Saison 2 1. Les petits hommes verts (Little Green Men) 5/6. Duane Barry (Duane Barry/Ascension) 9. Intraterrestres (Firewalker) 10. Le musée rouge (Red Museum) 14. La main de l'enfer (Die Hand Die Verletzt) 15. Mystère vaudou (Fresh Bones) 16/17. La colonie (Colony/End Game) 18. Parole de singe (Fearful Symmetry) 19. Le vaisseau fantôme (Død Kalm) 20. Faux frères siamois (Humbug) 21. Les Calusari (The Calusari) 22. Contamination (F. Emasculata) 23. Ombre mortelle (Soft Light) 24. Une petite ville tranquille (Our Town) Épisode Mythologique Scénario : Glen Morgan & James Wong Résumé : Plusieurs semaines ont passé depuis la fermeture du Bureau des Affaires Non Classées. Mulder est muté aux écoutes téléphoniques, et Scully enseigne la médecine à Quantico. Ils ne se voient que rarement et en cachette car ont conscience qu'ils sont surveillés. Par le sénateur Matheson, un de ses rares alliés politiques, Mulder apprend qu’un signal extraterrestre vient d’être enregistré dans l’observatoire abandonné d’Arecibo à Porto Rico. Il s’y rend en secret mais sait qu’il ne dispose que de peu de temps avant que ses ennemis ne retrouvent sa trace. Critique : La saison 2 démarre avec un épisode mythologique très réussi, mettant parfaitement en scène le décor de la période à venir. C’est ainsi que le Fumeur se dévoile un peu plus et connaît une confrontation directe avec Mulder, tandis que Skinner commence à se rebeller. Si l’histoire paraît assez prévisible, elle distille une paranoïa très efficace et comporte de solides moments de bravoure, tels l’enlèvement de Samantha enfin dévoilé ou l’haletante poursuite finale. Mais plus que les petits hommes verts (lire ou relire Martiens, go home, de Fredric Brown !), l’épisode touche principalement par la relation unissant Mulder et Scully, très émouvante. Mulder parle très martialement à Scully au début de l’épisode (scène du parking) avant de reconnaître dans la scène finale toute l’importance qu’elle représente pour lui. Duchovny et Gillian Anderson (à qui les lunettes vont à ravir) sont absolument formidables. Le sénateur Richard Matheson (hommage au grand auteur !), superbement incarné par le grand comédien de théâtre Raymond J. Barry, reviendra dans deux autres épisodes : Meurtres d’utilité publique (saison 3) et Compte à rebours (saison 6). Le rôle avait d’abord été proposé à Darren McGavin qui incarnait Kolchak, The Nightstalker, ayant inspiré Mulder à Chris Carter. Il interprètera finalement l’agent retraité Arthur Dales dans Compagnons de route (saison 5), et Agua Mala (saison 6). Anecdotes :
Scénario : Chris Carter Résumé : Mulder est envoyé enquêter sur un cadavre retrouvé dans les égoûts. L’affaire semblant banale, il est persuadé que sa hiérarchie a fait exprès de lui confier cette affaire inintéressante. Mais l’agresseur invisible frappe de nouveau et se révèle être un monstre répugnant qui n’a rien de terrestre. Mulder réussira-t-il à l’attraper ? Et qui l’a mis sur cette affaire ? Qui souhaite autant que lui et Scully la réouverture des X-Files ?… Critique : Pour ce premier loner de la saison, Chris Carter prend la plume et nous régale d’un excellent gore des familles, comme on l’aime. De nombreuses scènes tâchent bien : l’autopsie par Scully (ah, ces autopsies…) d’un corps putréfié et envahi par la vermine, les égouts, la douche sanglante, la morsure, les bestioles, etc. Le monstre lui-même apparaît comme une merveille d’abomination ! Le Flukeman mérite sa place au premier rang de l’incroyable panthéon des horreurs de la série. L’épisode comporte aussi pas mal d’humour, avec notamment d’excellentes vannes de Mulder. L’intrigue constitue une merveille d’efficacité et la réalisation demeure haletante jusqu’au bout. Le fabuleux décor des collecteurs est somptueusement utilisé et évoque nombre de ces légendes urbaines que la série aime tant mettre en scène. L’hôte marque aussi les grands débuts de M. X, le nouvel informateur, encore invisible, de Mulder. Le personnage sera plus ambigu et cynique que Gorge Profonde, et sa relation avec Mulder restera surtout une association d’intérêts. Il devra beaucoup à l’étonnant charisme de Steven Williams. Le Flukeman est incarné par Darin Morgan, frère de Glen, co-producteur et grand scénariste de la série. Darin deviendra lui aussi un scénariste parmi les plus brillants de la série (La guerre des coprophages, Le Seigneur du magma…), et un des maîtres d’œuvre de MillenniuM, puis de l’excellente reprise de Nightstalker. Les temps changent, Darin a récemment travaillé sur Bionic Woman… Anecdotes :
Scénario : Glen Morgan & James Wong, d’après une histoire de Darin Morgan. Résumé : A Franklin, plusieurs personnes sans histoire se mettent à tuer les premières personnes autour d’eux. Mulder et Scully enquêtent et s’aperçoivent que des « messages » sont apparus aux différents tueurs, leur ordonnant de passer à l’acte. Comment et par qui sont envoyés ses ordres mortels ? Critique : Cet épisode très riche et imaginatif (dans la famille Morgan, je demande Glen) pousse la paranoïa ambiante de la série jusqu’à ses ultimes retranchements. L’histoire mêle habilement plusieurs grandes peurs contemporaines : pollution chimique, manipulations agricoles, messages subliminaux, massacre dans une école… Le procédé des messages sur écrans apparaît diablement efficace et produit toujours son effet jusqu’à l’ultime apparition, laissant pantois Mulder comme le spectateur. On retrouve un thème récurrent des loners : le pauvre bougre dépassé par les événements ou par ses pouvoirs et s’acheminant inévitablement vers le drame, même s’il résiste héroïquement comme ici. Bizarrement les abeilles irradiées (et non pas génétiquement modifiées) font comme un clin d’œil à la mythologie ! Heureusement, les Lone Gunmen refont surface, ce qui nous vaut comme toujours une scène très amusante. Frohike en pince décidemment pour Scully ! L’épisode comporte d’excellents comédiens dans les rôles secondaires, mais reste dominé par l’effarante prestation de William Anderson. Anecdotes :
