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Saison 3Saison 5

Les Routes du paradis

Saison 4



1.  LE MEILLEUR AMI DE L'HOMME - 1RE PARTIE
(MAN'S BEST FRIEND - PART ONE)



Scénario et réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Jonathan et Mark se font engager comme gardiens de chiens destinés à apporter du réconfort à la fois à des orphelins et des vieillards.

Critique :

Nouvelle orchestration de la musique du générique pour cette saison. L’épisode aborde plusieurs thèmes : l’adoption et le système qui fait que seuls les bébés (et pas les enfants plus âgés) ont une chance de trouver des parents. La maltraitance des chiens est un autre thème de l’opus. Mais ce n’est pas tout puisque le script traite aussi des mères porteuses.

L’épisode commence dans une famille riche dont Jack, le chien, disparaît. On passe de l’orphelinat à la maison des riches Raines. Le cas du jeune Alex abandonné par sa mère à deux ans, dont le père le battait, et familier des foyers, est mis en évidence. Il s’attache à un chien qui n’est rien moins que Jack. Lorsque celui-ci est retrouvé par ses propriétaires, on imagine la tristesse de l’enfant.

Si le doublage français laisse à désirer (voix trop entendues ailleurs et trop caricaturales), les comédiens trouvent le ton juste pour ne pas en faire trop et tomber dans la guimauve. Le tandem Landon-French fonctionne toujours aussi bien.

Belle performance de Danny Pintauro en Alex. Il est dommage qu’il ait arrêté sa carrière en 2010 car il est vraiment doué. On passe un excellent moment, sans regarder sa montre. Les bons sentiments abondent, mais le spectateur y est habitué. Les routes du Paradis n’est pas une série qui cherche la complexité, mais les recettes les plus simples font de bons divertissements. L’exemple est montré dans cette première partie du pilote de la saison 4. La durée de chaque partie est cependant courte, 45 pour la première, 42 pour la suivante.

Anecdotes :

  • Au début de l’épisode, on apprend que l’ange Jonathan n’a plus de nouvelles de Dieu depuis un mois.

  • Danny Pintauro (1976-) fut Jonathan Bower dans Madame est servie.

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2.  LE MEILLEUR AMI DE L'HOMME - 2E PARTIE
(MAN'S BEST FRIEND - PART TWO)

Scénario et réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Le chien Jack se laissant mourir de tristesse, la famille Raines accepte qu’Alex vienne le voir. Hélas, Alex est placé dans une nouvelle famille.

Critique :

Tout le monde est gentil dans Les routes du Paradis. Les riches, les pauvres. Nous sommes totalement loin du réalisme. Le débat sur les mères porteuses est amené ici. On comprend que la production n’est pas très favorable à cette pratique, partant du principe qu’il y a des enfants à adopter, même s’ils ne sont pas tous jeunes.

La perte de l’enfant par  la mère porteuse arrive à point pour ouvrir les portes de l’adoption à Alex. Les routes du Paradis se révèle une série conservatrice voire réactionnaire. Tout est ici dans un univers à l’eau de rose au point que l’on se demande si Sissi Impératrice ne va apparaître dans un coin de l’écran !

Dans notre triste monde actuel, voir un épisode de cette série apporte une bouffée de bonheur, même si nous sommes dans un conte de fées. La famille d’accueil ne peut recevoir le chien, vivant dans un immeuble où les animaux ne sont pas admis.

Moins bien confectionnée que Code Quantum, plus simpliste, la série mérite quand même le détour. Elle est nettement sous-estimée et supporte le poids des ans. La fugue d’Alex avec Jack apporte un élément dramatique dans un océan de sucre.

Le téléspectateur devine d’avance le happy end obligé. Michael Landon, aux postes de scénariste, réalisateur et acteur, réussit le prodige d’éviter la sensiblerie. Le point faible dans l’interprétation est l’actrice Laurie Walters dans le rôle de la mère. Elle est nettement en retrait par rapport au reste de la distribution. Le tandem vedette Landon-French se fait plus discret dans cette deuxième partie. Pour mieux revenir à l’épilogue avec la vision douce amère que Jonathan porte sur ses semblables.

Anecdotes :

Jonathan à Mark : « Cela paraît étrange tout de même »

Mark : « Quoi ? »

Jonathan : « Que l’homme ne puisse pas être le meilleur ami de l’homme ».

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3.  LA LUTTE POUR LA VIE
(FIGHT FOR YOUR LIFE)

Scénario : Lan O’Kun. Réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Un boxeur vaincu par KO, Morty, accepte de devenir entraîneur d’un jeune espoir, Billy Ryan. Mais un jour, Morty se voit proposer un match truqué contre Billy.

Critique :

Bien que tourné avant (1987), cet épisode évoque La main droite du seigneur de la saison 1 de Code Quantum.

Au premier abord, on se demande ce que Jonathan et Mark font dans le milieu violent des rings. On navigue vite dans les eaux glauques des matches truqués. L’approche est un peu naïve. Une histoire d’amour se greffe sur l’ensemble. Morty est vraiment crédule face à son frère Jerry criblé de dettes et aux mains de la Mafia.

On regrette que le tandem Jonathan-Mark ne soit pas assez présent. Michael Shaner, qui incarne Marty, n’est pas toujours convaincant. Ce n’est que vers la trentième minute que la mission de l’ange et de son ami dévoile sa teneur.

Le dangereux Fitzroy (Jonathan Goldsmith) n’empêchera pas un combat « à la loyale » entre Morty et Billy. C’est un bon épisode, mais qui sort un peu du cahier des charges de la série. Le suspense tient dans le fait que le résultat du match truqué doit coïncider avec le score espéré par Fitzroy, sauf que Billy ne va pas « se coucher » comme prévu. Mais l’élève a dépassé le maître.

Ce qui sauve l’épisode, c’est la dernière partie où Jonathan aidé par Dieu s’oppose à Fitzroy et à la mafia. On retrouve là tout le parfum des routes du Paradis où tout devient possible. Au nom de Dieu, Jonathan n’est pas contre la violence, et il le démontre, lorsqu’il s’agit de faire triompher le bon droit.

Anecdotes :

  • Jonathan Goldsmith (1938) a joué dans Pendez-les haut et court, Destination Zebra, station polaire, Le merdier.

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4.  LES VOISINS D'EN FACE
(THE PEOPLE NEXT DOOR)

Scénario : Vince R. Gutierrez. Réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Jonathan et Mark font visiter une maison en vente dans une résidence où les gens sont racistes et ne veulent ni portoricains ni noirs. L’un des résidents, un médecin, cache d’ailleurs à sa mère portoricaine dont il a honte qu’il est marié et a un enfant. Il a changé de nom pour renier ses origines.

Critique :

Quand on regarde Les routes du Paradis, cela semble évident de faire de la bonne télévision, passionnante, sans ennui, réussie. Pourtant, en visionnant récemment des épisodes d’Opération vol ou de L’homme de fer, je me suis rendu compte que la nostalgie ne fait pas tout, et que certaines séries ont mal vieilli. Adoptant le principe de la simplicité, Les routes du Paradis proposent un spectacle agréable et qui nous semble même trop court (46 minutes).

On est plein manichéisme mais cette simplicité, qui nous semble évidente, cache en fait un immense talent. Landon fait passer une humanité absolue dans sa série.

L’ange Jonathan est finalement plus présent que Dieu dans la série. On peut même d’ailleurs voir ces intrigues sous un aspect uniquement humaniste, sans aucune référence aux croyances divines. C’est particulièrement le cas dans Les voisins d’en face.

Cette histoire de médecin qui mène une double vie pour cacher à sa femme, son fils et à sa mère portoricaine à ses voisins racistes  est tout de même assez difficile à croire. C’est l’interprétation qui sauve l’ensemble et en fait un opus quatre étoiles. On peut penser que les mentalités ont évolué depuis 1987 et que cet épisode ne serait plus d’actualité aujourd’hui, enfin, on l’espère.

On oublie très vite la famille noire pour se concentrer sur le médecin Bobby Martin (David Spielberg) qui affirme son identité de Guillermo Martinez. On ne comprend pas trop cependant comment Bobby/Guillermo a pu tricher avec l’état civil pour que son épouse ignore son vrai nom. Les voies du seigneur sont impénétrables ! David Spielberg, en tout cas, nous fait croire à son personnage avec une étonnante conviction.

Anecdotes :

 

  • On a vu David Spielberg (1939-) dans Christine et dans le soap On ne vit qu’une fois.

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5.  J'ÉTAIS UN DRÔLE DE LOUP-GAROU
(I WAS A MIDDLE AGED WEREWOLF)

Scénario et réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Mark achète un sandwich énorme la nuit d’Halloween dans un restaurant bizarre. C’est le diable qui le lui a vendu et cela provoque des cauchemars.

Critique :

Cet épisode nous permet de retrouver le diable, joué par Michael Berryman, puisqu’il s’agit d’une suite de l’épisode 5 de la saison 2 Le diable et Jonathan. S’il est question de Toussaint dans la VF, il s’agit évidemment de la fête d’Halloween. Toutefois, nous enchaînons vite sur une autre histoire, d’où la brève apparition de Berryman.

Tout tourne vite très vite à la farce. La disparition du jeune Alan (Elden Henson), enfant apeuré, qui est en fait sous la protection de Jonathan, ébauche une intrigue dramatique dans cette ambiance de folie. Alan est terrorisé par sa grande sœur et son père. Jonathan se prête à la plaisanterie pour permettre à Alan de jouer les héros en se transformant en loup garou devant Cindy et sa copine.

Mais le sandwich indigeste provoque à nouveau des cauchemars à Mark. Cela devient un peu répétitif. La mayonnaise ne prend jamais et s’il on est censé rire, c’est raté. On se perd entre les différentes situations et les personnages trop nombreux. On finit donc pas par s’ennuyer quelque peu.

La leçon de morale sur le père trop autoritaire d’Alan est un peu pesante. Quant aux cauchemars de Mark qui deviennent réalité, c’est encore une farce, ou plus exactement un quatrième mur qui permet à Michael Landon de s’adresser aux téléspectateurs. Mais l’ensemble sans être un désastre est vraiment moyen.

Anecdotes :

  • Le diable et Jonathan (saison 2) a été diffusé le 30 octobre 1985, mais Mark évoque cette affaire en disant qu’elle remonte à un an, or l’épisode présent a été diffusé le 28 octobre 1987.

  • Jonathan a la possibilité de se transformer d’ange en loup garou instantanément.

  • Le titre français à l’image est J’étais un drôle de Loup-Garou, mais en voix off, on entend annoncer La nuit du Loup-Garou.

  • Cet épisode est un clin d'oeil à un film dont la vedette principale est Michael Landon,  I was a teenage werewolf  de Gene Fowler Jr (1957).

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6.  LES PETITS PROFITS
(PLAYING FOR KEEPS)

Scénario : James Kearns. Réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Jackie Clark, un fantaisiste, ne trouve plus d’engagements. Jonathan décide de le réconcilier avec son fils Rhett, devenu un grand nom du cinéma, en les faisant jouer dans une pièce de théâtre.

Critique :

Après le faux pas de l’opus précédent, on retrouve Les routes du Paradis en grande forme. Jackie est un comique looser, qui accepte avec réticence un rôle dramatique avec son célèbre fils Rhett.

L’épisode évoque les stars déchues, les comiques qui ne font plus rire. De plus, le fait que le fils soit un acteur célèbre gêne Jackie. Il fait des caprices et obtient un rejet de son fils.

Fils de Kirk et frère de Michael, Eric Douglas a une présence incontestable face à la caméra. On se prend à regretter qu’il ait disparu si jeune. Son jeu face à son père incarné par Donald O’Connor est magistral. La pièce confond la fiction et la réalité. Elle retrace l’histoire du père et du fils que la vie a séparé.

Michael Landon est très à l’aise étant metteur en scène dans la vie et aussi dans cet épisode. Les rancœurs du passé entre père et fils se juxtaposent au texte de la pièce.

Lara Parker est Margo, la propriétaire du théâtre. Très jolie, elle évoque Lauren Hutton.

Donald O’Connor est à la fois attendrissant et drôle en comique qui change le texte de la pièce le soir de la première. Ce sont donc des réconciliations en direct, en guise de texte improvisé, que les spectateurs voient. Un fabuleux numéro d’acteurs. Et un très bon épisode. La pièce ennuyeuse fait un triomphe. Un régal.

Un épisode qui démontre que la réalité est parfois supérieure à la fiction.

Anecdotes :

  • Eric Douglas (1958-2004) est mort d’une overdose. Il était le plus jeune fils de Kirk Douglas.

  • Donald O’Connor (1925-2003) a joué dans Chantons sous la pluie, Il était une fois Hollywood, Toys.

  • Lara Parker (1938-) est célèbre pour la série Dark Shadows aux Etats-Unis.

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7.  L'AMI MAGIQUE
(AMAZING MAN)

routes 1 7

Scénario : Elaine Newman et Ed Burnham. Réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Mark veut voir un de ses amis, un policier, Gary Douglas, mais celui-ci vient d’être tué en service à l’âge de 33 ans.

Critique :

Abracadabra est un ami imaginaire d’un enfant, Stevie (Garette Ratliff Henson) dont le père vient d’être tué. Cela évoque la nouvelle de Rosemary Timperley Harry, un classique du fantastique. Là s’arrête la comparaison. En effet, la série sur ce thème va nous entraîner dans une toute autre direction.

La veuve, Lorraine (Jane Daly) et le beau-père, Joe (Tony Mockus Jr.) s’affrontent durement. Lorraine reproche à l’homme d’avoir incité son mari à entrer dans la police.

L’enfant semble n’éprouver aucun chagrin de la mort de son père. Il se réfugie de l’amitié avec son Abracadabra imaginaire.

L’épisode déçoit en devenant un pastiche de Superman. L’identité de l’ami imaginaire est le spoiler de l’intrigue. L’image se coupe à chaque fois qu’Abracadabra apparaît, et la révélation finale est pour le moins surprenante. On reste déçu par la facilité du scénario. L’interprétation est excellente, mais vraiment desservie par le script.

En optant pour une SF pure et dure au lieu d’une mise en valeur de l’humanisme, comme c’est la coutume chez Landon, on s’écarte complètement du sujet de la série. Dommage.

Anecdotes :

  • Le titre français écrit à l’écran est « L’ami magique », mais une voix indique « Abracadabra ».

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8.  TOUTES LES COULEURS DU CŒUR
(ALL THE COLORS OF THE HEART)

Histoire de Park Perine et Tom Sulivan. Adaptation : Parke Perine. Réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Tandis qu’un homme, Caz, a toutes les chances de retrouver la vue grâce à une opération, un autre, Scott, va perdre la vue.

Critique :

Les épisodes sur les maladies incurables ne sont pas les meilleurs. Jonathan joue les bons samaritains avec Scott. L’épisode se déroule dans un camp de vacances.

Il y a dans la série une négation de l’infirmité qui est parfois gênante. C’est un peu une façon pour la production de se donner bonne conscience comme si aucun problème n’existait. L’optimisme y est forcé, pas du tout naturel, et le téléspectateur ressent un malaise.

L’aveugle Caz fait de l’escalade, du ski, etc. Autant de choses que le non voyant ne peut faire. De fait, l’épisode est laborieux et doté d’un rythme assez lent. On confronte Caz et Scott. Le visage d’Andy Romano (Caz) nous met franchement mal à l’aise. Tout comme le discours de son personnage : « Ne rien voir est très pénible mais ce n’est vraiment pas la fin du monde ».

L’épisode change de tonalité à la 32e minute lorsque Caz apprend qu’il ne sera pas opéré et ne retrouvera jamais la vue. Caz déclare alors : « ce n’est pas la fin du monde mais c’est la fin d’un rêve, et parfois cela revient au même ».

La fin est vraiment pénible à supporter jusqu’au bout. Un épisode déprimant. Les passages entre le jeune garçon aveugle Jerry et Mark ne viennent pas remonter le moral.

Anecdotes :

  • Andy Romano (1941-) a joué dans Pump up the volume, Le fugitif et L’effaceur.

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9.  POURQUOI PUNIR LES ENFANTS ?
(WHY PUNISH THE CHILDREN?)

Scénario : Paul W. Cooper. Réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Nos héros deviennent professeurs de français dans un pénitencier pour femmes.

Critique :

Episode particulièrement dur et réaliste sur les prisons pour femmes et la séparation avec les enfants. Jonathan découvre un trafic qui permet à des parents d’adopter des enfants au détriment des détenues.

Le directeur de la prison, Thomas Inman (Bruce French, qui ressemble à Geoffrey Lewis, le partenaire de Fred Dryer dans Mike Land détective) – j’ai bien cru qu’il s’agissait de lui – finit par deviner que Jonathan a des pouvoirs surnaturels. Il fait un cauchemar où il est séparé de sa fille, et décide ensuite d’installer une nurserie dans la prison.

On trouve l’épisode un peu long. Pourtant, il ne dure que 45 minutes. C’est plus un opus sociétal qu’humaniste ou spirituel.

La fin est très lacrymale avec le cas d’une détenue que sa fille (une adolescente) ne veut plus voir. L’ange Jonathan va intervenir. Bien entendu, c’est le happy end obligé.

L’humour est assez absent de cet épisode (Mark en fait général les frais) et il s’agit plutôt d’un opus sponsorisé par Kleenex.

Anecdotes :

  • Bruce French (1945-) a joué dans Mission Impossible 3, Jurassic Parc 3, Beginners au cinéma. A la TV, on l’a vu notamment dans Mad men et Dr House.

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10.  TANT QU'IL Y AURA DES CHEVAUX
(A DREAM OF WILD HORSES)

Histoire de Laura Braunstein et Mary Cappelli Cruise. Adaptation : Laura Braunstein, Mary Cappelli Cruise et Dan Gordon. Réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Mark et Jonathan se font engager dans un ranch dont la propriétaire, veuve, ne parvient pas à faire face aux tâches quotidiennes, et passe son temps à hurler sur son père et son fils.

Critique :

Autant d’auteurs pour écrire un épisode laisse un peu rêveur quand le script est poussif. L’intrigue part un peu dans tous les sens et le spectateur peine à se passionner pour les malheurs de Billie Harwood (Gail Strickland). Lorsqu’elle se confie à Jonathan, on a du mal à y croire tant elle est autoritaire. Les chevaux posent problème et seul le fils, Richie (Jason Horst) les défend. Les fermiers veulent tuer les chevaux sauvages qui dégradent les environs. Le pittoresque grand-père, qui se sent inutile, atteint par l’âge, Jet Sanders (Richard Farnsworth) est un personnage intéressant. En fait, il y a trop de personnages dans cet épisode, et seulement 44 minutes pour en faire le tour.

Jonathan refuse de participer au massacre des Mustangs et se fait renvoyer. Il tente de faire la morale au grand-père qui se trouve trop âgé pour intervenir et empêcher la tuerie des chevaux.

Cet épisode permet à Michael Landon de monter à cheval comme dans Bonanza et La petite maison dans la prairie. C’est sans doute ce qui a motivé Landon a tourné cet opus ennuyeux et assez hors sujet.

On note une aberration dans le scénario : Mark conduit comme un fou à bord d’une jeep dont le passager est un enfant, Richie.

Le long discours final en faveur des chevaux est assez indigeste. Le western se marie mal avec Les routes du Paradis.

Anecdotes :

  • Gail Strickland (1947-) a joué au cinéma dans Norma Rae, En route pour la gloire, Un été en Louisiane et Le Président et Miss Wade.

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11.  EN PLEIN DRAME
(IN WITH THE 'IN' CROWD)

Scénario : David Thoreau. Réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Une élève meurt d’une overdose de cocaïne dans une université. Mark et Jonathan, aidés par Denise Kelly, une jeune femme policier qui se fait passer pour une étudiante, enquêtent. Ces jeunes dealers se liguent contre Denise et disent qu’elle a fait un détournement de mineur.

Critique :

Palpitant épisode policier, mais si l’on prend l’histoire en route, on ne sait pas que l’on est dans Les routes du Paradis. Le faux témoin, l’athlète Mark Parker (Tom Hodges), accuse Denise. Le problème de drogue touche des rejetons de familles aisées.

Mark décide de compromettre le chef des dealers, Ray Russo (Jason Oliver), en lui faisant croire qu’il est ripoux et qu’il peut lui vendre de la drogue saisie par la police. Mal lui en prend, ceux-ci envoient le malheureux Mark aux portes de la mort en l’assommant et en lui faisant une injection massive de drogue.

Une fois n’est pas coutume, Jonathan se fâche. Il oublie sa mission pacifiste pour affronter les étudiants et leur dire leurs quatre vérités en face. Il prend même l’apparence de Mark grâce à ses pouvoirs miraculeux.

C’est le premier épisode vraiment violent de la série, dans lequel l’ange provoque la mort d’un homme (Ray, le dealer). On ne se plaint pas de ce renouvellement du cahier des charges de la série. L’opus alterne suspense et émotion avec un juste équilibre. Michael Landon n’a jamais été aussi féroce, les faits obligent son personnage à jouer les anges vengeurs. Une réussite.

Quelques questions restent en suspens en raison d’une fin trop précipitée, par exemple quid de l’athlète qui a menti, ou de la directrice de l’université qui a pris fait et cause contre la police ? Le téléspectateur est invité à faire preuve d’imagination.

Anecdotes :

  • Lar-Park Lincoln  (1961-) a joué dans Côte Ouest et au cinéma dans les films d’horreur Vendredi 13 chapitre 7 un nouveau défi et House 2, la deuxième histoire.

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12.  RENDEZ-NOUS LE PÈRE NOËL
(WITH LOVE, THE CLAUS)

Scénario : Dan Gordon. Réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Nos héros doivent mettre la paix chez un couple d’avocats divorcés qui négligent la garde de leur fils Matty. L’enfant rencontre dans un magasin le père Noël. Le vrai !

Critique :

Les fans de Code Quantum reconnaissent immédiatement en avocat Paul Burke le patron qui harcèle Scott Bakula (qu’il voit en jolie secrétaire) dans le fabuleux numéro final de l’épisode Le cheval d’Eon. L’ex-femme n’est pas non plus une inconnue, Wendie Malick  en Donna Burke, est une héroïne de série (Dream On). On comprend vite que c’est le vrai père Noël (qui existe dans le monde merveilleux des Routes du Paradis) que joue le comédien Bill Erwin.

C’est fort drôle, preuve de l’éclectisme de la série après un épisode très violent. Jonathan ignore qu’il s’agit du vrai père Noël. Mark s’en doute avant lui.

En plein tribunal, les deux avocats ont une scène de ménage en lieu et place d’une plaidoirie. Ce qui provoque l’hilarité générale, et le téléspectateur est ravi. Le père Noël se retrouve mêlé à l’intrigue car il a réagi dans un magasin en voyant une promotion pour des mitrailleuses en plastique, jouet qu’il réprouve.

Les situations les plus cocasses s’enchaînent : manifestation des enfants devant la prison pour la libération du père Noël, l’employeur de ce dernier dans le magasin se rend compte que le soit disant faux père Noël qu’il emploie sait tout de son enfance.

Michael Landon en avocat s’en donne à cœur joie et se confond avec son personnage de Jonathan en défendant le père Noël. Ses joutes verbales avec un psychiatre en plein tribunal sont un grand moment de télévision.

C’est un des épisodes les plus drôles de la série, loin de ceux qui nous présentent des malades incurables. Bill Erwin (1914-2010) fait une composition fabuleuse en père Noël. On passe du rire aux larmes avec le final qui met devant leurs responsabilités les parents de Matty. Le scénario rejoint l’humanisme de la série. Habile synthèse d’une croyance religieuse (Dieu) et paienne (Le père Noël).

Un épisode absolument sensationnel.

Anecdotes :

  • Wendie Malick (1950-) est célèbre pour son rôle de Judith dans Dream on.

  • John Calvin (1947-) incarnait le patron pratiquant le harcèlement sexuel dans le fort comique épisode de Code Quantum : Le chevalier d’Eon.

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13.  L'AMOUR MATERNEL
(A MOTHER'S LOVE)

Scénario : Vince R. Gutierrez. Réalisation : Michael Landon.

Résumé :

A la mort de leur mère, se trouvant sans famille, quatre orphelins risquent être séparés. Ils décident de s’enfuir.

Critique :

Gutierrez a signé le quatrième épisode de cette saison, l’excellent Les voisins d’en face. Ce dernier est un peu surchargé en mélodrame et en invraisemblances. Comme dans le film La fracture du myocarde de Jacques Fansten en 1990, des jeunes décident de cacher la mort de leur mère de peur d’être séparés.

Le plus grand des quatre se met au travail dans une teinturerie, les trois autres vont à l’école, où une merveilleuse vieille dame institutrice proche de la retraite, Stella Brisby (Doreen Lang), les prend sous sa protection. Mark pour l’occasion joue un clochard et il est amené ici à se faire passer auprès de Stella pour le père.

Trop de guimauve, trop d’invraisemblances et de mièvrerie nuisent au récit. A force de charger la mule, le téléspectateur est quelque peu dérouté. On se croit presque dans Sans famille d’Hector Malot. Les péripéties s’enchaînent sans grande cohérence.

Ainsi un soir, le patron de l’aîné Josh exige qu’il fasse des heures supplémentaires et de ce fait, le jeune homme ne peut aller chercher ses frères. La supercherie est éventée et les enfants renvoyés. Josh va passer en justice pour avoir fui, tandis que ses frères vont être placés.

C’est un peu trop tiré par les cheveux. Le téléspectateur comprend que Stella, l’institutrice, va intervenir pour les enfants.

Quand Les routes du Paradis veut trop en faire dans le larmoyant, on obtient des résultats comme celui-ci. Le spectateur qui commencerait par cet opus n’en regarderait pas un deuxième.

C’est au cours de cette quatrième saison que les audiences fléchissant, NBC décida que la suivante serait la dernière. Avec de tels épisodes, on peut malheureusement le comprendre.

Anecdotes :

  • Doreen Lang (1915-1999) a joué dans Le faux coupable et Les oiseaux.

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14.  LE BON DOCTEUR
(COUNTRY DOCTOR)

Scénario : Dan Gordon. Réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Jonathan et Mark trouvent sur le bord de la route le vieux docteur Will Husbeth dont la voiture est dans le fossé. Il les engage pour faire ses tournées. Mais Husbeth n’est pas en bonne santé.

Critique :

Avec le sympathique Roscoe Lee Browne en docteur, cet épisode est de bonne augure. On remarque que la série pêche au niveau des vedettes invitées. Ce n’est pas le cas ici.

Vieux médecin bourru et râleur, mais plus très en forme, le docteur Husbeth provoque l’hilarité et nous émeut. Le cabinet de médecine est une épicerie. On ne s’étonne de rien, tout s’enchaîne avec entrain.

Dans cet épisode, Jonathan est confronté à un garçonnet dont le père s’est noyé, mais comme on n’a pas retrouvé le corps, il vit dans le déni et l’attente du retour.

Husbeth devrait prendre une retraite qu’un état cardiaque critique rend urgente, mais ce dernier refuse car il doit payer les traites de sa maison. Bien qu’il ait mis au monde au moins un millier de bébés, Husbeth n’a pas de famille.

Cet opus est tout à fait d’actualité avec les déserts médicaux. S’il disparaît, il n’y a plus aucun docteur dans une aire de soixante kilomètres. Avec l’aide d’une postière, Mark déclenche une campagne de solidarité financière pour Will Husbeth.

C’est une histoire agréable, tranquille et touchante, qui repose sur les épaules de Roscoe Lee Browne. Plaidoyer en faveur des médecins de campagne et de proximité, la fiction ici ressemble à la réalité.

Mais dans Les routes du Paradis et son monde enchanteur, on trouve des solutions à tout. La fin est d’un optimisme réjouissant pour la succession de Husbeth. Mais une touche d’émotion vient nous cueillir avec une lettre du père noyé du garçonnet et le cadeau que l’enfant espérait.

Un épisode vraiment émouvant.

Anecdotes :

  • Roscoe Lee Browne (1925-2007) a joué dans Les envahisseurs (L’étau), Les Bannis, Les rues de San Francisco, Mc Coy avec Tony Curtis.

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15.  AVEC DES SI
(TIME IN A BOTTLE)

Scénario : Parke Perine. Réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Jonathan et Mark viennent en aide à deux vagabonds, Matthew Kane et Humphrey Bogart. Ce dernier, un indien Navajo, a volé une bouteille de Whisky. Or, Matthew est un avocat qui est devenu clochard par alcoolisme. Il défend son ami.

Critique :

Nous sommes dans les bas fonds. Le conseiller Peterson (Alan Fudge), spéculateur immobilier, a chargé Kathleen Reynolds (Robin Strasser) de débarrasser la ville des mendiants en lui promettant de devenir procureur général. Mais l’indien, emprisonné se pend. Or Kathleen est elle-même alcoolique.

C’est un épisode sombre, dramatique et désespéré. Moralisateur également, semblant sponsorisé par la ligue anti alcoolique. Le rythme est assez long. Il se passe peu de choses, et l’épisode est parsemé de bonnes intentions.

On a l’impression que l’opus est un réquisitoire contre le système. Si c’est prometteur au début, on tombe rapidement dans l’ennui. Le gros point faible du scénario est le sort de Kathleen dont Jonathan se désintéresse. La fin nous laisse sur un point d’interrogation, avec un goût amer d’inachevé sur ce qu’elle va devenir, ayant démissionné de son poste après le suicide de Bogart.

Le réquisitoire des mendiants au conseil municipal relève du cliché et donne un ton trop facile à l’intrigue. On a le sentiment que l’histoire a été écrite trop rapidement, sans approfondir les tenants et les aboutissants. C’est bien dommage, il y avait matière à faire un bon pamphlet sociétal et surtout un bon épisode, alors que tout ici reste seulement esquissé.

C’est le premier épisode où l’on voit (brièvement) l’ange Jonathan pleurer. Il se montre aussi sans pitié concernant le sort de Kathleen. Comme dans l’épisode 11 En plein drame, la violence de l’ange est en contradiction complète avec l’esprit de la série, même si elle est sous jacente dans cet opus.

