », et au cinéma avec Elvis Presley « The trouble with girls » (1969)

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12. LE VRAI CŒUR DE LA JUNGLE
(JUNGLE HEARTBEAT)

 

Histoire de Richard Carlson, réalisée par John Florea.

Un épisode qui commence avec un long monologue de Jenny/Erin Moran commence mal. Marsh va voir le fils du chef Matubu (Mark Dymally) avec lequel la petite fille joue au football.

Le sorcier Kupiga fait de la musique avec un clavier (si l’on peut dire) puis soufflant dans une corne. C’est le propre pianiste de la chanteuse Ella Fitzgerald qui interprète ici les morceaux de musique ressemblant plus à des cris d’animaux ou à de la cacophonie qu’autre chose !

Le fils du chef considère Jenny comme sa petite sœur. Il a une mononucléose. Il faut le calme absolu, le silence, au malade, mais la superstition empêche le tortionnaire des oreilles de s’arrêter. Daktari obtient que le sorcier soit chassé. Espérons qu’il était meilleur pianiste avec la grande Ella. Car là, c’est intolérable même pour le téléspectateur. Kupiga jure de se venger.

Judy et Toto à côté sont bruyants mais moins pénibles pour les oreilles. Pourtant, Judy n’en rate pas une et fait prendre un bain à Toto. Nous ne voyons plus ce genre de scènes depuis l’arrivée de Jenny.

Tandis que Luke et Marsh font des analyses de sang, le sorcier vient avec ses tambours jouer à Waméru. Il terrorise les guenons. Comme personne n’est sourd à Waméru, Clarence et Judy sont vite agacés. Le sorcier n’arrête pas.

Le fils du chef nécessite une transfusion d’un sang très rare. Si Daktari n’en trouve pas, le chef rappellera son « musicien » qui pour l’instant casse les oreilles des habitants de Waméru.

Hedley a arrêté Kupiga. Pour l’officier anglais, c’est un homme dangereux. Toto est malade en raison du bain forcé que lui a fait prendre Judy, et non comme le prétend Kupiga par sa malédiction.

Kupiga est un « médecin musique ». Libéré sur la demande de Marsh qui ne veut pas qu’on le prenne pour un martyre, il continue de casser les oreilles du tout venant avec ses tam tams. « Je lui demande d’apporter un tambour et il vient avec toute la philarmonie », dit Marsh. Daktari lui présente ses excuses et l’engage ! On croit rêver. Mais Marsh a une idée derrière la tête. Que le sorcier tape à la vitesse ou bat le cœur d’une éléphante. Et Kupiga ainsi parvient à avoir un effet tranquillisant sur l’éléphante. Ensuite, en le faisant jouer "en sourdine", il s'adapte au coeur du petit patient et le calme.

Il faut de la glace pour mettre sur le fils du chef. Quant au sang, un avion va le parachuter. Le sorcier se propose de porter la glace, en allant la chercher en courant au lieu qu’Hedley l’amène ou que Paula aille en voiture la quérir.

Paula, Jenny et Judy vont à la rencontre de l’avion. L’état de l’enfant est desespéré. Avec une bonne transfusion, Marsh sauve l’enfant. Il dit à Kupiga qu’il a « calmé l’enfant » avec sa musique !

Il a été question de football, mais il s’agit bien ici du football américain. Et Jenny a donné des tenues de football américain (avec les fameux casques) à Judy et Toto !

Moins atroce que l’ignoble « Judy et les deux truands », pire épisode de la série, ce « Vrai cœur de la jungle » est particulièrement irritant pour les oreilles et la débilité de son scénario. Pauvre Marshall Thompson, il est si bon comédien qu’il n’avait pas mérité une pareille déconfiture.

Chet Washington qui incarne le chef du village Matubu a joué dans un seul autre film la même année que cet épisode, « Precious jewels » de William Stag (1969).

Mark Dymally (1955), le fils du chef, a été guest star dans les séries « Docteur Marcus Welby », « Adele » (inédit), « Le Fugitif », « The Flying nun » (inédit), et dans le téléfilm « Great gettin’ up mornin’ » (1964).

Ed Thigpen (1930-2010) qui interprète Kupiga a joué dans « Charlie Butterfly » (2002) et tenu son propre rôle dans deux téléfilms sur Ella Fitzgerald en 1964 et 1965.

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13. CLARENCE, CŒUR DE LION
(CLARENCE THE LION HEARTED) 

 

Histoire de Malvin Wald, réalisée par Alan Crosland.

