Buffy Contre les Vampires (1997-2003) Saison 5 1. Buffy contre Dracula (Buffy vs Dracula) 3. Le double (The Replacement) 4. Quand Spike s'en mêle (Out of My Mind) 5. Sœurs ennemies (No Place Like Home) 9. Météorite (Listening to Fear) 1. BUFFY CONTRE DRACULA Scénario : Marti Noxon Réalisation : David Solomon Au cours d’une visite de routine au cimetière de Sunnydale, Buffy rencontre le comte Dracula, de passage en ville. De cette rencontre inattendue, la Slayer comprend la raison de son angoisse intérieure depuis qu’elle a été élue : elle couve en elle un côté obscur qui la ronge. Dracula, ayant senti cela, lui fait une étonnante proposition… C’est alors qu’une jeune fille de 12 ans fait son entrée dans le monde de Buffy… La critique de Clément Diaz - You are magnificent. Vraiment étonnante ouverture de saison que celle de la saison 5 qui comme son nom l'indique, imagine la rencontre de la Slayer californienne et le Vlad transylvanien. On s'incline devant Marti Noxon qui devait réussir cette rencontre aux frontières du n’importe nawak tant les deux univers sont si différents. La scénariste biaise plus ou moins habilement en restant sur un ton léger, presque parodique. Dracula n'est d’ailleurs que le prétexte à déclencher le fil rouge de la saison 5 : la Slayer à la recherche d'elle-même, du côté obscur de sa Force (qu'elle touchera plus profondément en saison 6). Son affrontement contre Dracula, campé par un Rudolf Martin classieux et distingué à souhait, est par contre richement mené, avec des scènes de séduction, de mystères, de tentations assez intéressantes. La scène de la chambre mélange érotisme et frissons avec brio. L'histoire est réussie, ce n’était pas gagné avec une figure aussi mythique, mais le fond déçoit un peu. Si Noxon réussit l'histoire, c'est parce qu'elle s'amuse aussi à imaginer des scènes totalement loufoques qu'on n'attendait pas du tout d'une telle rencontre. Le sérieux frissonnant se voit remplacé par de la comédie parfois bien bouffonne : rien que la première confrontation vaut le coup avec les répliques décalées de Buffy et Xander (Brendon est en très très grande forme), mais aussi Willow assez troublée par le charme du nouveau venu, Anya qui jacasse à qui mieux mieux, Spike qui prétend que Dracula lui doit 11 livres, Xander en mangeur d'insectes qui en a ras-la casquette, Joyce qui voit se réveiller des instincts de cougar, et gag des gags, Buffy qui tourne en dérision le traditionnel "retour de Dracula". Émouvant d'entendre Willow et Buffy énoncer des quasi déclarations d'amour à Giles, figure paternelle pour toujours, avec un Tony Head toujours merveilleusement adorable. Le cliffhanger est un WTF coup de tonnerre dans un ciel bleu, Welcome Dawn ! La critique d'Estuaire44 On retrouve la tradition des épisodes à part en début de saison. Celui-ci se montre amusant et malicieux, mais demeure une simple curiosité. On apprécie que le Dracula choisi soit celui de la littérature plus que des films, avec également des références à la grande Anne Rice et à son romantisme ardent. En même temps cela reste une anecdote manquant quelque peu d’intensité. On se cantonne massivement à l’humour et Dracula est trop ridiculisé à fin. Attention à ne pas se montrer orgueilleux ou suffisant. Dracula et Buffy, ainsi que leurs univers, divergent beaucoup trop pour que leur réunion puisse vraiment être féconde, au-delà du pastiche divertissant. Cela aurait était plus porteur de choisir Lestat de Lioncourt ou Louis de Pointe du Lac (qui présente quelques ressemblances avec Angel). Dawn arrive, quel bonheur. Le Connor d’Angel est souvent pénible, mais à côté c’est Byzance. Il est astucieux de laisser planer un mystère sur son origine, les explications vont venir vers l’épisode 5 ou 6 en même temps que la Big Bad de saison.
Scénario : David Fury Réalisation : David Grossman A travers son journal intime, nous explorons le quotidien de Dawn : son lien conflictuel avec sa sœur Buffy et sa mère Joyce, son attirance pour Xander, son peu d’affection pour Anya et Giles, ses amitiés avec Spike, Tara, et Willow, ses envies, ses sautes d’humeur… Dans le même temps, Harmony est revenue à Sunnydale : avec son gang de vampires, elle a échafaudé un plan pour se débarrasser de la Slayer… La critique de Clément Diaz - How bored were you last year ? Vachement gonflé de centrer un épisode sur Miss Dawn alors qu'on sait fichtrement pas comment elle est arrivée là. Mais ça fait partie du culot bien connu de Whedon, qui lui a valu tant de succès. Toutefois, on finit par en prendre son parti, et suivre cet épisode décalé avec un plaisir certain. Fury joue à fond les manettes sur l'humour en croquant le Scooby avec le regard de Dawn, avec un regard encore plus décapant que le Zeppo : Buffy grande soeur moralisatrice qui comprend pas ses tourments existentiels adolescents bien plus graves que ses tentatives de sauver le monde (pas étonnant que Joyce parte en soirée, c'est à s'arracher les cheveux), Willow la bonne copine, Xander le béguin, et donc Anya le boulet (c'est l'hôpital qui se fout de la charité), tandis que Giles est un antédiluvien vivant sur son petit nuage. En passant, Anya qui joue au Jeu de la vie devrait vous déchaîner le rire au moins une minute (Can I trade in the children for more cash ?). Le rapprochement entre Dawn et Tara sur leur rôle d'outsider est un peu exagéré, mais compréhensible, car si Tara a toute sa place dans le groupe, elle ne le voit pas, contrairement à la petite sœur, pas encore au sein du Scooby. Toutefois, c'est surtout pour Harmony que l'épisode vaut le coup d'oeil. Mercedes NcNab, en blondasse écervelée, joue comme d'habitude en mode "tornade comique", et on rit, on rit comme on n'a jamais ri. Son supergang de bras cassés au QI à un chiffre est à pleurer de rire. Son amour des licornes, son "plan machiavélique" qui tombe à l'eau, son concours de vannes avec Xander, la gaffe burlesque de Dawn, ou encore la mutinerie de ses "minions"... la moulinette ravageuse de Fury est sans pitié mais il a le bon sens de ne pas la cantonner à un prétexte humoristique : dans le Scooby, même les comiques de service sont à la recherche d'eux-mêmes. A part son mystère, l’on pressent toutefois que Dawn ne servira pas à grand-chose. Elle incarne le retour de l'adolescence, alors que les 4 premières saisons de la série ont déjà traité ce sujet. Elle fait virer la série dans la sitcom ado, ce qui ne lui va pas. Le talent de Michelle Trachtenberg parviendra généralement à limiter la casse, mais ce personnage pleurnichard et irritant demeure à raison l’un des moins populaires parmi les fans. Finissons sur une bonne note : Giles écoute dans la voiture le galopant Prélude de la Suite Holberg pour cordes op.40 d'Edvard Grieg, preuve qu'il a d'excellents goûts musicaux. La critique d'Estuaire44 Une superbe musique apporte beaucoup à l'opus. La nouvelle voiture de Giles vaut aussi le coup d'œil. Real Me restera le meilleur épisode Dawn, nous la présenter via la tenue d'un journal intime était astucieux. C'est souvent une bonne idée de revisiter un univers bien connu par le regard incisif d'un nouveau venu (comme une Cordelia amnésique le fera chez Angel). Plusieurs observations de Dawn s'avèrent amusantes et justes, parfois touchantes, et puis elle n'a pas encore eu le temps d'épuiser notre patience par ses horripilantes attitudes d'enfant gâtée et nombriliste. Sa jeune interprète, Michelle Trachtenberg, est très douée, mais cela n'y change rien. Sinon on pleure de rire avec Harmony en chef de gang, la série y va à fond les manettes avec elle, C'est assez irrésistible. Avec Tara, cette vision de trois femmes cherchant leur place apporte un vrai fond au scénario. Tara l'a objectivement trouvée, mais demeure un mal vivre du à une faille encore à découvrir. On apprécie particulièrement les dialogues d'Harm avec Spike et Alex, de vraies perles d'humour. Tout le délire autour du Maître Plan caractérisant tout méchant qui se respecte est un délice. Il ne faudrait pas que le mystère Dawn se prolonge trop mais sur une poignée d'épisodes c'est plus intrigant qu'autre chose. Découverte de la boutique de magie, qui va devenir le nouveau repaire des Scoobies. La saison 5 se met en place, avec également le fou, première manifestation de la Big Bad à venir.
3. LE DOUBLE Scénario : Jane Espenson Réalisation : James A. Contner Alors que Joyce souffre de maux de tête de plus en plus fréquents, Toth, un démon, vient en ville pour tuer Buffy. Au cours d’une bagarre avec le Scooby, il frappe Xander avec une arme à rayons. Sans que personne ne s’en rende compte, un second Xander identique au premier a fait son apparition !! Le double semble cependant plus fort, plus sûr de lui, plus rayonnant que le premier. Que s’est-il passé ? La critique de Clément Diaz So you bought the Magic Shop and you were attacked before it opened. Who's up for a swinging chorus of the "We Told You So" symphony ? Ah, le double ! Inépuisable thème dans les séries télé. Cette fois le traitement fait penser à Nervous man in a four dollar room, un épisode très fort de La Quatrième Dimension : soit le "faible" Xander contre le "fort" Xander. Cependant, Jane Espenson mélange mal la comédie (son point fort) avec le suspense (son point faible). L'intrigue est assez risible : le démon du jour, à part ses trois petites apparitions, campe un des méchants les plus transparents de la série. La fausse piste du début ne tient pas longtemps. L'auteure veut nous maintenir dans le suspense, mais son intrigue est trop faible et dilue en plus ses effets comiques. Plantage dans les deux côtés. Heureusement, il y'a quand même quelques passages réussis comme quand les deux Xander font les mêmes choses à l'unisson. Nicholas Brendon fait un excellent double rôle - scène très drôle avec la propriétaire émoustillée - mais c'est surtout Anya qui fait un numéro infernal, portée par une Emma Caulfield à la froideur subtilement fausse. Les vérités franco qu'elle assène tout au long sont un délice de chaque instant. On notera que la scène où le fort Xander est sur le point de l'embrasser et que le faible arrive à ce moment-là fait penser à un certain agent du FBI qui a eu la même expérience avec une petite rousse... le sommet est atteint quand Anya envisage une partie à trois avec ses deux amoureux. Sacrée Anya, elle réussit à faire oublier Cordélia et même le retrait de Spike. Tiens, le Spike, il se défoule sur un mannequin représentant la Slayer, mais il caresse curieusement son visage, il semble évident que le Spike se débat de plus en plus contre des sentiments à laquelle on s’attendait pas... Riley lâche une bombshell à la fin, il se dirige déjà vers la sortie. La critique d'Estuaire44 The replacement développe une utilisation assez maligne et divertissante du thème classique du Doppelgänger (que serait devenue ma vie si je m’étais comporté différemment ?), et puis c'est un épisode Alex, donc forcément intéressant. Ceci-dit l'impact s'en voit quelque peu diminué par la fait que cette mésaventure arrive à un Scooby, c'est à dire à quelqu'un d'expérimenté, se mouvant déjà dans un univers fantastique. Quand cela arrive à Monsieur ou Madame Tout le Monde, comme dans la Quatrième Dimension (Image dans un Miroir), cela devient davantage troublant et inquiétant. Et puis Vampire Willow était tellement plus piquante et spectaculaire, que l’opus souffre terriblement de la comparaison avec Doppelgängland. A noter le caractère très naturel des scènes de doubles, réalisées avec le frère jumeau de Nicholas Brendon, (Kelly, cascadeur de profession). On appréciera un twist final astucieux, le double n’ est pas mauvais, et d’ailleurs n’est pas vraiment un double non plus.
