Open menu

 saison 1 saison 3

Sherlock Holmes (1984-1994)

Téléfilms

 


1. LE SIGNE DES QUATRE
(THE SIGN OF FOUR)

Une femme demande à Holmes d'enquêter sur la disparition de son père survenue dix ans auparavant. Elle reçoit depuis une perle chaque année. Cette fois-ci, elle est conviée à un rendez-vous. L'enquête mène Holmes vers un trésor, un unijambiste et une créature repoussante…

The Sign of Four est un très bon téléfilm de la série Granada. L'atmosphère des premières saisons est bien présente. Je n'ai pas lu le roman de Conan Doyle depuis plus de 20 ans mais, a priori, le film est assez fidèle à l'auteur. Ce téléfilm était censé marquer le 100e anniversaire de la création du personnage et c'est une réussite. La réalisation sophistiquée de Peter Hammond contribue au succès : les décors sont magnifiques et le Londres de la fin du XIXe siècle est bien rendu...bien que la scène du théâtre ait été tournée à Liverpool et celle de la ménagerie à Manchester ! On reconnaît néanmoins Big Ben, The White Tower, Tower Bridge et la Tamise pendant la célèbre poursuite. Le récit de Small fut tourné sur l'île de Malte.

Jeremy Brett est au sommet de sa forme et il ne fut pas doublé lorsqu'il grimpe sur les toits. Beaucoup de scènes intéressantes pour une histoire qui s'avère finalement n'être qu'une simple vengeance (cela rappelle, par certains côtés, The Crooked Man). Le déguisement de Jeremy Brett est, comme toujours, très convaincant, et il a recours aux Irréguliers pour retrouver l’embarcation. J'adore la façon dont il brosse ses vêtements. J'appréhendais la fameuse poursuite en bateau critiquée ailleurs mais elle est superbement filmée dans le brouillard (eh oui, elle est lente, ce n'est pas Vivre et laisser mourir, certains ont dû oublier que c'était la vapeur à l'époque !). Elle constitue, en fait, un des temps forts du film. On a également droit, à l'instar des Avengers, à un excentrique qui veut lâcher ses 43 chiens (!) sur Watson ! Bref, un excellent téléfilm ; une bonne musique, une réalisation recherchée (le passage avec les ombres est remarquable). 103 minutes de grand divertissement avec très peu de relâchement. Le mort, Bartholomew, est dérangeant, Little Tanga, le sauvage, effrayant, et l'inspecteur Jones, plutôt sympathique.

Pour finir, c'est Holmes qui prend le revolver et Watson la canne. Watson, amoureux de Miss Morstan (dans le roman, il l'épouse d'ailleurs) et la dernière réplique du film résume la situation. Watson : 'What a very attractive woman !' [Quelle belle femme !] ; Holmes : 'Was she ? I hadn't noticed !' [Vous trouvez ? Je n'ai pas remarqué !] et il s'endort !

o Le téléfilm est basé sur l’histoire, The Sign of Fourqui fut publiée dans le magazine Lippincott's  en février 1890. 

o Ce téléfilm fut diffusé le 29 novembre 1987 en Grande-Bretagne ; il devait servir de pilote à la série. Il reçut l'approbation de la Sherlock Holmes Society of London. En France, il fut diffusé le 26 septembre 1989 sur FR3. 

o La VF a deux fois l'expression 'Élémentaire, mon cher Watson !' jamais utilisée par l'auteur....et le livret Elephant fait état de 9 chapitres alors qu'il y en a 10.

o Pour les acteurs, on reconnaît, bien entendu, Ronald Lacey (vu dans Le legs et surtout Le baiser de Midas) qui interprète... les deux frères à la fois ! John Thaw, décédé en 2002, est l'inspecteur Morse mais également Regan dans la série policière du même nom dans les années 70. Alf Joint vu dans de nombreuses séries britanniques des années 70 comme cascadeur (doublure de Moriarty) ou acteur (dont Le club de l'enfer et Meurtres distingués). Il est électrocuté dans la séquence d'ouverture de Goldfinger.

o Deux éléments du roman sont supprimés : l’addiction d'Holmes à la cocaïne ; le dialogue Holmes/Watson sur ‘la solution à sept pour cent de cocaïne’ avait déjà été utilisé dans le premier épisode, Un scandale en Bohême. Par conséquent, le récit de Miss Morstan commence l’épisode. Il manque évidemment le mariage de Watson avec Miss Morstan. Granada tenait absolument au concept de célibat des deux héros.

o Jeremy Brett était sur l’île de Malte bien qu’il n’ait aucune scène à tourner. Sa santé était bien meilleure après son séjour à l’hôpital au terme des deux premières saisons, et il était très satisfait d’avoir vaincu sa peur du vide pour la séquence sur les toits. 

Retour à l'index


2. LE CHIEN DES BASKERVILLE
(THE HOUND OF THE BASKERVILLES)

Holmes doit mettre fin à la malédiction qui frappe la famille des Baskerville. La légende voudrait qu'un chien monstrueux parcoure la lande depuis des générations pour assouvir une vengeance.

The Hound of the Baskervilles est moins captivant que le téléfilm précédent, The Sign of Four. Le roman est, dans l'ensemble, bien respecté et il est plutôt surprenant que Le chien des Baskerville soit l'une des œuvres les plus connues de Doyle car, après tout, Holmes est absent durant une grande partie de l'histoire quelle que soit l'adaptation. Doyle ne l'a ajouté qu'après. Sinon, le téléfilm Granada est moyen et je comprends Jeremy Brett qui aurait bien aimé le refaire. Il y a de bons moments, comme la déduction au sujet de la canne au début et la dernière partie lorsque Holmes réapparaît (bien que la disparition de Stapleton dans les marais soit un peu rapide).

Entre la 22e et la 75e minute, Sherlock Holmes n'apparaît pratiquement pas – à part quatre inserts rapides dont un provient de l'épisode L'interprète grec. Malgré une excellente interprétation des autres personnages, il est difficile de ne pas avoir des passages ennuyeux. Il y a des longueurs dans cette version : l'arrivée de Watson, de Sir Henry et du docteur Mortimer à la demeure est interminable, la partie de billard endort. Un manque de rythme se fait sentir et un épisode ordinaire aurait suffit vu la réalisation (et le montage car, parfois, les scènes ont une étrange continuité). Le chien, tant décrié ailleurs, laisse perplexe mais il n'est pas la cause de la déception du film surtout qu'on le voit très peu….c'est sûrement cela qui rend l'épisode un peu poussif et pas du tout 'effrayant'. La lande est reconstituée dans les studios Granada de Manchester et c'est visible particulièrement au début. La copie est d'ailleurs bien abîmée surtout dans les premières minutes (taches, griffures, moirages…).

Il y a aussi des points qui restent obscurs (à moins que ce soit moi qui étais un peu ailleurs vu l'heure tardive). Qui est l'homme en noir que poursuivent Holmes et Watson dans l'hôtel ? Stapleton avec une barbe ? Mme Stapleton est-elle un peu complice ou innocente vu qu'elle prévient du danger en envoyant la lettre ? L'histoire de la botte disparue puis retrouvée est bizarre ainsi que le rendez-vous orchestré par Stapleton pour faire venir Sir Charles…

Bref, un téléfilm moyen car il comporte quelques zones d'ombre bien que d'importance secondaire mais surtout à cause d'une mise en scène lente et molle. Les Avengers ont fait mieux avec les chats que Granada avec ce chien…

o Jeremy Brett disait au sujet de ce film quelques mois avant sa mort : « Le script partait à la dérive… ce qui est fatal. Holmes était absent beaucoup trop longtemps. Tant de choses n'étaient pas parfaitement exactes. J'aimerais pouvoir le refaire… dans une autre vie… »

o Le manque de moyens est à l'origine de la médiocrité du film. Il ne fut pas possible de tourner dans la lande ou à Londres. La lande fut reconstituée dans les studios Granada pour les scènes nocturnes.

Retour à l'index


3. LE MAÎTRE CHANTEUR D'APPLEDORE
(THE MASTER BLACKMAILER)

Sherlock Holmes reçoit une lettre posthume qui le met sur la piste de Milverton, un impitoyable maître chanteur qui sévit depuis des années dans l'aristocratie londonienne. Le détective doit déjouer les plans de l'individu qui a déjà une autre victime en vue. Une véritable partie d'échecs s'engage entre les deux hommes.

Ce Master Blackmailer est un peu particulier. Je n'avais aucun souvenir du film ou de la nouvelle. L'histoire d'un maître chanteur à l'époque victorienne est assez banale et il y a, inévitablement, des longueurs dans ce long-métrage de 102 minutes. L'histoire de Doyle est très courte et il fut nécessaire de faire des ajouts : ainsi, le passage du général homosexuel au club de travestis n'est pas dans la nouvelle et le résultat à l'écran tire en longueur. Néanmoins, l'aspect coincé et hypocrite de l'époque victorienne est très bien rendu et le 'vilain', Charles Augustus Milverton, tire profit de la situation. Il est interprété magistralement par Robert Hardy, très fidèle à la nouvelle. Le film bénéficie d'une très belle photographie et d'une parfaite reconstitution des décors de l'époque. La confrontation à Baker Street rappelle celle avec Moriarty mais CAM s'en tire mieux que les deux compères. Holmes considère même cet adversaire comme plus redoutable que la cinquantaine de criminels auxquels il a eu affaire. C'est dire...Lady Diana Swinstead n'hésite pas à préciser : "This man must be silenced". CAM (qui a même ses pantoufles à ses initiales) est le personnage détestable par excellence. Holmes est dégoûté par ce genre d'individus, il n'a pas de prise et il est obligé d'avoir recours à un cambriolage pour gagner la partie d'échecs ce qui explique pourquoi il préfère que Watson garde l'histoire 'deep in his pocket' !

La première partie installe les protagonistes et il faut attendre la seconde pour que l'épisode s'emballe. D'ailleurs, à ce sujet, quelques mystères demeurent. Si on se doute que Holmes entre en contact avec le français, Bertrand, grâce aux dires de la bonne, je me demande toujours ce qu'il lui donne comme document pour avoir le nom de la prochaine victime (Blackwell) ! De même, la dernière image de l'épisode : que signifie la lueur dans l'œil de la statue que Holmes vient de détruire comme dans Les six Napoléons ?

On note une apparition trop courte de Lestrade au début de l'épisode et quelques scènes cocasses : le clin d'œil d'Holmes à Watson juste avant l'ouverture du coffre et, surtout, le baiser pleine bouche d'Holmes, déguisé en plombier, avec la bonne. Scène devenue culte qui ne figure évidement pas dans le 'canon' et qui interloqua les téléspectateurs britanniques ! À noter que même le chien aboie ! La réaction de la bonne (pas très jolie à mon goût) lorsque Holmes revient voir CAM sans déguisement est drôle. Sinon, avez-vous remarqué que le cheval pousse de la tête Holmes (lorsque la Lady tombe de cheval) et que sur le plan suivant, Jeremy Brett a du mal à tenir les bêtes par les rênes ?

Le final, à partir de la scène de bal, est très bien accentué par une superbe image qui n'est pas trahie par la qualité du DVD (pas de grain dans tout le film, même pour les scènes tournées dans l'obscurité).

