Téléfilm : The Saint (2017) Résumé : Simon Templar, aventurier et Robin des Bois moderne, affronte The Fixer. Celui-ci est le banquier d’une mystérieuse organisation criminelle, The Brotherhood. L’homme a organisé un vaste détournement de fonds publics, avant de kidnapper la fille d’un associé l’ayant doublé. Celui-ci appelle Simon à l’aide, mais est abattu par Rayt Marius, homme de main du Fixer. Aidé par son amie Patricia Holm, Simon va retrouver la jeune femme, échapper aux agents du FBI lancé à ses trousses et finalement triompher de son adversaire, qui s'avère être également l'homme ayant jadis assassiné ses parents. Critique : Pilote de série ensuite transformé en un téléfilm formant un ensemble fini, la nature composite de The Saint 2017 suscite quelques difficultés. Il en va ainsi de sa nature d’Origin Story, type de récit dont la période actuelle nous abreuve à satiété via la vogue des films de super héros et qui se serait davantage justifié dans le cas d’un pilote de série. Le téléfilm aurait pu en faire l’économie et en profiter pour muscler l’intrigue du jour. De même la relation entre Simon et Patricia appelle clairement une suite. Le plus pénible réside dans la description de The Brotherhood (le SPECTRE local), originellement développé comme adversaire permanent, mais désormais minoré jusqu’à ne plus former qu’une coquille vide sans saveur. Cela aurait également permis d’accroître un tantinet la présence de Roger Moore. Malgré une très belle qualité d’image, la production souffre également d’un patent manque de moyens. Outre quelques combats schématiquement chorégraphiés, cela se perçoit à travers le faible nombre de caméras dont dispose l’équipe technique, mais aussi via l’important recours aux inserts afin de figurer l’aspect international des aventures. Mais il vrai qu’en cela le téléfilm ne fait que renouer avec la série des années 60 ! D’ailleurs, ces quelques réserves étant posées, on reconnaîtra au téléfilm le mérite de mener à bien un projet cohérent : agréger les aspects modernes du film de 1997 (scènes d’action, dimension technologique) à l’esprit des séries d’aventures Sixties que sublimait la série de Roger Moore et que savait retrouver celle d’Ian Ogilvy. De fait, pour peu que l’on apprécie ce type d’histoires très identifié, on goûtera pleinement un cocktail fort plaisant de glamour, de péripéties mouvementées et d’humour, le tout remis au goût du jour. Le Saint 2017 vise un public sans doute restreint, car les amateurs des séries Sixties placeront toujours le Saint de Roger Moore sur un inaccessible piédestal, mais il parvient à trouver le tempo assurant le spectacle, agrémenté de dialogues affrontements spectaculaires et d’amusants gadgets. Evidemment cela rend le récit quelque peu prévisible, mais aussi au combien distrayant. On pourra regretter que l’action ne se situe pas dans cette décennie, mais le téléfilm ne fait en cela que s’inscrire dans la tradition, chacun de ses prédécesseurs ayant placé le Saint dans sa propre époque. La production s’appuie également sur une distribution convaincante. L’ultime apparition à l’écran de Sir Roger Moore crée évidemment une émotion particulière. Si Adam Rayner ne dispose pas du même charme que son illustre prédécesseur (à l’impossible nul n’est tenu), il n’en compose pas moins un Simon Templar convaincant, bien supérieur au fade et impavide Val Kilmer. Il trouve une partenaire de choix en la personne d’Eliza Dushku, idéalement profilée pour le rôle, jusqu’à parfois lui voler la vedette. Grâce à elle, l’introduction de Pat Holm, déjà en avance sur son temps chez Charteris, participe pleinement à l’approche de modernisation de la série aventures 60’s. On est loin des Templar Girls de jadis, quasiment toujours de parfaites Damsels in distress ! L’élément clef que constitue l’Opposition bénéficie de la savoureuse prestation d’Ian Ogilvy, bien davantage présent que Roger Moore et savourant avec une évidente gourmandise l’opportunité d’incarner l’un des Masterminds de jadis. Incarnés par Thomas Kretschmann et par la talentueuse franco-américaine Béatrice Rosen, ses séides se montrent également plaisamment emblématiques. Par contre, les différents agents fédéraux restent transparents et ne feront certes pas d’ombre à l’Inspecteur Teal d’Ivor Dean. Malgré quelques faiblesses, le téléfilm résulte très distrayant et laisse des regrets quant à une série apparaissant en mesure de mener à bien une convaincante modernisation du chevalier errant anglais jadis campé par Roger Moore. Anecdotes :
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