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Volume 2Présentation

Le Baron

Sue Lloyd


 

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Les années 60

Susan Margery Jeaffreson Lloyd naquit le 7 aout 1939 dans le Suffolk, quelques semaines avant le début de la guerre. Avant de devenir actrice, Sue Lloyd rêvait d’être danseuse, mais sa grande taille l’en empêcha. Elle se dirigea vers le music hall et le mannequinat faisant la couverture du magazine Vogue. Elle fit brièvement partie de la troupe de Lionel Blair et elle fut une des deux débutantes présentées à la Reine à Buckingham Palace en 1958.

Le premier rôle à l’écran, en 1963, de Sue Lloyd est dans la série The Sentimental Agent, en français Ce sentimental M. Varela (l’épisode The Height of Fashion). La seconde apparition de l’actrice est dans un épisode d’Armchair Theatre, Last Word On Julie en 1964. Elle interprète Julie Lister dans l’histoire de la disparition d’une jeune femme. Diana Rigg a effectué exactement le même chemin à ses débuts, dans ces deux séries (The Hothouse est en bonus sur les BR de Chapeau melon et bottes de cuir).

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 The Sentimental Agent                                                                  Armchair Theatre

Après quelques apparitions furtives, l’actrice joue dans deux épisodes de Gideon’s Way, une série inédite chez nous. Elle raconte l’histoire d’un commandant de Scotland Yard, George Gideon. Il n’y a qu’une seule saison de 26 épisodes. Le créateur est John Creasey, pas un inconnu pour ceux qui connaissent Le Baron. Dans l’épisode The Rhyme and the Reason, Sue Lloyd n’apparait que 30 secondes. C’est différent pour The White Rat, où elle est bien présente durant les 23 premières minutes (on ne la revoit plus après). Elle est Mary Henderson, l’ami du policier Keen. A noter qu’elle apparaît au générique sous le nom de Susan Lloyd. Son jeu pétillant est très reconnaissable. Son rôle le plus connu de 1964 est néanmoins dans un épisode du Saint, Luella (avec Suzanne Lloyd, homonyme qui joue dans Cœur à cœur des Avengers). Une comédie bien moyenne où Sue Lloyd est parfaite en aguicheuse élégante et sexy – elle apparaît à la 12è minute au bar : « A very dry, very cold Martini, please ». La meilleure scène est dans la chambre avec l’ami de Sinclair. On reconnaît la verve caractéristique de l’actrice, avec de l’humour dans la scène du déshabillage : « Take off that nasty old jacket » « Poor sweet, so warm ». Il faut attendre plus de la demi-heure pour voir la rencontre avec Roger Moore lorsqu’elle renverse son verre sur lui puis un baiser fougueux qui n’a pas dû déplaire à Gégé…

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    Gideon's Way                                                                                       Le Saint            

En 1965, Harry Saltzman, producteur avec Broccoli de 007, se lance dans l’adaptation d’un roman d’espionnage de Len Deighton, l’anti James Bond. Il répond ainsi aux critiques qui voient dans Bond un espion de BD. Ipcress, danger immédiat est le premier volet de cinq aventures d’Harry Palmer – dont trois dans les années 60.

Saltzman réunit autour de lui des membres de l’équipe Bond (John Barry, Ken Adam, Peter Hunt). Harry Palmer, ce sont les débuts de Michael Caine. Cela peut paraître un peu mou mais l’univers britannique de l’espionnage est au top. C'est audacieusement filmé avec des prises de vues et des plans insolites du réalisateur Sidney Furie, et l’intrigue réaliste est basée autour des relations Est-Ouest. Que signifie IPCRESS ? Je vous laisse le soin de le découvrir…(le film, épuisé, est ressorti chez Elephant Films en 2014).