En conclusion, un très bon film, Jeremy Brett est en grande forme et on regrette qu'il n'ait pu, comme évoqué dans l'interview, tourner tout le canon. Deux bons et un moyen. Que me réservent les deux derniers films ?

o C'est la première fois qu'un titre de l'œuvre de Conan Doyle, The Adventure of Charles Augustus Milverton, a été changé.

o La fille de Conan Doyle aimait le script de l'épisode qui ne représente que douze pages dans les écrits de son père. Elle prenait toujours connaissance des scripts avant le tournage. Il y a quatre chantages au lieu d'un dans la nouvelle.

o La vieille dame du début (celle qui parle à Holmes de ses deux petits-fils) est Dame Gwen Ffrangeon Davies. Elle avait 100 ans, elle buvait du champagne et elle fumait. Elle déclara après le tournage (elle ne joue qu'une scène) : « I've enjoyed this so much, I think I'm going to make one film a year from now on. » [J'ai tellement aimé cela que je pense que je vais faire un film par an à partir de maintenant.] (nb, elle décéda quelques semaines après le tournage).

o Au sujet de la scène du baiser, Brett disait : 'C'est merveilleux d'être embrassé cinq fois par une fille de 22 ans et d'être payé pour ça !'. Néanmoins, après l'accueil mitigé du public, il dit : 'Je souhaiterais que cette scène ne soit pas dans le film". Il disait aussi à propos de la fin : « Lady Diane tire six fois sur Milverton et lui écrase le visage avec son talon. C'est facile à lire, mais c'est autre chose à tourner… » (nb : la scène est furtive et pas très explicite mais, mine de rien, Jeremy Brett révélait dans cette interview la fin du film !).

Retour à l'index


4. LE VAMPIRE DE LAMBERLEY
(THE SUSSEX VAMPYRE)

Un révérend vient demander conseil à Sherlock Holmes. Depuis l'arrivée d'un étranger dans sa paroisse, plusieurs évènements inexpliqués se sont produits. Certains habitants lui prêteraient des pouvoirs surnaturels…

Ce Vampyre est un film déconcertant, complètement à part dans la production Granada.

Contrairement à ce que dit Jeremy Brett dans une interview juste après le tournage du Master Blackmailer, on peut se demander si la fille de Sir Arthur Conan Doyle a lu le script de ce téléfilm. Il reste, en effet, peu de choses de l'œuvre initiale et il aurait été préférable de se contenter d'un épisode normal collant à la nouvelle, Sussex Vampire. On tourne plus ici vers le récit fantastique que policier ce qui, personnellement, ne me convient pas du tout. Les vingt premières minutes de ce téléfilm de 101 minutes sont intéressantes même si elles ne collent pas aux écrits de Doyle ; après tout, la première partie du Master Blackmailer est également 'inventée' mais elle reste dans l'esprit. Ensuite, cela devient petit à petit un peu n'importe quoi (cela débute au moment où Holmes voit, en fermant les yeux, Stockton lui faire signe de venir tel le Diable !). Certains points sont expliqués (la mort de l'enfant ainsi que celle du maréchal-ferrant) mais il y a de nombreuses zones d'ombre. Ainsi, Stockton aurait voulu se faire passer pour un vampire et il aurait utilisé du curare, ramené d'Amérique du Sud, et une petite fourchette pour entretenir cette rumeur. Puis, il aurait passé ce 'savoir' à Jack ! Les femmes tomberaient alors sous le charme et suivraient béatement ! Bref, j'ai vu ce film un soir assez tard et je dois dire que certaines choses m'ont échappé…. Ainsi, qui a sucé la ravissante coquine Dolorès dans les bois ? (Je l'aime bien, celle-là !).

Sinon, ce téléfilm a coûté cher pour ce piètre résultat : £ 30,000 rien que pour l'incendie de la bâtisse du début ! Le village est bien reconstitué et la demeure de Ferguson, une maison de quatre cent ans, est très bien choisie. Holmes est cabotin (les fausses dents au début) et Watson se plaît en compagnie des deux jolies dames. C'est malheureux que ce téléfilm ait aussi peu de rapport avec l'œuvre originale. Il est parfois dur et tragique, mais il est surtout le plus déroutant et absurde de la série. Il s'appuie sur les croyances ancestrales de l'époque mais les fans furent déroutés par une intrigue où le rationnel n'a pas sa place. Il est, évidemment, en deçà des trois films précédents et même du dernier mais, contrairement à ce que j'ai pu lire ailleurs, Jeremy Brett n'est, en aucun cas, responsable de cet échec. Lorsque je lis que le point faible de la série est Jeremy Brett…il ne faut pas avoir peur du ridicule pour écrire cela ! L'acteur s'est investi énormément dans ce personnage, au détriment de sa santé, et il donne une version la plus fidèle possible. Il dépoussière le personnage mal dégrossi d'anciennes versions inégales…parfois un peu trop comme ici.

o Jeremy Paul, le scénariste du film : « Le scénario final s'en éloigne tant (de la nouvelle), qu'on peut le considérer comme un pastiche de Holmes contenant seulement quelques lambeaux du texte d'origine. »

o Peter Cushing devait interpréter le rôle du prêtre mais sa santé l'empêcha d'accepter.

Retour à l'index


5. LE MYSTÈRE DE GLAVON MANOR
(THE ELIGIBLE BACHELOR)

Lord Robert Saint Simon vient demander l'aide de Sherlock Holmes. Sa femme a disparu le jour de leur mariage. Le détective, de santé vacillante, va s'intéresser à la particularité de cette affaire et se rendre compte que ce noble célibataire a déjà été marié. Une femme voilée est au cœur du mystère.

Le dernier film de la série, que je ne connaissais que par les divers commentaires assassins le concernant, n'est, certes, pas bon mais je le préfère au Vampyre. Les premières scènes sont inquiétantes et laissent présager un bon spectacle – femme en camisole embarquée de force (qui rappelle Meurtre par décret) et le brouillard à couper au couteau. Holmes sombre ensuite dans des cauchemars horribles et prémonitoires – fort heureusement, on ne glisse pas vers l'irrationnel complet comme dans le Vampyre mais on en n'est pas loin – et ces scènes répétitives (on a deux fois exactement la même) lassent et démontrent qu'un film tiré de l'œuvre de Conan Doyle étalé sur 94 minutes a toujours, plus ou moins, des longueurs. Holmes revoit les fameuses chutes de Reichenbach et son combat avec Moriarty et il avoue même qu'il regrette la mort de cet adversaire à sa hauteur ! Une trop longue première partie montre la déchéance du grand détective jusqu'à le voir courir après la dame voilée dans la rue en apparat de nuit, scène consternante et affligeante.

Il ne se passe pratiquement rien durant les trois premiers quarts d'heure où le téléspectateur est agressé d'images sans explication ; il 'voit mais ne regarde pas' ! Souffrant d'une étrange mélancolie, Holmes est tiraillé entre raison et hallucination. Il expérimente des rêves prophétiques inquiétants qui seront inexplicablement connectés à l'enquête. Je suis persuadé qu'en remontant le film, en le coupant pour en faire un épisode de cinquante minutes par exemple, il aurait une autre 'gueule'. Il faudrait supprimer les cauchemars, le passage de Holmes assis dans le caniveau, la ménagerie dans le château et l'histoire de la femme gardée sept ans en captivité. L'intrigue, sans tout cela, serait intéressante.

L'histoire est 'lancée' après la disparition de la mariée et la visite du lord va enfin précipiter (tout est relatif) les choses. En fait, Holmes va vraiment activer l'enquête dans les vingt dernières minutes du film en se rendant à l'hôtel pour rencontrer le mari d'Henrietta. Le spectateur a, contrairement à de nombreuses aventures, la possibilité de deviner l'intrigue bien avant la fin. Le mot, que remet la dame voilée à Watson, révèle que le lord est au cœur de l'intrigue ; le personnage est encore plus détestable que le maître chanteur Milverton, ce qui n'est pas le cas dans la nouvelle.

The Eligible Bachelor, titre mieux choisi que le français, Le Mystère de Glavon Manor, n'a pas grand-chose à voir avec la nouvelle de Doyle, The Adventure of the Noble Bachelor. Je ne me souviens pas de l'avoir lue mais la femme défigurée à la fourchette pour faire croire que c'est l'œuvre du félin, c'est un peu gros ! La femme enfermée comme une bête sauvage pendant sept ans est également l'œuvre des scénaristes. L'intrigue est finalement assez simple, le lord, criblé de dettes, se débarrasse de ses épouses riches successives en les tuant ou en les séquestrant. Survient alors le problème que la dernière en date reconnaît dans l'église, lors du mariage, son mari qu'elle croyait mort !

Le film est beaucoup trop lent, des passages entiers pourraient donc être supprimés pour en faire un épisode normal et on a l'impression que le montage laisse parfois à désirer. Il y a, néanmoins, quelques bonnes scènes, Holmes en haut-de-forme dans les bas fonds de Londres, la crédibilité historique dans la reconstitution des quartiers victoriens et une belle photographie qui font que cet épisode n'est pas un ratage complet. À noter qu'il y a du grain dans les scènes en obscurité ce qui est rarement le cas pour cette série. Le classement des films en ce qui me concerne : The Sign of Four, The Master Blackmailer, The Hound of the Baskervilles, The Eligible Bachelor, The Sussex Vampyre.

o Le film s'inspire de trois nouvelles de Doyle, La pensionnaire voilée, L'aristocrate célibataire et du Ruban moucheté pour les animaux sauvages.

o Dans les derniers mois de sa vie, quand Jeremy Brett parlait de ce film, il exprimait, tout simplement par une énorme grimace, son opinion. Quand il évoquait la scène controversée dans sa dernière interview, il avouait : "Oh, la scène de la chemise de nuit ! Quelle abomination ! J'aimerais ne l'avoir jamais faite. Quand je l'ai vue, j'ai mis ma tête dans mes mains avec horreur. C'est si mauvais". Plus que les critiques acerbes de la presse, c'est la désapprobation de la fille de Conan Doyle qui toucha profondément l'acteur.

o Les éditions Éléphant ont intitulé cet épisode The Noble Bachelor en VO (alors que c'est le titre du roman). Sur l'emballage, c'est mieux mais...le titre a une faute d'orthographe (elligible au lieu de eligible).

o C'est Lestrade qui est dans la nouvelle et je pense que la présence du gallois Colin Jeavons aurait donné un peu de punch vu la transparence de l'inspecteur Montgomery !

o Anna Calder-Marshall (qui joue le double rôle des sœurs Helena et Agnes Northcote) est la femme de David Burke, le premier Watson de la série.

Retour à l'index

Crédits photo : ELEPHANT FILMS.

 saison 1 saison 3

Sherlock Holmes (1984-1994)

SAISON 4 (1994)

 


1. L'AFFAIRE DES TROIS PIGNONS
(THE THREE GABLES)

Holmes accepte d'aider une vieille dame distinguée qui est harcelée pour vendre sa propriété des Trois Pignons avec tout ce qu'elle contient. Un manuscrit compromettant, écrit par le petit-fils décédé de la dame, est la clé du problème.

Malgré les critiques négatives lues çà et là, ce premier épisode de l'ultime saison est très prenant. On y retrouve des acteurs connus, à commencer par l'ex-James Bond girl, Claudine Auger, en croqueuse cynique de jeunes hommes. Un peu défraîchie, elle incarne à merveille le personnage et le cri de folle qu'elle pousse, lorsqu'elle s'aperçoit qu'il manque une page au manuscrit, est impressionnant. C'est néanmoins Peter Wyngarde qui m'a surtout marqué avec ses 'dear boy' envoyés à Holmes. Sinon, Susan déclarant à Holmes d'un ton haineux : 'I see you in hell first' fait froid dans le dos.

