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 saison 1 saison 3

Hawaï Police d'État (1968-1980)

SAISON 4


1. RECHERCHE ARCHÉOLOGIQUE
(HIGHEST CASTLE, DEEPEST GRAVE)



La quatrième saison de « Hawaï Police d'État » commence par un chef d'œuvre, « Recherche archéologique », qui est l'un des meilleurs épisodes de la série.

Cette saison va nous proposer quatre épisodes tout à fait exceptionnels : outre le premier, il y a « Les clefs de l'énigme », un épisode haletant et au suspense constant, sorte de remake de « Meurtre, amour et poésie » de la saison 3, puis « Kailimoku » qui est un peu l'équivalent de « Jeux » pour « Chapeau melon et bottes de cuir », c'est-à-dire l'épisode le plus réussi toutes saisons confondues, et se conclura par « Le lieutenant Ralston », autre suspense mémorable. En fait, derrière la qualité de la série se trouvait un producteur-créateur, Leonard Freeman, qui va brutalement décéder le 20 janvier 1974. Sans lui, la série va très vite perdre en qualité pour prendre l'eau de toutes parts lors de la dernière saison.

Diffusé pour la première fois en février 1976 par Antenne 2, cet épisode bénéficie d'une partition musicale spéciale, absolument réussie, qui ne sera jamais réutilisée par la suite.

Herbert Lom et France Nuyen interprètent les rôles principaux, le premier ayant été le chef de Clouseau dans « La Panthère Rose », France Nuyen jouant le rôle de la mère (morte) et de la fille.

Lors de recherches archéologiques sur un site du XVIIe siècle, on découvre deux corps qui sont morts depuis une dizaine d'années avec une balle. Nous découvrons ensuite le nouveau générique de Morton Stevens réorchestré.

L'un des corps est identifié comme celui de Parker, secrétaire de Mondrago (Herbert Lom), un homme d'affaires richissime. À peine arrivé dans la splendide demeure de Mondrago, McGarrett tombe en arrêt devant le portrait d'une femme, Mrs Mondrago, tandis que sa fille Sirona (France Nuyen) le surprend : il se trouve qu'elle est le sosie de sa mère.

Danny Williams apprend à Steve que Mrs Mondrago avait une liaison avec Parker. Elle est morte il y a dix ans d'une rupture d'anévrisme. Steve et Chin Ho se rendent chez le docteur de Mrs Mondrago, Herbert C. Ventnor (Bill Edwards), qui pendant l'entretien s'enfuit et trouve la mort au volant de sa Lincoln en voulant échapper à la police, ce qui nous donne un accident spectaculaire (la voiture n'avait plus de freins et il plonge d'une falaise). Ventnor a brûlé avec lui le dossier de Mrs Mondrago.

McGarrett fait une seconde visite à Mondrago qui se montre menaçant envers le policier, lui demandant d'arrêter son enquête, tandis que Sirona lui demande s'il est amoureux du portrait de sa mère. McGarrett se rend chez Duncan, le peintre qui a fait le tableau. Il lui demande de témoigner sous serment mais à peine a-t-il quitté les lieux que la cabane du peintre explose. McGarrett demande l'exhumation du corps de Mrs Mondrago.

Le peintre Duncan n'est pas mort, il rejoint la nuit Mondrago qui lui remet une fortune pour disparaître.

Danny découvre que la femme dans le cercueil n'est pas Mrs Mondrago mais la victime d'un raz de maréee, Marie Pulani. Marie a eu un bras cassé comme le squelette de la supposée Mrs Mondrago. Le mari convoqué avoue le meurtre de sa femme et de Parker son amant.

Steve n'est pas convaincu par les aveux du mari. Chin Ho retrouve le dossier médical de Mrs Mondrago chez feu le docteur Ventnor. On découvrira que c'est le dossier psychiatrique de la fille, Sirona, que Ventnor a emporté dans sa fuite. Le peintre Duncan ivre mort raconte que le jour de la mort de Mrs Mondrago, il était avec le mari qui n'a pu matériellement tuer sa femme.

Mc Garrett raconte à Danny qu'il est tombé amoureux du portrait de Mrs Mondrago ! Il se rend de nuit une nouvelle fois chez Mondrago et met KO le maître d'hôtel cerbère (qui évoque beaucoup le garde coréen de « Goldfinger »).

Admirant le portrait, il se fait tirer dessus par Sirona qui le blesse au bras. C'est elle qui a tué sa mère et Parker, traumatisé de voir ceux-ci faire l'amour. Son esprit chavire dans la folie et elle est internée. En tirant plusieurs fois, Sirona a détruit le portait de sa mère.

Comme Lilly Rush dans « Cold Case », dans la maison déserte, Steve voit le fantôme de Mrs Mondrago.

Les scénaristes Jérome Coopersmith, Elick Moll, et Joseph Than ont cependant fait une grave erreur : Mondrago ne sera jugé que pour avoir dissimulé la vérité. Mais qui a saboté les freins de la voiture du docteur Ventnor, s'enfuyant avec le dossier pyschiatrique de la fille ?

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2. INCINÉRATION
(NO BOTTLES, NO CAN, NO PEOPLE)

Après le merveilleux épisode "Recherche archéologique", le spectateur est déçu par ce deuxième opus de la saison 4. On y trouve en vedette Henry Darrow, célèbre à l'époque pour le rôle de Manolito dans la série western « Chapparal ». L'épisode raconte l'implantation d'un Syndicat du crime qui élimine de petits proxénètes, les jette aux ordures et à l'incinérateur.

L'épisode ne fut pas diffusé avant l'intégrale en 1989, il faut dire qu'il est loin d'avoir les qualités des bons épisodes. McGarrett doit empêcher Johnny Oporta/Henry Darrow de s'implanter comme mafioso local. L'intrigue est mince. On reconnaît dans le rôle de l'éboueur qui jette le corps à la benne le tueur simplet de « Qui a tué Mira Bai ? » (01-13). Il s'agit de Ronald Feinberg (1932-2005) qui reviendra dans « Rapt » (05-20). Une "gueule". Il est ici Luther.

Steve décide de défier sur le champ chez lui Oporta. Al Harrington, qui n'est pas encore Ben Kokua, revient encore en petit truand, Ray, après « Les otages » (01-17). Jack Lord détestait ce comédien qui était un protégé de Leonard Freeman. Nous sommes en 1971, trois ans avant la mort de Freeman, et la saison suivante, Freeman, au désespoir de Lord, va lui offrir de remplacer Kono.

Mais comme il le dit dans le documentaire de 1996 « Souvenirs d'Hawaii », Harrington sut que ses jours étaient comptés dès que Freeman mourut.

Avouons qu'après le très esthétique « Recherche archéologique », cet épisode qui se déroule dans les poubelles et incinérateurs est assez hideux. Un à un les truands indésirables se retrouvent incinérés. McGarrett oriente son enquête sur le transport d'ordures.

Oporta est vite confronté à la petite amie d'un des hommes qu'il a fait liquider. Comme mafioso, il fait peine à voir. Même s'il tue cette femme, bien malgré lui, il est loin d'avoir la prestance et l'assurance que le Syndicat du crime attend de lui.

Même s'il est cent fois meilleur que le meilleur des épisodes du remake 2010 ni fait ni à faire, « Incinération » est un épisode banal, sans vrai suspense. Il faut dire qu'il est coincé entre deux chefs d'oeuvre de la série, « Recherche archéologique » (05-01) et « Les clefs de l'énigme » (05-03).

McGarrett confond Luther, le complice incinérateur de Oporta. Il dispose désormais de preuves de sept meurtres avec incinération des corps.

Steve arrête à l'aéroport Oporta et laisse un quart d'heure à son patron du continent venu à sa rencontre pour reprendre l'avion et filer. « Dites à vos amis qu'Hawaï n'est pas pour vous ».

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3. LES CLEFS DE L'ENIGME
(WEDNESDAY, LADIES FREE)

Lors de la première diffusion de ce "must" de la série en septembre 1979 sur FR3, il était intitulé « Le jour de liberté de ces dames ».

Depuis la diffusion de l'intégrale TF1 en 1989, il a trouvé un autre titre « Les clefs de l'énigme ».

Le traducteur avait confondu gratuité et liberté car dans le film, le mercredi est le jour où une station service propose un lavage gratuit de voitures aux conductrices !

Épisode multidiffusé, il fait partie des plus célèbres de la série. Monte Markham, qui joue le détective Jerry Rhoades et fut le successeur de Raymond Burr dans « Perry Mason » en 1973, a eu sa femme tuée par un serial killer qui s'amuse à maquiller ses victimes.

En réalité, Jerry, ami de Steve (il ne le sera plus à la fin de l'épisode) a tué sa femme infidèle en jouant les copycat, c'est à dire en la faisant passer pour une victime du maniaque, joué par Soon Taik Ho, le lieutenant Hip dans le Bond « L'homme au pistolet d'or ». Il est ici le tueur détraqué Vic Tanaka.

Rhoades va se faire pincer car le lien entre toutes les victimes est une station service où chaque mercredi, le lavage est gratuit. Et pour cela, Tanaka, employé à la station, possède les clefs des clientes.

Or Marie, la femme de Jerry Rhoades, ne conduisait pas. Ce dernier s'arrange pour mener une enquête parallèle et comprend que Tanaka recherche une prostituée qui s'est retirée du métier et mariée. Son mari ne sait rien. Rhoades donne l'adresse à Tanaka, qui s'évertue en tuant des femmes à les maquiller comme Cathy, la prostituée. Il tend un traquenard à Tanaka et le tue, mais McGarrett n'est pas dupe et arrête Jerry : meurtre avec prémédiation : "Bouclez-le Danny".

Par son sujet, l'épisode est un semi remake de « Meurtre amour et poésie » aka « Angoisse », autre épisode diffusé par FR3 et qui a changé de titre (03-12).

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4. VOYAGES ORGANISÉS
(3000 CROOKED MILES TO HONOLULU)

Cet épisode a été diffusé en janvier 1976 sur Antenne 2 face à "Samedi est à vous" à 13h30 et rediffusé depuis régulièrement. Il met en scène un professeur escroc, Ambrose Pierce (Buddy Epsen, vedette de The Beverly Hillibillies, série culte aux states).

À Denver, un camion transportant un million de dollars en chèques de voyage est attaqué au bazooka. Les deux convoyeurs sont brûlés vifs. Le professeur Pierce récupère 500 000 dollars qu'il donne à une bande de touristes pour les écouler à Hawaï.

Son plan est bien au point puisqu'il fait tuer la secrétaire de Frank Okawa (Tommy Fujiwara) qui était chargée de communiquer les numéros de traveller chèques volés aux commerçants.

L'un des touristes, malade, provoque la panique dans l'équipe de Pierce. Il délire et parle des chèques. Il est vite abattu dans sa chambre d'hôpital.

La mort de la secrétaire d'Okawa et celle du touriste mettent McGarrett sur la piste du professeur Pierce. Il comprend rapidement la combine.

Au moment de repartir à bord de leur avion, le commandant de bord se retourne : c'est Steve McGarrett qui arrête tout le monde d'un coup : « Aloha, bienvenue à Hawaï ».

Un excellent suspense distillé à partir d'un scénario impeccable et original.

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5. LE PIGEON
(TWO DOVES AND MR HERON)

Épisode diffusé par Antenne 2 au début 1976 le samedi (Comme "Air cargo", "Le pendentif", "Course contre la mort", "Dernier avertissement", en tout 24 de diverses saisons et avec un générique semble-t-il perdu à jamais dans lequel on voit Jack Lord, puis aucun de ses hommes, remplacés par des vues de Honolulu, et plusieurs plans sur les monuments).

Dans cet épisode, deux hippies s'attaquent à un touriste, Edward Heron (Vic Morrow, mort tragiquement en 1982 sur le tournage de « La quatrième dimension »). Morrow avait un potentiel pour jouer les personnages de méchants, voir à ce titre le rôle qu'il tenait dans la série « Hunter » avec James Franciscus et Linda Evans en 1979 en espion est-allemand responsable de la mort de la petite amie du héros (ne pas confondre avec l'autre série « Rick Hunter » ). Les hippies ont assommé Heron et volé son portefeuille contenant une clef.

Chin Ho interroge Heron à l'hôpital, et il est surpris que ce dernier ne veuille pas porter plainte. Cela l'intrigue.

Danny demande à McGarrett une faveur au sujet d'une jeune fille vaguement parente qui a fugué. Pendant ce temps, Heron se sauve de l'hôpital.

La clef est celle d'une consigne dont le hippie se sert pour récupérer une mallette. Les empreintes prises à l'hôpital révèlent que Heron a fait un détournement de fonds de 250 000 dollars.

Le hippie, Ryan, est joué par John Ritter (1948-2003), sa copine Cleo par Dianne Hull, perdue corps et biens pour le métier depuis 1991.

Or Cleo est la fugueuse que recherche Danny. Les deux histoires s'entrecroisent à merveille, donnant un suspense constant.

Vic Morrow joue à la perfection le tueur sadique à la recherche de son magot. Il retrouve une fille qu'il prend pour Cleo et bat la jeune fille. Il la tue accidentellement et met le feu.

Danny apprend la nouvelle. Mais il respire en apprenant par le légiste que le cadavre de la fille calcinée n'est pas celui de Cleo. Danny et Heron recherchent Cleo qui va quitter Hawaï pour Hong Kong. Un prêtre aide Danny grâce à une amie de Cleo. On apprend que Brenda, qui a brûlé, était une amie des deux filles. Les deux fuyards veulent gagner Katmandou après Hong Kong. Mais Heron est sur leurs traces à l'aéroport.

Ryan est arrêté par la police. Il fuyait sans ce soucier de Cleo malgré un coup de fil de Heron lui donnant un rendez-vous.

Finalement, Heron est blessé à la jambe par McGarrett et arrêté ainsi que Ryan. McGarrett laisse filer Cleo qui dit cependant à Danny ne pas être prête à retourner chez ses parents tout de suite. Une fin un peu en demi-teinte.

Un épisode de l'âge d'or de la série.

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6. TIREUR D'ÉLITE
(...AND I WANT SOME CANDY AND A GUN THAT SHOOTS)

Un jeune homme achète un fusil et des munitions, puis il s'installe sur une colline et tire sur les pneus d''une automobiliste qui prévient la police. Il abat alors les deux policiers. L'un d'eux est tué sur le coup. McGarrett installe un véritable siège au bas de la colline.

On ne sait rien des motivations du tueur. Des hélicoptères partent en reconnaissance.

Ce genre d'épisode, en respectant l'unité de lieu ("Le roi de la colline" 01-14 ou "Pianolo" 03-15), ne donne pas en général de grandes réussites Exercice de mise en scène certes, mais au niveau du scénario, cela donne rarement des perles.

Chin Ho identifie le propriétaire de la voiture laissée au bas de la colline : William Thomas Shem (Michael Burns), un type déjà interné en hopital psychiatrique pour avoir tiré au hasard lors de la guerre du Vietnam, puis sur les fenêtres du dortoir des filles d'une université. Il était considéré comme "guéri"...

Un officier de Five-O en congé, Paul, ne peut s'empêcher de venir prêter main-forte contre l'avis de McGarrett. Il est grièvement blessé. McGarrett passe un sacré savon au psychiatre qui a libéré Shem. Jack Lord, dans les scènes de colère, excelle. Peu après, Kono apprend à Steve que Paul est mort.

L'épouse, Sue (Annette O'Toole, la mère de Clark dans "Smallville"), est amenée sur les lieux. « Il était tellement gentil, il avait l'air si tendre ». Il ne s'est pas intéressé à sa femme pendant la nuit de noces, allant téléphoner à sa mère. McGarrett tente de trouver Mme Shem mère. Le suspense finit par combler un scénario peu original.

McGarrett oblige la mère, Ann (Jeanne Cooper, Katherine Chancelor dans "Les feux de l'amour"), à venir sur les lieux de l'assaut. McGarrett se rend compte qu'elle est incestueuse, ne veut pas admettre la réalité, et traite sa belle-fille de prostituée.

Danny part à l'assaut mais est blessé. Il réussit à tuer le fou. McGarrett s'approche du cadavre et, consterné, voit que le tireur avec ses balles avait écrit "Mom" (Maman) entouré d'un coeur. Un fils que sa folle de mère prétendait ne pas connaître.

L'excellente mise en scène de Michael O'Herlihy permet à l'épisode d'accéder aux trois melons.

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7. AIR CARGO
(AIR CARGO DIAL FOR MURDER)

Cet épisode fut diffusé la première fois un samedi d'avril 1976 par Antenne 2.

Un employé de la sécurité de l'aéroport, Jerry Turner (Ward Bensen), qui travaillait pour les services secrets dirigé par Cook (Barney Phillips), meurt écrasé par un chargement. C'est un meurtre.

McGarrett commence son enquête et ses soupçons se portent sur un chinois, Mr Ling (James Hong), un ingénieur mécanicien. Ce dernier refuse de croire à la thèse du meurtre.

Peu après, Ling rejoint un homme, Al Sullivan (Don Chastain), avec lequel il dirige une organisation criminelle. Ling désapprouve le meurtre de Turner, et, mort de peur, il quitte le groupe. McGarrett étudie toute la liste du personnel de l'aéroport.

Dès sa première diffusion, cet épisode m'avait paru assez complexe et ennuyeux. On retrouve Ling mort étranglé dans un container. La piste mène à Anita Coolman (Marion Ross - la mère dans "Les jours heureux").

Grayson (Michael Strong), dont la femme Joanna est gravement malade, attendait des médicaments ; le paquet a été volé et il se plaint à McGarrett. On le voit, cette intrigue est de plus en plus embrouillée après avoir mal commencé. Quant à Joanna Grayson, la malade, Chin Ho la trouve morte.

McGarrett enquête sur Anita dont le compte bancaire révèle des versements réguliers d'origine inconnue. Elle a fait l'objet d'un chantage suite aux problèmes de drogue de sa fille Cynthia. Anita dans le réseau devait communiquer à une voix inconnue les frêts assurés au delà de 20 000 dollars. Pour ne pas aller en prison, elle donne à Steve le numéro de téléphone d'un répondeur qui sert de contact au réseau de trafiquants.

McGarrett demande au mari veuf de Joanna d'expédier des pièces de collection pour un montant assuré important. Grayson accepte, mais ivre de vengeance, il met de la dynamite dans le colis qu'il prépare. McGarrett découvre qu'un collègue de Jerry Turner, John Malcolm, (Bill Bigelow), détourne le colis. Il suffit de suivre la piste. Pour l'occasion, Chin Ho se déguise en livreur. Corinne (Patricia Herman), l'employée de Grayson, découvre que son patron a mis de la dynamite dans le colis pour venger sa femme. Corinne prévient la police : la caisse de jade contient une bombe.

Le colis arrive chez Al Sullivan, le chef de la bande, que McGarrett sauve de la bombe avant de l'arrêter. Episode pas passionnant en 1976 lors de la première vision, et qui ne s'est pas bonifié en vieillissant.

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8. POUR UN MILLION DE DOLLARS
(FOR A MILLION... WHY NOT?)

Épisode diffusé par FR3 le dimanche à 19h30 en 1975 parmi les douze programmés à partir de février.

L'épisode commence par un cambriolage assez classique. Lors de ce dernier, un malfaiteur simule un malaise.

Encore une fois (la troisième), Al Harrington joue un gangster nommé Noonan. Ceux qui regardent la série dans le désordre ne doivent pas comprendre pourquoi Ben Kokua (à partir de la saison 5) joue les malfaiteurs ! Et la France a toujours programmé Hawaï police d'État dans le désordre.

On retrouve Sam Melville, comédien qui depuis un épisode du "Fugitif" avec David Janssen est une "gueule" des séries américaines de l'époque. Il est ici Hawkins.

Carlson qui a imprimé des faux billets est tué par les faussaires Hawkins et Noonan. Or, Carlson est joué par Glenn Cannon qui sera dès la saison suivante le procureur Manicote jusqu'en 1977.

Hawkins est un ancien du Vietnam aigri de se faire traiter de monstre par les hippies. Il a été blessé à la guerre et veut prendre sa revanche.

Carol (Leigh Christian) fait partie du gang et a laissé un mot à son avocat dénonçant Hawkins et la bande s'il lui arrivait un accident. On le voit, la confiance règne chez les truands.

Noonan et Hawkins attaquent avec un camping-car un fourgon de convoyeurs de fonds sans faire de quartier. Les deux convoyeurs sont abattus froidement.

Notons que la jolie Leigh Christian qui a arrêté sa carrière en 1987 semble s'être fait une joie de jouer les guest dans les pires séries de la télévision américaine. Elle a un palmarès éloquent : "Rick Hunter", "Hooker", "Vegas", "L'homme qui tombe à pic", "Le signe de justice" avec Dark Rambo... Eh oui, il y en a qui vivent sous une mauvaise étoile et ne tirent que les mauvaises cartes.

Grâce à une anagramme, Chin Ho, Danny, et Kono découvrent le nom de l'entreprise d'où agissent les malfaiteurs. Ils s'y rendent aussitôt.

A bord d'un camion, les tueurs ont camouflé le fourgon complet avec un million de dollars. Ils sont vite cernés par l'équipe Five-O. Hawkins et Noonan tentent de fuir et meurent brûlés vifs dans le camion des convoyeurs.

Un épisode que je n'avais pas revu depuis longtemps et qui ne vaut pas plus de deux melons.

À noter que Jack Lord est pas mal absent de cet épisode, censé assister au procès d'un caïd, Johnny Pata, qui prend la perpétuité. Sans doute une astuce pour laisser quelques vacances au comédien.

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9. QUI A TUÉ MELISSA ?
(THE BURNING ICE)

Le premier samedi de juillet 1976, Antenne 2 nous offrait en début d'après-midi cet épisode.

McGarrett enquête sur le meurtre de Melissa, la femme du docteur Southmore (Jackie Cooper). Nous retrouvons à nouveau l'acteur local Tommy Fujiwara, qui a accumulé le plus d'apparitions dans la série. Il est ici Charlie Ling.

Une petite touche de nostalgie nous atteint avec la voix française de Jackie Cooper, le regretté Serge Sauvion, voix de ce cher Columbo-Peter Falk qui nous a aussi quitté.

Charlie Ling, receleur, achète les bijoux de Melissa Southmore pour 1000 dollars. Ils en valent dix fois plus.

Le docteur n'est pas inconsolable : il a une maîtresse, une jolie infirmière, Betty, et voulait divorcer. McGarrett découvre que le docteur Souhtmore possède l'arme du crime.

Charlie Ling "vend" le voleur à McGarrett, un certain David Harper (Lou Antonio). Il est arrêté par l'équipe de Five-O. Danny et Kono se rendent chez l'épouse de Harper.

Harper avoue le crime et le vol des bijoux, mais McGarrett n'est pas convaincu. L'affaire lui paraît trop simple.

Harper meurt d'une hémorragie célébrale, il se savait condamné par une leucémie. La veuve défend la mémoire de son mari, elle estime qu'il n'a pas tué Melissa. McGarrett enquête sur le passé de David Harper. Il fait fouiller la rivière aux alentours du crime, puis il rend visite à Southmore dans son garage : A-t-il déjà vu Harper ? Le médecin comprend que Steve n'est pas satisfait.

McGarrett et Chin Ho continuent l'enquête et découvrent que Harper ne pouvait être sur les lieux du crime à l'heure voulue. De plus, le docteur connaissait Harper et la gravité de son cas.

Steve accuse le docteur Southmore du meurtre de sa femme et d'avoir acheté les aveux de Harper en lui demandant de voler les bijoux. Il tente de tuer Steve avec un moteur suspendu dans son garage mais se fait boucler par l'équipe à la sortie.

"Bouclez-le Danny".

Un gros regret : la jolie Betty restera à jamais une inconnue, elle n'est pas créditée au générique.

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10. KAMEHAMEHA
(REST IN PEACE SOMEBODY)

"Kamehameha" a été diffusé en mars 1976 sur Antenne 2 le samedi après midi.

Cet épisode renverse le schéma de la série : McGarrett ne fait pas une enquête sur un meurtre mais est menacé, ainsi que toute son équipe. Kono trouve une photo dans son réfrigérateur, Chin Ho un message disant que le garage où se trouve la voiture de sa femme est piégé, Danny que sa voiture va exploser, et McGarrett un message selon lequel dans 51 heures quelqu'un va être assassiné. Le mystérieux correspondant a aussi adressé une clef par la poste.

L'homme joue au chat et à la souris. Il a signé ses lettres Mona. L'équipe de Five-O fait appel au psychiatre du service qui pense que Steve est la personne visée. Et que le persécuteur se croit tellement intelligent qu'il brouille les pistes avec un possible attentat contre une tierce personne.

Mais grâce à la clef, McGarrett comprend que la personne visée est le gouverneur (Richard Denning), pour le jour de la fête nationale. Richard Denning (1914-1998) fut interviewé en Californie en fauteuil roulant par James McArthur en 1996 pour le documentaire "Souvenirs d'Hawaii". Il déclara qu'il ne regardait plus "Hawaï Police d'État" : il avait les cassettes mais les avait vues deux fois et en avait assez. Pourtant, si nous nous souvenons de Denning, c'est bien pour un seul et unique rôle : le gouverneur de "Hawaï police d'État".

Lors d'un des messages, le correspondant anonyme se trahit et McGarrett comprend qu'il s'agit de Bill Cameron (Norman Alden), un policier de la brigade de la route qui faisait des mauvais traitements sur les suspects : Steve l'avait fait passer en conseil de discipline. Nous voyons un flashback, mais jamais dans la série nous n'avons vu cette histoire. Un peu comme lorsque le passé de Purdey surgit dans l'épisode des "New Avengers" : "Obsession".

La mission de Steve est donc de sauver le gouverneur contre ce policier révoqué ivre de vengeance. Mais Cameron a pris la place d'un des gardes en le mettant KO. Il tire dans le dos du gouverneur à son passage, mais ce dernier était revêtu d'un gilet pare-balles.

"S'il n'est pas mort, pourquoi aurais-je fait tout ça? " murmure Cameron mourant à Steve après que Danny l'ait abattu.
"Et oui, pourquoi ?" est le mot de la fin de McGarrett.

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11. MARCHÉ DE DUPES
(A MATTER OF MUTUAL CONCERN)

Branlebas de combat à Hawaï après la découverte du corps d'un mafioso du continent qui a été torturé, Francis McCoy. Steve doit empêcher qu'une gigantesque guerre de gangs ne s'installe sur l'île.

Steve soupçonne Tasi (Manu Tupou) qui est le principal suspect. Un géant peu commode. Puis c'est une visite à Li Wing. Dans ce rôle, on retrouve ici David Opatoshu (1918-1996) après "Face au dragon" (01-16). C'est l'un des autres parrains de la mafia sino-hawaïenne. Tasi et Li Wing commencent à se reprocher l'un et l'autre la mort de McCoy.

Il s'agit d'un épisode diffusé en 1989 par TF1, la chaîne reprenant à la fois des inédits et des épisodes multi-diffusés. Les fans de la VF reconnaissent les doublages à la va-vite de TF1. Ainsi, l'homme qui renseigne Tasi ne bouge pas les lèvres alors que nous entendons une réplique en français : "Je dis toujours la vérité lorsque cela ménage mes investissements" !

Peu d'action et beaucoup de parlottes dans l'épisode. Steve arrête Tasi après une poursuite en voiture. Dans le coffre, on trouve "le samurai", un tueur envoyé par Li Wing.

Hirsch, l'homme du Syndicat du continent, est joué par un comédien non crédité au générique et qui a l'air d'un abruti complet. McGarrett l'intercepte à l'aéroport et le renvoie illico presto chez lui.

Steve découvre que l'on a fait accuser Tasi du meurtre de McCoy. Il soupçonne les chinois d'avoir fait alliance avec la mafia du continent. Mais il comprend que les factions rivales vont s'entretuer et il se contente de compter les coups, tant que les meurtres ne visent que des caïds.

Une rencontre entre truands a lieu : Li Wing désire se retirer et partir à Taïwan. Mais son concurrent Kim Lo Lang (Marc Marno) veut tout sans rien débourser. Grosse erreur de l'épisode : lorsqu'un truand va en tuer un autre, il lui récite toute une tirade. Ainsi Kim Lo Lang vient réciter toute une litanie à sa future victime, il laisse tout le temps à McGarrett de l'abattre. Kim avait conclu un accord avec le parrain du continent pour se partager Hawaï.

Steve donne un billet aller simple à Lin Wing pour Taïwan.

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12. NEUF, DIX MORTS
(NINE, TEN, YOU'RE DEAD)

Retour du comédien Albert Paulsen après "L'ours en peluche" (02-04) et "L'affaire du Guarnerius" (03.05).

Cet épisode sur le monde de la boxe rappelle un peu "Son dernier round" (01-19). Paulsen est ici Matt Edmonds. Son poulain a été blessé et il veut se venger. Un ex-boxeur a écrasé la main d'un jeune prometteur, aussi a-t-il à ses trousses la police et Edmonds.

Nous assistons ici à un jeu du chat et de la souris entre un homme puissant et dangereux et un ex-boxeur malade en fuite, mais la souris n'est pas celle que l'on croit.

Albert Paulsen joue ici le manager d'un boxeur mafieux, son jeu frise l'hystérie. Il est menaçant autant qu'un serpent venimeux. Ses amis le supplient de ne pas déranger le Syndicat du crime pour une petite affaire, mais par orgueil, il ne les écoute pas. Cela lui coûtera la vie car le tueur blondinet effeminé que la mafia envoie est pour Edmonds, et non pour l'homme qui a blessé le champion prometteur. On ne dérange pas pour rien le Syndicat du crime, c'est une règle d'or.

Willy Stone (Moses Gunn) a brisé les mains du jeune boxeur Robby Davis (Henry Porter) pour éviter qu'il ne devienne comme lui la proie des gangsters et ne souffre des douleurs atroces que lui connaît pour avoir trop pratiqué ce sport destructeur.

Dans cet épisode, Steve et ses hommes ont toujours un tour de retard, ils assistent un peu en spectateurs au drame, mais sont là pour sauver Stone dans la dernière scène une fois Edmonds éliminé de deux balles de sang-froid. Par contre, curieuse idée de faire jouer le tueur du Syndicat par un bel éphèbe blond aussi peu crédible que Andreas Wisniewski en terroriste Necros dans le Bond "Tuer n'est pas jouer".

