Open menu

 saison 1 saison 3

Mission Impossible (1966-1973)

Saison 1

 


PRÉSENTATION DE LA SAISON 1

Ce qui frappe dans cette première saison, quand on revoit la série dans son ensemble, c'est son budget vraisemblablement assez moyen, en tous cas nettement inférieur à ce qu'il sera par la suite. Il est probable que les producteurs ont hésité à mettre le paquet sur une série nouvelle dont ils ignoraient si elle rencontrerait le succès escompté.

Résultat : le ressenti est décevant au niveau de la mise en scène, les décors naturels étant l'exception et le tournage en studio la règle, ce qui constitue un handicap certain et donne à la plupart des épisodes un côté artificiel. On constate aussi que plusieurs épisodes ont souvent été tournés simultanément, d'où la participation d'une partie des agents à une mission pendant que l'autre partie se trouve sur le tournage d'un autre épisode. En particulier, l'absence d'une actrice comme Barbara Bain se fait cruellement sentir sur plusieurs missions. Ce défaut sera corrigé dès le dernier tiers de cette saison, le succès naissant autorisant la série à bénéficier d'un budget plus conséquent.

L'équipe retenue au départ se compose de quatre agents dont les fonctions sont très nettement définies. Le chef est Dan Briggs, interprété par Steven Hill. A l'inverse de Jim Phelps qui lui succédera, Dan ne participe pas à l'exécution de toutes les missions, il se retrouve absent plus souvent qu'à son tour après avoir donné les directives à ses partenaires. Donc, il apparaît relativement peu impliqué dans les opérations de son groupe.

Autre caractéristique de Dan Briggs, son apparence singulière pour un agent secret américain. A l'opposé de l'allure presque aristocratique de Peter Graves, Steven Hill fait penser à un barbouze sorti des bas-fonds. On croirait voir le personnage de Francis Lagneau dans le film parodique de Lautner justement intitulé Les barbouzes, celui d'un espion un peu plouc interprété par Lino Ventura, acteur ayant quelques ressemblances avec Hill. Le comportement particulier de Briggs confirme cette impression, puisqu'il n'hésite pas à employer des moyens musclés pour parvenir à ses fins, quitte à molester quelque peu les adversaires...

Barbara Bain incarne Cinnamon Carter, le mannequin de l'agence Elite chargée avant tout de séduire les opposants pour mieux les berner ensuite. On pouvait difficilement trouver mieux que cette ravissante actrice pour ce rôle.

Greg Morris est l'ingénieur de « Collier electronics », chargé de toutes les besognes technologiques comme les écoutes téléphoniques ou le trucage d'appareils électroniques variés, où il fait preuve d'une compétence remarquable.

Enfin, Peter Lupus interprète Willy Armitage, un champion d'haltérophilie engagé essentiellement pour ses muscles, et qui se voit confier les tâches physiques les plus ingrates.

La spécialisation des membres de l'équipe ne sera jamais aussi poussée que lors de cette première saison, même si elle subsistera encore pendant toute la « grande époque »,  mais un peu atténuée.

Et Martin Landau ? Il ne figure pas au générique, mais finalement il est celui qui participe au plus grand nombre de missions. Les producteurs l'ont trouvé si bon dans son rôle « d'homme aux millions de visages » que sa présence, probablement prévue sur le seul pilote, va se perpétuer. Il se retrouve donc crédité en « special apparence » ou « guest star », mais ses apparitions seront de moins en moins spéciales et cette vedette aura tendance à être invitée à chaque épisode... C'est lui qui popularisera les fameux masques, marqueur essentiel de la série. Il finira par être justement intégré au générique et à l'équipe à part entière dès le début de la saison suivante.

Aucun mode de délivrance de la mission ne prend le dessus lors de cette saison, où l'on assiste à un défilé varié d'électrophones, mange-disques, magnétophones, projections cinématographiques et autres moyens technologiques divers.

Les missions relèvent en majorité de la politique étrangère dans un contexte de guerre froide, et se déroulent essentiellement aux Etats-Unis, dans les pays d'Europe de l'Est sous le joug soviétique et en Amérique latine. Elles ne sont pas toujours très élaborées, certaines sont même très sommaires. On compte encore peu de savantes machinations comme on en verra au cours des saisons ultérieures.

La qualité des épisodes est inégale, à l'image de la saison, une des plus irrégulières de la série avec la saison 5. Quelques épisodes très bons, voire géniaux, voisinent avec d'autres plus quelconques et  certains carrément médiocres. On constate une nette amélioration dans le dernier tiers de la saison. Les scénarios deviennent plus élaborés et les moyens financiers paraissent plus conséquents, d'où une fin de saison qui flirte avec les sommets qui seront atteints au cours des deux saisons suivantes.

Le seul point où la série donne déjà sa pleine mesure est la distribution, avec des vedettes invitées talentueuses que l'on aura plaisir à retrouver tout au long de la série, telles Nehemiah Persoff, Fritz Weaver, Joseph Ruskin, Mark Lenard, Albert Paulsen, William Windom et tant d'autres.

Retour à l'index


1. COMPLOT A SANTA COSTA
(PILOT)



Le général Dominguez, dictateur de Santa Costa, conserve dans la chambre-forte de l'hôtel qui lui sert de quartier général deux têtes nucléaires récemment fournies par une puissance ennemie. Les Etats-Unis envoient leurs meilleurs agents secrets afin de s'emparer de ces armes destinées à être utilisées à leur encontre.

Malgré son titre original, il s'agit d'un premier épisode plus que d'un pilote puisqu'il n'y a aucune présentation proprement dite des personnages. Néanmoins, les éléments caractéristiques de la série sont bel et bien présents. La mission est délivrée chez un disquaire sur un 33 tours vinyle. Le choix des agents est explicite quant à leurs qualités spécifiques, bien déterminées en ce début de série, et le briefing se déroule dans une ambiance presque décontractée, après une partie de cartes.

Un perceur de coffre-fort renforce les agents habituels, mais l'accident qui va briser ses doigts va contraindre Dan Briggs à le remplacer au pied levé. On se rend compte à cette occasion du caractère et des manières de procéder peu amènes du premier chef de l'IMF. Briggs fait preuve d'une singulière brutalité, utilisant des méthodes de voyou avec les ennemis.

Pas besoin de masque pour cette mission puisque le général Dominguez est interprété par Martin Landau, mais ainsi le thème de l'usurpation d'identité est naturellement partie prenante dès le premier épisode.

Ce qu'on peut regretter, c'est le choix d'une première mission en pays latino-américain. Une nation de l'Est aurait été plus représentative de la série. Ce regret est d'autant plus vif que le doublage est exécrable. Les nombreux protagonistes censés être hispaniques ont un accent sud-américain qu'on ne peut même pas qualifier d'outrancier car ce mot est bien en-dessous de la réalité. Leur manière de parler est totalement ridicule et ôte une bonne part de la crédibilité à l'épisode.

La machination elle-même n'a rien d'extraordinaire, c'est une espèce de « baie des Cochons » de seconde zone un peu artificielle, avec Dominguez en Castro de pacotille. Et l'emploi de la musique du générique à l'intérieur de l'épisode est un procédé pour le moins maladroit.

Ce « pilote » n'est donc pas un bon cru. Finalement, le plus intéressant, ce sont les multiples plans sur la plastique généreuse, et notamment les jambes divines, de la sublime Barbara Bain, dont la beauté troublante pimente cet épisode un peu confus.