4. QUAND SPIKE S’EN MÊLE Scénario : Rebecca Rand Kirshner Réalisation : David Grossman Dawn découvre accidentellement que Riley a un rythme cardiaque trop élevé : il a besoin d’une opération d’urgence. Riley, sachant que cela lui enlèverait sa force supérieure, refuse, et s’enfuit. De plus, Spike et Harmony (de nouveau ensemble) ont kidnappé le chirurgien quémandé par Buffy pour le forcer à enlever la puce de Spike. Buffy et ses amis doivent les en empêcher avant que Spike puisse nuire de nouveau… La critique de Clément Diaz - Taking up smoking, are you ? Cet épisode montre que la série n'a pas toujours besoin d'excellents scénarios pour divertir : mettez Spike au centre de la scène, faites-lui faire son numéro de evil gag man, adjoignez lui l'intellectuelle Harmony et faites bouillir. Alors, que du bon : Spike et Riley qui aident Buffy dans l'intro sans lui demander la permission, Spike qui regarde Dawson à la télé (ses goûts commencent à inquiéter, il est sensé être un baddie tout de même), Harmony dont on ne se lasse jamais de son numéro d'adorable idiote. Mercedes McNab cabotine à fond la caisse, irrésistible - ah le double gag de l'arbalète, ah son délire de persécution, ah ses tirades débiles pendant l'intervention chirurgicale... Le one-Spike-show est sans fin, on en est jamais rassasiés. Le twist final est un coup de maître, prolongeant son numéro de refoulé furieux et hilarant. Assez fin de la part de la scénariste de s'attaquer au concept de la virilité, avec un Riley ne supportant pas d'être plus faible que sa nana, et ainsi montrant un grand manque de confiance en elle. Sa scène d'explication avec une Buffy au bord des larmes est brillamment écrite. L'intrigue n'est pas terroche, mais les personnages sont si bien dessinés qu'on ne s'ennuie pas : leurs relations sont toutes bien maîtrisées. Willow et Tara sont mignonnes à souhait, avec la première commençant à devenir une grande magicienne. C’est évidemment la scène finale qui est le clou de l'épisode, avec l'obsession de meurtre de Spike qui s'apparente de plus en plus à une obsession amoureuse. Sinon, Joyce n’est pas trop dans son assiette. Ca passe comme ça, l’air de rien, mais en fait, ça va prendre des proportions beaucoup plus importantes qu’on l’imagine alors. Toujours ce principe d’anticiper sur les événements à venir, montrant que la série sait où elle va. L'auteure conclut en beauté avec le rêve final qui devrait tétaniser tout le monde pendant le générique de fin. Houlala, Spike in love, ça va donner une pagaille monstrueuse dans le BuffyVerse... GENIAL ! La critique d'Estuaire44 L’intrigue principale sent un peu trop le réchauffé et la prolongation inutile de la saison quatre, d’autant que l’on perçoit bien que la cinq n’a pas encore vraiment débuté : toujours pas de Big Bad en vue et le mystère Dawn commence à trop se prolonger. On ronge un peu notre frein, avec une vraie impression de surplace. L’épisode st néanmoins sauvé par le couple hilarant et détonnant formé par Spike et Harm (Nitro et Glycérine). On s’amuse beaucoup avec eux et l’on comprend sans peine leur retour en saison finale d’Angel. Mercedes McNab réalise un sacré numéro ! L’intérêt de Quand Spike s’en mêle (encore un titre VF complètement nul) est aussi de lancer plusieurs pistes narratives cruciales : la maladie de Joyce, et les premiers émois de Spike envers la tueuse, une romance qui vaudra d’excellents moments à la série et d’autres trop sucrés quand, bien plus tard, Spike se sera trop limé les crocs pour demeurer tout à fait comme on l’aime. Il se confirme que, dépourvu de l’Intiative, Riley a perdu une bonne part de son utilité et qu’il n’apporte plus grand-chose à la série, malgré le talent de son interprète. Petite larme : cette fois nous disons définitivement adieu au Sunnydale High historique. R.I.P. Richard Wilkins III.
5. SŒURS ENNEMIES Scénario : Douglas Petrie Réalisation : David Solomon Anya émet l’hypothèse que le mal de Joyce pourrait venir d’un maléfice. Buffy jette un sortilège pour en être sûr mais découvre une autre vérité qui la secoue profondément. Pendant ce temps, Glory, une jeune femme blonde totalement folle, torture et assassine un groupe de moines, réclamant à grands cris sa « Clé »… La critique de Clément Diaz - What are you doing here ? Five words or less. No place like home démarre véritablement cette saison 5 par l'explication du mystère de Dawn et l'entrée en scène de la blonde Glory. L'excellent Doug Petrie, décidément spécialisé dans l'écriture de personnages féminins siphonnés, y va à grands coups de marteau-pilon pour créer sous nos yeux ce démon qui ne ressemble à rien à ce que le Fantastique avait produit d'ici là : une Big Bad Bimbo Blonde aussi terrifiante que sans cervelle. On doit se pincer pour croire à cette superméchante aussi préoccupée par son look d'humaine que par sa "clé", qui aspire l'énergie d'un garde entre deux répliques volontairement consternantes. Clare Kramer a du talent pour interpréter le délire frénétique de son personnage dès son premier épisode ; une entrée en matière encore plus massive que Faith et Drusilla, c'est dire. L'explication du mystère Dawn témoigne de l'imagination qui semble sans limites de Whedon, c'est une trouvaille assez énorme. Sensible conclusion où les soeurs ennemies se raccommodent, même si l’on sent le déchirement de Buffy. Dawn est assez amusante dans cet épisode, avec sa manière de jeter un froid bien gros entre Riley et Buffy. L'épisode culmine dans la scène du sortilège de Buffy. La réalisation de David Solomon et la photographie grumeleuse de Michael Gershman méritent un ban d’honneur pour ces images soigneusement filmées. Les effets spéciaux sont aussi simples que troublants (décors clignotants, Dawn apparaissant/disparaissant), c'est une grande page de la série que l'on regarde ici. En plus de la Bimbo, solide dose d'humour chez Giles & Cie, notamment grâce à Anya en vendeuse, une catastrophe sidérale mais d'une efficacité indéniable. Le seul regret est que l'épisode sacrifie beaucoup aux deux révélations, plus un épisode de présentation qu'une vraie histoire. Ah, il y’a aussi la scène culte du Five words or less. Incontournable pour tout fan ! La critique d'Estuaire44
Soeurs ennemies constitue un épisode évidemment crucial. Juste au moment où on commençait vraiment se demander où allait cette saison, voici qu’apparaît Glory. Un vrai plaisir, puisque l’on comprend tout de suite à quel point elle sera plus vive et divertissante que ce bonnet de nuit d’Adam. Rien à voir. Glory ne fait pas tout à fait partie de mes adversaires préférés car je lui reproche de demeurer trop longtemps inactive. Le Maire et même Adam s’avéraient plus industrieux, tandis que le Maître avait une excuse. Ici elle agit pleinement adversaire, alors qu’ultérieurement elle se contentera lontemps.de demeurer en arrière-fond. De plus les scènes de transformation avec Ben donneront à quelques scènes relevant du gros rire. Mais, outre qu’elle soit clairement la plus regardable des Grands Méchants de la série (Woman in Red…), la superbe Claire Kramer lui apporte pétillement et abattage. Glory va crever l’écran, même si elle se cantonne trop à la comédie. Son entrée en scène et la révélation concomitante de l’identité de la niaise sont ici parfaitement exécutés, entre humour et spectaculaire. Et puis, après Vlad cela fait du bien à Buffy de redescendre sur terre (y compris en se fracassant sur du béton armé).
Scénario : Joss Whedon Réalisation : Joss Whedon La famille de Tara est à Sunnydale. Ils exigent son retour dans la famille. Tara, trop attachée à Willow et au Scooby-Gang, refuse, mais sa famille a un bon moyen de pression : menacer de leur révéler sa véritable nature, qui à l’occasion de son 20e anniversaire, va se dévoiler au grand jour. Glory décide d’attaquer la boutique de magie pour kidnapper Buffy car elle pense que la Tueuse sait où se trouve la Clé… La critique de Clément Diaz
- This is insane. You people have no right to interfere with Tara's affairs. We are her blood kin ! Who the hell are you ? Voilà le feel good épisode de la série, celui spécialement fait pour qu'on soit totalement euphorique à la fin. C'est un genre toujours dangereux à explorer car proche du sirupeux. Mais avec un personnage aussi intéressant que Tara, et avec le talent de Whedon, c'est une autre histoire. Glory est toujours aussi dingo, entre séduction exacerbée et muscles bien entraînés (et utilisés). Dans une caricature hilarante d’un bon vieux cliché de film bourrin, elle sort des décombres et s’exclame : Now, I'm upset ! avec des mâchoires encore plus serrées que l'Inspecteur Harry. Mais l'important, c'est Tara, notre chère Tara qui a enfin un épisode à elle. Bon, Whedon sacrifie au marronnier de la famille indigne, mais c’est pour mieux mettre en valeur le dilemme de l'héroïne entre féodalité traditionnelle à la famille et nouveau cercle d'amis. Le choix de Tara d'ailleurs n'est pas si simple car elle ne se sent toujours pas incluse dans le Gang, et seul l'amour qu'elle voue à Willow la raccroche à eux. Amber Benson est d'une touchante fragilité, et ses scènes avec Alyson sont si charmantes (le câlin dans le lit, leurs face-à-face, Willow au bord des larmes à la pensée de la perdre) qu'on sent vraiment que ce couple fait partie des plus grands ships de la télévision. Son dégoût d'elle-même quant à sa nature de démone fait office de suspense dramatique. Dans la famille, une satanée bande d'enfoirés, on remarque une jeune Amy Adams dans le rôle de la cousine. Sinon, Spike qui rêve de la Slayer en faisant l'amour avec Harmony, on sent que ses pulsions commencent à déborder... Dans le dernier acte, tous les fils de l'épisode se joignent dans une parfaite fusion. Attendez-vous à battre des mains comme un gosse quand Spike sauve Buffy en écoutant son coeur plutôt que sa vengeance. Et puis, il y'a la grande confrontation finale, où chaque membre du Scooby se met entre Tara et sa famille pour signifier que désormais, elle est des leurs. Xander qui les vanne, Anya qui les menace, Spike qui trouve le magistral twist final ; comment ne pas fondre de plaisir devant un tel spectacle ? Willow aime tout chez Tara, et l'ironie fait très mal au couple Riley/Buffy où chacun a du mal à accepter la différence de statut qui existe entre eux. Un épisode joyeux et optimiste, pas si fréquent dans la série. Supérieur en tous points à l'épisode “familial” d'Angel : Fredless. La critique d'Estuaire44 On apprécie le soin extrême avec lequel Whedon dessine tous ses personnages. Dédicacer tout un épisode à l’histoire de Tara en constitue un exemple marquant, d'autant que les trois membres de sa famille se voient également écrits et différenciés avec précision (la cousine joliment campée par Amy Adams est la plus venimeuse, le père est finalement plus ambivalent). Le scénario se montre parfaitement minuté, l’intervention du Spike tombant ainsi à pic pour que l’excellente scène finale ne sombre pas dans le théâtral. Tara (et son interprète particulièrement sensible et émouvante), était parvenue à largement compenser son handicap d’être arrivée sur tard, l’épisode vient parachever cela. Spike est de plus en plus clairement attiré par la Tueuse, tandis que Riley commence vraiment à flotter face à une Buffy plus inaccessible, même s’il repousse ici la vampire. L’une des qualités de l’épisode réside d’ailleurs dans sa nature chorale, chque personnage ayant quelque chose à exprimer. Anya à la caisse est une bonne idée de scénariste pour lui trouver une occupation dans série. Un combat en morceau de bravoure contre des ennemis «invisibles» et un final très romantique entre Willow et Tara.
