Saison 7 3. Une force invisible (Clear and Present Danger) 4. Un problème enfantin (Child’s Play) 5. Un buzz foudroyant (Meme Is Murder) 6. De parfaits inconnus (Time of Our Lives) 7. Les Mystères de l'Ouest (Once Upon a Time in the West) 8. Chevalier blanc (Kill Switch) 9. Action ! (Last Action Hero) 10. Un Noël dans la mafia (Bad Santa) 13. Devant mes yeux (I, Witness) 14. Résurrection (Resurrection) 15. Règlement de comptes (Reckoning) 16. Planète hostile (The Wrong Stuff) 17. Le Flic de Hong Kong (Hong Kong Hustle) 18. Dans la ligne de mire (At Close Range) 19. L'Attaque du pitbull (Habeas Corpse) 21. Y a-t-il un enquêteur dans l'avion (In Plane Sight) Scénario : David Amann Réalisation : Rob Bowman Résumé : Après que la voiture de Castle ait été retrouvée en flammes, une vaste enquête est lancée pour le retrouver mais les éléments recueillis font douter les enquêteurs. Puis, soudain, Castle ressurgit ! Critique : David Amann démarre fort cette nouvelle saison ! Son scénario est dense, avec un départ extrêmement dynamique et nerveux, une relance surprenante à mi-épisode qui voit Richard Castle passer de victime à suspect, et un final doux-amer qui laisse de nombreuses questions en suspens. Stana Katic est particulièrement mise en valeur dans cet épisode et elle montre différents visages de Kate Beckett : policière tenace, femme amoureuse, femme au bord de la (et piquant une) crise de nerfs, femme qui doute. Un jeu fin et subtil, profondément émouvant et qui donne une vraie épaisseur humaine au scénario. Peu présent, Nathan Fillion apporte néanmoins sa pierre à la dernière partie. Son interprétation, inhabituellement sobre de Castle, apporte à la fois lui aussi une émotion vraie et une certaine ambiguïté sur la possible simulation de l’écrivain. Pour démarrer la saison, rien de plus efficace que de confier la réalisation à Rob Bowman. On n’est jamais déçu de son travail. Il donne une vraie intensité au démarrage de l’épisode quand il apparaît possible de retrouver vite le disparu et ne laisse jamais retomber le rythme. On appréciera aussi son travail sur les tons. La photographie est assombrie tout du long s’accordant avec la tonalité de l’histoire. Même les scènes à l’hôpital baignent dans une pâle lumière bleutée et absolument pas dans une large luminosité à laquelle on aurait pu s’attendre et qui aurait symbolisé la fin du cauchemar. Rien de tel donc ici. Anecdotes :
Scénario : Andrew W. Marlowe Réalisation : Alrick Riley Résumé : Pendant qu’il enquête avec Beckett sur la mort d’un fabriquant de jouet, Castle cherche à comprendre ce qui lui est arrivé durant les deux mois précédents. Critique : Scénario diabolique avec deux intrigues solides qui ne se montent pas sur les pieds, bien au contraire. En effet, en reprenant leurs enquêtes conjointes, Castle et Beckett cherchent à retrouver une « normalité » mais, en incluant cette autre enquête, à Montréal (où Castle se rendra réellement, contrairement à John Steed), c’est à un refus de ce retour souhaité que le spectateur assiste. Avec une précision sadique, le scénario nous pousse à vouloir savoir tout en proclamant que c’est la volonté de Castle que d’avoir voulu oublier ! Chacun de leur côté, Nathan Fillion et Stana Katic sont remarquables à jouer les émotions contradictoires de leurs personnages. Très touchant. Evidemment, la série va « oublier » ce fil rouge quelque temps. L’enquête du jour aligne les éléments les plus perturbants (un patron qui se grime, un chien, un appartement secret…) de manière presque ludique…jusqu’à un élément, découvert par Castle, qui va soudain faire le lien. Anecdotes :
3. UNE FORCE INVISIBLE Scénario : Chad Gomez Creazey et Dana Resnik Creasey Réalisation : Kate Woods Résumé : Un homme meurt violemment agressé dans son appartement par…une force invisible ! Critique : Le premier véritable épisode de la saison 7 reprend les fondamentaux de la série pour nous livrer un grand spectacle : enquête policière délirante, science et fiction mêlée, un duo complice et beaucoup d’humour. Les scénaristes connaissent suffisamment la série pour ne pas s’attarder sur le Diable (premier coupable envisagé par Castle !) mais c’est pour mieux nous envoyer…l’homme invisible ! Pour une fois, Kate Beckett est obligée d’admettre que « c’est bizarre » mais l’enquêtrice tenace qu’elle est n’est pas du genre à jeter la proie pour l’ombre quand bien même elle se fait agresser…par une force invisible !! La scène est spectaculaire, bien photographiée et très bien chorégraphiée : on y croit à cette force invisible ! Comme nous ne sommes pas dans Fringe, une solution « réaliste » sera proposée mais qui n’est pas moins inquiétante. Quelque fois, on se demande si en termes de maléfices, l’humanité n’est pas meilleure que le Diable. Le fil rouge de cet épisode concerne notre couple vedette qui essaye de renouer avec sa vie d’avant ; ce qui passe par des relations intimes. Excellente idée que d’avoir traité ce thème délicat mais sérieux avec humour et détachement. Anecdotes :
4. UN PROBLÈME ENFANTIN Scénario : Rob Hanning Réalisation : Rob Bowman Résumé : Un jeune Russe vendeur de glaces est retrouvé assassiné. L’enquête amène Castle et Beckett dans une école élémentaire car il y a eu un témoin, un enfant. Mais lequel ? Critique : Un épisode ludique, touchant quoique sans surprise. En effet, comment croire que Castle ne trouvera pas le témoin qu’il recherche ? De même, s’il est normal que Beckett suive des pistes « classiques », il est tout aussi évident qu’elle ne pourra qu’approcher la vérité et qu’il lui faudra ce témoignage si précieux. Cependant, l’épisode reste plaisant à suivre. Voir Nathan Fillion s’amuser comme un gosse au milieu de ces gamins est un pur bonheur. C’est drôle et l’inventivité de Castle est sans limite même si les mioches lui ont font voir de toutes les couleurs ! L’échange entre l’écrivain et l’institutrice est un beau moment d’échanges. Dernier élément, l’inversion des rôles entre Alexis et son père est une façon comique de parler du trauma que fut la disparition inexpliquée de Richard. L’humour ne fait pas disparaître la douleur mais ça aide à la supporter. Anecdotes :
5. UN BUZZ FOUDROYANT Scénario : Jim Adler Réalisation : Bill Roe Résumé : Castle et Beckett enquêtent sur la mort d’une influenceuse sur un réseau social et se confrontent à un meurtrier 2.0. Critique : Après avoir vu cet épisode, le spectateur y réfléchira à deux fois avant de poster quoi que ce soit sur n’importe quel réseau social (celui de l’épisode est fictif mais renvoie à tous ceux qui existent réellement) ainsi qu’avant de louer son appartement. Si le terme « influenceuse » n’est pas prononcé ici (en VF), c’est qu’en 2016, il n’existait pas ! La première victime donnait son avis sur n’importe quoi en faisant de l’humour ; c’est devenu un métier quatre ans plus tard ! L’enthousiasme du geek qu’est Richard Castle montre que le phénomène des réseaux sociaux était encore tout nouveau mais, avec lucidité, Jim Adler en montre toute la dangerosité et la perversité et encore les patrons du réseau sont ici coopératifs ! Ce n’est pas Mark Zuckerberg qui aurait levé le petit doigt pour aider la police : pas assez rentable. Le jeu de piste avec les photos fait penser à un épisode de NCIS (6-6) donc daté de 2009. Les joies d’internet et les jeux pervers entre des psychopathes et la police débutaient. Entre ces deux dates, Internet s’est développé de manière exponentielle avec de nouveaux usages, créant de nouveaux besoins. Castle veut faire de la publicité et c’est bien le fond de commerce de tant de « stars » de ces nouveaux écrans. On écoutera avec attention la diatribe cinglante et acide de Beckett contre les réseaux sociaux toujours valable. De même que l’identité du meurtrier et ses motivations sont à la fois simples à comprendre d’un point de vue psychologique mais prennent une autre allure à la lumière de ces nouveaux médias. Un épisode utile qui questionne le Web, ses usages mais aussi et surtout ses utilisateurs. Anecdotes :
6. DE PARFAITS INCONNUS Scénario : Terri Edda Miller Réalisation : Paul Holahan Résumé : Alors qu’il se trouve avec Beckett sur une affaire, Richard Castle est assommé et se réveille dans un monde où Beckett ne le connaît pas ! Critique : Un épisode astucieux, plein de malice et d’humour mais aussi de tendresse. Il faut aimer ses personnages pour leur écrire une si belle et intéressante histoire. Castle est-il réellement passé dans une autre dimension ? Cette question absconse, sauf ici, n’aura évidemment jamais de réponse. Les « réalistes » diront qu’il s’est tout simplement assommé dans le hangar et que sa riche imagination a tout brodé à partir de l’artefact inca. Les « rêveurs » objecteront que c’est tout de même curieux que Castle se retrouve séparé de Beckett alors que le matin même, ils avaient ri du fait qu’ils étaient « néfastes » l’un pour l’autre. L’habileté de la scénariste consiste également à projeter Castle dans la même enquête que celle du « monde réel » (c’était aussi techniquement plus simple !) ; ce qui, du coup, lui permet de stupéfier la police avec ses connaissances de l’affaire. L’incrustation de Castle dans le travail de la police malgré les efforts (de moins en moins fermes) de la Beckett alternative pour l’en exclure donnent des scènes très drôles. Tout comme son déphasage entre ce qu’il croit être vrai et ce qu’il vit avait permis à Nathan Fillion de montrer un Castle totalement perdu, poussant un véritable cri du cœur quand il se fait jeter. Avec la scène où il parle avec Alexis (dans un monde ou dans un autre, la complicité Nathan Fillion/Molly C. Quinn, superbe en brune, est totale), ce sont des moments très touchants. Drame, humour, tendresse, amour : cet épisode joue sur la gamme complète et touche au cœur. Anecdotes :
7. LES MYSTÈRES DE L'OUEST Scénario : Terence Paul Winter Réalisation : Alrick Riley Résumé : Une jeune femme meurt empoisonnée alors qu’elle revenait d’un ranch en Arizona où des touristes vivent comme au temps du Far West. Castle et Beckett s’y rendent sous la couverture d’une lune de miel. Critique : Un épisode thématique ludique et bien mené quoique sans réelle surprise. On y passe en revue les éléments folkloriques du western mais ce n’est justement que du folklore. La progression de l’enquête est bien trop linéaire pour intéresser vraiment ; heureusement que l’humour est, lui, bien présent. L’enthousiasme (et la maladresse) de Castle fait sourire de bout en bout tant Nathan Fillion y met de l’énergie. La soirée romantique qui tourne au fiasco est aussi une scène drolatique. L’intrigue secondaire est bien plus intéressante. Consternés de ne pas avoir été invité au mariage de leurs amis, Ryan et Esposito font la gueule et vont se plaindre tout du long…jusqu’à ce que Gates ne les remette doucement mais fermement en place ! Anecdotes :
8. CHEVALIER BLANC Scénario : David Amann Réalisation : Jeannot Swarcz Résumé : Alors que la police enquête sur la mort d’un contrôleur financier fédéral, Esposito, qui suivait un suspect, se retrouve piégé au milieu d’une prise d’otages dans le métro. Critique : Un épisode très efficace qui renouvelle plutôt bien la figure imposée du flic pris en otage dans un endroit clos. David Amann équilibre son récit entre les scènes dans le métro de plus en plus tendues (bonne réalisation du vétéran Jeannot Swarcz) et l’enquête de Castle, Beckett et Ryan. Ce faisant, le scénariste parvient à donner plus de temps de jeu à Jon Huertas, impeccable sans sacrifier notre couple vedette. Il réserve aussi un peu de temps à l’humour mais au début et à la fin de l’épisode, pour ne pas affadir son propos. La méthode pour réussir l’enquête est simple mais il est bon de le rappeler : toujours partir de la victime. Lorsque Castle et Beckett sont bloqués sur le cas de Jared Stone, ils font marche arrière pour reprendre l’enquête initiale ; ce qui permet à David Amann de nous infliger une ultime relance, qui fait encore plus sens en 2020, puisqu’il parle d’une épidémie ! Anecdotes : Au début de l’épisode, alors que Beckett et Castle approchent de la scène du crime, ils se comparent à d’autres couples d’enquêteurs, et Beckett commente que Castle « lui rappelle toujours » Hooch de Turner et Hooch (1989). Elle fait d’abord une comparaison entre les deux dans 1-10. Les coordonnées géographiques fournies dans cet épisode (40,675928, -74,043152) correspondent en fait à un emplacement dans la rivière Hudson, juste au sud de la Statue de la Liberté. Will Rothhaar/Jared Stone : acteur américain, vu dans les séries Docteur Quinn, femme médecin (1995), JAG (1995, 1997, 1998), Buffy contre les vampires (1997), Urgences (2001), Les Experts (2004, 2010), Esprits criminels (2005), Ghost whisperer (2009), Les Experts : Miami (2011), Les Experts : Manhattan (2012), Grimm (2014-2015). Jessica Camacho/Marisa Aragon : actrice américaine, vue dans les séries Dexter (2010), Nikita (2013), NCIS : Los Angeles (2014), Sleepy Hollow (2015-2016), Flash (2017-2018), Watchmen (2019). Absence de Susan Sullivan et Molly C. Quinn. 9. ACTION ! Scénario : Christine Roum Réalisation : Paul Holahan Résumé : Castle et Beckett enquêtent sur le meurtre d’un acteur autrefois célèbre dans une saga de films d’action dont Castle était grand fan. Critique : Dans le lot des très bons épisodes de la série, il y a ceux qui se moquent d’autres genres. Il manquait le film d’action et c’est pas mal du tout. Quand il joue Castle fan, Nathan Fillion est habité par une folie douce contagieuse qui fait rire à tout coup. Lorsque son personnage est invité à sortir avec ses acteurs fétiches, c’est même carrément l’extase qu’il nous joue ! Le clou de l’épisode, c’est évidemment cette véritable opération commando avec de vraies morceaux d’humour à l’intérieur !! Christine Roum enveloppe son propos avec une enquête policière solide quoique classique et veut trop en faire avec le mobile du meurtre et, du coup, l’assassin est moyennement convainquant. Un point sonne juste toutefois : tous les personnages de l’épisode sont d’anciens acteurs voulant relancer leurs carrières en rejouant les personnages qui les ont rendus célèbres. C’était déjà le thème de « Pas de bol, y’a école » la saison précédente (6-3) mais c‘est un fait que la Renommée est une divinité capricieuse. Anecdotes :
10. UN NOËL DANS LA MAFIA Scénario : Chad Murray Creasey et Dara Resnik Creasey Réalisation : Bill Roe Résumé : Alors que les preuves accusent le bras droit du mafieux Dino Scarpella, ce dernier demande à Castle d’enquêter pour lui et en fait un « membre honoraire » de la Mafia ! Critique : Faire rire avec la Mafia, c’est osé et utiliser la vieille ficelle de Roméo et Juliette, c’est facile ; l’un dans l’autre, on a un épisode de bonne facture. L’enquête est solide et c’est un de ces épisodes où le sujet est réellement important. Le segment secondaire sur Lanie et Esposito confrontés aux parents de cette dernière est amusant mais n’est que cela. Tout comme le coup du poème de Noël dont on n’avait jamais entendu parler dans la famille Castle depuis six ans. Tout le sel de l’intrigue est dans cette enquête de Richard Castle adoubé par le parrain Scarpella auquel Paul Ben-Victor apporte une indéniable épaisseur, une réalité très convaincante. L’acteur fait sourire et fait peur dans la même scène avec une belle efficacité. Avec ironie, on peut donc dire que c’est grâce à la Mafia que la police résout l’enquête ! Seulement, on ne dîne pas avec le Diable même avec une longue cuillère sans qu’il y est des conséquences. Anecdotes :
11. CASTLE, DÉTECTIVE PRIVÉ Scénario : Rob Hanning Réalisation : Milan Cheylov Résumé : Alors qu’il est censé ne plus pouvoir travailler avec la police, Richard Castle se pointe sur la scène de crime de Beckett…comme détective privé ! Les deux époux vont alterner entre collaboration et rivalité. Critique : Richard « Sherlock » Castle, il fallait y penser ! Mais qui mieux qu’un détective pour enquêter avec ou contre la police ? Ce ne sont pas Magnum et Katsumoto qui diront le contraire ! Tout le sel de l’épisode est dans le parallélisme des enquêtes de Castle et de Beckett avec des croisements habiles car ils ne font pas plaqués. Le spectateur s’amuse de voir Ryan dit « Bébé Castle » faire dans le « bizarre » à la place de l’écrivain. Le ton est donné avec cette scène où Ryan et Esposito se demandent si leur ami ne serait pas capable de résoudre l’enquête avant eux. Autre grand moment, quand chacun des époux croit que l’autre sait quelque chose et essaye de le savoir. C’est vraiment très drôle. Le scénariste ajoute même un peu de tension quand il est évoqué que Castle pourrait être avec le tueur et ne le sait pas. Évidemment, on a Gates dans le rôle de la « méchante » voulant à tout prix écarter Castle mais en vain bien sûr ! Milan Cheylov orchestre ce pas de deux avec brio. Le tempo est excellent. L’épisode marque aussi une étape dans la série car le côté « détective » va avoir tendance à prendre le pas sur « l’écrivain ». Anecdotes :
12. L'AFFAIRE EST DANS LE SAC Scénario : Adam Frost Réalisation : Hanelle Culpepper Résumé : Pendant que Beckett enquête sur la mort d’une star de telenovelas, Castle recherche un sac à main d’une autre star de la même telenovelas. Critique : Après le côté amusant de l’épisode précédent, il fallait faire vivre ce concept de « Castle détective » tout en restant dans le concept de base de la série soit les enquêtes de Castle et Beckett. La solution trouvée ici est à la fois pratique, réaliste et amusante. Notons cependant que le scénariste a conscience du terrain miné sur lequel il s’avance : la première scène post-crime voit Beckett et Martha parler avec un peu de scepticisme de cette carrière de détective. La série avait eu l’occasion de se moquer des soaps (3- 18) ; elle s’attaque ici aux telenovelas, ces productions sud-américaines outrées de partout mais, en faisant d’Esposito, un fan inconditionnel, le scénario évite la descente en flammes et s’en moque à travers quelques « scènes » lorsque les policiers viennent aux studios. Mais la telenovelas fournit surtout le cadre car l’essentiel est ailleurs. Il est amusant de voir Castle faire du travail de terrain, lui qui n’en faisait jamais avec la police ! Tout comme de voir Ryan continuer à le singer ; ce qui lui vaut une remarque acide de Perlmutter. On pouvait avoir des doutes sur le sérieux de Castle en tant que détective et la remarque du voiturier à l’opéra est aussi à écouter avec attention, mais notre écrivain semble vraiment vouloir s’engager dans cette voie. Quand il fait son rapport à Sofia (des échanges savoureux avec Daya Vaidya qui est géniale en actrice de telenovelas en surjouant ce qu’il faut), Nathan Fillion montre un Castle impliqué, loin du personnage léger qu’il fut parfois. Et c’est grâce à lui que l’enquête est résolue. Castle Investigation est sur de bons rails ! Anecdotes :
13. DEVANT MES YEUX Scénario : Amanda Johns et Terence Paul Winter Réalisation : Thomas J. Wright Résumé : Éva Whitfield, une ancienne amie de Castle, le contacte pour qu’il enquête sur son mari, Cole, qu’elle soupçonne de la tromper. Mais quand Castle vient lui apporter ce qu’il a trouvé, il voit le corps ensanglanté d’Eva emmené par un tueur ! Critique : Quand un épisode de Castle s’ouvre sur le visage de Nathan Fillion, c’est le signe que cet épisode le mettra au centre de l’intrigue. Pleine réussite avec cet opus qui lorgne sur Hitchcock pour concocter une véritable matriochka criminelle. Le scénario multiplie les rebondissements et cela dès la séquence pré-générique puisque l’affaire confiée par Éva, qu’on pouvait croire le sujet principal, est conclue avant même que le générique ne retentisse : 9 minutes environ ! Castle semble trouver la solution en faisant référence au « maître du suspense » mais sa théorie explose dans la minute suivante ! Pourtant, la conviction que tout est trop net ne cessera de hanter l’écrivain-enquêteur et aboutira à la vérité. On est par contre moins surpris par la présence d’une maîtresse, d’un fait mystérieux dans le passé du mari, par le fait que rien ne semble corroborer les déclarations de Castle ni même la poursuite sans réseau au bout de laquelle le héros se fait simplement assommer. Cette fois, Thomas J. Wight a du travail devant lui (contrairement à 6-21) et concocte une mise en scène des plus intéressantes. Le réalisateur affectionne les scènes nocturnes et, cette fois encore, ouvre l’épisode par l’une d’elle. Cet éclairage bleuté mystérieux contraste violemment avec la lumière grise sinistre dans la maison des Whitfield. Aucune faute dans la photographie. Le rythme est constant et Nathan Fillion très bien mis en valeur. Beaucoup de plans sur son visage pour que l’acteur puisse montrer toute la gamme des émotions traversée par son personnage. Anecdotes : Brianna Brown/Éva Whitfield : actrice américaine, vue à la télévision dans Freaks & Geeks (1999-2000), Les Experts : Miami (2003), Monk (2006), Esprits criminels (2009), Hôpital Central (2010-2015), Homeland (2011), True Blood (2012), Devious Maids (2013-2015), NCIS : Nouvelle-Orléans (2016), Dynastie (2017-2018) et au cinéma dans En cloque, mode d’emploi (2007) Ivan Serguei/Cole Whitfield : acteur américain, vu à la télévision dans La vie à cinq (1996), Les repentis (1996-1998), Jack & Jill (1999-2001), Preuve à l’appui (2003-2004), Charmed (2005-2006), Les Experts : Miami (2008), Mentalist (2012), NCIS : Nouvelle-Orléans (2016), Beverly Hills : BH90210 (2019) et au cinéma dans Sexe et autres complications (1997), Le casse (2003), La rupture (2006). Absence de Molly C. Quinn, Susan Sullivan et Penny Johnson Jerald 14. RÉSURRECTION Scénario : David Amann Réalisation : Bill Roe Résumé : Le cadavre d’une jeune femme blonde remet Castle et Beckett face à leurs pires ennemis, Kelly Nieman et Jerry Tyson ! Critique : Plus qu’une enquête, c’est un duel entre deux duos. D’un côté, nos héros. De l’autre, leurs Némésis. La structure de l’épisode est plus celle d’un Columbo puisque le coupable est connu et que la question est : comment les héros vont-ils le prouver ? David Amann a bien pris la première leçon d’Andrew W. Marlowe : faire souffrir le spectateur à travers ce que le scénariste inflige à ses personnages. Pleine réussite ! Bill Roe joue sur des tons volontairement froids, principalement le bleu nuit comme à la clinique où travaille Nieman ou pour distinguer le passé du présent. Les décors ne sont pas plus chaleureux. Tout est fait pour plonger et maintenir le spectateur dans le froid et l’angoisse. Ajoutons que, par contraste avec la politesse froide remarquablement jouée par Annie Wersching, le seul à sourire chaleureusement, c’est Tyson à qui Michael Mosley prête une formidable confiance, une sérénité qui ne peut que provoquer symétriquement la tension dans le camp adverse. Anecdotes :
15. RÉGLEMENT DE COMPTES Scénario : Andrew W. Marlowe Réalisation : Rob Bowman Résumé : Beckett enlevée, Castle essaye de la retrouver mais Tyson et Newman semblent avoir tout prévu. Critique : Un des épisodes les plus noirs et les plus violents de la série toute entière. La photographie s’échappe rarement des tons bleus nuits (comme dans l’épisode précédent) et si l’on a une scène de jour en extérieure, elle est brève et prélude à une scène d’enfermement. La tension quitte rarement la scène car, en bon sadique qu’il est, Andrew W. Marlowe (qui boucle ici le cycle du « triple tueur ») joue davantage sur la psychologie. Castle reconstitue ainsi celle de Tyson dans un dialogue des plus brillants. Les scènes les plus fortes sont celles qui mettent à mal les nerfs des personnages, ceux de Castle en particulier (et du spectateur par la même occasion). Nathan Fillion est remarquable et parvient à faire ressortir tout le potentiel de noirceur de Richard Castle. La photographie bleue/noire est comme une métaphore du mental du personnage. Par une astuce brillante, c’est Gates qui replace l’écrivain sur la bonne voie en lui demandant de « retrouver l’histoire » de Jerry Tyson. C’est donc en étant romancier et non détective que Castle sort vainqueur. Rétrospectivement, cet épisode sonne comme un désaveu de l’angle scénaristique qui sera suivi dans la saison suivante. Anecdotes :
16. PLANÈTE HOSTILE Scénario : Terri Edda Miller Réalisation : Paul Holahan Résumé : Castle et Beckett enquêtent sur la mort d’un homme tué lors d’une simulation de mission sur Mars. Critique : Certains crimes mettent Richard Castle en joie et celui-ci est de ceux-là : « C’est un petit crime pour l’homme mais un grand mystère pour l’humanité » ! La base de l’histoire est assez simple (un meurtre en chambre close) et la mécanique connue (démontrer que l’impossible est possible) mais le scénario ne manque ni de rebondissements ni de fantaisie. En outre, les personnages des deux rivaux renvoient assez clairement à des personnalités réelles et, fidèle à elle-même, la série cite plusieurs références de pop-culture indissociables du voyage spatial. L’intrigue secondaire est franchement mineure mais Susan Sullivan tire tout le sel de sa prestation et on termine sur une note bien comique. Anecdotes :
