Mission Impossible (1966-1973) Saison 7
1. Billard électronique (Break) 3. Cinq millions à la clé (The Deal) 6. Inspecteur Barney (Cocaine) 15. La Veuve noire (Boomerang) 16. La question (The Question) 17. Source de vie (The Fountain) Nouveaux bouleversements à l'aube de cette ultime saison, avec le départ du producteur Bruce Lansbury, remplacé par Barry Crane, et la grossesse de Linda Day George qui va contraindre la production à lui trouver une remplaçante pendant ses quelques mois d'arrêt. Toute série a son concept bien particulier, qui lui est propre et la diffère des autres séries, mais aussi une marque de fabrique plus indéfinissable, qu'on pourrait appeler son âme. Faute de cerner correctement ce petit plus si important pour les fans, un producteur ou un scénariste qui s'était montré très bon sur une série peut tout à fait échouer sur une autre. Ainsi, Terry Nation n'a jamais rien compris aux Avengers, mais fut excellent sur Amicalement vôtre. Pareillement, Bruce Lansbury n'est jamais totalement entré dans l'univers de Mission impossible, alors qu'il avait bien saisi celui des Mystères de l'Ouest. Du coup, on ne regrettera pas spécialement son remplacement par Barry Crane. Le nouveau producteur va essayer de restaurer le lustre de la série en l'orientant vers des histoires censées rappeler l'époque Bain-Landau, souvent regrettée par les fans. Il y réussira en partie grâce à une réalisation proche des fondamentaux, mais en partie seulement car la trame des scénarios demeure éloignée du concept originel, et surtout la série et ses scénaristes sont véritablement à bout de souffle après six saisons et plus de cent quarante épisodes. L'absence de Linda Day George pour cause d'heureux événement entraîne l'arrivée de Barbara Anderson, bien connue pour son rôle dans L'homme de fer. Il faut souligner l'importance qu'a pris Linda Day George après une seule saison, puisqu'elle est maintenue dans le générique pendant toute son absence, et qu'une allusion à Casey, son personnage, est glissée, le plus souvent par Jim et pendant le briefing, à chaque épisode où elle n'apparaît pas. Casey « opère en Europe », d'où elle fait parvenir divers renseignements très utiles à ses collègues pour l'accomplissement de leurs missions. Sa remplaçante est Mimi, une ancienne détenue qui s'est rachetée en aidant l'IMF lors de la première mission de la saison, a de ce fait été libérée et s'est vue offrir par Jim une participation régulière à son équipe, pendant que Casey « se trouve en mission en Europe ». Barbara Anderson est tout à fait convenable dans ce rôle, même si elle ne parvient pas à faire oublier Linda Day George. Néanmoins, elle ne figure pas au générique de début, mais se retrouve systématiquement créditée au générique final, en deuxième position derrière la vedette invitée principale. Ce qu'on peut regretter, c'est la diffusion anarchique des épisodes, alternant les missions avec Casey, les missions avec Mimi et les missions où aucune des deux n'est présente. Sans doute fallait-il faire patienter les téléspectateurs amateurs de Linda Day George, mais il est curieux de voir Casey, partie en Europe, revenir pour une mission puis repartir, revenir et repartir à nouveau. Il faut croire qu'elle passe sa vie dans les avions... En début de saison, on rencontre quelques épisodes où sa participation est limitée au briefing et à une courte scène généralement intérieure. Sans doute ces épisodes ont-ils été tournés juste avant son départ et bénéficiait-elle d'un programme « allégé ». Autre innovation, dont on serait bien passés, la musique du générique est à nouveau réorchestrée, dans une version pire que celle de la cinquième saison. A fuir absolument. Et dire que les épisodes débutent directement avec cette musique puisque la séquence pré-générique, qui était due à Bruce Lansbury, est supprimée… Côté scénarios, ils sont calqués sur ceux de la saison précédente, la plupart des missions se déroulent donc dans le monde des gangsters. L'impression de redite, avec toujours les mêmes machinations recyclées, est encore plus flagrante que lors de la saison 6. Du fait de l'absence de Linda Day George pendant la moitié de la saison, la série repose plus que jamais sur Peter Graves, le vrai homme-orchestre, à la fois dirigeant et exécutant, et la plupart du temps excellent. En effet, Greg Morris, qui continue sa montée en importance dans le groupe, n'a pas les épaules pour jouer le second de Graves. Son évolution physique, avec sa coiffure plus fournie, et son attitude le font évoluer de l'Afro-Américain assimilé vers un personnage à l'esprit communautariste plus affirmé, voire un contestataire dans la lignée des mouvements Noirs revendicatifs qui fleurissaient à l'époque. Parfois, on le retrouve même affublé d'une moustache qui lui donne l'allure d'un voyou. Cette dernière saison voit donc la série continuer sur le déclin, même si ses qualités d'ensemble lui permettent d'éviter l'échec complet. Il demeure un bon tiers d'épisodes intéressants, mais le nombre d'épisodes vraiment sans intérêt augmente de façon significative. Dans ces conditions, l'arrêt de la série ne sera pas une surprise et constituera probablement une sage décision. Mieux valait ne pas persister avec l'impossibilité de trouver de nouvelles machinations vraiment originales. La reprise ratée de la série 20 ans après prouvera que ce concept ne pouvait plus être renouvelé. 1. BILLARD ÉLECTRONIQUE Krebbs, le roi des jeux du Sud-Est des Etats-Unis, a fait exécuter un agent double qui était en train de réunir des preuves de ses activités criminelles. Phelps et ses agents vont tenter de retrouver le corps, car la montre de la victime cachait un appareil-photos dont les clichés devraient permettre l'arrestation de son assassin. On a droit d'emblée à l'une des meilleures missions de la saison. Comme il se doit pour un épisode dont l'action se déroule à la Nouvelle-Orléans, les premières images sont accompagnées d'une musique de jazz. Très agréable, surtout après l'horreur du générique remixé... Il s'agit presque d'un pilote puisque, contrairement aux vedettes féminines précédentes, Mimi fait l'objet d'une présentation. A priori, elle n'est retenue que pour cette mission, parce qu'elle connaît les gangsters incriminés, responsables de son séjour en prison, et a de ce fait une revanche à prendre. Le scénario est un peu faible, avec encore des éléments antérieurs présentés sous une autre forme : le trucage électronique dans les jeux, déjà vu avec des cartes, a été recyclé pour le billard. Sa révélation rapide aux bandits, ainsi que la scène où Jim doit se débrouiller seul en raison de la panne du système de contrôle, sont également des redites. L'épisode compense avec la mise en scène, un de ses principaux atouts. Les scènes de billard sont remarquablement filmées, ce qui confère un intérêt et un suspense certains. Autre point fort, la qualité de la distribution. A l'image de la saison 5, Robert Conrad a été choisi comme vedette invitée du premier épisode, et comme prévu il donne à nouveau toute satisfaction, même si on peut regretter qu'il ne soit pas doublé par Jacques Thébaut. Carl Betz est également excellent dans le rôle de Krebbs, bandit d'envergure interprété par un acteur consistant. En fin d'épisode, Casey étant opportunément retenue en Europe (pour cause de grossesse de Linda Day George...), Jim propose à Mimi, qui a pleinement rempli son contrat et bénéficie d'une remise de peine définitive pour services rendus, de travailler à nouveau avec son équipe.
Un ingénieur en physique nucléaire a dérobé une quantité de plutonium suffisante pour fabriquer une douzaine de bombes atomiques, et l'a vendue à une puissance étrangère. Il est vital pour les Etats-Unis de récupérer le plutonium avant qu'il ne soit livré à l'acquéreur. Mais les services secrets ignorent où il est dissimulé. Une première partie convenable, annonciatrice d'une mission sérieuse et bien menée. La machination séduit tant qu'elle se déroule dans les locaux de la police et consiste à faire croire à l'imminence d'une attaque nucléaire. L'intérêt est accru par l'intrus qui écoute tout ce qui se passe à l'insu des agents américains. Tout s'écroule après le transfert du prisonnier et son réveil « en l'an 2000 ». Hormis son maquillage outrancier, limite risible, et la transparence de l'acteur qui l'incarne, on s'aperçoit alors de la vanité de la machination, véritable caricature de la série dans ses aspects les plus dérisoires. Si l'on ajoute la participation très succincte de Casey, limitée au briefing et à un rôle mineur de standardiste, le jeu désinvolte de Greg Morris, guère crédible en bagnard victime de radiations nucléaires, et la réaction stupide de l'ingénieur, qui éclate d'un rire débile lorsqu'il découvre qu'il a été berné, on aboutit à une déception à la hauteur des espoirs suscités. 3. CINQ MILLIONS À LA CLEF
L'IMF est chargée de s'emparer de la clef d'un coffre-fort bancaire contenant cinq millions de dollars destinés à financer un coup d'état du général Hammond. Cet ancien mercenaire britannique désire prendre le pouvoir dans l'état d'Amérique centrale où il dirige déjà les forces armées. En échange de ce soutien financier, Hammond laisserait le contrôle des activités criminelles du pays à la pègre américaine. Cet épisode réussit l'exploit de recycler une mission identique à celle de l'épisode de la saison 3 Le marché en l'accommodant à la sauce, elle aussi vue et revue, de la pression psychologique exercée sur les méchants en simulant des exécutions. Exploit d'autant plus méritoire que le résultat est détonnant. Voilà la preuve qu'on peut faire du neuf, et de bonne qualité, avec de l'ancien. Les recettes ? Une réalisation efficace, sérieuse et sans temps morts, de l'inventivité dans la délivrance de la mission, un suspense réel et constant, une belle performance de Willy qui réussit à s'extirper d'un fameux guêpier, et une brochette de vedettes invitées toutes meilleures les unes que les autres. Robert Phillips, coutumier des rôles de méchants, trouve une partenaire de choix en la personne de la belle Lana Wood. Interprète de la petite amie d'un gangster mêlée malgré elle à une tragédie qui la dépasse, elle compose une parfaite Marcy Carpenter. Alors que tant d'autres actrices joueraient ce rôle en donnant dans l'hystérie, elle reste maîtresse d'elle-même, bien que terrorisée par les prétendues exécutions. Saluons aussi les très belles performances de Peter Graves en militaire inflexible, de Peter Lupus, héroïque, et de Barbara Anderson en fausse prisonnière, rôle sans doute jugé naturel pour l'ancienne détenue Mimi. Un agent fédéral infiltré dans le syndicat du crime a été démasqué et subit depuis des tortures destinées à le faire parler. Les autorités ignorent où il se trouve, mais Phelps a suffisamment d'imagination pour mettre au point une machination qui devrait lui permettre de libérer le prisonnier avant qu'il ne soit trop tard. Encore un bon épisode, même si on peut regretter la présence à nouveau réduite de Linda Day George. La machination est subtilement élaborée et fonctionne parfaitement dans les moindres détails. Les rivalités entre gangsters sont une tradition habillement exploitée par l'équipe de Jim, qui ne va pas se gêner pour utiliser la haine entre Mike Apollo et Epic. La qualité de la mise en scène restitue très bien la tension entre les adversaires, montée à son paroxysme lors du conseil final. L'atmosphère renoue avec une certaine classe, illustrée par les vedettes invitées, excellentes dans les rôles de bandits, avec à leur tête le retour de Will Kuluva en chef suprême, sage et arbitre du syndicat. Peter Graves produit une composition exceptionnelle dans un rôle d'agent d'assurances aventurier et dragueur, et du coup éclipse ses partenaires, qui ne jouent que des rôles mineurs. Un scientifique a mis au point une arme biologique dénuée d'antidote et négocie sa vente avec le groupe Alpha, une organisation secrète de terroristes fanatiques déterminés à l'utiliser comme moyen de pression sur le gouvernement, afin de s'emparer du pouvoir. Un épisode gâché par son rythme amorphe, alors qu'il ne manquait pas d'atouts : compositions remarquables de Peter Graves et Barbara Anderson, références au Prisonnier avec Jim dans le rôle du numéro 2 qui empêche le suspect de sortir de la ville par tous les moyens : panne de voiture, communications interrompues, routes barrées. Le quartier général des terroristes, situé dans l'église anodine d'une bourgade, fait penser aux Envahisseurs, de même que l'ambiance tendue qui se dégage de cette mission. Il est regrettable que la majeure partie de l'histoire se déroule dans le même village, ce qui conduit inévitablement à tourner en rond au cours de scènes répétitives vite lassantes. 6. INSPECTEUR BARNEY Phelps et ses agents doivent intercepter une arrivée de cinq cents kilogrammes de cocaïne. Ils connaissent l'identité des trafiquants mais ignorent où, comment et par qui la marchandise sera livrée. Le point fort de cet épisode est la qualité du scénario, un des meilleurs de la saison. Au sein d'une machination ingénieuse, on ressortira la supercherie de la cocaïne de synthèse, véritable eldorado du trafiquant, donc piège idéal pour un gangster en second désireux de s'enrichir. La mise en scène de Jim et Willy est parfaite, avec leurs machines impressionnantes et le côté sérieux avec lequel ils semblent travailler. L'astuce consiste à faire découvrir ensuite que tout est factice, afin que Phelps et Armitage passent pour des escrocs. Autre atout, et de taille, la présence en vedette invitée de William Shatner, comme toujours parfait et même plus que parfait. Tout comme Milton Selzer, autre acteur d'envergure, dans un rôle secondaire de comparse rapidement sacrifié, auquel il est d'ailleurs habitué. Saluons aussi les belles compositions des deux Peter, Graves et Lupus. Au rayon des satisfactions, la délivrance de la mission, avec le magnétophone caché dans un faux livre, est plus que jamais originale. Les quelques relatives déceptions sont les temps morts du début d'épisode et les performances peu enthousiasmantes de Barbara Anderson en serveuse toxicomane, et surtout de Greg Morris qui en fait trop dans le registre du flic de choc facilement corruptible. Fort heureusement, et contrairement à ce que laisse penser le titre français de l'épisode, la place de Barney au sein de cette mission n'est pas plus importante que celle accordée à ses partenaires. 7. LE PRIX DU SILENCE Nouvelle mission difficile puisqu'il s'agit de retrouver le cerveau des opérations financières et dépositaire des fonds d'une organisation mafieuse, enlevé par un gang spécialisé dans l'extorsion de l'argent des criminels, obtenue par la torture. Exemple type de l'épisode intéressant sans être exceptionnel. La machination est vraiment bien combinée, et pourtant la partie n'était pas facile et la marge de manœuvre étroite entre les deux organisations criminelles concurrentes. L'idée d'un groupe de gangsters parasites qui convoitent l'argent des autres organisations est excellente. La machine à extorquer les aveux a un côté Envahisseurs marqué, en raison de ressemblances avec l'épisode « L'expérience », et son aspect spectaculaire est renforcé par la musique lancinante diffusée au cours des scènes de tortures. Le gang cannibale est rendu crédible par l'interprétation parfaite de Robert Middleton, acteur qui rappelle de bons souvenirs aux amateurs des Incorruptibles, dans le rôle du chef, et de Mark Richman, vu plusieurs fois sur la série, en médecin tortionnaire. En revanche, les acteurs du groupe rival sont quelconques, à l'exception de HM Wynant dans le rôle de Schell. Même réduite à quelques scènes, la participation de Linda Day George est forcément très appréciée, beaucoup plus que celle de Greg Morris qui, avec sa moustache, a de plus en plus l'allure d'un voyou. Quant à Peter Lupus, il s'est vu attribuer un rôle inhabituel de médecin anesthésiste. L'équipe de Phelps est chargée de s'emparer de la comptabilité d'une organisation criminelle, détenue par un gangster infiltré dans les milieux cinématographiques, où il a investi l'argent de la pègre afin de le blanchir. Plusieurs scènes fort réussies permettent à l'épisode d'accéder à la catégorie des tout bons. L'utilisation vue et revue de l'homme de main inattendu qui surgit dans la mission comme un éléphant dans un magasin de porcelaine débouche sur une très agréable surprise, en raison de la façon astucieuse dont l'IMF va régler le problème. La machination se déroule inexorablement, sans excentricité superflue et suivant une mise en scène impeccable de sobriété. Rollin Hand n'étant plus présent depuis bien longtemps, Jim a recours à un imitateur pour contrefaire les voix des adversaires, et cet élément s'avère essentiel. Barbara Anderson interprète une actrice de très bon aloi, alors que Peter Graves se substitue au gangster attendu de façon assez convaincante. Très belle démonstration de karaté de Peter Lupus, brillant vainqueur de Norman Shields, le bandit interprété par John Vernon. On ne peut qu'être satisfaits de retrouver le susnommé John Vernon, un des piliers de la série avec ses compositions de méchants toujours au top niveau. Autre habitué, mais dans des rôles plus secondaires, Douglas Henderson n'apparaît que dans la première scène, en tant que victime prématurée de son alliance avec la pègre. En revanche, on regrettera le côté artificiel des scènes de tournage du film, renforcé par la prestation médiocre de Greg Morris, pas du tout à l'aise en cinéaste, ainsi qu'une scène finale décevante : à qui pourra-t-on faire croire qu'un chef mafieux laisserait la vie sauve à l'assassin de son frère ?
Un chef de la pègre a assassiné sa maîtresse par sabotage de sa voiture, après avoir appris qu'elle l'avait dénoncé à la police, provoquant ainsi sa condamnation à un an de prison pour fraude fiscale. Jim et ses partenaires doivent prouver qu'il y a eu meurtre et démasquer le « Général », pseudonyme derrière lequel se cache le protecteur du caïd au sein de la haute société. Un scénario assez prenant mais desservi par quelques maladresses et des acteurs loin d'être formidables. Les scènes de prison ne paraissent pas réelles, Peter Lupus s'y montre caricatural en détenu aussi bête que musclé, et Greg Morris à peine meilleur, il exagère son côté « vrai dur silencieux qui se la joue décontracté ». Lors de la bagarre contre Willy, on distingue nettement le visage de sa doublure pendant quelques secondes. Le très bon jeu de Barbara Anderson et les autres personnages incarnés par Lupus n'arrivent pas à compenser ces compositions ratées. L'imprévu de l'éboulement dans le tunnel ne sert qu'à retarder le rythme du récit sans accroître réellement le suspense, et la fin arrive sans que l'on comprenne comment la culpabilité du mafieux va être prouvée. En guise de conclusion, on apprend seulement que l'ordinateur du « Général » fournira les données nécessaires. Un peu léger, tout ça...
