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Saison 4Saison 6

Farscape

Saison 1

1. La Voie mystérieuse (Premiere)

2. Rencontre d'un certain type (I, E.T.)

3. Génésie (Exodus from Genesis)

4. Le Cristal (A throne for a loss)

5. La Boucle temporelle (Back and back and back to the future)

6. La Planète Sykar (Thank God it's friday again)

7. Gilina (P.K. tech girl)

8. Les Vieux Démons du passé (That old black magic)

9. Le Généticien fou (DNA mad scientist)

10. Chacun son secret (They've got a secret)

11. Naissance d'un vortex (Till the blood runs clear)

12. Le Flax (The flax)

13. Rapsody in blue (Rapsody in blue)

14. Jeremiah Crichton (Jeremiah Crichton)

15. Le Retour de Durka (Durka returns)

16. Que feraient-ils ? (A human reaction)

17. De l'autre côté du miroir (Through the looking glass)

18. Virus (A bug's life)

19. Le Greffon (Nerve)

20. Le Voleur de mémoire (The hidden memory)

21. La Calcivore (Bone to be wild)

22. Les Liens de l'espace (Family ties)

  


1. LA VOIE MYSTÉRIEUSE
(PREMIERE)



Date de diffusion : 19 mars 1999

Résumé :

Durant un vol expérimental, l’astronaute John Crichton est happé par un Trou de Ver qui l’expédie à l’autre bout de l’univers. Il rencontre l’équipage du vaisseau vivant Moya, fuyant les terribles Pacificateurs ayant établi un ordre fascisant dans ce secteur. John et ses coéquipiers sont rejoints par la guerrière Aeryn Sun, une Pacificatrice en rupture de ban. Surmontant une défiance initiale ils parviennent à s’unir pour échapper à la flotte de leurs adversaires.

Critique :

Le point de départ du récit apparaît très classique, d’ailleurs, en substituant l’Espace au Temps, il renoue avec celui de la série Buck Rodgers, adaptant elle-même un Space opera des années 1920. De fait Farscape s’impose d’amblée comme relevant directement de ce genre, entre combats spatiaux, action échevelée et rencontre de races exotiques. Très mouvementé et épique, le pilote sait exprimer la veine épique de cette famille très ancienne de la Science-fiction, tout en parvenant à exposer clairement la situation et en caractérisant convenablement l’ensemble des membres de l’équipage. Cette assimilation profonde au Space Opera classique borne également son ambition, car, derrière les aspects chamarrés et étranges des maquillages et marionnettes figurant les Aliens, ces derniers interagissent de manière très humaine. Leur altérité se limite essentiellement à l’apparence et nous ne partons pas à la découverte de sociétés ou de modes de pensée divergeant profondément des nôtres, comme cela peut survenir Science-fiction avantage littéraire, tel le Cycle de l’Ekumen d’Ursula K. Le Guin.

L’épisode demeure toutefois très distrayant et animé et cet aspect visuel constitue l’un de ses grands atouts. Si les images de synthèse accusent quelque peu leur âge, les lignes épurées des vaisseaux séduisent néanmoins le regard et ne manquent pas de poésie, notamment pour Moya. Les maquillages et les marionnettes apportent une vraie originalité à Farscape et le talent d’animation des collaborateurs d’Henson fait réellement merveille, l’illusion est totale, sans souffrir du passage des ans. Nécessités de production et ambitions artistiques vont de pair avec naturel : le couple protagoniste John-Aeryn est totalement humain, les Aliens récurrents demeurent humanoïdes, ce qui facilite leur animation, a contrario de ceux se situant dans l’évènementiel. Toute proportion gardée, ces derniers évoquent comme un Dark Crystal dans l’Espace.

Le groupe se constitue de personnages intéressants et propices à des développements ultérieurs. On apprécie ainsi la fierté ombrageuse de Ka D'Argo, la roublardise de Rygel, l’énigmatique ambigüité de Zhaan, ou le dévouement de Pilote, unique intercesseur entre ses camarades et Moya. Porté par un Ben Browder très naturel, John joue idéalement la partition classique du témoin auquel s’identifie le spectateur découvrant un surprenant univers à travers son regard. Mais avouons que la vedette lui est d’emblée volée par la brune Aeryn, à la fois énergique et irrésistiblement sensuelle. Il y a déjà une forte tension sexuelle entre John et une Aeryn campée avec une présence pas possible par une parfaite Claudia Black (quelle voix !), sur un registre moins fantasque et extraverti que la future Vala de Stargate SG-1. La structure de l’équipage trouve sa personnalité propre : entre l’ordonnancement hiérarchique de Star Trek et l’ambiance familiale de Firefly, on trouve ici un joyeux chaos permanent, sans chef de file réel. Ceci s’avère propice aux jeux de pouvoir à venir. On restera plus réservée sur des Pacificateurs très passe-partout, à l’image du décorum de leur vaisseau. De ce point de vue, l’arrivée ultérieure de Scorpius sera très positive.

Anecdotes :

  • Dans le présent dossier, les épisodes sont classés par ordre de production, et non de diffusion. Les deux se rejoignent après une programmation erratique en début de saison.

  • Afin d’économiser les frais de production, les deux premiers épisodes de la saison furent tournés simultanément, une pratique que la série va réitérer sur les quatre épisodes suivants, soit jusqu’à ce que le succès rencontré permette de s’en affranchir.

  • Crichton est un astronaute de la IASA (International Air and Space Agency, fictive). Les producteurs ne parvinrent pas à obtenir l’autorisation de se référer à la NASA.

  • L’ensemble de la première saison fut tourné aux Studios Fox de Sydney. Farsape demeure la seulé série télévisée à y avoir été réalisée. La production quita ensuite ces studios, car ils furent ddis au tournage de la nouvelle trilogie Star Wars.

  • La scène de rencontre entre Aeryn Sun et Crichton sera plus tard parodiée lors de son équivalent entre ValA (également jouée par Claudia Black) et Daniel, dans Stargate SG-1.

  • Rygel et Pilot furent respectivement créés plus petit et plus grand qu’être humain, pour souligner leur nature extra-terrestre. Ce format inhabituel allait demander un effort d’adapatation aux marionnettistes de The Henson Company.

  • Ricky Eyres, créateur des décors de la série, a indiqué s’être inspiré des travaux de Gaudi, afin de dessiner Moya, le vaisseau vivant.

  • Ben Browder (John Crichton) accéda à la popularité avec ce rôle. Ce passionné de Science-fiction participera également à Doctor Who et à Les Gardiens de la Galaxie 2. Il retravaillera avec Claudia Black (Aeryn Sun)  dans Stargate SG-1. Son épouse, l’actrice Francesca Buller, va apparaître à plusieurs reprises dans Farscape.

  • Claudia Black (Aeryn Sun), après voir également percé grâce à Farscape, est également devenue une figure connue des productions relevant de la Science-fiction ou du Fantastique (Queen of the Damned, Pitch Black, Haven, Xena la Guerrière…), outre Stargate SG-1. Elle assure aussi de nombreuses voix dans des jeux vidéos.

  • De 2000 à 2005, Claudia black et Ben Browder furent chaque année proposée aux Saturn Awards. Black remporta ce prestigieux prix SF en 2005 et Browder en 2002 et 2005.

  • Ben Browder est le seul acteur à figurer dans les 88 épisodes de la série, Claudia Black étant absente lors de six d’entre eux (et c’est bien dommage). Encore aujourd’hui, tous deux participent régulièrement aux conventions Farscape.

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2. RENCONTRE D'UN CERTAIN TYPE
(I, E.T.)

Date de diffusion : 7 mai 1999

Résumé :

Afin de réparer une composante essentielle de Moya, Pilote pose le vaisseau sur une planète marécageuse dirigée par une dictature militaire. Crichton, D'Argo et Aeryn partent à la recherche de matériel de remplacement tandis que le reste de l’équipage s’efforce de soulager une Moya endolorie. Crichton va sympathiser avec une mère extra-terrestre et son petit garçon.

Critique :

On apprécie que le dysfonctionnement dont souffre Moya découle directement des évènements du pilote, ce qui introduit une agréable continuité d’action au sein de la série. Malheureusement la tonalité du récit diverge totalement entre les deux épisodes, le rythme du récit apparaissant ici beaucoup plus lent et bien peu pauvre en action. Ce quasi-remake inversé d’E.T. résulte passablement bavard et lénifiant. S’il bénéficie de beaux décors et d’une reconstitution des marécages en images de synthèses performantes pour l’époque, I, E.T. déçoit par des maquillages très en deçà de l’ordinaire de Farscape en matière d’Aliens. Non seulement ils demeurent minimalistes en eux-mêmes (on est proche d’un Vulcain), mais divers artifices les limitent encore, comme filmer le personnage dans l’ombre.

L’intrigue décide également de se sectionner en deux, un choix rarement porteur. Le segment le plus réussi reste celui des l’équipage demeure auprès de Moya, les dialogues permettant de développer aussi bien les caractères que les facultés des protagonistes ; Ainsi les pouvoirs psychiques de Zaahn se voient-ils mis en avant, ainsi qu’une certaine prédisposition à la manipulation. Aussi imbu de lui-même que malin et fondamentalement sympathique Rygel compose la vraie vedette de l’opus, d’autant que les manipulateurs de la marionnette se montrent toujours aussi talentueux. Le versant des explorateurs convainc moins, avec une Aeryn demeurant en retrait et un D’Argo trop abonné au rôle de souffre-douleur de scénario et, en définitive, de faire valoir du héros Crichton. Les séquences entre ce dernier et le gamin résultent le plus souvent ennuyeuses, d’autant que leur similitude physique gomme en grande partie ce que le film de Spielberg comportait de poésie et sens moral.

Anecdotes :

  • L’épisode fut conçu comme un hommage au film E.T., avec une inversion de perspectives : Jack devient ici l’Alien rencontrant une mère et son enfant.

  • Un clin d’œil est également fait à Star Wars, quand Crichton déclare que la planète marécageuse lui évoque la Louisiane ou Dagobah (séjour de Yoda lors de L’Empire contre-attaque).

  • L’eau du marais est entièrement représentée par des images générées par ordinateur, une performance pour l’époque.

  • En VO, Aeryn utilise l’exclamation Crap !. Il s’agit d’une des très rares fois où des expressions typiquement terriennes se verront utilisées par des personnages extra-terrestres. Désormais le terme dren remplacera crap.

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3. GÉNÉSIE
(EXODUS FROM GENESIS)

Date de diffusion : 26 mars 1999

Résumé :

Les Draks, des parasites venus du vide spatial pénètrent dans Moya et revêtent l’apparence des membres de l’équipage. Ils accroissent également la température interne du vaisseau, ce qui déstabilise gravement Aeryn, son espèce ne supportant pas la chaleur. Crichton et les siens vont devoir déterminer qui est qui pour sauver la jeune femme et le vaisseau, alors même qu’une escouade de Pacificateurs s’est également aventurée dans Moya.

Critique :

Centré sur le décor principal et la distribution récurrente de la série, Exodus from Genesis constitue une appréciable économie pour une série dont les faibles moyens initiaux avaient été largement mobilisés par le pilote. Comme souvent en la circonstance, le défi d’un épisode dit Bottle va stimuler l’imagination des scénaristes. De fait, l’action et le suspense vont demeurer soutenus tout du long, à un rythme bien supérieur à celui du précédent épisode. L’intrigue sait allier de manière ludique les différentes personnalités et compétences de l’équipage afin de résoudre la crise en cours. Alors que Crichton a semble-t-il rétabli la situation avec astuce, l’arrivée des Pacificateurs relance encore la partie, illustrant déjà ces retournements de situation qui caractériseront souvent la série.

Mais le récit ne se cantonne pas seulement à l’action et aux péripéties, l’épreuve traversée continue à mettre en avant le relationnel tandis que les protagonistes continuent à se découvrir et à sympathise. Crichton trouve ainsi sa place au sein du groupe, mais à cet égard le personnage central du jour demeure bien Aeryn Sun, après son éclipse temporaire lors de I, E.T. Les évènements contribuent en effet puissamment à dissiper la méfiance réciproque établie entre l’équipage et celle qui demeure une Pacificatrice (toujours interprétée avec brio par Claudia Black). Un palpable alchimie s’installe entre Aeryn et un Crichton déterminé à la sauver, l’opus indique à quel point le duo protagoniste va également compter dans le succès de Farscape.

Anecdotes :

  • L’épisode est tourné par Brian Henson en personne, une expérience qui ne sera pas renouvelée avant la mini-série conclusive, The Peacekeepers Wars.

  • Se déroulant avec Moya comme unique décor et comportant très peu d’acteurs en dehors de la distribution principale, l’épisode forme déjà un Bottle Show.

  • Rygel est montré en train de marcher, grâce aux recours à des images générées par ordinateur. L’expérience ne sera pas renouvelée, du fait de son coût.

  • Quand l’épisode se conclue les Pacificateurs sont convaincus que Crichton est capable de générer des copies de lui-même. Cet élément ne sera toutefois plus utilisé au cours de la série.

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4. LE CRISTAL
(A THRONE FOR A LOSS)

Date de diffusion : 9 avril 1999

Résumé :

Rygel est capturé par des Tavleks chasseurs de prime. Crichton, Aeryn et D'Argo se lancent à leur poursuite, d’autant que Rygel a pris la précaution d’emporter un composant essentiel de Moya, afin de s’assurer que l’on vienne à son aide. Si ce cristal n’est pas rapidement remis en place, le vaisseau s’écrasera sur la planète autour de laquelle il est en orbite. Pendant ce temps, Zhaan s’efforce de guérir un jeune Tavlek capturé et souffrant de dépendance à une drogue.

Critique :

Très mouvementé, cet épisode se montre particulièrement amusant, tant il emprunte à différente forme d’humour. Ainsi l’équipe du Moya pénètre si facilement les défenses de leurs ennemis irrésistiblement stupides que le récit devient un vrai pastiche du cinéma d’action traditionnel. Les Tavleks résultent tellement bourrins qu’ils composent une joyeuse parodie des races hostiles habituellement mises en scène dans les Space Operas. Leur maquillage agressif y contribue également avec efficacité. On apprécie également plusieurs dialogues, comme la négociation entre Crichton et le chef des Tavleks, où les échanges entre Rygel et un autre dirigeant pris en otage. Le récit finit presque par virer au cartoon, avec un D’Argo très perturbé par un gant tavlek accroissant sa combativité.

Ce ton très alerte et divertissant se voit également porté par une dimension visuelle particulièrement riche, entre images de synthèse créant une végétation quasi onirique et les talents une nouvelle fois admirables des animateurs de marionnettes. Plus ombre et émotionnelle, la confrontation entre Zaahn et le jeune drogué évite le piège du pathos, tout en soulignant par contraste la folie ambiante de l’expédition d’exfiltration de Rygel. Le duo vedette continue d’ailleurs à pétiller, quand Aeryn décide de purement et simplement assommer un Crichton récalcitrant ! Un épisode particulièrement divertissant, n’hésitant pas à parfois flirter avec l’absurde.

Anecdotes :

  • Les exotiques couleurs des plantes de la planète ont été assurées par l’emploi d’images générées par ordinateur, et non de colorants.

  • Crichton commet deux erreurs dans ses références à la culture populaire. Le film où John Wayne joue Gengis Khan ne s’intitule pas Gengis Khan, mais The Conqueror (Le Conquérant, 1956). Par ailleurs le héros de la série Kung Fu ne se nomme pas Kung Fu, mais Caine (1972-1975).

  • Crichton va par la suite multiplier ces clins d’œil à la Pop Culture. Ces évocations seront très appréciées par les fans de la série, qui les surnommeront les Crichtonisms.

  • Initialement Crichton devait demeurer conscient après qu’Aeryn l’eut frappé, mais Ben Browder protesta en estimant que cela n’était pas réaliste.

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5. LA BOUCLE TEMPORELLE
(BACK AND BACK AND BACK TO THE FUTURE)

Date de diffusion : 2 avril 1999

Résumé :

L’équipage du Moya recueille la scientifique Natala et son assistant, dont le vaisseau est sur le point de se désintégrer. Après avoir été exposé à une substance du vaisseau des Aliens, Crichton a alors une vision, montrant que le très proche futur conduit à la mort de Moya et de l’équipage. Il tente à plusieurs reprises d’infléchir la marche des évènements, mais les visions de mort se réitèrent encore et encore. La clef de l’énigme réside dans la véritable identité des deux invités.

Critique :

Annoncée par le titre français, la situation ici mise en scène n’est en effet pas sans évoquer la célèbre boucle temporelle immortalisée par le film culte Un Jour sans fin. Mais l’on s’en tient en réalité à des visions prémonitoires, à travers un emploi sophistiqué de la technique narrative dite du flashforward. Même avec une maîtrise avérée du sujet, la surprise initiale finit inévitablement par s’émousser, d’autant que l’impact émotionnel n’est pas le même que lorsque le protagoniste se voit physiquement pris au piège. De manière amusante, le tout dernier épisode diffusé de l’excellente série DC’s Legends of Tomorrow (Beebo the God of War) reprend exactement le même procédé quand la joyeuse bande s’efforce de déterminer un plan cette fois efficace, tout en sachant le borner sur une courte durée, pour une efficacité optimale.

Mais il faut reconnaître aux scénaristes de s’être talentueusement battus afin d’éviter que l’entreprise ne devienne mécanique. Ils parviennent ainsi à utiliser les visions successives pour assombrir progressivement l’atmosphère, dévoiler peu à peu le dessous des cartes, mais aussi toujours camper davantage en formidable adversaire, réussissant ainsi à maintenir l’intérêt du spectateur autant qu’il était loisible. L’épisode permet également à Farscape de briller de ses usuelles qualités : humour, dynamique de groupe, action (combat entre Aeryn et Natala), superbes maquillages et effets spéciaux, notamment lors de la scène finale. Mais ce qui séduit en définitive dans cet épisode reste l’audace d’une série capable d’aligner un épisode décalé dès son cinquième opus, là où tant d’autres préfèrent installer leurs univers avant de s’essayer à l’exercice.

Anecdotes :

  • Le titre original est un clin d’œil au film culte Retour vers le Futur (Back To The Future, 1985).

  • Le dessin du tapis sur lequel se déroule le combat entre Aeryn et Natala est inspiré d’une affiche de l’artiste russe Lazar Lissitzky (1890-1941), réalisée pour la propagande soviétique en 1919, durant la guerre civile (Battez les blancs, avec le coin rouge).

  • Ben Browder a indiqué qu’il s’agissait de l’un de ses épisodes préférés.

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6. LA PLANÈTE SYKAR
(THANK GOD IT'S FRIDAY AGAIN)

Date de diffusion : 23 avril 1999

Résumé :

En proie à l’Hyper Rage propre à son espèce, D’Argo poursuit Crichton, qui de son côté s’est posé sur une planète situe à proximité de Moya. L’équipage découvre ensuite que D’Argo s’est calmé et s’est joint à la pacifique peuplade locale, des travailleurs agricoles travaillant avec acharnement. Crichton s’aperçoit que la plante cultivée est en fait une drogue rendant dociles ses consommateurs. Il va devoir empêcher l’équipage d’y succomber, avec l’aide de rebelles immunisés.

Critique :

La partie de l’épisode dédiée à l’action ne convainc que médiocrement. Cette relecture à la sauce Science-fiction du mythe des Lotophages ne produit en effet guère d’étincelles. Le tout demeure très prévisible et manque de subtilité, notamment dans le recours à la résistance locale, très cliché. Par ailleurs, si les personnages rencontrés bénéficient du sens aigu de la série pour les couleurs et les maquillages, ainsi que pour les décors surprenants, mais cela ne suffit pas à dissiper l’impression d’un récit moins prenant qu’à l’ordinaire.

Thank God it's Friday again trouve pas contre son intérêt dans ce qu’il dévoile de la personnalité des membres de l’équipage, soit l’un des fils rouges de ces premiers épisodes de la série voyant les protagonistes révéler leur vérité profonde. On en apprend ainsi plus sur le lien symbiotique existant ente Pilote et Moya, mais le focus se porte avant tout sur Aeryn, et D’Argo. Avec une émotion communicative, Aeryn nous montre, et surtout se convainc ici, qu’elle n’est pas qu’une arme, mais aussi un intellect brillant et aux valeurs positives.

D’abord traité comme source comique, du fait du contraste existant entre sa Rage et la non violence incarnée, par la suite D’Argo fait l’objet d’un joli retournement, quand sa discussion avec Zhaan montre que c’est bien cet état qui correspond à ses désirs profonds. A défaut d’une aventure réellement trépidante, on continue à s’attacher à cet étonnant équipage, ce qui est an doute plus important pour le développement à long terme de la série.

Anecdotes :

  • L’épisode introduit l’Hyper Rage, violente crise d’agressivité à laquelle succombent périodiquement les Luxans mâles tels D’Argo. L’Hyper Rage va se manifester à plusieurs reprises au cours de la série.

  • Crichton fait référence à Mad max Sous le Dôme du Tonnerre quand il déclare : Mel Gibson, Tina Turner, cage match. Virginia Hey (Zhaan) avait participé au deuxième volet de cette célèbre saga.

  • Le scénario comportait initialement de nombreux éléments reliés aux chemins de fer, mais ils urent réduits lors du tournage. 

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7. GILINA
(P.K. TECH GIRL)

Date de diffusion : 16 avril 1999

Résumé :

L’équipage découvre Zelbibion, célèbre vaisseau des Pacificateurs ayant subi un raid dévastateur. Zelbibion a été gravement endommagé et son contenu a été pillé par les pirates. Toutefois Crichton, Aeryn, et D'Argo découvrent Gilina, une technicienne ayant survécu à la catastrophe. Gilina et Crichton entament une romance, alors qu’ils tentent de réactiver les boucliers de Zelbibion avant une nouvelle attaque. Par ailleurs Rygel a été auparavant torturé sur ce vaisseau.

Critique :

De manière très osée, voire risque-tout, l’épisode assume totalement et d’emblée la romance entre Crichton et Gilina. De fait rien ne manque à l’attirail de la comédie romantique : dialogues, musiques et postures concourent à installer une relation qui irritera à coup sûr la large partie du public partisane de la relation encore naissante entre Crichton et Aeryn Sun. De plus les deux femmes sont aussi différentes, quitte à jour sur l’ultra classique opposition entre brunes et blondes. Décidément l’épisode nous propose bien une revigorante prise de bec chez les shippers, Gilina devenant instantanément le personnage que l’on adore détester. On salue l’audace.

La partie relevant plus directement de la Science-fiction introduit ici le maronnier du vaisseau en perditon visté par des héros qu’attend souvent une mauvaise surprise. Star Trek, Cosmos 1999, Stargate Universe, Firefly, Doctor Who... Toutes les séries télévisées relevant du genre et se déroulant pour une bonne part dans l’Espace y ont sacrifié. Mais Farscape mobilise judicieusement ses ressources visuelles et narratives (notamment la dimension de vaisseaux vivants des Léviathans et le vécu de Rygel) pour nous offrir un spectacle distrayant et spectaculaire, également aussi original que possible. Le récit aurait pu également saisir l’occasion de nous faire découvrir davantage de la civilisation des Pacificateurs, mais ce sujet demeure survolé.

Anecdotes :

  • L’épisode marque l’apparition de Gilina, Pacificatrice qui apparaîtra dans quatre épisodes de la série, toujours romantiquement liée à Crichton.

  • Claudia Black dut réenregistrer son dialogue en post production, lors de la scène où Aeryn interrompt  Crichton et Gilina. L’actrice fut en effet perturbée par le lourd objet qu’elle avait à transporter.

  • Sci-Fi diffusa l’épisode en avant-première de la série, peu de temps avant le lancement de Farscape

  • A propos de Zelbinion, Crichton déclare Just ask Leonardo DiCaprio. Even the big ones go down, une référence au film Titanic. 

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8. LES VIEUX DÉMONS DU PASSÉ
(THAT OLD BLACK MAGIC)

Date de diffusion : 11 juin 1999

Résumé :

Alors qu’il se trouve sur un monde commercial, Crichton est projeté dans la dimension parallèle de Maldis, un esprit maléfique se nourrissant des pulsions négatives d’autrui, tel un vampire psychique. Malis organise un combat à mort entre Crichton et le Capitaine Crais, son adversaire Pacificateur.  Zhaan va devoir faire appel à son côté obscur afin de sauver son ami.

Critique :

Bizarrement, alors que l’intrigue se noue initialement autour de la mésaventure survenue à inter-dimensionnelle survenue à Crichton, l’épisode va plutôt se révéler centré zur Zhaan Ses moments les plus intenses se voient en effet dus au segment de l’histoire voyant Zhann laisser libre cours à ses démons intérieurs afin de triompher. Certes évoqués précédemment leur révélation crue créée réellement un choc, d’autant que Virginia Hey excelle sur ce registre. Le contraste entre la Zhaan jusqu’ici connue et ce qu’elle devient ajoute une surprise supplémentaire. On pense beaucoup à la Willow de Buffy contre les Vampires quand celle-ci bascule dans les Ténèbres, les pouvoirs psychiques infligeant la souffrance en lieu et place de la magie. De l’évènement laisse agréablement planer le doute sur le devenir de Zhaan au sein de l’équipe, le retour en arrière ne coule pas de source.

Le reste du récit laisse plus dubitatif, Maldis offrit des perspectives prometteuses, mais tient difficilement la distance. L’écart demeure ainsi trop grand entre les poses qu’il affiche et la facilité avec laquelle il est en définitive battu. Son antre maléfique, quoique rompant avec l’esthétique usuelle de la série, relève trop directement du Gothisme pour ce qui est censé être un Alien n’ayant aucun rapport avec la Terre. Son intervention se cantonne essentiellement à un simple prétexte pour remettre le retour de Crais. Farscape renoue ainsi avec un antagoniste récurrent. Au passage le procédé permet également de lui conférer davantage d’épaisseur, en développant son passé et en accroissant sa cruauté. Concernant l’épisode cela nous avnt avant tout un combat assez brut de décoffrage contre Crichton, mais, là-aussi, cela se montre prometteur pour l’avenir. Le segment concernant Rygel résulte aussi divertissant qu’anecdotique.

Anecdotes :

  • Esprit maléfique et immatériel, Malis sera de retour dans l’épisode Picture If You Will (2-06).

  • Maldis s’exprime en pentamètre iambique, forme de vers à cinq pieds classiques dans la langue anglaise. Shakespeare y a eu souvent recours.

  • L’épisode marque le retour du Capitaine Crais. Ce chef des Pacificateurs traquant l’équipage de Moya n’était pas réapparu depuis le premier épisode de la série. Crais va apparaître de manière récurrente durant les trois premières saisons de la série. Lani John Tupu, son interprète, assure également la voix de Pilote.

  • Une première référence est faite à Karen Shaw, la jeune fille avec laquelle Crichton perdit sa virginité sur Terre. Dans l’épisode Kansas (4-12), on découvrira qu’il s’agit en fait de Chiana ayant voyagé dans le temps.

  • La plupart des flammes furent rajoutées digitalement, le feu aurait été trop important pour être contrôlé sur le plateau.

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9.  LE GÉNÉTICIEN FOU
(DNA MAD SCIENTIST)

Date de diffusion : 18 juin 1999

Résumé :

Un mystérieux généticien nommé NamTar s’intéresse à l’équipage très composite du Moya. En échange d’un échantillon de l’ADN de chacun des personnages, il affirme pourvoir leur révéler un plan du cosmos indiquant le chemin du retour dans leurs mondes respectifs. Crichton et ses amis commencent par accepter, mais ils sont interloqués quand le généticien leur réclame l’un des bras de Pilote.

Critique :

Le Généticien fou constitue certainement l’épisode le plus sinistre de la série, ainsi que l’un des plus troublants. La première source d’effroi provient bien entendu du méchant du jour, particulièrement grinçant. Les artistes de la production se surpassent en matière de sinistre concernant l’apparence de NamTar et celle de son acolyte, qui nous réserve un joli twist sur la véritable nature de leur relation. Certes tout ceci ne présente guère d’originalité, car on se situe derechef dans le registre du gothique, mais l’ensemble produit indéniablement son effet. Difficile de be pas songer aux Igor du Disque-Monde, dans les romans de Terry Pratchett. Quelques passages allant bien au-delà de la tonalité coutumière de la série (ces aiguilles plantées dans l’œil…).

Mais ce qui suscite réellement le trouble, demeure l’acceptation par l’équipage, du moins D’Argo, Zhaan, et Rygel, face à la cruelle demande formulée par NamTar. Le fait de céder le bras d’un camarade d’aventure couronne tout un mouvement obscurcissant les protagonistes lors des précédents épisodes (cynisme mégalomane de Rygel, démons intérieurs de Zhaan, rage de D’Argo). Leur véritable nature d’évadés, exilés depuis longtemps loin de leur foyer et absolument prête à tout pour y revenir se fait jour. Le don volontaire de Pilote accroît encore le malaise et établit une scission entre l’équipage et lui, dont le foyer est Moya  par nature, et Aeryn, par choix. La série affirme ici une spécificité vis-à-vis de Spage Opera aux héros généralement uniformément positifs, tout en instaurant une véritable intensité dramatique. La seule lumière reste le line toujours plus fort entre Aeryn et Crichton, mais lui-même ne cède pas à la tentation, on ressent que cela est dû à un exil encore récent. Un épisode très fort, mais au combien sombre.

Anecdotes :

  • Le généticien se nomme NamTar, ce qui donne RatMan en lecture inversée.

  • Les auteurs continuent à remplacer des mots par leur équivalent extraterrestre. Le mont Frell est ici entendu pour la première fois. Il remplace un mot terrien débutant par F et banni à la télévision (du moins dans les séries familiales). Frell sera fréquemment entendu au cours de Farscape.

  • L’acteur Adrian Getley anime le corps de NamTar mais le visage de ce dernier est un Animatronics dirigé par Sean Masterson, principal marionnettiste de Pilote. Adrian Getley va renouveler ce type d’expérience tout au long de la série.

  • La symbiose entre les Pilotes et les vaisseaux Léviathans est ici révélée.

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10. CHACUN SON SECRET
(THEY'VE GOT A SECRET)

Date de diffusion : 25 juin 1999

Résumé :

D’Argo provoque sans le vouloir un accident à bord de Moya et est expulsé dans l’Espace. Il est sauvé in extremis, mais le choc lui trouble l’esprit. Il perçoit désormais ses amis comme des personnages de son passé. Zhaan devient ainsi Lo’Laan , son épouse jadis assassinée. L’équipage doit lui faire retrouver la raison, alors que Moya aussi est perturbée. Le vaisseau commence en effet à agir de manière hostile.

Critique :

L’épisode présente l’intérêt d’apporter des développements majeurs pour certains personnages. En particulier Moya concernant sa grossesse et D’Argo (paternité, capacité de survivre brièvement dans le vide spatial, traumatismes du passé comme raison de sa haine envers les Pacificateurs). Néanmoins l’impact de ces informations ne peut faire oublier un traitement peu pertinent de l’action décrite. En effet les différents membres de l’équipage prennent soudainement des décisions bien moins pertinentes qu’à l’ordinaire, sans réelle explication. On a l’impression de se trouver face à un équipage novice, ce qui aurait pu se justifier en tout but de série, mais plus après les exploits précédents, y compris pour Crichton. Les deux crises, D’Argo et Moya, ne développent pas assez d’interactions entre elles pour électriser le récit. 

Par ailleurs le rythme des évènements pâtit de quelques trous d’air contre-productifs. Il reste étonnant de découvrir Crichton et Aeryn papoter en peine crise autour d’un verre à propos de la Vie, de l’Univers et du Reste. Le contraste entre la révélation le drame particulièrement horrible vécu par D’Argo et le peu d’émotions exprimées (hormis lors de la toute dernière scène) rend l’ensemble passablement artificiel. À la décharge des interprètes, arborer un maquillage aussi impressionnant doit compliquer l’expressivité. Visuellement, l’épisode n’est pas non plus le plus spectaculaire de la période, même s’il demeure efficace. Alors que, jusqu’ici, Farscape avait su équilibrer action et développement des personnages, cet épisode sacrifie trop la première au bénéfice du second.

Anecdotes :

  • La grossesse de Moya est ici révélée. Initialement elle devait l’être lors du pilote de la série, mais O’Bannon décida de ne pas surcharger cet épisode déjà riche en évènements divers.

  • Le décor de Moya fut constitué en 10 segments sur roue, afin de pouvoir les recombiner afin de donner l’illusion de nouvelles salles et corridors, comme ici.

  • L’appareil servant à faite une injection à D’Argo est en fait une simple pipette de laboratoire, transformée par l’équipe de production.

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11.  NAISSANCE D'UN VORTEX
(TILL THE BLOOD RUNS CLEAR)

Date de diffusion : 9 juillet 1999

Résumé :

Le vaisseau de Crichton et d’Aeryn est endommagé après que le Terrien ait tenté de profiter d’une activité solaire particulière afin de créer un Trou de Ver. Ils se posent sur une planète proche pour réparer, mais ils doivent faire vite. Une fois fermé, le Trou de Ver instable ne pourra se rouvrir que dans cinq années. Leur tâche est encore compliquée par des chasseurs de primes intéressés par la forte somme promise par Crais.

Critique :

Tout en maintenant le déséquilibre entre développement des personnages et action précédemment observé lors de Chacun son secret, Naissance d’un Vortex va largement rectifier le tir. En effet l’action se voit accorder plus d’espace, avec un ton plus assimilable à du Space opera. Mais c’est surtout la description des personnages qui gagne en crédibilité, chacun retrouvant des attitudes et des expressions conformes à sa nature profonde. A cet égard, à côté du merveilleux scientifique, Farscape renoue avec son versant sombre, décrivant ses protagonistes comme désespérés et prêts à tout pour regagner leur foyer. Découvrir Crichton prêt à emmener Aeryn sur Terre sans même la consulter apporte ainsi une intensité dramatique particulière aux évènements. 

Celle-ci se rajoute à l’effet apporté par le grand retour du thème des Trous de Ver, soit le fil rouge de la série concernant Crichton (outre sa relation avec Aeryn). Dès lors l’épisode revêt comme une saveur d’épisode mythologique, un procédé souvent pertinent. On apprécie également l’apport des personnages secondaires Furlow véhicule un humour bien venu, sans pour autant, ou les pittoresques mercenaires assez à la Star Wars. Il reste toutefois dommage que le récit s’épuise en partie à suivre un trop grand nombre de personnages. Seuls Pilote et Rygel se voient mis en retrait, tous les autres membres de l’équipage ont droit à leur segment. Ces scènes ne sont pas dépourvues d’intérêt (alliance scellée entre Crichton et D’Argo, Spleen d’Aeryn…), mais elles finissent par donner un sentiment de trop plein et d’émiettement.

Anecdotes :

  • Crichton croit comprendre « Worf » quand Rorf se présente, un clin d’œil au Lt. Worf, le Klingon de Star Trek Next Generation (1987-1994). Worf est également devenu un personnage de Star Trek: Deep Space Nine (1993-1999). Avec un total de 244 épisodes à son actif, il est le personnage le plus présent dans toute la franchise Star Trek.

  • Crichton et Aeryn prennent Butch et Sundance comme nom d’emprunt, une référence au film Butch Cassidy et le Kid (1969).

  • La chaleur est néfaste pour Aeryn, car en tant que Sébacéenne, elle risque d’être victime de delirium. Durant tout l’épisode, elle séjourne pourtant dans un désert torride, sans que cela soit évoqué. La forte chaleur a par contre réellement compliqué le tournage.

  • Le désert est figuré par les vastes dunes de la plage de Stockton, près du port de Newcastle, au nord de Sydney. Atteignant 30 mètres de haut, il s’agit des dunes mobiles les plus vastes de l’hémisphère sud. Elles se déplacent de quatre mètres par an, vers le nord et ont également servi de décor au film Mad Max (1979).

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12. LE FLAX
(THE FLAX)

Date de diffusion : 16 juillet 1999

Résumé :

Alors qu’Aeryn donne un cours de pilotage à Crichton, leur vaisseau est capturé par le Flax une nasse spatiale utilisée comme un piège par des pirates spatiaux. Le reste de l’équipage et en particulier Rygel, fait face au chef des pirates, D’Argo trouve une piste pouvant le conduire à une carte indiquant le chemin du retour vers son monde. Il va devoir choisir entre tenter sa chance ou secourir ses amis. Se croyant perdus, Aeryn et Crichton s’embrassent.

Critique :

Justin Monjo, coproducteur et auteur particulièrement marquant de Farscape, frappe un grand coup à l’occasion ce tout premier scénario écrit pour la série. D’entrée passionné par ls personnages et maîtrisant parfaitement le sujet, il n’hésite à totalement exploser le groupe au sein de trois sous-intrigues pétillantes d’humour et d’action, et finement imbriquées entre elles. Chacune devient également une séquence clef pour ses protagonistes. Sauvant la situation face aux pirates au terme d’une confrontation aussi mouvementée que divertissante, Rygel échappe ainsi au statut de simple abonné aux gags, pour prendre pleinement part à l’action. D’Argo parvient à passer outre à sa pulsion de retour au foyer pour sauve es camarades, mettant ainsi fin à une séquence sombre de la saison. Mais cet opus, culte pour les amateurs du ship Aeryn/Crichton, se montre plus notable encore pour l’évolution du couple vedette.

Leur aventure s’avère absolument prenante et ludique, leur courage et leur imagination se voyant testés avec acharnement par un scénariste multipliant à plaisir chausse-trappes et coups du sort. Comme de coutume chacun enseigne à l’autre comment progresser, quand nous stupéfie l’Évènement ayant mis nettement plus de temps à survenir que dans bien d’autres séries. Accompagné de beaucoup d’humour, cette péripétie majeure ne va pas sans un léger jeu érotique autour des combinaisons spatiales, évoquant (de loin) le fameux générique polisson de Barbarella. Cette version talentueusement revisitée version Space Opera du classique de l’ascenseur en panne achève de transformer The Flax en épisode pivot d’une série qu’il propulse dans sa période classique, au terme d’une mise en place très réussie.

Anecdotes :

  • Top Gun, you're in the need for speed déclare Crichton, faisant référence à une célèbre réplique du film  de 1986 (I feel the need... The need for speed !).

  • L’épisode marque les débuts d’une relation entre Aeryn et Crichton allant bien au-delà de l’amitié et devant se prolonger tout au long de la série.

  • L’épisode fut réalisé après Rhapsody in Blue, mais diffusé juste avant. Il s’agit de la dernière inversion de diffusion effectuée cette saison.

  • Justin Monjo signe ici son premier scénario. Il va en tout écrire 14 épisodes, souvent appréciés du public de la série, et devenir coproducteur de Farscape

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13. RAPSODY IN BLUE
(RAPSODY IN BLUE)

Date de diffusion : 23 juillet 1999

Résumé :

L’équipage découvre un monde abritant une colonie de Delviens renégats. Leurs prêtres utilisent un stratagème afin que Zhaan leur apprenne comment surmonter des sombres instincts qui menacent de s’emparer d’eux.

Critique :

L’épisode perpétue le système consistant à explorer le passé de tel ou tel personnage, en l’occurrence Zhaan. On apprécie qu’un protagoniste soit doté d’un véritable passé, ce qui contribue puissamment à lui conférer de l’épaisseur. Mais, outre que les maquillages des autres Delviens, ne valent pas ceux de l’héroïne, trop délayer le procédé peut également devenir improductif, en installant une routine prévisible et en emberlificotant les évènements. L’épisode prête en partie le flanc à cette critique, avec une double narration passablement lente et confuse du complot du jour et des antécédents de Zhaan. Par ailleurs la série introduit une relative contradiction à propos des motivations de Zhaan.

En effet, tout comme l’ensemble de l’équipage du Moya, elle a jusqu’ici été décrite comme désespérément désireuse de rentrer dans son monde d’origine. Or elle y est toujours une paria, puisque le régime allié aux Pacificateurs est visiblement toujours en place. Les motifs de son retour seraient dès lors politiques (instauration d’une opposition, voire d’une révolution) et non plus personnels, comme la série l’avait précédemment laissé entendre. Demeurent une tonalité sombre toujours aussi marquée et une relation intéressante avec un Crichton institué en confident / donneur de conseil ce qui illustre l’élévation progressive de son statut à bord de Moya.

Anecdotes :

  • Le titre original fait référence à la célèbre œuvre pour piano et orchestre de George Gershwin (1924), notamment réputée pour son alliance de musique classique et de sonorités de jazz.

  • L’actrice australienne Virginia Hey dut se raser entièrement la tête pour tenir le rôle de Zhaan. Elle se déclara légèrement contrariée de découvrir que ce n’était pas le cas pour les interprètes des autres femmes delviennes. Elle ajoute que l’épisode de meure néanmoins son préféré.

  • Huit artistes durent être mobilisés pour réaliser les mquullages des différents Delviens.

  • La peinture ornant l’arche du temple delvien s’inspire du tableau The Old Glen Mill, de Maxfield Parrish (1950).

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14. JEREMIAH CRICHTON
(JEREMIAH CRICHTON)

Date de diffusion : 30 juillet 1999

Résumé :

Alors que Crichton explore l’espace, un saut spatial de Moya dû à sa grossesse l’empêche de revenir au vaisseau désormais éloigné. Il débute une nouvelle vie parmi les indigènes d’une planète arriérée, étant sans nouvelles de ses amis. Des mois plus tard, l’équipage parvient à le rejoindre mais Rygel est alors confondu avec une divinité supposée apparaître pour guider le peuple vers un âge d’or.

Critique :

Rien ne fonctionne vraiment dans cet épisode. L’éloignement de Crichton s’explique par une bouffée de colère et un comportement odieux envers ses amis totalement en rupture avec ce que l’on sait du personnage. La même facilité d’écriture se retrouve dans les péripéties du jour (la combustion, le traducteur universel…) mais aussi dans des personnages locaux tous réduits à des clichés, avec une interprétation à l’avenant. L’intrigue accomplit un véritable tête-à-queue avec l’arrivée prématurée des secours.

Au lieu de suivre les conséquences psychologiques de l’exil chez Crichton, les retrouvailles se voient ainsi très rapidement expédiées. Une seconde histoire se substitue certes à celle ainsi torpillée mais elle se limite pour l’essentiel aux pitreries de Rygel. Même si ce dernier s’acère toujours aussi amusant, ce sabordage laisse une durable impression de gâchis. Même la barbe à la Robinson Crusoé de Crichton apparaît cruellement comme un clair postiche, alors que les maquillages constituent un point fort du programme.

Anecdotes :

  • Le titre adapte celui du western Jeremiah Johnson (1972), qui est le film préféré de Ben Browder. Les dialogues de l’épisode reprennent également ponctuellement des citations du film.

  • Le tournage fut gêné par une tempête venue du désert australien. Les décors manquèrent d’être détruits par des pierres charriées par le vent, qui cassèrent les vitres du studio.

  • L’épisode contient la plus longue représentation de Rygel en images de synthèse de toute la série. En effet, pour une fois, les auteurs décidèrent de ne pas tenir compte de slimitations de la marionnette dans l’écriture du scénario. 

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15. LE RETOUR DE DURKA
(DURKA RETURNS)

 

Date de diffusion : 13 août 1999

Résumé :

Moya entre en collision avec un vaisseau de transport des Nebaris. Salis, un agent officiel est recueilli, avec ses deux prisonniers : Chiana une jeune Nebari et Durka, un important Pacificateur ayant jadis torturé Rygel. Celui-ci désire se venger, même si Salis affirme que Durka est sous son contrôle. Fervents partisans de l’ordre, les Nébaris, ont en effet procédé à un lavage de cerveau du Pacificateur.

Critique :

Cet épisode pivot réussit à la perfection à deux exercices de style pas si aisés qu’il n’y semble au premier abord. Avec Durka, il sacrifie ainsi au retour d’un adversaire déjà affronté lord d’un épisode précédent. Il s’agit évidemment d’un grand classique depuis les séries d’aventures des années 60, mais son exécution s’avère ici particulièrement aboutie. Sa dimension d’adversaire de grande classe se voit confirmée par les nombreuses péripéties qu’il occasionne au sein de Moya soudain mise en péril, tandis que le personnage s’avère agréablement subtil et inquiétant (même quand encore soumis au conditionnement), là encore comme à la grande époque. La facette sombre de Rygel qu’il réactive se voit décrite avec force, dans la meilleure tradition de Farscape.

Par ricochet cette présence de Durka souligne celle des Nébaris, puisque ce nouvel adversaire de  l’équipage l’a en définitive dominé. Le côte glaçant de l’utopie normative, à première vue exempte de violence physique de ce peuple se montre en définitive plus inquiétante que la rudesse des Pacificateurs. Cela sert de parfait tremplin à l’entrée en scène de Chiana, autre pari gagné de l’épisode. qui va devenir un personnage récurrent de la série grâce au succès rencontré. Outre son étonnante apparence monochrome et la tonique prestation de Gigi Edgley, Chiana réussit haut la main son examen d’entrée grâce à son astuce et à sa forte personnalité. Bien sûr, à l’instar d’Aeryn et de Zhaan, elle s’avère une rebelle bien davantage qu’une criminelle, mais les évènements la présentent de manière davantage assombrie, d’où une prometteuse spécificité.

Anecdotes :

  • Initialement Chiana était censée mourir à la fin de l’épisode. Mais David Kemper apprécia tellement la performance de l’actrice Gigi Edgley qu’il réécrivit la fin du script. Elle sera blessée, et non tuée, par la balle.

  • Chiana va devenir un nouveau membre de l’équipage et son potentiel va lui valoir demeurer un personnage régulier jusqu’à la fin de Farscape.

  • Un incident survient durant le tournage : Ben Browder était plus proche que prévu de la supposée bombe quand celle-ci explosa. L’acteur fut noirci de fumée et les images furent conservées du fait de son expression de peur tout à fait sincère.   

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16. QUE FERAIENT-ILS ?
(A HUMAN REACTION)

Date de diffusion : 20 août 1999

Résumé :

Pilote détecte un Trou de Ver à proximité de Moya. Crichton tente sa chance quand il apparaît que la singularité pourrait bien le ramener sur Terre, celle-ci étant visible de l’autre côté. Il regagne notre monde, mais va s’apercevoir que l’accueil y est bien moins amical que prévu, en particulier quand ses amis extra-terrestres le rejoignent.

Critique :

Le fait que la Terre visitée s’avère en définitive un simulacre empêche l’épisode de considérer l’Humanité et ses capacités limitées d’ouverture à l’altérité, come aurait pu le faire une série comme La Quatrième Dimension, ou des films de Science-fiction plus récents. Mais assume pleinement cette état de fait en se centrant non pas sur le regard humain, mais bien sur celui de John. Comme Lost in translation notre héros a la surprise de se demander si la terrer est bien toujours son monde et si son véritable foyer n’est ps désormais à bord du Moya. Soit un véritable renversement de situation vis-à-vis des Space opera de ce type, où le retour à la Terre compose l’Alpha et l’Oméga de l’histoire. Décidément Farscape ne cesse de nous surprendre ! Le récit sait également s’étendre à l’ensemble de l’équipage.

Chacun des exilés subit par ricochet le doute existentiel vécu par Crichton, mais l’évènement se montre particulièrement touchant en resserrant les liens entre tous les protagonistes. Plusieurs scènes se montrent réellement poignantes comme l’adieu initial de Crichton à ses amis, avec une commune émotion. L’ensemble de l’interprétation se montre à la hauteur, en particulier Ben Browder impressionne par sa conviction dans l’expression de toute la gamme des sentiments ressentis par Crichton. Claudia Black lui renvoie un bel écho, avec cet épisode débouchant sur une scène clef de leur relation, tournée avec pudeur et sensibilité. Tout ne devient pas romance pour autant, le réveil confirme que le duo va néanmoins conserver tout son piquant. Un magnifique épisode nous confirmant qu’au-delà de son visuel particulièrement réussi et du souffle du Space opera, ce sont bien ses personnages qui constituent le cœur de Farscape.

Anecdotes :

  • Après un flirt marqué durant les récents épisodes, Crichton et Aeryn consomment ici leur passion, un évènement arrivé nettement plus rapidement que pour Clair de Lune ou X-Files.

  • Cette péripétie est bien réelle, contrairement à la majeure partie des autres évènements narrés dans l’épisode. De nombreux fans conservèrent néanmoins un doute sur la question et il fut définitivement confirmé lors d’un dialogue du pilote de la deuxième saison, Mind the Baby.

  • Crichton, astronaute américain se pose néanmoins en Australie, c'est-à-dire pile là où est tournée la série !

  • Les marionnettistes animant l’Ancien travaillèrent devant un fond vert et furent effacés digitalement en postproduction.

  • Le tournage fut perturbé par de fortes pluies ayant devancé les prévisions météorologiques. 

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17. DE L'AUTRE CÔTÉ DU MIROIR
(THROUGH THE LOOKING GLASS)

Date de diffusion : 10 septembre 1999

Résumé :

Moya désire rassurer son équipage quant à sa capacité à réaliser un saut hyper spatial malgré sa grossesse. Elle tente l’expérience mais celle-ci tourne mal et le Léviathan est désynchronisé dans l’Espace-temps. L’équipage est divisé dans trois versions de Moya existant dans des dimensions différentes. Une entité composée d’énergie passe également à l’attaque.

Critique :

Avec son intrigue spatio-temporelle dans un premier temps très ludique, l’épisode séduit, d’emblée, du moins tant que le mystère perdure sur les évènements en cours. Cette figure bien connue des amateurs de Science-fiction se trouve ici relayée par quelques caractéristique purement à la Farscape, comme un aspect visuel soigné et audacieux le choix d’une dominante chromatique  imprégnant chacun des trois univers et quelques beaux effets spéciaux. Dans la droite ligne des dialogues vivants et naturels de Farscape, toute la phraséologie coutumière du Space-opera autour du « continuum spatio-temporel » nous est également épargnée. L’épisode tombe également à point nommé pour nous rappeler que Moya est un être vivant, tandis que l’on en apprend un peu plus sur on aléatoire propulsion hyper spatiale.

Malheureusement, une fois décanté l’énigme, le récit s’embourbe progressivement. Il ne parvient pas à relancer la situation originelle autrement que par des pérégrinations de personnages aussi gratuites que peu passionnantes (c’est particulièrement le cas avec Crichton). Certains tics de mise en scène viennent encore renforcer ce sentiment comme un recours prononcé aux scènes tournées en ralenti. Pour animer les débats, on aurait préféré une énigme dimensionnelle davantage ludique, plutôt que l’intervention d’un monstre plus ridicule qu’effrayant et assez inopérant tout au long de l’action. Le relationnel ne vient ici que modérément au secours de l’épisode, celui-ayant clairement opté pour une approche privilégiant les thèmes de Science-fiction au ressenti des personnages.

Anecdotes :

  • L’épisode a été décrit par les artistes et marinistes de la production comme l’un des plus difficles à réaliser de la saison.

  • L’épisode marque les débuts de l’amitié entre Rygel et Chiana, qui va progressivement devenir une relation très populaire auprès du public. 

  • Le bras de Zhaan se compose de fibres capables de se régénérer, ce qui constitue un indice quant à sa véritable nature, révélée en fin de saison. 

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18. VIRUS
(A BUG'S LIFE)

Date de diffusion : 17 septembre 1999

Résumé :

Un groupe de Pacificateurs escorte un dangereux prisonnier vers une base sécurisée, mais une défaillance les force à aborder Moya. Nos héros prétendent alors être aux commandes d’un vaisseau-prison travaillant pour les Pacificateurs. Rygel et Chiana délivrent le prisonnier, mais celui-ci est possédé par une entité virale pouvant transférer son contrôle par simple contact. Dès lors plus personne n’est à l’abri à bord de Moya.

Critique :

Développant bien moins d’humour qu’à l’ordinaire, Virus sait instiller une progressive paranoïa ambiante, propre aux récits situés dans la même veine bien connue à la The Thing ou à l’épisode Ice des X-Files, quand le spectateur aussi bien que les protagonistes ne savent plus en qui se dissimule l’adversaire. A défaut d’une réelle originalité, le très habile scénario sait conjointement mettre en place la montée progressive de l’angoisse et la mise en place des règles caractérisant le pouvoir de l’hôte hostile, autorisant ainsi une fin de crise se profilant en un agréable jeu de logique. =l’opposition nentre l’équipage du Moya et les pacificateurs vient encore ajouter un élément dramatique supplémentaire, complexifiant avec pertinence une partie se jouant à trois.

La victoire dépend en dernier ressort de la nature de chaque groupe et de sa philosophie interne, ce qui rajoute une dimension morale à l’histoire. Outre une production une nouvelle fois irréprochable, l’épisode s’appuie également sur une excellente interprétation. La prestation de Gigi Edgley en Chiana possédée achève d’ailleurs de lui faire gagner ses lettres de noblesse au sein de la distribution. Le retour en force des Pacificateurs, ennemi récurrent de l’équipage, profile déjà la fin de saison, tandis que cette mystérieuse force d’élite dissimulée dans les Confins au sein de la Base Gommak (ici encore seulement évoquée) accroît encore la menace.

Anecdotes :

  • Le voyant de la porte passe alternativement du vert au rouge, alors qu’elle est toujours fermée.

  • Les Pacificateurs indiquent que le virus produira des spores quand il aura passé suffisamment de temps dans le corps de son hôte. Or les virus ne se reproduisent pas par spores (contrairement aux bactéries), mais par duplication.

  • Contrairement à ce que semble indiquer la fin de l’épisode, le Virus ne réapparaitra plus dans la suite de la série.

  • La blessure d’Aeryn va s’avérer plus grave que prévue, introduisant ainsi une continuité directe avec l’épisode suivant, pour la première fois de la série. 

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19. LE GREFFON
(NERVE)

Date de diffusion : 7 janvier 2000

Résumé :

Lors de l’affrontement précédent, Aeryn a été grièvement blessée par les Pacificateurs, son système nerveux menaçant de s’effondrer. Elle doit bénéficier d’une greffe de tissus, que l’on ne peut trouver que dans la mystérieuse Base Gammak.  Crichton et Chiana s’y infiltrent avec l’aide surprise de Gilina. Ils vont pour la première fois se confronter au chef de la force d’élite des Pacificateurs, le sombre Scorpius. Celui-ci capture Crichton et le soumet à une torture mentale, désireux de percer le secret des Trous de Ver. 

Critique :

Cette seconde partie du premier arc narratif de Farscape s’insère avec dynamisme dans la continuité des évènements. Le spectateur est plongé dans l’action ce qui n’empêche pas de laisser place aux émotions, avec la touchante scène voyant Aeryn prête à mourir. Celle-ci échoue décidément à trouver un sens à sa nouvelle vie, l’idylle naissante avec Crichton ne suffisant pas à effacer les séquelles du traumatisme de la rupture avec les siens (et ravivées par les évènements précédents). Le récit demeure particulièrement dense de bout en bout, avec des rebondissements réussis, tel le retour inattendu de la sympathique Gilana ou l’entrée en scène de Stark, allié tourmenté de Crichton et électron libre de la série. .

Au-delà de ces stimulantes péripéties, l’épisode a le grand mérite d’introduire celui qui va devenir le meilleur antagoniste de la série, avec un Scorpius déjà en grande forme. Outre son apparence sinistre, au cuir totalement assumé, alors que l’on ne fait encore que le découvrir, il introduit une menaçante présente tout à fait inédite jusqu’ici. Sa fascination pour les trous de ver relance également ceux-ci au cœur de la série, alors même que la venue de Crichton commençait à dter et que s’émoussait son envie de retour. Wayne Pygram réussit à imposer son jeu tout en menace et subtilité, malgré l’effarant maquillage. Classique mais percutant, le cliffhanger final nous propulse une nouvelle fois d’emblée dans l’opus suivant.

Anecdotes :

  • For the last time Nosferatu, I'm not a spy ! s’exclame Crichton, une référence au classique de 1922.

  • Crichton soupire également Danger, Will Robinson, soit la phrase rituelle du robot B9 de la série Perdus dans l’espace (1965-1968).

  • L’épisode marque l’apparition de Scorpius, qui va devenir le principal antagoniste tout au long de la série. Joué par l’acteur Wayne Pygram, il devait initialement être un Animatronics évoquant un insecte.

  • Le secret de la création des Trous de ver a été inséré dans l’inconscient de Crichton par les Anciens, les Aliens ayant créé la fausse Terre découverte dans A Human Reaction

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20. LE VOLEUR DE MÉMOIRE
(THE HIDDEN MEMORY)

Date de diffusion : 14 janvier 2000

Résumé :

Pendant que Moya commence à accoucher, Aeryn (désormais en partie guérie), D’Argo et Zhaan pénètrent à  tour dans la base Gammak, afin de secourir Crichton. Gilina aide toujours ce dernier  à résister à la torture mentale exercée par Scorpius, bientôt rejoint par Crais. Crichton est délivré, mais Gilina est mortellement blessée durant la confrontation.

Critique :

Cette ultime partie de l’arc de la Base Gammak introduit moins de nouveaux personnages et concepts que précédemment mais exploite avec succès la poursuite de l’action. Les péripéties se succèdent toujours à un train d’enfer (brillant twist de la manipulation réussie par Giliana et accusant Crais auprès de Scorpius). L’épisode trouve également une identité en rendant l’ambiance encore plus sombre que lors de Nerve, avec notamment des séances de torture rendues réellement éprouvantes. L’ensemble de l’intrigue demeure toutefois de facture assez classique, avec différents cas de figure relatifs aux missions d’exfiltration et aussi bien valables en Science-fiction que dans les récits d’espionnage (approche trop facile de la base ennemie).

L’’épisode sait heureusement nous surprendre de temps à autres, comme lors du rebondissement de la naissance d’un Léviathan armé. Décidément l’univers de Farscape reste très ludique, avec des règles s’accompagnant de judicieuses exceptions. Un paroxysme dramatique se voit atteint avec le décès de l’héroïque Gilina, mais il est vrai que le personnage avait sans doute alors exprimé tout son potentiel. Un triangle amoureux avec Crichton et Aeryn aurait en effet été hors sujet dans cette série ! D’intenses confrontations (Crais et Aeryn, Scorpius et Crais) accroissent encore l’intensité de l’opus. Au total cette palpitante aventure aura permis de dynamiser la série tout en accroissant ses potentialités narratives, via l’entrée en scène déjà spectaculaire de Scorpius et l’extension des Trous de Ver comme enjeu global du récit.

Anecdotes :

  • La révélation de la nature spéciale de l’enfant de Moya devait constituer un cliffhanger à la fin de Nerve, première partie du double épisode. Faute de temps durant le tournage, la scène prit finalement place au début de la seconde partie.

  • Crichton déclare Kinda looks like an episode of Melrose Place, évidemment un clin d’œil au célèbre feuilleton d’Aaron Spelling  (1992-1999), aux spectaculaires rebondissements.

  • S’achève ici un arc narratif (de trois épisodes), une technique que Farscape réutilisera régulièrement par la suite.

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21. LA CALCIVORE
(BONE TO BE WILD)

Date de diffusion : 21 janvier 2000

Résumé :

Alors que Moya tente d’échapper à Craig dans un champ d’astéroïdes, l’équipage reçoit un appel de tresse en provenance d’un planétoïde. Celui-ci s’avère doté d’une atmosphère et entièrement couvert d’une superbe flore. Pendant ce temps les Pacificateurs sont en proie à la rivalité opposant Crais à Scorpius et Aeryn aide Moya à communiquer avec son nouveau-né, pour partie fruit de la technologie des Pacificateurs.

Critique :

Cet épisode isolé tombe à pic pour ménager une respiration entre le spectaculaire arc narratif introduisant Scorpius et le final de saison, évitant ainsi que le spectateur connaisse une satiété en matière de rebondissements spectaculaires. Malheureusement l’intrigue opte pour se diviser en segments demeurant totalement disjoints jusqu’à la conclusion de l’opus et sans aucune interaction développée entre eux. Ce type de tronçonnage s’avère souvent nuisible, c’est ici le cas même si les effets négatifs demeurent limités, un segment se voyant clairement privilégié au détriment des deux autres.

Ainsi le mélodrame familial entre Moya et son nouveau-né souffre d’un manque d’espace pour pouvoir se développer avec subtilité. Malgré les louables efforts de Claudia Black, le voile de Space-opéra dissimule mal un pesant pathos débouchant sur une conclusion très enfantine. Magnifiquement interprétée, la joute entre Crais et Scorpius se suit avec davantage de plaisir, mais une schématisation là aussi nécessaire rabaisse trop le premier au rang de faire-valoir du second : aucun suspense ne s’installe jamais quant à l’issue du combat. L’épisode retrouve heureusement ds couleurs avec l’échevelée aventure sur l’astéroïde. Correctement dimensionnée, celle-ci joue joliment du cliché de la série B de Science-fiction voyant une jeune femme poursuivie par un monstre (depuis L'Étrange Créature du Lac noir, au bas mot), avec de percutants rebondissements.

Anecdotes :

  • M'Lee est le premier rôle tenu par Francesca Buller, épouse de Ben Browder. Elle va jouer un personnge différent à chaque saison.

  • La conclusion de l'épisode laisse entrevoir un retour de M'Lee, mais cela ne survint jamais.

  • Il est cette fois clairement révélé que Zhaan est une plante. L'effet spécial montrant le mimétisme végétal de Zhaan est si accentué que le personnage semble simplement être annihilé.

  • Gigi Edgley (Chiana) figure désormais au générique.

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22. LES LIENS DE L'ESPACE
(FAMILY TIES)

Date de diffusion : 28 janvier 2000

Résumé :

Alors que Moya se trouve toujours dans le champ d’astéroïdes afin d’échapper aux Pacificateurs, Rygel se rend à Scorpius et Crais. Il propose de leur livrer ses amis en échange de sa propre liberté. Sur le point d’être abordé, l’équipage se réunit pour se dire adieu. Mais Rygel leur réserve une surprise en revenant avec Crais. Une ultime carte est encore à jouer par Crichton et les siens.  

Critique :

Cette fin de saison parvient à sortir des entiers battus via la trahison de Rygel, que l’on savait égoïste (et égotiste), mais certes pas à ce point-là ! L’effet se voit également joliment relayé par la concomitante défection de Crais. Cette création d’un tiers parti parmi les éléments les plus en clair-obscur des deux forces en présence vient encore agréablement complexifier une situation déjà très ludique, aux alliances aussi fragiles que mouvantes. Y compris lors de l’attaque de la Base Gammak, le récit sacrifie quelque peu l’action au relationnel (hormis dans la dernière ligne droite), et, de fait, le spectacle ne résulte pas tout à fait aussi spectaculaire que ce que l’on aurait pu imaginer d’un tel évènement.

 

Mais l’opus compense aisément cette légère insuffisance par la puissance émotionnelle de nombre de ses scènes, notamment lorsque les membres de l’équipage se réunissent pour un ultime adieu célébrant leur fraternité, mais aussi lors du retour de Rygel, à l’ambiance nettement moins chaleureuse. Ben entendu ce final de saison sacrifie à la figure imposée du cliffhanger, avec une vraie réussite à la clef. En effet la victoire à la Pyrrhus de nos amis les laisse dans une situation bien difficile, les scénaristes faisant preuve d’une vraie créativité à ce sujet ! Ce final très relevé vient dignement conclure une première saison ayant vu Farscape régulièrement monter en puissance et affirmer sa personnalité vis-vis des poncifs du Space-opera.

Anecdotes :

  • Un nouveau clin d’œil est fait à Star Trek Classic quand Crichton compare le duo qu'il forme avec D'Argo à Kirk et Spock.

  • John déclare It's a 'Jerry Springer' kinda family. Il fait allusion à une émission controversée de NBC, réputée pour les familles dysfonctionnelles et les personnalités extravagantes à qui elle donne la parole.

  • Ce dernier épisode de la saison fut aussi le dernier à être tourné dans les Studios Fox. La production allait désormais se déplacer dans d'anciens entrepôts douaniers, désormais désaffectés, à Homebush Bay, près de Sydney.

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Saison 2Saison 4

NCIS : Nouvelle Orléans

Saison 3



1. CONTRE-COUPS 
(AFTERSHOCKS)



Scénario : Andrew W. Marlowe

Réalisation : Rob Bowman

Résumé :

Appelée sur une scène de crime, Kate Beckett y découvre Richard Castle, absent depuis des mois !

Critique :

Un démarrage sur les chapeaux de route ! Déjà, l’épisode s’ouvre par une séquence ultradynamique avec un splendide jeu de miroirs (un travail impeccable de Rob Bowman) qui se termine par Castle et Beckett se mettant respectivement en joue !

La victime, une dénommée Chloé, avait une adresse dans la main. En s’y rendant, le trio Beckett/Esposito/Ryan y découvrent Richard Castle, une arme à la main ! Beckett passe les menottes à son ex-partenaire ; le réalisateur zoome d’abord sur les mains de l’écrivain puis sur le visage de Nathan Fillion. C’est un plaisir de voir le visage si mobile, si ouvert de l’acteur. L’interrogatoire que mène Beckett est très serré. Stana Katic montre avec talent à la fois le professionnalisme de son personnage (questions sur l’affaire) et l’irritation de cette dernière (parce que Castle ne lui a donné de nouvelles depuis qu’il est revenu des Hamptons). On appréciera les vacheries réciproques des duettistes. Innocenté, Castle est sèchement renvoyé chez lui. Nathan Fillion rend parfaitement compte du désarroi de l’écrivain qui ne comprend pas la froideur de ses amis.

Avec sa maestria habituelle, Andrew W. Marlowe fait progresser son intrigue et parvient à replacer Castle sur la route des policiers en une parfaite symétrie de la première scène de crime ! C’est drôle et brillant. Le plus beau c’est la parfaite explication logique qui a amené le tandem au même endroit, la troisième scène de crime, en partant de deux points de départ différents. Comprenant qu’elle ne se débarrasserait jamais de Castle, Beckett l’admet « pour cette enquête » à ses côtés et il parie qu’il trouvera la solution. L’enjeu : sa présence au poste. Il est évident que Castle restera mais ce jeu fait partie de l’ADN du personnage et c’est une série qui joue avec les codes et avec son public. Comment rendre cette évidence plausible ? C’est le réel enjeu. Le spectateur s’amuse de retrouver les passages obligés de sa série : le café apporté le matin (ne manquez pas le visage de Stana Katic ; l’actrice rend parfaitement visible le plaisir qu’éprouve son personnage de retrouver son binôme), les théories farfelues et surtout l’idée qui relance l’enquête. Ici, il prouve le lien entre les victimes. Le scénariste parvient à nous surprendre en plaçant ledit lien dans un cabaret burlesque ! On note une marotte des réalisateurs dans les interrogatoires. Alors que la caméra est statique dans l’interrogatoire dans un cas, elle est très mobile dans un autre ; ce qui signifie qu’un élément important va nous être communiqué. Une réflexion de Beckett fait bingo dans son esprit puis ça fait tilt entre eux. Quelle série aime tant ses fans pour leur présenter tous les passages obligés tout en jouant avec ?

L’arrestation nous ramène à la scène de départ et l’explicite avec une redoutable efficacité. Beckett considère que Castle a gagné. Le duo est reformé. La saison peut commencer !

Anecdotes :

  • Le premier épisode de cette saison a été suivi par près de 12 millions de téléspectateurs sur ABC, aux États-Unis. Face à cette audience, la chaîne a commandé 2 épisodes supplémentaires pour la saison.

  • Stana Katic et Tamala Jones continuent à se laisser pousser les cheveux.

  • Michael Rady/Evan Murphy : acteur américain, surtout présent à la télévision : Greek (2008-2009), Melrose Place : Nouvelle génération (2009-2010), Mentalist (2011-2012), Jane the Virgin (depuis 2014).

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2. COMME CHIEN ET CHAT 
(SUSPICIOUS MINDS)

Scénario : Moira Kirland

Réalisation : John Terleski

Résumé :

L’enquête sur la mort d’une voyante amène Castle et Beckett sur la piste d’un autre meurtre.

Critique :

Castle et la voyante ! Une évidence pour cet amateur de fantastique ! Dommage que l’intrigue avec ses multiples personnages soit un peu confuse. On peut heureusement compter sur notre duo, très Mulder et Scully sur ce coup-là, pour nous distraire. Castle est bien entendu Mulder et Beckett Scully ; d’ailleurs elle reçoit très officiellement ce surnom.

