Les Mystères de l'Ouest (1965-1969) Saison 4 1. La Nuit du kinétoscope (The Night of the Big Blackmail) 2. La Nuit du jugement (The Night of the Doomsday Formula) 3. La Nuit de l'engin mystérieux (The Night of the Juggernaut) 4. La Nuit de l'éternelle jeunesse (The Night of the Sedgewick Curse) 5. La Nuit des jeux dangereux (The Night of the Gruesome Games) 6. La Nuit des monstres marins (The Night of the Kraken) 7. La Nuit des fugitifs (The Night of the Fugitives) 8. La Nuit du sarcophage (The Night of the Egyptian Queen) 9. La Nuit de l'homme oublié (The Night of Fire and Brimstone) 10. La Nuit de l'œil mémoire (The Night of the Camera) 11. La Nuit des cyclopes (The Night of the Avaricious Actuary) 12. La Nuit de la revanche (The Night of Miguelito's Revenge) 13. La Nuit du pélican (The Night of the Pelican) 14. La Nuit de la malédiction (The Night of the Spanish Curse) 15/16. La Nuit de la terreur ailée (The Night of the Winged Terror) 17. La Nuit du trésor (The Night of the Sabatini Death) 18. La Nuit de Janus (The Night of the Janus) 19. La Nuit des pistoleros (The Night of the Pistoleros) 20. La Nuit de la diva (The Night of the Diva) 21. La Nuit du diamant (The Night of the Bleak Island) 22. La Nuit des Cosaques (The Night of the Cossacks) 23. La Nuit du conseil d'administration (The Night of the Tycoons) Cette 4e saison est plus irrégulière que les précédentes. D'abord parce que la qualité moyenne des épisodes est en baisse. Ensuite parce que Ross Martin, victime d'une attaque cardiaque, a dû interrompre les tournages pendant quelques mois. Après une saison 3 orientée western, les producteurs essaient de revenir au concept original de la série. On trouve donc quelques épisodes au scénario basé sur l'étrange ou le fantastique, pour un résultat parfois très bon (La Nuit de l'éternelle jeunesse), parfois mitigé (La Nuit de la malédiction). Il subsiste une poignée d'épisodes western, dont les scripts étaient prévus pour la saison précédente mais n'avaient pu être tournés ou achevés en raison de la grave blessure subie par Robert Conrad (La Nuit des fugitifs, La Nuit des Pistoleros…). Globalement, un bon tiers des épisodes est en net retrait par rapport aux deux saisons précédentes. Cependant, cette saison comporte aussi de très bons moments et se laisse toujours regarder avec plaisir. La musique, à nouveau totalement renouvelée, est sans doute un peu inférieure à celle des saisons 2 et 3 mais reste excellente, notamment celle composée pour les scènes de suspense. L'absence forcée de Ross Martin renforce l'aspect en dent de scie. En effet, la saison démarre avec lui, puis on fait connaissance de son principal remplaçant Charles Aidman avant d'assister à une valse anarchique d'épisodes avec d'autres partenaires pour West, d'épisodes où West est seul, et d'épisodes avec Gordon, Ross Martin ayant repris les tournages en fin de saison. Comble de l'absurde, le premier épisode Aidman diffusé n'est même pas le premier tourné, dans lequel le nouveau personnage était présenté ! Sans doute est-il préférable de regarder cette saison dans l'ordre de production plutôt que dans l'ordre de diffusion. L'arrêt de la série fut une surprise pour les comédiens et techniciens qui s'apprêtaient à rempiler pour une cinquième saison. Il paraît que la série était trop violente, alors que les producteurs avaient déjà diminué le nombre de scènes de bagarres. Cette accusation apparaît aujourd'hui risible quand on sait ce que les Américains ont produit par la suite, tant pour la télévision que pour le cinéma. Qu'aurait pu donner une saison supplémentaire ? Sans doute encore quelques bons épisodes. Mais quand on voit l'essoufflement des scénaristes, même pour les meilleurs d'entre eux, au cours de la saison 4, produisant surtout vers la fin quelques épisodes qui commençaient à sonner faux, ainsi que le manque de moyens qui a conduit à utiliser certains passages d'épisodes précédents dans les derniers de la saison, et enfin la piètre qualité des téléfilms qui ont suivi, on se dit qu'il vaut peut-être mieux que les choses se soient passées ainsi. 1. LA NUIT DU KINÉTOSCOPE Résumé : Le baron Hinterstoïsser, diplomate d'un pays slave hostile aux États-Unis, s'apprête à diffuser au moyen d'un kinétoscope des images truquées compromettantes pour le président Grant. Ce dernier compte sur ses agents spéciaux pour faire échouer cette opération destinée à couper les États-Unis de leurs principaux alliés. Critique : Comme pour la saison précédente, les producteurs ont choisi un épisode écrit par David Moessinger pour débuter cette saison. La trame du scénario est identique à La Nuit de la Constitution puisqu'il s'agit à nouveau de récupérer un objet dans un endroit a priori impossible d'accès. S'il n'atteint pas le niveau exceptionnel de son aîné, cet épisode demeure un très bon cru. On retrouve la tradition des adversaires cruels et implacables avec le baron Hinterstoïsser, magistralement interprété par Harvey Korman. Les gadgets de West lui sont bien utiles pour espionner et se mouvoir à travers l'ambassade, notamment lors des ascensions le long d'un fil grâce à un appareil à la fois simple et ingénieux. Ces passages sont accompagnés par une musique parfaitement adaptée, augurant de thèmes renouvelés toujours au top niveau. Quelques scènes comiques agrémentent le récit : Gordon déguisé en cuisinier désopilant, Ross Martin semblant avoir une prédilection pour ce genre de rôles (voir La Nuit de la machine infernale), et bien sûr la scène finale très prisée par les diplomates étrangers mais pas par Hinterstoïsser… Inversement, la scène de l'arrivée au sous-sol de l'ambassade face à une horrible machine à tuer les intrus est effrayante. Le recours au kinétoscope est une bonne idée, même si probablement anachronique. Autre trouvaille, le système de fermeture du coffre, alimenté par la vapeur. Tout ceci est bien imaginé et produit une histoire captivante de la première à la dernière minute. 2. LA NUIT DU JUGEMENT DERNIER Résumé : Le docteur Crane a découvert la formule d'un explosif très puissant, dit « du jugement dernier ». Il est enlevé, ainsi que sa fille, par un trafiquant d'armes désireux de s'approprier la formule afin de la vendre aux enchères lors d'une rencontre avec de riches acheteurs étrangers. West et Gordon s'introduisent dans sa propriété pour faire échouer ce projet. Critique : Un scénario de facture traditionnelle produisant un épisode honnête mais sans génie. Kroll, l'adversaire interprété par le très bon Kevin McCarthy, va se révéler moins coriace que prévu, et finalement pas très sérieux. Ross Martin accomplit une belle performance sous un déguisement de trafiquant d'armes oriental. Visiblement amusé par ce rôle, il en fait des tonnes sans pour autant devenir pesant, et ceci est l'apanage des très grands acteurs (la scène n'est pas sans rappeler le numéro joyeusement cabotin de Patrick Macnee en trafiquant islandais dans Les Sorciers, dans la saison 3 des Avengers). Les effets spéciaux sur la fille du savant au milieu des flammes ne sont guère convaincants, et ôtent de la crédibilité à l'épisode. o Cet épisode a parfois été diffusé sous le simple titre La Nuit du jugement. 3. LA NUIT DE L'ENGIN MYSTÉRIEUX Résumé : Un fermier qui devait fournir à West et à Gordon des renseignements confidentiels est assassiné. Une mystérieuse machine blindée ressemblant à un tank apparaît et manque de tuer nos deux agents secrets. Il s'agit en fait d'une machination destinée à effrayer et faire fuir les paysans pour racheter à bas prix leurs terres, dont le sous-sol contient du pétrole. Critique : C'est le genre d'histoires que l'on a vues et revues agrémentées à toutes les sauces et cette nouvelle mouture est plutôt indigeste. Le scénario analogue des Brigades du Tigre dans l'épisode Le village maudit était nettement supérieur. Ce qui rend l'épisode presque grotesque est cette machine blindée, pas du tout dans l'esprit de la série. Quant au méchant qui tire les ficelles dans l'ombre, il est facile à identifier si l'on se rappelle de La Nuit du Cobra d'or, et ce malgré les artifices inventés pour détourner les soupçons du spectateur. Simon Scott, présent pour la seconde fois sur la série, se retrouve à nouveau dans une histoire de gisements de pétrole, d'où une impression de redite et de manque d'imagination. 4. LA NUIT DE L'ÉTERNELLE JEUNESSE Résumé : Redmond, un entrepreneur travaillant pour le gouvernement, disparaît de son hôtel juste après s'être entretenu avec James West. Gordon invente un stratagème pour être enlevé à son tour et retrouve West dans une propriété où un inquiétant médecin semble se livrer à de mystérieuses expériences ayant transformé Redmond et d'autres cobayes en vieillards. Critique : Un épisode magnifique, probablement un des meilleurs toutes saisons confondues. C'est un retour réussi à un thème fantastique, très éloigné des productions western de la saison précédente. L'ambiance mystérieuse est rendue encore plus inquiétante par la musique, omniprésente et terrifiante. Le summum est atteint en fin de deuxième acte lorsque West, seul dans sa chambre, voit les lumières s'éteindre. Un placard s'ouvre, dévoilant un passage secret d'où s'échappent des lamentations de vieillards et d'où surgit la domestique des Sedgewick avec son regard inquiétant, offrant une vignette de fin d'acte mémorable. Le scénario est astucieusement bâti autour de recherches pour découvrir le secret de la jeunesse éternelle. Le docteur Maitland travaille à partir de sujets atteints par une maladie du sang qui leur confère une formule sanguine proche de celle de l'éphémère mouche de mai, explication tout à fait convaincante. Les prestations des acteurs sont de premier ordre. Sharon Acker est géniale dans le rôle de Davina Sedgewick, cette ravissante jeune femme qui refuse de vieillir. Au vu de sa beauté, on peut comprendre cette aspiration. Quant à Jay Robinson, il campe un étonnant scientifique demi fou dans ce rôle du docteur Maitland. Ross Martin, blessé à une jambe, se déguise en personnages âgés ou boiteux pour masquer son handicap. Ce n'est nullement gênant tant sa prestation est aussi parfaite que d'habitude. 5. LA NUIT DES JEUX DANGEREUX Résumé : Un certain docteur Raker a volé un flacon contenant un microbe mortel. Il se noie en tentant d'échapper à West et à Gordon. Ce dernier se rend chez un millionnaire très âgé où Raker était invité. Le vieillard organise des jeux étranges dont les vainqueurs hériteront d'une partie de sa fortune, mais certains invités sont assassinés par Raker, qui avait simulé sa mort et cherche à récupérer son flacon. Critique : Un épisode difficile à évaluer. On peut le trouver génial tout comme ressentir à sa vision un certain malaise. Je me rangerai finalement dans la seconde catégorie. Si parfois les choses sont nettes dès le départ, ici on se demande pendant longtemps où l'on veut nous emmener, et l'explication finale se révèle décevante. o Encore un épisode dont la version française semble perdue ou inexploitable. Heureusement qu'il s'agit d'une histoire peu intéressante… 6. LA NUIT DU MONSTRE MARIN Résumé : Un officier de la marine américaine est tué avant d'avoir pu faire des révélations sur un monstre marin ressemblant à une pieuvre géante, qui a fait plusieurs victimes parmi les pêcheurs portugais de San Francisco. West affronte l'animal et réussit à s'emparer d'un morceau de tentacule qui s'avère être fait de métal. Reste à découvrir les auteurs de la supercherie, ainsi que leurs projets. Critique : Cette aventure fort honorable se déroule selon un schéma classique dans la série : un fait mystérieux qu'on peut croire surnaturel est en réalité une supercherie, une petite liste de suspects, le suspect numéro un s'avère innocent et le coupable est quelqu'un que l'on n'attendait pas. Classique mais efficace, bien que sans génie. Il faut saluer le travail des techniciens et décorateurs qui ont rendu le monstre très crédible, tout comme la base sous-marine où se conclut le récit. Autre élément savoureux, le scaphandre muni d'une réserve d'air, invention du lieutenant Bartlett qui apparaît comme un précurseur puisque l'époque du pompage était loin d'être révolue. Côté distribution, belles performances de Ford Rainey, Jason Evers, Anthony Caruso – un habitué de la série, cette fois-ci en pêcheur portugais – ainsi que de Marj Dusay, déjà vue dans La Nuit du double jeu et naturellement abonnée aux rôles de garces tant elle s'y révèle parfaitement à l'aise. 7. LA NUIT DES FUGITIFS Résumé : West et Gordon doivent arrêter et amener à Washington le comptable d'une organisation criminelle, seule personne capable de faire condamner les membres de ce syndicat du crime. Ils sont contraints de le faire sortir d'une ville où la population, acquise au syndicat, leur est hostile. Critique : Cet épisode fut le dernier tourné au cours de la saison 3 en raison d'une blessure subie par Robert Conrad au cours d'une scène de bagarre. Cette chute a été conservée au montage et on peut constater que James West tombe et ne se relève pas. Victime d'une fracture du crâne, il ne put continuer les tournages et la saison 3 fut limitée à 24 épisodes. Typique de la troisième saison, cette aventure est presque une caricature de western avec le scénario classique d'une ville entière à affronter pour emmener un prisonnier récalcitrant. Le plus intéressant est la présence de Simon Oakland en chef du syndicat et de Susan Hart avec ses beaux yeux bleus, ainsi que la personnalité du comptable : J.S. Johnson est un acteur doté d'un physique parfait pour ce rôle de crapule. Pour le reste, c'est un western à 100%, inutile de chercher à compter le nombre de coups de feu… 8. LA NUIT DU SARCOPHAGE Résumé : Un rubis exposé à San Francisco parmi une collection de trésors égyptiens est dérobé. Le gouvernement doit le récupérer au plus vite afin d'éviter les complications diplomatiques, mais ses agents se retrouvent en concurrence avec plusieurs factions qui cherchent toutes à s'accaparer le bijou. Critique : Une aventure très distrayante et particulièrement rythmée avec de multiples adversaires prenant tour à tour l'avantage avant de se faire dépasser par la concurrence. Une bande organisée semble s'opposer au groupe ayant volé le diamant, lui-même possédé par un de ses membres, la ravissante Rosie. Pas facile pour West et Gordon de s'y retrouver parmi ces adversaires, d'autant plus qu'à l'arrivée c'est une personne inattendue qui va tirer les marrons du feu… Les comédiens incarnant les bandits accomplissement de belles performances : Tom Troupe, William Marshall et bien sûr la blonde et jolie Penny Gaston, interprète de charme de Rosie, cette jeune femme un peu voleuse mais au fond si sympathique. Le scénario fait irrésistiblement penser à L'Oreille cassée de Tintin ou au film avec Belmondo, L'Homme de Rio, notamment par le dénouement. 9. LA NUIT DE L'HOMME OUBLIÉ Résumé : West et Gordon se rendent à Brimstone, une ville abandonnée où ils doivent retrouver un savant, le professeur Colecrest. Ce dernier est à la recherche d'un trésor caché dans une mine de soufre par les Sudistes lors de la guerre de Sécession, mais un groupe de bandits dirigés par Roach et Morton le retient prisonnier et tente de lui soutirer par la force des renseignements sur l'emplacement du trésor. Critique : Cette nouvelle aventure faisant référence à la guerre de Sécession est une belle réussite. Le spectateur est collé à l'écran dès le début par la multiplication de scènes d'action non dénuées de suspense. Ross Martin est tellement parfait sous ses déguisements que l'on peut s'y laisser prendre. Quant à Dabbs Greer, il est étonnant dans ce rôle magnifique de soldat ayant perdu la raison, un plus incontestable pour un épisode qui ne manque pas d'attraits. Fait appréciable : alors que dans la plupart des westerns les Nordistes sont les gentils et les Sudistes les méchants, on nous présente ici un Sudiste sympathique venant au secours de West. On peut ainsi admirer l'esprit de consensus des producteurs et scénaristes, déjà observé avec la vision positive qu'ils donnent des Indiens. 10. LA NUIT DE L'ŒIL MÉMOIRE Résumé : West et Pike sont à la recherche d'un livre contenant en code les noms de tous les membres d'un réseau de trafiquants d'opium opérant aux États-Unis. Leur tâche est compliquée par l'arrivée d'un agent inexpérimenté envoyé par Washington, dont ils doivent assurer la formation. Critique : Ross Martin, victime d'une attaque cardiaque, a dû interrompre le tournage de la série pendant quelques mois. Les producteurs ont décidé d'engager Charles Aidman pour tenir le rôle de Jeremy Pike, nouveau partenaire de James West pendant quelques épisodes. Après un départ quelque peu laborieux, cette histoire s'avère être une belle surprise. Le suspense va crescendo, d'abord avec la vente aux enchères au sujet de l'identité du bandit, puis avec l'opération de récupération des codes dans le bureau de Gédéon Stix, pendant que Pike distrait l'attention du maître des lieux. Le paroxysme est atteint en fin de troisième acte lorsque l'image se fixe sur les lunettes de Cranston prêtes à tomber. La mission apparaît d'autant plus risquée que West et Pike ne font guère confiance à un Bosley jusqu'alors maladroit. Pat Paulsen contribue beaucoup à égayer l'épisode dans ce rôle amusant de Bosley Cranston. Considéré par West et Pike comme le roi des gaffeurs, il va les surprendre par certaines de ses qualités qui seront fort utiles pour mener à bien leur mission. Le couronnement sera atteint lors de la scène finale et lors de l'épilogue, dans un cocktail bien dosé d'humour et de scènes d'action. 11. LA NUIT DES CYCLOPES Résumé : Un diapason géant capable de détruire des maisons par l'intensité de ses vibrations sème la panique parmi la population. L'inventeur de cette curieuse machine est John Taney, un savant à la tête d'une organisation menaçant les notables propriétaires de luxueuses demeures. Critique : La séquence pré-générique promet beaucoup avec la scène captivante de la destruction de la villa. Même nos deux agents, pourtant rompus à affronter tous les dangers, semblent impressionnés. Hélas, l'épisode ne tient pas la distance, le jeu de piste pour remonter jusqu'à l'instigateur des méfaits n'est guère passionnant. Il est bien dommage qu'une telle bonne idée ait été aussi mal exploitée, et qu'un acteur aussi talentueux qu'Harold Gould ne bénéficie pas d'un rôle plus intéressant que celui de John Taney alias le docteur Kovacs. 12. LA NUIT DE LA REVANCHE Résumé : Une série de célébrités issues de milieux divers sont enlevées, chacune d'entre elles disparaissant un jour de la semaine différent des autres. Le coupable n'est autre que le docteur Loveless, désireux de se venger des personnes l'ayant autrefois offensé en les faisant condamner à mort par un tribunal composé de marionnettes et d'automates dont il tient les commandes. Critique : Dernière apparition du docteur Loveless dans la série, l'unique de la saison en raison de l'état de santé de Michael Dunn. Un final en forme de feu d'artifice tant l'épisode est riche en péripéties variées et caractéristique de l'univers déformé du nain maléfique. La séquence du cauchemar de West, très bien filmée, évoque l'espace imaginaire de l'enfance et rappelle certains épisodes des Avengers comme Faîtes de beaux rêves, Rien ne va plus dans la nursery, ou La porte de la mort. Cet univers de marionnettes et automates disposés en tribunal rappelle La nuit du marionnettiste, mais avec bien plus d'atouts. Autre belle trouvaille : l'automate de Loveless dans une scène où la marionnette n'est pas celui qu'on croit… L'idée de calquer les enlèvements sur les paroles d'une chanson enfantine est véritablement géniale, voilà qui pimente le scénario. On ne peut s'empêcher de penser au roman d'Agatha Christie Un, deux, trois, basé également sur une comptine. Loveless est plus Loveless que jamais : à nouveau épris d'idéal comme dans ses premières apparitions, il ne supporte pas la tricherie chez les autres mais lui-même s'affranchit très bien de la morale lorsqu'il s'agit d'atteindre son but, et surtout de laver ce qu'il considère comme des affronts. C'est là qu'apparaît sa personnalité torturée, trop complexée par sa petite taille, comme si le reste de l'humanité en était responsable. Un épisode des Mystères ne serait pas ce qu'il est sans une présence féminine de charme. Cette fois, le nain a eu la main heureuse avec sa nouvelle complice. La ravissante Dalila, interprétée par la troublante Susan Seaforth et présente dès la scène du barbier, permet d'approuver Loveless au moins sur un point : ses goûts en matière de femmes… 13. LA NUIT DU PÉLICAN Résumé : West et Jeremy Pike sont à la recherche d'un bandit nommé Chang, qui commettrait des méfaits alors qu'il est censé être prisonnier au pénitencier d'Alcatraz. En se faisant passer pour un détenu, West découvre que Chang a pris le contrôle de la prison et s'apprête à lancer une opération de grande envergure. Critique : Une tentative peu réussie de renouveler le succès de La Nuit des bagnards : même univers carcéral où Jim se fait passer pour un prisonnier, mais le caporal Simon est loin d'avoir l'aura de Gustave Mauvais d'où un épisode sans grand relief. L'esprit particulier des Mystères a disparu et on a l'impression de regarder un honnête épisode d'une série ordinaire. Quelques bons passages cependant, notamment une séquence pré-générique captivante, une enquête de Pike dans les milieux asiatiques non dénuée d'intérêt (son déguisement vaut le coup d'œil), et une scène finale spectaculaire. 14. LA NUIT DE LA MALÉDICTION Résumé : Des hommes en tenue de conquistadors commettent une série de méfaits à Soledad, un village proche de la frontière mexicaine. Leur chef se fait passer pour Cortez, et depuis son repaire basé au Mexique, il exploite la crédulité des paysans qui le croient immortel, en exigeant le sacrifice de villageois pour calmer un volcan menaçant de faire éruption. Mais que deviennent les hommes prétendument sacrifiés ? Critique : Un épisode original avec un méchant redoutable aux desseins particulièrement sordides. Du coup, l'humour est peu présent, sans doute incompatible avec l'atmosphère sombre de l'aventure. L'enlèvement de Cosina, dont Cortez veut faire son épouse, ne paraît pas très crédible. Il aurait fallu choisir une actrice au physique plus attirant que celui de Toian Matchinga, qui n'a rien d'une femme fatale. Le clou de l'épisode, en dehors de Gordon une nouvelle fois déguisé en cuisinier, est le système mis au point par le prétendu Cortez pour faire croire à une éruption prochaine du volcan. West se laisse surprendre, pour le malheur de ses tympans… 15/16. LA NUIT DE LA TERREUR AILÉE Résumé : Diverses personnalités ont commis des actes graves et incompréhensibles, allant jusqu'à détruire l'œuvre de leur vie. Ils ont en fait été hypnotisés par un certain docteur Occularis pour le compte d'une organisation criminelle appelée « Le Corbeau ». Dirigé par un savant doté d'un cerveau énorme, ce petit groupe de fanatiques très intelligents veut s'emparer du pouvoir afin d'organiser le monde de façon scientifique. Critique : Seul épisode de la série en deux parties, c'est aussi le seul où West fait équipe avec Frank Harper, un spécialiste en déguisements tout comme Artemus Gordon et Jeremy Pike, parfaitement interprété par le toujours apprécié William Schallert. Dommage que ce personnage n'apparaisse pas dans d'autres aventures. Le début de l'intrigue est construit comme les épisodes de la saison 5 des Avengers (très bonne référence…) avec une série de faits similaires incompréhensibles dont on nous montre à chaque fois un peu plus, jusqu'à la révélation des clés de l'énigme avec les corbeaux, les lunettes et les deux docteurs Occularis. La suite comporte nombre de scènes de très bonne qualité : la programmation cérébrale de Harper pour tuer West, le conditionnement énigmatique de ce dernier, la singularité de Tycho, le chef du « Corbeau », et le fanatisme de ses complices, en particulier de Thaddeus Toombs. Citons aussi les déguisements de William Schallert, très convaincant en savant Allemand. N'oublions pas la touche de charme au goût vénéneux offerte par Michele Carey. Jim ne reste pas indifférent à la séduction exercée par Laurette, mais de là à rejoindre « Le Corbeau », il y a un pas difficile à franchir d'où un jeu de dupes entre les bandits et lui lorsqu'il fait semblant de se rallier. Fait remarquable, alors que les épisodes de séries en deux parties ont souvent tendance à s'enliser dans de multiples temps morts, ici on ne s'ennuie pas une seconde. Visiblement destiné à devenir un classique de la série, les producteurs ont donc atteint leur objectif avec cet épisode où le prolifique scénariste Ken Pettus fait montre d'une efficacité absolue. Le mot de la fin reviendra à Laurette : « Tycho sait tout ce que vous savez, et tout ce que vous ne savez pas »… 17. LA NUIT DU TRÉSOR Résumé : Se sachant condamné, un caïd de la pègre nommé Johnny Sabatini demande à West d'exécuter ses dernières volontés. Aussitôt après, il est assassiné. West et son ami Ned Brown doivent à présent retrouver le produit d'un vol accompli par Sabatini et en faire don à une jeune aveugle, qui n'est autre que la fille du défunt. Mais ils ne sont pas les seuls à convoiter l'héritage… Critique : Nouveau et éphémère partenaire de West, le chimiste des services secrets Ned Brown est sympathique mais ne fait oublier ni Artemus Gordon, ni ses autres remplaçants. C'est d'ailleurs le seul acolyte de Jim qui ne se déguise pas. Cette histoire reprend certains éléments d'aventures antérieures, telles La Nuit du fantôme du colonel pour les scènes en huis clos avec divers personnages à la recherche d'un trésor, ou La Nuit de la mort du docteur Loveless pour la fonction d'exécuteur testamentaire dévolue à West. Sans égaler ces épisodes, celui-ci comporte néanmoins de fort bons moments : un suspense autour de l'identité d'Harry Borman bien réel et habilement distillé ; un aspect émouvant avec Sylvia : cette jeune fille non voyante en détresse s'avère fort attendrissante. 