Les rues de San Francisco (1972-1977) Bonus: souvenirs de tournage et livres 4. Livre: The Streets of San Francisco: A Quinn Martin TV Series 6. Poor Poor Ophelia, le roman qui servit de base à la série Le chapitre 12 de la biographie de Karl Malden, When do I start?, est dédié presque exclusivement à la série. Ce livre n'a jamais été traduit en français. Voici une retranscription des passages les plus intéressants. Au début des années 60, Abe Lastfogel, directeur de William Morris Agency, proposa un rôle dans une série à Karl Malden mais celui-ci déclina l'offre ne se jugeant pas prêt. Il ne voulait pas, comme pour le théâtre et le cinéma, repartir de zéro et, par conséquent, il ne voulait pas de pilote, l'échantillon censé vendre la série. Par deux fois, le producteur Quinn Martin relança l'agent de Karl Malden. Après deux refus, il revint à la charge en disant: 'Don't say anything until I finish. Just listen.' Il s'agissait d'une série policière pour ABC, 26 épisodes et pas de pilote. Quinn demanda à l'acteur de lire le livre sur lequel devait s'appuyer la série. C'était une série type Quinn Martin: un meurtre dans les cinq premières minutes, une poursuite au milieu de la seconde demi-heure et l'enquête était résolue à la minute 57. Tout ce que Malden voulait éviter mais une année de boulot était tentant et il sentait que c'était le moment de faire le plongeon. Il pensait aussi que c'était pour une année et peu après, Quinn Martin le convia dans son bureau et le présenta à un jeune homme. Dès qu'il pénétra dans le bureau, Karl s'exclama: 'Good enough for me. You're a Douglas, aren't you?' Ils discutèrent et Karl dit à Michael Douglas de passer le bonjour à son père, Kirk. Karl Malden revit Michael Douglas quelques jours avant le début du tournage et le jeune acteur lui confia que son père lui avait dit de l'écouter, qu'il pouvait tout lui enseigner. Ce fut l'un des plus grands compliments que Karl Malden reçut de sa vie. Karl Malden et Michael Douglas jouaient des flics, des coéquipiers qui devaient se faire confiance et sur le tournage, ce fut rapidement le cas également. Au début de la première saison, un réalisateur avait prévu une scène de conduite qui devait leur faire emprunter California Street, puis passer à gauche devant Fairmont Hotel et descendre une des fameuses collines de San Francisco. La série était une des premières à être tournée en extérieurs et Malden avait mentionné à Quinn Martin qu'ils devaient en tirer avantage et il y aurait ainsi trois vedettes dans la série: Michael Douglas, Karl Malden et la ville. Pour cette séquence, une caméra fut montée sur une immense grue pour prendre tout le panorama. Michael était derrière le volant; c'était un bon conducteur mais il n'était pas encore familier avec le terrain: 'On a fait ce virage à Fairmont à 90 et nous nous sommes retrouvés dans les airs. J'étais effaré et Michael ne souriait plus. Lorsque nous avons 'atterri', il manquait la moitié de l'arrière de la voiture.' La première année de tournage fut assez rude. Quinn Martin s'était arrangé avec Warner pour que les studios Burbank servent de base à la série. Le plan était de toujours tourner deux épisodes en même temps. Ils tournaient les scènes d'intérieur du premier épisode dans les studios Warner (à Los Angeles) puis ils allaient à San Francisco tourner les extérieurs du premier et du second épisode. Ensuite, on revenait à LA pour tourner les scènes d'intérieur du second et du troisième épisode et ainsi de suite. Cela semblait cohérent mais ce fut une année épuisante pour toutes les personnes impliquées dans la série. Tout ce que Karl Malden se souvient de cette année était la course pour attraper les avions et la spirale de mettre un épisode en boite pour embrayer sur le suivant. Il n'avait plus de concentration et certains lui demandent s'il avait prévu le succès de Michael mais, en fait, il avait à peine le temps de l'observer. Les scripts arrivaient en retard, l'équipe de tournage était fatiguée et les acteurs empruntés. A la fin de la première année, Karl Malden ne voulait pas continuer car c'était devenu plus important de prendre son avion à l'heure que de tourner une scène correctement. Karl demanda un rythme plus calme et Quinn Martin précisa que la ville serait toujours le lieu de tournage (ce qui voulait dire qu'il y aurait toujours six jours de tournage par semaine). L'essentiel pour l'équipe de la série était d'être basé sur un seul lieu. Il restait à résoudre le problème des scripts en retard. Karl voulait ses scripts au moins trois jours avant le début de tournage de l'épisode mais le déménagement sur un lieu, San Francisco, pouvait accroître le délai avec les scénaristes restés à LA. Malden demanda à Martin que les scénaristes commencent les histoires de la seconde saison pendant le 'hiatus'. L'acteur mit le marché en main et demanda d'habiter à San Francisco et d'avoir les scripts trois jours avant le tournage. Quinn Martin servit de médiateur avec Warner car cela coûtait trop cher de déménager tout le monde à Frisco (scénaristes compris). Finalement, Warner proposa de réduire la saison de 26 épisodes à 23. Karl accepta à condition que le 'network' prévienne deux semaines avant la fin de chaque saison si celle-ci était reconduite. Ce fut conclu et tout le monde plia bagage pour huit mois de l'année à San Francisco. Les ennuis n'étaient pas terminés car les pontes de William Morris voulurent renégocier le contrat de Karl Malden qui avait pourtant signé un contrat sur cinq années pour en faire un plus lucratif au détriment du studio mais Malden s'en tint à sa signature du contrat, plus important à ses yeux que plus d'argent. Il fut ainsi remercié par son producteur Quinn Martin pour son attitude peu commune. A la fin de la seconde année de tournage, une certaine routine s'était installée. La vitesse de croisière était atteinte et Karl et Michael s'amusaient énormément. Le souhait de Karl Malden était de donner une version solide et distrayante d'un bon cop show à la papa mais il n'avait pas la prétention de faire de l'art. Il se souvient que Michael, comme beaucoup de jeunes acteurs, prenait beaucoup de temps à jouer et il l'a pris à part et lui a dit : 'Lorsqu'on fait de la merde, on le fait rapidement, pas la peine de prendre tout ce temps! Essayons de devancer l'audience!'. Il a compris rapidement et les deux acteurs ont développé une sorte d'énergie qui a permis d'impliquer le téléspectateur. 'Quand on devait aller à une porte, on y courait, ce genre de choses.' Mais les deux acteurs n'ont jamais couru avec leur arme à la main; en tout cas, pas Karl sauf si les conditions l'obligeaient et ce point de vue n'était pas partagé par Michael. Philosophiquement, Michael était aussi anti armes à feu mais il pensait qu'ils auraient l'air d'idiots s'ils couraient le revolver toujours dans l'étui. Karl avait décidé qu'il se saisirait de son arme à la dernière seconde quelle que soit la situation, peu importe si cela n'était pas toujours très réaliste. Dans de nombreuses scènes, Malden rendre dans le bureau, retire l'arme de son étui et le met dans un tiroir; il ne voulait pas que l'arme soit une extension du personnage comme dans de nombreux autres cop shows. Il n'a jamais plaisanté avec cela car il savait que c'était la condition pour que la série soit socialement reconnue. La série a servi de tremplin à beaucoup d'acteurs. Le premier épisode a deux acteurs merveilleux, Edmond O'Brien et Eileen Heckart (ndlr, Trente ans de service). Vers la fin de la cinquième saison, un épisode met en scène un bodybuilder au tempérament incontrôlable. Le rôle est tenu par un inconnu nommé Arnold Schwarzenegger (ndlr: La randonnée dangereuse). Entre temps, la série a présenté des acteurs, pas très connus à l'époque, comme Peter Strauss, Joe Don Baker, Sam Elliot, Tom Selleck, Don Johnson et Nick Nolte. Mais les moments préférés de Karl Malden étaient lorsqu'il tournait avec des vieux copains comme Lew Ayres, Luther Adler (des débuts de Malden à New York) et son ami Sam Jaffe. Lorsque Luther est arrivé sur le plateau, il avait un sac en papier rempli de tomates bien rouges qu'il avait rapportées de sa ferme. Karl Malden n'était pas peu fier de tourner un épisode de la série avec Adler avec lequel Malden joua dans sa première pièce de théâtre. Malden avait l'impression que la boucle était bouclée surtout que Sam Jaffe jouait dans le même épisode (ndlr, Monsieur personne), un acteur qui avait tendu la main à Karl alors qu'il était au plus bas. Karl Malden se demande si le jeune metteur en scène se souvient aussi bien que lui de la troisième journée de tournage (ndlr: Corey Allen (1934-2010). L'histoire tourne autour de deux vieux amis et d'un petit-fils qui a des ennuis. Pour l'aider, les amis doivent retrouver une boite à chaussures remplie d'argent cachée quelque part. Finalement, ils regardent dans une bouche d'égout. Sam et Luther devaient se mettre à genoux, pousser la plaque d'égout sur le côte et Sam devait descendre et remonter la boite. Cela n'a pas été rien. Ils avaient déjà répété une fois lorsque le jeune metteur en scène demanda à Sam de rester plus longtemps dans le trou avant de réapparaitre avec la boite. Pas au gout du réalisateur, il demanda à Sam Jaffe de compter jusqu'à huit mais encore une fois, cela n'allait pas. Jaffe montra au réalisateur de quelles façons il pouvait compter. Luther et Karl s'amusaient comme des petits fous, comme des garnements avec un professeur et se retenaient pour ne pas éclater de rire. Finalement, la scène se passa très bien et Sam Jaffe et Luther Adler n'eurent plus besoin de 'directives'. Karl Malden se dit désolé pour ce jeune metteur en scène qui voulait apprendre à Jaffe comment compter! Alors que certains metteurs en scène, jeunes et moins jeunes, étaient seulement là pour faire la circulation, d'autres avaient un réel talent et apportaient un style particulier à leur épisode. Karl Malden se rappelle très bien de l'épisode dirigé par le jeune John Badham, qui anticipait sa carrière fructueuse (ndlr: La piste du serpent). Bien entendu, il se rappelle de lui en tant qu'acteur. Pour Malden, tourner dans une série consistait à trouver un petit challenge d'acteur pour chaque épisode, quelque chose de drôle pour empêcher la routine de s'installer. Une fois que Karl eut réalisé qu'il allait tourner plus de vingt épisodes par an pendant plus de cinq années, il savait qu'il allait devenir fou s'il ne trouvait pas quelque chose de stimulant. Tourner une série pouvait correspondre à faire la même chose chaque semaine ou, comme dans un laboratoire, tester différents aspects. Certaines choses que personne ne remarquerait mais qui permettraient de garder la motivation. L'épisode de Badham avait pour thème un gang de Chinatown qui gardait prisonnier Mike Stone, blessé. Stone a passé tout l'épisode dans l'arrière salle d'un entrepôt. Karl Malden a particulièrement aimé le fait de montrer qu'il perdait de plus en plus de sang et qu'il devenait de plus en plus faible au fur et à mesure que l'épisode avançait sans pour cela montrer des taches rouges qui s'agrandissaient sur sa chemise! Il était d'abord assis sur une boite, très droit. A chaque fois qu'une scène l'impliquait, Malden était plus voûté jusqu'à ce qu'il soit par terre, avachi. Cette sorte de petit défi permettait d'avoir toujours du plaisir à tourner la série. Karl Malden se souvient aussi d'une autre scène de cet épisode. Lors d'une répétition, un jeune homme, un des gardes de l'entrepôt, brandissait son arme sous son nez, le touchant avec. On voit toujours ce genre de trucs à la télévision tout le temps mais ça dérangeait l'acteur. Il s'est rendu compte que le garde agissait de la sorte car il savait ce qui allait se passer. Il savait que Mike Stone n'allait pas se saisir de l'arme; le script ne le prévoyait pas. En fait, cela entrait en conflit avec le point de vue de Karl Malden sur les armes à feu dans les séries télévisées. Le jeune était si tranquille avec son arme que cela cessait d'être une arme mortelle. Soudainement, lors d'une répétition, Malden attrapa l'arme très proche de lui et la pointa sur le garde. Malden précisa que cela pouvait arriver qu'un policier, même blessé, saisisse sa chance de cette façon. Le jeune acteur joua ensuite la scène différemment. Bien entendu, les téléspectateurs savaient que Mike Stone allait survivre à la fin de l'épisode mais Malden prenait son travail à cœur et jouait comme si Stone ne savait pas qu'il allait en réchapper. Le contraire aurait trahi le téléspectateur et le personnage. Et l'acteur savait que le succès hebdomadaire tenait car il n'y avait pas de 'triche' avec le public. A chaque fois que Mike était dans une situation comme celle-là, Karl Malden pensait: 'J'espère que ce taré ne va pas presser la détente' quelque soit le dialogue. Mike Stone n'était pas censé être un super héros, quelque chose qui n'intéressait pas du tout l'acteur. La série a permis à Karl Malden de pouvoir jouer des rôles qu'il n'avait pas pu faire auparavant. Les scénaristes, John Wilder et Bill Yates, pouvaient envoyer Mike Stone en couverture et, par exemple, lorsque Karl Malden leur dit que cela serait amusant de jouer un clown, le meurtre du prochain épisode se déroulait dans un cirque (ndlr: Le clown de la mort). Mike Stone se maquillait (et Karl Malden de rajouter qu'il n'y avait pas besoin d'un nez en caoutchouc pour lui!). Ils ont tourné dans un véritable cirque et des clowns enseignèrent à Karl certains de leurs tours. Michael Strong, un des bons amis de Karl, joua le rôle d'un autre clown dans cet épisode qui fut excellent pour Karl Malden. L'avantage de tourner dans une série comme cela permettait à Karl Malden d'inviter ses amis pour être 'guest star' de la semaine quand il voulait. Avant d'entrer dans les foyers des gens toutes les semaines, Malden n'imaginait pas l'impact que la télévision pouvait avoir. Très différent du théâtre et du cinéma. Soudainement, tout le monde non seulement reconnaissait l'acteur mais pensait le connaître! Un matin, Karl sortit de l'hôtel Huntington, son domicile à San Francisco, pour aller sur le plateau et un type se pointa lui criant: 'Il est parti par là!'. Karl Malden vit un jeune homme courir après avoir saisi le porte-monnaie d'une femme dans le tramway. L'homme en question s'attendait à ce que Karl Malden coure après le jeune voleur. Heureusement pour l'acteur, la voiture qu'il attendait arriva au même moment. Il répondit à l'homme éberlué: 'Je suis désolé, je vais être en retard au travail.' L'homme a dû se demander ce qui était arrivé au policier sur lequel il comptait! C'est presque devenu un cliché pour les acteurs de parler d'arme à double tranchant lorsqu'on perd l'anonymat. Mais comme la plupart des clichés, c'est vrai. Durant les quatrième et cinquième années de tournage de la série, Karl Malden sentait qu'il perdait l'accès à un outil de travail de l'acteur: la faculté d'observer les gens eux-mêmes comme si vous étiez une mouche sur un mur. Les acteurs essaient d'engranger des données d'observation, une réserve de détails sur ce que font les gens ordinaires (traverser une rue, manger des spaghettis) afin de créer des personnages. Durant la dernière année des Rues de San Francisco, Malden ne pouvait plus faire ça. Honnêtement, la dernière année de tournage fut difficile pour Karl après le départ de Michael Douglas pour produire le film Vol au-dessus d'un nid de coucou. Karl comprit parfaitement la décision de Michael car il fallait respecter les ambitions de chacun. Il a eu le courage de provoquer quelque chose mais il manqua terriblement à Karl Malden. Les quatre années de tournage furent un plaisir total doublé d'un respect mutuel. Comme Karl avait débuté avec Kirk Douglas, Malden sentait comme une relation familiale avec Michael mais, à ce moment-là, il était assez motivé pour tout recommencer avec quelqu'un d'autre. Karl Malden précise que le remplaçant, Richard Hatch, était charmant mais il ne l'a jamais vraiment vu à l'effort. Après quelques semaines, il lui fit remarquer qu'en travaillant, il pouvait devenir une star. Il répondit simplement: 'Je suis déjà une star'. Il expliqua à Karl Malden qu'il avait participé à des soap operas à New York pendant deux ans et qu'il était celui qui avait reçu le plus de courrier de satisfaction. Malden acquiesça et s'en alla. Dans son fort intérieur, il pressentait que c'était la fin de la série car même si c'était avant tout des histoires policières, les gens appréciaient la relation entre Michael Douglas et Karl Malden. Ils avaient eu de la chance, ca avait très bien fonctionné. Malden était persuadé que cela ne serait pas le cas avec Richard Hatch. Karl Malden ne pouvait pas réinventer son personnage pour qu'il colle mieux à celui de son nouveau partenaire. Il s'était investi dans ce rôle plus que dans tout autre. Lorsqu'on travaille sur une série hebdomadaire, on n'a pas le temps de se poser les questions qu'un acteur se pose pour un rôle au cinéma. Quand on travaille sur une série TV, on le fait tout simplement et c'est un peu la réalité de l'acteur qui transparait semaine après semaine. Après la première année des Rues de San Francisco, l'acteur fut contacté pour faire la publicité pour American Express et leur Traveler's checks sous l'apparence de Mike Stone. D'abord réticent car il n'avait jamais fait ce genre de trucs, son agent lui précisa que Sir Laurence Olivier faisait la même chose pour Polaroïd. Il en acheta pour voir à quoi ils ressemblaient et il se rappela aussi que sa chambre d'hôtel à Londres avait été cambriolée quelques années plus tôt et seulement l'agent liquide avait été dérobé.… Il accepta mais seulement après la fin de la série et cela dura….21 ans ! D'ailleurs, il rencontrait souvent des gens qui lui disaient 'Did you leave home without them ?' (slogan de la pub) ou lorsqu'il voulait payer en carte au restaurant, le serveur lui disait :'That better be American Express !'. En 1976, Karl Malden téléphona au producteur Quinn Martin pour lui signifier qu'il rentrait chez lui rendre visite à son père, mourant. Le producteur fit quelques difficultés (Malden n'avait jamais raté un jour de tournage) mais l'acteur négocia pour s'absenter le lundi. Son père mourut le lendemain de son arrivée et suivant la tradition, le corps devait rester en état pendant deux jours avant l'enterrement mais Karl Malden avait promis aux producteurs de la série d'être de retour au plus tard mardi après-midi. A posteriori, entre les traditions serbes et un épisode des Rues de San Francisco, le choix était vite fait mais à l'époque, par ces moments tourmentés et au vu de la promesse faite, le choix fut difficile. Il expliqua la situation au prêtre qui accepta, comme Quinn Martín, un arrangement. Le père de Karl resta finalement une journée au domicile familial avant l'enterrement. La série s'arrêta en 1977 et Karl Malden avoue avoir joué ensuite dans des films catastrophiques… C'était le mentor de ma vie, professionnellement et personnellement. J'adorais cet homme. Il m'a pris sous son aile et m'a aidé à comprendre tout le procédé de la comédie d'une manière unique, il m'a appris jusqu'à l'importance de savoir écouter. On comprend pourquoi il a partagé l'affiche avec Marlon Brando pendant tant d'années, dans des films comme Sur les quais ou Un tramway nommé désir : il savait écouter. Il avait un professionnalisme remarquable. Les scénaristes des Rues nous détestaient car nous répétions tellement que nous accélérions le rythme de la narration. Par conséquent, les scripts devaient être allongés de six ou sept pages. Et il avait un grand sens de l'humour. Il adorait une blague graveleuse comme tout à chacun. Entertainment Weekly, décembre 2009. Avant cette série, j'étais un acteur effroyable. J'ai été pris un peu par chance, et sans doute aussi grâce à mon nom. J'y ai rencontré l'acteur Karl Malden, qui m'a tout appris. Il a été mon ami, mon mentor, mon conseiller. Quand j'ai voulu partir de la série pour produire Vol au-dessus d'un nid de coucou, il m'a soutenu, alors que nous étions en plein succès. C'était un homme d'exception. Encore maintenant, j'ai toujours beaucoup de mal à accepter sa disparition. (Karl Malden est décédé le 1er juillet 2009 à 97 ans) Télé7jours, octobre 2010 pour la sortie de Wall Street 2. Michael Douglas raconte le premier jour de tournage de la série (vidéo) Karl Malden était comme un grand-père, adorable mais néanmoins sévère, très exigeant et très professionnel. Il espérait le meilleur de tout le monde et il travaillait très dur. Il était toujours prêt et bien préparé. C'est lui qui donnait le ton et il n'était pas très conciliant. Le plus dur pour moi est qu'il avait travaillé sur Les Rues de San Francisco pendant quatre ou cinq ans avec Michael Douglas, devenu presque un membre de sa famille. Michael Douglas m'invita à déjeuner lorsqu'on tourna l'épisode de deux heures (ntlr, Les assassins) qui fut mes débuts dans la série. C'est un type très charmant et sympathique. Il m'a vraiment aidé et je lui dois beaucoup dans le tournage de ce premier épisode. Je débutais pour la première fois dans une série 'prime-time' et j'étais un peu terrifié. Mais c'était une chance à saisir. J'ai obtenu le rôle car j'avais été remarqué dans un épisode d'une autre série Quinn Martin, Cannon. J'allais refuser car je pensais que Michael et Karl étaient très biens et je ne savais pas comment j'aurais pu remplacer Michael. Je ne pensais pas non plus que c'était un rôle où je pourrais vraiment m'exprimer en tant qu'acteur. Quinn Martin et mon agent m'ont persuadé car cela me permettrait d'avoir ensuite les rôles que je voulais. Ils me dirent aussi que la série était répartie en trois: un tiers pour les invités, un tiers pour le rôle de Karl et un tiers serait des épisodes qui s'attarderaient sur mon personnage. Les producteurs voulaient un personnage complètement opposé de celui de Michael Douglas. Ils utilisèrent un peu de ma vie privée, un type concerné par la diététique. Il buvait du jus de carottes au lieu du café et ce fut drôle de composer avec le personnage interprété par Karl Malden car au lieu d'aller chercher du café et un hot-dog, cela donnait:' oh, il y a un magasin diététique là-bas. Allons prendre un jus de carottes et un pain complet'. Mike Stone était sidéré par ce genre de situations. Les producteurs cherchaient à ajouter une touche d'humour et à tisser des relations entre les deux personnages. Je me suis préparé au rôle d'un policer mais la plus grande leçon que j'ai retenue du tournage est lors d'une scène de l'arrestation d'un suspect. J'ai balancé le type par terre pour lui passer les menottes. Après trois prises, le metteur en scène est venu vers moi et m'a dit: 'Richard, j'ai deux mots à te dire'. Et j'ai répondu: 'Oui, Oui, Quel est le problème?' Il m'a répondu: 'Bah, tu sais, on sait déjà que tu es un flic…joue l'être humain'. Il voulait dire que j'avais vu tellement de séries policières, que j'avais inconsciemment enregistré des clichés sur le comportement des fonctionnaires de police. Il voulait que j'oublie tout ça et que je laisse l'être humain prendre le dessus. Je suis arrivé sur la série à la cinquième saison et c'était vraiment difficile. Je remplaçais Michael Douglas et la série avait des problèmes à cause de la restriction de la violence à la télévision…La série était constamment déplacée sur plusieurs soirées à des plages tardives. Il y avait donc beaucoup de stress sur les plateaux à cause de tous ces changements. C'était une période difficile. J'essayais de faire de mon mieux, de surmonter ces difficultés même si j'étais terrifié à l'idée d'échouer car remplacer quelqu'un sur une série est bien plus difficile que de créer un nouveau personnage. Karl Malden était un gentleman et un professionnel mais il n'était pas particulièrement chaleureux. Il ne m'a jamais donné des tuyaux pour le tournage car nous n'avons jamais eu l'occasion de nous connaître personnellement sur cette première année de tournage. Je le regrette mais le problème est qu'il avait des choses à faire et j'étais préoccupé par ma participation à ma première série connue. Je devais faire de nombreux voyages à Los Angeles, mon agent organisait toute sorte de réunions, d'interviews essayant de profiter de l'occasion. Pour être franc, je n'avais jamais fait ça auparavant. Je venais d'une petite hutte à Beverly Glenn sans argent ni meuble et avec des dettes…et en l'espace de cinq minutes, j'étais à San Francisco dans une demeure avec chauffeur et voiture; je participais à une grande série TV, j'avais toute cette attention de la presse et je dois dire que c'était incroyablement prenant. 4. LIVRE: THE STREETS OF SAN FRANCISCO: A QUINN MARTIN TV SERIES Description du livre Auteur: James Rosin. Publié par The Autumn Road Company en septembre 2011. Format 17 x 24,5 cm, 268 pages, dont 43 pages de photographies noir & blanc. Préface de John Wilder. The Streets of San Francisco : A Quinn Martin TV Series est le huitième ouvrage écrit par James Rosin, scénariste et acteur (il joua dans Mannix, Cannon et Mike Hammer entre autres). Les éditions The Autumn Road Company se sont spécialisées dans des livres sur des séries cultes, produites de la fin des années 50 au milieu des années 70. Pour nous, Français, signalons la sortie en 2010 dans la même collection de The Invaders : A Quinn Martin TV Series consacré aux Envahisseurs. James Rosin a contacté pour chacun des ouvrages de nombreux acteurs, scénaristes, réalisateurs et producteurs des séries traitées. Les livres sont enrichis de photographies et d’un guide complet des épisodes, avec résumé et distribution. http://www.classictvseriesbooks.com/index.html The Streets of San Francisco: A Quinn Martin TV Series est sorti le 15 septembre 2011. Il est préfacé par John Wilder, producteur de la série pour les deuxième et troisième saisons, et il est indispensable pour les fans des Rues de San Francisco car c’est le seul livre exclusivement sur la série. On trouve de nombreux témoignages intéressants dans la première partie du livre (60 pages, que je décortiquerai plus loin), tandis que la seconde est une sélection de photos, principalement des deux premières saisons, ce qui coïncide sûrement avec les sorties DVD à l’écriture de l’ouvrage. A noter deux photos de tournage de Rampage avec John Wilder (p 89), et une de Trail of Terror avec Michael Preece (p 96). Huit pages sont ensuite dédiées à la production complète d’un épisode, Rampage, tourné du 26 décembre 1973 au 3 janvier 1974, avec précisions de réalisation : numéros des scènes et leur durée, brève description, tournage diurne ou nuit, participants, figurants, véhicules, doublures, accessoires… L’épisode très controversé de la troisième saison, Mask of Death, est ensuite mis à l’honneur. Il y a tout d’abord quatre pages qui décrivent l’évolution d’un script sur le premier acte de l’épisode, de l’ébauche à la version du scénario. Les quatre pages suivantes sont particulièrement intéressantes : Mask of Death est analysé par les critères de la chaine et une étude engagée par Quinn Martin. Chaque épisode avait ce traitement afin de prévenir tout recours en justice. On s’assurait que les noms utilisés n’étaient pas ceux de personnes ou d’entreprises à San Francisco et sa région, que les numéros de téléphone et les adresses étaient fictifs. De plus, on vérifiait si les procédures médicales et policières étaient correctes afin de coller à la réalité. Quelques exemples : ABC (la chaine) conseilla de laisser tomber une référence à un ‘Jewish couple’ et l’utilisation du mot ‘scum’ prononcé deux fois par le personnage principal à la fin d’une scène. De son coté, l’étude vérifia les noms et préconisa quelques modifications à faire : le lieutenant Foster devint sergent car il n’y a que dix lieutenants dans le bureau des inspecteurs, Peter Ganz devint Arthur Ganz car il y avait un homonyme musicien renommé d’origine suisse. Dans le script, le chauffeur porte des gants blancs alors qu’ils doivent être noirs. L’étude suggéra également de cacher toutes marques connues susceptibles d’être identifiées et de rester vague lorsqu’un directeur d’université est mentionné pour une période donnée car cela cible un individu ayant existé. De plus, l’utilisation d’un Oscar dans le décor est sujette à des règles strictes et une demande doit être faite auprès de l’Academy. La partie suivante est beaucoup plus traditionnelle. On trouve brièvement les horaires des différentes saisons ; Act of Duty fut le premier épisode à changer de jour et d’horaire. Il passa le 18 janvier 1973, un jeudi à 22h. En fait, à part les trois premiers mois, de septembre 1972 à janvier 1973, où la série était diffusée le samedi, SOSF ne quitta jamais le créneau du jeudi soir. Sur plus de cent pages, le pilote et les 119 épisodes de la série sont résumés avec distributions et fiches technique. Même si ces renseignements sont disponibles sur la toile, ce n’est pas inintéressant car c’est très bien fait et cela permet de se remémorer rapidement un épisode. La fin du livre est consacrée à une liste, très subjective, des épisodes préférés de l’auteur et des fans, des ‘guest stars’ marquantes, du staff technique au grand complet, de quelques trivia et de biographies, qui bouchent douze pages et qui sont superflues. Témoignages d’acteurs, producteurs, scénaristes, réalisateurs. La première partie, une soixantaine de pages, est la plus intéressante et justifie, à elle seule, l’achat du livre. La série est basée sur Poor, Poor Ophelia de Carolyn Weston dont l’action se situe à Santa Monica. L’histoire est très proche mais elle fut déplacée à San Francisco et les noms des policiers furent changés. Ed Hume, le scénariste du pilote, avait développé la série Cannon, également produite par Quinn Martin. Cliff Gould fut producteur en 1972-73. Il avait travaillé sur Mannix, Sam Cade, puis John Wilder lui succéda de 1973 à 1975. Ils axaient leurs histoires sur la psychologie des personnages. Pour eux, les vilains, les victimes et les policiers étaient tous des êtres humains. La ‘notion’ était primordiale dans l’élaboration d’un épisode. Elle se constituait d’une ou deux pages avec le début, le milieu et la fin de l’histoire. Quinn Martin l’approuvait et un scénariste était alors désigné pour la rédaction. Ce scénario était retravaillé avant le tournage pour être en accord avec les personnages de la série. Il y a des exemples de ‘notions’ dans le livre: The Hard Breed, Winterkill, Mask of Death, puis il y a ensuite le premier acte intégral de The House on Hyde Street (Aka; My brother’s Keeper). Après que le scénariste pour cet épisode ait abandonné, John Wilder s’y employa lui-même et fut nominé pour un Writer’s Guild of America Award. Pour l’épisode Mask of Death, après un essai, Dean Jones refusa le rôle particulier de Ken Scott. Il incomba à John Davidson et, à cause de sa voix aiguë pour la chanson My Heart Belongs to Daddy, l’enregistrement fut fait ligne par ligne. Cliff Gould et John Wilder patrouillaient avec la police de San Francisco et s’imprégnaient de la ville. La police était satisfaite de l’image donnée et le recrutement fut même multiplié par cinq. Durant la première saison, les extérieurs étaient tournés à San Francisco et les intérieurs aux studios Burbank à Los Angeles. Il y eut des exceptions comme A Room With a View. L’appartement de l’institutrice ‘réquisitionné’ par le tueur en embuscade est un véritable intérieur dans San Francisco. Il fallait trouver le point de vue plongeant du tueur sur la planque de sa victime. L’appartement était parfait mais très petit, contrairement au studio, et le tournage dura longtemps à cause de l’exigüité des lieux. Walter Grauman, le réalisateur, raconte qu’il était habillé en noir avec un attaché-case et qu’il n’avait pas eu le temps de se changer pour aller au restaurant avec sa femme. On le prit pour un tueur venu exécuter un contrat ! Durant la première saison, cinq journées consécutives étaient tournées en studio, ce qui correspondait à la fin d’une histoire (deux jours) et le début d’une autre (trois jours). Le tournage était coûteux et cela était censé limiter les dépenses. Le rythme fut compliqué pour l’équipe et les acteurs (voir les mémoires de Karl Malden). John Wilder, producteur sur la seconde saison, insista pour tirer avantage de la ville. Chaque année, alors que les scripts étaient en préparation, il faisait un voyage à San Francisco et dressait une liste