Épisode Mythologique Scénario : Howard Gordon Résumé : Un homme appelle les pompiers car il y a le feu chez lui. Lorsque les pompiers arrivent, il n’y a aucune trace d’incendie, mais l’homme est mort : ses organes ont brûlé ! D’autres morts tout aussi étranges surviennent. Mulder, secondé par Alex Krycek, remplaçant de Scully, enquête et constate que toutes les victimes n’avaient plus dormi depuis 24 ans et qu‘une d’entre elles était un médecin spécialisé dans les maladies du sommeil… Critique : Épisode mixte loner/mythologie, Insomnies montre un double visage. La partie indépendante ne convainc guère car trop linéaire et appuyée. Le Viêt-Nam est un poncif auquel toute série américaine doit succomber, les X-Files ne feront pas ici exception. De plus, hormis l’impressionnante scène d’ouverture, les autres suggestions de Cole ne sont guère ébouriffantes. Le talent de Tony-Candyman-Todd répond, lui, au rendez-vous ; il constitue l’attrait majeur de cette partie. La partie mythologie s’avère plus stimulante. Mr X se dévoile physiquement (impressionnant Williams) et, surtout, voici qu’apparaît le séduisant, le diabolique, le maudit Alex Krycek. Déjà porté par un talentueux Nicholas Lea (Kyle XY), il va devenir « l’autre » méchant récurrent d’une série lui devant nombre de scènes formidables. Mais tout cela est à venir. Pour l’instant, on s’amuse simplement à le voir jouer le jeune premier de la classe, propre sur lui. Il pousse le vice jusqu’à paraître choqué devant un cadavre, alors que c’est un tueur fini ! Le gaillard a du talent. Gillan Anderson, proche de l’accouchement, se met en retrait tandis que la caméra évite de s’attarder sur son ventre. La menace du Fumeur annonce son retrait provisoire. On retrouve le policier Horton de Masculin/Féminin, tandis que Jon Gries, le Broots du Caméléon, fait une apparition remarquée. Tiens, l‘armée américaine a mis au point une pilule anti-sommeil… Anecdotes :
Épisode Mythologique Scénario : Chris Carter (1re partie) et Paul Brown (2e partie) Résumé : Duane Barry, un ancien membre du FBI interné dans un asile psychiatrique, est convaincu avoir été enlevé par des extraterrestres plusieurs années auparavant. Convaincu que cela va se reproduire dans peu de temps, il perd son sang-froid et s’évade, puis prend en otage quatre personnes. Mulder est envoyé négocier la libération des otages. Au cours de leur confrontation, Mulder est convaincu qu’il dit la vérité mais Scully, après avoir consulté le dossier médical de Barry arrive à une autre conclusion. Qui a raison ? La situation se complique lorsque Scully est kidnappée... Critique : Ce double épisode exceptionnel débute par une (pas si) classique prise d’otages, filmée avec une vraie incandescence et ponctuée de moments forts comme les terrifiantes visions de Duane, ou quand l’Agent Hazdin (très solide CCH Pounder) traite Krychek en garçon de courses ! La relation entre Mulder et Duane est intensément rendue, d’autant que les comédiens réalisent un grand numéro. La scène de la lecture laser est un petit bijou d’intrusion de l’étrange dans la vie quotidienne. Et on est désormais certain que X n’est pas Gorge Profonde… Mais c’est dans la deuxième partie que l’ensemble prend véritablement son envol. La balade hallucinée de Duane (musique géniale), la reconstitution en pensée de la terrible scène d’enlèvement par Mulder, la scène très 007 du téléphérique (Moonraker), le dialogue entre Mulder et Skinner menant à la réouverture tant attendue des Affaires Non Classées représentent autant de grands moments de télévision, qui distinguent définitivement X-Files du commun des séries (voire des seulement excellentes !). On est saisi par cette fascination mêlée d’effroi exprimée par la mélopée enregistrée de Duane, accompagnant un Mulder qui fixe silencieusement le muet mystère des étoiles. Ce plan final est un chef-d’œuvre, précédé par la particulièrement émouvante scène de la croix. L’intensité ne faiblit pas un seul instant durant tout cet épisode magnifiquement écrit et mis en scène, servi par des comédiens en état de grâce tel Steven Railsback qui fait de Duane un des personnages les plus marquants de toute la série. Quelle émotion devant une telle réussite ! Duane Berry, c’est aussi le départ momentané de Gillian pour cause d’accouchement ! Anecdotes :
Résumé : Alors que Scully est portée disparue et que Krycek a pris la fuite, Mulder tente de résoudre seul une affaire de vampires qui veulent obtenir la vie éternelle en commettant des meurtres sanglants. Mais Mulder est dangereusement attiré par une femme faisant partie de la bande… Critique : Oh, le mauvais épisode ! C’est simple, rien ne fonctionne ! Les vampires sont vulgaires et grotesques, la mise en scène accumule les effets trop appuyés, les dialogues demeurent jusqu’au bout pesants comme des enclumes et inutilement emphatiques. On pourrait vraiment croire que Chris Carter a tout manigancé pour bien faire percevoir l’importance de Scully, tant Mulder fonctionne à vide sans elle. On se distrait comme on peut en constatant à quel point les vampires ressemblent à Kurt Cobain. Quelques jolies scènes surnagent : la réouverture des Affaires Non Classées, avec les fameux tiroirs, la croix de Scully, toujours émouvante, le face-à-face inégal entre Mulder et le shérif local, mais elles ne suffisent pas à sauver les vampires et la vamp du pire. Étonnant tout de même de voir à quel point X-Files, qui a si souvent adapté avec succès les classiques de l’épouvante (golem, gargouilles…), échoue à ce point lors de son rendez-vous avec le mythe central du Vampire ! Vivement le retour de Scully et surtout le shérif aux dents longues ! En 1994, la Californie brûlait déjà… Anecdotes :
