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Brouillard6-27-01Mademoiselle Pandora

AFFECTUEUSEMENT VÔTRE
(WHO WAS THAT MAN I SAW YOU WITH ?)

Steed is framed by Tara – Tara breaks through his defenses

Tournage : Terminé le 10 janvier 1969

Diffusion : ITV, 19 mars 1969 – 2e Chaîne ORTF, 31 octobre 1970 (La saison 6 a été diffusée aux États-Unis avant son passage au Royaume-Uni. La série étant britannique, seule la date de diffusion en Grande-Bretagne, région de Londres, est fournie.)

Scénario : Jeremy Burnham

Réalisation : Don Chaffey

William Marlowe (Fairfax), Ralph Michael (General Hesketh), Alan Browning (Zaroff), Alan MacNaughtan (Gilpin), Patrick Newell (Mother), Alan Wheatley (Dangerfield), Bryan Marshall, Aimee Delamain, Richard Owens, Nita Lorraine, Ralph Ball, Ken Haward, Neville Marten.

Résumé

Tara est suspectée d'être un agent double. Elle est en fait la clé d'une machination très élaborée. Steed doit faire vite pour empêcher une attaque de missiles sur la Grande-Bretagne !

Épilogue

Steed essaie de former une fontaine de champagne.


CRITIQUES

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Denis Chauvet

Avis : Un bon épisode agrémenté d'une excellente musique. Qui pourrait croire Tara King capable d'un exploit Jamesbondien ? Un complot bien organisé par un diabolical mastermind version saison 6. Tara est moins gourde que d'habitude et se rapproche de son rôle de Miroirs, bien que, pour cacher des documents sous le tapis... Beaux extérieurs, même sous la pluie et j'adore la cabine téléphonique so British au milieu de la campagne verdoyante. La phrase de l'épisode est pour Steed dans le tag réussi, ce qui est assez inhabituel dans cette saison : "Every great achievement has an element of risk".

Avec le recul (nouvel avis, juillet 2011) : Points positifs : une bonne intrigue, le parcours du combattant de Tara noircie, le bel effet de la cabine téléphonique rouge dans la campagne verte, Mother, son QG et ses répliques (‘Don’t tell me what I have to do, boy !’), la musique, la mise en scène de Tara pour convaincre Steed, le tag (‘champagne fountain’) ce qui est rare dans cette saison. Points négatifs : le méchant efféminé avec ses pieds ‘élégants’ dans le ring, Tara fait toujours preuve d’amateurisme (l’appareil photo et les ‘atchoum’ (‘not very original, Miss King’) et la cache sous le tapis), Steed en retrait, certaines incohérences (comment Zaroff s’introduit-il chez Tara ?), le sosie de Tara n’est pas ressemblant, le final (et les doublures) sur le ring. Trois melons ce qui risque de ne plus se reproduire souvent…

Steed3003 23 mai 2009

Après le désastreux Brouillard , on retrouve une nouvelle fois Jeremy Burnham à l’écriture.  Heureusement, le niveau est tout autre. L’idée de départ est intéressante : organiser un complot pour faire croire à la trahison de Tara King. Malgré une certaine lenteur au démarrage, l’intrigue prend bien par la suite. La hiérarchie développée depuis le début de la saison prend tout son sens. Elle donne lieu à une confrontation mémorable entre Tara King et ses supérieurs. On regrettera toutefois l’absence de Grand-Père qui aurait eu toute sa place. Mais le personnage de Mère-Grand, et ses conflits intérieurs par rapport à Tara, est si bien utilisé qu’on ne se rend au final pas compte de cette absence. Le méchant métrosexuel compte parmi les meilleurs de la saison. Même Steed remarque à son encontre à la fin de l’épisode : « What a lovely suit ! » [« Quel superbe costume ! »] ! Une fois qu’il l’a assommé, au lieu de lui demander pour quel gouvernement il travaille, il préfère s’enquérir d’un autre sujet : « More important : the name of his tailor ! » [« Plus important : le nom de son tailleur ! »] ! Notre agent favori a un sens des priorités bien à lui.