17. LE FLIC DE HONG KONG Scénario : Chad Gomez Creasey Réalisation : Jann Turner Résumé : La mort d’un ancien détenu amène Castle, mais surtout Beckett, à collaborer avec l’inspecteur Zhang que Kate idéalise beaucoup. Critique : Si l’enquête de cet épisode est plutôt solide, quoiqu’un brin emberlificotée, le vrai sujet c’est le rapport entre Beckett et Zhang. Le spectateur doit se montrer un peu indulgent tant il paraît facile que Beckett gobe sans difficulté le côté « parfait » de l’enquêtrice. Certes, l’épisode commence en la montrant déstabilisée par la promotion d’un collègue ; ce qui la renvoie à un certain sentiment de stagnation. Tout cela est vrai mais le scénariste a eu la main un peu lourde sur le CV de Zhang. En revanche, bon choix que Linda Park qui insuffle une belle énergie à son personnage et qui se montre crédible lorsque la « super-flic » fend l’armure et montre ses failles. Il est appréciable également de montrer que, pour une fois, c’est Castle qui joue la « voix de la raison » en mettant sa moitié en garde contre tout risque d’idéalisation. La série réalise ici un beau portrait de femmes puissantes mais laisse tout de même Castle un peu de côté. Anecdotes : Le fait de décomposer le demi-kilo de cocaïne en plus petits montre de manière concluante « l’intention de distribuer » (ou de vendre), qui entraîne presque toujours une peine de prison beaucoup plus longue. Castle invente le « syndrome Patterson » pour parler de comparaison perdue d’avance. Mais si James Patterson signe « six best-sellers » contre un pour Castle, c’est qu’il travaille beaucoup avec des collaborateurs, comme sur Zoo, qui inspira la série, par exemple. Linda Park/inspecteur Zhang : actrice américano-coréenne, vue au cinéma dans Jurassic Park III (2001), Spectres (2004). Elle tourne surtout pour la télévision : Star Trek : Deep Space Nine (2001-2005), Women’s Murder Club (2007-2008), Crash (2009), NCIS (2012), Seal Team (2017), Harry Bosch (2017-2020), iZombie (2018) Absence de Molly C. Quinn, Tamala Jones et Susan Sullivan 18. DANS LA LIGNE DE MIRE Scénario : Jim Adler Réalisation : Bill Roe Résumé : Alors que, dans le cadre de son deuxième boulot d’agent de sécurité, Ryan doit protéger le député Lopez à une soirée, des coups de feu éclatent et une femme est tuée. Critique : Un bel épisode qui met en avant Kevin Ryan et, comme à chaque fois, Seamus Dever est absolument impeccable, montrant le sérieux, l’application mais aussi les doutes et la volonté de bien faire de son personnage. Ce boulot d’agent de sécurité, il ne le fait pas pour la frime mais pour soutenir financièrement sa famille et la famille est une donnée importante ici puisque son beau-frère (belle prestation de David Conrad) se trouve suspecté de meurtre. Si Ryan doute de sa culpabilité, il fait néanmoins son travail et la scène de confrontation entre les deux beaux-frères est tendue et nerveuse. Bill Roe, qui semble adorer les éclairages bleu nuit, réalise là une scène entre ombre chinoise et clair-obscur de belle facture. Le scénario est complexe comme il le faut. Comme de coutume, le premier suspect est innocent mais, voilà qu’il est un maillon de la chaîne et non juste un simple personnage placé là. Avec habileté, le scénariste place les doutes de Ryan à la moitié de l’épisode ; ils en constituent la première étape de la relance dramatique. Il est aussi intéressant d’entendre parler de « l’État policier » et des « vrais patriotes » ; l’épisode est pourtant antérieur à la présidence Trump. Preuve de la profondeur de tels discours dans la société américaine et dans plusieurs de ses classes sociales. Anecdotes :
19. L'ATTAQUE DU PITBULL Scénario : Ron Hanning Réalisation : Kate Woods Résumé : Un avocat spécialisé dans les dommages corporels individuels est retrouvé mort. En même temps qu’ils enquêtent, Castle et Beckett défient Ryan et Esposito pour le gala de la police. Critique : Un épisode des plus quelconque sauvé par ses interprètes et par l’humour largement présent. Pas de surprises et une réalisation des plus terne qui manque de rythme. En fait, la seule chose qui a un minimum d’intérêt dans cette histoire, c’est le nouveau pari entre les deux binômes mais, au final, c’est un « pschitt » même s’il nous aura un tant soit peu amusé et permis à Nathan Fillion et Stana Katic de monter leur talent pour dévoiler les émotions de leurs personnages. Anecdotes : Le titre original fait référence à « l’habeas corpus », l’ordonnance juridique qui exige qu’un prisonnier détenu soit traduit devant un tribunal pour déterminer s’il existe une autorité légale pour une telle détention. Meredith Monroe/Elise Resner : actrice américaine tournant principalement pour la télévision : Players, les maîtres du jeu (1998), Dawson (1998-2003), Docteur House (2005), Esprits criminels (16 épisodes, 2005-2013), Les experts (2006), Bones (2007), Californication (2008), NCIS (2010), NCIS : Los Angeles (2014), 13 reasons why (2018-2020) Brian McNamara/Mike Sampson : acteur américain surtout vu à la télévision : Savannah (1996), Newport Beach (2003), American Wiwes (2007-2013), NCIS : Nouvelle-Orléans (2016), Scorpion (2017) Scénario : David Amann Réalisation : Paul Holahan Résumé : Sujet à un rêve récurrent, Castle comprend qu’il revit des souvenirs de l’époque de sa disparition. Critique : A l’approche de la fin de saison, il était important de clore le chapitre de la disparition de Richard Castle. David Amann mène sa barque avec talent. Toute la première partie de l’épisode joue sur le fait que le « rêve » de l’écrivain fan de films d’action (et de Chuck Norris en prime) pourrait n’être que cela. Loin de minorer ce moment ou d’en faire un temps léger, le scénariste en fait un moment de tension et d’inquiétude, pour les proches de Castle (une scène entre Nathan Fillion et Molly C. Quinn est toujours une scène touchante et celle-ci n’y déroge pas) mais aussi pour le public qui peut craindre que son héros ne soit en train de perdre la boule et de se perdre par la même occasion. Heureusement qu’il y a un mort qui joue un double rôle : d’abord crédibiliser l’histoire de Castle et nous ramener sur les rives d’une série policière donc un univers plus rassurant pour le public. Admirons enfin efficacité de David Amann, bien soutenu par la réalisation dynamique et entraînante de Paul Holahan (le prologue qui alterne scènes de thérapie calmes et course poursuite est ultra efficace), qui, en moins de dix minutes, nous livre juste assez d’explications pour clore l’histoire et laisse assez de zones d’ombres pour faire perdurer une aura de mystère. Anecdotes :
21. Y A-T-IL UN ENQUÊTEUR DANS L'AVION Scénario : Dara Resnik Creasey Réalisation : Bill Roe Résumé : Alors qu’il se rend à Londres en avion avec Alexis, Richard Castle doit élucider un meurtre. Critique : Ah ! Les avions ! Merveilleux engins qui ont l’air d’avoir été inventé pour solliciter l’imagination des scénaristes ! Lost ou Fringe en ont fait leur point de départ, Manifest le cœur de son réacteur. Castle, tout comme Bones avant elle, y place une enquête criminelle. Malgré le danger et le côté macabre de la situation, il y a une dimension ludique dans cette recherche du tueur : un espace clos avec de multiples inconnus et les enquêteurs improvisés (Castle reçoit l’aide d’Alexis) doivent procéder à la fois par déduction (réalisation astucieuse d’une poudre à empreinte, découverte du deuxième téléphone de la victime) et par élimination (on retrouve la figure habituelle du premier suspect innocent). Pour réussir, notre écrivain favori aura l’appui à distance de la police de New York. Si Beckett découvre le mobile du crime, c’est l’imagination de Castle qui lui permet de subodorer qu’on essaye de le manipuler et c’est Alexis qui va désarmer l’assassin avec une tirade inspirée. Molly C. Quinn, toujours aussi complice avec Nathan Fillion, réussit une très belle prestation. Il est intéressant que la scénariste commence par tordre le cou à l’hypothèse première post-11 septembre avant de réussir habilement à faire glisser l’enquête vers quelque chose de plus trivial certes mais aussi de plus rassurant. Manière de dire que l’extraordinaire est plutôt rare mais que le banal, lui, est quotidien. Anecdotes :
22. LA MORT N'EST PAS UNE BLAGUE Scénario : Terence Paul Winter Réalisation : Jeannot Szwarc Résumé : Le présentateur vedette de la plus grande émission comique des États-Unis est retrouvé assassiné. Critique : Hommage à l’émission Saturday Night Live, cet épisode est plus réussi que son prédécesseur qui voulait se moquer des talk-show (2-20) car il choisit justement l’option « hommage » plutôt que la satire. Un décor, quelques coulisses, quelques brins de sketches de-ci de-là et le décor justement est planté et permet à l’enquête de se déployer. On appréciera notamment le duo qui s’essaye à la parodie de...Castle et Beckett mais le spectateur ne saura jamais (c’est un gag récurrent de la série) comment Beckett se débrouille avec ses talons hauts ! Les relances dramatiques sont judicieusement placées et une dose dramatique est placée avec une affaire d’enlèvement qui va éclairer le meurtre. Castle joue un rôle déterminant dans la résolution du crime ; en remarquant des détails qui ramènent au show et en ne se satisfaisant pas de la conclusion offerte. Là, on retrouve un gimmick de scénariste comme dans l’épisode précédent mais cela sert à faire briller le personnage principal. L’arrestation donne lieu à une scène assez drôle qui est comme un hommage de la série...à elle-même. En intrigue mineure, la crainte de Martha face aux nouvelles formes de la critique alors qu’elle remonte sur scène à Broadway. Commencée avec une manie d’actrice drolatique, cette intrigue se poursuit avec une très belle scène entre Nathan Fillion et Susan Sullivan, tendre et savoureuse. Et se termine...au poste. Réalisé par un vétéran de la télévision, très alerte dans sa mise en scène, un épisode qui se suit avec plaisir. Anecdotes :
23. DANS LES BOIS Scénario : Andrew W. Marlowe et Terri Edda Miller Réalisation : Paul Holahan Résumé : Un crime commis dans des bois replonge Castle dans un terrifiant souvenir d’enfance qui est à la base de sa carrière de romancier. Critique : Il est permis de rêver : si la série s’était achevé sur cet épisode, elle aurait brillé plus encore qu’elle ne le fait. Tout concourait à en faire la conclusion naturelle : le crime qui replonge Castle dans son passé, dans une énigme qu’il n’a jamais pu résoudre et qui l’a poussé à en résoudre d’autres par la plume ; des perspectives d’évolution pour Beckett ; l’anniversaire des 10 ans de partenariat de Ryan et Esposito ; même les doutes de la police sur la véracité de ce que dit Richard Castle avant un complet revirement. Pour conclure, Andrew W. Marlowe et Terri Edda Miller ont choisi des tons sombres et Paul Holahan orchestre une mise en scène nerveuse, particulièrement tendue avec en point d’orgue l’interrogatoire que fait Castle d’un suspect et les réponses glaçantes de celui-ci. On se demande pendant presque cinq minutes si l’écrivain ne va pas exploser (on l’a vu faire avec Tyson). Le discours de Castle à sa remise de prix est magnifique : un superbe monologue récapitulatif, chaleureux ; conclusif. La série ne le sait pas encore mais elle est morte avec le clap de fin et c’est son fantôme, un spectre bien pâle, qui est revenu sur les écrans. Anecdotes :
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Saison 1 1. Des fleurs pour ta tombe (Flowers For Your Grave) 2. Jeunes Filles au père (Nanny McDead) 3. Amis à la vie, à la mort (Hedge Fund Homeboys) 4. Sexe, Scandale et Politique (Hell Hath No Fury) 5. Calcul glacial (A Chill Goes Through Her Veins)
6. La Piste du vaudou (Always Buy Retail) 7. Crimes dans la haute (Home Is Where the Heart Stops) 8. Mémoires d’outre-tombe (Ghosts) Scénario : Andrew W. Marlowe Réalisation : Rob Bowman Résumé : Un assassin s’inspire des romans policiers écrits par Richard Castle pour commettre ses crimes. L’enquête conduit le lieutenant Kate Beckett à faire équipe avec l’écrivain. Critique : Un démarrage de toute beauté ! Une histoire bien écrite et surtout bien conduite, beaucoup d’humour et un couple vedette qui fait déjà des étincelles ! La double scène d’ouverture ne pouvait pas présenter plus les héros de manière différente : d’un côté une ambiance festive, bruyante pour la sortie du dernier roman de Richard Castle et de l’autre une ambiance glacée pour la scène de crime savamment agencée découverte par Kate Beckett. Laquelle, grande lectrice des œuvres de Castle (mais elle se ferait écarteler plutôt que de l’avouer), fait le lien avec l’écrivain et l’interroge. Déjà, sa venue à la fête fait sourire grâce à la mine ahurie que prend Nathan Fillion découvrant l’insigne ! D’emblée, l’interprète du personnage principal s’empare du rôle avec aisance. Sa puissance comique est magnifique et l’acteur montre également la sensibilité et la profondeur de son personnage. Les scènes avec sa fille Alexis sont de cette eau et elles deviendront des moments d’émotions dans la série. Stana Katic n’avait pas encore eu de grands rôles à ce moment-là mais elle tient bon et l’actrice parviendra à exprimer toute la gamme ressentie par Beckett ; de la concentration à la colère, de la sensibilité à l’humour et surtout l’exaspération ! Le visage de Stana Katic est un livre ouvert ! Sur cet épisode, les autres personnages sont relativement discrets surtout les policiers. Par contre, la famille Castle s’annonce hautement excentrique avec Martha Rodgers à laquelle Susan Sullivan prête brillamment son grain de folie ! Excentrique aussi à sa façon, Alexis Castle : qui révise ses cours lors d’une soirée !? Molly C. Quinn lui donne beaucoup de fraîcheur, une fine espièglerie mais aussi une certaine maturité. L’interrogatoire a lieu dans une salle qui ne sera plus réutilisée dans la suite de la série (comme beaucoup de décors dans ce pilote d’ailleurs) mais il donne lieu à de beaux moments de rire. Le casier judiciaire de Castle est bien remplie et ses délits des merveilles de drôleries ! S’il ne donne rien de concret pour l’enquête même, il est un moment important car la curiosité de Castle (actuellement en manque totale d’inspiration) est piquée et notamment par le choix des œuvres. Il va donc carrément s’imposer dans l’enquête ! Après tout, Beckett lui a fourni un biais : les lettres des fans. Leur lecture sera déterminante, pour l’enquête soit mais surtout pour la relation Castle/Beckett. A la question « pourquoi êtes-vous là ? », il répond « Je suis là pour l’histoire » et ce sera une constante dans la série : trouver une histoire. On rejoint quelque part Hercule Poirot par la mise de côté des indices matériels : l’important ce n’est pas tel ou tel indice, c’est ce qu’ils racontent. En outre, Castle fait montre d’une acuité psychologique qui pourrait surprendre chez un personnage défini comme « imbu de lui-même ». C’est déjà l’ouverture d’un arc narratif qui se révèlera très fécond, le passé de Kate Beckett. La découverte d’une 3ème corps apporte de l’eau au moulin des enquêteurs et un suspect est arrêté. L’appartement de ce dernier, psychotique, est rendu glauque par l’omniprésence des œuvres de Castle et la sensation d’enfermement culmine avec la découverte du suspect dans un placard. Le passage est dur et montre que Castle n’est pas une pure comédie. L’arrestation devrait clore l’enquête mais Castle trouve que c’est trop facile ! Il va la présenter sous la forme d’un synopsis de roman à ses compères de poker (d’où la fine psychologie). Là, le scénario touche au sublime car ce qui aurait pu passer pour un brillant mais vain exercice de style (réunir deux écrivains de polars bien réels) est brillamment inséré dans l’histoire générale et va se révéler décisif ! En outre, la mise en scène est excellente : la pénombre autour des joueurs dont seuls les bustes émergent dramatisent la scène et la caméra passe la parole avec dynamisme. La suite est plus classique certes mais demeure drôle et d’un bon rythme. D’abord la façon dont Castle consulte le dossier de l’enquête (la découverte par Beckett est soulignée par un brusque changement de musique ; la partition est un régal tout du long). Ensuite, le cheminement parallèle des duettistes qui arrivent à la même conclusion, rendu tonique par un excellent montage. Enfin, les retrouvailles au même endroit au même moment pour parler à la même personne ; improbable mais tellement drôle ! L’identité du coupable sera dès lors facile à trouver mais le scénario nous ménage un effet de suspense avec le coup du passeport. Évidemment, notre écrivain préféré sera incapable de se tenir tranquille au moment de l’arrestation mais il jouera cependant un rôle déterminant ! Et l’échange entre Castle et Beckett juste après reste un des moments les plus drôles de la série. L’histoire aurait pu s’arrêter là, d’autant que Beckett refuse poliment mais fermement l’invitation à dîner de Castle : « Dommage, on se serait bien amusé » dit-il faisant contre mauvaise fortune bon cœur. « Vous n’en avez pas idée » lui murmure-t-elle alors à l’oreille. Oh que si, lieutenant Beckett ! Anecdotes :
2. JEUNES FILLES AU PÈRE Scénario : Barry Schindel Réalisation : John Terlesky Résumé : Une baby-sitter est retrouvée morte dans une machine à laver. Castle se souvient de ses années de jeune papa. Critique : A l’homme qui lui demande s’il ne veut pas faire lire à son avocat la décharge de responsabilité qu’il doit signer pour accompagner Beckett sur le terrain, Castle rétorque : « Vous voulez rire ? Il m’interdirait de le signer ! ». A côté de lui, Beckett a la mine sombre du forçat à qui on vient d’attacher un boulet. Les voilà officiellement partenaires ! Dès le départ, Nathan Fillion nous mets en joie avec une mine réjouie absolument réjouissante : son personnage vient de signer un papier pas anodin et il est content ! Un enfant dans un magasin de jouets ! L’introduction de la première véritable enquête de Castle et Beckett est une des meilleures : sur du Pink, la caméra descend les étages d’un immeuble jusqu’à la laverie où une jeune femme nommée Sarah a été tuée et son corps jeté dans une machine à laver. Ça aurait pu être glauque mais la discussion entre les policiers désamorcent ce côté-là. Cet épisode permet à Seamus Dever et Jon Huertas d’approfondir leurs personnages de Ryan et Esposito, même s’ils demeurent encore confinés aux marges de l’enquête. Néanmoins, le cadre des futurs épisodes est posé : un crime est commis, ils sont les premiers sur place et briefent Castle et Beckett. Plusieurs scènes mettent progressivement en scène le partenariat entre les duettistes, comme l’interrogatoire des employeurs de Sarah où leurs désaccords se lisent à travers les questions qu’ils posent ou lorsqu’au commissariat, Castle improvise un portrait du « voisin du 8B » absolument magnifique. Ce long monologue, souligné par une superbe petite musique, permet de découvrir la « méthode Castle » : trouver quelle serait la meilleure histoire à raconter. Cette scène fait penser à la série Remington Steele où les dissertations cinématographiques de Steele (Pierce Brosnan était génial dans ce rôle) permettait à Laura Holt (Stéphanie Zimbalist) de comprendre et de résoudre le mystère. Voilà le genre de scène où Nathan Fillion gagne la sympathie du public : il tient son personnage, il en a compris les ressorts et sa maîtrise nous accroche. D’autant qu’il y a un côté exagéré délectable : l’acteur campe un personnage pénétré comme s’il récitait des versets bibliques alors qu’il raconte juste une histoire ! Mais il la raconte bien, c’est certain. Cet épisode pose également les décors définitifs de la série : le poste est peu exploité mais le tableau blanc est déjà là. On découvre la nouvelle salle d’interrogatoire plus blanche et lumineuse que celle du premier épisode. L’interrogatoire qui s’y déroulera permettra de découvrir un élément important pour l’enquête. On visite aussi la morgue du docteur Parish dont on apprécie l’ambiance bleutée. Les passages y deviendront des moments obligés. Si ici, il est uniquement fonctionnel, il n’en sera pas toujours ainsi ! L’enquête amène Castle et Beckett au parc (bel extérieur même si peu original) où ils parlent à Chloé, une amie de Sarah, baby-sitter comme elle. Très classiquement, mais avec réussite, le réalisateur va progressivement zoomer sur le trio a mesure que les informations deviennent importantes. Ce passage est aussi un joli moment où Castle raconte qu’il s’est occupé seul de sa fille après son divorce mais qu’il adorait aller au parc…pas que pour des raisons louables, ce qui est très drôle. Sur ce passage, les mimiques de Stana Katic sont à croquer ! Plus tard, Alexis fera à son père un des plus beaux compliments qu’un enfant puisse faire. Malgré tout, malgré des piques et de jolis dialogues, l’épisode est trop sérieux pour convaincre pleinement. Mais c’est dans son bureau que Castle, assisté de Martha et d’Alexis, découvrent un élément déterminant. Un bureau que l’on découvre réellement pour la première fois. L’écrivain trône au centre de la pièce (normal, me direz-vous) entouré de sa création. Moins modeste tu meurs ! Reconnaissons tout de même le bon goût du maître de maison avec cette dominante marron sombre. Et le tableau derrière lui est saisissant : il attire l’œil, sûrement parce que c’est un trompe-l’œil ! C’est là qu’il écrit bien sûr mais c’est ici aussi qu’il réfléchit aux enquêtes avec Beckett. Il est alors accompagné soit de sa mère soit d’Alexis (voire les deux comme ici) et la scène fonctionne un peu comme Holmes et Watson puisque c’est de ces échanges que jaillit la lumière. Ces moments deviendront des passages obligés. Non seulement ; ils servent aux enquêtes mais ils permettent aussi au spectateur d’entrer dans l’intimité des Castle. L’avancée décisive amènera une autre scène cocasse quand, dans un appartement du 15ème étage, Castle demande à se servir des toilettes. C’est un cliché absolu de toute la fiction policière mais elle est amenée ici avec drôlerie – et en plus il ne se fera même pas prendre ! – et c’est encore l’écrivain qui va précipiter l’action en faisant à nouveau retentir Pink. Par contre, c’est à la policière qu’il reviendra d’appréhender l’assassin au terme d’une scène noire, très tendue, jouissant d’une lumière de très basse intensité et où la musique souligne la douleur ressentie. Anecdotes :
3. AMIS À LA VIE, À LA MORT Scénario : David Grae Réalisation : Rob Bowman Résumé : Le corps du jeune Donald Kendall est découvert dans une barque à Central Park. Castle et Beckett s’intéressent aux amis du défunt. Critique : Un épisode décevant parce que trop sérieux, trop bavard et manquant d’humour. Le scénario de David Grae a le mérite de poser quasiment toutes les bases de « l’épisode-type » de la série. On démarre avec le crime puis on enchaîne avec une scène d’appartement chez Castle avec parfois, comme ici, une réplique d’humour noire ; Beckett appelle et le duo se retrouve sur la scène de crime où Ryan et Esposito font le topo et Lanie Parish donne ses premières constatations. Vient l’enquête et un final qui reprend ce dont il a été question dans l’intro. Le spectateur attend aussi avec impatience la théorie farfelue du jour de Castle mais ici, si elle est plaisante elle ne débouche sur rien. La victime fréquentait un groupe d’ados très soudés. Ils se connaissaient depuis le primaire et fréquentaient tous l’université privé de Reading mais, là où eux sont riches, la famille de Donnie avait été ruiné par la chute de Lehman Brothers. Malgré la présence d’un dealer (d’ailleurs plus minable que redoutable), le spectateur peine à y croire et, en effet, la bande de jeunes fait bien plus crédible. L’adjonction de la fausse piste était inévitable mais n’est cependant pas dénué de tout intérêt. En effet, derrière la vitre sans teint, Montgomery (très bien incarné par Ruben Santiago-Hudson) décrypte pour Castle (et pour nous aussi par la même occasion) la méthode d’interrogatoire de Beckett. Le dealer va aussi incriminer les jeunes. Les interprètes de ceux-ci sont très inégaux dans leur jeu ce qui donne un effet peu enthousiasmant. Les personnages de Spencer et d’Amanda sont sans beaucoup d’intérêt ; celui de Max ne fait que passer. Mais, pour ce dernier, lorsque Beckett les confronte à leurs mensonges la première fois, la caméra a un mouvement étrange vers lui, comme pour souligner sa fragilité. Ce sont Romy (Jamie Chung) et Brandon (Nolan Gerald Funk) qui sont bien plus intéressants. La première joue relativement bien la jeune écervelée qui prend peu à peu conscience de la gravité de ses actes. Le second incarne l’arrogance insouciante, égocentrique, amorale et décomplexée d’une certaine jeunesse dorée. Le soucis c’est que pour mener son enquête, la police doit accumuler les interrogatoires et que, malgré les efforts de Rob Bowman, cela empèse l’épisode. En outre, qu’une fois la découverte d’un mensonge fasse avancer l’histoire, c’est normal mais cela vire au procédé ! La méthode est aussi au point entre Castle et Beckett : l’écrivain soulève les lièvres et l’enquêtrice conclut. Petit changement ici ; c’est Castle qui fera avouer le coupable. La dernière partie de l’épisode est plus intéressante car elle s’inspire de Columbo : on connaît l’assassin et on se demande comment la police va le coincer. Bonne idée que de mêler nouvelles technologies et vieille manière. En effet, c’est par la parole que Castle va amener l’arrogant criminel à se piéger. Un conseil prodigué par Hercule Poirot à de nombreuses reprises. Il est en effet plus facile de dire la vérité à la longue alors qu’il faut réfléchir pour mentir et se souvenir de son mensonge. L’atmosphère pesante et tendue à ce moment est très bien rendue. L’interrogatoire commence comme une farce avec l’assassin qui se moque des enquêteurs mais se laisse enferrer par l’histoire racontée volontairement sur un ton monocorde, quasi hypnotique par Castle (Nathan Fillion est absolument fabuleux et il nous captive rien qu’à la voix) qui brode d’abord sur un sujet léger avant d’amener la réalité dans son récit et de laisser le charme agir ! C’est brillant ! En marge du récit principal, nous assistons à une double séquence touchante mais inégale entre Castle et Alexis. Au père inquiet répondra ensuite une fille angoissée. Mais si la première est vraiment un régal (jouissant en plus d’une belle luminosité rouge et or), la seconde est à la limité du ridicule ! Saluons cependant la performance de Molly C. Quinn qui est vraiment impeccable dans ses scènes et qui parvient à donner une crédibilité à son personnage débitant pourtant une absurdité énorme. Tant qu’on est chez les Castle, signalons que Martha va vraiment très bien et que sa dernière idée atterre son digne rejeton ! Susan Sullivan a du métier pour tirer de quelques minutes de jeu une quintessence et une puissance comique. Dommage pour le coup qu’elle soit limitée dans le temps car le sérieux de l’intrigue obère dramatiquement l’humour qui se cantonne dans quelques répliques et quelques moments très courts. Anecdotes :