Difficile d’isoler l’intrigue principale de ses sous-intrigues. La victime, Vivienne Marchand, avait déjà collaboré avec la police mais Ryan démonte la réputation de la voyante, mise en cause par un producteur de télé-réalité à qui elle propose de confier la vérité sur un « vrai » meurtre pour qu’il efface des images qui lui nuisent. La victime prétendue aurait fait une crise cardiaque mais pourrait avoir été empoisonné. Cet homme, Emilio, avait une liaison avec la femme d’un de ses employés, une gourde blonde. C’est compliqué de bien suivre et la résolution de l’énigme est un peu tirée par les cheveux. Le plus intéressant, c’est la différence entre un Castle ouvert au mystère et une Beckett matérialiste. La scène où les policiers démontrent comment la voyante aurait pu tout découvrir sur le meurtre d’Emilio est sans doute une des meilleures. Mais c’est Castle qui a la plus belle réplique décochée à son amie : « Si vous ne croyez pas à la possibilité que la magie existe, vous ne la trouverez jamais ».

Là-dessus, la fille de la voyante, Penny, elle aussi médium – Rachel Boston est le meilleur second rôle de l’épisode émouvante dans son deuil, un peu exaltée par ses visions ; d’abord hésitante à dire la première à Beckett puis gagnant en assurance – nous gratifie d’un pronostic sur l’avenir de Beckett.

Comme souvent, la famille de l’écrivain fournit l’intrigue secondaire ; aujourd’hui c’est Martha qui s’y colle. Cette partie de l’épisode est la plus solide et la plus forte, notamment dans l’émotion. Martha – merveilleuse Susan Sullivan éblouissante, la « Castle girl » de l’épisode – s’est vu demandé en mariage par son amant Chet. Elle veut réfléchir mais, en fait, elle pense que leur histoire est finie. Plus de flamme et c’est un moment touchant. Mais voilà que Chet meurt avant qu’elle n’ait rompu ! La scène entre Susan Sullivan, effondrée, et Nathan Fillion, magnifique en fils soutenant sa mère, est très émouvante. Cette sous-intrigue sauve le 3ème melon.

Anecdotes :

  • Absence Ruben Santiago-Hudson

  • Beckett a cessé de croire au Père Noël à l’âge de 3 ans.

  • Castle nous révèle que, si son nom de plume est « Richard Edgar Castle » (en hommage à Edgar Allan Poe), son véritable nom est Richard Alexandre Rodgers.

  • Rachel Boston/Penny Marchand : actrice américaine, vue dans les séries Mes plus belles années (2002-2005), NCIS (2006), The Ex List (2008-2009), US Marshall : protection de témoins  (2011-2012), Witches of the East End (2013-2014).

  • Mercedes Masöhn/Marina Casillas : actrice suédoise, vue dans les séries Entourage (2008), NCIS (2009), Three Rivers (2009-2010), 666 Park Avenue (2012-2013), Californication (2014), NCIS : Los Angeles (2014, 5 épisodes), Fear the walking dead (depuis 2015).

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3. LE JUSTE CHOIX 
(MAN ON FIRE)

Scénario : Alexi Hawley

Réalisation : Bryan Spicer

Résumé :

Le meurtre d’un garant de caution envoie Castle et Beckett à la fois dans le passé de cette dernière et sur la piste d’un trésor

Critique :

A travers une enquête très classique, Castle s’offre un beau moment dans l’approfondissement du personnage de Kate Beckett tout en rendant hommage quelque part au Faucon maltais. Le mort est trouvé dans son bureau et c’est de là que va découler toute l’enquête. Sur son corps, Lanie trouve un papier rempli de traits. Castle pense d’emblée à un (Da Vinci) code quand Beckett le compare à un vulgaire bout de papier. Faute du scénariste puisque rien n’est inutile dans une série policière et que, d’autre part, Beckett ne pourrait jamais considérer un élément quel qu’il soit comme anodin. Dans le bureau, les enquêteurs trouveront un micro qui relie l’épouse de la victime à la scène de crime. Sur le corps, Lanie, à nouveau, découvre une croix faite de baume et d’huile qui amène un prêtre en salle d’interrogatoire ! Enfin, une empreint fait tomber dans l’escarcelle un ancien criminel visiblement complètement décati !! Mais le plus beau, c’est qu’en coursant un suspect, Beckett tombe sur Mike Royce, son ancien instructeur. Jason Beghe est impeccable dans ce rôle de mentor, à la fois distancié par l’âge et l’humour tout en montrant une affection certaine pour son ancienne élève. Stana Katic est tout aussi remarquable car l’actrice rend elle aussi palpable cette affection. Les deux acteurs réussissent à créer et à rendre tangible et partant crédible cette connexion entre leurs personnages.

Evidemment que le papier découvert était important et même qu’il est une carte menant au butin d’un vol de bijoux d’un montant pour lequel on pourrait aisément tuer ! Rien n’étant ce qu’il paraissait être, la seconde partie de l’épisode déconstruit les figures qu’il nous avait précédemment présentées ! C’est très bien écrit et la chasse au trésor amène à une scène d’un cliché absolu qui devient un morceau de bravoure : tout le monde s’y retrouve et se menace réciproquement avec des armes de tous les calibres !!! Castle sauve la mise et résout l’énigme.

L’épisode comporte une intrigue mineure, celle d’Alexis qui veut un scooter. C’est mignonnet surtout avec le charme de Molly C. Quinn mais on n’y croit qu’à moitié et, surtout, c’est clairement ajouté pour donner du temps de jeu à la « famille Castle ». Pas grave, Nathan Fillion et consorts auront réussi à nous amuser quand même !

Anecdotes :

  • « Les filles rêvent d’un deux roues quand on réalise qu’on n’aura jamais de poney » affirme Beckett

  • « J’ai toujours rêvé de faire ça ! » s’exclame hilare Castle en poursuivant un suspect !

  • Castle a écrit « Le tueur n’avait pas le son » ; il a trouvé mieux comme titre !

  • Jason Beghe/Mike Royce : acteur américain vu au cinéma dans The X-Files : le film (1998) mais plus souvent à la télévision : X-Files (1994), Les Experts (2002), Veronica Mars (2006), Californication (2009/2011-2013), Chicago Fire (2012-2015), Chicago Police Department (depuis 2013).

  • Sophina Brown/Gayle Carver :  actrice américaine vue dans les séries New York Unité spéciale (2001), Shark (2006-2008), Numb3rs (2008-2010), NCIS : Los Angeles (2011), Ravenswood (2013-2014), Scream (2015).

  • Absence de Ruben Santiago-Hudson.

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4. LA GRANDE ÉVASION 
(ESCAPE PLAN)

Scénario : David Grae

Réalisation : Rob Bowman

Résumé :

Un homme est retrouvé mort tué par une balle en plomb vieille de 200 ans !

Critique :

Très joli titre français qui, sans vendre la mèche, en allume toutefois une partie. Une des forces de cet épisode c’est son travail visuel. D’entrée de jeu, Rob Bowman nous captive par cette scène dans une lumière bleu-noir mêlant silence autour du cadavre et bruits de chevaux au galop. Un déphasage qui illustre que le temps sera une des données du problème.

La victime, un certain Daniel Goldstein créait des produits financiers complexes. Un de ces produits a justement fait perdre beaucoup d’argent à plein de monde. Suivez l’agent est un poncif du récif policier sauf que nous sommes chez Castle et que ce n’est qu’un aspect de la réponse. Car Lanie apporte plus de questions qu’elle ne donne de réponse : la victime a été tuée par une balle remontant au XVIIIème siècle tirée par une arme de la même époque ! Il n’en faut pas plus à Castle pour imaginer un tueur spatio-temporel venu par un portail dimensionnel ! L’énergie que met Nathan Fillion dans son personnage le préserve du ridicule pour le faire passer dans l’autre dimension des huluberlus sympathiques, un excentrique ! Devinez le modèle de la voiture de Daniel et vous imaginerez les sommets de jubilation de l’écrivain !

Castle et Beckett vont remonter jusqu’à un club de farfelus, éminemment délirants mais bons enfants. Le décor est chargé mais il crée une véritable identité visuelle au club, un décalage entre l’extérieur du XXIème siècle et l’intérieur qui se revendique du Londres victorien (costumes notamment) mais comme si le futur imaginé à l’époque (référence à Jules Verne) s’était justement arrêté là. Rob Bowman, bien aidé par les décorateurs, opère une présentation en deux/trois images, de vrais tableaux d’originaux saisis sur le vif. Mais si le club est original, c’est aussi lui qui donnera la clé de l’énigme. Grâce aussi à une séance de tir devant mesurer la précision des armes du siècle des Lumières ; d’abord sérieuse, cette séance vire au déjanté et on remercie Nathan Fillion à genoux tellement c’est fou !!

L’intrigue mineure du jour, ce sont les premiers émois d’Alexis. C’est très touchant grâce à l’implication de Molly C. Quinn, absolument géniale quand elle entreprend de se demander à voix haute comment on sait qu’on est amoureux. C’est à la fois drôle et touchant et Nathan Fillion n’est pas en reste. Sur cette scène, il est lui aussi attendrissant et nous fait bien sourire. Il a carrément su nous faire rire par la jalousie de Castle, vexé que ce soit à Martha et non à lui, le « papa cool » qu’Alexis se soit confiée la première ! Quant à la première rencontre du père et du petit ami, il n’y a que dans cette série qu’elle pouvait avoir lieu de cette façon !!

Anecdotes :

  • Humour noir toujours pour ouvrir l’épisode lorsque Martha dit à son fils : « Rien de tel qu’un petit meurtre pour te remonter le moral » !

  • Le premier mot de bébé Alexis a été « Dénouement » mais c’est parce que Castle « lui a appris très tôt à structurer sa pensée » !!

  • Première apparition du nouveau compagnon de Kate Beckett.

  • Andrew Leeds/ Adam Murphy : acteur américain vu dans les séries Nip/Tuck (2003-2004), Bones (Pelant, 2012), NCIS : Los Angeles (2013-2014).

  • Victor Webster/Josh Davidson : acteur canadien, vu dans les séries Sunset Beach (1998-1999), Mutant X (2001-2004), Related (2005-2006), Esprits criminels (2009), Continuum (2012-2015).

  • Hommage à Stephen J. Cannell. 

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5. LES VRAIS HÉROS NE SE REPOSENT JAMAIS 
(COURSE CORRECTION)

Scénario : Terence Paul Winter

Réalisation : John Terlesky

Résumé :

Lors d’un enterrement un cercueil se renverse libérant deux corps !

Critique :

Au tour des séries hospitalières de passer à la moulinette de Castle ! Humour et ironie à tous les étages mais aussi beaucoup de sentiments voire du sentimentalisme si l’on est peu charitable. La victime, Valérie Monroe, était médecin dans un hôpital et elle a été tuée avec une « précision chirurgicale » selon la formule agréée. Le mode opératoire, et plus largement l’injection de formules médicales, permettent à Tamala Jones de sortir de son registre habituel pour développer une réelle expertise. La mise en scène de John Terlesky permet de donner un aspect fluide à une scène d’explication qui aurait été bavarde et pesante s’il l’avait tourné platement.

L’écriture de la série est bien rodée mais absolument pas mécanique. Ainsi, le premier suspect, Greg McClinctock, est-il bien entendu innocent du crime puisqu’il est le premier justement. Sauf que c’est bien plus subtil ! L’explication finale est stupéfiante par la maîtrise d’écriture et le jeu avec le spectateur qui a toutes les cartes en main mais tombe dans le panneau qu’on lui présente ! Comment faire autrement quand le scénario mêle un baron de la drogue qui employait la victime comme médecin personnel ? Comment passer sous silence le fait qu’elle était une informatrice du ministère de la justice ? Et que vient faire dans tout cela une recherche du docteur Monroe concernant la ville de Katona, État de New York, prototype selon le capitaine Montgomery « de la ville où il ne se passe jamais rien » ? La réponse à la question est fournie par le capitaine Montgomery lui-même ! Ruben Santiago-Hudson a peu de temps de présence mais il l’emploie bien, chaleureux, proche de ses troupes.

Et puis il y a de l’amour dans cet épisode. L’amour d’Alexis pour Ashley (absent bien qu’on parle beaucoup de lui) et le couple qui a « sa » chanson (de Taylor Swift). Celui de Castle pour Gina ; une crise entre eux dû à la jalousie de ce dernier déjà constatée quand on parle de sa fille mais qu’ils parviennent à surmonter grâce à un travail sur soi de cet égotiste de première qu’est Richard Castle. Nathan Fillion est impeccable et l’on sent les efforts que son personnage a fait par amour pour les autres. C’est aussi avec délice que l’on assiste à la lecture entre Castle et Beckett d’une correspondance amoureuse où ils espèrent trouver une piste. Non seulement c’est amusant mais c’est loin d’être purement anecdotique. Quant au mobile du meurtre, il est quelque part lié à l’amour, décidément un grand meurtrier !

Anecdotes :

  • Michael Cassidy/Greg McClinctock : acteur américain vu dans les séries Newport Beach (2004-2005), Smallville (2007-2008), Scandal (2012), Men at Work (2012-2014), The Magicians (2016).

  • L’épisode comprend de multiples références à des séries hospitalières, comme un « docteur Rhonda Shimes » ! Selon Castle, les médecins sont connus pour « leur fornication galopante » et le triolisme serait « courant » !

  • Retour de Monet Mazur (Gina).

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6. AUX AGUETS 
(ONE GOOD MAN)

Scénario : David Amann

Réalisation : Bill Roe

Résumé :

Le meurtre d’une femme blonde indique à la police de New York qu’un tueur en série, le Triple Tueur, est de retour en ville.

Critique :

Un épisode remarquable à l’intrigue complexe mais maîtrisé, aux dialogues froids et à la mise en scène lente et grave ; profondément noir, cet épisode, éclairci par l’intrigue secondaire qui aura son importance sur l’intrigue principale, ce qui est rare, réussit une figure imposée des séries policières : introduire la Némésis du (des) héros.

L’entrée dans l’épisode est déjà un signe de maîtrise narrative, visuelle et sonore. Quand tout va bien, la jeune femme blonde est éclairée par les lumières de la ville et on entend clairement Phil Collins. Puis, progressivement, le silence se fait. Très vite, Lanie relie ce crime à ceux du Triple Tueur. Ruben Santiago-Hudson enfile les habits du commandant Montgomery et, avec autorité, nous donne un topo sur ce meurtrier. Survient une seconde victime et seulement le générique ! Avec efficacité, mais en ayant tout de même pris le temps d’une scène d’émotion, le scénario introduit le héros noir de l’épisode, Marcus Gates incarné avec un talent fou par Lee Tergesen. L’acteur donne un détachement ironique à son personnage (il faut voir le sang-froid qu’il conserve alors qu’une armada de flics surarmés le mettent en joue). Les interrogatoires de Gates par Beckett seule sont des bijoux. Le ton est toujours calme mais la tension est palpable surtout que la froideur de Gates le rend de plus en plus affreux mais, comme il a réponse à tout, c’est une anguille qui se tient devant nous. Le second interrogatoire semble rejouer la même scène mais on notera alors que le réalisateur zoome sur les visages. Quelque chose de nouveau va sortir de tout cela.

Pour coincer Gates, les enquêteurs ont fouillé le passé du roi de Sing Sing et découvert son co-détenu, Jerry Tyson. Autant Gates est glacial, autant Tyson paraît émotif, mal à l’aise. Il faut que la police lui arrache les bribes d’information qui vont lui être utile. Mais, nous sommes dans Castle et c’est chez notre écrivain préféré qu’un détail fait tilt permettant de sauver une femme ! On s’achemine vers le happy end traditionnel mais on aurait dû mieux écouter Castle, insatisfait du dénouement. Parce ce que, cette fois, l’imagination débordante de ce dernier lui fait entrevoir trop tard la vérité. Le final sera éminemment fort et noir, et pourtant, il conservera jusqu’au bout une brindille d’humour.

Ce petit éclat d’humour, pareil à la noisette dans le chocolat noir, provient de la résolution de l’intrigue secondaire du jour : l’admirateur secret d’Alexis. Ce qui est amusant et bien écrit, c’est le caractère évolutif de cette histoire et la manière dont les protagonistes, Alexis mais surtout Castle, la vivent. Cette intrigue et la principale interagissent et se renforcent ou plutôt s’équilibrent ; la noirceur de l’intrigue principale est en partie compensée par la relative légèreté de l’intrigue secondaire. Ensuite, quand Alexis, très insouciante sur ce coup-là, décide de se rendre au rendez-vous fixé, Martha défend à son fils de la surveiller…se réservant ce rôle ! Bonne composition de Susan Sullivan qui rend très convainquant et savoureux le changement de pied de son personnage et donne à voir, mine de rien, l’amour profond que cette famille se porte. C’est le coup de fil qu’elle passera à son fils pour le rassurer qui va jouer un rôle déterminant dans le final de l’épisode.

Anecdotes :

  • Brian Klugman/Paul McCardle : acteur américain, surtout connu pour avoir joué dans Bones (2013).

  • Michael Mosley/Jerry Tyson : acteur américain, vu au cinéma dans La Proposition (2009) mais plus souvent à la télévision : Scrubs (2009-2010), The Closer (2010), Pan Am (2011-2012).

  • Lee Tergesen/Marcus Gates : acteur américain, peu de films notables mais une longue carrière télévisuelle : New York Police Judiciaire (1990), Homicide (1993-1994), Code Lisa (1994-1998), Oz (1997-2003), Desperate Housewives (2006), Dr House (2009), American Wiwes (2010-2011), Longmire (2013-2014), The Strain (2016).

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7. GUERRE DE GANGS 
(OUTLAWS)

Scénario : Elisabeth Davis

Réalisation : Felix Alcala

Résumé :

La mort d’un comédien minable conduit Castle et Beckett dans une histoire de faux-semblants.

Critique :

Un épisode pas déplaisant certes mais extrêmement banal et pour tout dire peu inspiré. L’intrigue est confuse, passant d’une chose à une autre sans s’en fixer sur une seule tout en étant très linéaire. La révélation de l’identité du coupable tombe comme un cheveu sur la soupe.

On avait pourtant commencé par une entrée contrastée comme la série sait si bien les faire. D’un côté, un policier en uniforme disparaît brusquement happé depuis l’intérieur d’un appartement d’où venait des cris. D’un autre côté, Alexis et Martha font des vocalises à 5 heures du matin !

C’est ce policier qui est mort sauf que c’était un comédien ! Un strip-teaser pour être précis. Et l’appartement abrite une colonie de jeunes femmes totalement effondrées quand Castle et Beckett y arrivent : enterrement de vie de jeune fille ! Mais passé cette ouverture hilarante, on va rire beaucoup moins et, dans Castle, c’est quand même plutôt gênant.

Tout le reste de l’épisode va dérouler la pelote que le patron de la boîte qui employait la victime a donné à Ryan et Esposito. Le club de strip-tease (passage assez drôle grâce à nos duettistes) amène à une « cougar » qui était la maîtresse de la victime mais avait rompu parce qu’il lui avait demandé 25 000 $. Argent qui amène à…etc. Tout cela pour nous amener à une histoire d’escroquerie très classique mais que la scénariste (pourtant talentueuse) n’a plus tellement le temps de développer et doit même bâcler la scène où le coupable est confondu. Et le spectateur avec lui.

L’intrigue secondaire est amusante (Alexis veut auditionner pour un rôle dans Grease à son lycée et Martha la coache) mais parfaitement anecdotique et complètement périphérique à notre intrigue. Seule la frimousse mutine de Molly C. Quinn et l’allant que met Susan Sullivan nous font passer un bon moment et, en fait, nous évite l’ennui.

Anecdotes :

  • La victime lisait des bouquins de Donald Trump parlant de finances.

  • Castle trouve que la victime ne valait pas 300$/heure : Lanie, elle, achète tout de suite !

  • Selon le patron qui reçoit Ryan et Esposito, les filles sont « dingues des petits maigrichons genre Twilight ». Ce qui date l’épisode !

  • Sagesse de Martha Rodgers : « Les auditions, c’est comme les hommes. Une de perdue… »

  • Mary Page Keller/Rebecca Dalton : actrice américaine, elle tourne surtout pour la télévision: Providence (1999), JAG (3 épisodes, 2002-2003), New York Police Blue (4 épisodes, 2004), Commander in Chief (4 épisodes, 2005), 24 heures chrono (2 épisodes, 2009), Castle (2010), NCIS : Los Angeles (2011), Supernatural (2011), Pretty Little Liars (4 épisodes, 2012), Chasing Life  (2014-2015).

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8. DOUCE MÉLODIE 
(MUSIC TO MY EARS)

Scénario : Matt Pyken

Réalisation : Bryan Spicer

Résumé :

La mort d’un employé municipal emmène Castle et Beckett vers une toute autre affaire.

Critique :

Solide épisode : une première affaire qui ouvre sur une seconde et relance complètement l’intrigue tout en faisant monter la pression. L’humour est bien dosé ; très présent au départ, il se fait plus rare ensuite à la mesure de l’élévation des enjeux. Un parfait tempo empêche tout ennui. Tout juste peut-on regretter que tous les acteurs ne soient pas au top niveau.

C’est à Central Park que nos duettistes préférés se retrouvent autour du cadavre d’un certain « Lenny les bonnes ampoules », un électricien chargé de changer les ampoules dans le métro de New York. D’emblée, le scénariste nous dit que ce n’est pas une affaire simple : la victime a été tuée de trois balles au terme d’une chasse à l’homme. Pourquoi le tuer ? Ryan et Esposito pensent avoir trouvé du matériel d’espionnage chez lui à moins que ce ne soit son peu scrupuleux supérieur ? Matt Pyken nous présente ces pistes avec une parfaite crédibilité mais elles sont fausses ! L’explication de la présence du matériel est absolument hilarante !

Et c’est là que le scénariste nous inflige un rebondissement dramatique : la victime a été tuée pour avoir assisté à un enlèvement d’enfant ! La tension est installée d’emblée puisque les enquêteurs ignorent l’identité de l’enfant et doivent la découvrir. En outre, Nathan Fillion nous permet d’apprécier la partie dramatique de Castle ; un père qui comprend quelle épreuve traverse le père du gamin. Père joué par John Pyper-Ferguson qui est très juste. L’acteur est très impliqué et on croit à sa peine beaucoup plus qu’à celle de la mère, tellement plus fade et dans un rôle extrêmement convenu. Un père qui passe aussi un temps pour le coupable et clame son innocence alors que le temps presse. A ce stade de l’épisode, il pourrait très bien être un kidnappeur. Ça oui mais tueur, cela était plus difficile et les enquêteurs en sont conscients. Leurs interprètes aussi et on est à fond avec eux. Le final, dynamisé par Nathan Fillion dont le personnage a deux éclairs de génie qui décide du succès et Stana Katic, très convaincante dans l’action. Ruben Santiago-Hudson est très bien aussi dans un registre plus dur que d’habitude.

L’intrigue secondaire est amusante quoique résolument mineure : Alexis garde le rat domestique de son petit ami Ashley (Ken Baumann, peu expressif), une bestiole nommée Théodore, et qui disparaît. Elle le cherche en vain et craint la réaction du jeune garçon. Pas vraiment de quoi fouetter un chat. L’intrigue ne passionne pas Molly C. Quinn outre mesure même si l’actrice a déjà suffisamment de talent pour nous garder avec elle.

Anecdotes :

  • Quand Castle parle de Ben par rapport au rat, il fait référence au film d’horreur Ben de Phil Karlson sorti en 1972.

  • Pour Beckett, l’animal de compagnie le plus courant à New York, c’est le cafard ! L’animal le plus étrange qu’elle ait eu ? Castle bien sûr !

  • Castle fait référence à « Flamme d’argent », une nouvelle de Sherlock Holmes où c’est l’absence d’une chose (en l’occurrence un aboiement) qui en révèle une autre.

  • Carmen Argenziano/Marco Rivera : acteur américain actif sur les deux écrans. Au cinéma, on a pu le voir dans Le Parrain II (1974), Le retour de l’inspecteur Harry (1983), Broken Arrow (1996), Anges et Démons (2009). A la télévision dans Columbo (1973), L’Agence tous risques (1983), La loi de Los Angeles (1986-1990), Urgences (1995), Stargate SG-1 (1998-2005), Docteur House (2007), Hawaï Five-0 (2014).

  • John Pyper-Ferguson/Dean Donegal : acteur canadien d’origine australienne, on a pu le voir dans X-Men l’affrontement final (2006) mais plus souvent à la télévision : Brisco County (1993-1994), MilleniuM (1997-1998), Les Experts (2000, 2010), Brothers & Sisters (2006-2007), Terminator : Les chroniques de Sarah Connors (2009), Grimm (2012), Once upon a time (2013), The Last Ship (depuis 2014), Marvel : les agents du SHIELDS (2017).

  • Eve Carradine/Mirielle Lefcourt : Ever Dawn Carradine est la nièce de David Carradine. On a pu la voir essentiellement à la télévision : Les Dessous de Veronica (1998), Les Experts (2004), Supernatural (2009).

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9.  À TOUTE VITESSE 
(OVERDRIVE) 

Scénario : Shalisha Harris

Réalisation : Bethany Rooney

Résumé :

La mort très étrange d’une astrophysicienne amène Castle et Beckett aux frontières du réel.

Critique :

Savoureux hommage à une glorieuse ainée tout autant que passage au tamis de la question extraterrestre, cet épisode est un régal ultra-référencé (Castle est une série « geek » à l’image de son héros) qui insère avec bonheur une enquête policière dans un cadre baignant dans l’étrange. L’on est toutefois plus proche de Jean Ray avec un « fantastique expliqué ».

La victime était une astrophysicienne retrouvée victime d’une « décompression explosive » ; ce qui se produit lorsqu’un corps est situé hors de l’atmosphère ! Tamala Jones rend bien la perplexité de Lanie et la suite de l’autopsie ne va pas lui rendre le sourire ; il y a bien plus de questions que de réponses. Mais si la légiste est perdue, Castle, lui, est tout sourire ! La victime a été enlevée par des aliens ! Lorsque le générique est lancé après 10 minutes d’épisode, cette hypothèse n’a pas pu être démentie par Beckett !

Il est intéressant de revoir nos duellistes dans leurs rôles de sceptique et de convaincu d’autant qu’à la différence de la magie, l’hypothèse d’une vie (et d’une intelligence) extra-terrestre est toujours valable scientifiquement même sans aller jusqu’aux élucubrations de la littérature et du cinéma fantastique. Jusqu’au bout, Beckett refusera d’admettre que les aliens existent même si, un instant, la logique policière semble vaciller. Le scénario donne évidemment un peu de temps à la thèse ufologique et s’offre Lance Henrikssen en invité de luxe ! Certains pourront regretter le temps relativement bref de sa présence mais c’est en fait cohérent avec la série : Castle est une série policière et non une série fantastique. Disons que c’est un témoignage de sympathie et une révérence faite à un acteur reconnu dans ce domaine tout autant qu’un hommage à la célèbre série où la vérité est ailleurs. En tout cas, en peu de minutes, l’acteur est très juste. Très posé, Benny Stryker n’a rien d’un gourou illuminé et il a même des informations pour les enquêteurs. Impossible de ne pas sourire quand il affirme avec un sérieux académique que le Gouvernement est derrière tout cela ! Et ce n’est pas la suite qui va le démentir !! Des « agents fédéraux » enlèvent les affaires de la malheureuse et interrogent dans des conditions ultraclichées nos héros !!!

Cet « enlèvement » est le climax de l’hommage. Par la suite, la vérité va se faire jour sous un angle réaliste de plus en plus affirmé. Castle a une idée pour le moins cocasse pour joindre ces mystérieux agents et le fait que ça marche souligne le côté fictionnel de la série. C’est encore l’écrivain qui va comprendre que quelque chose ne va pas du côté de la victime. Bien vu de la part de la scénariste que de ne pas faire de l’écrivain un obstiné. S’il croit en la magie et aux « petits hommes gris » (merci Mulder !), il n’en fait pas l’alpha et l’oméga. Si la prosaïque réalité doit l’emporter, alors tant pis ! Mais on sait qu’il ne renoncera pas à ses convictions. C’est finalement la coopération entre la police et un agent fédéral secret mais bien réel qui permettra à la vérité de se faire jour.

Anecdotes :

  • L’épisode ne compte pas d’accroche. La séquence « Il y a deux catégories de personnes qui réfléchissent à des façons de tuer » est supprimée.

  • « Les parents d’Ashley vous aimeront. Il vous suffit de ne pas être vous-même », assène avec gourmandise Beckett à Castle qui doit dîner avec les parents du petit ami d’Alexis !

  • Le titre original de cet épisode est un jeu de mot avec le titre original du film Rencontres du troisième type à savoir Close Encounters of the Third Kind.

  • Cet épisode multiplie les références à la série X-Files : Aux frontières du réel. Le titre français l’avait déjà annoncé !

  • Un des acteurs invités, Lance Henriksen, a interprété le personnage principal de la série MillenniuM, créée par Chris Carter à l'instar de X-Files.

  • Castle, après avoir parlé chinois, explique qu'il parle chinois parce qu'il adorait une série télévisée. Une autre référence à la série Firefly dans laquelle Nathan Fillion jouait dans un monde où l'anglais et le chinois mandarin sont parlés couramment par tout le monde.

  • Lance Henriksen/Benny Stryker : acteur américain, vu au cinéma dans Rencontre du troisième type (1977), Terminator (1984), Aliens, le retour (1986), Aliens 3 (1992), Mort ou vif (1995), Scream 3 (2000), Appaloosa (2008). Il a également joué pour la télévision où il est surtout connu pour MilléniuM (1996-1999). On l’a vu aussi dans NCIS (2007) et The Blacklist (2015).

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10. MAUVAISE ALLIANCE 
(FOLLOW THE MONEY)

Scénario : Scott Williams

Réalisation : Bryan Spicer

Résumé :

La mort d’un ancien docker fauché, un ancien bar et la Prohibition sont les ingrédients du nouveau cocktail pour Castle et Beckett.

Critique :

Bel hommage au passé sulfureux de l’Amérique mais aussi à une certaine ambiance quand « atmosphère » voulait dire quelque chose de l’esprit d’un lieu.

Tout commence quand le corps d’un certain Donnie est sorti de l’East River. Les enquêteurs trouvent très vite que c’est un ancien docker et Castle fantasme déjà sur l’implication de la Mafia ! Il y a bien un ancien type louche mais il a juste vendu un bar, le Old Haunt à Donnie qui y avait des souvenirs. Castle fait un éloge vibrant du lieu et c’est un régal d’entendre vibrer ces mots d’autant que Nathan Fillion est vraiment excellent dans l’incarnation de son personnage. Sur cet épisode, il vole la vedette à Stana Katic qui se rattrape pour partie dans l’interrogatoire du barman. C’est ultra-sexy et plein d’humour. On a encore l’occasion de rire avec le troisième suspect de l’épisode, complètement « chargé » mais blanc comme neige. C’est sans doute le point faible de cet épisode ; le coupable n’est pas si dur à trouver quand on a éliminé presque tout le monde très vite. A défaut d’un whodunit à la Duchesse de la mort, il reste le whydunit.

Le Old Haunt est au cœur de l’intrigue et le décor a été particulièrement soigné. Il y a un bel effort de reconstitution avec ce souci de lier le beau à l’utile, à savoir donner l’illusion qu’il s’agit d’un lieu lié à la Prohibition. Le tunnel qu’empruntent nos duettistes est un classique de la littérature policière de l’époque (lire Sax Rohmer ou Dashiell Hammett) mais il s’insère avec aisance dans l’histoire et joue un rôle déterminant dans l’explication et la résolution de l’intrigue. Le scénariste s’offre en plus le luxe de se payer la jeunesse branchée par cette confrontation entre un Castle amoureux et respectueux du passé et une tête à claque patron de start-up ; le genre à se gargariser d’avoir inventé la roue et de l’avoir fait breveter. La charge caustique est à déguster sans modération.

Dans une histoire où le passé se rappelle et se confronte au présent, l’intrigue secondaire avec la copine d’Alexis venue du Kansas est certes très mineure mais elle résonne plutôt bien avec l’ensemble.

Anecdotes :

  • Castle a écrit « Pour une poignée de balles » au Old Haunt.

  • L’écrivain multiplie les références au cinéma dont Les Dents de la mer et Alien.

  • Beckett fait référence aux « alligators » dans les égouts. Légende urbaine, elle s’appuie sur un fait véridique : un crocodile est sorti des égouts de New York le 10 février 1935. Dès 1936, la municipalité lança une campagne d’éradication. Il est de toute façon impossible à un reptile de vivre dans un environnement aussi froid.

  • La Prohibition : le terme renvoie à la campagne contre la production, la vente et la consommation d’alcool. Elle fut institutionnalisée par le 18ème amendement en 1919 mais suscita une puissante contrebande. Roosevelt la supprima en 1933 (21ème amendement).

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11. PARI GAGNANT 
(LET IT RIDE)

Scénario : David Grae

Réalisation : Jeff Blekner

Résumé :

Alors que l’équipe enquête sur la mort d’une marieuse, elle accueille l’actrice qui doit incarner Nikki Heat au cinéma et veut s’inspirer de Beckett !

Critique :

Attention ! Idée brillante ! Un scénario signé David Grae est en général gage de qualité mais ici, il fait preuve d’une belle inventivité et d’un grand humour car c’est la série qui se moque d’elle-même ! La mise en abîme est hilarante et nos duettistes interprètent une symphonie en trois temps impeccable. Comme l’intrigue policière n’est nullement sacrifiée à cet exercice de style, le spectateur est à la noce !

A la noce parce que la victime, Stacy Collins, veillait à ce que des couples se rencontrent. « Un petit meurtre te fera du bien » avait dit Alexis à son père affligé par le choix de l’actrice Natalie Rhodes pour interpréter Nikki Heat. C’est vrai que les premières images dont on nous gratifie n’ont rien de gratifiant pour elle et l’énoncé de sa filmographie – qu’Alexis n’a « pas vu » mais qu’elle connaît bien – a de quoi faire fuir en effet !! Or, voilà que ladite Natalie Rhodes débarque sur la scène de crime !!! Beckett avait donné son accord pour qu’elle la suive et prenne des notes (elle a l’habitude !). C’est le premier mouvement de la symphonie : Beckett confiante, collaborant de bonne grâce avec une Natalie à l’écoute, concentrée et un Castle proprement snobé et dont toutes les tentatives pour se rendre intéressant virent au pathétique. Il a des répliques d’une platitude confondante prononcées avec le sérieux qui ne va pas. Même Chuck Norris s’en sortirait mieux ! Nathan Fillion est juste génial ; une mimique suffit pour nous faire comprendre la solitude d’un auteur à qui sa muse et sa création échappent. Que Natalie n’ait pas lu Vague de chaleur, roman justement porté à l’écran, est juste le dernier clou du cercueil de Richard Castle !

Le second mouvement correspond à l’approfondissement de l’enquête. La victime versait beaucoup d’argent à un détective miteux qui se renseignant sur les clients de celle-ci. A ce moment, Natalie avoue à Castle qu’elle trouve le personnage de Nikki « complexe » et qu’elle espère parvenir à lui ressembler un peu. Cela n’a l’air de rien mais ces quelques mots rassénèrent le romancier qui amorce sa « réévaluation » de l’actrice. Laquelle, pour s’immerger dans le personnage, va jusqu’à copier la gestuelle de Beckett et à lui ressembler physiquement ! C’est bluffant ! Du coup, Beckett commence à paniquer. Il faut dire que Laura Prépon en brune ressemble effectivement beaucoup à Stana Katic ! On est aussi obligé de rire devant la mine rêveuse de Nathan Fillion !!! Le réalisateur s’amuse avec des gros plans sur les visages montrant la palette des sentiments des acteurs. Ce mouvement se termine lorsque, pour « rentrer dans le personnage », Natalie « chauffe » Castle puisque celui-ci s’est inspiré de lui-même pour créer le personnage de Jameson Rook, journaliste qui suit Nikki Heat de près (de très près même).

Enfin, le troisième mouvement voit Natalie demander à Beckett si Castle est gay : ce dernier a refusé de coucher avec elle ! Du côté de l’enquête, les policiers se sont concentrés sur la jolie secrétaire du miteux et celle-ci avoue piéger des hommes à la demande de Stacy. Le final baigne dans le mélodramatique mais c’est justement l’effet recherché et c’est vraiment drôle. Natalie Rhodes en est quasiment arrivé à faire plus Beckett que Beckett et celle-ci est soulagée que cela soit fini. Tout au long de l’épisode, Stana Katic et Nathan Fillion auront été à leur meilleur niveau mais Laura Prépon se sera révélée excellente. Qu’elle commence avec un look de bimbo ne fait que renforcer la mue de l’actrice qui joue une actrice devenant meilleure à mesure qu’elle comprend le personnage. C’est une jolie réflexion sur l’image et le monde du spectacle, plus originale d’autant que Castle s’est justement inspiré de Beckett pour créer Nikki et voilà Natalie copiant Beckett pour comprendre Nikki. Pour une fois, Frankenstein a réussi son œuvre !

En petite musique de fond, l’intrigue mineure du jour prend Kevin Ryan en personnage principal. Il va demander sa petite amie Jenny en mariage. Castle lui donne quelques conseils farfelus qui lancent l’épisode ! Et il se trouve que Natalie est un fantasme du policier ! Seamus Dever est épatant dans cet homme simple, qui s’efforce d’être un bon policier et un amoureux sincère malgré la présence d’une bombe sexuelle à ses côtés. L’épisode se termine sous les applaudissements. Rien de plus normal.

Anecdotes :

  • Nikki Heat est le nom original de l’héroïne créée par Castle. En VF, elle est appelée « Nikki Hard » mais, dans les traductions françaises des romans, c’est bien son nom original qui est utilisé.

  • Après le record d'audience de près de 10 millions de téléspectateurs sur la chaîne ABC, celle-ci a commandé une quatrième saison pour la série.

  • Lorsque Ryan montre sa bague à Castle, celui-ci fait un simulacre de demande à Beckett. C’est la seconde fois qu’il lui présente une bague de fiançailles.

  • Laura Prépon/Natalie Rhodes : actrice américaine, essentiellement présente à la télévision : That 70’Show (1998-2006), How I met your mother (2009-2010), Docteur House (2010), Orange is the new black (depuis 2013).

  • Absence de Tamala Jones et de Ruben Santiago-Hudson.

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12. HUIS CLOS EXPLOSIF 
(HELL ON THE HIGH WATER)

Scénario :Terri Edda Miller

Réalisation : Millicent Shelton

Résumé :

Castle et Beckett enquêtent sur la mort d’un magicien mais il y a un lapin dans le chapeau !

Critique :

Consacrer un épisode de Castle à la magie relève tellement de l’évidence qu’on se demande comment les scénaristes n’y ont pas pensé plus tôt. Il est aussi agréable que la magie constitue un élément de constitution du « Caskett » par les souvenirs qu’elle évoque à nos duellistes.

Faux semblant. C’est ce qui qualifie le mieux la magie. Tout est différent de ce qu’il paraît être et le scénario parvient à rendre tangible sans gratuité cette évidence. La mort paraît être un suicide mais la lettre laissée par la victime révèle autre chose. Ladite victime paraît soudain vivante mais c’est un frère jumeau (d’où la théorie farfelue du jour de Castle). Un vieil artisan construit un automate mais les enquêteurs ont découvert des traces d’explosif. Pour finir, deux morts sortent de leurs tombes ! Pour résoudre le meurtre et confondre le coupable, la police va devoir avoir recours…à la magie ! C’est brillant, bien joué et ce coup final couronne aussi un épisode où l’humour n’aura pas manqué.

Faux semblant donc. Deux intrigues secondaires utilisent ce procédé. D’abord, Lanie et Esposito qui sont en couple mais le cache aux autres. L’épisode est généreux avec Tamala Jones qui dispose de bien plus de temps de présence et l’utilise à bon escient réussissant en une scène à être à la fois glamour et factuelle. Ensuite, Castle et Gina dont l’histoire prend fin. Ainsi que l’avoue le romancier à sa mère (brève mais utilise présence de Susan Sullivan parfaite en mère attentive et présente), il vivait quelque chose de banal et rêvait de magie. C’est aussi la morale de cette histoire : la magie détourne le réel, elle ne s’y substitue pas.

Anecdotes :

  • « Alakazam » invoque Beckett : c’est une formule contraire au traditionnel « Abracadabra » dont l’origine est moyen-orientale mais l’étymologie contestée. C’est une invocation performative (la prononcer provoque quelque chose) et c’est la formule utilisée pour animer le Golem.

  • Brett Cullen/Christian Dahl : acteur américain, vu au cinéma dans Wyatt Earp (1994), La vie devant ses yeux (2007) mais plus souvent à la télévision : Les oiseaux se cachent pour mourir (1983), Falcon Crest (1986-1988), L’Equipée du Pony Express (1989-1990), Ally McBeal (1997), FBI : Portés Disparus (2002), Desperate Housewifes (2004-2005), A la Maison-Blanche (2005-2006), Lost (2005-2008), Ugly Betty (2006-2007), Person of Interest (2011-2013), Under the Dome (2014-2015).

  • Jeff Hephner/Edmund et Zalman Drake : acteur américain né Jeffrey Lane Hephner. On l’a vu dans les séries Newport Beach (2005), Docteur House (2008), Chicago Fire (2013), Chicago Med (2016).

  • Absence de Ruben Santiago-Hudson.

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13. LE RETOUR DU PIRATE 
(RETURN OF THE KING)

 

Scénario : Will Beall

Réalisation : Tom Wright

Résumé :

Un ancien policier contacte Kate Beckett pour lui parler du meurtre de sa mère mais il est abattu devant elle.

Critique :

Il y a deux catégories d’épisodes excellents dans Castle : ceux qui poussent l’humour au plus loin en pastichant les films et séries de genre et ceux qui sont des œuvres au noir. Cet épisode est de la seconde catégorie et de la meilleure eau.

Exceptionnellement, il ne débute pas par la découverte d’un corps ; ce qui est déjà une indication que ce n’est pas un épisode ordinaire. John Raglan est mourant et veut tout raconter à Beckett (venue en compagnie de Castle) mais il est tué. Il a tout de même eu le temps d’apporter un élément nouveau qui, dans un premier temps, complexifie l’histoire. A rebours de l’épisode type, aucune des personnes interrogées n’est innocente à un degré ou à un autre mais toute sont des pièces d’un sinistre puzzle qui prend sens dans une époque pas si lointaine où New York vivait sous la coupe de la Mafia. Presque tous les interrogatoires sont des confrontations ; celle avec Vulcan Simmons est la plus violente psychologiquement. Jonathan Adam est prodigieux dans l’incarnation d’un véritable serpent, malveillant, à la fausse élégance, mais fin renard et sachant pousser à bout Kate Beckett. Sans faute de Stana Katic qui fait ressentir toutes les émotions par lesquelles passent son personnage. Il faut la voir complètement livide par exemple. On est avec elle du début à la fin sans la lâcher et on apprécie que Richard Castle vienne la soutenir. Le romancier, à qui sa mère a demandé d’être honnête sur la raison qui le fait aller au poste de police tous les jours, ne se dérobe pas. Il apportera une aide importante et il sera déterminant dans le final éprouvant.

Le grand mérite de cet épisode est de replacer un fait – le meurtre de Johanna Beckett – dans un contexte plus large ; lui donnant une profondeur et une consistance et partant un intérêt. Intérêt renouvelé puisque l’épisode ne résout pas le crime originel tout en faisant avancer l’histoire générale. Les nouveaux personnages impliqués sont importants chacun à leur manière, ce qui construit une narration riche et passionnante à suivre et qui rend crédible la présence du « dragon » ; le puissant commanditaire in fine. Avec une réalisation alerte qui joue à fond la carte du mouvement, tout en réussissant à placer de courts mais précieux moments plus intimes, c’est un des sommets de la saison.

Anecdotes :

  • Jonathan Adam/Vulcan Simmons : acteur américain, très peu de films à son actif mais plusieurs séries : Bones, Nikita, NCIS : Los Angeles.

  • Max Martini/Hal Lockwood : acteur américain présent sur les deux écrans. Au cinéma, on a pu le voir dans Il faut sauver le soldat Ryan (1998), Colombiana (2011), Captain Phillips (2013), Cinquante nuances de Grey (2015), Cinquante nuances plus sombres (2017). A la télévision : Le Caméléon (1997), Les Experts (2002), Les Experts : Miami (2003), The Unit (2006-2009), Mentalist (2012).

  • Absence de Molly C. Quinn et de Tamala Jones.

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14. PANDORA'S BOX, PART 2 
INÉDIT EN FRANCE

Scénario : Alexi Hawley

Réalisation : Émile Levisetti

Résumé :

Castle et Beckett enquêtent sur la mort d’un ancien gagnant de la loterie.

Critique :

Un épisode sympathique mais un peu banal. Le thème de « l’argent ne fait pas le bonheur » est par trop cliché pour être un moteur d’intrigue satisfaisant.

De fait, si l’histoire se suit sans déplaisir et avec un certain nombre de rebondissements intéressants voire amusants, elle n’a pas d’éléments de fantaisie qui font le sel de cette série. Elle reprend un certain nombre de clichés (enfant toxico, passé qui ne passe pas) ou de figures rituelles (dealer jouisseur, gagnant qui culpabilise, majordome guindé). Il y a cependant un bon rebondissement pour relancer l’intrigue dans la dernière partie de l’épisode, ce qui donne un coupable convainquant et qu’on avait trop facilement laissé passer. On appréciera aussi l’astuce de Castle pour résoudre l’énigme. Le fil rouge de ce que ferait les personnages principaux avec le gros lot est plaisant mais sans plus. Sauf le final qui est réellement touchant parce qu’il concerne nos héros.

L’intrigue secondaire du jour concerne Martha désemparée par l’héritage fabuleux que lui a laissé Chet. Il est agréable que ce soit Beckett qui lui souffle le moyen d’en user sans mal agir et sans remords.

Anecdotes :

  • Pour Castle, le coupable c’est le majordome ! Un classique du roman policier dont Chapeau melon avait su faire son miel (Les espions font le service).

  • « La richesse ne fait qu’accentuer tous les aspects de notre personnalité » philosophe Castle…qui avoue que c’est son côté enfantin qui en a profité.

  • Castle s’est acheté un cratère de la Lune ! Depuis le traité sur l’espace de 1967, la Lune est considérée comme un espace international (comme les mers). En revanche, l’appropriation dans des buts commerciaux et économiques reste juridiquement floue.

  • Ned Bellamy/Logan Meech : acteur américain, vu dans Les enquêtes de Remington Steele (1986), Arabesque (1993), Les Experts : Miami (2004), The Unit (2006-2007), Terminator : les chroniques de Sarah Connors (2008-2009), Treme (2011-2013), Resurrection (2014).il a aussi joué au cinéma : Ed Wood (1994), Dans la peau de John Malkovitch (1999), Saw (2004), Twilight chapitre I-Fascination (2008), Django Unchained (2012).

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15. TERMINUS 
(END OF THE LINE)

Scénario : Moira Kirland

Réalisation : John Terlesky

Résumé :

La mort de l’épouse d’un vieil ami de Richard Castle provoque une crise avec Kate Beckett.

Critique :

Moira Kirland a brillamment mis en forme cette idée géniale que de mettre à l’épreuve la solidité du « Caskett » sur un autre terrain que celui des sentiments ; en plaçant cette opposition sur le terrain qui les réunit : le crime.

La victime était l’épouse de Damian Weslake, ami de Castle. Les explications que donne celui-ci à sa défense acharnée sont très convaincantes ; en plus, Nathan Fillion donne beaucoup de chaleur à celles-ci. L’acteur est impeccable, tant dans son obstruction initiale que dans son repentir et sa soif de justice. « Écoute ton cœur » lui dit Martha, toujours de bon conseil. Le scénario est véritablement habile puisqu’il charge Damian mais indirectement. L’élément le plus lourd étant la « coïncidence » entre ce crime et la mort du père de Damian, 20 ans auparavant. Or, que dit-on des coïncidences dans les séries policières ?

La série joue sur ses habitudes, comme le « bon » suspect initial mais innocent. Le fait qu’il soit relativement vite expédié signifie que le scénario va appuyer ailleurs et, de fait, il multiplie les suspects. Ils sont relativement bien dessinés même si un peu schématiques. Par contre, Jason Wiles n’est pas tout à fait le bon choix pour Damian. Emprunté, peu à l’aise et sans beaucoup d’expression, il ne crée que partiellement une connexion avec Nathan Fillion. Mais il y a beaucoup de rebondissements, tous crédibles et la rivalité entre Castle et Beckett rajoute un allant et pas mal de suspense. L’enquête à double hélice accouche d’une double résolution absolument stupéfiante et d’un final doux-amer.

Anecdotes :

  • « Chez les riches, les meurtres sont toujours bizarres » affirme Esposito

  • L’épisode se passe aux alentours de la Saint Valentin.

  • Alicia Coppola/Amber Patinelli : actrice américaine diplômée d’anthropologie et ancien mannequin n’a aucun lien de parenté avec Francis Ford Coppola. Vue au cinéma dans Benjamin Gates et le trésor des Templiers (2008) mais plus souvent à la télévision, notamment Another World (1991-1993), Trinity (1998-1999), Cold Feet (1999-2000), JAG (2003), Preuves à l’appui (2003-2005), NCIS (2004-2005, 3 épisodes), Mon oncle Charlie (2005-2013), NCIS : Los Angeles (2010, 2015), Esprits criminels (2014), Shameless (2016).

  • Tom Irwing/Simon Campbell : acteur américain, vu dans les séries Angela, 15 ans (1998-1999), Les Experts (2002), Related (2005-2006), Saving Grace (2007-2010), Grey’s Anatomy (2010-2011), Devious Maids (2013-2016).

  • Jason Wiles/Damian Westlake : acteur américain, surtout actif à la télévision : New York 911 (1999-2005), American Wives (2007), Esprits criminels (2010), Scream (2015).

  • Absence de Tamala Jones.

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16. ENVERS ET CONTRE TOUT 
(THE LAST STAND)

Scénario : David Amann

Réalisation : Rob Bowman

Résumé :

Croyant enquêter sur la mort d’un simple chauffeur de taxi, Castle et Beckett se retrouvent à chercher une arme de destruction massive !

Critique :

L’excellent épisode par nature : partir d’un fait banal et amener doucement à quelque chose de beaucoup plus gros, mettre de l’humour au départ puis le réduire progressivement tout en faisant monter la pression, doubler l’enquête habituelle du soupçon de la manipulation, et vous obtenez 40 minutes  (quasiment) sans faute qui vous scotchent à votre fauteuil.

D’entrée de jeu, Rob Bowman – sûrement le meilleur réalisateur de la série et un très bon réalisateur tout court – installe une tension, un rythme rapide marqué par une musique forte, qui scande les secondes et que l’on retrouvera plus tard. Tout commence donc par la mort d’Amir, un chauffeur de taxi dans un entrepôt abandonné. Ainsi que le souligne Lanie, tout pourrait faire paraître à un vol qui aurait mal tourné mais pourquoi avoir brisé les doigts du défunt ? David Amann, une des meilleures plumes du staff, nous invite ainsi à ne pas prendre ce que nous allons voir comme allant de soi, plus que d’habitude. La présence d’un diplomate syrien semble convenue mais c’est efficace pour troubler l’onde et cela nous vaut l’habituelle mais toujours réjouissante théorie de Castle ! Lequel devant un garde-meuble nous régalera une dernière fois d’une référence cinématographique amusante.

Une dernière fois parce que voilà que des traces de radioactivité sont détectées. Avant que l’enquête n’atteigne un climax de tension, le scénario s’est accordé une pause pour que Beckett évoque ses états d’âme, dise son amertume devant la tournure de sa vie amoureuse et trace le portrait du compagnon idéal. Intéressant que, sur ce passage, Nathan Fillion n’ait aucune ligne de texte. L’arrivée de Mark Fallon, de la Sécurité Intérieure, n’apaise pas vraiment les esprits ; d’autant qu’Adrian Pasdar est diablement convainquant en homme d’autorité. L’enquête suit un rythme trépidant car il y a urgence et ce moteur, pour être classique, n’en reste pas moins efficace. Tout comme le procédé un brin éculé d’éjecter les héros de l’enquête, histoire de dramatiser encore un peu les enjeux. Alors, certes, du coup, il n’y a plus de surprise désormais mais cela n’enlève rien à la qualité de l’ensemble car David Amann a su doser les révélations, amener chaque élément à temps et s’il ne surprend pas, c’est qu’il avait gardé une terrible carte dans son jeu qu’il abat à la dernière minute nous laissant tétanisé !

Anecdotes :

  • Cet épisode et le suivant forment un double épisode.

  • Alon Moni Aboutboul/Fariq Yusef : acteur israélien, vu au cinéma dans Rambo 3 (1988), Munich (2005), The Dark Knight Rises (2012), La chute de Londres (2016). Il travaille aussi pour la télévision : NCIS (2010), Fringe (2011), NCIS : Los Angeles (2013), The Blacklist (2014), The Leftovers (2015).

  • Lochlyn Munro/Kevin McCann : acteur canadien, vu dans Highlander (1994), JAG (1999), Monk (2004), Hawaï Five-0 (2012), Rizzoli & Isles (2015). Au cinéma, dans Dracula 2001 (2000), Freddy contre Jason (2003), Assaut sur Wall Street (2013), A la poursuite de demain (2015).

  • Adrian Pasdar/agent Mark Fallon : acteur américain, vu au cinéma dans Top Gun (1986), Aux frontières de l’aube (1987), L’impasse (1993) mais surtout à la télévision : Profit (1996-1997), Les Chemins de l’étrange (2000-2002), Amy (2003-2005), Heroes (2006-2010), The Lying Game (2011), Agents of SHIELD (2014), Colony (2016).

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17. RAPIDE, SILENCIEUX, MORTEL 
(SWIFT, SILENT, DEADLY)

Scénario : Andrew W. Marlowe

Réalisation : Bill Roe

Résumé :

Les enquêteurs n’ont que quelques heures pour découvrir la bombe.

Critique :

La surprise ne joue plus ici puisque le spectateur sait quels sont les tenants et les aboutissants mais le scénario d’Andrew W. Marlowe sait parfaitement user du contre-la-montre, gérer la tension et garder un peu de temps pour ses personnages. La réalisation est sans faute. L’orchestration est cependant moins présente et moins signifiante que pour le premier volet.

Tout le départ de l’épisode (jusqu’au générique) se joue sur trois fronts qui se renforcent mutuellement générant un effet d’angoisse croissant : Castle et Beckett se congelant à petit feu, Martha et Alexis rentrées inopinément et se demandant où est Richard, les enquêteurs à cran ayant autre chose à faire que les chercher. Évidemment que notre couple préféré s’en sortira mais, par un coup de vice dont on aurait pourtant pu s’attendre de la part de Marlowe, le « Caskett » subit un coup d’arrêt.

Castle va véritablement être le moteur de tout l’épisode. Ce sont ses intuitions, ses suggestions qui vont réellement permettre à l’enquête de progresser. Du grand Nathan Fillion. Pourtant, Mark Fallon ne passe pas au second plan grâce à l’énergie que met Adrian Pasdar dans son personnage. Il ne le rend vraiment pas sympathique mais c’est parfaitement voulu et pleinement réalisé. Juste une anecdote glissée par Ryan éclairera sur les motivations de l’agent Fallon. Après la séquence Dana Delany en saison 2, c’est une autre séquence de haut vol que s’offre la série avec Adrian Pasdar. C’est moins chaleureux mais, du moins, c’est complètement différent et pas moins intéressant. Coup de génie du scénariste que la « méthode Castle » qui sauve New York ! C’est à peine croyable mais c’est tellement bon !!

Anecdotes :

  • Générique différent : il est bleu glacier et l’orchestration n’est pas la même.

  • « On est programmé par la peur » énonce Beckett

  • Approximativement au 3/4 de l’épisode, Esposito cite deux noms, Evan Bauer et Jack Cochran ; en prenant le nom du premier et le prénom du second, il est possible d'obtenir Jack Bauer, le personnage principal de 24 heures chrono. Cochran est sans doute une référence à Robert Cochran, co-créateur de la série (avec Joel Surnow). Quant à Evan peut être une référence à Evan Katz, scénariste/executive producer durant toute la série 24 heures chrono, et co-créateur avec Manny Coto du spin-off 24 : Legacy.

  • Absence de Tamala Jones.

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18. UN PASSÉ ENCOMBRANT 
(SLAY THE DRAGON)

Scénario : Elisabeth Davis

Réalisation : David M. Barrett

Résumé :

Castle et Beckett enquêtent dans le monde impitoyable du soap-opera.

Critique :

Une fois encore, Castle se paye un genre et c’est le soap qui trinque. L’épisode est amusant, surjoué évidemment mais il aurait pu être meilleur cependant. Les différents éléments donnent plus l’impression d’être juxtaposés que réellement mêlés. On passe donc de l’un à l’autre sans vrai lien. L’écriture d’un soap a peut-être déteint sur Elisabeth Davis. En tout cas, on rit pas mal.

La mort de la victime est déjà une satire en soi : c’est un auteur ! L’effet miroir joue et on savoure d’autant que Castle et Beckett la prolonge d’une certaine façon. Néanmoins, ensuite, c’est un déroulement beaucoup plus classique qui survient même si les interrogatoires des comédiens sont très cocasses. Très drôles certes mais on a quand même connu plus désopilant. Elisabeth Davis s’amuse à doter tous les suspects d’alibis et on sourit devant la perplexité croissante des enquêteurs. Le problème c’est que quand Castle trouve la solution, l’impression laissé c’est qu’elle sort de nulle part. On aura une dernière occasion de sourire avec la scène écrite par le romancier pour le soap.

Heureusement, les divas vont sauver le médiocre pour le tirer vers le mieux. Susan Sullivan se déchaîne dans cet épisode qui a dû lui rappeler des souvenirs ! Martha est littéralement dans son élément puisqu’elle a joué dans ce soap…trente ans avant ! Elle veut se la jouer « agent infiltré » et c’est vraiment très drôle. Surtout dans deux moments ne paraissant pas du tout être ce qu’ils sont. Là, on est plié et la complicité entre Susan Sullivan et Nathan Fillion est exquise. Et puis il y a Jane Seymour, en invité de luxe. L’actrice surjoue une grande partie du temps (elle incarne la mère de la victime et il ne faut pas rater le moment où elle est amenée au poste) mais, quand son personnage est fermement interrogé par les enquêteurs, elle se pose et nous montre, à nous et à Castle et Beckett, ce que c’est que le talent. On n’ira pas jusqu’à brûler un cierge mais, dans le contexte de cet épisode, Jane Seymour était l’actrice qu’il fallait et elle ne se rate pas, nous faisant bien rire alors que son personnage n’a rien de reluisant !

Anecdotes :

  • Absence de Ruben Santiago-Hudson

  • Castle affirme qu’une machine à dérégler le climat a été imaginée dans un soap. Lequel est imaginaire mais la machine a été imaginé, elle, dans le film Chapeau melon et bottes de cuir !

  • Scène rarissime : Castle appelle Beckett « Katherine » mais c’était pour se moquer.

  • Tina Majorino/Reese Harlan : actrice américaine, de son nom complet Harmony Olivia Tina Majorino, elle travaille essentiellement pour la télévision : Veronica Mars (2004-2007), Big Love (2006-2010), Bones (3 épisodes, 2010-2011), Legends (2014).

  • Jane Seymour/Gloria Chambers : née Joyce Frankenberg, cette actrice britannique a été naturalisée américaine en 2005. Elle débute avec Ah ! Dieu ! que la guerre est jolie ! (1969) de Richard Attenborough, qui deviendra son beau-père entre 1971 et 1973 mais c’est son rôle de James Bond Girl dans Vivre et laisser mourir (Solitaire) en 1973 qui la fait connaître. Elle jouera ensuite notamment dans La Révolution française (1989) ou Serial noceurs (2005) mais c’est la télévision qui lui donne ses principaux rôles, en particulier Docteur Quinn, femme médecin (1993-1998). Elle a aussi joué dans les séries Smallville (2004-2005), Miss Marple (2007), Franklin et Bash (2012-2014), Jane the Virgin (2015). Élevée officier dans l’Ordre de l’Empire britannique en 2000. 

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19. ANTIDOTE 
(QUID PRO QUO)

Scénario : Terence Paul Winter

Réalisation : Jeff Blockner

Résumé :

Un juré s’effondre en plein procès : il a été empoisonné !

Critique :

Un honnête épisode même s’il n’a rien de particulièrement original. Son erreur est de ne pas se moquer du genre judiciaire et de l’aborder de façon trop sérieuse. Il est cependant assez bien écrit pour se suivre plaisamment.

L’épisode se base sur l’aphorisme bien connu : « A qui profite le crime ? ». En l’occurrence à l’accusé. Le scénario est assez habile pour ne pas l’écarter de la liste des suspects mais un autre aphorisme veut que le doute lui profite aussi. L’accusé innocent, c’est un cliché des séries et films judiciaires et, sur ce plan, Castle n’innove absolument pas mais, surtout, ne propose pas une fantaisie qui donnerait un second degré à l’épisode. A la place, c’est une enquête sérieuse mais banale qui nous est proposée. Par contre, on appréciera que le personnage de Montgomery soit mis en avant. Voilà un policier consciencieux mis sous pression par le procureur en personne ; difficile de bien faire son métier quand l’affaire concerne un procès médiatisé. C’est grâce à sa ténacité, et au soutien sans faille qu’il apporte à Beckett, que l’affaire sera résolue. Ruben Santiago-Hudson campe solidement son rôle.

Il y a une intrigue secondaire dans cet épisode autour d’un secret d’Alexis et d’une méthode peu scrupuleuse de son père pour savoir ce que fait sa fille. Amusant même si c’est une redite destinée à nous faire comprendre la foncière honnêteté de la jeune fille. Heureusement, la bonne composition de Molly C. Quinn permet à Alexis d’échapper au cliché de la bonne fille un peu bêta. On aura aussi apprécié comment elle remet son père en place mais, ça aussi c’est une redite. Dommage.

Anecdotes :

  • Le titre original de cet épisode est un jeu de mot avec la série Law and Order connue en France sous le nom New York, police judiciaire.

  • Bruce Davison/Louis Arnacki : acteur américain, vu au cinéma dans Fureur apache (1972), Six degrés de séparation (1993), X-Men (2000, 2002), Le maître du jeu (2003). Il a tourné aussi pour la télévision : Les contes de la crypte (1995), Triangle (2005), Les aventures de Flynn Carson : le secret de la coupe maudite (2008).

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20. UN MENTOR TRÈS SPÉCIAL 
(NOLA CONFIDENTIAL)

Scénario : Scott Williams

Réalisation : Steve Boyum

Résumé :

Le corps d’un journaliste est retrouvé dans le four d’une pizzéria.

Critique :

Voilà un épisode de Castle comme on les aime, plein d’humour mais un humour au service d’une solide enquête policière.

Avant le générique (donc en moins de dix minutes), le spectateur a eu deux grands éclats de rire ! Rien que les noms des quatre pizzaiolos en guerre sont des bijoux de drôlerie sans oublier les coups pendables qu’ils se sont faits entre eux ! Même Lanie pour une fois sacrifie à l’humour noir !! La théorie fumeuse de Castle est aussi brève qu’hilarante. L’identité de la victime, Gordon Burns, journaliste déchu, lance véritablement l’histoire. Une histoire simple puisqu’elle part de la « guerre des pizzas » pour aboutir à un trafic de drogue. Simple mais en aucun cas linéaire. Chacun des suspects pourrait être lié au crime et au trafic mais leurs interrogatoires distillent également de petites pastilles d’humour. Faire rire en instruisant le spectateur ; c’est bien joué.

L’enquête rebondit avec la découverte de Monica Wyatt, une ex de la victime. Liz Vassey apporte la gravité et la tendresse appropriée faisant un joli contraste avec les hommes jusqu’alors présenté qui avaient tous un côté ridicule ou pathétique. Poursuivre l’enquête va permettre de traquer la « Baleine Blanche » de Burns en lien avec un épisode traumatisant de son passé. Voilà l’élément tragique qui densifie le fond de l’épisode. Très appréciable aussi la révérence, très dans l’ADN de la série, au « film noir » et que ce soit « Boggie » qui apporte un élément déterminant est un bel hommage. Le fin mot de l’histoire, il revient à Castle, grand amateur du genre.

L’intrigue secondaire du jour, liée à Alexis, est différente des habituelles par sa gravité. L’adolescente vit très mal un coup qu’on lui a fait et ne comprend pas bien pourquoi elle réagit comme elle le fait. Molly C. Quinn est ici particulièrement convaincante et la connexion avec Nathan Fillion toujours aussi limpide. Les deux acteurs réalisent un sans-faute dans cette partition et il est bien vu de ne pas dresser de « l’âge ingrat » un portrait caricatural mais bien nuancé.

Anecdotes :

  • Castle a écrit « Ciel de cendres ».

  • En 2003, Ryan était dans la brigade des stups.

  • La « Baleine blanche » fait évidemment référence à Moby Dick, métaphore de l’obsession destructrice, d’après le roman éponyme d’Herman Melville. Il y a plusieurs références dans l’épisode.

  • Gary Basaraba/Ralph Carbone : acteur canadien, vu au cinéma dans La dernière tentation du Christ (1988), Striptease (1996), Suburbicon (2017) et à la télévision dans Brooklyn South (1997-1998), Boomtown (2002-2003), Person of Interest (2013-2014), NCIS : Nouvelle-Orléans (2016).

  • Peter Onorati/Sal Malavolta : acteur américain, surtout actif à la télévision : Walker, Texas Ranger (2000), Mes plus belles années (2002-2004), Ghost Whisperer (2007), Desperate Housewifes (2009).

  • Liz Vassey/Monica Wyatt : actrice américaine, elle tourne principalement pour la télévision : La Force du destin (1990-1992), Code Quantum (1991, 1993), Star Trek : la nouvelle génération (1992), Urgences (1994), Dharma et Greg (2000), Tru Calling (2005), Les Experts (2005-2010), La diva du divan (2011-2012).

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21. REPRÉSAILLES 
(KREWE)

Scénario : Matt Pyken

Réalisation : Paul Holahan

Résumé :

Un champion de natation est retrouvé mort noyé. Parallèlement, Castle s’agace de voir un autre auteur s’intéresser à Beckett.

Critique :

Episode un peu ambivalent. Son intrigue principale ne casse pas trois pattes à un canard mais elle est tout de même suffisamment bien écrite pour rester intéressante. Par contre, une fois n’est pas coutume, l’intrigue secondaire concerne Richard Castle lui-même ! Ces deux segments tendent à se renforcer mutuellement, ce qui est une réussite, et sauve l’épisode.

Lequel commençait mal avec cette histoire d’un nageur venu d’un milieu modeste, désargenté et qui devient un potentiel champion. La question usuelle du « D’où vient l’argent ? » n’est néanmoins pas mal exploitée puisqu’elle permet de développer l’environnement de la victime, fournissant ainsi la crédibilité du mobile du meurtre lorsque les enquêteurs l’auront trouvé. Le dopage dans le sport est aussi devenu un cliché de la série policière. C’est dommage d’y avoir sacrifié.

Tout cela va déboucher sur la résolution du crime grâce à…Michael Connelly ! Le célèbre auteur de polars participe à la traditionnelle soirée poker chez Castle (avec Dennis Lehanne) et c’est lui qui pose la question qui va renverser la table et relancer l’intrigue. Cette séance prend place dans l’intrigue secondaire autour d’Alex Conrad, auteur de polar débutant qui a pour mentor Richard Castle. Sauf que Castle Richard prend ombrage de l’intérêt de Conrad pour Beckett. La jalousie du romancier est aussi comique que sincère et Nathan Fillion joue toute la gamme : colère froide, méchanceté de gamin, homme sensé obligé de reconnaître sa mesquinerie. Le plus beau, c’est l’aveu qu’il fait à Beckett qui lui adresse la plus belle des réponses.

Anecdotes :

  • Justin Bruenig/Rob Tredwyck : acteur américain, surtout vu à la télévision : La force du destin (2003-2011), Les Experts : Miami (2008), Knight Rider (2008-2009), Ringer (2011-2012), Grey’s Anatomy (2013-2014), Les Experts : Cyber (2015).

  • Erik Palladino/coach Rome : acteur américain, vu à la télévision dans Murphy Brown (1996-1997), Urgences (1999-2001), Les Experts (2006), Championnes à tout prix (2009-2010), NCIS : Los Angeles (2012-2013), Suits (2015).

  • Brendan Hines/Alex Conrad : acteur et chanteur américain, vu dans les séries Lie to me (2009-2011) et Scorpion (2015).