Avant-dernier épisode de cette belle série qui a enchanté deux générations, celle des années 60 et des années 70, et à laquelle les Beatles firent une publicité inattendue en déclarant que Judy et Clarence étaient « toquées ».

Jacob, de la tribu des Tongos, a refusé de quitter sa terre alors que tout son village a été déplacé. Luke pense que Jacob est son ami, et il se trompe lourdement. Jacob manque le tuer et s’enfuit. Hedley le recherche.
Le fait que Jacob refuse de quitter sa terre natale incite Daktari à tenter une expérience en brousse avec Clarence. Fainéant, passant sa vie à dormir et refusant le moindre effort, le lion est exaspéré par l’expérience de Marsh voulant prouver que le lion tient à son territoire.

Nous sommes en janvier 1969 et CBS a décidé d’annuler la série, mais Marshall Thompson va faire une chose exceptionnelle : garder le lion qui louche avec lui. Il survivra au tournage pendant quelques années.

L’expérience est un désastre. Dès qu’un lion menace son territoire, Clarence s’enfuit : « Il a tout de suite pris la fuite, maugrée Marsh. « Il se fait pas se battre, heureusement qu’il sait courir » commente ironiquement Bart.
Quand à Jacob, il est aux alentours, il a dérobé un fusil à Luke et met en joue plusieurs fois Clarence. On se pose alors une question : Luke n’a normalement que des fusils hypodermiques ?

Bart et Marsh retournent dans la jungle sur le territoire dont Clarence a été chassé. Ils observent les lions. Ils ne se chassent pas entre eux. « On dirait des frères ou des cousins » commente Marsh.

Voilà que les lions en question débarquent…à Waméru ! Paula et Jenny sont apeurées, mais hors de portée radio de Daktari.

Jacob Hamishi tombe dans un piège alors qu’il rodait autour de Waméru. Marsh se lance dans la fosse aux lions (mais s’en sort mieux que Blandine !). Il sauve l’indigène.

Clarence a sauvé Jenny et Paula au centre, car c’est son territoire, non un morceau de terre en pleine brousse qu’il ne connait pas. Lorsque le lion qui l’a chassé sous les yeux de Marsh et Bart est venu attaquer les habitantes de Waméru, il est sorti de sa torpeur.

Jacob vole un fusil dans la jeep d’Hedley, prêt à se battre jusqu’à la mort pour ne pas quitter son village. Or, cette terre ne nourrit plus son homme. Marsh lui propose d’élever un troupeau en les protégeant contre les braconniers. Hedley accepte de laisser Jacob sous l’autorité de Daktari.

Encore un happy end, l’avant dernier. Un épisode d’une meilleure tenue que les précédents, sachant que l’on peut difficilement retenir son hilarité en constatant la « vaillance » de Clarence !

On a toujours l’impression que Clarence est dérangé dans son sommeil !

Mel Scott qui incarne Jacob Hamishi revient après « Miracle dans la jungle » (03-04).

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14. LE DESTIN D’USUMBU
(ONCE UPON A FANG)

 

Histoire de Lawrence Louis Goldman , réalisée par Paul Landres

« Daktari » n’a pas de fin. Rien n’évoque un départ d’Afrique, et mieux produite, elle aurait duré de nombreuses autres saisons. Après la série, Marshall Thompson ne fera que des apparitions en guest star dans des séries TV jusqu’à sa mort en 1992 à 66 ans. Il lèguera sa fortune par testament aux animaux du Kenya, plus exactement à la fondation William Holden installée dans ce pays.

Hari Rhodes connaîtra le succès avec la série « Racines » et sera le docteur Morelind dans « Morts suspectes/Coma » en 1978, traversant les années 70 -80 en guest star. Son dernier téléfilm, en 1990, s’appelera aussi « Coma » ! Il nous a quitté à 59 ans en janvier 1992. 

De 1969 à 1972, Cheryl Miller tournera une série inédite en France, « Bright promise ». Quelques apparitions en guest star dans des séries télé et plus rien. Elle est la seule survivante de l’équipe d’origine. 

Yale Summers, qui manque tant à cette ultime saison, tourne quelques téléfilms et raccroche en 1979. Il meurt à 78 ans d’une pneumonie. 

Heldley Mattingly qui jouait quasiment son propre rôle tournera dans des séries comme « Columbo », « Mannix » « Dynastie », et mourra d’un cancer à 82 ans, en 1998. Tous restent dans notre mémoire collective pour cette série, mais avec « Racines », Hari Rhodes a prouvé qu’il y avait une vie après « Daktari ».