Retour à l'index


2. MÉMOIRE
(MEMORY)

L'IMF doit provoquer l'élimination d'un dictateur d'Europe de l'Est surnommé « le Boucher des Balkans » en le faisant passer pour un traître et un corrompu, détenteur d'une fortune cachée en Amérique du Sud.

Un épisode de grande qualité, passionnant de bout en bout. Briggs et son groupe font appel à un renfort qu'ils vont faire arrêter par les services secrets adverses sous l'identité d'un espion américain appelé « le Moineau », dont les agents de l'Est ignorent la mort survenue un an auparavant. Ils ont choisi un homme doté d'une mémoire exceptionnelle car il doit apprendre par cœur les moindres détails de la vie de ce « Moineau », afin de rendre crédible cette usurpation d'identité risquée.

La machination est réussie en tous points et le suspense va crescendo, si bien qu'on pardonnera l'aspect artificiel des décors, révélateur du manque de moyens financiers alloués à la série, tout au moins sur cette première saison.

Le dernier quart d'heure, absolument remarquable, est un véritable paroxysme de suspense à couper le souffle doublé d'éléments scénaristiques géniaux. Voir la façon dont nos agents réussissent à faire évader Paresh après avoir volontairement échoué lors de leur première tentative, seul moyen de donner du crédit à ses incroyables révélations.

La performance de la vedette invitée Albert Paulsen dans le rôle de Paresh est fantastique. Paulsen est un des meilleurs acteurs vus sur la série, à laquelle il participera régulièrement, le plus souvent dans des rôles de méchants. Ici, il incarne un homme qui, après avoir connu des hauts, s'est retrouvé dans le bas de la société, s'est mis à boire et vivote en exploitant son don de mémoire exceptionnel.

Déjà bien pourvu de par son scénario et le jeu criant de vérité de la vedette invitée, l'épisode est renforcé par l'apparition courte, mais très remarquée, de Martin Landau. Engagé pour jouer le double de Paresh, il parvient à atteindre une ressemblance véritablement étonnante avec Albert Paulsen.

Les problèmes de doublage rencontrés sur le premier épisode sont inexistants sur ce deuxième. Les agents de l'Est parlent comme tout le monde, et c'est heureux car on peut imaginer la catastrophe qu'aurait engendrée une kyrielle d'acteurs s'exprimant avec un accent slave semblable à celui du piteux Brodny des Avengers... C'en aurait été fait du sans-faute réalisé par cet épisode.

Retour à l'index


3. OPÉRATION ROGOSH
(OPERATION ROGOSH)

Un agent de l'Est, spécialiste des meurtres en série destinés à propager agitation et émeutes, a programmé une opération de ce type à Los Angeles. Les services secrets américains vont tenter de découvrir les détails de la manœuvre avant son déclenchement, qui provoquerait la mort de milliers de personnes.

Un épisode à marquer d'une pierre blanche puisque c'est le premier de la série où la mission est délivrée par le fameux magnétophone... En revanche, de nombreux points laissent à désirer, en premier lieu la mise en scène énervante de Leonard J. Horn. La multiplication des gros plans, tant lors de l'accident et la capture de Rogosh que lors de son réveil en prison, rend l'intrigue pénible à suivre.

L'absence de musique pendant les scènes montrant le prisonnier s'énerver dans sa cellule produit un silence total peu opportun. On se demande par instants si le téléviseur ne serait pas en panne de son... Autre absence préjudiciable, celle du briefing, qui laisse le spectateur dans le flou et fait apparaître la mission très confuse. Pire encore, l'accent « Banania » que prend Barney pour jouer l'agitateur est épouvantable, du genre « oui, c'était une opé'ation 'éussie, c'était fo'midable, ext'ao'dinai'e. » ( !)

On s'achemine donc vers un échec mais, agréable surprise, la seconde partie voit l'intérêt augmenter jusqu'à rendre le final passionnant, avec en particulier une très bonne scène de tribunal, révélatrice de l'ingéniosité de la machination et valorisée par le suspense haletant apporté par le tueur découvert par Briggs. Ses camarades ne comprennent pas pourquoi Dan se tient debout entre l'accusé et la fenêtre, jusqu'à ce que Willy ait neutralisé l'assassin.

Il n'empêche qu'une chaise de marque américaine malencontreusement renversée permettra à Rogosh de découvrir la supercherie avant qu'il n'ait terminé ses révélations. Dan Briggs saura alors trouver le moyen, d'ailleurs assez violent selon ses habitudes, de faire parler l'agent ennemi. Dans le rôle de Rogosh, l'excellent Fritz Weaver, abonné à la série, fait merveille comme à son habitude.

Retour à l'index


4-5. BALADINS DE LA LIBERTÉ
(OLD MAN OUT)

Briggs et son équipe sont chargés de faire sortir un ecclésiastique d'une prison d'où personne ne s'est jamais évadé. Principal opposant au régime communiste en place dans son pays, le prélat a été condamné à mort et s'apprête à être exécuté.

Voici le parfait exemple d'un épisode en deux parties qui aurait gagné à n'être tourné que sur une seule, afin de limiter ou faire carrément disparaître les nombreux temps morts. Les scènes de cirque se déroulent au son d'une musique certes appropriée, mais rapidement lassante, et sont elles-mêmes répétitives.

Je préfère le trapèze volant aux numéros stéréotypés de Crystal Walker, et en dehors de cette dernière les comédiens habituels ne paraissent pas très à l'aise en artistes de cirque. Imagine-t-on Barbara Bain en saltimbanque, même dans un numéro de transmission de pensée ? Son duo avec Steven Hill sonne faux, et Peter Lupus est caricatural en haltérophile musclé.

Mary Ann Mobley est une actrice sympathique, mais quelle idée saugrenue de la faire parler avec un accent ridicule qui lui fait rouler les « r » à la manière de Dalida ! Eh ! Oui, à ce point-là ! Sans doute a-t-on pensé qu'ainsi, elle paraîtrait suffisamment « bohémienne »...

Quant au cardinal, pourquoi avoir choisi un vieillard censé être âgé de quatre-vingts ans, mais qui paraît beaucoup plus vieux, presque mourant ? Son évasion aérienne le long d'un fil, accroché au dos de Rollin, constitue le sommet des nombreuses séquences invraisemblables dont cette mission est truffée.

Cette accumulation de défauts empêche d'apprécier pleinement les qualités réelles de cet épisode, parmi lesquelles quelques bons moments de suspense, notamment lors de la diversion de Crystal destinée à favoriser l'évasion de Rollin, et une belle bagarre à l'intérieur de la prison.

La distribution est fort brillante, avec des acteurs comme Oscar Beregi et Joseph Ruskin, mais aussi le rôle nuancé tenu par William Wintersole, un capitaine ennemi contraint d'obéir aux ordres, mais au fond de lui sympathisant de la cause du cardinal Vossek.

Retour à l'index


6. ENJEUX
(ODDS ON EVIL)

Le prince à la tête d'un petit état vivant essentiellement des profits de son casino négocie avec un trafiquant l'achat d'un important stock d'armes qui doivent être utilisées lors de l'invasion programmée d'un pays voisin, dont il convoite les ressources pétrolières. La mission délivrée à Briggs consiste à empêcher l'aboutissement de la transaction.

Si la perfection n'existe pas plus en matière de séries télévisées qu'en tous autres domaines, on n'en est pas très éloignés avec cet épisode plus que passionnant, un des meilleurs toutes saisons confondues. Briggs disparaît totalement après le briefing, mais son absence ne se fait pas sentir en négatif puisque l'agent interprété par Nico Minardos, engagé en complément de ses acolytes habituels, s'avère excellent.