4. SEXE, SCANDALE ET POLITIQUE Scénario : Andrew W. Marlowe Réalisation : Rob Bowman Résumé : Un cadavre est découvert dans un tapis. L’enquête amène Castle et Beckett à s’intéresser à la campagne d’un conseiller municipal. Critique : Le coup du cadavre roulé dans un tapis, c’est un stéréotype du roman policier mais Castle est une série policière qui reprend et se moque des clichés des séries policières. Le tapis sera un élément important mais trompeur. Il donnera cependant lieu à un échange très drôle entre Ryan et Esposito sur les objets de récup’ ! Cette scène anodine, mais drôle et dynamique, permet aussi à Seamus Dever et Jon Huertas de faire à la fois ressortir ce qui différencie et ce qui rapproche leurs personnages. Leur complicité ne fait pas de doute et cela fait passer la peu ragoûtante traque des indices dans les poubelles ! L’identité du mort est établie très vite puisque Castle la connaît, Jeff Horn, conseiller municipal sortant. L’enquête au QG de campagne de ce dernier (décor correct mais sans originalité) mets Beckett et Castle en contact avec Frank Nesbitt, le directeur de campagne. Classiquement, il leur parle d’un suspect potentiel. Michael Reilly Burke porte bien le costume et son jeu posé le rend parfaitement crédible en organisateur de campagne. Tout au long de l’épisode, il ne dérogera pas à sa ligne même s’il saura rendre le malaise dans lequel les développements de l’enquête le placeront. Le suspect est un type détestable qui reçoit les policiers dans un décor hideux mais en parfaite adéquation avec sa personnalité. Chapeau donc à l’équipe déco ! Le plus beau reste cependant l’échange entre nos duettistes qui est dynamique, moqueur et bien enlevé. L’interrogatoire qui suivra la découverte faite par Castle est décisif. On appréciera l’idée qu’il soit filmé alternativement devant et derrière le miroir sans teint, ce qui est à la fois tonique et drôle. Cependant, le spectateur ne sera pas surpris de l’innocence du bonhomme ; le premier suspect est toujours innocent. C’est quasiment un dogme de la série policière ! On appréciera néanmoins le commentaire de Castle sur ce fait. Le plus drôle reste à venir puisque, pour faire avancer l’enquête, Castle prend rendez-vous…avec une prostituée et pendant qu’il se trouve au poste de police ! C’est un des moments les plus hilarants de l’épisode. C’est bref – évidemment puisque Beckett essaye d’arracher son téléphone à Castle – et on félicite nos deux compères pour l’énergie comique qu’ils mettent à jouer cette scène. Beckett d’abord affolée et furibarde, se rendra évidemment à ce rancard pour parler à la fille. Tiffany est superbe et habillée comme on s’y attendrait. Elle révèle que quelqu’un faisait chanter Horn. A partir de ce moment, l’épisode va suivre l’antienne bien connue « Suivez l’argent ». Castle est là encore celui qui trouve l’idée maîtresse qui va mettre Beckett sur la bonne piste. La confrontation qui s’en suivra sera nerveuse et pleine d’émotions, de rancœurs et d’espoirs bafoués. La mise en scène est efficace, se centrant sur les visages avec une alternance de plans serrés et de plans larges. Au final, la révélation finale en sortira. Parallèlement, deux arcs mineurs animent cet épisode. Le premier est en rapport avec le café au poste que Castle trouve détestable. La description qu’il en fait est proprement dégoûtante ! L’écrivain offre alors une superbe machine à café à tous, obtenant un franc succès…sauf de Beckett mais c’est par principe ! L’échange d’infos (et de potins) devant cette machine deviendra un passage obligé des futurs épisodes. Le second tient à la sortie publique de Tempête d’automne. Quand Martha cite la Critique : (détestable) qu’elle a trouvé, le spectateur se retient de rire. Surtout quand elle fait le parallèle entre son fils et Harper Lee : « Harper Lee n’a sorti qu’un roman mais c’était de la littérature » ! Là, vos côtes commencent à souffrir ! Surtout que Nathan Fillion, sans dire un mot, nous fait bien ressentir le sentiment de solitude de Castle ! Susan Sullivan apporte son grain de folie au personnage de Martha qui est à la fois barré mais plein d’entrain, de chaleur et, aussi, d’amour maternel. Au final, la lecture publique qu’en fera Castle sera un succès mais Beckett s’invite et ça fait des étincelles ! Anecdotes :
5. CALCUL GLACIAL Scénario : Charles Murray Réalisation : Bryan Spicer Résumé : Le corps congelé d’une femme est découvert sur un chantier. La victime avait disparue depuis cinq ans ! Critique : Un épisode enlevé, rythmé, avec une bonne intrigue et des personnages bien en forme. La découverte du corps est un moment important dans Castle puisque l’élément d’étrangeté que comporte la scène d’ouverture détermine pour une part la réussite ou non de l’épisode. Ici, c’est réussi. Un chantier plongé dans une quasi-pénombre alternant noir et bleu foncé et nimbant le tout d’une ambiance humide perceptible à travers l’écran. Une noirceur désamorcée par un Castle heureux : pensez-donc, sa première frigide ! Nathan Fillion est excellent réussissant à faire passer une blague d’un goût douteux en élément bon enfant ! Lanie Parish a peu à faire dans cet épisode mais elle donne l’élément qui lance l’enquête : la victime s’appelait Mélanie Cavanaugh, portée disparue depuis cinq ans ! Une victime dont on découvre la vie pas simple. Le premier suspect c’est le mari, même s’il avait une raison plausible pour attendre avant d’appeler la police. Sauf qu’il est mort lui aussi, mais quatre ans après ! A l’époque, l’enquête n’avait pas été sérieusement mené. Soit, mais l’adjonction de cette partie est un peu poussive et tellement prévisible qu’elle désarme l’intérêt qu’elle pourrait avoir. Seule la tension que les acteurs mettent dans leur jeu la sauve. Pendant ce temps, Ryan et Esposito ont découvert comment le corps était arrivé sur le chantier. Ces deux là sont sympathiques mais sont trop souvent confinés aux utilités alors qu’ils ont un réel potentiel. Leurs interprètes sont parfaitement dans le ton. On notera que dans cette saison 1, Esposito porte fréquemment le costume ; ce qu’il fera moins ultérieurement. La découverte débouche sur une réelle avancée, mais le spectateur a eu le temps de rire devant le chauffeur qui est d’une bêtise crasse. Il a trouvé le corps dans un congélateur dans un appartement qu’il louait à un inconnu qui n’a pas payé son dernier loyer. Bonne idée de la part de la production d’avoir plongé l’appartement nu dans une ambiance mal éclairée. Il n’en est que plus sinistre et la lumière qui vient du congélo ouvert apporte un éclairage cru qui crée un très bel effet visuel. Pas de réelle surprise avec la piste de l’ex petit ami toxico mais ce que cette scène pourrait avoir de convenue est sauvé par la grande dignité que Channon Roe apporte à son personnage. Sobre, il est l’image même de la douleur. Le discours enflammé qu’il fait sur Mélanie est un très beau moment d’émotion. Et en plus, il apporte un nouvel élément à l’enquête. Que manquait-il à l’histoire pour qu’elle soit complète ? Une maîtresse, bien évidemment. C’est dans ce genre de situation qu’on remarque ce qui distingue Castle d’autres séries policières : ne pas hésiter à prendre des clichés pour les malaxer et les éclairer différemment. La scène a un autre intérêt : celui de voir Richard Castle s’impliquer dans l’interrogatoire, devenant un réel auxiliaire de Beckett. Son goût pour les histoires lui fait remarquer justement les topoï et il contraint la maîtresse à dire la vérité. Stana Katic est elle remarquable quand elle restitue l’incompréhension de son personnage devant ces personnes qui avaient des éléments importants qui auraient pu faire éclater cette histoire depuis des années mais qui ne l’ont pas fait pour des tas de raisons, toutes plus mesquines les unes que les autres. L’épisode présente aussi l’intérêt de nous montrer la première scène d’appartement (celui de Castle en l’occurrence) entre nos héros. A l’instar des Avengers, elles deviendront un élément important des saisons ultérieures. Ce passage est aussi le moment le plus drôle avec Beckett se présentant à la porte et étant accueilli par l’excentrique famille Castle ! Stana Katic la joue timide, genre « je suis chez des fous, soyons prudent ». Nathan Fillion est chaleureux et exubérant et vraiment il dégage un charme fou. Susan Sullivan est toujours aussi folle et Molly C. Quinn montre une facette facétieuse de la sérieuse Alexis. Le jeu entre elle et Nathan Fillion rend parfaitement crédible la profonde relation père/fille en y ajoutant une dimension ludique. Dans les épisodes précédents, nous avons appris que Castle s’est occupé personnellement de sa fille. Nous découvrons ici qu’il a beaucoup joué avec elle et qu’il continue encore. C’est vraiment rassérénant et ça fait chaud au cœur. Castle et Beckett vont aussi avoir une de ces joutes verbales où les répliques fusent et où les duettistes se rapprochent à mesure qu’ils échangent les arguments. Ici, c’est un peu court mais le scénario la prolonge en les amenant dans l’ancien appartement de la victime. Voir Stana Katic et Nathan Fillion rejouer la scène du crime est impayable ! C’est drôle, en plus d’être enlevé et dynamique. Et ils font avancer l’enquête de façon décisive, avec l’aide du locataire qui apporte, façon Watson, une contribution discrète mais pas inutile ! Le final illustre la différence entre la « réalité » et le monde fictionnel. On aurait pu avoir un happy end mais un dernier élément durcit cette fin d’épisode : « Ce n’est pas à un flic de choisir la fin de l’histoire », assène avec une certaine amertume Beckett. Le dernier interrogatoire est, en outre, un moment très émouvant, bouleversant par la douleur exprimée mais, là aussi, par la dignité exposée. La douleur ne disparaît pas avec le temps ; elle change juste d’expression. Un dernier élément nous est donné par cet épisode et il est déterminant pour la suite : Beckett révèle que c’est la mort impunie de sa mère qui a changé sa vie. Le moment est grave, les interprètes d’une grande sobriété (Nathan Fillion est aussi doué pour jouer sur la corde grave de son personnage), la musique très belle et très douce. Cela aurait pu rester ainsi mais Richard Castle se plonge dans le dossier « Johanna Beckett », ouvrant un arc narratif, un fil rouge, qui s’étalera sur plusieurs saisons. Anecdotes :
6. LA PISTE DU VAUDOU Scénario : Gabrielle Stanton et Harry Werksman Réalisation : Jamie Babbit Résumé : Un meurtre est commis selon un rituel vaudou. Castle fait face au retour de Meredith, son ex-femme. Critique : Un épisode comme on les aime ! Une intrigue rendue originale par sa dose d’étrangeté, beaucoup d’humour et des acteurs qui pétillent ! L’intro est superbe passant d’une ambiance rouge et noire sur fond d’incantations à une scène de sexe débridée sur fond de musique tonique ! Le défoulement des amants semble annoncer une scène encore plus folle entre Johnny Depp et Eva Green dans Dark Shadows avec cette façon de tout casser !! La femme en question est Meredith, la première ex-femme de Castle et la mère d’Alexis. Darby Stanchfield s’impose dès sa première réplique et nous régale avec cette femme délicieusement barrée, une moderne Excentrique. Elle sait rendre comme personne la petite lueur de folie qui habite Meredith avec ce regard intense. Elle veut revenir vivre à New York, ce qui plonge Castle dans l’affolement et la consternation ! Affolement et consternation dont il n’est pas revenu lorsqu’il se rend sur la scène de crime. L’air totalement absent de Nathan Fillion est absolument hilarant ! Avec un parfait sens de l’à-propos caractéristique de la série, l’écrivain déballe sa vie privée à ce moment-là !! Rire garanti, aggravé par la justification faussement cynique donnée à Beckett. Par contre, c’est lui qui oriente la police sur la piste du vaudou. Nathan Fillion est servi dans cet épisode et il se régale en variant son jeu à merveille. Pour faire progresser l’enquête, Castle invite Beckett et une certaine Michelle, qui fut sa source pour un roman, à déjeuner. Les éléments policiers son importants mais on retiendra surtout un échange hautement comique lorsque Beckett apprend qu’elle déguste un ragoût de pied de vache. « Vous aviez dit que c’était du bœuf » dit-elle à son compère qui rétorque matois : « Techniquement, la vache c’est du bœuf ». L’expression de Stana Katic qui donne vraiment l’impression d’avoir le cœur au bord des lèvres et l’expression pateline de Nathan Fillion achèvent de nous plier. Si un second corps est découvert, le scénario évite le cliché de l’enfilage de cadavres en se concentrant sur la première victime, clandestin nigérian. En passant, on peut constater que la vie des sans-papiers n’est guère plus rose dans la « Grosse Pomme » qu’en France. La confrontation des clandestins avec Beckett est rendue nerveuse par un cliquetis en arrière-fond sonore qui donne un rythme, une pulsation. Le réalisateur (dont ce sera le seul travail sur la série) ne fera pas aussi bien lors d’une scène de perquisition rendue brouillonne par des mouvements trop rapides et des images qui deviennent soudain floues ! Une perquisition rendue possible grâce à Meredith ! Son passage au commissariat est un grand moment de folie débridée. Meredith est folle mais pas démente comme en témoigne le coup d’œil qu’elle jette à Beckett et cette fine allusion au rôle de la muse ! Entre une Darby Stanchfield en apesanteur, une Molly Quinn en Alexis qui ne sait plus où se mettre et un Nathan Fillion abandonné des Dieux, c’est un grand moment d’humour. Susan Sullivan aura elle aussi l’occasion de briller et de montrer tout son potentiel comique lorsqu’elle joue une Martha rendue aigre par le retour d’une belle-fille qu’elle n’apprécie pas du tout ! Deux artistes timbrées dans une même famille, c’était sans doute trop ! Sa Critique : acerbe de Meredith est piquante, pleine d’allant et de fiel, le tout nappé dans une grande tirade qui se termine par une déclaration d’amour enflammé pour le théâtre ! On adorera aussi la mine que fait Nathan Fillion lorsque de brefs passages de caméras donnent un contrepoint du plus haut comique à cette envolée lyrique. C’eut pu être héroïque, ça devient du boulevard et on en redemande, tout en demandant grâce en même temps !! Au passage, et pour aggraver l’état de nos côtes, on découvre la « vraie » raison du mariage de Castle et Meredith. Toute l’histoire est très simple mais l’adjonction du vaudou n’est pas gratuite et on n’apprécie que le scénario fasse l’effort de le présenter comme une véritable religion loin des clichés hollywoodiens du début du vingtième siècle. Il y a eu un vrai travail de recherche et ça se sent. Les passages sur le vaudou sonnent justes. L’épisode comporte deux moments obligés d’une série policière : la perquisition de l’antre du « vilain » du jour et la fusillade avec les héros en mauvaise posture. Dans le premier cas, Nathan Fillion nous fait mourir de rire grâce à son gilet pare-balle et avec une nouvelle illustration de son sens de l’à-propos. Le réalisateur sera peu charitable (mais c’est drôle) avec le personnage en montrant sa solitude peu après ! Dans le second cas, c’est grâce à une idée très « avengeresque » que nos complices préférés s’en sortiront. L’épisode se clos sur une dernière prestation haute en couleur de Meredith. Décidément, la première Mme Castle a été mieux soigné que Gina et on ne s’en plaint pas. La seconde est sérieuse et intéressée quand la première est désarmante de naturel ! « Aide-toi, le Ciel t’aidera » ; c’est fort de cet adage que Castle résout son problème. En tout cas, un tel ouragan de charme, de folie et d’humour, ce serait criminel de ne pas le faire revenir ! Anecdotes :
7. CRIMES DANS LA HAUTE >Scénario : Will Beall >Réalisation : Dean White Résumé : Un meurtre violent amène Beckett et Castle à enquêter sur une série de cambriolages audacieux commis dans la haute société. Critique : Un crime dans une série de cambriolages, ce n’est pas très original mais l’épisode est bien mené et les seconds rôles pimentent chacun à leur façon cette intrigue. Les premières secondes d’introduction d’un épisode de Castle sont presque toujours de petits bijoux d’inventivité et celle-ci fait partie des plus fortes. À peine entrevue, la scène de crime laisse place à la scène d’appartement version famille Castle. Ici, le père et la fille jouent à l’escrime en pastichant Robin des Bois tandis que Martha joue du piano, un verre à cocktail sur l’instrument ! Surréaliste et tellement dynamique et chaleureux. La scène du crime est un beau décor complètement saccagé mais qui laisse deviner le luxe, ou du moins l’aisance de la propriétaire retrouvée morte, enfoncée dans son coffre-fort mural. C’est assez original même si Maurice Leblanc y avait pensé avant (« Le coffre-fort de Mme Humbert » dans Les aventures d’Arsène Lupin). Si le meurtre est une première, le cambriolage prend, lui, place dans une série remontant à plusieurs mois. La fille de la victime est choquée par cette longueur mais Beckett est de la Criminelle. Caterina Scorsone incarne avec justesse cette jeune femme profondément attachée à sa mère. Toute en retenue, elle donne corps à sa tristesse, à sa culpabilité et nous touche bien plus qu’avec une crise de larmes. Stana Katic prend ici une belle dimension par la profonde empathie qu’elle sait donner à son personnage. La sincérité de Beckett est tout à fait crédible. Castle est impressionné, nous aussi. C’est avec ce genre de scène que l’actrice monte en gamme. Avec cette série, Stana Katic acquiert en densité dramatique. C’est ensuite l’heure du premier « élément perturbateur », celui qui relance l’intrigue. Une découverte de la police scientifique amène une première arrestation. Évidemment, il n’est pas coupable mais, dans Castle, ce passage obligé est le plus souvent traité avec humour, ce qui permet de nous intéresser. Ici, c’est un échange de vocabulaire entre les policiers et Castle sur la façon d’appeler un « coupable ». C’est absolument cocasse et, joliment, après ces politesses entre mecs, c’est la seule femme de la bande qui a le dernier mot. La police n’obtiendra rien du dénommé Mitchell (à qui Nick Chinlund prête une gouaille et une certaine suavité plutôt bien vues) mais, plus tard, Castle va le réinterroger et ça marche ! A nouveau, l’écrivain va raconter une histoire reprenant les éléments factuels véridiques mais, variation, il ne cherche pas à piéger son interlocuteur mais justement à obtenir un effet de vérité. Ironiquement, la vérité sort de la vérité. Pour obtenir des infos, Castle a récupéré (à l’issue d’une scène très drôle) les photos des objets volés et il va trouver…un ancien voleur ! La gamme des connaissances que Richard Castle a fait pour ses recherches romanesques ne cessera de nous étonner même si, dans une saison ultérieure, cette virtuosité lui coûtera cher. Mais, on n’en est pas là et les retrouvailles avec Powell sont un joli moment quoique trop court et trop formel L’antre de Powell est chargée, un peu obscure et très éclectique dans sa « décoration », des bijoux aux statues antiques. En fait, cet appartement est dénué de personnalité par son absolu classicisme. Il correspond trop bien à la description de Powell (raffiné, amateur d’art et voleur de classe) et manque de fantaisie. Par contre, Patrick Bauchau est un bon choix. L’acteur belge a de l’allure et il est parfaitement crédible en ancien cambrioleur de haut vol. Reste que cette scène manque d’humour (sauf sur la fin) et qu’elle manque d’énergie. C’est bien mais ça aurait pu être encore mieux. La police trouve le lien entre les victimes mais ne peut intervenir sauf en infiltration et là, l’épisode nous sort une succession de scènes géniales. Castle invite Beckett et lui adresse une robe. Absolument magnifique, celle-ci met Stana Katic véritablement en valeur (et l’ajout du collier est une excellente idée). Première scène : Beckett n’a rien à se mettre et ce n’est pas une coquetterie de femme mais juste la réalité de quelqu’un qui ne sort pas et jamais à une soirée de la haute. On savait déjà que Lanie était une amie de Beckett mais on la preuve que c’est sa meilleure amie puisqu’elle vient la conseiller. En peu de temps, Tamala Jones donne à voir la chaleur humaine de son personnage mais aussi son humour caustique. Seconde scène, l’arrivée de Castle et Beckett sous les commentaires ironiques de Ryan et Esposito. L’épisode les mets bien en valeur. En plus de leur valeur fonctionnelle, Seamus Dever et Jon Huertas composent un duo de flics dont l’humour est la colonne vertébrale mais leur jeu montre que les commentaires de leurs personnages dévoilent en creux le respect qu’ils ont pour leur supérieur. On appréciera le beau décor de la salle et surtout la scène de danse du couple vedette mais c’était pour échanger des infos ! Un classique mais c’est tellement enlevé ! Cette soirée donnera aux enquêteurs des éléments déterminants pour boucler leur dossier mais elle signe aussi l’adoption définitive de Castle par Beckett. Ce n’est plus le lieutenant qui intime l’ordre au romancier de rester dans la voiture (ce qu’il ne parviendra pas à faire) mais « l’amie » et on a une jolie scène de conclusion. Anecdotes :
8. MÉMOIRES D’OUTRE-TOMBE Scénario : Moira Kirland Réalisation : Bryan Spicer Résumé : Une femme découverte dans une baignoire pleine d’essence plonge Castle et Beckett dans une affaire vieille de vingt ans. Critique : Le passé qui revient est un poncif du récit policier mais ici il n’est pas correctement exploité. Jamais emballant, l’épisode se sauve par ses passages d’humour et un couple vedette en forme. Pourtant il commence bien : la découverte du corps est ainsi amenée par un bel effet de caméra et le montage permet de passer très vite de cette scène glauque à une soirée poker entre les Castle mère et fils et les policiers du 12ème district. C’est une des plus longues introductions de la série et elle est chaleureuse, dynamique et pleine d’humour. Le poker sera le fil rouge de l’épisode lui donnant de bonnes scènes, notamment la déterminante partie avec la « bande de Gotham ». L’identité de la victime donne la première surprise : elle n’était pas qui elle prétendait être et se révèle être une fugitive ; une écolo radicale coupable d’avoir posé une bombe qui a fait une victime et un blessé grave. Alex Carter, qui joue le mari, ne se force pas et ne communique pas vraiment la tristesse et la surprise qu’il est censé ressentir. Mais la victime qui ment sur son identité, on a fait plus original. Plus grave, ce n’est tant le manque d’originalité qui pèche dans ce scénario c’est plutôt le manque de recul sur ce fait. Castle utilise les clichés mais la série doit les restituer avec une plus-value pour qu’ils soient intéressants. Ici, on en reste à un premier degré des plus déprimants. Deuxième rebondissement : la victime écrivait ses mémoires en collaboration avec un écrivain, Lee Wax. Passée la surprise de constater que c’est une femme, le reste est assez prévisible. Joanne Kelly donne pourtant corps à un personnage que son amoralité et sa tentative de séduction de Castle pour obtenir des infos rendent intéressant. Mais cela ne suffit pas. L’enquête progresse avec des interrogatoires tant qu’assez verbeux sans jamais décoller ni nous passionner. Tout cela manque d’allant parce que cet épisode, sérieux, manque cruellement de fantaisie. Ce n’est pas tout d’avoir des scènes drôles, il faut que l’humour soit au cœur de l’épisode. En outre, après son joli coup d’entrée, Bryan Spicer, sans doute pas emballé lui non plus, ne fait aucun effort pour animer l’épisode. Dommage car les personnages secondaires ne manquent pas de dignité et sont plutôt bien joué. On appréciera notamment la prestation de Frederick Koehler. L’acteur rend magnifiquement le dégoût que la victime inspire à son personnage. Il montre la colère, l’émotion quand il évoque la douleur et les épreuves qu’a traversé sa famille. Son interrogatoire par Beckett est un moment important et Castle parvient à y apporter de l’humour. La découverte du coupable se fait au final au terme d’un processus beaucoup trop prévisible pour être vraiment intéressant. Seul le récit du meurtre apporte une petite surprise. Les aveux sont aussi très émouvants mais c’est à la toute fin. Heureusement l’épisode se termine sur une note brève mais importante lorsque Castle dit ses quatre vérités à Lee Wax. C’est très bien posé et Nathan Fillion, par la dignité qu’il donne à son personnage, confère un poids certain à son réquisitoire. Castle est peut-être un petit plaisantin mais c’est un homme qui a des valeurs et une certaine idée de l’honneur. La sobriété du jeu de l’acteur n’en donne que plus l’effet d’un soufflet. Quasi-muette, Joanne Kelly parle par ses yeux et elle sait y montrer l’humiliation ressentie et la colère éprouvée. Qu’elle parte sans pouvoir vraiment répondre est très bien vu par la scénariste. Par contre, là où on ne peut pas la suivre, c’est dans la sous-utilisation du trio Lanie-Ryan-Esposito. Ici, ils sont réduits à une fonction purement utilitaire. Les deux policiers servent de public complaisant lorsque l’écrivain raconte l’histoire du crime. Bryan Spicer a pourtant la bonne idée de filmer la réaction exagérément lassée de Beckett. Cocasse mais limitée. Le capitaine Montgomery n’a pas beaucoup plus de place mais, lors de la première partie de poker, Ruben Santiago-Hudson lui confère une belle énergie, montre son grand sens de l’humour et sa proximité avec ses troupes. Anecdotes :