d’extérieurs qu’il souhaitait voir dans la série. Lors de la rédaction des histoires, il demandait aux scénaristes de privilégier les poursuites sur les toits. Dans Commitment, un tueur, interprété par le dur William Smith, venait de liquider un témoin sur les toits, mais l’acteur, sujet aux vertiges, ne put descendre l’escalier de secours, poursuivi par Michael Douglas, pour rejoindre la voiture où un complice était supposé l’attendre. Aucune doublure n’était prévue et Michael Preece (le script supervisor) dut enfiler les vêtements de Smith, beaucoup trop grands, pour tourner la scène en catastrophe. Une couturière plaça des épingles sur les manches pour les raccourcir car Preece devait pouvoir agripper la rampe dans sa course dans les escaliers. Richard Donner, le réalisateur, filma de loin et personne ne se rendit compte de rien. Les audiences de la série furent mitigées au début car les critiques soulignaient qu’elle ressemblait trop à d’autres. Karl Malden pensait que l’heure était venue de tourner dans une série vu que le cinéma souriait surtout à la jeune génération. Pour la première fois de sa carrière, il jouait lui-même ; le détective Mike Stone est Karl Malden. Il était perfectionniste. Ainsi, lors d’une scène en studio dans le commissariat, il signala à David Whorf, metteur en scène assistant, la présence d’un acteur qui avait le rôle d’un méchant trois épisodes auparavant. Bien qu’il soit dans la troisième pièce (les bureaux avaient des séparations en verre), Malden avait reconnu le figurant. Il ne devait pas être là, personne ne l’avait remarqué mais il fut retiré du champ de la caméra. Walter Grauman se souvient du professionnalisme de Malden lors du tournage de The Bullet. L’acteur avait trouvé que les taches de sang d’un blessé, dans la séquence initiale, étaient trop apparentes et le réalisateur les modifia. En dehors du tournage, Karl Malden était comme Mike Stone également. Un soir, l’équipe attendait dans un bar en buvant un verre de vin la tombée de la nuit pour tourner une scène. Malden est passé, en chapeau et trench-coat, et il a regardé, sans rien dire, d’un air désapprobateur comme s’ils étaient en service et qu’ils transgressaient la loi… Il savait aussi manier l’autodérision. Un jour, alors que Preece et Malden attendaient pour tourner, une voiture s’arrêta et le conducteur, qui n’avait pas reconnu Karl Malden, demanda de quel tournage il s’agissait. Malden répondit que c’était une nouvelle série intitulée ‘Big Nose and Buddy Boy’ ! Michael Douglas eut une seule rencontre avec Quinn Martin et Karl Malden. Il était intimidé au début. Son père, Kirk Douglas, était un ami de Malden et, après la réunion, c’était parti pour 26 épisodes sur le rythme de sept jours par épisode, six jours par semaine pour une durée d’environ huit mois. Michael Douglas était un conducteur très doué et il fit presque toutes les séquences de conduite avec Karl Malden. Douglas avait des voitures sportives (ndlr : on le voit parfois conduire une Porsche off-duty dans la série) et il était en quelque sorte entrainé. Il y avait parfois trois caméras sur la Ford ; une sur le coté de Douglas, une autre sur le coté de Malden et une troisième sur le devant de la voiture avec un éclairage frontal. C’était difficile de voir la route car Michael Douglas devait conduire face à deux grosses lumières. Preece était sur la banquette arrière, donnait la réplique à Malden et Douglas, mettait en route le mixer de sons et c’était parti pour le tournage. Parfois, ils roulaient à 75 miles à l’heure et Douglas n’utilisait jamais de doublure. Il passait les virages, s’arrêtait au trottoir à quelques centimètres près. Mais l’acteur se souvient du tout premier jour de tournage, que raconte également Karl Malden dans ses mémoires. C’était en fin d’après-midi et l’équipe de tournage avait besoin d’une scène avant la tombée de la nuit. Douglas devait rouler sur Nob Hill et passer devant Fairmount Hotel, puis descendre la colline pendant que Karl Malden plaçait le gyrophare. Douglas se croyait bon conducteur mais il n’était pas préparé à ce qui l’attendait. Quand ‘action’ fut hurlé, il passa devant l’hôtel mais il allait trop vite, de sorte qu’ils se sont retrouvés dans les airs en descendant la colline. Douglas se souvient qu’il a eu le temps d’échanger un regard avec Malden, qui se demandait comment cela allait se terminer. Douglas avait gardé les roues droites et il a pu s’arrêter sans dommage. Malden explosa jugeant que c’était de la cascade et pas de la conduite. Michael Douglas pensait être viré sur le champ alors que cela fut le début d’une relation, la plus importante de la carrière de l’acteur. Walter Grauman, le réalisateur, était avec l’opérateur sur une grue pour filmer la scène. La voiture sortit du cadre et il entendit un grand bruit. Il eut peur que les acteurs se soient blessés mais il vit Malden, blanc comme un linge, remonter la colline et il lui demanda s’il y avait encore beaucoup de conduites de ce genre dans le script. Walter Grauman rassura l’acteur lui disant que la prise était superbe avec la voiture qui décolle et la ville en arrière-plan. Malden se calma et le tournage continua, mais le réalisateur n’eut pas le courage de dire aux acteurs qu’il s’était rendu compte lors du visionnage des rushs que la voiture avait atterri hors du champ de la caméra. Grauman prit une seconde équipe à l’endroit même de l’incident et plaça une caméra au pied de la colline et il filma un cascadeur au volant d’une voiture similaire qui s’éleva dans les airs pour retomber sur la route. La séquence fut finalement une réussite. La série changea de créneau horaire vers le milieu de la première saison. Elle fut diffusée le jeudi, ce qui boosta les audiences. Pour Michael Douglas, la série dut son succès aux scénarios intéressants qui traitaient de problèmes quotidiens comme les armes à feu ou les groupes de vigilante. De plus, Karl et Michael avaient une entente extraordinaire. A cette époque, la co-star était toujours en retrait et la vedette n’autorisait pas le partage de l’affiche. Michael se souvient qu’il était effacé la première année et Karl Malden l’encourageait à venir à sa hauteur ; il le traitait en égal. Il donna une grande chance à Michael Douglas car il encourageait les producteurs à faire des épisodes qui mettaient en vedette Steve Keller, le personnage interprété par Douglas. Karl Malden fut son véritable mentor et il apprit beaucoup à ses cotés. Quant à Karl Malden, il fut conquis par Douglas qui lui permit de voir la vie différemment. Cliff Gould déménagea en plein milieu de la première saison pour s’installer dans la région de San Diego et il devait faire un aller-retour en avion quotidiennement. A cela s’ajoutait un départ tardif pour la préparation de la saison et Wilder dut rendre visite à Gould pour écrire des épisodes le week-end. Ils avaient le même style et il arrivait que Gould écrive les deux premiers actes et Wilder les deux derniers ou vice versa. A la fin de la première saison, Gould, malade, fut hospitalisé et Wilder se retrouva sans histoire pour les quatre derniers épisodes de la saison, ce qui causa beaucoup de stress aux deux producteurs. Cliff Gould quitta la série, préférant se consacrer à des pilotes ou des téléfilms. Après réflexion, John Wilder devint producteur. Il retint la leçon de la première saison, où tout est comme aspiré dès que le tournage commence, et ne pas être dans les temps peut coûter des dizaines de milliers de dollars à la production. Ainsi, pour les saisons deux et trois, Wilder avait huit scripts terminés et approuvés deux semaines avant le début du tournage. Les quinze autres (ndlr : 8 et 15 donnent les 23 épisodes de la saison) étaient entre le stade de la première écriture et le développement de l’histoire. Cela prenait environ huit semaines pour développer une idée jusqu’au jet final, qui était tourné en sept jours. Cela faisait également partie de l’engagement de Wilder envers Malden, qui voulait les scripts au moins une semaine avant le tournage (ndlr : l’acteur l’évoque longuement dans ses mémoires). Lors des pauses, Malden et Douglas répétaient souvent des scènes de l’épisode suivant et cela permettait à Wilder d’avoir des scripts plus longs. Douglas précise que cela faisait le tour auprès des réalisateurs et acteurs qu’il fallait de l’énergie sur le tournage de SOSF. John Wilder développa une équipe de scénaristes sur laquelle il pouvait compter. Quinn Martin voulait une femme pour développer l’histoire d’une officier de police, ce qui n’était pas courant à l’époque. Ainsi, D.C. Fontana écrivit Shield of Honor, dont Mariette Hartley sera l’interprète. Certains dialogues concernant Stone et Keller furent remaniés, ce qui se passe souvent avec les nouveaux scénaristes sur une série. La base était là et Fontana la développa en interviewant des femmes policières de Los Angeles. A l’époque, les femmes de la police n’étaient pas dans la rue ou dans une voiture de patrouille. Le scénario de Fontana fut accepté et transformé en script. Quinn Martin insista que le nom entier de D.C. Fontana (Dorothy C. Fontana) figure au générique afin de montrer que la production engageait des femmes. En effet, certains producteurs ne pouvaient concevoir qu’une femme puisse savoir écrire des histoires d’action et d’aventure, et pourtant, D.C. Fontana écrivit les scénarios de nombreuses séries western. L’épisode fut un succès et la scénariste fut demandée pour deux autres histoires de la troisième saison. Ten Dollar Murder présente aussi une solide officier de police, qui doit faire face au comportement criminel de son fils. L’inspecteur Irene Elliott fait équipe avec Stone. Peu de choses furent modifiées dans le script ; quelques lieux pour le tournage et des bribes de dialogue. L’autre histoire de cette saison est Solitaire, dans laquelle Steve Keller est blessé et fait place à un policier solitaire, qui est le partenaire de Stone pendant l’intérim. D.C. Fontana écrivit un quatrième, et dernier, scénario pour la quatrième saison : The Cat’s Paw. L’auteur avait prévu de faire revenir l’inspecteur Elliott, interprétée par Carol Rossen, car Fontana pensait que sa relation avec Stone pouvait être développée. Elle voulait en fait que les deux personnages soient sur le point de se marier. Malheureusement, l’actrice était indisponible pour ce tournage et Diane Baker joua le rôle de l’inspecteur Irene Martin dans cette histoire de cambriolages de riches demeures. Le producteur John Wilder précise que certains de ses scénaristes ne se trouvaient pas à Los Angeles, et que les histoires arrivaient d’un peu partout. Quinn Martin lui faisait confiance. Ainsi, Wilder appréciait les scénarios d’Al Ruben et ce dernier voulut écrire une histoire de drogues avec des Noirs, ce que la série n’affectionnait pas car ce genre d’intrigues se ressemblait toutes. Lorsque Ruben est venu avec un article du New York Times sur des vigilantes qui faisaient le ménage dans leur communauté, Wilder détecta le potentiel pour une histoire si un vigilante noir pouvait avoir à peu près le même âge que Keller et avoir fréquenté la même école. C’est devenu l’épisode Rampage, mis en scène par Wilder lui-même, dans lequel Keller s’oppose à son ami d’enfance, qui ne croit plus en la justice de son pays. Dès que l’histoire était approuvée, Wilder préparait les quatre actes avec le scénariste et Bill Yates (ndlr : producteur des saisons 4 et 5). Yates et le scénariste développaient l’histoire, tandis que Wilder s’occupait du casting et de la production. Ensuite, Wilder faisait quelques modifications et il envoyait l’ébauche à Quinn Martin. C’était le même procédé pour le script avec, en plus, le responsable des lieux de tournages. C’est à ce moment qu’une liste d’acteurs était dressée pour les différents personnages de l’épisode. Lorsque le script final du scénariste arrivait, Wilder le tapait à la machine en faisant les changements nécessaires, comme par exemple les conseils du studio, Broadcast Standards, et les dialogues, qui devaient coller aux voix de Stone et Keller qu’il connaissait parfaitement. Il ajoutait également un épilogue, comme celui de Rampage qui est retranscrit. Grâce au travail de Wilder, la série n’eut jamais de problème de réécriture pendant le tournage et les metteurs en scène savaient qu’ils pouvaient tourner à partir du document qu’ils avaient en leur possession. Lorsque la série eut du succès, la parité entre les deux acteurs principaux eut de l’importance. Ainsi, Wilder relisait le script plusieurs fois pour s’assurer de cet équilibre. Les scénaristes se focalisaient sur le chef, Mike Stone, mais Wilder voulait que Keller soit plus qu’un assistant. Cela fut établi dès le second épisode, The First Day of Forever, où Keller chaperonne une prostituée menacée. Michael Douglas montre déjà l’étendue de son talent avec le changement d’attitude de Keller envers la jeune femme durant l’histoire. Celle-ci prouve également que les deux policiers sont des êtres humains avant d’être des flics. Wilder savait qu’un bon acteur aime faire quelque chose dans une scène, même s’il ne participe pas au dialogue. Ainsi, lorsque Stone interrogeait un suspect, Keller fouillait les papiers ou retournait un document. Ensuite, quand les deux policiers se retrouvaient, Keller dévoilait un détail qu’il avait trouvé et qui pouvait être prépondérant dans le déroulement de l’enquête. Lorsqu’une seconde saison fut programmée, il fut décidé que le tournage se ferait qu’en extérieurs. Wilder persuada Quinn Martin de dépenser quelques milliers de dollars supplémentaires pour tout filmer à San Francisco. Tout le monde était satisfait que l’entière production se fasse dans la ville et personne ne manqua un jour de tournage. Il n’y eut aucun problème, à part le jour où un tunnel bloqué retarda le maire ! A partir de la seconde saison, un entrepôt fut loué sous Telegraph Hill près de Bay Street, à une encablure de l’Embarcadero. L’endroit risquait d’être trop bruyant à cause des avions qui survolaient la région, mais un preneur de sons y passa une journée et les résultats furent concluants. L’emplacement était assez vaste pour garer les camions derrière le bâtiment et y loger metteurs en scène, cameramen, maquilleurs.... A l’intérieur de l’entrepôt, les bureaux de police furent recréés, à l’identique de ceux des studios Warner de Los Angeles utilisés lors de la première saison. Il y avait également assez de place pour construire un décor pour un épisode spécifique. Cela dépendait des scripts, mais en moyenne il y avait cinq jours de tournage dans les rues et deux dans l’entrepôt. Les tournages de nuit se faisaient généralement le vendredi soir. Michael Douglas souligne que les médias locaux ne voyaient pas d’un bon œil qu’une équipe de production d’Hollywood tourne une série dans leur belle ville. Dès que la série est passée à la télévision, les avis furent tout à fait différents. La série était bonne et, en plus, on ne pouvait pas rêver meilleure publicité pour la ville. Il fallait bien sûr compatir avec la susceptibilité des gens et le fait que des dizaines de places de parking étaient occupées par les équipes de tournage. Quinn Martin voulait que la série ait un aspect documentaire et Jacques Marquette, le caméraman, utilisa un matériel léger qui avait besoin de peu d’éclairage et rendait une image plus réelle, même dans des espaces clos (ascenseurs, salles de bain, voitures). Le planning du tournage était très serré et généralement, il y avait quatre sorties par jour pour une quarantaine de prises. Le thème du générique de Pat Williams attirait l’attention. Le compositeur précise que la musique jazzy fut un grand succès car elle collait vraiment à la série. C’est urbain, plein d’énergie et sophistiqué. Le morceau est composé de trompettes, trombones avec un passage de saxophone. L’original fut enregistré avec un orchestre de 32 musiciens, dont des renommés en jazz. Plusieurs versions existent car la longueur du générique était variable suivant le nombre d’acteurs invités. Vu que la série était tournée six jours par semaine en extérieurs, les monteurs n’avaient pas le matériel filmé chaque soir. Ainsi, les prises du jeudi, vendredi et samedi n’arrivaient que le lundi matin. Art Fellows supervisait tout le montage et n’acceptait pas l’intrusion d’un metteur en scène. Il fallait environ sept jours pour produire 50 minutes de film, et dès que Quinn Martin approuvait, le montage et l’ajout de la musique pouvaient commencer. Malden et Douglas étaient très bons et il y avait peu de choses à retoucher. Wilder se souvient néanmoins qu’il dut entrer en conflit avec l’intransigeant Fellows, car il désirait avoir son mot à dire dans le montage. Fellows ne voulait pas que son travail soit ralenti pour céder aux désirs d’un producteur mais, après une violente altercation, Wilder eut gain de cause. Après deux saisons, Wilder quitta la série et fut remplacé par William Robert Yates pour les deux dernières saisons. Wilder ressentait une ambiance pesante car il s’identifiait beaucoup trop aux histoires. Quinn Martin lui fit remarquer que ce n’était que du ‘make-believe’, mais pour Wilder, les raisons de la réussite de la série résidaient dans le fait que ni lui, ni ses scénaristes ne prenaient les histoires traitées pour du cinéma ! Avec Wilder, SOSF se glissa à la 23ème place et reçut deux nominations consécutives aux Emmy dans la catégorie ‘Meilleure série dramatique’. Michael Douglas s’occupait de son projet sur Vol au-dessus d‘un nid de coucou et le film sortit à l’automne 75 lorsque la série était dans sa quatrième saison. Il remporta un immense succès et Douglas décida de ne pas rempiler pour une cinquième saison. L’acteur témoigne que tout le monde pensait qu’il était fou car la série marchait très bien et il allait renégocier son contrat. Karl Malden l’encouragea dans cette voie et Quinn Martin le laissa partir. Michael Douglas accepta de revenir pour un épisode en deux parties qui allait lancer la cinquième saison et faire le relais entre lui et Richard Hatch, son successeur. SOSF reste pour Douglas une grande expérience, avec un mémorable tournage en extérieurs. Il se sentait véritablement partie prenante dans la série. Quinn Martin choisit Richard Hatch pour interpréter l’inspecteur Dan Robbins, le nouveau partenaire de Mike Stone. Le personnage n’était pas le même que Keller ; un buvait du café, l’autre du jus de carotte, un roulait en voiture de sport, l’autre en camionnette. Hatch avait vu quelques fois la série et Martin le convainc en lui disant que seulement un tiers de l’épisode le mettrait en évidence ; Karl Malden et l’acteur invité compléteraient le temps de présence. Néanmoins, il n’était pas possible de remplacer Michael Douglas, avec lequel Malden avait une relation fusionnelle, comme un père avec son fils, que Malden n’avait jamais eu. Richard Hatch explique que c’était difficile pour lui de venir dans une série qui marchait très bien et qu’il a essayé de faire de son mieux dans les premiers épisodes, puis vint le tournage de l’épisode de transition (ndlr : l’entame de la cinquième saison ne fut donc pas tournée en premier). Douglas l’a aidé pendant ce tournage, mais Hatch reconnaît que le courant ne passait pas aussi bien entre lui et Karl Malden. Il comptait sur la suite pour améliorer les choses mais il n’y a pas eu de sixième saison. Le tournage de la série s’interrompit en juin 1977. Karl Malden revint l’espace d’un téléfilm, en capitaine de police, en 1992 dans Back to the Streets of San Francisco, sans Douglas ni Hatch, mais il y a un flashback avec Michael Douglas. James Rosin et Roy Thinnes (David Vincent dans ‘Les envahisseurs’). James Rosin, né à Philadelphie en 1946, a commencé une carrière d’acteur en 1973 après des études en communications et des débuts au théâtre. Il obtint son premier rôle dans un épisode d’une série, inconnue chez nous, Love, American Style. Ses rôles suivants sont dans des séries bien plus renommées : Banacek, Mannix, dans deux épisodes (saisons 7 et 8), et Cannon. Des petits rôles, barman, interne d’hôpital, qui vont permettre à Rosin de connaître le milieu des séries. Il joue dans six épisodes de Quincy (avec Jack Klugman dans le rôle titre) et dans un téléfilm Mike Hammer (avec Stacy Keach). Son dernier rôle, jusqu’à ce jour, est dans le film Sleepers (1996) avec Robert de Niro, Brad Pitt et Dustin Hoffman. Parallèlement, James Rosin s’est lancé dans l’écriture –il a écrit trois histoires de Quincy – la musique et la réalisation de documentaires de sport sur le basket. A partir de 2007, il écrit des livres sur les séries cultes américaines des années 50 à 70 pour les éditions Autumn Road Company. En 2007, il écrivit sur Route 66, tourné entre 1960 et 1964, et diffusé en France sur Jimmy en 1996. C’est un road-movie de deux amis sur la célèbre route 66 entre Chicago et Los Angeles. Deux autres livres sur les séries sont parus en 2008 : Naked City (1958-1963) et La grande caravane (1957-1965), une série western diffusée sur la première chaine de l’ORTF en 1964. En 2009, deux autres livres sortirent. Le premier ouvrage sur Aventures dans les iles (1959-1962), une série d’aventures romanesques et policières dans les îles du Pacifique, qui fut souvent diffusée à la télévision française ; de 1961 à 1966 sur la première chaine de l’ORTF, en 1985 sur TF1 et en 1991 sur M6. Le second ouvrage sur Quincy (1976-1983), série pour laquelle l’auteur joua et écrivit. Cette série est plus connue en France que les précédentes, car elle fut diffusée à partir de 1987 sur TF1. En 2010, James Rosin s’attaqua aux Envahisseurs, une série culte en France, mais qui n’eut pas un grand succès aux USA à sa première apparition sur les écrans (1967-1968). Diffusée pour la première fois le 4 septembre 1969 sur la première chaine de l’ORTF, la série fut maintes fois proposée en France. Le second de livre de l’année est consacré à Peyton Place (1964-1969), un feuilleton de 514 épisodes, partiellement diffusé en France à partir de 1975 sur TF1 puis sur Antenne 2 en 1978 et 1985-1986. A part celui sur les Envahisseurs, les ouvrages de James Rosin n’avaient pas de quoi enthousiasmer des lecteurs français. En septembre 2011, la sortie de The Streets of San Francisco: A Quinn Martin TV Series, huitième et dernier ouvrage à ce jour de l’auteur, me permit de connaître James Rosin et de lui poser quelques questions sur cet excellent livre que tout fan des Rues de San Francisco doit posséder dans sa bibliothèque. - Pourquoi avez-vous décidé d’écrire des livres sur des séries cultes américaines et quels sont vos critères de choix ? J’ai choisi d’écrire des livres sur des séries que je regardais et que j’aimais, mais également des séries qui, je pense, étaient uniques et appréciées par des millions de gens. - Votre livre sur ‘Les rues de San Francisco’ représente une mine d’informations pour tous les fans de la série. Avez-vous eu des difficultés pour trouver des témoignages de participants à la série ? Non, ce ne fut pas difficile. J’ai travaillé pour les Productions Quinn Martin en tant qu’acteur. Donc, je connais beaucoup de personnes qui ont participé à la série. - La première partie du livre, les soixante premières pages, est la plus intéressante. N’était-il pas possible de contacter d’autres acteurs renommés de la série comme Brenda Vaccaro, Stephanie Powers, Mariette Hartley, Paul Michael Glaser pour connaître leurs souvenirs de tournage ? Ce n’est pas difficile de contacter les gens, mais je préfère toujours commencer avec les rôles importants et les producteurs de la série, ainsi que les réalisateurs et les scénaristes qui ont travaillé sur plusieurs épisodes. Il y a plus de chances qu’ils se souviennent de choses intéressantes car ils ont collaboré à la série sur une base durable. On a également l’historique de la série avec les personnes qui étaient présentes au début. Contacter les ‘guest-stars’ n’est pas toujours la meilleure chose à faire, parce qu’ils n’ont travaillé sur la série que sur une courte période et ils ne se souviennent pas de grand-chose 35 ou 40 ans plus tard. - Avez-vous réussi à contacter toutes les personnes que vous vouliez ? Michael Douglas a-t-il été difficile à persuader? J’aurais bien voulu interviewer Quinn Martin et Karl Malden et plusieurs autres mais, malheureusement, beaucoup de personnes qui ont participé à la série ne sont plus de ce monde. Heureusement, John Wilder, scénariste et producteur pendant trois saisons, a fourni beaucoup de renseignements. Tout comme Michael Douglas, qui fut très coopératif. Il pensait que le livre était une excellente idée dès le début. - Est-ce que vous vendez beaucoup de livres hors les Etats-Unis ? Parmi les séries que vous avez traitées, seulement deux sont bien connues en France : ‘Les envahisseurs’ et ‘Les rues de San Francisco’. Y-a-t-il assez de gens intéressés par les vieilles séries ? Il y a un socle de fans pour ces livres sur Amazon et d’autres sites de livres et d’émissions nostalgiques de télévision. Certains de ces livres ont une audience plus large que d’autres et ont plus de succès que d’autres. C’est assez surprenant mais nous avons des clients de pays comme l’Angleterre, l’Australie, et parfois l’Allemagne et l’Amérique du Sud, qui sont fans de ces séries. - Quels sont les séries de vos prochains livres ? Allez-vous choisir des séries, auxquelles vous avez participées, comme ‘Mannix’, ou d’autres séries policières comme ‘Kojak’ ? Je n’ai actuellement pas de projets de nouveaux livres de séries. J’en ai pour l’instant écrit huit et ils sont tous sur Amazon et mon site : classictvseriesbooks.com. Je recommande les éditions revues (tous les ouvrages ont eu une réédition sauf Quincy et Les rues de San Francisco). - J’ai lu que vous dédicacez tous les livres que vous vendez. Est-ce vrai ? Je dédicace en effet tous les livres vendus, qu’ils soient commandés sur Amazon ou classicTVseries. 6. POOR POOR OPHELIA, LE ROMAN QUI SERVIT DE BASE À LA SÉRIE Le roman qui servit de base pour Les rues de San Francisco (The basis for the hit TV series, The Streets of San Francisco) Auteur : Carolyn Weston 203 pages. Publié en janvier 1972 (Random House), réédité en février 2015 (Brash Books). La version française, Pauvre, pauvre Ophélie…, est sortie dans la collection Série Noire chez Gallimard en janvier 73. Il n’y a pas eu de réédition, mais il est facile de la trouver sur le net à un prix dérisoire. Couverture de 1972 Edition française (1973) Poor Poor Ophelia est le premier des trois romans qui mettent en scène le sergent Al Krug, flic acariâtre et expérimenté, et Casey Kellog, un jeune inspecteur fraichement sorti de l’école de police. L’action se situe à Santa Monica en Californie. Ce premier roman est le plus connu car il servit à l’écriture du pilote de la série The Streets of San Francisco. Le titre, Poor Poor Ophelia, fait référence au Hamlet de Shakespeare. Les deux autres romans des enquêtes de Krug et Kellog : Plusieurs modifications scénaristiques apparaissent entre le roman et le téléfilm, et elles sont, pour la plupart, justifiées. La série ne se joue pas dans la brumeuse ville de Santa Monica, car les scénaristes ont préféré le soleil de San Francisco, mais également la simplification de juridiction, particulière dans les petites villes de Californie. En fait, le scénariste Edward Hume a écrit le pilote et développé la série basée sur les personnages du roman publié quelques mois auparavant. L’irascible et antipathique sergent Al Krug deviendra le posé et sympathique lieutenant Mike Stone, interprété par Karl Malden, et Casey Thornton Kellog sera Steve Keller, personnifié par Michael Douglas, dans le pilote et la série. Krug est marié et fume le cigare, tandis que Kellog préfère les cigarettes et vit toujours chez ses parents (la première scène de l’ouvrage se passe avec sa mère). Toutes ces particularités seront gommées, avec justesse, dans la série. Mike Stone est veuf depuis deux ans et il a une fille qu’on aperçoit dans quelques épisodes (elle a mis un mot sur le frigidaire dans le pilote), tandis que Steve Keller collectionne les petites amies (ici, on l’entend mais on ne la voit pas). Par contre, Kellog et Keller aiment s’habiller tous deux à la dernière mode. A souligner aussi que les personnages inversent leurs origines : dans le roman, Krug n’est pas de Santa Monica, contrairement au ‘rookie’ Kellog; dans la série, Stone est originaire de Frisco mais pas Keller. « Basé sur des personnages d’un roman de Carolyn Weston » apparaît au générique de chaque épisode. La trame de l’intrigue sera reprise pratiquement in-extenso dans le pilote à quelques détails près. Parmi les différences notables, le corps de la jeune femme, Holly Jean Berry, est déjà à la morgue à l’apparition de Krug dans le récit, alors que la première séquence du pilote est sa découverte par un joggeur puis l’arrivée de Stone et Keller sur la plage. L’enquête est perçue à travers les investigations de Kellog, nettement plus inspiré que Krug, tandis que les scénaristes ont préféré modifier la donne. Mike Stone maitrise son sujet et Steve Keller est plus novice et dépendant de son mentor que l’est Kellog dans le roman. Weston souligne bien la différence de traitement entre les deux policiers, car le sergent est souvent référencié par son patronyme, alors que son jeune subalterne est nommé par son prénom, Casey. Si l’enquête est surtout orchestrée par les initiatives de Kellog, le suspense du roman est entretenu par le personnage de David Farr, dont le comportement laisse planer la suspicion, mais le juriste décide finalement de mener sa propre enquête pour se disculper. Farr, le playboy à Holly fut découverte morte avec les coordonnées de l’avoué accrochées autour du cou. Farr a passé le week-end précédant son décès en sa compagnie, mais il est réticent à le concéder de peur de mettre sa carrière en péril, surtout lorsqu’il apprend que la jeune femme a été assassinée (par un expert en karaté comme le trahit la couverture de la première édition). Krug est persuadé que Farr est l’assassin, tandis que Kellog pense que l’affaire est plus compliquée qu’elle n’y parait et préfère approfondir l’enquête et retrouver le frère de la victime ainsi que le mystérieux oncle. Il est à noter qu’encore une fois, les rôles sont inversés dans le pilote. En effet, le lieutenant Stone donne au juriste le bénéfice du doute, tandis que Keller pense que Farr est coupable, ce qui est plus plausible vu l’inexpérience du jeune policier. Keller et Stone découvrent le corps Holly (Kim Darby) et Farr (Robert Wagner) Les personnages sont bien dessinés et l’enquête est superbement menée car très progressive, constituée de nombreux flashbacks, qui sont, pour la plupart, respectés dans le film. Néanmoins, la lenteur des évènements, essentielle à la construction du puzzle, est parfois difficilement retranscrite dans le pilote. D’ailleurs, l’ordre de certaines scènes est inversé entre le roman et le film, comme celles de la visite de l’appartement de la victime par les policiers et la rencontre Farr/Holly à la soirée. Le fog, omniprésent dans le roman, est un aspect important de l’atmosphère angoissante, mais il est totalement absent de l’action se déroulant à San Francisco. Concernant la distribution, Kim Darby ne correspond pas au personnage décrit par Carolyn Weston. A aucun moment, elle ne peut être comparée à une éventuelle prostituée par des attitudes sexy ; bien au contraire, l’actrice est habillée dans une robe style grand-mère et n’a aucun charme (d’ailleurs, les passages ‘chauds’ du livre lors du week-end sont édulcorés dans le film). Il est conseillé de lire le roman avant de voir le pilote de la série afin de mieux apprécier le travail de Walter Grauman, le réalisateur, et d’Edward Hume, le scénariste. Poor Poor Ophelia présente magistralement La réédition par Brash Books est une excellente initiative car le décès de Carolyn Weston en 2001 aurait pu faire passer définitivement à la trappe ces trois enquêtes. Elles sont toutes les trois rééditées en 2015 et Robin Burcell a décidé de faire revivre Krug et Kellog. Ancienne officier de police pendant trois décennies, spécialiste dans les négociations avec des preneurs d’otages, Robin Burcell est devenue auteur de romans policiers à succès et en novembre de la même année sortit The Last Good Place, un revival des enquêtes de Krug et Kellog, aux prises avec un étrangleur en série, cette fois à San Francisco. Traductions par Denis Chauvet.