18. LA NUIT DE JANUS Résumé : West et Pike cherchent à démasquer un traître au sein des services secrets. Un indice caché au sein d'une partition musicale codée leur a été fourni par un de leurs collègues, juste avant que ce dernier ne soit abattu. Les deux agents se rendent à l'académie des services secrets de Denver, où sont conçus tous leurs gadgets, et où des spécialistes vont tenter de décoder la partition. Critique : Un très bon épisode, dans la lignée des saisons précédentes parfois hélas abandonnée au cours de cette saison 4. Le scénario est ingénieux et ménage savamment le suspense jusqu'à la découverte des projets du traître puis de son identité. L'idée du message caché dans une partition musicale est excellente, de même que les fausses pistes semées ça et là par le scénariste Léonard Katzman, dont le sens du suspense et des personnages hauts en couleur fera merveille lorsqu'il deviendra le showrunner de Dallas. Pour la première fois, on découvre le lieu de formation des agents secrets et les laboratoires où sont fabriqués les multiples gadgets si souvent utilisés par West, Gordon et Cie. Jim est heureux de retrouver Warren Blessing, le directeur, ainsi qu'Alan Thorpe, un de ses instructeurs. Des séquences mémorables ont lieu dans la salle d'entraînement : West fait une démonstration aux débutants avant d'y être enfermé en plene nuit, attiré par le traître dans un guet-apens. Cette scène très spectaculaire montre son combat contre les pièges prévus pour les apprentis agents, mais avec balles réelles et explosions non simulées. Il est possible qu'elle ait été source d'inspiration pour l'épisode des New Avengers – Cible. Charles Aidman accomplit sans nul doute la meilleure de ses prestations. Digne remplaçant de Ross Martin, il se déguise en aristocrate d'Europe de l'Est à qui il confère la raideur austère qui sied à ce genre de personnages. Les vedettes invitées font également de belles compositions, tant Jack Carter qu'Anthony Eisley, déjà vu dans La Nuit des excentriques. 19. LA NUIT DES PISTOLEROS Résumé : Un soldat, emprisonné pour avoir dénoncé un complot imaginaire, annonce à James West que des officiers ont été remplacés par des sosies au sein de sa garnison de Fort Challenge. Il semble être devenu paranoïaque puisqu'il soupçonne même son vieil ami West d'être un traître. Son intervention permettra néanmoins de découvrir un complot fomenté par un ambitieux désireux de s'emparer du Mexique. Critique : Cet épisode bien construit comporte un passage dramatique passionnant : James West assiste en effet à la mort de Gordon et se met à la recherche de l'assassin, déterminé à venger son ami. On a beau se douter qu'une histoire de sosie quelconque permettra de ressusciter Artie, ces scènes très bien jouées constituent un temps fort mémorable, à l'image des scènes de La Nuit des masques représentant une situation inverse entre les deux personnages principaux. On reconnaît la patte de Robert C. Dennis et Earl Barret, même si on peut regretter le ton trop western de l'aventure. Il est vrai que cette histoire était prévue pour la troisième saison, orientée western mais interrompue prématurément en raison de la blessure subie par Robert Conrad. L'épisode n'est donc pas parfait, le recours au procédé des sosies, usé jusqu'à la corde, peut même être considéré comme décevant. Mais lorsqu'on comprend pourquoi un double de Gordon a été créé et pourquoi il devait disparaître à un moment précis, la déception s'atténue devant l'astuce du scénario. 20. LA NUIT DE LA DIVA Résumé : Les agents du président Grant accompagnent jusqu'à la Nouvelle-Orléans une diva italienne en tournée aux États-Unis. La tentative d'enlèvement de la cantatrice les amène à s'intéresser aux agissements des frères Crenshaw, auteurs de plusieurs rapts de chanteuses d'Opéra qu'ils retiennent prisonnières à des fins mystérieuses. Critique : Premier épisode tourné par Ross Martin à son retour, la production a même failli l'appeler Le retour d'Artemus Gordon. Le coéquipier de West apparaît quelque peu vieilli et fatigué, mais on est tout de même satisfait de le retrouver toujours aussi charmeur et malicieux. Quant à l'histoire, elle est loin d'être passionnante ; on s'ennuie ferme pendant la majeure partie de l'épisode, la faute à un scénario d'un calme plat. De beaux décors et costumes, certes ; l'ambiance de la Nouvelle-Orléans, d'accord ; mais tout cela ne suffit pas à transformer un scénario moyen en épisode intéressant. Résultat : on a la même impression soporifique que dans certains épisodes de la première saison en noir-et-blanc, et même le coup de théâtre final ne parvient pas à captiver réellement le spectateur. L'amateur de l'excellente série de BD d'aventures Marion Duval pensera à coup sûr à Rapt à l'opéra. 21. LA NUIT DU DIAMANT Résumé : James West part chercher sur l'île de feu Joseph Bleak un diamant que ce dernier a légué au musée national de Washington. Il découvre une île hantée par les hurlements d'un chien sauvage et la discorde parmi les héritiers de Bleak, d'autant plus forte que le testament réserve quelques surprises. Enfin, un détective britannique le prévient de la présence sur l'île du docteur Calendar, un célèbre cambrioleur désireux de s'emparer du diamant. Critique : Un épisode empreint d'étrangeté et de mystère, l'atmosphère fait penser à La Nuit du loup ou La Nuit de la bête avec la plupart des scènes se déroulant la nuit, les orages, et les hurlements du chien mystérieux. Le scénario fait bien sûr référence au Chien des Baskerville. Cette ambiance effrayante est accentuée par la musique, le summum étant atteint à la fin du troisième acte lorsque la vignette se fige sur le couple d'amoureux menacé par le couteau de l'assassin. Du coup, tout le monde devient suspect, de l'homme d'affaires véreux à la secrétaire de Bleak, en passant par sa sœur ou même les domestiques. On peut regretter l'absence de partenaire pour West, même si celui-ci fait équipe avec Sir Nigel Scott pour combattre Calendar pendant la seconde partie de l'épisode. Certains indices apparaissent peu à peu, mais le dénouement réserve quand même une fameuse surprise. o Cet épisode est appelé à tort La Nuit des bagnards dans les versions récentes, suite à une inversion avec l'épisode de la saison 2 du même nom. 22. LA NUIT DES COSAQUES Résumé : West et Gordon sont chargés d'escorter et de protéger un prince slave en visite aux États-Unis. Le principal danger est représenté par le comte Balkovitch, un ennemi juré de la famille princière qui a l'intention de dérober l'icône sacrée sans laquelle le prince ne pourra être couronné. Critique : Il est dommage que le titre français ait déjà été utilisé lors de la deuxième saison car deux épisodes de série ayant le même titre ne peuvent que semer la confusion (comme pour les deux épisodes intitulés Les fossoyeurs dans Chapeau melon et bottes de cuir). Cette seconde Nuit des Cosaques ne vaut pas la première, même si quelques scènes réussies la sauvent d'un naufrage complet. L'épisode a du mal à démarrer, toute la première partie est ennuyeuse avec entre autres une séquence de danse fort peu opportune. Question mise en scène, le cortège princier paraît être de pacotille, il y a un aspect kitsch dans le mauvais sens du terme, décor de carton-pâte donnant une impression de farce, comme si tout cela était irréel. Bref, l'épisode sonne faux. Les moyens financiers semblent faire défaut en cette fin de série puisque la scène au cours de laquelle West tombe dans un trou est issue d'un autre épisode, en l'occurrence La Nuit de la flèche. Heureusement la dernière partie, après l'arrivée à New Petersburg, est plus réussie. La présence certaine d'un complice de Balkovitch dans l'entourage du prince, les soupçons habilement orientés sur un de ses gardes, font naître un certain suspense et le dénouement ne déçoit pas. Donc un épisode qui finit mieux qu'il ne commence. 23. LA NUIT DU CONSEIL D'ADMINISTRATION Résumé : Un membre du conseil d'administration de la Jupiter Corporation vient d'être assassiné. West va essayer de protéger les autres administrateurs qui paraissent menacés à leur tour. Sa tâche est compliquée par l'hostilité de la veuve et du neveu du PDG, qui ne croient pas au danger. Critique : Encore un épisode où West n'a pas de partenaire. On se demande pourquoi la production n'a pas prolongé l'expérience Charles Aidman au-delà de quatre épisodes ou tourné d'autres aventures avec William Schallert, excellent dans La Nuit de la terreur ailée. Pour ne pas lasser le téléspectateur, les épisodes avec West en solo ont été diffusés en alternance avec les autres jusqu'à la fin de la saison. Cette décision est contestable car on assiste au retour d'Artie, puis West est à nouveau seul, puis Gordon, puis personne. Cette fin de saison a vraiment des relents d'anarchie. L'histoire est assez bien conçue avec de bons affrontements entre Jim et Lionel Bronston, ainsi qu'un bandit aux motivations inattendues. Mais on a déjà vu beaucoup mieux, la série a perdu son âme et donne l'impression de se caricaturer. Surtout, Ross Martin manque cruellement, sa verve et ses déguisements auraient pu apporter beaucoup à cette aventure. 24. LA NUIT DE L'ÉPIDÉMIE Résumé : Des bandits attaquent une diligence et s'emparent d'un coffre-fort. L'intervention de West, qui se trouvait parmi les passagers, provoque la fuite des gangsters avec la fille du gouverneur local en guise d'otage. Jim fait soigner un malfaiteur qu'il a réussi à capturer, avant de se lancer à la poursuite de ses complices. L'homme meurt et le médecin révèle à Gordon qu'il était atteint d'une maladie contagieuse. Artie dispose de trois jours pour retrouver West et les fuyards afin de les vacciner. Critique : Sans se révéler honteux, La Nuit de l'Épidémie conclut la série sur une note très moyenne. Voilà un épisode qui provoque des sentiments contradictoires : plaisir de retrouver Artemus Gordon, ainsi que la jolie Lana Wood dans un rôle d'ingénue un peu chipie rappelant les bons souvenirs de La Nuit du grand feu. Satisfaction aussi avec le scénario, sans génie mais tout à fait convenable. Mais la tonalité générale déçoit, l'ambiance des saisons précédentes a disparu, encore une fois la série semble s'auto-caricaturer dans une fin de saison qui vire trop souvent au grand guignol. Les problèmes budgétaires continuent avec la reprise pure et simple d'une scène de La Nuit du pur-sang… o Même s'il semble que l'épisode ait été diffusé en version française au cours des années 70, il ne subsiste que la version originale. Crédits photo : TF1 Vidéo. Images capturées par Mergran. |
Les Mystères de l'Ouest(1965-1969) SAISON 3 1. La Nuit de la constitution (The Night of the Bubbling Death) 2. La Nuit du grand feu (The Night of the Firebrand) 3. La Nuit de la conspiration (The Night of the Assassin) 4. La Nuit de la mort du Dr Loveless (The Night Dr. Loveless Died) 5. La Nuit du pur-sang (The Night of Jack O'Diamonds) 6. La Nuit du samouraï (The Night of the Samurai) 7. La Nuit du pendu (The Night of the Hangman) 8. La Nuit du trésor des Aztèques (The Night of Montezuma's Hordes) 9. La Nuit du cirque de la mort (The Night of the Circus of Death) 10. La Nuit du faucon (The Night of the Falcon) 11. La Nuit du vengeur (The Night of the Cut-throats) 12. La Nuit de la légion de la mort (The Night of the Legion of Death) 13. La Nuit du double jeu (The Night of the Turncoat) 14. La Nuit de la main d'acier (The Night of the Iron Fist) 15. La Nuit de la princesse (The Night of the Running Death) 16. La Nuit de la flèche (The Night of the Arrow) 17. La Nuit du mannequin (The Night of the Headless Woman) 18. La Nuit des vipères (The Night of the Vipers) 19. La Nuit de la terreur cachée (The Night of the Underground Terror) 20. La Nuit de la mort masquée (The Night of the Death Masks) 21. La Nuit du mort vivant (The Night of the Undead) 22. La Nuit de l'amnésique (The Night of the Amnesiac) 23. La Nuit de la bête (The Night of the Simian Terror) 24. La Nuit de la conjuration (The Night of the Death Maker) Une nouvelle orientation est donnée à la série à l’occasion de la troisième saison. La part des aventures de type western, qui était négligeable au cours de la deuxième saison, augmente considérablement. La production souhaitait utiliser les décors d’autres séries western afin de diminuer les coûts, d’autant plus que le concept mis en place par Michael Garrison était très onéreux avec son lot d’inventions spectaculaires. Donc, une série western était plus rentable qu’une série fantastique. Ce n’était pas seulement une question de rentabilité. En effet, les séries western connaissaient encore un succès considérable attesté par les indices d’audience. Du coup, on a droit à quantité d’épisodes avec les ingrédients traditionnels de tout western qui se respecte : bagarres et innombrables coups de feu, poursuites à cheval, présence de cow-boys, des Indiens et de l’armée. Cette évolution n’a pas nui à la qualité de la série. Même si cette saison n’atteint pas le niveau il est vrai exceptionnel de la précédente, elle demeure très attrayante. Les séquences western se marient avec les éléments traditionnels de la série : étrangeté des personnages et excentricité, légèrement atténués, sont au rendez-vous. Certains épisodes western sont véritablement passionnants, parmi les meilleurs épisodes toutes saisons confondues, et sont devenus des classiques (La Nuit du pur-sang, La Nuit du grand feu…). Les thèmes musicaux, tous renouvelés, sont d’excellente qualité et égalent, et parfois même dépassent, ceux de la saison précédente. Très peu d’épisodes s’avèrent être des échecs au cours de cette saison 3 qui constitue avec la précédente l’âge d’or de la série. 1. LA NUIT DE LA CONSTITUTION Résumé : Un malfaiteur appelé Freemantle a dérobé l’exemplaire original de la Constitution des États-Unis. Il demande en échange un million de dollars et l’indépendance de l’enclave de Panhandle Strip qu’il contrôle avec ses hommes, à la frontière du Mexique. Critique : Le premier épisode diffusé au cours d’une saison est destiné à fidéliser le spectateur, ce qui implique de choisir un épisode majeur. Si les producteurs avaient misé sur Victor Buono lors des deux premières saisons, ils vont pour les deux dernières mettre en avant les épisodes écrits par David Moessinger. Ce dernier est l’équivalent de Richard Harris pour les Avengers ; il produit peu de scénarios, mais toujours d’excellente qualité. Cette troisième saison débute donc par un épisode presque parfait, un des meilleurs toutes saisons confondues. Le scénario est bâti à la manière des meilleurs scripts de Mission : Impossible : Jim et Artie posent les données du problème et arrêtent minutieusement leur plan au cours d’un briefing semblable aux réunions d’avant-mission de Jim Phelps et de ses agents. Le récit, passionnant, est agrémenté de multiples rebondissements et coups de théâtre. Ce scénario en béton aussi solide que la forteresse où Freemantle a caché la Constitution est bien servi par l’abondance inhabituelle de gadgets : West et Gordon en utilisent une bonne douzaine, contre un ou deux en moyenne par épisode. Parmi eux, le fameux filin suspendu, auquel Jim a recours à deux reprises. Le suspense est exceptionnel lorsque l'installation menace de se rompre alors que West passe au-dessus d'une fosse remplie d'acide. Cette scène est une des plus réussies de toute la série, un marqueur indélébile de cette aventure. La distribution est particulièrement brillante avec Harold Gould pour Freemantle et William Schallert dans le rôle du falot conservateur des archives fédérales, mais aussi la sensuelle Madlyn Rhue, idéale pour interpréter la vénéneuse Carlotta Waters, compagne ambiguë et fort peu fidèle de Freemantle. Le jeu du chat et de la souris entre West et Carlotta est typique de la série, mais particulièrement poussé. Carlotta apparaît dès la séquence pré-générique, où elle souhaite la bienvenue à Jim. Lors de la descente dans les sous-sols de la forteresse, James glisse plusieurs allusions à son attirance évidente, par exemple : « J'aime beaucoup votre parfum. » Et plus tard, lors du dénouement : « Si vous tirez aussi bien que vous embrassez, je suis en danger de mort. » Au contraire, Gordon se méfie de Miss Waters comme de la peste et du choléra réunis, ce qui ne l'empêche pas de plaisanter à son sujet. Après avoir placé une bouteille de whisky auprès de Carlotta endormie afin de mystifier Freemantle sur l'origine de son assoupissement, il ironise ainsi : « Pauvre Carlotta, si jeune et déjà alcoolique ! » Il faut souligner la qualité exceptionnelle de la bande musicale, tant pour les scènes d’action avec une musique de type western que pour les scènes plus tendres, illustrées par un thème particulier associé à Carlotta. C’est ce dernier qui conclut l’épisode, après la confirmation par West de son penchant pour la troublante Carlotta, puisqu'il manifeste son intention de lui écrire en prison ! Auparavant, le scénario avait réservé une belle surprise lors d’un final très mouvementé en forme de feu d’artifice et ponctué d’un dernier gadget remarquable d’inventivité. 2. . LA NUIT DU GRAND FEU Résumé : L’ambitieux Sean O’Reilley, secondé par Sheila O’Shaugnessy, une jeune fille idéaliste, a profité de la confusion semée par des attaques d’Indiens pour prendre le contrôle de Fort Savage. Il s’apprête à s’emparer de la totalité de la région avec l’aide d’un aventurier canadien nommé André Durain. Critique : Cet épisode amorce un virage décisif pour la série : c’est une histoire typiquement western avec présence des Indiens et de l’armée et multiplication de coups de feu et poursuites à cheval. Question scénario, on revient à l’histoire classique d’un ambitieux qui lève une armée de mercenaires pour s’emparer d’un territoire, maintes fois exploitée sous différentes formes, mais les scénaristes ont su trouver suffisamment d’éléments novateurs pour rendre l’histoire réellement attrayante. Le déguisement de Ross Martin en trappeur aventurier est réjouissant, tout comme les personnages d’André Durain et de son adjoint, dotés d’une certaine épaisseur. Le choix de Pernell Roberts pour incarner O’Reilley est judicieux : ironique à souhait, ses duels avec West, tant physiques que verbaux, ne manquent pas de piquant. O'Reilley prétend être le commandant de Fort Savage, mais ne peut tromper West. En effet, il ne porte pas la bague des officiers issus de West Point, et a appelé son ordonnance par son prénom : un militaire de West Point ne l'aurait appelé que « Caporal ». Ces détails démontrent s'il en était encore besoin la perspicacité de James West, qui est loin de n’être qu’un paquet de muscles. La belle Lana Wood (sœur de Natalie) compose une Sheila O’Shaugnessy fort convaincante. Elle a du mal à cacher son attirance pour West malgré sa fidélité à son charismatique compagnon. Jim se montre étonnamment indulgent à son égard, bien qu'elle ait approuvé la décision de le tuer, prise par son amant, et qu'elle ait elle-même trouvé la façon détonante de procéder à l'exécution. Mais, comme dit West à O'Reilley : « Que serait notre vie sans une femme pour nous conseiller ? » Concernant les répliques qui font mouche, Gordon n'est pas en reste avec Durain, l'associé d'O'Reilley. À propos de son rêve de conquêtes territoriales, il affirme : « Je suppose qu'un tel projet doit tenir un homme normal éveillé en permanence... » West est assez jovial, voire ironique, mais toujours efficace : sa façon magistrale de se libérer de la potence où l'avait attaché O'Reilley, après avoir éteint la mèche de la dynamite malgré ses liens, suscite l'admiration de la véritable garnison de Fort Savage, prisonnière comme lui. Au final, O'Reilley se tue lui-même en affrontant West. Le bilan est sans équivoque : l'épisode remporte l’adhésion et valide le passage sans dommage de la série à des histoires de style western. 3. LA NUIT DE LA CONSPIRATION Résumé : Contre l’avis de ses supérieurs et à l’insu de la police locale, James West enquête en pleine nuit sur le territoire mexicain au sujet d’une tentative d’assassinat du président Juarez. Pris pour un complice du meurtrier, il est fait prisonnier par le cruel commandant Barbossa qui entend bien user de tous les moyens pour le faire parler. Critique : Une très bonne séquence pré-générique, au son de musique mexicaine, lance l’épisode sur le chemin du succès avec le fameux meurtrier déguisé en prêtre. Par la suite, l'histoire apparaît un peu compliquée, et Ross Martin en fait pour une fois un peu trop lorsqu'il endosse la personnalité du père d'Halvorsen. Son accent est épouvantable, mais ceci est probablement la conséquence d'un doublage défaillant. Néanmoins, cet épisode recèle suffisamment de scènes convaincantes pour se laisser regarder avec un certain plaisir. On tremble devant les dangers encourus par West, seul en terre étrangère mais qui réussit à trouver des alliés de circonstance, en particulier une jeune femme dont on ignore l’implication réelle jusqu’à la fin de l’épisode : aventurière indépendante, espionne, travaille-t-elle pour le Mexique ou pour un pays étranger ? Le colonel Lupita est à la base de quelques escarmouches sympathiques, dont une agréable bagarre dans une poterie, qui aboutit en toute logique à un monceau de pots cassés. Côté distribution, l’infâme colonel Arsenio Barbossa, surnommé le « Colonel Arsenic », est superbement interprété par Robert Loggia. Ses desseins sont révélés peu à peu, jusqu’à ce que West et Gordon remontent la filière jusqu’aux sources du complot. Lors de l'épilogue, Phyllis Davis incarne le lieutenant Ramirez, une garde du corps de charme pour le colonel Lupita. Décidement, l'armée mexicaine compte de nombreuses belles jeunes femmes dans ses rangs, au mépris de la réalité historique d'un pays latin, mais... à l'avantage du téléspectateur ! Quant à l’ambassadeur américain, il est cocasse de le découvrir sous les traits de Donald Woods, qui interprétait le sénateur félon Stephen Fenlow dans « La Nuit des Assassins ». 4. LA NUIT DE LA MORT DU DOCTEUR LOVELESS Résumé : Le docteur Loveless a été abattu en tentant de dévaliser une banque. Il a légué à West, son exécuteur testamentaire, ses dossiers personnels. Mais Cynthia, la dernière compagne de Loveless, ainsi que plusieurs de ses anciens associés, cherchent à capter cet héritage, au grand dam de l’oncle du défunt, placé sous la protection de West et de Gordon. Critique : Une plaisante musique de piano bastringue démarre la séquence pré-générique, dotée d’un premier coup de théâtre avec la mort du docteur Loveless, pour peu que l’on n’ait guère prêté attention au titre de l’épisode… Cynthia, impeccablement interprétée par Susan Oliver, est un parfait exemple du bandit féminin dans la série, à la fois jolie, élégante, cupide, et sans scrupules. Anthony Caruso incarne sans fausse note Deuce, son pendant masculin. Robert Elleinstein, vu plusieurs fois sur la série (et sur tant d'autres...), se retrouve ici en notaire chargé de la succession de Loveless. West se montre inhabituellement naïf puisqu'il reste dupe jusqu'au bout de la supercherie du docteur Liebknichts, le prétendu oncle de Loveless, mais ses qualités physiques demeurent. Gordon, de son côté, offre de bonnes scènes de comédie, notamment lorsqu'il se débarrasse d'un employé trop zélé dans le repaire de Loveless. Déguisé en médecin, il affirme au malheureux qu'il est atteint d'une maladie étrange appelée emberlificoti labialitis (!), et parvient à neutraliser le gêneur. C'est alors qu'il peut secourir West, en mauvaise position dans une scène surréaliste de sanatorium : assez étrange, cette réunion de chirurgiens réputés... La fin est évidemment prévisible, et les effets spéciaux du sanatorium en flammes ne sont guère réussis, mais l’épisode reste néanmoins très intéressant avec un jeu de piste de bon aloi et beaucoup d’action. 5. LA NUIT DU PUR-SANG Résumé : West et Gordon sont chargés de convoyer à travers le Mexique un cheval arabe, cadeau du président Grant au président Juarez. Mais un bandit du nom de Sordo s’empare de l’animal. Les deux américains sont concurrencés dans leur tentative de récupération du pur-sang par des agents à la solde des impérialistes, qui veulent saboter les relations entre le Mexique et les Etats-Unis. Critique : Cet épisode représente ce que la série a produit de meilleur dans le genre western. Ses qualités en font une grande réussite et un des meilleurs épisodes toutes saisons confondues. C'est une histoire « mexicaine », qui compte un nombre impressionnant de « señor », « amigo » et « gringo »... Nos agents secrets doivent lutter sur un double front, à la fois contre les « impérialistes » et contre le bandit mexicain Sordo. El Sordo est un adversaire magnifique. Pour une fois qu’un méchant n’est pas totalement antipathique et va s’avérer d’un secours précieux pour James West, on ne peut qu’applaudir cette variante pour le moins inattendue. Son caractère entier, sa virilité typiquement western, sa malice et ses pointes d’humour en font un des personnages les plus en vue rencontrés sur la série. Un festival de dialogues savoureux égaye l'aventure. Extraits choisis : El Sordo : « Vous voyez, si je vous tue là, je ne fais preuve d'aucune imagination. Et j'ai énormément d'imagination, señor. Eh ! Eh ! Eh ! » El Sordo (encore...) : « Tu n'as aucun sens de l'humour, gringo ! » Le chef des « impérialistes » : « Il n'y a pas pire odeur que celle des lâches. » Mais ce qui rend l’épisode hors du commun est la surprise finale, alors que la fin conventionnelle à tout western qui se respecte semblait être au rendez-vous. Même en connaissant les ressorts habituels des scénaristes, ce dénouement difficile à prévoir se savoure avec d’autant plus de plaisir qu’il donne un côté ludique à une histoire qui avait tout pour être tragique. Autre fait inhabituel, l’épisode ne se conclut pas dans le train mais par une séquence en plein désert. Cette absence d’épilogue n’est pas gênante, compte tenu de la somme de qualités accumulées auparavant. 