9. OÙ EST ANGELA ? Scénario : Elizabeth Davis Réalisation : John Terlesky Résumé : Beckett est appelée en renfort sur une enquête du FBI suite à l’enlèvement d’Angela Candela. L’agent responsable de l’enquête est son ancien petit ami ! Critique : Un épisode plutôt médiocre au scénario moyen, à la réalisation brouillonne mais qui évite le naufrage grâce à son couple vedette et à son casting solide. Le problème majeur dans cet épisode c’est que, dès le départ, le spectateur sait que l’enlèvement n’est qu’un prétexte pour justifier l’apparition de Sorenson dont la justification première est d’être un rival pour Castle et ainsi susciter une tension entre mâles. C’est tellement cousu de fil blanc qu’il n’y a pas de corps alors que Beckett est de la Criminelle et que donc elle n’a aucune raison d’être là ! Cet épisode commence comme « Le berceau » dans NCIS : Nouvelle-Orléans lorsque Borin s’invite dans une enquête de Pride juste parce qu’ils sont amis. Ici, c’est même encore moins crédible puisque justement les liens passés entre Beckett et Sorenson devraient faire obstacle à une coopération entre eux. Du coup, on ne s’inquiète pas vraiment pour la gamine. Le déroulement de l’enquête s’avère sans surprise. John Terlesky essaye d’animer ce scénario mais ses efforts s’avèrent contradictoires. Ainsi, pour le premier interrogatoire, sa caméra ne cesse de bouger alors que pour le second elle est beaucoup plus statique. Or, c’est dans ce dernier qu’un élément intéressant pour l’enquête va surgir. Conclusion : pour masquer la vacuité du premier, on distrait le spectateur en bougeant sans arrêt. Très efficace. On fait ça avec les enfants. La palme c’est le troisième interrogatoire, qui survient dans un sous-sol classique après une course-poursuite totalement gratuite mais juste histoire de réveiller le téléspectateur somnolent. Le réalisateur a la « bonne » idée de demander à Stana Katic et Francis Capra de se placer contre une vitre blanche ; bel effet de contre-jour et donc, comme la caméra se rapproche pour voir quelque chose, les silhouettes sont floues ! On touche au sublime ! Comme souvent, c’est Castle qui met les enquêteurs sur la piste par des réflexions qui lui sont souvent inspirés par son entourage. Les échanges Martha-Castle-Alexis sont un moteur essentiel des intrigues dans cette première saison. Toujours variés, dynamiques, ils ne donnent jamais l’impression d’un passage obligé et sont, en plus, des moments d’humour et/ou d’émotions. Castle est aussi chargé de la remise de rançon mais ce passage convenu des épisodes avec enlèvements n’est pas aussi animé qu’on aurait pu s’y attendre, ou plutôt, ce sont les échanges Beckett/Sorenson qui sont intéressants. Par contre, la scène dans l’immeuble où les policiers sont mystifiés est bien réalisée pour le coup : du mouvement à bon escient, de la musique tonique et une brièveté qui installe une tension qu’on n’avait pas vraiment connu jusque là. Le final de l’épisode est bien amené, assez drôle puis devenant sombre et nerveux au moment idoine. On se dit qu’Elizabeth Davis sait écrire mais qu’elle n’a pas choisi le bon sujet ou le bon traitement pour exploiter son sujet. Le vrai sujet c’est bien sûr la volonté explicite de créer un triangle Beckett-Castle-Sorenson. Cette évidence nuit d’emblée à cette idée qui n’était pas mauvaise en soi. Le prétexte d’écrire un livre inspiré du lieutenant Beckett ne tient pas sur le long terme et on ne croit pas non plus qu’elle soit si contente que leur collaboration tire à sa fin. Une relation de confiance s’est établie entre lui, « homme de plume et du monde » ainsi qu’il se définit et, elle flic. Qu’il n’est pas renoncé à la séduire est probable mais, justement, l’amitié qu’ils ont noué, anesthésie ce désir. Chacun leur tour, ils diront à Sorenson qu’ils ne sont pas ensemble mais ils ne seront jamais ensemble lorsqu’ils aborderont leur relation. Le choix de Bailey Chase était bon. L’acteur a la carrure et l’allure d’un David Boréanaz (pas le charisme mais il se débrouille) et il n’en fait pas trop. Ainsi, l’échange Castle/Sorenson est-il rendu piquant par le choix de sobriété de Chase et de Nathan Fillion. Mais, ce sont les scènes avec Stana Katic qui sont les meilleures. Les deux acteurs rendent parfaitement crédible la relation profonde, pas une simple histoire de coucherie, entre leurs personnages. N’oublions pas non plus de citer la très bonne prestation de Judy Reyes. Elle incarne avec conviction Theresa, mère de famille qui subvient presque seule aux besoins des siens. Abasourdie par le choc au départ, elle donne une profondeur et dégage une vraie émotion. La diatribe qu’elle adresse par la suite à son époux n’en a que plus de force : les reproches sont rendus violents et percutants par ce mélange de colère et de chagrin. Un autre détail nuit, par contre, aux efforts des comédiens : on est au 9ème épisode d’une saison qui en compte 10. Il faut donc meubler en attendant la fin mais aussi il faut du piment pour densifier la relation Castle/Beckett et suggérer lourdement que, non, elle n’est pas, ne peut être et ne peut pas rester, simplement amicale. Si le téléspectateur reste, on lui promet implicitement qu’il en verra plus. Ce qui est évident puisque, à l’instar de Remington Steele, par exemple, c’est d’abord pour la relation entre les personnages qu’on regarde cette série et, ensuite, pour ses enquêtes mais on exige de celles-ci qu’elles comportent un élément farfelu ou étrange. Ici, c’est tristement banal. Au moins, dans Esprits criminels, on aurait eu peur pour Angela. On passe donc vite cet épisode et on attend beaucoup du dernier. Anecdotes :
10. DOUBLE FACE
Scénario : Andrew W. Marlowe ; histoire d’Andrew W. Marlowe et Barry Schindel Réalisation : Bryan Spicer Résumé : La mort d’un chirurgien esthétique amène l’équipe à s’intéresser au crime organisé. En même temps, Castle est confronté à des choix difficiles. Critique : Un épisode brillant, palpitant, avec à la fois des scènes drôles et des scènes sérieuses bien amenées, bien réalisées et notre couple vedette en forme. L’enquête du jour concerne le docteur Joshua Leeds, chirurgien esthétique, torturé avant d’être asphyxié avec un sac en plastique collé avec du scotch. L’imagination est au pouvoir ! L’arrivée de nos duellistes à la clinique où travaillait la victime est plaisamment soulignée par une musique guillerette et la sortie d’une bimbo. A la remarque sarcastique de Beckett, Castle répond par un commentaire surréaliste et hilarant ! Une dose de Castle devrait prémunir contre la dépression. Une patiente a menacé le docteur. Elle est innocente bien sûr mais c’eut été dommage de priver le téléspectateur de cette « échappée de l’île du docteur Moreau » comme le dit Castle !! D’autant que, durant l’interrogatoire, l’écrivain est littéralement fasciné par la créature en question et l’alibi de cette dernière absolument cocasse. Surveillez vos côtes ! Pour une fois, c’est le travail de Ryan et Esposito qui permet à l’enquête d’avancer : un patient inconnu. S’ils font un travail de l’ombre, ces deux personnages sont absolument essentiels dans la série. Grâce à leurs interprètes, ils dépassent justement le cadre purement fonctionnel qu’ils pourraient avoir. Ils sont vraiment les seconds de Beckett. Ils ont également adopté Castle et leur sens de l’humour est aiguillonné par celui de l’écrivain. Ryan est d’ailleurs plus sensible aux théories farfelues de l’écrivain mais difficile d’envisager Ryan sans Esposito. Seamus Dever confère à son personnage une sensibilité certaine, on oserait dire une douceur, une certaine gentillesse. Intéressé par la lecture, il montre un Ryan d’une grande ouverture d’esprit. Jon Huertas compose en retour un Esposito bien plus cartésien, plus terre à terre (mais pas bas de plafond), qui aime le concret. Le premier semble intimidé par les femmes quand le second est plus roublard, dans l’expression en tout cas. A les voir jouer, on a l’impression de voir en action les principes du Ying et du Yang. Mais, comme la série s’appelle Castle, c’est bien notre romancier préféré qui va donner une piste : quelqu’un a forcément payé l’opération de ce patient mystérieux. En l’occurrence, le ministère de la Justice ! Il s’agit donc d’un témoin protégé. La scène avec le substitut Robinson, si elle est bien filmée avec cette jolie descente d’escalier, est très classique et Ion Overman reste dans une interprétation très convenue de ce type de rôle. Pas grave puisque Castle a une relation dans la Mafia ! Au moins, pour faire ses recherches, il ne fait pas semblant ! La discussion, commencée de façon assez musclée, est ensuite là aussi bien filmé : les visages en pleine lumière quand le reste du décor est plongé dans une semi-pénombre. Simple sans doute, important pour l’enquête en tout cas. Et tant qu’on est dans le cliché, la rencontre dans le sous-sol est un modèle du genre mais comme c’est Castle lui-même qui le dit, on apprécie l’ironie. Série policière volontairement classique, Castle sait se jouer des clichés et c’est là qu’on en apprécie la plus-value. Le scénario a l’habileté de bien distribuer les trouvailles ; c’est Beckett qui met le doigt sur la question qui permettra d’identifier l’assassin. En toute fin, elle avouera à Montgomery qu’elle n’aurait pas réussi sans Castle. Jamais ils n’ont paru si proches et pourtant… Castle est mis en valeur dans cet épisode plus qu’auparavant car c’est trois situations qui le concernent ici. Nathan Fillion est exquis dans toutes et c’est un régal de suivre cet acteur. Charmeur, brillant et sémillant dans l’enquête policière, on le voit tendre et ému dans la partie concernant Alexis. Celle-ci a été invitée au bal de fin d’année par son petit ami Owen. Lorsqu’elle demande la permission en parlant à toute vitesse, le jeu lumineux de Molly C. Quinn nous touche en même temps que l’actrice amène un sourire sur le visage du spectateur. C’eut été facile de trop en faire et justement pas. La scène du choix de la robe est aussi très agréable. On voit le père totalement dépassé ! Heureusement, la grand-mère prend les choses en main. Susan Sullivan est aussi à l’honneur dans cet épisode. Ici, elle nous fait bien rire avec une magnifique envolée sur les complexes des femmes et ce qui les rend belles. La dernière scène de cet arc (qui en compte une autre bien allumée) est superbe de tendresse. Le discours père/fille masque sa douceur sous une fausse ironie mais c’est vraiment très beau. L’alchimie Fillion/Quinn est sans faute. Mais c’est la troisième situation qui est la plus intéressante parce qu’elle touche un fil rouge de la série : l’enquête sur la mort de Johanna Beckett. Dans les épisodes précédents, Castle a récupéré le dossier. Ici, il le soumet à un ami légiste. Placée juste après l’ouverture de l’épisode, cette scène introduit d’emblée une touche de noirceur mais aussi la sensation de tenir un bâton de dynamite dans la main. Ce n’est qu’à la toute fin que nous aurons son rapport qui apporte un fait nouveau. Cela aurait pu constituer une bonne nouvelle. Seulement, plus tôt dans l’épisode, Beckett a clairement signifié à Castle que s’il touche à ce dossier, il est viré. Stana Katic est douée dans la comédie mais, dans le drame, elle se défend bien. Son jeu est émouvant, tout en sensibilité et on apprécie aussi la sobriété de Nathan Fillion à ce moment. Il nous donne à voir la sensation de froid glacial qui s’est introduit dans tout son corps. La musique douce met particulièrement en relief les paroles dures prononcées par le lieutenant Beckett. Nous voilà donc bien placé pour comprendre l’affreux dilemme de Castle : ne rien dire c’est laisser un meurtre impuni mais parler c’est perdre Beckett. Susan Sullivan, disons-le, montre un côté de son personnage qui n’était pas apparu encore, ou pas à plein : elle donne de la gravité à Martha qui n’est pas que cette actrice sur le retour qui squatte le loft luxueux de son fils. C’est une mère aimante, attentive et une plus fine psychologue qu’on aurait pu le penser. Sans faux suspense, Castle – Nathan Fillion rend très bien le sérieux et le poids que l’écrivain porte sur ses épaules – ira parler à Beckett. Mais nous n’aurons pas la réponse cde cette dernière car l’épisode se termine brusquement ! Anecdotes :
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Saison 2 1. La Mort à crédit (Deep In Death) 2. Quitte ou Double (The Double Down) 3. L'Enfer de la mode (Inventing the Girl) 4. L'Escroc au cœur tendre (Fool Me Once…) 5. L'auteur qui m'aimait (When the Bough Breaks) 6. Pour l'amour du sang (Vampire Weekend) 7. Dernières Paroles (Famous Last Words) 8. Tuez le messager (Kill the Messenger) 9. Les Dessous de la loi (Love Me Dead) 10. Doubles Vies (One Man's Treasure) 14. Le Troisième Homme (The Third Man) 15. Le Batteur battu (Suicide Squeeze) 16. Journal d'une dominatrice (The Mistress Always Spanks Twice) 17. Messages par balles (Tick, Tick, Tick) 19. La Malédiction de la momie (Wrapped Up in Death) 20. Rire et Châtiment (The Late Shaft) 21. Le Flic fantôme (Den of Thieves) 22. La Guerre des cuisines (Food to Die For) Scénario : Andrew W. Marlowe Réalisation : Rob Bowman Résumé : Un homme présumé sans histoire est retrouvé mort dans un arbre et son corps dérobé peu après ! Critique : « Un gars dans un arbre, papa et maman qui se prennent la tête. Il n’y a pas de changement. » Cette petite phrase du lieutenant Ryan pose les bases de cette histoire : un meurtre étrange a été commis certes mais l’humour reste une valeur sûre. Nous avions laissé Castle et Beckett au bord de la rupture parce que le premier a déterré le passé de la seconde sans sa permission. Il a été viré et le courant n’est pas rétabli entre eux mais, voilà, la police a besoin d’une bonne presse et une séance photo dans le commissariat avec l’écrivain faisant le beau entre deux playmates en simili-uniformes de police se déroule sous nos yeux ! Beckett répond de son côté à une interview avec une certaine langue de bois mais, soudain, la mort est annoncée ! La policière croit pouvoir se débarrasser de son boulet mais la journaliste (Jennifer Ho joue la groupie avec une certaine joie communicative) demande à ce que l’écrivain participe ! Quant au cadavre, retrouvé dans un arbre, c’est un certain John Allen, un type sans histoire dont l’épouse, très éprouvée (bonne prestation de Laurel Holloman), ne verra pas pourquoi on l’a tué. L’épouse aurait voulu voir le corps de son mari mais ledit cadavre a été volé dans la « morgue mobile » (encore une référence à Batman) ! Ce coup de théâtre venait d’interrompre une discussion très intéressante et profonde entre Castle et Lanie. Si la légèreté est une composante essentielle de Castle, Nathan Fillion n’a aucun mal à nous convaincre qu’il est sérieux et n’a pas déterré le passé de Kate Beckett par amusement ou de façon irresponsable. De son côté, Tamala Jones (jolie coiffure) sait passer de la froideur à l’intérêt à mesure que son partenaire égrène ses arguments. En tout cas, voilà Castle témoin et donc partie prenante de l’enquête ! Scène obligée : le premier interrogatoire de l’innocent suspecté. C’est un moment assez drôle mais qui révèle un fait qui relance toute l’histoire. Fait qui est couplé avec les retrouvailles du cadavre qui a été éviscéré ! On ne verra rien évidemment (ce n’est pas Esprits criminels) mais, si le spectateur est bon public, il rira à la blague pathétique de Castle ! Le cadavre présente des traces de drogue : c’était une « mule ». Là, on tient une idée brillante : comment un homme sans antécédent devient-il une « mule » ? Castle met le doigt sur ce point sensible et en parle comme pour crédibiliser une enquête dans un roman. Efficace, le scénario passe rapidement (mais avec justesse) à l’arrestation des voleurs du corps qui sont donc des dealers. Un montage dynamique fait alterner les interrogatoires menés par les trois policiers. Leur arrestation a été un des moments les plus rythmé de l’épisode : musique rock interrompu une seconde à l’arrivée d’une grenade éclairante puis qui repart de plus belle avant de s’atténuer une seconde avant la fin de la scène. Les dealers révèlent pourquoi John Allen avait besoin d’argent aussi urgemment et, pour trouver le lieu, Castle se rencarde auprès de ses amis écrivains Cannell et Connelly ! A la question, restée sans réponse, de Cannell si Castle fait cela pour impressionner Beckett, nous pouvons répondre que oui ! Nathan Fillion est épatant : l’impatience qu’il met dans la voix de son personnage révèle sans détour qu’il ne fait pas cela pour lui. Peu après, malgré le danger couru par Castle, l’acteur le joue quand même souriant ! Il en faut plus pour déstabiliser Rick Castle ! Il est intéressant de voir comment il essaye d’amener le coupable à se dénoncer : il raconte une histoire. Il l’a déjà fait et c’est son métier mais il est à nouveau bien près de se faire croquer par le loup ! Heureusement, le bûcheron, ou plutôt une Kate Beckett métamorphosée (après une séance de relooking exprès absolument sexy) lui sauve à nouveau la vie ! Le final est émouvant. Sur une musique douce, Castle parvient à se faire à nouveau accepter par Beckett. C’était obligé mais le moment n’est absolument pas passé par pertes et profit. Grâce à Alexis (Molly C. Quinn toujours aussi espiègle !), Castle a su trouver les mots. Nathan Fillion est grave, en homme conscient de l’enjeu et Stana Katic, en femme digne, absout le coupable. Anecdotes :
2. QUITTE OU DOUBLE Scénario : David Grae Réalisation : Rob Bowman Résumé : Deux meurtres sont commis le même soir. Castle et Beckett s’occupent de l’un pendant que Ryan et Esposito s’occupent de l’autre…mais c’est à qui trouvera le premier ! Critique : Superbe démarrage pour cette saison 2 ! Après l’épisode « d’ouverture », c’était le véritable premier épisode et David Grae a réussi à mêler une solide enquête policière avec références aux grands anciens et un humour bon enfant. Déjà l’ouverture est une des meilleurs : c’est la pleine Lune et le délire complet dans le commissariat ! Sauf pour Beckett stoïque pendant que Castle mange du pop-corn ! C’est absolument surréaliste ! La découverte du corps d’Ashley Cosway, psychologue, permet à Castle de se payer une nouvelle fois « une série scientifico-policière » et montrer sa compétence d’écrivain à propos d’une faute d’orthographe. Péché véniel pour les uns, péché mortel pour les autres ! Un second corps est retrouvé non loin, Frank Anderson, professeur de mathématiques. Et c’est là qu’on apprécie Castle ! David Grae ose mettre les deux équipes d’enquêteurs en compétition ! Certes, à la base, c’est d’abord une idée des trois mecs (ce qui ne va pas arranger la cote de la gente masculine !) mais Beckett finira par s’y joindre. Stana Katic est splendide et amène avec justesse son personnage du sérieux, de la réprobation d’un pari un peu glauque quand même, à l’humour et à l’acceptation de ce même pari ! Ce parti pris scénaristique permet aussi de travailler les personnages de Ryan et Esposito. Toujours aussi complices, Seamus Deaver et Jon Huertas passent du grand sourire aux mines fermées avec un sens du tempo parfait. En attendant, ce pari clandestin va être l’occasion de saynètes décalées absolument hilarantes. Prenez Beckett qui donne ses consignes à Karpovski. Dans son dos, Castle arrange un deal avec un autre policier ! Et dans la comédie, Nathan Fillion est un dieu ! Mine de ne pas y toucher, il est hilarant de bout en bout ! Un régal ! D’autant que la compétition entre les parieurs rajoutent une autre couche de gags. Chaque avancée supposée des uns provoque une angoisse chez les autres ; et, pour aggraver le tout, le pari a été corsé mais d’une manière totalement loufoque !! On est plié à en demander grâce. Et les suspects ? Des morceaux de bravoure !!! Entre le boucher qui suivait une thérapie de gestion de la colère et l’angoissé chronique, on est servi ! Habilement, David Grae va remettre l’enquête, qui était bloquée, sur les rails grâce à Lanie. L’épisode est l’occasion de constater que Tamala Jones est une superbe femme (et ce n’est pas Nathan Fillion, ou plutôt Castle, qui dira le contraire !) et qu’elle a quelque chose à défendre quand on lui donne plus de temps de jeu. A ses côtés, pour une des rares fois, Perlmutter, autre médecin légiste. Arye Gross a réussi son entrée. Sérieux et blasé sur la scène de crime, visiblement aussi drôle qu’une mouette morte, Perlmutter est par contre un scientifique compétent. Son association avec Lanie donne un côté duo complice et complémentaire. L’information qu’ils donnent rabat les cartes : les deux équipes travaillent sur des affaires liées ! L’épisode donne aussi du temps à Molly C. Quinn pour peaufiner Alexis. Toujours sérieuse (notamment sur ses heures de retour au domicile paternel ! Combien de parents rêveraient d’avoir des ados comme elle !), la jeune fille traverse une passe difficile avec son petit ami Owen. C’est bien écrit et cela permet aussi d’éviter le cliché de l’intello déconnecté incapable d’avoir des relations, sinon amoureuses, au moins sociales. Le récit du rendez-vous raté permet aussi un joli moment de complicité père/fille. C’est toujours un point fort de la série. Les scènes familiales chez les Castle, outre qu’elles permettent d’observer une colonie de fous dans leur milieu naturel, font aussi avancer l’enquête. La fausse piste que glisse le scénariste, outre qu’elle est habile et bien amené, est aussi très drôle par le contre-pied parfait qu’elle inflige à une des maximes préférées des séries policières ! Pour essayer d’y voir clair, Beckett suggère une nouvelle méthode de travail mais elle amène surtout Castle à comprendre la vérité ! Et la réponse viendra d’un des plus grands cinéastes de tous les temps, le Maître du suspense ! Il ne s’agit alors plus que de trouver des preuves mais le scénariste gagne du temps avec brio : des aveux ce sera plus rapide et cela permet surtout de relancer le pari ! Un brin de sérieux juste avant la fin permet de crédibiliser l’enquête mais le final est un beau morceau d’humour, tout à la gloire du sport et de la mauvaise foi ! Anecdotes :
3. L'ENFER DE LA MODE Scénario : Moira Kirland Réalisation : Dwight Little Résumé : Le corps d’une jeune mannequin est trouvé dans une fontaine. De son côté, Martha veut remonter sur scène. Critique : Bon épisode avec toujours beaucoup d’humour et des histoires secondaires savoureuses mais l’intrigue principale manque d’originalité. On appréciera l’ironie de la découverte du corps ; c’est toujours un régal dans Castle. La victime s’appelait Genna et elle a été poignardée…par le Washington Monument si l’on en croit le croquis de Lanie ! C’était un mannequin débutant mais la future égérie du créateur Teddy Farrow. Julian Sands s’approprie ce rôle avec force et conviction. L’homme est un passionné, précis et méticuleux mais ne débordant pas de chaleur. Sans être caricatural, Julian Sands construit un archétype particulièrement convainquant. Le monde de la mode est croqué avec une certaine dureté par Moira Kirland mais, si la critique semble juste, elle ne dépasse pas le stade du décor et ne révolutionne pas le genre. Le Diable s’habille en Prada, voilà une critique féroce de la mode ! Le mari de la victime, s’il est crédible en homme blessé, agité, ne sort pas de ce jeu et manque finalement d’émotion sincère. Par contre, il met les enquêteurs sur la piste d’un harceleur, un certain Will James. Bonne piste mais, là aussi, c’est plutôt classique. La dispute avec le photographe est un élément intéressant pour l’enquête mais sans beaucoup de surprise non plus. Tout comme l’annonce que la meilleure amie de la victime, une certaine Ciarra, devient la nouvelle égérie de Teddy Farrow. Comme le dit Castle, on a tué pour moins que cela. Nathan Fillion possède son personnage sur le bout des doigts : l’entendre raconter l’histoire de la trahison de Ciarra menant au meurtre de Genna est particulièrement convainquant. La discussion, un brin tendue, entre Beckett et Farrow, est un des moments forts de l’épisode car il place face à face deux conceptions de la mode. S’il n’a pas foncièrement tort, c’est Beckett qui a le dernier mot. Moira Kirland n’aime pas le monde de la mode ! On saluera la prestation de Stana Katic qui montre une Beckett, certes dépassée par la folie de la mode, mais pas hostile non plus. Beckett n’est pas le lieutenant Grace Hart ! L’épisode sait multiplier les fausses pistes ans nous perdre et les différents suspects envisagés sont tous crédibles. La seule originalité c’est qu’il n’y a personne (hormis Farrow) dans l’histoire principale à être tout blanc ; ce qui rend crédible les soupçons des enquêteurs et embrouillent l’affaire car différents plans se télescopent. Ce sera finalement un téléphone qui confondra l’assassin mais aussi parce que Beckett est une excellente psychologue. Deux intrigues secondaires occupent l’arrière-plan. La première c’est celle de Rina et de Castle, qui est relié au segment principal par le fait que la jeune femme soit mannequin. Leur première rencontre est un joli moment d’humour parce que, elle, elle le connaît et lui non. C’est un moment de gêne comique (d’autant que Beckett est là) et Nathan Fillion nous fait mourir de rire devant son personnage qui refuse d’avouer qu’il ne sait pas à qui il parle ! La révélation de l’identité de Rina, grâce à Alexis, est un pur moment de comédie et, là encore, rien qu’à l’expression du visage de Nathan Fillion, on est plié. La jeune femme jouera un rôle certain dans l’enquête et Castle la remerciera avec une invitation, qui n’est pas ce qu’on pourrait croire. La seconde intrigue concerne Martha. Susan Sullivan nous donne une vision pleine de tendresse et d’humour de son personnage. Martha auditionne pour une pièce et met sa famille à contribution ! La séquence est hilarante et ouvre cet arc secondaire bien écrit. Si le rôle ne sera pas ce qui avait été prévu, l’actrice s’en sortira avec les honneurs. C’est tout à celui de la scénariste de n’avoir pas confiné Martha au rôle ingrat de la diva sur le retour et d’en faire une comédienne toujours battante et aimant son métier plutôt qu’une ringarde. Merci pour elle.
