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Saison 2Saison 4

Deux flics à Miami

Saison 3


1. LES YEUX POUR PLEURER
(WHEN IRISH EYES ARE CRYING)


Scénario : Dick Wolf & John Leekley - Réalisation : Mario Di Leo

Résumé :

Sean Caroon, un activiste irlandais, serait la cible de nationalistes de son pays qui lui reprochent d’avoir renoncé à la lutte armée. Après lui avoir sauvé la vie, Gina tombe amoureuse de lui. Mais l’homme cache bien son jeu puisqu’il projette un attentat terroriste de grande ampleur à Miami…

Critique :

Alors que les précédentes saisons traitaient essentiellement de trafics de drogue, cette nouvelle saison aborde des histoires au contenu nettement plus politique. En témoigne cet épisode sur fond de terrorisme irlandais dans laquelle on retrouve un Liam Neeson à l’aube de sa carrière.

Ici, tout est question d’apparences : Gina ne sait jamais si Caroon est un idéaliste repenti ou un terroriste. Et quand les sentiments s’emmêlent… Le Royaume de Sa très Gracieuse Majesté en prend aussi pour son grade puisque le flic de Scotland Yard nous est montré sous un jour hargneux et arrogant. Les Britanniques sont mal placés pour faire la leçon aux Irlandais. En parallèle, nous en apprenons plus sur le trafic d’armes et la concurrence entre truands, deal durant lequel Crockett verra sa Ferrari noire explosée par un missile Stinger.

Même si on pourra reprocher un certain manichéisme dans la peinture des adversaires en présence, on soulignera l’aspect novateur du récit plutôt original et la volonté de donner un nouveau souffle à la série. Pari réussi. Paradoxalement, malgré de meilleurs scénarios, cette saison rencontra moins de succès que la seconde, championne de l’audimat de toute l’histoire de la série.

Intéressant et réfléchi, le scénario de cet épisode nous montre surtout l’impossibilité pour un flic de tisser une relation d’amour stable et inscrite dans la durée. Pour déboucher au final sur un immense sentiment de tristesse.  

Anecdotes :

  • Critiqué par la presse américaine pour les scénarios « improbables » et le « vide » scénaristique de plusieurs épisodes de la 2ème saison, Michael Mann remet les bonnes histoires à l’avant-plan. Ereinté par une bagarre juridique avec Don Johnson (ce dernier réclamait une augmentation substantielle de son salaire sinon il claquait la porte, l’acteur Mak Harmon fut un temps envisagé pour le remplacer), Mann s’éloigna de la série et se donna cœur et âme à sa nouvelle série policière Crime Story (Les Incorruptibles de Chicago) avec Dennis Farina (le bookmaker Lombard à la fin de la 1ère saison de Deux flics à Miami). Pour superviser la série et donner de meilleurs scénarios, Mann engagea Dick Wolf, un brillant scénariste qui deviendra une référence par la suite avec  la franchise New York Police Judiciaire, section criminelle, Unité spéciale, …

  • On soulignera aussi le changement de coiffures et de vêtements du casting (Crockett a une sorte de brosse et des blousons à la place de vestons). De même, la palette de couleurs glisse vers des bleus sombres pour les séquences de nuit, pour « coller » plus avec le caractère plus sombre des histoires. Pour les séquences de jour, les jaunes canari et les verts sont mis en avant, délaissant progressivement les pastels rose et turquoise.

  • La volonté de renouvellement de la série débouchera aussi sur une nouvelle Ferrari, une Testarossa blanche qui remplace la Daytona noire et apparaîtra dans l’épisode suivant Chacun ses problèmes).

  • L’alias de Tubbs change : sur l’ensemble de la série, il utilise le nom de Cooper quand il joue les trafiquants. Ici, c’est Topo Manyeri. Dans le 4ème épisode de cette 3ème saison (Cavalier seul), lorsqu’il se retrouve infiltré en prison, ce sera l’alias de Cubera.

  • Initialement, le scénario de cet épisode devait donner lieu à un double épisode de 90 minutes et voir Crockett et Tubbs se rendre en Irlande. L’idée fut finalement abandonnée par la production.

  • Futur grand nom du cinéma, Liam Neeson incarne ici un truand au charme ambigu. Il deviendra mondialement célèbre en 1993 avec La liste de Schindler et continuera une riche carrière jalonnée de succès (Rob Roy,   Love actually, Taken, …).

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2. CHACUN SES PROBLÈMES
(STONE’S WAR)


Scénario et réalisation : David Jackson

Résumé :

En reportage au Nicaragua, le reporter de guerre Ira Stone suit le conflit opposant les sandinistes marxistes et les contre-révolutionnaires contra soutenus par les Etats-Unis. Lors d’un raid, il filme la mort d’un prêtre par des soldats américains. Le journaliste s’enfuit à Miami et demande l’aide de Crockett. Stone veut dénoncer le scandale en vendant son reportage aux chaînes de télévision…

Critique :

Autre scénario à caractère politique inspiré de la réalité de l’époque : les USA soutenaient les contra contre les sandinistes alors que les contra étaient des violeurs et des assassins (à ce sujet, (re)voir l’excellent film Under Fire, 1984, avec Nick Nolte et Gene Hackman). On croyait Stone mort à la fin de l’épisode Bon retour (2ème saison), le revoilà impliqué dans une nouvelle affaire gênante pour le Gouvernement américain. Et revoilà Crockett embarqué dans une affaire qui le dépasse.

A ceux qui critiquent Deux flics à Miami en arguant que c’était une série pro-Reagan, ils ont tout faux : la politique étrangère des Etats-Unis et ses magouilles souterraines, illustrées par l’infâme Maynard, font l’objet d’une critique acerbe. Sans langue de bois, cet épisode égratigne les affaires louches dans lesquelles trempent agents secrets et autres militaires.

Crockett tente d’intervenir mais doit se résoudre à l’échec. Le dernier plan de l’épisode nous le montre, seul et perdu, sur son yacht. Un flash d’information à la radio lui fait comprendre que la réalité a été tronquée par le Gouvernement. Un scénario intelligent et réfléchi, représentatif du caractère sombre et désillusionné de la série où nous ressentons la frustration et l’impuissance des policiers face à la puissance de l’appareil d’Etat.

Anecdotes :

  • Cet épisode est en quelque sorte la suite de Bon retour de la 2ème saison puisqu’on y retrouve les personnages de Stone et de l’ignoble Capitaine Maynard. 

  • Première apparition de la nouvelle Ferrari Testarossa blanche de Crockett qui restera jusqu’à la fin de la série.

  • Cet épisode reprend deux chansons qui figurent sur le 2ème album LP + le cd Miami Vice II New Music from the series Miami Vice : Lives in the balance de Jackson Browne (en début d’épisode lors des scènes au Nicaragua) et When the Rain Comes Down d’Andy Taylor (lors de la poursuite spectaculaire en Ferrari de nuit). On entend aussi une très belle chanson de Peter Gabriel, extraite de son album So et qui rencontra un immense succès en 1986 : Red Rain.

  • Thèmes de Jan Hammer : un thème illustrant les déboires de Stone, hélas non édité sur les cd sortis dans le commerce mais déjà entendu dans l’épisode Bon retour (2ème saison) et Crockett’s Theme, disponible sur le cd Jan Hammer Miami Vice The Complete collection (2002).

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3. COUP AU BUT
(KILL SHOT)


Scénario : Dick Wolf & John Leekley - Réalisation : Mario Di Leo

Résumé :

Sous l’identité de Burnett, Crockett achète de la drogue à un homme de main du trafiquant Morales. La police des douanes arrive et Crockett s’enfuit en gardant l’argent et la drogue. De retour au commissariat, il fête le succès de l’opération avec Frank Arriola, son collègue des douanes. Pour se détendre, ils vont voir un match de Jaï Alaï, dans lequel excelle Tico, le frère de Frank. Mais Morales utilise Tico pour faire chanter Frank…

Critique :

Retour au trafic de drogue et à ses conséquences sur les familles. Deux frères, un policier des douanes et un joueur émérite de Jaï Alaï (sorte de pelote basque), se retrouvent pris dans les griffes d’un réseau de trafiquants de drogue et de prostituées. Après des débuts à connotation politique, la série revient à ce qui a fait l’essence de la série (le trafic de drogue) et évoque en filigrane l’usage de stupéfiants dans le sport, phénomène tabou et toujours d’actualité.

Au travers de Frank Arriola, nous ressentons tout le dilemme que ressent un policier pris dans un engrenage infernal : écartelé entre son devoir de policier et sa charge de famille qu’il lui faut protéger à tout prix. Au final, l’incompréhension demeure entre les deux frères. Bien filmé et sans temps morts, cet épisode souligne particulièrement, à la fin, l’univers sombre et sans pitié des gangsters. Au milieu de tout ce chaos, Crockett et Tubbs essayent d’intervenir mais sans succès. Un traumatisme de plus pour nos policiers.

Anecdotes :

  • Leon Ichaso, le talentueux réalisateur de cet épisode, en a réalisé 5 au total sur la série. A la même époque, on lui doit aussi des épisodes de Crime Story - Les incorruptibles de Chicago (autre série de Michael Mann en 1986), The Equalizer (1987) et un très bon drame Sugar Hill (1993) avec Wesley Snipes. Depuis lors, il a essentiellement réalisé des téléfilms américains et mexicains.

  • Le Jaï Alaï signifie « joyeux festival » en langue basque. Il s’agit d’un sport très populaire en Floride mais aussi extrêmement dangereux : une balle de golf lancée au moyen d’une chistera (sorte de long bras en osier) à plus de 250 km/h contre un mur. Si l’un des joueurs la reçoit en plein visage, c’est la mort assurée. Cet épisode montre cette pratique qui rencontre un grand succès populaire à Miami.

  • Dans cet épisode, nous entendons une autre chanson de Peter Gabriel, extraite de son album So et qui eut un grand succès en 1986 : Mercy Street.

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4. CAVALIER SEUL
(WALK ALONE)


Scénario : W.K. Scott Meyer - Réalisation : David Jackson

Résumé :

Lors d’un échange de drogue avec Amati, trafiquant de drogue, un certain Ralph Pink et Laura, la petite amie de Tubbs, sont tués. Crockett et Tubbs découvrent que Pink était gardien à la prison d’Etat de Bolton où se trouvait Giacomo, le frère d’Amati. Plusieurs trafiquants ont été mystérieusement tués dans la prison. Les gardiens seraient à l’origine du trafic et des meurtres. Tubbs infiltre la prison sous le nom de Cubera afin de démanteler le trafic et les mettre hors d’état de nuire…

Critique :

Pour changer, cet épisode nous montre l’envers du décor : celui des criminels qui finissent en prison. Tubbs se retrouve au cœur de la « jungle », à la fois protégé par les Musulmans noirs et livré à lui-même dans ce qui semble une mission suicide (d’où le titre qui insiste sur la solitude du policier, traumatisé et en colère suite au décès brutal de sa petite amie).