6. LA NUIT DU SAMOURAÏ Résumé : West et Gordon sont à la recherche du sabre sacré d’un héros japonais, que les États-Unis veulent restituer à l’empereur nippon en signe d’amitié. L’objet a été dérobé par un groupe de samouraïs hostiles à la présence américaine au Japon. Mais quel homme mystérieux dirige la conspiration en sous-main ? Critique : Cette nouvelle immersion dans l’univers extrême-oriental est encore une fois digne d’intérêt, ponctuée de péripéties variées et distrayantes. Pourtant, la première partie est quelconque, avec une rencontre entre Artemus Gordon et l'horrible Madame Moustache qui n'apporte rien, hormis de l'irritation en raison de l'acteur de doublage de Ross Martin, excessif dans l'accent pseudo-portugais du personnage. La seconde partie excelle en séquences croustillantes, et fait oublier l'entame difficile. Gordon a inventé une valise qui sème du sable fluorescent, et ce gadget va s'avérer bien utile à James West. Le rebondissement final, avec les diamants cachés dans la poignée du sabre, ne fait que renforcer l'originalité du scénario. Bien sûr, l'intrigue n'est pas sans rappeler « Soleil Rouge », le film avec Charles Bronson et Alain Delon, et dans sa trame elle se rapproche un peu trop de celle de « La Nuit de la mortelle floraison », le précédent épisode se déroulant dans le monde asiatique. Sans doute les scénaristes ont-ils réservé la majeure partie de leur imagination aux aléas de l’enquête, déjà suffisants pour nous offrir un plaisant divertissement, mais renforcés par la qualité de l'interprétation. Paul Stevens est excellent dans le rôle de Gédéon Falconer, tout comme Thayer David dans celui de Hannibal. 7. LA NUIT DU PENDU Résumé : West et Gordon, peu convaincus de la culpabilité d’un condamné à mort qu’ils ont eux-mêmes arrêté, vont tenter de prouver son innocence avant l’exécution de la sentence. Ils découvrent alors un complot dont les auteurs ont cherché à protéger le vrai coupable au moyen d’une machination contre le suspect idéal, accablé par de fausses preuves. Critique : Cette histoire policière est rendue passionnante par la qualité de l’intrigue, dont les éléments se complètent peu à peu à la manière d’un puzzle. Très représentative de la série, et ce dès la séquence pré-générique, la machination mêle vengeance, intérêts politiques et financiers, notables revanchards ou ambitieux, ainsi qu’une jolie aventurière habile à fournir un faux témoignage en échange de bijoux. Autre constante de la série, les méchants ont une imagination sans limite pour trouver des moyens tortueux de tuer ceux qui tentent de leur barrer la route. Ici, c’est la flamme d’une bougie qui doit libérer un mécanisme provoquant l’embrasement de la pièce où les malfaiteurs ont attaché West et Gordon ! Le troisième acte se conclut sur le dessin de la bougie en train de faire son œuvre, ajoutant au suspense généré par la course contre la montre pour sauver l’innocent de la pendaison. L’épisode est riche en gadgets et inventions de toutes sortes : faux bruits de locomotives, incendies spontanés, arme camouflée dans un pommeau de parapluie et autres, auxquels s’ajoutent l’ingéniosité de la machination et le mystère sur l’identité de son auteur. Révélée en fin d’épisode, elle constitue une véritable apothéose par son aspect inattendu. Rawlings représente le patron paternaliste, compréhensif, et social, qui offre un banquet à ses ouvriers pour les récompenser de leur travail, générateur d'une année faste. Il se trouve opposé à Roger Creed, un banquier réactionnaire qui n'est pas sans rappeler... l'oncle Piscou, avec son haut-de-forme et sa voix grinçante. Gordon est époustouflant dans son déguisement de révérend. Il choisit la méthode adéquate pour obtenir des renseignements de la tenancière d’une pension de famille où a séjourné Abigail Moss, la ravissante complice des bandits. Artie est fin psychologue : alors que la mégère se montre peu amène avec son visiteur, son attitude change du tout au tout lorsqu'il la flatte au sujet de son âge, en demandant à parler « à votre mère, la maîtresse de maison », ceci malgré l'âge avancé de la tenancière. Autre preuve de la finesse d'esprit de Gordon : la séquence de la diligence. Déguisé en expert en bijoux, il parvient à convaincre Abigail Moss que la pierre offerte par ses employeurs en récompense de son témoignage est fausse. Furieuse, Abigail retourne demander des comptes, et Artemus prévient West par pigeon voyageur. Malgré son rhume des foins, habituel lorsqu'il se rend au Kansas, le partenaire de Jim joue donc une fois de plus un rôle décisif. 8. LA NUIT DU TRÉSOR DES AZTÈQUES Résumé : Les agents du président Grant font équipe avec un savant américain et un militaire mexicain pour rechercher le trésor des Aztèques. Mais l’expédition est noyautée par des malfaiteurs décidés à éliminer tous leurs adversaires lorsqu’ils les auront conduits au trésor. Critique : Un épisode atypique dont le principal défaut est de révéler l’identité du traître dès la séquence pré-générique, enlevant ainsi une bonne dose de suspense. Quelques scènes réussies donnent un semblant de rythme dans un récit un peu lent. Les méchants manquent d’envergure et leur complice forcé, tenu par l’alcoolisme, fait piètre figure. West et Gordon sont en butte à l'hostilité déclarée du colonel Sanchez de l'armée mexicaine, avec qui ils doivent faire équipe. Le colonel exprime ainsi sa vision du peuple américain : « Je ne doute pas un instant que le génie de votre race pour tirer profit de tout se manifeste avant longtemps. » Sanchez refuse de leur serrer la main et de trinquer avec eux sur le sol « gringo ». Mais les aventures vécues avec lesdits gringos font évoluer ses sentiments, et il finira par avouer une certaine honte de son attitude initiale. Face à l'impossibilité de voler le plan de l'emplacement du trésor à West, qui ne l'a pas, et à Sanchez qui a préféré le « garder dans sa tête », les malfaiteurs sont obligés de faire expédition commune avec le groupe West-Gordon-Sanchez, sous l'identité de porteurs. Les ressemblances avec Le Temple du Soleil, une des aventures de Tintin, sont flagrantes. Seule différence notable, c’est le trouble sentiment éprouvé par la « Reine du Soleil » envers West qui va sauver les héros, et non une éclipse de soleil providentielle, solution originale adoptée par Hergé, dont la bande dessinée était autrement plus attrayante que cette histoire certes honnête mais qui ne restera pas dans les mémoires. o On rencontre parfois cet épisode sous le titre français de « La Nuit de Montezuma ». 9. LA NUIT DU CIRQUE DE LA MORT Résumé : Sur les traces d’une bande de faux-monnayeurs, West et Gordon enquêtent dans les parages d’un cirque et au sein de la fabrique de billets de Denver. Mais qui grave les faux billets ? Ils pourraient être l’œuvre d’un certain Folmes, mais ce dernier a été déclaré décédé… Critique : Encore un épisode remarquable, malgré quelques longueurs lors des investigations de Gordon au sein de la fabrique de billets, et donc une baisse de régime lors du dernier quart d'heure. Le scénario, basé sur une classique histoire de fausse monnaie, apparaît banal, mais les points forts incontestables sont l'atmosphère dans laquelle se déroule l’enquête et les performances des acteurs et … des actrices. C’est l’épisode le plus riche en présences féminines, et le charme de ces dames et demoiselles est un élément majeur de la série depuis ses débuts. Dès la séquence pré-générique, la ravissante Judy Sherven, qui interprète l’ingénue Priscilla Goodbody (!), une petite vendeuse férue d’arithmologie, ne laisse pas West indifférent. En revanche, la secrétaire du directeur du cirque (délicieuse Sharon Cintron) ne fait qu’une apparition. La sublime Arlène Martel, ici dompteuse de lions prénommée Erika, va sauver Jim des griffes d’un fauve avec qui il se retrouve enfermé à la suite d’une embuscade, et qu'il tente de repousser avec une simple chaise. Heureusement qu'Erika surgit pour lui donner un fouet, puis maîtriser elle-même le lion (c'est son métier !). À noter que Robert Conrad est probablement doublé puisqu'on le voit toujours de dos lorsqu'il est censé être filmé avec le fauve. L’ambiance du cirque et de la boutique de lingerie de Mme Moore, riche de décors magnifiques, et des thèmes musicaux excellents, comme souvent au cours de cette saison, contribuent à la réussite de cette aventure. On note aussi la richesse de la séquence pré-générique avec, outre les bavardages de Priscilla, le spectaculaire combat de West contre un malfaiteur équipé d’un lance-flammes. Plusieurs séquences permettent de mieux appréhender l'univers des agents secrets : Gordon ouvre la boîte renfermant ses postiches et autres fausses moustaches ; West, les bras nus, s'entraîne avec son Diringer, dont on voit fonctionner le mécanisme de sortie et de rétractation dans la manche. Assez rapidement, le cercle des suspects va se resserrer sur les habitués des services du Trésor, mais quel sera le coupable parmi le directeur, sa femme, et son adjoint ? La réponse passe presque en second plan par comparaison avec l’enchantement produit par la beauté des interprètes et l’atmosphère sophistiquée dans laquelle se meuvent les différents protagonistes. 10. LA NUIT DU FAUCON Résumé : L’inventeur d’un canon surpuissant en forme de faucon menace de détruire Denver si le gouvernement ne lui verse pas la somme d’un million de dollars. West et Gordon s’introduisent dans son repaire souterrain et surprennent une réunion de criminels intéressés par l’arme nouvelle qui doit être vendue au plus offrant après une démonstration de son efficacité. Critique : Encore un très bon épisode bénéficiant de la participation de Robert Duvall dans le rôle du Faucon, mais aussi de solides seconds rôles comme Lisa Gaye, déjà vue dans « La Nuit des assassins » ou Joseph Ruskin, toujours à son affaire dans les rôles de crapules. Les décorateurs ont accompli une très belle performance avec le canon géant et le repaire souterrain du Faucon, rendant d’autant plus crédible un scénario bien construit. o La version française de cet épisode semble avoir été perdue ou endommagée. Les récentes éditions en DVD et diffusions télévisuelles ont toutes été effectuées en version originale. 11. LA NUIT DU VENGEUR Résumé : Un notable condamné pour meurtre sort de prison avec la ferme intention de se venger de sa ville, dont les habitants l’ont dénoncé. Il engage un groupe d’hommes en vue d’incendier New Athens. Terrorisés, la plupart des habitants quittent la ville, à l’exception du maire et d’une poignée de braves qui, avec le renfort de West et Gordon, entendent bien résister à l’assaut. Critique : Cette histoire de vengeance réserve quelques surprises car la situation se révèle moins simple qu’il n’y paraît de prime abord. L’apparence de classique histoire de western cache en réalité une affaire souterraine d’intérêts financiers, d’aspect nettement plus attrayant. West a du mal à faire bouger le shérif de New Athens, un homme avachi qui ne pense qu'à manger, mais qui va se reprendre en fin d'épisode. Nos héros ont beau se démener pour défendre la ville assiégée, le dispositif mis en place semble assez dérisoire, avec une seule barricade composée pour partie de sièges et meubles divers. Les prestations des comédiens sont de premier ordre, à commencer par Brad Dillman, d’abord sympathique lors de l’attaque de la diligence puisqu’il fait front avec l’aide de James West, mais dont les intentions véritables sont beaucoup moins avouables. Bonnes performances également de Beverly Garland, sa fiancée encore plus cupide qu’amoureuse, et de David Cassidy dans le rôle du maire. La construction habile du scénario, le rythme échevelé, et le dénouement inattendu font de cette aventure un bon divertissement, même si on peut regretter l'aspect western poussé à l'extrême, avec bien trop de coups de feu. Dans ce genre western, la qualité exceptionnelle de « La nuit du grand feu » ou de « La nuit du pur-sang » n'est pas atteinte cette fois-ci. o On rencontre parfois cet épisode sous le titre français de « La Nuit des malfrats ». 12. LA NUIT DE LA LÉGION DE LA MORT Résumé : Gordon, déguisé en vieillard, a été capturé par la milice du gouverneur Brubaker et condamné à mort pour espionnage. Le président Grant charge West non seulement de le sauver, mais aussi de destituer et d’arrêter Brubaker. Ce dernier, porté par son charisme et aidé par son éminence grise Deke Montgomery, a instauré sur son territoire une véritable dictature et vise la présidence des États-Unis. Critique : Beaucoup d’action et de suspense dans cette nouvelle histoire western de bonne facture, même si l’âme de la série s’estompe quelque peu. Le scénario ressemble à celui d'un épisode de la première saison, et une impression d'auto-caricature commence à se faire sentir. La séquence pré-générique est captivante avec de l'action à couper le souffle. Cependant, Gordon y apparaît trop reconnaissable sous son déguisement d'Aaron Adisson. Le climat oppressant d’un État totalitaire est bien décrit, de même que sa manière de fonctionner, avec la mainmise complète du pouvoir politique sur une justice apeurée, et une ambiance anxiogène préfigurant les régimes fascistes du futur. Dans ce contexte difficile, West et Gordon manœuvrent de façon très habile au cours du procès. Alors que West, accusé d'avoir tué Aaron Adisson, explique qu'il n'y a pas de crime à tuer un condamné à mort qui s'apprêtait à être exécuté, Montgomery pense trouver la parade en prétendant qu'il s'apprêtait à annuler l'exécution car il avait découvert des preuves de l'innocence du condamné. Du coup, Gordon peut réapparaître sans risque déguisé en Aaron Adisson, puisqu'il vient d'être déclaré innocent, et West ne peut être condamné pour avoir tué quelqu'un qui s'avère être encore en vie. Le changement d’adversaire principal en cours d’épisode est une bonne idée. Le dégonflement de la baudruche Brubaker, remarquablement interprétée par Kent Smith, révèle le rôle essentiel joué par Montgomery. Ainsi, la série aborde un thème peu souvent exploité bien que réaliste, celui de l’homme de l’ombre, trop terne pour gouverner lui-même mais doté du pouvoir réel pendant que le pouvoir apparent est concédé à un porte-drapeau charismatique soumis à ses directives. Deke Montgomery s'explique de manière explicite lorsque son jeu est découvert : « Pour un homme comme moi, qui n'a pas de prestance, le chemin qui mène jusqu'au pouvoir ne peut être que tortueux... » Dans ce rôle de Deke Montgomery, Anthony Zerbe fait une composition époustouflante, confirmant son talent pour jouer les méchants cyniques, retors, et manipulateurs. La splendide Karen Jensen incarne Katherine Kittridge, la fille d’un dissident emprisonné, qui joue de son charme auprès des sbires de Brubaker pour rester en liberté et constitue la seule opposition ouverte à la dictature. À l'opposé, Toian Matchinga interprète Henriette Faure, la favorite du gouverneur Brubaker. Moins séduisante que Katherine, Mlle Faure joue un jeu ambigu, alternant l'aide apportée au beau James West et la fidélité à Brubaker, dont elle épouse avant tout l'ambition présidentielle. 13. LA NUIT DU DOUBLE JEU Résumé : Un malfaiteur du nom de Calamander organise une série de manœuvres destinées à faire passer James West pour un malhonnête homme auprès de ses supérieurs. Compromis, Jim fait semblant d’accepter d’intégrer l’organisation de Calamander, et sa première mission consiste à utiliser ses talents de nageur pour s’emparer d’une fiole contenant un gaz rare aux propriétés asphyxiantes. Critique : Le début de l’épisode est rendu passionnant par l’astuce dont fait preuve Calamander pour compromettre West. La machination est réellement bien montée, le scénario solide et bien huilé. Crystal Taylor, une complice de Calamander, est une personne vicieuse, ironique, méchante, comme le montre son attitude envers la petite servante asiatique. Consciente de ses tares, elle avoue à West : « À moi, on fait rarement confiance et on n'a pas tort. Vous, ce n'est pas pareil... » Par attirance pour Jim, la belle Crystal ne va pas hésiter à trahir son chef et ses compagnons. Marj Dusay est une habituée de ce genre de personnages, elle dispose du physique de garce adéquat. La seconde partie de l'épisode est moins captivante, le récit s’effiloche peu à peu. Une fois les passages sur la machination terminés, l’affrontement entre West, Calamander et ses hommes (et femmes…), et la séquence sous-marine sont sans grand relief. Cette histoire de « kylésium » qui doit être entreposé au fond d'un lac salé ne tient guère debout. Quant au déguisement de postier de Gordon, il frise le ridicule par son aspect outrancier. L’impression générale est que l’idée de base aurait pu être beaucoup mieux exploitée, la seconde partie de l’épisode étant somme toute banale. Heureusement, la présence de Crystal et la personnalité de l'adversaire principal permettent de maintenir un niveau honorable. Calamander, un bandit consistant, s'explique non sans cynisme sur ses activités de fournisseur d'objets rares à des collectionneurs : « Le prix que je demande est calculé d'après son désir et l'épaisseur de son portefeuille, qui ont l'un comme l'autre de gigantesques proportions. » 14. LA NUIT DE LA MAIN D'ACIER Résumé : Nos deux agents secrets escortent le comte Draja, un noble Bosnien doté d’une main d’acier articulée, et extradé dans son pays natal. Ils doivent découvrir l’endroit où le comte a dissimulé la fortune dérobée à ses compatriotes et empêcher son enlèvement par des bandits convoitant cet argent. Critique : Ce pâle remake de « La Nuit des Cosaques » est un des rares échecs de la saison malgré la main d’acier du comte. Ce dernier et sa fiancée sont assez transparents. Le scénario inutilement compliqué n’arrange rien. Quant aux affrontements avec les Garrison (tiens, comme le nom du créateur de la série), ils frisent le ridicule tant ces adversaires de pacotille sont indignes de la série. Voilà qui relève plus de la farce de mauvais goût que de la tradition sérieuse des « Mystères ». Mais qu'est donc venu faire dans cette galère un acteur consistant comme Ford Rainey ? Il est vrai qu'il faut bien vivre et accepter parfois des rôles purement alimentaires... o Encore un épisode dont la version française n'est plus disponible. Pour une fois, on ne le regrettera pas trop tellement il s'agit d'un épisode mineur. 15. LA NUIT DE LA PRINCESSE Résumé : West et Gordon sont à la recherche d’Enzo, un redoutable bandit dont ils ne connaissent pas le visage. Ils s’infiltrent au sein d’une troupe de comédiens ambulants où la compagne d’Enzo se dissimulerait, mais ne parviennent pas à la démasquer et ne peuvent empêcher le meurtre de deux jeunes filles. Le duo d’agents apprend que la prochaine victime doit être une princesse. Critique : Cette aventure au rythme assez lent vaut surtout pour la scène finale au cours de laquelle West parvient à démasquer Enzo. Il se produit alors une surprise de taille car il était difficile de deviner quel personnage pourtant vu à plusieurs reprises était en réalité le malfaiteur. On remarque que Jim a du fil à retordre lors de l'affrontement car Enzo est très costaud, d'où une fort belle scène de bagarre. Les péripéties qui nous font patienter jusqu’à ce dénouement spectaculaire sont d’inégale valeur. Bien sûr, on a droit à quantité de fausses pistes cousues de fil blanc tant les personnages soupçonnés sont de faible envergure. Parmi eux, la figure bien connue de Jason Evers. Artie confirme ses talents de roi du déguisement au cours de la réception : on a vraiment du mal à le reconnaître en vieux serveur moustachu et chauve. Tout aussi convaincant, Oscar Beregi, dont la prestance sied à merveille à son rôle de colonel venu d'Europe centrale. « Voilà ce qu'on peut appeler une vraie femme », affirme Gordon au sujet de Mme Tyler. Il est intéressant de revoir ce passage après avoir visionné l'intégralité de l'épisode. Ainsi, on peut découvrir l'ironie dont fait preuve le scénariste Edward J. Lakso, un grand spécialiste des épisodes western (et incidemment futur showrunner des Drôles de Dames), et surtout l'auteur des dialogues... Outre les multiples temps morts lors du voyage, l'épilogue est interminable. Lakso a dû s'employer pour combler les vides et atteindre la durée réglementaire de quarante-huit minutes : après les adieux à la princesse, il faut subir la séquence des cerises à la mélasse, puis une partie de poker. Cependant, on peut trouver un certain charme, certes désuet, à cet épisode d’un niveau convenable. 16. LA NUIT DE LA FLÈCHE Résumé : West et Gordon ont été chargés par le président Grant de chercher un accord avec le chef Indien Ours Brun afin de mettre fin à la guerre. Face à des militaires intransigeants, ils vont découvrir un complot contre la paix destiné à favoriser l’accession à la Maison Blanche du général Baldwin, le héraut de la lutte contre les peaux-rouges. Critique : Cette histoire mêlant western et intrigues politiques est riche en péripéties et coups de théâtre. Le scénario trépidant tient le spectateur en haleine et les méchants ne sont pas forcément ceux que l’on imagine. Les personnages ont du répondant, à l’image d’Oconee, le mystérieux métis devant servir d’intermédiaire entre West et Ours Brun, qui semble vouer une haine farouche aux Visages Pâles. Citons aussi Aimée Baldwin, la fille du général, une ravissante jeune fille fraîche et ingénue, divinement interprétée par Jeannine Riley, et le colonel Rath, l’adjoint de Baldwin, tout dévoué à la cause de son patron. Lesquels de ces personnages sont sincères et lesquels ont une double face ? Des scènes prenantes ponctuent le récit et augmentent la qualité de l’épisode : l’attaque d’Aimée Baldwin par un groupe d’Indiens, la chute de West dans un trou avec pour témoin un personnage qui va tenter de le tuer, révélant ainsi sa traîtrise. Ces deux scènes ont été placées en fin d’acte afin d’augmenter le suspense, la vignette traditionnelle se figeant sur le personnage en détresse. Que Miss Baldwin est mignonne (mais aussi un peu chipie...) avec sa robe rose et son ombrelle ! Son état physique après la mésaventure avec les Indiens est tel que son père imagine un attentat à la pudeur commis par West, qu'il traite de « voyou lubrique et perverti » ! Intéressante aussi la tactique employée par les conjurés, qui n’hésitent pas à lancer une fausse attaque d’Indiens pour imputer la responsabilité de la guerre à ces derniers et pousser à l’affrontement. De plus, c’est un bon témoignage de ce que fut l’Amérique de cette époque, quand le fait d’avoir massacré le plus grand nombre possible d’Indiens était hélas le meilleur des passeports pour la Maison Blanche. Et c'est évidemment celui que comptait utiliser le général Baldwin... Du côté des gadgets, Gordon utilise un ouvre-serrures automatique pour s'introduire dans le bureau du colonel Rath. Ce dernier est interprété par Frank Marth, dont le visage reste pour beaucoup indélébilement associé à la série Les Envahisseurs. Le président Grant est très présent dans cet épisode. Il échappe à ses gardes du corps pour rendre visite à West et à Gordon dans leur train, et se montre particulièrement sympathique avec eux lors de l'épilogue : constatant la présence de quatre verres prêts à servir, il préfère laisser ses agents profiter de leur galante compagnie ! 17. LA NUIT DU MANNEQUIN Résumé : Le gouvernement cherche à démanteler un trafic de larves mangeuses de coton, introduites aux États-Unis pour détruire l’intégralité de la production américaine. Les responsables sont des agents d’une puissance arabe qui veut s’emparer de la totalité du marché mondial de coton, puis du marché alimentaire grâce à d’autres larves capables de détruire la production de blé des pays concurrents. Critique : Un scénario particulièrement original, l’idée d’espionnage et de sabotage industriel dans le cadre d’une guerre commerciale se déroulant au XIXème siècle ne manque pas de saveur, tout comme la manière de convoyer les larves dans un mannequin. Outre le scénario palpitant, les acteurs ont un rôle prépondérant dans la réussite de cet épisode. Richard Anderson, doublé par Jean Berger, est toujours égal à lui-même dans le rôle de James Jeffers, tout comme Theodore Marcuse, parfait interprète d’Abdul Hassan, un émir cynique. Le machiavélisme de James Jeffers est sans limites puisqu'il fait tuer son plus proche collaborateur, trop compromis et qui va donc servir de fusible, puis n'hésite pas à enlever sa propre fille dans le but d'éliminer un comparse destiné à être accusé du rapt, et par la même occasion se débarrasser des agents gouvernementaux, devenus trop curieux. Quant à Theo Marcuse, il sort sa performance habituelle, désinvolte et grimaçante. West et Gordon vont faire échouer son projet de conquête des marchés mondiaux, mais sans doute Hassan ignore-t-il que ses héritiers prendront leur revanche lorsque viendra l'ère pétrolière... La musique est une nouvelle fois exceptionnelle, ne pas manquer le passage concluant le premier acte, tant pour la bande son que pour la qualité de la vignette. Le mouvement de la caméra épouse la chute de James West juste devant la ravissante Fatima (Marina Ghane, une actrice fort jolie) qui mange nonchalamment. Lors d'une scène dans le train, Artemus Gordon feuillette un livre regroupant les portraits de ses déguisements, des différents personnages qu'il a interprétés à l'occasion de ses nombreuses missions. Et qu'il y en a de pittoresques ! On sent Artie très fier du travail accompli. Malgré quelques relatifs temps morts en milieu d’épisode, à l'occasion de l'enquête chez les pêcheurs de San Francisco, le premier quart d’heure époustouflant et la scène finale à sensation font de cette aventure une des plus passionnantes de la saison. 