Un physicien nucléaire renommé a placé une bombe nucléaire à retardement en plein cœur d'une grande ville américaine et exige du Président un changement de gouvernement et de politique étrangère en échange du désamorçage de la bombe. Les autorités ignorent quelle est la ville concernée. Cette histoire de scientifique exalté exerçant un chantage sur le gouvernement aurait pu constituer un dérivatif agréable aux scénarios basés sur la pègre, habituels aux deux dernières saisons. Malheureusement, tout sonne complètement faux dans cet épisode. Il est évident que le gouvernement n'aurait pas risqué la vie de millions de personnes en couvrant l'opération risquée de ses agents secrets, mais aurait cédé au chantage, du moins en apparence dans un premier temps. La pseudo conversation entre Cooper et le cabinet présidentiel paraît aussi réelle qu'un mirage. Signe du peu de soin accordé aux détails, la radio annonce la mort du complice de Cooper, « assassiné dans l'après-midi », alors que l'action se déroule sur une seule matinée. L'intervention du tueur est sans doute destinée à ajouter du suspense, mais tout est tellement bidon dans cet épisode que l'on n'y croit pas un instant, et le suspense est bel et bien inexistant. La prestation de Murray Hamilton est complètement ratée. Il incarne un Cooper empreint d'une raideur grotesque, caustique et maladroit. On ne sait d'ailleurs pas quels sont les buts poursuivis par cet étrange personnage. Quant à Peter Graves et Barbara Anderson, ils n'ont absolument pas l'allure de voyous, mais plutôt celle d'un couple de Bonnie and Clyde de carnaval. Et quelle tristesse d'avoir gâché une aussi bonne actrice que Madlyn Rhue, contrainte dans le final d'éclater d'un rire sardonique et ridicule ! La scène finale, parlons-en justement. Ce véritable symbole de l'échec, que l'on pourrait même qualifier de bouquet final de la médiocrité, montre Cooper désamorçant la bombe... cinq secondes avant l'explosion ! Et pourquoi pas seulement un dixième de seconde, histoire de paraître encore plus réaliste ? Alors que Phelps et Collier sont en vacances, des malfaiteurs qu'ils avaient croisés au cours d'une mission, et qui les prennent pour des cambrioleurs, décident d'utiliser par la contrainte leurs compétences supposées. Ils enlèvent Jim et exigent que Barney s'empare d'une lettre compromettante pour leur chef, placée dans le coffre d'une banque par un rival aux fins de chantage. Jim risque d'être exécuté en cas de refus de Barney. Episode atypique et contrasté. Atypique parce que la mission n'est pas délivrée à Jim, mais consiste à tenter de le libérer en accomplissant un vol pour le compte de ses ravisseurs. Contrasté parce que la qualité des scènes est extrêmement variable. Le début fait craindre le pire tellement l'intrigue est compliquée. La version française est incongrue puisque Barney et Willy vouvoient Casey ( !) Les adversaires sont insignifiants et les nombreuses scènes montrant Jim dans sa geôle, déployant des efforts un peu dérisoires pour se libérer, sont sans intérêt. Le coup de la lettre reconstituée de mémoire par Casey après l'avoir aperçue pendant quelques secondes est dur à avaler. Mais l'épisode mérite d'être vu, ne serait-ce que parce que c'est le premier de la saison où Linda Day George tient un rôle conséquent. Elle est particulièrement gâtée pour son retour puisqu'elle tient même le rôle principal, et de loin. Il faut saluer aussi quelques séquences fort réussies, au premier rang desquelles celle de l'ascenseur qui, par sa mise en scène et par la joie de voir Barney retrouver son rôle de prédilection, à savoir truquer les mécaniques les plus compliquées, rappelle la grande époque de la série. Dans la même veine, les multiples manipulations de Willy dans sa camionnette, afin de constituer le moulage des clés du coffre, sont tout aussi prenantes. La réussite des scènes ayant trait à la machination laisse à penser qu'il eut été préférable de limiter l'épisode à un déroulement classique de machination, plutôt qu'ajouter cette histoire d'enlèvement qui n'apporte rien de positif, mais seulement des passages sans intérêt ralentissant inutilement le récit. Du côté des acteurs, si Peter Graves est doté d'un rôle secondaire d'otage, Linda Day George, Peter Lupus et Greg Morris se montrent tous trois très brillants. L'IMF doit mettre fin à la carrière d'un redoutable tueur à gages et identifier son employeur, demeuré inconnu des forces de police malgré toutes les recherches. Avant même de regarder l'épisode, son titre laisse supposer qu'il s'agit d'un nouvel avatar de ces histoires ridicules basées sur les fantômes et le surnaturel. C'est à peu près ce à quoi on va assister, malgré un début d'épisode convenable. La partie d'échecs, basée sur un trucage déjà vu, est assez agréable à suivre, avant que le scénario ne s'enfonce dans des scènes d'hypnose absolument pas crédibles. Que penser de ce tueur aux nerfs d'acier qui devient une lavette pitoyable à la suite de la machination débile de Jim et de ses amis ? Et comment aurait-il cru aussi facilement que le truand qu'on lui envoyait pouvait être une femme ? D'acceptable, l'épisode devient insensé et insupportable lors du prétendu internement de Cordel, avec cette scène surréaliste où un malabar tente de l'assassiner. Tout ceci est fort regrettable car les acteurs interprétant l'homme et la femme engagés en renfort sur cette mission en remplacement de Casey font preuve de talent, en particulier la charmante Marlyn Mason. L'équipe de Phelps est chargée de découvrir et de faire échouer l'important projet criminel fomenté par Leo Ostro, un malfaiteur que Jim soupçonne d'avoir assassiné son propre frère Paul, hostile à ce plan. L'homme au visage couvert de bandages, présenté par Leo comme son frère, pourrait n'être qu'un imposteur chargé d'approuver le projet en cours au nom de Paul, seul membre de la famille respecté par le milieu. Malgré quelques points obscurs et un scénario un peu compliqué, malgré la présence du médiocre Roddy Mc Dowall, comme toujours insupportable de désinvolture, cet épisode retient l'attention par sa machination fort bien alambiquée. Une scène comporte un suspense haletant, lorsque Barney est contraint pour se disculper d'avaler un cocktail renfermant un produit provoquant les symptômes d'une attaque cardiaque, et subit de fâcheux contretemps sur le chemin de la cuisine, où se trouve l'antidote. Arrivera-t-il à temps ? Hormis Mc Dowall, que de fameux comédiens sont à l'affiche ! John Larch est toujours aussi bon, de même que Val Avery. Fait rarissime, Joseph Ruskin ne joue pas un rôle de méchant, mais un renfort pour Jim et ses acolytes. Il s'agit à nouveau d'un rôle de dirigeant arabe enturbanné, comme dans L'esclave, épisode de la deuxième saison. Quant aux comédiens habituels, de Peter Graves à Linda Day George, en passant par Peter Lupus et Greg Morris, ils sont tous meilleurs les uns que les autres, et composent une équipe d'espions soudée et efficace. Une criminelle opérant en famille a dérobé un stock de lingots d'or, mais a été trahie par un de ses deux fils et contrainte de le tuer par légitime défense. En fuite sur une île des Caraïbes n'ayant pas de convention d'extradition avec les Etats-Unis, le quatuor d'agents secrets devra l'inciter à revenir sur le sol américain pour récupérer les lingots et permettre son arrestation. Linda Day George revient, hélas !, sur une série au bout du rouleau, comme l'atteste cet épisode affligeant et caricatural. Toujours les mêmes manipulations axées sur le paranormal vues, revues et re-revues, cette fois-ci sous forme de vaudou, et encore une criminelle bien trop crédule et superstitieuse. Barney se transforme en indigène naïf, maître de cérémonie d'une séance de vaudou absolument insupportable. Il parle avec un accent antillais tellement outrancier qu'on s'attend presque à le voir s'exclamer « Y'a bon, Banania ! » Par moments, on se croirait revenu dans le Tintin au Congo de Hergé... Malgré les très belles compositions de la divine Linda Day George et de la vedette invitée Kim Hunter, on aura réellement du mal à apprécier cet épisode au scénario à la fois pauvre et stupide. 15. LA VEUVE NOIRE Un truand de seconde zone, qui s'est emparé d'un dossier compromettant pour son patron afin de faire chanter ce chef d'une importante organisation criminelle, se retrouve doublé par son épouse. Cette femme dénuée de tout sens moral le fait abattre puis récupère le dossier et l'affaire de chantage à son propre compte. Le principal intérêt de cet épisode est la présence de Laraine Stephens, une vedette invitée magnifique, interprète d'une femme aussi garce qu'amorale. Citons aussi une musique héritée de l'âge d'or lors des scènes de suspense, et que l'on a toujours plaisir à retrouver, ainsi que le très bon Ronald Feinberg, dont l'apparition est malheureusement limitée à de trop courtes séquences. Question scénario, la déception domine : trop plat, trop linéaire. Après un début encourageant, l'épisode se noie dans de nombreux temps morts. La machination se révèle à la fois peu recherchée et trop compliquée, même si elle s'améliore dans son développement ultime. Toujours est-il que cette mission, où Casey n'a qu'un rôle secondaire, totalement cannibalisée par l'omniprésence de l'excellente Laraine Stephens, ne laissera pas un souvenir impérissable. 16. LA QUESTION Un espion ennemi capturé par les Américains affirme vouloir passer à l'Ouest et exige en échange que sa sécurité et son avenir soient assurés. Les services secrets souhaitent savoir s'il est sincère ou non. Enfin une vraie mission d'espionnage, qui change des sempiternelles histoires de gangsters... Jim et ses agents doivent opérer à l'insu des services secrets américains, noyautés par l'ennemi, et vont enlever Varsi au sein même d'un immeuble occupé par leurs collègues. Au cours de cette scène très spectaculaire, on apprécie particulièrement l'astuce employée, un masque à l'effigie de Willy collé sur le visage de Varsi. S'en suivent des péripéties variées et captivantes qui nous mènent sans relâche jusqu'à la surprenante scène finale. Le suspense est maintenu grâce à la qualité du scénario, qui joue sur la duplicité supposée de Varsi. Joue-t-il double, voire triple jeu ? On ne saura qu'à la fin s'il est passé dans le camp américain ou s'il demeure à la solde de l'Est, et pour une fois il s'agit d'un suspense réel. Voilà bien la différence avec le suspense factice des scènes mettant la vie d'un membre de l'équipe en danger, par exemple, puisqu'au fond, on sait bien qu'aucun acteur principal ne peut mourir. Gary Lockwood, la vedette invitée principale et interprète de Varsi, est doté d'un physique particulier : une espèce de Nicolas Hulot avec la coiffure de Bernard Thibaut... ce qui ne l'empêche pas de se montrer convaincant. Jason Evers est également excellent. Le plus gros regret, on peut même dire l'énorme déception, vient de la remplaçante de Casey. L'épisode aurait été magnifique avec Linda Day George, ou même avec Barbara Anderson. Pourquoi avoir choisi Elizabeth Ashley ? Comme si on n'avait pas assez vue cette actrice dans Thérapie de groupe, épisode de la saison 6 où elle nous avait déjà sérieusement enquiquinés... Non seulement son physique très moyen produit un choc après avoir admiré la plastique parfaite de la splendide Laraine Stephens lors de l'épisode précédent, mais en plus elle joue toujours aussi mal, avec son numéro sur joué de prisonnière accablée et hystérique. 17. SOURCE DE VIE Un dirigeant de la pègre du Middle-West s'est emparé de documents compromettants pour l'ensemble de l'organisation et s'est enfui au Mexique après avoir sérieusement blessé son rival, qui cherchait à l'évincer. Déterminée à se venger, la victime va tenter de retrouver son ennemi, mais le gouvernement fédéral est lui aussi très intéressé par les documents dérobés. Le secret de l'éternelle jeunesse est un grand classique des séries télévisées. Plusieurs épisodes des saisons précédentes ont exploité ce thème, à l'image de Jouvence (saison 3) ou L'immortel (saison 6). Cette variante est gâchée par un défaut flagrant : on voit nettement que le fugitif est un homme jeune que les maquilleurs ont très maladroitement tenté de vieillir. Son rajeunissement paraît donc quelque peu artificiel. Autre échec, l'histoire des gangsters rivaux, que l'on a déjà vue sous maintes formes, et qui n'a pas le moindre intérêt. Les scènes les plus réussies sont celles tournées au sein de la prétendue « communauté de l'anneau d'or », dotées d'une véritable atmosphère mystérieuse et envoûtante. Les tenues blanches, la musique suave et le jeu exceptionnel de Linda Day George, dont on ne peut que regretter au vu de sa performance l'absence du début de saison, produisent une impression assez favorable. Passé cet intermède rafraîchissant, l'ultime scène de capture et de récupération des documents nous ramène à la réalité d'une intrigue et d'une machination quelconques. Deux hommes associés à la tête d'un réseau de trucage des combats de boxe viennent de faire assassiner un boxeur qui ne voulait plus marcher dans leurs combines et s'apprêtait à les dénoncer. Les forces de police sont incapables de mettre fin à la mainmise de cette organisation criminelle sur les rings américains. Heureusement, Jim et ses amis vont prendre les choses en main. Après Combats lors de la saison 3, nouvelle mission dans les milieux de la boxe, toujours ultra corrompus dans les séries télévisées, et sans doute également dans la « vraie vie », et nouvel épisode peu enthousiasmant. On se demande pourquoi Barney et Jim mettent des bas sur la tête pour procéder au hold-up puisqu'on distingue aussi bien leurs traits que s'ils étaient à visages découverts. Pendant ce temps, l'amie du boxeur admire son fiancé en train de combattre, montrant une excitation, et même une exaltation bien peu féminines pour ce spectacle sauvage dont on nous inflige le vue pendant beaucoup trop longtemps. La voiture téléguidée employée dans le simulacre d'accident n'est pas crédible pour deux sous, à l'image de cette vaste comédie de motard renversé et tué. Et voilà encore une mission partie sur de bien mauvaises bases. Les bonnes performances des acteurs, et notamment du fameux William Windom, que l'on a toujours plaisir à retrouver saison après saison, rehaussent légèrement le niveau de l'épisode, tout comme la séquence réussie des conversations téléphoniques interceptées, avant qu'on ne retombe dans un médiocre assassinat par explosion et un final encore pire. Comment peut-on apprécier cette scène étrange de gangster devenu soudain sentimental, et qui manque de faire échouer la mission en tentant de tuer Jim ? Et la bizarre reddition de son acolyte après cette scène ratée ? On a donc compris qu'il s'agit encore qu'un épisode qui ne restera pas dans les mémoires... Un important stock de drogue appelée « speed » a été dérobé dans les entrepôts d'un laboratoire pharmaceutique. Le voleur s'apprête à vendre la drogue lors d'une séance d'enchères à laquelle sont conviés les ténors de la pègre. Une machination un peu téléphonée dont le plan est facile à deviner, étape par étape. Quelques scènes spectaculaires avec l'accident de moto et le saut de Casey au travers d'une fenêtre pour échapper à l'adversaire qui vient de la démasquer. Il a toujours été visible que les vedettes invitées jouaient elles-mêmes les rôles des membres de l'IMF lorsque ces derniers étaient censés porter un masque à leur effigie, mais généralement ce n'était pas trop gênant... sauf dans cet épisode où la prétendue substitution n'est absolument pas crédible, ne serait-ce qu'à cause de la couleur des yeux de Jenny Sullivan, fort différente de celle des yeux de Linda Day George. Casey passe la majeure partie de la mission avec ce masque, réduisant ainsi le rôle de Linda Day George à bien peu. C'est Peter Graves et Claude Akins, le très bon acteur incarnant Hibbing, qui se retrouvent principaux animateurs d'un épisode pas franchement mauvais, mais qu'on peut se passer de voir sans grands regrets. 20. OPÉRATION CRÉPUSCULE L'IMF doit découvrir dans les plus brefs délais quels sont les plans du « Balancier », une organisation terroriste désireuse de s'emparer des leviers du pouvoir aux Etats-Unis, et qui s'apprête à lancer une mystérieuse « Opération Crépuscule ». Les premières scènes suscitent l'espoir d'assister à un très bon épisode, et il est vrai que le thème abordé aurait pu produire un excellent résultat, mais la montagne accouche d'une pitoyable souris. Tout est artificiel, paraît faux dans l'ensemble comme dans les détails : l'organisation du « Balancier » et plus encore la pseudo organisation créée de toutes pièces par Phelps, ainsi que l'immeuble censé en abriter le siège. Le manque d'action est un autre défaut majeur. La première demi-heure est plate, lente, ennuyeuse, et par la suite même la tentative de création d'un suspense avec la mallette prévue pour exploser et tuer Jim et les généraux ne marche pas tellement l'épisode manque de la plus élémentaire crédibilité. En somme, c'est le type même de l'épisode raté de série d'espionnage, dont l'échec est à peine nuancé par la bonne scène où le véritable tueur a pris la place de l'homme de Phelps masqué à son effigie, et entend mener à bien sa mission, et non se livrer à un simulacre comme son remplaçant s'apprêtait à le faire. Mais une scène de deux minutes réussie ne suffit pas à produire un bon épisode... Des objets d'art aztèques d'une valeur totale de cinq millions de dollars ont été dérobés dans un musée mexicain. Les services de renseignements pensent que le voleur a introduit le butin aux Etats-Unis, et vont faire l'impossible pour le récupérer afin de sauvegarder de bonnes relations avec la diplomatie mexicaine. L'originalité de la machination tranche avec les scénarios stéréotypés de cette dernière saison. Il s'agit de faire croire à l'adversaire qu'il est doté de capacités de visualisation de l'avenir proche, non par don divinatoire, mais par extension de son intelligence remarquable. Le suspense est habillement distillé et la musique une nouvelle fois en adéquation parfaite avec l'atmosphère de l'épisode. Hélas ! La mission déçoit lors de sa seconde partie. Le plan de Phelps était très bon, et aurait suffi à assurer un épisode de qualité. Pourquoi a-t-il fallu que les scénaristes ressuscitent le second voleur de l'explosion où il n'avait pu en toute bonne logique que trouver une mort certaine ? L'intervention intempestive de cet assoiffé de vengeance ne sert qu'à casser le rythme par une scène surréaliste et décevante qui mène jusqu'à des décors de western totalement incongrus pour ce scénario, et à nous infliger une fin encore pire car trop brutale, en parfaite queue de poisson. Une nouvelle équipe de doubleurs sévit en cette fin de série, attribuant des voix inappropriées à nos héros, notamment à Casey et à Willy. On sait bien que l'absence de différence entre le « tu » et le « vous » en langue anglaise permet le doute, mais l'idée de faire vouvoyer Casey par ses partenaires ne cadre guère avec l'esprit de l'équipe de Jim, ni avec les épisodes antérieurs, hormis le précédent qui a vu l'apparition de cette néfaste singularité. 22. LA COURONNE DE MARNSBURG Une couronne de grande valeur, propriété du royaume de Marnsburg, un pays d'Europe centrale, a été volée lors de son transfert aux Nations-Unies où elle devait être exposée. Les services secrets sont mis à contribution afin de retrouver la couronne avant le début de l'exposition. La série se termine sur une machination parfaitement imaginée, avec notamment une intoxication habile visant à faire croire que la vraie couronne est une copie, et dans laquelle les services secrets de Marnsburg tout comme la pègre vont tomber. On reconnaît la patte du fameux scénariste Edward J. Lakso. Le jeu subtil de Barbara Mc Nair, à la fois bandit aux dents longues et femme sensuelle touchée par les sentiments, rend la romance avec Barney crédible et pas du tout niaise, comme souvent lorsque ce thème a été abordé sur la série. Les autres vedettes invitées sont des acteurs d'envergure qui justifient leur réputation, tels Pernell Roberts et Oscar Beregi. Il faut saluer aussi la performance de Greg Morris. Alors qu'il s'est souvent montré moyen, il accomplit ici sa meilleure composition de la saison dans un rôle à la fois sérieux et charmeur. On regrettera évidemment l'absence de Linda Day George pour conclure la saison, tout en demeurant satisfaits que la série ne se termine pas par un épisode raté, ce qui se produit parfois, même sur des séries excellentes. Crédits photo: CBS. Images capturées par Phil DLM. |
Mission Impossible (1966-1973) Saison 6
4. Lavage de cerveau (Mindbend) 5. Le Pendu de l'Orion (Shape Up) 6. Le cœur a ses raisons (The Miracle) 7. Thérapie de groupe (Encounter) 13. Champ de courses (Run for the Money) 14. Les Fleurs du mal (The Connection) Après l'échec des innovations hasardeuses de Bruce Lansbury et leur abandon en milieu de saison précédente, la volonté de revenir à une formule plus conforme à l'esprit de la série est évidente. Cette saison 6 sera même par certains côtés la plus académique de toutes : pas d'épisodes « déviants », une mission délivrée selon les formes habituelles et un briefing à chaque épisode, ainsi qu'un retour à de classiques machinations. C'est aussi la plus régulière au niveau des personnages puisque les quatre acteurs récurrents participent à la totalité des épisodes. La séquence pré-générique est maintenue mais on a le plaisir de retrouver la vraie musique du générique, après la calamiteuse version remixée de la saison 5. Le plus gros changement concerne la nature des scénarios. Les critiques envers l'idéologie d'interventionnisme américain sur fond de guerre froide que certains accusaient la série de véhiculer ont conduit les producteurs à un changement radical. Finies les missions contre les méchants communistes des pays de l'Est ou les vilains dictateurs latino-américains, et bonjour les interventions dans les milieux de la pègre ! Il est possible que ce changement soit motivé également par le désir de renouveler les scripts, et il est vrai qu'en cinq saisons la série avait eu largement le temps d'explorer les histoires d'espionnage sous toutes les coutures. Résultat : il ne subsiste qu'une seule mission de type guerre froide/pays de l'Est, diffusée en milieu de saison. L'ensemble des autres épisodes donnent lieu à des affrontements avec gangsters, syndicats du crime, trafiquants de drogue et assimilés. Hormis le fait que des missions de ce type relèveraient plus du FBI que de la CIA, service dont l'IMF semblait dépendre depuis la création de la série, il en résulte une impression de scénarios stéréotypés, comme si la même histoire était sans cesse recyclée sous différentes moutures. Le changement de trame n'empêche pas l'épuisement de l'imagination des scénaristes, contraints de réutiliser des éléments vus lors des saisons précédentes. Autre changement, mais de moindre importance : la réduction de la durée du générique de fin montre que cette tendance complètement aboutie de nos jours avait déjà commencé à se répandre dans les années 70. Les spectateurs ne regardent pas le générique final, donc on le réduit à la portion congrue, et même si celui de cette saison ne ressemble pas encore aux génériques actuels d'une durée de dix secondes, le mouvement était déjà bien amorcé. Quels personnages retrouve-t-on dans cette saison ? Après le chaos perpétuel des saisons précédentes, c'est un retour au calme puisqu'il n'y a aucun changement impromptu en cours de saison. Willy revient pour de bon et participera à tous les épisodes, tout comme Barney et Jim. La seule nouveauté concerne l'élément féminin de l'équipe. Leslie Ann Warren, qui n'avait pas convaincu, quitte la série après une seule saison. Elle est remplacée par Linda Day George, qui va s'avérer être un très bon choix. Autant le rejet de Lesley Ann Warren par les fans traditionnels de la série pouvait être compréhensible en raison des insuffisances de l'actrice dans ce rôle de Dana, les qualités incontestables de la comédienne n'étant pas en cause, autant les critiques envers Linda Day George apparaissent comme une allergie incontrôlée des fans purs et durs de Barbara Bain à toute actrice lui succédant. Les phénomènes de ce type ont été constatés sur plusieurs séries, à l'instar des Avengers où les inconditionnels de Diana Rigg n'ont jamais adopté les actrices qui ont pris sa suite. En effet, Casey fut un excellent élément pour l'IMF. Linda Day George, son interprète, est non seulement une adorable jeune femme, mais elle a montré des qualités de comédienne de premier ordre, et c'est d'autant plus méritoire qu'elle est arrivée sur une série en déclin où les scénarios avaient du mal à se renouveler, ce qui n'a pas facilité sa tâche. Ce qu'on peut regretter, c'est l'absence de remplaçant pour Paris. Barney bénéficie d'une promotion, du coup Greg Morris reprend dans certains épisodes le rôle de premier plan tenu auparavant par Leonard Nimoy, mais il est loin d'égaler ce dernier. Très bon dans son rôle habituel d'ingénieur et de technicien, il s'est révélé décevant dans des rôles plus consistants, n'ayant visiblement ni les épaules ni le charisme pour les interpréter. Par conséquent, son passage en deuxième position dans le générique de début, devant Linda Day George (!), n'apparaît pas justifié. Peter Lupus s'est montré meilleur que lui lorsqu'on lui a donné des rôles plus importants, heureuse innovation adoptée sur certaines missions. Dans l'ensemble, malgré la baisse de qualité et l'absence de variété des scénarios, malgré la raréfaction des vedettes invitées d'envergure, cette saison reste de qualité acceptable, tenue à bout de bras par un Peter Graves plus leader efficace que jamais et par les performances remarquables de la nouvelle vedette féminine.
Mission pas impossible mais très délicate pour Jim, rendu provisoirement aveugle par adjonction de prothèses spéciales. Il doit se faire passer pour un agent fédéral ayant perdu la vue à la suite d'une explosion, et prêt à trahir les services secrets qui l'ont renvoyé. Le but est de favoriser l'ascension d'un agent infiltré dans le syndicat du crime, au détriment de son rival. Un épisode contrasté avec une machination bien montée et des vedettes invitées telles que Harold J. Stone et Jason Evers, idéales dans les rôles de gangsters. Phelps fait preuve d'une audace admirable en acceptant de devenir pour quelques jours totalement aveugle, convaincu que la moindre réaction à la lumière lui serait fatale lors de cette difficile mission. Là où le mât blesse, c'est au niveau de l'interprétation de Peter Graves. N'ayons pas peur des mots, elle est ratée car l'acteur en fait trop, il en ajoute et en rajoute dans les trébuchements et erreurs de direction, au point de devenir plus comique que touchant. Il aurait vraiment gagné à faire preuve de sa sobriété habituelle. Quelques scènes sont loin d'être convaincantes : le cambriolage interminable ne paraît pas naturel, la fuite de Jim, sur qui Brown tire comme sur un lapin en fin d'épisode sans qu'il ne soit touché malgré son handicap, est encore moins crédible. Quant à la conclusion, elle est d'une absurdité sans nom. Après plusieurs jours passés dans le noir total, Phelps se fait enlever les prothèses et voit immédiatement ses compagnons ! En réalité, il aurait fallu qu'il se réhabitue progressivement à la lumière, c'est évident pour tout le monde... sauf pour les scénaristes de la série.
Deux caïds de la pègre du Nord-Est ont l'habitude d'éliminer les témoins susceptibles de les faire incarcérer. Rien de tel qu'une machination diabolique pour trouver les preuves qui permettront enfin de les mettre derrière les barreaux. Pour apprécier pleinement cet épisode atypique, il faut faire abstraction de ses aspects totalement irréalistes, exprimés par une machination titanesque nécessitant rien moins que la location de décors de cinéma des années trente, un nombre considérable de figurants et même le survol du théâtre des opérations par un avion d'avant-guerre, allant de pair avec l'arrêt de la circulation aérienne régulière, obtenu pour une durée de six heures. Une fois cet aspect surmonté, on peut apprécier le charme des décors et costumes de l'époque d'Al Capone, l'ingéniosité de la machination et la superbe performance de William Shatner, époustouflant en truand d'abord incrédule devant son « rajeunissement », puis se prenant au jeu pour redevenir le jeune caïd séducteur aux dents longues qu'il fut trente-cinq ans auparavant. Le charme à la fois désuet et distingué de cet épisode est renforcé par la transformation de Casey. Que Linda Day George est magnifique avec ses vêtements et surtout sa coiffure des années trente ! Il est vrai qu'elle est déjà naturellement très belle, mais cette coiffure d'antan avec cheveux relevés met beaucoup plus en valeur la finesse exceptionnelle de ses traits que les cheveux bouffants qu'elle arbore habituellement sur la série. *La présence nécessaire d'un médecin au cours de cette mission permet le retour de Doug, toujours interprété par Sam Elliott.
Phelps et ses agents doivent stopper la carrière de deux dirigeants de la pègre, autrefois ennemis, mais qui ont fait alliance dans le but de créer une société holding devant faire fructifier les gains investis par des gangsters issus de diverses régions des Etats-Unis. Un épisode lent à démarrer mais qui gagne en épaisseur au fur et à mesure de son déroulement, le dernier quart d'heure est même passionnant. Les vedettes invitées sont un rien décevantes, aucune d'entre elles ne faisant preuve d'une réelle envergure. Ce qui fait la valeur de l'épisode est la bonne qualité de la machination et l'originalité de l'intrigue, avec les nombreuses scènes de téléphérique. La dernière est particulièrement réussie, de par la manière dont Barney et Jim extorquent le numéro de compte en Suisse et parviennent à échapper au règlement de comptes purificateur qu'ils ont eux-mêmes provoqué. 4. LAVAGE DE CERVEAU
Un truand s'est associé avec un psychologue corrompu pour mettre au point un système d'assassinat infaillible et sans risques. Des petits voyous en fuite sont recrutés et conditionnés pour tuer les ennemis de la pègre avant de se suicider. La séquence pré-générique laisse présager un désastre, entre scènes de conditionnement de pacotille et la mission délivrée à un Peter Graves ayant pris la succession de Lesley Ann Warren dans le championnat du monde des accoutrements grotesques. Mais finalement, l'épisode est tout à fait regardable. Certes, il faut continuer à se coltiner d'interminables séances de conditionnement toutes plus ratées les unes que les autres. Bien sûr, on a longtemps l'impression d'assister à une caricature de film d'espionnage, avec l'humour en moins. Cependant, Greg Morris accomplit une belle performance. Au premier plan dans cette mission, comme cela arrivera de plus en plus souvent lors des deux dernières saisons, Barney montre qu'il a pris du galon au sein de l'équipe. Satisfaction aussi avec Linda Day George, très en verve dans son rôle de séductrice cachant une redoutable espionne aux nerfs d'acier. Surtout, ce sont les séquences finales réussies qui sauvent l'épisode, du faux attentat sur Pierson à la stupéfaction de Burke lorsqu'il est confondu par son partenaire pour une machination dont il n'est pas l'auteur. 5. LE PENDU DE L'ORION
L'IMF est chargée de trouver des preuves contre le syndicat du crime, afin de faire cesser le racket organisé dans un port par un ancien marin acoquiné avec la pègre. Une machination de qualité honorable mais bien trop compliquée. Il faut vraiment s'accrocher et réfléchir pour comprendre où Phelps et son équipe veulent en venir, si bien que la vision de cet épisode est plus stressante que propice à la détente ou au divertissement. Hormis le plaisir de retrouver parmi les gangsters l'excellent Anthony Caruso, il faut saluer la nouvelle performance éblouissante de Linda Day George, qui a su trouver ses marques à tel point qu'on la croirait présente sur la série depuis plusieurs saisons et non depuis seulement cinq épisodes. Peter Graves est très bon aussi en officier de marine, de même que Greg Morris en saboteur souterrain et Peter Lupus, parfait dans le rôle d'homme de main de gangsters, sans doute sa composition préférée. 6. LE COEUR A SES RAISONS
Jim et ses agents doivent découvrir le lieu de livraison d'une énorme quantité de drogue arrivant d'Europe par bateau, et faire arrêter les organisateurs de ce trafic. Un épisode typique des dernières saisons, avec ses carences mais aussi ses qualités. Le scénario n'est pas mal agencé, mais les fausses opérations, c'est du déjà vu sur la série. Plus que l'histoire en elle-même, très banale, c'est la musique, digne de la grande époque, et la qualité de l'interprétation qui rendent l'épisode convenable. Peter Graves est convaincant en gangster, et Peter Lupus livre une composition étonnante dans le rôle de son homme de main solide et déterminé. Linda Day George, plus belle que jamais avec ses cheveux relevés, est omniprésente et l'on ne s'en plaint pas tellement elle est divine en serveuse amoureuse d'un truand et auteur d'un habile travail de sape destiné à lui faire perdre toute confiance. On ne peut qu'admirer la façon dont elle la joue très classe même dans un rôle de petite serveuse, ce que n'arrivait pas à faire Lesley Ann Warren. Autre réussite, celle des deux renforts de l'équipe d'espions, l'un dans un rôle de prêtre, l'autre en pickpocket malicieux chargé de faire l'échange du revolver à l'insu de Kearney à l'occasion d'une bousculade. Ledit Kearney est interprété correctement par Joe Don Baker, cependant surclassé par un excellent Ronald Feinberg dans le rôle de Taynor. 7. THÉRAPIE DE GROUPE
Un duo de gangsters a l'habitude de contraindre par la violence d'honnêtes entrepreneurs à collaborer avec eux. La police n'a pas réussi à trouver de preuves pour les arrêter, d'où le recours aux agents spéciaux. Si les performances d'acteurs parviennent souvent à masquer la faiblesse des scénarios au cours de cette saison, cet épisode ne peut même pas en bénéficier en raison de la polarisation de l'histoire autour de la médiocre Elizabeth Ashley. Du coup, Linda Day George, l'atout majeur de la saison, est peu présente, Casey passant une grande partie de l'épisode avec le masque de Loïs Stoner. Il faut donc subir les crises d'hystérie sur jouées d'Elizabeth Ashley, pas plus à l'aise dans cet exercice que Lesley Ann Warren ne l'était lors de la saison précédente. Autre échec, les scènes de thérapie de groupe, languissantes à l'extrême et pas toujours bien interprétées. La nouvelle belle performance de Willy, preuve que Peter Lupus était sous-employé au cours des saisons antérieures, et la présence appréciée de Val Avery dans le rôle de Brady sont insuffisantes pour rendre l'épisode attrayant. 8. LES DIAMANTS SOUS LA MER
Un trafiquant de diamants volés s'apprête à vendre un lot d'une valeur de soixante-quinze millions de dollars, mais voit l'opération compromise par la trahison d'un de ses hommes, déterminé à conserver les bijoux pour son propre compte après les avoir cachés sous la mer. Notre quatuor d'agents secrets est chargé de retrouver les pierres précieuses et de s'emparer des devises destinées à les acquérir. Un des meilleurs épisodes de la saison, bénéficiant d'un scénario bien construit et d'une interprétation de qualité, dominée par l'excellent Fritz Weaver du côté des malfaiteurs et par un Peter Graves épatant en professeur de plongée décontracté ayant flairé la bonne affaire. Seuls regrets, le trop grand nombre de scènes de plongée, qui deviennent vite fastidieuses, et les tenues vestimentaires de Jim, à des années-lumière de l'élégance chic et de la sobriété des débuts de la série. Il est vrai qu'il interprète un sportif un peu baroudeur des années 70, ce qui peut expliquer cette surprenante transformation...