  • Josie Loren/Bridget McManus : née Josie Lopez, cette actrice américaine d’origine cubaine tourne surtout part la télévision : Veronica Mars (2006), Championnes à tout prix (2009-2012), Mentalist (2014-2015).

  • Quatrième réunion poker entre Castle et ses pairs.

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22. AIE FOI EN LA PAROLE 
(KNOCKOUT)

Scénario : Alexi Hawley

Réalisation : John Terlesky

Résumé :

Mike Royce, le mentor de Beckett, est assassiné. Pour retrouver le meurtrier, elle n’hésite pas à aller jusqu’à Los Angeles.

Critique :

Un épisode plutôt dur sur le thème bien connu de la vengeance et de la justice. Classique mais bien fait et Nathan Fillion assure la part d’humour.

Classique aussi que le policier « trop » impliqué refuse de lâcher. Beckett doit aller à Los Angeles car le tueur présumé – un certain Ganz -  n’a fait qu’un saut à New York. La série s’offre cependant son originalité grâce à Richard Castle. L’arrivée « discrète » de nos duettistes dans la Cité des Anges puis la brève mais hilarante séquence à l’hôtel sont des moments de légèreté bienvenus. Classique aussi cette enquête en jouant au chat et à la souris avec la police locale mais, là encore, la « Castle touch », c’est le tournage de Vague de chaleur décalé, très drôle et très utile aussi ! Par contre, le coup de la balle qui fond, c’est beaucoup plus original ! On ne manquera pas non plus l’entrée en scène ultra-sexy de Beckett essayant de piéger Ganz.

L’épisode vaut surtout son pesant de cacahuètes pour sa place dans le « Caskett ». Les deux héros ne sont pas dans les positions habituelles ; ils sont dans une autre ville (superbes extérieurs ; l’hôtel de Ganz a un petit côté Les Experts : Miami) et sans tout ce qui fait leur quotidien. Lorsqu’ils parlent ensembles, le soir, à l’hôtel, ils le font à cœur ouvert et on sent que les deux personnages sont sur la corde raide. Tant Nathan Fillion que Stana Katic laissent entrapercevoir la tension qui habitent Castle et Beckett. Le temps paraît suspendu, hésitant. 

Anecdotes :

  • Dominic Purcell/Russell Ganz : acteur anglo-australien, on a pu le voir au cinéma dans Mission : Impossible 2 (2000), Blade Trinity (2004) mais surtout à la télévision : John Doe (2003), Prison Break (2005-2009), The Flash (2014).

  • D.B. Sweeney/Kyle Seeger : Daniel Bernard Sweeney, acteur américain, vu dans Les coulisses du pouvoir (1986), Sons (1989), Visiteurs extraterrestres (1993), Chiraq (2015). A la télévision, Docteur House (2006), The Event (2010).

  • Jason George/Charles Kelvin : acteur américain, surtout vu à la télévision : Roswell (2000), Stargate SG-1 (2005-2006), Les Mystères d’Eatswick (2009-2010), Grey’s Anatomy (depuis 2010), Mistresses (2013-2016).

  • Absence de Susan Sullivan et Molly C. Quinn. 

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23. CHANTIER À HAUT RISQUE 
(DOWN THE RABBIT HOLE)

Scénario : Terri Edda Miller

Réalisation : John Bleckner

Résumé :

La mort d’une candidate amène Castle et Beckett dans le monde glamour des concours de beauté

Critique :

Joli épisode qui se moque des concours de beauté en reprenant tous les codes mais avec le regard moqueur de la série.

C’est un peu meurtre chez Miss Détective dont on retrouve un certain nombre de marqueurs comme le photographe à la réputation sulfureuse, l’organisatrice du concours qui ne jure que par lui, le présentateur star, le conseiller efféminé. Les portraits de tous ceux qui gravitent autour du concours n’a rien de reluisant ! Classique et un peu facile. On pense aussi à cet épisode de Castle, « L’enfer de la mode » (2-3) où les projecteurs diffusaient une lumière crue sur le monde du mannequinat. Néanmoins, l’épisode est plus que cela. A partir du moment où une candidate – une blonde un peu bête et méchante – donne aux enquêteurs le violon qui servait à la victime pour son numéro, elle leur remet également – selon elle – « le mobile du meurtre » ; à savoir des photos de nus. Photos que l’on pourra voir, ce qui n’est pas si fréquent tout de même ! Qui dit photo de nu pour une future Miss dit chantage dit aussi photographe. C’est en examinant soigneusement la photo – mais « que » la photo – que Castle trouve le détail qui relance l’intrigue et l’éloigne du copier-coller et c’est grâce à Beckett que l’écrivain aura la révélation.

L’épisode comprend deux intrigues secondaires. La moins importante tient dans le choix du cadeau à sa femme par Montgomery pour fêter 30 ans de mariage. C’est Castle qui lui suggère ledit cadeau. Mais, plus fort, il y a l’histoire entre Alexis et Ashley. Les deux adolescents s’apprêtent à quitter le lycée et Alexis craint que l’éloignement ne tue leur amour mais aussi elle refuse qu’il fasse un choix en fonction d’elle et non de ce qu’il veut lui pour son avenir. Entre les deux, papa Castle devra jouer les médiateurs ! C’est tendre et touchant grâce en partie à la connexion Nathan Fillion-Molly C. Quinn.

Anecdotes :

  • Michael McKean/Victor Baron : acteur américain, il joue sur les deux écrans. Au cinéma, on l’a vu dans 1941 (1979), Spinal Tab (1984), Jack (1996), Jugé coupable (1999). A la télévision, il fut récurrent pour X-Files (Morris Fletcher, 3 épisodes, 1998-2002), The Lone Gunmen (2001), Better Call Saul (2015).

  • Sasha Roiz/Bobby Stark : acteur israélo-canadien, vu au cinéma dans Pompéi (2014) et à la télévision dans Missing : disparu sans laisser de traces (2004), NCIS (2007), Lie to me (2009), Docteur House (2011), Grimm (2011-2017).

  • Teri Polo/Kayla Baron : Teresa Elisabeth Polo, actrice et mannequin américaine, vue au cinéma dans La maison aux esprits (1993), Mon beau-père et moi (2000) et vue à la télévision dans Bienvenu en Alaska (1994-1995), Le Damné (1998-1999), The Practice (2003), Les Experts : Miami (2008), The Fosters (depuis 2013).

  • Bellamy Young/Candace Ford : cette actrice américaine, née Amy Maria Young, est principalement connue pour son rôle – magnifique – de Mellie Grant dans Scandal (depuis 2012). Elle incarne aussi la compagne d’Hotchner dans Esprits criminels (7 épisodes 2011-2013). Elle a aussi joué dans Scrubs (2004-2009).

  • Judith Scott/ Evelyn Montgomery : actrice américaine vue dans les séries Robocop (1994), Inspecteur Barnaby (1998), X-Files (2000), FBI : Portés Disparus (2003), Dexter (2007), Docteur House (2008), Les Experts : Miami (2011).

  • Absence de Tamala Jones remplacée par Arye Gross.

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24. LA CHUTE 
(POETIC JUSTICE)

castle 3 24

Résumé :

Hal Lockwood, l’assassin de la mère de Beckett, s’évade de prison. En se lançant à ses trousses, Kate Beckett provoque une série de drames.

Critique :

Épisode très noir, très dur et très amer ; jamais l’arc « Johanna Beckett » n’avait tant ressemblé à la terre brûlée. Le spectateur profite tout juste quelques minutes de légèreté avant d’entrer dans la violence. Elle prend tous les visages, physique (usage de grenade assourdissante, fusillades) et psychologique (peur de Jim Beckett de perdre sa fille ; la rencontre de Scott Paulin et de Nathan Fillion est très émouvante). Stana Katic est éblouissante, volant la vedette à son partenaire (ce qui causera des frictions) : elle donne à voir un flic qui s’obnubile, un supérieur qui confond autorité et autoritarisme mais surtout une femme qui n’écoute plus rien, ni personne. Ce n’est plus une enquête ; c’est une croisade. Sur l’autel de sa vengeance, Kate Beckett sacrifie Richard Castle. Leur tête-à-tête, d’abord très touchant, devient tendu et, à bout – magnifique composition des comédiens incandescents – ils se lancent à la figure quelques vérités blessantes. Cet épisode met aussi en valeur le capitaine Montgomery et Ruben Santiago-Hudson donne toute sa force à ce personnage secondaire mais si attachant. Tour à tour, il est dur, tendre, complice. Un numéro très fort.

Il y aura un autre sacrifice. L’enquête s’est poursuivie et la ténacité de Ryan et Esposito a malheureusement payé. Une visite de Lockwood nous l’avait déjà appris. C’est un moment glaçant. Max Martini est très convainquant : cet homme fait froid dans le dos et quand il sourit, c’est pire encore ! Ce qui rend ce final si fort, c’est que le scénario ne sacrifie aucunement l’émotion à l’action. Il est impossible de garder les yeux secs jusqu’au bout et surtout pas après la dernière réplique de Nathan Fillion. L’aveu de Castle.

Anecdotes :

  • Retour de Max Martini (Hal Lockwood), Scott Paulin (Jim Beckett) et Judith Scott (Evelyn Montgomery).

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Saison 1Saison 3

Farscape

Saison 2

1. La Fin d'un monde (Mind the baby)

2. Vitas mortis (Vitas mortis)

3. Le Pouvoir de la pierre (Taking the stone)

4. Clarté dangereuse (Crackers don't matter)

5. Nos pires années (The way we weren't)

6. De l'autre côté du miroir (Picture if you will)

7. Famine (Home on the remains)

8. Le Procès (Dream a little dream)

9. Changement de corps (Out of their minds)

 

10. Les 3 Crichton (My three Crichtons)

11-12-13. À la recherche de la princesse (Look at the princess)

14. La Chasse est ouverte (Beware of the dog)

15. Faux retour (Won't get fooled again)

16. Le Médaillon (The locket)

17. L'Odieuse Vérité (The ugly truth)

18. Les Colliers de contrôle (A clockwork nebari)

19-20-21. Les Armes, l'argent et les mensonges (Liars guns and money)

22. Fatale Dichotomie (Die me dichotomy)

 

  


1. LA FIN D'UN MONDE
(MIND THE BABY)



Date de diffusion : 17 mars 2000

Résumé :

Aeryn parvient à sauver D’Argo et Crichton, perdus dans l’espace. Ils se dissimulent dans un champ d’astéroïdes, traqués par Scorpius. Aeryn entreprend d’aider Crais à diriger Talyn, car elle estime qu’il est le seul à pouvoir venir à leur rescousse. Mais cette tactique ne plaît pas à Crichton lorsqu’il la découvre. Moya revient chercher son nouveau né.

Critique :

L’épisode risque constamment le trop plein, d’où un montage trop saccadé ente scènes passant d’un champ d’opérations à l’autre, jusqu’à en devenir parfois épuisant. Mais le récit présente plusieurs mérites. Le cliffhanger initial (D’Argo et Crichton perdus dans l’Espace) se voit résolu avec efficacité, sans trop tirer sur la ficelle facile du sensationnalisme, d’autant qu’il est bien évident qu’aucun des personnages principaux de la série ne va mourir. L’épisode sait mettre fin au grand arc de fin de saison 1 (la première confrontation avec Scorpius), tout en instituant le nouvel axe de la saison 2, la poursuite de Crichton par un Scorpius bien déterminé à découvrir les secrets des trous de ver. L’univers de la série continue à s’enrichir par le binôme astucieux et indissociable formé par Crais et le vaisseau armé qu’est Talyn.

Cela instaure un tiers parti savamment ambivalent, qui permettra de pimenter bien des épisodes de la nouvelle période. À côté de l’installation d’un nouveau décor, La Fin d'un Monde a l’heureuse idée d’affirmer une permanence du style Farscape, en éprouvant avec l’équipage dysfonctionnel et chaotique que l’on aime tant, après l’union sacrée formée lors de la conclusion de la première saison. Interprétation et manipulation des marionnettes demeurent de grande qualité, laissant toujours percevoir les émotions malgré les stupéfiantes apparences. Le succès rencontré par la série lui vaut également de clairement bénéficier d’un budget accru, avec des maquillages encore plus soignés et réalistes, mais aussi une photographie davantage élaborée, notamment à bord de Moya. Au total on découvre ici un très bon pilote de saison.

Anecdotes :

  • Les effets spéciaux sont désormais réalisés par Animan Logic, ce qui se poursuivra jusqu’au terme de la série. Cette société va connaître un beau succès au cinéma à partir des années 2000 (Le Seigneur des Anneaux, Moulin Rouge, Matrix, La Planète des singes, Harry Potter et la Coupe de feu…).

  • D’Argo a quelque peu changé d’apparence, apparaissant notamment plus bronzé. Cette modification est justifiée par son exposition prolongée au vide spatial.

  • Le couple d’Aeryn et Crichton s’installe définitivement, les personnages faisant l’amour de manière plus explicite que précédemment.

  • Lors de la diffusion initiale, la main d’un marionnettiste fut brièvement visible. Le passage est corrigé dans les éditions vidéo de la série.

  • L’épisode était initialement destiné à être le deuxième de la saison, mais le premier (Dream a Little Dream) dut être réécrit, étant jugé perfectible. Des allusions aux évènements y survenant restent néanmoins présentes dans les dialogues. 

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2. VITAS MORTIS
(VITAS MORTIS)

Date de diffusion : 24 mars 2000

Résumé :

Une Orican (une Luxan sacrée) agonise et demande à D’Argo de l’assister dans ses derniers moments. Durant le rituel, elle entreprend toutefois d’aspirer ce qu’elle pense être la force vitale de d’Argo. Mais il s’agit en fait de celle de Pilote et de Moya. Le vaisseau vivant commence à vieillir rapidement.

Critique :

L’épisode souffre de se limiter à une relecture à la mode science-fiction du cliché de l’antagoniste, fatalement féminin depuis la Reine de Blanche-Neige (au moins), prêt à tout pour retrouver sa jeunesse. De ce point de vue le maquillage de l’Orican est judicieusement trouvé, entre sorcière des contes et légendes et dimension extra-terrestre également très présente, mais on préfère quand Farscape brise les codes, au lieu de simplement les réinterpréter. Par ailleurs, une fois le cadre posé, les évènements deviennent de fait assez prévisibles, et les échanges entre D’Argo et l’Orican n’installent une émotion que par intermittences. On peut aussi regretter quelques sorties de route, comme Crichton devenu absurdement un contempteur moral de D’Argo ou le gag pachydermique voyant Rygel utiliser la partie charnue de son anatomie afin de colmater une brèche du vaisseau.

 Par ailleurs l’épisode gère mal la difficulté d’être le premier loner succédant à l’arc particulièrement intense de six épisodes autour de l’avènement de Scorpius comme principal antagoniste de la série. L’impression de décélération demeurait sans doute inévitable, mais une transition aurait pu être installée. Ici l’on retrouve au contraire une génération lambda d’aventure, sur le socle assez bateau d’une rencontre aléatoire, ce qui aggrave les choses. Gérer le passage du format feuilleton à celui de série n’est pas chose si facile, Farscape y parviendra mieux par la suite. Quelques scènes amusantes entre Aeryn et Chiana et le rappel bienvenu que Moya est un être vivant à part entière sauvent néanmoins cet opus de l’insignifiance.

Anecdotes :

  • Gigi Edgley (Chiana) tint son rôle juste après s’être fait arracher une dent.

  • L’épisode restera le seul de la série où l’on verra une Luxan ffemelle.

  • La résidence de l’Orcan s’inspire en partie de la cathédrale de la Sagrada Famila, à Barcelone (notamment les tours). 

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3. LE POUVOIR DE LA PIERRE
(TAKING THE STONE)

Date de diffusion : 31 mars 2000

Résumé :

À l’annonce de la mort de son frère, avec qui elle demeurait liée via un implant neural, Chiana quitte l’équipage de Moya pour s’installer chez un peuple à la culture morbide, vivant parmi des tombes de hauts dignitaires et se suicidant rituellement à la trentaine. Rygel est davantage intéressé par le trésor des tombeaux, mais celui-ci va se révéler maudit.

Critique :

Après un épisode centré sur d’Argo, la saison 2 se poursuit avec un récit cette fois dédié à Chiana, une formule certes guère originale, mais souvent efficace. De fait on apprécie d’en découvrir plus sur le passé de celle-ci, ainsi que sur son environnement. De plus le drame suscité par la disparition de son frère intègre davantage à la série celle qui jusqu’ici était avant tout une pétillante aventurière. L’équipage de Moya résulte en effet aussi hanté par sa quête de retour que par des drames personnels lourds. Ces traumas surpassent en gravité le spleen désenchanté des personnages de Firefly et participe autant à l’identité de Farscape que sa fantaisie ou son univers hors normes. ce dernier aspect se voit agréablement illustré par cet épisode cicatrisé par un plaisant mélange de Fantasy et de Science-fiction, richement doté en matière d’artefacts et de monde étrange.

Mais, si on goûte le clin d’œil à L’Age de cristal et à son rituel du Carrousel, le scénario ne met que médiocrement en musique ces éléments. L’intrigue demeure bien trop minimaliste pour tenir la durée et les tentatives de la délayer ne font que rendre confus les évènements se déroulant sur la planète. On va jusqu’à tenter de greffer une seconde histoire sur la principale, mai celle-ci demeure assez ridicule avec ce portrait de Rygel en Indiana Jones vénal. L’artificialité de ce segment se voit indiquée dès le départ, puis qu’il n’y a strictement aucune raison concrète à la participation de Rygel à l’expédition, il est simplement là pour être là. Ce manque de consistance prive l’opus d’une grande partie de son impact, malgré sa tonalité funèbre réussie. On n’apprécie pas non plus la posture de donneur de leçons prise par Crichton ces derniers temps. 

Anecdotes :

  • John demande à Aeryn si elle ne trouve pas qu’il agit un peu bizarrement ces derniers temps ; ceci annonce l’un des des fils rouges de la saison.

  • L’épisode est un clin d’œil à L’Age de cristal (1977-1978). Comme dans cette série, la vie des habitants est limitée (à 29 ans), jusqu’à l’équivalent de la cérémonie du Carrousel.

  • Nerri devait initialement être la sœur de Chiana, mais Gigi Hedley suggéra qu’il soit son frère.

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4. CLARTÉ DANGEREUSE
(CRACKERS DON'T MATTER)

Date de diffusion : 7 avril 2000

Résumé :

L’équipage se rend sur une planète dédiée aux échanges commerciaux, afin de renouveler le stock de provisions. Ils y rencontrent T'raltixx, alien s’affirmant capable de rendre Moya indétectable par ses ennemis. Mais les agissements de T'raltixx rendent tout le monde extrêmement paranoïaque, jusqu’à provoquer un affrontement.

Critique :

Justin Monjo, scénariste décidément particulièrement inspiré, joue ici la carte de la rupture de ton, cet épisode particulièrement humoristique succédant au funèbre Taking The Stone. L’effet fonctionne à plein, d’autant que l’on rit souvent face à cette comédie débridée, visiblement à l’instar des comédiens eux-mêmes. Le thème de l’altération des personnalités a également parfaitement fonctionné dans d’autres séries relevant de la Science-fiction ou du Fantastique (Syzygy chez les X-Files, Something Blue chez Buffy, Yellow Fever chez Supernatural…), le procédé pedant en originalité ce qu’il gagne en efficacité.

Le scénario présente vite toutefois de se caricaturer, en développant une noirceur certaine parallèlement au rire et en considérant T'raltixx comme un personnage à part entière, au lieu de la limiter à un simple prétexte. Ces deux aspects se rejoignent lorsque Crichton abat T'raltixx de sang-froid ce qui confirme également que le protagoniste de la série se profile comme assombri lors de cette première partie de la saison. La bienvenue touche d’absurde véhiculée par les histoires autour des biscuits parachève le succès de cet épisode tonique illustrant à merveille le côté dysfonctionnel de l’équipage de Farscape. 

Anecdotes :

  • D’abord perçue comme une hallucination, l’apparition de Scorpius est la première manifestation de l’implant neural qu’il a implanté en Crichton. Cette connexion va devenir un point clef de la saison.

  • Ben Browder rajouta le chantonnement de la, chevauchée des Valkyries lors d’une séance d’enregistrement post tournage.

  • L’épisode comporte plusieurs clins d’œil à des films connus, par exemple quand Pilot déclare à Crichton I'm sorry John. I cannot do that (2001, Odyssée de l’Espace), ou quand Crichton s’exclame Here's Johnny!(Shining), quand il tente d’enfoncer une porte. 

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5. NOS PIRES ANNÉES
(THE WAY WE WEREN'T)

Date de diffusion : 21 avril 2000

Résumé :

Crichton et Chiana découvrent un enregistrement révélant le passé de Moya, lorsqu’elle était au service des Pacificateurs et dotée d’un autre Pilote. Ce dernier fut tué par les Pacificateurs, et il s’avère que l’un d’entre eux était Aeryn Sun. Quand il apprend ces informations, Pilote s’en prend à Aeryn, mais lui aussi dissimule un secret.

Critique :

La technique narrative consistant à révéler de nouveaux pans du passé d’un héros sur lequel l’épisode se centre pour l’occasion se pratique couramment dans l’écriture des séries télévisées, tous supports confondus. Mais peu de scénarios seront allés aussi loin dans ce domaine que The Way We Weren't, concernant Aeryn Sun et Pilote. En effet, par ses moments à la fois structurants et d’une moralité pour le moins ambiguë, cet opus nous emmène à totalement reconsidérer notre vision de ces personnages et de leur parcours ; Au-delà de différentes scènes de la saison 1, cette authentique épiphanie nous fait usqu’à reconsidérer leur attitude globale : la peur du sentiment amoureux chez Aeryn et la propension exagérée au sacrifice chez Pilote, toutes deux s’expliquant par la culpabilité les rongent.

Cette introspection d’une identité à travers le prisme de la responsabilité éclaire ainsi comment le drame entre Aeryn et Velorek face aux interdits de la société des pacificateurs, et la passion poussant pilote à partir à la découverte du vaste univers à tout prix ont induit un remords ayant modifié aussi bien leur personnalité que leur rapport avec autrui. L’ombre du passé porte loin, écrivait déjà Agatha Christie. Au terme d’un récit aussi dense que douloureux, l’épisode nous offre néanmoins un lumineux moment quand Pilote et Aeryn décident de se pardonner l’un l’autre et de poursuivre l’épopée après avoir surmonté le trauma, sans pour autant l’oublier. La complexité des personnalités de Farscape, voyage aussi bien intérieur qu’à travers l’Espace, ne cesse décidément pas de nous captiver.

Anecdotes :

  • Le monde d’origine de Pilote apparaît ici pour la première fois.

  • Les musiques de l’épisode sont l’œuvre du compositeur australien guy Gross

  • L’épisode marque le début de la collaboration du musicien australien Guy Gross avec Farscape, dont il va rester jusqu’au bout le compositeur. Il participé à de nombreuses productions australiennes, dont Priscilla, folle du désert (1994).

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6. DE L'AUTRE CÔTÉ DU MIROIR
(PICTURE IF YOU WILL)

Date de diffusion : 14 avril 2000

Résumé :

Chiana acquiert un tableau d’elle-même qui s’avère changeante. Il s’avère que  que l’objet révèle en fait son avenir, ainsi que celui de ses amis, tous destinés à mourir prochainement. Mais il s’agit d’un complot ourdi par l’entité maléfique nommée Maldis, bien décidée à prendre sa revanche sur Zhaan après sa précédente défaite.

Critique :

Picture If You Will en revient à un pur divertissement après des épisodes antérieurs davantage sombres et orientés vers le développement des personnages. Cette formule peut certes sembler moins substantielle, mais divertira à coup sûr les amateurs des séries d’aventures Sixties, avec ce retour de la vengeance ourdi avec machiavélisme par l’inévitable Diabolical Mastermind. Toujours interprété par un Chris Haywood cabotinant avec entrain, Maldis se prête admirablement à l’exercice, une nouvelle fois après That Old Black Magic, la saison précédente. Ses pouvoirs et son inquiétante fantaisie nous valent un récit ludique, utilisant joliment les diverses facettes de la figures du tableau enchanté, à l’évolution épouvantable comme chez Dorian Gray ou porte ouvrant sur un mini univers, enfermant les prétendues victimes.

Sans que l’utilisation de cette dernière idée se révèle aussi brillante que chez des classiques de la télévision (Le Jour du Docteur chez Doctor Who, La Nuit des tireurs d’élite chez Les Mystères de l’Ouest), elle se montre divertissante, d’autant qu’elle peut s’appuyer sur l’art graphique de la série. Tout n’est pas parfait toutefois, certains effets spéciaux ont plutôt mal vieilli et si l’on apprécie que Zhaan finisse par surpasser ses peurs, Maldis paraît trop facilement détruit. De plus si l’opus sait s’agrémenter de scènes tirant parti du relationnel entre protagonistes (cela se cristallise notamment entre Chiana et D’Argo), il ne saurait rivaliser en ce domaine avec l’ambition de ses prédécesseurs. Tel quel, il laisse néanmoins des regrets quant à l’absence de retour de Maldis, aux pétillants sortilèges maléfiques variant agréablement l’ordinaire d’un Space-opera.

Anecdotes :

  • L’épisode fut diffusé avant The Way We Weren't, pourtant tourné après, d’où des dialogues peu compréhensibles entre Aeryn et Crichton.

  • Virginia Hey (Zhaan) a indiqué qu’il s’agissait de l’un de ses épisodes préférés, pour le vrai plaisir qu’elle ressentit en frappant l’ignoble Maldis.

  • Présent depuis le début de la série, Tim Ferrer devient ici le responsable des décors de la série, poste qu’il conservera jusqu’à son terme. Il a également participé aux décors de Matrix (1999) et du film Power Rangers (1995).

  • La désintégration de Maldis demeurera cette fois définitive, car il ne réapparaîtra plus dans la suite de la série. 

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7. FAMINE
(HOME ON THE REMAINS)

Date de diffusion : 16 juin 2000

Résumé :

L’équipage a besoin de nourriture, en particulier Zhann, qui doit manger de la viande. Chiana emmène alors ses amis sur un Budong (immense vaisseau Léviathan) où elle a jadis travaillé. Tous vont devoir à leur tour gagner leur pain à la sueur de leur front, tandis qu’Aeryn reste sur Moya pour veiller sur Zhaan.

Critique :

Home on the Remains apparaît avant tout comme un excellent épisode de Science-fiction faisant plus que loucher que vers la Dark Fantasy. Le décor hors normes et volontiers baroque du gigantesque vaisseau devenu une mine de chair empoisonnée compose un parfait écrin pour une histoire aussi sombre que violente, parfois franche ment gore. La visite de cet endroit dantesque s’avère une vraie réussite visuelle due à l’inventivité et au talent des équipes de la Henson Company, tant pour les plateaux, que pour les créatures et maquillage. L’immersion s’avère complète, d’autant que le récit ne nous épargne rien dans le domaine horrifique ou sordide. On se dit que le Budong défunt constituerait un idéal supplément Dark pour un Jeu de rôles d’aventures spatiales, tel Star Wars RPG.

Malheureusement, s’il contribue à renouveler le modèle traditionnel du Space opera, l’épisode demeure hémiplégique En effet le traitement des protagonistes enthousiasme clairement moins que leur environnement car presque tous demeurent enfermés ans une outine coutumière. Le focus se place derechef sur Chiana, avec un nouvel épisode consacré à son passé. C’est assez logique, car il s’agit de la plus récente venue, mais cela phagocyte l’espace consacré aux autres personnages. Son flirt avec D’Argo se poursuit, mais sans évènement réellement marquant, John est le héros de service, etc. Le plus intéressant réside dans les scènes entre Aeryn et Zhaan avec le lien existant entre ces deux être en proie à une violence intériorisée mais menaçant de ressurgir. On apprécie aussi une nouvelle Science-fiction de qualité, avec un emploi aussi surprenant qu’astucieux de l’originale biologie de Zhaan.

Anecdotes :

  • La violence crue de l’épisode lui valut d’être le seul interdit aux mineurs en Grande-Bretagne.

  • Alors qu’elle pleure d’elle-même d’habitude, Claudia Black dut avoir recours à du menthol placé sous les yeux, lors de la pollinisation de Zhaan.

  • La scène voyant Crichton tuer le Keedva s’inspire de l’équivalente dans Le retour du Jedi, avec Luke et le Rancor.  

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8. LE PROCÈS
(DREAM A LITTLE DREAM)

Date de diffusion : 23 juin 2000

Résumé :

Alors que leur module de transport est en attente d’être récupéré par Moya, Zhaan raconte à Crichton une aventure survenue quand elle avait visité un monde peuplé de juristes, en compagnie de Rygel et Chiana. Elle s’y était vue accusée de meurtre, Rygel et Chiana devenant ses avocats lors du procès.

Critique :

Revenir sur une période se situant entre deux saisons et dépourvue du duo vedette aurait pu donne lieu à un épisode agréablement décalé, ou contribuer à remettre les évènements en cours dans une nouvelle perspective. Malheureusement cette occasion se voit gâchée, car l’épisode s’avère être rapidement un crossover entre deux genre la Science-fiction et la série juridique. Farscape n’est pas la première série d’anticipation a s’essayer à ce mélange, mais la formule juridique nous semble optimale quand elle se montre suffisamment imaginative pour participer à l’étrangeté de l’univers décrit. Si le numéro de Q rendait le procès de l’Humanité très amusant dans Encounter at Farpoint  (le pilote de Star Trek TNG),  le sommet du genre demeure sans doute The Trial of a Time Lord (Doctor Who, 1986), avec le Maître en témoin vedette de l’accusation contre le Docteur.

Malheureusement Farscape n’atteint pas ces sommets, la fantaisie d’un monde de légistes se dissipant vite pour en revenir aux clichés usuels des séries judiciaires. Si l’opus s’en sort malgré tout mieux que le terne Le Procès de Stargate SG-1, l’impression perdure d’une occasion perdue, tant la série disposait du potentiel pour un récit louchant vers une dystopie à la Brazil. Par ailleurs un récit en flashback vient encore en rajouter sur le manque de suspense concernant des personnages récurrents. L’épisode peut néanmoins comporter sur une dynamique de groupe réussie, Rygel et Chiana volant au secours d’une Zhaan d’abord dominante, puis effondrée. Dream a Little Dream permet également de s’extasier une nouvelle fois à propos du talent des animateurs de la marionnette figurant Rygel.

Anecdotes :

  • L’épisode était initialement supposé être le pilote de saison, avant de subir une réécriture qui remit à plus tard son tournage. De ce fait il comporte plusieurs séquences devenues des flashbacks.

  • Claudia Black a indiqué que la séquence montrant les personnages marcher en silhouettes était l’une de ses images préférées de Farscape.

  • Las passages chantés n’étaient pas prévus par le script. Ils furent rajoutés lors du doublage de postproduction, après une improvisation de Ben Browder ayant enthousiasmé l’équipe. 

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9.  CHANGEMENT DE CORPS
(OUT OF THEIR MINDS)

Date de diffusion : 7 juillet 2000

Résumé :

Une attaque par un vaisseau halosien a une conséquence inattendue : du fait d’une interaction avec le champ de force de Moya, les esprits des membres de l’équipage changent de corps. Ils vont devoir rapidement regagner leur corps d’origine afin de contrer une nouvelle agression visant à détruire Moya.

Critique :

L’argument de l’épisode ne brille certes pas par son originalité. En effet l’échange de corps forme sans conteste l’un des thèmes les plus récurrents des productions relevant du Fantastique ou de la Science-fiction, sous les prétextes les plus variés et exotiques. C’était déjà le cas dans l’épisode Qui suis-je ? de Chapeau Melon, ça l’est encore aujourd’hui avec tout le parti pris déstabilisant que sait en tirer l’excellente Légion, jusqu’au bout de l’étrange. Concernant des séries relativement proches de Farscape, on peut également citer Stargate SG-1, avec l’épisode Transfert, ou encore Star Trek Classic (L’Importun) et Star Trek Voyager (Vis-à-vis). Et pourtant Farscape va savoir particulièrement tirer son épingle du jeu au sein de panorama très encombré. Certes le scénario sait maintenir tout du long une vraie intensité dramatique, mais l’opus a l’heureuse idée d’avant tout jouer la carte de la comédie totalement débridée.

Situations et dialogues se montrent en permanence hilarants et cocasses, jusqu’à faire de Changement de corps l’un des épisodes les plus drôles de la série. On applaudira en particulier la formidable prestation de la distribution, chaque artiste en imitant un autre avec un réalisme confondant (cela vaut aussi pour les acteurs de voix des marionnettes). Outre les talents individuels, ceci souligne également l’esprit de groupe et la parfaite compréhension des autres personnages existant au sein de l’équipe. Mention spéciale pour Claudia Black, ici en surmultipliée. Si l’on peut regretter que Zhaan (et Virginia Hey) soit absente de la fête, l’épisode pu également s’appuyer sur sur une émotion sensible autour de la solitude de Pilote au sein du délire ambiant et sur le retour spectaculaire des sinistres Skeksis de Dark Crystal, à peine modifiés pour représenter les Halosiens.

Anecdotes :

  • Les marionnettes représentant les Halosiens furent récupérées parmi les créations de Henson Creature Shop réalisées pour le film Dark Crystal (1982).

  • Le scénario fut écrit par un auteur indépendant Michel Cassutt, mais largement transformé par Justin Monjo. Celui-ci tint néanmoins à ce que Cassutt demeura le seul crédité au générique.

  • Cassutt a indiqué avoir choisi le titre Out of their minds, même si cela ne correspond pas vraiment à l’intrigue, car il s’agit aussi du titre de l’un de ses romans préférés (L'Empire des esprits, Clifford D. Simak, 1970).

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10. LES 3 CRICHTON
(MY THREE CRICHTONS)

Date de diffusion : 14 juillet 2000

Résumé :

Une étrange sphère d’énergie pénètre dans Moya, puis engloutit Crichton. Trois versions de Crichton sont ensuite expulsées par la sphère : l’originale, une préhistorique et une troisième au contraire ultra futuriste. La sphère indique alors qu’elle s’en ira sans détruire Moya, mais qu’en échange l’un des Trois Crichton doit être sacrifié à ses recherches.

Critique :

L’épisode rejoint toute une veine de la Science-fiction voyant le héros soumis à transformation, dégénération ou mutation. La justification de l’évènement se situe ici dans une honnête moyenne, sans plus. On apprécie qu’un élément logique soit instauré concernant le choix de Crichton par l’entité, puisque, de par s nature terrienne, il constitue bien l’unique spécimen encore non collecté. Par ailleurs la représentation de la sphère verte semble réussie, d’autant qu’elle n’est pas sans évoquer le fascinant antagoniste de Métal hurlant. Les maquillages de deux nouveaux Crichton savent également ne pas trop en faire. Mais le développement de l’action comporte bien trop d’éléments résultant de la posture du Deux ex machina pour que la situation ne se perçoive pas comme passablement artificielle.

Fort heureusement le récit sait s’émanciper de la Science-fiction pure pour plutôt devenir un plaisant portrait de caractères, doublé d’une fable morale. Les réactions du reste de l’équipage se voient ainsi abordées avec justesse (l’égocentrisme de Rygel, Chiana émoustillée par le Crichton préhistorique…). Mais le débat se centre avec acuité sur le dilemme moral que le trio de Crichton doit résoudre afin de désigner qui doit être sacrifié. Les échanges s’effectuent avec pertinence et opèrent un joli retournement quand le Crichton super évolué se révèle prêt à devenir homicide, tandis que le primitif s’avère le plus généreux. On peut y voir comme une réminiscence du bon sauvage de Rousseau et la condamnation d’une évolution sociale nous conduisant vers toujours plus d’individualisme et d’égoïsme. Un intérêt supplémentaire pour un opus pouvant également compter sur une belle triple prestation de Ben Browder.

Anecdotes :

  • Ben Browder apparaît ici totalement maquillé, pour la première fois de la série.

  • L’épisode est le premier de la série a ne comporter a un artiste invité, mais seulement la distribution principale.

  • I'm in Bill and Ted land here déclare Crichton, une référence à L'Excellente Aventure de Bill et Ted (1989), une comédie SF culte des années 80 voyant deux ahuris voyager dans le temps dans une cabine téléphonique.

  • Les deux Crichton alternatifs étaient prénommés Futuro et Neandro dans le script. 

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11-12-13.  À LA RECHERCHE DE LA PRINCESSE
(LOOK AT THE PRINCESS)

Date de diffusion : 21-28 juillet, 4 août 2000

Résumé :

Afin d’échapper à Scorpius, Crichton doit demander sa man à la Princesse de toute une planète sébacéenne. Il est heureusement génétiquement compatible avec elle, mais doit faire face à l’hostilité des autres prétendants, ainsi qu’aux intrigues de cour. La Reine exige que Crichton épouse sa fille, sous peine d’être livré à Scorpius. Pendant ce temps Moya retrouve ses légendaires constructeurs, mais ceux-ci sont courroucés par le fait qu’elle ait donné naissance à un vaisseau armé.

Critique :

Avec le lancement de cet arc de trois épisodes, Farscape s’efforce visiblement de franchir un nouveau palier, et y parvient en grande partie. Une première tentative avait eu lieu en fin de saison 1, autour de l’avènement de Scorpius, mais il s’agissait simplement du prolongement des intrigues lancées précédemment ici la série s’essaie à la création de toute une nouvelle situation, centrée sur un monde forgé pour l’occasion. On apprécie l’ambition globale du projet mais cette dimension conduit ce premier volet à planter simplement le décor d’une action se déroulant lors des deux suivants. En effet, non seulement le récit introduit un important nombre de personnages issus de la planète, mais il fait appel également à la quasi-totalité des forces en présence dans l’univers de Farscape, jusqu’au retour de Scorpius et des Anciens, les créateurs de Moya.

Le tout en mobilisant également l’intégralité des membres de l’équipage autour de Crichton.  Le risque de surchauffe menace, conduisant l’opus à développer relativement lentement l’action principale. L’ensemble demeure savoureux avec un intéressant mélange de la fantaisie des vieux Space Opéras à la Buck Rodgers et des rôles archétypaux des films hollywoodiens en costumes, entre Princesse en danger et félons de rigueur. De quoi passer sur a bizarrerie de l’argument qui voudrait que la Princesse ne soit plus génétiquement compatible avec sa propre espèce, tout en l’étant avec celle des Terriens. Avec des considérations sentimentales et politiques s’enchevêtrant, les  épisodes suivants concrétisent les potentialités de ce nouveau monde, sans pour autant dissiper une relative impression d’artificialité. Peut-être trop ambitieux, cet arc triple demeure néanmoins un beau morceau de bravoure.

Anecdotes :

  • Les trois parties de l’arc s’intitulent : Rien qu’un baiser (A Kiss Is But A Kiss), Je pense donc j’agis (I Do I Think) et Dénouement (The Maltese Crichton).

  • La servante royale Ro-Na est jouée par Francesca Buller, l’épouse de Ben Browder. Elle interprète un rôle différent par saison au fil de la série, toujours en opposition à Crichton. Leur fils effectue également un caméo, en tant que futur bébé de Crichton et de la princesse.

  • Les scènes extérieures avec le Scarran furent tournées aux Jardins Chinois de l’Amitié, à Sydney. Ils furent offerts par Guangzhou, ville chinoise jumelée à Sydney, et inaugurés en 1988.

  • On entend la voix de Moya pour la première fois. On ne l’entendra plus jamais après la conclusion de l’arc. L’artiste prêtant sa voix n’a pas été crédité et son nom demeure inconnu.

  • Jonathan Hardy, qui assure la voix de Rygel, effectue ici son unique apparition à l’écran de toute la série.  Il joue Kahaynu, le créateur de Moya.

  • L’arc ne devait initialement comporter que deux épisodes, mais au terme de l’écriture, il se retrouva avec un excédent de 18 minutes. Ne pouvant se résoudre à trancher, les auteurs résolurent de passer à trois épisodes. La scène du mariage aurait dû être coupée si l’arc n’ait comporté que deux épisodes, comme prévu initialement. 

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14. LA CHASSE EST OUVERTE
(BEWARE OF THE DOG)

Date de diffusion : 11 août 2000

Résumé :

Après un séjour sur une planète commerciale, Chiana revient avec un Vork, petite créature supposée donner la chasse aux parasites éventuellement présents dans Moya. Quand D’Argo est blessé par un animal hostile, une chasse est lancée. À moins que le Vork ne soit lui-même le parasite ? Pendant ce temps Crichton a de plus en plus d’hallucinations concernant Scorpius.

Critique :

L’épisode souffre d’une histoire principale trop simple, partageant d’ailleurs l’affiche avec plusieurs intrigues secondaires, mais aussi particulièrement prévisible. En effet le scénario tente de jouer la carte du doute quant à la culpabilité du Vork, sans que l’on ne croie jamais un seul instant à cette option, même à travers l’hypothèse d’une double personnalité. Reconnaissons néanmoins que la chute reste surprenante ! Malgré cette faible trame, l’épisode se laisse toutefois regarder sans ennui. Les intrigues secondaires se montrent souvent intéressantes, comme autour du couple désormais établi entre D’Argo et Chiana ou le développement de l’étrange connexion entre Scorpius et Crichton.

Mais le véritable atout de La Chasse est ouverte demeure bien le Vork lui-même. En soi relativement simple vis-à-vis d’autres créations de Creature Shop, le Vork s’impose comme une marionnette particulièrement expressive. Le studio excelle décidemment avec une parfaite régularité dans des créatures particulièrement diverses, toujours animées avec talent par les marionnettistes. Grâce à cette faculté, le Vork parvient à établir un vrai relationnel avec les différents membres d’un équipage dont il aurait pu devenir aisément un membre à part entière. Les acteurs excellent dans le registre de l’émotionnel, à commencer par Claudia Black, très en avant ici. On lui doit un final particulièrement aussi réussi que mélancolique.

Anecdotes :

  • La scène voyant les insectes recouvrir Rygel a été inspirée par l’équivalent de La Momie (1999)

  • Autre clin d’œil : le Vork sur le dos d’Aeryn est une référence à Maître Yoda chevauchant Luc dans L’Empire contre-attaque.

  • Tandis qu’il joue au golf dans les couloirs de Moya, Crichton cite des répliques du film culte Le golf en folie (1980).

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15. FAUX RETOUR
(WON'T GET FOOLED AGAIN)

 

Date de diffusion : 18 août 2000

Résumé :

Crichton se réveille sur Terre, après le crash de son vaisseau d’origine. Aurait-il rêvé toutes ses précédentes aventures ? Il suppose toutefois qu’il s’agit d’une illusion, comme lors de son prétendu premier retour sur Terre. La situation devient de plus en plus absurde, menaçant de le faire sombrer dans la folie.

Critique :

L’épisode pourrait constituer un doublon vis-à-vis de A Human Reacion (-16), mais le traitement de ce nouveau retour illusoire dur Terre se voit traité de manière tout à fait différent. En effet cet épisode massivement décalé jour totalement la carte d’un humour absurde allant sans cesse croissant. Même si les scénaristes se montrant suffisamment habiles pour in fine retomber sur leurs pieds, ce sont ces séquences toutes les plus surréalistes les unes que les autres qui forment le sel du récit. On s’amuse ainsi beaucoup de ce bar où Crichton ne cesse de s’échouer, ou des membres de l’équipage placés dans des situations saugrenues.

 L’exercice de style ne s’avère pas pour autant gratuit, illustrant la paranoïa ayant progressivement gagné le Terrien au fur et mesure de sa découverte d’un univers aussi fabuleux que périlleux. L’écho rencontré par les manipulations que subit son esprit rend également le délire soudainement glacial quand apparaît Harvey, l’émanation mentale de Scorpius. Particulièrement marquant et impulsé par une distribution jouant magnifiquement le jeu, Faux retour démontre une nouvelle fois la faculté de Farscape à pousser l’Etrange jusque dans ses ultimes retranchements.

Anecdotes :

  •  Quand Crichton entre dans le bureau, tous les personnages présents dans la pièce sont ceux représentés dans la photographie placée sur le meuble, et ils e tiennent dans la même position.

  • Cet épisode est fréquemment cité comme le meilleur de la série, par les membres de l’équipe come par les fans. David Kemper le décrit comme « Farscape sous acide ».

  • L’épisode est le premier à ne comporter aucune scène à bord de moya ou de talyn, il y en aura quatre en tout dans l’ensemble de la série.

  • On découvre ici que Scorpius a inséré un clone de lui-même dans l’esprit de Crichton. 

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16. LE MÉDAILLON
(THE LOCKET)

Date de diffusion : 25 août 2000

Résumé :

Aeryn ressort considérablement plus âgée d’une brume qu’elle a traversée durant quelques heures, en espérant s’y dissimuler contre les Pacificateurs. Elle enjoint à l’équipage et à Moya de s’éloigner pour se mettre à l’abri. Crichton se lance néanmoins à son secours et découvre que le nuage abrite toute une planète.

Critique :

Après la débauche d’imagination du précédent opus, on en revient ici à l’ordinaire de la série : découverte d’un monde étrange et romance entre Crichton et Aeryn Sun. Tout cela suffit souvent à nous combler, mais pas ici En effet l’épisode commet l’erreur de ne pas nous faire vivre l’existence parallèle d’Aeryn. Seuls certains points nous sont révélés, mais, outre l’impressionnant maquillage de vieillissement, tout ceci demeure avant tout virtuel et évoqué de loin. Dès lors que l’expérience, sans conséquence sur l’action principale de la série, ne touche pas non plus le spectateur, le récit tourne à vide.

Tant qu’à mettre en avant la relation entre Crichton et Aeryn il aurait également été bien plus porteur de leur faire vivre pleinement ensemble cette expérience. Ici le scénario ne joue efficacement que la carte de la chute voyant l’héroïne découvrir à son retour que ses compagnons d’aventure n’ont vieilli que d’un seul jour. Le fait que seuls Zhaan et Stark (au retour largement sous-expliqué) soient les seuls à se souvenir de l’histoire ajoute encore au sentiment d’inutilité de l’opus. Il aurait pu être intéressant de développer les conséquences de cet écart sur le relationnel entre Aeryn et ses amis, il n’en sera rien. Au total on aura connu Farscape autrement plus ambitieuse.

Anecdotes :

  • Pour vieillir Ben Browder et Claudia Black, les maquilleurs ont utilisé la même technique que pour le visage de Scorpius.

  • Stark est de retour au sein de l’équipage, il n’était pas apparu depuis la fin de la saison 1.

  • Dans l’épisode The Choice (3.17), Aeryn évoquera les évènements de The Locket, alors qu’ils sont censés avoir été oubliés. 

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17. L'ODIEUSE VÉRITÉ
(THE UGLY TRUTH)

 

Date de diffusion : 08 septembre 2000

Résumé :

Crichton, Aeryn, D'Argo, Zhaan, et Stark sont mis en accusation par les Plokavians, lorsque l’un des vaisseaux de ces derniers est détruit par Talyn, le fils armé de Moya. Ils s’y trouvaient effectivement à ce moment-là. Le procès doit déterminer qui a ouvert le feu. Il va leur permettre de raconter comment ils se sont retrouvés à bord du Léviathan commandé par Crais.

Critique :

Après le médiocre Dream a Little Dream cette saison, nous renouons ici avec le récit judiciaire et l’incontournable passage obligé que forme la liturgie d’un procès. Mais le succès est ici au rendez-vous, grâce à la captivante technique narrative consistant à faire progressivement surgir la vérité à partir de témoignages parcellaires, voire contradictoires. L’exercice de style se voit mené de main de naître à travers les récits d’Aeryn, Zhaan, Stark, D’Argo et Crichton. Sans que pour autant l’affaire ne tourne au film à sketchs, chaque segment apporte son écot à la résolution de l’énigme, tout en se montrant judicieusement imprégné de la personnalité du narrateur ou de la narratrice.

Le regard porté sur les autres personnages et les éléments révélés sur sa propre personnalité (la persistance du lien entre Aeryn et Crais, l’amicale condescendance de Zhaan, l’amitié virile entre Strak et Crichton…) apportent de la chair à ce qui pourrait se résumer à un simple exercice de style intellectuel. On apprécie également que, tout en demeurant un antagoniste, Caris soit montré comme davantage complexe qu’un simple vilain, à travers le souci sincère qu’il porte à Talyn. Il reste toutefois dommage que le témoignage de Crichton s’avère si déterminant et central, Farscape perd de sa spécificité quand elle devient moins chorale et plus traditionnellement centrée sur la figure du Héros.

Anecdotes :

  • David Kemper a indiqué que cet épisode était dédié aux personnages non directement membres de l’équipage : Stark, Talyn et Crais.

  • Le scénario est une illustration du Rashomon Effect, type d’histoire voyant une réalité décrite de manière différente par les témoins. Ceux-ci sont sincères, mais leur perception des évènements diffère. Le terme fait référence au film Rashomon d’Akira Kurosawa (1950), où quatre individus décrivaient un meurtre de manières différentes.  

 

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18. LES COLLIERS DE CONTRÔLE
(A CLOCKWORK NEBARI)

Date de diffusion : 15 septembre 2000

Résumé :

Deux Nebaris désireux de ramener Chiana sur son monde natal s’emparent de Moya après avoir réussi à droguer l’équipage et à asservir Pilote grâce à un collier. Toutefois Crichton et Rygel s’avèrent immunisés contre la drogue et vont tenter de reprendre le contrôle du vaisseau.

Critique :

L’épisode revient, une nouvelle fois, sur le lourd passé de Chiana. Le sujet semble décidément inépuisable pour les auteurs, mais ces deniers apparaissent moins inspirés qu’à l’ordinaire. Ainsi le retour surprise de son frère en inaccessible chef de la résistance vient encore rajouter une couche de pathos à Taking the Stone. Ce côté racoleur de l’intrigue se retrouve également à propos ds tourments subis par Chiana tout au long de l’épisode. On peut également regretter que les Nebaris aient désormais perdu leur (relative) ambivalence, pour désormais camper une tyrannie de plus au sein de l’univers de la série. C’est d’autant plus vrai que cette histoire d’épidémie censée se propager à travers la Galaxie tient difficilement la route, même pour Farscape.

Le talent de Gigi Edgley dans le rôle d’une Chiana particulièrement mise en avant sauve néanmoins l’épisode de l’ennui. Comme souvent dans cette série, le relationnel vient au secours d’un scénario défaillant On apprécie particulièrement le beau portrait de l’amitié entre Chiana et Crichton, dépourvue de toute ambigüité. Les autres personnages apportent également leur grain de sel, notamment un Rygel toujours aussi amusant. Les clins d’oeil à Orange mécanique (l’éprouvante scène oculaire de Crichton) forment une agréable curiosité. Prédomine néanmoins l’impression d’un épisode en dessous, l’équipe se concentrant peut-être sur le prochain nouvel arc de trois épisodes.

Anecdotes :

Le frère de Chiana s’avère être vivant, alors qu’il était présumé mort depuis l’épisode Taking the Stone (2.03).

Durant la scène entre Chiana et son frère, on peut voir des voitures rouler en arrière-plan.

I'm nobody's puppet ! s’exclame Rygel, soit une évidente plaisanterie des auteurs.

 

Le titre original est une claire référence au film et roman Orange mécanique (A Clockwork Orange).

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19-20-21. LES ARMES, L'ARGENT ET LES MENSONGES
(LIARS GUNS AND MONEY)

Date de diffusion : 04, 11 et 18 décembre 2000

Résumé :

D’Argo retrouve enfin son fils, Jothee, mais celui-ci est sur le point d’être vendu comme esclave. L’équipage met au point un hold-up devant permettre de réunir la somme nécessaire au rachat de la liberté de Jothee. Mais ils ignorent que l’argent visé appartient à Scorpius. Scorpius achète Jothree peu de temps avant l’arrivée de l’équipage et propose alors un échange avec Crichton. L’équipage décide de donner l’assaut au dépôt où est détenu Crichton, mas rien ne va se passer comme prévu. L’équipage et les mercenaires finissent par parvenir à lancer un raid pour exfiltrer Crichton. Ce dernier est torturé afin que Scorpius puisse s’emparer des secrets des trous de ver qu’il détient inconsciemment. Nos amis parviennent à s’enfuir à temps, grâce à l’intervention inopinée de Talyn.

Critique :

Ce nouvel arc de trois épisodes propulse plus que jamais Farscape aux alentours du Western, en habillant aux couleurs de la Science-fiction, la figure bien connue de l’attaque d’une banque. La série n’aura d’ailleurs jamais été aussi proche de Firefly qu’à l’occasion de cette histoire évoquant également le film de casse. Les actions et les péripéties se succèdent à un train d’enfer, quitte à parfois avoir la main assez lourde concernant les invraisemblances et les raccourcis scénaristiques. Le succès de l’ensemble est également dû aux figures hautes en couleurs des mercenaires, alliés ponctuels de l’équipage. Ces exotiques antihéros permettent aussi aux artistes et animateurs de se régaler.

Les auteurs savent amplifier leur récit en l’entremêlant aux destinées individuelles des protagonistes du programme. Plusieurs trames connaissent ainsi des développements majeurs, comme d’Argo et son fils, ou l’implant neuronal implanté en Crichton. Cette idée porte décidément ses fruits, bien avant le Cylon Numéro 6 de Battlestar Galactica imprégnant l’esprit de Baltar sur un mode très similaire. Ayant clairement supplanté Crais comme grand méchant de la série, le véritable Scorpius se voit bien évidemment convoqué comme opposition du jour, apportant un éclat supplémentaire à ce récit souvent enthousiasmant et mobilisant l’ensemble de l’univers de la série.

Anecdotes :

  • Les trois parties de l’arc s’intitulent : Un plan compliqué (A Not So Simple Plan), Une équipe formidable (With Friends Like These) et Plan B (Plan B).

  • L’implant neural de Crichton a été implanté en saison 1, lors du double épisode Nerve /  Hidden Memory (1-19 et 1-20), mais l’acte ne sera jamais montré.

  • L’acteur Matt Newton (Jothree) est crédité comme guest star, mais n’apparaît jamais à l’écran. Ses scènes furent peut-être coupées avant diffusion.

  • Un clin d’œil est fait à la série Alerte à Malibu (1989-2001), lorsque Crichton déclare la chercher en regardant les écrans de surveillance.

  • L’arc voit enfin se réunir D’Argo et son fils Jothree.

  • Natira, qui semble avoir eu une liaison avec Scorpius, parvient à s’enfuir Toutefois elle ne réapparaîtra plus ultérieurement.

  • En début d’épisode, quand il s’adresse à Crais, Pilote parle de Talyn au féminin, alors que ce dernier est masculin.

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22. FATALE DICHOTOMIE
(DIE ME DICHOTOMY)

Date de diffusion : 19 décembre 2000

Résumé :

Son implant neural menace désormais de faire basculer Crichton dans la folie. L’équipage le conduit chez un spécialiste pour tenter de l’extraire, mais Crichton est désormais devenu un danger pour les siens. De plus Scorpius intervient quand débute l’opération, farouchement déterminé à remporter la victoire in extremis.

Critique :

Ce final de saison résulte solide à défaut d’apparaître original. Il est vrai que son sujet principal, mais pas unique, était très prévisible. Une fois l’implant neuronal débusqué, l’étape suivante ne pouvait être qu’une tentative d’extraction. D’autres éléments, aussi incontournables qu’anticipés, figurent également à l’appel, comme un nouveau cliffhanger en conclusion de saison, et le retour de Scorpius pour l’ultime manche, du moins jusqu’à la prochaine. Même les doubles antagonistes, supposés constituer un élément de surprise, ont été maintes fois vus dans des séries de Science-fiction d’un style voisin, comme Stargate SG-1 ou Star Trek.

Le récit demeure néanmoins suffisamment maîtrisé pour conserver l’intérêt du spectateur. Il parvient également à susciter quelques surprises via les intrigues secondaires, notamment la constitution difficile d’une famille recomposée autour de D’Argo (son fils marqué par les tragédies vécues et Chiana pas encore prête à entrer en ménage). Un drame familial au beau milieu d’une confrontation de Space opera, décidément Farscape parvient envers et contre tout à surprendre. L’épisode parie néanmoins trop sur la possibilité la mort de Crichton et d’Aeryn, alors que cela reste bien entendu inenvisageable.

Anecdotes :

  • La distribution comprend deux acteurs ayant jué des rôles notables dans la saga Mad Max : Virginia Hey (la femme guerrière dans Mad Max 2) et Hugh Keays-Byrne (Toecutter dans le premier Mad Max, Joe dans Mad Max Fury Road).

  • La saison s’achève sur un nouveau cliffhanger. Die me Dichotomy est d’ailleurs considéré comme la première partie d’un double épisode, la deuxième étant le pilote de la saison 3, Season of Death.

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Saison 2Saison 4

Farscape

Saison 4

1. Ça bouge là-dedans (Crichton Kicks)

2-3. Dans la poussière de l'oubli (What Was Lost)

4. Les Merveilles de la lave (Lava's A Many Splendored Thing)

5. Promesses (Promises)

6. Élection naturelle (Natural Election)

7. Jeu de rôle (John Quixote)

8. On a toujours besoin d'un plus petit que soi (I Shrink Therefore I Am)

9. Crime de préfet (A Prefect Murder)

10. Coup d'État au mollusque (Coup by Clam)

11. Continuum incertum (Unrealized Reality)

12. Kansas (Kansas)

13. Terra Firma (Terra Firma)

14. Absorption spirituelle (Twice Shy)

15. Combat mental (Mental As Anything)

16. Balise à bord (Bringing Home the Beacon)

17. Une constellation de doute (A constellation of doubt)

18. La Prière (Prayer)

19-20-21. La Souricière (We're so screwed)

22. Mauvais Timing (Bad timing)

 

  


1. ÇA BOUGE LÀ-DEDANS
(CRICHTON KICKS)



Date de diffusion : 07 juin 2002

Résumé :

Après la séparation de l'équipage et la disparition de Moya dans un Trou de Ver, Crichton sert désormais sur un Léviathan très âgé et sur le point de mourir. Quand des mercenaires s'en prennent au vaisseau, Crichton va renouer avec ses anciens compagnons, mais aussi rencontrer une nouvelle alliée.

Critique :

Peut-être pour au passage capter de nouveaux venus, cette ultime saison débute par un épisode volontiers léger, accordant une belle place à l'action et à l'humour. De fait les Pirates de l'Espace demeurent avant tout distrayants et autorisent quelques belles séquences parfois proches du Cartoon. Si l’opus résulte (relativement) plus proche qu’à l’accoutumée des standards du Space Opera, il n’en renonce toutefois pas pour autant à la finesse d’écriture. L’exposition de la nouvelle situation de Crichton et du reste de l’équipage du Moya s’effectue ainsi avec une progressivité ménageant le suspense. Le spectateur est ainsi appelé à découvrir le décor de ce début de saison avec l’œil même de Crichton.

Le récit parvient également à mettre en place un relationnel fort entre le héros est le duo formé par le Léviathan vieillissant et son Pilote. Le drone 1812 participe également à la bonne humeur générale, avec son emploi agréablement décalé de la musique de Tchaïkovski. Mais le véritable atout de l’épisode demeure l’arrivée de la flamboyante Sikozu, au caractère bien trempé et au cynisme affirmé. Elle s’impose d’emblée, d’autant que pour le coup on s’éloigne des clichés habituels des personnages féminisme du Space opéra (la damoiselle en détresse ou l’impératrice exotique). Farscape continue à affirmer sa modernité et c’est tant mieux.

Anecdotes :

  • La scientifique Sikozu Svala Shanti Sugaysi Shanu (Sikozu pour lesintimes), grande spécialiste des Léviathans, intègre l'équipage. Elle va demeurer présente jusqu'à la fin de la série. L'actrice Raelee Hill avait d'abord auditionné pour le rôle de Noranti, qui fut attribué à Melissa Jaffer. Mais les producteurs furent si impressionnés par sa prestation, qu'ils créèrent le rôle de Sikozu exprès pour elle.

  • La musique ouvrant et concluant l'épisode est l'Ouverture solennelle 1812 de Tchaïkovski (1880), commémorant la victoire russe sur Napoléon. Le drone est nommé 1812 en référence à cette œuvre.

  • L'équation écrite par Crichton à la fin de l'épisode est "A+C=B". Elle préfigure les événements de la saison : Aeryn et Crichton vont avoir un bébé.

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2-3. DANS LA POUSSIÈRE DE L'OUBLI
(WHAT WAS LOST)

Date de diffusion : 14 et 21 juin 2002

Résumé :

Hormis Aeryn, tout l'équipage se réunit sur la planète Arnesk, où se trouvent les vestiges d'une antique civilisation étudiée par Jool. Quand approche une tempête magnétique, Crichton et les siens doivent partir mais se trouvent alors confrontés à l'arrivée des troupes de Grayza. Celle-ci assume désormais le commandement des Peacekeepers, après la déconfiture de Scorpius.

Critique :

Le double épisode poursuit avec efficacité le déploiement de la nouvelle saison. La réunion de l’équipage (à la notable exception d’Aeryn Sun) s’effectue avec efficacité et émotion, de même que le passage de témoin entre Jool et Shikozu, de nouveau mise en avant avec pertinence. Avec également la Vieille Femme, Farscape réaffirme savoir intégrer ses nouveaux personnages à l’équipe en place, un processus pourtant jamais aisé. Les acteurs continuent à de donner à fond, l’enthousiasme demeure au rendez-vous au sein de la distribution. Entre décors et effets spéciaux spectaculaires, la mise en scène reste également un pont fort du programme, avec ici le renfort d’un magnifique site naturel exploité via des vues extérieures plus nombreuses qu’à l’accoutumée. Environnement marin et tunnels enjolivent réellement l’opus. Le double épisode s’intéresse également au Côté obscur, avec de nombreuses informations relatives à l’évolution des forces au sein du camp Peacekeepers, l’élévation de Grayza et la déchéance de Scorpius.

Un beau panier de crabes assez jouissif, même si cet aspect confirme une certaine convergence de Farscape avec le Space Opera de naguère, de manière assez dommageable si cela se confirmait à long terme. C’est particulièrement le cas avec Grayza campée en quasi-Impératrice exotique ultra sexualisée (sans doute un peu trop à l’époque de MeToo), digne de la Reine Arachnia des Aventures du Capitaine Proton pour les amateurs de Star Trek Voyager, de la Princesse Aura de Flash Gordon, de la Princesse Ardala de Buck Rogers, etc. Son pouvoir sexuel et l''environnement simili égyptien évoquent également l'Hathor de Stargate SG-1. Cette relative perte d'originalité de Farscape s'accompagne également de quelques facilités scénaristiques (les Peacekeepers incapables de discerner que le Léviathan est encore vivant, l'éclipse très pratique de Grayza...). De quoi gâcher quelque peu le plaisir de ce divertissant double épisode.

Anecdotes :

  • Dans la version anglaise, les deux parties du double épisode sont titrées : Sacrifice et Resurrection. Elles n'ont pas de titre dans la version française.

  • La traditionnelle séquence introductive Previously on Farscape montre la promotion de Braca au grade de Capitaine, par Grayza. Il s'agit d'une scène initialement tournée pour l'épisode précédent, mais qui ne fut pas conservée.

  • Dans la vision des prêtres en train de chanter, ceux-ci interprètent une version réorchestrée du thème de la série.

  • Jool quitte ici la série, car elle va demeurer sur Arnesk. L'actrice Tammy MacIntosh venait en fait d'obtenir un rôle récurrent dans la série médicale australienne All Saints (1998-2009).

  • Les extérieurs de l’épisode ont été tournés dans le parc naturel de Sydney Harbour, donnant sur le célèbre port naturel de Sydney.

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4. LES MERVEILLES DE LA LAVE
(LAVA'S A MANY SPLENDORED THING)

 

Date de diffusion : 28 juin 2002

Résumé :

Pilote transmet un message indiquant la position de Moya. En route pour le rendez-vous fixé, l'équipage doit faire halte sur une planète inconnue. Rygel est capturé par des guerriers locaux quand il s'intéresse de trop près à leurs possessions. D'Argo et Crichton vont s'efforcer de le sauver avant qu'il ne soit mis à mort.

Critique :

La mise en place très progressive de la nouvelle saison connaît ici ne digression ne lui apportant guère de valeur ajoutée. Survenant en fin d’épisode, les retrouvailles avec Moya et Pilote ne pèsent guère sur le récit, et il nous presse désormais que l’équipage soit réunifié, fin que la série retrouve son plein potentiel. Certes les aventures ici narrées demeurent suffisamment rythmées pour éviter l’ennui, mais semblent bien en deçà du spectacle habituel. Rygel reproduit son aptitude à plonger ses compagnons dans les problèmes du fait d son avidité, un thème certes toujours amusant, mais désormais particulièrement prévisible.

Les méchants du jour résultent particulièrement oubliables, où se situe loin des antagonistes les plus marquants du programme. Certaines maladresses viennent encore renforcer l’impression de se trouver face à un épisode mineur, comme l’omniprésence du scatologique dans l’humour de l’épisode, entre entrailles et régurgitations diverses et variées. La lave fournit un effet visuel, mais le maque d’effectivité de sa chaleur, au-delà de toute vraisemblance, pénalise un récit qui malgré out relève encore de la Science-fiction et non de la Fantasy. Shikozu reprend avec Chiana les mêmes chamailleries que cette dernière avait avec Jool, ce qui rend le remplacement de personnage un rien mécanique.

Anecdotes :

  • Crichton fait à la fois référence au Magicien d'Oz et à Star Trek, quand il déclare : Mr. Red Shirt, whatever the Tin Man's paying you, we'll double it.

  • Crichton surnomme deux des voleurs "Larry et Moe", et lui-même, "Lou Costello". Il s'agit de référence au The Three Stooges Show et au Abbott and Costello Show, des émissions d'humoristes américains durant les années 50 et 60.  

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5. PROMESSES
(PROMISES)

Date de diffusion : 12 juillet 2002

Résumé :

Toute la bande rejoint enfin Moya et retrouve Aeryn. Or celle-ci a emmené Scorpius avec elle, car il lui aurait sauvé la vie pendant qu'elle était séparée de ses amis. Par ailleurs, elle déclare souffrir d'une grave rechute de sa maladie liée à la chaleur. L'équipage doit également faire face à un mystérieux ennemi d'Aeryn, ainsi qu'à une nouvelle arme des Peacekeepers.

Critique :

Promesses apparaît comme un titre particulièrement bien choisi, tant l’opus apporte un nouveau départ à cette saison 4. Cela est évidemment dû au premier chef à la réunion enfin achevée de Moya et de son équipage au complet, mais le récit sait ne pas se militer à cet aboutissement somme toute assez mécanique, pour au contraire accomplir plusieurs choix ambitieux. Ainsi, après un début de saison où Farscape flirtait avec le Space opéra classique, la série brise à nouveau le moule avec des retrouvailles tout sauf festives ou romantiques entre Aeryn et Crichton. L’intrigue sait conserver une forte part de mystère autour de ce qui est réellement survenu à Aeryn ce qui autorise bien des développements ultérieurs. La survenue de Scorpius au sein de l’équipe sait ne pas établir un doublon avec celle de Crais, jadis, tout en jetant une ombre palpable sur la suite des évènements.

Outre l’excellent jeu des différents comédiens et comédiennes, les visions d’Aeryn grimée en Scorpius s’avèrent aussi particulièrement troublantes, sans doute davantage encore que celles de Crichton naguère. Farscape continue à exploiter au mieux l’inépuisable antagoniste que constitue Scorpius. Il sait ainsi évoluer de saison en saison, non pas sur sa psychologie ou sur ses objectifs, ce qui risquerait de devenir incohérent, mais sur les moyens dont il dispose, désormais en singulière décroissance ! Ceci n’est pas sans rappeler l’irrésistible Schubert de L’Homme de l’Atlantide.  Le récit s’offre encore d’autres belles audaces, comme la sortie de scène du populaire Harvey. De quoi prendre le risque de choquer les fans, mais la présence physique de Scorpius le rendait passablement redondant. Par ailleurs l’épisode apporte toujours un grand soin aux personnages secondaires (on apprécie que Pilote soit sensible au départ de Jool), ainsi qu’aux scènes d’action, très réussies.

Anecdotes :

  • Harvey, le clone neural de Scorpius, est enfin éjecté de l'esprit de Crichton. Mais Harvey fera son retour lors de l'arc La Souricière, en fin de saison.

  • La longue chevelure noire d'Aeryn est désormais due à une perruque, Claudia Black étant davantage bouclée au naturel. La chevelure d'Aeryn va régulièrement s'allonger au fil de la saison.