Immanquablement, on pense à Comme un homme libre (The Jericho Mile, 1978), premier téléfilm réalisé par Michael Mann au sein d’une authentique prison. S’il n’est pas question ici d’un coureur de fond qui cherche à rester libre dans sa tête en pulvérisant des records olympiques, on remarquera la similitude avec l’univers dépeint : des clans (les Aryens, les Latinos, les Blacks, …), un univers sans pitié, une tension constante et la mort qui peut frapper à tout moment. On sent ici les prémisses et l’âpreté de la série carcérale Oz (HBO, 1997 / 2003). Hélas, faute de temps (46’ pour tout dire), les divers clans ne sont qu’esquissés et cet aspect nous laisse un peu sur notre faim.

Mené tambour battant, cet épisode frappe par sa représentation de la violence, plutôt crue pour l’époque et surtout permise sur une chaîne nationale (NBC) : on voit Tubbs se faire passer à tabac, des visages tuméfiés et ensanglantés, des prisonniers se faire tuer de sang-froid par des gardiens et des chefs gardiens battus à mort. Bref, un excellent épisode, brutal et sans concessions, qui nous plonge au cœur de la dureté du milieu carcéral.

Anecdotes :

  • Dans le rôle d’un ignoble gardien de prison, nous reconnaissons un jeune Lawrence Fishburne dont le nom était encore « Larry » Fishburne. L’acteur connaîtra ensuite une belle carrière cinéma avec des films d’envergure (King of New York, Juste cause, Matrix, …) et les séries Les Experts (Las Vegas) et Hannibal.

  • Quand Tubbs se retrouve dans le car qui le conduit à la prison, nous entendons une version quelque peu différente d’une chanson qui figure sur le deuxième album LP + le cd Miami Vice II New Music from the series Miami Vice : In Dulce Decorum du groupe The Damned.

  • Thème de Jan Hammer : dans la prison, identique à celui entendu dans un épisode de la 2ème saison Ah ! La belle vie ! (avec Arielle Dombasle) mais hélas non repris dans les cd sortis dans le commerce.

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5. SI ON TE LE DEMANDE
(THE GOOD COLLAR)


Scénario : Dennis Cooper - Réalisation : Mario Di Leo

Résumé :

En planque dans le quartier chaud de Miami, Crockett et Tubbs remarquent la présence d’un jeune afro-américain, Archie Ellis. Ce dernier remet un paquet de drogue à Crockett qui l’arrête. Au même moment surgit un gang de jeunes dont Ellis ferait partie et menace les policiers. Ce gang est en fait le rival de celui du “Comte” Walker, un adolescent d’à peine 15 ans règnant sur un trafic de drogue juteux. Contre l’avis de Crockett, Ellis infiltre le gang de Walker afin de le faire inculper…

Critique :

Dans cet épisode particulièrement émouvant, nous comprenons toute l’impuissance de la justice à faire condamner des criminels trop jeunes. Le Comte Walker, âgé d’à peine 15 ans, règne déjà en maître sur le trafic de crack et manipule à l’envi de jeunes défavorisés afin d’éviter de se retrouver en première ligne.

C’est là que Crockett prend sous son aile le jeune Archie qui lui rappelle ses années de joueur de foot américain au lycée. Touché par la volonté de s’en sortir du jeune homme, le policier devient une sorte de mentor et le prend sous son aile, quitte à changer un rapport d’enquête et à s’opposer à un assistant du procureur un peu trop avide de coups médiatiques.

Sans paroles ni angélisme, la réalisation souligne, à la façon d’un vidéo clip efficace, l’ignoble trafic réalisé par le « Comte » Walker : passages à tabac d’un mauvais payeur sous les yeux d’une gamine apeurée, chantage, racket, … et le cynisme teinté d’arrogance du caïd encore pubère.

Une fois encore, malgré tous ses efforts, Crockett ne parvient pas à empêcher une tragédie et s’en retrouve complètement bouleversé (la scène dans la limousine où il donne des coups de pied et de poings illustre toute sa rage et son impuissance). Le travail de policier se compare au mythe de Sisyphe : tout recommencer chaque jour, encore et encore pour un résultat bien maigre et décourageant. La scène finale où Crockett erre dans l’obscurité illustre parfaitement la noirceur dans laquelle se retrouve le personnage. Métaphore brillante pour souligner ses tourments intérieurs. Un épisode marquant avec un scénario bien construit.

Anecdotes :

  • Charles S. Dutton avait déjà joué dans la série, dans l’épisode d’ouverture de la 2ème saison (Le Retour du Fils prodigue). Il y incarnait un flic new yorkais pas du tout enclin à aider Crockett et Tubbs. Par la suite, l’acteur fera une très prolifique carrière dans d’innombrables séries  (Oz, Esprits criminels, Dr. House, The Good Wife, The Following, …) et films (Alien 3, Fenêtre secrète, Gothika, Bad Ass, …).

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6. UNE OMBRE DANS LA NUIT
(SHADOW IN THE DARK)


Scénario : Chuck Adamson - Réalisation : Christopher Crowe

Résumé :

La nuit venue, un homme mystérieux pénètre dans des maisons selon le même on modus operandi : ouvrir le frigo, manger de la viande crue et se recouvrir le visage de farine. Le Lieutenant Gilmore traque le cambrioleur depuis quelques semaines. Castillo charge Crockett et Tubbs de l’épauler. Mais Gilmore sombre dans une forme de démence obsessionnelle et est interné. Crockett reprend l’affaire et doit agir vite, d’autant que le cambrioleur a maintenant attaqué une jeune femme chez elle…

Critique :

A la même époque où cet épisode a été mis en scène, Michael Mann réalisait le thriller « Manhunter » (Le sixième sens). Difficile de ne pas faire la comparaison et de ne pas voir une étrange similarité entre le film et cet épisode : un inquiétant personnage s’introduit chez les gens la nuit, un policier qui se met dans son esprit (quitte à sombrer dans la folie), une ambiance nocturne angoissante et saturée de bleus.

En raison de son format plus court, cet épisode n’a pas l’occasion de développer la psyché du tueur, ni de comprendre ses réelles motivations. Le tueur du film était nettement plus inquiétant, le cinéma pouvant se permettre une représentation plus crue de la violence qu’une grande chaîne nationale (NBC) quoique… (voir l’épisode Cavalier seul plus haut).

On pourra encore reprocher le jeu stéréotypé de Don Johnson par rapport à celui, fin et nuancé, de William Petersen dans le film. Mais comparaison n’est pas raison. Ainsi, l’épisode possède plusieurs qualités : un scénario bien ficelé de Chuck Adamson, ami de Michael Mann et ex-flic qui avait déjà écrit The Home Invaders (1ère saison, 19ème épisode) et travaillé sur la série Crime Story (Les Incorruptibles de Chicago). Ensuite, on apprécie la mise en scène efficace de Christopher Crowe qui arrive à installer un climat particulièrement anxiogène.

Enfin, soulignons l’excellent travail de la direction de la photographie qui parvient, par l’utilisation de filtres bleutés lors des scènes de nuit, à restituer le caractère angoissant et cauchemardesque, vécu tant par les victimes que par Crockett lui-même.

Sorte de cauchemar éveillé où nous finissons par ne plus savoir où se situe le réel du rêve, cet épisode finit sur un fondu au noir, fait plutôt rare dans la série. Un procédé qui renforce la noirceur dans laquelle baigne de bout en bout cet épisode plutôt à part dans la série, de par son ton flippant.

Anecdotes :

  • Cet épisode fut tourné à la même époque que Manhunter (Le sixième sens, 1986) réalisé par Michael Mann, avec William Petersen (Grissom dans Les Experts) et Dennis Farina (Crime Story).

  • En 1988, Christopher Crowe réalisera un très bon thriller : Saïgon,l’enfer pour deux flics (Off limits), avec Willem Dafoe et Gregory Hines. Le scénario était similaire à celui de l’épisode Le Sauvage (voir plus loin) : deux flics cherchent à arrêter un tueur en série de prostituées, sur fond de guerre du Vietnam. On lui doit encore deux épisodes d’Alfred Hitchcock présente (1985 - 86). Il a encore produit la série d’action et de science-fiction Sept jours pour agir (Seven Days, 1998 - 2001 : 64 épisodes).

  • Thème de Jan Hammer : Shadow in the Dark, disponible sur le cd Jan Hammer Miami Vice The Complete collection (2002).

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7. LE VIEUX
(EL VIEJO)


Scénario : Alan Moskowitz, W.K. Meyer et Dennis Cooper - Réalisation : Aaron Lipstadt

Résumé :

Flic à la brigade des stupéfiants, Vince Wilson opère sous couverture pour arrêter Mendez, un dangereux trafiquant bolivien. Mais sa couverture est grillée et un acolyte de Mendez l’abat. Crockett et Tubbs entrent en contact avec Rickles qui peut les conduire à Mendez. Lors d’un rendez-vous dans un musée, la rencontre se passe mal. Dans la fuite des trafiquants, l’un d’eux perd une mallette contenant de la drogue. Un vieil homme la récupère. Qui est-il et que veut-il ? A Crockett et Tubbs de le découvrir…

Critique :

Soutenu par des partitions entêtantes de Jan Hammer (Texas Ranger, El Viejo mix), cet épisode traite de vengeance et rend hommage au caractère héroïque des Texas Rangers (les ancêtres du Chuck Norris, le Walker de la série télé des années 90).

Particulièrement rythmée et sachant ménager le suspense, la mise en scène nous fait comprendre les motivations du « vieux » seulement vers la fin. D’aucuns reprocheront à cet épisode de n’être qu’un long vidéoclip sans substance, on constate pourtant que le personnage de Willie Nelson possède une réelle épaisseur. Peu de mots, une présence, un regard d’acier et un côté attachant. Fort de son expérience de vieux renard, il ruse avec Crockett et le manipule à sa guise.

