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PrésentationSaison 1

L'Incroyable Hulk

Téléfilms


1. L'INCROYABLE HULK
(THE INCREDIBLE HULK)




Date de diffusion : 4 novembre 1977 (sorti en salles le 13 juin 1979 en France)

Traumatisé par la mort de sa femme, prisonnière d’une voiture en feu, le Docteur David Bruce Banner (Bill Bixby) se consacre avec son assistante (Susan Sullivan) à la recherche sur l’adrénaline et le potentiel surhumain que chacun possède en lui mais qui ne se révèle que dans des circonstances exceptionnelles. Durant une expérience en radiologie, le scientifique est accidentellement irradié par une forte dose de rayons gamma provoquant une altération de son ADN. Les effets de cet incident sont catastrophiques : dès qu’il éprouve une forte émotion (colère, peur, douleur), il se métamorphose en une créature violente et primitive : l’Incroyable Hulk (Lou Ferrigno).

Ce téléfilm, diffusé en 1977 sur CBS, constitua une agréable surprise, tant pour la critique que les téléspectateurs. En effet, à l’époque, aucune adaptation de super-héros ne bénéficiait encore d’un traitement «sérieux». Les séries télévisées « Batman » et « Wonder Woman » (seule véritable référence du genre dans les années 1960 et 1970) privilégiaient notamment une approche humoristique pour séduire un large public. Avec l’Incroyable Hulk, le réalisateur - scénariste Kenneth Johnson (« L’Homme qui valait trois milliards », « Super Jaimie », « V ») se distingue de ses prédécesseurs en adoptant une tonalité réaliste et dramatique. Ainsi, dès l’ouverture du téléfilm, le ton est donné : « Chacun de nous est habité par une fureur atroce et déchaînée » énonce le narrateur. 

Le film est ainsi essentiellement une aventure humaine, celle du Dr David Banner. Dès les premières minutes, le chercheur est présenté comme un personnage profondément torturé par le décès de son épouse Laura. Ses recherches sur la force physique sont en réalité devenues une obsession visant à identifier les raisons pour lesquelles il n’est pas parvenu à extraire sa femme d’une voiture en feu. L’interprétation de Bill Bixby (« Mon Martien Favori », « Le Magicien ») dans le rôle du Docteur David Banner s’avère d’ailleurs particulièrement émouvante. Elle constitue l’un des principaux atouts de ce téléfilm. Bixby y partage la vedette avec Susan Sullivan qui interprète le Docteur Elaina Marks, une proche collègue du Docteur Banner. La jeune femme l’assistera et le soutiendra durant toute cette première aventure. Ce pilote accorde également une place majeure à un autre personnage inventé pour la télévision : le reporter du National Register Jack McGee (Jack Colvin). L’introduction de ce journaliste d’investigation qui poursuivra Hulk d’épisode en épisode – est un ajout typiquement hollywoodien, un artifice servant de ligne directrice à la série ; ce motif récurrent n’est pas sans rappeler le thème central de la série Le Fugitif, diffusée de 1963 à 1967, où Richard Kimble (David Janssen) était traqué sans relâche par le lieutenant Philip Gerard (Barry Morse).

Dans ce contexte, cette adaptation télévisuelle s’éloigne sensiblement de la bande dessinée originale créée par Stan Lee et Jack Kirby en 1962. Kenneth Johnson s’est en effet véritablement réapproprié l’histoire afin de la rendre la plus humaine et la plus vraisemblable possible. Le personnage de Banner / Hulk, les rayons gamma et la colère source des métamorphoses sont ainsi les seuls éléments figurant dans le comic book original. Aucun « vilain » n’est par ailleurs présent dans le téléfilm. Les trois transformations du scientifique dans le pilote sont le résultat, non pas de confrontations physiques, mais de fortes émotions (douleur, stress et peur) ressenties par le Dr Banner. Ce sont d’ailleurs ces métamorphoses qui feront le succès de la série notamment auprès des plus jeunes : une musique stridente, suivi d’un gros plan sur les yeux devenus blancs de David Banner pour finir sur les déchirements de chemises. Ces séquences seront reprises durant chaque épisode du show et en feront sa marque de fabrique.

Comparé aux comics des années 1970, le culturiste Lou Ferrigno s’avère convainquant dans le rôle de Hulk. Tous les moyens possibles à l’époque ont été utilisés pour donner vie au célèbre géant vert.  Pour ce premier téléfilm, sous la direction du maquilleur Werner Keppler (« V », « Alien Nation ») la créature adopte un look néandertalien (à l’aide d’une prothèse faciale), le monstre étant conçu comme une sorte de version primitive de l’être humain. Il apparaît ici totalement muet (contrairement aux comics) ne parvenant à s’exprimer que par de simples grognements. Le monstre n’est toutefois pas dépourvu de sensibilité (à l’image de David Banner) comme le prouve sa dernière scène dans le téléfilm. Par ailleurs, en termes de mise en scène, Kenneth Johnson filma souvent Lou Ferrigno en contre plongée afin de lui donner davantage de démesure, le culturiste mesurant en réalité moins de deux mètres.

Au final, ce premier téléfilm s’avère de très bonne facture pour les amateurs du genre. L’épisode donne notamment une dimension très humaine à l’histoire de Hulk. La qualité du jeu de Bill Bixby alliée au scénario et à la mise en scène de Kenneth Johnson hisse ce pilote au rang des meilleurs épisodes de cette série télévisée. 