18. LA NUIT DES VIPÈRES Résumé : Une bande de malfaiteurs appelés « Les Vipères » s’est rendue coupable d’attaques de banques en série dans le Kansas. West et Gordon mènent l’enquête à Freedom, seule ville importante de l’État épargnée par les Vipères. Le maire Vance Beaumont s’y présente comme le champion de la sécurité et espère ainsi devenir gouverneur. Critique : Quelques scènes non dénuées d’intérêt, comme le combat entre Robert Conrad et un champion de boxe interprété par sa doublure Red West, au sein d’une aventure western passablement conventionnelle où West et Gordon ont avant tout un rôle de simples représentants de l'ordre. Cet épisode préfigure ce que sera la saison 4 avec un James West qui commence à se caricaturer et une prépondérance de bagarres au détriment des aspects loufoques ou mystérieux de la grande époque. Ainsi, la série commence à se banaliser. Le meilleur moment est celui où Jim explore un passage secret conduisant au repère des Vipères. Découvert par ces vilains animaux, il est enfermé dans un cercueil et jeté à l'eau, occasion pour lui d'utiliser l'explosif dissimulé dans sa chaussure. En parallèle, Gordon emploie la ruse pour mettre la main sur un document secret du maire de Freedom. Ce plan de la prochaine attaque des Vipères prouve l'implication de Beaumont au plus haut sommet des Vipères. Avec Donald Davis dans le rôle de Vance Beaumont, voilà encore un futur « Envahisseur » présent en tant que vedette invitée. Habituellement, la série ne donne guère dans le social, mais ici Beaumont représente un notable machiavélique : un homme d'apparence fragile, « offusqué » par les combats de boxe, derrière lequel se cache un ambitieux prêt à tout pour devenir gouverneur. Y compris à créer le désordre avec les Vipères pour susciter un besoin d'ordre (mine de rien, ce fut la méthode utilisée par les nazis pour prendre le pouvoir, avec les SA dans le rôle des Vipères), à éliminer Moriarty - nom très Holmesien ! - le comptable de l'organisation, qui s'apprêtait à le dénoncer. Et à liquider sa propre bande pour se parer d'une arrestation spectaculaire, afin de récolter des suffrages. L'idée de nos agents pour amener Beaumont à se trahir est bien trouvée : ils l'attachent dans la banque que les Vipères, obéissant à ses ordres, s'apprêtent à faire sauter. Curiosité à signaler : l’épisode ne dure que 45 minutes 30 au lieu des 48 minutes habituelles. Il semble que l’épilogue ait été purement et simplement supprimé sans que l’on sache pourquoi. Problèmes au montage ? Censure ? La conséquence, c’est un épisode qui se termine brutalement et donne un sentiment d’inachevé. 19. LA NUIT DE LA TERREUR CACHÉE Résumé : West et Gordon ont rendez-vous avec China, une jeune fille connaissant la cachette de Tacitus Mosely, un ancien officier sudiste qui torturait ses prisonniers pendant la guerre de sécession. Leur mission consiste à arrêter Mosely et à l’amener à Washington afin d’y être jugé. Mais le père de la jeune fille et ses compagnons, tous victimes du tortionnaire, entendent bien le retrouver avant les agents gouvernementaux pour pratiquer leur propre justice. Critique : Toute série comporte des épisodes secondaires, dits de complément ou de transition, et de grands épisodes qui marquent les esprits et contribuent à rendre la série culte. Cet épisode magnifique fait évidemment partie de la seconde catégorie. Il est probable que les producteurs et scénaristes aient voulu faire de cette aventure un des sommets de la saison, et ils y ont pleinement réussi. Tout commence dans l’ambiance de fête du Mardi-Gras de la Nouvelle-Orléans. Ce cadre, déjà utilisé avec bonheur dans « La Nuit des masques », est une garantie de décors et costumes somptueux. Le contraste entre la joie inondant les rues de la ville et l’atmosphère noire des égouts où China conduit nos héros est saisissant. C'est par un échange de phrases codées que West entre en contact avec China : « Que cette rose rouge me parle de mon amour pour vous. - Et que cette rose blanche vous réponde. » L’épisode est magnifié par la performance exceptionnelle des vedettes invitées. Nehemiah Persoff compose un major Hazard implacable, insensible à tous les arguments pourtant raisonnables de James West. Cet acteur aux multiples facettes montre une fois de plus ce dont il est capable, et on a ainsi un grand rôle pour un grand acteur. Quant à Jeff Corey, il incarne un Tacitus Mosely terrifiant de cynisme. Même pas dérouté par l’irruption de West et allant jusqu’à lui tenir des propos ironiques, Mosely est un avatar du criminel de guerre tel qu’en a vu défiler le XXème siècle. Ce tortionnaire n’a aucun remords et dirige tranquillement une exploitation sucrière dans le Sud. Il fait étonnamment penser à un ancien nazi, une allusion aux camps de concentration est d’ailleurs habilement placée par Gordon pendant l’épilogue : « Ces camps… j’espère que les gens n’auront plus l’idée d’en faire… » Petit exemple du ton employé par Mosely pour s'adresser à Jim : « Vous êtes exactement le genre d'hommes que je ne supporte pas... » (car trop jeune, trop séduisant...) On a donc deux bandits de grande envergure pour le prix d'un, et dans un seul épisode. Et n'oublions pas le charme de China, interprétée par Sabrina Scharf, ni celui de Kenya Coburn en Madame Pompadour. Même les compagnons du major Hazard, seconds rôles typiques, apportent un je-ne-sais-quoi en plus. Malgré quelques invraisemblances, l’atmosphère prenante et les acteurs de talent sont au service d’un scénario consistant qui offre comme à l’accoutumée quelques surprises de taille sur les intentions réelles des protagonistes… 20. LA NUIT DE LA MORT MASQUÉE Résumé : James West, drogué et enlevé, se réveille dans le village désert de Paradox. Blessé à la jambe, il ne peut ni s’enfuir ni appeler au secours, toutes les communications étant coupées. Il s’agit de la vengeance d'Emmet Stark, un repris de justice évadé que West avait arrêté au cours d’un hold-up. Artemus Gordon, parti à la recherche de son compagnon, risque d’être à son insu l’instrument de la vengeance de Stark. Critique : Cette histoire de vengeance sadique constitue un des temps forts de la saison, et n’est pas sans rappeler les épisodes des Avengers se déroulant en huis-clos comme « L’héritage diabolique » et surtout « Le Joker ». La séquence pré-générique à Como Creek, un modèle du genre, est à elle seule un parfait résumé de l’esprit de la série avec de l’inattendu, de l’action et de la bagarre, un piège, de l’étrange, et bien sûr une avenante jeune femme. Si l’épisode comporte certaines lenteurs lors des scènes de découverte de Paradox par West, c’est pour mieux distiller le suspense, le faire savamment monter en puissance. De multiples appâts sont fournis à Jim afin de le faire espérer puis retomber ensuite dans sa situation initiale. Voir le rôle joué par Betsy, dont l’identité réelle n’est révélée qu’à la fin de l’épisode, et par les passagers de la diligence, Goff, la ravissante Flora Fogarty (Bobbi Jordan) et le docteur Prior. Gordon passe quelques jours de vacances à Virginia City. Alors qu'il est en train d'expliquer à une conquête qu'il a fait fortune dans les boutons de portes en faïence décorée (!), le colonel Richmond surgit pour lui demander de rechercher West. Artemus n'est pas dupe de la visite d'Amanda. La jeune femme repart du train, furieuse de l'absence de Jim, qui l'aurait invitée à déjeuner : mais si elle comptait festoyer avec West, pourquoi le cocher aurait-il attendu son retour ? West est tout aussi ingénieux lors du combat contre Gordon organisé par Stark. Il remarque les initiales AG sur le revolver de l'homme déguisé qui a prétendument tenté de l'abattre et comprend le machiavélisme du plan d'Emmet Stark : l'amener à tuer son vieil ami Artemus Gordon, voilà la vengeance ourdie par le malfrat ! Côté acteurs, le rôle d’Amanda est parfaitement tenu par Judy McConnell, dont le charme fait merveille et perpétue la tradition des femmes à la fois anges et démons. Dans celui d'Emmet Stark, on retrouve le très bon Milton Selzer, bien connu des amateurs de la série Les Incorruptibles. À signaler aussi les blessures subies par West et Gordon, qui les immobilisent dans leur train au cours de l’épilogue et donnent un aspect plus réaliste à la série. En effet, malgré les qualités des deux héros, il était suspect qu’ils multiplient les missions dangereuses sans qu’aucune des innombrables balles sifflant autour de leurs têtes ne finisse par les atteindre… 21. LA NUIT DU MORT VIVANT Résumé : La fille du professeur Edington est enlevée par le docteur Articulus, un homme qui veut la forcer à se marier avec lui pour se venger de son père, accusé par le docteur d’avoir jadis épousé sa fiancée. En lui portant secours, les agents du président Grant découvrent un trafic d’êtres humains organisé par Articulus, qui poursuit de sinistres expériences. Critique : Cet épisode se déroulant à la Nouvelle-Orléans dans l’atmosphère mystérieuse des rites vaudous promettait beaucoup. Finalement, il se révèle décevant par la minceur de l’intrigue et le manque de consistance des personnages. La séquence pré-générique laissait augurer une histoire agréable, mais les pétards s’avèrent mouillés avec un scénario pas du tout crédible et qui s’enlise rapidement. Après « La nuit de la maison hantée », Hurt Hartfield est à nouveau présent dans un épisode raté, sans qu’on puisse déterminer si ses prestations sont en cause ou s’il s’agit de malchance de sa part. 22. LA NUIT DE L'AMNÉSIQUE Résumé : Alors qu’une épidémie de variole fait des ravages, des malfaiteurs s’emparent d’un important stock de sérums qu’ils proposent de restituer en échange de la libération du caïd de la pègre du Kansas Furman Crotty. West, blessé à la tête au cours de l’affrontement avec les complices de Crotty, perd la mémoire et erre dans le désert pendant que Gordon part à sa recherche. Critique : La trame de ce récit n’est guère originale tant les histoires d’amnésie sont fréquentes dans les séries, mais le détail des péripéties est plutôt intéressant. Le combat dans la diligence entre le faux pasteur et West constitue un bon début. L'homme boit dans un faux pistolet avant d'attaquer Jim lorsqu'il obtient la confirmation de son statut d'agent secret. Puis West est blessé à la tête par Silas Crotty. Laissé pour mort, il se réveille amnésique. Le sérum contre la variole existait réellement à l'époque, mais son application à grande échelle demeurait encore problématique. De plus, il arrivait qu'il ne soit pas vraiment efficace dans tous les cas, mais là n'est pas l'essentiel. La rivalité entre deux bandits, élément classique mais toujours prometteur, est autrement plus réjouissante. Ici, elle a lieu entre les frères Crotty, mais le duel tourne court tant le cadet n’est pas à la hauteur. Plus que les scènes d’amnésie de West et l’aide reçue de l’ingénue Cloris, une serveuse de bar un peu gourde, ce sont les prestations de Kevin Hagen et surtout d’Edward Asner dans les rôles des frères Crotty qui pimentent l’épisode. Silas (Kevin Hagen, le docteur Baker de La petite maison dans la prairie) avait pris l'habitude de commander pendant la détention de Furman. Aussi ne supporte-t-il pas le retour de son frère. Il tente de le tuer, mais échoue et Furman lui règle son compte. Ed Asner donne vie à un des plus abominables méchants vus dans la série puisque Furman n’a même pas l’intention de rendre les sérums. Son grand projet de « Société Destructrice des Humains » (!) est de laisser mourir les Américains et de les remplacer par des robots dont il sera le maître. Une de ses phrases favorites est : « Pour moi, les gens sont des mouches et je me considère comme leur insecticide. » (Déclaration qui n'est pas sans anticiper sur l'Agent Smith de Matrix !) Et lorsqu’il accueille West : « Bienvenue à la Société Destructrice des Humains, la seule dans son genre d’exercice pleinement libéral ! Nous sommes prêts à tuer tout le monde, je suis loin d’être raciste. » L’autre point fort de l’épisode est le dernier quart d'heure avec les retrouvailles entre Jim et Artie, lorsque West, amnésique, ne reconnaît pas son ami, et le rôle important joué par des tonneaux et une balance, au cours de la scène finale. À cette occasion, West et Gordon font preuve d’une grande astuce pour déjouer le piège tendu par Crotty. 23. LA NUIT DE LA BÊTE Résumé : Chargés par le président Grant d’amener à Washington l’absentéiste sénateur Buckley, West et Gordon se rendent dans sa propriété et découvrent un homme terrorisé qui refuse de sortir. Ils décident de percer le secret de cette étrange demeure où les fils du parlementaire disparaissent tour à tour, apparemment victimes d’un singe géant. Critique : Un épisode axé sur le fantastique. L’atmosphère stressante fait penser à celle de « La Nuit du loup », avec cette fois une espèce de singe gigantesque beaucoup moins noble que les loups de Talamantes. Le résultat est mitigé en raison d’une intrigue quasi-inexistante et du manque d’envergure des protagonistes. Dabbs Greer campe un honnête sénateur Buckley, mais ce personnage ne se montre pas à la hauteur. Le même commentaire peut s’appliquer à ses fils, assez transparents. Reste le géant. Richard Kiel, vu à plusieurs reprises sur la série, produit une prestation honorable dans un difficile rôle d’arriéré mental. Au final, on reste sur une impression de vide due au fait qu’il n’y a pas de véritable méchant. L’épisode est néanmoins sauvé du naufrage par l’ambiance fantastique bien réelle, qui éveille le sens de l’imaginaire chez le spectateur. 24. LA NUIT DE LA CONJURATION Résumé : À la suite d’une tentative d’assassinat sur le président Grant, un indice amène notre duo d’agents secrets dans un monastère dont s’est emparé Cullen Dane, un ancien militaire vouant au président une haine sans limite. West et Gordon doivent secourir les ecclésiastiques emprisonnés et faire échouer les projets criminels de Dane. Critique : La troisième saison se conclut par un épisode de très bonne facture dont le principal atout est le déroulement du récit dans un monastère. Les déambulations de West parmi les moines vrais ou faux rappellent certaines scènes de « La Nuit des assassins », souvenirs éminemment agréables. Autres atouts notables, la présence d'Arthur Batanides en sergent à la solde de Dane, et celle de la superbe Angel Tompkins dans le rôle de Marcia Dennison, l’égérie de Cullen Dane. Attirée par West et effrayée par la perspective de liquider le président Grant, qui ne lui paraît nullement indispensable, elle n’en a pas pour autant l’intention de trahir son compagnon, apparemment le seul homme capable de satisfaire ses ambitions. Marcia et les moines compensent le relatif manque de charisme de l’adversaire principal. Cullen Dane veut contrôler l'ensemble du « Territoire » (la Californie). Il compte profiter du chaos généré par la mort du président Grant dont il cherche également à se venger, car Grant l'a fait renvoyer de l'armée. L’indice conduisant West dans le monastère est à la fois astucieux et amusant : c’est la baisse de qualité du vin produit par les moines qui va attirer son attention, preuve que Dane et ses hommes ont négligé certains détails. Par contre, la piste du moine suspect car il porte une bague est assez tirée par les cheveux, tout comme le délai de 36 heures pour procéder aux recherches dans les secteurs viticoles de Californie. Un bon suspense conclut le troisième acte : démasqué par Dane et retenu prisonnier, Jim choisit de s’évader en prenant la place d’un mort dans un cercueil. Tout se complique lorsque les malfaiteurs décident d’incinérer le cadavre… Si l’on ajoute la musique une nouvelle fois enthousiasmante, on pardonnera volontiers la banalité de la scène finale, et on conclura en remerciant les scénaristes, réalisateurs, et producteurs pour cette belle saison. Crédits photo : TF1 Vidéo. Images capturées par Mergran. |
Les Mystères de l'Ouest(1965-1969) Saison 1 1. La Nuit des ténèbres (The Night of the Inferno) 2. La Nuit du lit de la mort (The Night of the Deadly Bed) 3. La Nuit de la terreur (The Night the Wizard Shook the Earth) 4. La Nuit de la mort subite (The Night of Sudden Death) 5. La Nuit du tueur désinvolte (Night of the Casual Killer) 6. La Nuit des mille yeux (The Night of a Thousand Eyes) 7. La Nuit du cadavre fluorescent (The Night of the Glowing Corpse) 8. La Nuit du bal fatal (The Night of the Dancing Death) 9. La Nuit du couteau à double tranchant (The Night of the Double-Edged Knife) 10. La Nuit de la ville sans voix (The Night That Terror Stalked the Town) 11. La Nuit du général Grimm (The Night of the Red-Eyed Madmen) 12. La Nuit du détonateur humain (The Night of the Human Trigger) 13. La Nuit du musée maudit (The Night of the Torture Chamber) 14. La Nuit du phare hurlant (The Night of the Howling Light) 15. La Nuit fatale (The Night of the Fatal Trap) 16. La Nuit des automates (The Night of the Steel Assassin) 17. La Nuit où le dragon cria (The Night the Dragon Screamed) 18. La Nuit des esprits de feu (The Night of the Flaming Ghost) 19. La Nuit orientale (The Night of the Grand Emir) 20. La Nuit de l'attentat (The Night of the Whirring Death) 21. La Nuit du marionnettiste (The Night of the Puppeteer) 22. La Nuit des barreaux de l'enfer (The Night of the Bars of Hell) 23. La Nuit du bison à deux pattes(The Night of the Two-Legged Buffalo) 24. La Nuit du magicien (The Night of the Druid's Blood) 25. La Nuit des conquistadors (The Night of the Freebooters) 26. La Nuit de l'élixir de diamant (The Night of the Burning Diamond) 27. La Nuit du printemps meurtrier (The Night of the Murderous Spring) 28. La Nuit de la peste subite (The Night of the Sudden Plague) La série débute par une saison chaotique en raison de plusieurs changements de producteurs. Michael Garrison, producteur de l'épisode pilote, a créé un concept trop onéreux pour les dirigeants de CBS qui décident d'annuler la série. On ne sait comment elle ressuscite miraculeusement - mais sans son créateur - toujours est-il qu'une bataille juridique s'engage entre les dirigeants de la chaîne et Garrison, furieux d'avoir été évincé. Du coup, le style de la série va varier selon les producteurs qui vont se succéder. Collier Young (futur créateur de L'homme de fer) succède à Garrison le temps de produire trois épisodes purement western (Gunsmoke est en plein succès, tout comme les premiers Leone), donc à l'opposé de ce que voulait faire son prédécesseur. Après plusieurs changements successifs, John Mantley donne une relative stabilité en produisant quelques épisodes de qualité orientés sur la science-fiction. Finalement, Michael Garrison obtient gain de cause et récupère sa série juste à temps pour produire le dernier épisode de la saison. Cette première mouture des Mystères conserve de ces batailles de coulisses un certain manque d'unité. Les débuts sont satisfaisants mais la série n'a pas encore atteint sa vitesse de croisière. Autant le noir-et-blanc n'est pas gênant pour une série très noire et dénuée d'humour comme Les Incorruptibles, autant le concept des Mystères, enjoué voire loufoque, ne peut s'épanouir pleinement qu'avec la couleur. Le nombre élevé d'épisodes en version originale pose problème, le cumul de ces deux éléments ayant empêché la rediffusion de cette saison à la télévision jusqu'à la diffusion complète sur Série Club au début des années 2000. On peut déplorer aussi le manque d'imagination des scénaristes, on a parfois l'impression de voir toujours la même histoire sous plusieurs variantes. Idem avec la musique, le faible nombre de thèmes créés donnant une impression de redite. Enfin, Artemus Gordon n'a pas encore un rôle très consistant. Néanmoins, cette première saison ne manque pas de qualités. Le mélange de western, de fantastique, d'action et d'humour propre à la série fonctionne déjà bien et permet de compenser le manque de variété des scénarios. Mais le principal point fort est la présence dans la plupart des épisodes d'au moins une jeune femme aussi jolie que maléfique, et surtout le rapport que West entretient avec elles. N'ayons pas peur des mots : dans les premiers épisodes Jim a un comportement presque idiot, n'hésitant pas à laisser en liberté de dangereuses criminelles sous prétexte qu'elles ont du charme. Il a aussi tendance à pardonner bien trop facilement à celles qui rentrent dans le droit chemin, bien que la plupart aient tenté de le tuer. Heureusement, les scénaristes ont rectifié le tir par la suite. Du coup, ce rapport particulier avec les actrices, ainsi que la beauté et les qualités de ces dernières donnent un charme particulier à cette saison. Cet aspect sera quelque peu atténué par la suite. 1. LA NUIT DES TÉNÈBRES
Le président Grant charge l'agent spécial James West de mettre fin aux activités d'un révolutionnaire mexicain du nom de Juan Manolo. Accompagné de son ami Artemus Gordon, il part pour le Nouveau-Mexique. Grâce à un mystérieux commerçant chinois, les deux partenaires vont rencontrer l'amie de Manolo, puis connaître de multiples aventures avant de mettre la main sur le révolutionnaire. Critique : Ce premier épisode peut être considéré comme un véritable épisode pilote puisqu'il comporte la présentation des personnages principaux et certaines caractéristiques propres qu'on ne retrouvera pas par la suite. Ainsi, c'est le seul épisode sans séquence pré-générique. Les vignettes de fin d'acte sont au nombre de cinq au lieu de quatre et sous une forme qui sera modifiée lors des épisodes suivants, peut-être en raison du changement de producteur. Ces caractéristiques n'empêchent pas cette première aventure de lancer la série sur de bons rails, ce qui est somme toute normal pour une série où le train tient un rôle prépondérant… Après les premières scènes de présentation des personnages, l'action est un peu longue à se mettre en route, comme souvent au cours de cette saison ; mais une fois l'épisode lancé, le festival de rebondissements, de gadgets, et de suspense produit une excellente impression. La plupart des marqueurs de la série sont présentés ici : le président Grant, le train, le billard, les gadgets, les adversaires retors et simulateurs, et bien sûr la grâce des actrices avec la ravissante Suzanne Pleshette. Pour donner tous les atouts à la série dès ses débuts, plusieurs très bons acteurs ont été choisis pour jouer dans le pilote. Nehemiah Persoff et Victor Buono sont parfaits en bandits, on les retrouvera d'ailleurs à plusieurs reprises lors des saisons suivantes. Suzanne Pleshette complète harmonieusement la distribution pour un magnifique trio de vedettes invitées 2. LA NUIT DU LIT DE LA MORT Résumé : West et Gordon enquêtent sur les activités d'un certain général Florey. Le capitaine Jackson, un de leurs collègues, est tué avant d'avoir pu leur fournir de précieux renseignements, puis West échappe de peu à une embuscade tendue par Gatita, une serveuse qui l'entraîne sur un lit piégé. Les deux agents finissent par découvrir une machine à faire dérailler les trains, mise au point par Florey à des fins criminelles. Critique : Un épisode très représentatif de la saison : une intrigue intéressante, quelques bons gadgets, l'ensemble est satisfaisant mais sans génie. Le fameux lit et la machine à déraillements sont les points forts de cette aventure, tout comme l'interprétation des vedettes invitées. J.D. Cannon a un physique idéal pour jouer les bandits et Barbara Luna est impeccable dans le rôle récurrent de la criminelle malgré elle, séduite par West et bourrée de remords. o Cet épisode est présenté en VO car il n'existe pas de version française. 3. LA NUIT DE LA TERREUR Résumé : Le docteur Loveless a l'intention d'assassiner l'inventeur d'un explosif très puissant. Désireux de récupérer la Californie, terre ayant appartenu à ses ancêtres, il menace de faire sauter une bombe qui tuera plus de cinq mille personnes si le gouvernement ne satisfait pas ses revendications. Critique : Premier épisode avec le docteur Miguelito Loveless, savant aussi intelligent que diabolique, inventeur génial et misanthrope notoire. Sa petite taille est sans doute à l'origine de sa haine de l'humanité. Secondé par sa compagne Bernadette, il dispose d'un homme de main dévoué en la personne d'un géant nommé Voltaire, interprété par Richard Kiel. Les capacités de Loveless à manipuler son entourage sont bien mises en exergue avec la fascination qu'il exerce sur la ravissante Greta, l'assistante du professeur Nielsen, qu'il a convaincue de participer à son assassinat. Bien sûr, Greta (magnifique Leslie Parrish…) ignore les desseins réels du docteur. L'épisode, palpitant à souhait, comporte un passage qui apparaît comme une incongruité lorsqu'on connaît la suite de la série. En effet, il se termine par l'arrestation de Loveless ! Arrêter le docteur Loveless, c'est un peu comme si on arrêtait Fantômas ou Arsène Lupin… 4. LA NUIT DE LA MORT SUBITE Résumé : Des cambrioleurs ont dévalisé l'hôtel de la monnaie de Carson City, emportant le matériel nécessaire à la fabrication de fausse monnaie. West et Gordon les poursuivent au sein d'un cirque dont le propriétaire a besoin d'une quantité importante de faux billets pour acheter un territoire en Afrique. Critique : Cet épisode est révélateur des défauts rencontrés habituellement au cours de la saison 1. Le principal est le manque de rythme, dû à de trop nombreux temps morts. Quelques très bonnes scènes valent tout de même le coup d'œil : une séquence pré-générique passionnante, le combat de West à mains nues contre un crocodile, et le piège qui retient West et Gordon prisonniers. Et une nouvelle fois de très bons acteurs avec Robert Loggia et la toujours appréciée Antoinette Bower. 