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6. ÉLECTION NATURELLE
(NATURAL ELECTION)

Date de diffusion : 19 juillet 2002

Résumé :

Avec difficulté, l'équipage tente d’élire un Capitaine en son sein, à la demande de Moya et de Pilote, quand le vaisseau est heurté par une plante géante et toxique surgie à proximité d'un Trou de Ver. Moya est en danger de mort. Le secret d'Aeryn est découvert : elle est en fait enceinte. Crichton tente de se réconcilier avec elle.

Critique :

L’épisode se profile clairement comme un vaste test que doit subir l’équipage récemment réunifié, mettant à l’épreuve la solidité des liens reforgés. L’assaut de la plante en appelle ainsi à l’esprit d’équipe et à la coopération face au danger commun. Mais de son côté, l’élection d’un Capitaine porte parole, quoique que moins périlleuse, n’en comporte pas moins des ferments de zizanie. Le premier paradoxe réussi de cet épisode riche en action est donc de former en définitive un récit très orienté vers le relationnel. La formule fonctionne souvent positivement, grâce à la complicité des comédiens, à l’intérêt porté aux figures de la série et à la curiosité encore suscitée par les deux nouvelles venues. On apprécie particulièrement le lien amical entre Crichton et Chiana, mais aussi le début d’intégration de Scorpius.

Le second paradoxe positif de l’opus est de parvenir à nous faire pleinement ressentir le spleen de la relation Crichton / Aeryn, alors même que celle-ci s’est inscrite au cœur des moments les plus démentiels de Farscape. Cet universel humain, impulsé avec talent par les comédiens, rend très sensibles ces retrouvailles difficiles, encore compliquées par l’identité du père non révélée par Aeryn. De quoi contourner aisément le marronnier que constitue l’arrivée d’un enfant au sein d’un couple télévisuel, nous sommes loin de la mésaventure connue par la saison 11 des X-Files. On applaudit particulièrement la performance de Claudia Black, impeccable dans l’expression d’une farouche Aeryn désormais fragilisée et troublée.

Anecdotes :

  • Crichton surnomme la plante "Audrey", soit le nom de son équivalent dans le film La petite boutique des horreurs (1986)

  • Crichton peut désormais prédire l'ouverture des Trous de Ver. Cela sera important dans la suite de la saison, d'autant que Moya va naviguer dans une zone de l'Espace où ceux-ci seront nombreux.

  • C'est D’Argo qui est finalement élu en tant que capitaine de l'équipage, ce qui signifiera surtout un rôle de porte-parole auprès de Moya. Il reçoit quatre voix, celles d'Aeryn, de Crichton, de Chiana et la sienne propre.

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7. JEU DE RÔLE
(JOHN QUIXOTE)

Date de diffusion : 26 juillet 2002

Résumé :

Crichton et Chiana se retrouvent coincés dans la réalité virtuelle d'un jeu vidéo s'inspirant de manière détournée des exploits de l'équipage. Leur seul moyen de sortir est de parvenir à vaincre le Jeu, mais celui-ci s’efforce de montrer à Crichton à quel point ses sentiments envers Aeryn seraient une faiblesse.

Critique :

A peine l’équipage du Moya est-il enfin pleinement installé que voici que déboule le premier épisode décalé de celle-ci. Peut-être est-ce un peu tôt dans le déroulé de la saison, mais on avouera être toujours friand de l’exercice. Bien avant l’expérience finalement assez similaire de Jumanji : Bienvenue dans la jungle (2017), Jeu de Rôle va se situer dans la meilleure tradition de Farscape : associer une fantaisie de tous les instants à une étude acérée de ses personnages, avant tout concernant Crichton. Le côté farfelu de ce récit sinon onirique, du moins vidéo-ludique, est également du pur Farscape, un feu d’artifices de gags absurdes (fatalement inégaux) et d’amusantes références à la Pop culture. Le summum se voit d’ailleurs atteint avec un Crichton virtuel s’inspirant directement de l’iconique Max Headroom ! Toutefois le succès de l’opus se voit considérablement grevé par un budget manifestement insuffisant. Il reste dommageable qu’un épisode décalé d’une série aussi inventive dans ses décors se déroule longtemps dans ce qui s’assimile à un hangar.

On apprécie que le Jeu se doive à l’esprit aussi imaginatif de Stark, qui n’a pas hésité à vendre la mémoire de Crichton. On comprend mal par contre pourquoi il voudrait s’en prendre à Crichton. Cette visite des personnages passés de la série, dont Zhaan, plaira beaucoup au public. Le fan service ne nous dérange pas quand il n’est pas excessif ou facile. Une fois de plus Aeryn Sun se taille la part de la lionne, à côté de l’alliance toujours renouvelée entre Crichton et Chiana. Une excellente actrice met toujours beaucoup de talent à mal jouer : l’irrésistible caricature de Damoiselle en détresse à laquelle se livre Claudia Black illustre avec saveur à quel point Aeryn la Guerrière n’est pas une Princesse ! Tandis qu’il se cherche davantage lui-même que la sortie du Jeu, Crichton se voit habilement confronté à ses peurs intimes. Un moment terriblement émouvant survient quand on comprend que, lors de son dialogue avec l’Aeryn virtuelle, celle-ci ne lui dise que ce qu’il désespère d’entendre. Les traumas du passé semblent bien condamner leur relation, une conclusion amère au-delà du voile de l’amusement.

Anecdotes :

  • Durant le combat à l'épée dans la tour, la musique entendue est le premier mouvement de la Sonate pour piano n° 21 de Beethoven, dite "Waldstein" (1804).

  • Afin que le retour virtuel de Zhaan dans l'univers du Jeu demeure une surprise pour le spectateur, l'actrice Virginia Hey ne fut pas créditée dans le générique d'ouverture. Elle l'est néanmoins dans celui de fin, en tant qu'artiste invitée.

  • Le John Crichton apparaissant dans la télévision est une parodie de Max Headroom (1987-1989). Cette série cyberpunk culte, très estampillée 80's, met en scène un animateur virtuel, dans un futur dystopique.

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8. ON A TOUJOURS BESOIN D'UN PLUS PETIT QUE SOI
(I SHRINK THEREFORE I AM)

Date de diffusion : 02 août 2002

Résumé :

Alors que Noranti et Crichton sont absents, Moya est capturée par des chasseurs de prime montant à bord. Crichton va devoir s'allier à Scorpius et au Drone 1812 pour sauver ses amis emprisonnés et éviter que les terribles Scarrans ne s'emparent de Moya. La situation se complique quand des membres de l’équipage sont miniaturisés

Critique :

On peut regretter que l’argument de l’épisode soit devenu très passe-partout au sein de la série. Moya a déjà été maintes fois abordée par des mercenaires ou des forces hostiles, on ressent donc fortement une impression de déjà-vu. Toutefois les auteurs vont se montrer suffisamment malins pour renouveler l’intérêt autant qu’il leur était possible. Les méchants du jour s’imposent d’emblée grâce à leur apparence spectaculaire. Ces armures ou exosquelettes constituent une nouvelle performance de Farscape en la matière, avec le détail horrifique de l’incrustation des boites contenant les victimes du rayon réducteur. Les Aliens en eux-mêmes résultent joyeusement abominables, les amateurs de Doctor Who songeront sans doute à des Daleks désormais à l’intérieur d’armures de Cybermen.

Le rayon réducteur apporte une nouvelle attraction, même s’il ne suscite guère de nouveauté là non plus. On reste finalement assez proche de ce que proposait Chapeau Melon il y a déjà longtemps dans Mission très improbable. Néanmoins l'utilisation du procédé s’avère efficace, aussi bien sur le registre de l’humour que sur celui de l’émotion. L’image d’Aeryn chevauchant le Drone 1812 a de l’impact, idem pour Crichton écrasant son ennemi d’un pied vengeur à l’instar de Buffy face au Démon d’Halloween. Comme toujours dans Farscape, le rationnel vient habilement habiller le récit, on s’amuse ainsi de la méfiance toujours bien présente de Crichton envers Scorpius. L’opus sait également présenter le nouveau secteur où navigue Moya, déjà prometteur par la perspective d’une présence accrue des Trous de Ver. Au final de quoi assurer le spectacle, à défaut d’être foncièrement original.

Anecdotes :

  • Le chasseur de primes Axikor est joué par Duncan Young qui par la suite jouera Staleek, l'Empereur des Scarrans.

  • Il est ici révélé que l'Espace Tourmenté, à travers lequel navigue désormais Moya, est un nexus de nombreux Trous de Vers. Ceux-ci vont désormais occuper une place accrue dans les intrigues.

  • Quand Aeryn Sun est réduite et mise dans une boite, ses menottes disparaissent et réapparaissent sans raison logique.

  • L'épisode est le second épisode écrit par Ben Browder pour la série, après Green Eyed Monster (3-08).

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9.  CRIME DE PRÉFET
(A PREFECT MURDER)

Date de diffusion : 09 août 2002

Résumé :

Moya et l'équipage doivent se réapprovisionner sur une planète peuplée de clans guerriers hostiles aux étrangers. Soumise à une mystérieuse influence, Aeryn tue l'un des dirigeants et semble en proie à une frénésie meurtrière. Crichton et les siens sont en fait pris dans une tentative de coup d'état planétaire.

Critique :

A l’issue de l’épisode on reste avec l’impression d’une occasion gâchée. En effet on devine que ce micro-univers de rivalités féodales avait du potentiel. Pour pleinement l’exprimer il aurait toutefois dû bénéficier d’un de ces ces arcs narratifs auxquels Farscape s’adonne parfois. Cela aurait permis de davantage développer ses structures politiques, ses intrigues émaillées de meurtres et ses personnages hauts en couleur, en un mot son agréable saveur à la Game of Thrones (toutes proportions gardées !). Mais le faible temps imparti limite tout ceci à de simples silhouettes suscitant une claire frustration. C’est notamment le cas pour le faible espace imparti au grand acteur australien Bruce Spence, un guesting aussi excellent que sous-exploité.

Trop simpliste, l’opus multiplie également les maladresses. Ainsi il opte pour le Whodunit à la Agatha Christie, au lieu du récit épique. Or, si visionner la scène du meurtre vue selon chacun des témoins se montre d’abord ludique, les répétitions fatiguent vite. Par ailleurs l’épisode déçoit en tant que première aventure se déroulant au sein de l’Espace Tourmenté. Ses étranges propriétés se voient en effet uniquement évoquées en arrière-plan et n’ont aucune conséquence effective sur l’action en cours. Le contraste entre le proclamé et le vu à l’écran détonne singulièrement. Crime de Préfet peut malgré tout s’appuyer sur une excellente interprétation, tandis que leurs shippers apprécieront la scène tendue entre Aeryn et Crichton, où le couple confronte enfin ses frustrations.

Anecdotes :

  • John évoque la mère d'Aeryn, alors qu'il ne l'a jamais connue. C'était l'autre John qui l'avait rencontrée, la saison passée.

  • What if I don't want to, Captain ? demande John, lors d'une claire imitation du Scotty de Star Trek Classic.

  • Le Préfet est interprété par Bruce Spence, acteur australien très populaire dans son pays. Il est notamment connu pour ses participations à la saga MadMax et pour le rôle récurrent du grand mage  Zeddicus Zu'l Zorander (Zedd pour les intimes) dans Legend of the Seeker (2008-2010). C’est également lui qui assure la voix de la Bouche de Sauron dans Le Retour du Roi (2003).

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10. COUP D'ÉTAT AU MOLLUSQUE
(COUP BY CLAM)

Date de diffusion : 16 août 2002

Résumé :

L'équipage fait appel à un médecin alien quand Moya traverse une zone de contagion de folie spatiale. Le docteur propose un repas curatif à base de mollusques, qui s'avèrent empoisonnés. Chacun se retrouve psychiquement lié avec la personne avec laquelle un plat a été partagé. Le médecin propose un antidote, mais à prix fort.

Critique :

Aux frontières du décalé, cet épisode illustre à merveille la propension de Farscape à détourner les codes du Space opera et du Planet Opera. Ici la réussite du procédé est avérée mais pas pour autant complète L’aspect absurde de la quête du mollusque salvateur se montre très amusante, de même que le jeu des connexions psychiques entre membres de l’équipage. On s’amuse beaucoup, d’autant le pittoresque méchant du jour se révèle picaresque à souhait. La côté anti-héros de l’équipage atient un summum lors de la conclusion précipitée de l’opus, quand il se désintéresse totalement de l’issue de la lutte pour la libération menée par les femmes de la planète visitée. Un effet saisissant que sans doute même leurs cousins de Firefly n’auraient pas osé tenter.

On remarquera que les dames en question se montrent d’ailleurs aussi brutales et violentes que les mâles locaux, on se situe loin des tonalités actuelles de l’après Me Too ! Cependant l’on regrettera un emballement de la comédie parodique conduisant à de nouvelles scènes d’humour scatologique à base de divers fluides corporels. Ce n’est honnêtement pas le registre sur lequel on préfère Farscape. Par ailleurs, même si Ben Browder s’en sort honorablement, la scène de travesti féminin ne relève pas non plus de l’humour le plus subtil que l’on puisse imaginer. Reste la belle perspective ouverte sur un Espace Tourmenté encore plus dingue que l’environnement coutumier de la série. Il est assez à Farscape ce que le Wackyland (Zinzinville) est à l’univers des Toons de la Warner.

Anecdotes :

  • Afin de boire leur urine, censée les guérir, D'Argo et Noranti utilisent de curieux verres. Il s'agit en fait de Cuvettes de Coplin. Ces ustensiles de laboratoires servent à superposer des plaquettes de microscopes.

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11.  CONTINUUM INCERTUM
(UNREALIZED REALITY)

Date de diffusion : 23 août 2002

Résumé :

Crichton est aspiré par un Trou de Ver qu'il explorait. Il rencontre alors un être d'un être venu d'une autre dimension. A travers différentes réalités, celui-ci révèle à Crichton les dangers d'utiliser les Trous de Ver pour naviguer dans l'espace. L'être cherche également si les connaissances déjà acquises par Crichton ne représentent pas un danger pour l'univers, auquel cas il devra l'éliminer. 

Critique :

L’épisode porte à son paroxysme la dimension lysergique de Farscape, car pouvant se percevoir comme un trip à l’acide quasiment interrompu pour un Crichton ne cessant de sauter d’une réalité alternative à l’autre. Certes le récit de se contente pas de ce simple jeu et se bâtit un authentique argument grâce à l’être interdimensionnel. Le thème ne fonctionne qu’imparfaitement, car on ne croit jamais vraiment que ce dernier peut aller jusqu’à tuer Crichton, mais il établit une passerelle astucieuse avec les Anciens, supposés créateurs des Trous de Ver.

Cela apporte de la cohérence à l’univers de la série, même s’il est visible que les trous de ver sont désormais devenus autrement plus ludiques que lors de la première saison, l’Espace Tourmenté servant d’alibi à ce glissement conceptuel ne disant pas son nom. Si les Univers Miroirs demeurent un grand classique de la Science-fiction, l’opus sait affiner le concept avec l’idée d’un Réel primordial à défendre contre le ondes alternatifs (les amateurs du Ministère du Temps apprécieront cette défense similaire à celle de la continuité historique).

Mais l’atout premier de l’épisode reste bien la profusion d’imagination présidant à cette farandole d’univers alternatifs, avec plusieurs hauts faits telle la réécriture maligne du pilote de la série, le retour de plusieurs grandes figures de Farscape ou encore la séquence de pur délire ou les acteurs interprètent d’autres personnages, personnalités et apparences incluses sur un mode similaire à l’hommage que proposera l’épisode 200 de Stargate SG-1. Mention spéciale à Claudia Black en Chiana, mais l’enthousiasme de toute la distribution s’avère particulièrement communicatif. Que l’ambiance soit le plus souvent à l’humour n’empêche pas plusieurs scènes choc, comme la Terre conquise par les Scarrans, annonciatrice du final de saison.

Le récit sait rendre palpable le Chaos qu’induirait un usage déréglé des Trous de Ver, ainsi que l’effroi que constituerait un conflit entre deux détenteurs de ce pouvoir, altérant la notion même de Réalit, comme a pu le faire la Guerre du Temps dans Doctor Who. L’ouverture vers la Vraie Terre constitue une destination à la hauteur pour cet étonnant voyage, dont le seul réel défaut tient à son succès même. En effet on aurait volontiers exploré ces mondes parallèles si prometteurs, on trouverait facilement de quoi composer toute une saison à la Sliders dans cet épisode plein à craquer, d où une inévitable, quoique relative, frustration.

Anecdotes :

  • Un arc de trois épisodes débute ici, autour d'un Trou de Ver menant à la Terre. Il s'agit de l'avant-dernier arc de la série.

  • Quand Sikozu passe à travers les fenêtres, on voit clairement qu'il s'agit d'un cascadeur.

  • Les univers parallèles du Trou de Yer permettent le retour éphémère de plusieurs personnages marquants du programme, notamment  Zhaan, Stark et Crais.

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12. KANSAS
(KANSAS)

Date de diffusion : 30 décembre 2002

Résumé :

Crichton et ses amis se retrouvent sur Terre en octobre 1985. Crichton a la surprise de, découvrir que son père Jack doit désormais participer au vol funeste de Challenger, qui n'aura aucun survivant. L'équipage va tout tenter pour sauver la vie de Jack, mais aussi sauvegarder leur continuité temporelle.

Critique :

La tonitruante première partie de l'arc du Trou de Ver s'était achevée sur le cliffhanger voyant Crichton enfin regagner la Terre. Découvrir qu'il est en fait revenu en 1985 ajoute un piment supplémentaire, mais ce déplacement temporel ne va pourtant pas se voir exploité de manière optimale. En effet la dimension aurait pu être bien davantage développée, même si elle n'apparaît pas tout à fait absente. Surtout l'enjeu demeure très personnel à Crichton, il s'agit uniquement de sauver son père, car, même si les conséquences de sa propre absence s'avéreraient catastrophiques pour ces amis, ces derniers demeurent au second plan. De fait cette histoire où l'on remonte dans e temps et où l’on s’efforce de sauver un destin individuel du trépas présente vite comme un air de déjà vu, tant elle ressemble à un épisode de Tru Calling. Une série que l'on adore, mais qui n'a pas grand-chose à voir avec Farscape.

Kansas parvient néanmoins à maintenir l'intérêt. La découverte du jeune Crichton et de sa famille sait ainsi entremêler humour et émotion. Par ailleurs, même si le récit se centre avant tout sur protagoniste, les autres membres de l'équipage ont droit à des scènes souvent amusantes. On apprécie leurs difficultés à maîtriser la langue anglaise, malgré les formations assurées par Crichton, un réalisme tranchant avec ce que développent la plupart des séries de Science-fiction en la matière. Le scénario retombe joliment sur ses pieds vis-à-vis de ce que l'on savait du passé de Crichton. Surtout, l'opus fait considérablement avancer l'intrigue principale de la saison concernant les Peacekeepers, chez qui les masques tombent. Dans un ensemble assez saisissant, les agendas secrets des uns et des autres se voient révélés en pleine lumière. Scorpius, Grayza et Braca forment toujours un beau panier de crabes !

Anecdotes :

  • Un hiatus de quatre mois sépare la diffusion de l'épisode de celle du précédent élément de l'arc narratif.

  • L'épisode fait explicitement référence à la NASA, lors que le pilote de la série évoquait l'imaginaire IASA. La NASA n'avait pas alors donné d'accord à l'utilisation de son image, mais le succès de la série l'a fait changer d'avis.

  • Crichton a perdu sa virginité en 1985 avec une certaine Karen Shaw, un événement plusieurs fois évoqué au cours de la série. Nous découvrons ici qu'il s'agissait en fait de Chiana déguisée.

  • Le 28 janvier 1986, la navette Challenger explosa immédiatement après son décollage, devant les caméras du monde entier. Cette tragédie entraîna la mort des sept membres de l’équipage et un arrêt de trois ans du programme de navettes de la NASA. Les dépouilles reposent au sein d’un mémorial collectif, au Cimetière national d’Arlington.

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13. TERRA FIRMA
(TERRA FIRMA)

 

Date de diffusion : 06 janvier 2003

Résumé :

Crichton et l'équipage parviennent sur la Terre contemporaine, où les aliens se voient fort bien accueillis par Jack et les autorités. Crichton éprouve cependant du mal à se réhabituer à son monde natal et sa relation avec Aeryn se complique. De son côté Grayza a envoyé un assassin surpuissant sur Terre, à sa recherche

Critique :

A l’occasion de cet ultime segment de l’arc du Trou de Ver, Farscape délivre un nouveau pied-de-nez aux standards du Space Opera. En effet, alors que ce genre d’histoire d’aventurier du cosmos loin de son foyer s’achève généralement par le happy ending du retour (Cf. Ulysse 31, au thème en définitive similaire à celui de la série), ici tout continue après un nouveau départ. L’épisode illustre éloquemment à quel point on ne franchit deux fois jamais la même rivière. En effet le récit nous propose un tableau très sensible d’un Crichton prenant pleinement conscience seulement maintenant conscience d’à quel point son Odyssée l’a intimement changé. Le processus s’avère très intime mais aussi en corrélation avec ses amis, davantage mis en avant que lors de l’opus précédent. Le triangle amoureux entre Crichton, son ex-petite amie terrienne et Aeryn s’inscrit heureusement dans cette optique et non dans celle du marivaudage ou du Boulevard. L’épiphanie vécue par Crichton conduit le couple formé avec Aeryn à franchir victorieusement l’épreuve ce qui pourrait bien enfin signifier une deuxième chance pour une relation figée en sinistrose depuis longtemps.

Mais le second véritable atout de Terra Firma demeure bien le large espace consacré au regard porté par les Terriens sur l’équipage de Moya. Car Crichton n’est pas le seul à avoir changé, son monde a été terriblement marqué par la récente tragédie du 11 septembre 2001. L’évocation explicite et sans fards de la chute des Twin Towers se montre particulièrement disruptive au sein de l’univers d’habitude très fantaisiste de Farscape. Le choc est frontal et impulse toute une méfiance double d’une avidité envers les technologies aliens. Mais là aussi Farscape refuse les clichés et s’illustre par le réalisme du portrait des Terriens (singulièrement des Américains), avec un juste milieu entre la volonté de demeurer civilisé et l’attrait tentations. On se situe à mi-chemin de la paranoïa des films des années 50/60 et de la Contre-culture exprime dans ceux des années 70/80, tels Rencontres du troisième type ou E.T., l’extra-terrestre. Une prise en compte du drame refusant mezza voce la peur refus de l’Autre qui pourrait en résulter, sans pour autant virer à l’angélisme.

Anecdotes :

  • Crichton a pu revenir sur Terre et à son époque, soit le but qu'il poursuivait depuis le début de la série. Mais cela ne va pas empêcher Farscape de se poursuivre !

  • La discussion entre Olivia et Crichton reste néanmoins la toute dernière scène qui fut tournée pour la série (avant la mini-série conclusive).

  • A l'issue de cette aventure, les Terriens ont accédé aux connaissances et technologies des Aliens, mais la suite de la série ne révélera pas qu'elles en seront les conséquences pour notre planète.    

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14. ABSORPTION SPIRITUELLE
(TWICE SHY)

Date de diffusion : 13 janvier 2003

Résumé :

L'équipage retourne dans la zone de Folie spatiale non cartographiée, afin d'échapper aux Peacekeepers et aux Scarrans. Chacun voit ses traits de caractère principaux fortement s'accentuer. L'ambiance à bord commence à devenir très étrange. Dans le m^me temps temps, une mystérieuse voyageuse nommée Talikaa arrive sur Moya grâce à Chiana.

Critique :

Ce retour très réussi au sein de l’Espace Tourment fait joliment étalage des différents points forts de Farscape. Sa dimension artistique et visuelle se voit ainsi mise en avant par la terrifiante et gigantesque araignée que constitue la véritable forme de Talikaa. L’opus n’est certainement pas à recommander aux arachnophobes ! Le choix de s’en tenir à une créature purement arachnide suscite sans doute davantage un effroi atavique (Cf. La Tour Sombre ou Le seigneur des Anneaux) que si l’on avait opté pour une hybridation, comme pourtant la pourtant spectaculaire Impératrice des Racnoss chez Doctor Who.

Mais ce qui séduit encore davantage demeure la continuelle imagination du bestiaire de Farscape. On apprécie ainsi l’originalité de cette créature accentuant le principal trait de caractère d’un d indiviu, avant de s’en nourrir tel un vampire psychique dépouillant sa victime. Cette excellente idée se serait certainement montrée hilarante autour d’une table de Jeu de Rôles, mais elle convient idéalement à Farscape, série aux nombreux personnages excellemment caractérisés. Cela rend pour le moins ludique d’essayer de deviner comment va évoluer tel ou tel personnage, tant les spectateurs les connaissent par cœur.

Après avoir joué la personnalité d’autres rôles, la distribution accomplit ci un nouvel exploit en montrant admirablement l’hyper dilatation du trait de caractère majeur du personnage (la colère pour D’Argo, la détermination survivaliste pour Crichton, l’assurance minérale pour Aeryn, etc.), puis sa disparition pure et simple. Scénariste nouveau venu, David Peckinpah manifeste une belle connaissance des protagonistes ainsi que de la dynamique d'un groupe, sans doute du fait de son expérience sur Sliders. Sous sa houlette, thriller horrifique l’opus devient un captivant récit basé sur un riche relationnel. Le summum revient sans doute à Aeryn et Crichton, qui, une fois leurs citadelles intimes abattues, peuvent enfin relancer leur relation. Cette très belle histoire d’amour continue décidément à se développer à travers les péripéties les plus folles !

Anecdotes :

  • Talikaa est un clin d'oeil à Polymorph, personnage de la série anglaise Red Dwarf.

  • Au début du récit, D'Argo reproche à Chiana d'avoir déjà fait monter le Vorc à bord. Il fait référence aux événements de l'épisode La Chasse est ouverte (2-14).

  • So we wake him up use him as bait, let her harvest his Mojo, déclare Crichton, faisant référence à Austin Powers.

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15. COMBAT MENTAL
(MENTAL AS ANYTHING)

Date de diffusion : 20 janvier 2003

Résumé :

Scorpius emmène les membres masculins de l’équipage dans un camp d’entraînement où ils apprendront à résister aux Scarrans grâce à de la discipline mentale. D'Argo doit parvenir à dominer ses accès de colère, mais se trouve confronté à Macton, l’assassin de son épouse. Scorpius pousse particulièrement loin l’entraînement de Crichton.

Critique :

L’épisode résulte assez inégal. On apprécie qu’il soit, pour une large part, centré sur D’Argo, ce qui n’était pas advenu depuis longtemps. Le scénario saisit d’ailleurs pleinement l’occasion de mette en selle l’hyper-rage de D’Argo et d’explorer son passe décidément particulièrement tourmenté. L’intrigue autorise ainsi une belle étude de caractère, ce qui vaut également pour Crichton et pour Scorpius lui-même, dont de nouveaux éléments de son parcours personnel se voient également révélés. Son initiative permettant à l’équipage de se prémunir contre les Scarrans porte à son paroxysme le plisir des hypothèses que peut formuler le spectateur quant à son véritable plan caché. L’identification à Crichton, qui continue à se défier farouchement de lui, joue à plein.

Malheureusement la justification de la mise en place de l’intrigue peine à convaincre. A juste titre de l’interdiction du camp d’entraînement aux femmes choquera sans doute plus aujourd’hui que lors de la diffusion de l’épisode. Mais, outre l’aspect sexiste, ce que l’on regrette reste le manque d’explication réelle de ce qui résulte comme une partition artificielle de l’équipage, devant également permettre l’opus suivant, exclusivement féminin. Par ailleurs il résulte assez artificiel de confronter Crichton et d’Argo à des rencontres aussi traumatisantes, pile au moment où ils doivent gagner en sérénité. En outre la maîtrise de soi de Scorpius a toujours formé l’une de ses caractéristiques majeures et l’un de ses atouts maîtres, on s’attend donc à ce que son mentor soit à la hauteur. Il n’en est rien, en simili Maître Jedi Katoya s’avère particulièrement transparent et falot. Idem pour son camp, qui nous propose de vagues clichés à la Mortal Kombat, très en retrait de ce que propose habituellement Farscape comme décors.

Anecdotes :

  • L'air siffloté par Crichton est celui du film Le pont de la rivière Kwaï (1957).

  • Katoya est surnommée "Miss Krabappel" par Crichton. Il s'agit de la professeure de Bart dans les Simpson.

  • Raelee Hill et Melissa Jaffer sont créditées au générique, mais ne participent pas à l'épisode.

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16. BALISE À BORD
(BRINGING HOME THE BEACON)

Date de diffusion : 27 janvier 2003

Résumé :

Les membres féminins de l'équipage se rendent dans une base spatiale située sur un astéroïde, où elles espèrent trouver un appareil permettant de rendre Moya indétectable. Elles ont toutefois la surprise de voir arriver des délégations de Peacekeepers et de Scarrans. Elles vont tenter de remplir leur objectif, tout en se renseignant sur la conférence en cours.

Critique :

Balise à bord se situe comme un épisode essentiellement féminin, autant chez l’équipage que chez ses adversaires (Ahkna pour les Scarrans, Grayza pour les Peacekeepers). Ceci apporte certes un pendant bienvenu au très viril opus antérieur, même s’il faut bien dire que la justification apparaît encore plus inexistante que lors de Combat Mental. Surtout, si ces dames se voient offrir davantage de temps à l’écran qu’à l’ordinaire (surtout pour les rôles dits seconds : Chiana, Sikozu et Noranti), on comprend vite que leur personnalité et leur parcours ne constituent pas le cœur de l’intrigue, contrairement à leurs homologues masculins précédemment. En effet l’épisode se voit avant tout dédié à la mise en place du décor de la fin de la série : marche à la guerre entre Scarrans et Peacekeepers, seulement ralentie par le bluff autour des Trous-de-Ver, et capture d’Aeryn par les Scarrans.

Toutefois cette mise en orbite du dernier acte de Farscape suscite un plaisir certain, tant les scènes d’action et les tonitruants rebondissements se succèdent à un rythme rapide. En ouverture de bal, le joli glissement de l’appareil de camouflage à la cohérence en tant qu’intrigue principale crée déjà une belle surprise. Aidées par des dialogues en verve, les actrices saisissent pleinement cette opportunité de mettre en avant leur personnage, en cabotinant avec panache sur leur registre habituel. Ainsi Aeryn apparaît plus en mode Voie du Guerrier que jamais et Chiana… est particulièrement Chiana. Au sein de ce sémillant aréopage, la terrible Ministre Ahkna effectue une entrée en lice remarquée, dans la meilleure tradition des fourbes et sensuelles princesses exotiques du Space-Opera. Costumes et décors se montrent également bien plus hauts en couleurs que lors de l’opus précédent.

Anecdotes :

  • L'épisode marque l'apparition d'Ahkna, Ministre de la Guerre de l'Empire Scarran. Elle va demeurer une ennemie de l'équipage jusqu'au terme de la série.

  • La Ministre Ahkna est interprétée par Francesca Buller, épouse de Ben Browder. A chaque saison de Farscape, elle aura interprété un antagoniste différent de Crichton (M'Lee, Ro-NA, Raxil et Ahkna).

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17. UNE CONSTELLATION DE DOUTE
(A CONSTELLATION OF DOUBT)

Date de diffusion : 10 février 2003

Résumé :

Crichton regarde un documentaire télévisé réalisé sur Terre, lors de la récente visite de l'équipage de Moya. Il continue aussi à rechercher Aeryn, toujours disparue, n'hésitant pas à houspiller ses amis. Une piste menant à Katratzi, la base spatiale secrète ultra sécurisée des Scarrans est finalement découverte, mais Scorpius a ses propres objectifs.

Critique :

Les nouveautés volontiers iconoclastes apportées par Farscape à la formule traditionnelle du Space-opera télévisuel pimentent souvent le récit, mais il arrive parfois que la tentative tombe à plat, et c'est malheureusement ce dernier point qu'illustre Une constellation de doute. Figer à ce point l'action du fait de l’absence d'information sur la position d'Aeryn s'avère anti climatique au possible. Cela se ressent d'autant plus fortement que la situation demeure quasi inchangée jusqu'à la fin d'un opus ne servant absolument de tremplin à la séquence à venir. Le paroxysme voyant Crichton choisir d'aller regarder la télévision pour passer le temps souligne davantage cette situation frustrante plutôt qu'elle n'apporte un humour décalé.

Par ailleurs le documentaire nous ramène vers le passé, l'expédition sur Terre, alors qu'après la chute de Balise à bord, c'est vers la libération d'Aeryn que nous désirons nous projeter. Ce choix contre-productif aurait pu se voir évité en situant plutôt l'opus immédiatement après la séquence terrienne et en lui accordant toute la durée de l'opus, afin de développer sa spécificité. Ici le parti-pris des auteurs déconcerte tant le documentaire résulte... Banal. Un peu d'humour s'y voit certes inséré, de même que le parallèle entre le rejet des Aliens et celui des étrangers, mais tout ceci demeure assez  peu substantiel. L'art du contre-pied de Farscape se voit sans doute porté a son paroxysme par ce qui ressemble tant à un reportage lambda, mais cela ne passionne guère une fois l'effet de surprise dissipé. On apprécie néanmoins la présence de Nick Tate, en trait d'union avec Cosmos 1999, l'odyssée de Crichton n'étant pas sans évoquer celle des membres de la Base Alpha.

Anecdotes :

  • Le présentateur du documentaire est interprété par Nick Tate, notamment connu pour le rôle d'Alan Carter, l’intrépide et populaire pilote de l'Aigle Noir dans Cosmos 1999 (1975-1978). Il est aussi un important acteur de voix.

  • Les deux créateurs de la série, David Kemper et Brian Henson, effectuent ici un caméo. Kemper est le témoin apparaissant flouté, Henson est le Dr. Edmund Johnston.

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18. LA PRIÈRE
(PRAYER)

Date de diffusion : 17 février 2004

Résumé :

Aeryn est torturée sur Katratzi, où les Scarrans tentent de découvrir le secret des Trous de Ver dans la mémoire génétique de l'enfant qu'elle attend, du moins s'il est bien le fils de Crichton. Pendant ce temps Crichton et Scorpius pénètrent dans un Trou de Ver censé leur révéler où se trouve Katratzi, le secret se trouvant sur un Moya alternatif.

Critique :

Après la parenthèse que constitua Une constellation de doute, La Prière apporte enfin la transition vers le grand affrontement espéré entre l’équipage et l’Empire Scarran, avec comme objet la libération d’Aeryn. Le récit se segmente en deux parties, les tourments subis par la guerrière dramatisant les enjeux, tandis que l’aventure de Crichton et Scorpius achève de conférer une tonalité très sombre à l’opus. Une nouvelle fois Farscape déjoue les clichés en ne montrant pas Aeryn en héroïne d’Epinal, mais en femme sombrant progressivement, certes non par peur pour elle-m^me, mais pour son enfant à venir. Certes, les différentes tactiques utilisées par les Scarrans pour faire parler Aeryn n’apparaissent pas toutes originales (l’autre prisonnière en fait servant d’espionne se voit à des kilomètres) mais l’interprétation une nouvelles fois digne d’éloges de Claudia Black rend l’ensemble très émouvant.

On reste légèrement moins convaincu par l’excursion mouvementée de Scorpius et Crichton dans l’univers parallèle. En effet, même si les comédiens se montrent une nouvelle fois remarquables, les voir s’emparer des rôles de leurs partenaires a déjà été pratiqué auparavant cette saison (Continuum Incertum) et ce la répétition de l’exercice n’apporte rien de vraiment neuf. Par ailleurs les auteurs sollicitent particulièrement notre suspension d’incrédulité, quand ils nous demandent de croire que les Scarrans ont construit leur forteresse exactement au même endroit, dans deux univers par ailleurs tout à fait différents. Le segment rejoint malgré toute la noirceur de l’ensemble, par les exactions commises par les protagonistes pour parvenir à leurs fins, (sauver Aeryn prime sur tout) et aussi par l’ascendant semblant désormais être exercé par Scorpius. 

Anecdotes :

  • La boisson évoquée par Crichton est en fait le mezcal, un alcool mexicain à base d'agave.

  • Noranti est absente de l'épisode, tout comme lors du précédent. Donnée par Sikozu, l'explication en est que Noranti est en train de dormir !

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19-20-21. LA SOURICIÈRE
(WE'RE SO SCREWED)

Date de diffusion : 24 et 25 février, 03 mars 2003

Résumé :

Le raid de l'équipage sur Katratzi permet de libérer Aeryn, mais Scorpius est fait prisonnier par les Scarrans. Crichton décide d'également le sauver, afin que la technologie des Trous de Ver ne tombe pas dans les mains des Scarrans. Mais Scorpius a un plan secret qui va lui permettre de prendre la direction des opérations.

Critique :

Le lancement de ce qui demeurera l’ultime arc de la série revêt la forme bien connue d’un film de casse, même s’il agit davantage d’une exfiltration que d’un cambriolage. L’ensemble s’impose comme une grande réussite, avec toutes les péripéties et les retournements de situation qui conviennent (la capture de Scorpius, le retour d’Harvey !). Toutefois l’opus échappe aux stéréotypes grâce à des moments très Farscape, avec  des passages sans transition de l’humour au drame ou un aspect visuel particulièrement soigné, notamment concernant les vaisseaux spatiaux et l’inventivité des décors. Surtout, le côté anti-héros de l’équipage se voit particulièrement mis en avant, avec l’échec des plans de Crichton débouchant sur une baston générale ou le déclenchement d’une véritable épidémie, là où d’habitude les protagonistes font semblant d’être malades.

La suite demeure particulièrement prenante, l’opération pour sauver un Scorpius aux mains de la terrible Ministre des Scarrans s’avérant aussi haute en couleurs que celle concernant Aeryn. Le panorama se voit néanmoins élargi, avec les ardues négociations entre Scarrans et Peackeepers et l’enjeu crucial de la maîtrise des Trous-de-Vers. De fait l’Arc apparaît réellement comme le point d’intersection de toute la saison, ce que confirme la présence de tous les personnages rencontrés jusqu’ici. Le récit se montre électrique à souhait et sait mettre en œuvre les talents de chacun des membres de l’équipage pour parvenir au succès, avec une Aeryn et un Crichton désormais totalement en phase.  L’impitoyable Ahkhna s’impose en adversaire de haute volée, tandis que l’ambiguïté de la position de  Scorpius, agent non plus double mais triple, vient encore enrichir la partie.

Anecdotes :

  • Dans la version anglaise, les différentes parties de l'épisode triple (et ultime arc de la série) s'intitulent Fetal Attraction, Hot to Katratzi et La Bomba. Elles n'ont pas de titre dans la version française.

  • Quand Sikozu quitte l'ascenseur, Crichton lui adresse le célèbre salut vulcain, popularisé par Star Trek Classic.

  • Crichton déclare I can leap tall galaxies in a single bound. Il s'agit d'un clin d’œil à l'une des citations emblématiques de Superman : I can leap tall buildings in a single bound.

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22. MAUVAIS TIMING
(BAD TIMING)

 

Date de diffusion : 10 mars 2003

Résumé :

Les Scarrans convergent vers le Trou-de-Ver conduisant à la Terre. Pour sauver son monde de l'invasion imminente, Crichton va s'efforcer de faire s'effondrer le passage, quitte à ce qu'il ne puisse plus revenir chez lui. Aeryn révèle que Crichton est bien le père de l'enfant et le couple s'apprête à se marier. Mais il est frappé par un ultime coup du sort. 

Critique :

Paradoxalement, une série s’étant autant bâtie sur l’art du contrepoint que Farscape s’achève donc par le plus grand cliché du Space-Opéra : la menace d’invasion de la Terre par des Extra-terrestres hostiles. Il faut dire qu’ironiquement cela découle des imprudentes déclarations de Crichton à l’Empereur scarran lors du précédent arc Katratzi. Mais, surtout, l’épisode n’a jamais été pensé comme la conclusion de la série, il s’agit visiblement d’unn transition vers la saison suivante, avec une exploitation somme toute plutôt habile et logique des ultimes conséquences du coup terrible subi par les Scarrans.

On remarquera toutefois que les auteurs commencent à légèrement abuser des nouvelles capacités des Trous-de-Ver, qu’ils continuent à sortir de leur chapeau dès lors que le besoin s’en fait sentir. Par ailleurs la perspective de Crichton demeurant exilé dans l’Espace avait déjà été clairement préfiguirée à l’issue de son retour temporaire sur Terre. L’opus restera surtout remémoré comme un moment de l’histoire télévisuelle, par son cliffhanger initialement tonitruant et finalement désastreux. Puis par la révolte en découlant chez des fans devenus rapidement pétitionnaires. Mauvais Timing reste avant tout la cause de l’une des premières grandes campagnes menées victorieusement sur Internet pour, sinon sauver une série, du moins lui apporter une véritable fin..

Anecdotes :

  • Il s'agit du dernier épisode de la série. L'annonce de l'annulation parvint alors que la conclusion de la saison en forme de cliffhanger avait déjà été tournée. Les auteurs n'eurent pas le temps de la modifier et Farscape s'achève donc sur l'image terrible de la subite désintégration d'Aeryn et Crichton. Le titre original de l'épisode fut choisi en guise d'excuse au public.

  • La traditionnelle séquence Previously on Farscape se compose d'une rapide succession d'images empruntées aux 87 épisodes précédents. Elle s'achève par la phrase And finally, on Farscape.

  • Au lieu de la musique habituelle, le générique final est silencieux, hormis le bruit de la propulsion de Moya.

  • En plus d'un Space Opera particulièrement imaginatif et iconoclaste, Farscape aura toujours été le récit d'une très belle histoire d'amour. Les fans furent scandalisés par le soudain destin fatidique du couple Aeryn & Crichton et se mobilisèrent pour que la série connaisse une conclusion en bonne et due forme. Ils obtinrent satisfaction un an et demi plus tard, avec la mini-série Farscape : Guerre pacificatrice (2004).   

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Saison 2Saison 4

NCIS : Nouvelle Orléans

Saison 3



1. CONTRE-COUPS 
(AFTERSHOCKS)



Scénario : Andrew W. Marlowe

Réalisation : Rob Bowman

Résumé :

Appelée sur une scène de crime, Kate Beckett y découvre Richard Castle, absent depuis des mois !

Critique :

Un démarrage sur les chapeaux de route ! Déjà, l’épisode s’ouvre par une séquence ultradynamique avec un splendide jeu de miroirs (un travail impeccable de Rob Bowman) qui se termine par Castle et Beckett se mettant respectivement en joue !

La victime, une dénommée Chloé, avait une adresse dans la main. En s’y rendant, le trio Beckett/Esposito/Ryan y découvrent Richard Castle, une arme à la main ! Beckett passe les menottes à son ex-partenaire ; le réalisateur zoome d’abord sur les mains de l’écrivain puis sur le visage de Nathan Fillion. C’est un plaisir de voir le visage si mobile, si ouvert de l’acteur. L’interrogatoire que mène Beckett est très serré. Stana Katic montre avec talent à la fois le professionnalisme de son personnage (questions sur l’affaire) et l’irritation de cette dernière (parce que Castle ne lui a donné de nouvelles depuis qu’il est revenu des Hamptons). On appréciera les vacheries réciproques des duettistes. Innocenté, Castle est sèchement renvoyé chez lui. Nathan Fillion rend parfaitement compte du désarroi de l’écrivain qui ne comprend pas la froideur de ses amis.

Avec sa maestria habituelle, Andrew W. Marlowe fait progresser son intrigue et parvient à replacer Castle sur la route des policiers en une parfaite symétrie de la première scène de crime ! C’est drôle et brillant. Le plus beau c’est la parfaite explication logique qui a amené le tandem au même endroit, la troisième scène de crime, en partant de deux points de départ différents. Comprenant qu’elle ne se débarrasserait jamais de Castle, Beckett l’admet « pour cette enquête » à ses côtés et il parie qu’il trouvera la solution. L’enjeu : sa présence au poste. Il est évident que Castle restera mais ce jeu fait partie de l’ADN du personnage et c’est une série qui joue avec les codes et avec son public. Comment rendre cette évidence plausible ? C’est le réel enjeu. Le spectateur s’amuse de retrouver les passages obligés de sa série : le café apporté le matin (ne manquez pas le visage de Stana Katic ; l’actrice rend parfaitement visible le plaisir qu’éprouve son personnage de retrouver son binôme), les théories farfelues et surtout l’idée qui relance l’enquête. Ici, il prouve le lien entre les victimes. Le scénariste parvient à nous surprendre en plaçant ledit lien dans un cabaret burlesque ! On note une marotte des réalisateurs dans les interrogatoires. Alors que la caméra est statique dans l’interrogatoire dans un cas, elle est très mobile dans un autre ; ce qui signifie qu’un élément important va nous être communiqué. Une réflexion de Beckett fait bingo dans son esprit puis ça fait tilt entre eux. Quelle série aime tant ses fans pour leur présenter tous les passages obligés tout en jouant avec ?

L’arrestation nous ramène à la scène de départ et l’explicite avec une redoutable efficacité. Beckett considère que Castle a gagné. Le duo est reformé. La saison peut commencer !

Anecdotes :

  • Le premier épisode de cette saison a été suivi par près de 12 millions de téléspectateurs sur ABC, aux États-Unis. Face à cette audience, la chaîne a commandé 2 épisodes supplémentaires pour la saison.

  • Stana Katic et Tamala Jones continuent à se laisser pousser les cheveux.

  • Michael Rady/Evan Murphy : acteur américain, surtout présent à la télévision : Greek (2008-2009), Melrose Place : Nouvelle génération (2009-2010), Mentalist (2011-2012), Jane the Virgin (depuis 2014).

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2. COMME CHIEN ET CHAT 
(SUSPICIOUS MINDS)

Scénario : Moira Kirland

Réalisation : John Terleski

Résumé :

L’enquête sur la mort d’une voyante amène Castle et Beckett sur la piste d’un autre meurtre.

Critique :

Castle et la voyante ! Une évidence pour cet amateur de fantastique ! Dommage que l’intrigue avec ses multiples personnages soit un peu confuse. On peut heureusement compter sur notre duo, très Mulder et Scully sur ce coup-là, pour nous distraire. Castle est bien entendu Mulder et Beckett Scully ; d’ailleurs elle reçoit très officiellement ce surnom.

Difficile d’isoler l’intrigue principale de ses sous-intrigues. La victime, Vivienne Marchand, avait déjà collaboré avec la police mais Ryan démonte la réputation de la voyante, mise en cause par un producteur de télé-réalité à qui elle propose de confier la vérité sur un « vrai » meurtre pour qu’il efface des images qui lui nuisent. La victime prétendue aurait fait une crise cardiaque mais pourrait avoir été empoisonné. Cet homme, Emilio, avait une liaison avec la femme d’un de ses employés, une gourde blonde. C’est compliqué de bien suivre et la résolution de l’énigme est un peu tirée par les cheveux. Le plus intéressant, c’est la différence entre un Castle ouvert au mystère et une Beckett matérialiste. La scène où les policiers démontrent comment la voyante aurait pu tout découvrir sur le meurtre d’Emilio est sans doute une des meilleures. Mais c’est Castle qui a la plus belle réplique décochée à son amie : « Si vous ne croyez pas à la possibilité que la magie existe, vous ne la trouverez jamais ».

Là-dessus, la fille de la voyante, Penny, elle aussi médium – Rachel Boston est le meilleur second rôle de l’épisode émouvante dans son deuil, un peu exaltée par ses visions ; d’abord hésitante à dire la première à Beckett puis gagnant en assurance – nous gratifie d’un pronostic sur l’avenir de Beckett.

Comme souvent, la famille de l’écrivain fournit l’intrigue secondaire ; aujourd’hui c’est Martha qui s’y colle. Cette partie de l’épisode est la plus solide et la plus forte, notamment dans l’émotion. Martha – merveilleuse Susan Sullivan éblouissante, la « Castle girl » de l’épisode – s’est vu demandé en mariage par son amant Chet. Elle veut réfléchir mais, en fait, elle pense que leur histoire est finie. Plus de flamme et c’est un moment touchant. Mais voilà que Chet meurt avant qu’elle n’ait rompu ! La scène entre Susan Sullivan, effondrée, et Nathan Fillion, magnifique en fils soutenant sa mère, est très émouvante. Cette sous-intrigue sauve le 3ème melon.

Anecdotes :

  • Absence Ruben Santiago-Hudson

  • Beckett a cessé de croire au Père Noël à l’âge de 3 ans.

  • Castle nous révèle que, si son nom de plume est « Richard Edgar Castle » (en hommage à Edgar Allan Poe), son véritable nom est Richard Alexandre Rodgers.

  • Rachel Boston/Penny Marchand : actrice américaine, vue dans les séries Mes plus belles années (2002-2005), NCIS (2006), The Ex List (2008-2009), US Marshall : protection de témoins  (2011-2012), Witches of the East End (2013-2014).

  • Mercedes Masöhn/Marina Casillas : actrice suédoise, vue dans les séries Entourage (2008), NCIS (2009), Three Rivers (2009-2010), 666 Park Avenue (2012-2013), Californication (2014), NCIS : Los Angeles (2014, 5 épisodes), Fear the walking dead (depuis 2015).

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3. LE JUSTE CHOIX 
(MAN ON FIRE)

Scénario : Alexi Hawley

Réalisation : Bryan Spicer

Résumé :

Le meurtre d’un garant de caution envoie Castle et Beckett à la fois dans le passé de cette dernière et sur la piste d’un trésor

Critique :

A travers une enquête très classique, Castle s’offre un beau moment dans l’approfondissement du personnage de Kate Beckett tout en rendant hommage quelque part au Faucon maltais. Le mort est trouvé dans son bureau et c’est de là que va découler toute l’enquête. Sur son corps, Lanie trouve un papier rempli de traits. Castle pense d’emblée à un (Da Vinci) code quand Beckett le compare à un vulgaire bout de papier. Faute du scénariste puisque rien n’est inutile dans une série policière et que, d’autre part, Beckett ne pourrait jamais considérer un élément quel qu’il soit comme anodin. Dans le bureau, les enquêteurs trouveront un micro qui relie l’épouse de la victime à la scène de crime. Sur le corps, Lanie, à nouveau, découvre une croix faite de baume et d’huile qui amène un prêtre en salle d’interrogatoire ! Enfin, une empreint fait tomber dans l’escarcelle un ancien criminel visiblement complètement décati !! Mais le plus beau, c’est qu’en coursant un suspect, Beckett tombe sur Mike Royce, son ancien instructeur. Jason Beghe est impeccable dans ce rôle de mentor, à la fois distancié par l’âge et l’humour tout en montrant une affection certaine pour son ancienne élève. Stana Katic est tout aussi remarquable car l’actrice rend elle aussi palpable cette affection. Les deux acteurs réussissent à créer et à rendre tangible et partant crédible cette connexion entre leurs personnages.

Evidemment que le papier découvert était important et même qu’il est une carte menant au butin d’un vol de bijoux d’un montant pour lequel on pourrait aisément tuer ! Rien n’étant ce qu’il paraissait être, la seconde partie de l’épisode déconstruit les figures qu’il nous avait précédemment présentées ! C’est très bien écrit et la chasse au trésor amène à une scène d’un cliché absolu qui devient un morceau de bravoure : tout le monde s’y retrouve et se menace réciproquement avec des armes de tous les calibres !!! Castle sauve la mise et résout l’énigme.

L’épisode comporte une intrigue mineure, celle d’Alexis qui veut un scooter. C’est mignonnet surtout avec le charme de Molly C. Quinn mais on n’y croit qu’à moitié et, surtout, c’est clairement ajouté pour donner du temps de jeu à la « famille Castle ». Pas grave, Nathan Fillion et consorts auront réussi à nous amuser quand même !

Anecdotes :

  • « Les filles rêvent d’un deux roues quand on réalise qu’on n’aura jamais de poney » affirme Beckett

  • « J’ai toujours rêvé de faire ça ! » s’exclame hilare Castle en poursuivant un suspect !

  • Castle a écrit « Le tueur n’avait pas le son » ; il a trouvé mieux comme titre !

  • Jason Beghe/Mike Royce : acteur américain vu au cinéma dans The X-Files : le film (1998) mais plus souvent à la télévision : X-Files (1994), Les Experts (2002), Veronica Mars (2006), Californication (2009/2011-2013), Chicago Fire (2012-2015), Chicago Police Department (depuis 2013).

  • Sophina Brown/Gayle Carver :  actrice américaine vue dans les séries New York Unité spéciale (2001), Shark (2006-2008), Numb3rs (2008-2010), NCIS : Los Angeles (2011), Ravenswood (2013-2014), Scream (2015).

  • Absence de Ruben Santiago-Hudson.

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4. LA GRANDE ÉVASION 
(ESCAPE PLAN)

Scénario : David Grae

Réalisation : Rob Bowman

Résumé :

Un homme est retrouvé mort tué par une balle en plomb vieille de 200 ans !

Critique :

Très joli titre français qui, sans vendre la mèche, en allume toutefois une partie. Une des forces de cet épisode c’est son travail visuel. D’entrée de jeu, Rob Bowman nous captive par cette scène dans une lumière bleu-noir mêlant silence autour du cadavre et bruits de chevaux au galop. Un déphasage qui illustre que le temps sera une des données du problème.

La victime, un certain Daniel Goldstein créait des produits financiers complexes. Un de ces produits a justement fait perdre beaucoup d’argent à plein de monde. Suivez l’agent est un poncif du récif policier sauf que nous sommes chez Castle et que ce n’est qu’un aspect de la réponse. Car Lanie apporte plus de questions qu’elle ne donne de réponse : la victime a été tuée par une balle remontant au XVIIIème siècle tirée par une arme de la même époque ! Il n’en faut pas plus à Castle pour imaginer un tueur spatio-temporel venu par un portail dimensionnel ! L’énergie que met Nathan Fillion dans son personnage le préserve du ridicule pour le faire passer dans l’autre dimension des huluberlus sympathiques, un excentrique ! Devinez le modèle de la voiture de Daniel et vous imaginerez les sommets de jubilation de l’écrivain !

Castle et Beckett vont remonter jusqu’à un club de farfelus, éminemment délirants mais bons enfants. Le décor est chargé mais il crée une véritable identité visuelle au club, un décalage entre l’extérieur du XXIème siècle et l’intérieur qui se revendique du Londres victorien (costumes notamment) mais comme si le futur imaginé à l’époque (référence à Jules Verne) s’était justement arrêté là. Rob Bowman, bien aidé par les décorateurs, opère une présentation en deux/trois images, de vrais tableaux d’originaux saisis sur le vif. Mais si le club est original, c’est aussi lui qui donnera la clé de l’énigme. Grâce aussi à une séance de tir devant mesurer la précision des armes du siècle des Lumières ; d’abord sérieuse, cette séance vire au déjanté et on remercie Nathan Fillion à genoux tellement c’est fou !!

L’intrigue mineure du jour, ce sont les premiers émois d’Alexis. C’est très touchant grâce à l’implication de Molly C. Quinn, absolument géniale quand elle entreprend de se demander à voix haute comment on sait qu’on est amoureux. C’est à la fois drôle et touchant et Nathan Fillion n’est pas en reste. Sur cette scène, il est lui aussi attendrissant et nous fait bien sourire. Il a carrément su nous faire rire par la jalousie de Castle, vexé que ce soit à Martha et non à lui, le « papa cool » qu’Alexis se soit confiée la première ! Quant à la première rencontre du père et du petit ami, il n’y a que dans cette série qu’elle pouvait avoir lieu de cette façon !!

Anecdotes :

  • Humour noir toujours pour ouvrir l’épisode lorsque Martha dit à son fils : « Rien de tel qu’un petit meurtre pour te remonter le moral » !

  • Le premier mot de bébé Alexis a été « Dénouement » mais c’est parce que Castle « lui a appris très tôt à structurer sa pensée » !!

  • Première apparition du nouveau compagnon de Kate Beckett.

  • Andrew Leeds/ Adam Murphy : acteur américain vu dans les séries Nip/Tuck (2003-2004), Bones (Pelant, 2012), NCIS : Los Angeles (2013-2014).

  • Victor Webster/Josh Davidson : acteur canadien, vu dans les séries Sunset Beach (1998-1999), Mutant X (2001-2004), Related (2005-2006), Esprits criminels (2009), Continuum (2012-2015).

  • Hommage à Stephen J. Cannell. 

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5. LES VRAIS HÉROS NE SE REPOSENT JAMAIS 
(COURSE CORRECTION)

Scénario : Terence Paul Winter

Réalisation : John Terlesky

Résumé :

Lors d’un enterrement un cercueil se renverse libérant deux corps !

Critique :

Au tour des séries hospitalières de passer à la moulinette de Castle ! Humour et ironie à tous les étages mais aussi beaucoup de sentiments voire du sentimentalisme si l’on est peu charitable. La victime, Valérie Monroe, était médecin dans un hôpital et elle a été tuée avec une « précision chirurgicale » selon la formule agréée. Le mode opératoire, et plus largement l’injection de formules médicales, permettent à Tamala Jones de sortir de son registre habituel pour développer une réelle expertise. La mise en scène de John Terlesky permet de donner un aspect fluide à une scène d’explication qui aurait été bavarde et pesante s’il l’avait tourné platement.

L’écriture de la série est bien rodée mais absolument pas mécanique. Ainsi, le premier suspect, Greg McClinctock, est-il bien entendu innocent du crime puisqu’il est le premier justement. Sauf que c’est bien plus subtil ! L’explication finale est stupéfiante par la maîtrise d’écriture et le jeu avec le spectateur qui a toutes les cartes en main mais tombe dans le panneau qu’on lui présente ! Comment faire autrement quand le scénario mêle un baron de la drogue qui employait la victime comme médecin personnel ? Comment passer sous silence le fait qu’elle était une informatrice du ministère de la justice ? Et que vient faire dans tout cela une recherche du docteur Monroe concernant la ville de Katona, État de New York, prototype selon le capitaine Montgomery « de la ville où il ne se passe jamais rien » ? La réponse à la question est fournie par le capitaine Montgomery lui-même ! Ruben Santiago-Hudson a peu de temps de présence mais il l’emploie bien, chaleureux, proche de ses troupes.

Et puis il y a de l’amour dans cet épisode. L’amour d’Alexis pour Ashley (absent bien qu’on parle beaucoup de lui) et le couple qui a « sa » chanson (de Taylor Swift). Celui de Castle pour Gina ; une crise entre eux dû à la jalousie de ce dernier déjà constatée quand on parle de sa fille mais qu’ils parviennent à surmonter grâce à un travail sur soi de cet égotiste de première qu’est Richard Castle. Nathan Fillion est impeccable et l’on sent les efforts que son personnage a fait par amour pour les autres. C’est aussi avec délice que l’on assiste à la lecture entre Castle et Beckett d’une correspondance amoureuse où ils espèrent trouver une piste. Non seulement c’est amusant mais c’est loin d’être purement anecdotique. Quant au mobile du meurtre, il est quelque part lié à l’amour, décidément un grand meurtrier !

Anecdotes :

  • Michael Cassidy/Greg McClinctock : acteur américain vu dans les séries Newport Beach (2004-2005), Smallville (2007-2008), Scandal (2012), Men at Work (2012-2014), The Magicians (2016).

  • L’épisode comprend de multiples références à des séries hospitalières, comme un « docteur Rhonda Shimes » ! Selon Castle, les médecins sont connus pour « leur fornication galopante » et le triolisme serait « courant » !

  • Retour de Monet Mazur (Gina).

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6. AUX AGUETS 
(ONE GOOD MAN)

Scénario : David Amann

Réalisation : Bill Roe

Résumé :

Le meurtre d’une femme blonde indique à la police de New York qu’un tueur en série, le Triple Tueur, est de retour en ville.

Critique :

Un épisode remarquable à l’intrigue complexe mais maîtrisé, aux dialogues froids et à la mise en scène lente et grave ; profondément noir, cet épisode, éclairci par l’intrigue secondaire qui aura son importance sur l’intrigue principale, ce qui est rare, réussit une figure imposée des séries policières : introduire la Némésis du (des) héros.

L’entrée dans l’épisode est déjà un signe de maîtrise narrative, visuelle et sonore. Quand tout va bien, la jeune femme blonde est éclairée par les lumières de la ville et on entend clairement Phil Collins. Puis, progressivement, le silence se fait. Très vite, Lanie relie ce crime à ceux du Triple Tueur. Ruben Santiago-Hudson enfile les habits du commandant Montgomery et, avec autorité, nous donne un topo sur ce meurtrier. Survient une seconde victime et seulement le générique ! Avec efficacité, mais en ayant tout de même pris le temps d’une scène d’émotion, le scénario introduit le héros noir de l’épisode, Marcus Gates incarné avec un talent fou par Lee Tergesen. L’acteur donne un détachement ironique à son personnage (il faut voir le sang-froid qu’il conserve alors qu’une armada de flics surarmés le mettent en joue). Les interrogatoires de Gates par Beckett seule sont des bijoux. Le ton est toujours calme mais la tension est palpable surtout que la froideur de Gates le rend de plus en plus affreux mais, comme il a réponse à tout, c’est une anguille qui se tient devant nous. Le second interrogatoire semble rejouer la même scène mais on notera alors que le réalisateur zoome sur les visages. Quelque chose de nouveau va sortir de tout cela.

Pour coincer Gates, les enquêteurs ont fouillé le passé du roi de Sing Sing et découvert son co-détenu, Jerry Tyson. Autant Gates est glacial, autant Tyson paraît émotif, mal à l’aise. Il faut que la police lui arrache les bribes d’information qui vont lui être utile. Mais, nous sommes dans Castle et c’est chez notre écrivain préféré qu’un détail fait tilt permettant de sauver une femme ! On s’achemine vers le happy end traditionnel mais on aurait dû mieux écouter Castle, insatisfait du dénouement. Parce ce que, cette fois, l’imagination débordante de ce dernier lui fait entrevoir trop tard la vérité. Le final sera éminemment fort et noir, et pourtant, il conservera jusqu’au bout une brindille d’humour.

Ce petit éclat d’humour, pareil à la noisette dans le chocolat noir, provient de la résolution de l’intrigue secondaire du jour : l’admirateur secret d’Alexis. Ce qui est amusant et bien écrit, c’est le caractère évolutif de cette histoire et la manière dont les protagonistes, Alexis mais surtout Castle, la vivent. Cette intrigue et la principale interagissent et se renforcent ou plutôt s’équilibrent ; la noirceur de l’intrigue principale est en partie compensée par la relative légèreté de l’intrigue secondaire. Ensuite, quand Alexis, très insouciante sur ce coup-là, décide de se rendre au rendez-vous fixé, Martha défend à son fils de la surveiller…se réservant ce rôle ! Bonne composition de Susan Sullivan qui rend très convainquant et savoureux le changement de pied de son personnage et donne à voir, mine de rien, l’amour profond que cette famille se porte. C’est le coup de fil qu’elle passera à son fils pour le rassurer qui va jouer un rôle déterminant dans le final de l’épisode.

Anecdotes :

  • Brian Klugman/Paul McCardle : acteur américain, surtout connu pour avoir joué dans Bones (2013).

  • Michael Mosley/Jerry Tyson : acteur américain, vu au cinéma dans La Proposition (2009) mais plus souvent à la télévision : Scrubs (2009-2010), The Closer (2010), Pan Am (2011-2012).

  • Lee Tergesen/Marcus Gates : acteur américain, peu de films notables mais une longue carrière télévisuelle : New York Police Judiciaire (1990), Homicide (1993-1994), Code Lisa (1994-1998), Oz (1997-2003), Desperate Housewives (2006), Dr House (2009), American Wiwes (2010-2011), Longmire (2013-2014), The Strain (2016).

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7. GUERRE DE GANGS 
(OUTLAWS)

Scénario : Elisabeth Davis

Réalisation : Felix Alcala

Résumé :

La mort d’un comédien minable conduit Castle et Beckett dans une histoire de faux-semblants.

Critique :

Un épisode pas déplaisant certes mais extrêmement banal et pour tout dire peu inspiré. L’intrigue est confuse, passant d’une chose à une autre sans s’en fixer sur une seule tout en étant très linéaire. La révélation de l’identité du coupable tombe comme un cheveu sur la soupe.

On avait pourtant commencé par une entrée contrastée comme la série sait si bien les faire. D’un côté, un policier en uniforme disparaît brusquement happé depuis l’intérieur d’un appartement d’où venait des cris. D’un autre côté, Alexis et Martha font des vocalises à 5 heures du matin !

C’est ce policier qui est mort sauf que c’était un comédien ! Un strip-teaser pour être précis. Et l’appartement abrite une colonie de jeunes femmes totalement effondrées quand Castle et Beckett y arrivent : enterrement de vie de jeune fille ! Mais passé cette ouverture hilarante, on va rire beaucoup moins et, dans Castle, c’est quand même plutôt gênant.

Tout le reste de l’épisode va dérouler la pelote que le patron de la boîte qui employait la victime a donné à Ryan et Esposito. Le club de strip-tease (passage assez drôle grâce à nos duettistes) amène à une « cougar » qui était la maîtresse de la victime mais avait rompu parce qu’il lui avait demandé 25 000 $. Argent qui amène à…etc. Tout cela pour nous amener à une histoire d’escroquerie très classique mais que la scénariste (pourtant talentueuse) n’a plus tellement le temps de développer et doit même bâcler la scène où le coupable est confondu. Et le spectateur avec lui.

L’intrigue secondaire est amusante (Alexis veut auditionner pour un rôle dans Grease à son lycée et Martha la coache) mais parfaitement anecdotique et complètement périphérique à notre intrigue. Seule la frimousse mutine de Molly C. Quinn et l’allant que met Susan Sullivan nous font passer un bon moment et, en fait, nous évite l’ennui.

Anecdotes :

  • La victime lisait des bouquins de Donald Trump parlant de finances.

  • Castle trouve que la victime ne valait pas 300$/heure : Lanie, elle, achète tout de suite !

  • Selon le patron qui reçoit Ryan et Esposito, les filles sont « dingues des petits maigrichons genre Twilight ». Ce qui date l’épisode !

  • Sagesse de Martha Rodgers : « Les auditions, c’est comme les hommes. Une de perdue… »

  • Mary Page Keller/Rebecca Dalton : actrice américaine, elle tourne surtout pour la télévision: Providence (1999), JAG (3 épisodes, 2002-2003), New York Police Blue (4 épisodes, 2004), Commander in Chief (4 épisodes, 2005), 24 heures chrono (2 épisodes, 2009), Castle (2010), NCIS : Los Angeles (2011), Supernatural (2011), Pretty Little Liars (4 épisodes, 2012), Chasing Life  (2014-2015).

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8. DOUCE MÉLODIE 
(MUSIC TO MY EARS)

Scénario : Matt Pyken

Réalisation : Bryan Spicer

Résumé :

La mort d’un employé municipal emmène Castle et Beckett vers une toute autre affaire.

Critique :

Solide épisode : une première affaire qui ouvre sur une seconde et relance complètement l’intrigue tout en faisant monter la pression. L’humour est bien dosé ; très présent au départ, il se fait plus rare ensuite à la mesure de l’élévation des enjeux. Un parfait tempo empêche tout ennui. Tout juste peut-on regretter que tous les acteurs ne soient pas au top niveau.

C’est à Central Park que nos duettistes préférés se retrouvent autour du cadavre d’un certain « Lenny les bonnes ampoules », un électricien chargé de changer les ampoules dans le métro de New York. D’emblée, le scénariste nous dit que ce n’est pas une affaire simple : la victime a été tuée de trois balles au terme d’une chasse à l’homme. Pourquoi le tuer ? Ryan et Esposito pensent avoir trouvé du matériel d’espionnage chez lui à moins que ce ne soit son peu scrupuleux supérieur ? Matt Pyken nous présente ces pistes avec une parfaite crédibilité mais elles sont fausses ! L’explication de la présence du matériel est absolument hilarante !

Et c’est là que le scénariste nous inflige un rebondissement dramatique : la victime a été tuée pour avoir assisté à un enlèvement d’enfant ! La tension est installée d’emblée puisque les enquêteurs ignorent l’identité de l’enfant et doivent la découvrir. En outre, Nathan Fillion nous permet d’apprécier la partie dramatique de Castle ; un père qui comprend quelle épreuve traverse le père du gamin. Père joué par John Pyper-Ferguson qui est très juste. L’acteur est très impliqué et on croit à sa peine beaucoup plus qu’à celle de la mère, tellement plus fade et dans un rôle extrêmement convenu. Un père qui passe aussi un temps pour le coupable et clame son innocence alors que le temps presse. A ce stade de l’épisode, il pourrait très bien être un kidnappeur. Ça oui mais tueur, cela était plus difficile et les enquêteurs en sont conscients. Leurs interprètes aussi et on est à fond avec eux. Le final, dynamisé par Nathan Fillion dont le personnage a deux éclairs de génie qui décide du succès et Stana Katic, très convaincante dans l’action. Ruben Santiago-Hudson est très bien aussi dans un registre plus dur que d’habitude.

