Papy fait de la résistance (1983) Résumé : Sous l’occupation allemande, la famille Bourdelle, impliquée dans la résistance et propriétaire d’un hôtel particulier à Paris, doit accueillir bien malgré elle une escouade allemande. Critique : Le Splendid nous fait sa Grande vadrouille avec cette belle comédie populaire au ton moins féroce qu’a l’accoutumée mais qui reste une réussite incontestable. En effet, l’esprit Splendid ne fait réellement qu’irruption dans les dernières minutes du film, lors d’une parodie de débat aussi vacharde que désopilante. Le ton du film es ainsi plus proche des grandes comédies populaires des années 60 et 70. Cette rencontre entre la génération du cabaret et celle du café-théâtre est en tout cas un pur régal. Jacqueline Maillan tient enfin son grand rôle au cinéma qui lui avait fait défaut jusqu’ici. Elle est exceptionnelle et apporte au film tous ses meilleurs moments. On peut regretter qu’elle sera confinée au cinéma de Jean-Pierre Mocky ensuite, tant sa puissance comique est sans égal. Elle est impériale de bout en bout. Lorsqu’elle dit « Belle femme ! » à Jacques Villeret lui montrant une photo de femme bavaroise, en deux mots, on peut voir trente ans de connaissance du public éprouvé au cabaret et sur les planches. Au-delà de Jacqueline Maillan, la distribution du film donne le tournis, avec le meilleur de l’ancienne (Michel Galabru, Jean Carmet, Jacques François, Julien Guiomar, Jean Yanne, Jean-Claude Brialy) et de la nouvelle génération (Martin Lamotte, Roland Giraud, Jacques Villeret, Bernard Giraudeau). Si toute l’équipe du Splendid est réunie (à l’exception de Marie-Anne Chazel), Josiane Balasko, Michel Blanc et Thierry Lhermitte ne font que de courtes apparitions clins d’œil. Jean-Marie Poiré nous avait convaincus dans Le Père noël est une ordure, il excelle dans ce projet encore plus ambitieux, véritable blockbuster comique à la française. Techniquement, le film est une splendeur ; le soin apporté à la reconstitution et aux costumes rappelle les meilleurs films de Gérard Oury. Papy fait de la résistance bénéficie aussi de lieux de tournage de luxe comme le château de Ferrières-en-Bries ou l’hôtel de Soubise. Le rythme ne faiblit jamais. On saluera notamment sa mise en scène lors de la reprise mémorable du Je n’ai pas changé de Julio Iglesias par Jacques Villeret, pur moment de fantaisie et de grâce comique, ses instants sont rares au cinéma. Papy fait de la résistance est aussi un film clé dans l’histoire du Splendid, car il marque le début des carrières individuelles de chacun, déjà amorcées pour quelques-uns. Il marque aussi le début d’une longue collaboration entre Christian Clavier et Jean-Marie Poiré, qui donneront certains des films les plus populaires du cinéma français comme Les Visiteurs ou Les Anges Gardiens. Le Splendid se retrouvera rapidement en 1994 dans une courte scène clin d’œil dans le film de Michel Blanc Grosse Fatigue, et le public devra patienter jusqu’en 2006 pour les retrouver ensemble dans un nouveau film Les Bronzés 3 : Amis pour la vie. Le film triompha au box-office avec plus de 4,1 millions d’entrées Anecdotes :
Les séquences cultes : Il me prend pour une cruche
Elle se souvient plus de moi la pintade
Je peux chanter Le P'tit Vin Blanc
Belle femme!
Je n'ai pas changé
Est-ce que vous parlez français?
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Les Bronzés 3 : Amis pour la vie (2006) Résumé : Après la plage et la montagne, les Bronzés se retrouvent en Sardaigne, dans un centre thérapeutique tenu par Popeye. Critique : Ils reviennent, enfin ! 27 ans après, l’arlésienne Les Bronzés 3 arrivait. Sans atteindre les sommets des Bronzés font du ski, ce retour est plus qu’honorable. Je le préfère même largement au premier volet. Le ton est moins grinçant que les épisodes précédents, mais reste mordant. Le Splendid n’a rien perdu de sa verve. Si il n’offre pas autant de moments mémorables que les épisodes précédents et se laisse parfois aller à quelques facilités, il se suit sans ennui et on rit souvent. Il contient suffisamment de moments marquants et de répliques qui claquent pour faire dignement partie de la Saga Les Bronzés. De nombreuses références aux épisodes précédents sont d’ailleurs distillées durant tout le film. La fameuse nuit au refuge dans Les Bronzés font du ski est même soigneusement décortiquée lors d’une scène hilarante. L’ensemble du Splendid répond présent. Christian Clavier signe une belle performance, plus en retenue que d’habitude et cela fonctionne nettement mieux. Thierry Lhermitte s’est largement bonifié avec le temps ; Gérard Jugnot et Josiane Balasko forment un couple de cinéma toujours irrésistible. Michel Blanc et Marie-Anne Chazel, moins bien servis par la scénario, sont un peu plus monocordes. Nous retrouvons également avec grand plaisir les historiques comme Bruno Moynot, Dominique Lavanant et Martin Lamotte. Parmi eux, un seul regret le sort pas très heureux réservé au personnage de Dominique Lavanant, qui ne fonctionne tout simplement pas. Nous préférions la Christiane BCBG des premiers Bronzés à cette parodie new age lourdingue. Patrice Leconte est de retour derrière la caméra. Sur les trois films, il livre ici sans difficultés sa meilleure réalisation, on voit le chemin parcouru depuis l’amateurisme du premier volet. Le film est visuellement une réussite, il faut dire qu’avec le cadre paradisiaque de la Sardaigne, difficile de faire autrement ! Inutile de bouder son plaisir devant ce troisième volet qui est une comédie très sympathique même si parfois poussive. Face à l’attente irrationnelle qu’il a suscitée, le film tient la route et ses retrouvailles sont donc un grand plaisir. Le public réserva un accueil triomphal à ce grand retour du Splendid au cinéma avec plus de 10,3 millions d’entrées ; ce fut le film numéro un du box-office de l’année 2006. Anecdotes :
Les séquences cultes : Comme ça vous êtes tranquille
Ben moi je suis propriétaire de mon slip
Y a un pépin à la boîte?
Le choc salutaire
Ce sont en quelque sorte des adieux
J'ai cru que c'était l'italienne qui continuait sa tournée
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