Si les trafiquants ont une allure plutôt fantomatique et caricaturale, leur côté inquiétant est contrebalancé par le ridicule de Rickles, leur homme de main (Steve Buscemi, encore tout jeune). Enfin, on apprécie particulièrement l’hommage aux westerns, surtout les dernières scènes de gunfight dans un cimetière, filmées de nuit et rappelant Règlement de comptes à OK Corral. Un bon épisode, tourné comme un petit film d’action, percutant et efficace.

Anecdotes :

  • Initialement, cet épisode était prévu pour être le premier diffusé. En témoigne la Ferrari Daytona noire, toujours visible à plusieurs moments-clé de l’épisode (au début, on se demande d’ailleurs si Crockett a récupéré sa Ferrari d’antan alors que les précédents épisodes le montrent au volant d’une Ferrari Testarossa blanche flambant neuve).

  • Quand Crockett et Tubbs rejoignent Steve Buscemi, celui-ci arrive au volant d’une DeLorean, la fameuse voiture de la trilogie de films Retour vers le Futur.

  • Grande star de la musique country aux USA, le chanteur Willie Nelson a noué une belle amitié avec Don Johnson en dehors des plateaux de tournage. En 1986, il chanta Star Tonight avec Don Johnson sur l’album rock de ce dernier, Heartbeat, sorti en 1986. On l’a aussi vu dans Le Solitaire (Thief, 1981), premier film de Michael Mann, aux côtés de James Caan.

  • Alors à ses débuts, Steve Buscemi fut révélé dans le premier film de Quentin Tarantino : Reservoir Dogs (1994). Il continuera une belle carrière au cinéma, alternant blockbusters (Armageddon, Les Ailes de l’Enfer, ...) et films plus « sérieux » (Fargo, The Big Lebowski, …) ; tout en ne délaissant pas la télévision (il fut le cousin masseur de Tony Soprano dans Les Soprano et joua aussi dans Urgences et 30 Rock).

  • Thèmes de Jan Hammer : Lombard Trial, Texas Ranger, El Viejo Mix, Turning Point, disponibles sur le cd Jan Hammer Miami Vice The Complete collection (2002).

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8. LA POUDRE AUX YEUX
(BETTER LIVING THROUGH CHEMISTRY)

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Scénario : Dick Wolf & Michael Duggan - Réalisation : Leon Ichaso

Résumé :

Sous l’identité de Burnett et Cooper, Crockett et Tubbs font affaire dans un night club avec Mack, un trafiquant de coke. Ce dernier leur propose de la drogue de qualité supérieure réalisée par son chimiste. Une cocaïne cent fois plus puissante que celle du marché. Mais l’échange tourne mal quand le DJ du night club, Clarence, grille la couverture de Tubbs en annonçant au micro qu’il s’agit d’un flic. Ancien équipier de Tubbs à New York, Clarence a juré de se venger…

Critique :

Dans cet épisode plutôt curieux, nous en apprenons plus sur le passé de Tubbs quand il était flic à New York, soit avant le début de la série. Curieux car cette histoire a des relents de “Breaking Bad” avec son chimiste capable de créer de la drogue ultra-pure et super puissante.

Par moments confuse (les scénaristes avaient-ils fumé ?), l’histoire prend des chemins parfois tortueux pour nous faire comprendre les dangers de la drogue (un sosie de Michael Jackson meurt en aspirant une pipe de crack) et on ne comprend pas trop bien pourquoi surgit une obscure guerre des gangs (amenée en bouche-trou pour faire durer l’épisode ?).

Par contre, Mack, le méchant de l’histoire, retient l’attention par sa brutalité et son manque d’humanité. Ce qui en fait un des bad guys mémorables de la série tandis que d’autres pêchaient par leur manque de personnalité ou sombraient dans la caricature.

Pas assez travaillée, la relation entre Tubbs et son ancien équipier, Clarence, ne nous émeut pas ; ce dernier n’ayant rien d’attachant, ni de sympathique. Par contre, la présence pleine d’humour de l’indicateur Izzy Moreno vient détendre l’atmosphère assez tendue qui parcourt tout cet épisode. L’échange de coups de feu à la fin se passe dans une certaine cacophonie plutôt brouillonne, voire ridicule. Mais une fois n’est pas coutume, le récit se termine bien et ne laisse pas nos héros sur un sentiment d’échec.

Anecdotes :

  • Cette 3ème saison a utilisé plusieurs chansons du formidable So, album de Peter Gabriel (1986) qui rencontra un immense succès dès sa sortie. Dans cet épisode, nous pouvons entendre le titre-phare : Sledgehammer.

  • Thèmes de Jan Hammer : Rico’s Blues , disponibles sur le cd Jan Hammer Miami Vice The Complete collection (2002). D’autres bonnes partitions musicales de Jan Hammer figurent dans cet épisode mais sont hélas absentes des cd sortis dans le commerce.

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9. TRAFIC DES ADOPTIONS
(BABY BLUES)

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Scénario : Michael Duggan, d’après une histoire de Dick Wolf - Réalisation : Daniel Attias

Résumé :

Colombie, 1986. Un bus rempli de passagers s’arrête. Une bande de pirates pénètre dans le véhicule et arrache les bébés des bras de leur mère. Un Américain les sélectionne pour les revendre à de riches couples de Floride. Plus tard, Crockett et Tubbs interceptent l’avion avec la cargaison de bébés à bord. Après avoir abattu les trafiquants, ils découvrent plusieurs bébés morts et le corps de Maria. Evanouie, cette jeune maman a fait le voyage clandestinement à Miami pour retrouver son fils, enlevé 16 mois plus tôt. Gina et Trudy demandent à Castillo de pouvoir suivre l’affaire. Leur enquête les conduit à l’avocat Howard Famiglia…

Critique :

Cet excellent épisode change de trafic (la drogue) pour un autre tout aussi ignoble : la traite des êtres humains, en l’occurrence d’innocents bébés. La détresse éprouvée par des mamans seules et pauvres parcourt cet épisode ponctué de très beaux moments, surtout à la fin où l’on comprend que la possibilité d’une vie meilleure pour son enfant l’emporte sur la nécessité de rester ensemble à tout prix. Dans la foulée, l’histoire montre aussi les difficultés des immigrés qui affrontent mille dangers pour arriver aux USA en espérant mener une vie plus digne.

Autre atout, les seconds rôles féminins, Gina et Trudy, passent au premier plan et disposent d’un temps de présence plus important que d’ordinaire. En effet, la série a le défaut d’être assez macho et sexiste, reléguant les femmes au second plan, quand elle ne les présente pas comme victimes ou prostituées, ce qui n’est pas mieux.

Par contre, on regrettera le rôle assez caricatural de Famiglia, l’avocat à l’origine du trafic de bébés. L’épisode aurait pu proposer de remonter la filière jusqu’en Colombie et de faire tomber tout le réseau. Il est vraiment naïf de croire qu’un seul homme régente un réseau et que sa disparition mène à la fin du trafic. Sans doute cette option a-t-elle été choisie pour des raisons de dramatisation et de focalisation du spectateur sur un seul méchant. 

Quoiqu’il en soit, la réalisation sobre et efficace de Daniel Attias permet de classer cet épisode parmi les bonnes surprises de cette 3ème saison. En tous cas, il fait partie de ceux qui apportent une certaine réflexion après leur vision.

Anecdotes :

  • Dans le rôle de Steven De Marco, un jeune papa qui adopte un enfant issu du trafic, on reconnaît l’acteur Stanley Tucci à ses débuts. Il reviendra jouer le rôle d’un mafieux, Frank Mosca, dans deux épisodes de la 4ème saison. A la même époque, il a également incarné un gangster dans la série policière Un flic dans la Mafia avec Ken Wahl. Depuis, le comédien s’est illustré par une riche carrière cinématographique, passant des films indépendants aux succès commerciaux (Big Night, The Terminal, The Devil wears Prada, The Hunger Games, …).

  • Détail piquant : lorsque Crockett et Tubbs découvrent que l’appartement d’un méchant est piégé par une bombe, ils plongent par la fenêtre et l’explosion enflamme le pantalon et la chemise de Tubbs au moment de la chute. Dans la scène suivante, Tubbs a exactement les mêmes vêtements. Soient ils sont à l’épreuve du feu, soit il avait deux exemplaires du même costume, soit la scène a été tournée avant : biffez la(les) mention(s) inutile(s). Le travail de la script laisse à désirer…

  • Thème de Jan Hammer : Colombia disponible sur le cd Jan Hammer Miami Vice The Complete collection (2002).

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10. SUR UN AIR DE ROCK
(STREETWISE)


Scénario : Dennis Cooper - Réalisation : Fred Walton

Résumé :

La brigade des Moeurs de Miami effectue une descente dans le quartier chaud et arrête plusieurs clients en compagnie de prostituées. Parmi eux, Crockett appréhende le jeune Vic Romano en possession de drogue. Surprise, c’est un policier de la brigade des stupéfiants. Marié et en mission d’infiltration depuis plusieurs semaines, Vic est tombé amoureux de Carla, une jolie prostituée. Le jeune flic a obtenu la drogue via son indic, Roxanne. Mais celle-ci avait le même proxénète que Carla : un certain Silk. Crockett et Tubbs s’attaquent au truand et à son réseau…

Critique :

Cet épisode se centre à nouveau sur les dangers liés au métier de flic infiltré dans des réseaux de trafiquants. A force de trop se prendre pour un personnage qu’on incarne, on risque de passer de l’autre côté. Thème déjà abordé avec le mémorable épisode Haut les cœurs ! (Heart of Darkness, 2ème épisode de la 1ère saison). Difficile de ne pas voir un parallèle entre la situation de Crockett et Vic Romano, le jeune flic trop longtemps en mission d’infiltration. Crockett le prend sous son aile et essaye de le ramener à la raison. A ce niveau, cet aspect de l’épisode se révèle assez intéressant.

Par contre, la relation entre Vic et Carla, la prostituée, n’a rien d’original. Dépeinte de façon assez plate, elle ne nous émeut guère. On aurait pu avoir quelque chose de tragique et épique dans le style de Romeo & Juliette mais hélas, la sauce ne prend pas. De même, Silk, le maquereau incarné par Wesley Snipes, a tout du cliché (cruel, cupide, bagues voyantes, vêtements de luxe). Tout comme le jeu stéréotypé de Tubbs en proxénète concurrent ne convainc pas vraiment. La relation entre Tubbs et Carla n’est pas plus intéressante que celle avec Vic Romano. On ne ressent pas vraiment l’empathie de Tubbs pour la jeune femme comme il en avait pour Jackie dans Cette femme est dangereuse (2ème saison, 15ème épisode).