Un ratage.

Anecdotes :

  • Le personnage de l’indien clochard s’appelle Humphrey Bogart alors que ses parents n’ont jamais su qu’il y avait un acteur de ce nom.

  • Alan Fudge (1944-2011) était Crawford tout au long de l’unique saison de L’homme de l’Atlantide.

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16. LE RETOUR
(BACK TO OAKLAND)

Scénario : David Thoreau. Réalisation : Michael Landon.

Résumé : 

Mark Gordon, resté policier de réserve, revient dans le commissariat où il exerçait. Il retrouve son partenaire Frank, particulièrement raciste. Jonathan se fait engager comme vigile par une famille noire.

Critique :

Cette quatrième saison accuse une nette baisse de qualité. Les histoires semblent avoir du mal à se renouveler. Le policier raciste Frank est caricatural, et le comédien qui l’incarne, Kenneth Kimmins, en fait des tonnes. Jonathan tombe en plein affrontement racial. L’épisode a vieilli et le thème a été mille fois vu ailleurs. Il sera repris avec plus de bonheur dans la série Code Quantum notamment dans L’amour n’a pas de couleur.

Racisme anti-blanc, racisme anti-noir. Des thèmes rabâchés ne suffisent pas à faire un bon épisode. On semble avoir fait une compilation de tous les clichés en la matière. C’est manichéen, mal joué, et même Michael Landon ne semble plus y croire. Le capitaine de police, Friend (Norman Burton) est inquiet, à juste titre, que son subordonné Frank fasse une bavure lors de sa mission de milice.

En février 1988, le portrait  qui est fait de l’Amérique ressemble à celle des années cinquante au niveau ségrégation. Notons une scène chez un disquaire, où l’on voit des 33t et des cassettes, qui permet de dater la série. Madonna est bien mise en évidence avec son album d’alors dans les rayons.

La scène de la dame qui croit voir un serpent dans les toilettes est censée nous faire rire, mais rend tout simplement Victor French ridicule.

La mort du fils de la famille noire est devinée d’avance par le téléspectateur. Tout est téléphoné. Une grosse panne d’inspiration de la part des auteurs. Ce plaidoyer contre le racisme de tous bords a un goût de réchauffé. La fin larmoyante entre le fils du policier raciste tueur et Julius, le jeune frère de la victime, est le seul bon moment de l’épisode. C’est court.

Un épisode caricatural.

Anecdotes :

  • Norman Burton (1923-2003) était Felix Leiter dans Les diamants sont éternels.

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17.  POUR L'ÉTERNITÉ - 1RE PARTIE
(WE HAVE FOREVER - PART ONE)

Scénario et réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Jane Thompson, la femme de Jonathan, va mourir. Jonathan pense que Dieu va le rappeler au Paradis en tant qu’ Arthur son mari. Dieu voulant qu’il poursuive sa mission sur Terre, Jonathan se révolte.

Critique :

Après l’épisode de la saison 2 Souriez, nous retrouvons Dorothy McGuire dans le rôle de Jane, épouse de Jonathan qui durant sa vie terrestre s’appelait Arthur Thompson.

Pour l’éternité, épisode en deux parties, aborde enfin le Paradis. Pour le duo vedette, on pense que c’est l’heure des adieux. On ne peut s’empêcher en voyant ses images de les trouver prémonitoire : l’épisode a été diffusé le 10 février 1988, Victor French nous a quittés un an plus tard le 15 juin 1989 et Michael Landon le 1er juillet 1991, frappés tous deux par un cancer.

La révolte de l’ange contre Dieu repose sur les épaules de Michael Landon. Elle se base sur le fait que le patron empêche les retrouvailles du couple Jane et Arthur. Victor French exprime fort bien le désarroi de Mark devant la situation.

En croyant retrouver Jane sur une plage à trois heures du matin, Jonathan sauve la vie d’une jeune femme, Jennifer (Leann Hunley). Sur les premiers plans, on croit reconnaître la comédienne Greta Scacchi.

Jennifer a tenté de se suicider car l’homme qu’elle aime, Alan, a disparu depuis six mois. L’épisode, qui avait commencé sur une tonalité grave et spirituelle, change d’orientation en se concentrant sur l’échange entre Jennifer et son sauveur.

C’est le premier épisode qui montre une séparation entre les deux héros. Pendant ce temps, Jennifer tombe amoureux de Jonathan (Non, ce n’est pas un remake de Pour l’amour du risque).

Quelques effets ne sont pas réussis : lorsque Jennifer veut sauver un chien qui a été renversé par une voiture, et manque par deux fois elle-même se faire écraser en traversant sans regarder la route. Jennifer sans le savoir devient ange gardien tout en restant humaine.

L’épisode se termine sur un cliffhanger.

Anecdotes :

  • Jonathan détruit l’enseigne d’un cinéma qui annonce une projection du film Le ciel peut attendre (1943) d’Ernst Lubitsch.

  • Leann Hunley (1955-) a notamment joué dans Dynastie et Des jours et des vies.

  • Jonathan est un ange depuis quarante ans.

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18.  POUR L'ÉTERNITÉ - 2E PARTIE
(WE HAVE FOREVER - PART TWO)

Scénario et réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Jonathan est tombé amoureux de Jennifer Simms qu’il a sauvé de la noyade, et il s’est fâché avec Dieu.

Critique :

On regrette un trop long résumé de la première partie (sept minutes). Il n’en reste que quarante pour développer la seconde. Jonathan est (provisoirement) redevenu un mortel. Dans n’importe qu’elle autre série, le couple aurait fait l’amour, Jennifer ne demande que cela. Mais le puritanisme de la série l’empêche. Une partie de l’histoire est la suite directe de Souriez (dont nous voyons des flash-back), et le téléspectateur qui prend la série en route est un peu perdu. Cette suite arrive un peu trop tard en quatrième saison.

Il est suggéré mais pas montré qu’ensuite Jennifer et Jonathan sont devenus amants. Jonathan cherche du travail et n’en trouve pas. L’intrigue surfe sur les ambiguités, Jennifer est au courant d’un différend entre Jonathan et son « patron » sans savoir qu’il s’agit de Dieu.

A mi-chemin, on ne sait trop où l’intrigue va nous mener. L’actrice Leann Hunley, belle et talenteuse, porte littéralement l’épisode.

On ne retrouve Victor French qu’à la 27e minute. Il a trouvé un travail qui ne l’intéresse pas. Mark fait le pitre, mais on sent que c’est plus pour « meubler » le scénario qu’autre chose. Il se fait vite renvoyer.

Deux mois ont passé depuis que Jonathan a rencontré Jennifer. Comble de l’ironie, c’est Jennifer qui parle de Dieu à Jonathan.

Le twist final (on ne révèlera pas le spoiler) sur la véritable identité de Jennifer Simms, qui n’est pas celle que l’on croit, permet de renouer avec le puritanisme de la série. Toutefois, le scénario de Michael Landon défie toute logique, puisque Jennifer a manqué de se suicider, et que le téléspectateur n’est pas amnésique : elle ne peut être en toute cohérence la personne dont l’identité nous est révélée en fin d’épisode. Landon s’est un pris les pieds dans le tapis en écrivant et le continuum temporel n’étant pas respecté, notre enthousiasme pour cet épisode baisse et la perte de qualité de la série se poursuit.

Anecdotes :

  • Deuxième épisode où Jonathan pleure à chaudes larmes après Avec des si.

  • Avec le personnage de Caz, cet épisode reprend une partie de la trame de Toutes les couleurs de l’eau de la présente saison. Nous sommes en plein série/feuilleton.

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19.  LA CORRESPONDANCE
(THE CORRESPONDENT)

Scénario : Lan O’Kun. Réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Croupissant dans une prison d’Amérique Latine en attendant son exécution, un reporter américain est transporté par Jonathan dans un rêve où toute sa vie défile.

Critique :

Episode atypique, au début extrêmement violent, dans lequel Michael Landon apparaît seulement à la 10e minute. Au début, nous voyons des images de guerre, des bandes d’actualité avec de véritables images d’horreur, de morts d’adultes et d’enfants.

Des journalistes de guerre attendent leur exécution dans une cellule étriquée et misérable. Jonathan intervient dans le rêve de l’épouse d’un de ces journalistes, Hale Stoddard (Darren McGavin), une certaine Martha (Patricia Smith).

Le contraste entre les dix premières minutes, parsemées d’images d’archives non déterminées (plus tard dans l’épisode on évoque l’Amérique latine), et le dialogue entre l’ange et Hale, est saisissant, au niveau scénaristique, de véritables montagnes russes. L’épisode est assez traumatisant, et évoque peu la série que nous connaissons.

Hale voyage dans le temps et l’espace, retrouve son petit garçon très jeune, alors que ce dernier par la suite a perdu son bras dans un accident.

Michael Landon reste assez statique et distille peu d’émotions. Il veut faire le grand écart entre la série qu’il propose habituellement et ce film. Le téléspectateur en perd son latin. Quant à Victor French, il est absent.

Jonathan joue les moralisateurs en disant que tout au long de sa vie Hale a négligé sa famille pour son métier de reporter. Par certains côtés, l’épisode rappelle Code Quantum où cette histoire n’aurait pas choqué, jurant avec le reste des histoires.

L’ange fait découvrir au condamné à mort toute une vie familiale et domestique qu’il n’a pas connu. A la 28e minute, c’est l’accident du fils, Louis. A la différence de Sam Beckett, Jonathan ne peut pas modifier le passé.

La correspondance nous met profondément mal à l’aise. Landon y distille quelque chose de morbide et de dérangeant. Il culpabilise le malheureux journaliste, le confrontant à sa maîtresse Eleanor (Eileen Barnett).

C’est un opus que l’on adore ou l’on déteste. Je l’ai trouvé oppressant, complètement décalé par rapport à la série et n’y ayant pas sa place. Le twist final, qui est censé nous redonner le sourire, et rendre à la série son ton optimiste, est hautement improbable et ne dissipe pas le malaise que nous laisse cet épisode.

Anecdotes :

  • Darren McGavin (1922-2006) fut la vedette de Kolchak, the night stalker.

  • Eileen Barnett  a joué dans Côte Ouest, Santa Barbara et Des jours et des vies.

  • Victor French n’apparaît que quelques secondes dans l’épisode.

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20.  ALOHA
(ALOHA)

Scénario : Park Perine. Réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Jonathan s’occupe d’une célèbre danseuse hawaïenne devenue handicapée. Cette femme, Aulani, a été attirée par les sirènes d’Hollywood mais sa carrière n’a pas duré. Un accident l’a clouée dans un fauteuil roulant.

Critique :

Un épisode mineur, avec un scénario à la trame très mince. Aulani (Mokihana), femme handicapée, recevait ce qu’elle pensait être une pension, mais cet argent provenait d’un inconnu.

On s’ennuie ferme. Les comédiens font ce qu’ils peuvent, mais devant l’inexistence du scénario, l’entreprise est perdue d’avance. L’argent provenait de Danny, hawaiien amoureux d’elle, qui décide de repartir dans son île.

Aulani est tellement agaçante et méchante que ce personnage ne suscite aucune sympathie. On comprend mal la patience de Jonathan. Dans Avec des si, il a fait preuve de bien moins de compréhension pour Kathleen, un personnage qui méritait davantage sa compassion.

Il se passe peu de choses et l’épisode est très bavard. A la 30e minute, le thème du cancer vient secouer ce scénario anémique. Danny est condamné et veut mourir chez lui à Hawaii. Entre le handicap de l’une et le cancer de l’autre, l’ambiance est à la morosité.

On a un peu l’impression que cette saison des Routes du Paradis est celle de trop, que Michael Landon n’y croit plus et a perdu toute son inspiration. Dans cet épisode, Jonathan passe son temps à faire la morale à une handicapée qui s’apitoie sur son sort. L’ambiance est pesante.

Les passages chantés (puisque Aulani et Danny sont artistes) qui arrivent à la fin semblent avoir été insérés pour que l’épisode atteigne les 47 minutes.

Bref, une grosse déception. Depuis la tricherie du double épisode Pour l’éternité où Landon se perdait en route en oubliant ce qu’il avait écrit au début, la série cherche un second souffle.

La fin est mièvre et peu exaltante.

Anecdotes :

  • Le rêve de Mark est d’aller à Hawaii.

  • Dernier rôle de Mokihana (1931-1994) surtout connue pour les séries Hawaiian Eye et Aloha Paradise.

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21.  LA CHANSON DU DAUPHIN - 1RE PARTIE
(A DOLPHIN SONG FOR LEE - PART ONE)

Scénario : Dan Gordon. Réalisation : Michael Landon.

Résumé :

C’est Mark qui est investi d’une mission. Il doit s’occuper d’une adolescente, Lee, atteinte d’un cancer à laquelle on doit faire une greffe de moelle osseuse. Elle est passionnée de biologie marine et de dauphins.

Critique :

Encore un épisode sur le cancer, en deux parties en plus. Dépressogène, la série rebute le spectateur sensible. L’issue fatale de Lee (Bess Meyer), la jeune héroïne, nous donne un coup de blues et envie de changer de chaîne.

Nous avons droit à une leçon de morale de Jonathan à la sœur cadette de Lee, Jennifer, qui par peur s’est éloignée. La maladie est ici vue sans concession, et sans l’optimisme béat de Une chanson pour Jason qui inaugurait la saison 2 en deux parties également.

L’argent est un problème pour les parents, car la greffe de moelle osseuse et coûteuse, et sans doute inutile puisqu’une première n’a pas marché.

Landon soulève ici le problème sociétal de l’assurance maladie aux Etats-Unis. C’est courageux mais pas forcément télégénique. Une bonne cause ne fait pas forcément un bon spectacle.

Mark assurant la mission à la place de Jonathan, Victor French a un temps de présence seul à l’écran supérieur que d’habitude. C’est un opus verbeux où il ne se passe pas grand-chose.

La campagne que mène Mark par la télévision en cherchant des dons pour l’opération fait basculer l’épisode dans la sensiblerie. Cette première partie fait donc dans le misérabilisme.

Si l’épisode nous dérange tant, c’est que Landon nous remue aux tripes avec le système de santé américain. Pour le téléspectateur français, l’importance de la religion en Amérique ne laisse d’étonner.

Anecdotes :

  • Après cet épisode, Bess Meyer a joué dans La vie à cinq, Sauvés par le gong, Un drôle de shérif, Friends, Las Vegas, FBI Portés disparus.

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22.  LA CHANSON DU DAUPHIN - 2E PARTIE
(A DOLPHIN SONG FOR LEE - PART TWO)

Scénario : Dan Gordon. Réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Après l’opération, Lee est rémission. Et elle va partir pour une opération en mer destinée à sauver les dauphins.

Critique :

L’épisode commence par un résumé de la  première partie. Puis reprend quatre mois après. Le rêve de Lee se réalise, elle devient biologiste marine, du moins le temps d’une équipée avec des professionnels.

Cela ne s’est pas amélioré après la première partie, car on tombe dans la niaiserie et la mièvrerie. Des adolescents parviennent à empêcher des pêcheurs de chasser les dauphins, on se croirait parfois dans l’odyssée du Commandant Cousteau. Et l’on s’ennuie ferme.

Dès la treizième minute, Lee n’est plus en rémission et le cancer va l’emporter. Il va de soi que le spectateur s’attendait à tout cela dès que Landon et French se rendent (par hasard) à l’hôpital. La fugue du jeune frère de Lee, Bobby (Josh C. Williams) empire les choses.

Landon semble avoir définitivement perdu ce qui faisait l’essence de la série, on tombe dans les répétitions, dans les grands discours sur Dieu responsable ou pas du cancer. C’est laborieux, ennuyeux et gênant. « Dieu ne vit pas à notre place, il ne nous envoie pas les maladies » plaide Jonathan auprès du jeune Bobby. On est loin d’être convaincus.

L’ange Jonathan ayant été un homme qui est mort, il raconte cela à Mark. Cette deuxième partie est un désenchantement après la rémission de la fin de la première. Le dernier combat de Lee est d’aller plaider la cause des dauphins devant le Sénat au Capitole.

C’est pénible à supporter jusqu’au bout. On pleure beaucoup dans cet épisode, même Mark. Bess Meyer joue bien, ce qui un exploit avec un script aussi mélodramatique. La fin est un réquisitoire contre le gouvernement et les hommes politiques. « Les écologistes sont en train de mettre le capitalisme au rang d’espèce en voie de disparition » déclare une sénatrice.

Landon dénonce la démagogie des politiciens prêts à racoler des électeurs, puisque Bobby obtient une audience au Capitole en interpellant en public un sénateur devant des journalistes. Le plaidoyer écologiste final de Lee est pitoyable, c’est rempli de clichés et de poncifs.

On se demande si le seul vrai miracle n’est pas le fait que la série n’ait pas été annulée au terme de la saison 4. C’est aussi pénible que Une chanson pour Jason. L’épilogue s’éternise. On a envie de se jeter sur un bon film comique pour se remettre de cela.

Anecdotes :

  • Cette-fois, Jonathan et Mark se partagent « les pouvoirs ».

  • Michael Landon est en retrait durant tout l’épisode.

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23.  EN VOILA UNE SURPRISE !
(HEAVEN NOSE, MISTER SMITH)

Scénario : Lan O’Kun. Réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Jonathan est rappelé au Paradis. Dieu a un problème d’ordinateurs et a envoyé un ange, Max,  à la place d’un autre. Celui qui est en mission est le père d’un mari dont il souhaite le divorce du fils.

Critique :

La vision du Paradis dans la série relève de l’image d’Epinal. On se croit à la fin de la parodie Casino Royale de 1967. Après la purge du double épisode précédent, on a droit à un opus qui à courir après l’esprit attrape la niaiserie.

Dieu qui a des problèmes d’ordinateur, un Paradis de carte postale humoristique, un affrontement entre deux anges. Michael Landon aurait mieux fait d’arrêter le massacre après une saison de 22 épisodes, au lieu de nous en infliger deux autres alors que visiblement la série ne l’intéresse plus.

C’est vraiment très mauvais. Un ange qui ne supporte pas que son fils (bourgeois) ait épousé une bonne et veut rectifier les choses à postériori en lui faisant séduire une riche divorcée, en faite une coureuse de dot, Nel.

L’épisode se présente comme une farce qui ne se prend pas au sérieux une minute. C’est la première fois qu’un ange avoue son identité à un mortel. Et même deux : Max à son fils Stanley, et Jonathan aussi au même Stanley.

Le postulat de départ étant tellement absurde, on ne peut que deviner la suite. Cette tentative de réconciliation matrimoniale est un argument bien faible.

Jonathan affronte l’ange Max (Bill Macy). Lorsqu’il s’adresse à Dieu, Jonathan parle au téléspectateur selon le principe du quatrième mur. Michael Landon ne semble pas croire une seconde à ce qu’il joue.

Nous sommes dans une histoire loufoque d’un bout à l’autre. Le couple Constance (Murphy Cross)- Stanley (John Pleshette) est vraiment mal assorti. Invité à une réception par la coureuse de dot Nel (Anna Stuart), on se croit parfois dans Au théâtre ce soir. Un troisième ange, Sarah (Patti Karr) est envoyé à la rescousse. Elle est la mère de Stanley !

Au Paradis, on ne cesse de consulter les ordinateurs pour contrôler la situation. Michael Landon est arrivé à rendre sa série ridicule.

Sans aucun doute le pire épisode de la série.

Anecdotes :

  • Bob Hope (1903-2003) qui incarne Sycopomp était un chanteur, humoriste  et acteur d’origine britannique spécialiste des comédies. Aux USA, il est célèbre pour le Bob Hope Show.

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24.  JUSQU'AU BOUT
(THE WHOLE NINE YARDS)

Scénario : David Chomsky. Réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Mark doit remplacer l’entraîneur d’une équipe de jeunes footballeurs qui vient de démissionner. Charlie, une jeune fille, veut intégrer l’équipe. L’entraîneur l’en empêche mais Charlie est recrutée par l’équipe adverse.

Critique :

Un entraîneur macho qui refuse d’intégrer dans une équipe une fille est le thème de cet ultime épisode de la saison 4. C’est mieux écrit et mieux joué que les précédents épisodes. Plus léger que La chanson du dauphin, pas saugrenu comme En voilà une surprise !

On se laisse prendre par cette comédie dramatique sur le monde du football. L’épisode repose beaucoup sur les enfants acteurs, assez talentueux. En particulier, Dinah Lacey qui incarne Charlie.

Le père, Vince Diller (Beau Starr) s’est remarié et le fils Ricky (Chad Allen) n’accepte pas la belle-mère Helen (Coleen Casey). C’est un macho caricatural qui souhaite que son fils prenne le même chemin. Il est tyrannique avec sa famille recomposée.

On reste surpris que la saison se termine sur cet opus. L’humanisme de Landon est loin. Reste une histoire sympathique sans plus. Le téléspectateur devine que tout cela finira par un happy end.

On sourit lorsque Ricky rejoint l’équipe adverse. Le ton est à la détente et à la comédie.

Le match final est bien entendu le moment crucial attendu de l’opus. Victor French s’amuse visiblement beaucoup en Mark entraîneur. Tout se termine dans la bonne humeur, et Charlie prouve qu’elle n’est pas qu’un garçon manqué.

Jusqu’au bout évoque une fête de fin d’année de patronage où l’on remet les prix. C’est pétillant comme une bulle de Champagne, et on aime la bonne ambiance de cette conclusion.

Anecdotes :

  • NBC accorda à Michael Landon une saison supplémentaire de courte durée, soit 13 épisodes. Toutefois, Victor French n’aurait pu faire une saison complète, foudroyé en juin 1989 par un cancer du poumon diagnostiqué deux mois avant.

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Images capturées par Patrick Sansano.

PrésentationSaison 2

Les Routes du paradis

Saison 1



1. UNE BONNE ACTION - 1RE PARTIE
(HIGHWAY TO HEAVEN PART ONE)



Ecrit et réalisé par Michael Landon.

Résumé

Un inconnu, Jonathan Smith, débarque dans une petite ville et se présente comme jardinier dans une maison de retraite. Il s’attire la bienveillance de l’employée Leslie Gordon, une vieille fille, et la méfiance de son frère, un ex-policier nommé Mark.

La critique

Dès les premières images, on se sent dans une atmosphère qui rappelle beaucoup une série qui commença cinq ans plus tard, « Code Quantum ». En 1984, Scott Bakula était un inconnu et c’est Michael Landon, auréolé du succès de « Bonanza » et de « La petite maison dans la prairie », qui incarne cet auto-stoppeur venu de nulle-part, Jonathan Smith.

On comprend vite, lorsqu’il dépanne un automobiliste qui a refusé de le prendre en autostop, et qui finit par le prendre à bord de sa voiture, que ce Jonathan est animé des meilleures intentions. Découvrant une sordide maison de retraite, il va s’employer à y mettre quelque joie de vivre. Tout au plus, une remarque, qui n’est pas faite au hasard, et sera la seule ombre au tableau de l’opus, est faite par Jonathan qui dit que devenir vieux n’est pas donné à tout le monde. Phrase lourde de sens, et qui prendra sa signification plus tard. Le reste de l’épisode (première partie du pilote) donne dans le positif complet. Jonathan se fait engager par l’acariâtre patron de la maison de retraite, en proposant de travailler gratuitement un mois, car il n’a pas de références. On comprend aussi que des phénomènes surnaturels nous entourent (les fleurs qui poussent en un rien de temps et sont splendides, les bicyclettes qui sortent de nulle part et dont Jonathan se sert avec Leslie Gordon, à la grande méfiance de son ex-policier de frère).

La musique de David Rose (« Chaparral », « Bonanza », « La petite maison dans la prairie ») crée un climat envoûtant propice à plonger le téléspectateur dans un monde merveilleux, puisqu’il s’agit d’une série fantastique.

On retrouve dans la distribution la mère de James Mc Arthur, le Danno de « Hawaii Police d’état » : Helen Hayes. Elle incarne Estelle Wicks, une femme qui s’isole des autres pensionnaires et espère que sa fille va venir la sortir de ce mouroir. Jonathan parvient à la tirer de sa tristesse en lui demandant de garder son chien.

En Mark Gordon, Victor French est celui qui menace ce petit univers que construit au fil des jours Jonathan. Il est sceptique devant la bonté et la gentillesse qui selon son expérience de policier ne peuvent cacher que fourberie. Pourtant, les dès sont jetés dès la scène où l’automobiliste réclame dix dollars au voyageur pour le prendre en stop. Jonathan lui répond que la gentillesse, c’est gratuit.

Cette première partie de pilote est un sans faute complet. Landon joue la carte de la sobriété, Victor French affirme sa personnalité en Mark, et tous les comédiens ont été bien choisis. On comprend que beaucoup de choses ne nous sont pas expliquées dans ce début, mais la série est en phase d’exposition et prend son temps, sans jamais (comme dans beaucoup de productions françaises) connaître de temps morts.

Les infos supplémentaires

Michael Landon (1936-1991), déjà héros de « Bonanza » et « La petite maison dans la prairie » ignorait qu’il s’agissait de sa dernière série. En effet, « Les routes de la vie » (« Us »), pilote de sa quatrième série fut tourné début 1991, mais l’annonce du cancer du pancréas qui allait emporter l’acteur moins de six mois plus tard le 1er juillet, fit annuler le projet.

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2. UNE BONNE ACTION - 2E PARTIE
(HIGHWAY TO HEAVEN PART TWO)

Scénario, réalisation : Michael Landon.

Résumé

Alors que sa sœur Leslie a invité Jonathan à dîner, Mark Gordon mène une enquête sur le nouvel arrivant. Jonathan surprend Mark chez lui en train de l’espionner. Il lui avoue qu’il est un ange.

La critique

Au début, Jonathan, avouant son secret, évoque une sorte de magicien, d’illusionniste, et l’on n’y croit pas une seconde. On est aussi sceptique que Mark Gordon.

Les pensionnaires de l’hospice apprennent que ce dernier est vendu. Estelle avoue que sa fille l’a abandonnée. Jonathan tente de sauver la maison de retraite en allant voir le propriétaire. L’homme veut le faire jeter dehors, mais Jonathan dipose d’informations sur tout le monde, y compris le surnom du propriétaire quand il était enfant. Il sait tout du passé et de la vie privée de ceux qu’il approche.

Bien entendu, la confrontation entre Mark et Jonathan est inévitable. On peut trouver que Mark croit un peu trop vite que son interlocuteur soit envoyé par Dieu en personne. C’est d’ailleurs Mark qui se colle à l’affaire du sauvetage de l’hospice. En jouant aux courses, les pensionnaires, Jonathan et Mark veulent gagner 115 000 dollars, le prix du bâtiment. Si Michael Landon continue d’être excellent, Victor French a une petite baisse de forme, n’insufflant pas l’incrédulité compréhensible que l’on attendait de son personnage.

La course hippique constitue le grand moment de suspense de l’opus, puiqu’après une victoire du cheval numéro 7, une erreur du vendeur de tickets fait que les parieurs encaissent leurs gains.

Sa mission accomplie, tel Sam Beckett plus tard dans « Code Quantum », Jonathan doit partir. Leslie est amoureuse de lui. Toutefois, la belle, au dépit de toute vraisemblance, va lui trouver un remplaçant. Et le tandem Jonathan-Mark se forme à l’issue du pilote. On note toutefois que les pouvoirs de l’ange sont limités, et que c’est Dieu qui décide de l’association.

La seconde partie du pilote est un peu moins dense que la première, mais donne envie de voir la suite.

Les infos supplémentaires

Nous découvrons que les pouvoirs de Jonathan sont limités par Dieu.

Victor French (1934-1989) est mort d’un cancer deux ans avant Landon. Il est mort avant la fin de la série le 15 juin 1989 et n’aura pas vu les derniers épisodes tournés, toutefois la série était déjà annulée et Landon travaillait sur son nouveau projet. Il avait joué avec ce dernier dans 59 épisodes de « La petite maison dans la prairie ».

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3. LE CIEL
(TO TOUCH THE MOON)

Scénario et réalisation : Michael Landon.

Résumé

Le petit Arthur Nealy est atteint d’un cancer en phase terminale. Tony, que ses parents ont abandonné, est devenu un petit voleur. Jonathan Smith va faire se croiser leurs destins.

La critique

Michael Landon ne choisit pas la facilité avec cet épisode qui s’inscrit dans la suite directe du pilote. Le happy end des pensionnaires de la maison de retraite laisse place ici à la mort lente mais inéluctable d’un enfant, fils d’un astronaute qui s’est tué en avion. Carrie Snodgress (1945-2004) joue le rôle le plus difficile, celui de la mère. Victor French se révèle un gros ours au cœur d’or, alors que Tony, qu’il avait pris en stop, lui vole sa voiture.

Il faut avouer que l’on aimerait un peu plus d’optimisme, Jonathan Smith n’effaçant pas ici l’aspect tragique de la situation. Le tandem Landon/French se rode plutôt bien. La série ne manque pas d’humour (scène de l’autoradio que l’ange sabote parce-que Mark Gordon qui chante faux se croit obliger de casser les oreilles de son passager).

Le point faible de l’opus est la justification de tout ce qui arrive par Jonathan comme volonté de Dieu, ce qui risque de rebuter bien des téléspectateurs.

Les deux jeunes enfants comédiens, qui n’ont pas poursuivi leur carrière, jouent très juste. Michael Landon que l’on ne peut s’empêcher de comparer à Scott Bakula qui jouera un rôle assez similaire dans « Code Quantum » a moins de cordes à son arc que l’interprète de Sam Beckett, mais il compense cela par une sérénité permanente, quoi qu’il arrive. Avec le caractère opposé (truculent) du personnage de Victor French, nous avons là ce qu’on appelle un « Buddy movie ».

Les infos supplémentaires

Carrie Snodgress, emportée par une attaque cardiaque à 58 ans, a joué dans « Pale rider, le cavalier solitaire » et « Furie ».

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4. LE GRAND RETOUR
(RETURN OF THE MASKED RIDER)

Scénario : Dan Gordon. Réalisation : Michael Landon.

Résumé

Jonathan Smith et Mark Gordon veulent se faire employer dans un centre d’entraînement de boxe auprès d’un ancien champion. L’endroit est infesté par un gang de jeunes blacks.