5. LA NUIT DU TUEUR DÉSINVOLTE Résumé : West et Gordon doivent arrêter et amener à Washington un politicien corrompu appelé John Avery. La mission est délicate car le repaire d'Avery, niché au cœur d'une montagne, est difficile d'accès, et l'agent envoyé précédemment par Washington a été tué par les hommes d'Avery. La méthode du cheval de Troie avec les deux agents devenus comédiens ambulants sera-t-elle plus efficace ? Critique : Une aventure typiquement western au scénario très classique se déroulant en trois étapes : investir le repaire, capturer l'homme, et l'emmener au nez et à la barbe de ses complices. L'affaire est compliquée par le traditionnel traître de service et par la présence de l'amie du bandit, rapidement séduite par West. Tout cela n'a l'air de rien, mais au final l'épisode se révèle très bon et même parfois passionnant. La partie la plus intéressante est la troisième, quand Jim et Artie déploient des trésors d'ingéniosité pour s'enfuir du repaire avec leur prisonnier et l'amie de ce dernier. John Dehner fait une prestation remarquable, il donne une dimension réelle à son personnage. Ruta Lee et Bill Williams sont très satisfaisants malgré le manque d'originalité de leurs personnages. o Épisode en VO, il n'existe pas de version française. 6. LA NUIT DES MILLE YEUX Résumé : Des pirates s'attaquent aux bateaux naviguant sur le Mississippi. Les cargaisons sont pillées et les passagers et hommes d'équipage sauvagement assassinés. Le responsable est un ancien capitaine devenu aveugle à la suite d'un accident. West parvient à son repaire sur les indications d'une de ses complices, mais le capitaine Coffin le capture et le fait enfermer dans une cage électrifiée. Critique : De très bons moments dans cet épisode, notamment le combat final entre un West temporairement aveugle et Coffin, les deux hommes se retrouvant donc à égalité. Jeff Corey est époustouflant dans ce rôle d'aveugle profondément antipathique, presque inhumain. Cependant, la gravité du sujet abordé peut faire naître un certain malaise, tout comme le personnage interprété à la perfection par Diane Mc Bain. West lui dit qu'elle est un monstre, et on ne peut que lui donner raison. D'où la déception de voir Jennifer Wingate s'en sortir aussi bien à la fin de l'épisode. D'accord, Jim est sensible à la beauté féminine et Miss Wingate en a à revendre, mais la manière dont elle se tire d'affaire sans grand dommage laisse penser que West, finalement approuvé par Gordon, a pour une fois franchi la ligne jaune. 7. LA NUIT DU CADAVRE FLUORESCENT Résumé : Un nouveau produit radioactif est dérobé au sein de l'ambassade de France par une femme accompagnée d'un géant. Ce vol risque d'entraîner des complications dans le conflit opposant la France à la Prusse. West et Gordon découvrent que l'instigatrice du vol travaille pour la Prusse et n'est autre que la nièce du savant ayant découvert le produit. Critique : Un récit d'espionnage cohérent servi par des acteurs habitués des séries des années 60 et 70 et que l'on a toujours plaisir à retrouver, comme Philip Pine alias André Philippe et Oscar Beregi. Le scénario exploite habilement le contexte historique de l'époque avec la guerre entre la France et la Prusse, et pour une fois les Français sont présentés sous un jour positif puisque les méchants sont leurs ennemis Prussiens. Charles Horvath est impressionnant dans le rôle de « Pied de Fer », un homme doté de jambes artificielles à la suite d'un accident de train, que West va retrouver plusieurs fois sur son chemin. Un nouveau gadget présenté par Gordon en début d'épisode va se révéler bien utile comme on pouvait s'y attendre. Ce procédé cousu de fil blanc est pour le moins maladroit et énerve donc quelque peu, sans remettre en cause la qualité globale de cette aventure. o Encore un épisode dont il n'existe pas de version française. 8. LA NUIT DU BAL FATAL Résumé : Les services secrets doivent assurer la protection de la princesse d'Albanie durant son séjour aux États-Unis. Une fausse princesse se présente et est aussitôt tuée par des inconnus. Il semble que la vraie princesse ait été enlevée avant même son arrivée aux États-Unis par une mystérieuse organisation criminelle albanaise. Son frère, le prince Gio, exige sa libération dans les plus brefs délais sous peine de complications diplomatiques. Critique : Cet épisode est riche en fausses pistes et en trahisons, l'intrigue n'est certes pas mauvaise mais l'ensemble est quand même un peu léger. Le manque d'envergure des vedettes invitées est sans doute à l'origine de cette impression, c'est même flagrant en ce qui concerne l'adversaire principal. L'incursion dans l'univers de l'Europe de l'Est est sympathique, on la retrouvera plusieurs fois dans la série. Le fait que le pays soit nommément désigné est appréciable, là où on est habitué à rencontrer de l'imprécision ou des pays imaginaires. o Épisode disponible uniquement en V.O. 9. LA NUIT DU COUTEAU À DOUBLE TRANCHANT Résumé : Des ouvriers qui travaillaient à la construction d'une ligne de chemin de fer sont assassinés. Les coupables seraient des Cheyennes qui exigeraient une rançon pour cesser leurs attaques. Nos agents secrets vont découvrir l'existence d'un complot visant à faire croire à la responsabilité des Indiens, et décident de faire alliance avec le chef des Cheyennes pour démasquer les véritables coupables. Critique : Une histoire purement western fort bien menée s'appuyant sur un thème habituel à la série, le respect de West et Gordon envers les Indiens. Il n'est pas sûr que cela soit très réaliste de la part d'agents gouvernementaux dans le contexte de l'époque, mais le message envoyé est tout de même bien sympathique. Le mariage entre le style western et les caractéristiques particulières de la série (étrangeté des personnages, mégalomanie, vengeance, coupables inattendus…) donne un épisode d'un très bon niveau peuplé de péripéties captivantes. Saluons les très bonnes performances de Leslie Nielsen dans le rôle à double tranchant du général Ball et de John Drew Barrymore, étonnant de vérité en chef Cheyenne. 10. LA NUIT DE LA VILLE SANS VOIX Résumé : Invité par une jolie jeune femme blonde à monter dans une calèche, West se retrouve aussitôt neutralisé par des gaz soporifiques. La femme est en fait la complice du docteur Loveless. Décidé à se venger de celui qui l'a précédemment arrêté, le nain remplace West par un sosie qui réussit à mystifier Artemus Gordon. Mais Jim compte sur son pouvoir de séduction pour amener la complice de Loveless à changer de camp… Critique : Revoilà le fameux docteur Loveless, toujours aussi torturé et vindicatif. Cette aventure généralement surévaluée n'a en fait rien d'extraordinaire. Les épisodes avec le nain ne sont pas forcément meilleurs que les autres, on en compte de très bons comme d'autres plus banals. Ici, il est clair qu'il n'y a pas de quoi crier au génie. Encore une histoire de doubles et de sosies, recours généralement utilisé par les scénaristes à cours d'idées originales. West est prisonnier et semble en mauvaise posture, mais naturellement son charme amène la belle jeune fille blonde à trahir Loveless pour le sauver. Voilà qui commence à sentir le réchauffé, et il est heureux que, tout en maintenant les rapports ambigus entre West et la gent féminine, les scénaristes laissent tomber ces scénarios simplistes au cours des saisons suivantes. L'épisode n'est pas mauvais pour autant, mais on peut regretter l'absence d'un scénario plus travaillé, sans doute due à la présence de Loveless, censée assurer à elle seule le spectacle. Le titre français constitue une énigme : pourquoi la « ville sans voix » ? Ce ne sera pas le seul titre mal choisi au cours de cette saison. o Initialement diffusé en version française, il ne subsiste hélas de cet épisode que la version originale. 11. LA NUIT DU GÉNÉRAL GRIMM Résumé : Une jeune femme fait appel à West pour sauver son fiancé, engagé dans une étrange armée de mercenaires basée au cœur du Nevada. Jim et Artie s'infiltrent dans cette académie militaire dirigée par le général Grimm, un mégalomane. Les qualités physiques et intellectuelles de West séduisent Grimm, à la recherche d'hommes forts pour se lancer à la conquête du Sud des États-Unis. Critique : Voilà un épisode qui pouvait tourner à la catastrophe si l'acteur incarnant Grimm avait été mal choisi. Heureusement, Martin Landau, dont les qualités ne sont plus à présenter, est crédible à 100% dans ce rôle de guerrier ambitieux. Bien secondé par la séduisante Joan Huntington, il donne une dimension certaine à cette aventure mouvementée. L'interrogation demeure sur le régime que Grimm voudrait instaurer dans les territoires convoités. Son militarisme musclé suggère une dictature réactionnaire, mais il est aussi promoteur de l'égalité entre hommes et femmes, idée hautement novatrice et même révolutionnaire à l'époque. Pour preuve l'ironie manifestée lors de l'épilogue : Gordon se gausse du général, « forcément fou puisque professant que les femmes sont les égales des hommes ». Concernant le titre français, il était difficile de traduire littéralement par « La Nuit du fou aux yeux rouges », mais n'aurait-on pas pu trouver mieux que le banal titre retenu ? o Ce très bon épisode n'a jamais été adapté en français. 12. LA NUIT DU DÉTONATEUR HUMAIN Résumé : Un tremblement de terre détruit entièrement une ville du Wyoming. Devant la menace d'autres séismes, les habitants s'apprêtent à quitter l'État. West et Gordon échappent à une tentative d'attentat, et en suivant leurs agresseurs parviennent jusqu'au professeur Cadwallader, un géologue dément déterminé à faire fuir tous les habitants du Wyoming en provoquant des séismes artificiels et à devenir président du territoire devenu indépendant. Critique : Un épisode contrasté. La minceur du scénario, la lenteur du récit dans sa première partie, et la stupidité des fils de Cadwallader sont les gros points négatifs, heureusement tempérés par des aspects plus réjouissants. La performance éblouissante de Burgess Meredith, magnifique dans ce rôle de savant fou, tire l'épisode vers le haut. Kathie Browne interprète une fille de Cadwallader autrement plus consistante que ses grotesques frères, heureusement rapidement éliminés. L'idée de tremblements de terre provoqués par des charges de dynamite placées dans des failles naturelles est originale et techniquement convaincante, même si en réalité cela ne suffirait probablement pas (Lex Luthor choisira lui des missiles nucléaires, c'est plus sûr). Enfin, la façon dont Cadwallader entend se débarrasser de West constitue le sommet de l'épisode, avant que Jim ne déjoue sa surveillance grâce à l'habile diversion de son partenaire. o Encore un épisode jamais traduit en français. 13. LA NUIT DU MUSÉE MAUDIT Résumé : Le professeur Bolt, grand amateur d'art, a décidé d'acquérir pour son musée les plus célèbres œuvres d'art du monde entier, y compris la fameuse Joconde. Pour y parvenir, il a enlevé le gouverneur de Californie et l'a remplacé par un sosie chargé de détourner l'argent de l'État afin d'acheter les onéreux chefs-d'œuvre. Mais West et Gordon, qui connaissent bien le gouverneur, ne sont pas dupes de la substitution. Critique : La présence de Alfred Ryder dans n'importe quel épisode de série est un gage de qualité tant ce grand acteur est parfait, en particulier dans les rôles de méchants. Cet épisode ne déroge pas à la règle ; ici Ryder compose un directeur de musée prêt à toutes les malversations pour satisfaire sa passion de l'art. La séquence pré-générique lance merveilleusement l'épisode avec la fameuse scène de la statue du gouverneur. Cette statue qui ouvre les yeux et s'anime rappelera des souvenirs aux habitués de la butte Montmartre, où l'on rencontre encore ce genre d'attractions. On retrouve avec plaisir miss Piecemeal, la ravissante secrétaire du gouverneur aperçue dans « La Nuit de la terreur » où elle était déjà interprétée par Sigris Valdis, en même temps qu'on découvre l'étendue de sa malhonnêteté. D'autres scènes mémorables ont lieu chez le professeur Bolt, parmi lesquelles les affrontements entre Jim et son hôte, essentiellement verbaux car Alfred Ryder est habitué aux rôles de bandits intellectuels laissant effectuer les basses manœuvres physiques à des hommes de main. o Cet épisode a fait l'objet d'une version française sans doute perdue ou endommagée, les éditions ou diffusions récentes ayant toutes été effectuées en version originale. 14. LA NUIT DU PHARE HURLANT Résumé : James West est enlevé par un certain docteur Arcularis, un savant mégalomane qui l'enferme dans un phare et lui fait subir un conditionnement psychologique afin de l'amener à tuer le chef indien Ho-Tami. Arcularis est associé avec le fils de Ho-Tami, hostile à l'accord de paix que son père s'apprête à signer avec les « Visages Pâles ». Critique : Quelques scènes réussies ne suffisent pas à faire un bon épisode, telle pourrait être la morale tirée de cette histoire bien peu crédible. Les scènes de conditionnement, pénibles à supporter, sont à la limite du ridicule, du genre : « Regarde le méchant indien. Il faut le tuer, tue-le, allez ! tue le méchant indien !». Les Avengers étaient autrement plus convaincants sur un thème similaire dans « Le Visage » ou « Mon rêve le plus fou ». Evidemment le conditionnement échoue, et comme par hasard, West tue la personne adéquate. Tout cela est tiré par les cheveux, et c'est du déjà vu. De surcroît, aucune vedette invitée ne se distingue, on ne retrouve pas d'acteurs de la trempe d'un Alfred Ryder ou d'un Burgess Meredith. Du coup, la bonne scène de capture de West à l'hôpital et le final à suspense, lorsqu'Arcularis a conditionné Gordon pour tuer son ami, n'arrivent pas à sauver l'épisode d'un relatif ennui. o On ne regrettera pas trop l'absence de version française pour cet épisode, dont on aurait sûrement pu trouver un meilleur titre français que la pure traduction littérale du titre original. 15. LA NUIT FATALE Résumé : Le colonel Vasquez, un bandit mexicain, fait de fréquentes incursions aux États-Unis où il pille des banques. West se fait passer pour un bandit afin de s'introduire dans la bande de Vasquez et attirer ce dernier dans un piège sur le territoire américain où il pourra alors l'arrêter. Gordon en fait de même auprès du lieutenant Vipère, l'adjoint de Vasquez. Critique : Avec ce troisième épisode produit par Collier Young, on touche les limites du genre western. L'histoire est loin d'être inintéressante, mais est tellement éloignée du concept créé par Michael Garrison qu'elle n'a plus rien d'original et ressemble à n'importe laquelle des aventures western déjà vues et revues dans tant de films et de séries. Reste le plaisir de retrouver les personnages et la présence de Joseph Ruskin, acteur on ne peut plus adéquat pour incarner un méchant nommé Vipère. 16. LA NUIT DES AUTOMATES Résumé : Six anciens militaires sont assassinés par un certain Torres, qui les juge responsables de l'accident dont il a été victime lors de la guerre de Sécession. Gravement blessé, plusieurs parties de son corps ont été recouvertes de plaques d'acier, ce qui le rend partiellement imperméable aux balles. La septième victime doit être le président Grant… Critique : Un sujet qui avait tout pour être passionnant et qui s'avère décevant. L'idée d'homme devenu quasiment indestructible grâce à des plaques d'acier était séduisante, d'autant plus qu'elle avait un côté « cybernaute » sonnant agréablement aux oreilles de tout fan des Avengers qui se respecte. Hélas, elle est bien mal exploitée, faute d'un scénario plus imaginatif. Encore une classique histoire de vengeance avec tentative d'assassinat du président Grant. Résultat : après une appétissante séquence pré-générique, l'épisode se délite et génère un certain ennui. Les scènes de cabaret sont interminables et ni la scène finale plutôt honorable, ni la belle performance de John Dehner ne réussissent à sortir le spectateur de sa torpeur. 17. LA NUIT OÙ LE DRAGON CRIA Résumé : West et Gordon doivent mettre fin au trafic d'opium qui ravage San Francisco. Ils se retrouvent aux prises avec deux bandes rivales dont l'une est dirigée par le colonel Allenby-Smythe, un britannique désireux de s'emparer du pouvoir dans une partie de la Chine. Critique : Cette incursion dans l'univers de l'Extrême-Orient est une belle réussite, riche en péripéties et coups de théâtre. L'idée de base est sans doute moins bonne que celle de « La Nuit des automates » mais est beaucoup mieux exploitée et du coup cet épisode est autrement plus consistant que le précédent. Ben Wright interprète un méchant très représentatif de la série en la personne du colonel Allenby-Smythe. Mais le meilleur de l'épisode reste le personnage de l'homme de main truculent qui oscille entre rapprochement avec West et nouvelle trahison en faveur des bandits. Il ne demande qu'à aller du bon côté mais explique à Jim, sans se départir de son sourire, qu'il n'a personnellement rien contre lui, mais que « hélas, il faut bien vivre »… 18. LA NUIT DU GRAND ÉMIR Résumé : Ecstasy La Joie, une chanteuse de cabaret, tente à plusieurs reprises d'assassiner un émir en visite aux États-Unis. Elle travaille pour le compte du docteur Bey, mais ce dernier est assassiné par Cable, son homme de main. Cable et ses hommes parviennent à enlever l'émir au profit d'un club d'assassins mondains dirigé par le journaliste Théodore Wigget-Jones. Critique : On commence à avoir un aperçu de ce que sera la série dans les saisons suivantes avec ce scénario beaucoup plus percutant que la moyenne de la saison 1. Avec plus d'action et plus d'humour, les producteurs ont enfin trouvé la meilleure formule, celle qui a fait la renommée de la série. Le scénario fait penser à l'épisode des Avengers « Le Club de l'Enfer », ne serait ce que par l'atmosphère de bourgeoisie décadente dans laquelle se meuvent les conjurés. Et Wiggett Jones fait preuve du même cynisme que John Cartney. Quant à Yvonne Craig, elle crée une Ecstasy La Joie à la fois pugnace, ingénue, et sensuelle, en somme une femme parfaitement dans la lignée de la série. N'oublions pas les références historiques à la construction du canal de Suez ainsi que la beauté des décors et des costumes, en particulier lors des scènes chez Wigget-Jones. o Cet épisode est aussi connu sous le titre français de « La nuit orientale ». 19. LA NUIT DES ESPRITS DE FEU Résumé : D'énormes quantités de kérosène ont été dérobées des entrepôts nationaux. Au cours de leur enquête, West et Gordon assistent à l'enlèvement de deux jeunes femmes. Le ravisseur n'est autre que l'oncle d'une d'entre elles, un certain Luiz Vasquez. Le commanditaire, John Brown, inventeur d'un puissant lance-flammes, espère s'emparer de la région grâce à cette invention et compte sur la styliste Barbara Bosley, une des deux jeunes femmes, pour lui confectionner un costume isolant. Critique : Un épisode fort agréable riche en scènes spectaculaires, du fait surtout des jets de flammes produits par l'invention de John Brown. Du coup, on pardonnera la petite déception ressentie à la découverte des projets de Brown, encore une histoire quelconque de conquête de territoires. La distribution est particulièrement brillante avec Lynn Loring et Karen Sharpe côté féminin et Robert Ellenstein, un habitué de la série, ainsi que John Doucette côté malfaiteurs. Tous ces comédiens s'avèrent excellents. o Il n'existe pas de version française pour cet épisode. 20. LA NUIT DE L'ATTENTAT Résumé : Des notables qui avaient prêté de l'argent à l'État de Californie sont victimes d'attentats malgré l'intervention de nos agents gouvernementaux. Le responsable est le docteur Loveless, déterminé à remplacer le gouverneur à la tête de la Californie pour la transformer en royaume destiné aux enfants. Critique : Des trouvailles intéressantes à l'image des armes maquillées en jouets, camouflage peu surprenant venant de la part du docteur Loveless. Cet épisode le fait peut-être apparaître plus humain, impression sans doute donnée par l'antipathie qu'inspirent ses victimes : usurier rapace, richissime entrepreneur, femme aux fréquentations louches... Malheureusement, l'épisode ne tient pas la distance, une nouvelle fois les scénaristes se contentent du personnage de Loveless et du coup ne peaufinent pas le récit. La présence de Barbara Nichols, impeccable interprète de la jolie Bessie Bowens, n'empêche pas de ressentir une pointe de déception. o Voilà encore un épisode dont la version française n'est plus disponible. 21. LA NUIT DU MARIONNETTISTE Résumé : Deux juges de la Cour Suprême sont assassinés et un troisième ne doit sa vie qu'à l'intervention de James West. Un indice permet à ce dernier de trouver l'auteur des faits, un homme étrange qui vit avec une mystérieuse ballerine dans un univers de marionnettes et veut se venger des magistrats qui l'ont fait condamner à une lourde peine de prison. Critique : Un épisode sans rythme, d'une lenteur rarement vue dans la série, donc finalement très ennuyeux. Je me demande quel était l'objectif de la production ; si c'était de fournir un bon somnifère, le but a été largement atteint. Il est possible que l'aspect esthétique, les marionnettes, et les danses de la ballerine séduisent, tout comme la surprise finale, mais ce n'est pas du tout ainsi que je conçois Les Mystères. Et le public non plus sans doute puisque ce genre d'expérience n'a pas été renouvelé. o Episode disponible uniquement en version originale. 22. LA NUIT DES BARREAUX DE L'ENFER Résumé : Un audacieux hold-up a eu lieu dans une petite ville de l'Ouest. West échappe à plusieurs tentatives d'assassinat avant de rencontrer la fille d'un condamné à mort qui l'incite à enquêter au sein du pénitencier local. Il endosse l'identité d'un inspecteur des prisons et découvre que le directeur utilise les prisonniers à des fins criminelles. Critique : Les producteurs semblent avoir l'habitude de déconcerter les spectateurs par l'ordre de diffusion des épisodes. Une nouvelle fois, un épisode moyen est suivi d'un excellent. Quoi de commun entre la soporifique « Nuit du Marionnettiste » et ces « Barreaux de l'enfer » trépidants, multipliant les rebondissements et les scènes d'action ? Le dernier quart d'heure constitue le paroxysme avec une succession de coups de théâtre maintenant le spectateur en haleine. Les scénaristes vont jusqu'à nous présenter une invention nouvelle, en l'occurrence la chaise électrique (!), dont le directeur de la prison serait l'inventeur et le premier cobaye devrait être James West… o On ne peut que regretter l'absence de version française pour cet épisode passionnant. 23. LA NUIT DU BISON À DEUX PATTES Résumé : West et Gordon assurent la protection d'un prince des mers du Sud en visite aux États-Unis. Une jeune anglaise, Lady Béatrice Marquand-Gaynes, et ses deux complices tentent de tuer West et enlèvent le prince. Il s'agit en fait d'un complot fomenté par le prince lui-même afin de ne pas signer le traité de paix offert par les États-Unis. Mais Lady Béatrice le trahit et tente de voler ses bijoux… Critique : Les meilleurs atouts de cet épisode sont les acteurs, avec le joli numéro de Dana Winter, tour à tour charmeuse, implacable, et perfide, et la présence de Robert Emhardt dans le rôle inattendu de Claude Duchamps, un Français complice de Lady Béatrice. La première partie du récit se déroule dans l'hôtel où est attendu le prince. Le jeu de charme de Lady Béatrice et les méandres empruntés par West pour assurer sa mission offrent un spectacle de bonne qualité. Le seconde partie apparaît quelque peu décevante. Certes, quelques surprises avec la trahison du prince et la volte-face de Lady Béatrice qui décide de voler de ses propres ailes. Mais la séquence très dure où le prince veut s'amuser à chasser West comme un bison procure un certain malaise, accru par la clémence dont font preuve West et Gordon envers ce féroce dignitaire au nom de la raison d'État, après la neutralisation de Lady Béatrice. o Encore un épisode uniquement en version originale. 24. LA NUIT DU MAGICIEN Résumé : Le sénateur Waterford demande à West d'enquêter sur la mort dans des conditions troubles de plusieurs scientifiques. La femme du sénateur paraît suspecte puisque Jim découvre qu'elle avait auparavant séduit une des victimes en se présentant sous un faux nom. Son complice, un magicien, enlève West et le remplace par un imposteur couvert de bandages afin de tromper Gordon. Critique : De nombreux points positifs dans cet épisode : les péripéties qui amènent West sur le chemin de la vérité sont intéressantes, voire passionnantes. On y rencontre une galerie de personnages variés : médecins, hommes politiques, scientifiques, prestidigitateur…. Ann Elder est l'illustration parfaite de la femme à double face telle qu'on la montre dans la série. Son physique adorable, son visage d'ange cachent une âme perverse ; une de ses victimes la décrit comme une femme « mauvaise » au cours d'une scène à réminiscence de sorcellerie, ce qui sied bien à l'atmosphère magique de l'épisode. Hélas ! le dénouement gâche le plaisir accumulé auparavant par une histoire de conservation du cerveau des génies absolument grotesque, tant et si bien qu'on a envie de s'écrier alors : « Tout ça pour ça ! ». Dommage… o Episode existant uniquement en version originale. 25. LA NUIT DES CONQUISTADORS Résumé : West et Gordon enquêtent sur le territoire mexicain au sujet d'un certain Thorwald Wolfe qui paraît menacer la sécurité de la Californie. West se fait passer pour un repris de justice et Gordon pour un officier mexicain, ce qui leur permet de découvrir le but de Wolfe : conquérir la Californie à l'aide d'une armée de mercenaires et un char blindé. Critique : Un épisode comportant quelques bonnes séquences, mais le tout donne une impression de déjà-vu. À l'image de certains chanteurs qui semblent ressortir toujours le même morceau remixé, l'ambitieux convoitant un territoire, l'armée de petites frappes, West en repris de justice... tout cela a déjà été traité au cours de cette saison. Reste le char blindé, seule création vraiment originale dans cette histoire. Ce n'est pas la meilleure invention vue dans la série mais faute de mieux, on s'en contentera pour égayer cette aventure. o Pas de version française pour cet épisode. 