Épisode Mythologique Scénario : Glen Morgan & James Wong Résumé : Scully réapparaît miraculeusement dans un hôpital, dans le coma et aux portes de la mort. Mulder, furieux et angoissé, tente de savoir qui est responsable de son enlèvement. Il fait la connaissance de Mélissa, sœur de Dana. Mais Scully s’éloigne de plus en plus de la rive de la Vie pendant que Mulder essaye de la venger. Critique : Un épisode de mythologie particulièrement dense, où chaque personnage se révèle à nu. Mulder et le Fumeur se montrent finalement très semblables dans le néant de leur vie (films pornos contre soirées bières et cigarettes). Leur confrontation tendue marque un vrai moment d’anthologie de la série. Mr X confirme être un manipulateur ambitieux et sans scrupules (scènes très fortes) tandis que Skinner choisit définitivement son camp et revêt toute sa dimension lors de son émouvante confession. Scully se dévoile également, notamment dans l’une des séquences d’ouverture les plus réussies de la série. Les images du rêve auraient pu paraître ridicules, mais grâce au talent de la mise en scène et de Gillian Anderson, c’est tout le contraire qui s’accomplit. L’épisode nous vaut aussi la rencontre avec un nouveau personnage, Mélissa, l’éthérée et assez irrésistible sœur de Scully. Mélissa est promise à un tragique destin du fait de Krycek, dont on peut penser qu’il est le rendez-vous manqué de Mulder grâce à cette même Mélissa. Les caprices du destin… La gravité de la situation déteint sur les Bandits Solitaires, plus graves que de coutume (encore que Frohike en nœud pap vaut le coup d’œil). Leur fascination naïve devant Internet et l’ADN nous rappelle que l’épisode date bien des années 90 ! Un épisode visuellement magnifique où la couleur des paysages oniriques contraste avec l’obscurité et les espaces clos de la réalité, le tout porté par la magnifique musique de Snow. Le thème toujours efficace du coma sera de nouveau employé dans Audrey Pauley, un des meilleurs épisodes de la saison 9. Anecdotes :
Scénario : Howard Gordon Résumé : Un comité de surveillance scientifique reçoit un signal de détresse d’une équipe de recherche volcanique : un cadavre et une « chose » non identifiable ont frappé l'équipe. Mulder et Scully rejoignent l’équipe, figée dans la paranoïa et la terreur depuis que leur chef Trepkos, leur a faussé compagnie après s’être transformé en tueur. Critique : Reprise de service agitée pour Scully, dans une mission crapahutage-huis clos dans la droite lignée de Quand vient la nuit ou surtout Projet Arctique dont l’épisode constitue un authentique remake. La recette est désormais connue et, même si l’ensemble continue à fonctionner efficacement, la réussite paraît moindre. On aurait pu espérer plus de peps et d’originalité pour le retour de Scully. Certains effets gores restent réussis mais ne rendent pas l’ensemble vraiment exaltant. Les amateurs de l’excellente The West Wing reconnaîtront Josh, ceux de Saw, Amanda. Bradley Whitford et Shawnee Smith ne semblent pas à leur meilleur niveau, comme d’ailleurs le reste de la distribution. Anecdotes :
![]() Épisode Mythologique Scénario : Chris Carter Résumé : A Delta Glen, de jeunes adolescents disparaissent la nuit et reviennent au matin en violent état de choc, portant une inscription tracée au sang : « C’en est un(e) ». Mulder et Scully soupçonnent une secte prônant l’interdiction de la viande d’être mêlée à cette affaire, mais devront faire face à une vérité plus complexe, tout à fait inattendue... Critique : Une de ses balades dans l’Amérique profonde dont la série a le secret, se révélant ici particulièrement réussie. L’intrigue, aussi riche que fluide et cohérente, entremêle adroitement différents fléaux contemporains : bœuf aux hormones, sectes intrusives dans la vie privée, manipulations médicales… Le tout est filmé avec une rare densité, avec un détour surprenant et bienvenu dans la Mythologie (So long, Deep Throat !). Comme toujours, les X-Files prennent une position progressiste, pour la tolérance et... le bio ! Notons que la garde-robe de Scully se révèle, ici, très classieuse tandis qu’elle arbore une des plus belles coiffures de la série. Une Scully grand crû donc (superbe numéro de Gillian Anderson lors de la reconnaissance de l’assassin), d’autant que la scène de restaurant, très détendue, avec Mulder reste particulièrement amusante. Les amateurs de l’excellent Profiler auront reconnu Mark Rolston, qui interpréta longtemps le terrible Jack. Anecdotes :
11. EXCELSIS DEI Scénario : Paul Brown Résumé : Dans un hospice pour personnes âgées, une infirmière ambiguë prétend avoir été violée par un agresseur invisible… qui serait un de ses vieux et frêles patients ! Notre duo constate que certains vieillards semblent en pleine forme, et guérissent inexplicablement de la maladie d’Alzheimer. De plus, certains patients avertissent nos héros que des « esprits » hantent les lieux… Critique : L’épisode emploie une formule bien éprouvée, maintes fois vue ailleurs, même si la mise en scène demeure correcte. Le décor de l’institution paraît idéalement sinistre, tandis que l’interprétation ressort convaincante, avec plusieurs acteurs vétérans des séries télé. On remarque une inversion originale lors de la fameuse scène d’exposition, toujours cruciale : Scully (qui a repéré les cassettes n’appartenant pas à Mulder…) présente cette fois l’affaire. Comme toujours, c’est moins délirant, et comme toujours, Mulder renâcle. Malheureusement l’intrigue, par trop prévisible, ne décolle jamais vraiment. Même si les dialogues Mulder-Scully restent divertissants, l’épisode semble relativement anodin. Détail amusant, l’infirmière est interprétée par Teryl Rothery, qui montera bientôt en grade en étant le Dr Frasier de Stargate ! Anecdotes :