La critique

Michael Landon face à des racailles de banlieue ! L’un d’eux sort un couteau. Son personnage d’ange qui est déjà mort comme humain parvient par ses pouvoirs surnaturels à faire disparaître la lame !

Jonathan parvient à sauver tout le monde, dont un petit vieux régulièrement agressé par les racailles et qui veut se suicider en se jetant dans le vide.

En forme (il vient se signer son quatrième épisode de suite comme réalisateur), Michael Landon apporte un peu de douceur dans ce monde de brutes. C’est une série dans laquelle tout s’arrange toujours : le bon Dieu est aux commandes.

L’épisode propose de montrer des vétérans champions à la retraite face à des jeunes racailles qui terrorisent le quartier. Jonathan n’est pas partisan de la violence face aux voyous. Mais sa problématique est de trouver une solution durable, car il ne sera pas toujours là avec l’ancien policier Mark Gordon pour protéger les gens.

La série n’est plus envisageable aujourd’hui en raison du « politiquement correct » : racisme anti blanc flagrant : le chef du gang, Thumper (Darin Taylor) dit à Gordon « Tu es peut être bien le blanc le plus stupide que j’ai jamais vu ».

On ne cède cependant pas à la facilité, et Dieu ne donne pas à Jonathan des super pouvoirs à volonté (ce qui lui vaut ici de prendre une bonne raclée). En fait, l’ange doit trouver des solutions pérennes où les mortels s’en sortent par eux-mêmes. C’est un peu le principe « Aide-toi, le ciel t’aidera ». L’approche reste quand même très naïve dans la mesure où les vieux habitants d’un quartier en se mobilisant triomphent de voyous armés. Dans une série basée sur l’existence de Dieu, on aimerait qu’il interfère dans les affaires humaines et chasse le mal, un peu comme lorsqu’il faisait faire des « sauts quantiques » à Sam Beckett/Scott Bakula dans « Code Quantum ». On peut noter que l’opus centré sur les matches de boxe truqués rappelle un épisode de la série de Bellisario de la saison 1 « La main droite du Seigneur ».

Les infos supplémentaires:

On découvre que Jonathan Smith n’a pas de pouvoirs illimités. C’est Dieu qui lui accorde, selon les circonstances, ceux-ci.

John Agar (1921-2002) qui incarne Morton Clay, l’ancien champion, a joué au cinéma dans « Iwo Jima » (1947), « La charge héroïque » (1949).

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5. LE CHANT DE L'OUEST
(SONG OF THE WILD WEST)

Histoire de Maryanne Kasika et Michael Scheff. Adaptation : Dan Gordon, Maryanne Kasika et Michael Scheff. Réalisation : Victor French.

Résumé

Jonathan et Mark tombent en panne car ce dernier vient de blasphémer. Jonathan écoute une jeune chanteuse qui se produit dans une station service et rêve de gloire. Puis, il se fait engager comme barman dans une boîte où se produit une ancienne gloire, une chanteuse qui a sombré dans l’alcool.

La critique

Jonathan continue sa mission sur Terre. Il se livre ici à la lutte contre l’alcool. On le voit (par ses pouvoirs surnaturels) vider à distance les verres de ceux qui ont trop bu, ou servir du thé au lieu d’un bourbon à la chanteuse Patsy Maynard (Ronee Blakley). Il doit réconcilier une mère et sa fille, et mettre à jour les arnaques au jeu du propriétaire d’une boîte, Nick Claybourne, en vengeant une serveuse, Trudy, dont le mari a été ruiné.

Singulièrement amaigri, Clifton James est ici le propriétaire du cabaret. On le reconnaît à peine. Tim Higgins (Jerry Hardin) retrouve son ex femme, qui n’est autre que Patsy, et mère de la jeune Sara (Michele Greene). Il a fait croire à Sara que sa mère était morte alors qu’elle l’a quitté.

Michael Landon affiche une sérénité déconcertante. On envie ce pacifisme, cette quiétude qu’il donne à l’ange Jonathan. La rencontre entre Sara et celle dont elle ignore qu’elle est sa mère est émouvante. Les numéros chantés auraient pu être rébarbatifs mais s’intègrent bien à l’intrigue.

Au final, l’ange Jonathan réconcilie un couple séparé depuis des années, réunit une famille, vide par magie de nombreux verres de bière, ruine Claybourne que Trudy engage comme serveur et permet la victoire à un concours de chant de Sara que sa mère rejoint sur scène. Comme dans « Code Quantum », c’est au moment où sa mission est achevée que le héros s’éclipse.

Evitant la mièvrerie, la série s’avère un véritable havre de paix télévisuel.

Les infos supplémentaires:

Jerry Hardin (1929-) est Gorge Profonde dans « The X Files ». Il est ici Tim, le père de la jeune chanteuse que Jonathan rencontre au début.

Clifton James (1921-) est le shérif Pepper dans les deux premiers James Bond avec Roger Moore, « Vivre et laisser mourir » et « L’homme au pistolet d’or ».

Episode réalisé par Victor French, alias Mark Gordon dans la série.

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6-7. UNE GRANDE SOIF
(ONE FRESH BATCH OF LEMONADE)

Scénario : Dan Gordon. Réalisation : Michael Landon.

Il s’agit d’un épisode en deux parties.

Résumé

Alors qu’il allait accéder au rang de star du base-ball, Deke Larson Jr est victime d’un grave accident de moto qui le prive d’une jambe.

La critique

On ne comprend pas pourquoi il a été fait deux parties de 48 minutes sur ce sujet, un seul aurait suffi. C’est un épisode sur le handicap, avec une vision un peu dépassée de ce sujet. Par exemple, dans un restaurant, un client « valide » se croit obligé par pitié d’offrir un verre à un handicapé.

Jonathan Smith tente de convaincre Deke de passer du base-ball au cheval d’arçon, discipline qui ne nécessite pas les membres inférieurs. J’ai trouvé que l’épisode verse dans le misérabilisme. Les parents de Deke se séparent. Sa petite amie se croit obligée un certain temps de venir le voir, mais renonce. Eleanor (Bobbie Block) que Deke n’invitait pas aux soirées étudiant quand il était valide tente de l’approcher, mais après avoir noué une relation amicale, se fait rabrouer. Un autre jeune, Scotty (James Troesch) beaucoup plus handicapé, fait des études de droit et passe un examen. Si l’on excepte une scène où un jeune automobiliste se gare sur une place handicapée et retrouve sa voiture sur le toit, les interventions surnaturelles (ou divines) sont bien absentes. Dans la deuxième partie, Dieu provoque la crevaison des pneus d’un taxi qui emmène le père loin de la prestation sportive de son fils en gymnastique. Ken Olandt s’en sort assez bien en Deke, personnage pas facile à interpréter sans tomber dans la caricature ou l’outrance.

Jusqu’ici, « Les routes du Paradis » était une série porteuse d’espoir, mais ce double-opus met le téléspectateur mal à l’aise. L’ambiance y est lourde. Malgré un happy end de rigueur un peu forcé, Michael Landon est ici contreproductif. Tout d’abord, en deux fois 48 minutes sur un sujet pesant, on trouve le temps long. Ensuite, la série doit rester un spectacle de détente optimiste et non nous prendre la tête. Un faux pas.

Les infos supplémentaires:

James Troesch (1956-2011) qui incarne Scotty, le jeune qui devient avocat, était un écrivain et comédien quadriplégique. Il nécessitait des soins constants et avait lancé un SOS en vidéo au président Obama lorsqu’une loi ne prit plus en charge les soins, le condamnant à brève échéance.

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8. QUELLE FOLIE !
(A DIVINE MADNESS)

Scénario : Dan Gordon. Réalisation : Michael Landon

Résumé

Un milliardaire, Arthur Crock, a perdu la raison depuis la mort de sa femme et se prend pour le roi Arthur. Il s’est fait construit un château et vit dans son délire. Si sa fille compatit, son fils veut le faire reconnaître fou par la justice.

La critique

Episode plein d’humour, avec un Ron Moody (1924-2015) en roi Arthur qui s’en donne à cœur joie, « Quelle folie » nous rassure après le double épisode qui précède. Le scénario était bon, mais servi par des comédiens doués, il parvient à nous faire sourire et nous émouvoir.

On a reconstitué ici toute la cour du roi Arthur, Crock se prenant pour un souverain. La scène la plus émouvante est celle où il rencontre sa « Guenièvre » fort bien interprété par Jean Allison. Jonathan et Mark se font vite adopter par ce patron un peu particulier. L’épisode mériterait quatre étoiles sans la scène finale du procès qui s’étire un peu en longueur.

Le plus fou n’est pas celui que l’on croit, et l’opus est une réflexion sur la réussite. Crock avait promis que son premier million gagné, il ferait construire un château pour sa femme, mais il a alors songé uniquement à gagner son deuxième million.

Jamais triste, cette mission de Jonathan Smith est une partie de détente entre folie et raison. On passe un excellent moment, et d’ailleurs réussir à sortir Crock de son délire était dans les capacités humaines. L’intervention d’un ange apporte sans doute un plus, mais l’on reste dans un récit tout à fait rationnel.

Les infos supplémentaires:

Ron Moody (1924-2015) est surtout connu pour la comédie musicale « Oliver » de Carol Reed (1968). Britannique, il a refusé à plusieurs reprises le rôle du docteur Who.

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9. L'ÉTOILE FILANTE
(CATCH A FALLING STAR)

Scénario et réalisation : Michael Landon.

Résumé

Un père qui a réussi dans le cinéma néglige ses enfants Karen et Brock. Lors d’une audition, Brock décroche le rôle, mais son père refuse qu’il devienne acteur. En fait, l’enfant a agi pour être avec son père.

La critique

Virulente critique sociale de l’argent comme seul but dans la vie, avec cette-fois, des aspects surnaturels : Jonathan, ange donc déjà mort va au devant d’un drogué qui fait un braquage et lui tire dessus. L’ange arrête la balle entre ses doigts. Lance Gaylord (Daniel Davis) ne pense qu’à la réussite et n’est jamais là pour ses enfants.

Ce bel opus rappelle parfois « Code Quantum » et l’épisode « La chute de l’étoile ». A savoir que l’on mélange le script avec celui du film que tourne Gaylord.

Si les comédiens jouent juste, aucun ne se détache vraiment. Michael Landon se montre particulièrement à l’aise dans un rôle qu’il s’est écrit sur mesure.

Les infos supplémentaires:

A la fin de chaque épisode, les employeurs de Jonathan veulent prolonger son contrat et il fait référence à « son patron », chose qui reste énigmatique pour les mortels puisqu’il s’agit de Dieu.

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10. AU SECOURS
(HELP WANTED: ANGEL)

Scénario : Dan Gordon. Réalisation : Michael Landon.

Résumé

Un vieil homme Martin Lamm, scénariste d’un film célèbre, vit dans la misère. Il est ami avec un simple d’esprit, Joey, qui passe une annonce pour qu’un ange lui vienne en aide. Un imposteur, Pierre, se présente, mais Jonathan veille au grain.

La critique

On pense au début que le faux ange, Pierre, qui veut tourner un film, est un escroc. Si la romance entre Stella la pianiste et Mark est assez improbable, la confrontation entre le présumé faux et le vrai ange est un régal. Mais l’épisode prend un tour dramatique lorsque Pierre révèle sa nature, il est là pour aider Jonathan qui pour la première fois a besoin de renfort.

Victor French n’est pas crédible en séducteur de la belle pianiste. Stella Stevens en revanche est excellente. Pour la première fois depuis le début de la série, une rupture Mark-Jonathan est envisagée.

Assez mélodramatique, l’épisode laisse présager ce qui va suivre assez vite dans l’intrigue : la mort annoncée par une maladie incurable de Stella. On oublie vite Martin et Joey pour se consacrer au couple Stella-Mark.

Michael Landon ici développe la thèse d’une vie où tout est écrit d’avance par Dieu, maladies incurables comprises. C’est le deuxième opus de la saison après l’épisode 3 « Le ciel » qui explore cette piste. Cela donne à la série une tonalité un peu macabre. On ne peut s’empêcher en regardant cet opus aux destins respectifs des deux acteurs Michael Landon et Victor French. Le mariage de Mark avec Stella, qui a peu de temps à vivre, est assez déchirant. On note que ce feuilleton, à la différence de « Code Quantum », nous délivre une image de Dieu peu positive, puisque le mariage ne dure que sept semaines. Là où Sam Beckett parvenait à changer les destins et à sauver les gens, Jonathan Smith semble être simplement un pur témoin d’une histoire écrite à l’avance.

Les infos supplémentaires:

Stella Stevens (1936-) après une carrière au cinéma (« Docteur Jerry et Mister love ») s’est reconvertie dans la télévision. On l’a vue dans « Banacek », « Pour l’amour du risque », « La croisière s’amuse », « L’île fantastique », « Arabesque », « Magnum ». Elle incarne ici une joueuse de piano dont le nom est… Stella.

On apprend que Mark n’a jamais été marié.

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11. L'ENFANT
(DUST CHILD)

Scénario : Paul W. Cooper. Réalisation : James Whitmore Jr.

Résumé

Un ancien du Vietnam, Richard Gaines, marié et père de famille, apprend qu’il a eu une fille durant la guerre, Nguyen, dont la mère est morte. La jeune fille rejoint son père en Amérique mais victime du racisme, elle est protégée par Jonathan Smith.

La critique

Un épisode certes un peu daté sur le racisme envers les vietnamiens. Notons qu’ici, les gens ne font pas de différence entre nord et sud Vietnam. Nous ne sommes pas dans un feuilleton car le mariage de Mark avec la défunte Stella n’est jamais évoqué.

L’épisode date de 1984, soit neuf ans après la fin de la guerre du Vietnam, ce qui peut expliquer le racisme parfois outrancier. Au crédit de Michael Landon, on peut dire que les américains n’ont pas de tabous avec leur histoire contemporaine comme les français. En ex-militaire Richard Gaines, James Whitmore Jr. s’en sort avec les honneurs, mais l’actrice Denice Kumagai, qui interprète Nguyen, est brillante et éclatante de vérité, dans un personnage rejeté tant par les vietnamiens que les américains.

Selon Jonathan, ou plutôt Michael Landon qui ici transfigure son personnage, Dieu n’est pas là pour punir. Il explique ainsi toutes les injustices qu’il « laisse faire » sur Terre. Mais ainsi, il développe (au contraire de Donald Bellisario dans « Code Quantum ») une image d’un Dieu impuissant qui ne peut interférer dans les affaires humaines. Contrairement aux apparences, Jonathan Smith n’a que peu de pouvoirs par rapport à Sam Beckett. Michael Landon n’a pas choisi la facilité et sa série utilise peu la science-fiction pour finaliser les intrigues.

La fin est ici un peu bâclée, il s’agit bien entendu d’un happy end, mais l’épisode aurait gagné à être plus long contrairement au double opus « Une grande soif ». C’est toutefois un fort bel épisode plein d’espoir. L’amour et la réconciliation triomphent ici sans aucune intervention divine ou « angélique ». La fin est assez cocace avec un Dieu qui fait tomber de vélo deux jeunes imbéciles racistes.

Les infos supplémentaires:

James Whitmore Jr (1948-) est surtout connu comme réalisateur. Il a été également acteur comme ici, mais a arrêté sa carrière en 1999 avec « Le Caméléon ».

Cet épisode rappelle un opus de la saison 2 de « Code Quantum » : « Retour vers un futur » («The americanization of Machiko ») dans lequel  le racisme anti japonais post seconde guerre mondiale était évoqué.

Denice Kumagai a joué dans « Danger Immédiat » avec Harrison Ford et à la télévision dans un « Columbo » et « Les dessous de Veronica ».

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12. L'HOTEL DES RÊVES
(HOTEL OF DREAMS)

Histoire de Paul Wolff. Adaptation : Paul W. Cooper. Réalisation : Michael Landon.

Résumé

Clinton Rudd tient un hôtel de luxe, le « Mayflower ». Il veut que son fils Barry reprenne l’affaire. Or Barry s’occupe d’un troupeau de chèvres que le gouvernement lui a demandé de déménager d’une ile vers le continent.

La critique

Croisement ici entre deux mondes à l’opposé : celui d’un hôtel de luxe, où Jonathan et Mark se sont fait embaucher comme chasseurs, et l’élevage de chèvres par le fils écolo d’un milliardaire. Il y a aussi une jeune femme de chambre, Elena (Julie Carmen), qui rêve du prince charmant, un enfant garnement fils à papa qui provoque des catastrophes, et le directeur, Sealy (Dean Dittman), rébarbatif comme un gardien de prison.

Barry passe du jean et de la barbe hippie au costume de rigueur. Mais en portant son intérêt sur Elena, cette dernière suscite la jalousie d’Allison Rutledge (Judith-Marie Bergan), fille de la haute qui avait des visées sur Barry, et la fait faussement accuser de vol.

Nous sommes ici dans une ambiance qui rappelle un peu les « Sissi » avec Romy Schneider (pour l’aspect rencontre entre Elena et Barry). Le petit garçon espiègle semble sortir d’un conte de Dickens.

L’épisode accumule les clichés (Directeur raciste et despote, fille de la haute bourgeoisie qui s’acharne après une femme de chambre « Cendrillon », enfant de riche gâté, insupportable mais délaissé par son père) et l’on nage ici dans le sirop. Plusieurs allusions sont faites à la culture américaine (le couple de vieux danseurs de cinéma qui évoque Fred Astaire et Ginger Rogers) mais le scénario de « L’hôtel des rêves » rappelle trop les contes de fée dans lesquels il a pioché allégrement. On a ajouté, années 80 obligent, une note « écolo ». Les comédiens sont parfaits dans leurs rôles mais l’ensemble est vraiment téléphoné, sans la moindre surprise. Au lieu d’une satire au vitriol de la haute société, Michael Landon filme ici un téléfilm pour la jeunesse. Dommage.

Les infos supplémentaires:

Dans cet épisode, nous apprenons que Jonathan Smith est mort d’un cancer du poumon causé par la cigarette. Il tente de dissuader Mark de continuer à fumer. Ironie du sort, l’interprète de Mark, Victor French est mort d’un cancer du poumon le 15 juin 1989, année de production de la dernière saison.

Julie Carmen (1954-) qui incarne Elena a joué dans « Gloria », « Vampire, vous avez dit vampire » et « L’antre de la folie ».

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13. ON CONNAIT LA CHANSON
(ANOTHER SONG FOR CHRISTMAS)

Scénario : Dan Gordon. Réalisation : Michael Landon.

Résumé

Edward Barton dit « Honest Eddy », garagiste, est un homme ignoble, prêt à gruger de petits vieux, à demander des actions malhonnêtes à ses ouvriers, méchant comme la gale.

La critique

Episode de Noël. Il évoque une fois de plus un autre de « Code Quantum », « Miracle à New York ». Les deux films sont des variations sur le thème du conte de Charles Dickens « Un chant de Noël », ce que révèle d’ailleurs le titre original avec « Another » (Un autre). Le titre français n’est pas vraiment bien choisi. Landon fait cependant une version moins subtile que celle de Bellisario même si elle est réussie.

Nous sommes dans le domaine particulier de la SF qu’est le merveilleux. Jonathan entraîne le méchant bougre dans un voyage dans le temps.

Geoffrey Lewis, avec son physique et ses expressions rudes joue à merveille le personnage d’Eddy. Il n’a pas besoin d’en rajouter pour être crédible.

La série verse dans le surnaturel à l’occasion de cet opus, bien davantage que d’habitude. Eddy devient un hologramme qui ne peut intervenir dans les situations que les deux héros lui présentent, comme Al Calavicci dans « Code Quantum ». Jonathan puis Mark lui montrent les conséquences de ses actes.

Au bout de trente minutes, Eddy reste malgré l’intervention surnaturelle l’homme rapace et cruel qu’il est au quotidien. Nous voyageons ensuite dans le futur au moment des funérailles d’Eddy dont la pierre tombale vaut une fortune, mais qui n’avait personne à son enterrement. C’est ce qui va provoquer un choc chez le personnage. Il va dès lors avec sa fortune tenter de tout réparer autour de lui.

Cette-fois, à la différence du précédent épisode, Landon est dans la critique sociale de la société américaine.

Même si tout cela est joyeusement pompé sur Dickens, et plus artificiel que la version « Code Quantum », on passe un excellent moment.

Les infos supplémentaires:

Geoffrey Lewis (1935-2015) était l’assistant de Fred Dryer dans la série policière « Mike Land détective » en 1995. On l’a vu aussi dans « Double impact » et « Maverick ».

Le personnage d’Eddy est censé mourir le 23 décembre 1986. Un futur proche puisque nous sommes à Noël 1984.

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14. LE DERNIER ESPOIR
(PLANE DEATH)

Scénario : Michael Landon. Réalisation : Victor French.

Résumé

Un ami policier de Mark, Charlie Down, surveille un avion téléguidé contenant de la drogue. L’appareil s’écrase, le policier récupère la drogue, mais se fait tuer par une bande de motards.

La critique

Intrigue policière plutôt insolite. Mark mène son enquête au début sans l’aide de Jonathan (donc de Dieu). Le fils du shérif local est à la tête d’un réseau de trafic de drogue. Pour cela, il se sert d’avions téléguidés miniatures.

L’aéromodélisme au service du crime est un sujet un peu faible, et l’épisode se traîne. Beaucoup de bavardages, de scènes destinées à « meubler ». On a du mal à se passionner pour l’enquête de nos deux héros. Quelques effets faciles, comme l’un des jeunes vauriens, Arnie (Derrel Maury) qui tire sur Jonathan déjà mort, chose que fera aussi le barman. On ne comprend pas pourquoi il y a longtemps un doute sur la mort du policier Charlie Down. Un doute entretenu, on ne sait pourquoi, par Jonathan, qui avec ses pouvoirs, devrait connaître la vérité.

Lorsque « Les routes du Paradis » se mue en série policière, l’effet sur le téléspectateur est amoindri. Ce n’est pas trop la direction scénaristique de la série. Le shérif Harm (Ramon Bieri) est le seul comédien à tirer son épingle du jeu. Dieu (et Jonathan) se déchaînent ici pour arrêter les meurtriers, livrant les coupables au FBI. Mais l’accumulation d’effets faciles rend l’épisode ennuyeux. Michael Bowen en Jack Harm, fils du shérif et chef de bande, surjoue en permanence.

Les infos supplémentaires:

L’adresse de Mark Gordon est boîte postale 11211, Oackland, Californie.

Dans la VF, les voix d’enfants, d’un épisode à l’autre, sont souvent doublés par les mêmes comédiens.

Michael Bowen (1953-) est un acteur fétiche de Quentin Tarentino (les deux « Kill Bill », « Jackie Brown », « Django Unchained »).

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15. L'ANGE GARDIEN
(ONE WINGED ANGELS)

Histoire de Jan Heininger et Hugh Corcoran. Adaptation : Jan Heininger. Réalisation : Michael Landon.

Résumé

Jonathan Smith doit former un couple, Libby, une divorcée et Earl. Libby tient  un restaurant avec sa mère.  Jonathan et Mark se font  passer pour des férus de la pêche. Mais Jonathan tombe amoureux de Libby.

La critique

Episode où l’ange Jonathan, pour la bonne cause, joue les séducteurs et se prend à son propre jeu en tombant amoureux de Libby. En fait, on oublie un peu le récit pour se pencher sur le sort de Jonathan, humain mort et devenu ange. Dans une scène, Mark lui dit « Tu n’es qu’un ange, tu n’es pas Dieu », allusion à la faiblesse « humaine » de son compagnon. C’est aussi un épisode où la mort est évoquée à plusieurs reprises, et l’on sent un regret chez Jonathan de sa vie sur Terre.

On ne comprend pas trop la mission divine, peu ambitieuse, de notre ange. Pourquoi marier Libby à Earl qui se connaissent depuis longtemps ? En fait, l’amour nait entre Libby et Jonathan, ce qui n’était pas prévu. Si Dieu se transforme en agence matrimoniale, la série risque de tomber dans l’eau de rose. La comédienne Robin Dearden est fort séduisante et l’on se doute qu’il n’est nul besoin que Dieu se penche sur la question pour que son personnage de Libby trouve chaussure à son pied.

Un épisode qui rate sa cible et passe complètement à côté du cahier des  charges de la série.

Les infos supplémentaires:

Nouvelle allusion au cancer du poumon de Jonathan. Dieu, avec un orage soudain, éteint une cigarette qu’allume Mark. La chose survient à deux reprises, une fois avec Mark en voiture, une seconde fois seul en pêchant.

Robin Dearden (1953-) tourne toujours. Elle n’a pas fait une grande carrière. A la TV, « Magnum », « Supercopter », « L’incroyable Hulk », « Happy days », « Arabesque », « L’agence tous risques », « K 2000 », « Hooker », au cinéma « Toubib Academy » et beaucoup de long-métrages inédits en France.

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16. QU'ON EST BIEN CHEZ SOI
(GOING HOME, GOING HOME)

Scénario : Dan Gordon. Réalisation : Michael Landon.

Résumé

En revenant dans l’Oklahoma, Mark est victime d’un accident de voiture qui le ramène avec Jonathan en 1940 afin qu’il puisse dire à son grand-père qu’il l’aimait.

La critique

Saut temporel en 1940 pour réparer une erreur du passé, voilà qui évoque « Code Quantum ». C’est un mélange de comédie et de sentiments. Au début, les deux héros ne comprennent pas qu’ils ont remonté le temps de quarante ans.

A la seizième minute, nos héros doivent réaliser le saut dans le temps. Mark se retrouve face à celui qu’il était à neuf ans. Meilleur épisode depuis le début de la série, il nous en apprend beaucoup sur les personnages. Jonathan, ange, a des pouvoirs limités, n’étant pas en mesure d’intervenir sur une panne mécanique : « Je suis un ange, pas l’automobile club ».

La confrontation entre Mark à neuf et quarante-neuf ans est étonnante. L’épisode évoque aussi « Enchères frauduleuses » de « Code Quantum » sur la misère des fermiers.

La conversation entre Victor French et le jeune comédien qui est censé le jouer enfant est pleine de vérité et de tendresse. On ne tombe ici jamais dans la guimauve de « L’hôtel des rêves ». Jonathan (et Dieu) vont modifier ici le passé, sauvant le grand-père de Mark de la ruine en trouvant de l’eau. Un suspense certain s’installe lorsque Jonathan fait creuser un puits avec de l’eau trouvée avec une baguette de sourcier.

Avec de petits moyens mais un excellent scénario, cet opus fait des miracles. La dernière image est bouleversante. L’interprétation est magistrale, le garçon (Sean de Veritch, né en 1973, qui n’a pas fait carrière ensuite) et le grand-père (John Mc Liam 1918-1994) sont irréprochables, avec le ton juste pour donner le bon équilibre à l’intrigue.

Les infos supplémentaires:

Si Dieu n’intervient pas pour lui permettre de donner le change aux humains, le cœur de Jonathan ne bat pas.

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17. LE B.A.-BA
(AS DIFFICULT AS ABC)

Scénario : Parke Perine. Réalisation : Victor French.

Résumé

Un champion de basket, Brian Baldwin, qui allait devenir professionnel est victime d’un problème cardiaque. Mark se fait engager dans une école qui protège les enfants contre les tentations de la drogue.

La critique

Brian, illettré, suivait les cours de l’université grâce à son statut de champion de basket ball, ses camarades l’aidant à faire ses devoirs. Son pépin cardiaque remet tout en cause. Julie Reynolds (Deborah Lacey), jolie professeur enseignant pour le collège est en proie aux sarcasmes et violences des dealers, mais Jonathan et Brian lui viennent en aide. Brian doit cacher son illettrisme comme une honte. C’est le thème de cet opus avec celui de la drogue pourvue par des dealers aux étudiants.

La société américaine du moins dans la vision qu’en donne la télévision n’est pas métissée. Les noirs tombent amoureux des noirs et pas des blancs.

Julie propose à Brian d’apprendre à lire. Il devra trouver le courage de venir apprendre au milieu des enfants, et non lors de leçons privées.

On est peu irrité par la vision « Bisounours » des racailles qui brisent les vitres de la seule école luttant contre le trafic de drogue et que Jonathan et Mark veulent remettre sur le droit chemin. La série de Michael Landon nous montre un Dieu qui toujours refuse la répression pour l’éducation. On a vu au cours des épisodes que les seules vengeances divines sont très clémentes : faire des chutes. L’intrigue montre également le sport comme seul moyen d’ascension sociale pour les déshérités.

Le courage de l’ex-champion ici est d’avouer qu’il en sait pas lire et de demander l’aide d’un petit dealer black, Terry (DeVoreaux White), en échange de sa renonciation à ses mauvaises fréquentations.

Les dealers se vengent et Dieu n’empêche pas ici la mort de Terry. Sticks, le chef des trafiquants (Clinton Derricks-Carroll) est défié par Jonathan, lequel ne craint rien, il est immortel. Brian serait plus pour la loi du talion. L’épisode prend un tour un peu grotesque lorsque Jonathan se fait passer pour un acheteur de drogue afin de piéger Sticks. On hésite entre réalisme et naïveté. « Aide-toi le ciel t’aidera » est un peu la devise des « Routes du Paradis » à la différence des interventions directes surnaturelles de Sam Beckett dans « Code Quantum ». Mais Dieu remplace une mallette pleine d’argent contre de la drogue, ce qui permet aux policiers d’arrêter les trafiquants.

L’épisode hésite entre réalisme, science-fiction et on a peu un sentiment de confusion. Ces variations de ton et de choix scénaristique nuisent un peu à l’efficacité de la série.

Les infos supplémentaires:

Beah Richards (1920-2000) qui incarne la mère de Brian, a joué dans « Devine qui vient dîner ? » et « Dans la chaleur de la nuit ».

Dans ses pouvoirs, l’ange Jonathan peut remettre en route un ascenseur en panne !

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18. BÉNI DES DIEUX
(A CHILD OF GOD)

Ecrit et réalisé par Michael Landon.

Résumé

Marsha Stearns veut se réconcilier avec ses parents, étant très malade et condamnée par la médecine à brève échéance. Son père,un pasteur, David Stearns, ne veut pas du tout faire la paix.