Sue Lloyd est la seule femme de la distribution. Elle personnifie très bien la jolie Jean Courtney, espionne attirante et énigmatique sur laquelle Palmer jette son dévolu. Il n’y a que quelques scènes avec l’actrice mais la notoriété du film, devenu culte, fut son seul véritable succès au grand écran. Le film est basé sur des échanges excellents ; deux exemples entre Caine et Lloyd : lorsque Courtney a fouillé l’appartement de Palmer et qu’elle trouve son arme : « You know this is unauthorised. »  “My mother gave it to me for Christmas.” Puis lorsqu’elle lui demande: “You always wear your glasses?” “Yes. Except in bed.”

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Elle joue la même année dans un excellent épisode de la quatrième saison de Chapeau melon et bottes de cuir, A Surfeit of H2O (Dans sept jours le déluge). Sue Lloyd, les cheveux légèrement ébouriffés, donne la réplique avec humour à Steed/Macnee dans deux superbes scènes peu de temps avant qu’elle soit Cordelia Winfield dans la série Le Baron. Steed: « Now, I know why cows have that contented look. I always thought that it was something to do with bulls.”

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En 1966-67, Sue Lloyd a un rôle récurrent dans la série Le Baron participant à 23 épisodes sur 30 sur l’insistance américaine. Les séries britanniques – même les plus prestigieuses - étaient souvent dépendantes des souhaits des réseaux américains qui diffusaient les séries outre-Atlantique. Pour une fois, cette influence fut judicieuse. L’apparition de Cordelia dans la baignoire lors de la première aventure a dû éveiller les esprits coquins des pontes américains d’ABC qui décidèrent de donner un côté Avengers à la série! Winfield/Lloyd réapparait lors du neuvième épisode, Something for a Rainy Day, diffusé en troisième afin d’entrecouper les apparitions des deux aides de Mannering. Si les premières aventures font la part belle à l’action, l’arrivée de Cordelia Winfield favorisa l’humour et l’espièglerie. Le personnage n’a pas le comportement d’Emma Peel et on s’en aperçoit rapidement lors des scènes d’action, mais Cordelia apporte un charme indéniable et une excellente raison pour (re)découvrir la série. 

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En 1967, Sue eut le temps de tourner aussi dans un épisode de la cinquième saison du Saint – le pendant du Baron – intitulé Island of Chance. Elle joue le rôle d’une journaliste dans un épisode supposé se dérouler aux Caraïbes. 

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Ses rôles de la fin de la décennie sont moins connus, mais certains méritent le coup d’œil. Attaque sur le mur de l’Atlantique (1968) est un film de guerre anglo-américain dans lequel Sue Lloyd interprète Sue Wilson, la femme du major (Lloyd Bridges). Le major britannique James Wilson est chargé de détruire une base allemande située sur l'Atlantique, à proximité des côtes françaises. 

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La même année, Carnage est plus intéressant. Un véritable film d’horreur, choquant pour l’époque, avec Peter Cushing, extraordinaire, dans le rôle d’un chirurgien découvrant qu’il peut restaurer la beauté du visage balafré de Lynn, sa jeune fiancée – Sue Lloyd - en assassinant des femmes pour extraire leur glande pituitaire. Toutefois, les effets ne durent que pendant une courte période et il doit donc tuer de plus en plus de femmes…Kate O’Mara et Valerie Van Ost font partie de la distribution…et des sacrifiées !

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Pour finir la décennie, l’actrice joue dans une série anthologique de la Hammer, Journey to the Unknown (1969, épisode The Madison Equation). Un détective enquête sur l’électrocution d’un technicien et découvre que ce n’est pas un accident. Barbara Rossiter, programmatrice, aide le policier dans un scénario analogue à Complexe X41 des New AvengersWhere’s Jack ? conte l’histoire du voleur populaire anglais Jack Sheppard au XVIIIe siècle.  Sue Lloyd est Lady Darlington, ancienne victime qui invite le voleur à un bal. Enfin, Département S (l’épisode L’amnésique) où Sue Lloyd est Brigitte, la copine du truand. 

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                      Journey to the Unknown                                                Where's Jack ?