26. LA NUIT DE L'ÉLIXIR DE DIAMANT Résumé : À la suite de plusieurs vols de bijoux non élucidés, West se rend à l'ambassade de Serbie pour s'assurer de la protection d'un bijou de grande valeur destiné à une exposition internationale. Il ne peut empêcher le vol de la pierre précieuse. Son enquête va l'amener, ainsi que Gordon, à découvrir le secret de l'invisibilité… Critique : Cette incursion dans le domaine de la science-fiction est une grande réussite. Le thème de l'invisibilité a été maintes fois exploité tant au cinéma qu'à la télévision, mais l'originalité de cet épisode est d'offrir une explication tout à fait convaincante au phénomène. Du coup, l'histoire est autrement plus captivante que son équivalent chez les Avengers « L'homme transparent ». L'épisode est constellé de scènes remarquablement bien réalisées, depuis le vol à l'ambassade de Serbie jusqu'au cambriolage devant compromettre West et Gordon en passant par la fameuse scène de découverte des effets produits par l'élixir de Morgan Midas. Si l'on ajoute la prestation sans faille du couple de bandits et le final étourdissant, on obtient sans conteste le meilleur épisode de la saison. o Il est bien dommage que cet épisode ne comporte pas de version française. 27. LA NUIT DU PRINTEMPS MEURTRIER Résumé : Le docteur Loveless a mis au point une drogue hallucinogène permettant de contrôler l'esprit humain. Après l'avoir testée sur James West, il compte l'utiliser pour dominer le monde en contaminant tous les points d'eau, seul moyen de toucher l'ensemble de la population. Critique : La première partie de l'épisode aurait pu devenir un grand moment avec les hallucinations de West, fort bien jouées par Robert Conrad, sans la maladresse de la réalisation qui crée une confusion entre rêves et réalité. Centrée sur les projets du nain, la deuxième partie montre les effets dévastateurs produits par une drogue qui détruit toute inhibition. Le docteur Loveless prétend que, sous le vernis de la civilisation, l'être humain reste un animal sauvage, féroce et cruel, et il prouve la véracité de sa théorie avec une poignée de son produit semée dans la nourriture des domestiques. Aussitôt les convenances et tabous sociaux disparus, ils ont vite fait de s'entre-tuer. On peut donc voir l'épisode comme une réflexion pessimiste, mais hélas réaliste, sur la nature humaine (on est pas loin des Monstres de Maple Street, grand classique de La Quatrième Dimension). On peut regretter la fin assez bizarre avec la scène du lac puisqu'on se doute que Loveless ne peut se noyer. Aucune explication ne sera d'ailleurs fournie sur la manière dont il est sorti indemne lors des épisodes suivants. Au final, il ressort un épisode aux qualités dignes d'un classique mais terni par quelques scènes contestables ou mal réalisées. o Encore un épisode uniquement disponible en VO. 28. LA NUIT DE LA PESTE SUBITE Résumé : Une banque a été pillée dans la bourgade de Willow Springs, dont tous les habitants sont atteints d'une singulière paralysie. Le même phénomène se produit dans une autre ville, ce qui permet à West de remonter jusqu'à l'instigateur de ces méfaits, un médecin inventeur d'une drogue paralysante, réfugié avec ses hommes dans un fort abandonné. Critique : Beaucoup de scènes d'action dans cet épisode qui n'est pas sans rappeler « Le S95 » des New Avengers. À moins que ce ne soit l'inverse puisque Les Mystères de l'Ouest sont plus anciens que les aventures de Purdey et Gambit… C'est toujours un plaisir de voir à l'œuvre Théodore Marcuse, abonné aux rôles de bandits, et acteur remarquablement choisi pour incarner le redoutable docteur Kirby. Le script est signé Ken Kolb, un des meilleurs scénaristes de la série, qui fera beaucoup mieux par la suite que cette aventure plaisante mais loin d'être exceptionnelle. o La saison se termine par un nouvel épisode jamais traduit en français. Crédits photo : TF1 Vidéo. Images capturées par Mergran. |
Les Mystères de l'Ouest(1965-1969) SAISON 2
La série atteint sa vitesse de croisière au cours de cette deuxième saison, incontestablement la plus réussie. Plusieurs améliorations notables ont été apportées, parmi lesquelles on peut citer : *Bien sûr, le passage à la couleur, essentiel pour une série aussi vivante et enjouée. À cette occasion, les vignettes de fin d'acte vont évoluer. Constituées d'images figées au cours d'une dizaine d'épisodes, elles redeviennent des dessins comme dans l'épisode pilote, mais désormais les dessins sont des parfaites copies de l'image de fin d'acte, sur laquelle ils viennent se superposer. Ces dessins perdureront sous cette forme jusqu'à la fin de la série pour notre plus grand bonheur. *Le rôle plus important joué par Artemus Gordon. Au cours de la première saison, Artie était nettement en retrait par rapport à West. Désormais, les deux partenaires sont à égalité, Ross Martin joue enfin des rôles à la mesure de son talent. Quelques-uns de ses déguisements vont marquer les esprits, même si ce n'est pas le seul aspect de son personnage. *L'esprit original de la série est parfaitement respecté. C'est en effet au cours de cette saison qu'on trouve le moins d'épisodes purement western mais offrant un agréable mélange mi-espionnage, mi-fantastique agrémenté d'humour, de charme, d'excentricité, et d'inventions spectaculaires. Le changement de producteur en cours de saison dû au décès accidentel du créateur Michel Garrison n'a eu aucun impact, Bruce Lansbury continuant dans la voie tracée par son prédécesseur. *Un gros effort a été fourni sur les scénarios. La première saison comportait trop d'histoires se ressemblant, le scénario typique « un ambitieux monte une armée de mercenaires pour s'emparer d'un territoire » étant maintes fois exploité sous des formes différentes. Au contraire, la deuxième saison va déployer des trésors d'imagination et offrir des récits particulièrement variés, de même que nombre d'inventions délirantes : soucoupe volante, machine à rapetisser les humains ou à voyager dans le temps, appareils de torture divers… *Les adversaires rencontrés par West et Gordon sont pour la plupart de grande envergure. Même si on en verra de très intéressants au cours des autres saisons, il faut avouer que celle-ci est particulièrement riche avec son lot de savants fous et de mégalomanes. Des méchants comme le comte Manzeppi, le docteur Faustina, Gustave Mauvais, le marquis Philippe de la Mer, le juge Mac Guigan, le sénateur Stephen Fenlow, Braine, ou Talamantes sont des figures marquantes de la série. *Le succès de la première saison a conduit des acteurs célèbres à accepter un rôle de vedette invitée, ce qui permet de voir notamment Ida Lupino, Sammy Davis Junior, ou Agnès Moorehead. Même les acteurs moins connus jouent parfaitement les « guest villains », à l'image de Theodore Marcuse ou Donald Woods. *Enfin, la bande musicale n'a plus rien à voir avec celle de la première saison, où Richard Markowitz s'était la plupart du temps contenté de simples variations du thème principal. Ici, Morton Stevens (futur compositeur du célèbre générique d'Hawaïi police d'État) et Richard Shores ont composé des thèmes nombreux et variés, tous de grande qualité. Stevens fut le plus présent avec une musique à base de cuivres alors que Shores était plus axé sur les claviers, cordes, et percussions. Jack Pleis ajouta sa touche personnelle sur les épisodes à univers oriental. 1. LA NUIT DES EXCENTRIQUES Résumé : West et Gordon ont maille à partir avec une redoutable bande de malfaiteurs dirigée par l'extravagant comte Manzeppi, dont l'objectif est d'assassiner le président du Mexique, Benito Juarez, pour le compte des impérialistes Autrichiens. Critique : Cette deuxième saison débute comme toutes les autres par un épisode de grande qualité. Après La Nuit des Ténèbres, l'épisode pilote de la série, Victor Buono est à nouveau mis à contribution, cette fois-ci pour incarner le comte Carlos Mario Vincenzo Robespierre Manzeppi, chef d'une association de malfaiteurs appelés "Les Excentriques", et destiné à l'instar du docteur Loveless à devenir un personnage récurrent. Malheureusement, il ne fera en tout et pour tout que deux apparitions. Dès la séquence pré-générique, très représentative de la série, on prend connaissance de ce que sera cette saison: personnages rocambolesques, scénarios inventifs, thèmes musicaux excellents, nombreux et variés, décors délicieusement kitsch et colorés. La réussite de l'épisode doit beaucoup au talent de Victor Buono, parfait comme à son habitude dans le rôle de Manzeppi, « aventurier, poète et amant de tout ce qui est malsain, corrompu et blasphématoire ». Il est habilement secondé par une brochette de personnages hauts-en-couleurs : Tony, le lanceur de couteaux ; Dédé, le roi du revolver incarné par Anthony Eisley ; Titan, un colosse qui ne va pas faire long feu ; Vilar, le ventriloque et sa sympathique marionnette appelée Giulio. Un élément est un peu à part dans le groupe en la personne de la belle Miranda, décidée à jouer sa propre partition plutôt que celle des Excentriques. Après quelques revirements, elle finira par être bien utile aux desseins de West. Au cours d'une scène à suspense, alors que notre héros est suspendu dans les airs, prisonnier de deux mains articulées et à la merci d'un champ électrique à haute tension préparé à son intention par le comte Manzeppi, Miranda est chargée de couper les fils électriques avec son fouet. L'affaire est compliquée car le moindre faux mouvement risque de provoquer la mort de Jim, menacé de tomber dans le champ de charges. Mais Miranda, malgré sa nervosité, se montre très habile... Excepté le sérieux et fidèle Vilar, les autres complices de Manzeppi, s'ils ne trahissent pas leur patron, ne lui sont finalement guère plus utiles que Miranda, soit en raison de leur incompétence (Titan), soit parce qu'ils se montrent trop fanfarons : en ne résistant pas aux défis lancés par West, Tony et Dédé vont lui permettre de triompher. Pourtant, le comte ne tarissait pas d'éloges au sujet de Dédé, qu'il décrivait comme « une machine qui a de l'huile lubrifiante à la place du sang, des circuits électriques à la place des nerfs, des câbles d'acier à la place des muscles. » Il faut insister sur la mise en scène, notamment lors de la partie située dans un parc d'attraction désert, et sur la musique, qui devient au cours de cette saison d'une qualité exceptionnelle. Composée ici par Richard Shores, elle est différente des thèmes habituels car destinée surtout aux histoires avec Manzeppi. Le travail de Richard Shores est à saluer tant il contribue à la réussite de cet épisode. Une aventure qui ne sera pas forcément appréciée à la première vision, c'est souvent le cas avec Les Mystères, mais qui apporte un peu plus de plaisir à chaque fois qu'on le redécouvre. 2. LA NUIT DU COBRA D'OR Résumé : Alerté par un militaire témoin de manifestations mystérieuses, notre duo d'agents secrets affronte une étrange famille venue du Moyen-Orient et va découvrir derrière cette façade une sombre affaire d'intérêts pétroliers. Critique : Un épisode situé dans la bonne moyenne de la série. On remarque que les exploits physiques de West sont devenus célèbres puisque M. Singh veut lui confier l'éducation de ses trois fils. Ces derniers, qui détestent West, vont tout mettre en œuvre pour l'abattre, ce qui donne lieu à des combats réjouissants. Le scénario oriente le spectateur, toujours à la recherche du méchant de service, sur la piste de M. Singh. Mais ce vénérable vieillard, bien que compromis, n'est pas le cerveau du complot, et il a une admiration sincère pour Jim. Pendant ce temps, Gordon initie un jeune Indien au jeu de dames... et perd les trois parties contre le débutant ! Venu à la rescousse de son acolyte, il se déguise en bateleur et entre en scène à la suite d'un singe ridicule. West va pouvoir compter aussi sur l'aide de la fille de M. Singh. Cette dernière ne partage pas l'aversion de ses frères envers leur hôte et ne songe qu'à s'enfuir, aidée par les deux agents secrets. Mais cette collaboration est longue à démarrer, en raison d'un malentendu qui laisse croire à Jim que la jeune fille, par ailleurs ravissante, est une ennemie. La surprise finale, quant à l'identité de l'adversaire principal, constitue un temps fort au cours d'une scène intense particulièrement réussie. 3. LA NUIT D'UN MONDE NOUVEAU Résumé : Nouvelle aventure avec le docteur Loveless. Ce malfaisant personnage a inventé une potion destinée à rapetisser les humains afin de se venger de sa petite taille, et son premier cobaye doit être James West. Critique : Voilà un épisode controversé. Parfois jugé génial de par ses références au fameux film L'Homme qui rétrécit, il a aussi ses détracteurs qui n'apprécient pas la minceur du scénario et les nombreux temps morts. Après plusieurs visions, les défauts de l'épisode apparaissent cruellement. La première partie n'est pas trépidante et l'on a tendance à s'ennuyer ferme pendant une demi-heure. L'histoire de l'enlèvement de la fille du chef Indien n'est pas très originale, l'intrusion intempestive des Indiens n'apporte rien et détonne dans une histoire très loin du genre western. Reste la séquence du rapetissement de West, assez réussie et qui sauve l'épisode du naufrage. Néanmoins, on est loin de la qualité moyenne de cette saison 2. 4. LA NUIT DES MASQUES Résumé : Pendant ses vacances à la Nouvelle-Orléans, Gordon apprend la mort de James West au cours d'un attentat-suicide contre des membres du cabinet présidentiel. Incrédule, il enquête pour découvrir la vérité et se retrouve face au docteur Faustina, une scientifique mystérieuse et exaltée. Critique : Certes, on peut reprocher une certaine lenteur du récit, la minceur du scénario et l'intrigue éculée, une histoire de sosies sans grande originalité, mais plusieurs éléments compensent largement le relatif manque de rythme et contribuent à faire de cet épisode un classique. En premier lieu, l'ambiance fantastique lors des scènes au château pendant les nuits d'orage. Le décor : un laboratoire avec quantité de tubes à essais remplis de liquides colorés. L'ambiance : éclairs, coups de tonnerre, orage sur le vieux château. Dès lors, l'interprétation de Ida Lupino, parfaite dans ce rôle de savante ayant perdu la raison, et la musique terrifiante achèvent d'instaurer un climat magique et envoûtant. Ensuite, les décors et costumes sont de première valeur: le Mardi-Gras de la Nouvelle-Orléans, qu'on retrouvera plus tard dans la série, constitue un fameux théâtre, bien mis en exergue lors de l'immersion d'Artie dans le carnaval pour les besoins de son enquête. Le contraste est saisissant entre les scènes fantastiques du château et la joie, l'impression très sophistiquée, laissée par les scènes du carnaval. Les deux mondes si différents se rejoignent à l'issue d'une scène mémorable : un combat à l'épée, au cours duquel on distingue nettement le visage de la doublure de Ross Martin, se termine par la fuite de Gordon, accompagné de sa fiancée portant un masque, vers un fiacre où West, selon les dires d'un indicateur, aurait disparu. Arrivé dans le fiacre, dont le cocher n'est autre que Myklos, l'assistant du docteur Faustina, Gordon découvre cette dernière le menaçant avec un revolver, en lieu et place de sa fiancée. Survient alors la deuxième vignette de fin d'acte. Une très belle scène! De l'émotion aussi avec la réaction de Gordon lorsqu'on lui annonce la mort de West, à laquelle il refuse de croire. Devant l'évidence des preuves, il décide de tout faire pour prouver que son ami n'était pas un traître. La justesse du jeu de Ross Martin instaure une réelle émotion, alors même que le spectateur sait parfaitement que West ne peut être mort. Enfin, la romance entre Lily Fortuno et Artemus Gordon sonne juste, sans doute grâce au talent, à l'humour et à l'humanité qui se dégage de cet immense comédien que fut Ross Martin. Jusqu'à la mère de Lily, incarnée par Patsy Kelly, qui apporte une touche comique bien agréable. 5. LA NUIT DES REVENANTS Résumé : West et Gordon enquêtent sur un mystérieux cavalier fantôme apparaissant dans une caverne au cœur de la montagne, et insensible aux balles et aux explosions. Un groupe de notables ruraux et le garçon d'écurie de l'un d'entre eux semblent être mêlés à l'affaire. Critique : Cette histoire magnifique constitue un des temps forts de la saison. La première vision de l'épisode apporte un coup de théâtre après une vingtaine de minutes. La machination est alors révélée, et elle est remarquablement combinée : le revolver déchargé sur le « fantôme », Gordon qui affirme avoir tiré à la tête, la dynamite sur le cheval... tout est fait pour impressionner les notables et les amener à se trahir. Alors, on se rend compte que les suspects, les bons et les méchants ne sont pas ceux que l'on croyait. On pourrait craindre une perte d'intérêt lorsque l'on reverra l'épisode en connaissant les dessous de la machination, mais ce ne sera pas le cas car l'ingéniosité de la machination n'est pas le seul atout de ce récit. L'ensemble du scénario est très bien ficelé, malgré la curieuse influence de Jérémie sur les chevaux, un peu tirée par les cheveux. L'histoire est l'une des plus graves, des plus émouvantes de toute la série. Elle montre la lâcheté, la veulerie de certains hommes et le désir de justice de certains autres. Au premier rang des lâches, le pleutre Carl Jackson, terrorisé à l'idée que l'aventure risque de compromettre ses fiançailles avec la séduisante Elizabeth. Dès lors, Jackson est désigné par Tom, le plus cruel de la bande des fripouilles, comme le maillon faible dont il va falloir se débarrasser avant qu'il ne craque et dénonce ses complices. Bill, le juge, suit le mouvement, alors que Ned, le shériff, semble être le plus déterminé à régler le problème dans le sang. Il faut signaler la superbe performance de la vedette invitée. Devant le succès de la première saison, les acteurs connus n'ont pas rechigné à venir sur la série, et la production a fait fort en ce début de deuxième saison puisque après Ida Lupino, c'est Sammy Davis Junior, fan de la série, qui offre une remarquable composition en incarnant Jerémie, ce garçon de ferme solitaire ayant un pouvoir sur les animaux, et derrière lequel se cache un philosophe profondément humaniste. Les souvenirs de la guerre de sécession apparaissent dans la trame du récit, et ce sera une des constantes de la série, qui montre à quel point cette période a marqué les Américains. *Sammy Davis Junior était très fier de tourner sur la série. Comédien, chanteur et danseur de talent, il se prétendait étonné de son succès auprès des femmes alors qu'il était "petit, Noir et Juif". 6. LA NUIT DE LA SOUCOUPE VOLANTE Résumé : Une soucoupe volante transportant trois charmantes vénusiennes vertes couvertes de pierres précieuses atterrit près du petit village de Morning Glory. West et Gordon soupçonnent un complot destiné à s'emparer de l'or du gouvernement que les extra-terrestres voudraient utiliser comme carburant afin de retourner sur leur planète. Critique : Cette aventure ne manque pas de charme, avec un scénario assez banal largement compensé par la qualité de l'interprétation. Quelle galerie de personnages fascinants ! Ben Victor, coiffé d'un haut-de-forme, est interprété par un William Windom judicieusement ironique, mordant, cynique ; l'infernal Simon, prédicateur illuminé et haut-en-couleurs, personnage typiquement américain très bien joué par Ford Rainey, va bluffer tout son monde ; et bien sûr les Vénusiennes, en particulier Maggie, l'amoureuse de West, qui permet de retrouver la ravissante Leslie Parrish, déjà vue dans La Nuit de la Terreur. Les décorateurs ont accompli un joli travail sur cette soucoupe volante, les effets visuels et sonores sont tout à fait satisfaisants pour l'époque ; même remarque concernant les tenues très kitsch des vénusiennes, bardées de pierres précieuses. Une fois de plus cette saison offre un épisode inventif et spectaculaire. L'humour de Jim se déchaîne à plusieurs reprises, comme le montre cet extrait de dialogue avec Maggie : - Est-ce que tous les habitants de votre planète ont la même couleur que vous ? Le concept de la série fait que le doute est possible: s'agit-il d'une histoire de science-fiction ou d'une supercherie ? Bien sûr, le dénouement est sans équivoque, et réserve une surprise quant à l'identité du malfaiteur en chef... 7. LA NUIT DU POISON Résumé : Un complot dirigé par Lucrèce Bourgeois (Lucrèce Posey dans la version originale), une femme qui a l'habitude d'empoisonner ses victimes, a pour but de créer une Confédération internationale du crime. Nos deux agents secrets découvrent ce complot par hasard alors qu'ils se trouvaient en vacances dans une bourgade du nom de Justice, organisatrice de la « semaine de la Loi et de l'Ordre ». Critique : Encore une grande réussite que cet épisode distrayant qui utilise avec bonheur les recettes habituelles de cette deuxième saison, à commencer par le pittoresque des personnages. La séquence pré-générique est un modèle du genre avec la fausse pendaison. Un vrai régal ! Une demi-douzaine de bandits originaires de tous les continents, et destinés à devenir les chefs de la nouvelle organisation criminelle internationale, constituent une galerie de personnages aussi stupides que méchants. Le cerveau de l’opération n’est autre qu’une empoisonneuse évidemment prénommée Lucrèce. West use de son charme pour jouer au chat et à la souris avec elle tout au long de l’épisode. Une réplique savoureuse illustre parfaitement son manège : alors que Mlle Bourgeois lui demande pourquoi il lui fait répéter une phrase qu’elle vient de prononcer, il lui répond : « Parce que lorsque vous dites cela, le bout de votre nez se fronce de façon adorable. » Il est vrai que Lucrèce est particulièrement séduisante, et West fait preuve d’une certaine naïveté en fin de l’épisode lorsqu’elle lui fait le coup de charme, vêtue d'une sublime robe jaune : ceci manque de lui coûter la vie. Mais on sait que Jim est incapable de résister à une jolie femme, fût-elle une criminelle… En tant que présidente du conseil de la CIC (Confédération Internationale du Crime), Lucrèce Bourgeois a choisi d'organiser la réunion fondatrice à Justice, pendant la « Semaine de la Loi et de l'Ordre ». Cela montre son sens de l'humour, selon ses propres dires. Cette réunion est désopilante : pastiche des organisations criminelles du futur, la CIC entend fédérer des criminels issus des cinq continents au sein d'un vaste regroupement mondial. Lucrèce présente à ses invités une carte du Monde où chaque point « représente un potentiel criminel exploitable. » Face à l'union internationale des polices de tous les pays, elle estime nécessaire de mettre fin à l'individualisme de la pègre, d'où le projet de CIC, parce qu'il faut bien que le monde bouge... Quentin Gulliver, l'expert en explosifs, a eu le tort d'exercer ses talents en piégeant le marteau de présidente de Lucrèce, avec pour but évident de lui succéder à la tête de l'organisation. Démasqué, son compte est réglé par Mlle Bourgeois, qui pour l'occasion manie avec dextérité sa bague empoisonnée. Sergueï, de Minsk, mange beaucoup trop, un jour il « avalera le monde et en mourra ! » Pinto, le cow-boy, connaît les plus raffinées des tortures et fait une démonstration à l'aide d'énormes pains de glace, alors que le dénommé Cyril la Bougie est un dangereux pyromane. Le Sud-Américain Gallito est spécialiste de l'assassinat à la tarentule. Enfin, Brutus est un Noir cynique disposant d'une « main de fer dans un gant d'acier » : un seul coup de poing et c'est la mort assurée. L'intervention de West et Gordon va réduire à néant le projet criminel. Alors que West a été démasqué, Gordon infiltre la réunion en se faisant passer pour Ascot Sam, un gangster acteur et chanteur. Manque de chance, le véritable Ascot Sam arrive pour de bon... Mlle Bourgeois ne croit pas que la présence d'agents du gouvernement soit une coïncidence, et souhaite obtenir de West le nom du traître qui l'aurait prévenu du lieu de la réunion. Belle aubaine pour nos deux héros, qui vont jeter la suspicion et amener les participants à s'entretuer. Gordon excelle dans cet exercice, et le groupe de bandits se retrouve rapidement décimé. Il ne reste alors qu'à éliminer les survivants et à arrêter le cerveau de l'opération. 