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13. KAILIMOKU
(IS THIS ANYWAY TO RUN A PARADISE?)

En 1991, dans l'émission "Continentales", Alex Taylor demande à Alain Carrazé quel est le meilleur épisode des Avengers ? Tout le monde s'attend à ce qu'il cite un épisode avec Diana Rigg. Et là, comme une évidence, il cite "Jeux", un épisode de la saison 6.

Et pour "Hawaï police d'État", la même évidence existe. Il y a un épisode qui, toutes saisons confondues, est un tel joyau de suspense, humour, mystère, où "tout y est", que l'on ne peut que le citer, c'est "Kailimoku".

L'épisode est diffusé la première fois en France sur Antenne 2 en juillet 1977, un dimanche avec un autre chef d'oeuvre, "Le Lieutenant Ralston" la semaine suivante. Ralston sera bientôt abordé puisqu'il clôture la saison 4. A2 avait acheté 26 épisodes et diffusé de janvier à juillet 1976 24 du lot face à "Samedi est à vous", les deux restants durent attendre un an pour être programmés.

Kailimoku préfigure le terrorisme écologique. C'est un épisode qui commence comme une plaisanterie et finit en tragédie. Un homme a décidé que la pollution de l'île d'Hawaï devait cesser. Au début, il s'attaque à un incinérateur, et cela inspire presque de la sympathie à l'équipe de McGarrett. L'homme a réussi un exploit en grimpant le long d'une cheminée et en bouchant un incinérateur. Il laisse comme signature un masque avec une plume jaune.

Aussitôt Kono fait le rapprochement avec Kaili, une divinité locale. Un dieu hawaïen est-il sorti de sa légende pour venir frapper les pollueurs américains ?

Tandis que Kono parle près de l'incinérateur, un fondu enchaîné nous montre un camion conduit par Kailimoku sur une autoroute, il deverse des déchets (sa cargaison complète) devant le palais du gouverneur.

Mais très vite, Kailimoku n'en reste pas là. Après un premier avertissement, le dieu de la guerre s'en prend à un avion qui jette des produits chimiques sur un champ. Cette-fois, il tire sur l'avion et manque tuer le pilote, même s'il sort le pilote de l'avion en flammes. Désormais, McGarrett déclare la guerre à Kailimoku.

McGarrett enquête auprès du parti écolo local et obtient la liste des membres. L'épisode jongle avec les notions de bien et de mal, qui est le gentil, et le méchant ? Après tout McGarrett défend la pollution, et Kaili la nature et la sauvegarde de l'île.

Le scénario de Bill Stratton synthétise en un épisode tout ce qui fait le succés de Hawaï police d'État. Et la réalisation de Michael O'Herlihy relève du pur chef-d'oeuvre. Il nous montre sans qu'on le voit Kaili à tous les coins de rue.

Le pilote raconte que c'est un géant musclé qui l'a sorti des flammes après avoir tiré sur l'avion.

L'enquête se dirige vers chacun des militants écolos. Cet épisode, tourné en 1971, pose en fait la question de la fin et des moyens, et disons le mot, du terrorisme.

Kono, par hasard, rencontre l'un des membres, un moniteur de gym qui a la carrure d'un potentiel Kaili, un nommé Akua Molo (Nephi Hanneman).

McGarrett reçoit dans son bureau un hippie illuminé qui se rend et demande que l'on convoque la presse. Danny le dirige vite vers... un hopital psychiatrique. Cette fausse piste humoristique nous permet de souffler entre deux moments de suspense.

Car Kaili continue. Un pollueur notoire passe à la télévision, il ne parle que de profit. Kaili le met sur sa liste de condamnés à mort. Bien que l'homme, Lai Han (Richard Morrison) soit protégé, Kaili arrive par la mer dans sa villa et lui brise le cou.

Kaili s'en prend ensuite au sénateur Patterson (Fred Titcomb) mais des voitures de police précèdent et suivent la voiture du sénateur.

Entre temps, l'équipe de Five-O découvre que le patron du moniteur de gym a menti et donné un faux alibi à Akua Molo, qui n'est donc autre que Kaili.

La police cerne Akua Molo dans un champ de cannes à sucre et y met le feu. Akua Molo/Kaiki préfère mourir brûlé vif que de sortir. De rage, Kono jette le masque du dieu de la guerre dans les flammes.

Multi diffusé depuis 1977, cet épisode est la perle rare à ne pas manquer de toute la série. Un véritable chef d'oeuvre de suspense. Un grand moment de télévision.

L'épisode a été tourné en extérieurs à Waimanalo, à O'ahu, sur l'autoroute Kalanianaole et dans l'Anderson Estate.

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14. MASCARADE
(ODD MAN IN)

Cet épisode marque la seconde et dernière apparition de Lewis Avery Filler, que McGarrett avait arrêté dans "Le voleur au monopoly" (03-11). Ce voleur sympathique qui se déguise est interprété par un intime d'Alfred Hitchcock, Hume Cronin. Il semble qu'il était prévu de faire revenir de façon récurrente Filer, mais - et c'est bien dommage - l'aventure s'arrêta là. La production tenta bien de lancer un personnage similaire avec un autre acteur dans le dernier épisode la saison 6 "L'homme au cent visages" ("30 000 rooms and I have a key") mais le succès cette fois ne fut pas au rendez-vous.

On se souvient que dans "Le voleur au monopoly", l'histoire se terminait par l'arrestation de Filer après qu'il ait défié en long et en large pendant cinquante minutes la police d'État. Filer constitue une exception dans la série, c'est l'un des rares "gentils méchants" si l'on peut dire.
Les autres tentatives de ce genre se solderont par des échecs, ainsi le naif professeur de "Coup de tonnerre atomique" (06-12) qui mourra de ses "bonnes intentions". Mais Filer est drôle, et cela en fait un personnage quasi unique dans les méchants de la série.

Véritable Frégoli, il se déguise plus vite que son ombre. Pourtant, Filer est un homme sans éclat, plutôt petit et passe-partout. Un ancien employé d'une compagnie d'assurances jeté au chômage et qui veut une revanche sur la société en dégotant le gros lot.

Dans cette séquelle du "Voleur au monopoly", Filer s'évade sans trop de mal et dérobe quatre millions de dollars, représentant une réserve de drogue. Bien entendu, comme une fatalité, McGarrett sera là dans les dernières images de l'épisode pour mettre un terme aux rêves de Filer qui beau joueur, se laissera arrêter.

Comme dans "le voleur au monopoly" et plus tard dans "L'homme aux cent visages", ce n'est pas tant l'intrigue mais le climat assez humoristique qui prédomine. Il faut dire que Filer ne tue pas (comme Arsène Lupin, mais sans avoir le panache d'un gentleman cambrioleur) et qu'au fond, il n'est pas dangereux. Ce sont presque des missions de "repos" pour l'équipe de McGarrett habituée à bien pire (La saison 4 va se terminer par l'un des bad boys les plus détraqués de toute la série, "Le lieutenant Ralston").

Un bon moment en compagnie de Hume Cronin (1911-2003) qui après avoir été l'un des plus fidèles d'amis de Sir Alfred fut la vedette des deux films "Cocoon". Cronin fit toujours "vieux avant l'heure", ce qui lui permit de jouer des rôles variés dès le début de sa carrière. Et avouons le, il est rare qu'un ennemi fasse sourire Jack Lord.

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15. VERTIGE
(BAIT ONE, BAIT TWICE)

Cet épisode a été diffusé la première fois par TF1 en 1989, et en le voyant, on comprend pourquoi il n'a pas été acheté avant. Une jeune femme, Betty Landers (Loretta Switt de "M.A.S.H.", déjà présente dans "Assurance sur les morts" 02-01 et "Alerte à Hawaii" double épisode 02-23 et 02-24), tente de se suicider. Elle s'aventure sur une corniche d'immeuble. Mais elle ne se jette pas dans le vide, et pendant une trop longue partie de l'épisode, McGarrett va devoir la sauver.

Il s'agit en fait d'un piège destiné à tuer son fiancé. Un tireur avec un fusil à lunettes guette la fenêtre. Dès que l'homme paraît, il est abattu. McGarrett va devoir ensuite protéger Betty du gang.

On ne sait trop si c'est dû au doublage à la va-vite, mais ces épisodes de TF1 en VF sont immédiatement reconnaissables, la voix française de Jack Lord a légèrement changé, la prise de son ne semble pas très naturelle par rapport aux autres épisodes doublés et diffusés depuis 1973.

À noter la présence dans l'épisode de Malachi Throne (le chef de Al Mundy dans "Opération vol") qui reviendra dans "Qui êtes-vous Monsieur Winkler ?" (05-19), une intrigue d'espionnage alambiquée. En dehors d'"Opération Vol", Throne a le plus souvent joué les malfrats. Il joue ici le rôle de Bonamo.

Cet épisode très statique est vite ennuyeux. Betty a absolument voulu la présence de son fiancé pour ne pas se tuer, or l'homme faisait partie du programme de protection de témoins. Il était sous la garde du procureur Manicote. Il est joué par Glenn Cannon, comédien qui a déjà joué plusieurs fois dans la série, mais il va devenir ce personnage récurrent jusqu'en 1977, où il l'abandonnera. Avant, il a joué d'autres rôles dans "Chantage" (02-20), le boulersant pamphet anti-guerre du Vietnam "Tuer ou mourir" (03-17), et "Pour un million de dollars" (04-09). Le pauvre téléspectateur français, avec la diffusion de la série qui se déroula toujours dans le désordre, retrouve ainsi des visages familiers tantôt dans des rôles d'un jour, tantôt dans des rôles récurrents. Glenn Cannon participera en personnage récurrent dans "Magnum" après son départ d'Hawaï Police d'État.

Quant à l'épisode, il ne brille pas par ses qualités, et l'on trouvera beaucoup mieux dans la catégorie protection de témoins avec "Merci pour la lune de miel" (05-15). Deux melons tout juste.

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16. UNE VIE POUR 90 SECONDES - PREMIÈRE PARTIE
(THE NINETY-SECOND WAR - PART 1)

Épisode en deux parties qui commence par un spectaculaire accident dans lequel McGarrett est coincé dans une voiture. À travers le pare-brise cassé, nous voyons le visage de Danny Williams, scène pourtant hideuse mais qui sera retenue pour présenter le comédien James McArthur au générique des saisons suivantes.

Cet épisode nous permet de retrouver Wo Fat avec une intrigue certes pleine de rebondissements mais aux limites de la crédibilité. Un sosie parfait de McGarrett, fruit de la chirurgie esthétique mise à disposition par l'espion chinois, permet de compromettre le chef de l'équipe Five-O, partant pour la Suisse où il dispose d'un compte en banque secret.

Comme souvent, les épisodes doubles traînent un peu en longueur (Ici l'extraction de Steve de la voiture accidentée par les pompiers et Danny). Cet épisode rappelle un peu "Le cocon" (Pilote de la série) ou ultérieurement "Le vol du prototype" (05-05).

L'épisode se termine en cliffhanger avec la rencontre entre McGarrett et son sosie qui trouve la mort. On ne sait pas trop où les scénaristes veulent en venir, d'où l'obligation de vite regarder le second volet.

L'intrigue est toutefois artificiellement étirée sur deux segments alors qu'un seul aurait suffi et aurait permis plus de suspense et d'action.

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17. UNE VIE POUR 90 SECONDES, DEUXIÈME PARTIE
(THE NINETY-SECOND WAR, PART 2)

CBS commence par nous rappeler toutes les scènes importantes de la première partie, on gagne ici du temps pour "meubler" ! Donald Pleasence fait son apparition dans le rôle de Hans Vogler, savant allemand sous la coupe de Wo Fat. Ce nom de Vogler rappelle la série "Le Saint" avec Adolf Vogler/George Murcell, mais aussi l'incarnation de Pleasence en Blofeld dans "On ne vit que deux fois", même si ici Pleasence nous joue le rôle de façon plus sobre que lorsqu'il était le chef du SPECTRE.

Dans cette seconde partie, nous allons apprendre le nom du gouverneur joué par Richard Denning, qui est "Paul Jameson". On retrouve le comédien Tim O'Connor de la série "Peyton Place" dans le rôle de Jonathan Kaye. Toute l'histoire en fait a eu pour but de laisser 90 secondes à Wo Fat pour paralyser le système anti-missile américain et permettre l'envoi d'une roquette chinoise contre Honolulu sans être détecté. Au final, McGarrett l'en empêche, mais une fois de plus Wo Fat prend la fuite. Tout ceci a un air de déjà-vu dans la série.

Ce genre d'épisodes, à la différence des intrigues policières, a pris un sacré coup de vieux. Mais il faut replacer la série dans le contexte de son époque.

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18. VIOL
(SKINHEAD)

Cet épisode aborde le thème du viol, qui reviendra dans la saison 6 avec "le refoulé" (06-21) où Katherine Justice sera violée. Ici c'est une jeune chinoise, Nora (Miko Mayama), qui subit le drame.

Les soupçons de Steve McGarrett se portent sur un militaire, Mitch Keller (Lee Paul), qui a eu une rixe avec la jeune femme dans un bar. Or, ce soldat cache un secret inavouable : il est totalement impuissant. Il continue de payer depuis sa caserne le chirurgien qui a vainement tenté de l'opérer. Mais pour être selon ses concepts "un homme", il va se laisser accuser et même tenter de convaincre le coupable de l'accuser.

Dans l'épisode datant de 1972, l'avocat Tosaki (Kwan Li Him) essaie de démontrer que Nora était consentante car elle a déjà eu des relations sexuelles avec d'autres amis. Témoignage d'une époque où la victime d'un viol paraissait être une accusée.
À noter que dans le documentaire "Souvenirs d'Hawaii" de 1996, on découvre que Kwan Li Him, qui a tourné des petits rôles dans de nombreux épisodes, était un véritable avocat. Ses confrères se moquaient de lui parce qu'il jouait dans "Hawaï police d'État".

Au procès, on retrouve le procureur Manicote (Glenn Cannon) qui sera un complice de McGarrett jusqu'en 1977.

Luke, un client du bar présent peu avant le viol (Murray McLeord), avoue que Keller l'a menacé de mort, et au procès, il vend la mèche accusant le soldat. Steve découvre que Keller a quitté l'armée pendant dix-huit mois, période où il a eu son accident qui l'a rendu impuissant. Mitch Keller dans cet accident de la route est devenu impuissant après avoir suivi quatre opérations d'un chirurgien canadien. McGarrett, avec des boutons de chemise arrachés par Nora, arrête Luke. Bouclez-le Danny !

Mais McGarrett s'interroge : pourquoi Keller a risqué 25 ans de prison ? "Parce que je ferai tout pour qu'aucun gars de la base ne découvre que je ne suis plus un homme".

"Un homme. répond Steve, vous connaissez le sens de ce mot ; non, vous n'en avez aucune idée !"

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19. UNE BALLE PERDUE
(WHILE YOU'RE AT IT, BRING IN THE MOON)

Steve McGarrett est enlevé par les hommes de main du milliardaire Morgan Hilliard (Barry Sullivan, abonné aux rôles de milliardaires puisqu'il était Jordan Braddock, le premier poursuivant de "L'immortel" Christopher George). Hilliard prétend avoir été victime d'une tentative de meurtre par "une balle perdue" d'un de ses concurrents.

Morgan Hilliard évolue au milieu de truands. Parmi eux, on retrouve Ed Flanders ("Alerte à Hawaii") dans le rôle de Byers. Bien entendu, McGarrett n'a pas apprécié le kidnapping et garde un chien de sa chienne envers le milliardaire. Hilliard se réfugie sur son yacht où il a fait transporter Steve et ne veut pas le quitter.

L'épisode tourne vite court et l'ennui nous gagne. On devine qu'il s'agit d'un épisode destiné à meubler la saison de 24 opus. Milton Selzer lui aussi est de retour après "Nous serons des étrangers" dans le rôle de Tabernash.

Beaucoup de bavardages, Danny mène une enquête sur une balle perdue qui a tué quelqu'un. Hilliard libère McGarrett et l'on devine que ce dernier va vite lui donner une leçon de bonnes manières, tout richissime homme d'affaires qu'il est.

Parmi les autres suspects, Mims (H. M. Wynant) qui se soumet au détecteur de mensonge, comme Tabernash, trop émotif. L'intrigue tourne en rond et le télespectateur ne comprend pas où l'on veut le mener.

Hilliard commet la bourde de trop consistant à se cacher dans le bureau de McGarrett qui pourrait bien l'arrêter.

Steve et Danny passent un bon moment à chercher les balles perdues. Il finit par arrêter Byers, ingénieur allemand qui est l'auteur de la tentative de meurtre sur Hilliard. Byers tient en joue McGarrett et s'apprête à fuir en hélicoptère, mais il se fait capturer. Magnanime, Steve n'en veut pas à Hilliard de l'avoir enlevé et accepte qu'il le remercie.

Deux melons à peine.

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20. RÈGLEMENT DE COMPTES
(CLOTH OF GOLD)

Le propriétaire d'une agence immobilière meurt empoisonné par des fruits de mer le jour de son anniversaire. Mingo (Jay Robinson) était un homme d'affaires véreux et avait deux associés, Wallis (Jason Evers, vu dans "Mannix", "Les Envahisseurs"...) et Akamai (Ray Danton).

Épisode acheté tardivement par la France (1989), il n'est guère passionnant. Le docteur (Al Eben), lors de l'autopsie, découvre que Mingo a été empoisonné à l'ammonium. Akamai reçoit la même lettre de menace qu'avait eu Mingo.

Il faut avouer que l'épisode n'est guère passionnant. Lors d'une plongée sous marine, Akamai manque être tué par un harpon. Steve découvre que les trois hommes sont des escrocs et vendent de soi-disant palmeraies qui ne sont que des rochers.
À son tour, Akamai est tué. Wallis désormais a peur. Il déclare être la prochaine cible alors que Danny Williams le considère comme le principal suspect.

Le docteur apprend à McGarrett que Akamai a été tué avec du curare qui se trouvait sur son oreiller mouillé d'eau de mer. Nos héros sont fatigués et bavardent avec le docteur sur les différents poisons, dissertant au lieu d'agir. L'ambiance est plate et morose. Kono et Danny découvrent que l'on a tué à partir d'un coquillage appelé "La petite lumière".

Manoa (William Valentine) est un domestique dont la fille a été droguée pour tourner dans un film porno fait par la bande des trois malfrats. Elle est morte il y a cinq ans et il se venge avec le coquillage. Il s'enfuit sur une petite embarcation. La police d'État le poursuit en hélicoptère et en bateau. La poursuite finale s'étire en longueur. Cerné, Manoa se suicide avec son coquillage. Méchant sans relief, intrigue tirée par les cheveux, un épisode vraiment poussif.

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21. BONSOIR MON AMOUR
(GOODNIGHT BABY, TIME TO DIE)

Attention, il est fait référence ici à une histoire que nous n'avons jamais vue. On présente l'épisode comme s'il était la suite d'une ancienne enquête. Le même procédé a été utilisé pour "Kamehameha" (04-10). Ce procédé fait croire au spectateur qui prend la série en route qu'il existe un autre épisode qu'il n'a pas vu.

Une femme, Carol Rhodes (Beth Brickell,) est menacée de mort par un certain Barker (William Watson). McGarrett parle de sa nomination à la tête du Five-O en 1959 et d'un coup de blues qu'il a eu en 1968 où il a été se reposer en Suisse. L'affaire Barker a eu lieu durant son absence.

Steve apprend que Carol était la maîtresse de Barker (Dans la VF on dit "Barkey"). Il veut se venger d'elle car avant d'être emprisonné pour meurtre, elle l'a quitté pour un autre qu'il a tué. C'est la première apparition de Duke (Herman Wedemeyer), non crédité au générique, et qui suivra Steve jusqu'à la saison 12.

Le fuyard n'a rien d'un méchant de prestige, il ressemble plutôt à un clochard. Quant à Jack Lord, il nous fait un numéro d'homme froid, réticent aux charmes de Carol et aussi à prendre un seul verre d'alcool ; il suscite sa curiosité. McGarrett la soupçonne de ne pas être une oie blanche dans cette affaire.

McGarrett pense que Barker n'a peut être pas tué l'amant de Carol. Nous assistons à long dialogue entre la femme menacée et Steve. Ce dernier se replonge dans l'enquête de 1968 avec des enregistrements d'interrogatoires de l'époque. Steve commence à trouver des preuves accablantes contre Carol, qui s'est contredite dans ses témoignages. Il découvre que le prisonnier évadé a peut-être agi en état de légitime défense et a été manipulé. Barker assomme McGarrett et fait passer la belle aux aveux : c'est elle qui a tué. C'est alors que Steve se relève et explique que tout cela était une mise en scène pour faire avouer la femme : Barker a été mis en liberté avec l'accord du procureur. Bouclez-la Danny !

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22. RENDEZ VOUS POUR UN MEURTRE
(DIDN'T WE MEET AT A MURDER ?)

Retour (déjà) de l'authentique avocat Kwan Hi Lim, recordman d'apparitions dans la série dans des petits rôles ; rappelons qu'il s'agit d'un vrai avocat, acteur par hasard car il vivait à Hawaï à l'époque. Il est ici Chang, un chef de gang.

On retrouve Simon Oakland, déjà présent dans "Nous serons des étrangers" et "Hara Kiri" dans le rôle d'un caïd appelé Mauritany. En VF, il a la voix du regretté Henri Djanik, vu dans "Peur sur la ville" avec Bébel, et surtout voix française de Kojak.

Une jolie fille, Bonnie (Joanna Barnes), est également de la partie. Avec deux complices, elle abat dans sa chambre d'hôtel Mauritany que McGarrett avait accueilli à l'aéroport sous le nom de Marty.

Trois personnes ont rendez-vous pour commettre un meurtre en se donnant des alibis respectifs. Parmi elle, Bonnie et deux larrons : un faux réparateur de télévision nommé Clem (Morgan Upton), et un homme de la Chambre de Commerce faisant partie du comité d'accueil, Wellman (Bill Edwards).

Évidemment, le réparateur, l'homme de la Chambre de Commerce, et Bonnie se donnent des alibis respectifs, ce qui déroute Danny et Steve. La mayonnaise prend si facilement que l'on se demande comment les scénaristes peuvent parfois nous mitonner de mauvais épisodes. Mauritany était venu acheter une usine de moquettes quand il a été tué. À l'usine, nous retrouvons Chang, notre avocat-acteur.

McGarrett commence à flairer l'embrouille. Chang est trop poli pour être honnête. Chez Chang, Steve tombe sur un repris de justice qui vient d'être libéré. L'épisode nous vaut des déplacements dans des décors naturels assez variés, même si en 1972 (époque du tournage) tout était urbanisé. Chin Ho, surveillant l'usine de moquettes, caché sur un toit, sera la prochaine saison présenté dans cette scène au générique.

Wellman commet l'erreur de contacter Chang, Danny l'arrête, mais il s'évade... pour tomber du haut d'un immeuble. Clem, lui, est victime d'un chantage de la part de Chang pour avoir déserté durant la guerre. Wellman aussi était victime d'un chantage, étant un homosexuel travesti. Enfin, Bonnie a fait tuer quelqu'un et est aussi sous la coupe de Chang.

Steve découvre que l'usine de moquettes jouxte la banque fédérale d'Honolulu et que les criminels dirigés par Chang creusent un tunnel. Mauritany voulait sa part du gâteau et les autres l'ont éliminé. En effet, ils ne pouvaient surenchérir sur le prix qu'allait proposer le truand.

Comme il se doit, tout ce petit monde est arrêté.

Un excellent épisode.

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23. DROGUE EN MER
(FOLLOW THE WHITE BRICK ROAD)

Avec grand renfort d'annonces, on nous présente cet épisode comme ayant été tourné avec l'aide de la marine américaine. Il a été diffusé une première fois au printemps 1976 sur Antenne 2.

L'épisode met beaucoup en scène le regretté James McArthur qui revêt ici l'uniforme bleu de matelot avec un bob blanc sur la tête. Il a une mine impayable.

Pendant ce temps, Steve et Kono enquêtent sur la mort du marin Albert Woodley. Notons dans l'épisode la présence de David Birney, le héros de "Serpico" (la série). Il est ici un dealer, Dillon. C'est lui qui fournit les marins en drogue. Avec un air cynique qui ne ressemble pas au gentil comédien, il laisse mourir les marins drogués en manque.

L'épisode bénéficie d'une mise en scène grandiose avant le feu d'artifice "Le lieutenant Ralston" qui va conclure la quatrième saison. Les décors du bateau de guerre prêté à la caméra de Michael O'Herlihy sont filmés sous toutes les coutures.

Le docteur (Al Eben) précise à Steve que Woodley est mort d'une dose d'alcaloïde, c'est une plante dangereuse. Elle peut tuer avec une goutte sur une main en sueur.

Danny surprend un marin, Art Salton (Mark Jenkins), en train de se droguer. Jenkins est le comédien qui voulait venger son frère dans "La vieille dame et l'incendiaire" (03-22), suite du "Rat d'hôtel" (01-06). À nouveau, il interprète un personnage tourmenté.

Danny téléphone à Steve pour lui signaler la piste Salton et découvrir qui, à l'intérieur de la marine, deale de la drogue. Sur le point d'être découvert, Dillon donne une dose mortelle de drogue à Salton qui venait réclamer son argent pour se faire soigner à la place.

Danny découvrant que la drogue est cachée dans les extincteurs, trouve la trace de Dillon qui est chargé de leur réparation. Il tient son coupable.

Steve a accosté, et en uniforme militaire, tente de surveiller les opérations depuis un écran de contrôle.

L'épisode nous ménage d'un bout à l'autre un grand suspense, mais le réalisateur en fait un peu trop pour nous montrer des décors certes inespérés pour une série télévisée.

Dillon se fait piéger par la vidéo-surveillance, mais auparavant, Steve et Danny doivent se contenter de la capture d'un simple "contact".

Le contact livre le colis de drogue à Dillon que suit l'équipe de Five-O. McGarrett troque vite son uniforme contre une chemise bariolée de touriste. Et c'est ainsi que Dillon et son master chief se font pincer. "C'est mon argent", proteste le chef de Dillon.

"Ah oui, répond Steve, vous en profiterez après avoir purgé votre peine dans cinquante ans. Bouclez-le Danny !"

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24. LE LIEUTENANT RALSTON
(R & R & R)

Il s'agit là d'un des meilleurs épisodes de toute la série. Il a été diffusé pour la première fois un dimanche après-midi de juillet 1977, juste une semaine après le formidable "Kailimoku".

Au Vietnam, le lieutenant Syzmanski obtient une permission. Il doit retrouver sa femme à Hawaï. Tel le Norman Bates de "Psychose", un homme poignarde sous sa douche Ella Syzmanski (Robyn Millan).

Leo Penn, notamment réalisateur pour "Columbo", signe ici un chef-d'oeuvre. Le scénario a été écrit par Bill Stratton (auteur justement de "Kailimoku"). McGarrett commence à enquêter avec la sécurité militaire.

Syzmanski arrive à Hawaï et il faut lui annoncer la nouvelle. Le sergent est effondré, McGarrett essaie de le réconforter et de lui poser quelques questions ; certaines sont délicates : par exemple, avait-elle un amant ?

Un autre permissionnaire, Nichols, attend sa femme. Quelqu'un soi-disant envoyé par l'armée vient la chercher à l'aéroport : le lieutenant Ralston (Alan Vint). Il propose une excursion touristique en prime. Il est jeune, beau, avec des lunettes noires et un bel uniforme, et au bord d'une falaise, projette Mme Nichols dans le vide.

Steve, dans cet épisode, se trouve confronté au mal absolu : le lieutenant Ralston. Il a poignardé Mme Nichols (Jackie Russell) avant de la jeter dans le vide. La voiture militaire a été volée. Le meurtrier selon Steve serait donc un militaire ou un faux militaire, très au courant des permissions des militaires au Vietnam.

Danny, Kono (pour sa dernière mission), et Chin Ho font de leur mieux pour récolter le moindre témoignage. Pendant ce temps, Steve interroge le capitaine Nichols (James Davidson). Il recherche qui pourrait être l'ennemi, celui qui en voudrait à Nichols.

Sous le nom de Willer, Ralston tente de se faire engager par l'armée américaine. Mais l'officier qui le reçoit lui dit qu'on l'a reconnu : Thomas Robert Ralston, récemment libéré de l'armée américaine. Il a été révoqué par le médecin militaire. Alan Vint (1944-2006) campe avec une maîtrise parfaite le monstre Ralston. Une troisième femme de soldat, Mme Carter, doit voir son mari en permission, ce faux télégramme est envoyé par... Ralston.

En épluchant les dossiers militaires, McGarrett et Nichols trouvent la trace de Ralston, qui a tué onze vietcongs d'un coup, sauvant ses camarades. Pourtant, aussitôt après, il a été transféré pour "malaria" dans une unité de soins par le médecin.

Un officier vient annoncer la mort du lieutenant Denis Carter, or sa femme est partie avec l'homme qui doit la mener à Honolulu. Elle a reçu le télégramme de Ralston. Il a signé le télégramme sous le nom de Nichols. Steve envoie une femme policier pour jouer le rôle d'une fausse madame Carter. Le portrait-robot de l'homme qui a passé le télégramme est dressé.

Steve demande à nouveau à Nichols pourquoi Ralston a été transféré. La réalité est que Ralston est un fou paranoïaque : on a caché ses transgressions parce qu'il était un héros et venait d'être décoré. Steve s'oppose violemment à Nichols, mais ce dernier rétorque que s'il a fait une erreur de jugement, cela lui a coûté la vie de sa femme.

Ralston s'avère, de toute la série, l'un des fauves les plus dangereux. Il n'agit pas comme Wo Fat pour le pouvoir ou pour une idéologie. Le Vietnam l'a rendu irrémédiablement fou. Pour le piéger, McGarrett se déguise en employé d'aéroport. On annonce à la vraie Mme Carter (Marie Cheatam) la mort de son mari.