Un séisme a gravement endommagé le système radar de signalisation à distance des Etats-Unis, qui se retrouvent ainsi à la merci d'une attaque de missiles nucléaires. Whitmore Channing, un conseiller au ministère de la défense travaillant en fait pour le bloc de l'Est, a dérobé des documents secrets sur lesquels sont mentionnées les zones défaillantes, et s'apprête à les communiquer à l'état-major ennemi. Après huit premières missions se déroulant dans les milieux de la pègre, cet épisode procure un dérivatif apprécié par son thème axé sur une véritable histoire d'espionnage sur fond de guerre froide. Les éléments du scénario sont recyclés des saisons précédentes : le tueur imprévu dont l'intervention perturbe la mission mais accroit le suspense, les fausses exécutions destinées à impressionner le prisonnier, le fait de l'amener à se trahir en lui laissant deviner qu'il s'agit d'une machination, plutôt que l'interroger en vain, tout ceci a déjà été vu, et pourtant la magie opère encore. La réalisation incisive, avec beaucoup de musique et sans discours inutiles, est particulièrement réussie, notamment au cours de la scène de neutralisation de Channing à son domicile, la meilleure de l'épisode, mais aussi par la suite lors des séquences de tribunal. Si l'on ajoute l'excellente composition de Kevin Mc Carthy, une vedette invitée sérieuse et concentrée, on obtient un des meilleurs épisodes de la saison. Mention aussi à l'équipe de Phelps, en particulier pour Peter Graves, très crédible en officier soviétique, et pour Peter Lupus qui joue avec brio un rôle important lors de la scène finale. Linda Day George se fait plus remarquer par son élégance que par son jeu d'actrice, pas franchement mauvais mais pour une fois décevant de par son exagération du côté larmoyant de son personnage, une malheureuse secrétaire victime de la barbarie communiste.
Un mafieux opérant sous la couverture d'éditeur de musique a défenestré une de ses artistes qui menaçait de le faire chanter. Ce meurtre pourrait permettre son arrestation, si Jim et ses agents parviennent à réunir des preuves. Une machination un peu confuse qui ne restera pas dans les annales de la série. Greg Morris joue un rôle de premier plan dans lequel il ne donne guère satisfaction : Barney chanteur sans talent, qui plus est toxicomane ? Le résultat est décevant. On a trop fait forcer le trait au pauvre Greg Morris, dont l'accoutrement kitschissime n'a rien à envier à ceux de Dana lors de la saison précédente, ni même aux tenues les plus caricaturales des années 70, du style groupe Abba. Bref, il est vêtu comme une star du disco, avec de surcroît une casquette à pompon qui accentue son aspect ridicule. Si l'épisode mérite d'être vu, c'est avant tout pour assister au jeu plus subtil de ses partenaires, mais aussi pour le plaisir de retrouver le très brillant William Windom en vedette invitée.
Un magnat de la presse est devenu le complice actif d'une puissante mafia locale qui s'apprête à faire élire des hommes à sa solde aux postes clés de l'état, dont celui de gouverneur. Phelps et son équipe doivent faire en sorte que l'appartenance au syndicat de crime de ces candidats soit révélée aux électeurs avant la tenue du scrutin. La séquence pré-générique, intense et très bien filmée, est annonciatrice d'un épisode de qualité. La suite ne déçoit pas grâce à un scénario bien bâti, une mise en scène rigoureuse et des comédiens très à leur aise dans des rôles parfaitement adaptés à leurs capacités. Peter Graves est épatant en extraterrestre énigmatique tout de blanc vêtu. Même remarque pour Linda Day George, aussi jolie, si ce n'est plus, en brune qu'en blonde ou en châtain clair comme à son habitude. Greg Morris en bien meilleur en chauffeur et homme de main cynique qu'en chanteur toxicomane comme dans l'épisode précédent. Steve Forrest, la vedette invitée, donne le ton de l'épisode en composant un magnat malhonnête mais manipulable en raison de sa croyance aux extraterrestres et à la possibilité d'une vie éternelle. Les machines constellées de lumière et de boutons très colorés, et plus encore le tube régénérateur, font irrésistiblement penser aux Envahisseurs, même si le tube est horizontal et non vertical. Jusqu'à l'attitude implacable, déterminée et impassible de Jim qui rappelle certains des adversaires de David Vincent, par exemple celui incarné par Alfred Ryder. Seule la séquence finale, assez décevante voire caricaturale avec cette leçon très conventionnelle qu'on pourrait intituler «comment finissent les immortels », empêche l'épisode de côtoyer les sommets de la série.
Un criminel déséquilibré a dérobé à l'armée américaine un tube de gaz expérimental mortel, qu'il se propose d'échanger contre la libération de son frère, condamné à mort pour le meurtre d'un agent fédéral. Les autorités entendent d'autant moins céder au chantage que le prisonnier est mourant à la suite de deux attaques cardiaques. Le temps presse car le gaz risque de s'échapper et de tuer des milliers de personnes. Autre acteur en grande forme, l'habitué de la série Paul Stevens dans un rôle similaire d'infiltré, mais nanti d'un masque destiné à le faire passer pour Cayman, le frère du criminel, qu'il a bien fallu remplacer après son décès. Avec un Peter Graves toujours aussi à l'aise en chef d'orchestre, cet épisode a tout pour plaire, même si la scène finale est un rien décevante en raison de l'aspect pathétique des derniers instants de Wendell Hoyes. 13. CHAMPS DE COURSES
Jim reçoit pour mission une intervention dans le monde des paris clandestins sur les courses de chevaux. Son groupe d'agents devra mettre fin aux agissements de Mason, l'organisateur de ces paris, et de son adjoint Trask, connu pour ses méthodes meurtrières d'élimination de la concurrence. Les amateurs de courses de chevaux adoreront cet épisode où ils ne pourront que se sentir à l'aise puisque, comme le suggère son titre, cette mission se déroule du début à la fin sur les champs de courses et dans les coulisses de ce milieu. Les autres seront peut-être moins enthousiasmés par la lenteur du récit et surtout par sa complication extrême. Difficile de deviner où Phelps et ses complices veulent en venir, et même à la fin on a le sentiment de n'avoir pas tout compris... Comme il se doit, l'IMF utilise la rivalité entre les deux adversaires, de façon d'ailleurs fort maladroite car la machination est cousue de gros fils blancs. Le scénario est entaché d'une énorme incohérence : si le cheval retenu par nos agents est tellement performant, et il l'est puisqu'il bat comme prévu le cheval de Mason lors de la course finale, pourquoi avoir utilisé un trucage de chronomètre pour convaincre Trask de sa valeur ? Voilà bien un artifice inutile, si ce n'est pour tenter de captiver le spectateur avec un gadget dans la lignée de la série, mais encore faudrait-il que le besoin soit réel pour être crédible. Au final, les bonnes performances des acteurs, et en particulier de Linda Day George et de la vedette invitée Richard Jaeckel, ne suffisent pas à compenser une somme de ratés et d'insuffisances inhabituelle. 14. LES FLEURS DU MAL
Le plus gros fournisseur d'héroïne de la côte Ouest s'apprête à utiliser comme plaque tournante pour son trafic la propriété d'une Française installée sur une île située au large de l'Afrique occidentale. La police, impuissante, fait appel aux services secrets pour arrêter le malfaiteur et identifier ses clients et son fournisseur. Dans ce genre d'épisodes, l'équipe de Jim dispose de moyens considérables pour mener à bien sa mission. Dolan et ses hommes de main se rendent en Afrique, mais la bonne petite machination concoctée par Phelps va les faire atterrir à leur insu sur une petite île située aux Etats-Unis même, non loin des côtes de la Géorgie, où Casey va se faire passer pour leur complice française ! Sur ces bases, on est en droit d'attendre un épisode remarquable, d'autant plus qu'un espion envoyé par le client de Dolan va se retrouver sur place au grand dam de l'IMF, qui n'avait pas prévu cette intrusion malvenue. Pourtant, cette aventure s'avère insatisfaisante. Trop d'allers-et-retours en avion entre Italie, Turquie, Géorgie et New-York nous font perdre peu à peu le fil de l'histoire, qui se délite totalement au cours d'un dernier quart d'heure confus. Même les agissements de l'espion intrus deviennent caricaturaux, du coup sa présence n'apporte aucune plus-value à l'épisode. Enormes regrets car on est sans doute passés à côté d'un grand moment, celui qu'auraient pu nous offrir avec un scénario plus dépouillé et plus percutant une Linda Day George toujours aussi adorable avec une nouvelle coiffure aux cheveux courts particulièrement seyante, et une vedette invitée de prestige en la personne du fameux Anthony Zerbe, pour sa énième participation à la série.
Joe Corvin, un ancien tueur de la mafia, est devenu l'organisateur de transferts réguliers d'argent en Suisse, où les profits réalisés par la pègre sont blanchis pour revenir aux Etats-Unis sous forme d'investissements honnêtes. L'équipe de Phelps représente la dernière chance de le mettre hors d'état de nuire et de faire cesser définitivement ce trafic. Un des meilleurs épisodes de la saison, dont l'intérêt croît de minutes en minutes au fur et à mesure de son déroulement. Les vedettes de cette mission sont une nouvelle fois Peter Graves, parfait interprète d'un individu louche touchant tant au trafic de stupéfiants qu'aux transferts illégaux de fonds à l'étranger, et Linda Day George, toujours aussi ravissante en fiancée parfaite... ou presque puisqu'elle s'avère sous l'emprise de la toxicomanie. Casey est magnifiée par l'interprétation merveilleuse de Linda Day George, affirmation que l'on pourrait répéter à chaque épisode ou presque, mais si cela va sans dire, cela va encore mieux en le disant. La vedette invitée, James Gregory, incarne un Joe Corvin remarquable, un vrai caïd dur et sans pitié, même avec sa fiancée. On croirait un bandit tout droit sorti des Incorruptibles tellement son caractère ressemble à celui de Frank Nitti. Ces comédiens de talent animent une première demi-heure intéressante sans être exceptionnelle, où l'on remarque la tendance du producteur Bruce Lansbury à recycler des éléments de scénario utilisés sur Les Mystères de l'Ouest, série sur laquelle il avait travaillé auparavant. Le patron de l'entreprise de pompes funèbres présent ici ressemble étrangement à celui qui sévissait dans La nuit du cadavre... Même remarque pour les acteurs, James Gregory et Douglas Henderson étaient des familiers des aventures de West et Gordon. C'est dans le dernier quart d'heure que l'épisode donne toute sa puissance, la qualité supérieure du scénario s'ajoutant alors aux performances des acteurs. On découvre alors la subtilité de la machination dans ses moindres rouages et la scène finale, très jouissive, est une des meilleures vues sur la série. 16. LA PELLICULE
Larry Edison, un ancien détective privé emprisonné pour avoir pratiqué le chantage, continue en attendant sa libération à exercer ses coupables activités au détriment de Vincent Vochek, un chef de la pègre contraint de lui verser mensuellement cinq mille dollars. L'IMF va tenter de s'emparer d'un rouleau de pellicule caché par Edison, qui prouve l'implication de Vochek dans l'assassinat d'un indicateur de police. Un épisode sérieux de bout en bout et remarquablement interprété. La machination est particulièrement bien combinée. Phelps et son groupe investissent la prison où Edison purge sa peine. Jim est saisissant de vérité en détenu intellectuel féru de mathématiques et passionné par les échecs. Les pièces de son jeu ont d'ailleurs une double utilité puisqu'elles s'emboîtent de manière à former un revolver... Casey se transforme en psychologue au service des prisonniers et adopte l'apparence adéquate. Chignon et grosses lunettes ne l'empêchent pas de rester adorable et de jouer le rôle avec son talent habituel. Barney devient un directeur de prison inflexible et Willy un gardien toujours présent là où il faut. Tout ce petit monde se tient sur ses gardes en raison de la présence supposée d'espions à la solde de Vochek, supposition qui s'avère très juste. Les vedettes invitées font preuve d'une envergure qui rappelle les meilleurs épisodes de l'âge d'or. Quelle bonne idée que ce retour de Bradford Dillman ! Insolent et ironique à souhait, il compose un excellent maître-chanteur, qui plus est non dénué d'humour, comme l'atteste une phrase d'anthologie prononcée lors de la séquence pré-générique : « Je ne fais pas de chantage, je fais de l'extorsion. » ( !) Quant à Robert Ellenstein, il n'est plus à présenter tellement on l'a déjà vu à l'œuvre sur cette série et sur tant d'autres. Le personnage du caïd Vochek lui va comme un gant. Le très bon Arthur Batanides complète la distribution dans le rôle du gardien de prison complice de Vochek. Le seul léger reproche est relatif à la séquence finale, un banal affrontement à coups de revolvers plus caractéristique d'un épilogue des Incorruptibles que d'une série d'espionnage comme celle-ci.
Un membre important d'une organisation criminelle se livre à ses méfaits grâce à une liste de fonctionnaires et politiciens corrompus qui facilitent ses opérations illégales. Inquiété par les autorités, il s'apprête à partir à l'étranger en emmenant sa liste afin de poursuivre ses activités à distance des Etats-Unis. Ses complices souhaitent s'emparer de la fameuse liste, mais le gouvernement fédéral également… C'est habituel, il faut qu'il y ait au moins une mission par saison basée sur les phénomènes paranormaux. Et à chaque fois c'est le même échec. Barney n'est absolument pas convaincant en voyant affublé d'un collier de barbe. Et que penser de la crédibilité d'un dur de la pègre capable de subir à son insu une séance d'hypnose pendant une consultation de voyance ? On se rend compte ici que les épisodes où le rôle prépondérant est tenu par Barney sont loin d'égaler ceux où Phelps et Casey sont aux commandes de la machination. Néanmoins, le dénouement réserve quelques rebondissements qui dénotent de la qualité convenable du scénario et surtout une belle scène finale, avec la stupeur qui se lit sur le visage du malfaiteur lorsqu'il découvre son prétendu frère jumeau vivant, en train d'enlever son masque. Côté acteurs, il est toujours agréable de retrouver une vedette invitée telle que Warren Stevens, curieusement moustachu, ou un acteur moins connu mais habitué des séries de l'époque comme Walter Burke, en marchand de timbres véreux.
Une certaine Nora Dawson est enfermée dans un hôpital psychiatrique sur ordre de Harve Harrison, le vice-gouverneur d'un état gangréné par la pègre. Harrison est à la solde de Leon Chandler, chef du milieu et soupçonné du meurtre d'un sénateur. Madame Dawson subit un traitement destiné à la rendre folle afin que son témoignage accablant pour Chandler soit déclaré irrecevable. Une ambiance anxiogène règne sur cet épisode, de par la multiplication des scènes de folie et d'internement, notamment dans la première partie. On peut reprocher d'énormes invraisemblances, en particulier les déambulations trop tranquilles de Phelps au sein de l'hôpital psychiatrique. La mise en scène n'a pu éviter quelques temps morts, mais la mission se conclut en apothéose avec la fameuse scène du tribunal qui mystifie Harrison, Chandler et leur avocat, sous les regards satisfaits de Jim, Barney et Willy. *On retrouvera Susan Howard dix ans plus tard dans le rôle récurrent de Donna, tenu sur Dallas, la saga interminable.
Un syndicat du crime de la côte Ouest mène ses opérations en toute impunité grâce à la protection d'un politicien corrompu connu sous le seul nom de code de C6. A l'occasion du versement à C6 d'un des énormes pots-de-vin dont il bénéficie, l'IMF va tenter de l'identifier et de le faire arrêter. Une première partie prometteuse : scénario accrocheur et réalisation impeccable laissent présager un épisode passionnant. Puis tout s'écroule avec la succession invraisemblable de problèmes qui s'abattent sur nos agents secrets. Autant un ou deux imprévus peuvent pimenter le déroulement d'une mission, autant une accumulation pareille de catastrophes frise l'hérésie. Qu'on en juge : une employée peu consciencieuse laisse échapper le chien de Jenkins de la clinique vétérinaire, ce qui détruit la couverture de Barney. Le malheureux perd son masque et une balle le blesse à la tête quand il échappe à ses ennemis. Bon... Passe encore ! Mais lorsque par-dessus le marché Willy a un léger accident de voiture qui détruit le système de repérage destiné à localiser Casey, et qu'un docteur complique la situation en transférant Barney à l'hôpital, ça fait vraiment beaucoup, et c'est une vraie atteinte au mythe des espions à qui tout réussit, concept de base de la série. Le résultat, c'est que tous ces éléments perturbateurs probablement destinés à accroître le suspense vont à l'encontre du but recherché. Le grotesque de la seconde partie provoque une perte d'intérêt considérable et la conclusion se regarde d'un œil distrait. Le final est d'ailleurs au diapason de ce qui précède : Willy surgit comme par miracle (il a vu de la lumière, il est entré ?) dans le bon appartement à la seconde même où C6 allait faire tirer sur Casey ! Si ce n'est pas se moquer du téléspectateur... Dommage car la base de la mission était digne d'intérêt. En poursuivant sur la lancée des premières scènes et en centrant l'action sur le périple de Casey au lieu de la délaisser pour se focaliser sur les malheurs de Barney, on aurait probablement vu un épisode bien plus attrayant. *Robert Colbert, l'interprète de Harry Fife, fut l'un des deux voyageurs spatio-temporels de la série Au coeur du temps.
Une somme de dix millions de dollars issue d'une activité de prêteurs sur gages s'apprête à être versée à la mafia par les deux malfaiteurs associés à la tête de cette entreprise lucrative. Phelps est chargé de s'emparer de cet argent et de mettre fin à l'implantation sur les îles du Pacifique de cette activité frauduleuse. Seul épisode de la saison qui débute directement par la délivrance de la mission, il s'ensuit une immersion immédiate au sein des opérations, se terminant par l'arrestation de Willy. Cette entame est accrocheuse bien qu'un peu longue puisqu'il faut attendre plus de sept minutes avant que le générique ne commence. La suite consiste en de nouvelles tentatives pour s'emparer des dix millions de dollars, tout en faisant l'impossible pour délivrer Willy. La machination élaborée à cet effet est un modèle du genre et permet d'assister à un épisode percutant et captivant, malgré quelques maladresses. Une scène symbolise l'audace inouïe des Américains, qui ne reculent devant rien. Le coffre-fort ne s'ouvre qu'avec les empreintes de ses propriétaires et il est trop tard pour refaire un nouveau moulage après l'échec de Willy ? Qu'à cela ne tienne ! Il suffit de droguer un des deux bandits et de le traîner jusqu'à son coffre pour utiliser sa propre main... Hormis les acteurs récurrents, tous à leur meilleur niveau, les deux vedettes invitées incarnant les gangsters réalisent une bonne performance. Cependant, la grosse surprise est la présence d'un Français dans la distribution en la personne de Maurice Marsac, que l'on a vu notamment dans les épisodes des New Avengers tournés en France, et qui interprète avec brio le médecin chargé de faire parler Willy.
L'argent dépensé dans le casino d'une ville d'eau par de riches vacanciers est accaparé par une organisation criminelle dont les dirigeants se méfient de l'homme à qui ils ont confié la direction de l'établissement. Un témoignage contre la pègre est indispensable pour obtenir le changement de législation susceptible de faire perdre à l'organisation sa mainmise sur les maisons de jeux. Nos agents ne sont pas à court d'imagination pour acculer un des gangsters à trahir les siens... Un épisode qui démarre sur des bases solides : scénario consistant et vedette invitée de premier plan en la personne du toujours sémillant et non moins brillantissime Jack Cassidy aboutissent à une première partie tout à fait satisfaisante. Il n'en est pas de même pour la suite et la fin. Le cambriolage de la chambre forte par Barney est tellement caricatural dans le genre « série d'espionnage avec gadgets incroyables » qu'il frise le ridicule. Boîte rampante semblant issue de l'épisode des Avengers « Haute tension », explosion et machine ahurissante à aspirer les billets : rien ne nous est épargné. La scène finale est du même acabit. Trop bizarre. La reddition et le retournement de veste de Kerr sont obtenus bien trop facilement, si bien que l'épisode se termine en eau-de-boudin. Ajoutons un défaut commun à toute la fin de cette saison, le changement de voix française de Casey, désormais victime d'un doublage exécrable. Son visage si doux n'est pas du tout en accord avec la voix aigre, désagréable qu'on lui attribue, et qui serait plus appropriée à l'oncle Picsou. A propos de la version française, on peut se demander pourquoi Barney parle avec l'accent antillais, défaut que l'on retrouve certes sur toute la série, mais est particulièrement accentué sur cet épisode. Sans doute les Français ignorent-ils que les Noirs américains parlent anglais depuis des siècles et qu'il est donc inutile, et même stupide, de les doubler avec un accent particulier. *Jack Cassidy, acteur particulièrement en verve dans la série Columbo où il interpréta à trois reprises le criminel coincé par l'homme à l'imperméable, est décédé accidentellement en 1976 à l'âge de 49 ans, brûlé vif après s'être assoupi sur son canapé avec une cigarette allumée. 22. ESPRIT DE FAMILLE
L'IMF doit récupérer seize millions de dollars dérobés en Asie du Sud-Est dans un dépôt de l'armée américaine, et qu'un groupe de truands opérant en famille s'apprête à rapatrier aux Etats-Unis. On aurait pu trouver mieux que cet épisode raté pour terminer la saison. Le patriarche dans son fauteuil roulant, les deux frères ennemis, bandit sérieux contre raté alcoolique, toute la famille Stafford paraît bien artificielle. J'ai beau adorer Linda Day George, les chansons qu'elle nous inflige sont terriblement ennuyeuses. On est donc partis pour un épisode pas folichon, mais il s'avère pire que prévu avec l'amnésie de Jim, consécutive à quelques coups de mitraillette lui ayant sifflé aux oreilles. Ces scènes où Phelps a perdu la mémoire arrivent comme un cheveu sur la soupe, et ne sont pas crédibles pour deux sous. Comme de bien entendu, Jim retrouve la mémoire pile au bon moment, tout à la fin de l'épisode alors que deux tueurs s'apprêtaient à lui régler son compte, et à la suite d'une conversation téléphonique avec Barney pathétique de niaiserie. La doublure de Peter Graves est nettement reconnaissable lors de la bagarre finale où son visage est filmé avec complaisance, fait surprenant dans une série qui ne nous avait pas habitués à de telles maladresses. L'épisode donne l'impression d'une auto-caricature de la série, dont les prémisses se faisaient sentir lors de l'épisode précédent, et qui se développe cette fois-ci sans retenue. Seul élément positif, la présence de la ravissante Sharon Acker dans le rôle de la serveuse qui va secourir Jim lors de son amnésie. Présence d'autant plus appréciée que les vedettes invitées, insignifiantes, réussissent l'exploit d'être aussi transparentes que les bandits incapables qu'elles incarnent. Crédits photo: CBS. Images capturées par Phil DLM. |
Mission Impossible (1966-1973) Saison 4
5. De l'or... pour des prunes (Fool's Gold) 6. Le commandant (Commandante) Énormes bouleversements à l'aube de cette saison 4, le plus important étant le départ du couple Barbara Bain - Martin Landau à la suite d'un différend salarial. Peter Graves était l'acteur le mieux payé sur la série et Bain-Landau n'ont pas admis le refus de la production d'aligner leur salaire sur celui de Graves. Il était pourtant naturel que l'acteur incarnant le chef de l'IMF soit le mieux rémunéré, mais ses concurrents estimaient que leur notoriété était au moins égale à la sienne et que le succès de la série était en grande partie le leur. Toujours est-il que cette décision ne s'est pas révélée heureuse puisque la série a très bien survécu sans eux et qu'ils ont connu une suite de carrière chaotique. Il a fallu attendre plusieurs années avec la série britannique Cosmos 1999 pour que le couple, à nouveau réuni à l'écran, retrouve les sommets. Pour remplacer Martin Landau, les producteurs ont engagé Leonard Nimoy, devenu une vedette internationale avec le succès de Star Trek. Ce choix s'est avéré judicieux car Nimoy, reprenant avec Paris le rôle de l'homme aux cent visages (et aux mille voix), s'est révélé le digne successeur de Martin Landau. Il s'est montré tellement à l'aise dès les premiers épisodes qu'il a parfois éclipsé ses partenaires, pourtant toujours aussi convaincants. Contrairement à Landau, Nimoy a l'avantage, avec son physique passe-partout, de pouvoir incarner aussi bien des Américains un peu typés que des Slaves, des Sud-Américains ou des Arabes. En revanche, aucune actrice récurrente n'a succédé à Barbara Bain. La ravissante Lee Meriwether a participé à quatre missions, dont une se déroulant sur trois parties, soit six épisodes en tout. Jouant sur le même registre que Barbara Bain – la beauté, le mystère et la classe –, il est dommage qu'elle n'ait pas été retenue sur l'ensemble de la saison car ses qualités d'actrice étaient véritablement excellentes. Une dizaine d'autres missions se déroulent avec une vedette féminine invitée différente à chaque fois, pour des fortunes variables, des meilleures (Jessica Walter, Sally Ann Howes ou Anne Francis) aux pires (Dina Merril ou Margarita Cordova). Enfin, une dizaine de missions sont accomplies sans aucun participant féminin. L'absence d'élément féminin fixe rend l'équipe un peu bancale puisque Paris se retrouve seul cadre récurrent sur lequel peut s'appuyer Jim. Par contre, elle permet le retour très apprécié du choix des agents, qui avait été très peu usité au cours de la saison 3. Il redevient pertinent compte tenu des multiples vedettes invitées féminines, mais aussi du recours fréquent à des acteurs de diverses compagnies, essentiellement pour jouer les figurants. Malgré les changements d'acteurs, l'esprit de la série demeure à peu près conservé. Bruce Lansbury, nouveau producteur venu des Mystère de l'Ouest, n'a pas encore eu le loisir d'apporter de substantielles modifications. La qualité globale des scénarios et de l'interprétation en fait même une des meilleures saisons, juste derrière la numéro 2, et la saison la moins inégale, sans épisodes véritablement exceptionnels mais avec très peu d'épisodes totalement ratés. Parmi les évolutions, on constate que les membres de l'équipe ont abandonné le tabac et que plusieurs scènes de délivrance de la mission sont recyclées des saisons 2 et 3. On les reconnaît facilement puisque Jim était blond alors que dans la saison 4 ses cheveux sont blancs. Les scénarios sont plus compliqués qu'auparavant (et parfois trop...), et Barney hérite de tâches de plus en plus difficiles menées dans des endroits impossibles, dont il se sort toujours avec le même brio. Willy et lui se voient de temps à autre confier des rôles plus valorisants, changement notoire pour Willy, traditionnellement confiné à des tâches de simple exécutant. La répartition des rôles au sein de l'équipe est donc moins nettement définie, évolution qui s'accentuera lors des saisons suivantes.
