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Saison 4Saison 6

X-Files - Le Grand Classement

Saison 5 - Classement du pire épisode au meilleur épisode


17) Le complot / La voie de la vérité (Redux) - Épisode 1/2

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On aurait souhaité que Chris Carter corrige le tir après son Baiser de Judas décevant, au contraire, il persiste et signe avec cette histoire absurde de canular, dans ce double épisode boursouflé aussi indigeste que calamiteux. La première partie incroyablement bavarde vire rapidement au désastre. Elle est confuse et inutilement alambiquée. L'explication du canular entrecoupée d'images d'archives à un rythme effréné pour éviter que le spectateur ne s'y attarde trop est particulièrement pitoyable. Les scènes où les voix off du duo Mulder/Scully décrivent ce qui se passent à l'écran avec un ton empesé sont insupportables. 

La deuxième partie est un poil plus intéressante mais multiplie les sous-intrigues sans intérêt, des redites éléments déjà développés dans des épisodes antérieurs bien plus relevés. On ne croit pas une seconde à la trahison de Skinner, quant à l'apparition soudaine de Samantha, elle est simplement risible. Enfin, le double épisode s'achève et nous achève par la même occasion avec le climax longtemps attendu du cancer de Scully. Celle-ci rentre en rémission, mais on ne sait pas pourquoi. Un tel ratage à ce niveau est effrayant, seule la scène où Mulder pénètre dans l'entrepôt du Pentagone faisant écho à la fin de l'épisode pilote et les personnages secondaires (notamment Skinner et l'Homme à la Cigarette) sont à sauver. Chris Carter en roue libre sabote complètement sa mythologie et nous laisse un champ de ruines.

16) Compagnons de route (Travelers) - Épisode 15

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Un épisode bouche trou aussi somptueux qu’inutile et souvent ennuyeux. Si on comprend que les besoins du film nous privent pour la deuxième fois de notre duo favori (comme dans Les Bandits Solitaires, c'est Duchovny qui s'y colle avec une simple figuration), on regarde ce long flashback d'un oeil distrait. On croirait voir le pilote d'une autre série qui n'aurait jamais abouti. On se demande bien pourquoi ne pas avoir consacré un nouvel épisode à un des nombreux personnages secondaires de la riche galerie des X-Files. Un second spécial Homme à la Cigarette qui nous aurait détaillé sa résurrection aurait été passionnant ! Que nenni, nous voici 50 ans en arrière dans une histoire essayant vainement de se relier à la série.

Ceci dit, on ne peut être qu’ébahi par la qualité plastique de l'épisode et la qualité de la reconstitution. La présence de Darren McGavin est particulièrement appréciable, au-delà du clin d'oeil à Kolchak qu'apprécieront seulement les sériephiles les plus avertis, sa performance est excellente. Malgré ses quelques qualités indéniables, cet exercice de style tourne à vide.

15) L'âme en peine (All Souls) - Épisode 17

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Ce loner laisse un sentiment mitigé. Le plus irritant c'est la volonté de raccrocher Emily à cette histoire, de manière assez vaine. Malgré tout le talent de Gillian Anderson, on n'y croit pas une seconde et cet épisode arrive un peu tard. L'épisode rappelle aussi trop Révélations de la saison 3, inversant à nouveau les rôles entre Mulder et Scully, explorant la foi de cette dernière mais sans apporter aucune nouveauté. L'âme en peine manque considérablement d'action et de rythme. Dans les points plus positifs, on notera tout le contexte biblique et religieux exploré de manière intéressante avec les séraphins et la réalisation sublime de Allen Coulter.

14) Kitsunegari (Kitsunegari) - Épisode 8

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La deuxième suite en cinq saisons dans les loners, et pas celle à laquelle on pouvait s’attendre. En effet, on retrouve le manipulateur hors pair Modell qu'on avait quitté avec rien de moins qu'une balle dans la tête, après avoir perdu sa partie de roulette russe avec Mulder. Le voir donc revenir constitue une surprise, une double surprise car il était également atteint d'une tumeur en phase terminale ! Même en ayant accepté cette aberration (balayée en deux lignes de dialogues par une Gillian Anderson pas franchement convaincue), cet épisode cumule les sentiments de déjà vu et de reviens y. Il rappelle beaucoup trop dans son déroulement Autosuggestion et étire inutilement son twist. Quelques effets spéciaux réussis, dont un crime macabre à la peinture, et un final précipité mais à la tension maximale, le sauvent de la débâcle.

