Ça va cogner (1980) Résumé : Philo Beddoe décide d’arrêter de combattre, mais il ne peut refuser l’offre alléchante d’une dernière confrontation contre le protégé de la mafia. Critique : Et voilà le retour de Philo Beddoe et de son orang-outan dans une suite encore plus déconcertante et outrancière que le film initial, Doux, dur et dingue, déjà à peine regardable, deux ans plus tôt….Le premier avait fait un carton au box-office et, évidemment, cette seconde aventure n’est pas produite pour le côté esthétique, mais bien pour attirer les gogos de l’Amérique profonde. Généralement, ces deux ‘œuvres’ sont diffusées à la télévision l’une derrière l’autre… On retrouve pratiquement tous les protagonistes du premier film ; seule la jolie Beverly D’Angelo ne s’est pas laissée prendre une seconde fois, remplacée dans les rôles secondaires par Harry Guardino en mafioso (le lieutenant Bressler des Dirty Harry)….les fins de carrière sont parfois tristes et difficiles ! William Smith, une sale gueule habituée aux rôles de ‘bad boy’, est convaincant en Jack Wilson, le cogneur de la mafia. Bien sûr, la bande de bikers pathétique est au rendez-vous, et ils devront tous se raser la tête après une douche au goudron….C’est un des bons gags du film avec la réception hilarante que leur font deux policiers lors d’un contrôle. Suivant l’avis de ses amis, Beddoe refuse finalement ce dernier combat, mais il a mis le doigt dans l’engrenage mafieux et sa belle est enlevée. Il devra compter sur son adversaire, Wilson, avec qui il deviendra pote, pour se sortir de ce mauvais pas. Ça ne vole pas haut, et Ça va cogner reçut même une récompense : au Stinkers Bad Movie Awards (oscars des navets de l’année), celui de la plus mauvaise suite. Amplement mérité. Le film ne présente aucune prétention au scénario et Beddoe tombe ‘par hasard’ sur Lynn (Sondra Locke) dès le premier bar fréquenté, et alors que l’aventurier fait le macho dédaigneux, Locke raconte ses malheurs à Clyde….et le primate joue bien mieux que la blonde ! « Right turn, Clyde.” Il y a quelques scènes qui justifient amplement l’appellation de nanar. Clyde a la prédilection de vouloir toujours déféquer dans les voitures de police et on assiste à une succession de passages plus ou moins longs qui virent souvent au trash (l’aubergiste à poil devant le primate par exemple). Beddoe va chercher Lynn du foyer pour femmes, puis alors qu’il dort avec Clyde sur un matelas dans la cabane, elle se pointe, écrasant un cookie par inadvertance au passage, et se propose : « Never mind you can have me instead. » Rien ne peut non plus déconcentrer Beddoe pendant un combat, excepté une poitrine généreuse comme lors du premier duel. Le seul bémol dans toute cette rigolade est le pari entre le serpent à sonnette et le furet qui pourrait faire lever, avec raison, les défenseurs des animaux. Quant à la longue séquence du motel, elle fait sûrement partie des plus glorifiées au nanarland. Beddoe est allé chercher une copine pour son fidèle primate et tout ce joli monde se rend au bien nommé, le Pink Cloud. Chacun sa chambre et le motel devient un véritable baisodrome. Tandis que les ‘bruits suspects’ des orangs-outangs ragaillardissent le couple âgé à l’étage d’en-dessous, Lynn demande à son Philo un peu de ‘courtship’ (cour) et voilà Eastwood suspendu au lustre comme son pote Clyde à la chambre d’à côté….On peut ajouter à cela, le gardien de l’établissement qui retrouve sa libido avec l’apparition de Ma (Ruth Gordon, 84 ans au compteur) et il l’imagine courant le long de la plage avec la tête de Bo Derek, la bombasse des années 80….. Vous avez là sûrement la séquence du film qui vous restera à l’esprit car pour le reste, comme l’écrivait Nicolas Bouland sur le forum : « Ce n'est pas ce que Clint a fait de plus fin, mais c'est délassant même si l'humour pipi-caca ne vole pas très haut... ». C’est un film pour lequel on se laisse avoir une fois, et les amateurs de musique country et de folklore américain pourront apprécier. Malgré la pauvreté de l’ensemble, Any Which Way You Can est un des plus gros succès commerciaux de Clint Eastwood et figure dans le classement des deux cents films les plus rentables de tous les temps, ce qui permit à l’acteur de rebondir après le flop de Bronco Billy…. Néanmoins, à conseiller seulement pour les férus de grosses bagarres burlesques, de musique country et de comédies mouvementées bien lourdingues. Les autres passeront… Anecdotes :
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