Une fille de la Five-O, Cathy (Genevieve Ann Nelson), prend la place de Mme Carter et va affronter le diable aux lunettes noires. Ralston fait appeler au téléphone Mrs Carter et se rend compte qu'elle n'est pas celle qu'il connaît. Aussitôt, Steve revient à l'avion. Ralston a assommé l'officier qui surveillait Mrs Ralston et au fond de l'appareil, il menace de la tuer avec un poignard. Steve lui dit que Carter a été tué au combat : "C'est le plus gros mensonge que j'ai entendu", murmure Ralston.

Steve se blesse contre le poignard de la bête immonde, qu'il abat avec son révolver. "Le seul mensonge que j'ai jamais entendu, dit Steve, c'est de parler de vous comme d'un héros".

Un must absolu de la série. Le lieutenant Ralston, avec ses airs innocents, ses lunettes noires, ses sourires pour accueillir les femmes de militaires permissionnaires, restera comme l'un des plus grands et horribles adversaires de toute la carrière de Steve McGarrett.

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Crédits photo: Paramount.

Images capturées par Patrick Sansano.

 saison 1 saison 3

Hawaï Police d'État (1968-1980)

SAISON 3


1. MORT SUR COMMANDE
(...AND A TIME TO DIE)



Il existe deux épisodes portant le titre français de "Mort sur commande", le 50 (Eh oui, déjà cinquante épisodes chroniqués sur 284 !) dont le titre original est "...And a time to die", et le 07-21 soit le 166e épisode "Hit gun for sale".

Lors de la diffusion de l'intégrale par Série Club, bien utile aujourd'hui puisque les français qui ont gardé les VHS enregistrées en 1999 ont des épisodes en VF que CBS France ne propose pas en DVD, la chaîne rediffusa l'épisode 50 en guise de "Mort sur commande"/Hit gun for sale, épisode avec Sal Minéo dans une des dernières si ce n'est la dernière apparition de l'acteur de "Exodus" assassiné en février 1976.

La saison 3 commence en plein suspense avec un excellent épisode voyant le retour de Wo Fat, l'éternel ennemi de McGarrett. "Mort sur commande" a été diffusé en France en 1975 par FR3 le dimanche à 19h00, et régulièrement rediffusé ensuite, ce qui fait que de nombreux téléspectateurs l'ont sans doute en mémoire.

Un agent secret britannique, Sheppard, travaillant de concert avec la CIA, a réussi à dénicher d'importants secrets de la Chine rouge (chaque silo de missiles dirigé contre l'occident), et il devient l'homme à abattre. Il a été d'ailleurs laissé à moitié mort lors de son arrivée à Honolulu par le tueur à gages de Wo Fat, mais l'homme a survécu et se trouve dans le coma. Wo Fat veut qu'il meure et fait enlever la fille du chirurgien qui doit opérer en exerçant un chantage. Le chirurgien, le docteur Forbes (Donald Moffat, l'un des héros de "L'âge de cristal"), devra rater volontairement l'opération et provoquer la mort de l'agent britannique s'il veut revoir sa fille vivante.

Un petit reproche que l'on peut faire à l'épisode est l'éternel affrontement entre la police d'État et la CIA, thème déjà évoqué maintes fois dans les deux premières saisons. Les chinois sont les ennemis privilégiés de McGarrett en tant que "rouges", bien plus que les soviétiques et le KGB. Personne ne s'étonne que Wo Fat n'ait pas du tout la physionomie d'un chinois. Cela fait partie de la part fantasque des séries télé.

La question que le téléspectateur se pose est : cette-fois, McGarrett va-t-il coincer Wo fat ?

McGarrett doit travailler avec Kavanaugh (Gerald S. O'Loughlin), son équivalent à la CIA. La collaboration est loin d'être évidente. Pendant ce temps, le couple Forbes se trouve confronté au cynisme de Wo Fat et nous découvrons derrière le personnage parfois caricatural un homme diabolique prêt à tuer une petite fille : "Dans ma profession, un homme ne peut se permettre de manquer à sa parole". Cela n'empêche pas le docteur d'avertir aussitôt McGarrett.

"Mort sur commande" réussit l'exploit, à partir d'un thème éculé, de nous étonner et nous maintenir en haleine jusqu'au bout.

Très vite, McGarrett comprend que Wo Fat a un complice dans la CIA, le traître Ralston (Norman Dupont). Ralston est décidément un nom de méchant puisque ce sera l'un des pires sadiques de la série, mais pas le même Ralston. Je fais allusion au lieutenant Ralston de "R and R and R" (Le lieutenant Ralston, 04-24).

Pour sauver la fille Forbes, Kavanaugh désigne à Ralston un autre agent comme le traître, Tyler. Wo Fat et Ralston se croient en sécurité. McGarrett et Kavanaugh suivent paisiblement ainsi Ralston pour qu'il les mène à la petite fille kidnappée.

L'épisode nous plonge ensuite dans une réfléxion étonnante. Sheppard meurt malgré les efforts de Forbes pour le sauver, mais au cours d'une double discussion, c'est à dire McGarrett et Kavanaugh, et Wo Fat et la petite fille Forbes, on découvre que Wo Fat, le méchant communiste, a plus de coeur que le "gentil agent américain" Kavanaugh. Pour Kavanaugh, peu importe la petite fille, Wo Fat l'a sans doute tuée... Tandis que Wo Fat regrette presque de gagner, ce qu'il avoue à la petite fille Forbes.

Ralston a téléphoné au bateau où est retenue l'enfant. McGarrett s'apprête donc à coincer Wo Fat. Mais pour éviter tout incident diplomatique sino-américain, les deux kidnappeurs arrêtés sur place seront arrêtés par la police d'État, et Ralston laissé en liberté et sans être inquiété jusque dans un an, lorsqu'il sera liquidé, le temps de se servir de lui comme taupe pour récupérer des informations sur les services chinois. La raison d'État pour la CIA, c'est de faire croire qu'une petite fille a moins d'importance qu'une duperie envers l'ennemi, car il s'agit de faire croire que Forbes a sauvé Sheppard qui est mort.

Wo Fat croyant que le docteur Forbes n'a pas cédé à son chantage, ordonne à ses complices l'exécution de la petite fille et file. Les complices seront arrêtés.

On peut se poser la question, qui est le vrai salaud, l'agent américain qui ne voit que sa mission, ou Wo Fat.

Quant à McGarrett, déguisé en agent de sécurité du port, il sauve la fille Sheppard. Toujours prêt à venir au secours de la veuve et de l'orphelin, ce cher Steve.

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2. TROUBLE EN TÊTE
(TROUBLE IN MIND)

Voilà un chef d'oeuvre télévisuel, un véritable joyau ; si je le pouvais, je mettrais cinq melons.

Il s'agit de la descente aux enfers d'une chanteuse, Elaine Jordan (jouée par la vraie chanteuse Nancy Wilson), droguée, qui va en prenant de l'héroïne empoisonnée, trouver la mort dans les dernières minutes. Milton Selzer fait son retour après "Nous serons des étrangers" (01-03) : admirateur de Elaine, il va lui procurer la drogue. Harry Guardino ("Police sur la ville", "L'inspecteur Harry"...), fait également partie de l'épisode après "Assurance sur les morts" (02-01).

Intermède psychologique dans la série, évoquant de façon prémonitoire la mort de Janis Joplin, la diffusion ayant eu lieu le 24 septembre 1969 ; il ne faut pas attendre de l'épisode un suspense policier mais un drame psychologique. La dernière scène déchirante, où la chanteuse noire s'effondre, marquera longtemps le téléspectateur et le héros de la série, McGarrett. C'est l'une des richesses de Hawai 5-O d'échapper pour un épisode au canevas policier.

Kono arrête sur la route la voiture d'Elaine, que conduit son pianiste, Michel Martin, ivre pour sa part. Martin blesse grièvement Kono qui peut tout de même donner l'alerte. Le pianiste prétend ne pas avoir reconnu le policier et cru être victime d'une agression. De l'arsenic mélangé à l'héroïne tue les drogués de l'île. C'est en fait un malencontreux pot d'insectiside que Ron (Milton Selzer) a fait tomber dans l'héroïne sans le savoir. Comble de l'histoire : McGarrett est un fan de la chanteuse et possède tous ses enregistrements. Il perd donc sa férocité habituelle, tout en gardant une sobriété qui évite de tomber dans le mélo ou l'incongru.

Nous assistons tout au long de l'épisode à la longue déchéance d'Elaine, qui a absolument besoin de drogue pour continuer à enregistrer. L'épisode n'a pas l'aspect moralisateur des autres sur la drogue comme "Le rat d'hötel" (01-06) et "Le grand voyage" (01.15). La démarche de Steve est de vouloir sauver Elaine et non de coffrer les dealers. En ce sens, l'épisode se démarque de tout ce que nous avons vu jusqu'à présent. À la première vision, l'épisode peut dérouter l'amateur. Mais c'est la richesse de la variété de la série que l'on retiendra ici.

La scène finale est inhabituellement tragique pour un Hawaii Five-O. Le pianiste et McGarrett courent pour sauver Elaine, qui meurt dans les bras de Michel Martin, tandis que McGarrett se fige, tourne le dos à la caméra et repart vers sa voiture dans la nuit. "Trouble en tête" est un formidable plaidoyer contre la drogue.

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3. ATTENTAT SUR COMMANDE
(THE SECOND SHOT)

Avant de perdre son temps et son talent dans « Les feux de l'amour », Victor Braeden jouait les méchants agents communistes dans « Hawaï police d'État ». On se souvient qu'il incarnait un professeur hypnotisant une élève pour tuer McGarrett dans « La bête » (02-06).

Ici, il est un agent est-allemand, Klaus Marbrug, qui prend le risque de se faire tuer pour approcher et tuer un savant grec, Gregorios Lemira, dissident du régime des colonels grecs.

En effet, avec ses complices, il met au point un faux attentat : la balle doit frapper précisément à un millimètre près dans sa poitrine un endroit précis. Le tireur complice réussit son coup, mais McGarrett est sceptique, « les professionnels ne ratent pas leur coup » lâche-t-il.

Marbrug, journaliste communiste, sera donc reçu par le dissident qui le croit gagné à sa cause, c'est-à-dire devenu dissident.

À partir de ce canevas impeccable, c'est l'intelligence et la déduction de Steve qui déterminera si oui ou non Marbrug est sincère.

À noter que Nicholas Georgiade (Enrico Rossi dans « Les incorruptibles ») joue le rôle d'Andréas dans l'épisode.

McGarrett avec Chin Ho trouve que l'attentat est du travail d'amateur en se rendant sur les lieux. Marbrug réussit à éloigner les gardes du corps sur une plage et va le tuer, mais cette-fois la balle que McGarrett lui envoie l'élimine définitivement.

Même si l'épisode présente un dénouement prévisible, le suspense est parfaitement agencé. La mise en scène à partir d'un scénario aussi parfaitement huilé ne pouvait que nous donner un épisode de plus dans la lignée des réussites.

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4. SOUVENIRS AU PRÉSENT
(TIME AND MEMORIES)

Cet épisode est, à juste titre, considéré comme un des meilleurs de la série. C'est l'un des rares avec « La preuve vivante » où nous découvrons la vie privée de Steve McGarrett.

Kathy Wallis (Diana Muldaur) est suspectée du meurtre de son mari. La veille, Kathy a appelé Steve. Dans une vie antérieure, avant que Steve ne dirige les Five-O, ils ont été amoureux fous et la vie les a séparé, Kathy ayant donné sa parole d'épouser un autre homme.

Les sentiments sont toujours là. Aussi, ce sera le cœur brisé qu'il la fera arrêter après l'avoir défendue auprès de ses propres hommes, Chin Ho, Danny et Kono.

Le tueur est en fait Arthur Dixon (Martin Sheen, pour sa seconde apparition dans la série après « Chantage », 02-20), dont le mari de Kathy ne voulait pas comme gendre alors qu'il était déjà son comptable. Pour se donner un alibi, il a feint de se rendre sur le continent et appelé la fille Wallis, Joan, à partir de la ligne intérieure de la société.

Joan Wallis est interprétée par la jolie Kathy Cannon que j'avais remarquée dans « L'homme de Vienne » (« Poursuite dans la ville » avec Robert Conrad). On retrouve aussi dans le rôle de l'homme de confiance de la victime le comédien Edward Andrews (1914-1985), qui jouait l'inquiétant Mark Evans de « La mutation » dans la série « Les envahisseurs ».
L'épisode est intéressant pour les incessants flashbacks entre le passé (la belle histoire d'amour) et le présent (le meurtre). McGarrett tout au long des 12 saisons n'aura que peu d'aventures. Dans « Une petite balade » (10-14), il tombe fou amoureux mais la fille meurt, le laissant à son devoir de policier comme unique horizon, tel Bond dans « Au service secret de Sa Majesté ».

Seul « hic », l'actrice Diana Muldaur (Héroïne de la série animalière « Born Free » diffusée en France en 1975, et vue aussi dans moult séries dont « Les envahisseurs ») ne paraît pas plus jeune dans les scènes du passé, alors que Jack Lord avec son uniforme militaire donne le change. Diana Muldaur reviendra dans l'épisode 05-02 « Course contre la mort » dans un rôle différent.

"Souvenirs au présent", depuis sa première diffusion un samedi à 14h sur Antenne 2 en mai 1976, a été régulièrement rediffusé.

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5. L'AFFAIRE DU GUARNERIUS
(THE GUARNERIUS CAPER)

Cet épisode met à nouveau en vedette Ed Flanders après « Le grand voyage » (01-15) et surtout « Alerte à Hawaii » (02-23 et 02-24). Il est ici un violoniste , Rostov, venu d'URSS, et surveillé étroitement par un agent du KGB nommé Sarpa (Albert Paulsen, Max Zenner dans « Les incorruptibles », et l'ignoble méchant de l'épisode « L'ours en peluche » 02.04).

Ces deux comédiens apportent un plus à l'épisode en donnant à leur interprétation dans un épisode qui n'est pas sans rappeler « Le manteau de plumes » (02-08) avec le vol d'un objet de grande valeur dont les voleurs n'en sont pas conscients, du moins au départ.

L'épisode est assez linéaire dans son traitement. Lors du voyage de Rostov à Hawaï, son violon est dérobé par des malfaiteurs genre « paumés ». Ils apprennent par la radio l'importance de leur butin mais se font un malin plaisir de vouloir le détruire, et n'hésitent pas lors de leur périple à tuer un vieil homme aveugle et musicien, Mazzini. L'épisode sinon est sans surprise et n'apporte pas grand-chose à la saga Hawaï. « L'affaire du Guarnerius » fut diffusé par M6 en 1988 et depuis a été l'un des plus rediffusés.

L'épisode se termine par un bain de sang (pour un violon...), et malgré la destruction partielle de son violon, Rostov fera réparer son instrument pour donner un concert dédié à Mazzini.

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6. LA RANÇON
(THE RANSOM)

Voilà un épisode fort peu diffusé, il a dû l'être lors de la programmation de l'intégrale par TF1 en 1989, mais le manque de diffusions en fait presque un inédit à redécouvrir en DVD.
Andrew Duggan (« Le Ranch L ») joue ici Obie O'Brien, un kidnappeur d'enfants. Il est aidé par deux comparses dont une « gueule », Ron Hayes (1929-2004) qui a joué dans toutes les séries des sixties (« Les envahisseurs », « Bonanza », « Chaparral », « L'homme de fer »... et au cinéma « Le justicier de New York »...). Ils enlèvent un enfant et réclament 250 000 dollars. Le père refuse de prévenir la police, mais McGarrett apprend que le père de l'enfant, Nelson Blake, a retiré cette somme en petites coupures. Lors de la remise de la rançon, un quidam provoque un incident qui empêche la transaction et Kono est enlevé en même temps que le garçonnet.

De sa geôle, Kono fait évader l'enfant, mais le policier hawaïen se retrouve en grand danger. Les kidnappeurs entendent récupérer 250 000 dollars pour la vie du policier qu'ils ont l'intention de tuer.

Épisode au suspense constant, bien agencé en trouvant un angle original (le policier devient l'otage à la place de l'enfant), nous sortons ici de la torpeur de certains épisodes à venir (dans les dernières saisons) dans lesquels les scénaristes sont en mal de copie.

On se rend compte au final que le chef, O'Brien, a décidé de « doubler » ses complices et de récupérer seul la rançon (se déguisant en faux général), mais sa tentative échoue et il est abattu.

Les deux autres complices tiennent toujours Kono. À noter que pendant son absence forcée de l'équipe de Steve, on a rappelé un des premiers équipiers de McGarrett, un certain George (Le nom de l'acteur n'est pas crédité au générique). McGarrett ayant localisé suite à un appel téléphonique les ravisseurs (Ah, ces écheveaux de fils téléphoniques qu'un technicien des PTT locales s'acharne à « remonter ») ; il se déguise en marin ayant besoin de ravitailler son canot à moteur. La fusillade finale est conforme aux épilogues de la série et Steve essaie de conforter Kono, grièvement blessé au visage, tandis qu'une ambulance le conduit à l'hôpital.

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7. PAR L'EAU ET PAR LE FER
(FORCE OF WAVES)

Comme dans « Demain ne naîtra jamais » et « Le tigre aveugle », McGarrett est grièvement blessé dans le pré générique. Il se trouve sur un bateau lors d'une explosion criminelle et en réchappe de justesse. C'est à Danny de mener l'enquête.

On retrouve dans cet épisode l'actrice Linda Marsh, vue notamment dans « La tour des monstres » (« Homebodies ») de Larry Yust. Elle joue la seconde épouse de Clark Sloane, la victime de l'explosion à laquelle a échappé McGarrett.

Danny commence ses investigations auprès de l'ex-femme de Sloane, Grace, qui ne le portait pas dans son cœur.

Très vite, Steve McGarrett reprend l'enquête un bras dans le plâtre : pas d'arrêts maladie à la police d'État !

Quelques scènes sont obscures pour le téléspectateur : qui sont ces deux lascars qui escaladaient le mât d'un bâteau au moment de l'attentat, dont l'un, un certain Porter, pénètre de nuit dans l'entreprise de Sloane, la victime, blessant un gardien de nuit ? Danny et Chin Ho l'arrêtent en compagnie de l'actuelle Mme Sloane, Maria.

McGarrett découvre que plusieurs millionnaires qui ont quitté leurs femmes ont eu le même sort que Sloane.

L'épisode tourne en rond et laisse le spectateur sceptique. On ne sait trop où les scénaristes veulent nous mener. Nous découvrons que Porter était l'homme en haut du mât qui essayait de vaincre sa peur. Celui qui surveillait en bas est l'avocat de Mme Sloane, Carl Anderson (John Vernon).. Intrigue confuse. À trop vouloir faire « original », le script s'enlise dans une intrigue peu crédible et ennuyeuse.

La VF semble trahir l'intrigue censée se dérouler en 1967, alors que nous sommes en début de troisième saison (l'épisode a été diffusé en octobre 1970). Il y a vraiment beaucoup de bavardages avec Steve qui mène sa petite enquête de son côté, le bras dans le plâtre.

Le début de l'épisode nous semblait confus, la suite ne l'est pas moins. Et notre attention se relâche devant cette intrigue bâclée, tortueuse, atypique pour « Hawaï police d'État ». Les soupçons se portent sur l'avocat Carl Anderson qui se trouvait là à chaque fois qu'un millionnaire a été tué. L'homme souffre de schizophrénie et de double personnalité, abandonné par son père qu'il cherche à tuer à travers ces hommes d'affaires millionnaires : psychologie à deux sous pour un épisode où Steve pousse dans ses derniers retranchements l'avocat avant de l'arrêter.

Un ratage pour cause d'intrigue trop complexe.

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8. HARA KIRI
(REUNION)

Heureusement, « Hara Kiri », après la déception de l'épisode précédent, nous permet de retrouver la série au mieux de sa forme.

Il est question ici d'un criminel de guerre japonais de la seconde guerre mondiale, tortionnaire, qui a échappé à la justice et s'est refait une identité sous le nom de Shigato (Teru Shimada , Osato de « On ne vit que deux fois »). L'homme, qui fait du tourisme et des affaires à Hawaï, reçoit des menaces de mort sous la forme de photos prises par le prisme d'un fusil à lunettes.

Le lendemain, la voiture de Shigato explose, mais avec une bombe à retardement qui lui laisse le temps d'en réchapper. Quelqu'un veut savourer sa vengeance en faisant trembler le japonais.

Parmi les touristes venus avec Shigato se trouvent trois de ses anciens prisonniers aux Philippines : Frank Epstein (Simon Oakland, de retour après « Nous serons des étrangers » 01.03) marche avec deux cannes depuis qu'il est tombé dans les mains du criminel de guerre Kim Rachiri. Il le reconnaît en Shigato et tente de le tuer.

Le second, Mitch Bradley, un pleutre (Joe Maross), est l'auteur des photos. Il était prisonnier avec Epstein, et le troisième, Michael Holt (Barry Atwater), est un traître qui s'est laissé acheter par Rachiri. Les trois anciens camarades de guerre avaient un code chiffré découpé en trois et dont chacun possédait le tiers, et Rachiri avait reçu l'ordre de les faire parler. Holt s'est mis à table par peur d'être torturé.

L'épisode évoque les tortures des japonais contre les américains. Hawaï police d'État est inscrit dans le contexte de Pearl Harbour.

McGarrett, qui croyait au début à l'innocence de Shigato, s'aperçoit que ce dernier est réticent à laisser ses empreintes pour que le gouvernement japonais les compare avec celles de Rachiri.

Bradley tente de tuer Rachiri et tue par erreur Holt qui était en train de faire chanter le criminel en disant que sa société et lui étaient désormais dans ses mains.

Steve est mal à l'aise et n'arrive pas à croire que Bradley est l'auteur du meurtre. Il a en effet découvert que les photos prises par Bradley (qui a perdu la raison) sont truquées. En fait, Rachiri a utilisé les services d'un tueur à gages, Charley Llacuna, pour se débarrasser des trois vétérans soldats qui sont les derniers à pouvoir le reconnaître. Llacuna attire Epstein dans un piège, mais il est assassiné par son monstre de patron. McGarrett comprend que Shigato est bien Rachiri.

Epstein et Rachiri se retrouvent face à face. McGarrett arrive sur ces entrefaites et arrête le monstre, empêchant également Epstein de se faire justice lui-même.

Un des chefs d'œuvre de la série. Quant à Teru Shimada, il incarne l'une des pires ordures de la série, criminel de guerre réaliste, laissant Wo Fat en comparaison comme un personnage de bandes dessinées.

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9. TÉMOIN À CHARGE
(THE LATE JOHN LOUISIANA)

Cet épisode, particulièrement romantique, raconte l'histoire d'un tueur chargé d'éliminer un témoin gênant dont il tombe amoureux. Il met à sa place le cadavre d'une autre et ils vivent heureux et cachés.

Mais la femme, Julie Grant (ravissante Marianne McAndrew), ayant été le témoin d'un meurtre commis par un caïd de la mafia, Harry Quon (Alfred Ryder, ici affublé d'une moustache qui le rend plus ridicule que menaçant), doit absolument mourir. L'homme chargé de la tuer, Nick Pierson (Don Stroud, vu dans « Permis de tuer »), ayant trahi pour s'amouracher de la cible, Quon envoie contre lui un autre tueur, lequel est joué par Al Harrington, futur Ben Kokua à partir de la saison 5, et qui a déjà joué un malfrat prisonnier dans « les otages » (01-17).

Le tueur pour sauver sa belle jouera au chat et à la souris avec son patron qu'il a trahi, et finira par se faire tuer. Ce sera l'occasion pour McGarrett de recueillir le précieux témoin pour mettre définitivement hors d'état de nuire le caïd Harry Quon.

Très bon épisode, sortant pour une fois de l'enquête policière classique pour montrer une histoire d'amour impossible. Don Stroud, un « dur », joue pour une fois un faible que l'amour a envoûté.

Il est vrai que l'on comprend en voyant la belle Julie que le pire des tueurs ait décidé de désobéïr à son patron et de laisser suivre son cœur.

Alfred Ryder, aussi méchant qu'en chef des « Envahisseurs » (« Vikor », « La rançon » , « La recherche de la paix »), représente l'adversaire habituel de McGarrett. Un homme de la mafia locale au départ intouchable mais que McGarrett finit par faire trébucher.

Un épisode diffusé tardivement en France, et c'est bien dommage.

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10. LE PARADIS PERDU
(THE LAST EDEN)

Écolo-terrorisme : une usine d'incinération explose, tandis qu'un chanteur de cabaret, Jimmy (Ray Danton), est accusé d'être le coupable après s'être fait une réputation de défenseur de l'environnement.

Le chanteur ayant bu et s'étant battu, il a perdu la mémoire et n'a pas d'alibi pour l'heure de l'explosion. Sur le même thème de l'écolo-terrorisme, « Hawaï police d'État » nous offrira ce qui est peut être le meilleur épisode de la série : « Kailimoku » (04-13). L'épisode rappelle aussi « Qui a tué Mira Bai ? » (01-13) avec l'homme sans alibi qui a perdu la mémoire. Toutefois, McGarrett est pris de soupçons devant un coupable trop facilement trouvé et cherche une autre piste. Il poursuit son enquête dans le milieu écologiste auprès d'un scientifique, le professeur Hale (Richard Morrison) qui le met sur la piste de Walter Colfax (Paul Stevens, habitué de « Mannix », « Mission Impossible »…), un riche industriel.

La moitié de l'épisode est passée et le scénario ne tient pas ses promesses. Une enquête peu passionnante. Pour se disculper, Jimmy décide de faire ses propres investigations.

Colfax a mis au point un procédé pour avoir le monopole de l'épuration des déchets, il fait partie du Syndicat du crime.

Eddie (Tommy Fujiwara, un acteur local employé tout au long des douze saisons) est le coupable. Ami de Jimmy, il a agi contraint et forcé, étant débiteur du syndicat. Pour faire taire Eddie, les hommes de Colfax le défenestrent.

Il y a cependant un témoin, une voisine, qui promet à Steve de reconnaître les hommes si elle les revoit. McGarrett comprend qu'un militaire corrompu et Lyon, le propriétaire d'un yacht, sont les auteurs de l'explosion pour le compte de Colfax. Jimmy veut faire justice lui-même en liquidant Colfax. Les deux hommes se battent ; McGarrett intervient au moment où Jimmy allait le défenestrer.

Un épisode vraiment très moyen, à peine deux melons.

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11. LE VOLEUR AU MONOPOLY
(OVER FIFTY? STEAL)

Dans cet épisode, diffusé dès 1976 sur Antenne 2, ainsi que sa suite "L'homme aux cent visages" (06-24), McGarrett va être confronté au plus sympathique de ses adversaires : Lewis Avery Filler (Hume Cronyn). Ce Filler faisait partie d'une grande société et a été licencié. Pour se venger de la société, il est devenu voleur. Il attaque les banques, dérobe, vole, mais ne tue jamais. Il se déguise sans arrêt en véritable Fregoli et son personnage évoque beaucoup Arsène Lupin, si ce n'est que Filler a le physique d'un comique et non d'un tombeur.

Dans cette première manche contre McGarrett, il s'amuse à laisser des cartes de Monopoly à chacun de ces larcins, narguant la police d'État jusque dans le bureau de Steve. Filler connaît la loi et sait qu'on ne peut l'inculper faute de preuves.

D'un ton léger, comme sa suite, l'épisode se savoure avec les joutes verbales Filler-McGarrett. C'est à celui qui prendra de vitesse l'autre. Au moment où Filler pense avoir gagné la partie et va quitter l'ïle avec un beau magot, McGarrett le cueille et lui présente une carte de Monopoly : "Allez directement à la case prison".

Un épisode fort réussi qui montre Jack Lord d'habitude si fermé jouer ici une franche comédie.

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12. MEURTRE, AMOUR ET POÉSIE
(BEAUTIFUL SCREAMER)

Cet épisode lors de sa première diffusion sur FR3 en septembre 1979 le samedi portait le titre "Angoisse". Il est construit exactement sur le même schéma que "Tante Martha" (01-18) et "Les clefs de l'énigme" (04-03), à savoir qu'une série de meurtres dissimule un seul meurtre motivé. On se souviendra que c'est aussi le thème du film de Costa-Gavras "Compartiments tueurs". Pour tuer une personne, tuons-en plusieurs et l'on ne saura pas le mobile.

Sally Gregson (Laraine Stephens, qui jouait Claire Kronski, la partenaire de Matt Helm dans la série de 1975 avec Tony Franciosa) est une riche héritière qui veut divorcer d'un entrepreneur de travaux publics ruiné, Walter Gregson (Lloyd Bochner).
Ne voulant pas perdre la fortune de sa femme, il va tuer deux jeunes femmes, Linda, puis Jane, la petite amie de Danny Williams.

Danny veut mener une vendetta personnelle pour retrouver le tueur, que l'on croit être un maniaque sérial killer. Il écrit des poèmes de Byron sur ses victimes avec du rouge à lèvres après les avoir étranglées.

Bien entendu, personne ne soupçonne l'honorable Walter Gregson, qui semble apitoyé par le sort des victimes. L'histoire se passe dans un club de bienfaisance pour jeunes aveugles dont font partie les deux victimes et la femme de Gregson. Ce dernier va vouloir commettre son meurtre lorsque sa femme se promène avec de jeunes aveugles, se sachant ainsi impuni.

Mais les soupçons de McGarrett se portent sur Gregson en voyant qu'il n'était pas à une cérémonie où quelqu'un a fait des photos sans discontinuer. L'horloge (comme dans l'épisode "Nous serons des étrangers" 01-03) est la preuve photographique que Gregson s'est absenté pendant un meurtre.

Danny, éprouvé par la mort de Jane, manque tuer un artiste peintre amie de la jeune fille. Il sera dessaisi de l'enquête. Lloyd Bochner, jusque dans les scènes finales, se montre un tueur calculateur et impitoyable digne d'un film de Hitchcock.

Quatre melons bien mérités.

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13. SIX ANS APRÈS
(THE PAYOFF)

Vincent Ryan (Albert Salmi) est sorti de prison et liquide les uns après les autres ses comparses qui l'ont jadis trahi, gardant le magot d'un rapt. Vince est aidé par une jolie fille, Madge, incarnée par Madlyn Rhue (1935-2003), une habituée de « Mannix », « L'homme de fer » ou encore « Mission Impossible »...

Dès le début, il se dégage une extrême violence de l'épisode puisque la première victime n'est que grièvement blessée et s'efforce de joindre la police puis un mystérieux correspondant. L'homme vivait dans un endroit sordide loué par un « marchand de sommeil » qui ne déclare pas ses clients.

