L'Incorrigible (1975) Résumé : Victor Vauthier sort de prison après en avoir fait 3 mois pour escroquerie. À peine sorti, il retrouve son ami Raoul et les arnaques reprennent. Mais alors qu'il revient vers son 'oncle' Camille, Victor reçoit la visite d'un psychiatre pour un examen post-pénale, c'est la jolie Marie-Charlotte Pontalec qui est chargée de cela. Victor tombe amoureux d'elle, et tente tant bien que mal de la séduire. Un soir alors qu'ils passent un bon moment, ensemble, Marie-Charlotte emmène Victor au musée de Senlis dont son père est le conservateur, pour lui montrer un très beau tableau qui est un triptyque. Camille le reconnaît de suite, c'est une œuvre inestimable et la vole, pendant que Victor occupe Marie-Charlotte. Alors qu'il s'attend à être dénoncé par elle, Marie-Charlotte le couvre, et devient même sa complice. Elle leur substitue l'argent, et lassés par le fait d'être dépendants de Marie-Charlotte, Camille et Victor s'en vont et vont au Mont St-Michel, là où Camille souhaite construite une digue pour le sauver. Victor lui apprend qu'il vient de le vendre. Critique : C'est un film de Belmondo qui n'est pas souvent diffusé à la tv, et j'en avais un vague souvenir, je le confondais avec Le Guignolo à juste titre d'ailleurs, tant les deux se ressemblent dans la forme. L'Incorrigible est un nouveau film de Philippe De Broca qui retrouvait à nouveau Belmondo après avoir fait avec lui Le Magnifique. De nouveau, Belmondo joue le rôle d'un voyou, cette fois-ci c'est un escroc professionnel qui tout au long du film sous de multiples identités, monte des combines pour soutirer un max d'argent. La prestation de Belmondo est excellente, guignolesque à souhait, poussée à l'extrême : c'est du grand-art, et on voit ici les prémices du Guignolo. Je pense que ce fut un excellent galop d'essai pour Belmondo. À côté de lui pour la présence féminine à l'écran, il retrouve Geneviève Bujold (Anne des Milles Jours, Morts Suspectes, Faux-Semblants) avec qui Belmondo avait déjà joué 8 ans plus tôt dans Le Voleur. L'actrice canadienne est très jolie, et sa composition à l'écran est très bonne, elle a parfois des petits signes du visage et autre attitudes qui font qu'elle sait ne pas se faire occulter par Belmondo, et trouve toute sa place lors des scènes avec lui. À la fin du film, elle le roule bien dans la farine : c'est grandiose. Dans les seconds rôles nous retrouvons Julien Guiomar (Adieu Poulet, Inspecteur La Bavure, Papy Fait de la Résistance), le fameux docteur d'Annie Girardot que De Funès ne peut pas encadrer dans La Zizanie, très grand acteur comique que ce soit au cinéma, à la tv ou au théâtre. Ici dans le rôle de Camille, il a le sens du mélodramatique et ne s'en prive pas ! C'est un vrai plaisir non dissimulé que de le voir se disputer sans cesse avec Victor et de le voir faire son cinéma. Vient ensuite Charles Gérard (L'Aventure c'est l'Aventure, Flic ou Voyou, Adieu Blaireau) que Belmondo retrouvera dans Le Guignolo d'ailleurs. Je n'ai trop apprécié cet acteur, ici, il a un petit rôle donc ça ne perturbe pas plus que cela le film. Nous avons également Daniel Ceccaldi dans le rôle du préfet de police complètement nul, Michel Beaune qui joue le ministre, Catherine Alric encore toute jeune et dans l'un de ses premiers rôles, Anémone en prostituée et qui était elle aussi à ses débuts, Andréa Ferréol, Roger Riffard, Robert Dalban, Elizabeth Teissier (qui allait devenir une célèbre astrologue peu après), etc., etc. bref du beau monde. Le film ne connaît pratiquement pas de temps mort, et va à 100 à l'heure, même si comme toujours dans les films de De Broca on a tendance à avoir toujours une scène qui s'éternise : ici, c'est celle avec les gitans. De même, le film aurait tendance à s'épuiser vers la fin. Mais ça ne perturbe pas plus que cela le bon déroulement du long-métrage. Belmondo en parfait escroc se fait plaisir à changer sans arrêt d'identité et ça se voit à l'écran. On ne rigole certes pas tout le long du film, mais on ne voit pas passer les 1H35, et il y a un ou deux moments forts comme par exemple celui où Belmondo doit aller faire un constat d'adultère pour une dame pipi qui est sa cliente lorsqu'il est sous l'identité d'un avocat, et Belmondo débarque déguisé en prostituée pour le surprendre, malheureusement la police débarque et il se fait embarquer. C'est vraiment à mourir de rire, tellement c'est grotesque. Les dialogues de Michel Audiard, prononcés par Guiomar font mouches à chaque fois et c'est un vrai plaisir que de les écouter. Film réussi, mais à qui il manque juste un petit quelque chose, je ne sais pas quoi, pour lui attribuer la note maximale. Néanmoins, ne vous inquiétez pas, vous passerez un excellent moment devant ce Belmondo. La musique de George Delerue est somme toute assez classique mais s'accorde bien avec les actions à l'écran surtout lors des moments d'émotion. Le public répondra une fois de plus présent, puisqu'il fera un peu plus de 2.5 millions d'entrées en France. Mais la bonne surprise viendra de l'Allemagne, où le film ne fera pas moins de 4.2 millions d'entrées et se classera numéro 3 dans les films de l'année 75. C'est un bon film, pas obligatoire dans la filmographie de Belmondo, mais un bon divertissement. Anecdotes :
Séquences cultes : Un père alcoolique, maman usée par les lessive Il est même abonné à des revues Victor, tu es une bulle Je m'excuse, je n'ai pas ma carte Je ne mangerai pas les escargots avec une fourchette Mais qu'est-ce que j'en fais ? Ton fourbi là, je viens de le vendre |