Scénario : Sara B. Cooper (créditée comme "Sara B. Charno") Résumé : Grâce à une vision, L’inspecteur Morrow retrouve un os humain enterré d’un agent du FBI qui avait disparu alors qu’il enquêtait sur des viols et des meurtres gores commis sur de jeunes femmes en 1940. Le tueur, Harry Cokely, a aujourd’hui purgé sa peine. Mais des meurtres similaires recommencent. Mulder et Scully constatent le comportement de plus en plus angoissé de la jeune détective, elle-même agressée par le tueur… un jeune homme qui serait en fait Cokely tel qu’il était en 1940 !... Critique : Un de ces épisodes faisant que X-Files ne se regarde pas seulement comme une excellente série de SF, mais bien comme un monument de la télévision. L’histoire, originale et implacablement funèbre, sait nous dévoiler progressivement l’Horreur, ressentie avec un rare impact. La mise en scène et la musique de Snow paraissent incroyablement oppressantes. L’interprétation, souvent d’un haut niveau, atteint ici des sommets. Règle de base : tout épisode avec Terry O’Quinn, quelque soit la série, sera génial. BJ, dont les tourments rendent cette histoire réellement troublante, est magnifiée par une Deborah Strang inouïe. Un des personnages secondaires les plus inoubliables de la série. Certaines scènes se révèlent particulièrement éprouvantes, attouchant au film d’épouvante. Scully réalise un numéro percutant, Bones n’a rien inventé ! Mulder demeure supérieurement pénétrant, comme on l’aime. On sort aussi ravi qu’éprouvé de cet épisode où l’on aura touché les Ténèbres du bout des doigts. Un des sommets de la saison 2 (le suivant fera aussi très fort dans le genre). Décidemment les champs inspirent la série, on s’en rendra de nouveau compte dans le fabuleux Le pré où je suis mort (saison 4). Anecdotes :
Donald Pfaster profane des tombes renfermant des jeunes femmes pour voler des morceaux de leurs corps. Mais bientôt, cela ne lui suffit plus, et il commence à tuer dans le même but. Scully est violemment secouée par l’atmosphère macabre de l’affaire et commence à perdre pied... Critique : Après un Aubrey particulièrement sombre, la saison 2 continue à explorer les tréfonds de l’âme humaine, avec une idée aussi forte qu’audacieuse : l’abandon du Fantastique. Pas d’Extraterrestres ou de pouvoirs paranormaux dans cet épisode, mais un serial killer d’autant plus inquiétant qu’il n’est qu’humain. Sans recourir à des effets faciles, Nick Chinlund, parfait, suinte la perversion et le dérèglement mental comme rarement on les aura vus à la télévision. Le parcours de Mulder amuse, évoluant graduellement d’une négligence à peine dissimulée (comme toujours quand il n’est pas intéressé) jusqu’à la frénésie après l’enlèvement de Scully lui rappelant de biens mauvais souvenirs encore récents. Mais les scènes les plus fortes sont au crédit de Scully (et de son interprète), dont le désarroi puis la frayeur saisissent littéralement le spectateur à la gorge. Gillian Anderson montre une fois de plus toute l’étendue de son talent dans le domaine de l’émotion, notamment dans le passage où l’on voit Scully sangloter dans les bras de Mulder. L’épisode reste aussi comme un moment fort de la relation entre les deux héros! On a la surprise de reconnaître Christine Willes en psychiatre du FBI, alors qu’elle compose par ailleurs la très allumée Dolores de Dead like me ! Anecdotes :
Scénario : Glen Morgan & James Wong Résumé : Un rite satanique organisé « pour rire » par des adolescents vire au cauchemar avec la mort brutale et « surnaturelle » de l’un d’eux. Mulder et Scully découvrent qu’un véritable clan satanique regroupe plusieurs professeurs de l’école où étudient les jeunes. Les morts violentes se multiplient lorsqu’une inquiétante enseignante est engagée dans l‘établissement... Critique : Un loner parfaitement maîtrisé, avec un explosif cocktail de scènes d'épouvante (le serpent, la dissection, le massacre final...) et de vraies pépites d'humour (la pluie de grenouilles avec une Scully estomaquée, l'adieu ironique du Démon...). Dans la plupart des séries fantastiques, les épisodes mettant en scène le Diable en personne revêtent toujours un cachet particulier ; celui-ci ne fera pas exception, bien au contraire. Sans être aussi dérangeant que Aubrey, l'ensemble fonctionne à merveille, et on ne peut qu'en admirer la virtuosité. On éprouve réellement une jolie frayeur devant cet authentique film d'horreur, nettement plus efficace que bien des longs-métrages. L'interprétation est au diapason, avec une Susan Blomaert fabuleuse en professeur démoniaque (La main de l'Enfer prend parfois des allures de Buffy en plus sombre), et surtout Heather McComb dans son rôle fétiche d'ado à problèmes qu'elle reprendra dans Profiler, MillenniuM, etc. Le message final apparaissant au tableau présente un double sens : les brillants auteurs Glen Morgan et James Wong quittant la série pour créer Space 2063 (il reviendront dans la saison 4 après l'échec du projet). Un rude coup pour la série, car ils comptaient parmi ses meilleurs scénaristes (Quand vient la nuit). L'épisode représente un moment clé de la série car il marque également l'entrée en lice du regretté Kim Manners, qui deviendra le principal réalisateur des X-Files (52 épisodes dont le finale de la série, et un rôle très important de producteur à partir du Vaisseau fantôme). Son talent éclate ici avec force, grâce à une caméra mobile (fabuleux plans circulaires), d'incroyables champs-contrechamps mêlés d'effets de lumière donnant l'impression vivace d'un cauchemar éveillé, et bien d'autres excellentes idées de mises en scène. Du bel ouvrage ! Anecdotes :