Les scènes répétitives du début respirent l'ennui, et le téléspectateur sent qu'il va être floué par cet épisode. Ce mourant qui s'échappe et n'en finit pas de mourir et de vouloir téléphoner est un certain Jase Gorman (Warren Venders). Danny fait le rapprochement avec une affaire d'enlèvement d'enfant, la fille du gouverneur Ballister, tuée par ses ravisseurs sans que la rançon soit retrouvée.

Lorsque les scénaristes ne sont pas inspirés, McGarrett ne peut faire des merveilles. Tommy Walsh, l'homme que Gorman a prévenu est en fait le commanditaire du tueur Vince. Gorman est recueilli par une amie, Lila (Joyce Van Patten).

J'ai failli m'endormir en visionnant l'épisode tellement le scénario étriqué s'étire en longueur sans jamais passionner. Steve retrouve Gorman qui agonise dans ses bras, il interroge sans succès Lila.

L'histoire se traîne jusqu'à un hôtel où Tommy et un complice Louis (Dick Brady) sont venus liquider Vincent et Madge.

McGarrett en légitime défense est obligé de tuer Gorman. Après avoir vidé son arme, Madge est arrêtée. L'épisode est tellement bâclé que nous ne voyons pas Chin Ho et Kono arrêter Tommy et Louis. Bref, un ratage total.

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14. MEURTRE À LA PRISON
(THE DOUBLE WALL)

Enfin un bon épisode, digne des deux premières saisons, avec un scénario en béton signé Jerry Ludwig et Eric Bercovici (les créateurs de la série « L'homme de Vienne » avec Robert Conrad).

Nous retrouvons dans cet épisode Monte Markham, qui succéda brièvement à Raymond Burr dans le rôle de Perry Mason dans des saisons inédites en France alors que Burr tournait « L'homme de fer ».

Monte Markham reviendra dans la saison 4, composant l'un des plus formidables tueurs de la série dans « Les clefs de l'enigme » (04-03).

Ici, il est un « gentil », un homme désespéré, Harry Kellem, qui purge depuis trois ans une peine de prison à la place d'un autre. Le véritable assassin, Tom Chaney, qui a envoyé Kellem en prison, vient de mourir et d'avouer dans sa prison, auprès de son codétenu Kellem, qu'il est l'auteur du meurtre. Même si Kellem a pris un médecin en otage pour obliger McGarrett à refaire l'enquête, le policier est vite persuadé de son innocence.

Nous retrouvons en gardien de prison Al Harrington, futur Ben Kokua (saisons 5 à 9) qui avait joué un truand dans la saison 1 « Les otages » (déjà une histoire de prise d'otages en prison, mais cette fois il est de l'autre côté de la barrière !).

McGarrett soupçonne un avocat ami de Kellem, Ted Cowan, d'être l'auteur du meurtre. Ce dernier était en rapport avec d'inquiétants personnages, l'avocat Wilkie et sa bande de gorilles semblant sortir tout droit des « Incorruptibles ».

Grâce à l'enquête à l'extérieur de la prison que fait McGarrett, nous ne ressentons jamais de sentiment de claustrophobie comme dans « Le roi de la colline » (01-14) ou « Les otages » (01-17).

McGarrett et Chin Ho découvrent une piste chez un chinois qui organise des jeux clandestins. La victime dont Kellem est accusé du meurtre, Tom Chaney, trichait au jeu, alors qu'au procès on l'a fait passer pour un homme endetté  L'équipe de Five-O comprend que Kellem est tombé dans un piège, un véritable complot. Chaney était complice de Cowan et de Wilkie pour blanchir de l'argent sale.

Pendant ce temps, l'épouse de Ted Cowan, Freda (Joan Van Ark, comédienne qui a fini ensuite dans « Les feux de l'amour » !), découvre que son mari sait la vérité. Kellem est innocent et il n'a rien dit, ayant peur de la mafia locale. Peu après, Cowan est assassiné au volant de sa voiture. Le meurtre à l'insu de tous à un feu rouge rappelle ceux de la série « Les Envahisseurs » lorsqu'ils utilisent leur disque de métal mortel – ici un silencieux.
Kellem, épuisé, s'endort, et le docteur qu'il tient en otage se libère.

La veuve Cowan raconte à McGarrett que son mari avait été témoin du meurtre par un avocat véreux, Craig Wilkie. Elle vient menacer Wilkie mais tombe dans un piège. Les hommes de main de Wilkie veulent la tuer. Steve et Danny faisant barrage et tuant l'un des gangsters, Wilkie pense s'en tirer en abattant le dernier de ses hommes qui tient otage Freda. Mais celle-ci devient témoin à charge contre l'instigateur du crime.

Seul bémol, la fin est un peu trop brève, nous montrant McGarrett réveillant le preneur d'otage Kellem endormi, pour lui annoncer qu'il est libre.

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15. PANIOLO
(PANIOLO)

Cet épisode a été multi-diffusé dès 1988 par M6, puis TF1 et Série Club. Il est donc assez familier aux téléspectateurs et immédiatement identifiable.

« Paniolo », cowboy en Maaui, c'est Frank Kuakua (Frank Silvera), dont le meilleur ami est Hody joué par Royal Dano, comédien au physique impressionnant (On n'oublie pas, lorsqu'on l'a vu, sa composition dans l'épisode de « Cimarron » : « La bête »). Kuakua a une fille et un petit-fils, mais aussi une terre qu'il refuse de vendre. Un agent immobilier retors rachète une reconnaissance de dette que Kuakua a contractée. Il veut ainsi l'obliger à vendre. Paniolo/Kuakua le jette d'un escalier pourtant pas très haut mais le tue.

L'épisode suit alors une intrigue très linéaire. Dès que McGarrett a compris que le meurtre accidentel est dû à la reconnaissance de dette, il se lance à la poursuite de Kuakua dans la montagne.

Au final, cerné par les hélicoptères et des battues de policiers, Paniolo est coincé en haut de sa montagne : il tire sur McGarrett qu'il blesse volontairement sans le tuer, pour se faire abattre par les tirs croisés des policiers.

Mieux construit que « Nous serons des étrangers » (01-03) mais moins réussi que « Kailimoku » (04-13) qui abordent tous le même thème, « Paniolo » raconte la « colonisation » américaine du peuple hawaïen. Certains hawaïens - c'était le cas de Simon Oakland dans « Nous serons des étrangers », ce sera celui de l'habile tueur de « Kailimoku » - reprochent aux américains et au progrès en général de défigurer leur pays. Écologistes bien avant l'heure, leur combat rappelle celui des indiens mais a été moins médiatisé. Il était normal qu'une série tournée à Honolulu aborde ce sujet de société.

Frank Silvera est particulièrement convaincant en fer de lance de ce combat perdu d'avance, mais l'épisode aurait gagné en qualité et en nuances avec un scénario plus complexe. Ici, le téléspectateur lambda peut deviner dès le début de l'épisode comment tout cela va se terminer. Les scènes avec la fille et le petit-fils sont cependant émouvantes. En raison du soleil, McGarrett dans sa poursuite dans la montagne est coiffé d'un chapeau de paille fort peu protocolaire pour le chef de la police d'État.

Bon épisode.

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16. DIX MILLE DIAMANTS ET UN INFARCTUS
(TEN THOUSAND DIAMONDS AND A HEART)

Cet épisode est l'un de ceux que les français ont le plus vu. Il a été diffusé par Antenne 2 vers 14h en 1976 le samedi face à "Samedi est à vous" sur TF1, puis rapidement rediffusé l'été 1978 toujours sur A2. Ensuite M6 le proposa, puis TF1 lors de l'intégrale en 1989 et de sa rediffusion partielle en 1992, enfin Série Club.

Cette histoire compliquée d'associations entre un gangster, Lennox, et un as de l'électronique voleur de diamants qui vient de s'évader, avec une duperie permanente entre l'un et l'autre, est un peu l'épisode lambda des premières saisons de Hawaii 5-O.
Orwell (Tim O'Connor) est malade du coeur, il a un médicament qui peut simuler un infarctus mais fait un vrai infarctus. Il sera trahi par son commanditaire Lennox (Paul Stewart), mais McGarrett cueillera tout le monde.

Tim O'Connor sortait à l'époque de plusieurs années de tournage de la série "Peyton Place" avec Mia Farrow, dont il fut le héros. Série que TF1 acheta tardivement en 1975 pour en diffuser seulement quelques épisodes (26 sur... 337 !).

Le jeu du chat et de la souris entre McGarrett et le duo Orwell/Lennox voleurs de diamants paraît un peu suranné aujourd'hui, mais à l'époque, les gadgets et l'aspect "Mission Impossible" plurent aux téléspectateurs.

La musique qui scande cet épisode devient vite agaçante par son côté répétitif. Danny retrouvant la trace d'un médicament servant à simuler les malaises cardiaques se demande : "Je voudrais bien savoir pourquoi quelqu'un qui a le coeur malade achète un médicament susceptible de simuler un infarctus".

Depuis le film de Jules Dassin "Topkapi" et la série "Mission Impossible", la recette du vol du siècle par une équipe avertie avec un plan soigneusement établi ne réserve plus de surprises. Il ne fallait donc pas en attendre ici.

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17. TUER OU MOURIR
(TO KILL OR BE KILLED)

Voilà un épisode atypique dans la série, à croire que Leonard Freeman était contre la guerre du Vietnam. Nous avons vu en toile de fond le Vietnam dans divers épisodes ("L'abeille", "Pour la paix", "Le roi de la colline"...).

Ici, un héros de la guerre du Vietnam se suicide, chose que nous ne saurons que dans les dernières minutes de l'épisode. McGarrett pense qu'il s'agit d'un meurtre, la victime étant le fils d'un général interprété par John Anderson (vu dans "Le riche et le pauvre"). L'épisode s'attarde aussi sur les filières qui permettent la désertion pour les appelés et une vie tranquille au Canada. Danny Williams, pour les besoins de l'enquête, va tenter de s'infiltrer dans cette filière et y retrouvera le propre frère de la victime et sa fiancée.

Les soupçons se portent donc sur le frère du mort, Mike Rigney (Michael Anderson Jr, devenu célèbre avec la série western "Les Monroe" et qui tourna ensuite dans "Les rues de San Francisco" et "L'homme de fer"). Les services spéciaux de l'armée veulent cacher le suicide du héros Jack Rigney afin de ne pas ternir l'image de l'uniforme. McGarrett devra s'opposer à eux pour apprendre la vérité en présence du général et de sa femme.

Plaidoyer contre la guerre du Vietnam étonnant dans une série policière tout à fait traditionnelle. McGarrett et son interprète Jack Lord réussissent le prodige de concilier la compassion pour le suicidé (qui a enregistré sur une magnétique le massacre d'une population vietcong sans défense) et le défenseur de l'ordre.

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18. LA GUERRE DES PLANCHES - 1ERE PARTIE
(F.O.B. HONOLULU - PART 1)

F.O.B. signifie "Free On Board" (ou "Freight On Board"), c'est-à-dire une livraison de marchandises via la voie maritime dont le propriétaire paie les frais d'embarquement et de transport.

Retour de Wo Fat dans cet épisode en deux parties sur la guerre des planches... à billets. Tout commence par la mort d'un marin en permission qui s'avère être un assassin en fuite. Pensant avoir affaire à une banale enquête policière, McGarrett se retrouve au coeur d'un complot d'espionnage.

A l'instar des nazis qui voulaient fabriquer de fausses livres sterling, les chinois depuis quatre ans veulent faire de même pour les américains (l'histoire se passe en 1971) : la Chine a préparé des planches à billets pour inonder le monde entier de faux billets de vingt dollars.

Trois trafiquants se sont emparés des planches : Leo Price (le faux marin assassiné), Nicole Fleming, une aventurière internationale, et Tony Madrid, qui travaille pour Wo Fat.

Les russes sont aussi sur le coup, voulant dérober les planches aux chinois pour mener la guerre économique contre les États-Unis.

Dans le rôle de Nicole Fleming, nous découvrons la jolie Sabrina Scharf, qui a arrêté de tourner en 1975 après entre autres "Les rues de San Francisco", "Banacek", et l'autre série du "Fugitif" David Janssen "Harry O".

Les épisodes doubles de la série prennent le temps de tout expliquer, avec des réunions de McGarrett avec les services secrets (et peut être un peu trop de "parlottes"), mais l'intrigue prend bien le temps de se mettre en place. Plus de place est accordée aux scènes d'action (ici une fusillade en hélicoptère) puisque le timing n'est pas de tenir en cinquante minutes. Parfois, cela peut donner des longueurs, mais heureusement, tout comme "Meurtre au stade" qui clôture la saison 3, "La guerre des planches" ne tombe pas dans ce travers.

La fin de la première partie supposant un accord entre chinois et soviétiques (rivaux dans cette affaire) est une ficelle un peu grosse. On fait fi de la géopolitique de l'époque. Wo Fat parle de ne pas se concurrencer entre camarades, c'est oublier qu'en 1971, chinois et russes n'étaient plus depuis longtemps sur la même longueur d'onde.

Les planches sont à nouveau dérobées par un complice de Nicole Fleming qui veut les revendre aux russes en faisant monter les enchères...

À suivre...

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19. LA GUERRE DES PLANCHES - 2EME PARTIE
(F.O.B. HONOLULU - PART 2)

Coup de théâtre, c'est le commandant George Nicholson, de l'armée américaine, proche de l'enquête, qui s'est emparé des planches et s'est enfui. Il n'hésite pas à téléphoner au chef des services secrets Jonathan Kay (Joseph Sirola) pour réclamer une rançon et l'impunité.

McGarrett est indigné que Kay accepte l'impunité. C'est finalement un traître américain qui a supplanté une aventurière, Wo Fat, et le KGB. On peut regretter la similitude de noms (Nicholson et Nicole Fleming).

McGarrett reprend l'enquête en tentant de faire peur à Tony Madrid, l'homme de main de Wo Fat. Kono et une vieille dame envoyée par le KGB espionnent Nicole Fleming. Nicole et Wo Fat font un marché définitif signifiant la fin des enchères à trois millions de dollars, elle assure Wo Fat que Nicholson (son amant, ce que nous découvrons) ne posera pas de problèmes. De fait, lorsque l'homme qui a trahi par amour retrouve l'aventurière sur une plage, nous comprenons qu'il est amoureux de Nicole, mais tandis qu'ils s'enlacent, elle l'abat froidement de plusieurs balles de révolver.

On peut regretter l'erreur de casting de Roger C. Carmel en Misha, représentant l'URSS, qui évoque plus un hippie qu'un agent du KGB. Il n'est pas crédible une seconde dans ses scènes.

Nicole a reçu l'argent de Wo Fat mais ce dernier la prend en otage. Pendant ce temps, l'agent de Moscou sait qu'il a été dupé par Wo Fat et va se retrouver en Sibérie, il accepte donc un pacte avec McGarrett pour sauver sa peau.

L'intrigue se termine dans le cadre d'un temple hindou qui a déjà servi de décor à l'épilogue de "SOS Singapour". Un nouveau coup de théâtre y attend Wo Fat et son otage Nicole : Tony Madrid agit pour son compte et a tué le garde du corps de Wo Fat. Il tue Wo Fat (!) avant d'être abattu par McGarrett qui cernait l'endroit avec ses troupes, ayant découvert sur un morceau de papier (sur le corps de l'infortuné Nicholson) un plan de l'endroit où sont cachées les planches. Madrid est mort et Nicole arrêtée, mais l'on ne retrouve pas le corps de Wo Fat, en dehors de traces de sang. Tel Blofeld ou le Michael Myers de Halloween, Wo Fat ne meurt jamais. McGarrett restitue les planches à Kay et serre la main avant son retour en URSS de Misha qui l'a aidé à empêcher la Chine de mettre la main sur les planches.

- Où est Wo Fat ? demande le colonel soviétique Misha.
- Probablement déjà dans un hôpital à Pékin, répond amèrement Steve McGarrett.

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20. TRAFIC D'ARMES
(THE GUNRUNNER)

Cet épisode a été diffusé par FR3 au printemps 1975, avec en générique de fin celui de la saison 1 (le gyrophare au lieu des rameurs, mais les crédits correspondaient à la distribution de l'épisode). Ensuite, il fut très longtemps invisible jusqu'à la diffusion de l'intégrale par TF1 en 1989.

La femme d'un marchand d'armes, Ben Cunningham, est enlevée. Ben est interprété par Paul Burke, un comédien surtout connu en France pour son rôle dans "Dynastie", celui de McVane. Steve soupçonne que Cunningham a monté de toutes pièces l'enlèvement pour justifier qu'il accepte de livrer des armes à un pays ennemi des USA. Paul Burke, décédé en 2009, ressemblait beaucoup à Cameron Mitchell, l'un des héros de la série "Chaparral".

Claire, la femme de Cunningham, est interprétée par Marian McCargo (1932-2004), une guest star habituée des séries télé ("Daktari", "Mannix").

Ici, ce sont des dictatures imaginaires d'Amérique du Sud qui sont utilisées pour le scénario : Arasunda est le pays ennemi concerné par l'intrigue, le pays rival étant la Malanaisie !

L'un des kidnappeurs ayant été tué pendant le rapt, la piste de Steve et de ses hommes se porte sur le pays d'Arasunda.

Scénario solide, bonne réalisation, voici un épisode de bonne qualité même si l'intrigue est trop prévisible. Cunningham est de mêche avec les ravisseurs mais n'avait pas prévu de mettre son épouse en péril.

Les malanaisiens veulent les armes qu'ils ont achetées. Ils tentent de persuader le marchand d'armes que les ravisseurs ont tué Claire. Mais lorsque Steve réussit à arrêter après une fusillade les militaires d'Arasunda, ceux-ci démentent avoir enlevé la femme. Steve découvre que Cunningham est au bord de la faillite et connaît des difficultés financières telles qu'il a pu mettre en scène lui-même l'enlèvement de sa femme.

Alice se libère de ses liens et découvre les visages des ravisseurs, dont celui du chef Bajano incarné par Philip Pine (il joua dans les deux saisons des "Envahisseurs" en guest star). Ils décident de tuer Alice.

Bajano demande une rançon à Ben Cunnigham, l'équipe de McGarrett le suit à la trace. Ben porte la rançon mais se fait tuer en voulant sauver sa femme. Bajano a révélé à Alice qu'ils sont les "employés" de son mari. Sauvée par McGarrett, Alice apprend qu'elle est la propriétaire des armes.

- Je sais ce que je vais en faire, les jeter au fond de l'océan.

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21. MON CHER ENNEMI
(DEAR ENEMY)

Si l'épisode commence bien, il n'obtient pas les quatre melons pour cause d'intrigue trop compliquée. Vera Miles ("Psychose") et Gary Collins ("Le sixième sens") sont les vedettes invitées.

Tobias, un australien, arrive à Hawaï pour un rendez vous, un an après la condamnation pour meurtre du sénateur Fred Whiting, accusé d'avoir assassiné sa maîtresse Betty. L'épouse trompée de Whiting, Flora (Vera Miles), a fait un séjour en asile psychiatrique. À présent, elle fabrique de fausses preuves pour faire libérer son mari, mais McGarrett n'est pas dupe.

Les soupçons de Steve se posent sur l'homme de confiance de Flora, Henry Lockman (Gary Collins).

Steve rencontre Whiting dans sa prison, il le croit innocent. Il s'avère que Whiting a été l'objet d'un piège tendu par Lockman qui lui a jeté Betty dans les bras. C'est Lochman qui a tué Betty et laissé accuser Fred Whiting. Avec Whiting, Lochman ne pouvait plus faire ce qu'il voulait et n'écoutait plus ses conseils.

Au moment où Lochman tente d'empoisonner Flora, McGarrett arrive à temps pour la sauver.

L'intrigue se révèle trop mince de même que les motivations du meurtre de l'assassin. Dommage avec Vera Miles et l'excellent Gary Collins de n'avoir pas peaufiné le scénario.

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22. LA VIEILLE DAME ET L'INCENDIAIRE
(THE BOMBER AND MRS MORONEY)

Seconde séquelle de l'épisode "le rat d'hôtel" (01-06) : on se souvient que Danny y avait tué accidentellement un jeune homme qui venait de faucher dans une voiture, et se voyait suspendu de la police d'État. Le dealer Beausourire qui avait intoxiqué par l'héroïne la petite amie du jeune homme tentait de trouver sa revanche dans "Les Otages" (01-17).

Après l'affrontement entre Beausourire et McGarrett, cette fois c'est Danny qui est confronté à nouveau au cauchemar en la personne du jeune frère de la victime, Joey Collins, pour lequel Danny fut suspendu.

Parfois, les tueurs qui veulent leur revanche appartiennent à un passé que nous n'avons pas vu dans la série ("Demain ne naîtra jamais", "Le tigre aveugle"), alors que cette fois, la police d'État est prise en otage par un jeune homme qui est le frère de quelqu'un que nous avons vu dans la série.

Après sa prise d'otages, Collins (Mark Jenkins) abat un policier et blesse grièvement aux yeux Chin Ho. Collins veut absolument que Danny vienne, et possède avec lui un véritable arsenal d'explosifs. Seule une vieille dame (Hope Summers, qui apporte une touche de fraîcheur) tient tête à Collins. Contre l'avis de Collins et au risque de sa vie, elle donne à boire à Chin Ho.

La tension est grande tandis que Danny part au devant de son destin pour éviter le carnage des otages. Nous voyons un flashback de la scène d'ouverture du "rat d'hôtel". Marty Collins quatre ans après est revenu pour venger son frère Joey. Nous n'avons pas droit aux cinquante minutes pour cet épisode en raison des nombreux flashbacks de l'épisode de 1968.

À noter que dans le doublage, Francis Lax qui double Danny dit "Il y a deux ans de cela", alors que la mort de Joey date de quatre ans.

L'épisode repose sur les épaules du regretté James McArthur. Minnie Leona, la vieille dame, continue de protester et de n'avoir pas peur de Marty.

Mme Collins, la mère de Joey et Marty, arrive pour tenter de raisonner son fils. Mais ce dernier refuse de l'écouter et l'insulte.

Danny provoque Marty et l'attire près de la fenêtre, il se baisse et un tireur d'élite abat Marty en pleine tête. Mais le compte à rebours de la bombe à commencé. Marty a piégé la porte et Danny se voit obligé de désamorcer la bombe sur le cadavre de Marty. À l'échelle de "Hawaï police d'État", c'est la même scène que nous voyons lorsque Roger Moore désamorce une bombe dans "L'espion qui m'aimait".

Un excellent épisode, plein d'angoisse et de suspense haletant. L'épisode se termine par une note humoristique entre la vieille dame et Danny.

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23. MEURTRE AU STADE - 1ERE PARTIE
(THE GRANDSTAND PLAY - PART 1)

Pour finir en beauté cette saison 3, voici un épisode double sur un adolescent mal dans sa peau, un peu simplet et obèse, Gary Philips (Elliot Street) fils d'un champion de baseball, Lon Philips (Pernell Roberts, de « Bonanza »).

Au stade, il regarde son père, puis lors d'une pause, est aguiché par une femme mûre et ivre que l'on retrouve étranglée peu après.

McGarrett commence son enquête auprès de l'ex-mari de la victime, qui parle de l'alcoolisme de la victime.

Gary qui est déjà obèse a été s'acheter une saucisse lorsqu'il a rencontré la femme ; aussi par peur de représailles de son père, il ment à Steve et Danny. Mais des témoins ont vu la femme embrasser Gary.

Cet épisode a été diffusé la première fois par M6 en 1988. TF1 et Série Club l'ont rediffusé. On a pas le sentiment en voyant le début de cette histoire que l'on va voir un « Hawaï Police d'État » palpitant. Mais peu à peu, on s'attache à ce gamin inoffensif, qui va devenir un fugitif.
« Hawaii 5-O » n'est pas seulement une série policière, mais aussi une série humaniste. En témoignent les nombreuses scènes de discussion entre le père et le fils Philips.

Nous découvrons les assassins, un homme cynique et robuste, et sa complice, une hawaïenne jeune et jolie. Steve poursuit son enquête sur la victime, Emily Workman, qui menait une vie dissolue notamment sur les courts de tennis où elle collectionnait les amants. Steve en vient à soupçonner Lester, l'ex-mari.

La piste s'oriente ensuite sur le pauvre Gary. Steve convoque le père qui lui remet le mouchoir (aux initiales de la victime) qu'il a trouvé dans les affaires de Gary.

Nous retrouvons les deux assassins, l'homme décide de tuer Gary car il pense qu'il est témoin du meurtre.

Gary participe à un tour de la ville en autocar et commence à être paniqué. Se rendant compte qu'il est pourchassé par le tueur, il prend la fuite…

À suivre…

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24. MEURTRE AU STADE – 2EME PARTIE
(THE GRANDSTAND PLAY - PART 2)

Le dernier épisode de la saison nous inflige un long résumé, ce qui fait que nous sommes loin des cinquante minutes syndicales. Le générique intervient bien tard après le début de l'épisode, lorsque le tueur vient de tenter d'écraser Gary.

Nous découvrons l'identité du tueur, qui n'est autre qu'Horton, un agent de sécurité du stade. Il profite du fait que Gary fait entrer des copains en fraude pour voir son champion de père s'entraîner pour tenter à nouveau de le tuer.

McGarrett qui a fait suivre Gary avant de le perdre sait qu'il est suivi par un homme mystérieux (Horton évidemment).

La complice d'Horton, la jeune hawaïenne, (Un personnage sans nom joué par Josy Over) rencontre Gary et l'aborde.

Chin Ho apprend que Emily Workman était l'objet d'un chantage par Horton, et qu'elle a été tuée parce qu'elle a fini par refuser de payer.

Steve décide d'en demander plus à Lester Workman. Sait-il quelque chose au sujet du chantage exercé par Horton ? Danny interroge le détective privé que Workman avait employé. Nous retrouvons dans ce rôle un comédien local, Tommy Fujiwara, qui est sans doute celui qui a été le plus souvent guest tout au long des douze saisons.

Workman rencontre la jeune hawaïenne, nous apprenons qu'il payait pour espionner sa femme et faisait prendre des photos à Horton et elle, et que sa femme payait pour les clichés ne lui soient pas remis.

Mais l'essentiel de l'épisode est consacré à cet adolescent attardé que McGarrett veut sauver. D'autant plus que l'on vient de retrouver sur une plage le cadavre de Lester Workman étranglé !

L'équipe de Five-O décide de surveiller les six entrées du stade alors qu'un match important se prépare. Ils ignorent que le ver (Horton) est dans le fruit.

La complice d'Horton vend du pop-corn, et fait signe au tueur que Gary est dans les parages. Le pauvre garçon manque se faire étrangler par Horton, mais McGarrett le met KO. Puis il ramène Gary à son père. Les deux tueurs sont arrêtés.

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Crédits photo: Paramount.

Images capturées par Patrick Sansano.

 saison 1 saison 3

Hawaï Police d'État (1968-1980)

SAISON 2


1. ASSURANCE SUR LES MORTS
(A THOUSAND PARDONS, YOU'RE DEAD)



L'épisode commence par l'assassinat de Anna alias Loretta Switt ("Lèvres en feu" dans M.A.S.H.), quel gâchis ! Cette histoire d'escroquerie à l'assurance sur les veuves de guerre du Vietnam est filmée avec une intense violence. Un peu surprenant quand on se rappelle qu'à l'époque, Les Mystères de l'Ouest avait dû assouplir les scènes de violence suite aux assassinats de Martin Luther King et Bob Kennedy. Hawaii 5-O est passé à travers.

Le grand changement est le générique de fin qui durera jusqu'à la saison 12, c'est-à-dire les rameurs hawaiiens remplaçant le gyrophare de la voiture de police. Il reste un mystère à ce sujet : la chaine 3 ORTF et FR3 ont diffusé des épisodes jusqu'à la saison 5 comme La mort d'un ami (5-04), Procès (5-24), Deux maisons et une double vie (5-18) ainsi que des saisons 2 et 3 avec comme générique final, et des titrages français, le générique final de la saison 1.

Après le meurtre d'Anna, McGarrett puis Danny enquêtent auprès de la meilleure amie de la défunte, Yoko (la très sexy Barbara Luna vue dans Les Envahisseurs, 1-13 La tornade). On peut reprocher à l'épisode de nous révéler trop vite la clef de l'énigme : Harry Guardino, un militaire corrompu, et le sergent Simms ont monté une combine avec un complice qu'ils vont vite assassiner, pour faire épouser à des filles de petite vertu des militaires venus en permission puis décédés au combat et toucher l'assurance-vie.

La grande faiblesse de l'épisode, c'est l'interprétation de James McArthur, pas crédible une seconde en flirt de Barbara Luna. Il veut jouer les tombeurs, mais est beaucoup trop "coincé" en flic en mission. Lors de ses rarissimes escapades amoureuses, McGarrett arrive à nous émouvoir. Le personnage de Danny a été construit selon un schéma plutôt guindé, il se révélera plus convaincant lorsque sa fiancée sera assassinée dans un épisode ultérieur, Meurtre, amour et poésie (3-12).

Harry Guardino et Barbara Luna dominent l'épisode, éclipsant presque l'équipe de Five-O. Guardino a un physique ingrat et menaçant, psychopathe voulant venger son frère et détestant les femmes. Les scènes de violence sont explicites (Anna écrasée, le complice japonais et sa crise cardiaque provoquée, l'attaque finale du sergent Simms contre Yoko servant de "chèvre" pour McGarrett et tué par l'équipe de la police d'État). Guardino ne joue jamais caricaturalement, et Barbara Luna est parfaite en femme aguicheuse. Sans la présence de ces deux acteurs, l'épisode ne mériterait pas quatre étoiles car le scénario est trop prévisible. La scène finale montrant Simms criblé de balles est filmée avec autant de violence que le prologue.

Assurance sur les morts ne fut pas l'un des premiers épisodes diffusés en France, mais la télé française se rattrapa en le multidiffusant.

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2. LE DRAGON NOIR
(TO HELL WITH BABE RUTH)

Cet épisode est l'un des rares des premières saisons à n'avoir pas été acheté par l'ORTF, FR3, ou Antenne 2. Nous avons dû attendre la diffusion de l'intégrale par TF1 en septembre 1989 pour le découvrir.