Un pays latino-américain allié du bloc de l'Est s'apprête à envahir une nation démocratique voisine. L'IMF doit intercepter et déchiffrer le code permettant de lire le message secret indiquant les détails de l'opération. L'échec de l'invasion devrait rompre l'alliance entre le dictateur en place et le représentant de l'Est. Très bon début de saison avec cet épisode de qualité s'appuyant sur un scénario solide de Ken Pettus. La machination, bien minutée, bénéficie du concours de gadgets novateurs: caméra amovible et couteau émetteur-récepteur de radio. À noter aussi un échange de voitures rondement mené au tout début de la mission. La vedette invitée féminine est la ravissante Alexandra Hay, interprète de Lynn, très jeune agent investie d'une tâche délicate. Dénoncée par l'IMF comme étant un agent américain, les espions ennemis intercepteront sur ses verres de contact le message secret que Jim et ses agents veulent leur faire décoder ! Si la phase déclenchée par Lynn est capitale, Alexandra Hay elle-même doit se contenter d'un rôle fort modeste. Elle ne participe pas au briefing d'avant-mission et n'a même aucun contact avec l'équipe de Phelps. Côté interprétation, Alexandra Hay se trouve en excellente compagnie. Michael Constantine et Harold Gould tiennent parfaitement leur rôle respectif d'apparatchik soviétique et de dictateur latino-américain. Quant à Leonard Nimoy, déjà très à l'aise dans le personnage de Paris, il compose un étonnant lider barbu qui n'est pas sans rappeler un certain Che Guevarra, bien que ce lider-là ne soit pas « maximo »...
Le général Gollan, ancien dictateur du Luxania, en exil depuis cinq ans, s'apprête à lancer une opération militaire pour reprendre le pouvoir. Le coup d'État doit être financé par les six cents millions de dollars qu'il a dérobés à son pays pendant sa dictature. Phelps et son équipe doivent ruiner ses ambitions et récupérer sa fortune, dissimulée en Suisse sur un compte bancaire dont lui seul connaît le numéro. Le briefing d'avant mission met en appétit, mais par la suite l'épisode s'avère décevant. La machination manque de finesse, ses ressorts comme son exécution sont tirés par les cheveux. De temps à autre, quelques moments de suspense font espérer une subite amélioration, avant le retour à un rythme pépère jusqu'au final, proprement hallucinant: Gollan donne le numéro du compte bancaire à l'instant même où sa femme et son adjoint surgissent dans le bunker, mettant fin à la supercherie, et Barney le transmet à trois heures pile, l'heure limite à la seconde près ! Le scénariste aurait-il pris les spectateurs pour des imbéciles ? Le moins que l'on puisse écrire est que Lee Meriwether, la partenaire féminine récurrente de l'IMF lors de cette saison, n'est pas gâtée pour sa première participation. La réflexion est valable pour Don Francks, toujours très bon mais bien moins loti que pour son rôle précédent dans l'épisode de la saison 2 Échec et mat.
Un savant est-européen a composé un gaz hypnotique capable d'annihiler toute volonté chez les humains. Seul un couple de chercheurs américains passés à l'Est est en mesure de parachever sa découverte par la suppression des effets secondaires rendant l'utilisation du produit problématique. Les deux traîtres se sont fait refaire le visage et leurs hôtes ne connaissent pas leur nouvelle apparence... Cette mission, une des meilleures de la saison, s'appuie sur un scénario remarquablement conçu et basé sur les rivalités entre agents de l'Est, une constante de la série, ainsi que sur des vedettes invitées prestigieuses et à la hauteur de leur réputation. La première partie est parfaite. Rythmée, nerveuse, sans aucun temps mort, elle comporte deux séquences majeures à degré de suspense élevé. D'abord, lors de la substitution du cobaye par Willy, lorsque Paris et Barney disposent de peu de temps pour livrer Willy avant que le gardien ne remonte avec le véritable prisonnier. Une camionnette longue à redémarrer est alors à deux doigts de faire échouer la mission. Ensuite, lors de la démonstration de Jim, Barney parvient in extremis à insérer les logiciels truqués dans l'ordinateur des ennemis. La seconde partie est un peu plus en retrait, en raison des scènes de tribunal, peu excitantes, mais elle offre un final éblouissant. Un masque permet à Paris de se faire passer pour l'adjoint de Turek et cette ultime phase parachève la réussite du plan. Jim et ses agents peuvent alors partir en camionnette, le devoir accompli, au son d'une excellente musique de Jerry Fielding. Un bon scénario ne serait pas suffisant pour assurer le succès s'il n'était servi par des comédiens convaincants. Outre l'équipe habituelle, impeccable, la production a frappé fort en engageant un arsenal de vedettes invitées impressionnant. Le légendaire Alfred Ryder est le comédien idéal pour le rôle du général Borodine, dont on ne peut que regretter la disparition imprévue en début de seconde partie. David Sheiner compose un Carl Turek étonnant de vérité et Robert Ellenstein un vice-président obséquieux et implacable. Quant à H.M. Wynant, abonné aux rôles de truands, il se retrouve cette fois-ci en laborantin à blouse blanche et bien cruel adjoint de Turek. Face à cette artillerie lourde, l'élément féminin de l'IMF est une certaine Dina Merril, interprète plus très jeune et sans relief de Meredith, alias Vera Jarvis pour les adversaires. Même si elle ne démérite pas, elle a du mal à trouver sa place au sein du groupe, surtout qu'on ne peut s'empêcher d'imaginer Barbara Bain dans le rôle, et que la comparaison est cruelle pour l'invitée de cet épisode. 5. DE L'OR POUR DES PRUNES
Igor Stravos, ministre des finances d'une démocratie populaire, a imprimé pour une valeur de cent millions de faux dronas, la monnaie du royaume de Bahkan, un pays d'Europe centrale allié des États-Unis. Les cent millions en or qu'il exige en échange de ces billets parfaitement imités épuiseraient financièrement le royaume, ce qui provoquerait la chute du gouvernement démocratique. La solution alternative est de détruire la fausse monnaie et de récupérer les planches afin de ruiner le plan de Stravos. Encore un excellent épisode au scénario ingénieux de Ken Pettus et à la réalisation parfaite de Murray Golden. La mise en scène est typique de la grande époque avec ses longues séquences de suspense sans dialogues, seulement rythmées par la musique inspirée de Lalo Schifrin. Jim prend connaissance de sa mission dans un zoo, d'où une entame d'épisode atypique qui fait plus penser à Daktari qu'à une série d'espionnage. Les appareils utilisés par Phelps et son groupe dénotent de l'inventivité des scénaristes. Un réflecteur placé sur une ampoule par Barney permet à Willy de découvrir la combinaison de la chambre forte, aidé par des lunettes spéciales. Un faux cadran installé à la sauvette provoque l'ouverture de la porte à minuit au lieu de huit heures le lendemain matin. L'incinérateur de billets placé subrepticement par Paris dans la réserve de Stravos est tout aussi génial. Paris s'empare des planches en pleine nuit au prix de la traversée d'un couloir inondé d'ondes à très haute fréquence. L'appareil protecteur placé sur ses oreilles ayant une efficacité limitée, l'opération est périlleuse et le réalisateur sait ménager le suspense pour nous offrir une scène mémorable. Sally Ann Howes est une des meilleures vedettes féminines invitées de la saison. Sa classe innée et sa beauté rayonnante rappellent Barbara Bain, d'où l'impression accrue d'assister à un épisode Bain-Landau, impression déjà sensible de par le scénario et la mise en scène, et confirmée par la performance exceptionnelle de Leonard Nimoy, qui n'a rien à envier à Martin Landau. Crapule cynique et ironique face à Stravos, on le découvre déterminé, méticuleux, courageux et résistant lors de la difficile mission de récupération des planches à billets. Un rôle majeur avec un partenaire qui n'est plus à présenter en la personne de Nehemiah Persoff, toujours à son avantage quand il s'agit d'interpréter un méchant complètement amoral. 6. LE COMMANDANT
Le père Dominguin, artisan de la révolution démocratique contre le dictateur en place dans un pays d'Amérique Latine, est retenu prisonnier par un groupe de guérilleros marxistes financés par un pays d'Extrême-Orient. Phelps et ses agents doivent empêcher son assassinat et lui rendre le contrôle de la révolution, convoité par les communistes.
L'absence de vedette invitée féminine produit une impression de manque, comme si l'épisode était tronqué. N'oublions pas le rythme plat et le manque d'action, illustré par les multiples plans sur l'interminable préparation de l'hélicoptère par Barney. Côté positif, une machination basée sur la rivalité entre les deux chefs révolutionnaires, que Paris va exacerber jusqu'à provoquer l'élimination du plus intelligent des deux.
Après avoir purgé une peine de 25 ans de prison derrière le Rideau de Fer, un ancien officier SS va être remis en liberté. Malgré une succession d'interrogatoires, il n'a pas dévoilé où se trouve le trésor de guerre nazi, information qu'il est le seul à connaître, et a l'intention d'utiliser cette fortune pour financer un coup d'état néo-nazi en Europe. L'IMF est chargée de l'enlever et de le faire parler.
En fin d'épisode, la façon dont Jim et ses acolytes parviennent à s'échapper du hangar, déguisés en militaires devant transporter en urgence un blessé à l'hôpital, est tout aussi géniale. Surtout qu'on ne voyait pas comment l'IMF, submergée par l'arrivée d'un nombre considérable de soldats ennemis, allait se tirer d'affaire. Ces deux scènes suffisent à assurer un épisode de qualité, mais le reste est moins convaincant. L'installation du faux sous-marin, qui nécessite un appareillage gigantesque, dans un hangar situé au cœur d'un pays hostile, revêt un aspect pour le moins irréaliste. Les scènes se déroulant dans le sous-marin manquent d'éclat, l'histoire devient à la longue languissante. Jim et Paris réussissent à avoir Stelman à l'usure, mais que c'est long... Lee Meriwether endosse avec talent des rôles divers : modeste passante ne payant pas de mine qui tire une cartouche de gaz soporifique sur une voiture (!), prisonnière torturée et mourante aussitôt transformée en femme élégante et déterminée aux commandes du faux sous-marin avec Barney. Stephen Mc Nally joue un chef nazi d'un cynisme implacable, composition classique mais efficace. Parmi les militaires de l'Est, on reconnaît William Wintersole, un visage bien connu des amateurs de séries des années 60 et 70.
Lou Merrick, un gangster appelé à succéder au chef vieillissant d'un syndicat du crime local, a constitué des dossiers compromettants pour certains hauts fonctionnaires afin de pratiquer le chantage à grande échelle. Les dossiers doivent être récupérés et Merrick déconsidéré aux yeux de ses supérieurs. Un épisode qualité standard, loin d'égaler les meilleurs mais qui peut faire passer un agréable moment. La machination est bien préparée et son exécution se déroule sans fausse note, fait méritoire au vu du nombre élevé de participants. En effet, la caractéristique de cette mission est l'apport de plusieurs personnes extérieures à l'équipe habituelle. Un directeur d'hôpital, une infirmière, un faux trafiquant de drogue et un laveur de carreaux contribuent à la réussite de l'opération, même s'ils ne font pas oublier l'absence toujours préjudiciable de vedette féminine invitée. Il faut saluer l'astuce du scénario jusque dans les détails, illustrée par l'enregistrement des annonces sonores de l'hôpital, diffusé en bruit de fond lors d'une conversation téléphonique afin que l'interlocuteur de Willy localise l'origine de l'appel. Tout ceci n'a l'air de rien, mais l'ensemble est finalement fort bien conçu et interprété. Seul relatif point faible, l'histoire du transfert de personnalité, un peu tirée par les cheveux mais néanmoins mieux traitée que dans certains épisodes de séries concurrentes comme Jeu à trois mains, épisode moyen des New Avengers.
Le décès du premier ministre d'un pays d'Europe centrale a été tenu secret par le vice-premier ministre Gregor Kamirov, qui a engagé un sosie pour le remplacer. Kamirov a l'intention de se faire introniser comme successeur à l'occasion d'un discours télévisé prononcé par le faux premier ministre, puis de mettre fin à la neutralité de son pays pour le placer dans le giron du bloc de l'Est, une fois parvenu au pouvoir. Une mission qui a du mal à démarrer mais s'avère une fois de plus très intéressante grâce à quelques séquences particulièrement bien menées. La machination contre le complice de Kamirov, attiré à un faux rendez-vous et remplacé par Paris, qui a revêtu son masque afin de le compromettre, est aussi réussie que l'intrusion de Barney, dissimulé dans une malle, dans la cellule de Gemini et la fausse pendaison qui en découle. L'idée de remplacer le pseudo robot par le vrai Gemini procure une fin magistrale, même si elle a un côté remake de l'épisode de la saison 3 Le cardinal. L'interprétation est dominée par Leonard Nimoy, qui endosse plusieurs identités dont la principale le transforme en vieillard habilement grimé, et par le jeu sans faille de Malachi Throne dans le rôle de Gregor Kamirov. Autre grande satisfaction, la performance de Lee Meriwether, dont les qualités de comédienne s'accompagnent d'une classe, d'une beauté et d'un sex-appeal exceptionnels. Tout est séduction chez cette actrice, non seulement son physique, mais aussi sa grâce, sa façon de se mouvoir dans l'espace. Tracey est tellement sexy dans ses bottes noires ! Et son numéro de charme auprès de l'adjoint de Kamirov lorsqu'elle se retrouve emprisonnée en tenue légère ! Une scène à couper le souffle ! Difficile de ne pas être ébloui par une femme aussi craquante. 10. LE BOUDDHA DE PÉKIN
La formule d'un carburant nécessaire au système de défense antimissile américain a été dérobée par un certain Laszlo. Les soviétiques, déjà détenteurs du nouveau carburant, sont prêts à payer très cher pour la détruire et être ainsi les seuls à bénéficier de cette avancée technologique. Mais Laszlo, grand amateur d'art, ne sera-t-il pas séduit par le légendaire Bouddha de Pékin, une statuette que l'IMF va prétendre avoir retrouvée et lui proposer en échange de la formule ? Un épisode comme on les aime, avec une machination préparée et exécutée de main de maître par une équipe dotée de gros moyens technologiques et financiers. Nos agents ont dû louer l'étage entier situé en dessous des bureaux de Laszlo et reconstituer les locaux et son mobilier à l'identique jusque dans les moindres détails. Et ils ne s'arrêtent pas en si bon chemin puisque Barney trafique l'ascenseur de façon à ce que la touche du 12e étage (Laszlo) conduise au 11e étage (les faux bureaux) lorsque Jim déclenche un appareil de poche depuis le rez-de-chaussée ! Et ça continue avec d'autres locaux dans l'immeuble d'en face, d'où on peut filmer le 11e étage et projeter les images sur la fenêtre du 12e ; avec les empreintes du gardien, nécessaires pour accéder aux locaux de Laszlo, et habilement copiées. Mais aussi avec un double mur, un faux coffre-fort et un passage secret dissimulé derrière une bibliothèque. Ces prouesses technologiques et gadgets dignes de James Bond sont au service d'un piège implacable dont les deux adversaires ne se remettront pas. Anne Francis, actrice de grande envergure et vedette invitée féminine de l'épisode, tire les ficelles de la machination, bien secondée par un Barney déguisé en prêtre. Pendant ce temps, Jim et Willy jouent les agents soviétiques afin de mystifier l'adjoint de Laszlo, interprété par Jason Evers. Cet acteur de premier ordre éclipse quelque peu Laszlo, pourtant adversaire principal en théorie, mais moins en vue en raison de la prestation quelconque de James Patterson. Quant à Paris, il passe la majeure partie de la mission avec le masque de Laszlo. Du coup, Leonard Nimoy est peu présent dans cet épisode.
Le Roi Selim III, souverain d'un État du Moyen-Orient et grand ami des États-Unis, est retenu prisonnier depuis six mois par son frère, le prince Samandal. Désireux de s'approprier les revenus pétroliers du royaume, Samandal a mis en place une tyrannie, avec l'aide du colonel Hatafis, un tortionnaire. Alors que les missions en terres européenne ou sud-américaine se multiplient, il est rare que l'IMF fasse escale au Moyen-Orient. Cet épisode offre donc une variante, qui plus est assez réussie, aux cadres habituels, même s'il est évident qu'il a été tourné aux États-Unis, de par l'absence de scènes en extérieur. Nos agents secrets sont passés maîtres dans l'art de la falsification, mais cette fois-ci ils font fort en ce domaine avec une greffe de reins simulée, incontestable temps fort de l'épisode. Tout a l'air si vrai alors que tout est faux : faux médecins, fausses infirmières, faux sang, faux appareils. Même les têtes des opérés sont fausses ! Michelle Carey, la vedette invitée féminine, hérite d'un rôle consistant où son charme sulfureux fait merveille. Le reste de la distribution n'est pas en reste, avec un très bon Lee Bergere et le toujours perfide personnage composé par l'excellent Joseph Ruskin. 12. ATTENTAT NUCLÉAIRE
Un agent américain infiltré depuis douze ans derrière le Rideau de Fer pour espionner le programme nucléaire ennemi est atteint d'une maladie incurable qui l'a rendu incontrôlable. Agissant désormais pour son propre compte, il s'apprête à utiliser la centrale nucléaire dont il est un des responsables comme une bombe atomique afin d'anéantir la capitale de son pays d'accueil et provoquer ainsi la troisième Guerre Mondiale. Que 48 minutes peuvent paraître longues lorsque ce que l'on regarde est sans intérêt... Y avait-il une volonté délibérée de produire un épisode décousu, incompréhensible et accumulant une somme incroyable de maladresses, voire d'inepties ? Ou bien est-ce que Paul Playdon avait bu, fumé ou simplement mal dormi quand il a écrit le scénario ? Voilà bien un des rares épisodes de cette saison que l'on peut zapper sans problème. Récapitulons les faits. Pour une fois que c'est Jim qui se déguise et non Paris, on l'affuble d'une barbe grotesque qui le fait ressembler à Moïse, ou à Marek Halter. Peu à l'aise, Peter Graves ne convainc pas en artiste contrarié. Et cette histoire d'œuvre d'art ne tient pas debout : dans les pays de l'Est, on installe des œuvres d'art moderne dans les centrales nucléaires, c'est bien connu... Barbara Luna, la seule vedette invitée à tirer quelque peu son épingle du jeu, a beau prendre un air énigmatique à souhait, son rôle de modèle et égérie plus ou moins guérisseuse n'est pas crédible pour deux sous. Hormis les acteurs récurrents qui font ce qu'ils peuvent sans trop y croire, le reste de la distribution est transparent, ce ne sont donc pas les performances d'acteurs qui peuvent sauver l'épisode du désastre. Quant à la scène finale du désamorçage de la bombe, elle arrive bien trop tard pour jouer son rôle de séquence à suspense car, à ce moment-là, il y a bien longtemps que le spectateur a décroché.
L'IMF est chargée de retrouver une sphère contenant un nouveau combustible nucléaire, volée deux ans auparavant aux Américains par trois agents de l'Est. L'un d'entre eux a tué un de ses complices et fait croire à l'autre que sa victime était seule à connaître la cachette du produit et avait péri accidentellement, ceci afin de négocier le combustible à son propre compte. Une mission riche en péripéties mais également assez compliquée. Même après une seconde vision, certains points restent obscurs, la machination n'est pas parfaite si on entre dans les détails. Les scènes d'interrogatoire de Paris, le prétendu amnésique, sont fastidieuses à un point tel qu'on finit par comprendre et partager l'impatience du colonel Vorda. Néanmoins, l'épisode s'avère intéressant grâce à un rythme d'enfer, de l'action à revendre, notamment dans la première partie, et des performances d'acteurs très au-dessus de la moyenne. Julie Gregg, la vedette invitée féminine, joue un rôle important et même capital, ce qui lui permet de montrer non seulement son joli minois, mais aussi de réelles qualités d'actrice. Steve Inhalt joue à la perfection le major Paul Johan, agent ennemi et traître qui n'hésite pas à doubler son camp pour servir ses intérêts. Quant au colonel Alex Vorda, il se retrouve sous les traits d'un des maîtres en matière de rôles de méchants, le fameux Anthony Zerbe. Cet abonné à la série se montre comme à son habitude excellent en tous points. 14-15-16. LE FAUCON
La mort dans un accident de voiture du prince Stephan, chef d'un État indépendant, a été annoncée par le général Sabattini. En réalité, Sabattini retient Stephan prisonnier pour obliger sa fiancée, également cousine du nouveau souverain Nicolaï, à l'épouser et devenir ainsi héritier du trône. Sabattini a l'intention d'éliminer par la suite ces trois personnes pour prendre le pouvoir et s'allier avec les ennemis des Américains. Seule aventure de toute la série à se dérouler sur trois épisodes, c'est aussi une des plus réussies. La mission de création d'épisodes prestigieux, visiblement fixée par la production, ne s'est pas avérée plus impossible à réaliser que les missions assignées aux agents américains. Une incertitude demeure sur les lieux : les noms de Stephan et Nicolaï, de même que le physique des ressortissants de ce pays, font penser à l'Europe centrale, mais Vargas est un nom hispanique et les inscriptions sur les camionnettes sont en espagnol... La mission est un peu longue à démarrer, avec une première partie poussive constituée essentiellement des interminables préparatifs de Barney. Sans doute aurait-on pu concentrer le tout sur deux épisodes au lieu de trois. Seul fait marquant de cette première partie, l'astuce qui permet à Barney de s'introduire dans la salle des bijoux pendant que l'alarme sonne, déclenchée par l'envol du faucon provoqué par Paris. La deuxième partie, vraiment extraordinaire, offre une succession de scènes toutes plus géniales les unes que les autres, selon la trame d'un scénario parfait... ou presque, puisqu'on peut difficilement expliquer comment, seulement équipé d'une carriole, Willy a pu arriver au palais avant l'évêque, parti en même temps que lui avec un motard... Hormis ce détail, que d'intelligence et d'astuce dans la machination ! L'échange Paris-Nicolaï, rendu possible par deux masques posés l'un sur l'autre sur le visage de Paris, permet à Tracey de montrer d'étonnants dons divinatoires. Il est vrai qu'elle est bien aidée par une paire de boucles d'oreilles nanties d'un récepteur, accessoire s'avérant à nouveau utile lorsqu'il s'agira d'indiquer au colonel Vargas la combinaison du coffre de Sabattini, que Paris lui transmettra par radio. Autre temps fort, le faux suicide de la princesse et son sauvetage dans la crypte, opéré de justesse par un Barney temporairement aveugle à la suite d'une chute. Le triste sort de la princesse avait bien entendu été deviné par Tracey, ce qui n'a pas manqué d'impressionner Vargas, qui va tomber comme un fruit bien mûr sous l'influence de « Mme Vinski ». La troisième partie reste brillante. L'invention du vol de bijoux permet à Jim, alias M. Benedict, de faire évader Stephan pendant son interrogatoire grâce à un vidéo projecteur fort ingénieux. Pendant ce temps, Tracey et Paris, qui opèrent au palais où Vargas est décidé à assassiner Sabattini, sont sauvés d'une situation très compromise par le faucon Lucifer. La distribution est dominée par la composition exceptionnelle de Lee Meriwether en voyante énigmatique pourvue de dons exceptionnels. Son regard pendant la séance de prestidigitation ! Extraordinaire ! On comprend l'attirance exercée par Mme Vinski sur Vargas, surtout après la prémonition sur le blanc mêlé au rouge, réalisée par le sang sur la robe de mariée. Son duo avec Zastro, Leonard Nimoy étant aussi bon qu'à l'accoutumée dans ce rôle de magicien, vaut le coup d'œil. Diane Baker incarne une Francesca très satisfaisante, passé la scène de mélo un peu trop emphatique avec Stephan lors de la première partie. John Vernon et Logan Ramsey forment un beau duo de crapules prêtes à tout, y compris à s'entretuer, pour le pouvoir, la puissance ou simplement l'argent. Enfin, Noël Harrison produit un beau numéro à deux facettes. Il passe sans problème du rôle de Nicolaï, un prince niais et enfantin, à celui de Paris déguisé en Nicolaï, sérieux et concentré sur sa mission.