15. MYSTÈRE VAUDOU Scénario : Howard Gordon Résumé : Un des soldats chargé de garder une caserne de sans-papiers hawaïens devient fou et meurt en faisant percuter sa voiture contre un arbre portant une inscription vaudoue. D’autres soldats semblent frappés par cette « malédiction » qui serait l’œuvre d’un des réfugiés, pour l’heure bouclé dans une cage. Mulder et Scully enquêtent dans la caserne, au bord de l’implosion… Critique : La série continue son tour du monde du paranormal, l'étape du jour s'avérant Haïti et le vaudou. À chacun sa sensibilité, personnellement les histoires de vaudou m'ennuient le plus souvent, et même X-Files ne fera pas ici exception. Tout le catalogue du genre défile pesamment sous nos yeux incrédules, avec un clinquant manque de goût. Certaines scènes (les vers, la plaie de Scully...) se voudraient effrayantes alors qu'elles ne sont qu'écœurantes. Le tout culmine avec un duel de sorcellerie passablement grotesque, dans un cimetière toc au possible. On croirait un navet d'Hollywood ! Mais ici ni humour, ni distanciation, on en demeure à un premier degré bien pompier. Quant à la chute finale, elle est tellement prévisible quelle en finit par "achever" l’épisode. Mystère vaudou s'avère plus intéressant dans sa condamnation de l'arbitraire, où l'on pourrait reconnaître Guantanamo et Abou Ghraib. X-Files a toujours choisi une optique progressiste, mais cet aspect demeure ici trop secondaire, même s'il nous vaut une apparition comme toujours réussie de M. X. Et puis, l'épisode connaît la malchance de survenir après une succession de loners exceptionnels, sa faiblesse ne pardonne donc pas. Pourtant, les histoires de vaudou réussies existent, on pourra ainsi lire les écrits venimeux de Poppy Z. Brite (Les contes de la Fée Verte). Anecdotes :
16/17. LA COLONIE Épisode Mythologique Scénario : Chris Carter, d’après une histoire de David Duchovny & Chris Carter (1re partie), et Frank Spotnitz (2e partie) Résumé : Un tueur invincible et polymorphe assassine plusieurs personnes qui sont toutes des sosies ! Mulder et Scully tentent d’empêcher d’autres morts et pensent avoir mis le doigt sur une Conspiration soviétique visant à gangrener les États-Unis. Mais la vérité est bien plus renversante. De plus, Mulder reçoit un coup de fil de son père : sa sœur est revenue... L'enchaînement démentiel des événements amènera Mulder jusqu'en Arctique... Critique : La colonie constitue un de ces doubles épisodes mythologiques que la série saura multiplier avec bonheur, sur le modèle de Duane Barry, tout en marquant l'entrée en scène d'un artisan majeur de la série : Frank Spotnitz, qui va vite devenir le bras droit du boss, et diriger avec lui toute la Mythologie de la série. Ce double épisode reste un des plus réussis, par la densité de l’histoire et la stupéfiante accumulation de rebondissements laissant le spectateur pantois mais ravi (scène d’introduction, transformations, groupe de clones, confrontation incandescente entre X et Skinner…). Le moindre d’entre eux n’est certes pas la supposée réapparition de Samantha, à laquelle bien entendu on ne croit pas mais qui produit tout de même son effet. Mulder va de révélations en révélations dans cet épisode courant jusqu’au bout le risque d’en faire trop. Heureusement, il apparaît parfaitement écrit, et soutenu par une mise en scène sans faille, ainsi que des décors somptueux. Le cliffhanger de transition reste un modèle du genre (durant toute la saison 2, seule la scène finale fera encore mieux). Il permet également de nous souvenir que les X-Files furent sans doute la première série à intégrer les téléphones portables au cœur de son action, avec un refrain devenu un véritable identifiant de la série : Mulder, c’est moi. La colonie ne se contente pas de développer la Mythologie, mais en constitue un véritable saut qualitatif avec la découverte de tout un univers SF jusqu’ici seulement envisagé. La rupture s’avère bien tranchée avec la saison 1 ! Le double épisode voit également l’apparition très efficace de la version X-Files de Terminator : le Bounty Hunter. Le pastiche paraît savoureux, d’autant que Brian Thompson (d’ailleurs brièvement apparu dans T1) semble présenter comme un air de famille avec Gobernator. Son pouvoir de polymorphe fait d’ailleurs furieusement penser au T1000 de Judgement Day, incarné par nul autre que Robert Patrick, le futur remplaçant de Mulder dans les deux dernières saisons ! Les parents de Mulder sont également fort habilement introduits, d’autant que le jeu tout en finesse de Peter Donat nous laisse déjà supposer que William Mulder comporte lui aussi sa part d’ombre. Petite anecdote : à la demande de Bowman, Williams et Pileggi n’ont pas fait dans la demi-mesure, le premier s’est ainsi brisé une phalange de la main droite en frappant le second, tout en faisant s'effondrer le décor de l'ascenseur ! Ah, j’oubliais, encore une histoire où Scully se fait enlever... Anecdotes :
Scénario : Steve de Jarnatt Résumé : Un éléphant invisible sème la pagaille après s’être échappé de sa cage où il était en captivité. Mulder et Scully soupçonnent une douteuse organisation pour la libération totale des animaux d’avoir fomenté la tentative d’évasion, mais d’autres animaux dont une gorille passionnément protégée par la directrice du zoo disparaissent et réapparaissent à leur tour. Et si « quelqu’un » d’autre était derrière tout ça ? Critique : Une scène d’introduction totalement folle, aux stupéfiants effets spéciaux, ouvre un épisode où la sensibilité progressiste coutumière aux X-Files prend cette fois fait et cause pour la défense des espèces menacées. Mais cette démonstration ne prend pas des allures d’incantation verbeuse, l’intrigue conservant mystère et suspense jusqu’à un étonnant dénouement aux dérangeantes intonations prophétiques. On se souviendra longtemps d’une des autopsies les plus improbables de Scully, qui a pourtant souvent fait fort en la matière. La pauvrette se retrouve cette fois immergée dans un éléphant alors que Mulder veille soigneusement à conserver ses distances ! L’épisode bénéficie également d’une spectaculaire apparition en visioconférence des toujours irrésistibles Bandits Solitaires, cette fois sans Langly, encore plus paranos que de coutume (si, si, c’est possible). Coïncidence, Au Cœur du Complot comportera également un épisode consacré à un singe étrangement intelligent : La planète des Frohikes ! Toujours superbement efficace, Jayne Atkinson tient un rôle finalement assez proche de la Karen Hayes de 24h chrono, en femme à poigne ne transigeant pas sur ses convictions. Anecdotes :
