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Saison 1Téléfilms

La caméra explore le temps

Présentation


Présentation :

Jean d’Arcy (1913-1983) fut l’un des grands pionniers de la télévision française, en tant que directeur des programmes de la Radiodiffusion-télévision française (RTF) de 1952 à 1959, organisme qui devint la première chaine de l’ORTF en 1964. Cet homme aux brillantes intuitions (il fonde notamment le concours de l’Eurovision en 1954) fait un constat en 1956 : parmi les dramatiques en direct alors proposées par la RTF, celle qui remporte le plus de succès est En votre âme et conscience (de Dumayet et Desgraupes), c'est-à-dire la seule dont la forme s’apparente à une série télévisée classique. En effet ces reconstitutions de procès fameux suivent un déroulement répétitif (y compris avec le verdict final du public), tandis que les autres productions varient totalement à chaque fois, comme dans une anthologie. Il décide donc de désormais donner la priorité à ce format de thème récurrent.

Seront ainsi lancées les célèbres Cinq dernières minutes (1958-1998), de Claude Loursais, mais aussi Enigmes de l’Histoire (1956-1957), émission proposée par le réalisateur Stellio Lorenzi. Il s’agit là aussi de donner la possibilité au public d’arbitrer entre différentes thèses, cette fois autour de célèbres mystères demeurés irrésolus pour l’histoire ; le choix est décidé après une dramatique reconstituant les évènements connus, puis un débat entre experts. Lorenzi, qui a déjà une grande expérience télévisuelle, est en charge du projet. Pour écrire les textes, il fait appel à deux historiens populaires, André Castelot et Alain Decaux. Ce dernier a alors moins de trente ans, Lorenzi en compte trente-cinq. Les deux auteurs comptent déjà plusieurs publications à leur actif et sont habitués à travailler ensemble via leur émission de radio à succès La Tribune de l’Histoire, lancée en 1951 sur Paris Inter et qui se poursuivra jusqu’en en 1997 dans la Maison Ronde de Radio France. 

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Toutefois ils ignorent tout de la télévision, en cette époque où l’Etrange lucarne n’est encore détenue que par 300 000 foyers français. Alain Decaux confie d’ailleurs dans ses captivants mémoires (Tous les personnages sont vrais, 2005) que ni lui, ni Castelot, n’en possède, de même que son effarement devant la mécanique du tournage des dramatiques en direct, où acteurs et techniciens travaillent à un rythme d’enfer (il en ira pareillement pour les trois premières saisons de Chapeau Melon et Bottes de Cuir). Malgré leurs parcours différents le courant passe fort bien entre le duo et Lorenzi, un indéfectible amitié unissant bientôt un trio fonctionnant dès lors de concert. Au total onze épisode vont être produits, tous les deux mois, alternativement écrits et présentés à l’écran par Decaux et Castelot, devant la caméra de Lorenzi. S’inspirant du livre de Decaux De l’Atlantide à Mayerling, les sujets seront très variés (le Masque de fer, Mayerling, Anastasia, la Marie-Céleste, etc.) et connaîtront un grand succès.

Jean d’Arcy, très satisfait de l’émission, décide d’élargir son objet. Les Enigmes de L’Histoire deviennent alors La Caméra explore le Temps en septembre 1957 (titre chois par Decaux). Les deux historiens vont désormais aborder l’ensemble de l’Histoire de France, sans plus qu’il n’y ait d’énigme à trancher par le public, Le débat opposera désormais amicalement Decaux et Castelot, qui assurent également la présentation de l’émission. D’Arcy augmente quelque peu les modestes moyens mis à disposition de l’équipe et soutiendra toujours une production lui tenant particulièrement à cœur, acceptant régulièrement les dépassements d’horaires et ce budget sollicités par Lorenzi, toujours chef du projet. Le trio continue à collaborer de manière toujours plus approfondie, Lorenzi disant désormais son mot sur l’écriture des textes, en bonne entente avec les historiens.

