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Saison 5 Volume 3Saison 6 Volume 2

Le Virginien

Saison 6 - Volume 2


1. DÉFENSE DE TEMOIGNER
(TO BEAR WITNESS)

 




 

 

 

 

 

 

Scénario : Sy Salkowitz. Réalisation : Abner Biberman.

Résumé :

Trampas est suspecté du meurtre d’un homme qui refusait de vendre une maison pour un hôpital. Il a vu s’enfuir un médecin, le docteur Baldwin, mais peu avant s’est blessé en manipulant sa charrue. Aux yeux de Ryker, il devient suspect.

Critique :

Cet épisode s’éloigne du genre western et aurait pu s’intégrer dans le cadre d’une série policière. On y retrouve la belle Joanna Moore dans le rôle de Carol Fisk. Elle travaille pour le docteur Baldwin (Malachi Throne de Opération vol). Carol est poursuivie par les assiduités de Walter Verig et pour la protéger, Trampas est amener à se battre avec l’homme. Carol est amoureuse du docteur Baldwin.

La victime Walter Verig (Harry Landers) était peu sympathique. Mais le docteur Baldwin qui laisse accuser Trampas encore moins. Il est pourtant son seul alibi.

Ce qui surprend dans l’intrigue, c’est le peu de sympathie que Ryker montre envers Trampas. Du moins au début, car il finit par montrer de la compassion envers notre héros et mène son enquête. Il vérifie notamment l’alibi de la charrue qui a causé la blessure.

Une fois de plus, Clu Gulager en Ryker est le meilleur comédien de l’épisode et domine la distribution. Pete Verig (Paul Carr) le frère de la victime persuade Ryker que l’assassin est le médecin. Son attitude peut surprendre, mais il n’aimait pas son frère et connaissait ses défauts.

L’épisode s’attarde sur l’enquête minutieuse de Ryker, qui outre le médecin soupçonne Carol. Sans l’interprétation de Clu Gulager, l’intrigue pourrait nous paraître terne et interminable. Hélas, c’est l’une de ses dernières apparitions, il ne reviendra que trois fois dans la série avant de rendre son tablier. Et après le départ de Lee J. Cobb, on peut dire que c’est un coup dur pour Le Virginien.

William Windom en avocat du docteur Baldwin est convaincant, mais Malachi Throne lâche et odieux surjoue son personnage, en en faisant un coupable trop évident.

James Drury apparaît tard dans l’épisode. On croit qu’ensuite que l’épisode va s’acheminer vers une affaire de procès dont raffolent les américains, mais il n’en sera rien. Le docteur apparaît comme un bourgeois intouchable que même le juge protège, mais est obligé de mettre en prison. Trois suspects se démarquent : le médecin, Carol (ancienne maîtresse de la victime, et éprise du docteur) et le frère. La population se range du côté du médecin, en particulier son épouse, Harriett (Mary Carver), femme acariâtre et délaissée.

Doug McClure joue un Trampas trop nonchalant alors qu’il risque sa peau dans la première partie de l’épisode avant l’inculpation du médecin. Il devient évident que le médecin cache le vrai coupable, mais qui ? Les notables font pression avec l’aide de l’avocat pour que Trampas retire son témoignage contre Baldwin.

C’est alors Trampas qui se colle à l’enquête en allant interroger Carol. Elle était serveuse dans un bar et Baldwin en a fait une infirmière. Mais en paraissant saoul, Trampas revient dans le groupe des suspects, il tire même contre Ryker et se retrouve en prison. Trampas était comme fou. Or, il a été drogué.

Passionnant au début, l’épisode se traîne un peu en longueur ensuite. On veut empêcher Trampas de témoigner et le discréditer. Comme la manigance ne fonctionne pas, il est enlevé et roué de coups par des hommes cagoulés.