Scénario : Howard Gordon & Alex Gansa, d’après une histoire d’Howard Gordon Résumé : Des passagers d’un bateau en détresse près de la Suède sont recueillis par un autre bateau, mais les sauveteurs constatent avec horreur que les passagers ont excessivement vieilli et meurent peu après de vieillesse ! Mulder, Scully, et leur guide Trondheim montent à bord du navire mystérieux, mais leur propre bateau est mystérieusement volé. Prisonniers du vaisseau maudit et d’une sorte de faille temporelle, ils commencent à vieillir rapidement. De plus, ils ne sont pas seuls à bord... Critique : Dans la lignée de Quand vient la nuit et autres, nous retrouvons nos héros coupés du monde, dans un huis clos mortel. L’effet de surprise a désormais totalement disparu, au profit d’une prévisibilité presque totale durant tout l’épisode. Et pourtant, Le vaisseau fantôme tire son épingle du jeu. Tout d’abord, l’histoire s’insère habilement dans la tradition des légendes des mers, un monde fascinant dont l’atmosphère se trouve parfaitement reconstituée. On y dénote également une tonalité très H.P. Lovecraft, auquel « le Dieu du Mal tombé du ciel » des marins fait clairement allusion. L’eau contaminée serait-elle une émanation du Grand Cthulhu ? On admire également le magnifique décor du navire, idéalement sinistre et de plus en plus oppressant au fil de l’intrigue. Les scènes extérieures fleurent bon le décor, mais l’esthétique demeure très aboutie. La mise en scène tire parfaitement parti du décor et joue à merveille des coursives obscures et des craquements de la coque. On ressent au plus vif l’inexorable détérioration des corps et du métal. Si l’interprétation est particulièrement convaincante, les vraies vedettes demeurent les spectaculaires maquillages de Mulder et Scully ! On ne saluera jamais assez le talent de maquilleurs et des différents artistes de la série. Ces effets spéciaux certes traditionnels revêtent toujours un grand impact dans la main d’un maître, comme ici avec Rob Bowman. L’intrigue s’enrichit également d’un contrepoint subtil : l’humour. Cela débute dès l’introduction avec un Mulder en plein trip Bandits Solitaires, mêlant Roswell, un Triangle nordique, l’Expérience de Philadelphie (à l'origine de l'excellent film de 1984) et... ayant tout faux ! Par la suite, Mulder et Scully prennent comme des allures de vieux couple tandis que la terrible scène de la noyade de Trondheim reste un joli moment d’ironie. John Savage ne traquait pas encore Max Guevara dans Dark Angel, tandis que David Cubitt maniait déjà le pistolet avec autant d’efficacité que dans Medium ! On retrouvera le magnifique thème du vaisseau fantôme dans l’encore plus ambitieux Triangle (saison 6). Anecdotes :
Scénario : Darin Morgan Résumé : Plusieurs meurtres barbares sont commis dans un cirque de « monstres humains ». Mulder et Scully y rencontrent tous ces énergumènes au comportement souvent étrange. Leur enquête les mène dans des situations de plus en plus intenses et rocambolesques... Critique : Un épisode inoubliable, véritable festival d’humour de créativité mais aussi de bon gore… Les X-Files nous font plonger avec délices dans l’univers étrange et bariolé des caravanes de monstres de foire (au sens strict), jadis immortalisé sur un mode sombre par Freaks (1932), et plus récemment par Carnivale. On retrouve d’ailleurs ici l’emblématique Michael J. Anderson - le nain de Twin Peaks - au sein d’un ensemble de guests particulièrement relevé, comportant notamment le toujours impayable Vincent Schiavelli. L’épisode est également marqué par la présence d’authentiques artistes tels Jim Rose qui reprend quelques-uns de ses numéros masochistes faisant sensation dans son cirque créé à Seattle au début des années 90, et où se produit également « l’ogre » The Enigma. Ces éléments contribuent à une immersion particulièrement réussie, portée par une mise en scène dynamique et enjouée. En effet, contrairement à Freaks, le ton reste ici résolument à l’humour, avec de nombreuses scènes aussi percutantes qu’irrésistibles. Scully se trouve particulièrement à la fête, avec une Gillian Anderson s’amusant visiblement beaucoup ! Le double regard croisé avec Larry sur leurs proéminences respectives, la vision au réveil d’une chute se révélant du trampoline, la visite au musée des horreurs, et bien entendu la dégustation d’un criquet : notre héroïne donne un vrai récital ! À noter que Gillian a vraiment mis l’insecte dans sa bouche, et le mâcha vigoureusement, ce qui lui valut un vrai triomphe parmi l’équipe de tournage (supplément DVD) ! Ce sera au tour de Mulder de paraître plus en évidence dans Maleeni le prodigieux (saison 7), autre plaisante exploration, cette fois du monde des prestidigitateurs. L’épouvante et la tension dramatique ne sont pas négligées pour autant : le récit débute et se termine d’ailleurs par des scènes particulièrement impressionnantes ! Cet épisode où chaque scène paraît aussi explosive qu’étonnante (on croit revivre nos émerveillements d’enfance dans les fêtes foraines) se révèle de plus un vibrant plaidoyer pour l’acceptation des différences, bien dans la sensibilité engagée des