L’intrigue secondaire est amusante quoique résolument mineure : Alexis garde le rat domestique de son petit ami Ashley (Ken Baumann, peu expressif), une bestiole nommée Théodore, et qui disparaît. Elle le cherche en vain et craint la réaction du jeune garçon. Pas vraiment de quoi fouetter un chat. L’intrigue ne passionne pas Molly C. Quinn outre mesure même si l’actrice a déjà suffisamment de talent pour nous garder avec elle.

Anecdotes :

  • Quand Castle parle de Ben par rapport au rat, il fait référence au film d’horreur Ben de Phil Karlson sorti en 1972.

  • Pour Beckett, l’animal de compagnie le plus courant à New York, c’est le cafard ! L’animal le plus étrange qu’elle ait eu ? Castle bien sûr !

  • Castle fait référence à « Flamme d’argent », une nouvelle de Sherlock Holmes où c’est l’absence d’une chose (en l’occurrence un aboiement) qui en révèle une autre.

  • Carmen Argenziano/Marco Rivera : acteur américain actif sur les deux écrans. Au cinéma, on a pu le voir dans Le Parrain II (1974), Le retour de l’inspecteur Harry (1983), Broken Arrow (1996), Anges et Démons (2009). A la télévision dans Columbo (1973), L’Agence tous risques (1983), La loi de Los Angeles (1986-1990), Urgences (1995), Stargate SG-1 (1998-2005), Docteur House (2007), Hawaï Five-0 (2014).

  • John Pyper-Ferguson/Dean Donegal : acteur canadien d’origine australienne, on a pu le voir dans X-Men l’affrontement final (2006) mais plus souvent à la télévision : Brisco County (1993-1994), MilleniuM (1997-1998), Les Experts (2000, 2010), Brothers & Sisters (2006-2007), Terminator : Les chroniques de Sarah Connors (2009), Grimm (2012), Once upon a time (2013), The Last Ship (depuis 2014), Marvel : les agents du SHIELDS (2017).

  • Eve Carradine/Mirielle Lefcourt : Ever Dawn Carradine est la nièce de David Carradine. On a pu la voir essentiellement à la télévision : Les Dessous de Veronica (1998), Les Experts (2004), Supernatural (2009).

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9.  À TOUTE VITESSE 
(OVERDRIVE) 

Scénario : Shalisha Harris

Réalisation : Bethany Rooney

Résumé :

La mort très étrange d’une astrophysicienne amène Castle et Beckett aux frontières du réel.

Critique :

Savoureux hommage à une glorieuse ainée tout autant que passage au tamis de la question extraterrestre, cet épisode est un régal ultra-référencé (Castle est une série « geek » à l’image de son héros) qui insère avec bonheur une enquête policière dans un cadre baignant dans l’étrange. L’on est toutefois plus proche de Jean Ray avec un « fantastique expliqué ».

La victime était une astrophysicienne retrouvée victime d’une « décompression explosive » ; ce qui se produit lorsqu’un corps est situé hors de l’atmosphère ! Tamala Jones rend bien la perplexité de Lanie et la suite de l’autopsie ne va pas lui rendre le sourire ; il y a bien plus de questions que de réponses. Mais si la légiste est perdue, Castle, lui, est tout sourire ! La victime a été enlevée par des aliens ! Lorsque le générique est lancé après 10 minutes d’épisode, cette hypothèse n’a pas pu être démentie par Beckett !

Il est intéressant de revoir nos duellistes dans leurs rôles de sceptique et de convaincu d’autant qu’à la différence de la magie, l’hypothèse d’une vie (et d’une intelligence) extra-terrestre est toujours valable scientifiquement même sans aller jusqu’aux élucubrations de la littérature et du cinéma fantastique. Jusqu’au bout, Beckett refusera d’admettre que les aliens existent même si, un instant, la logique policière semble vaciller. Le scénario donne évidemment un peu de temps à la thèse ufologique et s’offre Lance Henrikssen en invité de luxe ! Certains pourront regretter le temps relativement bref de sa présence mais c’est en fait cohérent avec la série : Castle est une série policière et non une série fantastique. Disons que c’est un témoignage de sympathie et une révérence faite à un acteur reconnu dans ce domaine tout autant qu’un hommage à la célèbre série où la vérité est ailleurs. En tout cas, en peu de minutes, l’acteur est très juste. Très posé, Benny Stryker n’a rien d’un gourou illuminé et il a même des informations pour les enquêteurs. Impossible de ne pas sourire quand il affirme avec un sérieux académique que le Gouvernement est derrière tout cela ! Et ce n’est pas la suite qui va le démentir !! Des « agents fédéraux » enlèvent les affaires de la malheureuse et interrogent dans des conditions ultraclichées nos héros !!!

Cet « enlèvement » est le climax de l’hommage. Par la suite, la vérité va se faire jour sous un angle réaliste de plus en plus affirmé. Castle a une idée pour le moins cocasse pour joindre ces mystérieux agents et le fait que ça marche souligne le côté fictionnel de la série. C’est encore l’écrivain qui va comprendre que quelque chose ne va pas du côté de la victime. Bien vu de la part de la scénariste que de ne pas faire de l’écrivain un obstiné. S’il croit en la magie et aux « petits hommes gris » (merci Mulder !), il n’en fait pas l’alpha et l’oméga. Si la prosaïque réalité doit l’emporter, alors tant pis ! Mais on sait qu’il ne renoncera pas à ses convictions. C’est finalement la coopération entre la police et un agent fédéral secret mais bien réel qui permettra à la vérité de se faire jour.

Anecdotes :

  • L’épisode ne compte pas d’accroche. La séquence « Il y a deux catégories de personnes qui réfléchissent à des façons de tuer » est supprimée.

  • « Les parents d’Ashley vous aimeront. Il vous suffit de ne pas être vous-même », assène avec gourmandise Beckett à Castle qui doit dîner avec les parents du petit ami d’Alexis !

  • Le titre original de cet épisode est un jeu de mot avec le titre original du film Rencontres du troisième type à savoir Close Encounters of the Third Kind.

  • Cet épisode multiplie les références à la série X-Files : Aux frontières du réel. Le titre français l’avait déjà annoncé !

  • Un des acteurs invités, Lance Henriksen, a interprété le personnage principal de la série MillenniuM, créée par Chris Carter à l'instar de X-Files.

  • Castle, après avoir parlé chinois, explique qu'il parle chinois parce qu'il adorait une série télévisée. Une autre référence à la série Firefly dans laquelle Nathan Fillion jouait dans un monde où l'anglais et le chinois mandarin sont parlés couramment par tout le monde.

  • Lance Henriksen/Benny Stryker : acteur américain, vu au cinéma dans Rencontre du troisième type (1977), Terminator (1984), Aliens, le retour (1986), Aliens 3 (1992), Mort ou vif (1995), Scream 3 (2000), Appaloosa (2008). Il a également joué pour la télévision où il est surtout connu pour MilléniuM (1996-1999). On l’a vu aussi dans NCIS (2007) et The Blacklist (2015).

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10. MAUVAISE ALLIANCE 
(FOLLOW THE MONEY)

Scénario : Scott Williams

Réalisation : Bryan Spicer

Résumé :

La mort d’un ancien docker fauché, un ancien bar et la Prohibition sont les ingrédients du nouveau cocktail pour Castle et Beckett.

Critique :

Bel hommage au passé sulfureux de l’Amérique mais aussi à une certaine ambiance quand « atmosphère » voulait dire quelque chose de l’esprit d’un lieu.

Tout commence quand le corps d’un certain Donnie est sorti de l’East River. Les enquêteurs trouvent très vite que c’est un ancien docker et Castle fantasme déjà sur l’implication de la Mafia ! Il y a bien un ancien type louche mais il a juste vendu un bar, le Old Haunt à Donnie qui y avait des souvenirs. Castle fait un éloge vibrant du lieu et c’est un régal d’entendre vibrer ces mots d’autant que Nathan Fillion est vraiment excellent dans l’incarnation de son personnage. Sur cet épisode, il vole la vedette à Stana Katic qui se rattrape pour partie dans l’interrogatoire du barman. C’est ultra-sexy et plein d’humour. On a encore l’occasion de rire avec le troisième suspect de l’épisode, complètement « chargé » mais blanc comme neige. C’est sans doute le point faible de cet épisode ; le coupable n’est pas si dur à trouver quand on a éliminé presque tout le monde très vite. A défaut d’un whodunit à la Duchesse de la mort, il reste le whydunit.

Le Old Haunt est au cœur de l’intrigue et le décor a été particulièrement soigné. Il y a un bel effort de reconstitution avec ce souci de lier le beau à l’utile, à savoir donner l’illusion qu’il s’agit d’un lieu lié à la Prohibition. Le tunnel qu’empruntent nos duettistes est un classique de la littérature policière de l’époque (lire Sax Rohmer ou Dashiell Hammett) mais il s’insère avec aisance dans l’histoire et joue un rôle déterminant dans l’explication et la résolution de l’intrigue. Le scénariste s’offre en plus le luxe de se payer la jeunesse branchée par cette confrontation entre un Castle amoureux et respectueux du passé et une tête à claque patron de start-up ; le genre à se gargariser d’avoir inventé la roue et de l’avoir fait breveter. La charge caustique est à déguster sans modération.

Dans une histoire où le passé se rappelle et se confronte au présent, l’intrigue secondaire avec la copine d’Alexis venue du Kansas est certes très mineure mais elle résonne plutôt bien avec l’ensemble.

Anecdotes :

  • Castle a écrit « Pour une poignée de balles » au Old Haunt.

  • L’écrivain multiplie les références au cinéma dont Les Dents de la mer et Alien.

  • Beckett fait référence aux « alligators » dans les égouts. Légende urbaine, elle s’appuie sur un fait véridique : un crocodile est sorti des égouts de New York le 10 février 1935. Dès 1936, la municipalité lança une campagne d’éradication. Il est de toute façon impossible à un reptile de vivre dans un environnement aussi froid.

  • La Prohibition : le terme renvoie à la campagne contre la production, la vente et la consommation d’alcool. Elle fut institutionnalisée par le 18ème amendement en 1919 mais suscita une puissante contrebande. Roosevelt la supprima en 1933 (21ème amendement).

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11. PARI GAGNANT 
(LET IT RIDE)

Scénario : David Grae

Réalisation : Jeff Blekner

Résumé :

Alors que l’équipe enquête sur la mort d’une marieuse, elle accueille l’actrice qui doit incarner Nikki Heat au cinéma et veut s’inspirer de Beckett !

Critique :

Attention ! Idée brillante ! Un scénario signé David Grae est en général gage de qualité mais ici, il fait preuve d’une belle inventivité et d’un grand humour car c’est la série qui se moque d’elle-même ! La mise en abîme est hilarante et nos duettistes interprètent une symphonie en trois temps impeccable. Comme l’intrigue policière n’est nullement sacrifiée à cet exercice de style, le spectateur est à la noce !

A la noce parce que la victime, Stacy Collins, veillait à ce que des couples se rencontrent. « Un petit meurtre te fera du bien » avait dit Alexis à son père affligé par le choix de l’actrice Natalie Rhodes pour interpréter Nikki Heat. C’est vrai que les premières images dont on nous gratifie n’ont rien de gratifiant pour elle et l’énoncé de sa filmographie – qu’Alexis n’a « pas vu » mais qu’elle connaît bien – a de quoi faire fuir en effet !! Or, voilà que ladite Natalie Rhodes débarque sur la scène de crime !!! Beckett avait donné son accord pour qu’elle la suive et prenne des notes (elle a l’habitude !). C’est le premier mouvement de la symphonie : Beckett confiante, collaborant de bonne grâce avec une Natalie à l’écoute, concentrée et un Castle proprement snobé et dont toutes les tentatives pour se rendre intéressant virent au pathétique. Il a des répliques d’une platitude confondante prononcées avec le sérieux qui ne va pas. Même Chuck Norris s’en sortirait mieux ! Nathan Fillion est juste génial ; une mimique suffit pour nous faire comprendre la solitude d’un auteur à qui sa muse et sa création échappent. Que Natalie n’ait pas lu Vague de chaleur, roman justement porté à l’écran, est juste le dernier clou du cercueil de Richard Castle !

Le second mouvement correspond à l’approfondissement de l’enquête. La victime versait beaucoup d’argent à un détective miteux qui se renseignant sur les clients de celle-ci. A ce moment, Natalie avoue à Castle qu’elle trouve le personnage de Nikki « complexe » et qu’elle espère parvenir à lui ressembler un peu. Cela n’a l’air de rien mais ces quelques mots rassénèrent le romancier qui amorce sa « réévaluation » de l’actrice. Laquelle, pour s’immerger dans le personnage, va jusqu’à copier la gestuelle de Beckett et à lui ressembler physiquement ! C’est bluffant ! Du coup, Beckett commence à paniquer. Il faut dire que Laura Prépon en brune ressemble effectivement beaucoup à Stana Katic ! On est aussi obligé de rire devant la mine rêveuse de Nathan Fillion !!! Le réalisateur s’amuse avec des gros plans sur les visages montrant la palette des sentiments des acteurs. Ce mouvement se termine lorsque, pour « rentrer dans le personnage », Natalie « chauffe » Castle puisque celui-ci s’est inspiré de lui-même pour créer le personnage de Jameson Rook, journaliste qui suit Nikki Heat de près (de très près même).

Enfin, le troisième mouvement voit Natalie demander à Beckett si Castle est gay : ce dernier a refusé de coucher avec elle ! Du côté de l’enquête, les policiers se sont concentrés sur la jolie secrétaire du miteux et celle-ci avoue piéger des hommes à la demande de Stacy. Le final baigne dans le mélodramatique mais c’est justement l’effet recherché et c’est vraiment drôle. Natalie Rhodes en est quasiment arrivé à faire plus Beckett que Beckett et celle-ci est soulagée que cela soit fini. Tout au long de l’épisode, Stana Katic et Nathan Fillion auront été à leur meilleur niveau mais Laura Prépon se sera révélée excellente. Qu’elle commence avec un look de bimbo ne fait que renforcer la mue de l’actrice qui joue une actrice devenant meilleure à mesure qu’elle comprend le personnage. C’est une jolie réflexion sur l’image et le monde du spectacle, plus originale d’autant que Castle s’est justement inspiré de Beckett pour créer Nikki et voilà Natalie copiant Beckett pour comprendre Nikki. Pour une fois, Frankenstein a réussi son œuvre !

En petite musique de fond, l’intrigue mineure du jour prend Kevin Ryan en personnage principal. Il va demander sa petite amie Jenny en mariage. Castle lui donne quelques conseils farfelus qui lancent l’épisode ! Et il se trouve que Natalie est un fantasme du policier ! Seamus Dever est épatant dans cet homme simple, qui s’efforce d’être un bon policier et un amoureux sincère malgré la présence d’une bombe sexuelle à ses côtés. L’épisode se termine sous les applaudissements. Rien de plus normal.

Anecdotes :

  • Nikki Heat est le nom original de l’héroïne créée par Castle. En VF, elle est appelée « Nikki Hard » mais, dans les traductions françaises des romans, c’est bien son nom original qui est utilisé.

  • Après le record d'audience de près de 10 millions de téléspectateurs sur la chaîne ABC, celle-ci a commandé une quatrième saison pour la série.

  • Lorsque Ryan montre sa bague à Castle, celui-ci fait un simulacre de demande à Beckett. C’est la seconde fois qu’il lui présente une bague de fiançailles.

  • Laura Prépon/Natalie Rhodes : actrice américaine, essentiellement présente à la télévision : That 70’Show (1998-2006), How I met your mother (2009-2010), Docteur House (2010), Orange is the new black (depuis 2013).

  • Absence de Tamala Jones et de Ruben Santiago-Hudson.

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12. HUIS CLOS EXPLOSIF 
(HELL ON THE HIGH WATER)

Scénario :Terri Edda Miller

Réalisation : Millicent Shelton

Résumé :

Castle et Beckett enquêtent sur la mort d’un magicien mais il y a un lapin dans le chapeau !

Critique :

Consacrer un épisode de Castle à la magie relève tellement de l’évidence qu’on se demande comment les scénaristes n’y ont pas pensé plus tôt. Il est aussi agréable que la magie constitue un élément de constitution du « Caskett » par les souvenirs qu’elle évoque à nos duellistes.

Faux semblant. C’est ce qui qualifie le mieux la magie. Tout est différent de ce qu’il paraît être et le scénario parvient à rendre tangible sans gratuité cette évidence. La mort paraît être un suicide mais la lettre laissée par la victime révèle autre chose. Ladite victime paraît soudain vivante mais c’est un frère jumeau (d’où la théorie farfelue du jour de Castle). Un vieil artisan construit un automate mais les enquêteurs ont découvert des traces d’explosif. Pour finir, deux morts sortent de leurs tombes ! Pour résoudre le meurtre et confondre le coupable, la police va devoir avoir recours…à la magie ! C’est brillant, bien joué et ce coup final couronne aussi un épisode où l’humour n’aura pas manqué.

Faux semblant donc. Deux intrigues secondaires utilisent ce procédé. D’abord, Lanie et Esposito qui sont en couple mais le cache aux autres. L’épisode est généreux avec Tamala Jones qui dispose de bien plus de temps de présence et l’utilise à bon escient réussissant en une scène à être à la fois glamour et factuelle. Ensuite, Castle et Gina dont l’histoire prend fin. Ainsi que l’avoue le romancier à sa mère (brève mais utilise présence de Susan Sullivan parfaite en mère attentive et présente), il vivait quelque chose de banal et rêvait de magie. C’est aussi la morale de cette histoire : la magie détourne le réel, elle ne s’y substitue pas.

Anecdotes :

  • « Alakazam » invoque Beckett : c’est une formule contraire au traditionnel « Abracadabra » dont l’origine est moyen-orientale mais l’étymologie contestée. C’est une invocation performative (la prononcer provoque quelque chose) et c’est la formule utilisée pour animer le Golem.

  • Brett Cullen/Christian Dahl : acteur américain, vu au cinéma dans Wyatt Earp (1994), La vie devant ses yeux (2007) mais plus souvent à la télévision : Les oiseaux se cachent pour mourir (1983), Falcon Crest (1986-1988), L’Equipée du Pony Express (1989-1990), Ally McBeal (1997), FBI : Portés Disparus (2002), Desperate Housewifes (2004-2005), A la Maison-Blanche (2005-2006), Lost (2005-2008), Ugly Betty (2006-2007), Person of Interest (2011-2013), Under the Dome (2014-2015).

  • Jeff Hephner/Edmund et Zalman Drake : acteur américain né Jeffrey Lane Hephner. On l’a vu dans les séries Newport Beach (2005), Docteur House (2008), Chicago Fire (2013), Chicago Med (2016).

  • Absence de Ruben Santiago-Hudson.

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13. LE RETOUR DU PIRATE 
(RETURN OF THE KING)

 

Scénario : Will Beall

Réalisation : Tom Wright

Résumé :

Un ancien policier contacte Kate Beckett pour lui parler du meurtre de sa mère mais il est abattu devant elle.

Critique :

Il y a deux catégories d’épisodes excellents dans Castle : ceux qui poussent l’humour au plus loin en pastichant les films et séries de genre et ceux qui sont des œuvres au noir. Cet épisode est de la seconde catégorie et de la meilleure eau.

Exceptionnellement, il ne débute pas par la découverte d’un corps ; ce qui est déjà une indication que ce n’est pas un épisode ordinaire. John Raglan est mourant et veut tout raconter à Beckett (venue en compagnie de Castle) mais il est tué. Il a tout de même eu le temps d’apporter un élément nouveau qui, dans un premier temps, complexifie l’histoire. A rebours de l’épisode type, aucune des personnes interrogées n’est innocente à un degré ou à un autre mais toute sont des pièces d’un sinistre puzzle qui prend sens dans une époque pas si lointaine où New York vivait sous la coupe de la Mafia. Presque tous les interrogatoires sont des confrontations ; celle avec Vulcan Simmons est la plus violente psychologiquement. Jonathan Adam est prodigieux dans l’incarnation d’un véritable serpent, malveillant, à la fausse élégance, mais fin renard et sachant pousser à bout Kate Beckett. Sans faute de Stana Katic qui fait ressentir toutes les émotions par lesquelles passent son personnage. Il faut la voir complètement livide par exemple. On est avec elle du début à la fin sans la lâcher et on apprécie que Richard Castle vienne la soutenir. Le romancier, à qui sa mère a demandé d’être honnête sur la raison qui le fait aller au poste de police tous les jours, ne se dérobe pas. Il apportera une aide importante et il sera déterminant dans le final éprouvant.

Le grand mérite de cet épisode est de replacer un fait – le meurtre de Johanna Beckett – dans un contexte plus large ; lui donnant une profondeur et une consistance et partant un intérêt. Intérêt renouvelé puisque l’épisode ne résout pas le crime originel tout en faisant avancer l’histoire générale. Les nouveaux personnages impliqués sont importants chacun à leur manière, ce qui construit une narration riche et passionnante à suivre et qui rend crédible la présence du « dragon » ; le puissant commanditaire in fine. Avec une réalisation alerte qui joue à fond la carte du mouvement, tout en réussissant à placer de courts mais précieux moments plus intimes, c’est un des sommets de la saison.

Anecdotes :

  • Jonathan Adam/Vulcan Simmons : acteur américain, très peu de films à son actif mais plusieurs séries : Bones, Nikita, NCIS : Los Angeles.

  • Max Martini/Hal Lockwood : acteur américain présent sur les deux écrans. Au cinéma, on a pu le voir dans Il faut sauver le soldat Ryan (1998), Colombiana (2011), Captain Phillips (2013), Cinquante nuances de Grey (2015), Cinquante nuances plus sombres (2017). A la télévision : Le Caméléon (1997), Les Experts (2002), Les Experts : Miami (2003), The Unit (2006-2009), Mentalist (2012).

  • Absence de Molly C. Quinn et de Tamala Jones.

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14. PANDORA'S BOX, PART 2 
INÉDIT EN FRANCE

Scénario : Alexi Hawley

Réalisation : Émile Levisetti

Résumé :

Castle et Beckett enquêtent sur la mort d’un ancien gagnant de la loterie.

Critique :

Un épisode sympathique mais un peu banal. Le thème de « l’argent ne fait pas le bonheur » est par trop cliché pour être un moteur d’intrigue satisfaisant.

De fait, si l’histoire se suit sans déplaisir et avec un certain nombre de rebondissements intéressants voire amusants, elle n’a pas d’éléments de fantaisie qui font le sel de cette série. Elle reprend un certain nombre de clichés (enfant toxico, passé qui ne passe pas) ou de figures rituelles (dealer jouisseur, gagnant qui culpabilise, majordome guindé). Il y a cependant un bon rebondissement pour relancer l’intrigue dans la dernière partie de l’épisode, ce qui donne un coupable convainquant et qu’on avait trop facilement laissé passer. On appréciera aussi l’astuce de Castle pour résoudre l’énigme. Le fil rouge de ce que ferait les personnages principaux avec le gros lot est plaisant mais sans plus. Sauf le final qui est réellement touchant parce qu’il concerne nos héros.

L’intrigue secondaire du jour concerne Martha désemparée par l’héritage fabuleux que lui a laissé Chet. Il est agréable que ce soit Beckett qui lui souffle le moyen d’en user sans mal agir et sans remords.

Anecdotes :

  • Pour Castle, le coupable c’est le majordome ! Un classique du roman policier dont Chapeau melon avait su faire son miel (Les espions font le service).

  • « La richesse ne fait qu’accentuer tous les aspects de notre personnalité » philosophe Castle…qui avoue que c’est son côté enfantin qui en a profité.

  • Castle s’est acheté un cratère de la Lune ! Depuis le traité sur l’espace de 1967, la Lune est considérée comme un espace international (comme les mers). En revanche, l’appropriation dans des buts commerciaux et économiques reste juridiquement floue.

  • Ned Bellamy/Logan Meech : acteur américain, vu dans Les enquêtes de Remington Steele (1986), Arabesque (1993), Les Experts : Miami (2004), The Unit (2006-2007), Terminator : les chroniques de Sarah Connors (2008-2009), Treme (2011-2013), Resurrection (2014).il a aussi joué au cinéma : Ed Wood (1994), Dans la peau de John Malkovitch (1999), Saw (2004), Twilight chapitre I-Fascination (2008), Django Unchained (2012).

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15. TERMINUS 
(END OF THE LINE)

Scénario : Moira Kirland

Réalisation : John Terlesky

Résumé :

La mort de l’épouse d’un vieil ami de Richard Castle provoque une crise avec Kate Beckett.

Critique :

Moira Kirland a brillamment mis en forme cette idée géniale que de mettre à l’épreuve la solidité du « Caskett » sur un autre terrain que celui des sentiments ; en plaçant cette opposition sur le terrain qui les réunit : le crime.

La victime était l’épouse de Damian Weslake, ami de Castle. Les explications que donne celui-ci à sa défense acharnée sont très convaincantes ; en plus, Nathan Fillion donne beaucoup de chaleur à celles-ci. L’acteur est impeccable, tant dans son obstruction initiale que dans son repentir et sa soif de justice. « Écoute ton cœur » lui dit Martha, toujours de bon conseil. Le scénario est véritablement habile puisqu’il charge Damian mais indirectement. L’élément le plus lourd étant la « coïncidence » entre ce crime et la mort du père de Damian, 20 ans auparavant. Or, que dit-on des coïncidences dans les séries policières ?

La série joue sur ses habitudes, comme le « bon » suspect initial mais innocent. Le fait qu’il soit relativement vite expédié signifie que le scénario va appuyer ailleurs et, de fait, il multiplie les suspects. Ils sont relativement bien dessinés même si un peu schématiques. Par contre, Jason Wiles n’est pas tout à fait le bon choix pour Damian. Emprunté, peu à l’aise et sans beaucoup d’expression, il ne crée que partiellement une connexion avec Nathan Fillion. Mais il y a beaucoup de rebondissements, tous crédibles et la rivalité entre Castle et Beckett rajoute un allant et pas mal de suspense. L’enquête à double hélice accouche d’une double résolution absolument stupéfiante et d’un final doux-amer.

Anecdotes :

  • « Chez les riches, les meurtres sont toujours bizarres » affirme Esposito

  • L’épisode se passe aux alentours de la Saint Valentin.

  • Alicia Coppola/Amber Patinelli : actrice américaine diplômée d’anthropologie et ancien mannequin n’a aucun lien de parenté avec Francis Ford Coppola. Vue au cinéma dans Benjamin Gates et le trésor des Templiers (2008) mais plus souvent à la télévision, notamment Another World (1991-1993), Trinity (1998-1999), Cold Feet (1999-2000), JAG (2003), Preuves à l’appui (2003-2005), NCIS (2004-2005, 3 épisodes), Mon oncle Charlie (2005-2013), NCIS : Los Angeles (2010, 2015), Esprits criminels (2014), Shameless (2016).

  • Tom Irwing/Simon Campbell : acteur américain, vu dans les séries Angela, 15 ans (1998-1999), Les Experts (2002), Related (2005-2006), Saving Grace (2007-2010), Grey’s Anatomy (2010-2011), Devious Maids (2013-2016).

  • Jason Wiles/Damian Westlake : acteur américain, surtout actif à la télévision : New York 911 (1999-2005), American Wives (2007), Esprits criminels (2010), Scream (2015).

  • Absence de Tamala Jones.

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16. ENVERS ET CONTRE TOUT 
(THE LAST STAND)

Scénario : David Amann

Réalisation : Rob Bowman

Résumé :

Croyant enquêter sur la mort d’un simple chauffeur de taxi, Castle et Beckett se retrouvent à chercher une arme de destruction massive !

Critique :

L’excellent épisode par nature : partir d’un fait banal et amener doucement à quelque chose de beaucoup plus gros, mettre de l’humour au départ puis le réduire progressivement tout en faisant monter la pression, doubler l’enquête habituelle du soupçon de la manipulation, et vous obtenez 40 minutes  (quasiment) sans faute qui vous scotchent à votre fauteuil.

D’entrée de jeu, Rob Bowman – sûrement le meilleur réalisateur de la série et un très bon réalisateur tout court – installe une tension, un rythme rapide marqué par une musique forte, qui scande les secondes et que l’on retrouvera plus tard. Tout commence donc par la mort d’Amir, un chauffeur de taxi dans un entrepôt abandonné. Ainsi que le souligne Lanie, tout pourrait faire paraître à un vol qui aurait mal tourné mais pourquoi avoir brisé les doigts du défunt ? David Amann, une des meilleures plumes du staff, nous invite ainsi à ne pas prendre ce que nous allons voir comme allant de soi, plus que d’habitude. La présence d’un diplomate syrien semble convenue mais c’est efficace pour troubler l’onde et cela nous vaut l’habituelle mais toujours réjouissante théorie de Castle ! Lequel devant un garde-meuble nous régalera une dernière fois d’une référence cinématographique amusante.

Une dernière fois parce que voilà que des traces de radioactivité sont détectées. Avant que l’enquête n’atteigne un climax de tension, le scénario s’est accordé une pause pour que Beckett évoque ses états d’âme, dise son amertume devant la tournure de sa vie amoureuse et trace le portrait du compagnon idéal. Intéressant que, sur ce passage, Nathan Fillion n’ait aucune ligne de texte. L’arrivée de Mark Fallon, de la Sécurité Intérieure, n’apaise pas vraiment les esprits ; d’autant qu’Adrian Pasdar est diablement convainquant en homme d’autorité. L’enquête suit un rythme trépidant car il y a urgence et ce moteur, pour être classique, n’en reste pas moins efficace. Tout comme le procédé un brin éculé d’éjecter les héros de l’enquête, histoire de dramatiser encore un peu les enjeux. Alors, certes, du coup, il n’y a plus de surprise désormais mais cela n’enlève rien à la qualité de l’ensemble car David Amann a su doser les révélations, amener chaque élément à temps et s’il ne surprend pas, c’est qu’il avait gardé une terrible carte dans son jeu qu’il abat à la dernière minute nous laissant tétanisé !

Anecdotes :

  • Cet épisode et le suivant forment un double épisode.

  • Alon Moni Aboutboul/Fariq Yusef : acteur israélien, vu au cinéma dans Rambo 3 (1988), Munich (2005), The Dark Knight Rises (2012), La chute de Londres (2016). Il travaille aussi pour la télévision : NCIS (2010), Fringe (2011), NCIS : Los Angeles (2013), The Blacklist (2014), The Leftovers (2015).

  • Lochlyn Munro/Kevin McCann : acteur canadien, vu dans Highlander (1994), JAG (1999), Monk (2004), Hawaï Five-0 (2012), Rizzoli & Isles (2015). Au cinéma, dans Dracula 2001 (2000), Freddy contre Jason (2003), Assaut sur Wall Street (2013), A la poursuite de demain (2015).

  • Adrian Pasdar/agent Mark Fallon : acteur américain, vu au cinéma dans Top Gun (1986), Aux frontières de l’aube (1987), L’impasse (1993) mais surtout à la télévision : Profit (1996-1997), Les Chemins de l’étrange (2000-2002), Amy (2003-2005), Heroes (2006-2010), The Lying Game (2011), Agents of SHIELD (2014), Colony (2016).

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17. RAPIDE, SILENCIEUX, MORTEL 
(SWIFT, SILENT, DEADLY)

Scénario : Andrew W. Marlowe

Réalisation : Bill Roe

Résumé :

Les enquêteurs n’ont que quelques heures pour découvrir la bombe.

Critique :

La surprise ne joue plus ici puisque le spectateur sait quels sont les tenants et les aboutissants mais le scénario d’Andrew W. Marlowe sait parfaitement user du contre-la-montre, gérer la tension et garder un peu de temps pour ses personnages. La réalisation est sans faute. L’orchestration est cependant moins présente et moins signifiante que pour le premier volet.

Tout le départ de l’épisode (jusqu’au générique) se joue sur trois fronts qui se renforcent mutuellement générant un effet d’angoisse croissant : Castle et Beckett se congelant à petit feu, Martha et Alexis rentrées inopinément et se demandant où est Richard, les enquêteurs à cran ayant autre chose à faire que les chercher. Évidemment que notre couple préféré s’en sortira mais, par un coup de vice dont on aurait pourtant pu s’attendre de la part de Marlowe, le « Caskett » subit un coup d’arrêt.

Castle va véritablement être le moteur de tout l’épisode. Ce sont ses intuitions, ses suggestions qui vont réellement permettre à l’enquête de progresser. Du grand Nathan Fillion. Pourtant, Mark Fallon ne passe pas au second plan grâce à l’énergie que met Adrian Pasdar dans son personnage. Il ne le rend vraiment pas sympathique mais c’est parfaitement voulu et pleinement réalisé. Juste une anecdote glissée par Ryan éclairera sur les motivations de l’agent Fallon. Après la séquence Dana Delany en saison 2, c’est une autre séquence de haut vol que s’offre la série avec Adrian Pasdar. C’est moins chaleureux mais, du moins, c’est complètement différent et pas moins intéressant. Coup de génie du scénariste que la « méthode Castle » qui sauve New York ! C’est à peine croyable mais c’est tellement bon !!

Anecdotes :

  • Générique différent : il est bleu glacier et l’orchestration n’est pas la même.

  • « On est programmé par la peur » énonce Beckett

  • Approximativement au 3/4 de l’épisode, Esposito cite deux noms, Evan Bauer et Jack Cochran ; en prenant le nom du premier et le prénom du second, il est possible d'obtenir Jack Bauer, le personnage principal de 24 heures chrono. Cochran est sans doute une référence à Robert Cochran, co-créateur de la série (avec Joel Surnow). Quant à Evan peut être une référence à Evan Katz, scénariste/executive producer durant toute la série 24 heures chrono, et co-créateur avec Manny Coto du spin-off 24 : Legacy.

  • Absence de Tamala Jones.

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18. UN PASSÉ ENCOMBRANT 
(SLAY THE DRAGON)

Scénario : Elisabeth Davis

Réalisation : David M. Barrett

Résumé :

Castle et Beckett enquêtent dans le monde impitoyable du soap-opera.

Critique :

Une fois encore, Castle se paye un genre et c’est le soap qui trinque. L’épisode est amusant, surjoué évidemment mais il aurait pu être meilleur cependant. Les différents éléments donnent plus l’impression d’être juxtaposés que réellement mêlés. On passe donc de l’un à l’autre sans vrai lien. L’écriture d’un soap a peut-être déteint sur Elisabeth Davis. En tout cas, on rit pas mal.

La mort de la victime est déjà une satire en soi : c’est un auteur ! L’effet miroir joue et on savoure d’autant que Castle et Beckett la prolonge d’une certaine façon. Néanmoins, ensuite, c’est un déroulement beaucoup plus classique qui survient même si les interrogatoires des comédiens sont très cocasses. Très drôles certes mais on a quand même connu plus désopilant. Elisabeth Davis s’amuse à doter tous les suspects d’alibis et on sourit devant la perplexité croissante des enquêteurs. Le problème c’est que quand Castle trouve la solution, l’impression laissé c’est qu’elle sort de nulle part. On aura une dernière occasion de sourire avec la scène écrite par le romancier pour le soap.

Heureusement, les divas vont sauver le médiocre pour le tirer vers le mieux. Susan Sullivan se déchaîne dans cet épisode qui a dû lui rappeler des souvenirs ! Martha est littéralement dans son élément puisqu’elle a joué dans ce soap…trente ans avant ! Elle veut se la jouer « agent infiltré » et c’est vraiment très drôle. Surtout dans deux moments ne paraissant pas du tout être ce qu’ils sont. Là, on est plié et la complicité entre Susan Sullivan et Nathan Fillion est exquise. Et puis il y a Jane Seymour, en invité de luxe. L’actrice surjoue une grande partie du temps (elle incarne la mère de la victime et il ne faut pas rater le moment où elle est amenée au poste) mais, quand son personnage est fermement interrogé par les enquêteurs, elle se pose et nous montre, à nous et à Castle et Beckett, ce que c’est que le talent. On n’ira pas jusqu’à brûler un cierge mais, dans le contexte de cet épisode, Jane Seymour était l’actrice qu’il fallait et elle ne se rate pas, nous faisant bien rire alors que son personnage n’a rien de reluisant !

Anecdotes :

  • Absence de Ruben Santiago-Hudson

  • Castle affirme qu’une machine à dérégler le climat a été imaginée dans un soap. Lequel est imaginaire mais la machine a été imaginé, elle, dans le film Chapeau melon et bottes de cuir !

  • Scène rarissime : Castle appelle Beckett « Katherine » mais c’était pour se moquer.

  • Tina Majorino/Reese Harlan : actrice américaine, de son nom complet Harmony Olivia Tina Majorino, elle travaille essentiellement pour la télévision : Veronica Mars (2004-2007), Big Love (2006-2010), Bones (3 épisodes, 2010-2011), Legends (2014).

  • Jane Seymour/Gloria Chambers : née Joyce Frankenberg, cette actrice britannique a été naturalisée américaine en 2005. Elle débute avec Ah ! Dieu ! que la guerre est jolie ! (1969) de Richard Attenborough, qui deviendra son beau-père entre 1971 et 1973 mais c’est son rôle de James Bond Girl dans Vivre et laisser mourir (Solitaire) en 1973 qui la fait connaître. Elle jouera ensuite notamment dans La Révolution française (1989) ou Serial noceurs (2005) mais c’est la télévision qui lui donne ses principaux rôles, en particulier Docteur Quinn, femme médecin (1993-1998). Elle a aussi joué dans les séries Smallville (2004-2005), Miss Marple (2007), Franklin et Bash (2012-2014), Jane the Virgin (2015). Élevée officier dans l’Ordre de l’Empire britannique en 2000. 

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19. ANTIDOTE 
(QUID PRO QUO)

Scénario : Terence Paul Winter

Réalisation : Jeff Blockner

Résumé :

Un juré s’effondre en plein procès : il a été empoisonné !

Critique :

Un honnête épisode même s’il n’a rien de particulièrement original. Son erreur est de ne pas se moquer du genre judiciaire et de l’aborder de façon trop sérieuse. Il est cependant assez bien écrit pour se suivre plaisamment.

L’épisode se base sur l’aphorisme bien connu : « A qui profite le crime ? ». En l’occurrence à l’accusé. Le scénario est assez habile pour ne pas l’écarter de la liste des suspects mais un autre aphorisme veut que le doute lui profite aussi. L’accusé innocent, c’est un cliché des séries et films judiciaires et, sur ce plan, Castle n’innove absolument pas mais, surtout, ne propose pas une fantaisie qui donnerait un second degré à l’épisode. A la place, c’est une enquête sérieuse mais banale qui nous est proposée. Par contre, on appréciera que le personnage de Montgomery soit mis en avant. Voilà un policier consciencieux mis sous pression par le procureur en personne ; difficile de bien faire son métier quand l’affaire concerne un procès médiatisé. C’est grâce à sa ténacité, et au soutien sans faille qu’il apporte à Beckett, que l’affaire sera résolue. Ruben Santiago-Hudson campe solidement son rôle.

Il y a une intrigue secondaire dans cet épisode autour d’un secret d’Alexis et d’une méthode peu scrupuleuse de son père pour savoir ce que fait sa fille. Amusant même si c’est une redite destinée à nous faire comprendre la foncière honnêteté de la jeune fille. Heureusement, la bonne composition de Molly C. Quinn permet à Alexis d’échapper au cliché de la bonne fille un peu bêta. On aura aussi apprécié comment elle remet son père en place mais, ça aussi c’est une redite. Dommage.

Anecdotes :

  • Le titre original de cet épisode est un jeu de mot avec la série Law and Order connue en France sous le nom New York, police judiciaire.

  • Bruce Davison/Louis Arnacki : acteur américain, vu au cinéma dans Fureur apache (1972), Six degrés de séparation (1993), X-Men (2000, 2002), Le maître du jeu (2003). Il a tourné aussi pour la télévision : Les contes de la crypte (1995), Triangle (2005), Les aventures de Flynn Carson : le secret de la coupe maudite (2008).

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20. UN MENTOR TRÈS SPÉCIAL 
(NOLA CONFIDENTIAL)

Scénario : Scott Williams

Réalisation : Steve Boyum

Résumé :

Le corps d’un journaliste est retrouvé dans le four d’une pizzéria.

Critique :

Voilà un épisode de Castle comme on les aime, plein d’humour mais un humour au service d’une solide enquête policière.

Avant le générique (donc en moins de dix minutes), le spectateur a eu deux grands éclats de rire ! Rien que les noms des quatre pizzaiolos en guerre sont des bijoux de drôlerie sans oublier les coups pendables qu’ils se sont faits entre eux ! Même Lanie pour une fois sacrifie à l’humour noir !! La théorie fumeuse de Castle est aussi brève qu’hilarante. L’identité de la victime, Gordon Burns, journaliste déchu, lance véritablement l’histoire. Une histoire simple puisqu’elle part de la « guerre des pizzas » pour aboutir à un trafic de drogue. Simple mais en aucun cas linéaire. Chacun des suspects pourrait être lié au crime et au trafic mais leurs interrogatoires distillent également de petites pastilles d’humour. Faire rire en instruisant le spectateur ; c’est bien joué.

L’enquête rebondit avec la découverte de Monica Wyatt, une ex de la victime. Liz Vassey apporte la gravité et la tendresse appropriée faisant un joli contraste avec les hommes jusqu’alors présenté qui avaient tous un côté ridicule ou pathétique. Poursuivre l’enquête va permettre de traquer la « Baleine Blanche » de Burns en lien avec un épisode traumatisant de son passé. Voilà l’élément tragique qui densifie le fond de l’épisode. Très appréciable aussi la révérence, très dans l’ADN de la série, au « film noir » et que ce soit « Boggie » qui apporte un élément déterminant est un bel hommage. Le fin mot de l’histoire, il revient à Castle, grand amateur du genre.

L’intrigue secondaire du jour, liée à Alexis, est différente des habituelles par sa gravité. L’adolescente vit très mal un coup qu’on lui a fait et ne comprend pas bien pourquoi elle réagit comme elle le fait. Molly C. Quinn est ici particulièrement convaincante et la connexion avec Nathan Fillion toujours aussi limpide. Les deux acteurs réalisent un sans-faute dans cette partition et il est bien vu de ne pas dresser de « l’âge ingrat » un portrait caricatural mais bien nuancé.

Anecdotes :

  • Castle a écrit « Ciel de cendres ».

  • En 2003, Ryan était dans la brigade des stups.

  • La « Baleine blanche » fait évidemment référence à Moby Dick, métaphore de l’obsession destructrice, d’après le roman éponyme d’Herman Melville. Il y a plusieurs références dans l’épisode.

  • Gary Basaraba/Ralph Carbone : acteur canadien, vu au cinéma dans La dernière tentation du Christ (1988), Striptease (1996), Suburbicon (2017) et à la télévision dans Brooklyn South (1997-1998), Boomtown (2002-2003), Person of Interest (2013-2014), NCIS : Nouvelle-Orléans (2016).

  • Peter Onorati/Sal Malavolta : acteur américain, surtout actif à la télévision : Walker, Texas Ranger (2000), Mes plus belles années (2002-2004), Ghost Whisperer (2007), Desperate Housewifes (2009).

  • Liz Vassey/Monica Wyatt : actrice américaine, elle tourne principalement pour la télévision : La Force du destin (1990-1992), Code Quantum (1991, 1993), Star Trek : la nouvelle génération (1992), Urgences (1994), Dharma et Greg (2000), Tru Calling (2005), Les Experts (2005-2010), La diva du divan (2011-2012).

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21. REPRÉSAILLES 
(KREWE)

Scénario : Matt Pyken

Réalisation : Paul Holahan

Résumé :

Un champion de natation est retrouvé mort noyé. Parallèlement, Castle s’agace de voir un autre auteur s’intéresser à Beckett.

Critique :

Episode un peu ambivalent. Son intrigue principale ne casse pas trois pattes à un canard mais elle est tout de même suffisamment bien écrite pour rester intéressante. Par contre, une fois n’est pas coutume, l’intrigue secondaire concerne Richard Castle lui-même ! Ces deux segments tendent à se renforcer mutuellement, ce qui est une réussite, et sauve l’épisode.

Lequel commençait mal avec cette histoire d’un nageur venu d’un milieu modeste, désargenté et qui devient un potentiel champion. La question usuelle du « D’où vient l’argent ? » n’est néanmoins pas mal exploitée puisqu’elle permet de développer l’environnement de la victime, fournissant ainsi la crédibilité du mobile du meurtre lorsque les enquêteurs l’auront trouvé. Le dopage dans le sport est aussi devenu un cliché de la série policière. C’est dommage d’y avoir sacrifié.

Tout cela va déboucher sur la résolution du crime grâce à…Michael Connelly ! Le célèbre auteur de polars participe à la traditionnelle soirée poker chez Castle (avec Dennis Lehanne) et c’est lui qui pose la question qui va renverser la table et relancer l’intrigue. Cette séance prend place dans l’intrigue secondaire autour d’Alex Conrad, auteur de polar débutant qui a pour mentor Richard Castle. Sauf que Castle Richard prend ombrage de l’intérêt de Conrad pour Beckett. La jalousie du romancier est aussi comique que sincère et Nathan Fillion joue toute la gamme : colère froide, méchanceté de gamin, homme sensé obligé de reconnaître sa mesquinerie. Le plus beau, c’est l’aveu qu’il fait à Beckett qui lui adresse la plus belle des réponses.

Anecdotes :

  • Justin Bruenig/Rob Tredwyck : acteur américain, surtout vu à la télévision : La force du destin (2003-2011), Les Experts : Miami (2008), Knight Rider (2008-2009), Ringer (2011-2012), Grey’s Anatomy (2013-2014), Les Experts : Cyber (2015).

  • Erik Palladino/coach Rome : acteur américain, vu à la télévision dans Murphy Brown (1996-1997), Urgences (1999-2001), Les Experts (2006), Championnes à tout prix (2009-2010), NCIS : Los Angeles (2012-2013), Suits (2015).

  • Brendan Hines/Alex Conrad : acteur et chanteur américain, vu dans les séries Lie to me (2009-2011) et Scorpion (2015).

  • Josie Loren/Bridget McManus : née Josie Lopez, cette actrice américaine d’origine cubaine tourne surtout part la télévision : Veronica Mars (2006), Championnes à tout prix (2009-2012), Mentalist (2014-2015).

  • Quatrième réunion poker entre Castle et ses pairs.

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22. AIE FOI EN LA PAROLE 
(KNOCKOUT)

Scénario : Alexi Hawley

Réalisation : John Terlesky

Résumé :

Mike Royce, le mentor de Beckett, est assassiné. Pour retrouver le meurtrier, elle n’hésite pas à aller jusqu’à Los Angeles.

Critique :

Un épisode plutôt dur sur le thème bien connu de la vengeance et de la justice. Classique mais bien fait et Nathan Fillion assure la part d’humour.

Classique aussi que le policier « trop » impliqué refuse de lâcher. Beckett doit aller à Los Angeles car le tueur présumé – un certain Ganz -  n’a fait qu’un saut à New York. La série s’offre cependant son originalité grâce à Richard Castle. L’arrivée « discrète » de nos duettistes dans la Cité des Anges puis la brève mais hilarante séquence à l’hôtel sont des moments de légèreté bienvenus. Classique aussi cette enquête en jouant au chat et à la souris avec la police locale mais, là encore, la « Castle touch », c’est le tournage de Vague de chaleur décalé, très drôle et très utile aussi ! Par contre, le coup de la balle qui fond, c’est beaucoup plus original ! On ne manquera pas non plus l’entrée en scène ultra-sexy de Beckett essayant de piéger Ganz.

L’épisode vaut surtout son pesant de cacahuètes pour sa place dans le « Caskett ». Les deux héros ne sont pas dans les positions habituelles ; ils sont dans une autre ville (superbes extérieurs ; l’hôtel de Ganz a un petit côté Les Experts : Miami) et sans tout ce qui fait leur quotidien. Lorsqu’ils parlent ensembles, le soir, à l’hôtel, ils le font à cœur ouvert et on sent que les deux personnages sont sur la corde raide. Tant Nathan Fillion que Stana Katic laissent entrapercevoir la tension qui habitent Castle et Beckett. Le temps paraît suspendu, hésitant. 

Anecdotes :

  • Dominic Purcell/Russell Ganz : acteur anglo-australien, on a pu le voir au cinéma dans Mission : Impossible 2 (2000), Blade Trinity (2004) mais surtout à la télévision : John Doe (2003), Prison Break (2005-2009), The Flash (2014).

  • D.B. Sweeney/Kyle Seeger : Daniel Bernard Sweeney, acteur américain, vu dans Les coulisses du pouvoir (1986), Sons (1989), Visiteurs extraterrestres (1993), Chiraq (2015). A la télévision, Docteur House (2006), The Event (2010).

  • Jason George/Charles Kelvin : acteur américain, surtout vu à la télévision : Roswell (2000), Stargate SG-1 (2005-2006), Les Mystères d’Eatswick (2009-2010), Grey’s Anatomy (depuis 2010), Mistresses (2013-2016).

  • Absence de Susan Sullivan et Molly C. Quinn. 

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23. CHANTIER À HAUT RISQUE 
(DOWN THE RABBIT HOLE)

Scénario : Terri Edda Miller

Réalisation : John Bleckner

Résumé :

La mort d’une candidate amène Castle et Beckett dans le monde glamour des concours de beauté

Critique :

Joli épisode qui se moque des concours de beauté en reprenant tous les codes mais avec le regard moqueur de la série.

C’est un peu meurtre chez Miss Détective dont on retrouve un certain nombre de marqueurs comme le photographe à la réputation sulfureuse, l’organisatrice du concours qui ne jure que par lui, le présentateur star, le conseiller efféminé. Les portraits de tous ceux qui gravitent autour du concours n’a rien de reluisant ! Classique et un peu facile. On pense aussi à cet épisode de Castle, « L’enfer de la mode » (2-3) où les projecteurs diffusaient une lumière crue sur le monde du mannequinat. Néanmoins, l’épisode est plus que cela. A partir du moment où une candidate – une blonde un peu bête et méchante – donne aux enquêteurs le violon qui servait à la victime pour son numéro, elle leur remet également – selon elle – « le mobile du meurtre » ; à savoir des photos de nus. Photos que l’on pourra voir, ce qui n’est pas si fréquent tout de même ! Qui dit photo de nu pour une future Miss dit chantage dit aussi photographe. C’est en examinant soigneusement la photo – mais « que » la photo – que Castle trouve le détail qui relance l’intrigue et l’éloigne du copier-coller et c’est grâce à Beckett que l’écrivain aura la révélation.

L’épisode comprend deux intrigues secondaires. La moins importante tient dans le choix du cadeau à sa femme par Montgomery pour fêter 30 ans de mariage. C’est Castle qui lui suggère ledit cadeau. Mais, plus fort, il y a l’histoire entre Alexis et Ashley. Les deux adolescents s’apprêtent à quitter le lycée et Alexis craint que l’éloignement ne tue leur amour mais aussi elle refuse qu’il fasse un choix en fonction d’elle et non de ce qu’il veut lui pour son avenir. Entre les deux, papa Castle devra jouer les médiateurs ! C’est tendre et touchant grâce en partie à la connexion Nathan Fillion-Molly C. Quinn.

Anecdotes :

  • Michael McKean/Victor Baron : acteur américain, il joue sur les deux écrans. Au cinéma, on l’a vu dans 1941 (1979), Spinal Tab (1984), Jack (1996), Jugé coupable (1999). A la télévision, il fut récurrent pour X-Files (Morris Fletcher, 3 épisodes, 1998-2002), The Lone Gunmen (2001), Better Call Saul (2015).

  • Sasha Roiz/Bobby Stark : acteur israélo-canadien, vu au cinéma dans Pompéi (2014) et à la télévision dans Missing : disparu sans laisser de traces (2004), NCIS (2007), Lie to me (2009), Docteur House (2011), Grimm (2011-2017).

  • Teri Polo/Kayla Baron : Teresa Elisabeth Polo, actrice et mannequin américaine, vue au cinéma dans La maison aux esprits (1993), Mon beau-père et moi (2000) et vue à la télévision dans Bienvenu en Alaska (1994-1995), Le Damné (1998-1999), The Practice (2003), Les Experts : Miami (2008), The Fosters (depuis 2013).

  • Bellamy Young/Candace Ford : cette actrice américaine, née Amy Maria Young, est principalement connue pour son rôle – magnifique – de Mellie Grant dans Scandal (depuis 2012). Elle incarne aussi la compagne d’Hotchner dans Esprits criminels (7 épisodes 2011-2013). Elle a aussi joué dans Scrubs (2004-2009).

  • Judith Scott/ Evelyn Montgomery : actrice américaine vue dans les séries Robocop (1994), Inspecteur Barnaby (1998), X-Files (2000), FBI : Portés Disparus (2003), Dexter (2007), Docteur House (2008), Les Experts : Miami (2011).

  • Absence de Tamala Jones remplacée par Arye Gross.

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24. LA CHUTE 
(POETIC JUSTICE)

castle 3 24

Résumé :

Hal Lockwood, l’assassin de la mère de Beckett, s’évade de prison. En se lançant à ses trousses, Kate Beckett provoque une série de drames.

Critique :

Épisode très noir, très dur et très amer ; jamais l’arc « Johanna Beckett » n’avait tant ressemblé à la terre brûlée. Le spectateur profite tout juste quelques minutes de légèreté avant d’entrer dans la violence. Elle prend tous les visages, physique (usage de grenade assourdissante, fusillades) et psychologique (peur de Jim Beckett de perdre sa fille ; la rencontre de Scott Paulin et de Nathan Fillion est très émouvante). Stana Katic est éblouissante, volant la vedette à son partenaire (ce qui causera des frictions) : elle donne à voir un flic qui s’obnubile, un supérieur qui confond autorité et autoritarisme mais surtout une femme qui n’écoute plus rien, ni personne. Ce n’est plus une enquête ; c’est une croisade. Sur l’autel de sa vengeance, Kate Beckett sacrifie Richard Castle. Leur tête-à-tête, d’abord très touchant, devient tendu et, à bout – magnifique composition des comédiens incandescents – ils se lancent à la figure quelques vérités blessantes. Cet épisode met aussi en valeur le capitaine Montgomery et Ruben Santiago-Hudson donne toute sa force à ce personnage secondaire mais si attachant. Tour à tour, il est dur, tendre, complice. Un numéro très fort.

Il y aura un autre sacrifice. L’enquête s’est poursuivie et la ténacité de Ryan et Esposito a malheureusement payé. Une visite de Lockwood nous l’avait déjà appris. C’est un moment glaçant. Max Martini est très convainquant : cet homme fait froid dans le dos et quand il sourit, c’est pire encore ! Ce qui rend ce final si fort, c’est que le scénario ne sacrifie aucunement l’émotion à l’action. Il est impossible de garder les yeux secs jusqu’au bout et surtout pas après la dernière réplique de Nathan Fillion. L’aveu de Castle.

Anecdotes :

  • Retour de Max Martini (Hal Lockwood), Scott Paulin (Jim Beckett) et Judith Scott (Evelyn Montgomery).

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Saison 2Saison 4

Farscape

Saison 3

1. Saison de la mort (Season of Death)

2. Soleils et amants (Suns and Lovers)

3-4. Quand la roue tourne (Self-Inflicted Wounds)

5. Différentes Destinations (Different Destinations)

6. Mange-moi (Eat Me)

7. Les Risques du mensonge (Thanks for Sharing)

8. Mauvaise Passe (Green-Eyed Monster)

9. Temps perdu (Losing Time)

10. Mauvais Contact (Relativity)

11. Incubateur (Incubator)

12. Fusion (Meltdown)

13. Extraction mortelle (Scratch 'n' Sniff)

14-15. Possibilités infinies (Infinite Possibilities)

16. La Vengeance de l'ange (Revenging Angel)

17. Le Choix (The Choice)

18. Fractures (Fractures)

19. Synchronisation (I-Yensch You-Yensch)

20-21. Dans l'antre du lion (Into the Lion's Den)

22. Reflet trompeur (Dog With Two Bones)

 

  


1. SAISON DE LA MORT
(SEASON OF DEATH)



Date de diffusion : 16 mars 2001

Résumé :

Bien que Crichton, venant d’être opéré, et Aeryn soient immobilisés, Scorpius, Braca et Grunhlk s’enferment dans un bunker. En effet Talyn leur bloque la route de sortie. Malgré un lourd prix à payer, Zhaan va tenter d’aider Aeryn, tandis que le reste de l’équipage va s’efforcer de remettre Crichton sur pied.

Critique :

L’épisode remplit son office en bouclant avec efficacité les cliffhangers installés en fin de saison précédente, bien entendu liés au couple vedette Crichton/Aeryn laissé en fâcheuse posture (un incontournable de Farscape). L’ensemble se montre aussi rythmé que riche en moments forts, parfois aux lisières de l’épouvante lors l’éprouvant huis clos mis en place autour de Scorpius et l’infortuné docteur. La scène voyant littéralement Crichton jeter Harvey à la poubelle vaut également le détour ! La saison 3 part ainsi sur de bonnes bases, même si l’on peut s’interroger sur le refus réitéré d’installer explicitement le couple Crichton/Aeryn, alors que tout a déjà été proclamé ou accompli à ce sujet. Les auteurs veulent peut-être s’épargner une concrétisation ayant coûté cher à d’autres séries, mais cela devient quelque peu artificiel en début de saison 3.

Mais les scénaristes savent au contraire se montrer supérieurement habiles dans la gestion de l’exercice de style toujours délicat que constitue la résurrection d’un personnage au sein d d’une série relevant du Fantastique ou de la Science-fiction. Le risque s’y avère en effet grand de sombrer dans la facilité, mais ici, avec le sacrifice de Zhann en faveur Aeryn, Farscape sait opter pour l’heureuse solution consistant à rendre l’évènement non reproductible, ce qui assure son intensité dramatique. Ce fut l’option d’ailleurs retenue par Buffy contre les Vampires pour son héroïne, ou par Star Trek III pour M. Spock. A l’opposé de l’arc, on trouve Supernatural, qui achève d’élever le procédé au rang de running joke durant sa saison 13, avouons qu’au moins cela se montre amusant !

Anecdotes :

  • À la suite de son sacrifice, l’état de santé de Zhaan va désormais se dégrader rapidement. L’actrice Virginia Hey s’apprête à quitter la série, car ne supportant plus un maquillage lui occasionnant de réels problèmes de santé.

  • Tocot et Plonek sont interprétés par le même acteur, Thomas Holesgrove. Il est un spécialiste des rôles nécessitant des prothèses ou d’imposants maquillages et a interprété une douzaine d’extra-terrestres tout au long de la série. Il est également connu en Australie pour ses spectacles burlesques. 

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2. SOLEILS ET AMANTS
(SUNS AND LOVERS)

Date de diffusion : 23 mars 2001

Résumé :

Après s’être enfin retrouvés, les membres de l’équipage prennent du repos dans une station spatiale. Mais ils vont devoir intervenir, car Borlik, une fanatique religieuse disposant d’un artefact pouvant provoquer des tempêtes solaires, veut détruire la station. D’Argo s’apprête également faire sa demande à Chiana, mais une terrible désillusion l’attend. 

Critique :

De manière très tranchée, l’épisode décide de mettre au second plan une intrigue classique mais éprouvée de Space Opéra (les tempêtes solaires et la station), au point d’en faire un simple arrière-plan des divers émois vécus par les protagonistes. Un choix audacieux, mais donnant lieu à un résultat inégal. L’intrigue de Science-fiction ne brille ainsi pas par son originalité, ni par une motivation particulièrement approfondie de l’antagoniste du jour. Par ailleurs, si la série conserve son efficacité coutumière en matière d’action, l’opus souffre de décors et d’effets spéciaux assez décevants.

Le visuel se voit néanmoins rehaussé par l’élégant maquillage de Borlik, tandis que la mise en danger de Moya suscite une dramatisation supplémentaire bienvenue. Cette impression de récit imparfait, même si comportant des moments forts se retrouve dans la mise en avant du relationnel. En toute cohérence après avoir frôlé la mort, Crichton et Aeryn semblent enfin prêts à passer à la vitesse supérieure, y compris au point de vue sexuel, ce apporte une vraie tension à leurs scènes. Malheureusement, une nouvelle fois la série continue in fine à délayer sur ce chapitre. Le crépuscule de Zhaan sait nous émouvoir sans jamais céder au pathos.

Cette connotation de mort au sein d’un récit particulièrement sexualisé aurait pu conférer à l’opus comme un aura quasi psychanalytique, entre Éros et Thanatos. Malheureusement cette approche se voit ruinée par le mélodrame d’une lourdeur pachydermique du triangle le D’Argo/Jothee/Chiana, digne des poncifs les plus outrés de la Telenovela. On comprend que Jothee n’ait en définitive jamais été qu’un personnage MacGuffin mais on aurait pu l’évacuer avec davantage de finesse. Le talent d’Anthony Simcoe dans l’expression de la souffrance D’Argo ne peut suffire à rétablir la situation.

Anecdotes :

  • Plusieurs civilisations photographiées par le vaisseau explorateur ont déjà été vues lors d’épisodes précédents. Il en va ainsi des Aquarans et des Sykarans.

  • Jothee quitte Moya, mais indique qu’il reviendra pour rattraper ce qu’il a fait à son père et à Chiana. Toutefois il ne réapparaîtra plus dans la suite de la série.

  • Jothee est interprété par l’acteur Matthew Newton, qui fut notamment le Vampire Armand (Amadeo) dans le film La Reine des Damnés (2002). Claudia Black (Aeryn) participe également au tournage de ce film, où elle joue Pandora. Cette participation fait qu’elle est moins présente à l’écran durent les premiers épisodes de la saison. 

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3-4. QUAND LA ROUE TOURNE
(SELF-INFLICTED WOUNDS)

Date de diffusion : 30 mars et 06 avril 2001

Résumé :

Alors que ses amis recherchent une planète où Zhaan puisse retrouver ses forces, Moya est percutée par un vaisseau jaillissant d’un Trou de Ver. Les deux nefs sont désormais fusionnées et leur séparation ne pourra s’effectuer qu’en en sacrifiant une. La situation se complique encore quand les équipages sont attaqués par une entité provenant du Vortex.

Critique :

On apprécie que l’action ne s’étale pas du fait du temps plus long d’un double épisode. Bien au contraire, elle débute d’emblée sur un tempo élevé, et ne ralentira guère par la suite. Outre l’accumulation de péripéties, l’évènement se voit également judicieusement mis à profit pour encore développer l’univers de Farscape. On apprécie particulièrement l’introduction d’une nouvelle espèce vivant au sein des Trous-de-Ver, voici qui enrichit les potentialités scénaristiques de ces endroits emblématiques de la série, dont l’intérêt ne se limite pas aux menées de Scorpius. L’amateur du thème s’amusera de retrouver la faune exotique souvent associée aux Vortex, à l’instar de celui des Seigneurs du Temps dans Doctor Who, entre Chronovores, Mandragora Helix et autres dangereuses entités. La créature nous vaut une nouvelle démonstration du savoir-faire des artistes de l’équipe.

Si on peut regretter son nouveau sacrifice après celui du pilote de saison, l’évènement menaçant de virer au procédé, le départ de Zhaan sait susciter une indéniable émotion. L’évidente opération de remplacement de Zhaan par la spectaculaire et arrogante Jool be vient pas minorer ce sentiment. Virginia Hey aura décidément jusqu’au bout beaucoup apporté au programme Suivant avec cohérence les pistes individuelles tracées depuis lors, l’opus confirme par ailleurs la tonalité tragique de la période. On demeure plus réservé sur le cliffhanger d’entre les deux parties, avec un Crichton une énième fois en péril. La formule résulte aussi éprouvée que rebattue, décidément Farscape ne force pas son talent sur le sujet. La clarté de l’intrigue reste également clairement sacrifiée au rythme des péripéties, avec un scénario avoisinant par moments un trip sous acide. En même temps, nous sommes dans Farscape !

Anecdotes :

  • En version originale, la première partie du double épisode s’intitule Could'a Would'a Should'a, et la seconde Wait for the Wheel.

  • Pour la première fois D’Argo abandonne son costume habituel, ici au profit d’un ensemble en cuir rouge et noir. 

  • Virginia Hey figure pour la dernière fois au générique comme l’une des actrices principales de la série. À la suite de son sacrifice, Zhaan demeurera absente durant tout le reste de la saison. Elle réapparaîtra à deux reprises par la suite, du fait de réalités alternatives. 

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5. DIFFÉRENTES DESTINATIONS
(DIFFERENT DESTINATIONS)

Date de diffusion : 13 avril 2001

Résumé :

Tandis que Moya entame des réparations en orbite d’une planète, une partie de l’équipage va visiter la surface et découvre un monument ouvrant une porte vers un évènement survenu cinq siècles plus tôt, quand des Peacekeepers ont sauvé des nonnes victimes d’une attaque. Nos héros sont plongés dans le passé et vont s’efforcer de ne pas modifier l’Histoire. Malgré de nombreuses allées-et-venues, cela va s’avérer particulièrement difficile.

Critique :

Différentes Destinations marque incontestablement les esprits par sa faculté à sans cesse envoyer le spectateur sur de fausses pistes, pour ensuite procéder à des corrections de trajectoire aussi surprenantes qu’éprouvantes. Les régulières convergences entre Star Trek et un Farscape bien davantage allumé font ici rapidement songer au classique que constitue Contretemps (The City on the Edge of Forever, 1-28). Le Gardien, artefact relativement similaire à celui de Farscape, y envoyait le bon docteur McCoy dans les années 1930, tandis que le Capitaine et M. Spock se lançaient à sa suite pour empêcher qu’il n’altère l’Histoire. Mais là où l’on s’attendait donc à ce type aventure, les multiples échecs de l’équipage à maintenir la continuité et les nouvelles tentatives en découlant vont vite au contraire imposer la figure de la boucle temporelle.

Mais là où la tonalité parfois assez lysergique de la série et quelques gags parfois épais insérés dans l’intrigue laissaient croire à une résolution humoristique de l’affaire. Il ‘n’en est rien, l’échec de héros s’avérant sidérant par la mort d’innocents qu’il implique, le choc est total. De même si les scènes d’action répondent à l’appel comme à l’accoutumé », elles se révèlent clairement plus réalistes, voire sanglante que l’ordinaire de la série. Décidément, le contre -pied propose par l’opus se montre jusqu’au d’une redoutable efficacité. En arrière-plan, sa qualité d’approche des personnages permet de présenter l’Histoire non pas en poussiéreux album d’images, mais comme l’étoffe même dont sont tissées nos existences. Un grand épisode, même s’il n’est évidemment pas le plus divertissant de Farscape !

Anecdotes :

  • Le prénom Andy est lisible sur les bottes de cow-boy portées par Harvey, en clin d’oeil au film Toy Story (1995).

  • Après avoir tiré sur un groupe d’aliens Crichton s’exclame « Tony Montana! », une référence au remake du film Scarface (1983).

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6. MANGE-MOI
(EAT ME)

Date de diffusion : 20 avril 2001

Résumé :

Leur capsule manquant d’oxygène, Crichton, Chiana, D'Argo et Jool se posent d’urgence dans Moya… Pour s’apercevoir qu’ils se sont trompés de vaisseau, car il s’agit d’un Léviathan soumis aux Peacekeepers ! Mais le vaisseau s’avère à l’agonie et peuplé de créatures hostiles, dirigées par l’effroyable Haarvok. Celles-ci dévorent leurs victimes, avant de les dupliquer. Un affrontement très difficile débute pour Crichton et les siens. Talyn est également agressé par une force inconnue.

Critique :

Farscape, le Space Opera frappé de démence, n’épargne décidément pas son public, ces temps-ci. Eat-Me va en effet s’avérer comme l’épisode le plus effrayant et dérangeant que la série ait proposé depuis longtemps. Son mécanisme de doubles de plus en plus décérébrés et avides de chair fraîche introduit ainsi une mécanique horrifique évoquant bien davantage les films de Zombies qu’Alice au Pays des Merveilles. Le rythme de course poursuite rend le récit très nerveux, tandis que la vision de personnages connus dégénérés comme les infortunés Peacekeepers, perturbe davantage qu’un énième monstre.

