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Les Brigades du Tigre (1974-1983)

Présentation

 



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Posted by Le Monde des Avengers on Friday, April 10, 2015

Série française de 6 saisons de 6 épisodes de 55 minutes. Elle fut tournée de 1973 à 1983.

L’action des quatre premières saisons, tournées de 1973 à 1978, se situe entre 1907 et 1914. Les deux dernières saisons, tournées en 1982 et 1983, se passent pendant l’entre-deux-guerres et elles ont un titre différent : Les Nouvelles Brigades du Tigre (saison 5) et Les Brigades du Tigre : les années folles (saison 6). Les téléspectateurs français ont découvert la série pour la première fois le 21 décembre 1974 sur la deuxième chaîne de l’ORTF.

En 1907, Georges Clemenceau, surnommé le Tigre, décide de créer les Brigades Mobiles afin de moderniser les forces de police pour contrer la montée du banditisme. Le commissaire Valentin et les inspecteurs Pujol et Terrasson sont confrontés à diverses affaires, dramatiques ou comiques, qui mélangent habilement réalité et fiction.

1907 : En ce début de siècle où la vie se transforme au rythme accéléré d'une industrie triomphante, les structures traditionnelles de la vieille société se brisent chaque jour davantage derrière la façade de la “Belle Époque”. La criminalité augmente dans des proportions d'autant plus inquiétantes qu'une délinquance nouvelle est née qui s'appuie, elle, sur le progrès technique et fait échec à une police archaïque dont les méthodes et le matériel n'ont guère évolué depuis Vidocq. Un chiffre est plus éloquent que tout : au cours de l'année 1906, 103 000 affaires criminelles et correctionnelles ont été classées sans que les auteurs aient pu être identifiés. L'année 1907 s'annonce pire encore. Il y va de la sécurité des villes et des campagnes.

 

Les Brigades du Tigre est une des séries les plus populaires de la télévision française, et elle est une des rares séries cultes de notre pays grâce à un mélange subtil d’aventures historiques et policières. D'inspiration très américaine, elle n'a pas les défauts habituels de nos séries (manque d'action, faiblesse de scénario, personnages transparents...). Chaque enquête est rattachée à un contexte historique par des dessins - le dernier correspond à la première image de l'épisode - et une voix-off qui précède souvent le générique. Ces particularités, couplées avec des décors et des reconstitutions fidèles à l’époque, vont faire des Brigades du Tigre un programme jamais égalé sur nos écrans. La série évoque également l’introduction dans les enquêtes policières de méthodes d’investigation moderne, le bertillonnage : les empreintes digitales, les photographies anthropométriques, les analyses chimiques... mais aussi les fausses informations répercutées dans la presse.

Les voitures d'époque rendent aussi la série très attrayante. Elles sont empruntées au musée Briare ou louées à des collectionneurs, qui étaient d’ailleurs souvent sur les lieux de tournage. Tous les conducteurs devaient procéder avec une extrême prudence, mais les véhicules tombaient souvent en panne. La musique de Claude Bolling est à associer au succès des Brigades du Tigre ; les thèmes entendus pendant les scènes d’action ou de suspense sont géniaux. Un superbe double CD remasterisé est sorti en 2006 aux éditions Frémeaux & Associés. Aux voitures et à la musique, indissociables de la série, s’ajoutent les superbes décors, les costumes, et la boxe française, qui contribuèrent aussi à sa renommée.

Claude Desailly avait pressenti la série assez tôt, à la fin des années 60, et son ami, Alain Decaux, le mit en relation avec Pierre Bellemare, qui voulait faire de ce projet un équivalent français des Incorruptibles. L’ébauche, trop grandiose, n’aboutit pas, mais trois ans plus tard, Roland Gritti de Télécip relance l’idée dans des proportions plus raisonnables. Néanmoins, en épluchant les archives des Brigades Mobiles, Claude Desailly se rend compte qu’il n’y a pas matière à une série, car il ne trouve que des faits divers insignifiants. Le scénariste a alors l’idée géniale de chercher l’inspiration dans le contexte historique de l’époque plutôt que les archives. Claude Desailly se sert donc des grands faits historiques, scientifiques et de société du début du XXe siècle et les intègre dans des intrigues policières. Le scénariste a sans doute trahi l’histoire, mais c’était la seule solution pour donner une dimension à la série. En ce qui concerne le trio, les personnages étaient bruts au départ, comme des robots, et les acteurs les ont modelés, avant que Desailly n’affine leur caractère à partir de la seconde saison. Victor Vicas, réalisateur perfectionniste et talentueux, mettra en scène superbement les trente-six histoires du scénariste.