Le docteur Baldwin malgré le soutien des notables est en mauvaise posture. Ryker a compris qu’il couvre quelqu’un. Le twist final nous livre un coupable auquel on ne s’attendait pas et qui ne figurait pas dans la liste des suspects. Cette fin est un peu tirée par les cheveux : le vrai coupable a eu peur et a tué en se défendant.

J’ai mis trois melons à l’épisode malgré la fin invraisemblable, car on passe un excellent moment sans jamais vraiment s’ennuyer. On passe sur les quelques longueurs auxquelles j’ai fait allusion. Et puis la grande astuce de l’épisode est de nous livrer un coupable auquel le plus fin limier des téléspectateurs n’a pas songé une seonde.

Anecdotes :

  • Joanna Moore (1934-1997) a joué dans La soif du mal, Le monstre des abîmes, Le shérif de ces dames, Objectif Lune.

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2. LA TERRE QUI TUE
(THE BARREN GROUND)

Histoire de Joy Dexter. Adaptation : Andy Lewis. Réalisation : Abner Biberman.

Résumé :

Le Virginien rend un homme qu'il a tué à son père estropié. Après avoir aidé à enterrer le corps, l'homme fait une crise cardiaque. Il demande au Virginien d'essayer de ramener sa fille du Shoshone pour hériter de sa ferme.

Critique :

J’ai été surpris, James Drury joue mieux que d’habitude, je veux dire que son jeu de comédien est nettement en progression par rapport à ses qualités athlétiques. Ici, le virginien est compris par le père, mais pas du frère qui est fou de rage et veut tuer notre héros.

Le père mourant, Asa Keogh (Jay C. Flippen) demande au virginien de retrouver sa fille, jadis enlevée par les indiens et devenue une squaw, Sarah Keogh (Collin Wilcox). Elle a été mariée de force avec un indien. Elle avait peur d’être montrée du doigt, à présent elle est veuve. Elle a un fils.

La terre contient du minerai d’argent, convoité par beaucoup, Arnold Page (Noah Keen) et l’homme qui a tout découvert, un chimiste nommé Dow (John Harmon) . Sarah est mal accueillie en ville, mais le virginien lui fait remarquer que les indiens n’ont pas été de leur côté accueillants.

Le vieil Asa est en sursis, son cœur étant usé. On ne nous épargne pas quelques clichés comme la femme blanche devenue indienne mal reçue de retour par la population. Beaucoup de scènes sont des dialogues entre le virginien et Sarah, avec l’omniprésence de son fils métis,

John Harmon est machiavélique en chimiste véreux qui a menti au virginien en lui disant que le minéral n’a aucune valeur. Sarah n’est pas vénale et décide de rentrer chez elle alors que le virginien la laisse libre de retourner chez les indiens.

Les retrouvailles père et fille constituent le point faible de l’épisode : on sombre dans le mélodrame. Les scènes entre le virginien et le fils de Sarah sont bien agencées, mais le jeune enfant acteur n’a pas l’air d’un métis.

La subtilité de l’intrigue aurait pu être un obstacle pour James Drury, doué pour les scènes d’action, il s’en tire avec les honneurs.

Asa meurt, le virginien décide de prolonger son séjour, Arnold Page vient voir Sarah pour lui faire part de l’intention de Harmon d’acheter les terres du père. Il veut profiter de son ignorance.

Dobie Keogh (Byron Mabe) est le frère de Sarah, et il est venu pour tuer le virginien. Dobie est devenu un hors la loi. Harmon révèle à Dobie qu’il y a un héritage et qu’il ne doit pas le laisser passer. Harmon incite Dobie à vendre. Le virginien hérite des terres. Il se heurte à l’hostilité de Sarah que son frère a persuadé de vendre.

Collin Wilcox a du mal à nous faire croire qu’elle incarne une indienne. Elle parle (en VF) de façon assez caricaturale.