La critique

Marsha est partie de chez ses parents, enceinte, et son père a jeté l’opprobre sur elle. Michael Landon ici n’hésite pas à mettre en cause le représentant de Dieu, le pasteur, qui rejette sa fille après avoir fait un sermon sur la tolérance. La mère, Sarah (Patricia Smith) est plus compréhensive.

Landon se lance ici dans une féroce critique de certains religieux, en la matière un pasteur intolérant. William Windom est plus vrai que nature dans ce personnage, prêt à pardonner à un condamné à mort mais pas à sa fille qui s’est retrouvée enceinte sans être mariée d’un adultère.

Malheureusement, l’épisode verse dans le mélodrame avec la maladie incurable de Marsha. Il traîne aussi un peu en longueur, et pour « meubler » Michael Landon nous assène des séquences de parcs d’attraction. Dans cette série, l’équilibre est dur à trouver entre belles et touchantes intrigues (« Qu’on est bien chez soi ») et celles qui basculent dans le sentimentalisme. L’enfant, Amy, est au courant de l’issue fatale de sa mère.

Les larmes de crocodile du pasteur arrivent un peu tard. Windom compose ici un personnage méprisable. Les bondieuseries des dernières minutes, le prêche du pasteur, nous laissent froid. Sans la maladie de sa fille, le pasteur aurait-il changé ? L’épisode se termine dans de grands discours oiseux en contradiction avec le thème de la série. Il nous laisse un sentiment de malaise profond.

Les infos supplémentaires:

Il y a trente ans que Jonathan est un ange.

William Windom (1923-2012), guest star de nombreuses séries TV des années 60 à 80, a joué au cinéma dans « Les évadés de la planète des singes ».

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19. LE HASARD
(A MATCH MADE IN HEAVEN)

Histoire de Theresa et James Troesh. Adaptation : Michael Landon. Réalisation : Michael Landon.

Résumé

Jonathan et Mark viennent rendre visite à la cousine de ce dernier, Diane Wilson.  Elle se fait voler la propriété de ses dessins industriels par son patron. Elle les récupère suite à l’intervention du quadriplégique Scotty. Ils tombent amoureux mais Scotty pense que leur histoire est vouée à l’échec.

La critique

Je n’ai pas compris ce que cette histoire, certes fort touchante, à avoir avec la série, Dieu, le paradis, les anges. Un quadriplégique peut-il vivre une vie normale, épouser une femme, prendre le risque d’avoir un enfant et d’assister impuissant à sa noyade dans la piscine de sa villa ?

Il n’y a rien ici qu’un problème de société, aucun miracle ou phénomène surnaturel. D’ailleurs, on voit peu nos deux héros au profit de Diane et Scotty. Cela pourrait faire un téléfilm sur le triomphe de la vie sur le handicap, encore que trop insister sur ce thème en fait un spectacle un peu voyeur. James Troesh était vraiment handicapé tel qu’on le voit en Scotty. Nous assistons à ses doutes, ses sautes d’humeur, sa révolte. Un accident causé par un chauffard ivre vient ici compliquer les choses.

C’est tout simplement hors sujet dans « Les routes du Paradis ». Margie Impert dont n’a plus de nouvelles depuis ce tournage (elle avait joué auparavant dans « Magnum », « L’homme qui valait trois milliards », « Cannon », « 200 dollars plus les frais », « L’incroyable Hulk », « Mash », « Côte Ouest », « Santa Barbara » et au cinéma « La nuit des juges » avec Michael Douglas joue bien. James Troesh lui interprète en quelque sorte son propre rôle. Comme pour « Une grande soif », je n’ai pas aimé. Le happy end semble de rigueur et le récit est moralisateur, perdant toute notion de spectacle et de fiction. Pourquoi Michael Landon insiste-t-il sur ce thème hors sujet avec sa série ? C’est là un mystère total.

Les infos supplémentaires:

Retour de Scotty/James Troesh après le double épisode 6 et 7 « Une grande soif ».

Jonathan étant un ange, il ne peut pas manger et s’arrange toujours pour se dérober lors des repas.

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20. DROLE DE RENCONTRE
(THE BANKER AND THE BUM)

Scénario : Dan Gordon. Réalisation : Michael Landon

Résumé

Un vieux fou clochard dans un parc, Willy, parle à un ami imaginaire. Jonathan sait que Will va mourir dans les 24 heures et veut exercer son dernier souhait. Le riche Melvin Rich qui veut détruire le parc est convié par Jonathan et Mark au parc et refusant de devenir « gentil », Dieu inverse sa personnalité avec celle du clochard.

La critique

Episode assez comique, plein de quiproquos. Le clochard moribond Willy prend la place de l’ignoble Melvin Rich. Cette inversion de personnalités est en fait une critique du capitalisme et un discours social revendicatif. Willy, en Melvin Rich, augmente ses employés, met de l’humanité autour de lui. Le thème se rapproche de l’épisode 13 « On connaît la chanson » et son alter-égo chez « Code Quantum » : « Miracle à New York », sauf que nous ne sommes pas à Noël.

Voilà ce que l’on attend de la série, de bons sentiments mêlés d’humour. Le clochard réconcilie même le milliardaire avec son épouse. A plusieurs reprises, Mark se retrouve en train de parler tout seul et d’être pris pour un fou car Jonathan lui fausse compagnie, pour lui faire éprouver ce que ressent Willy.

Ned Beatty est prodigieux dans le double rôle de Willy et Melvin Rich. C’est un humour tout en finesse, plein de drôlerie. Il y a aussi de la tendresse dans les « retrouvailles » avec l’épouse (« à condition de ne pas aller trop loin » murmure avec malice Jonathan). Comme dans une pièce de boulevard, les quiproquos sont légion.

On passe un excellent moment, et cette-fois l’intervention divine et « angélique » se justifie complètement. Le débat politique est un monument d’humour.

L’émotion n’est pas absente de la scène finale, mais dans « Les routes du Paradis », comme le dit Jonathan, la mort n’est pas la fin, c’est le commencement.

Les infos supplémentaires:

Ned Beatty (1937-) est célèbre pour le rôle d’Otis dans « Superman » ainsi que pour « Delivrance » de John Boorman. On l’a vu aussi dans « Les hommes du Président », « Transamerica Express » et à la TV dans le pilote de « Kojak ».

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21. LE GRAND BONHEUR
(THE BRIGHTEST STAR)

Scénario : Christopher Beaumont. Réalisation : Victor French.

Résumé

Laurie Parks, enfant prodige vedette, se fait passer pour une orpheline fugueuse et est recueillie par Jonathan et Mark. Ceux-ci sont censés être en vacances entre deux « missions ».

La critique

Episode sur les enfants stars singes savants. La petite actrice enfant est insupportable et mérite des claques. Ses parents profitent de la situation, le père était chauffeur de taxi et est devenu alcoolique. La mère ne jure que par l’argent.

Le sujet semble assez faible pour faire un bon épisode. Une petite morveuse qui se prend pour la reine d’Angleterre. On comprend assez vite que l’épisode sera raté. Tout ici est caricatural, après une entrée en matière sous forme d’un faux suspense.

C’est une critique au vitriol de l’argent valeur première qui est faite ici. Les dérives d’enfants star (Macaulay Culkin de « Maman j’ai raté l’avion ») rendent l’histoire crédible. Les parents finissent par se séparer à cause du monstrueux égoïsme de l’enfant et de la cupidité de la mère.

La fille de la bonne, la petite Carla, est remarquée par le studio qui cherche une remplaçante à la star ingérable. Laurie (Carrie Wells) rappelle parfois Nellie Olson de « La petite maison dans la prairie », méchante comme la gale.

Le discours très moralisateur est pénible. On ne comprend pas la nécessité de l’intervention d’un ange dans cette intrigue. La rédemption de Laurie qui survient en fin d’épisode joue sur la corde sensible du téléspectateur, mais n’est pas crédible. On sombre ici dans la mièvrerie.

Les infos supplémentaires:

Le rôle de la mère de Laurie est tenu par Trish Van Devere (1943-), vue dans l’épisode de « Columbo » : « Meurtre parfait ».

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22. LES BONS SENTIMENTS
(AN INVESTMENT IN CARING)

Scénario : Parke Perine. Réalisation : Michael Landon

Résumé

Une société immobilière veut faire expulser des personnes âgées qui refusent de vendre leur maison, dont une veuve, Helen Spencer, qui tous les jours se rend au cimetière « parler » devant la tombe de son époux.

La critique

Un thème sociétal courant dans les productions télévisées, l’expropriation au nom du profit immobilier.

Jonathan va encourager les propriétaires à prendre des actions dans la société immobilière Halstead Corp. pour contrecarrer le projet d’expulsion.

Histoire bien écrite mais rapidement ennuyeuse. Elle vaut surtout par l’interprétation des comédiens, Eileen Heckart, Dane Clark, Andrew Dugan. Mis d’office à la retraite à 62 ans par son patron Crawford (Andrew Duggan), son employé Paul Tarsten (Dane Clark), veuf comme Helen, met au point avec Jonathan et Mark un plan contre la société Halstead. Deux de ses femmes de ménage, Helen Spencer et Ms Zabenko, de l’intérieur, coulent le projet de Crawford. Laconique, le promoteur n’a pas dit son dernier mot. Mais Dieu est contre le billet vert et Jonathan va fournir la solution à Tarsten pour éviter les pièges boursiers.

L’épisode rappelle un peu le pilote où les pensionnaires d’une maison de retraite rachetaient celle-ci avant d’être expulsés. C’est bon enfant, et avec un peu d’indulgence, on trouve cela assez regardable. On regrette quand même la lenteur du rythme et les temps morts.

Les infos supplémentaires:

Un des derniers rôles d’Andrew Duggan (1923-1988), aux côtés d’une autre figure des séries tv, Dane Clark.

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23. LE BON DROIT
(THE RIGHT THING)

Scénario : Michael Landon. Réalisation : Victor French.

Résumé

Un grand-père est victime d’incontinence. Il vit chez sa belle-fille, son fils et son petit-fils et la fille n’en veut plus chez elle, le mettant en maison de retraite. Il décide de se laisser mourir.

La critique

Encore un sujet sociétal. Mais contrairement à ce que l’on pourrait croire, Jonathan ne cherche pas à faire sortir de l’hospice le grand-père mais à lui redonner le moral par le biais de son petit-fils.

Jonathan pense qu’il faut que le grand-père, Harry Haynes (Lew Ayres) se secoue un peu.

Mark veut faire le joli cœur devant une femme qui fait un marathon et s’épuise, ce qui nous vaut une scène assez cocasse. En effet, Mark est très essoufflé ensuite. Dans la suite de l’épisode, on voit surtout Landon, French se concentrant sans doute sur la réalisation et apparaissant au compte-gouttes.

L’épisode aborde de façon assez grave la déchéance due à l’âge. Jonathan propose au petit-fils de faire de la marche avec lui. Ann, la belle- fille (Marcia Rodd) tient un rôle ingrat, refusant que le vieil homme revienne chez eux et menaçant si cela était de quitter son mari. Jonathan se fait engager comme employé dans la maison de retraite.

Avec ses airs de chiens battus, Lew Ayres en fait trop dans le rôle. C’est dommage car avec un autre comédien, la mayonnaise aurait mieux pris. En tout cas, il y avait bien besoin de la présence de Jonathan ici, et Michael Landon trouve le ton juste pour rééquilibrer l’opus mis à mal par le jeu de Lew Ayres. L’ange ne porte aucun jugement sur la situation, comprenant que la belle-fille a aussi sa vie de couple à vivre.

Le vieux retrouve le moral avec le sport et son petit-fils athlète de la course à pied. Dans une scène, Jonathan évoque le fait que dans le passé, Harry Haynes fut champion. On trouve le vieil homme tout de même égoïste, voulant imposer sa présence (son retour) au domicile s’il gagne une course.

Une tension inhabituelle pour la série s’installe, sans doute parce-que ce sujet touche chacun de nous. Le happy-end semble impossible. Il est en effet un peu tiré par les cheveux et constitue une sorte de compromis qui nous laisse mal à l’aise.

Les infos supplémentaires:

Lew Ayres (1908-1996) était le choix initial pour incarner le gouverneur dans « Hawaii Police d’état », mais après le pilote, refusant de s’installer sur l’île, il céda la place à Richard Denning.

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24. LA GRANDE CLASSE - 1RE PARTIE
(THOROUGHBREDS - PART ONE)

Scénario : Dan Gordon. Réalisation : Michael Landon.

Résumé

Jonathan et Mark deviennent palefreniers dans un haras. Ils font la connaissance de Lizzy Mac Gill et de son père qui travaillent pour le riche patron, Armstrong dont le fils Garth est de retour.

La critique

Helen Hunt débutait alors dans le métier. Passée inaperçue deux ans plus tôt dans le James Bond « Octopussy », elle a une présence incontestable. Elle incarne ici Lizzy, passionnée par les chevaux et la course. Le fils du patron, un mufle nommé Garth, est ridicule à pleurer, mais Jonathan le prend sous son aile, si l’on peut dire.

La première partie de l’épisode reste dans la légèreté. Le drame couve. Garth, que son père veut obliger à épouser une riche héritière Lane Kensington, aime Lizzy. Cette histoire d’amour naissante, sur fond de courses hippiques et de haute société, entrecoupée de scènes comiques avec Mark terrorisé en montant à cheval, est l’arbre qui cache la forêt d’un récit dramatique étalé sur deux segments.

John Hammond, dans le rôle de Garth, nous est sympathique. On voit son personnage changer de comportement.  A la 38e minute, Lizzy ayant un malaise, Jonathan l’accompagne chez le médecin. La jeune femme (un peu boulotte) a perdu en peu de temps six kilos.

La course a malgré tout lieu. En peste fille à papa, Elizabeth Storm se montre détestable à souhait.

L’épisode se termine sur un cliffhanger avec l’annonce de la grave maladie de Lizzy.

Les infos supplémentaires:

Mark déteste les chevaux

Helen Hunt (1963-) a tourné au cinéma plusieurs films à succès, citons : « Pour le pire et pour le meilleur », « Twister », « Ce que veulent les femmes ». Elle a fait une courte apparition en James Bond girl dans « Octopussy », et connu la notoriété avec la série télé « Dingue de toi ».

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25. LA GRANDE CLASSE - 2E PARTIE
(THOROUGHBREDS - PART TWO)

Scénario : Dan Gordon. Réalisation : Michael Landon.

Résumé

Lizzy et Garth se sont mariés contre le gré du père du jeune homme, ont fait une fugue, mais la jeune femme est atteinte d’un cancer.

La critique

C’est à se demander si Michael Landon à force d’aborder le thème du cancer dans cette série ne s’est pas porté malheur. On a eu l’enfant agonisant dans l’épisode 3 « Le ciel », le bref mariage de Mark avec une cancéreuse en phase terminale dans l’épisode 10 « Au secours », Marsha dans l'épisode 18 "Béni des dieux" qui se réconcilie avec son père, le fait que Jonathan soit mort d’un cancer du poumon, cela fait beaucoup.

Lizzy pense qu’elle va vite mourir, et fait croire à son mari qu’elle l’a épousé pour son argent, que le père ayant coupé les vivres, elle ne veut plus de lui. La discussion entre Lizzy et Jonathan est pleine de sens cachés, puisque Jonathan ne peut lui dire que lui aussi – du temps où il vivait – a affronté le crabe.

Lizzy apprend alors qu’elle est enceinte. L’enfant ne peut survivre à la chimiothérapie. Aussi, entre le cancer et l’avortement, Lizzy choisit l’enfant et la mort pour elle à terme. Elle fait croire à Garth qu’elle l’a épousé pour son argent, et le jeune homme desespéré est sur le point de se marier avec la pimbêche Lane.

Episode très éprouvant. Helen Hunt est bouleversante. Dieu intervient pour empêcher le mariage de Lane et Garth… en incendiant une église !  Lizzy et Garth avaient fait annuler leur mariage, ils sont donc obligés de se remarier.

Jonathan fait la morale au père de Garth Armstrong. Il le convainc d’assister au mariage (le troisième en deux épisodes pour Garth !).

Jonathan et Mark s’en vont, ce dernier très hésitant disant que leur mission n’est pas finie, qu’il faut sauver Lizzy. J’avoue que la fin m’a mis mal à l’aise. La réponse de l’ange est « Elle a tout ce qu’il lui faut tu sais Mark, elle a l’amour et elle a la foi ».

On pense que c’est de la démagogie, mais le final nous montre quelques années plus tard Lizzy en pleine forme vers laquelle un enfant court et qu’elle prend dans ses bras sous les yeux amoureux de Garth. La vie s’est chargée de montrer à Victor French et Michael Landon que tout cela relève d’une belle fable. Ainsi se termine la belle histoire de Lizzy et Garth, et la saison 1 des « Routes du Paradis ». Une mention spéciale à Helen Hunt qui laissait présager ici la belle carrière de la merveilleuse comédienne qu’elle est devenue.

Les infos supplémentaires:

Après le bond dans le passé en 1940 dans l’épisode 16 « Qu’on est bien chez soi » où Mark se réconcilie avec son grand-père, c’est cette-fois un bon dans le futur proche, puisque l’enfant de Lizzy et Garth a bien trois ans dans la scène finale, soit environ 1988.

On trouve peu de renseignements sur John Hammond qui incarne Garth, même pas sa date de naissance. Il est célèbre pour la série TV « The blue and the gray » inédite en France. Il a également joué dans « Côte Ouest » et « Hôpital Saint Elswere ». Plus de nouvelles depuis 2008.

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Images capturées par Patrick Sansano.

Saison 4Présentation

Les Routes du paradis

Saison 5



1.   LE FILS PRODIGUE
(WHOSE TRASH IS IT ANYWAY?)



Scénario : David Thoreau. Réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Tandis que deux politiciens s’affrontent pour le poste de maire, le fils de l’un d’eux met de la drogue dans le casier universitaire du rejeton de l’autre pour faire basculer l’élection.

Critique :

Un épisode qui nous permet d’aborder la politique américaine, dans lequel Michael Landon se fait discret au profit de son partenaire Victor French. Au-delà de la rivalité politique, cet opus est une réflexion sur l’amour paternel.

Très moralisateur, l’épisode montre les limites de l’ambition de deux politiciens, l’un des deux étant prêt à faire passer son élection avant sa famille, en la matière son fils.

Mark n’hésite pas à mener une enquête digne de son ancien statut de policier pour démonter une machination contre l’un des candidats, qui se trouve être son ami.

Nous sommes surpris par un Victor French aux cheveux coupés très courts pour cette nouvelle saison. La truculence de Mark, son personnage, est toujours présente.

David Spielberg et Ken Kercheval dominent tellement l’intrigue dans leur duel politique qu’ils ont tendance à éclipser nos héros. Landon nous propose ici un réquisitoire contre les magouilles politiciennes plein de lieux communs, mais le second fil de narration est plus intéressant, avec la réaction des deux enfants des candidats.

On passe un bon moment, mais ce n’est pas un épisode mémorable.

Anecdotes :

  • Ken Kercheval (1935-) est célèbre pour son rôle de Cliff Barnes dans Dallas.

  • David Spielberg (1939-) a joué au cinéma dans Christine et à la télévision dans On ne vit qu’une fois et une série inédite en France The practice (1976).

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2-3.  SUR LES AILES DU DESTIN
(HELLO AND FAREWELL)

Scénario : Vince R. Guttierez. Réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Une ancienne infirmière du Vietnam souffre de traumatismes. Un jeune pilote qui va bientôt se lancer après avoir obtenu son brevet apprend qu’il est un enfant adopté. Jonathan incarne ici un médecin militaire.

Critique :

Double intrigue pour un double épisode. Matthew Perry méconnaissable en jeune enfant adopté David (son interprétation est très différente de Friends) et Christina Raines dans l’un de ses derniers rôles – elle a arrêté sa carrière en 1991 – en infirmière commandant Kimberly Michaels. Nous sommes dans le mélodrame en permanence, mais cela ne jure pas dans le cadre de cette série.

Les bons sentiments sont légion. Le thème de l’adoption non révélée en son temps et les cauchemars liés à la guerre du Vietnam se croisent dans cette histoire en deux parties avec une certaine adresse. Il faut dire que Christina Raines joue particulièrement bien. Landon aborde le thème des thérapies de groupe pour les anciens du Vietnam, ce qui est tout à fait dans la cible de la série. Quant à David, sous le choc d’avoir appris qu’il était adopté, il est blessé dans un accident de moto.

On comprend la raison d’une deuxième partie lorsque les deux personnages de Kimberly et David se rencontrent. Le téléspectateur devine avant tout le monde que Kimberly est la mère de David.

Au bout de cinq saisons, Les routes du Paradis est une série qui a un peu fait le tour de tous les sujets. L’aspect surnaturel avec l’ange Jonathan et ses pouvoirs sont volontairement laissés de côté, et ce au profit d’intrigues peut être plus fouillées. Le scénario devient totalement réaliste et pourrait faire partie d’une série sans ange ni intervention divine.

Le tandem Michael Landon-Victor French est toujours actif, mais le ton de l’ensemble a quelque peu changé. Avec une vision plus réaliste, on tombe moins dans la guimauve et l’angélisme. Le thème de l’après Vietnam est un sujet éternel pour les scénaristes, tant il est possible de l’aborder par tous les angles possibles.

Devant les talents d’actrice de Christina Raines, on regrette son choix de fuir les studios, même s’il est respectable. Elle joue presque ici son propre rôle.

Plus que de science-fiction, il est ici question d’humanisme. La thérapie de groupe des anciennes du Vietnam évoque celles des alcooliques repentis. Landon se sert de ce grand traumatisme de l’Amérique pour nous proposer un opus grave et sans humour.

On est tout de même un peu frustrés que Landon et French soient autant en retrait dans l’histoire dominée par Christina Raines et Matthew Perry.

On atteint le paroxysme de sentiments lorsque Kimberly apprend, avec un retard de 17 ans, que Bill, le père de son enfant, est mort au Vietnam. Elle révèle alors à Jonathan qu’elle a fait adopter son enfant, vivant à l’époque dans le déni suite à la disparition de Bill.

Un double épisode particulièrement larmoyant sans tomber dans la sensiblerie. Le titre original est plus explicite que le français quand on a vu le film. Michael Landon a bien fait de gommer l’aspect surnaturel et mystique pour nous propose cette belle histoire grave et touchante.

Les retrouvailles entre mère naturelle et fils sont déchirantes.

Anecdotes :

  • Matthew Perry (1969-) est célèbre pour son rôle de Chandler dans Friends.

  • Le rêve de Mark était de devenir pilote de chasse.

  • Christina Raines (1952-) est née à Manille aux Philippines et a débuté comme danseuse. Malgré une trajectoire prometteuse de comédienne (Nashville, Duellistes, La sentinelle des maudits), elle a décidé de mettre un terme à sa carrière et de devenir infirmière, spécialiste dans les dialyses.

  • Episode tristement prémonitoire, Victor French qui sera fauché par un cancer foudroyant avant la diffusion des épisodes de cette saison, doit ici, en tant que Mark Gordon passer un test de santé car il est incapable de se rappeler le dernier qu’il a passé.

  • Mark est de sortie avec la ravissante Fran, une femme colonel incarnée par l’actrice Lora Staley qui n’a fait qu’une courte carrière.

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4.  LE SALUT
(THE SILENT BELL)

Scénario : Parke Perine. Réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Jonathan et Mark sont engagés comme instituteurs dans une école maternelle multiethnique par le pasteur Tobias Bennett. Mais le conseil d’administration vient de décider de chasser de cette école tous les non-chrétiens.

Critique :

On est un peu déroutés par l’intrigue. On nous présente une maternelle laïque dirigée par un pasteur. On constate que les enfants peignent Dieu, tout en ne recevant pas d’enseignement religieux. Bref, le scénario est tortueux.

Le pasteur Bennett est pris d’un cas de conscience car ses employeurs lui demandent de renvoyer les enseignants non chrétiens (juifs, musulmans…) Il décide d’obéir de peur d’être renvoyer.

Episode extrêmement bavard, avec une fin ouverte (on ignore si les enseignants renvoyés accepteront de revenir) et un petit miracle avec la cloche qui inexplicablement ne sonne plus tant que la décision du conseil d’administration est maintenue. De plus, par la force des choses, une bonne partie de la distribution, dont la délicieuse Mimi Kuzyk en enseignante juive Debra Stone disparaît à la moitié de l’épisode pour ne pas revenir.

Un opus vraiment mineur. Les grimaces de Victor French au début pour amuser un enfant isolé nous tirent un sourire, mais pas davantage.

Anecdotes :

 

  • Mimi Kuzyk (1952-) était Donna Elesee dans le premier épisode de la saison 4 de Code Quantum, succédant dans ce personnage de femme du héros à Teri Hatcher (Un épisode de la première saison).

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5.  TRENTE-CINQ ANS APRÈS
(THE REUNION)

Scénario : David Ketchum et Tony DiMarco. Réalisation : Michael Landon.

Résumé :

35 ans après, les élèves de terminale d’un lycée de 1954 se retrouvent. Parmi eux, Trevor Steele qui est devenu un has been après avoir été une grande vedette de cinéma.

Critique :

Quel épisode ennuyeux ! Il ne s’y passe strictement rien, si ce n’est que les protagonistes constatent que le temps a passé. Mark qui faisait partie de l’école se croit obligé de s’inventer une carrière de footballeur. En fait, chacun a honte d’avoir vieilli et ne l’assume pas.

On ne comprend pas ce que vient faire cette réunion d’anciens élève banale comme le vent dans Les routes du Paradis. Trevor (Llyod Bochner) est ami avec son imprésario, mais refuse de voir la réalité en face, alors qu’il ne peut plus le payer depuis six ans. Les pom pom girls de 1954 ne sont plus toutes fraiches en 1989, et la seule personne qui n’a pas changé est une langue de vipère.

Aucun miracle, aucune intervention de l’ange Jonathan. Les gens attendent de cette réunion qu’elle leur redonne l’impossible : leur jeunesse. Le téléspectateur lui trouve le discours de l’opus d’une banalité inépuisable.

Anecdotes :

  • Trevor est présenté comme un has been, et il est mentionné (nous sommes en 1989) qu’aujourd’hui les jeunes veulent voir Michael J. Fox et Tom Cruise.

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6.  LA SOURCE DE L'INFORMATION
(THE SOURCE)

Scénario : Elaine Newman et Ed Burnham. Réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Deux enfants d’une école veulent devenir journalistes. Ils soupçonnent qu’un accident d’autobus serait dû à un manque d’attention du chauffeur qui s’intéresse de trop près aux adolescentes.

Critique :

Landon et French sont ici supplantés par deux jeunes aspirants au prix Pulitzer, Colin et Doug. Ils se croient déjà journalistes et veulent aller bien plus loin que le bulletin du collège. Le chauffeur du bus, Larry Nichols (Dack Rambo), selon un témoignage, avant un accident où il prétend que le véhicule a eu une défaillance, avait l’esprit ailleurs. Une jeune fille, une mineure, qui veut rester anonyme témoigne qu’il lui faisait des avances. Le passé de Nichols ne plaide pas en sa faveur.

Jonathan désapprouve les méthodes des deux jeunes et pense qu’il s’agit de diffamation. Mais l’un des apprentis journalistes, Colin, se sent protégé car il est le fils du proviseur.

Cette intrigue peine à nous intéresser. Tout au plus constate-t-on que dans l’Amérique puritaine de 1989, une mère peut s’opposer à ce que sa fille assiste à un cours d’éducation sexuelle.

Nichols est-il coupable ou innocent ? Landon aurait tendance à en faire une victime jugée d’avance. Et en fait, le chauffeur est bel et bien innocent, victime d’une mineure perverse et faux témoin.

On pense parfois aux Risques du métier d’André Cayatte, Dack Rambo se trouvant à la place de Jacques Brel. Episode moralisateur qui met nos deux jeunes « reporters » devant leurs responsabilités. Mais sali, Larry Nichols ne retrouve pas la confiance des parents qui pensent qu’il n’y a pas de fumée sans feu.

Encore une histoire sur le fond pas mauvaise mais qui n’a rien à faire dans le cadre de la série. La saison 5 marque décidément le déclin de la création de Michael Landon.

Anecdotes :

  • Dack Rambo (1941-1994) qui fut la vedette de la série Le signe de justice et joua dans Dallas fut fauché par le sida.

  • Alan Fudge (1944-2011) était l’une des vedettes récurrentes de L’homme de l’Atlantide.

  • Mark Gordon se retrouve professeur d’éducation sexuelle.

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7.  UNE RÉVOLTE POSITIVE
(THE SQUEAKY WHEEL)

routes 1 7

Scénario : Paul W. Cooper. Réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Un handicapé, vétéran de la guerre du Vietnam, se voit confronté au racisme des « biens portants ». Jonathan et Mark se présentent à lui comme des représentants d’une association contre les discriminations envers les handicapés.

Critique :

Voilà un épisode caricatural, qui reprend tous les poncifs sur le manque d’adaptation des lieux publics pour les handicapés. Wayne Secrest perd son emploi parce qu’un autobus n’est pas équipé pour lui permettre de descendre son fauteuil au moment opportun. La rampe qui devrait le lui permettre est en panne.

Un trottoir qu’il ne peut monter, le regard condescendant d’une vieille femme dans un bus, tout pousse Wayne à la révolte.

Même son épouse (valide) ne parvient pas à le réconforter tout le temps, alors qu’il est évident qu’elle l’aime. La comédienne Deborah Benson en Patty Secrest trouve le ton juste et n’en fait jamais trop. C’est une femme amoureuse et pour elle, son mari n’est pas différent.

Tout est trop exagéré dans cet opus. Même un hôtel refuse l’accès à Wayne. Puis, des gens valident se moquent de sa femme et de lui parce qu’il veut s’essayer, en fauteuil roulant, à danser la rumba, une alerte incendie épuise un sauveteur obligé de descendre Wayne par les escaliers dans ses bras.