Scénario : Douglas Petrie Réalisation : Nick Marck *L’épisode 2.07 Darla de la série Angel complète l’histoire racontée dans cet épisode, avec cette fois le point de vue d’Angel et de Darla. Ayant frôlé la mort en se battant avec un vampire, Buffy va voir Spike, et lui demande comment un vampire peut réussir à tuer une Slayer - Spike en a tué deux dans son passé - afin de mieux se préparer. Spike raconte alors l’histoire de sa vie, de son engendrement par Drusilla alors qu’il était un poète minable, jusqu’à son arrivée à Sunnydale. Buffy va en apprendre également beaucoup sur elle… La critique de Clément Diaz
Every Slayer has a death wish. Even you. The only reason you've lasted as long as you have is you've got ties to the world : your mum, your brat kid sister, the Scoobies. They all tie you here, but you're just putting off the inevitable. Sooner or later, you're gonna want it. And the second that happens... You know I'll be there. Fool for love a un grand intérêt documentaire sur la vie aventureuse de William the Bloody. Douglas Petrie compose une excellente rétrospective du chemin du Spike. C'est ainsi que l'exécrable poète étouffant sous le corset des conventions sociales devint par frustration un vampire grâce à l'adorable Drusilla. Réunir les Fab Four dans un même épisode ne peut qu'exciter l'intérêt. Les liens existant entre le quatuor démoniaque sont écrits avec précision. Darla est logiquement à l'arrière-plan vu que l'épisode correspondant d'Angel sera centré sur elle. A un Angelus préférant la victoire sûre et la discrétion, Spike, libéré de ses inhibitions, ne cherche qu'une chose, qu'il martèle depuis sa première apparition : le FUN !! Le fun est chez lui synonyme de danger, et Spike cherche les batailles difficiles, dans le but de se dépasser lui-même. Sa confrontation avec Angel vaut le détour (déjà pas vraiment le grand amour). James Marsters rayonne à chaque scène, et ses deux combats contre les Slayers sont des pépites d'action trépidante. Quel plaisir de revoir Juliet Landau qui incarne une Drusilla déjà complètement tarée. La scène où elle et Spike s'embrassent sur le cadavre chaud de la Slayer chinoise, avec les flammes derrière, est d’un érotisme torride et flamboyant. Finalement, Riley qui fait sauter à la grenade le repaire de vampires paraît ringard à côté... Et puis, Dru qui devine avant tout le monde l'obsession maladive de Spike envers Buffy. ça aussi on adore. Par contre, ses choix de petits amis peuvent être largement débattus (Beuaaah !). La réalisation de Nick Marck est une merveille de chaque instant, colorée et vive. Et puis, quelle maestria dans les scènes entre Spike et Buffy ! Dialogues tranchants, emphase, caractère licencieux de leur relation de haine, tout y est. Sarah et James sont au diapason. La révélation du Death wish est un grand frisson, car révélant que les Slayers auraient une faiblesse contre laquelle elles ne peuvent lutter. En couronnement, la cruelle épanadiplose voit Buffy mépriser Spike en le traitant comme Cécilia l'avait fait. La coda paraît plus faible, mais on voit pour la première fois les deux ennemis faire une trêve, avec Spike consolant (maladroitement) la Tueuse. Un épisode à part, mais brillamment scénarisé, et à la réalisation luxueuse. La critique d'Estuaire44 Après l'épisode Tara, voici celui consacré à Spike, avec une réussite encore plus éclatante. Celle-ci s'observe sur le fond (nouvelle passionnante incursion dans le passé des Fanged Four, thèse troublante de l'instinct de mort chez les Tueuses, tout comme chez Freud) autant que sur la forme, avec une excellente interprétation ainsi qu'une mise en scène réellement virtuose. Les flashs back s'insèrent pleinement dans l'action en cours, jusqu'à obtenir une convergence très réussie. C’est d’un même niveau que les équivalents du grand final de la saison 2, autour d’Angelus. Le Roi du Geekland qu’est Whedon s’offre le plaisir d’une scène de film de Kung Fu hongkongais et de Blackspoitation 70’s. Un régal, on s’y croirait tellement c’est bien fait. Le brillant dialogue entre la Slayer et Spike emploie le même biais que Entretien avec un Vampire, chef d’œuvre littéraire rétrospectif, entremêlant pareillement l’amour et la mort (malgré que Spike soit définitivement plus Lestat que Louis) La scène où Buffy renvoie un cinglant "tu ne me mérites pas" à William est d'une force terrible, ce n'est pas le moindre exploit de cet épisode que nous faire éprouver de la commisération pour Spike, au moment où celui-ci nous dévoile ses sanglants trophées. Ces fenêtres sur le passé, nettement plus réussies que les équivalentes d'Highlander, s'entrecroiseront avec l'histoire d'Angel et Darla, à Los Angeles. Sinon les Scoobies et le Riley remplissent les blancs, bon. On sent bien désormais vers où on se dirige entre Spike et Buffy, même si je me souviens de mon incrédulité vaguement horrifiée à l'époque.
Scénario : David Fury Réalisation : Daniel Attias Les médecins découvrent que Joyce a une tumeur cervicale. Buffy est touchée par le réconfort que lui prodigue Ben, un interne. Glory cherche toujours sa « Clé » et lance un sortilège invoquant un géant cobra magique qui la mènera à elle. Buffy doit impérativement arrêter tout ça avant que la vie de Dawn ne soit en danger… La critique de Clément Diaz - When a person makes a "destroy all vampires" date, it's simple courtesy to wait for your co-destroyers. Am I right, Giles ? David Fury a le mérite de faire avancer la maladie de Joyce, décrivant son courage face à l'incertitude, à l’angoisse, rendue par une Kristine Sutherland une nouvelle fois impeccable. Ce sont les meilleures scènes de l'épisode. Pour le reste, il ne se passe pas grand-chose d'autre dans ce scénario paresseux, avec une grotesque histoire de serpent géant indic. Le Scooby est plongé dans ses bouquins, Glory fait tranquillement les courses, Buffy subit une dérouillée royale lors de son combat contre elle, Dreg crispe rapidement avec son obséquiosité (pourquoi on ne donne que des rôles de cabotins à Kevin Weisman ?), la résolution du conflit est précipitamment bouclée avec un final en eau de boudin. On est plus proche de Reptile boy que de Graduation Day. Glory est toujours aussi allumée, mais ne peut à elle seule réveiller l'épisode. Le plus énervant est de voir cependant Riley, personnage plus intéressant qu'il n'en a l'air, être rétrogradé au rang de gentil toutou à sa maîtresse. On charge beaucoup trop la barque. Ok, on sait que la rupture est inévitable, mais est-ce une raison pour maltraiter ainsi le personnage ? On le voit se plier aux moindres ordres de Buffy qui brutalement, ne sait plus quoi faire de lui. Le final où elle le repousse pour voir sa mère est caricatural. Il y'a quelques épisodes, il était un atout précieux, l'aidant et lui sauvant plusieurs fois la vie ; là d'un coup, il devient un boulet. Une injustice pour le personnage. Cela permet heureusement le barré concours de virilité entre Riley et Spike qui nous la joue poète romantique du Moyen-âge, reniflant gracieusement les sous-vêtements de celle-qui-l'obsède. L'explication du texte de Spike est claire et nette, Riley est assez intelligent pour comprendre qu’il ne peut rien y répondre (She likes us dangerous, rough, occasionally bumpy in the forehead region. Not that she doesn't like you, but sorry Charlie, you're just not dark enough). Un épisode anodin. La critique d'Estuaire44 Les images de synthèse sont un domaine évoluant particulièrement rapidement et il est vrai qu'il s'agit sans doute du seul secteur où la série accuse son âge. Le serpent était correct selon les canons de l'époque, aujourd'hui le remplacer par un autre plus convaincant serait une bonne idée (genre Star Wars). Dawn innove encore en matière d'idiotie ( aussi insupportable en VO qu'en VF, c'est le personnage en soi qui veut ça). Un épisode au scénario devant plus au relationnel qu’à son intrigue, alourdi par un Riley commençant à battre sérieusement la campagne tandis. Le récit s'acharne trop pesamment sur lui, on a l'impression de regarder une illustration du dicton "Quand on veut noyer son chien, on l'accuse de la rage". Il est grand temps que cela se termine. On apprécie par contre les scènes de Joyce, sonnant très juste, même si la tumeur au cerveau reste un poncif des scénarios hospitaliers, visant le lacrymal massif, touts en conservant des personnages présentant bien à l’écran.