Le scénario est basé sur le trucage des jeux du casino, générateur de scènes à suspense mises en valeur par la réalisation impeccable de Charles Rondeau. Nos agents ne manquent pas d'inventivité et rivalisent d'exploits techniques. Un appareil électronique conçu par Barney et caché dans le sac à main de Cinnamon va permettre à leur complice d'enchaîner les succès à la roulette.

Rollin s'empare des cartes utilisées par le prince et découvre le trucage employé par « Son Altesse », ainsi que la parade adéquate. Il en résultera le parachèvement de la victoire face à un prince trop sûr de lui, à l'issue d'une épique partie de baccarat.

La principauté ressemble étrangement à Monaco, avec son bord de mer et son casino, du moins d'après le peu qu'on nous montre, les décors naturels étant comme d'habitude inexistants. Jusqu'au prince lui-même qui a de faux airs de Rainier III tel qu'il était à l'époque, du moins par son aspect physique, car le prince de Monaco ne semble pas s'être jamais intéressé au pétrole...

L'adversaire principal est donc le prince Kostas, magnifiquement interprété par le toujours très brillant Nehemiah Persoff, et ce malgré la singularité du personnage, car il peut paraître étonnant qu'un tel dignitaire passe ses journées à jouer dans son casino au lieu de s'occuper des affaires d'état. Évidemment séduit d'emblée par la grâce, la beauté et le charme sulfureux de Cinnamon (merveilleuse Barbara Bain...), il réagira néanmoins comme prévu pendant la séquence finale.

Croyant Cinnamon morte, cette altesse au comportement bien peu aristocratique ordonne le transport de son corps hors de son territoire, sans savoir qu'il permet ainsi la sortie des billets dont Rollin s'est emparé, dissimulés dans la doublure du manteau de la prétendue défunte! Et Kostas qui va bêtement chercher l'argent partout ailleurs ! Un must à savourer sans modération.

Retour à l'index


7. ÉLECTION À VALERIA
(WHEELS)

Un parti nationaliste latino-américain, désireux d'instaurer une dictature, a mis en place un trucage des élections afin d'assurer sa victoire. L'IMF va devoir neutraliser la fraude afin que le choix des électeurs soit respecté.

Cet épisode comporte quelques aspects réalistes. Ainsi, lorsque Barney est blessé par balles au cours d'une opération mouvementée dans un poste de police. Surtout, c'est le thème de la mission, une intervention des services secrets américains dans une élection se déroulant en pays étranger, qui rappelle de véritables menées de la CIA dans les années d'après-guerre... sauf qu'en réalité, les Américains ne sont pas intervenus pour annuler des falsifications, mais pour truquer eux-mêmes des scrutins honnêtes, mais susceptibles d'offrir la victoire à des partis défavorables à leurs intérêts...

De trop nombreuses tares font de cet épisode un bas de gamme, à commencer par l'accent pseudo-espagnol ridicule de la plupart des protagonistes, encore pire que dans le pilote. Insupportable ! Le coup du sosie hispanique de Rollin, et celui de son amour spontané pour Cinnamon, sont invraisemblables et maladroits.

On peut aussi estimer qu'un pays où le trucage d'un seul bureau de vote pour deux mille suffrages suffit à inverser le résultat doit être bien petit et donc sans grande importance pour les Etats-Unis, d'où un questionnement sur le bien-fondé de cette mission.

Il est regrettable qu'un épisode doté des éléments réalistes évoqués précédemment soit en même temps complètement plombé par une machination absolument pas crédible. Environ quinze mille suffrages sont comptabilisés sur la machine. Cela représente un électeur toutes les deux secondes pour un même bureau... Et ces machines à voter : de tels appareils installés en 1966 dans un pays peu développé alors qu'ils tardent à s'imposer en France, même quarante-cinq ans plus tard ! Si ce n'est pas se moquer du téléspectateur...

C'est pire avec la scène d'intervention médicale insensée dans le bureau de vote. Le chef du parti ennemi n'a même pas l'idée d'entrer dans l'isoloir ! Une authentique fin absurde pour un épisode dont l'échec ne parvient pas à être atténué par les vedettes invitées de qualité que sont Mark Lenard et Percy Rodrigues.

Retour à l'index


8. LA RANÇON
(THE RANSOM)

Un gangster enlève la fille d'un ami de Briggs et exige en échange de sa libération qu'on lui livre l'homme qui s'apprête à témoigner contre lui dans une affaire où il risque une lourde condamnation. Il est persuadé que Dan, avec les moyens dont il dispose, réussira à s'emparer du témoin, pourtant protégé par un solide dispositif policier. La vie de la fillette est bien entendu dans la balance.

Un bon épisode policier au scénario limpide, dérivatif agréable aux histoires d'espionnage vues jusqu'alors. On peut reprocher au scénariste de nous faire exagérément languir avant que Gorman ne consente enfin à boire le verre d'eau qui va provoquer la fausse crise cardiaque. Hormis ce point un peu moins réussi, le reste est très bien conçu et ménage un suspense certain.

Briggs – et pour cause !- est pleinement impliqué dans cette histoire et accomplit une performance de choix. Et que Barbara Bain est craquante dans sa tenue d'infirmière ! Les vedettes invitées Lin McCarthy, William Smithers et Joe Mantell remplissent eux aussi leur contrat.

Je dois avouer que la scène finale m'a surpris. Je m'attendais à un déroulement classique, avec Rollin déboulant à la dernière seconde pour empêcher Gorman de se faire tuer. Or, celui-ci se fait tirer dessus et s'écroule. J'ai pensé alors à un gilet pare-balles particulièrement solide, mais la clef de l'énigme était toute autre, et franchement pouvait être devinée, sachant que Rollin Hand était de la partie...

Retour à l'index


9. LA GUERRE ÉTAIT AU BOUT DU FIL
(A SPOOL THERE WAS)

Mission peut-être pas impossible mais très difficile puisqu'il s'agit de retrouver en territoire ennemi une bande magnétique contenant les plans d'une guerre chimique prévue contre les Etats-Unis. La pellicule a été cachée dans un endroit inconnu par un agent américain, juste avant sa capture et sa mort. Les agents de l'Est passent le secteur du lieu de son arrestation au peigne fin, ce qui ne va pas faciliter la tâche de Rollin. 

Une histoire d'espionnage tellement conventionnelle qu'elle en devient caricaturale. Barney et Willy sont absents et Briggs ne dépasse pas le stade du briefing. C'est donc le couple Cinnamon-Rollin qui va mener à bien cette mission.

Les seuls éclairs dans la grisaille d'une intrigue sans saveur sont l'enregistrement d'une conversation entre Cinnamon et Rollin, dont la diffusion permet à « l'Homme aux millions de visages » d'opérer sans être identifié, ainsi que l'improvisation réussie de Cinnamon lorsque la bande enregistrée se termine avant le retour de son complice.

Ensuite, l'épisode se délite dans l'histoire superflue et assez dérisoire de la bande magnétique retrouvée par un enfant, et dans les divers obstacles qui en découlent et prolongent la mission, recours bâclé d'un scénariste à court d'imagination pour atteindre la durée réglementaire de 48 minutes.