Nos héros finissent par le transformer en militant de la cause des handicapés. Mais nous restons dans la caricature : allant voir un film en plein air, Wayne et sa femme sont importunés par de jeunes voyous et doivent prendre la fuite. Ils sont sauvagement poursuivis en voiture par ces racailles. Ces exagérations répétées gâchent notre plaisir. Wayne achète une arme et décide de se venger, nous sommes alors dans l’outrance complète.

A la 41e minute, l’ange Jonathan a recours à la violence, ce qui arrive rarement dans la série. Lorsqu’il projette le voyou contre un mur avec une force herculéenne, son visage reflète qu’il y prend du plaisir. Nous sortons complètement du cahier des charges de la série avec les bons sentiments, Dieu, les anges…

Le happy end obligé nous laisse un goût amer. On peut reprocher aux scénarii de cette saison d’être vraiment très mal écrits. Le discours final de Wayne à l’association est convenu, moralisateur et abuse des poncifs. Dommage.

Anecdotes :

  • Victor French s’attarde à Hollywood devant l’étoile de Michael Landon, star de La petite maison dans la prairie ! Jonathan dit qu’il ne connaît pas. Grand moment d’humour. Réponse de Mark : « Heureusement que tu es mort au moins depuis quarante ans ».

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8.  AU REVOIR, MONSIEUR LE PROFESSEUR
(GOODBYE, MR. ZELINKA)

Scénario : Jerry Winnick. Réalisation : Michael Landon

Résumé :

Ivan Zelinka, professeur, se voit obligé de prendre sa retraite. Jonathan et Mark sont là pour empêcher l’homme d’être obligé de se retirer.

Critique :

A 81 ans, l’âge de la retraite est largement arrivé, sauf dans Les routes du Paradis. C’est ce qui pêche dans ce scénario. Il n’y a rien d’illégitime de mettre à la retraite ce professeur, Ivan Zelinka, ici supposé avoir 70 ans. Le choix d’un comédien qui en a onze de plus ne s’avère pas crédible, car Ayres fait son âge.

On considère donc comme un drame le fait de voir partir à la retraite un enseignant de 70 ans, de ce côté de l’Atlantique, l’intrigue nous paraît incompréhensible. Un fonctionnaire obligé de partir à 70 ans, qui fait ce métier depuis plus de cinquante ans !

Lew Ayres en fait des tonnes dans la mièvrerie. On ne comprend pas pourquoi Michael Landon confie systématiquement l’écriture des histoires de cette saison 5 à de nouveaux scénaristes peu inspirés. Cela nuit beaucoup à l’unité de sa série par rapport aux saisons passées.

Les jeunes sont caricaturaux. Michael Landon les filme en nous en dressant des portraits plutôt caricaturaux, telle la jeune punk du début.

Durant sa carrière, Lew Ayres a souvent eu des rôles pleurnichards et j’avoue avoir beaucoup de mal à le supporter. C’est sa troisième et dernière participation à la série de Landon dans un rôle différent. Mais il a toujours le même registre, par exemple dans Columbo : Au-delà de la folie, ainsi que des Hawaii Police d’état : Coup de tonnerre atomique et Terreur légale.

Le sujet de départ étant hasardeux, on ne pouvait s’attendre à un chef d’œuvre. La pétition et la manifestation des étudiants pour maintenir Zelinka à son poste ont quelque chose de pathétique. On fera passer des tests truqués au vieux professeur pour l’éliminer. On devine le happy end plein de sensiblerie, Zelinka triomphant grâce à une intervention surnaturelle qui l’oblige à rester sur son siège et lui donne les réponses à la vitesse grand V. On regrette, après cela, une fin totalement bâclée.

Anecdotes :

  • Lew Ayres (1908-1996) fut le gouverneur dans le pilote d’Hawaii Police d’état, mais refusant de s’installer dans l’île, le producteur Leonard Freeman le remplaça dès le second épisode. Il revint plus tard dans d'autres rôles le temps de deux épisodes. Les routes du Paradis était l’un de ses derniers rôles, il ne devait revenir ensuite que pour deux rôles, dont l’un des téléfilms réunion de Pour l’amour du risque.

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9.  LA DÉCISION
(CHOICES)

Scénario : Park Perine. Réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Jonathan et Mark deviennent détectives privés et tiennent une agence. Un couple de vietnamiens leur demande de les aider à retrouver leurs fils porté disparus il y a dix ans. Lors de la défaite américaine, ils ont fait adopter leurs enfants avant de purger deux ans dans les geôles de leur pays, puis d’avoir le droit d’asile à Singapour.

Critique :

Episode très politique et évidemment anticommuniste. Il aborde surtout le thème de l’adoption. Bien que Park Perine ait écrit de bons épisodes pour la série, celui-ci est complètement improbable. Les enfants du couple vietnamien, Dinh et Champ, ont tous deux un foyer, les Hopkins. La visite des parents naturels vient bouleverser ce havre de paix au moment où Dinh (surnommé « Dinny ») est admis à l’université, bénéficiant en plus d’une bourse.

Les parents naturels vietnamiens ne nous paraissent pas aussi sympathiques que les Hopkins. Les deux enfants sont parfaitement intégrés dans leur famille américaine.

Arthur Rosenberg est excellent en Howard Hopkins, le père adoptif. Michele Marsh qui incarne son épouse Barbara est un peu moins convaincante. Les parents naturels disent simplement vouloir voir leur progéniture, mais ils veulent reprendre l’aîné. On ne peut, compte tenu des circonstances, dire qu’ils les ont abandonnés. Néanmoins, ils peinent à gagner la sympathie du téléspectateur. Un certain manque d’émotion transparaît.

Dinny est favorable à ses parents naturels, à l’opposé de Champ. Ce qui plombe l’épisode, c’est l’interprétation antipathique (on se demande si c’est volontaire) des comédiens incarnant le couple vietnamien. Dinny avait fait la promesse à ses parents de leur rester fidèle, il était grand dix ans auparavant. Il se rebelle mais se sent tenu par sa promesse.

L’éloignement entre les Etats-Unis et Singapour rend impossible un compromis. L’enfant doit choisir. En effet, seul Dinny est engagé par sa promesse, et lui seul risque partir.

Episode maladroit dans sa construction, car d’emblée le téléspectateur prend fait et cause pour les Hopkins. Jonathan est mal à l’aise dans l’opus. Il se trouve face à un homme qui sauva des soldats américains mais est aussi tyrannique comme père avec la fameuse promesse.

Le téléspectateur devine facilement la fin, plagiée sur Kramer contre Kramer. On sauve quelques scènes qui évitent la note minimale. Mais l’ensemble ne nous enthousiasme pas. L’actrice qui incarne la mère naturelle est particulièrement passive tout au long de l’épisode. Plus que Choices, l’épisode aurait dû s’intituler La promesse.

Anecdotes :

  • L’intrigue se situe dix ans exactement après la chute de Saïgon. Anachronique puisque nous sommes en 1989.

  • Pour la première fois, Jonathan avoue à Mark qu’il a failli rater sa mission.

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10.  AU ROYAUME DES AVEUGLES
(SUMMER CAMP)

Histoire de Tom Sullivan. Adaptation : Jodie Lewis. Réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Une top model, Tawny Turner, victime d’un accident qui lui a brûlé les jambes dans l’incendie de son appartement, décide de s’occuper d’un camp d’été pour jeunes aveugles.

Critique :

Dans le deuxième James Bond avec Timothy Dalton, Priscilla Barnes faisait une apparition éclair, son personnage étant tué. Elle incarne ici une top model victime d’un accident qui lui a brûlé les jambes. Jonathan va faire émerger en elle Mary Anders, son vrai nom, car Tawny Turner la top model, ayant été brûlée, ne peut plus poser.

Jonathan fait ressortir en elle son humanité, celle de Mary à travers Tawny,  et la ramène à son identité d’origine. L’épisode est poignant, nous montrant la fragilité de ceux pour qui la plastique est le seul titre de gloire. Priscilla Barnes, que l’on a adoré dans le James Bond Permis de tuer est aussi belle qu’intelligente. Elle apporte un plus indéniable à cet opus.

L’histoire d’amour pudique entre Tawny et Frank est très belle jusqu’au moment où l’aveugle avoue qu’il sait que Mary Anders est le top model Tawny Turner. Priscilla Barnes illumine sa présence de cet opus en évitant la mièvrerie.

Jonathan doit aider Frank à reconquérir « Mary » qui en tant que top model Tawny, malgré ses jambes brûlées, s’apprête à poser nue. C’est un épisode absolument poignant sur le côté superficiel de la beauté physique, qu’un aveugle ne peut voir mais qui ne l’empêche pas de ressentir un amour profond.

Cette histoire qui aurait pu sombrer dans le misérabilisme est sauvée par les interprètes. Michael Landon sait tirer profit d’une bonne histoire écrite à quatre mains par Tom Sullivan et Jodie Lewis.

Hymne à l’amour, à la vie, au-delà des handicaps, de la cécité, l’aveugle perçoit la beauté intérieure de Mary. Cela nous vaut des scènes bouleversantes.

Seconde vraie réussite de la saison 5 après « Sur les ailes du destin », cet opus nous permet de retrouver la saveur des meilleurs moments de la série.

Priscilla Barnes nous émeut autant qu’elle nous ravit. Un très bon épisode.

Anecdotes :

  • Priscilla Barnes (1955-) est surtout connue comme l’épouse de Felix Leiter, Della, dans le James Bond Permis de tuer.

  • Retour des personnages  de Jerry et Frank, incarnés par Brandon Bluhm et Tom Sullivan, que l’on a vus dans l’épisode de la saison 4 Toutes les couleurs du cœur.

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11.  LES LIMITES
(THE INNER LIMITS)

Scénario : Lan O’Kun. Réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Un champion de base-ball qui va se marier et abandonner sa carrière doit vivre avec son frère survivant dans un état végétatif. Pour cela, il risque de perdre sa fiancée, Jessica.

Critique :

Alors que l’on approche de la conclusion de la série, et des dernières apparitions de Victor French, Lan O’Kun a signé par le passé de bons scripts pour la série, comme Park Perine (même si l’on n’est jamais si bien servi que par soi-même, Landon ayant écrit et réalisé nombre d’opus) nous propose un film assez dérangeant.

L’épisode est d’emblée dramatique, entre le fils végétatif et la mort du père sur le terrain de baseball. « Combien de temps on va continuer de faire semblant Maman ? » demande le frère, Paul (Joseph Culp). George, le frère végétatif (Tim Choate) est un véritable poids, sorte de mort vivant.

Nous sommes dans Les routes du Paradis où tout est possible. Paul va se marier avec la belle Jessica (Lorie Griffin). L’épisode nous met mal à l’aise, avec cet homme devenu un légume. Pourtant, il a toute sa conscience, ce que l’on apprend plus tard dans l’opus.

Jonathan Smith/Michael Landon est pleinement dans sa personnalité surnaturelle d’ange. Lorsque Paul le rencontre, il comprend que Jonathan peut déterminer s’il reste une conscience ou non chez son frère. A la 24e minute, Jonathan réalise que George n’est pas perdu. Il comprend ce qu’on lui dit.

C’est plus une démonstration scientifique qu’une fiction, ce qui rend l’intrigue quelque peu ennuyeuse. Mark et Jonathan s’évertuent à nous prouver, dans ce plaidoyer indirect contre l’euthanasie, qu’un homme en état végétatif peut être « normal ».

Si l’on est bien dans le cahier des charges des Routes du Paradis, le téléspectateur a l’impression de regarder un documentaire et s’ennuie.

La fin est hautement improbable. George provoque la rupture de son frère Paul avec sa fiancée Jessica. Pour empêcher cela, il faut qu’il gagne en autonomie. Mais dans la série, les miracles ne sont pas impossibles.

Anecdotes :

  • La belle Lorie Griffin est surtout connue pour son rôle dans Poupées de chair (1988). Elle ne tourne plus depuis 1997.

  • Il y a 35 ans que George est dans un état végétatif.

  • Tim Choate (1954-2004) s’est tué dans un accident de moto. On l’a vu surtout à la télévision (Amour, gloire et beauté, Cagney et Lacey, Côte Ouest, Arabesque, Cold Case).

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12.  QUELLE VIE DE CHIEN !
(IT'S A DOG'S LIFE)

Scénario : Park Perine. Réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Jonathan se transforme en chien et donne ses pouvoirs d’ange à Mark.

Critique :

Avant dernier chapitre de cette saison de trop. Les audiences ont baissé et il est d’emblée prévu une mini-saison de 13 épisodes. On se demande pourquoi Michael Landon a accepté ce défi perdu d’avance.

Jonathan transforme ici l’arme d’un voyou en pistolet à eau. Ce genre de séquences désopilantes a fait son temps. On a vu et revu cela dans la série.

Plus singulier, Jonathan se transforme ici… en chien ! Et il confie « les pouvoirs » à un Mark trop heureux pour l’occasion de sauver ses semblables.

Le gros problème de cet épisode où Michael Landon est quasi absent est que l’on hésite entre comédie et tragédie, que la fin de l’épisode est un twist bien improbable et remet en question tout ce que l’on a vu dans l’intrigue.

Park Perine nous fait prendre des vessies pour des lanternes, et la crédibilité s’en ressent. On se sait plus que croire. Tout se passe-t-il dans un rêve de Mark, ou Jonathan s’est-il véritablement transformé en chien ? L’épisode permet de multiplier les quiproquos, les effets comiques, mais le téléspectateur perd son latin en route et n’adhère pas.

Les seuls bons moments sont dus au personnage de Vanessa/Cathy (Murphy Cross), dont le personnage est complètement allumé. Victor French livré à lui-même montre ses limites. C’est un peu dommage, pour l’avant-dernier épisode, de proposer cela au téléspectateur. Plus une farce qu’une mission de l’ange Jonathan aidé de son comparse mortel.

L’intrigue avec l’enfant que Mark trouve sur sa route, le hold-up dans la boutique, nous déroutent et donne à l’ensemble un ton décousu. La mère de Tommy alias Justin (l’enfant), Vanessa, réussit à être drôle dans sa folie démesurée. Le loufoque Dimitri (Tom Fitzpatrick) ne semble pas se forcer pour lui donner la réplique.

Mark œuvre auprès des parents divorcés en jouant les assistantes sociales sans conviction. Le père, Thomas Baldwin (Richard Marcus) qui a choisi de fuir se réconcilie avec son fils.

Drôle de choix scénaristique où les personnages ne portent pas leur vrai prénom : Tommy se fait appeler Justin à cause de son père Thomas qu’il ne voit plus, Cathy préfère Vanessa qui correspond à ses aspirations artistiques, et le chien porte le nom de Jonathan.

Anecdotes :

  • Mark dit qu’il connaît son complice depuis cinq ans.

  • Murphy Cross (1950-) a joué dans Annie (1982) de John Huston.

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13.  LA NUIT DE NOËL
(MERRY CHRISTMAS FROM GRANDPA)

Scénario et réalisation : Michael Landon.

Résumé :

Jonathan doit convaincre le soir de Noël un grand-père de renoncer à un projet de centrale nucléaire afin de sauver dans le futur son arrière-petit fils d’un cancer. Puis il dit son avenir à un fabriquant de pesticides… et au Président en personne.

Critique :

C’est avec un épisode de Noël que l’aventure s’achève. Il semble qu’à l’époque, Michael Landon avait compris que sa création avait fait son temps, et il préparait déjà une autre série « Us », dont un cancer du pancréas ne lui laissera le temps que de tourner le pilote début 1991.

Jonathan passe son temps à réconcilier tout le monde : une mère avec son fils alcoolique, un grand-père avec l’avenir qu’il prépare à son petit-fils Samuel. On se croirait dans un conte de Dickens.

Samuel, le petit fils, aura un fils, Ronald, atteint gravement par la radioactivité, tandis que le fils est mort d’un cancer il y a un an. Le grand-père peut voir l’enfer qu’il réserve à sa descendance. L’épisode est très inspiré des catastrophes de Three Miles Island (1979) et Tchernobyl (1986). On a un pincement au cœur lorsque Jonathan dit à un Mark âgé de 83 ans qu’il l’a sauvé du cancer en le persuadant d’arrêter de fumer.

Ensuite, Jonathan s’en prend à un fabriquant de pesticides pour les mêmes raisons. Episode prémonitoire, écrit et réalisé par Landon, sur le fléau du cancer lié à l’environnement. A nouveau, on voyage dans le futur. Nous sommes en pleine science-fiction au terme d’une saison 5 qui a totalement sacrifié ce genre.

L’épisode est tellement bon que l’on se dit que Landon aurait pu en faire le dernier de la saison 4.

Le final a lieu à la Maison Blanche. Jonathan s’invite auprès du Président des Etats-Unis (incarné par Mark Roberts), afin de lui parler de la destruction de la couche d’ozone et de la pollution. Il le supplie de plaider pour la paix de l’humanité.

Un épisode « écologique ». Une fin assez grandiose, bien dans l’esprit de la série, faite de vœux pieux, où rêve et réalité se mélangent, avec des voyages dans le futur étonnants. Un épisode à voir impérativement en conclusion de la série.

Anecdotes :

  • Victor French, décédé le 15 juin 1989, n’a pas vu les derniers épisodes programmés durant l’été 1989 en juillet août.

  • L’épisode nous projette dans le futur en…2018.

  • Le président des Etats-Unis se prénomme George. Comme George H.W. Bush, président en 1989.

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Images capturées par Patrick Sansano.

Saison 1Saison 3

Les Routes du paradis

Saison 2



1. UNE CHANSON POUR JASON - 1RE PARTIE
(A SONG FOR JASON - PART ONE)



Scénario : Dan Gordon. Réalisation : Michael Landon.

Résumé

Jonathan et Mark se rendent dans un camp de vacances pour enfants cancéreux.

La criti­que

Pas de changement au générique, la saison 2 reprend celui de la première. Le thème du cancer est à nouveau abordé dans ce double-épisode.

On a au début davantage l’impression d’être dans un documentaire médical que dans une fiction. Mark craque et estime que cette mission est au-dessus de ses forces.

En fait, au début, nous sommes dans un hôpital, et ce sont les enfants les moins fragiles qui peuvent aller passer des vacances au camp une semaine. Le personnage de Mark évoque ce que pense le téléspectateur lambda devant cet endroit si triste.

L’histoire s’attache au destin de plusieurs enfants : le petit Curtis a une mère qui l’étouffe. Jason, lui, fait preuve d’un courage extraordinaire. Le film est sans complaisance. On nous montre la méchanceté des enfants non malades.

Un plus grand, champion local de l’équipe de football, victime d’un cancer des os, risque l’amputation d’une jambe. Il cache sa maladie à sa petite amie jusqu’à ce qu’elle le découvre et le rejette.

Pour débuter cette saison 2, Landon a choisi l’épisode le plus difficile que nous ayons vu depuis le début de la série. En dehors de la maladie, c’est la peur des parents qui est omniprésente. Ambiance oppressante, sans concessions. L’épisode se termine avec le départ pour le camp.

Plus réaliste que « Code Quantum » dont elle n’a pas le côté ludique, « Les routes du Paradis » aborde des thèmes difficiles et ne met pas toujours le téléspectateur très à l’aise. On aimerait que l’orientation scénaristique soit davantage tournée vers la SF.

Les infos supplémentaires

Dans le rôle du médecin, le docteur Cohn, on retrouve Herb Edelman (1933-1996) familier des séries télé : « Mac Gyver », « La croisière s’amuse », « Arabesque », « Côte Ouest », « Cagney et Lacey », « Le juge et le pilote », « L’homme qui tombe à pic ».

Bien que très doué dans son interprétation de Jason, Joshua John Miller (1974-) n’a pas franchi le cap de l’âge adulte et a arrêté sa carrière en 1991.

Nouvelle évocation de l’épisode sur le grand-père de Mark « Qu’est-ce qu’on est bien chez soi » (01-16).

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2. UNE CHANSON POUR JASON - 2E PARTIE
(A SONG FOR JASON - PART TWO)

Scénario : Dan Gordon. Réalisation : Michael Landon.

Résumé

Les jeunes malades arrivent au camp de vacances. Si la plupart sont heureux de retrouver une vie normale, Curtis a très peur et appelle sa mère. Le docteur Cohn (Cohen dans la VF) est sur place avec les enfants. Gary, le joueur de foot, sombre dans le pessimisme.

La critique

Après un résumé du premier volet, on constate en voyant l’attitude artificiellement trop enjouée des moniteurs et du personnel médical que le drame est toujours latent. Gary craque en public. On assiste aussi à la révolte de Jason dont le meilleur ami Jimmy doit quitter le camp car il est en phase terminale.

On se demande si Michael Landon n’a pas voulu tourner cet épisode si difficile pour être le pendant du final irréaliste de la saison 1, « La grande classe » avec Helen Hunt. Il tombe cependant dans l’excès contraire.

Le père de Jason est un rocker célèbre, Miki Winner (Barry Williams) qui fuit son fils depuis qu’il est malade. Malheureusement, le comédien est peu crédible en ersatz de Bruce Springsteen. Le couple qu’il forme avec Jessica Drake (qui incarne Sharon, la mère de Jason) est hautement improbable.

Le côté « forcé » de la joie des familles et des moniteurs rend l’épisode parfois pénible.

Les informations supplémentaires

Brian Lane Green (1962-) qui incarne Gary, malgré d’évidentes qualités d’acteur, a tout arrêté en 2001. On l’a vu dans « Arabesque », « Matlock », « Sabrina, l’apprenti sorcière ».

La jolie Jill Caroll incarne une monitrice de 18 ans, Trish. Elle a joué au cinéma dans « Psychose 2 », « La foire des ténèbres », et à la TV dans « Hooker », « Les deux font la paire », « Dans la chaleur de la nuit », « Matlock », « 21 Jump Street », « Arabesque » avant d’arrêter une carrière prometteuse en tournant un épisode de « Profiler ».

Certains enfants malades acteurs amateurs participent à ce double épisode.

Barry Williams (1954-) qui tourne toujours, est devenu comédien car il était le voisin de Peter Graves, le héros de « Mission Impossible ».

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3. L'ERREUR
(BLESS THE BOYS IN BLUE)

Scénario : Dan Gordon. Réalisation : Victor French.

Résumé

Jonathan et Mark permettent l’arrestation d’un braqueur de magasin. Suite à cela, les compères deviennent policiers. Jonathan se rend compte alors qu’il perd son statut d’ange pour redevenir mortel.

La critique

Episode plein d’humour, après la pesanteur du double-opus de début de saison. Jonathan en policier sans ses super pouvoirs devient vulnérable. Cette mission intervient lorsque Mark évoque le cas d’un policier qui a tiré sur un adolescent dont il ignorait qu’il n’était pas armé.

L’épisode alterne des passages de comédie et de drame. Si au début, on part sur des chapeaux de roues, l’intrigue se met vite à stagner voire tourner en rond.

La singularité de cet épisode est le passage pour Jonathan de l’état de mortel à d’ange (dans les deux sens) en pleine action.

L’histoire devient passionnante lorsque Jonathan met à jour le fait que le jeune homme était bel et bien armé face au policier qui fait un « burn-out » après l’affaire. Simplement son père a enlevé les balles juste à temps.

Moins traumatisant que les sujets sur la maladie, «L’erreur » est une belle histoire qui comporte certes quelques longueurs, mais reste quand même bien ce que l’on attend de la série.

En dehors des vieilles dames, qui en font trop, les personnages des policiers et des parents du jeune agresseur tué sont bien distribués. Wally Taylor en Carl Biggs, le père, est celui qui tire le mieux son épingle du jeu. L’interprétation est toute en subtilité.

On ne nous explique pas vraiment pourquoi Jonathan perd un temps son statut d’ange. L’épisode est un peu plus court que d’ordinaire (45 minutes).

Les infos supplémentaires

Mark est resté quinze ans dans la police.

Redevenu humain, Jonathan mange et saigne.

Wally Taylor (1931-2012) a joué notamment dans « L’enfant sacré du Tibet », « New York 1997 » et « Rocky 3, l’œil du tigre ».

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4. CINDY
(CINDY)

Scénario : Dan Gordon. Réalisation : Michael Landon.

Résumé

Jonathan et Mark sont à Hollywood. Mark s’est fait escroquer avec un plan dont toutes les adresses sont fausses. L’ange veut réconcilier un imprésario, Vinny, avec sa fille Cindy qu’il n’a pas vue depuis un an. Cindy veut passer une audition pour un rôle.

La critique

Episode au ton léger. Nous évoluons dans les studios d’Hollywood. Un peu de détente après des opus graves comme « Une chanson pour Jason » fait du bien.

Le générique est illustré de photos de légendes d’Hollywood. Ceci pour nous mettre dans l’ambiance.

Réconcilier une fille avec son père, accepter qu’elle devienne comédienne, les situations s’enchevêtrent. Cindy (Hallie Todd) travaille pour une mégère qui veut imposer ses filles dans le monde du cinéma, et est une véritable incarnation de la méchante belle mère Mme Trémaine, ici elle s’appelle Mrs Schtepmutter et est allemande.

Tout l’épisode est une reconstitution moderne du conte. On passe un agréable moment. La rivalité entre le producteur Maxim Prince et le directeur des studios Mr King manque compromettre la carrière de Cindy.

Au passage, Landon fait une satire au vitriol des milieux hollywoodiens et des producteurs rapaces, ainsi que des filles prêtes à tout pour devenir comédienne.

La fin bien entendu ressemble à un conte de fées.

Les infos supplémentaires

Hallie Todd (1962-) n’a pas fait une grande carrière tournant entre 1980 et 2005. Elle fut la vedette de 2001 à 2004 d’une série comportant deux saisons: « Lizzy McGuire ».

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5. LE DIABLE ET JONATHAN
(THE DEVIL AND JONATHAN SMITH)

Scénario : Dan Gordon. Réalisation : Michael Landon.

Résumé

Le soir d’Halloween, Mark écrase un enfant à bicyclette. L’enfant est dans un état très grave. Pour le sauver, Mark signe un contrat avec le diable.

La critique

Premier épisode totalement orienté science-fiction. On aurait bien aimé qu’Anthony Zerbe soit le diable, avec son physique effrayant. Mais le rôle échoit à Michael Berryman.

Notons que l’humour n’est pas absent de l’épisode. Jonathan fait appel à un joueur, Charles Barrabas (Conrad Janis) pour sauver l’âme de Mark et duper le diable.

Loin d’une vision horrifique, la réalisation adopte un ton léger pour cette rencontre avec le diable. On se croirait parfois dans « Charmed ». Il est dommage que l’épisode verse trop dans la comédie. Landon nous présente une image d’Epinal en guise de diable, Michael Berryman étant un choix moins judicieux que Zerbe dans le rôle du malin.

Est-ce pour rester dans l’ambiance d’une série familiale ? Toujours est-il que l’opus sombre dans la grande farce, avec un Satan de fête foraine, malgré un twist final machiavélique. Aucun suspense ne s’installe jamais dans l’intrigue. Il y a beaucoup trop de second degré et d’humour pour cela. A l’arrivée, « Le diable et Jonathan » se révèle décevant, méritant tout juste deux étoiles.

Les infos supplémentaires

Anthony Zerbe (1931-) qui incarne Stone a joué au cinéma dans « Papillon » et le James Bond « Permis de tuer ».

Michael Berryman (1948-) interprète ici le diable. On l’a vu au cinéma dans « Vol au-dessus d’un nid de coucou » et « The Devil’s reject ».

On a vu Conrad Janis (1928-) dans « Frasier ».

Le diable reviendra dans l’épisode 5 de la saison 4.

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6. LES OISEAUX
(BIRDS OF A FEATHER)

Scénario : Maxine Hernan. Réalisation : Michael Landon.

Résumé

En route pour une nouvelle mission, Jonathan s’aperçoit que des mouettes meurent inexplicablement et attribue cela à une usine chimique.

La critique

Au bout d’un moment, en regardant cette série, on se demande de quoi vivent les deux personnages, quel argent leur permet de mettre de l’essence dans la grosse berline (passablement cabossée) de Mark. Dans l’épisode « Qu’on est bien chez soi » de la saison 1, Jonathan et Mark étaient pris pour des vagabonds. Il faut dire qu’ils ne paient pas de mine. Certes, d’aventures en aventures, ils trouvent des petits boulots comme Richard Kimble dans « Le Fugitif », mais le réalisme n’est pas le point fort de la série.

Cet épisode aborde le thème de l’écologie, bien à la mode à l’époque du tournage. Mais la façon dont le sujet est appréhendé est simpliste. Ce qui est un peu le défaut récurrent de la série, parfois très inspirée (« On connaît la chanson », « Qu’on est bien chez soi », « La grande classe »), mais se heurtant souvent à des scripts écrits à la hâte.

C’est le cas ici. Bourré de poncifs et de clichés, « Les oiseaux » nous donne au bout de vingt minutes peu d’espoir d’amélioration. La série de Michael Landon veut aborder trop de sujets à la fois sans s’en donner les moyens, et le résultat n’est pas à la hauteur des ambitions affichées.

Le méchant industriel Drake est assez caricatural. Rita Travers la vice-présidente un peu moins. Mais tout cela reste peu convaincant. Trop de manichéisme (le corps médical complice de Drake pour taire la pollution de l’usine).

La « mort » de Jonathan constitue à la 35e minute un moment fort. Le reste du métrage traîne un peu en longueur. La scène du vol du « cadavre » de Jonathan est cependant fort drôle, ce dernier se réveillant et effrayant les voleurs.

Les infos supplémentaires

Marianne Mc Andrew (1942-) est surtout connue pour « Hello Dolly ». Elle incarne ici Rita Travers.

Jonathan a perdu ses pouvoirs d’ange car cette mission ne lui a pas été confiée par Dieu. On le voit saigner lorsqu’il est rossé par les gorilles de Drake.

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7.  LA GRANDE VIE
(POPCORN, PEANUTS AND CRACKERJACKS)

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Scénario : Vince Guttierez. Réalisation : Michael Landon.

Résumé

Jonathan et Mark se font engager comme reporters d’une équipe de base-ball, les Toros. Le leader vient de licencier le meneur de jeu Ted Tilley qui fut une star de ce sport en 1935.