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Les Rues de San Francisco (1972-1977) Saison 4 1. La neige empoisonnée (Poisoned Snow) 2. Transparence (The Glass Dart Board) 3. La cachette impossible (No Place to Hide) 4. Les hommes mourront (Men Will Die) 5. L'école de la peur (School of Fear) 6. Silence mortel (Deadly Silence) 7. Meurtre par procuration (Murder by Proxy) 8. Le procès de la terreur (Trail of Terror) 9. Tissu de mensonges (Web of Lies) 13. En plein délire (Spooks for Sale) 14. Succès assuré (Most Likely to Succeed) 15. Le coup de bluff (Police Buff) 16. Profession honorable (The Honorable Profession) 17. Requiem pour un meurtre (Requiem for Murder) 18. Le monde interdit (Underground) 19. Le jour du jugement (Judgment Day) 20. Le clown de la mort (Clown of Death) 1. LA NEIGE EMPOISONNÉE Lors d'une opération d'infiltration, une inspectrice des narcotiques est tuée. Son collègue, et fiancé, se lance dans une vengeance aveugle qui aura des conséquences dramatiques. La quatrième saison débute comme la troisième s'était terminée : par une affaire de drogue et la présence de policiers des narcotiques. Après quelques minutes un peu molles, cet épisode devient au fil des 'acts' un drame poignant qui a pour principal acteur l'inspecteur Turner (excellent Gulager) avec lequel on ne peut que compatir. Après la mort de sa maitresse, Turner est brisé et il met la pression sur ses indics pour assouvir sa vengeance et retrouver le meurtrier. Lors de l'enquête, il commet l'irréparable en empoisonnant la drogue d'un revendeur avec de la mort-aux-rats, ce qui entraine rapidement le décès de nombreux drogués de la ville. Stone semble, pour une fois, impuissant et on le voit taper du poing de rage ('We've got to find that poison'). L'épisode a deux scènes fortes qui sont à mettre en parallèle. Turner est d'abord au chevet du meurtrier de sa fiancée, qui n'a pas pu faire tester sa drogue, et il lui murmure de joie à l'oreille : 'I got you, pang !'. Quelques minutes plus tard, Turner est à l'hôpital car son fils est à l'agonie après avoir absorbé de la drogue empoisonnée. Le policier est alors déchu et il doit faire face à la réalité sous l'ire de Mike Stone. Bien qu'un peu caricatural, cet épisode, qui bénéficie d'excellents seconds rôles, met mal à l'aise le spectateur par son réalisme et l'affrontement de deux points de vue : Turner considère les drogués comme du rebut et Stone comme des personnes en perdition. Turner n'a pas soupçonné que son fils adoré, qui lui empruntait régulièrement de l'argent, pouvait être un de ces drogués et cette image forte fait réfléchir. En état d'arrestation, Turner a tout perdu mais sa dernière remarque sonne néanmoins juste : 'Poison is still on the street, you know that !' o Metteur en scène : William Hale; scénariste : Paul Savage. o Guest Stars: Clu Gulager, Alan Fudge, Mark Hamill. o Cet épisode a été diffusé le 11 septembre 1975 sur ABC. o Clu Gulager (1928), l'inspecteur George Turner, est Vincent 'Mad Dog' Coll dans l'épisode du même nom des Incorruptibles, saison 1. Il est connu pour la série Le virginien dans laquelle il joua dans 103 épisodes. o Tony Geary (1947), le drogué Cajun qui tue, apparemment par accident, Maggie, est le complice du braquage du magasin d’alcool dans Un revolver qui voyage. Il reviendra dans Les assassins. o Janis Hansen (1940), Maggie la femme flic tuée, était une 'Playboy bunny'… o Albert Popwell (1926-1999), Nappy le dealer, a joué dans quatre films Dirty Harry avec, à chaque fois, un rôle différent ! Il est le pilleur de banque blessé auquel Harry délivre son célèbre speech (Dirty Harry), un maquereau sadique mais trucidé lors d'un contrôle policier (Magnum Force), un militant Black Power (The Enforcer) et le coéquipier d'Harry (Sudden Impact). o Ninette Bravo (1951-2016), Amy, la copine junkie de Cajun, est Diane Marks, la prostituée repêchée dans la baie (Le harem). o Don Calfa (1939-2016), Sparrow, le dealer véhément dans les locaux de la police, est un truand interrogé par Keller lors de l’enquête dans Monsieur Personne. o Don Michaelian (1922-2011), le barman, a joué quelques petits rôles dans la série dont celui du gangster Lyman qui s’assoit aux côtés de Stone dans la salle de boxe (Coup monté). o Lieux de tournage : la première image de la saison est pour o La musique du générique a quelques variantes comme à chaque saison. o Une réplique 'machiste' de Stone : 'They shouldn't give women that kind of work. It's too dangerous.' o Il y a une référence au capitaine Devitt, le personnage de Tim O’ Connor qu’on ne voit pas. o Les 'free clinics', sorte de cliniques sociales, sont apparues aux USA à la fin des années 60. Dans l'épisode, vu le poison mortel qui circule, il est proposé aux drogués d'y faire tester leur drogue avant de s'en servir. 2. TRANSPARENCE Un sniper tire au hasard sur les occupants d'une tour récemment construite et exige un million de dollars. Mike Stone mène l'enquête mais il doit composer avec le nouveau capitaine qui lui met des bâtons dans les roues. Une excellente idée de départ mais l'épisode est finalement décevant. Si on découvre au fur et à mesure les motivations du tireur, un pauvre type qu'on a exproprié, l'enquête fait du surplace au détriment des élucubrations du nouveau capitaine incompétent, Jacob Keely, sûrement le personnage vedette le moins intéressant de la série jusqu'à présent. Il est évident que cette omniprésence sert à masquer la faiblesse du scénario et il est fort heureux qu'il soit promu à la fin de l'épisode, un tel personnage étant à même de torpiller une série. La longue scène ennuyeuse du briefing, où Keely expose les avantages de sa découverte et de l'informatique (on en était aux balbutiements en 1975), est du véritable remplissage. Il y a quelques moments intéressants : la surprise au premier tir (le seul mortel), le fait que le tireur change de position à chaque attaque et qu'il va même avoir Stone en ligne de mire et la tentative de remise de la rançon. L'enquête est plate et les policiers croiseront finalement la liste des acheteurs de fusils avec celle des auteurs de lettres de menaces envoyées au moment de la construction de cette tour de 35 étages. Le final est conséquent : Keller blesse l'individu, trahi par son chien, qui allait tirer du toit de son hôtel. Le tireur, interprété par Lou Frizzell, est le meilleur personnage de cette histoire. Complètement coupé de la réalité, il roule en vieille Lincoln noire et il ne fait pas du tout penser à Scorpio de Dirty Harry mais plutôt au type de Falling Down. Traumatisé, il est seul, n'a qu'un petit chien comme compagnie et ce n'est finalement pas l'argent qui le motive mais la perte de son bien. 'I'm the one who has been doing the shooting.' o Metteur en scène : Harry Falk ; scénariste : Sean Baine. o Guest Stars: Patrick O’Neal, Lou Frizzell, Joel Fabiani. o Cet épisode a été diffusé le 18 septembre 1975 sur ABC. o Lieux de tournage : Embarcadero Center (précisé lors du générique de fin), Vaillancourt Fountain (le troisième tir, de nuit), Golden Gate Park (la remise de la rançon), Green Street (l’appartement de Truax). o Lou Frizzell (1920-1979), le tireur, avait déjà deux autres rôles, plus mineurs, dans la série : il est le réceptionniste de l’hôtel où la victime a séjourné dans le pilote, et le témoin récalcitrant dans Les victimes. L’acteur reviendra dans une autre aventure. o Joel Fabiani (1936), le directeur du projet de construction, est le détective véreux dans La vie est une jungle. Il est surtout connu pour son rôle de Stuart Sullivan dans la série Département S. o Keller demande à Stone s'il n'a pas de regret de ne pas avoir pris le poste de capitaine (séquence d'ouverture) et, lors de la dernière scène, Mike Stone fait une moue dubitative en parcourant du regard le bureau de capitaine. o Les nouvelles technologies, prônées par Keely, sont tournées en dérision. Ainsi, le suspect appréhendé grâce au P.E.R.T sera relâché. L'enregistrement de la voix confirmera que cette personne n'est pas celle recherchée. o Comme lors de l’épisode précédent, il y a une référence au capitaine Devitt, le personnage de Tim O’ Connor qu’on ne voit pas. o Building Under Siege est le titre du journal San Francisco Dispatch. Ce journal n'existe pas. 3. LA CACHETTE IMPOSSIBLE Des gangs font régner la terreur en prison et obligent certains détenus à faire passer de la drogue au parloir par l'intermédiaire de leurs femmes. Virgil W. Vogel nous offre, une fois de plus, un très bon épisode qui dépeint l'influence tentaculaire des gangs aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur d'une prison (ici Holton, lieu fictif). À travers l'exemple de deux couples, cette histoire montre l'impuissance de la police et du personnel pénitentiaire à endiguer un fléau déjà très présent aux USA dans les années 70 (le meurtre dans la cour de la prison et les dialogues au parloir sont significatifs). O'Brien et King sont deux prisonniers sans histoire mais, isolés, ils subissent la loi des gangs et doivent demander à leur femme de passer des boulettes de drogue au parloir. Devant un refus, la première sera abattue dans une laverie par un tueur à la solde du gang (début de l'épisode), tandis que la seconde, excellente interprétation de la ravissante Stefanie Powers, jouera le jeu jusqu'au moment où, témoin d'un meurtre, sa vie sera en danger. L'épisode est nerveux, sans temps mort, avec d'excellents dialogues et des seconds rôles très convaincants, comme Todd Martin en truand sadique incarcéré. L'assassinat d'une ménagère par un tueur à gages n'ayant aucun sens, Stone oriente l'enquête vers le mari, emprisonné, et découvre la loi des gangs dans la jungle carcérale. L'indic de Keller donne quelques noms et les policiers cherchent le tueur qui agit de l'extérieur. Les confrontations entre ce tueur, Constantine, et Rita King, la femme du détenu, sont les plus intenses (et torrides comme la scène du baiser) et le final dans la maison est un classique du genre. Stone fera libérer le mari de Rita et donner une nouvelle identité au couple en échange de témoignages. 'We don't run this prison, they do. We just keep them behind the walls.' o Metteur en scène : Virgil W. Vogel; scénariste : Robert Malcolm Young ; musique : Richard Markowitz. o Guest Stars: Stefanie Powers, Chris Robinson, Paul Carr, Michael Bell. o Cet épisode a été diffusé le 25 septembre 1975 sur ABC. o Stefanie Powers (1942), Rita King, est la vedette des séries Annie, agent très spécial et Pour l'amour du risque. Elle est une escorte-girl persécutée par un psychopathe dans La tragédie de la tour. o Ben Frank (1934-1990), Joe Max, le tueur liquidé pour avoir refusé d’abattre l’indic de Keller, est un des truands qui font un casse raté avec l’inspecteur infiltré dans Liberté sur parole. o Todd Martin (1927), le cynique chef de gang Carl Metzger, est un des deux tueurs qui pourchassent Eddie dans tout San Francisco dans Ma maison est une prison, et l’usurier Lou Damico de Un revolver qui voyage. L’acteur reviendra dans un autre épisode. o Lieux de tournage : Noe Street (la première scène au lavomatique), le campus de l’université de San Francisco (Keller montre les photos des tueurs à la femme témoin), Ashbury Heights (la maison de Rita King), Ingleside Terraces (Keller demande l’alibi de Joe Max), Candlestick Point (Constantine fixe rendez-vous à Rita et abat Max), O’Farrell Street (l’épilogue). o Keller situe l'apparition des gangs en prison en 1968, après les Civil Rights Movement. o Keller reprend, en changeant sa voix, une citation du Parrain dans l'épilogue : 'She made us an offer we couldn't refuse !' o Un peu d'humour lorsqu'un policier demande à Stone ce qu'il doit faire de la lessive de la femme assassinée : 'What should I do with the laundry ? It's just finished washing.' o Le tueur Constantine dit à Rita King : 'Not bad-looking either, for a girl' ce qui laisse penser que les femmes n'intéressent pas l'individu. o Comme trop souvent, le titre français est ridicule et ne reflète pas l'épisode. 4. LES HOMMES MOURRONT Une amie de Jeannie Stone tue un de ses violeurs et elle est accusée de meurtre. Jeannie se tourne vers une association d'anciennes femmes violées, tandis que Mike Stone et Steve Keller doivent prouver que l'autre individu est un violeur récidiviste. Ce drame de la société souligne les incohérences du système judiciaire américain où une femme violée est accusée de meurtre après avoir abattu un de ses agresseurs qui tentait de la brutaliser de nouveau, sous prétexte qu'il était de dos au moment du tir. Le complice, bien que reconnu par la victime, est relâché faute de preuves, la pauvre femme s'étant lavée ! Malgré la présence de Darleen Carr, synonyme d'excellents épisodes, on a ici un sentiment de 'déjà-vu'. L'aventure bénéficie d'une pléiade de jolies filles (après tout, qui voudrait d'un thon ?) mais elle est constituée de clichés – la justice limitée, le mouvement féministe, le criminel remis en liberté, la femme bafouée et accusée qui tente de se suicider. On assiste néanmoins à une différence de points de vue intéressante entre la fille et le père ; Jeannie trouve du réconfort auprès d'une association dirigée par la juriste Catherine Wyatt, interprétée par Vera Miles, la vedette de l'épisode. Tandis que Jeannie - Darleen Carr a un rôle prépondérant dans l'histoire - et une femme de l'association harcèlent le violeur (le message 'this man is a rapist'), Stone et Keller découvrent, grâce à son tatouage, que l'individu a violé et tué une autre jeune femme. Le piège final de Wyatt attire subtilement le violeur et l'épisode, à l’interprétation juste, constitue un excellent plaidoyer, malgré quelques stéréotypes et une enquête policière sommaire. 'Some men will die but maybe a few more women will live.' o Metteur en scène : William Hale ; scénariste : Shirl Hendryx. o Guest Stars: Vera Miles, Darleen Carr, Deirdre Lenihan, Paula Kelly, Michael Parks (Special Guest Star). o Cet épisode a été diffusé le 2 octobre 1975 sur ABC. o Vera Miles (1929) a débuté véritablement sa carrière en 1956 sous la direction de John Ford et d'Alfred Hitchcock qui l'avait décrite comme sa nouvelle Grace Kelly. o Cinquième des douze apparitions de Darleen Carr dans le rôle de Jeannie Stone, la fille du lieutenant. o Michael Parks (1940-2017), le violeur, a joué dans de nombreux films de Quentin Tarantino. o Anitra Ford (1942), la ravissante serveuse témoin/victime nommée Mildred Parker, a débuté sa carrière comme modèle dans les années 60. Elle a tourné dans des séries US comme Mannix (où elle joue un top modèle), Banacek, Baretta, Starsky & Hutch. Elle ne tourne plus depuis la fin des années 70 ; elle est poète et une photographe reconnue qui a ses expositions à Santa Barbara. o Lieux de tournage : The Cannery (scène d'ouverture), China Basin Building (Jeannie poursuivie par le violeur), Maden Lane (le café où travaille la serveuse, présentée comme témoin mais en fait victime), Baker Street, en face de the Palace of Fine Arts (l’appartement de Nancy), the Davies Campus of CPMC à Duboce Avenue (l’épilogue). o Stone à Keller au sujet de sa fille (dans l’épilogue): ‘My Jeannie. She’s not a girl anymore. She’s a woman’. 5. L'ÉCOLE DE LA PEUR Après la mort violente d’un enseignant, un professeur d’histoire et de littérature à la retraite prend quatre anciens élèves difficiles en otages et il leur fait cours, enchainés à leur table, dans une école désaffectée afin de leur donner une leçon de vie. Un enseignant est tué accidentellement en essayant de s’interposer lors d’une bagarre sur un campus. Peu après, des étudiants disparaissent mystérieusement. Mike Stone et Steve Keller découvrent que Leopold Summers, un professeur érudit et consciencieux, fut renvoyé pour avoir usé de discipline physique. Il a enlevé ces mauvais élèves délinquants avec l’intention de les rééduquer par l’apprentissage. La violence dans le milieu scolaire était déjà très répandue aux USA dans les années 70, comparé à chez nous. Dès le début, deux opinions divergent ; l’adjoint juge l’escalade inacceptable, tandis que le principal fataliste pense que ce n’est pas pire qu’ailleurs : ce discours est bien d’actualité de nos jours en France… Cet aspect de côté, l’épisode repose essentiellement sur le superbe jeu de Maurice Evans, parfait en enseignant retraité dont la vie s’est arrêtée à la maladie fatale de sa femme dix ans auparavant. Son épouse, l’enseignement et les échecs étaient ses trois passions. Il y a néanmoins des incohérences, car garder quatre jeunes enchainés à leur table pendant plusieurs jours n’est guère plausible ; d’ailleurs, l’un d’entre eux demande à aller aux toilettes vers la fin de l’épisode : comment a-t-il fait avant ? De plus, la fille implore dans son billet SOS d’appeler non pas la police, mais son père ! Sinon, la façon d’enseigner la vie de personnalités historiques – Lincoln, Elizabeth I, Marie-Antoinette - est cocasse, et l’intrigue s’emballe sur la fin avec l’arrivée dans l’école désaffectée de Keller, piégé, puis de Harris, le père de la jeune fille, qui s’avère être la pire du lot par ses mensonges. ‘You all miss the point that you are here to learn that you can learn’ o Metteur en scène : William Hale; scénaristes : Brad Radnitz, Gordon Basichis et Marcia Hammond Basichis ; musique : John Parker. o Guest Stars: Maurice Evans, John Lehne, Geoffrey Lewis. o Cet épisode a été diffusé le 9 octobre 1975 sur ABC. o Maurice Evans (1901-1989), l’enseignant à la retraite Leopold Summers, était un acteur britannique de théâtre classique, considéré comme un des plus grands interprètes des pièces de Shakespeare. Il devint citoyen américain en 1941. Il est le père d’Elizabeth Montgomery dans Ma sorcière bien-aimée. o Geoffrey Lewis (1935-2015), Harris, le père de la jeune fille kidnappée, est un visage connu des amateurs de films de et avec Clint Eastwood, et on a pu le voir dans L’homme des hautes plaines, Le canardeur, Doux, dur et dingue, Ca va cogner, Bronco Billy, Pink Cadillac et Minuit dans le jardin du bien et du mal. o Bernie Kopell (1933), Dean Watson, le directeur adjoint de l’école, a participé à l’excellent Masque de mort de la troisième saison. Il est le membre de la convention qui informe les policiers sur la soirée chez la ravissante Bobo Stanfield. o Erik Kilpatrick, Billy, le seul des quatre élèves à retrouver le chemin de l’école à la fin de l’épisode, est le jeune Noir indic qui meurt d’une overdose dans les bras de Wozynsky/ Tony Lo Bianco (Le solitaire). o Ruth McDevitt (1895-1976), la vieille dame au petit chien qui renseigne Keller sur l’école abandonnée, est une pensionnaire de la maison de retraite dans Le troisième âge se rebiffe. Dans une scène cocasse, elle profite de ce que Keller fouille la chambre à la recherche d'indices pour la visiter, au cas où elle serait prochainement libre. o Ann Doran (1911-2000), témoin de l’enlèvement d’un étudiant de sa fenêtre, est la femme du couple âgé assassiné par les évadés du pénitencier dans Les victimes. o Lieux de tournage: George Washington High School à Richmond ('Manual High School'), un orphelinat abandonné à Ingleside Terraces, démoli peu de temps après le tournage (l’école délaissée 'Thomas Paine Academy'). o Stone fait allusion à l’homonyme du voyou : James Whitcomb Riley (1849 – 1916), un écrivain et poète américain. ‘James Whitcomb Riley was a great American poet, that’s not you. You are not even a good student.’ o Au dessus du cercueil, Summers cite Thomas Hobbes, un philosophe anglais du dix-septième siècle. 6. SILENCE MORTEL Stone et Keller interviennent sur un braquage et le lieutenant est renversé par un van lors de la fusillade. Il s'aperçoit qu'il a perdu l'usage de son oreille droite tandis que la jeune épouse et complice du voyou abattu veut se venger en le tuant. Un très bon épisode centré sur Mike Stone, LE personnage de cette histoire. Par les diverses attitudes et répliques, cocasses ou sérieuses, Karl Malden montre tous ses talents d'acteur et personnifie encore un peu plus ce lieutenant de police de San Francisco ; il faut le voir bougonner alors qu'il est obligé de quitter l'hôpital en chaise roulante ! Alors qu'ils discutent de la petite fête d'anniversaire, Stone et Keller interceptent, dans une fusillade mouvementée, trois malfrats cagoulés qui viennent de dévaliser une boutique de spiritueux. Un acte apparemment banal qui va s'avérer lourd de conséquences. Stone manque d'être écrasé par les fuyards et, à sa sortie de l'hôpital, il se rend compte qu'il n'entend plus correctement et ce handicap l'oblige à prendre du repos. La scène de l'interception du conducteur du van, dans laquelle Keller sauve Stone malentendant, est excellente. C'est ensuite l'occasion de voir le policier en civil (mais toujours avec son chapeau) argumenter avec sa fille Jeannie dans des échanges caustiques. L'opération, non sans risque, est inévitable et la rencontre de Stone avec ce policier aux archives, qui a subi le même sort, n'est pas banale ('We'll find a desk for you here'). Parallèlement, un truand a été blessé mortellement et sa jeune épouse, mariée depuis une semaine et membre du commando cagoulé, veut se venger de Stone. Elle enlève Jeannie pour l'attirer dans un piège. Comme pressenti, tout finira bien, sans brutalité, car Jodi tire très mal et elle n'a pas l'envergure d'une tueuse bien qu'elle ait descendu le propriétaire du magasin. Malgré son opiniâtreté (elle se déguise en infirmière, arme à la main, et elle se rend dans les bureaux de la police pour approcher le lieutenant), la jolie blonde est la 'méchante' la plus agréable de la série et Stone se montre grand seigneur en la consolant dans la scène finale (après l'avoir prise pour une promeneuse égarée quelques instants plus tôt). Le contraire aurait été surprenant pour cet épisode qui est, avant tout, un savoureux one-man-show de Karl Malden auquel s'est greffé un trio de bandits un peu particulier. 'I took a snooze for a couple of hours. Now, I want to go home.' o Metteur en scène : Virgil W. Vogel; scénariste : John W. Bloch. o Guest Stars: Meredith Baxter, Darleen Carr, Darrell Fetty. o Cet épisode a été diffusé le 16 octobre 1975 sur ABC. o Lieux de tournage : Wisconsin Street (la maison des truands), Potrero (la promenade de Stone) et le Presidio (séquence finale) ; le 'gun emplacement' est un endroit où des armes étaient entreposées. Le Presidio était une base de l'armée au début du XXe siècle avant d'être un parc. Sonoma Liquor Company est toujours au 65 6th Street comme indiqué dans l'épisode. o Meredith Baxter (1947), Jodi Dixon, a joué dans cinq épisodes de Cold Case dans le rôle d'Ellen Rush. Elle a fait son coming-out en 2009 (quel gâchis !), après avoir été mariée trois fois, dont seize ans avec David Birney (Serpico). o Sixième des douze apparitions de Darleen Carr dans le rôle de Jeannie Stone, la fille du lieutenant. o Darrell Fetty (1948), le frère et complice de Jodi, a joué dans deux épisodes de la troisième saison : La dernière tentative et Un revolver qui voyage (où il est l’ouvrier de la déchetterie qui trouve l’arme et commet un braquage avec un complice). o Juste avant la fusillade, Stone demande à Keller de s'arrêter à une boutique réputée pour son bon salami en vue de fêter son anniversaire. o Keller doit faire équipe avec l'inspecteur Tanner pendant l'absence de Stone. 17e apparition (sur 32) de Reuben Collins dans le rôle. Souvent silencieux, parfois absent du générique, il est, cette fois-ci, plus bavard et actif. C'est le seul rôle marquant de cet acteur. o Stone compare sa fille à sa femme décédée : 'Beautiful like your mother but a pest' 7. MEURTRE PAR PROCURATION Un promoteur immobilier est chargé par un consortium de faire déguerpir les habitants d'une rue par n'importe quel moyen. Le meurtre d'un imprimeur, ami de Stone, amène les deux policiers à s'intéresser à ce projet. Un épisode bavard, lent et ennuyeux. Malgré la participation de têtes connues, dont Bradford Dillman en homme d'affaires cupide, cette enquête est surtout une étude du milieu de l'immobilier et de ses intérêts financiers. Le méchant n'est pas celui qu'on croit car le courtier, joué par Sorrell Booke et ses faux airs de Cannon, est le véritable salopard derrière sa bonhomie. C'est heureusement la seule histoire de la série du scénariste peu inspiré, que même un réalisateur de la trempe de Vogel ne peut sauver. Lors de la fin bâclée, les hommes de main sont poursuivis par les habitants, le courtier est appréhendé et l'homme d'affaires, arrêté pour complicité, a tout perdu : femme, emploi et liberté. 'I'm asking you for your help ; not as a cop, as a friend.' o Metteur en scène : Virgil W. Vogel ; scénariste : Eugene Price. o Guest Stars: Bradford Dillman, Sorrell Booke, Marj Dusay, Eduard Franz, John Ritter. o Cet épisode a été diffusé le 23 octobre 1975 sur ABC. o Lieux de tournage : Raphael Street, la rue convoitée, est fictive. Elle peut être néanmoins située dans le quartier Potrero à la lecture de l'article du journal : 'Potrero Printer Killed' (un imprimeur de Potrero tué). La cathédrale St Mary of the Assumption (la première rencontre Lloyd/ Fitz), Sea Cliff Avenue (la demeure des Fitz), le jardin de thé japonais (Lloyd frappe Fitz). o Stone, narquois, fait appeler Sekulovich pour boucler le fils de l'imprimeur qui vient de lui apporter des documents dérobés au promoteur… Ces documents seront très utiles à l'avancée de l'enquête. 'Read him his rights !' o Le département de Fitz acquiert de la place pour les employés de CCI, bureaux, espaces de stockage, salles informatiques… jusqu'en 2005 ! 8. LE PROCÈS DE LA TERREUR Une jeune femme, témoin d'un homicide, se réfugie chez son père à la campagne mais la police et les assassins l'ont vite localisée. Keller doit la ramener saine et sauve à San Francisco. Quatre matelots veulent récupérer un butin confié à un marchand d'art peu scrupuleux qui a décidé de tout garder. L'interrogatoire se passe mal et Doug assène un coup mortel à l'individu. Chien fou au tempérament incontrôlable, ce marin est magistralement interprété par James Woods, alors à ses débuts. L'argent étant introuvable, le quatuor se lance aux trousses de Nancy, qui a quitté les lieux précipitamment, convaincu qu'elle sait où se trouve le pognon. Par des voies différentes, les malfrats et les policiers la pistent. Keller, dépêché sur place, et la jeune femme vont se retrouver chassés dans les bois par les quatre complices qui veulent l'argent et éliminer toute trace de leur forfait. Malgré quelques temps morts (séquences bavardages de Nancy avec son père, puis avec Keller dans la voiture), la tension ne retombe pas et la relation Nancy/Keller, menottés ensemble, est très tendue avant de devenir cordiale, voire plus car il y a affinités (cf l'épilogue). La seconde partie, la chasse, est la plus intéressante, peut-être parce qu'elle ne répond pas aux critères de la série avec l'inspecteur Keller, traqué, blessé, sans cravate et bien loin de San Francisco. L'épisode a quelques scènes mémorables : Stone, expérimenté et malin, trouve l'argent rapidement dans l'appartement après trois vérifications (toilettes, lampadaire, cheminée), Keller se fait mordre et subtiliser son arme par la jeune femme intrépide et le policier, blessé, ruse pour éliminer un adversaire. Le couple se retrouve aux abois et le dénouement garde tout son suspense. Bien que maintes fois vue dans d'autres séries et au cinéma, cette histoire est prenante et bien ficelée. Mike Stone est en retrait mais les seconds rôles sont solides ; le matelot timbré et la fille déterminée sortent du lot mais le shérif et deux personnages excentriques ne sont pas à négliger : le bailleur de l'appartement, préoccupé par l'état du mobilier, et l'armurier, sourd comme un pot. 'Four sailors and a girl ; it sounds like a musical !' o Metteur en scène : Michael Preece ; scénariste : Jim Byrnes ; musique : George Romanis. o Guest Stars: Meg Foster, Greg Mullavey, James Woods, Philip Bruns. o Cet épisode a été diffusé le 30 octobre 1975 sur ABC. o Meg Foster (1948), Nancy aux superbes yeux bleus, fut remplacée par Sharon Gless après six épisodes de Cagney & Lacey. CBS ne la trouvait pas assez féminine. o Greg Mullavey (1939), le frère de Doug, est maitre chanteur après avoir été le témoin du meurtre dans sa longue vue dans la scène initiale de Dernière heure. Il a aussi un rôle de racketteur et également d’ancien chauffeur toxicomane dans La mort et les élus, le dernier épisode de la seconde saison. o James Woods (1947) dans une de ses premières apparitions ; il avait joué l'année précédente dans un épisode de Kojak après que Richard Dreyfuss et Martin Sheen aient refusé le rôle. Il a souvent joué des rôles de truands au début de sa carrière très prospère. o Kenneth Tobey (1917-2002) est également le shérif, avec un autre nom, dans Le fils de Jacob. o Lieux de tournage : Fishermans Wharf (l’arrivée des marins), North Beach (l’appartement de Marty et Nancy). Le reste de l’épisode se déroule à Guerneville dans le comté de Sonoma (censé être Oak Grove) à environ o Dans l'épilogue, Stone taquine Keller car une lettre de Nancy est arrivée la veille : 'It smells good'. Keller pense prendre un congé ce que Stone refuse : 'Monday morning, inspector !'