Deux trafiquants de drogue Sud-Américains rivaux sont l'un et l'autre en possession de la moitié d'un microfilm contenant les noms de seize agents secrets de la brigade panaméricaine des stupéfiants. L'IMF est chargée de s'emparer du microfilm avant que les deux caïds ne concluent un accord, ce qui signifierait la mort pour les seize agents secrets. Phelps et ses hommes – on peut employer ce mot puisque l'épisode est masculin à 100% – ont l'habitude de s'introduire dans des endroits difficiles d'accès pour mener à bien leurs missions. Lorsque le passage est totalement impossible pour les humains, ils n'hésitent pas à faire appel à des animaux. Après un chat dans l'épisode de la saison 2 Le sceau, ils ont cette fois-ci recours à un chien doté d'une intelligence exceptionnelle. L'épisode démarre mal avec encore des problèmes d'accent espagnol épouvantable. Même Willy s'y met ! Il aurait fallu que les auteurs de la version française comprennent que l'aspect « couleur locale » sans doute recherché est inutile, et n'est d'ailleurs jamais présent dans les épisodes est-européens où les ennemis ne sont pas affublés d'un accent slave outrancier. Que les protagonistes sont censés parler en espagnol et que, puisqu'on traduit leurs discours, il est illogique que les « señor » ne soient pas eux aussi traduits en « monsieur ». À la longue, ces « señor » à tout bout de champ dans les épisodes hispanisants deviennent insupportables. Que si leurs paroles sont traduites, leur accent devrait l'être aussi, et surtout que s'ils persistent à les faire parler avec l'accent, au moins pourraient-ils engager de vrais latino-américains pour le doublage et non des Français aussi peu doués. Heureusement, la qualité du scénario de Ken Pettus parvient à faire oublier ces petits désagréments. Fernando Lamas et Percy Rodrigues insufflent un allant certain à leur personnage de trafiquant, ennemis irréductibles. Le duo de gredins Prado et Sandoval est habilement manipulé par Jim et Paris, qui incarnent respectivement un agent de liaison des trafiquants Nord-Américains et un aventurier indépendant de faible envergure, presque minable. Le clou de l'épisode est bien entendu la scène d'échange du microfilm par Chico, bien dirigé par Barney et Willy. Le suspense va crescendo en raison des problèmes rencontrés : Chico effrayé par un molosse, Sandoval en avance, trappe qui refuse de s'ouvrir. Mais tout finit pour le mieux, au grand dam de Sandoval, principale victime de la machination.
Le général Aragas, régent du royaume de Sardia, a l'intention d'assassiner le jeune roi Victor et de faire endosser la responsabilité du meurtre par le grand-duc Clément. L'élimination simultanée du roi et du grand-duc lui permettrait de prendre le pouvoir et d'instaurer une dictature. Une incursion peu enthousiasmante dans le monde des gitans. Margarita Cordova a le physique de l'emploi, mais son jeu d'actrice s'avère transparent. Leonard Nimoy compose un romanichel assez crédible, à l'inverse de Peter Lupus, risible tellement il sonne faux. Non seulement il faut subir un concert de guitares et des danses de type flamenco, mais le scénario comporte une grosse incohérence : comment le colonel Moya pourrait-il ne pas reconnaître le roi, même déguisé en petite fille ? A-t-il déjà vu des gitans aux yeux bleus très clairs ? De plus, le thème commence à sentir le réchauffé, ces histoires de militaires ambitieux qui veulent se débarrasser du dirigeant en place pour s'emparer du pouvoir ont déjà été mises à toutes les sauces dans la série. Cependant, quelques scènes attrayantes parviennent à donner à l'épisode un niveau honorable. Ainsi, l'enlèvement du roi à la suite d'un accident de voiture simulé bien préparé par Barney, et la vitre pare-balles de la scène finale, qui mystifie Aragas, méritent d'être vus. Bonnes performances des acteurs, notamment de Mark Richman à la tête de la conspiration.
Phelps et ses agents sont chargés de provoquer la destitution du vieux dictateur sénile d'un pays d'Europe de l'Est, déterminé à anéantir la révolte de la jeunesse intellectuelle favorable à une entente avec les Occidentaux. Les machinations basées sur des histoires de surnaturel ou de fantômes sont une des deux plaies de série, l'autre étant les histoires pseudo-sentimentales. Il y a donc peu à sauver dans cet épisode, en dehors de la participation d'Antoinette Bower en tant que vedette invitée, dans un rôle hélas ! trop peu développé. Non seulement le rythme est atone et la machination sans intérêt, mais l'interprétation laisse à désirer. Le thème du vieil autocrate communiste en conflit avec la nouvelle génération est porteur, mais Leo Vorka, avec sa tenue de dictateur chinois, est caricatural, et on a connu Luther Adler, son interprète, plus inspiré. Stefan Zara, son prétendu fils prodigue, est plombé par un interprète médiocre, de surcroît desservi par un très mauvais doublage. Son physique très différent de celui de Paris décrédibilise totalement le masque porté par Leonard Nimoy dans la scène finale. Comment Paris, même masqué, pourrait-il avoir les yeux bleus clairs et l'apparence juvénile de Zara ?
Le plus dangereux terroriste du Moyen-Orient, condamné à mort pour avoir commis de nombreux meurtres, s'apprête à être libéré sur ordre du ministre de la propagande du Suroq, un sympathisant de la cause des terroristes. L'IMF est chargée de faire en sorte qu'il ne soit jamais libéré. Cette mission se déroule au cœur des problèmes terroristes récurrents du Moyen-Orient, et c'est sans doute un des épisodes qui ont le plus contribué à l'accusation d'apologie de l'ingérence américaine souvent portée contre la série. Il n'empêche qu'il s'agit d'une machination joliment montée. Le vol de dynamite, qui va procurer à Atheda l'opportunité et les moyens de faire évader son mari, la manipulation subtile des dirigeants arabes par Phelps et Paris, celle d'Atheda et de ses hommes par Paris déguisé en Vassier sont autant d'éléments constitutifs d'un bon scénario, agrémenté d'un suspense certain en raison des risques encourus avec les explosifs. Sur ordre d'Atheda, et malgré un orage intempestif rendant l'opération encore plus risquée, la transformation de la dynamite en nitroglycérine est menée à bien par Barney, efficacement secondé par Willy. L'absence de vedette invitée féminine parmi les agents est compensée par la présence d'Arlene Martel, qui incarne à la perfection une épouse de terroriste déterminée et impitoyable. Autres grosses satisfactions, Michael Tolan, tout à fait crédible en terroriste irréductible, et David Opatoshu, très bon en ministre arabe à la solde de l'extrémisme.
Les agents de l'IMF opèrent à Londres où ils sont chargés d'identifier le chef d'un réseau d'espionnage ennemi. Ce mystérieux personnage a l'habitude d'extorquer ses renseignements par le chantage, après avoir compromis ses victimes avec l'épouse volage d'un Lord. C'est par l'intermédiaire de cette séduisante jeune femme que Phelps et ses hommes espèrent remonter jusqu'à lui. Un curieux épisode, ne serait-ce que par l'absence de mission délivrée par magnétophone, l'action se situant d'emblée à Londres. On peut difficilement trouver une entame aussi peu accrocheuse. Tout sonne archi-faux depuis le début, ce qui laisse présager d'une nouvelle catastrophe du style Nicole, un des épisodes ratés de la saison précédente, avec Paris en victime de l'amour en lieu et place de Jim. Il faut être sacrément motivé pour ne pas décrocher pendant la première moitié de l'épisode, entre mondanités, amourettes et manœuvres d'espions compliquées et tortueuses. Les courageux encore devant leur écran après 25 minutes se verront récompensés par une seconde partie en nette amélioration. Le meurtre simulé de Jim par Paris et la fausse incinération donnent le signal du développement de l'aventure et dès lors on assiste à une intrigue qui tient la route, couronnée par l'arrestation de Lord Weston, dupé par Jim qui a pris la place de son chauffeur. John Williams était l'acteur idéal pour le rôle à double face de Lord Weston, à tel point qu'un habitué des séries pouvait le démasquer avant le dernier quart d'heure. En effet, son rôle est un copié-collé de celui qu'il a tenu dans l'épisode La nuit du diamant de la série Les Mystères de l'Ouest, et il est vrai que son physique et sa manière de jouer le prédisposent à interpréter ce genre de personnages félons. Dans le rôle de Lady Cora Weston, le jeu subtil de Jane Merrow permet à l'histoire d'amour vécue avec Paris de ne pas tomber dans le mélo facile de Nicole, niais et larmoyant. Le fait que Cora garde la vie sauve est un autre élément de supériorité sur l'épisode homologue de la saison 3.
Un tueur à la solde de l'Est, qui a déjà fait de nombreuses victimes, n'a jamais pu être identifié par les Américains. Phelps et son équipe sont chargés de le démasquer avant qu'il ne commette son prochain meurtre, prévu pour le lendemain à seize heures. L'intrigue est un peu longue à se mettre en place ; il faut attendre un point trop avancé de l'épisode pour comprendre où Phelps et ses agents veulent en venir. Le scénario comporte une grosse faille avec le prétendu passage à l'Est de Jim : Bergman et ses hommes sont censés être en contacts avec lui et le faire surveiller depuis des jours. Or, on sait que la mission est forcément courte puisque c'est le lendemain de sa délivrance à Phelps que le meurtre doit être perpétré. Jim aurait donc organisé ces contacts par avance, en vue d'une mission hypothétique en ce pays ? Ceci n'est guère crédible... Malgré ces quelques défauts, il faut saluer une machination d'une grande ingéniosité, passionnante dans sa seconde partie et dotée d'une atmosphère qui rappelle la grande époque Bain-Landau. Fait appréciable car l'ambiance avait tendance à se déliter depuis quelques épisodes. Le récit se termine en apothéose avec le remplacement de Bergman par un Paris parfaitement masqué. Quoique le masque, en dehors de son aspect théâtral, ne paraissait pas nécessaire : Bergman et le tueur ne se connaissant pas, Paris aurait pu opérer tout aussi bien à visage découvert et se contenter d'imiter tour à tour la voix de l'un et de l'autre, selon ses interlocuteurs successifs. La performance exceptionnelle de Jessica Walter n'est pas pour rien dans la nette amélioration de qualité enregistrée lors de la seconde moitié de l'épisode. Non seulement cette actrice est dotée d'un physique avenant bien mis en valeur par sa tenue de membre du comité central en mission, à la fois stricte et sensuelle (Ah ! Sa jupe et ses bottes...), mais elle se montre désarmante de naturel en enquêtrice déterminée et autoritaire. Son affrontement avec Bergman est d'autant plus remarquable qu'elle trouve un partenaire à sa hauteur en la personne d'un Albert Paulsen stupéfiant de vérité jusque dans ses manies, à l'image de l'amour qu'il porte à son chat.
Constantin, le chef du mouvement républicain de Logosia, armée de guérilleros opposés à la junte au pouvoir, a été capturé et doit être prochainement exécuté sans jugement. L'IMF est chargée de le libérer et de préparer la reconquête du pouvoir par les forces démocratiques. Une trouvaille intéressante que cette singulière cachette qui a donné son titre à l'épisode. Il suffisait d'y penser : quand on enlève quelqu'un, qu'on n'a pas le temps de fuir et que tout le secteur va être passé au peigne fin, la solution est de laisser l'objet des recherches sur place, presque au vu et au su de tous, mais dans un endroit suffisamment original pour que l'ennemi ne puisse pas se douter qu'il s'agit d'une cachette. Partie ainsi sur de bonnes bases, cette mission suscite un intérêt certain confirmé par l'agression de Jim mise en échec par Willy et par les manipulations orchestrées par Phelps qui en découlent. Malheureusement, l'épisode se délite dans sa seconde partie, jusqu'à ce dénouement irréaliste et décevant, avec une improbable histoire de masques donnant à Constantin l'apparence du colonel Strabo. Autre faiblesse du scénario : malgré l'efficacité du travail de sape fourni par Jim, on voit mal comment le général Kozani, chef d'une junte implacable, pourrait changer son fusil d'épaule aussi facilement. Déception aussi avec les vedettes invitées, dont aucune ne crève l'écran, et avec encore une fois l'absence d'élément féminin en renfort de l'IMF. 24. BRIGADE DE LA MORT
Alors qu'il se trouve en vacances avec Jim dans un pays latino-américain, Barney prend la défense de la femme qu'il aime, importunée par un rival. L'affrontement se termine par la mort de son adversaire, qui se poignarde en tombant d'un balcon. La victime n'est autre que le frère du chef de la police locale, le capitaine Corba, un extrémiste à la tête d'une brigade clandestine pratiquant sa propre justice. Corba a l'intention de venger son frère en faisant exécuter Barney par sa « Brigade de la mort ». Nouvel épisode sans mission délivrée à Jim. Tout comme dans La ville, un membre du groupe se retrouve en mauvaise posture alors qu'il se trouvait en vacances, et le reste de l'équipe intervient pour le sauver. Mais cet épisode est supérieur au moyen La ville en tous points : scénario, distribution et mise en scène. Le plan de Jim est simple, sans ces complications inutiles qui ont parfois terni le déroulement de cette saison, et se termine de façon magistrale avec les pendaisons avortées et la fuite au nez et à la barbe (ou plutôt à la moustache...) du capitaine Corba, dont la fourgonnette a opportunément été sabotée par Paris. Sur une mise en scène limpide, les acteurs s'en donnent à cœur joie. Peter Graves est l'homme majeur de l'aventure : voleur de bijoux prêt à trahir son complice avec Corba, chef d'orchestre déterminé et rigoureux avec ses hommes, ami protecteur et rassurant pour la fiancée de Barney, il endosse tous les rôles avec talent et conviction. Une fois n'est pas coutume, Leonard Nimoy paraît peu à l'aise en aventurier noceur, dont il exagère l'aspect paillard. Du côté des méchants, Pernell Roberts éclabousse la distribution de toute sa classe en incarnant un capitaine Corba cynique et cruel, tellement fabuleux de vérité qu'il assure à lui seul le spectacle et la réussite de l'épisode.
La grande-duchesse Teresa de Trent est tombée sous l'emprise d'Émile Vautrain, un charlatan qui utilise le mysticisme pour la séduire et espère qu'elle le désignera comme successeur. S'il parvenait au pouvoir, Vautrain instaurerait une dictature alliée aux ennemis des États-Unis. Le principal intérêt de cet épisode est de permettre à Leonard Nimoy, pourtant déjà très bien loti au cours de cette saison, de montrer tout son talent de comédien dans un rôle à double face. La ficelle des sosies est un peu grosse, sans doute les producteurs ont-ils voulu innover en choisissant un méchant ayant les traits de Paris et du coup réaliser une économie de masques. C'est une réussite du point de vue des acteurs avec un Leonard Nimoy absolument remarquable en Raspoutine de pacotille et un excellent Alan Bergman dans le rôle du colonel Benet. Un dernier quart d'heure mené tambours battants et le joli numéro de Leonard Nimoy au cours d'un final émouvant ne peuvent toutefois pas compenser totalement l'abus de scènes mystiques languissantes entre Vautrain et la duchesse, ni le manque de subtilité de la machination, somme toute assez sommaire. 26. LE FILS PRODIGUE
Anton Rojek, premier ministre d'un pays communiste, a organisé un congrès mondial de la jeunesse afin de contrer les aspirations libertaires des milieux étudiants. L'IMF est chargée d'empêcher la récupération des jeunes par le régime dictatorial et de favoriser la dénonciation de l'imposture de Rojek aux yeux de la jeunesse et du monde. Une machination de bonne qualité, bien servie par les manœuvres d'un Barney en grande forme et par l'interprétation convaincante de John Larch dans le rôle de Rojek. Dommage que la réalisation ne soit pas à la hauteur. L'absence de briefing est préjudiciable et le style adopté, moins sophistiqué, plus vulgaire qu'à l'accoutumée, s'avère décevant. On a l'impression que ce dernier épisode de la saison est annonciateur des saisons suivantes, quand l'esprit particulier de la série aura disparu. L'atmosphère est à des années-lumière de l'époque Bain-Landau, comme l'atteste la chanson folk qu'on nous fait subir, aussi épouvantable que son interprète est jolie, ou encore la dispute simulée entre Paris et Barney, tellement mal jouée qu'on peut se demander si ce n'est pas fait exprès pour montrer que c'est un affrontement bidon. Même réflexion pour le final. Alors que le développement ultime de la machination était intéressant avec la stupéfaction de Rojek et de Czerny, la médiocrité de la mise en scène gâche le plaisir. Que viennent faire ces images réelles d'étudiants émeutiers ? Il est bien trop visible que ce sont des insertions, révélatrices de la maladresse du procédé. Crédits photo: CBS. Images capturées par Phil DLM. |
Mission Impossible (1966-1973) Saison 5
17. Une Île sur l'Adriatique (The Field) 18. La Maison des otages (Blast) 19. Le Catafalque (The Catafalque) Le maintien de Leonard Nimoy laissait présager une saison sur le même moule que la précédente, tout comme la saison 3 fut bâtie sur le modèle de la deuxième. En effet, il n'y avait pas eu de séismes tels que le changement de chef à l'aube de la saison 2 ou le départ du couple Bain/Landau à l'issue de la saison 3. Il était donc logique de penser qu'aucun bouleversement majeur n'allait se produire sur cette saison 5. C'était sans compter sur la volonté de Bruce Lansbury, producteur arrivé au début de la saison précédente, et qui n'avait pas eu alors le loisir d'imprimer réellement sa marque. Lansbury était soucieux avant tout de rentabilité. On avait pu le constater auparavant sur Les Mystères de l'Ouest, qu'il avait fait évoluer vers des histoires de style western éloignées du concept de base de Michael Garrison, le créateur de la série, plus orienté vers le fantastique. La qualité des aventures de West et Gordon n'en avait pas trop été affectée, l'esprit de la série étant demeuré intact même dans les épisodes western dont quelques-uns étaient devenus des classiques incontournables. Tel n'est pas le cas sur Mission impossible où Lansbury fait la révolution: il décide de supprimer purement et simplement la délivrance de la mission, le choix des agents et le briefing! Une dizaine d'épisodes seront tournés selon cette formule, véritable trahison de l'esprit originel. Pour la plupart des fans et la majeure partie du grand public, Mission impossible, c'est d'abord une mission délivrée à Phelps par magnétophone avec la bande « qui s'autodétruira dans 5 secondes ». Ces épisodes, qui ne seront d'ailleurs pas tous mauvais, ne comportent plus de machination à proprement parler, autre déviance notoire. Le spectateur découvre l'IMF en action au coeur d'une mission, et des problèmes surgissent et orientent l'aventure vers une autre voie. Autre innovation, le recours à une séquence pré-générique, comme dans la plupart des séries à partir des années 70. Le procédé, généralement attrayant et demeuré depuis la règle incontournable en matière de séries télévisées, n'a pas particulièrement nui à la série, même s'il ne s'imposait pas, le générique avec ses multiples extraits de l'épisode constituant à lui seul une entrée en matière accrocheuse. Preuve que l'esprit a changé, à partir de cette saison, les épisodes de prestige en deux, voire trois parties, sont supprimés, ce qui ne peut que laisser des regrets car ils étaient pour la plupart excellents. Conscient d'être allé trop loin, Lansbury réintroduit par la suite la délivrance de la mission et le briefing, mais pas le choix des agents qui, il est vrai, était réapparu lors de la saison 4 en raison du changement continuel de vedette invitée féminine, après avoir quasiment disparu lors de la saison 3. La stabilité retrouvée de la distribution a donc scellé de façon définitive le sort du choix des agents. La mission est souvent délivrée après un échange de phrases codées avec un agent inconnu, qui s'éclipse discrètement pour laisser Jim seul avec le magnétophone. Ces épisodes plus conformes aux standards de la série comportent généralement une véritable machination, mais également des imprévus qui manquent de la faire échouer et obligent les agents secrets à changer leur fusil d'épaule. Ces éléments scénaristiques nouveaux ne sont pas forcément à rejeter, ils ont parfois pimenté l'action de façon fort convenable. Les deux styles d'épisodes ont été diffusés en alternance, sans doute pour satisfaire les amateurs de chacune des deux formules et ne pas trop décontenancer le téléspectateur. Dernier changement, et non des moindres, la réorchestration de la musique du générique, seuls une poignée d'épisodes du début de saison conservant le générique original. Cette innovation est un échec cuisant, le nouveau générique est loin d'atteindre la qualité exceptionnelle de la version traditionnelle. Voilà un changement bien inutile, et même nuisible. En ce qui concerne les personnages, l'arrivée dans le rôle de Dana Lambert de Lesley Ann Warren, qui ne manque aucune mission, apporte un élément de stabilité après la valse des vedettes invitées de la saison 4. Lesley Ann Warren est très différente des actrices qui l'ont précédée, Barbara Bain et Lee Meriwether. Beaucoup moins distinguée, elle va plutôt interpréter des rôles situés dans les couches inférieures de la société: petite amie de gangsters, agitatrice révolutionnaire, chanteuse toxicomane... Il est vrai que son physique ne la prédisposait pas à jouer les bourgeoises. Ses performances seront à l'image de cette saison, donc très inégales, du pire au meilleur. A sa décharge, elle arrive sur une série en déclin, on lui attribue des rôles peu valorisants, souvent affublée d'accoutrements ridicules, et elle est victime d'un doublage exécrable. Toujours est-il qu'elle ne sera pas plus adoptée par les fans de la série traditionnelle que Linda Thorson après le départ de Diana Rigg sur Chapeau melon et bottes de cuir. Cependant, elle a su trouver un public extérieur à la série et a mené par la suite une longue carrière tant au cinéma qu'à la télévision. Autre arrivée, celle de Douglas Robert, dit Doug, un médecin qui va remplacer Willy pendant la majeure partie de la saison. Interprété par Sam Elliott, Doug va se glisser dans l'équipe sans faire de vagues et beaucoup apporter au groupe, désormais dispensé de faire appel à un médecin extérieur à l'IMF. Paris est toujours excellemment interprété par Leonard Nimoy, tout comme bien entendu Jim par Peter Graves. Si Greg Morris conserve le rôle de Barney, il va complètement changer de registre. Alors que la saison 4 l'avait vu encore plus sollicité pour ses qualités d'ingénieur, il apparaît désormais plus en retrait et dans des rôles peu ou prou similaires aux autres, dans lesquels on ne fait plus beaucoup appel à ses compétences techniques. Cette évolution est probablement due à la nature différente des missions: les machinations élaborées se font rares, d'où un recours moins fréquent à l'électronique et à l'informatique. D'une manière générale, si Jim reste le chef, il n'y a plus vraiment de spécialité dans l'équipe, à part Doug pour la médecine et Paris pour les masques. La notion de cadre, de hiérarchie, a quasiment disparu: tout le monde fait tout, la répartition traditionnelle des rôles n'existe plus. Tous ces bouleversements ont fait perdre à la série son originalité. Beaucoup d'épisodes ressemblent à une série d'espionnage ordinaire. Où sont passés la mise en scène des débuts, les longues séquences sans dialogue, le charme et la classe des premières années? Le passage aux années 70 rend la série banale, plus vulgaire. Le résultat, c'est qu'après une saison 4 très homogène, cette saison est la plus inégale de toutes, avec des épisodes excellents et d'autres épouvantables, indignes de la série. Néanmoins, la moyenne reste d'un niveau tout à fait honorable, malgré un esprit, une atmosphère en déliquescence totale.
Un tueur à gages a été chargé d'un nouveau contrat par le chef d'un syndicat du crime local, connu des services secrets sous le seul pseudonyme de Scorpio. L'IMF doit découvrir sur qui porte le contrat, empêcher le tueur d'accomplir sa mission et identifier Scorpio. Cette saison démarre fort avec un épisode exceptionnel, peut-être le meilleur de toute la série. Mené sur un rythme d'enfer, il marie avec harmonie scénario en béton, machination de grande qualité et interprétation parfaite. Vingt premières minutes légendaires montrent la séquence la plus impressionnante de l'ensemble de la série. L'IMF, dotée de moyens gigantesques, va loger le tueur dans son propre hôtel afin de l'espionner et de le manipuler à sa guise. Jim, Dana et Barney ne disposent que de vingt minutes pour équiper l'établissement aux couleurs et logos de l'hôtel choisi par Lorca à son arrivée à l'aéroport, le temps que Paris l'y conduise en taxi, habilement retardé par Willy. Toute une équipe d'agents, de graphistes et même une couturière se déploient pour transformer les locaux anonymes en hôtel Bower jusque dans les moindres détails! A l'arrivée de Lorca, ils se reconvertissent en clients et petit personnel de l'hôtel. La suite, sans confiner à l'exceptionnel, reste passionnante avec toute l'équipe sur la défensive pour contrer l'attentat, et le moyen génial mis au point pour remonter jusqu'à Scorpio. En dehors des cinq acteurs récurrents, la distribution ne comprend que des figurants et la vedette invitée. Robert Conrad incarne un tueur à gages plus vrai que nature, ce qui ne surprend pas quand on connaît le talent de l'interprète de James West, tant dans les rôles sympathiques que pour jouer les bandits. L'idée de lui donner une marotte, en l'occurrence les dés, est excellente. Les acteurs du groupe d'espions régalent tout autant le spectateur, avec notamment un Peter Graves plus chef d'orchestre que jamais. Le passage où le tueur vient d'arriver dans sa chambre et est espionné sur l'écran récepteur par l'équipe au complet symbolise le sérieux avec lequel la mission est accomplie: il suffit de lire la concentration sur le visage des cinq agents. La nouvelle venue, Lesley Ann Warren, livre d'emblée sa meilleure performance, d'abord en assistante dévouée de Jim, ensuite en incarnant avec talent une petite grue envoyée à Lorca par la pègre, ultra sexy avec une robe qui n'aurait pas besoin d'être beaucoup raccourcie pour devenir un soutien-gorge... Il est regrettable que la suite de la saison n'ait pas poursuivi dans la même veine, et que Lesley Ann Warren, qui prouve ici sa capacité à bien faire, ait par la suite été souvent victime de rôles décevants.