La scène du jugement où le virginien doit faire preuve qu’il y a eu un testament en sa faveur à égalité avec Sarah est assez longue et fastidieuse. L’épisode s’il n’avait pas une intrigue bien construite n’aurait qu’un melon pour la réalisation. Dobie comprend que Harmon et Page le dupent.

On peut dresser le constat que cet épisode manque d’action. Il faut attendre 1h sur 1h15 pour que l’on sorte le spectateur de sa torpeur. Le virginien devra la vie sauve au gamin métis, habile à la carabine. Ce n’est pas un grand cru. Drury ne s’en tire pas mal, mais cela ne suffit pas pour nous passionner.

Anecdotes :

  • Collin Wilcox (1935-2009) est surtout connue pour Du silence et des ombres, Les dents de la mer 2, Minuit dans le jardin du bien et du mal, et à la télévision on l’a vue dans Cannon et Columbo. Elle a ajouté à son nom Paxton au cours de sa carrière.

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3. LE TIREUR D’ÉLITE
(EXECUTION AT TRISTE)

Scénario : John Dunkel. Réalisation : Robert L. Friend

Résumé :

Trampas et deux hommes de Shiloh livrent du bétail à un poste éloigné de l’armée. Ils doivent percevoir leur argent dans une banque à Triste. Un mexicain leur a prédit avec des cartes qu’un malheur planait sur eux : un homme va mourir. Trampas retrouve un viel ami, Knight, qui veut le tuer !

Critique :

Trampas se trouve confronté à une banque calamiteuse, dont le propriétaire est en déplacement. Il retrouve un ami pas vu depuis dix ans, Lee Knight (Robert Lansing). Ce dernier est menaçant et ne tarde pas à tuer l’un des deux compagnons de Trampas.

Robert Lansing en Knight ne donne pas envie de plaisanter. Il veut absolument défier en duel Trampas et ne veut pas admettre qu’en dix ans, il a changé de vie. Le shérif se révèle un pleutre. Chevalier (Knight) se révèle une espèce de dangereux fou qui tue tous les hommes qu’il provoque.

La menace qui plane sur tout l’épisode constitué par Chevalier est un argument qui aurait pu paraître répétitif ou absurde si Robert Lansing ne lui donnait pas corps. Trampas recueille les confidences de l’épouse de Chevalier, Mavis que la VF a transformé en « Monique » (Sharon Farell), qui lui conseille de déguerpir. Elle voudrait à la fois être libéré de son époux dément, mais ne souhaite pas la mort de Trampas. Au fil des heures, la situation évolue.

Monique trouve son existence minable, elle est serveuse et demande à Trampas de l’enlever ! Elle est bigrement séduisante. Malgré un scénario assez bancal, l’épisode est sauvé par l’interprétation de Sharon Farell et de Robert Lansing. Elle envisage même un temps qu’ils s’enfuient avec l’argent du bétail, 1500 dollars.

En regardant le film, on suppose une issue tragique. Chevalier assomme Burt, le compagnon survivant de Trampas, on se demande où il veut en venir.

En fait, Trampas est tombé dans un piège, tout était combiné d’avance et le but du couple était de voler l’argent.

Le duel final entre Chevalier et Trampas ne permet pas de douter de l’issue du combat, car on se doute que Doug McClure figure dans les autres épisodes. C’est parfois tiré par les cheveux, mais on passe un agréable moment. Si au début de l’épisode, le premier compagnon de Trampas, Morgan (Steve Raines) y laisse sa peau, le second, Burt (Burt Douglas) s’en tirera blessé mais vivant.

Beaucoup de suspense, un script rempli de faux-semblants, une Sharon Farell qui ne manque pas de charme, une histoire en huis clos dans la petite ville de Triste qui n’a pas volé son nom, on passe un bon moment, que demander de plus ?

Anecdotes :

Sharon Farell (1940-) a joué dans Œil pour œil, Arcade, La nuit de la comète.

Dans la VF, le personnage de Lee Knight s’appelle Louis Chevalier.

