Le Bruit des glaçons (2010) Résumé : Charles Faulque, écrivain déchu, abandonné par sa femme et alcoolique, n'arrive pas à se consoler avec sa nouvelle compagne Evguenia, une jeune Russe surtout intéressée par son argent. Un jour, il reçoit la visite de son cancer... Critique : Et voilà un nouveau thème abordé par Bertrand Blier : le cancer. Un sujet guère réjouissant, pour rester dans la tonalité dramatique qui a complètement étouffé les aspects comédie dans ses derniers films. Nouveau thème, mais recettes bien connues. Le cancer personnalisé, il fallait y penser, mais cela ressemble fort à « La Mort » vue dans Les Côtelettes. Pour le reste, c'est un Blier classique, avec son lot de délires et de scènes sexuelles habituelles, toujours aussi réjouissantes. La jeune Christa Théret est jolie et sexy dans le rôle de Evguenia, et le dépucelage du fils de Charles par la bonne inattendu mais bienvenu. Autres points positifs : un regard lucide sur cette terrible maladie qu'est le cancer, générateur de beaux moments d'émotion, et quelques dialogues dans la grande tradition « blierienne », à l'image de cette conversation entre Louisa, la bonne de Charles, et son cancer : « Vous pourriez m'aider à porter les bagages. -Un cancer n'est pas là pour porter les bagages. En général, un cancer porte la poisse. » Mais aussi : « C'est trop tard, la mammographie. Il diffuse, ton cancer, j'en suis aux poumons. » Et cette réplique du cancer de Charles, mise en valeur par le jeu très au point de Albert Dupontel : « Un cancer, ça lâche jamais la grappe, ça vous colle au « derrière »... Comme toujours avec Bertrand Blier, l'interprétation ne souffre d'aucun reproche. Le duo Dujardin-Dupontel fonctionne bien, avec un Jean Dujardin, surtout connu pour ses rôles comiques, totalement à contre-emploi face à un Albert Dupontel au contraire doté d'un personnage typique de son jeu d'acteur. Du côté des femmes, mention pour Anne Alvaro (Louisa), et surtout pour Myriam Boyer, interprète désopilante du cancer de Louisa, et de nouveau excellente dans un film de Blier. Myriam Boyer, actrice méconnue, est probablement passée à côté d'une grande carrière. Une nouvelle fois, ce qui gâte des qualités certaines, ce sont les multiples retours en arrière, qui ne s'imposaient absolument pas, une fin guère satisfaisante en forme de pirouette, et surtout un rythme bien trop lent, donc générateur de temps morts et d'ennui. Anecdotes :
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