. o Le scénariste, Jim Byrnes, est un spécialiste des westerns. Il a écrit l'histoire d'un autre épisode de la série, La mauvaise graine, qui se passe dans le monde des cow-boys et du rodéo. 9. TISSU DE MENSONGES Un représentant affabulateur fournit le portrait-robot d'un braqueur de bijouterie alors que celui-ci était cagoulé. Pendant qu'un représentant baratine un client potentiel pour lui fourguer sa camelote, un trio de gangsters cagoulés dévalise une bijouterie et un policier est tué. Le démarcheur, Burt Morris, est un menteur compulsif et il oriente l'enquête en fournissant à Stone et Keller des indices sur le conducteur qu'il n'a, en réalité, jamais vu. Il va même jusqu'à se vanter à la télévision ce qui lui occasionnera des ennuis. Ce personnage est la vedette d'une intrigue trop mince pour tenir en haleine la durée d'un épisode même si Pat Hingle est convaincant dans ce rôle particulier de mythomane qui se rachètera en participant activement à l'arrestation du tueur. On ne peut s’empêcher de penser à un autre représentant en bijouterie au cœur d’une enquête sur un double meurtre (Arthur Lavery/ Harold Gould dans Chasse gardée). L'enquête policière n'est pas mémorable ; Keller et Stone n'ont que ce témoin fantasque jusqu'à ce qu'ils apprennent qu'un revendeur serait en contact pour acheter ces diamants et cet individu sera finalement l'indic de Stone le moment venu. Pat Hingle et Robert Walden, le truand le plus dangereux du gang de musiciens, sont de bons acteurs dans cet épisode moyen. A noter l’excellente musique jazzy lors de la planque des policiers pour capturer deux membres de la bande (‘Two are better than none’). 'That's him !' 'You're sure ?' 'Positive.' o Metteur en scène : Virgil W. Vogel ; scénariste : Leonard Kantor. o Guest Stars: Pat Hingle, Nancy Olson, o Cet épisode a été diffusé le 6 novembre 1975 sur ABC. o Pat Hingle (1924-2009) reviendra dans un épisode de la cinquième saison. Il a été souvent vu dans des séries télévisées américaines de 1951 à 2001 ! o Robert Walden (1943), Frankie, a joué dans deux autres épisodes de la série ; il est Gimp, un des deux clochards qui volent l’argent d’un autre démuni maitre-chanteur dans Le fils de Jacob. Il est Joe Rossi dans la série Lou Grant (1977-1982). o Lieux de tournage : Bay City (séquence d'ouverture à Bay City Diamond Exchange et au bar Iron Horse), Vaillancourt Fountain à Justin Herman Plaza (la première rencontre Paul/Prinz), Palace of Fine Arts (la seconde rencontre Paul/Prinz avec Frankie menaçant). o À noter deux scènes curieuses. Une petite fille annonce par téléphone au trio que l'acheteur n'est plus intéressé par les diamants : 'The deal is off, Richard.', et la femme témoin, qui va permettre à Stone de confondre Morris sur ses mensonges. Elle est incarnée par Audree Norton (1927-2015), première personne sourde à apparaître dans une série américaine (Mannix en 1968). o Le nom du groupe de musique qui sert de couverture aux truands est : 'Paul's Trio'. Paul est le chef du gang. o Howard Kunin fut nominé pour un American Cinema Editors, USA "Eddie" dans la catégorie Meilleur Montage d'Épisode pour une série TV pour cet épisode. Un animateur de radio est soupçonné d'avoir assassiné deux jeunes femmes. Un superbe suspense, dont je ne révélerai pas la conclusion, est la force de cet épisode. Terry Vine, un animateur de radio, donne des conseils conjugaux à de nombreuses admiratrices et il va même 'un peu plus loin', profitant de sa belle apparence ; c'est l'affreux JR, Larry Hagman, excellent, qui tient le rôle ! Lorsque, coup sur coup, sa maitresse, enceinte, et la collègue de cette dernière, maitre-chanteuse amateur, sont assassinées, Keller est persuadé que Vine est le coupable, alors que Stone veut s’appuyer sur des preuves tangibles. Larry Hagman est parfait en animateur méprisable, arrogant et cupide ; son monologue final 'on air' est somptueux. Vine a le mobile – maitresse enceinte, chantage – pour avoir trucidé ces deux belles filles mais, évidemment, l'apparence est trompeuse et Frank, l'ingénieur du son rongé par la jalousie, semble une piste plausible. Vogel met en scène une superbe séquence d'ouverture : une émission radiophonique (voix d'Hagman/Vine) accompagne une voiture rouge qui franchit le Golden Gate et elle est toujours audible lorsqu'une jeune femme se gare, monte les escaliers et découvre sa voisine assassinée dans l'appartement. Son cri d'horreur se fond judicieusement avec la sirène de l'ambulance. C'est finalement Stone, au grand dam d'un policier, qui débranchera la radio à son arrivée sur les lieux du crime. Quelques pans de l'histoire sont un peu superflus (Tyler et sa fille, bien qu'Arlene Golonka ait une plastique irréprochable) et les fausses pistes bien nombreuses, dont les fameux appels téléphoniques. Mais cet épisode 'whodunit' maintient le suspense jusqu'au bout. 'Women are my business, my only business. Why would I go around killing my stock in trade ?' o Metteur en scène : Virgil W. Vogel; scénariste : Marvin Kupfer. o Guest Stars: Larry Hagman, Ina Balin, George DiCenzo, Dennis Patrick, Arlene Golonka (Special Guest Star). o Cet épisode a été diffusé le 13 novembre 1975 sur ABC. o Larry Hagman (1931-2012) et Dennis Patrick (1918-2002) ont des rôles importants dans la série Dallas (J.R. Ewing et le banquier Vaughn Leland). Dennis Patrick a participé à l’épisode Les espèces les plus mortelles. o Ina Balin (1937-1990), Penny la secrétaire, a joué dans le premier épisode de la seconde saison, Une mort injuste, où elle est la belle-mère des deux frères compromis dans une fusillade lors d’un cambriolage. Elle fut impliquée dans l'évacuation d'orphelins de la ville de Saigon en 1975. o George DiCenzo (1940-2010), Frank, est Masters, le prisonnier de San Quentin qui met les policiers sur la piste du violeur assassin, dans Sans issue. o Exemple de titre français stupide. Le titre VO est un jeu de mots sur 'air' : 'on air' signifie 'à l'antenne' et 'dead air' fait référence au monologue qui va entrainer la perte de Vine. Le titre français fait penser à une intoxication quelconque. Les responsables ont dû traduire le titre sans voir l'épisode ! 11. MARCHANDS DE MORT Deux jeunes, qui ont volé une caisse d'armes, et un éducateur se retrouvent en plein milieu d'une guerre de gangs. Peu de suspense et pas d'intrigue car tout est prévisible dans cet épisode sur les gangs, moins réussi que La cachette impossible sur le même thème. Griffin, un éducateur (bonne interprétation de Greg Morris) essaie de remettre dans le droit chemin de nombreux jeunes désœuvrés. Après l'assassinat d'un membre des 'Dragons', la guerre avec les 'Kingsmen' est déclarée pour une question de territoire. Deux jeunes, plus paumés que méchants, volent une caisse de fusils d'assaut et s'attirent les convoitises de Buddy, chef des 'Kingsmen', qui veut liquider la bande rivale. Stone et Keller sont en retrait et dépassés par les évènements et Griffin sera d'un grand secours pour leur permettre d'être là quand il faut. Tout est tristement d'actualité : la police limitée, le juge laxiste, l'éducateur impuissant (mais pas au discours angélique comme dans nos banlieues), le témoin (le garde) craintif puis tabassé et le 'jeune' (jeune peut-être mais voyou certainement) relâché vu son âge. 'I want peace in the street. I want those guns.' o Metteur en scène : Virgil W. Vogel; scénariste : Joseph Polizzi ; musique : Duane Tatro. o Guest Stars: Michael Kearney, Richard O’Brien, Lonny Chapman, Greg Morris (Special Guest Star). o Cet épisode a été diffusé le 20 novembre 1975 sur ABC. o Richard O’Brien (1917-1983), Hendrix, le garde, est le père adoptif dans Une adoption illégale. o Lonny Chapman (1920-2007), le père d'un des deux jeunes, est apparu dans plus de 300 épisodes de séries sur cinq décennies. À son décès, Karl Malden, très âgé et ne pouvant se déplacer, a transmis une lettre de condoléances. o Greg Morris (1933-1996) est célèbre pour son rôle de Barney Collier, un expert en électronique, dans la série Mission impossible de 1966 à 1973 (169 épisodes) puis dans un remake à la fin des années 80 (trois épisodes). On lui diagnostiqua un cancer en 1990. Peu avant son décès, il alla voir le film adapté de la série mais il quitta la salle avant la fin : "It's an abomination." o Lieux de tournage : port de San Francisco, Fisherman's Wharf (le lavage des voitures), Marina (la maison des parents de Rudy), Marina Green (la rencontre Rudy/ Griffin). 12. LA GRIFFE DU CHAT L'inspectrice Irene Martin, que Mike Stone a demandé en mariage, enquête sur une série de cambriolages. Lorsque des homicides s'ajoutent aux vols, les deux policiers ont des opinions bien différentes. Une très belle histoire qui souffre seulement d'un épilogue niaiseux. Les scénaristes n'ont pas eu pitié de l'âge de Karl Malden qui subit une véritable cure de jouvence en embrassant à pleine bouche sa dulcinée à la belle étoile sur les toits de Frisco et en plongeant dans la baie pour ramener un suspect. Le lieutenant Stone est prêt à se remarier, sous les taquineries savoureuses et parfois moqueuses de Keller, avec Irene Martin, qui essaie de coincer depuis plus de trois mois un cambrioleur raffiné et particulièrement agile. Tout se complique lorsqu'une femme est tuée lors d'une effraction. Stone et Martin doivent travailler ensemble et leurs divergences vont vite mettre en péril leur avenir commun. Stone est persuadé que le cambrioleur a tué tandis que Martin, qui idolâtre sa proie, penche pour deux affaires distinctes. Keller et surtout Jeannie, présente dans seulement trois petites scènes, sont en retrait. Quelques passages intéressants sont à noter : Stone, fébrile, se brûle en préparant le diner pour sa belle sous l'œil attendri de sa fille, Stone embrasse Irene (après lui avoir demandé sa main) dans la voiture lorsque Keller les interrompt car le premier meurtre vient d'être commis. Finalement, Irene Martin identifiera le 'cat burglar' récidiviste, qui est chauffeur dans une agence de location de limousines, tandis que Stone démasquera la tueuse qui a profité de la vague de cambriolages pour assassiner la femme de son amant et son mari. Ces deux enquêtes sont captivantes et à suspense mais elles servent de prétexte à la relation de travail, souvent conflictuelle, Stone/Irene et on ne peut qu'être déçu par l'épilogue, où les deux tourtereaux, se rendant compte qu'ils ne peuvent vivre ensemble, se serrent la main et s'appellent 'Friend' ! On a le sentiment que les scénaristes n'ont pas su comment finir ; une issue tragique aurait peut-être été préférable à celle-ci. 'How would you like to take a little stroll under the stars ?' o Metteur en scène : Virgil W. Vogel; scénariste : Dorothy C. Fontana. o Guest Stars: Diane Baker, Darleen Carr, Mark Miller, Barbara Babcock. o Cet épisode a été diffusé le 4 décembre 1975 sur ABC. o Diane Baker (1938) est également une conquête du lieutenant Kojak dans l’épisode en deux parties The Summer of ’69, tourné deux ans plus tard. Elle se prénomme aussi Irene ! Coïncidence ? o Septième des douze apparitions de Darleen Carr (1950) dans le rôle de Jeannie Stone, la fille du lieutenant. o Mark Miller (1925), Greenwood, dont la femme a été assassinée, est le propriétaire de l’entreprise qui tue l’homme d’affaires japonais dans Pas d’insigne pour Benjy. o Lieux de tournage : War Memorial Opera House (la séquence d'ouverture), Washington Square Park (Stone/Martin au stand de hot-dogs), port de San Francisco, Grant Avenue (Irene et Jeannie conversent devant une boutique de robes de mariée), 2200 Washington Street, un bâtiment souvent utilisé pour la série (l’appartement des Greenwood). o Stone évoque sa femme décédée à Jeannie en préparant le repas : 'She's not like your mother. But she's… pretty special.' Et il prépare la sauce que lui a enseignée sa femme après son mariage. 13. EN PLEIN DÉLIRE Stone et Keller enquêtent dans les milieux de l'espionnage où un mystérieux calepin est au centre des convoitises. Que dire de cet épisode à l'intrigue rocambolesque et au déroulement ennuyeux ? Une longue scène de cambriolage, accompagnée d'une musique fade inhabituelle, sert d'introduction et le décès du garde d'un arrêt cardiaque va amener Stone et Keller dans le monde opaque de l'espionnage, qui ne fait décidément pas bon ménage avec la série. Un monde où, comme le souligne Stone dans l'épilogue, il n'y a ni bons, ni mauvais, 'Just the business'. Les deux policiers sont embarqués dans une histoire d'intérêt industriel où d'anciens agents côtoient d'anciens policiers qui installent des micros illégalement. Le vol d'un calepin compromettant est au centre de l'intrigue. Keller retrouve Archie, un ancien collègue, qui, pris de remords, permettra de tendre un piège au 'méchant' (Charles Cioffi). Pas passionnant mais les participations d'Andrew Robinson, Archie moustachu, en 'gentil', bien loin de Scorpio, et de Tom Selleck, qui ne figure même pas au générique, sauvent de l'ennui. Cet épisode est réalisé par Michael Douglas himself ; en fait, c'est la seule fois qu'il passa derrière la caméra. Malgré une bonne fusillade finale, l'épisode est décevant à cause surtout de l'histoire inappropriée à une série policière. 'Once a gangster, always a gangster.' o Metteur en scène : Michael Douglas; scénariste : Albert Ruben. o Guest Stars: Fritz Weaver, Andrew Robinson, Allan Miller, Charles Cioffi (Special Guest Star). o Cet épisode a été diffusé le 11 décembre 1975 sur ABC. o Lieux de tournage : Grace Cathedral, Restaurant Sinbad's à Pier 2 (scène avec Tom Selleck). o Andrew Robinson (1942) est surtout connu pour son rôle de tueur infâme dans Dirty Harry en 1971. Il a joué dans un autre épisode de la série, The Cannibals (saison 5). Il a participé également à d'autres séries policières (L'homme de fer, Kojak (deux épisodes) mais surtout Star Trek : il est Garak dans 37 épisodes. o Charles Cioffi (1935), Dresler, le 'méchant' de l'épisode, a joué dans un grand nombre de séries. Il a commencé sa carrière au cinéma en 1971 dans des films policiers (Klute, Shaft) mais il fut très présent à la télévision : Madigan, Cannon, Matt Helm, Kojak, Hawaii police d'état (quatre épisodes), Columbo. Il est le major Caldwell, supérieur de Webster/Robert Conrad, dans L'homme de Vienne et le lieutenant Kramer dans trois épisodes d'Equalizer. o Tom Selleck (1945), informaticien à la police de San Francisco, est connu pour son rôle de Magnum dans 156 épisodes de 1980 à 1988. Il a refusé une apparition dans le film adapté de la série (2011). o En plein délire… C'est en effet le cas, vu que les titres français de la série n'ont absolument rien à voir avec les histoires proposées… 14. SUCCÈS ASSURÉ Le lieutenant Mike Stone et l’inspecteur Steve Keller enquêtent sur le meurtre d’un enseignant, qui exerçait dans une école préparatoire de garçons. Bien qu'il soit poussé à la réussite par son père fortuné aux nombreuses relations, Paul Kincaid sait déjà qu’il n’aura pas son diplôme à cause d'une note qui fera barrage. Cela risque de faire capoter son avenir doré promis, ce qui pousse l’étudiant à assassiner l’enseignant de chimie - l’obstacle gênant - et à falsifier le cahier de notes. Il a maquillé la scène du meurtre pour faire croire à un cambriolage. Crime presque parfait, mais le stylo en or subtilisé, censé compromettre un autre étudiant, va en définitive se retourner contre lui, lors d’un raisonnement de Keller un peu daté (même stylo et encre pour travestir une note). Les deux épisodes de la quatrième saison qui me manquaient ont le cadre scolaire en commun; d’ailleurs, ils commencent tous deux par une bagarre entre étudiants. Celui-ci est toutefois plus captivant et plausible que L'école de la peur. Un scénario intéressant mais inquiétant, car si tous les élèves devaient assassiner leurs professeurs qui leur barrent l’entrée à Harvard…L’histoire est bien jouée et bien présentée (nos deux policiers interviennent après plus de dix minutes), et les longs échanges mère/fille seraient estampillés ‘sexistes’ de nos jours ; à noter la scénette où la fille plutôt mignonne drague Keller et s’éclipse, et la réponse laconique de Stone : « If she were really liberated, she would have waited for an answer ». Le duo père/fils est excellent et la pression du paternel, très bon Aidman, est palpable (le fils s’adresse à lui par :’Yes, Sir’). La seconde partie de l’intrigue élève la tension d’un cran, car Kincaid est acculé par Bobby, l’étudiant incriminé qui a découvert la vérité, qu’il pousse de la falaise, et la saisie du carnet de notes par Stone anéantit ses espoirs. Le coup de folie de Kincaid est alors inouï : il traine un sabre sur le parquet du couloir avec l’intention d’assassiner ses proches qu’il tient pour responsables de la pression qu’il endure (meilleure scène de l’épisode). Le final au Golden Gate est poignant, comme celui de Trahie de la deuxième saison, et la conclusion est aussi dramatique. 'Except the right to fail'. o Metteur en scène : William Hale ; scénariste : John D. Hess. o Guest Stars : Kristoffer Tabori, Charles Aidman, Patricia Smith, Tom Troupe. o Cet épisode a été diffusé le 18 décembre 1975 sur ABC. o William Hale (1934) réalise ici son dixième épisode, sur onze, de la série; le premier Trahie, seconde saison, se terminait également à Marin Headlands, célèbre pour son panorama et la vue sur le Golden Gate Bridge. Préméditation, saison 2, et L'école de la peur, plus tôt dans la saison, avaient aussi pour cadre l’enseignement. Hale est le troisième réalisateur de la série (avec Harry Falk) derrière Virgil W. Vogel (29 épisodes) et Walter Grauman (12). Il a réalisé également trois excellents épisodes de la série Kojak au début de la première saison. o Kristoffer Tabori (1952), Paul Kincaid, est le fils du réalisateur Don Siegel. Il joua dans un film de son père : Un shérif à New York avec Clint Eastwood en 1968. o Charles Aidman (1925-1993), le père du meurtrier, fut le partenaire de Robert Conrad dans quatre épisodes des Mystères de l’Ouest . Il a joué dans La licorne, où il interprète un joueur endetté contraint de participer à l’importation d’héroïne d’Asie. o Patricia Smith (1930-2011), la mère du meurtrier, est la mère adoptive de l’enfant au centre des recherches dans La vie est une jungle, et la tante Baker, chez qui se réfugient les enfants, dans Le plongeon de la peur. o Tom Troupe (1928), le professeur Tom Hanna, qui est assassiné, est le repreneur d’une entreprise, qui a organisé les assassinats de clochards pour masquer la disparition de l’héritier, dans La légion des épaves. o Ben Hammer (1924-2017), le principal de l’école, surtout soucieux que ‘son’ établissement n’ait pas une mauvaise publicité dans la presse, est le directeur de l’hôtel dans Le labyrinthe. o Lieux de tournage : Archbishop Riordan High School à Sunnyside (l’école privée Armsby), Pacific Heights (la maison des Kincaid), Lands End, souvent utilisé pour des buts semblables (Paul pousse Bobby Tilton), Battery Spencer, final également de Trahie. 15. LE COUP DE BLUFF Un justicier, en uniforme de policier, exécute les criminels relâchés par le tribunal et propose à Stone de l'aider à nettoyer les rues de la ville. L'histoire s'inspire directement du second volet des aventures de l'inspecteur Harry, Magnum Force, dans lequel un groupe de vigilantes essaie de convaincre Callahan de se joindre à eux. Bien que Eric Doyle soit seul dans l'épisode, il y a de nombreuses similitudes avec le film : le début se déroule sur les marches du palais de justice après un acquittement honteux, le justicier est en uniforme de policier, Stone est, comme Callahan, reconnu dans la profession et l'homme tente de le persuader du bien-fondé de son action par des appels téléphoniques. Doyle se rend finalement compte que Stone n'est pas réceptif et, comme dans Magnum Force, le policier est menacé en voiture dans un final intéressant, bien que moins réussi que celui du film. Le vigilante, Doyle, est magistralement interprété par Bill Bixby, une des meilleures compositions de la série. Le justicier, paumé et solitaire, a échoué à l'examen d'entrée de la police et il travaille dans un magasin de vêtements où son patron le houspille continuellement. Il veut devenir quelqu'un et, aidé par les écoutes de son scanner, il est renseigné sur les agissements de la police. Une formidable scène retient l'attention : Doyle a maquillé un mannequin avec un uniforme de policier et, un soir, il s'entretient avec l'effigie, l'accusant de négligence puis, de rage et les larmes aux yeux, il lui retire l'uniforme, ne l'estimant pas digne, ce qui marque le début de sa croisade. Ce monologue impressionnant fait penser à celui de Masque de mort (saison 3) où un comédien schizophrène parle à son double féminin par miroir interposé. Le scénario met en exergue, évidemment, les erreurs judiciaires qui permettent à des criminels notoires de retrouver la liberté (sur ce thème, le film Dirty Harry de Don Siegel est exemplaire) mais souligne aussi que la justice expéditive n'est pas la solution. Doyle tue un criminel mais aussi un innocent, accusé injustement de viol, et cet acte est censé justifier les dires de Stone du début de l'épisode, qui veut agir 'by the book', et décourager les policiers qui pourraient se laisser tenter (Harris dans la première scène et il se retrouve ensuite brièvement soupçonné). Le final est original et Keller joue l'appât en petit truand relâché mais Doyle, à l'écoute, n'est pas dupe et il tente d'envoyer les voitures dans la direction opposée (la réflexion de Tanner démontre sur ce coup-là que le personnage est limité). Il y a quelques moments cocasses dans cet épisode sérieux : Stone balance un projectile dans le dos de Keller pour attirer son attention, le lieutenant réveillé dans son lit par le téléphone à deux heures du matin et surtout l'épilogue où le psychologue a travaillé jour et nuit pour trouver le profil idéal dans la liste de recalés d'entrée. Stone préfère charitablement ne pas lui dire que son travail n'a servi à rien. Vogel réalise ici un excellent épisode qui figure incontestablement dans le 'top ten' de la série. 'I saw a policeman' 'No, what you saw was a uniform.' o Metteur en scène: Virgil W. Vogel; scénaristes: Guerdon Trueblood & Walter Bloch. o Guest Stars: Bill Bixby, Christopher Stone, Bert Freed, Fred Sadoff. o Cet épisode a été diffusé le 8 janvier 1976 sur ABC. o Bill Bixby (1934-1993) est connu pour les séries Le magicien et L'incroyable Hulk. Il a joué le rôle d'un ancien agent de o Christopher Stone (1942-1995), l'officier Todd Harris, est le cambrioleur qui abat le gardien et un membre de la bande de truands dans Le vol des sauterelles. Il est aussi le barman, en fait le tueur en série, dans Les oiseaux de proie. Il a commencé sa carrière dans Les bannis et il est apparu dans de nombreuses séries. Il est décédé d'un arrêt cardiaque. o Fred Sadoff (1926-1994) a participé à une dizaine d'épisodes (parfois sans être mentionné au générique) et à toutes les saisons dans le rôle du psychiatre de la police, le docteur Lenny Murchison. o Vince Howard, le biologiste de la police Charlie Johnson, fait sa dernière apparition. Il est crédité de huit épisodes dans ce rôle. o Jay Jacobus (1921), le juge, est le manager de l’hôtel d’Au milieu des étrangers, également le juge de L’albatros, le père richissime de la conquête du meurtrier de Trahie et le directeur de l’école dans Les déserteurs. o Lieux de tournage: Hall of Justice, Pacific Heights (l’appartement de Doyle), Franklin Street et California Street (séquence finale). o Dans l'épilogue, on se rend compte que Karl Malden est passé chez le coiffeur ! o De mieux en mieux pour le titre français…'Buff' devient 'bluff' mais cela n'a rien à voir ! 'A police buff' est une personne dont la vie est centrée sur la police bien que cela ne soit pas son métier comme dans l'épisode : Doyle fréquente le bar de la police, connaît les codes des forces de l'ordre mais il n'est pas policier. Quel est le rapport avec ce coup de bluff ? 16. PROFESSION HONORABLE Stone et Keller recherchent un médecin, témoin du braquage d'une pharmacie qui a coûté la vie à un policier. Lui seul peut identifier les tueurs qui ont été arrêtés après s’être débarrassés de leurs armes. Curieusement, il a donné une fausse identité. Cette histoire originale n'est pas très représentative de la série mais elle est intéressante à plus d'un titre, tout au moins à sa première vision. Peter Callahan (rien à voir avec Harry), un médecin fictif, est très apprécié de ses patients âgés, particulièrement d'une vieille dame dont le discours final émouvant constitue le meilleur passage de l'épisode. Ce médecin pratique sans diplôme et change d'identité pour éviter de se faire prendre (il emprunte ainsi celle d'un de ses maîtres décédé, et la veuve le reconnaît grâce à un portrait-robot). L'étude de ce personnage (excellent Robert Reed) est l'intérêt de l'épisode ce qui, je le reconnais, peut lasser. Fait-il plus de bien que de mal en prétendant être un médecin ? L'homme est finalement honnête, intègre et dévoué et il refuse l'arrangement proposé par le fils de la vieille dame qui veut partager l'argent de sa mère si le docteur accepte de commettre l'irréparable. Le maître-chanteur connaîtra un sort funeste providentiel, pas immérité. Ainsi, l'usurpateur n'est pas le méchant d'un épisode moralisateur qui comporte d'autres passages intéressants : le braquage de la pharmacie, la scène réaliste de l'annonce du décès du policier à l'hôpital, Stone et Keller au cimetière sur la tombe d'un alias. 'Are you the police ? I'm sorry he's dead.' o Metteur en scène : Harry Falk ; scénariste : Paul Robert Coyle. o Guest Stars: Robert Reed, o Cet épisode a été diffusé le 15 janvier 1976 sur ABC. o Linden Chiles (1933-2013), le fils cupide de la vieille dame, est le fils du retraité, qui a posé des bombes dans un bâtiment d’entreprise dans Le troisième âge se rebiffe. o Shelly Novack (1944-1978), le docteur Eddie Dunne, a participé à deux autres épisodes de la série : il est un des complices du tueur dans Le couloir des miroirs et l’amant bloqué dans la chambre d’hôtel dans Le labyrinthe. Il est le sergent Charlie Benson dans la série Section contre-enquête (Most Wanted) avec Robert Stack, Jo Ann Harris et Hari Rhodes. Grand sportif, il décéda d'un arrêt cardiaque à 34 ans. o Virginia Gregg (1916-1986), Martha Travis la vieille dame, est la femme du gardien de prison dans La mort donne des nouvelles et elle reviendra lors de l’ultime saison. Elle est la voix de la mère dans Psychose d'Hitchcock et de ses suites en 1983 et 1986. o John Zaremba (1908-1986), Mr. Schultz, le directeur de la maison de retraite, est le psychiatre de l’acteur à double personnalité dans Masque de mort. o Joan Tompkins (1915-2005), la veuve du médecin interrogée par Stone, est la directrice du foyer tuée accidentellement dans La vie est une jungle. o Larry Manetti (1947), un des deux truands, est le fils assassiné du parrain au début des Espèces les plus mortelles. o Lieux de tournage : Folsom Street (le braquage de la pharmacie). Cette rue est célèbre à San Francisco pour sa grande fête des fétichistes du cuir qui se déroule chaque année en septembre. Autres lieux : The Embarcadero (la baraque de hot-dogs), The San Francisco Ladies' Protection and Relief Society (la maison de retraite 'Kingston Manor'). o Pour Stone, les prêtres et les docteurs ont le respect incarné, les policiers doivent le mériter. o Barney, le médecin légiste, n'apparaît pas mais Keller s'entretient avec lui au téléphone. o Le beeper utilisé fait dater l'épisode au temps du portable. Cela permet néanmoins à Keller d'avoir une piste pour remonter au docteur. 17. REQUIEM POUR UN MEURTRE Qui a voulu assassiner un évêque, ami de Stone ? De retour à l'archevêché, l'homme d'Église ne divulgue rien au lieutenant qui ne peut empêcher le pire. Un épisode passionnant, pratiquement en huis clos, tel un Agatha Christie, qui ne livre la personne incriminée qu'à la dernière minute. L'absence totale d'action et les longs dialogues ne sont pas préjudiciables à l'intrigue qui est révélée au compte-gouttes. Stone est choqué devant le corps de l'évêque Tim Farrow, inconscient et allongé sur une civière, et, une fois de plus, tout le métier de Karl Malden transpire dans cette scène. La police recherche, tout d'abord, l'auteur d'une lettre de menaces mais, rapidement, la conviction est que le responsable du coup de feu est un membre de l'archevêché. L'enquête s'avère difficile surtout que Farrow n'a pas l'intention de révéler ses petits secrets à son ami lieutenant à sa sortie d'hôpital. L'existence d'une clé (qui réduit le champ d'investigations) et une visite féminine tardive au presbytère sont les seuls indices mais ils s'avèrent insuffisants pour empêcher l'assassinat de l'évêque. La scène du meurtre est la meilleure de l'épisode : l'évêque est agenouillé, priant dans l'immense église déserte mise en valeur par la superbe musique et le jeu de caméra qui alterne entre les vitraux et les contre-plongées. Soudain, un coup de feu claque et Farrow s'effondre. Stone découvrira le lourd fardeau de l'homme d'Église qui entretenait une relation avec la ravissante intendante, Ellen Simms. Il avait voulu démissionner et se 'confesser' à son ami policier mais le tueur ne lui en a pas laissé le temps. Stone et Keller n'ont plus qu'à trouver le coupable dans l'archevêché parmi la belle intendante rousse, le marginal Père Wilson, à qui appartenait le revolver, le Père Anthony, qui a confessé la victime, et la vieille gouvernante bigote. Une histoire pleine de suspense, à l'atmosphère pesante, qui réserve un dénouement si inattendu qu'une seconde vision est nécessaire ! 