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4. EN TOUTE JUSTICE
(A SMALL TASTE OF JUSTICE)

Scénario : Edward J. Lasko. Réalisation : Don McDougall

Résumé :

Le virginien se fait voler son cheval et son arme par un homme qui fait trembler la ville. Pour neutraliser cet homme, il va se faire aider par un ami dont la fille a été blessée.

Critique :

Situation paradoxale dans cette histoire qui se déroule au moment de l’année, le seul, où le ranch Shiloh fait « relâche », et où il y a une pause dans le travail. Pourtant, ce ne sera pas un moment de tout repos pour le virginien, face à Tom Conlan (Peter Brown), le voleur. On retrouve avec plaisir en médecin cette vieille baderne de Vaughn Taylor (La guerre des cerveaux, le pilote des Envahisseurs).

Le virginien retrouve une ancienne fiancée, Ellen (Susan Oliver), désormais marié au télégraphiste John Cooper (John Lupton). L’épisode prend un tour dramatique avec la blessure de la petite Kathy (Eve Plumb), la fille du couple.

Le virginien est venu reprendre son bien, mais les habitants de la ville « Les trois fourches » sont bien obligés de constater qu’ils ont trop supporté, depuis des années, la bande de Tom Conlan. Ellen avoue au virginien qu’elle a flirté avec le bandit après qu’ils se soient séparés. Elle s’est rangée en épousant John.

En plus des habitants, Ellen crie vengeance et veut que Tom Conlan paie. Le virginien demande à Ainsworth (Bert Freed), le shérif, d’être nommé shérif adjoint et il va faire le sale travail.

L’épisode est palpitant d’un bout à l’autre, et James Drury a fait d’énormes progrès de comédien. On regrette que pour cette série, la production nous montre parfois des décors de studio qui ne passent plus auprès du téléspectateur d’aujourd’hui, ne font plus illusion. Ces économies de bout de chandelle heureusement ne gâchent pas le suspense.

Les deux truands, Tom Conlan et son acolyte Cal Mason (James Gammon) sont ardemment recherchés. La mère de Tom, Margaret (Virginia Christine) ouvre enfin les yeux sur la nature criminelle de son fils qui depuis le début persistait à lui dire qu’il avait acheté le cheval au virginien.

Mason est vite arrêté, mais Tom Conlan est plus difficile à capturer. Ellen devient fière de son mari John qui participe avec le shérif et le virginien à la chasse au bandit.

On atteint ici le niveau le plus élevé que la série peut nous offrir, une bonne intrigue western pleine de tension, crédible. Le thème de la lâcheté d’une ville qui se reprend en mains à été souvent abordé dans le cadre du western. Il ne faut donc pas trop chercher l’originalité. Aux côtés du virginien, le mari d’Ellen fait preuve d’un réel courage. Tandis qu’Ainsworth est prêt à libérer Mason et à ne plus inquiéter Conlan, faisant preuve de lâcheté.

Le spectateur en haleine se demande comment tout cela va se terminer. L’épisode rappelle parfois Le train sifflera trois fois.

L’affrontement final entre le virginien aidé de deux hommes contre toute la bande de Conlan mérite d’être vu. Tout semble compromis quand le virginien est blessé. Ellen révèle alors à son mari que le père de Kathy est Tom Conlan. Ivre de jalousie, John Cooper tente d’arrêter Conlan et Mason (entre temps libéré). Heureusement, le virginien veille. De même que la mère de Tom. Alors que l’on craignait une tragédie, on a droit à un happy end. Le couple Ellen-John est radieux. Margaret comprend que son fils a failli tuer sa petite fille !

Anecdotes :

  • Susan Oliver (1932-1990) a joué dans Les envahisseurs (Guerre Subversive, Inquisition), Le Fugitif, Des agents très spéciaux, Magnum.