Au final, c’est le sentiment qui domine tout au long de cet épisode : on ne croit pas trop aux relations entre les protagonistes, la mise en scène assez terne achève d’enterrer cet épisode au cimetière des « peu mémorables ». Curieusement, il a assez mal vieilli alors que les épisodes de la 2ème saison résistent mieux au passage du temps. Pour finir sur deux aspects positifs, retenons la fusillade de la fin, rythmée et spectaculaire et surtout, la question du sens : Crockett et Tubbs se demandent si leurs actions ont des effets positifs sur la rue. Ils espèrent que Carla sortira de la prostitution. La dernière image de l’épisode répond à cette question, sans angélisme. Intéressant.

Anecdotes :

  • Encore à ses débuts, Bill Paxton fera une belle carrière cinéma par la suite avec des films dramatiques et d’action comme Twister, Les Pilleurs, Apollo 13, … et la série Big Love (HBO, 2006 - 2011) où il jouait un polygame marié à trois femmes.

  • Deborah Adair a marqué de nombreux spectateurs pour avoir joué dans Melrose Place et Les feux de l’amour.

  • Dans le rôle du maquereau Silk, on reconnaît aussi une autre future star de films d’action : Wesley Snipes. Il enchaînera ensuite les rôles musclés dans Passager 57, Drop Zone, Demolition Man et la trilogie Blade. Les années 2000 marqueront le déclin de sa carrière puisque l’acteur finira en prison pour ne pas avoir payé ses impôts. Libéré, il a repris le chemin des studios en tournant Expendables 3 aux côtés de Sylvester Stallonetout en poursuivant sa carrière dans des séries B d’action sortant directement en dvd.

  • En début d’épisode, la chanson Streetwise est chantée par Don Johnson lui-même, avec Olivia Brown et Whoopi Goldberg aux choeurs. Quand elle arpente les rues en jouant les prostituées aguicheuses, on s’amuse de voir Olivia Brown (Trudy) faire le leeping sur les paroles de la chanson. A l’origine, la chanson devait figurer sur l’album de rock Heartbeat (1986) de Don Johnson. Elle fut finalement écartée pour se retrouver en face B du maxi Heartache Away (autre tube issu de l’album Heartbeat).

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11. PARDONNEZ-NOUS NOS OFFENSES
(FORGIVE US OUR DEBTS)


Scénario : Gustave Reininger, W.K. Scott Meyer et Michael Duggan - Réalisation : Jan Eliasberg

Résumé :

Miami, 1980. Frankel, coéquipier de Crockett, est tué chez lui par Hackman, un criminel sur lequel enquêtaient les policiers. Arrêté par Crockett, Hackman attend sa condamnation à mort et clame son innocence. Un prêtre contacte Crockett et Castillo et leur apprend qu’un de ses paroissiens affirme avoir été avec Hackman le même jour et la même heure où Frankel a été tué. Troublé, Crockett met tout en oeuvre pour découvrir la vérité sur l’innocence présumée d’Hackman…

Critique :

Un épisode riche d’enseignements pour Crockett : ses croyances sur la peine de mort sont remises en question quand Hackman, un truand, est condamné à la peine capitale. Durant toute sa durée, l’épisode entretient savamment le doute : Crockett va-t-il laisser mourir un innocent  ou non ?

Au fond de lui, le policier sait qu’il ne doit pas faire libérer ce braqueur. Mais voilà, son sens de la justice ne lui permet pas de se dire que ce n’est plus son problème étant donné le passé criminel du condamné. Prenant, l’épisode ne fait pas l’apologie de la peine de mort mais pose la question de savoir si elle est fondée ou non.

Le face à face avec le criminel, superbement souligné par la chanson We do what we’re told de Peter Gabriel (à nouveau issue de l’album So), illustre bien le doute qui assaille le flic. Au passage, l’épisode fustige les campagnes de réelection menées par des procureurs partisans de la peine de mort. Quand Crockett demande de l’aide à un procureur en lice afin de faire libérer Hackman, le politicien refuse et le policier lui répond : “Chez vous les politiciens, la conscience, c’est en option !”

L’histoire aborde également le thème de la rédemption en faisant ouvertement référence à des écrits religieux : tout d’abord, dans le titre; ensuite quand Crockett et Castillo rencontrent un prêtre dans une chapelle et enfin, quand nous voyons le collier avec une croix d’Hackman (finement joué par Guy Boyd, cynique au possible). La fin désillusionnée de cet épisode trouvera une conclusion dans Délivrez-nous du mal (4ème saison), sorte de conclusion à Pardonnez-nous nos offenses. Un des meilleurs épisodes de toute la série.

Anecdotes :

  • Thèmes de Jan Hammer : Boat Party, disponible sur le cd Jan Hammer Miami Vice The Complete collection (2002).

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12. LA LOI DU RING : 1RE PARTIE
(DOWN FOR THE COUNT: PART 1)


Scénario : Dick Wolf et John Schulian, d’après une histoire de Dick Wolf - Réalisation : Richard Compton

Résumé :

Un soir, Zito invite Crockett, Tubbs et Switek à assister à un combat de boxe. Durant le match, Crockett reconnaît Oswaldo Guzman, un trafiquant qui trempe dans tous les trafics (prostitution, jeu, drogue, …). Guzman investit dans la boxe et s’intéresse de près à Bobby Sikes, un talent prometteur coaché par Moon, un ami de Zito. Sous l’identité de Burnett et Cooper, Crockett et Tubbs proposent à Guzman de diffuser les matches de boxe à la télévision…

Critique :

En phase avec l’immense succès de « Rocky IV » (1986) tourné à la même époque, la série propose sa version de la boxe mais sans le même punch (les combats sont filmés plutôt platement) et heureusement, sans relents idéologiques (pas de méchants russes ici). Pour changer, notre duo policier se fait passer pour des promoteurs de boxe au lieu de trafiquants de drogue.

L’épisode retient quelque peu l’attention car il s’agit de la dernière apparition de John Diehl dans le rôle de Zito. Fatigué de voir son personnage peu développé par les scénaristes, l’acteur quitta la série pour se consacrer à… une carrière de boxeur qu’il mena avec succès, détenteur notamment de « Golden gloves » (prestigieux prix de boxe).

Plutôt stéréotypé, le trafiquant Guzman, incarné par Pepe Serna, amuse plus qu’il n’inquiète. Quand Crockett se moque ouvertement de lui, le gangster réagit à peine. Du reste, l’épisode n’a pas grand intérêt et on se demande bien pourquoi l’avoir étiré en deux parties, si ce n’est faire durer pour durer. D’autant plus que le scénario tient sur une feuille de papier à cigarettes.

La fin se termine de façon tragique pour Zito et sur le visage traumatisé de Switek (son interprète Michael Talbott n’est pas un grand acteur, sa palette d’émotions apparaît clairement comme limitée). Sur le plan visuel, on peut dire qu’il s’agit d’un épisode bien réalisé mais qui souffre d’un manque de rythme et de tonus, un comble pour parler de boxe…

Anecdotes :

  • En début d’épisode, on voit, en guest star, Don King dans son propre rôle. Ce promoteur de combats de boxe fut celui de légendes du ring (Ali, Tyson, Foreman, …) et nous fait bien rire ici par sa gouaille.

  • Le trafiquant Guzman est incarné par Pepe Serna qui a déjà joué un trafiquant de drogue dans l’épisode Sacré Dollar (2ème saison, 13ème épisode).

  • Dans le rôle du coach Moon, l’acteur Randall “Tex”Cobb impressionne par sa fameuse carrure. Ex-boxeur devenu acteur, il avait auparavant joué dans le film de guerre Retour vers l’Enfer (1983) de Ted Kotcheff, aux côtés de Gene Hackman et Patrick Swayze. En 1988, on le reverra aussi dans un épisode de MacGyver (Les Pollueurs) et dans les séries Highlander et The X-Files. Au cinéma, dans deux comédies avec Jim Carrey (Ace Ventura en 1994 et Menteur, menteur en 1997). Sa carrière est en sommeil depuis 2001, date de sa dernière apparition dans 3 épisodes de Walker, Texas Ranger (1993 - 2001), avec Chuck Norris.

  • Thème de Jan Hammer : Marina, disponible sur le cd Jan Hammer Miami Vice The Complete collection (2002).

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13. LA LOI DU RING : 2E PARTIE
(DOWN FOR THE COUNT: PART 2)


Scénario : Dick Wolf, John Schulian, d’après une histoire de Dick Wolf - Réalisation : Richard Compton

Résumé :

Larry Zito a été retrouvé mort par son coéquipier Stan Switek. Tous ses collègues sont présents à son enterrement. Le Lieutenant Castillo charge son équipe de coincer Guzman, le trafiquant commanditaire du meurtre de Zito. La police des polices conclut que son décès fait suite à une overdose. Furieux, Switek veut rétablir l’honneur de son partenaire. Pendant ce temps, Giulinni, un redoutable mafieux de Las Vegas, n’entend pas se faire concurrencer par Guzman et se rend à Miami pour régler ses comptes…

Critique :

Un peu plus rythmée, cette seconde partie traite, une fois encore, de la vengeance : Switek va-t-il  rendre justice à Zito ? Tout se met en place pour aller dans ce sens. Le début de l’épisode offre également une impressionnante poursuite de nuit en voitures où Crockett sème les hommes de main de Giulinni, un inquiétant mafieux décidé à éliminer Guzman, le trafiquant vedette de ce double épisode. Les quelques moments où Crockett négocie avec les mafieux sont amusants même si on pourra être agacé par la frime supercielle de Don Johnson, tandis que Tubbs paraît très effacé à ses côtés (sentiment qui domine tout au long de cette 3ème saison).

La fin de l’épisode débouche sur un solide échange de coups de feu dans un centre commercial avec un moment étonnant : Crockett continue à tirer tout en glissant sur le sol avec son corps (une manière intelligente et efficace d’offrir le moins de contacts possibles de tir à ses ennemis). Bien filmée et montée, la scène retient l’attention par son efficacité. Du reste, l’épisode remplit son cahier des charges : tension, suspense, poursuites, fusillades, résolution. Sans temps morts mais sans réel intérêt non plus. Bref, une deuxième partie convenable, à défaut d’être mémorable.

Anecdotes :

  • Thèmes de Jan Hammer : Lombard Trial et One Way Out, disponibles sur le cd Jan Hammer Miami Vice The Complete collection (2002).