Plus on avance, plus on sombre dans le banal. Les astuces employées par nos agents ne sont pas mauvaises mais, à l'image du coup de l'envol des ballons, caractéristiques de ce qui pouvait captiver le public naïf des années soixante, mais se trouve aujourd'hui complètement dépassé.

Au final, on ne peut qu'être en désaccord avec Cinnamon et Rollin lorsqu'ils affirment qu'il s'agit de « la plus merveilleuse mission qu'ils aient jamais faite ». Dommage, car Barbara Bain et Martin Landau sont égaux à eux-mêmes, c'est-à-dire très bons.

Retour à l'index


10. MEURTRE EN DIFFÉRÉ
(THE CARRIERS)

Les services spéciaux sont chargés de s'infiltrer au sein d'un programme est-européen de formation d'agents devant mener aux Etats-Unis une opération de contamination bactériologique de la population. Ce projet criminel devra être détruit depuis l'intérieur.

Un excellent épisode qui présente des similitudes évidentes avec « Le Rideau de Lierre », un épisode de la première saison des Envahisseurs. Il s'agit là aussi d'une sorte d'académie où les élèves étudient le mode de vie américain, afin de s'infiltrer dans la société d'outre-Atlantique. On disait que les fameux « envahisseurs » ressemblaient étrangement aux communistes... En voilà la preuve !

A partir de cette idée de valeur, le scénario et la mise en scène s'avèrent de grande qualité, tout comme les acteurs principaux, la vedette invitée Arthur Hill dans le rôle de Passik, et même la musique. Une mention particulière pour Barbara Bain, resplendissante et si provocante avec ses tenues sexy. Voir par exemple la scène où elle danse sur une table, simplement vêtue d'une petite robe bleue et de bottes dorées du meilleur chic.

Le scénario est truffé d'inspirations géniales. La substitution des agents est rondement menée, même si la coïncidence d'apparence physique des quatre espions russes avec les quatre agents de l'IMF, avec un Noir, un Asiatique et une blonde dans les deux groupes, est un peu exagérée.

L'idée de se faire démasquer volontairement pour être sortis de l'académie par Briggs déguisé en militaire ennemi, après avoir subtilisé en douce les souches de bactéries mortelles, est une des meilleures vues sur la série. Elle permet de surcroît de ruiner le projet des communistes sans qu'ils ne s'en doutent, et d'échapper aux scènes répétitives d'agents faisant l'impossible pour ne pas se faire repérer, vues dans tant et tant de séries d'espionnage ordinaires.

La phase finale de l'opération est sensationnelle, depuis la capture auto-provoquée de Cinnamon jusqu'à l'intervention de Dan Briggs, en passant par des scènes de suspense insoutenable comme celle de la contamination de Rollin ou celle de la séance de roulette russe. Un épisode comme on aimerait en voir plus souvent !

Retour à l'index


11. MEDIUM
(ZUBROVNIK'S GHOST)

Une scientifique américaine, veuve d'un savant autrichien et passionnée d'occultisme, a été convaincue par un médium autoproclamé de livrer le résultat de ses travaux à un pays ennemi des Etats-Unis. Barney et Rollin sont chargés par Dan Briggs de la faire changer d'avis.

Cet épisode constitue une fameuse déception. En premier lieu, parce que Willy et surtout Cinnamon sont absents, cette dernière étant remplacée par une célèbre médium chargée de démasquer l'imposteur qui sévit auprès de Mme Zubrovnik. En deuxième lieu en raison du thème abordé, celui des esprits et des fantômes, qui revient deux ou trois fois par saison sur la série, et dont on se serait bien passé.

Il faut subir de pénibles séances de spiritisme, de la part du traître comme de la recrue de l'IMF, et des gros plans répétés sur des abeilles bourdonnantes, dont on apprendra au final qu'elles sont en colère parce que le pseudo médium a fait assassiner un apiculteur à la place de Zubrovnik. Donc, les abeilles finissent par se venger en tuant le malfaiteur par overdose de piqûres.

Si, si, vous avez bien lu, ils ont osé nous servir une soupe pareille ! Si la victime avait été un militaire, sans doute son meurtrier serait-il mort écrasé sous un tank, et s'il avait été marchand de produits chimiques, l'assassin aurait certainement fini ses jours noyé au fond d'une cuve d'acide. Encore heureux que la victime n'ait pas été un vendeur de scies et marteaux, car dans ce cas on n'aurait pas échappé à un remake de « Massacre à la tronçonneuse »...

Le bon point décerné à Barney et à Rollin, qui ne croient pas aux esprits vengeurs, et la belle performance de Donald Davis dans le rôle de Poljac ne peuvent contrebalancer l'accumulation de clichés et d'inepties, dont l'attaque des abeilles constitue le couronnement. Carton rouge à la production !

Retour à l'index


12. EXTRADITION
(FAKEOUT)

Le chef d'un gang de trafiquants de drogue s'est réfugié dans un pays hispanique n'ayant pas de convention d'extradition avec les Etats-Unis. Dan, Cinnamon et Barney devront manœuvrer de manière à le faire sortir de cet état, afin qu'il puisse être arrêté et jugé.

Une mission passablement soporifique menée dans les milieux de la pègre. Briggs joue les maris outragés aux côtés de Cinnamon pendant que Barney opère dans un zoo. Willy n'est à nouveau pas retenu, et il s'agit du premier épisode auquel Martin Landau ne participe pas. Tout ceci n'est guère attirant.

La truculence du gangster anime quelque peu les scènes ennuyeuses de séduction menées par Cinnamon, précédant une scène de vaudeville assez dérisoire, hors de l'esprit de la série, avec un Steven Hill pas du tout crédible.

Si l'on ajoute un vol de drogue perpétré par Cinnamon et Dan qui, pour l'occasion, ont masqué leurs visages avec des bas, de nouveaux problèmes d'accent espagnol exagéré et une mission qui s'enfonce dans le médiocre au fur et à mesure de son déroulement, on aboutit à un épisode irrémédiablement faible, où même Barbara Bain se montre peu convaincante et moins en beauté que d'habitude.

Retour à l'index


13. ELENA
(ELENA)

Elena Del Bara, une jeune Sud-américaine qui travaille dans son pays au profit des services secrets américains, donne des signes de grave maladie mentale. Dan Briggs charge Rollin, accompagné par un psychiatre, de s'assurer que l'intéressée demeure un agent fiable. La mission doit être rapidement menée car en cas d'échec, un agent américain appartenant à un autre service tuera Elena, considérée alors comme un danger pour la sécurité des Etats-Unis.

Un épisode au climat anxiogène, oppressant, et au suspense hitchcockien, comme en témoigne la scène à couper le souffle où Rollin sauve de justesse une Elena déterminée à se jeter dans le vide pour se libérer du conditionnement subi à son insu.

Passé la déception d'assister à un épisode sans Cinnamon, Barney et Willy, et où Dan Briggs est aux abonnés absents après le briefing (mais ça, c'est une habitude...), il faut reconnaître que l'on passe un moment agréable. Parce que le thème change des histoires d'espionnage traditionnelles, parce qu'il devient évident au fil de l'histoire qu'Elena n'est pas folle mais a été conditionnée pour accomplir un acte grave, parce qu'il s'avère que le but du complot est de faire chuter le président pro-américain.

Le suspense est accru par l'épée de Damoclès que constitue l'agent américain impitoyable chargé de supprimer Elena, mais aussi par les fausses pistes au sujet de l'identité du traître. On nous oriente sur Miguel de Ramos, le fiancé d'Elena. Facile, avec un interprète comme Valentin de Vargas, habitué aux rôles de traîtres et de fourbes. Et même sur la piste de la propre mère d'Elena ! La vérité sera tout autre...