'Did you kill the bishop ? He would have disgraced my church if he had confessed to his sins.' o Metteur en scène : Harry Falk ; scénariste : James J. Sweeney. o Guest Stars: Richard Basehart, Fionnula Flanagan, Stephen Young, Cal Bellini, William Windom (Special Guest Star). o Cet épisode a été diffusé le 22 janvier 1976 sur ABC. o Richard Basehart (1914-1984), l'archevêque Farrow, est l'amiral Harriman Nelson dans 110 épisodes de Voyage au fond des mers (1964-1968). Il est le narrateur de la série K2000. Il est décédé d'une série de crises cardiaques juste après avoir terminé le récit de la cérémonie de clôture des J.O. de Los Angeles. o Fionnula Flanagan (1941), Ellen Simms, est née à Dublin et elle ne s'est installée aux USA qu'aux débuts des années 60. Elle a joué dans de nombreuses séries. Elle est excellente et même dérangeante en folle vengeresse lors de plusieurs scènes de l’épisode de Kojak, A Summer Madness (quatrième saison). o Stephen Young (1939), Père Wilson, est un des deux flics des mœurs dans La fin. o Cal Bellini (1935-2017), Père Anthony, est le chef du gang des Cobras blessé dans un cambriolage dans La piste du Serpent. o William Windom (1923-2012), Monsignor Frank Carruthers, au visage très connu des amateurs de séries US, est le représentant qui prend la ravissante auto-stoppeuse, ce qui va l'entraîner dans un terrible engrenage, dans Mésaventures. Il est John Kovic, personnage ambigu acoquiné avec la mafia, dans La mort donne des nouvelles. o Irene Tedrow (1907-1995), Mrs. Costello, est la gouvernante qui s’occupe des enfants en l’absence de leur mère dans Le plongeon de la peur. o Walter Brooke (1914-1986), George Webster, est le père adoptif de l’enfant au centre des recherches dans La vie est une jungle, et John Wilcox interrogé par Stone après le décès d’un de ses proches à la clinique de L’asile. o Lou Krugman (1914-1992) est Eddie Madden, qui constate le départ d’un de ses clients pas satisfait de la confection de son burger (‘I’ve got to eat my mistakes’). Il est aussi le propriétaire d’un restaurant sur les docks dans Impuissant devant la mort, et le gardien de prison dans La mort donne des nouvelles. o Lieux de tournage : la scène du cimetière (discussion Farrow/Wilson) fut filmée à la Mission Dolores fondée en 1776, l'église où l'évêque est tué est St Paul's Church à Church Street. o Le scénariste James Johnson Sweeney gagna un Award Edgar Allan Poe dans la catégorie Meilleur Épisode de Série pour cet épisode. o Mike Stone a de nombreuses relations dans les ordres. Il brûle un cierge après l'assassinat d'un de ses amis prêtre dans l'excellent Pour l'amour de Dieu où Peter Strauss incarne un tueur de prêtres. Ici, il récite une prière, agenouillé, après le meurtre de l'archevêque Tim Farrow. Il ne faut pas oublier que Karl Malden passa son enfance à Gary dans l'Indiana entre ses études, le basket-ball, le théâtre et… la chorale de la paroisse (Mémoires, When do I start ?). o Il y a un petit indice lors de la scène à l'hôpital…mais la quatrième page du dernier sermon écrit par Farrow est un des meilleurs retournements de situation de la série. o Keller est le premier à suspecter qu'un prêtre pourrait avoir une 'girlfriend' ce qui dérange Stone et sa foi. 18. LE MONDE INTERDIT Après la mort de son frère, un petit truand, lors d'une fusillade, un policier feint de démissionner pour démasquer les coupables en infiltrant un réseau de paris clandestins. Un épisode sans grand intérêt qui a peu de points positifs à présenter. Mike Stone est le seul, en dehors du capitaine, à connaître le but de la démission simulée du policier Dan Segal. Steve Keller n'est pas dans la confidence et il semble trop en retrait dans l'histoire. L'intrigue est banale, sans réel suspense ni scène intéressante, et le personnage principal est horripilant. Dan Segal, interprété par Robert Drivas, est maniéré, nigaud et complètement inapproprié dans le rôle d'un policier infiltré. De plus, on se demande quel est l’intérêt des nombreuses références à ses origines juives. Que reste-t-il pour sauver de l'ennui ? La fusillade au champ de courses, la scène très drôle de la rencontre de Stone avec le toiletteur de chiens, le regard malicieux de Keller à Sunny et la présence de trois jolies femmes : la petite amie blonde de Dan, Evie, une connaissance d'école perdue de vue (au passage, malheureusement, trop rapide) et Sunny Malone, la nunuche au caniche qui est la copine du tueur. 'Thank you very much, doctor.' 'I'm not a doctor. I'm a beautician!' o Metteur en scène : Paul Stanley ; scénariste : Sean Baine & Philip Saltzman. o Guest Stars: Robert Drivas, Jason Evers, Claudia Jennings, David White, Suzanne Charny, Leslie Charleson. o Cet épisode a été diffusé le 29 janvier 1976 sur ABC. o Troisième et dernier épisode réalisé par Paul Stanley (1922-2002). Il a mis en scène Les déserteurs et Faux témoins, tous les deux de la saison 3. Il a participé à beaucoup de séries dont Hawaii, police d'état dont il réalisa 19 épisodes. o Robert Drivas (1935-1986) a joué également dans le premier épisode de la troisième saison, La dernière tentative, où il est le suspect appréhendé. Il a joué dans Les mystères de l'Ouest, Le fugitif, Hawaii police d'état, Cannon. Il est décédé du sida. o Jason Evers (1922-2005), Ben Rush, est le tueur qui appâte son ancien ‘ami’ dans Le traquenard. C'est un visage familier du petit écran où il tourna souvent plusieurs épisodes d'une même série : trois Perry Mason, deux Mystères de l'Ouest, quatre Mission impossible, cinq Mannix, quatre Cannon, trois Hawaii police d'état… o Claudia Jennings (1949-1979), Evie, fut 'Playboy Playmate' de l'année en 1970. Elle avait été envisagée pour remplacer Kate Jackson dans Drôles de dames, mais ses quatre apparitions dans Playboy ont effrayé les producteurs. Elle trouva la mort en s'endormant au volant à l'âge de 29 ans. Elle a participé à Cannon et L'homme de fer. o David White (1916-1990), Frank Garson, est connu pour son rôle dans Ma sorcière bien-aimée de 1964 à 1972. Il a joué dans de nombreuses séries sur plus de quatre décennies dont deux épisodes des Incorruptibles (The Dutch Schultz Story, The Rusty Heller Story.) o Leslie Charleson (1945), la petite amie de Dan Segal, a débuté dans des publicités pour du dentifrice, ce qui lui a valu d'être l'inspiration pour l'héroïne d'une bande-dessinée ! Elle a joué dans le dernier épisode de la seconde saison, La mort et les élus, où elle est la fille de l'excentrique veuve richissime. Elle est Monica Quartermaine dans General Hospital depuis… 1977 ! o Robert F Simon (1908-1992) fut le capitaine Rudy Olsen dans sept épisodes de la série (de la saison 1 à 3) et il est ici le… capitaine O'Hare pour la seule et unique fois ! o Ken Lynch (1910-1990), le truand assassiné au champ de courses, est un des suspects rapidement innocenté dans Le premier jour de l’éternité. o Harry Davis (1907-1993), le père du policier, est l’imprimeur qui fabrique des copies de timbres dans Le timbre de la mort. o Jodean Lawrence (1932-2010), Kay, qui avertit Dan que son frère est au champ de courses, est la maitresse du témoin abattu qui est interrogée par Keller et Drea McCormick au début d’Information mortelle, et une des deux prostituées ramassées par Stone dans La fin. o William Campbell (1923-2011), le truand Johnny Blackwell, a joué dans les épisodes La chapelle des damnés, Les fanions de la terreur. o Lieux de tournage : Bay Meadows Racecourse à San Mateo (démoli en 2008), Hyde Street (rencontre Dan/Evie devant le café Buena Vista), 'Hills of Eternity Memorial Park' à Colma (Mike rencontre Dan). 19. LE JOUR DU JUGEMENT Le fils d'un avocat radié du barreau assassine les différents juristes qu'il tient pour responsables de la mise à l'écart de son père. Dès la première scène, l'intrigue est posée. Un jeune homme, à l'apparence distinguée, propose un livre à la juge Lela Matthews avant de l'abattre ; elle est la troisième personne de loi à être exécutée en quatre semaines. Vogel rend bien la séquence de l'assassinat : Jensen sort un révolver caché dans un livre de loi alors que la juge presse un bouton d'appel au secours. L'image suivante montre la salle déserte du tribunal où personne n'entend la sonnerie qui s'arrête brusquement pour faire place à la sirène de voiture de police. Pas de coup de feu, tout est suggéré subtilement dans ce savoir-faire de Virgil W. Vogel qui n'existe plus dans les séries policières actuelles ! Stone et Keller ne voient aucun lien entre les différents meurtres et l'enquête est au point mort jusqu'à ce que Keller se souvienne qu'un petit livre rouge, présent chez un avoué abattu, était sur le bureau de la juge. Un petit ouvrage qui a entraîné une radiation, un excellent motif de vengeance. Mike Stone doit protéger le dernier participant au vote encore vivant et le lieutenant sert d'appât en devenant juge (après avoir été clochard et prêtre) mais c'est Keller qui sera blessé dans la fusillade au palais de justice, la meilleure scène d'action de l'épisode avec le final à l'université. La prestation des seconds rôles est intéressante : Michael Burns est toujours aussi bon dans sa troisième composition de tueurs perturbés de la série, June Dayton, la juge Matthews, dans un petit rôle, est convaincante, ainsi que le père ivrogne et la propriétaire de l’appartement. Un petit bémol pour la fille du juge, ancienne connaissance de Keller. Une intrigue simple bien construite pour une histoire de vengeance palpitante, un drame de la société, conclue par un final mouvementé à l'université. 'How I look ?' 'Like a cop trying to look like a judge !' o Metteur en scène : Virgil W. Vogel ; scénariste: Ron Buck. o Guest Stars: Michael Burns, Ward Costello, Lynnette Mettey, Fred Sadoff, Jean Hagen. o Cet épisode a été diffusé le 19 février 1976 sur ABC. o Michael Burns (1947) est Barry Jensen l'assassin mais il incarna deux autres fois un rôle de méchant dans la série. Il est le tueur pervers ‘O.P’ de l'excellent Victime du devoir et le meurtrier déserteur dans Les déserteurs. Il a eu une carrière d'historien (récompensé pour ses écrits sur Dreyfus), d'écrivain et d'enseignant. Il élève dorénavant des chevaux dans le Kentucky. o Ward Costello (1919-2009), le juge Amos Abrams que remplace Stone, sera le capitaine Roy Devitt dans trois épisodes de la cinquième saison. o Dernière apparition de la saison du psychiatre de la police, Lenny Murchison, interprété par Fred Sadoff (1926-1994). Il est présent dans deux scènes dont celle cocasse à la cantine de la police où Stone et Keller le plantent avec son plateau-repas : 'Call me, let's have lunch sometime.' o June Dayton (1923-1994), la juge Lela Matthews assassinée dans la première séquence de l’épisode, est la sœur du professeur tué sur le campus dans Préméditation. o James McCallion (1918-1991), Elliott Jensen, recalé pour être juge et devenu un alcoolique reclus dans sa chambre, est le junkie qui refuse l’hospitalité à Eddie dans Ma maison est une prison. o Le titre du livre est : 'Education for Lawyers'. L'édition, vieille de cinq ans (1971), va mettre les enquêteurs sur la piste. o Lieux de tournage: Hall of Justice, The State Bar Association, the o Lorsque Jensen consulte le nom des juges devant l'ascenseur, Lela Matthews est orthographiée avec un seul T mais dans le plan suivant, au tribunal, la barrette devant la juge porte le nom correctement orthographié avec deux T. 20. LE CLOWN DE LA MORT Deux frères, qui ont travaillé dans un cirque, sont retrouvés morts le même jour. Lorsqu'un clown est tué, Stone est persuadé qu'une vengeance est le dénominateur commun. On arrive, avec cet épisode, dans la dernière partie de la quatrième saison et on devine déjà les histoires, le plus souvent creuses, de la cinquième et ultime fournée. Une personne en fin de vie a été débranchée à l'hôpital par un assassin grimé en clown (on devine que c’est une femme) au moment où du personnel d'un cirque distrayait des enfants malades. Lorsque les policiers apprennent que la victime, retraitée, a travaillé dans ce cirque ainsi que son frère, mort le même jour, il n'y a plus de place pour les coïncidences… L'enquête mène vers la traditionnelle fausse piste, l'acrobate, neveu des victimes, interprété par David Birney, mais une photo prise à Manchester en 1964 sera déterminante. Quelques éclairs à noter dans un épisode bavard et lent : l'assassin au masque de clown triste, Crystal appelant Keller : 'sweetface' et, bien entendu, Mike Stone déguisé en clown…car cet épisode a été écrit pour Karl Malden (voir informations complémentaires). Après clochard, prêtre et juge, Karl Malden est convaincant dans cet accoutrement surprenant même si la très longue scène ennuyeuse de cirque, juste avant le dénouement, a plus sa place dans La piste aux étoiles que dans une série policière ! 'You know, Steve, if I hadn't been a cop…' o Metteur en scène : Virgil W. Vogel ; scénariste : Arthur Rowe. o Guest Stars: David Birney, Michael Strong, Madlyn Rhue, Dick Van Patten, Lynne Marta (Special Guest Star). o Cet épisode a été diffusé le 26 février 1976 sur ABC. o David Birney (1939) est connu pour le rôle du policier Serpico dans la série du même nom (seulement 16 épisodes en 1976-77). Il a joué dans beaucoup de séries policières : Sergent Anderson, Cannon, Police Story, Hawaii police d'état… o Michael Strong (1918-1980), le clown Red, est un des truands de Chambre d’en face, et Al, le chef de la sécurité de l’hôtel et ancien flic, dans Le labyrinthe. o Madlyn Rhue (1935-2003), Crystal, fut atteinte de la sclérose en plaques dès 1977 et elle lutta contre la maladie pendant 26 ans. Angela Lansbury lui donna un petit rôle récurrent dans Arabesque afin qu'elle ne perde pas ses droits. Elle a joué dans deux épisodes des Incorruptibles ; Head of Fire, Feet of Clay, saison 1, et The Tommy Karpeles Story, saison 2, ainsi que dans de nombreuses séries. o Dick Van Patten (1928-2015), Sterling, est le membre de la convention qui se fait subtiliser son arme dans Mésaventures. o Lynne Marta (1948), Barbara, a joué dans un autre épisode de la série, le moyen La programmation. Elle est Jill Ackerman, la petite amie de Charlie. Elle avait une liaison avec David Soul pendant le tournage de Starsky & Hutch ; elle composa une chanson qu'elle chanta dans un épisode de la série. o Mary Jackson (1910-2005), la propriétaire de l'appartement, a un rôle similaire dans Une chance de vivre. o Lieux de tournage : Ralph Davies Medical Center (la séquence du début), The Cow Palace. o La série a permis à Karl Malden de pouvoir jouer des rôles qu'il n'avait pas pu faire auparavant. Les scénaristes, John Wilder et Bill Yates, pouvaient envoyer Mike Stone en couverture et, par exemple, lorsque Karl Malden leur dit que cela serait amusant de jouer un clown, le meurtre du prochain épisode se déroulait dans un cirque. Mike Stone se maquillait (et Karl Malden de rajouter qu'il n'y avait pas besoin d'un nez en caoutchouc pour lui!). Ils ont tourné dans un véritable cirque et des clowns enseignèrent à Karl certains de leurs tours. Michael Strong, un des bons amis de Karl, joua le rôle d'un autre clown dans cet épisode qui fut excellent pour Karl Malden. L'avantage de tourner dans une série comme cela permettait à Karl Malden d'inviter ses amis pour être 'guest star' de la semaine quand il voulait (When do I start ? de Karl Malden, avec Carla Malden). Un policier new-yorkais débarque à San Francisco à la recherche de son indic qui peut l'aider à coincer l'assassin de son coéquipier. Ses méthodes expéditives ne sont pas du goût de Mike Stone. Un épisode très particulier car la 'guest star' est le héros d'une autre série qui venait de débuter, Bert D'Angelo Superstar. C'est ce qu'on appelle un cross-over de nos jours. Le titre n'est pas folichon et Paul Sorvino est Bert D'Angelo, un flic new-yorkais légèrement enveloppé aux méthodes musclées et peu orthodoxes. Il a aussi un humour très incisif qui produit quelques échanges cocasses, ce qui pimente l'épisode. La confrontation des idées Stone/D'Angelo est, en fait, le plus intéressant. Stone est un policier accroché à la loi tandis que D'Angelo a le vocabulaire de l'Equalizer, peu soucieux des règles si les contourner peut le faire arriver à ses fins, et ses paroles sonnent souvent juste : 'All the laws in the world won't stop one man with a gun.’ On a l'impression, à la vue de cet épisode, que la police new-yorkaise filoute et que celle de Frisco est d'une naïveté infantile. En fait, on aurait préféré un cross-over avec Kojak qui est le véritable flic superstar de New York, surtout dans les années 70, et la rencontre des deux lieutenants aurait sûrement été plus explosive. Après l'assassinat de son indic, D'Angelo ne veut pas rentrer à New York sans le meurtrier (qui a également tué son coéquipier) et il fausse compagnie à Stone et Keller. Ses méthodes brutales lui permettent de devancer à chaque fois le duo, mais il leur devra finalement la vie sauve dans le final sur le bateau. À noter quelques scènes qui sortent du lot : D'Angelo au Club Mecca (première scène), Stone et Keller sortent du restaurant alors que D'Angelo vient d'une boîte de striptease, la confrontation D'Angelo/Valarie, la call-girl, et l'officière de police ('Touch!'), l'échange vif D'Angelo/Stone dans le bureau et la descente de la voiture de police vers les quais filmée de la plage arrière, sans compter les seconds rôles, tous bien choisis. 'I guess I'm a pain in the neck' 'Much lower, Sergeant, much lower'. o Metteur en scène : Virgil W. Vogel; scénariste : Mort Fine. o Guest Stars: Paul Sorvino, Don Gordon, Ron Soble, Alfred Ryder. o Cet épisode a été diffusé le 4 mars 1976 sur ABC. o Bert D'Angelo Superstar fut diffusé pour la première fois le 21 février 1976 sur ABC, deux semaines avant cet épisode. La série ne fit pas long feu et s'arrêta le 10 juillet de la même année après 12 épisodes ! Dans Superstar, D'Angelo décide à la fin de l'épisode de rester à San Francisco. 0 Lieux de tournage : restaurant Swiss Louis, The old Broadway à North Beach (Source : TV. com), aéroport de San Francisco, Kearny Street. 0 Paul Sorvino (1939), D'Angelo, a joué dans de nombreux films policiers ou de gangsters dans les années 80 et 90 : Cruising (avec Pacino), I, the Jury, Goodfellas… Il est aussi Kissinger dans Nixon. o Don Gordon (1926-2017), Joey l'indic, est le boxeur poursuivi par la mafia pour avoir refusé de se coucher dans Le labyrinthe. Il était ami avec Steve McQueen et il tourna dans trois de ses films (Bullitt, Papillon, La tour infernale) ainsi que dans la série Au nom de la loi. o Dernière apparition de la saison du médecin légiste Bernie (Stephen Bradley). Il reviendra dans un épisode de la cinquième saison, Le château de la peur. o Bert D'Angelo appelle Stone, 'Michael', (malgré les désapprobations du lieutenant) et Keller, 'Steven'. 22. EN PAYS ÉTRANGER Stone et Keller sont à la recherche d'un immigré clandestin suspecté d'avoir assassiné un agent de l'immigration. Avec ce genre d'épisode, on ne peut qu'être satisfait que cela soit la fin de saison. Il n'y a rien d'intéressant dans cette histoire, à part la présence d'Henry Darrow en salopard patenté. Le thème de l'immigration clandestine fut beaucoup mieux traité dans Impuissant devant la mort de la première saison. Le meurtre d'un agent amène Stone et Keller à s'intéresser à un immigré en situation irrégulière, loin de la grande ville, dans le milieu viticole. L'homme, témoin du meurtre, doit fermer les yeux et travailler pour l'assassin, passeur de clandestins et trafiquant de cartes vertes. Cet épisode est assez complaisant avec l'immigration illégale et s'éloigne beaucoup de l'enquête policière traditionnelle. 'If he's innocent, it's his duty to cooperate with the police.' o Metteur en scène : Virgil W. Vogel ; scénariste : Larry Brody. o Guest Stars: A o Cet épisode a été diffusé le 11 mars 1976 sur ABC. o Lieux de tournage : Wine Country, Mission District, port de San Francisco. o Henry Darrow (1933), Montoya, était le Latino en vogue dans les années 60 et la série-western Chaparral (avec Leif Erickson, Cameron Mitchell et Linda Cristal) le fit connaître mondialement dans 97 épisodes de 1967 à 1971. Il tourna dans de nombreuses séries dont Kojak où il est un cambrioleur hors du commun (Before the Devil Knows, saison 1). o Royce D. Applegate (1939-2003), Harry Courtney, le fils du viticulteur, est l’armurier qui accepte, contre une forte somme d’argent, de vendre une arme au père de l’enfant assassiné dans L’albatros, et Joe, le plus jeune des deux convoyeurs du chargement radioactif, dans L’or mortel. o David McLean (1922-1995), Courtney, le viticulteur, est le capitaine du port, dans Dernière heure, La licorne et La cible. o James Griffith (1916–1993), le propriétaire à l'haleine alcoolisée de l’appartement de Rudy à San Francisco, est le clochard qui a reconnu Willis et le fait chanter au début du Fils de Jacob. 23. LA FUITE DÉSESPÉRÉE Stone doit retrouver un fugitif, qui a abattu un truand, mais la fille du fuyard entrave l'enquête du lieutenant. Un épisode moyen, dans la lignée des trois précédents, clôt la quatrième saison et on peut en déduire que Michael Douglas a quitté le navire à temps. La 'star' de l'aventure est la fille de l'individu recherché par Stone, une jeune fille mal dégrossie au physique ingrat qui a comme obsession de retrouver son père qu'elle ne connaît que par les récits de sa mère. Après une excellente entame (confusion sur l'identité de la victime), on sombre dans un vaudeville où les jérémiades de la fille Cavanaugh prennent rapidement le pas sur l'enquête. Celle-ci est vite escamotée car les policiers ne comptent que sur leur indic pour remonter jusqu'au fugitif, poursuivi également par le frère du truand qu'il a descendu. L'humour de certaines situations sauve l'épisode. Deux sont excellentes : Jeannie choque un couple de personnes âgées en prétendant qu'elle est la maîtresse de Mike au terminal des cars ('I can't help if older men turn me on') et Keller négocie le prix avec son indic, cinq dollars de moins que Stone car il n'est pas lieutenant ('So when I make lieutenant, I'll give you twenty-five'). Soutenue par Jeannie, Chris Cavanaugh est hébergée chez Stone, mais si la présence de Darleen Carr, la fille du lieutenant, est toujours l'occasion de scènes cocasses, elle n'empêche pas la 'lourdeur' de certaines séquences comme celles du repas et du retour de la petite peste. Il est néanmoins très intéressant de voir Stone, toujours esclave de la loi, être contré par sa fille et même par Keller ! Dans un final assez convenu, la jeune fille se rend compte que son père n'est pas l'homme imaginé et l'épilogue la voit considérer Stone comme le père rêvé. Quelques scènes intéressantes pallient l'absence de tension et de suspense et font de cet épisode une fin 'correcte' à cette quatrième saison. 'Is it really true you and Steve are the only homicide detectives in San Francisco ?' o Metteur en scène : Harry Falk; scénariste : Paul Savage. o Guest Stars: Darleen Carr, Billy Green Bush, Alex Henteloff, Pamelyn Ferdin (Special Guest Star). o Cet épisode a été diffusé le 18 mars 1976 sur ABC. o Lieux de tournage : Transbay Transit Terminal (démoli depuis, scène d'ouverture), Mission Street. Jeannie et Chris attendent Mike Stone au café Enrico's. Ce café-restaurant existe toujours au 504 Broadway. o Huitième des douze apparitions de Darleen Carr dans le rôle de Jeannie Stone, la fille du lieutenant. o Mike Stone déclare à Jeannie qu'elle est comme sa mère lorsqu'elle dîne sans dire un mot pour montrer sa désapprobation. ('The silent treatment's the same, too'). Dans une autre scène, il est curieux de le voir se confier aussi longuement à Chris au sujet de sa femme et il avoue qu'il a changé depuis son décès : 'I changed a lot inside…Deep inside, I'm not the same man.' o Milton Selzer (1918-2006) a une présence très courte (Manny Judson). Il est le commerçant Beal dans l'épisode Ma maison est une prison de la seconde saison. Il est connu de tous fans de séries. D'après le livre Television Guest Stars: An Illustrated Chronicle for Performers of the Sixties and Seventies, il est l'acteur qui a joué dans le plus grand nombre de séries télévisées. Citons Les Incorruptibles, Le fugitif, Les envahisseurs, Chaparral, L'homme de fer, Mission impossible, Mannix, Kojak, Cannon, Hawaii police d'état, Wonder Woman… o Pamelyn Ferdin (1959), Chris, fut auditionnée pour être l'enfant possédé dans L'exorciste. Elle abandonna le métier d'actrice dans les années 80 pour devenir infirmière. o Alex Henteloff (1942), ici l’indic, est l’otologiste dans L’albatros, qui traite d’un criminel sourd. o Claire Brennen (1934-1977), la mère de Chris (vue dans l’épilogue), est la femme témoin qui consulte les trognes des suspects en draguant Keller sous l’œil amusé de Stone dans L’albatros et la ravissante serveuse interrogée par Keller dans Les fugitifs. Elle est également la femme divorcée du boxeur, vue dans une seule scène, dans Le labyrinthe. Elle participa au dernier épisode de la série et, malheureusement, décéda d’un cancer la même année à l’âge de 43 ans. Retour à l'indexCrédits photo : Paramount Home Entertainment. Images capturées par Denis Chauvet. |
Les Rues de San Francisco (1972-1977)