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Département S 

Les années 70

En 1970, l’actrice donne la réplique à Charles Bronson dans L’ange et le démon (rien à voir avec un rôle de justicier) qui traite d’un scénariste américain de films pornographiques qui tombe amoureux et épouse une Anglaise âgée de 16 ans (Susan George) ! A noter qu’Honor Blackman est dans la distribution. Sue Lloyd joue ensuite dans une série culte en Grande-Bretagne : Randall and Hopkirk (Deceased). Dans un épisode réalisé par Ray Austin – Money to Burn – elle est une avocate déterminée. 

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L'ange et le démon                                                                  Randall and Hopkirk (Deceased)

Au début de cette décennie, Sue Lloyd joue dans des séries qui ne passeront pas la Manche et une comédie britannique, Percy, tournée aux studios Elstree, qui mérite un petit coup d’œil. Cela conte l’histoire d’Edwin, un jeune homme timide, qui est heurté par un individu nu qui tombe d’un immeuble tout en portant un lustre. Le pauvre Edwin a le sexe mutilé dans l’accident ; il est amputé et devient le bénéficiaire de la première greffe de pénis au monde. Il reçoit ‘le membre très honorable’ du coureur de jupons tué dans le même accident. Avec son ‘nouveau matériel’ (qu'il nomme « Percy »), Edwin suit les traces du coureur de jupons, répondant aux sollicitations de toutes ses amies…Ce film au titre français ridicule - Mon petit oiseau s'appelle Percy, il va très bien merci – eut un grand succès au box-office de l’année au Royaume-Uni et on y retrouve une pléiade de jolies actrices telles Elke Sommer, Britt Ekland, Tracy Reed…

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En 1971, l’actrice fait ses débuts au théâtre au Prince of Wales, dans la pièce The Avengers. John Mather, ancien chef de William Morris Agency en Europe, obtint les droits d’ABC pour ‘propulser le théâtre britannique dans les années 70’ [Blast the British theatre in the Seventies]. Mather contacta le scénariste Terence Feely et Brian Clemens pour produire le script de la pièce. Patrick Macnee fut approché mais déclina, soulignant que The Avengers était un produit télévisuel, conçu uniquement pour le petit écran. 

Simon Oates devint Steed, Kate O’Mara fut choisie pour jouer la méchante Madame Gerda. Elle se plaignit que son costume en vinyle l’empêchait de s’asseoir et qu’il craquait lorsqu’elle marchait. Le rôle de la nouvelle partenaire de Steed, Hannah Wild, prit plus de temps à être pourvu. La blonde Sue Lloyd obtint le rôle ; l’actrice voyait son personnage comme quelqu’un d’intelligent avec une certaine dureté. Dans le scénario, Hannah, en costume de cuir rouge, devait affronter une dizaine de filles et, pendant ce temps, Oates balançait un type dans la fosse d’orchestre. L’acteur aurait bien inversé les rôles !

Le projet était ambitieux et, malheureusement, les critiques acerbes et quelques problèmes techniques ont eu raison en quatre semaines de l’entreprise. A noter dans la distribution, Jeremy Lloyd, qui avait aussi participé à la série.  

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La première eut lieu le 20 juillet 1971 à Birmingham. Seize décors en tout, avec la réplique de la Bentley de Steed, son appartement, la salle d’opérations du MI5, l’académie des filles de Madame Gerda et même une piste d’atterrissage pour hélicoptère ! Le scénario décrit les efforts de Madame Gerda et de sa bande de jeunes étudiantes pour renverser les gouvernements de la planète et infiltrer leurs réseaux d’espions. En utilisant un ordinateur géant, Madame Gerda a développé une technique qui lui permet ainsi qu’à ses filles de se rendre invisible. Seul, Steed est immunisé et il peut voir les demoiselles, ce qui conduit Mother à penser que son agent est devenu fou et il le fait interner. L’agent au chapeau melon s’échappe pour découvrir que Gerda et sa clique ont tous les ministres de la défense dans leur poche. Steed parviendra à contrecarrer cet audacieux projet, mais il devra endurer un tas d’épreuves, dont être fouetté par une fille à moitié nue alors qu’il est attaché à l’énorme ordinateur qui a une forme de phallus ! La pièce est décrite comme drôle avec des répliques croustillantes ; ainsi, alors que Steed et Hannah sont opposés à trois filles robots, de nombreux objets volent – vêtements, bras, jambes – et l’agent déclare : « That’s the first time I’ve ever unscrewed a girl ! »…