Anecdotes :
4. L'ESCROC AU CŒUR TENDRE
Scénario : Alexi Hawley Réalisation : Bryan Spicer Résumé : Un arnaqueur est assassiné. Ou bien est-ce que cela fait partie de l’arnaque ? Critique : Histoire plaisante et agréable mais, en dehors d’un bel hommage aux films d’arnaque, il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent. Le démarrage est bien écrit et bien réalisé ; très dynamique, il joue de la mise en abyme avec talent : l’explorateur polaire qui réalisait un voyage pédagogique est assassiné…dans un appartement new yorkais ! Après un premier interrogatoire de l’innocent(e) de service (mais absolument hilarante), les enquêteurs découvrent que la victime, « Steven Fletcher », était fiancé à Élise Finnegan, une très riche héritière. Les clichés ne nous seront pas épargnés mais mal retravaillés. La fiancée qui refuse de croire qu’il était un escroc puis le père soupçonneux (par contre, c’est bien amené). Kathleen Rose Perkins est un peu limitée et elle ne convainc qu’à moitié. Elle joue cependant avec énergie. Nos duettistes se la jouent Mulder et Scully : lui croit que Fletcher a changé pour Élise et qu’il est plus complexe qu’on ne pense alors qu’elle est beaucoup plus sceptique. Le choix des interprètes est bien fait et Stana Katic est ici meilleure que son partenaire. La conviction que met l’actrice et la dureté réaliste des arguments sonnent justes. D’autres péripéties pimentent l’épisode sans être vraiment passionnantes ni surprenantes. Par contre, l’humour est toujours présent (notamment le cliché absolu de la CIA) et l’on ne s’ennuie jamais. La révélation de l’identité de l’assassin est bien faite mais son arrestation correspond au cliché de l’arnaqueur arnaqué. « Qui a vécu par l’épée périra par l’épée » écrivait déjà l’évangéliste Marc. En revanche, la scène où Castle et Beckett rejoue l’enquête et comprennent tout est superbe, dynamique, drôle, enlevé. Stana Katic et Nathan Fillion sont magnifiques sur ce passage. L’intrigue secondaire du jour est en mode mineur (le nouveau professeur de violon d’Alexis) mais elle permet à Molly C. Quinn de creuser son personnage. Alexis reste une gentille fille sérieuse mais elle s’émancipe et elle n’apprécie pas la suspicion de son père. La scène qu’elle lui fait est un des moments les plus forts de l’épisode. Dans une salle d’interrogatoire, elle assène une tirade furibarde à un géniteur réduit au silence. En colère, Molly C. Quinn déborde d’énergie et elle pleinement convaincante. Quant à Nathan Fillion, il joue l’assommé avec une conviction qui emporte la nôtre ! L’arnaque est le thème de l’épisode. C’est pour cela que Beckett se paye Castle tout du long en lui faisant croire qu’elle n’a toujours pas lu son dernier roman, Vague de chaleur. Mais, ce n’est pas si facile de tromper un homme qui adore L’Arnaque ! Anecdotes :
5. L'AUTEUR QUI M'AIMAIT Scénario : René Echevarria Réalisation : John Terlesky Résumé : L’enquête sur la mort d’une femme tchèque pourrait être la dernière entre Castle et Beckett car ce dernier a reçu une proposition très motivante. Critique : Un opus de bonne facture où l’histoire principale est davantage axée sur l’émotion ; la comédie se retrouvant dans l’intrigue secondaire autour d’un « célèbre espion britannique ». Le démarrage en fanfare avec l’agent littéraire de Castle (une certaine Paula jamais revue par la suite ce qui est dommage car le personnage avait du potentiel) nous place dans une situation inconfortable : notre écrivain préféré pourrait se voir confier l’écriture de nouvelles aventures de « ce célèbre espion britannique » dont prononcer le nom pourrait porter malheur à la transaction. On suppose plutôt qu’il s’agit d’une plus triviale question de droits ! On entend toutefois pianissimo les notes du célèbre thème. Souhaitons-nous qu’il décroche cette place enviable ? Bien sûr que non puisque, et c’est nettement souligné dans l’épisode, cela signifierait la fin de la collaboration entre Castle et Beckett. Il est d’ailleurs intéressant de voir comment les concernés et leur entourage réagisse à cette possibilité. Néanmoins, la découverte du corps d’Eleska Sokol nous ramène au réel et il est triste, surtout la découverte de la façon dont la victime avait perdu son emploi ; pour une banale histoire de sucette ! Est-ce l’ex-mari le coupable ? Bien sûr que non puisqu’il est le premier suspecté. John Terlesky aime filmer des poursuites qui ne servent à rien mais l’interrogatoire qui suit est empreint d’une grande émotion. Si ex, il est, c’est que la maladie qui a emporté leur garçon a brisé leur couple. C’est dit sans emphase ni larmes mais avec dignité et une tristesse rentrée. Soudain, renversement de situation : l’employeur d’Eleska, le docteur Cameron Talbot, est identifié par un témoin chez la victime. Coïncidence ; c’est chez qui qu’a eu lieu l’incident de la sucette. Pressé de questions, le praticien avoue une liaison mais nie le meurtre et, d’ailleurs, il a un alibi. Bonne prestation de Reed Diamont qui campe un Talbot pathétique mais aux réponses circonstanciées. L’homme ne se dérobe pas aux questions et reconnaît sa faute morale ; ce qui incite à croire en sa version. Le scénariste sait jouer avec nos nefs car, après ces séquences chargées en émotion mais où l’enquête semble piétiner, il nous mitonne un interlude plaisant avec la soirée de lancement de Vague de chaleur. Décor riche, invités en tenue de soirée (mentions spéciales pour Molly C. Quinn très en beauté et surtout Stana Katic, absolument superbe dans une robe bleue au décolletée assez sage), musique, flashes et ambiance haute en couleur. Notez la très intéressante discussion entre Castle et Paula au sujet de la « vraie » Nikki Heat. Son conseil a le mérite de la franchise ! En revanche, la séquence entre Castle et Beckett entrent dans la longue liste des « occasions manquées » (mais toutes les séries fonctionnant avec un couple vedette en ont connu) : non seulement ils sont incapables de se parler franchement mais ils se tournent carrément le dos ! Composition aux petits oignons tant de Nathan Fillion dont son Castle est plus que jamais tête à claque (écoutez ce qu’il dit à Beckett ! Un des pires timing de l’histoire !), que de Stana Katic dont la Beckett, visiblement déçue, prend la mouche à grande vitesse ! Si Castle est sur le départ, c’est tout de même lui qui relève un fait nouveau qui relance complètement l’enquête qui ne se serait jamais achevée sans lui (ce dont conviendra Beckett). C’est une planque qui marque la réconciliation des duettistes et on a l’impression que l’amitié est désormais un ciment solide…et donc un terreau fertile. Il semblerait d’ailleurs que Beckett veuille dire quelque chose quand quelqu’un survient ; élément qui relance l’intrigue. Si Ryan et Esposito trouvent l’indice capital, c’est à Castle qu’il revient de piger l’astuce. C’est un beau coup de théâtre que nous propose René Echevarria qui a su bien amener tous les fils dans sa pelote. C’est un moment très touchant qui va déboucher sur un final empli d’émotion. Néanmoins, c’est dans la comédie qui s’achèvera cet épisode. On passe d’une émotion sincère quand Beckett fait ses « adieux » au rire quand Castle reçoit une proposition beaucoup plus alléchante pour écrire trois autres aventures de Nikki Heat ! Cependant, à la mine mutine de Stana Katic qui accompagne avec brio les différents changements d’état d’esprit de Beckett (et on peut les lire sur son visage), le spectateur se dit que la muse n’est pas forcément mécontente. Anecdotes :
6. POUR L'AMOUR DU SANG Scénario : Terri Edda Miller Réalisation : Karen Gaviola Résumé : Le corps d’un jeune homme est découvert dans un cimetière : c’est un vampire ! Critique : Épisode magnifique aux coloris sombres et rougeoyants qui mêle avec bonheur vampirisme et récit policier en y adjoignant beaucoup d’humour. Le décor du cimetière est évidemment très traditionnel, tout comme le fait qu’il fasse nuit, mais nous sommes dans Castle : le cliché est son royaume et notre Castle est en pleine euphorie : pensez-donc ! Un jeune homme aux dents proéminentes tué avec un pieu en pleine poitrine ! Certes, il manque la décapitation pour que le protocole de mise à mort d’un vampire soit respecté (et crémation pour finir) mais c’est un bon début !! En quelques minutes, l’épisode se sature de références plus ou moins inspirées (notamment celle à un film à gros budget totalement idiot), nous mettant dans l’ambiance et laissant à penser qu’on allait bien s’amuser. Ce sera le cas. C’est sur une musique rigolote, dans une boutique un brin excentrique, que nos duettistes trouvent l’identité du mort, « Corbeau », dessinateur de BD, ou plutôt de « roman graphique », ce qui est un peu la même chose avec un brin de suffisance peut-être. Passage obligé que la fête vampirique à l’ambiance rougeoyante et à la musique sourde. La gérante du club, maîtresse du défunt, est très sexy et porte les canines assez bien. Le duo apprend que « Corbeau » alias Matthew travaillait sur un projet, Pour l’amour du sang (bon titre français) en s’inspirant de la vie d’un taré qui se prend pour un vampire ! Ce taré s’appelle Morgan Lockerby et, le moins que l’on puisse dire, c’est que les costumiers ne l’ont pas loupé ! Hirsute, déguenillé, il ressemble à un débris mais aux dents longues et il mord Castle lorsque ce dernier trouve son cercueil avec les trois autres ! L’attaque du « vampire » est brutale, le combat très bref mais suffisant pour donner de la véracité à la fureur mortifère de Lockerby et Nathan Fillion en homme terrorisé est plus que convainquant ! Le décor où les enquêteurs trouvent le cercueil est banal mais la présence de ce dernier lui donne tout de suite une autre allure d’autant qu’il ne s’agit pas de quatre simples planches de bois mais d’un véritable cercueil à l’intérieur duquel on remarquera la présence de terre. C’est à ce genre de détail qu’on reconnaît la série geek ! Pour se régénérer, un vampire n’a pas tant besoin d’un cercueil que de la terre de son pays natal. Quant à Lockerby, c’est un faux vampire évidemment mais un vrai taré complètement délirant et qui inspire le malaise. L’enquête rebondit avec la découverte d’un second corps, celui d’un loup-garou tué par balle…du 9 mm mais en plomb. Les traditions se perdent ! Ce lycanthrope était « Démon » ou Jonas, ami et partenaire d’écriture de Corbeau. Il est mort le même jour que son ami. En outre, le défunt dissimulait un dossier de recherches sur un crime non résolu remontant à plusieurs années. Là, on s’éloigne du vampirisme pour entrer dans la psychologie et c’est au bon moment que cette transition se passe. L’épisode se durcit et fait entrer l’émotion dans la ronde macabre avec la famille de Corbeau qui devient le protagoniste principal. C’est sa mort qui est le fait générateur de toute l’histoire. On appréciera cependant que Nathan Fillion parvienne à nous faire sourire, juste une saynète avec Beckett et le psy (Phil LaMarr joue parfaitement le psy soufflé par ce qu’il voit mais qui parvient in extremis à rester professionnel !). C’est toutefois Castle qui trouve le dernier détail. Un second thème émerge de l’épisode, celui de la responsabilité parentale. Il est abordé sous l’angle léger avec le projet de classe d’Alexis. Molly C. Quinn a du temps de jeu et des choses à dire dans cet opus et c’est tant mieux car elle tient son personnage. Souriante et pimpante quand elle présente « Œdipe » ; grave et éperdue quand la fête à laquelle elle participait avec une amie tourne mal ; triste quand elle se sent trahie par son amie. Ce qui est aussi important, c’est que son père est toujours à ses côtés. Nathan Fillion est excellent pour jouer la gravité de Castle, pour densifier son personnage et montrer que, tout foldinque qu’il soit, il est d’abord un père. Symptomatique est sa réaction face au père de Matthew et au choix fait par ce dernier à une certaine occasion. Là, Castle ne rit plus. Le sens des responsabilités est ancré chez cet égotiste de premier ordre et il ressort de toutes ses déclarations, et plus encore de ses actes, une grande force et une dignité. Le dernier thème est Halloween dont on appréciera qu’il n’est pas été davantage mis en avant car cela aurait alourdi inutilement le scénario. L’essayage du costume par Nathan Fillion est un moment de délire autoréférencé mais qui échappera probablement au plus grand nombre. La préparation de la fête qui se tiendra chez les Castle se résume en une scène pleine de légèreté et dans une atmosphère convivial, chaleureuse et à la pointe de folie grâce à un Nathan Fillion en apesanteur ! La fête sera la conclusion de l’épisode pour que l’on se quitte sur une superbe ambiance et en ayant rigolé franchement au tour joué par Beckett à son partenaire. Anecdotes :
7. DERNIÈRES PAROLES Scénario : José Molina Réalisation : Rob Bowman Résumé : Le corps d’une jeune chanteuse est retrouvé mis en scène. La vérité pourrait se cacher dans les paroles de ses chansons. Critique : Un épisode décevant, beaucoup trop bavard, trop sérieux et à la mise en scène neutre. On commence par la meilleure et la seule séquence d’humour ; Richard Castle en séance de guitare ! Un vrai délire, brutalement interrompu par Alexis, bouleversée par l’annonce de la mort de son idole, Hayley Blue. Quand Beckett appelle, il n’y a plus de doute : la jeune chanteuse a été assassinée. Rob Bowman est ici inspiré pour nous faire découvrir le corps. Il aura plus de mal à animer un scénario qui va multiplier les interrogatoires. Il y a trop de suspects, trop de mobiles et, comme de bien entendu, personne ne dit spontanément la vérité (la remarque du guitariste est à cet égard tristement ironique), cela relance spéculations et discussions. Seule note positive, la prestation de Molly C. Quinn. La jeune actrice nous montre une Alexis bouleversée, inquiète mais désireuse d’être utile. A plusieurs reprises, elle va donner des infos, décrypter les paroles et, pour finir, aiguillonner son auguste père sur le bon chemin. C’est elle qui lance la piste allégorique avec le tarot et le sens caché des paroles de chansons. On a d’ailleurs une saynète cocasse de la famille Castle racontant ses tentatives de décryptages ! Pour ce qui est des suspects, on a la panoplie complète : l’ex membre du groupe qu’Hayley avait quitté pour une carrière solo qui lui en veut à mort (et il n’est pas le seul ! des tas de groupes ont explosé après le départ du/de la chanteur (se)), sœur toxico rempli d’envie et de colère, fan harceleur (frapadingue mais finalement attachant), ex manager pourri jusqu’à la moelle auquel Castle cache à peine son mépris (« les nuances du répugnant » dit-il ensuite à Beckett) et producteurs actuels qui ne comprennent évidemment pas ce qui est arrivé et pourquoi leur vedette a agi bizarrement ces derniers temps. Tout cela est connu, archi-connu et même rebattu. A peine quelques traits d’esprits relèvent un texte sans beaucoup de suspense. Il n’y aucune action (à peine nos duettistes piquent-ils une petite course histoire d’éviter l’ennui profond). Et nos duettistes d’ailleurs ? Plutôt ternes comme le reste. Même la scène où leur discussion éclaire l’enquête est moins dynamique que d’habitude. Stana Katic est hideusement fringuée en début d’épisode et elle peu d’occasions de développer son jeu. A peine son visage est-il durci quand elle arrête le harceleur. Là, on a un peu de tension et l’actrice a le visage fermé et les yeux concentrés. Pour le reste, elle déroule en mode automatique. Nathan Fillion s’en sort mieux grâce aux scènes avec Molly C. Quinn qui sauvent quasiment l’épisode de la faillite par l’émotion qu’elles installent et maintiennent. L’acteur sait quand la jouer légère et quand la jouer grave et il nous garde avec lui. Anecdotes :
8. TUEZ LE MESSAGER Scénario : Terence Paul Winter Réalisation : Jonathan Frakes Résumé : La mort d’un coursier à vélo réveille une affaire vieille de dix ans et menée par Montgomery. Critique : Excellent épisode avec une intrigue classique mais bien charpentée et une intrigue secondaire hilarante. L’assassinat du coursier est une superbe entrée en matière. C’est rapide avec une musique entraînante mais la caméra donne des « coups d’œil » à une voiture noire immobile, ce qui attire l’attention du spectateur et tend la donne jusqu’à ce que ladite voiture n’écrase brutalement le pauvre homme ! Une réalisation énergique qui captive d’entrée ! Le scénario a ceci de positif qu’il donne plus de temps de jeu à Ruben Santiago-Hudson. On le voit préoccupé par les coupes budgétaires (ce qui est valable partout !) mais qui ne se dérobe pas quand Montgomery se trouve être le destinataire du colis volé sur le mort. Une info récupérée au terme d’une action spectaculaire mais inutile de la police chez une femme malade mais truculente et d’excellente composition ! Voir Castle, Ryan et Esposito prendre le thé, avec leurs gilets pare-balle et des chats partout est un des moments les plus comiques de l’histoire de la série !! Plus sérieux, l’expéditeur était un certain Brady Thompson arrêté par Montgomery, alors lieutenant, pour le meurtre d’une certaine Olivia. Or, il s’avère que Thompson, assassiné le matin même, avait accepté d’avouer le crime contre de l’argent versé pour soigner son fils ! La discussion, tendue, entre Montgomery et l’épouse de Brady, est un moment important où le jeu sobre de Ruben Santiago-Hudson et, en miroir, celui haché et nerveux de l’épouse éplorée donne une incomparable allure de sincérité. Donc l’explication du meurtre d’aujourd’hui est à rechercher hier. Beckett veut en convaincre son chef et Castle l’appuie avec des paroles tirées de son expérience d’écrivain mais qui, dites avec une force certaine par Nathan Fillion, sonnent très justes. Derrière le petit vairon se cache toujours le gros brochet. L’enquête amène les enquêteurs à s’intéresser à la puissante famille Wellesley où le scénariste s’amuse visiblement à placer quelques « types ». Rien d’original en soi mais l’effet caustique est assez réussi. On a la grand-mère qui est un modèle de raideur et de froideur ; le prototype de l’aristocrate bourgeoise qui vit dans une sphère ayant ses propres lois. S’ajoute le petit-neveu qui avoue crûment qu’il fait des ronds de jambes pour continuer à vivre de la générosité familiale (« Quelle classe ! » assène Castle, et Nathan Fillion est vraiment impeccable dans le mépris) ; l’oncle homosexuel alcoolique mondain auquel Gregg Henry donne une fatuité réjouissante et un côté matois qui approfondit un personnage qui aurait pu sombrer dans la caricature et, enfin, le leader, Blake, candidat au Sénat, imbu de lui-même mais sincère et humain. Mark Moses est parfait pour incarner ces hommes d’autorité mais pas autoritaire ayant une allure respectable mais aussi une certaine ambigüité. La scène où son personnage se confronte à Montgomery est une des meilleures de l’épisode, d’autant qu’elle se clôt sur une note d’humour. Mais, quand à savoir si Blake Wellesley est coupable ou innocent, il faudra attendre la fin de l’épisode pour le savoir. On appréciera que l’arrestation du coupable revienne à Montgomery. L’épisode nous gratifie en prime d’une intrigue secondaire certes mince mais hilarante autour de Martha. Cette dernière se lance sur les réseaux sociaux et Alexis lui crée son profil. Pas besoin d’être grand clerc pour deviner le réseau social en question dont le nom n’est pas prononcé (quoique écorché par Martha). Que dire de soi aux autres ? Les réponses de Martha aux questions pour créer le profil sont à mourir de rire, d’autant que Castle rajoute ses propres commentaires. L’intrigue compte deux autres saynètes, la première vraiment cocasse où Susan Sullivan nous cause un grand éclat de rire quand son personnage constate désappointé qu’Internet est une vaste escroquerie (décidément, les chats sont les meilleurs utilisateurs du Web !!) et qu’elle ne décide pas à refuser ou à accepter une invitation d’un « vieil ami ». Apprécions aussi la belle complicité entre Nathan Fillion et Susan Sullivan. Entre les deux acteurs, ça crépite, ça palpite, ça vit et on se régale ! Anecdotes :
9. LES DESSOUS DE LA LOI Scénario : Alexi Hawley Réalisation : Bryan Spicer Résumé : La mort violente d’un procureur amène Castle et Beckett à s’intéresser à un réseau de prostitution. Critique : Bon épisode même si le début est un peu verbeux, l’intrigue est suffisamment bien charpentée pour tenir et nos duettistes insufflent assez d’humour. A la différence de la saison 1, désormais, l’introduction est plus longue (environ 8 minutes) mais la découverte du cadavre est toujours un grand moment et ça ne manque pas ici ! Enquête sensible car la victime, Jack Buckley, était un procureur adjoint adoré des policiers. L’affaire est simple pour Castle qui nous le prouve en dix secondes et référence de film à l’appui ! On est vraiment dans du Remington Steele ! Ce qui est intéressant dans cet épisode c’est que le scénario joue avec les propres codes installés par la série. Le premier suspect interrogé est toujours innocent mais ici, John Knox, n’a vraiment pas le profil de l’enfant de chœur. Très bonne prestation de Jonathan LaPaglia qui campe avec un détachement caustique cet « innocent » au casier plein d’affaires pour lesquelles il n’a jamais été jugé. Le second suspect est une merveille comme la série nous en offre. Le dénommé Jessop est un « tchatcheur » de première dont l’entrée en scène est dynamique et décalée. Le personnage, véritablement cocasse, va se révéler d’une grande utilité notamment à la fin où il appuiera une idée soudaine de Castle qui fera basculer l’histoire. Voici donc le cœur du réacteur : Buckley enquêtait un réseau de prostitution bien compartimenté (un classique des fictions) dirigé par un dénommé « Danton » et une des filles, Scarlett, se trouve être une des assistantes du procureur ! Entrée en scène réussie pour Michaela McManus, très en beauté et parfaitement affûtée. La confession de Scarlett aux enquêteurs est ainsi très touchante. Plus tard, dans une scène avec Castle, elle sera même émouvante et son histoire très plausible. Nathan Fillion excelle à rendre la grande capacité d’empathie et d’écoute de Richard Castle. Coup de théâtre quand on apprend que « Danton » est une franchise et que le premier du nom a revendu sa liste…à la victime ! Castle raconte comment le blanc procureur se serait associé à un noir criminel ; c’est très Batman comme arrière-plan. C’est surtout une splendide et très réussie façon d’animer une scène de voiture. On voit là la maîtrise de Bryan Spicer qui s’efface au profit de ses acteurs. Il saura animer l’assaut que les forces de l’ordre donneront plus loin pour sauver Scarlett. La maîtrise des temps forts et des moments légers est réussie. La musique est par contre anecdotique. Une réussite aussi que la reconstitution de toute l’affaire par Nathan Fillion et Stana Katic. C’est un moment qui doit être enlevé et dynamique et c’est le cas ici. Les deux acteurs nous transportent avec aisance quand Castle et Beckett commencent leur dialogue assis puis se lèvent et se rapprochent. C’est résolument fusionnel ! Le final de l’épisode, ainsi que le signale Castle, est cependant empreint d’une grande tristesse et d’une certaine amertume. L’intrigue secondaire, c’est le secret que cache Alexis à son père et qui implique Beckett. Nathan Fillion est hilarant dans sa composition d’un Castle que la curiosité ronge mais qui est tenue par son rôle de « papa cool ». Ses pathétiques tentatives pour savoir sans briser ce statut sont d’excellents moments d’humour. Stana Katic n’est pas en reste dans ces cas-là, jouant avec une perversité jouissive avec le besoin de savoir de son partenaire. Le moment où Beckett décoche sa flèche du Parthe : « Et je mettrais fin à votre supplice ? » est un pur régal comique. N’oublions pas Molly C. Quinn, en retrait, mais d’une finesse et d’une espièglerie contagieuse. Anecdotes :
10. DOUBLES VIES