On pardonnera donc volontiers quelques maladresses, notamment la doublure de Martin Landau, dont on distingue nettement le visage au cours des scènes de bagarres.

La réussite de l'épisode est parachevée par l'excellente interprétation de Martin Landau, ainsi que de la vedette invitée. Barbara Luna est exceptionnelle, ses qualités d'actrice dans un rôle difficile n'ayant rien à remontrer à sa beauté et à son charme évidents. Bonnes performances aussi de Barry Atwater et Valentin de Vargas.

Retour à l'index


14. LE CONFLIT
(THE SHORT TAIL SPY)

Briggs, Cinnamon et Barney sont chargés de discréditer un groupe d'espions de l'Est jeunes et dynamiques au profit d'une organisation rivale composée d'éléments vieillissants beaucoup moins dangereux. L'échec de l'assassinat d'un savant passé à l'Ouest devra être mis sur le compte du groupe en pleine ascension.

Barbara Bain est en première ligne dans cet épisode, d'où Martin Landau et Peter Lupus sont absents. A ce stade de la série, on peut se demander si Willy réapparaîtra un jour puisqu'il s'agit du quatrième épisode consécutif auquel il ne participe pas...

Ennui est le premier mot qui vient à l'esprit pour évoquer cette mission. Cinnamon tient son rôle de séductrice avec un certain plaisir tant l'adversaire est jeune et beau, mais que ces scènes traînent en longueur ! Constellées de dialogues creux, leur aspect déjà peu passionnant est rendu presque insupportable par la musique qui les accompagne. Ces valses mielleuses et ces violons donnent l'impression d'assister à Sissi chez les soviets ou à n'importe quel nanar des années cinquante à l'eau de rose.

Les bisbilles entre soviétiques rivaux ne sont pas plus captivantes et rapidement, on n'a plus qu'une seule envie : que cela se termine le plus vite possible. Barbara Bain a beau très bien jouer, elle-même ne réussit pas à sortir cet épisode de la léthargie. Certes, on apprend à son sujet que le prénom Cinnamon signifie « cannelle », mais hormis ce détail qui va sûrement changer la face du monde, il faut bien admettre que ce Conflit est avant tout un somnifère de première classe.

Retour à l'index


15. L'HÉRITAGE
(THE LEGACY)

Briggs et ses agents sont chargés de s'emparer de la fortune personnelle d'Adolph Hitler, estimée à trois cents millions de dollars, et qu'un groupe de descendants d'officiers nazis s'apprête à récupérer en Suisse dans un endroit inconnu, et à utiliser aux fins de financer l'instauration d'un IVème Reich.

Un thème alléchant mais assez mal exploité. L'ensemble manque de cohérence. Au lieu de ressortir l'histoire maintes fois galvaudée du « trésor de guerre nazi », le scénario crée une variante avec la fortune personnelle du führer, mais il est douteux qu'Hitler ait possédé en personne un tel pactole, et surtout qu'il l'ait dissimulé en Suisse dans la crypte de la famille d'Eva Braun sous forme de feuilles d'or...

Les sinuosités de Rollin pour s'emparer des données détenues par les nazis sans qu'ils ne le démasquent, malgré son manque d'informations et son attitude individualiste et provocante, finissent par être énervantes. Quant à la manière d'obtenir du banquier le numéro du compte bancaire, au cours d'une fête organisée par Cinnamon devenue richissime aristocrate, elle fait plutôt sourire.

Ces maladresses empêchent le jeu de pistes déployé pour parvenir au trésor d'être passionnant, et ce n'est pas le final mouvementé, sous un déluge de coups de feu dont l'un va blesser Briggs, qui réussira à sauver cet épisode de la banalité.

Retour à l'index


16. LE CHOIX
(THE RELUCTANT DRAGON)

Rollin et Barney sont envoyés par Briggs dans un pays de l'Est. Leur mission consiste à faire sortir de son pays un savant, inventeur d'un système de guidage antimissiles dont l'exploitation par le camp adverse serait désastreuse pour les Etats-Unis. Le scientifique est étroitement surveillé depuis le passage à l'Ouest de son épouse survenu un an auparavant. Rollin découvre que l'homme est resté fidèle à son pays et n'a nullement l'intention de le quitter.

Un épisode contrasté. Martin Landau et les vedettes invitées Joseph Campanella, John Colicos et Mala Powers sont excellents. La mission est excitante et démarre bien, puis à tendance à s'enliser en milieu d'épisode avant de rebondir sur la fin, avec une belle scène de poursuite se terminant en bagarre dans les tribunes d'un stade, ainsi que l'étonnante perspicacité de Jankowski, dont on se s'attendait pas à ce qu'il démasque Rollin.

Ce personnage de Jankowski est intéressant car son caractère dilettante, presque dandy, son calme et son efficacité lui donnent plus l'allure d'un espion occidental que d'un bolchevique. Il représente la fraction modérée des agents de l'Est, ceux qui au fond ne croient déjà plus au communisme et insuffleront vingt ans plus tard la mutation vers l'économie de marché.

Du coup, Rollin reconnaît sa valeur et manifeste une certaine sympathie à son égard, logiquement couronnée en fin d'épisode par l'attitude chevaleresque adoptée, qui va vraisemblablement permettre à son adversaire d'échapper à la mort. Cette façon fort plaisante de dépeindre un agent de l'Est change de la vision caricaturale donnée habituellement par la série : on est ravis que, pour une fois, il ne s'agisse pas d'une brute épaisse dénuée d'intelligence...

Cependant, il est toujours regrettable de ne pas voir l'équipe au complet. Non seulement Briggs ne fait pas le déplacement, mais Cinnamon et Willy sont encore absents. Outre les nombreux temps morts de milieu d'épisode, le plus décevant est incontestablement le final en parfaite queue de poisson. On ne nous montre même pas comment les fuyards vont s'y prendre pour réussir à passer la frontière, les laisser-passer dérobés paraissant loin d'être suffisants. Voilà qui vient gâcher bêtement un épisode doté par ailleurs de qualités incontestables.

Retour à l'index


17. COUP MONTÉ
(THE FRAME)

L'IMF au grand complet va tenter de discréditer auprès de ses associés le chef du syndicat du crime Jack Wellman. Contre l'avis de ses congénères, Wellman a fait procéder à des assassinats, maquillés en accidents, d'hommes politiques influents, aux fins de les remplacer par des hommes à sa solde chargés de favoriser en haut lieu ses entreprises criminelles.

Un épisode et une machination tout à fait dans la lignée de la série. Briggs et Rollin s'introduisent chez Wellman sous l'identité de cuisiniers dirigés par le traiteur Tino, leur complice sur cette mission, et font entrer en douce Barney et Willy dans la cave où ils doivent forcer le coffre-fort.

Le rôle de Barbara Bain est succinct mais essentiel. Plus resplendissante que jamais, Cinnamon est évidemment l'agent idoine pour un rôle de femme fatale, capable de faire perdre la tête à un gangster se présentant pourtant comme un célibataire endurci et un misogyne.

L'équipe des doubleurs, toujours aussi incapable, a donné à Tino, cuisinier typiquement italien, le même accent espagnol exagéré qu'à Vito Scalisi, un des invités de Wellman, transalpin pur jus lui aussi... et qu'à Briggs, qu'il est amusant de voir en serveur italien. Dan va jusqu'à jouer les timorés et se fait remonter les bretelles par Tino, son prétendu patron. Ceci n'empêche pas la machination, remarquable, de réussir en tous points.