8. LA NUIT DES BAGNARDS Résumé : West se fait passer pour un prisonnier et Gordon pour un gardien afin de s'introduire sur l'île du Diable, en Guyane. Leur but est de libérer un agent secret américain détenu au bagne français dirigé d'une main de fer par le terrible commandant Gustave Mauvais. Critique : Un épisode passionnant avec de multiples rebondissements et un méchant particulièrement antipathique, magistralement interprété par l’excellent Théodore Marcuse. Mauvais a fière allure en commandant du bagne de Cayenne, avec son uniforme blanc bardé de médailles, son casque assorti, et son fume-cigarettes. Son aversion pour les prisonniers confine à la phobie du contact physique avec eux, détail qui va s'avérer utile à son ennemi du jour, en l'occurrence James West. Gustave Mauvais-James West : un superbe duel, entamé par cette réflexion du geôlier : « Le temps, c'est bien ce qui nous manque le moins ici... » Joan Huntington interprète Camille Mauvais, l'épouse du commandant cherchant à tout prix à fuir l'emprise de ce mari tyrannique. Fortement intéressée par les détenus jeunes, beaux et musclés, elle prend pour prétexte le désir de montrer à son mari sa nouvelle robe afin de reluquer Henri Couteau, le prisonnier fraîchement débarqué, qui n'est autre que West, introduit au bagne sous une fausse identité. Le véritable Henri Couteau est un journaliste condamné pour « atteinte à l'honneur de la Nation » parce qu’il a eu l'audace de critiquer les méthodes de Mauvais et de réclamer la destitution de cet « immonde tortionnaire ». Voilà pourquoi le commandant se montre particulièrement vindicatif envers celui qu'il prend pour le journaliste antimilitariste. L'adjoint de Mauvais, nommé ici Cosson (« Le Cochon » dans la version originale) est un combattant redoutable doté d'une jambe de fer mortelle, conséquence d'un accident de train. Le féroce Gustave est déterminé à utiliser Cosson pour en finir avec le prétendu Couteau, mais son sadisme le pousse à reculer l'échéance : avant l'affrontement fatal, « l'ennemi de la Nation » devra profiter de toutes les « spécialités » du lieu... Gordon se fait engager comme gardien sous l'identité de Pierre Gaspard, grâce à de fausses références ayant tout pour plaire à Mauvais : son dossier est tellement exécrable qu'il aurait réussi l'exploit de se faire renvoyer de la Légion ! Comme le dit le commandant : « Il ressort de tout cela que vous avez toujours fait preuve de tricherie, de lâcheté et de cruauté... qualités qui ont leur place ici ! » Comme souvent dans les séries américaines, l’image donnée de la France est négative, voire caricaturale. Notre pays est présenté comme peu respectueux des droits des prisonniers, par opposition aux États-Unis, ce qui prête aujourd’hui à sourire ! Curiosité à signaler : on retrouve Théo Marcuse et Fred Carson jouant les mêmes rôles de gardiens dans l’épisode « L’Ile du Diable » de la série Au cœur du temps, tourné à la même époque et dans les mêmes décors. Une différence cependant : dans « L’Ile du Diable » ils ont un supérieur, interprété par Oscar Beregi. La fin de l’épisode se termine avec un sympathique clin d’œil : Camille Mauvais présente à West et à Gordon son nouveau mari, qui n’est autre que … l’ancien (!), c’est-à-dire Théodore Marcuse, presque méconnaissable car affublé d’une perruque, mais toujours champion dans l’art de la mimique. *Lors des diffusions télévisées, le titre français indiqué après le générique était La nuit du diamant, en raison d’une inversion avec l’épisode de la quatrième saison portant ce nom. Ce défaut a heureusement été corrigé sur les DVD. *Les Américains montrent qu’ils sont peu férus de langue française : un panneau porte la mention « embarkement pour l’île du Diable »… *Théodore Marcuse, que l’on retrouvera dans La Nuit du Mannequin, est décédé en 1967 à l’âge de 47 ans dans un accident de voiture. On l’a vu notamment dans plusieurs épisodes des Incorruptibles, dans Les Envahisseurs, et dans le rôle de Von Bloheim sur la série Batman. 9. LA NUIT DE LA SIRÈNE Résumé : Un certain marquis Philippe de la Mer, secondé par son épouse Dominique, a l'intention de créer un nouvel État entièrement maritime afin d'en tirer de substantiels profits. Il se prépare à détruire un navire de guerre américain afin d'obliger le Président Grant à satisfaire ses exigences. Critique : Les joutes verbales entre West et le Marquis sont un des points forts contribuant à la réussite de cet épisode, tout comme les décors et la musique. Par exemple, lorsque Jim traite son ravisseur d'illuminé, la réponse fuse, cinglante : « Vous me décevez beaucoup. Je croyais que vous valiez mieux que la plupart de ces petits esprits enrégimentés qui surpeuplent et encombrent le monde. » Autre élément essentiel, les multiples gadgets et trouvailles, du poisson parlant au téléguidage par poudrier en passant par la torpille en forme de dragon, le rayon désintégrant ou le périscope. Mais aussi le lit capable de prendre de lui-même la position verticale afin d'éviter « la gymnastique stupide à laquelle il est nécessaire de se livrer pour en sortir. » Le tout donne un épisode qui ne manque pas de poésie. Comme l'affirme le marquis : « Ma faiblesse, c'est la mise en scène, vous l'aviez sans doute remarqué... » À noter une anomalie, lorsque West se libère en lançant un couteau dans l'interrupteur du rayon désintégrant : en réalité, le couteau aurait forcément été atomisé avant d'atteindre son but... On retrouve ici une femme à la fois ravissante et diabolique en la personne de Dominique, fait récurrent sur la série et qui constituait le point fort de la première saison. Dominique déguisée en sirène dans la taverne du même nom, et qui endort West avec une fléchette droguée, Dominique en culotte de cheval, Dominique arborant des robes toutes plus jolies les unes que les autres : la belle en met plein les yeux à Jim. Mais pour James West, les femmes sont des anges qui peuvent se transformer en démons, et une fois encore la divine égérie du Marquis de la Mer ne lui donne pas tort. La série joue ainsi sur le contraste entre l’apparence avenante et la réalité, les desseins criminels étant parfaitement dissimulés par la beauté des protagonistes féminins. 10. LA NUIT DE LA TERREUR VERTE Résumé : Le docteur Loveless a inventé un produit capable de détruire toute végétation et de provoquer de gigantesques incendies. Avec la complicité d'une tribu d'Indiens revanchards dont il exploite la naïveté, il espère détruire les grandes villes construites par les « Visages pâles ». Critique : Un pastiche assez réussi de Robin des Bois avec le bon docteur Loveless en défenseur des opprimés. Le nain maléfique a affamé les Indiens en détruisant la faune et la flore de leur réserve. Il se présente comme le serviteur du « Seigneur de la Forêt », un Dieu qui leur vient en aide en fournissant de la nourriture. Bien sûr, le « Seigneur » n’est autre que lui-même, installé dans une armure de chevalier. West et Gordon jouent les indifférents lors de leur arrivée chez le nain, et cette attitude ne manque pas d'énerver ce mégalomane de Loveless (c'était le but...). Fait inhabituel, lorsqu’Artemus s'enfuit dans la forêt, Jim est capturé, croulant sous des adversaires trop nombreux. Toujours astucieux, il réussit à casser du verre pour scier ses liens avec des tessons de bouteille. On peut encore constater l’habileté de West à lutter à la fois contre Loveless et contre ses alliés Indiens, le but étant de démasquer l’imposture du nain, ce dernier essayant de profiter de la situation pour se débarrasser de ses ennemis habituels. Ne changeons pas les traditions : c'est le docteur, à force de finasser, qui remet lui-même West et Gordon en jeu, alors qu'il avait tous les atouts en main pour s'en débarrasser vite fait, bien fait. Anthony Caruso est excellent en chef Indien revanchard excité par Loveless, au contraire du Grand Chef, qui se méfie de ce « vermisseau ». Belle performance de Gordon déguisé en Indien puisqu'il faut qu'un certain temps s'écoule avant qu'on le reconnaisse. Alors que la série a pour habitude de mettre en valeur les Indiens, sur cet épisode ils font piètre figure. Totalement dupés par Loveless (à l’exception du Grand Chef), West leur fait remarquer qu'aucun d'eux ne travaille, malgré les livres sur le jardinage envoyés par Washington. Voilà qui, de nos jours, risquerait d'être perçu comme une allusion malveillante envers un groupe minoritaire... Une nouvelle fois, Loveless est aidé par sa compagne Antoinette, dont c’est la dernière apparition. Mais aucune autre femme n’accompagne le docteur, pourtant habitué aux belles jeunes filles. Comme d’habitude, le couple chante en duo, avec le docteur au piano. L'anomalie du jour est relative aux distances : le QG de Loveless est censé se trouver « à trois heures du village ». Or, on voit le docteur passer instantanément de l'un à l'autre, lorsque le Grand Chef décide d'avoir une entrevue avec le « Seigneur de la forêt ». 11. LA NUIT DU CADAVRE Résumé : Le président d'un pays latino-américain en visite aux États-Unis est assassiné malgré la protection de West et Gordon. La recherche de l'assassin va mettre à jour un trafic de cadavres destiné à assurer l'impunité à des criminels qui se font passer pour morts et reprennent ensuite leur carrière sous une nouvelle identité. Critique : Cette histoire est basée sur un scénario solide, et valorisée par des comédiens remarquables parmi lesquels on remarque Carroll O’Connor, parfait en entrepreneur de pompes funèbres véreux, et Alan Bergmann dans le rôle de Claudio Antille. La mission assignée à West et Gordon évolue en cours d'épisode. Il s'agissait au départ d'assurer la protection de Pellargo, en tant que chef d'État étranger en visite aux États-Unis. Mission au demeurant désagréable car Pellargo est un ignoble dictateur, affameur du peuple. A priori, guère de larmes à verser sur son assassinat, mais les exigences diplomatiques contraignent nos agents secrets à changer de mission après l'échec (fait rarissime, mais en cette occasion peu regrettable) de leur mission initiale : il s'agit alors de retrouver l’assassin du dictateur. La gravité du sujet est peu propice à l’humour habituel, même si les deux héros ont de temps à autre quelques bons mots, si Rose Murphy est fraîche et sympathique, et si le jeu de Carroll O’Connor est empreint d’une bonne dose d’humour noir. On peut se demander pourquoi Gordon semble aussi peu inquiet de l'opération fatale que Lavendor s'apprête à lui faire subir, et pourquoi on le retrouve vivant le lendemain. L'explication donnée, à savoir l'attente du besoin d'un cadavre pour l'éliminer, n'est pas forcément plausible. Néanmoins, l'épisode conserve un rythme haletant de bout en bout, et suffisamment d'éléments savoureux pour atteindre la catégorie des meilleurs. La séquence avec nos héros enfermés dans un monument funéraire, avec le dessin de fin d'acte se figeant sur la fumée rouge censée les endormir, n'est qu'un exemple parmi d'autres. Le suspense final réserve une surprise tenant à une complicité inattendue dont bénéficient les malfaiteurs, fait qui augmente la qualité du scénario. On peut aussi se demander si cette histoire n’a pas inspiré les scénaristes des Avengers pour l’épisode « Bizarre » tant les similitudes sont évidentes. *La version française de La nuit du cadavre semble avoir été perdue ou endommagée. Les récentes éditions en DVD et diffusions télévisuelles de cet épisode ont toutes été effectuées en version originale. 12. LA NUIT DE LA MAISON HANTÉE Résumé : Au cours du transfert d'un détenu, les deux agents spéciaux font halte dans une maison abandonnée sans savoir qu'elle a appartenu autrefois à la mère du prisonnier. La maison va tout faire pour les retenir afin de sauver le fils de son ancienne propriétaire. Critique : Inexplicablement apprécié par certains fans de la série, cet épisode est en fait le plus mauvais toutes saisons confondues. Après une séquence pré-générique prometteuse, la mayonnaise ne prend pas et on sombre vite dans le grotesque, dont le sommet est atteint lors de l’ahurissant passage avec les rats. La progression du ridicule au fur et à mesure du déroulement de l’épisode est telle qu’il est facile de deviner la fin, elle-même usée jusqu’à la corde, mais qui était difficilement évitable. Alors, pourquoi cet épisode raté conserve-t-il une réputation aussi flatteuse ? Probablement car nombre de téléspectateurs se sont attachés avant tout à l'idée de base, il est vrai séduisante, d'une maison « vivante » qui mettrait tout en œuvre pour sauver son ancien propriétaire, sans se rendre compte à quel point le concept a été très, très mal exploité, jusqu'à produire une histoire hallucinante et dérisoire. En fait, si l'on prend parti de ne jurer que par les épisodes au ton « fantastique », ce qui va souvent de pair avec un dénigrement injuste des histoires jugées « western », si l'on décrète que le fantastique est le « bien » et le western le « mal », on peut en arriver à ce déni de réalité flagrant, et à apprécier d'autant plus les épisodes qu'ils sont stupides, une attitude peu appréciée par la catégorie de spectateurs peu amateurs de l'épisode final très controversé de la série Le Prisonnier, par exemple. Bref, un épisode très dispensable, à oublier bien vite. 13. LA NUIT DES ASSASSINS Résumé : James West abat Artemus Gordon d'un coup de revolver devant plusieurs témoins. Il s'agit en réalité d'une machination destinée à découvrir ce que sont devenus un certain nombre d'assassins, mystérieusement disparus. L'enquête va révéler l'existence d'un complot visant à assassiner le président Grant et les principaux dirigeants politiques des États-Unis. Critique : L’ordre de diffusion des épisodes nous offre le meilleur épisode de la série toutes saisons confondues juste après le plus mauvais. Le scénario très habile concocté par Robert C. Dennis et Earl Barret, sans doute les meilleurs scénaristes de la série, est un des atouts majeurs de cet épisode au rythme endiablé. Alors que le jeu de Robert Conrad et Ross Martin a souvent permis de masquer la faiblesse de certains scripts, ici il se conjugue avec une histoire bien conçue et haletante. Ross Martin fait une prestation époustouflante avec rien moins que quatre déguisements différents, dont celui d’un pasteur qui officie à son propre enterrement ! Douglas Henderson interprète pour la première fois le colonel Richmond, chef des services secrets et cerveau de cette dangereuse opération d’infiltration. On le reverra à de multiples reprises dans le rôle du supérieur de West et Gordon. Les cagoules revêtues par le chef des bandits et ses assesseurs renforcent le côté « société secrète » toujours efficace, et font penser aux Cigares du Pharaon de Tintin. La musique, identique à celle de La Nuit des Revenants, mais différente de celles entendues dans le reste de la saison, n’en est pas moins agréable aux oreilles. Lors de l'arrivée de West au château, on peut penser qu'il est aux prises avec des fanatiques de l'ordre désireux de pratiquer une justice expéditive, avant d'être fixés sur les intentions réelles du prétendu jury. Il s'agit en fait de sélectionner les individus les plus crapuleux en vue d'accomplir des actions criminelles. Donc, l'avocate des « inculpés » requiert de façon à ce qu'ils soient déclarés coupables et se retrouvent intégrés au groupe d'assassins, les prévenus déclarés innocents étant condamnés à la pendaison ! Les prestations des vedettes invitées sont remarquables. Lisa Gaye campe une parfaite Lorelei, aventurière intrigante à souhait. Lorelei semble aussi fanatique que son compagnon. Elle explique à West qu'il s'agit de « sauver le pays de ses ennemis du dehors comme du dedans. » Son jeu de séduction avec West est réjouissant, et sa voix en version française, particulièrement bien choisie, produit des intonations remarquables, notamment lors du réquisitoire contre West. Donald Woods n’est pas en reste dans le rôle du sénateur Stephen Fenlow, un ambitieux prêt à éliminer le gouvernement afin d’instaurer une dictature d’extrême-droite. Fenlow promet de « créer une nouvelle dynastie de la force et de l'intelligence ». Ironique, West réplique : « Gloire au Chef et à sa favorite ! » Les assassins que le sénateur compte utiliser pour arriver à ses fins montrent une nouvelle fois l’imagination sans limite des scénaristes en ce domaine. La Femme à la Hache est éliminée d'emblée par le Barbe-Bleue de Chicago, qui a toujours aimé faire des cadeaux aux femmes, comme le dit un de ses acolytes après qu'il ait offert à la manieuse de hache un joli couteau planté dans le dos. Le Samouraï de San Francisco part rejoindre ses honorables ancêtres suite au duel contre West, lancé par Fenlow pour « sélectionner les meilleurs ». Harper, le Crochet de Fer, et l'Étrangleur de Baltimore complètent le groupe des canailles. Autre belle réussite, celle des vignettes de fin d'acte, accompagnées d'une musique très bien choisie : le gros plan sur le chef des bandits ricanant sous sa cagoule, celui sur Tigo qui menace Gordon avec une fourche sont mémorables. À ne pas manquer le final, lorsque Fenlow, se croyant parvenu au pouvoir, répète son discours d'investiture en parlant des « immondes comploteurs » auteurs de l'élimination du gouvernement. Ensuite, épilogue tout aussi savoureux : West apprend à Gordon que Lorelei est également surnommée « l'Empoisonneuse de Boston », ceci juste au moment où ladite empoisonneuse s'apprêtait à lui faire boire un verre ! *Il semble que cet épisode ait inspiré Claude Desailly, le scénariste des Brigades du Tigre. En effet, l’épisode « Le cas Valentin », meilleur épisode des Brigades, présente des similitudes avec « La Nuit des assassins », meilleur épisode des Mystères. 14. LA NUIT DE LA MACHINE INFERNALE Résumé : West et Gordon enquêtent sur l'assassinat d'un magistrat consécutif au vol d'un important stock d'explosifs. Ils craignent que la sécurité de la convention des juges de l'Union, réunie sous l'égide du juge McGuigan, ne soit menacée par Zeno Baroda, un anarchiste récemment libéré de prison par McGuigan. Critique : Cet épisode au rythme assez lent reste néanmoins intéressant grâce à quelques scènes particulièrement réussies. Ainsi, le duel verbal entre West et Baroda dans l'atelier de l'anarchiste, très intense, ou les scènes de danse avec Vashti, l’égérie du juge McGuigan, qui donnent à plusieurs reprises une ambiance légère de cabaret contrastant avec le ton général assez sombre. Le juge est visiblement sous le charme de la belle Vashti, et on le comprend ! Hormis la bêtise du policier local opposé à West, on peut remarquer que la dynamite est cachée dans une caisse de Champagne Gran Bouchet (!), et surtout on peut admirer le calme et le sérieux de Jim en train de préparer et d'installer ses gadgets dans ses vêtements, avant de partir en mission. Saluons l'interprétation magnifique d'Ed Begley dans le rôle du juge McGuigan, une des meilleures vedettes invitées de cette saison qui, il est vrai, n’en manque pas. Ed Begley était idéal pour ce rôle, son physique et sa manière de jouer font de son personnage une caricature de notable démocrate populiste comme on en trouvait à l’époque dans le Sud et l’Ouest des États-Unis. Dès la séquence pré-générique, on peut deviner les tendances anarchistes de McGuigan, de par les propos qu'il tient à un confrère : « Le billard est un jeu aristocratique, mais ce n'est pas juste, nous gens du peuple avons le droit de nous détendre aussi. » Le juge enfonce le clou lors du discours tenu à ses confrères : « J'ai payé mes études en exerçant divers petits boulots, je suis un homme qui s'est fait tout seul, alors que vous avez bénéficié de l'appui de parents richissimes. » Le déguisement de Gordon est un des plus réussis, Ross Martin semble avoir pris beaucoup de plaisir à interpréter ce rôle de cuisinier extravagant. 15. LA NUIT HORS DU TEMPS Résumé : Artemus Gordon disparaît au cours d'une étrange séance de prestidigitation. West retrouve sa trace chez un ancien militaire sudiste qui a découvert le moyen de voyager dans le temps et s'apprête à l'utiliser pour tuer le général Grant avant le dénouement de la guerre de Sécession. Son but est de provoquer ainsi la victoire des confédérés. Critique : Cet épisode original mêle deux caractéristiques vues plusieurs fois sur la série : le recours à la science-fiction et un scénario basé sur la guerre de sécession. L’utilisation d’une véritable machine à remonter le temps aurait sans doute été préférable au procédé de « gauchissement » de l’espace emprunté par le colonel Noël Bartley Vautrain, pas très convaincant. Il y a d’ailleurs un doute sur l’aspect science-fiction : la disparition de Gordon ne pourrait-elle pas s’expliquer par un quelconque tour de prestidigitation, et les scènes de voyage dans le temps sont-elles réelles ou simplement rêvées par les deux agents secrets sous l’effet d’une drogue injectée par Vautrain ? Même si le fait qu’aucun cadavre ne soit découvert dans la maison incendiée fait pencher la balance en faveur de réels pouvoirs pour Vautrain, le doute reste permis. Science-fiction ou pas, l’épisode se laisse regarder, ne serait que pour son ambiance sudiste pur sucre, au parfum toujours particulier, car l'essentiel de l'intrigue se déroule à Vicksburg ; les sabres sur le drapeau sudiste sont un joli symbole de ce Sud profond attaché aux traditions et à l'honneur. Ricardo Montalban est étonnant de vérité, et prend une telle importance dans le récit que West se retrouve inhabituellement passif. Il se laisse guider par le colonel et subit les événements. La scène du duel entre West et Gordon, appelé alors Jack Maitland, est mémorable : « Je veux voir de quelle couleur est le sang d'un lâche », dixit « Jack », dont la mort dans les bras de West est forcément émouvante. Le voyage final, quand le colonel retrouve l’usage de sa jambe perdue pendant la guerre, est tout aussi marquant, de même que la conclusion : Gordon, rallié à l’avis de West, préfère ne pas dévoiler l’incroyable vérité à son supérieur. 16. LA NUIT DES TRAQUENARDS Résumé : L'assassinat d'un scientifique travaillant pour le gouvernement conduit nos deux agents secrets à enquêter sur une série de meurtres frappant un groupe d'épargnants organisés en tontine. L'un des leurs serait-il décidé à éliminer tous les autres pour récupérer la totalité de l'argent investi ? Critique : Des assassinats parmi un groupe de personnes réunies dans une maison dont ils ne peuvent s’échapper, un meurtrier qui fait croire à sa mort pour détourner les soupçons et agir en toute tranquillité... on aura bien sûr reconnu un scénario inspiré du fameux roman d’Agatha Christie Dix Petits Nègres, qui semble avoir été adapté selon des formes diverses dans plusieurs séries (voir l’épisode des Avengers « Le Dernier des Sept »). L'atmosphère est inquiétante à souhait dès le début du huis-clos : une grande maison au bord d'une falaise, les occupants enfermés pour deux jours en raison du mécanisme d'ouverture de la seule entrée sciemment faussé, la nuit, l'orage, les éclairs... Le propriétaire est interprété par Robert Ehmart, acteur bien connu des amateurs de séries américaines : le dénommé Gravely est un éleveur de bestiaux qui a fait fortune dans la boucherie. Ehmart a tout à la fait le physique de l’emploi… Qui est l'assassin ? Gravely lui-même ou l'un de ses invités ? Amélia, l'actrice de théâtre ? Le boxeur célèbre qui lui sert de compagnon ? M. Applegate, le banquier ? L'Archiduc d'Europe centrale, oisif et alcoolique ? A moins qu'il ne s'agisse d'Edouard Baring, l'auteur de romans policiers interprété par William Wintersole et doublé par Jean Berger ? Le docteur Raven lui-même, dont West et Gordon assurent la protection, ne peut être lavé de tout soupçon. Le problème, c'est que l'architecte de la maison de Gravely n'est autre que Dexter, la victime de la séquence pré-générique : donc, personne ne va pouvoir renseigner West sur les passages secrets dont regorgent les sous-sols. Les péripéties qui agrémentent cet épisode sont des classiques de la série avec des gadgets tels que le fauteuil poignard ou le livre électrique, ainsi qu’une machine à tuer et des passages secrets. Malgré le passage assez pesant de la séance de divination avec boule de cristal imposée par Amélia, voyante à ses heures, et le manque d’originalité du thème des jumeaux (comme Le dernier des sept), cet épisode se laisse suivre sans désintérêt jusqu’à son dénouement inattendu. 17. LA NUIT DE LA PIERRE PHILOSOPHALE Résumé : Le comte Manzeppi s'est emparé de la fameuse Pierre Philosophale, qui transforme en or tout ce qui est mis en contact avec elle. Mais le précieux objet est dérobé par Gerda, une complice du comte. Une course-poursuite s'engage alors entre l'aventurière, Manzeppi, ses nouveaux hommes de main, et les agents du président Grant, afin de récupérer la pierre magique. Critique : Revoilà le comte Manzeppi, interprété par le toujours impeccable Victor Buono. Cette aventure n’atteint pas le niveau de la première. Le scénario est moins prenant, la fin assez bizarre ne convainc guère, et surtout les nouveaux complices de Manzeppi ne font pas oublier Tony, Dédé, et Miranda. Dodo Leblanc est originaire de l'île Maurice, comme l'oiseau du même nom, alors en voie de disparition, et aujourd'hui totalement disparu. Dodo rectifie le comte lorsqu'il assène cette affirmation : « Je ne suis pas en voie de disparition, c'est moi qui fait disparaître les autres ! » Gerda Scharf joue tellement le double jeu qu'elle ne sait plus où elle en est en fin d'épisode. En fait, la belle Gerda travaille surtout pour elle-même... Au contraire, Luther Coyle, armé de son curieux joujou qui projette des boules de billard, reste fidèle à Manzeppi, sans doute faute de personnalité, de talent, et d'imagination. On trouve aussi du très bon dans cet épisode, à commencer par la musique de Richard Shores, composée spécialement pour les épisodes avec Manzeppi. Citons aussi le charme de Gerda, interprétée par Michele Carey, et que West, doublement approuvé par le comte, « place très haut sur le plan de la séduction et très bas sur celui de la morale », un singe assez amusant, et bien entendu le numéro habituel de Manzeppi, toujours aussi diabolique sous ses allures de gentleman. Mais le plus novateur reste les renseignements donnés aux téléspectateurs sur l'univers de nos agents secrets : on voit West rentrer son cheval dans le wagon-écurie du train, et pour la première fois il utilise un fil suspendu pour descendre un étage. Il appelle cela « la voie directe », mais au vu de temps passé pour accrocher le fil, il aurait eu plus vite fait de prendre l'escalier... Une curiosité à signaler : le kinétoscope où l'on voit le comte faire joujou avec une marionnette de West en petit format. Il n’y aura malheureusement pas d’autre épisode avec le fameux « magicien et poète » Manzeppi, ce méchant truculent qui pourtant aurait pu devenir un personnage récurrent d’une dimension équivalente, voire supérieure, à celle du docteur Loveless. 