X-Files. Humbug constitue également un moment fort dans la vie de la série car il s’agit de son premier épisode ouvertement humoristique. Ce type d’histoires, culminant parfois au pastiche, va se révéler une véritable troisième voie pour les X-Files, entre loners « classiques » et Mythics. La série leur devra d’excellents moments (dont mon épisode préféré, Le Seigneur du magma) avec en particulier la patte du toujours habile Darin Morgan (petit frère de Glen) ou de Vince Gilligan, et un vrai talent comique chez Duchovny, préfigurant Californication. Il finissent par occuper la suprématie dans les pétillantes saisons 6 puis 7, au moment où les deux autres types d’épisodes commencent à décélérer. En quatre petits épisodes seulement, Darin Morgan va tout bonnement étendre les potentialités de la série : gore, loufoque, excentricité, méta-récit, exploration plus audacieuse de la psychologie du couple vedette... Faux frères siamois s’impose bien comme un des pics absolus des X-Files, et l'on comprend que Kim Manners ait été honoré d'avoir réalisé la première d'une longue liste de comédies X-Filesiennes. Anecdotes :
21. LES CALUSARI Scénario : Sara B. Cooper (créditée comme "Sara B. Charno") Résumé : Teddy Holvey, un garçon de deux ans, meurt écrasé par un train en essayant de rattraper son ballon de baudruche. Or, ce ballon semble avoir été « poussé » par une force inconnue. La famille endeuillée voit alors ses membres successivement assassinés, à chaque fois par cette même force maléfique que la grand-mère décrit comme étant l’œuvre du Démon. Mulder et Scully, secondés par des exorcistes roumains, les Calusari, vont tenter de mettre fin à ses agissements… Critique : L’épisode pèche par le trop grand manque d’originalité de son histoire, quelque part entre Damien et L’Exorciste. Il bénéficie néanmoins d’une mise en scène soignée, à défaut de novatrice, mettant bien en valeur les successifs passages obligés de ce type d’histoire. Surtout, comme dans bien d’autres épisodes, les X-Files s’aventurent dans les mythes et légendes de diverses contrées du monde, ici la Roumanie et l’Europe Orientale. Cette savoureuse originalité des Calusari confère du cachet à l’épisode, évitant ainsi une copie trop conforme des thèmes rabattus. On note également l’apparition du sympathique Dr. Charles Bucks, qui viendra de temps à autre assister nos héros (Hollywood, etc.). Scully n’étant ni Mrs Peel, ni Cathy Gale, l’éventail de ses compétences demeure en effet raisonnablement circoncis ! Un épisode plaisant et efficace, le spectacle reste de bonne qualité même quand les X-files s’accordent une petite respiration ! Une pause avant une fin de saison 2 particulièrement riche ! Anecdotes :
Épisode Semi-Mythologique Scénario: Chris Carter & Howard Gordon Résumé : Un scientifique meurt atrocement après avoir reçu du pus d’un cadavre d’un animal infecté par un insecte mortel. Le cadavre de l’animal est envoyé dans une prison où il infecte et tue plusieurs personnes en moins de 24 heures. Deux prisonniers infectés se sont par ailleurs évadés et risquent de contaminer la population. Mulder et Scully sont envoyés faire la lumière sur cette affaire, mais le Gouvernement surveille ce qui se passe, et Scully se retrouve piégée dans la prison mortelle… Critique : L’épisode joue très habilement sur deux cordes : le gore, rarement autant crûment affiché dans la série, et le suspense, l’implacable tension de l’intrigue ne laissant pas un instant de répit au spectateur. Le huis clos sinistre et claustrophobe de la prison renforce l’angoisse engendrée tout au long du récit. Certes classique, cette histoire de crise sanitaire demeure bâtie avec une totale efficacité, d’autant qu’elle finit par rencontrer la mythologie lors d’une scène électrique entre Mulder et le Fumeur. Cet affrontement préfigure la fin de la saison mais on éprouve par contre du mal à comprendre le retour en arrière de Skinner, qui s’était progressivement allié avec Mulder au cours de cette saison. Gillian Anderson apparaît particulièrement crédible et émouvante lors de son duo avec son collègue médecin constituant une véritable histoire dans l’histoire. La boite à insecte demeure une superbe idée visuelle, illustrant parfaitement l’aspect cauchemardesque que revêt progressivement ce tronçon de l’intrigue. Anecdotes :
23. OMBRE MORTELLE Épisode Semi-Mythologique Scénario : Vince Gilligan Résumé : Victime d’une expérience nucléaire, le Dr.Benton a désormais une ombre mortelle : elle désintègre quiconque y marche dedans. Terrifié à l’idée de commettre d’autres meurtres accidentels, il se cache dans l’ombre. Mulder et Scully tentent de le retrouver, mais ignorent que le Gouvernement suit l’affaire de près… Critique : L'épisode marque l'entrée en scène d'un tout jeune scénariste de 24 ans appelé Vince Gilligan. Expert en scénarios à suspense, en psychologie de personnages, amateur d'épouvante et d'humour déjanté - ici en veilleuse - il va totalement éblouir à la fois le public et Chris Carter, et devenir le 3e meneur de la série après lui et Spotnitz (le 4e apparaîtra en saison prochaine). Si jeune et déjà plein à ras-bord de talent, Gilligan va s'imposer comme le meilleur scénariste de la série avec Carter, avant de mettre à profit son expérience pour créer la culte Breaking Bad. Le succès est là dès le premier coup car de cet épisode émane une ambiance très Twilight Zone, entre un étrange poétique et un héros écrasé par son destin. L’excellent Tony Shalhoub habite réellement cet épisode où il préfigure étonnamment son futur personnage fétiche de Monk. Cette superbe performance s’insère dans une brillante histoire au sujet très original (le Corps Noir demeure très disputé aujourd’hui), et s’enrichissant en plus de multiples thèmes secondaires : renouvellement habile du mystère de la chambre