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5. LE TROUPEAU VOLÉ
(THE FORTRESS)

Histoire de W.R. Burnett et Sy Salkowitz. Adaptation : Sy Salkowitz. Réalisation : Abner Biberman.

Résumé :

Le Virginien emmène son troupeau dans une ville située à la frontière avec le Canada, mais la banque se fait voler, rendant sa traite bancaire sans valeur. Il suit les voleurs au Canada pour récupérer les 100 000 $, mais ils travaillent pour l'acheteur du troupeau.

Critique :

L’épisode est assez traditionnel, dans l’esprit de la série. Le virginien fait une transaction de bœufs de l’élevage de John Grainger de Shiloh. Cet épisode fut diffusé aux USA le 27 décembre 1967, alors que le comédien qui incarne Grainger, Charles Bickford, était mort depuis le 9 novembre. Curieux que la production n’ait pas songé à le remplacer par un autre personnage, car par la force des choses, celui que nous voyons diriger Shiloh est Clay Grainger (John Mc Intire).

La banque étant attaquée, la traite de paiement du troupeau n’a plus de valeur, et le virginien rencontre sur place peu de compréhension, il se lance donc à la poursuite des voleurs qui sont passés au Canada. Juste avant, il fait la connaissance de la charmante Marianne (Barbara Bouchet), seule à compatir à ses problèmes.

Le troupeau est acheté par Winthrop (joué par un Leslie Nielsen première manière). S’il nous faisait rire à la fin de sa carrière, il incarne ici un homme redoutable et cruel. C’est un faux jeton. Et un ennemi terrible pour le virginien. Il est tout en courtoisie et politesses ironiques face à l’homme qui a été volé.

En fait, Winthrop est le chef de la bande de voleurs. Ce que le téléspectateur avait deviné dès le début. Dans la ville où il prend une chambre d’hôtel (qui appartient à Winthrop ainsi que toute la ville). Le virginien doit donc mener son enquête en terrain hostile.

Ce type de situation a déjà été abordé plusieurs fois dans la série. Nielsen constitue un méchant haut en couleurs, menaçant mais gentleman et on peut largement préférer cette partie de sa carrière à ses films comiques ensuite.

Le virginien affiche une sérénité qui avouons-le est peu crédible pour un homme seul en territoire ennemi. Très vite, Winthrop abat ses cartes et se montre menaçant. Gloria (Kipp Hamilton), petite amie de Winthrop tente de piéger le virginien. Pas un moment, dans cette ville où règne la loi de la jungle, une seule personne ne nie que le patron des lieux soit un voleur.

On retrouve ensuite avec un immense plaisir Ryker/Clu Gulager à Shiloh. Il vient prévenir Grainger de ce qui se passe. Ryker a reçu deux télégrammes suspects.

Le virginien décide de monter un plan pour duper son ennemi. Il se fait passer pour un homme corrompu, ceci grâce à 4000 dollars qu’il a demandé par télégramme à Grainger.

Puis, il tente de faire chanter un homme de Winthrop qui tourne autour de Gloria, le comptable Clete (Willard Sage) . L’épisode nous donne idée de la valeur de l’argent à cette époque, ainsi Ryker dit à Grainger que le virginien n’a jamais possédé que 123 dollars sur son compte en banque, lorsqu’il demande les 4000 dollars.

L’épisode alterne les scènes au Canada et celles à Shiloh. Il est un peu dommage que pour l’un de ses derniers épisodes, Emmett Ryker/Clu Gulager voit ses scènes limitées.

En terre ennemie, le virginien fait sa justice, retrouve deux voleurs qui le suivaient. Il monte une comédie en faisant passer Marianne pour sa fiancée à laquelle il donne le nom de Françoise Giret. Elle accepte de jouer la comédie pour lui, il ne la laisse pas indifférente.