Simon Oakland est parfait dans ce rôle de chef mafieux suffisant, et bien secondé par la brochette de très bons acteurs incarnant ses invités, un groupe de gangsters réticents à son intrusion dans la politique. Joe de Santis, Joe Maross et Mort Mills sont des habitués des séries de l'époque et des rôles de truands.

Retour à l'index


18. LE JUGEMENT
(THE TRIAL)

Un dirigeant de l'Est très hostile aux Américains veut se débarrasser de son rival modéré qui souhaite mettre fin à la guerre froide. Briggs et ses agents devront déjouer le complot mis en place, qui consiste à accuser un citoyen américain de crimes contre l'état et à le faire condamner lors d'un procès truqué, afin d'accroître la popularité du clan belliciste.

Les procès staliniens sont en ligne de mire dans cet épisode dont le défaut est de ne pas apparaître très réaliste. Les véritables procès politiques soviétiques étaient autrement plus verrouillés que celui qui est présenté ici : beaucoup plus de participants, verdict joué d'avance, les accusés n'avaient aucune chance d'avoir un avocat américain, mais plutôt un avocat à la solde de l'accusation...

Néanmoins, cette nouvelle mission sans Barbara Bain ni Greg Morris est dans l'ensemble fort réussie. Le moindre des attraits de cette machination implacable n'est pas le masque à l'effigie de Briggs porté par Rollin, afin de faire accuser Dan pendant que le vrai Briggs se forge un alibi en or chez Anton Kudnov, le communiste démocrate.

L'épisode monte en puissance lors du procès pour se terminer en apothéose avec la scène du témoignage de Kudnov, qui va anéantir l'accusation de Varsh de façon magistrale. Une fin d'épisode presque jouissive !

Il faut saluer les justes choix de la production concernant les vedettes invitées. Carroll O'Connor, épatant en crapule arriviste, est bien aidé par un Michael Strong convaincant. David Opatoshu effectue également un bon travail dans le rôle du très libéral secrétaire général Anton Kudnov.

Retour à l'index


19. LE DIAMANT
(THE DIAMOND)

L'IMF est chargée de s'emparer d'un énorme diamant brut spolié à des indigènes africains par le dictateur européen en place, et de le restituer à ses propriétaires. Le premier ministre esclavagiste a l'intention de vendre la pierre aux enchères afin de financer l'expansion territoriale de sa tyrannie.

Une machination bien conçue et exécutée, certes. Une réalisation de qualité, d'accord. Pourtant, l'épisode est un rien décevant. La scène d'échange du diamant échantillon à l'aide du bras articulé manipulé par Barney depuis la chambre voisine de celle des malfrats est d'autant plus captivante que l'arrivée inattendue d'un chat perturbe son déroulement.

Mais si on réfléchit une minute, était-elle vraiment utile ? Il aurait été tellement facile pour des agents aussi expérimentés que Barney et Willy de s'introduire tout bonnement dans la chambre contiguë après avoir endormi les adversaires, et de s'emparer ainsi du caillou en toute tranquillité ! Pourquoi se casser la tête à utiliser ce procédé complexe et peu fiable ? Pour offrir au spectateur un gadget et une séquence à suspense, OK, mais encore faudrait-il que cela soit crédible.

Le coup de la fabrication de diamants synthétiques, destiné à appâter Durvard, est typique de la série, mais aboutit à un final qui ne convainc pas. On ne sait même pas si Durvard a survécu à l'explosion, et si c'est le cas s'il va se maintenir au pouvoir ou non. Et alors qui l'empêchera de voler à nouveau le diamant et de continuer à exploiter et maltraiter les indigènes ?

Finalement, le meilleur de l'épisode est la performance de la vedette invitée. Le trop rare John Van Dreelen crée un dictateur cynique et esclavagiste surprenant de vérité.

Retour à l'index


20. LA LÉGENDE
(THE LEGEND)

Briggs, grimé en vieillard, se fait passer pour un ancien dignitaire nazi récemment libéré. Accompagné de Cinnamon, qu'il présente comme sa fille, il se rend en Amérique du Sud à une réunion d'hitlériens désireux de mettre en place un IVème Reich. Leur hôte ne serait autre que Martin Bormann, le plus proche collaborateur du « führer »...

Deux épisodes « nazis » dans la même saison, et diffusés de manière aussi rapprochée, voilà qui commence à faire beaucoup... Celui-ci mérite d'être vu pour la splendide composition de Barbara Bain, peut-être encore meilleure qu'à son habitude si cela est possible, ainsi que pour Ben Wright, très bon dans le rôle de Kleister. Pour le reste, tout sonne faux dans cette histoire de seconde zone.

L'intrigue est complètement éculée. On a tout de suite compris que Frederick Rudd dirige tout et que le prétendu Bormann n'est qu'un leurre. L'absence de décor extérieur rend la présence en Amérique du Sud peu crédible. Steven Hill ne fait pas très bien le vieillard, il en rajoute dans l'aspect voûté et les boitements, et son maquillage n'est guère réussi.

Surtout, on voit que le scénariste et son équipe connaissent mal l'univers des nazis : un drapeau comporte même une croix gammée aux branches tournées vers la gauche ! Le final ne relève pas le niveau, avec un Martin Landau pas convaincant du tout en faux Martin Bormann et un Gunnar Hellström que l'on a connu plus inspiré. Ce bon acteur déjoue dans ce rôle de nazi de carnaval, de second couteau pitoyable consterné de voir ses beaux projets réduits à néant par son incapacité à convaincre ses comparses de lui accorder leur confiance.

*Martin Bormann est probablement mort en mai 1945 en Allemagne. Son squelette a été retrouvé et son corps identifié en 1972 grâce à des analyses dentaires, qui ont été corroborées récemment par des tests ADN. Ceci n'a pas empêché les rumeurs les plus fantaisistes de continuer à courir : hypothétique exil en Amérique du Sud, qui a inspiré cet épisode, et même carrière menée au sein de l'espionnage soviétique !

*Willy n'a pas été retenu sur cette mission.

Retour à l'index


21. ENFER À BORADUR
(SNOWBALL IN HELL)

L'ancien directeur d'un pénitencier colonial français fermé depuis cinq ans a dissimulé dans cette prison, où il demeure avec une poignée de fidèles, un élément radioactif susceptible de fournir un arsenal nucléaire au moindre coût. Il a appris la formule d'utilisation par cœur et s'apprête à vendre le tout au plus offrant.

Un excellent épisode basé sur une machination de grande qualité et sur le talent exceptionnel de la vedette invitée. La récupération de l'élément radioactif a beau être importante, cet aspect passe finalement en second plan. L'essentiel, hormis les méandres de la machination et le suspense haletant qu'ils engendrent, c'est l'atmosphère carcérale étouffante de l'ancien bagne, ce thème ayant toujours donné de bons épisodes dans les séries où il a été développé.

Un fan des Mystères de l'Ouest ne peut que se réjouir des ressemblances évidentes entre Gérard Sefra et le fameux Gustave Mauvais, interprété par Theodore Marcuse dans La nuit des bagnards. Même sadisme s'exerçant sans retenue dans une prison implacable, mêmes adjoints tortionnaires, même nationalité, les Américains ayant l'habitude d'attribuer aux Français le monopole des prisons monstrueuses. Ici, l'Ile du Diable est transformée en Boradur, mais le massage est limpide : il s'agit encore d'une prison française...