Phelps et son équipe sont chargés de démanteler un réseau de trafiquants de drogue dirigé par Mel Bracken, un truand, directeur d'une maison de disques pour la façade. Bracken est approvisionné par CW Cameron, un fabriquant de produits pharmaceutiques respectable en apparence. La qualité exceptionnelle du premier épisode avait retardé l'échéance, ici l'atterrissage est brutal et sans appel: on entre de plain-pied dans l'univers de la cinquième saison. Celui des saisons précédentes était typique des années 60, et très classe. La séquence pré-générique, d'une rare vulgarité, est très représentative de ce que devient la série. On a l'impression d'avoir fait un bond en avant dans le temps, de se retrouver dans n'importe quelle série actuelle avec toujours les mêmes défauts: acteurs sans envergure, ambiance vulgaire, doublage exécrable. Cependant, la machination est acceptable et le personnage de CW Cameron intéressant. La façon dont Jim parle de ce chef d'entreprise conservateur est révélatrice des penchants démocrates notoires de la série, d'ailleurs le couple Cameron a tout à fait l'apparence de républicains bon teint. On découvre l'ampleur de l'égoïsme et de la lâcheté de Cameron lorsque, après la mort simulée de Dana, il ne pense qu'à s'en débarrasser pour sauver la face, quitte à payer Paris un bon prix. L'interprétation n'est guère satisfaisante. Aucune vedette invitée n'a de réelle envergure. Même Leonard Nimoy n'est pas très à l'aise dans ce rôle curieux, mi impresario, mi aventurier. Lesley Ann Warren a du mal à convaincre en jeune chanteuse hystérique et droguée, mais offre néanmoins la plus belle scène de l'épisode en guise de conclusion. Alors que Cameron, stupéfait de la découvrir vivante, lui demande qui elle est, elle lui rétorque avec un regard méprisant et même dégoûté que la vraie Cindy Dawson est morte d'une overdose depuis un an, à cause des marchands de drogue comme lui.
Un pays arabe allié des soviétiques a mis au point une arme chimique particulièrement meurtrière et s'apprête à la fabriquer en grande quantité aux fins d'utilisation imminente. Barney est arrêté après avoir été en contact avec le produit, et ses coéquipiers ne disposent que de quatre heures pour le sauver. Le seul ingénieur local capable de le remplacer pour déprogrammer l'ordinateur sur lequel est stockée la formule du produit est un Américain révolté peu soucieux de patriotisme... Une course contre la montre au suspense constant, dans laquelle le spectateur est immergé dès la séquence pré-générique. Et il fallait bien une mission captivante pour faire passer la pilule de la musique remixée, diffusée pour la première fois, et dont on se serait bien passée tellement elle dénature le générique. La qualité du scénario et la succession de scènes d'action prenantes sont telles qu'on ne regrette pas trop l'absence de briefing et de délivrance de la mission, pourtant éléments fondamentaux de la série. Il est très agréable de retrouver un Leonard Nimoy au top niveau après la déception engendrée par l'épisode précédent. Autre atout majeur de la distribution, la présence de Robert Ellenstein dans le rôle du docteur Vazan. Ce très bon acteur fait partie des dix ou quinze figures légendaires de la série, que l'on retrouve avec plaisir au fil des saisons. Mais le fait inattendu est l'apparition d'un nouveau membre au sein de l'IMF, en la personne de Douglas Robert, dit Doug, un médecin. Interprété par Sam Elliott, ce personnage va remplacer Willy pendant la majeure partie de la saison. Les scénaristes ont surfé sur l'actualité politique et sociale des Etats-Unis en ce début des années 70. L'équipe de Phelps est une métaphore des démocrates traditionnels, bien insérés dans la société et patriotes, alors que « l'innocent » représente les jeunes gauchisants contestataires. Le gouffre séparant ces deux tendances, clairement exprimé ici, s'est retrouvé dans la « vraie vie » lorsque leur affrontement a failli faire exploser le parti démocrate lors des conventions de 1968 et 1972. 4. RETOUR AU PAYS
Alors qu'il passe quelques jours de vacances dans la petite ville de son enfance, Jim se trouve confronté à une série d'assassinats de jeunes femmes. Il décide d'appeler Barney en renfort, et c'est l'ensemble de son équipe qui va apporter son aide aux policiers locaux. La série souffle le chaud et le froid en ce début de saison, alternant complètes réussites et épisodes médiocres, voire calamiteux. Il est inutile de regarder très longtemps pour comprendre que cet épisode est complètement raté, et probablement le plus mauvais de la série toutes saisons confondues. Pourtant, l'idée de situer l'aventure sur les lieux de l'enfance de Jim n'était pas mauvaise. Mais encore aurait-il fallu concocter une intrigue autrement plus consistante que cette pseudo enquête policière, cette pantalonnade qui sonne faux de A à Z, même pas digne d'une série de troisième zone. Et puis, je ne vois guère Phelps, citadin typique, avoir grandi dans une bourgade... Ajoutons qu'il est pénible de constater à quel point la série est devenue déviante. Auparavant, les deux ou trois épisodes atypiques sans délivrance de mission étaient diffusés en fin de saison, pour apporter quelques variantes après une quinzaine de scénarios « classiques ». Cette fois-ci, deux épisodes spéciaux se suivent, et ce sont les troisième et quatrième de la saison! Autant l'intérêt suscité par la mission précédente avait sauvé la mise, autant ce navet de première classe ne peut masquer la perte d'identité cruelle de la série.
Le Président Rojas, chef d'un état des Caraïbes, s'apprête à prononcer au Congrès américain un discours scellant l'alliance de son pays avec les Etats-Unis. Mais Ferrare, son ministre de l'intérieur, désireux de lui succéder au plus vite, a décidé de le faire assassiner avant la tenue du discours, aidé par le chef de la police. Ferrare est le seul à connaître la véritable identité du tueur chargé d'exécuter Rojas, dont les américains ignorent tout à l'exception de son pseudonyme de Platon. Un épisode contrasté, servi par un scénario bien construit et une machination non dénuée d'imagination, mais qui laisse un goût de réchauffé. Si la substitution de Ferrare par un sosie, opérée à bord de l'avion, est ingénieuse et originale, les autres éléments constitutifs de l'histoire sont recyclés des saisons précédentes, voire du début de la saison en cours. Ainsi, l'assassin n'est connu des services secrets que sous un pseudonyme, comme dans Le tueur. Le faux accident d'avion fait penser au faux accident de sous-marin de l'épisode du même nom et l'ambiance carcérale rappelle Le jugement de violence. De surcroît, cette prétendue colonie de bagnards survivants, avec l'espion retrouvé parmi eux comme par hasard, n'est guère crédible. Sam Elliott prend la place de Peter Lupus jusque dans le générique. L'interprétation des vedettes invitées est quelconque. John Colicos a du mal à convaincre dans le rôle de Ferrare, il ressemble trop à Jean-Pierre Darras pour être pris au sérieux. Quant à Lloyd Battista, sans être vraiment mauvais, le moins que l'on puisse dire est qu'il ne crève pas l'écran en chef de la police. 6. MON FRÈRE, MON ENNEMI
Escale en Autriche pour l'IMF. Paris est repéré par hasard dans Vienne par une de ses anciennes victimes, un important agent de l'Est, qui va aussitôt l'enlever et le conditionner de manière à remonter jusqu'à son chef, c'est-à-dire Jim. C'est donc l'existence même de la cellule des opérations spéciales qui est en jeu. Encore un épisode bien éloigné du concept de base de la série: absence de mission et trame psychologique poussée, même si elle est insérée dans une histoire d'espionnage. Le scénario de l'agent conditionné par l'ennemi pour se retourner contre les siens est un classique vu dans la plupart des séries (La nuit de la mort masquée et La nuit de la terreur ailée dans Les Mystères de l'Ouest, Le visage dans les Avengers ou Quelqu'un dans mon genre dans Amicalement vôtre, par exemple). Il est dommage que ce thème soit moins bien traité ici que dans les séries concurrentes. Le récit dégage un ennui mortel pendant une bonne demi-heure, entre interminables scènes du conditionnement de Paris et amourettes soporifiques entre ce même Paris et la prétendue touriste belge. Heureusement, la fin est nettement meilleure: l'infiltration de Dana dans l'immeuble ennemi et sa façon astucieuse de déclencher l'alarme pour que Barney et Doug puissent s'introduire en douce, le mystère entretenu sur le rôle réel joué par Marna, la surprise lorsqu'on découvre qu'elle a été délibérément sacrifiée par ses chefs, le face-à-face entre Jim et Paris, tout ceci est digne d'intérêt. La performance exceptionnelle de Leonard Nimoy dans un rôle difficile d'agent conditionné pour tuer vaut le coup d'oeil, tout comme les très bonnes interprétations, tant de Mark Richman que de la sublime Jill Haworth, les vedettes invitées les plus marquantes.
Un industriel japonais a assassiné sa sœur et mis le meurtre sur le compte de son beau-frère, un homme d'affaires américain président de la commission pour le nouveau traité économique. Le but de cet anti-américain fanatique est triple: se venger de sa soeur qui a épousé un Américain, nuire à son beau-frère qu'il déteste et saboter les négociations commerciales entre le Japon et les Etats-Unis. Cette incursion dans l'univers de l'Extrême-Orient est une belle réussite. Elle bénéficie d'un scénario bien élaboré et de comédiens au top niveau. L'impression dominante est un retour en arrière dans l'excellente saison 4: même générique, atmosphère sérieuse, réalisation soignée, tout rappelle la meilleure époque de la série. Leonard Nimoy est encore une fois étonnant déguisé en asiatique et sage protecteur de la fille de la victime. Willy livre un joli combat de jujitsu, ce qui permet à Peter Lupus de montrer ses qualités athlétiques dans un rôle plus valorisant qu'à l'accoutumée. Parmi les acteurs asiatiques, tous très bons, on reconnaît Khigh Dhiegh, un habitué des séries de l'époque lors de leurs épisodes « extrême-orientaux », qui compose en Masaki un des adversaires les plus marquants de la saison. *Le titre de l'épisode est dû à l'opéra de Puccini, dont l'histoire présente des similitudes avec le scénario de cette mission.
Anna et Alexis Kerkoska, les deux enfants d'un ancien président communiste décédé, envisagent de passer à l'Ouest. Ils sont prêts à remettre aux américains une liste de dirigeants de leur pays favorables à une entente avec les occidentaux, liste remise à la seule Anna par son père juste avant sa mort. Il s'agit en réalité d'une manoeuvre imaginée par Alexis, demeuré à la solde du pouvoir, pour s'emparer de la liste et éliminer les « déviants » du parti. La séquence pré-générique laisse présager une mission passionnante, ne serait-ce que par l'originalité de l'intrigue qui se dessine, avec notamment le double jeu d'Alexis. Mais, très vite, le pressentiment que la montagne va accoucher d'une souris s'installe. Et, en effet, l'épisode se délite dans une caricature de film d'espionnage de série B, qui plus est inutilement compliquée, doublée d'une histoire d'amour entre Anna et Jim dans le droit fil des déviances de la série. Alors que la séquence du transfert d'Anna et de Jim dans le cercueil, rendue possible par un mannequin à l'effigie de Phelps, semblait relancer l'épisode, arrive cette fin absolument grotesque avec une espèce de kart ridicule et les amours de Jim et Anna suspendues lors d'une conclusion à l'eau de rose. C'est d'autant plus dommage que les vedettes invitées ont une valeur incontestable, de Paul Stevens encore une fois époustouflant à Michael Strong en passant par la jolie et sympathique Julie Gregg.
L'IMF opère dans un pays de l'Est, où elle doit s'emparer d'un prototype de fusée et récupérer une liste d'agents occidentaux détenue par un prêtre travaillant pour le camp atlantiste. La mission va être compliquée par l'intervention d'un patron de cabaret qui croit avoir flairé l'occasion de s'enrichir et va jouer à l'espion amateur. Bien qu'éloigné du concept traditionnel de la série, cet épisode à l'action soutenue s'avère fort réussi, et même passionnant. La mission délivrée à Jim n'apparaît pas à l'écran, mais un briefing improvisé apprend au spectateur les objectifs du groupe. L'aventure démarre dès la séquence pré-générique et non après le briefing, ce qui est fréquent au cours de cette saison. Autre changement notoire, l'absence de machination: il s'agit d'une simple mission d'espionnage dénuée de piège diabolique. Pourtant, on ne s'ennuie pas une seconde grâce aux astuces dont font preuve Phelps et ses acolytes et à quelques jolis numéros d'acteurs. Il faut saluer le choix parfait de la vedette invitée. Personne n'aurait pu mieux que Anthony Zerbe incarner ce patron de cabaret louche et magouilleur, croyant s'immiscer dans les hautes sphères de l'espionnage, mais demeurant au fond un personnage insignifiant, un « amateur » comme le lui font remarquer sa compagne, puis le chef de la police. Les petites affaires de ce M. Schilling, très distrayantes, se déroulent en alternance avec les péripéties vécues par Jim et ses hommes. Dana opère séparément dans le cabaret de Schilling où elle s'est fait engager comme serveuse. Lesley Ann Warren est fort à l'aise dans ce rôle où elle accomplit une de ses meilleures prestations. Peter Graves est criant de vérité déguisé en ecclésiastique, à tel point que nombre de vrais prêtres ont l'air moins authentiques que lui. Voilà déjà suffisamment d'éléments positifs pour produire un très bon épisode, mais le final sera encore meilleur. La façon dont Paris, déguisé en vieil employé aux cheveux blancs, récupère les circuits et les cache dans un distributeur automatique pour brouiller la piste avant que Jim ne prenne le relais est tout bonnement géniale. Encore plus magistrale, la manière d'échapper à la police, ou comment s'enfuir tranquillement au nez et à la barbe de l'ennemi en se faisant passer pour un groupe de journalistes étrangers refoulés dès l'aéroport et contraints de repartir en avion illico presto! Le genre de conclusion en apothéose que l'on aimerait voir plus souvent.
Mission singulière pour Phelps et ses agents, ni plus ni moins chargés de faire évader d'Afrique de l'Est (sic), un pays métaphore de l'Afrique du Sud ségrégationniste de l'époque, le Nelson Mandela local! La séquence pré-générique met en appétit avec le retour à une mission clairement définie et la fameuse surprise constituée par le masque de Barney, déguisé en « Blanc » pour pouvoir opérer sans danger en Afrique de l'Est. Hélas! Le désenchantement arrive assez vite avec un enlisement dans des séquences d'une mollesse rare, à l'image des scènes interminables entre Barney et la sourde-muette chez qui il s'est réfugié. Les clichés habituels à ce genre de scénario ne manquent pas à l'appel, avec par exemple le vilain petit voyou Noir complice du pouvoir Blanc. Le sauvetage surréaliste de Paris en hélicoptère arrive à point pour terminer en eau-de-boudin un épisode fort dispensable.
En mission dans un pays régi par une dictature militaire, Phelps est blessé et Dana capturée avec deux opposants, le trio étant aussitôt incarcéré. Le chef local de la junte, le colonel Bakram, a l'intention d'utiliser tous les moyens possibles pour faire parler les prisonniers, l'enjeu étant un rapport secret sur la guerre bactériologique, rédigé par un rebelle décédé depuis, et convoité tant par Bakram que par les Américains. Encore une fois, on est plongés au cœur d'une aventure dont les tenants et aboutissants sont révélés avec parcimonie. Le point faible est donc le manque de renseignements sur les objectifs de la mission. Il est même difficile de situer le cadre de l'action. Peut-être un pays latino-américain comme le suggèrent les décors naturels et la prégnance du catholicisme, mais les noms des protagonistes, Bakram, Alex, Klos, ne sonnent guère latino... Il n'empêche que cet épisode se laisse suivre sans ennui. Outre Mark Lenard tenant fort bien le rôle du Colonel Bakram, la trahison de Klos, le travail de sape de Paris, qui retrouve avec un plaisir visible son rôle récurrent de conseiller de l'ennemi, l'évasion à l'intérieur de la statue constituent des péripéties distrayantes qui font oublier les quelques faiblesses, même si on est loin des sommets atteints au cours des saisons antérieures.
Le chef vieux et malade d'un syndicat du crime italien qui contrôle une grande partie du trafic d'héroïne en Europe s'apprête à désigner son successeur. L'héritier se verra confier la liste secrète des noms, lieux et adresses nécessaires à l'activité criminelle: trafiquants, itinéraires, fonctionnaires corrompus... Les agents américains sont chargés de s'emparer de cette liste. Cet épisode s'appuie sur un scénario solide de David Moessinger. L'opération d'infiltration au sein de la famille Zembra est parfaitement menée, depuis l'installation de Dana en tant qu'infirmière un peu voleuse jusqu'au remplacement de Corrigan par Paris. Cet élément essentiel paraît de prime abord invraisemblable car en réalité Paris finirait fatalement par se trahir. Mais le scénario a trouvé la parade avec la découverte par Eve de l'imposture du prétendu Corrigan, en raison d'une histoire de passage secret, découverte précoce mais révélée tardivement du fait de son attirance pour Paris. Dévoilée au moment crucial, la substitution va obliger l'IMF à danser sur une corde raide en fin de mission. La machination est habilement complétée par l'exploitation de la rivalité entre Zembra et les gangsters marseillais, lorsque Jim se fait passer pour le truand français Rochelle, avec Barney et Willy comme hommes de main. La mission repose avant tout sur la réussite de l'infiltration de Paris, ce qui donne une nouvelle fois le rôle majeur à Leonard Nimoy, qui l'interprète avec son brio habituel. Peter Graves et Lesley Ann Warren sont convaincants en gangster français et infirmière malhonnête, alors que Greg Morris et Peter Lupus tiennent des rôles assez effacés. Albert Poulsen, maquillé et cheveux blanchis pour incarner un vieux parrain malade, livre une prestation sans faille, à l'image de celles déjà données sur la série. *Nick Georgiade, qui interprète ici un tueur de second ordre, est connu pour son rôle d'adjoint de Ness/Robert Stack dans Les incorruptibles. *Grossière erreur répétée dans la version française, qui nous abreuve de «Senor » hispaniques en lieu et place des « Signore » appropriés à l'Italie...
Alors qu'il terminait une mission en terre hispanisante sous l'identité d'un homme d'affaires américain, Paris est enlevé par des guérilleros abusés par sa couverture. Ce groupe de révolutionnaires menace d'exécuter l'otage si trois de leurs membres emprisonnés, parmi lesquels le fils de leur chef, ne sont pas libérés par le gouvernement. Un épisode qui ressemble à n'importe quelle série d'espionnage ordinaire, la marque de fabrique de la série ayant quasiment disparu. Seul le recours à un masque en fin de mission rappelle qu'il s'agit bien de Mission impossible, mais même ce passage est pour le moins inhabituel puisque l'utilisateur du masque n'est pas Paris, mais Barney! Malgré un record d'invraisemblances, le scénario suscite un certain intérêt. Le fait qu'un membre de l'équipe soit capturé en raison de la couverture adoptée, donc que les méthodes employées par l'IMF se retournent contre elle, ne manque pas de piment. L'épisode est encore centré sur Paris, ce qui permet à Leonard Nimoy de se mettre à nouveau en valeur. Lesley Ann Warren joue la fiancée éplorée chargée de faire plier Cabal, Jim le colonel implacable, Barney l'infiltré dans le camp révolutionnaire et Doug un négociateur américain, rôle plus valorisant que son habituel appoint comme médecin. Le jeu des vedettes invitées se laisse regarder, entre Lou Antonio fanatique sans scrupules et surtout un Joe de Santis presque émouvant en vieux révolutionnaire sur le retour tiraillé par l'envie de céder au gouvernement pour sauver son fils. *Fait étrange, une scène montre un hélicoptère survolant une forêt de sapins. Des sapins en pays latino-américain!
Un politicien sans envergure, maire de sa ville, brigue le poste de gouverneur. Son conseiller, en cheville avec la pègre, et conscient des faiblesses de cette candidature, a engagé un agitateur professionnel pour pousser les étudiants à la révolte et tirer bénéfice de la mise au pas programmée des émeutiers. Le maire serait alors présenté comme le champion de la sécurité, ce qui lui permettrait de remporter l'élection. Quelques imperfections et invraisemblances dans cette mission, mais après une série d'épisodes présentant de simples aventures d'espionnage, on est heureux d'assister à nouveau à une véritable machination, qui plus est de qualité satisfaisante. Peter Graves ne paraît pas très à l'aise en mécène ultra-conservateur, et Lesley Ann Warren encore moins en étudiante révoltée affublée d'un accoutrement sans doute jugé conforme à son personnage, mais tout de même caricatural. En revanche, l'ensemble des acteurs incarnant les adversaires fournissent des prestations sans reproche. L'ensemble laisse un brin circonspect jusqu'à la séquence finale. Bien imaginée et exécutée, notamment grâce à Paris qui a revêtu le visage du maire, elle permet à l'épisode de remporter l'adhésion.
Le frère de Barney est assassiné par la pègre. Journaliste d'investigation, ses enquêtes devenaient gênantes pour un gang de racketteurs. Jim et son équipe vont aider leur ami à mettre les coupables hors d'état de nuire. On sait qu'il existe deux calamités dans la série, les épisodes « sentimentaux » et les machinations basées sur le surnaturel. Cet épisode indigne de la série réussit l'exploit de cumuler les deux et peut de ce fait concourir pour le titre peu enviable de plus mauvais toutes saisons confondues, en concurrence avec Retour au pays. Comme si cela ne suffisait pas, d'autres défauts viennent se greffer sur un tronc déjà pourri: absence de délivrance de mission et sous-entendus très politiquement corrects sur la nécessaire solidarité entre noirs-américains. Tromperie? Oui, surtout pour le spectateur qui espérait passer un bon moment... Dès la séquence pré-générique, on est fixés sur ce qui nous attend. Barney met en garde son frère sur les périls encourus et à peine l'a-t-il quitté qu'une bombe est lancée depuis une voiture. Le frangin aurait dû être mort sur le coup mais, comme dans tout mélo qui se respecte, il va expirer dans les bras de Barney (snif!...) Pour les courageux qui s'obstinent, série de séances de spiritisme plus qu'affligeantes, le malheureux William Wintersole se trouvant réduit à interpréter un gangster qui croit aux esprits (que voulez-vous, il faut bien vivre...) Evidemment, le final est larmoyant à souhait: Barney, tout penaud, se sent obligé de s'excuser auprès de la complice des gangsters (!). Explications: bien que corrompue notoire, il s'est épris d'elle et se retrouve honteux d'avoir dupé une afro-américaine comme lui... N'en jetez plus, la coupe est pleine! Vous êtes prévenus: à moins que vous ne soyez fan d'André Rieu ou de la collection Harlequin, ou que vous ayez 48 minutes à perdre, passez donc directement à l'épisode suivant.
Mission dans les milieux de l'espionnage industriel et militaire pour l'IMF, chargée d'aider un ingénieur travaillant pour l'Est à dérober un prototype de missile dans une usine américaine. Bien entendu, le vrai missile a été remplacé par un faux. Mauvaise passe pour la série avec un épisode à peine moins calamiteux que le précédent. Tout commence par une histoire d'espionnage conventionnelle qui s'enlise très vite dans des complications insensées, et a le handicap insurmontable de sonner faux de A à Z. A partir du moment où le missile a été remplacé par un faux, il n'y avait pas lieu d'entraîner Jim et son équipe dans une machination tordue servant à faciliter la tâche du voleur. Que n'ont-ils attendu qu'il se débrouille seul? Ils n'ont pas de quoi occuper l'IMF avec des missions véritablement utiles, les services secrets? Mais le pire est à venir lorsque vient s'ajouter dans le dernier quart d'heure une histoire de tueur psychopathe qui enlève Dana et manque de faire échouer la mission. Les scènes avec ce malade caricatural sont d'un ridicule incommensurable, on les croirait sorties d'un mauvais Starsky et Hutch ou d'un épisode de série américaine actuelle de bas de gamme semblant destinée aux débiles mentaux. Il est bien dommage qu'un aussi excellent acteur que David Sheiner se soit laissé entraîner dans cette galère. 17. UNE ILE SUR L'ADRIATIQUE
Une puissance hostile aux Etats-Unis a mis en orbite un satellite devant servir de base de lancement à des bombes nucléaires destinées à anéantir les pays démocratiques. Nos agents sont chargés de détruire le satellite avant qu'il ne soit trop tard. Dès la séquence pré-générique, on a l'intuition que l'on va assister à une mission sérieuse, et le développement de l'épisode ne va pas démentir cette impression. Certains puristes de la série considèrent comme malvenus les scénarios comme celui-ci, basé sur des imprévus obligeant les agents américains à modifier leurs plans en cours de mission. Je trouve au contraire ces histoires qui menacent de mal tourner dignes d'intérêt, pour peu que l'élément perturbateur ne soit pas un psychopathe grotesque ou absurdité du même genre. Le petit défaut de « l'âge d'or » était l'aspect parfois trop parfait du déroulement des missions. L'inattendu a parfois du bon. Ici, l'homme dont Paris doit prendre la place n'est pas chez lui lorsque Doug et Paris lancent l'opération. Et pour cause, il se trouve alors chez sa maîtresse et l'abat d'un coup de revolver après avoir découvert qu'elle l'espionne pour le compte des services secrets! Ce meurtre va sérieusement compromettre l'infiltration de Paris, et la façon dont l'équipe va rétablir la situation est tout simplement magistrale, malgré la comédie larmoyante de femme jalouse meurtrière très mal jouée par Lesley Ann Warren. A propos de l'élément féminin du groupe, son accoutrement lors de la scène du briefing est hautement comique. Comment qualifier l'énorme casquette dont on l'a affublée? Ridicule? Clownesque? Affligeante? Ces mots sont encore en dessous de la vérité... Et sa tenue de militaire dans la scène suivante n'est guère plus seyante. Jamais les autres vedettes féminines de la série n'auraient accepté de porter de telles horreurs. Les autres interprètes sont très satisfaisants, de Leonard Nimoy à nouveau excellent à Greg Morris, retrouvé grâce au rôle attribué à Barney, plus en rapport avec ses capacités d'ingénieur que lors des épisodes précédents où on lui faisait faire n'importe quoi. Sans se montrer exceptionnelles, les vedettes invitées font du bon travail, du reste il est toujours agréable de retrouver des acteurs comme Milton Seltzer, Barry Atwater ou HM Wynant. 18. LA MAISON DES OTAGES
Un petit groupe de révolutionnaires s'est lancé dans une série de cambriolages afin de financer un coup d'état qui anéantirait la démocratie aux Etats-Unis. Dana et Jim intègrent le groupe et participent à un hold-up. Surveillés à distance par le reste de l'équipe, ils espèrent remonter ainsi jusqu'au mystérieux cerveau de l'opération « prise du pouvoir ». Du bon et du moins bon dans cet épisode mouvementé, très représentatif de la saison. A son crédit, beaucoup d'action, un coup de théâtre final bien imaginé et une très bonne performance de Henry Darrow, la principale vedette invitée. L'infiltration d'agents secrets dans un groupuscule pratiquant des cambriolages et actions de commando est tout à fait crédible, et d'ailleurs basée sur des faits réels. Le problème est que l'aspect hyper réaliste que cela confère au scénario, accentué par la mise en scène, n'est guère caractéristique du concept de la série. L'épisode ressemble plutôt à un Starsky et Hutch. On aurait très bien vu Paul-Michael Glaser et David Soul à la place de Lesley Ann Warren et Peter Graves tant le scénario, typique des années 70, cadre avec les aventures des deux flics inséparables. L'aspect réaliste du traitement visuel n'empêche pas la situation d'être invraisemblable: comment un groupuscule composé de trois à cinq personnes pourrait-il renverser le gouvernement américain? Signalons aussi la performance décevante de Kevin Hagen, qui nous a habitués à mieux. Ici, son personnage est trop caricatural. 19. LE CATAFALQUE
Phelps et ses agents sont chargés de s'emparer d'un traité secret prévoyant l'installation dans un pays d'Amérique centrale de missiles nucléaires soviétiques dirigés vers les Etats-Unis. Les véritables machinations savamment élaborées sont assez rares dans cette saison 5 pour être pleinement appréciées, et même dégustées, lorsqu'elles se produisent. Aussi, ne fera-t-on pas la fine bouche devant les quelques défauts présents ici, tel l'invraisemblance de l'enlèvement du catafalque sans que les gardes qui le frôlent ne s'en rendent compte, n'entendent le moindre bruit de poulies. Autre tare d'ailleurs récurrente, la tenue vestimentaire de la malheureuse Lesley Ann Warren, qui aura montré en l'espace de quelques épisodes tout ce que les années 70 ont pu produire de pire en la matière. Pour faire la connaissance de Ramon Fuego, elle se retrouve toute de violet vêtue avec lunettes assorties, nanties de verres presque aussi larges que des soucoupes! On comprend que sa future victime ait été immédiatement séduite... Leonard Nimoy endosse avec le même bonheur le rôle d'un fugitif et celui de son père, vieillard emprisonné ayant perdu la raison. A cet effet, il est doté d'un masque forçant un peu trop le trait, mais néanmoins efficace. Le reste de l'équipe est quelque peu éclipsé par l'omniprésence de Paul Vernon, époustouflant en successeur désigné découvrant, incrédule puis assoiffé de vengeance, la pseudo trahison de son oncle, lui aussi très bien interprété par Will Kuluva.