Si la première vision m'avait ravi, le revoir en DVD m'a déçu. Les décors naturels sont surtout "aériens" (toits d'une centrale chimique). Il s'agit d'un japonais, Nagata, qui se réveille en 1969 en se croyant en pleine guerre de 39-45. Lorsqu'il voit sa fille, qu'il va séquestrer, il croit que c'est son épouse. Si l'épisode est spectaculaire, le scénario n'est pas très fouillé.

On utilise tous les clichés sur l'homme perdu dans une époque qui n'est pas la sienne : Nagata ne sait pas conduire, est désorienté de voir le monde de 1969... Le comédien Mark Lenard est assez convaincant en fou furieux et paumé, ninja "téléporté" dans une autre époque. En fait, Nagata s'est échappé d'un asile de fous. Teru Shimada, qui joue un professeur d'art martial, est un abonné de la série. Ici il aide McGarrett dans cette enquête qui nous fait découvrir la communauté japonaise. Shimada a tenu des rôles importants dans 23 épisodes sur 280.

Quelques erreurs dans l'épisode : Nagata est resté 28 ans en hôpital psychiatrique, ce qui donne l'année 1941, mais on nous dit qu'il est arrivé en 1949.

Les scènes entre Nagata et sa fille finissent par lasser. L'épisode évoque sans arrêt Pearl Harbour. McGarrett finira par convaincre sans effusion de sang le fou que l'on est en 1969. Nous avons droit à un happy end improbable.

Par certains côtés, cette histoire évoque le double épisode des New AvengersLe long sommeil – puisque Nagata s'attaque à des cibles de 1941 comme les Soviétiques endormis et réveillés à des endroits symboliques de guerre.

Un épisode moyen.

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3. LAME DE FOND
(FORTY FEET HIGH AND IT KILLS)

Retour de Wo Fat mais premier gros ratage de la saison 2. En effet, cet épisode est très prévisible. À noter que pour une fois, il est fait allusion au passé de McGarrett dans la marine. La série y reviendra dans l'excellent Souvenirs au présent (3-04).

Les méchants sont à nouveau la Chine communiste qui annonce un tsunami. Cette alerte générale n'a pour but que de kidnapper un savant généticien, le professeur Lochner (Will Geer), lequel, diabétique, ne peut survivre sans ses médicaments qu'il détruit. Cela fera échouer l'enlèvement vers la Chine.

Le scénario est médiocre, et un néophyte qui commencerait par cet épisode à regarder Hawaii 5-O n'en poursuivrait pas la vision. Les Chinois sont présentés de façon caricaturale et les face-à-face entre Lochner et Wo Fat ne sont que longs bavardages pour meubler un scénario creux. La fille du professeur est jouée par Sabrina Scharf qui ressemble beaucoup à la regrettée Karen Carpenter de The Carpenters.

Il a été révélé dans le documentaire de 1996 Souvenirs d'Hawaï que tous les réseaux routiers géants cités dans la série sont totalement imaginaires. C'est le second face-à-face entre Wo Fat et McGarrett après Le cocon. Il y en aura de plus mémorables comme Le vol du prototype (5-05). La fin de la rencontre entre les deux ennemis est semblable à celle du Cocon, devant un immense et affreux bateau dans le port.

Cet épisode fut diffusé en 1988 par M6.

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4. L'OURS EN PELUCHE
(JUST LUCKY, I GUESS)

Cet épisode repose sur le problème des "honnêtes citoyens" qui un jour sont confrontés à des bandits, et du courage qu'il faut pour témoigner alors.

Dès le pré-générique, particulièrement riche en action, on découvre qu'un brave quincaillier, Marty Sloane (John Randolph), profite d'un congrès à Hawaï pour s'encanailler avec Angela, une fille de dix-huit ans, prostituée et droguée. Celle-ci a eu le malheur de voler un maffioso avéré, Charly Bombey (Albert Paulsen, parfait en truand, il fit partie de la galerie de ceux de la série Les Incorruptibles) et se fait défenestrer pour l'exemple. Sloane a assisté à tout secrètement, et sa conscience le travaille.
Témoigner qu'il était présent, c'est se fourvoyer aux yeux de sa femme, sa famille, et de la société bien-pensante, mais aussi avoir le courage de dire à la police ce qu'il sait face à un truand notoire.

Toute la tâche de McGarrett va être de faire parler l'honnête citoyen pour mettre sous les verrous un truand qu'il cherche à coincer depuis des années. Le policier est partagé entre le mépris qu'il a pour ce touriste inconscient (nous aurons droit à un monologue moraliste du chef de Five-O) et l'envie qu'il a de lui faire franchir le pas, d'avoir le courage d'assumer ses actes.

L'épisode se situe donc plus sur le plan de la psychologie que de l'action pure et simple. Les truands (costards, lunettes noires, pochettes...) sont vraiment présentés de façon caricaturale, un peu comme un espion qui mettrait un imper et des lunettes noires dans un dessin animé de Tintin pour que l'on comprenne tout de suite son rôle. Cela fait partie du charme naïf des séries de l'époque.

La prostituée avait caché un ours en peluche bourré d'héroïne dans une consigne. Ce tuyau est révélé à McGarrett par Sloane. McGarrett décide de tendre un piège à Charly Bombey en faisant jouer à une femme policier le rôle de la sœur de la victime. Dans le rôle de Joyce Carlson, nous avons l'immense plaisir de retrouver la charmante comédienne Ann Helm. Pour ceux de ma génération, elle reste l'un des personnages récurrents de la série Match contre la vie/Run For Your Life où elle interprétait Molly Pierce, la belle-sœur du héros Paul Bryan alias Ben Gazzara.

Ann Helm reprend ici le rôle de "mouton" que tenait Marj Dusay dans Trafic d'or (1-07) : la femme que McGarrett envoie pour piéger le méchant. Elle aborde Bombey en lui parlant de la marchandise contenue dans l'ours en peluche, dont elle veut 200 000 dollars. Loin de la sœur éplorée, Joyce se fait passer pour un maître-chanteur. Le talent des deux comédiens fait passer cet affrontement qui aurait pu sombrer dans l'artificiel et le ridicule. Albert Paulsen dégage un magnétisme de fauve dangereux. Les yeux du comédien montrent qu'il est une sorte de loup prêt à dévorer autant Joyce que Sloane.

Pour protéger Joyce, nous aurons le plaisir de voir McGarrett en chemise hawaïenne. L'affaire tourne au vinaigre lorsque Sloane est enlevé et passé à tabac par les gangsters et que le "flic en jupons" se fait évincer. Arrêté, Bombey nargue McGarrett et surtout le témoin qu'il traite de "paysan".

Trois formidables numéros d'acteurs : Ann Helm, John Randolph, et Albert Paulsen donnent les quatre étoiles à cet épisode riche en émotion et dense en tension.

Pour toute la fin de l'épisode, une fois n'est pas coutume, Jack Lord délaisse sa tenue stricte pour un foulard orange et une chemise couleur locale.

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5. SOMBRE DIMANCHE
(SAVAGE SUNDAY)

Le dimanche 15 juillet 1973 fut exceptionnel. Après la toute première diffusion française du Retour des cybernautes sur la Une l'après-midi, débarquait à 19h30 sur la balbutiante troisième chaîne une nouvelle série : Hawaii Police d'État.

Dès les débuts de cette chaîne, j'étais frustré de ne pouvoir regarder les séries qui semblaient toutes sortir de l'ordinaire : Nouvelles de Somerset Maugham, L'homme et la Cité avec Anthony Quinn, Cannon (multi-rediffusé par la suite)... ou encore Hawk, l'Oiseau de Nuit avec Burt Reynolds.

Télé Poche annonçait d'emblée qu'il ne s'agissait pas vraiment d'une "nouvelle" série puisqu'elle existait déjà depuis cinq ans. La photo de Jack Lord donnait l'impression qu'il s'agissait d'un nouveau héros digne des séries américaines de l'époque.

Sombre dimanche est en réalité un épisode qui tourne très vite aux clichés et au huis clos. La présence d'Henry Silva aussi convaincant en révolutionnaire sud-américain qu'en chef de la mafia (Match contre la vie avec Ben Gazzara, Le Marginal avec Bébel...) est l'atout de cet épisode que réalise Reza Badiyi, un des plus prolifiques metteurs en scène de Mannix. Ce qui pèche ici, c'est le script, et malheureusement, au fil des saisons, pour avoir 24 numéros, la série connaîtra des épisodes creux comme celui-là.

Le happy end un tantinet "eau de rose" est hautement incroyable quand on voit la férocité d'Elpidio Acuna. J'avoue m'être ennuyé quelque peu en revoyant l'épisode pour cette critique. En effet, en cours d'épisode, Acuna devient presque un "gentil" face au méchant dictateur qui essaie de soudoyer McGarrett pour qu'il ne fasse pas de prisonniers. « Nous avons des lois en Amérique, pas un dictateur, c'est ce qui fait la différence entre votre police et la nôtre ! » scande le chef des Five-O.

Parmi les faiblesses de Sombre dimanche, le ridicule jogging blanc que revêt McGarrett dans la fusillade du début (on dirait un pyjama). Julie Gregg qui joue l'épouse enceinte d'Acuna n'est guère convaincante, là où une actrice latino genre Barbara Luna aurait fait merveille.

S'il y a beaucoup de fusillades au début, l'évasion rocambolesque d'Acuna de l'hôpital par ses complices déguisés en infirmiers, le final dans un camion avec Acuna jetant les armes car il a appris qu'il allait être père, font baisser le rythme d'une histoire qui s'étire pendant cinquante minutes. J'ai tout de même mis deux étoiles pour Henry Silva qui arrive à sauver l'entreprise du naufrage total.

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6. LA BÊTE
(A BULLET FOR MCGARRETT)

Il y a une vie avant Les feux de l'amour. Eric Braeden, star de la série (Victor), est ici le professeur Farar, qui est un membre de l'organisation de Wo Fat (Khigh Dhiegh). Il exerce son influence sur une étudiante, Joyce (Marianne McAndrew), qu'il va conditionner pour abattre Steve McGarrett.

Cet épisode, bien que non diffusé dans les premiers en France (c'est-à-dire les deux saisons de 1973 et 1975 sur la 3, et les 26 épisodes diffusés par Antenne 2 en 1976), est très connu en raison de ses multi-diffusions. Nous assistons à un jeu de chat et la souris entre Steve et Farrar. Le scénario nous attire sur le terrain de l'hypnose ; en ce sens, cet épisode se rapproche de celui d'Amicalement vôtre : Quelqu'un dans mon genre.

La bête connaît le paroxysme de la tension lorsque la jeune étudiante programmée pour tuer McGarrett par le professeur playboy Farrar (que l'on voit en maillot de bain dans des scènes de plage) passe à l'acte. McGarrett sera blessé, mais il aura une force de persuasion plus forte que l'hypnose. C'est Farrar qui sera abattu par "l'arme" qu'il a enclenchée. La ficelle est un peu grosse. Farrar vole la vedette à Wo Fat puisqu'il est infiniment plus présent à l'image.

Alternant action et psychologie, La bête n'est pas l'un des meilleurs épisodes de la série, mais demeure dans la bonne moyenne, celle que l'on est en droit d'attendre.

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7. DOUCE TERREUR
(SWEET TERROR)

Cet épisode a été diffusé sur Antenne 2 sans être prévu en remplacement d'un programme. Je l'ai donc vu la première fois tout à fait par hasard à la fin des années 70. La speakerine avait annoncé Terreur au lieu du titre exact, dont le titrage après le générique n'était montré ni en français ni en américain.

Épisode férocement anticommuniste, il nous présente une tentative de déstabilisation de l'économie américaine à Hawaï par un mercenaire, ancien nazi, à la solde du "Parti", Erich Stoss (Theodore Bikel). Ce dernier utilise des avions d'épandage pour répandre une guerre bactériologique et détruire toute l'économie agricole.

Il est aidé par un homme de main, Lao (Soon Taik Ho, Hip dans The man with the golden gun), et par une militante communiste convaincue, Mariana (Linda Marsh). Comme l'équipe de Five-O est à ses trousses et l'arrête, Lao se déguise en médecin et lui procure un poison (soi-disant sans douleur). McGarrett qui fait protéger la captive à l'hôpital ne peut empêcher son suicide, d'autant plus que Lao se présente à une infirmière l'air menaçant comme son médecin et use des privilèges de la hiérarchie des médecins sur les infirmières.

La mort de Mariana est froidement décidée par Stoss qui déclare : « Je n'aime pas les gens qui agissent par idéalisme, je préfère ceux qui sont payés ». Lao ayant menti à Mariana et celle-ci mourant dans d'atroces souffrances, elle révèle tout du complot à McGarrett.

Stoss n'a pas plus de pitié pour les idéalistes que pour les hommes de main ; cerné, il doit fuir en hélicoptère, mais il n'y a que deux places : une pour lui, une pour le pilote, aussi abat-il froidement Lao qui a des scrupules à se suicider au nom de "la cause".

Jack Lord se montre particulièrement convaincant (notamment dans la scène de la mort de Mariana). On peut reprocher à cet épisode d'être trop politique et de délaisser le côté "Fu Manchu" d'un héros comme Wo Fat. Mais le scénario est bien construit et l'action trépidante.

Diffusé en novembre 1969, cet épisode pouvait encore se permettre de présenter une Amérique idéale face aux méchants "rouges", image qui sera écornée par l'histoire. Un film comme Les trois jours du condor sur les exactions de la CIA contribuera à fissurer cette certitude, et il est souvent dit que Hawaï Police d'État est la dernière série à avoir montré "Le rêve américain".

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8. KAMEHAMEHA
(KING KAMEHAMEHA BLUES)

Attention, cet épisode a eu plusieurs titres français au fil des rediffusions : d'abord intitulé La chansonnette par FR3 lors de la première diffusion en septembre 1979, il fut rediffusé comme Le manteau de plumes. Édité en vidéo comme Kamehameha, il ne faut pas le confondre avec l'épisode également intitulé de ce nom en saison 4 (4-10 Rest in peace somebody) diffusé pour la première fois, lui, en 1976 sur Antenne 2.

Le manteau du roi Kamehameha est volé par des étudiants "têtes à claques" qui, pour tromper l'oisiveté, vont jusqu'à monter pour la gloire un "coup" dans un musée digne de Ethan Hunt/Tom Cruise dans les locaux de la CIA dans le premier Mission Impossible. Il n'y a pas ici de mobile si ce n'est le défi et la stupidité. Les voleurs deviennent des vedettes aux actualités télévisées locales et l'on promet une solide récompense pour la restitution du manteau.

McGarrett identifie très vite les coupables mais ne sait pas où se trouve le précieux manteau (qui sert de "voile" à une embarcation). Bien qu'il ne s'agisse pas ici de meurtre ou de vie humaine, McGarrett est très fâché. L'épisode rappelle un peu le faux enlèvement de Le piège (1-04). Nous assistons ici à un formidable numéro de Jack Lord en guerre contre une certaine "jeunesse" oisive et pourrie.

McGarrett promet l'impunité à la télévision, ce qui provoque l'hilarité des coupables. Ceux-ci ne prennent aucune précaution avec cette relique de 160 ans. Dans une scène où le chef des Five-O pénètre dans l'appartement des voleurs, ceux-ci le narguent effrontément.
Mais dans la bande, un hawaiien, Johnny (Vincent Eder), a des scrupules et vient se confesser au policier. En dénonçant ses complices sur le point de détruire le manteau, le jeune homme permet d'éviter le saccage et surtout d'arrêter la bande.

La scène finale de cet épisode diffusé aux États-Unis en 1969 est prémonitoire d'une certaine violence urbaine actuelle. Pour éviter d'être pris, le fils à papa, Arnold, chef de la bande, tente de tuer McGarrett avec un hameçon. Jusqu'au dernier moment, ce dernier (que McGarrett jette à la mer en se défendant), sa fiancée Diana (Jennifer Leak), et un jeune Chinois (Randall Dull kim), ne montrent aucun regret, rient sauvagement, le Chinois allant même jusqu'à évoquer l'amnistie promise.

Direction la prison, sans passer par la case amnistie. Un excellent épisode. Seul bémol, dans le rôle d'Arnold, Brandon De Wilde manque d'épaisseur, alors que sa partenaire Jennnifer Leak sait jouer les filles odieuses jusqu'au bout.

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9. SOS SINGAPOUR
(THE SINGAPORE FILE)

Cet épisode fit partie des douze premiers diffusés l'été 1973 par la chaîne 3 ORTF et longtemps invisibles pour des questions de droit. Si sur le papier on peut imaginer une formidable histoire, la désillusion est au rendez-vous le jour de la découverte de cet épisode qui rappelle beaucoup un épisode de la saison 1 du Fugitif (Un billet pour l'Alaska).

Si dans La preuve vivante la série se délocalisait sur le continent américain, ici c'est une Asie de carton-pâte qui nous est proposée. Des stock-shots de Singapour la nuit, et beaucoup de scènes de studio qui ne nous trompent pas de nos jours. Retour de la comédienne Marj Dusay qui était l'agent secret Andrée Dupré dans Trafic d'or (1-07). Ici, elle joue Nicole Wylie, témoin d'un meurtre à Honolulu commis par un certain Ravasco (Dan Leegant), un caïd. Elle a cru bien faire en s'enfuyant au bout du monde, où elle a sombré dans la prostitution, jusqu'au jour où elle est reconnue par un homme de Ravasco qui tente de la tuer.

Ravasco envoie un tueur à bord du bateau qui ramène le "couple" à Hawaï, en l'occurrence un révérend nommé Halloway qui finit par dessus-bord. Mais la mise en scène piétine dans ce long huis clos bateau/studio très bavard (comme l'épisode du Fugitif). Aucun des clichés des histoires se situant sur un navire ne nous est épargné.

L'épilogue à la chapelle de Santa Christina (enfin des décors extérieurs !) relève un peu le niveau d'un épisode qui de toute évidence manque de moyens. Malgré le talent des deux comédiens, la pseudo-romance Lord-Marj Dusay n'est pas crédible. La fusillade finale à la "chapelle" qui n'est autre qu'un temple japonais (!) nous réveille de notre torpeur. Les dernières scènes à l'aéroport d'Honolulu avec McGarrett et la jeune femme portant des colliers de fleurs prouvent que le ridicule ne tue pas.

Un épisode qui sur le papier aurait pu être très bon, mais avec un budget plus conséquent.

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10. TOUS LES CHEVAUX DU ROI
(ALL THE KING'S HORSES)

Les histoires de politique intérieure et de syndicats du crime sont trop typiquement américaines pour passionner le téléspectateur français lambda. On n'échappe pas à la règle avec cette intrigue qui voit un procureur (Jason Evers, un familier des séries 60's comme Mannix et Les Envahisseurs) s'acharner, avec une commission d'enquête sénatoriale, contre un syndicaliste au passé trouble (James Gregory, autre guest célèbre des sixties comme Mission Impossible).

Rapidement, le spectateur comprend qu'il va s'ennuyer ferme. Faux attentat bidon, politesses entre huiles, bavardages et scènes d'audiences de procès dont raffolent les fans de Perry Mason... McGarrett prend ici fait et cause pour Finney (James Gregory) qui a payé sa dette de truand à la société contre le sénateur Irvin (Jason Evers). On comprend d'ailleurs mal cette sympathie entre le policier et le truand. Les blablas continuent entre Irvin et des politiciens corrompus. Puis vient le procès.

McGarrett réussit à faire inculper le sénateur Irvin pour machination et attentat monté de toutes pièces pour faire accuser Finney. Le triomphe de ce dernier est de courte durée puisqu'un tueur (qui ne survivra pas aux balles de McGarrett) tue le syndicaliste en plein tribunal.

Il n'est pas étonnant que la France ait longtemps attendu avant d'acheter cet épisode trop américain pour l'Hexagone.

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11. L'ESCALE FORCÉE
(LEOPARD ON THE ROCKS)

Cet épisode a connu un semi remake dans la saison 6 avec La fille du diable (6-10) sur le même thème d'un dictateur obligé d'atterrir à Hawaï.

Le Président Jackal – un dictateur donc – se trouve en escale forcée d'Hawaï. Il s'agit en réalité d'un piège. Son arrivée suscite des manifestations de ses victimes et de réfugiés politiques exilés. Nous retrouvons dans cet épisode l'un des visages les plus familiers des séries américaines, décédé en 1986 : Paul Stevens, vu dans Les feux de l'amour, Les rues de San Francisco, Mannix, Cannon, Les mystères de l'ouest...

Dès le début, nous savons qu'il s'agit d'un piège, et voyons deux comparses, dont les intentions sont plus pécuniaires que politiques, planifier un complot contre Jackal. McGarrett commence par intercepter un militant politique, puis rencontre le dictateur et son armée de gardes du corps. La rencontre entre McGarrett et le dictateur est explosive. McGarrett ne manque pas d'humour en rétorquant à celui qui se prétend un "sauveur" que ses "partisans" l'acclament dehors ! Bien malgré lui, le chef des Five-O se retrouve à devoir protéger un monstre pendant son séjour forcé à Honolulu. McGarrett tente de parlementer avec les manifestants, mais très vite, son flair de flic l'incite à penser qu'il y a un complot sous roche.

Les épisodes politiques de Hawaii 5-O sont difficiles à décrypter : la démocratie américaine y est présentée comme le meilleur des mondes, les communistes (Wo Fat) sont les ennemis, mais aussi les dictateurs comme ce Jackal, sorte de Pinochet (l'épisode date de 1969).

McGarrett soupçonne vite Koryo (Paul Stevens) de vouloir assassiner Jackal. Il doit aussi calmer un professeur dont la petite-fille a tenté de tuer le monstre. Jack Lord présente un policier qui assume son rôle avec méticulosité mais sans trop d'états d'âme. Le but de notre héros est de maintenir l'ordre face au désordre provoqué par la visite de l'importun. Il arrête l'un des deux malfaiteurs avides vu dans le pré-générique. Et arrête Koryo et le grand-père de la jeune fille qui pourtant étaient là pour assassiner Jackal.

Une mission bien ingrate pour McGarrett que de devoir protéger le félon. Le générique s'arrête cette fois sur une fin bien amère.

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12. LE DIABLE ET LA GRENOUILLE
(DEVIL AND MR FROG)

Cet épisode relate l'enlèvement d'un enfant, Scotty, fils du riche Gainham (Bill Zuckert), dont les ravisseurs ont mis des masques de grenouilles. L'enfant parvient à s'échapper. Le père a cependant déjà payé la rançon.

Dans une scène de cet épisode, on voit la Ford de McGarrett freiner et Jack Lord en sortir en vitesse. D'après le documentaire Souvenirs d'Hawaï Police d'État de 1996, c'est l'épisode où la portière de Danny s'est bloquée et où le tournage a été stoppé pour cause de fou rire général.

On retrouve dans cet épisode, dans le rôle de Gibbons, une figure familière de la série Les Envahisseurs, Frank Marth, dont l'allure inquiétante faisait merveille. Ici, il est l'un des kidnappeurs, qui a tué son complice, mais se retrouve impuissant face au commanditaire, Tod Kee (James Hong) qui refuse de prendre la rançon dont les billets sont marqués.

McGarrett convoque les principaux truands de l'île dont Tod Kee. Gibbons, acculé, finit par se servir de l'argent dans les tripots de jeu, et McGarrett s'y infiltre pour y traquer le kidnappeur. Tod Kee envoie ses hommes récupérer la rançon, mais Gibbons abat le "voleur". Le père de Scotty décide de récupérer son argent, et comprenant que l'enquête se dirige vers Gibbons, fait un marché avec lui. Gainham, confronté dans le bureau de Steve au ravisseur, refuse de le reconnaître.

Gibbons est traqué par les hommes de Five-O. Il a alors l'idée de proposer au père de Scotty d'échanger la rançon contre le quart de sa valeur en billets usés. McGarrett comprend la combine et se rend sur les lieux de la transaction. Forcé d'abattre Gibbons, il tient un discours amer et désabusé à cet "honnête citoyen" qui a voulu court-circuiter la police.

Encore une conclusion amère pour cette fin d'épisode.

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13. UN JEU DANGEREUX
(THE JOKER'S WILD, MAN WILD)

Étrange épisode au postulat un peu incroyable mais au suspense constant, Un jeu dangereux raconte l'histoire d'une femme qui flirte avec deux hommes, et se donnera à celui qui se sera montré le plus hasardeux à bafouer la loi.

Une blondinette, Jo Louise Mailer, épousera soit l'américain Craig (Kaz Garas), soit l'hawaïen Billy (Lani Kai). J L compte les points. Le premier défi consiste à incendier une voiture de police, puis à couler un bateau. McGarrett, apprenant qu'une jeune femme a pris des photos du naufrage, se souvient qu'elle était sur les lieux de l'incendie de la voiture. Grâce au portrait robot que fait McGarrett, les policiers appréhendent Jo Louise. Celle-ci ne nie même pas, pensant que son statut de fille à papa d'un milliardaire lui permet tout. Après avoir affronté des espions chinois, des truands américains et hawaïens, et toutes sortes de criminels, McGarrett se trouve confronté pour la première fois au crime gratuit d'une enfant gâtée. La tension entre les "concurrents" au poste d'amant de J L Mailer commence à croître. La fille est sous surveillance de la police, mais réussit à semer celle-ci.

Le troisième défi que lance la plante vénéneuse consiste à enlever puis tuer un clochard. On se rend compte qu'en 1969, certains crimes gratuits existaient déjà. McGarrett finit par être face au père de la fille, Mailer (Jimmy Smith). Il tente d'acheter le chef des Five-O. On devine la réaction sans que je la décrive.

Billy commence à trouver le jeu trop dangereux et décide d'arrêter. Mais Craig poursuit le jeu idiot, il a tiré le joker, la carte du meurtre. Il finit par tuer Billy. Jo Louise, effondrée, se rend compte un peu tard du gâchis occasionné. Le clochard qui en a réchappé jette sa bouteille d'alcool à la mer.

Une fin moralisatrice, mais l'ensemble des comédiens parvient à nous faire croire à cette farce macabre.

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14. FAUSSE MANŒUVRE
(WHICH WAY DID THEY GO ?)

Cet épisode met en valeur le comédien William Window (un habitué des Envahisseurs – trois épisodes – mais aussi de Mannix et des Rues de San Francisco entre autres). Il joue ici un gangster sortant de prison, Ossie Connors, qui projette un "coup" dans une banque d'Hawaï en kidnappant le directeur de celle-ci, Norumu (Philip Pine, formidable en chef alien dans Les Envahisseurs : La vallée des ombres), et en faisant garder en otage sa femme par un complice.

Erreur fatale, ou plutôt fausse manœuvre : le complice viole et tue la femme du banquier qui lui a arraché son masque (un bas sur le visage). L'autre fausse manœuvre de l'histoire est pour Connors de se rendre chez un agent de change de Hong Kong, allusion à une précédente affaire qui avait permis à McGarrett de le mettre sous les verrous.

L'épisode est particulièrement violent pour l'époque (on mit un terme aux Mystères de l'ouest pour moins que cela), avec le viol de la femme du banquier et la punition qu'inflige Connors au coupable en envoyant l'un de ses tueurs à gage l'éliminer.
Toute l'atmosphère repose sur l'affrontement entre le "libéré sur parole" Connors et McGarrett qui, à la fin de l'épisode, lui promet un bail de 99 ans dans les prisons hawaïennes.

Il y a de grands moments de tension lorsque Norumu est confronté à Connors pour l'identifier. Il ne peut le faire car ce dernier avait un bas sur le visage. Mais dans une scène éprouvante, il reconnaît par ses chaussures le cadavre de l'homme qui a violé et tué sa femme. Le jeu du chat et de la souris entre McGarrett et Connors, malgré les airs détendus que William Window donne à son personnage, ne part jamais dans l'humour ou la légèreté (comme c'est parfois le cas dans d'autres épisodes avec d'autres truands). McGarrett d'ailleurs ne sourit guère dans Fausse manœuvre.

Un excellent épisode qui précède l'un des chefs-d'œuvre de la série : Le tigre aveugle.

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15. LE TIGRE AVEUGLE
(BLIND TIGER)

Lors de la première diffusion française, le titre était La cible. Malgré sa diffusion tardive en France (septembre 1979, FR3) sous ce titre, cet épisode – redevenu lors des nombreuses rediffusions Le tigre aveugle, traduction de la VO – est sans doute l'un des plus célèbres de toute la série.

L'histoire raconte un double affrontement : celui de McGarrett avec un homme qui a dynamité sa voiture le jour de son anniversaire, et persiste à tenter de le tuer à l'hôpital, et celui de notre héros confronté à la cécité et à une infirmière, Mlle Lavallo, qui pour lui permettre d'évoluer dans le monde de la nuit, va devoir faire preuve de plus de fermeté que le chef des Five-O.

La voiture de McGarrett explose alors que ses adjoints viennent de fêter son anniversaire. Peu avant, un jeune garçon a vu un homme soulever le capot de la voiture, prétendant la réparer. C'est à cause d'un cadeau tombé au moment de rejoindre la voiture que McGarrett a la vie sauve, mais il perd la vue.

L'épisode reprend le canevas d'un opus célèbre de la saison 4 du Fugitif avec David Janssen, La seconde vue. Ce n'est donc pas grâce à un sujet nouveau que Le tigre aveugle doit d'être un must, mais par la façon de traiter l'histoire. Entre le très dur Steve McGarrett et l'infirmière déterminée Edith Lavallo (Marion Ross de Happy Days) naît une sorte d'idylle platonique. Les scènes entre la comédienne et Jack Lord constituent le tour de force de l'épisode. Elles évitent les clichés habituels, et d'ailleurs leur histoire ne se termine pas par un happy end puisque Mlle Lavallo ne se montre pas lorsque McGarrett retrouve la vue, et que le policier la salue en l'ignorant en quittant l'hôpital après lui avoir téléphoné. Il ne l'a évidemment pas reconnue.

L'intrigue invente un faux flashback, puisque l'homme qui veut se venger de Steve n'est jamais apparu dans une précédente aventure : son fils Roger a tué à moitié un touriste qui se trouve dans le coma, et le jeune homme est placé sous tutelle judiciaire en attendant son procès. Le père, Masterson (Robert Edwards, qui d'après Internet Movie Data Base n'a joué que dans trois épisodes en tout et pour tout, dont deux d'Hawaii Five-O), est présent dans l'hôpital pour venger son fils. Un chauve à lunettes à ranger dans la catégorie des plus célèbres méchants de la série.