9. MÉTÉORITE Scénario : Rebecca Rand Kirshner Réalisation : David Solomon Une météorite s’écrase près de Sunnydale, et une créature réptinoïde en sort. Elle s’en prend uniquement aux personnes frappées de folie et les tue. Or, Joyce a des hallucinations régulières, ce qui en fait une cible tout désignée pour le monstre. Comment la créature est-elle arrivée jusqu'ici ? La critique de Clément Diaz - That might be toxic. Don't touch it. Listening to fear constitue presque une sorte de suite avec l'épisode précédent : il en reprend les mêmes défauts, mais les accentue, tout en gommant les rares points forts (exit Glory). On commence fort dans le pas crédible quand le médecin autorise la gardienne de la clé et la clé elle-même raccompagner môman chez elle dans l'état où elle se trouve. Joyce tout le long, parle platement, puis délire, puis s'excuse, puis délire, puis s'excuse, etc. Une alternance plus mécanique que dramatique, le talent de l’actrice n’y peut rien. Tout ça pour amener Joyce à ne plus reconnaître Dawn. On se dit alors qu’on va assister à un beau drame émotionnel quant à la dégénérescence de Joyce. A la place, la scénariste sort de son chapeau un tueur venu d'ailleurs qui ventile façon puzzle des malades mentaux ; on sent vraiment les gros raccords scénaristiques. Les auteurs rendent Riley de plus en plus boulet, c'est vachement crispant ; étonnez-vous qu'après il ait pas trop de fans. L'Initiative est de retour ; génial, comme si on en avait pas eu assez. Et qu'est-ce qu'ils en occupent comme temps d'écran ! Heureusement, il y'a le Scooby... ah ben non, le Scooby potasse à la bibliothèque, fait une petite promenade dans la forêt, puis pour changer les idées... potassent à la bibliothèque municipale. Tant de péripéties aussi variées, c’est trop fort. Pendant ce temps, Mr. Queller se balade tranquillement, passant négligemment à l’acide tout siphonné qui passerait par là, sans le moindre frisson. Il y'a quand même un réveil vers la fin, avec Dawn (!) qui passe enfin à l'action, et surtout l'arrivée inattendue de Spike pris en flagrant délit de kleptoBuffyphotomanie. C'est marrant mais Spike remonte toujours à lui tout seul la côte d'une scène. Un rôle en or, vraiment. Joyce découvre la vérité, une scène tout en finesse. Joli twist final, mais ça pète un peu tard, et ça reste très capillotracté. Un épisode pour rien. La critique d'Estuaire44 Intéressante innovation que de reprendre ce thème éminemment lovecraftien (La Couleur tombée du Ciel), on s'y croirait. La Tueuse n'est pas un quidam subissant l'indicible horreur venue de l'obscurité s'étendant entre les étoiles (Là où règne Azathoth), mais la fusion des univers apparaît assez convaincante, jusqu'au décor d'asile psychiatrique, bien connu des amateurs de L'Appel de Cthulhu. La littérature de Lovecraft se situe idéalement entre la Science-fiction et le bestiaire fantastique traditionnel e(on se dispute encore pour savoir si les Grands Anciens sont des démons ou des Aliens). L’impression de thème exogène au Buffyverse reste ainsi beaucoup moins prononcée qu’avec l’Initiative ou les robots de Warren. Le monstre aurait par contre gagné à demeurer invisible le plus longtemps possible, via l’habile caméra subjective. Le combat avec Buffy reste très moyen. Riley aurait aussi pu repartir avec ses amis, cela aurait évité de prolonger l'agonie. Willow fait référence à la chute de météore survenue à Tunguska, situant l'évènement en 1917. Or le choc a eu lieu le 30 juin 1908, avec un impact équivalent à 50 fois la bombe d'Hiroshima. Cette épisode très à la X-Files constitue l'une des rares excursions de la série dans la Science-fiction, alors qu'à l'accoutumée elle se situe résolument dans le Fantastique (on peut également citer les robots et autres gadgets high tech de Warren).
10. PAR AMOUR Scénario : Marti Noxon Réalisation : Marti Noxon La relation entre Buffy et Riley se détériore de plus en plus. Quand Spike, jaloux de Riley, conduit Buffy sur les lieux où Riley passe certaines nuits, le couple n’a pas d’autre choix que de parler de leur relation. Riley apprend à Buffy qu’il a été approché pour intégrer un commando d’armée. Il donne 24 heures à Buffy, disant qu’il partira si elle ne fait rien pour l’en empêcher… La critique de Clément Diaz - The only reason I'm sleeping over here is so Buffy and Riley can boink. Into the woods a la difficile tâche de conclure la relation Buffy-Riley. Riley a été si injustement réduit à néant par les scénaristes qu'il fallait tout le talent de Marti Noxon (faisant également ses débuts de réalisatrice) pour lui trouver une porte de sortie convenable. Il était temps que cette mascarade se termine. Le Fantastique quasi absent permet de centrer l'épisode sur le dilemme de Riley. Si inclure encore une fois l'armée relève d'un réflexe énervant - ça enlève de la force au dilemme - l'épisode est vraiment très bon ; sans action, reposant uniquement sur la psychologie et les dialogues. La maîtrise de Noxon dans ce domaine n’est plus à faire. Spike cède à sa jalousie en étant le catalyseur de la rupture des deux amoureux. La vision du lupanar vampiresque est terrible. Sa scène avec Riley est à la fois désespérée (nous l'aimons tous deux, elle ne nous aime pas) et drôle (bibine pour chacun). Excellent le coup du faux pieu. Mais on a encore mieux quand Buffy et Riley s'expliquent enfin. Curieusement, aucun des deux ne parvient à comprendre l'autre. Riley se montre bien plus passionné que Buffy, il veut que chacun aide l'autre, que chacun ne puisse vivre sans l'autre. Buffy, icône féministe, ne supporte pas d'être dépendante, à cause de son statut de Slayer. Un nouvel amour impossible à cause encore une fois du statut de Slayer de Buffy. Avant qu'elle le comprenne, Buffy tombe dans une spirale de rancœur et de ressentiment, où elle apparaît plus sombre que jamais (la huitaine de vampires massacrés est moins un défouloir d'action qu'une rage sanguinaire qui défigure la pureté de la Tueuse). C'est alors qu'il y'a ce sublime dialogue avec Xander, le seul personnage à connaître l'héroïne mieux qu'elle-même - parce que le Zeppo restera toujours le cœur du groupe. Si la relation Buffy-Riley était condamnée dès le départ, Buffy a quand même bien maltraité Riley en étant odieuse - Whedon ne craint pas de rendre antipathique son héroïne quand l’histoire s’y prête. Il fallait toute l'intelligence et toute la générosité de Xander pour qu'on y croie. Quel bel acte d'amour de sa part que de dire à son amie tout ce qu'elle ne veut pas mais qu'elle doit entendre. Le final est un beau mélodrame amer, adouci toutefois par Xander franchissant une nouvelle étape avec Anya. Good bye Riley, merci d'avoir proposé une alternative crédible à Angel (oui, j’assume !!). Spike, à ton tour ! La critique d'Estuaire44 L'épisode est bien celui dont la saison avait besoin pour avancer, mais il suscite deux deux réserves : la relation Riley et la Vampire apparaît vraiment grotesque, il aurait fallu trouver un moyen plus subtil de décrire l'incommunicabilité s'étant instaurée entre Buffy et Riley. Et puis Buffy qui rate l'hélico de 5 secondes, avec Riley qui ne la voit pas, se retrouve dans un sensationnalisme de Telenovela. Alex nous régale également d'une belle déclaration d’amour finale, tandis que Buffy se montre épique face aux Vampires. La série n'en a pas tout à fini avec Riley, qui fera ultérieurement une dernière apparition à Sunnydale.
Scénario : Jane Espenson Réalisation : Christopher Hibler Pendant que Buffy tente de surmonter sa rupture avec Riley, Anya et Willow se disputent fréquemment au sujet de Xander, chacune accusant l’autre d’avoir une mauvaise influence sur lui. Willow rate un sortilège et libère un troll nommé Olaf, ravi à l’idée de semer un peu de désordre… La critique de Clément Diaz - I'm gonna run get Buffy. Or you can fight him ! Cet épisode ne décolle qu'après vingt minutes d'un long et fastidieux prélude, axé entre autres sur les états d'âme de Buffy (Sarah Michelle Gellar surjoue quelque peu la douleur). Dawn en consolatrice ne contribue pas à remonter le niveau. Ce début interminable se voit heureusement parsemé de petites scènes délicieuses : Anya et Alex au plumard, Buffy songeant à rentrer dans les ordres, Spike qui pète un câble devant le mannequin de Buffy, sans oublier la finesse légendaire d'Anya (I can completely lie to the health inspector. I can, you know, distract him with coy smiles and bribe him with money and goods). Jane Espenson a la très riche idée de mettre au centre le duo Anya-Willow, source sans fin de disputes hilarantes. Que ce soit au magasin, ou dans une tradition très Moonlighting dans une voiture, leur crêpage de chignons est un vrai plaisir. Et puis, elles sont quand même mignonnes dans leur façon d'aimer chacune Xander, source principale de leur dispute. Alyson Hannigan laisse voir ses grands talents d'actrice comique - qui exploseront quand elle jouera la tonitruante Lily Aldrin dans How I met your mother - pour peu qu'on lui donne des répliques qui tuent (Uh, piss him off/I don't know how/Anya, I have faith in you. There is no one you cannot piss off), mais Emma Caulfield, ben c’est un ouragan, un tsunami... personne peut y résister ! Aussi experte en volant que notre Slayer, surarmée de mauvaise foi sans être méchante, Anya est à la fête. Spike est pas mal non plus ; ses tentatives pour se rapprocher de Buffy foirent toutes avec une régularité burlesque. Parlons d’Olaf le troll : répliques ultra clichés, abruti massif, premier degré super martelé, un méchant bien bourrin très série B aux bras aussi musclés que son humour. Non mais parfois ça fait du bien de se reposer les neurones avec un gars aussi peu subtil que celui-là. Moment émotion quand Xander le Bravissime se jette tout seul contre Olaf... et se fait péter la gueule. Mais refuse de choisir entre Will et Anya, prouvant sa loyauté. Ah qu’on l'aime notre Xander ! Et puis, Buffy qui passe en mode tueuse sanguinaire quand Olaf met en doute le couple Anya-Xander. Non, cette deuxième partie, c'est du bon spectacle. Un peu plus de gore et de sexe, ce serait presque du Rodriguez. Un loner très sympathique. La critique d'Estuaire44 L'épisode se montre très amusant grâce aux prises de bec entre Willow et Anya, avec le pauvre Alex au milieu. Spike ajoute son grain de sel mais l'ensemble manque de consistance, au-delà du talent des acteurs. On remarque déjà qu'éloigner Giles n'est pas une bonne idée, la série ne peut pas vraiment être elle-même sans lui.. Le guesting réalise un joli coup, avec Abraham Benrubi, que l'on aime bien depuis Parker Lewis ne perd jamais (comme les années passent...). Bon, le Troll donne comme un air de Charmed à la série, mais ce n'est pas une critique, cette série comptant pas mal d'épisodes très valables (si, si). Toutefois l’intrigue se contente de dépeindre le Trill ; sans réellement leur donner quelque chose à effectuer. La scène où il force Alex à choisr entre les deux jeunes femmes est ainsi trop rapidement évacuée. Un épisode un brin léger mais très distrayant.
