Quand les aigles attaquent (1968) Résumé : Des agents alliés sont parachutés au-dessus des Alpes bavaroises pour libérer un général américain détenu dans une forteresse inaccessible, qui est un haut lieu du commandement allemand. La mission du commando n’est finalement pas celle que l’on croit…. Critique : Pendant Dans une période trépidante de films qui se succèdent, Eastwood accepte de tourner dans cette production anglo-américaine, malgré un salaire plus bas qu'à l'accoutumée. Ce long métrage lui permet de changer de genre : le film de guerre après le western et le polar. Quand les aigles attaquent est certes un film de guerre, mais aussi –et peut-être surtout - d’espionnage et d’aventures, ce qui représente les ingrédients des romans d’Alistair MacLean. C’est sur l’initiative de Richard Burton que le projet s’est mis en place. La star voulait tourner un film héroïque où il ne mourrait pas à la fin et qui lui donnait le beau rôle. Tous les romans de MacLean avaient déjà été portés à l’écran et l’écrivain conçut rapidement ce script. Burton reçut la plupart des dialogues destinés à Eastwood à qui on octroya les scènes d’action. Néanmoins, il faut reconnaître que Burton est la vedette du film sur qui tout est centré : aussi bien les intrigues sentimentales que les séquences cruciales comme le combat acharné et violent à un contre deux sur la cabine du téléphérique, alors que Schaffer a été assommé. Eastwood campe un personnage monolithique, à la réplique rare, fidèle à l’image de ses films italiens et américains d’alors. Il parle peu mais il flingue beaucoup, liquidant presque à lui tout seul le contingent allemand en utilisant ce qui lui tombe sous la main : mitraillette, pistolet muni de silencieux, couteau, explosif… Les acteurs ont dû tourner dans des conditions polaires très difficiles et le spectateur retient principalement les décors magnifiques et les nombreuses scènes d'action dans ce film à grand spectacle plutôt classique. Toutes les séquences extérieures bénéficient d’un cadre somptueux et la présence de la citadelle imprenable donne un cachet indéniable. Le début est assez mystérieux ce qui permet d’entretenir le climat de suspicion grâce à des préparatifs minutieux mais cela engendre aussi certaines longueurs. La seconde partie fait place à l’action pure, sans temps mort, où les mitraillages et explosions se succèdent à un rythme infernal. On a la sensation que peu de choses peuvent arriver à ces deux hommes aguerris et calculateurs qui donnent parfois l’impression de sortir tout droit d’une bande dessinée, ce qui a tendance à privilégier l’aspect aventureux au guerrier. Ce film de guerre mélange donc les genres et l’espionnage lui permet d’être original et de préserver un certain suspense. Smith est imperturbable suite à l’assassinat de deux membres de son équipe, et garde Schaffer comme allié. Peu après, en plein territoire ennemi, ils sont capturés et séparés des trois membres survivants du commando, car ils sont gradés. Cette partie du film est intéressante avec la rencontre de Mary (Mary Ure, une Ecossaise disparue trop tôt), un agent parachuté en même temps mais tenu à l’écart, et Heidi (Ingrid Pitt, au décolleté plongeant, connue pour des films d’horreur). L’évasion des deux soldats est peu crédible et souligne les caractéristiques romanesques de MacLean. L’escalade de la forteresse est un moment fort de ce long métrage – plus de deux heures trente– et, parmi l’opposition, on remarque les présences de Anton Diffring et Derren Nesbitt en nazi ; celui même qui aide un comte à récupérer un aigle signé par le Führer dans un épisode d’Amicalement vôtre ! Tandis que dans le commando, Peter Barkworth, aux quatre participations Avengers, est un des trois traitres ; celui qui connait une fin explosive ! Le meilleur moment du film est la confrontation dans la salle du château accompagnée de nombreux rebondissements – les trois agents doubles, les coups de bluff de Smith et les listes d’espions, qui s’avèrent être le but ultime de la mission. C’est la séquence clé, centrale du film. Le spectateur est ébranlé au rythme des révélations ne sachant pas différencier immédiatement la vérité de la tromperie. La fusillade, qui s’ensuit, laisse la plupart des vilains sur le carreau et constitue aussi un excellent passage – avec l’arrivée inopinée du chef nazi qui déclenche les hostilités. Sinon, la fuite est standard avec une meute aux trousses des fuyards. Cela a déjà été maintes fois vu, à l’exception du combat sur la cabine, et il faut attendre la découverte du ‘grand’ traitre pour assister à une fin inattendue. L’histoire de double voire de triple jeu est le côté ingénieux du film. Where Eagles Dare, qui récolta un franc succès à sa sortie, est considéré comme un des meilleurs films de guerre de cette période et il fut particulièrement lucratif pour Richard Burton. Avec ses multiples rebondissements et ses scènes d’action dantesques, ce long-métrage au casting international de Brian G. Hutton demeure toujours un film intéressant qui se laisse voir sans ennui. L’histoire, basée sur le divertissement pur, est à classer dans la lignée des Canons de Navarone, mais le réalisateur retouchera au film de guerre dans un autre style deux plus tard, de nouveau avec Eastwood en vedette…. Anecdotes :
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