Le titre initial de la série était Les Hommes du Tigre (il figure sur les scripts de la première saison), et d’autres acteurs furent pressentis pour incarner le trio : Alain Pralon, Michel Creton et Marco Perrin. Une chance inattendue va servir Jean-Claude Bouillon, alors que celui-ci ne postulait pas. Li Erben, la compagne de Victor Vicas, suit à la télévision Alexandre bis, dont le rôle-titre est tenu par l’acteur, et elle conseille à son mari de voir un épisode, convaincue que Bouillon ferait un bon commissaire .... Quant à Pierre Maguelon et Jean-Paul Tribout, il semble que ce soit Claude Desailly qui ait suggéré ces choix. La camaraderie des trois acteurs, cimentée dès leur première rencontre dans l’appartement de Victor Vicas, sera un atout indéniable à la réussite des Brigades du Tigre.

Jean-Claude Bouillon (le commissaire Valentin), Jean-Paul Tribout (l’inspecteur Pujol) et Pierre Maguelon (l’inspecteur Terrasson) personnifient à la perfection ces policiers d’une autre époque. Au début du tournage, Jean-Claude Bouillon rééquilibrait les textes et en passait à ses deux compères. Les trois policiers sont sous la direction d’un commissaire divisionnaire : l’irascible Faivre, interprété prodigieusement par François Maistre, lors des quatre premières saisons, et puis, avec moins de réussite, Gabrielli (Pinkas Braun), amateur de gâteaux, pour les deux dernières. Lors des quatre premières saisons, la voix de Claude Dasset présente l’épisode (c’est Jacques Thébault, la voix des Incorruptibles, pour les deux dernières) ; le texte était écrit après le tournage et ajouté au montage. Au générique final, instrumental, l’empreinte souligne l’importance des nouvelles techniques de la police. 

La grande particularité de cette série est que les trente-six épisodes ont été écrits par la même personne, Claude Desailly, et c’est le même réalisateur, Victor Vicas, qui était derrière la caméra. Le tournage fait la part belle aux décors trouvés par la production dans le Loiret et Orléans ; la Place Saint-Aignan est systématiquement utilisée pour de nombreuses séquences au cours des quatre premières saisons. Orléans permettait de recréer le Vieux Paris de 1900 avec ses vieilles rues encore pavées à l'ancienne, et les forêts environnantes furent également mises à contribution. La série fut aussi tournée en Belgique lors de la première saison (coproduction oblige) et à La Rochelle, Tournemire dans le Massif Central, dans le Vaucluse, près de Carpentras lors des autres saisons. À noter que le tournage était le plus souvent en intérieur réel, et non pas en studio.

Le tournage durait trois mois par saison et les huit premiers jours étaient consacrés à toutes les séquences de bureau des six épisodes. Ensuite, les scènes en extérieur, plus contraignantes, étaient filmées, et chaque épisode nécessitait entre onze et quatorze jours de tournage. Les prises de vues étaient en son direct, ce qui explique que quelques répliques soient à peine audibles ou qu’on entende des bruits anodins. Le raccord de jeu était le plus difficile pour les acteurs : se rappeler ce qui venait avant et après lors du tournage d’une scène, car on filmait généralement plusieurs histoires en même temps, décor par décor. Les quatre saisons tournées dans les années soixante-dix étaient coproduites par les Suisses, Belges et Allemands. Ainsi, certains tournages eurent lieu en Belgique et de nombreux acteurs belges et allemands ont participé à l’aventure. L’engagement de l’acteur suisse, Pinkas Braun, fut conclu avant le désistement des partenaires étrangers pour les deux dernières saisons.