En 1987, lors de l’émission On Stage sur BBC2, Sue Lloyd est revenue sur ce projet ambitieux. Certains artifices ne fonctionnaient pas et elle raconte qu’un gros sofa devait s’ouvrir et faire disparaître Kate O’Mara, supposée invisible. A une représentation, Kate a pressé le bouton mais rien ne se passa et après plusieurs essais, elle a quitté la scène sur la pointe des pieds ! Quelques instants plus tard, Jeremy Lloyd devait prendre le thé sur ce même sofa et, à peine avait-il eu le temps de s’assoir que le canapé s’est ouvert soudainement et il a disparu. Vu que l’acteur était grand, sa tête et ses épaules dépassaient et Sue Lloyd précise qu’elle n’a pas pu se retenir d’éclater de rire.

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Sue Lloyd fait ensuite une apparition remarquée dans Amicalement vôtre (l’excellent épisode Sept millions de livres) où elle interprète le rôle d’une débauchée qui a un peu de mal avec les lendemains de fête. La scène avec Tony Curtis est à l’image de la série. Wilde touille l’Alka-Seltzer de la belle avec le doigt et remarque une jolie fille endormie : « Y a de biens jolis cadavres chez vous ! ».  En 2010, Sue Lloyd souligna dans une interview la très bonne entente qu’elle avait eue avec Tony Curtis. 

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L’année suivante, 1972, elle est Eve, la secrétaire d’une production de films, impliquée dans le complot et l’histoire de doubles, dans En quête de personnages de la série Jason King avec Peter Wyngarde. L’actrice a un temps considérable de présence à l’écran et on note une courte scène entre les deux acteurs : « Very attractive, actually ». Un épisode où on aperçoit au tout début le fameux pont cher aux Avengers….

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La même année, Sue Lloyd revient au cinéma avec, entre autres, le film d’espionnage Nid d’espions à Istanbul avec Stanley Baker, Geraldine Chaplin et Donald Pleasance. Sue joua également la même année dans sept sketchs de la populaire comédie britannique The Two Ronnies. Il y a un passage très croustillant disponible sur la toile – Done to Death – où l’actrice, en combinaison violette moulante, est la ‘beautiful Blanche Brimstone’, la seule survivante d’une maisonnée… 

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                     Nid d'espions à Istanbul                                                                     The Two Ronnies                                                    

Entre 1973 et 1975, quelques tournages se succèdent aussi bien pour le cinéma que pour la télévision mais aucun rôle mémorable. On notera l’interprétation d’une top-modèle – sa première profession – dans le film policier Penny Gold en 1973. En 1976, Sue Lloyd joue de nouveau dans une ‘sex comedy’ dans la lignée de Percy, Spanish Fly, tourné aux Baléares; un genre très à la mode dans le cinéma British de l’époque. Terry-Thomas, connu des amateurs d’Amicalement vôtre, est Sir Percy de Courcy (évidemment !), qui transforme de la piquette en vin aphrodisiaque avec toutes les conséquences que cela entraine…Du kitsch gentillet ! Dans le même registre, l’actrice interprète ensuite une institutrice blonde aux goûts coquins dans la comédie The Ups and Downs of a Handyman. Comme toujours, de jolis minois sont au programme dont celui de Valerie Leon….

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Néanmoins son meilleur rôle de l’année est dans l’excellent épisode, inédit en France, de la troisième saison de la série policière Regan (The Sweeney), Sweet Smell of Succession. Elle est Arleen Baker, la maitresse d’un gangster londonien fraichement enterré, puis celle du fils du truand qui prend la succession.  