Les acteurs sont très brillants et l'épisode est particulièrement bien filmé sous des angles assez inhabituels. Jeremy Brett s'est un peu empâté – dû à la maladie – mais il personnifie toujours un Holmes crédible, bien que vieillissant. Il se fait maltraiter par un boxeur de couleur et il a toujours une pointe d'humour ("He's broken our window"), et c’est finalement le portrait d’une femme mutilée qui le met sur la voie. Les deux meilleures scènes sont la soirée costumée en nocturne, où Holmes et Isodora Klein se toisent pour la première fois, et la bagarre entre Watson et le boxeur. La réplique qui sied à Holmes pour terminer mon impression sur ce très bon épisode: 'She isn't Moriarty. She's a woman.'

o L'affaire des Trois Pignons fut le troisième épisode tourné mais le premier diffusé. Cela explique que Jeremy Brett paraisse en meilleure santé les épisodes suivants, tournés auparavant. Pendant le tournage de cet épisode, en septembre '93, l'acteur s'évanouit à plusieurs reprises et il fut hospitalisé un mois. Pour terminer le tournage, il dut s'aider d'un masque à oxygène pour respirer entre les prises. Jeremy Brett écrivit une lettre d’excuses pour expliquer sa transformation physique due à la prise de médicaments pour remédier à son insuffisance cardiaque.

o L’épisode est basé sur la nouvelle, The Adventure of the Three Gables, qui fut publiée dans le magazine Liberty en septembre 1926. 

o Cet épisode fut diffusé le 25 octobre 1996 sur FR3.

o Le tournage eut lieu à Lyme Park près de Manchester, avec la demeure Lyme Hall au milieu du parc. 

o La fille d'Edward Hardwicke, Emma, joue dans cet épisode le rôle de Dora.

o C'est le dernier rôle de Mary Ellis, alors âgée de 96 ans (elle décéda en 2003, à l’âge de 105 ans). Elle faisait déjà partie de la distribution du dernier film, Le mystère de Glavon Manor, l'année précédente.

o Les amateurs de séries britanniques auront reconnu Peter Wyngarde (1927-2018), dans son dernier rôle, le héros de Département S, Jason King, et des épisodes de Chapeau melon et bottes de cuir :  le sulfureux Club de l'enfer et l’original Caméra meurtre. Il a toujours tenu des rôles ambigus et mystérieux où il excellait.

o On aperçoit également Caroline Blakiston, Dowager Duchess, qui a participé à trois épisodes de Chapeau melon et bottes de cuir : Dance with Death, Les fossoyeurs, La dynamo vivante

Retour à l'index


2. LE DÉTECTIVE AGONISANT
(THE DYING DETECTIVE)

Une jeune femme est inquiète pour son mari manifestement sous l'emprise de l’opium et de son cousin. À son décès, dû apparemment à une fièvre tropicale, Holmes tient le cousin – l’héritier de la demeure -  pour responsable, mais il n'a pas de preuves.

Cet épisode tient en haleine jusqu'au bout. Jeremy Brett n'est pas en pleine forme mais, même empâté et fatigué, il joue juste. Il a les mêmes tics et manies. Holmes est plein de vigueur lorsqu'il lance son monologue sous la fenêtre de Smith en présence de la veuve éplorée et de ses bambins. Il est également amusant avec les trois enfants demandant à l'un d'eux où il a mis ses chaussures. Similairement à L'homme à la lèvre tordue, nous côtoyons deux mondes différents : la classe aisée et les pauvres, les bas-fonds, l'opium. On note un passage triste quand la petite fille se rend compte que son papa est mourant (en total contraste avec la dernière scène de l’épisode).

Il y a peu d'action mais le suspense culmine dans la scène finale et les répliques entre Holmes et Culverton Smith. Elles sont cinglantes et cyniques et pas toujours bien rendues en français ; par exemple, le jeu de mots de Smith sur 'box' et son double sens (tribunal et cercueil). On s'est déjà fait une opinion et, pour moi, le chercheur est coupable. Par conséquent, on se doute que Holmes est en train de ruser d'une façon ou d'une autre en jouant le malade imaginaire. Quelques détails ont attiré mon attention : Polly avachie sur la table et beurrée "comme un petit LU", le jeu de glissade assez gnangnan, l'affiche au Strand où on peut lire 'homme d'affairs' (sans e). Un bon épisode avec d’excellentes interprétations où Jeremy Brett, même diminué, est un Holmes convaincant opposé à un assassin machiavélique dans un magistral duel.

o L’épisode est basé sur la nouvelle, The Adventure of the Dying Detective, qui fut publiée dans le magazine The Strand en décembre 1913. La nouvelle est modifiée à l’écran et le scénario embellit l’œuvre. Ainsi, Mrs Savage n’est pas un personnage des écrits de Doyle, et l’assassin n’a plus rien de ridicule. 

o Cet épisode fut diffusé le 5 novembre 1996 sur FR3.

o Le tournage eut lieu dans le Cheshire : Adlington Hall et Dunham Massey Hall (l’intérieur de la demeure), Dorfold Hall (l’extérieur de la demeure).

o À la fin du tournage, l'équipe fêta les 60 ans de Jeremy Brett. Peu de temps après, l'acteur retomba malade avec un pronostic très défavorable. Il connut une période difficile et il ne fut pas rétabli pour tourner La pierre de Mazarin, l’épisode suivant en ordre de production.

Retour à l'index


3. LE PINCE-NEZ EN OR
(THE GOLDEN PINCE-NEZ )

Sherlock Holmes est confronté à un meurtre apparemment sans motif où la victime tenait dans sa main un pince-nez en or, qui ne lui appartenait pas. Il semble aussi que l’assassin n’ait pu quitter les lieux. 

Une histoire de vengeance pas intéressante, très lente et, surtout, sans Watson. Les meilleures scènes sont les répliques entre Holmes et son frère, Mycroft. En particulier, lorsque Sherlock reconnaît la loupe: 'Father's magnifying glass, he gave it to you ? ; Ironic !' Le meilleur passage de l'aventure ! Également surprenant lorsque l'inspecteur Hopkins demande à Mycroft, qui vient de priser : 'May I shake your hand ?'. Sinon, je n'ai pas accroché à cet épisode assez violent au début, ensuite exagérément lent, qui conte l'histoire tragique d'une vengeance centrée sur un fumeur invétéré, avec la coupable bloquée après s’être trompé de couloir.

Il y a également quelques exagérations comme la réaction de la servante et la mort théâtrale de la victime (on entend le cri plusieurs fois). La réunion de suffragettes permet à l'enquête d'avoir sa fausse piste mais ne relance pas l'intérêt de l'épisode, dont les racines de l’intrigue se trouvent en Russie. On note beaucoup de gros plans sur Jeremy Brett qui montrent qu'il est marqué et qu'il a pris du poids, mais ses réactions et son emprise sur le personnage restent identiques. « The professor, it was she ! »

o L’épisode est basé sur la nouvelle de Sir Arthur Conan Doyle, The Adventure of the Golden Pince-Nez, qui fut publiée dans le Strand en juillet 1904.  A l’exception du remplacement de Watson par Mycroft, Gary Hopkins, le scénariste, a respecté la nouvelle.

o Cet épisode fut diffusé le 22 octobre 1996 sur FR3.

o Cet épisode est le premier en ordre de production de la quatrième saison. Il est le seul sans Watson car Edward Hardwicke tournait un film, Les ombres du cœur. C'est Charles Gray en Mycroft Holmes qui seconde son frère Sherlock.

o La caméra s'attarde sur l'imper de l'inspecteur Hopkins de manière assez incongrue lorsque le policier le retire à son arrivée chez Holmes.

Retour à l'index


4. LE CERCLE ROUGE
(THE RED CIRCLE)

Holmes s'intéresse à un locataire italien qui ne quitte pas sa chambre. Le détective est persuadé que l'affaire est grave, lorsque le mari de la logeuse est kidnappé puis relâché. Un couple a fui New York pour échapper à la société secrète du Cercle Rouge, mais celle-ci a des ramifications dans le monde entier.

Un excellent épisode où le suspense est préservé jusqu'à la fin. Après un début confus qui se résume à la fuite éperdue d'un couple vers l'Angleterre, Holmes (en pleine forme) et Watson font équipe pour l'occasion avec Scotland Yard mais également avec la police de New York dépêchée sur place. Cet épisode est un des préférés de Jeremy Brett et la dernière scène, où l'on voit Holmes très attristé par la perte de son ami Firmani (personnage inventé dans le scénario), fut élaborée avec sa collaboration.

Les deux logeuses sont assez comiques et la façon dont Holmes calme Miss Warren (on dirait qu'il l'étrangle) est surprenante. Quelques citations de Shakespeare dans la bouche du détective sont à noter, et les scènes sur le toit sont particulièrement bien rendues. Après Les six Napoléons, le banditisme italien est de nouveau à l'honneur. Il y a aussi de l'humour avec, entre autres, la réplique de Holmes devant le comportement larmoyant de Miss Warren : 'Watson, cope !'.

o L’épisode est basé sur la nouvelle de Sir Arthur Conan Doyle, The Adventure of the Red Circle, qui fut publiée dans le Strand en deux parties en mars et avril 1911.  A noter que Mrs Watson et le personnage de Firmani sont absents de la nouvelle, mais ils ont permis à Jeremy Paul, le scénariste, d’étoffer avantageusement l’épisode.

o Cet épisode est le second en ordre de production de la quatrième saison. Il fut diffusé le 24 octobre 1996 sur FR3.

o Lieux de tournage : L’opéra de Buxton dans le Derbyshire, Croxteth Hall à Liverpool (la salle à manger de Castalote), Fairfield Moravian Settlement  à Manchester (la rue et la maison de Mrs Warren), Knowsley à Prescot (Holmes sur les toits).

o Kenneth Connor, Mr Warren, est décédé d’un cancer avant que l’épisode ne soit diffusé à la télévision britannique. 

Retour à l'index


5. LA PIERRE DE MAZARIN
(THE MAZARIN STONE)

La pierre de Mazarin, un diamant inestimable, vient d'être volée dans un musée londonien. Sherlock Holmes étant parti dans les Highlands, Mycroft doit retrouver la pierre car sa perte pourrait mettre en danger l'Entente Cordiale. De son côté, Watson doit s'occuper de deux vieilles demoiselles…

Un épisode un peu particulier vu…l'absence de Sherlock Holmes, Jeremy Brett étant malade. On a la même saveur que des spaghettis Bolognese sans …spaghettis !! Deux brèves apparitions de Jeremy Brett, au début (il dit aller dans les Highlands) et à la fin ('Bravo, Mycroft'). Cette aventure fait même penser au calamiteux Homicide et vieilles dentelles des Avengers avec les deux sœurs logeuses qui ressemblent comme deux gouttes d'eau aux tantes de Mother !

L'enquête se fond vers un seul coupable mais cet épisode n'est qu'une transition et présente un intérêt très secondaire. Charles Gray ne déçoit pas en Mycroft et serait même excellent pour une apparition limitée ; tenir un épisode entier est autre chose. L'humour est présent lorsque Mycroft attend, le verre de Sherry à la main, l'arrivée de 'Garrideb' : 'Not bad the Sherry !' (Meilleure scène à mon avis). La fin est surprenante dans le mauvais sens du terme avec des apparitions et disparitions de Mycroft saugrenues. Fort heureusement et contrairement aux Avengers, la série ne se termine pas sur cette fausse note !

o L’épisode est basé sur deux nouvelles de Sir Arthur Conan Doyle qui furent publiées dans le Strand: The Adventure of the Mazarin Stone en octobre 1921, et The Adventure of the Three Garridebs en janvier 1925. 

o Cet épisode fut diffusé le 8 novembre 1996 sur FR3.

o Il est évident que cet épisode est, en fait, un mélange de deux nouvelles de Conan Doyle ; Watson s'occupant des trois Garrideb et Mycroft Holmes recherchant la pierre de Mazarin (faut dire que Charles Gray est un spécialiste des diamants depuis Les diamants sont éternels !).

o Les scènes avec Jeremy Brett furent tournées plus tard.

Retour à l'index


6. LA BOÎTE EN CARTON
(THE CARDBOARD BOX)

À Noël, une jeune femme reçoit une boîte en carton contenant deux oreilles humaines. Holmes conclut à un double assassinat.