Usumbu, un guerrier, veut rester sur ses terres. Il est grièvement blessé par un léopard. Marsh sauve Usumbu et le soigne à Waméru. Ce qui est un peu hilarant, c’est que dès les premières images, notre guerrier œuvre…en jean !

Usumbu a la réputation d’être un conteur d’histoires, et Jenny en est friande. « On a tellement l’habitude de voir un conteur sous les traits d’un vieux prophète » proclame Marsh. 
Il est vrai qu’il est bien jeune ce « guerrier » pour déjà être un conteur.

Sujet des pires pitreries de Jenny, la pauvre Judy se prête à tous les maquillages, coiffures et déguisements les plus outranciers paisiblement.

Usumbu se vexe vite que Jenny lui demande des histoires, qui pour lui n’en sont pas. Mais Marsh réussit à le calmer, et à lui confie Jenny pour faire une promenade devant les cages des léopards.

Luke rend visite à Nyanza, qui a banni Usumbu de la tribu du village, Latori. Luke et Nyanza ont été au collège ensemble. Mais Nyanza est revenu aux vieilles traditions. Usumbu refuse de se plier à ce genre d’idées.

Paula arrive de Nogoro dans une belle robe. Elle s’inquiète d’Usumbu qui a envie de s’enfuir. « Ah, si seulement Jack était là » soupire Paula. « Vous pouvez toujours essayer de lui téléphoner en Amérique » répond Luke.
Il est souvent question de Jack dans cet épisode : Jack aurait fait ci, c’est le genre de choses que Jack aurait dit. Tout le monde s’en mêle. Paula, Luke, Marsh.

Usumbu est parti dans la plaine des léopards. Paula et Luke devaient lui donner un parfum anti fauves, mais chacun a pensé que l’autre s’en occupait. C’est Judy qui s’en est aspergée.

Marsh et Luke se précipitent dans la plaine des léopards. Mais l’endroit est vaste. Judy, d’un arbre, tente de l’apercevoir. Nyanza vient en renfort de son village Latori aider Luke. Au moment où Usumbu va tuer avec sa lance un léopard, Marsh arrive mais son fusil hypodermique est enrayé (Il le fait croire, en réalité). Il donne des allumettes au jeune indigène qui enflamme une poignée d’herbes. Le léopard s’enfuit. L’herbe à éléphants a œuvré.

Le monde merveilleux de « Daktari » se termine sur l’hilarité de Marsh et Luke face à une Judy qui, avec l’odeur d’éléphant, en a attiré un au pied de l’arbre où elle s’est réfugiée.

Est-ce une coïncidence ? Dans cet épisode où tout le monde a évoqué Jack, Bart Jason est absent. Peut-être un hasard car notre officier Hedley est lui aussi absent, et l’on aurait bien aimé qu’il participe aux adieux de la série.

La série se termine sur un épisode presque parfait, trois melons. Toutes les bonnes choses ont une fin…jusqu’à la prochaine rediffusion de « Daktari ».

Glynn Turman (Usumbu) tourne toujours. Né en 1947, il débutait dans « Daktari ». On l’a vu au cinéma dans « Gremlins » (1984), « Les chemins de la dignité » (2000), « Super 8 » (2011).

Adolph Caesar (1933-1986), qui joue Nyanza, a joué dans « La couleur pourpre » (1985). On l’a vu dans plusieurs séries comme « Les mystères de l’ouest » , « Haine et passion », « La cinquième dimension ».

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Images capturées par Patrick Sansano. 

Le Procès d'un léopard (The Execution)

 saison 1 saison 3

Daktari

Présentation


A PARTAGER! LES GÉNÉRIQUES CULTES DE SÉRIES TV - Daktari (Saison 1)Fan de Daktari? Retrouvez notre dossier complet sur la série culte par Patrick Sansano sur Le Monde des Avengers:http://theavengers.fr/index.php/hors-serie/annees-1960/daktariRejoignez la discussion sur Daktari sur notre forum: http://avengers.easyforumpro.com/t3814p240-serie-daktari-1966-1969

Posted by Le Monde des Avengers on Wednesday, October 28, 2015

Si vous discutez avec un téléspectateur américain, comme je le fis à la fin des années 70, vous découvrirez que certains gros succès us en France ont très largement dépassé la popularité de leur pays d’origine. C’est bien sûr le cas de « Les Envahisseurs », « Starsky et Hutch », mais aussi de la série animalière « Daktari ».