Marianne vient jouer du piano chez Winthrop. Et y semer, selon le plan du virginien, la zizanie. Ce dernier a compris qu’il ne triompherait de son ennemi que par la ruse. On se croit parfois dans une intrigue de Mission Impossible. Pourtant, Winthrop n’est pas dupe. Le virginien mène là un jeu bien dangereux. Il essaie de semer le trouble chez Gloria en lui faisant croire que Marianne va lui prendre sa place.

Il propose à Gloria un marché pour qu’elle l’aide à récupérer son argent. Mais le virginien n’avait pas prévu que Marianne voudrait prendre la place de Gloria et rester auprès de son riche ennemi.

Le virginien réussit à troubler le comptable Clete et à récupérer son argent au moment où l’homme allait le tuer. Il fait endosser le vol de 100 000 dollars à Clete et Gloria.

Le twist final, qui permet à notre héros de s’en sortir, est plutôt inattendu. La scène finale entre Barbara Bouchet et Leslie Nielsen ne manque pas de piquant.

Anecdotes :

  • Barbara Bouchet (1943-) a joué dans Voyage fond des mers à la TV et au cinema dans Première victoire et Casino Royale (1967).

  • Françoise Giret, nom donné à Marianne/Barbara Bouchet, était celui d’une comédienne française (1929-2003). Sans doute un clin d’œil des doubleurs.

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6. LA FIÈVRE
(THE DEATH WAGON)

Scénario : James Menzies. Réalisation : E. Darrell Hallenbeck.

Résumé :

Trampas, puis Holly et Elizabeth, se heurtent à un caporal, traversant la terre de Shiloh, transportant un prisonnier qui semble avoir la scarlatine. Quand il s'échappe, ils s'inquiètent de savoir qui pourrait être infecté par la maladie

Critique :

On retrouve dans cet épisode deux hommes obstinés : le caporal Smooth (Albert Salmi) et le soldat Kanin (Michael Constantine). Ils transportent un prisonnier atteint de scarlatine, Veda (Tim McIntire).

Elizabeth Grainger (Sara Lane) est prise en otage. Le prisonnier a réussi à lui serrer le cou depuis son fourgon cellulaire. Sa tante Holly (Jeanette Nolan) doit aider l’homme à s’enfuir.

Dès le début, j’ai compris que l’épisode était raté. Faute à un scénario difficile à sauver, et une interprétation qui n’est pas convaincante. Cette histoire de contamination est vite ennuyeuse.

Albert Salmi et Michael Constantine monopolisent trop l’écran. Ils volent la vedette à Trampas/Doug McClure. Lorsque les épisodes de la série sont ratés, ils ne le sont pas à moitié. On comprend que l’opus a été fait pour fournir une saison complète à NBC.

Non seulement le scénario est creux, mais aucun comédien ne vient le sauver. Les 73 minutes nous paraissent longues. L’épisode est ponctué de flash-backs de la jeunesse de Trampas et du drame qu’il a vécu.

Sara Lane n’est jamais convaincante, John McIntire n’a aucun charisme. Ils peinent à nous faire croire à l’aspect dramatique de la situation.

La poursuite pour retrouver le fuyard contaminé Veda est interminable. Trampas réussit à capturer l’homme. Tim McIntire en Veda semble le plus doué des comédiens de l’épisode. Il donne de l’épaisseur à son personnage. On se prend à s’apitoyer pour cet homme malgré ce qu’il a fait à Elizabeth qu’il a manqué de garroter.

Veda dresse un réquisitoire contre l’armée. Il n’a aucune confiance en la justice. Les fermiers eux sont prêts à tuer Veda comme une bête. On y apprend l’absence du shérif Ryker occupé ailleurs et c’est bien dommage car il aurait donné quelque intérêt à l’épisode.

Je trouve que l’épisode néglige trop les protagonistes habituels de la série pour laisser la place à l’affrontement entre les soldats et le prisonnier évadé.