close, classique d’entre les classiques de la littérature policière (avec un joli clin d’œil à un Tooms l’ayant déjà pratiqué), la solidarité féminine affichée par une Scully qui n’a décidemment pas de chance avec les collègues qu’elle désire aider, une nouvelle immersion dans la Mythologie mettant en exergue le fascinant personnage de X (splendide Williams, comme toujours). L’intrigue prend en effet le risque d’en finir prématurément avec l’enquête pour trouver un beau second souffle dans l’épanouissement de la paranoïa anti-gouvernement de la série. Une audace payante pour un bel effet de bascule tout à fait inattendu ! La mise en scène joue habilement des ombres et de leur mystère coutumier, tandis que les effets spéciaux se révèlent aussi superbes qu’étonnants. Vraiment, les X-Files ont toujours su accomplir des exploits en la matière malgré un budget de télévision ! Seul bémol : Scully demeure quelque peu à la remorque durant toute l’histoire, se contentant de coller aux basques de son collègue. Mais les dialogues entre nos deux héros restent très piquants durant tout un épisode ne négligeant aucun composant de sa réussite. À noter que la très belle Kate Twa, incarnant la jeune protégée de Scully, jouait la version féminine du Marty de Masculin féminin (saison 1). Anecdotes :
24. UNE VILLE BIEN TRANQUILLE Scénario : Frank Spotnitz Résumé : Plusieurs disparitions et morts se sont produits à Dudley, qui seraient liés à des lueurs étranges et des événements inexpliqués. La ville doit ses revenus à sa société de production de viande de poulets qui pourraient bien être contaminés par une infection. De plus, l’une des victimes était une très jeune femme de… 47 ans ! Mulder et Scully vont tenter de percer le mystère de Dudley... Critique : L’épisode tente d'aborder de façon originale la maladie de Creutzfeld-Jacob, dans une de ces virées dans l’Amérique profonde qui d’habitude réussissent si bien à la série. Malheureusement, ici rien ne fonctionne : multiplication de scènes ridicules ou grand-guignolesques, mise en scène outrée et sans finesse, acteurs moins performants que de coutume… L’épisode se traîne considérablement entre images peu ragoûtantes et dialogues des plus pesants. Même la fin semble tirée par les cheveux, avec un Mulder faisant fuir une foule avec un seul coup de révolver. Et Scully se fait enlever encore une fois… Étonnamment, le plus mauvais loner de la saison en constitue aussi le dernier, à croire que l’on a désiré le repousser jusqu’au bout ! Bon, on oublie ; heureusement cette excellente saison 2 va connaître une conclusion digne d’elle, avec un épisode d’une tout autre stature ! Anecdotes :
25. CEUX D'OUTRE-TOMBE Épisode Mythologique Scénario : Chris Carter, d’après une histoire de David Duchovny & Chris Carter Résumé : Des indiens découvrent le corps d’un alien. Un hacker pirate les fichiers secrets du Gouvernement et obtient sous forme de cassette la preuve irréfutable que le Gouvernement collabore avec les extra-terrestres. Il la remet à Mulder. Aussitôt, le « Syndicat » met tout en œuvre pour récupérer Mulder et la cassette, cryptée cependant en navajo. De plus, le père de Mulder est impliqué dans l’affaire. Mulder tente de briser le code mais lui-même se comporte bizarrement tandis que Scully est directement menacée… Critique : Premier d’un arc de trois, cet épisode m’avait à l’époque fait hurler de rage et de frustration (et frapper la télé…), c’est dire combien je l’adore ! Il s’agit sans doute du meilleur segment de la Mythologie, dont il constitue une vraie croisée des chemins mettant en œuvre tous les principaux personnages de la série. Tout le cheminement effectué au cours des deux premières saisons trouve ici son accomplissement, parfaitement structuré et compréhensible. Sublimé par l’envoûtante musique de Snow, le récit enchaîne à un train d’enfer scènes chocs et révélations tonitruantes, sans que le rythme ne faiblisse un seul instant. On ne sait que citer parmi ce déferlement : Scully tirant sur Mulder, l’affrontement de ce dernier avec Krycek, la mort de son père, le tir sur Scully à travers la fenêtre, etc. On a parfois l’impression d’assister à plusieurs épisodes condensés en un seul, sans que la continuité et la fluidité narratives en souffrent le moins du monde. Aucun personnage ne se voit négligé, tous bénéficient au moins d’une scène forte. On apprécie vivement de voir Scully prendre solidement en main la direction des opérations lors du délire de Mulder, cette mise en avant se déroule naturellement et correspond à l’envergure du personnage. Et puis cela nous vaut une première scène de lit avec Mulder… On croyait avoir déjà tout vu jusqu’ici en matière de paranoïa, mais Anasazi va encore plus loin, avec le panorama mondial sur la Conspiration et l’idée géniale d’un immeuble entier lentement intoxiqué au LSD ! Fondamental dans l’évolution de la série, cet opus unifie les divers fragments de la Mythologie en un tout cohérent qu’elle ne fera pratiquement plus que décliner (hormis l’entrée en scène de l’Huile Noire) jusqu’à une parfois trop grande complexité. Un épisode flamboyant, que l’on peut considérer comme le porte-étendard des X-Files dans leur ensemble. Il s’achève par un des cliffhangers les plus étourdissants de l’histoire des séries télé, ayant considérablement échauffé les esprits à l’époque ! Deux anecdotes connues pour boucler cette saison 2 ayant vu l'épanouissement des X-files et leur accession au rang de série star : les quantités énormes de peinture ocre pour transformer cette région de Vancouver en Nouveau-Mexique (6000 litres !), et la brève apparition de Chris Carter en personne, jouant un agent qui interroge Scully dans le bureau de Skinner. Anecdotes :
TOP 5 SAISON 2
1) Ceux d'outre-tombe Crédits photo : FPE. Images capturées par Estuaire44. |