Un superbe épisode clôt la série, un des plus réussis toutes saisons confondues. L'action se passe à Noël (contrairement à la nouvelle) mais l'enquête n'est pas, loin s'en faut, un conte comme L'escarboucle bleue. L'humour et l'horrible se côtoient dans cette histoire où trois sœurs jouent un rôle primordial. On y côtoie de l’'humour par les décorations de Noël qu'impose Mrs Hudson mais, finalement, Holmes en fait de même avec son matériel de chimie ('Quite charming'), et de l'horreur de découvrir des oreilles humaines en guise de cadeau de Noël ! Meurtres, mutilations, jalousie, adultère sont au programme, mais également une superbe reconstitution de l’ambiance de Noël avec ses marchés achalandés.

La séance de déduction dans le jardin d'hiver est un grand moment de l'épisode et laisse déjà entrevoir la vérité. Le second mystère qui se greffe à l'enquête (celui des pilleurs de cimetières) sied parfaitement au climat général et permet des scénettes à Baker Street. Bien que nous connaissions le coupable et la solution avant la fin, les dix dernières minutes de l'épisode sont prenantes, émouvantes et terriblement violentes. La dernière image fait froid dans le dos et justifie l'ultime réplique de Sherlock Holmes alias Jeremy Brett : 'What is the meaning of it, Watson ?'.

o L’épisode est basé sur la nouvelle de Sir Arthur Conan Doyle, The Adventure of the Cardboard Box, qui fut publiée dans le Strand en janvier 1893. 

o Cet épisode fut diffusé le 7 novembre 1995 sur FR3.

o Jeremy Brett, malade, ne pouvait tourner qu'un jour sur deux, assisté d’une infirmière,  mais il personnifie le célèbre détective à la perfection dans cette ultime enquête. Au tournage de cet épisode, il était prévu que Jeremy Brett arrête la série. Hospitalisé, il ne l'a pas vu achevé. Il avait terminé son contrat avec Granada et il mourut d’un arrêt cardiaque le 12 septembre 1995.

o Holmes évoque Burke et Hare. Les meurtres de Burke et Hare sont une série de crimes commis à Édimbourg entre novembre 1827 et le 31 octobre 1828. Ils furent attribués à ces deux immigrants irlandais  qui revendirent les cadavres de leurs 17 victimes à des fins de dissection et d'études anatomiques au docteur Robert Knox, un médecin légiste indépendant dont les élèves venaient de l'Edinburgh Medical College. L'histoire de ces meurtres a marqué la culture populaire britannique.

o Holmes fait son achat de Noël pour Watson à Gamages. Gamages était un grand magasin situé dans le quartier de Holborn, à Londres, fondé par Arthur Walter Gamage, fils d'un fermier du Herefordshire. Ouvert en 1878, il était particulièrement connu pour ses rayons de jouets et de quincaillerie. Le magasin a fermé en 1972.

Retour à l'index

Crédits photo : ELEPHANT FILMS.

 saison 1 saison 3

Sherlock Holmes (1984-1994)

SAISON 3 (1991)

 


1. LA DISPARITION DE LADY FRANCES CARFAX
(THE DISAPPEARANCE OF LADY FRANCES CARFAX)

De son lieu de vacances, Watson éveille l’attention de Sherlock Holmes dans ses lettres sur une femme indépendante et énigmatique. Persuadé qu’elle est en danger, le détective accourt sur place mais elle a déjà disparu.

Un bon, pas excellent, mais un solide épisode tourné un an et demi après les précédents en raison des problèmes de santé de Jeremy Brett. L'intrigue peut paraître un peu lente mais la beauté des paysages et des décors compense. Jeremy Brett a changé mais il reste un excellent Holmes. Trois temps forts sont très bien filmés : la lettre de Watson interprétée par Holmes avec diverses figurines et la scène décisive où la bleue représentant Lady Carfax tombe sur le journal (plus de deux heures de tournage pour la bonne prise), la banque (Watson faisant le coup de poing avec le mystérieux cavalier barbu, une ancienne relation de la disparue) et la séquence finale au cimetière.

Un épisode où le mystère s’épaissit au fil de l’intrigue, culminant avec le corbillard et le cercueil déjà occupé. Deux questions se posent inévitablement : pourquoi Shlessinger n'a-t-il pas tué Lady Frances Carfax au lieu de la chloroformer ? Et le poids du cercueil ! Les porteurs ne se rendent-ils pas compte qu'il est exagérément lourd ? Dans la nouvelle, cela se passe en Suisse mais, évidemment, le budget ne permettait pas de tourner aussi loin. On ne perd pas au change. Comme le personnage, Brett doute, suite à sa maladie, et Watson est plus entreprenant qu’à l’accoutumée.

o Après 18 mois d'interruption, le tournage des nouvelles séries de Granada, Les archives de Sherlock Holmes, reprit au printemps 1990.

o L’épisode est basé sur la nouvelle de Sir Arthur Conan Doyle, The Disappearance of Lady Frances Carfax, qui fut publiée dans le Strand en décembre 1911. Pour combler le scénario assez faible, le scénariste prit des distances avec l’œuvre originale en modifiant le début et en rendant la fin de l’histoire plus tragique.

o Cet épisode fut diffusé le 9 avril 1991 sur FR3.

o Edward Hardwicke souligne que Jeremy Brett eut un peu de mal à reprendre le rôle, souffrant toujours de dépression et sous médicaments. Brett aimait beaucoup le lieu de tournage, le Lake District, région de montagnes et de lacs, au nord-ouest de l’Angleterre.

o La scène de la banque fut tournée dans un bâtiment du port de Liverpool. 

Retour à l'index


2. L'ÉNIGME DU PONT DE THOR
(THE PROBLEM OF THOR BRIDGE)

Un ancien propriétaire de mines d'or et sénateur excessivement riche demande à Sherlock Holmes d'innocenter la gouvernante accusée d'avoir assassiné sa femme. Un superbe pont, lieu du drame, est au centre de l'intrigue.

L'énigmatique début de l'épisode à la musique envoûtante laisse deviner un drame passionnel, mais la conclusion est néanmoins surprenante et ingénieuse. On retrouve des personnages, une nouvelle fois, parfaitement interprétés et aux caractères finement analysés. Le richissime Gibson, aux manières rustres (remarquez comment il se débarrasse de son allumette à Baker Street), est détestable au possible et sa rudesse contraste avec le calme d’Holmes. L’épouse brésilienne Maria est vraiment la femme passionnée et désabusée. L'intrigue peut paraître tirée par les cheveux mais cela change, en tout cas, de beaucoup d'histoires policières où les meurtres sont déguisés en suicides. Tout accuse Miss Dunbar, la douce gouvernante des enfants (le message dans la main de la défunte, le revolver dans sa commode), et c’est une course contre la montre pour le détective, avant la tenue du procès.

De très bons seconds rôles, de beaux décors, et pas seulement le pont mais aussi la grande demeure, accompagnent cette histoire au suspense prenant. Les deux femmes au caractère opposé sont au centre de l'intrigue. L'automobile fait son apparition et gâche un peu le plaisir, mais c'est surtout l'absence de Mrs Hudson qui est regrettable. Un seul être vous manque...C’est en fait la théorie de Watson qui met le détective sur la voie de la vérité. Une très bonne histoire conclue par une ‘happy end’ surprenante. Un épisode rythmé, fidèle à la nouvelle, dans lequel les scènes sur le pont sont superbes.

o L’épisode est basé sur la nouvelle de Sir Arthur Conan Doyle, The Problem of Thor Bridge, qui fut publiée dans le Strand en février 1922. 

Cet épisode fut diffusé le 8 avril 1991 sur FR3.

o L'énigme du pont de Thor est l’épisode le plus court : moins de 48 minutes.

o Jeremy Brett pratiquait le tir à l'arc et il a donc parfaitement joué la scène où il en fait.

o La demeure, Capesthorne Hall, un manoir du 18e siècle, se trouve dans le Cheshire, près de Manchester. Lors de la courte scène où Miss Dunbar brûle la note, la production a failli mettre le feu à la demeure ! Quant à la prison de Winchester, c’est Abbey Gateway dans le Chester. 

Retour à l'index


3. LE MYSTÈRE DE SHOSCOMBE
(SHOSCOMBE OLD PLACE)

Un propriétaire de chevaux de course a, depuis quelque temps, un comportement très étrange avec son entourage et en particulier avec sa sœur.

Le monde du cheval est de nouveau à l'honneur après Flamme d'argent, épisode moyen, mais celui-ci est encore moins intéressant. Il y a beaucoup trop de fausses pistes, qui ralentissent le rythme d'une aventure sans action (le lad renvoyé- la découverte du fémur - l'animosité entre Sir Robert et Brewer). Il n'y a pas de meurtre, encore moins de meurtrier, et l’intrigue se résume à un décès naturel camouflé, une ruse de Sir Robert, un aristocrate couvert de dettes, pour éviter la ruine. Beaucoup de mystères pour pas grand-chose en définitive.

Il y a néanmoins quelques passages agréables: les échanges Holmes/Watson, les scènes en extérieur, Holmes se promenant avec Jasper – un adorable toutou -  dans les bois, la visite du détective dans la chambre de Lady Beatrice et la consultation de Watson pour les problèmes de Stephens : 'The other trouble !'. Le docteur ne pourra pas lui prescrire du viagra ! De beaux paysages et décors ainsi qu’une splendide photographie ne suffisent pas. Le mystère de Shoscombe a également des longueurs et certaines invraisemblances. Pourquoi le fémur est-il brûlé dans le four et que fait le créancier en France ? En bref, une histoire simple beaucoup trop alambiquée.

o L’épisode est basé sur la nouvelle, The Adventure of Shoscombe Old Place, qui fut publiée dans Liberty en mars 1927. C’est la dernière aventure du détective écrite par Sir Arthur Conan Doyle.  L'adaptation est meilleure, chose rare pour être soulignée, car le suspense est maintenu. Holmes ne déclare pas à Watson dès leur arrivée que Lady Beatrice est probablement morte et qu'un complice de son frère doit jouer son rôle. De plus, Holmes découvre la vérité par lui-même et ne bénéficie pas d’une bourde de l’imposteur.

o Cet épisode fut diffusé le 11 avril 1991 sur FR3.

o Shoscombe fut filmé à Dunham Massey Hall (l’intérieur, le moulin et le lac), à Peover Hall (les étables) et à Tatton Park (l’extérieur et le hall d’entrée).  La campagne anglaise fut filmée aux alentours de Knutsford dans le Cheshire.

o Jude Law qui sera le docteur Watson dans le Holmes de Ritchie...est ici un lad.

Retour à l'index


4. LE MYSTÈRE DE LA VALLÉE
(THE BOSCOMBE VALLEY MYSTERY)

Une jeune femme demande à Holmes d'innocenter son prétendant, accusé du meurtre de son propre père après une violente dispute. Le détective découvre que les racines du mal se trouvent en Australie.

C’est un bon épisode dans l'esprit de l'œuvre de Sir Conan Doyle. On y retrouve l'atmosphère, et les personnages sont très bien interprétés. Les excellents seconds rôles font apprécier les nombreux dialogues du récit (notez l'accent en VO du garde-chasse !); un phénomène récurrent dans ce coffret vu que Brett, souffrant, bougeait moins qu'auparavant. John Hawkesworth, pour son dernier scénario de la série, a adapté la nouvelle avec une fidélité habituelle, mais elle ne nécessitait pas de grands remaniements. Peter Vaughan est grandiose en Turner diminué par la maladie (dix minutes de présence seulement pourtant) dans cette histoire de vengeance et de faute commise dans le passé, deux thèmes récurrents des écrits doyliens.  