La dernière partie est consacrée à Veda qui prend en otage tous les résidents de la maison de Grainger. Cela ne sauve guère l’épisode de l’ennui. Trampas nous offre une victoire sans panache et bien peu crédible.

Le happy end concerne surtout le caporal et le soldat, dont on avoue que l’on se désintéresse assez du sort.

Anecdotes :

  • Albert Salmi (1927-1990) a joué dans Les frères Karamazov, Les évadés de la planète des singes, Le golf en folie, le dragon du lac de feu.

  • On apprend l’âge de Trampas : 35 ans. Et qu’à huit ans, il a perdu toute sa famille (mère et frères) d’une épidémie de scarlatine. Seul son père en a réchappé.

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7. JED
(JED)

Scénario : Arthur Heinemann. Réalisation : Abner Biberman.

Résumé :

Clay Grainger tente d’éviter la guerre entre les paysans et les éleveurs, les premiers ne voulant plus laisser passer le bétail. Jed un vieil ami de Trampas que ce dernier retrouve par hasard a été engagé par un certain Tallman, un éleveur, pour tuer Grainger.

Critique :

Erreur de casting : le regretté et excellent Steve Inhat, qui fait très mûr, n’est pas un bon choix pour être vraisemblable en Jed Matthews vieil ami que Trampas n’a pas vu depuis dix ans.

L’épisode montre les tensions entre éleveurs et colons. Tom Tallman (Walter Coy) est décidé à employer les grands moyens. Au bout de six ans, les scénaristes sont obligés de reprendre des thèmes déjà abordés. Notons que Clu Gulager fait encore une apparition en shérif Ryker.

Les scènes où Inhat et McClure sont réunies sont cruelles pour ce dernier, car Inhat était un excellent acteur, au jeu nettement supérieur à McClure.

Dans cette histoire, Jed se fait engager, sur l’ordre de Tallman, par le ranch Shiloh, ce qui lui met dans une situation inconfortable. On se prend à trouver l’opus trop bavard, avec des confidences et souvenirs faites par Jed à Trampas qui s’éternisent un peu.

Le téléspectateur s’interroge sur la nature de Jed qui a dit devant Tallman n’avoir pas d’amis, or avec Trampas il semble se comporter sincèrement. Jed fait la connaissance d’Abby Keefer (Brenda Scott) et en tombe amoureux. Elle vit avec son frère Ron. Il tente de la persuader de partir avant que la guerre éclate. Les Keefer sont des paysans. Tallman fait brûler la grange des Keefer et Grainger se propose de la lui reconstruire.

Cette violence entre colons et éleveurs est absurde. L’épisode comporte trop de bons sentiments façon La petite maison dans la prairie avec un côté moraliste plutôt naïf.

Les hommes de Shiloh se mettent dans le camp des colons contre Tallman, avec l’aide du shérif Ryker. A mesure que l’épisode défile, on se prend à regarder sa montre.

Steve Inhat fait ce qu’il peut, mais on lui a écrit un personnage trop dur pour qu’il soit crédible en amoureux de la jeune Abby. Il est plus à sa place dans les rôles de tueurs comme l’ancien de la guerre de Corée que Mike Connors affronte dans le mémorable épisode de Mannix : Immeuble Insalubre que dans ce personnage mièvre.

Jed décide de rendre son tablier et le fait savoir au lieutenant de Tallman, Abe Yeager (Stuart Margolin de 200 dollars plus les frais). Les Keefer font le premier pas envers les éleveurs en leur laissant un droit de passage du bétail en échange d’eau. Cependant, Ryker a appris que Jed est un tueur et a un contrat pour tuer Grainger.

A force de compliquer l’intrigue, le spectateur est perdu. On se concentre sur le destin de Jed. Plus que Tallman, c’est Abe Yeager qui est le véritable démon de l’histoire. Au moment où tout semble s’arranger, le passé de tueur à gages de Jed refait surface. C’est un peu trop mélodramatique, et conduit à jouer un rôle invraisemblable, Steve Inhat ne peut nous faire croire à l’incroyable.