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14. TOUS LES MOYENS SONT BONS
(CUBA LIBRE)


Scénario : Eric Estrin & Michael Berlin - Réalisation : Virgil W. Vogel

Résumé :

Invités chez Rojas, un trafiquant notoire, Crockett et Tubbs sont attaqués par des hommes cagoulés. Un de leurs collègues de la police de la ville intervient et se fait tuer ainsi que Rojas. Les policiers poursuivent les malfrats. Ils parviennent à en éliminer plusieurs tandis que d’autres s’enfuient. Alors qu’ils cherchent à les retrouver, Crockett et Tubbs découvrent qu’un certain Vasquez a participé au putsch manqué contre Cuba en 1962. Mais il travaille toujours pour les services secrets américains et l’agent Slade leur interdit de le l’arrêter…

Critique :

Après les terroristes de l’IRA et les journalistes avides de dénoncer les scandales du Gouvernement américain, voici un nouvel épisode à teneur politique. Sur fond d’opposition à Castro et à son régime cubain (le titre original de cet épisode est Cuba Libre, tout est dit), l’histoire suit les tentatives d’un groupe paramilitaire cherchant à reprendre le pouvoir à Cuba.

En filigranne, l’épisode rappelle un douloureux événement de la Présidence de John F. Kennedy (l’affaire de la Baie des Cochons en 1962 fut un fiasco). Acteur de cette prise de pouvoir ratée, le personnage de Vasquez fait directement référence à cette période trouble de l’histoire des Etats-Unis. C’est aussi un choc générationnel puisque Vasquez et le jeune guérillero Zamora ne partagent pas le même point de vue quant à la façon de reprendre le pouvoir à Cuba.

S’il n’est pas toujours bien mené au niveau du suspense, cet épisode s’apprécie pour sa critique du Gouvernement américain, dénonçant les actions des services secrets qui trempent dans des affaires louches au nom d’“intérêts supérieurs.” Le personnage de l’agent secret Slade, en cheville avec Vazquez, représente bien cette arrogance qui se croit au-dessus des lois.

Dans l’ensemble, on aurait aimé un peu plus de profondeur dans les personnages, assez antipathiques au demeurant. Ceux-ci restent à l’état de cliché, sentiment renforcé par toute la panoplie qui va avec (tenues militaires, bérets basques, dingues de la gâchette).  On sent une histoire un peu approximative et la réalisation, assez plate, n’apporte pas grand chose de plus. Pour combler ce manque, les scènes de fusillades à la fin font office d’écran de fumée. Un épisode peu marquant.

Anecdotes :

  • Thèmes de Jan Hammer : Crockett’s Theme,Russian Story, Crockett’s Return, Turning Point, tous disponibles sur le cd Jan Hammer Miami Vice The Complete collection (2002).


15. LE SAUVAGE
(DUTY AND HONOR)


Scénario : Marvin Kupfer - Réalisation : John Nicolella

Résumé :

Saïgon, 1972. Le Lieutenant Castillo arrive sur les lieux d’un crime. Une prostituée a été tuée à coups de couteaux. Sur un mur, avec son sang, le tueur a écrit “Pute Vietcong.” Miami, 1986. Les mêmes meurtres recommencent.  Arrive l’Inspecteur Van Trahn que Castillo a connu au Vietnam. Les deux hommes sont persuadés qu’il s’agit du même tueur, un vétéran. Castillo charge Crockett et Tubbs d’interroger d’anciens soldats dans un centre de revalidation. Il faut à tout prix arrêter le tueur…

Critique :

L’ombre de la guerre du Vietnam plane à nouveau sur la série dans cet épisode à l’ambiance très noire. Après les épisodes Le Triangle d’or (1ère saison) et Pourquoi pas ? (2ème), c’est aussi l’occasion d’en découvrir un peu plus sur le passé du lieutenant Castillo (la série étant assez avare à son sujet).

D’emblée, les relations avec Van Trahn de la police de Saïgon sont touchantes. Peu de mots, quelques regards, beaucoup de silences ; cela suffit pour comprendre le respect et l’amitié que partagent les deux hommes. En début d’épisode, nous percevons une autre forme d’attachement et d’amour naissant, celui de Crockett pour sa nouvelle petite amie, le Docteur Thérésa Lyons (qui fera l’objet d’un épisode juste après celui-ci).

L’épisode a le bon goût de ne pas coller l’étiquette “tueur d’enfants et de prostituées” aux vétérans du Vietnam. L’histoire insiste particulièrement (comme dans Bon retour dans la 2ème saison) sur les traumatismes et les vies brisées des combattants. Malgré les pressions de Castillo, Crockett (lui-même vétéran) et Tubbs rechignent à interroger les ex-soldats, en revalidation dans un centre spécialisé.

Si l’identité du tueur et sa personnalité sont rapidement dévoilées au spectateur, on regrettera le côté assez basique du personnage auquel le jeu de Michael Wright n’appporte pas grande nuance (il est fou et c’est tout, jeu dans lequel se spécialisera l’acteur puisque plus tard, il incarnera un taulard frappadingue dans la série carcérale Oz). A nouveau, la raison d’état l’emporte sur la sécurité des citoyens puisque le tueur est protégé par un membre des services secrets qui l’utilise pour accomplir ses basses besognes.

Hormis ces quelques fausses notes, on appréciera cet épisode pour sa beauté visuelle (les scènes dans l’hôtel art déco) et l’attachante relation fraternelle entre Castillo et Van Thran, superbement illustrée par la lettre que ce dernier adresse au Lieutenant en fin d’épisode et que nous entendons en voix-off. Un excellent épisode.

Anecdotes :

  • Michael Wright doit sa célébrité dans le monde entier pour avoir incarné le résistant Elias Taylor qui combattait les visiteurs dans la série de science-fiction V (1982 - 84). A la fin des années 90, il jouera encore dans la série carcérale Oz (HBO, 1997 - 2003) et retrouva Don Johnson en 1998 dans sa série policière Nash Bridges.

  • Le Dr. Haing N. Sgor (obstétricien) a  bouleversé des millions de spectateurs dans le film La déchirure (The Killings Fields, 1985) avec Sam Waterston et John Malkovich. On y suivait le calvaire vécu par son personnage lors de la prise de pouvoir au Cambodge par les Khmers rouges dans les années 70. Rôle qui lui valut un Oscar. Il jouera encore dans plusieurs séries et films (Hôtel, China Beach, Vanishing Son, Heaven & Earth, My Life, …). Dix ans après cet épisode, en 1996, l’acteur sera tué à Los Angeles. Beaucoup ont d’abord cru à un assassinat politique. L’enquête détermina qu’il s’agissait d’un meurtre par les membres d’un gang de L.A suite à un vol qui tourna mal.

  • Thème de Jan Hammer : Golden Triangle, disponible sur le cd Jan Hammer Miami Vice The Complete collection (2002).

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16. THÉRÉSA
(THERESA)


Scénario : Pamela Norris – Réalisation : Virgil W. Vogel

Résumé :

Crockett et Tubbs surveillent le trafiquant Joey Wyatt. Ce dernier est sur le point de se faire livrer une grosse cargaison de drogue par hélicoptère. Mais leur coup de filet échoue quand une brigade de surveillance du quartier arrive gyrophares allumés : Wyatt et ses hommes se débarrassent de la drogue. Peu après, Crockett échange des mots doux avec Thérésa, sa nouvelle petite amie qui est aussi médecin dans un hôpital. Mais la jeune femme souffre de toxicomanie et se fournit chez Rudy Ramos, un complice de Wyatt. Ramos lui fournira la drogue en échange d’informations sur Wyatt qui se trouvent dans les dossiers de Crockett…

Critique :

Après l’architecte Brenda dans Nul n’est immortel (saison 1, épisode 20), voici Thérésa Lyons, jolie doctoresse dont Crockett tombe éperdument amoureux. Hélas, le policier n’a pas de chance en amour : accro aux drogues, elle menace sa crédibilité de policier et le conduit dans les griffes de la police des polices (encore..., après Une belle prise, 2ème saison et avant Un sale métier, 3ème saison).

Plutôt touchant, cet épisode nous montre un Crockett doux et sensible. Prêt à tout pour sauver son amoureuse, tel un chevalier blanc. Malheureusement, la nature même de sa profession empêche toute relation stable, comme ses collègues (Tubbs, Gina, Switek, …). Personne n’est épargné.

Crockett se retrouve pris en tenaille entre les « bœuf carotte » et le trafiquant. Situation très inconfortable que l’épisode nous fait bien ressentir. A l’aise dans le registre de (faux) flic ripou - pour changer de Burnett, son alias de trafiquant -, Crockett joue habilement avec les nerfs de Wyatt, trafiquant particulièrement gluant incarné à la perfection par un Brad Dourif habité. 

Par contre, on se demande s’il n’y a pas eu une erreur de casting concernant Thérésa. Si Helena Bonham Carter lui donne une certain intensité en soulignant son côté fragile et dépassé, on ne la sent pas vraiment amoureuse de Crockett, ni réellement attachée à lui. L’alchimie ne fonctionne pas vraiment… et du coup ne rend pas leur relation totalement crédible à l’écran.

Enfin, la bagarre finale, plutôt mal chorégraphiée, montre clairement que ce n’est pas Brad Dourif qui prend une raclée mais bien sa doublure. Les coups que Crockett donne à Wyatt ont un quelque chose de ridicule, notamment quand il tape à côté de la tête du trafiquant ( ?). Bref, un épisode poignant et intéressant pour la nouvelle image plus sensible de Crockett mais non exempt de défauts.

Anecdotes :

  • Talentueuse actrice britannique, Helena Bonham Carter a été révélée par les films du cinéaste James Ivory (Chambre avec vue, Maurice, Retour à Howards End, …). Son répertoire varié lui a permis de briller dans divers genres : films historiques (La nuit des rois, Hamlet, Frankenstein, Les Misérables, …), comédies (Maudite Aphrodite de Woody Allen), thrillers inquiétants (Fight Club de David Fincher), fantastique onirique dans les films de son mari Tim Burton (La Planète des Singes, Big Fish, Charlie et la Chocolaterie, Alice au Pays des Merveilles, Sweeney Todd, …) et dans 3 films de la saga Harry Potter.

  • Thème de Jan Hammer : Theresa, repris sur le cd Jan Hammer Miami Vice The Complete collection (2002). 