Sans aucun temps mort, l'épisode distille un suspense mêlé d'une recherche assez inhabituelle pour la série d'approfondissement des rapports humains. Mlle Lavallo se trouve laide et attendra le dernier coup de téléphone pour révéler son prénom, Edith. McGarrett, devenu un tigre aveugle, est obligé de se référer à elle pour apprendre à se mouvoir sans tomber. Dans la confrontation finale avec Masterson père, les deux hommes se trouveront à égalité car Edith éteint la lumière. Se souvenant des leçons de son infirmière, McGarrett va triompher du dynamiteur.

Au fil des diffusions, cet épisode est celui que l'on retient le mieux. L'intrigue marque le téléspectateur longtemps après la première vision, et cela même pour des personnes qui ne suivent pas régulièrement Hawaï Police d'État. On se souvient d'un autre huis clos dans un hôpital, Le roi de la colline (1-14), moins réussi. Le tigre aveugle est l'un des épisodes incontournables de la série.

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16. BORED, SHE HUNG HERSELF

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Cet épisode a été diffusé une seule et unique fois le 7 janvier 1970 sur la chaîne CBS. Un téléspectateur ayant voulu imiter Don Miles ayant trouvé la mort, l’épisode fut interdit de rediffusion en syndication, ni vendu à la France, et ne se trouve dans aucune édition DVD. Le synopsis est le suivant : Un jeune hippie disciple de Krishna, Don Miles, fait, lors de pratiques de yoga, des exercices avec une corde. Il feint se pendre pour éprouver des sensations. Mais sa petite amie Wanda Parker, après une dispute, est retrouvée pendue. McGarrett pense que c’est un meurtre déguisé.

Filmé on ne sait trop comment par un spectateur, la critique est difficile : son nasillard, image floue genre VHS délavée, évidemment ni VF ni sous titres.

Une chose est évidente : la scène du pré-générique n’était pas à faire, et ne pouvait qu’inciter quelque imprudent à jouer les acrobates. Je n’ai pas trouvé l’épisode passionnant, il se concentre sur peu de personnages. Don Miles le petit ami de la victime (Don Quine), le père, le docteur Warren Parker (William Smithers), un psychiatre qui mène une véritable enquête à la place de McGarrett pour prouver la culpabilité de Don, et les voisins, les Weatherly, Charles et Paula, dont le fils donne un témoignage qui sera déterminant.

Un des rares épisodes, ce qui est singulier vu l’atmosphère funeste, où McGarrett sourit. La fin est déconcertante. Les tentatives (avec un micro-magnétophone) du père pour impliquer Don échouent. On ne voit Wanda que dans le pré-générique en bikini (pas de flash-back), elle est incarnée par Pamela Murphy. Un épisode fort difficile à chroniquer vu la mauvaise qualité de conservation.

 

William Smithers (1927-) est connu pour Papillon au cinéma et à la TV Peyton Place et Dallas.

Quasiment le dernier rôle de Don Quine (1938-) qui fut l’ami de Grace Kelly. Traumatisé par les conséquences de cet épisode ? Sa carrière commencée en 1961 passe par les séries Le Virginien et Peyton Place.

Pamela Murphy (1945-) a joué dans Hôpital central et Dallas. Sa carrière s’est arrêtée en 1983 juste après Dallas.

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17. VAS-Y JOHNNY
(RUN, JOHNNY, RUN)

Un protégé de McGarrett, Johnny Mala (Nephi Hannemann), est accusé du meurtre d'un marin, Fred Waters. C'est le chef du Five-O qui l'a fait entrer dans la marine. Walter Kramer (nous découvrons un jeune Christopher Walken) a assisté à la scène du meurtre et provoque une chasse à l'homme contre Mala. McGarrett demande à l'armée de "tenir" ses hommes. McGarrett est confronté à la jeune veuve, Susan (Marcy Brown), persuadée que Johnny Mala est l'assassin de son mari. Pourtant, l'équipe d'Hawaï Police d'État a des doutes. Kono et Chin Ho mènent une minutieuse enquête sur les lieux du drame et, par déduction, retrouvent une balle.

Déserteur et en fuite, Mala se réfugie dans une base militaire et se trouve pris au piège. McGarrett plaide la cause de ce jeune hawaïen issu d'un milieu défavorisé qu'il a pris sous son aile il y a des années. Au cours de cette traque, McGarrett retrouve Johnny Mala devenu un animal sauvage et qui ne lui fait aucun cadeau, étant plus fort physiquement que le policier. Mais Steve a vite des soupçons sur le véritable meurtrier, Kramer, qui s'était fait voler sa fiancée par la victime. Il est toujours amoureux de Susan Waters.

Christopher Walken nous donne ici un aperçu de ce que sera plus tard son talent dans Dead Zone ou en Zorin dans Dangereusement vôtre. Nous assistons à une formidable confrontation entre Jack Lord et Christopher Walken, mais grâce à la balle retrouvée par Chin Ho et Kono sur les lieux du crime, Kramer est confondu.

Dans cet excellent épisode, on découvre la fibre paternaliste et sociale de McGarrett envers la population hawaïenne. Les scènes d'échanges avec la mère de Johnny Mala montrent une facette inattendue du policier habituellement si dur et réservé. L'épisode se termine par un happy end avec la réhabilitation de Mala, même si McGarrett a encore le visage très marqué par la bagarre dans la base militaire.

Le comédien hawaïen Nephi Hannemann vole souvent la vedette à Christopher Walken. Cet acteur a participé plus tard à une autre série, Waikiki Ouest, avec la "drôle de dame" Cheryl Ladd et la "sentinelle" Richard Burgi. Quant à la très jolie Marcy Brown, sa carrière demeura très confidentielle, et on ne peut que le regretter.

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18. L'ABEILLE
(KILLER BEE)

Épisode raté en raison d'un scénario trop alambiqué : un infirmier pyschiatrique de retour du Vietnam, George Looman, enlève des enfants qu'il libère peu après, mais en persuadant un de ses anciens copains du Vietnam, Theodore Frazer, qu'il est le coupable. Theodore a eu une mère tyrannique, Emilia Watson ex Frazer, qui n'a jamais aimé son fils. Deux enfants sont ainsi enlevés et chloroformés. La mère de Theodore reçoit une demande de rançon qu'elle remet à l'équipe du Five-O. En enquêtant à l'hôpital psychiatrique dont Ted Frazer vient d'être libéré, Steve apprend que l'homme est victime du syndrome de l'abeille, une sorte d'obsession qui fait perdre la mémoire et le contrôle de soi.

En manque d'amour, Ted retrouve sa mère sur la tombe de son père. Elle le rejette encore. Pendant ce temps, Danny repère sur une photo dans les affaires de Ted chez sa mère l'assistant psychiatrique Looman. Peu après, Looman se blesse avec un couteau et persuade son ami drogué qu'il vient de tenter de le tuer. L'équipe de Five-O découvre que Looman est l'auteur des demandes de rançons. Looman a été décoré pour des faits de guerre dont le seul témoin survivant est Ted Frazer.

Il faut attendre les dernières minutes de l'épisode pour découvrir que George Looman est devenu fou après avoir refusé d'obéir à un ordre qu'il estimait suicidaire et qu'il a massacré au Vietnam son chef et ses camarades, excepté Ted Frazer, se faisant passer ensuite pour un héros couvert de médailles.

Les enlèvements d'enfants et l'émotion des parents "meublent" l'épisode, mais une fois celui-ci visionné, on constate qu'ils tombent complètement à plat. Il est pourtant facile de réussir un épisode sur les soldats traumatisés de retour du Vietnam (Le lieutenant Ralston 4-24 est un des meilleurs épisodes de la série sur ce thème). Mais ici, la mayonnaise ne prend pas. À noter que l'on tombe même dans les redites puisque Looman croit voir McGarrett en soldat comme le faisait l'infortuné Yaphet Kotto dans Le roi de la colline (1-14).

Un épisode ennuyeux, où Jack Lord et l'équipe de comédiens habituels font de leur mieux pour sauver l'entreprise du naufrage.

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19. L'ASSASSIN EST GAUCHER
(THE ONE WITH THE GUN)

Après l'ennuyeux L'abeille, cette deuxième saison nous propose un nouvel incontournable : scénario, interprétation, tout est en place pour passer un moment palpitant.

Un homme, Peter Corman (Steve Logan), fait une partie de poker et découvre qu'elle est truquée. Il est aussitôt assassiné. Son frère, Lorenzo Corman (John Colicos, vu souvent dans Mannix et Mission Impossible), doté d'un physique qui ne vous donne pas envie d'aller lui chercher querelle, arrive du continent pour le venger. Juste avant de mourir, Peter lui a dit que l'assassin était gaucher. L'enjeu pour McGarrett et son équipe est de retrouver le tueur avant que Corman ne s'en occupe. La jeune et jolie veuve de Peter, Maggie (Julie Gregg), est très affectée. Mais Corman a décidé de pratiquer la loi du Talion et retrouve un à un les joueurs qui étaient avec son frère. À l'un, Corman fait croire qu'il lui a donné du poison, à l'autre il donne mille dollars, un autre ne doit la vie sauve qu'au fait qu'il est droitier.

Steve McGarrett apprend que Corman est un mafioso (ce que le téléspectateur a deviné depuis longtemps). En continuant sa justice expéditive tel un Charles Bronson « justicier dans la ville » en furie, il est blessé par un tireur anonyme. Dans la seconde partie de l'épisode, John Colicos, tel un fauve blessé, fait moins peur et nous semble plus vulnérable. Colicos vole la vedette à Jack Lord (il est d'ailleurs omniprésent à l'image). L'un des joueurs, un avocat, a été tué lorsque Corman fut blessé. Le crime est attribué à Corman. Traqué par la police, Colicos rappelle un peu David Janssen dans Le Fugitif, c'est dire l'étendue de la palette de son talent.

On retrouve dans cet épisode l'un des comédiens qui a le plus tourné de petits rôles durant les douze saisons, Tommy Fujiwara.

Corman finit par retrouver le tueur, Sam Quong (Jack Soo), mais ce dernier réduit à sa merci le vengeur qui ne devra la vie sauve qu'à une balle savamment tirée par McGarrett.

Cet épisode est intéressant car le personnage de Corman est doté d'une nature complexe, et que sa psychologie est bien fouillée. Au début, il effraie et l'on ne donne pas cher de la vie de celui qui a tué son frère. John Collicos lui donne une part d'humanité, d'abord dans ses rapports avec sa belle-sœur où il se montre un homme profondément affligé par la mort du frère. Mais aussi dans le fait qu'il n'est pas un robot tueur invulnérable comme les premières images nous le laissaient pressentir.

Le véritable tueur, joué par Jack Soo, comédien mal inspiré, n'est guère crédible. C'est profondément dommage car cette erreur de casting fait baisser l'intensité du suspense et de la tension lors de l'épilogue.

L'épisode fut diffusé la première fois par M6 en 1988, les décideurs de France 2 et France 3 auraient pu choisir de nous le montrer bien avant.

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20. CHANTAGE
(CRY, LIE)

Cet épisode aborde le thème de la corruption dans la police. Ce sujet sera abordé plusieurs fois dans la longue série, notamment dans Massacre sur commande (05-01) où Duke se retrouvera dans la situation de Chin Ho Kelly ici. Sur un sujet voisin, nous avons vu dans Le rat d'hôtel (01-06) McGarrett devoir innocenter de meurtre Danny Williams.

À noter que dans cet épisode, nous découvrons le comédien Glen Cannon dans le rôle de Stone. Il joue un opérateur de détecteur de mensonge, et sa prestation fut sans doute éblouissante au point d'en faire le procureur Manicote, un des personnages récurrents de la série dès la saison 3 et jusqu'à la dixième, soit 32 épisodes en tout.

Chin Ho Kelly (Kam Fong) se trouve donc accusé de corruption par des dealers de drogue. Très vite, l'affaire tourne à l'aigre malgré la conviction de McGarrett. Curieusement, le gouverneur (Richard Denning) se montre peu prompt à défendre Chin Ho. Le banquier qui met en cause le policier, Summers (George Petrie), est sous le contrôle du gangster Eddie Calhao (un moustachu Martin Sheen, pas encore vedette du grand écran dans Apocalypse now).

Kam Fong, dont le jeu est habituellement celui d'un "dur", montre ici un aspect vulnérable. McGarrett découvre que Eddie Calhao, qui vient d'éliminer un concurrent dans la mafia locale, est une relation de Summers, le banquier. Mais Summers est tué sur l'ordre de Calhao qui fait porter les soupçons sur Chin Ho. Ce dernier est suspendu de la police.

Comme dans un autre épisode mémorable, Le témoin secret (01-12), McGarrett va semer la division et le doute chez l'ennemi en faisant croire à Calhao qu'un de ses hommes va le trahir, Carl Brohme. Et bien trop facilement, Calhao va venir tout avouer en suppliant McGarrett de le sauver de la vengeance de Brohme.

Une fin bien trop bâclée, un Martin Sheen dont on a mal écrit le personnage qui passe du chef implacable au pleutre en deux temps trois mouvements au détriment de toute crédibilité, et des ficelles bien grosses pour réhabiliter Chin Ho, font que cet épisode est tout juste passable.

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21. UN CAMARADE DE COLLÈGE
(MOST LIKELY TO MURDER)

La deuxième saison arrive bientôt à son terme avec ce très bon épisode. Danny est appelé sur un meurtre par strangulation : il connaît la victime, c'est l'épouse d'un camarade de collège. On retrouve dans cet épisode deux figures familières des séries télé : Sam Melville (qui jouait un mauvais garçon dans Le Fugitif avec David Janssen) et surtout Tom Skerritt, héros de Un drôle de shérif, série également diffusée sous le titre High Secret City, La ville du grand secret.

Le thème de la femme d'un collègue policier tuée est aussi abordé dans un épisode célèbre de la saison 3 (Meurtre, amour, et poésie, 3-12). Lewis Morgan, le camarade, c'est Tom Skerritt méconnaissable, maigre et sans moustaches. Comme dans Meurtre, amour et poésie, la victime avait un amant. De la compassion, nous passons à la suspicion envers le veuf paumé. Le tout est traité avec finesse et psychologie, de façon à laisser planer le doute chez le téléspectateur.

C'est à McGarrett que revient la pénible tâche d'annoncer l'existence de l'amant. Ce dernier est moins impliqué émotionellement que Danny. Un suspect, Gary Oliver (Sam Melville, mentionné pour Le Fugitif), l'amant de la victime Marjorie Morgan, est recherché.

Morgan ne tarde pas à retrouver Gary Oliver et à le tuer froidement.

Si Danny continue de montrer de la compassion pour Lewis son camarade, McGarrett découvre un témoin, une femme qui a partagé la nuit avec Gary Oliver la nuit du meurtre de Marjorie.

La fin très dramatique montre un McGarrett résolu et furieux arrêtant le mari meurtrier en l'accusant de la circonstance aggravante de préméditation. Dès le début de l'épisode, nous comprenons que McGarrett et Danny Williams n'abordent pas l'affaire de la même manière : le chef de Five-O garde une objectivité qui manque au camarade de collège. Une conclusion d'épisode semblable (policier assassin ici, détective privé et ami de Steve McGarrett) se retrouvera dans Meurtre, amour, et poésie où le policier au visage de pierre tient à montrer l'exemple, et à vouloir une police plus parfaite que le commun des mortels.

Il fallut attendre 1988 et une diffusion sur M6 pour découvrir en France cet excellent épisode.

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22. NAÏF COMME UN SAVANT
(NIGHTMARE ROAD)

Lors de sa première diffusion ORTF en septembre 1973, l'épisode s'intitulait Naïf comme le savant.

Cet épisode, très tôt diffusé en France, fut longtemps invisible pour une question de droits. Il a fallu attendre l'intégrale TF1 en 1989 pour le revoir. Sa vedette est bien connue des amateurs des Mystères de l'ouest puisqu'il s'agit de Charles Aidman alias Jeremy Pike.

Depuis le pilote Le cocon, on sait que Steve McGarrett ne fait pas bon ménage avec les services secrets américains lorsqu'ils empiètent sur ses plates-bandes.

John Royce, un chercheur (Charles Aidman), croit avoir tué un homme. Il s'agit d'une manipulation de la part de sa jeune maîtresse chinoise Theresa (Pilar Seurat – splendide fille) et de "l'oncle" de cette dernière.

Malheureusement, malgré la présence d'Aidman et la beauté de l'actrice qui joue sa maîtresse, l'épisode sombre vite dans l'ennui. McGarrett flaire très vite le piège et le fait que la fille a servi d'appât.

Petite plaisanterie, Steve demande à Danny s'il connaît la France, ce dernier répond : « Il paraît qu'il y a 300 sortes de fromage. — Steve répond : On y dit : "Cherchez la femme." »

L'oncle se révèle être un agent ennemi, Kreuter (Ronald Long). Il profite de la "guerre des polices" entre l'équipe des Five-O et les services secrets. McGarrett, après que Kono ait été assommé à coups de crosse par un agent de la CIA, affronte le responsable local de cette agence. « Ici vous êtes à Hawaï, vous n'êtes pas à Cuba ou au Laos ». Kreuter n'est guère plus charitable puisqu'il dit à ses hommes de liquider Theresa devenue amoureuse de Royce.

Nous assistons à un face-à-face dramatique entre Royce et Theresa où ce dernier comprend qu'une jeune femme dont il a deux fois l'âge ne peut l'aimer et qu'il a été bien naîf.

Pour récupérer le professeur Royce, McGarrett et l'équipe Five-O travaillent contre les hommes de la CIA. Ils arrivent sur la plage où un sous-marin chinois attend Kreuter et Royce. Pour sauver Royce, Theresa se fait tuer par Kreuter que Steve abat aussitôt.

La CIA arrive ensuite. McGarrett est plein de compassion pour Royce, et écœuré de la froideur de son homologue agent secret.

L'épisode laisse un goût d'inachevé. L'intrigue est confuse et l'on a du mal à se passionner pour les personnages. Il manque un Wo Fat (dont Kreuter n'a pas l'envergure), et la romance entre Theresa et le savant naïf Royce a du mal à nous émouvoir.

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23. ALERTE À HAWAII – PARTIE 1
(THREE DEAD COWS AT MAKAPUU: PART 1)

Cet épisode en deux parties va nous permettre de vivre un grand moment de la série, mêlant un scénario flirtant avec la science-fiction et une histoire d'amour.

Comme l'indique le titre anglais, on trouve trois vaches mortes. Mais les cadavres sont gelés. Il s'agit pour Steve McGarrett et son équipe d'éviter la panique. Une première piste s'oriente vers une expérience ratée de l'armée, mais la disparition d'un savant idéaliste, le docteur Alexander Kline, ouvre la voie à une enquête délicate. C'est Ed Flanders (le dealer de Le grand voyage 01-15) qui incarne avec conviction ce savant illuminé. Sur la route de sa folie (il a prévu de provoquer un cataclysme dans toute l'île), il va rencontrer l'amour en la personne d'une jeune inconnue, Wanda Russell (Loretta Switt, "lèvres en feu" dans M.A.S.H.). Nous assistons une nouvelle fois à une entrave dans l'enquête de McGarrett, cette-fois "la grande muette" (l'armée) après la CIA dans le précédent épisode.

Kline n'est pas sans évoquer le docteur Armstrong des Cybernautes qui, avant de se trouver dans un fauteuil roulant, voulait concevoir des armes pour la paix et non la guerre. L'arme bactériologique n'a pas été inventée par Kline qui veut prouver à l'humanité que l'Amérique doit renoncer à de telles armes. Plein de bonne volonté, et voulant créer un vaccin contre toutes les maladies, il a inventé, tel Einstein, l'arme absolue. Effaré, il s'est donné une mission suicidaire sans penser qu'il rencontrerait sur le chemin de l'apocalypse d'Hawaï une jeune et jolie femme. En en tombant amoureux, il va vouloir qu'elle échappe à la catastrophe.

Dans ce brillant épisode, l'un des confrères de Kline (le docteur Benjamin) est interprété par Dana Eclar, le chef de McGyver.

L'épisode nous pose la question du bien et du mal, très représentatif des mouvements pacifistes de l'époque de diffusion (1970). Qui est le méchant, qui est le gentil ? Certes, le savant veut tuer des milliers de gens, mais pour ouvrir les yeux à l'humanité et lui faire renoncer à la guerre bactériologique. McGarrett apparaît ici comme le gardien de l'ordre établi qui ne se préoccupe pas de morale et fait tout simplement son boulot. L'arbitre entre les deux, c'est Wanda Russell. Elle va comprendre que la fin ne justifie pas les moyens. Elle a rencontré par hasard sur une plage Kline et l'a baptisé "Pennsylvanie" à cause de son accent, puis a suivi son chemin. Mais standardiste, elle reconnaît sa voix tandis que Kline veut passer un appel. Cet homme qu'elle ne croyait jamais revoir, elle sait déjà qu'elle en est amoureuse. Et petit à petit, elle va morceler les pierres de l'édifice que s'est construit dans sa folie Kline. À ce titre, Hawaï Police d'État se hisse ici à un rang bien supérieur que la série policière de la semaine. On va demander au téléspectateur de réfléchir. On peut saluer le courage de Leonard Freeman et de CBS de présenter en pleine guerre du Vietnam un épisode aussi sensible, alors que dans notre Hexagone, le pouvoir s'était ému en 1967 lors de la première saison des Chevaliers du Ciel (manquant interdire un épisode pour finalement inverser la programmation) si l'on n'en disait pas trop au téléspectateur sur l'armée de l'air.

Malade, déjà contaminé par son arme chimique, Kline accepte les soins et l'amour de Wanda. En comparaison, l'enquête "routinière" de Danny, Chin Ho, et Kono nous semble beaucoup moins intense psychologiquement.

Les épisodes doubles d'Hawaï vont constituer dans la série de grands moments, celui-là marquera longtemps les spectateurs.

McGarrett ne paraît plus ici le "sauveur" face à des trafiquants de drogue ou des espions chinois à la Wo Fat. Les personnes qu'il rencontre, comme un voisin aveugle de Kline, ne sont pas marquées par le sceau du mal, bien au contraire. Ce sont des gens ordinaires qui vont tous protéger Kline. Pour la première fois dans la série, l'image du bien (McGarrett) et du mal est ébranlée. En même temps, on devine que la love story de Kline et Wanda n'aura pas de happy end. Nous n'avons presque pas envie que le policier trouve le savant, et pourtant c'est le sort de toute l'île d'Hawaï qui est en jeu. Malade, capturé, et hospitalisé, Kline a caché la bombe qui est programmée. Il veut éviter un nouvel Hiroshima en tuant 750 000 personnes. L'armée serait prête à le torturer, mais dans cette affaire, Steve va devoir jouer serré pour sauver Hawaï. Et persuader le savant de renoncer à son projet.

L'épisode se termine, pour sa première partie, sur une grande interrogation : l'amour va-t-il rendre la raison au savant fou avant que l'irrémédiable n'arrive ?

Un épisode remarquable, diffusé tardivement en France (M6 en 1988) et qui se hisse parmi les plus grandes réussites de la série.

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24. ALERTE À HAWAII – PARTIE 2
(THREE DEAD COWS AT MAKAPUU: PART 2)

Nous devons subir tout d'abord un trop long résumé de la première partie. Ce qui agace le fan pressé de voir la suite.

McGarrett arrive dans la chambre de Kline alors que le colonel était sur le point de le torturer. « Qui a fait de vous le gardien de la conscience universelle ? » demandera McGarrett au savant malade qui veut faire justice et changer le monde. Mais la faille dans la détermination de Kline, c'est la jeune fille qui l'a baptisé "Pennsylvanie".

Si le colonel devient caricatural à force de vouloir user de la violence, le personnage de Wanda vient nous attendrir. McGarrett lui révèle le terrible projet de Kline.

Immense paradoxe pour Kline, prêt à tuer 750 000 personnes : il veut absolument épargner une vie, celle de Wanda. L'épisode réussit à éviter le mélo pour garder en haleine le téléspectateur. On utilise contre Alexander Kline un psychiatre, l'hypnose, un lavage de cerveau, le penthotal... rien n'y fait. Les enquêteurs de la police et des services secrets militaires ne peuvent arracher à l'homme l'endroit où il a caché la bombe bio-chimique.
La scène d'hypnose a déjà été vue mille fois ailleurs, notamment chez Hitchcock. Mais le psy échoue et McGarrett joue le tout pour le tout et décide de libérer l'homme pour qu'il les mène (sans le savoir) à la bombe. Steve prend là le risque le plus insensé de toute la série, jouant avec la vie de toute la population d'Hawaï.

Filé par Chin Ho, Kono, et Danny, Kline se rend chez Wanda. « Je devrais vous haïr et pourtant je ne peux pas » déclare la jeune femme amoureuse. Kline tente de la convaincre du bien-fondé de son action : « L'important, ce n'est pas les abeilles, il faut sauver la ruche. » se défend-il.

La tension de l'épisode faiblit un peu lorsque Wanda et Kline tentent de quitter l'île. Wanda lui avoue préférer mourir plutôt que de perdre son amoureux. Devant cette preuve d'amour, Kline abdique : « Je me suis trompé. », et révèle un peu facilement le pot aux roses, soit l'endroit où est cachée la fiole diabolique. Mais celle-ci a disparu. Ce qui permet à l'épisode de rebondir.

L'objet était caché sous un embarcadère. Le chef militaire qui accompagne McGarrett dans l'enquête espère "récupérer" intacte la terrible arme à des fins militaires, ce en quoi il s'oppose férocement au chef des Five-O. Or le tube a été trouvé par un hippie qui pense avoir dégoté de la drogue. Il éteint la radio au moment où un communiqué allait le prévenir, procédé classique comme les voitures qui ont la bonne idée de tomber en panne lorsqu'une héroïne est pourchassée par un serial killer dans un slasher.

La fin est un peu convenue. Alex Kline s'échappe, retrouve le tube dans la cabane du hippie, et sacrifie sa vie en l'enterrant dans le sable après avoir indiqué à McGarrett de passer toute la zone au lance-flammes. McGarrett empêche Wanda, désespérée, de rejoindre son amoureux contaminé et mourant.

Un magnifique épisode.

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25. LA REINE DE LA POLYNÉSIE
(KISS THE QUEEN GOODBYE)

Cet épisode marque le retour de la comédienne Joanne Linville (vue dans le double épisode La preuve vivante en docteur charlatan), à nouveau dans un rôle de méchante, Camilla Carver. Elle fait confectionner par un faussaire une copie d'un bijou rare, "La Reine de la Polynésie", et en guise de paiement abat l'homme dans le dos.

Cette banale enquête de police choisie par les producteurs et CBS pour conclure la saison 2 nous laisse sur notre faim. On aurait aimé un final flamboyant, un cliffhanger, une enquête magistrale. Et on a la fâcheuse impression que cet épisode n'est là que pour faire du "remplissage".

Comme dans la fin de Demain ne naîtra jamais, nous assistons ici à une cérémonie officielle, où doit être présentée la Reine de la Polynésie. En dehors de Joanne Linville, aucune guest star particulière dans l'épisode. McGarrett comprend que lors de la cérémonie, le véritable bijou de la reine sera présenté, et que celui qui en a fait une copie veut substituer le faux au vrai.

Camilla a un amant beaucoup plus jeune qu'elle, Michael Olson, style athlète blond ; Joanne Linville est moins crédible que dans La preuve vivante, son personnage est caricatural. On embarque ensuite le spectateur dans une histoire compliquée où Camilla et son amant prennent au piège un grand-père pickpocket et le font chanter. L'homme, Thurman Elliott, participe aux préparatifs de la cérémonie officielle, et Camilla veut s'en faire un chevalier servant qui l'introduira dans les lieux incognito pour dérober la véritable Reine de la Polynésie et l'échanger avec la fausse.

Jack Lord sauve du naufrage ce qui peut l'être en menant son enquête avec pugnacité. On retrouve avec plaisir Richard Denning en gouverneur et Steve dans un complet rouge et blanc.

L'épisode a parfois des allures d'élection de Miss France (!) avec la jolie et jeune hawaïenne chargée de porter la Reine de la Polynésie. McGarrett trouve un peu trop facilement la solution : Camilla Carver vient de sortir de prison pour vol de bijoux et d'arriver à Hawaï, elle est sur une liste de passagers arrivés à Honolulu, et l'invitée de Thurman Elliott.

Un peu d'action quand même en fin d'épisode lorsque McGarrett à bord d'un hélicoptère prend en chasse l'amant de Camilla qui, en voiture décapotable, s'enfuit avec le bijou.

Bref, un épisode très moyen qui mérite tout juste deux melons pour terminer cette deuxième saison.

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Crédits photo: Paramount.

Images capturées par Patrick Sansano.

 saison 1 saison 3

Hawaï Police d'État (1968-1980)

SAISON 1


1. LE COCON
(HAWAII FIVE O)



Diffusé tardivement en France et en deux parties (alors qu'il s'agit d'un pilote de 90 minutes), cet épisode inaugure assez mal une des plus longues et fabuleuses séries de l'histoire de la télévision américaine : Hawaii Police d'État. Après plusieurs diffusions télé en VF, ce pilote est uniquement disponible en VOST dans le coffret DVD de la saison 1.

Si l'on peut considérer que l'épisode est raté, il le doit tout d'abord à un scénario d'espionnage abracadabrantesque, peu représentatif du reste de la série. On y voit Stephen J. McGarrett, plus couramment appelé "Steve", conter fleurette à une jolie fille sur une plage. Or, même en mission, Steve McGarrett est loin d'être un dragueur. On ne lui connaîtra d'ailleurs que deux aventures tout au long des 279 épisodes, et encore bien chastes (dans l'épisode 53 Souvenirs au présent 3-04, il retrouve en Diana Muldaur une femme qu'il a failli épouser ; dans l'épisode 230 Une petite balade 10-14, il tombe amoureux mais la jeune femme meurt à la fin).