Scénario : Douglas Petrie et Jane Espenson Réalisation : Nick Marck Le Conseil des Observateurs a des informations sur Glory, mais ne les transmettra que si Buffy passe un « test d’inspection ». Le conseil espère en secret que Buffy échouera pour se débarrasser de Giles et ainsi reprendre contrôle sur la Tueuse qui a échappé à leur autorité depuis le cruciamentum. Pour ne rien arranger, Buffy trouve Glory dans sa maison, et un ordre de chevaliers byzantins s’invite dans la partie… La critique de Clément Diaz - Why doesn't Mr. Giles put them all out of here ? Le scénario optimise la deuxième rencontre entre le Conseil et Buffy : les bornés contre les révoltés. Les auteurs mélangent avec adresse l'humour et la tension. Lorsque le Scooby répond plus ou moins catastrophiquement à leurs questions, on a mal pour la Slayer, mais on se marre quand même avec les délires d'Anya ou le coming out clamé haut et fort de Willow et Tara. Avec Spike et l'Observatrice impressionnée, on est pas loin de la parodie àdonf. Spike n'a vraiment pas de chance : après avoir "sauvé" Buffy, il se retrouve engagé dans une battle verbale avec elle. Allez, Buff, un bon mouvement s'il te plaît... L'humour pince-sans-rire de Giles, pris en otage par le Conseil est aussi à relever. Le gag du test physique entre mots japonais et "accident de hache" fait empirer les choses pour la Slayer mais le rire est immédiat. On est vraiment méchants de rire de ses malheurs... Le Conseil est un sacré pain in the ass, il menace Giles avec un chantage aussi odieux qu'adroit. Alors Buffy qui répète sa fidélité envers lui, ça fait battre nos p’tits cœurs. Glory est en pleine forme, toujours dans son petit nuage. Son apparition soudaine chez les Summers fout une tension de tous les diables, surtout lorsqu'elle parle à Dawn. Clare Kramer se prend pour un modèle de Playboy (habillée, mais quand même ultra sexy). Son ton décontracté quand elle menace de tuer toute la famille de la Slayer la rend plus effrayante, elle qui se cantonne surtout à l’humour. Spike qui accepte de cacher Joyce et Dawn et qui commence à parler de soap operas avec la première, encore un gros gag. Nouveau fil dans la narration avec cet ordre de chevaliers sorti du diable vauvert (ou d'un monde sans crevettes). Et génial final où Buffy met tout le monde d'accord. Malgré la révélation finale, on sort de cet épisode le poing levé et tout content. La critique d'Estuaire44 Les virées du Conseil se montrent toujours aussi savoureuses, avec leur atmosphère so British et le numéro toujours impeccable d'Harris Yulin. Et puis revisiter une série par des yeux étrangers produit souvent de savoureuses étincelles, comme lors des interrogatoires en marge de l'action principale, souvent hilarants (avec notamment Willow faisant progressivement son coming-out). Par contre l'annonce que Glory est une déesse tombe un peu à plat, la demoiselle étant particulièrement amusante mais passant le plus clair de son temps à jacasser, changer de tenues et à se la couler douce au lieu de traquer la Clé.² Enoncer qu’un adversaire est redoutable ne suffit pas à l’établir véritablement, la carte n’est pas le territoire. Glory frappe très fort, mais ne manifestera jamais la moindre faculté authentiquement divine. Le paradoxe reste que cette nature divine révélée ici avec emphase ne servira que de Talon d’Achille et de justificatif à l’emploi du Marteau du Troll !
Scénario : Steven S. DeKnight Réalisation : Michael Gershman Buffy révèle au Scooby-Gang qui est réellement Dawn. Malgré leurs efforts, Dawn s’aperçoit d’un changement dans leurs attitudes. Accompagnée de Spike, elle s’introduit dans la boutique de magie, trouve le journal de Giles et découvre la vérité. Choquée, elle fugue, et tombe sur Ben qui lui remonte le moral. C’est alors qu’un événement imprévu se produit… La critique de Clément Diaz
- I think you're just freaking out, because you have to fight someone prettier than you. That's the big crisis, isn't it ? Bien, il semble que Glory a dû se dire que bon, ce serait pas mal si on commençait à se friter vraiment avec le Scooby. Le scénario de Steven S. DeKnight, auteur souvent inspiré, est centré sur Dawn, autant dire qu'on craignait le pire. Effectivement, Dawn est assez exaspérante, toujours à ruminer, tempêter, bouder… Bon, ok, elle vient d'apprendre qu'elle est une simple Clé mystique, mais on en demandait pas tant. Sa fugue est un prétexte assez vague pour la mettre en danger, mais la métaphore de l’épisode sur l'adoption passe assez bien. Michelle Trachtenberg surprend : bien qu'elle soit l’interprète d’une pleurnicharde, elle est convaincante dans les scènes d'émotion : le choc de la vérité, sa peur face à la Déesse, ou le final des liens du sang. Une fois qu'on a accepté que Dawn fasse n'importe quoi et que le Scooby doit tout réparer, ben, on s'amuse plutôt. Spike est un fin roublard, il réussit petit à petit à forcer quelques défenses : protection de Dawn et surtout explication de texte à une Slayer encore trop envahie par l'émotion pour avoir la vue claire. Sa roublardise est toutefois au service de ses sentiments sincères envers Buffy, et non pour un profit personnel. Dans son évolution, le personnage se montre plus droit et intègre. Le duo Dawn-Spike, aussi improbable qu'il soit, est assez fun. Xander flatté qu'une boule d'énergie ait un faible pour lui confirme que décidément il faut toujours que ce soient les femmes les plus zarbi qui sont intéressées par lui (Anya ne nous contredira pas). Le twist sur la vraie nature de Ben est soudain, Whedon sort encore un lapin de son chapeau, et on applaudit comme des gosses. Bien sûr, la scène principale de l'épisode est l'affrontement intense entre Dawn et Glory, toujours à la limite du cataclysme. La bagarre finale est trépidante, et la conclusion émouvante où Buffy exalte la puissance du sang des Summers. Un épisode qui partait mal, mais au final très bon. La critique d'Estuaire44 De nouveau la Tueuse connait un anniversaire haut en couleur, encore une fois en mi-saison. L'épisode signifie une accélération bienvenue dans l'arc principal de la période, même si le fait que Glory ignore ce que pense Ben traduit plutôt une complexification inutile s'assimilant à du remplissage. C »tte histoire incongrue d’interne se transformant subitement en Déesse du Mal (un délire du J.D. de Scrubs ?) connait un bien moindre résonance que celle des Big Bads des trois premières saisons, même si au moins Glory divertit nettement plus qu’Adam. La vérité est que l'histoire de Glory et de la Clé aurait été parfaite sur un double épisode mais manque de consistance pour s'étendre sur toute une saison. Le désarroi de Dawn aurait pu nous toucher, mais elle nous a déjà trop éprouvés en faisant continuellement un drame d'un rien. On sature. Sinon bravo à Willow et Tara qui nous enthousiasment toujours davantage, en tous domaines, bien joué. Le sang partagé entre les deux sœurs jouera un rôle crucial en fin de saison, cette fois totalement bouleversante.
Scénario : David Fury Réalisation : Daniel Attias *Cet épisode s’enchaîne aux épisodes 2.09, 2.10, 2.11 L’épreuve, Retrouvailles, Déclaration de guerre de la série Angel. Un vampire a massacré tous les voyageurs d’un train à destination de Sunnydale, et s‘y cache depuis. Durant son enquête, Buffy apprend que Spike est amoureux d’elle, ce qui l’horrifie. Pour ne rien arranger, Spike découvre que l’assassin du train est quelqu’un qu’il connaît très bien… La critique de Clément Diaz
- I can do without the laugh track, Dru. Le scénario de David Fury a comme base une sacrée audace : faire de Buffy la méchante, et Spike la victime. Tout en comprenant parfaitement les réactions dégoûtées de l’héroïne, William the Bloody a la sympathie du spectateur, qui compatit aux râteaux mégamassifs qu'il se prend. Un vrai miracle de psychologie et d’écriture, typique de Whedon et de ses auteurs. Le jeu sexuel avec Harmony risque par contraste de flinguer quelques zygomatiques ; quels farceurs, ces auteurs ! Quand Buffy apprend les sentiments de Spike par une Dawn moins bêta qu'on pourrait le croire, elle nous fait une tête d'ahurie pendant dix minutes hilarante. Les petites attentions de Spike (bourbon, musique, portier) amusent par l'incongruité de la situation, et les mimiques horrifiées de la Slayer sont un régal. L'amour ne dénature pas Spike, au contraire, il le rend plus ardent, plus fougueux. La réapparition spectaculaire de Drusilla tombe à point nommé pour entraîner Spike du côté obscur (Juliet, Juliet, comment fais-tu pour nous mettre la pétoche à chaque fois ?). Effet nostalgie à 100% de les revoir complices, notamment au Bronze où par dépit plus que par méchanceté, il retrouve ses réflexes de tueur. Et puis, il y'a ce coup fourré dans la crypte où il trompe trois personnes à la fois : Harmony le boulet, Drusilla la tentatrice, Buffy la briseuse de cœurs. Stupéfaction lorsque l’on voit jusqu’où il est prêt à aller pour conquérir Buffy. Un sentiment de malaise est légitime quand on pense au siècle d’amour fou qui a uni Spike et Drusilla, mais la personnalité tête brûlée de Spike admet quand même une telle logique. Sauf que B. l'envoie quand même sur les roses. Sympathie pour tout le monde y compris pour Drusilla. On a presque envie de la consoler (de loin, de très loin, hein !) quand elle perd Spike. Harmony est une greluche intégrale, mais Spike a été si salaud avec elle qu'on comprend qu'elle le quitte à la manière douce (un carreau d’arbalète dans l’abdomen). Good bye Harmony, rendez-vous dans Angel la série, où tu n’as pas fini de nous étonner (et surtout de nous faire marrer). Pour résumer, on soutient Spike, mais on ne le devrait pas. Fury nous a merveilleusement embobiné. Le dernier trait de cruauté laisse Spike dans un désespoir insondable, c’est touchant. Sinon, le parallèle de Dawn est intéressant : Spike est-il dans la même situation que Angel ? Est-ce que le fait d'être amoureux peut être comparable avec le fait d'avoir une âme ? La question se pose… La critique d'Estuaire44 On ne note ici aucun progrès de l'action principale, Glory est de nouveau aux abonnées absentes. Toujours aucune trace d'un plan quelconque chez la Big Bad, mais le relationnel répond à l'appel, tenant son rang comme autre grand moteur de la saison. Le retour de Dru depuis Los Angeles représente un grand événement en soi, avec une Juliet Landau toujours aussi fascinante. Quelques excellentes scènes et l'évolution « morale » de Spike se voit bien soulignées par contraste avec une saison deux reconstituée le temps d'un épisode. Spike a changé, mais Dru reste Dru, tout un poème. Par contre on trouve la dernière partie trop manifestement théâtrale mais le talent des comédiens (en premier lieu de Marsters) fait fonctionner l’ensemble. La réaction des différents membres du Gang découvrant la vérité est bien vue, il est toutefois dommage que Giles ne soit pas du nombre (Une confrontaion avce Angel aurait aussi été explosive). Grillée (au sens propre) chez Angel comme chez Buffy, Dru quitte la série (hormis pour les flashbacks lié à l'histoire des Fanged Four), c'est une perte irrémédiable. Harmony ne fait heureusement que quitter Sunnydale pour LA.. Spike fait un peu pitié avec ses airs de chiens battu en prenant plein la figure, mais bon, un siècle de massacres, deux Tueuses trucidées, une collaboration encore récente avec Adam.. Long is the road, la réaction de Buffy est simplement naturelle. On remarque toutefois qu’elle s’acharne à ne pas le tuer…
15. CHAGRIN D’AMOUR Scénario : Jane Espenson Réalisation : James A. Contner April, une jolie fille, parcourt Sunnydale 24h sur 24 à la recherche de son petit ami « Warren ». La belle ayant expédié par la fenêtre Spike et Buffy, cette dernière va tenter de retrouver le fameux Warren. Elle va aller de surprises en surprises… La critique de Clément Diaz
I don't know about you guys, but I've had it with super-strong little women who aren't me. La saison 5 est en grande forme, Jane Espenson reprend la plume pour un épisode tragi-comique. Un robot femelle amoureux fera tout de suite penser à The Lonely et à From Agnès with love de la Twilight Zone, mais la scénariste compose sa propre musique, avec une nouvelle réussite au rendez-vous. Drôle et poignant de voir Spike recevoir un accueil du Scooby proche du zéro absolu (même de la part de Dawn), mais bon, il est logique que Spikounet doive déguster un max avant de remonter la pente - pas trop quand même, je l'aime mon Spike. Joyce arbore sa plus belle tenue de la série, la scène où ses filles la font tourner en bourrique est désopilante. Le gag du soutien-gorge nous vaut une réaction de Buffy à compter dans le top 5 des plus hilarantes. Giles qui joue la baby-sitter pour Dawn a droit à toute ma sympathie. La sculpturale Shonda Farr joue un robot amoureux un peu trop... amoureux. La dame a de beaux atouts physiques, gros muscles compris. Pour la première fois depuis longtemps, on a enfin une vraie enquête prenante, et non plus une simple (brillante) variation sur les personnages. La scène au Bronze avec ses petites catastrophes amuse - Spike dans le décor - Entrée de Warren Mears, qui va apporter beaucoup d’humour (et d’hémoglobine) dans la saison 6. Il est plus pathétique que méchant (pour le moment), et ne cherche au fond qu'un peu d'amour. Joli guesting d'Adam Busch. Superbe coup de dents au mythe de l'éternel féminin où la femme parfaite est tout simplement monstrueuse, ça équilibre une vision de l'engagement au masculin peu flatteuse. Pourtant, le final avec elle et Buffy sur la balançoire est beau comme tout. Ce robot sentimental est assez émouvant en fin de compte. On finit par Spike commandant un robot à l'image de Buffy - c'est pas vrai, il va quand même pas faire ça ??!! et une image qui glace le sang... il fait très froid soudain... La critique d'Estuaire44 D'habitude l'insertion de thèmes purement de Science-fiction au sein d'un univers fantastique s'avère délicate, mais cette histoire de robot représente une habile parabole de ce que vit Buffy. April, superbement interprétée, constitue un alliage d'humour et d'émotion parfaitement abouti. Accessoirement on adore quand Spike se fait fracasser, un plaisir que nous offre régulièrement la série... Le final sur la balançoire est très touchant, avant de déboucher sur la choquante conclusion. Et puis on aime ce Warren restant vraiment drôle, correspondant à la première étape du parcours du Trio, ultra Nerd et ridicule. Warren va effectivement être très présent en saison 6 où il sera la tête pensante et scientifique du Triumvirat du Crime, à côté de Jonathan le Magicien et d'Andrew l'Invocateur (ni Jonathan ni Andrew ne postulent pour la place de tête pensante).