18. LA NUIT DE L'ÉLÉPHANT BLANC Résumé : West et Gordon doivent assurer la protection d'un chef d'État du Moyen-Orient en visite aux États-Unis et du cadeau que ce dernier veut offrir au président Grant. L'affaire se complique lorsque le présent, qui n'est autre qu'un éléphant blanc, est volé et que le souverain entend réclamer un milliard d'indemnité aux États-Unis s'il n'est pas retrouvé sain et sauf dans les plus brefs délais. Critique : Un épisode distrayant au scénario basé sur une supercherie et un adversaire principal que l’on n’attendait pas, deux éléments assez classiques dans la série. Les bandits qui enlèvent l’éléphant Akbar font piètre figure, notamment celui qui est chargé d’abattre l’animal, desservi de surcroît par un doublage ridicule. Mais heureusement ils se révèlent n’être que des comparses. La présence d’un cirque intéressé par Akbar permet de relancer l’histoire, qui menaçait de s’enliser, en apportant quelques séquences d’affrontements entre West et les saltimbanques. Parmi les bohémiens, une charmante voyante avec sa boule de cristal n’hésite pas à prévenir West, tout en le menaçant de son revolver, qu’elle lui voit « un avenir très, très court » ! La voyante s'appelle Zoé Zagora et est aussi la directrice du cirque. Elle alterne la bienveillance envers Jim, dont le charme produit ses effets, et une certaine dureté lorsqu'elle découvre qu'il l'a bernée. Point de subtilités avec Nikolic, un des artistes parfaitement interprété par Arthur Batanides : l'hostilité, et même la haine, sont immédiates. Le personnage du sultan de Ramapur, « souverain du Soleil et de la Lune », s'avère en définitive assez truculent et concourt à faire de cet épisode un agréable divertissement. 19. LA NUIT DES COSAQUES Résumé : West et Gordon sont chargés de convoyer Feodor Rimsky, un aristocrate russe emprisonné pour corruption, jusqu'à Vladivostok où il doit être échangé contre le vice-consul des États-Unis Millard Boyer, gardé en otage par le comte Sazanov. Mais leur prisonnier se tue en tentant de s'évader. Gordon va essayer de le remplacer afin d'obtenir la libération du diplomate américain. Critique : Cette plongée dans l’univers des Russes et des cosaques est une belle réussite, en premier lieu grâce au scénario à rebondissements de Robert C. Dennis et Earl Barret (on remarque que l'épisode Le lion et la licorne des Avengers s'appuiera sur une idée similaire), qui prouvent une fois de plus leur talent. La séquence pré-générique, particulièrement accrocheuse, mêle de façon habile suspense et situations humoristiques : coup de feu visant Rimsky juste au moment où on vient de lui assurer qu'il n'allait pas être exécuté, souhaits de bonne chance adressés à West et à Gordon alors qu'ils sont précisément visés par un fusil. La musique, composée spécialement pour cet épisode par Jack Pleis, contraste avec la musique habituelle de la série mais est bien adaptée au monde des slaves, des datchas, et des moujiks décrits dans cette histoire. Dans l’espace où évoluent West et Gordon, les choses sont rarement telles qu’on le croit au départ. On le constate une nouvelle fois, le dernier quart d’heure apportant surprise sur surprise, d’abord avec le rôle réel joué par Boyer, ensuite avec la révélation du lieu véritable où se situe l’action. Cette dernière scène est assez comique, le vieux cow-boy barbu est hilarant. Beau numéro de Ross Martin déguisé en aristocrate russe et qui se retrouve fort embarrassé lorsqu’on lui présente son épouse. La belle Anastasia apporte beaucoup de charme à cet épisode, même si elle est évidemment aussi venimeuse que jolie. A la réflexion, on peut découvrir une certaine incohérence de scénario : Sazanov avait préparé sa mise en scène pour Rimsky, mais il n'est pas douteux que le véritable Rimsky aurait rapidement découvert qu'il n'avait pas été transféré en Russie. Néanmoins, cet épisode reste un des classiques de la deuxième saison et de la série. 20. LA NUIT DE LA MARIÉE Résumé : Plusieurs richissimes hommes d'affaires sont assassinés. Tous ces magnats venaient de se marier avec une femme beaucoup plus jeune qu'eux, ce qui conduit les agents du président Grant sur la piste d'une entremetteuse nommée Emma Valentine. Critique : Cet épisode de grande qualité constitue un des sommets de la saison. La séquence pré-générique plonge instantanément le spectateur dans l’action. Courte et nerveuse, c’est une des plus réussies de la série. On ne peut que saluer la performance éblouissante de Agnès Moorehead dans le rôle d’Emma Valentine, « The Vicious Valentine », une des vedettes invitées les plus remarquées dans la série. Elle reçut d’ailleurs un Emmy Award amplement mérité pour son interprétation inspirée de cette femme cynique et distinguée, à la fois féministe et ambitieuse. Outre le scénario trépidant, il faut souligner le remarquable travail des décorateurs. D’une rare splendeur, les décors très kitsch de l'atelier de l'imprimeur « E.N. Itnelav », et surtout de la villa de Miss Valentine, rappellent ceux de l’agence matrimoniale de M. Lovejoy dans l’épisode des Avengers « Cœur à Cœur » (sauf qu'ici, on a la couleur en prime). Emma Valentine porte des lunettes aux montures en forme de cœurs ! Et elle s'entraîne avec des haltères ! Le pendant de l'ambiance kitsch est un univers très féminin, symbolisé par Michele LeMaster, la future mariée, une jeune femme charmante et gentille, que la « méchante Valentine » tient par le chantage. Au contraire, la blonde Hélène, dotée d'un esprit crapuleux, est une complice dévouée de Miss Valentine. Paul J. Lambert, le roi de la viande de l'Ouest, tient absolument à épouser Michele, qui ressemble beaucoup à sa première femme décédée, et refuse d'écouter Gordon lorsque celui-ci lui conseille de repousser le mariage. Après l'arrestation de Miss Valentine, Lambert n'aura aucune peine à pardonner à Michele, et les tourtereaux pourront se marier pour de bon. Les vignettes de fins d'actes apportent toujours un plus, mais ici elles sont particulièrement attrayantes : qui ne se souvient du gros plan sur l'arrivée de Miss Valentine, à la fin du deuxième acte ? Et de la fin du premier, avec Gordon sur le point d'être décapité, lors de l'affrontement dans l'imprimerie ? Le duel entre West et Emma Valentine est mémorable. L’agent secret repousse les avances de son adversaire, mais cette dernière n’est pas à court de gadgets pour le maîtriser : clochettes qui tintent quand il s’introduit chez elle, mains automatiques pour le retenir prisonnier et même « machine de l'amour éternel », pour créer des couples parfaits. La femme idéale pour West serait une combinaison entre la déesse Aphrodite, Hélène de Troie, et Lola Montez ! Emma craint de ne pas trouver... Ces inventions témoignent de l’imagination délirante des scénaristes, particulièrement en verve dans cet épisode. Mais laissons le mot de la fin à une maxime de Miss Valentine : « Les roses sont rouges et les violettes sont bleues. Le crime ne paie pas. » 21. LA NUIT DE L'ORDRE NOUVEAU Résumé : Un stratagème compliqué attire West et Gordon dans le repaire souterrain de Braine, un mégalomane déterminé à diriger la Terre entière. Afin de prendre le pouvoir, il projette d'assassiner les chefs d'État des principales nations et de les remplacer par des sosies dévoués à sa cause. Critique : Les scénarios de Calvin Clements Junior sont ingénieux, et celui-ci ne fait pas exception à la règle. Les méandres empruntés par Braine pour parvenir à ses fins, c’est-à-dire s’emparer de West et Gordon, produisent une première partie d’épisode très prenante. Le revers de la médaille, c'est que leur longueur empêche un développement totalement satisfaisant de l'intrigue en elle-même, par trop raccourcie. Au rayon gadgets, on note en début d'épisode un curieux tuyau servant d'interphone entre le wagon des héros et la locomotive, et surtout un siège éjectable qui projette West dans les airs au moment où il affirme à la « voyante » Voulee qu'il préfèrerait partir de façon normale ! On apprend également comment faire fonctionner une presse de l'époque : les temps ont bien changé... La seconde partie se déroule dans l’antre de Braine, un homme dont le nom n’a évidemment pas été choisi au hasard puisque c’est un malfaiteur très intelligent qui se déplace en fauteuil roulant à vapeur non en raison d’une paralysie, mais pour consacrer toute son énergie à réfléchir ! Braine constitue pour les deux héros un adversaire consistant, magnifiquement incarné par Edward Andrews. La pirouette de Gordon, qui n’hésite pas à mettre deux masques l’un sur l’autre pour tromper l’ennemi, et le basculement de Voulee, la compagne idéaliste de Braine, dans le camp de West, sont les deux faits marquants de cette seconde partie. Voulee croyait à la sincérité de Braine, mais Jim ébranle ses certitudes et parvient à lui prouver le danger que représente son patron pour la paix du monde. Le combat spectaculaire entre West et des fusées tirées depuis le fauteuil roulant de Braine conclut l'épisode d'une façon que l'on peut juger assez bizarre. 22. LA NUIT DE LA MARÉE MAUDITE Résumé : Une série de raz-de-marée se produit sur les côtes américaines. Le professeur McClennon, un savant qui devait fournir des informations à West et à Gordon, est assassiné et son assistante enlevée. Les soupçons des deux agents se portent sur le capitaine Philo, un personnage étrange qui vit seul dans une villa au bord de la mer. Critique : Après la réussite de La Nuit de la Sirène, le scénariste Michael Edwards nous emmène à nouveau dans l’univers des océans. Sans atteindre la magie du premier opus, la réussite est à nouveau au rendez-vous pour cette histoire nimbée de préoccupations écologiques. Un épisode qui doit beaucoup à la présence d’Alfred Ryder, extraordinaire en Capitaine Horacio Philo. Qui mieux que lui aurait pu interpréter ce demi-fou, défenseur acharné du monde maritime se nourrissant exclusivement d’algues et de poisson, et prêt à détruire l’humanité coupable à ses yeux d’avoir empoisonné les océans ? Sans Ryder, cet épisode aurait probablement été d'un niveau moyen. Le dialogue suivant illustre la tonalité des rapports entre Horacio et West : - Votre plan ne s'inspire pas du salut, mais de la vengeance. Et la vengeance du capitaine consiste également à répandre du poison dans l'atmosphère terrestre afin de la rendre irrespirable, ceci en complément des raz-de-marée. D'où l'urgence de l'intervention de nos deux agents secrets. Ils savent que Philo n'est pas un plaisantin, sa réaction violente lorsqu'il a constaté que son dîner à base d'algues n'avait pas plu à Gordon est édifiante. Une base sous-marine, une jeune scientifique un peu collet monté que West va décoincer, une machine à bulles gigantesques provoquant des raz-de-marée et un homme de main aveugle et boiteux sont autant d’éléments ajoutant à la qualité de l’épisode. L'épilogue est révélateur de la mentalité du docteur Pringle, l'assistante du professeur McClennon, qui portait des lunettes aux verres blancs afin d'éloigner les messieurs trop entreprenants. Séduite par Jim alors qu'elle croyait sa dernière heure arrivée, la jeune femme change d'avis et décide de se consacrer à son fiancé. Un épilogue pas très féministe, mais sympathique. 23. LA NUIT DES TIREURS D'ÉLITE Résumé : Des bijoux ont disparu d'une vitrine d'exposition située dans une salle close où personne ne semble avoir pu pénétrer. Le coupable n'est autre que le docteur Loveless, inventeur d'un procédé acoustique permettant le transfert d'humains par l'intermédiaire de tableaux de maître. Grâce à cette invention, le nain maléfique expédie West face à un groupe de tireurs d'élite chargés de le liquider. Critique : Un classique de la série qui permet au docteur Loveless de montrer l’étendue de ses connaissances scientifiques. L’affrontement entre West et les tireurs d’élite en fait un des rares épisodes western de cette deuxième saison. Ce passage est d’ailleurs le clou de l’épisode et permet de se rendre compte que le tireur d’élite le plus rapide de l’Ouest n’est pas « Lightning la Foudre » mais James West… Comme souvent avec les épisodes Loveless, plus que le scénario, ce sont les duels verbaux entre le nain et ses adversaires (ou ses alliés incommodes) qui constituent l'attrait principal. Ici, les relations sont tendues entre le docteur et son nouvel associé, un fermier mal dégrossi nommé Morgan. Dialogue entre les deux complices : - Loveless : Une cohabitation prolongée avec les vaches ne vous a pas appris à vous conduire comme un gentleman. C'est dans cet épisode que l'obsession « d'avoir » West surpasse définitivement toute autre ambition chez Loveless, prêt en contrepartie à céder pouvoir et richesses à Morgan. La mégalomanie du nain peut se résumer à la seule affirmation suivante, qui n'est probablement de sa part qu'une demi-plaisanterie : « J'ai l'impression que la mort est pour les autres, pour le commun des mortels. N'étant pas ordinaire, je ne mourrai jamais ! » Côté scénario, le mélange entre le western et la science-fiction est assez habile, mais cette histoire de transfert dans des tableaux n’est pas très convaincante, à tel point qu’on peut croire jusqu’à la fin que les explications données par Loveless sont une tromperie, qu’il a en réalité utilisé une supercherie quelconque, mais malheureusement cette piste n'a pas été retenue par le scénariste John Kneubulh. La présence d’une jolie femme pour remplacer Antoinette auprès de Loveless aurait été appréciée, et tellement dans la lignée de la série. Ce manque sera d’ailleurs corrigé dès l’aventure suivante avec le docteur. Ces quelques réserves ne nuisent pas trop à la qualité globale de l’épisode, qui se revoit toujours avec plaisir. 24. LA NUIT DU FANTÔME DU COLONEL Résumé : Le président Grant charge ses deux agents spéciaux d'assurer sa sécurité à l'occasion d'une visite à Gibsonville, village où il doit prononcer un discours en hommage à un héros de la guerre de Sécession. Partis en éclaireurs, West et Gordon découvrent un village en déclin où les rares habitants, qui semblent cacher un secret, meurent tour à tour dans des circonstances mystérieuses. Critique : Une ambiance lourde, voire étouffante, caractérise cet épisode qui démarre lentement avant de devenir passionnant. Le suspense monte peu à peu jusqu’à la découverte de l’étrange vérité. Le piano qui se met à jouer après chaque meurtre renforce cette impression de mystère terrifiant qui prend le téléspectateur à la gorge. On retrouve plusieurs éléments classiques dans la série : l’importance du train dans la conquête de l’Ouest, Gibsonville se retrouvant désertée parce que la ligne de chemin de fer passe trop loin au Nord du village ; les stigmates de la guerre de sécession qui font resurgir des secrets enfouis dans la mémoire collective ; l’appât du gain de la plupart des personnages, y compris féminins. Les bagarres sont impressionnantes, particulièrement celle entre West et les frères de Jennifer, riche en coups de poing paraissant très violents. Jim utilise des pigeons voyageurs pour correspondre avec Gordon depuis Gibsonville. C'est Arabella qui est mise à contribution pour porter le message codé, d'ailleurs écrit à l'encre invisible ! Le président Grant est interprété désormais par Roy Engel, et Gordon va usurper son identité de façon étonnamment ressemblante. Fait surprenant, Ulysses S. Grant est très mal renseigné au sujet de Gibsonville : il pense que la ville doit être devenue un « grand centre », alors que c'est un désert ! Les soupçons sont habilement orientés vers des personnages comme le docteur ou le shérif, mais la clé de l’énigme n’est révélée qu’à la fin du troisième acte. Le coupable, assis devant le piano fantôme, se retourne en ricanant et l’image se fige sur lui, offrant une traditionnelle vignette de fin d’acte magistrale. 25. LA NUIT DE LA MORTELLE FLORAISON Résumé : À la suite de plusieurs assassinats, West et Gordon affrontent un américain d'origine chinoise, ambitieux et sans scrupules. Doté d'une haine sans limites envers le monde occidental, il projette de tuer le chef de l'État d'Hawaï, selon lui trop favorable aux américains, à l'aide de fusées à longue portée de son invention. Critique : Chaque saison réserve une ou deux plongées dépaysantes dans le monde de l’Extrême-Orient. Celle-ci doit beaucoup au talent de Nehemiah Persoff, comme toujours parfait, ici dans le rôle d’Adam Barclay, un américain d’ascendance chinoise vouant un ressentiment tenace à l’Amérique et au monde occidental. Le scénariste a visé juste car cette attitude haineuse est fréquente chez les personnes écartelées entre deux cultures, et ceci est sans doute encore plus fréquent de nos jours qu’au 19ème siècle. Parmi les péripéties qui vont conduire notre duo à lui barrer la route, une scène spectaculaire au suspense haletant montre un James West ligoté et menacé par une gigantesque lame descendant lentement vers lui tout en se balançant. Ce procédé est une invention de Barclay, qui espère ainsi faire parler West avant le moment fatidique où la lame arrivera à sa hauteur. Les scènes finales, aussi animées qu'elles soient, n'arriveront pas à se hisser à un niveau aussi élevé. *La version française de cet épisode semble avoir été perdue ou endommagée. Les récentes éditions en DVD et diffusions télévisuelles ont toutes été effectuées en version originale. 26. LA NUIT DU CRISTAL Résumé : En présence de West, un directeur de prison se suicide après avoir libéré un prisonnier qui allait être exécuté pour tentative d'assassinat sur le président Grant. On retrouve dans son cerveau des morceaux de cristal brisé. Le responsable est un militaire renvoyé par le président Grant pour corruption et qui espère se venger de lui en l'assassinant à l'aide d'une armée d'hommes soumis à sa volonté par insertion cérébrale de cristal. Critique : L’idée de transplantation de cristaux dans le cerveau afin de contrôler la volonté des humains à l’aide d’un sifflet à ultrasons est excellente, même si on peut regretter qu’elle aboutisse à une banale histoire de vengeance de la part d’un méchant sans envergure, scénario qui rappelle le manque d’imagination de la première saison. L'épisode débute tambour battant avec la séquence pré-générique dans la prison puis l’astuce de West et Gordon pour retrouver le cerveau (sans jeu de mots) de l’opération cristal. Sachant que ce dernier recrute ceux qui ont tenté d’assassiner le président Grant, West se fait passer pour l’un d’entre eux, ce qui ne manque pas d’intéresser le prétendu général Trask. Gordon est déguisé en gardien et un prétendu transfert du prisonnier, qui a bénéficié de toute la publicité nécessaire, amène le convoi dans le désert, non loin de l'endroit où le directeur de la prison semble avoir été opéré. West tire sur Gordon avec une balle à blanc lors de la fausse évasion. Il s'ensuit une scène sans dialogue montrant Artemus, aussitôt seul, se relever et transformer en deux tours de main sa prison ambulante en carriole de bateleur, puis changer de déguisement afin de porter secours à West sous une autre identité. La seconde partie est de facture plus classique avec un côté western. Joséphine, la secrétaire de Trask, n'est pas très jolie, mais fort sympathique, à l'opposé de son patron. Son aide et le renfort de Gordon permettent à Jim d'échapper à la transplantation de cristal fatale. Il ne lui reste plus qu'à jouer la comédie du robot-vivant et à faire échouer le meurtre programmé du président Grant. Robert Conrad montre de réelles qualités de comédien lorsque les adversaires croient son personnage soumis à leur volonté, ainsi que ses aptitudes physiques habituelles lors de scènes d’affrontements spectaculaires. 27. LA NUIT DU LOUP Résumé : La princesse Leandra, destinée à succéder prochainement à son père gravement malade à la tête d'un royaume slave, est enlevée par Talamantes, un aventurier doté de pouvoirs paranormaux. Son but est de diriger son pays par l'intermédiaire de la future reine grâce à un sérum de son invention annihilant toute volonté. Critique : Un épisode de qualité nimbé d’une atmosphère fantastique créée par les envoûtements de Talamantes, ce personnage étrange disposant de complicités jusque dans l’entourage du prince héritier et de sa fille. Entouré de loups d’autant plus effrayants qu’un de ses sérums les a rendus résistants aux balles, c’est un des adversaires les plus dangereux que West et Gordon aient jamais rencontré. L’épisode commence par l’arrivée de West, parti en éclaireur en pleine nuit, dans une auberge qui semble déserte. La nuit, le désert, les hurlements de loups... tout concourt à créer une ambiance oppressante jusqu’à cette scène terrifiante où West combat un loup à mains nues. La majeure partie de l’épisode se déroule pendant la nuit et dans la forêt ou dans des endroits déserts. De mystérieux signaux lumineux apparaissent au sommet d’une montagne, délivrant un message énigmatique du nom de Mrkela. Un doute est entretenu au sujet de Talamantes : est-il réellement humain, ou est-ce une créature mi-homme, mi-loup, voire un loup-garou ? Au-delà de l’intrigue, on assiste avant tout à une plongée dans le monde de l’imaginaire. Le seul ratage est la fausse araignée dans la grotte, très mal imitée, avec un aspect kitsch dans le mauvais sens du terme qui rappelle les artifices dérisoires de l'épisode de Chapeau melon et bottes de cuir « L'invasion des Terriens ». On peut aussi se demander comment West a localisé cette grotte, où Leandra est enfermée et conditionnée par Talamantes. Libérée, Leandra apprend que son père a pu être couronné dix secondes avant de mourir, ce qui fait d'elle l'héritière légale du Trône. Elle préfère abdiquer plutôt que devenir le jouet de Talamantes. Mais il ne s'agit que d'une annonce pour forcer l'ennemi à agir et à se démasquer. La scène finale du piège tendu à Talamantes et à ses hommes est une belle réussite. L’intensité dégagée est à la hauteur de la résistance offerte par l’aventurier magicien. La tactique employée était la bonne pour vaincre le monstre et briser le charme dont était victime Leandra. 28. LA NUIT DES BANDITS Résumé : Le docteur Loveless a créé une école du banditisme. Il entraîne ses élèves à cambrioler des banques sans utiliser le butin afin de ne pas être localisé par les forces de l'ordre. L'objectif ultime est de s'emparer de la Californie avec une armée d'anciens bagnards équipés d'armes dérobées dans un entrepôt national. Critique : Incontestablement le meilleur épisode avec le docteur Loveless grâce à un scénario inventif et une succession de scènes croustillantes jouées par un groupe d'actrices et acteurs en état de grâce. La séquence pré-générique est particulièrement réussie, avec déjà une fameuse surprise. Qui ne s’est laissé prendre au jeu de la prétendue attaque de banque ? La ravissante Belladonna remplace avantageusement la quelconque Antoinette dans le rôle de compagne du docteur, pour le plus grand plaisir de West… et du téléspectateur. Qu'il est agréable de retrouver le docteur Loveless avec une compagne comme Belladonna ! Marianna Hill, provocante à souhait, excelle dans ce rôle. Il faut la voir lancer ses petits ricanements lors de sa première rencontre avec West, dans le saloon. A cette occasion, elle porte une superbe robe noire avec brillants, et arbore un chapeau noir avec énorme cœur rouge. L'ensemble des tenues de Belladonna valent le coup d'œil : robe mauve et chapeau à plumes jaunes lors des épreuves réservées à West, somptueuse robe saumon dans la scène finale lorsque Loveless ambitionne de devenir « Miguelito Ier » (!). Belladonna n'est pas la seule femme vénéneuse de cette aventure puisque la ravissante Pearline Hastings, aussi brune que Belladonna est blonde, paraît bien innocente alors qu'elle est une complice active de Loveless à la pension tenue par Mme Bancroft. C'est elle qui permettra au nain de s'échapper au nez et à la barbe de West et Gordon, bien caché sous le chargement de lessive qu'elle pousse de manière désinvolte au vu et au su de nos deux agents secrets, vêtue en blanchisseuse. Il faut dire que Miguelito venait de s'enfuir par la trappe réservée au linge sale... Cette scène constitue d'ailleurs la conclusion de l'épisode, qui se termine donc en pleine action, sans l'épilogue traditionnel dans le train. Parmi les multiples passages savoureux, citons l'attaque de la banque par de faux croquemorts, qui ouvrent le cercueil d'où sort le docteur Loveless, leur patron. Le cercueil est fort bien équipé, le nain dispose même de quoi boire ! Les billets seront brûlés sur ordre de Loveless, afin que la bande ne soit pas repérée, et surtout parce que les hold-up ne sont à ses yeux qu'un entraînement dont le butin est dérisoire ! Belladonna est la seule personne que le spectacle des billets en flammes fait rire, alors que les autres complices, au nombre d’une dizaine, sont consternés. L’idée d’académie du crime est bien trouvée, tout comme celle de recruter West pour entraîner les élèves. A cette occasion, les répliques entre West et Loveless sont un pur régal. Le nain se livre à une véritable psychanalyse de son ennemi et aboutit à cette conclusion mémorable : « Vous m’ennuyez par le simple fait que vous existez ». Les épreuves imposées par la suite à West ont pour but de montrer son ingéniosité aux élèves et à Belladonna, avant de le liquider pour de bon. Mais le nain n’est-il pas trop sûr de lui ? N’a-t-il pas l’habitude de remettre James West dans la course à force de trop vouloir jouer au chat et à la souris avec lui ? L’enquête parallèle de Gordon dans une pension où, en violation des consignes de Loveless, un billet volé à moitié brûlé a été dépensé, ne manque pas d’intérêt. Patsy Kelly est parfaite dans le rôle de Mme Bancroft, et ici aussi une surprise nous attend quant à l’identité du malfaiteur. A cette occasion, Gordon semble recevoir une balle en plein cœur, cadeau de Mademoiselle Pearline ; comment va-t-il s’en sortir ? Surprise… La scène finale se déroule au centre national des communications territoriales, encore une bonne idée, et de multiples péripéties attendent nos deux agents avant de connaître enfin les projets mégalomanes du nain maléfique. Au final, on se doit de saluer un des meilleurs épisodes de toute la série, parfaite conclusion pour cette saison d’anthologie. Crédits photo : TF1 Vidéo. Images capturées par Mergran. |