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Un certain équilibre politique contribue à l’harmonie de cette relecture des grandes pages du roman national, Lorenzi, certainement le plus militant des trois, étant proche du parti communiste (il s’engagera notamment contre l’OAS en cette période troublée), tandis que Decaux se situe au centre gauche et Castelot au centre droit. La qualité de l’écriture et de la mise en scène valent derechef un grand succès à cette émission figurant désormais au patrimoine de notre télévision. Elle doit également son écho à la distribution relevée apparaissant régulièrement à l’écran, choisis par Lorenzi. Entre bien d’autres, on peut citer : Michel Bouquet, Roger Carel, Georges Descrières, Claudine Auger, Bernard Fresson, Claude Gensac, Raymond Pellegrin, Michel Piccoli, Jean Rochefort, etc.

L’aventure va se prolonger jusqu’en 1966, survivant, malgré une chaude alerte,  au départ de d’Arcy, remplacé par Albert Ollivier, ancien résistant et proche d’André Malraux, tout puissant Ministre de la Culture du Général désormais revenu au pouvoir. L’émission reste également à l’antenne après la refonte de la RTF en ORTF, en 1964. En tout 38 épisodes seront produits au fil des 9 saisons, abordant des sujets extrêmement variés, même si françaisen grande majorité, débutant par Marie Walewska et s’achevant par les Cathares. Malgré les contraintes techniques du tournage en direct imposant un ensemble enserré sur quelques plateaux (quelques inserts donnant le temps de modifier décors et costumes), l’ensemble constitue un magnifique album d’images de l’Histoire de France, avec une écriture et une réalisation de haut vol. 

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La série s’arrête soudain en pleine gloire, une décision brusquement prise par Claude Contamine, directeur de la télévision à l’ORTF (appartenant pourtant à une famille de grands historiens. Dans ses mémoires, Alain Decaux met clairement en cause une volonté d’épuration en provenance de l’Elysée et relayée par le Ministre de l’Information, Alain Peyrefitte, dont Contamine fut le chef de cabinet. Le but était d’exfiltrer de l’ORTF un syndicaliste et communiste notoire comme Lorenzi (tout comme Max-Pol Fouchet), après que le pouvoir eut été effarouché par une grève survenant dans l’audiovisuel public. Ainsi s’achève une brillante exploration de notre passé, butant contre les aléas du présent et sur un certain éternel français.

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A Chicago, malgré le scepticisme de son rédacteur en chef et ami de longue date Tony Vincenzo, le journaliste Carl Kolchak s’acharne à enquêter sur des crimes aussi abominables que mystérieux, le plus souvent nocturnes. Surnommé le Guetteur de Nuit, Kolchak s’intéresse particulièrement aux meurtres relevant du Surnaturel, allant plus loin que ne le peut, ou ne le désire, aller la police de la ville. Celle-ci est représentée par le Capitaine Siska, souvent exaspéré par ce journaliste venant régulièrement perturber son travail, tandis que la Goule, employé de la morgue, s’avère un allié précieux. Mais Kolchak doit avant tout faire face aux monstres qu’il découvre au terme des pistes qu’il remonte avec une passion opiniâtre, encore et toujours en quête de la vérité.

Malgré l’aide de son appareil photo et de son magnétophone, Kolchak doit malgré tout souvent composer avec le manque de preuves matérielles. Adorant sa Ford Mustang jaune, New-yorkais jusqu’au bout des ongles, toujours vêtu en journaliste des années 50 et au faîte de toutes les ficelles de son métier, il forme également une figure pittoresque de son agence d’informations, l’Independant News Service. Lié d’amitié avec Miss Emily Cowles, en charge du courrier des lecteurs, son mépris des conventions sociales et des puissants lui vaut par contre l’hostilité du chroniqueur mondain Ron Updyke. Malgré ses sonores colères devant les théories farfelues avancées par Kolchak, Tony Vincenzo, grande gueule sympathique, lui maintient son amitié et le laisse œuvrer à sa guise, tout au long de ses périlleuses enquêtes hors normes menées au cœur de la nuit de Chicago.