Comme pour L’énigme du Pont de Thor, Holmes doit éviter la corde à un condamné que tout accuse. Les scènes de la pêche et de la déduction sont mes préférées. Holmes à plat ventre, devant l'inspecteur et Watson perplexes, est cocasse. Un cas typique de la méthode holmésienne : le détective observe, relève des indices ignorés par la police et en déduit les caractéristiques et les actions du meurtrier dans les moindres détails. L'aventure se passe exclusivement dans la superbe et verdoyante campagne anglaise et aucune scène, chose rare, ne se déroule à Baker Street. Une bonne aventure où le coupable, interprété par l'inoubliable Peter Vaughan, sera laissé libre par le détective, fin qui rappelle celle, entre autres, du Pied du Diable.

o L’épisode est basé sur la nouvelle, The Boscombe Valley Mystery, qui fut publiée dans The Strand en octobre 1891. 

o Cet épisode fut diffusé le 10 avril 1991 sur FR3.

o Les amateurs des Avengers reconnaîtront en Peter Vaughan (1923-2016) le psychiatre Jaeger de l'incontournable Mon rêve le plus fou tourné 22 ans plus tôt. Quant à Joanna Roth (Alice Turner), née au Danemark, elle avait 25 ans à l'époque et pas 18 comme précisé dans l’épisode.

o Le flashback ‘australien’ style western fut tourné dans la carrière de Bromley Cross, près de Bolton. La prison est reconstituée dans les sous-sols du château de Peckforton, et Boscombe Hall, la demeure des Turner, est Arley Hall dans le Cheshire. 

Retour à l'index


5. L'ILLUSTRE CLIENT
(THE ILLUSTRIOUS CLIENT)

Holmes est confronté au baron Gruner, un redoutable adversaire, calculateur, machiavélique, collectionneur de femmes et meurtrier.

Un des meilleurs épisodes toutes saisons confondues, même s’il n’y a aucune enquête cette fois-ci. Sherlock Holmes doit dissuader Violet Merville d’épouser ce baron raffiné, cynique et dangereux, surnommé ‘l’assassin autrichien’, qui collectionne femmes et porcelaines chinoises. La première scène fait froid dans le dos rétrospectivement: 'My dear wife... you're dreaming’, 'No. Dying'. Le baron Gruner est un adversaire à la hauteur, de la même trempe que Moriarty à qui Holmes fait allusion. La rencontre tendue entre les deux protagonistes est un excellent round d'observation. Dans un passage crucial, Holmes a de la compassion envers Kitty Winter, une femme martyrisée qui veut se venger de Gruner, ce qui la rend bien plus sympathique que Violet, et on croit même que le détective va lui donner une bise dans le fiacre quand il apprend l’existence du carnet.

Notre détective se fait corriger et perd de sa splendeur, et il a recours à ses indics des bas-fonds (‘the underworld’) pour contrer cet adversaire redoutable. Il y a deux belles scènes de combat bien filmées, ce qui n’est pas ordinaire pour la série. On note que le commentaire de Gruner est prémonitoire : 'They've engaged the very best'. Un très bon épisode : suspense, action et machiavélisme sont au rendez-vous, et le jeu des acteurs, le scénario et la mise en scène rehaussent encore les personnages de Conan Doyle. Le passage où le baron colle les photos de ses conquêtes dans son petit cahier en écoutant Don Giovanni de Mozart est phénoménal ! Ce n’est pas dans la nouvelle, mais cela est un ajout avantageux. Pour finir, on n’évoque pas assez la superbe musique très variée de Patrick Gowers présente durant toute la série, celle de la poursuite est particulièrement rythmée.

o L’épisode est basé sur la nouvelle, The Adventure of the Illustrious Client, qui fut publiée dans le magazine Collier's en novembre 1924. 

o Cet épisode fut diffusé le 12 avril 1991 sur FR3.

o Le lendemain de l’attaque sur Holmes, Watson achète le journal. Dans sa précipitation, il en prend deux, le second tombe par terre.

o Violet devait être un prénom à la mode à l'époque car c'est au moins la troisième après Violet Hunter et Violet Smith.

o Watson s'empare de l'édition de Who's Who de 1902. Il est curieux de connaître l’identité de l’illustre client.

o A noter l’erreur dans les sous-titres. Lorsque Holmes déclare à Sir James : ‘The Austrian murderer ?’, cela est traduit par : ‘Le tueur australien ?’ au lieu d’autrichien !

Retour à l'index


6. LE MYSTÈRE DE L'ANTHROPOÏDE
(THE CREEPING MAN)

La fille d'un professeur est réveillée la nuit par une créature qui apparaît à sa fenêtre, pourtant inaccessible. Le comportement du chien de la maison, le courrier du professeur et des vols de singes mèneront Holmes vers la solution.

Un très bon épisode surprenant et étrange pour terminer ce coffret, égal aux deux précédents quant à la qualité des aventures. Le titre français laisse perplexe, mais ceux qui ont lu la nouvelle ne peuvent pas l'avoir oubliée ! La série côtoie le fantastique dans cette aventure peu classique, ce qui ne l'empêche pas d'avoir de l'humour. La quête du professeur est sordide et épouvantable, alors que le trafic d'animaux, les expérimentations et la violence dans le seul but de contrer la nature font que l'ambiance générale est plus glauque qu'à l'accoutumée.

Holmes, inhabituellement armé, se fait traiter de 'common detective' et Watson est bousculé par des voyous. L’idée de mettre les bandits dans la même cage que le gorille est excellente. A noter la brève apparition de Lestrade, tandis qu’Holmes est remarquable lorsqu'il déclare à Watson : 'Maybe, I'll see you tomorrow' et lorsqu'il se tape le front, ayant mis beaucoup trop de temps, à son gré, pour découvrir la solution. Le dénouement, rythmé par une superbe musique de Patrick Gowers, est prenant.

o L’épisode est basé sur la nouvelle, The Adventure of the Creeping Man, qui fut publiée dans le magazine The Strand en mars 1923. 

o Cet épisode fut diffusé le 15  avril 1991 sur FR3.

o Le scénariste Robin Chapman modifia la nouvelle pour que le suspense soit préservé concernant l'identité de l'intrus, et l'énigme des vols de singes fut ajoutée au scénario pour brouiller les pistes. A noter que Presbury n’attaque pas le chien comme dans la nouvelle, mais son ex-fiancée.

o Michael Cox apparaît pour la dernière fois de la série en tant que producteur, et on l’aperçoit dans le rôle d’un membre du personnel du zoo, en arrière-plan, lorsque Lestrade interroge le directeur du zoo. Le producteur mentionne le fait dans "A Study in Celluloid: A Producer's Account of Jeremy Brett as Sherlock Holms" by Michael Cox, 1999, Rupert Books Cambridge.

o La scène 'choquante' de l'œuf ; Jeremy Brett a regretté de l'avoir tournée. Le réalisateur lui avait demandé d'écraser sa cigarette dans un œuf à la coque.

o La lettre, que reçoit le détective au début, est datée du 18 octobre 1902.

Retour à l'index

Crédits photo : ELEPHANT FILMS.

 saison 1 saison 3

Sherlock Holmes (1984-1994)

SAISON 2 (1986/1988)

 


1. LA MAISON VIDE
(THE EMPTY HOUSE)

Trois ans après sa 'mort', Sherlock Holmes rend visite à Watson sous un déguisement. Il lui conte sa fuite à travers les continents pour échapper à un agent de Moriarty. Holmes et Watson tendent un piège à l'individu dans une maison vide juste face au 221b Baker Street.

Le changement de Watson passe pratiquement inaperçu ! Burke ou Hardwicke ? Je les trouve tous les deux très bien. Cet épisode met un peu de temps à démarrer. La scène au tribunal est trop longue et bien ennuyeuse. En fait, la seconde partie, les retrouvailles et le récit de Holmes, marque vraiment le début de l'épisode (mais il faut que cela fasse 50 minutes au total !). Trois ans d'attente pour Watson et la réplique qui fait mouche : "Watson, do you mind if I smoke a cigarette in your consulting room ?". Super ! Mimique exagérée de Holmes lorsque Watson lui confirme qu'il viendra avec lui le soir.

J'aime bien également la dernière partie, l'attente dans la maison vide, scène malheureusement gâchée par la bagarre guignolesque entre Holmes et Moran. L'inspecteur Lestrade est de nouveau là, présence sympathique ainsi que celle de Patrick Allen en Colonel Moran.

Jeremy Brett, qui venait de perdre sa femme juste avant le tournage de la seconde saison, met son expérience personnelle pour tourner un Holmes plus sombre. Le ‘hiatus’ fut aussi le meilleur moment pour le changement de Watson, devenu médecin légiste après la disparition de son ami. Hardwicke, à l’aspect plus âgé, incarne parfaitement le changement survenu pendant ces trois années avec l’interprétation d’un docteur nostalgique et vivant dans le souvenir.

o L’épisode est basé sur l’histoire de Sir Arthur Conan Doyle, The Adventure of the Empty House, qui fut publiée dans le magazine Collier's en septembre 1903.

o Cet épisode est le quatrième en ordre de production de la seconde saison, mais il fut, naturellement, le premier diffusé en Grande-Bretagne le 9 juillet 1986. Cela devait permettre aux acteurs de mieux se connaître pour tourner cette aventure charnière. En France, il fut diffusé dans l’ordre de production – ce qui est assez incohérent – le 16  avril 1989 sur FR3.

o La période entre 1891 et 1894, pendant laquelle Holmes se fait passer pour mort, est appelée le Grand Hiatus.

o Lors du tournage du Dernier problème, l'équipe avait filmé des plans supplémentaires pouvant servir à l'épisode La maison vide. Par contre, toutes les séquences de Watson/Edward Hardwicke découvrant la disparition de son ami ont été tournées en 1985, dans le nord du Pays de Galles.

o Dans toutes les scènes tournées à Reichenbach, Jeremy Brett portait ses bottines favorites, les mêmes depuis le début de la série et qui présentaient de sérieux signes d'usure. Il refusait de s'en séparer et elles étaient tellement endommagées que son assurance ne prit pas en charge les risques encourus au bord des chutes…

o Patrick Allen avait également joué un rôle de salopard dans Le jeu s'arrête au 13 des Avengers 20 ans plus tôt. Décédé en 2006, il était la voix du gouvernement britannique dans les années 70 pour la série Protect and Survive (ou que faire en cas d'attaque nucléaire !).

o La toute dernière scène (lorsque Holmes et Watson trinquent) n'est pas remasterisée (différence incroyable).

o À noter que sur ce coffret DVD, les épisodes sont divisés en cinq chapitres - alors qu'ils l'étaient en dix ou onze avec titres sur le premier coffret ! Économie oblige ?

Retour à l'index


2. LE MANOIR DE L'ABBAYE
(THE ABBEY GRANGE)

Sir Brackenstall a été sauvagement assassiné à Abbey Grange dans le Kent, victime a priori d'un cambriolage qui a mal tourné. Trois verres de porto vont persuader Holmes que la femme du défunt ne dit pas la vérité.

J’ai beaucoup mieux apprécié cet épisode à la revoyure que lors de l’édition de la fiche ; c’est d’ailleurs, le premier que je réévalue (juillet 2015). Après un bon début – le cortège de police du Kent s'avançant dans la brume, Holmes réveillant Watson en deux temps –, certains faits sont par la suite tirés par les cheveux comme les découvertes de la pierre tombale du chien et de la quincaillerie dans le lac.

Néanmoins, l’évolution de l’intrigue, le jeu des acteurs et la réalisation à la photographie exceptionnelle compensent largement. À part le combat excessivement violent et réaliste entre Brackenstall et Crocker, le récit est lent et joue sur une atmosphère particulièrement mystérieuse et dramatique. Pourquoi la jolie lady au visage tuméfié ment-elle lorsqu’elle déclare avoir vu un trio de malfaiteurs envahir la demeure et tuer son mari ?

Les acteurs sont tous très bien choisis – en une seule scène, Conrad Phillips transmet la violence bestiale de Sir Eustace - et les magnifiques scènes en extérieur enchantent le téléspectateur (l'arrivée de Holmes et Watson dans le parc est superbe). La vue du mort, sauvagement défiguré, souligne l’atrocité de l’acte et fait contrepoids avec la beauté de Lady Brackenstall, une sérieuse candidate au titre de Miss de la série,  juste derrière Miss Violet. A ce propos, lorsque la lady saute au cou de Holmes, la réaction du détective laisse songeur….L’exposition du lord massacré au tisonnier et la relaxe de l’assassin mettent en évidence la personnalité sauvage et inhumaine de Brackenstall et le détective juge qu’il a subi un sort mérité.