Scénario : Joss Whedon Réalisation : Joss Whedon Buffy trouve sa mère inanimée sur le canapé. Elle vient de mourir d’une rupture d’anévrisme. Buffy et ses amis sont sous le choc… La critique de Clément Diaz
- My mother died when I was seventeen. Le troisième épisode « mythique » de la série est considéré comme un des plus grands épisodes de toute l’histoire de la télévision. A égalité avec les épisodes 1.01 (Pilote) et 5.09 (All Alone) de Six Feet Under, il est celui qui dépeint de la manière la plus juste et la plus réaliste l’épreuve du deuil. A tel point que beaucoup de personnes qui virent l’épisode alors qu’ils cherchaient à surmonter ou comprendre une perte y trouvèrent une catharsis, une représentation du vide qu’ils ressentaient ; et s’en trouvèrent soulagés. Whedon a avoué s’être inspiré de la perte de sa mère (morte d’une rupture d’anévrisme, comme Joyce) et a cherché à retranscrire ses sentiments dans cet épisode. On ne s’en étonne pas, un tel chef-d’œuvre ne pouvait être que le fruit d’une douleur vive réellement vécue. Ce traitement inédit dans le 7e art d’un tel sujet fait de The Body un choc télévisuel dont on ne sort pas indemne. Tout l'épisode est oppressant car Whedon a supprimé tout côté "fictif" pour nous faire ressentir la douleur, le vide que l'on ressent lorsqu'on perd un être aimé : pas de musique, réalisation en plans-séquences, actes en temps réel, interprétation sans artifices, dialogues uniquement fonctionnels, et surtout longueur des scènes qui durent, durent, durent, pour qu'on ressente comme une sorte d'ennui pesant, cette pesanteur que l'on ressent devant la mort, devant cette réalité tristement absurde et... réelle. Joyce meurt naturellement, ce qui est une terrible ironie dans une série où les morts naturelles sont plutôt rares. C’est un épisode physique, où l’on ressent réellement les sentiments des personnages : écriture royale, et casting qui se surpasse. Tout le premier acte, avec la découverte du corps, donne à ressentir un oppressant vide glacial. La réalisation caméra à l'épaule décrit avec une précision implacable le choc de la mort (déni premier de Buffy, caméra ne faisant voir que la bouche du secouriste, plans répétés sur le cadavre). Ces dix premières minutes, avec une Sarah Michelle Gellar complètement immergée, sont parmi les plus fortes jamais réalisées. Dawn s'effondrant sans qu'on l'entende, c'est aussi très fort, bien que la scène où elle parle de ses problèmes avec Kevin et Kristie est un peu longue. Les réactions de chacun du Scooby sont de l’émotion pure. Les protagonistes représentent chacune des cinq phases du deuil : déni, colère, marchandage, chagrin, acceptation. Dawn et Buffy sont dans le déni, Anya (le marchandage) est piégée dans son incompréhension des réalités humaines, comme la mort. Ses fameuses répliques rentre-dedans deviennent ici une manifestation de son désarroi, avant une chute inattendue dans les larmes : ce moment fut justement salué par les fans, surpris de la sensibilité inattendue d'Anya - et du jeu pharamineux d'Emma Caulfield. Xander est animé par la colère d'une telle injustice, Tara (l’acceptation) est la consolatrice, mais là où on verse quelques larmes, c'est la panique de Willow (le chagrin) quand elle se demande quelle tenue elle doit choisir pour l'enterrement. Un tour de force : la situation et les répliques sont de nature humoristique, elles le seraient dans une tout autre situation, mais on ne peut s'empêcher de pleurer, à cause de la situation particulière de l’épisode et la bouleversante performance d'Alyson Hannigan, totalement ravagée. On sent Tara blessée d’être impuissante, mais elle est d’une grande dignité. Leur baiser, le premier d'elles que nous voyons, est malin : on ne pense à aucune idée sexuelle, juste deux amoureuses se soutenant dans l’épreuve. L'absence de Spike, membre non officiel du gang, est logique, mais le vampire aura l'occasion de rendre un bel hommage à cette femme avec qui il a toujours eu de bons rapports dans l'épisode suivant. Le dernier acte de l'hôpital continue cette sensation d’ennui, de lenteur. Lorsqu’un être aimé meurt, le temps s’écoule autrement : il est absurdement lent, lourd. La trivialité malaisée des dialogues et des mini-événements se coule parfaitement. Le spectateur a l’impression de vivre un vrai deuil. On regrettera que Whedon casse ce côté réaliste avec ce vampire de dernière minute qui attaque Dawn et Buffy. On comprend ce qu'il a voulu dire : les vampires ne feront pas grève le jour de la mort de Joyce (tout comme les policiers et leurs contraventions). Mais cela brise l'ambiance lourde et tragique de l'épisode. Bon, ce n'est pas grave, The Body est véritablement un épisode hors normes par son ton ultraréaliste. So long Joyce ! La critique d'Estuaire44 L'épisode s’avère une fascinante approche de la mort, de son mystère et du regard qu’y portent les témoins. Cela ne prend pas la forme d’un développement classique, mais plutôt d’un ressenti d’un force unique. Sarah Michelle Gellar se montre au-delà de toute louange dans toute cette insoutenable première partie. Les réactions de Buffy sont magistralement observées et crédibles. On ressent pleinement ce déphasage complet, notamment lors du coup de fil en apesanteur à Giles. Le plan séquence tourné en temps réel appartient aux scènes les plus fortes de l'ensemble de l'univers des séries télé. L'épisode fait partie de ces chefs d'œuvre que l'on revoit difficilement, tant ils sont émotionnellement dérangeants, toutes séries confondues. Contrairement aux autres épisodes de la série il ne s’agit pas de combat entre le Bien et le Mal, mais de la destinée humaine, sans aucune échappatoire. Seul détail hors sujet, le vampire qui tombe comme un cheveu sur la soupe et Dawn qui continue encore et toujours à se mettre dans des situations impossibles. Mais tout ceci reste secondaire au sein de cette mélopée funèbre, consacrant définitivement le Scooby Gang comme une famille à part entière.
Scénario : Marti Noxon Réalisation : Marti Noxon Toujours dans le déni de la mort de sa mère, Dawn trouve avec l'aide de Willow un livre de magie noire décrivant un rituel ayant le pouvoir de ressusciter les morts. Mais le sortilège est très aléatoire, et le résultat incertain. Pendant ce temps, Ben commet une bourde qui met Glory sur la piste de la Clé… La critique de Clément Diaz - Joyce was the only one of the lot of you that I could stand. Forever fait office de deuxième volet d'un diptyque. Pas si simple de succéder à une telle bourrasque, et heureusement Marti Noxon a eu une excellente idée en nous tendant un des plus grands désirs humains : la résurrection d'un mort que l'on chérissait. Mais jouer avec la vie est rarement une bonne idée. Dawn, trop jeune, est évidemment désarmée devant une telle tragédie, et était le personnage qu'il fallait pour la pleine identification du spectateur. Le premier quart d'heure est la suite du précédent : même atonie douloureuse de l'action, ambiance funèbre et triste sans retour, c'est presque aussi dur que ce qu'on a vu la semaine dernière. L'apparition de Spike, condamné à l'incompréhension auprès du Scooby, témoigne de l'affection qui existait entre lui et Joyce. Ensuite, nous revenons enfin à de l'action, avec Ben qui l'ouvre un peu trop, et une Glory particulièrement exaltée (j'aimerais bien avoir le fournisseur de Clare Kramer...). Malin aussi de pointer une différence entre Willow et Tara : la seconde ne tolère aucune exception aux lois morales de la magie blanche, mais Will semble plus "tolérante". Dans le Buffyverse, rien n’est laissé au hasard, c’est un indice sur une des directions de la saison 6. Belles retrouvailles de Buffy et Angel. Même les "Spuffers" doivent reconnaître l’alchimie manifeste entre Sarah et David, toujours intacte malgré qu'ils aient pris des chemins différents. Michelle Trachtenberg incarne avec justesse cette adolescente qui n'a pas encore passé le stade du déni. Même si elle a "tort" de vouloir jouer avec la Vie et la Mort, on serait à sa place qu'on enverrait bien promener toutes les lois morales de sorcellerie. Toujours les tours de force de la série : on soutient ici un héros qui accomplit de "mauvaises" actions. L'alliance Spike-Dawn, aussi bizarroïde qu'elle soit, procure d'excellents résultats avec cette visite chez ce démon mystérieux ou l'adrénaline de la bagarre contre le monstre. L'investissement gratuit de Spike contribue à nous le rendre encore plus sympathique, car il fait une "bonne action" pour la première fois en étant désintéressé. Le final avec Dawn déchirant la photo dans un éclair de lucidité permet deux choses : la réalisation pleine et entière par Dawn de la mort de sa mère, et une fin dans les larmes terriblement belle. La critique d'Estuaire44 On savoure ici l'excellente adaptation d'un thème classique de la littérature d'épouvante, vu notamment chez Stephen King. Le récit s'arrête juste à temps, les auteurs ayant le bon goût de ne pas nous rejouer le final de Simetierre avec Joyce. La fin est très bien mise en scène, on apprécie que Dawn sorte enfin de son registre habituel. On aime aussi beaucoup l'arrivée d'Angel, comme une évidence, narrée avec beaucoup de pudeur et d'élégance. Les fans n'auraient pas compris son absence. Boreanaz est parfait, lui aussi. Spike aaussi son moment, donc aucune partie du public ne se désespère. Par contre on regrette toujours du remplissage autour de Ben, cette histoire continue à ne pas convaincre. L’épisode s’articule intelligemment avec The Body, après une approche intime du mystère de la mort, on s’attache à ses conséquences pratiques chez les vivants, aux vies bouleversées. On en vient à une intrigue sans plus conventionnelle, aux passages obligés (la scène d’enterrement vue dans d’innombrables séries télé) mais l’émotion demeure palpable.