Malgré une bonne exécution et un ensemble crédible, Affectueusement vôtre comporte malgré tout quelques faiblesses. Pourquoi ne pas avoir fait croire directement à Steed dès le début à cette trahison de Tara ? Faire découvrir tout cela par un autre agent sans saveur est dénué d’intérêt et Steed met un peu trop de temps à rentrer en scène. La ficelle décisive pour faire croire à Steed à la trahison est trop énorme : juste après le meurtre de l’agent, Tara King prend inexplicablement le pistolet tombé à terre et pile à ce moment Steed arrive ! Un enchaînement de circonstances invraisemblable !  Plus globalement, Affectueusement vôtre manque d’originalité et de surprises. Si l’approche plus réaliste des épisodes précédents nous avait séduits, la série commence un peu à trop perdre son charme. Ceci dit, le suspense répond présent et l’histoire est suffisamment bien construite pour nous tenir en haleine pendant 50 minutes. Et le tag final et sa fontaine de champagne est l'un des meilleurs de la saison. On a furieusement envie de rééditer l’exploit de Steed  alors que commence à défiler le générique de fin ! Don Chaffey est un obsédé du style : il nous l’avait remarquablement démontré dans Le visage. Alors que son sens du cadre et ses plans toujours ultra recherchés faisaient notre bonheur dans Le visage, tout cela paraît plutôt inadapté à Affectueusement vôtre. Certes, l’épisode a une plastique irréprochable, certains plans sont même exceptionnels (le tag final par exemple), mais il manque terriblement de rythme. Une réalisation plus nerveuse aurait été souhaitable. L’impressionnant combat final ou la séquence d'ouverture avec Tara King, filmés avec brio, nous prouve que Don Chaffey sait, quand il le veut, insuffler du dynamisme à l'image.

Patrick Newell excelle dans la colère comique. Il s’y donne à cœur joie pour notre plus grand bonheur.  Linda Thorson passe un peu à côté de l’épisode, elle y est relativement décevante en comparaison de ses dernières performances. Elle se rattrapera juste après avec Pandora  . Alan McNaughtan est brillant dans le rôle d’un méchant mégalo très jamesbondien. Il s’impose avec Peter Vaughan (Mon rêve le plus fou), Peter Jeffrey (Jeux) et Christopher Lee (Interrogatoires) comme l'un des meilleurs adversaires de la saison.

La facilité avec laquelle Tara King réussit l’entraînement du début d’épisode, malgré un échec final, confirme à quel point l’agent a progressé depuis le début de la saison. Elle réussira toute seule à démonter le complot qui a été ourdi contre elle. Utilisant même des caisses de champagne pour appâter Steed !

Alerte au recyclage au niveau des décors : la planque de Mère-Grand est la crypte brièvement aperçue dans L’homme au sommet et la scène d’intro se déroule sur le décor de Brouillard. Le décor du méchant (et le ring de boxe au centre) paraît inadapté à l’esprit raffiné du personnage. Beaucoup d’extérieurs dans cet épisode, tous plutôt ternes et tristes : il a été tourné en janvier. Ceci dit, le plan avec la cabine téléphonique au milieu de la campagne marquera tant les fans que l’idée sera reprise dans le film.

Tenue de camouflage et visage barbouillé au charbon (alors que l’opération se déroule en plein jour !) sont de mise pour Tara King au début de l’épisode. On oubliera son hideuse chemise jaune à fleurs. Complet marron puis noir pour Steed, indémodables classiques.

Howard Blake nous offre une musique d’ascenseur en 1re partie. Plus d’élan et d’entrain dans la 2de partie.

EN BREF : Malgré quelques longueurs, Affectueusement vôtre est un épisode prenant, savamment construit et offrant un méchant mémorable.

Estuaire44 16 février 2014

L'idée d'Affectueusement vôtre de contourner des protections en jouant sur la paranoïa les ayant suscité se montre originale. Toutefois son traitement ne s'exempte pas de diverses faiblesses. On regrette ainsi une persistante impression de déjà-vu. Les scènes successives voyant une naïade aux petits soins avec Dangerfield rappellent clairement le pittoresque Arkadi de Du miel pour le prince, le processus est absolument similaire. Surtout l'ensemble du procédé employé apparaît comme une longue redite de celui de Trop d'indices. On reste confondu de constater à quelle points cette accumulation soudaine et monumentale d'indices trop massifs n'éveille aucune méfiance chez des responsables éprouvés du contre espionnage, aucun ne considérant la possibilité d'un coup monté.