La critique

Le base-ball est tellement typiquement ancré dans la société américaine que Jonathan déclare à Mark (on ne sait s’il faut prendre cela au premier degré) que Dieu l’aime ! Le téléspectateur français est moins réceptif à ce sujet fédérateur aux Etats-Unis.

Tilley semble vraiment trop âgé pour être entraîneur. Il s’en rend compte vite lui-même. Tout cela fait un argument scénaristique plutôt faible. L’épisode est une réflexion sur le temps qui passe et l’âge.

Jonathan demande à Tilley d’insister afin d’être le meneur de jeu des « Toros ». Mais le postulat de départ semble incroyable. De plus, l’ange n’a-t-il pas de missions plus importantes à accomplir sur Terre que celle-là. Visiblement, le base-ball est incontournable puisque l’on retrouve ce thème aussi dans « Code Quantum » dès la seconde partie du pilote.

L’institutrice Mattie Taylor (Lynn Hamilton) s’oppose à Tilley qui est amoureux d’elle car elle estime que le base-ball détourne les enfants des études. On est surpris que Lynn Hamilton soit née en 1930, soit un an seulement de différence d’âge avec Moses Gunn qui pourrait être son père. Au cours d’un match, il va devoir entrer sur le terrain alors qu’il est le joueur le plus âgé à s’être jamais produit. Jonathan va alors lui procurer ses pouvoirs.

Peu conquis au départ, je mets finalement une bonne note à cet opus surtout pour la prestation étonnante de Moses Gunn. Un épisode qui devient grandiose dans sa dernière partie. On retrouve dans cet opus un côté « conte de fées », avec un John Milford campant un salaud intégral qui avait parié contre son club sans savoir que Dieu était son adversaire.

Les infos supplémentaires

John Milford (1929-2000), le directeur Rogers, est surtout connu pour « Les envahisseurs ».

Moses Gunn (1929-1993) qui incarne Ted Tilley est connu pour « Shaft », « Ragtime », « L’histoire sans fin », « Le maître de guerre ».

Lynn Hamilton (1930-) ne tourne plus depuis 2009. On l’a vue dans « Mannix », « L’homme de fer », « Racines », « Kojak », « Les feux de l’amour », « Starsky et Hutch », « K 2000 », « Rick Hunter », et au cinéma dans « L’affaire Chelsea Deardon ». Elle a terminé sa carrière avec la série « Cold Case ».

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8. LE SOURIRE
(THE SMILE IN THE THIRD ROW)

Scénario : Lan O’Kun. Réalisation : Michael Landon.

Résumé

Fred Fusco joue au théâtre à Broadway et voit Dieu dans le public. La pièce ne marche pas bien et Fusco est soupçonné de se faire de la publicité. La famille pense qu’il est fragile mentalement.

La critique

Lorne Greene incarne un comédien âgé qui doute de lui, Fred Fusco. Suite à ses déclarations, les gens viennent voir le fauteuil où Dieu s’est assis (le téléspectateur ne perçoit qu’un fauteuil qui bouge et un être invisible).

Episode bavard dès le début. Jonathan ne croit pas l’acteur et lui pense que notre héros n’est pas un ange mais un imposteur. L’opus est tout sauf comique, avec cet enfant atteint d’une tumeur au cerveau dont le dernier vœu est de rencontrer Fusco pour se rassurer.

La sœur de l’acteur est furieuse car ce dernier se met à donner sa fortune aux pauvres. La famille veut le faire reconnaître comme dément.

La fin est déroutante et l’ensemble nous laisse assez sceptique. Le spectacle ici s’efface derrière le parcours étonnant du comédien Fusco, et il s’agit à la fois de SF et de mysticisme. Moins convaincant qu’à l’habitude, Michael Landon cède la place à Lorne Greene dans le rôle de la vedette. Malheureusement, le comédien est ici assez figé, hésitant sur son jeu, ce qui met à mal l’édifice et nous plonge dans l’ennui. Un opus qui atteint tout juste les deux étoiles.

Les infos supplémentaires

Lorne Greene (1915-1987) est la vedette de « Bonanza ».

Jonathan raconte qu’il n’a jamais vu Dieu.

Erreur scénaristique ici : Jonathan mange dans un restaurant japonais avec Mark, Fred Fusco, un critique et l’imprésario. Or, en ange, Jonathan ne peut manger.

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9. LE SECRET
(THE SECRET)

Scénario : Paul W. Cooper. Réalisation : William F. Claxton.

Résumé

Trois larrons volent leur pique-nique à deux adolescents. Jonathan désobéit à Dieu et donne une correction aux voyous. Il est alors rappelé au Paradis. Un couple révèle à l’une de leurs filles qu’elle est adoptée.

La critique

Dans cet opus, Michael Landon laisse Victor French seul dans les premières minutes et nous assistons à un drame familial autour d’une adoption révélée à une adolescente. Les parents ont peur que la mère biologique reprenne Esther. La jeune fille est très perturbée par la nouvelle.

Très vite, la mère, Carol (Linda Miller) apprend à sa fille qu’elle n’est pas adoptée, elle est sa véritable fille, mais pas du père. Cette histoire à l’eau de rose provoque un clash dans le couple, car le père, Wes Fowler (Barry Jenner) n’était pas au courant et a vraiment cru à l’adoption. Il quitte sa femme.

Mark sans son comparse ange est bien désarmé. Les personnages agissent ici de façon stéréotypée et l’ensemble sombre dans la guimauve.

L’absence de Michael Landon se fait cruellement sentir. Il fait une apparition à la 37e minute. Mais son sort d’ange est remis en question. Le revirement final de Wes est tiré par les cheveux.

Un épisode mièvre et raté. Jonathan a une « autre chance » et redevient ange, mais l’on trouve son Dieu bien intransigeant.

Les infos supplémentaires

Shannen Doherty (1971-) est la vedette des séries « Beverly Hills » et « Charmed ». Elle incarne Shelley.

Le personnage d’Esther s’appelle Heather dans la VO. Il est incarné par Leslie Bega (1967-) que l’on a vue dans le film de David Lynch « Lost Highway ».

Série réactionnaire car tant Mark que Wes se déclarent pour les commandos anti-avortement (même en désapprouvant leurs méthodes).

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10. LE MONSTRE - 1RE PARTIE
(THE MONSTER - PART ONE)

Scénario : Dan Gordon. Réalisation : Victor French.

Résumé

Alors qu’il va travailler pour une vieille dame aveugle, l’attention de Jonathan est attirée par un homme, Bradley, que le voisinage appelle « Frankenstein ».

La critique

On attend la vingtième minute pour voir le visage de Julian Bradley (Jeff Kober), dont on pensait qu’il s’agissait d’un Elephant Man et qui n’est pas si affreux que cela. C’est une aveugle qui fait la rencontre de Julian, Rachel McCulloch (Annabella Price). Parallèlement, on comprend que le couple Diane/Scotty est en crise.

James Troesh se montre assez odieux en Scotty. Jaloux, irrascible, en manque d’argent, Scotty explique qu’il n’a pas de clients parce qu’il est quadriplégique. C’est l’un des deux monstres de l’histoire avec Julian.

L’histoire de Rachel et Jullian évoque parfois « La belle et la bête ». Le garçon tombe amoureux de la jeune aveugle à laquelle une opération va rendre la vue. C’est sur ce couple que l’épisode se concentre.

A noter que dans la première partie de ce double-opus, le tandem Michael Landon-Victor French est relativement absent.

Parfois simpliste, l’intrigue s’arrête sur un cliffhanger prévisible.

Les infos supplémentaires

Cet épisode tombe dans l’erreur fréquente d’appeler « Frankenstein » le monstre de son créateur.

Nouvel épisode avec Scotty, l’avocat en fauteuil roulant, vu dans la saison 1 (« Une grande soif », « Le hasard ») qui ne reviendra que dans les deux premiers épisodes de la saison 3.

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11. LE MONSTRE - 2E PARTIE
(THE MONSTER - PART TWO)

Scénario : Dan Gordon. Réalisation : Victor French.

Résumé

Rachel a heurté de la tête des grosses pierres en faisant une chute et se trouve dans le coma. Jullian est accusé d’enlèvement et de tentative de meurtre. Scotty tente de se suicider en se jetant dans une piscine avec son fauteuil roulant.

La critique

Comme dans tous les épisodes-double, nous devons d’abord subir un résumé.  Même la mère de Jullian le croit coupable, alors que Scotty en a marre de vivre.

A force de vouloir nier les différences, la série tombe dans la caricature. Scotty l’infirme va défendre Jullian le « monstre ». Michael Landon semble vouloir peindre un monde idéal qui n’existe pas. Mais dans le même temps, tout esprit ludique s’éclipse pour un sujet mièvre.

Tout est outrancier dans cette seconde partie, où le procureur se permet de qualifier Scotty d’estropié qui cherche à inspirer la pitié (il ne tarde pas à être atteint de convulsions et de spasmes chroniques). L’accusé est qualifié de monstre sur son seul aspect physique. Rien n’est réaliste. L’aspect moralisateur est étouffant. Même l’excellente Margie Impert en Diane, épouse de Scotty, peine à nous faire croire à son personnage d’épouse compatissante.

Les américains aiment les histoires de procès. Celui-là est hautement improbable. Le témoignage du gamin, Ridley (Peter Billingsley), est un peu la goutte d’eau qui fait déborder la vase. C’est du misérabilisme et de la sensiblerie.

Victor French est en retrait dans cet épisode, où l’on voit davantage Michael Landon seul. Toutes les confrontations sont empreintes de bons sentiments fort pesants. Burr DeBenning habituellement excellent joue faux. Cette seconde partie rappelle l’épisode « Une grande soif » où l’on tombe dans la démagogie. Le postulat de départ de la série (un ange, un policier) nécessite que l’on n’en rajoute pas avec des scénarii sirupeux. La coupe est pleine, et voilà l’un des pires épisodes de la série qui peut autrement être fort agréable avec des sujets mieux construits. On a même droit, lors de la plaidoirie de l’avocat Scotty, à une évocation de sa vie privée et de ses démêlés conjugaux.

Les infos supplémentaires

L’avocat général Trasher est incarné par Burr DeBenning (1936-2003), invitée vedette de nombreuses séries des années 60-70 comme « Match contre la vie ».

Joe Maross (1923-2009) a notamment joué dans « Alfred Hitchcock présente ». Il interprète ici le juge.

Trasher évoque l’histoire de la belle et la bête.

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12. LE DOCTEUR DE L'ÉQUIPE
(THE GOOD DOCTOR)

Scénario : Rift Fournier. Réalisation : William F. Claxton.

Résumé

Un joueur de football qui a été blessé, Alex Carpenter a recours à la drogue pour continuer. Il finit par être remplacé de l’équipe, ce qu’il prend fort mal, étant d’un caractère peu facile.

La critique

Après le baseball qui nous a valu l’excellent épisode « La grande vie », voici le football américain, qui a toujours paru incompréhensible aux français. Après le dégoulinant récit précédent, on est prêt à apprécier cette histoire en l’espérant aussi bonne que celle de baseball.

Le thème de l’épisode est le dopage dans le milieu de sport de compétition. Ray Young en Alex Carpenter surjoue le personnage, le rendant antipathique au possible, un véritable ours. C’est très dommageable, car à cause de lui, l’épisode perd toute chance d’être un grand opus.

Michael Constantine, en revanche, tout en subtilité, incarne le docteur Hickley qui fournit Carpenter en analgésiques. Il suscite à la fois un sentiment de vulnérabilité mais aussi de répulsion. C’est un alcoolique notoire.

Toutefois, c’est de loin l’actrice qui incarne l’épouse d’Alex, Mary Kay Carpenter, Gracie Harrison qui tire le mieux son épingle du jeu.

Bien qu’il s’agisse de football et non de baseball, l’opus évoque un épisode de la saison 4 de « Code Quantum » : « Le match de la dernière chance ».

Notons qu’à la 29e minute, la bande son française devient d’un coup très mauvaise, avec un son syncopé. On a alors tout intérêt à passer en VO – au besoin avec les sous-titres - où tout est impeccable.

Rarement, un épisode aura été plombé de cette façon par un comédien, l’exécrable Ray Young. Le script n’était pas mauvais, et l’on en est d’autant plus navré. On atteint tout juste les deux étoiles.

Le fils de Hickley, le jeune docteur Neal Hickley (William Kirby Cullen) est lui aussi accroc aux médicaments. Il y avait beaucoup de ressorts dramatiques dans ce scénario qui nous montre qu’entre champions et médecins, la dépendance aux amphétamines est un drame. Le fils veut être digne du père, le champion ne veut pas raccrocher, ils ont des parcours similaires.

Ray Young joue (un peu) mieux vers la fin de l’opus, mais c’est trop tard.

Les infos supplémentaires

Michael Constantine (1927-) qui incarne le docteur Dan Hickley a joué au cinéma dans « L’arnaqueur ».

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13. SOLITAIRE
(ALONE)

Scénario et réalisation : Michael Landon.

Résumé

Arnie, jeune enfant vivant comme un clochard avec un chat nommé Thomas, vole dans une supérette. C’est son anniversaire. Jonathan et Mark le rencontrent et le prennent sous leur protection.

La critique

John Franklin joue tellement bien qu’il nous fait oublier ses deux handicaps : petite taille et déformation de la bouche. Un autre jeune malade joue dans l’épisode, Danny McMurphy, interprétant Larry. C’était une volonté de Michael Landon sur cette série d’engager des enfants malades.

L’approche de Landon est délicate et se révèle désastreuse dans l’épisode d’ouverture de la saison 2, « Une chanson pour Jason ». Ici, on ressent une émotion et de la pudeur, le début ressemble à « Oliver Twist » de Charles Dickens.

Jonathan et Mark évoquent le fait que la société n’accepte pas les gens différents comme Arnie.

Morgan, le père de Larry, a vu son épouse partir lorsque leur enfant est tombé malade et s’est retrouvé en fauteuil roulant. Cette série repose sur un équilibre difficile à trouver, qui dépend à la fois des scripts et des interprètes. Arnie est un enfant battu.

L’ange Jonathan essaie de recoller les pots cassés entre les parents de Larry, Laura et Morgan Payne. Pourquoi certains épisodes réussissent à nous toucher là où d’autres tombent complètement à plat ?

Le sauvetage d’Arnie par Jonathan dans la maison en flammes, l’enfant qui était en fauteuil roulant (Larry) qui descend les escaliers, la réconciliation du couple, tout sonne juste dans cette histoire fort bien filmée.

Si certains épisodes sont ratés, cette-fois, scénariste-réalisateur, Michael Landon a mis dans le mille, nous proposant un des meilleurs épisodes depuis le début de la série.

Les infos supplémentaires

John Franklin (1959-) incarne Arnie. Il tourne toujours. On l’a vu dans « La famille Addams », « Les valeurs de la famille Addams » au cinéma, et à la télévision dans « Star Trek Voyager », « Chicago Hope, la vie à tout prix », « La belle et la bête ». Il a été diagnostiqué malade de la déficience de l’hormone de croissance enfant, et tournait à 23 ans des rôles de personnages de 12 ans. Il s’est retiré plusieurs années de 2003 à 2014. Il est marié depuis 2008 à David White qu’il a connu en 1996.

Gerald Gordon (1934-2001), qui interprète le père de Larry, a tourné de 1958 à 1992. On l’a vu dans « Les incorruptibles », « La quatrième dimension », « Le fugitif », « Pour l’amour du risque », « K 2000 », « Dallas », « Alerte à Malibu », « New York Police Judiciaire ».

Ronne Troup (1945-) est la mère de Larry dans cet épisode. Elle a tourné de 1966 à 2005, citons « Cannon », « L’île fantastique », « Arnold et Willy », « Cote Ouest », « Urgences, « Arabesque », « A la maison blanche », « Cold Case ».

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14. RENCONTRE D'UN CURIEUX TYPE
(CLOSE ENCOUNTERS OF THE HEAVENLY KIND)

Scénario : Paul W. Cooper. Réalisation : Victor French.

Résumé

Le soir de l’enterrement de la mère du petit Adam, une sorte de météorite apparaît dans le ciel. Jonathan et Mark en voulant la poursuivre tombent dans le cratère avec leur voiture.

La critique

Une assistante sociale est réticente à confier la garde d’Adam, orphelin, à son grand-père Harvey Milsap (Harold J. Stone) car il est âgé, sans emploi et jugé excentrique par sa passion pour les OVNI. De plus, Milsap n’est pas populaire auprès de ses voisins car il crée des interférences empêchant de regarder la télévision avec un émetteur.

L’enfant prend Jonathan et Mark pour des extra-terrestres. Ici, Jonathan tente de rendre le grand-père plus sociable, l’incitant à régler le téléviseur de leur logeuse Mildred Kelsey (Louise Latham).

A son âge, Harvey est obligé de chercher du travail, alors qu’il a été toute sa vie charpentier. Pour avoir un emploi, il doit passer un concours de technicien électronique.

L’épisode pourrait être larmoyant mais tout ici porte à la bonne humeur et à l’entrain, au détriment du réalisme. Les choses se gâtent à cause de l’assistante sociale Miss Muncie (Myra Turley) qui vient trouver Mildred en expliquant qu’il s’est servi d’elle, faisant croire qu’il allait l’épouser, prétexte pour avoir la garde d’Adam.

Même s’il est plus pessimiste, un épisode comme « Solitaire » mérite autrement le détour. Ici, tout s’arrange toujours, même la brouille Mildred-Harvey disons-le au détriment de toute crédibilité.

Les passages de météorites donnent un aspect SF à l’épisode, mais l’ensemble n’est pas convaincant. On passe un bon moment, mais avec le sentiment que la trame scénaristique est par trop sirupeuse. 

Les infos supplémentaires

Le tout dernier rôle d’Harold J. Stone (1913-2005), connu notamment pour ses six participations aux « Incorruptibles ».

Louise Latham (1922-) est célèbre  pour « Pas de printemps pour Marnie » où elle incarnait la mère indigne.

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15. CHANGEMENT DE VIE
(CHANGE OF LIFE)

Scénario : Dan Gordon. Réalisation : Michael Landon.

Résumé

Mark se révèle un macho total en écoutant une émission de radio sur la condition féminine. Jonathan et Mark sont engagés dans un studio de cinéma au service de la comédienne Linda Blackwell. Mark se retrouve coiffeur. C’est alors que Dieu échange les esprits de Linda et Mark, chacun se retrouvant dans le corps de l’autre.

La critique

Episode sur les préjugés masculins et féminins, et qui reprend un classique de la SF abordé dans « Chapeau melon et bottes de cuir » : « Qui suis-je ? ». Ici, tout est vu sur le plan comique. Lasse d’être harcelée, Linda rêvait d’être un homme : elle est servie. On pense aussi à l’épisode de « Code Quantum » : « Le cheval d’Eon ». Nous avons d’ailleurs droit à la même scène que dans la série avec Scott Bakula, Mark en Linda mettant KO un acteur trop entreprenant.

Les scènes se succèdent et l’humour est pesant, les quiproquos sont légion et très vite la farce tourne court. Victor French jouant de façon efféminée est grotesque. L’opus ne dégage aucune émotion. On se demande où est passée la subtilité de la série devant cette pantalonnade affligeante.

Episode hors normes et complètement à côté du cahier des charges de la série. On se croit parfois dans « La cage aux folles ». Anne-Marie Martin joue affreusement mal. Victor French n’est pas non plus à son avantage.

Un épisode que l’on peut zapper sans problèmes.

Les infos supplémentaires

Jonathan et Mark sont pris pour des homosexuels.

Anne-Marie Martin (1957-) fut auditionnée pour le rôle de la princesse Leia dans « La guerre des étoiles ». Elle a arrêté sa carrière en 1988.

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16. SOURIEZ
(KEEP SMILING)

Scénario et réalisation : Michael Landon.

Résumé

Jonathan revient dans l’endroit où il a vécu quand il était sur Terre, et s’appelait Arthur Thompson. Mais en ange, il n’a plus l’apparence physique d’autrefois. Sa femme, Jane, ne le reconnaît pas.

La critique

Nous en apprenons beaucoup dans cet épisode : l’identité de Jonathan durant sa vie sur Terre, le fait qu’il soit interdit par Dieu de se faire reconnaître lors d’une mission quand on est un ange.

Le ton de l’épisode est grave. Dorothy McGuire incarne avec beaucoup de douceur et d’émotion le personnage de Jane. Le scénario de cet opus rejoint la religion « jusqu’à ce que la mort vous sépare », et de fait ici, Jane et son mari le sont.

Cette série alterne des joyaux comme celui-ci et des ratages comme le précédent. On assiste à un jeu du chat et de la souris entre Jonathan et sa femme. Il donne plusieurs indices (involontairement ?) ce que Jane considère comme des coïncidences.

Cet opus peut se lire comme un voyage dans le temps.

A partir de la trentième minute, Landon adopte un ton « comédie » pour obliger sa fille à revoir sa mère. Il n’est pas très bon dans cette scène où on sent qu’il se force, son jeu étant habituellement plus réservé. La mission de Jonathan (faire que Mandy s’occupe un peu de sa mère) et son passé se croisent rendant parfois le scénario un peu confus.

Landon cherche à faire pleurer dans les chaumières, mais l’émotion reste tout de même dans les limites de la sobriété.

Les infos supplémentaires

Mark a la phobie de prendre l’avion. Il va être obligé de la surmonter dans cet épisode.

Nous apprenons que Jonathan est né Arthur Thompson le 7 septembre 1917 et mort d’un cancer du poumon le 21 mars 1948. Mais sa maladie fatale n’est pas évoquée dans l’épisode, elle a été dite par Jonathan à Mark dans « L’hôtel des rêves ».

L’histoire  se passe en 1985, soit 37 ans après la mort de Jonathan, alors que la VF dit qu’il n’est pas revenu depuis plus de quarante ans dans cet endroit.

De son vivant, Jonathan disait toujours à sa femme de ne pas perdre le sourire.

Jonathan a eu une fille, Mandy.

De son vivant, Jonathan/Arthur était obsédé par la réussite sociale.

Jonathan en ange ne peut pas manger, or lorsqu’il rend visite à sa fille, et invite au restaurant la famille, il dévore les plats.

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17. LA DERNIÈRE MISSION
(THE LAST ASSIGNMENT)

Scénario et réalisation : Michael Landon.

Résumé

Jonathan doit aller à la rescousse d’un ange désobéissant, Harold. Il fait le père Noël changeant l’eau en vin puis se déguise en clown.

La critique

Il y a 200 ans que l’ange Harold (Edward Asner) est en « stage » comme Jonathan. D’un épisode à l’autre, dans cette série, on ne sait jamais si l’on va au devant d’une perle ou d’un navet.

Mark doit retrouver la chienne de Mrs Caldy. Quant à Jonathan et Harold, ils doivent empêcher une jeune femme de vendre des objets volés. Harold est incorrigible et intervient dans un sens contraire à Jonathan.

L’alchimie entre Landon et Assner se produit dès le début.

Au bout de 24 minutes, une deuxième mission échoit aux anges. Jonathan doit convaincre un révérend noir, Blake (Henry G. Sanders) de ne pas renoncer. Il a perdu la foi suite à des meurtres d’enfant dans un quartier dangereux. Cette partie de l’histoire a une tonalité plus grave.

Cet épisode souffre d’un scénario comportant beaucoup de « creux ». Il y a des idées intéressantes, mais Michael Landon ne maintient pas la qualité d’écriture sur la longueur. Harold provoque l’accident d’un enfant en lui procurant une glace.

Le monologue d’Harold face à Dieu dans une église est poignant, mais le scénario de Landon traîne par trop en longueur pour réussir l’épisode. De plus, le ton est trop moralisateur.

Les infos supplémentaires

Edward Asner (1929-) est célèbre pour la série « Lou Grant ».

Jonathan en tant qu’ange ne peut redonner la foi à quelqu’un.

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18. LES BLESSURES
(TO BIND THE WOUNDS)

Scénario : Dan Gordon. Réalisation : Michael Landon.

Résumé

18 ans après avoir disparu au Vietnam, on retrouve le corps d’un certain Timothy Charles Junior. Personne ne vient à l’enterrement. Le père du jeune homme mort a perdu la foi. Seuls Jonathan et Mark sont présents aux funérailles.

La critique

En 1986, le traumatisme de la guerre du Vietnam n’était pas dissipé pour les américains, d’où la raison de cet épisode.

Le père vit dans une caravane, et veut faire une veillée irlandaise. Jonathan pour que Timothy ne soit pas oublié suggère au père de faire une bourse d’études en son nom. Mais personne ne répond à l’annonce faite par le père.

Le père estime que la vie ne vaut pas la peine d’être vécue. Quant à Jonathan, il reçoit le rejet des familles des anciens du Vietnam. Mark et Jonathan face à tous les anciens amis de Tim perçoivent le même refus, comme s’ils se réfugiaient dans une négation de la guerre du Vietnam.

En fait, cet opus relate bien le mépris dont furent victimes les anciens du Vietnam. Ceux qui s’en sont sortis voulaient oublier. A travers des rêves en flash back, nous retournons quelques années en arrière en pleine guerre.

Episode plus « adulte » que le niveau lambda de la série, évoquant un sujet grave. On mélange rêve et réalité. Cela permet de faire un beau voyage dans le passé.

Le personnage de Gary, rescapé de la guerre, va ainsi avec Mark faire un véritable parcours dans le passé. On s’aperçoit que les champions footballeurs bénéficiaient de « dispenses ».

Jonathan va servir de « conscience » aux contemporains de Timothy dix huit ans après. On ne tombe jamais dans la guimauve et la réussite est totale. Michael Landon a bien illustré ici le traumatisme de la guerre du Vietnam chez les américains. L’épisode est un sans faute.

La fin est bouleversante, Jonathan vient chercher le père pour son dernier voyage, il retrouve son fils, et l’ange lui prouve que Dieu existe.

Les infos supplémentaires

Eli Wallach (1915-1994) qui incarne le père a notamment joué dans « Les 7 mercenaires », « Le bon, la brute et le truand ».

Mark a été volontaire pendant la guerre du Vietnam.

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19. PARADIS SUR TERRE
(HEAVEN ON EARTH)

Scénario : David O. Young. Réalisation : Michael Landon.

Résumé

Dans une fête foraine, Mark réussit à retrouver la mère d’une petite fille mais peu après, il se rend compte qu’il a modifié leur destin et provoqué la mort de la petite dans un accident de voiture. Horrifié, Mark décide de se séparer de Jonathan. Mark se retrouve alors à la place de… Dieu.

La critique

Certainement un des opus les plus dramatiques de la série. Au point qu’il provoque la séparation du tandem Mark-Jonathan. Néanmoins, le scénario est un peu brouillon, avec une multitude de changements  (sauf la mort de la petite fille inéluctable) et l’on y perd un peu son latin.

Mark à la place de Dieu ne fait pas mieux. Il change le destin de la plupart des personnages, le plus souvent en mal. Mais rien ne peut réparer la faute du conducteur ivre qui a tué Sarah Barrett, tragédie dont Mark se croit à tort responsable.

A force de triturer l’espace temps dans tous les sens, le script, bien qu’émouvant, devient incohérent. Un peu comme si dans un épisode de « Code Quantum », Sam Beckett n’arrêtait pas de changer les erreurs du passé d’une même histoire. On aboutit donc à une multitude de situations possibles. Victor French s’en sort bien dans un Mark inhabituel et torturé.

Très bon au début, l’épisode se perd en cours de route dans trop d’incohérences.

Les infos supplémentaires

Michael Anderson Jr (1943-) est le héros de la série « Les Monroes ». Il joue ici le père de Wendy, meilleure amie de Sarah.

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20. RENCONTRE AU SOMMET
(SUMMIT)

Scénario et réalisation : Dan Gordon.

Résumé

Le dernier voeu de Marcia, réfugié politique soviétique, est de retrouver son fils dont elle a été séparée alors qu’il était tout petit. Ce fils est devenu un important personnage politique de l’URSS venu en Amérique pour des accords de désarmements.

La critique

Tourné en 1986, soit trois avant la fin de la chute du mur de Berlin, cet épisode est entièrement ancré dans son époque et daté. Jonathan est pris pour un agent de la CIA. Nehemiah Persoff incarne le premier secrétaire Karpovich. Il est évident que les russes étant athées, cette histoire a des échos sociétaux.

Toute la partie du scénario qui permet à Jonathan et Mark de pénétrer dans les lieux d’une conférence ultrasecrète est irréaliste. Mélange des genres peu convaincant qui évoque l’épisode des « Envahisseurs » : « La capture » où Fritz Weaver, diplomate soviétique, refusait de croire à l’existence des extra-terrestres pensant qu’il s’agissait de « robots » et d’une arme secrète, « Rencontre au sommet » part dans toutes les directions. Tout cela empêche l’adhésion du téléspectateur. D’ailleurs Karpovich réagit comme le diplomate dans « Les envahisseurs », refusant la réalité et estimant qu’il a été drogué.

Michael Landon a voulu mettre la barre trop haut et l’entreprise sombre dans le ridicule dans jamais nous émouvoir. Il est expliqué que si les américains n’ont pas un bon système de santé pour chacun, la faute en revient à trop d’argent investi dans la défense militaire.

Les infos supplémentaires

Le doublage français est mal fait, les voix n’étant pas bien synchronisées avec les mouvements des lèvres.

On ne voit jamais le Président américain, il est représenté de dos dans un fauteuil.

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21. LA TORCHE
(THE TORCH)

Scénario : Lan O’Kun. Réalisation : Michael Landon.

Résumé

Un rescapé de l’holocauste s’oppose à un néo-nazi américain.

La critique

Comme pour « Code Quantum » avec les épisodes sur des faits historiques (Assassinat de Kennedy, vie d’Elvis et de Marilyn), la série perd ses repères lorsqu’elle se détourne du sort des gens ordinaires.

« Les routes du Paradis » n’étant pas une série réaliste, les scénarii qui portent des sujets politiques sont une catastrophe. Le thème des néo-nazis est parfois abordé dans les séries américaines (« Hawaii Police d’état », saison 11, « Tonnerre lointain », « L’homme de fer, saison 3, « L’Chayim »), sans oublier la télévision britannique avec les « New Avengers » et « Le repaire de l’aigle »), ici le sujet ne sert ni le suspense ni l’intrigue.