Le premier jour de tournage eut lieu le 8 mars 1973 et la réalisation de la première saison se prolongea jusqu’à l’été, mais les responsables de chaine ont préféré commander une seconde saison dans la foulée pour avoir douze épisodes à disposition et faire un évènement. Celle-ci est tournée au printemps 74. Une diffusion hebdomadaire est prévue mais l’éclatement de l’ORTF bouleverse les plans, car les chaines deviennent concurrentes et les directeurs de la seconde chaine - le renommé Pierre Sabbagh et Claude Désiré - programment en urgence les épisodes à une cadence  infernale dès le 21 décembre 1974. D’après Claude Desailly, les responsables ne veulent absolument pas que leurs successeurs profitent du prestige de la série. Belle mentalité ! Les cinq premiers épisodes sont ainsi diffusés entre le 21 et le 31 décembre 1974 !

La série est accueillie par un succès populaire et les quelques critiques ridicules et insignifiantes n’étonnent pas, car elles proviennent toutes de la presse pseudo-intello-gaucho : Télérama, Libération, Politique Hebdo. A l’époque, on attendait de voir si le succès était au rendez-vous et il pouvait donc se passer un an entre deux tournages, le temps d’écrire les scénarios. Les deux saisons suivantes sont diffusées de façon hebdomadaire entre le 10 décembre 1976 et le 14 janvier 1977 (saison 3) et entre le 21 avril et le 26 mai 1978 (saison 4). La troisième saison est tournée avec un budget restreint malgré la réussite et la collaboration de RTF et de TV 60 Munich.

La cinquième saison n’est pas tournée dans la foulée, car la décision est prise de stopper la série : un choix brutal et incompréhensible pour Télécip et Claude Desailly. Alors qu’un projet de résurrection pointe pour le compte de TF1 trois années plus tard, Claude Barma revient sur sa décision et une cinquième saison est planifiée. Les trois acteurs principaux reprennent du service. Par contre, François Maistre est remplacé par Pinkas Braun. La cinquième saison s'intitule Les Nouvelles Brigades du Tigre et elle reprend la même forme que les quatre précédentes avec des dessins illustrant le contexte historique en début d'épisode, la voix-off étant maintenant celle de Jacques Thébault. Le générique, sans chanson, a quelques variantes instrumentales, et pour coller à l’époque, les années 20, les voitures et tenues vestimentaires ont changé. Après quatre ans d’absence, la série est de retour sur nos écrans en janvier 1982. Inutile de cacher que les deux dernières saisons, dont l’action se déroule après la Grande Guerre, sont moins palpitantes pour diverses raisons. Les scénarios sont, tout d’abord, beaucoup plus faibles : quatre épisodes sur douze ont la qualité de ceux des quatre premières saisons, François Maistre n’est plus là, la musique envoûtante a pratiquement disparu et même Valentin a changé : il n’a plus sa moustache, ni son chapeau melon !

Néanmoins, devant le succès enregistré, une sixième saison est tournée au début de l’année 1983. Claude Bolling réarrange une nouvelle fois le "Thème Valentin" avec un rythme plus rapide que le précédent et un parfum de charleston qui annonce la période des "Années folles". La sixième saison est diffusée en octobre et novembre 1983. Une septième et ultime saison était prévue : six autres scénarios, qui devaient se situer entre 1930 et 1935, furent commandés et payés à Claude Desailly, mais une décision imbécile de direction de chaîne a empêché de mettre à exécution ce qui aurait permis de donner à l’ensemble de l’œuvre une cohérence définitive. Cela devait commémorer le final d’une épopée policière et historique commencée trente ans plus tôt. La série fut vendue à une vingtaine de pays dont le Japon et la renommée des Brigades du Tigre s’est transmise de génération en génération dans l’Hexagone depuis quarante ans.

Jean-Claude Bouillon : « Finalement, avec les Brigades du Tigre, le téléspectateur recevait une leçon d’histoire toujours agréable, jamais ennuyeuse ou didactique, avec l’avantage du suspense et de la bonne humeur. Tout cela fait un mélange original et inimitable ». (Génération Séries, numéro 14, été 1995)