Scénario : Elizabeth Davis Réalisation : Helen Shaver Résumé : Lorsque Sam Parker est retrouvé mort, deux femmes se présentent à la morgue pour l’identification ! Critique : Dès l’entame de l’épisode et une introduction courte mais sexy, on sait qu’on va avoir notre dose de comédie mais la part de l’émotion qu’on y trouve bonifie une intrigue de belle allure. Excellente idée d’Elizabeth Davis (dont le travail en saison 1 était plus quelconque) que dynamiter la traditionnelle séance d’identification en faisant intervenir l’épouse et la fiancée du défunt ! D’autant que chacune le connaissait sous une identité différente ! Un moment de gêne cocasse aggravée en ce qui concerne le spectateur par le commentaire de Castle. Il en fera d’ailleurs plein d’autres sur cette situation ! Les entretiens avec ces deux éplorées n’apportent rien aux enquêteurs qui les trouvent convaincantes. Ce qui va lancer les policiers c’est un message menaçant laissé par le beau-frère de la victime. Évidemment, il n’y est pour rien mais il révèle que Sam gagnait moins qu’avant. Alors pourquoi s’être donné tant de mal pour monter cette fausse identité ? Là où l’épisode se montre brillant c’est en confiant les éléments importants, ceux qui font avancer l’enquête partant l’épisode, à Ryan et Esposito. On les aura rarement autant vus depuis le début de la saison et ça fait plaisir de les voir brillants, malins et très efficaces. Seamus Dever et Jon Huertas composent un vrai duo, aussi complémentaire que Castle et Beckett (l’attirance sexuelle en moins). Certes, ils ne se détachent pas ici de leur rôle de policiers et n’approfondissent pas leurs personnages mais ils les font vivre comme jamais depuis dix épisodes. On est dans une ambiance plutôt légère et leurs sourires de connivence apportent une touche chaleureuse à une histoire qui aurait été bien plus noire dans Les Experts. C’est grâce à eux notamment que Castle et Beckett (qui, eux, par contre, multiplient les allers et retours et brassent pas mal d’air) comprennent que, derrière cette histoire de fausse identité, il y a une histoire d’espionnage industrielle ! Concernant l’environnement. Voilà un scénario dans l’air du temps mais qui ne parle pas moins d’un problème bien réel. L’ancien patron de Sam l’avait placé comme taupe et l’avoue. L’interrogatoire ne débouche pas sur grand-chose mais la réalisatrice se croit obligée de faire se lever Stana Katic qui tourne autour du suspect (et la caméra l’accompagne) tout en racontant une histoire, comme Castle le ferait (ce qu’il ne manquera pas de remarquer mais d’une façon, disons maladroite). C’est le point faible de l’épisode que ne n’avoir pas réussi à équilibrer son propos et de manquer de rythme à plusieurs reprises. Traditionnellement, il y a une intrigue secondaire et ici, elle met en valeur Molly C. Quinn. Alexis fait un stage dans la police et Beckett la place au catalogage des pièces à conviction. Outre que l’actrice porte un bel ensemble fuchsia et bleu, la découverte de l’album de photos permet à l’actrice de jouer une gamme d’émotions plus matures que l’habituel amour filial (même si la complicité avec Nathan Fillion, vraiment excellent dans ces moments, est un régal). Grâce à elle, le final de l’épisode se teinte d’émotion et de fierté parentale et ça fait chaud au cœur. Anecdotes :
11. LA CINQUIÈME BALLE Scénario : David Grae Réalisation : John Terlesky Résumé : La mort d’un galeriste amène Castle et Beckett à s’occuper du cas étrange d’un anonyme amnésique au moins témoin sinon coupable du meurtre ! Critique : Beaucoup d’émotion, un peu d’humour mais surtout une excellente prestation des comédiens font de cet épisode est un des plus intéressants à suivre même si les invités du jour tendent à voler la vedette à notre couple préféré. Castle est un homme moderne mais l’art contemporain lui inspire plutôt des commentaires sarcastiques. Cet aspect ne sera pas développé et le côté marché de l’art ne fournit que le cadre général de l’intrigue. Que le galeriste ait fait faire des copies pour les vendre comme des originaux n’est pas vraiment le côté le plus original du scénario mais le client du Moyen-Orient (Bahreïn remplaçant la plus traditionnelle Arabie Saoudite) est un personnage ! Le cynisme tranquille et l’humour sarcastique de ce dernier en font une figure intéressante et qu’on adore détester. Qu’il jouisse de l’immunité diplomatique est un classique et le spectateur se demande, comme à chaque fois dans une série policière, comment va faire l’enquêteur pour parler à son suspect. David Grae joue magnifiquement avec ce topos et va se payer le luxe de faire prononcer l’élément capital de cette histoire par ce si peu scrupuleux diplomate ! Le clou du spectacle c’est l’arrivée d’un anonyme amnésique et qu’on sait lié au meurtre. En effet, quatre balles ont été trouvées sur la scène de crime mais cinq douilles. Or, cette cinquième balle, c’est l’inconnu qui l’amène par hasard et la cachette de cette balle est une idée sinon originale au moins cocasse et qui inspire à Ryan un commentaire qu’on peut trouver drôle. La scène où Castle, Beckett, l’inconnu et le docteur Holloway (composition sérieuse mais sans éclat de Phil LaMarr) est très touchante et c’est Marc Blucas qui la porte. Tout au long de l’épisode, l’acteur va camper cet amnésique qui sera même accusé du meurtre avec énergie mais aussi et surtout avec beaucoup de sensibilité et de pudeur. Les commentaires peu amènes que Jérémy, car son nom sera retrouvé, - grâce à une astuce de Castle - se décerne à lui-même sonnent justes. L’intrigue policière passe au second plan quand les enquêteurs vont venir l’ex-femme de Jérémy, Emma, incarnée avec prestance par Anne Dudek dont le talent n’est plus lui non plus à prouver. Empruntée au départ (mais comment réagir quand on doit parler de quelqu’un qui se trouve à côté de vous, dont vous avez été proche, comme d’un autre ? Le jeu choisi est parfaitement adéquate), elle s’ouvre petit à petit mais Emma sera aussi très déçue en croyant avoir été trompée dans ses espérances. Des espérances que le spectateur a senties et qui lui font prendre la défense et de Jérémy et des sentiments d’Emma. Castle et Beckett, touchés eux aussi (et Stana Katic est toujours aussi inspirée quand il s’agit de jouer sur la corde sensible de son personnage), choisiront de croire plutôt de se borner aux froids indices et, le cœur se révèlera bon conseiller. En effet, l’histoire d’un tableau raconté avec émotion par Emma va mettre les enquêteurs sur la bonne voie. Avec des interprètes de ce calibre, John Terlesky, dont l’imagination n’est vraiment pas la marque de fabrique, n’a plus qu’à poser sa caméra et à laisser faire les professionnels. Il anime cependant sans effets appuyés l’interrogatoire du diplomate et on l’en remercie. Bonne mention au chef décorateur. La galerie a belle allure et son blanc immaculée (ou presque) est parfait pour ses collections contemporaines. Plus développé, l’appartement de Jérémy est résolument moderne, notamment sa bibliothèque (où on trouve les œuvres de Castle, jolie publicité !) et fonctionnel. La musique n’a rien d’inoubliable mais rien de désagréable non plus. L’intrigue secondaire du jour met en scène Martha et son flirt avec Chester dit « Chet » ; C’est d’abord l’amour fou et l’enthousiasme de Martha rentrant au moment où Alexis part au lycée est communicatif. Susan Sullivan sait superbement rendre le grain de folie (tare ou vertu familiale chez les Castle) de son personnage. Puis c’est la rupture, à l’initiative de Martha. Belle illustration du retour sur terre, de la fin du charme. Si l’humour n’est pas absent (et on sait se remonter le moral chez les Castle !), c’est la sensibilité et l’émotion qui priment et, là encore, le jeu tout en retenu de Susan Sullivan est touchant. La dernière scène opère une sorte de synthèse et permet à Nathan Fillion de se montrer brillant en fils très aimant. Anecdotes :
12. UNE ROSE POUR L’ÉTERNITÉ Scénario : Terri Edda Miller et Terence Paul Winter Réalisation : Bryan Spicer Résumé : La mort d’une demoiselle d’honneur replonge Castle dans son passé puisqu’il connaît très bien la mariée. Critique : Bel et bon épisode avec une intrigue efficace nappée d’émotion avec une petite pointe d’humour. Les ouvertures d’épisodes de Castle sont à revoir pour les jours de déprime et celle-ci se classe dans les plus allumées qui soient. C’est absolument hilarant et Nathan Fillion nous fait prodigieusement mal aux côtes avec ses simagrées. Parallèlement à son délire, les enquêteurs bossent sérieusement sur la mort de Sophie, une demoiselle d’honneur. Demoiselle d’honneur au mariage de Kyra Blaine, une ancienne connaissance de Castle mais les retrouvailles révèlent un attachement tendre entre eux. Alyssa Milano est superbe au naturel mais elle est magnifique dans sa robe blanche. Elle est juste parfaite dans ce rôle d’une fille choquée par la mort d’une demoiselle d’honneur ; ce qui sabote son mariage et se voit confrontée au retour de son ex petit ami ! « D’aucuns y verrait un signe » entend-t-on. En effet, par leur jeu tout en émotion retenue, Nathan Fillion et Alyssa Milano ne vont cesser de rendre crédible une « faute » de leurs personnages. C’est tellement joli, sans être mièvre, comme dans la salle avec le gâteau. Voir Alyssa Milano se cacher derrière et en sortir à demi a quelque chose d’espiègle et de charmant. Ce moment se voit interrompu par Beckett. Le silence de Stana Katic renforce la sensation qu’elle a surgi au bon moment. Beckett a un message pour Castle ; Kyra sort ; nos duettistes restent muets jusqu’à ce que Castle ne rompe le silence par une pirouette de son cru. La mariée est en blanc mais tout n’est pas rose dans la vie de Sophie. Les découvertes des policiers dessinent une réalité sordide : elle s’est introduite dans la chambre de Greg, le fiancé ! L’interrogatoire de ce dernier est animé, par le réalisateur et par le scénario. Greg est perdu mais il est ferme dans ses déclarations et, surtout, il est furieux que Castle soit là. C’est tendu entre les deux hommes. Si Castle tente de rester pro, il a abandonné toute impartialité et se montre dur. A une autre reprise, les deux hommes s’entreprendront verbalement. Outre que c’est intéressant de voir le sémillant Richard Castle perdre son sang-froid, on en apprend beaucoup sur lui. La seconde confrontation permettra même de tout comprendre. Mais, pour l’heure, Castle essuie une autre colère, froide celle-ci : celle de Beckett. Dans une scène magnifique, elle imagine le scénario que Castle Richard aurait pu, et dû, raconter si Richard Castle n’avait été trop impliqué. Stana Katic est très juste, très fine et les mots portent. Il y avait quelques épisodes déjà que l’actrice était un peu en retrait côté scènes fortes, elle se rattrape ici. Trop impliqué, et comment ! Mais, comment refuser de dire non quand une jolie fille perdue vous demande de la rejoindre ? C’est le climax du romantisme dans cet épisode. L’aveu de faiblesse de Castle montre son honnêteté mais ne lui épargne pas la colère de Beckett et il n’est sauvé que par Esposito qui a trouvé quelque chose. On savourera une variation de notre gimmick préféré (« Je vous dérange ? » : « Non »/ « Oui » !) tout comme le fait que ce soit une perfidie qui mette les enquêteurs sur la piste du vrai mobile. Vrai mobile qui aboutit à l’arrestation du vrai coupable dont on adorera voir la figure se décomposer quand Beckett exhibera un objet fatidique. Pas d’intrigue secondaire dans cet épisode, mais les scénaristes posent la question du lien entre Castle et Beckett. Lanie est leur messagère et c’est bien de sortir la légiste de son rôle qui est largement informatif. A deux reprises, elle demandera à Beckett comment elle va, quel effet cela lui fait que Castle retrouve son ex etc. En fait, avec humour, elle trouverait normale que Beckett soit jalouse. Tamala Jones apporte une fraîcheur et une empathie à Lanie : ce n’est pas la curiosité ou la volonté de caser son amie qui anime cette dernière mais la conviction qu’il n’y a pas que le travail qui fait se trouver Castle et Beckett côte à côté chaque jour. De son côté, Stana Katic joue l’andouille à merveille (genre : « jalouse, moi ? Pourquoi ?), puis un peu agacée mais, surtout, elle montre Beckett repousser les commentaires mais, peut-être plus, les fuir. Difficile de dire ce qu’elle pense vraiment. Le mariage se tiendra finalement. Devinez qui récupère le bouquet de la mariée ? Anecdotes :
Scénario : Will Beall Réalisation : Thomas J. Wright Résumé : L’enquête sur la mort d’un membre de la mafia irlandaise fait soudain ressurgir le passé de Beckett. Critique : Bel épisode qui fait progressivement monter la tension autour d’une intrigue très bien écrite et encore mieux interprétée. L’introduction est une merveille joliment décalée, guillerette…jusqu’à la découverte d’un corps lardé de coups de couteaux. La victime, Jack Coonan, était à la solde de la mafia irlandaise, dirigée par le vieux Finn Rourke campé avec autorité par James Cosmo. En deux temps, lui et nos sympathiques duettistes s’affrontent. Le premier round revient à l’Irlandais (belle musique avant l’entrée au bar) et Richard Castle a l’occasion de s’illustrer…à son détriment. On est viril ou on ne l’est pas ! Nathan Fillion nous fait encore bien rire sur ce coup-là. Le second est partagé. Si Rourke ne cède pas un pouce à Beckett, il explique quelle était la mission de Jack Coonan. Au charisme de James Cosmo répond la fermeté de Stana Katic qui resplendit d’autorité. Grâce à la petite amie de la victime, les enquêteurs remontent une filiale de revente d’héroïne qui les mène jusqu’à un clown nommé Johnny Wong. Le décor du show fait mal aux yeux tellement c’est kitsch et de mauvais goût mais c’était de toute évidence l’effet recherché ! Ce sera la dernière séquence d’humour. A partir de son interrogatoire, le sérieux s’installe progressivement. D’abord, par le refus de Wong de donner son chef. Le clown est terrorisé et ça se voit. Puis, par la révélation par Lanie et son collègue le docteur Murray (déjà vu en 1-10) que l’assassin de Coonan est vraisemblablement un tueur professionnel et celui qui a tué Joanna Beckett, la mère de Kate. Le spectateur avait senti, grâce à Castle en salle d’autopsie, que quelque chose tracassait la légiste. Le passage est très sérieux et d’une grande tension dramatique. Stana Katic est mise en vedette et elle ne se défile pas. Elle joue à la perfection l’ébranlement psychologique de Beckett qui a besoin de parler à son père pour pouvoir avancer. La scène avec Scott Paulin est très émouvante et d’une grande dignité. Révélateur est le fait que Beckett va chez Castle pour lui dire qu’elle veut retrouver l’assassin de sa mère. Le commanditaire du crime de Coonan, c’est son propre frère, Dick ! Jay R. Ferguson remplie son contrat avec force. Émouvant quand il « apprend » la mort de son frère, il durcit son visage en interrogatoire et nous fait parfaitement ressentir qu’il pourrait tuer. Le jeu choisi est intéressant. Plutôt que d’être agressif ou arrogant, Jay R. Ferguson compose un Dick Coonan sarcastique qui défie insidieusement Beckett. Il domine la situation et propose un marché. Le final est extrêmement tendu (la musique lors de la scène du parking est particulièrement énergique). Vieux routier des séries, Thomas J. Wright est parfaitement à l’aise pour orchestrer la montée progressive de la tension et, surtout, pour ne pas la laisser retomber dans ces dernières scènes où les acteurs jouent sur le film du rasoir. A tout moment un drame peut arriver. Et il arrivera. Sans doute ébranlé par l’épreuve traversée, Castle annonce qu’il veut se retirer mais Beckett le retient. Elle s’est « habituée à ses pitreries » et veut qu’il soit là quand elle arrêtera le commanditaire de l’assassinat de sa mère. C’est extrêmement tendre. Une étape dans le processus du « Caskett » est franchie. Anecdotes :
14. LE TROISIÈME HOMME Scénario : Terence Paul Winter Réalisation : Rosemary Rodriguez Résumé : La découverte du corps d’un squatteur amène Castle et Beckett sur une tout autre piste. Mais ils ont d’autres projets en vue. Critique : Un épisode pas déplaisant mais où on préfère suivre l’intrigue secondaire, plus drôle et plus enlevée, que l’intrigue principale. Entrée en matière plaisante avec cette revisitation policière du conte de Boucle d’Or mais, très vite, le scénariste en vient au sujet qui l’intéresse vraiment : la liste annuelle des 10 célibataires les plus en vue et où figure Richard Castle (n°9)…assorti du commentaire qu’il ne le sera peut-être plus très longtemps car il aurait une aventure avec…le lieutenant Beckett ! La scène avec la famille Castle toute réunie autour du mâle alpha très sûr de lui est hilarante et on retrouve une touche d’humour noir (« Quelqu’un est mort. Je suis sauvé. »). Ryan et Esposito ont lu l’article et le cacher le plus longtemps possible à Beckett va être le running gag de la première partie de l’épisode. Toute cette histoire va être constamment drôle et la réalisation se fait également plus alerte et plus espiègle (Castle essayant d’attraper le journal des mains d’Esposito). On est même presque déçu de revenir au « sujet principal », qui pourtant ne manque pas d’intérêt, du moins au départ mais pâti du traitement global. Les enquêteurs mettent la main sur un squatteur grâce à une idée de Castle qui a compris comment procédait ce dernier. Original et brillant, et Nathan Fillion jouant Castle inspiré restera un moment de la comédie télévisuelle. Détail révélateur et moyen infaillible de savoir si l’on regarde un bon épisode ou un épisode moyen de Castle : si vous voyez une course poursuite brève et inutile, c’est que l’épisode est moyen. Rosemary Rodriguez, nouvelle venue, a sans doute été peu emballée par cette partie de l’histoire. Alors, une poursuite, ça fait toujours bien. Le passage par le journal permet de faire le lien entre l’enquête et l’intrigue secondaire, une liaison intelligente car, jusqu’à présent, les intrigues secondaires étaient bien distinctes du corps principal. Sans doute est-ce mieux car elles ne vampirisaient pas l’attention. C’est un passage léger et drôle et Castle repart avec le numéro de « la célibataire n°3 ». Beckett, un peu jalouse, se dégotte aussi un rencard, avec un pompier grâce à Lanie. Le sourire de cette dernière est éloquent ! Vraiment très drôle et on regardera avec intérêt les réactions des deux duettistes quand ils apprennent que l’autre à un rendez-vous galant le même soir. Il faut vraiment en revenir à l’intrigue principale. Excellent passage que la visite d’un appartement qui intéressait les criminels (car le mort a fait remonter à deux autres personnes dont une retrouvée assassinée) avec Castle qui se révèle passionné de vieille architecture et d’un goût exquis. Le dialogue avec Beckett est drôle et crépitant…mais il parle de leurs partenaires pour la soirée et non de l’enquête. Décidément, on n’y échappe pas. C’est à Esposito qu’il revient de lier les différents éléments et Castle va, à l’aide d’une petite histoire bien improvisée, relancer toute l’enquête. La figure est désormais un classique mais elle reste agréable. Les deux intrigues se rencontrent en soirée et se percutent même. De façon improbable mais drôle, les deux couples se retrouvent au même restaurant. Et là, c’est festival ! Avec une candeur pas possible, un sans-gêne incroyable et un égocentrisme hallucinant, Castle et Beckett vont méthodiquement saboter leur soirée ! La situation est de plus en plus décalée et finit par être complètement hilarante. Ne surtout pas partir avant la fin de l’épisode parce que les commentaires de nos héros sur leurs partenaires du soir sont un caviar !! Castle et Beckett ont eu la même idée qui les a amenés à tout comprendre et c’est à Beckett qu’il revient de découvrir la vérité. Une vérité bien pathétique, réaliste certes mais l’assassin manque de personnalité pour nous intéresser. Mais on aura compris que ce n’était pas le sujet. Anecdotes :
15. LE BATTEUR BATTU Scénario : Jose Molina Réalisation : David M. Barrett Résumé : La mort d’un champion de base-ball plonge Castle et Beckett dans les méandres de la communauté cubaine. Critique : L’épisode aurait pu être banal : un crime est commis dans tel lieu ou telle communauté etc. mais José Molina parvient à déjouer les attentes et, surtout, il apporte une réelle émotion. L’émotion apparaît dès le début de l’épisode lors de la première discussion avec l’épouse du défunt, Maggie, incarnée avec sensibilité et profondeur par Chandra West. L’actrice ne faillira pas tout du long, passant de la veuve éplorée (mais avec retenue) à l’épouse qui se croit trompée mais c’est la scène finale qui est le sommet vraiment très touchant. Il eut été facile de tomber dans le pathétique mais l’équilibre reste préservé. Le personnage du meilleur ami qui est soupçonné est par contre beaucoup plus quelconque et ne sert qu’à accréditer la piste de la maîtresse. Dans un mauvais épisode, on aurait dit avoir vu l’enfilade des clichés concernant Cuba, ses diplomates et ses expatriés anticastristes. Ils sont là mais le scénario s’en sort relativement bien avec eux. Le souci est que la multiplication des personnages et les différents mobiles, tous crédibles (sans compter ceux trouvés par Castle !) donnent un épisode bavard sans réelle action. Ce sont les différents interrogatoires qui font avancer l’intrigue, en ajoutant les informations donnés par Ryan et Esposito et celles trouvées par Perlmutter (dont on apprécie le caractère acariâtre qui confère du relief au personnage) et, inévitablement, ça stagne un peu. Qui trop embrasse mal étreint. José Molina a voulu tout embrasser de la communauté cubaine et ne fait qu’effleurer le sujet. Néanmoins, apprécions le diplomate loquace qui est important dans l’évolution de l’enquête. Dans le rôle de l’anticastriste « primaire », José Zuniga apporte une vraie plus-value en n’enfermant pas Quintana dans le rôle de l’opposant basique. Il insuffle une vraie colère à ce dernier, faisant ressortir la douleur de celui qui dû fuir son pays pour échapper à la dictature de Castro (à l’époque de l’épisode, Fidel est toujours aux commandes). Cuba est la clé de l’énigme. Le défunt, Cano Vega, a fuit l’île en 1992 mais il avait accepté l’offre de représenter le « nouveau Cuba », ce qui avait suscité incompréhension et colère. La fuite de l’île est racontée par un autre personnage inévitable, l’agent sportif mais le choix de Ray Wise pour incarner ce Bobby Fox est un coup de maître. Si l’histoire qu’il raconte ne dépareillerait pas dans un roman, l’acteur campe son personnage avec une grande autorité et il occupe l’espace avec force. Certainement le meilleur acteur de l’épisode. C’est aussi de Cuba que viendrait la prétendue maîtresse, Lara, dont l’existence est bien attestée tout comme le fait qu’elle se trouvait à Cuba voilà peu. D’où le recours à un passeur, autre figure incontournable. C’est finalement un simple témoin qui va permettre de faire les connexions avec les éléments épars réunis par les enquêteurs. Dès que ceux-ci auront trouvé Lara, ils sauront qui est le tueur. Dans cette histoire, Castle et Beckett bougent beaucoup, interrogent beaucoup, écoutent beaucoup mais parviennent quand même à nous distiller des moments d’humour et de complicité. Notamment, lors d’une discussion qui commence avec Ryan et Esposito mais, très vite, se résume en un duo. Castle commence à raconter une histoire que Beckett termine. C’est nouveau entre eux et c’est agréable. L’intrigue secondaire du jour est résolument mineure. José Molina n’a pu se résoudre à ne pas en mettre une mais, du coup, il ne l’explore pas assez. Pour un projet de classe, Alexis s’est penché sur la généalogie de sa famille composée « de saltimbanques et d’escrocs ». Certes, on a une jolie scène cocasse en ouverture et Molly C. Quinn sait apporter sa pierre à l’édifice d’émotion quand elle fait parler Alexis sur son grand-père paternel. Nathan Fillion est très bon dans ces moments-là et ne déroge pas à la règle. Castle ne connaît pas son père mais ne le vit pas mal et l’explication donnée sonne très juste en étant très touchante aussi. Anecdotes :