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17. L'AVION
(THE AFTERNOON PLANE)

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Scénario et réalisation : David Jackson

Résumé :

Après s’être blessé au pied, Tubbs part en vacances avec son amie Alicia Austin à Saint Gerard, une petite île des Caraïbes. Sur place, ils tombent sur Wolf, un meurtrier qu’il avait arrêté et curieusement en liberté. A l’hôtel, Tubbs entend un enfant prononcer le nom de Calderone et comprend qu’il a été piégé. Le fils de Calderone a juré de se venger. Tubbs demande de l’aide à plusieurs habitants mais personne ne veut l’aider. L’heure tourne : Calderone arrivera par l’avion dans l’après-midi…

Critique :

La trame de cet épisode s’inspire ouvertement d’un classique du western « Le train sifflera trois fois » (High Noon, 1952) où Gary Cooper se retrouve seul dans une petite ville remplie de lâches. Amusant de noter que le nom que Tubbs utilise souvent quand il opère comme trafiquant est… Cooper (une référence à l’acteur mythique ? Troublante coïncidence). Ici, on retrouve le même scénario où Tubbs est confronté au fils de Calderone, Orlando. D’où le titre L’avion qui annonce l’arrivée du méchant, comme dans le western. C’est aussi la suite et la conclusion du dernier épisode de la 2ème saison : On connaît la chanson (épisode 22) où Tubbs recevait, tout à la fin, une lettre de Calderone avec le message « Je reviendrais ».

On apprécie de voir Tubbs un peu plus mis en valeur dans cet épisode, ce qui change du rôle de faire-valoir de Crockett dans la majeure partie de la série. Ce dernier n’apparaît d’ailleurs qu’un bref instant en début d’épisode. Philip Michael Thomas s’en sort assez bien, plutôt convaincant dans les moments de tension et parvient à exprimer tour à tour colère, frayeur, courage et amour. 

Du reste, le scénario suit celui du western sans ajout supplémentaire, se contentant d’un simple « copier / coller ». La mise en scène parvient cependant à nous maintenir en haleine, par la tension qui augmente crescendo et la fusillade finale où Tubbs aura fort à faire, seul contre tous. La fin se révèle même un peu frustrante car on ne sait pas s’il pourra vivre une belle histoire d’amour ou pas (on peut supposer que non puisque le personnage d’Alicia ne reviendra plus par la suite). Cela dit, l’ensemble n’a rien de vraiment original. Passable sans plus.

Anecdotes :

  • Dans le rôle d’un meurtrier engagé pour liquider Tubbs, on reconnaît un jeune Vincent D’Onofrio  qui porte le nom de …Wolf (une référence amusante à Dick Wolf qui reprit en mains la production de cette 3ème saison lorsque Michael Mann partit produire la série Les Incorruptibles de Chicago / Crime Story). L’acteur connaîtra une certaine renommée en jouant le gros marine qui se fait harceler par le sergent instructeur dans Full Metal Jacket (1987), le film de guerre de Stanley Kubrick. Après plusieurs séries (Equalizer, Homicide, …) et films de prestige (JFK, Strange Days, Men in Black, …), il retrouvera à nouveau Dick Wolf et deviendra une star de la télévision en incarnant Robert Goren dans la série policière New York Section criminelle (2001 - 2011) et récemment Le Caïd dans Daredevil (Netflix, 2015). Depuis, il enchaîne les rôles au cinéma, souvent en méchant dans Evasion (2013) avec Sylvester Stallone, Le Juge (2014) avec Robert Duvall et Robert Downey, Jr. et plus récemment, Jurassic World (2015).

  • Dans le rôle du rejeton de Corleone, John Leguizamo est un solide second rôle qui alterne télévision et cinéma avec un égal bonheur depuis 30 ans. On l’a vu dans Urgences, Summer of Sam, Assaut sur le central 13, Spawn, Killpoint, Chef,

  • Thèmes de Jan Hammer : Last Flight, repris sur le cd Jan Hammer Miami Vice The Complete collection (2002).

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18. ET ALORS, ON EST SOURD ?
(LEND ME AN EAR)

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Scénario : Michael Duggan, d’après une histoire de Dick Wolf - Réalisation : James Quinn

Résumé :

Crockett et Tubbs surveillent le trafiquant Alexander Dykstra. Une livraison doit arriver par hydravion. Après une folle course poursuite en bateau, ils ne trouvent pas la drogue. Paranoïaque, Dykstra fait appel aux services de Steve Duddy, ex-flic et expert en moyens de surveillance, pour détecter les micros que la police aurait placé chez lui. Crockett connaît Duddy et lui demande d’aider la police de Miami à mettre Dykstra sur écoute. Mais le policier ne sait pas que Duddy travaille aussi pour le trafiquant…

Critique :

Dans cet épisode au climat quelque peu anxiogène, la thématique tourne autour des moyens de surveillance et de leur utilisation (un des thèmes préférés de Michael Mann, notamment dans son dernier film Hacker). Ces technologies sont personnifiées par Steve Duddy (John Glover), un ex-flic reconverti comme expert en surveillance. Seul hic, le bonhomme joue sur les deux tableaux en louant ses services à la pègre et à la police.

Pour agaçant que soit l’ex-flic (il adore se mettre en scène et rire aux dépens des autres), on ne peut s’empêcher de le trouver sympathique. L’aspect le plus intéressant concerne le sentiment de paranoïa qu’exprime Duddy : « On a beau penser tout contrôler, un jour on n’est jamais sûrs qu’on ne sera pas surveillés à notre tour », confie-t-il en substance à Crockett et Tubbs, étonnés d’une telle confession. Cette paranoïa prend vie de manière inquiétante quand le trafiquant Dykstra liquide, sans sourciller, sa compagne qu’il soupçonne d’avoir couché avec un autre.

Autre aspect notable : la vie absolument pas glamour d’un flic de Miami. Si les saisies effectuées lors d’arrestations permettent de donner toute la crédibilité à leur couverture de flic infiltré (vêtements, bateaux, voitures, argent), la réalité est toute autre : Crockett avoue ne pas savoir payer ses dettes et exprime un net ras-le-bol de devoir subir un contrôle fiscal tout en n’étant pas sûr d’obtenir un prêt bancaire.

Soulignons encore le remarquable travail de la direction de la photographie sur cet épisode, privilégiant les ambiances vertes (lors des scènes nocturnes) au moyen d’éclairages savamment étudiés. Vers la fin, les teintes rose, toujours filmées de nuit, prédominent pour « personnifier » la maison de Duddy et donnent une ambiance très particulière, à la frontière de l’onirique et du réel.

Dernier aspect qui donne tout son « sel » à ce bon épisode : jusqu’où mène le double jeu ? Duddy la joue finaude et se révèle un redoutable manipulateur, malin et intouchable. Quoique l’image de fin nous laisse supposer le contraire quand elle se fige sur son visage effrayé… 

Anecdotes :

  • Depuis 30 ans, John Glover trimballe son sourire carnassier dans une flopée de séries (The Good Wife, The Blacklist, Medium, Heroes, Homicide, New York Section criminelle, …) et de films (Gremlins 2, Payement cash, Robocop 2, …). Abonné aux rôles de méchants, il excelle dans celui de Lionel Luthor, père de Lex dans Smallville, série contant la jeunesse de Superman. On retient encore son excellente prestation dans le rôle du Diable dans l’éphémère série fantastique Brimstone (1999). Un rôle qu’il semble affectionner puisqu’il l’a à nouveau incarné dans la série policière Perception (2015).

  • Quand Duddy danse chez Dykstra avec son appareil qui repère les micros cachés, on entend la chanson Respect Yourself de Bruce Willis, issue de son album solo The Return of Bruno (1987) et sur le cd The Best of Miami Vice, tous deux disponibles dans le commerce.

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19. CONTRE-VÉRITÉ
(RED TAPE)


Scénario : Jonathan Polansky, d’après une histoire de Dennis Cooper - Réalisation : Gabrielle Beaumont

Résumé :

Chaque fois que la police effectue une descente pour attraper des criminels, un piège mortel les attend de l’autre côté de la porte. Visiblement, une « taupe » au sein de la police informe les criminels. Lors d’une descente, Crockett et Tubbs, accompagnés de deux jeunes flics, tombent dans un piège. Un des jeunes meurt. C’en est trop pour Tubbs qui donne sa démission à Castillo, au grand dam de Crockett…

Critique :

Dans cet épisode bien mené et réalisé par la britannique Gabrielle Beaumont, nous nous demandons si Tubbs a décidé de passer de « l’autre côté ». Après la mort d’un collègue lors d’une descente, le policier jette l’éponge et rejette Crockett qui tente de le raisonner. Etonnant. S’il se révèle  convaincant lorsqu’il se met en colère, on est nettement moins impressionnés quand il joue les « bad guys ». Sans doute son manque de charisme et son côté un peu trop lisse y sont-ils pour quelque chose ?

Si le scénario n’a au final rien de révolutionnaire, on apprécie la tension et l’ambiguïté que la mise en scène parvient à maintenir tout au long de l’épisode, nous faisant douter jusqu’aux derniers moments de la corruption supposée de Tubbs. Emmené dans des transactions louches, le flic noir tente de remonter la filière et de démasquer la « taupe » responsable de la mort de plusieurs de ses collègues flics. Cet aspect-là retient nettement moins l’attention que l’ambiguïté qui entoure Tubbs et son changement d’attitude.

Enfin, le passage de flambeau à la nouvelle génération se fait de manière touchante au travers du personnage de Lou Diamond Philips, jeune flic nerveux et entièrement dévoué à son travail. Malheureusement, comme souvent évoqué dans de précédents épisodes, les missions et leurs dénouements finissent dans la désillusion et la déception. Désabusé, Tubbs confie à Crockett qu’il ne « sait plus ce qu’il défend ». Constat amer sur lequel se referme cet épisode intéressant qui nous en apprend plus sur l’évolution des personnages principaux.

Anecdotes :

  • Avant de connaître la gloire un an plus tard dans le biopic La Bamba (1987), Lou Diamond Philips tenait un premier rôle important ici, après quelques apparitions. A la fin des années 80, il rejoignit une nouvelle génération d’acteurs en vogue à Hollywood dans les westerns Young Guns, aux côtés de Kiefer Sutherland, Emilio Estevez et Charlie Sheen. En 1988, il retrouva Edward James Olmos (Castillo) dans Stand and Deliver, beau film sur la réussite scolaire de jeunes latinos défavorisés. Sa carrière connut un petit creux dans les années 2000, marquée essentiellement par des rôles dans des séries B et quelques participations à des séries populaires (24 heures chrono, New York Unité spéciale, Chuck, Numb3rs, …). Depuis 2011, il est revenu au-devant de la scène dans la série policière Longmire, aux côtés de Robert Taylor. Il y campe Henry Standing Bear, l’ami indien du shérif. Un rôle auquel il apporte beaucoup d’épaisseur et qui le rend très attachant.