Les histoires d'espionnage, qui souvent confrontent l'équipe de Steve – un département imaginaire de la police d'Hawaii, le Five O – à Wo-Fat, un espion chinois, et à divers pays communistes (outre la Chine : Cuba et parfois l'URSS), seront plus subtiles. Ici, nous avons droit à un ersatz de James Bond sans les moyens du cinéma.

Le partenaire de Steve McGarrett est Danny Williams, appelé dans la VO "Danno". Il est dans ce "Cocon" bien mal interprété pour la seule et unique fois par le comédien Tim O'Kelly.
En revanche, le gouverneur, personnage récurrent et supérieur de McGarrett, trouve en Lew Ayres (un familier de la télévision américaine, guest star dans des séries comme Mannix) une bonne incarnation. Mais il refusa de s'installer à Hawaii pour le tournage, et le créateur-producteur Leonard Freeman le remplacera par Richard Denning.

Le reste de l'équipe est constitué de comédiens recrutés sur place dont certains vont marquer la série comme Chin Ho Kelly (Kam Fong), qui sera tué dans l'épisode 240 Un deuil dans la famille (10-24), rare occasion où l'on verra le visage de pierre de McGarrett pleurer.

McGarrett, qui ne vit que pour son travail et arbore un visage peu souriant, est incarné par Jack Lord, qui fut Félix Leiter dans James Bond contre Dr No. Avec la série, il s'engageait dans un long marathon de 1968 à 1980, et ne devait tourner ensuite qu'un téléfilm – Mr Station – avant d'être frappé dans les années 80 par la maladie d'Alzheimer et de décéder le 21 janvier 1998, vivant comme un Howard Hugues invisible et soigné par sa femme Marie.

Dans ce pilote, nous faisons connaissance avec l'ennemi de toujours de McGarrett, Wo Fat (Khigh Diegh), que le policier mettra sous les verrous dans la dernière scène du 280e et dernier épisode : Mes bons vœux. Petit problème, vite oublié par la magie de la télévision : le comédien Khigh Diegh est de taille assez grande, ce qui n'est pas vraiment représentatif de la morphologie chinoise.

Bien qu'il ne soit guère réussi, il faut voir Le cocon pour faire connaissance avec les personnages. C'est la première bataille entre l'américain et Wo Fat.

Plusieurs des scènes du fabuleux et inoubliable générique sont tirées de ce pilote. La magie de la série (les intrigues policières à suspense) sera au rendez-vous dès l'épisode 2 – Balade en bateau. Heureusement, car en jouant les imitateurs de 007, Hawaii Five-O (titre original) n'aurait pas duré douze saisons. La série va se maintenir en qualité jusqu'en 1973, année de la mort du créateur Leonard Freeman qui dirigeait avec passion cette série.

La légende veut que Freeman proposa le rôle à... Gregory Peck, qui le refusa, et que Jack Lord faillit être le capitaine Kirk dans Star Trek. Avec les années, ces rumeurs deviennent invérifiables, et l'on peut noter dans le documentaire tourné en 1996 sur la série nombre de contradictions dans les souvenirs des uns et des autres. Jack Lord était absent (car malade) et l'on pouvait y voir en chaise roulante Richard Denning (le gouverneur) retrouver avec émotion James MacArthur (Danny Williams dès le second épisode).

En France, le premier épisode diffusé le sera en juillet 1973 sur la troisième chaîne. Il s'agira de Sombre dimanche (2-05). Seuls les téléspectateurs attentifs noteront, lors de la diffusion du Cocon en deux parties en 1988 sur M6, qu'il s'agissait du pilote. On le comprend avec les interprètes inhabituels de Danny Williams et du gouverneur, et la première rencontre avec Wo Fat. Depuis 1973, Wo Fat est en effet familier aux Français comme le docteur Loveless dans Les Mystères de l'Ouest ou Blofeld dans les James Bond.

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2. BALADE EN BATEAU
(FULL FATHOM FIVE)

Avec cet épisode au suspense terrifiant, Hawaï Police d'État prend son envol. Nous assistons à bord d'un yacht au meurtre par empoisonnement d'une femme fortunée. Son corps est mis dans un tonneau et plongé dans la mer. Deux amants diaboliques ont mis au point un piège mortel pour veuves fortunées. Victor Reese (Kevin McCarthy, le héros de L'Invasion des profanateurs de sépultures réalisé par Don Siegel en 1956) fait une croisière entre le continent US et Hawaï, séduit une veuve, lui présente "sa sœur" (en fait sa femme), l'entraîne boire du champagne cyanosé sur un yacht après lui avoir fait le grand jeu et demandé un prêt.

Kevin McCarthy est diabolique à souhait dans ce personnage sans scrupules. Toute l'équipe de Hawaii Five-O est désormais constituée : James MacArthur reprend le rôle de Danny Williams après un Tim O'Kelly peu convaincant, les autres principaux protagonistes sont Kono, certes bedonnant mais efficace (joué par un acteur nommé Zulu qui fut le partenaire de Roy Thinnes dans un téléfilm lorsque ce dernier fut libéré de David Vincent), Chin Ho Kelly (Kam Fong, décédé d'un cancer à 74 ans), et la "Moneypenny" locale, la secrétaire de Steve, May (Maggi Parker).

Bien entendu, comme dans tout polar qui se respecte, nous avons droit à la fausse piste. Une riche héritière supposée victime de Reese se trouve en fait dans une communauté hippie. Elle y dilapide son argent et renvoie son conseiller financier devant un McGarrett médusé.

Pendant ce temps, le nombre des victimes augmente car les autres riches veuves disparues passent entre les mains de Reese. L'équipe Five-O a tôt fait de répérer les voyages incessants de Reese, qui se trouvait à bord des paquebots à chaque disparition. Mais il faut le prendre sur le fait, et une femme policier, Joyce Wever (Patricia Smith), va jouer les appâts auprès du dangereux couple Nora et Victor Reese.

Comme il serait trop rapide de pincer le méchant aussi facilement, McGarrett et ses hommes perdent de vue Joyce, livrée alors au démon. Mais Zorro-McGarrett arrivera juste à temps pour lui éviter le verre empoisonné et abattre Reese.

Cet épisode fut diffusé pour la première fois parmi 24 autres de janvier à juin 1976 le samedi après midi sur la 2, en concurrence avec le début de "Samedi est à vous". Par la suite, il fut l'un des plus rediffusés. À noter que la bande-son VF a souffert et est quasi inaudible sur le DVD. On peut régler la tonalité comme on veut, le son est caverneux.

Mystère, angoisse, décors tropicaux naturels, les dés sont lancés : Hawaï Police d'État est un succès. Nous assistons à la première apparition de Richard Denning en gouverneur, ici affolé que l'affaire s'ébruite et que la psychose règne parmi les touristes.

Bref, une réussite totale.

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3. NOUS SERONS DES ÉTRANGERS
(ONE DAY WE SHALL BE STRANGERS)

Deuxième épisode diffusé en France en juillet 1973, Nous serons des étrangers évoque bien l'atmosphère des années 60 par la réalisation de Hershel Daugherty. La façon dont il filme l'un des suspects joué par le fabuleux comédien Milton Selzer (Pas de printemps pour Marnie, Les Envahisseurs dans l'épisode Équation : danger) rappelle l'image des séries sixties.
À ce titre, l'épisode se différencie nettement des Hawaï de la décennie suivante où l'on voit apparaître les pat' d'eph, les Ford de l'époque et l'image plus moderne, style Les Rues de San Francisco.

Après l'espionnage et le crime crapuleux, ce troisième épisode aborde le fait qu'Hawaï est une colonie et nous avons affaire à une nouvelle sorte de méchants, les indépendantistes, plus exactement ici un écologiste avant l'heure mâtiné de nationalisme hawaïen. Ce thème reviendra bien entendu souvent dans la série.

À l'aéroport d'Honolulu, une bombe explose. Un élu hawaïen, Manu, est tué. McGarrett dispose d'un film pris par une touriste et d'un coupable idéal qui a la bonne idée de se suicider avant de parler. C'est compter sans la perspicacité du policier qui découvre que le film est truqué, à partir d'images d'horloges qui ne correspondent pas avec l'heure du crime.

Le début de l'enquête est perturbé pour l'équipe Five-O par un faux coupable (Milton Selzer), un pauvre type qui veut absolument s'accuser pour jouer les vedettes. Steve et Danny feront preuve de beaucoup de psychologie lors de la longue scène de l'interrogatoire pour lui faire avouer qu'il a un profond mal-être et a voulu avoir son heure de gloire, fusse comme assassin.

L'enquête palpitante se poursuit ; il y a eu machination, car la touriste qui filmait lors de l'attentat a disparu. McGarrett finit par soupçonner le meilleur ami de la victime, Benny (joué par le formidable Simon Oakland, plus vrai que nature ici en indigène). Lors d'une scène d'interrogatoire en plein air et décors naturels, Benny désigne à McGarrett le paysage défiguré par les immeubles modernes et lui déclare : "Un jour, nous serons des étrangers sur la terre de nos ancêtres".

Pour Benny, Manu est un traître à son île au profit des colonisateurs américains et du modernisme qui abîme la nature. À ce titre, Hawaï Police d'État a inventé avant l'heure l'écolo-terrorisme avec la mallette piégée (une bombe) remise dans le taxi qu'empruntait la victime en sortant de l'aéroport.

Très bel épisode (visuellement parlant), on mesure ici la supériorité entre la série et celles tournées en studio auparavant à Hollywood comme Hawaian Eye avec Robert Conrad. Les scénaristes ont su multiplier les fausses pistes (un mauvais garçon qui se suicide, un pauvre type qui veut exister...).

Le thème de l'écolo-terrorisme indépendantiste reviendra avec le fabuleux épisode Kaïlimoku (04-13).

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4. LE PIÈGE
(TIGER BY THE TAIL)

Cet épisode a été multi-diffusé en France depuis sa première programmation en août-septembre 1979 sur FR3, qui pour l'occasion avait inventé des titres français, c'est-à-dire retitré des épisodes qui depuis sont toujours diffusés ou édités en DVD avec un autre titre français. Cela risque d'embrouiller les fans de McGarrett qui tentent d'établir une cohésion dans le titre des épisodes et l'ordre dans les saisons.

C'est en tout cas le titre français Le piège qu'il faut conserver, je ne me souviens pas quel fut le titre FR3 1979.

Histoire archi-classique du faux enlèvement de fils à papa qui devient vrai enlèvement avec kidnappé gênant et à abattre (cet épisode ressemble comme deux gouttes d'eau à celui de la saison 4 du Fugitif : L'enlèvement, avec Lynda Day George). Sal Mineo incarne ici un chanteur de cabaret, Bobby George, qui veut faire de la peine et escroquer son père (incarné par Harold J. Stone).

Très vite, l'anti-héros qui s'est adjoint deux amis "kidnappeurs" devient une vraie victime que l'on va abattre.

L'épisode ménage un suspense constant, et l'équipe de McGarrett doit à la fois contrer le riche père de Bobby mais aussi la situation de mauvaise plaisanterie et racket qui se transforme en tragédie. Sal Minéo – qui fut le héros de Exodus, La Fureur de vivre, et guest star dans un épisode de L'Immortel avec Christopher George – a eu moins de chance que le personnage qu'il interprète, Bobby. Il a été assassiné dans sa villa de L.A. en février 1976, meurtre d'un rôdeur qui fut remis en liberté conditionnelle en 1990.

Dans le rôle du milliardaire D. J. Georgiatti, Harold J. Stone est comme d'habitude tout en force et en charisme. Ce comédien a souvent joué avec talent les gangsters. Le méchant de l'épisode, Sam Melville, est particulièrement torturé et convaincant dans le personnage du copain qui décide de tuer Bobby.

Un épisode un brin au-dessous de Balade en bateau niveau qualité, mais qui demeure représentatif de l'excellente saison 1.

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5. LE SAMOURAÏ
(SAMURAI)

Hawaï étant l'état le plus à l'est des États-Unis, et l'histoire de Pearl Harbour ayant marqué à vie l'ïle, la série va aborder plusieurs fois le thème du Japon. Ici toutefois, après un début digne d'un pré-générique de 007, l'épisode ne tient pas ses promesses.

McGarrett veut confondre un gangster, Tokura (Riccardo Montalban), qui élimine tous les témoins à charge à son procès. Le pauvre Montalban est affublé d'un maquillage aussi ridicule que celui de Sean Connery vers la fin de On ne vit que deux fois. Cela d'emblée nuit à la crédibilité. Si l'on frissonne au tribunal lorsque le témoin, Mary Travers, s'effondre empoisonnée (par son rouge à lèvres), l'intrigue sombre ensuite dans l'ennui.

Le samourai fut diffusé pour la première fois début 1976 par Antenne 2 le samedi après-midi vers 14h. Ce n'est pas le meilleur moment de la saison 1. Nous sommes confrontés à toute la galerie des clichés sur les samourais. Ici les Bushido, organisation japonaise, veulent punir le faux Tokura, un usurpateur, dont on saura qu'il était un déserteur japonais de la Seconde Guerre mondiale et a pris l'identité d'un américain d'origine japonaise qu'il a tué.

L'histoire revient sur l'emprisonnement des américains d'origine japonaise après Pearl Harbour, mais le thème a été traité tant de fois et avec plus de bonheur (Un Homme est passé au grand écran) qu'il est ici éventé.

La mise en scène relève la pauvreté du scénario. Lorsque McGarrett est convoqué par le gouverneur, on se croirait dans un Bond. Même la secrétaire du gouverneur a le bon goût de ressembler à Loïs Maxwell. Les scènes qui opposent le pseudo Tokura et sa fille n'arrivent pas à capter l'attention ni à émouvoir.

Bref, un épisode pour compléter la saison avant le chef-d'œuvre qui va suivre, Le rat d'hôtel. Dans Hara Kiri (03-08), nous aurons droit à un magnifique épisode sur les criminels de guerre japonais.

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6. LE RAT D'HÔTEL
(THEY PAINTED DAISIES ON HIS COFFIN)

Voilà un épisode incontournable, qui a généré deux suites : dans la même saison l'épisode Les otages (01-17), puis La vieille dame et l'incendiaire (03-22).

Danny, qui n'est pas en service, voit un jeune homme crocheter la serrure d'une auto. Il prend le coupable en chasse. Le fuyard se réfugie dans une chambre d'hôtel qu'il habite. Pour ouvrir la porte fermée à clef, Danny tire dans la serrure. Las, le voleur était derrière et est tué. Toutefois, il était armé. Danny ne remarque pas qu'une prostituée et droguée, petite amie du voleur, s'empare de l'arme et s'échappe. Dès lors, pour l'opinion publique, Danny est un policier qui a froidement tué un homme désarmé. Il est mis à pied en attendant d'être jugé. Même Steve McGarrett semble lui avoir retiré sa confiance.

La prostituée cherche de la drogue auprès du dealer "Beau Sourire" (Gavin McLeod). C'est l'un des méchants les plus sadiques et terrifiants de la série ; il tentera d'avoir, une fois sous les verrous, sa revanche dans l'épisode Les otages. Et pourtant, nous connaissons Beau Sourire pour un rôle infiniment plus sympathique, celui du capitaine de La croisière s'amuse.

L'épisode, rempli de tension d'un bout à l'autre, nous montre la lutte dramatique d'un policier pour prouver son innocence. À travers cette intrigue, c'est une analyse de la position des policiers face aux bavures. Autre point abordé : la drogue et la prostitution, ici vues par le prisme d'une jeune hippie paumée. Enfin, troisième point : l'impuissance de McGarrett devant un caïd haïssable, Beau Sourire, qui le nargue jusque dans les dernières images.

Pour profiter du succès de cet épisode, la production, lors de la troisième saison, inventera un frère au jeune voyou et une vengeance contre Danny.

Épisode typique des années hippies "flower power", Le rat d'hôtel ne fut diffusé qu'en 1976 sur Antenne 2 le samedi en début d'après-midi. Mais il a été multi-diffusé depuis.

Après la vision de cet épisode, on ne regarde plus le capitaine de La croisière s'amuse du même œil. Les scènes qui le montrent donner une petite dose de drogue à la paumée, et où il lui conseille de se trouver un autre fiancé protecteur, en font l'un des personnages les plus abjects que McGarrett aura à affronter.

L'une des scènes avec la jeune femme, venant de fuir après la mort de son boyfriend et tenant le pistolet dérobé, se situe sur une plage. Le paradis d'Hawaï est devenu un enfer. C'est la conclusion que l'on pourrait tirer.

Malgré l'innocence reconnue de Danny, l'épisode s'achève sur un happy end au goût amer.

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7. TRAFIC D'OR
(TWENTY-FOUR KARAT KILL)

Une jeune hawaïenne se rend au marché et achète du poisson. Quelle n'est pas sa surprise de trouver une petite barre d'or à l'intérieur. Hélas, elle est aussitôt froidement poignardée.

L'équipe de Five-O dispose d'un seul indice : des traces d'or sur le couteau de cuisine que la victime a utilisé pour ouvrir le poisson. Dès lors, l'épisode part un peu dans toutes les directions, avec une intensité dramatique qui ne faiblit pas. Pour percer à jour l'un des trafiquants, un certain Johnny Fargo, il est fait appel à un agent secret, Andréa Dupres (Marj Dusay, alors à ses débuts). Lorsque Steve demande ses références, il lui est répondu qu'elle était en mission en Extrême-Orient et qu'elle est... toujours vivante.

Marj Dusay est une guest star de toutes les séries de l'époque (Max la Menace, Cimarron : épisode Huit ans après où elle tient un rôle crucial, Opération Danger/alias Smith and Jones, Les Mystères de l'Ouest, La Nouvelle Équipe...). Je l'avais remarquée pour une petite ressemblance avec Diana Rigg. Elle reviendra dans un rôle différent auprès de McGarrett dès la deuxième saison (SOS Singapour, 02-09). Elle est particulièrement ravissante dans cet épisode où elle approche un truand dangereux.

L'épisode se distingue des précédents par son extrême violence (meurtre de la jeune femme au début en présence de son bébé dans son parc, Chin Ho grièvement blessé et ne survivant de justesse que par une trépanation, menaces de McGarrett dans le bureau du gangster Dennison – joué par une "gueule" des années 60, Paul Richards – où Jack Lord exprime une colère rarement atteinte face à un suspect et lui écrit sur le bureau "Chin Ho Kelly" en criant "Assassin !").

La fin de l'épisode est décevante : Dennison est arrêté dans un parking automobile souterrain alors que l'on s'attendait à une fusillade, le "beau gosse" Johnny Fargo évente le piège d'Andrea Dupres destiné à acheter de l'or et se fait abattre par McGarrett. On retiendra ce grand moment d'humour lorsque McGarrett demande au gouverneur un million de dollars pour piéger les trafiquants. "Et si vous le perdez Steve ? — Je mangerai du pain à l'eau pendant quelque temps ".

Un bon épisode, mais pas de la meilleure veine de cette première saison.

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8. LES VOIES DE L'AMOUR
(THE WAYS OF LOVE)

Rarement dans la série Steve McGarrett se dévêt de son costume cravate. On le voit dans le pilote Le cocon à bord du bateau de Wo-Fat déguisé en ouvrier, avec bleu de travail et casquette. Et dans cet épisode, il va jouer le rôle d'un taulard. Toute une partie de l'intrigue consistera pour lui à gagner la confiance d'un truand emprisonné, Dave Barca.

Ce dernier a caché le butin volé pour lequel il est en prison. L'épisode joue donc plus sur la psychologie que sur l'action malgré une entrée en matière mouvementée, en l'occurrence une poursuite en voiture. Sur le point d'être rattrapé, Steve Larsen (Don Knight, le "méchant" Fletcher qui poursuit "L'immortel" Christopher George) jette par la portière sa passagère Céleste Holm. Avant de mourir, la jeune femme a le temps de dire : "Les voies de l'amour". C'est le début pour l'équipe Five-O d'une enquête sur des bijoux volés.

Il s'agit d'un des premiers épisodes diffusés en France (août 1973, 3e chaîne), peu revu par la suite en dehors des diffusions de l'intégrale en 1989-1990 par TF1 et sur les chaînes du câble Série Club et 13e rue. L'édition de ce DVD nous permet donc de voir et revoir cet excellent épisode. Les scènes en décors naturels d'aéroport militaire entre le continent et Hawaï démontrent une fois de plus que la série vaut toutes les pseudo-séries tropicales tournées en studio.

James Patterson dans le rôle de Barca et Don Knight (qui reviendra plusieurs fois dans des rôles de tueurs dans la série) sont particulièrement convaincants et ne laissent guère de place au peu de présence féminine.

Don Knight – qui a traversé les années soixante et soixante-dix en jouant dans toutes nos séries cultes, de Drôles de Dames à L'Immortel en passant par Kojak, Columbo, Magnum, ou Mannix, la plupart du temps dans des rôles de méchants (dûs à son physique) – nous a quittés discrètement en 1997 à 64 ans. Il fait partie de ces visages que l'on reconnaît instantanément sans pouvoir mettre un nom dessus.

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9. PLUS DE FLEURS BLEUES
(NO BLUE SKIES)

Un épisode diffusé très tôt par l'ORTF (septembre 1973) et multi diffusé par la suite, repris presque à chaque rediffusion alors que certains épisodes des dernières saisons n'ont été programmés que deux fois (TF1 et 13e rue).

Le chanteur de country Tommy Sands incarne ici Joey Rand, un chanteur de night-club et rat d'hôtel qui au lieu de se consacrer à sa boîte de nuit visite les chambres d'hôtel – si possible habitées par des personnes fortunées y conservant leurs bijoux. Il finira par se faire abattre par McGarrett. Le titre français vient des dernières paroles du policier au chanteur-voleur mourant et à sa petite amie complice Valérie "Plus de fleurs bleues, Joey".

Un épisode qui mélange suspense et musique, une superbe interprétation de ce chanteur inconnu en France et de la comédienne Sandra Smith (vedette d'un Columbo : Dites-le avec des fleurs). Au jeu du chat et de la souris, McGarrett gagnera. La tension règne pendant 50 minutes, avec notamment la blessure du jeune complice de Joey, le fait que ce dernier soit sans cesse poussé à voler encore pour rembourser ses dettes de jeu. Il faut dire qu'il doit 200000 dollars au syndicat du crime. Cela motive pour agir !

Les numéros chantés ne font pas "toc" comme souvent dans les séries et ne viennent pas casser le rythme de l'action.

Télé Poche lors de la première diffusion montrait une photo de Tommy Sands disant que comme son personnage, il chantait dans une boîte de nuit à Hawaï, mais que là s'arrêtait la comparaison avec le personnage de l'épisode.

Un excellent épisode avec un adversaire plus paumé que méchant pour l'équipe de Five-O.

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10. LE MAUVAIS NUMÉRO
(BY THE NUMBERS)

Le mauvais numéro, c'est le téléspectateur qui le tire avec cet épisode d'un ennui mortel, au scénario creux, exsangue. À quoi bon tourner une histoire aussi mauvaise si ce n'est l'obligation de remplir les 24 numéros d'une saison ?

Non seulement c'est mal écrit, mais en plus c'est mal joué. Le "héros", un infortuné soldat en permission, combattant au Vietnam, attend en vain sa femme qui lui a posé un lapin. Pour s'occuper, il s'intéresse à la loterie. L'un de ses co-permissionnaires vient de décrocher le gros lot, il a le billet gagnant. Mais il s'agit là d'une loterie clandestine et l'homme, lorsqu'il veut se faire payer, est pris à partie. Il est plus fort physiquement que ses agresseurs mais reçoit un coup de couteau mortel. Le soldat du début, faute de revoir son épouse, va jouer les détectives, risquant ainsi sa vie par inconscience car il évolue dans les bas-fonds de Honolulu.

L'épisode a été diffusé pour la première fois en 1988 sur M6. L'une des seules scènes intéressantes est constituée par le face-à-face entre le caïd qui s'occupe des jeux illégaux et McGarrett. L'équipe de Five-O cherche à protéger le soldat vengeur devenu lui-même lors de la séquence finale la proie d'un tueur dans un stade.

On nous a concocté un happy end avec l'épouse qui arrive enfin (il était temps, la permission est déjà largement consommée). Les scénaristes devaient plancher sur le génial Demain ne naîtra jamais et ont négligé ce mauvais numéro 10 qui n'a pas volé son nom !

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11. DEMAIN NE NAÎTRA JAMAIS/LA VIE ET LA MORT
(YESTERDAY DIED, TOMORROW WON'T BE BORN)

Lors de sa première diffusion française en septembre 1979 sur FR3, cet épisode portait le titre banal de La vie et la mort ; depuis, les rediffusions et l'édition DVD ont choisi une traduction partielle du titre original.

Si je devais conseiller à quelqu'un de regarder un épisode sur les 280 de Hawaï Police d'État, un épisode représentatif du meilleur de la série, je conseillerais parmi quelques autres (dont Kailimoku 04-13) celui-là.

Le seul problème de cet épisode, c'est que l'on n'y voit pratiquement pas McGarrett. Et pour cause...

Une musique obsédante à chaque meurtre. On ne voit pas son visage. Il s'approche, guette, un pistolet à la main. McGarrett est sur une plage en train de courir. Tapi derrière un buisson, l'inconnu regarde le policier faire du sport, sauver un jeune hawaiien, un tout petit enfant de la noyade ; il attend.

Cela fait des années qu'il attend. La vengeance est au bout de son arme. McGarrett arrive devant lui, étonné. "Mais on se connait ?" Des coups de feu claquent et notre héros s'effondre. Steve est entre la vie et la mort. Le prochain sur la liste n'aura pas sa chance et succombera. Toujours cette musique obsédante, l'absence de visage, la voiture qu'il regagne.

McGarrett est transporté aux urgences où il sera opéré. C'est Danny qui va mener l'enquête. Il y a un homme qui veut tuer le chef des Five-O, c'est le gangster Charley Mangan (Charlie dans la VF). Incarné par l'un des "Incorruptibles", Paul Picerni. La piste est bonne, trop évidente, trop facile. Car avant que l'on tire, McGarrett a dit "On se connaît ?" mais c'est dans un passé lointain qu'il aurait dû chercher.

Un passé où il était soldat, et avec deux autres militaires (dont l'un sera tué, et l'autre est le gouverneur actuel d'Hawaï), il a condamné un traître qui faisait du marché noir en pleine guerre de Corée. C'était il y a quinze ans, en 1953.

Il s'appelle Trinian, Joseph Trinian, et il est magnifiquement joué par John Larch. C'est l'un des méchants les plus marquants de toute l'histoire de la série. Nous sommes en 1968 et Trinian vient de purger une peine de prison de quinze ans. Il revient voir son épouse qui lui est restée fidèle. Elle croit voir arriver un fantôme.

Tandis que McGarrett se bat contre la mort en salle d'opération, Danny, Chin Ho, et Kono vont se démener pour trouver le tueur. Il apparaît que la piste Charly Mangan (que l'on va coincer au passage) n'est pas la bonne. C'est dans le passé du "chef" qu'il faut chercher.

Et c'est Emma, l'épouse de Trinian, qui va aider Danny lors d'un défilé - une parade à laquelle assiste le gouverneur - à empêcher son mari d'accomplir sa vengeance. Il sera abattu. Avant, elle l'attendait. À présent, il n'y aura pas de lendemain.

Très bel épisode, filmé de main de maître par Herschel Daugherty, incontestablement l'une des plus grandes réussites de cette première saison. L'épisode peut se revoir plusieurs fois sans lasser. L'épilogue nous permet de retrouver McGarrett convalescent et enfin sauvé sur le lit de sa chambre d'hôpital. Il nous a manqué tout l'épisode, comme Tara King dans Meurtres au programme. Le comble serait que Jack Lord ait pris des vacances pendant ce tournage, l'histoire ne le dit pas.

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12. LE TÉMOIN SECRET
(DEATHWATCH)

Diffusé pour la première fois sur Antenne 2 le samedi en début d'après-midi en mai 1976, Le témoin secret est construit sur le même canevas que Le samouraï, à savoir l'élimination de témoins par un gangster, Matsukino (James Shigeta) comme le faisait Riccardo Montalban dans l'épisode pré-cité.

Ici, Matsukino se méfie de tout le monde, y compris de son bras droit et meilleur ami Harry Cardonus (Nehemiah Persoff) que McGarrett a insidieusement retenu après Matsukino lors d'un interrogatoire. Ayant semé le doute dans l'esprit du gangster, McGarrett va se faire un "témoin secret" de Cardonus, qui lorsqu'il confie les clefs de sa voiture à sa petite amie, voit l'automobile exploser et comprend que son ex-meilleur ami est devenu une menace mortelle.

L'épisode joue plus sur le terrain de la psychologie que de l'action. Cardonus est caché dans un endroit secret, le dernier étage d'un hôtel consigné par l'équipe Five-O. Bien que l'on goûte tous les plats, que l'on protège comme un trésor Cardonus, ce dernier est empoisonné. Feinte de McGarrett pour ne faire réapparaître Cardonus, plus remonté que jamais contre son ex-complice, qu'au procès.

James Shigeta est essentiellement un acteur de télévision, vu dans Les Rues de San Francisco, Kung Fu, La Petite Maison dans la Prairie. Il joue souvent les méchants asiatiques, un peu comme Soon Taik Ho (le lieutenant Hip dans L'Homme au pistolet d'or, moult fois guest star dans Hawaï). Ici, il est parfaitement convaincant en tueur froid et chef de gang impassible, prêt à sacrifier son meilleur ami sur un simple soupçon.

Nehemiah Persoff est un recordman en guest star de toutes les séries des années 60-70, depuis Les Incorruptibles, Opération Vol, Mission : Impossible, Mannix, Les Rues de San Francisco... Il a tenu aux côtés de George Hamilton et Michael Rennie un rôle au cinéma dans le méconnu La Guerre des cerveaux de Byron Haskin (1967). Il reviendra à plusieurs reprises dans la série dans d'autres personnages au fil des saisons.

Leonard Freeman avait compris que la série serait enrichie par des guest stars de qualité, même pour des rôles brefs (Milton Selzer dans Nous serons des étrangers...). Notons que c'est une fois de plus Herschel Daugherty qui réalise l'épisode. Il compte plusieurs réussites dans cette première saison comme le sublime Demain ne naîtra jamais ou Plus de fleurs bleues, gardant le meilleur pour la fin de saison avec Le grand Kahuna sur lequel nous reviendrons.