Évidemment tout ne résulte pas parfait dans Eat Me, la primauté donnée à l’image et au concept de l’arme d’Haarvok fait que le scénario en reste à un flou très pratique sur les évènements antérieurs ayant conduit à cette situation (pour la capsule comme pour le Léviathan) et sur ce qu’il advient en réalité à Talyn. Tout ce récit secondaire semble d’ailleurs plaqué assez artificiellement sur le principal, comme pour trouver une occupation aux personnages restés périphériques à l’action.

Toutefois la qualité d’interprétation et le sens visuel du programme permettent de pallier ces facilités. La série développe réellement un Gore esthétisant bien à elle, aussi assumé qu’à l’évidente ambition artistique. Surtout, l’opus atteint une strate supérieure en ne craignant pas de soumette les protagonistes au terrible phénomène. Voir les défunts D’Argo et Chiana être remplacés par leur copie (bien avant Rick et Morty) se montre déjà dévastateur, mais le comble demeure sans doute un Crichton désormais dédoublé, ce qui achève de faire basculer le récit dans un inconnu très prometteur. Un épisode ébouriffant, affirmant la personnalité très à part de Farscape tout en relançant totalement la saison.

Anecdotes :

  • Kaarvok est surnommé Hammer Horror son of a bitch par Crichton. Shane Briant (Kaarvok) a joué dans plusieurs films d’horreur de la Hammer : Capitaine Kronos, tueur de vampires (de Brian Clemens), Frankenstein et le monstre de l'enfer, etc.

  • Cet épisode est le cinquantième de la série.

  • Talyn semble réellement avoir été touché, le décor avait en fait souffert d’un véritable incendie peu de temps avant le tournage. 

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7. LES RISQUES DU MENSONGE
(THANKS FOR SHARING)

Date de diffusion : 15 juin 2001

Résumé :

Moya et l’équipage viennent à la rescousse de Talyn. Crais révèle à Aeryn queu l’attaque a été perpétrée par une force des Peacekeepers, menée par la propre mère de celle-ci, Xhalax Sun. Talyn nécessite un produit chimique, le Chromextine. Ses amis vont tenter de s’en procurer, mais la crise est encore aggravée par la cohabitation difficile des deux Crichton, chacun étant persuadé d’être l’authentique.

Critique :

L’épisode confirme l’excellente santé de cette saison 3, où Farscape déploie réellement toute sa dimension. On apprécie le côté relativement original par son prosaïsme de la recherche d’un réapprovisionnement. Il s’agit typiquement du genre de scénario qu’utilisent les jeux de rôle afin de faire visiter un endroit original, et la formule fonctionne pareillement ici. Le contraste avec l’étrangeté de l’univers fonctionne à plein, tout au long d’une intrigue assez complexe, mais toujours fluide. Les antagonistes locaux se montrent intéressants, mais la venue de la mère d’Aeryn apporte une nouveauté encore plus appréciable. Tout en suivant l’évolution sentimentale des divers personnages, cette nouvelle venue achève d’installer le drama au cœur de la série. A l’instar de Star Wars (jadis), Farscape a parfaitement compris qu’un Space Opera devait pleinement intégrer sa dimension « opéra » et qu’il s’avère toujours réducteur de cantonner le genre aux affrontements de vaisseaux spatiaux à grands coups de rayons lasers.

Si, à côté d’un humour toujours aussi présent, on peut tiquer sur un niveau de violence de nouveau étonnant pour ce qui demeure une série grand public, Thanks for Sharing achève de s’imposer par le magistral coup d’audace que constitue le maintien sur la durée de deux Crichton. C’est la première fois que l’on assiste à une série installer sur le temps long une telle perturbante situation. Lors de La Fin du voyage, même Doctor Who n’aura osé introduire un Docteur bis que pour prestement l’évacuer. Or Farscape va jusqu’à structurer la suite de sa saison autour de l’évènement, en divisant en deux les équipages, belle audace ! Ben Browder se montre à la hauteur de la situation en exprimant toute une gamme de sentiments. Cette situation pour le moins inédite ne plaisant gère à une Aeryn décidément sous les feux de la rampe permet également à Claudia Black de reprendre des couleurs, après plusieurs opus où elle était apparue en demi-teinte.  

Anecdotes :

  • Quand Crichton demande à Crais qui a attaqué Talyn, il mentionne les Skeksis. Il s’agit des sinistres antagonistes du film Dark Crystal (1982), autre production des studios Henson.

  • Xhalax Sun, mère d’Aeryn, est interprétée par Lina Cropper, figure du théâtre australien, notamment pour le répertoire shakespearien.

  • Les trajectoires des deux Léviathans sont désormais séparées. Aeryn, Stark, Crais, Rygel et l’un des Crichton sont à bord de Talyn, tandis que D'Argo, Chiana, Jool et l’autre Crichton restent avec Moya. 

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8. MAUVAISE PASSE
(GREEN-EYED MONSTER)

Date de diffusion : 22 juin 2001

Résumé :

Alors que Talyn se remet encore de ses blessures, le Léviathan est confronté à un Budong particulièrement gigantesque. Celui-ci dévore tout sur son chemin, sans distinction, son estomac étant un immense brasier. L’équipage va tenter d’aborder le monstre, afin de trouver une solution. Comme si cela ne suffisait pas, Crichton devient très jaloux de la complicité existante entre Crais et Aeryn.

Critique :

L’épisode a le mérite de définitivement ancrer l’audacieuse séparation des protagonistes, en se centrant sur ce qui est devenu l’équipage du seul Talyn. Ls artistes de la production nous régalent de belles images du Budong, il s’avère d’ailleurs en soi très intéressant d’un découvrir un bien vivant, après la gigantesque carcasse de Famine (2-07). Toutefois le scénario établit une dichotomie quelque peu frustrante envers cette menace si terrible et un récit qui se contre essentiellement sur le ship triangulaire ente Aeryn, Crais et Crcton. Pour cela il procède à une séparation physique assez téléphonée ente le trio et le duo comique Rygel/Stark, ce dernier assurant nombre de gags pas toujours des plus subtils, tout en résolvant en définitive l’affaire.

L’épisode plaira certainement sans retenue aux shippers Crichton/Aeryn, de par sa qualité d’écriture et d’interprétation, même si l’on peut regretter que Ben Browder, prenant la casquette de scénariste, n’évite pas le piège de centrer le récit sur son propre personnage.  Il sait au moins éviter le piège de l’humour de boulevard et installe au contraire une mélancolie fort sensible chez Crichton, tandis qu’Aeryn semble hésiter entre deux mondes, son passé de Peacekeeper avec Crais, ou sa nouvelle vie. La faiblesse de ce genre de récit autour de personnages réguliers reste que l’issue du dilemme est prévisible dès le départ, tout comme pour Doctor Who lors de l’épisode Le Seigneur des Rêves (5-07).

Anecdotes :

  • L’épisode est le premier des deux écrits par Ben Browder (Crichton) pour la série. Le second sera John Quixote (4-07).

  • Still nothing... pitch black, déclare Aeryn Sun. Son interprète Claudia Black avait participé en 1999 au film Pitch Black, qui connut un succès inattendu.

  • En découvrant le Budong, Crichton s’exclame That's not a moon, that's a Budong ! un clin d’œil à la réplique culte de Star Wars, That's not a moon, it's a space station !

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9.  TEMPS PERDU
(LOSING TIME)

Date de diffusion : 29 juin 2001

Résumé :

Alors que Moya traverse une tempête électromagnétique, des membres de l’équipage sont comme possédés par deux entités énergétiques, l’une étant à la poursuite de l’autre. Pendant ce temps, Scorpius se livre à de dangereuses expériences concernant les Trous-de-Ver.

Critique :

Temps perdu (titre au combien risqué !) apparaît  comme typiquement l’un de ces épisodes nécessaires à toute saison au long cours, inférieurs aux opus les plus marquants, mais suffisamment solides pour maintenir l’intérêt du spectateur. Le scénario a certes recours à la technique généralement peu porteuse consistant à se scinder en deux parties étiolées et essentiellement disjointes. La partie congrue se voit attribuée à Scorpius présente néanmoins l’intérêt de développer l’univers de la série en explicitant enfin l’intérêt des Peacekeepers pour les Trous-de-Ver. L’argument permet astucieux de complexifier l’équilibre des forces sur l’échiquier.

Le segment principal s’organise autour de l’équipage du Moya, confirmant l’original mouvement de va-et-vient caractérisant désormais la saison. Et installant également comme un partage du travail, l’équipage du Talyn se voyant dédier les opus sérieux ou émotionnels, celui du Moya se consacrant davantage à l’humour. Une dichotomie particulièrement incarnée par les deux Crichton ! Pour le reste, la possession par des entités, matérielles ou non, forme l’un des marronniers de ce type de série. Le toujours efficace Monjo en tire un récit divertissant, mais ne se démarquant pas foncièrement du lot. Chiana se voit mise en valeur avec un joli numéro de Gigi Edley à la clef, même si les réactions de tous les personnages ne semblent pas tout à fait cohérentes avec leur historique récent, notamment chez D’Argo.

Anecdotes :

  • We don't understand the R2-D2 crap. We're going to use the Star Trek system: One blink for yes, two blinks for no déclare crichton quand il ne comprend pas les bruits mis par le droïde. Il entremêle ainsi les références à Star Wars et à Star Trek, puisque c’est en clignant ainsi de l’œil que le Capitaine Pike communique lors de l’épisode La Ménagerie.

  • On append ici pourquoi Scorpius désire tant obtenir la technologie des Trous-de-Ver. Les Peacekeepers ont en effet affirmé obtenir de telles armes afin de pouvoir ontrer la colossale armée des Scarrans.

  • A bord de Moya, nous découvrons ici pour la première fois la chambre où se lance le Starbust, soit l’équivalent du passage en hyperespace pour Farscape

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10. MAUVAIS CONTACT
(RELATIVITY)

Date de diffusion : 6 juillet 2001

Résumé :

Talyn se pose sur un planète jungle, afin de procéder à des réparations, en profitant de l’humidité et de la forte gravité. Mais il détecte l’arrivée d’un commando des Peacekeepers, constitué de trois Colartas, spécialistes de la traque, et dirigé par Xhalax Sun, mère d’Aeryn. John, Aeryn et Crais tentent de les intercepter avant qu’ils n’atteignent Talyn. Aeryn parvient à capturer sa mère et à la ramener au vaisseau, mais Xhalax s’échappe.

Critique :

La saison 3 se montre une nouvelle fois particulièrement intense et sinistre à l’occasion de ce nouvel opus. La série remplit ici largement son quota en scènes d’action, aussi bien lors es spectaculaires duels entre Aeryn et sa mère que lors des combats de jungle, volontiers pyrotechniques. Impressionnant, le décor se montre oppressant à souhait et apporte une intensité particulière à cette séquence, dans une séquence évoquant volontiers Predator (1987). L’ensemble résulte d’autant plus tendu qu’il intègre pleinement l’opposition entre les décidément irréconciliables rivaux que sont Crichton et Crais vis-à-vis d’Aeryn. Leur haine se montre toujours aussi palpable, dépourvue du lien clanique existant entre Angel et Spike dans un autre univers.

Si le duo Stark / Rygel apparaît désormais bien installé dans son rôle comique, c’est à travers la funèbre confrontation, physique autant que psychologique, d’Aeryn et Xhalax Sun que l’épisode atteint toute sa dimension. Le spectacle de cette mère transformée en monstre fanatique par les Peacekeepers après qu’ils lui aient ôté son enfant jette une ombre particulièrement sinistre sur leur société. Une malédiction de tragédie grecque semble d’ailleurs s’abattre sur la famille Sun, car la déviance de Xhalax déteint à son tour sur Aeryn, dans un effet particulièrement saisissant. La scène voyant Aeryn laisser Crais abattre sa propre mère reste l’un des moments les plus ténébreux que l’on ait jamais vu dans une série télévise, même s’il s’agit de protéger ses amis. Aussi bien individuellement que collectivement les protagonistes de Farscape sombrent toujours davantage dans un abîme moral, apportant ainsi une indéniable singularité à cette saison.

Anecdotes :

  • Le lien post mortem établi entre Rygel et Stark laisse à penser que Zhaan continue à peut-être veiller sur l’équipage.

  • Les raisons de l’attachement initial de Crais à Talyn sont ici révélées. Après ce début cynique (se prémunir des Peacekeepers), elles sont toutefois devenues plus émotionnelles et sincères.

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11.  INCUBATEUR
(INCUBATOR)

Date de diffusion : 13 juillet 2001

Résumé :

Scorpius insère la puce neurale dans sa tête, afin d’accéder au savoir concernant les Trous-de-Ver. Mais il va devoir pour cela sympathiser avec le résidu de la mémoire de Crichton y demeurant encore. A cette fin, Scorpius va révéler beaucoup de lui-même, notamment pourquoi il tient à prendre une revanche sur les Scarrans. Pendant ce temps, l’équipage de Moya est contacté par une scientifique œuvrant avec Scorpius sur cette technologie. Elle propose de communiquer ses connaissances en échange du Vaisseau.

Critique :

A travers le prétexte de la puce neurale, Incubateur est l’épisode centré sur Scorpius dont la série avait besoin. En effet les motivations de la Némésis de nos héros avaient été jusque-là partiellement révélées (acquérir la technologie des Trous-de-ver afin d’assurer la prédominance des Peacekepers sur le Scarrans), mais les clefs de sa sinistre personnalité et de son parcours intime. Certes le mystère servait efficacement son aura inquiétante, mais un personnage aussi durablement installé au sein de la série devait être tôt ou tard plus précisément défini, sous peine de devenir artificiel. Il aurait été dommage qu’en ce domaine Scorpius pose en précurseur du pauvre Snoke des films Star Wars actuels (ou plutôt ce qui en tient lieu).

Certes, de ce fait l’épisode concernera surtout les amateurs de l’antagoniste de la série (il laissera par contre de marbre les shippers des Héros, par exemple), mais il remplit parfaitement son objet. Au-delà des révélations conséquentes et narrées astucieusement à propos du parcours tragique de Scorpius, le récit s’attache en effet à complexifier le personnage, ses épreuves pouvant lui valoir une sympathie inattendue de la part du public. Cette pertinente bascule permet de compenser la disparition du mystère des origine de Scorpius, tout en relançant l’intérêt d’une partie non négligeable de l’univers de la série. Le talent de Wayne Pygram contribue beaucoup au succès de l’entreprise, l’acteur méritait bien ce passage au premier plan. On pourra toutefois regretter la violence inutilement théâtrale de quelques scènes.

Anecdotes :

  • Le Crichton virtuel se surnomme l’Holodeck Crichton, quand Scorpius lui révèle qu’il n’est pas le véritable individu. Il s’agit d’une référence à l’univers Star Trek. L’Holodeck, où salle de réalité virtuelle permet aux membres de l’équipage de s’y mouvoir dans des décors et paysages holographiques, solides au toucher. Des projections de personnages peuvent également y être croisées. Très populaire chez les Trekkies, l’Holodeck permet à l’équipage d’échapper au confinement du vaisseau, de pratiquer des exercices, voire de connaître de périlleuses aventures ! 

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12. FUSION
(MELTDOWN)

Date de diffusion : 14 juillet 2001

Résumé :

Talyn réussit à échapper à la gravité d’une étoile, mais est irradié durant l’opération. Les membres de son équipage entreprennent de le repérer, mais une étrange brume s’élève et affecte les comportements de tous. Rygel est atteint d’une boulimie irrépressible, Stark entend des voix, tandis que John et Aeryn sont très attirés l’un par l’autre. Deux créatures apparaissent, chacune accuse l’autre d’attirer les Vaisseaux dans le piège de l’étoile.

Critique :

Après un épisode centré sur Scorpius, en voici un autre sur Crais, qui l’avait précédé en tant que premier Big Bad de la série. Outre la toujours agréable (et insolite) bascule d’un vaisseau à l’autre, Fusion survient à point nommé alors que Crais connaît toujours davantage une intéressante évolution l’amenant à converger vers les héros, sans pour autant fraterniser avec les Héros. Une situation n’étant pas partiellement évoquer le Spike de Buffy contre les vampires ou le Crowley de Supernatural, même si, pour le moins, du chemin reste encore à parcourir. A défaut d’explorer précisément son passé, le situer au cœur de laction du jour et lui accorder un espace plus important qu’à l’accoutumée permet d’utiliser astucieusement cette situation avec un toujours excellent Paul Goddard.

L’ambiguïté des postures se voit d’ailleurs portée à son comble avec l’introduction de deux possibles et ambigus vilains, avec une conclusion à suspense, à l’issue d’un récit riche en péripéties. Les amateurs du ship Crichton/Aeryn seront cette fois comblés. On aurait pu aller plus loin dans l’introspection de Crais, le récit optant pour ne pas sacrifier les autres membres d’équipage, une formule efficace et ici très amusante, mais davantage classique que l’approche d’Incubator. Maquillages, brume et effets spéciaux soignent également l’aspect visuel, au service d’une savante latéralisation de l’action. Un épisode soigné à défaut de tout à fait sortir du rang.

Anecdotes :

  • Le scénario s’inspire du mythe grec d’Hadès et Perséphone. Il en incorpore plusieurs éléments et adopte un style de narration évoquant le théâtre antique grec (articulation de tragédie classique, jeu volontairement accentué de la part des acteurs). 

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13. EXTRACTION MORTELLE
(SCRATCH 'N' SNIFF)

Date de diffusion : 20 juillet 2001

Résumé :

Excédé par les disputes perpétuelles opposant Crichton à D’Argo, Pilote exile ces derniers pour 10 jours sur LoMo, une planète dédiée aux loisirs et aux plaisirs. Chiana et Jool ne laissent d’ailleurs pas passer l’occasion de se joindre à eux. Mais l’équipe revient à bord de Moya à peine deux jours plus tard. Crichton raconte à Pilote les aventures endiablées les ayant opposés à la pittoresque pègre locale et rendant leur départ inévitable. Un récit laissant Pilote sceptique.

Critique :

L’épisode se montre particulièrement amusant, une rupture bienvenue dans l’une des périodes les plus sombres de la série. L’opus évite néanmoins de basculer dans la pure comédie. Les péripéties rocambolesques vécues par Crichton et compagnie au sein de ce simili Las Vegas relèvent en fait de la meilleure tradition des séries d’aventures des années 60, avec leur lot d’invraisemblances assumées, d’action, d’opposition en roue libre et d’humour. De sensualité aussi, et tant avec Jool que Chiana (particulièrement dans son élément ici), qu’avec l’ambigüe Raxil, l’épisode met singulièrement en avant les seconds rôles féminins. L’ensemble baigne dans une ambiance semi psychédélique, ce qui n’est pas nous plus sans nous ramener aux Sixties. Le Casino Royale de 1967 n’est guère loin, finalement.

Ce récit déjà porté par un montage ultra dynamique se voit encore enrichi par sa mécanique à la Princess Bride. En effet, l’épisode tire le meilleur parti possible de sa narration en flashback Le scepticisme de Pilote se montre souvent amusant durant ses scènes avec Crichton (jusqu’à vouloir réveiller ces dames pour confirmation), et un doute très ludique saisit pareillement le spectateur. Nous ceci n’est-il pas un canular destiné à accélérer le retour des exilés ? Cet épisode avoisinant souvent le décalé (l’hilarante danse de D’Argo est à voir) permet ainsi à Pilote de s’extirper de son registre usuellement effacé, avec un effet de contraste des plus savoureux. La distribution s’amuse beaucoup et assure le succès de l’entreprise.

Anecdotes :

  • Francesca Buller, épouse de Ben Browder, effectue ici son apparition devenue un rituel de saison en saison. Elle avait déjà interprété deux adversaires de Crichton (M’Lee et Ro-Na), elle en devient ici une troisième, avec Raxil.

  • Lee tournage de l’épisode ayant pris du retard, les scénaristes durent faire preuve de créativité. Ils imaginèrent alors les scènes de narration entre Pilote et Crichton, plus simples à mettre en scène. 

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14-15. POSSIBILITÉS INFINIES
(INFINITE POSSIBILITIES)

Date de diffusion : 27 juillet et 03 août 2001

Résumé :

Un Trou-de-ver apparaît à proximité de Talyn et l’Ancien ayant pris l’apparence de Jack se manifeste de nouveau à Crichton. Les Anciens s’inquiètent du fait que des espèces moins évoluées qu’eux-mêmes puissent accéder à cette technologie et il s’apprête à tester Crichton. Une fois Jack rassuré et Harvey vaincu, Crichton a accès à la connaissance des Trous-de-ver, jusque-là dissimulée dans sa mémoire. L’équipage s’emploie à construire raidement une arme de ce type face aux terribles Scarrans et Charrids. Une terrible bataille se déroule, dont le coût sera particulièrement élevé. Jack l’Ancien et le Crichton de Talyn sont tués.

Critique :

Ce double épisode dramatise l’action à merveille, car il fait progresser à grands pas le principal fil rouge de la série, la découverte du secret des Trous-de-ver, seul chemin de retour possible vers la lointaine Terre. L’évènement se voit narré avec un sens achevé de l’événementiel, les auteurs multipliant les moments forts, tel le retour de Jack l’Ancien (de manière amusante une terminologie toujours plus adéquate avec celle de Stargate SG-1) ou le duel à mort avec Harvey, attendu depuis tellement longtemps. L’intensité ne s’affaiblit jamais, tant la destinée nos héros, à commencer par le propre Crichton, demeure jusqu’au bout sur le fil du rasoir.La mercenaire Furlow apparaît plus ambivalente que jamais, son choix final apportant une touche supplémentaire.

L’humour répond également à l’appel, notamment avec un Rygel particulièrement en forme face au Charrid (l’animation de sa marionnette constitue toujours une valeur sûre de la série). La mort de plusieurs personnages secondaires accroît encore les enjeux lors d’une seconde partie encore plus dynamique et optant pour l’action spectaculaire qu’autorisent les combats propres au Space Opera, au sol comme dans l’Espace. Même les shippers seront aux premières loges avec des scènes touchantes (comme Aeryn apprenant la langue anglaise afin de préparer sa vie future sur Terre aux côtés de Crichton) ou absolument tragiques lors des adieux entre les les deux amoureux.

Anecdotes :

  • Jack indique à Crichton que le vaisseau ennemi va arriver dans six « heures », alors que le  terme usité dans Farscape est « arns ».

  • La première partie du double épisode a comme titre original  Daedalus Demands et la seconde, Icarus Abides.

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16. LA VENGEANCE DE L'ANGE
(REVENGING ANGEL)

Date de diffusion : 10 août 2001

Résumé :

Après une dispute avec D’Argo et un choc involontaire, Crichton sombre dans le coma. Alors qu’il est proche de la mort, son esprit confronté à Harvey trouve refuge dans une version Cartoon de Farscape, où il est poursuivi par D’Argo. Dans le monde réel, la situation provoque une crise au sein de l’équipage, d’autant qu’un système d’auto destruction de Moya a été déclenché.

Critique :

Débridé et souvent hilarant, La Vengeance de l’Ange apporte la boule d’énergie que nécessitait Farscape pour redémarrer, après l’issue particulièrement trag)ique du double épisode précédent. Faisant date pour son large recours à l’animation, cet opus demeure sans doute l’un des plus connus de la série, mais aussi l’un des plus controversés, nombre de fans ayant été désarçonnés par son thème jugé trop décalé. Pourtant l’aspect dessin animé trouve bien sa place au sein d’un programme ayant toujours privilégié la créativité de ses visuels tandis que les confrontations mentales avec Harvey nous ont déjà valu par le passé des moments pour le moins étonnants. Même le grand nombre de références à la Pop Culture insérées dans le récit se situe dans la tradition de Farscape.

La Vengeance de l’Ange ne constitue donc pas un exercice de style aussi marginal que cela. Par contre le rythme effréné des course poursuites, péripéties et gags assurent en permanence un spectacle particulièrement distrayant, les auteurs ayant eu la bonne idée d’aller jusqu’au bout de leur projet en adoptant pleinement les codes du Cartoon, de Tex Avery à la Warner Bros. Un panorama complet du genre est proposé, la poursuite de Crichton par D’Argo louchant clairement vers les aventures de Bip Bip et Vil Coyote, tandis que l’apparition aussi amusante que sexy d’Aeryn Sun évoque joliment l’au-combien inoubliable Jessica Rabbit.

Sans être pour autant digne du cinéma, l’animation demeure correcte. Avec son mélange de Science-fiction et de Cartoon, elle évoque d’ailleurs le jeu vidéo Space Ace (1984), durant l’Age d’Or des salles d’arcade. Au-delà de plusieurs scènes oniriques délirantes, le scénario ne néglige pas pour autant sa partie se déroulant dans le monde réel, lui-même trépidant et mettant en vante le décidément tonique duo féminin formé par Chiana et Joll, à côté du valeureux mais émotif D’Argo. Les passages d’un univers à l’autre pimentent d’ailleurs constamment le récit.

Anecdotes :

  • Dans cet épisode largement en dessin animé, la fameuse musique de poursuite de Cartoon entendue est en fait la Chevauchée des Valkyries, de Wagner (1870). Cet air a en effet été repris à de multiples reprises au cinéma (Apocalypse Now, mais aussi films de propagande nazis) ou à la télévision (publicités, cartoons de la Warner Bros)

  • Quand l’Aeryn animée déclare I’m not bad, I'm just drawn that way, elle prend une célébre réplique de Jessica Rabbit dans Qui veut la peau de Roger Rabbit (1988).

  • A travers dialogues ou éléments visuels, l’épisode comporte de nombreux autres clins d’œil à la culture populaire : Le Magicien d’Oz, Sept ans de réflexion, Star trek, Alerte à Malibu, Forrest Gump, etc.

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17. LE CHOIX
(THE CHOICE)

Date de diffusion : 17 août 2001

Résumé :

Ebranlée par la mort de Crichton, Aeryn quitte Talyn et gagne un monde étrange, peuplé aussi bien de bandits et de mystiques, déclarant pouvoir communiquer avec les morts. . Elle y retrouve une créature affirmant être son père, mais la réunion de famille ne va pas se dérouler comme prévu, d’autant que sa mère Xhalax va également être de la partie.

Critique :

Après l’hilarant et cartoonesque La Vengeance de l’Ange, Farscape continue à manier le chaud et froid, en proposant ici l’un de ses opus les plus sinistres. Le ton particulièrement sombre de l’opus se situe au confluent de diverses sources : le deuil impossible d’une Aeryn totalement dévastée par la mort cruelle de « son » Crichton, un monde singulièrement obnubilé par la mort, et la haine toujours si présente chez Xhalax envers sa fille. Une conjonction particulièrement marquante, bénéficiant des talents décidément très divers des artistes de la série, mais aussi de l’émotion à fleur de peau exprimée par une Claudia Black particulièrement inspirée.

L’épisode ne se repose toutefois pas de son ambiance et continue à développer le relationnel entre Aeryn et sa mère, ainsi que le parcours de cette dernière. Un peu d’humour se voit également apporté par Stark, un personnage toujours aussi décalé par nature. On peut certes regretter que l’histoire autour du père d’Aeryn manque de crédibilité (on ne marche jamais), mais l’ensemble demeure fort. Assez éreintant aussi pour le spectateur ! La réunion entre les deux équipages, qui semble se profiler en fin d’épisode, par représenter un bol d’oxygène bienvenue pour l’équipage de Talyn, apparemment condamné à une errance toujours plus enténébrée. Entre flashbacks et apparitions, les shippers seront également comblés par les diverses scènes entre Aeryn et Cichton.

Anecdotes :

  • La voix du Voyant est en fait celle de Mario Halouvas, l’un des membres de l’équipe de marionnettistes de Farscape.

  • Aeryn se souvient de scènes avec Crichton, survenues dans un univers alternatif (épisode Le Médaillon, 2-16) et dont elle ne devrait donc pas avoir connaissance.

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18. FRACTURES
(FRACTURES)

Date de diffusion : 24 août 2001

Résumé :

Les équipages séparés se retrouvent enfin, tout en accueillant un groupe de réfugiés fuyant les Peacekeepers. L’entente règne quand un groupe de Peacekeepers approche, visiblement renseigné sur l’emplacement de Moya par un traitre à son bord. Reste à déterminer qui est le félon, tandis qu’Aeryn demeure troublée face au seul Crichton survivant.

Critique :

La réunification entre équipages et Léviathans a enfin jeu, mettant fin à cette séparation ayant constitué un fil rouge déterminant d’une saison 3 se précipitant désormais vers sa conclusion. Toutefois la série choisit comme si souvent de surprendre de son public en ne faisant pas de ce sujet le sujet central de l’épisode. Certes les retrouvailles donnent lieu à des scènes émotionnellement fortes. Nombre de shippers seront ainsi attristés de voir Aeryn se recroqueviller face au désormais unique Crichton survivant, mais cette réaction se situe logiquement en droite ligne de son évolution lors de l’épisode précédent. 

Mais très rapidement, avec un bel effet de surprise à la clef, c’est tout à fait une intrigue à la Whodunit qui se met place. Certes on ne se demande pas ici qui est l’assassin, à l’instar d’un Hercule Poirot, mais qui est le traître, mais les ressorts scénaristiques demeurent en définitive similaires. C’est sans doute là que réside la limite du scénario, un retour à une chemin balisé, après un démarrage davantage surprenant. Mais l’identité mystère reste suffisamment mystérieuse et la fantaisie de Farscape répond néanmoins à l’appel, via l’étonnante galerie de portraits formée par les réfugiés. La vedette de ce groupe de haut vol reste certainement le Boolite, démembré en plusieurs morceaux et qu’il va falloir remettre en un seul assez au hasard. Le final sait aussi donner la part belle à l’action

Anecdotes :

  • Jool porte un cache-œil, car les yeux de l’actrice Tammy Macintosh avaient été atteints par de la peinture. Elle ne pouvait pas porter de lentilles.

  • Orrhn est surnommée Barbarella par Crichton, soit l’héroïne de l’aussi célèbre que kitsch film de Science-fiction de 1968.

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19. SYNCHRONISATION
(I-YENSCH YOU-YENSCH)

Date de diffusion : 21 janvier 2002

Résumé :

Rygel et D’Argo rencontrent Scorpius et Braca dans un restaurant, afin de déterminer les conditions d’un cessez-le-feu. Un système de bracelets d’empathie doit assurer la sécurité de l’entrevue, mais rien ne va se passer comme prévu car le restaurant est attaqué par des bandits. Pendant ce temps, Talyn sombre dans progressivement dans une folie homicide.

Critique :

Le mieux est parfois l’ennemi du bien, et cet épisode en fournit une démonstration en recourant une nouvelle fois à un ton décalé, cette fois autour de la réunion fatidique bizarrement insérée dans un restaurant (comme entre hommes d’affaires ou entre gangsters). Le ton humoristique employé, ici parfois proche du vaudeville, fonctionne moins bien que lors de récits précédents. Cela est dû à un effet de saturation, du fait de la surenchère permanente en bizarrerie caractérisant la période, mais aussi un comique plus laborieux qu’à l’accoutumé. Les différents personnages croisés paraissant tous assez lourds, également lestés par une interprétation moins relevée qu’à l’accoutumée.

A l’approche de la conclusion de saison, les évènements gagnent en intensité et retentissement. On apprécierait un ton davantage ad-hoc, trop d’effet tue l’effet. L’épisode effectue également un grand écart parfois vertigineux avec le ton tragique imprégnant la dérive de Talyn. Toute cette séquence rehausse l’opus par un ton funèbre et inexorable touchant réellement au cœur. Farscape aura décidément su créer de l’attachement envers des personnages non humanoïdes (Talyn), qu’initialement détestables (Crais), ce qui n’est pas si fréquent. Malgré ses défauts, Synchronisation parvient à préparer le terrain pour une fin de saison très prometteuse, notamment en mettant en avant les facultés de précognition de Chiana.

Anecdotes :

  • Deux acteurs présents dans l’épisode jouèrent ultérieurement des dignitaires de l’Empire dans la franchise Star Wars. Wayne Pygram (Scorpius) fut Wilhuff Tarkin dans Star Wars III La revanche des Siths (2005) et Ben Mendelsohn (Sko) fut Orson Krennic dans Rogue One (2016).

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20-21. DANS L'ANTRE DU LION
(INTO THE LION'S DEN)

Date de diffusion : 24 et 28 janvier 2002

Résumé :

Tandis que Crichton collabore avec Scorpius dans le secret espoir de saboter ses travaux et que Crais soigne Talyn, Moya et l’équipage sont capturés par un groupe de Peacekeepers commandé par Gryza, une redoutable rivale de Scorpius. Les recherches sur les Trous-de-ver seront finalement stoppées, mais uniquement grâce au sacrifice de Talyn et Crais, qui détruisent le vaisseau de Scorpius.

Critique :

Ce double épisode riche en scènes d’action et en moments de forte tension exploite excellemment l’univers de la série. Alors que les Pacificateurs avaient progressivement tendance à se confondre avec le seul Scorpius et sa coterie de joyeux drilles, le récit remet en avant la complexité de cette société. Crais et Aeryn renouent ainsi avec leur nature de renégats, tandis que Gryza, portée par la sculpturale Rebecca Riggs, nous vaut une rivale de choix pour le poste toujours convoité de Big Bad. Il est également touchant de voir Aeryn veiller à sauver les enfants des Pacificateurs, car encore innocents. Tout ceci ajoute apporte enjeux et matière à ce qui demeure en soi une structure assez balisée de projet diabolique à stopper.

Tout en demeurant relativement prévisible, tant Farscape sacrifie allègrement ses personnages lors de cet ultime tronçon de la saison, l’action se suit avec un réel intérêt. Avec tant d’épisodes décalés, un peu de Space Opera classique ne fait d’ailleurs pas de mal. Les affrontements se montrent réellement spectaculaires et comportent plusieurs points forts, comme Chricton et Scorpius passant à travers le Trou-de-ver ou encore le Starbust fatidique de Talyn. Par son sacrifice, Crais achève son parcours rédempteur à la Spike, puisqu’ici aussi on trouve comme écho de l’héroïsme du Vampire anglais lors d’une autre grande bataille, lors de la conclusion de Buffy contre les Vampires. Le passage de témoin à Gryza comme rival de Scorpius peut sembler un rien mécanique, mais la dame s’impose d’emblée par son énergie. On adore déjà la détester.

Anecdotes :

  • En version originale, la première partie du double épisode est intitulée Lambs to the Slaughter, et la seconde Wolf in Sheep's Clothing.

  • En déclarant Flying through wormholes ain't like dusting crops, farmboy. It takes a little finesse, John paraphrase Han Solo dans La Guerre des Étoiles: Traveling through hyperspace ain't like dusting crops, boy! Without precise calculations we could fly right through a star.
  • Présent depuis le début de Farscape, Crais disparaît ici de la série après s’être sacrifié avec Talyn pour permettre à l’équipage de s’enfuir. La redoutable Mele-on Grayza effectue par contre son apparition, elle va réapparaître régulièrement jusqu’à la conclusion de la série. 

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22. REFLET TROMPEUR
(DOG WITH TWO BONES)

Date de diffusion : 31 janvier 2002

Résumé :

Moya a visiblement accepté une nouvelle passagère à son bord, même si personne ne se souvient des circonstances de son arrivée. Moya conduit également Talyn à sa dernière demeure, malgré l’opposition d’un autre Léviathan. Une fois cette action menée à bien, chacun décide de suivre sa route. Crichton doit se résoudre à partir pour la Terre sans Aeryn.

Critique :

Pour conclure cette saison si résolument surprenante, après le flamboiement des affrontements spatiaux propres au Space Opera, Farscape opte logiquement pour l’antithèse absolu : un épisode avant tout intimiste et centré sur les émotions d’amis sur le point de chacun reprendre la route de son côté. Certes l’action et l’Espace demeurent présents via l’opposition représentée par le Léviathan hostile, mais ces aspects demeurent secondaires. On ne saurait nier que le choix assumé de l’anti climax comme essence d’une fin de saison produit inévitablement un trou d’air dans la tension dramatique. Mais l’opus ne s’avère pas pour autant une déception, tout en formant une possible fin de Farscape en soi cohérente

En effet la réduction du groupe (hormis l’amusante énigme représentée par la vieille dame, astucieusement non résolue) ne signifie pas pour autant que le spectre émotionnel soit pareillement diminué. Chaque personnage, à commencer par l’irremplaçable Moya, se voit en effet abordé avec beaucoup de sensibilité, tout en capitalisant sur l’affection accumulée chez le spectateur au fil des épisodes. Les auteurs évitent et le piège du mélodrame fuligineux, l’humour demeurant logiquement présent, ainsi qu’un onirisme nuptial quasi digne des Noces pourpres à Westeros. Outre l’adieu à Talyn, l’émotion se noue autour du couple Crichton /Aeryn. Impeccablement dialoguée et interprétée, la scène du tirage au sort compose l’un des sommets de cette relation indissociable de la série.

Anecdotes :

  • Le tirage au sort final fut suggéré par Claudia Black. Selon elle, Crichton et Aeryn auraient été dévastés s’ils avaient dû prendre eux-mêmes la décision.

  • Crais demeure crédité, malgré son décès lors de l’opus précédent. En saison 4, il réapparaîtra ponctuellement, à l’occasion de réalités alternatives. 

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Saison 2Saison 4

NCIS : Nouvelle Orléans

Saison 3



1. CONTRE-COUPS 
(AFTERSHOCKS)



Scénario : Andrew W. Marlowe

Réalisation : Rob Bowman

Résumé :

Appelée sur une scène de crime, Kate Beckett y découvre Richard Castle, absent depuis des mois !

Critique :

Un démarrage sur les chapeaux de route ! Déjà, l’épisode s’ouvre par une séquence ultradynamique avec un splendide jeu de miroirs (un travail impeccable de Rob Bowman) qui se termine par Castle et Beckett se mettant respectivement en joue !

La victime, une dénommée Chloé, avait une adresse dans la main. En s’y rendant, le trio Beckett/Esposito/Ryan y découvrent Richard Castle, une arme à la main ! Beckett passe les menottes à son ex-partenaire ; le réalisateur zoome d’abord sur les mains de l’écrivain puis sur le visage de Nathan Fillion. C’est un plaisir de voir le visage si mobile, si ouvert de l’acteur. L’interrogatoire que mène Beckett est très serré. Stana Katic montre avec talent à la fois le professionnalisme de son personnage (questions sur l’affaire) et l’irritation de cette dernière (parce que Castle ne lui a donné de nouvelles depuis qu’il est revenu des Hamptons). On appréciera les vacheries réciproques des duettistes. Innocenté, Castle est sèchement renvoyé chez lui. Nathan Fillion rend parfaitement compte du désarroi de l’écrivain qui ne comprend pas la froideur de ses amis.

Avec sa maestria habituelle, Andrew W. Marlowe fait progresser son intrigue et parvient à replacer Castle sur la route des policiers en une parfaite symétrie de la première scène de crime ! C’est drôle et brillant. Le plus beau c’est la parfaite explication logique qui a amené le tandem au même endroit, la troisième scène de crime, en partant de deux points de départ différents. Comprenant qu’elle ne se débarrasserait jamais de Castle, Beckett l’admet « pour cette enquête » à ses côtés et il parie qu’il trouvera la solution. L’enjeu : sa présence au poste. Il est évident que Castle restera mais ce jeu fait partie de l’ADN du personnage et c’est une série qui joue avec les codes et avec son public. Comment rendre cette évidence plausible ? C’est le réel enjeu. Le spectateur s’amuse de retrouver les passages obligés de sa série : le café apporté le matin (ne manquez pas le visage de Stana Katic ; l’actrice rend parfaitement visible le plaisir qu’éprouve son personnage de retrouver son binôme), les théories farfelues et surtout l’idée qui relance l’enquête. Ici, il prouve le lien entre les victimes. Le scénariste parvient à nous surprendre en plaçant ledit lien dans un cabaret burlesque ! On note une marotte des réalisateurs dans les interrogatoires. Alors que la caméra est statique dans l’interrogatoire dans un cas, elle est très mobile dans un autre ; ce qui signifie qu’un élément important va nous être communiqué. Une réflexion de Beckett fait bingo dans son esprit puis ça fait tilt entre eux. Quelle série aime tant ses fans pour leur présenter tous les passages obligés tout en jouant avec ?

L’arrestation nous ramène à la scène de départ et l’explicite avec une redoutable efficacité. Beckett considère que Castle a gagné. Le duo est reformé. La saison peut commencer !

Anecdotes :

  • Le premier épisode de cette saison a été suivi par près de 12 millions de téléspectateurs sur ABC, aux États-Unis. Face à cette audience, la chaîne a commandé 2 épisodes supplémentaires pour la saison.

  • Stana Katic et Tamala Jones continuent à se laisser pousser les cheveux.

  • Michael Rady/Evan Murphy : acteur américain, surtout présent à la télévision : Greek (2008-2009), Melrose Place : Nouvelle génération (2009-2010), Mentalist (2011-2012), Jane the Virgin (depuis 2014).

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2. COMME CHIEN ET CHAT 
(SUSPICIOUS MINDS)

Scénario : Moira Kirland

Réalisation : John Terleski

Résumé :

L’enquête sur la mort d’une voyante amène Castle et Beckett sur la piste d’un autre meurtre.

Critique :

Castle et la voyante ! Une évidence pour cet amateur de fantastique ! Dommage que l’intrigue avec ses multiples personnages soit un peu confuse. On peut heureusement compter sur notre duo, très Mulder et Scully sur ce coup-là, pour nous distraire. Castle est bien entendu Mulder et Beckett Scully ; d’ailleurs elle reçoit très officiellement ce surnom.

Difficile d’isoler l’intrigue principale de ses sous-intrigues. La victime, Vivienne Marchand, avait déjà collaboré avec la police mais Ryan démonte la réputation de la voyante, mise en cause par un producteur de télé-réalité à qui elle propose de confier la vérité sur un « vrai » meurtre pour qu’il efface des images qui lui nuisent. La victime prétendue aurait fait une crise cardiaque mais pourrait avoir été empoisonné. Cet homme, Emilio, avait une liaison avec la femme d’un de ses employés, une gourde blonde. C’est compliqué de bien suivre et la résolution de l’énigme est un peu tirée par les cheveux. Le plus intéressant, c’est la différence entre un Castle ouvert au mystère et une Beckett matérialiste. La scène où les policiers démontrent comment la voyante aurait pu tout découvrir sur le meurtre d’Emilio est sans doute une des meilleures. Mais c’est Castle qui a la plus belle réplique décochée à son amie : « Si vous ne croyez pas à la possibilité que la magie existe, vous ne la trouverez jamais ».

Là-dessus, la fille de la voyante, Penny, elle aussi médium – Rachel Boston est le meilleur second rôle de l’épisode émouvante dans son deuil, un peu exaltée par ses visions ; d’abord hésitante à dire la première à Beckett puis gagnant en assurance – nous gratifie d’un pronostic sur l’avenir de Beckett.

Comme souvent, la famille de l’écrivain fournit l’intrigue secondaire ; aujourd’hui c’est Martha qui s’y colle. Cette partie de l’épisode est la plus solide et la plus forte, notamment dans l’émotion. Martha – merveilleuse Susan Sullivan éblouissante, la « Castle girl » de l’épisode – s’est vu demandé en mariage par son amant Chet. Elle veut réfléchir mais, en fait, elle pense que leur histoire est finie. Plus de flamme et c’est un moment touchant. Mais voilà que Chet meurt avant qu’elle n’ait rompu ! La scène entre Susan Sullivan, effondrée, et Nathan Fillion, magnifique en fils soutenant sa mère, est très émouvante. Cette sous-intrigue sauve le 3ème melon.

Anecdotes :

  • Absence Ruben Santiago-Hudson

  • Beckett a cessé de croire au Père Noël à l’âge de 3 ans.

  • Castle nous révèle que, si son nom de plume est « Richard Edgar Castle » (en hommage à Edgar Allan Poe), son véritable nom est Richard Alexandre Rodgers.

  • Rachel Boston/Penny Marchand : actrice américaine, vue dans les séries Mes plus belles années (2002-2005), NCIS (2006), The Ex List (2008-2009), US Marshall : protection de témoins  (2011-2012), Witches of the East End (2013-2014).

  • Mercedes Masöhn/Marina Casillas : actrice suédoise, vue dans les séries Entourage (2008), NCIS (2009), Three Rivers (2009-2010), 666 Park Avenue (2012-2013), Californication (2014), NCIS : Los Angeles (2014, 5 épisodes), Fear the walking dead (depuis 2015).

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3. LE JUSTE CHOIX 
(MAN ON FIRE)

Scénario : Alexi Hawley

Réalisation : Bryan Spicer

Résumé :

Le meurtre d’un garant de caution envoie Castle et Beckett à la fois dans le passé de cette dernière et sur la piste d’un trésor

Critique :

A travers une enquête très classique, Castle s’offre un beau moment dans l’approfondissement du personnage de Kate Beckett tout en rendant hommage quelque part au Faucon maltais. Le mort est trouvé dans son bureau et c’est de là que va découler toute l’enquête. Sur son corps, Lanie trouve un papier rempli de traits. Castle pense d’emblée à un (Da Vinci) code quand Beckett le compare à un vulgaire bout de papier. Faute du scénariste puisque rien n’est inutile dans une série policière et que, d’autre part, Beckett ne pourrait jamais considérer un élément quel qu’il soit comme anodin. Dans le bureau, les enquêteurs trouveront un micro qui relie l’épouse de la victime à la scène de crime. Sur le corps, Lanie, à nouveau, découvre une croix faite de baume et d’huile qui amène un prêtre en salle d’interrogatoire ! Enfin, une empreint fait tomber dans l’escarcelle un ancien criminel visiblement complètement décati !! Mais le plus beau, c’est qu’en coursant un suspect, Beckett tombe sur Mike Royce, son ancien instructeur. Jason Beghe est impeccable dans ce rôle de mentor, à la fois distancié par l’âge et l’humour tout en montrant une affection certaine pour son ancienne élève. Stana Katic est tout aussi remarquable car l’actrice rend elle aussi palpable cette affection. Les deux acteurs réussissent à créer et à rendre tangible et partant crédible cette connexion entre leurs personnages.

Evidemment que le papier découvert était important et même qu’il est une carte menant au butin d’un vol de bijoux d’un montant pour lequel on pourrait aisément tuer ! Rien n’étant ce qu’il paraissait être, la seconde partie de l’épisode déconstruit les figures qu’il nous avait précédemment présentées ! C’est très bien écrit et la chasse au trésor amène à une scène d’un cliché absolu qui devient un morceau de bravoure : tout le monde s’y retrouve et se menace réciproquement avec des armes de tous les calibres !!! Castle sauve la mise et résout l’énigme.

L’épisode comporte une intrigue mineure, celle d’Alexis qui veut un scooter. C’est mignonnet surtout avec le charme de Molly C. Quinn mais on n’y croit qu’à moitié et, surtout, c’est clairement ajouté pour donner du temps de jeu à la « famille Castle ». Pas grave, Nathan Fillion et consorts auront réussi à nous amuser quand même !

Anecdotes :

  • « Les filles rêvent d’un deux roues quand on réalise qu’on n’aura jamais de poney » affirme Beckett

  • « J’ai toujours rêvé de faire ça ! » s’exclame hilare Castle en poursuivant un suspect !

  • Castle a écrit « Le tueur n’avait pas le son » ; il a trouvé mieux comme titre !

  • Jason Beghe/Mike Royce : acteur américain vu au cinéma dans The X-Files : le film (1998) mais plus souvent à la télévision : X-Files (1994), Les Experts (2002), Veronica Mars (2006), Californication (2009/2011-2013), Chicago Fire (2012-2015), Chicago Police Department (depuis 2013).

  • Sophina Brown/Gayle Carver :  actrice américaine vue dans les séries New York Unité spéciale (2001), Shark (2006-2008), Numb3rs (2008-2010), NCIS : Los Angeles (2011), Ravenswood (2013-2014), Scream (2015).

  • Absence de Ruben Santiago-Hudson.

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4. LA GRANDE ÉVASION 
(ESCAPE PLAN)

Scénario : David Grae

Réalisation : Rob Bowman

Résumé :

Un homme est retrouvé mort tué par une balle en plomb vieille de 200 ans !

Critique :

Très joli titre français qui, sans vendre la mèche, en allume toutefois une partie. Une des forces de cet épisode c’est son travail visuel. D’entrée de jeu, Rob Bowman nous captive par cette scène dans une lumière bleu-noir mêlant silence autour du cadavre et bruits de chevaux au galop. Un déphasage qui illustre que le temps sera une des données du problème.

La victime, un certain Daniel Goldstein créait des produits financiers complexes. Un de ces produits a justement fait perdre beaucoup d’argent à plein de monde. Suivez l’agent est un poncif du récif policier sauf que nous sommes chez Castle et que ce n’est qu’un aspect de la réponse. Car Lanie apporte plus de questions qu’elle ne donne de réponse : la victime a été tuée par une balle remontant au XVIIIème siècle tirée par une arme de la même époque ! Il n’en faut pas plus à Castle pour imaginer un tueur spatio-temporel venu par un portail dimensionnel ! L’énergie que met Nathan Fillion dans son personnage le préserve du ridicule pour le faire passer dans l’autre dimension des huluberlus sympathiques, un excentrique ! Devinez le modèle de la voiture de Daniel et vous imaginerez les sommets de jubilation de l’écrivain !

Castle et Beckett vont remonter jusqu’à un club de farfelus, éminemment délirants mais bons enfants. Le décor est chargé mais il crée une véritable identité visuelle au club, un décalage entre l’extérieur du XXIème siècle et l’intérieur qui se revendique du Londres victorien (costumes notamment) mais comme si le futur imaginé à l’époque (référence à Jules Verne) s’était justement arrêté là. Rob Bowman, bien aidé par les décorateurs, opère une présentation en deux/trois images, de vrais tableaux d’originaux saisis sur le vif. Mais si le club est original, c’est aussi lui qui donnera la clé de l’énigme. Grâce aussi à une séance de tir devant mesurer la précision des armes du siècle des Lumières ; d’abord sérieuse, cette séance vire au déjanté et on remercie Nathan Fillion à genoux tellement c’est fou !!

L’intrigue mineure du jour, ce sont les premiers émois d’Alexis. C’est très touchant grâce à l’implication de Molly C. Quinn, absolument géniale quand elle entreprend de se demander à voix haute comment on sait qu’on est amoureux. C’est à la fois drôle et touchant et Nathan Fillion n’est pas en reste. Sur cette scène, il est lui aussi attendrissant et nous fait bien sourire. Il a carrément su nous faire rire par la jalousie de Castle, vexé que ce soit à Martha et non à lui, le « papa cool » qu’Alexis se soit confiée la première ! Quant à la première rencontre du père et du petit ami, il n’y a que dans cette série qu’elle pouvait avoir lieu de cette façon !!

Anecdotes :

  • Humour noir toujours pour ouvrir l’épisode lorsque Martha dit à son fils : « Rien de tel qu’un petit meurtre pour te remonter le moral » !

  • Le premier mot de bébé Alexis a été « Dénouement » mais c’est parce que Castle « lui a appris très tôt à structurer sa pensée » !!

  • Première apparition du nouveau compagnon de Kate Beckett.

  • Andrew Leeds/ Adam Murphy : acteur américain vu dans les séries Nip/Tuck (2003-2004), Bones (Pelant, 2012), NCIS : Los Angeles (2013-2014).

  • Victor Webster/Josh Davidson : acteur canadien, vu dans les séries Sunset Beach (1998-1999), Mutant X (2001-2004), Related (2005-2006), Esprits criminels (2009), Continuum (2012-2015).

  • Hommage à Stephen J. Cannell. 

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5. LES VRAIS HÉROS NE SE REPOSENT JAMAIS 
(COURSE CORRECTION)

Scénario : Terence Paul Winter

Réalisation : John Terlesky

Résumé :

Lors d’un enterrement un cercueil se renverse libérant deux corps !

Critique :

Au tour des séries hospitalières de passer à la moulinette de Castle ! Humour et ironie à tous les étages mais aussi beaucoup de sentiments voire du sentimentalisme si l’on est peu charitable. La victime, Valérie Monroe, était médecin dans un hôpital et elle a été tuée avec une « précision chirurgicale » selon la formule agréée. Le mode opératoire, et plus largement l’injection de formules médicales, permettent à Tamala Jones de sortir de son registre habituel pour développer une réelle expertise. La mise en scène de John Terlesky permet de donner un aspect fluide à une scène d’explication qui aurait été bavarde et pesante s’il l’avait tourné platement.

L’écriture de la série est bien rodée mais absolument pas mécanique. Ainsi, le premier suspect, Greg McClinctock, est-il bien entendu innocent du crime puisqu’il est le premier justement. Sauf que c’est bien plus subtil ! L’explication finale est stupéfiante par la maîtrise d’écriture et le jeu avec le spectateur qui a toutes les cartes en main mais tombe dans le panneau qu’on lui présente ! Comment faire autrement quand le scénario mêle un baron de la drogue qui employait la victime comme médecin personnel ? Comment passer sous silence le fait qu’elle était une informatrice du ministère de la justice ? Et que vient faire dans tout cela une recherche du docteur Monroe concernant la ville de Katona, État de New York, prototype selon le capitaine Montgomery « de la ville où il ne se passe jamais rien » ? La réponse à la question est fournie par le capitaine Montgomery lui-même ! Ruben Santiago-Hudson a peu de temps de présence mais il l’emploie bien, chaleureux, proche de ses troupes.

Et puis il y a de l’amour dans cet épisode. L’amour d’Alexis pour Ashley (absent bien qu’on parle beaucoup de lui) et le couple qui a « sa » chanson (de Taylor Swift). Celui de Castle pour Gina ; une crise entre eux dû à la jalousie de ce dernier déjà constatée quand on parle de sa fille mais qu’ils parviennent à surmonter grâce à un travail sur soi de cet égotiste de première qu’est Richard Castle. Nathan Fillion est impeccable et l’on sent les efforts que son personnage a fait par amour pour les autres. C’est aussi avec délice que l’on assiste à la lecture entre Castle et Beckett d’une correspondance amoureuse où ils espèrent trouver une piste. Non seulement c’est amusant mais c’est loin d’être purement anecdotique. Quant au mobile du meurtre, il est quelque part lié à l’amour, décidément un grand meurtrier !

Anecdotes :

  • Michael Cassidy/Greg McClinctock : acteur américain vu dans les séries Newport Beach (2004-2005), Smallville (2007-2008), Scandal (2012), Men at Work (2012-2014), The Magicians (2016).

  • L’épisode comprend de multiples références à des séries hospitalières, comme un « docteur Rhonda Shimes » ! Selon Castle, les médecins sont connus pour « leur fornication galopante » et le triolisme serait « courant » !

  • Retour de Monet Mazur (Gina).

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6. AUX AGUETS 
(ONE GOOD MAN)

Scénario : David Amann

Réalisation : Bill Roe

Résumé :

Le meurtre d’une femme blonde indique à la police de New York qu’un tueur en série, le Triple Tueur, est de retour en ville.

Critique :

Un épisode remarquable à l’intrigue complexe mais maîtrisé, aux dialogues froids et à la mise en scène lente et grave ; profondément noir, cet épisode, éclairci par l’intrigue secondaire qui aura son importance sur l’intrigue principale, ce qui est rare, réussit une figure imposée des séries policières : introduire la Némésis du (des) héros.

L’entrée dans l’épisode est déjà un signe de maîtrise narrative, visuelle et sonore. Quand tout va bien, la jeune femme blonde est éclairée par les lumières de la ville et on entend clairement Phil Collins. Puis, progressivement, le silence se fait. Très vite, Lanie relie ce crime à ceux du Triple Tueur. Ruben Santiago-Hudson enfile les habits du commandant Montgomery et, avec autorité, nous donne un topo sur ce meurtrier. Survient une seconde victime et seulement le générique ! Avec efficacité, mais en ayant tout de même pris le temps d’une scène d’émotion, le scénario introduit le héros noir de l’épisode, Marcus Gates incarné avec un talent fou par Lee Tergesen. L’acteur donne un détachement ironique à son personnage (il faut voir le sang-froid qu’il conserve alors qu’une armada de flics surarmés le mettent en joue). Les interrogatoires de Gates par Beckett seule sont des bijoux. Le ton est toujours calme mais la tension est palpable surtout que la froideur de Gates le rend de plus en plus affreux mais, comme il a réponse à tout, c’est une anguille qui se tient devant nous. Le second interrogatoire semble rejouer la même scène mais on notera alors que le réalisateur zoome sur les visages. Quelque chose de nouveau va sortir de tout cela.

Pour coincer Gates, les enquêteurs ont fouillé le passé du roi de Sing Sing et découvert son co-détenu, Jerry Tyson. Autant Gates est glacial, autant Tyson paraît émotif, mal à l’aise. Il faut que la police lui arrache les bribes d’information qui vont lui être utile. Mais, nous sommes dans Castle et c’est chez notre écrivain préféré qu’un détail fait tilt permettant de sauver une femme ! On s’achemine vers le happy end traditionnel mais on aurait dû mieux écouter Castle, insatisfait du dénouement. Parce ce que, cette fois, l’imagination débordante de ce dernier lui fait entrevoir trop tard la vérité. Le final sera éminemment fort et noir, et pourtant, il conservera jusqu’au bout une brindille d’humour.

Ce petit éclat d’humour, pareil à la noisette dans le chocolat noir, provient de la résolution de l’intrigue secondaire du jour : l’admirateur secret d’Alexis. Ce qui est amusant et bien écrit, c’est le caractère évolutif de cette histoire et la manière dont les protagonistes, Alexis mais surtout Castle, la vivent. Cette intrigue et la principale interagissent et se renforcent ou plutôt s’équilibrent ; la noirceur de l’intrigue principale est en partie compensée par la relative légèreté de l’intrigue secondaire. Ensuite, quand Alexis, très insouciante sur ce coup-là, décide de se rendre au rendez-vous fixé, Martha défend à son fils de la surveiller…se réservant ce rôle ! Bonne composition de Susan Sullivan qui rend très convainquant et savoureux le changement de pied de son personnage et donne à voir, mine de rien, l’amour profond que cette famille se porte. C’est le coup de fil qu’elle passera à son fils pour le rassurer qui va jouer un rôle déterminant dans le final de l’épisode.

Anecdotes :

  • Brian Klugman/Paul McCardle : acteur américain, surtout connu pour avoir joué dans Bones (2013).

  • Michael Mosley/Jerry Tyson : acteur américain, vu au cinéma dans La Proposition (2009) mais plus souvent à la télévision : Scrubs (2009-2010), The Closer (2010), Pan Am (2011-2012).

  • Lee Tergesen/Marcus Gates : acteur américain, peu de films notables mais une longue carrière télévisuelle : New York Police Judiciaire (1990), Homicide (1993-1994), Code Lisa (1994-1998), Oz (1997-2003), Desperate Housewives (2006), Dr House (2009), American Wiwes (2010-2011), Longmire (2013-2014), The Strain (2016).

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7. GUERRE DE GANGS 
(OUTLAWS)

Scénario : Elisabeth Davis

Réalisation : Felix Alcala

Résumé :

La mort d’un comédien minable conduit Castle et Beckett dans une histoire de faux-semblants.

Critique :

Un épisode pas déplaisant certes mais extrêmement banal et pour tout dire peu inspiré. L’intrigue est confuse, passant d’une chose à une autre sans s’en fixer sur une seule tout en étant très linéaire. La révélation de l’identité du coupable tombe comme un cheveu sur la soupe.

On avait pourtant commencé par une entrée contrastée comme la série sait si bien les faire. D’un côté, un policier en uniforme disparaît brusquement happé depuis l’intérieur d’un appartement d’où venait des cris. D’un autre côté, Alexis et Martha font des vocalises à 5 heures du matin !

C’est ce policier qui est mort sauf que c’était un comédien ! Un strip-teaser pour être précis. Et l’appartement abrite une colonie de jeunes femmes totalement effondrées quand Castle et Beckett y arrivent : enterrement de vie de jeune fille ! Mais passé cette ouverture hilarante, on va rire beaucoup moins et, dans Castle, c’est quand même plutôt gênant.

Tout le reste de l’épisode va dérouler la pelote que le patron de la boîte qui employait la victime a donné à Ryan et Esposito. Le club de strip-tease (passage assez drôle grâce à nos duettistes) amène à une « cougar » qui était la maîtresse de la victime mais avait rompu parce qu’il lui avait demandé 25 000 $. Argent qui amène à…etc. Tout cela pour nous amener à une histoire d’escroquerie très classique mais que la scénariste (pourtant talentueuse) n’a plus tellement le temps de développer et doit même bâcler la scène où le coupable est confondu. Et le spectateur avec lui.

L’intrigue secondaire est amusante (Alexis veut auditionner pour un rôle dans Grease à son lycée et Martha la coache) mais parfaitement anecdotique et complètement périphérique à notre intrigue. Seule la frimousse mutine de Molly C. Quinn et l’allant que met Susan Sullivan nous font passer un bon moment et, en fait, nous évite l’ennui.

Anecdotes :

  • La victime lisait des bouquins de Donald Trump parlant de finances.

  • Castle trouve que la victime ne valait pas 300$/heure : Lanie, elle, achète tout de suite !

  • Selon le patron qui reçoit Ryan et Esposito, les filles sont « dingues des petits maigrichons genre Twilight ». Ce qui date l’épisode !

  • Sagesse de Martha Rodgers : « Les auditions, c’est comme les hommes. Une de perdue… »

  • Mary Page Keller/Rebecca Dalton : actrice américaine, elle tourne surtout pour la télévision: Providence (1999), JAG (3 épisodes, 2002-2003), New York Police Blue (4 épisodes, 2004), Commander in Chief (4 épisodes, 2005), 24 heures chrono (2 épisodes, 2009), Castle (2010), NCIS : Los Angeles (2011), Supernatural (2011), Pretty Little Liars (4 épisodes, 2012), Chasing Life  (2014-2015).

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8. DOUCE MÉLODIE 
(MUSIC TO MY EARS)

Scénario : Matt Pyken

Réalisation : Bryan Spicer

Résumé :

La mort d’un employé municipal emmène Castle et Beckett vers une toute autre affaire.

Critique :

Solide épisode : une première affaire qui ouvre sur une seconde et relance complètement l’intrigue tout en faisant monter la pression. L’humour est bien dosé ; très présent au départ, il se fait plus rare ensuite à la mesure de l’élévation des enjeux. Un parfait tempo empêche tout ennui. Tout juste peut-on regretter que tous les acteurs ne soient pas au top niveau.

C’est à Central Park que nos duettistes préférés se retrouvent autour du cadavre d’un certain « Lenny les bonnes ampoules », un électricien chargé de changer les ampoules dans le métro de New York. D’emblée, le scénariste nous dit que ce n’est pas une affaire simple : la victime a été tuée de trois balles au terme d’une chasse à l’homme. Pourquoi le tuer ? Ryan et Esposito pensent avoir trouvé du matériel d’espionnage chez lui à moins que ce ne soit son peu scrupuleux supérieur ? Matt Pyken nous présente ces pistes avec une parfaite crédibilité mais elles sont fausses ! L’explication de la présence du matériel est absolument hilarante !

Et c’est là que le scénariste nous inflige un rebondissement dramatique : la victime a été tuée pour avoir assisté à un enlèvement d’enfant ! La tension est installée d’emblée puisque les enquêteurs ignorent l’identité de l’enfant et doivent la découvrir. En outre, Nathan Fillion nous permet d’apprécier la partie dramatique de Castle ; un père qui comprend quelle épreuve traverse le père du gamin. Père joué par John Pyper-Ferguson qui est très juste. L’acteur est très impliqué et on croit à sa peine beaucoup plus qu’à celle de la mère, tellement plus fade et dans un rôle extrêmement convenu. Un père qui passe aussi un temps pour le coupable et clame son innocence alors que le temps presse. A ce stade de l’épisode, il pourrait très bien être un kidnappeur. Ça oui mais tueur, cela était plus difficile et les enquêteurs en sont conscients. Leurs interprètes aussi et on est à fond avec eux. Le final, dynamisé par Nathan Fillion dont le personnage a deux éclairs de génie qui décide du succès et Stana Katic, très convaincante dans l’action. Ruben Santiago-Hudson est très bien aussi dans un registre plus dur que d’habitude.

L’intrigue secondaire est amusante quoique résolument mineure : Alexis garde le rat domestique de son petit ami Ashley (Ken Baumann, peu expressif), une bestiole nommée Théodore, et qui disparaît. Elle le cherche en vain et craint la réaction du jeune garçon. Pas vraiment de quoi fouetter un chat. L’intrigue ne passionne pas Molly C. Quinn outre mesure même si l’actrice a déjà suffisamment de talent pour nous garder avec elle.

Anecdotes :

  • Quand Castle parle de Ben par rapport au rat, il fait référence au film d’horreur Ben de Phil Karlson sorti en 1972.

  • Pour Beckett, l’animal de compagnie le plus courant à New York, c’est le cafard ! L’animal le plus étrange qu’elle ait eu ? Castle bien sûr !

  • Castle fait référence à « Flamme d’argent », une nouvelle de Sherlock Holmes où c’est l’absence d’une chose (en l’occurrence un aboiement) qui en révèle une autre.

  • Carmen Argenziano/Marco Rivera : acteur américain actif sur les deux écrans. Au cinéma, on a pu le voir dans Le Parrain II (1974), Le retour de l’inspecteur Harry (1983), Broken Arrow (1996), Anges et Démons (2009). A la télévision dans Columbo (1973), L’Agence tous risques (1983), La loi de Los Angeles (1986-1990), Urgences (1995), Stargate SG-1 (1998-2005), Docteur House (2007), Hawaï Five-0 (2014).

  • John Pyper-Ferguson/Dean Donegal : acteur canadien d’origine australienne, on a pu le voir dans X-Men l’affrontement final (2006) mais plus souvent à la télévision : Brisco County (1993-1994), MilleniuM (1997-1998), Les Experts (2000, 2010), Brothers & Sisters (2006-2007), Terminator : Les chroniques de Sarah Connors (2009), Grimm (2012), Once upon a time (2013), The Last Ship (depuis 2014), Marvel : les agents du SHIELDS (2017).

  • Eve Carradine/Mirielle Lefcourt : Ever Dawn Carradine est la nièce de David Carradine. On a pu la voir essentiellement à la télévision : Les Dessous de Veronica (1998), Les Experts (2004), Supernatural (2009).

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9.  À TOUTE VITESSE 
(OVERDRIVE) 

Scénario : Shalisha Harris

Réalisation : Bethany Rooney

Résumé :

La mort très étrange d’une astrophysicienne amène Castle et Beckett aux frontières du réel.

Critique :

Savoureux hommage à une glorieuse ainée tout autant que passage au tamis de la question extraterrestre, cet épisode est un régal ultra-référencé (Castle est une série « geek » à l’image de son héros) qui insère avec bonheur une enquête policière dans un cadre baignant dans l’étrange. L’on est toutefois plus proche de Jean Ray avec un « fantastique expliqué ».

La victime était une astrophysicienne retrouvée victime d’une « décompression explosive » ; ce qui se produit lorsqu’un corps est situé hors de l’atmosphère ! Tamala Jones rend bien la perplexité de Lanie et la suite de l’autopsie ne va pas lui rendre le sourire ; il y a bien plus de questions que de réponses. Mais si la légiste est perdue, Castle, lui, est tout sourire ! La victime a été enlevée par des aliens ! Lorsque le générique est lancé après 10 minutes d’épisode, cette hypothèse n’a pas pu être démentie par Beckett !

Il est intéressant de revoir nos duellistes dans leurs rôles de sceptique et de convaincu d’autant qu’à la différence de la magie, l’hypothèse d’une vie (et d’une intelligence) extra-terrestre est toujours valable scientifiquement même sans aller jusqu’aux élucubrations de la littérature et du cinéma fantastique. Jusqu’au bout, Beckett refusera d’admettre que les aliens existent même si, un instant, la logique policière semble vaciller. Le scénario donne évidemment un peu de temps à la thèse ufologique et s’offre Lance Henrikssen en invité de luxe ! Certains pourront regretter le temps relativement bref de sa présence mais c’est en fait cohérent avec la série : Castle est une série policière et non une série fantastique. Disons que c’est un témoignage de sympathie et une révérence faite à un acteur reconnu dans ce domaine tout autant qu’un hommage à la célèbre série où la vérité est ailleurs. En tout cas, en peu de minutes, l’acteur est très juste. Très posé, Benny Stryker n’a rien d’un gourou illuminé et il a même des informations pour les enquêteurs. Impossible de ne pas sourire quand il affirme avec un sérieux académique que le Gouvernement est derrière tout cela ! Et ce n’est pas la suite qui va le démentir !! Des « agents fédéraux » enlèvent les affaires de la malheureuse et interrogent dans des conditions ultraclichées nos héros !!!