Un homme surnommé Kitara, chef du mouvement de libération des Noirs dans un pays africain dirigé par la minorité blanche ségrégationniste, a été capturé alors qu'il venait de dérober des lingots d'or destinés à financer son organisation. Le colonel Kohler, gouverneur impitoyable, torture son prisonnier afin de lui faire avouer qu'il est bien Kitara, ainsi que l'endroit où il a caché les lingots, et accéder au poste de général à la suite de ces succès. Ce second épisode de la saison situé dans un pays régi par un apartheid de type Sud-Africain se révèle beaucoup plus convaincant que le médiocre Le fugitif. Une mission clairement délivrée, une machination solide, bien conçue et simple à la fois, presque jouissive, un groupe d'acteurs qui jouent juste et une mise en scène sobre et efficace, il n'en faut pas plus pour aboutir à un bon cru. Lawrence Dobkin est remarquable dans le rôle du colonel Alex Kohler, ce chef blanc ségrégationniste convaincu qui, suite à l'action de l'IMF, se retrouve soudain dans la peau d'un Noir. Les manigances de Phelps et de son équipe sont d'autant plus convaincantes qu'elles sont interprétées par des comédiens au top niveau. On peut notamment remarquer à quel point Lesley Ann Warren est bien meilleure dans des rôles sobres comme celui de cette journaliste critique envers le système ségrégationniste que lorsqu'elle donne dans le mélo ou cherche à singer la dernière mode. 21. LE FANTÔME
Un chercheur américain renommé, spécialiste en armement chimique et passé à l'Est par rejet de son père sympathisant nazi, a été contaminé accidentellement par le mélange gazeux qu'il venait de créer. Condamné à mourir à brève échéance, il est rentré aux Etats-Unis et a vraisemblablement été tué par son père au cours d'une bagarre. L'IMF est chargée de retrouver son corps, porteur de particules susceptibles d'aider les savants américains à découvrir la formule du gaz mortel. Il s'agit incontestablement du meilleur – ou plutôt du moins raté... - des épisodes à thème « surnaturel-fantômes ». Sa véritable ambiance mystérieuse et angoissante contraste avec l'atmosphère de pacotille des épisodes à thème équivalent. Il semble que Bruce Lansbury ait apporté le savoir-faire des Mystères de l'Ouest en la matière, notamment par la musique parfaitement adaptée à l'atmosphère étrange, et qu'on croirait sortie d'un épisode des aventures de West et Gordon. Quel secret cache la porte derrière laquelle on entend des rires d'enfant? Intéressant aussi, le coup de théâtre final, on pourrait presque dire les coups de théâtre tellement la découverte de la gouvernante en espionne était inattendue: elle avait l'air tellement discrète, paisible, effacée, bref tellement vraie gouvernante et pas le moins du monde agent secret... Si l'on ajoute le chef de la sécurité à la solde de l'Est, Jim introduit sous l'identité d'un enseignant et son équipe dissimulée dans un passage secret donnant sur le palier du premier étage, on voit que l'importance de l'enjeu a attiré la fine fleur de l'espionnage mondial. Cette concentration d'espions infiltrés fait penser au fameux film-parodie Les barbouzes, avec l'humour en moins. L'excellente performance de Peter Graves en précepteur dévoué, tout en se montrant circonspect sur l'éducation que son hôte entend donner à son petit-fils, vaut le coup d'oeil. On aurait donc affaire à un épisode de grande qualité s'il n'y avait cette histoire de fantômes, aussi grotesque qu'à l'accoutumée. Pauvre Leslie Ann Warren, condamnée à se mouvoir dans un immense drap blanc pour conditionner le maître des lieux à déterrer la dépouille de son fils... Au final, une mission inégale, avec atmosphère et éléments de scénario de qualité au service d'une machination dérisoire.
Un agent de l'Est, détenteur de la liste exhaustive de ses collègues opérant aux Etats-Unis, a été capturé par les Américains. Se sentant traqué, il a eu le temps de cacher la liste et de s'auto-hypnotiser pour être sûr de ne pas parler. Seule sa libération suivie d'une rencontre avec son épouse, à qui il a confié le code lui permettant de retrouver la mémoire, permettrait d'appréhender la fameuse liste... Cet épisode est le seul de toute la série auquel participent six membres récurrents de l'IMF. En effet, Doug a été conservé pour cette mission malgré le retour de Willy. Un médecin est toujours utile... La première partie est menée sur un rythme assez lent, mais ensuite on ne peut que saluer l'ingéniosité du scénario. Les téléspectateurs sont gâtés en cette fin de saison avec le retour à de savantes machinations plus conformes à l'esprit de la série. Ici, Phelps et son groupe n'hésitent pas à poser une bombe dans le consulat de l'Est aux Etats-Unis pour y mener à bien leur mission pendant que le personnel en est évacué! L'espion capturé, alors conduit sur les lieux, est trompé par le personnel et une foule de danseurs et musiciens slaves censés l'accueillir, tous figurants amenés par l'IMF en passant par les égouts. Des camions arrêtés à un feu rouge télécommandé par Willy bouchent la vue de Mishenko en embuscade pendant que Vanine et son épouse sont introduits séparément dans le consulat. Mais le meilleur est pour la fin avec la façon particulièrement géniale d'obtenir la liste convoitée. Lesley Ann Warren continue son défilé de « basse-couture », à croire qu'elle veut remporter un concours tellement elle cumule: robe à motifs grotesques pendant le briefing, bandeau-foulard pendant jusqu'au nombril à la sortie de l'aéroport, tenue pseudo-slave risible pendant les scènes se déroulant au consulat. Les vedettes invitées, Frank Marth, Arthur Batanides, et bien entendu Antoinette Bower et Alfred Ryder, interprètent leurs personnages avec un naturel à la hauteur de leur talent. *Cet épisode a parfois été diffusé sous le titre L'échange, qui ne pouvait qu'engendrer la confusion avec le titre éponyme d'un épisode de la saison 3. 23. COUP DE POKER
Jim et son équipe sont chargés d'empêcher le plus gros trafiquant d'armes mondial d'acheter en Extrême-Orient un énorme stock d'armes saisies aux Américains pendant la guerre. Cet arsenal serait revendu un peu partout dans le monde, ce qui relancerait les guerres en cours dans les pays sensibles. L'épisode commence très mal avec Lesley Ann Warren qui bat ses records précédents, pourtant fameux, en matière de mode ahurissante, et termine ainsi la saison et sa présence sur la série en apothéose. Cette fois-ci, tenue de hippie et énorme bandeau rouge sont au programme... (Vous imaginez Barbara Bain avec un bandana ?) Et on l'aurait laissée entrer vêtue ainsi dans un casino? Quel manque total de crédibilité! Et c'est encore pire avec l'attrait qu'elle exerce sur Anderssarian: comment cet homme de goût pourrait-il la préférer, surtout accoutrée ainsi, à son amie attitrée? La ravissante et élégante Nicole, fût-elle alcoolique, est tout de même d'un tout autre acabit. La suite ne s'améliore guère avec la tricherie au poker, pâle remake de L'émeraude et preuve de l'épuisement des scénaristes, contraints de recycler les meilleurs scripts des saisons précédentes. Et ça continue avec une histoire de vol simulé d'un radar révolutionnaire aussi sombre et confuse qu'irréaliste. Si l'on ajoute l'absence de briefing, préjudiciable à la compréhension de la mission, une ribambelle de scènes ennuyeuses de casino au son d'une musique de piano soporifique et le jeu peu convaincant de George Sanders dans le rôle d'Anderssarian, il n'y aurait pas grand-chose à sauver dans cet épisode si la scène finale ne procurait pas un réel suspense. En effet, cette dernière séquence montre Paris contraint de se débrouiller seul face à Anderssarian au cours de la partie de poker décisive, à la suite d'une panne d'ordinateur provoquée par la jalousie de Nicole. Outre le suspense, la performance d'acteur de Leonard Nimoy est une nouvelle fois éblouissante dans ce rôle de joueur de poker bien aidé par la technologie avant d'être réduit à voler de ses propres ailes. De ses débuts en révolutionnaire barbu à la Che Guevarra jusqu'à cette dernière composition magistrale, le héros de Star Trek aura marqué la série de son empreinte le temps de deux saisons et on le verra partir avec regrets. Crédits photo: CBS. Images capturées par Phil DLM. |
Mission Impossible (1966-1973) Saison 3
1. Princesse Céline (The Hair Apparent) 4. Les mercenaires (The Mercenaries) 5. L'exécution (The Execution) 8. Le diplomate (The Diplomat) 13. Operation Intelligence (The Mind of Stefan Miklos) 14. Extermination (The Test Case) 16. La cage de verre (The Glass Cage) 17. Au plus offrant (Doomsday) 18. L'appât vivant (Live Bait) En vertu de l'adage bien connu « On ne change pas une équipe qui gagne », peu de modifications ont été apportées au cours de cette saison 3 qui continue sur la lancée de la saison précédente. On retrouve la même équipe et la même atmosphère très « grande classe », qui fait parfois comparer cette époque à la période Emma Peel de Chapeau Melon et Bottes de Cuir. Justement, Barbara Bain empêcha pendant deux années consécutives Diana Rigg de triompher aux Awards en remportant à chaque fois la récompense de la meilleure actrice. Pour une fois, le chauvinisme légendaire des Américains ne saurait être mis en cause, l'actrice américaine gardant quelques coudées d'avance sur son homologue britannique. Diana Rigg, malgré des qualités indéniables, ne pouvait réellement rivaliser avec Barbara Bain du point de vue classe, beauté et charme. On note tout de même quelques changements. Jim se voit délivrer ses missions dans des lieux de plus en plus insolites, parfois après avoir échangé quelques phrases codées avec un autre agent. Il arrive que la bande magnétique soit remplacée par un film, un disque vinyle ou d'autres supports originaux. Le choix des agents n'apparaît plus que dans quelques épisodes. Bien sûr, on voyait toujours les mêmes têtes, mais c'était un rituel qui montrait le sérieux de Jim et captivait le spectateur, ne serait-ce que par la musique. Qui ne garde en mémoire les quelques notes magistrales martelées au moment où l'image se fige sur l'incrustation « MISSION: IMPOSSIBLE » ? Côté personnages, les cheveux de Peter Graves blanchissent en fin de saison et Barbara Bain, à l'apparence très classique au cours de la saison 2, a tendance à s'habiller plus sexy, plus glamour. La qualité des épisodes reste bonne, avec quelques réussites exceptionnelles et nombre d'histoires prenantes. Néanmoins, le niveau moyen est en légère baisse par rapport à la saison 2. On trouve même quelques épisodes franchement très mauvais. 1. PRINCESSE CÉLINE
La monarchie constitutionnelle d'un petit pays d'Europe Centrale est menacée par l'ambitieux général Qaisette, désireux de s'emparer à tout prix du pouvoir pour instaurer une dictature militaire. L'IMF va utiliser la légende de la princesse Céline, disparue pendant son enfance, et en réalité assassinée sur ordre de Qaisette, pour étaler au grand jour la félonie du général. Un début hésitant avec un Jim peu à l'aise en touriste apprenti photographe et une Cinnamon curieusement déguisée en religieuse. Ensuite, l'épisode monte en puissance. La machination, bien agencée, se termine en apothéose par une scène au suspense insoutenable : Cinnamon, grimée en vieille dame aveugle, se fait passer pour la princesse Céline et doit ouvrir la boîte de puzzle de la vraie princesse selon un mécanisme compliqué qu'une usurpatrice ne saurait connaître. Barney a pu déchiffrer le mécanisme et a laissé des indications codées presque invisibles sur la boîte à l'intention de sa coéquipière. Un vrai suspense existe : Cinnamon va-t-elle réussir à ouvrir la boîte ? Cette scène est entrecoupée de plans sur Rollin en train d'enlever discrètement son maquillage de vieux médecin, procédé astucieux qui va duper Qaisette et anéantir tous ses espoirs. L'interprétation est dominée par la performance éblouissante de Charles Aidman, très à son aise dans un rôle à contre-emploi de crapule. Peter Graves incarne à la perfection un escroc opportuniste et Barbara Bain une princesse Céline stupéfiante de vérité.
Phelps et son groupe sont chargés de mettre fin aux combats de boxe truqués organisés par un gangster appelé Buckman. Le département d'État craint que les Soviétiques finissent par profiter de la perte de crédibilité du sport américain au niveau international, engendrée par ces trucages à grande échelle. L'épisode commence bien avec la mission délivrée à Phelps de manière originale sur un bateau. Mais la suite ne confirme pas les bonnes dispositions initiales. La succession de scènes de boxe, d'abord lors de l'entraînement de Barney, ensuite lors des combats, est vite lassante, surtout lorsque l'on n'apprécie pas ce prétendu sport plus apparenté à de la sauvagerie qu'au véritable sport. Situer l'action dans les milieux de la boxe est contestable et fait ressembler cet épisode à un Incorruptibles plus qu'à un Mission Impossible. L'idée de transformer Barney en boxeur est ahurissante, pas du tout dans la lignée de la série. Cette mission aurait gagné à être filmée sur un seul épisode tellement les temps morts se multiplient, entre coups de poings répétitifs et manœuvres de gangsters loin d'être passionnantes. Quelques éléments positifs tout de même : la présence de bons acteurs tels John Dehner en gangster et Robert Phillips en boxeur corrompu ; celle de Robert Conrad dans un petit rôle de boxeur. Barbara Bain court vêtue est éblouissante de beauté. Jim arrive à gagner la confiance de la pègre de façon forte astucieuse. Mais tout ceci ne saurait effacer la banalité de la machination et l'irrésistible envie de regarder sa montre ou d'utiliser la touche d'avance rapide de son lecteur de DVD. *La présence d'un véritable boxeur en la personne de Sugar Ray Robinson n'apporte pas de plus-value à cet épisode. 4. LES MERCENAIRES
L'IMF est chargée d'anéantir un groupe de mercenaires opérant en Afrique et de récupérer leur fortune conservée dans une chambre forte sous forme de lingots d'or. Une mission menée de façon magistrale. Cinnamon et Jim se font passer pour un couple de trafiquants d'armes déguisés en missionnaires. La performance des deux comédiens est vraiment épatante. Barbara Bain se transforme en femme sexy et allumeuse après avoir eu l'allure coincée d'une bigote à lunettes et chapeau démodé. L'expression de Peter Graves passe en quelques secondes de l'allure compassée d'un révérend au cynisme décomplexé d'un trafiquant d'armes. Le procédé utilisé pour s'emparer des lingots est spectaculaire, à défaut d'être réaliste. Faire fondre l'or et composer de nouveaux lingots avec des moules appropriés, il fallait oser. Autres trouvailles de valeur, la dispute conjugale simulée de Cinnamon et Jim, destinée à changer le chargeur de l'automatique du colonel à son insu, et la fausse exécution de Rollin qui en découle, ce dernier s'écroulant après avoir reçu les deux balles à blanc dont il savait pouvoir bénéficier. Le téléphone coupé laisse le champ libre à Rollin pour exécuter le plan qui se referme implacablement sur le colonel. À sa base, des imitations parfaites obtenues en partie par entraînement à l'écoute d'une bande magnétique enregistrée à l'arrivée dans le camp. Rollin Hand démontre une nouvelle fois qu'il est non seulement « l'homme aux mille visages » mais aussi « l'homme aux mille voix ». Pour parachever la réussite de l'épisode, il ne restait qu'à engager une vedette invitée d'envergure. Pernell Roberts n'est plus à présenter. Ce vieil habitué de la série s'est montré comme à son habitude plus que parfait dans ce rôle de mercenaire cruel et amoral. 5. L'EXÉCUTION
Un gangster du nom de Parma a pris le contrôle des marchés alimentaires américains par le racket, le meurtre et la corruption. Son ascension doit être stoppée car son empire criminel risque de s'étendre à d'autres secteurs et jusqu'au sein du gouvernement fédéral. Cette histoire d'organisation criminelle terrorisant les petits commerçants par le racket et l'intimidation n'est pas du tout dans la lignée de la série. La première partie, guère enthousiasmante, donne plutôt l'impression d'un copier-coller d'épisode moyen des Incorruptibles. Quant à la seconde partie, quasi huis-clos dans un prétendu couloir de la mort, elle frise l'absurde tant la machination est cousue de gros fil blanc. Comment ce tueur chevronné pourrait-il ne pas se rendre compte de la supercherie ? Le réalisateur montre ostensiblement qu'il se souvient d'avoir vu Jim, Cinnamon, Barney et Rollin sous des identités différentes et il ne comprendrait pas qu'on lui tend un piège ? Cela ne tient pas debout et ôte tout semblant de crédibilité à l'épisode. La superbe performance de Martin Landau en condamné terrorisé peut d'autant moins sauver cette mission de la médiocrité que les cinq dernières minutes sont carrément grotesques : les gestes interminables de la pseudo exécution, le gaz qui commence à se dégager et Parma qui arrive à la seconde exacte où on l'attend... Carton rouge ! *Val Avery, ici dans un rôle de truand, a tourné dans un nombre considérable de séries. On l'a vu à plusieurs reprises interpréter des seconds rôles divers dans Columbo, et on le reverra dans l'épisode Le système.
L'ambitieux général Zepke s'apprête à instaurer une dictature dans son pays situé en Europe centrale. Il retient prisonnier dans un monastère le cardinal Souchek, dernier rempart contre le coup d'État, et a l'intention de l'exécuter et le remplacer par un sosie dévoué à sa cause. Cette mission est nimbée d'une atmosphère particulière du fait de son déroulement dans un monastère. Moines et religieuses, tous plus faux les uns que les autres, créent une ambiance envoûtante accentuée par l'inventivité de la mise en scène. Pour preuve le traitement original du délire de Nagorski, qui montre les personnages vus dans le brouillard par le malade. Un grand moment de suspense tient le spectateur en haleine lors de la substitution du sosie par le vrai cardinal. Barney et Willy pourront-ils achever l'opération avant que Zepke, impatient, n'ouvre la tente à oxygène ? Une excellente musique de Jerry Fielding renforce le côté poignant de cette scène. Quelques incohérences cependant : l'utilisation par Rollin d'un levier camouflé dans une croix d'ecclésiastique est une bonne idée, mais comment l'IMF a-t-elle pu deviner que Zepke se débarrasserait à coup sûr du prélat encombrant en l'enfermant dans un sarcophage au lieu tout simplement de le tuer par balles ? Encore plus étonnant, les moustiques utilisés pour rendre Nagorski malade sont de bien curieuses bestioles qui semblent disparaître comme par enchantement aussitôt leur besogne accomplie puisque aucune autre personne n'est piquée par la suite... La distribution est dominée par un sensationnel Paul Stevens dans un double rôle où il alterne avec le même bonheur mimiques de canaille et expressions de saint homme. Barbara Babcock est absolument parfaite dans un rôle de criminelle déguisée en bonne sœur, procédé toujours efficace. Barbara Bain et Peter Graves forment un couple médecin-infirmière très complémentaire et Martin Landau compose un ecclésiastique éblouissant de vérité.
La veuve de l'ancien président d'un État d'Amérique latine, qui gouvernait déjà en sous-main lorsque son mari était au pouvoir, a l'intention de renverser la démocratie naissante pour instaurer une dictature populiste fondée sur sa beauté et son charisme. Le coup d'État doit être déclenché à l'occasion d'un hommage télévisé rendu par la présidente à son défunt mari. Une caricature acide des régimes autoritaires sud-américains. Les méthodes employées par Riva Santel, tant au niveau de la valorisation de son image que des troubles fomentés par des émeutiers, ressemblent à s'y méprendre aux habitudes des régimes péronistes et apparentés. Les manœuvres destinées à convaincre la veuve de l'âge élevé de Cinnamon sont assez maladroites, et la prétendue fuite à l'étranger en voiture présidentielle plutôt malhabile. Si l'on ajoute les trop nombreux temps morts, on aboutit à un échec relatif, tempéré par la façon originale dont Jim reçoit sa mission (par projection cinématographique) et par une interprétation exceptionnellement inspirée de Ruth Roman dans le rôle de Riva Santel. 8. LE DIPLOMATE
Un document indiquant l'emplacement de quatre centres antimissiles américains a été dérobé et transmis à Yetkoff, l'attaché militaire de l'ambassade soviétique. Son utilisation rendrait les États-Unis vulnérables à une attaque ennemie. L'IMF va tenter de persuader Yetkoff que les documents sont faux. Une mission exécutée de façon magistrale malgré l'absence de Cinnamon, remplacée par l'épouse d'un conseiller du président des États-Unis. Lee Grant, la vedette invitée, tient fort bien ce rôle difficile. Cet épisode est l'un de ceux où on retrouve le plus l'atmosphère particulière des saisons 2 et 3, grâce à une mise en scène impeccable et à la qualité de la musique. Le scénario fourmille de trouvailles, parmi lesquelles la fausse mort de Rollin empalé sur un accessoire de son atelier de photographie (oui, il y a un truc...), la panne de la voiture de l'ambassade afin d'y aménager une cachette pour Barney, Jim déguisé en employé des téléphones et bien sûr la série de manœuvres destinées à faire passer Phelps pour un agent américain se présentant comme un espion de l'Est. À cette fin, l'IMF utilise des documents accréditant Jim en tant qu'agent soviétique, mais assez imparfaits pour que Yetkoff soupçonne le contraire. Tout ceci pour le persuader que les Américains veulent absolument lui faire croire à l'authenticité des documents volés. Roger Toland, un des agents de Yetkoff, opère auprès de l'épouse du conseiller du président américain. Sa mission se termine par une scène au suspense extraordinaire : le médecin réanimateur engagé par nos agents arrivera-t-il à sauver la recrue féminine de l'épisode, que Toland a bourrée de somnifères ? Au son d'une superbe musique de Gerald Fried, qui confirme être le meilleur compositeur sur la série hormis Lalo Schifrin, Lee Grant joue très bien la scène de l'agonie, filmée en alternance avec des plans sur le chronomètre qui tourne, tourne et menace d'atteindre les vingt minutes fatidiques, au-delà desquelles la réanimation risque d'être problématique, voire impossible. Lee Grant n'est pas la seule vedette invitée d'envergure puisque le grand Alfred Ryder, cher au cœur de tous les fans des Envahisseurs, tient le rôle de Yetkoff. Son interprétation est à la hauteur de son immense talent. *Lee Grant est bien connue des amateurs de Columbo pour avoir incarné une criminelle dans le second épisode pilote de la série.