1-2. Les assassins (The Thrill Killers) 3. Mort ou vif (Dead or Alive) 5. Aucun vice mineur (No Minor Vices) 6. Cas de démence (In Case of Madness) 7. Jusqu’à ce que la mort nous sépare (Till Death Do Us Part) 8. L’enfant de la colère (Child of Anger) 10. Le château de la peur (Castle of Fear) 13. Les cannibales (The Cannibals) 14. Qui a tué Helen French ? (Who Killed Helen French?) 15. Un bon policier, mais… (A Good Cop… But) 16. Accrochez-vous (Hang Tough) 17. Fin de l’innocence (Innocent No More) 20. La randonnée dangereuse (Dead Lift) 22. Faisons comme si nous ne nous connaissions pas (Let’s Pretend We’re Strangers) 1-2. LES ASSASSINS Les douze membres d’un jury sont pris en otages par quatre extrémistes. Ils réclament la libération d’un couple d’assassins lié à leur cause et menacent d’exécuter leurs prisonniers en cas de refus. Steve Keller est grièvement blessé en tentant d’appréhender une jeune femme, membre du commando. L’ouverture de la cinquième, et ultime, saison a une place bien à part dans la série, et pas seulement pour sa durée, le double d’un épisode ordinaire. Elle marque le départ de Michael Douglas alias l’inspecteur Steve Keller. Douglas avait, en effet, décidé d’orienter sa carrière vers le cinéma en tant qu’acteur et producteur. Dès les premières images, au tribunal, le duo est devenu un trio ; l’inspecteur Dan Robbins, interprété par Richard Hatch, assiste au procès auprès de Stone et Keller vient les rejoindre. Ce dernier a décidé de se tourner vers l’enseignement de la criminologie au grand dam de Mike Stone, son collègue et ami (et également de Karl Malden !). Stone déclare d’ailleurs: ‘Teacher, huh? Schoolteacher—you belong in a classroom as much as I belong in a Ballet Russe.’ [Enseignant ? tu as autant ta place dans une classe que moi dans un ballet russe.] Pas moins de quatorze acteurs, classés en ordre alphabétique, sont en ‘guest’ (comparé à quatre ou cinq pour un épisode normal) et nous avons le plaisir de revoir, entre autres, Darleen Carr dans le rôle de Jeannie, la fille de Stone. Elle encourage Keller à suivre sa voie sans écouter son père, qui rechigne à le laisser quitter la police. Dès le début, lors d’un diner au restaurant avec Robbins, Steve Keller confie qu’il est las d’avoir à utiliser une arme et qu’il éprouve de plus en plus d’hésitation à s’en servir, ce qui se confirme lorsqu’il est fauché dans une action apparemment anodine par la jolie Barbara Ross (Susan Dey). La grande amitié entre Stone et Keller est magistralement illustrée dans les séquences qui suivent le drame (le cinquième acte, le début de la seconde partie, est le meilleur du film) ; le transfert à l’hôpital (Stone essayant de maintenir conscient le jeune inspecteur :’Damn it, hold on’) et l’attente pendant l’opération. Mike Stone est complètement déboussolé, déprimé et même en pleurs ; Jeannie parle à sa place à Robbins qu’elle ne connaît pas encore. Celui-ci se remémore la discussion avec Keller sur les armes et il dit à Stone, qui ne peut pas s’imaginer que son partenaire se soit fait piéger de la sorte : ‘It might make sense, she’s so innocent looking’. [Cela a un sens, elle a un air si innocent.]La suite de la séquence fait aussi partie des temps forts de cet épisode : le médecin révèle que Keller avait ‘un trou dans le cœur’ et, après plusieurs heures d’inquiétude, les deux policiers peuvent s’échanger un clin d’œil complice dans la chambre d’hôpital. Keller décide de quitter définitivement la police et confie à Jeannie sur son lit de souffrance :’I almost made that decision a day too late.’[J’ai presque pris cette décision un jour trop tard.] Le réalisateur, Virgil W. Vogel, le plus prolifique avec 29 épisodes, est un habitué des rouages de la série et il livre ici un travail très intéressant. Le commando, deux hommes et deux femmes, s’empare d’un bus de jurés et les séquestre dans les cales d’un bateau abandonné. Le bus et une cassette spécifiant les exigences du quatuor sont rapidement retrouvés après une brève poursuite. La libération du couple Tannenger et une forte rançon contre la vie des otages sont évidemment des conditions inacceptables pour les autorités. Les quatre terroristes ont procédé à un tirage au sort établissant un ordre des exécutions en cas de refus. Comme la plupart des épisodes ‘double’ de toutes séries, l’histoire pâtit de quelques longueurs, particulièrement pendant les dialogues et les situations stériles entre otages, malgré de bons acteurs comme Barry Sullivan, Dick Van Patten et Joseph Wiseman. Les scènes du simulacre de vote (sur du papier à fesses) et du tirage au sort sont longues et ennuyeuses par exemple. Par contre, le message de Barber, l’otage condamné, est poignant et son exécution (un des deux membres du jury qui étaient prêts à voter ‘not guilty’ !) choque et sort le spectateur de la torpeur engendrée par les discussions couardes des otages. De nombreux acteurs qui ont joué dans la série réapparaissent et le psychologue Lenny Murchison est présent dans une scène sordide de psychanalyse. On comprend rapidement que le départ de Keller éclipse l’intrigue et on redoute même quelques minutes qu’une fin tragique soit au rendez-vous ; finalement celle-ci sera reportée au téléfilm de 1992, Back to the Streets of San Francisco. Il y a d’excellents passages liés à l’enquête comme lorsque Keller interroge le couple de tueurs bornés ; Nick Tannenger évoque les droits de l’homme et l’inspecteur se montre violent et donne un coup de pied dans la chaise ce qui provoque la chute de l’individu : ‘I’m sorry about that, Nick !’. L’obstination du couple fait dire à leur avocat: ‘The two of you are the greatest argument for the death penalty I’ve ever seen.’ En plaçant des écoutes à l’hôpital, la police retrouve un membre du commando, la jolie jeune femme au visage angélique, dont la fille de trois ans y est soignée. Elle tire sur Keller sans hésitation. Sans véritable piste, Stone anticipe le point de chute de la prochaine cassette, au Walden Post, le journal local, mais le lieutenant reconnaîtra finalement le bruit d’une porte en acier (ou d’une écoutille) sur l’enregistrement, ce qui mènera la police au croiseur, lieu de détention. La fin sur le bateau est mouvementée mais conventionnelle ; elle est de toute façon vite oubliée et sans intérêt comparée à l’épilogue où Stone et Keller se souhaitent bonne chance et se serrent la main en guise d’adieu. Keller descend la rue devant le regard triste de Stone ; un passage à mettre en parallèle avec le départ de Mrs Peel dans les Avengers. Stone rejoint alors Robbins, son nouveau partenaire, dans la voiture et lui ordonne de prendre le volant :’Just do your job and keep your mouth shut’. Le remplacement de Michael Douglas par Richard Hatch sonnera le glas de la série. A l’instar des Avengers (Mrs Peel/Diana Rigg), le départ d’un personnage crucial, interprété par un acteur déterminant, condamnera la série à brève échéance, c'est-à-dire une saison. L’inspecteur Dan Robbins n’est pas inintéressant (c’est lui qui trouve le premier chainon en pensant à relever le kilométrage du bus ce qui délimite la zone de recherches) mais le personnage est, dans l’ensemble, terne et naïf et souffre de la comparaison avec son prédécesseur, exactement comme Tara King avec Mrs Peel. ‘He will make a fine teacher’ ‘He’s already a fine cop’. o Le film était initialement prévu pour une diffusion totale, à l’instar de l’ouverture d’Hawaii police d’état, mais il fut scindé en deux au dernier moment, car le programmateur ABC, Fred Silverman, voulait utiliser la seconde partie comme contre programme à Barnaby Jones (ndlr : les deux parties ont néanmoins être rediffusées sous forme de film, car c’est la version que je possède, contrairement au coffret intégral sorti en mai 2017). Quinn Martin pensait que Les Rues ferait une audience bien meilleure, mais il se trompa. Les deux séries eurent pratiquement les mêmes chiffres d’audimat pendant l’automne et l’hiver 76 avant que SOSF ne soit déprogrammé pour cause de mauvaise audience. o Bien que la version que j’ai visionnée pour la première fois soit en un seul bloc, l’épisode fut initialement diffusé en deux parties : la longue distribution et le ‘Tonight’s episode’ sont présents au début de chaque partie, et la première partie est légèrement plus longue que la seconde (50’/ o Metteur en scène : Virgil W. Vogel ; scénariste : Cliff Gould. o Guest Stars: Michael Douglas (Special Guest Star), Patty Duke Astin, Darleen Carr, Tina Chen, Jan Clayton, Susan Dey, Norman Fell, Gary Frank, Paula Kelly, Jim McMullan, Doris Roberts, James Shigeta, Barry Sullivan, Dick Van Patten, Joseph Wiseman. o Les deux parties furent diffusées les 30 septembre et 7 octobre 1976 sur ABC. o Le générique est légèrement différent de celui de la première saison. En fait, chaque saison a un générique et une musique qui différent de la précédente. o Michael Douglas est en ‘special guest star’ au générique de l’épisode, entre Karl Malden et Richard Hatch. o Neuvième et dixième des douze apparitions de Darleen Carr dans le rôle de Jeannie Stone, la fille du lieutenant. o Il y a un flash-back au début de l’épisode lors de l’excellente scène au tribunal : la tuerie racontée par le témoin (What went wrong ?). Le procédé est rare dans la série. o Le scénario est inspiré de deux histoires connues dans les années 70 : le massacre de Sharon Tate et de ses amis par le clan Manson et l’évocation de l’armée de libération symbionaise, mouvement terroriste américain gauchiste, responsable, entre autres, de l’enlèvement de Patricia Hearst. o Virgil W. Vogel (1919-1996) ne réalisera qu’un seul autre épisode de cette ultime saison, Hot-dog. o Richard Hatch (1945-2017) est surtout connu pour ses participations à Battlestar Galactica. o Paula Kelly (1943), Miss Chamberlain, fait partie de l’association d'anciennes femmes violées, dans Les hommes mourront. o Barry Sullivan (1912-1994), Breitbach, a joué dans trois autres épisodes de la série ; dans Dernière heure, il joue un journaliste renommé qui tue accidentellement sa maîtresse dans un excès de jalousie ; dans Le feu dans la ville, il interprète un chef d’entreprise, dont le fils tente de rembourser des dettes de jeu en engageant un incendiaire. Il est le mafieux dont le fils a été assassiné dans Les espèces les plus mortelles. o Dick Van Patten (1928-2015), Thurman Barber, a participé à deux autres épisodes : il est le membre de la convention qui se fait subtiliser son arme dans Mésaventures, et un des protagonistes du Clown de la mort. o Joseph Wiseman (1918-2009), Barbado, est surtout connu pour son rôle du Docteur No dans le premier James Bond avec Sean Connery et Ursula Andress. o Fred Sadoff (1926-1994) est le psychologue Lenny Murchison dans dix épisodes de la série étalés sur les cinq saisons. Il devint célèbre avec un rôle marquant dans L’aventure du Poséidon. Il est décédé du sida. o Patricia Mattick (1951-2003) est la terroriste Marie Tannenger. Elle a joué dans de nombreuses séries US : Columbo, L’homme de fer, Mannix, Le justicier, Cannon. Elle est décédée d’un cancer. o Hari Rhodes (1932-1992) a joué dans sept épisodes, mais il a plusieurs rôles dans la série. Après avoir été le laborantin (La balle dans l’épaule, Impuissant devant la mort, Une collection d’aigles), il fut un truand assassiné (Liberté sur parole), un chef de gang, son meilleur rôle (Pour le bien ou le mal) et il est du bon côté de la barrière dans ce double épisode. Il a un rôle récurrent dans Daktari et Section contre enquête (Most Wanted) avec Robert Stack. o Ward Costello (1919-2009) reprend le rôle du capitaine Devitt tenu par Tim O’Connor dans trois épisodes des premières saisons. Il est le juge Amos Abrams que remplace Stone dans Le jour du jugement. o Tony Geary (1947), un des terroristes, est le complice du braquage du magasin d’alcool dans Un revolver qui voyage, et le drogué Cajun qui tue, apparemment par accident, Maggie, dans La neige empoisonnée. o Jonathan Lippe (1938), le terroriste Nick Tannenger, est le tueur de Las Vegas dans La licorne, et le joueur de cartes endetté du Revolver qui voyage. o Irene Tedrow (1907-1995), Mary Alice Kline, est la gouvernante qui s’occupe des enfants en l’absence de leur mère dans Le plongeon de la peur, et Mrs. Costello dans Requiem pour un meurtre. o Bill Baldwin (1913-1982), le juge, avait le même rôle dans Le fils de Jacob. Il a également joué dans les épisodes Le mort vivant et Profession honorable. o Kenneth Tobey (1917-2002), le commandant du port, joue le rôle d’un shérif dans Le fils de Jacob et Le procès de la terreur. o Lieux de tournage : Palais de justice, Drumm Street (adresse du journal fictif The Walden Post). o Stone confie à sa fille que Keller avait déjà eu une proposition pour enseigner les deux années précédentes. Retour à l'index 3. MORT OU VIF Une racaille récidiviste viole et tue une jeune fille de bonne famille. Le père richissime fait apposer dans toute la ville des avis de recherche et promet une récompense d’un million de dollars pour la capture de l’individu, mort ou vif. Donald Wilton bat, viole et étrangle une jeune fille à la sortie d’un court de tennis (la jolie Lisa Eilbacher). La police identifie rapidement l’individu sans pouvoir mettre la main dessus (il a garé sa camionnette de livraison de pains ‘parisiens’ dans la zone des bus !). Le père de la victime, Larry Dobbs (Howard Duff), offre un million de dollars à quiconque lui livrera l’assassin de sa fille. L’intrigue est surtout braquée sur les répercussions d’une telle initiative sur la population d’une grande ville. Certes, la folie et le chaos règnent alors à San Francisco et l’appât du gain est parfaitement retranscrit par diverses scènes (le passage à tabac du marin) et personnages : le pote rencontré par hasard, la serveuse - petite amie du tueur, prête à partager le magot avec son patron -, le chauffeur de taxi, le garde de l’entrepôt, le ‘bon samaritain’ qui participe à l’arrestation sous les applaudissements de la foule, et surtout l’inspecteur Clark, proche de la retraite et fonctionnaire jusqu’alors impeccable. Néanmoins, le ton moralisateur est outrancier et caricatural, lorsque Dobbs est tenu pour responsable de toutes les victimes engendrées par la situation ; l’épilogue est même ‘indigeste’, car le père de la jeune fille violée et assassinée est pratiquement plus mal considéré que l’assassin : l’épisode est à voir pour le suspense en zappant la leçon de morale. La meilleure scène de l’épisode est lorsque Don Wilton, poursuivi, se réfugie dans l’encadrement d’une porte. Il se tourne alors, les griffures au cou bien visibles, vers l’affichette puis il l’arrache, mais en chaussant ses lunettes, il s’aperçoit qu’un couple contemple une affiche similaire de l’autre côté de la rue. ‘She’s really dead and that bag of garbage who did it is still alive.’ o Metteur en scène : Michael Caffey ; scénariste : Burton Armus. o Guest Stars: Howard Duff, Max Gail, Arlene Golonka, Paul Stevens, Alex Henteloff, Tom Bosley (Special Guest Star). o Cet épisode a été diffusé le 21 octobre 1976 sur ABC. o C’est la seule histoire de la série écrite par Burton Armus. Le scénariste a passé vingt années dans la police new-yorkaise et sa seconde carrière très inattendue a débuté lorsqu’il fut recruté comme conseiller technique. Son plus long emploi dans cette fonction fut pour la série Kojak. Il établit sa réputation d’écrivain de talent avec ses scripts compliqués et d’une authenticité remarquable pour la série. L’interview de Burton Armus sur le site. o Tom Bosley (1927-2010), l’inspecteur Clark, a commencé sa carrière en 1955. Il a joué dans le pilote - il est Saretti, le concierge de l’immeuble où habite la victime - et l’excellent épisode Ma maison est une prison dans lequel il était un petit truand pourchassé qui se réfugie dans sa cellule de la prison d’Alcatraz. o Max Gail (1943), Don Wilton, a débuté sa carrière au début des années 70 et un de ses premiers rôles est celui d’un voyou dans L’inspecteur Harry. Il est toujours actif en 2018. o Arlene Golonka (1936), la serveuse, fait une apparition remarquée en bikini dans L’air mortel, où elle interprète la fille d’un magnat des médias courtisée par un arriviste animateur de radio (Larry Hagman). o Alex Henteloff (1942), le chauffeur de taxi, est l’otologiste dans L’albatros, qui traite d’un criminel sourd, et l’indic de La fuite désespérée, dernier épisode de la quatrième saison. o Claudia Bryar (1918–2011), la mère de l’assassin, est l’employée qui enregistre les travailleurs immigrés au début d'En pays étranger. o John Zaremba (1908–1986), le type au fusil dans l’appartement, est le psychiatre de l’acteur à double personnalité dans Masque de mort, et le directeur de la maison de retraite de Profession honorable. o Robert DoQui (1934–2008), le chauffeur de bus, est un des quatre vigilantes d’Expédition punitive. o Ben Frank (1934-1990), le vieil ami de l’inspecteur Clark, est un des truands qui font un casse raté avec l’inspecteur Keller infiltré dans Liberté sur parole, et le tueur liquidé pour avoir refusé d’abattre l’indic dans La cachette impossible. o Howard Kunin remporta un ‘American Cinema Editors’ dans la catégorie Meilleur Montage d’Episode pour une série TV pour son travail sur cet épisode. o Il y a cinq actes dans les épisodes de cette ultime saison, une pause publicitaire supplémentaire par conséquent. Le premier est très court, moins de trois minutes, et sert d’accroche. o Ford est le fournisseur de la série et, évidemment, c’est o Le regard de Stone tombe sur la photo de sa fille, Jeannie, et on suppose qu’il fait le rapprochement avec la victime, même si son discours sur Dobbs est désapprobateur.
Trois truands enlèvent le fils d’un milliardaire et tuent sa petite amie. Le cerveau de la bande exige que Mike Stone remette la rançon, mais le policier est persuadé que c’est dans l’intention de le tuer. Une intrigue classique mais efficace, portée surtout par l’interprétation de Karl Malden et d’Eugene Roche, qui est parfait en salopard revanchard. Ce dernier est Charley Springer, un truand que Stone a fait condamner, et pour prouver sa crédibilité, il tue de sang-froid la petite amie du fils du milliardaire lors de l’enlèvement. Grâce aux écoutes et à une reconnaissance de voix (‘voice print’), Stone démasque Springer, avant que le policier ne soit baladé dans toute la ville, de cabine téléphonique en cabine téléphonique, pour la remise de la rançon. Le lieutenant, au bord de l’épuisement par manque de sommeil, est finalement livré à lui-même, ce qui vaut peut-être mieux vu l’incompétence flagrante de Robbins. Un scénario convenu (rançon, vidéo) mais plausible avec la sirène du train sur l’enregistrement comme piste. Tant que les histoires tiennent la route, le remplaçant de Keller peut rester transparent… ‘Daniel, if I don’t find out who tries to get me, I could be resting for a long, long time.’
o Metteur en scène: Harry Falk; scénaristes: Norman Lessing & Robert Malcolm Young; musique : John Peter Smalley.
o Guest Stars: Eugene Roche, Dabney Coleman, Joseph Hindy, Parker Stevenson.
o Cet épisode a été diffusé le 28 octobre 1976 sur ABC.
o Eugene Roche (1928-2004), Charley Springer, était connu pour ses nombreux rôles dans des comédies et il joue un détective dans plusieurs épisodes de la série Magnum. Il a joué aussi dans deux excellents épisodes de Kojak: Acts of Desperate Men et Out of the Frying Pan… o Joseph Hindy (1938), Eddie, a participé, entre autres, à trois épisodes de Kojak (Knockover, A Wind from Corsica, Monkey on a String) ainsi que deux d'Equalizer (le poignant Christmas Present et Heart of Justice)…avec ou sans barbe ! o Dabney Coleman (1932), Horvath, le père, a joué dans un autre épisode (l’insipide Fils de Jacob, où il interprète un homme d'affaires qui néglige son fils) mais il est connu pour son rôle récurent dans Boardwalk Empire.
o Connie Sawyer (1912-2018), la femme dont la voiture est réquisitionnée par Stone, a joué dans Requiem pour un meurtre (elle apprend à Keller qu’une femme était au presbytère). Elle a participé à deux épisodes de Kojak, mais elle est surtout connue pour Quand Harry rencontre Sally…. A 102 ans, elle tournait toujours !
o Lola Mason (1940), la femme en négligé interrogée par Robbins, a participé aux épisodes Un meurtre à dix dollars et La vedette.
o James Griffith (1916–1993), le père clochard de Springer, est le clochard qui a reconnu Willis et le fait chanter au début du Fils de Jacob, et le propriétaire à l'haleine alcoolisée (décidemment !) de l’appartement de Rudy à San Francisco d’En pays étranger.
o Le journal San Francisco Dispatch est fictif. o L’épisode fut diffusé sur un créneau horaire de 55 minutes afin d’y glisser un bref message politique. 1976 était en effet une année électorale aux Etats-Unis. 5. AUCUN VICE MINEUR
Un père assassine tous les clients de sa fille, qui est étudiante, mannequin, mais surtout call-girl.
Cindy Lawson (Maureen McCormick) est une jeune étudiante engagée dans le mannequinat, mais elle est en fait surtout une call-girl très demandée au grand dam de son père (excellent James Olson) ; celui-ci trucide tous les rebuts (‘scum’) qui ‘souillent’ sa fille, sans que celle-ci, admirative de son ‘daddy’, ne se doute de quelque chose. La balistique met Stone et Robbins sur l’affaire car ils cherchent un lien qui unirait deux victimes - en fait, une partie de poker -, mais c’est une troisième qui leur permet d’approcher Cindy Lawson, la délurée qui embrasse tous les hommes sur la bouche, y compris son père et Robbins ! La première rencontre des policiers avec Cindy est intrigante, avant qu’ils ne découvrent plus tard dans une scène choc au bureau de Stone que la jeune femme se prostitue allègrement. Un excellent épisode, très bien interprété avec quelques autres passages intéressants – l’arrivée de l'espiègle Cindy à la chambre d’Harry, la surprenante relation père/fille, le final dans l’entreprise de Delman et la dernière réplique incroyable de Cindy répondant au ton paternel de Stone (‘Why ?) ! Après tout, Cindy a l'âge de Jeannie. Un peu plus et Stone perdait son coéquipier après quatre aventures lorsque Robbins est confondu avec un client; du coup, il ne fait pas la fin et personne ne s'en rend compte... Il décrit néanmoins à Stone le tireur et le lieutenant peut (enfin) mettre un nom sur le tueur ! ‘I guess I’m not here to talk about my sex life’. ‘I think we are’.
o Metteur en scène : William Wiard ; scénariste : Arthur Bernard Lewis.
o Guest Stars : Maureen McCormick, Lou Frizzell, James Olson (Special Guest Star).
o Cet épisode a été diffusé le 4 novembre 1976 sur ABC.
o Lou Frizzell (1920-1979), Harry, le client de la call-girl dont la vie est menacée, avait deux premiers rôles assez mineurs dans la série : il est le réceptionniste de l’hôtel où la victime a séjourné dans le pilote, et le témoin récalcitrant dans Les victimes . Ensuite, il est au centre de Transparence, où il interprète un sniper qui tire au hasard sur les occupants d'une tour récemment construite et exige un million de dollars.
o James Olson (1930), Lawson, a joué dans deux autres épisodes : paradoxalement, il est un tueur fanatique de prostituées dans Le premier jour de l’éternité, et le directeur de la clinique de L’asile. Habitué des séries, il a disparu des écrans au début des années 90.
o Terrence O’Connor est Maggie Ames, la jeune femme assassinée par son amant (Barry Sullivan) dans la première scène de Dernière heure, et Sylvia, la belle-sœur d’Eddie, le petit truand traqué, dans Ma maison est une prison. Elle apparaît ici dans une seule scène ; Miss Frazier, la directrice de l’agence de modèles, interrogée par Robbins, et le policier, un peu nigaud, tente vainement de la draguer…Keller s'y serait pris autrement. o Royce D. Applegate (1939-2003), le détective, engagé par la femme d’une victime, qui fournit le calepin aux policiers, est l’armurier qui accepte, contre une forte somme d’argent, de vendre une arme au père de l’enfant assassiné dans L’albatros, Joe, le plus jeune des deux convoyeurs du chargement radioactif, dans L’or mortel, et le fils du viticulteur d’En pays étranger. L’acteur est décédé le premier janvier 2003 dans l’incendie de sa maison. o Comment interpréter la dernière image de l’épilogue : Cindy s’éloigne avec un gros plan sur son roulement de popotin, puis lorsqu'elle disparaît du cadre, la caméra se fixe sur un panneau de signalisation à l’arrière-plan: ‘Do not enter – Wrong way’….
o Lieux de tournage:
6. CAS DE DÉMENCE Un chanteur-compositeur est suspecté d’avoir assassiné son producteur. Après une séance de répétition, les membres d’un groupe musical quittent les studios. Peu après, le manager est retrouvé assassiné. Le chanteur B.J. Palmer, qui avait eu une violente altercation avec le producteur, est suspecté mais introuvable. Un épisode bien ennuyeux et l’interprétation médiocre ne relève pas le niveau (sauf Karl Malden bien entendu). Stone et Robbins doivent trouver le membre du groupe qui est revenu dans le bâtiment, surtout qu’une deuxième victime semble accréditer la thèse que l’assassin a été vu. B.J. Palmer n’est pas le coupable, on le pressent, et la jolie brune Lois Flynn, son impresario, est bien la tueuse pour des motivations aussi plates que le scénario. B.J. rend visite à son médecin pensant avoir agi en crise de démence congénitale (sa vision troublée est bien rendue à l'écran), mais ces séquences ne sont que du remplissage, comme les longues partitions musicales non créditées au générique.
‘Doctor, is B.J. capable of killing?’
o Metteur en scène : Barry Shear ; scénariste : John W. Bloch.
o Guest Stars: Desi Arnaz Jr., Jess Walton, Conrad Janis, Lazaro Perez, Betsy Slade.
o Cet épisode a été diffusé le 11 novembre 1976 sur ABC.
o Jess Walton (1949), Lois Flynn, a joué dans quelques séries comme Le sixième sens, L'homme de fer, Cannon, Starsky & Hutch, et surtout dans l’épisode Die Before They Wake de la première saison de Kojak. Elle sombra ensuite dans 1446 épisodes des Feux de l'amour (série en cours). A noter que le rôle d'ex-junkie dans Kojak est prémonitoire car elle a subi une cure pour l'alcool et la drogue en 1980.
7. JUSQU’A CE QUE LA MORT NOUS SÉPARE Stone doit protéger la femme d’un comptable influent du crime organisé apparemment assassiné.
Cette histoire est un peu particulière pour plusieurs raisons ; l’action se passe dans le New Jersey et à Chicago – premier acte - avant d’échouer à Frisco et elle n’est pas une enquête traditionnelle. Mike Stone se retrouve mêlé, grâce à son honnêteté reconnue, à la protection d’un témoin, capable de livrer des documents sur des pontes du crime organisé et des huiles impliquées. Persuadée que son mari a été liquidé, Maggie Jarris s’est enfuie précipitamment et elle est prête à tout déballer. Progressivement, une complicité s’instaure avec le lieutenant alors qu’elle est pourchassée par les tueurs de la mafia, qui ont brûlé sa demeure et assassiné son beau-frère et sa femme.
L’intérêt de l’épisode réside principalement dans l’interprétation de Jessica Walter et quelques scènes d’action dans la seconde partie, en particulier la fusillade à l’appartement et le rendez-vous final. Sinon, Stone/Malden est le vieux renard qui trouve une solution à tout problème (les appels téléphoniques, l’appartement), même à ses erreurs (‘Then, I came straight here. That was my mistake’). Il y a quelques bavardages qui ralentissent le récit (Maggie et Robbins sur la jetée) et on regrette qu’Harry Guardino, ‘special guest star’, ne soit présent que dans seulement deux séquences, mais l’épisode est bien joué et palpitant jusqu’au bout, car la mafia semble avoir des pions partout, y compris dans le garage de la police !
‘Daniel, if you ever find a girl like Maggie, marry her! Good lady.’
o Metteur en scène : William Wiard; scénariste : John D.F. Black.
o Guest Stars: Jessica Walter, Michael Baseleon, John Milford, Harry Guardino (Special Guest Star).
o Cet épisode a été diffusé le 18 novembre 1976 sur ABC. o Troisième et dernière histoire écrite par John D.F. Black après Le harem et Coup monté, saison 2. o Jessica Walter (1941), Maggie Jarris, a participé à un autre épisode des SOSF : Le timbre de la mort de la seconde saison. Elle y incarne la femme de l’assureur, qui a tout manigancé, malgré les apparences. Elle a fait du théâtre et quelques films dont Un frisson dans la nuit (Play Misty for Me) en 1971.Elle est Evelyn, la femme qui persécute Eastwood dans son premier film en tant que réalisateur. Le rôle de cet épisode lui valut d'être nominée pour un Emmy. Elle a joué dans de nombreuses séries américaines à partir des années 60. o Harry Guardino (1925-1995), Ben Jarris, est le lieutenant Bressler, le supérieur de Dirty Harry, et le détective Bonaro, l'adjoint de Madigan (Richard Widmark). Il a joué dans de nombreux films et séries policiers : Les Incorruptibles (dans trois excellents épisodes), Un shérif à New York, Police Story, Hawaii, police d'état et un superbe épisode de Kojak, où il est le détective Benny Fiore dans Dead on His Feet ...
o Stephen Oliver (1941-2008), Shandy, un policier de l’escorte, le premier abattu par le laitier, est l’assassin de Jo Ann Harris dans Mésaventures de la première saison, et Mark Dillon, le petit ami vers lequel les soupçons se portent, dans La chapelle des damnés.
o Maggie Jarris passe la nuit dans la chambre de Jeannie, la fille de Stone : ‘That was my daughter’s room’. 8. L’ENFANT DE LA COLÈRE Une adolescente s’accuse d’un crime auquel elle a été témoin dans le but de nuire à sa mère.
Melanie Desmond est présente, cachée, quand l’amant de sa mère est tué accidentellement sur un parking par les deux hommes de main d’un caïd à qui il devait une grosse somme d’argent. Julia Desmond, créatrice de vêtements, est stupéfaite lorsque sa fille s’accuse du meurtre. Rapidement, Stone et Robbins pensent que Melanie veut protéger sa mère (passage des gants brûlés dans la cheminée), alors que la jeune fille, déconsidérée et dénigrée, désire se venger d’elle (la ‘pauvre’ est surnommée par sa mère : ‘dumpling’, boulette). C’est sans compter avec le gangster qui charge ses tueurs de liquider ce témoin potentiellement gênant.
Un petit épisode sans prétention, ni réel suspense. Même Karl Malden ‘déroule’ sans conviction dans cette histoire inintéressante, où Richard Hatch démontre une fois de plus qu’il n’arrive pas à la cheville de Michael Douglas. Ni l’intrigue, ni les personnages ne sont mémorables et même le meilleur passage, le final, lorsque Ethan pénètre dans la maison pour tuer Melanie, est quelconque. Suivant.
‘They can’t do anything to me anyway. I’m a juvenile’.
o Metteur en scène : David Whorf; scénariste: Charles Larson.
o Guest Stars: Dorothy Malone, Leslie Ackerman, Jerry Douglas, Guy Stockwell, Tom Drake, Steve Sandor.
o Cet épisode a été diffusé le 2 décembre 1976 sur ABC.
o David Whorf n’a réalisé que cet épisode, mais il fut ‘assistant director’ sur quatorze autres.
o Dorothy Malone (1924-2018), Julia Desmond, a commencé sa carrière en 1943 et elle se retira en 1992 (dernier rôle dans Basic Instinct) après 50 ans dans l’industrie du cinéma. Notons ses participations aux séries Peyton Place (342 épisodes !), mais aussi Les Incorruptibles, L’homme de fer, Sergent Anderson.
o Jerry Douglas (1932), le tueur Ethan Prince, a deux autres participations à la série : il est l’officier Murphy qui décrit la scène du crime à Stone dans Expédition punitive, et l’inspecteur Benson d’Un meurtre à dix dollars.
o Steve Sandor (1937-2017), le tueur Manning, a joué également dans deux autres épisodes: il est le tueur qui abat le témoin dans les locaux de la police lors de la séquence d’ouverture d’Information mortelle, et le mafieux Charley Albanese, descendu par la tueuse Sydney dans le final des Espèces les plus mortelles.
o Pat Renella (1929-2012), Jerry Stillman, tué dans la première séquence sur le parking, est le gangster Canetti qui fait assassiner l’indicateur Benjy dans Pas d’insigne pour Benjy.
o Lieux de tournage : Vallejo Street (l’appartement des Desmond), Washington Square (Mélanie retrouve son père). Sur fond d’enquête policière, Jeannie Stone s’éprend d’un motard de la police, au grand dam de son père.