Leur paranoïa demeure trop unidimensionnelle et simpliste pour devenir réellement savoureuse. No matter how paranoid you are, you're not paranoid enough, indiqueront plus tard les spécialistes chevronnés du Lone Gunman. Le récit résulte également déséquilibré avec une description vite répétitive des si énormes procédés employés, puis une résolution de la crise tout à fait expéditive, entre liseuse sur les lèvres miraculeuse et reconstitution improvisée en un tour de main par Tara. Le scénario néglige la piste narrative plus originale encore que  représente l’affrontement entre deux Avengers, via les tentatives d'infiltration de Tara, dont on ne saura jamais si 'elles auraient été couronnées de succès.

Malgré cette inégale intrigue, l'épisode parvient néanmoins à agréger plusieurs solides points intérêt. Si la mise en scène de Don Chaffey résulte plus fonctionnelle qu'imaginative, il accomplit quelques notables  performances, comme le tonique combat final (même si là encore le ring de catch avait déjà été employé lors du Décapode) ou de jolis  extérieurs, londoniens ou campagnards. Il sait également s’appuyer sur des décors élaborés avec goût tels le sanctuaire très Sixties du Field Marshal, la crypte sinistre à souhait de Mother ou le ring luxueux du club de Dangerfield. Surtout Burnham soigne la personnalisation de son antagoniste, un élément trop souvent négligé cette saison. Alan Wheatley insuffle un vif éclat à l'antagoniste du jour.

En effet, en dandy sarcastique et  suffisant, l'ultra snob Dangerfield apporte une indéniable valeur ajoutée. Outre cet aspect plaisamment auto-satisfait, la démesure de son plan ne visant pas moins que l'annihilation nucléaire de la Grande Bretagne n'est pas sans évoquer les maîtres plans des irrésistibles Masterminds de l'ère Emma Peel. Sans se hisser tout à fait à leur niveau, il renouvelle agréablement les espions passe-partout devenus la référence d'une série convergeant vers l'espionnite classique en tendance lourde. On apprécie de plus la solidité de son homme de main, les deux compères renouant avec la formule si agréable des films de James Bond, le Génie du Mal et son tueur infaillible. La colère d'un Mother au bord de l'apoplexie vaut également le coup d’œil !

Cette prémonition de la future Initiative de défense stratégique lancée par les États Unis en 1983 confirme la faculté d'anticipation de la série. Affectueusement vôtre a également l’excellente idée de rendre un bel hommage à une valeureuse Miss Tara King  capable d'astuce et d'initiative .Malgré une garde robe bien peu seyante, Elle démontre qu'elle est décidément capable de devenir le moteur d'un épisode, d’autant que la vitalité et l'expressivité de Linda Thorson la rendent tout à fait crédible dans ce rôle. On lui pardonnera volontiers de se noircir le visage pour infiltrer un bâtiment parfaitement éclairé. Ce qui, au mieux, ne sert à rien, mais qui permet de mesurer le chemin parcouru depuis Ne m'oubliez pas, où elle apparaissait ainsi peinturlurée.

Hormis l’affrontement final (et son habituelle évidente doublure), Steed semble par contre en retrait. Si Patrick Macnee demeure irréprochable, Steed pâtit de la non exploitation par l'auteur de son ressenti face à la trahison supposée de Tara. Steed manque bizarrement d'initiative, se bornant à se conformer aux directives de Mother. Outre que cela le cantonne à la périphérie du récit, Il reste décevant de le voir nécessiter la mise en scène ourdie par sa collaboratrice pour voler à sa rescousse ! Vous et moi contre l'univers ne sera pas la phrase du jour. Fort heureusement nos Avengers se retrouvent à l'occasion d'un des plus beaux tags de la saison, Steed se rédimant avec sa sublime et impeccable fontaine de champagne !

EN BREF: Le médiocre développement de sa bonne idée initiale n’empêche pas l'épisode de distraire, par ses à-côtés réussis. Tara se montre au meilleur de sa forme, face à l'un des rares savoureux Masterminds de la saison. 


VIDÉO


Steed et Tara sur le ring !


INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

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Tournage

o Les extérieurs du QG de Mère-Grand ont été filmés à Ashridge College près de Little Gaddeston.

o Tara évite un garde et se faufile dans l'établissement de haute sécurité. Scène tournée à Hadley Green à Barnet.

o La scène du garage fut tournée à Bellmoor, Londres.