13) L'Œil de l'esprit (Mind's Eye) - Épisode 16

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L'Œil de l'esprit est très inégal. Il commence très mal avec une intrigue linéaire et prévisible, puis se redresse vers la fin quand tout commence enfin á s'accélérer avec une conclusion réussie. L'épisode souffre aussi d'une mise en scène à peine correcte de Kim Manners et manque de rythme. Le point positif est principalement la performance de Lili Taylor dans le rôle de l'aveugle, il faut dire que le rôle semble avoir été écrit pour elle. La relation forte qu’elle développe progressivement avec Mulder est aussi captivante. A contrario, Scully est elle bien en retrait et plus fonctionnaire que jamais. Ce polar mâtiné de fantastique rappelle fortement les épisodes de la saison 1, et pas les meilleurs.

12) Emily (Christmas Carol/Emily) - Épisode 6/7

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Cet épisode mythologique contrasté est particulièrement inégal.  Il reste un pas en avant comparé au double épisode d'ouverture désastreux de la saison 5. La première partie est un véritable drame intime autour de Scully. L'apparition éclair de Mulder en sortie de douche paraît contractuelle. Gillian Anderson porte cette première partie avec le talent qu'on lui connaît. Toutes les scènes avec la famille Scully sont, comme toujours, particulièrement plaisantes. Pour le reste, on préférait l'approche plus divertissante de Plus jamais, tout paraît ici forcé.

La deuxième partie a l'intelligence de faire abstraction du mauvais reboot amorcé plus tôt dans la saison. Il réintroduit de nombreux éléments mythologiques de la série, mais tout cela sans grande habileté et distillant une certaine confusion. Sur ces deux parties, le gros point noir reste la réalisation, dont la qualité ne cesse de s'étioler en ce début de saison 5, á l'exception notable du Promethée Post Moderne de Chris Carter. L'absence de Rob Bowman se fait cruellement sentir. Au final, ce double épisode mythologique n'a ni l'envergure ni l'émotion des doubles épisodes mythologiques des saisons précédentes et laisse un sentiment d'inachevé. Il au moins le mérite de nous rassurer sur la suite et de rallumer la flamme après l'épouvantable Le complot / La voie de la vérité.

11) Les Bandits Solitaires (Unusual Suspects) - Épisode 3

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Voici un épisode aussi anecdotique que sympathique. Si on peut déplorer quelques longueurs et une absence de finesse (certains ressorts narratifs font penser à une mauvaise série B), il se dégage tout du long un charme irrésistible. On ressent une vraie tendresse de Vince Gilligan pour les Bandits Solitaires. Cet épisode dédié permet à ses trois acteurs de briller comme jamais, ce test réussi leur permettra même de décrocher la série dérivée Au coeur du complot

Les Bandits Solitaires est loin d'être aussi étourdissant que L'Homme à la cigarette et n'a pas la tension de l 'épisode spécial Skinner Nid d'abeilles, il propose une respiration agréable. On apprécie les habiles clins d'oeil à la série et quel bonheur de revoir Monsieur X ! C'est également un plaisir d'y retrouver Richard Belzer et son génial Inspecteur Munch, tout droit sorti de Law and Order de la chaîne concurrente NBC dans une série produite par un studio différent Universal, une bizarrerie télévisuelle amusante.

10) La fin (The End) - Épisode 20

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Cet épisode est assez réussi, sans atteindre les sommets de Patient X. L'aspect le plus intéressant est le retour de l'Homme à la Cigarette, très présent dans ce final et ce pour notre plus grand plaisir. Le développement de Spender qui tombe dans le côté obscur de la force est aussi intéressant. L'introduction de Diana apporte également un sous-enjeu romantique ne manquant pas de piquant, une première pour un épisode mythologique. Par contre, on aurait aimé que Krycek ne soit pas réduit à un chauffeur de luxe, certes aux tendances homicides, on ne se refait pas. Malheureusement, Marita ne pointe pas le bout de son nez non plus. 

Plus globalement, on regrette une certaine accélération et une ultra dramatisation des enjeux. Fermer les X Files pour une demande d'immunité paraît excessif au regard des nombreux écarts des deux agents dans le passé, souvent bien plus graves. Que l'enfant surdoué (soit hybride, soit extraterrestre) soit la clé d'années d'enquêtes et presque de la création du monde paraît tout aussi démesuré. Enfin, pour un épisode final, à l'image de celui de la saison 4, La Fin manque cruellement de spectaculaire.  L'épisode se termine sur une des images les plus frappantes de la série, Scully et Mulder seuls contre tous, alors que des années de travail sont parties en fumée. On suppose qu'ils n'avaient pas fait de copie sur disque dur externe.
  