Une romance est au cœur de cette intrigue qui a failli tenir en échec Holmes : un parfait subterfuge, les mensonges étudiés d’une lady maltraitée, une nourrice dévouée et complice, si ce n’est pour un verre de porto….

o Cet épisode – le premier tourné de la seconde saison - est basé sur la nouvelle de Sir Arthur Conan Doyle, The Adventure of the Abbey Grange, qui fut publiée dans le Strand en septembre 1904.

o Cet épisode fut diffusé le 26 mars 1989 sur FR3, avant The Empty House, ce qui est une grosse erreur de programmation.

o Le manoir de l'abbaye a nécessité l'utilisation de trois demeures différentes aux alentours de Manchester : Adlington Hall pour les extérieurs (comme l’épisode The Speckled Band), Dunham Massey Hall pour l’intérieur (salle à manger, cour) et Tabley House à Knutsford dans le Cheshire.

o Anne-Louise Lambert interprète une Australienne, ce qu'elle est réellement ! Elle a vécu quelques années (dans les années 80) en Angleterre mais elle est retournée en Australie.

o Le lac n’était pas gelé au moment du tournage et le trou dans la glace de la nouvelle devient une bûche flottante dans l’épisode.

o La production a utilisé l’édition US des textes de Doyle et Crocker est prononcé à l’américaine (comme dans Kojak !).

Retour à l'index


3. LE RITUEL DES MUSGRAVE
(THE MUSGRAVE RITUAL)

Alors qu'ils passent un week-end à la campagne chez un ami, les disparitions du maître d'hôtel et d'une femme de chambre vont amener Holmes et Watson à s'intéresser au Rituel des Musgrave, une relique familiale.

Tourné dans de très beaux extérieurs, The Musgrave Ritual est une tragédie saisissante et palpitante d'un bout à l'autre. Les premières images sont énigmatiques, mais tous les détails auront a posteriori leur importance dans le récit. Sherlock Holmes apparaît enrhumé et sarcastique envers Watson, alors qu’ils sont en route répondant à l’invitation d’un ancien camarade de collège du détective, qui vit dans un somptueux manoir du Sussex. La séquence suivante expose les effets de la piquouze et la réaction de Holmes à l'évocation des origines du piccolo est cocasse et son rire nerveux communicatif.

La disparition soudaine de Brunton, le butler, puis celle de Rachel, une servante à qui il avait fait la cour, intrigue Reginald Musgrave, le maitre des lieux, et permet à Holmes de se lancer dans la résolution du mystère d’un document familial vieux de plusieurs siècles, qui est constitué d’une série de questions et de réponses censée situer un endroit précis de la propriété.

Le temps fort est la piste suivant les étapes du Rituel, qui se révèle être une chasse au trésor. C'est Watson qui trouve le dernier maillon (« And so under ») ! Une musique agréable au clavecin accompagne l'épisode et la réplique du détective à l'évocation du célibat de Musgrave est en accord avec le personnage (« How wise ! »). C’est le premier épisode qui dépeint Holmes en proie à son mal-être, mais le personnage était de plus en plus marqué par l’évolution du caractère de Jeremy Brett. C’est pour cela qu’Holmes se balade continuellement avec sa couverture, mais il est majestueux sur la barque tel Napoléon.

La triste fin de Brunton nous rappelle Poe, mais il a néanmoins marqué l'épisode, car il est le protagoniste le plus en vue de cette aventure : un majordome coureur de jupons distingué, intelligent et cultivé, qui avait percé le mystère que les ancêtres de son maitre n’avaient pu résoudre. En déchiffrant à son tour l’énigme fascinante, Holmes retrouve le malheureux Brunton – excellent James Hazeldine - et reconstitue son atroce agonie. Finalement, le détective découvre que les fragments de métal, dont l’importance avait échappé au couple diabolique, constituent la couronne brisée des Stuart.

La course nocturne de la foldingue Rachel avec son baluchon fait froid dans le dos, tout comme les dernières images terrifiantes, qui concluent d’une façon adéquate une aventure qui manie avec excellence l’humour, le mystère et le dramatique.

o Jeremy Paul remporta pour le script  l'Award Edgar Allan Poe du meilleur épisode TV en 1988.

o L’épisode est basé sur la nouvelle de Sir Arthur Conan Doyle, The Musgrave Ritual, publiée dans le Strand en mai 1893.

o L’épisode fut diffusé en France le 2 avril 1989 sur FR3.

o La demeure est Baddesley Clinton, un manoir médiéval dans le Warwickshire.

o Dans la nouvelle, Holmes raconte cette histoire à Watson alors qu’il fait l’inventaire de ses premières affaires découvertes dans une malle, qui se sont déroulées bien avant sa rencontre avec le docteur. Elle se passe une vingtaine d’années auparavant et c’est la troisième affaire du détective. Dans l’épisode, elle se situe au présent et Watson accompagne Holmes. Au début, le détective évoque de vieilles affaires inconnues dans une malle qu’il a emportée et c’est évidemment un clin d’œil aux circonstances de la nouvelle de Doyle. Les producteurs ont rendu justice au Maitre en modifiant l’histoire. Il en est de même pour la fin, car Doyle ne précise pas ce qui est advenu de Rachel.

o Le scénariste a remplacé la hauteur du chêne –une incohérence de la nouvelle – par une girouette perchée sur le bâtiment.

Retour à l'index


4. LA DEUXIÈME TACHE
(THE SECOND STAIN)

Le Premier Ministre demande à Holmes de retrouver une lettre d'État qui a disparu mystérieusement de la valise d’un haut responsable politique. Son contenu confidentiel peut entrainer l’Angleterre dans une guerre imminente. Une tache de sang sur le plancher d'un espion assassiné va orienter le détective sur la piste d'un chantage.

Encore un très bon épisode au scénario bien construit. Après un premier quart d’heure bavard et un brin laborieux (sauf lorsque Watson retire la tasse à Holmes à l'arrivée du Premier Ministre), l'histoire s'emballe avantageusement avec de nombreuses petites scènes attachantes. Le détective restreint sa liste de suspects à trois et l’assassinat de Lucas simplifie ses investigations. Il lui faut néanmoins découvrir la raison pour laquelle la lettre ne refait pas surface et le rôle de l’intrigante Lady Hope. Le vol du document et le meurtre ne peuvent être une coïncidence pour le détective, qui doit faire preuve de patience.  

Jeremy Brett personnifie à la perfection le célèbre détective passant de la perplexité à la joie. “Who shifted the carpet and why?” réveille tous ses sens. J'aime beaucoup lorsqu'il se jette sur le parquet à la recherche de la cachette et son grognement: ‘Empty!' Du grand Brett dans cette scène clé et culte.

D’autres passages cocasses agrémentent l’aventure : lorsque le détective met le feu par inadvertance aux journaux et qu’il s'impatiente chez Lady Hope. La réplique au docteur au sujet de cette ravissante femme est savoureuse : 'The fair sex is your department, Watson !'. Sherlock Holmes et le carillon de Big Ben, Holmes et Watson quittant l'appartement de Lucas et se rendant chez la Lady sont des scènes londoniennes bien filmées, qui donnent un cachet particulier à cet épisode. Sans oublier l'excellente musique tout au long de cet opus. Enfin, un peu de français en VO mais pas du plus flatteur (pute). Comme toujours, l’interprétation est magistrale – on retiendra ici Harry Andrews, le Premier Ministre, et Patricia Hodge en Lady Hope -, et les décors et l’éclairage recréent admirablement l’époque.

Un bon divertissement avec Holmes/ Brett en pleine forme, souligné par la dernière image qui sert de générique de fin, dans une histoire de chantage au document mieux fournie que celle du Scandale en Bohême.

o L’épisode est basé sur la nouvelle de Sir Arthur Conan Doyle, The Adventure of the Second Stain, publiée dans le Strand en décembre 1904. A cette occasion, Sydney Paget illustra le Premier Ministre sous les traits de Gladstone, Premier Ministre de Sa Majesté à plusieurs reprises.

o Cet épisode fut diffusé le 9 avril 1989 sur FR3.

o Le chantage, très présent à l'époque victorienne, est un des thèmes récurrents de l'œuvre de Conan Doyle. Ici, on part d’une affaire politique confidentielle, où le sort de l’Angleterre est en jeu, pour aboutir en définitive à sauver l’honneur d’une Lady dans une simple histoire de correspondance privée dérobée, ce qui, alors, était considéré comme un fléau social.

o C'est le seul épisode à avoir été tourné à Londres, sauf bien entendu, au 10 Downing Street (première scène).

o Granada voulait coller au récit de Conan Doyle et au début de cette nouvelle, Watson rend visite à Sherlock Holmes qui se consacre désormais à l'apiculture. Bien que tournée, la scène fut, malheureusement, coupée au montage. Il n’en reste que quelques photographies.

o La scène finale est une idée de Jeremy Brett et celle du journal qui s’enflamme du réalisateur John Bruce.

o Watson laisse tomber son journal dans la rue, erreur ou scène voulue ?

o Yves Beneyton (1946), Eduardo Lucas, a joué dans de nombreux films et séries dont Les Brigades du Tigre, dans l’épisode Les fantômes de Noël de la sixième saison. Il est le mari d’Elisabeth Margoni.

Retour à l'index


5. L'HOMME À LA LÈVRE TORDUE
(THE MAN WITH THE TWISTED LIP)

Sherlock Holmes enquête sur la mystérieuse disparition d'un journaliste de la City dont le pardessus a été retrouvé dans la Tamise.

Un épisode relativement conforme à la nouvelle, mais ce n'est pas un de mes préférés. Cette aventure nous fait pénétrer dans les quartiers malfamés londoniens pour la première fois de la série : l'opium, la mendicité, la pauvreté ('destitute')...des aspects pas évoqués jusqu'alors. Le passage de Mrs St Clair dans la rue misérable d'Upper Swandam Lane constitue le choc de deux mondes hermétiques.

Les extérieurs sont bien rendus et la double interprétation de Clive Francis représente le clou de l’épisode. Plusieurs séquences intéressantes procurent un bon divertissement, même si la rediffusion estompe bigrement le suspense dans une intrigue comme celle-ci. La façon de réveiller Watson est cocasse avec un catégorique : 'I see you downstairs in five minutes !'. Mais comment ce bon docteur peut-il s'endormir avec Holmes fumant la pipe dans la pièce ?

Neville St Clair, un homme respectable, s’est rendu compte que personnifier un mendiant repoussant et érudit pouvait être fort lucratif mais, lorsque sa femme le découvre par hasard, il préfère organiser sa disparition plutôt que de faire face au déshonneur.  

J’aime particulièrement la scène du début lorsque le docteur arrive dans la brume et inspecte la fumerie d’opium. Holmes est bien déguisé et difficilement reconnaissable (mais par où agrippe-t-il Watson !). Les flashbacks expliquent, entre autres, la présence de Holmes à pareil endroit et, même si on ne connaît pas la nouvelle, la fin peut être anticipée. La scène de l'éponge et le regard épouvanté du 'mendiant' avant la ‘toilette’ est la meilleure de l'épisode, qui reste fortement ancré dans la période victorienne.

o L’épisode est basé sur la nouvelle de Sir Arthur Conan Doyle, The Man with the Twisted Lip, publiée dans le Strand en décembre 1891.

o L’épisode fut diffusé le 23 avril 1989 sur FR3.

o L'image du DVD a des problèmes de compression et de grain : regardez, par exemple, lorsque Watson et Holmes se rendent de nuit dans le Kent.  C’est nettement mieux en Blu-ray.

o L’épisode fut tourné à King’s Lynn dans le Norfolk. L’intérieur de la fumerie fut reconstitué en studio.

o The Man with the Twisted Lip pâtit de l’incohérence de la nouvelle. Comment un mendiant peut-il gagner autant d’argent pour subvenir aux besoins de sa famille richement installée ?

o La scène finale où Boone/ St Clair jette ses vêtements au feu est un ajout des scénaristes.

o Denis Lill interprètera l’inspecteur Bradstreet dans deux autres épisodes : The Bruce-Partington Plans et The Mazarin Stone.