Le génie de la production a été de faire appel à Ricardo Montalban, auteur d'un numéro fantastique dans le rôle de Sefra. Il exprime à merveille la cruauté de ce terrible commandant, instantanément réactivée, telle un réflexe conditionné, par le contact avec Barney, qui se fait passer pour un de ses anciens pensionnaires. Cette composition restera comme l'une des toutes meilleures vues sur la série.

Très bonnes performances aussi de tous les acteurs habituels, réunis au sein d'une équipe enfin au grand complet. On décernera un accessit à Greg Morris, parfait en faux prisonnier revenu avec des intentions vindicatives sur les lieux de son martyre.

Retour à l'index


22. LES AVEUX
(THE CONFESSION)

Un sénateur d'extrême-droite a été assassiné par un conseiller de l'ambassade soviétique. Le richissime homme d'affaires McMillan, ami de la victime dont il partage l'anticommunisme obsessionnel, réclame la rupture des relations avec l'Est. L'équipe de Briggs va s'employer à prouver au peuple américain qu'il s'agit en réalité d'un complot fomenté par McMillan pour pousser les Etats-Unis à entrer en guerre contre le bloc soviétique.

Encore un épisode de grande qualité en cette fin de saison, qui voit une progression spectaculaire de la série, avec des scénarios qui atteignent le niveau de la grande époque des saisons 2 et 3. Tout est remarquablement conçu et minuté, depuis le coup du faux prisonnier évadé joué par Rollin jusqu'à la ruse employée par Cinnamon et Dan pour installer la caméra chez McMillan. Dans cette scène, Barbara Bain est magnifique avec son ensemble vert.

Une nouvelle fois, les vedettes invitées ont été remarquablement choisies. David Sheiner incarne un espion soviétique corrompu, veule et malléable, mais complètement terrorisé par Rollin, le gangster qui joue les durs. Pat Hingle est épatant en milliardaire ultra-conservateur, rôle qui lui va comme un gant. Kent Smith ne participe qu'à une seule scène mais son talent est tel que cela suffit pour la rendre marquante.

Côté IMF, c'est une fois de plus Martin Landau qui domine la distribution avec son rôle omniprésent de détenu hâbleur et dur à cuire, dans lequel il fait merveille pour sa Nième « apparition spéciale ». Steven Hill s'en tire fort bien dans un rôle à contre-emploi d'artiste peintre portraitiste, son physique commun le prédestinant plutôt à jouer les petites frappes.

La musique atypique, pas du tout assortie à l'atmosphère de la série, déconcerte quelque peu, jusqu'à ce que la surprise de la scène finale, couronnement jouissif d'une machination mémorable, permette à l'épisode de remporter une pleine et franche adhésion.

Retour à l'index


23. SILENCE, ON TOURNE !
(ACTION!)

Le directeur d'un des plus importants studios est-européens de cinéma, doté de solides ambitions politiques, a tourné un film truqué montrant des exactions qui auraient été commises par les soldats Américains en Asie du Sud-Est. Il s'apprête à diffuser ces images devant un groupe de journalistes internationaux afin de jeter l'opprobre sur les Etats-Unis et compromettre ainsi les chances de paix.

L'épisode débute par une fameuse incongruité puisque la mission est délivrée non pas à Briggs, mais à Cinnamon-Barbara Bain, très à l'aise dans cet exercice et d'une élégance parfaite avec une robe jaune assortie au bandeau de son chapeau. On savait Dan Briggs légèrement dilettante, mais il atteint cette fois-ci un sommet en étant purement et simplement absent. Il est donc remplacé par Cinnamon pour la délivrance de la mission, puis par Rollin Hand pour donner les instructions pendant le briefing et au cours de la mission.

Le scénario exploite les accusations de crimes de guerre portées contre les Etats-Unis pour leurs opérations militaires menées au Vietnam. Elles sont présentées ici comme un mensonge, mais l'emploi par les Américains du napalm contre les populations civiles est devenu par la suite un fait avéré...

La machination, sans être géniale, tient debout et se révèle tout à fait conforme aux standards de la série, avec Rollin dans le rôle principal, Willy en homme de main, Barney en technicien modèle et Cinnamon qui mène fort bien son affaire au sein des studios. Son charme comme toujours dévastateur lui permet d'opérer au nez et à la barbe de Klaar sans qu'il ne s'en rende compte.

Elle prend les mesures nécessaires en se basant sur l'écartement de ses pas, ce qui nous permet d'admirer ses jambes dénudées avantageusement filmées. Pour une fois, on ne se plaindra pas d'un gros plan de Leonard J. Horn, ce réalisateur médiocre qui use et abuse de cette façon de filmer.

La mise en scène est donc le point faible de l'épisode, avec la scène finale, certes attrayante par son côté ironique, mais qui manque du minimum d'explications : on ne sait pas comment Barney s'est défait de son escorte policière, ni comment il a pu rejoindre aussi vite le lieu de la projection. En revanche, satisfaction pour la distribution, avec une vedette invitée impeccable en la personne de JD Cannon, et un bon point pour Tom Troupe dans le rôle de l'agent en renfort.

Retour à l'index


24. LE TRAIN
(THE TRAIN)

Le premier ministre libéral et démocrate d'un état d'Europe centrale, vieillissant et malade, a désigné un successeur auquel il porte une confiance aveugle, mais qui en réalité instaurerait une dictature et ferait assassiner les opposants dès son arrivée au pouvoir. Les agents américains se font fort d'ouvrir les yeux du trop naïf chef de gouvernement.

Dan Briggs ne franchit pas le cap du briefing, mais son absence ne suscitera aucun regret puisqu'il est remplacé par un ami cardiologue superbement interprété par le très brillant William Schallert. Autre renfort pour l'IMF, un cinéaste chargé de filmer les contrées que le train du premier ministre sera censé traverser. En effet, la machination consiste à simuler un voyage ferroviaire et même le déraillement d'un wagon sur une pente de montagne !

L'épisode se révèle passionnant au cours des deux premiers tiers de sa durée. William Schallert et Barbara Bain, interprètes du cardiologue et de son infirmière, s'en donnent à cœur joie, aidés par les accessoires procurés par un Barney plus génial que jamais : appareil simulant le bruit d'un souffle cardiaque dissimulé dans une bague et radios truquées permettent de faire croire à l'urgence de l'opération à effectuer en Suisse, et donc l'organisation du voyage en train.

L'ambiance ferroviaire constitue un atout de choix dans toute bonne série, et cet épisode ne fait pas exception. Déguisé en cheminot, Martin Landau ne manque pas de toupet pour parvenir à ses fins, pendant que le duo Barney-Willy réussit le détournement du wagon avec brio, grâce à de savantes manœuvres d'aiguillages. A l'intérieur du train, le fameux William Windom mène la danse avec son talent habituel dans le rôle du méchant.

Jusqu'à cet instant, l'épisode est parfait, mais j'aime moins la suite de la machination. Cette histoire de faux voyage en train, et surtout de déraillement simulé, avait sans doute été programmée pour être le clou du spectacle. Aussi bien montée qu'elle soit, elle reste quand même un peu tirée par les cheveux. Au final, le positif l'emporte néanmoins largement sur le négatif.

Retour à l'index


25. TRAITEMENT DE CHOC
(SHOCK)

Le représentant spécial des Américains auprès d'un gouvernement neutre a été enlevé par un agent soviétique et remplacé par un sosie chargé de saboter un rapprochement politique et économique capital pour les Etats-Unis. Le véritable négociateur doit être retrouvé et libéré pour faire échouer le plan ennemi.