  • Dans le minuscule rôle du coéquipier de Lou Diamond Philips au début, le spectateur attentif aura reconnu Viggo Mortensen, l’inoubliable Aragorn de la saga Le Seigneur des Anneaux, trilogie adaptée des romans de Tolkien. Acteur talentueux et exigeant, il a joué dans plusieurs films de David Cronenberg (History of Violence, Eastern Promises, …), alternant les rôles de gangsters et de héros  (Hidalgo) avec un égal bonheur. Ces dernières années, fuyant quelque peu le star system hollywoodien, il tourne dans des films européens et argentins (Usurpateur), n’hésitant pas à casser son image au gré de ses envies.


20. UN SALE MÉTIER
(BY HOOKER BY CROOK)


Scénario : John Schulian, d’après une histoire de Dick Wolf - Réalisation : Don Johnson

Résumé :

Témoin de l’assassinat de son client par de dangereux malfrats à la solde d’un certain Togaru, la call girl Ali Ferrand se réfugie chez son amie Christine Von Marburg. Connue dans les cercles d’affaires de Miami, celle-ci fait la connaissance de Crockett, sous l’identité de Burnett, lors d’une soirée. L’attirance est immédiate et Crockett tombe amoureux. Mais il ignore que Christine est à la tête d’un réseau de prostitution à la solde de Togaru…

Critique :

Dans cet épisode plutôt bancal, nous assistons à du badinage amoureux sans grand intérêt entre Crockett et Christine, une supposée femme d’affaires qui cache sa réelle activité. Cette histoire d’amour ne fait pas beaucoup avancer un scénario qu’on sent peu fouillé (enjeux ténus, pas de développement psychologique particulier, progression floue). L’épisode vaut surtout pour en savoir un peu plus sur les émotions et le parcours amoureux de Crockett.

Quand le policier apprend la vérité sur le vrai métier de Christine, ce sera le choc et il déclare à Tubbs : Une droguée et maintenant une prostituée. Je fais ce boulot depuis trop longtemps. Tout est dit. Après les problèmes de drogue de son ex-petite amie, la doctoresse Thérésa Lyons (lire plus haut, 16ème épisode), le flic blond semble décidément condamné à l’impossibilité d’une relation amoureuse stable et durable.

Alors qu’il avait fait du très bon travail de metteur en scène et d’acteur sur l’épisode Bon retour dans la 2ème saison, on sent que Don Johnson, à nouveau devant et derrière la caméra, a voulu se faire plaisir en filmant son ex-femme Mélanie Griffith avec qui il semblait retisser des liens amoureux dans la vraie vie (de fait, à la fin de la série en 1989, il l’épousa en secondes noces avant de divorcer à nouveau quelques années plus tard).

Côté « bad guys », les méchants sont caricaturaux au possible et peu développés sur le plan psychologique (un gros bouclé à tête de démon et un George Takei qui joue le péril jaune, à des années-lumière – c’est le cas de le dire – du sympathique M. Sulu qu’il campait dans la série et les films Star Trek).

Restent quelques moments savoureux avec l’indicateur Izzy Moreno, très drôle en photographe français qui parle boudoir et porte un béret basque. Soulignons encore le côté spectaculaire de la scène de fusillade finale. Bien pensée et chorégraphiée, elle rend compte de toute la tension ressentie par les policiers quand ils comprennent que leur couverture a été grillée. Du reste, l’épisode figure parmi les plus faibles de cette saison. Dommage.

Anecdotes :

  • Mariée à l’âge de 18 ans à Don Johnson (de 8 ans son aîné), Mélanie Griffith a épousé son ex-mari en secondes noces en 1989 avant de le quitter en raison de sa dépendance à l’alcool. Fille de l’actrice Tippi Hedren (Les Oiseaux d’Alfred Hitchcock), l’actrice s’est fait remarquer en jouant la star du porno du thriller Body Double (1984) de Brian De Palma. En 1988, elle fut nominée aux Oscars pour Working Girl, dans le rôle d’une secrétaire qui devient femme d’affaires. Elle joua encore dans le médiocre Le bûcher des Vanités (1989) aux côtés de Tom Hanks et Bruce Willis, ainsi qu’avec Don Johnson dans Born Yesterday et Paradise. Plusieurs mauvais choix de films et une dépendance à l’alcool finirent de plomber sa carrière. Récemment, l’actrice a joué la mère du Détective Danny Williams dans la saison 5 de la série policière Hawaii Five-0 (2015).

  • Dans le rôle d’une prostituée au service du réseau de Mélanie Griffith, Vanity livre une prestation sexy mais peu intéressante. Ex-top model, elle s’était surtout fait connaître pour avoir été l’égérie de Prince dans le film Purple Rain (1984). En porte-jarretelles noirs, elle a affolé nombre d’adolescents pubères. En 1986, on la verra encore dans Payement cash (52 Pick up, 1986), thriller efficace de John Frankenheimer aux côtés de Roy Scheider et Ann Margret. Elle apparaît encore dans plusieurs séries à succès des années 90 (Mike Hammer, Les dessous de Palm Beach, Highlander, …) et ensuite dans des thrillers à faible budget. En 1995, elle décida de tourner le dos à Hollywood et de se consacrer à sa foi chrétienne. Vanity est décédée le 15 février 2016 à l'âge de 57 ans.

  • George Takei restera pour plusieurs générations de fans de télévision l’inoubliable Monsieur Sulu dans la série classique Star Trek (1966 - 1969) et la saga de films qui suivit.

  • Thèmes de Jan Hammer : Crockett’s Return, repris sur le cd Jan Hammer Miami Vice The Complete collection (2002).

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21. COUCOU, QUI EST LÀ ?
(KNOCK KNOCK… WHO’S THERE?)

Scénario : Bruce A. Taylor, d’après une histoire de Michael Duggan, John Schulian et Dick Wolf - Réalisation : Tony Wharmby

Résumé :

Lors d’une transaction de drogue avec un trafiquant nommé Montoya, Crockett et Tubbs se font dépouiller par des agents de l’agence anti-drogues. Après la descente, Castillo se renseigne et constate qu’aucune descente n’était inscrite au programme de l’agence. D’autres descentes ont lieu et la police des polices soupçonne Crockett d’être corrompu. Le policier soupçonne une connaissance d’être à l’origine de ces saisies illégales…

Critique :

Depuis le début de la série, la question nous taraude : Crockett et Tubbs vont-ils passer de l’autre côté ? Devenir les méchants ? Cet épisode nous montre ce qu’il arrive à Linda Colby, une femme flic qui a franchi le cap. A la tête d’une unité de l’agence anti-drogues (en vo : DEA : Drug Enforcment Agency), c’est une femme à poigne. On apprécie de la voir dans un rôle de dirigeant, fait assez rare dans les séries des années 80 encore marquées par un machisme ambiant auquel n’échappe pas la série.

Contrainte de trouver de l’argent pour payer le traitement de son fils qui souffre d’une maladie, elle s’acoquine avec un trafiquant qui la fait chanter. Jusqu’à mettre en péril la couverture d’un collègue : Crockett. Ce dernier comprend petit à petit ce qui se trame et ne peut s’empêcher d’établir un parallèle entre ce qu’il aurait pu devenir s’il avait choisi la voie du mal (la fin de la saison 4 franchira le pas).

Evidemment, l’épisode souligne le travail de la Police des Polices, bien décidée à faire tomber les policiers soupçonnés d’être corrompus. Si Crockett ne se laisse pas faire par le « bœuf carotte » qui le harcèle, on sent bien qu’il se retrouve pris dans une toile d’araignée dont il peine à s’extraire…

De facture classique, la réalisation souligne la rapide descente aux enfers de cette femme flic désespérée. Montoya, le méchant incarné par Ian McShane a une réelle épaisseur et l’acteur joue de façon très subtile, alternant humour et angoisse avec talent.

La scène finale de fusillade, au milieu de la foule, montre à nouveau le danger vécu par des policiers infiltrés dont la couverture est menacée par des trafiquants. Comme dans la 2ème partie de « La loi du Ring » (voir plus haut), Crockett tire en glissant sur le sol avec son corps, accentuant le côté extrêmement rapide des échanges de coups de feu. Malgré un sursaut de conscience, la femme flic devra affronter les conséquences de ses choix et la fin montre souligne clairement qu’aucun retour n’est possible.

Anecdotes :

  • Acteur britannique formé à la prestigieuse Royal Academy of Dramatic Art, Ian McShane est une de ces gueules qui marque de son empreinte indélébile l’univers des séries américaines et anglaises depuis les années 80. A la même époque, on a pu le voir, souvent dans des rôles de méchant dans Magnum (épisode Mau-Mau), Columbo, Dallas et dans le tout dernier épisode de Deux flics à Miami où il campe un dictateur colombien. Dans les années 80 et 90, il fut également le héros de la série Lovejoy (BBC), très appréciée et où il campait un antiquaire. Dans les années 2000, il connaîtra la consécration avec l’âpre série western Deadwood (2004 - 2006) pour lequel il gagnera un Golden Globe du Meilleur acteur. Depuis, on a encore pu le voir en méchant prêtre dans Les piliers de la terre, d’après l’œuvre de Ken Follett et plus récemment dans la 3ème saison de Ray Donovan, en millionnaire homosexuel. Ces dernières années, il joue aussi au cinéma dans de gros films d’action comme Pirates des Caraïbes avec Johnny Depp, Blanche Neige et le Chasseur avec Kristen Stewart, John Wick avec Keanu Reeves et Hercule avec Dwayne Johnson.

  • Dans une scène de transaction, on reconnaît la chanson Ride Across the River du groupe Dire Straits, tirée de l’album Brothers In Arms qui fit un carton planétaire en 1986. Deux flics à Miami avait déjà utilisé une autre chanson de cet album (Brothers in Arms) à la fin de l’épisode Le retraité (2ème saison, 3ème épisode).  