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Dans un épisode de la série burlesque The Upchat Line (inconnue en France), Sue Lloyd est la proie de la semaine du séducteur Mike Upchat, une sorte de Benny Hill de la drague. La seconde apparition de l’année 1977 de l’actrice est dans le super nanar, N°1 of the Secret Service, une parodie jamesbondienne. L’agent Charles Bind est chargé de contrecarrer l’organisation KRASH (Killing Rape Arson Slaughter and Hit). Sue Lloyd est Sister Jane, une secrétaire qui répond au téléphone en porte-jarretelles ! 

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The Upchat Line                                                                          N°1 of the Secret Service

En 1978, Sue Lloyd participe à La malédiction de la Panthère rose, réalisé par Blake Edwards avec, pour la dernière fois, Peter Sellers dans le rôle de l’inspecteur Clouseau. L’actrice est un criminel travesti qui vole la voiture et les vêtements de l’inspecteur ! ‘Quite shocking’ lorsqu’elle retire sa perruque et qu’elle se met à parler avec une voix d’homme ! 

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La même année sort The Stud, un film érotique qui relança la carrière de Joan Collins. Sue Lloyd est Vanessa Grant, une garce nymphomane. Un rôle qu’elle reprendra l’année suivante dans la suite intitulée The Bitch. Les deux actrices se connaissaient depuis leur adolescence et Sue raconte dans ses mémoires que les propositions n’étaient pas abondantes après son apparition dans The Two Ronnies. The Stud fut un énorme succès au Royaume-Uni ; cependant, après ces deux films, la carrière de l’actrice déclina. Devant le succès de The Stud, l’auteure, Jackie Collins, la sœur de Joan, écrivit la suite dans la foulée. A noter que Ian Hendry participe à cette suite, aussi ‘hot’ que l’original ! 

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Entre ces deux films sulfureux, Sue Lloyd est la comtesse de Polignac dans le film de Jacques Demy, Lady Oscar. Le réalisateur dira de ce film : «une bande dessinée japonaise, des acteurs anglais et moi, français, c’était surréaliste, ça m’a plu... Une façon de raconter l’Histoire de France. » Sue Lloyd participe ensuite à deux reprises à la série américano-polonaise ( !) intitulée Sherlock Holmes et Doctor Watson. Sherlock Holmes mène l'enquête, dans des histoires originales écrites spécialement pour cette co-production. A noter que l’inspecteur Lestrade est interprété par Mother, Patrick Newell ! Dans les deux épisodes, l’actrice joue une ‘méchante’, particulièrement convaincante en Miss Collins à l’injection fatale. 

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Murder on a Midsummer's Eve                                                       The Case of Magruder's Millions

Les années 80 & 90

A partir de 1979, pendant six années, Sue Lloyd est Barbara Hunter dans Crossroads, un soap opera à grand succès, ce qui sera son dernier rôle important et l’un des plus marquants. Elle épouse Ronald Allen dans un épisode et, après treize ans de vie commune, les deux acteurs se marieront dans la vraie vie. Trois mois plus tard, en juin 1991, Allen décède d’un cancer foudroyant. Après ce malheur, l’actrice ne tournera pratiquement plus. 

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Parmi les dernières apparitions de l’actrice, notons le rôle d’Adriana, la chef d’un groupe d’amazones, dans un épisode de Guillaume Tell, une série télévisée en coproduction britannique-américaine-française de 72 épisodes et, également, un téléfilm de la série Miss Marple, Le major parlait trop (1989). 

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                                                                 Guillaume Tell                                                        Le major parlait trop

En 1988 et 1990, Sue Lloyd joua le même personnage, Eva Southurst, dans deux épisodes de la série Bergerac, avec John Nettles dans le rôle titre. Elle tourna avec Ronald Allen, son mari, et Terence Alexander,  un habitué des séries britanniques. 