Retour à l'index


6. L'ÉCOLE DU PRIEURÉ
(THE PRIORY SCHOOL)

Le fils d'un duc richissime a disparu d'une école privée renommée. Holmes et Watson devront parcourir la lande pour résoudre ce drame familial.

Une enquête sombre et angoissante au rythme soutenu. Il faut bien deux passages pour comprendre toutes les subtilités (histoires de pneus de vélos et de sabots en particulier) et les modifications apportées à l’œuvre de Doyle ne sont pas dérangeantes. Brièvement résumé, l'adaptation de la nouvelle est grandiose.

Lord Arthur Saltire, le fils de neuf ans du très discret duc de Holdernesse, a été kidnappé alors qu’il était censé se trouver dans sa chambre d’internat. Un professeur d’allemand a également disparu avec sa bicyclette et il se retrouve de facto le principal suspect.

La lande est superbement filmée ainsi que les intérieurs cossus. Holmes et Watson à cheval, le premier nommé plus à l'aise, est un grand moment de cette aventure. Le docteur pense à son ventre avant tout et il permet d'orienter l'enquête là où il faut ! Une histoire triste et un bel aperçu sur l'éducation privée de l'époque. J'ai eu beaucoup de difficultés à reconnaître Christopher Benjamin en sérieux principal Huxtable de l’école du Prieuré, habitué à le voir en excentrique dans trois épisodes de Chapeau melon et bottes de cuir.

Une excellente photographie, une réalisation maitrisée – l’évocation de l’enfant disparu dans le générique -, un dénouement sordide et une musique étrange rendent cette enquête complexe à l’atmosphère angoissante particulièrement intéressante. La résolution de cette affaire dramatique n’est pas aussi évidente que le sont certaines autres, mais la noirceur des évènements n’empêche pas quelques pointes d’humour comme le repas ‘disgusting’ à l’auberge Champion Jack ! Un des épisodes les plus sombres et réussis de la série.

o C'est l'épisode préféré d’Edward Hardwicke. Il est basé sur la nouvelle de Sir Arthur Conan Doyle, The Adventure of the Priory School, qui fut publiée dans Collier’s en janvier 1904.

o Cet épisode est la seule adaptation filmée de la nouvelle. Il fut diffusé le 30 avril 1989 sur FR3.

o Le tournage eut lieu sur plusieurs endroits : les extérieurs de la demeure du duc sont ceux du château de Chatsworth dans le Derbyshire. Les intérieurs appartiennent à Lyme Park (Cheshire). L’école a également bénéficié de deux lieux de tournage différents : les intérieurs sont ceux de la bibliothèque de Chetham à Manchester, tandis que le bâtiment  est Haddon Hall (Derbyshire).

o C’est à cette époque du tournage que Jeremy Brett a commencé à montrer des changements de caractère et de comportement, qui furent les premiers signes de sa dépression.

o Le duc est descendant du Hellfire Club (en VO) ; je renvoie, pour plus de détails sur ce club, au sulfureux épisode des Avengers, Le club de l'enfer, longtemps interdit.

o Le chœur de Winchester Abbaye a participé à la bande son de cet épisode sous la musique de Patrick Gowers. 

o Edward Hardwicke est doublé lorsque le cheval de Watson est au galop.

o Toute la séquence finale dans l’obscurité de la  ‘Cathédrale’ présente une image dégradée, y compris sur la version blu-ray.

Retour à l'index


7. LES SIX NAPOLÉONS
(THE SIX NAPOLEONS)

Des petits bustes en plâtre de Napoléon sont détruits chez des particuliers aux quatre coins de Londres. Lorsqu'un meurtre accompagne un de ces méfaits, Holmes se met en quête des effigies intactes du lot.

Excellent épisode. Un des meilleurs de la série. Comme souvent dans l’œuvre de Doyle, le thème de la vengeance est présent, mais il est, cette fois-ci, associé avec l’honneur et, surtout, le grotesque. Qui peut en effet en vouloir à Napoléon au point de massacrer tous ces bustes ? Une 'idée fixe' (en VF dans l'épisode) de fracasser des effigies de l’Empereur... et dire que j'en ai une moi-même sur mon bureau ! La longue séquence pré-titre de six minutes exclusivement en italien est fort mouvementée et apporte une partie de la réponse.

Cette aventure foisonne de moments intéressants, souvent comiques, qui sont de véritables références de la série Granada. On note d’abord une connivence entre le docteur Watson et l’inspecteur Lestrade, toujours magistralement interprété par Colin Jeavons. La scène d’ouverture au 221b conclue par ‘Tell us about it’ de Holmes est superbe.  L’inspecteur Lestrade n'est (presque) pas ridiculisé cette fois par Holmes : il est pratiquement traité comme le troisième larron. Tandis que le policier focalise ses recherches sur les origines italiennes du défunt, le détective préfère orienter l’enquête vers Chiswick où le criminel sera finalement appréhendé. Les séquences de la morgue (sûrement la meilleure), de la nappe (la plus surprenante) et de la découverte de la perle noire des Borgia (avec la jubilation de Holmes : ‘Observe... and learn!’) sont autant de grands passages qui ravissent/raviront les fans de cette série culte.

J'adore également comment Watson déclare à Holmes qu'il a deux minutes avant de prendre le cab. Cela change de voir le bon docteur donner des 'ordres' ! L'attente, Watson proposant des bonbons, est cocasse ; les 'attentes' sont toujours particulières comme celles du Ruban moucheté et de La ligue des rouquins.  

Les seconds rôles sont choisis avec justesse et j’en ai noté deux particulièrement : la jolie actrice d’origine grecque Marina Sirtis (bien connue des fans de Star Trek) et Vernon Dobtcheff qui a participé à tant de séries de Chapeau melon… aux Brigades du Tigre. Le suspense est ménagé jusqu’au dernier moment et le spectateur est d'ailleurs autant surpris par le dénouement que les deux comparses du détective. L’ultime scène montre que justice est faite et que la vendetta est close. Passionnant et comique, truffé de scènes d’anthologie, l’épisode des Six Napoléons est une référence pour les fans et conclut superbement la première partie de la saison.

o L’épisode est basé sur la nouvelle de Sir Arthur Conan Doyle, The Adventure of the Six Napoleons, publiée dans le Collier’s en avril 1904.

o Cet épisode fut diffusé le 7 mai 1989 sur FR3.

o La dépression de Jeremy Brett était bien présente pendant le tournage de cet épisode ; à ce titre, la scène finale avec Lestrade, superbement jouée, trahit l’état de santé de l’acteur, qui s’appropriait le personnage.

o Après l'arrestation du criminel déjanté Beppo, le cab se met en route alors que Jeremy Brett n'est pas encore à l'intérieur !

o Napoléon Bonaparte a été choisi par Doyle car la haine des Anglais à son égard à l’époque victorienne était encore bien vive ; à ce sujet, la réplique de Holmes lorsqu’il apprend les destructions est significative : ‘It is certainly very noble’.

o En activant les sous-titrages, le passage en italien est sous-titré français, alors qu'en VO, il n'y a pas de sous-titres anglais....Les Anglais ont cette fois la version italienne, à plusieurs reprises, du mot 'putain' – version française dans La deuxième tache et espagnole dans L'énigme du pont de Thor !

Retour à l'index


8. L'AVENTURE DU PIED DU DIABLE
(THE DEVIL'S FOOT)

En convalescence dans les Cornouailles, Holmes, accompagné de son fidèle Watson, est confronté à une histoire de…fous !

C’est une aventure inquiétante, angoissante et parfaitement construite qui ouvre la seconde partie de la saison tournée presque deux années après les Napoléons. La grande particularité de l’histoire est les Cornouailles, véritable carte postale et invitation au voyage ; une sorte de publicité pour promouvoir le tourisme dans cette région sauvage qui sied admirablement à l’intrigue et au mental de Holmes/Brett.

En proie à une réelle crise existentielle, Holmes prend part à une enquête singulière, dont la résolution ne sera pas sans danger pour la santé du détective. Ravi de sortir de l’ennui de vacances forcées, Holmes se rend sur les lieux d’une dramatique soirée. Après une partie de cartes, trois personnes – deux frères et une sœur – ont été découvertes le lendemain matin dans une scène épouvantable : la femme est décédée et les hommes sont en état de démence. Mortimer Tregennis, le seul rescapé de la fratrie, donne un compte-rendu énigmatique qui le rend suspect, mais, peu après, il subit le même sort atroce que sa sœur, Brenda. C’est le confinement des lieux qui mènera le détective vers la solution des deux morts mystérieuses.

L’épisode réserve deux scènes fortes: la première constitue la découverte par Mortimer puis Mrs Porter des frères fous à lier, dont un a l'écume à la bouche, et de leur sœur morte, le regard fixe dans une terreur absolue. L’horreur des hallucinations, parfaitement décrite dans la nouvelle, est fascinante à l’écran. La seconde est le délire de Holmes, qui veut tester le résultat de ses investigations au péril de sa vie ; il  transpire du sang et revit son combat avec Moriarty, un passage qui fut très controversé.

J'apprécie aussi le moment lorsque Holmes commence à péter les plombs sous l'effet de la cocaïne à la première visite du pasteur. Watson, protecteur, s'en rend compte et pousse littéralement l'homme d'église vers la sortie. Grâce à ce genre de scènes, un épisode sombre a les facultés de tirer un sourire au téléspectateur.

Il s'était écoulé presque deux ans depuis l'épisode précédent ; le thème de la dépression est donc palpable, car l’acteur était dans un état aussi déplorable que son personnage. Cependant, le changement chez Jeremy Brett ne m'a pas choqué tant que cela, même si le traitement lui faisait prendre du poids.

Comme dans les autres grands épisodes de la série, de nombreuses scénettes attirent l’attention du fan ; pour ma part, j’ai noté Watson, lorsque le duo rencontre pour la première fois le docteur Sterndale – excellent Denis Quilley - qui ne répond pas à son bonjour : 'Cornish hospitality !' ainsi que la réplique de Holmes : 'I have never loved', qui correspond bien au personnage. Néanmoins, le détective peut se mettre à la place de Sterndale et il laisse ce dernier partir en Afrique : la morale est sauve. Comme dans The Abbey Grange, le détective se substitue donc à la justice.