  • Le téléfilm a été tourné en 18 jours en Californie avec un budget de 2 millions de dollars. Plusieurs scènes ont été filmées à l’Institut des Arts de Californie et au Providence Saint Joseph Medical Center.
  • « L’Incroyable Hulk » fut présenté hors compétition au festival d’Avoriaz en 1978. L’année suivante, il bénéficia même d’une exploitation au cinéma en France (l’épisode « 747 » figurait dans la version projetée ).
  • A l’origine c’est Richard Kiel (Requin, l’adversaire de James Bond dans deux films avec Roger Moore) qui interprétait la créature dans l’épisode pilote. Malgré sa grandeur, il fut finalement remplacé par Lou Ferrigno, faute d’une musculature suffisante. Néanmoins, l’acteur apparaît très brièvement (en contre-plongée) dans le rôle de Hulk lorsque le monstre arrache un arbre pour sauver une petite fille tombée dans un lac.
  • Plusieurs séquences dans lesquelles figurent la créature font directement échos au Frankestein (1931) avec Boris Karloff. La plus notable met en scène Hulk et une petite fille au bord d’un lac.
  • Le moulage de l’empreinte du pied de Hulk dévoilé par Jack McGee est en réalité un accessoire de l’épisode d’ouverture de la seconde saison de « Super Jaimie » intitulé «The Return of bigfoot».
  • La femme de David Banner est interprétée par l’actrice Lara Parker. Son nom ne figure pas au générique du téléfilm. 

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2. DEATH IN THE FAMILY
INÉDIT EN FRANCE


Date de diffusion : 28 novembre 1977 (inédit en France)

Parcourant les Etats-Unis pour trouver un remède à ses métamorphoses, le Docteur David Banner (Bill Bixby) fait la rencontre de Juliet Griffith (Laurie Prange), une jeune héritière  dont la belle-mère (Dorothy Tristan) et le médecin (William Daniels) convoitent la fortune. Le journaliste Jack McGee (Jack Colvin) continue les recherches pour capturer la créature.

Diffusé seulement trois semaines après le pilote de « L’Incroyable Hulk », « Death in the Family » avait principalement pour objectif de déterminer si le célèbre géant vert de la Marvel pouvait faire l’objet d’une série télévisée hebdomadaire. Dans ce contexte, ce téléfilm repose sur un schéma narratif simple, celui du « Fugitif ». David Banner parcourt ainsi les Etats-Unis à la recherche d’un remède, tout en fuyant le journaliste du National Register, Jack McGee. Durant sa quête, il vient quotidiennement en aide à des individus dans une ville nouvelle. C’est notamment pour cette raison que le physicien nucléaire de la bande dessinée est désormais médecin à la télévision, cette habilité lui permettant de venir facilement en aide aux personnages secondaires rencontrés. 

Ce deuxième opus, toujours écrit par Kenneth Johnson, s’inscrit dans la continuité du pilote. Quelques flashs backs rappellent notamment aux téléspectateurs les principaux évènements qui ont poussé le Docteur Banner à prendre la fuite. L’histoire en elle-même s’inscrit toujours dans un contexte humaniste et réaliste, même si ce téléfilm est davantage orienté vers l’action afin de dévoiler aux téléspectateurs toute la puissance du géant vert. Hulk prend ainsi la défense d’une jeune fille avec qui David Banner a sympathisé, et la sauve de divers tueurs à gages et autres hélicopters lancés à sa poursuite. Durant son périple le monstre sera même confronté aux forces de la nature puisqu’il sera amené à se battre avec un ours ! C’est d’ailleurs l’un des points faibles de cet épisode dans la mesure où le maquillage de Lou Ferrigno, moins résistant que par la suite, se retrouve étalé sur l’animal. En outre, la séquence où la créature propulse l’ours dans les airs s’avère assez amusante.

Malgré ces quelques faiblesses, le téléfilm est une réussite, parvenant à bien équilibrer l’intrigue principale et la recherche du remède aux métamorphoses. Par ailleurs, Bill Bixby est toujours aussi convainquant dans son rôle de scientifique, même s’il se montre désormais moins torturé que dans le pilote. Sa « malédiction » l’amène désormais à faire preuve de davantage de maîtrise dans son attitude. Autre point fort du téléfilm : le soin accordé aux séquences de métamorphoses. Elles s’avèrent ici souvent détaillées. Bill Bixby apparaît à plusieurs reprises à demi transformé, ce qui est une joie pour les fans !

Après les deux téléfilms – et pour répondre à la réaction favorable des téléspectateurs – une série régulière est annoncée, sous le simple titre  de The Incredible Hulk et sera diffusé à partir du 10 mars 1978 sur CBS.

  • Ce second pilote a été réalisé par Alan J. Levi, proche collaborateur de Kenneth Johnson sur « L’Homme qui valait trois milliards » et « Super Jaimie ».
  • Le générique présente une version longue en comparaison à celle qui sera utilisée dans la série télévisée.
  • L’actrice Laurie Prange jouera quelques années plus tard, sous la direction de Kenneth Johnson, dans l’épisode d’ouverture de la quatrième saison intitulé « Prométhée ».
  • Pour ce second pilote, Hulk (à l’image du comic book) dévoile un nouveau pouvoir en faisant des bonds de plusieurs mètres.
  • En fuite, David Banner prend le pseudonyme de David Benton. Par la suite, durant la série, il conservera toujours son prénom en adoptant un nom de famille commençant toujours par la lettre B. 
  • Gerald McRaney (Dennis Kayle) jouera à quatre reprises dans « L’Incroyable Hulk ». Après « Death in the family », on le retrouvera dans « Ricky », « Le Disciple », « L’assassin préfère les blondes ». L’acteur est bien connu du petit écran, ayant plus d’une centaine de téléfilms et séries à son actif dont « Simon & Simon » ou plus récemment « Jericho ».
  • William Daniels (Dr John Bonifiant dans l’épisode) sera par la suite la célèbre voix de K.I.T.T. dans la série télévisée K2000. 

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