On ne croit pas une seconde à l’organisation néo-nazie autorisée dans l’Amérique de 1986, tout est décrit de façon caricaturale et artificielle. Le racisme, cette-fois antisémite après antivietnamien dans l’épisode « L’enfant », ne fait jamais l’objet d’une étude approfondie.

Au lieu de rester dans sa série sur Dieu et le Paradis, Landon s’aventure ici dans des terres peu propices à réussir un bon opus. Le négationisme est mis en avant avec le personnage de Jan Baltic – Baldt en VO (Paul Koslo). Le comédien ne semble pas croire à son personnage tellement le script est surfait. Baldt se sent investi par… Dieu.

L’opus est assez tragique, le fils du rescapé Everett Soloman (Herschel Bernardi), Joseph, est tué. Jonathan pour la première fois ne comprend pas pourquoi Dieu laisse faire les choses.

A la trentième minute, la mort accidentelle de Baltic tué par son fils avec une arme qu’il ne sait pas manipuler, semble inverser le cours des choses. Rolf Baltic, le fils, est une simple marionnette dont le père a lavé le cerveau.

Etant en état de mort cérébrale, le cœur du nazi pourrait sauver Everett Soloman. Le don d’organe est le but que doit obtenir Jonathan de la veuve.

Tout cela est maladroit, tiré par les cheveux. Victor French passe un peu au second plan dans l’épisode.

Les infos supplémentaires

Herschel Bernardi (1923-1986), qui était formidable dans le téléfilm « Sans Issue » (No place du run) avec Larry Hagman et Stéfanie Powers montré en France en 1974 dans l’anthologie « Suspense » tournait là son avant-dernier rôle.

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22. CAP AU LARGE
(SAIL AWAY)

Scénario : Lan O’Kun. Réalisation : Michael Landon.

Résumé

Frank Worton était un grand écrivain, aujourd’hui oublié et aigri. Son petit- fils Todd a pris la relève.

La critique

Avant de voir « Les routes du Paradis », je n’avais jamais réalisé à quel point Lew Ayres, de retour ici après l’épisode de la saison 1 « Le bon droit », avait un jeu aussi prévisible et monolithique. Il interprète dans cette saison 2 un autre rôle, mais toujours dans le même registre rabat-joie, en faisant des tonnes dans la sensiblerie. Il est cependant moins insupportable et geignard que dans l’autre épisode.

C’est Jonathan qui est chargé de redonner le goût de vivre et l’inspiration au vieil écrivain.

On note que le scénariste utilise à nouveau le thème du vieillard qui dérange sa famille et préfère s’isoler, moins cependant que dans « Le bon droit », car ce n’est pas un remake. Mais plusieurs allusions sont faites par Frank à la déchéance et la vieillesse.

Les décors maritimes sont superbement filmés. Le petit-fils Todd (David Eisner) connaît l’angoisse de la page blanche et le refus des éditeurs après un début de carrière florissant. Son épouse Zoé est interprétée par la belle Laurie Prange, actrice des années 70 vue notamment dans « A la recherche de Mr Goodbar ». Laurie relève le niveau général de l’interprétation, entre un calamiteux Lew Ayres et un David Eisner (« Will Hunting ») ici peu inspiré.

Gena, la première des deux épouses défuntes de Frank, était sa source d’inspiration. Dans plusieurs scènes, on voit son fantôme.

Particularité de cet épisode, le veuf a eux deux femmes, mais regrette seulement la première qui fut son seul amour. C’est la belle Ashley Lawrence qui incarne Gena. C’est une situation un peu singulière car quid de l’âme de la seconde Madame Worton ? A la fin, Jonathan lui annonce qu’il va mourir et rejoindre Gena, et fait retrouver au vieillard ses 17 ans. Sûr que dans ces conditions, la mort n’a rien de traumatisant. Le « passage » d’un monde à l’autre rappelle le dernier volet de la trilogie « Le seigneur des anneaux ».

Après deux ratages, sans atteindre les sommets, on retrouve la qualité de la série avec cette intrigue.

Les infos supplémentaires

Ashley Lawrence (1966-), qui tourne toujours, a joué dans la saga horrifique « Hellraiser ». A la TV, on l’a vue dans « Rick Hunter », « Urgences », « Beverly Hills ».

A la 34e minute, erreur scénaristique : Jonathan mange, invité à dîner par le vieil écrivain. Dans sa condition d’ange, il ne le peut pas.

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23. LES ENFANTS DES ENFANTS
(CHILDREN'S CHILDREN)

Scénario : David Thoreau. Réalisation : Victor French.

Résumé

Jonathan arrive dans un pensionnat, Pemberton, pour filles-mères. Certaines peuvent poursuivre leurs études ainsi. Mais un reporter télé, Dan Rivers, vient semer le trouble en révélant le passé de la directrice, Joyce Blair. Jonathan intervient.

La critique

Episode typiquement américain dans l’esprit puritain. Avec la vilaine petite canarde qui néglige son bébé pour sortir le soir, celles qui sont sérieuses et se sacrifient.

En blouson, jean et baskets blanches, Jonathan constitue une version assez moderne de l’ange.

L’ange comprend qu’un promoteur immobilier, Jack Brent, est derrière le scandale qui éclabousse Joyce et que le fils de Brent, Tim, a sa copine et son enfant à l’institution.

En Europe, l’intrigue n’aurait pas ce poids moral.

On est surpris en tant que français de l’étroitesse d’esprit des américains sur certains sujets (du moins ici en 1986). Le pouvoir de la presse est un autre des thèmes abordé ici.

Jonathan vient sauver les réputations, l’honneur, autant de choses qui nous semblent assez étriquées. L’épisode est écrasé par une morale bien pensante d’un autre siècle.

Aucun comédien ne se distingue particulièrement ici. A part peut-être James T. Callahan en père intransigeant Jack Brent.

Le cœur du scénario est mince : Sandy veut compromettre le journaliste Dan Rivers pour que Joyce retrouve sa place. L’enfant de Sandy et de Tim Brent est le fruit d’un « accident », ils n’ont pas pris de précautions lors de leur première fois. Jonathan œuvre à les réconcilier, le prix étant que le père « coupe les vivres ».

Les infos supplémentaires

James T. Callahan (1930-2007) fut deux fois invité vedette des « Envahisseurs ».

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24. LES AMIS
(FRIENDS)

Scénario et réalisation : Michael Landon.

Résumé

Jonathan remplace un professeur malade durant deux semaines. Il se montre autoritaire et juste. Mark lui aussi a un poste similaire.

La critique

Dès le début, Jonathan se montre un enseignant moralisateur. Il se fait respecter mais n’accepte pas l’échec scolaire. Il décide donc de « remuer » le cancre qui ne pense qu’au base-ball, Jack Mason.

Nous suivons le destin de plusieurs élèves, donc une fille boulimique, Jenny. Elle est forte en maths et Jonathan lui demande d’aider Jack. Il ignore la maladie de la jeune fille. Jack se révèle un élément récalcitrant.

On ne comprend pas pourquoi Jonathan veut coûte que coûte sauver ce gamin insupportable de Jack, véritable tête à claques, dont le père ne vaut pas mieux.

Si on a du mal au départ à adhérer au script, l’histoire devient captivante au fur et à mesure que l’on progresse dans l’épisode.

Bien qu’il soit un ange, Jonathan n’est pas laxiste, et se révèle un enseignant qui ne passe sur rien. En 1986, il existait déjà des problèmes de violence scolaire, notre héros est prêt à en découdre physiquement avec ses élèves récalcitrants.

La petite amie de Jack, Arlene, joue un mauvais tour avec ses copines à Jenny mais le jeune homme en est le témoin et demande l’aide de Jonathan. Ce dernier se lance alors à son secours de la maheureuse comme il l’a fait avec le cancre.

Cette saison 2 se conclut sur une fort belle histoire. La forte en maths va aider le cancre, qui lui va tout faire pour qu’elle maigrisse. Et comme il quitte Arlene, le téléspectateur peut facilement deviner une histoire d’amour à venir.

Les infos supplémentaires

Dans le rôle de la jolie mais méchante Arlene, on retrouve la « Chris » du « Cercle des poètes disparus », Alexandra Powers, qui ne tourne plus depuis 2001.

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Images capturées par Patrick Sansano.

Saison 2Saison 4

Les Routes du paradis

Saison 3



1. UN AMOUR PARTICULIER - 1RE PARTIE
(A SPECIAL LOVE - PART ONE)



Scénario : Dan Gordon. Réalisation : Michael Landon.

Résumé

Diane et Scotty ne peuvent avoir d’enfants, Diane est stérile. Jonathan et Mark participent aux olympiades des enfants handicapés.

La critique

Dernière participation de James Troesh/Scotty à la série dans ce double épisode d’ouverture de la saison 3. Le personnage et l’acteur mettent mal à l’aise. La série semble faire fi du handicap de l’acteur, sans bras, sans jambes. Les bons sentiments semblent toujours triompher, mais la mayonnaise prend mieux lorsque Landon ne va pas chercher les situations les plus réalistes et les plus difficiles pour tenter de convaincre le téléspectateur.

Todd (Paul Walker) est un attardé mental. Sa famille le rejette et Diane voudrait l’adopter, mais Scotty s’y oppose.

L’épisode rappelle les opus les plus misérabilistes de la série, à savoir « Une grande soif », double épisode de la saison 1 et « Une chanson pour Jason », qui inaugurait la 2, en deux parties également. Michael Landon excelle lorsqu’il s’attaque à des sujets relevant de la SF, mais pas lorsqu’il est dans le déni (handicap pour « Une grande soif », cancer des enfants pour « Une chanson pour Jason »).

Il ne faut pas oublier que le téléspectateur regarde la série pour rêver et non pour se prendre la tête. On remarque aussi que dans les épisodes « difficiles » que j’ai mentionnés, l’aspect surnaturel et divin intervient moins.

Dans cette première partie, on assiste au désespoir que provoque chez Scotty le fait qu’il ne pourra avoir d’enfants, même si ce n’est pas de son fait. Il rejette comme « enfant adoptif » Todd car il estime qu’il ne pourra rien lui transmettre. Scotty est avocat et sa seule richesse réside dans sa matière grise puisqu’il n’a ni bras ni jambes.

L’opus met très mal à l’aise, ce qui n’était certainement pas le but recherché par Michael Landon.

Les infos supplémentaires

Paul Walker (1973-2013) est devenu célèbre avec la saga « Fast and Furious » au cinéma. Il a trouvé la mort en 2013 dans un accident d’automobile.

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2.  UN AMOUR PARTICULIER - 2E PARTIE
(A SPECIAL LOVE - PART TWO)

Scénario : Dan Gordon. Réalisation : Michael Landon.

Résumé

Lorsque Scotty accepte d’adopter Todd, les parents naturels s’y opposent.

La critique

On commence par un long résumé  de la première partie. Cette seconde semble plus positive. On se place sur le terrain judiciaire. Landon quitte la sensiblerie de la première pour se situer dans le drame familial.

Les parents naturels obtiennent une injonction du tribunal pour que Scotty et Diane ne puissent plus approcher Todd.

Mais l’un des frères de ce dernier, Josh (Josh Brolin) s’arrange pour l’approcher. Il découvre que ses parents lui ont toujours menti, ainsi qu’à sa sœur. Todd peut les reconnaître.

Globalement, la seconde partie est meilleure que la première sans atteindre un niveau passionnant, avec un intermède judiciaire (le procès), et quelques longueurs.

Ensuite, on évite le mélodrame mais le gros reproche que l’on peut faire à cette histoire est de s’écarter des principes de la série. Jonathan n’intervient quasiment pas, et encore moins Dieu.

James Troesh est infiniment plus positif et calme dans cet opus qu’à l’accoutumée. On peut reprocher une fin un peu bâclée pour vite arriver au happy end de rigueur.

Les infos supplémentaires

Josh Brolin (1968-) est le fils de l’acteur James Brolin. On l’a vu dans « Les goonies », « Wall Street ».

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3.  POUR L'AMOUR DE LARRY
(FOR THE LOVE OF LARRY)

Scénario et réalisation : Michael Landon.

Résumé

Un père et son fils ont un grave accident de voiture et tombent dans un ravin. Seul leur chien s’échappe et sa route croise celle de Mark et Jonathan.

La critique

Un bon suspense, mais qui s’étire en longueur. Un épisode qui tend à démontrer que les chiens étant des créatures du bon Dieu, ils peuvent être aussi des anges.

Si la fin est bouleversante, le téléspectateur le plus patient s’est un peu assoupi en cours de route. Parmi les invraisemblances, on note le temps incroyablement long pour que la voiture soit trouvée et les blessés secourus. Pourquoi avoir appelé l’épisode en mentionnant Larry alors que le personnage central est le chien Boomer ?

Aucun comédien connu dans la distribution mais les personnages divers sont correctement interprétés. Notons que le tandem Jonathan-Mark est un peu relégué au second plan en raison de la vedette à quatre pattes de l’épisode. En fait, c’est lui qui accomplit la mission à leur place.

On rejoint cette-fois la SF et le merveilleux, registre dans lesquels la série excelle plus que dans les intrigues réalistes. Si l’ensemble est quelque peu naïf, on passe un agréable moment. On aurait aimé que le script soit plus fouillé car l’épilogue, excellent, est nettement au-dessus du reste.

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4.  GUERRE OU PAIX
(ANOTHER KIND OF WAR, ANOTHER KIND OF PEACE)

Histoire de Sally Baker et Dan Gordon. Réalisation : Dan Gordon.

Résumé

Jonathan et Mark rendent visite au père d’un homme tué au Vietnam, qui a eu un fils. Pour venir en Amérique, la veuve et l’enfant ont besoin de l’autorisation du grand-père peu aimable.

La critique

Troisième épisode sur le Vietnam après « L’enfant » (saison 1) et « Les blessures » (saison 2). Dans un second rôle, le meilleur ami du grand-père, Guido, Ernest Borgnine brille par son talent.

Eugene Roche incarne le père du soldat tué, Clancy. Il est bourru, et s’il a un un cœur d’or, il est doué pour le cacher. Cet opus illustre le traumatisme vietnamien chez les américains, encore fort présent en 1986.

Mariage interracial, incompréhension et rejets des américains qui ne font pas la différence entre nord et sud vietnamiens, le sujet est tout sauf facile. Lan (Haunani Minn) était une nord-vietnamienne, donc traître à son pays. Lan était considérée à tort tant dans son pays qu’à son arrivée en Amérique comme une prostitutée.

Jonathan plaide la cause de Clancy, qui se montre cruel. L’épisode rappelle beaucoup « Les blessures » mais aussi « L’enfant », avec un peu trop de situations similaires. On aborde aussi la question du racket dont est victime Michael, le petit, par une grande brute à l’école.

Borgnine vole la vedette au tandem Landon-French, ainsi qu’à Eugene Roche. On note que sa palette de comédien est plus étendue que celles des autres. Il accapare chaque scène et remplit l’écran. Du coup, l’ange Jonathan et son comparse ont moins de travail que d’habitude, le personnage de Guido prenant la direction de l’épisode.

Si Ernest Borgnine avait joué le grand-père, il n’y aurait pas eu d’épisode, mais avec Eugene Roche en irascible Clancy, il y a du travail à faire ! L’histoire du racket dans la deuxième partie de l’opus devient plus importante. On comprend que Guido aurait aimé être le grand-père.

Rarement, on aura tant peu vu à l’écran Landon et French, mais le numéro éblouissant de Borgnine ne nous les fait pas regretter. En Guido, il est bouleversant. Il se substitue à Clancy.

Dans le dernier tiers de l’opus, Jonathan se fâche comme on l’a rarement vu depuis le début de la série, faisant la leçon à Clancy qui laisse son petit fils être racketté. Dieu donne des pouvoirs au grand-père et au petit fils et l’on rejoint là le thème des « Routes du Paradis ».

Un superbe épisode. Qui se conclue par la phrase « L’amour, c’est de ne jamais avoir à dire qu’on est désolé ».

Les infos supplémentaires

Ernest Borgnine (1917-2012) a notamment joué dans « Les 12 salopards » et « La horde sauvage ».

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5.  C'EST NOTRE PÈRE
(THAT'S OUR DAD)

Scénario : Geoffrey Fischer. Réalisation : Victor French.

Résumé

Bill Cassidy, acteur de sitcom, incarne le père idéal dans la série « That’s our dad ». Mais ce n’est qu’un film, dans la vie, il est égocentrique et capricieux.

La critique

Après le 20e épisode de la saison 1 « Drôle de rencontre », retour, dans un autre rôle, du formidable Ned Beatty. Ici, il incarne un comédien qui serait le père idéal de deux orphelins, Sarah et Joey, du moins l’idéalisent-ils. Sarah a trouvé des parents adoptifs, qui ne veulent pas de Joey. Leurs moyens, modestes, ne leur permettent pas d’assurer l’avenir de deux enfants.

Beaucoup de mélo dans cet opus. Les deux enfants sont devenus orphelins le même jour et se considèrent comme frère et sœur.

Ned Beatty commence l’épisode en étant odieux comme le milliardaire de « Drôle de rencontre », mais peu à peu va changer. D’où une légère impression de redite.

Le drame des orphelins est de confondre réalité et fiction. Ils prennent la sitcom dans laquelle joue l’acteur Bill Cassidy pour argent comptant. L’intrigue est hautement improbable, mais nous sommes dans « Les routes du Paradis » où tout devient possible.

Ned Beatty a un immense talent, chose qu’il nous a prouvé dans la saison 1, et un peu comme Ernest Borgnine, il éclipse le tandem Landon-French.

Dans cet épisode, chose rare, Jonathan révèle sa nature d’ange aux enfants, et remplit un frigo vide. La révélation de la nature du comédien qui déteste les enfants tout en jouant le rôle de père idéal est assez brutale.

Avec cet épisode, Landon démontre le pouvoir ravageur de la télévision miroir aux alouettes. Mais dans le même temps, il va tout faire pour arranger une situation impossible. Si la mayonnaise prend à merveille, c’est grâce à l’interprétation, les deux jeunes comédiens enfants sont remarquables et Ned Beatty extraordinaire.

Bill Cassidy fend l’armure devant Jonathan en révélant son passé. Il a lui-même adoré son père prématurément disparu. Le face à face Cassidy-Jonathan est bouleversant. Landon devait avoir des actions dans les fabriques de kleenex. En trouvant le ton juste, sans trop en faire, Ned Beatty réédite son exploit de la saison 1.

Les infos supplémentaires

Bill Cassidy est censé avoir 50 millions de téléspectateurs.

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6.  COUP DE FOUDRE À RETARDEMENT
(LOVE AT SECOND SIGHT)

Scénario : James Kearns. Réalisation : Michael Landon.

Résumé

Pour sa nouvelle mission, Jonathan a besoin de l’aide d’un ange, Ted, qui retrouve sa femme Laura. Il tente alors de saboter la romance entre celle-ci et un certain Roy.

La critique

Dès le début, cet épisode où des dames dignes de figurer dans « Arsenic et vieilles dentelles » se comportent comme des midinettes, ne m’a pas accroché. Le sujet est en effet ridicule, le jeu des comédiens forcé. On est très loin de l’épisode où Jonathan retrouve sa femme (saison 2, « Souriez »). Jonathan se trouve face à un ange désobéissant, un peu comme Edward Asner dans « La dernière mission », mais en infiniment moins drôle.

Bizarrement, l’opus est pessimiste. Jonathan nous montre un Dieu belliqueux et rébarbatif, lui-même culpabilisant Ted. Il y a peu d’espoir dans cet épisode sinistre. Jonathan lui-même se montre sous son jour le plus antipathique.

Si « Dieu est amour », il est surtout prêt à châtier ici. L’épisode qui prône que la vie sépare les époux après la mort est d’ailleurs en contradiction avec un autre, « Cap au large ».

Pour se « racheter », l’ange Ted est obligé de se comporter comme un malotru, un personnage fort antipathique. La mayonnaise ne prend pas. Il n’y a pas l’optimisme habituel, et les comédiens défendent mal leurs rôles, difficiles à sauver dans un script peu réussi.

Dieu pardonne et donne une nouvelle mission à l’ange Ted, quelle consolation ! La fin est complètement bâclée, comme si la production avait hâte d’en finir avec cet épisode qui est vraiment raté.

Les infos supplémentaires

Martha Scott (1922-2003) a joué dans « Ben Hur » et « Les dix commandements ».

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7.  LE MARIAGE
(LOVE AND MARRIAGE)

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Scénario : Dan Gordon. Réalisation : Michael Landon.

A noter, cet épisode aux Etats-Unis est en deux parties. En France, il est d’une longueur correspondante en une seule fois.

Résumé

Mark se rend à un mariage, mais Jonathan lui fausse compagnie ayant une mission à assurer. Mark a la stupeur de le retrouver en révérend pour célébrer la cérémonie. Apprenant que ses parents et ses grands parents divorcent, la future mariée Trish annule le sien. Jonathan procure alors à Mark le moyen de voyager dans le temps avec le grand-père le jour de son mariage.

La critique

Nous sommes cette-fois en totale SF, et très proche de la série « Code Quantum ». Clarence (Bill Erwin) se retrouve face à celui qu’il était 49 ans plus tôt (John Zarchen).

Le thème a été abordé dans « Code Quantum » dans « La famille avant tout » où Sam Beckett se retrouvait face à celui qu’il était jeune. Ici, tout se passe dans un rêve, commandé par Dieu via Jonathan et dont Mark est l’instrument. On rejoint le thème du roman de René Barjavel « Le voyageur imprudent ». En supprimant il y a 49 ans le mariage de Clarence, il n’a pas d’enfants, et constate que sa villa n’existe plus.

Chacun des personnages est interprété par son « double » plus jeune. Le passé n’arrête pas d’être trituré dans tous les sens. Mark convainc Clarence de changer d’avis. Il faut donc modifier à nouveau le passé.

Ceux qui n’aiment pas la science fiction passeront leur chemin, mais les autres vont se régaler avec ce qui ressemble à une aventure de Sam Beckett/Scott Bakula.

Après Mark, c’est Jonathan qui se colle à la tâche de réconciliation des enfants de Clarence, Frank son fils (Robert Mandan) et sa belle-fille Carla (Barbara Stuart). Mais cette-fois, le procédé est différent. Dieu change l’apparence physique de Carla pour qu’elle séduise son mari Frank qui est parti. Nous sommes dans le présent dans un univers parallèle. Les scènes sont ponctuées de diversions comiques. Sous une autre apparence, Carla apprend tout de son mari, et a de bonnes surprises.

Cet épisode est grandiose, évitant toute tristesse ou morale.

Il faut maintenant réconcilier le troisième couple, Trish et Brad. Chose en apparence plus compliquée car Brad s’est vite remis de sa déception et drague une serveuse, Angie. De nos jours, on se fait des relations plus facilement, et Angie a vite fait oublier Trish à Brad.

L’histoire est une réflexion sur l’évolution de la société. Autrefois, les couples duraient et arrivaient à surmonter les crises, aujourd’hui, enfin en 1986, au premier accroc, on se sépare.

Michael Landon et Victor French, malgré la multitude de comédiens sollicités, dominent la distribution avec éclat. Landon avait vraiment des actions dans les fabriques de kleenex car il est difficile de ne pas retenir une larme ici (comme à la fin de la série « Medium »).

Visiblement très conservateur, Michael Landon milite sans se cacher pour l’institution du mariage. L’épilogue est à ce titre révélateur, montrant les grands-parents et les parents venir prononcer à nouveau leur vœu. On est très loin d’une série réaliste et du monde réel, mais on aimerait vivre dans l’univers des « Routes du Paradis ».

Les infos supplémentaires

Cet épisode s’inspire beaucoup du film « La vie est belle » de Frank Capra (1946).

Robert Mandan (1932-) a joué dans « Opération clandestine » (1972), « La cage aux poules » (1982).

L’actrice qui incarne Carla avec un nouveau visage n’est pas créditée au générique. Idem pour Angie, la serveuse de bar.

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8.  UN ÊTRE À PART
(CODE NAME: FREAK)

Scénario : Vincent R. Gutierrez. Réalisation : Michael Landon.

Résumé

Jonathan est devenu professeur dans un collège. Il aide un élève surdoué, Chris, qui n’a que douze ans et n’est pas accepté par ses camarades. Malheureux, il veut abandonner ses études.

La critique

Le but pour le jeune Chris ici est de devenir membre d’une association d’étudiants. Il ne réussit pas le test en raison de son âge. On lui fait alors du chantage : étant prodige en informatique, s’il pirate les résultats des contrôles pour un élève en difficulté, Danny, il fera partie du groupe. Il ne se doute pas que son professeur est un ange qui peut tout voir.

Chris feint d’accepter, mais sabote le travail en donnant à Danny les réponses d’un autre contrôle.

L’épisode nous montre qu’être un surdoué est vite un handicap. L’ange vient au secours de Chris que le proviseur Fish (Richard Mc Kenzie) veut renvoyer. On se régale de voir qu’en tant qu’ange, Jonathan connaît les secrets intimes du proviseur, notamment le fait qu’il a triché autrefois. La séquence est savoureuse.

On est cependant dérouté par une fin totalement bâclée, et cette impression d’inachevée gâche l’épisode qui n’atteint que deux étoiles. On ne voit pas lors de l’épilogue l’intégration de Chris au groupe.

En fait l’épisode ne dure même pas 45 minutes, ceci explique cela.

Les infos supplémentaires

Jeff Bryan Davis (1973-) qui incarne Chris, faisait là son premier rôle. On l’a vu dans « True blood » et le remake de « Melrose Place », mais la plupart de ses autres rôles, essentiellement à la TV, sont inédits en France.

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9.  D'HOMME À HOMME
(MAN TO MAN)

Scénario : Robert Schaefer. Réalisation : Michael Landon.

Résumé

Jonathan et Mark doivent réconcilier un père et son fils avant que le premier ne meure de la leucémie.

La critique

L’esprit de compétition entre père et fils est ici illustré par cet épisode qui une fois de plus aborde le thème du cancer.

La mission de Jonathan et Mark est un peu limitée : faire partir en voyage ensemble le père et le fils. Pour ce faire, Jonathan donne une partie de ses pouvoirs divins à Mark (« Le truc » comme ils le nomment) afin de persuader Gary de partir avec son père Luke. En la matière, il s’agit de soulever des haltères.

Victor French est hilarant en athlète émérite ne payant pas de mine mais réalisant des exploits surhumains, et pour cause, ils sont divins.

Il manque peut-être à l’ensemble ce petit quelque chose qui fait que nous sortons parfois notre kleenex en regardant la série.

Joe Dorsey, physiquement et dans son jeu, rappelle parfois un peu le comédien Arthur Hill vu dans « Les envahisseurs » et « Le fugitif ».

Le pathos ne fonctionne pas  malgré les efforts des comédiens. Lee Montgomery joue de façon caricaturale, ce qui n’aide pas. Par exemple, son changement d’attitude lorsqu’il sait que son père est mourant.

L’épisode traîne en longueur lors du week-end champêtre. Les scènes se suivent comme collées artificiellement l’une à l’autre (passage du camp de montagne à une fête foraine). On sent aussi que certaines séquences sont seulement là pour meubler et atteindre les 48 minutes.

La révélation de la fin proche du père au fils par Mark fait sombrer l’opus dans le mélodrame. Luke le comprend vite et il a cette réflexion si vraie : « Personne ne nous a promis que l’on aura un lendemain ». Au lieu de se situer dans l’émotion, on tombe dans la sensiblerie.

Comme pour l’épisode précédent, nous assistons à une fin bâclée.

Les infos supplémentaires

Joe Dorsey (1925-) qui incarne Luke, le père, a joué dans « Wargames », « Brainstorm » et « Philadelphia Experiment ».

Lee Montgomery (1961-) interprète Gary, le fils. Il est le frère de l’actrice Belinda J. Montgomery. Il a débuté comme mannequin, mais sa carrière n’a pas décollé et il a arrêté en 1988 avec une quarantaine de rôles à son actif.

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10.  WASHINGTON
(JONATHAN SMITH GOES TO WASHINGTON)

Scénario : Dan Gordon. Réalisation : Michael Landon.

Résumé

Leslie, la sœur de Mark se marie. La fille de l’homme qu’elle doit épouser, Lindsey, est atteinte d’une maladie incurable. Un laboratoire a le pouvoir de faire ce remède.

La critique

Encore le thème de la maladie, qui devient redondant dans la série, avec issue fatale. Ici, on aborde les maladies orphelines que les laboratoires ne jugent pas rentables de soigner. Landon une fois de plus profite de la série pour s’insurger contre le budget accordé aux militaires et à l’armement en regard de celui pour la recherche médicale.

C’est aussi une féroce critique de la politique politicienne. Dans le cas présent, un budget de quatre millions de dollars pour une maladie orpheline a été réduit par le congrès à deux, ce qui a fait renoncer le laboratoire. Le sénateur Mac Corkindale (Eddie Albert), réfugié dans son égoïsme, veut faire approuver par le congrès son budget avant la période estivale. Dans ce budget, deux millions jugés comme « gaspillés » parce que concernant une minorité, ont été amputés. Jonathan lui fait faire un rêve dans lequel son petit fils a la même maladie que Lindsey.

L’épisode est très moraliste, mais aussi simpliste. C’est l’une des rares fois dans la série où Jonathan prouve à un mortel qu’il est un ange. Michael Landon, à travers une série, fait passer des messages. La série se place à la fois sur le terrain de la distraction mais aussi de sujets plus sérieux. Jonathan use et abuse de ses pouvoirs divins (il fait par exemple couper l’électricité du congrès).

Le congrès est ici dépeint comme une assemblée de vieux croulants, plus pressés de choisir leur destination de vacances sur des catalogues que de l’intérêt collectif.

Eddie Albert fait un éblouissant numéro d’acteur, volant la vedette à tout le monde. Cela pour assurer la partie comédie, et ne pas plomber l’atmosphère. Néanmoins, c’est le happy end assuré. On est ici en plein conte de fées.

Les infos supplémentaires

Eddie Albert (1906-2005) fut avec Robert Wagner la vedette de la série « Switch ».