9) Les nouveaux Spartiates (The Pine-Bluff Variant) - Épisode 18

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La série continue de se renouveler, avec cette mission d'infiltration de Mulder dans un groupe de terroristes autour d’une menace biochimique. Le démarrage est poussif, on a du mal à croire un seul instant en la trahison de Mulder, encore moins qu'il cache des choses à Scully. Heureusement, l'épisode écarte assez vite cette piste et s'envole progressivement grâce au réalisateur Rob Bowman insufflant une tension permanente avec la virtuosité qu'on lui connaît. Une telle virtuosité qu'on se met même à croire à une possible exécution de Mulder lors du final haletant, chapeau l'artiste ! David Duchovny est lui aussi exceptionnel de bout en bout, notamment lors de la scène de torture. Il est aussi en verve dans les one liners réjouissants parsémant l'épisode.

8) Clic mortel (Kill Switch) - Épisode 11

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Ce thriller high tech est particulièrement déséquilibré. La première partie multiplie les termes savants à outrance au risque de parfois perdre le téléspectateur, le seul intérêt réside dans l'animosité de Scully envers la jeune hackeuse Esther. La deuxième partie à la Meurtre au programme est plus enthousiasmante, avec une séquence virtuelle de Mulder inoubliable. La réaction tragicomique de Duchovny quand il découvre qu'il a perdu ses deux bras et Gillian Anderson en reine du kung fu resteront dans les annales de la série.  Cet épisode marque aussi le retour du virtuose Rob Bowman à la réalisation qui permet à la série de retrouver sa touche cinématique qui lui avait fait défaut durant le début de la 5ème saison.  

7) La poupée (Chinga) - Épisode 10

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J'ai toujours eu du mal à comprendre les critiques souvent négatives sur cet épisode, liées peut être à á l'attente démesurée autour de Stephen King, puis les problèmes en coulisses avec la réécriture de Chris Carter. On ne distingue d'ailleurs pas vraiment ce qu'a fait l'un et ce qu'a fait l'autre, tant on se sent dans un X-Files habituel, confirmant ainsi combien les meilleurs loners de la série doivent au maître de l'horreur. Le point de départ de La poupée est caustique : Scully a négocié un week-end, oui un week-end, de libre avec Mulder. Mais quand on ne vient pas aux X-Files, elles viennent à vous.  

Revisitant le grand classique de la poupée maléfique, cet épisode généreux en humour et en effets gores se suit avec grand plaisir. L'intrigue n'est pas d'une inventivité folle et suit le cahier des charges, mais la réalisation de Kim Manners est excellente. Quelques scènes sont mémorables, dont la scène d’ouverture dans le supermarché.  On ne s'ennuie pas un instant, et les apartés avec un Mulder perdu sans son boulot sont délectables. Dommage que l'on ne soit pas allé plus loin dans le style Chucky, une poursuite entre Scully et la poupée n'aurait pas manqué de mordant ! La fin idiote avec le micro-ondes est aussi regrettable. Hormis ces deux écueils, La poupée offre un vrai moment de guilty pleasure aux spectateurs.

6) Schizogonie (Schizogeny) - Épisode 9

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Les ados en crise font toujours de bons loners, que ce soit La Main de l'enfer, Coup de foudre ou Ame Damnées. Schizogonie confirme cette tendance. Remarquablement écrit, l'épisode nous embarque dès le départ dans un thriller psychologique alerte et riche en rebondissements. Exploitant de manière astucieuse le thème des violences domestiques et multipliant les fausses pistes, cet épisode est particulièrement angoissant, surtout dans sa dernière partie rappelant Psychose. On ne s'ennuie à aucun moment et la mise en scène de Ralph Hemecker renoue avec la richesse visuelle des X-Files, qui lui faisait trop souvent défaut durant le début de la saison.

5) Détour (Detour) - Épisode 4

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Détour est une chasse aux monstres des plus réjouissantes, s’inscrivant dansune veine comique rappelant Les dents du lac de la saison 3. A l'image des Dents du lac, c'est la relation entre nos deux agents qui est au centre de l'épisode, leur complicité donnant lieu à de nombreux échanges plein d’humour. Après le ton pompeux et solennel du double épisode d'ouverture de la saison, quel plaisir de les retrouver d'humeur facétieuse et sarcastique ! On saluera également la qualité des effets spéciaux. Après Quand vient la nuit, cet épisode confirme que l'univers forestier, propice à toutes les angoisses, sied particulièrement bien à la série.

4) Patient X (Patient X /The Red and the Black) - Épisode 13/14

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Patient X propose un retour exaltant à la mythologie classique de la série. Hormis les doutes persistants de Mulder, tout est oublié et on reprend la mythologie là où on l'avait laissé au milieu de saison 4. Ce double épisode est une réussite totale que ce soit par la richesse de son scénario, la beauté de sa réalisation ou la qualité de l'interprétation. Nous retrouvons avec plaisir les grands personnages marquants de la mythologie qui avaient tant fait manqué aux épisodes mythologiques précédents, jusqu'au retour surprise final de l'Homme à la Cigarette. Au-delà des personnages, les lieux mythiques de la mythologie comme Skyland Mountain ou Tunguska sont revisités, là encore pour notre plus grand bonheur. 