Encore une fois, Doyle a recours à la vengeance, son thème de prédilection, ainsi que celui de contrées lointaines, mais en dire plus serait déflorer une énigme qui mérite qu’on s’y attarde, qu’on soit fan de la série ou non.

o L’épisode est basé sur la nouvelle de Sir Arthur Conan Doyle, The Adventure of the Devil's Foot, publiée dans le Strand en décembre 1910.

o Il fut diffusé le 26 mars 1989 sur FR3.

o The Devil’s Foot fut entièrement tourné dans différents endroits des Cornouailles, comme Doyle avait situé son histoire : Cadgwith, West Penwith Moors, Kynance Cove au Cap Lizard (Caerleon Cottage)…

o Gary Hopkins, le scénariste de l’épisode, ne faisait pas partie de l’équipe d’écrivains de la série. Il envoya son manuscrit à la productrice June Wyndham-Davies, qui le trouva si bon qu’elle l’acheta. Bien lui en a pris, car l’épisode remporta le prix Edgar Allan Poe, meilleur épisode de série TV, en 1989.

o Jeremy Brett pensait que l'usage de cocaïne donnait un mauvais exemple pour la jeunesse. Il demanda à la fille de Sir Arthur Conan Doyle avant qu'il fût décidé que Sherlock Holmes abandonne définitivement la cocaïne dans la série (scène de l’enterrement de la seringue dans le sable).

o Jeremy Brett sortait d'une grosse dépression ce qui explique qu'il apparaisse avec les cheveux courts ; il les avait lui-même coupés. Incroyablement, Conan Doyle avait écrit cette nouvelle après le décès de sa femme et il était en proie lui-même à une sévère dépression. Holmes est en phase d’anéantissement et d’ennui et Doyle a décrit son propre état dans son personnage. Jeremy Brett avait vécu les mêmes évènements et son jeu ne peut qu’être criant de véracité, car il était dans le même état mental que Holmes. L’acteur avait été admis dans un hôpital psychiatrique londonien pour une durée de dix semaines peu après le tournage des Six Napoléons et il était à peine rétabli au moment de cet épisode.

o Certaines extravagances de l’acteur, dues à sa maladie, ne correspondaient pas au canon, ni à ses interprétations précédentes ; ainsi, l’accoutrement de l’écharpe entourant son chapeau fut jugé ridicule et décrié dans le Sunday Times comme ‘Sherlock Holmes as a teapot’ (Sherlock Holmes comme une théière).  

o Aucun plan de Baker Street dans cet épisode, ce qui est très rare (également dans The Boscombe Valley Mystery).

o Au terme du délire, Holmes appelle Watson : 'John !'. Cela doit être aussi courant que Steed interpellant Mrs Peel : 'Emma' !

Retour à l'index


9. FLAMME D'ARGENT
(SILVER BLAZE)

Un cheval, favori d'une course hippique, a disparu et son entraîneur a été retrouvé mort dans la lande. Holmes et Watson vont devoir se familiariser avec le monde des courses pour résoudre cette affaire.

Cet épisode m’a produit une meilleure impression que lors de l’élaboration de la fiche. Il ne fait pas partie des plus intéressants de la saison mais, le niveau de celle-ci étant très relevé, l’aventure est néanmoins divertissante.

Il y a de bons moments, la lande est bien filmée et la présence du grand comédien Peter Barkworth, décédé en 2006, agrémente le récit. L’acteur a changé physiquement depuis ses rôles dans Chapeau melon et bottes de cuir et il est même méconnaissable avec son monocle et le haut-de-forme à la première apparition.

Comment Silver Blaze, le fameux pur-sang du colonel Ross, a-t-il disparu ? Un suspect est arrêté pour le meurtre de John Straker, l’entraineur, dont le corps a été découvert dans la lande environnante. Mais où est passé le cheval ? Ne croyant pas au déroulé des évènements émis par l’inspecteur Gregory, Holmes mène son enquête dans la lande et remarque que les traces du cheval conduisent aux écuries de Mapleton.

Certaines expressions de Holmes font partie des grands moments de l’épisode : sa réaction lorsque Ross déclare : 'I don't like amateurs.', son rire lorsqu'il empoche ses gains aux courses, le bêlement et le coup d’œil au 'bruit de soupe' du colonel Ross (ça me fait penser à la chanson de Brel). À noter que Holmes refuse le potage ...mais quelle précision avec la pomme ! La performance de Brett retranscrit avec justesse les méthodes du détective, qui mentalement reconstruit la scène du drame.

Les décors, l’interprétation – excellent récit de la maid des évènements du soir de la disparition et de la présence d’un intrus – compensent une intrigue à la conclusion un peu décevante, mais la lande est toujours un plus et il y a certaines scènes très intéressantes ; la meilleure étant la finale à table. Par contre, la séquence de la course de chevaux est longue et lassante et quand on sait que la reconstitution a coûté si cher qu’elle a hypothéqué la fin de la saison, on se dit que l’argent a été bien mal placé.

o L’épisode est basé sur la nouvelle de Sir Arthur Conan Doyle, Silver Blaze, publiée dans le Strand en décembre 1892.

o L’épisode fut diffusé le 14 mai 1989 sur FR3.

o La reconstitution de la Wessex Cup, avec les nombreux figurants, les chevaux et les locations de costumes, coûta si cher qu'il ne restait presque plus de crédit pour tourner la fin de la saison. Quatre épisodes furent réalisés dans cette seconde partie de saison au lieu des six prévus.

o L'épisode fut tourné au Pays de Galles (le champ de courses de Bangor-on-Dee), à Peover Hall dans le Cheshire (les étables Mapleton) et à Knowlmere Manor dans le Lancashire (pour représenter King’s Pyland du colonel Ross).

o Peu de modifications par rapport à la nouvelle. John Hawkesworth, le scénariste, a réparé l’erreur admise de Doyle, à savoir qu’un cheval ne peut courir une course maquillé. Les retrouvailles avec Silver Blaze et le toilettage de l’animal se situent donc avant la course dans l’épisode.

o Ce sont vraisemblablement des peintures placées en 'insert' et non des vues réelles que montre Ross à Holmes sur le chemin. En tout cas, le résultat est étrange...

o Holmes semble étonné par la couleur du journal de Watson dans le train (la gazzetta dello sport n'existait pas à l'époque !).

o Pour la seule fois, un panneau jaune et blanc avec l'inscription Granada apparaît avant le générique (DVD).

Retour à l'index


10. L'AVENTURE DE WISTERIA LODGE
(WISTERIA LODGE)

Un curieux personnage vient demander conseil à Holmes au sujet de ses énigmatiques hôtes qui ont mystérieusement disparu. Le détective va se trouver au cœur d'une terrible vengeance.

Au second passage, l'épisode présente davantage d’attraits, bien qu'il soit l'un des moins intéressants de la saison. La première scène à la gare est plus claire, car elle est incompréhensible au premier passage. L'histoire du tyran de San Pedro n'est guère passionnante. Même Scott Eccles est énervant.

L’intérêt du récit réside dans la disparition mystérieuse des hôtes de Wisteria Lodge avec le compte-rendu du naïf Eccles, cartographe éclairé, mais dès que Holmes a retrouvé la maison du dictateur, l’intrigue devient plus conventionnelle, avec l’enlèvement politique de la gouvernante, en réalité la femme d’un opposant assassiné par le despote.

C'est fidèle à la nouvelle ; cependant, je me souviens qu'elle m'avait déjà ennuyé. Il y a peu d'action convaincante mais beaucoup de violence dont la scène du meurtre de Garcia, une des plus dures de la série. Néanmoins, la photographie est superbe avec des jeux de lumière et de miroirs, lorsque, par exemple, Holmes et Baynes s'entretiennent à Wisteria Lodge ou quand Holmes et Watson enfourchent leur vélo dans la brume pour arriver à temps à la gare.

Le rusé inspecteur Baynes, et son sachet de bonbons, est excellent et traite d'égal à égal avec Holmes, même si leurs méthodes s’opposent diamétralement. C’est un atout de cette aventure assez quelconque.

o L’épisode est basé sur la nouvelle de Sir Arthur Conan Doyle, The Adventure of Wisteria Lodge, publiée dans le Collier’s au mois d’août 1908.

o L’épisode fut diffusé le 28 mai 1989 sur FR3.

o L’épisode a été intégralement tourné dans le Cheshire (l’action est censée se passer dans le Surrey).  La demeure High Gable des Henderson est Arley Hall à Knutsford et le cottage loué, Wisteria Lodge, est Nether Alderley Rectory à Alderley Edge.

o Au début de l'épisode, le terme 'grotesque' permet l'évocation de deux aventures, dont une ne fut jamais, malheureusement, portée à l'écran pour la série (Les cinq pépins d'orange). Sinon, La ligue des rouquins est aussi clairement évoquée.  

o L’adaptation de la nouvelle a fait disparaître qu’Eccles devait servir d’alibi à Garcia ; d’ailleurs, il annonce dans la nuit à Eccles l’heure qu’il est supposé être mais on ne le voit pas avancer les pendules. Contrairement à la nouvelle, Holmes s’est renseigné sur l’identité du dictateur et il en sait autant que l’inspecteur. Heureusement, toutes les références à la sorcellerie ont été supprimées dans le scénario.

o Les amateurs de Chapeau melon et bottes de cuir ont peut-être reconnu dans l'inspecteur Baynes, Freddie Jones, le Basil de Qui suis-je ??? (Personnellement, j'ai eu du mal). Sa superbe composition à l’articulation exagérée est à voir en VO.

Retour à l'index


11. LES PLANS DU BRUCE-PARTINGTON
(THE BRUCE-PARTINGTON PLANS)

Au nom du gouvernement britannique, Mycroft Holmes vient demander à son frère d'élucider la mort d'un secrétaire de l’Amirauté qui avait en sa possession les plans du Bruce Partington, un nouveau sous-marin.

Après deux épisodes moyens, le second coffret se termine en beauté. Le thème du vol de secrets d’Etat est de nouveau plébiscité - après Le traité naval et La deuxième tache -, mais l'aventure est singulière, bien construite  et ponctuée de scènes très intéressantes et parfois cocasses.

Le corps de Cadogan West, un fonctionnaire à l’arsenal de Woolwich, est retrouvé le crâne défoncé dans un tunnel du métro près d’Aldgate Station. On découvre dans ses poches une partie des plans secrets d’un sous-marin révolutionnaire, et le jeune homme est indéniablement soupçonné d’avoir trahi. Un aiguillage va mettre Holmes sur la voie et permettre au détective et à son fidèle compagnon de récupérer les trois documents manquants.

Holmes chante et s'ennuie avant l'arrivée de son frère qui lui demande de retrouver des plans de sous-marin ; cela fait penser à La vie privée de Sherlock Holmes. L'histoire se passe dans le brouillard dès le début ce qui donne un côté intrigant. J'ai aimé particulièrement le passage lorsque le détective et Watson sont pris pour des croque-morts ('Are you not the undertakers ?'). Holmes se transforme en gentleman cambrioleur malgré les réticences initiales du docteur Watson et il se montre un peu sec envers Mrs Hudson afin qu’elle débarrasse la table rapidement : 'Please, disappear !'.

Mycroft Holmes et l’inspecteur Bradstreet (de nouveau là après L'homme à la lèvre tordue) sont des personnages convaincants et attachants. Charles Gray est un Mycroft très plausible ; l'affaire de L'interprète grec est évoquée et il est plutôt surprenant qu'il ne puisse pas se rappeler du nom du bon docteur. A noter que l'agent ennemi s'exprime en allemand au moment de son arrestation.

Un épisode aux rebondissements multiples et à l’intrigue passionnante conclut cette seconde saison d’un excellent niveau.  

o L’épisode est basé sur la nouvelle de Sir Arthur Conan Doyle, The Adventure of the Bruce-Partington Plans, qui fut publiée dans le Strand en décembre 1908.

o L’épisode fut diffusé le 4 juin 1989 sur FR3.

o L’épisode fut tourné à Crosby Hall (Liverpool).

o C'est Lestrade, et non Bradstreet, qui est l'inspecteur dans l'œuvre de Conan Doyle. Les deux acteurs sont, de toute façon, excellents et Colin Jeavons était peut-être indisponible pour le tournage de cet épisode.

o Mycroft Holmes n’apparaît que deux fois dans le Canon : L’interprète grec et Les plans de Bruce-Partington.

o Vu la qualité de cet épisode, il est fort dommage que la seconde saison ne comporte que onze épisodes contre treize à la première. Faute d’argent, les deux derniers n’ont pu être tournés.

o Le prénom Violet devait être très répandu à l'époque victorienne car il est de nouveau à l'honneur, cette fois-ci pour la fiancée de Cadogan West, Violet Westbury.

o Un souci plutôt rare pour cette série : il y a du grain et un problème de compression pendant la majeure partie de l'épisode sur le DVD. Le Blu-ray, par contre, est impeccable.

Retour à l'index

Crédits photo : ELEPHANT FILMS.