16. JOURNAL D'UNE DOMINATRICE Scénario : Kate Sargeant Réalisation : Thomas J. Wright Résumé : Le meurtre d’une étudiante fait plonger Castle et Beckett dans l’univers du bondage. Critique : Ce qu’il y a de bien avec le crime, c’est qu’il vous permet d’explorer toutes les facettes d’une communauté. Pour l’épisode du jour, c’est l’univers du sexe et de la domination. Sujet sulfureux sur le papier mais traité sagement ; Castle est une série familiale ! Kate Sargeant s’applique à nous faire découvrir ce monde en y mettant un peu d’humour. C’est le rôle de Nathan Fillion qui s’en acquitte fort bien, à commencer par la scène de crime. Pour le coup, celle-ci n’est pas banale mais on la dira conforme au sujet traité. Sujet, c’est le mot. La victime, Jessica, était une étudiante en sociologie dont le thème de la thèse était le bondage et la domination. Toute la partie universitaire est plutôt intéressante parce qu’elle pose le sexe comme objet et non comme sujet. Aussi éminemment privé qu’il soit, le sexe peut être étudié comme beaucoup d’autre choses. On apprécie aussi que les collègues de la victime échappent aux clichés des rats de bibliothèque mais un seul est réellement dessiné. Pour faire avancer l’enquête, Beckett prend rendez-vous à la « Maison de la Souffrance » avec une certaine « Maîtresse Venin » parce que son petit copain « Ricky » n’a pas été sage ! C’est comme un écho à cet épisode précédent où Castle avait commandé une escort-girl ! Le visage de Nathan Fillion qui se décompose quand il comprend ce qui se passe, et symétriquement, celui de Stana Katic qui rayonne de malice, sont des bijoux de comédie. C’est sur notre couple vedette que repose l’essentiel de l’intérêt de l’épisode. Leur venue au donjon est un régal et les discussions directes ou indirectes sur le sexe seront légions et apporteront une touche de comédie bienvenue. Aller à la « Maison de la Souffrance » ne sera pas vain : Jessica ne faisait pas qu’étudier le bondage, elle le pratiquait elle-même ! Le premier interrogatoire d’une autre dominatrice, Lady Irena, est intéressant. Dina Meyer, outre qu’elle est une très belle femme, a un charisme certain en tenue SM. Stana Katic joue le flic concentré qui pose des questions tandis que Nathan Fillion est l’homme subjugué. Il est rare, pour ne pas dire rarissime, que Richard Castle soit muet. Il est pourtant réduit au silence par l’éclat d’un rouge à lèvres ! La composition de l’acteur est criante de vérité. Et voir Stana Katic prendre un certain plaisir à jouer la dominatrice est très drôle. Le réalisateur, Thomas J. Wright, est un praticien confirmé de la mise en boîte de série et il se débrouille plutôt bien ici, notamment pour ce qui d’installer l’ambiance SM avant que les enquêteurs ne parlent aux filles. Une seconde avec quelques images, une musique adéquate et une ambiance sonore réaliste nous conditionnent pour donner aux scènes, tournées en studio, le cachet du vrai. Les décors sont corrects dans l’ensemble avec un plus pour le hall d’accueil de la « Maison de la Souffrance » complètement neutre dans sa tonalité argentique. On verra relativement peu le lieu de travail de Jessica ; c’est la tenue des actrices qui donnent le la. Le scénario donne aussi de la place à Ryan et Esposito mais sur deux modes différents. C’est à eux qu’est confié le second interrogatoire à la « Maison de la Souffrance » et il est assez cocasse de voir le viril Esposito réduit à l’obéissance par une dominatrice d’un sexy endiablé et qui est tout à fait coopérative n’oubliant de donner ni réponses ni coups de cravaches ! Jon Huertas rend très justement le glissement opéré par son personnage perdant progressivement le contrôle de la situation. Ryan, lui, est mis en valeur sur un mode plus doux puisqu’il a la joie de présenter sa petite amie, Jenny, au reste de l’équipe. L’intrigue secondaire du jour concerne Alexis qui veut devenir pom-pom girl au grand damne de son père ! Les conversations de Castle avec Beckett et avec Martha (qui va donner l’élément capital à la résolution de l’enquête) sont intéressantes mais sans plus. On a connu plus inspiré et plus drôle. Anecdotes :
17. MESSAGES PAR BALLES Scénario : Moira Kirland Réalisation : Bryan Spicer Résumé : Un homme contacte Beckett en l’appelant « Nikki » et entame un jeu pervers avec elle en semant les cadavres. Le FBI est aussi de la partie. Critique : Somptueuse première partie qui mêle adroitement une histoire dure et cruelle à des morceaux d’humour qui sont autant d’or en barre. Sans compter la présence de Dana Delany qui électrise l’épisode et tient toute sa place sans empiéter sur nos héros ; elle les valorise même. Dès le départ, nous savons que nous aurons droit à un épisode spécial car, d’entrée, nous retrouvons Castle et Beckett au commissariat. Pastille légère : pensez donc, Vague de chaleur va être adapté au cinéma ! La joie puérile de l’écrivain est un régal. Légèreté brisée quand un homme appelle Beckett et lui annonce qu’il va commettre un crime ! Un corps sera en effet trouvé à la gare. Beau décor, ambiance pénombre. Fini de rire surtout quand Lanie découvre le pinçon des balles qui forme le mot « Nikki ». Un second coup de fil, préalable à la découverte d’un second corps, place l’enjeu : un tueur en série s’en prend à « Nikki Heat » (Nikki Hard en VF). Le corps est trouvé dans un manège. Ce lieu de liesse enfantine est ici sinistre ; la musique joyeuse est atrocement décalée, c’est sombre et tendu. Sans qu’on comprenne bien pourquoi, le FBI débarque soudain mais, d’emblée la question est évacuée par l’autorité souveraine de l’agent Jordan Shaw : « Je suis envoyée par les Dieux de l’Olympe ». Castle en frétille d’excitation littéraire et le spectateur est fasciné. Dana Delany dégage un véritable charisme et il n’est pas question de remettre en cause les compétences de l’agent Shaw (quel joli nom aussi !). On y croit d’emblée tellement l’actrice s’impose dès les premières secondes. Elle ne lâchera rien durant tout l’épisode. Une invitée de marque. L’installation du poste de commandement provoque un beau moment d’humour grâce à Nathan Fillion : Castle est « excité comme une puce » par ce Centre rempli de gadgets high tech. Il faut le voir taquiner l’écran tactile ! C’est hilarant, un vrai gosse ! Mais, une petite voix nous dit dans notre tête : qui peut résister à la tentation de faire le pitre avec ce genre de « jouets » ? Castle se permet ce que nous ne nous autoriserions sans doute pas. Et on l’aime pour ça ! Le résumé de Vague de chaleur par l’agent Avery va être également rendu cocasse par la susceptibilité et l’orgueil littéraire de Castle…et par le chapitre 7 dudit roman. Roman qui va jouer un rôle central de cet épisode. Heureusement que les empreintes d’un suspect sont découvertes, ça permet au spectateur de reprendre son souffle. L’arrestation du dénommé Salt ne donne rien mais le type a été soigné par la scénariste ! Il est d’un répugnant, d’une bassesse mais son côté sarcastique l’empêche de tomber dans la caricature idiote et, en fait, il contribue à alourdir l’atmosphère. Côté réalisation, Bryan Spicer nous gâte. C’est rythmé, sans temps mort et avec une parfaite utilisation des situations drôles et des situations dramatiques. Le passage des unes aux autres est fluide. La musique s’accorde aussi très bien aux situations. Celle au manège reste la meilleure de l’épisode. Le troisième appel est le plus cruel et ouvre un nouveau chapitre du jeu sinistre. Du sang mais pas de corps. Un classique du roman policier mais ici subverti façon noirceur. Heureusement qu’il y a Castle. On l’aura compris ; Nathan Fillion est magnifique tout au long de cet épisode. Il passe du dingue au sérieux au besoin. Impliqué, il densifie chaque scène. C’est un délice de le voir jouer. Castle, donc, s’autoproclame chevalier protecteur de Beckett et va donc chez elle. Le décalage entre ce que nous voyons et ce que les autres protagonistes le lendemain matin croiront voir est un des meilleurs moments d’humour de la série. Tout le monde sera là car…le troisième corps est là aussi ! Ryan et Esposito puis Lanie sont clairement positionnés dans le registre de la comédie sur ce chapitre (« le témoin refuse de coopérer » note consciencieusement Ryan) quand Dana Delany joue sur le registre plus sérieux…et ironique aussi. L’humour cinglant va mieux à l’agent Shaw et colle davantage avec la personnalité de l’actrice. Il faut profiter de ce moment léger car les balles laissent en effet un message (bon titre français, celui en VO laisse entendre qu’il va y avoir une suite ; pour cette fois, les deux registres se complètent) : « Nikki sera brûlée ». Le final va être davantage sombre car le tueur va appeler avec une voix hystérique, pleine de colère et de folie avant de se suicider ! Fin de partie pense-t-on mais une remarque anodine de Martha va soudain faire comprendre à son fils qu’ils ont été berné et que Beckett courre toujours un grave danger ! Mais cette fois, il arrivera trop tard. Contre-point bienvenu, l’intrigue secondaire se rapporte à Martha. Pas de grain de folie mais une décision à prendre : Chet veut qu’ils emménagent ensemble et elle songe à accepter. De courtes mais jolies scènes d’émotion et de tendresse familiale. Et l’alchimie s’opère bien entre Susan Sullivan et Nathan Fillion. Les deux acteurs savent parfaitement jouer les doux dingues et les émotifs tendres. Anecdotes :
Scénario : Elizabeth Davis Réalisation : John Terlesky Résumé : L’adversaire de « Nikki » est toujours en liberté. Pour se venger de son échec, il s’en prend à l’agent Shaw. Laquelle ne peut compter que sur Castle et Beckett. Critique : L’épisode reprend là où le précédent nous avait laissé. A la suite de sa consœur, Elizabeth Davis, se montre aussi brillante. Plus nerveux, son scénario mise moins sur l’humour que sur l’action et la tension dramatique. Pourtant, on va commencer par une scène faussement drôle : Beckett a survécu à l’explosion mais…elle est nue et tout à brûlé. Voilà une femme qui n’a vraiment plus rien à se mettre ! On sourit mais on apprécie aussi un détail important : Castle a appelé Beckett par son prénom, signe indubitable d’implication personnelle. Le « Caskett » se renforce. L’épisode permet aussi le retour de Dana Delany qui se montre toujours aussi brillante mais encore meilleure. En effet, le scénario lui permet de jouer sur d’autres registres. Elle est bien entendu excellente quand elle incarne l’agent Shaw compétente (fouille de la scène du prétendu suicide), intelligente (scène du profilage), autoritaire (quand elle débarque Beckett de l’enquête pour désobéissance) mais la scène de la planque lui permet d’approfondir le côté humain de Shaw. Laquelle est mariée et mère de famille. L’entendre parler à Beckett de sa vie personnelle et comment elle s’organise a quelque chose de profond et de touchant. Shaw sera aussi montrée fragilisée par son enlèvement mais sans perdre de sa force de caractère. La mise temporaire à l’écart de Dana Delany permet à nos duettistes préférés de reprendre la main. Castle et Beckett ont l’occasion de nouer une quasi-relation de couple et c’est un passage obligé de ces séries où l’attirance entre les personnages est un moteur. Bones et Booth avaient joué les parents d’un jour pour un bébé quand l’anthropologue refusait la maternité et on pourrait multiplier les exemples. Ici, le rapprochement est joué sur le mode de l’humour, ce qui signifie qu’il n’est que temporaire et que ce que nous voyons ne doit pas être surinterprété sans être pour autant mis de côté. Nathan Fillion et Stana Katic jouent sur du velours et nous convainquent sans peine. L’actrice est davantage mise en avant par le scénario et elle s’en tire avec les honneurs. La colère de Beckett débarquée face à un Montgomery qui ne lâche rien est filmée avec nervosité. Mais, cette scène dure sera suivie d’une autre plus douce entre Castle et Beckett. La confiance entre Castle et Beckett sera déterminante car l’écrivain n’est pas satisfait de la situation alors que l’agent Avery est certain de coincer le tueur. Pas satisfait parce qu’il n’aurait pas écrit la scène ainsi. Il est logique que le FBI n’écoute pas ce genre de commentaire mais Beckett le fait et c’est la première marche vers la libération de Shaw. Autre preuve de confiance, elle lui donne une arme. Rappelons-nous qu’il n’en était pas question la saison précédente. L’équipe de scénaristes accompagne formidablement bien la montée en puissance du « Caskett ». Si le scénario joue davantage sur la corde de l’action, il fallait que la mise en scène suive. Et comment reconnait-on une réalisation John Terlesky ? Il y a une course poursuite ! Sauf que celle-ci est utile…ce qu’on avait déduit de sa longueur. Elle est filmée avec nervosité mais fluidité. Quand il a le temps de développer sa marotte, le réalisateur se révèle plutôt bon. Il aura une autre occasion de se mettre en valeur : la localisation de l’endroit où le tueur emprisonne Shaw : c’est brillant, filmé intelligemment (et le scénario ne joue pas vraiment la facilité ; on a connu des repérages plus téléphoné) et de manière dynamique. On croit vraiment à l’utilisation de la haute technologie. La bagarre finale est par contre un peu brouillonne. Avant de partir, la fine mouche qu’est Jordan Shaw aura un commentaire bref, mais très fort, sur Castle : « Il tient à vous », affirme-t-elle à Beckett, qui ne la dément pas. A mettre en relation avec la petite phrase de Kyra Blaine. Les petits mots font-ils les grandes histoires ? Anecdotes :
19. LA MALÉDICTION DE LA MOMIE Scénario : Alexi Hawley Réalisation : Bill Roe Résumé : Un conservateur de musée est tué dans des circonstances étranges peu de temps après avoir découvert la momie d’un roi maya. Critique : S’il y a un moment où le fan de Castle jubile c’est quand sa série préférée entreprend de passer à la moulinette les grandes figures des genres cinématographiques. Visiblement, la saison 2 a choisi l’épouvante. Après le vampire voici la momie. Un classique du film d’horreur ! La jubilation commence dès les premières minutes avec un gros plan des plus ironique qui proclame : « Devine comment le mec va mourir ». C’est grinçant et ce qui suit est meilleur encore ! La victime se nommait Will Medina, conservateur adjoint au musée. La fouille de son appartement laisse supposer une présence féminine mais c’est aussi l’occasion d’un débat bref mais cocasse autour du bouquin « Mange, prie, aime » qui se permet au passage de tordre le cou à certains clichés. Bien joué de la part du scénario ! Le musée fournit son lot de moments croustillants mais le meilleur met Nathan Fillion en orbite. L’acteur sera le soutient sans faille de l’épisode et sa verve comique sera sans cesse sollicitée. Castle, c’est un gamin dans un magasin de jouets. Alors, mettez-le dans une pièce avec un sarcophage et un chapeau et il se la joue Indiana Jones ! On entend même le thème de la saga !! Malheur à lui car il a croisé le regard du roi maya et il est maudit maintenant !!! Une malédiction qui va se jouer en deux temps. Dans le premier, il est l’objet en fait d’un plan vicelard mais absolument hilarant de ses amis du poste (crise de fou rire garantie). Dans le second, c’est plus des « coïncidences » ou un « timing troublant ». C’est traité sur le mode comique mais on devine combien il serait facile de prendre l’exact contre-pied. L’atmosphère ne serait plus du tout la même. La galerie de personnages est excellente. Les interrogatoires sont relativement brefs et entrecoupés de scènes au musée ou de prises d’infos (Lanie est bien utile ici ; Tamala Jones est excellente car elle ne donne jamais dans le purement fonctionnel. Il y a toujours une réplique, une mimique, quelque chose qui apporte un plus) et l’humour imprime un rythme qui ne faiblit pas. Excellente réalisation de Bill Roe. Le premier suspect et évidemment innocent mais c’est un Maya. Il a envoyé des menaces. Il tient un discours à la fois sérieux et digne sur son peuple et il est appelé à jouer un rôle capital dans le désenvoûtement de Castle. Vient Stanford Raynes, conservateur du musée et collègue de Will. Il avouera détester son collègue mais prétendra avoir un alibi. Tout comme Rachel Walters, collègue et amante de la victime. Convaincante dans l’émotion, elle se révèlera précieuse dans la résolution de l’énigme. Currie Graham et Navi Rawat sont tous deux très bons, le premier meilleur encore. La sobriété de son jeu rend parfaitement crédible la fonction de son personnage et il dégage une certaine autorité. Il ne faut pas oublier le trafiquant, mais pas de drogue, d’antiquité s’il vous plaît. Un personnage attendu mais le contrepied est agréable à savourer. De plus, il permet de complexifier la victime en la montrant sous un jour nettement moins favorable. Il n’y a pas que des innocents qui meurent dans les séries policières ! Le dernier personnage interrogé est plus original : un expert embauché par un collectionneur privé. Le type ne paye pas de mine mais il débite sans sourciller son discours sur le carbone 14 et…on y croit à son histoire ! C’est en plus lui qui met les enquêteurs sur une toute autre piste qui va se révéler déterminante pour découvrir la vérité. On passera plus vite sur le mécène qui n’apporte pas grand-chose sinon un lien avec la saga La Momie puisque l’acteur a joué dedans. Cette histoire de malédiction inspire tout le monde ! Martha raconte ce qui lui est arrivé à propos de la « pièce écossaise » et le capitaine Montgomery raconte comment son coéquipier est mort. Ces historiettes, plaisantes, participe à un état d’esprit général léger et savoureux. Une référence, moins attendue mais pas mal vue, se fait jour aussi : Scooby-Doo ! C’est vrai que, quand on traque des « monstres » dans une ambiance facétieuse, cette figure devait survenir. Le couronnement de cet épisode c’est tout de même de voir la tentative de fuite du coupable et les enquêteurs ne se donnant même pas la peine de le poursuivre ! C’est vraiment drôle et on rira encore à la dernière scène. Anecdotes :
20. RIRE ET CHÂTIMENT Scénario : David Grae Réalisation : Bryan Spicer Résumé : Alors qu’il vient parler de « Vague de chaleur » dans le talk-show de Bobby Mann, Castle s’entend dire par ce dernier qu’on veut le tuer. Et le lendemain il est mort ! Critique : Épisode agréable sans plus, bien fait mais sans que ça pétille. Le départ est original puisque la victime dit à Castle qu’on veut le tuer mais il serait mort d’une crise cardiaque. Or, il avait des antécédents donc Beckett ne croit pas son ami. Elle va tout de même accepter que Lanie reprenne l’autopsie qui, évidemment, découvre que c’est un meurtre. Très habile puisque c’est un empoisonnement…sans poison donc indétectable. Le problème avec ce démarrage c’est qu’il oblige le scénariste à ramer ensuite pour apporter les éléments qui vont faire avancer l’enquête. Celle-ci avance presque toute seule dirait-on. Les flics cherchent et ils trouvent le bon élément au bon moment. Obnubilé par son canevas (crédible, là, il n’y a pas de soucis), David Grae ne soigne pas non plus vraiment ses personnages. On a ainsi le meilleur ami effondré (bonne composition du vétéran Fred Willard qui parvient à donner une certaine consistance à son personnage mais n’a pas trop de temps de présence), la productrice qui devient furibarde quand elle apprend que Bobby couchait avec sa fille, stagiaire sur l’émission (quel cliché ! et traité sans recul ni humour), le présentateur concurrent (évidemment ambitieux), le privé minable engagé pour trouver quelque chose de compromettant et, cerise sur le gâteau, le président de la chaîne qui est une ordure de première. Le coupable est parmi eux ; saurez-vous le découvrir ? Le sujet sous-jacent de l’épisode c’est la férocité du monde de la télévision. Bobby et son ami Hank animent un show depuis vingt ans mais les audiences baissent et la direction ne veut plus perdre de l’argent donc c’est renouvelle-toi ou meurt. Les talk-shows sont une institution de la télé américaine, bien plus qu’en France. Tout cela est bien fait mais ne casse pas trois pattes à un canard. Aucune partition intéressante et une réalisation tranquille. L’élément capital que trouve soudain Castle est même un brin téléphoné. Il aurait pu y penser plus tôt mais l’épisode n’aurait pas atteint les 40’ réglementaires ! Nos duettistes la jouent sans pression mais nous tiennent quand même avec quelques bonnes répliques et les sourires moqueurs de Stana Katic. En revanche, le final est bien écrit. Amer mais digne quand l’assassin est confondu puis léger et drôle pour conclure. [capture d’écran 3] L’intrigue secondaire du jour met en scène…Richard Castle lui-même ! Sur le plateau de Bobby Mann, il a rencontré l’actrice Ellie Monroe. Très éprouvée par la mort du présentateur, elle a contacté l’écrivain pour parler et être réconforté. Le réalisateur s’amuse ici et trouve matière à être vif et brillant. A une scène ou Castle reproche à Beckett son cynisme (et Nathan Fillion donne une indéniable sincérité à son personnage) succède…une scène de « réconfort » aussi brève que torride ! Le plus cocasse c’est que cela se reproduira quasiment à l’identique ! A chaque fois, le lendemain au poste (donc l’enquête dure au moins trois jours), les retrouvailles avec Beckett donnent lieu à des échanges savoureux. Un peu juste tout de même. Anecdotes :