L'introduction de la graine de Krycek Spender est particulièrement bien pensée, instillant chez le spectateur un doute permanent sur ses intentions. La révélation qu'il est le fils de l'Homme à la Cigarette est volontairement vite éventé comme nous avons la joie de retrouver Chris Owens qui avait interprété l'Homme à la Cigarette jeune dans la saison 4. Le gros point positif de Patient X, au-delà de la volonté de Chris Carter de jeter aux oubliettes son idée de reboot, est sa capacité à apporter de nombreuses réponses sur les plans de la conspiration, la colonisation et la résistance qui s'organise. Après avoir visionné Patient X, on ressent comme un soulagement, la mythologie est bien de retour et sur de solides bases !

3) Folie à deux (Folie à deux) - Épisode 19

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Vince Gilligan propose ici un des épisodes les plus brillants et intelligents de la série, ne cessant de surprendre le spectateur. Le twist en milieu d'épisode est aussi stupéfiant que celui de L'Heure Perdue de Chapeau Melon et Bottes de Cuir. Au-delà de sa réussite conceptuelle, Vince Gilligan sait utiliser pleinement la relation entre nos deux agents, alignant les échanges pétillants entre eux. On apprécie cette réplique de Mulder lorsqu'il est interné et dit à sa partenaire : "Après 5 ans avec moi, il fallait bien s'y attendre.". Kim Manners propose ici une réalisation excellente, transcrivant parfaitement les hallucinations des différents personnages. Folie à deux est un régal de bout en bout, un loner d'exception rappelant les meilleurs épisodes de La Quatrième Dimension et s'insérant parfaitement dans l'univers X-Files

2) Prométhée post-moderne (Post-Modern Prometheus) - Épisode 5

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Chris Carter nous offre ici un des loners majeurs de la série, un hommage vibrant aux grands classiques du cinéma d’horreur mais également au chef d'œuvre de David Lynch Elephant Man. X-Files a toujours largement tenu le haut du panier en termes de mise en scène, mais cela n'a jamais été aussi visible dans cet épisode où le moindre plan est ultra stylisé. On sent que le moindre figurant a fait l'objet d'un intense travail de recherches, tout cela dans un sublime noir et blanc et accompagné d'une des compositions les plus exquises de Mark Snow. 

Le plus étonnant dans cet épisode, c'est à quel point son ton poétique tranche brutalement avec celui habituel de la série. Nous avions eu auparavant des épisodes décalés, mais jamais le curseur n'avait été poussé aussi loin avec en point d'orgue de l’absurdre l’apparition de Cher pour conclure l'épisode. Tels John Steed et Emma Peel, Mulder et Scully ont atteint le statut de personnages iconiques etpeuvent donc rejoindre les univers les plus loufoques sans ne perturber à aucun moment le spectateur. Une réussite totale, un loner d'exception qui, telle Cher, n'a pas pris une ride!

1) Le shérif a les dents longues (Bad Blood) - Épisode 12

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Après le triomphe de La Queue du Diable, Vince Gilligan nous régale d'un nouvel épisode comique irrésistible de drôlerie, sans conteste mon épisode préféré de la saison. Il a la bonne idée de garder comme ressort comique la relation Mulder/Scully et nous invite à découvrir la terrible vision qu'ils ont l'un de l'autre. Scully trouve Mulder écrasant et négligent, Mulder la trouve froide et cassante. Là où avec un mécanisme similaire, l'effroyable Le Seigneur du Magma avait échoué en empilant les perspectives, le procédé est ici utilisé plus clairement et voir les mêmes scènes avec les visions des deux personnages est jubilatoire.

On savait que David Duchovny excellait dans la comédie, il le prouve à nouveau ici. La plus grosse surprise vient de Gillian Anderson, plutôt clown blanc dans les épisodes comiques précédents. Elle révèle ici un talent comique grandiose. Quand les deux se retrouvent cela donne des étincelles, j'apprécie notamment cette scène tel un vieux couple avant de rentrer en thérapie lorsqu'ils attendent Skinner : Scully essaie de remettre la cravate de Mulder, ce dernier l'envoie vertement balader. Cet épisode magistral rachète le calamiteux épisode précédent de la saison 2 consacré aux vampires. A noter, 10 ans avant Breaking Bad, on sent déjà le goût de Vince Gilligan pour les camping-cars, très présents dans cet épisode.

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