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Comme pour boucler la boucle, Sue Lloyd tourne en 1995 avec Michael Caine dans le téléfilm Bullet to Beijing, la quatrième aventure d’Harry Palmer. Trente ans après leur première rencontre dans Ipcress, danger immédiat, qui restera le plus gros succès de Sue au cinéma, Harry Palmer retrouve Jean dans une scène émouvante….qui est manquante de la vidéo sortie en Grande-Bretagne ! Le passage est par contre disponible sur le DVD canadien. Jean est maintenant blonde et une veuve sexy. Ils se rencontrent pour diner. Jean révèle à Palmer qu’elle a quitté les services secrets pour se marier, mais son riche mari est décédé.  Palmer lui demande si elle l’aurait épousé à l’époque et Jean répond par la négative, ce qui ne les empêche pas de coucher ensemble comme trente ans plus tôt. Michel Caine déclara au Sunday Times en 1995: “We brought her back for five minutes in the new one for old times’ sake”

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Après le décès de son époux, Sue Lloyd ralentit ses activités, et elle se fit très rare à partir des années 2000. Elle ne fera qu’une apparition cameo dans la comédie Beginner’s luck en 2001.  En 1998, Elle écrit ses mémoires intitulées : It Seemed Like a Good Idea At the Time [Cela semblait une bonne idée à l’époque], qui sont malheureusement introuvables de nos jours. C’est dommage car les extraits disponibles donnent un excellent aperçu de l’ouvrage.

Malgré qu’elle ne soit jamais devenue une grande star, Sue Lloyd a marqué les années 60 par sa grâce, sa personnalité attachante et son humour dans différentes comédies. A l’époque, elle avait vendu à un tabloïd ses histoires d’idylles avec l’unique 007, Sean Connery, et Peter Sellers, ce qui lui permit d’acheter un appartement à Londres ! Lorsque les propositions de rôles ont commencé à s’espacer, Sue Lloyd s’est consacrée pleinement à la peinture, ce qu’elle avait fait professionnellement depuis 1976, commençant par des peintures murales puis des portraits.

En septembre 2001, elle était une des invitées aux commémorations des trente ans d’Amicalement votre.

En 2005, elle participa aux festivités du quarantième anniversaire du soap Crossroads dans lequel elle incarna Barbara Hunter plus de 700 fois ! Elle donnait facilement des interviews et elle participa aux bonus du coffret Le Baron des éditions Network sorti en 2007. Ses commentaires sur trois épisodes soulignent sa bonne humeur et son sens de l’humour.

Le 18 avril 2010, aux studios Pinewood, Sue Lloyd fait une de ses dernières apparitions publiques lors de la commémoration de Robert S. Baker, le producteur du Saint et d’Amicalement votre disparu quelques mois plus tôt. Elle donne une interview, disponible sur la toile,  et lors de cette même journée, Annette Andre, son amie de longue date, s’entretient également sur Baker. Présente sur Facebook, elle répondit à mon message: «I'm glad that you mention "The Baron" because Sue Lloyd was my long time close friend & we did share a house for about 4 years. She did an episode of my "Randall & Hopkirk, Deceased" but we didn't have any scenes together, & the same happened when I did the episode of "The Baron". I will let you know about my autobiography.”[Je suis ravie que vous ayez mentionné ‘Le Baron’ car Sue Lloyd était une amie proche de longue date et nous avons partagé une maison pendant quatre années. Elle a joué dans un épisode de ma série ‘Mon ami, le fantôme’ mais nous n’avions aucune scène ensemble et la même chose s’est produite lorsque j’ai joué dans l’épisode du Baron. Je vous tiens au courant pour mon autobiographie.]

Je pense qu’on peut s’attendre, sans prendre de risques, que Sue Lloyd soit évoquée dans les mémoires d’Annette Andre.

Malade depuis quelques années, Sue Lloyd décède d’un cancer le 20 octobre 2011 dans un hôpital londonien. En apprenant la triste nouvelle, Joan Collins posta sur son compte Twitter : 'Sad 2 hear of death of Sue Lloyd. Worked with her on Stud & Bitch. Had 2 get drunk to do nude pool scene in Stud - almost drowned laughing!' [Triste d’apprendre le décès de Sue Lloyd. J’ai travaillé avec elle dans Stud & Bitch. Elle a dû s’enivrer pour tourner une scène nue dans une piscine dans Stud. Prise de fou rire, elle s’est presque noyée.]

Sue Lloyd repose au cimetière de Reading aux cotés de son mari. 

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