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13. QUI A TUÉ MIRA BAI ?
(PRAY LOVE REMEMBER, PRAY LOVE REMEMBER)

Grande réussite que cet épisode qui tourne autour du meurtre d'une jeune étudiante fiancée avec le principal suspect, John Hayes, joué par un acteur assez grand par la taille et le talent, Denny Miller. Ce comédien participait il y a encore deux ans à une convention des fans du Fugitif, ayant joué le géant simple d'esprit dans un épisode culte de la quatrième saison, Un être inoffensif.

Denny Miller par sa stature se trouve souvent confronté à des personnages qui abusent de leur force. C'était le cas dans Le Fugitif, cela l'est ici aussi puisque, amnésique, il ne peut donner aucun détail à McGarrett qui dans un premier temps l'inculpe du meurtre de sa fiancée étranglée.

L'épisode a été diffusé assez tôt en France (mai 1975, FR3 le dimanche soir). Puis souvent reprogrammé. L'histoire est assez astucieuse car devant un coupable trop évident, McGarrett va se mettre à enquêter sur… un poisson volé. Une petite fille le met sur la piste : elle a perdu son poisson ; il ne s'agit pas de simples poissons rouges mais de spécimens qui atteignent des sommes faramineuses. Le téléspectateur est dérouté et un temps ne comprend plus rien. Loin du crime passionnel, qui s'expliquerait par le fait que Mira voulait repartir en Extrême-Orient et Hayes rester aux USA, compromettant un mariage d'amour évident, McGarrett traque ici Benny, une force de la nature et un simple d'esprit prêt à tout avouer du moment qu'on lui rend son animal fétiche, un coq.

Benny a volé le poisson à l'université et s'est fait surprendre pour son malheur par Mira (dont il a tout juste "un peu serré le coup parce qu'elle criait"). La fin de l'épisode nous montre la psychologie de l'équipe Five-O qui va mettre à jour les peurs du meurtrier : il n'a pas conscience de la gravité de son geste, mais ment pour couvrir le fait qu'il a conduit sans permis.

Aussi, l'enquête policière trop vite résolue par l'arrestation (à tort) de Hayes est ici le prétexte pour nous montrer la sensibilité de McGarrett, prêt à tout pour innocenter l'amoureux de Mira, puis à trouver la communication avec le simplet Benny. Jack Lord révèle ici un grand talent loin de la froideur qu'il affiche souvent dans la série. La scène avec la petite fille qui demande au policier de rechercher un poisson, qui aurait pu sombrer dans le saugrenu, est un grand moment d'émotion. Et de stupeur pour l'équipe lorsque McGarrett fait imprimer des avis de recherche avec l'image du poisson. Son subordonné Kono, dans une scène comique, se demande si "le patron" parle sérieusement ou non !

Avec autant de joyaux dans la première saison, il était difficile de maintenir une telle qualité scénario/réalisation/interprétation pendant douze saisons.

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14. LE ROI DE LA COLLINE
(KING OF THE HILL)

Après plusieurs épisodes réussis, Le roi de la colline, qui se déroule entièrement en huis clos dans un hôpital et repose sur les épaules du comédien Yaphet Kotto (Kananga dans le James Bond Vivre et laisser mourir), est une fausse bonne idée.

En effet, très vite, on s'ennuie. Nous assistons aux hallucinations du caporal Auston (Yaphet Kotto) qui va voir tour à tour nos brillants éléments de la police d'État soit sous l'uniforme de l'armée américaine, soit en vietcongs. Les trucages sont assez réussis, mais tenir cinquante minutes avec ce seul argument relevait de l'impossible.

L'épisode commence de façon banale. De retour du Vietnam, Auston est légèrement blessé à la tête et perd conscience. Lorsqu'il reprend ses esprits, il se croit dans l'enfer du Vietnam. Il va manquer mettre à feu et à sang tout un hôpital parce qu'il se croit à l'assaut du QG ennemi dans la jungle.

L'épisode fait partie des douze premiers diffusés en France l'été 1973 sur la troisième chaîne ORTF balbutiante. D'après la lecture du résumé, on pouvait penser à un épisode palpitant. Grande fut ma désillusion des années plus tard lors de la première rediffusion.

En dehors du premier adversaire de Bond-Roger Moore, la distribution nous propose dans le rôle du colonel-chef de ce soldat fou L.Q. Jones. Pour les amateurs des séries américaines 60-70, il était difficile d'échapper à ce comédien qui, tout comme Nehemiah Persoff, a participé à la plupart des séries de l'époque en guest star : Cannon, L'Homme de Vienne, Drôles de Dames, Columbo, Kung Fu... et une prédilection pour les séries western comme Le Ranch L, Le Virginien, Le Proscrit...

Un épisode à voir quand même pour la prestation de Yaphet Kotto qui vole la vedette à McGarrett et à son équipe.

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15. LE GRAND VOYAGE
(UPTIGHT)

Un des pires ratages de la saison 1. Les programmateurs français refouleront l'épisode dans les années 70 sur FR3 et Antenne 2.

Lorsque Hawaii Police d'État parle de drogue et de hippies, soit elle le fait de façon réaliste (la prostituée du Rat d'hôtel dans le 01-06 en est une bonne évocation), soit de façon bêtement moralisatrice. L'équipe de cinéma psychédélique du dernier épisode de la saison (Le grand Kahuna) sera ainsi présentée de façon caricaturale et désastreuse, comme c'est le cas dans le présent épisode.

Le regretté Ed Flanders avait pris un abonnement comme guest star à chaque saison de Hawaii 5-O. Ainsi, sa figure nous est-elle familière, puisqu'après le chimiste du Grand voyage, il joue le rôle d'un savant tourmenté dans le double épisode final de la saison 2 (Alerte à Hawaii), revient en violoniste soviétique dissident en début de saison 3 dans L'affaire du Guarnérius... et continuera ainsi au fil des saisons. Ici, il joue le rôle du chimiste David Stone, hippie, dealer, professeur révoqué. Il est responsable de la mort d'une jeune femme, et le père va exercer sa vengeance.

Auparavant, les scènes s'enchaînent sans aucun souci de réalisme ; ainsi la visite à la meilleure amie de la victime, une fille à papa nommée Donna. Cette vision caricaturale de la façon dont circule la drogue dans la bourgeoisie américaine des sixties a aussi fait l'objet d'un épisode de la deuxième saison de L'Homme de fer : Où est la limite ? encore plus moralisateur.

L'épisode reste cependant assez violent, avec la vengeance du père, Ralph Hastings, qui oblige Stone à avaler sa drogue jusqu'à l'overdose sous la menace d'une arme. Nous le voyons ensuite déambuler, tel le rescapé de Body Snatchers version 1955 qui cherche à échapper aux automobiles sur l'autoroute. Décidant de faire "le grand voyage" et de se prendre pour un oiseau, il sera in-extremis sauvé par McGarrett.

Le grand voyage nous laisse sur un sentiment d'inachevé : quid du père de la victime par exemple ? On ignore ce qu'il devient. Hawaï Police d'État nous a habitué à des fins plus carrées avec le fameux "Bouclez-les, Danny !". L'épisode réussit l'exploit d'être encore plus ennuyeux que Le roi de la colline.

Un épisode à zapper sans regrets.

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16. FACE AU DRAGON
(THE FACE OF THE DRAGON)

Pas de dragon dans cet épisode (vous aurez noté le contresens du titre français, la vo signifiant "visage" et non "face au").

Des touristes découvrent un mourant victime de la peste bubonique. Un motard à visière noire dérobe au malheureux son portefeuille afin qu'on ne l'identifie pas.

L'épisode joue sur deux registres, le premier celui de la contagion et de la panique occasionnées par la peste bubonique (dont le tueur motard au casque noir intégral est porteur).

Pour les combattre, McGarrett utilise les compétences d'une savante (jouée par Nancy Kovacks, vue dans l'épisode des Envahisseurs : Action de commando).

L'autre registre est celui de l'usurpation d'identité de ce motard, agent de la Chine rouge qui se fait passer pour le neveu d'une grande famille de l'île dont le patriarche est Shen (David Opatoshu, figure familière du petit écran en guest star depuis Des agents très spéciaux, Kojak à Mission : Impossible...). Le motard, qui n'hésitera pas à contaminer et à tuer froidement, c'est Lewis Shen, ou du moins l'agent chinois qui a pris son identité avant de le tuer au terme d'un long voyage à bord d'un cargo "empesté". Le méchant est interprété par Soon Taik Ho (L'Homme au pistolet d'or).

Malgré une réalisation soignée et de belles vues d'Hawaii, l'épisode souffre d'un scénario d'espionnage confus. Lewis Chen est là pour dérober une arme secrète militaire qu'il va rendre après en avoir fait le dessin et l'avoir démontée, pour ensuite rejoindre un sous-marin chinois. Malgré plusieurs balles (il n'est pourtant pas Jason Voorhees ou Michael Myers), il sera arrêté par McGarrett sur le port.

L'épisode nous éclaire sur l'importante communauté chinoise d'Hawaii en nous faisant découvrir la famille Chen. Il s'agit aussi d'espionnage "sérieux" sans Wo Fat et ses gadgets du Cocon. Par ce côté propagande anti-rouge, la série se situe sur le même registre que Destination danger avec Patrick McGoohan.

On regrette en voyant Face au dragon que Nancy Kovacks ait arrêté tôt sa carrière, essentiellement télévisuelle. Elle donne la réplique avec talent à Jack Lord. Elle fait partie des actrices qui marqueront la série comme Marj Dusay ou Diana Muldaur.

Les scènes de quarantaine et de vaccinations finissent par ennuyer le téléspectateur. Cet aspect répétitif nuit au suspense recherché. Le passeur clandestin du cargo contaminé, Sibley (Jackie Coogan) et le trop jeune Soon Taik Ho, n'offrent pas comme méchants des portraits inoubliables, au contraire de Beau Sourire et Wo Fat.

Un épisode inégal ; sitôt vu, sitôt oublié.

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17. LES OTAGES
(THE BOX)

Après une série d'épisodes moyens, un nouveau grand moment pour cette saison 1 avec la première séquelle de l'épisode Le rat d'hôtel (la seconde sera La vieille dame et l'incendiaire, 03-22).

Intéressante analyse de l'univers carcéral et de ses travers, cet épisode se penche sur les conditions de détention dans les prisons d'Hawaii. Et ce à travers le cas de Carl Swanson (Gérard S.O. Loughlin) qui se révolte contre la loi que mène en prison le terrible "Beau Sourire" (Gavin McLeod, plus proche du capitaine des Révoltés du Bounty que du gentil héros de La Croisière s'amuse). McGarrett a mis sous les verrous Beau Sourire à la fin de l'épisode Le rat d'hôtel et celui-ci va tenter ici de se venger.

Avec les diffusions dans le désordre des épisodes de Hawaii 5-O à la télévision française, le téléspectateur lambda ne comprend pas ce que fait au milieu des bandits l'un des hommes de McGarrett. Il s'agit de Al Harrington, le sympathique Ben Kokua qui remplace Kono à partir de la saison 5. Ici, il est Toshi, un truand. Dans le documentaire 1996 Souvenirs de Hawaii 5-O, Al Harrington raconte que Leonard Freeman l'imposa à Jack Lord ccntre son gré dans le rôle de Ben Kokua. Hélas pour le comédien, le créateur-producteur Freeman décéda en 1973, et rapidement (lorsque la décision dépendit de Jack Lord), il fut écarté de la série.

Swanson prend à la fois en otage des prisonniers (Beau Sourire et sa bande) et des gardiens. Il sait ce qui l'attend s'il est à nouveau emprisonné avec le sadique Beau Sourire. Toute la tâche de McGarrett va être de convaincre (en se livrant comme otage) Swanson de renoncer à son évasion, de laisser partir un gardien blessé, et de s'exprimer à la presse et à la télévision sur l'enfer qu'il vit, afin qu'une nouvelle prison plus moderne soit construite.

Si dans l'hôpital du Roi de la colline le huis clos était vite lassant, ici le réalisateur Seymour Robbie a su tirer avantage du climat de claustrophobie. L'indécision de Swanson, la menace omniprésente de Beau Sourire à qui l'on vient de livrer son pire ennemi McGarrett, nous tiennent en haleine cinquante minutes. Finalement, Swanson choisira McGarrett contre Beau Sourire, dont le chef des Five-O dit : "Lui, il ne sortira jamais !".

Cet épisode a souvent été diffusé (M6, TF1, puis les chaînes du satellite) et par sa qualité, permet au néophyte de se faire une idée de la série (sans avoir vu forcément Le rat d'hôtel).

On reverra le personnage de Swanson en fin de saison (01-23) dans Six kilos.

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18. TANTE MARTHA
(ONE FOR THE MONEY)

Jeannette Nolan, la tante Martha de cet épisode, était la terrifiante Mademoiselle Havergill dans l'épisode Cauchemar de la série Les Envahisseurs. Sous les traits de Tante Martha, elle n'est guère plus avenante, méprisant l'un de ses neveux, Charlie (Paul Collins), pour vanter les qualités de l'autre, Arnold (Farley Granger).

Pour hériter de sa tante, tutrice de son héritage et qui le brime, Charlie va imaginer un tueur en série qui écrit à McGarrett sa volonté de tuer cent femmes. De fait, le neveu déshérité commence par tuer deux innocentes avant de faire de sa tante la troisième victime. Sur le même canevas (cacher un meurtre en le faisant passer pour l'un des crimes d'un tueur en série), la troisième saison nous proposera mieux avec Meurtre, amour, et poésie (03-12).

Tante Martha reste cependant un très bon épisode par son atmosphère qui rappelle un peu Columbo (dont le téléfilm initial avait été diffusé l'année précédente, en 1968). Nous voyons en effet le meurtrier calculer au centimètre près l'endroit où il devra se poignarder pour être blessé de façon convaincante et ne pas figurer sur la liste des suspects. Hawaï Police d'État nous montre ici ce que l'on peut voir dans les vingt premières minutes de chaque Columbo, on peut presque dire avant l'heure, la série ayant réellement que deux ans plus tard.

L'erreur qui va mettre McGarrett sur la piste du criminel est le fait que toutes les victimes travaillent pour la même société, celle dont Charlie veut prendre la tête. Le réalisateur Paul Stanley ne ménage pas les scènes de suspense (pas moins de deux tentatives de meurtre sur le "gentil" Arnold par son frère). Fragile psychologiquement, l'assassin va revoir, une fois morte, comme le fantôme de sa tante. Nous ne sommes pas loin du chef-d'œuvre de Hitchcock, Psychose, tant Charlie garde même post mortem ce sentiment de domination par sa vieille sorcière de tante.

Même le jeu du chat et de la souris entre McGarrett et le coupable rappelle Columbo, car peu à peu, le chef de Five-O va démonter un à un les éléments du mécanisme criminel, trouvant des indices qui ne concordent pas avec le récit de la soi-disant victime. Rappelons que Charlie est censé avoir été poignardé par le tueur en série et n'avoir pu sauver sa tante.

Un épisode glauque, passionnant mais sans réelle surprise. On connaît la finesse de détective de Steve McGarrett face aux situations embrouillées. On pourra reprocher le manque de nuances dans le scénario entre le trop poli et bien élevé Arnold et le psychopathe Charlie, élément renforcé par l'interprétation des deux comédiens. Ce côté manichéen et un peu caricatural empêche d'en faire un épisode parfait.

Tante Martha est l'un des premiers épisodes à avoir été diffusé en France l'été 1973, mais il fallut longtemps attendre sa rediffusion.

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19. SON DERNIER ROUND
(ALONG CAME JOEY)

Ne pas confondre cet épisode avec Les amis de Joey Kalima (10-04).

Joey Kalama est battu à mort après un match de boxe. Le seul témoin est sa petite amie Lois, mais avec la confusion qui régnait dans la ruelle, aveuglée par les phares de la voiture des deux tueurs, elle ne peut apporter de témoignage.

Cet épisode sans surprise raconte l'enquête parallèle menée par le père de la victime, le policier Phil Kalama (Frank De Kova). McGarrett tente de l'écarter de l'enquête (même schéma qu'avec le détective de Meurtre, amour et poésie, 03-12, où Monte Markham joue une situation similaire). Kalama est un sanguin, et en bousculant – accidentellement – un entraîneur véreux, Nat Keller, il le fera tomber d'un escalier, devenant à son tour "recherché pour meurtre".

Belle prestation du toujours élégant Peter Marc Richman (Les Envahisseurs, Mannix, Les Rues de San Francisco, Dynastie, Santa Barbara...) en Nick Morgan, commanditaire du meurtre de Joey Kalama. À l'époque, il s'appelait simplement Mark Richman. Il n'a pas dû être emballé par la série car on ne le retrouve plus en guest star dans les onze saisons suivantes alors qu'il a participé (dans deux rôles différents) aux deux saisons des Envahisseurs, et qu'en général, il revient plusieurs fois dans les séries où il apparaît.

L'épisode multiplie les scènes "moralisatrices", par exemple lorsque McGarrett fait parler Lois, une fille de petite vertu, ou encore lors du final lorsqu'il rappelle son honneur de policier à Phil Kalama pour l'empêcher de tuer Morgan.

C'est un épisode trop prévisible, avec l'éternel match truqué, le boxeur qui accepte de se coucher mais ne le fait pas, et que la pègre des paris fait abattre. La scène où McGarrett parvient à faire parler l'un des deux tueurs est un copié-collé de la façon dont il avait piégé Cardonus dans Le témoin secret (01-12).

Aucune surprise donc dans cet épisode diffusé d'abord en 1973 sur la 3e chaîne ORTF. L'épisode a été souvent rediffusé par la suite, alors qu'il est loin d'être l'un des meilleurs.

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20. LA PREUVE VIVANTE – 1re PARTIE
(ONCE UPON A TIME – PART 1)

Il s'agit là d'un véritable épisode en deux parties de cinquante minutes, non d'un 90 minutes artificiellement découpé en deux (comme le pilote Le cocon).

Cet épisode a ceci de remarquable qu'il nous fait enfin connaître la famille de McGarrett. Et ce dans des conditions dramatiques puisque sa sœur, Mary Ann (Nancy Malone), a un bébé atteint d'un cancer. La médecine l'a condamné. Mais la sœur de Steve McGarrett a choisi de se tourner vers les médecines parallèles, en l'occurrence le Docteur Frémont (Joanne Linville, qui reviendra en deuxième saison dans un autre rôle dans La reine de la Polynésie, 02-25).

Or, le docteur Frémont est un charlatan. Elle se sert d'un appareil électrique et prétend guérir les gens du cancer. Les malheureux, dépouillés de leur argent, finissent par mourir. Si le policier, loin de son Honolulu (l'action se passe à San Francisco), parvient à trouver des preuves, il se heurte à l'hostilité de sa sœur Mary. Frémont exerce sur elle un chantage : "Votre frère veut me mettre en prison, j'arrête le traitement".

Par conséquent, les deux parties de cet épisode ne vont pas du tout relever du genre "policier" à proprement parler, mais du drame psychologique.

Comme allié, McGarrett dispose de son beau-frère, Tom, qui l'a fait venir à San Francisco. L'épisode ne cumule pas les scènes d'action (il n'y en a aucune même) mais s'axe sur la recherche de témoins de familles victimes de Frémont. Ce sont souvent des situations délicates car le policier vient réveiller des souvenirs douloureux dans les familles.

De plus, le docteur Frémont a un comité de soutien (genre bande de cinglés fanatiques) qui croient en elle et la protègent.

L'inévitable arrive, et le bébé meurt. McGarrett traîne le docteur Frémont en justice. Parviendra-t-il à confondre cette dangereuse créature ?

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21. LA PREUVE VIVANTE – 2e PARTIE
(ONCE UPON A TIME – PART TWO)

Les Américains, on le sait, aiment les procès télévisés. C'est même un genre à part entière. Côté séries, Perry Mason et Murder One en sont les illustrations. Cet épisode se concentre donc sur le procès de McGarrett contre le Docteur Frémont.

De nombreux rebondissements vont se produire au tribunal car le docteur Frémont trouve des témoins pour contredire l'accusation. Le visage de Mary Ann, la soeur de McGarrett, qui porte le deuil de son bébé, est tendu et ses yeux braqués tantôt sur son frère, qu'elle croit responsable du drame (il a provoqué l'arrêt du traitement), tantôt sur Frémont.

L'épisode réussit à ne jamais ennuyer alors que nous entamons une seconde tranche de cinquante minutes sur le même sujet. McGarrett découvre qu'il a fort à faire ; ses poings, sa forme physique, son équipe, tout ce qui lui permet d'habitude de combattre le mal est inefficace en l'occasion. Il doit donc piéger à son propre piège le charlatan.

McGarrett réussit avec difficulté à obtenir l'exhumation du corps d'une victime de Frémont. Hélas, le cercueil n'était pas étanche et il est impossible de confondre Frémont en faisant des analyses sur le cadavre.

Retour au tribunal : la tension augmente lorsque Frémont accepte de faire une démonstration. Elle va tester la santé de McGarrett en mettant sa machine électrique en marche. L'avocat de la défense est particulièrement vindicatif. Il déconseille à sa cliente de laisser McGarrett tester la machine.

Pour l'examen, Frémont fait un petit prélèvement de sang à McGarrett sur un bout de carton. McGarrett le subtilise et le remplace par un autre contenant une goutte de jus de fruit.

C'est la descente aux enfers pour la démoniaque Frémont. L'écran d'ordinateur de sa machine rappelle les décors (à l'époque futuriste) des Avengers ou des Champions. Le docteur a pris connaissance du passé médical de McGarrett, et récite cela comme si l'ordinateur le lui avait révélé. Puis, elle évoque l'avenir et indique au policier qu'il va être atteint et mourir d'un cancer avant la cinquantaine.

Enfin convaincue de la fumisterie de Frémont, Mary Ann se jette dans les bras de son frère.

Fin d'un double épisode atypique, qui bien évidemment ne reflète pas le Hawaï Police d'État que nous connaissons. Notons que des années et saisons plus tard, Steve fera encore allusion à ce qui est arrivé à sa sœur en parlant à la fille de Chin Ho.

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22. POUR LA PAIX
(NOT THAT MUCH DIFFERENT)

La fin de saison approche et voici un épisode témoin de son époque, et il faut bien le dire assez incompréhensible pour les jeunes générations actuelles. Nous évoluons ici dans le milieu étudiant contestataire (l'épisode a été tourné en 1969, en pleine guerre du Vietnam). C'est le climat de "Mai 68" qui prédomine, pour simplifier. Rappelons qu'aux États-Unis eurent lieu de tragiques émeutes étudiantes à Ken State. Cette tragédie qui vit la police tuer quatre étudiants se déroulera quelques mois après la diffusion de cet épisode, très exactement le 4 mai 1970 dans l'Ohio.

Pour la paix est un titre ironique pour un épisode très violent qui voit la mort d'un jeune lors d'une manifestation pacifique contre la visite d'un général. Les étudiants font front commun contre l'équipe de Steve McGarrett, qui ignore que derrière ce drame se cache une rivalité entre deux jeunes gens. Nous assistons au procès d'un des leurs par le groupe. Une distribution essentiellement jeune et sans vedette invitée connue. L'épisode reste très politique avec un McGarrett moralisateur, même si la victime n'a pas été tuée par erreur.

On peut considérer que ce genre d'épisode a beaucoup vieilli et nous n'en verrons certainement nul ersatz dans le remake de 2010.

Après qu'un des jeunes ait anonymement informé McGarrett, l'histoire quitte le terrain politique pour une intrigue policière classique, avec poursuite en voiture, innocent sauvé au bord d'une falaise par l'équipe de Five-O, conclusion de McGarrett qui à la fois pense qu'il n'y a pas "que de la mauvaise graine" dans cette jeunesse, mais aussi ironie devant l'assassin qui se croit mortellement blessé. McGarrett l'informe qu'il va aller méditer de longues années en prison (la peine de mort n'existe pas dans l'État d'Hawaii).

Mais il y a une image rare dans cet épisode, et qui vaut le détour, nous rappelant le pilote Le cocon : McGarrett, devant un Danny Williams médusé, joue de la guitare. Profitons-en, les incursions du chef de la police d'État dans la fantaisie sont rarissimes tout au long des douze saisons.

FR3 avait baptisé cet épisode « C'est du pareil au même », le titre anglais étant en effet « Not that much different ».

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23. SIX KILOS
(SIX KILOS)

Zéro pointé pour cet avant-dernier épisode de la saison qui, je vous rassure, se terminera en beauté avec Le grand Kahuna. Ces deux épisodes font partie des premiers diffusés en France en 1973 et il fallut longtemps attendre une rediffusion.

Tout d'abord, on prend le téléspectateur pour un amnésique : nous retrouvons (libre comme l'air) Carl Swanson, toujours interprété par Gérard S.O. Loughlin, qui était le héros de l'épisode Les otages 01-17. Ici, il fait la connaissance de McGarrett qui se fait passer pour un cambrioleur, Harry Brown (le vrai Harry a été tué à l'aéroport d'Hawaii par Danny Williams). Or, Swanson ne reconnaît pas McGarrett. Alors, me direz-vous, l'épisode est diffusé en fin de saison mais l'action pourrait être antérieure à Les otages. Eh non, car Swanson se fait descendre à la fin.

Pour le fan, cette incohérence du scénario désoriente. Dans la peau d'Harry Brown, McGarrett porte des complets de luxe que l'on croirait tailllés pour 007 ou Matt Helm des sixties, est entouré de jolies filles en bikini, et drague ouvertement Margi (Antoinette Bower qui va se révéler aussi dangereuse que dans l'épisode des Envahisseurs : Alerte au rouge).

Mais Jack Lord nous a habitués à être tellement sérieux et martial, avec son visage de pierre et ses manières rigides, que de le voir se comporter comme un Thomas Brown (plus Steve McQueen que Pierce Brosnan) nous laisse plutôt sceptique.

L'équipe de Five-O est sur la piste de cambrioleurs dangereux qui vont tenter un "gros coup" à bord d'un yacht. Leur chef, tel un Blofeld ou un Monsieur X/Valéry Inkijinov des Chevaliers du Ciel, ne communique que par le biais d'une voix monocorde sur une bande magnétique. La fin est un peu trop simpliste avec McGarrett changeant la vitesse de lecture du magnétophone révélant ainsi la voix de... Margi, laquelle vient d'abattre Swanson et un autre comparse pour partager le butin avec celui qui l'a séduite en Harry Brown et l'arrête en Steve McGarrett.

Ce ratage de fin de saison comporte aussi un titre tiré par les cheveux : Six kilos (qui est aussi le titre anglais) est le poids du butin dérobé sur le yacht.

Un épisode à vite oublier pour découvrir une atmosphère fantastique et mystérieuse avec le fantôme du "Grand Kahuna".

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24. LE GRAND KAHUNA
(THE BIG KAHUNA)

En douze saisons, Hawaï Police d'État qui est une série du type "Police procedural", c'est-à-dire crime-enquête-arrestation du coupable, le tout en épisodes indépendants, s'est rarement aventurée dans le genre fantastique. À deux exceptions près : cet épisode final de la saison 1 (mais qui relève du "fantastique expliqué" comme dans Belphégor la série télé, ou chez Gaston Leroux) et le génial Coup de froid (10-21) que l'on aimerait tant revoir. À ma connaissance, Coup de froid qui parle de cryogénisation (comme les étudiants de l'académie Alpha dans L'invasion des terriens, épisode des Avengers) n'a pas été rediffusé depuis la diffusion de l'intégrale sur TF1 de septembre 1989 à mai 1990.

Le grand Kahuna, lui, après sa diffusion confidentielle sur la 3e chaîne ORTF pendant l'été 1973, a été rediffusé plusieurs fois et est bien connu des fans de la série.

Attachez vos ceintures, les frissons sont au rendez-vous. Le vieux Sam Kalakua (John Farley) est un personnage respecté dans l'île, y compris par le gouverneur qui demandera à Steve de le ménager. Il possède un terrain qu'il refuse de vendre, ce qui provoque des convoitises. Voilà soudain qu'une nuit, il est réveillé par un fantôme, celui de la déesse Pelé.

Seul le téléspectateur naïf ou inattentif ne remarque pas sur le champ, à travers ce personnage auréolé de lumière qui se déplace dans l'air, une certaine ressemblance avec l'actrice Sally Kellerman (héroïne au cinéma de M.A.S.H.) qui joue ici la nièce du vieil homme, Eleanor, pressée de faire passer son oncle pour fou et de vendre la propriété à un promotteur. À plusieurs reprises, le fantôme de la déesse Pelé se manifeste et Kalakua finira par lui jeter une lanterne à la figure provoquant un incendie et son internement.

Une savante enquête de l'équipe, avec un Danny Williams performant qui découvre plusieurs indices, nous permet de découvrir que le fantôme n'est qu'un trucage, un hologramme créé par une compagnie de cinéma dirigée par des hippies. Comme dans Belphégor, il n'y a pas de fantôme mais un truc.

Très bien réalisé une fois de plus par le génial Herschel Daugherty auquel on doit pour l'instant les meilleurs épisodes, le suspense est ménagé jusqu'au coup de théâtre final. Le premier plan la nuit ressemble au début du Halloween 1978 de John Carpenter.

Puis, une fois le trucage révélé au spectateur, on lui réserve une autre surprise, terrifiante. Eleanor va être punie par où elle a péché. Se trouvant au bord d'une falaise, la nièce se déguise en son "effet spécial" en chair et en os, peinte sur tout le corps, fantôme de déesse Pelé plus vraie que nature, et veut faire tomber Kalakua.

Un peu comme la scène finale de Sueurs froides avec Kim Novak, elle va mourir. Ce n'est pas une religieuse qui provoque sa chute fatale, comme dans le film d'Hitchcock, mais la vision de McGarrett et Danny qui empêchent in extremis l'oncle de se suicider. Et sa chute rappelle celle de Juliette Gréco à la fin de Belphégor. Moralité, quand on joue les fantômes au bord du vide, il faut garder son sang-froid et ne pas soi-même être craintive de personnes qui arrivent subitement derrière votre dos.

Fin morale de l'épisode et de la saison, le vieux Sam Kalakua lègue sa fortune pour la construction d'un hôpital pour enfants.

Fin de la première saison, Steve McGarrett reviendra dans Assurance sur les morts...

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Crédits photo: Paramount.

Images capturées par Patrick Sansano.