Harley Jane Kozak (1957-) qui incarne Caroline, la fille du sénateur, a joué dans « Quand Harry rencontre Sally ». Elle tourne toujours.

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11.  LA BONNE ÉTOILE
(OH LUCKY MAN)

Scénario : David Thoreau. Réalisation : Dan Gordon.

Résumé

Mark Gordon gagne cinq millions de dollars. Aussitôt, une nuée de parasites veulent le gruger, alors que Mark a décidé de tout donner à un gymnase pour enfants. Une jolie blonde intéressée veut l’épouser.

La critique

Roy Thinnes est dans cet épisode un personnage machiavélique, Howard Sellers, amant de la belle Nina (Shannon Tweed). Aux USA, il n’a jamais eu la popularité qu’il a en France. On le retrouve donc un peu par hasard dans « Les routes du Paradis » dont les distributions ne proposent parfois que des seconds couteaux. Shannon Tweed, si belle soit-elle, joue faux et il est difficile de la prendre au sérieux, son talent résidant dans sa plastique. Le plan du couple Nina-Howard est d’escroquer Mark.

Le plaisir de retrouver Roy Thinnes (en 1986 encore dans sa splendeur) est certes immense, mais ne suffit pas à faire un épisode qui tienne la route.

Mark, ensorcelé par Nina, se comporte comme un gamin, achète un Rolls Royce, et tombe sous le charme de la vénéneuse créature qui en cours d’épisode décide de se débarrasser de son amant complice.

Nina est présentée ici comme un personnage antipathique, contre laquelle Jonathan est bien impuissant.

Les infos supplémentaires

Dans le rôle d’Howard Sellers, conseiller fiscal, on retrouve Roy Thinnes, le David Vincent des « Envahisseurs ». En VF, il est comme d’habitude doublé par Dominique Paturel.

Shannon Tweed (1957-) est une vedette de films érotiques. Elle fut la playmate de l’année 1982. En dehors de ses films de charme dont certains sont tournés directement pour la vidéo sans passer par la télévision ou le cinéma, elle a fait des apparitions dans de nombreuses séries comme « L’île fantastique », « Arabesque », « Cagney et Lacey », « Nash Bridges », « 21 Jump Street », « La loi de Los Angeles », « Falcon Crest ». A 58 ans, elle a, avançant en âge, déserté les magazines de charme.

C’est la seconde fois que Mark et Jonathan envisagent de se séparer après « Paradis sur Terre » (02-19).

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12.  LE NOËL DE BASINGER
(BASINGER'S NEW YORK)

Scénario : Lan O’Kun. Réalisation : Michael Landon.

Résumé

La mission de Jonathan est de persuader un journaliste chroniqueur devenu cynique, Jeb Basinger, de croire que la bonté existe encore sur Terre un soir de Noël à New York.

La critique

Episode de Noël fastidieux, plein de clichés, avec notamment un jeune couple désargenté, Marie et Joseph, la femme étant sur le point d’accoucher, comme celle d’un sénateur. Il y a aussi un chauffeur de taxi anxieux sur le sort de son fils disparu depuis sept mois, que Jonathan rassurera. Il n’est pas mort et est en bonne santé. Leurs improbables retrouvailles constituent l’un des rares points forts de l’opus.

Rempli de bons sentiments, cet opus en rajoute dans la mièvrerie. On trouve l’ensemble surchargé, pénible. L’approche est sans doute trop américaine. La nuit de Noël est commentée en voix off par Basinger. Le passage de « Joseph et Marie » est grotesque, Joseph étant charpentier. L’employé de l’hôpital qui tente de refuser l’admission de Marie, qui n’est pas assurée s’appelle… Pilate.

Comme dans « Washington », nous avons une critique des hommes politiques coupés des réalités (Le maire de New York de l’époque a dû apprécier cet épisode !).

La mayonnaise ne prend jamais, car la guimauve dégouline sur un script pendant quarante huit minutes. On sombre ici dans le ridicule. La série de Landon est capable du meilleur comme du pire, et c’est le cas avec cet indigeste « Noël de Basinger ».

Les infos supplémentaires

Richard Mulligan (1932-2002) est surtout une vedette de scène de Broadway. On l’a vu au cinéma dans « Little big man » (1970) d’Arthur Penn avec Dustin Hoffman.

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13.  TOUT CE QUI BRILLE
(ALL THAT GLITTERS)

Scénario : Dan Gordon. Réalisation : Michael Landon.

Résumé

Jonathan et Mark déguisés en prêtres pour aider les rescapés d’un incendie découvrent un voleur lui aussi déguisé en prêtre qui s’est caché dans une église avec une mallette contenant un million de dollars volés à un gangster.

La critique

On navigue ici au milieu de faux prêtres. L’épisode se déroule en huis clos dans l’église où les gens se sont réfugiés en masse pour échapper à un incendie.

Nous avons une vieille fille, Wanda (Didi Conn de « Grease ») qui cherche à se caser et n’arrête pas de se confesser, Doyle un mafioso (Anthony Charnota), assez caricatural et d’autres personnages hauts en couleur, mais l’on éprouve du mal à se passionner pour l’épisode. L’intrigue est bon enfant, et Jonathan triomphe un peu trop facilement de Doyle. Nous avons droit à quelques effets spéciaux lors de l’intervention divine alors que le tueur décharge son silencieux dans l’ange en vain.

Charley (John Pleshette), le faux prêtre voleur recherché par la mafia, a sans le savoir séduit Wanda.

L’histoire d’amour entre Wanda et Charley est mièvre et n’améliore pas un épisode déjà peu inspiré au départ. On peut regretter que lorsque Dieu se dévoile dans la série (un peu comme les envahisseurs délivrant leurs secrets et revenant sous leur forme originelle), la montagne accouche d’une souris. « Les routes du Paradis » gagne à suggérer et à ne pas montrer. La rédemption de Charley paraît peu crédible et surtout un prétexte pour une fin morale.

Cet opus était une entreprise perdue dès le départ en raison d’un script minimaliste, pas assez fouillé et ne montrant que des caricatures. Entre grands épisodes qui nous font sortir les mouchoirs et histoires écrites à la va-vite, la série se montre vraiment inégale.

Les infos supplémentaires

John Pleshette (1942-) qui incarne Charley a joué dans « The Truman Show », « Rocky 2 », « Il était une fois James Dean » et la série « Côte Ouest ».

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14.  WALLY
(WALLY)

Scénario et réalisation : Michael Landon.

Résumé

La nouvelle mission de Jonathan est le clochard Wally Dunn, marionnettiste, qui essaie de distraire un enfant atteint d’une maladie incurable. Wally déclare être un ange.

La critique

Les enfants malades sont un des thèmes les plus abordés dans la série. On ne peut pas dire que cela soit très réjouissant. Wally s’occupe d’un petit, mais aussi de vieillards dans le désarroi. Son univers est la rue.

Dick Van Dyke, en Wally, incarne un personnage complexe, profondément bon. Notons que lorsqu’il fait chanter sa marionnette en ventriloque, en VF, on mesure la différence énorme entre sa vraie voix et celle doublée.

Wally veut sauver des déshérités, mais doit affronter des destins tragiques. Ainsi Margaret (Miriam Bird-Nethery) à laquelle il a trouvé un emploi mais qui en est partie pour retrouver l’alcool et être tuée lors d’un braquage.

Michael Landon et Victor French sont ici des spectateurs. Dick Van Dyke leur vole la vedette. Wally n’est pas comme Jonathan, c’est un chrétien qui doute de l’existence de Dieu même s’il s’en sert pour consoler ceux qu’il aide.

L’intrigue est construite sur un quiproquo entre un ange et celui se prend pour tel. Lorsque l’enfant, Stevie (Blake Soper) tombe dans le coma, on atteint une intensité dramatique extrême. Wally propose sa vie en échange de l’enfant à Dieu. Le marionnettiste est tué accidentellement lors d’un braquage d’épicerie.

On aimerait quand même que Landon nous propose des épisodes plus optimistes. Les happy end ont souvent un goût amer dans cette série.

Les infos supplémentaires

Dick Van Dyke (1925-) est la vedette de la série « Diagnostic Meurtre ».

Jonathan nous apprend qu’il a touché le visage de Dieu.

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15.  LES CHANSONS
(A SONG OF SONGS)

Scénario : Dan Gordon. Réalisation : Michael Landon.

Résumé

Dans un snack, Mark retrouve un chanteur et pianiste de jazz aveugle, Gabe Wilson, qu’il a connu quand il était policier. Il a une attaque et se retrouve entre la vie et la mort.

La critique

Episode se situant dans la communauté noire avec chants de gospel, on se croirait presque dans « Sister act ». Cela a un côté sympathique. Illustration d’un chanteur qui a connu la gloire et n’a plus personne à prévenir de sa chambre d’hôpital.

Jonathan et Mark n’ont pas de mission au départ, et leur route croise par hasard celle de Gabe, puis d’une prédicatrice noire intolérante qui voit le péché partout, Ellie Livingston, dont la fille Vanessa a envie de percer dans la musique « profane ».

L’épisode prend un tournant lorsqu’Ellie révèle à Gabe qu’avant de se marier, ils se sont connus et elle fut son amie il y a quarante ans.

Bien qu’il ne se passe pas grand-chose, j’ai trouvé l’opus agréable, plein de musique. Les comédiens, James Earl Jones en tête, sont sympathiques. Les églises américaines ont l’air plus « jazz » que les françaises.

Gabe veut encourager Vanessa dans sa vocation de musicienne. Le tandem Mark-Jonathan passe au second plan et a moins de répliques que de coutume.

Ellie symbolise ici une forme d’intégrisme religieux, catholique. Rien à voir avec d’autres religions qui font l’actualité, mais Landon semble dénoncer cela puisqu’il le montre. Gabe, également croyant, ne veut pas d’un Dieu rabat joie qui prive de tous les plaisirs de la vie, dont le jazz.

Le moment de suspense est la fugue de Vanessa. Et celui d’émotion la demande en mariage de Gabe à sa mère. On peut remarquer que l’intervention de l’ange et de son acolyte n’était pas nécessaire et qu’ils ne font absolument rien puisque ce n’est pas une « mission » pour eux, mais plus un moment de détente.

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James Earl Jones (1931-) qui incarne Gabe, a joué dans « Un prince à New York », « A la poursuite d’Octobre rouge », « Jeux de guerre », « Conan le barbare ».

Mark entre dans une boutique pour acheter des cassettes audio de jazz, objet qui date la série. Les jeunes d’aujourd’hui ne savent pas ce que c’est !

Mark évoque ici « Autant en emporte le vent » et ses personnages.

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16. UNE NUIT MÉMORABLE
(A NIGHT TO REMEMBER)

Scénario : David Thoreau. Réalisation : Michael Landon.

Résumé

Sammy voudrait inviter au bal de la promotion de son université Kate, mais il mesure dix centimètres de moins qu’elle. Le père de Danny, un autre étudiant,  ingénieur vient d’être licencié et se retrouve pompiste.

La critique

Après « Un être à part », Jonathan est à nouveau professeur. Dès le début, on comprend que cela ne sera pas un grand épisode. Kate est trop grande pour le volley ball, Sammy trop petit pour elle.

Dans cet opus, personne n’est content de son sort. Ou trop grand ou trop petit, ou au chômage est contraint de prendre un emploi sous qualifié.

Les protagonistes, grâce à l’intervention de Jonathan, finissent par rire de leurs complexes, mais tout est présenté de façon simpliste et manichéiste. Les enjeux scénaristiques sont d’emblée limités.

De plus, Danny a une vocation de comédien mais est pris pour un raté. Le méchant de l’épisode est un fils à papa, Richard Davies. Il raille Danny parce que son père a dû accepter un emploi modeste.

Le fait que deux des protagonistes principaux s’appellent Sammy et Danny embrouille tout. L’ensemble est très mal joué par des comédiens qui tous hésitent devant des rôles mal écrits. Un épisode pas mémorable. Quant à Victor French en entraîneur d’équipe de volley-ball, il est à la fois mal à l’aise et peu crédible.

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« A night to remember » (titre vo) est le nom donné à la soirée de promotion.

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17.  TELLE MÈRE, TELLE FILLE
(A MOTHER AND A DAUGHTER)

Scénario : Elaine Newman et Dave Burnham. Réalisation : Michael Landon.

Résumé

Un hommage à la comédienne Phoebe Hall va être fait à Hollywood. Jonathan et Mark sont chargés d’organiser l’évènement. Mark est un fervent admirateur de la star. Phoebe est en froid avec sa fille Gail depuis qu’elle a décidé de publier un livre démolissant sa légende.

La critique

Cet opus nouvelle mission de nos héros est basé sur des faits réels (L’histoire de Joan Crawford et de sa fille). Bien entendu, il appartient à l’ange et à son complice de tout arranger et de réconcilier mère et fille.

Jonathan fait en fait ici l’objet d’une inspection par Dieu via un ange de son travail sur Terre, Clifford, qui se trouve être l’employeur de nos héros pour organiser l’hommage.

Michael Landon ici nous fait entrer dans les arcanes d’Hollywood et l’envers du décor du star system. On quitte vite l’intrigue pour se pencher sur le sort de l’ange Jonathan qui est en probation et risque de gagner le ciel en quittant Mark.

Réconcilier mère et fille ressemble à une mission impossible. Même pour un ange. La publication du livre dénigrant la mère devant sortir le jour de l’hommage.

Cet épisode nous permet de découvrir un peu plus le schéma de la série : Il y a des anges «en probation » (en mission sur Terre) et d’autres qui ont gagné le ciel, ce qui représente une promotion. Afin de ne pas être séparé de Jonathan, Mark est prêt à saboter la mission.

Jonathan en détruisant par des artifices l’image du père de Gail ne sort-il pas de sa condition d’ange ?

De toute évidence, cet opus est une réhabilitation de Joan Crawford par Michael Landon. Il préfigure Bellisario quelques années plus tard imposant sa vision de l’assassinat de JFK dans « Code Quantum ».

La fin de l’épisode sombre dans le mélodrame. Le sujet nous met mal à l’aise. Jonathan n’hésite pas à user de trucs de prestidigitateurs. C’est une belle entorse à son intégrité.

Jugeant son travail trop précieux sur Terre, Clifford prolonge la mission de Jonathan.

Les infos supplémentaires

Jonathan a connu Clark Gable au Paradis.

Cet épisode fait allusion aux mémoires de la fille de Joan Crawford, « Maman très chère ».

Anachronisme dans une scène de rêve où Jonathan provoque un rêve pour Gail montrant la mère et la fille il y a plusieurs années : l’actrice censée jouer Phoebe jeune est aussi âgée que celle du présent.

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18.  DES GENS NORMAUX
(NORMAL PEOPLE)

Scénario : Paul W. Cooper. Réalisation : Michael Landon.

Résumé

Des handicapés mentaux jugés non dangereux sont libérés d’asiles mais se retrouvent dans une maison qui dérange profondément les voisins.

La critique

Michael Landon défend ici l’intégration des malades mentaux dans la société. Pour la plupart, il s’agit de personnes ayant fait des dépressions nerveuses et ne souffrant pas de pathologies lourdes. Une femme par exemple ne se remet pas de la mort de sa fille.

Episode moins dérangeant que celui sur les enfants cancéreux (« Une chanson pour Jason ») dont le personnel hospitalier, en faisant comme si tout était normal, aggravait en fait la situation. L’intrigue est construite sur le thème de l’intégration, et les handicapés moteurs pourraient être remplacés par tout autre groupe victime de ségrégation (Les noirs quelques décennies plus tôt aux USA). C’est le thème de la différence non acceptée par le plus grand nombre.

Le scénario souffre d’un manque certain de subtilité. Bien entendu, Jonathan met ses pouvoirs d’ange au profit de ses protégés. Parmi les « gens normaux », il y a ceux plein de bonne volonté qui constituent une minorité, et les autres qui veulent soit vendre leur maison, soit chasser les « opportuns ».

« Les routes du Paradis » préfigure de quelques années le film « Le huitième jour » avec Daniel Auteuil et Pascal Duquenne et aussi « Code Quantum : Jimmy ».

Lorsque deux enfants « normaux » provoquent accidentellement un incendie qui est attribué à un « aliéné », le ton devient dramatique. Cela est pondéré par une scène très cocasse, Victor French déguisé en femme pour les besoins de la cause (il essaie un modèle d’une créatrice de mode faisant partie du groupe).

Le scénario en rajoute un peu avec les garnements pyromanes qui ont déjà fait accuser un « différent » de leur forfait et dont la population bien pensante n’a pas mis la parole en doute.

On a le sentiment qu’au lieu de nous divertir, la série nous fait une leçon de morale, c’est dommage. Le happy end est un peu forcé. Les préjugés sont battus en brèche. L’un des personnages les plus obtus et intolérants se revendique de Dieu, il ne pouvait tomber plus mal face à un de ses représentants, l’ange Jonathan.

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Dans un petit rôle, celui de Raney, on retrouve Paul Carr (1934-2006), vu dans « Le Virginien », « L’homme de fer », « Hawaii Police d’état », « Cannon », « 200 dollars plus les frais ».

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19.  LE HÉROS
(THE HERO)

Scénario et réalisation : Michael Landon.

Résumé

Un invalide de guerre a besoin de faire soigner ses dents, mais l’administration lui refuse la prise en charge médicale car cela n’est pas lié à ses blessures de guerre.

La critique

Les anciens téléspectateurs qui connaissent bien James Stacy ne le reconnaîtront pas ici en Joe Mason. Héros de série télé dont la vie et la carrière furent brisées par un accident de moto, il incarne ce qu’il est devenu dans la vraie vie, un invalide.

Michael Landon dénonce ici le système de santé américain. Un héros de guerre ne peut faire soigner ses dents pour des raisons financières. « Ce système est écœurant » dira Jonathan.

Un bon point au comédien-producteur (et auteur-réalisateur) qui pose ici un problème sociétal dans le cadre d’une série sur des émissaires de Dieu. Les anciennes séries US évoquaient parfois les problèmes du coût des soins, mais sans jamais se poser de questions. Landon ici aborde le sujet sans détours.

Cependant, l’histoire ne tombe jamais dans la démagogie. On reste dans le réalisme. Landon n’hésite pas à écorner le rêve américain en disant les choses. Le thème de la guerre du Vietnam n’est pas directement abordé bien que les vétérans, dont Joe, soient présents ici.

Jonathan/Michael Landon est un peu « pesant » envers Joe Mason, toujours derrière son dos. La fin a un goût amer, sans happy end.

Les infos supplémentaires

James Stacy (1936-) est le héros de la série western « Le Ranch L ». En 1973, il a été victime d’un grave accident de moto où sa petite amie fut tuée et dont il resta handicapé (il a perdu un bras et une jambe). Après ce drame, il a tourné quelques rôles entre 1975 et 1992.

Mark est terrorisé chez le dentiste par un détartrage.

Jonathan usant de violence contre des bandits qui agressent Joe enfreint les règles de sa mission d’ange.

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20.  LA FÊTE DES PARENTS
(PARENTS' DAY)

Scénario : David Thoreau. Réalisation : Michael Landon.

Résumé

Ronald James, un présentateur télé, est un accroc à la cocaïne, secret qu’a découvert son fils David. Aussi le jeune homme, à l’université de Cambridge, se met à imiter son paternel commençant d’abord par une drogue douce.

La critique

Difficile de noter cet épisode. En soit, il est excellent, mais complètement hors sujet dans le contexte de la série. Michael Landon et Victor French se contentent de faire quelques brèves apparitions, Robert Culp en présentateur télé et sa famille, ainsi que l’étudiant trafiquant de stupéfiants occupant tout l’espace.

Ce drame de la drogue évite les poncifs et nous propose une réflexion sur le danger qui guette ceux qui se prennent au piège. Robert Culp est convaincant en père hypocrite, laissant accuser son fils pour protéger sa carrière, mais peut être trop âgé pour le rôle. L’autre comédien intéressant, dans le genre fils de la haute bourgeoisie tête à claques, Brad, est Bill Calvert, odieux à souhait. Lance Wilson-White en David, le fils, est plus limité dans son jeu, bien trop peu expansif et pas vraiment crédible.

Landon et French semblent se demander ce qu’ils font là, parachutés dans une intrigue qui ne concerne pas leurs personnages. Et jouant un policier de la brigade anti-narcotique, Landon n’est pas du tout convaincant.

L’épisode n’est pas représentatif de la série, ne fait appel ni à Dieu ni à la SF, et aucun pouvoir surnaturel n’est donné à Jonathan Smith pour aider les protagonistes. Cela reste quand même un très bon moment de télévision, intense, avec des rebondissements dramatiques jamais exagérés même s’ils sont tragiques (la mort de Lea, petite amie de Brad, par overdose). La fin est un peu bâclée et moralisante.

Les infos supplémentaires

Robert Culp (1930-2010) est devenu célèbre avec la série « Les espions ».

Bill Clavert (1966-) est surtout connu pour les deux premiers « Spiderman » de Sam Raimi.

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21.  QUESTION DE CONFIANCE
(A FATHER'S FAITH)

Scénario : Ginny Weissman. Réalisation : Michael Landon.

Résumé

Il y a quatre ans, Michelle et Toni, les enfants de Gene Malloy, vieil ami de Mark, ont eu un accident en mer et Toni est resté dans le coma, dans un état végétatif. Gene refuse la situation et va voir son fils tous les jours, sacrifiant le reste de sa famille.

La critique

Le sujet abordé ici est celui des personnes dans un coma profond et irréversible, vivant en état végétatif. Un épisode tourné en famille pour Eli Wallach qui incarne Gene Malloy, puisque son épouse et sa fille, toutes deux comédiennes, l’entourent.

L’opus est dramatique. Gene vit dans le déni de l’état de son fils. La situation provoque une crise dans la famille.

On retrouve ici le surnaturel (sous l’impulsion de Jonathan, Toni va brièvement se réveiller), mais l’ensemble oscille entre réalisme et fantastique. De toute évidence, même si l’épilogue nous laisse sur un point d’interrogation, Toni restera un comateux en état végétatif. On attend autre chose de la série, et il semble que Michael Landon ne veuille pas, et de façon délibérée, verser dans la série où un ange peut modifier le cours des choses (comme Sam Beckett dans « Code Quantum » quelques années plus tard).

Plus dans la tradition de la série que « la fête des parents », l’opus précédent, « Question de confiance » nous met mal à l’aise, le scénario posant plus d’interrogations qu’il ne donne de réponses, et les pouvoirs de l’envoyé de Dieu sur Terre s’avérant limités. On a le sentiment que Landon cherche à élargir son audience à un public athée qui ne trouverait rien à redire à cet épisode.

Malgré le talent d’Eli Wallach, on regrettera aussi beaucoup de scènes répétitives.

Les infos supplémentaires

Eli Wallach (1915-2014) a fait au grand écran un beau parcours qui comporte « Les sept mercenaires », « Le bon, la brute et le truand », « Le Parrain 3 ». Il joue ici avec sa femme Anne Jackson et sa fille Katherine Wallach qui jouent le même rôle que dans la vraie vie.

Katherine Wallach (1958-) fait une brillante carrière au cinéma, citons « Les affranchis », « Gangs of New York », « La valse des pantins ».

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22.  LE GRAND RENDEZ-VOUS
(HEAVY DATE)

Scénario et réalisation : Michael Landon.

Résumé

Gary Davis a une mère possessive, qui loue des appartements à Los Angeles. Un jour arrive Alice Hartman, jeune fille enceinte qui a décidé d’accoucher sous X. Gary en tombe amoureux, sans savoir la vérité.

La critique

Episode très fleur bleue, Alice et Gary formant un couple idéal genre Roméo et Juliette modernes, sans les drames imaginés par Shakespeare.  Gary est amoureux fou, et payé en retour, mais son amour propre en a pris un coup. Car la belle est enceinte, le géniteur ayant pris ses jambes à son cou.

On devine d’emblée que ce sera un happy end, ce qui empêche une tension dramatique de s’installer. Bien qu’ils n’aient pas fait carrière, les deux comédiens Lorie Griffin et Patrick O’Bryan (Gary) sont excellents.

Lorsque le père d’Alice, auquel elle a caché la vérité survient, il se montre ignoble. Quant à Jonathan, il se met à jouer les entremetteurs. Jonathan use de ses pouvoirs pour empêcher l’adoption et convaincre Gary d’assurer le rôle de père. Nous assistons à une scène hilarante où pour couper l’envie aux parents adoptifs de continuer leur démarche, Gary fait un sacré numéro.

Episode à l’eau de rose, mais un peu de bonheur fait du bien dans une série qui évoque ci souvent les enfants cancéreux et autres thèmes tragiques.

Les infos supplémentaires

Dans une scène, le couple Alice-Gary dans un cinéma en plein air regarde un des « Vendredi 13 », avec le fameux Jason Voorhees tueur au masque de hockey.

La jolie Lorie Griffin reviendra dans un autre rôle dans la saison 5. Elle n’a malheureusement pas fait carrière, en dépit d’une présence évidente à l’écran.

 

Jonathan fait une comparaison plutôt drôle entre ce qui arrive à Alice et l’histoire de Marie et Joseph.

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23.  LE MESSAGE
(GHOST RIDER)

Scénario : Dan Gordon. Réalisation : Michael Landon.

Résumé

Birdy Belker, une vieillie fille qui cherche l’âme sœur, est amoureuse d’un espion qu’elle idéalise, Roger Bolt, mort depuis…1968.

La critique

Nous sommes ici en pleine parodie de film d’espionnage façon « Annie, agent très spécial ». Le jeu outrancier de Didi Conn (Birdy) est tout à fait ce qui est demandé pour le personnage.

Cet épisode est une sorte de récréation dans la série. Complètement décalé, « Le message » relève du pur domaine de la SF. Roger Bolt est un fantôme. Seuls, l’ange Jonathan et Birdy, qui a construit sa vie autour de lui, peuvent le voir.

Le problème est que très vite tout sombre dans le ridicule. Il y a un décalage entre le Jonathan Smith qui garde son sérieux et le Roger Bolt, certes fantôme, mais inconsistant. C’est de l’humour façon « Chapeau melon et bottes de cuir : le legs », totalement absurde. On adore ou on déteste.

Par rapport au cahier des charges de la série, on obtient ici un produit hybride entre comédie et espionnage. Notons le décalage entre le sérieux dont se sert Landon pour incarner un ange et la désinvolture de Warwick Sims en Roger Bolt. Cette parodie de James Bond dans « Les routes du Paradis » n’était pas indispensable, et elle tombe complètement à plat. De plus, la série s’accommode mal de scripts trop orientés vers la comédie.

Les infos supplémentaires

Didi Conn (1951-) a joué dans « Grease », « Grease 2 », et à la télévision dans « La croisière s’amuse », « Les jours heureux », « Cagney et Lacey », « La loi de Los Angeles », « New York Unité Spéciale ». Elle tourne toujours.

Roger Bolt est un agent secret qui possédait une Aston Martin : allusion donc à James Bond. Impression renforcée par le fait que Bolt déclare : « Je m’appelle Bolt, Roger Bolt ». De plus, la musique est un détournement du « James Bond theme » de Monty Norman. Enfin le comédien Warwick Sims qui incarne le personnage est revêtu d’un smoking semblable à ceux des 007 avec Sean Connery, Roger Moore ou Timothy Dalton.

Allusion à « Bons baisers de Russie » lorsque Birdy révèle que son rêve est que Roger Bolt l’enlève dans l’Orient Express.

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24.  DON DE VIE
(THE GIFT OF LIFE)

Scénario : Dan Gordon. Réalisation : Michael Landon.

Résumé

Jonathan et Mark doivent protéger le riche Richard R. Benson, individu détestable que beaucoup de gens veulent tuer. Ce qui ne tarde pas à se produire.

La critique

Pour leur dernière mission de la saison, nos héros doivent changer un businessman, Richard Benson. C’est être cynique et ignoble. Il faut lui donner une deuxième chance, et l’on se demande bien pourquoi.

Avec le talent qu’on lui connaît, Leslie Nielsen assure son jeu dans un rôle un peu caricatural. Car l’épisode prend à nouveau la direction de la dérision et de la parodie.

Tué, Benson veut un avocat pour passer devant Dieu pour le jugement dernier. Tout le reste est à l’avenant, c'est-à-dire loufoque.

Pourquoi Jonathan veut-il sauver l’âme d’un milliardaire sans scrupules qui a passé son temps à écraser ses adversaires et polluer les océans ? L’opus tourne alors aux désastres écologiques provoqués par les hommes d’affaire.

Jonathan se pose en juge, bien trop moraliste. Le ton devient pesant. On a quelquefois le sentiment qu’en trois saisons, Michael Landon a fait le tour du sujet concernant sa série. Landon obtiendra un sursis avec une saison 4, mais la 5 ne comportera que treize épisodes, la brutale disparition de Victor French d’un cancer détecté deux mois avant sa mort aurait de toutes façons empêché le tournage d’une saison complète.

Immersion totale dans la SF avec la deuxième chance accordée par Dieu à Benson pour sept jours de vie supplémentaires. C’est alors une virulente critique du système capitaliste sauvage par Landon. Mais l’ensemble manque de subtilité. En sept jours, Benson veut devenir un saint. Leslie Nielsen fait ce qu’il peut, mais à l’impossible nul n’est tenu, et le script est d’un manichéisme déroutant.

Durant les sept jours de répit, Benson a le temps de vivre une histoire d’amour avec la jolie Kate Larson (Donna Mitchell). Le symbole de la bible qui arrête les balles de révolver, les multiples allers et retours dans le temps, finissent pas nous déconcerter totalement. Dommage. La saison 3 se termine sur un opus mineur.

Les infos supplémentaires

Leslie Nielsen (1926-2010) a eu deux carrières : Avant 1980, où il tenait des rôles sérieux (« L’homme de Vienne », « Cannon », « Kojak », « L’homme de fer », « Le Virginien »), et après 1980 les comiques avec le tournant pris par « Y-a-t-il un pilote dans l’avion ? » et ses séquelles et parodies sur le même thème.

Donna Mitchell qui incarne Kate Larson a continué sa carrière en tournant essentiellement dans des séries télévisées.

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Images capturées par Patrick Sansano.