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22. UN COUP DE FROID
(VIKING BIKERS FROM HELL)


Scénario : Michael Duggan, Dick Wolf, d’après une histoire de John Milius - Réalisation : James Quinn

Résumé :

Lors d’une opération, Crockett tue un dangereux membre d’un gang de bikers. Sorti de prison, l’homme de main de ce dernier a juré de se venger des responsables de la mort de son ami. Il retrouve tous les protagonistes et les élimine les uns après les autres avant de s'en prendre à Tubbs et finalement à Crockett…

Critique :

Le plus mauvais épisode de cette 3ème saison : scénario nul, méchants très basiques et banale histoire de vengeance, menée sans crescendo ni tension. L’inexpressif Reb Brown, ancien culturiste et boxeur, se contente de reproduire les recettes qui ont fait le succès d’Arnold Schwarzenegger dans « Terminator » : maxillaires tendues, muscles saillants et punchlines courtes.

La musique et les motos renforcent le côté très eighties de cet épisode qui a mal vieilli, en comparaison avec ceux des autres épisodes. Même l’apparition comique de l’indicateur Izzy Moreno n’arrive pas à injecter un peu d’humour dans une histoire plate et qui se prend terriblement au sérieux. Une légère petite inquiétude se fait ressentir quand Tubbs échappe de peu à la mort. Hélas, la scène où Crockett va le voir sur son lit d’hôpital fait très tournage en studio et perd en crédibilité. Les scènes d’action manquent de peps, lourdes comme le physique des méchants de service. La bagarre finale entre Crockett et le méchant n’a guère d’intérêt, rapidement expédiée et peu vraisemblable. Décevant et franchement mauvais.

Anecdotes :

  • A la même époque, Sonny Landham a marqué les esprits des spectateurs dans le rôle de l’Indien éclaireur de Predator avec Arnold Schwarzenegger. Auparavant, il avait campé des méchants dans 48 heures (1982) de Walter Hill. Abonné aux rôles plutôt physiques vu sa carrure, il joua encore avec Sylvester Stallone dans Haute sécurité en 1988. Depuis, il a joué dans des téléfilms de seconde zone et prêté sa voix à des jeux vidéo, ce qui explique sa disparition des grands écrans.

  • A 20 ans de distance, amusant de constater que l’acteur Kim Coates (qui se fait rosser par Crockett dans le bar) jouera à nouveau un biker dans l’excellente et violente série de motards Sons of Anarchy (2007 - 2014). Il y était Alex Trager alias Tig.

  • Curiosité technique : Tubbs téléphone de sa voiture à Crockett qui lui répond par radio. Si cela est possible, le rendu à l’écran fait bizarre.

  • Lors de la scène de fusillade entre les policiers et les méchants, Reb Brown s’enfuit sur sa moto et saute au-dessus des véhicules de police. Sa lourde moto se change curieusement, une fois en l’air, en moto cross, et redevient une moto lourde une fois sur le sol. On voit également le visage du cascadeur qui n’est pas Reb Brown.

  • Juste après, quand le méchant s’enfuit et croise la Ferrari de Crockett, celle-ci a des jantes sport en aluminium. Ensuite, quand elle arrive près du port, elle a de nouveau des jantes en croix, typiques des Ferrari Testarossa. Pour le tournage, l’équipe technique disposait de trois Ferrari : deux modèles de ville et une fausse, utilisée pour les cascades et les poursuites. Même un œil peu exercé n’est pas dupe…

  • Thème de Jan Hammer : Rain, déjà entendu dans l’épisode Du p’tit lait (1ère saison, 12ème épisode) et disponible sur le cd Jan Hammer Miami Vice The Complete collection (2002).

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23. SALUT LES ARTISTES
(EVERYBODY’S IN SHOWBIZ)


Scénario : Dick Wolf, Michael Duggan, d’après une histoire de Walter Kurtz - Réalisation : Richard Compton

Résumé :

Lors d’une rencontre avec le trafiquant Don Gallego, Tubbs et ce dernier se font braquer par deux hommes masqués. Ceux-ci s’emparent d’une mallette contenant une grosse somme d’argent. Crockett réussit à identifier les voleurs : il s’agit de deux comédiens de théâtre dont l’un, Mikey, a été arrêté plusieurs années plus tôt par le policier. Furieux, Gallego cherche à récupérer la mallette et à se venger des braqueurs. Crockett et Tubbs protègent les comédiens tout en essayant d’arrêter le trafiquant…

Critique :

Pour changer, l’univers de Deux flics à Miami s’intéresse au milieu des comédiens de théâtre. Evidemment, l’angle d’attaque tourne autour de la drogue. Au travers de Miky, ancien comédien de théâtre renommé sorti de prison, nous suivons la déchéance d’un petit délinquant qui cherche une forme de rédemption dans les paradis artificiels.

Durant une scène-clé de l’épisode, Crockett raconte à son coéquipier Tubbs qu’après avoir arrêté Mikey, ce dernier lui a envoyé une lettre 6 mois plus tard pour le remercier : en taule, il a pu se sevrer et reprendre sa vie en main. Tubbs prévient : Drogué un jour, drogué toujours. Et c’est tout le dilemme de Crockett… Comment sauver quelqu’un qui ne veut pas être sauvé ? Phénomène récurrent dans la série et dans les aventures du policier blond.

Malheureusement, le personnage de Mikey et son interprète n’ont rien d’attachant, ce qui nuit à l’adhésion du spectateur à l’histoire. Un récit guère intéressant, se résumant à un gangster qui cherche à tuer le petit minable qui l’a dépouillé. Malgré ses accents parfois shakespeariens (la scène où Crockett échange des répliques théâtrales avec Mikey sous un préau rempli de tables d’échecs) et malgré les efforts de Don Johnson, la sauce ne prend pas et laisse un sentiment d’indifférence polie. La fin laisse supposer que Mikey, drogué pathologique, serait aussi un arnaqueur en cavale. Fin curieuse mais ce n’est pas grave, on s’en fout. Dommage.

Anecdotes :

  • Dans un petit rôle, on reconnaît Benicio Del Toro (orthographié DELTORO en un mot à l’écran), à l’aube de sa carrière. Depuis, l’acteur mexicain a mené une carrière remarquable, apparaissant dans des films marquants et populaires comme Usual Suspects (1996), Traffic (2000), Sin City (2003), Che (2008) et plus récemment, Sicario (2015). Alternant les rôles de flics et de trafiquants avec un égal bonheur, il arrive à donner profondeur à ses personnages et à les rendre attachants, aussi monstrueux soient-ils. Un grand acteur.

  • Paul Calderon qui incarne le méchant de l’épisode, Don Gallego, avait déjà joué dans un épisode de la 1ère saison (Il faut une fin à tout, 19ème épisode réalisé par Abel Ferrara) et le premier de la 2ème (Le retour du fils prodigue). Habitué des séries, on a pu le voir ensuite dans Equalizer, Spenser for Hire, New York Undercover, New York 911, New York District, Unité spéciale, Section criminelle, Boardwalk Empire, Blue Bloods, … mais aussi dans des films tournés à New York par de grands cinéastes comme Sidney Lumet (Q&A, 1990) et Abel Ferrara (Bad Lieutenant, 1992) et ailleurs (La Firme, 1993 de Sydney Pollack, 21 grammes d’Alejandro Inàrritu, 2003, …).

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24. LES LENDEMAINS DE LA RÉVOLUTION
(HEROES OF THE REVOLUTION)


Scénario : John Schulian, d’après une histoire de Dick Wolf  - Réalisation : Gabrielle Beaumont

Résumé :

Cuba, 1961. Lors d’une prestation musicale dans un night-club, un soldat cubain tue une chanteuse sur scène. Miami, 1987. Crockett et ses collègues surveillent un trafiquant de drogue nommé Pedroza. Lorsque Switek prend des photos des allées et venues, il remarque la présence d’un inconnu. Castillo se renseigne auprès de ses contacts des services secrets. Il s’agit d’un espion est-allemand nommé Klaus Herzog. Que fait-il là ? Gina découvre qu’il était l’amour de sa mère, la chanteuse tuée à Cuba par le soldat qui n’était autre que Pedroza. L’espion vient la venger…

Critique :

Encore une histoire de vengeance… Décidément, le soleil de Miami attise les passions plutôt que de les calmer. On craignait un traitement faiblard au regard des précédents épisodes mais au final, ce « season finale » se révèle une bonne surprise et ose aborder la question de l’immigration cubaine dans une histoire aux accents politiques.

Plus axé sur Gina, jusqu’ici cantonné à un rôle de second plan (hormis un épisode dans la seconde saison) ; la réalisation s’attarde sur le bouleversement que l’espion allemand provoque dans la vie de la policière. Ce qui donne lieu à de belles scènes entre Gina et l’ex-amour de sa mère, mêlées à la fois de méfiance et de tendresse. Saundra Santiago apporte beaucoup de douceur et de sensibilité à son personnage, surtout dans les scènes dramatiques.

La réalisatrice Gabrielle Beaumont a sans doute grandement contribué à donner un aspect plus « féminin » à cet épisode bien mené et intéressant visuellement (les scènes finales dans le night-club et la rue alternent les couleurs chaudes et froides et renforcent l’impression du temps qui passe). Evidemment, comme dans la plupart des épisodes, on regrettera le côté caricatural du méchant : Pedroza est un ancien militaire à la solde de Castro, très très méchant. Hormis ce côté basique, l’acteur hollandais Jeoren Krabbé apporte une certaine subtilité à son personnage, loin du rigide germanique de service. Avec le recul et l’effondrement du mur de Berlin, l’épisode prête un peu à sourire dans sa peinture des communistes. Mais c’était l’époque. Un bon épisode pour clôturer la saison, il était temps.

Anecdotes :

  • C’est vraiment l’actrice Saundra Santiago qui chante dans les scènes de nightclub. Très belle voix (rappelant un peu celle de Barbra Streisand) et présence scénique, on apprécie le tour de chant, notamment avec Someone to watch over Me (à la même époque, le réalisateur Ridley Scott avait tourné un thriller du même titre avec Tom Berenger où le chanteur Sting reprenait cette chanson en ouverture du film). Curieux que Miss Santiago n’ait pas persévéré dans cette voie…

  • Comme son compatriote Rutger Hauer qui fit une plus belle carrière que lui à Hollywood, Jeroen Krabbé a surtout retenu l’attention du grand public dans le James Bond The Living daylights (1987) où il campait un Russe. Et surtout, Le Fugitif en 1993 où il incarnait un ami d’Harrison Ford qu’il trahira par la suite. Depuis lors, l’acteur s’est fait plutôt discret, alternant séries B (Le Transporteur 3), miniséries et téléfilms plus confidentiels.

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