J’aime bien cet épisode car il marque la fin d’une époque. Pour la dernière fois, Virgil W. Vogel est derrière la caméra et Darleen Carr/Jeannie Stone, la sympathique fille du lieutenant, participe à sa pénultième aventure. Tous deux ont débuté dans l‘excellent épisode Au-delà de la haine de la première saison.
L’intrigue par elle-même est quelconque et l’enquête sommaire : un trio de truands, motards confirmés, dévalise un fourgon et la graisse spéciale qu’un malfrat a laissée sur la pédale de frein de la camionnette causera leur perte. Alors que Stone et Robbins consultent les trois garages dépositaires de ce produit, le motard de la police Larry Wilson possède une longueur d’avance sur le duo grâce à son expérience des deux-roues.
Le récit est centré sur Larry Wilson et sa relation avec Jeannie, qui cause beaucoup de soucis au lieutenant. Ce dernier considère en effet que Wilson est un ‘hot dog’, un policier qui fonce sans se soucier des conséquences, et il voit d’un très mauvais œil que sa fille s’amourache d’un type pareil. Les relations père/fille Stone ont toujours été source d’humour et c’est le cas encore une fois. Parmi les nombreuses scènes intéressantes, notons le télescopage de la moto de Wilson avec la nouvelle voiture de Stone et Robbins pendant la poursuite, la première rencontre Jeannie/Wilson, lorsque le motard verbalise la jeune femme avant de l’inviter à diner et la préparation de Jeannie pour son ‘date’. Le jeu de Malden/Stone est superbe par son changement d’attitude lorsqu’il ouvre la porte d’entrée à Wilson ('We've already met!') et qu’il attend le retour de Jeannie (‘I’ve thought I heard something’), sans oublier les sermons de père attentionné et réaliste dont le meilleur est lors de la visite de Jeannie dans le bureau du lieutenant. Du grand Malden.
Jeannie est sur le point de se marier avec Wilson (Don Johnson, huit années avant Miami Vice, porte la moustache !) mais elle se rend compte qu’elle ne supporterait pas la perte du motard alors qu’il vient d’être blessé. Elle préférerait qu’il travaille en sécurité derrière un bureau et elle repart finalement finir ses études d’archéologie dans l’Arizona.
Cet épisode à part, sans véritable enquête, est sympathique malgré quelques scènes niaiseuses longuettes (Wilson/Jeannie au restau et devant le feu) et le sourire benêt habituel de Robbins/Hatch, mais les passages de comédie, une fois n’est pas coutume, compensent largement.
‘He thinks he’s going to solve the case all by himself. He’s a real hot dog’.
o Metteur en scène : Virgil W. Vogel ; scénariste : Guerdon Trueblood ; musique : Richard Markowitz.
o Guest Stars: Don Johnson, Mario Roccuzzo, Gerald McRaney, Darleen Carr (Special Guest Star).
o Cet épisode a été diffusé le 9 décembre 1976 sur ABC.
o Virgil W. Vogel (1919-1996) réalisait là son vingt-neuvième et dernier épisode de la série. Il est le metteur en scène le plus fécond de la série et il participa à toutes les saisons : deux épisodes de la première saison, six de la seconde, six de la troisième, douze de la quatrième et trois de la cinquième. Il débuta sa carrière en 1956 et d’autres séries portent sa griffe : La grande caravane (58 épisodes), La grande vallée (48), Mission impossible (5), Sur la piste du crime (37), Police story (9)… o Onzième et avant-dernière apparition de Darleen Carr (1950) dans le rôle de Jeannie Stone, la fille du lieutenant. Elle est ici en ‘special guest star’. o Don Johnson (1949), Larry Wilson, est surtout connu pour les rôles du détective James Crockett dans 111 épisodes de Deux flics à Miami et Nash Bridges, également policier à San Francisco, dans 122 épisodes de la série homonyme. o Mario Roccuzzo (1940), Marty, un des truands, débuta sa carrière dans l’épisode Nicky de la seconde saison des Incorruptibles en 1960.
o Gerald McRaney (1947), Buck, un des truands, est le mari de Jodi, abattu lors du hold-up de la première séquence de Silence mortel, ce qui déclenche l’esprit de vengeance de la jeune femme envers Mike Stone.
o Lester Fletcher (1922–1989), le bijoutier, est l’éditeur maitre-chanteur abattu en rentrant chez lui dans La mort et les élus .
o Sam Edwards (1915–2004), Roger, l’employé du garage, est un des clochards dans La légion des épaves, le dernier épisode de la première saison, et le déguenillé aviné témoin du meurtre de Liberté sur parole.
o Le titre français est identique à l’original, ce qui a évité des bévues comme Police Buff (autre terme spécifiquement policier) traduit par Le coup de bluff…
o L’accrochage entre la moto de Wilson et la voiture banalisée de Stone et Robbins a lieu à Leavenworth Street.
o Sur le PV, on peut lire que l’action se situe le jeudi 7 octobre 1976 et l’adresse de Mike Stone est 762 Maryvale. La date de naissance de Jeannie est le 16 août 1954…et l’actrice Darleen Carr a été rajeunie de quatre années !
o Robbins boit du jus de carotte. Une spécificité du personnage de cette cinquième saison…'Stop drinking so much coffee. It makes you nervous. How about trying some nice fresh carrot juice?'.
o Lors du dernier épisode de la seconde saison, La mort et les élus, Stone reçoit une montre de valeur avec l'inscription : 'To Mike Stone, in appreciation of 23 years of faithful service.' Trois saisons plus tard, Mike Stone fait état de 24 ans dans les forces de police… 10. LE CHATEAU DE LA PEUR La paranoïa conduit un homme à transformer sa maison en forteresse et à commettre l’irréparable en abattant un policier qu’il avait pris pour un rôdeur.
Parce qu'il était membre d'un jury trois ans auparavant et qu’il a fait condamner plusieurs personnes, Alfred Mossman croit que quelqu'un le suit nuit et jour. Il reçoit également des appels anonymes et il n’envoie plus sa fille à l’école avant de décider de ne plus aller travailler. Lorsqu’il tue un policier, pensant avoir affaire à un assaillant, Mossman cache l’arme et oriente l’enquête de Stone et Robbins vers un homme qu’il a fait condamner, mais la description ne correspond pas.
Cet épisode conte le drame de la famille Mossman barricadée chez elle, car le père, paranoïaque, ressent un sentiment de persécution qui le conduit jusqu’à un point d'irrationalité et de délire (le piquenique dans le salon). Pat Hingle est extrêmement convaincant dans ce rôle délicat, particulièrement lors des crises colériques, et on ne peut s’empêcher de faire la comparaison avec Tissu de mensonges de la saison précédente, où l’acteur était un représentant de commerce affabulateur, qui fournissait un portrait-robot d'un individu cagoulé . L’intrigue s’avère néanmoins mince pour la durée d’un épisode, et la sauce est rallongée avec la tentative d’Herrick, le truand incriminé, pour revoir sa femme.
Les meilleures scènes sont le premier acte ‘Help me, please !’ (rétrospectivement !), Robbins et la ravissante E.J. Peaker au lavomatique, l’appel anonyme auquel répond Stone chez Mossman, ce qui entretient le peu de suspense de l’épisode, et le final.
‘Psycho enough to kill a cop?’
o Metteur en scène : Allen Reisner; scénariste : James Menzies.
o Guest Stars: Pat Hingle, Edward Walsh, E. J. Peaker, Dawn Lyn, Pat Crowley (Special Guest Star).
o Cet épisode a été diffusé le 23 décembre 1976 sur ABC.
o Allen Reisner (1924-2004) a réalisé deux épisodes de la série (celui-ci et Qui a tué Helen French ?), trois des Incorruptibles (dernière saison), deux épisodes de Kojak et 13 d’Hawai, police d’état, entre autres.
o Pat Hingle (1924-2009), Alfred C. 'Al' Mossman, a souvent été vu dans des séries télévisées américaines de 1951 à 2001 ! Il a joué, entre autres, dans deux épisodes des Incorruptibles et deux des SOSF, l’autre rôle étant celui d'un menteur mythomane dans Tissu de mensonges.
o Edward Walsh (1928-1997), Herrick, le repris de justice, est le truand qui veut venger son frère dans La fuite désespérée.
o Al Nalbandian (1921-2017), le patron de Mossman, a joué dans trois autres épisodes (pas toujours crédité au générique) : La légion des épaves, Coup monté et Le procès de la terreur.
o Lieux de tournage : Wisconsin Street (les deux jeunes à la cabine téléphonique), Burlingame, à environ
o Stone appelle Sekulovich pour boucler Herrick. C'est un clin d'œil personnel, car Sekulovich est le nom serbe de Karl Malden : Mladen Sekulovich. 11. UN DERNIER TOUR Une ancienne prostituée reprend du service pour aider la police à coincer le meurtrier d’une amie, qui était toujours en activité.
L’intrigue, conventionnelle sur certains aspects, fonctionne néanmoins très bien et intéresse par ses rebondissements jusqu’au final, même si celui-ci, en deux temps, est le point faible.
Un officier de police est victime d’un attentat à l’explosif (pourquoi compliquer ?) sur la Marina, alors qu’il prenait des photographies d’une réception mondaine en dehors de ses services. Stone et Robbins découvrent rapidement que le policier était en ménage avec Joy Adams (la ravissante Sherry Jackson), une poule de luxe qu’il essayait de sortir du business. Joy est à son tour liquidée (quelle idée de s’enfuir dans une ruelle en cul-de-sac !) et sa meilleure amie, Carol Revson, une ancienne prostituée devenue fleuriste, décide, malgré les objections de Stone, d’infiltrer le réseau du souteneur Malone, lui-même sous la coupe de l’impitoyable Halsey, l’organisateur de réceptions tarifées ; Phillip Pine est excellent en salopard (scène des gifles), sûrement des réminiscences de ses nombreux passages aux Incorruptibles.
Les acteurs sont bons ou excellents, et la jolie Lee Purcell crève l’écran, dans le rôle de Carol Revson, par ses moues déconcertantes : le premier interrogatoire à la cafétéria avec Stone sarcastique et Robbins neuneu est excellent. L’inspecteur tombe sous le charme de la jeune femme et fait même le planton devant sa boutique, mais on regrette dans ce genre de scène que Michael Douglas ne soit plus là, car l’épisode aurait gagné en crédibilité et le râteau de Dan dans l’épilogue est bien savoureux.
‘We can’t stop her, so maybe we can use her’.
o Metteur en scène : Kenneth Gilbert ; scénaristes : Chris Kazan, Gloria Goldsmith & Jack B. Sowards.
o Guest Stars: Lee Purcell, Michael Bell, Peter Brown, Sherry Jackson, Richard Lenz.
o Cet épisode a été diffusé le 6 janvier 1977 sur ABC.
o Lee Purcell (1947), Carol Revson, a commencé sa carrière en 1969 et on a le plaisir de la voir dans Bonanza, Cannon, Hawaii, police d’état, Magnum, MacGyver, La loi est la loi, Arabesque, Persons Unknown…
o Phillip Pine (1920-2006), l’ignoble Carl Halsey, est le commercial que la prostituée essaie de racoler dans la première scène du Premier jour de l’éternité et Dave, le policier qui enquête à l’hôtel d’Eddie, lorsque celui-ci, traqué, était attendu par deux tueurs à sa chambre dans Ma maison est une prison. Il est également le sergent Woody Foster, qui s’entretient avec Stone et Keller sur un meurtre similaire non résolu dans le même hôtel (la première scène des policiers dans Masque de mort).
o Michael Bell (1938), Nick Malone, est le prisonnier O’Brien, dont la femme est assassinée, dans l’épisode La cachette impossible.
o Lieux de tournage : Marina, Hyde Street (le magasin de Carol).
o Lorsque Carol est attaquée dans son appartement, Halsey manie un revolver puis un pistolet semi-automatique dans la scène suivante (Source : TV.com).
o Le beeper utilisé fait dater l'épisode au temps du portable, comme dans Profession honorable.
o Une réplique croustillante de Carol à une p’tite jeune nouvelle dans le métier : ‘Lot of energy and no technique !’. Et, évidemment, la répartie à Robbins, alors qu’elle vient d’être ramassée et ramenée au poste en tenue rouge sexy moulante : ‘I don’t have time for you now, honey. But you come back when your girlfriend’s asleep.’ 12. NE FAIS PAS LE SINGE Un individu tue méthodiquement plusieurs anciens élèves d’une High School, de la classe 1956.
Charley Belasco, un être acariâtre, vient de purger vingt ans de prison pour meurtre et il est dorénavant en probation dans une usine de découpe de viande. Néanmoins, il est plus préoccupé par l’élimination systématique des membres des Saints de la classe 1956 de Fairmont, un gang auquel il n'avait jamais pu appartenir. Belasco a tué un épicier pour le rite initiatique du cercle de voyous, ce qui lui a valu ces années de réclusion, et il se lance dans une croisade vengeresse.
Une enquête intéressante, et Mike Stone pourrait, encore une fois, se passer de son jeune inspecteur superflu qui rentre juste de vacances ; Robbins a le don de poser des questions stupides. Le lieutenant fait le rapprochement entre trois meurtres grâce au graffiti ‘Monkey’ inscrit à proximité des corps. Cette inscription permet la fausse piste longue mais nécessaire, avant que le dénominateur commun ne dirige les investigations vers Fairmont High et la liste alphabétique des Saints. Une vengeance ressassée pendant vingt ans, bien démontrée dans la scène de la tombe du membre décédé que Belasco a taguée ‘Monkey’. Le final allie justement sérieux et humour - la réunion des anciens élèves et la surveillance de la prochaine victime - et constitue un dénouement intéressant.
L'ensemble a quelques longueurs (scènes à l’usine de viande, fausse piste, élaboration du croquis), mais l'épisode est solide. La meilleure séquence, pourtant anodine, est l’arrestation de Pellegrino au salon de massage et son alibi : un film confisqué dans un cinéma porno! Quant à l’interprétation de Gary Lockwood (Charley Belasco), elle est convaincante, mais d’autres tueurs en série ont marqué SOSF d’une empreinte plus conséquente, comme le tueur à l'harmonica (Joe Don Baker, Au-delà de la haine) et l’assassin de prêtres (Peter Strauss, Pour l'amour de Dieu).
‘I’m looking for one common denominator, Daniel, that’s all we need’.
o Metteur en scène : Richard Lang ; scénariste : Sean Baine.
o Guest Stars: Gary Lockwood, Fred Sadoff, Art Metrano (Special Guest Star).
o Cet épisode a été diffusé le 13 janvier 1977 sur ABC.
o Troisième et dernier épisode écrit par Sean Baine, après Transparence et Le monde interdit, saison 4.
o Dernière des dix apparitions, étalées sur les cinq saisons, de Fred Sadoff (1926-1994) qui est le psychologue Lenny Murchison. Il dit dans l’épilogue qu’il va écrire un livre : "Support Your Local Police ... Steal." Stone répond: "You know, you've got taste, just like this hot dog," et lui donne son hot-dog… Sadoff devint célèbre avec un rôle marquant dans L’aventure du Poséidon. Il est décédé du sida.
o Francine York (1936-2017), Betty Johnson la danseuse, qui met le grappin sur Mike Stone, qui prétend être un prof, a joué dans deux autres épisodes : Les oiseaux de proie et Le monde interdit : ‘I always go for older, more mature type of man.’
o Lieu de tournage : Washington Tower Apartments (l’appartement de Rossiter).
o Sûrement le titre français le plus ridicule de la série. En tout cas, il n’a rien à voir avec l’histoire.
o Fairmont est le nom d’un hôtel, et pas d’une école, de San Francisco. La construction débuta en 1902.
o Les commentaires de Stone démontrent que les murs de la ville étaient déjà considérablement souillés de graffitis en 1976 : ‘There is so much graffiti around these days, nobody pays much attention to it’. 13. LES CANNIBALES Le fils d’un puissant gangster du syndicat abat un collecteur de fonds et un policier, et subtilise ainsi un quart de million de dollars de paris illégaux à son père. Traqué, il décide de témoigner contre son paternel au Grand Jury pour bénéficier de la protection de la police fédérale.
Ron Maguire, le fils exclu, est le personnage central de cette histoire prenante, au concept simple : Stone et Robbins veulent coincer le rejeton du gangster pour meurtres, alors que son père engage un tueur de Cincinnati afin de le réduire au silence définitivement !
Après les deux meurtres de la première scène, l’enquête de Stone consiste à se renseigner auprès d’un laveur de voiture (scène comique où Robbins est mis sur la touche). La demande de compromis de Maguire fils avec les Fédéraux résume le reste de l’intrigue à un changement régulier de cachettes et à la tentative de la police d’avoir son mot à dire, mais Stone doit attendre son tour. Entre-temps, le lieutenant cherche les preuves incriminant Ron dans le double meurtre, et c’est chose faite en retrouvant l’arme dans un …pot de fleurs ! En se servant de Ron comme appât, le traquenard de Bradley, l’agent fédéral en charge pour coincer le tueur (et l’abattre), profite au fils Maguire qui s’échappe et donne rendez-vous à son père pour négocier. Les deux Maguire sont alors ramassés par Stone à l’affut, après une bonne poursuite en voiture.
Un excellent épisode au rythme soutenu et aux dialogues percutants (‘only steal from strangers’) avec de superbes plans de Walter Grauman de retour derrière la caméra, après une trop longue absence. Même l’épilogue – chose rare - fait partie intégrante de l’intrigue, qui ressemble à celle de Jusqu’à ce que la mort nous sépare où Stone doit protéger l’épouse d’un gangster de la mafia. A noter la réplique de Robbins qui, une fois n’est pas coutume, a raison de critiquer la dureté de Stone envers Bradley.
‘He's a cannibal! Tell them he's my son when he's dead. As long as he's alive, he's my enemy.’
o Metteur en scène : Walter Grauman ; scénaristes : Glen Olson & Rod Baker. o Guest Stars: Tim O’Connor, Andrew Robinson, Len Birman, Mark Goddard, Michael Strong. o Cet épisode a été diffusé le 20 janvier 1977 sur ABC. o Walter Grauman (1922-2015) a réalisé douze épisodes de la série : dix de la première saison et deux de la cinquième ; celui-ci et Faisons comme si nous ne nous connaissions pas . o Tim O'Connor (1927-2018), Frank Maguire, joua trois fois le rôle du lieutenant de la police de San Francisco Roy Devitt lors des saisons précédentes. Ses apparitions sont espacées car les deux premières remontent à la première saison : Trente ans de service (épisode 1) et La piste du Serpent (épisode 21), tandis que l’autre se trouve dans la troisième saison (La fin). Ici, il est de l’autre côté de la loi ! o Andrew Robinson (1942), Ron Maguire, est surtout connu pour son rôle de tueur infâme dans Dirty Harry en 1971. Il a joué dans un autre épisode de la série, En plein délire, où il est Archie, un ancien collègue de Keller, qui, pris de remords, permettra de tendre un piège au 'méchant' (Charles Cioffi). Un rôle et un épisode beaucoup moins passionnants que Les cannibales. o Michael Strong (1918-1980), Stockwood, le District Attorney, a joué dans trois autres épisodes de la série : il est un des truands de Chambre d’en face, Al, le chef de la sécurité de l’hôtel et ancien flic, dans Le labyrinthe et le clown Red du Clown de la mort. C’était un ami de Karl Malden. o Johnny Weissmuller Jr (1940-2006), Duke Barrett, l’homme de main abattu dans la première scène, est le fils de l’interprète de Tarzan. Il a joué dans deux autres épisodes de la série : Coup monté, où il est le policier infiltré aux faux airs de Serpico abattu pour compromettre Stone, et Les espèces les plus mortelles. o Lieux de tournage : Baker Street (maison de refuge), Ellis Street (Senator Hotel, où l’US Marshal est tué), Hyde Street (Ben-Hur Apartments, l’appartement de Ron Maguire), Battery Godfrey (Maguire père rencontre son fils). 14. QUI A TUÉ HELEN FRENCH ? Un homme est accusé d’avoir tué sa femme au cours d’une dispute alors qu’il était ivre, mais il ne se rappelle de rien.
Doug French, un ivrogne violent et irascible, frappe sa femme Helen après une soirée arrosée entre amis. Une relation de la victime prévient la police et affirme que l'homme a tué son épouse. Mais le meurtrier présumé ne se souvient plus de rien et, malgré les taches de sang retrouvées dans l’appartement, Stone ne parvient pas à confondre le suspect sans le corps. Le mari incrédule prétend que sa femme va revenir, alors qu’un bout de chemisier récupéré dans la cheminée et la présence de son sac à main laissent supposer le contraire.
La nuit de la disparition, la voiture de Doug French a embouti un autre véhicule, et des mégots avec du rouge à lèvres trouvés dans le cendrier orientent les investigations vers une fumeuse, ce que n’était pas Helen French. Les policiers enquêtent auprès des proches, dont les noms figurent sur le carnet d’adresses d’Helen. Ainsi, les deux rencontres pleines de sous-entendus de Stone avec Angela Somes, une call-girl raffinée et entreprenante avec le lieutenant ('Interior decorating is not my department'), sont particulièrement intéressantes, car la première entrevue permet de retrouver la trace de la ‘fumeuse’ – the mystery woman-, Susan Ross (la jolie Trish Stewart), la maitresse de Doug ; elle affirme que celui-ci est venu la voir le soir de la disparition et elle essaie d’en profiter pour lui extorquer de l’argent. Les policiers vont également faire progresser le puzzle qui passe par un hôpital et une troupe théâtrale.
Cet épisode fait partie de ceux pour lesquels il faut en écrire le moins possible afin de préserver le suspense. Ce drame psychologique est un bijou et le final, à glacer le sang, n’est surtout pas à divulguer (à ce propos, ne lisez pas la distribution sur les sites avant de visionner l’épisode…). L’interprétation des deux acteurs principaux, Alan Fudge et Marlyn Mason, est impeccable. Le suspense est entretenu magistralement avec, entre autres, les délires alcooliques de Doug French, qui le convainquent qu’il est vraisemblablement l’assassin de sa femme. Une excellente enquête policière à rebondissements et au twist final inoubliable sur fond de problème sociétal toujours d’actualité.
‘She hid the body for you. Take a good look at the woman you killed!’
o Metteur en scène : Allen Reisner ; scénariste : Robert W. Lenski.
o Guest Stars: Marlyn Mason, Alan Fudge, John Kerr, Trish Stewart (Special Guest Star).
o Cet épisode a été diffusé le 3 février 1977 sur ABC.
o Alan Fudge (1944-2011), Doug French, a débuté dans un groupe de musique folk, Ash Alley Singers, avant de se tourner vers le métier d'acteur. Il commença sa carrière dans Gunsmoke en 1972. Il a tourné ensuite dans un grand nombre de séries de renom, dont Kojak, où il est Gus, le tueur Excalibur, dans le somptueux épisode, Girl in the River. Il a joué aussi dans un autre épisode de la série : La neige empoisonnée, le premier de la quatrième saison, dans lequel il interprète le collègue du policier aveuglé par la vengeance.
o John Kerr (1931-2013) est apparu huit autres fois dans le rôle de l'Attorney Gerald O'Brien lors des trois premières saisons (ici, il est barbu). Kerr était réellement un avocat en exercice, à Encino, en Californie à partir de 1970 jusqu'à sa retraite en 2000.
o Jay Jacobus (1921), le juge Farley Baker, est le manager de l’hôtel d’Au milieu des étrangers, également le juge de L’albatros et du Coup de bluff, le père richissime de la conquête du meurtrier de Trahie et le directeur de l’école dans Les déserteurs.
o Dan Ferrone (1937-1999), l’ancien collègue de Doug, interrogé par Robbins, qui fournit le nom de l’hôpital, est le témoin du meurtre, interrogé par Keller, dans Liberté conditionnelle et le mari de la femme agressée des Victimes.
o Cet épisode permit à la série de revenir en prime-time sur ABC après avoir été brièvement précédée par le lancement de Roots (Racines).
o La fameuse phrase : ‘Sekulovich, book her’ est présente après l’interrogatoire de Susan Ross.
15. UN BON POLICIER, MAIS… Un inspecteur de police est témoin du meurtre d’un collègue, et le gangster incriminé, un gros bonnet de la drogue, tente de faire chanter le fonctionnaire sur son homosexualité.
Pour faire condamner un assassin, un inspecteur des narcotiques Dave Lambert, qui a assisté à la fusillade mortelle lors d’une descente de police dans un entrepôt, doit révéler au tribunal son homosexualité, un secret jamais divulgué à son entourage. Lambert essaie de coincer Birmingham depuis des années, et le second témoin, un indic, est en fuite après qu’une bombe ait fait exploser son appartement. Par conséquent, le policier préfère devancer le truand en prévenant lui-même ses supérieurs, mais retrouver Moonshine, l’indic, est néanmoins nécessaire…
Un épisode délicat pour les années 70, qui n’a pas dû être diffusé sur toutes les chaines locales américaines. Barry Primus joue juste ce flic homo, qui n’est pas une folle, bien mieux en tout cas que Robert Drivas, policier très maniéré, dans Le monde interdit. Comment cette histoire fut ressentie à l’époque ? Le politiquement correct n’était pas le critère de pensée et le scénario fait seulement part de clichés et des a priori de collègues qui demandent leur mutation (son coéquipier revient sur sa décision dans l’épilogue) ; le tout reste sensé, sans les revendications ubuesques et ridicules contemporaines. Les meilleurs passages sont le premier acte (planque et fusillade) et l’arrestation de l’indic déguisé en clown dans le musée de cire. Quant à l’intrigue policière, elle est plate comme un encéphalogramme –simplement la recherche du second témoin-, et c’est surtout sur cela que je juge les épisodes. ‘You're a good cop, but you're gay.’ o Metteur en scène : Harry Falk ; scénariste : Charles Larson. o Guest Stars: Barry Primus, Mills Watson, Frank Maxwell, Robert Walden (Special Guest Star). o Cet épisode a été diffusé le 10 février 1977 sur ABC. o Robert Walden (1943), le détective Ernie Bell, a joué dans deux autres épisodes de la série : il est Gimp, un des deux clochards qui volent l’argent d’un autre démuni maitre-chanteur, dans Le fils de Jacob, et Frankie, le truand le plus dangereux du gang de musiciens, dans Tissu de mensonges. Il est aussi Joe Rossi dans la série Lou Grant (1977-1982). o Don Calfa (1939-2016), l’indic 'Moonshine' Fisher, a joué dans deux autres épisodes de la série : il est un truand interrogé par Keller lors de l’enquête dans Monsieur Personne, et Sparrow, le dealer véhément dans les locaux de la police, de La neige empoisonnée. Il est surtout connu pour le rôle de Kaltenbrunner dans Le retour des morts vivants. Il a joué aussi dans La nuit des juges (avec Michael Douglas) et Le facteur sonne toujours deux fois (avec Jack Nicholson), entre autres. o Bruce Glover (1932), George Carter, Powder Man, a souvent joué des rôles de vilains depuis les années 60. Il a participé à l’épisode En pays étranger, où il interprète un habitant de la petite ville qui veut se débarrasser d’un passeur de migrants. Il est aussi un des deux tueurs gay des Diamants sont éternels (Mr Wint). o Regis Cordic (1926-1999), l’avocat du truand Birmingham, est le docteur qui rechigne à laisser Stone quitter l’hôpital dans Silence mortel . o Jordan Rhodes (1939) est Jerry Billings, qui instruit l’affaire contre Birmingham. Le personnage reviendra dans trois autres épisodes de cette fin de série. On lui doit la phrase de l’épisode. o Ivor Barry (1919-2006), le juge Cramer, est le chauffeur du comédien travesti du Masque de mort, qui comprend ‘tout’ avant les policiers. o Amy Levitt, la sœur d’Ernie, qui connaît l’homosexualité de Dave Lambert, est la prostituée qui renseigne D’Angelo dans La vedette. 16. ACCROCHEZ-VOUS A quatre mois de la retraite, un policier des narcotiques se met en difficulté lorsqu’il tabasse un suspect, qui est en fait un indicateur fiable du département antidrogue.
Une jeune fille d’une quinzaine d’années est retrouvée morte d'une overdose d’héroïne. Sur les lieux, les inspecteurs Stan Michaels et Eddie Boggs interpellent "Spider" Gonzales. Boggs le tabasse et lui met un couteau dans la main pour pouvoir prôner la légitime défense. Mais Emma Doyle, une dame âgée, a tout vu de sa fenêtre. Gonzales, un indic indispensable, est relâché, et Boggs, en voulant se racheter, envenime la situation en le menaçant. Lorsque ‘’Spider’’ est tué par un trafiquant (le méchant de l’intrigue), le policier pense que ses soucis sont derrière lui, mais Mme Doyle a recours au chantage !
Une belle histoire de flics dans laquelle Ned Beatty interprète judicieusement cet inspecteur rustre et brut que des agissements inconsidérés entrainent dans une spirale de violence. Après vingt ans dans les forces de l’ordre, une seule action peut mettre en péril sa pension de retraite et il est prêt à tout pour réparer son erreur. En disgrâce auprès de ses supérieurs, Boggs soulève le traitement des policiers, moins considérés que les voyous, un sujet d’actualité !
Stone doit enquêter à contrecœur sur Boggs, suspendu, et l’investigation de voisinage oriente les recherches vers un trafiquant au chapeau de cow-boy, un personnage pâlot qui plombe un peu le scénario. Son arrestation sur un aérodrome (car il se déplace en avion privé !) est la scène d’action de l’épisode, mais elle est terne en comparaison du final et même de l’épilogue dramatiques. L’histoire du trafic de drogue, la Tucson Connection, est bien secondaire, comparé au destin de Boggs, un flic qui a tout gâché sur un geste irréfléchi.