Comportant quatre saisons de 1966 à 1969, elle a été annulée au bout de 89 épisodes. Comme souvent pour les séries n’atteignant pas les 100 épisodes, elle n’a pas été rediffusée sur les chaînes régionales (en syndication) et de ce fait fut rapidement oubliée. 

Pourtant « Daktari » était bien partie pour être un gros succès. La série a été créée par Ivan Tors (1916-1983), auteur de « Flipper le dauphin » (1964-1968) et « Mon ami Ben » (1967-1969), avait fait l’objet de produits dérivés : la voiture de Daktari, une Ford zébrée, disponible chez Corgi Toys, des bandes dessinées, traduites en France par Sagédition. Mais les américains l’on vite oubliée.

« Daktari » veut dire « docteur » en langue Swahili. La série est censée se dérouler au Kenya, mais elle fut tournée en Californie dans le parc animalier « Africa and Africa ». Des scènes de studio furent filmées à Miami.

De la série, seul le comédien Hari Rhodes (1932-1992) a tiré son épingle du jeu en devenant la vedette de « Racines » (Roots) en 1977. Il est aussi le psychiatre, le docteur Morelind, dans « Morts suspectes » (Coma) de Michael Crichton (1978).

Les autres comédiens sont Marshall Thompson (1925-1992), qui interprète le rôle du Daktari, Marsh Tracy. L’acteur et le personnage n’ont pas que le prénom comme ressemblance. En 1969, le comédien décida d’adopter le fameux Clarence, l’un des deux animaux vedettes de la série. Thompson n’a plus connu de rôle marquant après la série, et il est mort d’une crise cardiaque en 1992, la même année qu’Hari Rhodes.

Yale Summers (1933-2012) incarne Jack Summers, l’assistant du héros, amoureux de sa fille Paula dans la première saison (idée abandonnée ensuite). Il s’est consacré après la série aux récompenses « Screen actors guild awards » qu’il a co-créés et produits. Une embolie pulmonaire l’a emporté en 2012. Il ne tournait plus depuis longtemps.

Cheryl Miller (1943) est connue pour le rôle de Paula dans la série, la fille du Daktari. Il est difficile de trouver des informations sur elle car il y a deux actrices qui portent le même nom aux Etats-Unis.

Hedley Mattingly (1915-1998) est un comédien anglais que l’on a pu voir dans « Columbo » et « Dynastie » mais qui n’a pas fait une grande carrière. Il a le même prénom dans la série qu’à la ville. Il symbolise la présence britannique au Kenya, la série commençant trois ans après l’indépendance du pays. Un cancer l’a emporté en 1998.

Le personnage de Luke (dans la VF) s’appelle Mike Makula dans la VO. Pourquoi Luke ? Eh bien parce que dans les premiers épisodes apparaît un Luke joué par le comédien Don Marshall. Bachir Touré doublait Luke et il resta « Luke » dans la VF. Les téléspectateurs les plus attentifs remarquent cependant que l’épisode 02-23 s’appelle « Au revoir Mike Makula » et qu’il est question de … Luke.

Fait exceptionnel, l’ORTF diffusa sur une période assez courte (d’août 1969 à août 1973) 52 épisodes répartis en quatre « saisons » de 13. Il fallut attendre l’arrivée de la Cinq pour voir l’intégrale, avec des épisodes de la saison 4 mettant en vedette deux nouveaux personnages : Jenny Jones (Erin Moran de la série « Happy days », née en 1960) et Bart Jason (Ross Hagen 1938-2011).

Le succès des 13 épisodes montrés en soirée en août septembre octobre 1969 incita l’ORTF à acheter d’autres épisodes. Deux saisons de 13 furent diffusés sur la Une, l’une au printemps, l’autre à l’automne de 1971, et Cheryl Miller fit la couverture de « Télé Poche ».

Les vraies vedettes de la série sont Clarence, le lion qui louche, et Judy (que beaucoup de téléspectateurs transformèrent involontairement en "Judith" S'il n'y a qu'un Clarence, avec son strabisme qui le rend unique, plusieurs chimpanzés se relayèrent pour interpréter Judy.

Notons que l'intelligence du lion et la guenon dépassent et de loin les limites du possible. Ils comprennent l'anglais et adoptent des attitudes "humaines". C'est bien entendu de la pure imagination.

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