L'épisode démarre sur de bonnes bases avec la substitution du faux Wilson par Dan Briggs, remarquablement combinée et mise en œuvre. La vedette invitée principale James Daly est omniprésente puisqu'elle interprète ni plus ni moins que trois rôles : Briggs déguisé en Wilson, ainsi que Josef Gort et le véritable Carl Wilson. Daly est à féliciter pour sa performance de choix dans des rôles très différents.

Malheureusement, après le rapt, la mission s'enlise dans des scènes d'interrogatoires psychiques sans queue ni tête, et quasiment insupportables par leur aspect lancinant. La tentative de relancer l'histoire par l'irruption des deux enfants tourne court et ne contribue finalement qu'à faire décrocher un peu plus le téléspectateur.

La scène finale de la réception est prenante et assez réussie, mais il est tout de même choquant de voir Dan tuer Gort de sang-froid. D'habitude, les agents de l'IMF agissent plus finement, en s'arrangeant pour que leurs adversaires s'entretuent. Ce comportement peu surprenant de la part de Briggs confirme l'impression d'avoir assisté à un épisode potentiellement très bon, mais à demi gâché par de mauvais choix scénaristiques.

Retour à l'index


26. UN MORCEAU DE SUCRE
(A CUBE OF SUGAR)

Un agent secret américain en mission à l'Est a dissimulé dans un morceau de sucre un microcircuit contenant des renseignements importants pour la défense des Etats-Unis. Arrêté par les services ennemis qui ignorent où sont cachés les documents, il est torturé et risque de finir par parler. L'IMF va tenter de le libérer et de récupérer le microcircuit.

D'étranges singularités caractérisent cet épisode. Une curieuse scène se déroule dans une boîte de nuit aux décors psychédéliques très « sixties ». Je ne suis pas sûr que ce genre d'établissements typiques de la « décadence bourgeoise occidentale » existait dans les pays de l'Est... La musique de Don Ellis est curieuse, notamment au cours des scènes d'internement de Rollin.

Il est ahurissant que Brobin n'ait pas découvert le document, si petit soit-il, quand il a cassé les morceaux de sucre, et que Cinnamon puisse tranquillement s'en emparer devant lui. L'explication finale selon laquelle le microcircuit était peint en blanc ne convainc pas.

De trop nombreux temps morts finissent par endormir le spectateur, en particulier lors des interminables scènes montrant Barney et Willy dans les souterrains, mais aussi au cours des préparatifs de Rollin dans sa cellule.

La récupération de Vincent Dean à l'intérieur du four crématoire est assez hallucinante. Au lieu de nous infliger cette séquence avec force détails pendant de longues minutes, on aurait mieux fait de nous montrer comment Rollin parvient à sortir de prison. On nous fait comprendre que c'est en enfilant un masque à l'effigie de Brobin, mais la vue de Rollin posant le masque sur son visage et passant devant des gardes qui le prennent pour leur chef aurait pu sauver cette mission de l'échec total. Si l'on ajoute l'absence de vedette invitée d'envergure, on obtient un des épisodes les plus faibles de la saison.

Retour à l'index


27. LE TRAÎTRE
(THE TRAITOR)

Un espion américain passé dans le camp adverse a livré à l'ambassade soviétique un message codé ultrasecret initialement destiné aux Américains. Dan et son groupe sont chargés de récupérer le message avant que l'ennemi ne le déchiffre, et de discréditer le traître afin que les renseignements déjà délivrés aux agents de l'Est ne soient pas exploités.

Pour cette mission, notre équipe d'agents compte un renfort de choix en la personne de Tina Mara, une contorsionniste interprétée par Eartha Kitt, la chanteuse à voix grave connue entre autres pour son amour du champagne, proclamé dans une de ses chansons.

Pour une fois, la présence d'une vedette invitée féminine n'empêche pas la participation de Barbara Bain, fait évidemment hautement apprécié. Cinnamon débute en hôtesse de l'air chargée de droguer l'expert en décodage soviétique, afin qu'il puisse être remplacé par Rollin, puis opère dans un hôtel en duo avec Briggs.

Les deux acolytes constituent l'appât jeté en pâture à l'ennemi par Rollin. Ils semblent prendre un malin plaisir à jouer ce rôle, conférant à cette mission un côté ludique sympathique, d'ailleurs équilibré par le sérieux avec lequel travaillent Tina et Barney.

On retiendra des agissements de Tina un matelas gonflable truqué qui fait croire à l'évasion de Hughes et un habile jeu de miroirs qui lui permet d'ouvrir le coffre sans déclencher l'alarme.

La scène finale retient une attention particulière en raison de son suspense insoutenable. Rollin parviendra-t-il à quitter sans encombre l'ambassade avant que le message codé révélant son imposture ne soit déchiffré ? Si tel n'est pas le cas, c'est la mort assurée pour lui...

Aucun acteur de premier plan ne figure parmi les vedettes invitées. Par exemple, le rôle du chef de l'ambassade attribué à un acteur comme Alfred Ryder aurait donné à l'épisode une plus-value certaine. Néanmoins, les acteurs moins connus que sont Malachi Throne et Frank Marth ne se débrouillent finalement pas si mal en agents de l'Est.

Retour à l'index


28. VOYANCE
(THE PSYCHIC)

Un homme d'affaires véreux a acquis des actions et brevets d'une société travaillant pour la défense nationale, puis s'est enfui en Amérique du Sud. Il s'apprête à revendre les brevets à un agent du bloc soviétique. Nos agents spéciaux pourront-ils l'en empêcher et récupérer les précieux documents au profit des Etats-Unis ?

Le titre de cet épisode suggérait une de ces histoires médiocres basées sur des faits surnaturels. La surprise d'assister à une mission de bonne qualité n'en est que plus agréable. Briggs ne fait pas le voyage jusqu'en Amérique du Sud, remplacé par un juge interprété par Richard Anderson, acteur que l'on a toujours grand plaisir à retrouver. Comme souvent, la distribution est dominée par le couple Bain-Landau.

Barbara Bain donne vie à une voyante énigmatique dont les prédictions impressionnantes de justesse correspondent évidemment aux différentes phases de la machination, mises en place par ses partenaires. Il n'empêche qu'il s'agit d'un de ses plus beaux rôles sur la série. Martin Landau incarne un chef de syndicat du crime criant de vérité avec ses lunettes noires et son cynisme jovial. A signaler aussi, la présence de Milton Selzer, dont on regrette que le rôle ne soit pas plus développé.

L'excellence de l'interprétation n'est pas le seul atout de l'épisode. Le scénario est alerte, aéré et passionnant à plus d'un titre. La cachette de Barney procurée par un jeu de miroirs, le coup de l'explosion de la voiture, la partie de cartes décisive sont bien imaginés. L'apport du « don de voyance » de Cinnamon est intéressant parce qu'il ne s'agit que de trucages et donc parce que l'on ne nous impose pas du surnaturel de pacotille.

Le revers de la médaille, c'est que Lowell apparaît bien naïf. L'exactitude incroyable des prédictions de Cinnamon aurait dû éveiller ses soupçons. Comment a-t-il pu ne pas flairer la machination ? Mais dans l'ensemble, cette première saison se conclut de fort belle façon.

Retour à l'index

Crédits photo: CBS.

Images capturées par Phil DLM.