‘All he had to do was tell the truth, instead he lied. Twenty years down the drain’.
o Metteur en scène : William Hale ; scénariste : Norman Lessing.
o Guest Stars: Ned Beatty, Susan Oliver, Paul Cavonis, Edward Power, Rafael Campos.
o Cet épisode, diffusé le 17 février 1977 sur ABC, fut rediffusé le 23 juin de la même année, comme dernier épisode de la série.
o C’est le dernier des onze épisodes réalisés par William Hale (trois histoires de la seconde saison, trois de la troisième, quatre de la quatrième et une de la dernière). Il est le troisième réalisateur de la série (avec Harry Falk) derrière Virgil W. Vogel (29 épisodes) et Walter Grauman (12). Il a réalisé également trois excellents épisodes de Kojak, au début de la première saison.
o Ned Beatty (1937), l’inspecteur Eddie Boggs, est le détective Corrigan dans le téléfilm The Marcus-Nelson Murders. On peut supposer que la scène des couinements de cochon est une référence à Délivrance, tourné cinq ans plus tôt.
o Susan Oliver (1932-1990), Gracie Boggs, était une pilote d'avion confirmée. Elle tourna dans des séries où elle se fit remarquer, dont l’épisode des Incorruptibles, Le grand réseau (saison 2). Elle réalisa aussi quelques épisodes de la série MASH.
o Paul Cavonis (1937), l’inspecteur Stan Michaels, a joué dans deux autres épisodes, où il est un District Attorney : Avant de mourir et Une chance de vivre.
o Rafael Campos (1936-1985), ‘Spider’ Gonzales, l’indic de la police, a joué dans deux autres épisodes : un voyou particulièrement haïssable dans Expédition punitive et Chico, un junkie, dans Faux témoins.
o Ward Costello (1919-2009) reprend le rôle du capitaine Devitt pour la cinquième saison (trois épisodes), tenu par Tim O’Connor dans trois épisodes des premières saisons. o Virginia Gregg (1916-1986), Emma Doyle, la femme témoin derrière sa fenêtre, est la femme du gardien de prison dans La mort donne des nouvelles, et Martha Travis, la vieille dame, dans Profession honorable. Elle est la voix de la mère dans Psychose d'Hitchcock et de ses suites en 1983 et 1986. o Jodean Lawrence (1932-2010), la prostituée qui croise le cow-boy trafiquant en rentrant chez elle : ‘Hi honey, looking for a little action’, est la maitresse du témoin abattu qui est interrogée par Keller et Drea McCormick au début d’Information mortelle, et une des deux prostituées ramassées par Stone dans La fin. Elle est également Kay, qui avertit Dan que son frère est au champ de courses, au début du Monde interdit. o Lieux de tournage : Kearny (l’arrestation de Spider, première scène), Angel Island State Park (le cimetière, dernière scène). o Le titre français est encore une fois ridicule. Boggs emploie le terme ‘Hang Tough’ pour signifier à son coéquipier Michaels qu’il faut se serrer les coudes. 17. FIN DE L’INNOCENCE Malgré les pressions, le lieutenant Mike Stone réclame que les membres d’un gang de jeunes voyous soient jugés aussi sévèrement que des adultes au vu de la gravité des faits qui leur sont reprochés.
Une bande de voyous de bonnes familles pille les habitations d’un quartier huppé de San Francisco et une retraitée décède d’une crise cardiaque lors de l’attaque de sa maison. Deux individus sont arrêtés immédiatement, dont Billy, le fils de 16 ans du notable Bob Wilson, un ami de Mike Stone. Le groupe est responsable de 42 actes de violence et le lieutenant va s’employer à démontrer la culpabilité du fils malgré les tentatives du père de faire plier les juges. Par une habile manœuvre, Billy mène la police au reste de la bande et Mme Wilson soulage sa conscience au procès.
Plus que l’intrigue, c’est le message véhiculé par l’épisode qui est intéressant, particulièrement dans le climat de bisounours que notre pays connaît actuellement. Stone est épouvanté par le sentiment d’impunité que des jeunes de 16 ans bénéficient par la loi de l’état californien, qui les considère comme des ‘enfants’. Le lieutenant se heurte aux médias (excellente scène) et aux pressions politiques, mais le policier aura gain de cause. A cela, s’ajoute le mari de la femme décédée, qui symbolise ce que le citoyen fera si la police faillit.
L’intrigue est bien interprétée : les voyous, Bill Quinn (le mari de la victime) et, bien entendu, Karl Malden, particulièrement lors du passage tendu de l’appartement vandalisé du lieutenant. Les quelques longueurs entament à peine le plaisir de cette aventure sans réel suspense mais à la savoureuse teneur idéaliste, dont les dialogues politiquement incorrects feront pousser des cris d’effroi aux ramollos.
‘It’s about time the victims have some friends in court too, don’t you think?’
o Metteur en scène : Kenneth Gilbert; scénariste : William Robert Yates.
o Guest Stars: Darleen Carr, John Lehne, Roy Poole, Jordan Rhodes, Frank Marth, Mark Hamill (Special Guest Star).
o Cet épisode a été diffusé le 24 février 1977 sur ABC.
o William Robert Yates a participé à 72 épisodes de la série comme ‘executive story consultant’, ‘associate producer’ puis ‘producer’. C’est le seul épisode où il est scénariste.
o Dernière des douze apparitions de Darleen Carr (1950) dans le rôle de Jeannie Stone. Elle a participé à toutes les saisons : un épisode de la première saison, deux de la seconde, un de la troisième, quatre de la quatrième et quatre de la cinquième. L’actrice débuta sa carrière en 1964 et elle joua dans diverses séries, dont Ah ! Quelle famille (39 épisodes), Le justicier, Thriller entre autres. Au cinéma, elle joue dans Les proies avec Clint Eastwood. o Mark Hamill (1951), Billy Wilson, est le fils de l’inspecteur Turner dans La neige empoisonnée, le premier épisode de la quatrième saison. o John Lehne (1925-2007), le reporter de la chaine TV, et Don Stark (1954), le chef du gang, étaient présents dans le même épisode : L’école de la peur. Ils étaient respectivement le principal du collège et un des étudiants bagarreurs.
o Roy Poole (1924-1986), l’avocat du jeune Billy, est le shérif d’En pays étranger.
o Frank Marth (1922-2014), le père de Billy, fait partie des invités mondains de la richissime Etta Morris Randolph dans La mort et les élus, dernier épisode de la seconde saison.
o June Dayton (1923-1994), la mère de Billy, dont le rôle est crucial dans la dernière scène, est la sœur du professeur tué sur le campus dans Préméditation, et la juge Lela Matthews assassinée dans la première séquence du Jour du jugement.
o Bill Quinn (1912-1994), le mari vengeur, a participé au pilote et à l’épisode Le solitaire.
o Winifred Mann (1918-2007), la juge Byrnes, a fait quelques autres brèves apparitions dans la série : Trente ans de service, Liberté conditionnelle (elle fait passer le test de vitesse à la machine à écrire) et également L’école de la peur (la mère de l’étudiant enlevé).
o On apprend toujours beaucoup de choses sur la vie de Stone quand sa fille Jeannie est présente, lors de passages de comédie, le plus souvent irrésistibles. Dans cet épisode, il y a trois scènes avec ces deux personnages : le repas d’anniversaire avec l'invité surprise (début), le jogging à la plage et le restaurant. Lors de la seconde, Stone déclare à sa fille qu’il a 56 ans et qu’il envisage de démissionner (il dément heureusement un peu plus tard). En fait, Karl Malden a 64 ans en 1976, au moment de ce tournage ! o Lors du saccage de l’appartement, le cadre de la photo de la femme de Stone est brisé et le lieutenant révèle qu’il l’a encadrée vingt ans auparavant. Une jeune femme est sauvagement assassinée aux abords d’un campus. Trois repris de justice en cours de réinsertion sont suspects et une bague retirée de force à un doigt de la victime intrigue les enquêteurs.
Mary Wilson, une jolie étudiante, a été poignardée à la descente d’un bus, et Stone et Robbins rendent visite aux connaissances de la jeune femme. En l’absence de Tina Harrington, sa meilleure amie, ils obtiennent des renseignements auprès de Jackie Collins, la colocataire. Progressivement, Walter Young, un protégé de Stone, devient le principal suspect ; prisonnier le soir, il est étudiant le jour dans le cadre d’un programme de réinsertion, et il se trouvait à proximité du lieu du crime avec sa copine. Cette dernière plaide en sa faveur, mais Walter avoue, avant que le lieutenant ne trouve l’indice déterminant. Entre les repris de justice, l’ex-petit ami vendeur de cachetons et une brochette de jolies filles, dont un couple de lesbiennes (de celles qu’on tente de convertir), Stone trouvera ce qu’il cherche.
Cette ultime saison tire son intérêt des scénarii purement policiers qu’elle propose. Pas, ou peu, de problèmes sociétaux comme lors des saisons précédentes. L’enquête de Once a Con est un modèle du genre, avec une foison de suspects, des fausses pistes et des alibis qui s’entrecroisent pour aboutir finalement à une conclusion inattendue - ayant la jalousie comme mobile -, même si, a posteriori, on se dit qu’on aurait pu entrevoir la vérité. Personnellement, l’autre type en probation, Vasquez, était mon coupable. Deux poursuites (en voiture dans le parking et à pied au campus) agrémentent une enquête classique bien interprétée au dénouement intéressant.
‘We believe that Mary died because somebody was jealous of her. Someone who loves you very much’.
o Metteur en scène: Richard Lang; scénaristes: Robert Dellinger & Michael Seims.
o Guest Stars: John Rubinstein,
o C’est le dernier épisode de la série diffusé en prime-time sur ABC, le 3 mars 1977, avant une longue pause. Westside Medical prenait la place dès la semaine suivante… o John Rubinstein (1946), Walter J. Young, est acteur, chanteur, compositeur et metteur en scène. On lui doit par exemple les bandes des films Votez McKay et Jeremiah Johnson. Il a joué dans le pilote des Rues de San Francisco (le batteur du groupe de rock qui renseigne Farr (Robert Wagner). o Linda Marsh (1939), Julie Hart, la jolie femme de prof ‘cougar’, est l’ex-femme du sergent déserteur prêt à tout pour récupérer son fils adopté dans Une adoption illégale, et, également, l’ex-femme du tueur (Bill Bixby) de La cible. On a pu la voir aussi dans Les mystères de l’Ouest, Des agents très spéciaux, L’homme de fer, Mannix, Cannon et Hawaii, police d’état (qui marqua sa dernière apparition sur un tournage avec un hiatus de dix années entre ses deux rôles pour cette série). o Devon Ericson (1952), Jackie Collins, est Vicky Kincaid, la sœur du suspect, dans Succès assuré. o Todd Martin (1927), le gardien de prison Nelson, est seulement présent dans une scène, mais son charisme est, comme toujours, remarquable. Il est un des deux tueurs qui pourchassent Eddie dans tout San Francisco dans Ma maison est une prison, l’usurier Lou Damico d’Un revolver qui voyage, et le cynique chef de gang Carl Metzger dans La cachette impossible. o Mischa Schwartzmann (1919-2004), Arthur, le chauffeur du bus, est le gardien de nuit qui décède d’une crise cardiaque suite à un cambriolage dans En plein délire. o Lieu de tournage : the o La photo de recherche de la bague de la victime situe le meurtre au 10 octobre 1976. Une femme adultère est témoin d’un meurtre en quittant sa chambre d’hôtel. L’assassin, échappé d’un institut psychiatrique, la traque.
De la chambre d'hôtel qu'elle a prise avec son amant, Carolyn Blake, épouse délaissée par son mari procureur, est témoin du meurtre d’un homme : Callaway, qui s’est échappé d’un asile, vient d’étrangler un détective lancé à ses trousses. L’assassin, que Carolyn n'a pas vu, piste la jeune femme et tue Dawes, son amant, en maquillant l’homicide en suicide, puis il fait la connaissance de Carolyn dans un parc. Callaway l’identifie à son épouse adorée qu’il a pourtant tuée. Acculée par Stone, Mrs Blake doit révéler la vérité et son infidélité pour échapper au tueur.
L’idée de départ est très bonne mais l’intrigue sombre assez rapidement dans des bavardages et des approximations peu crédibles (l’indice de la pochette d’allumettes par exemple), malgré la pertinence du jeu de la ravissante Lois Nettleton – elle ne fait pas ses 50 ans - en épouse tiraillée. ‘Cherchez la femme’ est le but de l’enquête de Stone et Robbins après la découverte du corps de l’amant. Les longues rencontres Carolyn/Callaway au parc, dans la rue et au restaurant ne semblent pas plausibles, le procureur Jerry Blake est exaspérant (on comprend son épouse !) et les théories de Robbins s’avèrent complètement foireuses. Les meilleures séquences sont les deux visites des policiers à l’hôtel (avant et après la découverte du corps), la tentative de meurtre sur Jerry Blake, le moment où Stone comprend tout derrière la porte de la chambre d’hôpital et surtout la confrontation du policier avec Mrs Blake, mais le final est un peu plombé par le piège improbable et cousu de fil blanc dans lequel tombe le lieutenant.
‘Sometimes, an investigation’s going to take you to places you don’t want to go’. o Metteur en scène : Harry Falk ; scénariste : Larry Alexander ; musique : Robert Drasnin. o Guest Stars: Lois Nettleton,
o Après une déprogrammation de plus d’un mois et demi, la série revient le 28 avril 1977 sur ABC pour les six derniers épisodes.
o Linden Chiles (1933-2013), le procureur Jerry Blake, est le fils du retraité, qui a posé des bombes dans un bâtiment d’entreprise dans Le troisième âge se rebiffe, et le fils cupide de la vieille dame de Profession honorable. Il est décédé d’une chute accidentelle d’un toit.
o Stephen Bradley est crédité de quatorze apparitions dans le rôle de Bernie par le site imdb. C’est plus car Interlude n’est pas mentionné.
o Une aventure qui a un goût de déjà-vu, car c’est également à l’hôtel Mark Hopkins qu’un boxeur traqué par la mafia se réfugie dans la chambre d’un couple adultère ; l’épisode Le labyrinthe de la troisième saison !
20. LA RANDONNÉE DANGEREUSE Un adepte du bodybuilding, au tempérament violent, se montre incontrôlable lorsque son physique très particulier est brocardé.
Josef Schmidt, un culturiste, tue accidentellement Irene, une étudiante en sociologie, qui s'était moquée de son corps. Un peu plus tard, après s'être fait virer de la brasserie où il travaille, il pose pour des dessinateurs et il se lie d'amitié avec l'une d'entre eux, Judith Winters, qui l'incite à participer à un concours de culturisme. Il ne remporte que le second prix et Schmidt veut se venger sur Judith qui avait amené des amis qui se sont moqués de lui. Entretemps, la police découvre qu’il a déjà passé six mois en prison pour avoir brutalisé une prostituée qui l’avait critiqué.
Cette aventure est célèbre pour être celle avec Arnold Schwarzenegger, alors à ses débuts. C’est un véritable flop et promouvoir la saison avec un nom et un tel épisode est une arnaque pour les fans de la série. L’histoire est ridicule et l’interprétation à hurler de rire. Il faut le voir pour le croire ! Ce gros balaise niais, hyper susceptible et colérique à la démarche saugrenue fait penser à Hulk et dépeint la mode du culturisme dans les années 70 avant qu’on ne parle de stéroïdes anabolisants. Un spectacle affligeant, seulement pour les amateurs de gonflette !
‘That word really triggered him off: freak’.
o Metteur en scène : Michael Preece ; scénariste : Larry Brody.
o Guest Stars:
o Cet épisode a été diffusé le 5 mai 1977 sur ABC.
o Le concours de bodybuilding fut filmé à California Hall sur Polk Street. Arnold Schwarzenegger tournait avec son ami Franco Columbo, qui participera à quelques-uns de ses succès au cinéma. o Autres lieux de tournage : Stow Lake au Golden Gate Park (première scène, Josef rencontre Irene), San Francisco Art Institute (Josef rencontre Judith Winters), Broadway Street (la demeure de Judith). o Lors de la première scène, Schmidt révèle à Irene ses origines autrichiennes, qui sont identiques à celles de Schwarzenegger.
o Diana Muldaur (1938), Judith Winters, était une habituée des séries dès 1966 (Hawk). On l’a vue dans Match contre la vie, Les envahisseurs, Les bannis, Le virginien, L’homme de fer, Hawaii police d’état, Mannix, Cannon, Un shérif à New York (15 épisodes)…Elle déclara aussi que sa participation à Star Trek fut une erreur.
o Bert Freed (1919-1994), Jenks, soucieux de l’image du bodybuilding, est le patron de la boutique de décoration dans laquelle travaille Doyle/ Bixby, le justicier habillé en policier dans Le coup de bluff. o Brendan Burns, l’ami d’Irene qui a découvert le corps, est le badaud qui renseigne Eddie après l’assassinat du propriétaire du magasin dans Ma maison est une prison, et le jeune témoin qui intervient au début des Oiseaux de proie. o Barry Cahill (1921-2012), le colonel qui renseigne Stone sur le passé de Schmidt, est l‘inspecteur qui démontre que les lettres de La mort donne des nouvelles sont des fausses. o Art Passarella (1909-1981) a interprété plusieurs fois le rôle du policier Sekulovich, personnage qui porte le nom serbe de Karl Malden ! Alors qu’un avocat est menacé par un ex-détenu, un homme d’affaires est en proie à de terribles difficultés financières lors d’une procédure de divorce.
Larry Drake, l'avocat qui s'occupe du divorce de Charley et d'Ethel Finn, est traqué par Betts, un ex-condamné. Charley Finn, au bord de la faillite, ne peut payer la pension de sa femme, et il envoie accidentellement Drake à l'hôpital où Betts, revanchard, l’étouffe. Finn pense alors avoir tué le magistrat et tente de se suicider pour faire profiter ses enfants de son assurance-vie.
On comprend la déprogrammation des six derniers épisodes, car L'évasion, même s’il est meilleur que le précédent, ne laisse pas un souvenir impérissable. Les deux histoires distinctes sont appelées à converger, ce qui permet à Stone et Robbins d’appréhender Betts et de raisonner Finn. L’épisode est correct mais bien loin des sommets de la série. Néanmoins, quelques scènes sont intéressantes (la tentative de meurtre du début, l’agression de Finn sur Drake alors que Betts est en embuscade, l’assassinat à l’hôpital) et Pernell Roberts est très bon en homme d’affaires submergé par les difficultés de la vie. A noter que Robbins a une idée décisive : il était temps, car il ne restait que trois aventures…
‘I don’t want anything assumed. I want a post-mortem and I want it as soon as possible’.
o Metteur en scène : Harry Falk ; scénariste: Anthony Lawrence.
o Guest Stars: Pernell Roberts, Sharon Acker, George Murdock,
o Cet épisode a été diffusé le 12 mai 1977 sur ABC.
o Pernell Roberts (1928-2010), Charley Finn, est Adam Cartwright dans Bonanza de 1959 à 1965 et il a joué dans de nombreuses séries cultes des années 60 et 70.
o Sharon Acker (1935), Ethel Finn, est la femme du psychiatre coureur de jupons, assassinée par un patient au passé trouble et au psychisme fragile dans La programmation. Son principal rôle est dans Le point de non-retour où elle est victime de Lee Marvin.
o George Murdock (1930-2012), Harlan Betts, l’ex-détenu revanchard, est le propriétaire du bar louche dans Expédition punitive, et le bookmaker Dempsey de Monsieur personne. Il a joué dans deux épisodes des Incorruptibles, mais aussi dans Les mystères de l’Ouest, Opération vol (5 épisodes), Banacek (5), L’homme de fer (7).
o Janis Hansen (1940), Julia Drake, la femme de l’avouée, est Maggie, la femme flic tuée au début de La neige empoisonnée. Elle était une 'Playboy bunny'…
o Quatrième et dernière apparition de Jordan Rhodes dans le rôle de Jerry Billings.
o Comme lors de l’épisode précédent, Art Passarella (1909-1981) est l’officier Sekulovich. Il n’est pas toujours au générique. 22. FAISONS COMME SI NOUS NE NOUS CONNAISSIONS PAS L’inspecteur Robbins tombe sous le charme d’une avocate qui défend une dangereuse crapule. Heureusement, le lieutenant Stone a les idées claires et mène l’enquête.
Billy Martin cambriole l’appartement de Valérie Foster, et la tue. Rapidement interpelé, Martin est défendu par Susan Harper, une avocate idéaliste qui se lie d’amitié avec l’inspecteur Dan Robbins. Malgré les charges, Martin est relâché et il assassine le témoin du drame en faisant croire à un incendie. Alors que les tourtereaux roucoulent au vert, Stone démontre que le feu a été déclenché et la salopette, les gants et le masque du tueur, retrouvés sur un clochard, fournissent les dernières preuves nécessaires pour coincer le machiavélique manipulateur. Harper se retrouve directement menacée après s’être enfin rendu compte de la dangerosité de son client.
Cet épisode au titre ridicule ne sombre pas mais il s’en est fallu d’un rien. Il y a peu de suspense car le coupable est tout de suite connu et l’histoire est partagée entre l’enquête pour confondre l’infâme racaille et le mélo niaiseux Robbins/Harper, qui démontre une nouvelle fois les piètres qualités d’acteur de Richard Hatch. Si on zappe ces six minutes (dont surtout la scène d’où le titre est tiré), on obtient une investigation solide et rondement menée par le lieutenant Stone. L’interprétation est honnête - mais la série a connu des tueurs psychopathes plus convaincants que celui-ci au visage juvénile - et l’intrigue n’a pas de temps mort. C’est également jubilatoire de voir une magistrate naïve et sûre d’elle faire totalement fausse route et être contredit par les résultats implacables de l’enquête de Stone. Machiste ? Pas le moins du monde…
‘I told you I couldn’t prove it. But if it’s true, you’ve got a psychopathic killer on your hand’.
o Metteur en scène : Walter Grauman ; scénariste : Carol Saraceno.
o Guest Stars: Linda Kelsey, Mark Wheeler.
o Cet épisode a été diffusé le 19 mai 1977 sur ABC.
o C’est le dernier des douze épisodes réalisés par Walter Grauman (1922-2015) : dix de la première saison et deux de la cinquième ; celui-ci et Les cannibales.
o Mark Wheeler (1947), Billy Martin, est le voyou Bobby Elliott dans l’épisode de la troisième saison, Un meurtre à dix dollars.
o Beverly Washburn (1943), Miss Rhodes, l’amie de la victime, est la jeune mère célibataire qui renseigne Stone après la mort de la directrice du foyer dans La vie est une jungle, et la guide touristique de la première scène sur Alcatraz dans La mort donne des nouvelles.
o Nolan Leary (1889-1987), Mr. Swafford, le vieil homme qui raconte une hilarante agression sexuelle dans une maison de retraite, a participé aux épisodes La tragédie de la tour et Meurtre par procuration. Dans le premier nommé, il est également au cœur d’une scène cocasse lorsque Keller interroge un suspect d'une maison de retraite qui a gagné le second lot d'une tombola : être accompagné d'une escort girl à un diner. Le premier prix était d'avoir la télécommande de la télévision pendant toute la soirée!
o Robert Brubaker (1916-2010), le capitaine Smith, est le juge Gilbert dans Faux témoins.
Lors d’une permission à un colloque universitaire, quatre détenus s’évadent en prenant un gardien en otage.
Telson, Washington, Kimberly et le dangereux Kraft échappent à la surveillance de leurs gardes et s’éclipsent d’un amphithéâtre de l’université avec le sergent Earl Mack comme otage. Le quatuor libère Mack et se sépare peu après, mais le gardien de San Quentin met un point d’honneur à reprendre les fuyards, car sa crédibilité est en jeu. La connaissance des quatre hommes permet à Mack d’avoir un coup d’avance sur la police, ce qui n’est pas du goût de Stone qui considère que le sergent entrave son travail. Telson retourne chez sa femme (la jolie Christina Hart), qui a un amant, Washington cherche à se procurer de la drogue, tandis que Kimberly et Kraft veulent se venger d'un mouchard, qui les a dénoncés.
Il y a beaucoup trop de personnages à suivre pour que la cohérence du scénario soit satisfaisante sur une durée de cinquante minutes. Les pérégrinations des quatre truands, la quête du sergent des détentions pour se racheter et les investigations de Stone et Robbins s’entrecroisent dans un ensemble confus. La dangerosité de Kraft est sacrifiée, et c’est finalement le personnage du gardien responsable et meurtri par la trahison des ‘prisonniers modèles’ qui est mis en avant. Pour le coup, il vole la vedette à Stone, trop coincé dans ses certitudes ; la réplique de l’épisode n’est donc pas pour le lieutenant cette fois-ci. Ça sent bien la fin de série. ‘The ugly things that happen inside (in prison) are the things they do to each other, which are exactly the things they'd be doing to innocent people if they were out on the streets.’ o Metteur en scène: Kenneth Gilbert; scénariste: Robert Heverly. o Guest Stars: Cliff Gorman, Herbert Jefferson Jr., George McCallister, Christina Hart, Richard Lynch (Special Guest Star). o Cet épisode a été diffusé le 2 juin 1977 sur ABC. o De nombreuses scènes ont été tournées sur le campus USF, au Cowell Hall à la Nursing School. L’intérieur est une des salles de classe.
o Troisième et dernier épisode réalisé par Kenneth Gilbert. Il avait mis en scène Un dernier tour et Fin de l'innocence, également de la cinquième saison.
o Herbert Jefferson Jr. (1946), Washington, le prisonnier toxicomane, est Jimbo, un truand d’un gang qui a mauvaise influence sur son frère dans Pour le bien ou le mal.
o Richard Lynch (1940-2012), Harry Kraft, a débuté dans L’épouvantail en 1973. Il a souvent joué des rôles de méchants, dont celui de Moon dans Police puissance 7, le second film de sa carrière. o Davey Davison (1943), Susan Mack, la femme du gardien de prison, est la junkie qui a ‘vendu’ le flic infiltré, un ami d’enfance, dans Coup monté, et Jean Loring, la petite amie de Graham du Revolver qui voyage. o Kenneth O’Brien (1935-1985), Wes, un des deux anciens prisonniers qui jouent aux billards, est le docteur Gary d’Au milieu des étrangers, et le maquereau qui renseigne D’Angelo dans La vedette.
o Plusieurs scènes de voitures sont des images recyclées des saisons avec Michael Douglas !
o Time Out traduit par Temps mort est une aberration, une fois de plus. Le sergent Mack considère le quatuor comme des prisonniers modèles et il les emmène en sortie, d’où le titre original. 24. LE COLLIER Un Français, impliqué dans un vol de diamants, est retrouvé poignardé sur un bateau de croisière.
Un commissionnaire sur un bateau assassine un escroc français pour lui voler son chien, qui porte un collier serti de diamants. Confié à un vétérinaire le temps de l’escale, le caniche est rendu peu après, mais le collier a été malencontreusement échangé. Thor Olafson, le meurtrier, piste la trace du collier inestimable en éliminant au passage toute personne gênante.
Une triste fin de série avec cette histoire qui fait penser par certains côtés au Déjeuner trop lourd des Avengers (le cimetière pour animaux domestiques). La recherche de ce collier de chien est inintéressante, mais on retiendra la présence de Kaz Garas, déjà vu dans la série dans de meilleures circonstances. Le personnage de Paul Weber est complètement inutile ; renversé accidentellement avec son chien, il est inconsolable de la mort de son compagnon, comparant sa perte à celle de sa femme décédée d’un cancer ! De telles répliques couplées au final du concours pour chiens donnent une idée de la médiocrité de l’ultime épisode dont le scénario n’est pas digne de la série. A voir pour Karl Malden, irréprochable comme toujours, et la présence d’un basset lors de l’exhibition aurait permis un excellent cross-over avec Columbo !
‘What nothing ? A motive ! The Frenchman was killed for what was in here!’
o Metteur en scène : Harry Falk ; scénariste : Robert Malcolm Young.
o Guest Stars: George Dzundza, Kaz Garas, Dennis Patrick, Alexander Courtney, Claire Brennen.
o Cet épisode a été diffusé le 9 juin 1977.
o Robert Malcolm Young (1924) a écrit dix histoires pour la série, sur les cinq saisons.
o Harry Falk (1933-2016) a réalisé onze épisodes de la série, à partir de la troisième saison.
o Kaz Garas (1940), Thor Olafson, est l'assassin d'un enfant dans L’albatros, le pyromane dans Le feu dans la ville, et le deuxième colonel suspecté des Oiseaux de proie.
o Dennis Patrick (1918-2002), Dr Thompson, a participé aux épisodes Les espèces les plus mortelles et L’air mortel.
o Claire Brennen (1934-1977), Betty Richley, la voisine attentionnée, a joué dans un épisode de chaque saison. Elle est la femme témoin qui consulte les trognes des suspects en draguant Keller sous l’œil amusé de Stone dans L’albatros et la ravissante serveuse interrogée par Keller dans Les fugitifs. Elle est également la femme divorcée du boxeur, vue dans une seule scène, dans Le labyrinthe, et la mère de Chris, la jeune fille fugueuse de La fuite désespérée (présence dans l’épilogue). Elle décéda d’un cancer la même année du tournage de ce dernier épisode de la série, à l’âge de 43 ans.
o Jack Stauffer (1945), Conrad, l’employé qui vient chercher le chien sur le bateau, a un rôle plus important dans Les déserteurs, où il est un insoumis de la guerre du Vietnam, assassiné à son retour incognito à San Francisco.
o Reuben Collins a été l’inspecteur Bill Tanner, à partir de la seconde saison. Son personnage a plus d’ampleur dans l’ultime saison. Il est crédité de 32 épisodes.
o Le concours de chiens a été tourné au Cow Palace. Le cimetière Pet’s Rest se trouve à Colma, en banlieue de San Francisco.
o Témoignage d’un extra sur le tournage sur le site TV.com : ‘Le metteur en scène avait beaucoup de mal à me placer hors du champ de la caméra. J’avais 14 ans à l’époque et la prise a duré toute la journée. Je pensais que je devais bien en profiter. Karl Malden était un vrai professionnel, sympathique et divertissant. Richard Hatch était à l’époque un acteur qui ne savait pas jouer. Ce fut une expérience enrichissante car j’ai vu comment travaillait une équipe de production. Les extérieurs et le travail de caméra étaient superbes.’
o Une allusion au ‘casse du siècle’ de Spaggiari de juillet 76, lorsque Tanner évoque un fricfrac dans le sud de la France et Robbins surenchérit en disant : ‘They tunneled through the sewer’. [Ils sont passés par les égouts.] Crédits photo : Paramount Home Entertainment. Images capturées par Denis Chauvet. |