Cet « enlèvement » est le climax de l’hommage. Par la suite, la vérité va se faire jour sous un angle réaliste de plus en plus affirmé. Castle a une idée pour le moins cocasse pour joindre ces mystérieux agents et le fait que ça marche souligne le côté fictionnel de la série. C’est encore l’écrivain qui va comprendre que quelque chose ne va pas du côté de la victime. Bien vu de la part de la scénariste que de ne pas faire de l’écrivain un obstiné. S’il croit en la magie et aux « petits hommes gris » (merci Mulder !), il n’en fait pas l’alpha et l’oméga. Si la prosaïque réalité doit l’emporter, alors tant pis ! Mais on sait qu’il ne renoncera pas à ses convictions. C’est finalement la coopération entre la police et un agent fédéral secret mais bien réel qui permettra à la vérité de se faire jour.

Anecdotes :

  • L’épisode ne compte pas d’accroche. La séquence « Il y a deux catégories de personnes qui réfléchissent à des façons de tuer » est supprimée.

  • « Les parents d’Ashley vous aimeront. Il vous suffit de ne pas être vous-même », assène avec gourmandise Beckett à Castle qui doit dîner avec les parents du petit ami d’Alexis !

  • Le titre original de cet épisode est un jeu de mot avec le titre original du film Rencontres du troisième type à savoir Close Encounters of the Third Kind.

  • Cet épisode multiplie les références à la série X-Files : Aux frontières du réel. Le titre français l’avait déjà annoncé !

  • Un des acteurs invités, Lance Henriksen, a interprété le personnage principal de la série MillenniuM, créée par Chris Carter à l'instar de X-Files.

  • Castle, après avoir parlé chinois, explique qu'il parle chinois parce qu'il adorait une série télévisée. Une autre référence à la série Firefly dans laquelle Nathan Fillion jouait dans un monde où l'anglais et le chinois mandarin sont parlés couramment par tout le monde.

  • Lance Henriksen/Benny Stryker : acteur américain, vu au cinéma dans Rencontre du troisième type (1977), Terminator (1984), Aliens, le retour (1986), Aliens 3 (1992), Mort ou vif (1995), Scream 3 (2000), Appaloosa (2008). Il a également joué pour la télévision où il est surtout connu pour MilléniuM (1996-1999). On l’a vu aussi dans NCIS (2007) et The Blacklist (2015).

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10. MAUVAISE ALLIANCE 
(FOLLOW THE MONEY)

Scénario : Scott Williams

Réalisation : Bryan Spicer

Résumé :

La mort d’un ancien docker fauché, un ancien bar et la Prohibition sont les ingrédients du nouveau cocktail pour Castle et Beckett.

Critique :

Bel hommage au passé sulfureux de l’Amérique mais aussi à une certaine ambiance quand « atmosphère » voulait dire quelque chose de l’esprit d’un lieu.

Tout commence quand le corps d’un certain Donnie est sorti de l’East River. Les enquêteurs trouvent très vite que c’est un ancien docker et Castle fantasme déjà sur l’implication de la Mafia ! Il y a bien un ancien type louche mais il a juste vendu un bar, le Old Haunt à Donnie qui y avait des souvenirs. Castle fait un éloge vibrant du lieu et c’est un régal d’entendre vibrer ces mots d’autant que Nathan Fillion est vraiment excellent dans l’incarnation de son personnage. Sur cet épisode, il vole la vedette à Stana Katic qui se rattrape pour partie dans l’interrogatoire du barman. C’est ultra-sexy et plein d’humour. On a encore l’occasion de rire avec le troisième suspect de l’épisode, complètement « chargé » mais blanc comme neige. C’est sans doute le point faible de cet épisode ; le coupable n’est pas si dur à trouver quand on a éliminé presque tout le monde très vite. A défaut d’un whodunit à la Duchesse de la mort, il reste le whydunit.

Le Old Haunt est au cœur de l’intrigue et le décor a été particulièrement soigné. Il y a un bel effort de reconstitution avec ce souci de lier le beau à l’utile, à savoir donner l’illusion qu’il s’agit d’un lieu lié à la Prohibition. Le tunnel qu’empruntent nos duettistes est un classique de la littérature policière de l’époque (lire Sax Rohmer ou Dashiell Hammett) mais il s’insère avec aisance dans l’histoire et joue un rôle déterminant dans l’explication et la résolution de l’intrigue. Le scénariste s’offre en plus le luxe de se payer la jeunesse branchée par cette confrontation entre un Castle amoureux et respectueux du passé et une tête à claque patron de start-up ; le genre à se gargariser d’avoir inventé la roue et de l’avoir fait breveter. La charge caustique est à déguster sans modération.

Dans une histoire où le passé se rappelle et se confronte au présent, l’intrigue secondaire avec la copine d’Alexis venue du Kansas est certes très mineure mais elle résonne plutôt bien avec l’ensemble.

Anecdotes :

  • Castle a écrit « Pour une poignée de balles » au Old Haunt.

  • L’écrivain multiplie les références au cinéma dont Les Dents de la mer et Alien.

  • Beckett fait référence aux « alligators » dans les égouts. Légende urbaine, elle s’appuie sur un fait véridique : un crocodile est sorti des égouts de New York le 10 février 1935. Dès 1936, la municipalité lança une campagne d’éradication. Il est de toute façon impossible à un reptile de vivre dans un environnement aussi froid.

  • La Prohibition : le terme renvoie à la campagne contre la production, la vente et la consommation d’alcool. Elle fut institutionnalisée par le 18ème amendement en 1919 mais suscita une puissante contrebande. Roosevelt la supprima en 1933 (21ème amendement).

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11. PARI GAGNANT 
(LET IT RIDE)

Scénario : David Grae

Réalisation : Jeff Blekner

Résumé :

Alors que l’équipe enquête sur la mort d’une marieuse, elle accueille l’actrice qui doit incarner Nikki Heat au cinéma et veut s’inspirer de Beckett !

Critique :

Attention ! Idée brillante ! Un scénario signé David Grae est en général gage de qualité mais ici, il fait preuve d’une belle inventivité et d’un grand humour car c’est la série qui se moque d’elle-même ! La mise en abîme est hilarante et nos duettistes interprètent une symphonie en trois temps impeccable. Comme l’intrigue policière n’est nullement sacrifiée à cet exercice de style, le spectateur est à la noce !

A la noce parce que la victime, Stacy Collins, veillait à ce que des couples se rencontrent. « Un petit meurtre te fera du bien » avait dit Alexis à son père affligé par le choix de l’actrice Natalie Rhodes pour interpréter Nikki Heat. C’est vrai que les premières images dont on nous gratifie n’ont rien de gratifiant pour elle et l’énoncé de sa filmographie – qu’Alexis n’a « pas vu » mais qu’elle connaît bien – a de quoi faire fuir en effet !! Or, voilà que ladite Natalie Rhodes débarque sur la scène de crime !!! Beckett avait donné son accord pour qu’elle la suive et prenne des notes (elle a l’habitude !). C’est le premier mouvement de la symphonie : Beckett confiante, collaborant de bonne grâce avec une Natalie à l’écoute, concentrée et un Castle proprement snobé et dont toutes les tentatives pour se rendre intéressant virent au pathétique. Il a des répliques d’une platitude confondante prononcées avec le sérieux qui ne va pas. Même Chuck Norris s’en sortirait mieux ! Nathan Fillion est juste génial ; une mimique suffit pour nous faire comprendre la solitude d’un auteur à qui sa muse et sa création échappent. Que Natalie n’ait pas lu Vague de chaleur, roman justement porté à l’écran, est juste le dernier clou du cercueil de Richard Castle !

Le second mouvement correspond à l’approfondissement de l’enquête. La victime versait beaucoup d’argent à un détective miteux qui se renseignant sur les clients de celle-ci. A ce moment, Natalie avoue à Castle qu’elle trouve le personnage de Nikki « complexe » et qu’elle espère parvenir à lui ressembler un peu. Cela n’a l’air de rien mais ces quelques mots rassénèrent le romancier qui amorce sa « réévaluation » de l’actrice. Laquelle, pour s’immerger dans le personnage, va jusqu’à copier la gestuelle de Beckett et à lui ressembler physiquement ! C’est bluffant ! Du coup, Beckett commence à paniquer. Il faut dire que Laura Prépon en brune ressemble effectivement beaucoup à Stana Katic ! On est aussi obligé de rire devant la mine rêveuse de Nathan Fillion !!! Le réalisateur s’amuse avec des gros plans sur les visages montrant la palette des sentiments des acteurs. Ce mouvement se termine lorsque, pour « rentrer dans le personnage », Natalie « chauffe » Castle puisque celui-ci s’est inspiré de lui-même pour créer le personnage de Jameson Rook, journaliste qui suit Nikki Heat de près (de très près même).

Enfin, le troisième mouvement voit Natalie demander à Beckett si Castle est gay : ce dernier a refusé de coucher avec elle ! Du côté de l’enquête, les policiers se sont concentrés sur la jolie secrétaire du miteux et celle-ci avoue piéger des hommes à la demande de Stacy. Le final baigne dans le mélodramatique mais c’est justement l’effet recherché et c’est vraiment drôle. Natalie Rhodes en est quasiment arrivé à faire plus Beckett que Beckett et celle-ci est soulagée que cela soit fini. Tout au long de l’épisode, Stana Katic et Nathan Fillion auront été à leur meilleur niveau mais Laura Prépon se sera révélée excellente. Qu’elle commence avec un look de bimbo ne fait que renforcer la mue de l’actrice qui joue une actrice devenant meilleure à mesure qu’elle comprend le personnage. C’est une jolie réflexion sur l’image et le monde du spectacle, plus originale d’autant que Castle s’est justement inspiré de Beckett pour créer Nikki et voilà Natalie copiant Beckett pour comprendre Nikki. Pour une fois, Frankenstein a réussi son œuvre !

En petite musique de fond, l’intrigue mineure du jour prend Kevin Ryan en personnage principal. Il va demander sa petite amie Jenny en mariage. Castle lui donne quelques conseils farfelus qui lancent l’épisode ! Et il se trouve que Natalie est un fantasme du policier ! Seamus Dever est épatant dans cet homme simple, qui s’efforce d’être un bon policier et un amoureux sincère malgré la présence d’une bombe sexuelle à ses côtés. L’épisode se termine sous les applaudissements. Rien de plus normal.

Anecdotes :

  • Nikki Heat est le nom original de l’héroïne créée par Castle. En VF, elle est appelée « Nikki Hard » mais, dans les traductions françaises des romans, c’est bien son nom original qui est utilisé.

  • Après le record d'audience de près de 10 millions de téléspectateurs sur la chaîne ABC, celle-ci a commandé une quatrième saison pour la série.

  • Lorsque Ryan montre sa bague à Castle, celui-ci fait un simulacre de demande à Beckett. C’est la seconde fois qu’il lui présente une bague de fiançailles.

  • Laura Prépon/Natalie Rhodes : actrice américaine, essentiellement présente à la télévision : That 70’Show (1998-2006), How I met your mother (2009-2010), Docteur House (2010), Orange is the new black (depuis 2013).

  • Absence de Tamala Jones et de Ruben Santiago-Hudson.

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12. HUIS CLOS EXPLOSIF 
(HELL ON THE HIGH WATER)

Scénario :Terri Edda Miller

Réalisation : Millicent Shelton

Résumé :

Castle et Beckett enquêtent sur la mort d’un magicien mais il y a un lapin dans le chapeau !

Critique :

Consacrer un épisode de Castle à la magie relève tellement de l’évidence qu’on se demande comment les scénaristes n’y ont pas pensé plus tôt. Il est aussi agréable que la magie constitue un élément de constitution du « Caskett » par les souvenirs qu’elle évoque à nos duellistes.

Faux semblant. C’est ce qui qualifie le mieux la magie. Tout est différent de ce qu’il paraît être et le scénario parvient à rendre tangible sans gratuité cette évidence. La mort paraît être un suicide mais la lettre laissée par la victime révèle autre chose. Ladite victime paraît soudain vivante mais c’est un frère jumeau (d’où la théorie farfelue du jour de Castle). Un vieil artisan construit un automate mais les enquêteurs ont découvert des traces d’explosif. Pour finir, deux morts sortent de leurs tombes ! Pour résoudre le meurtre et confondre le coupable, la police va devoir avoir recours…à la magie ! C’est brillant, bien joué et ce coup final couronne aussi un épisode où l’humour n’aura pas manqué.

Faux semblant donc. Deux intrigues secondaires utilisent ce procédé. D’abord, Lanie et Esposito qui sont en couple mais le cache aux autres. L’épisode est généreux avec Tamala Jones qui dispose de bien plus de temps de présence et l’utilise à bon escient réussissant en une scène à être à la fois glamour et factuelle. Ensuite, Castle et Gina dont l’histoire prend fin. Ainsi que l’avoue le romancier à sa mère (brève mais utilise présence de Susan Sullivan parfaite en mère attentive et présente), il vivait quelque chose de banal et rêvait de magie. C’est aussi la morale de cette histoire : la magie détourne le réel, elle ne s’y substitue pas.

Anecdotes :

  • « Alakazam » invoque Beckett : c’est une formule contraire au traditionnel « Abracadabra » dont l’origine est moyen-orientale mais l’étymologie contestée. C’est une invocation performative (la prononcer provoque quelque chose) et c’est la formule utilisée pour animer le Golem.

  • Brett Cullen/Christian Dahl : acteur américain, vu au cinéma dans Wyatt Earp (1994), La vie devant ses yeux (2007) mais plus souvent à la télévision : Les oiseaux se cachent pour mourir (1983), Falcon Crest (1986-1988), L’Equipée du Pony Express (1989-1990), Ally McBeal (1997), FBI : Portés Disparus (2002), Desperate Housewifes (2004-2005), A la Maison-Blanche (2005-2006), Lost (2005-2008), Ugly Betty (2006-2007), Person of Interest (2011-2013), Under the Dome (2014-2015).

  • Jeff Hephner/Edmund et Zalman Drake : acteur américain né Jeffrey Lane Hephner. On l’a vu dans les séries Newport Beach (2005), Docteur House (2008), Chicago Fire (2013), Chicago Med (2016).

  • Absence de Ruben Santiago-Hudson.

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13. LE RETOUR DU PIRATE 
(RETURN OF THE KING)

 

Scénario : Will Beall

Réalisation : Tom Wright

Résumé :

Un ancien policier contacte Kate Beckett pour lui parler du meurtre de sa mère mais il est abattu devant elle.

Critique :

Il y a deux catégories d’épisodes excellents dans Castle : ceux qui poussent l’humour au plus loin en pastichant les films et séries de genre et ceux qui sont des œuvres au noir. Cet épisode est de la seconde catégorie et de la meilleure eau.

Exceptionnellement, il ne débute pas par la découverte d’un corps ; ce qui est déjà une indication que ce n’est pas un épisode ordinaire. John Raglan est mourant et veut tout raconter à Beckett (venue en compagnie de Castle) mais il est tué. Il a tout de même eu le temps d’apporter un élément nouveau qui, dans un premier temps, complexifie l’histoire. A rebours de l’épisode type, aucune des personnes interrogées n’est innocente à un degré ou à un autre mais toute sont des pièces d’un sinistre puzzle qui prend sens dans une époque pas si lointaine où New York vivait sous la coupe de la Mafia. Presque tous les interrogatoires sont des confrontations ; celle avec Vulcan Simmons est la plus violente psychologiquement. Jonathan Adam est prodigieux dans l’incarnation d’un véritable serpent, malveillant, à la fausse élégance, mais fin renard et sachant pousser à bout Kate Beckett. Sans faute de Stana Katic qui fait ressentir toutes les émotions par lesquelles passent son personnage. Il faut la voir complètement livide par exemple. On est avec elle du début à la fin sans la lâcher et on apprécie que Richard Castle vienne la soutenir. Le romancier, à qui sa mère a demandé d’être honnête sur la raison qui le fait aller au poste de police tous les jours, ne se dérobe pas. Il apportera une aide importante et il sera déterminant dans le final éprouvant.

Le grand mérite de cet épisode est de replacer un fait – le meurtre de Johanna Beckett – dans un contexte plus large ; lui donnant une profondeur et une consistance et partant un intérêt. Intérêt renouvelé puisque l’épisode ne résout pas le crime originel tout en faisant avancer l’histoire générale. Les nouveaux personnages impliqués sont importants chacun à leur manière, ce qui construit une narration riche et passionnante à suivre et qui rend crédible la présence du « dragon » ; le puissant commanditaire in fine. Avec une réalisation alerte qui joue à fond la carte du mouvement, tout en réussissant à placer de courts mais précieux moments plus intimes, c’est un des sommets de la saison.

Anecdotes :

  • Jonathan Adam/Vulcan Simmons : acteur américain, très peu de films à son actif mais plusieurs séries : Bones, Nikita, NCIS : Los Angeles.

  • Max Martini/Hal Lockwood : acteur américain présent sur les deux écrans. Au cinéma, on a pu le voir dans Il faut sauver le soldat Ryan (1998), Colombiana (2011), Captain Phillips (2013), Cinquante nuances de Grey (2015), Cinquante nuances plus sombres (2017). A la télévision : Le Caméléon (1997), Les Experts (2002), Les Experts : Miami (2003), The Unit (2006-2009), Mentalist (2012).

  • Absence de Molly C. Quinn et de Tamala Jones.

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14. PANDORA'S BOX, PART 2 
INÉDIT EN FRANCE

Scénario : Alexi Hawley

Réalisation : Émile Levisetti

Résumé :

Castle et Beckett enquêtent sur la mort d’un ancien gagnant de la loterie.

Critique :

Un épisode sympathique mais un peu banal. Le thème de « l’argent ne fait pas le bonheur » est par trop cliché pour être un moteur d’intrigue satisfaisant.

De fait, si l’histoire se suit sans déplaisir et avec un certain nombre de rebondissements intéressants voire amusants, elle n’a pas d’éléments de fantaisie qui font le sel de cette série. Elle reprend un certain nombre de clichés (enfant toxico, passé qui ne passe pas) ou de figures rituelles (dealer jouisseur, gagnant qui culpabilise, majordome guindé). Il y a cependant un bon rebondissement pour relancer l’intrigue dans la dernière partie de l’épisode, ce qui donne un coupable convainquant et qu’on avait trop facilement laissé passer. On appréciera aussi l’astuce de Castle pour résoudre l’énigme. Le fil rouge de ce que ferait les personnages principaux avec le gros lot est plaisant mais sans plus. Sauf le final qui est réellement touchant parce qu’il concerne nos héros.

L’intrigue secondaire du jour concerne Martha désemparée par l’héritage fabuleux que lui a laissé Chet. Il est agréable que ce soit Beckett qui lui souffle le moyen d’en user sans mal agir et sans remords.

Anecdotes :

  • Pour Castle, le coupable c’est le majordome ! Un classique du roman policier dont Chapeau melon avait su faire son miel (Les espions font le service).

  • « La richesse ne fait qu’accentuer tous les aspects de notre personnalité » philosophe Castle…qui avoue que c’est son côté enfantin qui en a profité.

  • Castle s’est acheté un cratère de la Lune ! Depuis le traité sur l’espace de 1967, la Lune est considérée comme un espace international (comme les mers). En revanche, l’appropriation dans des buts commerciaux et économiques reste juridiquement floue.

  • Ned Bellamy/Logan Meech : acteur américain, vu dans Les enquêtes de Remington Steele (1986), Arabesque (1993), Les Experts : Miami (2004), The Unit (2006-2007), Terminator : les chroniques de Sarah Connors (2008-2009), Treme (2011-2013), Resurrection (2014).il a aussi joué au cinéma : Ed Wood (1994), Dans la peau de John Malkovitch (1999), Saw (2004), Twilight chapitre I-Fascination (2008), Django Unchained (2012).

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15. TERMINUS 
(END OF THE LINE)

Scénario : Moira Kirland

Réalisation : John Terlesky

Résumé :

La mort de l’épouse d’un vieil ami de Richard Castle provoque une crise avec Kate Beckett.

Critique :

Moira Kirland a brillamment mis en forme cette idée géniale que de mettre à l’épreuve la solidité du « Caskett » sur un autre terrain que celui des sentiments ; en plaçant cette opposition sur le terrain qui les réunit : le crime.

La victime était l’épouse de Damian Weslake, ami de Castle. Les explications que donne celui-ci à sa défense acharnée sont très convaincantes ; en plus, Nathan Fillion donne beaucoup de chaleur à celles-ci. L’acteur est impeccable, tant dans son obstruction initiale que dans son repentir et sa soif de justice. « Écoute ton cœur » lui dit Martha, toujours de bon conseil. Le scénario est véritablement habile puisqu’il charge Damian mais indirectement. L’élément le plus lourd étant la « coïncidence » entre ce crime et la mort du père de Damian, 20 ans auparavant. Or, que dit-on des coïncidences dans les séries policières ?

La série joue sur ses habitudes, comme le « bon » suspect initial mais innocent. Le fait qu’il soit relativement vite expédié signifie que le scénario va appuyer ailleurs et, de fait, il multiplie les suspects. Ils sont relativement bien dessinés même si un peu schématiques. Par contre, Jason Wiles n’est pas tout à fait le bon choix pour Damian. Emprunté, peu à l’aise et sans beaucoup d’expression, il ne crée que partiellement une connexion avec Nathan Fillion. Mais il y a beaucoup de rebondissements, tous crédibles et la rivalité entre Castle et Beckett rajoute un allant et pas mal de suspense. L’enquête à double hélice accouche d’une double résolution absolument stupéfiante et d’un final doux-amer.

Anecdotes :

  • « Chez les riches, les meurtres sont toujours bizarres » affirme Esposito

  • L’épisode se passe aux alentours de la Saint Valentin.

  • Alicia Coppola/Amber Patinelli : actrice américaine diplômée d’anthropologie et ancien mannequin n’a aucun lien de parenté avec Francis Ford Coppola. Vue au cinéma dans Benjamin Gates et le trésor des Templiers (2008) mais plus souvent à la télévision, notamment Another World (1991-1993), Trinity (1998-1999), Cold Feet (1999-2000), JAG (2003), Preuves à l’appui (2003-2005), NCIS (2004-2005, 3 épisodes), Mon oncle Charlie (2005-2013), NCIS : Los Angeles (2010, 2015), Esprits criminels (2014), Shameless (2016).

  • Tom Irwing/Simon Campbell : acteur américain, vu dans les séries Angela, 15 ans (1998-1999), Les Experts (2002), Related (2005-2006), Saving Grace (2007-2010), Grey’s Anatomy (2010-2011), Devious Maids (2013-2016).

  • Jason Wiles/Damian Westlake : acteur américain, surtout actif à la télévision : New York 911 (1999-2005), American Wives (2007), Esprits criminels (2010), Scream (2015).

  • Absence de Tamala Jones.

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16. ENVERS ET CONTRE TOUT 
(THE LAST STAND)

Scénario : David Amann

Réalisation : Rob Bowman

Résumé :

Croyant enquêter sur la mort d’un simple chauffeur de taxi, Castle et Beckett se retrouvent à chercher une arme de destruction massive !

Critique :

L’excellent épisode par nature : partir d’un fait banal et amener doucement à quelque chose de beaucoup plus gros, mettre de l’humour au départ puis le réduire progressivement tout en faisant monter la pression, doubler l’enquête habituelle du soupçon de la manipulation, et vous obtenez 40 minutes  (quasiment) sans faute qui vous scotchent à votre fauteuil.

D’entrée de jeu, Rob Bowman – sûrement le meilleur réalisateur de la série et un très bon réalisateur tout court – installe une tension, un rythme rapide marqué par une musique forte, qui scande les secondes et que l’on retrouvera plus tard. Tout commence donc par la mort d’Amir, un chauffeur de taxi dans un entrepôt abandonné. Ainsi que le souligne Lanie, tout pourrait faire paraître à un vol qui aurait mal tourné mais pourquoi avoir brisé les doigts du défunt ? David Amann, une des meilleures plumes du staff, nous invite ainsi à ne pas prendre ce que nous allons voir comme allant de soi, plus que d’habitude. La présence d’un diplomate syrien semble convenue mais c’est efficace pour troubler l’onde et cela nous vaut l’habituelle mais toujours réjouissante théorie de Castle ! Lequel devant un garde-meuble nous régalera une dernière fois d’une référence cinématographique amusante.

Une dernière fois parce que voilà que des traces de radioactivité sont détectées. Avant que l’enquête n’atteigne un climax de tension, le scénario s’est accordé une pause pour que Beckett évoque ses états d’âme, dise son amertume devant la tournure de sa vie amoureuse et trace le portrait du compagnon idéal. Intéressant que, sur ce passage, Nathan Fillion n’ait aucune ligne de texte. L’arrivée de Mark Fallon, de la Sécurité Intérieure, n’apaise pas vraiment les esprits ; d’autant qu’Adrian Pasdar est diablement convainquant en homme d’autorité. L’enquête suit un rythme trépidant car il y a urgence et ce moteur, pour être classique, n’en reste pas moins efficace. Tout comme le procédé un brin éculé d’éjecter les héros de l’enquête, histoire de dramatiser encore un peu les enjeux. Alors, certes, du coup, il n’y a plus de surprise désormais mais cela n’enlève rien à la qualité de l’ensemble car David Amann a su doser les révélations, amener chaque élément à temps et s’il ne surprend pas, c’est qu’il avait gardé une terrible carte dans son jeu qu’il abat à la dernière minute nous laissant tétanisé !

Anecdotes :

  • Cet épisode et le suivant forment un double épisode.

  • Alon Moni Aboutboul/Fariq Yusef : acteur israélien, vu au cinéma dans Rambo 3 (1988), Munich (2005), The Dark Knight Rises (2012), La chute de Londres (2016). Il travaille aussi pour la télévision : NCIS (2010), Fringe (2011), NCIS : Los Angeles (2013), The Blacklist (2014), The Leftovers (2015).

  • Lochlyn Munro/Kevin McCann : acteur canadien, vu dans Highlander (1994), JAG (1999), Monk (2004), Hawaï Five-0 (2012), Rizzoli & Isles (2015). Au cinéma, dans Dracula 2001 (2000), Freddy contre Jason (2003), Assaut sur Wall Street (2013), A la poursuite de demain (2015).

  • Adrian Pasdar/agent Mark Fallon : acteur américain, vu au cinéma dans Top Gun (1986), Aux frontières de l’aube (1987), L’impasse (1993) mais surtout à la télévision : Profit (1996-1997), Les Chemins de l’étrange (2000-2002), Amy (2003-2005), Heroes (2006-2010), The Lying Game (2011), Agents of SHIELD (2014), Colony (2016).

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17. RAPIDE, SILENCIEUX, MORTEL 
(SWIFT, SILENT, DEADLY)

Scénario : Andrew W. Marlowe

Réalisation : Bill Roe

Résumé :

Les enquêteurs n’ont que quelques heures pour découvrir la bombe.

Critique :

La surprise ne joue plus ici puisque le spectateur sait quels sont les tenants et les aboutissants mais le scénario d’Andrew W. Marlowe sait parfaitement user du contre-la-montre, gérer la tension et garder un peu de temps pour ses personnages. La réalisation est sans faute. L’orchestration est cependant moins présente et moins signifiante que pour le premier volet.

Tout le départ de l’épisode (jusqu’au générique) se joue sur trois fronts qui se renforcent mutuellement générant un effet d’angoisse croissant : Castle et Beckett se congelant à petit feu, Martha et Alexis rentrées inopinément et se demandant où est Richard, les enquêteurs à cran ayant autre chose à faire que les chercher. Évidemment que notre couple préféré s’en sortira mais, par un coup de vice dont on aurait pourtant pu s’attendre de la part de Marlowe, le « Caskett » subit un coup d’arrêt.

Castle va véritablement être le moteur de tout l’épisode. Ce sont ses intuitions, ses suggestions qui vont réellement permettre à l’enquête de progresser. Du grand Nathan Fillion. Pourtant, Mark Fallon ne passe pas au second plan grâce à l’énergie que met Adrian Pasdar dans son personnage. Il ne le rend vraiment pas sympathique mais c’est parfaitement voulu et pleinement réalisé. Juste une anecdote glissée par Ryan éclairera sur les motivations de l’agent Fallon. Après la séquence Dana Delany en saison 2, c’est une autre séquence de haut vol que s’offre la série avec Adrian Pasdar. C’est moins chaleureux mais, du moins, c’est complètement différent et pas moins intéressant. Coup de génie du scénariste que la « méthode Castle » qui sauve New York ! C’est à peine croyable mais c’est tellement bon !!

Anecdotes :

  • Générique différent : il est bleu glacier et l’orchestration n’est pas la même.

  • « On est programmé par la peur » énonce Beckett

  • Approximativement au 3/4 de l’épisode, Esposito cite deux noms, Evan Bauer et Jack Cochran ; en prenant le nom du premier et le prénom du second, il est possible d'obtenir Jack Bauer, le personnage principal de 24 heures chrono. Cochran est sans doute une référence à Robert Cochran, co-créateur de la série (avec Joel Surnow). Quant à Evan peut être une référence à Evan Katz, scénariste/executive producer durant toute la série 24 heures chrono, et co-créateur avec Manny Coto du spin-off 24 : Legacy.

  • Absence de Tamala Jones.

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18. UN PASSÉ ENCOMBRANT 
(SLAY THE DRAGON)

Scénario : Elisabeth Davis

Réalisation : David M. Barrett

Résumé :

Castle et Beckett enquêtent dans le monde impitoyable du soap-opera.

Critique :

Une fois encore, Castle se paye un genre et c’est le soap qui trinque. L’épisode est amusant, surjoué évidemment mais il aurait pu être meilleur cependant. Les différents éléments donnent plus l’impression d’être juxtaposés que réellement mêlés. On passe donc de l’un à l’autre sans vrai lien. L’écriture d’un soap a peut-être déteint sur Elisabeth Davis. En tout cas, on rit pas mal.

La mort de la victime est déjà une satire en soi : c’est un auteur ! L’effet miroir joue et on savoure d’autant que Castle et Beckett la prolonge d’une certaine façon. Néanmoins, ensuite, c’est un déroulement beaucoup plus classique qui survient même si les interrogatoires des comédiens sont très cocasses. Très drôles certes mais on a quand même connu plus désopilant. Elisabeth Davis s’amuse à doter tous les suspects d’alibis et on sourit devant la perplexité croissante des enquêteurs. Le problème c’est que quand Castle trouve la solution, l’impression laissé c’est qu’elle sort de nulle part. On aura une dernière occasion de sourire avec la scène écrite par le romancier pour le soap.

Heureusement, les divas vont sauver le médiocre pour le tirer vers le mieux. Susan Sullivan se déchaîne dans cet épisode qui a dû lui rappeler des souvenirs ! Martha est littéralement dans son élément puisqu’elle a joué dans ce soap…trente ans avant ! Elle veut se la jouer « agent infiltré » et c’est vraiment très drôle. Surtout dans deux moments ne paraissant pas du tout être ce qu’ils sont. Là, on est plié et la complicité entre Susan Sullivan et Nathan Fillion est exquise. Et puis il y a Jane Seymour, en invité de luxe. L’actrice surjoue une grande partie du temps (elle incarne la mère de la victime et il ne faut pas rater le moment où elle est amenée au poste) mais, quand son personnage est fermement interrogé par les enquêteurs, elle se pose et nous montre, à nous et à Castle et Beckett, ce que c’est que le talent. On n’ira pas jusqu’à brûler un cierge mais, dans le contexte de cet épisode, Jane Seymour était l’actrice qu’il fallait et elle ne se rate pas, nous faisant bien rire alors que son personnage n’a rien de reluisant !

Anecdotes :

  • Absence de Ruben Santiago-Hudson

  • Castle affirme qu’une machine à dérégler le climat a été imaginée dans un soap. Lequel est imaginaire mais la machine a été imaginé, elle, dans le film Chapeau melon et bottes de cuir !

  • Scène rarissime : Castle appelle Beckett « Katherine » mais c’était pour se moquer.

  • Tina Majorino/Reese Harlan : actrice américaine, de son nom complet Harmony Olivia Tina Majorino, elle travaille essentiellement pour la télévision : Veronica Mars (2004-2007), Big Love (2006-2010), Bones (3 épisodes, 2010-2011), Legends (2014).

  • Jane Seymour/Gloria Chambers : née Joyce Frankenberg, cette actrice britannique a été naturalisée américaine en 2005. Elle débute avec Ah ! Dieu ! que la guerre est jolie ! (1969) de Richard Attenborough, qui deviendra son beau-père entre 1971 et 1973 mais c’est son rôle de James Bond Girl dans Vivre et laisser mourir (Solitaire) en 1973 qui la fait connaître. Elle jouera ensuite notamment dans La Révolution française (1989) ou Serial noceurs (2005) mais c’est la télévision qui lui donne ses principaux rôles, en particulier Docteur Quinn, femme médecin (1993-1998). Elle a aussi joué dans les séries Smallville (2004-2005), Miss Marple (2007), Franklin et Bash (2012-2014), Jane the Virgin (2015). Élevée officier dans l’Ordre de l’Empire britannique en 2000. 

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19. ANTIDOTE 
(QUID PRO QUO)

Scénario : Terence Paul Winter

Réalisation : Jeff Blockner

Résumé :

Un juré s’effondre en plein procès : il a été empoisonné !

Critique :

Un honnête épisode même s’il n’a rien de particulièrement original. Son erreur est de ne pas se moquer du genre judiciaire et de l’aborder de façon trop sérieuse. Il est cependant assez bien écrit pour se suivre plaisamment.

L’épisode se base sur l’aphorisme bien connu : « A qui profite le crime ? ». En l’occurrence à l’accusé. Le scénario est assez habile pour ne pas l’écarter de la liste des suspects mais un autre aphorisme veut que le doute lui profite aussi. L’accusé innocent, c’est un cliché des séries et films judiciaires et, sur ce plan, Castle n’innove absolument pas mais, surtout, ne propose pas une fantaisie qui donnerait un second degré à l’épisode. A la place, c’est une enquête sérieuse mais banale qui nous est proposée. Par contre, on appréciera que le personnage de Montgomery soit mis en avant. Voilà un policier consciencieux mis sous pression par le procureur en personne ; difficile de bien faire son métier quand l’affaire concerne un procès médiatisé. C’est grâce à sa ténacité, et au soutien sans faille qu’il apporte à Beckett, que l’affaire sera résolue. Ruben Santiago-Hudson campe solidement son rôle.

Il y a une intrigue secondaire dans cet épisode autour d’un secret d’Alexis et d’une méthode peu scrupuleuse de son père pour savoir ce que fait sa fille. Amusant même si c’est une redite destinée à nous faire comprendre la foncière honnêteté de la jeune fille. Heureusement, la bonne composition de Molly C. Quinn permet à Alexis d’échapper au cliché de la bonne fille un peu bêta. On aura aussi apprécié comment elle remet son père en place mais, ça aussi c’est une redite. Dommage.

Anecdotes :

  • Le titre original de cet épisode est un jeu de mot avec la série Law and Order connue en France sous le nom New York, police judiciaire.

  • Bruce Davison/Louis Arnacki : acteur américain, vu au cinéma dans Fureur apache (1972), Six degrés de séparation (1993), X-Men (2000, 2002), Le maître du jeu (2003). Il a tourné aussi pour la télévision : Les contes de la crypte (1995), Triangle (2005), Les aventures de Flynn Carson : le secret de la coupe maudite (2008).

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20. UN MENTOR TRÈS SPÉCIAL 
(NOLA CONFIDENTIAL)

Scénario : Scott Williams

Réalisation : Steve Boyum

Résumé :

Le corps d’un journaliste est retrouvé dans le four d’une pizzéria.

Critique :

Voilà un épisode de Castle comme on les aime, plein d’humour mais un humour au service d’une solide enquête policière.

Avant le générique (donc en moins de dix minutes), le spectateur a eu deux grands éclats de rire ! Rien que les noms des quatre pizzaiolos en guerre sont des bijoux de drôlerie sans oublier les coups pendables qu’ils se sont faits entre eux ! Même Lanie pour une fois sacrifie à l’humour noir !! La théorie fumeuse de Castle est aussi brève qu’hilarante. L’identité de la victime, Gordon Burns, journaliste déchu, lance véritablement l’histoire. Une histoire simple puisqu’elle part de la « guerre des pizzas » pour aboutir à un trafic de drogue. Simple mais en aucun cas linéaire. Chacun des suspects pourrait être lié au crime et au trafic mais leurs interrogatoires distillent également de petites pastilles d’humour. Faire rire en instruisant le spectateur ; c’est bien joué.

L’enquête rebondit avec la découverte de Monica Wyatt, une ex de la victime. Liz Vassey apporte la gravité et la tendresse appropriée faisant un joli contraste avec les hommes jusqu’alors présenté qui avaient tous un côté ridicule ou pathétique. Poursuivre l’enquête va permettre de traquer la « Baleine Blanche » de Burns en lien avec un épisode traumatisant de son passé. Voilà l’élément tragique qui densifie le fond de l’épisode. Très appréciable aussi la révérence, très dans l’ADN de la série, au « film noir » et que ce soit « Boggie » qui apporte un élément déterminant est un bel hommage. Le fin mot de l’histoire, il revient à Castle, grand amateur du genre.

L’intrigue secondaire du jour, liée à Alexis, est différente des habituelles par sa gravité. L’adolescente vit très mal un coup qu’on lui a fait et ne comprend pas bien pourquoi elle réagit comme elle le fait. Molly C. Quinn est ici particulièrement convaincante et la connexion avec Nathan Fillion toujours aussi limpide. Les deux acteurs réalisent un sans-faute dans cette partition et il est bien vu de ne pas dresser de « l’âge ingrat » un portrait caricatural mais bien nuancé.

Anecdotes :

  • Castle a écrit « Ciel de cendres ».

  • En 2003, Ryan était dans la brigade des stups.

  • La « Baleine blanche » fait évidemment référence à Moby Dick, métaphore de l’obsession destructrice, d’après le roman éponyme d’Herman Melville. Il y a plusieurs références dans l’épisode.

  • Gary Basaraba/Ralph Carbone : acteur canadien, vu au cinéma dans La dernière tentation du Christ (1988), Striptease (1996), Suburbicon (2017) et à la télévision dans Brooklyn South (1997-1998), Boomtown (2002-2003), Person of Interest (2013-2014), NCIS : Nouvelle-Orléans (2016).

  • Peter Onorati/Sal Malavolta : acteur américain, surtout actif à la télévision : Walker, Texas Ranger (2000), Mes plus belles années (2002-2004), Ghost Whisperer (2007), Desperate Housewifes (2009).

  • Liz Vassey/Monica Wyatt : actrice américaine, elle tourne principalement pour la télévision : La Force du destin (1990-1992), Code Quantum (1991, 1993), Star Trek : la nouvelle génération (1992), Urgences (1994), Dharma et Greg (2000), Tru Calling (2005), Les Experts (2005-2010), La diva du divan (2011-2012).

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21. REPRÉSAILLES 
(KREWE)

Scénario : Matt Pyken

Réalisation : Paul Holahan

Résumé :

Un champion de natation est retrouvé mort noyé. Parallèlement, Castle s’agace de voir un autre auteur s’intéresser à Beckett.

Critique :

Episode un peu ambivalent. Son intrigue principale ne casse pas trois pattes à un canard mais elle est tout de même suffisamment bien écrite pour rester intéressante. Par contre, une fois n’est pas coutume, l’intrigue secondaire concerne Richard Castle lui-même ! Ces deux segments tendent à se renforcer mutuellement, ce qui est une réussite, et sauve l’épisode.

Lequel commençait mal avec cette histoire d’un nageur venu d’un milieu modeste, désargenté et qui devient un potentiel champion. La question usuelle du « D’où vient l’argent ? » n’est néanmoins pas mal exploitée puisqu’elle permet de développer l’environnement de la victime, fournissant ainsi la crédibilité du mobile du meurtre lorsque les enquêteurs l’auront trouvé. Le dopage dans le sport est aussi devenu un cliché de la série policière. C’est dommage d’y avoir sacrifié.

Tout cela va déboucher sur la résolution du crime grâce à…Michael Connelly ! Le célèbre auteur de polars participe à la traditionnelle soirée poker chez Castle (avec Dennis Lehanne) et c’est lui qui pose la question qui va renverser la table et relancer l’intrigue. Cette séance prend place dans l’intrigue secondaire autour d’Alex Conrad, auteur de polar débutant qui a pour mentor Richard Castle. Sauf que Castle Richard prend ombrage de l’intérêt de Conrad pour Beckett. La jalousie du romancier est aussi comique que sincère et Nathan Fillion joue toute la gamme : colère froide, méchanceté de gamin, homme sensé obligé de reconnaître sa mesquinerie. Le plus beau, c’est l’aveu qu’il fait à Beckett qui lui adresse la plus belle des réponses.

Anecdotes :

  • Justin Bruenig/Rob Tredwyck : acteur américain, surtout vu à la télévision : La force du destin (2003-2011), Les Experts : Miami (2008), Knight Rider (2008-2009), Ringer (2011-2012), Grey’s Anatomy (2013-2014), Les Experts : Cyber (2015).

  • Erik Palladino/coach Rome : acteur américain, vu à la télévision dans Murphy Brown (1996-1997), Urgences (1999-2001), Les Experts (2006), Championnes à tout prix (2009-2010), NCIS : Los Angeles (2012-2013), Suits (2015).

  • Brendan Hines/Alex Conrad : acteur et chanteur américain, vu dans les séries Lie to me (2009-2011) et Scorpion (2015).

  • Josie Loren/Bridget McManus : née Josie Lopez, cette actrice américaine d’origine cubaine tourne surtout part la télévision : Veronica Mars (2006), Championnes à tout prix (2009-2012), Mentalist (2014-2015).

  • Quatrième réunion poker entre Castle et ses pairs.

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22. AIE FOI EN LA PAROLE 
(KNOCKOUT)

Scénario : Alexi Hawley

Réalisation : John Terlesky

Résumé :

Mike Royce, le mentor de Beckett, est assassiné. Pour retrouver le meurtrier, elle n’hésite pas à aller jusqu’à Los Angeles.

Critique :

Un épisode plutôt dur sur le thème bien connu de la vengeance et de la justice. Classique mais bien fait et Nathan Fillion assure la part d’humour.

Classique aussi que le policier « trop » impliqué refuse de lâcher. Beckett doit aller à Los Angeles car le tueur présumé – un certain Ganz -  n’a fait qu’un saut à New York. La série s’offre cependant son originalité grâce à Richard Castle. L’arrivée « discrète » de nos duettistes dans la Cité des Anges puis la brève mais hilarante séquence à l’hôtel sont des moments de légèreté bienvenus. Classique aussi cette enquête en jouant au chat et à la souris avec la police locale mais, là encore, la « Castle touch », c’est le tournage de Vague de chaleur décalé, très drôle et très utile aussi ! Par contre, le coup de la balle qui fond, c’est beaucoup plus original ! On ne manquera pas non plus l’entrée en scène ultra-sexy de Beckett essayant de piéger Ganz.

L’épisode vaut surtout son pesant de cacahuètes pour sa place dans le « Caskett ». Les deux héros ne sont pas dans les positions habituelles ; ils sont dans une autre ville (superbes extérieurs ; l’hôtel de Ganz a un petit côté Les Experts : Miami) et sans tout ce qui fait leur quotidien. Lorsqu’ils parlent ensembles, le soir, à l’hôtel, ils le font à cœur ouvert et on sent que les deux personnages sont sur la corde raide. Tant Nathan Fillion que Stana Katic laissent entrapercevoir la tension qui habitent Castle et Beckett. Le temps paraît suspendu, hésitant. 

Anecdotes :

  • Dominic Purcell/Russell Ganz : acteur anglo-australien, on a pu le voir au cinéma dans Mission : Impossible 2 (2000), Blade Trinity (2004) mais surtout à la télévision : John Doe (2003), Prison Break (2005-2009), The Flash (2014).

  • D.B. Sweeney/Kyle Seeger : Daniel Bernard Sweeney, acteur américain, vu dans Les coulisses du pouvoir (1986), Sons (1989), Visiteurs extraterrestres (1993), Chiraq (2015). A la télévision, Docteur House (2006), The Event (2010).

  • Jason George/Charles Kelvin : acteur américain, surtout vu à la télévision : Roswell (2000), Stargate SG-1 (2005-2006), Les Mystères d’Eatswick (2009-2010), Grey’s Anatomy (depuis 2010), Mistresses (2013-2016).

  • Absence de Susan Sullivan et Molly C. Quinn. 

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23. CHANTIER À HAUT RISQUE 
(DOWN THE RABBIT HOLE)

Scénario : Terri Edda Miller

Réalisation : John Bleckner

Résumé :

La mort d’une candidate amène Castle et Beckett dans le monde glamour des concours de beauté

Critique :

Joli épisode qui se moque des concours de beauté en reprenant tous les codes mais avec le regard moqueur de la série.

C’est un peu meurtre chez Miss Détective dont on retrouve un certain nombre de marqueurs comme le photographe à la réputation sulfureuse, l’organisatrice du concours qui ne jure que par lui, le présentateur star, le conseiller efféminé. Les portraits de tous ceux qui gravitent autour du concours n’a rien de reluisant ! Classique et un peu facile. On pense aussi à cet épisode de Castle, « L’enfer de la mode » (2-3) où les projecteurs diffusaient une lumière crue sur le monde du mannequinat. Néanmoins, l’épisode est plus que cela. A partir du moment où une candidate – une blonde un peu bête et méchante – donne aux enquêteurs le violon qui servait à la victime pour son numéro, elle leur remet également – selon elle – « le mobile du meurtre » ; à savoir des photos de nus. Photos que l’on pourra voir, ce qui n’est pas si fréquent tout de même ! Qui dit photo de nu pour une future Miss dit chantage dit aussi photographe. C’est en examinant soigneusement la photo – mais « que » la photo – que Castle trouve le détail qui relance l’intrigue et l’éloigne du copier-coller et c’est grâce à Beckett que l’écrivain aura la révélation.

L’épisode comprend deux intrigues secondaires. La moins importante tient dans le choix du cadeau à sa femme par Montgomery pour fêter 30 ans de mariage. C’est Castle qui lui suggère ledit cadeau. Mais, plus fort, il y a l’histoire entre Alexis et Ashley. Les deux adolescents s’apprêtent à quitter le lycée et Alexis craint que l’éloignement ne tue leur amour mais aussi elle refuse qu’il fasse un choix en fonction d’elle et non de ce qu’il veut lui pour son avenir. Entre les deux, papa Castle devra jouer les médiateurs ! C’est tendre et touchant grâce en partie à la connexion Nathan Fillion-Molly C. Quinn.

Anecdotes :

  • Michael McKean/Victor Baron : acteur américain, il joue sur les deux écrans. Au cinéma, on l’a vu dans 1941 (1979), Spinal Tab (1984), Jack (1996), Jugé coupable (1999). A la télévision, il fut récurrent pour X-Files (Morris Fletcher, 3 épisodes, 1998-2002), The Lone Gunmen (2001), Better Call Saul (2015).

  • Sasha Roiz/Bobby Stark : acteur israélo-canadien, vu au cinéma dans Pompéi (2014) et à la télévision dans Missing : disparu sans laisser de traces (2004), NCIS (2007), Lie to me (2009), Docteur House (2011), Grimm (2011-2017).

  • Teri Polo/Kayla Baron : Teresa Elisabeth Polo, actrice et mannequin américaine, vue au cinéma dans La maison aux esprits (1993), Mon beau-père et moi (2000) et vue à la télévision dans Bienvenu en Alaska (1994-1995), Le Damné (1998-1999), The Practice (2003), Les Experts : Miami (2008), The Fosters (depuis 2013).

  • Bellamy Young/Candace Ford : cette actrice américaine, née Amy Maria Young, est principalement connue pour son rôle – magnifique – de Mellie Grant dans Scandal (depuis 2012). Elle incarne aussi la compagne d’Hotchner dans Esprits criminels (7 épisodes 2011-2013). Elle a aussi joué dans Scrubs (2004-2009).

  • Judith Scott/ Evelyn Montgomery : actrice américaine vue dans les séries Robocop (1994), Inspecteur Barnaby (1998), X-Files (2000), FBI : Portés Disparus (2003), Dexter (2007), Docteur House (2008), Les Experts : Miami (2011).

  • Absence de Tamala Jones remplacée par Arye Gross.

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24. LA CHUTE 
(POETIC JUSTICE)

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Résumé :

Hal Lockwood, l’assassin de la mère de Beckett, s’évade de prison. En se lançant à ses trousses, Kate Beckett provoque une série de drames.

Critique :

Épisode très noir, très dur et très amer ; jamais l’arc « Johanna Beckett » n’avait tant ressemblé à la terre brûlée. Le spectateur profite tout juste quelques minutes de légèreté avant d’entrer dans la violence. Elle prend tous les visages, physique (usage de grenade assourdissante, fusillades) et psychologique (peur de Jim Beckett de perdre sa fille ; la rencontre de Scott Paulin et de Nathan Fillion est très émouvante). Stana Katic est éblouissante, volant la vedette à son partenaire (ce qui causera des frictions) : elle donne à voir un flic qui s’obnubile, un supérieur qui confond autorité et autoritarisme mais surtout une femme qui n’écoute plus rien, ni personne. Ce n’est plus une enquête ; c’est une croisade. Sur l’autel de sa vengeance, Kate Beckett sacrifie Richard Castle. Leur tête-à-tête, d’abord très touchant, devient tendu et, à bout – magnifique composition des comédiens incandescents – ils se lancent à la figure quelques vérités blessantes. Cet épisode met aussi en valeur le capitaine Montgomery et Ruben Santiago-Hudson donne toute sa force à ce personnage secondaire mais si attachant. Tour à tour, il est dur, tendre, complice. Un numéro très fort.

Il y aura un autre sacrifice. L’enquête s’est poursuivie et la ténacité de Ryan et Esposito a malheureusement payé. Une visite de Lockwood nous l’avait déjà appris. C’est un moment glaçant. Max Martini est très convainquant : cet homme fait froid dans le dos et quand il sourit, c’est pire encore ! Ce qui rend ce final si fort, c’est que le scénario ne sacrifie aucunement l’émotion à l’action. Il est impossible de garder les yeux secs jusqu’au bout et surtout pas après la dernière réplique de Nathan Fillion. L’aveu de Castle.

Anecdotes :

  • Retour de Max Martini (Hal Lockwood), Scott Paulin (Jim Beckett) et Judith Scott (Evelyn Montgomery).

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Saison 4Présentation

Farscape

Farscape : Guerre pacificatrice

1. Farscape : Guerre pacificatrice (The Peacekeeper Wars)

 

 

  


1. FARSCAPE : GUERRE PACIFICATRICE
(THE PEACEKEEPER WARS)



Date de diffusion : 17 et 18 octobre 2004

Résumé :

Alors que l’équipage parvient à reconstituer Crichton et Aeryn, un conflit galactique éclate entre les Peacekeepers et les Scarrans. Scorpius fait appel à Crichton, car l’Arme Vortex est la seule à pouvoir vaincre l’Empereur. Crichton accepte de s’impliquer, pour que son fils puisse vivre dans un univers en paix.  Une quête périlleuse débute.

Critique :

Suscitée par le long combat des fans, la mini-série va certainement combler leurs attentes d’une digne conclusion pour Farscape. Il en va ainsi pour la relation entre Crichton et Aeryn, sans doute   la mère de toutes les batailles, mais aussi de nombreux sujets secondaires et destinées individuelles laissés en suspens. Mais, concentré sur une seulement une heure et demie, soit la première moitié de Peacekeeper Wars,  ce caractère systématique finit par sembler mécanique. On revisite les lieux, on recroise les personnages comme on coche des cases, avec des prétextes à la crédibilité très variable. Ce ressenti se voit encore accentué par un montage très rapide, voire abrupt : visiblement cette fois les auteurs ne veulent oublier personne, quitte à remplir vraiment à ras bord.

Par les fans, pour les fans, telle est cette première partie, qui évite toutefois de sombrer dans l’artificiel grâce à la sympathie éprouvée pour les protagonistes et au talent des comédiens. Après cette virevoltante balade de planète en planète (ou de personnage en personnage), durant la seconde partie l’action va s’enkyster dans une spectaculaire mais un brin interminable bataille entre l’équipage et les Scarrans. Pour animer le récit on y insère de nombreuses scènes émotionnellement fortes, mais avec des résultats diversement convaincants. Le meilleur reste sans doute l’épique accouchement d’Aeryn sous le feu ennemi, qui, succédant au délire déjà très Farscape de Rygel en mère porteuse, synthétise à merveille l’art de la série d’entremêler humour et drame. Par contre la mort de D’Argo fait très cliché, d’autant que la scène se prolonge l’opéra.

On apprécie toute fois ce point commun supplémentaire avec le film Serenity, qui, l’année suivante, proposera une histoire par moments similaire autour de Firefly (quête en rétroviseur dans un univers en guerre, mort d’un personnage clef). Mais là où le cinéma apportera des moyens considérables à Joss Whedon, le standard de production demeure ici le même que celui de la série. L’aspect événementiel de Peacekeeper Wars pâtit d’un relatif manque de budget, même si le talent des artistes de Farscape répond une nouvelle fois à l’appel. Telle quelle, la mini-série répond parfaitement à sa mission première, apporter une spectaculaire conclusion en bonne et due forme à Farscape. Évidemment le happy ending total entre Crichton et Aeryn déroge à l’ambition iconoclaste de la série, mais on avouera ne pas avoir le cœur à s’en formaliser.

Anecdotes :

  • La mini-série se compose de deux parties, pour une durée totale de trois heures. Aucune des deux parties n’a de titre, en version originale ou française.

  • La voix de pilote est différente pour des raisons techniques d’enregistrement, mais elle est toujours assurée par Lani John Tupu.

  • Quand John et Aeryn sont reconstitués, leurs pistolets le sont également, or ils n’avaient pas été désintégrés lors de la dernière scène de la série.

  • Quand Crichton doit résumer les événements aux Eidolons, il se plaint de le faire pour la 89e fois.  Il s’agit d’un clin d’œil à la séquence récapitulative, toujours inaugurée par Ben Browder (Previously on Farscape), tout au long de la série.

  • Noranti devait être davantage présente dans la mini-série, mais l’actrice Melissa Jaffer fit rapidement une réaction allergique aux maquillages. La plupart de ses répliques furent données à d’autres personnages et Noranti n’apparut plus que fugacement, grâce à une doublure.

  • Non prévue à l’origine, la grossesse de Grayza est due à celle de l’actrice Rebecca Rigg.

  • Après avoir obtenu cette conclusion, de nombreux fans espéraient que son audience permettrait une relance de la série, mais elles ne marquèrent aucun pic significatif. Farscape fut alors définitivement annulée. Depuis des rumeurs évoquent régulièrement un retour au cinéma, mais rien ne s’est concrétisé. L’aventure s’est toutefois poursuivie en bandes dessinées.

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Saison 2Saison 4

NCIS : Nouvelle Orléans

Saison 3



1. CONTRE-COUPS 
(AFTERSHOCKS)



Scénario : Andrew W. Marlowe

Réalisation : Rob Bowman

Résumé :

Appelée sur une scène de crime, Kate Beckett y découvre Richard Castle, absent depuis des mois !

Critique :

Un démarrage sur les chapeaux de route ! Déjà, l’épisode s’ouvre par une séquence ultradynamique avec un splendide jeu de miroirs (un travail impeccable de Rob Bowman) qui se termine par Castle et Beckett se mettant respectivement en joue !

La victime, une dénommée Chloé, avait une adresse dans la main. En s’y rendant, le trio Beckett/Esposito/Ryan y découvrent Richard Castle, une arme à la main ! Beckett passe les menottes à son ex-partenaire ; le réalisateur zoome d’abord sur les mains de l’écrivain puis sur le visage de Nathan Fillion. C’est un plaisir de voir le visage si mobile, si ouvert de l’acteur. L’interrogatoire que mène Beckett est très serré. Stana Katic montre avec talent à la fois le professionnalisme de son personnage (questions sur l’affaire) et l’irritation de cette dernière (parce que Castle ne lui a donné de nouvelles depuis qu’il est revenu des Hamptons). On appréciera les vacheries réciproques des duettistes. Innocenté, Castle est sèchement renvoyé chez lui. Nathan Fillion rend parfaitement compte du désarroi de l’écrivain qui ne comprend pas la froideur de ses amis.

Avec sa maestria habituelle, Andrew W. Marlowe fait progresser son intrigue et parvient à replacer Castle sur la route des policiers en une parfaite symétrie de la première scène de crime ! C’est drôle et brillant. Le plus beau c’est la parfaite explication logique qui a amené le tandem au même endroit, la troisième scène de crime, en partant de deux points de départ différents. Comprenant qu’elle ne se débarrasserait jamais de Castle, Beckett l’admet « pour cette enquête » à ses côtés et il parie qu’il trouvera la solution. L’enjeu : sa présence au poste. Il est évident que Castle restera mais ce jeu fait partie de l’ADN du personnage et c’est une série qui joue avec les codes et avec son public. Comment rendre cette évidence plausible ? C’est le réel enjeu. Le spectateur s’amuse de retrouver les passages obligés de sa série : le café apporté le matin (ne manquez pas le visage de Stana Katic ; l’actrice rend parfaitement visible le plaisir qu’éprouve son personnage de retrouver son binôme), les théories farfelues et surtout l’idée qui relance l’enquête. Ici, il prouve le lien entre les victimes. Le scénariste parvient à nous surprendre en plaçant ledit lien dans un cabaret burlesque ! On note une marotte des réalisateurs dans les interrogatoires. Alors que la caméra est statique dans l’interrogatoire dans un cas, elle est très mobile dans un autre ; ce qui signifie qu’un élément important va nous être communiqué. Une réflexion de Beckett fait bingo dans son esprit puis ça fait tilt entre eux. Quelle série aime tant ses fans pour leur présenter tous les passages obligés tout en jouant avec ?

L’arrestation nous ramène à la scène de départ et l’explicite avec une redoutable efficacité. Beckett considère que Castle a gagné. Le duo est reformé. La saison peut commencer !

Anecdotes :

  • Le premier épisode de cette saison a été suivi par près de 12 millions de téléspectateurs sur ABC, aux États-Unis. Face à cette audience, la chaîne a commandé 2 épisodes supplémentaires pour la saison.

  • Stana Katic et Tamala Jones continuent à se laisser pousser les cheveux.

  • Michael Rady/Evan Murphy : acteur américain, surtout présent à la télévision : Greek (2008-2009), Melrose Place : Nouvelle génération (2009-2010), Mentalist (2011-2012), Jane the Virgin (depuis 2014).

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2. COMME CHIEN ET CHAT 
(SUSPICIOUS MINDS)

Scénario : Moira Kirland

Réalisation : John Terleski

Résumé :

L’enquête sur la mort d’une voyante amène Castle et Beckett sur la piste d’un autre meurtre.

Critique :

Castle et la voyante ! Une évidence pour cet amateur de fantastique ! Dommage que l’intrigue avec ses multiples personnages soit un peu confuse. On peut heureusement compter sur notre duo, très Mulder et Scully sur ce coup-là, pour nous distraire. Castle est bien entendu Mulder et Beckett Scully ; d’ailleurs elle reçoit très officiellement ce surnom.

Difficile d’isoler l’intrigue principale de ses sous-intrigues. La victime, Vivienne Marchand, avait déjà collaboré avec la police mais Ryan démonte la réputation de la voyante, mise en cause par un producteur de télé-réalité à qui elle propose de confier la vérité sur un « vrai » meurtre pour qu’il efface des images qui lui nuisent. La victime prétendue aurait fait une crise cardiaque mais pourrait avoir été empoisonné. Cet homme, Emilio, avait une liaison avec la femme d’un de ses employés, une gourde blonde. C’est compliqué de bien suivre et la résolution de l’énigme est un peu tirée par les cheveux. Le plus intéressant, c’est la différence entre un Castle ouvert au mystère et une Beckett matérialiste. La scène où les policiers démontrent comment la voyante aurait pu tout découvrir sur le meurtre d’Emilio est sans doute une des meilleures. Mais c’est Castle qui a la plus belle réplique décochée à son amie : « Si vous ne croyez pas à la possibilité que la magie existe, vous ne la trouverez jamais ».

Là-dessus, la fille de la voyante, Penny, elle aussi médium – Rachel Boston est le meilleur second rôle de l’épisode émouvante dans son deuil, un peu exaltée par ses visions ; d’abord hésitante à dire la première à Beckett puis gagnant en assurance – nous gratifie d’un pronostic sur l’avenir de Beckett.

Comme souvent, la famille de l’écrivain fournit l’intrigue secondaire ; aujourd’hui c’est Martha qui s’y colle. Cette partie de l’épisode est la plus solide et la plus forte, notamment dans l’émotion. Martha – merveilleuse Susan Sullivan éblouissante, la « Castle girl » de l’épisode – s’est vu demandé en mariage par son amant Chet. Elle veut réfléchir mais, en fait, elle pense que leur histoire est finie. Plus de flamme et c’est un moment touchant. Mais voilà que Chet meurt avant qu’elle n’ait rompu ! La scène entre Susan Sullivan, effondrée, et Nathan Fillion, magnifique en fils soutenant sa mère, est très émouvante. Cette sous-intrigue sauve le 3ème melon.

Anecdotes :

  • Absence Ruben Santiago-Hudson

  • Beckett a cessé de croire au Père Noël à l’âge de 3 ans.

  • Castle nous révèle que, si son nom de plume est « Richard Edgar Castle » (en hommage à Edgar Allan Poe), son véritable nom est Richard Alexandre Rodgers.

  • Rachel Boston/Penny Marchand : actrice américaine, vue dans les séries Mes plus belles années (2002-2005), NCIS (2006), The Ex List (2008-2009), US Marshall : protection de témoins  (2011-2012), Witches of the East End (2013-2014).

  • Mercedes Masöhn/Marina Casillas : actrice suédoise, vue dans les séries Entourage (2008), NCIS (2009), Three Rivers (2009-2010), 666 Park Avenue (2012-2013), Californication (2014), NCIS : Los Angeles (2014, 5 épisodes), Fear the walking dead (depuis 2015).

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3. LE JUSTE CHOIX 
(MAN ON FIRE)

Scénario : Alexi Hawley

Réalisation : Bryan Spicer

Résumé :

Le meurtre d’un garant de caution envoie Castle et Beckett à la fois dans le passé de cette dernière et sur la piste d’un trésor

Critique :

A travers une enquête très classique, Castle s’offre un beau moment dans l’approfondissement du personnage de Kate Beckett tout en rendant hommage quelque part au Faucon maltais. Le mort est trouvé dans son bureau et c’est de là que va découler toute l’enquête. Sur son corps, Lanie trouve un papier rempli de traits. Castle pense d’emblée à un (Da Vinci) code quand Beckett le compare à un vulgaire bout de papier. Faute du scénariste puisque rien n’est inutile dans une série policière et que, d’autre part, Beckett ne pourrait jamais considérer un élément quel qu’il soit comme anodin. Dans le bureau, les enquêteurs trouveront un micro qui relie l’épouse de la victime à la scène de crime. Sur le corps, Lanie, à nouveau, découvre une croix faite de baume et d’huile qui amène un prêtre en salle d’interrogatoire ! Enfin, une empreint fait tomber dans l’escarcelle un ancien criminel visiblement complètement décati !! Mais le plus beau, c’est qu’en coursant un suspect, Beckett tombe sur Mike Royce, son ancien instructeur. Jason Beghe est impeccable dans ce rôle de mentor, à la fois distancié par l’âge et l’humour tout en montrant une affection certaine pour son ancienne élève. Stana Katic est tout aussi remarquable car l’actrice rend elle aussi palpable cette affection. Les deux acteurs réussissent à créer et à rendre tangible et partant crédible cette connexion entre leurs personnages.

Evidemment que le papier découvert était important et même qu’il est une carte menant au butin d’un vol de bijoux d’un montant pour lequel on pourrait aisément tuer ! Rien n’étant ce qu’il paraissait être, la seconde partie de l’épisode déconstruit les figures qu’il nous avait précédemment présentées ! C’est très bien écrit et la chasse au trésor amène à une scène d’un cliché absolu qui devient un morceau de bravoure : tout le monde s’y retrouve et se menace réciproquement avec des armes de tous les calibres !!! Castle sauve la mise et résout l’énigme.

L’épisode comporte une intrigue mineure, celle d’Alexis qui veut un scooter. C’est mignonnet surtout avec le charme de Molly C. Quinn mais on n’y croit qu’à moitié et, surtout, c’est clairement ajouté pour donner du temps de jeu à la « famille Castle ». Pas grave, Nathan Fillion et consorts auront réussi à nous amuser quand même !

Anecdotes :

  • « Les filles rêvent d’un deux roues quand on réalise qu’on n’aura jamais de poney » affirme Beckett

  • « J’ai toujours rêvé de faire ça ! » s’exclame hilare Castle en poursuivant un suspect !

  • Castle a écrit « Le tueur n’avait pas le son » ; il a trouvé mieux comme titre !

  • Jason Beghe/Mike Royce : acteur américain vu au cinéma dans The X-Files : le film (1998) mais plus souvent à la télévision : X-Files (1994), Les Experts (2002), Veronica Mars (2006), Californication (2009/2011-2013), Chicago Fire (2012-2015), Chicago Police Department (depuis 2013).

  • Sophina Brown/Gayle Carver :  actrice américaine vue dans les séries New York Unité spéciale (2001), Shark (2006-2008), Numb3rs (2008-2010), NCIS : Los Angeles (2011), Ravenswood (2013-2014), Scream (2015).

  • Absence de Ruben Santiago-Hudson.

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4. LA GRANDE ÉVASION 
(ESCAPE PLAN)

Scénario : David Grae

Réalisation : Rob Bowman

Résumé :

Un homme est retrouvé mort tué par une balle en plomb vieille de 200 ans !

Critique :

Très joli titre français qui, sans vendre la mèche, en allume toutefois une partie. Une des forces de cet épisode c’est son travail visuel. D’entrée de jeu, Rob Bowman nous captive par cette scène dans une lumière bleu-noir mêlant silence autour du cadavre et bruits de chevaux au galop. Un déphasage qui illustre que le temps sera une des données du problème.

La victime, un certain Daniel Goldstein créait des produits financiers complexes. Un de ces produits a justement fait perdre beaucoup d’argent à plein de monde. Suivez l’agent est un poncif du récif policier sauf que nous sommes chez Castle et que ce n’est qu’un aspect de la réponse. Car Lanie apporte plus de questions qu’elle ne donne de réponse : la victime a été tuée par une balle remontant au XVIIIème siècle tirée par une arme de la même époque ! Il n’en faut pas plus à Castle pour imaginer un tueur spatio-temporel venu par un portail dimensionnel ! L’énergie que met Nathan Fillion dans son personnage le préserve du ridicule pour le faire passer dans l’autre dimension des huluberlus sympathiques, un excentrique ! Devinez le modèle de la voiture de Daniel et vous imaginerez les sommets de jubilation de l’écrivain !

Castle et Beckett vont remonter jusqu’à un club de farfelus, éminemment délirants mais bons enfants. Le décor est chargé mais il crée une véritable identité visuelle au club, un décalage entre l’extérieur du XXIème siècle et l’intérieur qui se revendique du Londres victorien (costumes notamment) mais comme si le futur imaginé à l’époque (référence à Jules Verne) s’était justement arrêté là. Rob Bowman, bien aidé par les décorateurs, opère une présentation en deux/trois images, de vrais tableaux d’originaux saisis sur le vif. Mais si le club est original, c’est aussi lui qui donnera la clé de l’énigme. Grâce aussi à une séance de tir devant mesurer la précision des armes du siècle des Lumières ; d’abord sérieuse, cette séance vire au déjanté et on remercie Nathan Fillion à genoux tellement c’est fou !!

L’intrigue mineure du jour, ce sont les premiers émois d’Alexis. C’est très touchant grâce à l’implication de Molly C. Quinn, absolument géniale quand elle entreprend de se demander à voix haute comment on sait qu’on est amoureux. C’est à la fois drôle et touchant et Nathan Fillion n’est pas en reste. Sur cette scène, il est lui aussi attendrissant et nous fait bien sourire. Il a carrément su nous faire rire par la jalousie de Castle, vexé que ce soit à Martha et non à lui, le « papa cool » qu’Alexis se soit confiée la première ! Quant à la première rencontre du père et du petit ami, il n’y a que dans cette série qu’elle pouvait avoir lieu de cette façon !!