Le ministre de la culture de l'UCR, un pays métaphore de l'URSS, mène une violente campagne de propagande anti-occidentale qui risque de faire échouer le rapprochement avec les Américains envisagé par le premier ministre libéral. Il doit être discrédité avant qu'il ne soit trop tard. On peut reprocher l'aspect totalement irréaliste des scènes se déroulant aux États-Unis. Comment Phelps et Rollin pourraient-ils se faire passer pour des comédiens et Cinnamon pour un auteur de pièces de théâtre ? Une telle machination pourrait être montée sous une dictature telle que l'UCR, mais les États-Unis sont un pays libéral. Donc l'annonce dans la presse de cette pièce jouée par des inconnus n'aurait pu qu'engendrer des réactions du public et des médias, du genre « Mais qu'est-ce que c'est que cette blague ? ». Dans la foulée de cette anomalie, le pire est atteint avec la scène surréaliste d'émeutes que même Barbara Bain joue sans conviction. Heureusement, tout change dès que l'action se déroule en UCR. On retrouve alors de bonnes séquences, dans l'esprit de la série. Le départ de l'acteur Enzor, convaincu par Rollin, au son d'une belle musique nostalgique de Robert Drasnin précède un moment de frayeur au passage de la frontière, à cause de la médaille dont Enzor n'a pu se séparer. Les manœuvres de l'IMF pour parvenir à faire interpréter la pièce par Jim et Rollin, à visage découvert ou non, sont très bien combinées. Quant au final, avec le piège qui se referme sur Kuro, il est particulièrement jouissif. Côté vedettes invitées, c'est un grand plaisir de retrouver Michel Tolan, déjà vu dans Le jugement de violence et à nouveau à son avantage dans le rôle tout en sensibilité du comédien Enzor. *Willy ne participe pas à cette mission.
Le général Ernesto Neyron, ancien dictateur d'un pays d'Amérique latine, est sur le point de conclure un marché avec Frank Layton, le chef du syndicat du crime de Miami. En échange du financement d'un coup d'État qui le rétablira au pouvoir, Neyron rendra le jeu légal dans son pays et en confiera le monopole au syndicat. Une machination parfaitement agencée qui s'appuie sur une série de détails techniques et de gadgets inventifs et cohérents. La sacoche transformée en valise est particulièrement bien conçue, tout comme les cartes transparentes, l'ouverture automatique du coffre et les projections. Tout est intelligemment préparé, à l'image de la visite de Jim chez Neyron sous l'identité d'un médecin alors que Layton et ses hommes le prennent pour l'homme de main d'un financier ! Les complications inutiles inventées par Jim et Rollin au sein du monde des affaires constituent sans doute le point faible de l'épisode. Par contre, le trio de cuisiniers formé par le reste de l'équipe pour investir la maison du général fonctionne à la perfection. Barbara Bain est ravissante dans sa tenue de domestique. Barney et Cinnamon multiplient les sourires ironiques sous leur apparente déférence envers un Neyron loin de soupçonner ces serviteurs si dévoués. Les vedettes invitées, déjà vues sur la série, nous gratifient d'une interprétation en tous points remarquable, qu'il s'agisse de Warren Stevens ou d'Albert Poulsen. Même les rôles secondaires se distinguent, avec notamment Phillip Pine, un acteur qui a joué dans un nombre considérable de séries des années 60 et 70. 11. L'HIBERNATION
L'auteur d'un cambriolage audacieux s'est fait emprisonner pour un vol mineur qu'il n'a pas commis, afin de bénéficier de la prescription concernant le méfait réel, beaucoup plus grave. L'IMF ne dispose que de deux jours pour retrouver les dix millions de dollars cachés par le malfaiteur et impliquer ce dernier avant que la prescription ne soit acquise. Un épisode passionnant jusqu'à la scène de l'hibernation. Le processus qui amène le malfaiteur à forcer Jim à exercer ses talents pour la cryogénie est fort bien préparé et exécuté. Mais la suite et surtout la fin sont décevantes. Le récit manque de rigueur et certains faits restent inexpliqués. Si la vue du journal datant de 1968 et non de 1980 a convaincu « l'hiberné » que cette opération n'était qu'une supercherie destinée à le faire parler, pourquoi se précipite-t-il bêtement vers l'endroit où est caché le butin ? Il devrait bien comprendre que si on cherche encore à lui soutirer des renseignements, c'est que la prescription n'est pas acquise, donc que le journal daté comme par hasard du jour suivant la prescription et mis ostensiblement sur son chemin est un piège. Plus grave encore, la cachette est située dans le monument funéraire d'une personne décédée en 1968. On se demande comment un homme emprisonné depuis cinq ans, soit depuis 1963, a pu cacher de l'argent au plus tard au cours de cette année 1963 dans une stèle construite cinq ans plus tard... La série ne nous a pas habitués à des incohérences aussi grossières. Cet épisode laisse donc un goût d'inachevé, malgré la participation sympathique de John Zaremba dans le rôle du médecin pénitentiaire.
Au cours d'une mission dans un pays de l'Est, Cinnamon est arrêtée et emprisonnée. Jim décide de l'échanger contre un espion ennemi, retenu prisonnier en Europe occidentale, et qu'il faudra soustraire aux autorités locales avant de tenter de lui soutirer un maximum de renseignements. Pas de mission délivrée à Jim dans cet épisode hors normes. Dès les premières secondes, le spectateur est plongé dans l'action pour cinq minutes de suspense intense. Une opération derrière le Rideau de Fer, Jim et Rollin, déguisés en officiers ennemis, attendent dans une cour que Cinnamon leur transmette les photos de documents lorsqu'un pigeon déclenche malencontreusement l'alarme en franchissant une fenêtre. Cinnamon est aussitôt arrêtée, mais ses amis réussissent à s'enfuir. Le briefing qui suit est conventionnel, mais empreint de gravité car il ne s'agit pas d'exécuter une quelconque mission mais de sauver l'élément féminin du groupe. Il faut saluer l'aspect réaliste du scénario, avec enfin un membre de l'équipe arrêté. Il était tout de même curieux que les missions dangereuses se soient succédées depuis si longtemps sans qu'aucun agent ne tombe entre les mains de l'ennemi. Cette anomalie a opportunément été corrigée ici. Une mise en scène habile va alterner séquences d'exécution du plan de Jim et mésaventures de Cinnamon. L'évasion de Rudolf Kurtz, l'espion ennemi magnifiquement interprété par Will Kuluva, grâce à un mannequin gonflable à son effigie et au fauteuil roulant truqué de Rollin, précède les scènes extraordinaires du voyage simulé. Enfermé dans une caisse, Kurtz n'a aucun soupçon et, d'abord réticent, il finit tout de même par faire son rapport à Jim, déguisé en officier ennemi. Côté Cinnamon, les scènes de torture mentale sont difficiles à supporter. Elles donnent à l'épisode un ton grave mais permettent à Barbara Bain de montrer ses qualités d'actrice dramatique dans un rôle difficile. L'aspect implacable de ses tortionnaires est magnifiquement exprimé par un duo de comédiens très au point. John Vernon, le jeune colonel Strom aux dents longues, s'appuie sur Robert Ellenstein, un habitué des rôles de personnages louches comme ce docteur Gorin, médecin plus ou moins sadique. Grosse performance aussi de Peter Graves, tantôt officier ennemi implacable, tantôt négociateur intellectuel à lunettes. La scène de l'échange constitue un final tout aussi prenant. La fin du cauchemar pour Cinnamon et l'échec de l'acte vindicatif du colonel font plaisir à voir. *Les premières images de l'épisode montrent un kiosque avec une affiche « Loterie nationale » écrite en français alors que l'action se déroule derrière le Rideau de Fer. *Les Américains sont décidément peu familiarisés avec la langue française. On voit dans la scène finale une pancarte avec l'inscription : « Vous sortez du secteur de l'OUST »... 13. OPÉRATION INTELLIGENCE
Les services secrets américains ont démasqué un traître parmi leurs agents et lui ont fourni sciemment de faux renseignements afin de tromper leurs ennemis. Simpson, un agent de l'Est, a découvert la falsification des documents et dénoncé Townsend, l'agent double, à ses supérieurs. L'IMF est chargée de persuader Stefan Miklos, un brillant agent ennemi venu enquêter sur la loyauté de Townsend, que les renseignements fournis par ce dernier sont vrais. Un des sommets de la saison et un des meilleurs épisodes toutes saisons confondues. Le thème de l'intoxication, déjà abordé dans Le diplomate, est cette fois-ci inversé car il ne s'agit plus de faire croire que des documents sont faux, mais au contraire qu'ils sont vrais. La série, imprégnée de l'esprit « Guerre Froide », a l'habitude de présenter les agents et dirigeants de l'Est comme des corrompus ou des arrivistes cruels, voire barbares. Pour une fois, l'adversaire principal est un homme pondéré et d'une grande intelligence. Voilà qui change agréablement de la caricature traditionnelle. L'IMF va habilement exploiter les qualités qu'elle reconnaît à Stefan Miklos en élaborant une savante machination. Il s'agit de lui faire croire à un coup monté destiné à compromettre Townsend. La difficulté réside dans l'apparence presque parfaite que doit avoir la machination, nécessaire pour qu'un agent aussi rusé puisse la prendre au sérieux, mais qui risque de trop bien réussir, c'est-à-dire que Miklos ne s'aperçoive pas du coup monté. Jim espère que l'intelligence supérieure de cet adversaire coriace sera mise en éveil par un ou deux détails insignifiants que seul un homme observateur et doté d'une perspicacité exceptionnelle comme lui sera capable de déceler. Son plan manque d'échouer mais Myklos finit par comprendre et dès lors il ne fait aucun doute pour lui qu'il s'agit d'un coup monté par les Américains. Il est d'autant plus flatté d'avoir réussi à le mettre à jour que les indices étaient insignifiants. Il faut saluer la grande qualité du scénario de Paul Playdon, un orfèvre en la matière. La mise en scène est au diapason. Très représentative des années Bain-Landau, elle en restitue à merveille l'atmosphère inégalée et régale le spectateur de scènes habilement filmées, à l'image du style adopté pour montrer la découverte de la supercherie par Miklos. 14. EXTERMINATION
Un médecin corrompu a mis au point au profit d'un pays de l'Est une bactérie mortelle capable de décimer des milliers de personnes en quelques minutes. Phelps et ses coéquipiers doivent détruire les souches mortelles et neutraliser définitivement leur concepteur. Le sujet avait tout pour être passionnant. L'approche du docteur Beck par Cinnamon au moyen d'un document écrit, présenté verbalement comme une biographie pour échapper aux micros espions, était prometteuse, tout comme le suspense quand l'adversaire s'empare du papier. Beck croit être découvert avant de réaliser que la proposition de Cinnamon s'est effacée pour laisser la place à une réelle biographie. Hélas ! Ces bonnes dispositions ne sont pas confirmées par la suite. La machination est quelconque et se délite rapidement, si bien qu'on s'ennuie ferme dès le milieu de l'épisode. Martin Landau en fait trop dans le registre du prisonnier cobaye apeuré et aucune vedette invitée ne se distingue particulièrement.
Constantin Victor dit « Monsieur V », un dirigeant du syndicat du crime, a été inculpé de meurtre mais a réussi à faire tuer le principal témoin à charge avant le procès. Afin d'éviter l'acquittement de Victor, l'IMF doit contraindre Johnny Costa, le meilleur ami de « Monsieur V » et la seule personne capable de le faire condamner, à témoigner contre lui. Un rythme assez lent caractérise cet épisode, qui s'anime cependant dans le dernier quart d'heure. L'argent supplémentaire dans les coffres, le chèque falsifié et surtout le disque enregistré avec la voix de « Monsieur V » imitée par Rollin contribuent alors à sortir le spectateur de sa douce torpeur. L'impression générale est néanmoins mitigée. À aucun moment cette histoire n'est véritablement passionnante. Bien qu'il n'y ait rien de particulier à reprocher au jeu des acteurs, l'ensemble paraît artificiel, sonne faux, on a du mal à y croire. Sans être un échec retentissant, ce « système » reste à des années-lumière des grands épisodes, des classiques de la saison et de la série. 16. LA CAGE DE VERRE
Le chef de la résistance au communisme dans un pays de l'Est a été arrêté et subit des tortures destinées à lui faire avouer le nom de ses adjoints. Le faire sortir d'une prison où toute évasion semble impossible est la délicate mission dévolue à notre fine équipe d'agents secrets. De bons moments de suspense, en particulier lorsque Barney et Willy utilisent un câble pour franchir un couloir au sol électrifié. Faux mouvements interdits car le moindre pied à terre égale la mort assurée ! Toutefois, ceci ne suffit pas à produire un épisode mémorable. Trop terne. Terne est bien le qualificatif qui caractérise cette mission sur tous les plans. Ternes, les images glauques de cette prison, à l'image du pays de l'Est où elle se situe. Terne, l'apparence trop sage d'apparatchik donnée à Barbara Bain. Ternes, les nombreux temps morts et la narration des prétendus problèmes de cœur entre Cinnamon et Rollin. À force, on se retrouve même surpris de constater que l'épisode est en couleurs... Où sont donc passées les subtilités, les innovations habituelles ? Bien que la scène finale soit d'un niveau convenable, le générique de fin procure une certaine sensation de soulagement. 17. AU PLUS OFFRANT
Un industriel européen menacé de faillite a utilisé une grosse quantité de plutonium pour fabriquer une bombe atomique à hydrogène, qu'il a l'intention de vendre au pays le plus offrant afin de renflouer ses finances. Cinnamon et Rollin vont s'infiltrer parmi les enchérisseurs pour faire échouer la vente pendant que Barney essaiera de récupérer le plutonium. Un épisode prenant et remarquablement réalisé. Dès les premières scènes, le spectateur est captivé par une mission qui s'annonce périlleuse mais pleine de promesses. Barney hérite d'une tâche particulièrement difficile. Il va devoir naviguer dans les rouages de plusieurs ascenseurs et les plans interminables le montrant à l'intérieur des mécanismes finissent par lasser quelque peu. Heureusement, un dernier quart d'heure mené de main de maître compense largement les quelques lenteurs précédentes. Fait appréciable, la mission ne se déroule pas comme sur des roulettes puisque Vandaam s'aperçoit que la bombe a été dérobée et lance ses troupes à l'assaut du voleur. Un peu d'imprévu n'est pas pour déplaire et accroît le suspense. Les subtilités employées dans l'urgence pour le tirer de ce guêpier contribuent au final réussi, tout comme les gadgets typiques de la série : l'échange subtil des mallettes, l'appareil de Cinnamon qui enflamme les billets, ce genre de trouvailles est toujours plaisant et efficace. Si Jim et Willy agissent en retrait, Cinnamon et Rollin sont en première ligne au cœur des enchères. Barbara Bain accomplit une belle démonstration d'actrice, tout comme les vedettes invitées Alf Kjellin, meilleur dans cette interprétation de Vandaam que dans Le Phoenix, et Arthur Batanides dans le rôle de Kura. 18. L'APPÂT VIVANT
Un espion américain infiltré dans la hiérarchie ennemie est sur le point d'être démasqué par Kellerman, son supérieur. Marceau, un agent de liaison américain capturé et torturé par Kellerman, risque de lui confirmer ses soupçons au sujet de l'agent double. L'IMF va tenter de délivrer Marceau et de neutraliser définitivement Kellerman. Cet épisode souffre du défaut inhérent à de nombreux films et séries d'espionnage, à savoir de trop nombreuses complications. L'histoire se perd dans un dédale de méandres et détails inutiles au lieu d'aller à l'essentiel, ce qu'a souvent su faire la série et lui a sans doute conféré son succès. Dommage car les atouts ne manquaient pas. En premier lieu, la présence d'Anthony Zerbe, qu'il est inutile de présenter, en tête des vedettes invitées. La jeune et jolie Diana Ewing est l'autre grande satisfaction de la distribution dans le rôle de l'opportuniste et perfide Stephanie, cette actrice de seconde zone prête à tout pour réussir. Son amoureux n'est autre que Brocke, l'adjoint de Kellerman, dont la niaiserie incommensurable est accentuée par le physique et le jeu de Martin Sheen. Quelques bonne idées dans le scénario, mais elles sont mal exploitées au sein d'un ensemble manquant de tonus.
Un gouvernement totalitaire retient prisonnier dans un laboratoire souterrain un éminent savant et le force à travailler à l'élaboration d'un missile à longue portée, sous peine de représailles à l'encontre de son épouse. Les agents américains doivent libérer le couple et détruire l'arme nouvelle mais la mission risque d'être compliquée par l'intervention d'un tueur aux multiples visages, envoyé par un autre gouvernement hostile inquiet lui aussi de la création du missile. Cet épisode en deux parties est sans doute le meilleur de la saison, à voir et revoir sans trouver la moindre faille dans la machination. Le faux attentat sur Phelps, l'arrestation volontaire de Cinnamon pour secourir Anna Rojak dans sa cellule, l'évasion de cette dernière par le conduit d'un incinérateur et la crise cardiaque simulée de son mari : tout est conçu et exécuté à la perfection. En cadeau bonus, le fameux disque téléguidé offre une longue scène à suspense. Certes, on distingue nettement les fils retenant l'engin, mais cela ne ternit pas les sensations procurées par cette séquence mémorable. La présence d'un tueur utilisant les mêmes armes que Rollin, en l'occurrence les fameux masques, est presque cocasse. Comment l'IMF va-t-elle réagir face à Alexander Ventlos, cet adversaire aux multiples visages ? Une de ses cibles n'est autre que Rollin, devenu ainsi arroseur arrosé ! Les masques jouent d'ailleurs un rôle important dans cette histoire puisque, outre ceux du tueur, Barbara Bain, aussi jolie en brune qu'en blonde, va endosser l'identité d'Anna Rojak. En plus du scénario une nouvelle fois très travaillé de Paul Playdon, la réalisation soignée et les performances d'acteurs contribuent à cette belle réussite. Le fait dominant de la distribution est la présence de Lee Meriwether, qui donne un avant-goût de la saison suivante où elle deviendra le temps de quelques épisodes l'élément féminin de l'IMF. Sa beauté émouvante, ses jolis yeux bleus et son regard craintif s'accordent à merveille avec le personnage apeuré d'Anna Rojak. Milton Selzer, habitué des séries de l'époque, interprète le savant Erich Rojak avec talent et conviction. Parmi les acteurs récurrents, tous impeccables, Peter Graves mérite une mention pour sa composition exceptionnelle d'un officier ennemi, rôle auquel il est habitué et dans lequel il fait toujours merveille.
Dans un petit pays du Caucase, un général belliciste s'est associé avec un industriel de l'armement pour empêcher le roi, trop progressiste à leurs yeux, de signer un traité de paix avec un État voisin traditionnellement ennemi. Les conjurés veulent faire sauter le palais gouvernemental afin de provoquer une guerre propice à leurs intérêts. L'atout majeur de cet épisode est la longue séquence du vol de la nitroglycérine exécuté par Rollin et Willy. Ce moment de suspense intense fait bien sûr penser au film de Clouzot Le Salaire de la peur. Grâce à un ordinateur opportunément reprogrammé par Barney, Rollin dispose de quatre minutes pour s'emparer de trois flacons de nitro, et d'un peu plus de temps pour le transporter hors de l'usine car Barney a neutralisé aussi le signal d'alarme. Fort heureusement car Rollin, victime d'une panne de batterie, est à deux doigts d'échouer. Le réalisateur multiplie les plans sur les flacons, sur les pédales d'accélérateur et de frein que Rollin doit manipuler avec précaution à chaque passage dangereux, ce qui rend le suspense insoutenable. Cette scène majeure a le mérite d'ouvrir la voie à une machination très bien conçue, dont on découvre la subtilité au gré de révélations successives dans le dernier quart d'heure. C'est une agréable surprise car le scénario paraissait au départ assez confus. Les seuls petits regrets ont trait à l'arrêt peu crédible de la camionnette téléguidée par rétrogradation des vitesses après que les freins ont lâché, ainsi qu'à l'absence de vedette invitée de réelle envergure.
Jim et Rollin sont chargés de s'emparer en territoire hostile d'une liste d'agents américains travaillant en fait pour l'ennemi. C'est un des meilleurs agents de l'Est qui détient ce document capital pour les Américains. Et voilà un tournant dans la série avec le premier des épisodes « déviants ». Premier car, hélas ! il y en aura d'autres au cours des saisons suivantes. Quelle mouche a donc piqué les producteurs pour qu'ils aient l'idée saugrenue d'ajouter des épisodes « sentimentaux » au sein d'une série d'espionnage qui fonctionnait très bien sans cela ? L'envie de changer ou de faire quelque chose d'original, sans doute. Toujours est-il que le résultat est désastreux. Comment peut-on imaginer qu'un homme aussi maître de lui-même et dévoué à son métier tel que Jim Phelps puisse tomber instantanément sous le charme d'une femme au point de devenir méconnaissable, d'afficher un sourire béat au cours d'une mission dangereuse, comme il le fait pendant un premier quart d'heure interminable constitué de mondanités et d'amourettes pendant une réception ? OK, Joan Collins est éblouissante de beauté, mais quand même... La suite est dans la même veine. Jim est amoureux de Nicole mais il est capturé. Heureusement, tel un prince charmant voguant au secours de la veuve et de l'orphelin, sa belle le fait évader et le conduit à la frontière. Ce qu'il ne sait pas, c'est que Nicole agit pour le compte de l'ennemi. Le but est de le persuader que la liste parfaitement authentique dérobée par Rollin, sur laquelle elle figure, est fausse et du même coup se dédouaner. Finalement, la perfide agent double tombe vraiment amoureuse de Jim, lui avoue la vérité et rentre dans le droit chemin. Bien évidemment, Nicole trouve une mort injuste, abattue par son ancien complice et l'épisode se termine avec un Jim atterré d'avoir perdu son amoureuse, qui s'est sacrifiée pour lui sauver la vie. On se demande comment un scénariste de talent tel que Paul Playdon a pu écrire des niaiseries pareilles, tout juste dignes d'un roman de gare, et il est regrettable d'avoir gâché une actrice telle que Joan Collins dans un épisode raté dont le seul intérêt est justement la beauté et le charme de la vedette invitée. Autre déviance à signaler, la participation à cette mission des seuls Jim et Rollin. L'absence de Barbara Bain peut s'expliquer par la volonté de mettre en avant Joan Collins en vedette féminine. Mais pourquoi sacrifier aussi Barney et Willy ? Pour couronner le tout, le méchant du jour est présenté comme « l'agent ennemi le plus intelligent ». Or, on sait depuis Opération intelligence que le meilleur agent de l'Est n'est autre que Stefan Miklos. Nul besoin d'en inventer un autre, qui plus est inintéressant. Bref, un épisode à oublier bien vite. 23. LES QUARANTE MILLIONS DU PRÉSIDENT
Le président d'un pays d'Amérique latine vient d'annoncer un programme de grands travaux financés par quarante millions de dollars qu'il croit à l'abri dans un coffre du Trésor. Il ignore que le ministre des finances, en qui il a toute confiance, s'est emparé des fonds pour les placer en Suisse et a monté une machination destinée à le présenter comme le voleur, afin de s'emparer du pouvoir. Le plan de l'IMF est un peu trop long à se dessiner. L'histoire tourne en rond pendant une bonne moitié de l'épisode mais s'anime dans le dernier quart d'heure sous l'impulsion de Rollin. Déguisé en inspecteur comptable besogneux et terne avec de grosses lunettes, il prend ensuite le visage du président au cours d'une supercherie bien minutée, et enfin redevient comptable pour attirer l'attention du vrai président sur les malversations de Pereda. La machination est donc assez habile mais le meilleur de l'épisode reste la performance de Nehemiah Persoff, qui donne toute sa dimension au personnage de Pereda. L'extraordinaire Jack Guzik des Incorruptibles ne pouvait que crever l'écran dans ce rôle de méchant avide d'argent et de pouvoir.
L'IMF est chargée de saboter les candidatures de deux hommes au poste de chef de la police secrète d'un pays de l'Est. L'élimination de ces deux candidats, qui instaureraient un État policier s'ils obtenaient le poste, favoriserait un troisième homme, libéral et sympathisant des occidentaux. Cet épisode ennuyeux au possible est un beau gâchis, compte tenu des possibilités qui semblaient offertes : une mission alléchante et de très bons acteurs avec Fritz Weaver et Kevin Hagen dans les rôles de méchants. Il paraît difficile d'accumuler une telle somme de maladresses. Comment Rollin et Cinnamon pourraient-ils se faire engager du jour au lendemain comme artistes de cabaret derrière le Rideau de Fer ? Voilà qui n'est pas crédible pour deux sous. Si le numéro de Martin Landau est acceptable, Barbara Bain a du mal à convaincre en chanteuse sexy, mi Marilyn-mi Marlène Dietrich. Pire encore : une séance d'hypnose sur Skarbeck totalement grotesque qui s'ajoute à une succession de scènes soporifiques à l'extrême. Résultat : cette mission est un des plus gros échecs de la saison. Si vous réussissez à regarder jusqu'à la fin, vous méritez une récompense, par exemple être dispensé de regarder l'épisode suivant... 25. L'INTERROGATOIRE
Un agent secret ennemi, en possession de renseignements relatifs à l'attaque que son pays doit lancer sur les États-Unis, a été capturé par une autre puissance hostile, où son interrogatoire musclé ne donne rien. Phelps et son équipe ne disposent que de très peu de temps pour enlever l'agent et le faire parler. La saison et l'âge d'or se terminent bien mal avec deux épisodes calamiteux. Après le désastreux Illusion, on reste sur un scénario auquel on ne peut pas croire une seconde. Cette histoire de prisonnier interrogé si durement qu'il finirait par s'identifier à son tortionnaire au point de gober le piège grossier tendu par Phelps et ses acolytes est sans le moindre intérêt. Si la première partie de l'épisode peut à la rigueur se laisser regarder, la seconde ne donne lieu qu'à de pénibles scènes d'interrogatoires avec des dizaines de gros plans vite lassants sur les yeux de Henry Silva, et une alternance de temps morts et discours pseudo psychologiques presque risibles. Et bien sûr, Kruger finit par parler vingt secondes avant l'heure fatidique. Et pourquoi pas un dixième de seconde avant, seulement ? Après tout, une invraisemblance de plus ou de moins... Henry Silva fait ce qu'il peut sans trop y croire, mais Martin Landau en fait des tonnes en prisonnier terrorisé aux yeux exorbités par la peur. D'accord, on a l'habitude de voir les navets diffusés en catimini en fin de saison, c'est une tradition dans le monde des séries, mais il est vraiment bien dommage de terminer une si belle époque sur deux fausses notes de très mauvais goût. Crédits photo: CBS. Images capturées par Phil DLM. |