Scénario : Jane Espenson Réalisation : Michael Gershman Glory envoie ses minions espionner l’entourage de Buffy et kidnapper la personne qu’ils penseront être la Clé. Les récents événements ont durement affecté Buffy. Giles l’emmène dans le désert pour qu’elle accomplisse une quête spirituelle qui la rendra plus forte. Warren a achevé le BuffyBot : un robot à l’image de Buffy dont Spike peut faire « usage » comme il le souhaite (hum !). Lorsque le BuffyBot croise le chemin du Scooby-Gang, la situation dérape dans le n'importe quoi… La critique de Clément Diaz
- You aren't really going to slap Buffy, are you ? Cet énorme délire signé Jane Espenson (décidément très mise à contribution ces derniers temps) exploite le thème du double avec un humour fou fou fou, et une rafale de répliques qui tuent à tempo prestissimo. La création du BuffyBot permet à Sarah Michelle Gellar de parodier son personnage à la mitrailleuse : sourires niais, répliques à la Anya (Willow, you're recently gay ; Spike is evil, but you should see him naked), yeux doux, obsession de Spike… tout y est. Voir le Scooby être leurré aussi longtemps permet de prolonger la comédie avec délices. Leur réaction quand ils apprennent le batifolage de leur chef avec le vampire est une scène de panique drôlissime. Un faible pour la scène Buffybot-Willow, grand moment de n’importe quoi. Le choc de la rencontre des deux Buffy est plein de sève. Tout au long de l’épisode, l’actrice fait étalage de ses dons comiques, qu’elle réexploitera avec succès dans la sitcom The Crazy Ones. Sous cette comédie joyeusement bourrine (Whedon n’a-t-il pas déclaré un jour Subtlety is for little men ?), on distingue toutefois le désespoir amoureux de Spike, qui pour compenser sa frustration, fait l’amour à une copie de l’objet de ses désirs. Cette frustration est mâtinée de colère et de vengeance : il a tout contrôle sur le BuffyBot, personnification de sa volonté à vouloir dominer l’héroïne, à l’asservir, moins par machisme que par revanche. D’ailleurs, n’est-il pas prêt à mourir pour protéger Dawn, soit une grande preuve d’amour envers la Slayer ? Spike est le héros ici, on goûte la manière dont il arrive à faire perdre le contrôle à Glory en l’assommant d’injures tout à fait justifiées. Et quel superbe final où Buffy accepte enfin que Spike soit passé du bon côté de la barrière (The kiss !). Bon, la quête mystique dans le désert paraît bien anodine à côté, mais la scène de révélation fait son effet (Death is your gift… Whedon s’y connaît en répliques qui tuent, il nous servira un autre slogan dans le genre en saison 7). Un des épisodes les plus drôles de la série. La critique d'Estuaire44 Les postures et les phrases décalées du Buffybot sont vraiment tordantes, à l'époque les fans ont d'ailleurs eu un coup de cœur immédiat. Les fabuleux dialoguistes de la série se font plaisir et Sarah Michelle Gellar réalise un nouveau show de haute volée. On aura rarement vu l’interprète principal d’une série incarner autant de versions différentes de son personnage, jouer sur une telle variété d’émotions. La série doit immensément à l’expressivité et à la personnalité de son interprète principale et on souhaite bon courage à une éventuelle remplaçante de celle-ci. La série ose tout, avec des prises de risque considérables, le sujet pouvant paraître passablement scabreux. Heureusement le tsunami d'humour pare à ce danger. Le rôle premier du Buffybot reste assez crument évoqué pour une série grand public, une jolie audace tranchant avec la chasteté quasi absolue de ce que l’on nous montre entre Will et Tara (on se situe très loin de The L Word !). Après l'émouvant I Was Made to Love You, il est caractéristique de voir comme des scénaristes talentueux peuvent susciter des épisodes à l'atmosphère totalement déférente à partir d'un même sujet. La version aventure est également superbe, avec le retour de la Première Tueuse (toujours terrifiante) et la révélation du leitmotiv du reste de la saison "la mort est ton cadeau". L'ouverture de l'arc final est annoncée, la Déesse va enfin sortir ses griffes. Pour l'heure Glory continue à trop déléguer mais se montre toujours aussi amusante, de même que ses gnomes. Jolie performance de Spike, tandis qu’un nouveau pallier est franchi avec la vraie Buffy… En attendant la saison 6. D'ailleurs à bientôt Warren et ses gadgets !
Scénario : Rebecca Rand Kirshner Réalisation : David Grossman Tara et Willow se disputent à propos de leur relation et de la puissance grandissante des pouvoirs de la seconde. Tara, chagrinée, se morfond sur un banc. Par malheur, elle tombe sur Glory. La rencontre tourne très mal pour Tara, ce qui plonge Willow dans une fureur incontrôlable… La critique de Clément Diaz
Did anybody order an apocalypse ? Beaucoup de mérites dans le travail de Rebecca Rand Kirschner. On est heureux que les auteurs se décident enfin à rentabiliser l'atout charme Clare Kramer, en la faisant prendre sensuellement son bain mousseux. Bon, un peu de sérieux, Glory commence à développer son côté effrayant, ce qui est la moindre des choses pour un Big Bad. La dispute entre Tara et Willow, magistralement dialoguée, à la tension montante, et interprétée avec un brio sidérant (Alyson Hannigan et Amber Benson sont immenses) est à couper le souffle. La peur de Tara que Willow redevienne hétéro et l’abandonne, est tout à fait crédible. La scène Glory-Tara est d'une monstrueuse intensité, on ne s'attend pas du tout à ce que Willow arrive trop tard. Whedon sait nous surprendre, du genre "personne n'est à l'abri, surtout les sorcières gentilles et sympathiques". Amber Benson joue brillamment la folie, sans excès, et c'est vraiment inquiétant. Malgré quelques pointes d'humour - Anya décidant d'être 100% américaine en étant... capitaliste - c'est bien le drame qui domine, notamment avec Buffy devant jouer le rôle de mère pour Dawn. Michelle Trachtenberg a beau être très jeune, elle assure sans problème les scènes d'émotion, son point fort, bien plus que quand elle joue au "piss-off character". Mais le grand thème de l'épisode est le basculement d'Anakin, euh de Willow du côté obscur de la Force lorsqu'elle laisse la vengeance la submerger. La métamorphose est féroce, et on ne pense pas à cet instant que c’est de la petite bière à côté de ce que nous réservent les auteurs la saison suivante… Rebecca Hand Kirshner sait admirablement doser ses effets : les yeux noirs de Willow, son énergie furieuse tranchent avec l'image de douceur que l'on était habitués d'elle. Dommage que son duel désespéré contre la Déesse tourne court, assez anticlimatique. Cela joint à quelques facilités - lenteurs dans la première partie, structure du scénario très transparente - font que l’épisode n’est pas tout à fait une réussite. Que Buffy ne comprenne pas que l'amour échappe à toute raison est un peu énervant : elle-même n'a-t-elle pas risqué sa vie pour sauver Angel dans Graduation day ? Mais quand même, brillante idée que ce cliffhanger final. A en être vert de rage. Rraaaaah ! La critique d'Estuaire44 Le spectaculaire combat entre Willow et Glory domine l'ensemble de l'opus. On aime bien que le récit ne fasse pas pas semblant et que Willow se prenne une vraie raclée. toute autre option aurait discrédité Glory, de même que le Grand final apocalyptique à venir. Ceci-dit on nous ressert un peu les mêmes plats, car tout ceci ressemble beaucoup à Giles allant attaquer Angelus après la mort de Jenny. Un épisode très Glorificus, avec la scène titillante du bain mais aussi l'horreur du vol de l'esprit de Tara. Amber est derechef excellente mais Clare Kramer exprime aussi avec éclat la folie prégnante de la Déesse des Enfers. Cela s’accélère enfin sur l’axe narratif principal et la découverte de la Clef par la Divinité nous fait pénétrer dans le dernier tronçon de la saison. Par contre il reste assez symptomatique que Glory n’y arrive que grâce à un concours de circonstances un tantinet tiré par les cheveux. Ah ça, si le Maire avait eu besoin de la Clef de Tous les Mondes pour son Ascension, on aurait entendu une autre chanson.