Jed trahit Tallman mais n’est pas écouté, Trampas et Abby le rejettent et ne comprendront que trop tard. La fin prévisible est là pour faire pleurer dans les chaumières. J’ai trouvé l’absence d’épilogue après la scène des adieux dommageable, le générique de fin arrive trop vite sans nous laisser nous remettre de nos émotions.

Anecdotes :

  • Charles Bickford a déserté du générique du début. Il est vrai qu’il ne risquait pas revenir.

  • Steve Inhat (1934-1972) mort à Cannes à 37 ans d’une crise cardiaque était une figure familière des séries des années 60 comme Mannix.

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8. AVEC L’AIDE D’ULYSSE
(WITH HELP FROM ULYSSES)

Scénario : True Boardman. Réalisation : Don McDougall.

Résumé :

Trampas bénéficie d’un congé pour rendre visite à une amie, Betty Martin, à Springdale. Sur son chemin, il rencontre un vieil homme propriétaire d’un chien. L’homme lui donne une pépite d’or et le charge de retrouver sa nièce.

Critique :

Sans doute pour s’attirer le jeune public, le véritable héros de cet épisode est le chien Ulysse.

Dès le début, on comprend que l’épisode ne va être une merveille. On se dirige vers un aspect comédie qui ne sied pas trop à la série. On se croirait parfois à cause du chien dans Daktari. Et ce n’est pas ce que le téléspectateur attend de la série.

Trampas doit retrouver une jeune femme qui a une marque de naissance sous le genou, une tâche en forme de fraise. Le cowboy attire l’attention de deux hommes car il veut faire soigner le vieil homme, Joe Keller, un chercheur d’or.

Doug McClure frise le ridicule lors de sa quête avec le chien. Tout le monde se moque du nom du chien, ce qui conduit Trampas à le rebaptiser Fred.

Plus on avance dans l’épisode, plus on a l’impression d’être dans une série animalière au lieu d’un western.

Dans un saloon, Trampas mène son enquête auprès de plusieurs entraîneuses. Ce qui entraîne toute une série de quiproquos, le malheureux Trampas n’étant pas cru.

Il doit rendre visite à une amie, Betty Martin (Eileen Wesson). Le père de Betty dit à Trampas que son histoire est complètement idiote, ce que l’on pense depuis le début.

Durant un pique-nique avec Betty, l’entraîneuse Josie (Barbara Rhoades) provoque la colère de Betty, le faisant passer pour un pervers. Plus tard, Betty vient s’excuser. Tout le reste est à l’avenant, faisant de cet opus un épisode pénible à regarder. En effet, à courir après l’esprit, on attrape la niaiserie. Barbara (Jill Donohue) se fait aussi passer pour la nièce de Joe Keller pour son or. Ce canevas se retrouve dans l’épisode de Amicalement vôtre : Formule à vendre.

Ce n’était ni fait ni à faire. La comédie à tiroirs façon quiproquos n’a pas sa place dans le cadre du Virginien. Doug McClure en fait les frais en se rendant totalement ridicule.

Trampas ramène les deux jeunes femmes Josie et Barbara, qui ont toutes deux une marque de fraise sous le genou, à Joe Keller. Tant d’épisodes n’ont pas été doublés que l’on se demande bien pour quelles raisons les acheteurs français ont jeté leur dévolu sur celui-là.

Les deux chercheurs d’or avides et qui tentent de rançonner Joe Keller constituent le seul suspense de l’histoire.

Anecdotes :

  • Barbara Rhoades (1946-) a joué dans Harry et Tonto, Adieu je reste.

  • Jill Donohue (1940-) est une guest star des séries TV comme Opération vol, Les espions, Tarzan.

  • Eileen Wesson (1947-) a joué dans Airport, Les rues de San Francisco, Invasion Los Angeles.

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