Continuité

o Soyez attentifs lorsque Tara prend un carton avant de développer elle-même ses photos : une inscription est masquée par une bande adhésive noire lorsque Tara prend le carton mais elle est visible lorsqu'elle le range : 'Rockware Glass Limited'.

o Les séquences où Tara King est filmée à son insu paraissent trop bien cadrées pour avoir été filmées discrètement de loin.

o À plusieurs reprises, on voit des couloirs menant à l'appartement de Tara King, laissant supposer un grand immeuble. Pourtant, comme nous l'atteste les multiples extérieurs vus avant et également dans cet épisode, Tara King vit bien dans une maison individuelle.


Détails

o Question subsidiaire : De combien de flûtes Steed a-t-il besoin pour faire sa fontaine ?

o Les premières fontaines à champagne sont réalisées à Paris, vers 1840. Ce "Jeu des pyramides" connait alors une grande vogue, lors des banquets de la haute société. Nommé cascades pour les configurations plus importantes, elles constituent aujourd'hui une populaire festivité des mariages, accompagnant généralement l'arrivée de la pièce montée. La plus importante cascade à champagne répertoriée fut élaborée à Anvers, en 2008. Elle ne rassemblait pas moins de 43.000 coupes, pour un poids total de neuf tonnes et une hauteur de sept mètres! On estime que près de 6 500 litres de champagne furent utilisés, représentant 8 600 bouteilles.

o Dans les pays anglo-saxons, Field Marshal est le titre le plus élevé des armées de terre. Il ne peut traditionnellement être délivré qu'en temps de guerre et à vie. Le souverain britannique se voit également accorder ce titre, en tant que chef des armées du Royaume. Le prince Charles est ainsi devenu Field Marshal en 2012, tout comme l'est déjà le Duc d'Edimbourg depuis 1953. Cas absolument rarissime, le grade fut accordé par le Royaume Uni un étranger, Ferdinand Foch, en tant que généralissime des Alliés durant la Grande Guerre.

o Les caisses de champagne expédiées par Tara à l'appartement de Steed sont de la marque Meudon & Heim. Le même champagne était bu par Steed et Mrs Peel lors de l'épisode La Chasse au trésor, il sera également aperçu durant Pandora.

o La marque de champagne (Meudon&Heim fondée en 1743) est sûrement une pure invention.

Acteurs – Actrices

o Ralph Michael (1907-1994) a débuté sa carrière en 1937 et il travailla pour la TV dès 1956, Le Comte de Monte-Cristo puis L'Homme invisible et Destination Danger – deux épisodes. Il tourna ensuite vers la fin des années 60 dans L'Homme à la Valise – deux épisodes, puis dans les années 70 dans Colditz et Les Professionnels. À noter également dans les années 80, Bergerac et deux épisodes de Mission Casse-Cou dans le rôle de Lord Winfield.

o Alan MacNaughtan (1920-2002) est connu dans l'histoire de la série pour sortir de l'eau dans un sac en plastique au début de Voyage sans retour, saison 4. Il a également tourné dans Le baron, Le Saint – deux épisodes, Les Champions, Département S, Paul Temple, Jason King, Les Professionnels, Bergerac.

o Ken Haward (1928-1998) s'est fait appeler Ken Barker à partir de 1976 lorsqu'il travailla comme cascadeur ou magicien. Il a tourné dans Le Baron, Destination Danger et son dernier rôle fut dans Mission Casse-Cou. Il est décédé d'un cancer de la prostate.

À noter que…

o Un des cinq scénarii écrit par Jeremy Burnham pour la sixième saison. Ce scénariste est déjà apparu dans la série en tant qu'acteur : Voyage sans retour – saison 4, Les marchands de peur – saison 5 et Ne m'oubliez pas – saison 6.

o La scène du début fut tournée dans les décors de Brouillard. La crypte de Mère-Grand a été vue dans L'homme au sommet.

o Dans certains épisodes de la saison 6, de nombreux acteurs apparaissent au générique sans le nom de leur personnage. o La cabine téléphonique rouge au milieu de la campagne fera sa réapparition dans le film lors d'une scène aperçue dans la bande-annonce, mais coupée au montage.

o Howard Blake composa la musique de cet épisode.

o Coupures de presse lors de la 1re diffusion française.

Télé 7 Jours

Fiche d'Affectueusement vôtre des sites étrangers

En anglais

http://theavengers.tv/forever/king-24.htm
http://www.dissolute.com.au/avweb/tara/630.html
http://deadline.theavengers.tv/King-25-WhoWasThatMan.htm

En flamand

http://home.scarlet.be/~pvandew1/avengers/king26.htm

En italien

http://www.serietv.net/guide_complete/agente_speciale/stagione_6.htm#159

 

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