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 saison 1 saison 3

Columbo

Saison 6


1. DEUX EN UN
(FADE IN MURDER)



Critique :

Un bail que je n'avais pas vu de Columbo. Je ne sais pas ce qui s'est passé mais je n'ai pas pris mon pied. Scandale. Pourtant l'épisode n'a pas l'air si mal. Je ne sais pas pourquoi mais je le trouve moyen.

La distribution n'est pas flamboyante, mais en cherchant on trouvera pire dans la série. J'ai été agréablement surpris de découvrir Timothy Carey dans un petit rôle où il réussit à ne pas trop cabotiner ; un exploit.

L'histoire est plutôt intéressante au départ : on a une sorte de confrontation entre le lieutenant Columbo et son double. William Shatner incarne un acteur qui joue le rôle récurrent et triomphal d'un détective à la télévision. Il n'a pas un imperméable miteux ni de cigare aux lèvres mais arbore un élégant Borsalino et une canne. De ce duel annoncé, il ne se produit rien de bien folichon. Les deux se respectent, s'entendent même très bien ; trop ? L'aventure manque d'intensité dramatique sans doute. Voilà peut-être une explication à la faiblesse de mon adhésion.

Surtout j'avoue avoir du mal avec William Shatner sur cet épisode. Il nous livre un personnage très mielleux, plein de mimiques et qui m'a vite tapé sur les nerfs. Je n'ai pas apprécié le type de relation qu'il noue avec Falk et ai fini par presque me désintéresser de l'histoire.

Pourtant elle tient bien debout et son dénouement est on ne peut plus futé ; cela manque cependant de punch. Ici la vigueur du final n'est pas à remettre en cause, bien au contraire. La réalisation de Kowalski n'est pas mauvaise non plus, le bonhomme a déjà fait ses preuves sur la série. Costumes seventies et décors flamboyants agrémentent le téléfilm d'une esthétique bien marquée de son époque avec suffisamment de force pour qu'on le note mais sans pour autant tomber dans l'extravagance la plus grotesque.

Et pourtant, j'ai le vague sentiment de m'être ennuyé devant un épisode bien fichu mais dont je n'ai pas su trouver la clé. Comme si j'étais ailleurs. Une question d'état d'esprit ? Possible. Il me faudrait le revoir.

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2. MEURTRE À L'ANCIENNE
(OLD FASHION MURDER)

Critique :

Un de mes pires Columbo, d'un terrible ennui. J'ai tout essayé, notamment de me le passer en vf, puis retourner à la vo... rien n'y fit.

Cet épisode est aussi plat que son interprète par exemple, la pauvre Joyce Van Patten. A sa décharge, elle se doit d'incarner une vieille fille coincée dont l'horloge biologique s'est arrêtée après un traumatisme amoureux il y a plus de 20 ans. Rabougrie, elle vit à un rythme ronronnant que les maisons de retraite instituent en règle de vie. Son personnage est terne, elle le joue bien : peu d'expressions, tiède et inerte. Et l'on est par conséquent obligés de subir une non-confrontation entre la morte vivante et le lieutenant Columbo sans acidité en réponse. Électrocardiogramme : zéro. Calme plat.

En personnage secondaire, on notera la présence de Jeannie Berlin, une comédienne au physique un peu ingrat et au jeu très étrange. J'hésite encore à déclarer qu'elle joue très mal, si ce n'est pas le cas, il s'agit là de subtilité de jeu assez rare.

Quoiqu'il en soit, le bât ne blesse pas seulement sur la distribution mais également sur le scénario dont j'ai encore peine à extraire et apprécier le substantifique moelle. Presque incompréhensible, je me demande bien pourquoi la meurtrière n'avance plus d'arguments face à la piètre démonstration de Columbo ; il y avait pourtant de quoi le remettre à la case départ sans passer par la case prison. Pas de preuve formelle.

Bref un épisode lent et poussif, une histoire mollassonne et sans relief. Décidément, cette saison 6 s'annonce des plus fades.

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3. LES SURDOUÉS
(THE BYE-BYE SKY IQ MURDER CASE)

Critique :

Troisième et dernier épisode de la saison. Pour quelles raisons la saison 6 est-elle si courte ? Je n'en sais strictement rien. Après tout, peu importe. D'ailleurs, à l'heure de mettre la galette dans le lecteur, je me demande bien plutôt si je vais enfin renouer avec le plaisir de voir un bon Columbo cette saison. Sans aller jusqu'à parler de grand épisode, ce dernier développe un peu plus de matière.

D'abord, on est tout de suite plongé dans l'intrigue avec une préparation du meurtre méticuleuse et bien mystérieuse. C'est le sel de l'épisode : comment le meurtrier fait-il pour maquiller son meurtre en crime de rôdeur ? On ne le saura vraiment qu'à la toute fin, d'une manière qui déçoit un tantinet car l'ingéniosité et l'intelligence du meurtrier s'en trouvent gravement égratignées.

En effet, on passe tout l'épisode dans un club privé qui réunit parmi les plus grandes intelligences de la planète. Le membre fondateur de ce club, doté d'un QI extraordinaire, tue un autre "surdoué" et révèle à Columbo son procédé par pure bêtise dans un élan de vanité le plus imbécile qui soit. Manipulé par le lieutenant comme le premier crétin venu, il apparait alors dans une position qui n'en fait pas un des plus valeureux adversaires.

Theodore Bikel ne tient pas totalement son personnage, souvent sujet à des mimiques trop expressives. Je me plaignais avec l'épisode précédent de Joyce Van Patten, ici c'est l'exact contraire : Bikel en fait trop pour être vrai, son jeu manque de justesse par moments.

Je retiens néanmoins une très belle scène entre lui et Peter Falk dans la pénombre, près du train électrique pendant l'orage ; les deux acteurs ont quelques jolis échanges bien troussés. Certes, je saisis bien que les scénaristes ont voulu rabaisser ces surdoués en soulignant leurs défauts de maturité malgré leur degré d'intelligence, mais là encore ils ont insisté de façon excessive.

Voilà : l'épisode déborde par moments dans ses intentions comme si les scénaristes en avaient trop dit, comme si les acteurs n'étaient pas bien dirigés. Heureusement, ces déraillements ne se manifestent pas tout le temps.

Pour les fans, une scène ne doit pas être manquée pour Jamie Lee Curtis, oui messieurs dames, la toute jeune Jamie Lee joue une serveuse revêche qui prend Columbo en grippe et lui lance quelques regards noirs ; l'instant est assez savoureux ! On ne voit pas encore son "body" mais le plaisir est ailleurs.

Somme toute un épisode moyen : une entrée en matière percutante, un meurtre intrigant et une Jamie Lee Curtis en paquet cadeau pour les bons points ; un meurtrier pas très bien joué, un dénouement un poil décevant pour les mauvais.

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Crédits photo : Universal Pictures.

Images capturées par Sébastien Raymond.