21. LE FLIC FANTÔME Scénario : Will Beall Réalisation : John Terlesky Résumé : La mort d’un ancien voleur fait ressurgir le passé d’Esposito. Critique : Un épisode efficace mais qui manque d’humour. En revanche, il creuse la psychologie des personnages et approfondit leurs relations. Le fan averti remarque tout de suite que l’épisode ne commence pas par la saynète décalée mais par Beckett s’entraînant à la salle de sport du poste et croisant un collègue qui la regarde avec intérêt. Quelle coïncidence que ce collègue, Tom Demming, soit justement le flic du service des cambriolages qui va prêter main-forte à l’équipe de Beckett car la victime, Finch, était un voleur. Qu’en plus, il connaisse Esposito et là c’est le bouquet ! Reconnaissons que le rapport qu’il fait est précis et circonstancié. Michael Trucco s’impose d’emblée en policier crédible, sérieux, posé, souriant sans être nonchalant. Le premier interrogatoire est toujours celui d’un innocent mais il faut bien dire qu’il a été soigné par le scénariste. Demming le perce à jour avec une certaine ironie et le type saute à pieds joints dans le piège. Juste après cette séquence rigolote, durcissement soudain : le proprio du coffre ouvert par Finch, est un homme de main d’un certain Victor Racine, un parrain très puissant mais resté intouchable jusqu’alors. Esposito confie qu’il est certain qu’il a fait tuer son ancien partenaire, Ike Thornton, dont la mémoire est en outre entachée d’une suspicion de corruption. Excellente idée que d’approfondir le passé d’un personnage toujours présent bien qu’à l’arrière-plan. Jon Huertas saisit l’occasion pour travailler le fond d’Esposito. Le type n’est pas seulement un bon policier au grand sens de l’humour. C’est un homme d’honneur et ça se voit. Dans l’émotion, Jon Huertas est mesuré et ça rend plutôt bien. En outre, l’épisode va faire ressortir la complicité entre Ryan et Esposito. Être coéquipier pour des policiers ne s’arrête pas à la porte du commissariat et les deux acteurs font clairement sentir les liens forts qui unissent leurs personnages. Quant au truand Racine – les Français apprécieront de voir un criminel porter le nom d’un de leurs plus grands tragédiens ! – Michael Ironside le gâte mais sans pouvoir vraiment sortir du cliché du chef qui se sent intouchable. Même le coup de jouer du golf en intérieur ( !) devant un décor ne surprend pas. C’est un personnage lourd – comme le décor -, certes menaçant mais on est loin de l’aura d’un Fantômas. Que Castle soit naïf sur l’utilité de l’interrogatoire pourrait passer (il est vraiment naïf certaine fois) mais on a plus l’impression que cette naïveté est forcée ; Nathan Fillion n’a pas l’air de ne pas avoir compris ce qu’il y avait d’utile à parler à un type qui ne vous dira rien, et qu’elle n’est là que pour souligner combien les lieutenants Beckett et Demming se comprennent et sont sur la même longueur d’onde. Rebondissement quand Lanie découvre une empreinte d’Ike Thornton prouvant que le flic mort va beaucoup mieux en fait ! Tamala Jones est savoureuse quand, entre deux résultats, elle glisse deux petits commentaires qui font sourire mais aussi qui font se dresser l’oreille du spectateur. La légiste affutée a l’oreille fine et, surtout, une grande acuité, en plus d’être loin d’être bête. Que Castle n’assiste pas à l’échange est on ne peut plus révélateur. La fin de saison approche mais, cette fois, ayant du temps devant elle, l’équipe de production va pouvoir poser des enjeux et dérouler des fils qui vont tendre la série. Ce n’est jamais un moment facile pour le fan qui voit bien qu’il se passe quelque chose sans pouvoir imaginer ce qui va survenir. Le double interrogatoire de Carol Thornton est intéressant car il donne l’importance à Esposito. C’est lui qui recueille l’info utile. Abby Brammell était posée face à Beckett ; elle montre une Carol qui s’ouvre davantage devant Esposito parce que c’est un ami de la famille (et le parrain de son fils). L’actrice rend visible et palpable la douleur de son personnage. A ce stade de l’histoire, on pense tout tenir mais une simple séance de visionnage d’images de vidéosurveillance (le genre de séquence qu’on ne voit jamais habituellement) renverse tout. Dès lors, l’histoire se durcit et gagne en intensité. La réalisation est très affûtée sur ce coup-là (fouille de la maison d’Ike, conversation de celui-ci avec Esposito) et John Terlesky n’a même pas besoin d’une course poursuite ! Preuve que l’histoire tenait largement la route. On passera sur la fausse piste très prévisible mais qui nous offre la seule vraie séquence drôle de l’épisode, en plus d’un moment réellement sensuel. L’épisode a deux intrigues secondaires. L’une, purement comique, voit Castle apprendre le poker à sa fille. Bravo, bel exemple ! La seconde agit directement sur l’enquête puisqu’il s’agit de la relation Beckett/Demming. Pas besoin d’être grand clerc pour avoir compris l’utilité réelle de ce personnage. Néanmoins, à la différence de Sorenson, en saison 1, Demming est bien mieux dessiné et encore mieux interprété. Il ne prend pas une place démesurée dans l’épisode mais contribue à dissocier Castle et Beckett. Pour une rare fois, l’écrivain ne participe ni n’assiste à un interrogatoire. Quelque part, cela signifie que la police peut se passer de l’écrivain. C’est une évidence mais ce rappel a une consonance vaguement menaçante. Un des moments les plus importants de l’épisode voit ainsi Demming demander ouvertement à Castle s’il y a quelque chose entre lui et Beckett. « La balle est dans votre camp » répond avec sincérité le romancier mais, au visage radieux de Demming, se superpose soudain un visage plus grave chez Castle. Une ombre y passe et voile son expression. Par cette simple image, Nathan Fillion rend compte que son personnage n’est que trop conscient de l’importance de ce qu’il vient de dire et de ce qui pourrait arriver. Que pense-t-il vraiment ? La dernière image ne nous permet que de poser une conjecture et elle n’a rien de drôle. Anecdotes :
22. LA GUERRE DES CUISINES Scénario : Terri Edda Miller Réalisation : Ron Underwood Résumé : Le chef Wolf, vainqueur du jeu « La guerre des cuisines », est retrouvé mort dans les cuisines du restaurant où il officiait. Critique : Un épisode plaisant, bien animé, sans vraie surprise cependant quoiqu’on en apprenne un peu sur notre couple vedette. L’arrière-plan de la série donne un intérêt à un épisode qui aurait pu être banal s’il était survenu plu tôt. La jalousie est un vilain défaut mais elle sera présente à divers moments de l’épisode. Dès le départ, où Castle arrive au poste de bonne heure pour offrir le café à Beckett avant Demming. Lequel est bien intégré à l’histoire, certes en second rôle mais il ne débarque pas de nulle part ; sa présence est crédible, il est utile et, pire que tout pour le fan à l’œil noir, Michael Trucco crée un lien avec Stana Katic. La romance entre Demming et Beckett sort des limbes. Au milieu quand Madison « Maddie », amie de lycée de Beckett et patronne du restaurant où officiait Wolf, l’accuse (ou)vertement d’avoir saboté sa soirée…avec Castle – il faut aussi entendre ce que la mère de l’écrivain pense de ce dîner – parce qu’elle craque pour lui (et avec des détails croustillants comme seule une femme furieuse peut en débiter !). Au final où elle livre la clé du meurtre. Le modus operandi de l’assassin n’est pas banal : il a aspergé sa victime d’azote liquide ! Le commentaire posé, clinique – on n’ira pas jusqu’à dire « froid » – de Perlmutter a un côté décalé ; le légiste est un peu blasé et le cynisme affleure ; ce qui est très différent de l’empathie de Lanie. Arye Gross peaufine son personnage pour notre plus grand plaisir. L’azote sera aussi un jeu pour un Castle ; voir le profil illuminé de Nathan Fillion plongeant des pommes, des poires et…un peu de tout en fait dans un bain d’azote liquide est un régal ! Ce que l’enquête révèle c’est que depuis quinze jours, la victime avait changé de mode de vie comme rompre avec sa maîtresse (une femme peu scrupuleuse, il faut l’entendre parler de son époux !). Qu’est-ce qui peut pousser un homme à faire cela ? L’amour bien sûr. Le scénario a l’habileté de distiller les éléments et réussit à garder le meilleur morceau pour la fin. Il revient à Castle de retrouver une bague. Le réalisateur est perfide sur ce coup-là. Il filme la trouvaille d’abord du point de vue de Beckett puis change d’angle ; on a donc l’impression que Richard Castle offre une bague à Kate Beckett. Joli coup ! C’est ensemble que nos deux héros vont découvrir le fin mot de l’histoire, grâce à deux petites phrases, des idioties quelque part, dites par Ryan et Maddie, que, symétriquement, ils vont tout comprendre. L’intrigue secondaire du jour est un dilemme qui ne serait pas crédible en dehors de la série : Alexis ne sait pas si elle doit aller passer le week-end dans les Hamptons avec ses copines ou réviser pour un examen. Molly C. Quinn restitue parfaitement l’exaspération, un peu outrée mais c’est la série qui veut ça, de son personnage. Son père résoudra le problème, ce qui nous vaudra de conclure sur un peu de tendresse dans ce monde de brutes. Anecdotes :
23. DOUBLEMENT MORT Scénario : René Echevarria Réalisation : John Terlesky Résumé : Le patron d’une entreprise de cosmétique est retrouvé assassiné dans des circonstances qui rendent perplexes les enquêteurs. Là-dessus, Castle digère mal la présence de Demming. Critique : Une brillante intrigue, originale, au rythme certain mais, surtout, les interprètes font crépiter répliques et jeu. L’atmosphère de mystère et de rivalité est prégnante et la tension ne quitte jamais l’épisode. L’introduction est une des plus stylisées de la série mais elle est captivante tout en étant classique ; l’inscription en lettre de sang c’est aussi vieux que le cadavre dans la bibliothèque mais le réalisateur en tire une scène faussement légère qui nous captive d’entrée. D’autant que, même pour les non-anglophones, écrire « Murdere » c’est une faute. Comptons sur Castle pour s’en préoccuper mais, ironie, ce n’est pas lui qui comprendra pourquoi. On reste dans cette fausse légèreté avec nos drôles de mecs qui s’extasient sur le métier de la victime ; Damian Wilder était dans la cosmétique. C’est effectivement très drôle de les voir manipuler de la mousse à raser avec le regard luisant. La remarque, perfide mais juste, de Lanie est hilarante puisqu’elle les compare à Sex and the City ! La métaphore sera d’ailleurs filée !! S’il y a eu meurtre, il y a aussi eu vol, de livres rares. Qui dit vol dit Demming ! Dorénavant, il n’y a plus de sympathie entre le policier et l’écrivain mais une claire rivalité. Rivalité qui s’exprime par un geste d’une ridicule puérilité, juste avant le générique. C’est assez bête pour faire rire mais, en même temps, tellement révélateur. Pour Castle, la clé est dans le message ; pour Demming dans le vol. Le plus intéressant c’est que le scénariste va refuser de trancher et nous livrer une passionnante rivalité parfaitement intégrée à l’enquête. Si l’épisode 2 misait sur le côté ludique du pari pour parler de rivalité, ici, c’est plus dur sur le fond tout en restant léger sur la forme. Lorsque les deux hommes trouvent un témoin, les deux parfaitement crédibles, il faut voir la manière dont Castle amène le sien et obtient la primeur. C’est superbement joué par Nathan Fillion : placé au centre, l’acteur donne l’impression de dominer la situation et, amène petit à petit les faits avec une lenteur calculée, un ton sérieux mais qui vibre mezzo de fierté jusqu’à porter l’estocade. Il n’aurait pas mieux passé la corde autour du cou de Michael Trucco ! Du coup, il est presque logique de voir Castle conduire l’interrogatoire ! Quel chemin parcouru depuis la saison 1 ! Sans surprise, le suspect est innocent mais il a néanmoins quelque chose à nous apprendre. Autre interrogatoire savoureux, celui du mannequin, évidemment maîtresse de la victime. Ravissante tout aussi évidemment, elle a aussi un sacré caractère et sa méchanceté a quelque chose de réjouissant. Elle met cependant les enquêteurs sur une autre piste intéressante. Le motel, où la victime aurait vu une maîtresse, est un tel cliché qu’il en est comique et le commentaire désabusé du gérant apprenant qu’il a hébergé « Scarlett O’Hara » vaut bien des sketches ! Le summum est atteint avec les suspects. Castle penche pour une femme et Demming pour un homme ! Ils s’affrontent à coup de mobiles mais, à ce jeu, le lieutenant Demming ne peut avoir le dessus. Sous le costume-cravate de l’un et le beau costume de l’autre, c’est la bonne vieille lutte préhistorique pour les ressources qui se poursuit, surtout quand on voit comment Castle en rajoute dans le « T’as vu comme je suis le meilleur ». Là encore, Nathan Fillion fait ressortir la malignité qui prend le dessus sur le meilleur côté de Richard Castle. Sauf que, l’un comme l’autre, se retrouvent le bec dans l’eau ! Les livres rares volés refont surface et mènent finalement à une affaire de chantage. Comme l’affaire devient compliqué, Castle et Beckett la résument pour nous et, là, c’est festival ! Les duettistes reprennent tout devant un Demming impuissant !! On a de la peine pour lui mais c’est vraiment drôle. La résolution du chantage ne résout rien du tout en fait, mais il nous aura encore bien fait rire ; cependant, nous ne sommes jamais perdu tant le scénario est rigoureux et la réalisation l’accompagne sans fausse note. Dernier élément comique : c’est Beckett qui comprend tout alors que les deux hommes sont dans le potage. En revanche, une ombre plane sur le dernier plan. La méchanceté est une donnée constante dans cet épisode. Celle du mannequin, celle de Martha qui va voir une pièce de théâtre d’une rivale descendue par la critique mais, cette même Martha a un discours très sage et Susan Sullivan sait parfaitement équilibrer la folie douce et la sagesse de son personnage. Martha reconnaît que sa rivale a été bonne dans le rôle car sa méchanceté lui a permis de le comprendre. Méchanceté de Castle donc qui en rajoute dans le rabaissement de Demming quand il peut. La méchanceté est un trait humain, trop humain. Anecdotes :
24. ESPION D'UN JOUR Scénario : Andrew W. Marlowe Réalisation : Rob Bowman Résumé : Un homme retrouvé mort dans le parc amène Castle et Beckett dans un monde de faux-semblants. Critique : Avec Marlowe au stylo et Bowman à la caméra, le chef-d’œuvre était annoncé et chef-d’œuvre il y aura. A la fois ludique et sombre, l’épisode amuse le spectateur et fait passer le fan par toute la gamme des émotions car, au-delà de l’intrigue, son vrai sujet c’est le couple vedette. L’entrée en matière signe la maîtrise du réalisateur : un homme court, pour sauver sa vie, ambiance nocturne, ombre et mauvais éclairage, violence des émotions et meurtre ; puis scène de la vie folle et ordinaire de la famille Castle. A rebours de l’épisode-type de la série policière, le début de l’épisode ne nous apprend rien sur la victime car tout ce qui la concerne est faux ! On peut voir en creux ce qu’est le vrai travail de policier : du travail de fourmi. C’est évidemment moins glamour que d’être inspiré par les Muses ! Référence amusante peu après à cette grande série d’espionnage qu’est Mission : Impossible (eh ! oui ! il y a eu une vie avant Tom Cruise !) avec le coup de l’objet qui donne la mission puis s’autodétruit juste après. C’est amusant et le fan de Castle adore quand sa série fait des clins d’œil. Série policière pour amateurs de séries policières ! La rencontre avec le contact dans le café est un summum du poncif du roman d’espionnage et on se pince en se demandant où Marlowe nous emmène. L’entrée en scène de Brauer alias Mitch Pileggi ne nous aide pas à y voir clair car il est monstrueusement crédible en espion ! Posé puis réagissant brutalement quand Castle commet un impair, il sera froid et imperturbable en salle d’interrogatoire. Nous sommes dans une série légère mais la densité que l’acteur apporte à son personnage ne fait pas douter, quand bien même on ne l’aurait pas vu ailleurs, qu’il puisse être impressionnant dans une série dramatique. Mitch Pileggi a le visage de l’homme qu’on n’aimerait pas croiser le soir au coin d’un bois. L’acteur a l’occasion de nous montrer son talent quand Marlowe renverse la table et révèle via Castle que tout cela n’est qu’un jeu de rôles ! Du coup, Brauer se décompose et, soudain, l’homme de fer devient un pauvre type perdu qui comprend qu’il est réellement en prison ! On a envie de rire devant sa mine déconfite !! Jolie relance de l’intrigue avec cette société qui propose à ses clients de jouer le rôle d’un espion. Le décor de la société est éminemment moderne et d’un grand réalisme ; tout est parfaitement plausible et, du coup, les clichés prennent sens : c’est justement ce que veut le public ! Ce n’est plus Mission : Impossible, c’est James Bond réduit à sa plus simple expression. Mais, réalité et vérité sont deux concepts certes proches mais pas synonymes. Les enquêteurs ne parviennent pas à cerner la seconde ; comme dans un jeu, ils sont renvoyés à de faux-semblants. C’est de l’imagination que va sourdre la vérité : une partie de poker entre écrivains de polars va opérer un déclic chez Castle. Le côté séduisant du jeu d’espion a fait perdre de vue le plus important aux enquêteurs : la victime ! A partir de là, les faits vont se dérouler comme une pelote de laine mais Marlowe est assez habile pour ne pas bâcler son enquête et parvient même à nous faire rire avec, non pas un mais deux faux suspects, assez hilarants surtout le cynisme assumé du second ! Deux intrigues secondaires parcourent l’épisode. La première concerne le traditionnel week-end familial dans les Hampton qui se fera sans Alexis (en découverte de Princeton) ni Martha (en tournée) ; Castle va-t-il passer l’été seul ? On se demande s’il ne va pas y aller avec Beckett car il ose inviter la policière qui ne le repousse pas dans un premier temps. C’est la seconde intrigue ; le « Caskett ». Dans ce final, Nathan Fillion et Stana Katic étincellent. Lui, évidemment impec en homme léger dans le privé (quoique s’étranglant à cause d’Alexis, c’est d’un naturel qu’on imagine mal que ce ne soit pas vrai), pétillant dans le jeu mais devenant sombre quand Castle a la confirmation que Beckett n’est plus célibataire. Elle, magistrale dans le professionnalisme de Beckett mais, surtout, digne et émouvante. Le visage de l’actrice reflète des émotions contradictoires qui disent toute la complexité du « Caskett ». Le réalisateur a un coup de génie en zoomant progressivement sur la chaise vide de l’écrivain ; c’est profondément mélancolique. L’auteur, absolument diabolique (Dans les bonus, Marlowe dira même : « Il faut entretenir une certaine perversité » ; il parlait de l’écriture de la série), souffle le chaud et le froid en permanence. Chaud, Castle invite Beckett. Froid, il croise Demming. Glacial, Beckett avoue qu’elle est en couple avec ce dernier. Polaire, Castle annonce soudainement une « pause » dans leur partenariat. Tiède, Castle ne dit pas ce que Beckett attendait visiblement (on a envie de le baffer !). Chaud, ils rejouent l’enquête pour trouver la vérité. Très chaud, Beckett rompt avec Demming. On dit au revoir à Michael Trucco qui aura joué très bien le même rôle que Mark Harmon dans Clair de Lune : être un coin entre les héros et interroger sur le sens profond de leur partenariat. Brûlant, lors de la petite sauterie pour le départ de Castle, Beckett veut lui parler et commence une tirade embarrassée et décousue. Et, soudain, coup de froid. Anecdotes :
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Présentation Castle, c’est une série policière pour amateur de séries policières. Rien d’étonnant à cela quand le créateur, Andrew W. Marlowe, avoue que l’idée lui est venu parce qu’il regardait beaucoup de séries policières. Il cite notamment 200 dollars plus les frais et Clair de Lune. La première a été une révélation pour Marlowe : « Un type normal qui essaye de faire son job ». La seconde, bien entendu, parce qu’on y suivait davantage les personnages que les enquêtes. Ce sont d’ailleurs les « chamailleries » entre Castle et Beckett qui plaisent. Chacun sent bien l’attirance de l’autre mais tous deux font très attention à ce qu’ils disent et à ce qu’ils font ; ce qui installe une tension sexuelle progressive. L’actrice Stana Katic parle de « joute entre l’Homme et la Femme ». Les enquêtes sont tout de même soignées mais, ce qui compte dans Castle, c’est le degré d’étrangeté qui y sera conféré qui donnera un bon ou un moins bon épisode. A l’instar de Bones, autre série où la relation entre les personnages prime sur l’aspect policier, c’est la mise en scène du cadavre qui nous captive. Ici, le corps est en bon état mais placé dans des situations pour le moins incongrues. Toujours rythmées, dotées de musique tonique, ces introductions ont un côté décalé absolument délicieux. Elles participent pleinement à l’épisode en nous mettant en condition. La première saison installe la série sans véritablement faire montre de la fantaisie dont les saisons ultérieures nous gratifieront. Néanmoins, l’humour est explicitement dans l’ADN de la série. Les dialogues sont de petits bijoux et les échanges Castle/Beckett sont savoureux. L’installation de ce qui deviendra des passages obligés est particulièrement intéressant, notamment les scènes d’appartement. Les personnages sont encore en gestation dans cette saison raccourcie mais ce que l’on en voit est déjà très alléchant. Richard Castle est à la fois un homme très cultivé, travailleur et imaginatif mais très enfantin et très imbu de lui-même. « Je ne sais pas ce que vous en pensez mais je me trouve beau gosse » dit-il ainsi à une Beckett soufflée tandis qu’il rectifie sa coupe de cheveux devant la vitre d’un magasin ! Néanmoins, nous saurons très vite qu’il est drôle mais aussi attentionné et doué d’empathie. L’interprétation de Nathan Fillion confère une aura de sympathie à ce héros sans jamais le faire tomber dans la lourdeur. C’est donc beaucoup plus subtile qu’on ne pourrait le penser. Les énormités que le personnage peut ainsi dire sur une scène de crime (« Ma première frigide ») sont accueillis plus avec un sourire indulgent que par une sévère réprobation. La série peut ainsi parfois côtoyer des précipices sans jamais y tomber. Pour sa première saison, Kate Beckett arbore les cheveux courts. Flic de terrain mais pas blasée ni cynique, c’est une femme forte sur qui les victimes peuvent s’appuyer. Si la collaboration avec Castle ne l’emballe pas outre mesure au départ, elle s’y fait, d’autant que l’écrivain s’avère être un consultant digne d’intérêt. Stana Katic s’affirme très vite comme le pendant nécessaire de Castle. Lui imagine, elle réalise. Schématique certainement mais leur complémentarité ne fait pas de doute. Série policière, Castle est aussi une série « geek » en son genre. Elle multiplie ainsi les références littéraire (Anaïs Nin par exemple), à d’autres séries (Les Feux de l’Amour) ou à d’autres genre comme le comics et notamment à Batman à plusieurs reprises. Dans les saisons ultérieures seront ainsi abordés la science-fiction, le fantastique, l’horreur, le soap, le film d’action etc. etc. Jamais ces références ne seront gratuites ; elles formeront l’ossature des épisodes et ce sont elles qui les coloreront en plus ou moins étrange. Elles permettront aussi d’aborder la vie privée des personnages. Vie qui débordera fréquemment dans les enquêtes donnant ainsi un cocktail vivifiant, tonique, à la fois grave et souriant. La fiction rejoint la réalité. Dernier détail : pour le doublage, il était explicitement précisé que les comédiens choisis pour doubler Nathan Fillion et Stana Katic devaient être en couple, de manière à rendre plus clairement l’attachement entre les personnages. C’est le couple Guillaume Orsat-Anne Massoteau qui a été le plus convainquant. Casting - Nathan Fillion/Richard Castle : acteur canadien, il débute sa carrière en 1994. Il obtient quelques rôles avec Il faut sauver le soldat Ryan (1998) et Dracula 2000 (2001). Son premier rôle régulier arrive avec la série Un toit pour trois (1998). En 2002, il joue dans la série Firefly puis dans Buffy contre les vampires (2003). Castle lui permet de connaître un vrai succès commercial. - Stana Katic/Katherine « Kate » Beckett : actrice canadienne d’origine serbe. Polyglotte, elle parle anglais, français, italien et serbo-croate. On l’a vu au cinéma dans Flynn Carson, le secret de la coupe maudite ainsi que dans Quantum of Solace (2008). A la télévision, elle a joué dans The Shield (2004), The Closer (2005), Les Experts : Miami (2006), 24 heures chrono (2006). - Jon Huertas/Javier Esposito : acteur et chanteur américain, il a tourné principalement pour la télévision : Sabrina, l’apprentie sorcière (2000), FBI : Portés Disparus (2006), NCIS : Enquêtes spéciales (2008). Il a sorti son premier album, Grown and sexy music, en 2013. - Seamus Dever/Kevin Ryan : acteur américain, vu à la télévision dans Charmed (2004), NCIS : Enquêtes spéciales (2006), Close to Home (2007), Mad Men (2008), Ghost Whisperer (2008). - Tamala Jones/Lanie Parish : actrice américaine et ancien mannequin, elle a joué dans Le Prince de Bel Air (1995), Les Experts : Miami (2006), Earl (2007) - Ruben Santiago-Hudson/Roy Montgomery (saisons 1 à 3) : acteur et dramaturge américain, il a joué au théâtre et notamment à Broadway. Il a joué aussi dans La force du destin (1970), Corky (1990), New York Police Judiciaire (6 épisodes entre 1994 et 2008), New York Police Blues (1994-1995), A la Maison-Blanche (1999), New York Unité Spéciale (2005), Person of Interest (2011), The Good Wife (2015). - Molly Caitlyn Quinn/Alexis Castle : actrice américaine, on a pu la voir dans Camp Winoaka (2006) et Les Miller, une famille en herbe (2013). - Susan Sullivan/Martha Rodgers : actrice américaine qui a principalement tourné pour la télévision: Another World (1971-1976), Kojak (1977), Falcon Crest (1981-1989), Perry Mason (1991), Dharma et Greg (1997-2002), The Nine (2006-2007). - Penny Johnson Jerald/Victoria Gates (saisons 4 à 7) : actrice américaine, vue dans La colline a des yeux 2 (1984), Les pleins pouvoirs (1997) mais surtout à la télévision : Capitaine Furillo (1984), Simon et Simon (1985-1988), Parker Lewis ne perd jamais (1990), The Larry Sanders Show (1992-1998), Star Trek : Deep Space Nine (1995-1999), Urgences (1998-1999), 24 heures chrono (2001-2004), Eve (2005-2006), Les 4400 (2007), NCIS : Enquêtes spéciales (2009-2010). |