Scénario : Steven S. DeKnight Réalisation : James A. Contner Glory sait que Dawn est la Clé. Impuissants à l’arrêter, le Scooby fuit Sunnydale, mais ils sont attaqués en route par l’ordre des chevaliers de Byzantium. Réfugiés dans une cabane, Buffy commet involontairement une terrible erreur… La critique de Clément Diaz
- We should drop a piano on Glory. Well, it always works for that creepy cartoon rabbit when he's running from that nice man with the speech impediment. Véritable cavalcade infernale vers la catastrophe, Spiral est une explosion d'adrénaline qui transforme temporairement Buffy The Vampire Slayer en série d'action sauvagement cravachée. Après un prélude faussement calme et abusant d'une porte de sortie très à la Beep-Beep et Coyote (cités d'ailleurs dans l'épisode par une Anya décidément toujours pied ferme avec la réalité), il est douloureux de voir la Slayer obligée d'adopter une tactique de fuite, elle qui n'a jamais fui devant le danger. ‘ Une tentative désespérée révélatrice de l’abattement général de nos héros. Mais bon, que Buffy proclame l'appartenance de Spike au groupe est un petit rai de lumière. Le road-movie du Scooby se transforme en cauchemar avec ce qui restera comme la plus spectaculaire bagarre de la série (à égalité avec l’épique finale), que n'aurait pas reniée les plus grandes séries d’action. L'intervention deus ex machina des chevaliers est assez tirée par les cheveux mais complique à merveille ce galimatias. La blessure de Giles est une nouvelle décharge dramatique. Impossible de respirer dans le scénario furieux de Steven S. DeKnight qui enchaîne les péripéties sans temps mort, alternant subtilement fusées d’action et tension de suspense frénétique à toucher du doigt. A ce titre, le siège de la cabane est un concentré de tension. La révélation de la nature de Ben et de Dawn jette les dernières cartes dont on avait besoin pour le grand final. On mesure toute l'ironie du scénariste qui fait entrer le loup dans la bergerie grâce à... Buffy. L’héroïne ayant eu en effet l’excellente idée d’appeler la dernière personne qu'il aurait fallu. Jamais le Scooby-Gang n’a été fourré dans un merdier aussi noir. Ce sont ces situations désespérées, où les sauveurs du monde semblent KO, impuissants à arrêter les machines infernales des Diabolical Masterminds, qui forcent le spectateur à s’impliquer totalement dans les tourments de ses héros. L’effet marche à plein. La conclusion, brutale et cruelle, conclut avec panache cet épisode à l'ambiance assez exogène à la série, mais dont le rythme, la vitalité, et le drame final, lancent idéalement la fin de saison sur les meilleurs rails. La critique d'Estuaire44 La fuite en panique de Buffy et du groupe apporte une nouveauté aussi troublante que bienvenue à la série. Cela change du courage épique de Graduation Day et cela fait plaisir de voir Glory enfin dans l'action. Les combats à la film de capes et d’épées contre les chevaliers sont vraiment enthousiasmants. Il faut rendre hommage à Sarah Michelle Gellar, mais aussi à ses doublures, des cascadeuses fabuleuses (et totalement dingues), comme tout au long l’aventure de Buffy contre les Vampires : Sophia Crawford (aussi pour Harmony) et Melissa Barker. En elle-même cette idée d’un ordre de chevalerie déboulant un beau jour en pleine Californie est d'abord désarçonnante. Un ordre secret aurait bien entendu évolué avec le temps, notamment pour les armes (comme dans Indiana Jones et la Dernière Croisade). Whedon sacrifie donc au spectaculaire, mais avec talent, renouant avec toute une tradition hollywoodienne du film d'aventures en costumes. Pinaillons : ce sont des chevaliers occidentaux, entre la Table Ronde et Ivanhoé, ils n’ont rien des cataphractaires byzantins. Guesting amusant de Wade Williams, bien avant Prison Break.
21. SANS ESPOIR Scénario : Douglas Petrie Réalisation : David Solomon L’enlèvement de Dawn a été la catastrophe de trop : Buffy sombre dans un état catatonique, et rien ni personne ne parvient à la « réveiller ». Glory prépare le rituel qui provoquera l’apocalypse, mais Ben fait de la résistance et l’entrave dans ses desseins. Willow jette un sortilège pour voyager dans l’esprit de Buffy et briser son verrou mental... La critique de Clément Diaz
Is everyone here very stoned ? Toujours un excellent choix que d’écrire un épisode purement psychologique avant de faire péter le budget en explosions : une bienvenue plage de calme, avant la tempête. Et le contraste obtenu est sans prix. Quand on parle psychologie, on pense évidemment au génial Doug Petrie qui mélange ici deux intrigues avec habileté : la lutte intérieure entre Ben et Glory, et Willow pénétrant dans l’esprit de la Slayer dans l’espoir de la réveiller de son état catatonique. En passant, rendre la Slayer HS est une excellente idée, l’événement tombant au pire moment possible. L’incroyable rebondissement qu’est l’affrontement mental Ben-Glory, permet de sophistiquer l’opposition, qui va donc bien au-delà d’un roulage de mécaniques d’une bombasse puncheuse. Glory commence à éprouver des sentiments humains qui l’entravent. C’est un bon moyen de meubler le temps d’arriver au dernier épisode. Cependant, Petrie va un poil trop loin avec l’alternance systématique de Ben et Glory lors de la scène de l’allée, ça finit par être ridicule à force. La petite excursion Xander-Spike (hein ?!!) chez le Doc ne va pas au-delà de la simple curiosité. Le twist est plaisamment inattendu, mais on se demande pourquoi le Doc gardait des documents aussi compromettants sur lui… en plus, ils servent à rien tellement il paraît évident que tuer Dawn est le seul moyen d’arrêter le rituel s’il a commencé. Du coup, le final ne fait pas d’effet. Par contre, petit rire quand Spike doit répéter et répéter au Scooby que Ben et Glory ne font qu’un, James Marsters est excellent en gars exaspéré. L’intérêt de l’épisode, c’est le voyage de Willow dans le cerveau bloqué de Buffy. Quel plaisir de voir Willow prendre le contrôle des opérations ! Elle est tout à fait convaincante, grâce encore une fois au génie d’Alyson Hannigan. Ces scènes oniriques, métaphores de la culpabilité de Buffy sont très bien réalisées et dialoguées. On sent tout le ras-le-bol de l’héroïne qui en a marre d’être la sauveuse du monde, de se sacrifier pour le Bien de tous (atonie effrayante de Sarah Michelle Gellar). Un fardeau trop lourd dont elle aimerait se débarrasser et qui ne lui amène qu’une culpabilité qui l’inhibe, jointe à son fameux « death wish ». La scène avec Will et les deux Buffy est un des plus grands moments de la série. On repart au combat, mais les nuages sont lourds. Une fin de saison très sombre, et le finale va le confirmer. La critique d'Estuaire44 On sait que Buffy est sujette à des failles (fin de la saison 2, début de la 4), ce qui humanise et complexifie le personnage. La soudaine catatonie semble néanmoins un peu trop accentuée, mais cet épisode onirique n’en reste pas moins de fort bonne facture. Le passage onirique se montre troublant à souhait mais souffre néanmoins de la comparaison avec le final de la saison précédente, se montrant nettement moins échevelé, énigmatique et ambitieux. Cela reste un peu froid, même si le thème du verrou psychologique est parfaitement exploité, avec un forte réminiscence du désir de mort très freudien présent chez les Tueuses et évoqué par Spike. Doc effectue un retour réussi, un méchant original, avec l'excellent Joel Grey. On hallucine presque davantage en voyant Spike et Alex faire équipe, que lors du rêve de Buffy. Hilarant. Sinon le pseudo débat moral entre Ben et Glory est ennuyeux au possible, on n'aime décidément pas cette idée. Tout est en place pour le grand final !
Scénario : Joss Whedon Réalisation : Joss Whedon Tout le Scooby-Gang se réunit pour préparer un plan d’attaque visant à empêcher le rituel de Glory qui aura lieu sur une haute tour de la ville. Le Scooby donne l’assaut. Ils ignorent que l’un d’entre eux ne verra pas le soleil se lever… La critique de Clément Diaz Dawn, listen to me. Listen. I love you. I will *always* love you. But this is the work that I have to do. Tell Giles... tell Giles I figured it out. And, and I'm okay. And give my love to my friends. You have to take care of them now. You have to take care of each other. You have to be strong. Dawn, the hardest thing in this world... is to live in it. Be brave. Live. For me… Le créateur de la série écrivit le scénario de The Gift en pensant qu’il devrait conclure la série. Il apprit en cours d’écriture que la série serait renouvelée, mais décida de ne pas changer d’orientation, et d’écrire un final conclusif. Joss Whedon a énormément d’idées, en fait il en a trop et il nous les lance à la figure sans qu’on ait le temps de souffler. Du coup, les alternances humour/action/drame sont trop tranchées, crues, et dérangent l’atmosphère noire désirée pour ce finale. Il y'a un décalage entre les idées sur le papier, et leur représentation à l'écran. Voulant soigner sa maîtrise chorale, le créateur de la série donne à chacun des membres du Scooby l'occasion de montrer leur meilleur côté : la fougue enthousiaste d'Anya, le courage de Xander, la force spirituelle de Willow, le côté bagarreur de Spike, la sagesse et la responsabilité de Giles, et évidemment Buffy en meneuse. Le trop grand resserrement de l’action a pour conséquence d’aligner les vignettes humoristiques avec rythme, ce qui est en contradiction avec l’apocalypse qui se profile à l’horizon. L’humour dans un final dramatique, pourquoi pas, mais si ça prend la part du lion sur le drame, on peut tiquer. Pourtant, Whedon a eu une très bonne intention en donnant à chacun l'occasion de briller. Mention à Spike qui remercie Buffy, et qui envisage sa "mort" avec sérénité (Hey, always knew I'd go down fightin'). On salue aussi les idées décisives d’Anya, qui rappelle qu’elle n’est pas qu’une machine à gags, mais également une intelligente tacticienne. Heureusement, Whedon est un grand réalisateur, et il le montre dans la grande bataille finale, le point culminant de l’épisode. Le twist du BuffyBot, ou Xander pilotant la grue, c'est du tout bon, mais la grande trouvaille du scénariste, c'est le retour du Doc qui va détruire toute la belle mécanique du Scooby. Le duel final dans la tour entre Buffy et Glory est impeccable - félicitations aux cascadeuses, des vraies barjos. La pyrotechnie de l'apocalypse est présente sans être envahissante. L'exécution froide de Ben par Giles est une brillante scène qui rappelle qu'on a besoin d'hommes pour faire "le sale boulot", ce que la Slayer ne peut se contraindre à faire. Et puis, il y'a ce déchirant sacrifice final, où nous comprenons enfin ce qu'était le "gift" de la Slayer. Les adieux de Buffy sont transcendantaux. Le spectateur partage l’abattement du Scooby qui pleure le corps brisé et mort de l'héroïne (surtout Spike, tout à fait anéanti). Le dernier plan, mortuaire, couronne ce finale dense très réussi. Peu d’auteurs auraient le courage de tuer leurs héros ainsi, et c’est une grâce à rendre à Joss Whedon. Le final aurait pu constituer une belle fin pour la série. Mais il reste encore deux saisons. Alors stay tuned ! La critique d'Estuaire44 La seule faiblesse (relative) de The Gift réside dans le trop plein, Whedon contracte la matière d’un double épisode en un seul, d’où parfois une impression d’accélération marquée et peut être d'un choc entre drôlerie et Apocalypse. On aurait éventuellement pu imaginer un premier épisode consacreé au bilan de saison sous l’angle de l’évolution des personnages, leurs qualités, leur relationnel et un second concentré sur l’action dantesque et la tragédie ultime. Maintenant cet épisode si riche reste un modèle de ce que doit apporter un épisode de fin de saison, avec des images spectaculaires, de l’émotion et de grands virages narratifs. En définitive un authentique chef d’œuvre, avec quelques moments assez terribles, comme Buffy annonçant à ses amis qu’elle tuera quiconque d’entre eux qui s’en prendra à Dawn, les supplications de Glory ou Giles achevant Ben, une scène absolument glaciale. La mise en scène tire également le meilleur parti de l’impressionnant décor du derrick, même si, comme souvent, les images de synthèse datent un peu. L’épisode reste bien entendu dominé par la mort de Buffy, avec d’autant plus d’impact que l’on pensait alors que la série allait s’achever, avant le changement de diffuseur. Les acteurs donnent le meilleur, de même que les dialoguistes, le moment se montre d’une terrible intensité. Une triste mais en apothéose conclusion pour cette saison 5 de qualité, qui aura démontré que la série avait encore bien des choses à raconter.
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