Anecdotes :

  • Humour noir toujours pour ouvrir l’épisode lorsque Martha dit à son fils : « Rien de tel qu’un petit meurtre pour te remonter le moral » !

  • Le premier mot de bébé Alexis a été « Dénouement » mais c’est parce que Castle « lui a appris très tôt à structurer sa pensée » !!

  • Première apparition du nouveau compagnon de Kate Beckett.

  • Andrew Leeds/ Adam Murphy : acteur américain vu dans les séries Nip/Tuck (2003-2004), Bones (Pelant, 2012), NCIS : Los Angeles (2013-2014).

  • Victor Webster/Josh Davidson : acteur canadien, vu dans les séries Sunset Beach (1998-1999), Mutant X (2001-2004), Related (2005-2006), Esprits criminels (2009), Continuum (2012-2015).

  • Hommage à Stephen J. Cannell. 

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5. LES VRAIS HÉROS NE SE REPOSENT JAMAIS 
(COURSE CORRECTION)

Scénario : Terence Paul Winter

Réalisation : John Terlesky

Résumé :

Lors d’un enterrement un cercueil se renverse libérant deux corps !

Critique :

Au tour des séries hospitalières de passer à la moulinette de Castle ! Humour et ironie à tous les étages mais aussi beaucoup de sentiments voire du sentimentalisme si l’on est peu charitable. La victime, Valérie Monroe, était médecin dans un hôpital et elle a été tuée avec une « précision chirurgicale » selon la formule agréée. Le mode opératoire, et plus largement l’injection de formules médicales, permettent à Tamala Jones de sortir de son registre habituel pour développer une réelle expertise. La mise en scène de John Terlesky permet de donner un aspect fluide à une scène d’explication qui aurait été bavarde et pesante s’il l’avait tourné platement.

L’écriture de la série est bien rodée mais absolument pas mécanique. Ainsi, le premier suspect, Greg McClinctock, est-il bien entendu innocent du crime puisqu’il est le premier justement. Sauf que c’est bien plus subtil ! L’explication finale est stupéfiante par la maîtrise d’écriture et le jeu avec le spectateur qui a toutes les cartes en main mais tombe dans le panneau qu’on lui présente ! Comment faire autrement quand le scénario mêle un baron de la drogue qui employait la victime comme médecin personnel ? Comment passer sous silence le fait qu’elle était une informatrice du ministère de la justice ? Et que vient faire dans tout cela une recherche du docteur Monroe concernant la ville de Katona, État de New York, prototype selon le capitaine Montgomery « de la ville où il ne se passe jamais rien » ? La réponse à la question est fournie par le capitaine Montgomery lui-même ! Ruben Santiago-Hudson a peu de temps de présence mais il l’emploie bien, chaleureux, proche de ses troupes.

Et puis il y a de l’amour dans cet épisode. L’amour d’Alexis pour Ashley (absent bien qu’on parle beaucoup de lui) et le couple qui a « sa » chanson (de Taylor Swift). Celui de Castle pour Gina ; une crise entre eux dû à la jalousie de ce dernier déjà constatée quand on parle de sa fille mais qu’ils parviennent à surmonter grâce à un travail sur soi de cet égotiste de première qu’est Richard Castle. Nathan Fillion est impeccable et l’on sent les efforts que son personnage a fait par amour pour les autres. C’est aussi avec délice que l’on assiste à la lecture entre Castle et Beckett d’une correspondance amoureuse où ils espèrent trouver une piste. Non seulement c’est amusant mais c’est loin d’être purement anecdotique. Quant au mobile du meurtre, il est quelque part lié à l’amour, décidément un grand meurtrier !

Anecdotes :

  • Michael Cassidy/Greg McClinctock : acteur américain vu dans les séries Newport Beach (2004-2005), Smallville (2007-2008), Scandal (2012), Men at Work (2012-2014), The Magicians (2016).

  • L’épisode comprend de multiples références à des séries hospitalières, comme un « docteur Rhonda Shimes » ! Selon Castle, les médecins sont connus pour « leur fornication galopante » et le triolisme serait « courant » !

  • Retour de Monet Mazur (Gina).

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6. AUX AGUETS 
(ONE GOOD MAN)

Scénario : David Amann

Réalisation : Bill Roe

Résumé :

Le meurtre d’une femme blonde indique à la police de New York qu’un tueur en série, le Triple Tueur, est de retour en ville.

Critique :

Un épisode remarquable à l’intrigue complexe mais maîtrisé, aux dialogues froids et à la mise en scène lente et grave ; profondément noir, cet épisode, éclairci par l’intrigue secondaire qui aura son importance sur l’intrigue principale, ce qui est rare, réussit une figure imposée des séries policières : introduire la Némésis du (des) héros.

L’entrée dans l’épisode est déjà un signe de maîtrise narrative, visuelle et sonore. Quand tout va bien, la jeune femme blonde est éclairée par les lumières de la ville et on entend clairement Phil Collins. Puis, progressivement, le silence se fait. Très vite, Lanie relie ce crime à ceux du Triple Tueur. Ruben Santiago-Hudson enfile les habits du commandant Montgomery et, avec autorité, nous donne un topo sur ce meurtrier. Survient une seconde victime et seulement le générique ! Avec efficacité, mais en ayant tout de même pris le temps d’une scène d’émotion, le scénario introduit le héros noir de l’épisode, Marcus Gates incarné avec un talent fou par Lee Tergesen. L’acteur donne un détachement ironique à son personnage (il faut voir le sang-froid qu’il conserve alors qu’une armada de flics surarmés le mettent en joue). Les interrogatoires de Gates par Beckett seule sont des bijoux. Le ton est toujours calme mais la tension est palpable surtout que la froideur de Gates le rend de plus en plus affreux mais, comme il a réponse à tout, c’est une anguille qui se tient devant nous. Le second interrogatoire semble rejouer la même scène mais on notera alors que le réalisateur zoome sur les visages. Quelque chose de nouveau va sortir de tout cela.

Pour coincer Gates, les enquêteurs ont fouillé le passé du roi de Sing Sing et découvert son co-détenu, Jerry Tyson. Autant Gates est glacial, autant Tyson paraît émotif, mal à l’aise. Il faut que la police lui arrache les bribes d’information qui vont lui être utile. Mais, nous sommes dans Castle et c’est chez notre écrivain préféré qu’un détail fait tilt permettant de sauver une femme ! On s’achemine vers le happy end traditionnel mais on aurait dû mieux écouter Castle, insatisfait du dénouement. Parce ce que, cette fois, l’imagination débordante de ce dernier lui fait entrevoir trop tard la vérité. Le final sera éminemment fort et noir, et pourtant, il conservera jusqu’au bout une brindille d’humour.

Ce petit éclat d’humour, pareil à la noisette dans le chocolat noir, provient de la résolution de l’intrigue secondaire du jour : l’admirateur secret d’Alexis. Ce qui est amusant et bien écrit, c’est le caractère évolutif de cette histoire et la manière dont les protagonistes, Alexis mais surtout Castle, la vivent. Cette intrigue et la principale interagissent et se renforcent ou plutôt s’équilibrent ; la noirceur de l’intrigue principale est en partie compensée par la relative légèreté de l’intrigue secondaire. Ensuite, quand Alexis, très insouciante sur ce coup-là, décide de se rendre au rendez-vous fixé, Martha défend à son fils de la surveiller…se réservant ce rôle ! Bonne composition de Susan Sullivan qui rend très convainquant et savoureux le changement de pied de son personnage et donne à voir, mine de rien, l’amour profond que cette famille se porte. C’est le coup de fil qu’elle passera à son fils pour le rassurer qui va jouer un rôle déterminant dans le final de l’épisode.

Anecdotes :

  • Brian Klugman/Paul McCardle : acteur américain, surtout connu pour avoir joué dans Bones (2013).

  • Michael Mosley/Jerry Tyson : acteur américain, vu au cinéma dans La Proposition (2009) mais plus souvent à la télévision : Scrubs (2009-2010), The Closer (2010), Pan Am (2011-2012).

  • Lee Tergesen/Marcus Gates : acteur américain, peu de films notables mais une longue carrière télévisuelle : New York Police Judiciaire (1990), Homicide (1993-1994), Code Lisa (1994-1998), Oz (1997-2003), Desperate Housewives (2006), Dr House (2009), American Wiwes (2010-2011), Longmire (2013-2014), The Strain (2016).

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7. GUERRE DE GANGS 
(OUTLAWS)

Scénario : Elisabeth Davis

Réalisation : Felix Alcala

Résumé :

La mort d’un comédien minable conduit Castle et Beckett dans une histoire de faux-semblants.

Critique :

Un épisode pas déplaisant certes mais extrêmement banal et pour tout dire peu inspiré. L’intrigue est confuse, passant d’une chose à une autre sans s’en fixer sur une seule tout en étant très linéaire. La révélation de l’identité du coupable tombe comme un cheveu sur la soupe.

On avait pourtant commencé par une entrée contrastée comme la série sait si bien les faire. D’un côté, un policier en uniforme disparaît brusquement happé depuis l’intérieur d’un appartement d’où venait des cris. D’un autre côté, Alexis et Martha font des vocalises à 5 heures du matin !

C’est ce policier qui est mort sauf que c’était un comédien ! Un strip-teaser pour être précis. Et l’appartement abrite une colonie de jeunes femmes totalement effondrées quand Castle et Beckett y arrivent : enterrement de vie de jeune fille ! Mais passé cette ouverture hilarante, on va rire beaucoup moins et, dans Castle, c’est quand même plutôt gênant.

Tout le reste de l’épisode va dérouler la pelote que le patron de la boîte qui employait la victime a donné à Ryan et Esposito. Le club de strip-tease (passage assez drôle grâce à nos duettistes) amène à une « cougar » qui était la maîtresse de la victime mais avait rompu parce qu’il lui avait demandé 25 000 $. Argent qui amène à…etc. Tout cela pour nous amener à une histoire d’escroquerie très classique mais que la scénariste (pourtant talentueuse) n’a plus tellement le temps de développer et doit même bâcler la scène où le coupable est confondu. Et le spectateur avec lui.

L’intrigue secondaire est amusante (Alexis veut auditionner pour un rôle dans Grease à son lycée et Martha la coache) mais parfaitement anecdotique et complètement périphérique à notre intrigue. Seule la frimousse mutine de Molly C. Quinn et l’allant que met Susan Sullivan nous font passer un bon moment et, en fait, nous évite l’ennui.

Anecdotes :

  • La victime lisait des bouquins de Donald Trump parlant de finances.

  • Castle trouve que la victime ne valait pas 300$/heure : Lanie, elle, achète tout de suite !

  • Selon le patron qui reçoit Ryan et Esposito, les filles sont « dingues des petits maigrichons genre Twilight ». Ce qui date l’épisode !

  • Sagesse de Martha Rodgers : « Les auditions, c’est comme les hommes. Une de perdue… »

  • Mary Page Keller/Rebecca Dalton : actrice américaine, elle tourne surtout pour la télévision: Providence (1999), JAG (3 épisodes, 2002-2003), New York Police Blue (4 épisodes, 2004), Commander in Chief (4 épisodes, 2005), 24 heures chrono (2 épisodes, 2009), Castle (2010), NCIS : Los Angeles (2011), Supernatural (2011), Pretty Little Liars (4 épisodes, 2012), Chasing Life  (2014-2015).

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8. DOUCE MÉLODIE 
(MUSIC TO MY EARS)

Scénario : Matt Pyken

Réalisation : Bryan Spicer

Résumé :

La mort d’un employé municipal emmène Castle et Beckett vers une toute autre affaire.

Critique :

Solide épisode : une première affaire qui ouvre sur une seconde et relance complètement l’intrigue tout en faisant monter la pression. L’humour est bien dosé ; très présent au départ, il se fait plus rare ensuite à la mesure de l’élévation des enjeux. Un parfait tempo empêche tout ennui. Tout juste peut-on regretter que tous les acteurs ne soient pas au top niveau.

C’est à Central Park que nos duettistes préférés se retrouvent autour du cadavre d’un certain « Lenny les bonnes ampoules », un électricien chargé de changer les ampoules dans le métro de New York. D’emblée, le scénariste nous dit que ce n’est pas une affaire simple : la victime a été tuée de trois balles au terme d’une chasse à l’homme. Pourquoi le tuer ? Ryan et Esposito pensent avoir trouvé du matériel d’espionnage chez lui à moins que ce ne soit son peu scrupuleux supérieur ? Matt Pyken nous présente ces pistes avec une parfaite crédibilité mais elles sont fausses ! L’explication de la présence du matériel est absolument hilarante !

Et c’est là que le scénariste nous inflige un rebondissement dramatique : la victime a été tuée pour avoir assisté à un enlèvement d’enfant ! La tension est installée d’emblée puisque les enquêteurs ignorent l’identité de l’enfant et doivent la découvrir. En outre, Nathan Fillion nous permet d’apprécier la partie dramatique de Castle ; un père qui comprend quelle épreuve traverse le père du gamin. Père joué par John Pyper-Ferguson qui est très juste. L’acteur est très impliqué et on croit à sa peine beaucoup plus qu’à celle de la mère, tellement plus fade et dans un rôle extrêmement convenu. Un père qui passe aussi un temps pour le coupable et clame son innocence alors que le temps presse. A ce stade de l’épisode, il pourrait très bien être un kidnappeur. Ça oui mais tueur, cela était plus difficile et les enquêteurs en sont conscients. Leurs interprètes aussi et on est à fond avec eux. Le final, dynamisé par Nathan Fillion dont le personnage a deux éclairs de génie qui décide du succès et Stana Katic, très convaincante dans l’action. Ruben Santiago-Hudson est très bien aussi dans un registre plus dur que d’habitude.

L’intrigue secondaire est amusante quoique résolument mineure : Alexis garde le rat domestique de son petit ami Ashley (Ken Baumann, peu expressif), une bestiole nommée Théodore, et qui disparaît. Elle le cherche en vain et craint la réaction du jeune garçon. Pas vraiment de quoi fouetter un chat. L’intrigue ne passionne pas Molly C. Quinn outre mesure même si l’actrice a déjà suffisamment de talent pour nous garder avec elle.

Anecdotes :

  • Quand Castle parle de Ben par rapport au rat, il fait référence au film d’horreur Ben de Phil Karlson sorti en 1972.

  • Pour Beckett, l’animal de compagnie le plus courant à New York, c’est le cafard ! L’animal le plus étrange qu’elle ait eu ? Castle bien sûr !

  • Castle fait référence à « Flamme d’argent », une nouvelle de Sherlock Holmes où c’est l’absence d’une chose (en l’occurrence un aboiement) qui en révèle une autre.

  • Carmen Argenziano/Marco Rivera : acteur américain actif sur les deux écrans. Au cinéma, on a pu le voir dans Le Parrain II (1974), Le retour de l’inspecteur Harry (1983), Broken Arrow (1996), Anges et Démons (2009). A la télévision dans Columbo (1973), L’Agence tous risques (1983), La loi de Los Angeles (1986-1990), Urgences (1995), Stargate SG-1 (1998-2005), Docteur House (2007), Hawaï Five-0 (2014).

  • John Pyper-Ferguson/Dean Donegal : acteur canadien d’origine australienne, on a pu le voir dans X-Men l’affrontement final (2006) mais plus souvent à la télévision : Brisco County (1993-1994), MilleniuM (1997-1998), Les Experts (2000, 2010), Brothers & Sisters (2006-2007), Terminator : Les chroniques de Sarah Connors (2009), Grimm (2012), Once upon a time (2013), The Last Ship (depuis 2014), Marvel : les agents du SHIELDS (2017).

  • Eve Carradine/Mirielle Lefcourt : Ever Dawn Carradine est la nièce de David Carradine. On a pu la voir essentiellement à la télévision : Les Dessous de Veronica (1998), Les Experts (2004), Supernatural (2009).

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9.  À TOUTE VITESSE 
(OVERDRIVE) 

Scénario : Shalisha Harris

Réalisation : Bethany Rooney

Résumé :

La mort très étrange d’une astrophysicienne amène Castle et Beckett aux frontières du réel.

Critique :

Savoureux hommage à une glorieuse ainée tout autant que passage au tamis de la question extraterrestre, cet épisode est un régal ultra-référencé (Castle est une série « geek » à l’image de son héros) qui insère avec bonheur une enquête policière dans un cadre baignant dans l’étrange. L’on est toutefois plus proche de Jean Ray avec un « fantastique expliqué ».

La victime était une astrophysicienne retrouvée victime d’une « décompression explosive » ; ce qui se produit lorsqu’un corps est situé hors de l’atmosphère ! Tamala Jones rend bien la perplexité de Lanie et la suite de l’autopsie ne va pas lui rendre le sourire ; il y a bien plus de questions que de réponses. Mais si la légiste est perdue, Castle, lui, est tout sourire ! La victime a été enlevée par des aliens ! Lorsque le générique est lancé après 10 minutes d’épisode, cette hypothèse n’a pas pu être démentie par Beckett !

Il est intéressant de revoir nos duellistes dans leurs rôles de sceptique et de convaincu d’autant qu’à la différence de la magie, l’hypothèse d’une vie (et d’une intelligence) extra-terrestre est toujours valable scientifiquement même sans aller jusqu’aux élucubrations de la littérature et du cinéma fantastique. Jusqu’au bout, Beckett refusera d’admettre que les aliens existent même si, un instant, la logique policière semble vaciller. Le scénario donne évidemment un peu de temps à la thèse ufologique et s’offre Lance Henrikssen en invité de luxe ! Certains pourront regretter le temps relativement bref de sa présence mais c’est en fait cohérent avec la série : Castle est une série policière et non une série fantastique. Disons que c’est un témoignage de sympathie et une révérence faite à un acteur reconnu dans ce domaine tout autant qu’un hommage à la célèbre série où la vérité est ailleurs. En tout cas, en peu de minutes, l’acteur est très juste. Très posé, Benny Stryker n’a rien d’un gourou illuminé et il a même des informations pour les enquêteurs. Impossible de ne pas sourire quand il affirme avec un sérieux académique que le Gouvernement est derrière tout cela ! Et ce n’est pas la suite qui va le démentir !! Des « agents fédéraux » enlèvent les affaires de la malheureuse et interrogent dans des conditions ultraclichées nos héros !!!

Cet « enlèvement » est le climax de l’hommage. Par la suite, la vérité va se faire jour sous un angle réaliste de plus en plus affirmé. Castle a une idée pour le moins cocasse pour joindre ces mystérieux agents et le fait que ça marche souligne le côté fictionnel de la série. C’est encore l’écrivain qui va comprendre que quelque chose ne va pas du côté de la victime. Bien vu de la part de la scénariste que de ne pas faire de l’écrivain un obstiné. S’il croit en la magie et aux « petits hommes gris » (merci Mulder !), il n’en fait pas l’alpha et l’oméga. Si la prosaïque réalité doit l’emporter, alors tant pis ! Mais on sait qu’il ne renoncera pas à ses convictions. C’est finalement la coopération entre la police et un agent fédéral secret mais bien réel qui permettra à la vérité de se faire jour.

Anecdotes :

  • L’épisode ne compte pas d’accroche. La séquence « Il y a deux catégories de personnes qui réfléchissent à des façons de tuer » est supprimée.

  • « Les parents d’Ashley vous aimeront. Il vous suffit de ne pas être vous-même », assène avec gourmandise Beckett à Castle qui doit dîner avec les parents du petit ami d’Alexis !

  • Le titre original de cet épisode est un jeu de mot avec le titre original du film Rencontres du troisième type à savoir Close Encounters of the Third Kind.

  • Cet épisode multiplie les références à la série X-Files : Aux frontières du réel. Le titre français l’avait déjà annoncé !

  • Un des acteurs invités, Lance Henriksen, a interprété le personnage principal de la série MillenniuM, créée par Chris Carter à l'instar de X-Files.

  • Castle, après avoir parlé chinois, explique qu'il parle chinois parce qu'il adorait une série télévisée. Une autre référence à la série Firefly dans laquelle Nathan Fillion jouait dans un monde où l'anglais et le chinois mandarin sont parlés couramment par tout le monde.

  • Lance Henriksen/Benny Stryker : acteur américain, vu au cinéma dans Rencontre du troisième type (1977), Terminator (1984), Aliens, le retour (1986), Aliens 3 (1992), Mort ou vif (1995), Scream 3 (2000), Appaloosa (2008). Il a également joué pour la télévision où il est surtout connu pour MilléniuM (1996-1999). On l’a vu aussi dans NCIS (2007) et The Blacklist (2015).

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10. MAUVAISE ALLIANCE 
(FOLLOW THE MONEY)

Scénario : Scott Williams

Réalisation : Bryan Spicer

Résumé :

La mort d’un ancien docker fauché, un ancien bar et la Prohibition sont les ingrédients du nouveau cocktail pour Castle et Beckett.

Critique :

Bel hommage au passé sulfureux de l’Amérique mais aussi à une certaine ambiance quand « atmosphère » voulait dire quelque chose de l’esprit d’un lieu.

Tout commence quand le corps d’un certain Donnie est sorti de l’East River. Les enquêteurs trouvent très vite que c’est un ancien docker et Castle fantasme déjà sur l’implication de la Mafia ! Il y a bien un ancien type louche mais il a juste vendu un bar, le Old Haunt à Donnie qui y avait des souvenirs. Castle fait un éloge vibrant du lieu et c’est un régal d’entendre vibrer ces mots d’autant que Nathan Fillion est vraiment excellent dans l’incarnation de son personnage. Sur cet épisode, il vole la vedette à Stana Katic qui se rattrape pour partie dans l’interrogatoire du barman. C’est ultra-sexy et plein d’humour. On a encore l’occasion de rire avec le troisième suspect de l’épisode, complètement « chargé » mais blanc comme neige. C’est sans doute le point faible de cet épisode ; le coupable n’est pas si dur à trouver quand on a éliminé presque tout le monde très vite. A défaut d’un whodunit à la Duchesse de la mort, il reste le whydunit.

Le Old Haunt est au cœur de l’intrigue et le décor a été particulièrement soigné. Il y a un bel effort de reconstitution avec ce souci de lier le beau à l’utile, à savoir donner l’illusion qu’il s’agit d’un lieu lié à la Prohibition. Le tunnel qu’empruntent nos duettistes est un classique de la littérature policière de l’époque (lire Sax Rohmer ou Dashiell Hammett) mais il s’insère avec aisance dans l’histoire et joue un rôle déterminant dans l’explication et la résolution de l’intrigue. Le scénariste s’offre en plus le luxe de se payer la jeunesse branchée par cette confrontation entre un Castle amoureux et respectueux du passé et une tête à claque patron de start-up ; le genre à se gargariser d’avoir inventé la roue et de l’avoir fait breveter. La charge caustique est à déguster sans modération.

Dans une histoire où le passé se rappelle et se confronte au présent, l’intrigue secondaire avec la copine d’Alexis venue du Kansas est certes très mineure mais elle résonne plutôt bien avec l’ensemble.

Anecdotes :

  • Castle a écrit « Pour une poignée de balles » au Old Haunt.

  • L’écrivain multiplie les références au cinéma dont Les Dents de la mer et Alien.

  • Beckett fait référence aux « alligators » dans les égouts. Légende urbaine, elle s’appuie sur un fait véridique : un crocodile est sorti des égouts de New York le 10 février 1935. Dès 1936, la municipalité lança une campagne d’éradication. Il est de toute façon impossible à un reptile de vivre dans un environnement aussi froid.

  • La Prohibition : le terme renvoie à la campagne contre la production, la vente et la consommation d’alcool. Elle fut institutionnalisée par le 18ème amendement en 1919 mais suscita une puissante contrebande. Roosevelt la supprima en 1933 (21ème amendement).

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11. PARI GAGNANT 
(LET IT RIDE)

Scénario : David Grae

Réalisation : Jeff Blekner

Résumé :

Alors que l’équipe enquête sur la mort d’une marieuse, elle accueille l’actrice qui doit incarner Nikki Heat au cinéma et veut s’inspirer de Beckett !

Critique :

Attention ! Idée brillante ! Un scénario signé David Grae est en général gage de qualité mais ici, il fait preuve d’une belle inventivité et d’un grand humour car c’est la série qui se moque d’elle-même ! La mise en abîme est hilarante et nos duettistes interprètent une symphonie en trois temps impeccable. Comme l’intrigue policière n’est nullement sacrifiée à cet exercice de style, le spectateur est à la noce !

A la noce parce que la victime, Stacy Collins, veillait à ce que des couples se rencontrent. « Un petit meurtre te fera du bien » avait dit Alexis à son père affligé par le choix de l’actrice Natalie Rhodes pour interpréter Nikki Heat. C’est vrai que les premières images dont on nous gratifie n’ont rien de gratifiant pour elle et l’énoncé de sa filmographie – qu’Alexis n’a « pas vu » mais qu’elle connaît bien – a de quoi faire fuir en effet !! Or, voilà que ladite Natalie Rhodes débarque sur la scène de crime !!! Beckett avait donné son accord pour qu’elle la suive et prenne des notes (elle a l’habitude !). C’est le premier mouvement de la symphonie : Beckett confiante, collaborant de bonne grâce avec une Natalie à l’écoute, concentrée et un Castle proprement snobé et dont toutes les tentatives pour se rendre intéressant virent au pathétique. Il a des répliques d’une platitude confondante prononcées avec le sérieux qui ne va pas. Même Chuck Norris s’en sortirait mieux ! Nathan Fillion est juste génial ; une mimique suffit pour nous faire comprendre la solitude d’un auteur à qui sa muse et sa création échappent. Que Natalie n’ait pas lu Vague de chaleur, roman justement porté à l’écran, est juste le dernier clou du cercueil de Richard Castle !

Le second mouvement correspond à l’approfondissement de l’enquête. La victime versait beaucoup d’argent à un détective miteux qui se renseignant sur les clients de celle-ci. A ce moment, Natalie avoue à Castle qu’elle trouve le personnage de Nikki « complexe » et qu’elle espère parvenir à lui ressembler un peu. Cela n’a l’air de rien mais ces quelques mots rassénèrent le romancier qui amorce sa « réévaluation » de l’actrice. Laquelle, pour s’immerger dans le personnage, va jusqu’à copier la gestuelle de Beckett et à lui ressembler physiquement ! C’est bluffant ! Du coup, Beckett commence à paniquer. Il faut dire que Laura Prépon en brune ressemble effectivement beaucoup à Stana Katic ! On est aussi obligé de rire devant la mine rêveuse de Nathan Fillion !!! Le réalisateur s’amuse avec des gros plans sur les visages montrant la palette des sentiments des acteurs. Ce mouvement se termine lorsque, pour « rentrer dans le personnage », Natalie « chauffe » Castle puisque celui-ci s’est inspiré de lui-même pour créer le personnage de Jameson Rook, journaliste qui suit Nikki Heat de près (de très près même).

Enfin, le troisième mouvement voit Natalie demander à Beckett si Castle est gay : ce dernier a refusé de coucher avec elle ! Du côté de l’enquête, les policiers se sont concentrés sur la jolie secrétaire du miteux et celle-ci avoue piéger des hommes à la demande de Stacy. Le final baigne dans le mélodramatique mais c’est justement l’effet recherché et c’est vraiment drôle. Natalie Rhodes en est quasiment arrivé à faire plus Beckett que Beckett et celle-ci est soulagée que cela soit fini. Tout au long de l’épisode, Stana Katic et Nathan Fillion auront été à leur meilleur niveau mais Laura Prépon se sera révélée excellente. Qu’elle commence avec un look de bimbo ne fait que renforcer la mue de l’actrice qui joue une actrice devenant meilleure à mesure qu’elle comprend le personnage. C’est une jolie réflexion sur l’image et le monde du spectacle, plus originale d’autant que Castle s’est justement inspiré de Beckett pour créer Nikki et voilà Natalie copiant Beckett pour comprendre Nikki. Pour une fois, Frankenstein a réussi son œuvre !

En petite musique de fond, l’intrigue mineure du jour prend Kevin Ryan en personnage principal. Il va demander sa petite amie Jenny en mariage. Castle lui donne quelques conseils farfelus qui lancent l’épisode ! Et il se trouve que Natalie est un fantasme du policier ! Seamus Dever est épatant dans cet homme simple, qui s’efforce d’être un bon policier et un amoureux sincère malgré la présence d’une bombe sexuelle à ses côtés. L’épisode se termine sous les applaudissements. Rien de plus normal.

Anecdotes :

  • Nikki Heat est le nom original de l’héroïne créée par Castle. En VF, elle est appelée « Nikki Hard » mais, dans les traductions françaises des romans, c’est bien son nom original qui est utilisé.

  • Après le record d'audience de près de 10 millions de téléspectateurs sur la chaîne ABC, celle-ci a commandé une quatrième saison pour la série.

  • Lorsque Ryan montre sa bague à Castle, celui-ci fait un simulacre de demande à Beckett. C’est la seconde fois qu’il lui présente une bague de fiançailles.

  • Laura Prépon/Natalie Rhodes : actrice américaine, essentiellement présente à la télévision : That 70’Show (1998-2006), How I met your mother (2009-2010), Docteur House (2010), Orange is the new black (depuis 2013).

  • Absence de Tamala Jones et de Ruben Santiago-Hudson.

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12. HUIS CLOS EXPLOSIF 
(HELL ON THE HIGH WATER)

Scénario :Terri Edda Miller

Réalisation : Millicent Shelton

Résumé :

Castle et Beckett enquêtent sur la mort d’un magicien mais il y a un lapin dans le chapeau !

Critique :

Consacrer un épisode de Castle à la magie relève tellement de l’évidence qu’on se demande comment les scénaristes n’y ont pas pensé plus tôt. Il est aussi agréable que la magie constitue un élément de constitution du « Caskett » par les souvenirs qu’elle évoque à nos duellistes.

Faux semblant. C’est ce qui qualifie le mieux la magie. Tout est différent de ce qu’il paraît être et le scénario parvient à rendre tangible sans gratuité cette évidence. La mort paraît être un suicide mais la lettre laissée par la victime révèle autre chose. Ladite victime paraît soudain vivante mais c’est un frère jumeau (d’où la théorie farfelue du jour de Castle). Un vieil artisan construit un automate mais les enquêteurs ont découvert des traces d’explosif. Pour finir, deux morts sortent de leurs tombes ! Pour résoudre le meurtre et confondre le coupable, la police va devoir avoir recours…à la magie ! C’est brillant, bien joué et ce coup final couronne aussi un épisode où l’humour n’aura pas manqué.

Faux semblant donc. Deux intrigues secondaires utilisent ce procédé. D’abord, Lanie et Esposito qui sont en couple mais le cache aux autres. L’épisode est généreux avec Tamala Jones qui dispose de bien plus de temps de présence et l’utilise à bon escient réussissant en une scène à être à la fois glamour et factuelle. Ensuite, Castle et Gina dont l’histoire prend fin. Ainsi que l’avoue le romancier à sa mère (brève mais utilise présence de Susan Sullivan parfaite en mère attentive et présente), il vivait quelque chose de banal et rêvait de magie. C’est aussi la morale de cette histoire : la magie détourne le réel, elle ne s’y substitue pas.

Anecdotes :

  • « Alakazam » invoque Beckett : c’est une formule contraire au traditionnel « Abracadabra » dont l’origine est moyen-orientale mais l’étymologie contestée. C’est une invocation performative (la prononcer provoque quelque chose) et c’est la formule utilisée pour animer le Golem.

  • Brett Cullen/Christian Dahl : acteur américain, vu au cinéma dans Wyatt Earp (1994), La vie devant ses yeux (2007) mais plus souvent à la télévision : Les oiseaux se cachent pour mourir (1983), Falcon Crest (1986-1988), L’Equipée du Pony Express (1989-1990), Ally McBeal (1997), FBI : Portés Disparus (2002), Desperate Housewifes (2004-2005), A la Maison-Blanche (2005-2006), Lost (2005-2008), Ugly Betty (2006-2007), Person of Interest (2011-2013), Under the Dome (2014-2015).

  • Jeff Hephner/Edmund et Zalman Drake : acteur américain né Jeffrey Lane Hephner. On l’a vu dans les séries Newport Beach (2005), Docteur House (2008), Chicago Fire (2013), Chicago Med (2016).

  • Absence de Ruben Santiago-Hudson.

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13. LE RETOUR DU PIRATE 
(RETURN OF THE KING)

 

Scénario : Will Beall

Réalisation : Tom Wright

Résumé :

Un ancien policier contacte Kate Beckett pour lui parler du meurtre de sa mère mais il est abattu devant elle.

Critique :

Il y a deux catégories d’épisodes excellents dans Castle : ceux qui poussent l’humour au plus loin en pastichant les films et séries de genre et ceux qui sont des œuvres au noir. Cet épisode est de la seconde catégorie et de la meilleure eau.

Exceptionnellement, il ne débute pas par la découverte d’un corps ; ce qui est déjà une indication que ce n’est pas un épisode ordinaire. John Raglan est mourant et veut tout raconter à Beckett (venue en compagnie de Castle) mais il est tué. Il a tout de même eu le temps d’apporter un élément nouveau qui, dans un premier temps, complexifie l’histoire. A rebours de l’épisode type, aucune des personnes interrogées n’est innocente à un degré ou à un autre mais toute sont des pièces d’un sinistre puzzle qui prend sens dans une époque pas si lointaine où New York vivait sous la coupe de la Mafia. Presque tous les interrogatoires sont des confrontations ; celle avec Vulcan Simmons est la plus violente psychologiquement. Jonathan Adam est prodigieux dans l’incarnation d’un véritable serpent, malveillant, à la fausse élégance, mais fin renard et sachant pousser à bout Kate Beckett. Sans faute de Stana Katic qui fait ressentir toutes les émotions par lesquelles passent son personnage. Il faut la voir complètement livide par exemple. On est avec elle du début à la fin sans la lâcher et on apprécie que Richard Castle vienne la soutenir. Le romancier, à qui sa mère a demandé d’être honnête sur la raison qui le fait aller au poste de police tous les jours, ne se dérobe pas. Il apportera une aide importante et il sera déterminant dans le final éprouvant.

Le grand mérite de cet épisode est de replacer un fait – le meurtre de Johanna Beckett – dans un contexte plus large ; lui donnant une profondeur et une consistance et partant un intérêt. Intérêt renouvelé puisque l’épisode ne résout pas le crime originel tout en faisant avancer l’histoire générale. Les nouveaux personnages impliqués sont importants chacun à leur manière, ce qui construit une narration riche et passionnante à suivre et qui rend crédible la présence du « dragon » ; le puissant commanditaire in fine. Avec une réalisation alerte qui joue à fond la carte du mouvement, tout en réussissant à placer de courts mais précieux moments plus intimes, c’est un des sommets de la saison.

Anecdotes :

  • Jonathan Adam/Vulcan Simmons : acteur américain, très peu de films à son actif mais plusieurs séries : Bones, Nikita, NCIS : Los Angeles.

  • Max Martini/Hal Lockwood : acteur américain présent sur les deux écrans. Au cinéma, on a pu le voir dans Il faut sauver le soldat Ryan (1998), Colombiana (2011), Captain Phillips (2013), Cinquante nuances de Grey (2015), Cinquante nuances plus sombres (2017). A la télévision : Le Caméléon (1997), Les Experts (2002), Les Experts : Miami (2003), The Unit (2006-2009), Mentalist (2012).

  • Absence de Molly C. Quinn et de Tamala Jones.

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14. PANDORA'S BOX, PART 2 
INÉDIT EN FRANCE

Scénario : Alexi Hawley

Réalisation : Émile Levisetti

Résumé :

Castle et Beckett enquêtent sur la mort d’un ancien gagnant de la loterie.

Critique :

Un épisode sympathique mais un peu banal. Le thème de « l’argent ne fait pas le bonheur » est par trop cliché pour être un moteur d’intrigue satisfaisant.

De fait, si l’histoire se suit sans déplaisir et avec un certain nombre de rebondissements intéressants voire amusants, elle n’a pas d’éléments de fantaisie qui font le sel de cette série. Elle reprend un certain nombre de clichés (enfant toxico, passé qui ne passe pas) ou de figures rituelles (dealer jouisseur, gagnant qui culpabilise, majordome guindé). Il y a cependant un bon rebondissement pour relancer l’intrigue dans la dernière partie de l’épisode, ce qui donne un coupable convainquant et qu’on avait trop facilement laissé passer. On appréciera aussi l’astuce de Castle pour résoudre l’énigme. Le fil rouge de ce que ferait les personnages principaux avec le gros lot est plaisant mais sans plus. Sauf le final qui est réellement touchant parce qu’il concerne nos héros.

L’intrigue secondaire du jour concerne Martha désemparée par l’héritage fabuleux que lui a laissé Chet. Il est agréable que ce soit Beckett qui lui souffle le moyen d’en user sans mal agir et sans remords.

Anecdotes :

  • Pour Castle, le coupable c’est le majordome ! Un classique du roman policier dont Chapeau melon avait su faire son miel (Les espions font le service).

  • « La richesse ne fait qu’accentuer tous les aspects de notre personnalité » philosophe Castle…qui avoue que c’est son côté enfantin qui en a profité.

  • Castle s’est acheté un cratère de la Lune ! Depuis le traité sur l’espace de 1967, la Lune est considérée comme un espace international (comme les mers). En revanche, l’appropriation dans des buts commerciaux et économiques reste juridiquement floue.

  • Ned Bellamy/Logan Meech : acteur américain, vu dans Les enquêtes de Remington Steele (1986), Arabesque (1993), Les Experts : Miami (2004), The Unit (2006-2007), Terminator : les chroniques de Sarah Connors (2008-2009), Treme (2011-2013), Resurrection (2014).il a aussi joué au cinéma : Ed Wood (1994), Dans la peau de John Malkovitch (1999), Saw (2004), Twilight chapitre I-Fascination (2008), Django Unchained (2012).

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15. TERMINUS 
(END OF THE LINE)

Scénario : Moira Kirland

Réalisation : John Terlesky

Résumé :

La mort de l’épouse d’un vieil ami de Richard Castle provoque une crise avec Kate Beckett.

Critique :

Moira Kirland a brillamment mis en forme cette idée géniale que de mettre à l’épreuve la solidité du « Caskett » sur un autre terrain que celui des sentiments ; en plaçant cette opposition sur le terrain qui les réunit : le crime.

La victime était l’épouse de Damian Weslake, ami de Castle. Les explications que donne celui-ci à sa défense acharnée sont très convaincantes ; en plus, Nathan Fillion donne beaucoup de chaleur à celles-ci. L’acteur est impeccable, tant dans son obstruction initiale que dans son repentir et sa soif de justice. « Écoute ton cœur » lui dit Martha, toujours de bon conseil. Le scénario est véritablement habile puisqu’il charge Damian mais indirectement. L’élément le plus lourd étant la « coïncidence » entre ce crime et la mort du père de Damian, 20 ans auparavant. Or, que dit-on des coïncidences dans les séries policières ?

La série joue sur ses habitudes, comme le « bon » suspect initial mais innocent. Le fait qu’il soit relativement vite expédié signifie que le scénario va appuyer ailleurs et, de fait, il multiplie les suspects. Ils sont relativement bien dessinés même si un peu schématiques. Par contre, Jason Wiles n’est pas tout à fait le bon choix pour Damian. Emprunté, peu à l’aise et sans beaucoup d’expression, il ne crée que partiellement une connexion avec Nathan Fillion. Mais il y a beaucoup de rebondissements, tous crédibles et la rivalité entre Castle et Beckett rajoute un allant et pas mal de suspense. L’enquête à double hélice accouche d’une double résolution absolument stupéfiante et d’un final doux-amer.

Anecdotes :

  • « Chez les riches, les meurtres sont toujours bizarres » affirme Esposito

  • L’épisode se passe aux alentours de la Saint Valentin.

  • Alicia Coppola/Amber Patinelli : actrice américaine diplômée d’anthropologie et ancien mannequin n’a aucun lien de parenté avec Francis Ford Coppola. Vue au cinéma dans Benjamin Gates et le trésor des Templiers (2008) mais plus souvent à la télévision, notamment Another World (1991-1993), Trinity (1998-1999), Cold Feet (1999-2000), JAG (2003), Preuves à l’appui (2003-2005), NCIS (2004-2005, 3 épisodes), Mon oncle Charlie (2005-2013), NCIS : Los Angeles (2010, 2015), Esprits criminels (2014), Shameless (2016).

  • Tom Irwing/Simon Campbell : acteur américain, vu dans les séries Angela, 15 ans (1998-1999), Les Experts (2002), Related (2005-2006), Saving Grace (2007-2010), Grey’s Anatomy (2010-2011), Devious Maids (2013-2016).

  • Jason Wiles/Damian Westlake : acteur américain, surtout actif à la télévision : New York 911 (1999-2005), American Wives (2007), Esprits criminels (2010), Scream (2015).

  • Absence de Tamala Jones.

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16. ENVERS ET CONTRE TOUT 
(THE LAST STAND)

Scénario : David Amann

Réalisation : Rob Bowman

Résumé :

Croyant enquêter sur la mort d’un simple chauffeur de taxi, Castle et Beckett se retrouvent à chercher une arme de destruction massive !

Critique :

L’excellent épisode par nature : partir d’un fait banal et amener doucement à quelque chose de beaucoup plus gros, mettre de l’humour au départ puis le réduire progressivement tout en faisant monter la pression, doubler l’enquête habituelle du soupçon de la manipulation, et vous obtenez 40 minutes  (quasiment) sans faute qui vous scotchent à votre fauteuil.

D’entrée de jeu, Rob Bowman – sûrement le meilleur réalisateur de la série et un très bon réalisateur tout court – installe une tension, un rythme rapide marqué par une musique forte, qui scande les secondes et que l’on retrouvera plus tard. Tout commence donc par la mort d’Amir, un chauffeur de taxi dans un entrepôt abandonné. Ainsi que le souligne Lanie, tout pourrait faire paraître à un vol qui aurait mal tourné mais pourquoi avoir brisé les doigts du défunt ? David Amann, une des meilleures plumes du staff, nous invite ainsi à ne pas prendre ce que nous allons voir comme allant de soi, plus que d’habitude. La présence d’un diplomate syrien semble convenue mais c’est efficace pour troubler l’onde et cela nous vaut l’habituelle mais toujours réjouissante théorie de Castle ! Lequel devant un garde-meuble nous régalera une dernière fois d’une référence cinématographique amusante.

Une dernière fois parce que voilà que des traces de radioactivité sont détectées. Avant que l’enquête n’atteigne un climax de tension, le scénario s’est accordé une pause pour que Beckett évoque ses états d’âme, dise son amertume devant la tournure de sa vie amoureuse et trace le portrait du compagnon idéal. Intéressant que, sur ce passage, Nathan Fillion n’ait aucune ligne de texte. L’arrivée de Mark Fallon, de la Sécurité Intérieure, n’apaise pas vraiment les esprits ; d’autant qu’Adrian Pasdar est diablement convainquant en homme d’autorité. L’enquête suit un rythme trépidant car il y a urgence et ce moteur, pour être classique, n’en reste pas moins efficace. Tout comme le procédé un brin éculé d’éjecter les héros de l’enquête, histoire de dramatiser encore un peu les enjeux. Alors, certes, du coup, il n’y a plus de surprise désormais mais cela n’enlève rien à la qualité de l’ensemble car David Amann a su doser les révélations, amener chaque élément à temps et s’il ne surprend pas, c’est qu’il avait gardé une terrible carte dans son jeu qu’il abat à la dernière minute nous laissant tétanisé !

Anecdotes :

  • Cet épisode et le suivant forment un double épisode.

  • Alon Moni Aboutboul/Fariq Yusef : acteur israélien, vu au cinéma dans Rambo 3 (1988), Munich (2005), The Dark Knight Rises (2012), La chute de Londres (2016). Il travaille aussi pour la télévision : NCIS (2010), Fringe (2011), NCIS : Los Angeles (2013), The Blacklist (2014), The Leftovers (2015).

  • Lochlyn Munro/Kevin McCann : acteur canadien, vu dans Highlander (1994), JAG (1999), Monk (2004), Hawaï Five-0 (2012), Rizzoli & Isles (2015). Au cinéma, dans Dracula 2001 (2000), Freddy contre Jason (2003), Assaut sur Wall Street (2013), A la poursuite de demain (2015).

  • Adrian Pasdar/agent Mark Fallon : acteur américain, vu au cinéma dans Top Gun (1986), Aux frontières de l’aube (1987), L’impasse (1993) mais surtout à la télévision : Profit (1996-1997), Les Chemins de l’étrange (2000-2002), Amy (2003-2005), Heroes (2006-2010), The Lying Game (2011), Agents of SHIELD (2014), Colony (2016).

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17. RAPIDE, SILENCIEUX, MORTEL 
(SWIFT, SILENT, DEADLY)

Scénario : Andrew W. Marlowe

Réalisation : Bill Roe

Résumé :

Les enquêteurs n’ont que quelques heures pour découvrir la bombe.

Critique :

La surprise ne joue plus ici puisque le spectateur sait quels sont les tenants et les aboutissants mais le scénario d’Andrew W. Marlowe sait parfaitement user du contre-la-montre, gérer la tension et garder un peu de temps pour ses personnages. La réalisation est sans faute. L’orchestration est cependant moins présente et moins signifiante que pour le premier volet.

Tout le départ de l’épisode (jusqu’au générique) se joue sur trois fronts qui se renforcent mutuellement générant un effet d’angoisse croissant : Castle et Beckett se congelant à petit feu, Martha et Alexis rentrées inopinément et se demandant où est Richard, les enquêteurs à cran ayant autre chose à faire que les chercher. Évidemment que notre couple préféré s’en sortira mais, par un coup de vice dont on aurait pourtant pu s’attendre de la part de Marlowe, le « Caskett » subit un coup d’arrêt.

Castle va véritablement être le moteur de tout l’épisode. Ce sont ses intuitions, ses suggestions qui vont réellement permettre à l’enquête de progresser. Du grand Nathan Fillion. Pourtant, Mark Fallon ne passe pas au second plan grâce à l’énergie que met Adrian Pasdar dans son personnage. Il ne le rend vraiment pas sympathique mais c’est parfaitement voulu et pleinement réalisé. Juste une anecdote glissée par Ryan éclairera sur les motivations de l’agent Fallon. Après la séquence Dana Delany en saison 2, c’est une autre séquence de haut vol que s’offre la série avec Adrian Pasdar. C’est moins chaleureux mais, du moins, c’est complètement différent et pas moins intéressant. Coup de génie du scénariste que la « méthode Castle » qui sauve New York ! C’est à peine croyable mais c’est tellement bon !!

Anecdotes :

  • Générique différent : il est bleu glacier et l’orchestration n’est pas la même.

  • « On est programmé par la peur » énonce Beckett

  • Approximativement au 3/4 de l’épisode, Esposito cite deux noms, Evan Bauer et Jack Cochran ; en prenant le nom du premier et le prénom du second, il est possible d'obtenir Jack Bauer, le personnage principal de 24 heures chrono. Cochran est sans doute une référence à Robert Cochran, co-créateur de la série (avec Joel Surnow). Quant à Evan peut être une référence à Evan Katz, scénariste/executive producer durant toute la série 24 heures chrono, et co-créateur avec Manny Coto du spin-off 24 : Legacy.

  • Absence de Tamala Jones.

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18. UN PASSÉ ENCOMBRANT 
(SLAY THE DRAGON)

Scénario : Elisabeth Davis

Réalisation : David M. Barrett

Résumé :

Castle et Beckett enquêtent dans le monde impitoyable du soap-opera.

Critique :

Une fois encore, Castle se paye un genre et c’est le soap qui trinque. L’épisode est amusant, surjoué évidemment mais il aurait pu être meilleur cependant. Les différents éléments donnent plus l’impression d’être juxtaposés que réellement mêlés. On passe donc de l’un à l’autre sans vrai lien. L’écriture d’un soap a peut-être déteint sur Elisabeth Davis. En tout cas, on rit pas mal.

La mort de la victime est déjà une satire en soi : c’est un auteur ! L’effet miroir joue et on savoure d’autant que Castle et Beckett la prolonge d’une certaine façon. Néanmoins, ensuite, c’est un déroulement beaucoup plus classique qui survient même si les interrogatoires des comédiens sont très cocasses. Très drôles certes mais on a quand même connu plus désopilant. Elisabeth Davis s’amuse à doter tous les suspects d’alibis et on sourit devant la perplexité croissante des enquêteurs. Le problème c’est que quand Castle trouve la solution, l’impression laissé c’est qu’elle sort de nulle part. On aura une dernière occasion de sourire avec la scène écrite par le romancier pour le soap.

Heureusement, les divas vont sauver le médiocre pour le tirer vers le mieux. Susan Sullivan se déchaîne dans cet épisode qui a dû lui rappeler des souvenirs ! Martha est littéralement dans son élément puisqu’elle a joué dans ce soap…trente ans avant ! Elle veut se la jouer « agent infiltré » et c’est vraiment très drôle. Surtout dans deux moments ne paraissant pas du tout être ce qu’ils sont. Là, on est plié et la complicité entre Susan Sullivan et Nathan Fillion est exquise. Et puis il y a Jane Seymour, en invité de luxe. L’actrice surjoue une grande partie du temps (elle incarne la mère de la victime et il ne faut pas rater le moment où elle est amenée au poste) mais, quand son personnage est fermement interrogé par les enquêteurs, elle se pose et nous montre, à nous et à Castle et Beckett, ce que c’est que le talent. On n’ira pas jusqu’à brûler un cierge mais, dans le contexte de cet épisode, Jane Seymour était l’actrice qu’il fallait et elle ne se rate pas, nous faisant bien rire alors que son personnage n’a rien de reluisant !

Anecdotes :

  • Absence de Ruben Santiago-Hudson

  • Castle affirme qu’une machine à dérégler le climat a été imaginée dans un soap. Lequel est imaginaire mais la machine a été imaginé, elle, dans le film Chapeau melon et bottes de cuir !

  • Scène rarissime : Castle appelle Beckett « Katherine » mais c’était pour se moquer.

  • Tina Majorino/Reese Harlan : actrice américaine, de son nom complet Harmony Olivia Tina Majorino, elle travaille essentiellement pour la télévision : Veronica Mars (2004-2007), Big Love (2006-2010), Bones (3 épisodes, 2010-2011), Legends (2014).

  • Jane Seymour/Gloria Chambers : née Joyce Frankenberg, cette actrice britannique a été naturalisée américaine en 2005. Elle débute avec Ah ! Dieu ! que la guerre est jolie ! (1969) de Richard Attenborough, qui deviendra son beau-père entre 1971 et 1973 mais c’est son rôle de James Bond Girl dans Vivre et laisser mourir (Solitaire) en 1973 qui la fait connaître. Elle jouera ensuite notamment dans La Révolution française (1989) ou Serial noceurs (2005) mais c’est la télévision qui lui donne ses principaux rôles, en particulier Docteur Quinn, femme médecin (1993-1998). Elle a aussi joué dans les séries Smallville (2004-2005), Miss Marple (2007), Franklin et Bash (2012-2014), Jane the Virgin (2015). Élevée officier dans l’Ordre de l’Empire britannique en 2000. 

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19. ANTIDOTE 
(QUID PRO QUO)

Scénario : Terence Paul Winter

Réalisation : Jeff Blockner

Résumé :

Un juré s’effondre en plein procès : il a été empoisonné !

Critique :

Un honnête épisode même s’il n’a rien de particulièrement original. Son erreur est de ne pas se moquer du genre judiciaire et de l’aborder de façon trop sérieuse. Il est cependant assez bien écrit pour se suivre plaisamment.

L’épisode se base sur l’aphorisme bien connu : « A qui profite le crime ? ». En l’occurrence à l’accusé. Le scénario est assez habile pour ne pas l’écarter de la liste des suspects mais un autre aphorisme veut que le doute lui profite aussi. L’accusé innocent, c’est un cliché des séries et films judiciaires et, sur ce plan, Castle n’innove absolument pas mais, surtout, ne propose pas une fantaisie qui donnerait un second degré à l’épisode. A la place, c’est une enquête sérieuse mais banale qui nous est proposée. Par contre, on appréciera que le personnage de Montgomery soit mis en avant. Voilà un policier consciencieux mis sous pression par le procureur en personne ; difficile de bien faire son métier quand l’affaire concerne un procès médiatisé. C’est grâce à sa ténacité, et au soutien sans faille qu’il apporte à Beckett, que l’affaire sera résolue. Ruben Santiago-Hudson campe solidement son rôle.

Il y a une intrigue secondaire dans cet épisode autour d’un secret d’Alexis et d’une méthode peu scrupuleuse de son père pour savoir ce que fait sa fille. Amusant même si c’est une redite destinée à nous faire comprendre la foncière honnêteté de la jeune fille. Heureusement, la bonne composition de Molly C. Quinn permet à Alexis d’échapper au cliché de la bonne fille un peu bêta. On aura aussi apprécié comment elle remet son père en place mais, ça aussi c’est une redite. Dommage.

Anecdotes :

  • Le titre original de cet épisode est un jeu de mot avec la série Law and Order connue en France sous le nom New York, police judiciaire.

  • Bruce Davison/Louis Arnacki : acteur américain, vu au cinéma dans Fureur apache (1972), Six degrés de séparation (1993), X-Men (2000, 2002), Le maître du jeu (2003). Il a tourné aussi pour la télévision : Les contes de la crypte (1995), Triangle (2005), Les aventures de Flynn Carson : le secret de la coupe maudite (2008).

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20. UN MENTOR TRÈS SPÉCIAL 
(NOLA CONFIDENTIAL)

Scénario : Scott Williams

Réalisation : Steve Boyum

Résumé :

Le corps d’un journaliste est retrouvé dans le four d’une pizzéria.

Critique :

Voilà un épisode de Castle comme on les aime, plein d’humour mais un humour au service d’une solide enquête policière.

Avant le générique (donc en moins de dix minutes), le spectateur a eu deux grands éclats de rire ! Rien que les noms des quatre pizzaiolos en guerre sont des bijoux de drôlerie sans oublier les coups pendables qu’ils se sont faits entre eux ! Même Lanie pour une fois sacrifie à l’humour noir !! La théorie fumeuse de Castle est aussi brève qu’hilarante. L’identité de la victime, Gordon Burns, journaliste déchu, lance véritablement l’histoire. Une histoire simple puisqu’elle part de la « guerre des pizzas » pour aboutir à un trafic de drogue. Simple mais en aucun cas linéaire. Chacun des suspects pourrait être lié au crime et au trafic mais leurs interrogatoires distillent également de petites pastilles d’humour. Faire rire en instruisant le spectateur ; c’est bien joué.

L’enquête rebondit avec la découverte de Monica Wyatt, une ex de la victime. Liz Vassey apporte la gravité et la tendresse appropriée faisant un joli contraste avec les hommes jusqu’alors présenté qui avaient tous un côté ridicule ou pathétique. Poursuivre l’enquête va permettre de traquer la « Baleine Blanche » de Burns en lien avec un épisode traumatisant de son passé. Voilà l’élément tragique qui densifie le fond de l’épisode. Très appréciable aussi la révérence, très dans l’ADN de la série, au « film noir » et que ce soit « Boggie » qui apporte un élément déterminant est un bel hommage. Le fin mot de l’histoire, il revient à Castle, grand amateur du genre.

L’intrigue secondaire du jour, liée à Alexis, est différente des habituelles par sa gravité. L’adolescente vit très mal un coup qu’on lui a fait et ne comprend pas bien pourquoi elle réagit comme elle le fait. Molly C. Quinn est ici particulièrement convaincante et la connexion avec Nathan Fillion toujours aussi limpide. Les deux acteurs réalisent un sans-faute dans cette partition et il est bien vu de ne pas dresser de « l’âge ingrat » un portrait caricatural mais bien nuancé.

Anecdotes :

  • Castle a écrit « Ciel de cendres ».

  • En 2003, Ryan était dans la brigade des stups.

  • La « Baleine blanche » fait évidemment référence à Moby Dick, métaphore de l’obsession destructrice, d’après le roman éponyme d’Herman Melville. Il y a plusieurs références dans l’épisode.

  • Gary Basaraba/Ralph Carbone : acteur canadien, vu au cinéma dans La dernière tentation du Christ (1988), Striptease (1996), Suburbicon (2017) et à la télévision dans Brooklyn South (1997-1998), Boomtown (2002-2003), Person of Interest (2013-2014), NCIS : Nouvelle-Orléans (2016).

  • Peter Onorati/Sal Malavolta : acteur américain, surtout actif à la télévision : Walker, Texas Ranger (2000), Mes plus belles années (2002-2004), Ghost Whisperer (2007), Desperate Housewifes (2009).

  • Liz Vassey/Monica Wyatt : actrice américaine, elle tourne principalement pour la télévision : La Force du destin (1990-1992), Code Quantum (1991, 1993), Star Trek : la nouvelle génération (1992), Urgences (1994), Dharma et Greg (2000), Tru Calling (2005), Les Experts (2005-2010), La diva du divan (2011-2012).

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21. REPRÉSAILLES 
(KREWE)

Scénario : Matt Pyken

Réalisation : Paul Holahan

Résumé :

Un champion de natation est retrouvé mort noyé. Parallèlement, Castle s’agace de voir un autre auteur s’intéresser à Beckett.

Critique :

Episode un peu ambivalent. Son intrigue principale ne casse pas trois pattes à un canard mais elle est tout de même suffisamment bien écrite pour rester intéressante. Par contre, une fois n’est pas coutume, l’intrigue secondaire concerne Richard Castle lui-même ! Ces deux segments tendent à se renforcer mutuellement, ce qui est une réussite, et sauve l’épisode.

Lequel commençait mal avec cette histoire d’un nageur venu d’un milieu modeste, désargenté et qui devient un potentiel champion. La question usuelle du « D’où vient l’argent ? » n’est néanmoins pas mal exploitée puisqu’elle permet de développer l’environnement de la victime, fournissant ainsi la crédibilité du mobile du meurtre lorsque les enquêteurs l’auront trouvé. Le dopage dans le sport est aussi devenu un cliché de la série policière. C’est dommage d’y avoir sacrifié.

Tout cela va déboucher sur la résolution du crime grâce à…Michael Connelly ! Le célèbre auteur de polars participe à la traditionnelle soirée poker chez Castle (avec Dennis Lehanne) et c’est lui qui pose la question qui va renverser la table et relancer l’intrigue. Cette séance prend place dans l’intrigue secondaire autour d’Alex Conrad, auteur de polar débutant qui a pour mentor Richard Castle. Sauf que Castle Richard prend ombrage de l’intérêt de Conrad pour Beckett. La jalousie du romancier est aussi comique que sincère et Nathan Fillion joue toute la gamme : colère froide, méchanceté de gamin, homme sensé obligé de reconnaître sa mesquinerie. Le plus beau, c’est l’aveu qu’il fait à Beckett qui lui adresse la plus belle des réponses.

Anecdotes :

  • Justin Bruenig/Rob Tredwyck : acteur américain, surtout vu à la télévision : La force du destin (2003-2011), Les Experts : Miami (2008), Knight Rider (2008-2009), Ringer (2011-2012), Grey’s Anatomy (2013-2014), Les Experts : Cyber (2015).

  • Erik Palladino/coach Rome : acteur américain, vu à la télévision dans Murphy Brown (1996-1997), Urgences (1999-2001), Les Experts (2006), Championnes à tout prix (2009-2010), NCIS : Los Angeles (2012-2013), Suits (2015).

  • Brendan Hines/Alex Conrad : acteur et chanteur américain, vu dans les séries Lie to me (2009-2011) et Scorpion (2015).

  • Josie Loren/Bridget McManus : née Josie Lopez, cette actrice américaine d’origine cubaine tourne surtout part la télévision : Veronica Mars (2006), Championnes à tout prix (2009-2012), Mentalist (2014-2015).

  • Quatrième réunion poker entre Castle et ses pairs.

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22. AIE FOI EN LA PAROLE 
(KNOCKOUT)

Scénario : Alexi Hawley

Réalisation : John Terlesky

Résumé :

Mike Royce, le mentor de Beckett, est assassiné. Pour retrouver le meurtrier, elle n’hésite pas à aller jusqu’à Los Angeles.

Critique :

Un épisode plutôt dur sur le thème bien connu de la vengeance et de la justice. Classique mais bien fait et Nathan Fillion assure la part d’humour.

Classique aussi que le policier « trop » impliqué refuse de lâcher. Beckett doit aller à Los Angeles car le tueur présumé – un certain Ganz -  n’a fait qu’un saut à New York. La série s’offre cependant son originalité grâce à Richard Castle. L’arrivée « discrète » de nos duettistes dans la Cité des Anges puis la brève mais hilarante séquence à l’hôtel sont des moments de légèreté bienvenus. Classique aussi cette enquête en jouant au chat et à la souris avec la police locale mais, là encore, la « Castle touch », c’est le tournage de Vague de chaleur décalé, très drôle et très utile aussi ! Par contre, le coup de la balle qui fond, c’est beaucoup plus original ! On ne manquera pas non plus l’entrée en scène ultra-sexy de Beckett essayant de piéger Ganz.

L’épisode vaut surtout son pesant de cacahuètes pour sa place dans le « Caskett ». Les deux héros ne sont pas dans les positions habituelles ; ils sont dans une autre ville (superbes extérieurs ; l’hôtel de Ganz a un petit côté Les Experts : Miami) et sans tout ce qui fait leur quotidien. Lorsqu’ils parlent ensembles, le soir, à l’hôtel, ils le font à cœur ouvert et on sent que les deux personnages sont sur la corde raide. Tant Nathan Fillion que Stana Katic laissent entrapercevoir la tension qui habitent Castle et Beckett. Le temps paraît suspendu, hésitant. 

Anecdotes :

  • Dominic Purcell/Russell Ganz : acteur anglo-australien, on a pu le voir au cinéma dans Mission : Impossible 2 (2000), Blade Trinity (2004) mais surtout à la télévision : John Doe (2003), Prison Break (2005-2009), The Flash (2014).

  • D.B. Sweeney/Kyle Seeger : Daniel Bernard Sweeney, acteur américain, vu dans Les coulisses du pouvoir (1986), Sons (1989), Visiteurs extraterrestres (1993), Chiraq (2015). A la télévision, Docteur House (2006), The Event (2010).

  • Jason George/Charles Kelvin : acteur américain, surtout vu à la télévision : Roswell (2000), Stargate SG-1 (2005-2006), Les Mystères d’Eatswick (2009-2010), Grey’s Anatomy (depuis 2010), Mistresses (2013-2016).

  • Absence de Susan Sullivan et Molly C. Quinn. 

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23. CHANTIER À HAUT RISQUE 
(DOWN THE RABBIT HOLE)

Scénario : Terri Edda Miller

Réalisation : John Bleckner

Résumé :

La mort d’une candidate amène Castle et Beckett dans le monde glamour des concours de beauté

Critique :

Joli épisode qui se moque des concours de beauté en reprenant tous les codes mais avec le regard moqueur de la série.

C’est un peu meurtre chez Miss Détective dont on retrouve un certain nombre de marqueurs comme le photographe à la réputation sulfureuse, l’organisatrice du concours qui ne jure que par lui, le présentateur star, le conseiller efféminé. Les portraits de tous ceux qui gravitent autour du concours n’a rien de reluisant ! Classique et un peu facile. On pense aussi à cet épisode de Castle, « L’enfer de la mode » (2-3) où les projecteurs diffusaient une lumière crue sur le monde du mannequinat. Néanmoins, l’épisode est plus que cela. A partir du moment où une candidate – une blonde un peu bête et méchante – donne aux enquêteurs le violon qui servait à la victime pour son numéro, elle leur remet également – selon elle – « le mobile du meurtre » ; à savoir des photos de nus. Photos que l’on pourra voir, ce qui n’est pas si fréquent tout de même ! Qui dit photo de nu pour une future Miss dit chantage dit aussi photographe. C’est en examinant soigneusement la photo – mais « que » la photo – que Castle trouve le détail qui relance l’intrigue et l’éloigne du copier-coller et c’est grâce à Beckett que l’écrivain aura la révélation.

L’épisode comprend deux intrigues secondaires. La moins importante tient dans le choix du cadeau à sa femme par Montgomery pour fêter 30 ans de mariage. C’est Castle qui lui suggère ledit cadeau. Mais, plus fort, il y a l’histoire entre Alexis et Ashley. Les deux adolescents s’apprêtent à quitter le lycée et Alexis craint que l’éloignement ne tue leur amour mais aussi elle refuse qu’il fasse un choix en fonction d’elle et non de ce qu’il veut lui pour son avenir. Entre les deux, papa Castle devra jouer les médiateurs ! C’est tendre et touchant grâce en partie à la connexion Nathan Fillion-Molly C. Quinn.

Anecdotes :

  • Michael McKean/Victor Baron : acteur américain, il joue sur les deux écrans. Au cinéma, on l’a vu dans 1941 (1979), Spinal Tab (1984), Jack (1996), Jugé coupable (1999). A la télévision, il fut récurrent pour X-Files (Morris Fletcher, 3 épisodes, 1998-2002), The Lone Gunmen (2001), Better Call Saul (2015).

  • Sasha Roiz/Bobby Stark : acteur israélo-canadien, vu au cinéma dans Pompéi (2014) et à la télévision dans Missing : disparu sans laisser de traces (2004), NCIS (2007), Lie to me (2009), Docteur House (2011), Grimm (2011-2017).

  • Teri Polo/Kayla Baron : Teresa Elisabeth Polo, actrice et mannequin américaine, vue au cinéma dans La maison aux esprits (1993), Mon beau-père et moi (2000) et vue à la télévision dans Bienvenu en Alaska (1994-1995), Le Damné (1998-1999), The Practice (2003), Les Experts : Miami (2008), The Fosters (depuis 2013).

  • Bellamy Young/Candace Ford : cette actrice américaine, née Amy Maria Young, est principalement connue pour son rôle – magnifique – de Mellie Grant dans Scandal (depuis 2012). Elle incarne aussi la compagne d’Hotchner dans Esprits criminels (7 épisodes 2011-2013). Elle a aussi joué dans Scrubs (2004-2009).

  • Judith Scott/ Evelyn Montgomery : actrice américaine vue dans les séries Robocop (1994), Inspecteur Barnaby (1998), X-Files (2000), FBI : Portés Disparus (2003), Dexter (2007), Docteur House (2008), Les Experts : Miami (2011).

  • Absence de Tamala Jones remplacée par Arye Gross.

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24. LA CHUTE 
(POETIC JUSTICE)

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Résumé :

Hal Lockwood, l’assassin de la mère de Beckett, s’évade de prison. En se lançant à ses trousses, Kate Beckett provoque une série de drames.

Critique :

Épisode très noir, très dur et très amer ; jamais l’arc « Johanna Beckett » n’avait tant ressemblé à la terre brûlée. Le spectateur profite tout juste quelques minutes de légèreté avant d’entrer dans la violence. Elle prend tous les visages, physique (usage de grenade assourdissante, fusillades) et psychologique (peur de Jim Beckett de perdre sa fille ; la rencontre de Scott Paulin et de Nathan Fillion est très émouvante). Stana Katic est éblouissante, volant la vedette à son partenaire (ce qui causera des frictions) : elle donne à voir un flic qui s’obnubile, un supérieur qui confond autorité et autoritarisme mais surtout une femme qui n’écoute plus rien, ni personne. Ce n’est plus une enquête ; c’est une croisade. Sur l’autel de sa vengeance, Kate Beckett sacrifie Richard Castle. Leur tête-à-tête, d’abord très touchant, devient tendu et, à bout – magnifique composition des comédiens incandescents – ils se lancent à la figure quelques vérités blessantes. Cet épisode met aussi en valeur le capitaine Montgomery et Ruben Santiago-Hudson donne toute sa force à ce personnage secondaire mais si attachant. Tour à tour, il est dur, tendre, complice. Un numéro très fort.

Il y aura un autre sacrifice. L’enquête s’est poursuivie et la ténacité de Ryan et Esposito a malheureusement payé. Une visite de Lockwood nous l’avait déjà appris. C’est un moment glaçant. Max Martini est très convainquant : cet homme fait froid dans le dos et quand il sourit, c’est pire encore ! Ce qui rend ce final si fort, c’est que le scénario ne sacrifie aucunement l’émotion à l’action. Il est impossible de garder les yeux secs jusqu’au bout et surtout pas après la dernière réplique de Nathan Fillion. L’aveu de Castle.

Anecdotes :

  • Retour de Max Martini (Hal Lockwood), Scott Paulin (Jim Beckett) et Judith Scott (Evelyn Montgomery).

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